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par Pierre CHANLAINE

C'est à coup sûr pour une raison de même ordre, qu'après l'apparition du cinéma parlant, il y a une dizaine d'années, le théâtre s'est transformé. Le décor a diminué d'importance. Souvent, il a été ramené à des apparences de synthèse, afin de mettre le public dans l'ambiance nécessaire. Mais, à l'instar de ce qui se passe chez les classiques, on l'a, la dernière On en est ainsi arrivé à un théâtre qui laisse volon- guerre, on avait, au dans la plupart des cas, supprimé. théâtre, à résoudre le tairement dans la pénombre tout ce qui se rapporte au problème de la mise en mouvement, au décor. A un théâtre qui néglige le côté °Pe.S c y scène et du décor. Je me extérieur de l'oeuvre, et met, au contraire, en relief l'évo- J"u °/? a . oui souviens du luxe avec lution psychologique des personnages, les conflits de lequel Coquelin aîné pré- caractère, beaucoup plus que les « situations » qui sont senta, à la Porte St-Martin, toujours un peu factices. En un mot, le côté intérieur, en 1895, — déjà près d'un C'est le théâtre des Jean Sarment, des Salacrou, des demi siècle ! — le « Dugues- humain, de l'oeuvre dramatique: clin » de Déroulède. le me Mais, si ce théâtre s'en tient à tout ce qui est souviens de « Fanfan la Tu- Stève Passeur et des Anouilh. lipe » qu'il avait monté, au intérieur, si, pour cela, il se résigne à renoncer au même théâtre. Comme au Châ- décor, aux costumes, à tout ce qui séduit les sens telet, on y voyait paraître, sur du spectateur, c'est évidemment pour le laisser au la scène, des chevaux et un car- cinéma, bien plus apte que lui à s'en servir. rosse. J'assistai à la seconde de En d'autres termes, c'est parce que la photo nous « Cyrano » en 1897. Les décors donne le détail des choses, mais non leur carac- des premier et troisième actes tère que la peinture contemporaine essaie de firent, alors, sensation. Dans le rendre leur caractère, en en méprisant les théâtre qui connut, à cette époque détails. C'est aussi parce que le cinéma est heureuse, le succès, théâtre de Ba- qualifié pour nous offrir des mises en scène taille, de Lavedan, de Paul Hervieu, fastueuses, du mouvement, la vision dans le de Sardou, d'Emile Fabre, même de minimum de temps des milieux les plus Fiers et Caillavet, il y avait toujours divers, que le théâtre affecte, en ce moment, un « clou » dont le but était de faire un caractère intérieur qu'il n'avait jamais bayer les foules d'admiration. Je n'ai Le temps et l'effort des artistes assi- pas perdu le souvenir des magnifiques eu antérieurement. représentations de « Théroigne de Méri- gnent ainsi à chaque art des limites court » et de la fameuse scène de la Dans ces conditions, il est bien évi- folie du dernier acte. Je ne me rappelle sages et rationnelles. pas sans émotion la mise en scène que dent que le cinéma doit, à tout prix, l'Administrateur Général' de la Comédie- garder un charme « extérieur », nous Française — c'était, je crois, Jules Claretie — montrer des aventures, des points de vue et des milieux différents. Il faut avait réalisée pour la reprise des « Bur- sans cesse que l'action y soit soute- nue et qu'elle compte, comme c'est graveEInutilt ssoudai »e, ednen 190dirarrive2 ..e. qu le cinémtoutes a..ce. s mises en l'usage, un ou plusieurs rebondisse- scène éclatantes, tous ces « clous » ne sont Vouloir y faire ce qu'on fait au f plus rien auprès des réalisations sensation- nelles qu'il peut nous offrir. Ce que nous mentsthéâtre. , serait de la folie. Le cinéma « intérieur » qui expose- *" «,V?tâ* 'o »'>>,' thé? k avions vu de mieux au Français, dans les rait au public des conflits de £ ^h f drames du Père Hugo, n'est plus — qu'on ut pardonne cette expression — que de la crotte sentiment, l'évolution lente des - n g. de bique. Là où, sur un plateau de théâtre, caractères sous l'action des er 1 Quelques heu- pour le quatrième acte de « Cyrano », par événements les plus insigni- n , t, Ho. res dans la exemple, on mettait péniblement trente bons- fiants en apparence, n'abou- 0l salle de rédac- hommes, pour incarner les « cadets de Gas- t i o n et au tirait qu'à un fiasco. marbre, pour cogne », le cinéma en fait évoluer à l'aise, Si j'écris ces lignes, c'est se pénétrer de plus de trois cents, dans le cadre immense l'atmosphère, d'un studio. Combien apparaît ridicule la ., t o u locomotive de carton qui arrive sur la scène jours de bonn .Pas .oulu qu'on annonçât du Châtelet, auprès de nos grandes fresques humeur, t o u - -eux ou trois seulement - au courant. Lacombe se pro- jours prête à ! cinématographiqueUne découverte sscientifiqu modernee s..amèn. e toujours rendre service, _na au milieu des tables sans qu' i sensible, déli- fît: beaucou rp c attention a à :lui , " 1 cate... qu'un secrétaire de réda<-* s Ce s Alice Cocéa ave^ c assurancC> eet f à" n> si Y °t ef . /u/-e/ 'sf „? fle dé/îj es rêve une se- ro?""rogc. ' sur <"■*' conde, puis : •' d'a, ns a — Enfin, une '«de femme d a *• mon °d. 0'(e 'a/f Pas si ^3/ Celui que mon CŒUR

Raimu arrive dans le peloton de tête à égalité avec ses charmantes camarades, Edwige Feùillère et ; ils obtiennent chacun cinq voix.

Nos lecteurs no-us disent souvent à qui vont leurs préférences... Nous avons pensé à demander cette lois à nos vedettes quels étaient leurs favoris, et voici les résultats de notre petite enquête : MARIE DÉA Marie Déa ne voit pas de « Piè- ges » dans notre question. Aussi E mot « bohémienne » fait _ nous répond-elle sagement et pas « Histoire de rire » apparaîtra dans notre esprit l'image clas- je vous assure : sique d'une femme aux cheveux et aux ' — Edwige Feùillère, Danielle Darrieux, Arletty, C yeux noirs comme du jais, à la peau am- . Pour les hommes : , Pierre brée et dorée, vêtue d'étoffes de couleurs vives et Fresnay, Blanchar, Michel Simon. Oui, voilà... Ah 1 et parée de bijoux clinquants. puis, tenez, Noël-Noël... Sans oublier ... Et Regardez maintenant cette photo ; peut-on rêver Maurice Chevalier... Et René Lefèvrè... Quant à... boucles plus blondes, peau d'une blancheur ai Nous avons dû respectueusement interrompre ce nacrée, yeux d'un bleu aussi limpide, élégi palmarès, de peur que tout le bottin cinématogra- aussi racée ? Et, pourtant, cette vedette qui phique n'y passe... sourit de toutes ses dents, en M blottissant sa fourrure, est une Bohémienne autha: ODETTE JOYEUX Loin de se lancer en de Charlott Daudert. après avoir vécu son enfi longs développements litté- son adolescence dans une roulotte... r raires, notre nouvelle romancière se montre au con- à l'appel du music-hall. Chaque soir, traire lapidaire et nette, qui nous réplique : dont de nombreuses années, on la vit — Côté masculin : Michel Simon et Jean Tissier. gestes, qui, paraît-il, sont dédiés à Te: Côté féminin ; Michèle Alfa et Danielle Darrieux. En- et qui consistent en mécaniques levers de fin, je pense qu'avant peu, Alain Cuny pourrait bien et de bras, pendant que l'orchestre oxéei nous étonner sur l'écran. A côté de mes favoris, ce marche syncopée. Vie de métronome régli sera, si vous le voulez bien, mon outsider... une cours* éternelle d* vitesse. Mais on MONIQUE ROLLAND Après nous avoir confié ner ion film sur la vie des « girls », leurs, imtnlgf a qu'elle admirait particuliè- Sons tristes et Joyeuses. Elle ■* présente ô^^H rement Raimu, , Edwige Feùillère et dio. Désillusion, U ne fallait que vingt danseuses,», Danielle Darrieux, la blonde Monique ne tarit pas elle est la vingt et unième. Tristement, elle *'*» d'éloges sur son « outsider » à elle, Paul Meurisse. retourne ches «lie. Lorsqu'on la rappelle — Hep 1 Mademoiselle 1 il nous faut encore ALBERT PRÉJEAN Préjean est un type extrê- qu'un 1 mement sérieux et qui n'aime Charlott revient, est engagée, et. dès le pr< pas répondre à la légère, puisqu'il nous a demandé tour de manivelle, se révèle comédienne une nuit de réflexion avant de se prononcer. Voici plie. « Tourbillon Express » qui est son pr< sa— list Raimue : , Michel Simon, Pierre Fresnay, , film, relatant sa vie, lui aura ainsi permis conter elle-même. André Luguet, Pierre Blanchar, Maurice Chevalier, —■ Même si je ne dois plus jouer de ma îean Tissier ; quant aux actrices : Danielle Darrieux, suis très heureuse d'avoir ou ce râle, dit-elle. Edwige Feùillère, Marie Déa, Micheline Presles, Elvire Mais nous savons déjà que, bien ou contrai* Popesco, Viviane Romance. la vol» du triomphe cinématographique >'oim< Une jolie brochette, en vérité. (Suite en page 15.) toute gronde devant elle et qu'elle peut s'y enga ger hardiment, tans crainte. Iean GEBE. (Photos Continental-Films. Harcourtet Eclair-Journal.) Photo Tobh. Cependant, M. Tramichel, le producteur, ne L'HEURE DES ADIEUX perdait pas de temps. Stoïque sous les ondées, il battait la campagne avec son régisseur et NE jeune femme a épousé un repor- nous ramenait un amour d'enfant de chevreau ter cinématographique qui parcourt — accessoire d'une scène future — avec le- U le monde; caméra en main, à la re- quel Louise, en véritable Patricia qu'elle in- cherche de catastrophes sensation- carne dans le film, liait aussitôt connaissance. nelles. 11 ne fait, chez lui, que de très Après le déjeuner, il y eut un court moment rapides apparitions, et sa femme souffre d'espoir. Le soleil, cet inconnu dans notre mois de cette solitude forcée. de juin, se décidait à nous souhaiter le bon- Evidemment, le scénario souffre d'un cer- jour. Tous les visages rayonnèrent. Mais on tain manque de diversité dans les senti- n'avait pas plutôt atteint, aux portes de Ver- ments exprimés. C'est un peu toujours la non, le ravissant « Clos » où se situe une même chose, et cela apparaîtrait d'autant grande partie de « Patricia », les appareils plus lassant que cette situation n'offre au- étaient à peine installés pour tourner un plan cune issue possible, si la mise en scène qu'une petite averse, comme par hasard, se n'était pas là pour tout arranger. mettait a tomber. Toute obstination fut jugée Ainsi, le film n'est-il jamais ennuyeux et inutile. conserve-t-il, jusqu'à la fin, un intérêt in- Et des belotes, comme de juste, terminèrent discutable. la journée. Alerme en avait perdu sa gaîté na- Marianne Hoppe et son intelligente turelle ; Gabrielle Dorziat connaissait aussi beauté, son émotion large et franche, est bien son texte que pour une répétition géné- l'héroïne de cette histoire. Hans Sonhker, rale, au théâtre. Producteur, metteur en scène, éternel voyageur en quête de sensations, régisseur, acteurs, et tout le fretin, s'en allè- est, lui aussi, fort habile comédien. Autour rent... au cinéma local voir un film qui avait d'eux, dans des moindres rôles, on re- dû paraître un chef-d'oeuvre, vers 1932 1 marque Fritz Odemar, Rudolf Fernau, Her- Jacques VIRIEUX. man Speelmans, et tout particulièrement Margot Hielscher dans un rôle pourtant très court, mais qu'elle assaisonne de son charme assez facilement troublant. (Photos Serge et Minerva.)

Riihman reparaît aux côtés Louise Carletti et son dernier amour, Hans Sôhnker et Marianne Hoppe dans Hertha Feile chèvre blanche de Patricia... L'Heure des Adieux. LE BIJOU MAGIQUE ROMANCE A TROIS |L y a dans l'exquis « A la manière ...attend le solei ■ L serait plus exact de dire « Romance I ■ de... », de Paul Reboux et Charles à quatre ». Car ils sont quatre : trois I Muller, un conte en quatre parties I hommes et une femme. Trois et une. écrit à la manière de Charles Dic- ANS le hall de cet hôtel de Vernon où était affiché un vaste C'est justement le titre de la comédie kens, Edmond de Goncourt, Emile Zola et tableau de travail : « Patricia scènes tant et tant... », la jour- de Denys Amiel d'où a été tiré le film. Alphonse Daudet. L'histoire qui nous y est née avait débuté par un « gag », comme il convient entre gens Certes, en devenant scénario, ces trois contée, c'est très exactement le sujet du de cinéma, installés dans une ville de province pour y tourner actes ont subi quelques transformations. scénario de ce « Bijou magique ». On s'en souvient sans doute. Pour se D des extérieurs. Mais si elles dispersent un peu l'intérêt — On vit d'abord M. Testard, le régisseur, venir tapoter le baro- mais si peu — et privent l'ensemble de son rendre à une soirée mondaine, une jeune femme accepte qu'une amie plus fortunée mètre, vérifier si, par hasard, l'aiguille ne montrait pas une faible appé- unité et de sa concision initiales, il faut tence pour le beau temps, puis s'en aller en haussant les épaules. Digne, convenir qu'elles étaient indispensables et lui prête un bijou de prix. Elle va au bal M. Monnier, le directeur de la production, vint répéter le même geste, qu'elles ont été bien faites. Oui, tout cela et perd la précieuse parure. Pour la rem- quelques minutes plus tard. Puis un opérateur lui succéda. Puis, M. Mes- est habile, ingénieux, et la mise en scène bourser, elle et son mari se mettent à la mer, le metteur en scène. Puis son assistant, puis le secrétaire de de Roger Richebé est irréprochable. tâche, économisant sou à sou la somme due, et lorsqu'ils peuvent enfin rembourser, M. Tramichel, puis la script-girl. Chacun avec des airs détachés, comme Fernand Gravey est l'animateur de cette on leur apprend que le bijou était faux. si les fantaisies de l'appareil ne le touchaient pas davantage. Et jusqu'à Pierre Heuzé, auteur du scénario et des dialogues de « Patri- histoire qui groupe trois jeunes hommes de Les voilà riches. caractères très différents autour d'une élé- Evidemment, l'histoire imaginée par les cia » qui, avec un dangereux optimisme, avait, ce matin-là, revêtu un gante coquette dont ils sont épris. Dans deux spirituels écrivains pour l'attribuer séduisant costume clair, trop estival 1 Mais, indifférent à ces tapotements un rôle qui n'est cependant pas toujours à d'autres, a été arrangée pour les be- des index courroucés, le baromètre marquait toujours : « Variable ». très bien lait, il dépense une verve qui ne soins du cinéma. Elle a été amplifiée, en- Il fallut bien l'admettre : on ne tournerait sans doute pas ce samedi-là. rate jamais son coup, un talent d'une so- richie, parée, festonnée et l'ensemble for- On n'eut plus qu'une ressource : s'en aller réveiller Louise Carletti, à lidité à toute épreuve. reste me un film fort agréable, très habilement l'hôtel voisin. Une bonne petite averse chassa de nouveau vers l'intérieur l'excellent comédien en qui il faut voir une mis en scène par Théo Lingen. les jeunots qui commençaient une sérénade sous les fenêtres de la vedette. grande vedette de demain, et Simone Re- Hans Ruhmann, délicieux fantaisiste, y Au moment où, enfin habillée, Louise s'apprêtait à aller canoter sur la nant, fine, jolie, séduisante, ne faiblit pas déploie tout son charmant talent, entoure Seine, nouvelle averse 1 La mort dans l'âme, on se résigna à entamer sous le poids d'un rôle assez lourd et pas de la fine et ravissante Hertha Feiler, de une belote. toujours commode. Ce qui permit de constater, avec la mauvaise foi bien connue des adver- l'excellente Ida Wust, de Hans Leibel, et saires, que Louise n'était pas au tout-atout, aussi forte qu'elle le préten- N'oublions pas Denise Grey, toujours de la piquante Jane Tilden, pour ne citer arfaite... et un nouveau venu, Michel que les principaux. Didier DAK. dait. K[arsay. On travaille à Vernon... Paut Mesnier, réalisateur et Pierre Par-devant notaire... Ou Mireille Balin et reconquiè- Heuzé, scénariste, donnent leurs dernier* soins au «énarl.o. (Photos U. F. A., A. C, Bernard Blier et Simone Renant dans Romance à trois. rent le domaine abandonné. Tobls et Roger Rtchebi.) Le pays basque, vedette de..

OICI la saison des vacances... Est-ce pour cela que nos cinéas- tes quittent les studios pour se disperser aux quatre coins de la ? Mais lés vacances qu'ils se proposent compor- tent des devoirs 1 On tourne en extérieurs au beau soleil de v juin, sur la Côte d'Azur, en Périgord, dans la vallée de la Seine... C'est au pays basque, l'un des plus beaux de notre pays, que J. de Baroncelli a emmené sa troupe pour y réaliser les scènes d'extérieurs de « Haut-Le-Vent ». Un sujet comme celui-là, dont l'amour de la terre natale forme le dramé, ne réclamait-il pas plus que tout autre l'utilisation des beaux paysages français? Les cinéastes n'ont pas voulu tricher. Saint Etienne de-Baïgorry et la campagne basque formeront la toile de fond sur laquelle doivent s'inscrire les émouvantes péripéties de ce film qu'ani- meront de leur talent Mireille Balin et Charles Vanel, Francine Bessy, Marcelle Géniat et Gilbert Gil... P. A. JHaut-le-Vent la folie et la douleur de Néron... Un vieux cog chinois du XIVe siècle contemple d'un y CHEZ œil rond une T. S. F. lui- sante... Un ange moyenâ- geux protège des boules de cristal où des destinées se sont peut-être mirées. Un sacré-cœur espagnol flambe sous un buste... Et une main rouge sang, ensei- gne de aantier gue S (Jeannot pour les intimes) décro- ' cha, une nuit, à Toulon, prend sur un panneau de velours rouge et or, des airs de main de Fatma...' Une lampe de pêcheur règne de sa lueur blanche au-dessus du lit, mais, près de la fenêtre, une énorme lanterne à verres de couleurs triom- • phe de toute la gloire de ses violets, ses verts, ses rouges, ses jaunes... JEAN MARAIS DANS SA CUISINE FAIT CUIRE .SO N Ce gue fait Jean Marais dans cette LIÈVRE AU VIN ROUGE ET AUX OIGNONS !.. petite chapelle blanche, rouge et bleue ? Il lit les œuvres complètes de Balzac, guand il a le temps. — Et, dit-il, j'en ai pour un moment. Ce gu'il préfère : Une petite grenouille de jade dont on lui a fait cadeau en 1938 et gui l'a accom- pagné pendant la guerre. JEAN MARAIS EST Mais il hésite : est-ce gu'il ne préfère pas ÉTOURDI. AUSSI la cantine de marin lourde du souvenir des SA PORTE EST UN voyages gu'elle a faits ou gu'elle aurait pu PANNEAU D'AR- DOISE SUR LE- faire ?.. Il la possède depuis son enfance... QUEL IL ÉCRIT SES Aujourd'hui, les costumes de théâtre ont rem- RENDEZ-VOUS... placé en elle les jouets et les livres de classe gui avaient eux, supplanté on ne sait guels suroits, vareuses ou châles hindous... C'est la malle de 1' « Ile au Trésor ». Le coin préféré de Jean Marais ?... C'est... eh bien ! ce n'est pas sa chambre, c'est la cuisine... On entre dans une salle à manger aux murs recouverts de boiseries, on ouvre les panneaux et on se trouve dans une cuisine bien montée. Jeannot y prépare des plats de son invention... Puis il retourne dans sa chambre guiète, se jette sur les peaux de léopard près de sa Dans la cham- fenêtre et, avec Mouloud, le chien très aimé, il regarde les jardins du Palais-Royal, où, l'après-midi, les jeunes filles passent et par- bre de Jean fois se montrent la maison, la chambre où vit l'enfant terrible... CHANGEMENT A VUE. LES PANNEAUX SONT FER- Marais entre une France ROCHE. MÉS. NOUS SOMMES DANS LA SALLE A MANGER. malle et une gre- nouille de jade...

N imagine, pour ce grand garçon fou, brusgue, éclatant de jeunesses, UNE GRENOUILLE VERTE ET UNE CANTINE O de violences, une chambre d'enfant DE MARIN SE PARTAGENT LA PRÉFÉRENCE terrible... Des tables chancelantes SENTIMENTALE DE JEAN MARAIS. d'où débordent des paperasses, des bateaux, des mouchoirs, des crayons, des couteaux et des billes... Une attendrissante photo de petite fille et un précis de mathématigues sur la table de A1 chevet à côté d'un de ces lits de fer gui, étant très laids, consentent beaucoup plus volontiers à se transformer en navire, en train, en radeau de la Méduse, ou en diligence attaguée par des Sioux aux doigts tachés d'encre... Et un désordre, un grand désordre, beaucoup de désordre... Pourtant, on arrive dans une petite pièce blanche, étroite et basse où se feutrent les voix, LE RIDEAU EST où s'éteignent les éclats, où se figent les sauts... TIRÉ... LA LAN- Les conversations y deviennent très précieuses à T E R N E AUX se heurter à des murs chargés de livres, ou de VERRES DE COU- rideaux ou de tableaux pour rebondir vite sur le LEUR, LE TA- BLEAU PEINT lit rouge recouvert d'un gros édredon bleu, sur le PAR MARAIS, LA chevalet où des orchidées précieuses allument leur PLANTE VERTE. rouge et leur violet, sur le petit secrétaire plein de paperasses, sur la commode ennoblie de flambeaux (Photo N. de Morgoli) où un buste de Jean Marais crie d'une bouche muette, AliceTref bientôt en présence d'une très grande domicile et gardant cependant tout son Johannès dans Jenny reconstitution et d'une œuvre d'art. primitif parfum. Heesters, un et le Mon- A Vienne, j'ai vu des fragments très Les quelques parties de Jenny et le e n c ha n teur sieur en importants de Wiener Blut (Sang vien- Monsieur en habit m'ont permis d'appré- qui sait trans- frac. nois) qui est une réalisation de Willy cier le jeu subtil d'acteurs comme Gusti former les Forst. Les images, et naturellement la Huber, Johannes Heesters, Hilde Hilde- mots en mé- musique qui se déroulent sur ce rythme brand, Paul Kemp et Oskar Sima. lodies... accéléré comme un bourdonnement de Avec Anuschka, nous sommes trans- sang ou un vertige de mouvement, nous portés en Hongrie; et ce film réalisé avec ont entraînés à leur suite dans ce monde pittoresque nous a paru à la fois âpre enchanté de la valse. C'est bien Vienne et intéressant comme une œuvre de Guy telle que nous l'aimons, à la fois légère de Maupassant. Hilde Krahl, dans les et attirante et précieuse par les mille images où elle nous est apparue, m'a aspects de sa civilisation. Que ce soit semblé magnifiquement incarner, avec au palais impérial ou dans les bosquets ses tresses nouées autour de la tête, ce du Prater. ou dans les sous-bois des rôle de petite fille attachée à ce coin de environs de la ville magnifique, nous patrie. A ses côtés, il y a Elise Aulinger, sommes pénétrés, emportés, ravis; et j'ai Beppo Schwaiger, Siegfried Breuer, qui gardé la nostalgie de Wiener Blut qu'in- est un grand artiste et Friede Czepa. terprètent Willy Fritsch, Fred Liewehr, Je voudrais dire du film de Pabst, .Maria Holst, Hedwig Bleibtreu, Hans Comédiens, tout ce que m'ont inspiré les Aloser, Théo Lingen, Dorit Kreysler, trop courts fragments qui ont passé de- ainsi qu'un essaim de jeunes femmes vant mes yeux. Quelle ampleur, quelles plus captivantes les unes que les autres. scènes magnifiques, quelle vie !... Pabst, A Munich, j'ai pu assister à la projec- c'est, en effet, l'incarnation même du tion d'un film exotique : Cari Peters cinéma et chacune de ses œuvres est qui suscite bien l'atmosphère de ces ter- comme un renouvellement de ses dons. res torrides avec sa faune extravagante Je n'oublierai pas notamment la scène et ses musiques sataniques par la répé- de l'orgie qui envahit tout un château et tition d'un rythme sans variations. Les ne cesse de progresser en intensité. On nègres, les négresses qui évoluent parmi dirait que l'objectif est devenu diabo- les paysages agrandis de la forêt vierge lique ou dyonisiaque pour saisir dans keBHHBH ou livrent leur destin à la fragilité des un mouvement frénétique les divers as- rapides, ne manquent certes pas de cou- pects de cette fête, de cette mascarade ARMI les films qu'il m a été donné de leur locale. On ne sent jamais le tru- qui, partie de la salle du festin, gagne Enfin, parmi les films en couleur, La P voir en Allemagne, je ne parlerai quage et c'est là le plus beau compli- bientôt les combles, la cave, envahit à la Ville en Or qu'interprète Christian Sô- pas de Rembrandt qu i était en cours ment qu'on puisse adresser à cette pro- manière d'un incendie général. derbaum, et Les Femmes sont les meil- de réalisation aux stu dios de Neuba- duction exotique qui a été tournée... en Les protagonistes de cette œuvre sont leures diplomates où Marika Rôkk s'af- belsberg au moment de notre passage, Bavière. Kathe Dorsch, Hilde Krahl, Henny Por- firme, nous montrent que la couleur est Mais si l'on en juge par l'ampleur des Et l'on se rend ainsi compte d'un ten, Gustav Diesl, Ludwig Schmitz, ainsi en pleine floraison; et l'on ne saurait décors : toute une ville flamande avec coup de tout ce que représente de gigan- qu'une troupe de bons acteurs qui mar- trop en désirer la réapparition. ses canaux et ses maisons festonnées, on tesque effort, une telle mise en scène : quent chacun leur passage de manière peut être assuré qu'on va se trouver c'est l'Afrique transplantée, portée à très personnelle. P. H. RESUME DES NUMEROS PRECEDENTS Danseuse aux Foliés-Bergère, Musidora a été remarquée par Feuillade qui l'engage aux côtés do Navarre, le créat&ur de « Fantomas ». Elle commence par lui donner Aine gifle au cours d'une scène. Puis, elle tombe d'un toit suspendue à une corde. Quelques jours après, on va tourner une scène dramatique pen-

dant laquelle une bombe va éclater...

Tous auraient voulu être blessés. J'entendis : « C'est toujours les mêmes qui — Les blessés auront triple cachet ! hurlait-il. POURQUOI JE SUIS DEVENUE VAMPIRE- v il y V °« /e °yait VAMP... COMME DISENT LES GENS PRESSÉS... ont la veine !.. » La guerre éclata... Feuillade fut mobilisé puis démobilisé. Le travail reprit... III. — LA BOMBE QUI BLESSE. (Suite.) Tandis que Feuillade préparait des scénarios, je fus « prêtée » au jeune metteur en scène Gaston Ravel. A Marseille, Nora Jonuxl, l'auteur de « L'Ense- QUELLEL— e heur cheSilencef toinbe-t-elldee !..l a voupetits ee ête? figuratios tous enn hurlaiplace t pou: r la boite de nuit ? Vous êtes, presque tous, des gens du monde, mais Norà aMarseille vint nou. s lire « Le Grand Souffle ». Je devais y chanter « La velie », composait des scénarios pour les films muets. un soir de bringue. Soyez gais. Quand la danseuse entrera, paraissez vous intéresser à elle comme si elle avait vraiment Marseillaise ». A Marseille, on trouvait cela tout indiqué. A José— Est-c, la e sœuquer jumellça voues dva?.e Nora, demandai, d'une t voitimidemenx plus volontairet Nora. , grondait : — Mais, affirme ce que tu penses. Ce que tu penses est très bien. —Un Silencebrouhah, noa mapprobateu de Dieu !r Ecoutez-mopartit de lia avanfigurationt de parle. r... Une recom- de mérite dmandatiou talentn. : Ne faites pas attention à la bombe quand elle tombera; — Ma chère, que veux-tu que j'affirme... Je désirerais que Musidora OseNor le a direexpliquait. Tu semblé, d'unse avoivoirx peurdouce. , si douce...

—marque Ecoutez-moz seulemeni bient ,d etrè las stupeuImportanr (sic)t : .I l y a aujourd'hui deux sortes Chère Nora !.. J'étais toujours contente. Je n'avais pas a être contente je n'avais pas d'opinion à avoir... J'étais « louée » dLee figurantbrouhahsa : recommençceux qui aon dt e leplu caches bellet courant. , ceux qui ont le double fûpout contentr la firme de soGaumontn rôle,.. . pour tourner, pour travailler. Un point c'est cachet. Les « double cachet », mettez-vous sur la gauche. tout. Je n'aurais pas pu dire : « Je ne veux pas faire ceci ou cela... » —Quelques-un On vouss contrôlerse levèrena It .. etCeu partirenx qui t sonsutr laau gauchedouble . cachet sont ceux N'est-ce pas, mon bon ami J.-Joseph Renaud ? Sans cela, j'eusse tourné vos sujets de films... Pour être au cinéma, il fallait une souplesse qui recevront directement la bombe; la bombe doit tomber sur la gauche. morale et physique. Un anonymat complet. 11 fallait que M. Gaumont puisse dire : « Cette semaine, le scénario ne me parait pas très original, mais il y a cette SuAlorsr l,a presqugauchee , tourestaiens les tfigurant Hermans nrepartiren et moi te..t. deusur xl a oudroit troie s! « durs » a dra pour e e 0n et a « petite jeune » qui plaît. On revlen- -™ «tr» " - («^manderA suivre.a) Le silence se fit à l'apparition de Feuillade qui expliquait l'argument : ' M_ peut-être son nom I » —. Irma Vep et son amant Hermann ont reçu une lettre menaçante u cte _ , où, à l'heure H... Irma — Musidora — doit être tuée avec son amant. s et courageux. 'dor u *eCone f Plan) — Est-ce qu'il y aura du danger pour mon appareil, avec cette bombe ? Michèle Morgan — C'est vrai, tu as raison, je ne pensais plus à toi. Fais-toi vite monter Manlchou Interrogea Feuillade : dans l'un de ses Allons-y 1 meilleurs films : la guérite; de là, tu opéreras à l'abri tranquillement. — Je crois que vous serez content de ma bombe. C'est une formule confiée Orage. paL'artificier un artificier vintr saluetrès rcapable Feuillad. Jee crain: s simplement qu'elle ne blesse quelquer

—■ Tuer... Oh I non... mais faire un peu peur, oui... égratigner, blesser, c'est — Elle ne peut pas tuer ? pas de blague, hein ? figurants... Feuillade parlait bas à l'artificier. Curieuse, je tendais l'oreille : —possibl Le e troisièmI.. Je etien cous pà voude ssiffle en t avertirc'est . pour la bombe... Inutile de prévenir

Le premier coup de sifflet était pour l'opérateur. Il commençait à tourner, la figuration, sans quoi elle jouera mal. Le deuxième coup de sifflet fut donné par l'artificier. La bombe était amorcée, elle n'éclaterait qu'au troisième coup ordonné par Feuillade dont nous autres à Jouer. ."ait, la — Filochage en règle !... pour tous ! Entrée de la danseuse-attraction. la voix commandait, tel un capitaine de corvette : ,a Grand éclairage. Le garçon prend la commande de la table du fond et vient, ,'„Ve JV- ee( n s 'e fcs s'a £'r '«a « Servez I Musidora boit et trinque avec Hermann. Mu-sl-dora trin-que !.. en premier plan, servir Musidora et Hermann. Feuillade siffla... C'était le troisième coup I.. Mon cœur se serra. En

At-ten-tionOn pouvai! Ges-tt toue s si-gnalse croirl e morts; pourtant, des cris aigus percèrent le réponsesilence., Lune e décodétonatior tomban ,épouvantabl pulvérisé esu retentitr nous . tous. J'avais reçu un gnon à l'épaule. Mon poignet immobile était atrocement douloureux. Je regar- dais Hermann, noir de suie... Sa joue saignait sur mon bras nu. Son ;ou plastron était taché de rouge... Je me retournai... Derrière mol, hurlait une figurante blessée assez grièvement par ma coupe de Champagne qui avait volé en éclats jusqu'à elle... Je continuai à tenir dans mes doigts le pied de la coupe brutalement sectionnée... Je n'avais senti que la

Pour une bombe ! c'était une bombe !.. Pour une réussite I c'était douleur de mou poignet luxé. sa gy Feuillade rayonnait. (Photos Archives.) ^ ton

une réussite !.. CINE-MONDIAL CINE-MONDIAL RÉDACTION et ABONNEMENTS : ADMINISTRATION 55, Champs-Elysées FRANCE ET COLONIES - Ier Six mois 100 fr. Un an I 95 fr. Registre Commercial : CINE-JOURNAL Seine 2 4 4 . 4 S 9 B NOTRE RUBRIQUE D'INFORMATIONS CINÉMATOGRAPHIQUES Téléphone : BALzac 26-70

Un vrai tour 1 EN DEUX HEURES SUR UN CAMION DE 15 TONNES de passe-passe U S S I È R FRANÇOIS PËRIER DEVIENT PRESTIDIGITATEUR parcourir pour tenir le rôle du détective dans Madame-et le Mort 20.000 kilomètres en 15 jours gangsters et m'aflilier à leur bande... Or, je commence à tourner après-de- Le sympathique François Périer vient main... et je ne sais même pas chan- de se voir proposer un étrange pari. ger un sept de pique en sept de trè- Ayant depuis quelque temps une envie fle. folle d'un camion de quinze tonnes (que Le professeur de magie se tapa la HUIT MUSICIENS ça !), jl vient de recevoir la visite d'un cuisse en riant très fort. — Vous voulez connaître quelques petits tours, s'exclania-t-il. C'est bien simple. SANS INSTRUMENTS Il lui montra précisément com- La chasse à l'instrument de musique encore de nos jours à Arles et Nî- ment changer un sept de pique en est aussi riche en incidents que la mes), une mandore, un luth et uns de sept de trèfle et une quantité d'autres chasse aux canards. Lorsque Marcel ces fines trompettes, très allongées, au escamotages classiques. Carné dut armer un orchestre de huit son si pur. La leçon dura deux heures. musiciens d'instruments authentique- C'était une véritable fortune. ment moyenâgeux — le fabliau des Vi- Et dire qu'elle n'a été exposée au Le soir et le lendemain soir, Bus- siteurs du soir se passant au XVe siè- feu des sunlights que pour les yeux, sière s'exerça chez lui, devant une cle — il eut toutes les peines du glace. car on n'entendra pas un son de ces monde d'en trouver à Paris. instruments. Pour une raison techni- Le surlendemain, au studio de Sa première idée fut d'aller au que ; le micro, trop sensible, ne peut Courbevoie, il émerveillait tout le Conservatoire de Musique. Marie Déa pas enregistrer convenablement leurs monde, à commencer par Louis Da- et Alain Cuny l'accompagnaient par sonorités... Mais on remplace très faci- quin, le metteur en scène ; Renée curiosité, car le Musée du Conserva- lement la viole par l'alto. Et l'on prê- Saint-Cyr, Lucien Galas et Rignaut, toire possède une collection complète tera à M. Thiriet, pour l'enregistre- qui, privé de ses deux bras, ne pou- d'instruments anciens d'une grande ment de sa musique, une harpe spé- vait songer à l'imiter. valeur. Les trois visiteurs les passèrent ciale qui sert uniquement pour l'exé- Il attrapa au vol des cigarettes en revue. Leur choix fut bientôt cution des « Maîtres Chanteurs ». dont il remplit un chapeau ; il Ht arrêté. Maurice Thiriet est un excellent com- disparaître une bille de liège posée — Vous voulez bien me les prêter positeur. Il a porté tous ses soins à — Alors, Monsieur veut faire de la quelques jours, demanda Marcel Carné prestidigitation 1 sur son poing et la retrouva dans les la recherche de complaintes musicales cheveux de 1 habilleuse ; il dédoubla à M. Cl. Delvincourt. du XV* siècle. Mais, qu'il nous per- — Mais oui, il le faut. — Oui, si toutefois les Beaux-Arts — Savez-vous qu'on n'acquiert pas une boite d'allumettes et transforma mette de lui dire gentiment qu'il a tort autant de fois qu'on le voulut le sept l'autorisent. de nous les transmettre en majeur... l'habileté voulue en huit jours 1 Or, les Beaux-Arts, qui estiment — Je préfère ne pas le savoir, c'est de trèfle en sept de pique. alors qu'elles ont été écrites en mi- On dut reconnaître que l'élève sans doute que le septième art est un neur;. Travaillant avec M. Carné, il en quelques heures que je dois pou- art de trop, estimèrent que le film qui voir transformer un chapeau en pi- était digne d'être reçu membre de devrait avoir le même souci de l'exac- geonnier... l'Académie de Magie. reconstituait un château d'époque sur titude historique. la_ côte d'Azur pouvait aussi bien se C'est bien dommage, avouons-le... —• Diable ! vous me demandez là i Jean BENALD. faire faire des instruments de musique un fameux tour de passe-passe. Je sur mesure, et refusèrent... Ces mes- J. R. puis à la rigueur sortir cinquante sieurs des Beaux-Arts ne couraient ce- mètres de ruban de ma bouche, mais pendant aucun risque puisque les Vi- François Périer. former un prestidigitateur là, sur-le- siteurs du soir sont assurés pour dix champ, me paraît insurmontable. Une nioiive! le «6 millions de francs. — C'est pourtant ce que j'attends 99 Que faire ? homme d'allure équivoque : M. Shabbas, de vous. Celui que mon cœur a choisi Maurice Thiriet, le compositeur de la qui lui a proposé d'acquérir gratuite- Ce furent à peu près en ces termes On a présenté récemment un musique du film, apporta la solution, (Suite de la page 4) ment ce camion, si en quinze jours il que Bussière engagea le président film de court métrage de René pouvait parcourir, à l'aide de celui-ci il rendit visite à la vicomtesse de RAYMOND ROULEAU nous dé- de l'Académie de Magie à lui donner Lucot sur la Croisade de l'air pur Chambure, à Neuilly, qui, avant 20.000 kilomètres. une leçon de prestidigitation. organisée par le Secours Natio" clara d'a- Notre ami François Périer vient donc guerre, dirigeait la Société de musi- bord, cela va de soi : « Mon royaume — Après-demain, il faut que j'en nal. Adroitement faite d'antithè- que d'autrefois, et possède une très de partir en compagnie du non moins mette p'i'in la vue à une bande de ses entre les tristes conditions est sur la terre », puis voulut bien nous sympathique Paredès pour accomplir gangsters, ajouta-t-il. belle collection d'instruments de tous préciser que Raimu, Pierre Fresnay, son périple. d'existence de certains enfants les temps. Très compréhensive et amie Michel Simon, d'une part ; Edwige L'académicien de magie faillit en déshérités et les claires joies qui des Arts, Mme.de Chambure accueillit Ils sont sur la route. Feùillère, Danielle Darrieux, d'autre — Ce « cassis » où nous n'avons pas

favorablement la demande de Marcel part, se partageaient sa prédilection. _ ralenti vient de nous faire perdre quel- perdre la tête, et Dieu sait s'il l'eût les attendent dans les colonies de Comme nous lui demandions, à lui, que chose, s'écrie Paredès. vacances, cette petite bande a Carné et lui prêta un hautbois médié- retrouvée malgré tous ses dons. val, une viole médiévale, une harpe du maître d'école dramatique, s'il ne — Allons voir. Des gangsters ! Faire de l'escamo- plus d'éloquence que toutes les voyait pas d'étoiles qui se lèvent à Décidés, ils descendent du camion et statistiques et tous les discours. XV» siècle, un tambourin avec galou- tage sous les yeux de gangsters ! bet (sorte de flûte dont on se sert l'horizon, tranchant comme le souverain vont ramasser une des caisses tombée C'était là une idée de dément. Bile frappe les yeux et touche le dont il portait la robe, il répondit : sur la route. Bussières le rassura aussitôt. cœur. Elle prouvera, souhaitons- non. , Mais, ô stupeur, elle ne contient que — Je suis artiste de cinéma. Mon le, qu'il n'est pas de meilleur Au fait, nous aurions peut-être au des cailloux. rôle de détective dans Madame et le agent de propagande que le film l'interroger sur les comédiens de son — Qu'est-ce à dire ? s'écrie d'un ton mort exige que je sois prestidigita- en incitant chaque spectateur à temps, sur les Raimu et les Feùillère mélodramatique Jean Paredès. teur pour gagner la confiance de participer à cetbé* belle croisade. du XII» siècle ? La réponse ne se fera pas attendre, JEAN TISSIER Avec ce gaillard, et c'est Léo Joannon, producteur-réali- nous avons altaire sateur, qui nous la donnera en réalisant Le camion blanc. Ce film d'action sera NOCTAMBULES à un misogyne apparemment, car il nous nomme que des artistes mas- interprété par , François Charles VANEL culins : et Jules Berry. Périer, Blanchette Brunoy, Jean Pare- A n'en pas douter, les représailles dés et Charpin. dans le rôle d'Isidore Lechat vont être terribles ; ces dames comp- tent-elles se porter partie civile en Jean Dréville a commencé la réalisa- ! DIABLE,»CŒUR bloc, ou bien se vengeront-elles indivi- tion du film Les aliaires sont les aUm- duellement d'une pareille indifférence ? res, d'après la célèbre pièce d'Octave G Ui\ COCKTAIL ■ délassement en 3 actes et 4 obi. de Mirbeau. Charles Vanel campera avec GEORGES GREY On ne peut l'autorité qui caractérise toutes ses ^gP U». P. A. liRKAI. rt Marcel OOER J& pas dire que créations le rôle d'Isidore Lechat. Grey ait un cœur innombrable, ses pré- TRÈS PARISIEN L'interprétation de Les aliaires sont férences se comptant par unité : Raimu les aflcâres groupera également les Les personnes désirant assister au et, pour le joli sexe, Edwige Feùillère. noms d'Aimé Clariond, Jacques Bau- concours annuel de Tonia Navar au Un point, c'est tout. Voilà au moins un mer, Germaine Charley, Debucourt, théâtre des Ambassadeurs, samedi jeune premier qui n'éparpille pas ses Jean Paqui, Lucien Nat, Nassiet, Renée 27 juin à 13 heures, doivent se pré- sentiments. Bravo. Devillers et Robert Le Vigan. C'est une senter au Cours Molière. 11, rue Beau- Son patron, saint Georges, fut na- production Les Moulins d'Or. jon (Carnot 57-86). guère décapité pour avoir fait haute- ment profession de ses idées. Dans sa franchise intransigeante, notre trépidant Georges 41 s'est-il bien souvenu de ce trait ? CONCLUSION S'il est permis, après cette rapide consultation, de se livrer à un petit JO DKRVO, de retour de capti- pointage, nous constatons que Raimu vité, reprend son activité cinéma- arrive en tête, avec cinq voix devant tographique. Après avoir fait les Michel Simon (4), Edwige Feùillère beaux soirs du « Grand Théâtre (5), et Danielle Darrieux (5). Un plus de Bruxelles », il va interpréter le large référendum infirmerait-il ou con- rôle du docteur Gulrot dans « lie finnerait-ils ces cotes... d'amour ? Nous loup des Malveneur », un fllin réa- pensons qu'il les confirmerait, mais il lisé par Guillaume Radot pour ne vous est pas interdit de penser le contraire. CINQVERNES. V. T. C.

partir du 1" juillet. M. A. I. C, 92, avenue des Champs-Elysées. Le Coin... La grande marnière. Ce film des Cette semaine, au studio : Moulins d'Or, réalisé par Jean de Mar- François-1" : Les affaires sont les guenat, sera mis en chantiers au mois affaires. Réal. : J. Dréville. Régie : Pa- d'août. La régie en sera assurée par ritaire, 27, place de la Madeleine, le Paritaire. Moulins d'Or. Pontcarral. Ce film de Jean Delan- Billancourt : L'assassin habite au ZI. noy est actuellement en extérieur. Réal. : H.-G. Clouzot. Régie : Metchi- Secret de famille. Robert Péguy réa- kian-Continental. . lisera ce film. M. Gif recevra la figu- Joinville : Les visiteurs du soir. Réal.: ration et les petits rôles. Firme Fer- Marcel Carné. Régie : Sabas et Paulty- nand Rivers, 92, avenue des Ternes. o Discina. Le loup des Malveneur. Ce film de Mûrie Olinakn, qui do» débuter Francœur : A vos ordres, madame. Guillaume Radot ne comprenant pres- prochainement à la scène et a Réal. : J. Boyer. Régie : Lebrument- que aucune figuration ni petits rôles, l'écran, recevait quelques «mis. Pathé. il est inutile de se présenter. L'auberge de l'abîme. Ce film de Votre photographe l'a surprise en Photosonor : Le grand combat. Réal.: conversation amicale avec Mla- B. Roland. Régie : Leclerc-S.U.F. Willy Rozier devant être entièrement Buttes-Chaumont : Patricia. Réal. : réalisé dans les Cévennes, les acteurs tinguett. de complément sont priés de ne pas se I.n Jeune comtesse dont tout P Mesnier. Régie : Testard. S. P. C. Paris vante déjà le charme et Lettres d'amour. Réal. : Claude Au- déranger. Le Mistral. Ce film de J. Houssin pour l'élégance, se révélera sous peu tant-Lara. Régie ; Saurel-Synops. comédienne de grand tnlent. On prépare : S. P. D. F. est réalisé en zone non Retour de flamme. Les préparatifs occupée. Rt qui sait si le pnhlle ne fera C&dum de ce film sont arrêtés pour quelque Frederiea. Ce nouveau film éfë Jean pas d'elle l'une des vedettes oui savent gagner son cœur t temps. Boyer entrera en réalisation probable- SAVON DE TOILETTE Capitaine Fracasse. Ce film d Abel ment en fin juillet. Gance sera réalisé à partir du 15 juil- L'ECHOTIER DE SEMAINE. let. Lux, 26, rue de la Bienfaisance. COURS DE DICTION. HELENE DEGAS. Le camion blanc. M. Léo Joannon, THEATRE. CINEMA. DEBUTS ASSURES. producteur-réalisateur de ce film, finit ECR. 77, FG SAINT-MARTIN, PARIS. VENDU CONTRE TICKET • SOCIÉTÉ CADUM S. A., COURBEVOIE (SEINE, de découper le scénario. On recevra à .du Figurant O O O Éditions Le Pont 55, Avenue des Champs-Elysées, Pixis. — R. C. Seine 244.459 B N° d'autorisation 22. Le Cirant : Robert MUZARD O Imp. CURIAL-ARCHEREAU, Il à I Si rue Curial. Paris.-6-42.