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L O U I S D E L L U C

LE CHEMIN D'ERNOA FIÈVRE LA FEMME DE NULLE PART L'INONDATION

À l’occasion de la restauration 2K de quatre films de LOUIS DELLUC

LES DOCUMENTS CINÉMATOGRAPHIQUES

a le plaisir de vous annoncer la sortie nationale au Reflet Médicis

18 Janvier 2017

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LOUIS DELLUC photo de Oscar Cornaz Lausanne, juillet 1923

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 2 LE CHEMIN D’ERNOA France / 1921 / N&B / 50mn

Scénario et mise en scène : Louis Delluc Production : Parisia Film Photographie : Alphonse Gibory, Emile Bousquet Interprètes : (Majesty), Princesse Doudjam (Santa), Gaston Jacquet (Parnell), Albert Durec (Etchégor), Leonid Valter (Irratz), Jean-Baptiste Marichalar (Domingo) Lieux de Tournage : Ascain, Urrugne, Biriatou, Ciboure, Bidart, Biarritz, Hendaye, Vera de Bidasoa (Pays Basque espagnol), Saint Sébastien (Espagne) Sortie : 04 août 1921

Etchégor, un riche paysan basque est épris d'une belle Américaine, Majesty Parnell. Le mari de celle-ci semble favoriser ses avances car, sur le point d'être arrêté pour vol, il voudrait se forger un alibi avec sa complicité. Etchégor favorise la fuite de Parnell en Espagne et tente de prendre sa place dans le cœur de Majesty. Mais celle-ci, reprise par son premier amour, quitte Etchégor et part rejoindre son mari. Particulièrement attaché à la lumière, aux paysages et au folklore du Pays Basque, Delluc choisit ce lieu de tournage qui se prête magnifiquement à la volonté du réalisateur de sortir du studio pour tourner en décor naturel.

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 3 LA FEMME DE NULLE PART France / 1921 / N&B / 67mn

Scénario et mise en scène : Louis Delluc Producteur : Félix Juven Interprètes : Ève Francis (l’inconnue), Gine Avril (la jeune femme), (le mari), André Daven (le jeune homme), Noémie Scize (la nurse), Denise (enfant), Michel Duran (l’amant d’autrefois) Photographie : Alphonse Gibory, Georges Lucas Décors : Francis Jourdain, Robert-Jules Garnier, Henri Ottman (tableaux) Musique originale : Improvisations de Jean Wiener Lieux de Tournage : Décembre 1921 – Janvier 1922, Studios Gaumont des Buttes-Chaumont, Paris. Extérieurs - Provence, environs de Nîmes et d'Arles, Saint-Raphaël, Gênes (Italie) Sortie : 8 septembre 1922

Non loin de Gênes, une jeune femme s’apprête à quitter mari et enfant pour suivre son amant. Une femme âgée, lasse et meurtrie, arrive dans cette propriété qu’elle a jadis occupée. Pèlerinage douloureux à la recherche du bonheur perdu car les souvenirs qui la submergent sont autant de déchirements. Louis Delluc aborde sa thématique d'élection, la confrontation du présent et du passé, dans un film profondément poétique, à la fois mélancolique et exalté.

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 4 FIÈVRE France / 1921 / teinté / 44mn Scénario et mise en scène : Louis Delluc Producteur : Alhambra Films-Jupiter Photographie : Alphonse Gibory, Georges Lucas Interprètes : Edmond van Daële (Militis), Ève Francis (Sarah), (Topinelli), Footit (l’homme au chapeau gris), Elena Sagrary (l’Orientale), Yvonne Aurel (la femme à la pipe), Solange Rugiens (Patience), L. V. de Malte (l’ivrogne) Décors : Bernard Bécan, Francis Jourdain Costumes : robes de Kees Van Dongen et Hélène Berthelot Lieux de Tournage : Février 1921, Studios Gaumont des Buttes-Chaumont, Paris. Extérieurs - Marseille Sortie : 24 septembre 1921

Dans un cabaret populaire du Vieux-Port de Marseille, le patron Topinelli et sa femme Sarah remplissent les verres des matelots. Parmi ceux-ci se trouve Militis, l’amant qui avait autrefois abandonné Sarah, avant qu’elle n’épouse Topinelli. Les filles de joie accourent, l’alcool coule à flot et la fièvre monte. Les deux anciens amants « croient s'être oubliés, ils se retrouvent, calmes, mais la fièvre d'un soir de désordre réveille tous les appétits, les rêves, les rancœurs de leurs partenaires… » (Delluc)

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 5 L’INONDATION France / 1923 / N&B / 88mn

Mise en scène : Louis Delluc Scénario : André Corthis Producteur : Cinégraphic Films - Marcel L'Herbier Photographie : Alphonse Gibory Interprètes : Ève Francis (Germaine), Ginette Maddie (Margot), Edmond van Daële (Broc), Philippe Hériat (Alban), Claire Prélia (la mère de Margot), Oscar Cornaz (Jean Faure) Décors : Alberto Cavalcanti Lieux de Tournage : Octobre à décembre 1923, Studios de Boulogne-sur-Seine. Extérieurs – Orange, Mornas, Piolenc (Vaucluse), Pont-Saint-Esprit, Roquemaure (Gard) Sortie : 9 mai 1924

Dans un village en bord du Rhône, Alban, jeune fermier, s’apprête à épouser Margot. Monsieur Broc, employé de mairie, retrouve sa fille Germaine, éprise d’Alban. Lorsque celui-ci l’éconduit, elle s’effondre. La crue du fleuve inonde subitement le village. Un soir Margot disparaît… Ce drame paysan, adapté d'un roman d'André Corthis et tourné pendant une crue réelle du Rhône, sera le dernier film de Delluc. La folie des hommes fait ici écho à la fureur de la nature, dans des images émouvantes qui magnifient une Provence submergée d'eau et de brume.

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 6 LOUIS DELLUC l'éveilleur du cinéma français

Tout le monde connaît le Prix Louis Delluc, mais qui se cache derrière ce nom ?

Né à Cadouin (Dordogne) en 1890, Louis Delluc s'installe à Paris avec sa famille en 1903. Après des études classiques, il se dirige vers le journalisme et écrit de nombreuses critiques de spectacles et de films ainsi que des poèmes et des romans qui ont une évidente valeur littéraire.

Il est très critique envers le cinéma français de l'époque : films légers et techniquement négligeables, des « pantalonnades indignes ». Pendant la guerre, il épouse Ève Francis, actrice de théâtre bruxelloise. C'est elle qui lui fait découvrir le cinéma américain : Forfaiture (1915) de Cecil B. DeMille sera la révélation pour lui.

À partir de 1919, Louis Delluc se consacre à la critique cinématographique, écrit de nombreux articles et invente, entre autres, le mot cinéaste. En cinq ans il éveillera le cinéma français, d'abord comme critique en éditant des revues (notamment Cinéa) et en créant le premier ciné-club, puis comme réalisateur de sept films.

Initiateur d'un mouvement d'avant-garde qui va marquer les années 20 jusqu'au parlant, avec des artistes comme , , Marcel L'Herbier, et René Clair, il révolutionne la mise en scène en supprimant les gesticulations et, surtout, en tournant la plupart de ses films en décor naturel. Il s'entoure de collaborateurs également issus de l'avant-garde artistique de l'époque comme Alberto Cavalcanti, Kees Van Dongen, Francis Jourdain, Bernard Bécan, Léon Moussinac et Jean Wiener.

Entre 1923 et 1924, lors du tournage de son dernier film L'Inondation, Louis Delluc contracte une phtisie galopante, aggravation de sa tuberculose, à cause des conditions climatiques très mauvaises dans la vallée du Rhône inondée. Il meurt à trente-trois ans, trois semaines après avoir terminé le film.

SCENARIOS et FILMS ROMANS La Fête espagnole (1919 réal. Germaine Dulac) Monsieur de Berlin (1916) Fumée noire (1920) La Guerre est morte (1917) Le Silence (1920) L'Homme des bars (1918) Le Chemin d'Ernoa (1921) Le Train sans yeux (1919) Fièvre (1921) La Danse du scalp (1919) Le Tonnerre (1922) Le Roman de la manucure (1919) La Femme de nulle part (1922) La Jungle du cinéma (1921) L'Inondation (1924) Les Secrets du confessionnal (1922)

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 7 En 1990, à l'occasion du centenaire de la naissance de Louis Delluc, La Cinémathèque française a publié les écrits cinématographiques de Delluc dans quatre gros volumes :

- Le Cinéma et les cinéastes est composé de la réédition de trois ouvrages publiés du vivant de l’auteur (Photogénie, Charlot et La Jungle du cinéma) et d’un inédit (Les Cinéastes). - Cinéma et Cie réunit des textes critiques écrits et réunis par Louis Delluc dès 1919 et complétés des articles parus postérieurement dans Comoedia illustré, Le Journal du Ciné-Club, Cinéa et Bonsoir. - Le Cinéma au quotidien regroupe les critiques parues dans Paris-Midi (1919-1922) dans lesquelles Louis Delluc exprime ses théories et réflexions sur la photogénie, le cinéma comme art populaire et les cinéastes à Paris. - Drames de Cinéma englobe tous les scénarios et projets de films de Louis Delluc, l'application de ses théories et idées sur le cinéma.

En 2003, son neveu le Dr Gilles Delluc lui a consacré une biographie : Louis Delluc (1890 - 1924) - L'éveilleur du cinéma français au temps des années folles

« Chaque année, le Prix Louis-Delluc récompense le meilleur film français. Pourtant la courte vie du cinéaste est ignorée. Après de bonnes études classiques, ce jeune Périgourdin de Paris devient homme de lettres et critique de spectacles.

Ève Francis, muse et interprète de Paul Claudel, lui fait découvrir en 1916 Forfaiture de Cecil B. DeMille. Louis Delluc est conquis par le cinéma américain. Une nouvelle vie commence. Il fonde la critique cinématographique et forge le mot cinéaste. Démobilisé en 1919, il lui reste cinq ans pour éveiller le cinéma français. Cinq ans pour créer le premier ciné-club, éditer Le Journal du Ciné-club et Cinéa. Cinq ans surtout pour tourner sept films, dont deux comptent parmi les immortels chefs- d'œuvre du cinéma français : La Femme de nulle part et Fièvre. Des films impressionnistes. Il est le chef de file de l'avant-garde. Louis Delluc est le personnage clef du cinéma français. Une destinée foudroyante à découvrir pour comprendre le cinéma d'aujourd'hui. »

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 8 LE PRIX LOUIS-DELLUC

Le Prix Louis-Delluc a été fondé en 1937 par Maurice Bessy et Marcel Idzkowski en hommage à Louis Delluc, premier journaliste français spécialisé dans la critique cinématographique.

Il ne s'agit pas d'un prix de cinéastes mais d'un prix de critiques qui, le deuxième jeudi de décembre de chaque année, récompense le film français le plus original ou, selon Ève Francis : « L'esprit le plus nouveau d'un réalisateur français ». La particularité de ce prix c'est « qu'il n y a pas d'argent ni de médaille ni de diplôme » et, d'après Bertrand Tavernier, qui a remporté ce prix en 1973 pour L'Horloger de Saint-Paul : « On reçoit un jour un coup de téléphone disant : "Hier, on s'est réunis, t'as le Prix Louis-Delluc !" ».

Le prix a contribué à prolonger le prestige et l'esprit de Delluc. En effet, les films récompensés constituent un ensemble particulièrement cohérent qui concilient exigence artistique, regard d'auteur et reconnaissance publique. Parmi ceux-ci :

• 1937 Les Bas-Fonds de Jean Renoir • 1939 Le Quai des brumes de Marcel Carné • 1945 L'Espoir d'André Malraux • 1946 La Belle et la Bête de Jean Cocteau • 1950 Le journal d'un curé de campagne de Robert Bresson • 1954 Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot • 1963 Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy • 1968 Baisers volés de François Truffaut • 1970 Le Genou de Claire d'Éric Rohmer • 1973 L’Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier • 1985 L'Effrontée de Claude Miller • 1987 Soigne ta droite de Jean-Luc Godard & Au revoir les enfants de Louis Malle • 1995 Nelly et M. Arnaud de Claude Sautet • 1997 On connaît la chanson d'Alain Resnais & Marius et Jeannette de Robert Guédiguian Louis Delluc • 2007 La Graine et le mulet d'Abdellatif Kechiche Photo de Paul Nadar • 2009 Un prophète de Jacques Audiard • 2011 Le Havre d'Aki Kaurismäki • 2013 La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 9 ÈVE FRANCIS artiste, muse, épouse

« Madame Ève Francis, d’un geste ou d’un regard, sait soulever la colère, la haine, la joie et l’amour. » –Philippe Soupault

INTERPRÈTE ET MUSE DE PAUL CLAUDEL

« Le hasard me fit rencontrer Mahée [surnom donné à Ève Francis par Delluc] toujours dans un théâtre. En sortant, nous fîmes quelques pas ensemble. C'était dans la journée et il faisait clair. Le vent secouait sa grande cape de satin noir. Je lui tendis la main. La sienne était fraiche et tiède à la fois, et souple, vous savez… Je n'aurais jamais espéré trouver chez un autre être humain un tel sens de la beauté harmonieuse de vivre et surtout un sens exactement complémentaire du mien. J'ai pu lui dire ce que je croyais ne pouvoir jamais dire. » –Louis Delluc

ASSISTANTE DRAMATIQUE DE MARCEL L'HERBIER

Après cette grande rencontre, la vie de Louis Delluc change. C'est grâce à Mahée que son mépris à l'égard du cinéma se transforme en passion foudroyante. Ève Francis, comédienne bruxelloise, interprète théâtrale des plus grands auteurs de son époque, devient l’épouse de Louis Delluc, son inspiratrice et la protagoniste de tous ses films. Elle l’initie au cinéma en lui faisant découvrir en 1916 Forfaiture de Cecil B. De Mille. « Ce film », dit-il « a une âme. On voit sur le visage des acteurs ce qui se passe à l'intérieur de leur crâne. » Le jeune Delluc sera tellement bouleversé qu'il se consacrera au développement de cet art nouveau du siècle naissant en devenant le premier critique cinématographique.

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 10 « Ève Francis est une femme de taille haute et mince, au teint blanc, aux cheveux châtains. Elle possède un visage large, aux traits inexorablement réguliers, presque hautains. Le tout est rehaussé d’un sourire du bout des lèvres, étrange, changeant, doux, timide, plein de charme et de mystères nordiques. Silencieuse, taciturne avec des regards froids qui tombent des yeux creux, elle semble être descendue d’un cadre, d’un grand cadre doré, là-haut, quelque part vers les lambris. Regardez-la se lever, s’étendre, avancer d’un grand pas souple de lévrier, vous tendre la main avec une flexion arrière du buste et une élévation sur la pointe d’un pied : on dirait un Van Dongen. D’ailleurs, Ève Francis fut tellement peinte par Van Dongen qu’on ne sait plus si elle cherche à reproduire dans ses attitudes les toiles du maître, ou si ce sont les toiles qui cherchent à la reproduire. Dilemme. Elle a apporté à l’écran cette science de l’expression muette, une mimique impressionniste, ample jusqu’à l’infini, une sorte de psychologie plastique qui relève autant de l’art pictural que de l’art dramatique. » –Jean Morizot

FILMOGRAPHIE

• 1914 : La Dame blonde de Charles Maudru • 1917 : Un homme passa de Henri Roussell • 1918 : Âmes de fous de Germaine Dulac • 1918 : Le Bonheur des autres de Germaine Dulac • 1918 : Frivolité de Maurice Landais • 1919 : La Fête espagnole de Germaine Dulac • 1919 : Fumée noire de Louis Delluc • 1920 : Le Silence de Louis Delluc • 1921 : Prométhée... banquier de Marcel L'Herbier • 1921 : Fièvre de Louis Delluc • 1921 : Le Chemin d'Ernoa de Louis Delluc • 1921 : Eldorado de Marcel l'Herbier • 1921 : La Femme de nulle part de Louis Delluc • 1924 : L'Inondation de Louis Delluc • 1924 : Âme d'artiste de Germaine Dulac • 1926 : Antoinette Sabrier de Germaine Dulac • 1934 : Le Bonheur de Marcel l'Herbier • 1936 : Club de femmes de Jacques Deval • 1937 : Forfaiture de Marcel l'Herbier • 1938 : La Brigade sauvage de Marcel l'Herbier • 1939 : Yamilé sous les cèdres de Charles d'Espinay Kees van Dongen • 1939 : La Mode rêvée de Marcel l'Herbier La Robe rose (Ève Francis) • 1940 : La Comédie du bonheur de Marcel l'Herbier 1919, huile sur toile

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 11 LOUIS DELLUC côté caméra

Lorsqu’il meurt à 33 ans, en 1924, Louis Delluc est déjà un écrivain reconnu qui a publié de nombreux romans, pièces de théâtre, poèmes et chansons. C’est aussi un critique de cinéma respecté, le plus respecté même avec Canudo, par la génération des cinéphiles français née au lendemain de la Grande Guerre, pour son implication dans le mouvement des ciné-clubs. Delluc est, par ailleurs, réalisateur, le plus souvent scénariste et parfois producteur, de sept films dont la fortune critique et publique est inégale, mais qui lui valent le respect des jeunes gens qui forment alors « l’avant- garde » du cinéma français : L’Herbier, Gance, Epstein côté caméra, et Moussinac côté plume. Moussinac fut d’ailleurs le premier à s’émouvoir du devenir d’un film de Delluc qu’il admirait particulièrement et qu’il avait défendu lors de sa sortie contre la censure. En 1927, il n’existait plus de copie de Fièvre (1921), et Moussinac en racheta le négatif afin d’assurer sa survie…

Le cinéma de Delluc fut très vite une des préoccupations d'Henri Langlois, qui s’efforça d’acquérir pour la Cinémathèque du matériel de chacun de ses films. Il n’y parvint que partiellement : Fumée noire (1919) et Le Tonnerre (1920) semblent irrémédiablement perdus. Mais c’est bien au travail de Langlois d’abord, de ses successeurs ensuite, que l’on doit de pouvoir visionner aujourd’hui Le Chemin d’Ernoa (1920), Fièvre en version teintée, La Femme de nulle part (1922) et L’Inondation (1923). À La Cinémathèque française subsiste également l’unique fragment d’un film que Langlois admirait particulièrement, lui qui l’avait vu en entier : La Fête espagnole (1919) de Germaine Dulac, scénario de Delluc, et sa première expérience cinématographique…

Joël Daire Directeur du patrimoine de La Cinémathèque française

Les Documents Cinématographiques – 38, Avenue des Ternes, 75017 Paris - www.lesdocs.com - 01 45 72 27 75 - [email protected] 12 TOUTE LA MÉMOIRE DU MONDE

Dans le cadre de son Festival international du film restauré, Toute la mémoire du monde, La Cinémathèque française présentera les versions restaurées de Fièvre, La Femme de nulle part, Le Chemin d’Ernoa et L’Inondation de Louis Delluc.

Durant cinq jours, le Festival propose notamment une sélection des dernières restaurations de prestige. À travers un programme cinéphile et éclectique, il rend hommage au travail des archives, des ayants-droit, des studios et des laboratoires pour sauver les œuvres du passé.

L'édition 2016 se tiendra au mois de février à La Cinémathèque française et dans plusieurs salles parisiennes associées. C’est le CHRISTINE 21 (Paris 6ème) qui rendra hommage à Louis Delluc. Les quatre séances seront présentées.

Cette année le Festival sera consacré à Paul Verhoeven en sa présence, au Technicolor des années 1940 et 50, au cinéma muet suédois, aux débuts de l’animation aux États- Unis et aux 120 ans de la maison Gaumont.

ATTACHÉE DE PRESSE LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE Elodie Dufour - 01 71 19 33 65 / 06 86 83 65 00 - [email protected]

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Sortie DVD le 20 novembre 2015

LOUIS DELLUC

« À chaque instant la vie fait du cinéma. Il est temps que le cinéma fasse de la vie. »

Édition digipack Image et son restaurés 4/3 – 3 DVD-9 -Toutes zones - Mono Versions : originale française, sous-titres français SME, sous-titres anglais

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