Ciné-Mondial N°42, 12/06/1942
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fi Y"! e 1 riumwat ^ Cinéma français MIREILLE rÇ BALIN, POMPÉE,, CÈSA$ CRASSUS une jeune châtelaine dans "Un vieux château sur le plateau des Buttes-Chau- mont, la ferme basque a fait place à un salon très vieille France, qui rai sera, nous dit le Ph. Harcourt. metteur en scène Baroncelli, celui de Mireille Balin, 1 lieroine du film Haut-le-Vent. Pour le' moment, peintres et machinistes mettent la dernière main au décor. Les accessoires sont en place ; ce sont de vieux fauteuils 1 du XVIIIe siècle, un clavecin de la même époque, des rangées d'ou- vrages reliés et quantité de miniatures au charme désuet... Dans ce cadre suranné, mais non sans grâce, la belle interprète de tant de films à succès jouera le rôle d'une jeune veuve attachée à sa propriété et qui ne sera pas la moindre raison pour Charles Vanel de se fixer à nouveau au pays natal. En attendant que le décor soit prêt, Mireille Balin parachève dans sa~ loge un savant maquillage. Elle est plus séduisante que jamais ...pour Carletti sous une chevelure d'un roux ardent qui semble capter tout ce que la future "Patricia" l'étroite cabine comporte de lumière... P. L. ALBERT TRARIEUX ROGER RICHEBÉ MARCEL ACHARr Ainsi que nous l'avons annoncé dans Entre Marcel Achard, l'auteur, et Marcel Achard, comme beaucoup do notre dernier numéro, un Comité Direc- Albert Trarieux, le technicien, Roger ses confrères du théâtre, a été amené ;our ,e teur du Cinéma vient d'être institué par Richebé tient une sorte d'équilibre. Sa à travailler pour le cinéma lorsque le v-f c put ' carrière est partagée en deux parts, celle film devenu parlant eut besoin de sujets e MICHELE le gouvernement en vue de centraliser les efforts entrepris récemment pour la de l'art et celle de l'industrie. Il a nouveaux et surtout de dialogues. Mais réorganisation du cinéma français. accompli dans l'une comme dans l'autre la part capitale de son activité créa- Composé de MM. Marcel Achard, Roger une tâche qui justifie le choix dont il trice fut consacrée à la scène. ALFA Richebé et Albert Trarieux, ce Comité est aujourd'hui l'objet. Né en 1899, à Saint-Foy-lez-Lyon, Mar- Br e m poursuivra, sous l'égide de M. Louis-E. Né à Marseille en 1897, Roger Richebé cel Achard commença par le journa- ^^^^^^^ ssayag battit Galey, récemment nommé par décret débute en secondant son père, Léon lisme. Sa première pièce, La Mess* est e est Directeur Général du Cinéma, l'œuvre^ Richebé, alors directeur de salles du dite, date de 1923 ; la même année, il (Suite commencée au lendemain de l'armistice.* sud-es'.. Mobilisé en 1914, blessé en 1917 donnait Celui qui vivait sa mort, mais Pour le public, le nom d'Albert Tra- et démobilisé, il prend en 1921 la suc- il allait continuer, malgré une activité rieux est moins évocateur que ceux de cession de son père et un peu plus théâtrale qui ne se relâcherait plus, à serveuse W. Achard et de R. Richebé. Tout le tard organise pour son propre compte collaborer à peu près régulièrement à ■nonde n'est pas auteur dramatique ou le plus important circuit de salles de « Bonsoir », au « Figaro », a la « Nou- producteur et metteur en scène. Mais tout province. En 1930, il entre dans la pro- velle Revue Française » et pendant 'Vior, d'auberge le monde n'est pas le gendre de M. Lu- duction en faisant équiper en sonore les quelque temps à « L'Œuvre »... mière et le directeur "de la maison Lu- studios de Billancourt où il devait pro- Voules-vous jouer avec moâ ? fut le mière. duire de nombreux films. En 1933, il premier grand succès du jeune auteur C'est à ce titre que M. Trarieux a été fonde, avec Marcel Pagnol, la société dee dramatique. Elle fut suivie, en 1924, de Car'etti. nommé tout d'abord membre actif de la Films Marcel Pagnol et, en 1934, sa Malborough s'en va-t-en guerre, La Fem- propre société. Mais il ne suffisait pas me silencieuse, adaptée d'une pièce de commission consultative du C. O. I. i C. Puis, tout récemment, membre du comité à Roger Richebé de produire des films,, Ben Johnson (1925), Je ne vous aime pas directeur. il ne tarda pas à en étudier la technique. et La Vie est belle, en 1928, La Belle Ma- 0 Appartenant à l'industrie cinématogra- Et bientôt prenant lui-même l'outil en rinière, en 1929, à la Comédie-Française, phique depuis 1920, successivement .pré- main, il dirigea quelques-unes des œu- en 1930, Le Rendez-vous et Mistigri, et sident de la Chambre syndicale des In- vres qu'il avait retenues. enfin Domino, Noix de Coco, Pétrus, Jean dustries photographiques, vice-président Nous ne saurions en citer ici tous de La Lune, l'une des oeuvres qui con- 0 les titres. Mentionnons pourtant entre tribuèrent le plus à la renommée de de la Chambre syndicale des Industries techniques de la cinématographie, puis autres réussites : Prison de femmes, où Marcel Achard et enfin parmi les der- Un petit bistro de port enfin président du Groupement profes- Renée Saint-Cyr fit une si belle création, niers, Le Corsaire, qui fut joué à l'Athé- méditerranéen... le décor sionnel des fabricants des surfaces sen- La Tradition de Minuit, avec Viviane née, et Mademoiselle de Panama, aux classique; tables et chai- sibles photographiques et cinématogra- Romance, et, parmi ses dernières produc- Mathurins. ses inondées de lumière, phiques, M. Albert Trarieux paraissait tions, Madame Sans-Gêne. plaisante Beaucoup de ces oeuvres furent adap- le zinc avec ses bouteilles et ses verres de pastis. Aux murs, quel- tout désigné pour remplir les hautes illustration de la pièce connue qui per- tées au cinéma par les soins de leur ques gravures de frégates, voiles sous le vent... Et coudes sur la fonctions qu'on vient de lui attribuer. mit à Arletty une création non sans auteur. Citons entre autres La belle Ma- table, deux gars de la marine, René Lefèvre, Henri Nassiet, semblent M. Achard est responsable du choix saveur. Enfin Roger Richebé vient rinière, Mistigri, Noix de Coco, qui fut discuter fiévreusement... des scénarii, M. Richebé de la produc- d'achever Romance à trois, que nous tourné à Berlin par Jean Bayer, et sur- L'enjeu de leur débat — nous le saurons bientôt — c'est la belle tion proprement dite, M. Trarieux, lui, verrons bientôt et qu'interprètent avec tout Jean de la Lune. fille du bar, la nièce du patron, Michèle Alfa. Mais croyez-vous que est responsable de ia répartition équi- brio : Fernand Gravey, Bernard Blier et Marcel Achard a, d'autre part, apporté celle-ci s'inquiète d'être la proie de tant de convoitises ? table de la pellicule... à un mètre près. Simone Renant. son concours à de nombreux films dont Un troisième garçon voudrait bien gagner mes faveurs, nous Ce-n'est pas une petite responsabilité, Dans le comité directeur aujourd'hui il écrivit les dialogues ou prépara dit-elle, cependant qu'étendue nonchalamment à l'écart des sunlights, surtout aujourd'hui. On sait que la pelli- constitué, Roger Richebé est qualifié pour l'adaptation. Sa dernière pièce doit faire elle attend avec patience son tour d'entrer en scène. cule est rare. Il s'agit de la donner étudier les problèmes d'exploitation qu'il également, sous le titre de La Grande Ce troisième larron, c'est René Dary. Et si chacun d'eux a ses avec mesure et* à ceux qui sont capa- Connaît mieux qu'aucun autre, puisque Aventure, le sujet d'un film que tour- défauts, aucun, paraît-il, ne sera Vraiment antipathique. Comme dans bles de l'utiliser pour la plus grande c'est par elle qu'il a débuté dans le nera Christian-Jaque vers la fin de la vie, l'amour qu'ils portent à la jeune fille sera un peu une lote- gloire du cinéma français. cinéma. l'année. rie... Qui des trois gagnera ? P. A. L'HISTOIRE ... telle qu'on la. ctnaqttilh enfance, est restée à ses côtés et lui a consacré sa vie est bavarde. C'est pourquoi nous avons appris ce que fait Ruth lorsqu'elle vient se retirer dans la solitude de sa maison, pour essayer de combattre son chagrin. Vêtue d'une robe légère, pieds nus, elle se dirige vers un endroit retiré de la forêt voisine. Et là, elle danse, Carlettina est Dé- telle une sylphide, jusqu'à épuisement complet de ses sirée Clary enfant forces. ' Lorsque vous irez la voir, dans son prochain film, et ét Geneviève Gui- que sur la toile lumineuse vous la verrez sourire à son try Désirée à 20 partenaire, regardez bien. Et, si vous distinguez der- rière l'éclat limpide de ses ye.ux une lueur de tris- ans. tesse, vous saurez alors à quoi pense la Nymphe au cœur fidèle. JEAN OEBE. Désirée Clary, prin- cesse de Ponte-Cor- vo, portrait exécuté vers 1810 par le Ba- Jean-Louis Barrault en ron Géard ressem- Bonaparte, le fiancé par- ble étrangement à jure de Désirée. Désirée Clary à 30 ans (Gaby Morlay). L'écran compte donc un Napoléon de plus 1 Et quel Napoléon, puisque, c'est Sacha Guitry qui, après avoir été trois fois rbi de France, et déjà em- pereur dâns ses films, esUenfin l'Aigle lui-même. On sait à .quel degré l'illustre auteur-acteur pousse l'art du maquillage scénique, Aussi a-t-il. réalisé, dans Le destin fabuleux de Désirée Clary une impression- nante silhouette du grand Empereur, qui,-comparée aux portraits historiques, est criante de vérité.