Traces De Dinosaures De Courtedoux (Courtedoux, Haute-Ajoie, JU)
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Géotope suisse n°297 (JU) Traces de dinosaures de Courtedoux (Courtedoux, Haute-Ajoie, JU) Commune / lieu-dit: Courtedoux, Haute-Ajoie / Combe Ronde Carte nationale: 1084 Damvant, 1085 St-Ursanne (coords.: 568'153 / 250'685) Description résumée du site La région de Courtedoux comprend plusieurs sites du Jurassique montrant des empreintes de dinosaures sauropodes et théropodes, comprenant même de très jeunes animaux, plusieurs couches marines riches en fossiles dont des fossiles de vertébrés. Intérêts scientifiques principaux Intérêts scientifiques secondaires paléontologique structural sédimentologique stratigraphique autre culturel didactique économique loisir géoculturel esthétique Appartenance à l'inventaire existant Géotope cantonal: Valeur globale importance nationale et internationale Sites comparables Aucun en Suisse Intégrité Excellente Rareté Excellente Représentativité Excellente Fiche exportée le 08.11.2012 - Page 1 n°297 (JU) Illustrations (plus d'images sur le serveur: 297/picture/) Fiche exportée le 08.11.2012 - Page 2 n°297 (JU) Descriptions détaillées Description générale En 2006, le site de Chevenez-Combe Ronde a été protégé sous un pont, grâce à une extension exceptionnelle de ce dernier. Il s'agit du premier site paléontologique d'envergure à être protégé (non détruit) et maintenu accessible (non recouvert) par la construction d'une route nationale. En mai 2006, le Canton du Jura a décidé de poursuivre la discussion du projet de valorisation des sites à traces. Cette dernière devrait à la fois promouvoir les domaines du tourisme, de la science et de l'éducation afin de contribuer au maintien et au développement de fouilles et de recherches paléontologiques dans le Canton du Jura, après la fin de la construction de l'autoroute. Le Parlement discutera d'un premier plan de réalisation au printemps 2007. Description scientifique INTRODUCTION Six sites à traces de dinosaures ont été découverts depuis 2002 en Ajoie (Canton du Jura) par la Paléontologie A16, le long du futur tracé autoroutier de la Transjurane. Ces sites à traces sont fouillés de manière systématique avant la construction de l'autoroute. Plus de 4000 empreintes ou 280 pistes de dinosaures ont été mises au jour et documentées sur des niveaux représentant trois intervalles de temps du Kimméridgien. Les premiers résultats mettent en évidence la présence de populations de dinosaures, qui vivaient sur la marge nord de la plate-forme carbonatée du Jura. Les communautés de dinosaures révélées par les traces sont composées de différentes classes de taille, à la fois chez les dinosaures théropodes (bipèdes, carnivores) et sauropodes (quadrupèdes, herbivores). Ces sites à traces sont d'une importance majeure pour le patrimoine paléontologique suisse. COMBE RONDE Le gisement de Combe Ronde est situé dans une vallée sèche, qui suit une grande zone de failles d'orientation SE-NO. La fouille se trouve au sein de deux grands systèmes karstiques. Les forages et les sondages indiquent une zone de failles normales très karstifiée (dolines). La dalle à traces de dinosaures est traversée par plusieurs failles. Une grande partie de ces ouvertures est occupée par de longues concrétions pouvant atteindre plusieurs décimètres. Les laminites au-dessous sont souvent légèrement plissée ou effondrées. La séquence de fouille comprend la dalle à traces principale, ainsi que les couches marneuses de laminites sus-jacentes, épaisses d'environ 0,8 m. Au-dessus de la séquence de fouille suivent des bancs calcaires marins massifs. Le premier banc, épais d'environ 2 à 3 cm, est très riche en invertébrés (nérinéidés et bivalves) bien conservés, le fond de ce banc comporte des terriers d'invertébrés de structure particulière (sinusoïdale), non observés jusqu'à présent lors des fouilles de la SAP (Rapport SAP 2003). La plus grande partie des laminites est formée d'un calcaire brunâtre plus ou moins marneux. Une couche particulière de marnes verdâtres, d'une épaisseur d'environ 2 cm, est située au sommet des laminites. Les laminites de Combe Ronde se situent environ à 7 m au-dessus des Marnes du Banné et environ à 25 m au-dessous de la dalle à traces principale de Sur Combe Ronde. Deux ammonites de l'espèce Orthaspidoceras schilleri ont été découvertes au Tchâfoué sur un sol durci, au-dessous des Marnes à virgula, indiquant l'horizon à schilleri. Des prélèvements de Prorasenia sp. et de Rasenia sp. sur d'autres sites de Courtedoux datent les Marnes du Banné de la zone à Divisum. Les laminites de Combe Ronde devraient donc se situer à la base de la zone à Mutabilis, c'est-à-dire du début du Kimméridgien supérieur, il y a environ 152 millions d'années (Rapport SAP 2003). La SAP consacre deux projets à ce site. L'un se concentre sur la taphonomie des traces de dinosaures (M5) et l'autre sur l'ichnologie de ces même traces (M7). Les découvertes de Combe Ronde sont également utilisées dans plusieurs autres projets plus généraux abordant les thèmes suivants: le niveau marin et la paléoécologie / paléoenvironnement, la faune de tétrapodes, les ostracodes et les charophytes, la taxinomie des bivalves, les nérinées, ainsi que la lithostratigraphie et la chronostratigraphie du Jurassique supérieur (Rapport SAP 2004). SUR COMBE RONDE Fiche exportée le 08.11.2012 - Page 3 Les premières traces de dinosaures de Sur Combe Ronde ont été découvertes en février 2002. La fouille a été ouverte en avril 2002 et la priorité a été mise la première année sur le dégagement et la documentation de l'horizon à traces principal sur une surface d'environ 650 mètres carré. Cette dalle à traces suscite un grand intérêt non seulement auprès des scientifiques, mais également auprès du grand public. En plus des empreintes de dinosaures, le site de Sur Combe Ronde comporte plusieurs couches marines riches en fossiles. La SAP a déjà travaillé en partie dans ces couches durant l'année 2002, mais seulement une petite partie des horizons paléontologiques importants a pu être fouillée. C'est la raison pour laquelle les fouilles par surfaces ont été poursuivies dès le mois de mai 2003 à Sur Combe Ronde. En revanche, la fouille des laminites dans lesquelles se trouvent encore au moins 6 horizons à traces, a été interrrompue pour l'instant, étant donné que ce secteur sera protégé à long terme. Une fouille pourra y être menée par la suite. Ce n'est pas le cas des couches marines, la fouille de celles-ci devant impérativement être terminée avant le début des travaux de construction de la Transjurane. La couche ayant livré le plus de traces de dinosaures est fomée de laminites déposées dans un environnement intertidal à supratidal. Le site comprend 7 niveaux à traces pour une épaisseur totale d'un mètre environ. Ces laminites ont fourni 2 pistes de théropodes et 19 pistes de sauropodes, dont une d'un très jeune animal. Les pistes de sauropodes sont étroites et indiquent qu'il s'agit de Parabrontopodus. Ces pistes étroites sont exceptionnellement rares (ce sont d'ailleurs les premières découvertes en Suisse). La surface de cette même dalle montre des figures de dessication et des rides de vagues. Sur un niveau supérieur, on a découvert une trace plus grande, identique à celles de Glovelier. La suite des fouilles a fourni encore plus de matériel (fragments de chéloniens, virgula, ammonites, huîtres, dents,...) et une bonne coupe stratigraphique. Des fissures bien visibles dans la dalle ont été rattachées aux mouvements alpins et à ceux du Fossé rhénan. Un projet d'étude de la SAP se consacre aux traces de "bébés" sauropodes de Sur Combe Ronde (M3). Cette découverte va permettre de tirer des conclusions importantes sur la structure des populations, le comportement social, et finalement sur la question de l'habitat des populations de sauropodes. Les découvertes de Sur Combe Ronde sont également utilisées dans plusieurs autres projets plus généraux abordant les thèmes suivants: - biogéochimie des vertébrés, - les crocodiliens, - les chéloniens, - le niveau marin et la paléoécologie / paléoenvironnement, - les requins, raies et chimères, - les actinoptérygiens, - la faune de tétrapodes, - les grandes tortues, - les sols durcis, - la biostratigraphie des ammonites, - les ostracodes et les charophytes, - la taxinomie des bivalves, - les nérinées, - la lithostratigraphie et la chronostratigraphie du Jurassique supérieur, - ainsi que les échinidés et les ophiures. VA-TCHE-TCHA Le site de Vâ-Tche-Tchâ est inclus dans la géozone de Courtedoux. Il est extrêmement riche en fossiles typiques des Marnes du Banné. Il comprend des couches d'un pendage d'environ 5 à 10 degrés vers l'ouest montrant pratiquement toute la série des Marnes du Banné sur une épaisseur de 6,6m. Ces marnes se découpent en plusieurs séquences se présentant toutes sous la forme d'une partie marneuse à la base et d'une partie plutôt marno-calcaire au sommet et montrant une évolution vers une énergie plus forte vers le haut de la coupe. L'interprétation de ces séquences pourrait permettre des reconstructions paléoclimatiques. Elles offrent un très grand nombre de fossiles qui peuvent varier de façon radicale d'une séquence à l'autre. Une importante collection de fossiles des Marnes du Banné a été rassemblée. Il s'agit entre autre: - d'ostéodermes et de dents de Steneosaurus sp. (crocodile), - d'Harpagodes, Fiche exportée le 08.11.2012 - Page 4 - de pince d'Orhomalus sp, - de Trichites sp., - d'oursins réguliers et irréguliers, - d'Homomya, - de Nérinea, etc. Presque toutes les espèces présentent différents stades de croissance. Une phase érosive a permis de dégager partiellement ou entièrement les bivalves fixés sur le fond. Il s'agissait d'un fond marin riche en Homomya sp. Les Homomya dégagées partiellement sont encore en position de vie. Des nérinées et un fragment d'ammonite ont été découverts dans la même séquence. Le site possède d'autres faciès comme par exemple des horizons fortement durcis. Deux projets de la SAP sont consacrés à ce site.