DOSSIER PÉDAGOGIQUE Rédigé Par Isabelle Brootcorne – Centre De Documentation Du Pôle Muséal
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1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE Rédigé par Isabelle Brootcorne – Centre de Documentation du Pôle muséal Ce dossier pédagogique vise essentiellement les classes de secondaire, mais peut facilement être adapté à l’enseignement primaire. La bibliographie présentée en fin de dossier reprend des ouvrages adaptés à tous les degrés de l’enseignement : maternel, primaire, secondaire et supérieur. La plupart sont disponibles dans les Bibliothèques du réseau Lire à Mons et au Centre de documentation du Pôle muséal. L’exposition Ecole de Mons, par la variété des objets et œuvres qu’elle présente, peut être exploitée dans de nombreux cours : français, histoire, religion, morale, citoyenneté, arts plastiques, biologie, physique, géographie, mathématiques... Les pistes pédagogiques présentées en fin de ce dossier pédagogique ne sont qu’un échantillon du travail qui peut être fait en classe, il y en a bien d’autres à imaginer. 2 Table des matières I. Ecole de Mons …………………………………………………………………………………………………. 3 1. Des origines à nos jours…..…………………………………………………………………. 3 A. L’institution……………………………………………………………………………… 3 B. Les programmes………………………………………………………………………. 6 C. Les artistes de l’Ecole de Mons………………………………………………….. 7 2. Autres institutions culturelles montoises……………………………………………… 26 3. Analyse d’œuvres………………………………………………………………………………… 29 II. Pistes pédagogiques ............................................................................................... 37 1. Analyse de l’image……………………………………………………………………………….. 37 2. L’allégorie…………………………………………………………………………………………….. 38 3. Thématiques en art………………………………………………………………………………. 40 4. Femme, femme artiste et féminisme .…………………………………………………… 41 5. Art engagé - Art témoin de son temps…………………………………………………… 44 6. La mort………………………………………………………………………………………………… 45 7. Les Pietas en art……………………………….…………………………………………………… 46 8. Travaux d’écriture…..…….……………………………………………………………………… 49 9. Mind Mapping……………………………………………………………………………………… 49 10. Analyse technique………………………………………………………………………………... 50 III. Bibliographie ……………………….…………………………………………………………….……………… 51 IV. Annexes ………………………………………………………........................……………………………. 53 1. Chronologie…………………………………………………………………………………………. 53 2. Notices biographiques …………………………………………………………………………. 57 3. Glossaire ……………………………………………………………………………………………… 81 3 I. Ecole de Mons 1. Histoire de l’Ecole de Mons1 A. L’institution En Europe occidentale, depuis le XIVe siècle et avant la seconde moitié du XVIIIe siècle, les artistes, peintres, sculpteurs, graveurs, orfèvres et imprimeurs, sont réunis dans une corporation ou métier2 qui protège ses membres tout en réglementant strictement leur travail et l’accès à celui-ci. Ces corporations d’artistes sont appelées guildes de Saint-Luc ou gildes de Saint Luc (ou encore corporations, confréries ou compagnies de Saint-Luc). Elles prennent ce nom en référence à saint Luc l'évangéliste, le saint patron des peintres. Dans les Pays-Bas autrichiens, cette organisation de la profession bascule à la fin du XVIIIe siècle. En novembre 1773, une ordonnance impériale sépare les beaux-arts des arts mécaniques, c’est-à-dire de l’artisanat. Ce nouveau statut accordé à l’artiste favorise la mise en place d’écoles de dessin ou académies, comme à Ath (1773), Audenarde (1773), Ypres (1778), Mons (1781) Louvain (1788) et Lierre (1793). Le gouvernement des Pays-Bas compte sur ces établissements d’enseignement pour susciter une production artistique de qualité. L’Ecole de Mons est créée en 1780 et les cours sont ouverts le 15 octobre 1781. Ils sont gratuits et accessibles aux enfants âgés de 10 ans au moins. Les trois disciplines enseignées sont le dessin, la peinture et la sculpture. Un décret impérial du 24 septembre 1789 transforme l’Ecole de Mons en une Académie royale de dessin, peinture et architecture. Cette promotion sera de courte durée. La première occupation française au début des années 1790 entraîne la fermeture des établissements d’enseignement artistique créés par l’Ancien régime3. L’Académie de Mons est fermée en 1792. En 1793, le Hainaut est rattaché à la République française sous le nom de Département de Jemappes. Les cours d’art sont transférés en 1794 dans l’enseignement général républicain, à l’École centrale du Département de Jemappes. A cette école est jointe une bibliothèque créée en 1797, qui est à l’origine de l’actuelle bibliothèque centrale de l’UMons et particulièrement des fonds anciens. C’est à Germain-Joseph Hallez4, ancien élève de l’Académie royale, qu’est confié le cours de dessin (facultatif) que peuvent suivre de jeunes étudiants à partir de 12 ans. La loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) supprime les écoles centrales et les remplace, pour les plus importantes, par des lycées entretenus par l'État et pour les autres, par des écoles secondaires ou collèges, financés par les communes ou de manière privée (c'est-à-dire par les 1 Voir : Pierart Christiane, L’Académie Royale des beaux-Arts de Mons : 1780-1980, Mons, 1983 et Ecole de Mons : deux siècles de vie artistique : 1820-2020 : exposition, Mons, BAM, 16/03 au 16/08 2020, Snoeck Editions, 2020 2 Voir glossaire 3 L’Ancien régime désigne le régime politique et social en place en France avant la Révolution française (1789) 4 Voir notice biographique 4 familles). Les bibliothèques des écoles centrales seront attribuées aux communes par une décision du 28 janvier 1803. A Mons, Germain-Joseph Hallez fait campagne pour la recréation de l’Académie et le 22 février 1803, s’ouvre une Ecole de dessin dont il assumera la direction jusqu’à son décès en 1839. Cette Ecole de dessin est payante et elle ne redeviendra gratuite qu’en 1820. En 1814, avec la défaite de Napoléon et l’installation du régime hollandais, tout change à nouveau. Contrairement à l’occupation française, le régime hollandais n’a fermé aucun établissement scolaire. Mons conserve donc son école de dessin en fonction depuis 1803. En revanche, le système est réformé par un arrêté du 13 avril 1817 : l’enseignement est divisé en trois degrés d’importance croissante en fonction des villes : Ecole de dessin, Académie de dessin et Académie des beaux-arts. Avec Amsterdam, seule la Ville d’Anvers est autorisée à ouvrir une Académie des beaux-arts. Comme Bruxelles, Bruges et Gand, la Ville de Mons obtient seulement le titre d’Académie de dessin dont elle doit assumer seule le financement. La gratuité de l’enseignement qui avait été abrogée sous la période française est à nouveau garantie et les coûts sont à charge des municipalités. La Ville de Mons conserve donc sa structure d’enseignement, mais elle doit l’adapter à la nouvelle législation : ce sera chose faite en 1820. Les cours redeviennent gratuits et un conseil académique composé de représentants de la Ville de Mons et d’amateurs est créé. C’est aussi en 1820 qu’est rédigé le règlement de l’Académie qui sera la base de tous ceux qui suivront. Dès cette année-là, l’Académie de Mons prend la forme qu’elle va conserver jusque 1976. De 1820 à 1975, l’Académie reste un établissement d’enseignement communal mais elle évolue. Elle déménage à de multiples reprises, ses programmes se modifient et se diversifient, le nombre des professeurs et des élèves s’accroit. Son appellation change elle aussi : elle devient Académie des Beaux-Arts en 1875, puis Académie des Beaux-Arts et des Arts décoratifs à partir de 1915 sous la direction d’Emile Motte, et enfin, en 1936, elle redevient Académie royale comme en 1789 sous le rectorat de Louis Buisseret1. En 1911, l’Académie s’ouvre aux filles : le Conseil communal décide d’ajouter, à titre d’essai, au programme un cours de dessin réservé aux jeunes filles d’au moins quatorze ans. Dès cette date, il y aura sans interruption des femmes inscrites à l’Académie. Cette ouverture est assez tardive : les Académies de Bruxelles et d’Anvers accueillent les femmes à partir de 1889. En réalité, officieusement, plusieurs femmes suivent les cours de peinture d’Antoine Bourlard et de gravure d’Auguste Danse dès 1883, ce qui est précoce. Le réseau familial et la présence d’un artiste de sexe masculin dans l’entourage direct sont des facteurs qui expliquent ces exceptions. Louise et Marie Danse reçoivent l’enseignement de leur père au sein de la classe de gravure. Elles y croisent Elisabeth Wesmael, fille du directeur du Vaux-Hall de Mons et future épouse de l’écrivain Maurice des Ombiaux. Marguerite Putsage, dont la riche famille compte parmi ses obligés le sculpteur montois Louis-Henri Devillez, obtient vers 1890 un passe-droit pour l’Académie. Au milieu des années 1890, Elisa Weiler acquiert dans l’atelier de gravure une maîtrise technique qu’elle mettra au service des éditions de cartes postales de 1 Voir notice biographique pour tous les noms en caractères gras 5 son mari Edouard Nels1. Enfin, Cécile Douard2 doit au soutien de Jean-François Portaels de pouvoir fréquenter la classe de gravure d’Auguste Danse et surtout l’atelier de peinture du directeur de l’établissement Antoine Bourlard. Entre 1960 et le milieu des années 1980, Mons est le théâtre d’une forte effervescence artistique. Les artistes se regroupent au sein de collectifs qui sont quasiment tous liés à l’Académie des beaux-arts. C’est dans ce contexte qu’en 1975, l’Académie royale des beaux- arts est transformée en une école supérieure des Arts plastiques et visuels (ESAPV) dont le programme s’ouvre peu à peu aux nouvelles disciplines de l’art contemporain. Les sections beaux-arts et architecture sont alors séparées : la première, devenue ESAPV, est reprise et gérée par l’Etat belge en 1976 (puis Communauté française – Communauté Wallonie- Bruxelles), tandis que l’Ecole Supérieure d’Architecture restera sous la tutelle de la Ville de Mons En passant sous l’autorité du ministère de l’Éducation nationale en 1976, l’école est profondément modifiée dans son organisation. La charge administrative du directeur est considérablement alourdie. Depuis deux siècles, le poste était systématiquement occupé par des peintres (ou plus tardivement, entre 1966 et 1976, des architectes). Cette époque est révolue. En 1977, c’est le philologue et historien de l’art André Bougard qui est nommé directeur de l’ESAPV. Désormais, les recrutements d’enseignants vont obéir à une procédure d’appel à candidatures paraissant au Moniteur belge.