Bazoches-sur- “ Les Chantraines ” () Claudine Pommepuy, Frédéric Gransar

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Claudine Pommepuy, Frédéric Gransar. Bazoches-sur-Vesle “ Les Chantraines ” (Aisne). Bulletin de l’Association française pour l’étude de l’âge du fer, AFEAF, 1999, 17, pp.64-65. ￿hal-02514369￿

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Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License Bulletin de l'Association Française pour l'Etude de l'Age du Fer, no 17, 1999 BAZOCHES-SUR-VESLE "LES CHANTRAINES" (AISNE)

Claudine POMMEPUY et Frédéric GRANSAR

Le site de Bazoches-sur-Vesle se situe dans la vallée de la Vesle, affluent de l'Aisne. Menacé de destruction par une exploitation de sables et graviers, il a tait l'objet d'une évaluation en 1997, puis d'une carrpagne de fouille en mars et avril derniers sur 5 hectares. En rrême terrps, nous avons mené une évaluation sur l'extension future de la carrière, sur 3 hectares et dent Le site s'insait dans un méandre de la Vesle, à proxinité irrmédiate de celle-ci. Si l'on excepte une petite fosse qui a livré un tesson Cerny, l'occupation du site débute au Bronze final Ill b 1 Hallstatt anden , avec deux ou trois fosses qui ont livré un petit enserrble rrobilier. Nous avons ensuite une occupation du Hallstatt final 1 La Tène ancienne avec des groupes de fosses très dispersés. On peut, avec une quasi certitude, rattacher à cette périoe un enclos très fortement arasé (la partie sud n'existe plus). Cet enclos possède une entrée aménagée en antennes rentrantes, avec deux poteaux extérieurs. Un bâtiment à 9 poteaux pourrait également être rattadlé à cette période.

Ce site a également livré un gros établissement rural de La Tène finale. Il s'aQit d'un grand enclos rn-quadrangulaire, m-curvilinéaire, entourant une surface d'env 1ron 1 hectare et deni. Son occupation est datée de l'étape 2 de la v allée de l'Aisne définie par Patrick Pion, soit le début de la Tène 01, ce qui constitue une des occupations les plus anciennes de La Tène finale que nous ayons dans la région. Il possède un système de partition corrplexe qui délimte des espaces internes. Quelques structures lui sont associées : trois gros bâtiments, une fosse, une palissade (ou un autre bâtiment?), des greniers à quatre poteaux disposés le long du fossé. Au rroins 1, sinon 2, états antérieurs sont connus. Malheureusement, très arasés, ils ont livré très peu de matériel et sont difficilement calables chronologiquement. L'enclos a connu une vie corrplexe. De norroreux curages ont été réalisés. Le côté est de l'enclos, après avoir été curé plusieurs fois, a été partiellement retransforrré en palissade sur son propre tracé ou sur un tracé décalé vers l'extérieur. Le fossé principal de partition interne rrontre sur tout son tracé un profil sirrple, à fond plat et parois obliques, sans traces de curage dans son re111Jiissage. Sa relation stratigraphique avec l'enclos extérieur rrontre qu'il a fonctionné avec les premères phases de curage de celui-d rrais était corrblé lors des dernières phases. Il a donc été abandonné rapidement. Le site a livré certains aménagements corrrœ une entrée rronumentale située sur le fossé de partition interne. Près de cette entrée, mais au-delà d'un petit fossé, se situe un bâtiment à au rroins 13 poteaux très gros et très senés. Ils sont particulièrement Îfl'l)osants (env iron 80 cm de diamètre) dans des fosses de 1,50 rn de rroyenne. Ce bâtiment, très fortement fondé sur une surface restreinte, ne peut être interprété que corrrœ une tour. A quoi servait-elle ? Un autre bâtiment, possédant également un plan assez original, se situe au nilieu du côté est de l'enclos. Quelques greniers à4 poteaux ont été découverts, le long du fossé d'endos, dans les tranchées d'évaluations. Ils térroignent d'une partition certaine des activités et des fonctions à l'intérieur du site. l_e tlY}bilier présent dans les fossés est abondant, sans plus. Il est essentielllement de ~uœ. ,,!iétritique. Les arrphores sont relativerœnt norrbreuses et corrposées essen1 ~~tn.-.,'"'t de aréco-italiques. En ce qUI ~ncen." r~ taune, on constate une prédorrinance de l'élevage du bœuf et du chev al, qui sont conso"~.tous les deux. Les dépôts de crânes de bœuf ne sont pas rares. Des osse~nts_ ~umam~ sont également présents. Nous avons affa•re ICI, de par \a ta111t. du site la rronumentalité des bâtiments et q~elques. élérœnts de la culture natérieHe, o.' un habitat de statut élév é sinon anstocrat1que. ' Il e~t sit~é quasi s_ur la frontière entre les cités des Rèmes et oos . Il s 1nscnt. tout à fa1t 9ans la transfonmtion de la société gauloise àu second siècle avant J.-C:, qu1 va about1r peu après à l'érrergenœ de l'urbanisation. Il co~titue en ce sens un site de référence dans la vallée de l'Aisne, pauvre jusque là en habitats de cette étape.

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Bazoches-sur-Vesle "les Chantraines" (Aisne) : plan de l'enclos de La Tène finale (correspondant à une phase céranique). 65