Le Sahara Algérien : Études Géographiques, Statistiques Et Historiques Sur La Région Au Sud Des Établissements Français [...]
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Le Sahara algérien : études géographiques, statistiques et historiques sur la région au sud des établissements français [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France . Le Sahara algérien : études géographiques, statistiques et historiques sur la région au sud des établissements français en Algérie / ouvrage rédigé sur les documents recueillis par les soins de M. le lieutenant-colonel Daumas,.... 1845. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. 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M MMnrmtMT-cmMHnBL ~AMtM /< MttM~t-<M)~ttMM.tMtt.tt)t)t ~~0~ ~Â~ (~ t !33& ~t L'At~Mt~TtCH M \A~ MARÉCHAL, DALM~TTÏT DUC DE ~~ttttWtUtt «) tOOttm, tttttttTtm est LA «HHH< PARIS ~ANGLOISETLECLBRCO j t1 FOR'nN,MA8SONETC" au Bt LA BAMt~ « M~Ot M ~'<CM< M ttËMCtM HhtM MMM, <t~M j~M~bM, tt fM~ AL(;£R,ALGER, M)M8DUBOS FR8US,FRERES, RUERUE BAB-AZOUNBAB- AZOON t845 A MONSIEUR LE MARÉCHAL BUGEAUD, DUC D'ISLY, 9 GOUVERNEUR G&NËRAL DB L'AL~ME. MONSIEUR LE MARECHAL, Après plus de deux années d'études opiniâtres, la direction centrale des affaires arabes vient en- nn d'accomplir le travail dont eUe a rhonneur d<* vous &ire hommage. La conquête de FAigerie~ maintenant achevée, a victorieusement résolu la question si longtemps débattue de l'occupation générale et de Foccupa- tion restreinte. Vous avez ramené tout le monde à cette opinion que nous devions être, ici, par- tout, soua peine de n'y être en ~curité u~Bc part. Mais si, grâce a vous, toutes les tribus du Tell nous sont soumises, nous avons été nus, par ce fait même, en contact avec des populations nouvelies. Arrivés à cette limite extrême des terres culti- vables sur laquelle nous avons trouvé, de l'ouest à l'est, les postes de Sebdou, Saida, Frenda, Takdimt, Tiaret, Tenïat el Had, Boghar~ Bou Saâda, Msila, Biskra et Tebessa, nous avons cru d'abord, sur la foi des anciens géographes, que nous étions en plein désert, que là commençait le vide, et qu'à part quelques tribus égarées, erran- tes dans tes sablesou fatalementcirconscrites dans d'étroites oasis, il n'y avait plus, sur ce sol déshé- rité, ni famille humaine ni végétation. Ce désert fameux, nous l'avons sondé et à mesure que nous avancions dans ses plaines, sa limite gagnait au large. Partout, ou presque par- tout, des villes et des villages; partout des tentes, partout la vie; vie exceptionnelle, il est. vrai, mais active, importante à étudier pour les relations communes que nous allions avoir avec elle cu- rieusepourtoutcequ elleallaitrévéler à la science. Le désert proprement dit existait-il ou non? Les tribus nomades, les populations sédentaires que nous y trouvions étaient-elles nombreuses? Quel était leur commerce, quelle était leur in- dustrie ? Qu'avions-nous à craindre, que pou- vions-nous espérer? Si elles étaient nombreuses, ne pouvait-il pas s'élever au milieu d'elles un fanatique, un autre Abd el Kader peut-être, qui, lui aussi,, au nom de la religionet de la nationalité menacées, ameu- terait les masses contre nous? Étudier le pays, en faire la statistique, c'était nous mettre à même de parer à cette éventualité. Au cas où leur commerce et leur industrie se- raient de quelque importance, ne devions-nous pas chercher à nous en assurer les bénéfices? Cette question complexe une fois posée, nous avons dû, avanttout, et pour arriver à sa solution sinon exacte, du moins probable, tenter une re- connaissance du relever tous les points, pays, en 1 en faire enfin la carte. Nous avons donc pris pour nord de la carte destinée à servir de complément à cet ouvrage, la limite de nos possessions, les forts de sépara- tion qui couronnent le Tell et dominent le Sa- hara. Partis de là, nous nous sommes avancés de renseignements en renseignements dans l'espace. Un jour viendra sans doute, peut-être n'est-il pas loin où quelque autre plus heureux, et nous lui en aurons facilité les moyens, pourra voir par ses yeux ce que nous n'avons pu voir que par les yeux des autres, et rectifier les erreurs qui, sûre- ment, nousauronttrahisdansnotrebonne volonté mais, sùrenlent aussi, Fœuvre que nous avons accomplie,sera longtemps encored'un utileensei- gnement. Pourl'exécuter,lapositiondedirecteur desaffai- res arabes m'a étéeneftetsingulièrementfavorabie. Alg<er est maintenant le grand centre de com- merce le rendez-vousobligé de tous les voyageurs mdigènes qui viennent forcement se mettre en contact avec nous. Pour l'est nous avions sous la main les gens de Biskra, qui exercent ici le métier de portefaix, les marchanda-voyageurs de Bou Sa&da, de la grande tribu des Ouled Nayi, de Tougourt, d~ ~oufet de Nefta. Pour te centre, ceux de Kt Agouat, d'Ain Madhi des K'sours de cette circonscription, de la grandetribu des Arbâ, desBeni Mzab etd'QuargIa. Pour l'ouest, ceux des Chamba, cea intelligents cotporteursdu Sahara, de MetuU, de Gu~ea, des ouled Sidi Cheikh, des Hamian, de Figuig du pays de Touat, et enfin la corporation des nègres, dont plusieurs sont nés a Tembek'tou et dans d'autres villes du Soudan. Pour tout l'ensemble à la fois, nous avions les nombreux pèlerins de la Mecque qui passent par Alger. Nous ne nous sommes réellementappesantisque sur le Sahara algérien,sur le sud proprementdit de nos possessions et si nous avons à l'ouest, péné- tré dans l'empiredeMaroc, à l'est, dans la régence de Tunis, c'était seulement pour indiquer les grandes routes commerciales et servir plus tard à l'intelligence du travail que nous préparons sur le commerce de l'intérieur. Pas un point de cette carte, pas un mot de sa notice, n'ont été placés ou écrits qu'après rensei- gnements fournis par des gens du lieu même et toujours, pour chaque localité, ces données de la veille étaient contrôlées le lendemainpar des gens inconnusaux premieM. Pour les distances, les Arabes ne connaissant ni les heures ni les lieues, nous prenions comme terme de comparaison un point des environs d'Al- ger qui nous était mutuellement connu. J'ai interrogé moi-mêmetous les jours, pendant de! ix ans, des Arabes de tous les pays et de toutes les conditions, au nombre de mille au moins; M. Gaboriaud, capitaine d'état-major, dessinait, séance tenante, et coordonnait ensuite le tracé de tous les lieux dont la connaissance était ainsi ob- tenue M. Ausonede Chancel, secrétaire archiviste de la direction centrale des affaires arabes, pre- nait des notes et c'est ainsi qu'il a rédigé le travail que j'ai l'honneur de soumettre à votre haute ap- préciation. Je n'insisterai pas, monsieur le Maréchal, sur toutes les difncultés qu'il nous a fallu vaincre, sur tout ce qu'il nous a fallu dépenser de patience et d'adresse pour fouiller, ainsi que nous l'avons fait, un pays ou les chrétiens sont des profanes, et dans lequel nous n'avions pour guides que des ~ens soupçonneux, malveillants, inté tromper.