MANUEL

UNIVERSELLE, aiisaari n~iso~rslDES FAITS ET ~V$NEXENS LES PLUS nt- PORTARS; DES INVEITlOKS LES PLUS UTILES DES HOJlNES LES PLUS EEJIABQUABLHS DEPUIS LE COYhlERCENENT DU MOXDE JUSQU'IT~ 1856;

PAR S. CASEN !* TRADUCTEITR DE LA B1Bl.E.

PARIS, -4 LA LIBRAIRIE E~CYCLOPEDIQVEDE RORFIT,

RUE HAUTEPEUILLE, ;YD IO ElS. 1836.

INTRODUCTION. Si l'histoire a pour objet de faire con- naître ce qiii est arrivd , iine histoire uni- verselle ou générale devra riécessairement offrir le tableau complet de tous les faits qui ont eu lieil depuis que le monde existe. L'univers rcnferine clans son ensemble ce que nos sens et notre raison y aper- qoi\ieiit en detail. Mais la Giiblesse de l'es- prit humain ne lui permet même pas de niesilrer l'espace et le temps, ces deux bases esseri tielles des fai ts ;saisir l'en~emble dails son inimensité est une tAche trop dif- ficile pour la conception bornée de l'homme. 011 peut avoir sur cet ensemble des pressen- limens confus; mais pressentir n'est pas savoir, et l'histoire est de la science. Considérée sous un point de vue plus a (2) restreint, l'histoire générale est une Con. naissance autlienti que, un tableau exact des époqiics les plus importantes de la terre et du genre lirimain , des temps les plus anciens jusqu'aiix plus rapprochés de iious. Rlais s'il est difficile de décrire les 60 ou 80 ans d'un individu, la dilIiculté est bieii plus grande quand il s'agit des 6,000 ans qu'on attribiie à l'liuinanilé entikrc. tiussi l'histoire ne donne, et avec beaucoup-d'efforts et avec des lacunes con- sidérables, qiie ce qu'il y a de plus général, de plus important; elle ne préteilcl pas dé- rouler miriutieusement le tableau des faits d'une moindre importance et descendre ailx détails .de l'inclividn. 11 s'agit ici des. sommit&s historiques ; là des individus fi- gurent quelquefois au premier plan, tandis que des peuples entiers resteiit dans l'ombre. C'est lorsque ces individus cnrnctériscnt Urie époque, un siécle.,Tout ce qiii ne s'd- léve pas .à cette hauteur, petit bien etre historique, mais ,-n'est pas du doniailie cl'uii~histoire générale. . ' :. Aprés ces consid4raf ions,-il parait presque superflu d'insister siir la graiideiir.ei. l'blé- vatioii de 13 scie~icehisiorique. Siins elle l'homrrie rrcqriiert peii {le culture ,.+ peu,de sa\ oir, peu tic caiiiiriissaiice de soi-mcine et clt: s:i p~isition dans le ruoride; il n'appren- dra ni à coricevoir lc présent, ni a1)prkcier les actious de ses semblables. L'histoire (3) forme le cœur et l'esprit; elle prémui~it contre le mal dont elle iiidiqiie , l'origine et le chiîtitnent; elle entraîne vers le bien dont les ,effets bienfaisanq traversent des siécles ; et ,pli~sqir'aucune autre science, à l'exception de 1.1 religion, l'btude dc l'liis- toire prorluit et alimente la croyance con- solalite d'u~ieprovidence &terriclle. . - Mais cette Ptiide est aiissi p~A~lequ'elle est riche mi heureux rdsultats, ct un fiiit rel)rt!sci~thvec clarté ci, simplici16, fririt -d'i ~ivestiçafioiis les plas lnhorieiises, peut etre coinpüré à une pièce de rnoanaie .qui n'est .deveniie ce qii'elle est que par des travaux et üprc's des dangers innoint)riibl~s. L'historieu a besoin de coiinniire les lm- gues, IYcriture, la gdographie, l'iiiitiquité, la clironologie, la nlythologie , la r\iiritis- matiqne, gl'hkraldique et uiie foule d'autres coni~;iissances.Souvent iin petit li\re d'his- toire est le résultat de ylusieiirs ariiiees de recherches Car sans ces diffCreiites con- naissciiiccs préparatoires, les nionurnens, les itiscriptions, les parclicmiiis, les rna- nuscrits, Lcs nio~?~~aies,les m&daillcs et tant d'autres tt!n~oins des temps anciens, seraient et rcsteraieii t lettre close. L'histn- rien s'appuie sur l'érudition, à layrielle il s'est luiFmênie livré, et il traiisniet les bd- rités historiyues d'une manière claire et lu- cide A ceux qiii, poussés par l',irdeur d'ap- prendre, affroutent niénle des pCrils .pour (4,) . se rendre compte de l'origine des choses ct de leur transfarmation successive. Qi~etout se présentc avec ordre : pay di- visions principales d'abord, par siibdivi- sions de peuples et d'époques ensuite ;c'est la manihre la pliis convenable d'eiiseigner l'histoire. C'est en ces termes à peu prks .que s'exprime lin historien allemand, Bœt- tiger ( Histoire gdnérale à l'usage des ecoles, 6mebditioii , Erlangen, i 854) ,,q!le nous avons souve~itsiiivi, siirtout polir 1 His- toire aricieriiie, et c'est imbu de ces idées qiie nous avoiis entrepi-isnotre travai!. Airisi .nolis avons divise l'histoire g6nérale en trois livres :l'Histoire ancienne qui corninencc avec le moxide et finit l'an 476 de J.-C. à la chiite de l'Empire romain d'occident ;l'Histoire du moyen ûge qui se termine ii la découverte de L'Amérique, l'aii 1492, et l'Histoire ma- derne, qui va jiisclu'iii~s jours. Premier Livre. L'Histoire ancienne se subdivise eii 4 cha- pitres : , ier.Des temps les plus anciens, jusqu'h la fondation dc l'empire de Perses par Çy- rus, depuis 4004 avaiit J .-C.,jusclu'à 560. 2=" d iisqu'à ~lexandre-le-Grand, Depuis 560 jus(~i"'à556avant J .-C. - 50". Jusqri'ii Octave-Aiigustc. Depuis 336 .jusyu'à 30. 4" Jusqu'à la chute de L'Empire d'ocîi- , ,.: ( 5.) dent. Depuis 30 ans avant J, C. jusqu'6 476 aprbs J.4. , . . .

Deuxième Llvrc. . . Celle du nzoyen ûge est subdiviséc- en 3 chapitres : ier. Commence A la chute de l'Empire d'occideii t et va jusqu'h Charlcmagne, 476 jusqu'à 768. zm*.Jusqu'aux Croisades. Depuis 768 jus- qu'à 1096. . - Po.Jusqu'à la ddcouverte de l'Amérique,

1096 à 849%.' Troisidme Livre.

\ L'Histoire moderne a trois .chapitres : . Depiiis la découverte de l'Amérique jusqu'à la paix de Westphalie, 1492à i 648. 2". Jusqu'à la révolution francaise, 1648 à ïiS9, 3me.Ji~sqii'ànos jours, I 789 ii 1S55. Nous nous somnies*fait une loi de ne ci- ter aucun fait douteux; ainsi, par exeiiiple, clails l'&poque qui comprerid l'histoire des dcriiiers quara~teails où tant de points res- tent encore à kclaircir, nous rivoris eu soin de confërer des opiiiions opposees dans l'es- poir de trouver la vkrité dails le milieu. Nous avons tâclié de ne combattre'ni.ne défendre aucurie opinion religieuse ou politique, mais de les faire coiiilaître avec jimpartia- lité. ( 6 Ayant en vue d'être 'surtout de quelque utilité à la jeunesse .française, nous avons eusoin de faireconnaître lesgrands hommes de la ; les inventions et les trsvniix qui l'honorent et qui doivent rendre fier de porter le noIn de [fraiiçais. ,filaisnous n'a- vons pas eu ce patriotisme étroit qui ferme sur les yeux sur les hommes célébres et les travaux qui ont illustré d'autres pays. La grande famille des hommes s'énorgileillit de tout ce qiii est conçu de grand par l'es- prit humain. .. Nous ne croyons avoir néglig.6 de rap- porter aucun évknement i~nportür~t,mais nous avons dQsoiivent viser à la concision ; c'dtait une coridition indispensable de notre en treprisc. L'oiivrage est termin4 par ilne cloiiblo table, chronologique et de matikres, et nous nous flattons que, malgrk d'estima- bles travaux qui existent dkjà eii ce genre, le nôtre paraîtra un secours utile, offert à la jeuriesse studieuse. el . , LIVRE PREMIER. .> :' .

DU MONDE ANCIEN * l . Depu" Z'antiguitL: la plus reculée jusbr'à la migratiori des peuples et la chute de PEmpire +ornain, environ 4000 ans avant J.-C.,jtrsydà 47 6 de tIèevulgaire.

---de--

CHAPITRE PREMIER. De l'arztiqiiite' la pZirs recuit%' jiisqu fi Zn fin- dation du royairme de Per-se, par Cyrus ;560 avant J.-C.

(Création, 4004 avant J.-C. - ieràge du monde, ireannée.) La Bible commence par la crkation qu'elle re- résente d'iine manière à la fois siinplc et sii- Lime. Dieii cr6a d'abord Ic ciel et le terre , ensuite la liimière, puis il sépara l'eau d'avec la .terre, peixla l'une et l'autre d'animaux de toute (8) espèce, orna la terre de plantes diverses, et créa l'l~ommeet la femme lorsque lotit fiit pré- paré poiw les recevoir. Il les placa dans une contrée fertile et ti'iine ~iroduction"en qiielque sorte spontanée. Maître (le la terre corrime Diert l'est de l'univers, l'liomme fut doué de raison; telle est la donnée biblicliie. Quand et où la création s'est-elle effectuée? conibien de temps a-t-elle duré? c'est ce qri'il est difficile de déter- miner. Mais si la conjecture peiit ici remplacer la vérité, on peut admeltre qii'un long temps s'est écoulé avant qiie les lois de la nature, celles de la cliale~ir,de la pesanteiir, de la lumit're, de la' cristallisation, etc. , eussent produit iin sol convenable et propre à recevoir I'lioinine; de manière que ies six joi~rsde la création signifient peut être autant de périodes de la nature. Tl est proljable aussi qiie c'est dans les vallées da nord des Indes, dans les confirées I~eiireiisescle Ca- cliemire où l'on trouve encore aiijouril'hui dans l'état sarivage les animatix :ippi.ivoise's chez noris, ainsi qrie nos espt'ces cle blé, qu'il faut clie!.clier le berceau du genre Iiiimain et non ilans le pays qui a vil s'&lever Bahylolie en Rl~so~~otainié, yii'on ne parvint B renclie liabitable (jii'aii moyen. e 1"fïydraiilicliie. C'est clriils ces contrées de l'Inde que le peiiple de cc pays, ~~eiiplele ~)lirs aucien ci11 nioiitle, place le siége de 1'6ti e primitif; de la boiiclie, des bras, dii corps et (les pieds diiyiiel sont, seloii lui, venues les (lilfe'rentes cspeces d'liornmes ; (le 1h s'é1:incent les fictives sacrés, 1'Indtis et le Gange, se dirigeant vers le sud, et d'autres fleuves allant ver; l'oiiest. . Adam OLI l'lioiiime de la terre, et Eue, celle qui enfantait, ou simplement l'liomme et la femme ; vivaient dans le lieu de leur création, d'abord dans le plus simple, et par consdquent lw~lieureux (9 état clenattire; c'étaitdans l'Eden ou Parsadis,nom qiie les Orientaiix donuent i leurs jardins de plai- sance. Le premier Iiomme est repre'senté comme vivant dans un jardin. Rlais cet état de. nature devait. cesser qi~andl'liomme parvint à avoir la conscience de sa raison et de son libre arbitre ; lorsqne le genre Iiiiinain s'étant accru, les pas- sions eiirent produit la discorde et le crime. L Paradis et l'innoccnce disl,arul.ent avec la trans- gression de la parole Je Dieii (cliute de l'liomme par le péché) et lorsclue Ca'in ti~ason fdre Abel ie sang coinmenca à coiiler ; depuis il n'a pas cessé de coiiler. Le preinicr homine vit le pre- mier cadavre ! Les premiers Iiomiiic~set leurs enfans vécurent long-temps; de cette maniére le geiire l~iimain s'accrut rapideinent. Les hoinmes s'étendirent , peut être en suivaiit le cours des fleuves (guides natiirels à catise du besoin d'eati). Blais comme la nature n'est pas partout d'uneégalt! libéralité, commc elle refuse à unendroit ce ii'elle accorde à llaiitre, que le climat est plus Qoux daus an endroit que dans un autre, I'extérietir de l'liomme ,sa couleiir , sa taille, sa iiianih-e de vivre, totit se diversifia comme son inte'rieiir ; l'esprit etit plus ou moins besoin de s'exercer, les articiilations servant à la commtinication se mriltipliérent: de là les dialectes; puis leslangiies se séparérent ; il y eut dcs inventions ; les fairiil- les formèrent des liordes , (les tribus et des peu- ples ; alors le plos &$, oii le plus brave, Ie plus sageou lepliis riche, eut Ic plus de considération. L'liistoi, e est sobre rie détails sur ces circons- tances, mais il doit en avoir été ainsi. Arissi , nous n'y trouvons qtle qtielqiies inven- tions cles .premiers temps ; par exemple, celle des instriaap à cordes par Jubaf,celle de tra- vailler les m%tauxpar Tubal, mais ces invention ( l0 1 en supposent cl'aiiires. Les yren~iAi*esdoivent avoir servi à satisfaire les besoi~sde I'liomnie , tels qiie les vêtemens, la noiirritrire et le Les arbres et les cavernes lui foiiriiireiit iine de- meure, rnais en in6ine temps aussi le nioyen d'erercerson industrie, en fiiisaiit des séltnratioris ail moyen de branches et cie poteaux :les novaux totnbér dti friiit ou (les branches courb6es'vcrs la terre, ~)roduisircntde noiivelles planles et d'autres arbres ;de là la preiiiiAre itlee de I'agri- criltrire et cle la plantation, et même celle dc doniier de l'engrais ni1 sol. Quelqiies aniiiiairx qii'on noirime d'aprhs leurs cris, s'etnnt plus fa- cilement Iiabitirés & vivre avec l'lioinine , celiii- ci eut l'idée de sonqcr à leur CO servation et à en pcryétrier l'espèce; On en trollva le lait nour- rissant eL la cliair siicc~ilente;letir periii servit de coiivertiire. Lü masstie (coiip dl1 poing ren- forcé) servit à se clébdrrasser des bites féroces; la pierre Iiin~ée( Io fronde), servit au même usage. Les osseinens des nniinatix furent em - ployés à rendre pliis aignë la pointe des ~jerclies converties ainsi en lances, et lin boyaii séciié, at- taclié aux cleiix boiits d'iin bois pliant, servit à faire entendre un son et en même temps aussi à doiinei. du ressort uii bâton point11 qui y était fixé. Dans la fente des rocl~ersou soiis les raci- nes des arbres, on trouva cies pierres brillantes (les rne'taux) qii'on parvint à étendre ou à rendre pointues nii inoyen cie grosses pi~rres.L'éclair ou le frottement fortuit de plusieiirs morceaux de bois produisit le feu dont on recnnnpt bien- tôt l'ritilité; aussi l'estima-t-on beaiicoup , on l'adora mGme ;l'on institua des gardicns parti- culiers polir l'entretenir. Ce fiit peiit-dire lh cc ri (lonua lieu à L'institution des prêtres cliargt!s e l'entretien du feu sacré. . TI y eut des !iommes qui se dirigjs~tvers des l1 ) landes désertes' , qui n'offrirent de noui*r;liipd qu'aux troupeaux, et par là la vie nomade peut avoir commencé. Des peaux tendries siir des perclies fo'ormhrent les premihres tentes. Il y en a qui l~abitérentles forêts et trouvèrent letir nourriture dans la cliasse ; d'autres s'établirent près des riviéres et troiivérent le moyen d'apaiser leur hiin en se livrant à la pecl~e.Qrielqiies-titis parvinreiit jiisqu'à la mer ; des troiics d'arbres attacliés ensenible devinrent des radeaiir ; creu- sés, ces in6mes troncs servirent de canots. L'art dii potier peut avoir pris naissance dans la cal- cination

(Voc~iiond'Abraham, igzi arPnt J.-C. - 3e âge, no83 Ju inonde.) L'histoire des H4brciix aiissi est trés-ancienne. En peu de temps 1eur.constit~ition ,leiir religion et leiirs mœiirç eurent quelque chose cle particii- lier. Un émir uoinatlc , Abraliam ,passa l'Eu- phrate, se dirigea vers le sud avec ses tr0ti.r yesux et devint, par !;ou61s Isrriael, lq s~ucije ( 17) Arabes; par 1s:tac et Jacob (qui forment avec lui les trois patriarches) et par les doiize fils dii dernier, Abratlain devint la souclie du euple israélite oit jiiif. La faniine condiiisit en ggYl,te Jacob avec ses enfanç; là. ils piirent vivrc coinine noinatles dans la contrL:e de Gosen , .rire à la protection de Josepl~, ainene ~>réceciemment dans ce pays comme escl:ive et pitl.veilu, par sa sagesse, à la dignité tie grand-visir.

(3loi'~, OIJ fa loi écrite, ikvr; du rnonrle 2513. - 4' âge. - Salte,à fiiire sor- tir de ce pajs son peiiple. fort de tleux inillioiisct demi de persoulies, à liii faire p:isser la riter roiiçe; de lh, il le contliiisit dans le de'sert au nord cle l'Arabie, liii tlouila iine coil~titiitionsitr le mont Siiliii. Pentlant 12s 40 ans qiie ce peiiple piassa dans le désert, RIoïse liii donna iine consiitcition poli- tico-religieiise, fondée siir la croyance d'lin Dieri iinilue,protégeant son peuple,et.ayant porir objet la transformation de ses nomades en rio peiiple d'agriciilteiirs. Le décn!ogiic est lin monrrment respectable de la législation mosaïqiie. Eofiii, lorsqa'une génération l)l~isforte eut oiiblié l'iclo- lâtrie et les pots (le viiinde (le l'Egypte, Josiie la condiiisit contre Canaan (nommé .eilsuile Pales- tiue), où avait autrefois vécu Abraliam, etque de- ( 1s > puis long-temps on considerait comme le pays promis de Dieu, comme la Terre-Sainte. Apres lusieurs combats contre les habitans,dii pays, Tes douze tribus se partagétent la Palestine. Un sacerdoce fut constitué et distribué dans toutes les iribus; le grand pontife représentait le peuple aiiprGs de son roi invisible, le Dieu,Jeliovali. Ce peuple israélite fiit souvent mallieureiix dans la guerre u'il faisait à ses ennemis ;entouré d'idc- latres,1oilbliait frequemment le Dieu unique. Alors des juges, des prophètes s'élevaient et saii- vaient le peuple. Ainsi le fort Samson, l'hercule juif battit les Philistins ;Jephté, les Ammoni- tes. Enfin, le peuple demanda un toi visible au grand pontife Samuel ; il voulut, comme les au- tres peuples , avoir.un roi et il eut pour roi le brave et beau Saül, fils de Kis ;ce roi se brouilla avec Samuel, et après un combat malheureiix contre les Pliilistin; , il se tiia et fut remplacé dails la royauté par David ( 1055). David, roi et psalmiste, fut également un heureux général ; 11 conquit J&rusaleniavec le bourg de Sion, et prépara la constriiction du temple, destiné à ren- fermer le sanctiiaire national, l'arche d'alliance. Après niaint trouble de famille, causé à David pal- sa polygamie, son fils, Salomon, homme à la fois sage et porté au luxe, commenca j: régner en 1015; il bitit le célèbre temple et la ville de Palmyre; mais son goin-ernemcnt de sérail, gou- vernement dispenclieux et oppresseur ,mtna le royaume dont la cliute date du régne de Salo- mon. Car après sa mort (en g 5) ,deux tribus seules rest6rent BdGles à son ds, le despoti ue Heliabearne ,et formèrent le royaume de ~uga, tandis que les io autres tribus choisirent pour roi Jéroboam, et fondèrent le royaiinie J'Israel avec Saniarie pour capitale. Après plusieurs éud- ( 19 1 Bemens mallieurcux, que même le petit nombre de bons rois, que des prophètes, tels qii'Elie , Isaïe, Jérémie ne purent d6toiirner en vivifiant l'idée du Messie ,Israel en 722 et Juda en, 588 avant J.-C., devinrent la proie des royaumes d'Ass rie et de Babylone. La meilleure partie di1 l>eupL fut transportée pendant 70 ans i Baby. one, jusqu'i ce que Cyrus lui permit de retoiir- ner dans sa patrie. Au nord de la Palestine, dans une contrée peu étendue, près de la côte de la Syrie, demeuraient les Phéniciens. Le pays de ce peuple ne donna pas naissance à (les royaumes considérables ou à des religions qui gouvernassent le monde , mais le commerce, I'écliange des prodiictions de l'A- sie, de l'Afrique et de IJEiirope furent son pais- tage. Le Liban fournit ails Pliériiciens le bois né- cessaire àla iiavigation, qui ,clicz ciix , conilne presque partont, comineuca par la piraterie. Si- .don et Tyr, les villes les plus importantes de la Phénicie, fondkrent , dans les lieux les plus fn- vorables des côtes de la ?

CHAPITRE II. De la fondation' de l'Empire persan jus u'à Alexandre-le-Grand. (560 à 356 avant J.-GI.) . Le chaos dit monde ancien se débroriille ;les élémens de l'histoire deviennent plils distincts et se lient plus facilement; les sources hislori- ues deviennent arissi plus claires et plus abon- lantes. Les circonstances s'agrandissent ; il y a un royaume universel dans les trois parties du inonde ;les Grecs sont à leur époque la plus bril- lante ; Rome marche 5 pas de géans dans la car- rière des conqu4tes. Mais l'Asie est encore le théiitre principal de l'histoire, (Cyrus ou les ;luifs rétablis; Se âme du monda; Sr5 ans orant J.-c., du mon%=3468 1. ' * Au sud de la Médie, très puihnte aii com- mencement de cette période. se trouve le pays montagiieux de la Perse que la Rlédie avait con- quise. Astiages, roi de Médie, ayant donné sa fille 5 rixi liornme de cette province, ordonna siir l'avertissement d'lin mauvais songe , de faire mourir Cyrris issu de ce mariage. Sauvé miracu- 1eii;ement (commencement ortliiiaire d'hommes devenus par la suite célèbres, de fondateurs d'é- tats), Cyrus grandit, devint le plris hardi de ses camarades et vit avec douleur ses compatriotes persans sous le joug des Mèdes. Il n'avait peut-être méme pas besoin de donner à ses, compatriotes nomades le choix entre le jour du défrichement pénible d'un champ et celui du lendemain, csn- sacré un festin jo eux, pour inspirer à ces coii- rageiia montagnarjs, le désir de s'affranchir. En 560, Astyages succomba dans la bataille de Pa- sargada , et la Médie. reconnut Cyrus chef. Celui-ci se toprna ensuite vers la plus grand état de L'Asie-Mineure, sous la domi- nation de Crésus, beau frkre d'bstiages. La folle confiance de Crésus en ses trésors, dont n'avait PU le guérir le sage avertissement de Solon, et la foi aveugle qu'il ajouta à l'oracle ambig9 de Del- plies, ne se dissipèrent que lorsqu'il fut vaincu et lie, prisonnier, il allait expirer sur un bûcher à lardes. Cyrus ilors lui fit grilce de la vie. Par la cliiite de la Lydie, les Grecs de l'Asie-Minetire fssèi-ent ausci sous la doniinaiion persane. Les hocée~isseuls s'exilèrent et passèrent à Massi- lia ( Marseille ), où ils transportèrent l'olivier et la vigne. La prudence inspiré2 par ilne politique mercantile, porta les villes p léi~iciennesà se soumettre volontairement. Babylone fut prise par le détournement de 1'Euplircite qni la tra- versait ( 556) et tous les pays de la partie anté- rieure de l'Asie,. jusqri'i l'Arabie, tombèrent an ouvoir de la Perse. Alors se termina aussi l'exil Eaby lonien de; J iiifs,qui avait duré 70 ans ;mais les lus pauvres d'entr'eux seulement profitèrent de k permission de Cyrus pour retourner dans leur patrie. Toiitefois le dominateur del'Oxus et de 1'Iiidus jrisqu9à la Méditerranée n'était pas encore satisfait. Les peuples nomades du centre de l'Asie, enricllis par 11: commerce des cara- vanes, fixèrent l'esprit con uérant de Cyrus. biais il succomba à la perfilie d'une reine des ( 32 1 Mcssagktes, nomm'ée Tomyris;qiii, à ce qu'on dit, lui fit tranclier la tête et la fit niettre dans ilne oiitre rem lie de sang, en disant que la tête (le cet insatiabre de sang, s'en assolivisse ( 529 ). Canibyse, son fils, régna après Iiri jiisqil'en 522. Conqtiéraiit comme son père, il fut le meurtrier de son frère Sniei-dis, roi (le la Bûctrie, dont il convoitait la possession. L'Egypte devint sous la domination de Psanimenit une j)rovincr persane. et la caste des prêtres, soiltien de 1'Egypte.y fut le plils mnlti-aitée ( niissi représenta-t-elle pliis tard Cambyse à HP1 odote sous les coiileuru les pliis désavan tagciises) ;TIihht!s frit dr'trriite, mais son plan contre la Lvbie et llEtiiiopie &L~IO~I~ complèteiricnt. Une téutative de? Rlages (le pln- cer siir le trône (111 roi trés éloigné, iiu iàiix Smerdis et de rappeler de noiiveaii ail limoii des affaires les Rlèdes et siirtoiit lem propre caste, obligea le roi à revenir bien vite sur ses \)as. Mais );ir iml)riidei:c-e il s'riifonca sa propre ép6e dans le corps et rnoilrut. (i'eptlnilaiit 19inspeetii>n des oreilles coiipécs dii fails Sinerdis fit bientôt décoiivrii. I;i foiirl,e, et des sept Per3es qiii le ren- vcrsèreiit il y en eut tin qiii. par Ir Iiennissenient de son clirvel (1). inonta siir le trôrie (le Ciiin- byse ; ce frit Dariiis, fils d'Hystas1)c:s ( ,331 ) ; il donna une constittition à vcAtilrimeuse état; il le divisa en vingt Satraliies, le ~)otii:vi~t(le revtBnus régidiers, In pliipart en inetaiix ))réc.ieirx lion tr:ivaillés et en tl';tiltres protliictions riiicipales des provinces et fit ailssi fraplier (lel>a niouniiie d'or ( Dnriques ). Diirius iiussi étendit l'empire

(i) Il fut convenu entre lrs 7 Perses que celui dant Ic cheval hennirait le premier deviendrait roi, .(S3) * en y ajoutant la Tlirace et la Riacédoine : son entreprise contre les Scythes manqiia; il ajouta 6.galement aiissi à son empire une partie (Ili pilys situé vers 1'Iiidris et il cliâtia les Grecs de l'Asie- Mineure qtii soupirai~ut11prl.s l'indépendance, el qiii, sou tenirs par lc!irs co~iipatriotes(I'Eii- rope, avaient rléjj bi-ûle Sardes. Poiir- se-veii;5far de cet appui prGtC contre lui, il envoya Rlnr(10- niiis avec irne flotte et iine arriiée cSontreIü Grèce (49a ); mais M;irdoniiis arrêté pqr les tt.mlbGtes el par les Scvtlies, ne JII IL :tlleinclre In Gréce. Une set*on(leexpédition socis In roniliiite cl5 Datis et (l'Artapliernes et coiiiiiiand(:e par Hippias. Grec erild, ~~arvintà I:i \rerite ( 490) à tlétruire Eretrea dans l'île d'Etibée, i>i:iis ii fut J~a~tiieii retv-aite près (le Mirrat\ion par les Xlli6iiiens sous la con- duite de Blil tiatles. t'etidiint de nouveSiiiu prépa- ratif.. coutre la Grèce, 0;irius moiiriit, et Xerrès sot1 fils Iili siiccédn (486 à 465 >.A la giierre na- tionale contre les Grecs, coucoiii~irrentenvitson deux niillions de combattans de pliis de ein- qtiaate ~~eti~les,dont les noms ont dispürii desr cartes niotlerries: iiiiiis i'exj>étlition fiit ari.êtée près des Tliermop~les et dlArtéiriise et empêcliée d'agir par terre coinine siir mer. Les Perses par- vinrent bien à brUler Atliènes (lélaissée par ses liabitans, mais ils éclioaèrent dans la cornbat naval de Salamis (fait d'arines brillant de Thé- ~ilistoclesen 480); alors le roi inquiet du pont qti'il avait fait jeter sur I'Hellespoiit, prit la fuite l)récipitninmeiit. Les trotipes laissées sous le commandement de Mardonius, fiirent battues le meme jotir par terre et sur mer, par Pausanias et Aristides (479). près de Platée et de Mycale. Celte guerre inallielireuse, ce règne faible et le règne aussi faible qiii le suivit, la succession 3r- replière au trbne, même I'éteiidtre de l'empire, ( 34 où les gouvernelirs éloignés des capitÛles com- mencèrent à se regarder comme de petits rois et à se! révolter, enfin la mauvaise organisatioti des troupes, tout cela contribua visiblement à 1i3tt.r la décadence et la chute de l'empire qui avait bien quatre villes capitales, .Ecbatane; S~ise,Ba- bylone et Perse]>olis,mais où il n'y avait ni unité, ni obéissdnce, ni bonne constitution, ni sage ad- ministration, quatre conditions nécessaires à la prospérité de tout état. Ajoutons que Persepolis etait le lieu de la sél~ultureroyale et que l'éloi- gnement des quatre capitales donnait à la cour qui y séjournait alternativement ilne véritable existence nomade. Xercès tomba sous le fer d'un assassin, et les règnes suivans ne firent qu'accroître la décadence de l'en1 ire. On fut obligé d'adopter un système de Béfense et de corruption'poiir se narantir d'un pays aussi-peu considérable que ceyui de la Grèce: la Perse fut > peine capable de maintenir dans le respect l'Egyp te et quelques autres satrapies, et dans la guerre entre les deux frères, Artaxercès II contre Cyrus le jeune ( roi ) , il y eut même lo,ooo Grecs qui combattaient pour ce dernier à Kunaxa et qui sous Xenophon se retirèrent presque sans perte, .par un trajet de 300 milles au milieu d'ennemis victorieux. Un peu pliis tard un roi de Sparte, Agésilaüs, allait détruire tout l'empire perse, si des guerres, suscitées dans la Grèce par l'or des Perces ne l'eussent fait rétropder. Déjà plas d'un roi persan ne sut se maintenir qiie par le massacre de toute la fa- mille royale, et plusierirs de ces rois moururent de mort violente. Mais l'heure suprême sonna pour la Perse d&sque la Grèce n'obéit plus qu'à un seul chef. L9Inde,la Chine, laPhénicie, l'Arabie par I t 35 ) kduCuè par des hordes nomades et habitée seu- lement du côté du Sud, aucune de ces diverses contrées n'offre un intérêt quelconque pendant toute cette période. Les Juifs seuls, sous la do* rnination persane, méritent d'être mentionnés. Leur état dsjà faible, fut encore déchiré par leurs clisputcs contre les Samaritains, disputes qu'entretenait l'intolérance religeuse. Ils par- vinrent enfin à bâtir un temple a Jérusalem ;le grand pontife qui le deservait devint en même temps chef du pays. Esdras et Nehemie renou- velérent la constitiition mosaïqiie. Dans des si- tuations s0uver.t désespérées, ils n'a~tendirent pas avec moins (le confiance le Messie annoncé par les prophètes, qui mtmc dans l'exil conti- nuérent à l'annoncer. L'Egypte ne cessait pas de faire des efforts, souvent heoreiix, polir se rentire intlépendante des Perses. Cependant Carthage, éloignée des conquérans persam qui p'otilurent en vain envoyer ilne flotte contre cette colonie, gagna eii étendue territoriale, et comme le commerce des Pliéniciens soiiffrait beaucoup du joii;. persan, les Cartliaginois s'en emparè- rent. Iis s'&Mirent en Espagne, livrèrent en. 530 aiix Phocéens'la première bataille dont parle l'histoire, firent en 509 un traité de commerce avec Rome et devinrent les maîtres de la Sar- ,daigne, de l'Afrique et d'une partie de ln Sicile. biais roulant s'emparer de la Sicile entière, ils commencèi ent dès 480 des guerres qiii conti- nuèrent long-temps contre les Syi-aciisainset no- tamment contre Gelon, Dionys I et Dionys II (lui leurs ripostèrent vigoureuseinent. Timoléon le corintliien qiii avait sacrifié son propre frère la liberté de Syracuse sa ville natale, protéqea cette ville à h fois contre le deSpatirme de Iho- nys II et coutre les Cartt~aginois.Le tribunat ( 3s )

des cent veilla dans Carthage 'po~ir, le main tien de la constitution aristo~ratiq~ie. Le periplc grec s'offre à nous dans ses nom- breux petits états, pendant cette période, soiis un aspect beaucoiip pllis brillant ii'aiicrin au- tre peiiple de la même époque. biioiqiie son pays fiit benucoiip plus petit qrie la moindre satrapie persane, il avait glorieiisement combattu l'immense ariliée persane, et niontré ce dont est capable le patriotisine ilni à rine graiide stipé- riorité intellectiielle. Les Grecs souvent désunis entre eux, envisageant diffGreminent la constitu- tion qui convenait à leur ,pays; Atlitnes et Sparte étant toiijoiirs en riva ité et voulant clia- cnne Gtre h la tête de la Grèce ;ces mêmes Grecs Ctûient cependant toujours iinis contre l'ennemi sommun, contre l'ennemi (le leur atrie. Ifs étaient dignes de vaincre, car ils ne clercliaieut pas alors sciilement à comb;itti.e l'ennenii, rniiis iIs savaient encore dompter letirs propres pas- sions, et c'est à tort qii'on ne nomme qiie qitel- qiies-uiis de leurs Iiéros; c'était lin peiiple de jiéros, ct c'est l'esprit cle tous qiii protl~iisitla victoire. Aiissi hliltiade, Tliémiçtoclcs, Aristides, Cimon, Léonidas, et Pniisanins avant clii'il n'eût trahi sa patrie. furent-ilsplti tôt les coryphées de l!liéi.oï+me i,ational qr!e des Iiéros pi-oprement nits. Ces mots : (C Va, voyagerir, dirc à Sparte, qsie noils sorrimes inorts ici pour avoir obéi à la n, devraient encore niljoitrcl'lilii , aprBs vingt-deiir siL:cles, retentir daiis l'espr!t de toiit grierrier et de cliaqrie citoyen. Rlais de mènie c ue la véritable grandetir ne se manifeste tjue Jans ie mallietir, I'esprit de l'indiviilu, cornnie celui des e1iple.s entiers, se porte, dans le bon- Iieiir, beircrncnt i l'orgueil. En effet, la jalousie entre Sparte et Athènes devint, après la conclu- ( 37 ) sion de la pix, dé plils en plus envenimée'. CIIB- ciin de ces deux éiats votilait s'arroger la siipré- matie siir la Grèce entière ;et si Ailièiles pou- vait mettre dans la balance ses flottes, sa fine politique, ses, ricliesses et sa .civilisation pius avancée, Sparte, de sonocôté, avait à faire vnloir ses troupes 1,1ris aguerries, sa fermeté et sa po- litique droite et conséciiientc. Car comme à Athènes c'était le periple qiii goiivernait, l'esprit piiblic fut dnns une fluctriation continuellc, et c'est cet esprit changeant qiii fit souvent con- damner I mort oii exiler par l'ostracisme, conime dangereiia h la liberté, les ineilleurs généraux et les politiques les plus ( onsommzs ;et l'approba- tion popillaire eut souvent pliis de part à ces décisions importantes, qii'un véritable avantage nation;,l. Les Athéniens agirent aiissi souvent arbitrairement avec leur; alliés. Aiissi la fin de ces diffërens frottenleng entre Atliénes et Sparte fut une giierre sanglante où presqtie toiis les Grecs prirent part pour l'iinc ou ~~~~~~~~e partie. Li~_~rrerrede 27 ans ou la giierre du Péloponèsc (431à 404)~h la sriite de *légères coniestations entre Coi:iiitlie et Corcyre, n'&tait ail fond qri'itn combat entre l'aristocratie et la démocratie, par- tis criii s'étaient formes dans presque toute la Grice, et ce combat se termina, contre toute at- lente, l)ar l'anéantissement de la démocratie et la ruine d'Ath6nes; l'opinion parut se confirmer (lue le gouvernement popiilairc cst moins stable (lue celui q~iiest dirige' par les hommes les plus (clairés et les pltis considér6s. Au commence- ment de cctte guerre, AtllGnes avait toritefois encore PériclZs, véritable modèle d'homme PO- liticlne d'ime r&publiqiie, embrassant dnns sa vaste conception jrisqii'a~ix moindres détails des affairesde l'état, réfléchi dans la bonne foi tiinc, 4 ine'branlable dans la mauvaise et-cachant au pètia ple. le dessein de le dominer, niais remettant sans cesse aux yeux de ce m4me peuple lc degré d'élévation oh il l'avait amené. Rlallieureuse~ ment, ce profond politique devenu vieux, donna, au commencement de la guerre du Péloponèsc, le, cocseil d'adopter un système de défeuse sur terre, et d'attaquer sur mer. Alors pres(jile tolite la population du plat f?ys de l'Attique se pressa dans Athènes et dans intervalle des longs murs di1 port, parce que 1esSpartiates ravageaient r4- gulièrement tous les ans le plat pays. De là, trop grande açglomeration de peuple, et partout fit- piine, et enfin une effroyable peste i1nqiiellcPéi.i- clès lui-meme succomba; il mourut en 429. Un tanneur, uonimé Cldon, parvint, bientôt au moyen de sa voix clesleutor, à coacluérir l'infliien- ce qu'avait eueP4riclc's ;il s'en servit pour porter le peiiplc aux mesures les pllis acerbes coutre des alliés devenus infidéles; cependant, dans un cornbat yr&s d'Ainphipolis, il eut le bonheur de tenir t4te au géne'ral spartiate Brasidas. On conclut ilne aix dç cincjuante ans , mais Atlsoes eiit afors pour elief Alcibiade, favori et disciple de Socrate ; ce chef employa ses grands talens us à sa propre éIévûtion que dans l'iutérit $ l'état; il ne croyait pouvoir avoir de l'importance c[ue dans la guerre. Par son éloqiience , Alcibiade parvint à engager les Athéniens d'envoyer di1 secoure aux SGges- tiens, en Sicile, contre les S raciisains, ou l lu tôt conquérir la Sicile. Une Hotte hien équipée se rendit à cette destination sous la conduite d'Al- cibiade, de Lamaclius et du prudent Nicias. Mais Alcibiade, accusé bientôt apr& par ses ennemis d'avoir nuclacieiiscment mutilé cles sta- $lies des Jicur ,fut rappelé; il se rgfuçia a~ipres (39) . des Spartiates qu'il excita à rompre la paix cemment conclue avec les Athéniens. Alors les Spartiates à leur tour se pourvilrent d'une force navale et détruisirent complètement l'armée athénienne en Sicile. Ils fortifihrcnt en mime teins Decelea, bourg voisin &Atli&nes,et négo- cièrent gnêrne iine alliance avec les Perses qili n'eurent pas i'liibileté de profiter de la sanglante désunion des Grecs poiir tirer vengeance de leiirs précédentes (léfaites. Cependant Alcibiade par- venu à. passer aiiprès des Perses, vint à bout &? se faire nommer chef de l'armée athénicnne~ Avec son retour cette armc'e le bonheur y re- toiirna @alement, et ce filt niaintenant aux $par- tiates à demander la paix ailx Athéniens qui, énorgueillis par In victoire, ne la leur accordérelit as (4 i O). Comme pendant l'absence d'Alcibiade % floite atliénienne avait été battue par I'ysan- dre, Alcibiade, poiir acliapper à la frlreur di1 peuple, se vit obligé de se c~ndamnerà un exil volontaire, et les Athéniens, malgré cjiielcjues vic- toires partielles, virent cnfin leur force navale anéantie par Lysandre dans une victoire qiie ce dernier reinporta sur eux aiiprès ti'Bgos-Pota- mos (fleul-e des Clièvres) près de l'Hellespont (44. Les alliés d'Athènes fiirent snbjugués ; Atliènes fiit assiégée en 405, et se rendit parca- pilulntion aiix Spartiates (404) qui, non-setile- lneiit abattirent les miirs dlAtliènes et emmenè- rent ~oiisles vaisseaux de guerre à doiize prhs, inais ils reinplacèrent aussi la démocratie qii'ils avaient en haine par une oli~~rcliiede trente tyrans ; le go~iveriieinenttyrannique de ces der-. niers fut renversé l'anne'e sriivnnte par Tlira- sybrile, et la constitiition foudée par Solon en ~l*itla place. Mais on ne put rendrc à l'état que Son apçiease forme, inais ilonlui rendre son as- -(40) -cien esprit. La plus belle périocle d'Athènes ful à sa fin; cet 6tat cessa de fleurir et n'a p11isde- iiis cette époque joué de rôle important dans histoire. Jetons donc encore un coup-d'oeil siir la période florissante d'dtliènes sous Périclés. Athenes ne voulut pas seulement, comme Sparte et Rome, primer par les arnies; elle connut et voiilut avoir une gloire plus brillatite: iine civi- lisation plus avancée. Aussi parvint-elle par là à iine supériorité d'esprit qui survécut loug-temps à sa piiissancc politique, puisque même Nérou frit jaloux de l'approbation du pciiplé artiste d'Atlihnes. Comine toute l'rxistciice y fiit pii- biique, c'est i la viz publique aiissi qu'on y donna le plus la splendeur la plus éclatante. Les liaiics, les péristyles, les théâtres qiii conte- naient 30,ooo âmes; Ic botq avec ses aradius et ses propylées ;le Partlienon ou le temple d'A- tlihnes, voilà ce qiii excita l'adniiration cle l'é- tranger; et la statue colossale de Minerve s'c'le- vait majestueusement aii-dessus de la mer et dc tout le pays, comme pour indiquer la supréma- tie du peiiple atliénien. Mais Atliènes possédait aiissi Pliitlias qui savait sculpter des statiics telles q!ie celle de Minerve ct celle de Jupiter olyni- pien; cette dcrnihre était liaute de 50 pieds et faite d'ivoire et d'or ;il y eut Polygnote, Praxiit- les, Lysippe, Polycfbte, Zeuxis, Apellcs, Pari-lia- sius, qui alors produisaient des cliefs-d'cieiivre de sculpt~ireet (le peinture: c'e'taieut des Grecs, c~tioiqu'ilsne fussent pas toiis d'dtlitnes et c;ii'ils n'existassent pas toiis a la mGme époc~iie.Les tra- ge'tlies d'Escliylc, de Sopliocle et d'Eiiripitles fai- saient accourir en foule le peuple au théitre à peine assez grand pour le contenir ;les comédies coiniqiies OL~mordantes ii'Aristopliane produi- sirent le m2me effet, La tribune atliénienneprd- ( 41 1 sente avec orgiieil Périclès, ciont l'6loquence fut foudroyante ; Nicias, Lysiac, Isocrate, Escliine et Déiiostliènes parlèreut devant le peuple sou- verniil, devant qui He'rodote, dit-on, eiit la per- mission de lire son ciief-d'œiivre d'liistoire, He'- rodote, le premier de ce grand triumvirat cl'liis- torieiis qiic cornposèrent avec lui Tliucyditles et Xénoplion. Ainsi I'Athériien vit devant et aritour de lui cc qu'il y avait de pliis grand, et apprit à vivre pour sa patrie pendant que le Spartiate apprit à peine à mourir pour elle. La pl~ilosophiedes Grecs, commentant par Tlialés et les Ioniens, occupée de la coiite~iipla- tioii de ln nature cliii, cliez les pytliagoriciens dansla grande Grèce, avait pris une consistance plus fixe et pliis de'terininee, cette pliilosopliie est encore ertime'e aiijoiird'iirii par les moyens ~i'elleoffre d'esplicper la cature cles clioses et 18 troi~verle bien siipréine des Iioinines. Si les ropliistes se permirent des c'carts, Socrc~iesauva la pLilosopliie coLniiie Tlirasvbrile avait saur4 l'état. Socrate, le plus parfait des lioinines, dont la vie fiit niissi piire que la mort fiit ~rancle, etit l'art de cl6velopper oit jilutôt (le laisser sc (16velopl,cr les facultt.'~de chaciiii de ses disci- ples, et c'est ainsi que les di;Téreiis systèmes ~Iiilo~o~iii<~iiesyiirent se faire joiir. C'est cet ioiniilc stiyérieiir que le 1>eiilile,toujoiirs Facile ;exciter, sédiiit par les enneniis et les cnvieiix dii grand homme, foi-$3 en l'an 400 à toii-e la cigu~.Le paiivrc Aniistliénes, chef des cyniqiies dont fit partie aussi DiogGne de Sinope, clier- cha le souverain horilieiir dans ln privatioii et dans l'impossible dessein de n'avoir pas cle be- soins; Aristippe le riche, ainsi que l'ecole cyré- ?laïque,clicrclin ari contraire le lionlieiir tlans la Io11issance ; Zénoa le stoïclue, daps l'inseniibi, ( 43 lité contre la douleur; Pyrrllon le sceptiqiiep~it traiiquillemcnt voir Anaxarqiie enfoncé dans un marais, parce que ce fait ne lui paraissait pas certain; E«c4ide, avec ceiix de Mégare, ne pnriit pouvoir exister qu'en combattant comme dialec- ticien; Epiciire, qiii valait mieux que sa morale, crut trouver la f6licité clans l'absence de la dou- leur et dans l'illusion du plaisir erte'rieiir. hlnis c'cst Socrate qui, dans la personne dii divin Pla- ton, attira le pliis de disciples; Platon qui, dans son école Je l'académie, et appelé par cette rai- son l'académiqire, sut ramener I'liomme, à trn- vers tolites les vicissitrides des clioses, à Dieri, source de tont bien, de la vérité et de la beauté. Socrate fut encore lionoré dans la personne d'A- ristate, fondateur dc l'école péripate'ticiennc , qui fit beaucoup dc cas de l'expérience, comine soiirce exclusive de la connaissance, et qui fit de grandes reclierclies sur 1:i nature, siIr l'esprit Ilumain et sur la répiiblique , recherclics qui existeut encore en partie. Sparte se trouva pendant qiielquc temps à In tête des Grecs; maispendant qu'Agésilas, un dc ses rois, combattait vaillamment en Perse, Sparte fut à son' toiir attaquée par queic[iies états grecs et forcée d'accorder, par l'entremise d'Antalci- das, en 387, une paix avantageuse atir Perses. BientOt après aussi, Sparte, qui avait injiislement envahi le bourg des Thébains, fut contrainte (le 1e11r cCder la domination dans la Béotie. Deus lionimes de Thébes, Pélopidas et Epaminondas, ~)arvinrenten 378, non-seulement k (le'livrer leiir ville natale, mais à l'élever à iinc haiiteur re- mai.q~iable.Les batailles de Leuctre et de Man- tinc'e, conduites d'après une tactique noiivclle, en 371 et 562, reiiverskreut Sparte (le.la haiiteur P lac~uelieelle s'étai1 Clerée ; mais ThCbes iirissi ( 43 > fut entsaîn6e dam In chiile dcs Iiommes qui l'ad vaicnt élevée ; car I'c'lopidas succomba en Thes- salie, et Epainiuondas prCs de Mantinée. L'ini- puissauce des partics belligérantes produisit la paix et la liberté. Rlais l>ientôî celte liberté im- puissante devait faire place à lin esclavage géné- ral qll'allait imposer à la Grèce un liomme irioi- tié çrec lui-mêiiie. Au nord de la Tliessalie, la RIacédoine s'é- tait peu à peu formée (813) ; faible à SR nais- sance, deveiiiie libre di1 joug persan par suite de la bataille cle Platée, la Macédoine parvint après le déclin de la grandeur de Thèbes à avoir I son tour un roi; c'est Philippe (550 à 356). Pliilip~e,poussé par l'ambition, ne dédai- gna aucun inoyeii d'étendre son état et de le rendre plus puissant ; il soumit les Illyriens, les Paconiens et les Thessaliens, grigna les riches mi- nes d'or de la Tlirace, et dirigea ensui te sa po- litique à sotirnettre les Grecs. II ne xii,l'g-lr 1 ea rien pur s'immiscer daas leurs affdires; il opéra d'a- ord par la corruption, et il disait orclinairemeut: a Il n'y a pas clc mur trop &levé polir qu'iin $ne chargé &or ne fuisse passer par-dessus. r Nal- lieiiretisen~ent cs Grecs l'attirksent cun-mêmes dans leurs üff'tires, en coinmeu~ant(357) les guerres sacrées contre la Pliocille et puis contre les Locriens 3 cause des clinmps et des trésors @Apollonde Delphes. Envain Déinostliènes, dans sespliilippiclt~es,tonnait du liant de la tribune na- tionale polir avertir les Grecs de se preserver de l'intcrvsntion de ~1iilil)pe; ses atlvers:iires, cor- rompiis par l'or dii roi macédonien, s'a pliquk- reut i maintenir Atlii.oes dans iiue rnalteiii.eirse illusion. Et quand les Grecs virent le danger de leur position, il fut trop tard. Philippe avec sa formidable phalange macédonienne arraclln en ( 44 1 338 la victoire c!e Cliéronnée sur les Grecs re'u- nis, et parvint à se faire noinmer à Corinthe, si- non le chef, du iiioins le géneral en chef de toiis Jes Grecs contre les Perses. Assassiiié, il fit place à un pliis grand despote (336),i son fils Alexandre. I'endaii t que la liberté grecque succombait ainsi, ln liber16 roninine se développait. A cette époqae le Soiiverneinent de Tai.qiiin-le-Siiperbe fit uaître à Rome, siii-Lout cliez les Patriciens, nne haine implacable contre lui ct sa faniille; et lorsqiie son fils Sextiis eiit désl~onoréla chaste Lticréce, que celle-ci se fut tiiée pour nc pas s~ir- vivre à son de'stioiinerir, le signal fut ciouné pour la décliéance absolrie dii roi et poiir l'expiilsioii de ça fainille. Lucius Jiinius Erutiis ,et Caj~is !i?arcl~~iiliiisColIatin~is, remplace' bientôt par P. Valéi-iiis Poplicolû , devinrent alors con- suls, et frirent revCtiis du pouvoir exécritif. Ce por~oir&tait figiird pr,r 12 licteurs qui pre'cé- clnient les consiils ct qiii portaic~itdes f3isceaus7 des verges avec une Iiachc. Lcs Tnrq~iiiistentE- rcnt vaiiieinentl~lrisieiirscssnis poar rentrer dans llonie ct pour s'emparer (le norivean dc la (10- ininntioii, eii ç'ap~iiyantde peiiples voisins ;Rru- tris liii-ni6nien1li&sita113s à fairemourir ses deus fils, coinproinis tlaiis iine corispiriition de ce gen- re, et sriccoiiiba Iiii-m6iiie dans un combat con- tre les Tarquins. Lcs lloinains étaient dignes de In liberté parce ciit'ils savaient la défeiitlre. Aiiisi Porsenna, roi de Clrihiriin, se rit arrêté nu pont du l'ibrc et eiiiy%cilc'cl'eiitrer dans Rome pas Horatiiis Cocles seirl, josqi~'à ce cjue pont fit abaltri ; ainsi Rlr~ciusScérola risqua sa vie polir trier Porsenna dans son propre camp, et en brû- lant avcc sang-froid sa main droite, il montra le pen de cas qii'il faisait Je brûler sou corps en- tier, De gqreiIs traits prouvent I'en\hausiasm(: ( 45 des Romains polir leur r6piiblique nristocrati- qiie nouvellement conq~iise.Car le sénat en tete duqiicl se trouvaient les consuls patriciens, clioi- sis tous les ans dans son propre sein, gouvernait seiil; cepeiitlant dans les grands clarigers on noin- mait lin dictnteiir pour 6 inois; ce dictateur avait droit de vie et de mort, et poiivait in&iiie se mettre ail-dessus des lois. Ahsi leselatins fii- rent battus dans la mémorable bataille prés clii lac Régilliis (501 ou 4~~6)par le dic tateur Aiilus P~s~hriiiiius,et furent lorc6s (jerentrer dans l'al- liance des Roniains. De seinblables coinbats se scnouvelnicnt toris les mais, soiivent tolites les semaines ; les frou- tiércs étant encore trop rapprochées, le désir des conquêtes toujolirs égalelnent grand, et il restait peri de tenips aii .palivre plébéien pour se livrer b la ciillure de son cliainp dont le pro- duit devait yoiirtnut le faire vivre. C'est polir- ( uoi le piiis grand nonibre frit souvent contraint de contracter des dettes huormes envers les pa- triciens plus riches ;ceux-ci traitérent souvent avec (lui-eté leurs de'biteiirs ;il letir arriva meme ~[uelquefoisde les séduire à l'esclavage. Soiivent lc peuple se scfusa de se laisser enrôler et se Xe- tira enfin tout-à-fait siir le mont sacré oii il init :l contribulion le bien dcs pntricicns. oIeoenicis AgripI>a, nii moyen d'une prirabole de l'csto- Iuac üuc~uelles niembres araietit refiisc' lciir se- corirs et qiii avaient péri avec lui, parvint, à la vérité à obtenir le retoiir du peiiple 5 Rome ; mais il n'obtint ce résiiliat qne moyennant deux et ensuite plusieiirs tribuns du peiiple inviola- bles, clinrge's de défendre les intérêts popuiaircs dans le Sénat, qui ftirent accorde's aux plébéiens comme contrepoids constitutir~nnelcontre I'in- fliicnoe dc l'aristocratie. An moyen du veto L la orte de la citrie, ces tribuns potlvaierit iiiva- Eder tout sénatus-consulte prijiidiciahle nü peu- ple. Les trièuns dri peuple contestèrent ensuite à leur tour les prc'rogatives de la noblesse et c~uelques succès lerir doiinèrent le COLI- rase d'insister peu à peu sur la cessation de toute disiinctioia .entre le peuple et la noblcsse, et même Sur les mariages entre ces cteiix classcs. C'est aiiisi qu'ils citérent devant leur tribunal Coriolan, le hardi conquérant de Corioli ,le pa- tricien C. Rlarciiu qiii n'avait voiilii clonner (111 pain au yeiiple affamé que contre l't2loigneinent des tribuns; ils le contlauiiièrcnt b iiiort ; niais s'étant retiré cliez les Volsques et les ayant amenés devant Rome, il consentit à la prière de sa m6re et (le sa feinnie, i les faire partir ùe li, et trouva cliez les Volsrlries la mort 3 laqiiellc I'a- vaient condainné les tribuns. Ceux-ci parvilirent enfin 5 faire passer une constitution écrite, qui, à la vérité, encore très-aristocratique , s'établit p?r dix pairicieiis muriis d'lin pouvoir dic tato- rial, polivoir qu'ils prolonghent et dont ils abu- sèrent, siirtorat l'iiii d'entre eus, Appius Claudius (Virginia) (44 ). Cetteconstitution ftit écrite sui. 12 tables de cléne d'abord, et dc bronze ensuiie. Cependant iine loi qui Vasa alors donna iin graiid pouvoir ail parti popii!aire : cc fut ccilti qrii eut pour objet de donner force entière :I toute décision (lu peuple par tribiis et devait par conséqiierit lier également le shnt et les pa- triciens. La fin de cette longue contestation enlre le peiipte et les patriciens fut que bientôt après toutes les dignités de I'Etat plirerit Gtre remplies p;w les plébéiens; le consulat y passa en 556, 13 dictature en 556, 1.1 censure en 331, la préturc en 337, et le pontificat en 300. Déjh eu 445 les corznubia patrûnr ÇUIJ~plebe avgient été obtenus* i47 1 Les oiieti-es à l'extérieur cont;nua;ent tdri- biirs. $&es, ville étrusque, fut conquise en 395. nu bo:~t de io ans, par le diciateur RI. Filrios f am il le; là seulement les Romains se familiari- s~rentarec la vraie tactiqiie indispensable à faire 'des siéçcs; il; apprirent ce que c'est que des campagnes d'hiver et accordèrent aussi une solde aux çrierriers. Mais Rome elle-même fut bientôt inenacc'e d'un grand danger par les @rilois du riord de l'Italie, peuple valeiireiix qui sons Breoniis, son gc'néral, avait attaqiié Clusiuin, ville étriisque, et, provoqué par les Roinains soiis les Fabius, se dirigea même sur Rome après la clefaite complète d'une armée romaine près de l'Allia (389). Il n'y avait pas de nouvelle armée :iopposer aux Gaulois ; Crimille, accuse d'avoir rnoxitré de l'orgueil dans son triomplie de Véies, sc troiivait en exil, et presque tout le monde fuyait Rome ou se rélugin dans le Capitole. (21iatre-vingts vieillards restés à Rome frirent les premi~res1-ictimes 'sacrifie'c; par les Gaiilois lors de leur entrée dans la ville. Les oies sacrées de Junon ct RIaulius Capitolinus ayant fait ninnqiier une surprise srir le Capitole, les Gaulois ~oiilurent,prendre par la faim ceux qui s'y étaient féfii.gi6.s. Dans ce danger extrême, et lorsclu'on allait acheter avec l'or In retraite d'un enuenii !si redoiiinble, Camille s'approclia avec une ar- InCe et battit avec une 'telle impetuosité les 'Gai1Iois, c~u'ilsse sauvèrent en toute hite. Rome avait &tébrÛl6e par les Gaulois: le peuple vou- lliit se retirer à Véies, mais Camille parvint h [faireabandonner ce plan et Rome fut rebâtie. RInllieureusement avec le rétablissement de la ville revinrent aussi les anciennes contestations entre le peuple et la noblesse ; ces contestations finirent celiendant par pi-oduire l'égalit6 enire ( 48 ) cttir. 11 y avait un point sur lequel tout Ie mohde il Rome fut toujours d'accord, savoir qiie I'Etat devait conserver sa constitution répiiblicaine. Manlius Capitoliniis qui avait contrib:ié à sauver le Capitole ayant été accusé d'avoir reclierclié pour lui-même la royauté, fiit précipité de la rocfie tarpéimne (383), non loin de la demeore cl'honneiir qu'on lui avait désignée sur le Ca- pitole. C'est alors qri'on proposa pour la pre- iriière fois des lois sur Ic partage des terres pu- bliques et siir les dettes. Les exemples d'abné- gation patriotique furent commiins à cette 6po - que. Un pre'cipice prodilit dans le forum par suite d'il11 tremblement de terre, ue pouvant Gtre comblé qii'nii moyen du dévouement de quelqii'un, le chevalier. RI. Curtius s'y précipita avec son clieval. Dans iine guerre contre les latins, RI. Decius Mils, consiil, se d6voiia ?a la inort, parce qiie, selon uii soiige qu'il avait en, la victoire devait être le partage du peuple dont le ~Ciie'ralniourrnit : corribattant avec acliarne- ment, il s'élanca au milieii"de l'ennemi où il périt, et il donna ainsi la victoire aux lloinains. La constitrition cl'abord aristocratique et op- pressive devint iiisensiblemcnt iine d6mocraiie tempérée et les oiivoirs furent convenableinent clistribués. PenLnt In guerre où l'unit6 du com- inandement était nécessaire, c'était une monnr- chie ; au sennt, poiir In direction des relations ext&rieiires et les finances, c'était l'aristocratie; dans les élections et pour la législation ,c'était la .démocratie. Le tribunal était c0mpos6 de consiils, après lesquels siégeaient les préteurs ré- cernnient nommés. Les questeurs, élus parmi les plébéiens depuis 418, avaient le soin cie tenir et de srirveiller les comptes du trésor public; les Cdilesplébéiens et les censeurs étaient cliargés ( 49 l dela police. Vers l'ab 400 unc légion était colri- OS& (le 4200 fantassiils et de 300 cavaliers; il y avait yne discipline sévérc. La rcligion c'tait étroiteinent unie à la 'constitiition de 1'Etat , et l'on ne poiivait 'cornincncer aucune entreprise sans qii'on consultA~les dicrix qiii inanifestttient leiir volonté par le vol des oiseaux, par les en- trailles des animaux, etc. (aiispiciurn, hariispi- ciiim, extispici~irn).Lcs dicux des Ronioins, la pliipart ernpriintés aiir Grecs et :lux E~rusqiies, araieut été latinisés : Jiipiter, .Trinon, Neptiine, Minerve, Diaue, Afars, Vdniis, etc. O11 ne hi- sait encore lc coinmerce que siir tcrrc ,mais l'a- gricuitiire restait toujoiirs la preinièie sorirce des ricliesses, et l'on alla clierclicr pour dicta- leur Cincinnakiis, qiii se trouvait derriEre sa cliarrue. Les femmes romaines faionient elles- mbrnes cuire leiir pain; dl1 vin était encore qi~elquechose de rare, et JIecezie tua sa leinine, qui avait bu do vin saus sa perriiission. Les étli- fices piibli~savaient seiils de I'crppareuce; les habitations des particiiliers étaient encore clié- tives et soiiventn'étaicnt qiic de simples ccibanes. On eut h Rome la preinicre rhoniiaie en 01. en 484 ; elle fiit appelée peciinin, de peau, parce qu'on avait aiiparavaiit estimé In valeur des ob- jets d'n11rL.s la valeiii des animaux. Le prcmier méridien fut invcnté en 461 ; auparavant un lionune était chargé d'annoncer I'lieurc c1'al)ri.s la projection cle 1'onibie:Les ~~reniièrescornc'rlies fiirent jouées par des coiriédicns étriisqiies polir se concilier les dieiix npiès iine grande peste. Les Ilornains alors pre'fc'raieut eiicarc faire des actions que de passer le teinps :i écoiiter et b regarder. DU MONDE ANCIEN.

CHAPITBE III. Depltis A2exand.e - le- Grand jttsqu'd Oclaotr Auguste. (536 à 30 avant J.-C.) Dans cette importante périodeliisioriquel'Eu- rope apparaît srir In scèiie (Ili nionde, et en qiiclque sorte siir le premier plan

( Scipion ou Carthage vaiueue, 20% avant J.-C. - du monde, 3802 ;de la fondaiiou de Rome, 552 La deuxième çiierre macédonniene contre Persée se termina par la bataille de Pydna (168) et par I'incorporation de la Blacédoine comme province romaine. Il en fut de in6me [le la Grece. Là où les Roninins so présentaielit corrrme ar- bitres, on pouv:tit prévoir lerir domination; ils firent naître des dissentioiis. porir Are appelés :NI secoiirs par un des partis ; ils favorisaient les ' faibles contre les puissans et mêiile ce qii'ilslriis- saieiit à leurs alliés, en quelque sorte 1eiirs.va- lets d'armes, ils ne le considéraient que comme un prdt. Cartliage aussi devait à son tous suc- comber et en elle devait s'écroiiler la seille puis- sance que Rome eût 5 craindre. Depuis long- ( 7O ) temps le vieys Caton avait termine tous ses dis- cours par ces mots : et je conclus qr2ilfaut &- iruire Carthage (ceterttrn censeo, Cu~lhaginern essadelendam). Carthage s'étaitreniis (le ses lier- tes, mais avait aussi soi-neuscment évité toute occasion d'exciter la col$rc de Rome ; c'est poiir- quoi les Romains qiii avaient à cœur l'anéantis- sement de Carthage, excitèrent eux-mêmes ait moyen d'un efïroynble tissu de ruses et de per- fidies dont ils avaient eiilacé la r&piibliclue, la giierre par le roi Masiiiissa de Numidie et s'd- crièrent alors :La pais avec nome est viLlée! Les Cartliaginois clierclihrent bien vite à apaiser les Romains, mais deux consiils se rendirent en Afrique avec une armée (ih9), demandèrent d'a- bord 300 otages des meilleurs maisons, piiis, qil'on leur livrât toutes les armes et les miinitioiis de gucrre, et aurés avoir ainsi Ôté à cet état les moyens de & défendre, il exigérent aiissi la des- truction de la ville et la colonisation des habi- tans dans l'intdrietir du pays, loin de la mer et par conséquent sans commerce maritime. Le dé- sespoir s'empara des 700,ooo habitans ;on ré- solut à Cartliage de mourir plutôt qiie d'aban- donner la ville. Les poutres des maisons furent transformc'es en vaisseaux; tout le mc'tnl qu'on troiiva fut converti en armes et l'on se servit de la chevelure des femmes pour tendre les arcs. Une armée de mercenaires nuinides. soits Asdrii- bal, tint les ennemis éloigne's (le la ville, cliii rd- sista pendant (leas ans, et qui ae succomba que dans la troisi6ine annde dri sidge dirige' pif P. Cornelii~sScipion, ge'néral d'lin talent et d'une bravoure distingii6s. Pendant six jours oii con- tinua de se battre dans les rires, ensuite la ville fut réduite en cendres liar un incendie qui durd dix-sept joiirs, Elle cessa d'exister! Sur ces raipej ( 71 ) Ie noble Scipion s'assit en pleurant, ayant As- drribal à ses pieds et faisant entendre ces ~aroles liomériqiies qui fout alliision à Rome :r dnjour viendra et Troie-la-Sainte s'écroulera; Priam lui- même tombera ainsi qiie le peuple du roi, habile à manier la lance! 1) Carthage et ses environs de- vint sous le nom (l'Afrique une province roniaine. Dans la même année succomba aussi la célébre Corinthe, sie'ge de la confétlérntion achaïqiie, ar lc fnrouclie Içliimmius qui fit jeter en fonte res m agnific~uestrésors de l'art qui y étaient en trhs grand nombre. Tliébes et Clialcis sur l'île d'Eubée eurent le mênièsort. La Grèce comme province romaine porta le noin d'Achaja ; la Macédoine était alors depriis deux ans déjà in- corporée à Rome. Bientôt apr6s les Romains eurent à soutenir un combat [le 1iii;t ans contre les Liisitanieils sous Veriailiris, dont les vain- queurs de Corintlie et de Cartliage ne parvin- reut à se défaire (140) qu'au moyen d'lin assas- sinat; ils eurent aussi i c-ombattre Numance, aujoiird'liiii la Castille, qui après iine défense de 14ans, et qrioique affamée, iit bien être dé- truite, ,nais non sl~bju$uée(135); les derniers liabitans de la ville l'incendiérent eux-meines et s'y brûlèrent. Une sanglante insurrection de 70,000 esclaves en Sicile, le grenier d'abondance de l'Italie; insurrection qui eut poiir chef Eu- nus et où 13 vengeauce des droits de I'hüma- nité oiitragée soiitenait le courage des révoltés, Qc put être entihrement cioniptée qu'ail bout de quatre ans, et nprés qu'on eut &gorgé20,000 d'entr'etix. Les Romains eurent à peiue clompté les Car- hginois qu'ils attaquèrent de nouveaux peu- ples, et parurent dans toute la terre porir tout envahir. Après l'abaissement des Çartliaginois, ( 72 1 ajoute Montesquieu que nous citons, Rome n'eut' presclue plus que de petitesguerres et de grandes victoires, ati lieu qu'auparavant elle avait eu de petites victoires et de grandes guerres. . Ainsi cette Rome si petite encore il y a deux cents ans, posséda maintenant outre . l'Italie , les provinces de la Sicile, dc la Sardaigne, la Corse, l'Espagne avec le Portugal, YAfrique, la Ligi~rie(Genes), la Gaule Cisalpine, la Macé- doine, l'hchaja et l'Asie ( l'Asie-Mineiire où l'insensé Attaliis avait IGgué aux Romains Per- game,.son empire ). Ces provinces fiirent admi- nistrées, mais soumises Sussi à de terribles con- cussions, par d'anciens consuls, des préteilrç, munis de pouvoirs civils et militaires, qui, à la vérité ex iraient à la fin de l'année ;mais d'autres les remp/& aient, la plupart parivres, car il fal- Irit souvent épuiser une fortune consi~~rablc pour obtenir un emploi, puis ils s'en retour- naie:it riches coinine m rés ris. Les questerii.j étaient leiirs receveurs généraux; des troiipes romaines occup aient les provinces Cori iiises. Les revenus de 1'Etat aiiginentaient considéra-CI blement. Mais di1 moment que les giierres au- dehors devinrent plus rares, il coninienca à se manifester dans la capitale même des cornrno- tions tres dangererrses, car tandis que quelques- uns s'enricliissaient beaiicoiip, une popilllttion nombreuse sans propriété et sans amorIr (111 travail voulait pourtant vivre. Pour contrelia- lancer cette aristocratie liéréditaire des patri- ciei)s,qui savaient se maintenir presque exclu- siyement dans la possession des emplois les pl11s lucratifs et de la plus grande iufluence siir le sénat, des tribuns dii peuple s'élevèrent bientût comme puissans démagogues ; ils insistaieut sur un meilleur partaGe des terres de 1'Etatl 73 1 Ainsi le tribtin Tiberius Semproniuç Gracclius, e'pollx (leCornélie, fille de Scipion l'aînd et en- mite ses fils Tiberius et CniusSzmpronius Grac- clius, illustres par leurs talens, se déclarèrent siic- cessiveinciit polir le , enti-eprii-ent de re- noilveler llancienrie ~~knia,siir l'acquisition des terres ; ils cternandaient atissi le partage des trésors léçiiés ailx Roinains par Attale, roi de PerSnine ( 134). filais les projets les plris &qui- tabfes en favciir dri peiiple inallie~ireux,troiiv2- rent les plus violentes contradictions chez les riches aristocrates, qui excitèrent des tiimilltes où périrent les deiis frhrcs :avec plusieiirs mil- liers cle Iciirs partisans ( 133 et 121 ). Les do- naines de i'Eiat ne furent pas répartis de noii- veari, et les tr6sors (l'Attale lie furent pas don- n& au pcuplc; le tribunat nc fut pas renou- velc' poiir les anciens tribuns; lcs pctiples de 1'Italieu'obtinrcnt pas lc droit dc citoyc~i.C'est ce qni amena la corrripiiou des iricciirs, que ni les lois contre le Irixe, ni celles contre le calibat cilcore pllis afièctiontid, nc piircrit faire dispa- i'aî1i.e. A cette corrrip:ion des iiiai~rsvinrent se joindre I'assassinat des citoyens, lave'nnlitc', et dans les provinces, la couciission lnpIiis de'sor- doiin6c. Lcs voliiptc's des contrc'es brî~lantesdi1 3lidi et cle l'oïi~lit, devin~eiittrès frc'qiientes d:iiis Slorne. Le pciiylc indolent ne prit être éinri que par Ic spectacle (les gladiateurs et par des corribats d'auimatix ; personne ne vorilail tra- vailler, c?iaciiu\oii:nit avoir (les jouissances. Des niiltiers ct'étran~rerset rlliiidigi.ncs, recllcrctiaiciit avideineiit In vck dcs pliis obscurs citoyeris; on vit cles rois meridiaiis ct cles mendians roya~ix! mCme le skt, autrefois si respec\able, fut en- hlii par la rorr~iption,parce ciii'il n'était plus ( 74 1 conduit que par l'esprit de faction et par f'd- goïsrne. lAa guerre contre Jiigurtlia, fils adoptif de Blicipsa et petit-fils de Massiiiissa cZe Niirniilie, fournit la pretive de ce que nous venons de dire. De deux coiisins qui, ciescenda=ts de son bienfai- teur, volilnien t sc partager l'enipire, il en assassian lin. L'autre SC réfiigia i Roine et demanfla ven- geance. RIais les anibassadeiirs (leJngurtlia, al- laient, cliargc's de boiirses bien garnies, voir les se'naterirs ct en raclietèrent la coli..re officielle. Uue comniission romaine se rendit cn Afi-iqvie et artûgea le paysde JiigurtIiaentre ici et Adlier- X>$, le cousin qui ii~aits~irvacii. Mais aiissitBt Jugiirtlia asjiéçe ce tlernicr à Ciria, le fait pri- sonnier; piiis il le fait mourir, pendant que les ainbassadeiirs corrompus de Rome se contentent de s'emporter contre cet acte. Un tribiiu (lu peiiple accrisc la lâclie corriiption dii sénat. et, ])oui- sauver I'lionneiir, une armée cst envoyée en Afriqtie, soris Calpuriiiiis Bestia ; mais pour de l'argent le sénat accorde la paix. Les tribiiils attac~iieiitcelle condiiite ; Jiigurtlia est appelé à Roine; il y arrive cliargd d'or et a l'aud3ce d'é- gorger presque sous les yeiia du se'nüt, Rlassiva, autre desceridant de Rlassinissa et qui liii pûriit un suc*cesseiir redoutable. Rlais il avait uii sarif- conduit et pouvait retourner en Afriqiie. u La ville, dit-il en partant, est à venctre, il ne Iui ~xi;iilqnegu'iin aclieterir ! n Une ariiic'e consii- laire le siii t de prks, ir~aiselleselaisse siirprendre ( Ics oficicrs eu connaissaieiit le motif), cerner, passe sous le joug et te fait imposer une pais clct'savantagetisc.On envoya ensuite fiiéteilus qui fcit inaccessihie à toute corruption de la part de Jiigiirtha; il le battit, Ie repoussa vers la PJa~iiilnniect aiirait terminé In bruerre, si son ( 75 1 lieutenant C.IIarius, plébéien d'Ar iaiini, mais distingué par sa bravotire et capnEle de tout par son ambition, n'était parveiiii, en calom- niant nlélell~s,à SC faire nominer consiil et gé- néral de l'armée contre Jugcrtha (107 ). Marilis frit le premier à lever ilne armc'e de la plus basse classe du yeuple, qrii jusqu'alors n'avait pas &té jiig!e apte au scrvice, et il partit pour I'Afric iie. Alais sou qiiesteuiv, patricien riisd, ~ornb!iiis Sylla parvint par des négociations avec HoccIius, roi de filauritanie, gendre et allié de Ji:.giirtl~a, à mettre celiii-ci au ouvoir (les Romains et k son tour il enleva à &?rius l'lionnciir de la vie- toire (106). Jiigurtlia fiit.condiiit à Rome où il pé- rit clans un cachot. Mais iin grand Iionneiir était cl'iiii autro côtc' réserve' à l'orgiieilleiix Rlariiis. Depiiis i 13, des hordes inconnues étaient venues di1 côlé (le la mer Noire et s'étaient approcliées des frontihes de l'Empire romain, et par leiir stature gigan- tesque, par leiir brnvoiire, coinme par leiirs dé- vastations, elles avaient répandu un effroi ge'nd- ral. 011nomina ces llordes les Cimbres et les Teutons; les Ambrones, 1esHelvéticnsetd'aiitres l)ol>ulationss'y joipirent bientôt. Ces premières tribus nomades, surtorit les Teutons, étaient d'origine germanique. Pnpiriiis Carbo, avec ilne armée consulaire, avait déjà &té battri par elles, près de Eoreja, et elles avaient pénc'tré plus avant dans la Gaule iusqii'en Espagne. C'étaieiit des préludes (le la plus gralide migration des 1)eiiples qui eut lieu pliis tard. Dans la (;ailleo ces barbares battirent le consiil Jrinius Silanus. 11 n'est pas sîir s'ils oct demandé des terres, eu s'engageant au service militaire. ÿiioi riii'il en soit, plusieurs consiils succombZrent en lescoin- battant. Poiir la premicre fois, personne k ROMP ( 76 1 ae brigua le corzsiilat. Enfiu, en r 04, nIainus, vnixiqiieur de Jrigurllia, fut élevé à cette dignité, et, à cause de la il6cessitG où l'on se trouvait, il conserva lc consulal trois années de suite, jiisqii'en 101. Il fut oblige' d'organiser d'abord uiie arm& coiirascilse avec laquellc il batlit en roa, les Teiitons et lcs Anibrones; il jes inil ensuite en pleine deroute, aprhs iine bataille de pliisieiirs joiirs prés d'Aix, d'abord les Ambrones, eucriitc les Teiitons soiis le gigantesque Tciito- bod, dont en Allemagrle on croyait clans la suite i.ecoiinaître les osscmeus dails ceiix d'un éle'pllanl. Cependant les Cirnbl-es s'6i:iient diris!: cl'1111 riiitrc côte cti se prc'cipitnnt d'urie maniere tcr- rible, des Alpes rlic'tiennes dans le benii IJ~S de I'ltalic. Ils descendirent les glaciers sur letirs grands boucliers en bois, détournèrent l'Adige ourpouvoirln traverser plus facile:nent,et dans la Entaille, iisaiinc~ièrentenseml>ie avec des clieîiici iesprernières ligiies des co~nbattnns.riéjà lcconsi!l Liictatiiis Catulus avait reculé devrinteiis ; mais 3Iarius se joignit h lui, et tous les deus, h la faveur de letir positionavantaçeuse et de la tactiqiie ro- maine, Ics battirent dnus les plaines de Raude, ]>rés de Vérone ou pi-LSS de Verceil. i\I&me les ièmmes qiii se troilvnient avec Ics équipages, se defendirent en dc'scspe'rées coutre les Iion~ains. On prétentl c iie i40,ooo Ciinbres sont tombés aloi-s; illais 11 effroi inspire' par les Cimbres et 1ciii.s cris de giierre, restirent encore long-temps dans le sorivenir (les Iloii~niris.Cctte giieri-e np- pele'e Ciiiibriqiic diira cinq ans et vnliit ?I Rfarius, à son rctoiir ti Ronie, lc titre de sauveiir. C'est alors qii'eiirent lieii les cxploits des RiIaclin- bc'es. Depiiis la mortd'Alexandre, la Judécavnitété saccessivernent gouvernée par les rois d'Egypte et par Antisoqe; puis par Selerlctrs NNiccrru?e! ( 77 eufin par Antiochtrs-le- rand. Ce priiice per- séciite les Juifs. Son fils, contraint par les Ro- mains de renoncer 5 la coxiqüête de I'Egypte, se venge sur la Jiide'e. Les siipplices les plus crirels nttenc2cnt les fidèles observateurs de la loi de Moïse. Alors Xlatatliias, prGtre, encoiiragc s2.s freres consternés par la mort cl'Elkazar et des sept fr2res DIacliabécs, et la tête d'une peiiie armée, il corninence i délivreï sa patrie dii jorig des Syriens.LYiiude ses fils, Jiidas Rlacliabt!e, fait des prodiges de valeur ; il est tiié par derri6re dans iin combat. Son frére Siinon lui succEdc dans le coinrnaiidemeut, et en re'compense de son zéle, l'autorité de grand sacrificateiir et (le chef de In nation est rendue liéréditaire dans sa fainille. Vers la mêine épocliie, uue noiivelle re'volle t~'csclnvcs(1 04 h ioo) qui arclit éclaté en Sicile, fiit étoiiffee, ait boiit de qiiatre ans, et bien16 après, Rlnrius parliut ü se faire nom:ner porir la ~isièincSois cotistil,-à l'aide de dciix déinagogues fiirieiix qu'il Stit lui-inkrrie obligé par la suite (l'as- siéger daus le cii~iitole.Aiix troubles intérieiirs vint encore se joindrc la guerre des allie's (90 ü 88 ), escitcc contre Roine par une çrantle pariie dcs peiiples iialiqiies, pnrcc qiie, ay:iiit à siipy,orter toutes les charges que leiir irnposait Honie, ils n'en avaient pas Je droit de citc'. C'est poiirquoi, Iors- qiie le tribun Drusus reuo~ivelale projet cleleur accorder ces droits, et qii'h caiise de cette pro- l~osiiionil fiit assassiné, Iri plupart des alliés (Ic Iioine se r6iinirent dans i!n plan de faire uiie norivclle rc'yribliclr~ede l'Italie, et dc faire c!c Corfiniiim lit capitale de l'esipire, avec un sénat, deux consiils et douze prc'teurs. Leiir aisniée forte (le cent inille I~ominasinspira lcs plus vives craintes à Iionie; cependant les généraus ro- ( 78 hain$ vainquirent, ou plitiôt ce fut la politiqiié plus sage dii se'riat roinain qui permit de donner gar pure générosité, ce qui bientôt après eût 616 snyerflu oit 1n6ine impossible. Les fidèles Latins d'abord, qiiis les autres alliés, obtinrent eufiri le droit de cité demandé. Plus Sylla s'était distingue' et plus la liaine de blnriiis en fut vive contre loi, et q11and Mithridrate, ce grand roi du Porit, fit invasion siir Rome, après avoir & l'iniproviste fait inas- sacrer 80,000 Romains en Asie, qii'il occupn la Macédoine et la Grèce, proviiices romaines ; qu'il inenaja l'Italie (88) et que Sylla obtint le consulat et le commandement contre Mi- thridate, 3rIarius soutenu par la classe plé- béienne et par 5,000 gladiateiirs arinc's , se fit noinmer, après le départ deSylla, général contre ce mime roi. Rfais Sylla se Iiâta de ramener de Capoue six le'gions contre Rome, y entra après un conibat trhsvifcontre les partisans (le Rlarius, proscrivit Rlarius avec les principaux de ses par: tisans, fit ensuite élire poiir consuls son :iml Caïus Octaviiis et qiii était l'aini de Ma- rius, petit être poiir maintenir l'éqriilibre dans Rome, et il partit ensuite pour la Grèce, en qun- lité de proconsul. Nariiis n'avait éclinppé ai1 danger qiie par miracle et il ne fut &me yas en sûretc' siir les ruines de Cartliage ; m:iis rap- pel& par Ciiiiin qui avüi t été obliae de sori ir de Rome, ils y rentrèrent toiis les Qeux avec une arrriée avaient réunie, el cornniencèrent un innssncre liorril~lecontre le parti aristocra- ticpie de Sylla; la popillace exaspGrée et tles CS- claves iiiis en liberté, inassacrkrent tous ceux 3 cjlii nlarius furieux refi~saitde donner la main. &lariils se fit poiir la septième fois nommer con- sul, fit également nominer consul Cinna, pros- ( 79 1 trivit h son totir Sylla avec tout sou parti, et eu- voya en Asie contre Sylla une armc'e solis 'Va- lériils Flaccus. Sur cés entrefaites Sylla avait pris à l'assaiit Atlièncs, avait vaincu Mitliridate, prhs dlOrclioinhnes et avait oblenu par force une paix tr&savantageiise (83). Valérius Flaccus, anvaut qri'il n'attei6nît Sylla, fiit assassiné par son lieu tcnan t, Firnbria, lequel abandonné par son armée se tua liii-même. Ma- rius inonriit aussi, siiccoinLant sous le poids de ses crimes et tle ses debaiiclies, et Cinna fti t tué dauç Urie rébellion. Blais Sylla revint de l'Italie avec une armée quiiie connut plus de frein, vain- quit près de Capoue, Papirius Carbo que lui avait opposé le parti ddmocïatic ue de Marius et C. 3l\larius, le fils. se fit tuer i hrxneste par un ami; Sertoriiis s'enfiiit en Espagnc. Aprb iine noiivelle victoire aux portes de Rome, le terrible Sylla y entra (82) fi~rieux,h la têtc $une ar- niGe furieuse. niaintenalit les proscriptions, les assassinats ne frappèrent pas serileinentles parti- snus de Marius, mais qiiiconc~rien'avait pas eri de parti, quiconqiie était riche, &ait uii obs- tacle quelqu'iiu du parti vaincjiicur. Les liordes cl'assassins de Syllri c'gorgeaieiit avec oii sans ordre, celiii qui lciir était désigné comnle en- iieini ;Catilina se distingiin parmi les sicaires de Sylla. César était di1 nombre des proscrits, inais 'Sylla se laissa flécliir en sa faveur, « quoi- (1ii'il vit en lui, disait-il, pliisieiirs BIariiis. » Ilnfin le sang coiil;i par torreiis et qiiinze consuls 011 Iiomines consulriires, go sénateiirs, 2,800cllc- diers et plus dc ioo,ooo citoyens périrent alors. Les favoris dc Sylla, ses coiir~isanes, ses clian- teurs, ses affranchis s'enrichirent consirlérable- mec!. Un certain Crassus aclieta dails les ventes tant de maisons devenues vides, qu'il pouvait ( 80 pi*e.sclue loger laiiioitié de la population de Roine. Sylla eiiroyü I'arinée forte de i20,ooo dans 17Etrurie, où elle cliassa les allic's de Borne de 1eui.s possessions ct forina les colonies dites des ve'te'raus. Dix iiiille esclaves libére's ( les Corné- liens ), coinposaiclit la garde (111 corps de Sylla qiii se fit nommer dictateiir parpétuel, et cjrii fit de nouveau ilne constitutiou aristocratiqiie. Prescliie jainnis Ics aristocrates n'ont rcinporti uiievictoire plus sanglan te sur leurs concitoyens! Au borit de deux ans, Sylici dét~osela dictature (79) et de sou vivant, déjà Iiorriblement dévoré par la vermiuc , il inoiiriit coiilme il avait vécii ! Dans Ics provinces aiissi, surtout en Afrique, le jerine Poinl~éeavait fait siiccoixiber le parti de nfarius: en Espagne il fiit oypriiné au bout de six ans de guerre par I':issrissiuat de Sertoriiis(72). Sertorius aurait reiissi, s'il avait pi1 se reiinir à Spwtaciis qui se pr6euta dans I;i basse Italie la tete de 70,ooo esclaves et gladiatciirs, iiiais ceiix-ci frirent défaits aprks des coinbats sanglans par Crasstis et Pompke (71 ) ; Pertorius aiirait encore eii des clionccs dc r6~1ssitcs'il avait pu se jointlre à RIitliridntc, qui avait corninence ilrie troisièine çiierrc dri Pont (74), inais bnttii par Liictillus, et ciiti~rcmeiittléfait par Pompc'e , Dlitliridate, garanti coiitre le poison, se fit traiis- percer ( 64) par 1111 (;aiilois. Pompée parvirit à parer à tout; ce fiit ailssi liii qiii terinina lieii- reriseinciit la guerre coutre les pirates clans 1'1- saurie et Ilails la Sicile ( 67). . Ce ii'cst clrie depiris la cliriie de Alitl~riclate, que Rome se troiiva à l'apogée di1 l>onlieui.* Mais il y avait cricore à co~iibaltredans I'iuté- rieur des ennemis qiii se révoltaient coiitre dvs chefs, tels-quePompée et Crassus, et en général ( 81 ) contre tout ordre des clioses, où leur ambition lie pouvriit troiiver place. De là les trois conspi- rations de Catiliiia (66 à 671, hoinme debaiicllé qui attira facilenient dans son parti cles milliers de prodigues ruinés, ou cles coiil~riSlespoui.suivis pour (les crinies. Çatiliiia voulait fonder sa do- mination sur les ruines de Rome et sur celle des çs;inds hommes de la république. Mais sa troi- sième conspiration fut dscouverte par 11. T. Cic6i.011 (63 ), et anéantie par Antoirie dans ]'Etrurie; aprSs une victoire sanglante remportc'e sur ce fratricide, Catilina et son parti y fiirelit :iac'antij (62). En génc'ral, dans cette colossale Rouie tout se inontre maintenant (liins de plus ~randcsproportions ;les vices cornine les ~erliis, les prissions, la pauvreté ct la ricllesse. RIais avant tout il se montre maintenant. dans Rome lin rapprodiemeut vers l'oligarcliie ; cZe lh i la lnonarcllie il n'v a que quelqiies pas. illais trois lio~messe firent alors reinarc~iierà Roine ; ces hommes ayant miitiiellemeiit besoin l'un de l'autre, se réunirent potiï former le pre- mier triiiinvisat ; ce fiirent le riche Crassus, l'lieureiix Pompc'c et l'ambitieux, niais brave C. Jules César (Go), en da lit qiie le yin .Cicr'- ron, le noble prodigue Luculltis, le se'vere repu- blicain Criton pouvaient être regardés coinme les liommes les pliis importans aprks les trois premiers. (:euz..ci se partagèrent les emplois et les provinces; César s'attribua pour cinq ans les deux Gaiiles, en-de+ et au-delà des Alpes, ainsi qiie l'Illyrie. I'oinpée resta en Italie. Ainsi pendant le teinps clue dura ce premier triiinivi- rat il n'était resté ail sénat qii'iine ombre de ouvoir ;les triumvirs s'étaient partaghntr'eux le commandement des ILigions. Crassus alla trouver qu. Orieut une fin dé~lorable.Yaiucu ( 82 1 par les Partlies, il périt (53)ainsi qtle son fils et toute son armée dans les sables de la Mbopo- tamie. César se présenta dans la Gaiile, conime général, contre plusieurs peuples indomptés, tels qiie les Helvétiens, les Belges et les Aquitains; combattit cies hordes a;lemantles commandées par Arioviste, pc'ne'tra dans la Germanie et la Grande-Bretagne et y déposa le germe de giierres futures :niais en niême temps il se créa une ar- mée qiii, lui appartenant, pouvait par lui 4ti.e dirigee sur Rome ;déjà i: avait vaincu, peu à peli, plus de 500 peiiplnctes; des trois millions d'liom- mes que renfermait la Gaule, on en tua d'abord, piiis on emprisonna et le reste se soumit. César avait coutume de dire : le danger et moi, iio~is sommes deux lions, mais je suis le yliis $gé. Il avait obtenii, incyennant lin arrangement avec Pompée et Crassus, le renouvelleinent de ses fonctions degouveriieiir pour cinqaiitres années; Pompée avait obtenu l'Espagne et l'bfricjue qu'il fit gouverner en son nom pendant qii'il resiait h Rome ; Crassus, poussé par l'ainbition , avait entrepris, dans la Syrie, qiii Iiii était écliiie, iine glierre contre les Partlies, où il pe'rit. Qtiand le moment arriva où le coinmnndement de César allait expirer, celui-ci demanda, qiioiqiie absent, le consulat ;mais Caton et Pompée exigèrent de s:i part, qu'il déposât le commnndenieut dont il était revêtu et le licenciementde sonarmee (49); piqi16clii refus qu'il venait d'Cprouver, il dit en niettant la main sur l'épée : Celle-ci obtiendra ce qu'on me refilse injustentent. 11 était instruit de tout ce clui se tramait contre lui parles tri- Biiiis qui se réfugihrent dans son canip, parce que, comparé ail fier Pompée, on le regardait comme le soiitien de la démocratie; et César passa les Alpes, 4 la tete de trois légions et s'qr. rita à Ravenne. Ayaut eu connaissance di1 dk.- cret lancé contre lui et qiii liii ordonnait de i~iiitterson armée, il passa le Rubicon, frontière de la provincegaiiloise qu'il coinmendüit et qii'au- ciin gh&ralne devait sans permission dépasser avec des troiipes. Il s'écria alors : le sort en est jpté! L'lioniine qui préférait être le pre- mier clans rine bicoque, qiie le second à nome, ne pouvait pas agir riutremetit. Pompde se réfiigia avec le parti aristocratique dans l'A.;ie -Miueiire et de 11 en Grèce. Ali bout de soixante jours César était maître de Roine et de toute l'Italie et par sa sage inodération commepar sa douceiir il avait gagné tous les cœurs. Noinmé dictateur pendant son absence, il abdique la dictü?ure ail bout de doiize joiir;, part rle Rome et se rend en Espagne polir battre d'abord iine aririée sans (c clief et ensriite le chef ( Ponipée) sans rirrn6e.n Après un coinbat pénible, niais Iieureux, il passa en Grdce, fiit à la vc'rité hattii sur mer, mais at- teignit Poin1)ée près (le Pliarsnle en Tliessalie, lorsqrie celiii-ci, sans profiter de sa flotte victo - riciise, risqua iine bataille avec une arniée coin- posée à la Iiiite. Les coliortes allernacdes dans l'arme'e de César décidèrent de cette bataille ca- gitale ( le 20 juillet 48). Pompde se rifuçia en igypte ety troiiva la mort de In main des ser- viteurs de la Coui-. César y arriva bientat aprhs, et lcs lariries qii'il répandit sur la mort de son rival llonorcnt son carac tère. Cc'sar fiit donc seul maître de l'empire, et son éIé\-ation à la dictatiire eut maintenant lin autre dessein pour objet. Après avoir décidé, en Egyptc, iitie coutestatioii ail sujet de la siiccessioii aii trône, en hveiir de lti belle Cldopitre ,qiii vint aiissi le voir à Roine, et, après avoir e'touffé une révolle eu Asie, il alla Rouie ; de là ,il se rcn- ( $4 1 dit, b la Iilitc, en Afriqiie, où il vriiiiquit les par- tisaus de Pompée : Scipion et Jiiba ; Caton seul, ce fier républicaiil, prdvint 5 Utique, par iine mort volonlaire, la fiircur dri vainqiieur. César fit ensuite de la Kuinidie, roynrlme de Ju- ba, iine province romaine ; il alla ensiiite en Es- pape. oit, dans la sanglante bntaillc d2 3111~- des, il battit les fils de t'ompée cl ane'nntit leiri ûrinée ; ce fiit là clrie pour la première fois il s'a- gissait polir liii de dc'lendre sa vie (45). Il ne s'el1 fallait pas bcaiicoiip que le triorn~)licqu'il avait c6lCbré i Iioine, ?.t son retour de la Grèce, dc l'Egypte, de l'Asie, oii il avait si promptemeiit i>atti~le fils de nIitliridate, Pharnazcs, qu'il prit écrire à Rome : veni, vidi, ?)ici; au retour (le sa campagne contre Jiiùa, oii il déposa, daus le trésor public, environ 80 inillions d'écris et 2,822 colirontles d'or; où il donna, à cliaqiie soldat, 1,000 éccs ; aux ofIiciers, encore davan- tage ; h shaque citoyen romain, iine ininc (20 ~CIIS);oit il paya , i cliaqne solrlat inerce'naii-e (le Roine, 1:i solde d'iiiie aiiuée ; où il fit rc- prhen ter des jeux qiii diiraient (les sciiiaines entiL:res, et clans lcsc~uels on repi.éscnla cles combats sur mer dans cl'c'uorrnes boçsins creiisds à cet effet, et des coinbats sur terx oii il fil en- gager J ,200 liommes coiitre 40 élc'pliaiis tle guerre ; où il donna iin repas, i tout le peuple romiiin, clans 22,000 chambres, et oii il ioiirnit, pour cllacuue de ces cllambres, tleiix pièces du nieilleur vin ;il ne s'en fallait pas beaiicoiip qiie ce miignifiq~ietriomphe ne fht prti'i~iatrirc!! Aprh la bataille de filundes, il cc'lébra niissi II~trioril- plie, mais ce fut siir des concitopeiis vaiucus. Césni- fut nomnie' dictateur i vie et empereur, aiusi , inaître de l'empire, c~~ioiqii'ileût soin de faire illusigii aria nioins clairvoyans , par lacon- ( 85 ) servalion des formes répriblicaiues, le peuple lui fiit aitaclié; le senat poi-té par lui à lires, dépendait de lui. II joiiit des p~~~~ l~onneurs;on placa sa statiie dans le capitole, à c6té de celle de Jopitcr; elle portait pour ins- cription :ri Cdssnr-,demi-rlicrr. Riais pendant qii'il prenait hi-même c~uelqucsdispositions escelleii- tes, et, qii'avec lesecours de Sosigènes, il s'oc- cupait à mieux determiner le teinps ,par lin noiiveau calendrier qiii porte son nom, son pro- pre temps arriva, Sous le voile de nianières fort douces, inalgr6 la sagesse de ses lois et son zèle pour le gorivernement, la coiiroiine et Iri monnr- cliie réelle araissent avoir été le but qu'il sc roposnit. &loi qiiil en soit, il se trotirait dans !esprit (le quelqiies Iiomnles, même de cetin qui devaient la vie ri César, un ancien esprit rc'pu- blicain; exallés, ils donnèrent cours à leiii. sen- timent, sans réflécliir sur l'impossibilité qu'il y avait de rétablir l'ancienne république , parce que l'état, pnrvenri ii sa rnatiirité, élait monar- cliiqrie. N'importe. Bruliis et Cassiiis se mirent \, la tete d'une colis iratioii qiii dclattr aiix Ides de Mars (15 mars 4[). Dano le rçnat meme, prhs de la statue cle Pompee, Cdsar , qaoiqiie averti, fut poignardé ; Briitus et d'autres le percent de plusieurs coups au milieu dri se'nat. En moiirant il s'e'cria doulorireiisement : et toi aussi , cron Iils Brgutns. Le séiiat accorcla , 11 la ve'rité , aiix metirtriers de César des goiivernem:ns, lorsque ces derniers lie savaient pas e1i.u-iriemes ce qui allait arriver. Mais le consiil RIarciis Antoine, ami de César, assemble le peuple, lit le testament, montre la robe eiisanglaritée du dictateur et pousse à iinevengeance sanglante, polir se meltre, coinme démagogiie, à la place de César ;et en effet , le peuple se soulève, les conjrirés pren- S (M> Beht la ftiite. Brutus et çassiii~se retirent dans la Bii.liynie. Mais Anloine ne rcstû pas seul; l'lié- ritier de César et son fils dcloptif , Ciiris Julius César Octave, jeune lioiiinie de 18 ans , plein d'liv ocrisie et. de ruse, clierclia ,avec sa fortune et &fie de CL'sar , à corrompre le pciiyle, gagna l'armée ct Cicéi.on , qui avait parlé contre An- toine et el: faveiir tles meurtriers de César; Ci- ce'ron avait, comme grand orateur et grandliom- tne d'e'tat, be:iiicoiip d'influence , et il trompa Antoiiie , qiii ,i son tour, le méyrisnit. Ce LI- sent Octave et Tle'pide giii se partagbrent l'ern- pire. Antoine étant parti pour la Gaule , pro- vince qui lui était écliue, il fiit proscrit, et deii-r corisiils, avec Octave, fiirent envoyés à sa pour- suite. Antoine fiit vaincu ;ce ne fiit pourtant pas par la bravorire d'Octave, qii'oii dit s'etre caclié JerriGi-e Id qliis gros de son arinée ;Antoine prit ]a fuite; inzis les consuls aussi avaient péri et Octave se troiiva à présent inaître de l'armée. Ccpeudant, Octave crut encore devoir concliirc un triiirrivirnt avec Antoine et Lépide (43),et continuer à partager les provinces avec eux ; il jugea à propos de poiirsriivre , avec eux , les nieurtriers de César , et ,en géne'ral, a'anéan- tir tottt le parti republicain. Pour y arriver ,on coxnmeiica par faire des p!*oscriptioiis terribles à nome :octave sacrifia Cice'roii aussi à Antoi- ne; Fiilvia , feinme d'Antoine ,peisca ,avec des aigiiilles brûlantes, 1;i langue dii grand orateur, aprh son supplice (7 fkvrier 43). Ensuite, Oc- tave et Antoiiie se dirighent contre Briitiis et Cassius, et, par iin f;iclieiix malentendri , se croyant dc'ji vaincus, Brutus et Cassius tombè- rent dans les bataiiles sanglantes ,près de Phi- lippi (@), non par la main de l'ennemi, mais en se tuant eux-mêines, Ainsi finirent les der. ( 87 ) hiers rêpiiblicains; ainsi finit avec eux la liberté de Rome, Sextus, fils de Pompee , ayant aussi succombé aprc's ilne guerre en . Il ne resta maintenant aux triumvirs que de se combatlre entr'euu. Le'pide ,le moiris consitlé- rable, devint bientOt victime de sri vanité et cle sa faiblesw, et qui1 ta la scbne poliiiqiie en qua- lité de po~ztifexnzaxinztcs. Mais lorsqiie Antoine, par la répiidiation de sa femme, la noble Octa- vie, offensa dans Octave uu frère, et que, par le don qu'il fit des plus balles proviuces de Rome j. la coquette Cle'opâtre ,il offensa, ddns le même Octave. l'homme (L'état , le sénat déclara la guerre contre Cléop,ître elle-mêiiie ,poi;r saliver l'apparence de républicanisme. Cléopâtre d&i- rait lin combat iiaval, et les flottes sc rencontrh- rcnt près di1 cap d'Actium (le 2 septembre 51). On combattait encore avec Lravoiire et rien n'é- tait décidé, quand Cléopâtre s'enfuit avec ses vaisseaus, et qu'Antoine coiirut aprhs elle sans profiter de son armée (le terre, se rendit eu- fin voloiltairemeut. L'année siilvante , Octavc battit Antoiue prés d'Alexandrie. Antoine, dé- laisse' et tromp6, se tua lui-menie, et Cléorstre, voyant qu'Octave resta inscnsible aiiprès d'elie, se fit mourir par le poison ou par la piqûre (l'un serpent. L'Egypte devint province roniaine (30); Rome donna à Ocrave le titre d'Auguste, einpe- reur on César ( R~rgp),et le temple de Jaiiiis hlencore une fois fermé. Rome ,pendant ce temps, s'&tait tellement agrandie, que le princi1)al pays, l'Italie, ne con- st~tiiaitplils gu&reqiie la ;>]ilspetite partie de ]'empire. De cet empire, étendr: dans trois parties dii monde, Roine, qui avait cleiiz millioiis genre. A Rome, dit Cassiodore, il y a deux peua ples , égaleineut nombreux, des hommes et des statues. Les maurs se corrompaient à mesure que les ricliesses augmentaient, que les esclaves et les &rangers semu1til)liaient tlansRorne. Tl y eutplu- sieurs Roinaiiis qui ne savaieilt pas épuiser leurs trésors. Liicullns, qui importa les cerises en Eu- rope: fit aplanir des niontagues, creuser de:, lacs, et y diriger de l'eau de mer pour pouvoir con- server, dans l'intérieur di1 pays, des poissons de mer; Hortensius arrosait devin ses arbres ;Cras- sus ne regardait porir riclie que celui qui you- vait éqiiiy er. à ses frais, toute une armée. Les maisons de campagne avaient des clinn~brespour toutes les saisons. Ori obtenait les plpces en ga- gnant, en corronipant le pe~iple,ct en intrigiiünt ailprès des 11articu1iei.squi donnaient la place au plus offrant. La situatioii cles provinces n'en fut que pliis iniserable. Les clievnliers romains qui prenaient à ferme les pc'ogcs, qui rendaient la justice ,les usuriers qui prenaient jusqii'à 50 pour cent, ruinaient tout. Dans les festius on agacait les estomacs bl:isés au moyen de plumes de paon , afin de pouvoir recdre le superflii et gagner unnoiivel appétit. Antoiilevennit de bou iiiatiii , déjà ivre, au forunl, pour rendre la jus- tice, cf sonvent, les parties, au lieil &ententire, t1e lui In décision jiidiciaire qu'ils attcndaieiit, fiirent fort étonnées d'en apprendre tout autre cliose. La vie des Roinains fut, comme celle des Grecs, giileraleirient publiqiie ; aussi la ma- gnificence des temples, des basiliqiics, du ca- pitole, des bains, des iliéiitres, du cirque, cles aqu"~ics, réponclait i cette vie publique. Dans leiirs villas seulement, où souvent inille es- claves étaient au service d'un setil rnaître, étant cliaciin spécialement cliarçés cl'iin travail parti- ( 91 1 tulier, souvent de la moinili.e importalice, là, seiilement ,les Romains étaient magiiifirlries. Les esclaves étaient sorivent lecteurs, niedecins, 116- dagogues , artistes et nrtisaiis , et étaient payés selon leur capacité , qrielquefois 50,000 francs par tête ;inais les maîtres pouvaient les crucifier et les tuer à coiips de 1aniL:re. Et ~~ourtant,mal- gré cette magnificence, l'on n'eut la coininodite' iii des fen6tres à vitres, ni des clieminees; les lio- mains n16taient pas propres à ccs iiîventions. Ainsi Roine éinit devenue à cette époque le centre de l'ancien monde. Mais si Rome doini- nait alors siir presque totis les peuples civilisés, dans les trois parties du monde , il n'y eut poür- tant pas là rin avantage polir le fiitur ddveloppe- ment du genre liiimain. Mais déjà la Providence avait tout préparé pour faire mûrir et venir silr la sc211e di1 monde de nouveaux peiiples plus vi- sotireiix; les syst&ines~~llilosoyl~icjrieset religieux étaient plus or1 moins cl~argesde superstitions; les Romains et la plrisgrande partie des peiiyles païens avaient des idées indignes de Dieri et de son culte, et les Juifs qui en avaient (le pllisiris- tes, les avaient obscurcies par cles préjiigés et par des disputes ;il fallait, pour ranimer l'lioinnîc et consoler l'liainanite', yu une re'volution eût lieu, et qu'une noiivelle vie pliysiqrie et spirituelle vint préparer iine époque nouvelle ; le cliris- lianisrne apparut ! snsTom31: DILI MONDE ANCIEN.

' CHLIPIT~~EIV.

Dc Cisnr Octrrve jirs~u'àla chrlle de l'E»ipirt. romain d'occident. (30 avant Je-C., jusclu'à 476 après lui. )

Qnoiqrie pei~daiitla premiére iiioitié, au moins, des Soo ans dont nous allons esquisser i'liistoii-c, Roine reste sur le premier plan cians le tableau , et ~~uoic~u'elleatteignit soiis les premiers empe- reur; son épocjue classique, sou pltis Ilaiit yoiut Cl'4let'vation et d'éclat, il se présente déjà une foule d'e'vc'nemeris et (lecircoiistances qiii, polir ne pas être iin~nédinteiiieut liés à l'llistoire de Rome, n'en sont pas d'une nroiodre importance soiis le point de vue cle 1'11istoir.e du monde. En lweiniére ligne vierit se placer la fondation de la religion clir6tienrie ;puis l'al)püi+itiontrioinpliale des peuples germains ou allemands. L'impor- taiice ct In durée des consc'qiieiices de ces évd- nemens ont, non seulemerit siirpnssé l'4clat de Rome, inais elles lui ont aussi survécu fort long- teirips. Lc premies de ces éve'neniens noiis ra- mene vers l'Asie, le secontl embrasse tous les pays non souinis amRomains. A l'esception des conquêtes faites par Auguste ( 93 et ses sucesseurs ,telles cjiic celle du nord de I'Ecpagne, de la Gaule méridionale , (les pays nu bidi du Daniibe , 1:i pliipart occiipés par des petrples Gniilois (tels qiie la Vincle'licic ,la RIié- tic, le Noi icon, ln Paurionie et la Tlirace); si l'on ajoute la Lycie, la Rlaiiritanie, et que l'on borne l'empire romain, en Eorope, par le RIiin et le Daniibe, en Asie, par 1'EopIirate et le desert (le la Syrie (vers l'Arabie qiii u'a jamais 616 souniise), enfin, en Afriqiie , par la contrée sabloneiirc ; 8oine avait, à i'époqiie clont nous nous occiipoiis, outre toiite l'Italie et presque tolites les îles de la &liléùiterranéc, toute l'Espagne, y çonipris le Portugal , la Gaule jiisqii'aii Rliin, l'Illyrie, In Pannonie, la Dalmatie, la Grécc, la Thrace et la '\Ioésie; en Asie, la Colcliide, Bal~ylone,1'Arimé- pie, la Syrie, la Palestine, la Pliénicie et tonte l'A- sie-&Iineitre ; CU Afrique, 1'Egy pte sans 1'Elliio- pie, Cyrène, les eiiviroris (le Cartliage, la NII- inidieet ln b1aui.i tanie. Les antres pays du moudc, alors connus, n'appartenaient pris à Rome. On a peri de notions sur les ~ieu~)lesà l'orient de l'Asie. L'ancien roynuiile de Japon, soiis ses Dairys fabtileux ;le grand ciripire de la Cliine , réuni cp 247, avant J.-C., soiis Slii-H0ar.ç-Ti; ensuite, del~uis207 , avant J.-C. ,jusc~ri'en220 après, soiis celle de Han, faisant alors de pn- des conrpêtes ,iin com.nerce étendu , puis se disloquant et diminuan1 , ces contrées ne sont pas assez conniies polir $ire Iiistoriques. Il en est a peu près de 1::t:ine tlu royaume (les Partlics, soiis les Arsacicles, qiii, en 226 après J.-C., fiit ciiglob6 dans le noavel empire perse, soiis Ar- laucrxks Sassan , jiisyu'ari septième sihcle, où il tomba ait pùuvoir des Rlahométaiis. L'Arabie ne se présente qrie plus tard, soiis Mahomet, siir la 6cbe historique ; mais le regard de l'liisforieq ( 94 est fixé sur Ic petit pays de Palestine, oh, sous le rè-ne d'bugiiste, il arrive iine révolution don! les efkets se font encore sentir aiijoiird'liui, qoana toute la magnificence de l'ancien monde est tom- bc'e en 1-uines. Hérode-le-Grand régnait en Judc'e , grâce à In. faveur cies Romains, il regnait encore sur la Ga- lilée, sur Sariinrie, et de l'autre côte' du Jour- dain, sur Pérée, Sturée et Traclionitis, enfin, siir I'Idrime'e, avoisinant l'Arabie, ainsi sur toute la Palestine. Il extermina 111 fainille des Madia- bées et en partie sa propre famillc ,pour s1ûffer- mir sur le trône. Apiaès sa mort le royaume fut partal;" ses trois fils, l'un appelé Arclielaüs , eut la Jridée, Samarie et I1Idiiinée; mais à carise de sa marivaise ûdministrat;on ,il perdit les deux premières qui , comine provinces romaines, fu- rent jointes à la Syrie et placées soiis des gou- netirs (prncuratores) particuliers, jusc~u'à ce quvenfin un petit-fils d'Héi.ode, Agrippa, oh- tiut de noiiveau des liomains, la Palesiine comme royûiimc. Ensuite, il y eut encore des procuratorrs romains, yür exemple, Gessius Florus, mais dont I1opprcssion porta le peuple une révolte san- glante, par suite de lacjnelle, Jérusalem fi~tprise et détruite par l'empereur Titus (70 après J.-C.). Mais, si Jdrusalem flit encore plus tard regardé comrtie centre par les Juifs, ceux-ci furent pour- tant, par la prise de Jérusalem et par des éve'ne- meds antérieurs , disperses par presque tout l'Empire romain ; ce qiii contribua considéi,a- blement 5 la rapide propagation des nouvelles idées religieuses ;les religions païennes des Grecs et des Romains étaient devenues pliitbt des ins- trrii~ierisde la politirliic que des objets dliine sainte conviction ;et déjà Cicéron disait, cju'iiu auEure ne poiivait en regarder un antre sans ( 95 ) rire; nous avons déjà dit que la religion juive aussi avait besoin de s'épiirer , de se régénérer ; c'est ce besoin moral, généraleinent senti, qu'il s'agissait t2e satisfaire ;voyoiis comment cela eut lieii. Cinq ans avant la inort d'Hérode-le-Juif, naqiiit à Betliléein Je'siis-Clirist fils de Marie de Nazareth ,et se présenta coniine le plus grancl, le plus estraordinaire docteur de la religion, sous le gouvernement de Ponce-Pilate.RIais, com- me la simplicité de sa doctrine contretlisait les principes des Jiiifs cte cette époqiie, il fiit pour- siiivi et enfin acciisé, devant le goiiverneiir de Nonie, cnminc rebelle et eniiemi des liomnins. Ainsi, cet arni de l'humanité mourut sur la croix, et sa doctrine continua à être propagée ar ses disciples. Le profoiid penseur comme riutdligence Ir pltir siinple et la nioins ciiltivée , trouve dans cette docirine des ide'es jii~tes,des notions claires de Dieii; cette doctrine inspire arix liommes l'amour di1 prochain et la cliarité universelle d'une manière I)eii conntie, oii moins developpée aiiparrivnD t. Celte doctrine devait Gtre en contratliction avec cclles cles autres reli- gious qui exisi:iient alors; elle devait provoquer et a proroqiié, en effet, un coiiibat (lui serait depuis long-temps terininé, si le cliemin qi;e prend lit vér.ite', par les ilincs des liomnies, n'était pas si lent; mais aiissi est-il le plus péiiétrant. Jésus-Clirist a-t-il voiilii fondcr une nouvelle religion oii 6purer l'ancienne? c'est ce que noiis laissons indécis. Nous remnrqtions , seu- lement , cliie cette doctrine prtkliée par les doiize ap6tres , et iiotsniment par Pierre et Jean , s'étendit d'alitant pliis r romp te ment , qiie les perséciitions , dont on compte dix, vinrent en aide b cette doctrine qui est devenue une reli~ioa. Z 96 > ~iiiiroyenon soiimise i la donitiiation ro- maine c'tait alors aiissi tin pet1 plus connue. Au nord-est de 1'Eiirope se trouvaient les Sarmates dont les races s'Gteudenl déjà en Asie dans le iiord, prL;s de la mer Caspienne. Ari uord de l'emboucliiire dii Danube etaient les Getes, les Daces, les Bastnrlies, Ics Pauonciris dii Noid, les Jazvges. Au nord de ces peuples, dans ln Prusse acttÏelle, de l'Est jusqri'à In Livonie, lcs Bstiens, les Vencdes et (l'autres. Plus importans de beaii- coup é'taieiit les peiiples (le I'Allemngiie ac- tuelle qui demeuraient dcpnis In Vistule jiist ri'aii Rilin, clepiiis le Dnuiiùe j iisqu'ii la mer du Lord et de l'Est ;un ~eriplevigoiireiix, brave, aux che- veux blonds, aux yeux blei~s; tle inmurs simp!es; guerrier, tantôt nomade, taiit0t cliasseur, nevi- vant qne trhs-peu cle l'cigricultare, car des forêts iininerises et des marais fangeux corivraient cet antique pays. Pliis de citiquant6 tribus coni- posaient ces diffe'rens peiiples. Ils n'avaient (le coiiimun que la lcingue, l'anlorir (le la libcrtc' et les c~i~alitésnationales, telles que l'liospitalité, 14 bi-avoiire, lin respect particulier pour le sexe, l'amoiir (le la giierre, tlii ~wiicli;iiitpour la ho& son et pour les jeiix. Les plus iinportantes de ces tribris &taient : prEs (le la mer de l'Est les Baurgiiignons, les Riigiens, les Variies, les Gotlis yii 1)1ustaid se sont établis dans In Süi.de ; les Ciinbres ( le IIolstcin actuel), les CIiauces; les Fricses, prés de In irier du Nortl: ensuite le long (lu Rliin, les Bal:iues, les Usipetes, les Tencteres, les Uhieus, les RIattiaques, les Ne- metes, les Tribnques, les Vangions ; dnus l'inté- rieiir du nord de I'Allernn~ne,lcs Siganibres, les Bsiicteres. les Angrivariciis , les Cliasiiarienç, les Cliattes (doiit descenden t les Hessois), les (Iherusqiies dnris les contr6cs aux mises de ( 97 ) ffai-z, iesFozes, ies Longobartls, les Si~eves inoota siir le trône (54 à 68), avec le projet de vivre de'sorinais sans frein. Il tua sa mère, sa feiiime, persécuta les cl~rétiens,inceudia Rome, pour ~~oiivoirréziter quelqiies vers sur Troie en fèii ; ce qui ne I'empCclia pas d'accuser (le cet incendie les chrétiens, et de les en persécuter; il se présenta devant le peuple et aiix jeiix olyin- piques comine chanteiir, sut maintenir le peuple clans la jouissance et dansl'enivrement, le teinps dela tyrannie étaut ordinairemect l'âge cl'or de la pol~ulace. Les pre'torieos se révoltèrent et I'empereiir fiit force' de se faire poignarder par un affranclii. On dit, qu'il s'écria alors, qrtalis nrtifix pereo !Avec lui finit la inaison de César et celle d'Auguste, indis 1% noms de César et d'Auguste furent conserve's par les em- pereurs snivaus. Dans l'espace de deux ans, Galba, Agé de 72 ans, Othorz, qui aiinait Lenii- coiil' la parure. ec le gourniand Vitellius, ces trois géuéraiis qiii avaient découvert le sccret cle faire de; einpei.eiirs Iiors de Rome, et sans le se'nat, s'emparèrent siiccessivement du trône à l'aide de leiirs légions. Otllon et Galba étaient pleins de courage; Vitellius rappelait C'alig~~la dont il avait été lc favori. En contemplant le champ de Bc'driac oit avait e'te' vaincii Othon, il dit en voyant lcs cadavres : Le cor-ps d'un entrerni mort se~rttozijnnrs bon. Ce mot Iiorrible peint l'liomme. Il fut assassiné. Les légions de la S rie proclainèrentempereur leur général Titiis daviiis Verpnsieii ,qrii stii se maintenir siir le trône, et fut lc clief des Flaviens, q!ii lui s~iccé- dtreiit (69 à 79). Son rlbgnc se fait remai.cjtier le rétablissement des finances, celiii lie ~~isciplinemilitaire, par la constri~ctiond'f - difices publics ( coliseum) , par la nomination de professeurs payés par I'Etat, la siippression ( 103) de jndicin ntajeslatis; il rétablit aussi In consi- dération du Sénat, il fit la paix avec les Bataves, ([iii s'c'laicnt révoltCs; enfin Vespasien fit aiir JtiiEs une guerre sanglante, qiii leur coûin un million d'liommes et entraîna la perte de leur ville capitale. Tiiiis qiii lui succétla devint lneil!eiw siir le trône; il regardait comme perdit le joui. où il n'avait fait de bien 3 personue. Soiis son règne court (79 h ai.), arriva la graude éruption d1i Vésiive qui renversa et coiivrit I>ompeia et IIerculailiim, éruption c~ul fit perche la vie aii naturaliste Pline l'Ancien ; il y ent ausci SOUS son règne une peste à l\omc et un ..rand incendie. Il clicrcliû% aider partoiit et mézta le titre tris-l~onoi-ablede nmo1- et de- licia generis hutnnni. Autant Titus fut hoo, ;lu- laut Doiiiilieii c~rrile rernplaca sur le tivône ( 81 à 9G ), fut un despote acconipli. Lcs tribu- naux (le léze-rrinjesié, judicia ~najestalis, et les dénonciateurs, delatores , recoinniericèrent comine aiitrefois. Piqiie mallieiireux dans ses guerres contre les Iinttes, les Daces, les Rlar- coinannes, etc., Doini tien n'en cc'lébra pas inoins cles trioniplies. Il fut enfin nssassinc'. Coccejus ATerr)a(9G à 98), est lc prcniier d'rinc norivelle ct ineillciire dynastie. Presqiie trop rloiis polir le peiiple accoutuiné aii saJlg, il fit tout son pour faire oiiblier les Iior- i.eiirs des precédens empereiirs et il adopta l'es- ~)~~nolUlpius Trnjnn ~iuiliii ~iic~édosiir le trtne (98 h 1 17); ce fut lc p,rrnier diraiiger np- ])cl6 à cet honneiir ; Trajaii fut égaleiiient graiid conine motiarqiie, coniine ge'ne'r*al et coiiiine lioninle; il rc'tablit la constitutioli, et cet eucel- leut empereur se déclara sujet de In loi. 011 ren- dit les élections iiiix Comices, la liberté du vote aux sénateiirs et la conside'ration aiin ma- ( 104 gistrats. Ses actions, ses giieinres condiiites avec bonlieur, même contre les Yartlies et les Arabes, sont élernisdes par iine colonne, Iiaute de il5 ieds, soiis laquelle ses cendres fiirent (léposées ; Kiine le eun ne-a céi~hrddans son p:in6gyriqiic les grandes qualite's intellectuelles de Trajan, qiie fail encore mieux connaître la col-respondailcc de ces cleux grands Iiomines. Sou cousin Eiiris -4drirn lui succeda ("7 "38)' et régna yaisi- bleirient. II renoucn aiix conqii6tes dc son pri- decesseur, excepté à la Dacie, ajoiitée à l'empire par Trajan, fit de; réformes consitlérables dans les provinces qri'il parcoiirut eu entier, la plri- part à pied. Iledisait qu'un souvcraitr, semblable au soleil, doit dclairerl torttes lesparties de son empire,et il fit arissi pour l'Italie tinc foiile J'é- tiibli;seinens utiles. Les Jiiifs serils éproii\rèrent sa sévériit!; après iiner6volte de leur part il fit- rcnt fortenlent cliâtiés et leur dispersion en de- vint pliis coniplète. LesMoles Aclr-inni,actuelle- meut Ettgelsboiirg, servent de tombeari & ce grand Iiomrne. Le règne le pitis iieureiix poiir l'Empire romain fil t celrii dti successetir d'A- drien, AntoNzitt, surnoinnlc' le Pieux (158à 161); ce fut peut-6ti.e t'homme l~plusnoble [pi se soit jnniais assis siir un trône. Actif, sans briiit, il doniie peu de matière à l'liistoire, sinon qii'il a été la bénédiction de son peiiple. II merita IC nom dc second LVunta et de Pére rZc ktPati.ie: II ent porir successeur Illarc-Aur.Glc, stiruoniine le Philosophe, ( 161 à 180);celui-ci eut potir as- socié nii trôiie jusqu'en 169,L. Verus, son benri- fils, qui r,e lui resseinbln pas. Le régne de Marc- Aurèle est rcinpli par des Suerres sniiglantcs contre les Chattes ,les P:irllies, les BIarcoinünnes et coiitrehea\icoirp de yeiiples qui denieilraient depuis la mer Noire. jtisqii'aii Rllin :les Vandiiles ( 105) lesJaryges, les Quades, les Alanes etlesBastarnes, (,pr4curseiirs de la migration des pe~ipier), qui etîient plus dangereux par leiir alliance natu- relle et attac iiaieiit inriinteriant l'Empire romain, mettaient l>/iis d'iinc fois I'empereilr en danger; il n'y eiit pas toujours iine Ie'gion Julininatztf (c'est iine ldgende clirdtieni-ie) , pour parer a cc! danger ; inais iiiallieui.eiisement Riarc-Aurile prit aussi tléjà à sa solde des Barba~mes; c'est ~iinsiqu'on nominait tous ceux qrii n'e'tnient pas sujets de Ilorne. qui ne parlaient ni latin, ni grec. Il est probable qiie Contnzode, ce nioiistre de criinut&, d'orgiieil ,et de vices, qui succGda ail trône ( 180 192) ii Marc-AurCle, fut plutilt fils d'iiii gladiateur cjue de ce prince, pnisqu'il aclicta illclieiileiit la paix par des tribiits, et qii'il s'abandonna nilx vices les pliis eiFrériés. Ce fut trop tai-(1 pour des milliers [le ses victiuies qci'il fiit enfin empoisoiint! et étranglé après avoir fi- guré devant le public 733 fois comirie gladiateur, diaque fois moyennant un niilfiou de sesterceç. Rorne était encore dalis lin étai qiii parkit in&- branlable, niais déjii sa décadence approchait rapiclerr~ent, et les beaiis temps de 1'Enipire ro- main finissent avec les deux Antoniu. L'diat elait trop grand, et pli13 tard l'orateur Aristide disait de Roiiie :Tii as posé tes boriies 1; où la possession cesse ù'6tre désirable. Toutefois les arts et les sciences florissüietit encore, sortoiit sous les Flaviens et sons Trajan. Soiis Tibère vivait le c4lt:bre niétlecin Celse, I'liistorien Vel- Iéiris Paterciilus, Valére hlaxime, le collecte~ir ~'cneinples,et le ~>é~grjpli~Pomponius BIela. 11 y eut a:issi Ciirtius Ri~fiiset Columelle, plus tard les poètes Pcrse, Lucain, et Séii6(1rie, plu- losoplie et trap!dien. Soiis les Flaviens vivaieat !'hue )'Ascieu et les pobtes YalGriss Flnccus, Si- ( 106 1 lii~sItalicus, Stace, Martial, Juvénal et Q~iin- tilien, grammairien et rliéteur. Aux empereurs suivans a partient le graiid historien Tacite, Pline le Qeune, SuBtone, ~lorus,et peiit-être aiissi Justin. Dans la décadence de la !iberte ci- vile on ciiltiva siirtout la science du droit; cc furent Labeo, Capito, Sabinus, Çassiiis, Jiilia- nus, Caïus, Papinien, Ulpien, etc., qui ctiltivt\- rent cette science ; h cetle époque onperniit ailx médecins d'exercer leur Iiot~orableprofession, saris 1x1'er Lt'iinposition. L'c'loqiience dispariit avec In [ibertd; on n'en~eiiditplas qtie 'les orai- sons fiinèbres et des exei-cices scliolastiques. II y eut des collections d'objets d'art et des gale- ries de médailles ;(les artistes grecs eurent leurs ateliers à Roine. Les pantomiines, les combais de taiareaiix, IL'S combats de çladiateiirs (1110~ nzorituri, te salutant, Cmsar), étaient les spec- tacles favoris du peuple, et juscjii'à des s4nateurs mêine se prdseitèi*erit dans cette dernière esyèce cle combats. BIais la plupart du tenips ce n'éiait qii'iine brillante misère ; il n'y eut lias de con- stitiitioii rég~iliére,pas de loi sur les siiccession~, pas de véritable droit de citoyen ; les nlociirs étaient corrompoes aii dernier-degré; lcs vices les pliis lionteux furent effrontément affichés; l'esprit de l'an tiqiie Rome s'effaca, tout fut vend1 et corriiptible ;plus de cent mille personnes se levaient le matin ft fioine, sans savoir conirnei~t 'se procurer le nécessaire polir se sustenter le jo~ir, t:indis qne cliez les gens riclies, star- 'tout cllez ies femmes, le Irine était ail-dessus de tolite espression. A la inaison cles Antonins snccéda Pertinag qai régna trois mois , ensuite J~tIien Didilrs iii , comme le pliis offrant obtint le trône le In main des prétoriens moyeiinnnt six mil- ( 107 lions d'&cils. AIws les troupes jalousés choisi- rent dans les provinces trois empereurs à la fois; Septirnus Se'vt?r.e, l'un de ces trois einpereurs, conqiiérant, mais cruel, sut se rnaintenir dix- Iiiiil ans sur le trône (193 i 211). En mourant, il donna i ses enfans le précepte d'euricliir les soldats et de ne pas faire attention au reste. Ca- racalla agit d'après ce pre'cepte et assassina Geta, son frère, dails les bras de sa mère, Jiclitr Dorttna, syrienne de naissance ; il rappela les crimes et les folies de Calignln. Assassiné par Jlarcien, pré- fet ilil prétoire, cc dernier lui siiccdda et fiit assassine' à son tour. Ensuite lcs soldats clioisi- rent polir clief, Bassianus H&liogabale, petit-fils de Jlnsa, sœur de Donzna. I-Iéliogabale (21sà 222) fut sans contredit le plus misérable et le plus liorrible de toiis les einpereurs romains. Rlettnnt des liabits de femme, il se forma un se'- na1 de feinmes ; des daiiseiirs, des cochers, cies barbiers occiipCrent les einplois (le 1'Etat. Il se fit appeler feiiiine et reiue, se promena siir de' la poudre d'or et d'argeut, et clans ses penchans il fiit nii-clessoiis de la brute; coinme tel, on

~'asçoinniri.~1exanrlr.eSio6r.e , cpii lui siiccéda (222 à 235) fut un meilleur prince; cc fut sous son rt:gue citic s'&leva l'enipire de la noiiyelle Perse. A1esnncli.c Sévhre ayant &te assassiné, lVaxilnilz, autrefois palsan tle la Thrace, monta sur le trône (235 à 238); il avait liiiit pieds (le 11aiit; sa force c'tait extraordinaire, son ignorance (tonnan te, son caraclère cruel, sa bravoure le-' méraire. Avec He'liogabnle 6riit l'ancien nion- (le; avcc nlnxiinin coinmence le iioiiveau; il fut assassiné par ses soltlats. Gorilieii etPl~ilippe sont moins iinportans cllie Decircs (249 à 251) soiiS lecluel les Goilis fondeut de la iner Noire sur l'einpirc et, tuent l>einpereiir. ( 108 j Les Francs aussi et les ~llernands,afiinncd!: de peiiples qui s'e'laient forniées en Allema- gne de petites tribus, devinrent ioujours plus clangereiix aux frontières' roinaines , pendant que Sapor, roi rlcs Perses, fit des dispositions pour reconqiiérir toutcs les provitices asiati- ques-romaines, qu'il prdlenclait lui appartenir. bous le rcgne négligé de Gallien, dix-huit b dix-neuf çoiiverueiirs de psoviiices (np clés les trente tyrans), se rendirent ind6pen&ns. 'iisqu'ù ce que Clodius II ( 268 :I 270,) refoula les Gotlis Iiors de ln Moésie, et qu1Aurr/ien (270 à 275) eut bntto les TTandales, les Alemannes et d'autres periples allcniands; aussi passa-t-il pour le restaiirateiir dc I'einpire romain. Il tourlia aussi ses arincs coutre Zénobie, veuvc &Oclenate et reine de Palmyre (Tadmor fondée par Snlo- mon), qii'il vainquit. A Tucite, Iiomme respcc- tablz, mais tro vieux, qui répandit des copies des ceuvres de flliisior*iendu nieme nom et de Ir maison duqiiel il dcscendai t , siicce'cin ArrriLius ProGrrs (276 h 282) qui coiisiruisit une graride iniiraille (Illur dii Diable) de Ratisbonne jusquç: vers le Itliiri pour prot6ges l'empire roinain; il fosca ûiissi les Perses :I accepter la paix, et plan- ta acs vignes prhs du Rhiu. Sa pnrolc rnagna- nime (le faire en sorte qitc le mondc pi~issese passer de soldats, Iiii coûta In vie. Eosiii(e vien- nent Carus , ~'~tnzt.i.ianrts,Cariflus et Diocft!- tien. Dans cette période du ylris farouche despo- tisnie militaire, la religion cIirélierixie qui s'e'ten- dai t, par les perstkutions meines, offrait encore le sciil spectacle consolant; niais déjà il se fol.: mait une e.;péce de liic'rarcliie, puisque ceiix qui enseignaient dans les comniuues cctte reliçion, to~ise'gaiix d'abortl, vouliirc~itpar la siiite QC- ( 109 1 tiiper iin rang plus élevé, et mestirant letir rahg sotivent sur la graii(1erir cles conimiines siir- toi1 t clans les villes principales, ils clierïlièrent à attaclier à leiirs titres pliis de yo~ivoirqii'il ne convenait. Les pers6cutioiis provenitient d'a- bord de ce qii'on coufontfait les clirétiens avec les juifs qiii étaient en Iiorreiir niix Romains, en partie aussi de la résistance des clirétiens à plii- sieurs empereurs qui Itwr demaiirlaient 3 eiix aussi de les adorer ; de là l'opinion qiii faisait re- garder les cl~rétienscomme une secte rebelle et dangereiise à l'état. Mais les clirétiens préfé- raient célr'brer leur service divin dans (les tom- bcaiix et des catacombes, ori acceptaient pllitfit le martyre qiie de trahir leiir foi. Alors le ciboire était 'de bois et la croyance d'or! A cette époc[iie il existait certainement peu de motifs de contes- tation au sujet du rang parmi les évêques ou inspeïteiirs. Mais 1'Eglise clirétienne allait rece- voir iin grand changement politique. Dioclétien, piir mieiix se défendre contre les invasions, s etait associé plusierirs collègiies (284 3 3051, comme co-régens, soiis le titre d'Auguste et de Césai., et avait entrepris lepartage de l'empire, en re réservant le (t6me oriental. Il abdirl~iaen- 6n volonlairement l'empire et moiirut à Salone. A sa mort (305) Constatice goiivernait les Gaiiles, l'Espagne et la Grande-Bretagne, Etnnt mort 'a York, Constantin fut appelé (306 à 337) par les ]%ions ail goilvernement d'une partie de I'em- Pire. Pour combattre efficacenient ses cinq co- ré~ens,Constantin clierclia à sc former lin partt Pitissant clans l'empire ; il y parvint en se dê- chant, en 31 1, polir le chi.istianisnie ; (le ma- nière qi>'apiks 17ans de perfidies, de crimes et de guerres, il reiissit, en 323, i s'emparer seul de la dornioû(ioq de l'Empire romain! Ainsi 10 clisngea la ljositi~nde ceiix ctiii s4ap1>ela:ent clirétiens; de yerséciités ils devinrent persécu- teurs des pnyens ;ils eurent cles églises inasnifi- qiws et un ciilte divin brillaut; ils eurent iin $rand nombre d'ecclésiastiques et iin clergé à ivcrs degres, et bientôt les évilqties de Bysanco (Consiant!nople), où le rusé Canstantin avait, en 330, tran~portésa résidence, loin du sGnat et dii peuple romain ;ces évGc~ueset ceux de Roine lie furent plus contens de leur tilrc d'arcliev4- ques; ils prirent celui de patriarches. Non-seii- lement la ftireiir dq rang et de la domination qui animait les ecclésiastiques, mais encore les dispiites siir le dogme, psr exernple, si le fils de Dieii est étersel, piiissaiit et de même nature qne Dieii le pcre, ou nou, comme le soiitcnait le prehyte'rien Ariiis; tolites ces apparitions montrent que l'esprit de l'antique et primitif cliristianisme commentait ?t se perdre. Le sym- bole de la cousubstantialité fut confirmé comme véritable dans lin concile général qui eut lieu à Eic&e,daus l'Asie mineure (5~5)~sous la prési- dence de Constantin, et Ariiis fut excommunié. On clécicia en mhetemps, ce qui existe encore aujourcl'liui, de célébrer toiijours la fête de Pâ- ques, le premier dimanche yiii suit immédiate- ment la premiére pleine lune, aprés l'éqiiinoxe du printemps; de manière cliic cette fête est tantôt en mars, tastôt en avril. L'Egiise &taitdovenue ri- clic et piiissante ;le clirdiien avait accés à tous les emplois de l'e'tat, el 1:empereiir sut appuyer sa puissarice sur la hiérarchie de I'Eglisc, yen- dant que le clergé siit à son tour se procurer tie grands priviléges, iine jiiridictioii particiilièi-e, des donations, etc. Nais bientôt il y eut des cliréticns qui se retirèrent dans la solitude pour S.' y livrçr b uiie pieuse çonternplation ;ils deïiq- ( 111 1 rent anacliorhtes, comme Paul (le Tlièbes, An- toine; il y en eiit d'autres qui réunirent autour d'eux des disciples, comme Fachornias : ces dis- ciples s'établirent daus le voisinage de l'aliaclio- rète, devinrent moines, et occnsion6rent la fon- dation des couvens. Cette vie s6vZre et solitaire inspira lientôt beaucoiip clc respect et troiiva des imitateurs. Rlais revenons 5 Cohstantin et à Ses successeurs. Constantin avant transféré le siégc de l'Empire à ConstantiriuPle, les frontières orientales furent à la vc'rité plris assurées, mais Rome commenca aussi à déclioir ;il y eut aussi iine noiivelle divi- sion de l'empire en quatre prefectures otl sou- verncmens (przfccttira Orientis, Illyri~,Italiæ et Galliartlm) avec 13 dioc&seset 1 ig sotis-pro- vinces ; puis iine foule de nouveriiis titres et de noiivelles dignités à la cotir, dans le civil et dans le militaire. Çes divisions, ces formes et ces dé- nominations, si elles ûvaient pi1 fonder le bon- heur public, si elles avaient pi1 doriner qttelque chose de plus qu'un simple éclat oriental, au- raient rendu trés-heureux l'Empire romain; mois il n'en fnt , et Consfaniin qui, pour le service qdi~~:a:t?ndu nueliriitianisme, avait mérité le nom de grand, ne piit assurer le bonheur de l'Empire dont la consistance se per- dit presque entihrement sotis ses fils. Des trois fils de Constantin,levoliipttteux Constaiice, gou- verné par des eunuques, obtint le règne aprt!lin long combat (337 à 361); mais Flavius Jlrlien, nonimé déjà CCsar en 354, se vit enfin se111maî- tre de l'Empire (361à 363) ;ce fut de la maison de Constantin le dernier, et l'hoinmc qui avait Ic P~USde talent; déjà il avait victorieusement coii- vert les frontières du côté du Rhin, et avait pé- nétré bien -an$ es Allemagne; cet empererir ( 112 joignait abx talens militaires et politiqiies le goût poiii. IR ~)ltilosoj)liie,I'arrstérité des iriœurs, I'es- prit tAtl'kioqiience; il abaridonna le cliristianis- merléhillant polir retouriier ail paganisme. Aiissi fut-il siirnominé l'apostat. Blais ce n'est p?s dans ce oint qiie se trouvait précisément le sali1t de l'Empire. Soiis les empereiirs siiivans , Jnoien , Yalcnti- nien I, Valens (363 578), il y eut uon-seiilement lin colnbat coritinrlel et toiijot~rsclangereiix con- tre les Allemands dri Rliin et dri D:tiiiibe, inais en 375 arriva aiissi l'iiivasion iinportante par ses réstiltats, des Hiins en Eiirol,e, oii le coininen- cetiicitl (lece gr~nclnioiivement appelé la grantlû niisration des peiiples qiii, cent ans plus tai-(1, finit I'Einpire occideiital cle Roine. C'est iine miisse de peiiples cliii, du fond de I'Asic, se transportent d'iiue dist;ince (le 1,500 niilles jiis- qu'aux colonnes cl'Herciile en Espagne ; ces peiiples n'ont (le comiriiin entre eiix qiic de se tt-oiiver sur la (lireciion (111 nord-onest au sird- oiiest, et (le transporter des tribiis sauvages dans des pays l~liiscivilisés. Les Hiiris, peuple no- made du filogo1, peut-être pouss6s eris-miines par des peuples pliis orieniaiix, peiit-être par Jxinrlue cle piîtiiragc, s1élnnrèi.entdes plaines (le I'Asic* ceiitrale et se dirigèrent vers l'oliest. On lcs regartla coinnie enfnns de sorcières ou (le m:il~viiisesprits. telleinent ils )arureiit sailvages Pt ri1de.s avec ieiirs vêteineiis de peaux qui cou- vraient le~irscorps difforiiies. Lm Alanes, leiirs voisins (le la Volga, ne résis- terent pas à lciir irriiption, et furent entraînés par eiix coutre le penple des Gollis cpi, sous Hermnnrich, venait &être tliviséen deux empires. LPplias oriental ile ces deux empires, depuis la Yolça jusqu'au Dniestcr, ne put résiste!. celte ( 1x3 masse de peuples asiatiques, latluelie étaient veniis se joindre d'aiitres peuples; les Gotlis orientaux Fe retirèrent donc de l'autre côté du Diliester vers les Gotlis de l'ouest, et ceiix-ci s'en- fuirent les tins vers le nord, les autres pribrcnt 1'cinl)ereur Valens (le leur accorder un asile dans ses paysan sucl du Danube; ils s'obliaeaient de garder dans ce cas les fronti6res. la% lorsqiie lientôt après d'aiitres essaims de Gotlis forcérent le passage dii Danube, Valens succomba en 378 près ti'Andrinople, à leur grand nombre, dans la tentative qu'il fit de les repousser. L'empe- reiir Tliéodose parvint à dompter les Goths (379 à 395). pendant que les Huns, nienant encore une vie nomade dans les grandes steppes di1 sud (le la Russie et de la Pannonie, y trouvaient un pâtiirage abondant pendant O ans. Théodose se debarrassa de ses collbçucs Jans l'Empire, com- battit avec un akle trop aveugle l'arianisme de- venu doiriiriant dans l'Orient, et qu'Ulfilas avait aussi, par sa traduction gotliique de la Bible, fait passer cllez les Gollis convertis ; clierclia à étoiiffer entiérement le paganisme, et à a aiser avec une M~orireuse7 sdvél-iti! l'intérieur de I(~in- pire, en meine temps qu'il le prote'geait aii de- Iiars. Mais, sanss'eu doiiier, il mina L'Empire en le partageant (395) à ses deux fils; les préfectri- res orientales fiirent le partage d'Arcade son fils aîné, sous la tiltelle de Riifiniis, mais les préfec- tures de l'oriest devaient être gouvernées à Rome par son GIS Honoriiie, âge de I r ans, sous la tii- telle du Vandale, Stilico. Ce fiit surtout dans ce siècle qne les Francs commcncérent à passer le Illiin ; leurs expc'ditioris, sorivent ninlliei~reuses, leiir periiiirent pourtant de former à la fin un établissement considérable entre le Rtrin et la sertse se. Ce fut par là qo'ils entr6rent daas la ( 114 ) Gaole pour en faire la conrluite. La religion chrétienne prit une grande extension. Le pre- mier concile, appelé concile de Nicée, eut lien en 325 et dura 2 mois et 12 jotlr~. L'empire romain devait cependant former en- core toujoiirs un tout, mais jamais les parties n'en ont plus été réilnies. hlalheureusement les miiiis- tres desdeux empires eurent une contestation, et les Romains orientaux engaghent les Goths de l'ouest qui étaient soiis la conduite d'dlaric à faire une invasion en Italie. Stilico parvint en- core à battre en retraite (403 à 406) les Gotlis de l'oiiest, et bientôt après de noiivelles hordes ve- nant de la Hongrie, sous Rhadagais, c[uoique la Gaiile se trouvât alors dépoiirvue (le ses légions qui ordinairement ardaient ses frontières, et qu'elle fut inondée fe~rancs, #Alanes, de Bour- guignons, de Suèves et de Vandales, dont les avant-derniers s'établirent en Espagne et les der- niers en Afrique. Mais après l'assassinat de Sti- lico, Alai-ic fut plris Iieureux et pénétra jusquli Rome. Rome fut plusieurs fois prise el dévastée ; la mort seule tirrêta les progr& (1'Alaric. Ses Goths l'ciisevelirent clans le lit d'un fleuve dont on avait détourné le cours, et qu'on fit ensuite refluer dessus. Athaulf conduisit sprkç cela les Goths (409) dans la Gaule et en Espagne, ct Foudn dans ces deux ays un ro aumede Goths de l'ouest dont la enpitare frit Tou rOuse (412) H~noïiusent pour successe~r,Jean, son secrétaire particulier, et à celui-ci succéda, de 425 à 435, Valenti- nien III. Sous cet enfant; l'Empire romciin perdil in Grande-Bretagne en 427 ;des hordes saxonnes, anglaises et jiitiques s'y établirent (449) après y avoir été appelées sous Hengist et Horsa contre les Pictes et les Scotes; de 429 à d77, l'Afrique se détadia de l'Empire par Genscric ;l'Illyrie, de ir5 ) l'oiiest, par un mariage, et la Gaiile, dÿ sud- ouest par les Bourguignons. Mais il eut un plus rnddanger lorsque les Huns aussi réunis enfin epuis444 sous un seiil général, le pnissant Attila (Etzel), appelé aussi Godgcisil, ou fldaii de Dicu, attaquèrent le pays romain de l'ouest. Les BO- mains orientaux [es avaient apaisb par des tri- buts. A la tête de beaiicoitp de rois et de 700,000 coinbattans qiii dévastaient tout par le fer et le fer1 (on en voit les traces darrs~plusieursvilles dtz llliin), Attila péngti-a dans les Gaules; là, il se trouva en présence d'une armée de Romains sous Aétiiis, de Francs, &Alanes, de Bourgui- gnous et de Visigotlis, et dans les clicinips Cata- laiiniques, près fie1:~ Biatrona (aujourd'liui CIiâ- Ions-sur-Marne), eut lieu la bataille des peuples, où le fléab de Dieri frit lui-même battii (r60,ooo cadavres des deux armees couvi-aient le champ de bcrtaille! ) et, forcé de rétrograder, en 451. Dans la liaute Italie, Ayiiileja fut alors détruite; les lieu les s'enfuirent par milliers dans les Ia- gunes fe la mer Adriatique et y fondhxnt Ve- nise. Mais le pape Saint-Léoii et de riclics pré- sens portèrent Attila à ne pas liénétrer jiisqu'à Rome; il inourut bicjntbt après (453) eii Hongrie, et il fut enterré soiisle briiit de jeun et de clian!~ guerriers ; on tiia ceux qiii l'avaient enterre, afin d'emp6clier clii'o~ ne traliisse le lieii de sepiiltrir-e du grand Jiéros cles Huns. Son royau- ]ne fiit d6labi.é. LesGoihs orientaux, les Gépides, le? Avares, les Longobards, tous assi~jétispar 1\11, redevinrent libres. Mais Aétius frit poignnr- dé par l'empereur Valentillien à qiii on avait - pire' de la n~éfiancecontre lui. Les dernières 21 annees de l'Empire romain de l'oiiest comptent encore g empei-eiirr. En 45 5 Gesseric fit une irrttption en Italie, et comme ( 116 1 accompagnk des mânes des vieiis Cartliaginois, ik pilla iiriyitoyablement Rome. JIes paro!es d'Ho- mère, mises dans la ho~ichede Scipon, coin- menckrent à se réaliser. C'étaient sartout des étrangers à la solde de Rome, derniers sou- tiens tle I'Elripire, Ricimer, Gondobalt, Orestes; iii en occupèrent arbitrairenient le trône. Ce Qcrnier le donna en 475 à son propre fils, Rouiil- Iris Aitgiistiiliis, niais qiie le commantlant de la garde impériale, com osée de Hérules, de Riigiens, de Scires, de ~urciln~es,d.Odoaçres ,assiégea dniis Pavie, jiisqii'à ce qu'il se rendit et ppsit la pourlire, en 476, après J.-C. a<;;a% (St.-Severin, cn Bavière, l'avait prédit ail pieux giierricr) s'intitula depuis lors roi d'Italie, et il régna 11; ans. Ici finit la suite des empereurs. L'Eiiipire romain avait duré r 220 ans, et ainsi se trouva accompli l'oracle de l'ancien aiigiire des 12oiseaux dii sort, q!ie Rome croîtrait pendant 6 siècles el décroîtrait. pendant 6 autres, Roine cornmerlfa par iin Romiilus et finit par un mo- narque de mGme nom ;de meme c~iic!Constanti- ooide cpii fiit fondée par Constantinet que per- (lit iin niitre Coostantin en 1455. L'liisloire de laEmpire orieiit.al ou grec n'offre rien jrisqu'à cette époqiie qiii appartienne à l'liistoii-e uni- versel le. Ain4 arriva ce qui (levait arriver. Le colosse put à I'estc'rierir facilement &ire c'bradé ct renversé, par cela inelne qiie ce qi~iliii servait de base, et qiii sert de base à toiit Etai, la sin- cérité, la bravoiire et l'amour (le 1ii patrie en avaient tlepiiis long-temps disparil. La politiqiie ya&Lait perverse, et 5 la fin inArde, sans inuxirnes sures ; la brdvoiire des temps aticiens était cliose ou1)liée. Depiiis long -temps les soldats des légions c'étaient dénris de leurs lourdes cuirasses, sans ( "7 doute poiir pouvoir mieux coiirir. Des peiiples allemands offrirent coinme mercenaires leiirs bras vigoiireux, afin (le tourner, le cas écliéant, la pointe de leiir glaive contre le protégé lui- mêine. Une génération dégénGrée, dnervée, qiii se laisse alle;, doit périr; il n'y a pas de Dieu cliii puisse ou veiiille la soiitenir. Res in 120~scefus devolilta ernl, ut nisi qrli mnlrts firerit, salvus esse non posset, dit le noble Salvianus de Marseille. La vie scientifique des Romains -aiissi avait disparu; l'on peut à peine nommer depuis Dioclétieii , un Claudian, un Aiisanius, liisto- riograplies des empereiirs, un Ammianiis Mar- celliiiiis, Eutrope, et les grammairieus Festiis, Donatus et Priscian. Le :droit y frit encore le lis ciiltivé, quoiqu'il euCpresque 'disparu dans Fd pratique. Aux l\omnins succèdent les braves et vigoiireiix peuples germains destinés à donner aux siècles ftiturs cle la gloire, et ut1 nom ailx Etals prêts à s'élevei.. Parlni ces peiiylcs ies Francs qiii avaient fait desexcursions Jans la Gaiile, tiennent le pre- mier rang. En 420 , ils ~'6111rentlin roi , noirimé Pharamond, qiii fut, dit-on, l'aiiteiir de LA LOI SALIQUE, qui exclut les femmes de la couronne. , Mais la inonarrliie francaire ne commence véri~allement qu'avec Clovis. Ce prince belliqueiix s'empara de presque ioiite la Gaule, vaiiiqriit le dernier général des Romains, Syag,.ius, à Soissons ;Afaric ,roi des Visigoths, à Poitiers; les Allemands à Tolbiac, et d'aprés les conseils de sa femme Clothilde, il embrassa le christianisme. Mais comme le développement des Etats qui furent fondés alors , et qui subsistent encore a~)jourd'liui,fait le comniencenient d'iine nou- velle époque, corne le crcle de l'ancien monde ( 11s > paraît &couléavec la dernière grande révollition, avec la cliutc de Rome, comnie ce qiii lui est postérieiir est de nature différente et tl'iine autre manière ,nous terminons ici l'liistoire ancienne. C'est une époque importante à cause des grands développemens que prit le genre hiininin sur quelques points (lli globe. Si de nouvelles ré- volutions ont visibleineiit encore une fois tout aneaiiti, les derix parties principales de l'ancien monde ont poiirtant légué au nouveau, deux pro- cllictions importantes sans forme et n'ayant rien d'extérieor, fruit de l'esprit et de la méditation, ces productions sont restées: de l'Asie est vcniie la relieon chrétienne, et de l'Europe, les œuvres du génie des Grecs et.des Romains. LIVRE II.

H1[8T01[R'4E: \ DU MOYEN AGE. Deyzci.9 la chute de FEmpire romain jus- pic'd la découverte de CArnérique. (47 6 à 1492.)

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CHAPITRE PfiEMIER. Depuis la chte de l'Empire romain jusqulà Clrarlcnzagne. (476 i 768.) Ce qui est vieux et usé doit faire place à ce piest jeune et vi~oureux, commcun nouvel édifice s'elève sur des ruines. Les yetiples qui avaient de'cid6 (111 sort de l'Empire romain s'en adjiig&rentles i.eiix partlites, les contestations intestines dans la niaison royale ( ii'on se rap- pelle ces fsries ,Bninelinut et ~réjé~onde), ces inisérablcs ,prioccs. qui passkrent leur vie i manger et a boirc d'rinc maniGre déraisonna- ble et à sc laisser conduire toiis les ans sur des cliars nttelc's de baiifs à l'asseinblc'e di1 peuple ou au Çliainp-de-Rlars, firent tellement dégénérer cette race royale, qiie leiirs grands maîtres dlliô!el (majores domîis, espèce de fermiers) en- rei~tbientôt une grande cousiilc'rntion; tels que Pepin de Landen, Pepin dlHerestel, Cliarles BIrirtel, qui en 732 battit j~rèsde Poitiers les Ara- bes oii Sarazins venant d'Espagy, et enfin Pe- piu-le-~ref(ou le petit) ,.qiioi(jli il eiit assez de icûrce pour abattre d'un coiip d'épée la tête à un lion. Pepin-le-~refenferlna enfin en 752 le roi CIiil- déric III ilans un cloître, oprCs que le pnpc qu'on avait co~isrilté,y eût ccnscnti, et Pepin se fit roi à sa place. Le fils de Pepin fut (Itlmrlemagne. Les mœurs et les coutuines dcs Francais sous les rois de la premihre race etaielit d'une grande simplicitc'. L'élection des cliefs se faisait ainsi : on élevait le nouveau roi sur iin boiir!icr et on le prome- nait trois fois aiitour di1 camp, aux acclamrition~ de tous les spectateiirs ; leur premier chef, dont ( 123 parle l'histoire, est Plinrairiond (420) ; Clovis fut le preniier sacré roi à Reims, et c'est à cette cérémonie qit'on attribue l'origine de la Sainte- Ampoule. C'est i Clovis que doit veritablement commencer la moriarcliie frnncaise. Les rois n'd- taient dans l'origine que des chefs militaires; 1eui.s domaines consistaient en troiipeaux , et 1% nation etai t divisée en Ilommes libres et en sel-fs. L'ignorance e'tait si granrle alors que soiis Clovis 11 (670) ,un concile dc Narbonne ddfenclit d'ad- mettre dans les ordres quelqii'iin qui nc salirait pas lire. Dons lc principe, les Fi.ancs parlaient la langue germaniqiic ; lorsqia'il~s'établirent clans les Gaules, le latin, mélé rie franc, devint la la laugue vulqnire. Pli!sieurs inoniirness qiii exis- tent encore nctiiellenicnt à , où Clovis &ta- blit (508) le siége de son Etal, et plusieurs per- sonnaçes,ce'lBbres,montrent, à l'époque dont noiis loris, un pragrés très-remarquable dans la ci- vilisation di1 peuple francais. Ce fut sous les rois Rlérovingiens que fiit ins- titue le Chan2p-l{e-Mar.~,assemblée tolite mi - litaire oh les giierriers venaient apporter des dons à letirs et coniine tout alors était sur le pied de gllerre, on petit appeler ces as- ~emblc'esassembk&es nationales. Les Alleinands linliitaient, clans le 3e siècle, aprh J.-(;., la partie cle la Germanie, appelée depuis la Souabe. Clovis Ier,roi de France, les vainquit à Tulbinc. Les peuples les pliis importans de 1'Aliemagne a cette époque fiirent les Frieses , les Saxons, (peuple c ui apparaît pour ln première fois, 130 "rés J.-A., d'abord dans le pays appel6 aiijour- d'lii~ile Holstein et plils tard eiitre le Rliin et l'Elbe, où ils se partagèrent en Ostplialiens ,en Engers ct en Vestplialiens!; puis les Tburiq- ( 124 ). giens (sous Hermanfried jusqu'en 531 ) , les Bajoires (plus tard les Bavarois) et les Alemanes. Qiiand la piiissdnce des Ostrogotlis tomba, les peuples au sud du Danube, ainsi que :es Bavarois deviurent .A la vérité, libres, mais eurent des guerres violentes avec les Francs. Dans 1'Alle- magne occidentale le grand peuple des Slaves ou Vendes, avec ses nombreiises tribiis éparses, commenca à péuetrer vers l'Oder ctl'Elbe. Venu de l'Asie il s'étendit peii 3 peu de l'Elbe jiisqti'k la mer Adriatique par toutel'Allemagne orientale, la Boliême , la Moravie, la Silésie, la Pologne et la Hiissie. La langue, les mœiirs ,la religion et la manièi-e de vivre les distingtièrent (les races allemantles; leur Czerubog et Bilbog ,esprit bon et esprit malin, letir Rûdegüst , leur Swantevit et leur Siva étaient souvent de singulières idoles à pliisieurs tetes, qui ~'robablement devaient symboliser des forces de la nature. Dans la Grande-Bretagne les 7 ou 8 petits royauines Saxons (Heptarciiies), se maintenaient à côté des anciens Bretons et Gaiilois, et se réu- nirent en 828 sous Egbert pour former tiu seul royaume ;pendant qiie les anciens habitans se r6- fugièrent à Vales et dans la Gaule, nord-ouest, et doniièrent à la nouvelle patrie le nom de l'an- cienne (Brelagne). Dans le D;ineniark, dans laNor- wége et dans la Suède, des états de Iiardis pirates se formèrent soiis le iiom général de Normands, homtfirs du Nord, gui ,soiis leurs rois mariti- nies ,vinreut bienf ot visiter les côtes de la mer dii Nord et de la mer de l'Est. Les Francs avaient borné à l'Espagne L'Empire cles Visigoilis ;mals cet Empire s'accrut des Suèves dans le nord- ouest. D'un autre côté les Arabes qui, soiis Ta- rik , avaient débarqiié pi-és de ~ibel-al-Tarck (Gibraltar) et qui avaient su se mainteuir après ( las ) des batailles sanglantes, se rendirent dans le sucl 1i:aîtres du pays, depuis 711. Outre cela les Tscliudes ,les Finks viennent en Europe près de la mer de 1'Est; ail nord d~iDauube viennent les Gé ides qui avaient été vaincus par les Lon- gobarfs, et à l'est (le ces derniers, plils vers l'Asie, viennent les Bulgares et d'autres peuples encore iiioins imyortans aiiparavant. Cependant l'Empire oriental de Roine conti- quait encore d'exister; exceptc' lie les ecclé- siartiqties avaient rcrnplacé les prles rétorien- nes, pour gouverner l'litat, et par les 8spiites de ces ecclésiastiques sur les natures, les personnes et les volontés doubles, etc., en J.-C., on vit éclore une foule de cloctriries, cle la recherche trop niinuticuse, desquelles la yiéte' simple d'un chretien. n'a niil besoin pour son salat. Outre cela des femmes, des eilnuques, des moines ré- paient sous le noir1 de monarideuce à Bagdad, nouvellement bâtie ; Haroun-Al-Rascliid, ce grand contemsorain de C11arlemaf;ne (806) et Al-Rlainiiin ($32). Pendant qii'une foule d'c'tats plus ou moins grands se développaient ainsi à la suite de la mi- gration des peuples, et qu'une domination uni- verselle fondée sur uiie nouvelle religion surgit de nouveau en Asie, la vie intérieure des peii- ples se forme aussi, surtout en Euimope ,d'une manière très-reinarquab!e. Le clii-istianisme eut surtout dans le moyen age une infliience très- marquée sur l'liunianité. Parmi les peuples de la Germanie, les Gotlis avaient les premiers em- brassé le cliristianisme; leur exemple fut suivi par les Francs, les Bourguignoqs et d'autres peuples. En Allemagne serilement et cliez les Slaves les anciennes religions nationales coinbat- tirent encore long-temps le cliristianisme qu'on regardait ordinairement coinine un moyen de subjuguer les peuples, et que par ses principes, par son clergé, avec ses prerogatives, par ses mystères, par ses usages étrangers et incompré- hensibles, il se trouvait souvent Jans la plus vive contradiction avec ce qu'on avait cru et observe' jusqu'alors. L'Empire romain si e'tendii et clire- tien lui-même avait, 9 la ve'rité, déjh fait con- naître le cliristianisme arix barbares, mais coinme c'était la religion d'un état odieux, ce n'était pas le moyen Je la recommander, Une foule d'hommes, tels que Severinus, Coliimbanus , Icilianus , Gallus , Corbinian, Custasius , Ru- precht, Vilibrord et surtout llAnglo-Saxon Vin- frid oii Boniface, avaient fait beaucoup d'efforts y6ur l'é~endredans différentes coutr6es (le l'Al- lemague ,de même qii'Anschariiis chez les Da- nois et les Slaves. L'évêque de Rome et les ma- jordomes francs appuyèrent fortement Boniface : le premier eut pour objet de se faire reconnaître aussi par ces peuples allemands comine premier év6qiie de la chrétienté; le second voulrit sur le cliristianisme fonder le complet assiijétissement politique des peuples. Aussi aiix nombreux évê- cliés déjà euistans dans l'ancien Einpire roinain, tels que Trèves , Cologne, Mayence, Spire, Vorins, Strasbourg, etc, vinrent se joindre ceux de Wurtzboiirg ,Eiclistatlt, Riirabourg, l'abbaye de Foulde, et soli:, Cliarlemagnc et ses succes- sciirs immédiats, Osnabrtick , Brême, Verden, Paderborn, Halberstadt, IInmboiirg et Munster ; il y eut des coiivens de illoines et de religieuses, et ce qui contribiia à donner bientôt une grande consi~léi?ationaiix eccle'siastiques , fut qu'ils étaieut presque les seuls d6positaires des scieilces; ils furent souveut les seuls qiii sussent lire et e'crire ;aussi appelait-on ces connaissances, con- naissances spiritiielles; ce qui rendit le clergé indispensable ü la cour et dans tontes les affaires &rites, et c'est ce qrii lui assigna bientôt le pre- mier rang dans 1'Etat. Quoiqile cette science tant vantée ne fut pas toujours tris-profonde et que le latin des ecclésiasliqi~eçfiit presque toujours lin latin barbare, il y eut pourtant peu cle laïcrues yiii less~irl~ass4ssent.Arec cela le clergé s'enricliit cic plus eii plus par des donations, des legs ,et par cela aiissi que les possessions en main inorte ne furent ni divisibles, ni transmissibles par liéri- C i32 ) tage, inah siisceptibles sei~leinetiid'être siig- mente'es. La piété du cleikgétoutefois ne marcha pas d'un pas égal avec sa richesse. Les moines recurent aii sixième siècle leur rig 1e. appelée d'après le nom de leur fondateur, Benoit de Nursia; d'après cette règle ils devaient vivre en- semble ; et c'cst précis6ment leiii. isolement du monde, le célibat auqiiel i!s étaient astreints , qui leur procurèrent iine grande considération ; s'étant clîarçés dii cléfricliement de vastes ter- rains, a,y ant cultivé les sciences et les arts, leur mérite a cette époque fut incontestable.. Les pa- triarches de Roine , ayant conservé le souvenir de la domination universelle de cette cité avaient déjà travaillé à se rendre indépendans depuis la translatiori dit siége impérial, et quoiqiie de- puis Grégoire-le-Grand 595) ils s'intitulassent serviteurs des serviteurs 6e bien, ils clierclièrent pourtant à se procurer la plus haute considéra- tion cccl6siastiqiie. Leiir amitié avec les major- doines francs leur fut dans cette circonstance #un grand secours ;ces derniers les soutenaient contre les Lombards et leur firent don de con- trées éteudiies en Italie ;ce qui leiir donna la pre- mière puissance temporelle et leur fit prendre alors le titre de pape. Peyin ayant consuIté le pape aii sujet &un meilleur établissement de sa dignité royale et ayant étc' sacré par lui, les papes s'en aiitorisèrent pour élever de noiivelles rétentions. Mais le véritable développement de & domination de 1'E~liseou liierarchie appartient à l'époque suivante. A- chté de ln Iiie'rarcliie se ii~ontreaussi le secoud levier de to~iile moyen 3ge, la fioodaa- lité. Deces alliances volontaires avec des liomnies yuissans et braves, qui avaient polir objet des entreprises guerrières, alliances qui fomaient te qu'oti appelait la suite ou la société des cana qiiérans, et oii les armes et une partie dii bntin servaient (le dédommugement, il résulta bientôt dans les conquetes de pays entiers, ilne conces- sion de terre, outre la part générale à la con- qiiete, & ceax rii voulaient s'aitnclier les cliefs par des liens étroits. Ceux qui recevaient la cession devaient s'obliger envers le cession- nnire, A ilne fitlélité et à une servitude spéciales poiir atitnnt de temps qu'ils voiilaient conscr- ver la cession. Ces services Claient ou des ser- vices de guerre oit des services de cour, et comine de ces services, par exemple, le service militaire dans lin district ou une dignité de cotir, d6pendaient certains avantages ou ail moins une plus grande protection de la art du cession- naire oit inaître du fief, on c[erclia très-soi- gneusement à devenir vassal ou dependant d'lin plils puissant. Mais comme ces gens n'étaient réellement attachés qii'aii suzerain, ils devinrent étrangers ?A I'iutéret de I'Etat, et ils servirent soiivent contre Ic véritable intérêt de 1'Etat. Or, il arrivait par la suite que, le possesseur d'un fief, melant la cession avec sa propre pos- session, ou s'établissant si forletnent dan) son fief qu'il ne yîlt plns sans danger en etre ex- pulsé, il le gardait pour toute sa vie et le trans- Inettait inhie par héritage ;il arrivait en outre que celni, par exemple, qui possgdait un fief en (]unlit&de luge oii de comte de tout un district oii d'une contrée, considérait par la longue p~sscssionces fonctions et son district, comme sa propriété, et bientôt presqiie tous les em- plois, toiites lcs digtiités, les titres, les bieiis fiirent convertis en fiefs, de manière qu'il y en eut peu d'entièrement libres, nais que le toiit te trouva assiijéti aux plus puissans. Ceux-ci ac~ sa quirent ilne prépondérance très-dangereuse à la liberté commune, en ce que leurs vassaux for- maient une armée, tantôt permanente, tnnt8t passagère, toujoiirs prête à combattre, n'im- porte pour quel biit, et qii'ils tenaient cerix qui étaient encore libres dans une obéissance servile. Ainsi se perdait aussi de plus en plils la li- berté du conseil dans les dictes ge'nérales oii aa- semblées du euple, et il se forma iiii Etat noii- veau, réritabre Etat dans 1'Eiat. hléine des ec- clésiastiqiies obtenaient les biens de l'Eqise coinnie fidis et étaient obligés de servir, soit a la cotir, soit à la guerre. Les divers Codes des clif- ierciis peuples de cette dpoque, cn remontant jrisqu'au cinquième si;cle , eurent également leurs yarticiilarités, par exemple : les Francs, les Visigotlis, les Longobarcls, les Bourguignons, les Bavarois, etc. Les rapports entre les divers E~atset siirtoiit les piinitioiis polir des offenses, sont si exactement déterminés, que le meurtre, Te vol, mrrne le; moindres dommages personnels et 1il4ine les injures, y ont lerir châtiment sui- vant que celiii qui a recii l'offense oii le dom- mage est prince, ecclés:astiqrie, vassal, liomine libre ou esclave, Gaulois oii Roinain. Un cointe de Cent présidait le tribunal d'un petit district; celui (le tolite une contrée était présidé par lin comte pliis considérable. Ou. prononciii t avec le secours des échevins d'après la loi écrite oii tradi- tionnelle; dans les cas tlifficiles ond6cidait par le serment qiinnd il pouvaitse trouver des CO-juraus: on se décidait aussi par les ordales ou jiigemens de Dieii. Celui qui retirait sans lésion sa main d'un cliaurlron d'eau bouillante, celui qiii mar- cliait sur cles fers chauds, celiii qui sorlait vain- queur (l'un diiel, celiii qui avalait sans mourir ( 135 un inorceau consacré, celui qui pouvait se tenir le plus long-temps les bras étendlis et formant la croix, &tait innocent, parce que la divinité scule a pu le faire trioinpller! DU MOYEN AGE.

CHAPITRE II.

Depuis Charlemagne jusqu'au conzrnencement des Croisades. (7M à 1ogG.) Un liomrne extraordinaire vient se placer à la tete de cette période : c'est Charleinagne; Lin liorniiie non moins extraordinaire la terinine : c'est Je pape Grésoire VI1 ; mais entre eux deux il y a encore des siècles pleins d'iine barbarie saiivage, qiioiqiie pleins de grands développe- mens. Ces deux lioinmes d'une gra~ideursi iné- gale, sont tous les deux les représentans de leur temps, véritables instrumens de la civilisation du genrc humain. Car, comme la piiissance du moiide et la grandeur eccléçiastiquc sont parve- nues par eux aii point le plus éleve', en ce que tout paraît déplacé du centre de gravité, com- mence par eux aussi un noiivel aplauissement et une décroissance de la puissance, et l'effort vi- sible de rétablir le paisible et salutaire équi- libre qiii seul donne le bonheur aux Etats et aux peuples. Cliarles est un dc ces Iiommes dont les siècles sont avares ; grand en actions, en parole et en volonte' ;d'lin regard pénétrant dans lc préseut et dans l'avenir; on le comprend riandsoi-même 04 veut ce qu'il y a de pliir nobye, et qu'on sait ( 437 aussi que le nouveau est toujours I'eniiemi d4 l'ancien et le mieux, souvent l'ennemi du bon; enfiu,~andon sait qoc celui qiii combat le plus e cacernent ses propres passions et celles des autres, manque souvent son but ori ne l'at- teint pas compli'tement. Nais loiter Cliarle- magne d'une maniére absolue, ce serait autant traliir l'histoire qiie de le blimer sans rcserve ; ses actions pendant son long rcgne de 46 ans ( 768 à814 ) parlent le us distinctement. Fils de Pepin-le-Bief, CliarY'einaçiie lui succ6da en 768; g:uvernant d'abord conjointement avec son frère Carloman, ensiiite seul depuis 771. il eut à la lois pour objet de narautir et ~I'étendi-eses Etatset c 'y répandre le cPiristianisme. C'est polir- ~poiii conimençaune guerre qui a duré, à quel- ques interruptions près, dc 772 à 803, contre les Saxons, braves mais encore payens ; ceux-ci ravagérent souvent ses frontières et le mena- cèrent même à Aix, sa capitale. Les Saxons sous leurs ducs, Albioii, Wittekind, opposè- rent la force à la force, et souvent battus, ils puisèreut toiijours de nouvelles forces dans absence de Charles, parti poiir cl'aritres entre- prises. Ils promirent, à la verite', souvent de se soumettre et d'adopter Ir: cliristirrriisme, car Charles faisait quel iiefois poiir y contraindre les peuples, pousser lani des fleuves et baptiser 011 trniisporter à l'autre rive du Illiin, des mil- liers cl'entr'eiix ;mais seulement après avoir bat- tus les Saxons par des tle'faites sanglantes, (4500 prisonniers fiirent égorgés en iine fois), et avoir rdclriit au bapteirie leur clief Wittekinrl, aprés leur avoir facilement imposé des conditions de gix, ilsise soemircnt, lorsdela paixde Seltz 805 . avait en olitre soumis l'empire des LomLards (774 ); aprEs avpir arriéç6 i Pavie, Didier lei% roi,pris ans Arn1)es ilne partie de l'Espagne jus- ii a I'Ebre (778),(appelée par la suite la 31;ir- 31e espagnole ou le comté de Barcelone) ;enfin il avait ci6posc'Tassilo II, drlc de Bavière. et fait de la Bavière une province franque (788).La giici.re contre les Avares à l'orient (le ce pays, se rat- taclie & cette époque; on leur prit iine vaste coi]trée coinine Rlarclie orientale ( Ostarriclii, Autriche ). lJes Flaves dans le Meklenboiirg et en Boliême, ainsi qiie les Normands dans le pays apjbelé aujoiird'liiii Danneiriarclr, éproiivhrent les effets de sa valeiirciise Gpéc, de manière que les Eides ail nord. le Tibre au siid, I'Ebre à 1ouest et le Tlic'is, l'Elbe et l'Oder à l'orient, formaient les frontières de son puissant Empire. Une cir- constalice vient ajouter h son acitorité : étant l'an 800 à Rome porir protéger la vie clu pape Léon III, celui-ci Iiii niit par reconnaissance, pendaut qi.'il était à gcnoiix au pied dri g-rand autel, la coiironiie impériale de Rouie sur la téte et le yeiiple romain le saliia par des acclama- tion;, Cliarles-Aiigiiste, cnzpereur des Romains; ainsi l'ancien titre iinpérial fut renouveld ?I Rome après 324 ans ci'interriiption, etl'on atlaclia de iioiiveau à ce titre l'idée de la domination de la terre. Quoiqr~eCliarles "'y pensât pas, il en- tra probablenlent dans son plan du récinir sous son sceptre, tous les peuples de races - niques et dc les fondre ensemble par une niéinc religion, par des meurs semblables, par iinc égale coristitiiiion , par icri mênie gouverne- tiieut et par une 1ang11e comnli~nc;plan 61- gantesqrie, qni, pour le bonlieiir de 1 Eriroye, ne se réalisa point, ptrisyue alors l'esprit ~t l'indiviitualitd de ces ctiffgrens peuples n'auraient iis pli se dc'velopp.er (l'une manière particil- Cependalit Cliarles eut soin de répanlli'e 159 1 partout le cliristianisme, donna même uue foule de lois saliitaires ( les capitulaires ), fit faire des livres de prédication, améliora le cllant de 1'6- glise. puisqu'on dit que ses Francs ont plu+ôt liiirld que chanté; il fit venir d'Italie des orga- nistes et des clianteiirs; eut soin de faire épurer la Iangiie allemande; à ce dcsseiri il essaya de composer lui-m6me une grammaire; il f~ndn une foule de nouveaux évêchés et des écoles où il assistait souvent aux examens, encourageant ceux qrii faisaient des progrhs et blsmant lt-s üresseiix, qiielque considérables qiie fussent feiirs parens. II apprit encore lui-même tar4 à écrire, s'entoura d'une espèce d'académie scien- tifique; fit écrire les anciens chants nationaux de ses peuples et leurs coutuines legale<; eut soin d'améliorer 1'agricult:ire et l'économie do- inestique, en donnant l'exemple sur ses propres biens, car on trouve des prescriptions qu'il donne sur le nombre d'arbres fruitiers à plan- ter et sur la maniére de vendre les œiifs de sa Lasse-cour. Il envoyait dans les provinces des inspecteurs pour surveiller les cointés, chargés ortliiiiiirement du soin de rendre la justice, de percevoir les impôts et d'adininistrer les affaires de la gtierre; il taait r6~ulièrementdes cti6tes oit ioiis les citoyens armés, espèce de garde na- tionale, étaient passés en revae, où l'on ddlibé- rait sur la paix et la guerre et sitrious les besoins di1 p:tys. Sans doute que ses guerres fre'clucntes devaient obérer le pauvre peiiple, ct des cliefs éloignt!s devriientsoiiventmnltrailer leurs subor- donnés; mais l'un et l'autre étaient foin de ces intentions, quoiqu'inévi tables,vu la grandeur ùh royaume, la manière dont il avait été coriquis et les arme'es nécessaires poiir le maintenir. Cliarlemape regardait le commerce comme un ( 140 ) lien consictérable de civilisation cntre les yeii- ples; aussi fit-il de sages prescriptions à cet égard; il voulait faire aussi en Franconie un ca- nal, polir joindre Redniiz et Altmülh, ainsi le Mein et le Uanube, par conséquent la mer du Nord avec la mer Noire. C11;irles fiit grand non point ail milieu des guerres., mais bien lors- qu'il s'occu ait du bonlicur de ses siijets. C'est la qiie nousPe voyons porter ses vues sur le goii- vernement, les mœurs, la religion, les lettres et les arts, qui, ensemble constituent la vérit~ble grandeur. Son extérieur annoncait en lui, par une véritable ma-esté, le premier de tant de peu- ples; il mourut le 28 janvier 814,et fut cnterrt! a Aix-la-Cllapelle d'une manière trh-reinar- qiiable, comme il avait vécu :ornb de la pourpre impériale, assis siir un trône d'or, ayant autour des reins une gibecière ,de pélerin, en or, une coiironne srir la tête et;l'Evançile:sur les genoux. Mais ses successeurs (les Carlovingieus) lui ressemblèrent peu. Louis-le-Pieux, fils de Cliarles déclina avec ses fils, qui lui firent même la guerre, le firent prisonnier et l'humilièrent ; après la mort de leur père (840), ils se firent la guerre entr'eux, c'est alors qu'eut lieu la ft~rneiise bataille de Fontena en Bourgogne :cette guerre diira jusqu'en 84J: oh ils conclurent enfin R Verdun ce traité célhbre , in vertu duquel Cliarles-le-Chauve eut du pays des Frnncs la partie occidentale,. jusyu'à la Rleiise et l', le HliOne et la Saône ( la France clepiiis ce temps ) ; Lotliaire, l'aine, eut le titre d'empe- reur, l'Italie et les provinces situdes entre ces flerives, entre le Rliin et les Alpes ( Lotharii regnum, Lotiiarigniim, la Lorraine ) ;et Loiiisd le- Gerlnaniqiie eut l'Allemagne ropreinent dite, au-delà du Rhin; et en-dep ce fleuve ( 141 il eut Mayence, Spire et Vorms. C'est à cette 6110queque commence proprement la 1'rance moderne, qui est coinme on voit un démembre- ment de 1 ancien empire des Francs oii de la inonarchie de Clinrlemagne. C'est Cliarles-le- Cliauve ( 840 ) qiii, A vrai dire. fut le premier roi de France, et c'est à cette épocjrie que les Francs occidentaux çess&rentpropremelit d'être Francs, et qu'on doit les appeler Francais. I'enùant qu'en France les Carlovingiens ré- gnaient jiisclu7en 987, d'une manière si pi- toyable, qir'ils portèrent des épiili&ter,tels que le cliauve, le lii.glie, le gros, le simple, le fai- néant; que non-seiileineiit 011 fut obligé d'riclie- ter cIiGrement la pain niix Normancls qiii avaient attaqné le pays, mais qu'il fallut eucore leur abadonner tolite ilne province (IaNorinaiidie), ]a faniille de Lothaire, l'empereur, s'éteignit aus;i bientôt, ( 950 );1; dessus, l'Italie et Iri cou- ronne imp6riaIe devinrent In pomnie de dis- corde, entre les grands rle la France ct d'Alle- magne, et &me entre les grands d'Italie. Eu Allemagne, le brave Louis ( l'Allemand ) et ses successeurs Charles-le-Gros ( à qui le llaznrcl fit encore réunir polir cluelqutrs années les trois royaumes 884 à 8s7), Arnoiilf et Louis-l'Enfant, eurent des combats resque continiiels avec les Hongrois, les ~la~es,fesAvares, les Dloraves, les Normands t arec les grands de l'empire eiix- mêmes. La kodalit& fit alissi dans les trois Etats ~arloviu~iençde tels progrés, cliie les grandsvas- ballx qui étdient ducç7.princes, comtes, palatins oit alitres, et ad~niniçtraientcles provinces entiires, finirent bientôt pîr s'approprier ces ~~ossessious et les considérèrent comme leur propre pays. Ceci alla si loin en France, que denr n,oilverneLirs francais dans le ci-devant rovaumede Roiirgogne, $eproc)arnèrent rois de le @aiit<:et cle la Basse- <[ 14% ) Bourgogiie ( en-decà ct au-eelà cl11 Jura ), et coinine les autres vassaiix n'afirent pas bean- coup mieiix, lc dernier Carlovingien Louis V, n'eiit plas que Laon et Reims; ensuite les Pran- $ais firent, par Hrigiies Capet, monter siIr le trône, une nouvelle race de rois piiis puissante, et qiii par une ligne collatérale, occiipe encore le trhe aujoiird'liui ; cette race s'appliqua à bri- ser la puissance des vassaux et finit par faire reie- ni? peii à peu 5 la couronne, les différeils fiefs. Soiis les rois de la seconde race, l'Europe était retombée dans la barbarie; au Xe siécle les personnes les plus distinguées ne savaient pliis ni lire, ni écrire. Ce siècle flit avec raison nominé le defer. Sous ces rois la langu: rorwrrce, jargon nîêle' de franc ~t de mauvais latin, reinplaca la langue laline. C'est la langue roln~incequi , en s'épurant inseiisiblenien t , a douné naissance 5la langiic francaise. C'est Pepin clilil ail commenceinent dela secoiide race, trans- porta au niois de iri;ii la convocation périodique des Francs; de lh le noin de Chnnzp-de-Mai et sotis Cliarleinaçne ccs assemblées cessèrent d'a- voir iiu caractère esclusivement militaire. L'AIIcinngne adopta ilne marclie tout opposée. Lorscltilt>n91 1, Louis-I'Er!fiznt, mourut eri pleu- rant sur le inallicrir de l'Empire, les différwtes races depeuples alleinands ,les Saxons, les Thil- ringiens ,les Lorraiiis, les Soiiabeh( qiii avaient ris leirr noin des anciens Siièves) ,les Frieses, fes B;irarois, les Francs, crurent pouvoir clioisir eux-iiiêines riil roi, et de celte munike, ils ch:in: gèrent I'hlle~agneen Einpire électoral; ce qui e11t cles suites iiic;ilciiiables. Les princes les plils piiissans alors eL dans I'époqiie suivante, étaient les ducs ~iationauxde Saxe et de Tliiirinçe (dout le dernier eiil bientôt ses comtes particuliers) 9 ceux de la Bavière, de la Franconie, de la Soual ( 143 ) be, les comtes de la 1CZarclie de Rieissen, de la Rlnrclie du Nord (Brandebourg) ,de l'At1 triclie et enfin du Palatinat, près du Rhin. Mais il y eut rarement de l'unité parmi eux, surtont dans les choix des rois. Aiilsi, les Fraucs et les Saxons ne clioisirent pii'iin comte riche , Couraci de la Franconie ;à lui, succéda le duc Henri de Saxe et Tlruringc, sous le nom de Henri Ier (9 18à g56), et qui coinmenja la famille royale de Saxe Incliielle subsista jiisqn'à 1024. Henri, siirnommé très- i~n~roprementl'oiseleiir , parce qii'on avait eii égard à la circonstance futile, qu'il était occiipé i prendre des oiseaiix quand on vint lui annon- cer son élection comme einpei.cur , mérita plu- tôt le siirnoin de grand, parce que, non-seule- ment il sut maintenir même les grands de 1'Alle- magne ,mais qri'.il battit aiissi , snr pliisieurs points, coinplèteinent les Slaves, qn'il chassa de la RZanche clii'il leur enleva. et qu'il. forina des provinces frontières bien fortifiées; de plris, il battit sans retoiir les Hongrois, qui, annuelle- nient , faisaient irruption en Allemagne ( 35), aprés avoir appris aux lotircls cavaliers et c9ieoa- liers allemaiids à se mesurer avec cette cavalerie légère des Barbares, el avoir étab1i;coiitre ces der- niers yliisieurs places fortes. Qiiancl soiis son fils, Otlioii Ier ( 936 à 973)' les Hon,mrois revinrent pourtant (935), ils furent tcllemeut bnttiis pr&s dii Lech, que depuis ils n'on1 lrliis reparu en Allemagne. Othon fut aussi invité à venir en Ita- lie poiir recevoir In coiironne de fer des Lom- bards à Milan, et lu couronne impériale roinaine Rome, de la main du ppe, parce que la pos- Session de ces couronnes avait fait naître des contestations et meme cles guerres parmi qiiel- Pues grands de l'Italie. Quelques précédens em- P.creursd'A1lemai;ne en avaieat été investis et le ( 144 1 roi Otlion f'r les obtint en 962. ciest ce 1"; & naître l'iisaç~que chaque nouveaii roi des -411e- man& faisait un semblable voyage à Rome, 2 cause [le ces deux couronnes ;cette circonstance amena aussi de grands désastres sur I'AIlernagne, car les Italiens s'opposaient sonvent à ce coiiron- nement, et les papes d6battant Ieiirs droits et ceux des ernpei-eurs, crirent souvent avecces der- niers de fortes contestations et finirent par soiitc- nii. Ia pre'terition de ne donner la couronne inipé- riale que selon leur bon plaisir ;(le Ie~ircôté les empereurs cl'Alleii~agnes'attribuaient ledroit de s'en emparer, et, cn leur qualité deprinces sécri- liers de In chrétientd et de protecteurs de la ville de Rome, ils s'arrosaient an droit qu'ils excrcè- rentfréyuemment, celui d'iustitueretde destituer les papes. Aiissi, les deux Othon suivans eiircnt j. soutenir des guerres sanglantes en Italie, où ils trorivkrcnt la mort. Leiir successeur, Henri II, fondateur de i'6vêché deBamberg, devint boîteus enItalie, parsuite d'un sautdiihaut d'iiue fenêtre. La maison de Franconie salique qui rnontn eusnite sur le trône, était conlemporniue des rcmiers Capétiens; Conra(1 II (1024), cn Eiit r>e premier finpercur. Ceite dynastie prdsente yliisieurs j)rinces très-eritre reuaus, nais aussi un roi tri.5-n~allierircur, fienri IV, 1056 1 106; totalenient corrompii dans sa jeunesse des flatteurs , il opprimait beaucoup les AI:: ~nandset slirtotit les Saxons ; aussi ces derniers 9 de meme que les Th~ringiens,~pi-irentles armes, le battirent p!usierirs fois el meme avec le çecolirS d'aritrcs princes me'contens ; Iiii opposErent iin autre roi, dans la personne du dric Rodolphe de Souabe, et plus tard, dans celle de Herinan de Liixerriboiirg, appelé le roi de l'Ail. Ils accusé- rat aijssi lc roi Henri prés du pape , et pour ( 145 ) lc mallrenr de cc prince, ce fut Grdgohe VII, qui, alors, monta sur le saint-siéçe; ciiioique fils d'un simple charpentier de Savone , ce pape ne se proPoLa rien moins qne de rendre l'église com- plètement indépendante de l'état . et même de porter la diçuite' papale au plus haut degre', et cic la rendre arbitre des princes et des rois. Toiis les ecc1dsiasLiques devaient garder le céli- bat, afin qiie leur famille oe les rendît pasdé- pendans de i'etat, et que la fortune de l'église lie fut pas morcele'e : aricun cccl4siasliqiie ne devait pas, non pliis , se trouver par des fiefs, soiis la piiissance temporelle ; il ne devait yliis pouvoir acheter de place. L'état devait 6tre soiis l'dglise et son chef, comme dans les élections impériales, une pomme d'or, symbole de la terre, se trouvait soris la croix ,pour figurer la lune soiis le soieil. Tous les royaumes du monde, ajoutait-il , sont les fiefs du pape ,et sans son consenteinenl, nuciiii empereur oii roi ne pourra être élu. Ceci devait porter la liiérnrcliie ail faîte de la pilissauce. Il est dom~iiage,pour la préten- tion des papes, que les empereurs et les rois de la terre ne partageaient pas cette opinion ,et qii'ils prétendaient gé~~&r,?leineat, clu'ao pape nppar- tenait seulement la piiissance spiritiielle ct non la piiissance temporelle; qu'il était, à la ve'rité, le reprc'sentant de ln commrinion clirti'tienne et goLivernetir de J.-C. siir la terre, inais que le royniiiiie du Christ n'est pas de ce moncie. Gi-66oire accueillit les des Saxons avec hienveillanie. et escominiinia Henri qiii avait ~0ul:i le destituer. Personne ne devait plus rien avoir cie coinniiiit avec ce prince ,et personne, d'après cette cxcommiinication , ne devait lui pbéir. Si Henri avait possédé le catir de ses su- pis ,il ne se serait pas rendu commehumble 1a ( 146 ) ÿélerin en Italie , et n'aurait pas &te'récfiiit à ~iiendiersa dc'livrance de i'excomm~inication, après iine pénitence de trois jours dans la cour tlii château de Canossa, oh se trouvait en cr ~noinentGrégoire. Son pardon liii fut enfin ac- cordé, mais il ne devait reprendre le goiiverne- ment qu'après que le pape eut examiné l'affaire qiii le concernait. Cela parut trop fort. Henri courut en hâte en Allemagne, y trouva des Far- tisans et tua le roi son rival. Il se re'concilia nvec quelques autres adversaires et il aurait rétabli ses affaires sans l'intervention du pape, si soli pro- qre fils nes'était révolté contre lui ;celui-ci après I avoir fait prisonnieï, le forpenfini abdiquer In coiiroiine. La terrible excominunication pesa même siir lui api.6~la inort. Car le cadavre im- périal resta pendant ciuq ans sans sépulture, jtisqu'h ce qii'cnfin l'cncommiinication fut le- vée, et qii'on accorda h Henri la sépiilture en lerre sainte ( x 1x 1). Par ces terribles expériences, la puissance pa- pale ne yoitvait certainement que s'accroitre; cette pnissance s'augmenta en effet par le recueil dds canons, des Etats du pape (les vraies on fa1.isses dccrétales), par les nornlreiix moines, par la richesse et 1:i conside'ration rl'iin clei.gé cpi prafërait dc'pendre d'un pape &loi-né C~UC de rcconnnître I'autoritd de priuces Tiiquer Aussi, malgré la conditite scandaleiise de plu- sieurs papes , qiioiqii'il y eilt quelqriefois deris ou trois papes clioisis à la fois, enfiu ,mnlgi'é les contestations qii'eiirent entr'erix des diffé- yens papes contemporains, ln croyance dans le pouvoir suyrfime du pape n'en frit pas dbraulee, parce que, chez les grands clii pouvoii. séculier, il fallnt aussi distin~iier!es liommes d'avec leurs places. ( 147 L'Einpirc roinain oricntal frit gouverné de 802 à 107s par deux impérat~*iceset vinçt-qua- tre empereiirs, dout lin abdiqua , trois fureut assassinés , trois enipoisonnds ., quatre rendus avciiçles et six destitiiés. Au lieii de protdger I'E- tat à I'estérieiir contre les Bulgares, les Arabes et les Turcs, qili, depiiis 1050 clescendnient pé- riodiquement du Caucase, oii prc'fc'rait aclieter la paix, dispiiter sur des siibtilités tlie'olo,'01 lies; et, pendant ce temps, une province aprcs 9'an- tre était prise par les Barbares. Ari côte oppose' de l'Europe, en Espagne, on comincnjn à s'affrancliir du joug pesant des Arabcs qui s'y étaient établis. L'nffrancliisscmciit espagnol commenca à renaître srir les montagnes de i'hstarie, où l'on était parvenri à se maintenir par la bataille prés de la Caverne de Cavadonga. Dans les pays reconquis oufitdepetits étüts qui, peu à peu, s'étendirent, formèrent deux grands états, la Castille et l'Aragon, et se réunireut en- suite. Le liéros espagnol, Don Rodrigo Diaz, comte de Vivar , appeié le Cid ou el Campeador (le combattant), combattit le plus vaillsminent les Arabes ; sur son clieval excellent, Babieka ,*il soumit et rendit tribiitaires Y son roi Ferdinand ( 1035 à 1065) les princes Arabes de Tolède et de Séville, et reconquit la belle Valence. A la fin de cette période on prit aussi aux Maures le royarimc nomme' ensiiite le Portugal, innis il ne devint un comté indépendant de l'Espagne qu'en 1x09, sousle comte IIenïi de Boarçogue. Eii Angleterre il y eut iin combat d'une autre espèce avec les rois de Daneinarclc. Alfred-le- Grand avait, à la vérité, créé (go I ) ilne force navale et avait refoulé les Danois ou irates Ror- mands ;il avait ai~ssidot6 son de lois et ~cacellentesinstitutions ; inais au bout de roo ( i48 ans, les Danois, Sweyen Ier et ensuite Canute- le-Grand, son fils, redevinrent maîtres da pays. &lais aprks qu'on se fût débarrassé des Norinands de ce côté, ils revinrent de la Normandie au nombre de 60,000, sous la conduite de leur duc Guillaume-le-Conquérant et prirent pied après une bataille sanglante pi-6s de Hastings ( 1066). Le roi Guillaume divisa alors le pays en grands fiefs et gouverna avec heaiicoup de rigueiir. Mais, comme en sa qualite' de diic cle Nornianclie, il tgtait en même temps vassal de la couronne de France, il en résulta des guerres violentes entre ses successeurs et les Capétiens. De même qu'en Angleterre, les PJormands se fixèrent aussi clans la basse Italie, et en braves combattans des Grecs et ctes Arahes, ils fondérent aussi comme en Sicile , Lin royaume qui leur devint propre (ro61). La conquête clil plus grand Ctat de 1'Eui.ope , celui de la Russie, leur cst aiissi attribuée ; qiielqiies colonies dc Normands, sous Kurick , Oskold, Dir, Sineus, Travor ,ve- nus de la mer Baltique avec leurs hordes, se soii- mirent les petits états Slavons, rès de la Newa, prhs du Dilicper ,prés du ~uffi.a, Kiev, à Nowgorod, et ces colonies étendirent tellement ces états qiie déjh le prince Vladimir-le- Grand et' après lui ses douze fils, rtign&rent vers l'an 1000, le long du Dnieper jusqu'aii Ladoga et la Diina. Il devinrent bientbt voisins de l'ernl~ire grec, d'où ils introdriisirent le cliristiaiiisme dans leurs Etats, et r4pandirent par là cette église grecque qui nc reconnaît pas le pape. Ces Nor- mands, hardis navigateurs, découvrirent, même en 862, 1'Isl:inde , et en 983, ils décoiivrirent Vinland ou Grenland. Ou les trouvait partout où il y avait c\u butin à faire; seulement dans les Etats qui constitiie~tletir patrie, tels pue le Dq- ( '49 nemarck, ln Norwège et la Sukde, il pc'nétrn quel- q11e lumière par suite de l'iutroductioii dit ch+- tiniiisme vers l'an iooo. L'Allemagne orientale , entihement Iinbitée de Slaves, ne comrrienqa i foririer uri tout ho- mogène que vers l'an 880, parce qu'un prince, Swjaetopluk (Zwentibold ) , fonda un empire très-puissant qui s'dtendail sur la Bohême, la hloravie , sur des parties de ln Silésie et de la Pologne, et sur toute la Pannonie ; mais cet em- pire succoinba sous la puissance des rois alle- mands et des Hongrois, peuplde finoise, qui, peii à peu, occupa la Pannonie, et que, par la ter- reur qii'ellc répandait, on confondait soiivent avec les Huns. Sons Etiennb-le-Saint , descendant cl'8rpad , les Hongrois rejurent le bapt2ine aprés avoir éte' très-tiangereiix 5 I'Alleningnc, à l'Italie et h la GrCce, qu'ils effrayaient par la guerre qu'ils y portaient comine brigancis. La Vologiie ,nouvel Etat q~iis'était foririé soiis les ducs (devenus rois par la suite) (le la niaison du fa- bii!eux Lccli et du paysan Piast, devint insensi- blement an état Slave considérable. Parmi les e'tnts asiatiques, le califat (le 1'Argbie à Bagdad présente sa période la plus brillaiite sous -41-Mansuer, Iluriin-al-~rtscliil(autrement: Aaron-al-Rascliilciasclil oii le juste calife) et Al-Ma- inoun ,son fils, surnomme' l'A1cguste des Arabes. Mais bientôt quand l'esprit de guerre religieuse finit par s'y &telidce, le califat coiniiienqn h çc diviser, à s'affaiblir et enfin siiccomba soiis dc 1)uissans enneniis, tels que les Tarcs (les C11;i- Lares, les Osinans, les Seldscliiilies, noilts de clif- Grentes liordes turques). RI~llieureuseii~entles califes formérent leiir garde du corps d'llommes pris parmi ces Tnrcs ; cette garde, coinme la garde prétorienne des Romains finit par exercer un despotisme sur les califes ; les Emir-al-Oin- a,ministres trircs des califes ,,parvinrent même, coinme les RIajores domtis, a perpétuer leur (lijinitc' dans leurs fümillcs et à isenclre es- claves de leur volonté les califes, leurs ninilrcs. De 59 princes des croynins, 38 sont inorts de mort violente, soit par assassinat, soit parce qu'on les laissait mourir de faim, clii'on les cloîtrait ou u'on les jetait dans des glacières. Mais le liatit jegré de culture intcllectuelle auquel parvinrent les rab es de cette époque est d'une plus liaute iinportaiice que la foule des familles régnautes des Arabes 6tablies l'iine à côte' de l'aiitre en Asie, en Africiiic et en Espagne. Le grand RIa- moiin disait, ciue le hnheur d'lin peuple iie consiste clrie dans la civilisation, et fidèle h cette inasime on établit des Acaclémies arabes, des universités, iine éco!e, près de cliac~ucinos(juée et des bibliotlièqiies rnCrne tfa~sles petites villes ; 0x1 construisit cies I~ôpitaiis, des laboratoires FOUI- les cliiniistes et les inédecins et des obser- vatoires pour les nstronames. 11 y ciit de grands poètrs; des princes et même des fe~iiinescon- coiirurent polir le pisix (lu cliaut; les arts el les scierices inspir6rerlt généraleinent tant d'amour et de respect' que lc grand artiste et le savaut distingiié étaient assurés de trorivzr lin acci~eii 6gaieiiient bienveillant cliez les Sarrazins en Asie, en Afrique et en Europe. Aucun peuple de 1:i iiiême époque ne peut être &ça16nilx Arabes pour le goût, le ton délicat de la société, et la nia- gnificencc ; dans leurs li~ttes,dans leiirs lorirnois ils devinrent des ixiodèles pour les peuples de l'occident. Les ouvrages de ~tolemée,d'Hippo- crate, de Galien et d'Aristote furent traduits cil arabe. Avicennes, qu'ils appellent Al-liussein- ~bu-Ali-Ben-~bdallal1-1i;bn-Fiiin fut le prince ( 151 ) des médecins. Ce peuple se disiiugua aussi dans l'architecture ;cette architectiire cl'iin style liar- di, orné, riche et fantastique fut bientôt imi- lée par les autres surtout par les Visi- goths. Déji considérabieinent modifiée elle par- vint ainsi dans l'ancienne Gaule oii les peuples lui imprimèrent la gravite, la solidité, et par cet appareil respectable finirent par la rendre nütio- nalc. II7Occident a encore aujourd'hiii conservC daus.ses Iüngues les chiffres des Arabes et une foule de mots cmployés par eux, car ils furent presque les créatciirs de plusieurs sciences et les transmirent aux autres peuples. Ajoiitons aussi que les plus beaux inonumenç de la littérature rabbinique sont de la dmec'pope; les Juifs, en fréquentant eu Espagne les Maures, eii ciilti- virent la littérature, et non-seulelnent tradui- sirent de bons ouvrages arabes en liébreu ,mais lnême dans leur propre langue, ils écrivirent à cette époque des ouvrages en toiit genre qui n'ont rien perdu de leur beauté. Revenons à la France. La décadence (le la race des Carloviiigiens peut êtra attribuée h quatre principales causes : io à la division de l'einpire en /?lusieurs royaumes ; 2" à la faiblesse de Loiiis- e-Débonnaire (814 840) et de ses successetirs ; 3" aux ravages des Normands ; 40 enfin aux ré- valtes des seigneurs et à leur élévation sur les debris (le la l~iiissanceroyale. ~prcsla mort de Louis V (986) Hugues-Capet, comte deparis, fut llolniné roi de France. Il frit noinmé le chef de la je race dite des capétiens. A sa mort il fut hieu regrettr des pr6trcs et des gens de guerre (1u'il avait également fiivorisés; le peuple n'é- tait rien dans l'état. La souveraineté univer- selle des papes tilt alors solennellement pro- claln~een France. LBon IX y tint iiu coucile t '53 ) inalgré le roi, Ilenri 1.. ( 1031), Mais si les papes étaient tout-puiusans en France, le peuple alors y était très-malheureux ;, il était serj'oii esclave, on appelait vifairrs les gens de campagne, e'. bourgeois ceux des villes et des bourgs. De leur côté les seigneurs se battaient entre eus L 011- trance. Sans doute que les peuples occidentaris furent loin d'être aussi civilis6s que le furent alors ceux de l'orient, mais leur de'velopyement pour avoir été plris lent devait aiissi donner une civilisati~~l plus durable. Les sciences et les arts, les occil- pations de toute espèce ortaient enccre le ca- chet de la barbarie et Bu besoin qui les avait enfantés. Cependant cette civilisatiou avait fait iin pas immense tlepriis que les nouveails élats avaient polir la plupart cherché leurs ri- cliesses dans l'agricülture qui attache ari sol et inspire l'amour de la patrie. Si le cultivateur languissait presque partout encore dans la ser- vitude. il s'élevait polirtant peu à peu dans les nombreuses grandes villes niie classe moyenne, robuste ,qiii tenait le milieii entre la noblesse despotique et guerrihrc, et le pauvre et mal- lieureus paysan ; les villes offrirent asile et protection ; avec les besoins croissait et s'éten- dait le travail ; l'esprit d'iiiveiition fiit excité, et il en r6siilta plus de, bien-Gtre ;la confiance dani ses propres forces s auginenta dans l'individu, et Jans les masses se fit sentir le désir d'une plus grande liberté et l'üinoiir de l'indépeudance* Dans l'Aragon Ics villes se développèrent al1 point de pouvoir se donner des institutions, une administnitiori, et de prendre inêine part au3 délibérations des princes, conjointement arec le clerg6 et la noblesse. Le clergé fut bientôt l'état le pllis riclie et le plus considérable de chaqlle ( 153 ) pays ;mais la noblesse clierclia la gloire daus les coi~hats,et là où il n'y en avait pas, les iioblcs se combattaient entre eux, laiqaient la guerre aiir villes oii mzrrie au prince. Retrauclié dans ses cliliieaiix forts, le xioble bravait souvent les lois di1 pays et cie là il faisait sentir son injuste puis- sance nu inarcliancl oii ail citoyen qiii y passait. De 1h il arrivait que fréqiieniirien-t le droit dii plus fort était leplus f'ort,clroit.Les princesayantbesoin de la iiol>lessene purent que rarement s'opposer ces actes d'injristice. On ne respectait guc're ln trt:vede Dieu qui, delmis le jeudi jiisqii'aii tliman- clle, inlerdisnit torit coiilbat, prCcisCinent parce qiie les peines encoiiriics pour la transgression de cette trkvedeDieu étaient trop dificiles à exe'ciiter. Avec cela les petits fiefs fiirent regardés comiiie légalement liéréditaires en Italie et en Allemagne depuis 1037. La Iiie'rrtrcliie des papes n éprouvait d'abord qii'uiie faible résistance et pouvait avoir du succès avec le secoiirs (l'iine yolitic~iieviçou- reuse, exercée par des Iionimes et des vieiflarcts, par des célibataires indépendaus, enfin, par des papes. Les sciences étaient encore bieii ar- riérées parini les peuples germaliiqiies , parce qtie les écoles ne donnaient que l'enseignement le plus nc'cessaire et avec iine inesqiiinerie propor- tionnée. Les ecclésiastiq~iesetaient presque les seuls ssvans et artistes, et si iiiie religieiise dc l'iiistitiit alleinand Gandcrslleim , nomiile'e Ros- witlia ,écrivit en 980 des coinédies latiiies ,et si l'ar~liev6~ueGerbert, 61~1plus tard pape soiis le nom de Sylvestre IIJparvint vers l'an 990 à faire des liorioçes avec des e en du les en place cies Iiy- droscopes et des clilepsytires dont on se servait jusqii'alors, il faut en convenir qiie c'&tait cles apparitions extraordiaaires pour celte Cpoqne, HaSTaERE DU MOYEN AGIE.

CHAPITRE III.

Dcpzcis le conrnzenccnze~ztdes C~wisarZesjusqrc'n la découoer*lede I'Anz&rique.(1096 à 1492.)

L'hiimauité en Europe n'élait as destinGe . i rester Bteri~ellenientenveloppée $ans les langes de la féodalité et cle la liic'rarcliie; douée d'une siir6bonclauce de force. elle avait besoin de la ddpemei-. Aussi, quatld le pape Urbain II fit un appel alix elirL:tiens, par L'entremise de Pierre, l'liermile d'Amiens, pour les engager a repren- dre aiis Inficlcles le Saint-Se'pulcre tleJdrus:tleni, ou yliitôt tolite la Terre-Sainte, cet appel fut entendu. Rome et 1'~lleinagnedoniinaient alors en Occi

DES TEMPS MODERNES. Depuis la découverte de tArnériptce jus- pu'& nosjours, (1492 Ù 1835.)

CHAPITRE PIiEhITER. Depuis la clécouve~*tede 2'Anzérique jusqu'à paix rfe Yestyhaiie. (14~2à 1648.j

Il peut y avoir tlu vrai dans celte icle'e cltic l'histoire de l'antiquité coinme celle dti moyen âge! est plus poétiqiie et parle plus nu coburque celle des temps moclernes; mais la première est arissi l'liistoire de la jciinesse comme la siiivantc ( 193 ) est celle de liddoieseence du genre liutnain. voila que i'âge viril, et awc lui, l'empire de la raisoa avance ;l'liistoire des temps modernes est plris grave, plus inesuréc, les voies que parcourt le genre hrimain sont souvent plus mystérietises ; ridie de grands soiivenirs et d'iinportantes es- 6riences. dans la plenitutle de sa fbrce, le- genre fiiiniaiii commence sa crrribe ; pliis rDolu, ayant pliis de conscience de lui-même il s'y avaiice : les Buts sont plris éloignés, mais ses forces pour les atteindre sont aussi plus dévelop- pees. L'liunianité actuelle troiive daus les précé- dentes périodes de grandes réminiscences, et elle les coin are, poiir en profiter, à ce qu'elle est ap ~eléeFa accomplir elle-meine. Le Grec, le in de vie, YIndien, qui en est fatigué, le som- bre Egyptien, le Romain B la vaste ambition, tons ont fait leur teriips ;ils se sont 6 iiisés dans les mille formes de la fantaisie et de f'idéal dont se berce l'enfance fieiireiise de l'espoir d'atteiii- dre. De noiiveaux periples vinrent ct doniièrent une nouvelle vie. Daus ,le sentiment de leurs for- ces ils ont fait des efforts prodigieiir ;ils savaient bien ce qu'ils voulaient, mais ils ne suivent pas d'abord comment ils devaient vouloir. Toutefois ils fondsrent des Etats; ce qiii donna au moins à Ieiirs efforts iine forme dzterminée, et qui peut 4tre le tl164tre de lcurs inouvemens. C'est sur ce solide fondement que I'époclue moderne con- tinua son édifice. Mais elle non plus ne pouvait se passer de grandes re'vo:iitions. On secoua d'a- bord avec inlpatience les vieux langes (le la hié- rarcliie et du systkme féotlal; les lisières par esq quelles ces temps çotliiques conduisaient le genre liumain Iiii étaient à cllarge, et il s'en dé- barrassa enfin en parlie. Mais se sentant respirer plus librement, il perdit d'abord le bon usage de r 7 ( I$I$ 1 fa liberté, ct il Ilii fiit diflicilc! dc tfotiver levrni point tlc I1éqiiilib~.e. L)ei,x gi'an~I(~sapl)nriiioi~s se niontrelit (lés le c~iniaeiic.en:cnl cic t-ctte itartvt*lle ~>tiriocle,à I'ob ;crt-:tt,.iii-rittviitif, ce soiil tics c:v&iit?nicns im- po:.t;m, niais cliii II(* siir~)ribiiiitBnt~~>iut :la ci&- corlvcr.te rie I'Allrt2~*i(lueet In r.éjBr.t~ra~lo~t.L'riiie a ét~nlliile poiiit cle vile l.oliIi.li*~.t!t 1'aiiti.e. le roilit ile vile 1>ir.it~it*l;les siiiles dt! I'II~Pel (le aiiire sont encore iii~~~i~iiii~~i~~iri~l~It!~aiijoiir- ci'i~iii. Cliristo~ilieColoii:l). n&en 1447, (1;iiiti le fi111- 11ni;r.: SliIiit-Autlré. Ci$iie.i. Ioiiriiit riil gi.a~~d ex( III~~IL'de c.e qiic ):ciivc*iiipl.otl..ire (los (.on- naiss;~iic.esnctliiisc.~ tle l)»iiiie \leii:-e. joiiiics à ties exyt!neric es rtiiiGi.c;tli et :I 1;i rc'flexiciii soii- tcniie; t-c ( lie >el.roiivnittlc'r*oiiv:.ir aiissi les Irt,les orien1:tles. en iiavigii:int vcrs I'occiilent ;celle opiiiioo n'avait 1x1s 6t:lial)l)é no11 pliis à I1:itiiic~iiitédniis la tra- clitioii flet llAtl;is. Frnppc.l ~IPcette irlc'e. il s'a- clre+sii siir*t~ei~ivc~iiit~ntà Gènes. sa p;itrie, à la Friint.e, illAiigletri.re et :III Por~iigiil,tlciri:in- duiit l)ai.taiit clii'on lrii tloilnit les irioycJns d'est!- ciiter ce rjii'il ;irail conpi : ini~is~;iii.!oiit il fiit repoiissé. fiel)r,lt! par les ~~liiis;iutcries(pt'h Gê- nes et d:ins le Portiigi on opl~o-ait& srBses?&- rances, il ~)itrvinLà i~iLt:i*esst.i'a srlii l)lii~~ I:i ~~~iile Isabelle farianes, les Pliilip- pines, et orivrit ainsi les voies poni. 1:i décoii- verte de la cinqiiième partie du monde, l'biis- tralie. Des 1486 BartliCleiny , 1101tiigiiis, eii co- tov:int 1'~fricjtie, parvint jiisqii'aii cap qrii in termine ail siirl, et qrie Ic roi Einaniiel uomma cap cle Bnnrre-E.spé~.al~cc. Ces iniloinbi-ables dc'corivertes . mais uiiriout celit. tle 1'~inériqiie. qui, h sou tour prépara celle de I'~iistr7lie.éleiillii.ent non-sriilenieut In science géo::rapliiqiie encore t 4s-peii avanckc, iniiis elles orivrireiit ailsri iin vnste tliGtre h iine no~ivelleactivité. Bientôt les 1 rodtiits cles Iiitles orientales et cciix tle l'ancien continent fiirent transportés en Amériqrie, et le re'siiltat de ces transports fiit <:ousirlérnblc: le commerce de la RIédi terran6e se perdit poiir devcnir corriniercc iiniverscl. Des somincs iinmenses frirent, siirtoiit depilis la (Ic'coiive~.te(tes miues d'or et d'argent, eii Amlriqtie, aiiniiellenient expc'riic'es poiir l'Europe, et depiiis 1492 iusc~u'ei~1803,pliis de 5000 miliions de riastres oiit tiwversé In mer. Combien ces revenus devaient favoriser l'indus- ( 199) trie, mais nussi coinbien ils ilevni~iitniigmenter les prix (le toiit! Toiite la nitiniere de vivre des I?ii~.ol~@eiis,qiii se noniinaient alors or- g~ieille~iscmrntles don~in;iteiii.s clii Noiiveaii- RIibnrle. cliangeo . et des ~~i.otluciionseii partie encore incoiiniies aiiparavant, telles qiie Ic tlié, In porrelaitie, I'e'corce dii Péroti, le ciiirl?lire, les bois (!tb teintitre, le tabac, le clioc.olat, et niille autres objets devinrent cles ndcessités. Si les Hiins et les RIogols, les Plienicirns et les Carlliii~iiiois,les Asi;itiqiies oii les Afi.icSainsont ~PSpi-eiiiiers peiiplé i'Aniériqiie :si les liabitans de cette partie t1.r nionde s'v sont rendiis de 1'Eiirope par I'Tsiande et le Groënland, oii si tolite sa ~~oj)ulationne date qiie de l'an I zoo tic nolre 61-e. toiit cela est aiissi incertain que l'opi- nion cliii veut qiie par I'éldratioil postéi-ieiire (le l'Amériqrie dii sein de 13 mer. I'eaii refoiilée ait fait sauter le dos cle la montagne, en foriiie de crète, (le l'istlimc pr&s(le Gibraltar, et qii'il ait rempli le bassin entre SEurope et ilAfriqlie. Peud:int ce temps il se passa qiielqiie cliose de non moins important siir un théâtre plus ré- tréci. La rcyormntion de 1'Eqlise eut lieii en Al- kniaçne. Maiç jetons $abord nu coup-d'@il ra- pide siir l'aspect qiie prc'sciitent à cette c'poque les diffe'rcns pays de l'Europe. Les uiœiirs se po- lissnient ; des inventions sublimes, des décoiiver- tes importantes avaient donné une nouvelle face à ceite partie dii iiiontle. La France s'e'tentlait depuis In RIaoclie jilstlri'aiix Pyrénees. Le gou- vernement fëodal était abntta ;le peuple voyait dans le parlement un corps permanent et reç- pecté sc constitiier soli défenseiir. Francois Ier, g(8ndi.c tlcLouis XII, Ctait monté sur le trône en 1515. Ce priiice brave, prodi$iie, galaut! plein d'lionneur ,reu~porta, des safi, rine victoire ( 200 1 éclatante à la bataille de Riarignnn, contre 1s Siiisses ligués avec l'empereur Maximilien, le roi Ferdinand-le-Catliolicjue et le pape Léon X qui voulaient lui cle'feiitlre l'enlre'e du Milanais, pays perdii par Louis XII, dix aus auparavant. La France, a rès ses longs et désastreux clémê- lés avec lv*ngreterre, redevenaient p~issantesous ses rois. En Espagne. lcs Maures avaient perdu leur dernier asile. Ferdinand et Isabelle rendaient leur règne célébre; mais Isabelle. avant de nion- ter siir le trône, avait juré sur 1Evangile, au di- recteur de sa conscience. que, si jamaiselle était reine, elle enlploierait toute son autorité à l'ex- termination des juifs, des musulinans, des 11é- rétiques, cles magiciens et des iinpies dans ses Etnts. Ce directeur était Tlioinas Torquenzada d'liorrible niémoire, et le Saint-Ofice fut établi en Castille. Cliarles V, fils de Philippe et de Jeanne-la-Folle . avait été appelé par le testa- ment de son aïeul à liii siicce'der. La rivalité qui existait entre ce prince et Francois IerItii fut la cause des guerres continuelles cjui eurent lieii ent reces deux princes. L'Italie était le centre des liimiéres. Toiitefois le midi de ce pays ne joiiissait pliis di1 boulieur dont ~lplionse-le-Blngnanime l'avait fait joiiir. Pierre de Rlédicis régnait tyrauniqiieiiient à Flo- rence, et les guerres cliii avaient de'soll6 l'Italie soiis Cliarles VI11 et Loiiis XII avaient continiié sous Francois Ier. Ç'e'taient les rovarimes de Na- ples et de Sicile et le duclid de ~hlanqui occa- sionaient ces guerres fiinestes. Léon X, qui à cette épocpe occupait le siége pontifical de Rome, encoiirageait le mouvement des lettres que fit naître l'invention de l'impri- ( 20c > merie; mais ses tr&sors ne pouvniit siiffire aux frais de la protection r u'il accordait aux arts et aux lettres, il invoqua /a cllarit4 des fideles, leur yroinit les incliilgences cle I'Eglisc. Les domini- cains qii'il cliargea de les priclier abusèrent di1 privilége dont il les avait investis, et firent un trafic honteux des ii~diilgences. L'Angleterre, aprcs les troiihles caus4.s par I'n- nimosité des deiis roses, respirait sous Henri VIT, qiii &ait iin des piiissans et riches monarques de l'E(uropc.Henri VITI, qui lrii siiccéda.s'annongia 5011s d'lietireiix auspices; nous verrons bienth con3bicn peu il justifia l'espoir qu'il avait fait naître. Le Portiigal était occiipé à des décoilvertes nou~elles,et fondait des colonies puissantes. Lû Pologne etait 1111 royaume électif; elle pre- nait ses rois d;ins In faini'lles des Jagellons. Elle avait des guerres frécpentes avec les Turcs et avec les Riisçes. L'Aiitriclie etait ln plus puissarile maison des zept électorats qiii composaieut l'empire d'Alle- magne. Revenons à l'Allemagne. Soiis le rapport politique, l'empereur clieva- leresqiie Maximilien Ier , fils dii vieil eniyererir Frédéric IV, avait fait beaucou11 (1493.à'i519) ; il avait ordonnt: une pacification générale di1 pays à Vorms, avec les moyens dc coriserver la pais. On avait siirtorit travaillé à l'amélioration de 1s justice, de la chancellerie et di1 colle'ge aulique, par une ordonnance appelée régime im- périal; il s'agissait d'adininistrer l'Empire du- rant les noinbreiix voyages et excursions de sou chef, et de distribiier 1'Alleuiagne en dix cercles (1512) pour l'cs4ciitioa du ban de I'Emyirçcon- ( 202 tre les pertiirbateiirs de In paix du pars. D~ns~a politiqiie à I'cxtGrierir, Maximilien était téiné- raire et avantrireiix, coinine il l'&tait dans ses cliasses arix clinmois : il reclierclinit plittôt les obstacles qri'il ne les écartait, et il s'embarrassait clans tant de clioses q.c:'il ne piit presryiie en me- ner nnc sei11.e à bonne fin. mais moins encore son plan (le devenir pape. Heiirerisement on se ravisa à temps; les enfans qii'il avait de Marie de Boiirgogne, Pliilippe et Rlar~iierite,époiis&- rent Jean et Jeaune, enfalis de Fei dinand et d'I- sabelle d'Espagne ;il arriva de là. aprèspli~sieiirs morts imprévues, qiie le fils (le Philippe mont? en 1516 stir le tsône d'Espagne soiis le nom de CliarlesIe', et c'est soiis son règne qiie fiit ddcou- vert, noiiveaii iiiontle. Malgré 1,'activitd de Maxi- milien, la réforma tioii dc l'Eglise, demandge même imtamrnent par &?s princes, pariit ne poilvoir s'effectuei-. et déjà elle pariit tlésespérée lorsr~ri'elleappariit cl'iine antre manière. L'im- plimerie avait (lonlié iine voix an~esprits, et sa pr *iiiièreparole frit :Re'fornzalinn. Une inrliilgence génériile (levait foiirnir les sommes nkcessaires polir I'nchèvementc?e la noii- velle église St.-Pierre, l'étlifice le \)las magtiifi- qiie (les temps modernes. Les papes croyaient poiivok, par le moven (lu trr'sor des merites du C1irist et des saints, faire réinisssioa porir rle l'argent à ceiix qrii. par 1.7 propre piété, ne pouvaient pas c,las:nfr le ciel. Qtli n'attrait pa.. voiilii se saliver avec les siens (lri piirgatoire! Mais, (lit Erasme, Oe Rotterdam, les ecclésias- tiqiies aiment tant le purgatoire 1)arc.e q~i'ilest si utile à ~~~~~~s cfiisincs! II v en avait qui pre- tendaient qiie le papc n'employait pas toiijorirs et argent aii but qii'il annan~iit;il y eiit mêins ( 203 1 des ferrniers-gdoéraiix (le cette espèce d'impbt, des riiürcliaiiûs siibal tei.iies d'iiitlulgetices qui poiiss2rt!ut si loin leiirs eiiigt~nceb, cllie ce yiii resiait (le iiiœiirs c.t tic pielé eu j~;irulcoi~ii~ro- mis. Ce s~iiiitialefrit si~iiiileh la ibis par Uiricli Zvinsli, ~)~*Gtlic:itei~~-ZIII~I~~, cl il. I\liirIiii, il& à Kislebeii cu 146.;.iiioiiie aiigiisliir el profes- sciii* tle Iii iioii\elie Uiiivers,té (le Viireiiibt*rg. Ct:s tleiix Iioiiiines r'élevGreut forte-iienl t.oiili e le (.oiiriiierce d iiirliilgt!uïes fiiil 1)ii'. 11" Siiinson, itit 'I'tazel ;11s ~~rSclièreiitet 6,rivirerit h. aiic oiip ~olitrecet 'I~IIS. JJ~it1~~~~~,iiioi~~e~IIISIIS~~I~, slir- t~iit.p!.ol)o>üle 51 oc,toLre 1.r 17, s-loi: 14 iiin- nie*-eüc~acL~ii.iiliie,gj tliéses oii prol)o'iiions, à !effet d'une c.ouirovcrse yiiblicli;e colili-e la vente d'iiii~i~l~iit~es:~i'aiit;i~~t pliis qii'i~iieélii4e ay- prof~iiuietle 1ii B blc liii avtiil fiiit voii. q11 II lie s'y tro,iv;ii~rien oii clii'il s'y troiibait le con- traire de ceitc i:sliec.e de tr:ilic, et lin voyase yr&- cétiemint~iii à Ilotrie ne l'avait p;is siiff sarii- iiieiit 4 0iivainc.11ut: Iii siiiuleld dit pape et de la citrie roinaiiie. Loi-sclti'erisi:i~cle ciirtliual de Güëta ((;itjrt;iii) ne ~"it""lshire Liitlier à Augs- Liirg; qiic les iii.;l~ittsscl ics rel~re'seiiliiliotisfilites avec t1oi;ceur eurent niirirqiié Itlur tbffei, Léon X larira i:iie ~iiIie est lJi~iiil~iilic;iti~~centre Lii- th;et ses piirtisaris On avait d1üboi.tl itdnagé Liiilirr h <.airès avoir ripé lin trait6 ondrriix ilans leilid il cdda la BoiirgoEne et irnonqo à ses ~)reientionssur I'Iialir. Mais romnie IPS Etats gdn6rai1x sluppo- "ient ait démembrenieiit rlii royailme, Fran- Ier ne put remplir ses engagemens, et les bostilités reromn~sn:.èrent. Tolites ses pierres CQNre19 Fqqce (de i 52 à 1529) où son général ( 208 1 Charles de Bourbon prit Rome mime par as- saut et fit prisonnier le pape; ainsi que celles de 1533 B 1539, et (!e 1542 à 1544 n'oyérérent, aresqu'aucu~i résultat nouveau; ses campagnes e 1535 Z 1541 n'abattirent que faiblement le courage des pirates barbaresqiies ; Cliarles, et son frère Ferdinand' devenn roi de BohGme et (le Hongrie, par suite de la mort de Louis, roi de ces pays, et qui a péri dans la guerre con- tre les Turcs; ces deiix frères, ne piirent obte- nir sur ces derniers que des avantages éplié- mères; mais il se vit aussi obligé de trop dis- perser ses forces r6pandues au loin; il vivait en général dans rin temps trop orageux, tant soiis le rapport politique que sous le rapport in- tellectuel, pour qu'on eut pu se promettre d'ob- tenir partoiit des siiccEs grands et durables par la seule supériorité des forces. Ce n'est que lorsclii'il crut avoir du repos au dehors qu'il s'oc- cupa pliis sérieusement des affaires de la reli- gion; alors aussi elles avaient pris iin aspect grave et politique. On avait, à la véritd, décid6 dans une diitte à Spire ( r526), cjue ciiacun devait, jrisqri'à rio concile général, se comporter d'une manière ir r4procliable devant Dieu et l'empereur ;mals clans une seconde diéte tenue dans la même ville on décida, à la majorité des suffrages, contre la propagation et la durée de la réforma tioq ; les Etats évangéliques répondirent à cette décl- sion par iine protestation formelle; ce qui leur a valu le nom de protestans (i52q). jlorsqu'en 1530 Cliarles lui-même diri ea ;ne diéte bril- lante à Augsbourg, on lut piigliquement devan! l'empereur et l'empire, une profession de foi évangélique rédigée par hlelancfiton conjesslo fidei augustana, mais les çûtholiques, h leur ( 209 toilr, publikrent une réfritation, diie confutatia à laquelle les évangéliques riposlkrent par une apologie apologia eonj: augustana?. Les parti- sans de Zvingli présentèrent une profession par- ticulière. Mais comme Charles n'avait accordé aux protestans qiie peu de temps pour réfle'cllir sur l'invitaiion iiiii,i~i,icaiion en Ini prenant son pays. A 1s noiivelle dc cette niissioiî, Jean Frctle'ric perrlit la tete, et, coiilnie on ne pouvait obtenir de l'cinpereiir uiie ~>iiisraisoiiniible. il s'eu retoi1:'na en Saxe avec la pltis gi.an(le partie de I'arrnGe; ce qiii faciliiû à Cliarles de poiirsuiv~.~le reste de 17arm6ealliée, et de forcer P la soiimission ( 211 les états isolk~de l'alliance. L'élec*tettr recon- qrt:t. i la vérit6, ses Et:~tset ~)resqiietoiitle pays dit tliic Jlaiirice : niais ait 1)rintemps 1,547., Clinrles traversa lui-inSine Id RohGme, sr rendit en S:ir~.siir1)rit (le 24 avsil). 1)rbs cle R1iiliIbei.g siir l'Elbe, son at1vers:iir.e ti.oiripé. qii'il ballit telle:rieut tliie ~~e~~tl'liornrnes(le soli armée pi1 - rent gasncr Vittenibei-g;I'élec.teiir Iiii -in&ne, aprh iiiie de'fense tlésesl)e'rt!e, fiit fait prisonnier de I'einjlereiir. 11 fiit obligé (le rCnoiicrr cievarit Vitternbcrg à ses Et:rts et à ses dignités, rester prison'riier (te 1'c.inpereiir et voit. peii apres son cotisin i\Iuiirice obtenir cn fief son propre élec- torat. Mais Pliilij~petir Hesse se livra Iiii même. Ainsi fcit anéantie I'alliai~cede Smalkaltle, inais non le ~)rotestaiitisnie! (;ar lorsqiic Cli;irle:, enflé par sa vicloire, presc.rivit liii-n-iênie aiia pi otesinn.; iitie rilg\e religieiise j~rovisoire(irrterinr) ; quand les dis- cours clans les (lihtes (1evini.eiit ~~~~~~~~~~s 1)liis Iiaiitoins, ail point de hire craiiitli-e à pliisiriirs la perte (!etniitc? In liberté allernancla, ce mèine decteiiv Rlarii-ire: jiisclii'ici si éqiiivoqiie, se 11ré- selitil eL sc nionira le tléfeiiseiii. (le la noiivelle (~octrirrc,ainsi qiie (le 1';inliqiie liberté (le I'ein- pire. Rlauri(~e,:il)ri.s i~nealliance concliie secrè- temen t avec Hei1t.i Ilde France, et cliic~lqiiesprin- ces alleiii:iii(ls. niarc11:i iiiol)iriémeiit siir Ii:sbriik, printemps I 5j?, ~otlli~e~'eni])ei~eiii~~~lnr~e4qiii était (iirns iiiie sécririté coinplt'*te et iiiill~nieiit j).roït~de- vaient nécessairement subir de grands cllaitne- mens. Le prince obtint dans son pays la silyreme priissance dans les affaires d'Eglise qii'exer$ait autrefois le pape ;les arclievbcliés, les évêcliés, les abbayes, les coi~vensqui s'y trouvaient fu- rent supprimés, et les revenus en fiirent la plil- part employés des œrivres pies, telles qile écoles, universités, etc. ;les soinines énorines cjrii autrefois passaient à Rome. resthrent mainte- nant dans le pays dont le prince n'avait plus be- soin de partager son avtorité avec le pape, et qui se troiivait en rapport plus intime avec son peu - ple. Les classes inférielires eorent atissi plils de ciiltiire, étant détachées des siiperstitions et ra- menées versun~plusgranr1e:activité. L'état de serf qui opprimait le paysan (lisparrit de plus en plus., Les sciences réu~siientd'alitant mieux que l'es- prit dii proteslantisme devint un esprit d'examen et de combat contre l'ignorance, et u'il eut pour objet le régne de la raison. ~'~Ierna~ne doit à la réforme uue plus grande culture de la langue; la réforme eut aiissi pour résiiltat une édncation nationale et iine littérature na- tionale. Le protestantisine a-t-il torijoiirs con- servé cet esprit d'examen et de tolérance? A-t-il été aussi favorable aux arts qii'~~i~lettres? C'est une q~iestionrésolue tiégativeilient par dcs Iiom- mes dont l'impartialité est connue. Toiijoiirs cette défection du catliolicisme dut Ctre doiiloii- reuse sous bien des rapports pour la cririe ro- maine. Il ne faut donc pas s'étonner si Rome chercila le moyen (le lirevenir d'autres pertes, si elle établit des qmbassades permaneu tes ( rcua- ( 214 1 fiatrrrœ ) dans plusietirs pays, et enfin si elle fa- vorisa beaitcotip un ordre dbnt la règle étai1 l'iit- tacliement le pliis fidèle ail pape, iin cornbat contre le yro1est:intisme. Aussi le fanatiqiie es- i?gnol, Ignace (le Loyola, eut beau jeii poiii 1inbtitutioii de la sociéte des jésuites dont nctus avons déjà parlé. L'organisation v6ritnblc dcs jéstiite; ne date qiie (les géne'raux (l'ordre sui- vans, d'ut1 Lainez, d'un Xavier, d'un Aqiia- viva ,etc. Comme les ordres monastiqiics avaient beaiicoup pei.clii eu consitlération, ce noiivel or- dre devait clierclier à se faireatis iciees tlii siècle ; une mise décente, la connaissance du bon ton de In sociéte, I'e'rtidition et la cultnre intellrctuelle devitient lui procrlrer un accès dans les coiirs et I'élevet. üiis fonctious les plas influentes. Les membres (le cet ordre clierçliérent avant tout d'être nommés i.onfesselirs des priiices et des ministres, dese faire donner en main l'e'dtiçation dii periple. Une iongiie épreiive des novices qui devaient ct'nbord passer par les grades de sclio- lastiqiie, de coarljiiteiir, (le professetir, de rec- teur, de provinrial, aprt\s n'on se fiit assuré de leiir utiliii:, offrit le gran3 avantage. de n'em- ployer clinqiic membre qiie polir l'objet :iiic~iiel il paraissait le pliis pi.0pi.c; iiiiit et Pllilil>pe II, par la maison de HabsLoiirg eii Alleiriagne et eii E5yagne. Pen- daiit plus dc 200 ans, la politiqrie const;:nte de 12 Frailcc etoit (le faire In grierre cette niai- soii. La religion protesiarite et surloiil cal- viiiisine fit eii Friinçc dc rapicles progrès sous Ht-nri II, fils (le Fraucois 1.. ( 1347 à ijj91, iiiiilgrd les etlits c ue ce soi l:i~ip contre leç Irs.Suis I!railCois II, (]ni SIICC.~~~a Henri II, les giierres ex térieiii-es n70cciipi:rent ])liis les grands. Al)rès la inallietirertsz b;it;tille dt! Sitint-Qiientin, 1)ercllie ( tji7) pal1 Ics FI-au.. pis, et Iï prise de C:tl;iis 1)" ceiix-ci, In paix ;iv;iit été conclrie en rajy eiitre la France, l'An- gleterre et In Savoie; alors ltts fiiçtions rel)ai 13- rent cil Fn~nce:la religion en ftit le iiioiif ott le prdtexte. Le yrinre de Cotiilé el le roi de Na- varre son fi'ere, (le: ID 1)i-at~rlie(le Bolirlion, éiaietit cliefs clil parti protestant. Giiise, oncle de Marie-Siiiart. dpoiise (lii roi. dii-igeait celrii des cntliolie,signe't: t 11 1570. (ln- ilieriiir clc. Rléslicis, feiriin- ast ii(.ic rlsc, gori- vei.uüiii jteiltiiinl la iiiiiioi itt? d~ Cli;trles . lie ~OIIF,~I~~SV ddbnrr~s~er cles prof tl~tiiiis Ilar la iO!x*eries armes, rwoliil de les tiiii e iiiiis itcg.er torts ri1 tii$in , te~iilt:,dans tutite 1.1 Fi.ance. 1'. nt!:il,l la iiriit di1 2; :ioÎit 157'2. vtniilette la S;iii,i Bar-iliCl~ani!, on totiilia siir les .;~,r.oieb!ituç. tloiii II s (-11 t~oiiva1411 gi-iil~dnnrnl)rr~ ic I;i ioilr, à I'trct iistoli tltt ir);rri;i$e rlir roi IJ 11i.i de Niivririe, i,irg~iluot. iivet Rl;i*.giit~iite sœiii. dc (:liiii Je<. et eiivir~i>(;o,ooo(1't.iili.e CI~Y ftii.eiil 1iia.s-at 1.6- lJ;ir'ib et tjii~i>t011tv la i:i ;II), e. 1,':injit al (le CO- lisri, j&it ciüii. ( rile iiiiil :tff~-eiisct.où I'oii tua Ir3 IH-OL~~~~II~s;rit- (li tiiic*t~otr (le riitlg, d'age, 11; c:e sexe. Lrs jri.ot<*,*liin~iie rcspir;ir)t ~~liisiiui* ln vcnqerrnce sr lort,fibi.~~I3 Rloiitatih (II etsiirtnr~t à 1,ii Ilollielle. tlotil le -16~rc.oUtü (tan.; In suile 1je;iiic o. p t te srcii r à lit Fi.acic.a. Clriii-!es IX,t111'on cli t ar oir abirl lit IIJI IJI~JII~qiielqiii~> Ii\,gi~eiiolsr pIa(.i: à ilri Liilt oti dtt palai, et arnid d'ti~ieor- q~iebuse,C1r;ii.l s J&, yc sirrvéctit qiie detix siis ( 219 1 i la Sain t-Barilit:lriiti : il inoiir~iti.onpt! tle re- inorils et île re1)eiitii.. II e.st rciiinl.cliiable c1r.e nos lois Ics !)liis s;rges el nos ordoiinaiices !us pliis snliii:iires ~)at.iiretii soiis !e r<'bgiie ~;iiigiii- naire tle Cliaries [;Y, p:ir 11-ssoiiis dc I'iiiinioi.?~l cli.incelirr iVi(.liel de lllinsl)iial, et ce f.11Cil- tlierine de RIGtiicis qiii fit coitsti-uire eii i564, le palais cles T~tillcries.Hilnri III siit~t~étla3 809 frt'v-e Charles 1s. Soiis soli rhgiie s'olxpitiqa I:t ligitc, tloiit le biiL ajbpnreiit Ginil le iii:iiiiiil-ii (le la religion catlic~liqiie, iiiais rliii rbii i.C:ililr' off!-nit à Hvnri, tliic (le Giiise, c.lieF tle la II~~IP,les moyens de s'ein1i:irer de la conroiint-. Heiiri, pottr se sotitenii., Ic fit assassiuer Biois, ainsi c'lie le carrlitial de Ilorraiiie, flqEi-c(III tlric de biiise, en I i83. C.i>iiiiiiec~:te nt-Lion Ilii fit lier- dre Ic trfiiie tlont il fiit cLi.spo~e'eii ~;ivt*iirti'iiu troi-iiaine Giiisr; le tliic (le hlaveniic. Heri1.i se jeta tl:ins les bras (les 1iiigr:enots ( 1 .j8g). &lais il fil t assa3sine' peii tfe t~i~ipsr?prGs, $ Sili ttt-CIn[~tl, par Jarrliies Clthlent. moine tloiriiuit~iio.Henri III, étaiit inort sans enf:iiis, IIriiri IV. di1 le Graittl, Iiii siiccétla ail trhiie. II étnit issii de Robert, comte (le Clet-niout ,cinriiiii~iiiefils de S.iint-~oiiis.Avec Henri IV les B ~iirbonspar- vinrent 311 ti ôiie de France. Hriireiix (laris la Siierre. les ligii~iii-sIiii opposi:rrnt ot!:inii~oiiis son oncle, le cnt.flin.11 tle Doiirbnii, qiii él;tit >on Pr~sonuiet-.Ils I'avaiet!t ~irocl:iiriéet I*:il)i~elaient C11:crlesX. Henri IVayant serrr'tle;~rPsP;rris, les ])aricieus Irii cil oitvrirerit les portes, al)r-i.s qii'il se fût converti ail catliolicisme. Henri IV nrérita le trône par sa bonte. sa inngn:ciiiniité et sa bra- volire. Ii eiiL dan+ le diic (le Sitllv ian ininhtre d'voiié et iiu aini siiic&re.à qiii In Frant-e doit Pint pour la prosperité intérieure (le I'Etat. HesriIV fit avec bopl>eur14 8~ierreà PliilippqJI~ ( 220 > roi d'Espagne. La pais, concllie L Varvins, le 2 mai 1598, tei-mine ii la fois, et les giiei res de la ligiie et celle cj~ie.le roi faisait à l'Espagne. L'ii1iport;tnl &(lit de Nantes 1598, assura aux Iiugiienots le libre excrcice de leiir religjoti et la facolté (le parvenir à loris les euil)lois pu- blics. Il étenc1,t sa proier-tion même aiix pro- testans cic l'Allemagne. Henri avait foriiié le plan de faire (le I'Eiiropc iine vaste r&piibliqiie, coml)osée cle 15 E~atsréiiiiis. Ce plan d'iine exe'cittiou paii prob:ible est le reve d'uii Iioinme de bicii, comine celiii cl'iine pais 1)eryétiielle. Biais le poigriartl d'iin vil assasqin. Ravaillacy vint trnncl~erI'eslsiei~ce dii bon Hen1.i ( I 4 mai 1610). 1,oriis XIII. son fils. Iiii siiccécl;~à 191;ge cie gans. soirs la régrnce de sa nière. RIai.ie de Mt.'tlicis. Soiis ce r&gne, 1610 i 16&ï, le cür- dinal de Ri(+ lieu, iniriistre (le Loiiis XJII, te- nait les rênes dtt goitveriiement. Qiioiqiie pers& ciiteiir cles ~itigiienots.ce iriini5ti.e i.eila poiir- tant fidèle à la ~\olitiqiie de Ht~nriIV contre 1'Aiiti-iclie et 1'Esl)agne. Se ccalisatit avec les Hollaiid:iis, les princes luiliéi.ietis t1'A'II:inagne et le f:tineiix Giistuve-Atlolplie, roi (le Suède, Kiclieiieii parvint à abattre la pi~issanc-ede la maison d'Atitriclie, et fit perdrt: le Porliigal 2 l'Espagne, et dails la giierre cle trente ans, tout en agissant par-ambition. il ftit d'lin grand se- coiirs aiin protestans (le I'Alleinagnc. L'~iitricl1e perdit clans cette giierre l'Alsace, (leveniie pas: session de la France, excepte Strasloiirg, ainsi qiie le Siinds~ii.B~.icncii, et les trois éviklids, Metz, Tc111 et Verdiin, comme noiis le verrons plus loin, en entrant daiis quelqiies details SLI~ la grierre de tretite aiis. Noiis avotis vu plirs Iiaiit les Ilngrienots se f~rtifierà Nostaubas et à La Rocl!el\e, C'cite .( 221 ) derniéi*e ville etait le centre de tontes leurs forces, et c'est là qiie Riclielieu vouliit les forcer. A la tCte d'iine armée iiombreiiseil vint attocliter les Rocl~elloisqiii liii resistt:reiit on einois; inais ils fiirent enfin forc6s de se rendre. Riçlielieu port:i les (lerniers coiips à I'arisiocratic féodale ; devrint cet lioinrrie toiit-piiisstnt, toii~flccliia- sait le genou; mais con~bicn d'lioinmes dis- tingiids pavèrent de leiir sang la Ilaine qii'ils liii pnrtaient 2 rniise de son effrav:int despotisme! Cinq-blars et de Tliori . d4Ca1>iiés en 164%; Moiiiiiiore~ic~,Blarillac, Clialai~et tant d'autres, attestent la tyratiriitl (le ce niiiiisire ! En Siikde, la réforme c-onso\itlii la nouvelle d~iiiistiedes TTasasiir le trône. Le cruelCIliristia~r If, de L);inem;irc.kv~iilaitp:ir 1;) vio1ent.e inaiiite- nir en force l'iinion oppressive de Colmar. A ceteffet il fit en 1570, loiit-à-COIIPmettre 5 mort nri gr'ind noi11Li.e cles pi-incip:iiir Siié(1ois ( irias- tle Stoc~hlioltri): iiiais Ic iioble jeiine Giistiire-Vasa ~~iwviiità s'éc~liapper: il troiivn bieriiôt des ~>wtians dans les valrées libres de ualécarelie et (le Blora , el. dél;irrassn Stock- Iiolrii (le ri: tvr:in, qiii fiit cltbstittié bientôt .?pi6s en Düneinarck, ei eii 1322 (fiistave-Vasa nioiitn siir le t~.i)iie tle Suètle. TI iiiirodriisit In réforme (le I,iitliei., brisa par 1i l'iiifliiclice dri linut clergé. clont le roi pa1ivi.c. sc partagea les L;eiis avec la iioLlecse, iii:iis il liii laisa son siégt: daiis le coiiseil de l'empire. II fil aiissi entrer dans les Etats di1 roJaiiriieln classe boiir- geoisc, et iri6ine les paysans; ce fiit le ;)reinier e~c*inplede ce geuie. (le irianière qiie totite la lintioii lit t représcntéc (lalis ses divers Ctats. Le c~tliolicismecIierc.lia bien soris les siicccsseurs de ce 111iiice à ~ntrtbi' de noiivcBnu iliiiis ce pays, mois il fiit sérieusemelit repotissé, et dans le ( 222 siècle suivant il f~ttmême combattti en Alle- magne par Gustave-Adolplie, petit-fils de Vasa, lorsqiie le protestauîisiiie püriit 7 siicconiber. Dans les Pays-Bas aussi. la réforme opéra iiiie révolrition remnrciiial>lc. Ces pays riclies par le coininerce et I'iuil~istrie,qiii venaient en partie d',être clispiités à la mer, entre la Dleuse et 1 Es- catit, et entre le Rliiii jiisiiii'à l'Eins, avaient été donnés ail roi Pliilippe TI d'Espagne par son père diarles.Qtiiiit. Pliilippe Iiaïssait 1;i réforme p~.e'esqt~epar initinct, j)art*e qu'ou avait iospii.6 de boiine lieure à ce soiiibre et egoïste tyrau, qcii, (lu fond de son $abin(-t, vaulait goiiverner ses imincnses Eiats, on lui avait inspirc' l'opinion qiic, /Idr&iqt~eset rebellesetaieni synonyines, et Yale fiap devoir de prince ,et (le clirétien exigeait ,a ne sorifft-ir dans toits ses Etats c ii'iine se~ilere- lipiou et une seille volont6 et de rétablir cette iinilé qriancl elle n*exi.staitpliis. Aiissi avait-on depiiis loiig-temps rédiiit a II silence les Etats ( Gort& ) (It? l9Esl>agl~e.et l'op devait enlever aux Pays- Ras à In fois leiir noiivelle cro!arice avec les anciens droits et les antiqiies liberte's cles pl-ovinces. Mais lorsqiie poiir 1'opl)rersion tle la liberté religieiise et politiqtte Pliilippe envoya à Bruxelles le diic (l'Albe, et qiie celui-ci fit mou- rir sur l'échafaud en 6 ans (cleyuis i566), outre 18,000 persoiines, les cheik dii pays, lin Eg- mont, iin Horne; lorsq,i'oti imposa à cc pays (le noiivelles contrilutioiis, de nouveaiir évêcjues, qu'on y introtliiisit meme l'inquisition : la iiation n'eut plus d'espoir que dans qiielques vaisseaiix, tlaus Ieiir magiian:me clief. Giiillaiiiiie d'O;.an?e, et dans le secoiirs de I'bngletere, qiic la reine Eiisîbvtli n'accorda qii'avec parcirnonic et cl'iilie mauiére intéressée. Enfin il fut conclu à Gand une pacification pour l'expiilsian des Esl)guols, .( 2a3 ) d'abord par cinq .provinces bataves (de l'Est) et 6 y~.ov~iiçesbelges ( (le l'Oiiest ) , mais les dernières Ia pliil~artcatliolicliies. Coiiiiiie .les Belges se récolicilii.rent bientôt arec les Espa- giiols, les .provinces N.-E. ou bataves s-. réu- nirent entre elles à -Ut1eïl~t, ,eu i.i?g, et le 26 jiiillet 1331, les Etats de la Hollande , de Zélanrle, tl'Utrei.lit, dc Friedl:ind. du Bi-abdnt, de Giieldre, de Flandre, d'Oberyssel , de Rle- clieln et de Ziitp;ien , se déclarèrent, sous Giiillaiikc d'orange I'excornniutiié, qiii se tai- sait , indépentlans de l'Espagne. Giiillaiinie toiiiba à In véritt! v,içtiine d'ttn assassin, m-ais son fils Mani-iqe le reinplaca. Pliilippe dirigea inain- tenniit contre les P;ivs-Bas .et l'Angleterre sa grande flol te invincib'ê jiisqii'aloi.s. mais qui fut presque entièrement brisée par lesteinyê~eset la vigoiireuse re'sistance (le I'Angletei-re ( 1588). L'Espagne 3 la vérité continiia la guerre, mais saas rés~ilht; et les Holl;~ndaistii-èreut inêrrie partie des avantages de Pliiliype, (le la conqu6te di1 rovaiime dit Portitgal qiii lui avait réiissi en 1581.'Car arec la force navale c iie la nécessite letir avait eréde, ils prirent niir dsl,agnoh les co- lonies du Yortngal, en fondèrent (le noiivelles polir eiix, siirtoi,t Batavia. dans l'île de Java :ils eurent en leurpoiivoir les &Ioliirliies. l'île de Cey- lan et toiit le corriinerce des épiceries. Ils se forti- fièi,eat en raison (le I'tiff aiblissement (les Espa- gnols ;il y eut bientôt iine trève, 1609, et après ilne noiivelle giierre,où scpréscntt;rent d'iinc part Spinola, et (le l'niitre Frétléric-Henri d'Oi-ange, la p:~ir fiit <.onc.Iiie eii 1648, rn niFrrie temps qlle la rec.onocti~snncede leiir indépendance. En Espagne, Pl~ilippeavait forcé \es Rloi.iskos, des~.eodanscles Jfnrircs, à crnbrnsser le cliristia- nisrne ( son successeur, Pliilippe JI, les ciiassa ( 224 ) toiit-à-fait), avait bâti l'immense coiivent de l'Es4 curial qiii coûta cinq niillioiiç de diicats, i~xiisil avait nl.issi fait condanitier h tnort, ;ir un tri- biinal de cliev:iliei.s, son fils don ~aryos,prince qtii, dks sa pliis tendre jethnesse, avait trotive' plaisir à 4traiigler des aniiriaiix icnocens, 3 en conte~nl~lerles convtilsions de la mort, et avait nierne voulii assassiner son père. Eiifin le maître des pays où le soleil ne se corrc/lc? pas eiit I'liiirtiiliation de se voir obéré de dettes qiii se morttaient à 15omillions de diicats, m;ilgi-6 tons les trésors di1 Péroii et du filexiqiie. et d'sire obligé de faire faire en son norn, ]jar des ercli- sidsti711es, iine collecte de niaison en inaison. SO~ISC'harles et Xirnenenz, I'Eslmgne était très- floris$ante,ail point de faire nailre le pi overl~e: Dieu do~rrtedu pailr à Inarrger etr Espngtre 2 celui qrr'il artjte. Qiie celiii criri tleiiian~tece qu'est devenii cet etat rosj16r-e acciise ce Phi- lil)l>e. rlrii enfin, en ijy!, bcviiicoilp trop tarJ, nirn(liaiit d;ins son Esctiri;~ldorc'. voulirt par la so~it;inedii iiioinc, se gli~serfiirtivement da~s lc ciel. A Iiii siiccLdérent Pliilil~peIII, Pliilippe IV, Charles II, importiiur: seiilerrient par leurs ministres, et le dernier par sa mort, 1700. La rélorine rie pénélm pas ~diisen Etitlie, en Riissie et cil Tiirqiiie qri'elle n'avilit l)éii6tré en Es,bagne et en Pow.tiigqI. taritlis qri'en Hotigi.ic elle t:.oiivti ail moilis qi~elqiiesp;irtisans isolés- et qiie la Priisse enti61.e I'dtlopia. En Italie, Rooie eeritit le pliis viveirient les sriites de la réforine par la diin!ntition des rentreesen argent clil reste de l'Erirol~e. Gi-&goireXIII- ue piit iiiêinr. el1 I 582. faire iiciopter par les prolesttiiis, son calen- drier rectifié ; iiiisi;i cella-ci rz,t&rent-ils encore lori<.-teinpc.? coninie aiijorii.d'hiii les Kiisses, de IO a 12 jo~~rscn arrière des catlioliques et de 19 ( 295 véritable siipputation di1 temps: ~cpendantles papes réussireni à agrandir letirs Etats par l'ad- jonc*tioii de Roiogne, d'Ancône, (le !laverine et de Ferrare. Nai>leset la Sicile laug~iissaientsous le joiig de vice-rois d'Esp:igne, joug qiii yrodui- sit bearicoup de révoltes, eritr'aiitres celle du l.&Iieiir ~liomas~niello(1647)) qui fut très-con- sitlérable, qiioique RIasaniel Io fiit eirfin battii par ses prolwes partisans. Rlilan avait passé des mains des Viscoiiti tlaiis celles des Sforze, mais letir avait été i.el".is par Louis Piloron, qiii olliinia unc giierre retloiiiable au sujet de Naples et de Rlilan, entre 1'Allemagiie, la France, I'Espa~ne Venise, et qiii finit eiifin par perdre Rlilan aiii-I qtie sa libertt.'. Pliis tard, Cllarles-Qiiiiit le c'oiiiia à son fils Pliilippe. Veriise, après la perte di1 commerce prin- cipal qii'elle faisait entre 1'Eurol)e et llIude, et par le d;ingereux voisiu:ige des Turcs, re- toiriba de plils cn pliis dans rine aristocratie ol)pressire, peritlntit qiie Gêiies troitvait daus son (loge Antlré Doria, non-seiilenient le dus grand atiiiral (le ce tcmps, iiiais aussi iin sage 1éSislateiir ; cependant la ronstitiition aristoera- tic lu^ de GCnes serait bientôt (leveuiie la rictiine d'une contre-révolci~ionde Fieaco. rointe de Lü- vagila, (1547)si celiii-ci n'avait péri dans la mer lorscli1e la conspiration roiiti-e Doria avait déjà prescrite reiissi. La Toscane était parmi les Etats de I'rtalie le plus florissant; E!at I;bt-e à la tete diiqiid se troiivait la rit lie famiile de négocians,

fi's de celiii-ci, Fi-an- devenu plus célèbre par ses relations avec la belle ~mpoisonnetrse Bianca Cnpello, cliie par de graiides actions. Celle inaison i.é;nn jiisqii'cn 17.37. Ide(Iii('11é(le Siivoie arissi, ainsi qiie 1e Piéiliont, s'élel:i bcau- coiip diirant cette période. Eri Rii~sie,le griiiicl-tlric Vasilei prit, (le 1505 à 1574, le titre tlc czar ,le tolite les Iliissics. Son fils Ivan f1, (1734 à 1384) le-Teri.ille, fut Iieu- rerix et montra tle 1a priitlc~ncedans ses giierres contre la Pologne, où en 1.572, la race des Jngel- Ions étant éteinte, l'essai d'exercer le droit cl'& lection pni. la noii~inationcl- 13erii.i 1S tl'Aiiioii toiirnn inül, pitiscliie celiii ci prit la firile: con- tre la I~iiliiiaiiiequi flit ensiiite toiit-h-Eiit re'linie à la Pologne ;cctitrc la Siièilc qiii s'ét~iidaittoii- joiirs pliis loin (III côté tle la mcr Balticliie; eiifin coritrc les hlo~olset les l'art;ii.es. Mhis il (:lier- clia ails4 i tirer sot1 Elnt de la riidesse asi:iiiqiie à Iaqucile il se livra Iiii-niêmc soiiveut en nict- tant la in.iin à (les e~éciiiionsà inort, on loi-scliie, igiiorani le droit tles arrii>assatleiirs, il en ptinit iiri c~itin'avait pas ôté clcvant Iiii son clinpeait ; il le Irii fit cloiier sur la tête: toiijoiii-s ac- ctreillait-il cles artisans alleii,arids, et fit-il faire de nieilleiirs oiivrages cle loi imiir son pays. J~ri Sybérie conqiiise par Jer~iiakTiinofrljew snr iine liostle de rosacliies, cliycrse'e en i.ci78, et (Ionnée aii czar, le pfris gi-and prdserit qii'ait jamais filit iin bripnrl ; les conqiiêtes faites dans ce!te pio- vincr, avaicnt déjà pnrt'son Empire à iine éten- diie de i4o.000 milles carrés. La maisoii ~iirik s'c'teignit avec 17cotlor (1 598); ensuite vinrent les teinpsorageiir de Boris Gl~otliii~owet (les faiis D&iiic'triiis aiixqiiels init iiisensibleiiient fin la maison Rom:inow, ;ippel&e au trône par 1'4- lection cles grands en 1513. Les Turcs eurent leur grand siiltanSqlimae II t 927 ) '1520!1 I 566).qui reprit la Syrie. renversa Intforni- nation (les Alaiiieliicksen Egvpte, prit HIiotles aiir Ilnlirns, concliiit Btilgratle, L;,tiit près de Alohacz Loriis II. roi de Hongrie et de BoliCnie, aasiégea Vieiine en 1529, niais rie pst rieii, malgré viitgt ri?sai,ts(ontre le brave Nicolas oiir son cmpereiir. Drl~tislors la Tiircliiie ii'oifre 1)liis qiie des gou- vevnriiieus faibles sortis tlii Sontl (111 sérail, la niilice iiitli.(*il)liiiée et 1,ei'iri::tienie (les janissai- res. ln pei.fidie (les lia( Iiüs tl A3ie tlt cl'Afriq1ie ct iliie tlec;ideiic-e visible (le 1'Etrit. Les deiix Etats il(* pi*.att.s foiidr's eii ASriqiie par Jeiix fils de Potiers, 1,ovak et 1luyr;itliti R;ti.barossn, se ti-oii- vaieiit en cliielrliie sorte en vasse1;lge d;ins leiiis rap~)oity arec la ~oite. Yoiir la ti.oisièiiif fois I'lii\toire rt+pi.és~~iie1111 grand royaiime (le Pei re; cal- al11 ibs qiie le ])rentier prit SII(~I*OIII~L!SOUS Alexantlre. Ic restluP PPULI~II~le iiiênie t'iri))s qiie le uoiiveaii 1-o\aiiiiie (le Perse, le ro)iiiime tlti Gi.eiid. Rlogol itit Sont14 tlniis l'Inde Par B;rl,irr, drsc.enrl;int (le Tiniiii-. 1,'eiiipire (le 0()111iIII~\*iiiiicitpar Iiii, el son petit-fils Akb-ir Y hjoiiin Delran : mais l'élaf iloi.i~satit(le ce l'o\iiiimr8 ii'eitt lieii qiie soiis Aiireiiz Zeb 011 Alllitiirllir (8 6i8 à 1707). Pt yd ,t~tces évéuen~ens,l'état dcs çIioses avait pris cn Allemagne 1111aspect si singiilier. le nié- coi1tentemen t récil)roq!ie entrt: les catlioliqiies et 12s prolcst:riis avait tellement augnlenié. qii'il ne fallait l)liis gti'iine éliucelle sur ~rttematière combiiatible polir alltitner iin grand inceritlie. Fri.dinoiic1 Irr, fi*èi.ede I'eiriyereiir ~liarles(1558 à 1564), él;iil à la ve'rilé assez tolérant envers lessiijeis Iiéi-étlitnires proiestans de son royaiiine, ct deirignda ii18me :III pape pour les -411triclijen~ le calice clans 1'Eiicliari;iie; oii alla iriêrrie lits- ( ri'à croire Masiuiilieu II, sou fils (1 564 à r '3 6)' roiesinris. Mais à peine s'était-il inontrc' en canil*agiie, qu'il se vit tellement battit près du WariOvrc 1)rirle géoc'r.al de 1:t ligiic, Tilly, ct 1,ri.s de 1,ritliei. :il1 Bareiiberg f i6ab) ar le Géiiéiril iinpCrinl, iTalleosteiii, qiic tour & cercle de Id Bitse-Saxe. cle iriêine qite Ic coiitincnt du Dane- niarck, ioiiiba aii poiivoir (les iml:ériaiix, qiie les diics'(lk Mtbklenbotirg cdcnt le 1):iys fiil dotiaé à Valerislrin) fiirent niis :ILI ban, et qtie Cliriskiitn se vit forcé ù'abancionncr, clans la paix (le Lii- belr (iG)c)), Irt carise des protedans. Mais voilà qiie ~ei-ditilinclII, eiiivrt! pitr In victoire et es- cite ))ni. les jr'stiitcs, sc prti'aente avec le cé1;bi.e dilit de-restiltition (iG*)g),el1 vert11 en- dant pliisieiirs joiirs. et les liabitans prntestnns, à cles ninr: vres liorrihleç. BIais le clliliment attei- Vit lieui6t les incendiaires; car s'ils acciipé- rent eiiïore L~ipsig,,ib fiii-ent coml)lttcmrnt battiis sous Tilly, pres de celte villii, à BI-eiiea- le 7 septembre 1631, ( 239 Cet dvénement changea tout d'iin corip la si- tuation (les affctir-es ; car il n'y eiit pas d'armée nouvelle assez grande polir empdciler le maître di1 nord nlleinnnd de pdnétrer Jans le sud cjui se troiivait à dc'coiivert. Jeaii-George pe'uétra en effet en Boli6me, Giisiave-Adolplie se dirigea lui-même vers le Rh, et de là, se retournant, il entra en Ravière, aprEs que Tilly eut, par le sacr.ific.c de sa vie, vainement teilté de liii ciispii- ter le passage (lu L~cli,Depiiis Breitenfeld, la fortune avait quitté Tilly, ce vaiqiierir dans 36 combats, qui ne s'est jamais approclié d'me f(.mrne, qiii n'a jamais été ivre! Augsboiirg, Lanclsliiit, Municli elle-mênie, toutes ces villes virent le vainqueiir suédois dans lerirs miii.s, indis ~arloiit il agit avec graiideur et liiimaiiité. Daiis ce danger pressant polir ses propres pays, Ferdinaud s'était déjà rappel4 Valenstein qu'il avait renvoyé :celui-ci faisatit le prince clans ses biens y dei-rieiirait p-tisiblemrnt. Mais ce ne îut qu'à des conditions onéreiises qti'il consenlit à former ilne noitvelle arinc'e et h la condiiire con- tre les Suéclois. II eiit I~ientôliine arniée de 50,000 liommes, ariiiée dont il &ait le soiivarain et q~i'il powait appeler sienne. Mais plein de liaine contre Maxiniilieu, il ne se dirigea qu'a- vec lenteur conlre les Siiétlois qiii étaient en Bavière, se retranclio vis-à-vis (111 roi, près de Fiirth et tle 1Viirrriberg, et soutint avec bonlieur iin assaiit de l'enneini. Il se porta ensiiile en Saxe ; Gustave-Adolpc, conjiiré par l'électerir, l'y sitivit et s'opposa i Valenstein, à L11tze0, près Leillsig. Le IG novenibre 1632, orrrvn la mémorable bataille; Pappenlieirn pdsit ;Valens- teia,f!it coniplclem~ntbattii, mais iine piiissance superieure avait vaincil le héros sué~loi~.I;r?ppe par ilne balle partie, soit de l'armée ennemie de ( a33 ) laqiielle il s'était trop approclit!, soit de l'arme du duc Francois (le Saxe Laueiiboiirg rii I'ac- Comyagnait, >e roi graiid et pieiir tomta, non loin de la place où ;iujortrd'l~iii encore la pierre' siiédoise, d'une éloqiience muette et coiiverte de moiisse, rappelle le Iiéros cotli-onné. filais avec sa niori, soli œiivre ne périt pas. Soli ami le cliancelier Oxenstiern dirigea de son cabinet les opéraiions de Bernard, de Saxe-Veirnar , cpi teiiait la campaçiie. Raner, Vrangel, Horn, Tor- tenson et Kœuigsmark etaient sortis tout forinés soiis un maître grand comme l'était Gustave. Mais iiiallieiirerisemeii t, avec l'absence de Giis- tave, manquait aussi l'âme de tout; siirtoùt quand le chancelant &lecteur de Saxe ne-voiiliit pas marcher soiis les ordres d20xtenstiern; il quitta les Suédois lorsqiie ceiix-ci eurent perclti la bataiile sanglante pres Nordliugue (7 septembre 1634), ct passai l'eiiipereur, à Iû paix de Prague eu 1633. Diais Valcnstein avait déjà auparavant qi~ittéle tlicâtre de ia giierre, et if ne l'avait pas fait volontairement, Il ~araîtqri'il s'agissait ])Our lui de la possession de la BohCine oii de la fiIoravie, et pour les arracher à I'enipereiir, il Pensait i tine alliance avec les Siiédois. Cette allinrice e'tait-elle déjà concliie ou non; il in+ Portait peu pour Vienne ;Ic soiipcon existait, et coinme on ue poiivait le prendre vivant, qiiel- ~[~~~-LIIIsde ses gens l'assassinèrent (25 février 1634). Un voile couvre son iniiocence oii sa ciil- Pabilité; ce qui est certain, c'est qu'il était un disciple sauvage oriance deus la conclrision de la paix. Géuéralement les Sué lois et les Fraiicais étaient depuis loi's les plus Iieureux; ils &taient inême sur le poiut de prearli.e I'empereiir (1 640)' et la diéte réii- nic à Katisbonne piii. Torteiisou, miilntle et pourtant vif coinine l'

Cotnrne la France et la Sitède étaient sorties victorieuses et avec des forces JJIIIS gn~n(les.de 13 giierre de 30 ans, l'liiatoire cle l'orienr et de F0i:cident de I'Eitrope se r;iitaclie aitssi e en da nt 10iit le 15" siècle à ces clet~xrovaiiines. Ce qile la France ébtit (Ieveniie. elle en é~aitretle\~;il)ie 1 son grand et bon roi Henri IV; atir araods blinistres qli'elle avait eii Ric-l~eli*~iisous Louis XII[, et en Mazarin soiis Loiiis XIV. Loti is XIV ( 164.5;i6$), avait cinq ans Lol~isXII1 triolirlit. C'est pentl:int In minorité 'le ,ce prince ql19~vaitété roncliie la pair (le westp1ia\ie. H~I-~Sla vit.toii e du grand Conde SiIr les Esi)agnols et Ics Iiiil~ériatix.Anne d'Ail- triïlie, mi..re (iu roi et répute dl, royaiimr, confia toiit le soiil cies af:lire.; ail carilinal filnxarin, .*on fdvori, élevé par ~iflie[ieti.C'était lin linmme adroit et soiiple, qtii faisait drl Oecpoiisme avec 'les riIse+, et qiii srniblÿit regarder l'art de ré- gner conjme rart de faire des dupes. Pendaiit la minorité du prince, la guerre entre la France et 21 242 ) l'Rspagne avait continue; la paix des Pyrénées, ~wécédc'ede pliisierirs victoires dcs Franci~is, termina cette giierre en i659. La preinihe con- dition tle cette paix flit le iriariage de Bilrrie- Tlierèse, infgilte d'Espagne. avec Loiiis XIV. Alors aussi la France fut troiibl6e par la giierre dite de fnJi.ottrle, cxcitée par le piirieiri &nt,soii- tenue par le cardiiial de Retz, les priuccs tle Conde, de Conti ct autr es personnages iiinr- qrians de l'&pocliie. Il y eut uue bataille dnus le faiiboiirg Saiut - Antoine ,entre Turenne? qrii commaudiiit l'année royale, et Contlc! cl111 était h la t2ie cles froiitleurs; R1,tzariii. obligé de se retirer deiix fois, finit par triomplier tlc ses ennerriis et contiaira cie gouverner la Fra~i~e jiisc ii'à sa niort, qui arriva eu 1661. tors Loiiis XI+ scd6clai.a niajeiir et se mit j. goilverner Ilsr Itii-meirie. Il placa Colbert à Iii tête des finan- ces, et alors coirinienca réelkment. ce révie si long, si glorieiix pour la France, et rempli par cfes grierres presqiie con~intic~lleset des victoires éclatantes. Lotiis XIV ~~iiliitGtre I nioiinrcjile le pltis puissant del'Eilropc, et, secondc' par cles Iioinines siipérieiirs clii'il eiil le talerit de clC*:oti- vi-ir, il y réiissit. En 1667 il déc1iii.a 13 giierre à l'Es~~ügne,polir fai1.e valoir les droits de Marie- Tbérè*e, sa femine. srir ce pays et scir les lPn)ts- Bas. Urie siiite di? victoires, diies j. la vnleiir tle T~ireriiiefrit close y ar In paix (1'~ix-ln-Cli:t1)elte en I 668, et la Flandre resta A la France. En 1672 Louis, aidé de ContlE, (le Titreo~ie,(le J~i~uein- burirg, etiv:iliit la Hollande et passa le Rliiii. Il fiit néanrnttiiis obligts tl'thactter Itt HoIlanrie, ni:iis il rec.oricjtiit la Franclie-Comié et fit incendier le Palatinat par 'i'rirenne. La paix (le Nirnégiie, 1678, consolida les conqti6tes (les armées frao- gaises. De iMi à iw les Praueüis prennent ( 24% ) Strasbourg, bonilardent higer. en bnt ar~tanth G6iies polir avoir assisid AIser. Louis c'tait ait faîte de la ptis5ance. Dans toittes ces gucri-cs la fortune le fnvori- sait ;iI avait coiicii~isla I,orrain~et des parties ~~i~si~ldi~ablesdes Pays-Bas espagnols. Il se fit 0iiti.c cela adjuger pal* ce qii90ii appelait !es clrambi-CSde rc'iinion, a11 milieu de III paix, Deiix-Ponts, Morr~)elgardet d'aritres parties (tu territoire alleiriaucl, et se présenta conime le 16- gislateiir (le I'Eiiro)~e. L'in térieiir de soli pays pi.c:s~niaitl'aspect de l'ordre ct (le ln ~raiitieiir dails le 1>oitVoirabsolti. lloiiisXIV (lisait :I'Elnt c'est mo!; et ce niot donue In clé dii système de son gouvernemciit; et pourtant Ic régne de I.oiiis est regardé comine la grande époque la France. C'est qu'il y eut un Colbert poiir ad- miciistrer les fioa~~ces,poiir clotiiicr ail pays des maniifactcires, cl11 commerce, cles ports, des ca- naux, iin bien-être imrnense et une force navale. Des (.onipagnies de toniriiorre poiir les Indes "rieniales et occiilentales, s'établirent, niuçi tpe des colonies en Aaiérique et en Afriqiie. Toiit cela, c'est Co1bei.t qr~ieu eiit le mérite. Les arts et les sricnceç parvinreiit atissi à un liaiil ilcprd de ~~eifectronmils le rt:gne dc Loiiis XIV :il les Iionorait , parce qii'ils devairnt l'lionorer et l'imniortaliser. De ce qtie ses ambnssndeiirs com- mencèrent 5 se servir dans les traiixs de la lan- gue francaise ail lieu de la langue htine; de ce 9Ile /oo,ooo faniilles des piiis actives fiirent clias- Sées ilii pays à catise rle It:iir ntlaçliement à la religion protestante et tlii'eiles ne vo:ih~r~ntpas Se laisser coiiverlir par :a révociiiion de l'e'tlit tle Naotes ( ,685) et psi. les iIrugooa(les, et que re- C'leillies dans les pays ~oisins,5 l'orient (le lri Fraqce, elles y forn~érent des colonies fran- $aises, enfin par les écrivains distingiiés qtt'eiit alors la France, tels que Bossuet, Fdt~élon, Pascal, Racine, Coriieille, Rfolikre, Boileaii, etc., de toutes ces ci:.const;inces r&iinies, il rdsulta yoiir la langiie fra $aise, peu à peu, une domiiin- tion qii'auctiue aiiire langue ,t'a jamais etle. La capitale de la France doiina dés-lors le ion en fait de goût et de savoir vivre, t;e (lue la mode rie soumit pas à la France, siiccomba à la fine politi- qiie dit c:thinct fraricaisoii à la bravoure éprouvée de ses généraux, tels que les Luxeniboui g , les Scliotxiberg ,les Catinat, les Ventlôtne, les Vail- ban, les Condé,.et siirtout les Tiirenne. Mais malgré cet e'clat, cc roi si Gei* devait bientôt re- cevoir nne grande lecon. Jetoiis d'abord enroi'e un coup-d'ail sur (jiielques autres états iin- portans. \ Elisabeth d'Angleterre laissa en t 603 son trône au fils cie Marie-Stiiart, Jacqiies Ier, 1iio;i à 1625, qui réciiirt alors à la Graiitle-Bretagne I'Ecosse où il avait régné jitsqiie-là. Jacqries était un Iioiiiirie doux, wais faible; pacifique, mais pu- sillaiiiine. 11 cliercltait à se faire des partisans et favorisait surtoiit les Ecossais, ses compatriotes* Eu favorisaiit, ou di1 nioiiis en ménageant !e ca:liolicisme, en gouvernant it'iine ni:inière arbi- traire, il se troiivait dans une dangereiise coutra- diction avec l'esprit du peiiple, contradictiol' qui ne pouvait qri'êlre nuisible aux Stiiart ; autre danger vint se joindre au premier. ~uad au corninencement, Jacques ne voulut pas, ni' grd de leurs dbirs, favoriser ouvertement les tlioliques , il fut fait soils la direction, dit-opj des jésizites, iln plan . d'après lequel on clevait~ avec 36 tonneaiix de poudre p1ac6 sous la -IIe des séances du parlemen:, faire.saiiter en 1'alrle roi, le prince de Valis, son successeur, et toute la . & ( 245 1 hiaison haute du parleinent. Ce plan fut décoli- vert , les conjurés échappés tl'abord, frirent pris et exécutés. Blais il se foi.nia en merne temps une opposition contre le roi, ol)positiun dout la pllis3ance ne devait se faire sentir qu'à CIiarlesIer, 1625à 164~~.Son fils, (=harles, prince éclairé, ferme, était aussi pénétré que son père de l'om- nipotence royale. Il voulut se passer du parle- ment et de son consenteinent polir lever des im- ph, mais il tombii enfin daps uue telle opposiqn avec son peuple, qii'il a en résiilta iinc giierre ci- vile, où le parti de la noblesse, des édqries el des catlioliques, fut battu par l'armc'e da parle- ment et du peiiple, soiis Fairfax et Croinwel, près Mai-stonmoor et Naseby, 1644, 1645, le roi fiit fait prisonnier, et mis à niort à Londres, le 30 janvier ~649.~roniwel,autrefois ét~i- diant libertin à Canibridve. avait été, coriime mernljre du parlenient, t'âme de cette révo- luiion, et par la riise. par la bravoure, Pr la dirsimillation et par le secoiirs de scs armees victorieiises il parvint enfin à se faire reconnaître Protecteur de la noiivelle répiibliqrie XAnglc- terre. Il refusa sagement la coiironne :il ne l'ail- rait. peiit-être portée qire qiielqiies joiirs. Malgré Sa sanqlante iisiirpation il releva I'Anglelerre, surtoiil en oppriliiant la comrnerre (les I'ays- Bas (acte de ilavigation de ,652, qil'il rnriin i b~litmême p~nilnntla giierre). et par de sages lois poiir le véritable hien de la rt;l)iihlique. Il n.'y a qiie ses retnortls poiir lesc~iiels il ue piit ''1- par iin a[ te! Son fils Ric1i;ii.d abdiqiia eu 16~9,ail borit (le 6 iiiois. Alors lin iioilve:iii )ai- lement royal ré~ablitles Stiiarl, et rappela dlar- les II, fiII (le Cliarlrs III, 1660 à 1685, qiii s'é- tait réfitgié en France. Mais sa niéfiance, sa fidi- blesseet sou a~bilrairene potlvitientpas convenir à one épocjlie tl'aoarcliie, et ne servirent qu'à mettre les Aiiglais à mênie de s'assiirei*leiirlibarté politiqiie et religieiiqe, parcles actes piillics, par exeiriplt!,l'acte de I'Habeas Cotpus (ili79), et il se fornia iin parti de la cottr (Toi-v) et riii parti du pettl>le (Wliig). A cc roi siiccéda son frère Jac- q"es II,devenu cntlioliqiie, rnais conire leqiiei le: Whigs appelèrent cufin à Iciir secoiirs son gendre Giiillai!nie III ti'Orange, gaiiverneur (les Pa!s- Ras et tipoiis de Marie qrii'sint avec une armée: Jarqt~esse réfiigia en Fi-ance. Soiis Giiilltr~mequi r4gnüaIors,la bancluerieLondres fiitétablieiiM.) Mais aiissi la cleite nationale q~ii,en 18.'iz, s'éte- vait déjà b 1,000 millions (le livres sterling (Ia livrea 24 fr.), prit ai015son origiue.'En 1.702sriccé- da à G1ii.lturne ,Anne, sa belie-smur. juscju'e~i 17 13,et ensriile vint ia maison qiii règle encore aujourd'liui, la maison de Hanôvre. Depttis letir &pai.ation déjà metitionnée de la loiirde domination espagnole, jusqii'à l'acte de navigation de Çromwel, les Pays-Bas joiipnt, à çütise de leur commerce iiri rôle iinportüflt dans I'liistoire; car quoi.lue dans l'intdrierir !l s'élcvit des dispiites religieuses contre les arml: niaris, oti remontraris , qri'il se foriiiât lin pa1.t' anli-oraii~iste, m&.or.teut dtc gouvernetir , on avaiit porirt~ntanéanti le comiii~rceilel'Espagne et dii Poi.liig31, an ;ivai? e'tabli cies coinpagtiiej corriinerciales clans les Tiicles orieutales et ocri- deiitales, on avait fontté iine foti~cdc iioiivelles colonies, iin c't:iblisscment ail cap de Borlne- Es1)érance ( 16j3), et l'oa srit les rrlaintenir ])ar les nirnes. :tri moyen d'escellens 1161-osrnzrins! tels que Tromp, 'Riigter. filais 1;i riviilite' IieU- reuse de 1',4ugleterre, les nombrerises goerres ( a47 1 contre ta France et l'alliaiice avec l'Angleterre, SOIIS un >eliliiioiiarque, fil, pet1 à perr, descionc1i.e considéralleinent 1ü rcl)ulliyue de la hauteur où elle s'étiiil :rouvéc. L'Alleniagne avait de la peine à se remettre (le l'ébraulenient qiie Iiii avait caiisé ta giicnrrede So ans, et cet état d'ailleiirs iufornie ,compose' de pliis de 300 membres imixiérliats de I'enipire, püriit, si non rester enfin glacé dans des foraies aiii eulapieni liresqii'en entier 1'csl)rit g&Lreux II peiiljle, iiii moins nt! pouvoir se niaiivoii- qiie trk-yêuibleinent. Ce qiii iw fut pasnon plusde natiire à roiiiribiter à iine pmnil~!c activité, fut la permanmce cleptrisrr6f3 de fa diète à Raiis- boane. L'empire r1'Alleai:tgne devint toiiloiirs trs in~proprr:à sedéfeudre Iiii-mGixie contre !a FIrance. Bn 16% il vit anssi les Tiircs encore une fois devalit Ics murs de Vit nne. Ferdiiiaud III ( 16J7), eut pour siiccesseur son fils Léopold 1 ( 16&3à 1705 ), dout le caractère était beitu- corip trop paisible en présence (le son voisin Loitis XIV, si avide de conqiiêltes. Ce ]endaut ce fiit un bonlielir poiir IIAiitriclie ditns ses giierres canire la î'iiryiiie qiie larerriiiante Hon- grie tlevirtt (comme ai~trt-fois,la Boli6iiie) un empire l&réditiiii e de H;ibsbotirg, et ilcie, çircc ari ~I.;IU(Iliiidigei- de Stareirtberg, un put dé- fendre Vienne contre les Trircs, et rnhe les battre pi+s cle Snlalikemen et de Zcniii , d'irne 1iiaiiié.r~si Enei girllie clut' par la pais de Carlo- w~tz(1690). 1;s Trürrs~lvaiiieet la Slavonie fiircwt concliiis& polir iotijotirs. hlais ce Siit siirtout d'une graiitle iml)ort:inr.e poiir I'AlIetxiagiie qiie si eii liii-iii2ilie .l'eruliire ne 1)tit se nioiivoir cliie pénillei~itint,il v eut poilriant des Etiits alle- inarids,iriênie sanSI'Aiiti-iclie,tliiip:irvinreiii à ilne imporiance cousidéralic, pitî exemple, le Bran- ( 248 debourg, sous son électeur Frddéric Gnillauine- le-Grand, qui possétla aussi le diiclié de Prusse, et dont le successeur Frédéric III se mit lui- même à Kœnigsberg, la corironne royale siir la tête; la Saxe, où le développeinent intérieur avait auginenté soiis Auguste Ier, fi-ére de Maurice-le- Cri-and, le Justinieii saxon, et qui, pendant la guerre de 30 ans s'était considérablement aug- mentée, se remit promptement aiissi de ses souffl-ances, ail point que l'éiecteiir Frédéric- Ariguste Ier, ou le-Fort sut, par de grands sacri- fices, siiriotit par celui du protestantisme, con- quérir la coiironne polonaise donne'e par élec- tion; le Hanôvre qui s'éleva à la neiivième. di- ~gnitééle~torale,et qui en 1714 vint dans la pcr- sonrie de son prince George-Louis, siir le trône de la Grande-Bretagne. La inaison Vi~telsbacli en Allemagne se y!.ésent:i sous iin aspect non moins iinportant ;elle possédait deux pays Clet- toraiix ,la Bavière et le Palatinat, et, en 16% elle avait déjà donné lin roi aiix Siléclois dans la ersonne de Cliarles X, Gustave, comte du Pa- Etinut, de Deiix-Ponts, apl.2~ que ÇIiristine, fille (le Gustave-Adolp1ie;eut sacrifié la couronne à sa vanité. Ces agrandissemens, ces arigmen- tations de piiissance des princes allernantis de- vaient nécessairement porter plus d'riiie atteinte à la siiprêrne considéraiion impériale ; mais Léopold espérait se fortifier lui-mêine par lin Iiéritage qi:i devait donner isa rnaison la di- gnité de primat (le toiite I'Eiirope. C'est c~~i'eiiE.;pagnz Cliarles II, salis enfaas, sans actions tl'c'clat, se troiivait l'ûgouie; et toi1 te 1'Eiiropc était dans l'atteute pour savoir en faveiir (le qciclle maison cles noinbreiises mai- sons princieres son testament s'expliqiici~ait. Uu préçéderit testament et le droit de sucees- ( 249 sion s'expliqitaient, à la vdrité, polir le fils de l'é- lecteur Màximilien, Emmdniiel de R;ivil.re, r6- sidant avec éclat à Rrlixelles, en qualilé de goil- verneiir des P~IYs-B~sdlEspagiie, mais le pi-irice c'lecteiir irioiiriit; alors les deiix bcaiis-frères de Cliiirles préteiidaient à tout I'liéritnge ;llEmpe- reur L6opoId y prétenilit polir sou second fils, l'ürcliitliic Cliarles, et Loiiis XIV pour son petit- fils, Philip e c2'Aujoii. Enfin Clinrlcs se décida polir la $rance, et Louis XIV (léclnia 5 sa cotir, qu'il n'y avait pliis dc Pyrénées. Rlais ]'Ansleterre, la Hollande. et eusuite le l?ortiigal dont la inaison royale (le BI-açaiice se joiguait presq~ie toiijours à l'Angleterre, cle'clar&reut que I'acqiiisition de si imnienses pays dans 111s d'me partie du monde, ~eenacûitla li- Eerté europGenne, et ùanr aon illusion la mai- son d'Aiitriche . ainsi qu'une partie (le l'enipire d'AllemaSne ( h I'enceptioii des deiix frères princes électeurs, celui de BaviAre et celiii de Cologne ui se déclarèrent llour la France), se rangea v3ontiers du côté des p~iissnnces op- posêes à In France, lo~.sqiiela giierre, celle dite de siiccession cclntre la France, ne poiivait plus être évitée ( 1701 à 1714). Louis XIV avait terminé la giierre de la ligtie dlAugsborirg par le traité de Ryswick en 1697. hlais dans cette circonstance la fortune parut lui avoir toiirné le dos. Lc duc de Marlbo- rough, le prince Eugène de Sa~oie,Louis dc Bade et la yolitiqi~cde Guillûii~neIII, roi d'Angleterre , parurent avoir irrIepoiir s'agrandir, aux dépens de la Suètle. Eu Riissie le czar Alexis (~645à 1G76), avait succétié ail czar 8.liclicl Homanof ( 1613h 1645 1; les cosaqiies de l'KT- kraitie ( periple composé de Hiisses, de Polonais, (le Tiircs et de Tartares). s'étaient sdumis au noiiveaû czar de Russie. Ddjà celrii-ci avaitvoufi~ effectrier son plat1 siir la Livonie qiii a1oi.s ap- patteuait à la Stiède, mais qui &tait constam- iiient iine pomme de discorde e~trela Suè?de , la I'ologne et la Riissie; cependant ce fut sons siiccès. h ce czar sticcCda Léodor III (1676 à 1682 ), cjt~ipassa par-dessiis scn frère, l'inca- )able Inr:ro, et il destina pour son successeur, bierre, qui fi.t plus capable. Mais Sopliie, setir de tous les deiix, arnbitioonant la régence, sut, par le secoiirs des Strelilz ou Striehi (corps de cituoniers r2guliérement organisé depuis long- teinps, ruais gui joiin bientBt un rôle poliliqrie Iinportalit, coinme Ics janissaires, les gardes pré- toi.ieiiueset les niiiineliiks), arracl~crparla force la Co-régence ;elle chcrcha aussi à écarter Pierre et à laiie inonter stir le trOne lmtrn qtii était moins capable ;inais Pierre s'empressa de pi-éveiiir sa chtrte (poiir son bonlietir ses compa,"nies d'en- faos étaiciit deveiiries de bearix re'gimens cle gre- nadiers 1, et il envoya Sopliie dans riu coiiveut. 11 laissa volontiers à soli frère 1er:om et l'liorinerir de Co-régent. Pierre motita sur le trôiie avec la r6- soiictioit de taire de la Russie irnrEtnt vbritnble- nient eiiropéen d'après l'idde qu'il s'était faite iles Etats dc I'Eürope qu'il avait visités dans ses voyages, et, avant tout, il votilüit étendre son ro'aume iusqiib Id mer Baltique, pour y etablir des I~oi.tSet v constrtiire des flottes. Riais la Siiède ~'~~~Iriàitedcore de la CO -posses'sion de cette mer, par Ingerm;tulan(l, Eslliland, Cardea. ( 952 1 le Finlande et la Livonie. Commela Pologne et le Daiiemarck clierckiaient aiissi à 1;rirer la piiis- s;ince tfe la S~Ecle,ces trois puissances réiinies déc!arèrent la giierre à C'liarles X, roi de SuBde. Illais conibien on s'&tait tronipé siir le compte de Cliarles, cc prince royal aiitrefois si mou ! Cl~arlespartit aiis.itôt poiir le Danemarck et as- siégeki Copenlingi~e.Frédc'ric IV frit obligé (eri- taore eu r700 ). (l'accepter la paix à Traventlalil; Cliarles se dirigea cnsiiite contre Pierrc: qiii alors assiégeait Narva.Cliai.les, avec8,ooo Suétlois. bat- tit 80,000 liiisses. pendant qiie Pierre ti'étaii pas à I'ariiiée. .Mois ail iieii tle poiii.suivre . celiii-ci aussit6t dans son empire, (:liarI~snesiiivant qiie ses ])a-jsions, se jeta siir Aiiguste, roi tIel'ologiie, le fit sortir (1~.la, Livonie el tlii Ciirlaiicle avec ses Suroiis, battit ccs (leriiiers pr6s (le~lissow,Piil tiisk 1702, 1705, ,et fit élire roi de Poiognl, à Var- sovie, à la place tl'Aiigiiste, le jeiine Stiinislas Lesczy~iski,se rendit ensiiite dans la Saxe ntêiile, el dans la p:iix d'Altransta{lt il ari-arli;i à Angiiste la reriont.ialion à la coiironne (le Pologrie.. Pen- dant ce ieinps Pierre avait pimis InGcriiianland(4 avait (-oninieiice' à v fonder Pétei-sboiirg I 703; ~lgiizikow,(:ep~iissintfdvori de Pierre (aiitrefois garcori pâtissier ;, avait biittii en 1706 It*i Siié- (lois prlts de Kiilrseli. Charles 1~6ue'ti.avivtorieu- seiriciit jusc~ii'h Siiioleiisk. inais ÜII lieil tle se di- riger siii. Rloscoii oit P&tersLoiirg, il se la;>sû en- gager par. I'avcniiireiix Het~riian (les Cos;iqiic.~, Ntt~el)~>it(qii'iin Polontiis qii'il avilit offeusé avait altaclié siir lin clieval tl'Ukraiiie qiii coiirti t avec liii dani cette province), (le veiiir tlans l'Ukraine, oh, à ce qii'il dis'iit, les Cosaqiies devdieiit Se joitiilre à liii. Pelidarit ce temps, Pierre battit ili.oi,o S iiétlois soiis 1,~ionliiilwiid( ~ovenliaiipt) prés (te Siop, sur les Lords clii Dnieper, et ensrlit@ ( 153 ) Charles lui-même, si fortement près Pultava (8 luillet r yog), que celui-ci fut obligé de se réfu- gier auprès des Turcs, à Bender. Cependant Auguste avait repris son royaume de Pologne, le Danemarck avait renouvelé la guerre, et Pierre s'en ara de la Livonie ainsi que d'une partie de la &,lande. Mais Charles, à son tour, porta la Turquie à faire la guerre à la Russie (I 7 I 11, et en effet, Pierre fut si totalement enfermé rés di1 Pruthpar les Turcs, que sans les moyens fe corruption de sa maîtresse, devenue par la suite Impératrice Catherine 1 (la fille de Marienbourg), il aurait été perdu, tandis qu'il échappa au danger par la seule perte d'Asow. Charles eut beau s'emporter et travailler à faire naître une riouvelle guerre ;ce fut en vain. Pen- dant ce temps le Danemarck, la Prusse, la Saxe, prirent les provinces allemandes de la Suède jusqu'à Stralsund. Charles poussa l'opiniâtreté jusqu'à s'opposer à main armée à l'ordre qui lui enjoignait de quitter la Turquie, et il se défendit avec 150 hommes, dans une maison appelée Ver- nitza, près Bender, contre xo,ooo janissaires et leurs canons, jusqu'à ce qii'ilfut enfin fait prison- nier dans cette maison enflammée et prise à l'as- saut. Les Turcs étonnés extrêmement d'un pareil courageappelèrent ce combat Kalabalik ou Chasse aux Lions. Voilà ensuite Charles parcouraut à cheval, sous le nom de son propre courrier, appelé Charles Frisch, la Hongrie, l'Allemagne, et il parut, au mois de novembre 1714, à Stral- Sund. N'étant pas en état de se mesurer alors avec ses ennemis, il chercha à obtenir, par l'en- tremise du célèbre comte de Gœrtz, d abord la Paix avec Pierre, afin depouvoir, par sonsecours, reconquérir ses propres états allemands et d'y Pouvoir ajouter ensuite la Narwège (~717.Mais a2 !( a54 ?)

novembre 1718. Sa sœiw Oulrique Eléonoi-e nionta alsrs sur le trône contre tout droit d'héi-iv'dité, mais *ellie nbandonna ,aussi k pouvoir royal illimité et transmit le gouwi-ne- ment k son o'poux , le rinoe héréditaire, .Fxd- &rie de Hesse-cassel. Ke promptes caneIusianr Se pir qui privErent la Siitde depres rie toiis ses riats !sur le aontinent, anéantirentla pin- cipauié que cette puissance avait eu atitrefois dans l'Europe nord oriental, comine da pai~$'U- trecht .et de +Rastadtavait brisé Ja pr,incripa~t4 qu'y avait elle la France. Loriis XIY avait vu eu mains de 4 ans, périr rancie partie de sa famille, et ce {prince, d0~

( i70' Le' 4 novembre , Suivai.oi46 inoh tg à l'assaut àI Pra a, faubourg de Varsovie, tt la ville se reh- dit fe cj suivant. C'était bien aussi la fin de la Pologne, car un troisième partage ( 1795 ) ciitre la Russie, llAutriclie et la Priisse, laissa à peine an pays son nom. Le roi destitué obtint ane pen- sion à Pétersboarg. Les plrts doble$ PolonaiS s'erpntriérent pour ne yliis voir ld &c?solàtion; Kosciuszko alla en Ameriqne (en 18i7 il vint en Suisse et sa dépouille mortellè seule rétint à Cracovie'; un monument nitional sur ii fnoh- hgne Bronislawa et l'histoire l'éterniseront). BientGtnons trouveronsla Pologné encoré nSe fois ponssée à. l'indé endance par son ardent Im6dr de la liberté; Zathdrine mourut &ri i996. Des 335,000 milles carrés que 1d Russie hait à sa mort, Catherine en avait conqiiis 11,000. Du côté opposé de I'Euro e, eti ~ortiigdf,il se nianifesta bientôt un peneKant décidé pour l'Angleterre, et une grande faiblesse de )a art des gouvernans, qui, depuis 1640, étitiedt & ld maison de Bragance et qui s'étaient maintenus, malgré les efforts de l'Espagne. Il n'y eut qiie le' règne de Jose 11 Emanuel ( 1750 à 1777) qni se distingua par L rhinistre Sombal; il avait eher- ché à rendre de iiorivelles forces 3 l'état affaibli. Nature~lerxieut,dans lin tel affaiblissemeat, ses énergiques mesures de féformê devaient de+enir op~ressives. Le terrible tremblement de térre , let noteml>ré 1755,. qui avait entraîné la perte de la moitié de la ville et coûté la vie à à11 moins 50,000 âmes, ftit expliqué par le clergd comme ilne manifestation de la colére divine, h cause des Innovations du ministre. Un attentat sur la vie du roi, où l'on soupconna les je'suites Gavüir eu lamain au jeu, etleur'résistauce,lors de l'échange de St.-Sagramento contre le Paiaguay espagnol, (280 j où ils s'étaient formé un empire à eux, composé d'Indiens, entraînèrent leur expulsion du Por- tugal en 1758. L'armée totalement démoralisée fut reor anisée par le comte Allemand de Lippe- ~chaumkour~.Mais la bigotte Maria Frencisca, fille du roi, qui régna apres lui et devint enfin folle, congédia Pombal, et préféra tenir un auto- da-fé eu 1778. Son fils Jean entreprit en 17ga de gouverner pour elle. Les anciens jours lieii- reiix étaient del)iiis long-temps passés. Il n'est pas étonnant si, long-temps encore, en mémoire de ces jours, le peiiple superstiiieux coitrait, a certains vents de mer, sur des collines et regar- dait vers le sud pour voir si son Saint-Sébastien de I 759 ne revenait pas de l'Afrique. En Espagne, Ferdinand VI avait succédé en 1748 au faible Philippe V et à son ambitieuse femme Elizabeth de Parme (avec son extravagant politique Alberoni) ;en 1758, Ferdinand devint fou, etil eut pour successeur (1759 jusqu'en 1788) l'Infant don Carlos, roi de Naples, son frère con- sanguin, qui prit le nom de Charles III ;et Naples eut pour roi, Ferdinand, son troisihme fils. Soi15 son règne se distinguèrent comme ministres, les comtes Aranda et Campomane. L'expulsion des jt suites et les limites posées au pouvoir de I'inqnl- sition furent un bienfait pour le pays. Charles ra- nima l'industrie, encouragea l'agriciilture et tous les genres de travaux. C'est CIiarles III qui a jet! des ponts sur les fleuves, creusé des canaux, trace des routes, élevé des manufactures, colonisé la Sierra Morena. Charles III se vit forcé de conclure le pacte de famille qu'avait re oussé son prédécesseiir. Il s'y vit contraint par [audace de la puissance an- $aise qui, après avoir réduit le Portugal à l'élut e province de la Grande Bretagne, semblait voi1° loir traiter en tributaire le reste de la Péninsule. La uerre de l'indépendance américaine dans layue8e la France prit une part si glorieuse, re- mit bientôt en question ce qui avait été con- venu relativement à l'Amérique. Cliarles III fut forcé de s'unir à la France par les iiouvelles in- sultes que les Anglais firent à son pavillon et à ses colonies. Et lorsqu'en ri83 les Aniéricains combattirent pour letir iiidépendarice , 1'Espa- gne prit part à cette guerre en même temps que la France. Nous reviendrons à l'Angleterre en parlant de la révolution francaise, révolution qui a tant occupé la Grande-~retagneet siirtoiit le ministrePitt. Remarqiions seulement, avant d'a- border ce siijet intéressant et important que si pendant, et surtout vers la fia du dix-huitième siècle la France eut une foule d'hommes dis- tingués, I'Angelterre eut Milton, Newton, Locke, Drydeu, David Hume ; 1'Allemagnc eut Gieim , Kleist, Gellert , Klopstock, Lessing, Gessner, Burger, Scliiller, Cotsbo~ie, et ilne foule d'autres, I'on poiirrait dire que le dix-huitième siècle a pensé ce qiic le dix-neuxième a déjà en partie exécuté. mslnioxag DES TEMPS MODERNES

DES PLUS R~CENSBVÉNEMENS.

CHAPITRE III.

Depuis la Révolution francaise jusgu'à nosjourse , (1789 à i 835.)

11 est impossible de ne pas faire l'observation conibien est frappante la ressemblance entre le temps moderne et le commencement de l'époque la plus récente, Au sièclc de la réforme, des mil- liers, mt.nirt des millions d'hommes, faisaientdes efforts vers la liberte religieuse et ecclésiastiquei parce qu'ils se croyaient rnÛ1.s polir l'obtenir, et en état dc briser les liens de la hiérarchie. Depuis le milieii du siécle pre'cédent, des écrivains eu- rent une autrc direction, mais analogue. Nous avons vu en France les plus distinçués d'entre eus, examiner avec attention, les droits des peu: ples par rappori à leurs princes, et peser ainsi dans la balance de 111 raison, des priviléçeç q,'une lisute antiqriité praissait devoir Iésitimer. Bien. tôt après éclata en Amérique, la guerre de l'in- ( 283 dépendance, si importante et mehée à si borine fin ;alors le désir de briser les cliaînes de la féo- dalité, qui seules rappelaient encore le moyen âge, de conquérir la liberté civile et politiqire, une liberté légale, ce désir devint toitjotirb plus ardent, surtout en France. Certes il est naturel à une nation privée de la liberté, non-seulement de la désirer, mais même de la conquc'rir; mais vouloir se la procurer par des rhoyens ilijustes, répandre des torrens de sang pour l'arraclier, c'est là ce qui sépare les hommes raisonnables, des hommes violens. Un peuple miil- pour la li- berté, l'Our la liberté compatible avec I'ordre, reste rarement SOUS le joug du despotisme; le temps tràvaille à son affi-anchisseinent. Mais se jeter au-devant de la inarche du temps, en pré- cipiter le moiivement, c'est s'exposer d'être écmsd par ce mouvement yrdcipite. Et quatid nous voyons que la liberte a triomphg non-seulement des obstacles que lui offraient l'aristocratie, le despotisme et la routibe, mais encore de ceux pi faisaient naîtreun système de terreur et d'op- pression, iioiis devons noris féliciter de vivre à iine époque où même la cruauté et les itijustices, n'ont Pa~einptcIiéle triûmplie de la pliis belle (les causes. C'est un fait ffénéralement admis, qde ln re- ro\iition btaii dzjà laite dans les esprits quand Louis XVI monta sur le trône ( 1774) Le gas- pillage des deniers publics, l'inégalité des cl~ar- ges, les tiraillemens des parlemetis, torit cela avait depuis long-temps fdtigiié !a natiofi, et avait appelé une crise que Louis XVI, !rince éqiii- table, mais faible, n'était >as capab e de conju- rer. IL avait rétabli dans leurs fonctions, les nn- ciens parlemens, exilés en x 71 par Louis XV; es 1780 et ~781;il avait ordlonnéla destruction des cachots souterrains, amélioré le régime des prisons, aboli la question et les corvées : Turgot et Malesherbes secondaient les vues bienfaisantes du roi. Malheureusement Louis XVI n'eut pas cette fermeté qui sait tailler dans le vif et déplai- sant totir-à-tour à la Cour et à la nation ;l'explo- sion de la révolution s'approcha avec une ef- fra ante rapidité. Jepuis 1778 jusqu'en 1783, la France avait à soutenir une guerre maritime contre 1'Angle- terre au sujet du traité de commerce, que la pre- mière avait fait avec les colonies anglaises de I'A- mérique septentrionale, qui s'étaient déclarées in- dépendantes du gouvernenient an lais sous le nom d'Ela&-Unis, traité qui avait déJu aux Anglais. Celteguerre àlaquelle concoururent, comme nous l'avons dit, plrisieurs Francais de distinction, entre autres Lafayette, et qui avait excité en France une sympathie bien naturelle pour l'indépendance et la liberté, avait aussi contribué à miner (le plus en plus l'édifice vermoulu de la féodalité :les fi- nances étaient dans l'état le plus deplorable. Necker, qui avait déjà été appelé en r 77 h la tete des finances, fit connaître en 1787 à fassern- blCe des notables, un déficit de cent quaraiite millions. Le mal allait en augmentant, et Necker donna le conseil d'appeler les Etats généraux polir leur ex oser l'état de la France, et le 5mai 1789, Louis $VI, suivit ce conseil, et les Etats gé- néraux furent convoqriés. Ils étaient composés des trois ordres de la nation : le clergé, la no- blesse et le tiers-état. Assenzblée nationale. Quatorzejuillet. Les états avaient été assemblés à Versailles, ah la Cour crut pouvoir mieux les diriger. Dès ( 285 1 l'ouverture de cette assemblée, il s'y éleva des dé batsqui excitèrent ilne agitation, laquelle se com- muniqua bientôt à la multitude. Ainsi les trois ordres étaient d'accord à demander les réformes qu'exigeait l'intérêt général, et conformément aux cahiers dont Ics avaient cliargc's le~irscom- nietlans. blais ici l'étiquette vint, dès le premier moment, troubler l'ensemble dont eu ce moment siirtoiit, on avait tant besoin. Le clergé ni la no- blesse, ne vinrent point .& 1ü salle commune des séances pour la vérification des pouvoirs, et le tiers-état se déclara assemllée nationale. La Cour voulut agir avec sueur, les députés se rendent au !ie%rn%% font le serment de donner une constitution à la France. Dès lors la souveraineté du peuple exista de fait. Des troupes environnent la capitale. La fermen- tation du euple se fait jour par la prise de la Bastille ( ifjuillet i ~$9).Des Iiorreurs sanglantes signalent cette premiere victoire populaire. Ce- Pendant on vou ait encore une nionarcliie, mais très-tefipérée. Déjà se formait le club des jaco- bins, formé de républicains ardens. Tout le royaume se ressentit de I'effervescencepopulaire; les châteaux furent pillés et inceudiés. Dans une nuit (4 août ), l'édifice féodal qui subsistait de- puis rooo ans, fut abattu en France. L'émigra- tion~ommenca. Le château de Versailles devient 1 le tliéiître di massacre (5 et 6 octobre), le roi vient à Paris, et recoit de Bailly la cocarde tri- colore. Déjh l'assedbiée a décrété la declaration des droits de Pliomme, la suppression de tous les Priviléges en France, la confiscation des biens du clergé et la création d'un papier-monnaie, appelé assignats. Elle décrète la liberté de la Presse et celle des opinions religieuses. Enfin, en 1790,la France frit divisée en 85 départe- mens ; les couvens et la noblesse furent sup- primés. Cependant les princes francais retirés en Alle- magne et en Russie, travaillèrent à l'organisation d'une armée contre-révolutionnaire. Ces di8é- rexis e'vénemens et l'incorporation h la France des pays situés à la rive gauche du Rliin, et ap- fartenaut à des princes allemands, provoauèren,t es délibe'rations de l'Autriche et de la Prusse, a Pillnitz. Mais la présence du roi à la fête dela Jeiiei*ation, et son serment à la constitution pro- noncé au pied de l'autel de in Patrie ( 14 jaillet I go), firent croire que le roi avait recoiivré Sa liierté, et les délibérations de Pillnitz n'eurent poiir Je moment pas de suite: L'embarras des finances allait en augmentant malgré les dons patiioti ues. Necker se retire. L'aristocratie se remue ; les ennemis de la révo- lution se réunissent à Jalès. L'assemblée, en exi- geant un serment du clergé catlioli ue, occa- siooe iin sclilsrne ficheun et grossit ?e gombre des méconteiis. Mirabeau défenseur de la rno- narchie constitu tionaelle, et le plus célèbre ora- teur de l'assemblée coiistiuant~,meurt ( 2 avril 17 1) et recoitles lionneurs du Pantliéon. fouis X~I,abreuvo d'amertume malgré les efforts qu'il faisait pour plaire à l'assemblde na- tionale, tente de quitter la France avec sa famille; mais arrêté à Varennes, il est ramené à Paris et sùspcndu de ses fonctions, jiisqii'après I'achève- ment de la constitution dite de gr, Un soulève- ment rdpublicain qui eut lieu alors au Cliamp: de-Mars, fut dissipé par Lafayette et Bailly, qui firent tirer siir les pertubateurs. L'assemblée, aprés l'acceptation de la consti- tution, se déclara dissoute et fut remplacée par l'assemblée législative. ( 287 L'assemblée nationale législative, plus ardente que la constituante était divisée en trois parties : les républicains modérés, tels que Vergniaux, Condorcet, Brissot etc ; les cordeliers ayant $ leur tête Danton, Camille-Desmoulins etc., et les royalistes contistutionnels :ces derniers étaient les moins nombreux. S'appuyant sur le peuple qui lui était clévoué et qui était payS, l'assem- blée nalionale déclara la guerre à Francois II, ni avait succédé à son pkre Léopold ~f,frère je Jasepli, 1790 à 1792;la Prusse, I'.Autriclie et l'empire d'Allemagne, répondirent à cette de- daration par une invasion en France, qui toute- tefois, frit de courte ditrée. Pendant ce temps, eurent lieu à Paris les scènes les plus liorribles ; le 20 juin, les jacobins irrités de ce que le roi avait refiisé de sanctionner les décrets de l'as- semblée contre les princes, les émigrés et les pri?tres, assiégèrent les Tui1eries:et prodiguérent ail roi' les plus cruels outrages; le IO août, on tira contre le roi aux Tuileries, la garde suisse y fut assassinee, et le roi même dont la declléance est prononcée, fut conduit prisonnier de 1s na- tion dans la prison di1 Temple. Le 2 se tembre eurent lieu daus les prisons de Paris, !es rnas- sacres horribles. Leprétexte de cette bo~icherie, fut l'approche des alliés et la proclamation du duc de Brunsmisk. Déjà la giiillotine était en permanence, indépendamment cles massacres de septembre avait coûté la vie à environ 7,000 in- nocens prisonniers. Cependant tous les princes francaisne furentpas atteints par le décrct de ban- bissement, prononcée par l'assemblée législative. Ce décret fut lin moment rapporté en ce qui concernait la faniille di1 duc d'Orléans, qui avait embrassé la cause de la révolution. Le duc de Chartres, son fils, aujourd'hui roi des Francais, défendait son pays contre l'inva- sion étrangère. Officier supérieur d'abord dans l'armée de Kellermann, puis dans celle de Du- mouriez, il combattit glorieusement à Valmy, à Jeinmapes et à Nervinde. La convention nationale cornmenGa ses séances le 21 septembre 1792. Elle proclama dès le len- demain l'abolition cle la royauté et l'établisse- ment de la réljublique en France, et le 21 jan- vier 1793, Louis XVI est décapité. Marie-Antoi- nette, son épouse, et madame Arlélaïde, sœur de I'infortiiné monarque, périssent de la même ma- riière. Des liommes tels que Nohespierre, Marat, Hébert paraissent sur ln scène. Des torrens de sang inondent le pays le plus civilisé. Tristes fruits des révolutions outrées par les uns, con- trariées par les antres. La pierre une fois lancée prend toiijours le chemin le plus tortueux. On corninetlait les crimes les plus inouïs au nom (111 salut de la patrie, et le bien ii'a produit la révoiiition , a été aclieté par les maux incal- culables. A la mort de Louis, la Vendée s'insurge; l'Europe prend les cirnies. La républiqite, de son côté, déclare la guerre à l'Angleterre, à la Hol- lande et à l'Espagne. Quatorze armées se mirent alors en mouvement. Custine avait pris Mayence* Montesqitiou avait enlevé la Savoie, et Dumou riez inonda la Belgique des troupes de la répu- blique. I,e peuple se leva, toute la France fut convertie en un c;lirip,et les armées républicaines, animées cl'un coiirage en quelque sorte fiinatique, firent éclioiier le talent des plus grands généraiix. Le5 cliefs n'avaient qu'à entonner la Marseiffaise; on vainquait en chantant. Pour anéantir tout ce qu'il y avait. de sacré, on abolît en novembre ( 289 1fg3,lareliÿiod clir-étieniic et1 I: i*anrc,on érigea iiii teiirple tle la Rei-oii , on iii;~la tliviiiité ct I'itrimorialit6. clce tie fut qiie le 7 i~iiiiL ;g$ qrie, par uil tl6cret de la c-oiiveiition, ~'Qtresiipi.$nie fiil rétabli ! Polir l>i\rrraiix embarr;is fiiiiiiicier~, oii avilit crP6 lepapier-i~io,iiiaie.oit nssigiiats ;c'4- tai~iittlrs bons siir leproduit des biens iiaiion:itir dant In vente :irait été décrétée; mais ces asci- gniits avant ét6 bbriqiiCs impriidcirinienl, otit1.e itiesiii~e,lavaleiir eii tomba tellement qi~'nntlnntix drs sowuics iirirnenses polir le plils niince ob;ct ; aiusi. on donna 2,000 fi.. d'assignats piir riiie piire (le iloiies. i\ic.titd~Ics iiioti6:'i-esriirent polir- si*ivisromnie .s~tspect.s.lAnVeiitléc coiiiiiiiiiiit son iiisiirrrt liori. l,vo.i, Toiiloii s'in3iirgi~reiità It~iir loiir. Celte é~)oqiicest coiinrie soiis le noni de rCgi111e de Ir Ler~.r.rrr.Le tlévorîiiieiit (le Cliar- loite Cortlnv ue (lelivra la Fratice qrie de I'iiifinie 11:1riit. ~shtizd'atitres tigres 5 fi~iireIiiiiii;irtie désotnieiit uotre tri:~llieiireiisepatrie: des proc on siils, tels qcie Ctiri.ier. Josepli Libbon ,ctc.. ti&- relit tl'iine iriani&resysléiiiatirliieel ce fiit iiii Lori- lietir poiir \a Fr,itice c~iieccsysti?me(Ir terre~irs'a- nt;;iritît tlc ltii-m6:ne, el comtne S;itiiriie, la Révo- Ititioil d&orii sespi.oi)i.e~(~ufiiii~.Le ciinyen Ega- lile(,li~ctlq()r]&n.i) avait tlejh c't&sac.rifid,el rlii:iiid 30bes~)it'rreavait fait tainber (les triilliei.~tle t&es et clu'il voiiIiit mettre la nisiri siir ses t-oll>ies, sa11griin;iiresc.oini1ir.l liii .c-eiis-ci le fireril i~rréttr :vec sou parti (le 17 jiiillel 1794). et il fiil livxt=' il la giiillotiiie. II y ecit I~o:~rt;ii~~encore (les SC;- !ips avant (III'OII ~>arvirith a\);iltre le- 1iil'~biiiset les auart.liisies. Uiie tio:ivtslle coii4i- tiliinil ( le 25 octo;)re r 795 ) fut prorlmnt:c:: el12 mit à In tête des ;iEitircs ciiiry dii.ecteiir, ;îvec iitk conseil des anciens t*t iin coiiseil (le ciiicl cents. çcl)eallast la guerre avait été coutinui!~vive- 2,a ( 196 1 Ment, el la ldii art du temps la victoire s'&tait i?éclarc!r pour France. De grands talens se montraielit clans le comité de salut piiblic ;Car- not orgnriisait Irr wictoirc.et tâchni t de déjouer la traliison. Dumoiiriez avait livré l'ennemi les commissnires de la convention pour se soiistraire it la guillotine et avait émigre'. Les lignes de IVeissemboiirg avait e'ié livrées par des traîtres. De son ci%, Jourclan, par la victoire qu'il rem- porta 5 Fleiirus (26 juin 1794) conquit toute In ~elgiqiie. Un jeune lieuteaant d'artillerie, nomme Bo- ~layarie,contribiia 3 reprendre Toiilon siif les Anglais qiii, avant de fuir, détrilisirent notre flotte. C'est encore Bonaparte qui, J la tête de qiielqiies iroiipes. conibattit l'insiirreciion dans Paris, le 1x3 vendémiaire, an irr. Cependant les principes de la r6volo tion péné- trère~tà la siiite des armes victorieuses de la France. La Holiancle, qii'on venait de conquérir., devint 'la républiqiie batave, plus tard il en fut ainsi ?e l'Helvétie, de la Haute-Italie, de Naples. u Ilair aux chaumières, guerre AUX palais, r, avec tin arbre de liberté siirmonté d'un bonnet roiige, teffiit 1e signal cles arnaées révoliitionnaires. Riais dès 1795 on vit la France conqtiérir à la fois In ix et la reconnaissance tle la répriblique. Car Tuscane, la Suède, l'E,spaglie et même la PFrrsse conclorent la paix a Hâle, et la Pru;se i'üsstira aussi par une ligue de démarcation ail nord de l'Alleinagne, pendant que Ic sud de 1'~l- lemagne resta cncore en guerre. Mais le mallieiir était. qu'or1 fûtoblige de condiiirela pliipart de ces gtl~tr't:~et des suivantes avec l'argent de l'Angle- terre-A quoi ~erventles bras aux çénns qiiand 11 ~~:itIe~çco~rs~autrespou~ssoiil~~er?Laguerre ( 29' ) ~an~laute.dans l'intérieure de I;r Franco contre la Vendée royaliste étaitaussi enfin terminée.les Vendéens acceptèrent l'amnistie ofiérte par la convention le 17 février 1795 ,et déposèrent les armes. Une dernière tentative dans l'iutériew de la Frauce, excitée par les Anglais, dchoua i Quiberon (juin 1795). Combien fut vraie la parole de Dumouriez, K que la rc'volotion fran- caise était un draine immense dont la partiepo- hilue inspirait l'effroi, mais dont la partie mi- litaire excitait l'c'tonnement. » C'est ce qiii se de'montrait alors eii Ilalic OB vint sc mettre à la tête d'iine armée toute déla- hEe, un homme iii laissa loin derrière liii polir le taleut inilitaire(les antres gén&raux. ses collk- glles, et qui, en m6me temps parfait politiqiie, de- vaitenfin 6trc1'11ériticruniverselclela r6volrition francaise. Bonaparte, ndle 15 août 176 ,en Corse, s'était déjà distingue. comme noiis ?avons dit. devant Toulocse, s'c'tait battit clans Paris, et maintenannt il savait presque constainment at- laclier la victoire à ses drapeaux dans les batailles de Montenote ,de Millesiino, de Dego, de Cevf et de Mondovi. Il forca Parne ct laSardaigne a conclore un armistice, 1796, et par son passase Près Lodi, siir l'Adige, 11 décida du sort de la Lombardie. Modène, Naples et le pape (Pie VI) aclietaient chèrement des armistices pendant que la Haute-Italie fut convertie en rc'piiblique cisal- pine et répulliqile ligurienne. Après que les Autrichiens eurent aiissi été bat- tils près d'Arcole et de Rivoli, la reddition de Jlantoiie (2 février 1797)entraîna polir I'Aubiîl~e laperte de presque toute l'Italie. Ainsi ce direc- toire qui, en entrant au Luxembourg, trouva à Peint des chaises pour s'asseoir; qui n'avait ni fi- uances, ni repos daps l'intérieur; qui avait & sou- ( 292 1 !yeriier la France décLirCe par l'nnarchic. ce di- rectoire siit trioinplier ritfin avec !'assassinat des airilassadeiirs fratijais (a8 avril 17%) et une uouvelle guerre ~6iiériileéclata. Reniar(ji:oos d'abord qiie si 16s succ6s des srrnies francaises en Italie ftir-eut I'œiivre de BO- naparte. c rii avait troiiré l'arinée d'Italie dans le pliis p-anl fut assci singulier de voir la Russie, la Porte ot- tomane,Naples et y~ngleterreseliguer contre ces entreprises. De I'Egypte, Bonapartepoussa vers la Syrie ;El-Aricti , Gaza, JafFa tombérent ,mais Saint-Jean-d'Acre résista et Bonaparte retourna en Egypte ;cette expédition tourna au profit des arts et des sciences. Lessavans et les artistes que Bonaparte avait emmenés avec lui, tels ue MOP- Se, ~erthollet,Peyre, etc., explorérentle pays ait qrofit de l'Europe. Mais bieiitôt L'Egypte devait etre abandonnée par les Francais. Cependant une armée russe arriva aux frontiè' res d'Allemagne, l'butriclie était là encore une fois, et ce fut la France qui commenca la uerrc. Mais Masséna, Jourdan, Eernadotte ,~c%erer, sprouvEren t des revers ; Jourdan siirtout fut battu ar l'archiduc Cliarles ,pres &Osirach et de ~tof;acli;mais Masséna vainquit h Zurich et en Italie, où Suwarow ayant pris le commande- ment de i'armée ,avait battu les Francais de ma- niére à ne leur laisser que Gênes et ~fce.La for- tune devint encore favorable à la France ; grice à Blasséna et à Soiilt. L'empereur Paul, fils et suc- cesseur de Catherine, mdcontent de l'Ailiitriclie, rappela ses troupes et montra de l'ingratitude au brave général de ses armées. Tel était l'état des choses quand un nouveau clianaement de gouvernement eut lieu en France. ~etit:&tre que Bonaparte avait déji connaissance, en E ypte quc dans le directoire nussi bien que dans Ses conseils, il y avait de violentes scisriou~ et que surtout qlielques directeurs étaient très de testé^; que les revers en Italie et sur le Rliia faisait murmurer contre le directoire iccuwit d'incapacité. IL confia à Kléber~:~:;: mandement cn chef de l'armée d'Egypte, s'em- barqua secrètement et revint en France avec ( 295 ) bfouge, ~erthollet,et les génératir Lannes, Mii~ rat, iîfarmont et Andréossy. Son débarqriemrnt surprend, et par la force militaire dans Paris, il vint à bcut,le 18 brumaire (9 novembre 1799), à obliger les directeurs à accepter leur démission, et le conseil des cinq-cents, présidé alors par Lucien Bonaparte, frit dispersé par les grenadiers, tandis que le conseil des anciens, à SL-Cloud,le déclara lui-même avec deux des anciens direc- tetirs , Sieyes et Roger-Ducos ,provisoireinent consul. Le 15 février on publia une quatrième constitution et on y accorda beaiicorip plils qu'au- paravant au pouvoir esécutif. Au directoire suc- céda ainsi le cousulat. Brinaparte fut ierconsul; Cambacérès le 2e, et Lebrun le 3e. Sous les con- suls se trouvaient les ministres, un sénat con- servateiir, un tribunat et un corps lé islalif- Comme l'Angleterre ne voulait pas de L pair qu'on liii avait offerte, le premier consril se mit en mesiire cte la conquérir. Avec 60,000 liommes 11 descendit, second Annibal, la chaîne des Alpes, \)assa inopinément le mont-S t-Bernard , et par la grande bataille de ( 14juin ~Soo),il (lécida di1 sort de ln Haute-Italie; tandis qu'en Allemagne, Moreau se fraya le chemin de Vienne après plusieurs combats, notamment celui de Neubourg, où tomba le célébre Latour-d'Au- versne ,premier qrcnadier de France, et par la bataille de ~olièn\inùcn( 3 décembre I 800!, et parvenu jiisqli'à 20 lieues de Vienne, il forja I'empereiir d'Allema5ne j. demaniler la paix. Api.cs pltisieiirs armistices, la paix fut con- cille à Lunéville , le g fdvrier I sot , où la vallée du Rhin devint la frontière cntrii la France et rAllemagne ; cette dernière puissauce perdit alors 1,200 milles carr6s de pays avecune popu- lation de prOs de 4 millions d'nmes. UAutriclia t 79G

naparte ~onirneler consiil, resiitria à la Franc.etlt à .el alliés ce (iv'elle avait ac(11iis daus les deils J~fbariisi1lervs. Peti iiliri~sson arPnement ni1 consiil;it, Pona- ai te envoya iiiie ririii6c (le vieiix soltlats b S1- Roliiiogiir polir rtfpiimer j*iii,lal,eniqiici nioi.;~oarinces braves. Hoiiii~~~tt*,;i]r1'6~ I;I conciilsion tlt? la paix, aC- corcla tiiit? ;iiiiiii: tic ge'iie'rale aiix ériiigt és ,sigu:! are(. le pnpi* l ir \'II lin ctinrorcl;it par le(li~elil i.Piabii1 In reli;ioa i.ntlioliqiie en Fiance et la dé- ci;ira religiori de 1'Etitt. II orgaiiisa I'in.ti.iic.tiou ?iiib~iqiie,csrtfa 1'oi.di.c de la Lt.'gion-tl'Hoiiii~11~~ fit< ilila le cornnierce par lesraiiaiix, les roii tesqil'il iit eiablir, et tloiiii:~le Code civil. (ligne friiil tlej reilles de ilos jiirisc~onsiiltes les pliis distiiigiiés* Ct?l>en*lanl~rliisie!trsaltriitnts siir la vie dii pre. niier çoasiil avaient étd coniiriis, surloiil celiii de ( '97 ) la innchine inferuale ( 24 décembre 1500). Mais eu 1802, on liii accorda comme récoinpense na- tiona!e polir les services qu'il avait rendiisà la ré- piibliqiie, le consiilat h vie, avec le droit de noiiinier liii-mSnie son siiccesscur. Qiie resta-t-il oiir faire le dernier p3s versla nionarcliie, qiiand ~PSco~~juratioiisdont on accusait Piçlirgrti , Georges, Rlorea~iet le diic d'EngIiieii, petit-fils de Condé ( qui, enleve' en Alleniagne par cles Francais, fut jiiritiiqiiement assarsine' à Vin- ceniie;, prhs Paris, le 20 mars 1804), devaient a1,lanir ce dernier pas? Après s'être fait noininer colisul &vie, avoir augrneilté sa garde et agrandi sou irifluence. il ne liii restail pliis qii'h niettrc la couronne sur sa tête. C'est ce qu'il fit. Le 18 inai 1804,lia séiiiitiis-co~isulteorganique éleva Bona1iartc. sous le nom de Nalinléon I;r, ail rang d'einpereiir 1iéi.e'ditaire des Francais, par la gdce de Dieu et par les ccnstitutions de la ré- ~iibli~nc.La plilpart des p~iisssncesle recon a niirent et Iiii envoyèrent des, anibassatleiirs ; hiais l'Angleterre s'y refiisa, et Louis XWII r6- sitlant alors h Varsovie. protesta, à la face de !Europe, contre une éI&atiori qui portait pré- ]ildice h ses ciroits, à la couronne. Ainsi fut par- cour11 le cercle des révolutions, de la moiiar- chie à la monnrcliie, presque comrne dans l'an- cienne Rome, après qii'ou se fiit approrlié par !:r ires de celte fin de la révolrition. Ail mois août 1804,Francois II prit le tiire d'empereiir 1l~i.éditaii.ede l'&iitriche. Le 2 février s~iivaiit, eut lieri le sacre (le I'empereiir et de l'iiiipe'ra- frire par le pape Pie VIT, et l'einpereiir se posa Iiii-~~iémeIü roiironne siir la tête. La r6j)iiùliquc hlieuue le déclara roi 1iéiSditaire ~IIItalie. hlii s tiéjà :in nn avant I'aveneirietit de Na o- leon i reinpire (18 luai 18oj), la ~iandc-&e- ( 298 1 lagne avait de nouveau déclare' la guerre P la France, et la France aussitôt avait iiiilitairement occupé lc Hanôvre. Depuis ce moment l'Angle- terre recominenca une guerre ui ne disconti- nua pas jusqii'eii 1814.~atu-alementelle re- fusa nou - seulement de reconnaître l'empe- reur , mais elle devint l'ame, et comme le payeur militaire de toutes les giicrres et de toutes les alliances contre la France; ces giierres et ces alliances commencèrent dès i'anne'e sui- vante. Car l'infatigable Pitt avait formc une Goa- lition entre la Russie, l'Atitriche, 13 Siièrle et l'Angleterre; coidition h laquelle la Prusse n'ac- 'céda pas. Trompée par la politiqiie de Na olCon qui fit faire naître la mefiancc entre les c:tEinetS, afin de les désunir, goiir les subjuguer plus fa- cilement, IR Prusse onua dans le pidge, en nc se joignant pas à la coalition; lc iiord cle 1'Alle- 'magne n'y accéda pas noil plus, et inêtne dans le sud de l'Alleinagne, la Bavière, le Wur- 'temberg et le Hade, inclinaient vers la France. Mais avec une yroniptitiide inattendue, les Fran- sais se troiiraient en Allemagne, forêérent I\Iack, général autrichien c~u'ils avaient cerné, aprè~ des combats sanglans le 14 octobre, à se rendre à Ulm (17octobre i803), avec 24,000 hommes* L'arcliiduc Ferdinand, écliap a seulement arec 2,000 hommes et se rendit en folleme. Napoléon se rendit alors à Vienne et battit, le 2 décembre, pres d'Austerlitz, les Russe! qui, pendant ce temps, avaient accoiirri, conjointement avec une armée autricllienne, et ce fut la première ba- taille de trois en~pereurs dont il est c~uestion dans l'histoire moderne. L'arcliiduc Cliarles se $roiivait encore en Italie avec iine armée, en facc 'de Masséna : inais l'empereur &Allemanne pré- féra une suspension d'armes, et ln paix &t eufia 999 ) conclue le 25 décembre, à Presbourg. cempd- reur Alexandre Br, q!ii, depuis le 24 mars 1801 , (tait mont6 siir le troue de son père, ne prit pas 1)artà cette paix dans laquelle 1Autriclie erdit le Tyrol, le Voralberç, Venise, etc., &us de 1,000 milles carrb et presque trois millions de siijets, et n'y gagt~aque le Salzbourg. Par contre, Napoléoii donna à ses alliés, les électeurs de Ba- vière et de W*iirteinberg, le titre de roi, dignité souveraine indé endante de l'empereur et de lempire, avec Ses parties cousid6rnbles du pays conqtiis. La Prtisse avait c'té obligc'e d'accepter le Hanôvre, et se trouva par 1h engagée dans une guerre contre l'Angleterre, qui avait déjà PRS~IIR détruit la flotte fraiico-espagnol? p;ts de Trafalgar, le 21 octobre 1805, mais ou perit le brave Nelson. Les courriers qui annoncèrent ces défaites en Allemagne, trouvhent William Pitt, fondatciir de toute la coalition, sur le lit de mort. Cet homme mourut pauvre et endetté, et le cœur brisé ( 23 janvier 1$06), lui qui, jus- qii'au dernier soupir, avait été le soutien de la liberté. Fox, son successeur, votilni t la paix et ne l'obtint pas. Ainsi, dans la première guerre d'Autriche avait été fdit le premier pas pour le plan d'une nionarcliie iiniverselle fëdéi.ative, dont Bapoléon Pensait se faire proiecteur supérieur, et la France devait être l'état central de cette monarchie. ?éjb le roi de Naples et de Sicile avait c'té rel6gue en Sicile, et le royauine de Naples avait été donnd à Josepli Bonaparte. Eugène Beauharnais, beau- fils de l'empereur, devintvice-roi d'Italie ;Rlurat, beau-frére de Napoléon, devint grand duc de Berg et de Cléves; Berthier devint prince sou- verain de Neufcl~âtei,et Louis Bonapariep roi de bllosde. On institua dans les pars conquis et ( 300 ) siirtotit en Italie, iinefoiile tlediicli6s etde granth fiefs, en fü-air des griincis (le 1ii cotir et (le I'av- iiic'e. Toiit en di~pos:iiitde res coriqii~tes,N~lto- 1Pon ass:i:nis~ait l'air iriiyiir tfe M:intoiie, et colt- l'nit I'It;ilie, coiiime la Finiice, pnrcl'iitilesc;iniiix; (tc noiii brerix établi-s~ineiis twt:iit>tit (!iiit~ P;iris la pi~opwtt!et I;i r:iIiil~~ii~.8 orgaitira a:ir.i 1'11- niversilé, ct r6j);ind;iii l'in tt ticlion clans taiit 1't:iril)ii.e. C'est ainsi rliie cet lioniiite cxtr;ior- t1iri.iii.e ab:itiit d'iine 1113iii,et rt.1 va de I'iiiitre, m;ii.; siir (les I~ascspliis solitl~s.Un noiivPiiii vers la inonarc-hie iiniverselle fiit le reiivei.seni~r~t de li~con-titiitioii imy~eriale(le I'Atlrii:;igiie, cbt I:i foii(1niion(le la conféllt.'raiion dit I\liiii (17 jiii'let et 1'. uoût 1806). par Iaqilelle seize ~)i*iiic.esallu- ninntls se clélaixliereiit(le la diilte pour recSoiivrcr iinr eiil ièi-esoriveraiiictt! ;ces priiices rt~c*oiiii:irrnt NapolCon comme leiir protecteiir. Rliiis le diète fétle'rntive à Francfort, soiis Iü pi.t:sitlenre di1 ~)riiice~~riiriat Dnlberg, ii'eiit. jamaisliert. Lepro- tetvteiircini devait terminer I:i giierre c! la pais, ain-i qrie les conlicgeiis polir l'iirni6e ft4le'raiiv~~ foi te tlc 63,000 Iiomines, tandis qii'il deviiit Iiti- m61ne assister Iü coiif6dérntioii par 200,000 Iiooiines, s'assiirnit pais là son irifliieiicc cil Alle- ni:igrie, en (ICtac-liant les tttits pi itiïes dcs inté- r6is tic I'Autriclie et ile I;i friisre. ~eï3 h 400 celle de 8aples, le 5 jiiin 1808,en faveur de JoacIiiin hliirat, son beau-frère. Nais les Espagnols, secondés par les hiiglais, qui ii'étaicnt pas rest&snon plus oisifs, et riui, aux de'creti de Berlin (i806), de Varsovie (:807), de Dlilan (r807), avaient répoudo par des ordres cabinets dplement fermes, et par Iesqi~els p~o~leterreavait, solis peine (leln confiscation, défendii à tout vaisseaii anglais l'entrée dans un port francais oii allié (le la France et déclaré 94 état dé bloeiis, le Vdsser et l'~lie,et enfin, toii; les ports où le pavillon anglais n'était pas admis ; les Ejpngnolç combattirent vaillainment f oiir leur indé endnnce, et lcs Francais, malgr6 es talens de &ssFnn, de Suclie t et de Rlariilont, n'obtinrent que de faibes avantagcs, et la guerre traîna en longueur. Cette insiirrection espasnole dcvora des armées entières, et coûta des somnies imanenses 'û la France. Napoléon se reudit lrii- ?ême en Espngnc, mais il voulut (l'abordse mettre a couvert contre la Russie et L'Autriclie; c'est ce qu'il fit au congrt.s d'Erfurtli, 1808. Rlais la pro- vition de p61que (le cette ville il fit faire h Angleterre n'eut lieu qrie pour l'apparence. Pendant que Nayoleon se rendait en lm- Sonne en Espagne, qu'il y introdiiisait soli frère et chassait les Anglais ;pendant qu'il arrachait au Pape tous les états de I'Eglise (iflog), après 1~i ( 304 ) en avoir, tiltparavant ,pris iine partie; qu'il se souciait peu de l'excomniiinicatioii lancée coutre lui par It: pape qu'il considérait seulein~ntcornnle freinier cardin:>l et obligeait de se rendre dans e iriidi de la France en faisant de Rome la se- conde ville de l'empire francais ;erifin ,pendant que Napoléon faisait subir le &éniesort à la Savoie, ni1 Yi+morit, à Gêiies, à IaToscatie, à Parine et à l'.i8i :ailce, l'Autriche fit de grands prdparatifs de gticrre, et poiir la première fois on vit paraître cette milice appelée Landivehr. Il s'agissait du i8élal)lissement de l'tliitriclie siir le pied OU elfe se tiouvait avant 1805,elle voiilait briser les cl~aînesde l'étranger et se garantir de noriveIles cliiiînes. Mais qiielqrie grands qiie fiirerit les ef- forts de l'Ailtriclie, il ne lui était pas donné de s'opposer seule ?t la France. Les princes alle- mands, dont I'Aiitric he avait invoqiié le concorirs, reciilèrent avec litnidité ; les Tyroliens seiil~ qii'on avait forcés de devenir Bavarois, montrèrent qii'ils n'avaient pas oublié leur ancienne maison arcliiducale clont ils sc rappelaient la douceur* Cependant les armées aiitrichieiines sotis la con- drtite des frères de 1'empereiir ,Ctiarles ,Jean et Ferdinand fraacliirent les frontières allerrandes. italiennes et polonaises; di?sle inois de juin ,808 1' Autriclie se l~réparaità In grierre. Après le cori. gi-ésd'Erfiirtli, et lorsqiie ses forces furent prêtes, elle cornme~ hostili!és sans auciine déclara- tion de guerre, s'empara tl'iin~partie de la Ba- viere et entra dn~sle Tyrol. Mais Napoléon, pas- sant rapidement avec riue partie de son armée des rives di1 Tage 5 celle du Iihin. gagun en 4 joiirsc stir les hutricliieris, les batailles d'dbensberg 7 d'Eckrririlli t3t cle Ratisbonne, et le rz niai il fit son entrde à Vienne, el par les victoires d'Esse- linfi du Raab et surtout de Wagram, il forfa ( 305 ) l!emperet~rd'A~itriclieà clemnnder la pair qui fut signée à Vienne le 14 octobre 1809. L'espoir qu'avaieiit fiiit naître les entreprises de Hofer et de Spckbaclier, dans le Tyrol, de Scliill et de Dernberg eu Wcstpiiolie, ne seréalisa pas, et les efforts qiie faisait eil Bolieine le diic de Briinswick-Oel fiirent intitiles. Le traite de paix fut d'une tiureté excessive pour l'Autricl~e, qiii y perdit iin espace de 2,000 milles carrés, avec plus de 5 ii~illioiis112 de srijets, qiii lui fit- 'rent enlevés en partie par les alliés cle , et en partie par le vainqzieur hii-même ,tel ciue le noiivel état des provinces illyriennes. Trois mois après CBS désastres de l'hutriclie, Napoléon, parvenii ari comble de I;i gloire, n'ayant pas d'hé- ritier, et ayant divorcé avec Josét>liiiie, s'adressa a l'einpereur Frnnjois Ier pour liii deinander cn mariage sa fille Marie-Loiiise. II eut de ce mariage un fils, le 20 mars i8i I : dès le berjeari ou clonun 9 cet enfant le nom de. roi Rome. Napoléon s'occii a alors embellir sa cn- pitale et fit 6lecer la cJonne de la place Vea- dOme dont le bronze provient de 1,200 ihccs dc canon prises sur les Russes et les Arltricl>>iens. La tranqiiillitd cilie la pain de Vienne avait procurde à la France fut troublée par les dérn6l4s que Vapoldon eiit avec son frère Louis qui abdi- qua In couronne deHoIlande, et avec Ie pape qiii fut coliduit à Fon~aiuebleau. Ainsi, outre scs noiivclles conquetes, Napoldoa iiicorpora lc royaume de Hollande d'abord en partie, puis en- suite tout-à-fait 5 ln France ; enfin soiis le pré- texte de mesure contre l'Angleterre, la réiinion à l'empire francais des boiiches de l'qscaut ,.de la Meilse, du hliin , de l'Ems et di1 Veser frit décidée. Aiusi ,l'empire francais s'éten(1ait ]lis-. qu'à Liiheck et la iner Bnltiqiie. Il n'y avait ( 306 ) ;c\ perçohue pour s'opposer à dette exteilsion : ailleurs les ennemis de la France fiirent plus heu- reux. De iiis 1809, sir Arthur Vellesley , plus tard duc leWellington, avait pris en Espagne et en Portugal le coiiimandement supérieur d'une ar- mée anglo-espagnole , quand Jiinot avait été obligé d'évacuer ce pays avec les ~rancaispar suite de la capitulation (le Cintra. II' s'était formé en Espagne iine foule de corps plus OU moins consid6rables; c'était souvent de simples bandes de 'guerillas, qui, se trouvant partout, faisaient d'autant plus de mal ailx Francais. Des lismiiies tels que Palafox , Cuesta, Castannos , Roinana, Rallasteros ;les Anglais Moore, Baird, Rlake, Beresford ,Rluitlantl ,Hill , combattirent p011r la délivrance de l'Espagne avec une ardeur qui était à la liaiiteur de l'héroïsme (les ~rancais conduits par l'élite des généraux, tels que Soult, Ney ,' Victor, Mortier, Goiivion- Saint- Cyr , Marmont . BIacdonald , Jourdan, Augereau et Suchet. Il se forma à Séville, ensiiite à Cadix une junte centrale d'Espagne. La défense Iiéroïque de Saragosse, (l'Espagne di1 xge siècle avait aussi sa Sagunte et sa Nilinance celle de Gero- na, de Cadix, de Tarragone, d e Valence; les batailles de Talavera, de Salainanque ,de Vitto- ria ,etc., montrent ce que peut lin peuple qiii combat poiir ses foyers, surtout qiiaiid le fana- tisiiie religieux eralie les esprits. Sans cette cam- pagne malheurerise, Napoléon se serait maintenu dans toute sa grandeur, mais poiw avoir voulii avoir toiit, pour avoir risqué toiit, il perdit tout. La France, h l'apogée de sa prospérité, avait 140 départemens ail lieu de 83 qii'elle avait auparn- vant, et 4a millions d'hommes au lieil de 25 mil- lions. Et, gouvernée par NapolCon, ellene pouvait ( 307 ) manquer d'étre redoutable ai reste deP~orb~e; par le bonlieur qii'avnit l'Empereiir ;par son es- prit, par son intelligence, par son activite, par ce regard percant ui Iiii fit toujoiirs prendre le vé- ritable homme, iioisir le moment lc plus propice; car qui connût aussi bien que lui le temps et les hommes? Toutefois vainciis par tant de résis- tances, les Francais furent obligés d'évaciier le Portu al pour la troisic'me fois et de lever le siége de Ca%ix, et avec le roi Josepli ils abandonnent 3Iadrid qu'ils repreunent l'ûnnde suivante. Le projet d'iine giierre contre la Riissie pre- nait sa source dans cette idée de inonarcliie uni- verselle cjiii occiipait Napoléon, et sans doiite qu'il n'avait pas non ylris oublié la Turquje, 1Asie, et l'Inde ; car qirelles bornes se serait la- mais posées un lieirreiix conqiiérant? La Riissie souffrit extrêmement du systhme continental et elle s'en aiFrancllit ; c'est que Bonaparte, en taxant trop liaiit les frnncliises coinmerciales avait liii-même eiitüminé ce système. La Russie avait été eras))ére'e par la prise d'Oldenbourg dont la maison régnante, alliée b la sienne, attcn- dait encore l'iii~lenmitéqui Iiii avait été pro- ]nise ;par.1';igranciisserncnt projeté de Varsovie et par pIi,sieurs autres menaces. cependant cette I)iiissauce &tait loin de désirer iine guerre avec Napoléon engagée qu'elle c'tait dans iine guerre contre la Porte ottomane (lepuis 1809 et où la fortune n'avait pas toujours été de son côte'. Çe- pendant en 1819une paix fut coiicli~eentre la ussie et la Porte ( Bitcharest, 2s mai) et où le Pruth jiisqu'à son confluent dans le Dantibe de- vint la frontière des deux empires ,et une partie de la Moldavie vint ainsi an pouvoir de la Russie. Quelques états seulement purent d'abord res- ter neutres. Ce furent le Danemarck et la Sutde. ( 508 ) Dan$ ce dernier pays, ~crnadottc,apïbr avoir servi la France, sa patrie, avait été clioisi coriime siiccesseiir ail trône du vieiix CliarlesXII1,apri~ qiie Giistave IV, AdoliJie (1 796 à 180g, le méme qui, en 1808 avait perd11 la inl lande cmtre la Russie, et qiii perdit l'affdction de son armée), eût étéarrêté par ses généraux lc r 5mars 1809et (lé- claré par la nation clécllri di1 trône. Ce roi décli[l alla dcmeurer à Leipsig soiis le noin de colonel Guitavson. -Ce fiit un assemblage de peuldes qiie cette formidable armée de 500,000 combattans avec i ,200 canons à la tête de laqiielle IYapoléon voulut rc'tablir le royaume de Poloxne et par la- quelle il oiivrit la deiixième guerre polonaise (13 juin 1812). Napoléon avait polir Iiii I'Aott-i: die, 1ü Priisse et toute 1'~urol)ecentrale qui 1111 foiirnissaient leiirs contingents. La Russie s'allia à la Siiètle ;elle était perdue sans le désnstreilr l~iverde 1812. Le3 Francais passhrent le Nié- men le 24 juin à Rowno, en cliassaut d'une po- sitioii à I'ititre les armées rrisse.; ,et ils se ren- ilirent maîtres de Wilna et de Witepsk aprhs les batailles près Smolenk (18août), près de Bora- dino sur in Bloskowa (7 septeinhre): lcs Riisses se retirèrent, et Napolc'on entra le 14 septembre cla~isl'ancienne r6sitlence des czars, à Moscoih et dans leiir boiirg antiqiie, le Kramlin. Selou 111ila giierre était terininée, inais il ne tarrla à voir qu'elle coinmeucnit seulement. Aii lieu de incssaçsrs de paix, des colonnes de feu vinrent le saliie~.à son entt-ée à bloscoii, et cette vaste cité fiit prescliie enliéreinent la proie desflainines. Ce n'e~tpas l'ordre exprCs clil gouverneur ~ostopll- shin ,orclre qiie celiii-ci désavolia di, moins plils tard, mais bien la propre volnntt! des Ilribitans* secontlée petit-être par des Fraiijais,qiii all:ima cet incendie dont le résultat devait être le signal ( *309 de la clintc de I'liomme extraordinaire qiii de- puis 1804 était l'arbitre de I'Eilrope. La siiison ne permit pas d'avancer vers Péieraboiirg : on ne prit pas non plris rester & Noscoii ;Nal)o'éou fit proposer la pais ii 1'einl)ereiir ~iex~iidi~e; mais c'était trop tard. 11 ne rejiit a-lcilrie rél~oi~se et rlonna le signal de 1ii retraite le 4 octobre..Pen- ùant les premiers ioiirs, l'année marcha en bon ordre, mais bientot les neiges et les glaces ren- dirent les cl~eminsi~n raticables, A1oi.s ce ne furent pas seuleiiient Es elinernis, siirtoiit les Coçaqircs, qiii tombc'rent sur les Francais, inuis ce fiirent à In fois la faim, le froid, l'~ff:~iblissc- ment, qiii fiirent conjiirés Contre lc redoiita~le conqriérant; ci si jusqu'à SniolensZr l'on ne per- dit que 4o,oao Iiorrimes et 400 canous, il n'y eiît giihre q11c 50,000 liommcs qiii passèrent la Bérésina ,où le danger résiilta également du feii et dt: l'eau (26, a7 noveinbrc); et dans qiiel état fiirent ces 50,000 Iiommes (on I~rûlaen 1813, en Rrissie , 200,000 cadavres gel& ! ). Depiiis ce moment, ce ne fut plris qu'iine déroiite conti- niielle. Elle avait D111rat le com- mandement de l'armée, et traversant rapiilemeut la Litliuanie, la Pologne ct l'Alleinagne, il arriva à Paris pendant la niiit dri 18 ciécenibre. C'epen- dant le sdnat fournit h Nûpole'on une nouvelle armée de 530,ooo liommcs de gardes nationales, ainli que de l'argent et des clievaiis. Mais derriiti-e liii grondait l'Europe entière daus rine conf&d<:rationde souverains. La Yriisse se détaclia rle la France et fit une alliance avec ( 310 ) la Ausie. Elle fit des efforts inouis'eü promet- tant la liberté à son peuple et provoqua un en- tliousiasme sans eseinple; aussi créa-&-elle une armée ,'et rétinie à la Russie , elle partit SiIr 1'Elbe; i'biitriclie et la Hollande ne tardèrent as à secouer leurs chaînes. L'Angleterre et giiéde e joiw ont aux ennemis de la *ance 5 Napoléon, de son cDté, après avoir noinlne l'impératrice régente pendant son absence, rut sur la Saale avec une armée composée a.e vieilles troupes et d'autres nouvellement levt?es , et il ouvrit la campague de 1815, le 15 avril. Les armées se rencontrèrent le 2 niai 1815,siir la terre classique de Gustave-Adolphe et di1 grand Frédéric, près de Lutzen oti Gœrchen. Battus, mais non vainciis , les allic's se retirèrent de l'autre côté de I'Elbe. Les batailles prts de Baut- zen et de Wiirchcn, le 20 et le 21 mai, n'eurent pas'un rdsultat plus bciireux pour eux et refou- lèrent les armc'es de la Prusse et de la Russie vers la Silésie. Rilais Napoléon aitssi était épuisé. Ou concliit à Peisclvitz ou Plnesvitz une suspen- sion d'armes de daux mois et demi (4 juin). Pen- dant ce temps, les deux parties se fortifihent; Franeois Ier ,beau-{ère de Napoléon, se déclara pour les allies, et chvazenberç deviut le géné- ral des armées alliées réunies. Le prince royal de Suède, qui était venu aussi se joindre avec une armée suédoise aux eiinemis de la France, vint se mesurer avec celui qiii avait un jour ét6 son maître. Les alliés gagnèrent la bataille de Grosbeeren ( 23 août), de Dennevitz (6 septem- bre), et quoique l'attaque sur Dresde (26 et a7 août) eut échoiié (bloreaii y trouva la niort), Bliicher, prince de Valilstadt, obligea , Katzbach ,les Fraiicris de quitter la Silk>s!iy:~a a&), qinsi, le yiaE dc Napoléon d'avancer jus- ( 3ii quedons la Bohbme éclioua, parce que Ics alliés avaient fait prisoniiier Vandainme, près de Koulnt (30 août ) , et qu'ils avient vaincu près de Bol- lendorf (1 septembre). Enfin, aprés des passa- ges siir ~'dbe,obienlis par la force des armes silesiennes, eut lieri la grande bataille de Leip- sick :xG, 18,ig novembre), qu'on appela alors le conzbat des pe~tples;on criit Y voir fa libertc' cles peuples! Quelle difference de cette bataille avec celle d'Austerlitz, où les irois empereurs s'étaient vus pour la premiEre fois! Les Fran- $ais étaient sur le point de triompher, malgré la supe'riorité des forces des allies auxcjuels étaient vcniis se jointlre des régimens entiers qui avaient d'abord conlbattu pour Napoléon ; et malgré la bravoure incontestable des troupes qui combat- taientpour la France, la défection cl'iin corps de 12000, Saxons, jetant l'alarme dans les esprits et le désordre dans les ran-s francais, cliangea la face des nffÿirrs. Cette hatzlle, les combats pendant la retraite, siirtout celui prEs de Hanaii, oùVrède, général bavarois, voulait arrêter Napol~on,coût;- rent à ce dernier ln deuxième grande armc'e dans la même ann& et lui firent perdre I'Allt-magne. Tous ceiix qui avaient fait partie de la confédéra- tion dri Rhin s'en détachèrent et vinrent grossir l'armée des alliés. Lc royaumede Westpl~aliedis- parut avec son roi ,et plosieurs Etats revirent eiirs oiaîtres qiii eu avaient e't6 bannis. Uii seul prince allemand, à qui les circonstances n'avaient pas pzrir.is de se détacher assez à temps [le Ra- poléon ,le noble prince Fre'ddric-Aiigiizte, alla a Berlin comme prisonnier cles alliés. L'a~née 1813 fut au total une année d'une grande impor- tance ;clle frit signalce par des combats glorieux ponr les Franpis comme polir leurs ennemis., quoique souvent malheureux pour les premiers.; par va eail~ousiaomerenyrqual~lc,par des pro, ( 313 ) messPr les plus brillantes et les pl~isriantes es#- rancees ;et ce qui, polir Ics allie's, fut c.ncoi.e pliis rem;irqclable, c'est (l'avoir reconquis dans les der- niers joirrs de cette nnirée, le Rliiu, ce fleiiverle In (icrmanic; et, enliarclis par les revers (les Frxn- caic, ils le passèi.erit, et la France, tt'tonnGc, revit ÛI>ri.sun grniid nouibre ti'auuées (les vainquetirs sur. le sol [le la patrie. Lc 30 mars it313, NapolGon déc.1ar.n dans le se'nat : qiic iiantl rnG1r.e l'eiinrmi serait siir les Iiniitelirs deh~on~martre, ii ne eéclerait pas iio police dc terrain; ~t en effet, NapolL:ori, h la noiivelle (le celte invasion, organisa à Paris la garde ndfionale, à qiii i! confia l'iinpéi.ati.i(-e et le roi de Rsnie, et le 25 janvier 1814 il oiivrit la campagne de France nu de 1814. LLS Francais, qiioique Lien inférieurs. en nombre, n'en sdrent p:rs moins une vigoiirerise résistante aux alces, et les avantages qli'ils reniport&rent à Ei+ienue, h Cliamp-A~ibert, h Montmirail, à IIoniereaii, à Troyes. n Bar-sur-Aitbe, à Cliaii- mont, pro~ivèreutqicils n'avaient rien perdu de leur premihe valeur. La campagne de France r6ve'l:i 17Cncrgie, la constance et la supériorité cln génie de Napole'on. Luttant avec Ilne poignée cl'linmines contre cies forces immenses, il prcirwa qii'il pouvait vairicre salis avoir des masses à op- poser Q l'ennemi. Cepeuclant, malgr4 ilne (lé- fense liéroïqrie, où ln jetinesse parisienne et les élèves di: l'école polyteclinique rivalisèrent avec les invalides vieillis driiis la guerre, Paris capitlila le 31 inars i814, et l'empererir se retira j. Fon- tainebleau où il abdiqua. Dts le 2 avril, le gou- vernement provisoire avait t16clard la ciéché:tnce dc Wnpol&on, ct celui-ci partit pour l'ile d'Elbe qui Ii~ifut accordée en ttn~teproprieté, et il ar- riva le 3 mai à Porto-Ferrujo,, capitale de cetteîle. Aiusi cet,b~iqmo,yii nvait élevé la Fraqce ( 3if 1 ail plus iiaiit degé de gloire et de piiissadcd, tomba, parce qrie la France, asservie et hail- lonii~e,l'avait abandonné, ou ai: moins Irii avait fefiisé crt appui qii'iin monarque troiive tou- 11)iirsclans lin yciiple libi-e. Mais si Nepoldoa, par ses giierres coiitiniielles, él~iiisaitla Fraiice en honiiiies et en itrgerit, d'iiii autre côté, il fit oii romiiieiicii de grandes çlioses dans,l'intérieilr de la ~i.aiic:ct et à Paris siirtoi~t; des étebiisse- niens sricnt ificliie.; ,intliistrirls et coriiiirerc~iaiiu, tels q~iele musCe (les aniiqiies , Ir canal dc I'Oiirq, quittre ciin~tières,(:incl abattoirs, Iiiiit rn:ircl~é~,plii.ierirs ponts, cles arcs (le triom- plie, etc., attestent le génie de Napo!éoti et le rt*iidciit iinmoi,tel arissl bien qiie ses vic.toires; CPS monunieus du moius n'ont pas coûté de larmes ! Wel ington, aprh In bataille de Vittoria (21 biin 18i3), avait clicissé Josepli de RIüdritl et f~incliiles Psrériées (7 01-tobre). 11 était à Bor- (leitiix le 12-mars 1814. IIiirat ,roi de Naples, ie'lait clécl:iré arisqi ronire Napoie'on , petit-être i)oiir obteuir 111 possession des proviuces ita- 11~nne.sre'tiiiies. L'iinl)e'ratrice Riarie-Loiiise ob- tint le tli~cliéde Pnixne et de Plaisancc et s'cn rPtoiirna en Aiitriclie arec son fils. 011 prociarnn !q rc#stüiir;ition clcs Botirhoiis, et le 4 mai 1814 Louis XVIIZ entra à Paris. Stanislas-hiigiiste-Xnvicr, ci-devant comte de Piovence, frit1.e de Loiiis XVI, s'était fait ap- elo or Louis XVIII iiiiiiie'di;itement après la inort dit m:illietir~iix d;iiipIiiii (I~cJ?), qii'on Y)pelait TAoiiir XVII , et luoiqiie en exil , Loitis XVIII avait tlnté sori regne dc 1795. EiigGnrr, vice-roi d'Italie, posa lesarnies et alla vivre comme Iiomine priva à Rllinich. Murat se insintint iiisqu'u I'auaée siiivnnie. Alon sa PO- 7 t 3x4 j k;iique se montra à .découvert et l'entra~naausri ;sa perte. La première paix de Paris du 50 mars 1814,ramena la France à l'état où elle était en 1792. Pie VI1 revint à nome, Ferdinand 1'11, à Madrid, et Victor Emmanuel, a Turin. Mais en Allemagne, eii Italie, .en Pologne, en Hol- lande et dans les Pays-Bas, tout était encore en confusion. On rie crut pouvoir mieux faire polir debrouiller ce chaos d'une manière prompte et heiireuse, que par un grand coiigrès des souve- rains et de leurs ministres ;car l'amitié que se pop taient, ou du moins cpe semblaient se porter mil- tirellement les monarclues, avait déjà aplani le> premières diflicultés. Cependant la France pouvait se croire un mo- ment au bout de ses tribulations, après le re- tour des Bourbons. Fatiguée dri joug impérial et de In gueïrc-perpétuelle, la France avait salilé la pais avec joie. Malgré des omissions et quel- ques imperfections clc la cliarte octroyée par Loiiis XVIII, elle alirait pr6senté des Sni.anticÇ siiflisantes si elle avait étc' francliement exécutée* Mais les niinistres se coiitentf rcn t de déployer la charte sans l'exc'criter francliemcnt. Ils iiren t des argiities siir son texte. On fit des prodigalités; pnrlies serelevèrent. Les ncqriéreurs de biens na- tionaiix e'taient inquiétés. L'armée &taitniécon- tente. C'est dans ces circonstnnces, el pendant cp" le congris de Vienue était assemblé, ce congrès (octobre 1814,iusqu'en juin i8i5), où, à clt; des empereurs d'~utric1leet de Russie, siégeaient les rois de Priisse, de Danemarck ,cte ~avière et de Wurtemberg (le roi de Saxe, mis en 11- berté, demeurait prt's de Vienne), l'électeur de Hesse, le grand duc de Bade, les diics de Saxe et Weimar, et de Coborirg, de Bruos- wick, de Knwsi~,et bcaiicoi~pd'aiiiies princcfi ( 315 ainsi qiie les plus habiIes diplomates de presque toutes les cours de l'Europe (la Porte seule n:y avait pas envoyé d'ambassadeur), ce congres enfin qui avait à vaincre des difficultés pres- ins in sur mont ab les, et qui était sur le point de se désunir ai1 sujet de la Pologne et de la Saxe, qu'ou apprit qiie tout-b-coup en mars 1815: Na- poléon avait quitté son île le 26 février, avec 1,100liommes, et avait débarque dans le midi' de la France. ( 316). le nom de Cc,itfe~it!ratirlnget*nlanique,qui a pniir objet le uisinticn de la sûreté extc'rieure et iii- lerievre (le I'Allemao,nc ;la diète siége à Franc- fort-strr-le-Mein. Les alliés rassen~blèrentiine armée soiis les ordres de We\\iuçtoii n,~de %III- clier; et c'est là cpie se décide eu ce moment la destinée de 1'Euror)e. Le second règne de Napoléon ne cliira qiie cent jours. AprGs que les restes de la grande ar- inde se furent ralliés avec joie aiitoitr dit drapcal qui leiir était connri, et qii'uue ai.in6e (le 150,000 hornines fut organisée; nprEs avoir offert à Pa:- ceptation du peuple, i'ncte a~ditinnnel,imité de la charte, Napoléon prentl promptement le' armes, rnarclie vers les frontières dir Nor,l, rem. orte sur les Prussiens lin avantage signalé,) %leuriis, s'avnnîe~~ersBriixelles, oh se troiivaip~l Eliiclier ct Wellington, avec ilne arniée noin. hreiise. Il battit en effet ~lriclier(Je rG jriin)? prés de Ligny. De'ji Blucher se troiivait ahailu soiis son proprc clieval. pendant qiie Ney don, nait à faire ail duc de ~riinswick-OEIsqrii, prèj Qrtalre-Btsas, tomba victime de sa bravourP1 M~isla bataille près Belle-Alliance oii mon? Saint-Jean (Waterloo), le 18 juin, se décii13. contre Napoléon. Elle paraissait d'abord gagnée goer 1i:i , mais Ir bonheur poitr les alliés4 Iiirlier vint de $arres et arriva à point mr le cliainp de bataille, tandts que Groiirliy, cllie Napol6on attendait, n'arriva pas. AprL:s ;ne dé* fense déscsj~éi.ée,la vieille gai.~\e céda; et 00 lui prête cette réponse, révoyride (lepriis efl doiite :la vieifIe garde rnerirt, mais ne se rend pas. Toiit, ensuite, meme Na oIéon, qiii toilied fiiis fiit pltrfût entrain4 du & res.par uiie 1 abdication volontaire en faveiir de son fils. Cette abdication conditionnelle n'ayant pas été accep- tée, et la fuiteen Arnéi.iqiie Itii àyarit été rendrie imliossible,. il se rit contraint de se rendre aiix Aiidais yi,1e regardant scule~nentcomine gé- néral, el e prisonnierclesalliés. le transportèrent i Sainte-Héltne. OU, cloiié en qiielqiie sorte siic un roclier;ce Promethée du iy si6cle resta avec iielqiies serviteurs qui lui demeurèrent ficléles !ans la mallietir, depiiis le 20 octobre 1815jiis- qu'ail 5 mai 1821,,jour de sa mort. Pendant ce tem s il avait mene une triste existelice qiie n'eiit pas Pionte de rendre plus d$ioraiile encore, par des vexations de toiis genres, 1111 ~nglaisqiie d6- savoiieut ses conipatriotes, sir Hudson Low. Ka- pol6on abrégea les tristes moinens de sa cap- tivité, en décrivant les souvenirs de sa grandeur passée. Ainsi finit, P l'âge de 52 ans, cet l~omrne e plus célèbre des temps modernes ;produit de la révolution, il y avait piiisé une destinée gralifle, niais dont la fin fil t mallleureuse. La dernière pa- role de Napoléon fut: FI-nnce!Son fils, appelé ensuite le diic de ~eiclitndt,le suivit dans \a tombe, le 22 jilillct 1832;il nioiiri~tà Vie~iue. Loiiis XVIII, absent de Paris depiiis cent joiirs, y revint le 8jiiillet. Le lencteniain, les trois mo- narqites alliés du Bord l'~sriivirent. Mais ce ne fut que le zo uovcmbre siiivant qiie la seconde Paix (le Paris fiit concliie, en reinetfant les clioses sur le pietIo6 elles se trouvaient en 1790. 150,ot~o allie's restèrent jiisqu'en 1818 dans les provinces prkc cles frontières, porir le inaintieu (le la tran- qliiIlit4. Pentlnnt le m6me temps ils occi~pérent alissi 17 forteresses du Nord. L'armée des alliés ( 918 ) eiigea dc pliis et obtint iine cbntributioa de 7~000,ooo, et l'entretien de l'armée d'occu- pation. L'arm6e francaise alla au-delà de la IAoire, subir paisiblement son licenciement, et immolerà la paix de la patrie, jusquiaux mou- eiemens d'humeur d'une espérance trompée. Les Bourbons ainsi rétablis cherchèrent à ré- rrer ce qu'ils appelaient eux-mémes des $tutes. e 28 jiiiii le roi l~roclauiaque son gouvernenient avait peut-être commis des fautes, promit d'ajoiiter à la charte toutes les garanties qiii peuvent en assurer l'exécution, et déclara le maintien dl1 gouvzrnement représentatif. La chambre de 1815,dite -des IntrouvaGles, sembla donner le signal aux plils filrieuses réac- tions. Les cours prévotales et les commissions anililaires verscrent lc sang d'{ln grand nonibre d'accusbs de crimes politiques. Ney, appel6 le brave des braves, fiit condamne' par la chambre des pairs et exéciité. Dans le midi dc la France l'assassinat paraissait organisé. Brune, Ramel, et d'infortunés Mameliicks expirèrent sous les coups d'hommes exaltés et fanatisgs. Les protes- tans furent 6gorgés à Nîmes. Le mécontente- ment de la France et même le désir des cabinets étrangers avertirent le ministère de la nécessité d'arrêter la réaction. C'est ce que fitl'orcionnance Jii 5 septembre 1816 qtii cassa la chambre. La noiivel e chambre adopta ( 18171, iine loi d'élection coriforme à la charte. L'enseigne- ment niutuel, encouragé, vint offrir des secours à l'instruction populaire. Une loi de rccrutemect, rédigée d'après des ~rincipesliberaux, fut adoptée sur la pro osi- tion du ministre <;ouvion-Saiut-Cyr ( 1818): cepeudant l'aristocratie s'agitait contre la 101 électorale, et la clianibre des pairs acciieillit ]a ( 319 1 proposition de la rnoclifier :mis soixante iioit 2 veaux pairs vinrent déplacer la majorité. Une loi satisfaisante sur la presse fut adoptée (1819). L'année suivante, la uestion du changement de la loi électorale fit 8e nouveau agitée; le mi- nistère se retira pour ne pas participer h cet acte. Dans cette menie annc'e 1111 événenient dé- ploiable vint affliger la famille royale. Le 13 fé- vrier, Louvel assassina le duc de Berry? ail nio- ment où ce prince sortait dc l'opéra. Environ 7 moisaprés, sa veiive, la duchesse de Berry, mit au monde le duc de . A la iliort du duc de Berri deux lois suspendent la liberté indivi- duelle et la liberté des journaux. Des rassemble- niens ont lieu dans Paris, el des dépiités sont publi uement insultés. Murat aussi, qui, au re- tour 8e Napolron, s'était d6clsré en sa faveur, f!i! battu par les Autricliiens, et se réfugia dans la Corse. Ferdinand IV revint de la Sicile à Na- pies. Mais Miirat, ayant de nouveau débarqrib en Calabre (13 octobre 1815) frit fusillé comme rebelle. Cependant les ~ffaireçd'Allemagne avaient étC fixées le 8 juin 1815 par l'acte d'alliance dlAlle- mamne. et le 9 juin, les relations générales de ll~Uropele- furent par l'acte du cooyrés (le Vienne. On y avait pris polir base la légitimité et lldquilibre iiniverscl. D'aprzs ce dernier acte, l'Autriche recouvra les provinces d'Italie, soiis le noni de royaume Lombardo-Vénitien. 'La Tos- ?ne, Modène, Parine et Plaisance, furent rendus a des princes autrichiens. Les provinces illy- revinrent %alement, comine royauine, à 1'Aiitrjclie, augmentée par la Daliii tie véni- tienne et Ragiise. De même le Tyrol, e Vorarl- berg, le Salzbourg, le Hausriikvie tel et Je Rukviertel intérieur de la Bavière, et me partie (a 320 )\ cle la Gallicic méridionale, de manihre que cette pi~issance1)ossède lnaintecant 12,265 metres car- rés, avec 29,7j8,4oo ames. La Priisse reconqiiit aussi la grandeur qii'eile avait avant la guerre en 1806;seuleme~tel e ne recouvra pas toritesses an- ciennes provinces, telles qiie, ~nsbacb,Eavreritli, la Prusse mél idionnle et la Nsu\eile-Pnisse, etc- Mais en revanche elle obtint les ducliés de Posen. de Saxe (la moi!ié dri royûumc), la Pométanie suédoise, ~lgve,Berg, et la plus grantlc partie de la rive gauclie du Iiliin jusqri'à la Saar, en- semble 5,014 mètres carrés, oyant près de ~3,000,000d'aines. La Riissie obtint la plus gran le partie du. duchd de Varsovie, comine royauine de Pologne, et elle a, aveccela, en Europe et hors de l'Europe, 367 mCtres carrés, avec 4g,ooo,ooo d'ames. L'empereur Alesandre ler ~loiirutle ier décembre 1825,> Taganrog, et le 34 suivant sonplus jeune , Nicolas Ier, monta srir le trône auquel avait dCji rctioncé aiipa- ravant, le czarewitsch Constantin, plus âgé qiie lui. Cependant le nom'i!e ce dernier servit E exciter une révolution sanglûute, qiii s'étendit jusqu'en Pologne ; mais elle Cchoua par suite de la fermeté intré ide du noiivel eiiipereur. La honorable le Turkmantschni , qui donna F2:mdnie & la Russie, mit fin, le la fdvrier 1828,j la giierrc contre la Perse. Cette conclir- sion de la paix fut bientôt suivie d'une déclara- tion de perre qiie Gt (le 14 avril), la Russie à la Porte. La Grande - Bretagne , oiitrc le rétablisse- ment de son commerce universel ,. obtint plu- sieiirs colonies francaises, néerlandaises er esp- gnoles, qui sont le plus avaiitageuservent. si- tiiaes potrr elle, pais exeinple, le Ca l'île (le Firnce, etc.; elle obtint aussi di1te el (. 321 1 Helgoland, Gibraltar et le rotectornt des 7 iles Jonienries. En Eiirope 5,558 métres rarr&ss.aavrc 9 1,2g6,ooo atries, et avec des possessious t1:ius les 4 aiiti-es parties du monde 182,525mètres carrés et 136,540,000 anics. La. rance, malgr4 ses revers, totijoiirs encore i1n cies cinq priilc.ipaiix états eiiropSrns, reroiivra. le Sén4gal et Gode en Afriqtie, la hlariiriqrtt., 1.1 Guadeiot~~e,(;itv~nnc, etc., en Améi-icltie :aiix Indes orientales, Pontlichéry ,bial16e et Cl~an- deruarroi. , l'île Hoiirl~oil; clle a ni:iintt*iiaut 10,74$ mitres carrds avec 51,851.540 ames. La Stiisse eut un iioiivel acte d'alliatire et 22 cantons (696 mètres carrés, 1,835,500 liabitans), La Sardaigne recouvra la Savoie, Nicc et le Piémont, aiiisi que Gènes, avec queIrpies par- ties tlii Nilanais , par exemple, Alexandrie (1339mètres carrés, 5,176,200 âmes). Les Btats du pape restèrent ccmme avant la révoliition , seitlrmeitt Avignon n'en fit plus partie cornine alors ( Si I mètres cnrrds, 2,425,800 ames). h i.oyauine cles Deux-Siciles perdit l'île d'Elbe et le stato degi presidi; il n 1987 m Atres carrés, avec 6,991,800 amcs. IL? maison (l'Orange ob- tint pour royaume l'état des Pays-Bas, foriné par la réiinion des provinces Belges et Bataves, Liége et le Liinembourg. Des colonies cf;t état recot~vra Surinam , Cui-acao , Saint-Eiistncl~e, Batavia, Malacca et les Rloliicjrtes(5475 mitres cdr~-68, I 2,2 18,300 ames. Iie Dnnnemarck re- nonca à la Norwége, et n'obtiiit enfin, poiir dé- don;magemcut, qtie Laiienboiirg ( 2688 mètres C;IT~'~S,r ,98~~.500ames). La Sttède avait clélà cb- tenit dans la paix de Kiel (18r4), la Noi*wF.etre, cotnme <16domni,7genieatpoirr la Livonie q~i'elle avait pei*dlie ( 13,736 in2tres carrés, 3,G r 0,000 ames). Voilj les plus importantes cles limitali~ns [ 322 ) territoriales des puissances européennes, dans et apss le congrès dc Vienne. X~llernaçne,l'état central de l'Europe, recut, comme nous l'avons dit plus haut, son organisation par L'acte de l'al- liânceallemande.~ransformerl'~llema~~e~n Iine monarchie eût été préparer la tombe de la civili- sation allemande et de la liberté européenne. Par 28 états de l'alliance, l'Allemagne forme une alliance, dont le centre dirigeant et agissant, est la diète à Francfort.siir-Mein. Les états qui en dé- pendent se composent de I 1,755 m6tres cari&, et 30,086,348 ames. Plusieurs décisions de la diète ont été perfectionnées et confirmees par un congrès de ministres, à Vicnnc, en no- vembre 1819 ;et par la résolution définitive dc ce congrès, en date di1 15 mai 1820, une vle nouvelle anime les états allemands, dont quelgiies princes ont commencé à donner i leurs sillets, des constitutions conformes à l'esprit du siècle, mais que depuis les grandes puissances ont cherclié plusieurs fois à entraver. Aux délibéra- tions du grand congrès vint bientôt s'en joindre une d'une nature lus élevée :pour le maintien du nouval ordre b>es choses, et pour la ronser- vation de la concorde, on invoqua aussi le se- cours de la religion. C'est l'empereur dc Russie qui fut l'auteur de la Sainte-~lliance,26 sep- tembre i815),dont on comprend peut-être le mieus le sens, en adoptant une explication toulc simple. Les années 1812 à x815 avaient tro vi- siblement annoncé les voies éternelles c!e la Providence, pour ne pas toiicller le cacur de tous. et si~rtoutcelui des princes; aussi durent- ils être portés P se serrer étroitement sous 1'6-' gide de la religion. L'acte qu'approuvèrent les premiers l'empereiir Alexandre, Francois Ier et fréd6ric 1U ,et otiqiiel s'associérent toutes les (.h%) puirstiiicèh chrétiennes de i'Europe, même le pape, annonca comme principe fondamestd : (ï Conformément aiIr, piroles de i'Ecriture -. M Sainte, qui ordonile a tous les hommes de s'ai- < mer comme frères, de rester attachés p3r les u liens du véritable et indissolable amour fra- [r ternel, en se considérant comme compa- K triotes, de se prêter secours ct assistance mu- a tuelle, de gouverner leurs sujets comme pères « de famille, de maintenir la religion, la paix (( et la jristice,:ils (les monarques) ne se con- (( sidèrent que comme membres d'iine seille et. rc meme nation clirétienne, chargés par la Provi- u dencc de gouverner les branclics d'une niéme K famille. >> Sicette alliance dcvai t se transformer en une idylle diplomaticiiie, si plus tard on se crut en droit, en vertu de la Sainte-Alliance, de s'o 7 poser à une autre alliance non moins sainte, cefie des periples qui demandaient la liberté qu'on leur avait promise, toiijours ses fondateiirs pa- raissaient avoir éténiiis par tin sentiment d'huma- nité. -La coui. de Molnc sans doiite ne s'~ conforma pas ; cllc rappela les jésuites (1814), qui bientbt se re'pancticent chus plusieurs au- tres états; elle corrdamiin les sociétCs bibli- ques (x$r7), et rétablit les rapports de i'E- glise avec quelques états catlioliques, par des concordats c ui faisaient bieu coniiaitre l'esprit cons6yuent de la cour de Ilorne. Cctte niiw raissait ni6mc travailler au rétablissement et Pra e propagation de la terrible inqiiisition rappelée à L'existeiice, en 18x4 (dilit de la Sainte In- yisition de Forli 14 inai 1829). Léon XII, p?pc c epuis 1824: mourut en 1829, et le caïdlual Casiiglioni devint soli siiccesseur, le 30 mars 1829, sous le iiom 'le Pic VIII. A celui-ci suc- cida, le a {évriçr 183I ? Grr;loire &YI(Capcl- # (324 > lari ).Ce qni 8 ~nrfoiltdiscrédité Ia Sainte-At- liai)ce, c'est Ic seco1it.s ciiiese sont prt!it! les jiiiis- sançes contre les efforts des peirples, 5 conqiiC- rjr la liItert6, ail norn de lacliieile on Ièur avait poiirtant iriis les arnies à la niain. 1,e c.oiigrGs d'Aix-ln Cllai elle ( ~Sit?), dé- bai-rassit la France de Ili. clinrge des ,5o.o00, jioninies rl~iicoiii~)osaieiit I1ai;niée d'occii~~atioii, et retleveiiue ilne cles grandes et prinïil~nles pi1i~snnr.e~(le I'Eirrope, elle fiit d6bnrrdsscfe de I'e'ti.aiigei.. Les iroubles cjue cniis;rit.nt dans l'interieur clciix pnrlis violeiis, les iiltra-ro) a- listes el les iiltra-lib6raii.c, tes fréqiiens ciiân- gtn~nt*nsdeminihl2rt?s, lits infractions i la cliiirle octro!Ge par les Boiirbonç, ne mouti.èrcnt, à la v6rilé. qiie trop cl:~ireiiieiit,qvie les es* rits 6 iliriit loin d'être tle'jï apnir6s en France, qil'y n'y avait pas eiicore troiiv& le point d'appiii ne- ces-;;lite, 1'4 m3tldriition et la coniiancc mutiielle entre le prince el le ~)eiiple. Une îen(lnnc*ennti libérale se minifestnit dans 13 restaiira tioii. Aiissi , pliisir urs c0nspir:i lions &datèrent eii 1822, dans 0ifft:relites parties de 1;i 1;raiice. Le cornplot *de Ssutnur avait polir nioteiir le génCral Rrt.tan et le c.liiriirgien niaior ~'nfi't!.Le prcmiier monte siir I'ét-liafalitl, et ;e setoiid s'oiirrtt les veines tlniis son lit. La cons- piiatir,n de Ln Itoclielle. également

la guerre qui existait depiiis pliisieurs années enire ces deux peuples; eufin la cou .uête du royaume d'Alger, le 4 ji~illet1830. Joiis re- viendrons sui. ces événernen~; entrons d'abord dans quelques détails sur les révolutions, qui eurent lieu vers la méme époque, clans diverses c~ntréesde l'Europe, et revenons d'abord à l'Es- pagne, ( 327 1 Pendant la guerre contre les Francais, la junte centrale avait donné au royaiime, une constitution des Cortès ( rg mars iS12). Mais le roi, à son retour dans son royaume, le 3 mars 1814,n'accepta pas cette constitution qui para- lysait trop le pouvoir royal, et q~iiétait trop républicaine ; il promil de donner lui-même une constitcition à son peuple. Rlnis quand, non-seu- lement cette constitution iie fût pas donne'e, l'on rétablit encore, sans 6gard pour toute id6e plris liimineusr: qui, dans une guerre aussi vive, devait surgir chez le peiiple, les ordres de moines et les couvens, les jésriites, l'inquisition avec la tor- trire, la police secrète la plus terrible ; qii'on poursiiivit, d'une manière effrayante, tous les partisans du gouvernement de Joseph (Jose- pllinos, Afrancesados ), de même que les libé- raux ou amis des Cortès ; lorsque le commerce, les finances, le crédit (le l'Etat, tombèrent tou- jours plus profonclfinent ;que les troupes ne fu- rent pas pavées ; que dans 5 ans, 25 ministères se succédèrent, et que le roi ne parut lus être qii'un instrument (le ces entoiirages ( cf'e la Ca- marilla j, l'armée se refusa, à ~adix,so~is le commandenient de Qiiiroga et de Riéço, de se laisser embarquer pour I'Amériqiie ( 1e= jan- vier 1820)~et demanda la constitution des Cortès, de 1812. Ce va311 fut bientôt si hautement erprinié dans tout le pays, que Ferdinand se vit enfin obligé ( 7 mars 1820), de jurer cette constitiition. Les Çortès, un sur 70,000 ames, furent élus jar le peupie, et ne formèrent qu'une cliambre. Toute la force du gouvernement se trouva pres- (Irie en leiirs mains. Les grands changemens qui alors eurent lieil en Espagne, l'abolition de l'in- 'Ihisition avec ses tortures, celle des couvens, ( 328 .) qui furent réciuits à 14, des jéstiites, des mojo- rats, etc., appartiennent à I'llistaire intérieiire de l'Espagne. Mais il Y avait inanqiie d'cinion dans le pays, et, ni la noblesse et le cler-é ni les paysans fanatisés par ce eleigé, n'éhient conteris (le laconstiiiition. Les grentles puissances élrang6res le fi~rentinoins iie personne, etcoinrrie 1a sûreté (lu roi paraissait. je en jotir. pliis ex- posée, et qii'itne contre-t.évoliition qiii éclata Ier juillet 1822 ,n'avait prodiiit yii'tine infr~ict~ieuçe effusion (le sang à Matlritl, ces piiissatices ensage- rent In FIance ail congrés de Véronne ( octobre isa?),à intervenir tlrtns les affaiises d'Espagne, eià trnnsforii~erle cordon sanitaire, qu'elle avait ét:ibli prés des frontièrcls rllEspaçne, en une nr- mée d'invasioii polir délivi.er le roi. Cependant une régence s'était forme'e ( r5 août), penclailt la captivité du roi à la Seil Urgel, ainsi ii'une armée appelée Arnre'e de la Foi. Le j avrIi825 I'arrriée francaise passa la Bidassoa, soiis la cari- diiite du duc d'Angoulême, occupa Rlaclrid le 24 mai, pendant que les Cortès condiiisirent le roi à Séville, piiis eiisiiiteà ~adix.Pendant qiielej, géndraiix Abisbal, RIorillo, vinrent se joindre aux FI-anpis, Mina et Riego coutiniièren t à combattre pour l'indépendance ;niais après la prise tlu Troa cadero par les Francais ( 30 août), le roi (levin1 libre le ieroctobre 1813, entra aii qiiartier-gc'néi.~I francais; et toiit ce qui avait été fait pendant teml~sdes Corth fiit rcgardé coinnie noil avenil, Cadix, le berceau de I:i révolution. en cleviqt aiissi le tombeaii. On rétablit les moines, l'iiiqui' sition et les jésuites. Lepartiapostolique, qiii avait horreur de tolite coriçtitiition réclamée par temps, créa dans cet esprit, et par ses ~)i-opre' moyens, vu le fricliei~xétat (les finances de 1% pagne, une armée d'observation sur les fron ( 529 ) tières du Portugal. Cettr armee aurait anéanti la iiouvelle constitution portiigaise, (i8a6. 1827) sans la puissrinte intervention de I'Angleteri-e. L'état de l'Espagne est encore presque le même jiiscpt'à ce jorir. Il y a encore iin parti formi- clable tlc carlistes oii.agrnviados. Ferdinand est mort, et par son testament il a It.'giié le trcne h sa fille sous la régence cle In reine Ciiristine, à l'excl~isionde son fi-&i.edon carlos. Ce mallie~i- reux pays déjh épuisé, 1 en vain mis son espoir sur l'ex édition, pour le contineut do RIexicjue, partie & la Hnrnne (noht I 821)), près Tarnl~ico. Cette expédition a nianque, et le pays est dé- c11ii.é par la guerre qiie se font les cliristinos et les cal-listes. Quelque Cliose d'à-peu-prCs semElnble s'est passé en Portiiçal. Par la capitiilation de Cintra (30 août iXoS), les Francais avaient quitté le pays, et les Portkiçais avaient, conjoin- tement avec les Anglais, assisté les Espagnols clans leiir guerre d'intlépeiidûnce contre Ics Francais. ~e~endai~tLa fainille roy;iie ne revint ])as encore (111 Brésil, iilnis cc pays colonial frit (!levé avec la inhre patrie, en iin royaiiine de Portugal, dri Brésil et des Algarnves (16 f6vrie:. 181.51. IJn folle Marie Fran 7iscn inoiiriit crifii-i (20 mars 18r6), et le ',ririce régenterit le titre de roi, oris le noni de $car? VI. Mais comme on était très-rne'content de I'ndrrrinistrntioii dirigée flans lc Yorti~~nl,par Hercrford et les Aligliiis, il e'clnta du ah au*24 aoîlt 1820, h Qporto, soiis coiitliiite du colonel Sepii!vetIa et C;ibreira, line r&oIritioii ?I laquelle se joignit Lisbotine, le le1 octo1)rc. Les Anglais fiirent éloi~nésdu pays, la Corti~sdu Poktrigal fiirent convoqii&s, ~t iÏne constitution noiivellc fti t prnjctée et introdiiitc avec deiix cllapbres. Jean VI jiira, le 2G février ( JJo) 1821, la nouvelle constitution également pour le Brésil, et rentra, le 4 juillet 1821,à Lisbonne. Le prince royal, Pierre, resta comme régent en Amérique. Mais la reine refiisa le serment à la constitution, et les coiirs de Riissie et d'Ali- triche rappelèrent leurs ambassadeurs ( i 812). Le xeV mars 1823, le comtesmarante Le déclara coutre les constitutions, ct le ag mai, le second fils du roi, l'Infant don Migiiel en fit autant. Le roi lui-même qiiilta aussi la capitale, mais plus tard que le prince; et les Cortès furent obligés de clore leiirs séances. Les mesiires des Cortés furent anéanties, mais le roi lui-même promit de faire rédiger une charte comme loi fontla- mentale. Ainsi périt la seconde constitiition ob- tenue par la force militaire. Ce qiii restait eu- core d'esprit constitutionnel, soiis le nom de franc-majonnerie, fut étoiiffe' par don ~iguel, au moyen de la conspiration du 50 avril 1824. Jeaii VI moiirut le IO mars 1826, avant l'ac- complissement de sa promesse. Son fils, don Pédro, Ter empereiir du Brésil, renouca à la coiirorine ilii Portugal, qii'il destina à sa fille minetire, dona Maria da Gloria ( née en 1819 )y promise à son frère l'Infant don Migriel. Don Pédro .Ionna d'abord la régence A l'Infante Isa- bella Maria, qiii introdilisit aussi In coustitution donnée par I'enipereiir du Brésil, le 13 avril 1826; mais l'empereur tronipé, conféra ensiiite la régence à son frère, don Migiiel, qui de Vienne arriva en Portiigal, à la fio cle février 1828:celiii-ci abolit la constitiition q'i'il avait fni t seniblant de Jurer, et consoqiia les Cortès de Lnmego ( de i 1ii3), et comme la contre-révolrition d'Opor!o echona, les Cortès le proclamèrent le 25 jliln 1828, roi de Portiigal et des A$araves. Tous les états, excepté I'Espague, rompirent les relations ( 331 ) diplomatiqiies avec le Portugal. Mais le nouveau ministère anglais fut le premier à les renoiies, et donna ainsi aii prince, à sa mère et à tout le parti absolutiste, le coiirage de faire naître la plus terrible rGaction contre les partisans de la récédente constitution et (le don Pédro. ,Les Rorreurs de la révolution francaise furent, en qiielqiie sorte, dépassées. Enviran 40,000 per- sonnes fiirent succe~sivementtraînées en prison ; et au lieu de la guillotiiie frïnpise, ce fut la yo- tence qrii servit à don Miguel pour battre mon- naie. Et qiioique les Anglais eiissent traité en reine la jeune dona Maria da Gloria, qui avait débarqué sur leurs côtes ;yrioiqii'il se fût fornié à Teirceire (l'une cles Acores), un centre des con- stitutionnels, qui battaient les miguélistes d'une manière décisive, don Rliguel el sa mère n'en devi.,rent pas plus raisonnables. II en a qui ont cru remarquer des signes de &ence en don Miguel ; il en doiina un le 6 janvier 1830, comme uous le verrons par la suite. La découverte d'une dette de l'dtat de plus de 20,000 millions, dcvaitavoir, sur la politiqrie de l'Angleterre, une influence immense. La mort de ses grands ministres, Canning ( 1827 ), et Liverpool ( 1828), auxquels succe'dèrent d'a- bord le court ministère de lord Goderisch, puis le sevère ministère tory de Wellington, est devenue décisive pour la politique de l'Angle- terre. La guerre contre les bii-n~ansfut, à la vé- rité, te'rminée avantageusement eii 1826, mais dans l'affaire lielleno-turque, le traité de Lon- dres du 6 juillet 1827, devait certainenient plu- tôt lier la Russie que sauver les Grecs. Aussi n'appelait-on avec liiimeiir, la grande victoire maritime de Codrington, près Navarin, ( 30 oc- tobre I Saï ), qu'un événement importun. Mais des divisions int6rieiires vinrent en Angleterre, se joindre la frayeiir u'inspirail la Riissie et une giieri-e européenne. lasiiite montrera si 1'6- mancipation des catholic~ries d'Irlande , qiii ],assa enfin ( 13 avril 1829), devalt contliiire à la réforme parlementaire. Si elle devait peut-être ainener une réforme intckieure de l'église catlio- liqiie d'Irlaude, que quelques-uns ont aussi ré- clainée en Silésie et en Bavière, c'est ce que la suite montrera. L'abolition de l'acte du test et des serrriens de coi-porations poiir les dissidens (a i avril 1828),l'établissement d'une norivelle London w~ivet~si~a~d'apr&s des principes liùé- rasx, le travail gignntesqiie mallieiireusenîent encore inaclievé de Briinel, ayant poiir objet de constriiire iin trinnel, ou cheinin sous la Ta- mise, montrent qiie la nation a encore le senti- ment de Id vraie ;;rai?deiir; inais dans cette grandeur elle veut aiissi favoriser ses intérets. Les essais cle constitutions de Naples, (le la Si- cile et dix Fiémont, eurent to~isle même sort* Après que Ferdiriand IV f~itréintCgi.6 à Naples, il s'intitiila Ferdinand Ier, roi des Deiis-Siciles ( ra fëvrier 1816,4 janvier 1825); iine partie clil peiiple frit très-indisposée contre les niinistrris de Ferdiiinntl, contre I'inflriencc (111 général au- tricliien Niigent et conti-e les accablantes iinpo- sitions dont le pays e'tait grevc'. Avec cela il existait clepnis pliisieui*~années, iine socie'td très- étendue, :ippelée sncie'té (le carhonnri ( cliar- bonniei~s), qni paraissait voiiloir opérer. l'unit: politiqiie et l'indépendarice Se l'Italie, et (111' avait une fmle (le loges oii venclitnts. On yol.t! à pliis de Gon,ooo le nombre des carb0n:ii.i (jll! existaient en I 820. C'est sans do~ltcdc ceilX-Ci Iiie snrtaient déih, en i 8i 5, les caldcrari ou cliall* c ronniers, çonime parti opposa, dont se servirent ( 333 1 les ininistres de Ferdinand, pour contrebalancer les carbonari avides ct'innov,itions, et poiir les épier. Ils ne purent poiirtaiit pas ernp6cller c lie le r., et le 2 ~irillet,820, les troiiyr.. ioiis do- relli dc Concilu, et Ic cnnoniciis RIinicliitii se prononcassent à Nola poiw iine constitiition, et le g6nér:ilaPepé vint (le Naples, avec tlqs régimens se joindre i cestroripes. Le roi, polir parer à la tempête, transpoi.ta, le 6 jriillet, la couronne au prince 'royal Fraiijois, conime devant 6ti.e son alter*/*go,et celiii-ci tléclnra (7 jriillet 1820 ), ln constitiition esp?gtiole des Cortes introduite daiis le yays, constitiition à lacliiell~le roi lui- iilcnie fiit obligé cie prêter seriiient. EnSicile, où l'on tenait, avant tout, à se déta- cher de Naples, il y eut des sc&nespliis saiiçlan- tes et plus effroyables qiie dans ce dernier pays. Cornine I'A~itriclieétai1 inquiète poiii. la conser- vation de ses piopres états eu Itiilie, cette révo- 1rition,'celle de 1'Esp:i-e et celle d~iPortiigal, provoquérent une réiinion des cing princiljales Piiissarices de l'Europe en un cougrés qui eut lieu à Troppri~i, en octobre 1820. et qui, le 6 janvier i 82 1, fut transf61é à Lay1)acli. Les piiis- sances invitèreiit Ferclinand s'y rendre, et ce!iii-ci y alla avec la permission dii parlement. filais il fiit obligé (le ,donner son consentement à I'intcrvention militaire des Autricliieils, SONS Friniont, daus les afFiiires de son pays, interven- tion yiii fut reholi1e i ce congrès. L'armée de R'aples était mal organisée. Aussi, après riiiel- (lues coinbats dans les Abriizze; ( depilis le 7 1iiai.s 1821), elle se débanda de tous côtés, de lnaniére qiie rlCs le 24 nlars, Naples se trouvait aii pouvoir (les Aiitricliiens. La noiivelle consti- tution fiit abolie, et iine ariiiee aiiti.icIiieiine fiit laissée dans le yays polir 3 ans. A FerdinanG IV succéda, le 4 janvier 1825,son fils, Fransois I,,. ( 334 ) Larévolutlon du Piémont eut encore une durée moins longue, mais l'issiie en fut la même. Déjà, en I 8 14, Victor-Emmanuel était revenu de la Sardaigne à Turin. Le 10 mars 1821, !e colonel comte de Palma, proclama à Arexandrie la con- stitution espagnole, à la tête dii régiment de Gêlhes. D'autres régimens et des citoyens vin- rent se joindre à cette manifestation. La même chose eut lieu à Pignerol. ,4 la tête di1 mouve- ment se placèrent Ansaldi, comte de Santa- Rosa, et le rriarquis Chvles da Saint-Marsaü, leqtiel se rendit à Casale. Le i I mars, la niême constitution fiit proclamée devaut les portes de Tiirin, par des soldats et des étridians. Comme la troi~pe ne voiilut pas dissiper les révoltés, Victoi--Erninanriel abdiqua le 13 mars le gou- vernement, et nomma le prince de Carignan poiir régent, lequel jura, le 14 niars rSzr, la constitution espagnole poiir le Piémont. Nice, Monko, Chaniliéry, la capitale de la Savoie, et Gênes, se déclarèrent poiir la constitiition; mais le frère du roi, Charles-Félix, duc de Gênes, protesta contre la déclaration ;le prince de Ca- rignan se déinit de la régence, et le général Latour, goiiverneur de Novara, se réunit aux Autrichiens, sous le conite de Biibna, et vain- quit (8avril), les coristitutionnels, près Novara. Le io,, Turin et les autres villes fortes furent occupees. Mais Charles-Félix prit le titre de roi, le 2 1 avril 1821. Tl s'ensiiivit des eséciitions, des confiscations, la fermeti~redes universités de Gênes et rle Tiirin, et 12,000 Autrichiens vin- rent occuper le pays jiisqii'en 1823. niais iine révolte sanglante attira dans la Tur- quie d'Europe, l'attention des contemporains ; ce fut celle des Grecs opprimés depuis si long- temps. Le noble Sélim III était monté sur le ( 335 1 trône en 1789, avec l'intention de relever son empire défaillant, par la culture européenne, et avant toiit de chasser les janissaires, cetle troiipe orgueilleuse, par des troupes européennes exer- cées ( Seymens). Après 4a paix (le Jassy, 1792, I'expéditiou d'Egypte, par Napoléon, lrii fit prendre les ariiies, et des troupes turqiies aidè- rent même à rétablir l'ordre dans les états de l'Eglise. En 1807, iine nouvelle guerre éclata contre la Rrissie, à l'instigation de la France; là les Serviens, sous le brave Czerny Georges, cherclièreiit, mais en vain, à secouer le joug turc, et la flotte anglaise assista la Russie. Mais Sélirn fut déposé, le,31 mai 1807, par ses troii- pes mécontentes de ses iiinovaiions militaires, et bientôt après il fut l~orriblementétranglé, et sou successeur P1Siistapha IV, abolit ces innova- tions si détestées. Rlais lui aussi fut renversé )Jarune contre-révolution qu'opéra le paclia, JIustapha Bairaktar, 1808, et son frère, Mahomet ( 356 ) une haute cultiire intellectuelle qiiè-reciire'nt de jeiines Grecs, tau1 dans les iiriiversités é~rangèrcs (surtoiit de Paris et de I'Alleiriagne) que tlaus les Ciablissemeiis d'instrur tion 4tabiis en Grece même: à Scio, à Aivali. 2 Sinyi.ne,l Jariina. Leur coinpa triote, le niinistre riisce, cointe Capo d'ls- tria, fonda, peiidant le congrès de Vienne, iine réunion littéraire de*secours,l'Hétairie des aniis des Muses. Dans les yrernie'rs mois

(1) Silésien de naissance qui, 21 caiise du passage aur Ic Balkan, eut te surnom de Sabalkansliy. ses, mais l'iufliieiiee cZe cette puissance sur la nIoldavie et la Valacllie, et sur la Turquie elle- même, apparaît ylus importante qiie les rnillions d'indemnités qu'il y eut à payer. Ainsi se trou- vèrent à la vérité anéanties les espbrances cle 330 ans à délivrer I'Eiirolie de ces asiaticjues, mais la crainte d'une giierre géuérale européenne fut également éloignée. La position des Grecs, pendant ce teiiips, avait natiirellement été plus paisible, inêine lorsque la plus grande partie de l'armée francaise se fiit retirée. Le 22 juin 1828, le nouveau président de leur répiiblique, Capo d'Istria, prêta serment en cette tliialilé; il organisa le ~anliellion,ou Conseil d'Etat. à Naiiplie, et le goiiveraement grec, et il étabit une banque nationale. Rlais ce fut l'année 1830 qiii devait décider (lu sort de la Grèce. Dans les conférences de Londres, des 4 et 22 février 1830, les trois piiissances ~lécitièrent son inclépendance, fixèrent. ses liiriiles; la Morée, le continent cl'Asyropotamo jiisqu'à 261tiini , Negropont et les Cyclades; et le priuce Léol)o!d de Saxe-Cobourg fut désigné cornnie souverain tlii plus jeune, et en même temps di1 ylus ancien Eiar europeen. Ciest à-l'eu-pr&sainsi qiie se troiivait l'état de l'Eiirope au commencement de 1830. Rlais cette année (lui peut, en qiieiqiie sorte, commencer une ère nolivellt: et les deiix années suivsiites sont si remarquables par les événemens im- portans qi~is'y sont passés, et don1 la consé- qiience sera proballeiric!nt cl'iine importance nori inoins grande qri'iin COIIP-d'œilspe'cial sur cette pério

(1) Ce qui peut paraître trop Bfend~~trouve sa jus- les événemens les plus fiirieiix et les pliis san- glans. Le a~écontentementqu'inspiraient les Bourbons et l'opposition hrinidable qui s'était iriariifeitde dans la nation et dans les chambres allaient en croissant. Le court niinistbre Marti- gnac avait fait place à celui dePolignac. CllarleçX, effi-ayé sans doute des exigeances libérales des dé11~1tés éli~sen I 827, nialgi-éle ilouble vote, avait cru po~ivoirtenir tête à l'orage et renforcer son systéme rdactiorinaire en confiant la direction du noriveau niinisthre à Polignac, homme dont le nom sen1 c'tait une contre-révolution, et la Francc apprit avec niitniit de stupeiir que d'6toii- nemcnt In üoniinntion diiiriinist&redu 8aoÛt 182 BCjà des associatious s'ataient fo~méespour 7; refus de I'iinyôt. La cliaiiibre des dçt'piites, à l'ouverture tle la session ,avait exprimé dans une adresse énergiqu e votée par 221 de scs membres la, réptigiiaiice de la France pour les noilveaux ministres. C'est eu vain qri'on avait ailginenté la clininbre des pairs nii ~iombre(le 367. La cham- hre des députés oriverle seiilement depiiis le 2 mars J 830 est pi-orogéele ig(lu mêine inois et (lis- soute bi~ntôtapr4s. Les noiivelles élections sont ~~~~~~~e plus défavorables au gouvernement.. Les feu;lles de l'opposition deviennent toi~joiirspliis violentes. La brillaiite expédition c1'~lgern'était pas parvenue, ainsi (pie Pavai t espéré le gouw-erne- . tification dans l'espoir que nos lecteurs seront bien aises de n:passer encore uiie Sois cn abrégi! la suite des ev9nemens dorit ils oiit éti: témoins, et dont la multiplicité produit bcileu~entune conf~siondalis l'esprit. L'auterir invoque l'indiilgence pour les er- rciurs involontaires qii'il pcBiitavoir commises, et dont il acçueillera la rectification avec reconnaissance, ( 345 1 ment, àdétoiirnerl'atteution entièreme nt fixée stir l'intérieur. Cette expédition inaritiiiie ne coûtait- elle pas de nouvellescent;tinesde ii~illions! Et pour- tant cette inême e\ édition aiirait, dans d'aiitres cirronstonee.;, fait Pa gloire (l'iir. regne! Le dey d'Alger avait insulté notre cousril à la régence, et la France deinantlait par itn étroit bloriis la satis- faction dg cette insiille. Coirime le dey avait ré- poutiii (8 août ,829) ])RI' le canon aii contre- ainiral de Iü Bretonnit'te. qiii Iiii avait été en- trové comme parlenientaire, le général Boiir- miiat, alor5 mittistre i\e la giierre, quitta Paris et 'enibarqiin à Toiilon avec I'nrmér destiiiée h cliâticr I'insoleiice (le Hrissin. Cette arine'e ,cliri- gée vers Alger, débarclria siir ta pla~eafricainele 1s jiiin. 1850 Bientôt lesBarbares rout ïiilbii tés et le tlrapeau blanc est arboré sur la toiir de Torré- Clrica. Les solt1;it~fiaanpis, animés d'iine ardeur extraordinaire, trioni1~I1entde? bédouins et (le leur cavalerie. Eiifiii, le fort de I'Einl~ereiirqiii do- mine ~igerest attaqiié (4 jiiiliet 1830) et em- porté. et Alger capitiile le lentle~nriiu.5. On trotive dans la Casaiiba ori palais dii (le?, 50 inil- lions, et le dey d'Alger se retira en Eiirope. Alger est arijourd'hni la .plus belle colonie de la France. Ceprndant, nialgré les crainies qu'avait ins- pirées le miaistèrePoligi~ac,l'on n'était pas encore sorti de la légalité, et 1'1 cliarten'avait pas encorc soiiffert d'atteinte. Toiit-à-sorip (36) pariirent les ortlonnances cte jriillei datées clil 25 .conti-e- signées 1131- tous les miriistres présens à Pili-is. De ces ortlonnances l'une siispentlait la librrté (le la presse périodiqiie, les aiitres prononcaient Iri dissoIiition de la clianrbre des d6j)iités avant soi1 Oiiveriure, et en convoqiiaient iine nouvelle; la dernikre enfia restreignait la loi électorale. Jus- que-là le peuple, tout-en se préparant à la résis- tance n'avait opposé qu'une force d'inertie aux rétentions de la couronne; utais à présent que fa constitution était eutammée et qii'il n'y avait plils de garantie contre des atteintes encore plus graves à cette constitut ion ,la capitale fut d'abord conirne étolirdie, inais bientôt la stiipeiir et la consternation du peiiplc font place à une révolte qui devint une revolution. Des groupes rnenacans se forment partoiit. Les députés préseris à Paris protestent contre les ordonnances ; les joiirnaux, sans e'gard pour ces ordonnaiices , continuent de paraître; les redacteiirs des principaux jour- naiix rédigent le 27 une protestation conlre ces mênies ordonnances, et le tribrinal de coinmerce de la Seine prononce un jugement qui oblige iin imprimeur à continuer l'impression d'un joiirual. Mais le peuple s'est déjà armé; l'habit de garde nationale reparaît ; de cette garde nationale SI brys iiement licenciée par Cliarles X. Le POLI+ voir %e son chtd a nommé Marmont, cornman- dant de la premiere division militaire, et chargé de comprimer toute rési.;l.ance, et déjà la troupe fit feii sur le yeiiple. Le combat s'engage. Le 28 Paris est mis en état de siége, la lutte devient terrible, c'est iia combat à outrance, iin com- bat à mort. Bien des personnes tombent vice times ou de leur fidélité ou de leur patrio- tisme. Du liaiit des maisons des pavés sont lancés sur la troupe, et celle-ci riposte 1,ar des coups de firsil et des canons; des barricades sont con- struites et emp6client la troupe d'avancer, des coiips de feu lui sont tirés souvent à bout portant. Sur les barricades flotte le drapeau tricolore; le nombre (les barricades est porte^ à 4,000; tout sert B'armes; des haclies; des barres de fer, aussi bien que des armes à feu i ( 347 des femmes et des eufans combattent. Iiafayette, ce kiéros des Deiis-Nondcs , se met, malgré son grand fge, à la tete de la garde nationale. Des régimens de ligne passent (211 côté des bourgeois. Polignac est sourd à la prière qui lui es1 faite par iine déput at ion d'hommes lionorables et par- ementaires de retirer proiiipterrient ies ordonnan- ces. Il ne reste bientôt plus d'autre retraite à la cour, aux ministres et aii reste de la garnison ?e Paris, qiie St-Cloud. On se bat peudant 3 jours, et, pendant cet intervalle, on compte envi- ron 5,000 morts et blessés. Pendant que le peu- ple, conduit par plusieurs élèves de l'école poly- tecliniqiie, lritte avec avantage contre la garde royale et les Suisses, toujours aiix cris de vive la charte , iine commission municipale s'organise à l'hôtel-de-ville et dirige le iiiouvement. Le 29 le peiiyle est maître de tolites les positions, la victoire lui deinture et le drapeau tricolore flotte sur les édifiees ~iiblics.Le mouvement de I'aris se propage dans les provinces, et partout la 1-6- voliition s'opAre ;l'édifice s'écroiilait parce qu'il était attaqué par sa base. La cominission municipale donne des cliefs aux diverses adiriinistrations ,réorganise la garde na- tionale de Paris, et en donne le commaridenient a Lafay&e. Un gouvernement provisoire déclare la destit~itiondes ministres de Charles ;Y. celui- ci ne se faisant plus illusion siir sa position veiit en vain rappeler les ordonnances. Mais dès le 30 ~~iilletsa déchéance est déclarée. En présence des partis dont les lins voulaient la république, les autres le rappel de la famille de Napoléon , la France avait besoin d'un chef pour éviter les llorreurs de l'anarchie ; c'est pourquoi Louis- Philippe d'Orléans accepte la Lieutenance-gé- nérale du royaumequi lui est offerte. Charles 8, ( 348 1 retire' à Ba'mb.oiiillet, abdiclne en faveiir de son petit-fils, le diic de Bordeaiix, et le d11,c d'An- go1tl6iiie suivit son exempte. Le lieutena .t-gé- néral cotivoqxie les cllainbres pour le 5 août, I end Si la nation le drapeait trico1oi.c; et, dlrnsune pro-. clamatiou adressée aii peiiple, il (léclare que ta cltwtc sera &sort)tnis utte v&~.;té? Cliarles X ,fore6 par le peiilile parisien, iie s'éloigner de Rainboiiillei , s'einbarqiia 5 Clier- Loiirg pour 1' Anglc terre ;d'où il se rendit d'abord Si floly-fiood, en Ecosse ;il liübite'maintenant le I3l:ii.dschin ,près Pi-agiie, eu BoliGnie. &%alré l'abdication de Cliarles X , le trône &ait $&çlat-4 vaeani en fait et en droit, et la cliambre des dépiités , après a'voir modifié la charte (7 août 1830 ), appela au trôiic lu Lieutd- nant--géfi&*a!di1 royaiiiiie ,qui prita serinent à la charte et prit le noin cle Louis-Pliilippe Ie', roi des Francais (9 aoîtt). La cliarnbre des pairs s'était jointe à la cliambre des dépiités. Ainsi s'était accomplie une révolution qui, en 3 joiirs , a renversé la brancxlle aînée (les Bour- bons, et y a appelénn prince simple dans ses n~œurs,qiii, a rès avoir pris une part active am giierres de fa première révoliition, où il a fait preuve cle bravolire et de yatriotisine, avait été obligé de s'expatrier polir se soiistraire au régirne affreux de la terreur ;il avait vécu comme liomine privé en Suisse, où, soiis un noin éiran- ger , il enseignait les nintlieinat icjues dans une institiition, dans le nord de l'Allemagne, et en Sicile. Depuis soiiretour en Fraiice ,en 1814,il s'e'tait fait remarquer coinme bon père Je fa- mille, encourageant les arts et les lettres. Cette rc'volution de 1830est remarquable en ce qu'elle n'a duré que 3 jours, et qu'elle est restée piire ( $49 ) ' de teint encéS. Liber-tt!, ordre p~blC,tei fut, dès le cornmencc?merit de l'action, avec respect artr pr*oprt&t&s,le nlot d'ordre et de rallie- ment. La France a eu à regretter la mort de plrisieiirs personnages remarqiiables niorts sous le règne de Charles X (1 6 scptenibre 1824 ail 29 juillet 1830) ; entre a11tres le gén6iSalFoy ,ora teiir et guerrier ; l'abbé Feutrier, mitiistre des affaires ecclésiasti- qiies; Girodet ,peintre d'liistoire ; Talma , De- saugiers, et enfin ce %vanclami rle l'humanité, i qiii la France doit l'introduction de la vaccine, la fondation de l'école (les arts el métiers de Cliâlons et l'établissen~entcles caisses d'épargne, Ic vertueux et immortel Larochefoiicault-L an- court. Soiis cc même règne plusieurs rnonumens ont été élev6 à Paris, entre anires le palais de la Bourse, les 12 statues di1 pont Louis XVI, et celle de Louis XIII, clui se trouve sur la Place- Ravale. Ainsi, la France n'avait plus ilne charte oc- troyée, mais une charte consentie par le peuple, représentée par la c1iitmbi.e (les dépiités et par le roi citoven nommé par cette m6me cliambi-e. La ré"o1ution dc jui!let, pour avoir éte grande, de courte durée et exempte de tout excès, n'en a pas moins eu et, a encore ses ennemis cachés oii Piiblics. Recoiiniie par les grandes puissances elle a el1 de Lien mauvais joilrs. Ses ennemis voulii- rent profiter du desmiiiistres de Cliarics X Polir seiner le trouble et ensanglanter 1111e révo- I~~tioniiniqne dans l'liistoire. Siir les sept ininis- Ire: de Cliarlcs X ,quatre seiilemen t avaieut pli [ire arrrtds. Ils fiirent jiig6s par la chambre des Pairs et condamnés à une lwison pet-pétuelle. Les 3litres.ministres sont con$amnds par contumace 3s *?aq lsa aS?!s ap lelaLlno!lessea ap mon e[ ap l9.r.1~un sa~di:Cn!ii[ Gz al 'uyua !s?!qqiid lnos paiua!3na3![ ap sa~ueuuop~os~na!snld ' aS?!s ap le13 na p.lep?p lsa S'!Je6 *ap~ojlsa aila 'uon -F3 ne la adno.17el ap aJnoAi!.xq e1 F aq.rD ' ug -ug *alduraxa sucs Inarnaulcrpi? un Daae aiipaq - 'Aa?ju -1s a.q!o~a ne aulibnb snld alsaJ na,u ,PP sa?nalua luos sapca!Jreq s.Ina!snld *soauiaqa -ae.ria~s.rnal snep sn!ea!lqiid?.r sa! aiibellr! 'au%[ 3p adn0.i~el ap la anaqueq el ap alla3 ap a?p!e Laleuo!len ap~eSel 'g aq *a[el!de3 el ap s.in!od s~na!snld .iris a?Se$ua l!elabs apall!stg aaFA anii isuo81~1psa1 Daatl sn!eur xni, tinaa ly~l?ua a~d -nad al la 'a~pnalnal!ej lua!el?$ 'ad~!yd-s??107 svq p i ~n,!qqna'+iDI anp ap ~1.13 saa *sn!sa!lqnd -2.1 Sap la sais!lan3 sap '~liaanobl!s 'al!nl-ioj ame!l -jchl lnnuo3a.x no 'a3ne.r~I:I l!eaS!gje s.101~'!tiT> soq~our-e~?lorpnp l.iour lanb~eur~qlai?u?D np aJcl?nnj !o~noaiip uo!saa30Ll (zsgr n!ti! c) 13 ç) u!iiI ap sa?n.inoI sa1 snea *s.inall!i? la all!n arup tq suep piel siqd ns eL1 auru103 .xarlduro!g na Ins ~uauian~annoSnp a!S.ran?,q *U!EUI 81 F saur -JEsa1 S!UI alrias sed e .inal au sua5 saae.rq sa3 ap aJ?S!Ul cl Je3 'a!os na s.ra!.uno oooco~~ed aalual <(1981aJ maaon) uo.iq ap alIoA?.l el suep J!OA nd E IioLn! aa lsac3 ?!lan!>s!p a.r?peJea al l!ej ua !nb uo~~e~?pouies ap uo!lnIoAp el .ra!.\?p a.qej ap no no!%nloa?~-a~luoaaun aqnp0.d ap .r!s?p al ~U!~!JO ~iiodna qoae luass!e~ed salqiio.rl sa3 *a39 -sn! F[ ap a.r!enl3nes al ~al3adsa.Ia.r!i?J Ins aleu -ogen ap.1~4el 'sanh!~enir~sap JECIaJqrneya r!~ ap .IiioIne s?ssnod.r~ourap s!~3sa1 la saorlap nr ~!euSg~!nb no!l~l!%,l ?.ia91e~q*an!ad amam el y ( ) rembre 1832, au moinent où il se rendait à l'ou- verture de la chambre des dépiitds. Le parti considérible que trouva la ducliesse de Berri lors de son apparition dans la Veutiée, dans la même année, et qui Ii~iresta jus ii'h son arreslation à Nantes, le 7 novembre 1832; son emprisonnement dans le chiteari de Blaye, d'où sa grossesse inopiuée ne put niéme la tirer; les troiibles de Paris et de Lyou, cil :ivril 1834 ; les efforts que coûta la pacification dans ces deux villes, surtout dans ladernière, où ii fallut acte- ter le rétablissement de l'ordre par de grands sacrifices; enfin l'attentat liorrible qui, le 28 juillet 18.35,au moyen A'iine mncliine infernal~: faillit coûter la vie à Louis-P!iilippe et à ses fils qui l'accompagnaient à la revue de 1i1 gdrde na- tionale, et qui tua plusieurs personnes de sa sliite, tout cela montre que les passions ne sont pas encore calmées, et que le roi des Francais a en- core de nombreux ennemis. L'éclat qri'a eu la première partie dii procès di1 coniplot d'avril 1834 jiigé par la Cour des pairs 1835, I'exalta- tion des accusés et de leurs défenseurs, des ten- tatives d'assassinat sur la personne di: roi, anté- rieurement à celle t2u 28 juillet, toutes ces cir- constances prouvent aiissi que les ennemis de l'ordre des choses son1 aussi énergiques que constans. Peii de temps après la révoliitioii de jitillet, la secte dcs saints-simoniens fit une coiirte appari- tion; elle voulait réformer la société ; le ridicule et la police correctionnelle y ont mis fin. La po- litiqiie francaise, dirigée sur l'estérieiir, clierclia, p3r l'occiipation d'Ancône (23 février 183a), i affaiblir la grande iufluence de l'Autriche sur l'Italie. On parait avoir pris la résolutios de colosi- ( 3.52 ) ser définitivement plv,er, et de rassiirer cette yosse;sion üfricaiiie cléfinitiveinent contre (lenoil- velles invasions oséede 28 biî~iinensde la valeur de 'io million5 Je francs, et dcliiipbe en irard tie des dons qiie l'Europe avait filits, à la Grèce: parce ciiie dans son opiuicn, oii avait I'intentioo (le faire passer cette flotte ailx maiiis des Riisses; d6cla1-écortpable (le liante traliison ,il coiiriitse réfiigiei. à Hvdra. Une terrible explosion clétrilia sit en ménie temps le fort Heidegger. Eufin, apréj des révoltes étoiiffées précédemment à Maina? février 1831 , deux inainottes-maiiro~nic.lralisa- crifièrent le président, le g octobre 1831 ,b leur vengeance pai*tictiliere, à Nauplie, devant la porte de l'église, au moyen du pistolet et dii poignzrd; de manière qu'il 'fut formé iine commission pro- visoire de régence, coinposée di1 frère dii pré- sident, le cointe Alignstin C., lequel y resta jirs- qu'au 13avril 1832, (le Colocoiroui et de Coletti. hlais cette conîinissiori ne parvint pas non plris à conjiirer l'esprit (le discorde et s'éteignit bient0t. La scission cles partis entre les îles, le Continent et le Yéloporitscr , entre les partisans des Capo d'Istria et leurs adversaires, devint toujours plus grande; elle se mitpartoiit, dans l'assemblée na- tionale, dans le goilvernement et dans l'armée. Des Grecs marcliereut contre (les Grecs, et même ils eu vinrent aux niains avec les Frnncnis qui les yrotégeaient ,comme cela est encore arrivé à Argos le 15janvier 1833;les finances qiii se corn- qosnient pour la pliipart de papier et de cuivre, etnient engagées qiielrltiefois , en yelqi~esorte par bail, pour i'aniiée suivante; i ne pouvait venir tIeasaliit qtie du dehors, et c'est de la qu'il vint aiissi. Les protocoles des coiif&reiices de Londres des 7 janvier et 8 mars 1832fixèrent le chois du chef siipi.ême de l'état grec siir le jeune prince bavarois, Otlion , ( né en 18I 5), ainsi qiie la frontière noril (lu noiivel état, entre Arta et 'CTolo ;la Porte recooniit ces noiivelles disposi- tions (21 juillet 1832 ) moyennant iine indeninité de iz,ooo,ooo de francs. Les meilleurs et. les plus inteutiounés iles Grecs virent avec joie que la fin de toiite tribulaiion était enfin arrivée pour eux, et ils y apercurent iinc garantie (le temps meil- leurs ; Augiistin Capo d'Istria et ses partisans ft~rentpetit-&treceux qui ne partagérent pas ces idées consolantes. RientBt iine députation de Grxs, ayant k sa tête l'airiirril Miaulis, se rendit à Munich pour prêter le serment de fidélité ( 46 ( 354 octobt*e)ail jerine roi de la Grèce et à la régence qui, soris le cointe Arm:insperg devait l'assister, coinme il avait été fixé par le ieruier traité (le Londres di1 7 mai 1832, auqiiel avait siiçcéde' l'acceptation du titre (le roi par le jeiine prince (3 octobre 1832).Conformément à l'alliance con- clue entre le roi Loiiis de Bavière avec son fils, 3500 hommes de troupes de ligne bavaroises ac- compagnèrent le jeune monarque qtii débarqita enfiu le 6 février 1833 à Nauplie, ait inilieu de l'allégresse d'une multitiide immense. Puisse avec la nouvelle destinée de la Grèce une nouvelie ère de bonheiir s'être fixée dans ce pays, et piiis- se, après de longs nuages, reluire encore le soleil d'Homère ! Dans plilsieurs contrées, le sang a eucore cou- lé 3 longs flot; dans ces dernières années mémo- rables ! Des milliers d'infortunés gémissaient daus les horribles prisons de don Rligiiel, à Lis- bonne, près de celte ville el dans tout le i'ortii- gal. Des régimens entiers se révoltèrent; ce fut en vain. Iles échafauds étaient constaii:rnent in- ondés de sang; toujoiirs de nouvelles victimes,; le terine de tant (le désolations paraissait éloigne. Car ce rie furent pas ces crimes inouis qiie veii- gèrent la France et I'Angletei-re ; mais seillement le tort qiie leur faisait l'usurpateur fut plini par des indemnités en argent o;i par la prise de la flotte dii Tage, comme l'a fait l'amiral Roussin, le 13 août 1831.Mais le goiiverneiiient de dona Maria se consolida totijours davantage sur Pile de Terceire, et le duc dori Pédro de Bt-apnce (ex- empereur do Brésil), proclira cles bitimens fran- cais et anglais avec des ti-oiipes pour soutenir [es droits méprisés de sa fille. Le 3 niars ,832, il se remit à la tête (lu goiivernen:enl de sa fille, et débarqua le 8 juillet à Oporto ; mais comme' malgré ses promesses, les Portilgais ne parais- saient voir en liii que le frkre de don Rli~riel,il fut long-temps avant de trouver cette a(fiiésion qu'il avait espéree, et ce ne fut qu'avec des troiipes étrangères et des biîtimens étrangers qu'il parvint, après plusieurs coinbais malheu- i-eiix, à se maintenir ari inoins A Oporio. Pendant qiie la cathédrale de Lisbonne et I'é- glise de Saint-Roch possètlent à elles seilles des millions de trésors, le peiiple et le pays étaient dans la misère, i'esception di1 clergé pui.;sant qui fi~tbien loin de vouloir reconnaître don Pédro coutre son frère don i\liguel, qiie le pape lui-même avait reconnii poiir roi. Cependant l'amiral Napier, et Villaflor, duc de Terceire, parvinrent, après que la partie méridionale di1 Portuga! fut occupée par les troii es cie clon Pé- dro, 5 s'emparer, ie 24 juillet ,83f de Lisbonne, poiir le diic de Bragance et sa fille, et Boiirniont fut obligé de lever le siége d'Oporto. Don Pédro est mort en 1834, avec la répiiiation d'un bon capitaine et d'i~iihoinine vraiment libéral. De son côté, Ferdiiland VIL, roi d'Espagne, i (le'farit (le postérité niiÎle, abolissaut la loi sali- qne, avait assiire à sa fiile la siicce. sion au the, et aneanti ainsi les esl~&raiicesde son frére cion Carlos et de ses partisaus les carlistes. Eu octo- bre 1830, coula anx frontières, entre la France et l'Espagne, le sang des 61nigi,és espagnols qui, sous la condiiite de VaIllez et de Mina, avaient voiilu pénétrer en Espagne poiir y Gtablir par les arrnes un goiivernement plus lil~éral.La ina- ladie di1 roi, qu'on crût même mort, mit à la vérité, le 16 septembre 1832, la reine à la tdte du gouvernement ; elle pivit diverses mesures sa- lutaires, entr'aiitres celle du biinissement de !'exécrable Espana, et l'annonce d'uue amnistie

( 337:) ture,stibite de plus d'une chambre législative; le ersérittion, par clouzaines, des jorirnai~x avec feurs dditeurs; 1.éloignenient de leiirs eliaires de plnsieurs professerii.~cl'iini\rersités ; les résolii- tions cle la diète des 28 juin et 5 jiiiflet poiir-la siirveillance de la presse et cics assemblées légis- latives qui ne (leviiient pliis refiisei. I'iinpÔt con- tre les associations poliiiq~ies,et contl e torit ein- hlêine politiqiie, etc D'iiii antre côté, l'accession de 20 iiiiIIiotls allemnn(1s au systhme (le doiiaiie de la Priisse, conime paraissent dans l'intention de le faire pliisieilrs Etats alleinan(ls, porirrai!, soiis It: rapport politiqire, coiriine sous celiti dit coinmerce, drveriir iiriportante. Dans la Siiisse se combati;iienl en silence, coinme cela a lieri tliins les i~éoiibliciiiesori cotifc'dératiotis répiiblicaines, la tléiiiocraiie et I':tristoci-atie, siir- toiit tlepiiis ~(IPle sage acte de méditation (le Na- poléon, de 18 13.par leqtiel 011 ne reconnaissait ni pays de :siijets. ni priviléges (le personnes et de farniiles, qiie cet acte, diail toliibé el1 désriétude. hIais, par la siiite, la cli.3çortle qii'occ.asionè~-ent les besoins priblics et la réforme de I'Etat éclata en sanglans combats. Dans pliisieiirs cantons, cornirie, par exeiiiple, à Bâle, il v eiit une pierre entre la ville et la canipagne; à Bèi-ne, à Aargari, à Ziirich, à Tiirgait, iLucerne, à Solotliiirue, à Fribourg, on fut obligé de faire cles c.oacessioiis ail parti démocr;itiqiie par rapport à ln coiisti- tiition. et Neiiclrâiel votilut mêrrie se soiistraire au gouvernement priissicn. A Si liwyz et à Bile, les paysans marcl~èrentcontre la ville et se scin- dhrent en demi-cantons avec voix partagees à la diSie. D'aiitres coricliir~nt iine confétl4ration particiiliSre (confërence de Sarne); Ziiricli, (le son côté. établit iine ilniversité particulihre sur le pied des grandes universiids allemandes. La . . ( 358 siiite montrera si, comme dit Zschokke, l'hiima- nité, dans la Siiisse, n'a rejeté l'enveloppe qui la pressaitque pour se développer. Le dernter acte du gouverneineut francais an siijet du canton de Bâle-Campagne, qui a refiisé de ratifier I'acquisi- tion faite dans ce pays par un citoyen francais is- raélite. en mettant à nu les préjugés d'iin yavs où la tolérance n'a pas encore fait assez de prigrès, fait en même temps Iionnciir à la libéralité di1 goiivernement né de la révolu\ion de juillet. Dans trois Etats italiens, la mort ctes souve- rains fit naître l'espérance à d'autres prince:. Dans le ro aiime des Deux-Siciles siiccéda, le 4 janvier 1&5, à ~erdinondIer, son fils Frau cois Ier, et celui-ci eut pour successeur, le 8 noverribre 1830, son fils, Ferdinand II, duc de Calabre. Dans les Etats du pape, le cardinal Mau- riis-Capellari succéda, sous le nom de Grégoi- re XVI, le 2 février 1831, à Pie VTII, 'mort le ier décembre 1830. En Sardaigne, Cliarles Al- Lert, de la maison de Savoie Carignan, monta siir le trône de Charles-Félix. Sons Charles-~lbert, reparut en Sardaigne, en I 837, l'inciiiisi tio~iavec ses to:-tures et ses jiigemens secrets. II y eut de grandi troubles soiis Pie VIII, dans les Elats du pape, s~irtoutà Bologne, à Pérugia, à Romasna, a Forli, à Ancône, etc. Pli~sieiirsde ces villes et de ces contrées proclamhrent leur Indépendance et institiièrent des administrations. Mais ici, comme à Modène et à Parilie, à Lucques et à Piombino, les troiibles ne furent pas réprimés sans efliision de sang, .par l'interv!:ntion momen. tauée cies Autrichiens. Cette intervention ne poilvait que réveiller des inquiétudes en Fra~ice. En 1832, iine norivelle intervention des Ailtri- chiens clans les Etats (lu pape, devint nécessaire; de leiir côté, les Francais, comme nous l'avons dit, entrèrent à Ancône, Les évgnemens qiri eurent lieu dans le royau- me desPays-Bas furent plus sanglans et bien plus considérables par leurs suites. II y avait ici, outre le grand diiclié de Ltixemboiirg, deux peuples qiii devenaient toujours plus étrangers l'un L l'autre : les Hollandais et les Belges, fondus en- semble en faveiir de Guillaume de Nassau- Orange, ail congrPs de Vienne, en 1815, polir servir de boulevard contre la France, ou mieux, liés ensemble par l'acte fondainental du 24 août 1815. Un roi rotestant, avec sou n~inistère,de- vait hientôt fevenir un objet de haine pour le parti catholique ultrainontain de la Belgiqne. Sous le niasqiie d'iiii grand libéralisme, le haut clergé fit des efforts pour s'emparer de toute I'instructioii qii'on aiirait ensuite facilement fait passer aux inaius des jésuites. Un grand inécoo- tenternent éclatait contre le ministre (le la jus- tice et de la police, Van Maanem ; les Belges croyaient aussi qtie les Hollandais letir étaient préfërés. L'arase ,r6volutionnaire, long-temps coinprimé, éclata a Briixelles, apr&sune repré- sentation de l'opera : la Muette de Portici, le 25 août I 830; cet opéra a fait époque pour cette raison dans ce pays; car la révolution se propa- gea bieniôt à Liége, à Gand, à Anvers et dans d'autres villes. Le 3 septembre, ou exprima dé'à le désir Sune çampl&te séparation d'avec la Hollande. De Potter et d'autres formèrent un ~oiiverneiiientprovisoire, quoique le peuple en f~ireurse montra bientôt pliis fort qu'eiix. La garde nationale, précipitamrrient formée, mar- cha, sous clon Juan de Halen, à la rencontre des troupes que le prince Frédéric, second fils dii roi, dans l'impossibilité de rétablir l'ordre, conduisit vers Bruxelles ;mais la garde nationale cte fut pas heureuse i c'est à Bruxelles que le ( 360 combat fiit meiirtrier : là, par des barricadés, I'oii coml~atiil pied à piecl, de manikre qrie le prince se vil obligé de bombarder la ville basse. Fais q~rantlles troupes belges se fiireiit mises du côlé du peuple, le priuce quitta Briixelles, et bieuiôt toute la Belgique, à I'esccpiion de la citadelle d'Anvers, bien défendue par le génêral Clinssé. Des le 4 octobre i83c, la Bclgiqiie fut dérlarc'e Etat iiitiépendant de la Hollantle. Le roi Gciiilaiin~eappela le 4 octobre les Hollandais aux armes; mais ie prince Gliillaiinie d'O- range (beari-frère de Nicolas, empereiir de Riissie) reconnut, le IO oclobrc 1830, I'in- dependance (les Belges, pect-être pour con; server le pays i la ninison d'Orange rnalgrc sa séparation. Tout cela ne siiffit pas atia Belges, surtoiit ail peiiyle exalté, et ~liasséayant born- bardé Anvers, l'esprit public fut si irrité, que le congrès national, ouvert à Bruxelles, le r O no- vembre, déclara la maison d'orange exclue pour ioiijours du trône de la Belgique (24 novembre). Une coiiférence d'ambassadeiirs des cinq gran- des puissances, à Londres, opéra, le I 7 novem- bre, ilne suspension d'armes, et reconniit, le 12 dc'cembre, l'i~idépeiidance clu nouvel EtaG Le clioia du nouveau chef de la Belgique fut long à être arr&ié. Snrlct de Cliokier, pendant ce temps, était à 1ü tete du gouvernenieut. On of- frit la couronne au duc de Neuioirrs, secood fils du roi des Francais, et iine députatioti se ren- dit Paris à cet eff'et; mois Lo~iis-Philipperefusa pour soli fils cettc couroniie. Le 4 juin 1831, seulenient, le congrès tomba d'accord à offrir la coiironne au prince Léopold de Saxe-Cobourg* Celui-ci l'accepta le 21 juillet, ainsi que la grterre contre la Hollantle, qui venait d'éclater. Cette guerre kit si malheureuse, qiic l'arniéé belge de ( 36k ) la Meuse, soiii le général Daiue, fut fortement battile', le 8 août, près de Hasselt, de.même que l'armée de l'Escaut le fut le I a août, près de Lœven. Sans le secours de I'arméc francaise, qu'à la yriére de Léopold le gouvernement franjais envoya en Bel iclrie sous le marécliûl ~érard,et dont I1approcf~eporta les Hollandais à évacuer le pays, le iiouveau royaume aurait été étouffé dans son berceau. - Le I 5 novembre I 83 r, la conférence de Lon- dres reconnut aussi le nouveaii roi que, seule, elle avait créé. Seillement, la crainte se confirma que le roi de Hollande n'accepterait pas les 24 articles que lui proposait la conférence, en se ioudant sur ce qu'il pouvait appeler son droit, et en effet, l'Ai~triclle, la l'russe, et surtout la Russie, n'avaient ratifié, qu'avec des couditions, cette clérnarclie de leurs cliploinates. La Belgislue, dont I'inrte'pendance n'était pas encor-e complè- tc3ment recoiinue par toutes les piiissauces, se troriva, en 1832,plus étroitement lie'eà la France p;r le mariage tle Léol)old, qui époiisa la fille ainée di1 roi des Francais. L-e pays qrii est et restera encore long-temps à la tête du inouvernent et dii progr&s, c'est tou- jours la France. En 1832, elle a triontré, par un beari fait d'armes, que, si elle ne c!lerclie pas à s'étendre, ce n'est pas par impiiissance, mais ar lnodéraiion, et parce cliie !a civilisation ne &it i)lus marcher précédée de cünuus. On voit que iious voulons parler du siege d'Anvers. Le maré- cbal Gérarclpartit à la tete de 40,000 hommes, tra- versa la Belgiqrie, et, arrivé devnn t Anvers, il som- ma le général Chriss6 de rendi-e la citadelle. Siir son refus, l'artillerie francaise foudroie les rem- parts, et après vipgt-qiiatre joiirs de traochée, 14 31 ( 362 ) garnison hollandaise et son 8,énéral se rendirent à tliscrétioo (23 décembre I b32). Les protocoles devaient determinor qiii paie- rait les frais de la destruction de la citadelle d'Anvers, frais q!ii s'élevèreiit à 1.2 millious, et dont la cotislructiou ri'avait coûté lie6 millions; qiii serait eliargé de preoilre ailx &ollandais les forts Lillo et Liefliensliœk ; eufin qui serait cliargé d'opérer la libre navigatioii de l'Escaut! Ces difficultés ne sont pas encore aplanies. Heureusement pour la paix du monde que, quand les trocipes fi.aiicaises entrérent en Beigi- que,.parrni les grandes puissances, rine ép6e rc- tenait l'autre dans le foiirreau. L'Angleterreavait besoin de son argent et de ses troupes pour les affaires de son propre pays. Car les moiivemens tcimultuerix cjii'e'rcitaient dans les trois royaiimes des niillions de gens nppaiivris contre un petit nombi.e de millionneires, les menncantes réil- nions populaires, les excès qiii avait été commis, par exeniple les innombrables ravages causés par des incendiaires, le mécontentement qui t:cI:tt;iit con1i.e la constitittiori et le ministère, faisaient craindre plus d'une fois l'explosim d'iinc giierre civile en Angleterre. Le 26 juin 1830 mourut le roi Georges IV, et son frère, le cliic de Clarence, lui siiccécla soiis le nom de Giiillaiirne IV. Le ministère Welliiigton fut obligé de se retirer le 10 novembre 1830 , et les lords Grey et H:-ori- gliam, à la tete d'un miriistere plris libéral, cher- cllhent avant tout a faire 1,asser In re'forme par- lementaire si de'sire'e par le pcciple. mais la chambre des communes se cléclara seii\e polir cette mesure, taudis que celle des lords (8 octq- hre i 831 ) ne votilu t pas cétler ; les lords pre'fe- raient ne pas fitire réparer leiirs feuetres brisdes ou s'exposer à de noiiveaus dnnpers. En de'cern- ( 363 ) bre 1831 le bill tilt pisésenté i un noiivenii par- lement. 11 est irripossible de résister long-temps à ce qui est véritablement bleu et réclanlé par le terrips. Q~iel~iiesévèqiies et gros propriélaires ont dû &der à rii~t!nation entiére qui i.éclanisit uile mesiire aiissi é( iiital>le. Enfin, après plu- sierirs ciiangemeor de ministère dont ie rbsiiltat fut nril ,la réforme parlementaire devint loi le 7 ~niivieraprès iine iroisi tme Icctiire dans la clinm- bre (les lords et aprés l'ai>probation tlri roi. Qiie cet acte n'a-t-il reiitlu le repos et le bien-être à la mallreiit-ense Irlande qrii cliercliai t mêiiie à se séparer tic l'Angleterre ! Il est horrible (lepenser que siir yrèscle 3 millions tl'liomrnes rdyandris sitr 1,500 inilles carrés, ln moitié est près de ~noiirir de faim !Ctci peut et cloit être cliangé si legrand propriétaire bit des coudiiions meilleiires à ses fermiers et à ses tenanciers, si l'c~clésiastiqiie devient plits facile au sujet de la clîine et si les biens de l'église protestante cessaieut, lh oh il n'y a pas de coinmunautés, .d'É.tre une cllarge putir le peiiple. Probab!ement que l'empereur Nicolas n'aii- rait pas vil si tranqiiilleiiieut non pliis 1û sépai'a- lion de ta Belgiqiie d'avec la inaison d'Orauge dont le prince larilation, et tenant polir cette raison aux esclaves, et Ic nord de la rtt'publique qui s'occupe plus de com- merce et de fabrication! A cause (1ii tarif (le la douaue du 14 juillet 1832 qui était manifeste- ment préjudiciable aitx provinccs di1 sud, les Carolines et d'aiitres provinces menacèrent de se retirer tout-à-fait de l'iinion; et qui mit si le ~lian~einentqu'on a fait à ce tarif par la nou- velle élection du président Jackson poiirra parer pour toujours à cette sé aration? La révolution s'accorny lit d'abord en $alti ou une des Antilles-