Acis and Galatea
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
GEORGE FRIDERIC HANDEL ACIS AND GALATEA GEORGE FRIDERIC HANDEL (1685 - 1759) ACIS AND GALATEA DISTRIBUTION Soprano : Sophie Daneman (Galatée) Adele Eikenes (Damon) Ténor : Paul Agnew (Acis) Adrian Brand (Corydon) François Piolino Baryton : David Le Monnier Basse : Alan Ewing (Polyphème) Violons : Florence Malgoire Jean-Daniel Rist Violoncelles : Alix Verzier Paul Carlioz Contrebasse : Jonathan Cable Flûtes à bec : Sébastien Marq Michèle Tellier Hautbois : Pier-Luigi Fabretti Andrea Mion Basson : Claude Wassmer Clavecin & Direction : William Christie • NOVEMBRE 1996 BREST Le Quartz le 4 à 20h30 PARIS Théâtre des Champs-Elysées le 5 à 19h30 Concert au profit de l'association AIDES ANN ARBOR (États-Unis) Hill Auditorium le 8 à 20h00 TORONTO (Canada) George Weston Recital Hall le 9 à 20h00 le 10 à 14h30 QUÉBEC (Canada) Grand Theatre le 13 à20h00 CHICAGO (États-Unis) Orchestra Hall le 15 à20h30 PURCHASE (États-Unis) Performing Arts Center, S.U.N.Y. le 17 à 14h00 MONTERREY (Mexique) Auditorio Luis Elizondo le 19 à21h00 MEXICO CITY (Mexique) Palacio de Bellas Artes le 22 à 20h00 Avec le soutien de l'AFAA, Association Française d'Action Artistique - Ministère des Affaires Étrangères Avec la participation du Ministère de la Culture, de la ville de Caen, du Conseil Régional de Basse-Normandie PECHINEY parraine Les Arts Florissants depuis 1990 LPRO 1 Acis AND GALATEA epuis toujours, Acis & Galatée reste l'une des œuvres les plus populaires de Handel. L'histoire de l'œuvre est à la fois complexe et passionnante. Handel a Dtraité le sujet une première fois dans une sérénade intitulée Aci, Galatea e Polifemo, qu'il a composée à l'occasion du mariage d'un seigneur napolitain en 1708. Elle ne comportait que les trois personnages du titre : Aci (soprane castrate), Galatea (contralto) et Polifemo (basse) ; il n'y avait pas de chœur. Sur le plan musical, elle n'a rien de commun avec la version anglaise, sauf dans l'accompagnement de l'une des arias. L'Acis anglaise représente un moment décisif non seulement de la carrière de Handel lui-même, mais aussi de l'histoire de la musique anglaise, car elle établit un lien entre les masques de l'époque de Purcell et les oratorios de Handel, sur lesquels elle anticipe remarquablement, surtout dans l'utilisation du chœur. La naissance de l'œuvre ne manque pas tout à fait de précédents. La vogue à Londres en faveur d'opéras chantés en italien, qui avait été lancée en 1705 par YArsinoé de Clayton et qui avait atteint son apogée avec le Rinaldo de Handel par les meilleurs chanteurs d'Europe, avait provoqué une réaction en faveur d'œuvres chantées en anglais. En juin 1717, l'opéra italien au Théâtre du Haymarket ayant périclité sans aucun espoir de reprise, Handel, qui jusqu'alors vivait chez le Comte de Burlington, obtient le poste de compositeur auprès du Comte de Carnarvon (futur Duc de Chandos) à Cannons, située à quelques miles de Londres. Pepusch y était déjà installé en tant que maître de musique. Carnarvon était étroitement lié avec le cénacle de Burlington où figuraient les poètes Pope et Gay, ainsi que l'écrivain et physicien John Arbuthnot ; il est probable que Handel était déjà en relation avec toutes ces personnes. C'est ce milieu qui a donné naissance à Acis & Galatée. L'intrigue est simple. Il s'agit d'un mythe sicilien personnifiant les activités du Mont Etna et tiré du XHIè livre des Métamorphoses d'Ovide ; Lully l'avait déjà utilisé comme thème d'un de ses opéras (1686). Le berger Acis et la nymphe Galatée s'aiment, mais Acis a un rival en la personne du géant Polyphème qui fait une cour maladroite à Galatée. Acis met le géant au défi, ceci malgré les avertissements du chœur de nymphes et de bergers, les imprécations de Galatée et les conseils de Damon, un autre berger. Tandis que les amants se jurent un amour éternel, Polyphème, dans un accès de furie, tue Acis avec un rocher énorme. Le chœur suggère à Galatée qu'elle se serve de son pouvoir divin pour rendre son amant immortel. Elle le métamorphose en fontaine et le chœur la somme de sécher ses larmes : la fontaine coulera à tout jamais «en murmurant son tendre amour». Le livret fut une œuvre composite ; y participèrent principalement Pope et Gay avec des contributions de Hughes (dont la cantate Venus and Adonis fut la première à être mise en musique sur un texte anglais) et peut-être d'Arbuthnot. Dans le livret, on trouve des adaptations des Pastorals de Pope et de sa traduction de VIIliade, ainsi que des traductions faites par Dryden des Métamorphoses. Handel composa la musique au début de l'été 1718. L'un des invités à Cannons fait mention dans une lettre en date du 27 mai «d'un petit opéra en train d'être créé pour le divertissement [de Carnarvon] dont la musique ne sera pas diffusée au public», en ajoutant que «l'œuvre est pour ainsi dire terminée». On suppose que l'opéra fut donné en représentation à Cannons, mais nous ne savons rien ni de la date, ni des artistes, ni de la manière dont elle fut exécutée. La partition autographe de l'œuvre révèle en partie les intentions de Handel. Tout d'abord, la conception est celle d'un morceau de chambre en un seul acte pour un effectif réduit : cinq voix (une soprano, trois ténors et une basse) qui chantent les voix solos et les chœurs, et un orchestre miniature comprenant deux violons, deux hautbois (doublant les flûtes à bec), deux violoncelles et clavecin basse continue, soit douze participants au total. Le chœur «Happy we» («Nous les heureux») et l'aria «Would y ou gain the tender créature» («Veux-tu gagner la tendre créature») n'y figuraient pas. En face des lignes des ténors dans le premier chœur, Handel avait inscrit les noms de trois chanteurs (dont celui de James Blackley, qui avait déjà chanté le rôle de Mars dans Venus and Adonis de Pepusch à Drury Lane), mais il les biffa par la suite (Brian Trowell a pu démontrer, sur la base de preuves fournies par le texte lui-même, que l'intention primitive de Handel avait été de recourir à trois voix seulement, comme ce fut le cas pour la sérénade de Naples). Mais il est fort probable qu'Acis ne fut jamais exécutée d'après la version de la partition autographe. Une copie appartenant au Comte de Malmesbury et portant la date de 1718 est manifestement basée sur le matériel d'orchestre qui ne nous est pas parvenu. Cette copie comporte des changements. On a ajouté à l'ensemble de Cannons un basson et une contrebasse ; l'instrument obligé dans l'aria «O ruddier than the cherry» («Plus rouge que la cerise») fut une flûte à bec soprano au lieu d'un alto ; et l'aria «Would y ou gain the tender créature» («Veux-tu gagner la tendre créature») est ajoutée pour le troisième ténor revêtant le personnage de Coridon, afin que chacun des cinq chanteurs puisse chanter en solo en plus de leur participation aux chœurs. Le nombre de chanteurs reste inchangé ; les noms des personnages sont écrits devant la portée dans un des chœurs. Handel quitte son emploi à Cannons au cours de l'hiver de 1718-19 pour rentrer au King's Théâtre afin de mener à bien son projet le plus ambitieux en tant que compositeur auprès de la Royal Academy of Music : il ne fait aucune tentative pour donner une suite à son Acis, ce qui est un grand malheur pour l'art de l'opéra en anglais. Une seule représentation eut lieu en mars 1731 à l'occasion d'une soirée organisée au profit d'un chanteur, pour laquelle il est possible que Handel ait prêté le matériel d'orchestre (les arias, mais non la partition, avaient été édités en 1722). L'année suivante, Thomas Arne l'Aîné, mercier de son état et père du compositeur, monte avec la cantatrice Susanne Ciber une saison d'opéras anglais au Little Théâtre dans le Haymarket, ainsi que deux représentations sur scène à'Acis & Galatée les 17 et 19 mai. L'œuvre est maladroitement divisée en trois actes et les organisateurs prétendirent que ce fut «la première fois qu'elle fut exécutée de manière théâtrale». Handel, mis au défi par le fait qu'une compagnie concurrente fasse usage de son propre travail sans son autorisation en face de son propre théâtre, réagit en montant le 10 juin une version révisée et enflée «exécutée par un grand nombre des meilleurs instruments et voix», avec les chanteurs italiens de la troupe de l'opéra. Ce mélange maladroit comprend des extraits de la version à'Acis faite à Cannons, une partie de la sérénade de Naples, dix numéros empruntés à des œuvres plus anciennes, y compris la Brookes Passion et l'Ode for Queen Anne's Birthday et un peu, (mais très peu !) de musique nouvelle. Il est chanté dans un mélange d'anglais et d'italien (survivance de la pratique en usage au début du siècle) et présenté avec costumes et décors mais sans jeu de scène. La distribution comprend cinq bergers et bergères supplémentaires. Il y a tout lieu de supposer que l'œuvre attira le public, car Handel la reprend l'année suivante en décembre 1732, puis à Oxford en 1734 et 1736, modifiant à chaque fois la partition en fonction du nombre de chanteurs disponibles, sans pour autant lui donner davantage de cohérence. En 1739, alors qu'il ne dispose plus d'une troupe d'opéra, Handel reprend la version anglaise, mais non celle d'origine.