GEORGE FRIDERIC HANDEL

ACIS AND GALATEA

GEORGE FRIDERIC HANDEL (1685 - 1759)

DISTRIBUTION Soprano : Sophie Daneman (Galatée) Adele Eikenes (Damon) Ténor : Paul Agnew (Acis) Adrian Brand (Corydon) François Piolino Baryton : David Le Monnier Basse : Alan Ewing (Polyphème) Violons : Florence Malgoire Jean-Daniel Rist Violoncelles : Alix Verzier Paul Carlioz Contrebasse : Jonathan Cable Flûtes à bec : Sébastien Marq Michèle Tellier Hautbois : Pier-Luigi Fabretti Andrea Mion Basson : Claude Wassmer Clavecin & Direction : William Christie

NOVEMBRE 1996

BREST Le Quartz le 4 à 20h30 PARIS Théâtre des Champs-Elysées le 5 à 19h30 Concert au profit de l'association AIDES ANN ARBOR (États-Unis) Hill Auditorium le 8 à 20h00 TORONTO (Canada) George Weston Recital Hall le 9 à 20h00 le 10 à 14h30 QUÉBEC (Canada) Grand Theatre le 13 à20h00 CHICAGO (États-Unis) Orchestra Hall le 15 à20h30 PURCHASE (États-Unis) Performing Arts Center, S.U.N.Y. le 17 à 14h00 MONTERREY (Mexique) Auditorio Luis Elizondo le 19 à21h00 MEXICO CITY (Mexique) Palacio de Bellas Artes le 22 à 20h00

Avec le soutien de l'AFAA, Association Française d'Action Artistique - Ministère des Affaires Étrangères Avec la participation du Ministère de la Culture, de la ville de Caen, du Conseil Régional de Basse-Normandie PECHINEY parraine Les Arts Florissants depuis 1990

LPRO 1 Acis AND GALATEA

epuis toujours, Acis & Galatée reste l'une des œuvres les plus populaires de Handel. L'histoire de l'œuvre est à la fois complexe et passionnante. Handel a Dtraité le sujet une première fois dans une sérénade intitulée Aci, Galatea e Polifemo, qu'il a composée à l'occasion du mariage d'un seigneur napolitain en 1708. Elle ne comportait que les trois personnages du titre : Aci (soprane castrate), Galatea (contralto) et Polifemo (basse) ; il n'y avait pas de chœur. Sur le plan musical, elle n'a rien de commun avec la version anglaise, sauf dans l'accompagnement de l'une des arias. L'Acis anglaise représente un moment décisif non seulement de la carrière de Handel lui-même, mais aussi de l'histoire de la musique anglaise, car elle établit un lien entre les masques de l'époque de Purcell et les oratorios de Handel, sur lesquels elle anticipe remarquablement, surtout dans l'utilisation du chœur. La naissance de l'œuvre ne manque pas tout à fait de précédents. La vogue à Londres en faveur d'opéras chantés en italien, qui avait été lancée en 1705 par YArsinoé de Clayton et qui avait atteint son apogée avec le Rinaldo de Handel par les meilleurs chanteurs d'Europe, avait provoqué une réaction en faveur d'œuvres chantées en anglais. En juin 1717, l'opéra italien au Théâtre du Haymarket ayant périclité sans aucun espoir de reprise, Handel, qui jusqu'alors vivait chez le Comte de Burlington, obtient le poste de compositeur auprès du Comte de Carnarvon (futur Duc de Chandos) à Cannons, située à quelques miles de Londres. Pepusch y était déjà installé en tant que maître de musique. Carnarvon était étroitement lié avec le cénacle de Burlington où figuraient les poètes Pope et Gay, ainsi que l'écrivain et physicien John Arbuthnot ; il est probable que Handel était déjà en relation avec toutes ces personnes. C'est ce milieu qui a donné naissance à Acis & Galatée. L'intrigue est simple. Il s'agit d'un mythe sicilien personnifiant les activités du Mont Etna et tiré du XHIè livre des Métamorphoses d'Ovide ; Lully l'avait déjà utilisé comme thème d'un de ses opéras (1686). Le berger Acis et la nymphe Galatée s'aiment, mais Acis a un rival en la personne du géant Polyphème qui fait une cour maladroite à Galatée. Acis met le géant au défi, ceci malgré les avertissements du chœur de nymphes et de bergers, les imprécations de Galatée et les conseils de Damon, un autre berger. Tandis que les amants se jurent un amour éternel, Polyphème, dans un accès de furie, tue Acis avec un rocher énorme. Le chœur suggère à Galatée qu'elle se serve de son pouvoir divin pour rendre son amant immortel. Elle le métamorphose en fontaine et le chœur la somme de sécher ses larmes : la fontaine coulera à tout jamais «en murmurant son tendre amour». Le livret fut une œuvre composite ; y participèrent principalement Pope et Gay avec des contributions de Hughes (dont la cantate Venus and Adonis fut la première à être mise en musique sur un texte anglais) et peut-être d'Arbuthnot. Dans le livret, on trouve des adaptations des Pastorals de Pope et de sa traduction de VIIliade, ainsi que des traductions faites par Dryden des Métamorphoses. Handel composa la musique au début de l'été 1718. L'un des invités à Cannons fait mention dans une lettre en date du 27 mai «d'un petit opéra en train d'être créé pour le divertissement [de Carnarvon] dont la musique ne sera pas diffusée au public», en ajoutant que «l'œuvre est pour ainsi dire terminée». On suppose que l'opéra fut donné en représentation à Cannons, mais nous ne savons rien ni de la date, ni des artistes, ni de la manière dont elle fut exécutée. La partition autographe de l'œuvre révèle en partie les intentions de Handel. Tout d'abord, la conception est celle d'un morceau de chambre en un seul acte pour un effectif réduit : cinq voix (une soprano, trois ténors et une basse) qui chantent les voix solos et les chœurs, et un orchestre miniature comprenant deux violons, deux hautbois (doublant les flûtes à bec), deux violoncelles et clavecin basse continue, soit douze participants au total. Le chœur «Happy we» («Nous les heureux») et l'aria «Would y ou gain the tender créature» («Veux-tu gagner la tendre créature») n'y figuraient pas. En face des lignes des ténors dans le premier chœur, Handel avait inscrit les noms de trois chanteurs (dont celui de James Blackley, qui avait déjà chanté le rôle de Mars dans Venus and Adonis de Pepusch à Drury Lane), mais il les biffa par la suite (Brian Trowell a pu démontrer, sur la base de preuves fournies par le texte lui-même, que l'intention primitive de Handel avait été de recourir à trois voix seulement, comme ce fut le cas pour la sérénade de Naples). Mais il est fort probable qu'Acis ne fut jamais exécutée d'après la version de la partition autographe. Une copie appartenant au Comte de Malmesbury et portant la date de 1718 est manifestement basée sur le matériel d'orchestre qui ne nous est pas parvenu. Cette copie comporte des changements. On a ajouté à l'ensemble de Cannons un basson et une contrebasse ; l'instrument obligé dans l'aria «O ruddier than the cherry» («Plus rouge que la cerise») fut une flûte à bec soprano au lieu d'un alto ; et l'aria «Would y ou gain the tender créature» («Veux-tu gagner la tendre créature») est ajoutée pour le troisième ténor revêtant le personnage de Coridon, afin que chacun des cinq chanteurs puisse chanter en solo en plus de leur participation aux chœurs. Le nombre de chanteurs reste inchangé ; les noms des personnages sont écrits devant la portée dans un des chœurs. Handel quitte son emploi à Cannons au cours de l'hiver de 1718-19 pour rentrer au King's Théâtre afin de mener à bien son projet le plus ambitieux en tant que compositeur auprès de la Royal Academy of Music : il ne fait aucune tentative pour donner une suite à son Acis, ce qui est un grand malheur pour l'art de l'opéra en anglais. Une seule représentation eut lieu en mars 1731 à l'occasion d'une soirée organisée au profit d'un chanteur, pour laquelle il est possible que Handel ait prêté le matériel d'orchestre (les arias, mais non la partition, avaient été édités en 1722). L'année suivante, Thomas Arne l'Aîné, mercier de son état et père du compositeur, monte avec la cantatrice Susanne Ciber une saison d'opéras anglais au Little Théâtre dans le Haymarket, ainsi que deux représentations sur scène à'Acis & Galatée les 17 et 19 mai. L'œuvre est maladroitement divisée en trois actes et les organisateurs prétendirent que ce fut «la première fois qu'elle fut exécutée de manière théâtrale». Handel, mis au défi par le fait qu'une compagnie concurrente fasse usage de son propre travail sans son autorisation en face de son propre théâtre, réagit en montant le 10 juin une version révisée et enflée «exécutée par un grand nombre des meilleurs instruments et voix», avec les chanteurs italiens de la troupe de l'opéra. Ce mélange maladroit comprend des extraits de la version à'Acis faite à Cannons, une partie de la sérénade de Naples, dix numéros empruntés à des œuvres plus anciennes, y compris la Brookes Passion et l'Ode for Queen Anne's Birthday et un peu, (mais très peu !) de musique nouvelle. Il est chanté dans un mélange d'anglais et d'italien (survivance de la pratique en usage au début du siècle) et présenté avec costumes et décors mais sans jeu de scène. La distribution comprend cinq bergers et bergères supplémentaires. Il y a tout lieu de supposer que l'œuvre attira le public, car Handel la reprend l'année suivante en décembre 1732, puis à Oxford en 1734 et 1736, modifiant à chaque fois la partition en fonction du nombre de chanteurs disponibles, sans pour autant lui donner davantage de cohérence. En 1739, alors qu'il ne dispose plus d'une troupe d'opéra, Handel reprend la version anglaise, mais non celle d'origine. Il enfle l'instrumentation, pratique quelques coupures, remplace le chœur «Cease, Galatea, cease to mourn» («Ne pleure plus, Galatée») en lui substituant un récitatif chanté par un jeune garçon, divise l'œuvre en deux actes et la termine avec un nouveau chœur à quatre voix, «Happy we» («Nous les heureux») dans une version avec carillon, instrument récent semblable à un glockenspiel auquel Handel avait déjà eu recours pour Saul et d'autres œuvres de cette époque. La version plus courte de ce chœur qui figure dans la plupart des éditions et qui est généralement celle qui est chantée aujourd'hui, remonte au remaniement fait par Handel lors de sa dernière exécution de l'œuvre à Dublin en 1742. Avant cela, en 1741, il avait monté une fois encore une version bilingue (ce fut lors de sa dernière saison d'opéra) parce que l'un ou peut-être deux des chanteurs ne pouvaient ou ne voulaient pas chanter en anglais. En 1743, Walsh publie la partition complète et Handel n'accorde dorénavant plus d'intérêt à sa création. Acis & Galatée ne perd pas de sa popularité ; du vivant de Handel, c'est l'une de ses œuvres qui fut le plus souvent jouée (on a pu en dénombrer au moins 106 représentations).

On a beaucoup discuté pour savoir dans quelle catégorie placer Acis & Galatée. Cette question ne manque pas d'importance puisqu'elle influe sur la manière d'exécuter l'œuvre. Du vivant de Handel, on parlait indifféremment d'une pastorale, d'un opéra pastoral anglais, d'une sérénade (la version bilingue de 1732), d'un poème pastoral ou bucolique, d'un divertissement musical (ou d'un divertissement tout court), d'un masque, d'un oratorio ou tout simplement de «la musique de Monsieur Handel». Les éditions imprimées de Walsh intitulèrent l'œuvre successivement opéra, masque, sérénade et à nouveau masque (partition complète de 1743). Dans sa biographie, Chrysander brouille encore les pistes en l'appelant tout d'abord oratorio et plus tard cantate ; quand il édite l'œuvre, il lui donne le titre de masque. La partition autographe de Handel ne comporte aucun titre. Le catalogue de la bibliothèque de Cannons, portant la date du 23 août 1720 ainsi que la signature de Pepusch, fait mention d'une copie de l'œuvre (selon toute vraisemblance, celle utilisée pour son exécution) avec la description : «O the pleasure of the plain, a masque for 5 voices and instruments» («O le plaisir de la plaine, masque pour 5 voix et instruments»). Il est certain que le terme «masque» est celui qui s'applique le mieux à l'œuvre, et qu'on ne pourrait dire en aucun cas qu'il s'agit d'un oratorio, ce terme impliquant toujours la présence d'une idée religieuse ou tout au moins morale. En 1732, Arne monte Acis & Galatée avec une mise en scène complète, et en 1735, Mr and Mrs Davies en font autant au Théâtre d'Aungier Street à Dublin. Depuis la mort de Handel, l'œuvre a été mise en scène maintes fois, en fait bien plus souvent que n'importe quelle autre création du compositeur en langue anglaise. Toutefois, la production à Cannons, si production il y a eu, a dû présenter un certain nombre de difficultés, compte tenu de la participation de cinq chanteurs seulement. Il est possible que la mise en scène se soit limitée aux costumes et décors et que le jeu de scène ait consisté en gestes de la part des chanteurs (ce que de nos jours nous appelons une représentation semi- scénique). La question se pose, parce que la musique revêt un caractère d'une grande intensité dramatique : elle semble appeler une mise en scène, ce qui ne surprend guère, étant donné que Handel était principalement un compositeur d'opéras. Dès le chœur «Wretched Lovers» («Amants Malheureux») et jusqu'à la fin du morceau, la partition contient des rappels constants d'actions purement physiques et d'affrontements entre les différentes personnalités : les énormes pas effectués par le géant Polyphème, ses maladresses quand il essaie de faire la cour à Galatée, la fureur qu'il manifeste (sans pour autant détruire l'équilibre du schéma général) au cours du trio où Acis et Galatée se racontent l'amour qu'ils ressentent l'un pour l'autre, la richesse et le pathétique du récitatif d'Acis au moment de sa mort et l'irruption soudaine de la plainte de Galatée au cours de laquelle le chœur participe activement au drame. Il est clair que Handel, qui réagissait plus spontanément à des images concrètes qu'à des idées abstraites, à des émotions à l'état brut plutôt qu'à de vagues généralités, fut inspiré par le langage du livret. Néanmoins, il s'agit ici d'un monde artificiel, du monde des mythes et non de celui des agissements humains. Les personnages, à la différence de ceux qui peuplent les opéras italiens de Handel, ses drames anglais tels que Semele et Hercules et la plupart de ses oratorios, sont en quelque sorte tenus légèrement à l'écart. Acis, tout comme Galatée, aurait pu figurer dans un paysage de Watteau. Polyphème est un être grotesque et la façon dont il est observé ne manque pas d'humour : quand il exige qu'on lui donne une centaine de roseaux d'une dimension respectable pour qu'il puisse confectionner un pipeau adapté à sa bouche caverneuse (dans le but de donner la sérénade à Galatée), la mélodie qu'il entonne est accompagnée par l'instrument le plus petit et le plus perçant de l'orchestre, la flûte à bec sopranino ; Ovide, lui aussi, dépeint le géant avec une pointe d'humour : il lui fait se peigner les cheveux avec un râteau et tailler sa barbe avec une faucille. Si la manière de traiter l'histoire avait appuyé un peu plus le côté réaliste, le résultat aurait été insoutenable. Acis & Galatée est totalement dépourvue d'humour grossier d'une part et de toute tentative moralisatrice d'autre part. En ceci, nous devons être reconnaissants aux poètes qui savaient sans doute que cette approche était conforme à celle adoptée par Handel dans l'accomplissement de tout son art. La musique ne nécessite guère de commentaires ; toutefois, il peut être utile de signaler un fait. Acis & Galatée contient onze arias. Les dix premières (cinq dans chaque acte), ainsi que le chœur d'entrée et le duo «Happy We» sont construites sur le schéma ABA : sept arias et le chœur comportent un da capo exact ; les trois autres arias ainsi que le duo sont légèrement modifiés par l'indication «dal segno». Dans la onzième et dernière aria, «Heart, the seat of soft delight» («Cœur, siège de tendres délices»), qui est le sommet de toute l'œuvre, Handel fait croire à l'auditeur qu'il va respecter le même schéma : il passe au mode relatif dans la tonalité mineure dans la section B, revenant ensuite à la tonalité d'origine, tout comme s'il allait reprendre la première section. Mais non ! Voilà la suprise : la très belle petite séquence ascendante que l'on entend pour la première fois dans les troisième et quatrième mesures de la ritournelle, puis dans les treizième et quatorzième mesures de la partie chantée, est répétée par trois fois sur les paroles «murm'ring still his gentle love» («en murmurant toujours son tendre amour») au lieu de réapparaître sous sa forme déjà connue en deux mesures. C'est par des détails de ce genre que Handel révèle la plénitude de son génie. Il s'agit là peut-être du moment le plus magique de cette œuvre d'un charme ensorceleur.

Winton DEAN Traduction John SIDGWICK ACIS AND GALATEA

SINFONIA SYMPHONIE

CHORUS CHŒUR Oh, the pleasure of the plains ! Oh, le plaisir de ces plaines ! Happy and happy swains, Heureuses nymphes, heureux pastoureaux, Harmless, merry, free and gay, Innocents, joyeux, libres et gais, Dance and sport the hours away. Dansons, sautons au long des heures. For us the zephyr blows, Pour nous les zéphyrs soufflent, For us distills the dew, La rosée se repose, For us unfolds the rose, La rose s'épanouit And flow'rs display their hue. Et les fleurs exhalent leurs senteurs. For us the winters rain, Pour nous les hivers pleuvent, For us the summers shine, Les étés brillent, Spring swells for us the grain, Le printemps gonfle les graines And autumn bleeds the vine. Et l'automne nourrit le vin.

GALATEA GALATÉE Ye verdant plains and woody moutains, O vous, plaines verdoyantes, montagnes boisées, Purling streams and bubbling fountains, Rivières perlées, sources babillardes, Ye painted glories of the field, Vous gloires des champs, Vain are the pleasures which ye yield; Les plaisirs que vous clamez sont vains, Too thin the shadow of the grove, L'ombre des vallons trop diaphane, Too faint the gales, to cool my love. Les brises trop faibles pour refroidir passion.

Hush, ye pretty warbling quire ! Silence, ô joli chœur gazouillant ! Your thrilling strains Vos traits aigus Awake my pains, Réveillent ma douleur And kindle fierce desire. Et attisent mon violent désir. Cease you song, and take your flight, Cessez vos chants, envolez-vous, Bring back my Acis to my sight ! Ramenez mon Acis à mes yeux !

ACIS ACIS Where shall I seek the charming fair ? Où chercherai-je le fée charmeuse ? Direct the way, kind genius of the Conduisez mon chemin, doux génies [moutains ! [de ces monts ! O tell me, if you saw my dear ! Oh, dites-moi si vous vîtes ma bien-aimée ! Seeks she the groves, or bathes in Parcourt-elle les vallons, se baigne-t-elle [crystal fountains ? [aux sources cristallines ,

DAMON DAM ON Stay, shepherd, stay ! Reste, berger, reste ! See, how thy flocks in yonder valley stray ? Vois, ton troupeau se disperse là-bas dans la vallée. What means this melancholy air ? Pourquoi cet air mélancolique ? No more thy tuneful pipe we hear. Nous n'entendons plus les sons de ton chalumeau. Shepherd, what art thou pursuing ? Que poursuis-tu, berger ? Heedless running to thy ruin ; Tu cours donc à ta ruine ; Share our joy, our pleasure share ! Partage notre joie, notre plaisir ! Leave thy passion till tomorrow, Laisse à demain ta passion, Let the day be free from sorrow, Laisse le jour libre d'ennui, Free from love, and free from care ! D'amour et de souci !

ACIS ACIS Lo ! Here my love : turn, Galatea, hither La voici, voici mon amour : tourne, Galatée, [turn thy eyes. [tourne les yeux par ici. See, at thy feet the longing Acis lies ! Vois, à tes pieds, languissant, Acis est étendu !

Love in her eyes sits playing, Amour en ses yeux s'amuse, And sheds delicious death ; Et répand son délice mortel ; Love on her lips is straying, Amour sur ses lèvres rayonne And warbling in her breath ! Et babille en sa voix ! Love on her breast sits panting, Amour sur son sein palpite, And swells with soft desire ; Et s'enfle en désir délicat ; No grace, no charm is wanting Ni grâce ni charme qui tende mieux To set the heart on fire. À incendier le cœur.

GALATEA GALATÉE Oh ! Didst thou know the pains of absent Oh, si tu savais les douleurs de l'absence du [love, [bien-aimé, Acis would ne'er from Galatea rove. Acis ne s'arracherait jamais de Galatée.

As when the dove Comme la colombe Laments her love, Se lamente sur son amour All on the naked spray ; Dans les branchages délaissés, When he returns, Quand il revient, No more she mourns, Elle cesse ses plaintes But loves the live-long day. Pour l'aimer tout au long du jour. Billing, cooing, Elle le becquette, roucoule, Panting, wooing, Palpite, courtise, Melting murmurs fill the grove, Et les murmures attendrissants Melting murmurs, lasting love. Emplissent les bosquets d'amour durable.

ACIS & GALATEA ACIS & GALATÉE Happy we ! Soyons heureux ! What joys I feel! Quelle joie je ressens ! What charms I see ! Quels charmes je vois ! Of all youths thou dearest boy ! De tous les jeunes bergers, le plus cher ! Of all nymphs thou brightest fair ! De toutes les nymphes la fée la plus éclatante ! Thou all my bliss, thou all my joy I Tu es mon bonheur, toute ma joie !

ENTRACTE CHORUS CHŒUR Wretched lovers ! Fate has passed Malheureux amants ! Le Destin a passé This sad decree : no joy shall last. Cet attristant décret : que cesse la joie. Wretched lovers, quit your dream ! Abandonnez votre rêve ! Behold the monster Polypheme ! Prenez garde au monstre Polyphème ! See what ample strides he takes ! Voyez, il arrive à pas immenses ! The mountain nods, the forest shakes; Les montagnes s'agitent, la forêt tremble ; The waves run frighten''d to the shores : Les vagues se brisent avec effroi sur la rive : Hark, how the thund'ring giant roars ! Ecoutez comme gronde le géant tonnant !

POLYPHEMUS POLYPHÈME / rage, I melt, I burn ! J'enrage, je fonds, je brûle ! The feeble god has stabb'd me to the heart. Le faible dieu d'amour m'a poignardé jusqu'au [cœur. Thou trusty pine, O toi, pin fidèle, Prop of my godlike steps, I lay thee by ! Soutien de ma marche digne des dieux, me voici [étendu près de toi ! Bring me a hundred reeds of decent growth, Qu'on m'apporte une centaine de roseaux [d'une taille décente To make a pipe for my capacious mouth ; Pour faire une flûte égale à la capacité de ma bouche ; In soft enchanting accents let me breathe Que j'exprime en accents délicatement enchanteurs Sweet Galatea's beauty, and my love. La beauté de la douce Galatée et mon amour.

O ruddier than the cherry, O plus vermeille que la cerise, O sweeter than the berry, Plus douce que la baie, O more bright Ô nymphe, plus étincelante Than moonshine night, Que la nuit au clair de lune, Like kidlings blithe and merry ! Joyeuse et gaie comme les cabris ! Ripe as the melting cluster, Mûre comme la grappe fondante, No lily has such lustre; Le lys n'a pas plus d'éclat ; Yet hard to tame Mais elle est plus âpre à dompter As raging flame, Que la flamme enragée, And fierce as storms that bluster I Et fière comme l'ouragan déchaîné !

Whither, fairest, art thou running, Où cours-tu, ma toute belle, Still my warm embraces shunning ? Toujours fuyant mes chauds embrassements ?

GALATEA GALATÉE The lion calls not his prey, Le lion n'implore pas sa proie, Nor bids the wolf the lambkin stay. Ni le loup ne demande à l'agneau de rester !

POLYPHEMUS POLYPHÈME Thee, Polyphemus, great as Jove, C'est toi que Polyphème, égal à Jupiter, Calls to empire and to love, Appelle à le dominer, à l'aimer, To his palace in the rock, Vers son palais de roche, To his dairy, to his flock, Sa bergerie, son troupeau, To the grape of purple hue, Ses raisins pourpres et odorants, To the plum of glossy blue, Ses prunes brillantes et bleues, Wildings, which expecting stand, Ses animaux sauvages qui n'attendent Proud to be gather'd by thy hand. Que d'être rassemblés par ta main. GALATEA GALATÉE Of infant limbs to make my food, Me nourrir d'enfants, And swill full draughts of human blood ! Boire le sang humain à large traits ! Go monster ! Bid some other guest: Pars, monstre ! Trouve d'autres invités, I loathe the host, I loathe the feast. J'abhorre l'hôte comme sa fête.

POLYPHEMUS POLYPHÈME Cease to beauty to be suing, Cesse de poursuivre la beauté, Ever whining love disdaining. L'amour dédaigne qui geint sans cesse. Let the brave their aims pursuing. Que les braves poursuivent leurs buts, Still be conqu'ring, not complaining. Qu'ils conquièrent sans se répandre en [lamentations.

DAMON DAMON Would you gain the tender creature, Si vous voulez gagner la tendre créature, Softly, gently, kindly treat her : Traitez-la doucement, gentiment, [aimablement : Suffring is the lover's part. La souffrance est la part des amoureux. Beauty by constraint possessing, En conquérant la beauté par la contrainte, You enjoy but half the blessing, Tu ne jouiras qu'à moitié du trésor, Lifeless charms without the heart. Tu ne posséderas que des charmes sans vie.

ACIS ACIS His hideous love provokes my rage : Son amour hideux suscite ma rage : Weak as I am, I must engage ! Si faible que je sois, je dois engager le combat ! Inspired with thy victorious charms, Inspiré par tes charmes vainqueurs, The god of love will lend his arms. Le dieu d'amour prêtera ses bras.

ACIS ACIS Love sounds th'alarm, Amour sonne l'alarme, And fear is a-flying Et la crainte est une fuite ; When beauty's the prize, Quand le prix en est la beauté, What mortal fears dying ? Quel mortel craint la mort ? In defence of my treasure, Pour défendre mon trésor I'd bleed at each vein ; Je donnerai tout le sang de mes veines ; Without her no pleasure, Sans elle il n'y a pas de plaisir, For life is a pain. L'existence n'est que douleur.

CORIDON CORYDON Consider, fond shepherd, Cher berger, remarque How fleeting's the pleasure, Combien le plaisir est fugace, That flatters our hopes A flatter nos espoirs In pursuit of the fair ! En poursuivant la fée ! The joys that attend it, Nous mesurons à un moment By moments we measure, Les joies qu'il nous procure, But life is too little Mais la vie est trop brève To measure our care. Pour mesurer le malheur. GALATEA GALATÉE Cease, o cease, thou gentle youth, Cesse, ô cesse, gentil berger, Trust my constancy and truth, Aie confiance en ma constance, Trust my truth andpow'rs above, En ma foi, et en mon pouvoir surnaturel, Thepow'rspropitious still to love ! Toujours propice à l'amour !

ACIS & GALATEA ACIS & GALATÉE The flocks shall leave the moutains, Les troupeaux quitteront les montagnes, The woods the turtle dove, Les tourterelles les forêts, The nymphs forsake the fountains, Les nymphes délaisseront les sources Ere I forsake my love I Avant que j'abandonne mon amour !

POLYPHEMUS POLYPHÈME Torture ! Fury ! Rage ! Despair ! Torture, fureur, rage, désespoir ! I cannot, cannot bear ! Je ne puis supporter !

ACIS & GALATEA ACIS & GALATÉE Not show'rs to larks so pleasing, L'ondée n'est pas plus douce à l'alouette, Nor sunshine to the bee, Ni le soleil à l'abeille, Not sleep to toil so easing, Ni le sommeil au labeur As these dear smiles to me. Que ces sources pour moi.

POLYPHEMUS POLYPHÈME Fly, swift, thou massy ruin, fly ! Envole-toi, vite, masse rocheuse en ruines, vole ! Die, presumptuous Acis. Die ! Présomptueux Acis, meurs !

ACIS ACIS Help, Galatea ! Help, ye parent gods ! Au secours, Galatée, au secours ! O dieux ! And take me dying to your deep abodes. Et portez-moi mourant vers vos profondes [demeures !

CHORUS CHŒUR Mourn, all ye ! Weep, all ye swains ! Pleurez, muses ! Pâtres, pleurez ! Tune, tune your reeds to doleful strains ! Accordez vos flûtes pour les lamentations ! Groans, cries and bowlings fill the Les plaintes, les larmes, les gémissements [neighb'ring [shore : [emplissent les rives avoisinantes : Ah, the gentle Acis is no more ! Oh, le doux Acis n'est plus !

GALATEA GALATÉE Must I my Acis still bemoan, Pleurerai-je toujours mon doux Acis, Inglorious crush'd beneath that stone ? Noblement écrasé par ce rocher ?

CHORUS CHŒUR Cease, Galatea, cease to grieve ! Cesse, Galatée, tes lamentations ! Bewail not whom thou canst relieve. Ne pleure plus qui tu peux libérer. GALATEA GALATÉE Must the lovely charming youth L'aimable et charmant jeune homme Die for his constancy and truth ? Devait-il mourir pour sa fidèle constance ?

CHORUS CHŒUR Cease, Galatea, cease to grieve ! Cesse, Galatée, tes lamentations ! Bewail not whom thou canst relieve; Ne pleure plus qui tu peux libérer. Call forth thy pow'r, employ thy art, Suscite ta puissance, use de ton pouvoir, The goddess soon can heal thy smart. La déesse peut guérir de la mort !

GALATEA GALATÉE Say what comfort can you find ? Dites-moi quel réconfort vous pouvez trouver ? For dark despair o'er clouds my mind. Car le noir désespoir assombrit mes esprits.

CHORUS CHŒUR To kindred gods the youth return, Change le jeune homme en une sorte de dieu : Through verdant plains to roll his urn. Qu'il épande son urne à travers les verdoyants [bocages.

GALATEA GALATÉE 'Tis done : thus I exert my pow'r divine; Ainsi j'exercerai mon divin pouvoir ; Be thou immortal, though thou art not mine I Sois immortel, quoique tu ne sois plus mien !

Heart, the seat of soft delight, Cœur, siège des douces délices, Be thou now a fountain bright ! Sois à présent une source limpide ! Purple be no more thy blood, Que ton sang ne soit plus de pourpre , Glide thou like a crystal flood. Glisse comme un ruisseau de cristal. Rock, thy hollow womd disclose ! Rocher, ouvre ton sein creux ! The bubbling foutain, lo ! It flows; La source babillarde, là ! Elle coule ; Through the plains he joys to rove, Il se réjouit de dévaler la plaine, Murm'ring still his gentle love. Murmurant sans arrêt son amour délicat.

CHORUS CHŒUR Galatea, dry thy tears, Galatée, sèche tes larmes, Acis now a god appears ! Acis apparaît maintenant comme un dieu ! See how he rears him from his bed, Vois, comme il sort de son lit, See the wreath that binds his head. Vois, une guirlande lui ceint la tête. Hail ! Thou gentle murm'ring stream, Vive ce courant gentiment murmurant, Shepherds' pleasure, muses' theme ! Le plaisir des bergers, l'inspiration des muses, Through the plains still joy to rove, Continue à couler joyeusement à travers les [prairies, Murm'ring still thy gentle love. Murmurant sans arrêt son amour délicat.

© Harmonía Mundi France WILLIAM CHRISTIE

é en 1944 à Buffalo, William Christie débute ses études musicales avec sa mère, Npuis poursuit l'étude du piano, de l'orgue et du clavecin, notamment avec Ralph Kirkpatrick qui sait l'encourager dans sa prédisposition pour la musique française. Diplômé de Harvard et de Yale, il s'installe en France en 1971 et enregistre son premier disque pour l'ORTF, en collaboration avec Geneviève Thibault de Chambure. Il continue parallèlement ses études de clavecin avec Kenneth Gilbert et David Fuller et se produit dans la plupart des grands festivals européens. De 1971 à 1975, il fait partie du Five Centuries Ensemble, groupe expérimental consacré aux musiques ancienne et contemporaine, et participe ainsi à de nombreuses créations d'œuvres de compositeurs comme L. Berio, S. Bussotti, M. Feldman, L. De Pablo. Il rejoint l'ensemble Concerto Vocale, dirigé par René Jacobs, en 1976 ; il y tient le clavecin et l'orgue jusqu'en 1980. C'est en 1979 qu'il fonde Les Arts Florissants, ensemble avec lequel il se consacre à la redécouverte du patrimoine musical français, italien et anglais des XVIIè et XVIIIè siècles ; la singularité de cet ensemble, qui se produit aussi bien en formation de chambre qu'avec des solistes, chœurs et orchestres, et qui défend le répertoire sacré comme le répertoire de théâtre, lui permet d'exprimer complètement ses goûts pour les Photo Michel SZABO musiques de cette époque et de participer au renouveau d'un art vocal baroque. Homme de théâtre, sa passion pour la déclamation française le conduit à aborder la Tragédie Lyrique Française et il se voit rapidement confier la direction musicale de productions d'opéras avec Les Arts Florissants ; il connaît ainsi certains de ses plus beaux succès, avec la complicité des metteurs en scène Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Jorge Lavelli, Adrian Noble, Pier-Luigi Pizzi, Pierre Barrât et des chorégraphes Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot. En 1982, il devient le premier américain titulaire au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et prend en charge la classe de musique ancienne ; il y enseigne jusqu'en 1995. Dans ce cadre, et avec la participation d'autres institutions pédagogiques prestigieuses (Conservatoire Royal de La Haye, Guildhall School of Music and Drama de Londres, Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon), il prend régulièrement la responsabilité de productions d'élèves. William Christie contribue largement à la redécouverte de l'œuvre de Marc-Antoine Charpentier en lui consacrant une part importante de la discographie des Arts Florissants, douze titres parmi lesquels les opéras Médée et David & Jonathas ainsi que les intermèdes musicaux du Malade Imaginaire. Jean- Philippe Rameau est également l'un des compositeurs de prédilection de William Christie : il grave l'intégrale des Œuvres pour clavecin, Anacréon, Les Indes Galantes, Pygmalion, Nélée & Myrthis, Castor & Pollux, les Grands Motets et récemment Hippolyte et Aricie, à paraître en février 1997. De très nombreux prix internationaux (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Allemagne, Japon, Argentine, Hollande, Suisse...) couronnent ses enregistrements avec Les Arts Florissants, soit plus de 40 titres parus chez Mundi. Début 1994, William Christie rejoint en exclusivité /Warner Classics pour une production discographique qui comporte déjà les Grands Motets de Rameau, Dido & /Eneas et King Arthur de Purcell, Médée de Charpentier, le et La Flûte Enchantée de Mozart, La Descente d'Orphée aux Enfers de Charpentier, Orlando de Handel et II Sant'Alessio de Landi. Sa fidélité aux Arts Florissants ne l'empêche pas de répondre occasionnellement aux invitations de grands orchestres (Paris, Lyon, Londres, Genève, Boston, San Francisco...). Il a tout récemment dirigé Theodora de Handel au Festival de Glyndebourne dans une mise en scène de Peter Sellars. Amoureux de l'«Art de vivre à la française», William Christie se passionne pour la gastronomie de son pays d'adoption et pour les jardins. Il a par ailleurs publié dans la collection Découvertes/Gallimard un livre consacré à Purcell, écrit en collaboration avec Marielle D. Khoury. William Christie s'est vu décerner la Légion d'Honneur en janvier 1993 et a obtenu la nationalité française en 1995. Sophie DANEMAN, soprano

Sophie Daneman commence ses études musicales à la Guildhall School of Music avec Johanna Peters et obtient le prix de lieder. Elle se produit comme soliste en récital ou en oratorio aussi bien en Angleterre qu'en Europe, dans des œuvres allant de Monteverdi, Bach et Mozart à Britten, Schônberg ou Berio. Ses apparitions à la scène lui ont permis de chanter les rôles de Despina (Cosi fan Tutte), de la première sorcière (Dido and Aeneas), Rowan (Let's make an opéra de Britten), Susanna (Les Noces de Figaro), Frasquita (Carmen)... A partir de 1991 commence une collaboration régulière avec William Christie et Les Arts Florissants : elle chante les rôles d'Aricie dans Hippolyte et Aride et la Suivante d'Hébé dans Castor et Pollux de Rameau, Iphise dans Jephté de Montéclair, la Victoire, le Premier Fantôme et l'Italienne dans Médée de Charpentier, ainsi que dans Dido and Aeneas, suivis de nombreux enregistrements chez Harmonia Mundi et Erato (notamment Les Grands Motets de Rameau). Toujours avec William Christie et Les Arts Florissants, elle a chanté fin 1994 dans Messiah de Handel et a participé à la tournée de King Arthur de Purcell en version concert. Elle a également chanté dans deux petits opéras de Charpentier, Les Plaisirs de Versailles et La Descente d'Orphée aux Enfers, enregistrés pour Erato, et a effectué une tournée en octobre/novembre 1995 au Japon, aux États-Unis et en Australie avec The Fairy Queen de Purcell. En 1995, l'a invitée au Festival de Saintes pour y donner un récital de lieder ; elle s'est également produite à Rome à la Villa Medicis dans un récital de lieder de Schubert, Schumann, Brahms, Wolf et Berg. Elle a également réalisé un programme Ravel avec Musique Oblique sous la direction de Philippe Herreweghe et chanté le rôle titre de Rodelinda de Handel, dans une mise en scène de Jonathan Miller, œuvre enregistrée pour Virgin Classics. Parmi ses récentes productions, notons une reprise de Rodelinda, les Grands Motets de Mondonville avec Les Arts Florissants, ainsi que le Spanisches Liederhuch de Wolf au Festival de Saintes.

Adele ElKENES, soprano

Née en Norvège, Adèle Eikenes commence le chant au Conservatoire de Bergen avec Diane Saevig. En 1992, elle remporte à la fois la Edwin Ruud Compétition (Norvège/Suède) et le Sundby Award (Norvège). Puis elle commence la même année ses études auprès de Johanna Peters à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, où elle vient de terminer ses études d'opéra. Elle a déjà participé à des masterclasses avec Elly Ameling, Rudolf Jansen, Elisabeth Sôderstrôm, Graham Johnson et Geoffrey Parsons. Elle s'est également produite en récital à Bergen pour le 150è anniversaire de la naissance de Grieg et a chanté en soliste avec le City University Orchestra à St John's Smith Square. On a aussi pu l'entendre avec le Bergen Philharmonie Orchestra dans le Concert des Jeunes Artistes en 1996, dans le concert de gala du Nouvel An en 1996 et au Royal Opéra House en juin 1996. Parmi ses rôles à l'opéra, citons La Première Dame (La Flûte Enchantée), Madame Lidoine (Dialogue des Carmélites), Philidel et She (King Arthur), et Gasparina (// Campiello). Elle se produit également en oratorio en Scandinavie et en Angleterre, où elle interprète des œuvres de Bach, Handel, Brahms, Rossini, Mozart, Haydn, Vivaldi, Monteverdi et Mendelssohn. Elle a également participé au Festival de Glyndebourne 1996 (rôle de Zdenka dans l'opéra de Richard Strauss Arahella). Adèle Eikenes a remporté récemment la Maggie Teyte Prize Compétition à Covent Garden et a été sélectionnée pour la saison 1996-1997 du National Opéra Studio. Paul AGNEW, ténor

Ne à Glasgow en 1964, Paul Agnew commence ses clinics musicales au Magdalen College d'Oxford auprès de Janet Edmonds, puis devient membre du Consort of Musicke pendant une longue période. I Très demandé en tant que soliste, il a notamment chanté dans Pulcinella de Stravinsky avec Sinfonietta 21, des Cantates de Bach avec l'Orchestra of the Age of Enlightenment, Médée de Charpentier (rôle de Jason) avec Les Arts Florissants en France, au Portugal et aux États-Unis. Paul Agnew travaille régulièrement avec the j English Concert (arias de Handel et Arne au King's Lynn Festival, the Fairy Queen à Lisbonne, Dioclesian, Timon of Athens, Bonducca, King Arthur en Allemagne, en Argentine et en Finlande). Il enregistre également pour BBC Radio 3 (concerts avec le Purcell Quartet, Taverner Consort, St James's Baroque Players, Orchestra of the Age of Enlightenment). Parmi ses prestations les plus récentes, notons King Arthur avec John Eliot Gardiner, les Chandos Anthems de Handel au Festival de Bruges, la Messe du Couronnement de Mozart et les Cantates de Bach enregistrées par Erato avec l'Amsterdam Baroque Orchestra dirigé par Ton Koopman, le Messie avec le Royal Liverpool Philharmonie Orchestra et Dioclesian de Purcell avec Tafelmusik à Toronto. Avec Les Arts Florissants, Paul a enregistré La Descente d'Orphée aux Enfers de Charpentier et les Grands Motets de Rameau. Cette saison, il chante the Fairy Queen de Purcell avec le Gabrieli Consort, Canticles and Folk Songs de Britten avec Musique Oblique au Festival de Normandie, YIndian Queen de Purcell au Barbican Centre de Londres et à la Cité de la Musique avec the Academy of Ancient Music, la Passion selon Saint-Jean de Bach avec le Brandenburg Consort et le King's College Choir de Cambridge (qu'il enregistrera en CD et en vidéo), le rôle d'Hippolyte dans la nouvelle production à'Hippolyte et Aride à Paris, Nice, Caen, Montpellier et à la Brooklyn Academy of Music de New York avec William Christie et Les Arts Florissants. Il enregistrera également des Cantates de Bach avec l'Amsterdam Baroque Orchestra.

Adrian BRAND, ténor

Né à Sydney en Australie, Adrian Brand étudie au Conservatoire de New South Wales à Sydney avec Madame Susan Falk, où il obtient le Bachelor of Music et un diplôme d'art lyrique et de musique de théâtre. Adrian Brand fait ses débuts avec The Australian Opera en 1986 dans le rôle du Comte Almaviva du Barbier de Séville, et prend part à de nombreuses autres créations. En France, il a interprété en 1989 le Majordome dans Le Chevalier à la Rose au Théâtre des Champs-Elysées à Paris ; en 1991, le portier dans Mort a Venise de Benjamin Britten à l'Opéra de Nancy (création en France), et en 1993 Red Whiskers dans Billy Budd (Britten) dirigé par Jonathan Darlington. Il participe cette même année à Die Soldaten (Zimmermann) à l'Opéra de Paris dans le rôle du deuxième officier. À la Cité de la Musique, en 1996, il crée un opéra pour marionnettes, Le Trésor de la Nuit d'Alain Feron. En version concert, il chante aussi le rôle de Vincent dans Mireille de Gounod, et l'acte I de La Bohème. Avec Les Arts Florissants, Adrian Brand a participé à Castor & Pollux, et à un programme Monteverdi. Il a chanté dans la création de Lettera Amorosa, un opéra imaginaire de Monteverdi, sous la direction de Mirella Giardelli. Il a aussi chanté avec Philippe Herreweghe (L'Ensemble Vocal Européen). En 1994, il a participé à un spectacle de Madrigaux de Monteverdi avec (Les Talents Lyriques). Adrian Brand prend également part à de nombreux concerts d'oratorio, notamment sous la direction de Christopher Hogwood, Michel Corboz, Jürgen Jürgens, Jean-Jacques Kantorow, Fernando Eldoro, Bernard Têtu, Victor Puhl. À Radio France, il a chanté en soliste dans des œuvres de Michel Tabachnik et de Philippe Manoury. Son vaste répertoire chanté inclut des œuvres comme le Requiem de Verdi, la Missa di Gloria de Puccini, la Neuvième Symphonie de Beethoven, les Scènes de Faust de Schumann, le Requiem de Berlioz, etc. Alan EWING, basse

Né en Irlande, Alan Ewing débute la musique à l'Université d'East Anglia, puis étudie à la Guildhall School of Music and Drama de 1982 à 1986. Il fait ses débuts professionnels avec des spécialistes des musiques Renaissance et baroque, notamment avec le Consort of Music, avec qui il effectue des tournées aux États- Unis, en Australie, au Japon, en Israël et en Europe ; il enregistre avec eux de nombreux disques, dont deux ont remporté en 1990 et 1991 le Grand Prix du Disque et le Deutsches Schallplatten Preis. Depuis 1991, il a étendu son répertoire et a chanté de nombreux rôles classiques (Osmin au Buxton Festival, Claudius dans Agrippina de Handel, Sparafucile dans Rigoletto pour Opera Northern Ireland...). Au cours de l'été 1993, il interprète avec succès Ferrando (7/ Trovatore), puis fait ses débuts à Covent Garden dans les rôles de Schwarz (Die Meistersinger) et du deuxième homme d'armes dans La Flûte Enchantée. Il participe ensuite à la production très remarquée des Troyens (rôle de Panthée), avec Sir Colin Davis, et chante dans La Bohème, dirigé par Michael Tilson Thomas. En 1994/95, il a chanté les rôles de Ceprano (Rigoletto) pour l'English National Opera, Zaccaria (Nabucco), Bonzo (Madame Butterfly) à l'Opéra du Rhin de Strasbourg et Ferrando (Il Trovatore) pour l'Opéra de Dublin. Il se produit également en concert, notamment dans The Tempest de Purcell avec le Scottish Chamber Orchestra et le Requiem de Verdi avec le Northern Sinfonia. En octobre 1995, il reprend la production de Covent Garden Die Meistersinger au Teatro Regio et chante le rôle d'Osmin (L'Enlèvement au Sérail) en décembre 1995 et mars 1996 avec Les Arts Florissants à Strasbourg et à Caen. Il chante aussi dans Un Ballo in Maschera à Marseille.

François PlOLINO, ténor

Après avoir obtenu un Diplôme d'enseignement du Chant au Conservatoire de Musique de Lausanne, François Piolino se rend à Londres, où il étudie à la Guildhall School of Music and Drama. Revenu sur le continent, il obtient, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, un Premier Prix d'Interprétation de la musique Vocale Ancienne. C'est lors de son séjour à Londres qu'il rencontre William Chrisitie, qui lui demande de se joindre aux Arts Florissants. Avec eux, il a participé à de très nombreuses productions : on a pu l'entendre notamment dans Didon et Énée de Purcell (dans les rôles du marin et de l'esprit), les Grands Motets de M. R. Delalande, ou des œuvres de M. A. Charpentier, comme le Te Deum, Fïistoria Esther (Assuerus) ou le Reniement de Saint-Pierre (dans le rôle-titre), Médée (un Corinthien et la Jalousie), La Descente d'Orphée aux Enfers (Tantale) ou Hippolyte et Aricie (Tisyphone). Avec Christophe Rousset, il enregistre un disque de Motets en dialogue de H. Dumont et participe à de nombreux concerts de musique italienne ; et sous la direction d'Henri Farge, il se produit dans un répertoire allant de Monteverdi (il enregistre un disque de madrigaux) à Offenbach (Monsieur Choufleuri, dans le rôle de Babylas), en passant par J. S. Bach (nombreuses cantates, Passion selon Saint-Luc), Mozart (Thamos), Telemann ou Handel (il chante Damon dans Acis et Galatée) ou des créations contemporaines. Avec d'autres chefs, il se consacre à un répertoire plus récent : c'est ainsi qu'on a pu l'entendre dans Les Sept Dernières paroles du Christ en Croix de C. Franck, le Spanisches Liederbuch de R. Schumann ou les Liebeslieder-Walzer de J. Brahms. A l'étranger, François Piolino a travaillé avec le Tölzer Knabenchor, sous la direction de son chef G. Schmidt-Gaden, ou de Nikolaus Harnoncourt, et il est régulièrement demandé par M. Radulescu pour interpréter des œuvres de J. S. Bach, notamment PÉvangéliste de la Passion selon Saint-Matthieu.

David LE MONNIER, baryton

Né à Birmingham (Angleterre) en 1963, David Le Monnier commence sa carrière professionnelle à l'âge de dix-huit ans en devenant chantre à la cathédrale de Peterborough, où il étudie le chant successivement avec le ténor Paul Elliott et la basse David Thomas, développant un intérêt plus profond pour la musique baroque et renaissance. Il étudie la musicologie et le chant à l'université d'Exeter, Christ Church, Oxford, et se perfectionne à la Royal Academy of Music à Londres. À Oxford, il chante les rôles de Don Alfonso (Cosifan tutte), et de Figaro. En 1988, il débute au Queen Elizabeht Hall dans les rôles du Grand Prêtre (Nabucco) et du Premier Berger (Daphné de Richard Strauss) avec le Chelsea Opera Group. Depuis 1990 il vit à Paris où il chante régulièrement avec Les Arts Florissants, , le Concert Spirituel, le Groupe Vocal de France et les Solistes de Lyon-Bernard Tétu. Il est également directeur artistique de l'ensemble vocal English Renaissance. LES ARTS FLORISSANTS

n 1979, William Christie fonde un ensemble vocal et instrumental qui emprunte son nom à un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier : Les Arts Florissants. Interprète d'œuvres souvent inédites des EXVIIè et XVIIIè„ siècles, puisées dans les collections de la Bibliothèque Nationale de France, l'ensemble contribue à la redécouverte d'un vaste répertoire (Charpentier, Campra, Montéclair, Moulinié, Lambert, Bouzignac, Rossi...) Les Arts Florissants abordent rapidement le monde de l'opéra, notamment à l'Opéra du Rhin dans des mises en scène de Pierre Barrât avec Dido and Aeneas de Purcell, II Ballo Délie Ingrate de Monteverdi (1983), Anacréon de Rameau et Actéon de Charpentier (1985). Ils connaissent la consécration avec Atys de Lully mis en scène par Jean-Marie Villégier (Grand Prix de la Critique 1987) à l'Opéra Comique, Caen, Montpellier, Versailles, Firenze, New York et Madrid en 1987, 1989 et 1992. Jean-Marie Villégier met également en scène avec succès Le Malade Imaginaire de Molière/M.-A. Charpentier (coproduction Théâtre du Châtelet, Théâtre de Caen, Opéra de Montpellier 1990), La Fée Urgéle de Duni/Favart (direction musicale Christophe Rousset, Opéra Comique 1991) et Médée de M.-A. Charpentier (coproduction Opéra Comique, Théâtre de Caen, Opéra du Rhin 1993, également présentée à Lisbonne et New York en 1994). Le Festival d'Aix-en-Provence invite régulièrement Les Arts Florissants pour des productions toujours très remarquées : The Fairy Queen de Purcell (mise en scène A. Noble, 1989, Grand Prix de la Critique), Les Indes Galantes de Rameau (mise en scène A. Arias, 1990, repris à Caen, Montpellier, Lyon et à l'Opéra Comique), Castor & Pollux également de Rameau (mise en scène P.L. Pizzi, 1991), Orlando de Handel (mise en scène R. Carsen, coproduction Théâtre des Champs-Elysées, Théâtre de Caen, Opéra de Montpellier, 1993), Die Zauberflôte de Mozart (mise en scène R. Carsen, 1994 et 1995) et Sémélé de Handel en 1996 (mise en scène R. Carsen). La Brooklyn Academy of Music de New York est également fidèle aux Arts Florissants depuis 1989, soit pour des spectacles (Atys en 1989 et 1992, Médée en 1994), soit pour des festivals de concerts (1991, 1993, 1995). De très nombreuses distinctions françaises et internationales saluent les enregistrements discographiques des Arts Florissants, de Gesualdo à Rameau, soit plus de 40 titres édités par Harmonia Mundi. Début 1994, Les Arts Florissants rejoignent en exclusivité Erato/Warner Classics pour une production discographique dont les derniers titres, Orlando de Handel et II SantAlessio de Landi, sont parus récemment. Leur succéderont notamment Les Plaisirs de Versailles de Charpentier et Hippolyte & Aricie de Rameau. Les Arts Florissants ont remporté le Gramophone Award "Early Opéra" pour l'enregistrement de King Arthur de Purcell ainsi que le Gramophone Award dans la catégorie "Baroque Vocal" pour les Grands Motets de Rameau. Réclamé dans le monde entier, l'ensemble visitera pendant la saison 1996/97 la Grande-Bretagne, la Suisse, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, la Belgique et l'Autriche, avec le soutien actif du Ministère des Affaires Étrangères / Association Française d'Action Artistique. Caen et la Basse-Normandie sont associés depuis 1990 pour offrir aux Arts Florissants une résidence privilégiée, au Théâtre de Caen mais également en région. Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la ville de Caen et le Conseil Régional de Basse-Normandie. PECHINEYparraine Les Arts Florissants depuis 1990.

Henry Purcell : The Fairy Queen - Kansas City, Folly Theater, 18/11/1995 - Photo Michel SZABO Les Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

Choc du Monde de la Musique 10 de Répertoire

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