ALFRED SIRVEN Devait Arriver Qu’Il Avait Donné Son Consente- Les ONG ? À Paris Ce Week-End, Après Une Hal- Ment Pour Rentrer En France
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LE MONDE TÉLÉVISION a Vie et mort de Kabila a La douce France de Rachid Arhab www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17428 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE DIMANCHE 4 - LUNDI 5 FÉVRIER 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Société civile et diplomatie La République face aux secrets de Sirven b Après une halte plus longue que prévu à Francfort, le fugitif de Manille pourrait arriver en France ce week-end mondiale : b « Le Monde » publie les deux seules auditions connues du personnage central de l’affaire Elf b En 1994 et 1995, à quoi servent à Genève, devant un tribunal arbitral, il s’expliquait sur le rôle de son « réseau » dans la vente de frégates à Taïwan ALFRED SIRVEN devait arriver qu’il avait donné son consente- les ONG ? à Paris ce week-end, après une hal- ment pour rentrer en France. Cet te procédurale imprévue à Franc- accord ouvrait la voie à une procé- LES ORGANISATIONS non fort. La justice allemande a fait dure simplifiée, permettant son gouvernementales (ONG) se sont irruption, samedi 3 février, dans retour dès ce week-end. Les man- imposées non seulement comme son processus d’expulsion des Phi- dats d’arrêt internationaux lui des acteurs de terrain mais aussi lippines vers la France. L’homme- étant signifiés, il devait être immé- comme des interlocuteurs puis- clé de l’affaire Elf, interpellé ven- diatement incarcéré et déféré sants des pouvoirs publics. Elles dredi près de Manille, avait été devant les trois juges d’instruction interviennent fortement dans les embarqué dans un avion de la chargés de l’affaire Elf. débats internationaux relatifs, Lufthansa à destination de Franc- Le Monde publie de larges par exemple, à l’environnement, fort d’où il devait, à bord d’un extraits des deux seules auditions la lutte contre la pauvreté, appareil du gouvernement fran- d’Alfred Sirven réalisées avant son l’« ingérence » humanitaire, l’in- çais, gagner Paris. Mais, samedi arrestation. Elles ont été re- terdiction de certaines armes, la matin, à son arrivée à Francfort, la cueillies à Genève en 1994 et 1995 justice internationale. Ce phéno- police des frontières allemande l’a devant un tribunal arbitral saisi du mène engendre dans certains retenu dans ses locaux en atten- litige portant sur les commissions pays, dont la France, des interro- dant qu’il soit présenté à un magis- de la vente des frégates de Taïwan. gations sur la légitimité de ces trat. La justice allemande a voulu Alfred Sirven y échaffaude un scé- représentantes de la société civi- respecter scrupuleusement la légis- nario mensonger, destiné à justi- le. La crainte existe qu’elles ne lation en vigueur dans l’espace fier le paiement de 160 millions de contribuent à un affaiblissement Schengen sur les procédures d’ex- francs à une société écran qui le dis- des Etats. Le rôle des ONG n’est tradition. simulait lui-même ainsi que Christi- cependant pas contesté en Fran- Samedi, en milieu de journée, le ne Deviers-Joncour. Il se montre ce : les pouvoirs publics cher- suspense prenait fin : alors que volubile et facétieux, décrivant l’en- chent les modalités d’une coopé- l’on redoutait une procédure lon- b L’imbroglio franco-allemand de Francfort p. 6 b La victoire de trois juges du pôle financier p. 7 vers du décor des grands contrats ration efficace avec elles. gue si Alfred Sirven refusait d’être b Récit de l’arrestation du fugitif aux Philippines p. 6 b Quand Alfred Sirven parlait : extraits internationaux et abordant, en ter- extradé vers la France, le ministère b Comment le procès Dumas pourrait basculer p. 6 de ses premières auditions, en 1994 et 1995 p. 12 et 13 mes ambigus, parfois ironiques, Lire pages 2 et 3 de la justice français faisait savoir b Le rôle central d’Alfred Sirven dans l’affaire Elf p. 7 b Notre éditorial : « Au malheur d’Alfred » p. 15 ses relations avec Roland Dumas. Besançon veut Les coquetteries de Lionel Jospin, premier ministre omnisports CHACUN EST PRIÉ de savoir que le premier remaniement imminent de son gouvernement. tremble encore. Les conseillers du premier sortir de son cocon ministre a joué de longues années au basket. Il répond crânement qu’il est surtout concentré ministre ne s’aventurent plus sur ce terrain. Depuis 1997, les Français ont en outre été régu- sur la partie de tennis qu’il s’apprête à disputer, « Là, on touche le disque dur », confient-ils. Au IL FAIT SI BON VIVRE à lièrement informés que Lionel Jospin fréquen- le lendemain, contre l’un de ses officiers de premier regard, en début de semaine, ils con- a Besançon que la capitale de tait assidûment les courts de tennis, que L’Equi- sécurité, qui a « vingt ans de moins » que lui. naissent l’issue du match de tennis que M. Jos- la Franche-Comté s’est enfermée pe était son quotidien préféré – le journal qu’il En voyage à la Réunion, vendredi 26 janvier, pin se fait fort de livrer, le samedi ou le diman- PRENERON/SIPA dans son cocon trop douillet. La ouvre avant tout autre, chaque matin – et le il rend visite, en hélicoptère, aux habitants du che, au pavillon de la Lanterne, résidence secon- cité horlogère s’est mise hors du Tour de France une de ses grandes passions. cirque de Mafat, à huit heures de marche de la daire des chefs de gouvernement. Si la mine est SPORTS D’HIVER temps, oubliant de valoriser ses Vendredi 2 février, à Muret, en Haute-Garon- côte. « J’aurais pu venir à pied », prend-il la pei- réjouie, il a gagné. En général, d’ailleurs, il ne savoir-faire et ses atouts naturels, ne, on a appris qu’il avait aussi « pratiqué le ne d’assurer. Le lendemain, à Mayotte, il doit tarde pas à l’annoncer lui-même. Si elle est som- historiques ou architecturaux. La handball », qu’il sera bien sûr à Bercy, samedi, donner devant les caméras et les objectifs des bre, mieux vaut remettre à plus tard les sujets Les marchés gauche au pouvoir ronronne, et pour soutenir l’équipe de France en demi-fina- photographes le coup d’envoi d’un match de qui fâchent. Avertissement codé : « Attention, ce même la droite locale envie le le des championnats du monde messieurs et basket. Un dribble, deux, trois et… catastrophe. matin, c’est deux sets à zéro… » gagnants du ski dynamisme insufflé à sa ville par qu’il espérait bien y retourner dimanche, pour Soit la terre est décidément bien basse, soit le Vendredi, à Muret, M. Jospin a précisé qu’au Le marché mondial des sports d’hiver a Jean-Pierre Chevènement, le voi- la finale. panier est trop haut. En tout cas, le ballon, lui, hand il jouait « avant-centre ». « Je sais donc ce retrouvé des couleurs depuis deux sin belfortain. Tous les candidats Le sport, c’est la coquetterie de M. Jospin. Sa s’obstine à voler bas. Un ministre, prudent, que c’est que d’avoir à pénétrer dans une surface, saisons, après quelques années diffici- veulent sonner le réveil. Le maire manière à lui de porter haut ses soixante-trois explique aussitôt que, sans doute, c’est la faute et à s’élever au-dessus des autres pour tirer. » Et sortant, Robert Schwint (div. gau- ans. Et c’est un sujet sur lequel il ne plaisante au collier de fleurs que M. Jospin porte autour rendez-vous sur la terre battue de La Lanterne les. Rossignol et Salomon, les deux che), ne sollicitera pas un cinquiè- pas, mais alors pas du tout. Inconscient qui du cou, ou bien celle du ballon, mal gonflé. Un à quiconque oserait penser qu’à cet instant le numéros un français du ski et des équi- me mandat. A Dole (Jura), Domini- l’ignore. Fol qui ose en douter. Malheureux qui journaliste s’étonne à voix haute de cette petite premier ministre ne parlait pas seulement de pements de montagne, s’adjugent que Voynet confirme que, si elle prétendrait prouver le contraire. Qu’on se le forme. Le premier ministre l’entend et s’éner- sport. aujourd’hui près de la moitié du mar- gagne la ville, elle quittera le gou- dise, le premier ministre est un sportif accom- ve : « Je vous prends quand vous voulez sur un ter- ché mondial. Le snowboard a régénéré vernement. pli. Toute occasion est bonne pour le rappeler. rain de tennis ! Vous entendez, quand vous vou- Pascale Robert-Diard Au printemps 2000, à un sommet européen, à lez ! Moi, j’ai fait de la compétition à un haut la créativité des industriels, relançant Dole page 9, Besançon page 11 Lisbonne, on interroge Lionel Jospin sur le niveau pendant vingt ans ! » L’infortuné en Lire nos informations sportives page 20 paradoxalement le ski alpin. p. 16 Le suicide Pourquoi Israël va voter Sharon des adolescents DANS la courte histoire politique adversaire. Certes, l’affaire n’est pas encore plus, internationale, avait dans le massacre des camps palesti- d’Israël, le phénomène est sans pré- encore bouclée, et une surprise de accueilli en quasi-libérateur, après niens de Sabra et Chatila, en 1982, cédent : vingt et un mois après dernière minute ne peut être trois calamiteuses années de gouver- au Liban, et qui, normalement, avoir été élu par une majorité excep- exclue. nement Nétanyahou. Extravagance n’aurait jamais dû s’en relever. tionnelle de 56 % des suffrages, un Mais cette ultime prudence ne supplémentaire, le vainqueur proba- La défaite annoncée d’Ehoud premier ministre, Ehoud Barak, est change rien au fond du problème : ble d’Ehoud Barak sera Ariel Sha- Barak tient à un ensemble de cau- à la veille de perdre ses fonctions, tous les indicateurs expriment le pro- ron, un homme politique que per- ses étroitement entrelacées, où la concédant dans les sondages une fond discrédit qui frappe un premier sonne n’attendait à ce poste, morale- personnalité et la politique d’Ariel bonne vingtaine de points à son ministre que l’opinion nationale, et ment condamné pour sa complicité Sharon ne jouent qu’un rôle mar- ginal.