Jean Marais : Une Légende
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Jean Marais : une légende Jean Marais, artiste aux multiples talents, a marqué l’histoire du cinéma et du théâtre. Mais cet acteur dont le renom dépasse largement nos frontières laisse en outre une œuvre de peintre, de sculpteur, de céramiste, pour ne rien dire des livres qu’il a illustrés, de ses croquis de mode, du goût enfin qui lui a permis de constituer une collection d’objets qui faisaient partie de son environnement familier. Chacun de ces aspects de ce personnage hors du commun apparaît dans cette vente publique qui met ainsi en lumière toutes les facettes d’une légende que beaucoup ont eu le privilège de connaître et d’aimer. Il n’est pas surprenant que son ami Jean Cocteau ait une place de choix dans cet ensemble. Ainsi voisinent aux côtés des beaux dessins du Livre blanc, plusieurs dessins inspirés par la mythologie grecque (Narcisse, faune…), une rare lithographie en couleurs de la chapelle Saint-Pierre et une tapisserie d’Aubusson d’après un carton du poète portant la date de 1963, l’année de sa mort. La plupart des lettres de Cocteau à Jean Marais sont déjà passées en salle des ventes. On se félicite donc que l’unique lettre du poète restée encore dans une collection privée figure ici, d’autant qu’on la trouve avec son enveloppe, signe de l’attachement admiratif que Marais portait à son Pygmalion. En revanche, les 61 lettres de Jean Maris à Cocteau, couvrant la période 1942-1945, sont une véritable découverte. Elles complètent utilement les lettres du poète publiées chez Stock en 1987 et apportant des éléments nouveaux, notamment sur le tournage de plusieurs films : Carmen avec Viviane Romance et surtout L’Éternel retour. On y trouve des anecdotes inédites sur La voix humaine, La Vénus d’Isle, Le lit à colonne, Roméo et Juliette, Renaud et Armide, Phèdre. On y voit passer entre autres : Christian Bérard, Édouard Bourdet, Edwige Feuillère, Yvonne de Bray, Alain Cuny, Charles Vanel, Sacha Guitry… autant dire nombre de personnalités qui ont magnifiquement illustré le cinéma et le théâtre de l’époque. On soulignera dans les œuvres de Jean Marais lui-même ces visages au fusain enrichis de son sang, et, parmi une série bronzes, la fameuse tête de lion. On relève encore une série de lithographies aux sujets divers, certaines rehaussées de couleurs, une remarquable licorne en terre cuite et plusieurs peintures qui confirment l’attrait que cet art exerçait sur l’acteur. De beaux portraits de Jean Marais par Baumgartner, Isis Tully, et, se détachant de l’ensemble, par Christian Bérard, voisinent avec des affiches de Picasso signées dans les marges, un bronze de Dali, « le Mur des Lamentations » au tirage limité, et dans le même ordre d’idée, deux superbes bronzes de Fenosa et d’Arno Breker. On n’aura garde d’oublier la série de portraits photographiques de Jean Marais, certains signés de grands noms (Harcourt, Pic, Voinquel, Lido, Lipnitzky, Corbeau) et enfin les photos de films ou de pièces de théâtre (environ 1.300) regroupées par œuvre et faisant apparaître Jean Marais dans son premier film (Le Pavillon Brûle, 1933) ou encore dans des spectacles aussi notoires que L’aigle à deux têtes, La Belle la Bête, La Machine infernale, Les Parents terribles, Ruy Blas, Orphée, Carmen, Fantomas… qui ont valu à l’acteur d’être reconnu comme « monstre sacré » pour reprendre le titre d’une pièce de Cocteau où justement Jean Marais s’illustra. Cocteau écrit quelque part à propos de Marais : « Sa jeunesse est celle de son talent ». Ainsi sommes-nous invités à partager l’une et l’autre en pénétrant grâce à ces objets, ces peintures, ces lettres, ces photographies, dans l’intimité d’un artiste et d’un ami. Collection d’un Amateur Jean COCTEAU 1. COCTEAU (Jean). “ Profil de Faune dans la perspective de la rue obscure à Villefranche-sur-Mer ”. Dessin original en couleurs ; 52 x 39 cm. 6.000/8.000 Avec cette annotation autographe : “ Quand je regarde Villefranche Je vois ma jeunesse. Fassent les hommes qu’elle ne change jamais. 1952 ”. Voir reproduction en 4ème de couverture 2. COCTEAU (Jean). Arlequin équilibriste. Dessin original aux crayons de couleurs, signé ; 19 x 25 cm. 2.000/3.000 Voir reproduction 3. COCTEAU (Jean). Berger buvant à la Source. Dessin original à la mine de plomb ; 57 x 45 cm. 3.000/4.000 Voir reproduction 4. COCTEAU (Jean). “ Narcisse ”. Dessin orignal à la mine de plomb ; 57 x 45 cm. 3.000/4.000 5. COCTEAU (Jean). “ Narcisse ”. Dessin original à la mine de plomb ; 57 x 45 cm. 3.000/4.000 6. COCTEAU (Jean). “ Allégorie ”. Dessin original à l’encre, signé du prénom et de l’étoile ; 19 x 25 cm. 3.000/4.000 Ayant servi à l’illustration du “ Livre Blanc ”. Voir reproduction en frontispice 7. COCTEAU (Jean). “ Marin ”. Dessin original à l’encre et crayon bleu ; 19 x 25 cm. 3.000/4.000 Ayant servi à l’illustration du “ Livre Blanc ”. Voir reproduction 8. COCTEAU (Jean). Réunion de 7 dessins à la mine de plomb sur une page recto-verso ; 48 x 37 cm. 3.000/4.000 Cinq profils d’un côté, et de l’autre deux visages dont un autoportrait de Cocteau. 9. COCTEAU (Jean). Profil masculin. Dessin original aux crayons de couleurs, signé ; 19 x 25 cm. 1.500 *10. COCTEAU (Jean). Profil original signé du prénom avec envoi autographe à Jacqueline Apollinaire. 5 Juin 1959 ; 10,5 x 14 cm. 400/600 Exécuté au verso de la carte d’invitation à l’inauguration du “ monument élevé à la mémoire de Guillaume Apollinaire, square Laurent-Prache (angle de la place Saint-Germain-des-Prés et de la rue de l’Abbaye) le Vendredi 5 Juin 1959, à 11 heures. 11. COCTEAU (Jean). Orphée. Lithographie originale en couleurs, signée dans la planche et datée 1963 ; 74 x 53 cm. 800/1.000 12. COCTEAU (Jean). La Chapelle Saint-Pierre. Lithographie originale, tirée à 50 exemplaires (N° 3) ; 67 x 42 cm. 400/500 13. COCTEAU (Jean). “ Monaco”. Lithographie de Mourlot, signée dans la planche. 1959 ; env. 59 x 100 cm. 400/600 14. COCTEAU (Jean). “ Visage de profil ”. Tapisserie exécutée à Aubusson ; signée en bas à gauche, datée 1963 et marquée M.V. ; 99 x 135 cm. 5.000/7.000 15. COCTEAU (Jean). Lettre autographe, signée du prénom à Jean MARAIS. Juin 1940 ; une page in-4 avec enveloppe. 500/600 Lettres à Jean Marais page 151. “ J’essayerai tout pour t’atteindre. Ton secteur a dû changer. J’envoie cette lettre par l’entremise du ministère de l’air. Peut-être un ami inconnu aura-t-il la bonté de la faire suivre. Je ne bougerai pas de cette adresse parce qu’elle est notre seul point de contact – quoiqu’il arrive. Je te bénis ”. L’adresse en question est “ chez le docteur Nicolau rue de la Poste à Perpignan ”. Voir reproduction 16. COCTEAU (Jean). “ Ruy Blas” d’après le drame de Victor HUGO. Adaptation et dialogue de M. Jean Cocteau. Découpages et réalisation de M. Pierre Billon. Tapuscrit de 196 pages en un volume in-4 à ressort à boudins. 150/200 Sur la couverture Jean COCTEAU a écrit son nom ; et en fin se trouve une liste autographe de Jean MARAIS. Chemises, tricot jaune, pyjama, slips, chaussettes, serviette main, mouchoirs ; pet. manque à un angle de la couverture. *17. COCTEAU (Jean). L’Ange Heurtebise. Poëme, avec une photographie de l’Ange par MAN RAY. Paris, Stock, 1925 ; pet. in-fol. br., us. 1.200/1.800 ÉDITION ORIGINALE. Un des 25 exemplaires sur HOLLANDE. En frontispice l’Ange d’après MAN RAY, en héliogravure. Ce dernier venait de mettre au point le procédé du “ rayographe ” transcendant l’aspect documentaire de la photographie. Un des poëmes préférés de Jean Cocteau ; défauts à la couverture. Voir reproduction *18. COCTEAU (Jean). L’Éternel Retour. Les Nouvelles Éditions Françaises, 1947 ; in-4 en ff., couv., emb. 400/600 21 reproductions photographiques tirées du film réalisé en 1943 avec Jean Marais et Madeleine Sologne. Exemplaire sur Rives. Jean MARAIS 19. MARAIS (Jean). Réunion de 61 lettres autographes signées “ Jeannot ” à Jean COCTEAU. 1942-1945 ; env 154 pages in-4 ou in-8, certaines sur papier de diverses couleurs ; 14 enveloppes jointes. 3.000/5.000 PRECIEUSE CORRESPONDANCE, ENTIEREMENT INEDITE INCONNUE JUSQU’A CE JOUR. Très intéressant témoignage épistolaire enthousiaste au “ Maître ” par “ L’Élève ”. Il y est beaucoup question des tournages cinématographiques de Jean Marais et de l’Œuvre de Jean Cocteau à ces époques de guerre. Sur chaque lettre Jean Marais, a agrafé un papier donnant la date et des notes. JUIN 1942. ROME : “ Chaque lettre de toi est un tel bonheur que ma niaiserie est incapable de l’exprimer par écrit. Que je t’envie mon grand poëte ! Chaque mot de toi est merveilleux et m’apporte ta merveilleuse amitié… Comme tu me ferais bien aimer cette ville inouïe qu’est Rome… Les vieux quartiers, le Tibre, les jardins tout y est merveilleux et baigné d’une lumière ahurissante. Que je voudrais t’entendre me raconter ton film ! Il doit être si beau. Merci mon Ange. Aujourd’hui j’ai enfin fait raser Moulou. – JUIN 1942. ROME [J’ai commencé Carmen en Studio. Je quitte l’Hôtel Excelsior et vais habiter via Levico. J’ai reçu une lettre de Jean. Il s’est blessé le petit doigt de pied]. “ Je suis en contrebandier dans ma loge… J’ai de la barbe (enfin elle pousse) je me suis fait moi-même ma coiffure parce qu’aucun coiffeur ne sait faire une coiffure dépeignée et hirsute.