Histoire De L'écosystème Cultivé Et De La Biodiversité À Larrau
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UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines, Sport Equipe de Recherche ITEM, EA3002 Dominique CUNCHINABE Histoire de l’écosystème cultivé et de la biodiversité à Larrau Analyse de l’impact agropastoral dans la gestion du milieu VOLUME II : ANNEXES Master 2 Mention : Cultures, Arts, Sociétés Spécialité : Histoire et Anthropologie Option : Anthropologie sous la direction de Monsieur le Professeur Abel KOUVOUAMA Année universitaire 2012-2013 Table des annexes Annexe 1 - Présentation du corpus d’archives & Principales transcriptions 3 Annexe 2 - Les sources orales 38 Annexe 3 - « Maisons », oustaus et liste des témoins dans le Contratu de 1540 41 Annexe 4 - Les tenanciers de fiefs royaux à Larrau en 1515d’après le Terrier de 1675 46 Annexe 5 - Terrier de Soule :Différentes formes d’acquisition et chronologie 51 Annexe 6 - Inventaire des biens de Sauvelade et contenus de la transaction de 1562 57 Annexe 7 - Le txotx : histoire, objectif et transformation 61 Annexe 8 - L’évolution des estives : appropriation, parcours, partage 68 Annexe 9 - Quelques éléments d’histoire à propos de la Commission Syndicale 72 Annexe 10 - Le droit de gîte 74 Annexe 11 - Les entretiens : objectifs, méthodes, personnes concernées 77 Annexe 12 – Méthodologie d’inventaire floristique et d’analyse. Indice de biodiversité 87 2 Annexe 1 Présentation du corpus d’archives familiales & Principales transcriptions d’archives 3 Le recueil d’un corpus d’archives familiales Dès le début de notre démarche nous avons recherché les archives des maisons pour valider et illustrer les évolutions du foncier et l’impact paysager de cette évolution. Ce choix a été déterminé par la faiblesse de l’archive publique concernant notre zone de recherche, particulièrement dans la haute vallée. Notre hypothèse repose sur l’idée qu’elles sont les seules à pouvoir décrire la nature profonde des liens que la « maison » entretient avec son environnement social, culturel ainsi que son rapport à la terre et son usage. Pour autant, les questions que pose l’archive familiale sont multiples. La première étant de savoir si les familles ont conservé des archives anciennes et si oui les utilisent elles : pour les affaires de famille, dans la société, les deux ? Du point de vue de la recherche les archives privées des familles peuvent elles contribuer à l’écriture d’une histoire rurale locale ? Sont-elles utilisées dans le champ des résistances à des contraintes sur le territoire ? Autant de questions auxquelles nous apportons des éléments de réponse. Notre travail de recherche s’appuie donc sur la constitution puis l’analyse d’un fond d’archives privées. Nous avons d’ailleurs pu vérifier que les fonds collectés restent attachés aux « maisons » et que, dans la grande majorité des cas, ils contiennent des documents pouvant concerner plusieurs familles qui se sont succédées dans une même maison ou encore des actes concernant plusieurs familles alliées. Ce travail de longue haleine1 est facilité par les municipalités des villages concernés par nos études. Nous les avons d’abord informées de notre travail puis nous les avons sollicitées pour nous aider à retrouver des documents lorsque nous savions qu’ils existaient. Le compoix2 d’Abense de Bas par exemple a été retrouvé après que la mairie nous ait donné l’autorisation de fouiller le grenier de l’école où un témoignage nous avait permis de le localiser. Dans un autre cas, nous avons participé à un diagnostic pastoral qui nous a permis par le biais de la mairie de diffuser notre travail, de faire connaître notre besoin d’archives et d’accéder directement à l’ensemble des familles du village pour des entretiens. Le fait de participer à la vie villageoise lors de séjours de plusieurs semaines fut déterminant dans la collecte de trois types d’archives : celles totalement privées des « maisons », les documents d’archives collectives détenues par des particuliers ou oubliées dans des lieux publics, enfin les fonds constitués par des particuliers ou élus pour défendre leurs droits. L’aspect éclectique de la collecte traduit bien la nature même des archives des particuliers dont la conservation qui conditionne leur existence se fait en fonction d’objectifs divers, patrimoniaux dans la plupart des cas mais aussi comme objet de récupération (à l’occasion d’une vente de maison familiale…) et de curiosité (c’est très vieux) voire esthétique (l’écriture, la couleur, je trouvais ça beau et je les ai mis de coté…)3. La conservation par la « maison » d’un fond d’archives privées revêt un fort caractère patrimonial. Bien que le document d’archive soit un objet, il traduit dans ce cas l’existence d’un patrimoine immatériel car il exprime « le degré d’investissement des familles sur les « utilités » culturelles et sociales, les désignations des usages des milieux naturels et du fonctionnement des règles de la société locale »4. L’archive est aussi un objet d’argumentation surtout lorsqu’il s’agit des droits à la terre. D’ores et déjà cette première approche nous a permis d’intégrer l’archive privée dans un processus d’écriture de l’histoire locale du peuplement de la montagne ainsi que dans un diagnostic agropastoral déterminant pour l’avenir de la communauté montagnarde. 1 La collecte s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche échelonné sur plusieurs années -2006-2012) sur l’axe « Construction et perception des espaces » du laboratoire ITEM, l’intitulé du projet de recherche étant «Construction des paysages comme produits des sociétés et des dynamiques naturelles ». 2 Document fiscal du XVIIIème s. 3 Mlle AE, fille d’un éleveur de Larrau, 2012. 4 De Bortoli et al. 2006. 4 Constitution d’un corpus d’archives : une approche de terrain Les archives privées ont été collectées au fur et à mesure des travaux de recherche et en fonction de leurs objectifs (tableau 1). Les thématiques ont induit la qualification des personnes à contacter. Il s’agit avant tout d’agriculteurs en polyculture puis, au fur et mesure de notre avancé en montagne, d’éleveurs et de bergers. Tableau 1. Principaux travaux de recherche et les fonds collectés Intitulé des travaux publiés Fonds et documents Patrimoine « matériel » et « immatériel » : la famille, 1 fonds de maison facteur de stabilité et d’évolution des milieux naturels 1 livre « compoix » en pays de Soule (De Bortoli et al. 2006) 1 fonds de maison concernant 1 moulin Les paysages de montagne, produits de l’histoire des sociétés et des dynamiques naturelles et enjeux du 4 fonds de maisons développement économique et culturel local (Cunchinabe et al. 2009) Zones sensibles et parcours pastoraux : co- 7 fonds de maisons construction d'un outil d'évaluation et de gestion de la 1 livre de compte du XVIIIème s. biodiversité des parcours. (Cunchinabe et al. 2010) 1 fonds collecté par un éleveur ancien élu local, avec documents originaux Paysage et marqueurs spatiaux hérités des parcours 1 fonds de maison pastoraux : du Borde-borda(ar) au cayolar 3 compléments de fonds déjà collectés La première phase consiste à se présenter et présenter le travail de recherche en cours aux personnes et surtout aux élus. Cette phase préparatoire en mairie permet de cibler les détenteurs potentiels d’archives privées (particuliers, érudits locaux reconnus ou encore associations) tous potentiellement détenteurs de documents. Elle permet aussi de se préparer à répondre partiellement à la première des questions : « à quoi ça sert ? ». Cette présentation facilite l’information des particuliers en amont des entretiens. La mairie peut aussi relayer l’information par le biais de différents médias : bulletin municipal, affichage en mairie… La deuxième phase consiste à aller au devant des habitants. Les premières rencontres avec les particuliers sont cruciales. Elles vont permettre, après une phase de présentation bien structurée, d’évaluer l’intérêt que porte la personne à la recherche ainsi qu’une possible implication ultérieure de sa part. Pendant cette démarche de compréhension mutuelle, il est souhaitable de rester sur place plusieurs jours pour se rendre disponible en fonction des activités des personnes à rencontrer. L’adaptabilité est un facteur prépondérant : cette démarche d’intégration ou phase d’immersion est aussi une nécessité pour la réalisation d’entretiens. La troisième phase est celle de la collecte à proprement parler. Les personnes auxquelles nous nous adressons, les éleveurs en particulier sont souvent sollicités et un temps de partage est nécessaire, suivi d’un temps de réflexion. L’archive de la maison touche à la famille et quelquefois dans de rares cas elle est frappée d’interdit « Il y a des papiers au grenier dans un tiroir, je ne veux pas que tu y touches de mon vivant »5 ou encore, « moi je suis d’accord mais mon frère ne veut pas »6. L’archive recèle des « secrets de famille » ce qui nécessite d’être clair dans l’explication de son utilisation et de l’indispensable anonymat à préserver lors de son exploitation. Dans notre cas, seuls des chercheurs d’ITEM sont habilités à accéder aux fonds. Nous avons aussi relevé une réticence forte à rendre l’archive de la maison publique même sous condition d’anonymat. « Que va-t-on penser de nous ? » est une 5 Entretien Homme. Eleveur, retraité, 65 ans, Trois-Villes, 2008. 6 Entretien Homme. Eleveur de bovins, Larrau, 2011 5 phrase qui revient dans les propos des agriculteurs, profession stigmatisée par ailleurs comme nous avons pu le constater. Il est aussi important de rassurer les personnes, non seulement sur la clause d’anonymat qui est diversement appréciée, mais surtout sur le soin apporté à l’archive. Nous proposons systématiquement la restitution complète des originaux avec un classement diachronique de toutes les pièces dans une boite cartonnée et un tableau (format Excel) imprimé qui comporte une courte description de chaque pièce. Les scans de chaque pièce sont gravé sur CD Rom avec une référence au tableau.