Samedi 17 Septembre Les Caprices De L'amour Sandrine Piau
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Samedi 17 septembre Les Caprices de l’amour Sandrine Piau | Detlef Roth Orchestre Philharmonique de Radio France | Bernard Labadie Dans le cadre du cycle Passions : le désordre amoureux du mardi 13 au mercredi 21 septembre Samedi 17 septembre Samedi 17 | Les Caprices de l’amour Caprices Les Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Cycle Passions - Le désordre amoureux Depuis les mésaventures chevaleresques de Cœur d’Amour épris jusqu’au drame téléphonique de La Voix humaine, la passion amoureuse transporte les corps comme les âmes. « Une époque convulsive et extraordinaire », écrit Jordi Savall à propos des siècles que traverse la famille Borgia : une dynastie de papes et de cardinaux, mais dont le nom évoque aussi l’image sulfureuse de Lucrèce Borgia, accusée de relations incestueuses et de mœurs libertines. L’ensemble Hespèrion XXI et la Capella Reial de Catalunya puisent dans des chansonniers les pièces qui leur permettent de « montrer la richesse musicale de l’environnement des Borgia et de leur temps ». Le plus jeune des fils de Bach, Johann Christian, connaissait à Londres un succès certain lorsqu’il composa son opéra Zanaïda en 1763. L’histoire se déroule à la cour de Perse. La princesse turque Zanaïda, fille de Soliman, doit s’y unir au sophi persan Tamasse, qui lui préfère toutefois Osira. Craignant les représailles de Soliman, il retient Zanaïda prisonnière et l’accuse d’un amour illicite. Elle échappera néanmoins à son exécution et pardonnera Tamasse. On l’appelait « le sultan » et sa maison était surnommée « la ménagerie ». À lire son ouvrage au parfum de scandale, Tableaux des mœurs du temps dans les différents âges de la vie, on imagine volontiers que sa demeure aura été un haut lieu de libertinage. Jusqu’en 1753, l’orchestre maison était dirigé par Rameau. Gilles Thomé, Arnaud Marzorati et les musiciens de La Sinfonie bohémienne font revivre la vie musicale chez ce mécène qui déclarait : « Les appétits charnels ne sont point du tout des chimères, ils sont essentiels à notre constitution… » La soprano Sandrine Piau et le baryton Detlef Roth proposent, quant à eux, une sorte de promenade à travers les grands airs amoureux mozartiens. L’occasion de voir défiler, en un kaléidoscope de situations, les amants des Noces de Figaro, de La Flûte enchantée et de Don Giovanni notamment. Car l’amour, selon Mozart, donne lieu au déploiement d’un éventail d’émotions fortement contrastées. Pelléas et Mélisande, la suite d’orchestre que Sibelius tira de sa musique de scène pour une représentation de la pièce de Maeterlinck en 1905, sert de prélude au fascinant monodrame composé en 1958 par Francis Poulenc. La Voix humaine est la première « tragédie lyrique » se déroulant entièrement au téléphone. Récit d’une tentative de suicide, coupures angoissantes, interférences : autant d’étapes de ce calvaire télécommunicationnel moderne où la passion amoureuse suit des voies et des déviations inédites. C’est une lecture du roman de chevalerie écrit par René d’Anjou, Le Livre du Cœur d’Amour épris (1457), qui guide l’ensemble Doulce Mémoire, fondé et dirigé par Denis Raisin Dadre, dans un parcours à travers les musiques du XVe siècle. Le « bon roi René », comme le surnommèrent ses sujets, raconte dans sa langue poétique et sous la forme d’un rêve le récit allégorique des aventures d’un chevalier nommé Cœur, accompagné par Désir, son fidèle écuyer, tous deux partis à la recherche de la Dame idéale, Douce Merci, retenue prisonnière par Danger. DU mardi 13 AU mercredi 21 SEPTEMBRE MARDI 13 SEPTEMBRE – 20H VENDREDI 16 SEPTEMBRE – 20H SAMEDI 17 SEPTEMBRE – 20H Dynastie Borgia La Ménagerie du Sultan Les Caprices de l’amour Conception musicale du projet, Œuvres de Georg Philipp Telemann, Airs de Wolfgang Amadeus Mozart Jordi Savall & Montserrat Figueras Jean-Philippe Rameau, Johann Dramaturgie et sources historiques, Stamitz, Jean-Jacques Rousseau, Orchestre Philharmonique Josep Piera & Manuel Forcano François-Joseph Gossec… de Radio France Collaborations, Josep Piera, Textes de Jean-Joseph le Riche de Bernard Labadie, direction Joan F. Mira, Vicent Ros La Popelinière, Giacomo Girolamo Sandrine Piau, soprano Casanova, Simon-Pierre Mérard de Detlef Roth, baryton Jordi Savall, viole d’archet soprano, Saint-Just, Alexis Piron… direction Montserrat Figueras, chant, cithare La Sinfonie bohémienne MARDI 20 SEPTEMBRE – 20H La Capella Reial de Catalunya Magali Léger, soprano Hespèrion XXI Arnaud Marzorati, basse Jean Sibelius Gilles Thomé, clarinette Pelléas et Mélisande Ana Melo, clarinette Francis Poulenc JEUDI 15 SEPTEMBRE – 20H Sandrine Chatron, harpe Erard La Voix humaine 1820, harpe Hochbrücker 1728 Johann Christian Bach (collection Musée de la musique) Ensemble Orchestral de Paris Zanaïda (Version de concert) Aurélien Delage, reconstitution du Juraj Valcuha, direction clavecin Goujon av. 1749 (collection Karen Vourc’h, soprano Opera Fuoco du Musée de la musique), traverso Gilles Bouillon, mise en scène David Stern, direction Pierre-Yves Madeuf, cor Sara Hershkowitz, Zanaïda Philippe Bord, cor Vivica Genaux, Tamasse Mélanie Flahaut, basson MERCREDI 21 SEPTEMBRE – 20H Veronica Cangemi, Roselane Vannina Santoni, Osira Le Cœur d’Amour épris Pierrick Boisseau, Mustafa Daphné Touchais, Cisseo Doulce Mémoire Jeffrey Thomson, Gianguir Denis Raisin-Dadre, flûte, direction Alice Gregorio, Aglatida Paulin Bündgen, alto Julie Fioretti, Silvera Pascale Boquet, luth Angélique Mauillon, harpe Lucas Peres, viole de gambe Philippe Vallepin, récitant SAMEDI 17 SEPTEMBRE – 20H Salle des concerts Les Caprices de l’amour Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Les Noces de Figaro, ouverture Acte I : « Cinque… dieci… » (Figaro-Suzanne) Acte I : « Se a caso Madama la notte ti chiama » (Figaro-Suzanne) Acte III : « Signor… » (Le Comte-Suzanne) Acte III : « Crudel ! Perché finora farmi languir così ? » (Le Comte-Suzanne) Don Giovanni, ouverture Acte II : « Non mi dir, bell’idol mio » (Donna Anna) Acte I : « Alfin siam liberati » (Don Giovanni-Zerlina) Acte I : « Là ci darem la mano » (Don Giovanni-Zerlina) entracte La Clémence de Titus, ouverture Mitridate, Rè di Ponto Acte II : « Nel grave tormento » (Aspasie) Air de concert « Mentre ti lascio, o figlia » La Flûte enchantée, ouverture Acte I : « Bei Männern, welche Liebe fühlen » (Pamina-Pagageno) Acte II : « Ach, ich fühl’s » (Pamina) Acte II : « Ein Mädchen oder Weibchen » (Pagageno) Acte II : Duo Papageno Papagena 4 Orchestre Philharmonique de Radio France Bernard Labadie, direction Sandrine Piau, soprano Detlef Roth, baryton Virginie Buscail, violon solo Coproduction Cité de la musique, Radio France. Ce concert sera diffusé en direct sur www.citedelamusiquelive.tv et www.arteliveweb.com où il restera disponible pendant 6 mois. Il fera également l’objet d’un programme diffusé ultérieurement sur . Enregistré par France Musique, ce concert sera retransmis le 30 septembre à 14h. Fin du concert vers 21h50. 5 Airs et duos amoureux Chacune des quatre ouvertures tourbillonnantes au programme de ce concert annonce le climat de l’opéra qui suit, mais sans anticiper forcément les thèmes des principales scènes. Seule l’ouverture de Don Giovanni plante dès les premières mesures la thématique de l’arrivée punitive du Commandeur : tutti menaçants et comminatoires, gammes modales qui sentent le soufre. De son côté, l’ouverture des Noces, jetée sur le papier par Mozart l’avant-veille de la première, nous plonge d’emblée dans l’esprit vif, urgent, d’une « folle journée » frondeuse et espiègle. L’ouverture de la Flûte enchantée annonce la couleur initiatique du Singspiel par ses trois célèbres accords initiaux, trois points maçonniques. Quant aux accents autoritaires qui préludent à la Clémence de Titus, ils symbolisent peut-être le pouvoir impérial, mais cette ouverture est tout simplement une belle pièce mozartienne aux thèmes dynamiques et orageux. Plusieurs duos de ce programme ne sont pas réellement « amoureux » (c’est-à-dire entre amants) mais tous traitent de l’amour, sous les éclairages remarquablement nuancés de la plume mozartienne. Les couples les plus convaincants sont d’origine populaire. Quand Figaro prend les mesures de la chambre à coucher qu’il va partager avec Suzanne et que celle-ci le met en garde contre le Comte qui a des vues sur elle, leurs répliques brèves et gaies traduisent immédiatement la complicité des fiancés ; puis leur duo de domestiques, sur les « din-din, don-don » de clochette, soude leur union sur un échange d’onomatopées. De même, Papageno et Papagena se lancent des « Pa-Pa-Pa-Pa-geno/gena » en accélération progressive et pleins de drôlerie ; ils sont mariés d’emblée par leur langage d’oiseaux, et nul ne doute de leur nombreuse progéniture à venir. Dans La Flûte, seuls Papageno et Papagena se voient attribuer ce véritable duo d’amour, alors que Tamino et Pamina, qui constituent le couple « noble », n’en ont pas ! En revanche, Pamina disserte sur le sujet en compagnie de Papageno : leurs considérations sur l’amour en tant que sentiment sacré adoptent un tempo modéré plein de délicatesse, mais qui ne frôle jamais l’abandon. Les sentiments de Pamina pour Tamino apparaissent dans toute leur intensité dans le moment le plus pénible, quand elle se croit abandonnée : le battement lent de croches qui traverse son aria « Ach, ich fühl ‘s » entourent l’héroïne de compassion ; quelques harmonies discrètement amères soutiennent sa partie vocale émouvante, pleine à la fois d’innocence et de vénusté. Les choses se compliquent quand le « duo amoureux » concerne deux personnes de classes sociales incompatibles, l’aristocrate et la plébéienne. Le Comte des Noces, véritablement entiché de Suzanne, la presse pour un rendez-vous qu’elle feint d’accepter ; au fond il est touchant, et elle se sent presque émue. Beaucoup plus détaché, mais rompu à l’art du roucoulement, Don Giovanni séduit une Zerline faiblement retenue par ses scrupules : quoiqu’elle en dise, elle chante la même musique que lui, et tous deux ne tardent pas à entonner ensemble un « andiam, mio bene » très pastoral.