THEME 4 : QUELS SONT LES DROITS RECONNUS AUX PERSONNES ? CHAPITRE 8 : LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX

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Vidéo : Le voyant Dave – Fédération Belge du secteur financier

◗ Votre vie privée est-elle en danger sur les réseaux sociaux ?

Pas de corrigé type.

Situations

VIE PRIVÉE, VIE PUBLIQUE ET VIE NUMÉRIQUE…

Un mariage en catimini… Andrea Casiraghi, membre de la famille princière de , s’est marié avec . Avant d’échanger les alliances, ils ont fait baptiser leur fils Sacha. Toute l’organisation de ces festivités démontre que le couple a souhaité préserver au mieux son intimité : aucune annonce, liste des invités restée secrète, ordre donné aux invités qu’aucune photographie ne soit diffusée, notamment sur les réseaux sociaux. Mais peu après, un article du magazine Match, illustré par de jolies photographies, révèle le mariage princier et le baptême…

La guerre contre les géants du Web est déclarée Le rapport de force entre les géants du numérique et les citoyens peut-il s’inverser ? C’est en tout cas ce qu’espère l’association spécialisée dans la défense des droits des internautes La Quadrature du Net. À l’occasion de l’entrée en vigueur [le vendredi 25 mai 2018] du nouveau règlement européen de protection de la vie privée (RGPD), les militants organisent une action de groupe [signée par plus de 11 000 plaignants] contre les GAFAM [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft]. Selon l’association, la collecte des données des utilisateurs [des GAFAM] serait illégale et les internautes obligés d’y consentir pour utiliser leurs services.

« Action de groupe contre les géants du numérique : “En six semaines, 11 000 personnes ont signé notre pétition” », H. Sergent, www.20minutes.fr, 25/05/2018

I.La protection des personnes par les droits extrapatrimoniaux

LIVRE PAGE 96/97 Situation Andrea Casiraghi et son épouse Tatiana Santo Domingo s’interrogent sur leurs droits quant à la confidentialité de leur mariage et du baptême de leur fils.

Question 1 : 1. Indiquez, pour chacun des droits ci-dessous, s’ils sont patrimoniaux ou extrapatrimoniaux. → Document 1

a. Le droit au respect de sa voix.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

b. Le droit d’obtenir le remboursement d’un prêt.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

c. Le droit pour le propriétaire d’un appartement mis en location d’obtenir le paiement des loyers.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

d. Le droit à la présomption d’innocence.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

e. Le droit au respect entre époux.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

f. Le droit de propriété sur sa maison.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

g. La liberté de s’inscrire dans une association.

Droit patrimonial

Droit extrapatrimonial

Question 2 : 2. Quelle catégorie de droits extrapatrimoniaux est ici en jeu pour le couple princier ? → Document 1

Invoquant son droit à la confidentialité, le couple revendique le respect de ses droits de la personnalité.

Question 3 : 3. Ces droits extrapatrimoniaux peuvent-ils être évalués sous forme monétaire ? → Document 1

Ces droits n’ont pas de valeur pécuniaire car ils sont attachés intimement à la personne.

Question 4 : 4. Quels sont les droits dont peuvent se prévaloir les jeunes époux pour bénéficier de la confidentialité de leur mariage et du baptême de leur fils ? → Document 2

Ils peuvent se prévaloir de leur droit au respect de leur vie privée et de celle de leur fils, ainsi que de leur droit sur leur image, pour garantir la confidentialité de leur mariage.

Question 5 : 5. Ces droits protègent-ils leur intégrité physique ou leur intégrité morale ? → Document 2

Ces droits protègent leur intégrité morale car la vie privée et l’image d’une personne sont des éléments de nature plutôt psychologique (ils ne protègent pas leurs corps).

Situation Le couple princier a souvent fait l’objet d’articles dans la presse à scandale. Les époux sont malheureusement habitués à être photographiés à leur insu. Jusqu’à présent, ils n’ont jamais voulu poursuivre en justice les magazines en cause.

Question 6 : 6. Les jeunes époux ont-ils perdu leurs droits extrapatrimoniaux ? Justifiez votre réponse. → Document 3

Les droits extrapatrimoniaux sont imprescriptibles, c’est-à-dire que les personnes ne perdent pas ce type de droits même si elles ne les utilisent pas. Ainsi, dans ce cas, peu importe que le couple n’ait jamais revendiqué leurs droits auparavant : ils en sont toujours titulaires.

Question 7 : 7. Le couple princier peut-il mettre en vente le respect de sa vie privée ? Justifiez votre réponse. → Document 3

Le droit au respect de la vie privée est un droit extrapatrimonial. Or, les droits extrapatrimoniaux sont inaliénables : ils ne peuvent pas faire l’objet de contrats car ils sont « hors du commerce ». Le couple ne peut donc pas vendre son droit au respect de sa vie privée.

Allez plus loin !

Vidéo : « Le droit à l’oubli numérique » – Expert Infos

A. Définition et classification des droits extrapatrimoniaux

Présentation des droits extrapatrimoniaux

Ces droits, comme leur nom l’indique, sont en dehors du patrimoine d’une personne : cela signifie qu’ils ne peuvent pas être évalués en argent, ils n’ont pas de valeur pécuniaire. Les droits extrapatrimoniaux sont en effet attachés à la personne : ces droits, intimes à chaque personne, lui permettent de protéger ses libertés, sa vie familiale, sa vie sociale. Ils peuvent être classés en quatre catégories.

Les règles relatives aux droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux sont hors du commerce. À l’inverse des droits patrimoniaux, ils sont :

Les droits de la personnalité

Les droits de la personnalité protègent l’intégrité d’une personne. • Il existe des droits relatifs au respect de l’intégrité physique des personnes. Par exemple, le droit au respect du corps humain permet de sanctionner toute atteinte contre une personne (coups et blessures…). • Certains droits de la personnalité garantissent le respect de l’intégrité morale : ils protègent les éléments de nature plutôt psychologique qui caractérisent une personne. Par exemple, chaque personne a droit au respect de son honneur. Chacun bénéficie d’un droit au respect de sa vie privée. La jurisprudence a également reconnu à toute personne un droit exclusif sur son image.

Les droits extrapatrimoniaux sont des droits subjectifs qui se caractérisent par le fait qu’ils sont intimement attachés à la personne. Ces droits sont des attributs de toute personne et ne peuvent pas faire l’objet d’une évaluation pécuniaire. Ils ne font pas partie du patrimoine. Parmi les droits extrapatrimoniaux, on distingue les droits politiques et civiques (droit de se présenter à une élection, droit de manifester…), les droits relatifs à la vie familiale (droit de se marier, droit de divorcer…), les droits relatifs à la vie professionnelle (droit à l’emploi…) et les droits de la personnalité. Ces droits de la personnalité ont pour objet de protéger l’intégrité des personnes. On distingue les droits relatifs à l’intégrité physique des personnes (qui protègent le corps) et les droits relatifs à l’intégrité morale (qui protègent des éléments de nature psychologique de la personne). Les droits de la personnalité qui protègent l’intégrité physique recouvrent aussi bien la sanction des coups et blessures que l’inviolabilité du corps humain, la non-patrimonialité des éléments du corps humain que de ses produits. Les avancées scientifiques actuelles interrogent le degré de protection de l’intégrité physique. Tel est le cas, par exemple, de la gestation pour autrui et de l’euthanasie. Ces questions sensibles, dites de « bioéthique » (éthique du vivant), sont l’objet de débats actuels. Certains droits de la personnalité protègent plutôt l’intégrité morale de chaque personne : le droit à l’honneur, le droit au nom, le droit au respect de la vie privée, le droit à l’image…

B. Régime des droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux étant des attributs des personnes, ils suivent un régime particulier qui les distingue fortement des droits patrimoniaux : ils sont hors du commerce. D’abord, ils sont inaliénables : une personne ne peut pas conclure un contrat pour vendre, louer, donner ou renoncer à ses droits extrapatrimoniaux. Ils sont intransmissibles, ce qui signifie que ces droits ne sont pas transmis aux héritiers d’une personne après son décès. Ensuite, ils sont insaisissables : en cas de dette impayée, une personne ne peut pas voir ses droits extrapatrimoniaux saisis par ses créanciers. Enfin, les droits extrapatrimoniaux sont imprescriptibles : le non- usage prolongé de ces droits ne fait pas perdre leur titularité.

II.La protection de la vie privée et du droit à l’image

A. Étendue des droits au respect de la vie privée et à l’image

LIVRE PAGE 98/99 Droits au respect de la vie privée et à l’image contre droit à l’information ? Dans un arrêt du 21 mars 2018, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la cour d’appel de Versailles qui avait retenu l’atteinte à la vie privée et au droit à l’image par la société Paris Match pour avoir publié un article relatif au mariage d’Andrea Casiraghi et au baptême de son fils. Selon la Cour de cassation, il faut que les juges trouvent un équilibre entre, d’une part, le respect de la vie privée et du droit à l’image et, d’autre part, le droit du public à l’information, protégé par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour la Cour de cassation, la cour d’appel de Versailles aurait dû rechercher « si le public avait un intérêt légitime à être informé du mariage religieux d’un membre d’une monarchie héréditaire et du baptême de son fils. »

Droits au respect de la vie privée et à l’image contre droit à l’information ?

Dans un arrêt du 21 mars 2018, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la cour d’appel de Versailles qui avait retenu l’atteinte à la vie privée et au droit à l’image par la société Paris Match pour avoir publié un article relatif au mariage d’Andrea Casiraghi et au baptême de son fils.

Selon la Cour de cassation, il faut que les juges trouvent un équilibre entre, d’une part, le respect de la vie privée et du droit à l’image et, d’autre part, le droit du public à l’information, protégé par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour la Cour de cassation, la cour d’appel de Versailles aurait dû rechercher « si le public avait un intérêt légitime à être informé du mariage religieux d’un membre d’une monarchie héréditaire et du baptême de son fils. » Droits au respect de la vie privée et à l’image contre droit à l’information ?

Dans un arrêt du 21 mars 2018, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la cour d’appel de Versailles qui avait retenu l’atteinte à la vie privée et au droit à l’image par la société Paris Match pour avoir publié un article relatif au mariage d’Andrea Casiraghi et au baptême de son fils.

Selon la Cour de cassation, il faut que les juges trouvent un équilibre entre, d’une part, le respect de la vie privée et du droit à l’image et, d’autre part, le droit du public à l’information, protégé par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour la Cour de cassation, la cour d’appel de Versailles aurait dû rechercher « si le public avait un intérêt légitime à être informé du mariage religieux d’un membre d’une monarchie héréditaire et du baptême de son fils. »

Chapitre 8 - 2. Identifier une atteinte à un droit extrapatrimonial Situation Andrea Casiraghi et son épouse sont très mécontents de la diffusion de cet article dans Paris Match donnant des détails sur leur mariage et le baptême de leur fils et qui est illustré par des photographies. Ils n’ont jamais donné leur accord : au contraire, ils ont veillé à rester les plus discrets possible. Ils décident de poursuivre Paris Match en justice.

Question 8 : 8. Expliquez en quoi l’article de Paris Match porte atteinte à la vie privée du couple et de leur fils. → Document 4

L’article de Paris Match révèle des informations sur la vie conjugale du couple (le mariage) et sur leur pratique religieuse (baptême) : ce sont des éléments relevant de la vie privée.

Question 9 : 9. Expliquez en quoi l’article de Paris Match porte atteinte au droit à l’image du couple et de leur fils. → Document 4

En publiant des photographies du mariage et du baptême, montrant les visages du couple et de leur fils, l’article porte atteinte à leur droit à l’image car Paris Match n’a pas obtenu leur autorisation.

Question 10 : 10. Sur quels textes juridiques le couple pourrait-il fonder son action en justice ? → Document 4

Il peut utiliser l’article 9 du Code civil et l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Question 11 : 11. Que pourrait obtenir le couple princier en justice ? → Document 5

Si leur action aboutissait, le couple pourrait obtenir la réparation du préjudice qu’ils ont subi par l’octroi de dommages-intérêts, la publication du jugement et la saisie des exemplaires du magazine.

Question 12 : 12. La société propriétaire de Paris Match pourrait-elle être condamnée pénalement ? → Document 6

L’article 226-1 du code pénal prévoit des sanctions pénales en cas de violation de la vie privée d’autrui (amende et peine d’emprisonnement).

Situation La procédure judiciaire lancée par le couple princier n’est pas de tout repos. Après le jugement rendu en première instance, un appel a été formé. La cour d’appel a condamné la société propriétaire de Paris Match pour violation de la vie privée et de l’image du couple et de leur fils. Paris Match doit donc leur verser des dommages-intérêts et a l’interdiction de réutiliser les clichés. La société forme alors un pourvoi en cassation.

Question 13 : 13. Quel droit extrapatrimonial vient limiter les droits au respect de la vie privée et à l’image ? → Document 7

Le droit du public à l’information est ici une limite au respect dû à la vie privée et au droit à l’image.

Question 14 : 14. Pourquoi la Cour de cassation a-t-elle considéré, dans cette affaire, que l’atteinte à la vie privée du couple princier pouvait ne pas être sanctionnée ? → Document 7

Pour la Cour de cassation, la cour d’appel aurait dû vérifier si le public n’avait pas intérêt à être informé du mariage religieux et du baptême, car les personnes concernées peuvent être appelées à régner.

Question 15 : 15. Expliquez pourquoi il n’est pas possible de faire prévaloir les droits au respect de la vie privée et à l’image sur le droit à l’information et inversement. → Document 4 et document 7

Le droit à la vie privée et le droit à l’information sont protégés par des textes de même valeur : les articles sont issus de la Convention européenne des droits de l’homme. Ils ont la même valeur normative.

Allez plus loin !

Vidéo : « Qu’est-ce que le droit à l’image ? Qu’est-ce que le droit à l’information ? » – Les clés des médias

Question 1 : 1. Pourquoi la photo mise sur les réseaux sociaux par Léonard doit-elle être supprimée ?

Les filles concernées n’ont pas donné leur autorisation à être prises en photo ni à la publication de cette photo sur les réseaux sociaux.

Question 2 : 2. Un mineur peut-il seul accepter que son image soit diffusée sur Internet ?

Une personne mineure ne peut pas seule accepter que son image soit diffusée : il faut obligatoirement l’autorisation de ses parents.

Question 3 : 3. Pourquoi la photo de la sœur de Léonard peut-elle être librement publiée sur Internet ?

La sœur de Léonard est majeure et la photo a été prise à l’occasion d’une manifestation à laquelle elle participait, c’est-à-dire lors d’un événement public : le droit à l’information justifie donc la publication de la photographie sans l’autorisation préalable de la sœur de Léonard.

Parmi les droits de la personnalité, deux droits ont fait l’objet d’une jurisprudence abondante : le droit au respect de la vie privée et le droit à l’image.  En premier lieu, le droit au respect de la vie privée, protégé par les articles 9 du Code civil et l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme et des libertés fondamentales, permet à chaque personne de pouvoir s’opposer à la révélation des informations relevant de son intimité. C’est à l’occasion de litiges soumis aux tribunaux que le contenu de la vie privée a été déterminé : la vie sentimentale et familiale, le domicile, l’orientation sexuelle, l’état de santé, la pratique religieuse…  En second lieu, la jurisprudence a créé un droit à l’image au profit de chaque personne, en se fondant sur l’article 9 du Code civil : toute personne a le droit d’accepter ou de refuser d’être photographiée ou filmée, et a le droit d’autoriser ou non l’utilisation et l’exploitation de son image. Le droit à l’image ne se confond pas avec le droit au respect de la vie privée. Ainsi, la photographie d’une personne diffusée sans son accord est une atteinte à son droit à l’image, et non à sa vie privée si aucun élément de sa vie privée n’est divulgué. Si la photographie révèle un élément intime (par exemple, un état de grossesse), la personne peut invoquer distinctement les deux violations.

B. Sanctions de la violation des droits au respect de la vie privée et à l’image Si un tiers révèle un élément de la vie privée d’une personne ou diffuse son image sans avoir obtenu son accord, la victime peut alors agir en justice pour obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice qu’elle a subi (cette réparation sous forme monétaire n’est pas une évaluation pécuniaire des droits à la vie privée et à l’image). La victime peut également obtenir la saisie des magazines violant sa vie privée ou son droit à l’image et la publication du jugement. Des sanctions pénales sont également prévues en cas de violation des droits au respect de la vie privée et à l’image : le Code pénal prévoit des peines allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Certaines atteintes à la vie privée ne sont pas sanctionnées, si les informations révélées participent d’un débat d’intérêt général qui justifie leur diffusion. En effet, la Convention européenne des Droits de l’homme garantit à chacun un droit à l’information. Ainsi, la Cour de cassation recherche, dans les affaires qui lui sont soumises, un équilibre entre le respect dû à la vie privée et le droit à l’information, en se fondant notamment sur l’intérêt des informations révélées et la gravité de l’atteinte à la vie privée.

III . La protection des données à caractère personnel dans l’univers numérique

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A. Les enjeux de la protection des données à caractère personnel

La protection des données à caractère personnel

Depuis le 25 mai 2018, les données à caractère personnel des citoyens européens sont protégées par le Règlement général sur la protection des données (RGPD), texte adopté dans le cadre de l’Union européenne. L’application et le respect du RGPD sont garantis, en , par un organe public et indépendant : la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Chapitre 8 - 3. Expliquer et vérifier la protection des données à caractère personnel Situation La Quadrature du Net, association de défense des droits des internautes, souhaite que Google respecte les nouvelles règles européennes de protection des données à caractère personnel. L’association décide de saisir la CNIL pour faire sanctionner Google.

Question 16 : 16. Identifiez différentes données à caractère personnel que vous avez divulguées sur un réseau social. → Document 8

Prénom, Nom, numéro de téléphone, adresse mail, localisation, voyages, relations amoureuses et amicales, goûts, activités (sportives, culturelles, associatives…), photos, opinions politiques…

Question 17 : 17. Quels sont les risques liés à la collecte des données à caractère personnel ? → Document 8

Les entreprises exploitent ces données pour cibler les internautes dont elles connaissent les goûts. Ces données peuvent être exploitées par les pouvoirs publics. Enfin, un pirate pourrait les utiliser afin de se faire passer pour une personne dont il a volé les données et usurpé ainsi l’identité.

Question 18 : 18. À quel droit extrapatrimonial la collecte des données personnelles risque-t-elle de porter atteinte ? → Document 8

La collecte des données personnelles peut porter atteinte au droit au respect à la vie privée.

Question 19 : 19. Quels citoyens bénéficient de la protection apportée par le RGPD ? → Document 9

Tous les citoyens résidents au sein de l’Union européenne sont protégés.

Question 20 : 20. Quel organe assure, en France, la protection des données personnelles ? → Document 9

La protection est assurée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Question 21 : 21. Quels sont les droits reconnus par le RGPD aux internautes quant à leurs données à caractère personnel ? → Document 9

Les internautes européens peuvent : – demander d’accéder à leurs données personnelles détenues par les entreprises ; – exiger la rectification des données qui ont été collectées ; – exiger la suppression de ces données.

Question 22 : 22. Quelles sont les obligations auxquelles sont soumises les entreprises qui collectent et analysent des données à caractère personnel ? → Document 9

Les entreprises qui traitent des données à caractère personnel doivent : – protéger les données contre les attaques éventuelles en prévoyant des mesures et des procédures ; – demander le consentement des personnes dont elles collectent les données personnelles ; – avertir la CNIL en cas de risque d’atteinte à la protection de la vie privée.

Question 23 : 23. À quoi a été condamné Google ? → Document 10

Google a été condamné au paiement d’une amende de 50 millions d’euros. L’article présente cette amende comme un « record » en matière de manquements au RGPD.

Question 24 : 24. Expliquez pourquoi la CNIL a sanctionné Google. → Document 10

Google ne respecte pas les nouvelles règles européennes de protection des données. D’abord, il n’informe pas suffisamment les internautes sur le sort des données collectées (durée et finalité de leur traitement). Ensuite, il ne recueille pas suffisamment le consentement de ses utilisateurs.

Allez plus loin !

Vidéo : « Qu’est-ce que la portabilité des données ? » – La Quadrature du Net

Question 1 : 1. Que peut-on faire grâce à la portabilité des données ?

C’est la possibilité de faire transférer toutes les données confiées à une entreprise vers une autre entreprise qui proposerait un service équivalent.

Question 2 : 2. Sur quelles données peut s’exercer ce droit à la portabilité ?

Ce droit à la portabilité peut porter sur les mails (avec les pièces jointes), les images, les documents, les musiques, les vidéos, les éléments mis sur un réseau social…

Question 3 : 3. Quel est l’intérêt de ce droit à la portabilité pour les internautes ?

Grâce à ce droit, les internautes pourront changer plus facilement d’opérateur qui proposerait un service de meilleure qualité et/ou à un tarif plus intéressant. Il permet de faire jouer la concurrence.

Question 4 : 4. Depuis quand les Européens bénéficient-ils de ce droit à la portabilité ?

Les citoyens européens disposent de ce droit depuis l’entrée en vigueur du RGPD, le 25 mai 2018.

L’utilisation de plus en plus fréquente d’Internet et des objets connectés (smartphones, montres connectées, GPS…) conduit les individus à laisser des informations qui permettent, directement ou indirectement, de les identifier et de dresser leur profil numérique. Ces informations, appelées « données à caractère personnel », sont collectées et analysées par les entreprises, qui souhaitent ainsi mieux connaître leurs consommateurs pour adapter leur offre. Ces données ont une valeur marchande : elles sont vendues car elles permettent de réaliser du ciblage publicitaire. Mais d’autres risques pèsent sur le traitement de ces données à caractère personnel : elles peuvent être exploitées dans un but politique (pour surveiller les citoyens, orienter l’opinion publique notamment lors d’élections…) ou dans un but malintentionné (pour usurper l’identité d’une personne et commettre des actes malveillants). Il est donc nécessaire que les personnes puissent davantage protéger leurs données à caractère personnel.

B. Les moyens de protection des données à caractère personnel Depuis le 25 mai 2018, la protection des données à caractère personnel est assurée par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Cette loi européenne permet aux personnes de mieux maîtriser leurs données : chacun peut demander, à une entreprise qui a collecté des données le concernant, d’accéder à ses données pour en obtenir une copie, pour les rectifier ou les supprimer. Les entreprises doivent recueillir le consentement des personnes pour collecter leurs données. Elles doivent les informer sur le sort de ces données (notamment sur la durée et la finalité de la collecte). Enfin, les entreprises doivent prévoir toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les données personnelles. En France, c’est la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) qui assure l’effectivité du RGPD. Cet organe public et indépendant dispose de pouvoirs de sanction à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas les règles de protection des données personnelles : la CNIL peut prononcer une mise en demeure (visant à inciter une entreprise à adopter les mesures correctives nécessaires pour se mettre en conformité avec le RGPD) et/ou prononcer une sanction pécuniaire d’un montant dissuasif.

Chapitre 8 - Synthèse Les droits extrapatrimoniaux

Chapitre 8 - Application 1 page 102 Tester vos connaissances

Répondez par vrai ou par faux aux propositions suivantes.

1. Les droits de la personnalité sont les seuls droits extrapatrimoniaux.

Vrai

Faux

2. Les droits extrapatrimoniaux ne peuvent pas être vendus.

Vrai

Faux

3. Le droit au respect de la vie privée protège l’intégrité morale des personnes.

Vrai

Faux

4. Il peut y avoir atteinte au droit à l’image sans atteinte au respect de la vie privée.

Vrai

Faux

5. Seuls des dommages-intérêts sont alloués en cas d’atteinte à un droit de la personnalité.

Vrai

Faux

6. Le droit à l’information l’emporte toujours sur le respect de la vie privée.

Vrai

Faux

7. Les entreprises doivent demander le consentement aux internautes pour collecter leurs données à caractère personnel.

Vrai

Faux

8. Le RGPD protège les données personnelles des citoyens du monde entier.

Vrai

Faux

9. La CNIL peut prononcer des sanctions financières en cas de non-respect du RGPD.

Vrai

Faux

Chapitre 8 - Application 2 page 102 Comprendre et acquérir le vocabulaire juridique

Question 1 : 1. Reformulez les idées suivantes en veillant à expliquer le terme juridique qui est souligné.

a. Les droits extrapatrimoniaux sont insaisissables.

b. Les créanciers ne peuvent pas faire saisir les droits extrapatrimoniaux de leur débiteur (son droit de vote, son droit de se marier…) pour que leur créance soit payée. c. Certains droits de la personnalité protègent l’intégrité physique des personnes.

d. Certains droits de la personnalité permettent de sanctionner toute atteinte au corps des personnes humaines. e. Chacun a droit au respect de sa vie privée.

f. Chacun a le droit que les informations relevant de son intimité ne soient pas divulguées sans son accord.

Question 2 : 2. Reformulez les propositions suivantes en utilisant le bon vocabulaire juridique.

a. Les individus conservent leurs droits extrapatrimoniaux, même s’ils ne les utilisent pas.

b. Les droits extrapatrimoniaux sont imprescriptibles. c. Toute personne décide librement si elle accepte ou non d’être prise en photo.

d. Toute personne dispose d’un droit exclusif sur son image. e. Le RGPD protège les informations intimes des personnes sur Internet.

f. Le RGPD protège les données à caractère personnel des internautes. Chapitre 8 - Application 3 page 102 Identifier un droit extrapatrimonial

Samir et Jamila ont toujours souhaité fonder une famille, mais souffrent de stérilité. Ils envisagent de recourir à une mère porteuse.

Question 1 : 1. Listez les droits extrapatrimoniaux consacrés dans l’article 16-1 du Code civil (document).

L’article 16-1 du Code civil consacre des droits extrapatrimoniaux qui protègent l’intégrité physique des personnes : – le droit au respect de son corps ; – le droit à l’inviolabilité de son corps (sanction de toutes les atteintes telles que l’homicide, coups et blessures…) ; – la non-patrimonialité du corps humain (ou indisponibilité du corps humain) : le corps, ses éléments et ses produits sont hors du commerce, ils ne peuvent pas faire l’objet de contrats.

Question 2 : 2. Expliquez pourquoi Samir et Jamila ne peuvent pas avoir recours à une mère porteuse.

Le droit français interdit expressément les conventions de gestation pour autrui (article 16-7 du Code civil) : ces contrats pour recourir à une mère porteuse sont nuls car ils sont contraires aux droits extrapatrimoniaux protégeant le corps humain (non-patrimonialité et inviolabilité du corpus humain).