L'arrière-BAN Bailliage De Melun En 1635
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L'ARRIÈRE-BAN DU Bailliage de Melun en 1635. Des documents réintégrés récemment du greffe du tribunal civil de Melun aux archives du département de Seine-et-Marne, nous permettent de donner un complément à la notice que la Revue a publiée dans sa livraison de novembre dernier sur l'arrière-ban au xvne siècle. Le premier article a été consacré au bailliage de Meaux. Il s'agit, aujourd'hui de la convocation faite en 1635, dans le bailliage de Melun, des ban et arrière-ban, — garde nationale mobilisée du temps passé. Le traité signé à Paris le 8 février 1635, en vue delà conquête et du partage des Pays-Bas espagnols, venait d'obliger Louis XIII à déclarer une guerre qui devait se prolonger pendant treize ans contre l'Allemagne et vingt-cinq ans contre l'Espagne. Dès le début, les événements s'étaient précipités en se compliquant de telle sorte qu'il fallut opérer à la fois en Allemagne, en Italie et en France; c'est dans ces conditions que, vers le milieu de l'année, fut ordonnée une levée générale du ban et de l'arrière-ban. A Melun, le procureur du roi fit placarder l'ordonnance dans le ressort de sa juridiction le 25 juillet; les seigneurs et leurs procu- reurs fiscaux furent mis en demeure de fournir au bailliage la dé- signation et d'indiquer la valeur de tous les fiefs, ainsi que des arrière-fiefs. Cette notification eut lieu en même temps au prône des paroisses. Les déclarations fournies forment un volumineux dossier, à l'aide duquel le lieutenant-général, en l'absence du bailli, dressa son rôle et fit comparaître ceux qui se trouvaient soumis au service du roi. La « montre des gentilshommes, » comme l'appelle le lieutenant général Jacques Riotte eut lieu le samedi 1" septembre 1635; 1 Jacques Riotte, mort à Melun trente ans plus tard, est qualifié alors « écuyer, conseiller et secrétaire du roi, maison, couronne de France et de ses finances, pre- mier et ancien président du siège présidial. » T. IX. (N«» 5 et 4. Mars et avril 1872.) 7 H L 8 • , ¿c t / , 3 8 | . - * <7 /th /M un nouveau contrôle fut alors établi suivant des catégories que nous conserverons ci-après ; les hommes de départ, les exempts et réclamants, et les possesseurs de fiefs très-nombreux qui, non-seu- lement ne présentaient pas d'excuse pour être exemptés, mais qui ne jugèrent pas à propos de répondre à l'appel du magistrat. Les motifs d'exemption proposés sont naturellement les mêmes qu'à Meaux: des fils non mariés, déjà militaires, dispensent leur père du service; on invoque une ordonnance du 30 juillet 1635 qui défend d'appeler les officiers et commensaux de la maison du roi, de celles de la reine et des princes; d'autres allèguent leurs privilèges de bourgeois de Paris, de Sens, de Troyes, d'attachés à la cour des comptes, à la cour des aides, de secrétaires du roi, etc. On remarque cette fois qu'un certain nombre de seigneurs étaient déjà partis pour rejoindre des compagnies de leur choix, comme volontaires, sans attendre la convocation du lieutenant-général de Melun; ils s'étaient dirigés sur l'armée du duc d'Angoulême en Lorraine et en Allemagne. Les justifications légales abondèrent et, comme toujours, malgré le grand nombre d'appelés, il y eut peu d'hommes qui se mirent en marche. Pour ceux-ci, le départ suivit de près la montre ; le lieu de réu- nion de la noblesse, en ce qui concerne « la brigade de Melun, » fut la ville de Châlons-sur-Marne ; de là, les hommes armés et équipés gagnèrent divers points. Quelques-uns ne firent pas longtemps la campagne ; le roi dé- livra un congé aux sieurs de Beauvais-Nangis, de Mézières, de Courtenain, et à d'autres encore, à Vitry-le-François, dès le 18 oc- tobre suivant. A la fin du même mois, nous voyons renvoyer quel- ques gentilshommes Briards du camp de Moyen-Vicq. Il n'est pas hors de propos de rapporter textuellement les termes du sauf-con- duit délivré par le duc d'Angoulême à quatre chevau-légers reve- nant sur Melun : « Le duc d'Angoulême, Pair de France, Lieutenant-général de l'armée du Roy, » Nous prions tous ceux qui sont à prier, mandons et ordonnons à tous ceux sur lesquelz nre pouvoir s'estend, de laisser seurernent passer et séjourner partout les lieux etendroictz de vosjurisdictions," M. le Mls de Persan, François de Bièvre sieur de Givray, Iliérosme Fusée sieur de Lugny, et Nicolas Ghesneau sieur d'Aulnoy et La Maison-Rouge, sans leur faire ny permettre estre faict aucun trouble ou empeschement, au contraire, toute ayde, faveur, protection et assistance, leur faisant administrer vivres et logements jusques à ce qu'ilz soyent chez eux, en payant raisonnablement, offrant en pareil cas faire le semblable ou plus sy requis en sommes. Faict au camp de Moyen-Vicq le dernier jour du mois d'octobre 1635. » CHARLES DE VALOIS. » Par msgr, en l'absence du secrétaire d'armée, S INARRE. )) La liste que nous donnons, jointe à celle qu'a déjà publiée la Revue et à un petit travail identique que nous préparons, en ce qui concerne le bailliage de Provins, fournira une nomenclature à peu près complète des fiefs nobles qui existaient au xvne siècle dans l'étendue du pays dont on a formé en 1790 le département de Seine- et-Marne. Nous disons à peu près complète, car quelques localités de Seine- et-Marne — d'ailleurs peu nombreuses — dépendaient encore du bailliage de Sézanne d'un côté, du bailliage de Sens de l'autre, et de celui de Soissons au nord ; de même, des fiefs qu'on trouve compris, sous l'ancien régime, dans le ressort du bailliage de Provins et surtout dans celui de Mélun, se rattachent aujourd'hui à diverses communes situées dans des départements limitrophes. I. Gentilshommes appelés et devant le service. Gabriel de Brenne, écuyer, seigneur de Montjay, paroisse de Bombon chef nommé par Sa Majesté pour l'absence du bailli de Melun. Pierre Lefebure, écuyer, seigneur des Moyeux 2, maréchal-des- logis élu par les gentilshommes assemblés. 1 Les de Brenne, seigneur de Bombon, près Mormant, dès le xvi* siècle, étaient d'une maison qui a donné des rois à Naples et à Jérusalem, et qui possé- dait daus la Brie — outre Bombon — Grégy, Malnoue, Damort, Cliaunoy, etc. — Antoine, père de Gabriel, a été enterré dans l'église de Grégy en 1628. Armes : « D'argent au lion de sable couronné de gueules. » 2 I,es Moyeux, aujourd'hui ferme dépendant de La Chapelle-Kablais, canton de Nangis. 100 L'ARRIÈRE-BAN Gabriel Damours, écuyer, sieur de Chauffeur et la Horde des Moutils, gentilhomme servant de la maison du roi \ receveur nommé et élu pour faire faire la montre. Henri de Guignard, écuyer, sieur d'Arbonne 2, également élu pour faire faire la montre. Gui Arbaleste, écuyer, sieur de Châtillon \ Jean-Baptiste de Brenne, écuyer, sieur de Boutigny et du Mes- nil-Marchais, paroisse de Boutigny \ Louis de Bezancourt, écuyer à Blandy 6. Emmanuel de Bontemps, écuyer, sieur de la Sablonnière, pa- roisse de Machault 6. Robert de Belon, écuyer, sieur du Bois-Poussin, paroisse de Fontains 7. Henri de Besnard, écuyer, sieur de Montgermont, paroisse de Pringy 8. Philippe Bourdin, écuyer, sieur de Genouilly Louis de Bernaté, pour Jacques, son père, écuyer, à Sermuise, paroisse de Rampillon 10. 1 Loicy le Chauffour, flef situé à Pecy; les Moutils ù La Chapelle-Rablais. — G. d'Amours était (l'une famille parisienne qui portail : « D'argent à trois clous de subie surmontés d'un porc-épic passant de même. » 2 Cette familie possédait déjà Arbonne eu 1558, lors de la rédaction de la cou- tume de Melun. Les Guignard d'Arbonne blasonnaient : « D'azur au chevron d'ar- gent, accompagné de deux merlettes d'or en chef, une en pointe. » On voit dans l'é- glise de Chenou (canton de Cbàteau-Laudon) l'épitaphe de « Messire Louis de Gui- nard, escuyer, seigneur de CUenouteau, décédé le XIe juin 1098, à 70 ans,» avec le blason que nous indiquons. a Les \rbaleste, noblesse de robe, depuis longtemps en possession de la terre de Châtillon et du château de la Borde, près du Châtelet-en-Brie, devinrent vicomtes de Melun. Armes: « D'or au sautoir dentelé de sable, accompagné de quatre arba- lètes de gueules. » Aujourd'hui Seine-et-Oiie. — Famille déjà citée. 1 Blandy, canton du Châtelet, arrondissement de Melun. Bazancourt et non Be- zancourt se qualifiait seigneur de Féuil; sa fille Marie épousa à Blandy, le 17 février 1057, le sieur de Saissel, gentilhomme ordinaire du comte de Soissons. « Canton du Cliâtelet. 1 Canton de Nangis. — C'est de Blond et non de Belon, mais nous avons partout respecté dans le texte l'orthographe des pièces originales. 8 Le château de Montgermont et la commune de Pringy font aujourd'hui partie du canton sud de Melun. Dès 1558, la famille Besnard possédait ces seigneuries ; Henri était tils de Jacques de Besnard et de Geneviève Bergerou, fille d'un tréso- rier de France en Picardie. 8 Aujourd'hui ferme, commune de Crisenoy, canton de Mormaut. Canton de Nangis. Les Bernaté étaient d'une famille locale ; Jacques avait épousé Charlotte de Pradines. Abel de Bonnouvrier, écuyer, sieur de la Rivière et de Brimbois, paroisse de la Grande-Ï'aroisse Olivier de Gampreuiy, écuyer, sieur de Gastins et de la Grand- Maison 2. Pierre de Campremy, écuyer, sieur de Montaquoy et de Soisy- sur-Ecole en partie 3. Louis de Chevry, écuyer, sieur dudit lieu et du Plessis-feu-Aus- sous en partie4.