MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ------UNIVERSITE DE FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ------FORMATION DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE OPTION : GEOGRAPHIE ------

LES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA MICRO-REGION DE : PROBLEMES ET PERSPECTIVES. (SUD OUEST DE )

Travaux d’études et de recherches en vue de l’obtention de Diplômes d’Etudes Approfondies (D.E.A)

Présenté par : AVISOA

Sous la direction de : Monsieur MANJAKAHERY Barthélemy Maître de Conférences à l’Université de TOLIARA

Année universitaire : 2006 - 2007 1

AVANT – PROPOS

Notre travail a pu voir le jour grâce à une série d’études qui ont été effectuées dans l’ensemble de la région de , notamment Mikoboka sous la formation théorique et pratique des enseignants chercheurs géographes de l’université de Toliara. Il s’agit d’un prolongement de la recherche que nous avons effectuée en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise en géographie en 2004 ; cette nouvelle recherche est axée sur les problèmes des infrastructures socio-économiques qui bloquent le développement de la micro région de Mikoboka.

Cependant, avant d’entamer notre travail, nous ne saurions oublier de remercier les personnes qui nous ont aidé d’une manière ou d’une autre en particulier :

- Monsieur MANJAKAHERY Barthélemy, Maître de conférences qui a bien voulu accepter de diriger ce travail. Ses encouragements moraux et effectifs constituent pour nous une aide précieuse - Monsieur SOLOMANA Jean Baptiste, Délégué Administratif, nous a permis d’accorder certains documents administratifs - Les Chefs de service administratif et les autorités locales de Sakaraha qui nous ont bien reçu et qui ont également donné un libre accès aux documents et recueils relatifs à ce sujet ; - Les notables et les Chefs Fokontany qui ont eu la bonne volonté de nous prêter main forte à la réalisation de nos enquêtes auprès des ménages ; - Les collègues et amis qui ont contribué à l’élaboration de ce travail. Nous citons entre autres Monsieur JAOVOLA Tombo pour son apport à la fois scientifique et méthodologique. Enfin, nous exprimons notre gratitude à Monsieur MIHA Alexandre, Maître de conférences à l’Université de Toliara, qui a donné des conseils pratiques pour réaliser notre travail. Nous tenons à manifester envers notre famille, en l’occurrence notre femme RAZAFIMANANTSOA Angeline Y. pour l’importance aide matérielle, financière et morale. Enfin, nous exprimons notre gratitude à tous les membres de jury.

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I N T R O D U C T I O N

L’infrastructure, un ensemble des travaux concourant à l’établissement de la plate - forme sans rails (ponts, remblais, etc…….), un ensemble des installations au sol (piste, hangar, atelier, etc…….), constitue généralement un premier pas de facteurs de développement socio – économique. De nos jours, des organisations non gouvernementales ou ONG, des structures associatives et des particuliers natifs de la micro-région de Mikoboka œuvrant pour la contribution au développement régional sont handicapés dans la plupart des cas par l’enclavement de cette micro-région .

Un bel exemple parmi tant d’autres a été pris dans le District de Sakaraha dont les communes rurales de Mikoboka et de Mitsinjo. Ces communes ont de lourds problèmes infrastructurels. Ainsi, les dirigeants locaux voudraient renforcer leur compétence, leur capacités même de développer l’économie mais celle-ci connaît des problèmes liés souvent aux infrastructures, d’où l’intitulé : les infrastructures socio – économiques dans le développement de la micro région de Mikoboka" : problèmes et perspectives (Sud ouest de Madagascar). Ce thème s’intègre dans le cadre du développement économique régional qui jusque là, semble oublié dans le cadre du développement global du Sud ouest malgache Ainsi, ce modeste travail que nous exposons ici, est revêtu d’un caractère de mémoire de DEA et constituerait indéniablement l’objet d’une thèse de IIIème cycle. Il ne s’agit pourtant pas de résultat définitif mais seulement la présentation d’un travail en cours que nous souhaiterons boucler au bout de deux ou trois années. En fait, sans pour autant énoncer des résultats qui seront probablement remis en cause partiellement, nous avons choisi un préambule de notre démarche tout en insistant sur la problématique et la méthodologie, en tenant compte des difficultés relatives à la nature de notre sujet.

Toutefois, notre travail va servir d’une esquisse basée sur l’ explication d’une réalité vécue quant aux problèmes d’infrastructures socio – économiques de Mikoboka Cette esquisse montre que le niveau de pauvreté de la population locale est trop élevé et que les infrastructures locales ne permettent pas dans la majorité des cas d’assurer leur sécurité alimentaire, d’acquérir un niveau d’instruction suffisant pour eux et leurs enfants afin d’être en bonne santé et de vivre dans un environnement sain.

Dans notre exposé, nous avons adopté un plan de travail comme suit : ►la première partie s´intitule : « La présentation du projet » met en exergue la situation actuelle de la micro-région de Mikoboka, puis l’approche intégrée de la problématique de l’ administration de la commune face à la culture bara zafindranvola, enfin la problématique et la méthodologie d´approche;

►la deuxième partie concerne les éléments de la bibliographie et se consacre à la liste des ouvrages généraux relatifs au sujet et le commentaire des ouvrages et articles y afférents; la tro ►la troisi ème partie concerne les premiers résultats ; elle sera consacrée au contexte des problèmes actuels en évoquant toutes les contraintes sociales imposées dans la micro- région de Mikoboka, puis les aspects qui handicapent éventuellement le démarrage économique de la micro-région. 4

Dans le cadre des perspectives d´avenir, nous allons terminer notre travail par les particularités de l´interaction entre les infrastructures disponibles et les paysans sans lesquelles il est difficile de comprendre le développement régional. Pour mieux asseoir ces perspectives, les axes stratégiques d´intervention prioritaire entre autres la dynamique collective dans la gestion des infrastructures et de l’environnement et les rôle des intervenants locaux dans le développement économique et enfin l’adaptation d’une nouvelle politique de gestion environnementale liée aux infrastructures existantes ont désormais des opportunités pour sortir de l´enclavement et entamer le développement économique de la micro-région de Mikoboka.

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PREMIERE PARTIE

LA PRESENTATION DE LA ZONE ETUDIEE

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I – CHOIX DE LA ZONE

1.- La situation actuelle de la micro-région de Mikoboka.

Selon les données collectées auprès du Ministère des Travaux Publics relatives à la longueur et à la catégorie des routes à Madagascar des remarques ont été donc formulées après analyses de ce tableau.

Route Longueur Valeur Caractéristiques Résultats (km) numérique approuvés en % Bitumée 11.862 37,52% Accessible en voiture Communication et durant l’année transport faciles et assurés Carrossable 12.250 38,75% Accessible seulement Communication et pendant la saison sèche transport saisonniers et peu assurés Piste 7.500 23,73% Accès difficile ou Communication et impossible en voiture transport insuffisants ou néant Total 31.612 - Beaucoup de pistes sont encore Beaucoup de difficiles ou inaccessibles régions sont pendant la saison de pluies encore enclavées

Tableau N° 1 : Evaluation des routes sur toute l’étendue de Madagascar en pourcentage et suivant leurs caractéristiques Source : Direction Régionale des Travaux Publics – Toliara

Ce grand nombre de pistes inaccessibles dans plusieurs micro-régions de Madagascar a retardé la mise en place des infrastructures économiques (barrage hydroagricole, canaux d’irrigation) et sociale (CSB, EPP, CEG …….).

En général, 17.920 km de piste sont à entretenir dans la région de sud ouest malgaches (DRTPToliara . Il s’agit entre autres les micro-régions de , , , …….. L’enclavement persiste cependant dans ces micro-régions et leurs environs où le vol de bœufs devient jusqu’à nos jours source de financement des éleveurs.

Pour les mêmes raisons (communication et transport insuffisants), la micro-région de Mikoboka, a pu mobiliser ses potentialités économiques renouvelables (terres cultivables, forêts originelles, eau ……….) . Elle soufre de beaucoup de problèmes (insécurité alimentaire inexistante et publique, adduction d’eau potable. Les plus graves c’est qu’elle connaît le problème d’analphabétisme dont le taux s’élève à 90 % de la population totale.

En conséquence, la micro-région de Mikoboka, composée de la commune de Mikoboka et celle de Mitsinjo, n’a pas eu l’occasion de mettre en œuvre le programme de 7 développement économique. Aucun organisme n’y travaille car on doit faire 12 heures de marche à pied pour y arriver ; c’est donc pénible. Quatre pistes d’intérêts socio- économiques convergent vers cette micro-régio mais leur état désastreux démontre enclavement régional.

Les constats faits sur les différents axes d’ouverture déterminent leurs caractéristiques d’enclavement.

Axe d´ouverture Distance Longueur par Valeur Caractéristiques ou piste effectuée point estimée en Km kilométrique en % Mikoboka - 50 35 70% 1.-Mikoboka – Belambo : Beaucoup de collines caillouteuses interceptées par des ruisseaux 2.-Belambo – Amboronabo : Beaucoup de 15 30% roches sédimentaires Mikoboka – 50 30 60% 3.- Mikoboka – Antalinoro : Beaucooup de collines rocheuses coupées par des vallons 05 10% 4.- Antalinoro – Betola : Recurence de sols latéritique et des collines caillouteuses recouvertes de steppes 15 30% 5.- Betola – Mahaboboka : Sols boueux et collines forestières Mikoboka – 60 40 66,6% Montagneuses avec des sables roux Soahazo 10 16,7% Sinueuses avec des termites 10 16,7% Montagneuses constituées par des steppes Mikoboka – 80 14 20% Mikoboka – Mitsinjo : Beaucoup de collines Maromiandra caillouteuses 0 85% Mitsinjo Magnamby : Sabloneuses constituées par des steppes 16 20% Magnamby – Ankalamara : Beaucoup de collines rocheuses 20 25% Ankalamena – Maromiandra : Ferralitique et recouvert de steppes

Tableau N° 2 :Les différents axes d’ouverture : longueur totale et caractéristiques de chaque point kilométrique Source: Commune Rurale de Mikoboka

Le tableau nous montre la situation géographique et écologique très exceptionnelle de la micro-région de Mikoboka. Donc, ces évaluations effectuées en pourcentage concernant les difficultés rencontrées par les villageois durant leurs parcours. Du nord au sud et de l’est à l’ouest, plus de 60% de la piste à parcourir monte une chaîne de montagnes caillouteuses caractéristiques de gypse, ou de plateau de blocs de cailloux calcaire.

Par conséquent, ce dernier entraîne la formation sinueuse de plusieurs pistes, difficilement à parcourir rentrant dans des vallons et des «Sakasaka». Finalement, pour aller à Mikoboka, les villageois montent et descendent plusieurs collines et traversent des savanes boisées. De ce fait, les villageois sont obligés d’amener des bidons de 5 l d’eau et des repas froids (patates douces, canne à sucre, etc ……) ; sinon les gens risquent de mourir de soif ou de faim. 8

Telle est actuellement la situation de l’enclavement de la micro-région de Mikoboka; ce qui permet de nous justifier en dernière analyse le choix de notre zone.

2.- Approche intégrée de la problématique de l’administration de la Commune face à la culture Bara Zafindravola

En général, le Maire est le Chef de l’Administration de la Commune. Il dispose de pouvoirs propres énumérés par la loi N° 94.008 et le décret N° 96.898, et, de pouvoirs confiés par la délégation du conseil communal ; par conséquent, il a droit de représenter la commune dans tous les actes de la vie civile et administrative et de représenter en justice.

La responsabilité des élus locaux est considérable devant l’importance des besoins exprimés par la population. Mais toujours est-il, une imbrication des compétences des élus locaux à celles de l’«Ampanjaka» a rendu nécessaire la concertation permanente entre eux, ou entre les élus et les autochtones, en matière d’exécution des lois en vigueur. Cette politique affaiblit l’administration de la commune dans son mode de gestion : entretiens des pistes inter-fokontany, des bâtiments publics, …. et approvisionnements en matériels et mobiliers. Sur ce, le Fokonolona se désengage.

Dans cette micro-région enclavée, comment une école ou un centre de santé de base pourrait fonctionner sans équipements, parce que le Fokonolona refuse de transporter ces matériels jusqu’à Mikoboka? Comment des instituteurs ou des infirmiers pourraient-ils exercer sans locaux et mobiliers?

Tels sont des exemples de la problématique de l’administration de la commune qui demande désormais l’aide du Fokonolona. Mais ce transport gratuit n’apporte aucune amélioration sur l ‘économie des villageois. Dans ce cas, l’ «Ampanjaka» ne veut pas donner des ordres.

Finalement, cette forte influence de la culture Zafindravola empêche l’entr’aide gratuite: «fa magnino drala kaominy io tsy ampiasay». Littéralement «pourquoi ne pas utiliser le fonds de la commune? Telle est l’hypothèse des villageois pour contredire les dirigeants. Le transport de matériels et de mobiliers gratuitement pose des problèmes éventuels ; ainsi, les villageois se sont marginalisés de cette administration pour ne pas exécuter les ordres des élus locaux.

Quant aux organisations internes, les dirigeants profitent de cérémonies funéraires comme source financière. Mais le problème de l’administration reste toujours dans le domaine de l’exécution. Elle ordonne la taxe d’abattage de 2.000 Ar par bœuf. Ce qui fait une somme totale de 200.000 Ar pour 100 bœufs abattus. Donc, elle entre généralement dans l’amélioration de la trésorerie de la commune.

La suprématie des morts dans la coutume Zafindravola empêche l’application de ces lois, pourtant la commune a besoin d’une pression fiscale pour entreprendre des nouvelles infrastructures (bazar, hangar, barrage hydroagricole, …). Par ailleurs, ces élus sont tous issus du même groupe Zafindravola; ils sont alors soumis aux mêmes règlements coutumiers.

Sur ce, ces élus locaux (Maire et Chef Fokontany) se sentent parfois responsables de 9 conflit, si par malheur les lois communales ont une lourde retombée dans la vie des paysans. C’est pour cette cause que les autorités locales paniquent face à l’administration de l’ «Ampanjaka».

De plus, ces élus membres de groupe Zafindravola sont trop attachés à leur groupe d’appartenance si bien qu’ils évitent d’être victimes d’un «sasa tsy ho anaky» ou «aria ankazomanga». S’ils se sentent responsables de l’administration de la commune et qu’ils appliquent inconsciemment des lois supposées répercutantes à leur culture, alors, ils ont commis un manquement. L’«Ampanjaka n’est pas négociable à ce genre de délit. Ces lois sont considérées comme des perturbations socio-économiques au sein du groupe. L’«Ampanjaka» est tenu d’abattre un zébu dans le cas où la décision prise par les autorités serait incompatibles à la culture Zafindravola.

Le devoir du Maire s’étend sur tout le territoire de Mikoboka. Il ne doit pas travailler pour son groupe mais pour toute la population locale. Là, des Maires ont dépassé cette culture pour impliquer les gens dans son administration. C’est le cas de l’ancien Maire en 1965 où Soatanimbary s’inscrivait à et un autre cas en 1998 où Mitsinjo a demandé son autonomie.

Tels sont des exemples de l’approche intégrée de la problématique de l’administration de la commune face à l’ampleur de la culture Zafindravola. Finalement, le succès du régime de clan ou de groupe se mesure exclusivement en terme de disciplines culturelles et renforcement de la solidarité des membres.

Quoiqu’il en soit, le développement de cette micro-région serait le résultat de la croissance économique. Mais elle devient problématisée, due au manque de plusieurs infrastructures économiques, entre autres le couloir de vaccination et l’aménagement des canaux d’irrigation. En effet, la coutume Zafindravola tient davantage ses propres valeurs sociale, culturelle et économique. Pour soutenir celles-ci, les villageois ne cessent pas de penser qu’ un des défauts de l’administration de la commune est le fait de croire que tout le problème, est réductible à l’analyse chiffré, et par conséquent peut être mesuré. Telles sont les raisons qui nous amènent à choisir la micro-région de Mikoboka comme zone d’étude. L’approfondissement des analyses de cette zone serait le prochain travail.

II/- LE CHOIX DE SUJET

1.- Détecter la problématique et mettre à jour les stratégies politiques de mise en place des infrastructures socio – économiques.

a)- La principale problématique liée aux infrastructures :

A Mikoboka, l’altitude joue un rôle essentiel par la diminution de la température et par un ciel nuageux quasi-permanent entraînent des précipitations plus fréquentes. Cela provoque aussi de très fortes condensations nocturnes avec rosées abondantes. C’est pourquoi à Mikoboka, les forêts d’Analavelona et d’Analafanja enregistrent une certaine humidité micro – régionale. 10

Finalement, les pluies entraînent l’accélération de la dégradation des sols dénudés. Par conséquent, plusieurs pistes sont coupées pendant plusieurs années, entre autres celle reliant Mikoboka – Maromiandra et celle reliant Mikoboka à la route nationale N° 7 (RN7) située à Mahaboboka. De ce fait, l’enclavement entraîne en faiblesse du taux de communication et de l’information ; par conséquent, les villageois sont toujours dépassés par les événements : nouveaux prix, quantité et qualité qu’il faut. Donc, aucune amélioration n’est apportée à la commercialisation. Ce qui réduit l’utilisation du centre commercial des produits locaux sis à Soatana. Tout cela influence la diminution progressive des trafics.

Ce n’était qu’en 1964 que la Commune rurale de Mikoboka a été dotée d’une somme assez importante destinée à la construction de la piste reliant Mikoboka à Maromiandra (Toliara II), traversant la forêt d‘Analafanja sur une longueur de 70 Km; ce qui a permis à la résolution des problèmes de l’enclavement de la micro-région de Mikoboka De ce fait, des intervenants se précipitent pour renforcer le secteur commercial et d’autres infrastructures existantes en place. En 1965, une deuxième enveloppe budgétaire a été parvenue dans le cadre de la construction des bâtiments à l’usage des bureaux administratifs, gîte d’étape, hôpital, école et magasin de stockage.

Comme les travaux d’entretiens périodiques de ces infrastructures routières se sont arrêtés 30 ans plus tard, la communication est devenue difficile pour aller d’un lieu à un autre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette micro-région; ce qui entraîne la baisse chronique des revenus agricoles des paysans faute d’évacuation des produits ; cette baisse entraîne les paysans dans l’endettement.

Ainsi, apparaît le scénario d’un cercle vicieux. La piste communale reliant la micro-région de Mikoboka à la RN7 devient inaccessible durant toute l’année. D’autres pistes d’ouvertures telles que Mikoboka – Toliara II et Mikoboka à Amboronabo sont gravement endommagées, ce qui entraîne la recrudescence des vols de bœufs.

L’aménagement et l’entretien de ces pistes sont encore loin d’être réalisables à cause de problèmes d’existence des vallons et des rochers apparents qui recouvrent 60% de la distance totale du parcours. Ce qui oblige les autorités locales de trouver d’autres sources de revenus pour entreprendre ces travaux d’entretien routier. Cependant, il fallait y avoir un projet – programme, compatible avec les infrastructures routières financées par le Gouvernement ou les bailleurs de fonds, utilisant des engins et d’autres moyens matériels destinés à ce genre de travaux.

A côté de cela, d’autres problèmes socio – politiques tels que les conflits de terre, de pâturages et des canaux d’irrigation sont constatés comme de véritables handicaps au développement économique. En l’occurrence la situation déjà critique, l’insuffisance alimentaire ont gagné du terrain. L’état nutritionnel est devenu déficient favorisant une faible couverture des accouchements assistés.

Ces conflits surviennent à cause par le biais de la gravité de la situation écologique et climatique actuelle de la micro-région de Mikoboka ; ils découlent de la dégradation des zones forestières d’Analavelona, d’Analafanja et d’Ampariala.

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Dans certains secteurs où les nouveaux périmètres aptes à recevoir de nouvelles parcelles de cultures n’existent plus, les paysans sont obligés d’occuper les terres prédestinées aux pâturages de saison sèche. Une attitude qui, quelques années plus tôt, aurait mécontenté les éleveurs. On assiste à une diminution de l’espace réservée à l’activité pastorale. Le volume du cheptel diminué par ce phénomène traduit les difficultés à faire de l’élevage.

Bref, la sécheresse a une ampleur conséquente, de l’état actuel des forêts de Mikoboka et dans différents endroits de ce pays, introduite par la faiblesse des précipitations, la nature des sols et l’insolation.

En fait, toutes ces raisons aboutissant à une mauvaise formation graminéenne entraîne la décadence de l’agriculture vivrière et notamment la baisse des produits agricoles. Par ailleurs, les mauvaises conditions sanitaires humaines et animales résultant de la carence en personnel et en médicament liée aux problèmes des infrastructures routières, et, à la mauvaise gestion administrative sont devenues des obstacles majeurs pour le développement régional.

Parallèlement à ces irrégularités des approvisionnements en médicaments génériques et en équipements sanitaires (lit, balance pèse personne, thermomètre, …) de CSB II (Centre de Santé de Base) de Mikoboka, l’insuffisance des dotations financières, entraîne la délabrement progressif de l’infrastructure sanitaire. A cet effet, le médecin diplômé d’Etat ou la sage-femme n’a pas eu l’intention de rejoindre leur poste à cause des difficultés liées aux voies de communication et de transport.

Seul, un aide sanitaire assure sa responsabilité pour le traitement des malades. Or, les maladies infantiles sont dangereuses et mortelles à cause de vaccination dans plusieurs villages qui est encore faible. De plus, l’état désastreux de la piste reliant le centre hospitalier de Sakaraha et le CSB II de Mikoboka ainsi que l’insécurité empêchent les agents vaccinateurs d’y aller. Ces lourds problèmes que rêvait le service de santé et du planning familial, freinait la campagne de vaccination.

Certes, l’excentricité de la micro-région de Mikoboka par rapport à la RN7 remet en cause la sécurité publique et l’éducation nationale. A cause de cette piste, l’autorité locale n’a jamais pu installer des gendarmes à Mikoboka, bien que le bureau de poste avancé est déjà réceptionné par le député de Madagascar élu à Sakaraha il y a 10 ans.

Cette conjoncture socio-politique a influencé les villageois qui devienent individualistes. Ce qui provoque par conséquent un changement de mentalité et de comportement de certains villageois. De ce fait, ils se sont marginalisés pour devenir enfin des «malaso».

Tout cela a des conséquences négatives sur l’éducation nationale. Les instituteurs expérimentés ne veulent plus rejoindre Mikoboka car elle est considérée depuis la première République comme étant un poste disciplinaire, à cause de l’insécurité publique et de l’enclavement. Dans ce cas, la communauté villageoise s’engage volontairement à trouver un instituteur contractuel qu’elle doit payer mensuellement.

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Comme l’enseignement n’étant pas un domaine de tâtonnement ni d’expérimentation mais plutôt celui de la pédagogie expérimentale et de la méthodologie, cet enseignant volontaire, militant, n’arrive pas à maîtriser la conduite d’une leçon due à l’insuffisance ou en manque de la formation pédagogique.

En conséquence, les élèves sont exclusivement démotivés, d’où chaque année le taux de redoublement reste au-dessus de 50%. Finalement, les besoins de la communauté locale, en matière de l’éducation n’ont pas été remédiés. Dans ce cas, il y a une faille entre le messager (instituteur) et le récepteur (élève), dont les causes sont tellement multiples. Parmi celles – ci, la correspondance administrative entre parents d’élèves et enseignant présente toujours des anomalies, à cause du retard des informations. Ces élèves ne sont pas soutenus moralement et matériellement par leurs parents, comme si l’association des parents d’élèves (APE) n’existe pas. Les manuels nécessaires ne parviennent pas à Mikoboka. Ils sont virés ailleurs à cause des problèmes de transport et de l’enclavement. Enfin, beaucoup d’élèves s’absentent volontairement pour garder leur troupeau de bœufs ou pour aider leurs parents durant les travaux de champ et même pendant les cérémonies coutumières (circoncision, bilo, etc ……..).

Alors, à ces propos, des questions vont se poser: - si telles sont les problématiques qui entravent le développement socio-économique dans cette micro-région, comment vont faire les autorités locales pour s’en sortir? - et dans une situation de crise économique actuelle, pourra-t-on encore rationaliser le développement régional et la gestion des infrastructures disponibles? - quelles sont alors les stratégies d’approche que les techniciens devraient mener auprès de la communauté locale pour concrétiser les théories avancées par les autorités compétentes à propos du PDC (Plan de Développement Communal) et du PRD (Plan Régional de Développement)? - Mais, nous nous demandons, pourquoi les infrastructures routières n’ont pas été priorisées durant la 2 ème et la 1 ère moitié de la 3 ème Républiques, alors que, les gouvernements l’ont adopté le pouvoir déconcentré pour optimaliser la décentralisation à Madagascar? - Faut-il encore attendre d’autres intervenants ou organismes spécialisés pour donner des formations à la collectivité territoriale décentralisée afin de redynamiser la gestion rationnelle des nouvelles infrastructures?

Enfin, la position spatiale et environnementale est encore favorable à l’essor économique. Mikoboka fait partie de la région du sud-ouest malgache. Elle connaît particulièrement des spécificités climatiques et biologiques. Un relief en forme de cuvette détermine la nature du sol et de la végétation; les sols constitués de sable roux recouverts d’ahidambo [heteropogon contortus ], prédominent le plateau d’Analavelona et le bas fond dans sa partie sud, alors qu’au nord, le «borosoy», savane blanche, sèche, transparente, de 50 cm de hauteur, s’étend jusqu’à - Sud. Dans son ensemble, Mikoboka est très particulière de l’importance de la biodiversité (faune et flore). Plusieurs axes d’ouverture sont disponibles pour la mettre en relation facile avec les petites villes voisines d’importances économiques (Amboronabo, Mahaboboka, etc …).

Tels sont généralement les atouts de cette région motivant le désenclavement.

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Mais, comment le Maire et ses conseillers communaux devraient-ils procéder pour avoir du financement, si la construction de la piste est un projet-programme relatif au PRD?

Toutes ces questions vont nous motiver au choix de notre sujet et de la localité. Alors, dans une telle situation, nous espérons que notre étude s’avère réellement nécessaire pour contribuer à la rééducation de la communauté villageoise sur l’utilisation et l’importance des infrastructures socio-économiques dans le développement régional.

En effet, les informations recueillies à travers les alternatives existantes : forme d’organisation, moyens techniques et financiers, service d’appui, peuvent être proposées pendant la réunion de groupes de réflexion. Son but est d’enrichir et de réactualiser les solutions prises en considération. Elles sont ensuite complétées par d’autres données collectées à travers le diagnostic externe. Autrement, le diagnostic interne effectué à l’occasion de la réunion des villageois, d’entretien de groupes et d’études d’exploitation justifie telle et telle situation.

Si tel est le cas, les problématiques reflètent alors la situation d’autrui de la région de Mikoboka, et, par conséquent, remettent en cause les règlements en vigueur, prises par les autorités locales, relatifs au mode de vie et de production des paysans pour mieux développer l’agriculture et l’élevage et autres activités rémunératrices.

En guise de la bonne restructuration de la gestion des activités de développement telles que l’aménagement d’un bazar, la construction d’une piste, etc ……, les stratégies appropriées par les autorités laissent derrière elles la valorisation de ces travaux. b)- Les stratégies politiques de la mise en place des infrastructures socio-économiques actuelles

La région du sud-ouest connaît depuis sa délimitation une espace vitale trop étendue et variable en terme d’une subdivision administrative, et, pour répondre aux besoins des collectivités décentralisées, la réforme administrative et territoriale a changé l’ancien canton en firaisampokontany de 1975 en 1991. en réalité, cette nouvelle politique n’a pas réussi dans la région du sud – ouest, et, particulièrement celle de Mikoboka. Plusieurs infrastructures entreprises en ce lieu sont inadaptées à la réalité face aux principaux problèmes priorisés actuellement dans le PDC (plan de développement communal) de la commune rurale de Mikoboka, tels que la piste intercommunale, l’école par Fokontany, l’aménagement du bazar de Soatana, etc. … Voici des cas présents illustrant cette situation conjoncturelle, qui, à l’heure actuelle présente des anomalies et des discordances avec le PDC de Mikoboka, pourtant elle dégage autant de stratégies que des objectifs. Un bâtiment en dur à l’usage de l’EPP (Ecole Primaire Publique) est construit dans le village d’Ankoratsaky où les ressources disponibles (enfants scolarisables, population active) sont faibles. Mais la mise en place de cette nouvelle infrastructure est due à l’issue d’une élection du Maire et ses conseillers communaux qui ont obtenu une forte proportion de voix en ce lieu. En effet, elle constitue leur lien d’amitié avec la population locale, et fortifie la popularité des dirigeants.

Un autre cas, expliquant la stratégie politique de la mise en place d’une nouvelle infrastructure à Mikoboka, est celui du CSB II de Mahiamaly. Il est entrepris à l’occasion 14 d’une élection parlementaire ayant satisfait de sa voix obtenue dans la commune rurale de Mikoboka. Son but est d’ouvrir la partie Nord à celle de la commune rurale de Mikoboka.

En revanche, cette localité montagneuse, inaccessible même en charrette durant toute l’année, définit l’enclavement à l’intérieur même de cette micro-région, par conséquent, cela entraîne un véritable apport à l’approvisionnement en médicaments génériques. Naturellement, l’éloignement de la ville de Toliara, centre polarisateur a très vite influencé des détournements de fonds publics à cette époque. De plus, cette ville a fait l’effondrement de PIP (programme d’investissement public) pendant plus de vingt ans, par conséquent, cela entraîne la fragilité de la relation entre la ville et la campagne, et, remet en cause un bilan économique mitigé. De ce fait, la ville de Toliara devient incapable de gérer des activités de développement économique et social dans des subdivisions régionales. Finalement, elle n’a pas joué son rôle de puissance d’appel en urbanisme, d’un lieu d’accueil et des services, d’un centre de groupage, de transformation et de fabrication de matériels agricoles et de communication au profit de toutes les micro-régions y compris Mikoboka.

C’est pour cette raison qu’en 1991, les mécontentements déjà enfuis se traduisent par des mouvements populaires généralisés dans tous les territoires malgaches. Ils expriment le désire de traitement de la région au niveau de répartition du budget de l’Etat et d’investissements publics relatifs à la mise en place des nouvelles infrastructures entre autres l’aménagement de la piste communale, le barrage de rétention d’eau, etc. ….. d’une part, et à la réhabilitation des infrastructures existantes, en priorité le bureau administratif, le CSB II, l’école publique, etc. …… Son but principal est d’améliorer l’administration de proximité en général, et, par conséquent, adoucir les contraintes majeures, frein au développement régional.

Bref, l’événement de 1991 a pu changer brusquement la structure politique sur le découpage territorial à Madagascar. Cependant, 28 Faritra (régions) ont été subdivisés, le Fivondronana a été changé en département et le firaisana est dénommé la commune. Le but de ce changement structurel est de matérialiser le processus de développement économique par le biais de la mise en place des infrastructures, dépendantes de ressources disponibles. Ce développement a pu fonctionner dans certains «faritra», mais, d’autres, au contraire, restent dans la pauvreté faute de l’enclavement caractéristique où Mikoboka fait partie des communes moins avancées avec un taux d’analphabète de 90% de la population totale.

Quoiqu’il en soit, tout cela apporte déjà des changements socio-culturels et économiques à la communauté villageoise. La base de tout ceci est le transfert de compétences, et surtout le contrôle de légalité des collectivités décentralisées (la commune et le District) a ce propos, ils veillent au contrôle de l’utilisation de fonds, des recettes et des dépenses publiques à travers son budget primitif et le compte administratif En effet, les parlements ont voté des lois permettant à la commune et au Fivondronana d’avoir chacun un investissement public respectivement d’un montant de Ar 6.000.000 et Ar 64.000.000.

A l’aide du PIP (programme d’investissement public), le gouvernement a limité son utilisation au rouage administratif, mais les collectivités peuvent les utiliser à la construction des nouvelles infrastructures et de réhabilitation. Dans ce cas, Mikoboka les a utilisé en guise d’investissement stratégique dans la construction d’une salle polyvalente, d’une pharmacie communautaire villageoise et d’un poste avancé. 15

Par ailleurs, les travaux d’entretien et de réhabilitation de plusieurs infrastructures sont quant même entrepris. Nous citons entre autres l’EPP de Mitsinjo et l’EPP et le dispensaire de Soatana. Malgré les efforts des collectivités décentralisées, les travaux sont pénibles à cause des problèmes du transport liés aux problèmes d’évacuation des matériels.

Le régime en place a changé de système politique, d’où en 2002, Madagascar est subdivisée en 6 provinces autonomes, 22 régions, 112 districts, 45 communes urbaines et 1347 communes rurales, dotées chacune d’une subvention de l’Etat, en dépit de développement rapide et équilibré.

Généralement, les subventions ne sont pas encore satisfaisantes pour désenclaver toutes les micro-régions notamment celles dans la région du Sud-Ouest : ce qui oblige les dirigeants d’élaborer un projet-programme dont le financement est toujours souhaité.

Finalement, cette forme de démocratie locale entraîne la prise en conscience des villageois sur l’identité territoriale. Elle permet la gestation d’une dynamique communautaire et crée la rencontre des différents acteurs, entre autres, les ONG, les associations, les techniciens, etc ……, qui participent énormément à la formation des bénéficiaires sur la tenue des activités infrastructurelles.

En effet, les villageois habituels de lieu sont les premiers intéressés quelque soit leur origine. L’idée principale est d’œuvrer ensemble dans le développement économique et social de la micro-région de Mikoboka. A cet égard, le PDC serait l’atout de cette micro-région d’avoir du financement. En terme de référence, l’association responsable (consultant du PSDR), dégage dans ce projet- programme, relevant de sa compétence, toutes les potentialités: les éléments physiques, agronomiques, des ressources naturelles et autres.

C’est à partir de l’année 2004 que le PDC a été validé par les autorités compétentes et le PSDR de Toliara ensemble. Cependant à travers ce projet, le Maire de Mikoboka a demandé du financement à tous les investisseurs concernés sur les travaux d’infrastructures qui bloquent le développement de cette micro-région. Entre autres, les travaux de réhabilitation de la piste reliant Mikoboka-Maromiandra; la piste intercommunale Mikoboka-Mitsinjo-Mihavatse-Vineta et la mise en place d’un barrage de retenue à Betanimena.

En général, le PDC serait une stratégie politique de la mise en place des nouvelles infrastructures actuelles qui résulte de l’initiative de la population locale.

2.- Envisager des solutions – problèmes aux initiatives des paysans

Au sein de la micro- région de Mikoboka le plan d´organisation des collectivités repose sur la structure populaire de la concertation au sein de la micro-région de Mikoboka. Cette cellule étudie essentiellement le processus de développement sur le renforcement de la crédibilité de la population locale. De plus, ces capacités de négociation avec les partenaires extérieurs, ces structures doivent exercer une coordination sur toutes les activités de développement. Elles veillent au respect des priorités et des échéances ; ce sont eux qui veillent au contrôle d´exécution des décision, et à la répartition des moyens disponibles à l´arbitrage en cas de litige , à l´application des sanctions en cas de faute. Elles 16 doivent prévoir des ajustements aux décisions du plan.

Après une réflexion, les commissions annoncent les stratégies politiques de la mise en place des nouvelles infrastructures. Tout le monde se sentira responsable de l’exécution d’une activité.

A partir des problèmes à résoudre, les villageois rassemblent et cherchent de connaître la réalité existante.

Pour pouvoir appréhender dans sa juste valeur les problèmes qui handicapent actuellement le développement économique micro-régional, il est essentiel de voir les fondements spécifiques des problèmes généraux de la micro-région de Mikoboka et de conclure cette présentation par l´énumération de quelques solutions – problèmes aux infrastructures économiques de base.

La communauté villageoise utilise la méthode d´élimination progressive. Les problèmes sont synthétisés suivant leur gravité et intérêt économique et sociale. Les problèmes suivants sont considérés comme prioritaires.

■ insuffisance d´école fonctionnelle : absence d´infrastructure, inexistence d´équipements et insuffisance d´enseignants, ■ non fonctionnalité des centres de santé : inexistence de médecin, de sage – femme, de médicaments et des équipements sanitaires, ■ Absence d´eau potable et d´éclairage public, ■ Inexistence de moyen de communication rapide (audio) ■ absence de pistes rurales reliant cette commune avec l´extérieur, ■ Absence de marché : infrastructure non fonctionnelle et jour du marché non opérationnel, ■ Absence de vétérinaire et de couloir de vaccination, ■ Absence de barrage de retenue d´eau.

En général, les solutions concernent toute la population locale et l´ensemble des secteurs d´activité. Alors, la priorité d´une solution peut venir de l´urgence et de la gravité des problèmes qu´elle veut résoudre. La solution retenue est résumée dans une seule phrase "Amélioration de la condition de vie de la population par le biais des infrastructures disponibles".

17

Les détails sont évoqués dans un tableau qui suit :

Rang Actions/Projets Solution proposée 1º Aménagement des pistes Entretien des pistes Mikoboka – Maromiandra Mikoboka – Mahaboboka Mikoboka – Soahazo Mikoboka – Amboronabo 2º Mise en place des écoles primaires → Construction d´une EPP par Fokontany fonctionnelles → Mise en place des équipements scolaires → Mise en place des enseignants → Entretien des infrastructures (EPP) existantes

3º Installation du marché hebdomadaire → Mise en place d´infrastructure commerciale satisfaisante → Entretien des infrastructures installées 4º Mise en fonction du centre de santé → Réhabilitation des infrastructures existantes : de base (CSB II) CSBII Mitsinjo, Soatana et Mahiamaly → Approvisionnement en équipements sanitaires (lit, table, chaise, ……) → Approvisionnement en médicaments régulier 5º Disposition d´eau potable dans toute → Installation des puits ou forages par Fokontany la commune et installation → Mise en place du système d´électrification d´éclairage public rurale fonctionnel 6º Amélioration de la couverture → Construction de couloirs de vaccination sanitaire du cheptel → Sensibilisation des éleveurs sur la couverture sanitaire → Appel du vétérinaire mandataire

7º Barrage de retenue d´eau → Mise en place du barrage de retenue d´eau de : . Manandany . et Manombo 8º Installation des services sécurisés et → Mise en place de bande latérale unique ou BLU de communication rapide → Mise en place de gendarmerie

Tableau Nº 3 - Planification opérationnelle des actions et projets à mener par secteur et par axe stratégique, solutions – problèmes aux initiatives des paysans.

Les initiatives des paysans constituent la priorisation et l´hiérarchisation des solutions – problèmes retenus par zone ou par Fokontany, tandis que la planification doit être faite au niveau de la commune avec la prise en considération de tous les problèmes prioritaires par zone.

D´après la communauté villageoise et en utilisant la méthode participative à la recherche de solutions – problèmes, on sait que le mode de gouvernance n´a pas bien fonctionné car les autorités locales respectent encore la tradition où les autorités traditionnelles ou "Ampanjaka" et le "Mpitatazomanga" ont un lourd pouvoir. Alors, la tâche de la commission sectorielle s´étend sur la priorisation des solutions- problèmes et ce jusqu´ à la réalisation de ces actions.

18

III.- LA METHODOLOGIE

Dans l´espoir d´avoir un résultat satisfaisant, nous avons respecté les principes d´observation et les stratégies d´approche sur le terrain. Des démarches ont été suivies pour mener à bien les collectes de données.

1.- Délimitation du terrain

Il s´agit d´une simple observation directe du milieu physique et humain aux environs de la micro-région de Mikoboka / Sakaraha (région du sud – ouest malgache). La délimitation de la zone d´étude a été facilitée par la présence des micro–régions bien déterminées qui encadrent notre terrain. Ainsi, nous trouvons : - au sud : la commune rurale de Maromiandra (Toliara II) - au nord : la commune rurale de Befandriana – Sud () - à l´ouest : la commune rurale d´Ankililoaka (Toliara II) - à l´est : la micro-région de Mikoboka délimitée par celle de Mahaboboka et celle d´Amboronabo (Sakaraha) fait partie de notre zone d´étude.

2.- Stratégie d´approche

De nouvelles stratégies d´approche ont été conçues de manière suivante :

- D´abord, les entretiens sont faits sur terrain au niveau des sites (Andaka, Andafiha, Ankomaka, Maromiandra) avec les personnes ressources (autochtones et autorités locales) ; - Puis des dialogues sont tenus avec les collectivités décentralisées (Maire et ses Adjoints).

Une autre méthodologie d´approche que nous avons choisie est celle de la méthode MARP (méthode accélérée de recherche participative) qui nous a permis de collecter des informations riches et fiables sur terrain. Nous avons souvent organisé des réunions de Fokonolona dans plusieurs quartiers afin de pouvoir cibler les personnes ressources pour entreprendre des interviews semi – structurés (ISS)

QUARTIERS Personnes réunies (hommes et femmes) ANDAKA 37 ANDAFIHA 41 ANKOMAKY 90 SOATANA 95 MITSINJO 86 ANKILIBEMANOY 76 SOATANIMBARY 75 MILENAKY 97 MAHIAMALY 39

Tableau n° 4 : Regroupement durant la réunion du Fokonolona Source : L’auteur

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Des quartiers et villages Nombre de Participation par sexe en personnes pourcentage (%) réunies M F Soatana (Mikoboka) 95 78 22 Borotsy 40 90 10 Borano 60 95 05 Mahavatse 70 85 15 Ankiliabo 40 98 02 Milenaky 60 75 25 Ankomaky 90 76 24 Andaka 37 100 00 Mitsinjo 86 80 20 Morarano 30 100 00 Ampisiky 20 100 00 Ankilibemanoy 35 98 02 Mahiamaly 32 20 80 Besimanty 62 50 50 Tanambao 43 51 49 Andafiha 41 70 30

Tableau n° 5 : Résultat par sexe et par Fokontany lors de réunion des quartiers Source : L’auteur

3.- Vérification des données

→ Enfin, une prise de décision au niveau des autorités locales pour la synthèse, mise en cohérence des résultats obtenus. Certaines données collectées ont encore besoin d’une vérification au niveau de la zone d’étude pour mieux valider les informations requises. Après l’étude sur terrain, nous avons entamé le dépouillement des documents et ouvrages dans les différentes bibliothèques et les centres de service concernés de Toliara :  Bibliothèques universitaires - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Faculté des Sciences - Aumônerie Catholique Universitaire (A.C.U.)

 Bibliothèque du Service Provincial de l’Environnement, SAGE – ASE – WWF  Service de l’Aménagement du Territoire  Service des Travaux Publics  Service Provincial des Eaux et Forêts  Service de l’Agriculture et de l’Elevage  Service Provincial de la Décentralisation  Journaux, recueils, revues. En réalité, nous avons quand même pu avoir des résultats positifs malgré l’extrême pauvreté de la bibliographie qui se rapporte à notre étude. 4.- Problèmes rencontrés La recherche en développement économique et social n’a pas été aussi simple qu’on le croit. Elle exige beaucoup de moyens (financiers, logistiques, matériels, etc…) que nous n’avons pas pu bénéficier lors de notre recherche. Notre sortie sur terrain d’étude a été très remarquable à cause de l’enclavement de cette micro-région (Mikoboka). Malgré tout cela, nous avons quand même eu des résultats 20 satisfaisants.

LEGENDE Echelle : 1/100.000

: Forêt

: Rivière

: Piste

: Chef lieu de Fokontany

: Chef lieu de Commune 21

1-BIBLIOGRAPHIE GENERALE

1- Ouvrages généraux

1. ANDRIAMBELOMIADANA R., 1992, Libéralisme et Développement à Madagascar , Paris, 159 P 2. BEAUFORT de F. et Al., Espèces menacées et exploitées dans le Monde : Guide pratique pour leur connaissance et leur identification. Muséum d’Histoire Naturelle, Secrétariat de la Faune et de la Flore 3. C.L.I.F., 1976, Vocabulaire de l’environnement . La maison du Dictionnaire. Paris, ORSTOM DMH et CNRE, 874 P 4. CHAPERON P., DANLOUX J. et FERRY L., 1993, Fleuves et rivières de Madagascar , Paris, Berger-Levrault, 238 P 5. DEZ J., 1965, Un des problèmes du développement rural : l’évolution des comportements . Bulletin de Madagascar N+ 230 pp 589-641 6. DONQUE G., 1974, Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar . Thèse, Tananarive, 477 P 7. ESOAVELOMANDROSO M., 1988, La destruction de la forêt par l’homme malgache : un problème mal posé, recherche pour le développement , série sciences de l’homme et de la société civile : 183-186 8. ELIADE M., 1959, Initiation, rites , sociétés secrètes, naissances mystiques , Paris, Gallimard 9. ELLI L., 1988, Une civilisation du bœuf, les Bara de Madagascar , Ambozontany, Fianarantsoa, 233 P 10. FAROUX E., 1992, Le problème de l’attribution des terres aménagées dans le cadre du projet PNUD/BIT/M, MAG de Mahaboboka ERA, CNRE/ORSTOM, Tuléar, 21P 11. FAUBLEE J., 1954, La cohésion des sociétés bara , PUF, Paris, 160P 12. FIANA, 1999, Elevage bovin dans la vie et l’économie rurale de , (Sud- Ouest de Madagascar) Université de Toliara, Mémoire de Maîtrise 13. FIELOUX M., LOMBARD J., 1987, Aombe 1, Elevage et Soviété, Etude des transformations socio-économiques dans le Sud-Ouest Malgache, l’Exemple du couloir d’Antseva , ERA, 220 P 14. GENTHNI (Marc), 1993, Médecine Tropicale , 5 ème édition, Flammarion, Printed in France 15. GEORGES B., 1967, Madagascar : Etude géographique et économique , éd. Nthan Madagascar 16. GRECS, 2002, Eau, hygiène, assainissement: Etude d’impacts, Milieu urbain d’Antananarivo et de Tuléar , Commune rurale de (Tuléar), Waters AID, Antananarivo 130 P 17. Handicap International – PAIQ, 2000, Dossier socio-économique du quartier de Besakoa Tuléar 18. HOERNIER J. M., 1986, La géographie régionale du Sud-Ouest de Madagascar , AGM, Tananarive, 189 P 19. HUMBERT H., 1927, La disparition des forêts à Madagascar, causes et conséquences . Revue générale des Sciences Pures et Appliquées, Tome XXXVII N+ 11, pp325 20. JACQUES V., 1992, L’environnement PUF, 3 ème éd. 127 P 22

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2/ Ouvrages relatifs au sujet

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3-Les articles locaux et internationaux

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II- BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE

1-Les ouvrages des pays extérieurs

G- GENDELE, 1983, Adduction d’eau , DTU (Document Technique Unifié), 116p

Cet ouvrage parle des pompes centrifuges qui sont universellement utilisées à l’adduction d’eau. Un mécanisme très simple détermine de l’importance de cette construction si elle est comparée à la construction d’un pompage moderne utilisant des robinets, du PVC et des tuyaux de raccordement. Le coût de construction est moins cher mais le rendement hydrique (en eau) est très économique. Car, accomplies à des moteurs électriques, elles forment des groupes légers peu accombrants et d’un très bon rendement. Cette fabrication est considérée praticable dans les pays sous-développés comme Madagascar, surtout en milieu rural. Dans le cas pratique, cette pompe centrifuge comporte : un organe mobile, la roue appelée turbine et des organes fipes, le diffuseur et les canaux de retour. Ce mécanisme très simple permet par conséquent la fabrication de cette pompe en milieu rural. Lorsque, plusieurs ensembles de ces organes essentiels qui forment une cellule sont accomplis et calés sur le même arbre, on obtient une pompe multicellulaire. Par ailleurs, cet ouvrage insiste sur la construction et son utilisation car cette infrastructure économique laisse derrière elle d’hygiène et la santé publique. Pour mieux comprendre le principe de cette pompage, l’auteur évoque à la page 46 les recommandations suivantes : « dans un tube où l’on a fait le vide, l’eau peut monter jusqu’à une hauteur telle que la colonne d’eau équilibre la pression atmosphérique pour l’attitude considérée. A l’attitude 0, cette hauteur est de 10,33m ». Pour convaincre l’utilisateur ou détenteur de ce projet, l’auteur ne reste pas dans le domaine théorique sans avoir donné l’avantage de la construction. A ce propos, l’auteur souligne que « toute pompe centrifuge demande une pression pratique d’aspiration minimum requise q’on appelle le NPSH qui augmente lorsque le débit augmente. C’est la capacité d’aspiration. Pour débarrasser des risques éventuels effectués par la pose des matériels, l’auteur explique à travers ses calculs les conduites de refoulement. Il considère la perte de charge due au frottement de l’eau dans les conduites en disant que « celle-ci peut varier en sens inverse de la 5ème puissance du diamètre des tuyaux Si, on choisit des tuyaux de grand 27 diamètre, on diminue ainsi les dépenses de force motrice nécessaire au refoulement mais on augmente le coût des investissements et des amortissements ». En effet, l’auteur veut améliorer la vie de tous les jours des paysans en disant qu’ « il existe un diamètre économique pour lequel la dépense totale est minimum ». Par conséquent cette technologie est soutenue par des vérifications à base de calcul, en utilisant la formule de BRESSE, pour calculer la valeur approximative de ce diamètre. D’où,

D=1,5 √ Q avec D est le diamètre en (m) et Q le débit en m 3/s, donc, pour V=0, 60m/s. Au vu de la construction économique à portée de tout le monde, BENDELE exige les intervenants de faire des propositions avant le lancement du financement des travaux. A la page 17, l’auteur évoque qu’il serait indispensable de faire des enquêtes préliminaires concernant le taux de salinité des eaux avant son adduction. Enfin, l’auteur a souligné à la page, 18 « pour les communes rurales, les instructions ministérielles (C.M du 12 Décembre 1946- Intérieur- MRV- agriculture) qui demandent d’évaluer forfaitairement les besoin en raison de 125 litres par habitant et par jour. C’est un minimum. Il est prudent de prendre 150l/habitant ». Telles sont les raisons et les perspectives d’avenir de, la construction de la pompe centrifuger d’après GENDELE La question se pose au niveau de la diversification de ce genre d’infrastructure économique en milieu rural où la dotation est toujours imposée. Pour le même résultat ; nous pourrons avancer la question suivant : ce même système d’adduction d’eau est-il applicable à Mikoboka? Voici des indications qui pourront justifier que l’application sera handicap: -l’emplacement d’adduction d’eau se trouve à la surveillance de la population bénéficiaire; soit dans un coin du village, soit au milieu du fokontany. C’est pour éviter tous endommagements crées par les petits enfants ou les malfaiteurs. Contrairement à la tradition Bara zafindravola, l’eau de source se trouve à quelques kilomètres du village pour éviter le souillement .Ce nouveau concept se heurte au poids de la tradition Bara zafindravola qui empêche cette construction au milieu de la foule. Alors il va y avoir des gros problèmes au niveau de la gestion de l’eau car le niveau d’instruction de paysans est encore faible pour assumer cette lourde responsabilité. Finalement l’adduction d’eau, infrastructure supposée adaptée en milieu rural comme Mikoboka n’est pas encore entrepris. L’approche paysanne est une tâche accomplie pour conscientiser la population locale.

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2- Les ouvrages de Madagascar

Fond d’intervention pour le Développement (FID), 2003 Guide sectoriel pour la formation des communes l’information, l’Education et la Communication (IEC) Entretien des informateurs, PCCO, 2op + Annexes A, C et E. Cet ouvrage parle des appuis techniques et financiers offrent par le FID à toutes les communes rurales disposant du PCD ou Plan Communal de Développement. A ce propos des objectifs ont été définis tels qu’ils sont : « -renforcement des capacités des communes dans la technique d’entretien des infrastructures ; -à motiver la communauté à procéder à l’entretien des infrastructures ; -à inculquer un sentiment d’appropriation des infrastructures chez les communautés et les communes rurales; -à transmettre le savoir-faire en matière d’entretien des infrastructures ; - à inculquer une technique d’entretien pour la pérennisation des infrastructures bien entretenus ». Sur ce, les structures sociales telles que les associations locales, les parents d’élèves ou FRAM, les Responsables Entretien sont tenus à suivre des formations relatives à la gestion des infrastructures économiques et sociales. Cet ouvrage parle aussi de la bonne marche de la formation octroyée par le FID, car il travaille conjointement avec ses Partenaires Relais. Tel est le cas de l’ONG FIMISA, qui, à cette date là était invité à transmettre des formations à la communauté avant d’entreprendre les travaux de réhabilitation du CEG Ifotaky, EPP Bemandresy et le marché Elonty, Amboasary-Sud dans la région d’Anosy. A la fin de cet ouvrage, des résultats escomptés à partir de cette formation sur l’Entretien des infrastructures socio-économiques sont mis en évidence. Toutefois, cette formation est faite pour une bonne raison qu’elle est vitale et prise par la communauté à la fois d’une manière théorique et pratique. Quat à l’état des infrastructures un constant de réalités existantes sera procédé par le Partenaire Relais. Les communautés, les associations locales et les Responsables Entretien sont pris de mettre en état ces infrastructures, dans le cadre de la pratique (petites relations et autres). Le Partenaire Relais reviendra sur terrain, un moins plus tard après la 29 formation pour contrôler les réparations fortes et rectifiera en conséquence les anomalies éventuelles. Après cette formation théorique, la communauté locale peut tirer un ampleur profit car les Responsables Entretien de la commune arriveraient à programmer leur travaux : entretien, maintenance, surveillance et réparation. En effet, les associations locales bénéficient des infrastructures et veillent à leur maintien en bon état. Telles sont dans cet ouvrage les exigences opérées le fond d’Intervention pour le développement, pour faire sortir les microrégions de son enclavement si le savoir-faire est un handicap pour les paysans pour entretenir leur infrastructure. En considérant notre zone d’étude la suivie des infrastructures pose des problèmes similaires à ceux de la mise en place d’adduction d’eau en milieu rural. En Mikoboka les associations existantes ne sont pas capables de gérer les infrastructures existantes. Les membres de l’association sont en majorité analphabètes. Donc le tenu du programme de suivi évaluation n’est pas encore à leur porté. Donc, la campagne d’alphabétisation pourrait être un atout à ce concept. 3- Les articles

RAFIDIARISOA Lova, 2007 ; « Les métiers du bâtiment en pleine évolution », in l’expresse de Madagascar n 3747

Cet article essaie d’apporter des explications auxquelles toute construction d’infrastructure pourrait également se poser des problèmes. « Comment devrait-on construire un bâtiment publique ? » A cette question, l’auteur nous ramène des connaissances techniques pour améliorer la construction de bâtiment. C’est peut-être la raison de dire : « choisir aujourd’hui une formation dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, c’est s’ouvrir à un métier et a de réelles perspectives d’évaluation. Le secteur du bâtiment connaît aujourd’hui, à travers des différents chantiers, une grande explosion ». Pour comprendre la logique du texte, on va diviser l’exposé en deux grands volets : - Dans la première partie on va analyser dans l’ordre du texte par laquelle RAFIDIARISOA Lova attend du métier de bâtiment. - La seconde partie du texte sera consacrée aux explications matériels et matériaux nécessaires à la construction de bâtiment. 30

Pour terminer, nous aurons l’occasion de comparer des Idées de RAFIDISOA avec celles d’êtres auteurs, concernant leur point de vue, sur la tenue des travaux d’infrastructure socio-économiques, pour débarrasser des problèmes éventuels. Avec les nouvelles techniques actuelles et surtout la diversité de matériels de construction d’un bâtiment le devoir d’une entreprise qualifiée avec des personnels bien formé à la matière ; est d’entreprendre des travaux avec rigueur et fermeté. Dans ce cas, elle regroupe toutes les ingénieries, techniques et tous les corps de métiers exécutant, nécessaires à construction, la réhabilitation ou la rénovation d’un ouvrage. En effet, l’auteur apporte des observations sur la tenue des travaux de construction d’un bâtiment public qui demandent beaucoup d’investissement aussi bien dans la construction que dans la réhabilitation. Or, elle n’a pas suffisamment de résistance contre l’effet érosif de l’humidité et de vent violent. Les causes sont multiples, mais on peut le dire en une phrase que les jeunes entreprises ne sont pas des professionnelles mais plutôt des gens qui cherchent des l’argent. Par ailleurs, l’auteur a bien terminé dans son article que le métier d’entreprise s’est un secteur en demande permanente de main-d’œuvre, et qui offre beaucoup de possibilités. Le besoin du main-d’oeuvre reste considérable. Alors, la construction a toujours souhaité l’apport physique de la population bénéficiaire pour fixer l’idée d’appropriation. La maîtrise d’œuvre sera assurée soit par l’architecte, éventuellement associé à un bureau d’étude technique soit directement par un bureau technique. Le rôle de ce bureau d’étude est alors de concevoir les plans et les dessins de l’ouvrage. Il respecte également le fil conducteur de l’élaboration de cette construction qu’il conçoit lui-même, il suit la conception de bout en bout. Quant à l’utilisation des matériaux, l’auteur dégage dans son article les causes éventuelles qui découlent de la construction d’un bâtiment public. L’entreprise est prie par son intérêt personnel. Elle a tendance de voler des matériels de construction tels que le ciment, le fer rond etc…, par conséquent rend élastique les dépenses et parfois même arrive à suspendre les travaux. Des exigences sont alors apportées au niveau de l’entreprise pour lui corrigé. « Les matériaux utilisés varient selon les façons de procéder et l’entreprise qui l’emploie. De manière traditionnelle les matériaux sont ensemblés à l’aide de mortiers et d’outils. De manière plus industrielle, les armatures utilisées sont métalliques et les maçons utilisent des coffrages dans lesquels ils coulent du béton». 31

Bref, le texte met en exergue la qualification requise d’une constitution d’un bâtiment public permettant petit à petit le développement économique. Par contre, Doda ANDRIANANTENAINA, « Développement : soutien de l’Etat aux petites entreprises », in l’Express de Madagascar , Economie, n 3758, du 21 juillet 2007 ; « Les PME (Petit et Moyen Entreprise) ne sont pas les clients privilégiés des banques commerciales et les institutions de micro finance ne sont pas capable de subvenir à leurs besoins ». Il ajoute également que l’absence d’organismes de financement réservés aux PME handicape leur développement. Ce qui affaiblit la compétence de l’entreprise et surtout la confiance de la population de la population envers elle; Redmond, « l’Anosy devient un lieu de concentration des projets », in Midi Madagascar, Economie n 7276 du 14 juillet 2007. Ce texte parle de l’appui des bailleurs de fonds dans la mise en œuvre du développement régional. Ce geste est apprécié par le gouvernement malgache, le fait qu’il considère la réhabilitation des infrastructures routières comme l’une des priorités du MAP le fait par l’union Européenne d’accepter le financement de la RN13 (route nationale n 13) prouve la bailleur de fonds appuie parfaitement la réalisation des objectifs de Madagascar Action Plan (MAP). En résumé cette catégorie d’entreprise sera la plus mobilisée pour réaliser le MAP. Autant d’objectifs que d’intérêts économiques, le MAP district ou micro-regional attend du bailleur de fond du financement des infrastructures socio-économiques qui bloquent depuis des années son développement. Ces observations de ces différents auteurs sont donc des réalités qui s’ajoutent l’une après d’autre. Mais elles sont aussi des solutions problèmes des infrastructures socio- économiques dans plusieurs micro-régions enclavées. Pour le cas de Mikoboka on peut dire que cette micro-région attend qu’il lui faut le désenclavement pour la communication et l’information de la population locale. Ce qui lui permet de connaître d’autres problèmes qui bloquent le développement. Finalement la culture et la tradition de Bara zafindravola se développent en même temps avec la culture moderne.

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TROISIEME PARTIE

LES PREMIERS RESULTATS

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CHAPITRE I : LES CONTEXTES DES PROBLEMES ACTUEL

Dans le cadre de mise en place d’une structure administrative bien organisée, Mikoboka arrive par avoir son autonomie en 1964. Cette micro-région était auparavant circonscrite dans l’arrondissement administratif de Manombo – sud. A partir de cette date, elle devient une commune rurale. Elle représente alors le pouvoir central et régional jusqu’à ce jour. Or, cette structure administrative n’a pas pu bouleverser ou anéantir le pouvoir traditionnel basé sur le «hazomanga 1». D’où le dysfonctionnement qui règne pendant plusieurs années dans cette micro-région.

I- LES CONTRAINTES SOCIALES IMPOSEES DANS LA MICRO-REGION DE MIKOBOKA

1. Le CSB II, une infrastructure morbide Les remarques ont été faites au niveau des infrastructures sanitaires entre autre l’utilisation de latrine publique. Cette nouvelle conception se rapporte à la lutte contre les maladies entériques dues à la pollution des eaux de source.

En 1968, les responsables de la commune ont décidé de construire des latrines publiques, installées à 100m du CSB II de Mikoboka. Or, les petits fonctionnaires du village seulement allaient dans ce coin, par contre, les villageois continuent toujours de faire leur besoin dans l’espace vert. A la suite des diagnostics faits auprès des autochtones, les responsables de la commune et les services sanitaires sont tous persuadés qu’ils arrêtent la conscientisation, car les latrines ne sont pas adaptées à l’univers des Zafindravola «Ampanjaka».

En effet, les latrines sont des infrastructures sanitaires conçues pour la lutte contre les maladies diarrhéiques dues à la pollution des eaux de source. Mais elles ne sont pas adaptées car la conception traditionnelle Zafindravola «ampanjaka» les a mises hors d’usage. Elles sont considérées comme étant des infrastructures souillées.

De ce fait, il y a donc contradiction entre les objectifs sanitaires et la conception traditionnelle déjà en place. Finalement, la micro-région de Mikoboka est contaminée par diverses maladies bacillaires et microbiennes, entre autres la bilharzioses, les maladies diarrhéiques et le paludisme. Pour les mêmes causes (traditions et coutumes), beaucoup de micro-régions du sud ouest sont occasionnellement touchées.

Ce qui contraint beaucoup les villageois : la situation administrative et infrastructurelle restent désormais inchangée. Un aide sanitaire et un servant assument le traitement des patients. Or, ils sont moins expérimentés pour le diagnostic ou dépistage de certaines maladies. Par conséquent, beaucoup de malades meurent à l’hôpital.

1.-ensemble de matériels nécessaires au rituel entre autre le couteau tranchant, le bol et l’antsiva. Les matériels sont tous spéciaux. 34

De plus, depuis 1965, date d’ouverture du CSB II de Mikoboka, la maternité n’est pas fonctionnelle. On comptabilise 10 lits à une place et 04 matelas. Aucune sage- femme ne voulait rejoindre ce poste. Alors, l’aide sanitaire fait l’obstétrique en cas d’urgence mais les femmes ne veulent pas y venir car il est du sexe masculin.

Le tableau ci-après démontre les caractéristiques des infrastructures sanitaires dans la micro-région de Mikoboka.

Categorie Nombre Lieu d’installation Personnel Description de l’infrastructure Pharmacie Soatana - Maison délabrée en dur 01 pièce communautaire 01 Mikoboka 01 niveau 5 ème villageoise CSB II 02 Mahiamaly 01 Bâtiment en dur 01 pièce Soatana construit 01 aide - Bâtiment en dur à 06 pièces en depuis 1965 sanitaire mauvais état EKAR 01 Mitsinjo 02 Maison en terre battue à 02 pièces CSB I 00 - 00 00

Tableau N° 6 : Situation de l’infrastructure sanitaire dans la micro-région de Mikoboka Source : Commune rurale de Mikoboka

- Non fonctionnalité du CSB II de Mahiamaly - Fermeture de la pharmacie communautaire villageoise de Soatana (Mikoboka) depuis l’année 2001 - Absence de médecin résidant à Soatana et Mahiamaly - Pas de sage-femme depuis l’ouverture des CSB II jusqu’à nos jours - Manque de médicaments et d’équipements sanitaires - Absence d’eau potable et d’électricité.

Depuis la retraite de l’aide sanitaire à Soatana (Mikoboka) le mois de mars 2004, la population locale ne compte plus l’utilité et l’importance de ce vieux bâtiment qui, jusqu’à nos jours, est hermétiquement verrouillé. Les gens pensent même que le «Fanjakana» ou l’Etat n’a plus besoin de CSB II en milieu rural.

Par conséquent, les migrants venant de Toliara occupent inconsciemment le terrain de l’hôpital et l’envahissent d’une construction illicite. Des petites cases en toit de chaume et des parcs à bœufs font l’objet d’une mauvaise organisation au niveau de la collectivité décentralisée ou la Mairie. Ce groupe de villageois crée au sein de l’infrastructure sanitaire ou le CSB II de Soatana (Mikoboka) des troubles et des délits de toutes formes (sociale et économique).

Par ailleurs, diverses animations provoquent des tapages à l’hôpital. Par exemple, à midi, des groupes de jeunes jouent aux cartes tout au long de la véranda de l’hôpital. Le jour du marché, beaucoup de gens étalent leurs marchandises dans la cour, ce qui provoque désormais des troubles et des cris perçants.

2.- Le rôle énigmatique de l’infrastructure administrative

Au temps de la colonisation, Mikoboka était circonscrit dans l’arrondissement administratif de Manombo sud, district de Toliara II, distant l’une de l’autre de 100 Km. 35

Toutes les infrastructures et les services publics se trouvaient dans cette localité. Alors, les habitants de Mikoboka sont forcés de se déplacer à pied durant trois à quatre jours s’ils veulent trouver une école pour leurs enfants, ou pour leurs résoudreproblèmes sociaux : se soigner ou faire une carte d’identité nationale, etc ………….

En effet, l’administration de proximité n’a pas bien fonctionné, vu le nombre considérable des habitants que la Mairie, le canton, l’hôpital, etc …….. accueillent chaque jour. Les gens se sont bousculés; ils perdent beaucoup de temps pour le traitement médical et surtout pour faire un papier administratif dans un service.

D’où, en 1962, Mikoboka est décrétée commune rurale circonscrite dans le District de Sakaraha pour faciliter les relations politiques, administratives et économiques avec son centre polarisateur. En 1965, la mairie, le canton, l’hôpital sont entrepris à Soatana (Mikoboka), chef-lieu de la commune, et l’EPP de Soatana est réhabilitée.

A cette date, Mikoboka comptait 2.500 habitants environ, alors que l’état civil enregistrait 22 personnes seulement dont 17 actes d’état civil ou bulletin de naissance et cinq actes de décès, pourtant l’effectif dépasse largement d’après les renseignements recueillis auprès du Maire. Déjà, les villageois n’ont pas bien compris le rôle de ces infrastructures et l’intérêt de l’administration.

Depuis cette date, les dirigeants n’arrivent plus à Mikoboka dû à l’importance des problèmes de la dégradation des voies de desserte et de l’insécurité publique. Donc, la conscientisation de la population locale à propos de l’importance de la mise en place des infrastructures socio-écoomiques, n’était pas fait comme prévu.

Les élus et les représentants locaux (groupement, chef de quartier et le chef de village) essaient de travailler conjointement dans les affaires administratives. Entre autres le déplacement doit être validé par le chef de village ou le chef de quartier (départ et arrivée).

En 1993, la décentralisation transfert aux communes la responsabilité du développement locale. De ce fait, la responsabilité des élus locaux deviendrait considérable devant l’importance des besoins exprimés par la communauté villageoise. D’où, en 1998, la naissance de provinces autonomes.

Le rôle de la commune consiste à créer un environnement favorable aux initiatives privées et au bien être de la population par :

- la création des infrastructures nécessaires à l’activité économique : routes, ponts, réseaux d’adduction d’eau, électricité, marché, ……….. - l’amélioration des services de base à la population dans le domaine de la santé et de l’éducation - une répartition de la pression fiscale favorable aux activités économiques : suppression progressive des taxes sur les produits, maîtrise de la fiscalité foncière : guide d’administration communale – Direction Générale du Développement des Provinces Autonomes – PAIGEP - Guide d’Administration, pp. 60-61

Tel est le rôle de la Commune, mettant en exergue l’importance de l’infrastructure ; mais multiples sont les dérapages qui correspondent à l’incompréhension de l’utilité et le 36 rôle de la commune à Mikoboka. L’état civil par exemple est une composante administrative, incluse dans la commune qui traite l’identité de l’individu assumé par son secrétaire d’état civil.

Or, à Mikoboka, très peu de gens font une déclaration tant pour la naissance que pour la mort. Ils pensent que la transcription pose beaucoup de problèmes au créateur (Zanahary). C’est le Créateur qui a donné l’enfant à l’homme ; donc, il peut l’enlever facilement. Donc, l’homme doit respecter son univers, et ne pas faire la transcription dans l’état civil pour éviter l’enlèvement.

Généralement, l’état civil joue un rôle important sur : - l’accueil des usagers et information sur l’état civil ; - tenue des registres des naissances et reconnaissances, des mariages, des adoptions et des rejets, des décès, et présentation quotidienne à la signature de l’Officier d’état civil - expédition des doubles des registres au Tribunal - organisation des cérémonies de mariage - incitation de la population à déclarer les faits d’état civil, etc ….

Or, le villageois a du mal à les comprendre. Alors, il va à Sakaraha ou à Tuléar pour demander un acte d’état civil, alors qu’il est né à Mikoboka sans être transcrit dans le registre d’état civil. Pour faciliter la chose, il paie une personne qu’il connaît, susceptible de le faire ; car, l’acte d’état civil est cette fois intéressant pour sa carte d’identité nationale, pièce exigible à la transcription de son fusil de chasse. Si telles sont les ambiguïtés de l’état civil à Mikoboka, qu’est-ce-qu’il y a encore dans d’autres cellules administratives ? La commune est la collectivité décentralisée de base. Elle transforme le fokontany en une structure administrative dépourvue de personnalité juridique propre et d’autonomie financière. Il est régi par la loi ministérielle.

Le fonctionnement du fokontany est réglementé par le décret N° 97.1257 du 30 octobre 1997 (annexe 1). Dans ce contexte, les chefs de quartier sont les auxiliaires du DAA (Délégué administratif d’arrondissement) dans ses attributions administratives (établissement de liste électorale, résidence, etc ….. et fiscales. Ils sont aussi les agents d’exécution du Maire pour les services de proximité entre autres la réconciliation, passeport, etc …..

Jusqu’à preuve du contraire, le chef du quartier ou chef fokontany est considéré comme le « mpitankazomanga » ou « mpisoro » du fokontany qui représente le groupe. De ce fait, il est attribué à la ligné « mpanjaka ». Les migrants n’ont pas le droit de gouverner. Par contre, les tompontany sont analphabètes. Ce qui les diffère des migrants. Dans ce cas, le chef fokontany ne veut pas mettre son emprunt dans les procédures administratives, pourtant la juridiction l’a voulu. 37

3.- La dégradation de l’infrastructure scolaire à Mikoboka

Au niveau de l’infrastructure scolaire, l’EPP (école primaire publique) n’a pas pris la bonne voie. Les instituteurs publics ne veulent pas rejoindre leur poste d’affectation. Car Mikoboka est déjà considérée depuis la première République comme un poste disciplinaire. Cette observation péjorative de cette micro-région a bouleversé l’avantage déjà acquis par la population locale entre autres la scolarité et l’instruction civique, etc ……….. Or, depuis 1975, la micro-région de Mikoboka est coupée du chef-lieu de District à cause de la dégradation de piste Mikoboka - Mahaboboka. Par conséquent, plusieurs fokontany que nous allons trouver dans le tableau ci-après tirent des remarques suivantes : - insuffisance d’école fonctionnelle - absence d’infrastructure scolaire impeccable et adaptée à l’enseignement primaire - installation des nouvelles écoles missionnaires - inexistence d’équipements scolaires - insuffisance d’enseignants - recrutement massif des maîtres FRAM ou suppléant.

Niveau Fokontany Type d’infrastructure et sa Nombre Nombre TOTAL fonctionnalité de classes d’enseignants Andaka EPP : un bâtiment en dur, 03 01 provisoire, à une salle de classe fonctionnelle 02 EMN : un bâtiment en dur 01 01 provisoire à une salle de classe fonctionnelle Milenaky EPP : un bâtiment en dur 01 02 dont 01 payé 02 provisoire à une salle de classe par FRAM et fonctionnelle 01 fonctionnaire Soatana EPP : un bâtiment en dur à 02 02 01 01 pièces non fonctionnelles I Mahiamaly EPP : un bâtiment en dur à 02 02 01 01 pièces fonctionnelles Mitsinjo EPP : un bâtiment en dur à 04 04 03 01 pièces Soatanimbary EPP : un bâtiment en dur à 04 04 02 01 pièces fonctionnelles Ankomaky EPP : une maison en terre 01 00 01 battue à 01 pièce fonctionnelle Ankilibemanoy EPP : une maison en terre 02 01 01 battue à 01 pièce fonctionnelle Andafiha NEANT 00 00 00 II - NEANT 00 00 00

Tableau N°7 : Insuffisance des infrastructures scolaires (EPP) à Mikoboka Source : Commune rurale de Mikoboka et Chef ZAP (zone administratif et pédagogique) de Mikoboka

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Effectif scolaire

FOKONTANY C L A S S E Nombre Nombre Taux de (EPP) d’enfants d’enfants scola- ème ème ème ème ème 11 10 9 8 7 scolarisés moins de risation 12 ans Andaka 15 15 20 00 00 50+30 352 25% classe unique Milenaky 33 22 10 09 00 74 247 29,96% Soatana 32 22 20 20 00 94 408 23,03% Andafiha 00 00 00 00 00 00 85 00,00% Mitsinjo 85 77 30 20 20 232 502 46,21% Soatanimbary 45 30 25 25 00 125 301 41,52% Ankomaky 00 00 00 00 00 00 339 00,00% Ankilibemanoy 60 22 00 00 00 82 342 23,97% Comune rurale de 300 213 122 74 20 677 2.762 24,51% Mikoboka

Tableau N° 8 : Effectif scolaire par fokontany et dans la commune rurale de Mikoboka, année scolaire 2004 - 2005 Source : Chef ZAP de Mikoboka / CISCO (circonscription scolaire) de Sakaraha

La formule ci-après démontre comment calculer le taux de scolarisation :

S – taux de scolarisation N – nombre d’enfants scolarisés T – nombre d’enfants scolarisables

s = N x 100 T Dans l’ensemble, à travers ce tableau, les EPP de Mikoboka comptent 677 enfants scolarisés, pour un taux de scolarisation égal à 24,51%. Ce taux est très loin d’atteindre au moins la moyenne du taux de scolarisation, par conséquent, il nous renseigne sur la faiblesse ou la dégradation de l’enseignement primaire à défaut de l’infrastructure scolaire, dans la micro-région de Mikoboka.

Malgré l’effort du Ministère de l’Education Nationale dans son système éducatif, faisant appel à tous les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, dont le but principal est de lutter contre l’analphabétisme, la participation des parents dans le système éducatif demeure faible. Les causes profondes sont multiples mais les plus connues sont : - l’enclavement persiste dans la micro-région de Mikoboka - chez les Bara, en général et chez les Zafindravola en particulier, l’école n’a pas une importance vitale ; ce qui compte c’est leur capital (bœufs) - les rentrées tardives à l’école - l’insuffisance des écoles à cycle complet ou leur éloignement par rapport aux villages riverains - le manque de moyens financiers des familles

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- l’insuffisance ou la manque des infrastructures scolaires entre autres les bâtiments scolaires et les mobiliers - le désintérêt des élèves et des parents d’élèves à l’égard de l’éducation scolaire - les grossesses et mariages précoces

Dans les fokontany à Andafiha, on compte zéro enfant scolarisé, Ankomaky par contre est doté d’une EPP. La construction est le fruit de l’initiative des parents. Jusqu’à nos jours, on compte zéro enfant scolarisé. Le tout enregistre 424 enfants scolarisables. La CISCO n’a pas l’intention d’envoyer un instituteur en ce lieu, ce qui provoque par conséquent la dégradation de l’infrastructure scolaire.

Voilà pourquoi, à l’heure actuelle, 95% des enfants scolarisés ont quitté l’école primaire pour garder leur troupeau de bœufs. Cependant, on compte à partir de 1965, date d’ouverture de l’EPP de Soatana, 08 fonctionnaires seulement, 08 jeunes titulaires de BEPC, 06 niveau 3 ème et 02 étudiants, sur 7.634 habitants.

En conséquence, la plupart des EPP ne sont pas bien entretenues. A Soatana par exemple, à l’absence de longue durée de l’instituteur, l’EPP est devenue un bâtiment d’accueil des villageois, lors de la cérémonie funéraire ; quotidiennement, elle reçoit des jeux de toute sorte entre autres les jeux de cartes, les jeux de bille, etc. ……..

De même, à Ankilibemanoy, l’instituteur a quitté son poste sous prétexte qu’il va toucher son salaire à Tuléar le mois de mars 2004. Jusqu’à nos jours, aucun renseignement sur lui n’est parvenu par conséquent, les villageois considèrent cette EPP comme une grande maison disponible pour accueillir toutes sortes de festivités. Car ce sont eux qui l’ont construite. Cependant, les « olobe antana » (les parents) profitent de cette occasion pour faire des « kabary » (réunion de groupe), ou tout simplement, ils font des causeries sans fin dans le véranda de l’école. Par contre, les femmes âgées étalent leur linge dans la cour de l’école pour pouvoir participer énormément à la causerie. Enfin, les jeunes se placent dans un coin. Ils jouent au domino. Chaque jour, les mêmes situations se répètent, on dirait que l’EPP est en fête, pourtant, elles marquent la dégradation de l’infrastructure scolaire.

Dans d’autres villages très excentriques tels que Ambilany et Ankomaky, les villageois ne tiennent pas compte de l’importance de l’école. Ils n’ont pas le courage de la protéger contre le fait des ruissellement, ni contre les actions de troupeau de bœufs. D’où chaque jour, ils provoquent d’ énormes dégâts matériels : les mobiliers, le mur, la cour sont troués.

4.- Le poids des traditions et de la culture

Désormais, les Zafindravola habitaient la région de Mikoboka après la fuite des Andrevola. L’occupation de l’espace met en exergue deux schémas à savoir, d’une part, une unité territoriale composée de plusieurs unités de descendance de la tribu Zafindravola appelée le « clan mpanjaka », et d’autre part, d’autres unités appelées le « clan vohitsy ». La structure sociale dite « mpanjaka » est composée de sous-clans : les temagnevy, les temaramy, les temaka, les tanketa, les teronogny, les tetsivoro et les tehala. Le mpanjaka détient sans doute le pouvoir ou « hazomanga ». Il gère et administre les affaires sociales et économiques du groupe. Chaque clan a son « hazomanga ».

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Le deuxième groupe associé « vohitsy » ou noble est composé de plusieurs unités : les maromendo, les maromainty, les tambanikily, les tretreso, les zafimandomboky, les tanôsy, les mahafale, les tanandro et les tandroy. Les groupes « mpiavy » reste jusqu’à nos jours en dehors de la structure « mpanjaka ». Selon l’hiérarchie sociale, l’implantation définitive d’un groupe, et sa place dans la société, en terme de migration sont conditionnés par l’importance de la parenté sur laquelle il est affilié.

Ce schéma reflète particulièrement la coutume et la culture Zafindravola dans le cas où ce groupe est attaché aux grands espaces de pâturage et à la forêt. L’exclusivité du droit d’usages des terres arables et des forêts de Mikoboka doit logiquement appartenir aux familles propriétaires du terrain.

Dorénavant, Mikoboka compte 7.423 habitants. Elle comprend neuf divisions administratives. Soatana Mikoboka, chef-lieu de la dite commune datant de quarante ans, administre 05 fokontany. Et Mitsinjo, sa voisine, récemment décrété, compte 04 fokontany. L’ensemble décrit la circonscription administrative de Mikoboka.

Chaque division administrative matérialise la délimitation des espaces agricoles et des pâturages. Les Zafindravola s’insèrent donc dans le mode de gestion traditionnelle de l’espace rural, de l’environnement et des ressources naturelles. Jusqu’à preuve du contraire, les migrants n’ont pas de droit d’utilisation des pâturages forestiers au sein du système de droits coutumiers.

Dans cette société traditionnelle, généralement, l’organisation politique, sociale et administrative assure l’équilibre psychologique des villageois face à leurs problèmes quotidiens. Dans ce cas, le patriarche « mpisoro » ou « mpanjaka » d’un clan exerce les fonctions socio-politiques et économiques. Ils assurent le « lilin-draza » ou traditions, de génération en génération. Car, il est le premier responsable à transmettre la culture et les rituels du clan à ses descendants.

Le « mpisoro » gère les affaires économiques et sociales du clan, entre autres la division du travail entre les membres de la famille, la répartition des moyens de production et enfin le partage des biens et de production agricole. Avant la prise de décision, le « mpisoro » provoque la réunion du groupe ou « kabary ». il écoute toutes les observations apportées par les membres du groupe puis il décide sur les affaires intérieures. Par ailleurs, le « mpisoro » est le représentant du groupe s’il s’agit des affaires entre plusieurs groupes ou à l’extérieur.

Le « mpanjaka » ou « mpisoro », avec toutes ses compétences, arrive parfois à imposer les règlements socio-politique et économique à la vie du groupe. Ainsi, il veille à la résolution des problèmes infrastructurels (canaux d’irrigation agricole, aménagements des petits périmètres dans la zone réservée au pâturage). Il prend en charge toutes les résolutions relatives aux problèmes économiques et sociales occasionnés par le « fandika- lilin-draza » ou manquement.

Par conséquent, des multiples sanctions seraient légitimement appliquées à celui ou celle qui est accusé de « mpandika lily ». Autrement, le coupable est parfois tenu responsable de répercussion social et économique.

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Comme le villageois, en tant qu’individu essentiel dans le rapport quotidien du groupe sociale, son entourage et son environnement, il est rare que le « mpanjaka » applique des punitions ou des sanctions sévères au membre du clan entre autre le « sasa raza » ou « aria an-kazomanga » (rejet définitif de la personne hors du clan).

Malgré les points saillants du régime du clan, il existe quand même des attitudes, des traditions et des cultures zafindravola plus pratiques, tenant nulle par la fraternité des villageois. Et cela se voit dans beaucoup de circonstances, entre autres, la cérémonie funéraire, la circoncision et les travaux des champs.

Concernant la cérémonie funéraire, le village qui a un malheur envoie des messages à tous les villages riverains sans exception de l’amont jusqu’à l’aval. Le messager laisse le message ou « le faire-part » à tous les chefs de lignage qui, par la suite, le transmettront à tous les membres de leur famille.

Pendant la cérémonie funéraire, tous les bœufs abattus seront automatiquement partagés sans équivoque à tous les villageois présents. Le partage suit le schéma du clan : pour tous les chefs de groupe, l’aîné a le droit de prendre le « grand et gras » de tous les zébus, et les autres s’en suivent. D’où, le partage serait fait par des petites réunions de groupes pour en demander leur aval. Et, durant cette cérémonie, les boissons seront partagées à tous les villageois tout en gardant leur classement hiérarchique et la place du groupe concerné dans le schéma clanique pour éviter le « voy » (le manquement).

Par conséquent, les armes seront rangées dans la maison destinée pour l’hébergement du groupe ou des villageois voisins ; les conflits seront sévèrement sanctionnés par le « mpanjaka »

La circoncision par contre, est définie comme une grande fête familiale. Tous les membres du groupe se réunissent devant la cour royale pour lui demander le beau jour car il est à la fois le patriarche et le devin guérisseur.

Une fois le jour de la cérémonie fixé, aucun membre du groupe n’a le droit de le contester, il obéit tout simplement aux ordres. Sinon, il serait exécuté à défaut de son opinion revendicatrice, bouleversant le régime du clan.

Chaque membre de la famille participante est tenu d’envoyer des messages à sa famille proche ou autres pour sa reconnaissance de la cérémonie ou « savatsy ». Le beau jour venu, la famille qui reçoit l’annonce doit amener beaucoup d’argent ou du bœuf en honneur du groupe. La famille réceptionniste donne de boisson pour honorer sa présence. Ainsi, la fête se déroule comme étant prévue dans le respect et l’amitié mutuels.

Enfin, concernant les travaux des champs, ils font appel à des moyens, entre autres, hommes et femmes, bœufs, argent et des petits matériels. Durant le piétinage, les membres de groupe ont le droit d’emprunter aux agro-éleveurs potentiels ou « mpanarivo » une dizaine de têtes de bœufs. Seulement, l’emprunteur s’occupe du gardiennage et de trouver des pâtures pour ce troupeau de bœufs, et cela, jusqu’à la remise définitive de ce troupeau au propriétaire. Le piétinage est assuré par les jeunes garçons, le repiquage est attribué à toutes les femmes du village. Pour des bonnes causes, les repas, au début et à la fin des travaux, sont assurés par le propriétaire du champ. Il est à noter qu’au moment de la 42 récolte, chaque femme est tenue en honneur du « filongoa » (l’amitié), d’apporter de la corbeille dans laquelle elle va mettre sa part.

Mais, pour maintenir l’équilibre et l’harmonie entre l’homme et le zagnahary (créateur) et des ancêtres, les gens ont recours aux forces surnaturelles ou divines. Les divers rituels sont effectués pour exorciser le mal et stabiliser les intérêts de la famille ou de la communauté villageoise.

Les gens sont donc obligés de participer au « fanintsigna » (de la fraîcheur), et pour éviter le mal. Alors, ils demandent au « mpisoro » d’évoquer le créateur et les forces divines liés aux éléments de leur écosystème. La personne est forcément obligée d’abattre un bœuf pour faire couler du sang pour sa purification. Seul, le « mpisoro » peut communiquer avec avec la divinité. Cependant, il arrose du « fanintsina » les maisons, le village, le parc à bœufs et les champs.

II.- LE MANQUE DES INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES

1.- Les problèmes des voies de desserte.

Pendant la première république, les infrastructures routières étaient parmi les travaux d’envergure qui retenaient l’Etat malgache durant plusieurs années. D’où, en 1963, le gouvernement avait doté Mikoboka d’une somme de 6.000.000 fmg, relatif à l’aménagement de la piste Mikoboka à Maromiandra. Les travaux étaient effectués par le biais de HIMO (haute intensité de main d’œuvre). Le problème à l’époque était le rocher de Bemarà (Mamery), situé à 25 km de Maromiandra (Toliara II), 50 km de Mikoboka. En conséquence, la construction de cette piste était suspendue. Les habitants de Mikoboka n’ont pas l’occasion d’écouler leurs produits agricoles en voiture ou avec d’autres moyens roulants sauf en charrette.

En outre, au fil des années, les eaux de pluie et de ruissellement n’ont pas cesser de faire des trous et de ravins aux pieds des vallons et des inter fluves. Finalement, beaucoup de « lavaka » intercepte cette piste. Elle est totalement coupée. En 1970, le gouvernement malgache avait construit une nouvelle piste reliant Mikoboka à la RN7 (Mahaboboka), distante de 50 km. Les travaux étaient entrepris par les forces civiques (armée) et le Fokonolona de Mikoboka et Mahaboboka.

Les travaux étaient interrompus en 1971 car la rivière Fango avait changé de lit, et le radier était démoli à 90%. Ce point kilométrique se situe à 25 km de Mikoboka. Jusqu’à nos jours, le « Fanjakana » n »intègre plus la piste endommagée dans la micro-région de Mikoboka dans son projet programme. D’où, son enclavement durable jusqu’à nos jours.

Telles sont les activités de développement qui pourront sortir ce micro-région de son isolement. Mais, multiples sont les problèmes qui handicapent le développement des infrastructures routières à Mikoboka.

Nous citons entre autres : - la chaîne montagneuse d’Analavelona qui présente dans la partie Est de Mikoboka des vallons et des ruisseaux caillouteux. Ce qui demande par conséquent des construction des radiers et nécessite des gros financements. 43

- La population locale n’a pas le courage de continuer la construction des pistes vaut à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette micro-région. A ce propos, beaucoup de villageois apportent des explications :

• ils ont peur de perdre facilement leurs traditions et culture, • les migrants vont se multiplier progressivement, • beaucoup de gens vont perdre beaucoup de terres car ils ne connaissent pas le titre foncier, • le brigandage et le vol vont s’intensifier. - la chaîne montagneuse d’Analavelona, du nord au sud, est la zone de pâturage de la plupart des troupeaux de Mikoboka. Dans ce cas, la piste Mikoboka-Mahaboboka traversant cette zone influence les visiteurs ou les autorités de découvrir les bœufs volés à leur passage. - A l’ouest, la grande forêt d’Analafanja est la zone de pâturage des agro-éleveurs de la commune rurale de Mitsinjo. Actuellement, les pistes Mikoboka- (Toliara II) et celle de Mikoboka-Maromiandra traversent la grande forêt ; or, beaucoup de troupeaux de bœufs errent librement dans ce milieu forestier. On compte jusqu’à 2.000 têtes de bœufs. Les agro-éleveurs ne veulent donc pas que ces gens passent dans la forêt couramment : • pour éviter le « kamitsy » (il passe et emporte) • le « kizo » est difficilement maîtrisé - la population locale va perdre beaucoup d’activités génératrices de revenus. Ce serait les gens instruits qui vont maîtriser le commerce, l’agriculture et l’artisanat. - beaucoup de gens profitent de cette situation pour faire fortune. Désormais, les riches paysans s’organisent pour les prix de transports en charrette. Suivant les caractéristiques de la piste et la distance effectuée, le frais de transport est appliqué comme suit :

DESTINATION Distance PRIX FORFAITAIRE en Ariary effectuée 2001 2002 2003 2004 2005 Mikoboka – Mahaboboka 50 15.000 21.000 30.000 40.000 40.000

Mikoboka – Maromiandra 75 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000

Mikoboka – Tsianisiha 70 20.000 20.000 30.000 35.000 35.000

Mikoboka – Betsioky Somotsy 50 10.000 10.000 15.000 20.000 20.000

Mikoboka – Soahazo 60 15.000 15.000 20.000 20.000 25.000

Mikoboka – Antsapana 80 17.000 17.000 20.000 25.000 35.000

Mikoboka – Vineta 80 15.000 30.000 35.000 40.000 40.000

Mikoboka – Ankazoabo Sud 80 30.000 35.000 40.000 45.000 45.000

Tableau N° 9 : Fluctuation de prix de transport en charrette en fonction du poids et dépendant de la gravité de la dégradation de la piste et de la distance parcourue, depuis 2001 jusqu’à 2005 44

Source : Commune rurale de Mikoboka La micro-région de Mikoboka recouvre une superficie de 200.675 ha dont 186 ha de rizière seulement assurent la nourriture de 7.423 habitants.

La riziculture est basée sur les pluies et les eaux des ruisseaux. Quand les précipitations sont abondantes, la production peut assurer la survie des paysans. La consommation du riz dure six mois seulement à compter du mois de mai jusqu’au mois d’octobre. Dans le cas où la production est valable trois fois dans l’année. Ce sont généralement le « vary tsipala » (culture de décrues), le « vary aloha » (culture de première saison) et enfin le « vary tsivalan-taona » (culture de contre saison).

Souvent, la culture de contre saison est peu pratiquée. Elle entre en concurrence avec le retour des bœufs dans les rizières abandonnées.

En conséquence, la dégradation des voies de communication introduit le marché noir « risoriso » dans tous les territoires. L’affaire commerciale n’intègre plus dans l’amélioration de la situation économique des paysans.

- la collecte des produits locaux tels que le manioc, le sorgho, l’arachide etc ………. en baisse

- la communication et l’information sont vraiment difficiles

2.- Les problèmes liés au barrage hydro agricole

A travers la situation écologique et pédologique ci-après, nous allons dégager tous les problèmes liés au manque de barrage hydro agricole. Actuellement, Mikoboka compte 7.423 habitants repartis sur les 200.673 ha.

Savane Savane Rizière Zone Forêts Sol nu et Nature du sol herbeuse arborée inondable denses sable

Surface en ha 131.917 14.784 186 427 51.691 27

Tableau N° 10 : Répartition écologique et pédologiques de ma micro – région de Mikoboka en hectare (ha) Source : FTM (Foiben-Taosarintanin’i Madagasikara), janvier 2004

Désormais, l’accroissement démographique bouleverse le développement rizicole. La production devient insuffisante compte tenu de la progression numérique de la population locale. Cependant, au niveau des échanges commerciaux, certains produits agricoles, entre autres le paddy, n’entrent pas dans le développement économique de la Communauté villageoise à l’intérieur de la micro-région ; mais ils complètent le manque en paddy. Les villageois les achètent dans les communes voisines (Amboronabo, Betsioky Somotsy).

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Cette situation très critique entre actuellement dans la vie sociale des paysans. Elle est devenue un facteur de mobilisation sociale. Généralement, ce sont les gens occupant les plateaux ou les collines qui connaissent souvent l’insuffisance alimentaire. Alors, ils sont obligés de trouver de nouvelles terres arables aptes à recevoir l’agriculture rizicole. Mais l’insuffisance des eaux de ruisseau, source d’irrigation, sont de sérieux problèmes pour la riziculture qui repose sur une bonne alimentation hydrique. De ce fait, l’aménagement de nouvelles terres irrigables, dépendant de la même « lohaviagna » ou source d’irrigation d’autrui, entraîne l’insuffisance progressive des eaux d’irrigation pour tous les nouveaux périmètres aménagés. Tous ces problèmes sont à l’origine du manque de barrage hydroagricole à Mikoboka. Evidemment, son emplacement serait possible à Mahavatse où l’écoulement de la rivière Manandagny est très fort, en son passage entre deux collines diamétralement opposées distantes de 150 m. De plus, dans le bassin-versant d’Analavelona, le manque de barrage hydroagricole aggravé les perturbations sociales. Les plus impressionnants sont les conflits de terrains rizicoles entre des membres de groupe ou de lignage, et les conflits d’eau d’irrigation car au niveau du système de gestion de l’eau, la rotation de l’eau pose des risques éventuels surtout pendant les périodes de repiquage et de maturation du riz. Pour éviter ce risque beaucoup d’agriculteurs volent de l’eau la nuit. Cette méthode consiste surtout au bouchage de toutes les vannes des canaux secondaires pour avoir suffisamment de l’eau dans son périmètre la nuit ; et débouchage avant le lever du jour. Le vol d’eau se produit le mois d’avril où les pluies sont rares et les eaux de ruisseau sont souterraines. De plus, l’absence de barrage hydroagricole, nécessaire à l’extension des rizières ou l’aménagement des nouveaux terrains influence la migration des agro-éleveurs vers les lieux stratégiques : les « alafaly » ou forêts sacrées et les « ranovory » ou les marais destinées à l’abreuvoir de troupeau de bœufs pendant la saison sèche.

Là où le barrage hydroagricole n’existe pas encore, des dispositions relatives à la gestion de l’eau devront être mise en place, en l’occurrence avec cette nouvelle politique socio- économique, les traditions et la culture zafindravola ne laissent pas les villageois à entrer dans le modernisme. Jusqu’à nos jours la « lohaviagna » est un patrimoine familial; elle détermine cependant sa manière de penser, de vivre, de travailler dans son groupe d’appartenance. si un membre de groupe a violé les règlements en vigueur, il passera certainement au pied de «l’Ampanjaka» pour supplier et demander son pardon. D’où le phénomène de cercle vicieux.

Cependant, le vol de l’eau est une affaire de famille ou de groupe ; il reste jusqu’à preuve du contraire à l’écart de la compétence des autorités locales. Pour éviter ce genre de distorsion sociale, le groupe « volovolo » intimidé par la gravité des cas où il y a des morts sur terrain, prend la fuite vers le nord pour s’installer à Ankilivalo (proche de Befandriana sud). Par contre, dans la partie sud de la micro-région de Mikoboka, les agro-éleveurs se sont installés dans le « vavarano » ou vallée fluviale, pour pratiquer d’autres cultures vivrières dans le « baibo ».

Autres problèmes liés au manque de barrage hydroagricole : - les cultures irriguées industrielles telles que le coton, les produits maraîchers, etc …… sont difficiles à cultiver - l’apiculture est impossible dans toute l’étendue de la micro-région - beaucoup de villageois, hommes et femmes, s’emparent comme métayers auprès des autochtones pour obtenir le minimum de produit, car la distribution respecte 1/3 pour le métayer contre 2/3 pour le propriétaire foncier. 46

- Mésentente entre les autochtones et les migrants métayers dans le cas où il n’y a pas de discipline r. Le système de travail entre dans le domaine de convention entre les agriculteurs - Dans le clan « vohitsy » ou noble, on assiste à un phénomène d’éclatement clanique. Chaque famille restreinte se regroupe désormais autour de son « hazomanga » ou patriarche. Cette fusion est due aux problèmes de vol de l’eau d’irrigation, en revanche les jeunes s’entretuent au lieu de régler l’affaire à la gendarmerie ou au tribunal. - la plus grave de cette situation est le déclin de l’économie de la micro-région de Mikoboka en général. Elle est intensifiée par le passage des cyclones Ernest et Felapie le 23 janvier 2005. Plusieurs infrastructures économiques ont été endommagées ; quatre « lohaviagna » étaient érodées à savoir Androtsiabo, Ampopoho, Ambararata et Ampotaky ; ce qui a provoqué l’abandon définitif de plusieurs rizières dans ces localités - Beaucoup de paysans restent dans l’amélioration de leur petit périmètre sans vouloir faire l’extension - Absence de décortiquerie - Manque d’infrastructure à l’usage de bureau de vulgarisateur ou encadreur technique - Absence de magasin de stockage.

3.- L’absence de poste vétérinaire et l’environnement économique de l’élevage

Depuis quelques années, les précipitations deviennent de plus en plus insuffisantes. Alors, les gens attendent le passage du cyclone malgré les dégâts qu’ils font. Sinon, les rizières souffrent de plus en plus de l’insuffisance d’eau d’irrigation. la production agricole diminue considérablement et entraîne la chute progressive de l’élevage bovin et volailles.

Les agro-éleveurs, pour faire face à la période de soudure, sont obligés de se rabattre sur la commercialisation de bœufs. Pour pallier ce genre de problèmes les gens sont obligés de faire le « tsoabata » (vendre puis acheter pour garder l’effectif ou le nombre). Avec le bœuf vendu, l’agro-éleveur peut acheter ou racheter les manques en vivres.

Entre agro-éleveurs, il n’y a pas de commerce en espèces mais en nature (troc) : un « maota » contre deux sacs de paddy bande bleue d’environ 90 kilogrammes. L’absence d’assistance vétérinaire a un impact fatal sur les animaux, les maladies tuent les vaches et les veaux et les « maota ». par conséquent, l’agro-éleveur est forcé de vendre un zébu et de faire le « tsoabata » avec le reste de son argent.

Finalement, la commercialisation de bœufs est développé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la micro-région de Mikoboka. A travers le tableau ci-après, nous allons voir le déclinde l’élevage par la commercialisation de bœufs due à l’insuffisance des produits agricoles.

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FOKONTANY 1995 1996 1997 1998 BV TA BV TA BV TA BV TA Mitsinjo 140 70.000 155 201.500 161 209.300 179 232.700

Soatanimbary 68 88.400 97 126.100 104 135.200 130 169.000

Mahiamaly 80 104.000 86 111.800 96 124.800 129 167.700

Ankomaka 131 170.300 138 179.400 142 184.600 147 191.100

Andafiha 51 66.300 63 81.900 67 87.100 85 110.500

Andaka 70 91.000 72 93.600 84 109.200 88 114.400

Milenaky 121 157.300 129 187.700 137 178.100 138 179.400

Soatana 73 94.900 79 102.700 81 105.300 97 126.100

Ankilibemanoy 57 74.100 62 80.600 65 84.500 78 101.400

CR 723 916.300 880 1.145.300 937 1.218.100 1.071 1.392.300

Tableau N° 11 : Commercialisation de bœufs au détriment de l’insuffisance de la production agricole et forestière et la chute de l’élevage à Mikoboka Source des données : Mairie Mikoboka Légende : BV : Bœufs vendus - TA : Taxe en ariary (Ar) - CR : commune rurale

Ce tableau cherche à prouver l’interdépendance entre les activités prioritaires elles- mêmes : élevage et agriculture ou avec les activités d’appoint entre autres la commercialisation des produits forestiers. Beaucoup d’agro-éleveurs vendent leurs bœufs surtout les zébus et les taurillons durant la période de soudure. Toutefois, cette situation devient dramatique à cause de la gravité de la déforestation de plusieurs forêts secondaires, l’exploitation forestière et notamment par les feux de brousse incontrôlables.

La conception bara d’être sédentaire relève (au sein de la communauté villageoise) des contraintes socio-économiques Si le développement de l’élevage intensif occasione éventuellement le vol inter-lignager. Dans ce contexte, les villageois oublient l’agriculture alors que celle-ci est un véritable moyen de développement de l’élevage bovin et également source de revenu. Cependant, depuis 1995, des agro-éleveurs vendent en moyenne 10 têtes de bœufs par an ; ce qui fait 40 bœufs par fokontany. D’où une forte baisse du volume en cheptel, intensifié par les problèmes d’insécurité et de maladie.

A Mikoboka, l’absence d’un poste vétérinaire et la concentration des troupeaux de bœufs dans un milieu humide accentuent la mort de veaux et de vaches plutôt sensibles. Beaucoup de pâtures sont rendues en poussière due au mouvement de piétinage de troupeau

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La pénurie de fonctionnaire du Ministère de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche entraîne par conséquent la vulnérabilité de l’élevage bovin. Un médecin vétérinaire pour 1.000.000 à 2.000.000 têtes de bœufs. Pour le cas de Mikoboka, il n’y a pas de couloir de vaccination. Un vétérinaire fonctionnaire assure la vaccination dans les 11 communes rurales. Actuellement, la vaccination et le traitement des bêtes sont laissés au privé. Ce qui n’est pas possible à Mikoboka, car la micro-région est enclavée. Pour sauver l’élevage de bovidés, les agro-éleveurs achètent des médicaments à Sakaraha, et les petits fonctionnaires résident les aident pour faire la vaccination des bêtes.

Tous ces problèmes entraînent la faiblesse de revenus des paysans, notamment l’agriculteur et l’éleveur. Finalement, très peu d’agro-éleveurs peuvent acheter des médicaments pour faire vacciner leur troupeau de bœufs. D’autres par contre ne comprennent pas l’utilisation de ces médicaments ; alors ils se précipitent auprès du devin – guérisseur pour arranger les mauvais esprits qui empêchent le développement de l’élevage dans le village.

Des rituels se rapportant à la bénédiction sont effectués pour calmer les différents esprits malfaisants. Les gens procèdent au « soron-tao » ou sacrifices annuels pour empêcher ou dévier les mauvais esprits. Généralement, les traditions se heurtent aux progrès scientifiques entre autres le soin médical et le vaccin des bêtes.

Voilà pourquoi aujourd’hui le « dinta », la dysenterie et le « besoroky » (ou charbon) attrapent violemment les vaux et les vaches. D’où, chaque année, les agro- éleveurs connaissent une chute de l’élevage.

4.- L’absence du micro-financement des paysans

En principe, l’essor économique dépend de la diversité d’activités paysannes ; les activités prioritaires à savoir l’agriculture et l’élevage ; les activités d’appoint entre autres la pêche et l’artisanat. Toutes ces activités demandent un appui financier pour qu’il y ait un développement rapide et durable. D’où, la nécessité du micro financement des paysans. Tel est le but du projet DELSO, du PSDR et du VOLAMAHASOA œuvrant dans la province de Toliara.

Le financement des activités rémunératrices n’est pas évident pour tout le villageois. Tout d’abord, il faut que les villageois forment une unité (ou un groupement ou une association paysanne). La demande de financement remplit les conditionnalités exigées par les bailleurs entre autres la compétence du demandeur et la crédibilité des activités.

En effet, tous ces processus de réalisation ne sont pas remplis en milieu rural, par conséquent, empêchent l’accès au micro financement. Tel est le cas de Mikoboka à l’heure actuelle ou des problèmes spécifiques sont à l’origine de l’absence du micro financement chez les paysans ; ce qui étouffe généralement le développement de l’élevage, de l’agriculture et de l’artisanat.

- A cause du problème des infrastructures routières, le déplacement pour l’étude de faisabilité ou de suivi évaluation des activités à qui les paysans demandent du financement est handicapé par celle-ci.

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- L’illettrisme est aussi un handicap pour les agro-éleveurs dans la conception d’un projet ; ils n’ont pas compris leur rôle dans la gestion communautaire. - Beaucoup d’entre eux ne savent pas faire le montage de projet. Sinon, ils engagent un expert pour le faire. Le défraiement n’est pas facile pour les paysans. Alors, ils préfèrent utiliser leurs propres ressources que de demander à quelqu’un d’autre (manao siniky), pour éviter les problèmes éventuels (inventaire de biens, plainte).

- De même, le terme « groupement » est très ambigu pour eux. Ils se réfèrent à l’idée de clan ou de groupe, c’est-à-dire ils créent une association de deux ou plusieurs familles issues du même groupe, ayant le même objectif sur la même activité (riziculture).

Ici, l’idée de groupement choisi par les paysans n’est pas celle souhaitée par le bailleur de fonds. Autrement, celui-ci doit réunir tous les agriculteurs, s’il s’agit d’une activité agricole, sans qu’il y ait une distinction.

- Par ailleurs, le faible niveau d’instruction a rendu impossible la réalisation du micro financement à Mikoboka. Car les risques sont considérables sur un tel projet où les gens ignorent l’intérêt de l’appui.

- La manque de conscientisation à propos du micro crédit et micro financement pose de lourdes intimidations sur l'utilisation de l'argent du projet. Souvent, les gens confondent le financement à une aide correspondante à la protection sociale de la couche la plus démunie. Donc, ils pensent au zéro remboursement.

Si telles sont désormais les origines de l’absence du micro financement des paysans à Mikoboka, nombreux sont les moyens utilisés pour adapter les activités entreprises aux situations édaphiques et écologiques sans savoir les conséquences.

Des agro-éleveurs potentiels sont influencés dans le système « risoriso » (profiter davantage). Durant la période de la récolte de riz par exemple, ils font le maximum de stock et pendant la période de soudure, ils font la commerce à des prix exhorbitants, mais qui pèsent lourdement aux acheteurs.

Pour les travaux de champ, les faibles revenus des paysans empêchent l’achat des matériels comme la charrue, la herse. Des matériels rudimentaires sont utilisés pendant ces travaux. Par conséquent, les produits sont très dérisoires.

Bref, l’absence du micro financement ne laisse pas les paysans améliorer l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Au niveau de l’agriculture, les paysans n’ont pas les moyens financiers pour acheter ses semences sélectionnées, plus résistantes à l’action de la chaleur et plus productives. En outre, ils sont obligés de garder la culture traditionnelle, utilisant des « ambioka » issus des produits les plus récents. Cette méthode culturale concerne grand nombre de cultivateurs. Au cas où les agriculteurs souffrent de semences, les emprunts sont faits comme étant un lien d’amitié.

Concernant l’élevage, l’amélioration des pâturages utilisant des techniques modernes et un grand nombre de main-d’œuvre abondante est encore loin d’avoir du financement. Cependant les cultures des plantes fourragères n’intéressent pas les agro- éleveurs de les concevoir.

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Enfin, l’artisanat n’a pas cessé de désintéresser les paysans. Ils le considèrent parmi les activités secondaires. Ceci complète les manques en produits agricoles et l’effectif élevage dû à des perturbations des activités introduites par le manque en infrastructures économiques. Nombreux sont encore les problèmes qui freinent le développement de l’agriculture. Entre autres, on peut citer : - l’insuffisance et la faiblesse des moyens de production alors que l’espace irrigable est vaste - le déplacement fréquent des lits des cours d’eau - l’ensablement des canaux d’irrigation : ce qui diminue le débit des eaux et affaiblit la vitesse d’écoulement.

III.- L’ENVIRONNEMENT ET LES RAPPORTS SOCIO-ECONOMIQUES

1.- Les villageois agroforestires et le problème foncier

A Mikoboka, comme presque dans toutes les régions Bara, généralement des petits villages s’agglomèrent à proximité de la forêt. Les villageois profitent alors de leur situation pour tirer profit des ressources forestières consommables. Par conséquent, un grand nombre d’individus acteurs principaux de pression sur la forêt sortent de ces villages. Car leurs interventions dans les différents milieux forestiers ne pose pas encore de gros problèmes sociopolitiques. De ce fait, les forêts secondaires situées à quelques mètres seulement du village connaissent jusqu’à l’heure actuelle des véritables milieux de production après les travaux de champ.

Les cultivateurs, attirés par la fertilité des sols, commencent à s’approprier jusqu’à 5 à 6 ha de surface pour planter des bananiers, du maïs et des mamelons.

Dans les régions d’accueil, ce n’est point uniquement l’indisponibilité de terres cultivables qui poussent les gens à s’attaquer aux quelques îlots forestiers qui restent. On peut signaler que le gain facile, lié à un constat de rentabilité immédiate pousse les gens à pratiquer l’exploitation forestière.

De plus, la pression exercée par la forte demande en bois de construction venant des communes voisines entre autres Toliara II (Maromiandra) et Amboronabo persiste.

La demande de terre, liée à un phénomène migratoire intense est si forte que, d’une manière générale, la mise en repos des champs se fait de plus en plus rare et plus brève. Les villages sont cernés d’une culture de manioc pratiquement permanente. Dans les secteurs où la densité est très élevée (bas fond de Mikoboka), les terroirs se rejoignent sans aucune frange de transition. Finalement, à cause des problèmes énumérés ci-dessus, les surfaces cultivables ne croissent guère. Par conséquent, il y a baisse de production rizicole à cause du manque de terre aménagée et beaucoup de paysans survivent sans terre. De plus, ces zones rizicoles connaissent un afflux des migrants Tandroy, Mahafale et Tanosy qui commencent timidement à faire des cultures sur brûlis pour le maïs et d’autres cultures vivrières et également ils pratiquent l’exploitation forestière dans la grande forêt d’Analafanja. L’occupation de l’espace se traduit par le déplacement progressif dans les zones humides en marge de la forêt ou en bordure de la rivière Manandagny. 51

Les activités d’appoint telles que la chasse et la cueillette, ont rendu vite pénétrable la forêt, ce qui provoque l’altération de la couverture végétale. Pendant la saison de culture de « vary tsipala » les agro-éleveurs renvoient leur troupeau de bœufs dans la forêt secondaire. Comme Mikoboka est une micro-région à vocation pastorale, un village peut laisser errer 600 à 900 têtes de bœufs. Les espèces végétales rampantes seront consommées. Les jeunes pousses de tubercules : ovy ala (dolichos fangitsy), sosa (diosorea sosa), babo, anjiky (dioscorea fandra), sont devenus introuvables ; plusieurs touffes de bambous, vinda, vondro ont été rasées jusqu’au sol. Ce qui provoque la dégradation de la savane, élément essentiel pour la construction d’une maison et par conséquent, cela fait apparaître des problèmes socio-économiques : les villageois demeurant dans la zone forestière secondaire sont devenus à l’heure actuelle clients de ceux qui exercent des activités commerciales des produits forestiers encore en énorme quantité dans la grande forêt.

2.- Les bûcherons : la diversité de l’exploitation de la filière bois et les problèmes environnementaux

A l’intérieur de la commune de Mikoboka, six bûcherons ont été recensés. Ils exercent leur métier illégalement sans autorisation émanant des services des eaux et forêts, ni autorisation délivrée par le chef cantonnement. Seule la communauté villageoise les a permis de faire l’exploitation dans la forêt secondaire d’Antsirozy, située à 6 km d’Ambilany. Deux autres régularisent leur situation administrative à Soatana, chef-lieu de la commune rurale, où ils sont retenus pendant cinq ans. Enfin, deux autres continuent leur parcours pour s’installer à Soatanimbary, grenier de cette région. Alors, le mois de mai 1984, fin de la récolte de « vary tsipala », l’exploitation est entreprise à Antsirozy. Une convention est faite entre un tâcheron exécutant des travaux à Amboronabo et ces agents exploitants forestiers. Par conséquent, 4.000 madriers par an ont été demandés de cette forêt qui est la seule cible d’accueillir l’abattage. Dans ce cas, d’autres bois ont été coupés pour le préparatif et le transport vers le lieu de stockage. 1.000 à 1.500 arbres intégrés dans le chantier ont été abattus. Sur ces lieux de stockage convoités, 4.000 à 6.000 pieds d’arbres sont abattus en moyenne par an.

De ce fait, plusieurs pistes ont été tracées des lieux de stockage vers l’intérieur de la forêt dans un rayon de 200 m. La forêt est ainsi subdivisée en petites clairières. L’abattage remonte à un nombre très élevé de « harofy » coupés durant dix années de travaux. Le tableau d’évaluation ci-après concerne donc la progression de l’abattage ainsi que la livraison durant un trimestre.

Année de 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Total travaux Nombre de pieds 100 100 100 100 100 100 90 80 80 80 80 1.010 d’harofy

Tableau N° 12 - Evaluation de travaux d’abattage et de livraison – chute constatée de madriers commercialisés à partir de l’année 1990 jusqu’à 2000 Source : livre journal d’enregistrement de ristourne pour diverses activités villageoises exerçant leur métier à l’intérieur du Fokontany de Milenaky

Ce tableau nous apporte des connaissances sur l’état actuel de la forêt secondaire d’Antsirozy. il justifie cependant la fréquence de l’exploitation forestière dans la dite commune. Globalement, une forêt secondaire sur 12 est la seule cible des bûcherons. A cet 52 effet, 500 pieds d’harofy ont été abattus durant la septième année et 80 pieds d’harofy à partir de l’année 1997 jusqu’à 2000. Ce qui leur permet d’avoir 1.010 madriers au détriment de l’acheteur, si bien qu’un madrier fournit en moyenne quatre planches, donc ils ont écoulé sur le marché d’Amboronabo 320 planches par an en moyenne.

Par ailleurs, l’abattage de bois entre dans le domaine socio-économique. Les bûcherons construisent des cercueils en échange de deux ou trois bœufs. Cela peut être réalisable si la famille du défunt fait un contrat social ou « fifanaraha » avec les bûcherons. C’est la raison pour laquelle beaucoup de forêts secondaires de Mikoboka conservent jusqu’à nos jours leurs richesses floristiques, faunistiques, l’eau et d’autres ressources naturelles.

Dans ce site, le bois durs tels que le palissandre, le monongo et le nato, bois spécialement destinée à la fabrication de cercueil, se rajeunissent en grand nombre. Globalement, les principes de gestion traditionnelle, basée sur la conservation des ressources forestières et la protection de l’environnement à travers des méthodes psychologiques : forêt sacrée, toets’aomby, togny, zone de pâturage ont vite annulé l’intervention des bûcherons dans la construction des longrines dans la forêt secondaire d’Antsirozy.

D’autres paysans demeurant à Magnamby à l’ Analafanja se lancent dans la fabrication et la commercialisation des planches « hazo malany » et bois de rose. Pour le « hazo malany », une planche de 2,50 m est vendue à Ar 1.200. Nos enquêtes faites auprès des acteurs locaux (villageois) mentionné dans le tableau ci-après, dégagent la marge bénéficiaire qu’il peut avoirr.

Désignation des ouvrages Q PU Coûts (Ar) 1.- Conception d’une famille coéquipier M3 1.200 480.000 reconstituant 400 planches de 2,50 m 2.- Transport des planches à l’aide d’un M3 fft 35.000 camion du lieu de l’abattage vers le lieu de vente à Toliara TOTAL ………………… 515.000 Légende : - Q : quantité - Fft : Forfaitaire - PU : Prix unitaire Tableau N° 13 : Avantage et désavantage de la commercialisation des planches « hazo malany » Source : Enquêtes faites auprès d’une famille vivant de la commercialisation des planches, résidant à Magnamby

Et l’évacuation de cette commercialisation de planches est donnée comme suit :

Opérations faites Nombre Revient Dépense Marge (Ar) (Ar) (Ar) Commercialisation de hazo malany 5,50 m 400 450.000 35.000 445.000

Tableau N° 14 : Budgétisation des activités forestières : pour le cas de la commercialisation de bois de construction

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Une équipe composée de deux personnes chacune peut améliorer son budget familial d’une somme de 89.000 Ar, complément d’un manque à gagner, régulateur de sa situation économique. Ce sont généralement des immigrants agro-éleveurs « mpiavy » ruinés par le métayage, font la commercialisation des planches. Mais cette activité se heurte à des problèmes majeurs car les agro-éleveurs trop attachés à l’élevage traditionnel extensif s’oppose violemment à l’exploitation forestière.

Finalement, le commerce des produits forestiers constitue une excellente source de revenu des paysans dans la micro-région de Mikoboka après le commerce de bœufs et du riz. Une des activités qui, malgré les apparences, ne leur permet pas de boucler l’année, d’où la nécessité de recourir à l’exploitation des produits forestiers.

3.- L’exploitation des produits forestiers et l’appoint monétaire des paysans

Chaque année, 600 à 800 tonnes de riz seulement sont réparties entre les 7.423 habitants au lieu de 1.302 tonnes au minimum si les 186 ha de rizière sont cultivés à temps, production viable pour une année. Cependant, les agro-éleveurs pratiquent les activités d’appoint, notamment le commerce des produits forestiers.

A l’heure actuelle, le miel est encore abondant dans la forêt d’Analavelona mais la récolte de miel reste une activité complémentaire. Très peu de gens s’intéressent à cette activité. Seulement ceux qui habitent en bordure de l’Analavelona. La pratique de la récolte de miel diminue à partir du mois de juin dans le cas où les fleurs commence à se faner et très peu de plantes donnent du nectar. Beaucoup de ruisseaux sont asséchés et la fabrication du miel utilisant de l’eau devient difficile pour les abeilles. Généralement, la récolte de miel, une activité de spécialiste, est toujours limitée dans le temps et l’approvisionnement de tous les ménages reste encore une difficulté. Quelques groupes d’agro-éleveurs seulement sont spécialistes en matière de dépistage des ruches des abeilles dans la grande forêt. La plupart des villageois ne font que la domestication des abeilles dans les troncs d’arbres troués.

Devant une telle situation, les villageois protègent la forêt contre les feux de brousse et la déforestation de la grande forêt. La communauté villageoise continue toujours à vulgariser la domestication des abeilles pour pallier ces problèmes quotidiens. D’autres agro-éleveurs se lancent quotidiennement sur la récolte des citrons et des piments sauvages qu’ils pensent moins pénibles et moins de dépenses énergétiques que la production du miel ; s’ils veulent racheter les pertes et le manque en nourriture. La récolte de piment et de citron est très manifeste dans l’Analafanja et dans toutes les forêts secondaires. Ce sont principalement les femmes et les enfants qui sont les acteurs dans cette activité. Les produits seront ensuite écoulés sur le marché de Mahaboboka chez un indien, collecteur de produits locaux et forestiers. Il achète le piment à raison de Ar 520 le kilogramme. Ce prix varie de Ar 70 à Ar 520. Le tableau ci-après montre la quantité de piment et de citron obtenue par une famille en relation avec l’état de la forêt, du climat et des précipitations. 54

ANNEE P I M E N T C I T R O N POIDS PU MB POIDS PU MB 1990 700 60 42.000 1.000 70 70.000 1991 700 60 42.000 800 70 56.000 1992 650 150 97.500 750 160 120.000 1993 500 150 75.000 600 160 96.000 1994 500 150 75.000 500 160 80.000 1995 550 300 165.000 600 200 120.000 1996 550 300 165.000 650 200 130.000 1997 500 400 200.000 500 300 150.000 1998 600 400 200.000 1.000 400 400.000 1999 700 400 280.000 1.000 400 400.000 Légende : - PU : Prix unitaire - MB : Marge bénéficiaire Tableau N° 15 : Evolution de la production forestière : piment et citron et l’appoint monétaire des paysans à Mikoboka Source : Données collectées auprès d’une famille sous collecteur de produits forestiers, résidant à Soatana (Mikoboka)

Malgré la courte période de frustration des plantes : piment et citron, la récolte n’a pas cessé de donner des bons résultats bien qu’il arrive que certaines années soient sèches et les rendements des arbustes sont moins abondants. Pour l’année 1990, une famille arrive à ramasser 1.500 kg de piment et gagne une somme de Ar 90.000 ; elle a pu améliorer sa production en 1999 et elle gagne une somme appréciable de Ar 600.000. Avec cet argent, la famille peut récupérer la quantité du riz que le chef de famille a manqué à cause de la transhumance prolongée due au manque de couloir de vaccination, par conséquent, la vente de ces produits forestiers réduit le nombre de bœufs vendus. 55

CHAPITRE II : IMPACTS DES PROBLEMES DES INFRASTRUCTU- RES SOCIO - ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES

En matière de développement économique et social, les principaux problèmes qui menacent l’écorégion de Mikoboka sont celle de l’altération due aux pratiques pastorales et les exploitations forestières. Ces problèmes proviennent également de l’absence des infrastructures économiques telles que le barrage hydroagricole et le couloir de vaccination d’une part, de la dégradation des infrastructures sociales, entre autres le CSB II, l’EPP et la Mairie d’autre part. Tous ces problèmes liés les uns aux autres, mettent en évidence d’autres problèmes plus douloureux encore : l’insécurité publique et le phénomène d’émigration.

I.- LES IMPACTS SOCIAUX

1.- Les problèmes sanitaires A la suite de la retraite d’un servant exerçant dans le CSB II de Soatana (Mikoboka) le mois de mars 2004, la population ne compte plus sur l’utilité et l’importance de ce vieux bâtiment qui, jusqu’à nos jours, est hermétiquement verrouillé. De ce fait, le traitement à l’aide des biodiversités est en cours d’évolution.

Analavelona dispose une immense pénéplaine riche en biodiversités rares, essentielles au traitement des nombreuses maladies, comme la dysenterie, la variole, la rougeole, la varicelle ainsi que la fièvre jaune. D’autres maladies telles que les maux de tête, les fractures, les abcès et les entorses peuvent être traitées difficilement, deux à trois semaines. Seul l’ombiasa ou le devin guérisseur expérimenté connaît les plantes consommables ou mortelles, traite les patients.

Le coût de l’accès à la santé moderne dans le centre hospitalier de Sakaraha ou de Toliara, pose des problèmes aux villageois. Ces derniers s’attachent davantage au traitement traditionnel. Le devoir de l’ombiasa s’étend alors dans la résolution des différents problèmes : affaires commerciales ou socio-culturelles.

Des gens venant de la ville profitent de cette situation pour faire le commerce des médicaments (paracétamol, aspirine, tétracycline, …..). Ces gens se permettent même d’être un médecin, pourtant ce sont des faux médecins. Alors, ils sont payés pour l’accouchement, l’obstétrie etc.

De plus, l’absence d’adduction d’eau potable entraîne par conséquent l’utilisation des ruisseaux ou des canaux d’irrigation comme étant eau consommable. En outre, l’eau de rivière présente des maladies pour la santé. Le paludisme, la diarrhée, la variole sont dangereuses et mortelles. Voici le tableau montrant le pourcentage de la population totale atteinte par ces maladies à Mikoboka et dans d’autres micro-régions environnantes. A travers ces constats opérés dans les différents lieux de District de Sakaraha, nous pouvons confirmer l’existence de cette maladie et son évolution dans le temps et dans l’espace. Cependant, beaucoup de gens sont attrapés durant les mois d’octobre – novembre – décembre, saison des pluies. Ce que définissent les courbes représentatives d’évolution de la fièvre et de diarrhée qui atteignent justement les points maxima (nombre d’individus le plus grand, voir courbe n° 01).

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Photo n°1 : Le bassin-versant d’Analavelona et un terrain de pâturage et une zone de culture

Photo n°2 : La savane herbeuse après la destruction de la forêt : une zone de pâturage pour l’élevage extensif 58

Photo n° 3 : Le bâtiment du CSBII de Mikoboka inopérationnel à cause du manque du personnel sanitaire

Photo n° 4 : Le bâtiment de la pharmacie communautaire : son état délabré et fermé depuis toujours à cause de la pénurie de médicament 59

En d’autres termes, les changements climatiques répercutent sur le système physique de l’homme qui fabrique des anticorps. Alors, il devient fragile et attrape des maladies. Pendant leurs activités quotidiennes, les gens ont dépenses beaucoup d’énergie calorifique. Ils se déshydratent facilement sous l’action de la chaleur. Alors, pour récupérer les pertes en eau (sous forme de sueurs et autres), élément vital, de soutien physique et moral de l’homme, les gens consomment beaucoup d’eau sans compter leurs qualités, mais pour survivre seulement.

Or, les eaux de source et de rivière sont déjà contaminées ; par conséquent, la consommation provoque l’entrée des maladies diarrhéiques. En effet, un nombre considérable de population malade est affiché sur une fiche signalétique de consultation de chaque CSB II. Telle est présentée la courbe représentative des maladies (courbe N° 2).

En tout état de cause, la carence en médicaments génériques, insuffisance d’équipements sanitaires, absence de dépôt des médicaments et de pharmacie communautaire ont poussé le traitant d’octroyer à un malade une évacuation d’urgence vers le centre hospitalier de Toliara ou autres villes plus équipées mais celle-ci n’a pas réussi à cause de problème de transport et due à la dégradation des pistes

2.- Les problèmes liés à l’analphabétisme

Depuis une soixantaine d’années, l’Etat malagasy a mené une politique de gestion forestière telle qu’elle est. Toutes les réglementations et législations relatives à la conservation de la nature ont été dissipées sous prétexte que celles-ci visent l’intérêt de la communauté villageoise, évidemment la nation.

Beaucoup de micro- régions de Madagascar entre autre Mikoboka, reste encore sous contrôle de la communauté. La politique appliquée par ces gens-là reste cependant l’autoconservation des forêts de Mikoboka. Car, la politique de gestion forestière en général a beaucoup favorisé les particuliers et les exploitants forestiers de développer leurs activités davantage.

Cette structure nationale n’apporte aucun changement pour la masse paysanne, bien au contraire, elle a bouleversé l’intérêt commun des villageois comme l’utilisation de la forêt, la chasse et la pêche à certaines faunes aquatiques. C’est pourquoi, la communauté villageoise n’arrive plus à maîtriser les objectifs de cette gestion. Beaucoup de gens sont encore analphabètes, ce qui a influencé la population de violer la loi et l’ordonnance réglementaire à la protection des eaux et forêts.

Au niveau de la sécurité publique, les villageois se paniquent devant les autorités. Beaucoup d’entre eux ne comprennent pas le langage des gens instruits en version malgache officielle comme en français. Cela est dû aux écarts trop grands entre le niveau de vie des gens de la ville par rapport à celui des paysans qui découlent de l’insuffisance des échanges de cultures et des informations.

Entre autres, les gens amènent des gendarmes, des militaires ou des policiers quand ils ont perdu leurs biens ou leurs troupeaux de bœufs. Quant aux paiements de leurs frais généraux tels que les frais de déplacement, de restauration et les cigarettes, le plaignant se sent abuser par les forces de l’ordre bien que les explications se reposent sur l’insuffisance 60 du budget de fonctionnement de ces derniers ou des problèmes de moyen de déplacement (voiture).

Par conséquent, les villageois deviennent intimidés devant une telle situation pourtant ils les croyaient aux responsables de la sécurité publique. A cet effet, les villageois avancent des théories relatives à la conservation de leurs troupeaux de bœufs : « ka mialy amin’olo tsy ho maty » - « miasà hihina » (travailler pour manger). Tous ces propos se disent parce que les gens instruits en général se permettent de connaître beaucoup de choses. Mais la transmission de leur savoir est beaucoup rapide où le dialogue prendrait toujours un autre sens.

Un poste avancé a été construit à Soatana (Mikoboka) dans le but de stabiliser la sécurité publique. Car, la microrégion est la cible des « malaso » ou des voleurs de bœufs à cause de l’enclavement et surtout de l’absence de DAS. Désormais, elle fait partie de la zone rouge dans le district de Sakaraha.

En 1990, un agro-éleveur potentiel a été volé ; 120 têtes de bœufs sont entre les mains des malaso. Tout le monde a été mobilisé en suivant les traces de bœufs volés. Arrivées dans la zone de pâturage des agro-éleveurs d’Amboronabo, les traces ont été perdues. Les gens revenaient au village pour faire du « kabary » appliquer le « dina ». L’autre partie l’a refusé. Alors, le malheureux revenait à sa résidence et établissait une plainte. Mais il n’avait pas eu l’occasion d’amener des gendarmes pour arrêter les accusés, car il avait eu peur.

Une autre attitude expliquant l’écart entre les autorités et les paysans analphabètes. Dans la vie courante, les gens ont besoins des forces de l’ordre pour arranger les affaires économiques et sociales. Mais ils se sont paniqués devant eux. Cela est dû à diverses attitudes propres aux forces de l’ordre tels que les tenues, les galons, les armes à feu et même à travers les requêtes fausses ou malhonnêtes qui, dans la plupart des cas, ont rendu insignifiante la charge à qui le plaignant a eu droit de porter en justice. Parfois même, l’affaire devient renversée c’est-à-dire, le plaignant est devenu coupable après justice faite.

Bref, la construction d’un poste avancé est admise dans la micro-région de Mikoboka grâce aux initiatives des autorités locales après délibération de l’A.G. (Assemblée Générale). En réalité, les villageois ne veulent pas son implantation, mais leur caractère de « mataho-bazaha » (peur des autorités) à cause de leur conduite analphabète, l’a acceptée avec unanimité ; en l’occurrence le vol survenu, les paysans se permettent de porter l’affaire devant le tribunal sans le faire passer par le Maire. Faute de vis de forme qui dérive de l’ignorance ou de l’analphabétisme, l’affaire est dite irrecevable.

3.- Les problèmes d’insécurité publique

Il y a longtemps, les jeunes participaient au développement de l’élevage et de l’agriculture. A cause de l’ampleur des problèmes liés à la non fonctionnalité ou la dégradation de la voie de desserte, le poste avancé, les problèmes s’accrurent de plus en plus.

Parfois, les éleveurs pratiquent l’élevage de transhumance. Durant la saison sèche, ils se déplacent à la recherche des pâtures en amenant leurs troupeaux dans le bas fonds et dans les interfluves. A l’arrivée de la saison de pluies, les éleveurs remontent dans l’ancien 61

« toets’aombe ». Des concurrences se créent donc pour l’exploitation des ressources naturelles. Les rivalités entre le « tompontany » et le groupe des « mpiavy » s’intensifient et se traduisent par des fortes pressions sur les terres, un facteur de production fondamental pour les activités pastorales. S’ils accroissent autant que possible les surfaces à cultiver, celles-ci deviennent par la suite des pâturages pour les troupeaux. Cette rivalité est très manifeste entre les éleveurs potentiels et les agro-éleveurs ayant pratiqué la riziculture de contre saison. Souvent, les troupeaux sont abandonnés dans les milieux humides ou dans le « vavarano » (les cours d’eau permanents). Ces troupeaux profitent de leur liberté pour pâturer dans la rizière dont les dégâts sont toujours considérables. Par conséquent, des conflits inter villageois remontent au sein du village. Désormais, ce conflit est très dangereux dans la zone asséchée où l’élevage se développe de mieux en mieux entre autres à Soatana, à Borano et Ankomaky.

L’insécurité publique entraîne l’insécurité alimentaire. Souvent, la culture de contre saison se heurte au retour des bœufs dans les rizières abandonnées. Or, les agro- éleveurs sont pourtant occupés par la préparation du « vary tsipala » et d’autres cultures comme le maïs et l’arachide.

Depuis 1992 jusqu’à 2001, voici le tonnage des principales cultures des agro- éleveurs, causé par l’insuffisance de l’eau, des mauvaises conditions nécessaires à la préparation du périmètre, et enfin, de l’insuffisance des moyens (argent, bœuf, ………)

Année 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Culture Riz 210 160 180 200 220 250 300 420 510 460 Manioc 520 400 420 450 510 750 800 930 970 780 Maïs 20 14 14 15 20 22 22 25 30 10 Arachide 230 190 180 215 200 260 310 210 270 215 Total 980 784 794 880 950 1282 1932 1585 1780 1465 Tableau N° 16 : La variation ou fluctuation de la production agricole dans une décennie, dépendamment des conditions pluviométriques et de nombre de bœufs pour le piétinage de riz Source : Livre journal de production agricole ou kara-pamokarana dans chaque Fokontany

A travers la pratique du piétinage, l’élevage bovin favorise le développement de la riziculture. La mise en boue de rizière par le biais de « hitsaka » ou piétinage par des bœufs est très répandue et constitue le lien principal entre l’agriculture et l’élevage.

La réduction des effectifs bovins dans la plusieurs villages, suite aux vols perpétrés dans les années 1995 est sentie, vue par tous les agro-éleveurs comme étant un frein au développement de la riziculture.

De plus, les actions anthropiques (feux de brousse, feux de pâturage, exploitation forestière) ont fait diminuer les précipitations et les empêchent de tomber dans le temps convenable. C’est le cas de l’année 1994 – 1995 où les précipitations tombent à 720 mm alors qu’elles atteignent 810 mm en 1990 (service d’encadrement HASYMA Toliara. C’est pourquoi la production agricole a diminué dans les années 1995. Elle est due également au passage des criquets migrateurs qui ont ravagé plusieurs plantes. Seule la production de 62 manioc a pu stabiliser le rendement agricole à Mikoboka en 1995 – 1996, car les criquets n’en veulent pas détruire car ses feuilles sont très amères.

Pour le cas du maïs et de l’arachide, il n’occupe pas une place importante dans la vie des paysans, ils complètent tout simplement la production du riz et du manioc. Cependant, on constate une faible production de maïs et de l’arachide dans la dite micro- région, pourtant ce sont des produits de commerce et compléments d’aliments chez les Zafindravola.

4.- Le phénomène d’émigration

Auparavant, la dynastie Zafindravola occupait la zone au nord de l’Androy après l’Anosy. Elle continuait sa conquête vers l’ouest. Quand les Andrevola sont acculés par la conquête Zafindravola menée par Andriamandriandanitse. Pour sauver leurs troupeaux de bœufs, les Zafindravola émigrent toujours vers l’ouest et assurent peu à peu la mainmise sur la micro-région de Mikoboka. Cependant, le contrôle territorial qu’ils exercent s’étend dans cette zone forestière, inquiète les Andrevola. En conséquence, les Andrevola, en marche vers la côte, se heurtaient donc avec les Maroserana et pouvaient de ce chef, devenir les alliés ou les protecteurs des Voroneoke. A l’heure actuelle, les Zafindravola occupent toute l’étendue de Mikoboka.

Actuellement, la situation est renversée, au lieu de s’attacher à cette nouvelle terre après l’Anosy et l’Androy, les habitants commencent à fuir de la pauvreté. La plupart des populations étaient concentrées dans le Fokontany de Soatana. Il groupe éventuellement le Fokontany de Milenaky et Ankomaky actuellement appartenant au même « hazomanga ».

Mais l’accroissement démographique était trop rapide ; ce qui fait que la capacité d’accueil de ces petits fokontany n’acceptait plus ce monde. Alors, le Fokontany s’éclatait car il y avait des conflits soit entre deux familles voisines soit entre deux lignages. Conflits aussi au niveau des terrains parce que les périmètres rizicoles traditionnels n’arrivent plus à satisfaire les besoins en nourriture de beaucoup de familles.

Toutes ces raisons aboutissent par conséquent à l’émigration des agro-éleveurs dans les zones voisines à vocation rizicole telles que Amboronabo, Besalampy (Ankazoabo Sud). Le but principal était de fuir les diverses problématiques qui découlent de l’absence des infrastructures économiques (barrage hydroagricole, couloir de vaccination) et de trouver une meilleure situation économique que celle d’autrui.

L’isolement de cette micro-région remet en cause d’autres phénomènes plus contraignants tels que les voies de desserte endommagées, la dégradation des infrastructures sociales (les EPP, le CSB II, la mairie, etc………..), et surtout les insécurités publiques et alimentaires.

Dans la micro-région comme celle-ci où le « tsena » (marché) n’a pas fonctionné normalement à cause de la piste inaccessible, les paysans adoptent un mode de vie fermée.

En effet, les petits commerçants (kinanga) rencontrent d’énormes difficultés, car les produits agricoles ne sont pas évacués. Seules les charrettes qui assurent le transport mais à des prix élevés. De plus, le transport est assuré d’une manière sporadique et imprécise (pas de date fixe). Le « risoriso » (marché noir) règne de plusieurs années dans la micro-région. 63

Là, les gens souffrent de plus en plus mais les collectivités territoriales décentralisées n’ont pas eu l’occasion de trouver des solutions se rapportant à leur souffrance. D’où des vagues de paysans se sont émigrés à Mahaboboka, Sakaraha, et surtout à Toliara, et continuellement dans ce sens.

Dans le domaine de l’enseignement primaire, les instituteurs ne veulent pas rejoindre leur poste à cause de l’insécurité publique qui régnait depuis des années. De plus, la communication est difficile, les postes et télécommunications n’ont pas suffisamment de moyens pour assurer les services publics. Voilà pourquoi à l’heure actuelle, beaucoup de familles quittent Mikoboka dans le but essentiellement de s’instruire ; des parents inscrivent leurs enfants dans des écoles où les cours sont assurés par des instituteurs qualifiés et permanents.

Ne restons pas sur ce domaine, mais voyons encore le domaine agro-pastoral. Les éleveurs, devant l’insécurité causée par la fréquence du vol de bœufs, préfèrent émigrer vers les zones où il y a des postes avancés. Ils bénéficient en conséquence de la protection des militaires chargés justement d’assurer la sécurité de la micro-région. Malgré tout, les postes avancés sont encore insuffisants.

De plus, les dégâts causés par les criquets migrateurs accentuent encore ce phénomène d’émigration. Désormais, beaucoup de riziculteurs se concentrent dans les grandes plaines rizicoles où il y a des techniciens entre autre Betsioky, Ankililoaka.

Toutefois, ce mouvement apparaît également comme un des caractéristiques de mode de vie rurale chez les Bara. Ils sont sédentaires et cela s’explique à travers les conditions de vie où ils se trouvent. Ils cherchent toujours à l’amélioration du pâturage. C’est pourquoi les problèmes d’infrastructures sont négligés au lieu de redynamiser les activités paysannes à l’intérieur de la micro-région de Mikoboka.

II.- LES IMPACTS ECONOMIQUES

1.- La faible extension des terres cultivables et la ruée vers le défrichement

Au début, les « tompontany » Zafindravola s’oppose à la destruction ou au défrichement (hatsaky) des forêts qui sont considérées comme étant des éléments essentiels de leurs facteurs de production. Mais devant la baisse des revenus que procurent la riziculture et la culture de rente (manioc, maïs, etc. …….), les agro-éleveurs sont bien accommodés aux petits défrichements dans la zone forestière d’Analafanja, et dans toutes les forêts secondaires de Mikoboka.

Son but est d’étendre la surface cultivable pour pallier les irrégularités et l’insuffisance de produits agricoles. Or, la délimitation de la micro-région de Mikoboka à des zones protégées (les forêts et les marées appelées points stratégiques) et des zones de pâturages et enfin les terres cultivables, pose désormais des problèmes éventuels sur l’extension des terres cultivables. Elle touche en général les « mpiavy » et les villageois.

Les autochtones occupent les bonnes terres. Les « mpiavy » sont obligés d’occuper le « tany maiky » s’ils veulent travailler. Cependant, cette occupation de la nouvelle terre leur demande des infrastructures (aménagement, barrage) et des matériels (charrue, bœufs, 64 etc ….). Cela veut dire que, malgré l’existence des terrains cultivables, les paysans n’arrivent pas à les entretenir convenablement. De plus, le labour va leur demander beaucoup de temps. Ce qu’il ne faut pas le faire pour ne pas être dépassé par le calendrier cultural. Souvent, les « mpiavy » se trouvent dans d’autres situations problèmes (analyse des caractéristiques des sols, la tradition, et les variétés des plantes cultivées). Ce qui empêche les cultivateurs de prendre des nouvelles terres. Ils préfèrent cultiver le « baibo » (terre déjà mise en valeur). Dans ce cas, les autochtones les prennent comme étant leur métayers dont les produits agricoles seront répartis en deux parties égales, si au début l’autochtone n’a pris que le 1/3. En conséquence, les migrants commencent timidement l’occupation de la zone forestière. Peu à peu, le défrichement débute par les cultures de maïs, des mamelons et des bananiers. Compte tenu de la faible occupation de l’espace cultivable des migrants en général, et en tenant compte de la pensée de Taillande, 1996 «même les espaces les plus marginaux sont abordés avec une mentalité pionnière très dynamique. Ils ne pensent dont qu’à la réussite financière » : voilà pourquoi les gens font le défrichement.

2.- Les vols des bœufs sont devenus des activités rémunératrices

Dans le sud-ouest de Madagascar, les Bara sont les plus grands éleveurs de bœufs, après les Sakalava du Menabe. Cet élevage, dans l’ensemble du sud-ouest, revêt un caractère fondamentalement social qu’économique. Le prestige social se manifeste au nombre de bœufs qu’ils possèdent. Cela est affirmé par le dicton « raha tsy migadra tsy mahazo valy » Ce qui veut dire chercher d’abord un bœuf par tous les moyens pour avoir une femme. Cela entraîne les jeunes à risquer leur vie dans la prison. Mais leur sortie sera effectivement un indice d’une véritable personnalité d’un éleveur. En effet, la valeur sociale est à l’origine de toutes sortes de manifestation : la circoncision, le mariage coutumier. Le Zafindravola n’a pas l’habitude de faire des économies en liquide. Le troupeau représente pour lui l’unique capital qu’il essaie de développer le plus possible, et qui est en même temps l’élément essentiel de la position sociale : la différence entre le riche et le pauvre n’est pas dans l’aspect de la case ni de la terre possédée ; elle est dans le nombre de têtes de bœufs. Donc, le troupeau remplace la caisse d’épargne : lorsque la récolte est mauvaise, le Zafindravola décide de vendre un ou deux bœufs pour acheter du paddy ou du manioc, pour acheter des vêtements de son épouse, mais il le fait avec regret. Par ailleurs, le troupeau permet de rehausser avec éclat les grands événements de la vie familiale et sociale «bilo», mort. L’élevage est au centre de toutes les activités sociales, culturelles et économiques du monde rural. Cet élevage est du type extensif. L’alimentation des animaux est constituée essentiellement de pâturages naturels. Les types de pâturages qui peuvent être utilisés durant la saison sèche sont les rizières ou/et les bas fonds. Durant la saison de pluies, les herbes sont vertes et abondantes partout. Il y a des pâturages arbustifs qui varient suivant la diversité des conditions édaphiques. Dans les forêts, il y a d’importants pâturages comme dans les forêts d’Analavelona et d’Analafanja. Les savanes à « ahidambo » sont utilisées à partir du mois de décembre jusqu’à mi-avril où l’herbe est verte et tendre. Contrairement aux groupes « tompontany », les groupes « mpiavy » pratiquent récemment l’élevage sédentaire. Les agro-éleveurs renvoient leurs troupeaux de bœufs dans la forêt ou dans la colline. Chaque matin, ils les groupent dans un endroit sûr, ombragé souvent près d’une mare.

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Des problématiques très spectaculaires s’élèvent dans l’élevage bovin empêchent les agro-éleveurs de laisser pâturer librement leurs troupeaux. Le conflit social affecté par d’autres problèmes souvent politique, économique (canal d’irrigation) aboutit généralement à des vols interlignages; la recrudescence de vol de bœufs reste donc très manifeste dans la micro-région de Mikoboka. Désormais, le vol de bœufs est devenu une activité rémunératrice des jeunes. Beaucoup de jeunes villageois sont impliqués dans le vol de bœufs tout en quittant l’agriculture, handicapée par l’absence de barrage hydroagricole, des engrais et autres fertilisants, et enfin incités par la circulation de monnaie à Ilakaka, actuellement centre de négoce des paysans. D’où, en 1975, plusieurs champs de culture ont été abandonnés pour des raisons douteuses : chercher du travail dans les villes voisines : Toliara, Sakaraha, Ilakaka, Ankazoabo Sud, ce qui est déjà mentionné dans le cahier de contrôle, tenu par le PCLS (président de comité local de sécurité) du Fokontany. Plus tard, leurs « toets’aombe » devient de plus en plus animé, prouvant l’accroissement de leur élevage de bovidés.

En 1992, le vol des bœufs s’intensifie jusqu’aux communes voisines : Befandriana sud, Ankililoaka, Amboronabo et autres. Les « malaso », troupes armées, attaquent surtout ceux qui possèdent des troupeaux de bœufs en grand nombre. Dans la plupart des cas, les bœufs volés sont vendus ailleurs. Par conséquent, la dite micro-région connaît une chute de production de l’élevage.

3.- Le développement des artisanats et des petits métiers

D’autres activités uniquement féminines, complètent, elles aussi, les activités prioritaires conçues aux paiements des charges légères : tabac, cigarettes, sarclage et autres. A cet égard, les femmes traitent les produits savanicoles tels que le « satra, le vondro et le vinda » pour fabriquer des nattes et des vans de bonne qualité ; le « satra, le vondro » servent des nattes destinées à la conservation des paddy, des maniocs et des patates douces asséchés. Mais la fabrication des nattes connaît la concurrence loyale entre les jeunes de chaque quartier, ce qui implique un handicap au développement de cette industrie. Car le marché local du mercredi dans la commune rurale de Mikoboka n’est pas encore en bon fonctionnement.

Désormais, ces gens-là achètent les produits finis (nattes, vans, corbeilles) à des prix dérisoires. Les produits sont écoulés dans le marché des communes voisines : Soahazo, Ankilimaliniky, Ankililoake, Manombo et même dans la ville de Toliara. Chaque année, 40 à 50 femmes par Fokontany amènent des nattes de toutes les dimensions pour essayer de soulager les charges qui pèsent sur le ménage. Une natte de 2 m de longueur sur 0 ;60 m de largeur est vendue à Ar 2.500. D’autres dimensions ou grandes nattes sont fabriquées sur commande des ménages intéressés. Le prix d’une natte varie de Ar 10.000 jusqu’à Ar 30.000. La commercialisation des nattes dégage une marge bénéficiaire appréciable. Une mère de famille arrive à remporter un tel bénéfice détaillé sur le tableau suivant. 66

Année Nombre P. U. Revient Transport Marge bénéficiaire 1991 50 2.500 125.000 20.000 105.000 1992 60 2.500 150.000 20.000 130.000 1993 70 2.500 175.000 20.000 155.000 1994 70 2.500 175.000 20.000 155.000 1995 70 2.500 175.000 20.000 155.000 1996 80 2.500 200.000 20.000 180.000 1997 80 2.500 200.000 20.000 180.000 1998 100 2.500 250.000 20.000 230.000 1999 100 2.500 250.000 20.000 230.000 2000 100 2.500 250.000 20.000 230.000 Tableau N° 17 : Evaluation de la commercialisation des nattes vinda depuis 1991 à 2000 Source : Données collectées auprès d’une famille résidente de Milenaky, forêt d’Analavelona

A travers ce tableau, la communauté villageoise a fait connaître à tout le monde l’intérêt des ressources naturelles ainsi que la conservation des forêts de Mikoboka. Par rapport au nombre total des femmes résidentes à Milenaky, celles qui font des nattes sont encore insuffisantes. Car la plupart d’entre elles sont occupées dans les travaux de champ ou de culture de « vary tsipala ». La période de la coupe coïncide avec les travaux de champ. Ce sont généralement les hommes qui font la coupe des « vinda » dans les vallons. Lorsque les « vinda » sont prêts dans la maison, les femmes les transforment en produits finis. Malheureusement, elles sont épuisées à cause des travaux de riziculture et d’arachide, alors elles ne peuvent faire qu’un petit nombre seulement.

Chez les Zafindravola, les femmes s’occupent de l’agriculture plus que les hommes. En moyenne, une femme a écoulé sur le marché de Soahazo entre 50 à 100 nattes et qui ne dépassent pas Ar 200.000. Avec cette somme, la famille règle toutes les dettes ; le reste sera consacré à l’achat de couverture, des vêtements chauds pour les enfants.

Actuellement, la fabrication des nattes entre dans le programme de civisme et de l’éducation des jeunes filles avant le mariage ; ce qui empêche le développement de la délinquance juvénile et par conséquent, a freiné l’émigration très poussée des jeunes filles vers la grande ville. La fabrication des nattes constitue donc une source de revenu familial complémentaire. Alors, la communauté villageoise surveille la grande forêt contre les feux de brousse. L’objectif principal est de sauvegarder les ressources naturelles. Analavelona fournit beaucoup de « vinda » à la communauté villageoise jusqu’à ce jour.

4.- Le faible pouvoir d’achat des paysans

A Mikoboka comme dans la plupart des cas dans la région Bara, presque chaque famille possède un troupeau de bœufs, un peu de moutons et de volailles. Mais le recul de l ‘élevage de bovidés, voilà au moins une dizaine d’années dû à la manque du couloir de vaccination et des médicaments, a rendu les agro-éleveurs plus dépandants des revenus de l’agriculture et d’autres activités secondaires (cueillette, exploitation forestière).

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La baisse des activités culturales essentiellement basées sur les cultures vivrières due à l’insuffisance économique provoque actuellement l’abaissement de revenu des ménages.

D’une manière générale, l’économie rurale est caractérisée par l’élevage extensif et l’agriculture, des activités qui nécessite des investissements. Sous l’effet de défrichement, les forêts de Mikoboka perdent beaucoup de couvertures végétales. Les précipitations sont insuffisantes, d’où chaque année, la chute de la production agricole.

D’après les résultats de l’enquête menée auprès des ménages, on constate que la majorité des paysans sont en difficulté financière. Tout d’abord, les problèmes d’assèchement introduit la faible extension des terres cultivables, qui, par conséquent, incite les paysans de pratiquer le défrichement.

La défectuosité des infrastructures économiques a rendu mauvais le fonctionnement du bazar, la dégradation des voies de desserte, ainsi que le marché local, provoquant la pénurie des produits commercialisables. Les produits de premières nécessités ou PPN sont très chers s’il y en a sur place. Ce sont les produits forestiers, entre autres les citrons et les piments, qui remplacent les arachides et sorgho et d’autres produits assez compétitifs pour le commerce d’en zoma (Mahaboboka).

A cause de la médiocrité de la piste Mikoboka à Mahaboboka, les gens ne peuvent pas écouler entièrement leurs produits. Ils sont obligés de les transporter petit à petit. Chaque vendredi, et jusqu’à la fin de collecte, les gens amènent sur les épaules deux soubiques seulement, et les femmes apportent une soubique chacune.

Quant à leur retour, ils ramènent une petite somme destinée à l’achat de matériels de ménage et un peu de poisson sèche. En somme, les paysans n’arrivent pas à rembourser leurs dettes qu’ils ont faites pendant la période de culture.

Si tels sont les problèmes qui pèsent lourdement sur la vie des paysans, ils se trouveront par conséquent dans une vie misérable ; ce qui caractérise le faible pouvoir d’achat des paysans.

III.- LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

1.- Les forêts de Mikoboka et les problèmes d’assèchement

A partir des données actuelles et en envisageant les températures de la région du sud-ouest, le mois le plus frais dans l’année et en juillet entre 13° C et 15° C, et les mois les plus chauds sont aussi les plus arrosés : janvier et février. La température maximale moyenne est de l’ordre de 30° C de 1961 à 2001. L’amplitude thermique diurne est très marquée en raison de la très faible nébulosité générale.

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Mois J F M A M J J A S O N D TXi 32°6 32°9 31°6 31° 30°3 27°5 27°4 28°2 28°9 29°7 30°8 32°1 Tn° 23°3 23°3 21°1 20°2 18°1 15° 14°6 15°1 16°5 18°7 20°7 22°3 TY 28° 28°1 26°4 25°6 22°7 21°3 21° 21°7 22°7 24°2 25°8 27°2

Tableau N° 18 : Températures mensuelles moyennes de station de Toliara en 1961 – 2001 - Txi : Températures moyennes des maxima 30°5 - TY : températures moyennes des maxima 19°8 - Tn° : température annuelle moyenne : 24°5 C (température moyenne de 1961 – 2001)

Les températures moyennes de 1961 à 2001 sont de 24°5 C. Janvier et février sont les mois les plus chauds, la température minimale moyenne : 21°C

Dans la micro-région de Mikoboka, certains phénomènes naturels sont liés à l’état de la forêt. La pratique de feux de pâturage autorisés aux agro-éleveurs potentiels par le chef cantonnement relève un défit exceptionnel à la protection de l’environnement. Par conséquent, cette initiative dualiste a piétiné la convention villageoise sur la conservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement.

Les éleveurs lors de la saison sèche, pratiquent les feux de brousse pour détruire les herbes ligneuses inaptes à la consommation et dangereuses pour les yeux des bétails et afin de faciliter la repousse des herbes tendres au moment de la saison de pluies. La grande majorité des pâturages est mise à feu en octobre et novembre chaque année, d’où la dégradation du couvert végétal. Les problèmes qui s’en suivent sont les crues, très fortes pendant la saison pluvieuse. Les sols fertiles sont emportés par les eaux de ruissellement, ce qui entraîne le tarissement des fleuvres et des lacs. Les feux de brousse dont l’homme est le principal responsable, sont la plaie de la micro-région savanicole de Mikoboka en ce sens qu’ils empêchent la reconstitution du couvert forestier.

Pour l’ensemble du sud ouest, la moyenne annuelle des températures est élevée. L’amplitude thermique est faible 7,2°C. Les conditions thermiques sont donc toute l’année favorable à la végétation. Les minimas absolus sont très certainement négatifs dans l’Analavelona et les « tables » au-dessus de 1.000 m (Manamana), le gel doit s’y produire à l’occasion pendant la nuit (Madagascar, Revue de Géographie 1978, N° 32, pp 19-39).

A Mikoboka, au sud du plateau d’Analavelona, ou même sur le plateau de Vineta, les basaltes crétacés riches en argile de décomposition avec un humus très épais, ont une étendue de futaies assez claires dominées par plusieurs baobabs nains. Les sols calcaires, les sols gréseux et les sols squelettiques sur basaltes engendrent une sécheresse édaphique. Mais l’altitude des sommets joue le rôle de régulateur de température ; cependant à Mandarano, une localité située plus au nord, la forêt apparaît comme un îlot restreint.

Finalement, l’assèchement transforme la physionomie de cette formation du point de vue biologique. Dans le bas-fond se tient une végétation buissonnante confuse de 2 m de hauteur environ. Dans les collines, la strate arborée discontinue disparaît.

Les conséquences de ces pratiques sont connues : destruction de la matière organique, sélection des pyrophytes, accroissement de l’évaporation et recrudescence de 69 l’érosion. Dans ces conditions, la forêt n’est pas constituée et ne cesse pas de reculer au profit de la savane.

2.- Le recul de la forêt et les problèmes écologiques

Comme dans plusieurs régions de Madagascar, dans le pays des Zafindravola, les paysans ont de nombreuses explications et deviennent actuellement des acteurs de pression sur les forêts de Mikoboka. L’exploitation des bois d’œuvre pour toutes sortes de fabrication telles que la case, les meubles et les outils, …, le défrichement, sont à l’origine du recul de la grande forêt d’Analavelona.

Par ailleurs, la destruction massive de la forêt ainsi que la pratique de feux de brousse, sont de véritables facteurs du recul de la lisière forestière d’Analafanja, de direction est-ouest. Dans l’extrême nord, la recherche du terrain de culture par la pratique de la culture itinérante sur brûlis retient la vie des paysans. Les conséquences sont très graves et provoquent des dégâts écologiques.

Enfin, des paysages, dans toutes les parties de la région d’Analafanja, présentent des vestiges d’une couverture plus étendue : sur les plateaux, une grande savane, sur les versants caillouteux et dans les bas-fonds humides des lambeaux forestiers traversés par des réseaux hydroliques.

Dans les zones d’affleurement calcaire ou sableux situées sur le plateau de Trokombo, se voit une couverture boisée suivie de savanes maigres, espacées par des cultures de manioc. Cela résulte de la faiblesse de capacité de la rétention d’eau et surtout de l’aridité du sol. Plus au sud, Agnadabotoka, se trouvant à 20 km d’Andoharano, Toliara II, se vêtit d’un sable roux hétérogène résultant de la décomposition d’une roche calcaire silicifiée et d’une action violent d’ouest. Des vestiges forestiers avec des ricia (kinagna), des zertranhe (savoa), utilisés pour la fabrication d’huile essentielle, envahissent plusieurs hectares. A côté de ces forêts, indice d’occupation ancestrale, devenues aujourd’hui des lieux de protection du village. Tout au long de la rivière Manandagny, des sols alluviaux ou « baiboho » recouvrent ses deux rives. On trouve également des lambeaux forestiers constitués de « bararata » (phragmatis communis) de petite taille, des arbustes et de graminées transportées par les eaux de ruissellement. Ces lambeaux forestiers recouvrent plusieurs superficies de Mikoboka telles que Ambilany jusqu’à Aboka (Mahaboboka).

Cependant, des populations d’animaux se sont regroupées, par espèce biologique dans un habitat viable. Entre autres, Andakato (grotte naturelle), secteur très dangereux par l’ampleur des fosses naturelles profondes « lamboara », situé à l’intérieur de la grande forêt d’Analafanja, est devenu un habitat d’animaux nocturnes : les chauves souris géants, les serpents venimeux et autres. Plus au sud, une population de lémuriens font des croassements cointils car ils étaient à l’époque de la forêt dense à la lisière tout proche du village. Les feux de brousse, l’exploitation forestière les ont chassés vers l’intérieur. Betanimena, milieu à savane boisée, présente des espèces différentes. Il se caractérise par les oiseaux ; d’où une importance population de petits oiseaux migrateurs tels que les pies, les moineaux et les hirondelles qui animent ce milieu.

Même une population d’abeilles migre chaque jour ou chaque semaine dans la grande forêt d’Analavelona. les forêts secondaires perdent actuellement beaucoup de 70 plantes arbustives en fleurs, entre autres le « nato » (capurodendron sp) destiné à la fabrication de cercueil et le « vontaky » (pachypodium geay). Les tubercules telles que l’igname sauvage se raréfient aux abords de la forêt d’Analafanja. Telles sont les conséquences de l’exploitation forestière, du défrichement et d’autres actions anthropiques qui aboutissent désormais au recul de la grande forêt d’Analafanja. Malheureusement tous ces problèmes interviennent d’autres problèmes écologiques dont les résultats sont toujours considérables. 71

3.- La raréfaction des essences utiles pour le bien être des paysans Tous ces divers types de pression des forêts de Mikoboka à partir des problèmes liés aux infrastructures socio-économiques aboutissent à un phénomène de perturbation économique. L’exploitation forestière et l’action anthropique (feu de brousse) sont les principales causes de recul de la lisière forestière qui impliquent par conséquent la perte des ressources floristiques et faunistiques des forêts de Mikoboka. En général, la richesse biologique d’Analavelona reste encore contrôlée par les autochtones. A cause du passage répétitif des feux de pâturage dans les zones d’Ambilany et Antanimora, on constate une nouvelle formation d’essences de type savanicole entre autres les palmiers et le jujubiers Les forêts de Mikoboka renferment également d’autres espèces floristiques tropicales, entre autres les bois de construction dont l’exploitation dépend de leurs caractéristiques physiques. Le « hazomalany » le « magnary » par sa dureté, sa résistance aux insectes, seront destinés aux poteaux d’une maison. Cependant, ceux-ci se raréfient très vite dans la forêt secondaire. En effet, la longévité de la période d’intervention des agents de pression affecte en général la dégradation de beaucoup de forêts de Mikoboka. Beaucoup d’espèces floristiques nécessaires aux traitements thérapeutiques se raréfient progressivement. Nous citons entre autres.

Nom vernaculaire Nom scientifique Mode d’emploi Maladie Arofy Commiphora spaya Traitement Ampoly Crateva Excelsa Traitement Andriambolafotsy Stephanostgia Traitement Andy Nesbedeguea mahafaliensis Traitement Antso Euphorbia asterocarpa Traitement Fanazava Turraea siricea Traitement Folitsy Folstsia sarcostemoïdes Traitement Hazonkataky Callianda sp Traitement Manary Darbergia trichocarpa Cercueil Hazomalagny Hazolamania voyroni Grippe Hompy Oulvisianthe papinae Traitement Hily Helmiospis hily Traitement Kililo Metapoarana parvifolia Traitement Kifafalahy Henonia spoparia Traitement Mandrasarotsy Desmodium ramosissimum Traitement Selibe Grewia serulata Traitement Sagnatry Sarcostemma viminal Traitement Teloravy Crateva graveana Traitement Tohiravy Phyllarthrom bernierianum Traitement Tsimarefy Flueggea sp Traitement Tsilaitsy Noronhia myroides Traitement Volily Bythneria voulily Traitement Vahiranga Cynanchum sp Traitement Monongo Delonix andansonioides Caisserie

Tableau N° 19 : Liste des essences utiles au traitement thérapeutique et à la fabrication de cercueil et de caisserie 72

Dans les forêts secondaires (Antsirozy et Matavilefo), la diminution quantitative et en espèces des plantes utiles est liée au prélèvement abusif de ces espèces pour satisfaire le besoins en bois de construction, bois de chauffe et bois d’œuvre locale.

Quoiqu’il en soit, les forêts de Mikoboka présentent une diversité des plantes médecinales dont la plupart sont menacées par les cultures sur brûlis et également raréfiées sous l’action des feux de brousse.

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CHAPITRE III : LES AXES STRATEGIQUES D’INTERVENTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA MICRO-REGION DE MIKOBOKA

Quant à l’appui au processus de développement à l’instar de l’économie de la micro-région de Mikoboka, les autorités locales veillent à l’identification des contraintes majeures relevant soit du système de production, soit du processus de valorisation (transformation et commercialisation) ; ce qui permettrait de développer davantage l’agriculture et l’élevage, activités principales des paysans.

Dans ce cas, des axes stratégiques d’intervention sont mis en place dans le but d’améliorer la gestion des infrastructures existantes, et également, d’entreprendre des nouvelles infrastructures socio-économiques correspondantes aux besoins des paysans. Et ces stratégies politiques visent néanmoins les solutions aux problèmes de l’enclavement préconisés.

I.- LA DYNAMIQUE COLLECTIVE DANS LA GESTION DES INFRASTRUCTURES ET DE L’ENVIRONNEMENT

1.- L’application de l’IEC dans le processus des gestions des infrastructures

Il s’agit ici de collecter toutes les données relatives au blocage de développement des infrastructures. Et cela, à partir de la documentation existante ou des rapports de visite des intervenants locaux (autorités locales, ONG, Association locale, fokonolona, ………..).

D’une part, les informations concernent la reconnaissance des situations d’autrui et d’actualités de la micro-région en générale. Ces informations consistent à la reconnaissance de l’ampleur des problèmes liés à l’infrastructure routière qui, jusqu’à nos jours, empêche l’essor économique à Mikoboka. D’autre part, elles constitueront la base de la dynamisme du fokonolona dans la gestion collective des infrastructures disponibles (EPP, CSB II, Bazar, etc ……..).

Dans ces nouveaux processus, des méthodes d’approche seront utiles dans la mesure de connaître jusqu’où les paysans comprennent les problèmes des infrastructures économiques et sociales à Mikoboka.

Par conséquent, les habitants du quartier doivent être interviewés sur leur connaissance et leur évaluation de la compétence des autorités locales. Ces recherches nous ont permis d’une part d’avoir un aperçu global des activités entreprises par le Maire et ses conseillers communaux, généralement piliers du développement.

Toute activité sociale demande des échanges d’informations entre les villageois d’un même groupe, ou de groupes différents. Ces échanges constituent le phénomène de communication. Alors, celle-ci se déroulera dans un cadre social bien déterminé, entre autres, l’école, le CSB II, etc ……. – au sein duquel un système de règle régit les relations des membres du groupe. Finalement, la communication entraîne l’éducation des paysans dans la gestion des infrastructures disponibles. 74

2.- La mise en cohérence des intérêts économiques locaux et la politique de partenaire

Il s’agit d’inviter les partenaires agricoles et élevage entre autres le PSDR et le DELSO de faire des analyses des problèmes liés au manque d’infrastructures économiques telles que le barrage hydroagricole et le couloir de vaccination. A ce problème s’ajoute des situations pénibles des agriculteurs. Nous citons entre autres les moyens de production traditionnelle tels que l’angady, la pelle et la hache qui ont généralement influencé l’indisponibilité des villageois vis à vis de leurs activités quotidiennes, sources de revenus.

A ce moment, les agriculteurs ont besoin des techniques agricoles facilement adaptées dans cette zone. Beaucoup de cas sont mis en évidence. Nous citons entre autres l’aménagement des nouveaux périmètres rizicoles. C’est le cas de Borano, second grenier de Mikoboka, mais ayant perdu ses potentialités naturelles dû au passage des cyclones. Ce qui permettra d’améliorer la production vivrière (le riz, la patate douce, le maïs etc…). Pour le cas des canaux d’irrigation, il est nécessaire d’élargir la conduite d’écoulement pour augmenter le débit, et ensuite remplacer tout le « lohaviagna » par du barrage hydroagricole : ce qui permettra d’aménager des nouveaux périmètres agricoles.

Finalement, ces partenaires procèdent la mise en place des associations paysannes pour gérer convenablement les infrastructures existantes. Par la suite, cette structure associative va encourager les villageois de travailler ensemble. Ce qui leur permettra d’avoir facilement du financement.

En principe, la collaboration des villageois avec les partenaires a réduit leurs dépenses affectées. En revanche, cela augmente la surface cultivée. Donc, la production serait plus bénéfique par rapport à la culture et des insecticides pour leur culture ; ce qui a rendu plus meilleur leur récolte. Sûrement, les paysans peuvent avoir des surplus destinés à la commercialisation. Ils peuvent acheter par la suite de la charrue, du hertz, de la décortiqueuse etc…

Actuellement, l’agriculture et l’élevage restent des activités prioritaires des paysans. A Mikoboka, les autorités locales appellent les techniciens de venir pour trouver des solutions aux problèmes de l’élevage qui bloquent son développement. Nous citons parmi ces solutions l’amélioration des pratiques pastorales traditionnelles entre autres l’élevage extensif, la transhumance etc…par le biais de la gestion équilibrée de l’espace pastorale. A cela s’ajoute la subdivision des zones de pâturage et de culture pour garder les importances écologiques de certain milieu.

Il est donc nécessaire de protéger le bassin versant d’Analavelona et d’Ampariala des actions de crue et des eaux de ruissellement. Plusieurs ruisseaux prennent leurs sources, destinées à l’agriculture.

Les effets anthropiques tels que le défrichement, la déforestation et les feux de pâturage répétés sont suffisamment limités Analavelona et Ampariala. Ce qui permet de réduire la dégradation des terres prédestinées à l’agriculture le long de Manandagny.

Enfin, ces techniciens invitent tous les agros éleveurs de la micro-région de Mikoboka de suivre des formations concernant l’élevage et l’agriculture vivrière. A ce 75 propos, à des règlements relatifs à la gestion des activités prioritaires sont toutefois mis en application.

3.- La participation de la communauté bénéficiaire dans la lutte contre la dégradation de l’environnement.

Toutefois, la structure de concentration communale dégage dans son programme d’action des travaux d’avant-garde de la conservation des forêts de Mikoboka et même temps de la valorisation des ressources naturelles, d’où la pratique des cultures fourragères dans les zones sensibles à la dégradation, Andraboazy dans le Fokontany d’Ankomaky et Angolobo dans le Fokontany d’Andafiha. Cette culture fourragère se diversifie dans la grande cuvette de Milenaky et de Borano et dans la zone asséchée par la transhumance fréquente comme Soatana et Ankilibemanoy. De ce fait, l’entrée des troupeaux de bœufs à Analafanja – Analavelona devient discontinue. Cette production végétale joue un rôle important dans la nutrition des animaux et également un moyen efficace pour la réduction des feux de pâturage. Cependant, le recyclage de la formation végétale devient de plus en plus rapide sur la zone forestière de Marosalaza. La couverture végétale et les sous-bois poussent de mieux en mieux.

Par ailleurs, les villageois commencent à réaliser des travaux humanitaires et écologiques, entre autres la construction de maison en brique ou avec de terre bâtie. On compte à l’heure actuelle 10 à 20 maisons par Fokontany réhabilitées en briques. Alors, le besoin en bois de construction diminue progressivement. Toutefois, cette mobilisation entre généralement dans l’amélioration de protection des forêts de Mikoboka. Son rôle est donc de sauvegarder des forêts d’Analafanja et d’Analavelona comme étant naturellement un milieu de production ou source de vie et enfin une richesse biologique. Dans ce cas, la communauté villageoise réétablit des règlements spécifiques au profit de regroupement des acteurs principaux des forêts de Mikoboka. Les villageois admettent comme principe d’autoconservation de garder toutes les activités liées à la forêt, c’est-à-dire les gens de l’est peuvent utiliser Analavelona et les gens de l’ouest tournent vers Analafanja. Comme si les deux parties ont une obligation dans la sauvegarde des biodiversités et dans la bonne gestion de l’espace.

Dorénavant, beaucoup de villageois contribuent davantage à la protection des sols meubles facilement arrachés par les eaux de ruissellement et l’action du vent. Entre autres, les bords de la rivière Manandagny (Morarano), menacés par les crues violantes, des travaux communautaires sont entrepris dans la plantation des arbustes (katsakantsa , sangatry et Ambatry ) ou d’autres végétaux (sisal, roseaux, ….), pour temporiser l’action des eaux, ce qui empêchent le tarissement du bassin versant et le « baibo », situés à quelques distances de la forêt d’Analafanja.

Cette politique scientifique entre cependant dans la valorisation des ressources naturelles. Ces arbustes sont appréciés dans le traitement thérapeutique : dysenteries, maux de tête, blessures ou autres où la culture devient une action de civisme.

Mais, sur les terrains rizicoles abandonnés, certains agro-éleveurs procèdent à la coupe des « ahidambo » pour faire renaître des nouvelles pousses. Donc, ils ont laissé la mise à feux des terrains avant l’aménagement. Ce qui fait baisser les feux de brousse provoquant un véritable dégât écologique. D’ailleurs, cette nouvelle technique entre dans l’engraissement des bétails surtout pendant la saison sèche ; car les tiges décapées servent 76 de foins. Dans ce cas, les paysans administrent une technique traditionnelle de mise en valeur des ressources naturelles. Le marcottage est une méthode scientifique admettant la bonne reproduction chez les végétaux.

Cette nouvelle organisation simple, plus pratique, se diversifie dans quelques villages, ce qui a rendu moins fréquent les feux de pâturage. Alors, plusieurs rizières, déjà ravinées par les crues, restent encore cultivables. Les villageois cultivent quelques plantes, manguier, oranger, goyavier, citronnier, ………) dans le « baibo ». Plusieurs hectares sont actuellement plantés de ces arbres.

Village Betsinefo Milenaky Betanimena Antanimora Betsingilo Mahavatse Superficie 20 a 35 a 15 a 25 a 20 a 30 a

Tableau N° 20 Zones forestières reboisées suite à des actions anthropiques

Quoiqu’il en soit, les paysans sont encore submergés par le problème des infrastructures routières, piste infranchissable pendant la saison pluvieuse. Or, les fruits sont abondants à ce moment. Des fournitures des mangues, des goyaves s’élèvent de 5 à 10 tonnes par ans, ce qui provoque la pollution atmosphérique. En effet, la pollution entraîne l’intoxication alimentaire et la dysenterie des villageois.

II.- LES ROLES DES INTERVENANTS LOCAUX DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

1.- Les ONG et l’association des agriculteurs

L’Etat malgache, par le biais de différents projets de développement, a essayé de réduire les problèmes liés aux moyens de production des paysans, en créant des ONG et des structures ou associations.

La Maison des paysans (MDP), créée en 2002, prend actuellement les activités administrées par le PSO (Projet Sud – Ouest). Elle regroupe les agro-éleveurs ayant des initiatives d’informer et d’éduquer les paysans de son groupe d’appartenance, et, qui veulent développer davantage l’agriculture et l’élevage.

La Maison des paysans travaille en étroite collaboration avec les paysans, pour déterminer les prix des produits agricoles. Cependant, la population de la micro-région où cette association travaille bénéficie pleinement des informations concernant la technique appliquée sur les variétés agricoles. Elle bénéficie également du micro crédit ou financement par le biais de cette association.

Par contre ; le « Vola Mahasoa », une institution de micro finance, travaille actuellement en milieu urbain. A Tuléar ville, il aide les associations des femmes dont le remboursement est établi par semaine, suivant un taux bien déterminé ; et cela, jusqu’au paiement définitif du prêt. Cette institution exerce également dans la zone agricole de Bezah, Antsapana (Sakaraha) etc ….. Malheureusement, elle ne veut pas risquer sur des financements des projets ambitieux. C’est pourquoi à Mikoboka, à cause de l’enclavement, cette institution reste jusqu’à nos jours en dehors de la micro-région sans vouloir aider les agro-éleveurs. 77

Malgré sa présence dans le district de Sakaraha, elle pose quand même des gros problèmes pour les paysans d’une part, car la production agricole est obtenue annuellement, différent du principe de remboursement établi par le « Vola Mahasoa » ; donc, celui-ci pose des risques éventuels pour les agro-éleveurs.

Par ailleurs, le PSDR (Projet de Soutien pour le Développement Rural) est également une institution dont le siège social est à Tuléar, exerce pleinement dans l’appui aux initiatives rurales. Il octroie un gros financement pour tout projet lucratif et durable. Cependant, toutes les associations légales, ayant plus de dix membres, de différents domiciles, mais pouvant être de la même famille, peuvent avoir un financement.

L’association des Natifs de Mikoboka prétend avoir un financement à travers son projet « l’élevage d’abeille : protection de la forêt d’Analavelona », qui, jusqu’à nos jours a manqué cette aide. Les paysans ignorent l’obstacle à ce financement, pourtant ils s’efforcent de s’en sortir de la pauvreté. Mais elle suppose que cela est dû aux problème de l’enclavement de la micro-région de Mikoboka.

Quoiqu’il en soit, le développement économique dépend ici de l’accessibilité de la piste. Sinon, les investisseurs ont toujours peur de faire des investissements. La formation, les visites, les contrôles sont souvent difficilement à réaliser.

2.- Les techniciens et l’association des éleveurs

Dans le but de promouvoir des nouvelles infrastructures relatives à la production élevage entre autres le couloir de vaccination dans le Fokontany situé en bordure de la forêt (Soatanimbary, Ankiliabo), et l’abreuvoir dans la zone sèche (Trokombo, Manamby, …..), les paysans ont déjà élevé depuis des années l’association des éleveurs. Souvent, ces associations restent officieuses pour la manque de dépôt.

Dans ce cas, les techniciens ont un rôle très important dans le domaine de l’élevage. Au niveau de l’élevage de bovidés, le point d’eau constitue un pôle central de pâturage. Pour éviter le déplacement trop fréquent (mensuel, saisonnier) des troupeaux de bœufs, ces techniciens établissent des programmes relatifs à la conservation des forêts de Mikoboka. Car, les cours d’eau permanents sont les seuls à être continuellement utilisés. Ils influencent parfois l’installation des villages. Pendant la saison pluvieuse, les pâturages sont entourés des petites mares naturellement destinées à l’abreuvoir des troupeaux de bœufs. De ce fait, les éleveurs sont tenus au reboisement de ces bassins naturels pour éviter l’assèchement rapide des eaux dû à l’action de la chaleur et du vent de l’ouest.

Au niveau du vaccin des animaux, l’association s’engage énormément aux paiements des frais de transport, de restauration, et enfin, elle s’engage volontairement aux achats et transports des médicaments.

Comme les associations restent encore dans le domaine de groupe ou des membres de famille ou de même ligner, il est difficile pour elles d’avoir une aide financière ou matérielle. Ce qui sous-entend une faible intégration des techniciens (formation – éducation) dans le domaine de l’élevage.

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Jusqu’ici, l’analphabétisme empêche la constitution des associations des éleveurs légales. D’une part, ils ont du mal à comprendre les buts de l’association ; d’autre part, ils n’ont pas eu confiance à ces techniciens, car les éleveurs veulent pratiquer élevage de bovidés à leur façon.

Bref, celle-ci n’est pas aussi évidente qu’on le pense. En tenant compte des rôles primordiaux du zébu au niveau de la société traditionnelle comme celle du Zafindravola, le souci d’accumuler des bœufs incite les paysans à un certain dynamisme économique. Dans ce cas, il ne suffit pas de survivre tant bien que mal en consommant tout ce qu’on produit, il faut donc dégager tout de même, aussi vite que possible un énorme surplus pour récupérer les bœufs perdus ; ce qui entraîne la recrudescence de vol de boeufs

3.- Les appuis matériels et financiers pour l’association des artisans locaux

Certains villageois font des activités artisanales pour compléter les manques en produits agricoles. Souvent, les femmes font des nattes, des corbeilles et des vans à l’aide des espèces savanicoles, le « vondro » (typha augustifolia), le « satra » (hyphaene satram) et le « vinda ». Par contre, les hommes fabriquent des cordes. Ils utilisent comme matière première le sisal.

Comme nous avons évoqué dans le développement des artisanats et des petits métiers, la tresserie de nattes occupe une place importante dans la vie des paysans. La natte tient la seconde place après la chaise chez les villageois. La chaise est destinée pour le « mpanjaka », la natte « vinda » est autorisée pour le « fahatelo » (adjoint), et la natte « vondro » est réservée pour tout le monde (vahoaky). Tout cela est bien organisé dans une cérémonie traditionnelle (circoncision, bilo, etc …….). - la natte sert aussi à étaler les produits agricoles (paddy, manioc, patates douces, etc …..) - la soubique sert à transporter les produits au marché ; elle sert à conserver temporairement les vivres. Elle remplace la caisse. - Le van sert à ventiler le feu ; il sert également à secouer le paddy.

Généralement, la femme fabrique des nattes seules. Mais dans les villages éloignés de la grande forêt d’Analavelona comme Besimanty, les femmes se regroupent car : - la coupe des matières premières (vinda) est pénible ; à cet égard, elles travaillent avec les hommes ; - le transport d’Analavelona dans la rivière Manandagny pour le massage avec du sable mouillé demande des efforts physiques ; - il faut un gardien pour l’assécher. sinon, les « vinda » sont tous piétinés ou mangés par les troupeaux de bœufs.

Concernant la fabrication de la corde, ce sont généralement les paysans les plus démunis qui participent à la commercialisation. Les jeunes font des associations clandestines pour pouvoir occuper le marché local. La division de travail pose souvent des problèmes. L’exploitation des fibres demande beaucoup de temps pour aller du village à Analafanja. Le transport aux épaules est pénible ; d’où, les artisans les ont transportées en charrette. Alors, le coût insupportable empêche désormais le développement des petits artisans.

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S’ils veulent trouver des appuis matériels et financiers à l’extérieur de la micro- région de Mikoboka, les investisseurs posent beaucoup de questions sur la communication et l’infrastructure routière. Car, tôt ou tard, la piste serait en fin de compte incontournable pour écouler les produits. C’est à cause de cet enclavement que Mikoboka est submergé dans les multiples problèmes qui bloquent certainement le développement du commerce.

III.- L’ADAPTATION D’UNE NOUVELLE POLITIQUE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE LIEE AUX INFRASTRUCTURES EXISTANTES

1.- Le transfert de gestion forestière à la communauté villageoise

Dans le cadre de la rationalisation de la gestion forestière, plusieurs ONG nationales et internationales ou autres intervenants ont lancé des mesures similaires à la protection de la nature et des ressources naturelles. Leurs initiatives ont été concrétisées par la nouvelle forme de restructuration de la gestion forestière, d’où la prise de décision du gouvernement dans la ratification de plusieurs aires protégées entre les mains de l’Etat. Parallèlement à cette politique naît la « gestion locale sécurisée » (GELOSE) entre les mains de la communauté villageoise. A cet effet, des villageois demandent leur autonomie pour la gestion des ressources naturelles. A partir de 1996, l’association des natifs de Mikoboka, poussée par son initiative, réalise ses objectifs de sauvegarder la nature surtout les forêts de Mikoboka. Elle essaie de mettre une bonne organisation dans l’utilisation de la forêt, entre autres, l’exploitation, le défrichement et la chasse. Cependant, son devoir est vraiment intéressant dans la réconciliation de la communauté villageoise à la nature. Cela consiste surtout à conscientiser la population sur le rôle de la forêt, l’intérêt et le fonctionnement de l’eau et de la forêt. Elle a mobilisé la population de stopper les feux de brousse comme étant un facteur d’échauffement de l’atmosphère. Aussi, l’utilisation de la forêt se fait dans le but de ne pas nuire, c’est-à-dire, les villageois peuvent couper les grands arbres déjà en maturité. Mais ils doivent laisser les jeunes arbres pour se développer. Une telle organisation sociale a un peu arrangé la communauté villageoise dans la gestion de l’espace. Les agro-éleveurs sont installés, dispersés dans chaque Fokontany, se qui résout en partie la concentration démographique entre autres, le retour au village de certains agro-éleveurs. Il revient donc à l’association des natifs de Mikoboka de renforcer le système éducatif en matière de gestion forestière. Donc, une équipe de surveillance a été implantée dans les zones forestières. Son rôle est de saisir les exploitants ou ceux qui violent les règlements en vigueur auprès de l’Assemblée générale responsable de l’application du « DINA ».

Globalement, la restructuration du système de gestion environnemental consiste désormais à responsabiliser toutes les forces vives ou intervenants locaux : techniciens, collectivités décentralisées, les autochtones et tous les agro-éleveurs. Les gens assurent le contrôle d’autorisation émanant des services des eaux et forêts s’ils ont bien respecté le pacte communautaire ou non. Sinon, une opposition avec avis défavorable sera tout de suite réservée à la demande de l’exploitant forestier.

De tels règlements locaux ont résolu les conflits entre les éleveurs potentiels et les cultivateurs. Cependant, l’association fait son devoir dans la réconciliation de la tribu Zafindravola qui commence à se diviser à cause des conflits inter-lignagers, conséquences du désaccord entre les cultivateurs et les pasteurs sur l’occupation de l’espace. Cela était un peu dur pour les autorités locales, le chef de Fokontany, comme si la victime ne voulait 80 plus écouter les mesures prises ; d’où, plusieurs plaintes relevant des troubles socio- économiques remontent jusqu’à la Mairie et même au Tribunal de Toliara.

L’optique de ces règlements intérieurs est donc de mettre en place une structure ordonnée de la base au sommet, respectée par la communauté villageoise. Cette structure la lutter contre les feux de brousse, la déforestation, la disparition des espèces endémiques (animales et végétales), et enfin éduquer les villageois dans la bonne utilisation des infrastructures existantes. D’où la formation de la SCC (Structure Communale de Concertation), soutenue par la CRP (Comité Régional de Programmation) de Toliara, remplacé par le SAGE (Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement).

2.- Le FOFIFA et la valorisation des ressources naturelles

Toutefois, la structure communale dégage dans son programme d’action des travaux d’avant – garde d’entretien des infrastructures existantes et en même temps la valorisation des ressources disponibles, La valorisation des infrastructures existantes touche le secteur social. Ce sont généralement :

 l’amélioration et le développement du domaine éducatif : mise en place des écoles primaires fonctionnelles ; sensibilisation des parents d’élèves et mise en place de l’association des parents d’élèves (APE) dans les fokontany bénéficiaires. Enfin, motiver les parents d’élèves à scolariser leurs enfants ; recenser les enfants scolarisables.  la mise en fonction de centre de santé de base (CSB I) Soatana et Mahiamaly  et réhabilitation des bâtiments publics (poste, hôpital, école)  installation du personnel complet : médecin, sage – femme, aide – sanitaire, dispensateur,  la mise en place des équipements médicaux nécessaires et approvisionnement en médicaments réguliers  Enfin, la mise en place d’un audio ou bande latérale unique (BLU)

Concernant le secteur économique, la valorisation correspond aux :  le désenclavement de la commune de Mikoboka : aménagement des pistes rurales (Mikoboka – Toliara II ; Mikoboka – Mahaboboka ; et Mikoboka –Tsianisiha)  l’installation du marché hebdomadaire et l’aménagement des techniques agricoles  l’amélioration et le développement du domaine agriculture et élevage : amélioration de la couverture sanitaire du bovidé et augmentation de la production agricole et l’utilisation des semences sélectionnées

Concernant le secteur environnement, la valorisation consiste à :  l’amélioration de la gestion des ressources naturelles : élimination des feux de brousse ; gestion des moyens sur le mode de gestion de pâturage et la sensibilisation de la communauté sur l’importance des ressources naturelles

Quoiqu’il en soit, la gestion traditionnelle des forêts de Mikoboka est un moyen dont le but est de canaliser les bailleurs de fonds à investir dans la dite micro-région.

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Dans le cadre de la rationalisation de la gestion des infrastructures, les intervenants ont lancé des mesures similaires à l’entretien et à la gestion de projet de développement des infrastructures existantes, le bureau exécutif (Maire et les Conseillers communaux) ont une lourde tâche dans le programme annuel. Les actions prioritaires les plus courantes auraient dû censées de répondre aux problèmes sociaux :

 mise en place des fontaines publiques dans tous les 05 fokontany  Elaborer une structure d’accès à l’eau potable en commençant par le chef – lieu de la commune de Mikoboka  Construction des logements sociaux  Installation des services de sécurité (poste avancé équipé) et de communication  Appui à la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux : éducation et santé  Construction des bâtiments à l’usage du bureau du chef de quartier ou chef de village (développement des pouvoirs de proximité)

Ces initiatives devraient être concrétisées par la nouvelle forme de restructuration de la gestion des actions rurales par le projet accords (appui aux communes et organisations rurales pour le développement du sud).

3.- Les projets programmes multisectoriels vers l’aménagement et la sécurisation foncière

Quelques pistes d’action définissent les stratégies pour la mise en place d’un projet – programme régional de développement. Elles sont identifiées à l’issue des analyses diagnostics des infrastructures économique et sociale à Mikoboka (sud – ouest).

Il est incontestable que l’installation de ces infrastructures, vécue pendant des années dans plusieurs micros – régions du sud – ouest de Madagascar, subit un obstacle majeur au développement social et économique. Des bâtiments sont faits, mais les équipements matériels (table, armoire, chaise, etc ……..) et les personnels compétents sont insuffisants. Donc, elles étaient fondées suivant le mécanisme du régime en place, sans tenir compte des résultats obtenus ou de ses impacts socio – économiques. Entre autres, pendant la deuxième République, où le régime était le socialisme démocratique, le gouvernement se précipitait de mettre à chaque fokontany une école primaire publique ou EPP et un CEG à chaque commune pour répondre tout simplement à la promesse présidentielle. D’où, à l’heure actuelle, parmi ces infrastructures, beaucoup d’entre elles disparaissent totalement à cause de l’enclavement ou des difficultés financières des micro- régions cibles.

Le projet – programme qui va être présenté est loin d’être exempt de soucis. Elle ne constitue que les grands axes d’orientation. Selon le type, ces axes peuvent aboutir à des actions de court terme, de moyen terme ou de long terme.

Comme nous l’avions déjà souligné, l’identification de ces pistes d’actions a été conçue de manière suivante :

→sur le développement des accès au micro – financement en milieu rural (intercommunal) → développer l’émergence, par la technique d’assistance et de sensibilisation des producteurs ayant les capacités requises 82

→ élargir sur d’autres zones les micros – financements ruraux qui existent déjà sur certaines régions tels que le projet de soutien au développement rural (PSDR), le Vola Mahasoa → mobiliser les paysans sur la nécessité d’une gestion rationnelle de leurs ressources → inciter la mise à la disposition du monde rural des biens publics →sensibiliser les paysans sur les textes en vigueur concernant les réglementations foncières La commune est pourtant un centre de négoce de bovidés, car les Bara qui peuplent la région de Mikoboka sont des gros éleveurs de bovidés. Ces acheteurs de bœufs deviendront sûrement la passerelle de l’économie régionale.

D’après ce schéma, le développement socio-économique ne peut ce concevoir que par la population locale et avec la population elle-même en dépit des infrastructures disponibles. De ce fait, des projets – programmes d’appui sont attendus aux collectivités décentralisées pour une meilleure résolution à la pauvreté.

→sur les activités de production et de commercialisation → étudier les problèmes des infrastructures économique et sociale avant d’identifier les mesures destinées pour inviter le dysfonctionnement du système de production et de commercialisation

→ améliorer le système de vulgarisation des moyens techniques de stockage et de conservation des produits au niveau des producteurs

→ appliquer les alternatifs adaptés aux problèmes d’insécurité relevant du système traditionnel de production élevage et agricole : problèmes influencés par la pratique malsaine ou « dramotsy » et les malentendus dans l’application des règlements sociaux ou « dinan’ny mpihary », source de conflits.

→ installer sur place la « maison de paysan » : un organisme pouvant accentuer les activités d’appui au développement régional.

→sur l’amélioration de la gestion rationnelle des forêts de Mikoboka et ses ressources naturelles → mettre en place une structure de conservation des forêts d’Analavelona, Ampariala et Analafanja → mettre en place une politique dynamique et claire sur l’aménagement des nouveaux terrains agricoles et de l’espace pastorale saine → débattre et expliquer les problèmes fonciers ainsi que ses relations avec l’environnement

→ sur les infrastructures et équipements ruraux → faciliter l’accès aux matériels agricoles. La population locale concernée (Mikoboka) propose de mettre à la disposition de la commune rurale un ou deux tracteurs, fournis par le projet (partenariat) ; les paysans loueront pour les différents travaux de champ. La location se fera par hectare (ha) des parcelles labourées.

→ Construction d’un barrage au sommet de Manambagny à Milenaky. Plus de 1.000 Ha de terrains cultivables pourraient être irrigués.

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Tels sont les grands axes d’orientation du projet – programme de la micro-région de Mikoboka relatifs à la vision parfaite d’une politique sur la réforme administrative de proximité et de la gestion communautaire des infrastructures économique et sociale. Dans ce consensus, les intervenants sont conduits à privilégier les activités entreprises dans cette région, et, les avantages acquis devront être au détriment de la communauté villageoise. Quoiqu’il en soit, ce projet serait les initiatives des paysans, appuyé à la structuration économiques. Toutes actions menées par les partenariats (ONG) suivront les mesures prises par les autorités locales dans le processus de pérennisation de la gestion des infrastructures. En résumé, ces différents problèmes socio-économiques et environnementaux ont considérablement bouleversé le système de production agricole dû à l’absence des terrains aménagés et des barrages hydro agricoles. A cet égard, dans la zone d’accueil, de mettre en valeur des terres cultivables poussent les migrants à s’attaquer aux quelques lambeaux forestiers qui restent. De plus, la diminution des effectifs bovins dans les zones rizicoles se repose sur l’absence des couloirs de vaccination. Une épidémie attaque violemment les troupeaux de bœufs d’une année à une autre. Pour pallier à cette baisse économique, les agro forestiers sont obligés à accroître davantage le commerce des produits forestiers, moyens de substances familiales en cas de soudure.

La production agricole vivrière reste désormais un autre problème à résoudre. Le recours aux activités d’appoint se fait sentir dans la mesure d’alléger la commercialisation des bœufs, et devient une stratégie villageoise pour racheter les manques en production agricole.

En outre, l’administration n’a pas pu jouer son rôle dans la mise en place d’une nouvelle politique de gestion des infrastructures dont le fondement n’a pas trouvé sa véritable place dans les rapports environnementaux et socio-économiques. Car, la communauté villageoise continue toujours à piétiner les lois et règlements en vigueur. Les parents d’élèves par exemple restent marginalisés de la structure scolaire. Voilà pourquoi, plusieurs EPP sont envahies par des arbustes et des cactus. D’autres par contre sont en état délabré, ce qui les ont rendues démotivées.

Et, enfin, à cause des voies de desserte inaccessibles, le projet de la micro-région de Mikoboka n’est pas crédible pour ce genre de travaux. De ce fait, les petites infrastructures en milieu scolaire ne reçoivent aucun financement. Le projet SEECALINE, sis à Tuléar, Chef-lieu de la Région du Sud -Ouest, comme dans le programme de nutrition communautaire, devrait financer la construction de petites infrastructures destinées à améliorer la nutrition et l’hygiène en milieu scolaire. La latrine, la lave-mains, les chalets, les différentes aires de jeu, les bacs à ordure, peuvent être construits dans les EPP de Mikoboka, si elles étaient d’intervention du programme de nutrition scolaire.

Tels sont les résultats de notre recherche vis-à-vis des problèmes rencontrés par les paysans à cause de la manque des infrastructures sociales et les mauvaises gestions des infrastructures existantes.

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CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

L’analyse, des phénomènes de blocage qui handicapent éventuellement le développement économique de la micro-région de Mikoboka, ne présente qu’un plan d’un ensemble cohérent entre l’infrastructure et les ressources disponibles : homme, ressources naturelles et autres.

Comment allons-nous conclure donc un travail qui de fait, met en exergue l’importance des problèmes des infrastructures socio-économiques qui retombent sur le développement de la dite micro-région, sans avoir connu des synthèses relatives à l’essor économique ?

Désormais, si nous voulons rester réalistes, ce travail correspond à une élaboration d’un outil d’aide à la décision, et, par conséquent, considéré comme des appuis techniques et psychologiques nécessairement valables à la bonne gouvernance car force est connaître tous les problématiques qui pèsent sur les modes de vie des paysans, entre autres : - la défectuosité du CSB II de Mikoboka a pu influencer progressivement les villageois à l’utiliser à d’autres événements circonstanciés tels que le « bilo », le « savatsy », des petites réunions de groupe social, etc …………… - la vétusté des infrastructures scolaires ou EPP, l’absence des mobiliers et fournitures scolaires (craies, livres du maître, livres élèves, ……..) incitent les instituteurs de s’absenter plusieurs jours en ville, sous prétexte qu’ils aillent toucher leur salaire. Ce qui entraîne, par conséquent la déscolarisation de plusieurs enfants dans les Fokontany. Le taux d’analphabètes s’élève alors jusqu’à 90% de la population totale ; - de plus, le poids de tradition et de la culture Zafindravola n’a pas cessé de s’intégrer dans l’administration de proximité, dirigée par les élus locaux (le Maire et ses conseillers, le chef de Fokontany, etc ………), ce qui entraîne des conflits de pouvoir entre les dirigeants et les autochtones et même avec le « mpitan-kazomanga », sur l’exécution des lois et règlements en vigueur.

Le manque des infrastructures économiques à savoir le marché bien organisé et équipé, est devenu la base des problèmes qui s’ajoutent à ceux que nous venons de dire. Les plus contraignants sont alors : - les problèmes de voies de desserte dû au phénomène d’érosion, et surtout à cause du caractère montagneux de la micro-région qui est aujourd’hui l’accès à l’insécurité publique et au vol des bœufs. - L’absence de poste vétérinaire a rendu médiocre l’environnement économique de l’élevage. Mikoboka, centre négoce de bovidés d’autrui, s’abaisse du point de vue de commercialisation de zébu. Ceci vient généralement de la baisse de l’effectif bovin dans plusieurs villages de Mikoboka. - Enfin, le problème lié au barrage hydro agricole et l’absence de micro financement retiennent jusqu’à nos jours les villageois dans le mode de production individuellement traditionnel, moins productif, mais pénible.

Quant à l’environnement et au rapport socio- économique, des problèmes se créent au sein du groupe social. Car, l’occupation de l’espace ne présente aucune organisation administrative pour la population locale, tant au point de vue agricole qu’élevage. De ce fait, des conflits de terre se dégagent entre les agro-éleveurs et les riziculteurs. D’où, la structure individualisme reste considérable, de telles façons que les villageois conservent 85 toujours l’unicité du groupe social. En effet, cette situation a beaucoup influencé la recrudescence des vols de bœufs dans cette zone.

Toutefois, à partir de ces innombrables analyses, une approche spécifique micro régionale permettrait à tout un chacun de prendre conscience de l’ampleur de ces problèmes, et surtout, de trouver dans la mesure du possible, des solutions problèmes mieux adaptés à la gestion communautaire des infrastructures déjà mises en place.

Une politique d’amélioration de l’élevage bovin doit porter dans l’immédiat sur la mise en place des couloirs de vaccination par Fokontany. Ce qui vise l’amélioration sanitaire du troupeau de bœufs. Cette politique doit se faire face à un renforcement du réseau classique des postes vétérinaires à travers des formations des jeunes éleveurs des différents villages, qui savent lire et écrire.

Sur ce, il faut aider les agro-éleveurs à créer des associations d’éleveurs locaux. Cela encourage les collectivités territoriales décentralisées de tourner les yeux vers les investisseurs et même de trouver du micro financement.

Avec ces associations des paysans, entre autres des riziculteurs, des éleveurs, des petits artisans, des parents d’élèves, etc …, les prises de décisions pourront être la clé de la réussite pour trouver des financements.

Les suggestions et les aspirations des autochtones et des chefs de groupe social au cours des concertations avec les dirigeants locaux, pour faire sortir la micro-région de Mikoboka de son enclavement, sont livrées telles qu’elles, pour donner des idées aux intervenants, surtout aux responsables du PRD (Plan Régional de Développement) du Sud Ouest : 1. le devoir de la communauté villageoise doit s’étendre jusqu’à la gestion collective des infrastructures et de l’environnement ; 2. les intervenants locaux ou venants de l’extérieur de la dite micro-région ont des rôles importants dans le développement économique. D’abord, ils sont pris à conscientiser la population locale dans la participation effective (physique, financière, etc…….), sur les travaux de construction de la piste Mikoboka- Maromiandra, prévue dans le PDC de Mikoboka. Les entretiens saisonniers doivent s’effectuer à la fin de la saison des pluies ; 3. les autorités locales doivent préparer un programme d’activités villageoises, adaptées à la nouvelle politique de gestion environnementale liée aux infrastructures existantes.

Bref, Mikoboka constitue une micro-région économiquement susceptible d’être développée. La position spatiale et environnementale est encore favorable à son désenclavement. Plusieurs axes d’ouverture sont possibles pour la mettre en relation facile avec les petites villes voisines : Sakaraha, Ilakaka, Ankazoabo sud, et les communes rurales d’importance économique comme Mahaboboka, Ankililoaka et Amboronabo. Donc, la dialectique de l’approche environnementale et de l’approche-programme d’infrastructure socio-économique serait un horizon vers le développement intégré de la dite micro-région. Telles sont actuellement les stratégies d’approche des participants lors des entretiens avec les groupes villageois, conçues à des solutions envisagées aux problèmes d’infrastructures socio-économiques et vers le développement. L’approfondissement de toute ces aperçue serait réservé pour le prochain travail. 86

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Carte : Carte N° 1 : Carte économique, communication dans la Commune rurale de Mikoboka

Tableau : Tableau N° 1 : Evaluation des routes sur toute l’étendue de Madagascar en pourcentage et suivant leurs caractéristiques

Tableau N° 2 : Les différents axes d’ouvertures : longueur totale et caractéristique de chaque point kilométrique

Tableau N° 3 : Planification opérationnelle des actions et projets à mener par secteur et par axe stratégique

Tableau N° 4 : Regroupement durant la réunion de Fokonolona

Tableau N° 5 : Résultat par sexe et par Fokontany lors des réunions des quartiers

Tableau N° 6 : Situation de l’infrastructure dans la micro-région de Mikoboka

Tableau N° 7 : Insuffisance des infrastructures scolaires (EPP) à Mikoboka

Tableau N° 8 : Effectif scolaire par Fokontany et dans la Commune rurale de Mikoboka

Tableau N° 9 : Fluctuation de prix de transport par charrette en fonction du poids et dépendant de la gravité de la dégradation de la piste et de la distance parcourue depuis 2001 jusqu’à 2005

Tableau N° 10 : Répartition écologique et pédologique de la micro-région de Mikoboka en hectare (ha)

Tableau N° 11 : Commercialisation de bœufs au détriment de l’insuffisance de la production agricole et forestière et la chute de l’élevage à Mikoboka

Tableau N° 12 : Evaluation de travaux d’abatage et de livraison – chute constatée de madriers commercialisés à partir de l’année 1990 jusqu’à 2000

Tableau N° 13 : Avantage et désavantage de la commercialisation des plances « hazo malany »

Tableau N° 14 : Budgétisation des activités forestières pour le cas de commercialisation de bois de construction Tableau N° 15 : Evaluation de la production forestière : piment et citron et l’apport monétaire des paysans à Mikoboka Tableau N° 16 : La variation ou fluctuation de la production agricole dans une décennie dépendamment des conditions pluviométriques et de nombre de bœufs pour le piétinage de riz 87

Tableau N° 17 : Evaluation de la commercialisation des nattes vinda depuis 1991 à 2000

Tableau N° 18 : Températures mensuelles moyennes de station de Toliara en 1961 – 2001

Tableau N° 19 : Liste des essences utiles au traitement thérapeutique et à la fabrication de cercueil et de caisserie Tableau N 20 Zones forestières reboisées suite à des actions anthropiques.

Photographie

Photo N° 1 Un bazar de Mikoboka, réceptionné mais inopérationnel à cause du manque des matériels nécessaires à son fonctionnement

Photo N° 2 La tribune centrale placée à côté du bazar inopérationnel

Photo N° 3 Le bassin versant d’Analavelona et un terrain de pâturage et un zone de culture

Photo N° 4 La savane herbeuse après la destruction de la forêt : une zone de pâturage pour l’élevage extensif

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TABLE DES MATIERES

Avant propos ………………………………………………………………………………… 1 Introduction …………………………………………………………………………………... 3

Première partie : Présentation du projet ………………………………………………. 5 I.- Le choix de la zone ………………………………………………………………………. 6 I.1- La situation actuelle de la micro-région (enclavement) …………………………. 6 I.2- Approche intégrée de la problématique de l’administration de la commune face à la culture Bara Zafindravola ……………………………………………………… 8

II.- Le Choix de sujet …………………………………………………………………………. 9 II.1- Détecter les problématiques et les stratégies politiques de la mise en place des infrastructures économiques actuelles ……………………………………….. 9 a)- Les principales problématiques liées aux infrastructures ………………….. 9 b)- Les stratégies politiques de la mise en place des infrastructures socio- économiques …………………………………………………………………….. 13 II.2- Envisager les solutions-problèmes relatives aux initiatives des paysans …….. 15

III.- Méthodologie ……………………………………………………………………………… 18 III.1- Délimitation du terrain ……………………………………………………………….. 18 III.2- Stratégie d’approche ………………………………………………………………… 18 III.3- Vérifications des données …………………………………………………………. 19 III.4- Les problèmes rencontrés ………………………………………………………….. 19

Deuxième partie : les éléments bibliographiques ……………………………………… 20 I.- Bibliographie générale …………………………………………………………………….. 21 I.1- La liste des ouvrages généraux …………………………………………………….. 21 I.2- La liste des ouvrages relatifs au sujet ……………………………………………… 23 I.3- Les articles locaux et internationaux ……………………………………………….. 24

II.- Bibliographie commentée ………………………………………………………………… 26 II.1- Les ouvrages des pays extérieurs …………………………………………………. 26 II.2- Les ouvrages de Madagascar ……………………………………………………… 28 II.3 Les articles ……………………………………………………………………………. 29

Troisième partie : les premiers résultats ……………………………………………….. 32 Chapitre I : Le contexte des problèmes actuels …………………………………………… 34 I.- Les contraintes sociales imposées dans la région de Mikoboka ………………… 34 1.- Le CSBII, une infrastructure morbide ……………………………………….. 34 2.- Le rôle énigmatique de l’infrastructure scolaire à Mikoboka ……………… 35 3.- La dégradation de l’infrastructure scolaire à Mikoboka ……………………. 38 4.- Le poids de tradition et de la culture …………………………………………. 40

II.- Le manque des infrastructures économiques …………………………………….. 43 1. Les problèmes des voies de dessertes ………………………………………. 43 2.- Les problèmes liés au barrage hydro-agricole ……………………………… 45 3.- L’absence de poste vétérinaire et l’environnement économique de l’élevage …………………………………………………………………………. 47 4.- L’absence de micro-financement des paysans …………………………….. 49 89

III.- L’environnement et les rapports socio-économiques …………………………… 51 1.- Les villageois agroforestiers et les problèmes fonciers ………………….. 51 2.- Les bucherons : la diversité de l’exploitation de la filière bois et les problèmes environnementaux ……………………………………………….. 52 3.- L’exploitation des produits forestiers et l’oppoint monétaire des paysans 54

Chapitre II : Impact des problèmes des infrastructures socio-économiques et environnementaux ……………………………………………………………….. 56 I.- Les impacts sociaux …………………………………………………………….. 56 1.- Les problèmes sanitaires …………………………………………………… 56 2. Les problèmes liés à l’alphabétisme ……………………………………….. 61 3.- Les problèmes d’insécurité publique ……………………………………… 62 4.- Le phénomène d’émigration ……………………………………………….. 64

II.- Les impacts économiques ………………………………………………………. 65 1.- La faible extension des terres cultivables et la ruée vers le défrichement 65 2.- Les vols de bœufs sont devenus des activités rémunératrices …………. 66 3.- Le développement des artisanats et des petits métiers …………………. 67 4.- Le faible pouvoir d’achat des paysans …………………………………….. 68

III.- Les impacts environnementaux ……………………………………………….. 69 1.- Les forêts de Mikoboka et les problèmes d’assèchement ……………… 69 2.- Le recul de la forêt et les problèmes écologiques ………………………. 70 3.- La raréfaction des essences utiles pour le bien-être des paysans ……. 72

Chapitre III : Les axes stratégiques d’intervention pour le développement de la micro- région de Mikoboka …………………………………………………………….. 75

I.- La dynamique collective dans la gestion des infrastructures et de l’environnement ………………………………………………………………….. 75 1.- L’application de l’IPEC dans le processus de gestion des infrastructures 75 2.- La mise en cohérence des intérêts économiques locaux et la politique de partenariat …………………………………… ……………………………. 76 3.- La participation de la communauté bénéficiaire dans la lutte contre la dégradation de l’environnement …………………………………………….. 77

II.- Les rôles des intervenants locaux dans le développement économique …. 78 1.- Les ONG et l’association des agriculteurs ………………………………... 78 2.- Les techniciens et les associations des éleveurs ………………………... 79 3.- Les appuis matériels et financiers pour l’association des artisans locaux 80

III.- L’adaptation d’une nouvelle politique de gestion environnementale liée aux infrastructures existantes ……………………………………………….. 81 1.- Le transfert de gestion forestière à la communauté villageoise ……… 81 2.- Le FOFIFA et la valorisation des ressources naturelles ………………. 82 3.- Les projets-programmes multi-sectoriels et la sécurisation foncière …. 83

Conclusion et perspectives ………………………………………………………………… 86