Histoire Du Prévôt Vétéran De Lalaye-Charbes Au Xviiième Siècle :
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Histoire du Prévôt vétéran de Lalaye-Charbes au XVIIIème siècle : -------------------------------------------------------------------------- Auteur : Paul Lemoine. ---------------------- Présentation de Jean-Georges Humbert : -------------------------------------- C'est au Curé François Joseph Klein, Recteur à Villé, dont dépendait la communauté de Lalaye-Charbes, que nous devons ce qualificatif de "praepositus veteranus", tel qu'il apparaît dans les Registres Paroissiaux, attribué à Jean-Georges Humbert, témoin fréquent des baptêmes et des mariages de sa communauté. C'est son histoire que nous allons relater ci-dessous, à l'aide de ces fameux Registres Paroissiaux, maintenant accessibles sur le site du Conseil Général du Bas-Rhin (Archives départementales de Bas-Rhin, http://archives.bas-rhin.fr/), ainsi qu'avec les documents anciens conservés aux Archives du Bas-Rhin (Références :7E60 et Série 1B aux ABR), c'est-à-dire en grande partie des Greffiers- Tabellions et de la Justice du Bailly de Villé. Baptisé à Villé le 26 Mars 1719, Jean-Georges Humbert est le fils de Joseph Humbert de Charbes et d'Anne Masson, originaire de Lalaye. Ils se sont mariés le 26 Avril 1718 à Lalaye, y demeurant et agricul- teurs de métier comme la majorité de la population. Les deux familles Humbert de Charbes et Masson de Lalaye sont bien connues et apparentées, comme l'est aussi la famille Boes. Son père Joseph Humbert, baptisé le 15 Février 1694 à Charbes est le fils de Simon Humbert, lui-même fils de Claude Humbert le Vieux. Simon Humbert s’est marié le 2 Février 1688 à Marguerite Labrux, fille, de Dominique d'Urbeis. De ce couple sont issus sept enfants connus. Ils reçurent une éducation, puisque même Marguerite la fille signe correctement. Ce qui était très rare pour l’époque. Son frère Simon Humbert a été prévôt de Lalaye-Charbes de 1738 à 1744. Il est le frère de Joseph Humbert, né en 1694. Il a succédé à Antoine Anzenberger en tant que prévôt du début du XVIIIe siècle de Lalaye- Charbes. Sa mère Anne Masson, baptisée le 9 Février 1696 fait partie des huit enfants connus de Jean-Georges Masson, bûcheron à Lalaye, qui épousa Marie Humbert, elle-même fille de Marc d’Urbeis.) Les familles sont nombreuses, pauvres, croyantes mais ambitieuses. Elles obéissent à des règles strictes, sous l'autorité du chef de famille dont tout le monde dépend (modèle romain opposé au modèle celte). Au baptême de Jean-Georges Humbert, le parrain qui signe l'acte est Joseph Masson et la marraine Catherine Humbert, frère et soeur des parents, selon l'usage en vigueur. La famille est le noyau de base, centre de gravité à l'époque. Les frâtries, c'est à dire l'entraide entre les frères et soeurs, sensiblement du même âge, l'emporte sur les parents très occupés par leurs activités extérieures, pour le père souvent absent même aux baptêmes des nouveaux nés et autour de la ferme pour la mère. Ainsi Jean-Georges, né en 1719, a-t-il eu son frère Joseph, né en 1721, comme compagnon de jeux dans sa première enfance et même si ce dernier s'est marié et installé avec Odile Petit de Breitenau, il ne sera jamais oublié dans les invitations aux cérémonies familiales. Dans le tableau N°1 (tiré des travaux de Jean-Louis ROSE, accessibles sur son site Internet : http://gnealogie.free.fr/val-ville/index.htm) sont regroupés les parents de Jean-Georges Humbert. On peut observer que les familles nombreuses correspondent au repeuplement encouragé de la vallée après la guerre de Trente Ans. Réorganisée en Juillet 1650 à Villé (1B946 ABR), la paix très progressivement est revenue. Seule la mortalité infantile 1 limite le phénomène exponentiel. C’était un grand amateur de chevaux. On peut admirer le courage des mères de famille nombreuses et celui des pères qui doivent nourrir la famille. Survient un accident ou une maladie et c’est la catastrophe. Ainé de huit enfants connus dont seuls trois survivront, élevé dans la religion catholique, apostolique et romaine, selon les termes de l'époque, Jean-Georges Humbert va se marier dès 18 ans, le 3 Juin 1737, alors que la tradition était pour les garçons d'attendre la majorité de 21 ans et pour les filles 20 ans au moins, l’âge autorisé. Il se marie donc sous l'autorité de ses parents présents et consentants. Aussi n'a-t-il pas dû être facile de se marier à 18 ans, sans avoir plus de précisions à ce sujet privé. La mariée Anne Anzenberger, fille d'Anne Marguerite Labrux d'Urbeis,(elle-même fille de Jean Labrux fabricien et de Catherine Pierçon, conjoints à Urbeis), baptisée le 8 février 1696, est la fille d’Antoine Anzerberger, (fils de Joseph et de Jeanne Thiriet de Fouchy). Antoine, à la très belle signature, est connu comme cabaretier à Urbeis et sa fille Anne est née vers 1717 (beaucoup d'actes nous manquent). C’est un grand amateur de chevaux, il a manqué de se ruiner pour cette cause. Retranscription de l'acte de mariage du 3 Juin 1737 à Villé : -------------------------------------------------------------- (tiré des travaux de M. Jean-Louis ROSE, accessibles sur son site Internet : http://gnealogie.free.fr/val-ville/index.htm). "Hodie tertio Die Mensis Junii 1737 Joannis Georgius Humbert filius Josephi Humbert civis et agricola in Lach et Anna Anzeberger filia Antonii Anzeberger civis et agricola in Orbeis ambo commorantes in hac Parochia, dispensatione super impedimento in quarto aequali consanguinitatis gradu ...... nec ullo nisi modo dicto consagunitatis impedimento detecto, à me infra scripto Parocho et Rectore Eccl. Paroch. in Weiler ...... conjuncti fuerunt, ad fuerunt testes Josephus Humbert civis et agricola in Lach, Antonius Anzeberger civis et agricola in Orbeis, Joannes Georgius Anzeberger praepositus in Orbeis et Franciscus Berrier civis et agricola in Fouchy, qui una meum subscripterunt sponsus Jean george humbert sponsa x Testes joseph humbert, Jean georges anzebairier, françois berrier, F J Draycott Parochus et Rector ". Chez les Humbert de Charbes, on se marie entre cousins-cousines et on paye si nécessaire la dispense pour consanguinité au prêtre généalogiste, qui n’a pas su expliquer les conséquences éventuelles. Plus qu'un problème de dot non négligeable, de subtils mariages entre cousins et cousines possesseurs du sol, conduisent à des unions consanguines qui ne sont perçues que comme un impôt supplémentaire à payer à l’Eglise et non comme un danger pour la descendance.La consanguinité s'étendait au quatrième degré (cousins deux fois issus de germain ou bien : les arrières grands-parents des mariés étaient frère et soeur), en dehors des alliances ou adoptions aussi interdites (entre les parrains et marraines et les filleuls). Il semble bien en outre qu'Anne Anzenberger ait été finalement la seule héritière des biens de ses parents situés à Urbeis, ayant peut-être dédommagé sa demi-soeur (née Heissat par sa mère), si bien que Jean-Georges Humbert s'est trouvé à gérer au nom de sa femme Anne et avec son accord des terres et maisons situées à Urbeis, autour de l'actuelle église. Il a eu un censier (locataire) Antoine Luzi, signant en gothique vers 1760, également plus tard, vers 1783, le cabaretier Jean- Baptiste Etienne. Ces locataires nous sont connus par les procès qui leur ont été intentés, le premier pour avoir fait paître ses vaches dans la forêt 2 seigneuriale voisine du château d’Urbeis (un délit) et extrait des <<tocs>>" (souches d’arbres restantes) de la forêt selon les rapports des garde- forestiers, le second pour avoir poursuivi ses clients pour des <<dépenses de bouche>> en vue de récupérer son argent. Plus tard les époux Humbert ont recueilli à Lalaye le vieux père Antoine Anzenberger, ex-cabaretier d’Urbeis, veuf pour la seconde fois, jusqu'à sa mort survenue le 8 Octobre 1758. Selon la tradition, le père de famille était recueilli chez sa fille. Les archives du greffier-tabellion du Comté de Villé [série 7 E 60 .. et 1B aux ABR) donnent une idée plus précise de la gestion des biens de sa femme par Jean-Georges Humbert, qui a saisi avant tout le monde l'importance des terrains et des maisons proches de la nouvelle église construite récemment, au centre du village, pour l'école et la maison curiale d'Urbeis. Quelques exemples tirés des archives de la Justice de Villé : ------------------------------------------------- Le 16 Mars 1752, Antoine Anzenberger le beau-père et sa seconde femme Catherine Heissat conjoints à Urbeis, accompagnés du prévôt, au nom de sa femme, vendent à la Communauté d'Urbeis une maison située à côté de la nouvelle église et six pieds de terrain derrière elle, pour 500 florins et 2 Louis d'or. En effet, le 16 Janvier 1752, les maîtres charpentiers d'Urbeis sollicités : Jean Meyer et Nicolas Etienne ont établi pour cette maison d'école un devis de 972 florins, beaucoup plus élevé que le prix payé ci-dessous à Jean-Georges Humbert, ce qui a fait abandonner cette solution trop onéreuse. Le 14 Mars 1756, a eu lieu la vente aux enchères publiques des biens d'Antoine Anzenberger au cabaret de Simon Girard à la demande de Nicolas Caclin de Steige, tuteur de l'enfant mineur Régine Anzenberger fille d'Antoine, à savoir : - Une fraction de la scierie proche de la "neuve Chapelle". - Une remise proche de la maison d'école et 1/4 de jardin à la Laycote. - Des terrains et fourrières à la Laycote. Le 17 Mars 1756, au greffe de Villé, Jean-Georges Humbert affirme que la remise et le 1/4 de jardin ne sont pas partis à leur juste valeur et offre la moitié en plus ! Le 4 Mai 1756, le Bailly Ange François Lanfrey décide à Villé.