MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 4 OCTOBRE 1988 A 15 H 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Robert Bourassa, Premier ministre Monsieur André Bourbeau, Ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu Monsieur , Mnistre de l'Énergie et des Ressources Monsieur Albert Côté, Ministre délégué aux Forêts Monsieur Marc-Yvan Côté, Ministre des Transports Monsieur Robert Outil, Ministre délégué à la Famille, à la Santé et aux Services sociaux Monsieur , Ministre délégué aux Finances et à la Privatisation Monsieur Richard French, Ministre des Communications, ministre délégué à la Technologie Madame Monique Gagnon-Tremblay, Ministre déléguée à la Condition féminine Monsieur , Ministre des Affaires internationales Monsieur Michel Gratton, Ministre du Tourisme; Leader parlemen­ taire et ministre délégué à la Réforme électorale Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l'Administration, Président du Conseil du trésor Madame Thérèse Lavoie-Roux, Ministre de la Santé et des Services sociaux Monsieur Gérard D. Levesque Ministre des Finances

Monsieur , Ministre de 1 1 Environnement

Monsieur Pierre MacDonald, Ministre de 1 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie Monsieur Herbert Marx, Ministre de la Sécurité publique Monsieur Michel Pagé, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation Monsieur , Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et ministre délégué aux Pêcheries Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice, ministre délégué aux Affaires intergouverne­ mentales canadiennes Monsieur , Ministre délégué aux Affaires culturelles et de l'Immigration Madame , Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration Monsieur , Ministre des Approvisionnements et Services Monsieur , Ministre de l'Éducation; ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science Monsieur Yves Séguin, Ministre du Revenu, ministre du Travail Monsieur André Vallerand, Ministre délégué aux Affaires internationales MËMOIRE DES DËLIBËRATIONS LE 4 OCTOBRE 1988

RESTAURATION DU SITE DE L'ENTREPOT DE BPC INCENDIË A SAINT-BASILE-LE­ GRAND (RËF.: 8-0285)

Le ministre de l 1 Environnement soumet un mémoire daté du 26 septembre 1988 et portant sur l 1 octroi d'un contrat concernant la phase l de la restauration du site de l 1 entrepôt de BPC incendié à Saint-Basile-le­ Grand. Le mémoire expose que, sur le site de l 1 entrepôt de BPC incendié à Saint-Basile-le-Grand, dès le lendemain de l 1 incendie, certaines mesures d'urgence ont été mises en place. Après avoir établi un périmètre de sécurité, on procéda à la récupération et au traitement des eaux provenant de l'incendie à l'aide d'une usine mobile. Cette mesure ainsi que dl autres mesures temporaires ont permis d'éviter que la contamination ne se propage à court terme. Toutefois elles doivent être complétées dans les plus brefs délais par des mesures de restauration permettant de régler définitivement le problème. Le mémoire indique que la situation d'urgence est prin­ cipalement causée par l'état délabré et non sécuritaire de la struc­ ture de l 1 entrepôt et l'équilibre précaire des barils reposant de façon désordonnée et très instable, les uns sur les autres, suite à la destruction des palettes sur lesquelles ils étaient empilés. Ces faits, sans compter les grandes attentes et pressions de la popula­ tion, nécessitent que ces risques soient éliminés dans les plus brefs délais. A cause de leur nature spécifique, ces travaux doivent être effectués avant l'hiver. Il est donc essentiel de réduire au strict minimum les délais devant mener à l 1 octroi d'un contrat pour la réali­ sation de la phase I des travaux. Le mémoire indique que clest la raison pour laquelle le ministre de l 1 Environnement décida de procéder sur invitation dès le 30 août 1988. Le ministère de l 1 Environnement a fait parvenir à cinq firmes un devis technique décrivant les travaux à effectuer afin de mener à bien la restauration du site de l 1 entrepôt de BPC. Le mémoire indique que le ministère a reçu deux propositions dans les délais prescrits, soit une de Riedel Environmental Services Inc., et l'autre provenant d'une association conjointe de MacLarentech Inc. et Sanexen International Inc. La proposition conjointe de MacLarentech Inc. et Sanexen Inter­ national Inc. a été retenue comme étant la seule acceptable. Le mémoire indique que les travaux qui seront entrepris comprennent notamment la préparation d'un programme de restauration, la prépara­ tion de plans et devis, et l 1 exécution de travaux, à savoir analyser le contenu des barils, des transformateurs et des condensateurs, nettoyer et sécuriser les barils, les transformateurs et les conden­ sateurs et les placer à l'intérieur de conteneurs, démanteler l 1 entrepôt et décontaminer les structures métalliques, le revêtement, la dalle de béton et les rebuts métalliques, démanteler l labri tem­ poraire recouvrant actuellement l'entrepôt incendié, procéder au traitement des eaux contaminées et procéder au traitement et au recy­ clage des solvants usés. Le coût de réalisation des travaux comprend un montant de 5,8 M$ auquel slajoutent un montant de 352 000 $ pour l 1 achat de barils surdimensionnés et un montant de 355 500 $ pour la location de conteneurs pour une période de 6 mois, ce montant étant porté à 463 500 $ pour la location sur une période de 12 mois. Le total des coûts se chiffre donc à 6 507 500 M$ ou à 6 615 500 M$ selon que l 1 entreposage sera de 6 ou 12 mois. Le mémoire indique que ce coût pourra toutefois varier en fonction principalement de trois paramètres, soit: 1- le nombre de barils surdimensionnés nécessaires, estimé présen­ tement à un maximum de 1 600, ce chiffre pouvant être révisé à la baisse; 2 2- le nombre de conteneurs nécessaires, estimé présentement à un maximum de 150, ce chiffre pouvant être révisé à la baisse; 3- la durée de location des conteneurs, qui dépendra du délai entre leur livraison sur le site et leur retour à Montréal après avoir déposé leur cargaison dans un lieu autorisé d'entreposage ou d'élimination des déchets dangereux. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres:

1- d'autoriser la signature d'un contrat pour la restauration du site d'un entrepôt de BPC incendié à Saint-Basile-le-Grand entre le ministre de 1 1 Environnement et les firmes MacLarentech Inc. et Sanexen International Inc.; 2- d'autoriser ce contrat selon les conditions et pour les montants apparaissant au projet de décret proposé par le ministre de 1 1 Environnement. Ce mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 4 octobre 1988 lequel convient:

1- d'indiquer au Conseil des ministres que, de l'avis du Conseil du trésor, le processus utilisé pour 1 1 octroi du contrat visé est justifié dans les circonstances, compte tenu du niveau d'expertise requise, de 1 1 envergure des travaux à réaliser et de 1 1 urgence; .

2- de recommander au Conseil des ministres 1 1 adoption de ce projet de décret, sous réserve que le contrat comporte l'obligation pour les fournisseurs de produire 'au ministère, à chaque étape de paiement prévue, un rapport faisant état, pour la période concernée, du nombre d'heures consacrées au mandat par chaque membre du personnel qui y est affecté.

M. Lincoln explique que, compte tenu de 1 1 urgence de la situation, il a été impossible de demander des soumissions.

Décision numéro: 88-205 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 26 septembre 1988, soumis par le ministre de l'Environnement et portant sur 1 1 octroi d'un contrat concernant la phase 1 de la restauration du site de 1 1 entrepôt de BPC incendié à Saint-Basile-le-Grand (réf.: 8-0285),

d'adopter le décret proposé par le ministre de 1 1 Environnement concernant la restauration du site de 1 1 entrepôt de BPC incendié à Saint-Basile-le-Grand, sous réserve que le contrat comporte l'obliga­ tion pour les fournisseurs de produire au ministère, à chaque étape de paiement prévue, un rapport faisant état, pour la période concernée, du nombre d'heures consacrées au mandat par chaque membre du personnel qui y est affecté.

L1ÉVOLUTION DES DÉPENSES BUDGÉTAIRES POUR LIEXERCICE FINANCIER 1988- 1989 (RÉF.: 8-0286) Le ministre délégué à l'Administration et Président du Conseil du trésor soumet un mémoire daté du 4 octobre 1988 et portant sur l'évo­ lution des dépenses budgétaires pour l'exercice financier 1988-1989. Le mémoire expose que les dépassements budgétaires totalisent 642,1 M$ dont 235,7 M$ ont déjà fait l'objet de décisions gouvernementales. Par ailleurs, les engagements probables atteignent 406,4 M$. Par 3 rapport au suivi budgétaire du 9 août dernier, les dépassements totaux sont en hausse de 230,2 M$, ce qui représente une détérioration rapide de la situation. Quant à l'objectif de crédits périmés nets, établi à 225 M$ au Livre de crédits, il a été porté à 340 M$ au Discours du budget, soit une augmentation de 115 M$. Le mémoire indique que l'objectif de crédits périmés doit également être augmenté de 59 M$ pour tenir compte de la comptabilisation des allocations familiales contre les revenus et de 246 M$ pour tenir compte de 1 1 effet des anticipations additionnelles de dépenses effectuées en 1987-1988 aux régimes de retraite. L'objectif total de crédits périmés est donc de 645 M$. Le mémoire ajoute que l'objectif de crédits périmés nets de 645,3 M$ devra être augmenté en cours d'exercice pour permettre le financement des dépassements autres que ceux prévus au Discours sur le budget. En date du 23 septembre, ces dépassements s'élevaient à 495,8 M$, de sorte que les besoins totaux en crédits périmés sont donc estimés à 1 141,1 M$. Compte tenu que la prévision de crédits périmés bruts pour 1988-1989 est présentement de 736,5 M$ et d'un ajustement à la baisse de 8 M$ à la variation de la provision pour pertes sur placements, les crédits périmés prévus sont de 396 M$ inférieurs à ceux qui sont requis pour que l'objectif initial de départ soit res­ pecté. Le mémoire souligne que cet écart de 396 M$ ne tient pas compte de dépassements additionnels possibles pour le programme PATA, pour les travaux sylvicoles, pour l'aide sociale, pour le plan d'action interministériel concernant l 1 amél ioration de la langue et pour les assurances agricoles. Le mémoire précise que les dépassements prévus, soit 642 M$, augmen­ tent les besoins budgétaires des ministères et organismes de 31 516 M$ à 32 158 M$. En tenant compte de la provision pour les pertes sur placements révisée à 91 M$ et des crédits périmés prévus à 737 M$, la dépense prévue s'élève à 31 330 M$. Par rapport à l'objectif de dépenses du Discours sur le budget de 30 934 M$, il s'ensuit un écart budgétaire de 396 M$, soit une augmentation de 249 M$ par rapport à 1 1 écart de 147 M$ qui apparaissait au suivi d'août 1988.

Le mémoire indique que 1 1 examen des crédits périmés prévus démontre qu'ils sont insuffisants pour, à la fois, compenser les dépassements et permettre de dégager les crédits périmés nets requis pour le res­ pect de l'équilibre budgétaire. L'objectif initial, de 340 M$ de crédits périmés nets, est extrêmement exigeant et sa réalisation implique que les ministères ralentissent, réduisent, compriment ou reportent certaines activités. Il importe donc de réitérer aux minis­ tères qui ils doivent prendre les dispositions administratives requises pour que leur objectif déjà transmis soit respecté. Ils devront fournir au Secrétariat du Conseil du trésor la ventilation complète de leur prévision de crédits périmés de même que 1 1 identification des mesures spécifiques qu'ils entendent mettre en application pour réa­ liser leurs objectifs. Le mémoire propose par ailleurs de retenir pour le ministère des Transports, le ministère de la Justice et le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche le quantum qui avait été initialement proposé par le Secrétariat du Conseil du trésor alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux sera 1 1 objet de recommandations spécifiques. Le mémoire souligne qu'il s'avère néces­ saire, par ailleurs, que les ministères autofinancent leurs dépasse­ ments et que les recours au fonds de suppléance ou les réaménagements budgétaires ne soient accordés que si la dépense visée est essen­ tielle, nécessaire, inévitable et non reportable. Par ailleurs, le mémoire indique qu'il apparaît impérieux de refuser tous les ajouts de postes réguliers à compter de maintenant, à l 1 exception du minimum requis pour respecter les engagements déjà pris par le Gouvernement lors de la Revue des programmes 1988-1989. Pour éviter que les économies associées aux effectifs réguliers ne soient annulées par des augmentations aux enveloppes budgétaires d'occasion­ nels, il y aurait lieu de contrôler ces enveloppes, d'autant plus que les effectifs occasionnels sont en hausse de 8,3% en 1988-1989. Le mémoire propose donc de contrôler la masse budgétaire que peuvent utiliser les ministères pour le personnel régulier et occasionnel. 4 Par ailleurs, le mémoire mentionne qu'il apparaît prudent de recom­ mander de ne pas slengager dans de nouvelles initiatives ou dans 1 1 intensification d'activités existantes et de reporter, en consé­ quence, toute demande de cette nature afin de 1 1 insérer dans le cadre du processus qui sera établi pour les activités prioritaires de la Revue des programmes 1989-1990. Le mémoire indique également qu'il est nécessaire que des mesures particulières soient prises, afin de réduire au minimum les dépassements budgétaires importants qui sont identifiés ou anticipés dans certains ministères. Ces ministères sont le ministère de 1 1 Ëducation, le ministère de 1 1 Enseignement supérieur et de la Science, le ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, le ministère de 1 1 Industrie, du Commerce et de la Tech­ nologie et le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres:

1- de réitérer auprès des ministères qui ils doivent prendre les dispositions administratives requises pour que soient respectés les objectifs de crédits périmés fixés par le Conseil des minis­ tres et modifiés par le Conseil du trésor, et pour que soient autofinancés les dépassements budgétaires; 2- de confirmer auprès des trois ministères suivants leur objectif de crédits périmés nets, à savoir, au ministère des Transports 30 M$, au ministère de la Justice 5,4 M$ et au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche 7,5 M$; 3- de demander à tous les ministères de présenter au Conseil du trésor, au plus tard le 19 octobre prochain, la ventilation de leur quantum de périmés par programme, élément de programme et super-catégorie et l'identification des mesures spécifiques qu'ils entendent prendre pour le réaliser; 4- d'informer les ministères que les dépassements budgétaires aux enveloppes déjà autorisées, les recours au Fonds de suppléance et les réaménagements budgétaires ne seront accordés que si la dépense visée est essentielle, nécessaire, inévitable et non reportable; 5- de refuser toute demande dl ajouts d'effectifs, sauf celles reliées aux activités pour lesquelles des crédits de développe­ ment pour des augmentations de ressources humaines avaient été accordés lors de la Revue des programmes 1988-1989;

6- d'informer les ministères et organismes que 1 1 autorisation du Conseil du trésor sera requise pour les virements de crédits entre la catégorie 01 "Traitement" et la catégorie 02 "Autres rémunérations", à 1 1 intérieur de la super-catégorie "Fonctionne­ ment-personnel" et ce, jusqulau 31 mars 1989; 7- de ne pas slengager dans des nouvelles initiatives ou dans l'intensification d'activités existantes et de reporter, en conséquence, toute demande de cette nature afin de l'insérer dans le cadre du processus qui sera établi pour les activités prioritaires de la Revue des programmes 1989-1990;

8- de demander au ministre de 1 1 Ëducation de soumettre au Conseil du trésor, au plus tard le 30 novembre prochain, des mesures additionnelles de stabilisation de l'enveloppe ouverte de l'édu­ cation des adultes comprenant: a) des propositions de mesures administratives visant à réduire encore davantage le niveau des activités de forma­ tion dans les commissions scolaires au cours de 1 1 année scolaire 1988-1989, 5

b) des modifications aux règles budgétaires à être approuvées pour l'année scolaire 1989-1990, visant à contingenter les activités de formation à temps partiel et à établir le niveau de la contribution gouvernementale sur la base de la présentation aux examens ou autres modalités jugées accep­ tables par le Conseil du trésor; 9- de demander au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science de soumettre au Conseil du trésor, au plus tard le 30 octobre prochain, de nouvelles règles de financement des loca­ tions d'espaces par les universités en 1988-1989, comportant une réduction de la contribution gouvernementale ayant pour effet d'annuler le dépassement budgétaire de 9 M$ prévu à ce chapitre; 10- de demander au ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu: a) de prendre les mesures appropriées pour réduire les dépas­ sements prévisibles suivants: 1. non-récupération des pensions alimentaires: 15,7 M$ 2. assistance-maladie: 7 M$ 3. allocations de maternité: 0,6 M$ 4. effet de la diminution des visites à domicile dans le cadre du programme d'aide sociale: 15,1 M$ b) ou, à défaut de pouvoir les réduire, de contribuer à leur financement en revisant à la hausse ses prévisions de crédits périmés pour les programmes "Direction et gestion", "Formation professionnelle" et "Développement de l'emploi", c) de faire rapport au Conseil du trésor, au plus tard le 19 octobre prochain; 11- de demander au ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie d'examiner la possibilité que la Société générale de financement assume le coût relatif à la pré-retraite des employés de Marine Industrie Limitée et de faire rapport au Conseil du trésor, au plus tard le 19 octobre prochain; 12- de demander à la ministre de la Santé et des Services sociaux, en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du trésor: a) de procéder à une révision de ses dépassements pour ne retenir que ceux qui sont essentiels, inévitables et non reportables, b) de dégager un montant de crédits périmés de 11 M$ à même les crédits prévus pour les activités de développement autorisées en Revue de programmes, étant donné que ce montant avait été accordé au ministère à la condition qu'il l'autofinance par une hausse de tarification ou autrement, c) de suspendre le droit d'engager des crédits pour le démar­ rage de nouveaux programmes ou activités, d) de proposer de nouveaux moyens permettant de générer des périmés additionnels, e) de faire rapport au Conseil du trésor, au plus tard le 19 octobre prochain;

13- de demander à la ministre responsable de la Régie de 1 'assurance­ maladie, en collaboration avec cet organisme, de soumettre un rapport sur les causes des dépassements budgétaires anticipés dans le programme des services médicaux et de proposer au Conseil 6 du trésor, au plus tard le 19 octobre prochain, des moyens qui permettraient de les réduire. 14- d'accepter le principe de réviser l'objectif total des dépenses pour tenir compte d'activités additionnelles financées par une contribution accrue ou non prévue du gouvernement fédéral. Ce mémoire a été recommandé par le Conseil du trésor à sa séance du 4 octobre 1988. M. Johnson expose à ses collègues le contenu de son mémoire et les raisons qui expliquent l 1 impasse budgétaire actuelle. Il fait état des mesures de solutions proposées tout en soulignant que celles-ci ne règlent qu'à peu près la moitié du problème, de sorte qu'il restera près de 200 M$ à trouver. Et encore, les mesures proposées supposent­ elles que le Fonds de suppléance sera complètement vidé. M. Johnson, tout comme M. Levesque, préférerait ne pas en venir à cette extrémité. Mais la situation est telle que, si toutes les réserves étaient con­ sacrées à combler l 1 écart et toutes les mesures suggérées acceptées, il resterait encore un problème excédant 100 M$. Cela signifie que d'autres mesures encore plus drastiques devront être prises ultérieu­ rement. La solution dépendra de la volonté du Gouvernement de res­ pecter les objectifs du discours du budget. La question devient de savoir si le Gouvernement respecte ses engagements ou s'il dispose d'une marge que le ministère des Finances est prêt à accepter; la réponse à la deuxième partie de cette question apparaît devoir être négative. M. Rocheleau note que le seul dossier de Saint-Basile coûtera environ 30 M$, mais que la quote-part du fédéral sera demandée. Les taux de remboursement du gouvernement fédéral, qui varient selon la tranche de dépense, permettront vraisemblablement de faire en sorte que le fédéral rembourse 50% si la réclamation totalise 30 M$. M. Rocheleau signale cependant que la réclamation québécoise présentée à Ottawa pour les Grandes Marées de 1983 nia pas encore été payée. Le mémoire mentionne, souligne Mme Lavoie-Roux, un dépassement de 111 M$ au ministère de la Santé et des Services sociaux. Elle indique que plusieurs de ces dépenses étaient inévitables. Elle est d'accord pour continuer de faire des efforts pour trouver davantage de crédits périmés, mais elle estime être incapable d'en arriver à un chiffre de 111 M$, encore moins de 142 M$ si on tient compte de l'objectif de crédits périmés qui lui était imparti. Elle souligne que d'année en année, on ajoute de nouvelles cibles de crédits périmés de sorte que l'exercice devient de plus en plus difficile à réaliser. Il convien­ drait peut-être de revoir l'histoire des compressions demandées à chaque ministère. M. Levesque souligne qulen soi, les objectifs des crédits périmés ne sont pas significatifs pour évaluer le budget d'un ministère: à cet égard, mieux vaut examiner l'évolution du budget total des dépenses qu'il réalise année après année; dans le cas du ministère de la Santé et des Services sociaux, on enregistre effec­ tivement une augmentation assez importante d'une année sur l 1 autre. Mme Lavoie-Roux souligne qu'il y avait quand même un rattrapage à faire et qulon a aussi par exemple épongé un déficit de 300 M$ dans les hôpitaux.

M. French souligne que le portrait quia dessiné M. Johnson indique que d'autres mesures devront être prises ultérieurement pour corriger le problème budgétaire. Il aimerait qulon tienne compte que certains ministères et organismes ont toujours rempli les commandes qulon leur passait et nlont pas obtenu de crédits de développement. Le cycle semble n'avoir jamais de fin. S'il faut plus tard adopter d'autres mesures encore plus sévères, peut-être conviendrait-il d'épargner au moins les ministères qui nlont pas connu de dépassements et ont respecté les règles établies. 7 M. Ryan souligne qulen ce qui concerne l'éducation, le Conseil du trésor recommande à toutes fins utiles que le programme d'éducation des adultes, qui était jusqu'à présent une enveloppe ouverte, devienne une enveloppe fermée. Il s'agit là d'un changement radical que monsieur Ryan nlest pas prêt à endosser aujourd'hui. Sur les 30 M$ de dépassements qulon enregistre à ce programme, au moins 15 M$ proviennent de l 1 alourdissement de clientèles. Il veut bien faire un effort, mais il conviendrait que des discussions ultérieures inter­ viennent entre le Président du Conseil du trésor et lui-même. En ce qui regarde les dépassements pour location d'espace, il conteste que le dépassement soit d'autant que 9 M$ et il conviendrait que le Con­ seil du trésor et le ministère de l 1 Enseignement supérieur réconci­ lient leurs chiffres. M. Bourbeau souligne pour sa part qu'il fait examiner de façon com­ plète la question des visites à domicile afin d'améliorer l'efficacité du programme. En ce qui concerne les coûts de l'assistance maladie, il vient tout juste de prendre connaissance que les médicaments en vertu du programme d'aide sociale coûtent autant que 100 M$. Il fera bientôt une proposition visant à contrôler les coûts de ce programme. Il envisage entre autres l'instauration d'un système de carnet de médicaments. M. Marc-Yvan Côté indique qu'il estime ne pas pouvoir rencontrer l 1 objectif de crédits périmés qui lui a été imparti. Il souligne qu'à l 1 époque, même M. Gobeil avait reconnu que cela serait difficile pour le ministère des transports. M. Johnson souligne que tous les minis­ tères seront invités à présenter au Conseil du trésor au plus tard le 19 octobre prochain la ventilation de leur quantum de périmés. Le Conseil du trésor refusera par ailleurs tout ajout d'effectifs, sauf s'il s'agit de demandes de développement déjà approuvées. On ne pourra plus recourir au Fonds de suppléance que lorsque la chose sera absolument inévitable. Au rythme où vont les choses, le Gouvernement est en train d'hypothéquer toute la marge de développement prévue pour l'an prochain sans même qulon ait commencé à prendre en compte les demandes de développement présentées dans le cadre de la Revue des programmes. M. Levesque ajoute que le respect des objectifs fixés est important pour le Gouvernement qui siest présenté comme un bon gestionnaire.

Décision numéro: 88-206 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 4 octobre 1988, soumis par le Président du Conseil du trésor et portant sur l'évolution des dépenses budgétaires pour l 1 exercice financier 1988-1989 (réf.: 8-0286), d'accepter les recommandations contenues au mémoire du Président du Conseil du trésor, sous réserve: A. que le Président du Conseil du trésor discute avec le ministre de l'Ëducation et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, du montant des dépassements relatifs à l'éducation des adultes et à la location d'espace par les universités, B. que le Président du Conseil du trésor discute avec le ministre des Transports, de l'objectif de crédits périmés du ministère, C. que le Président du Conseil du trésor discute avec la ministre de la Santé et des Services sociaux, du montant des dépassements et des sources de crédits périmés qui 8 seront pris en compte pour donner suite aux recommandations du mémoire.

SOMMET QUËBËCOIS DE LA TECHNOLOGIE (RËF.: 8-0284) Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, en son nom et au nom du ministre délégué à la Technologie et du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, soumet un mémoire daté du 4 octobre 1988 et portant sur le Sommet québécois de la technologie. Le mémoire rappelle que le Sommet québécois de la technologie a été proposé par le Gouvernement dans le discours inaugural de mars 1988. Par la tenue de ce sommet, le Gouvernement s'engage à définir, en concertation étroite avec ses partenaires, une véritable politique technologique. L'objectif poursuivi est de promouvoir au sein de la société québécoise un consensus sur la nature du défi technologique mondial et sur les moyens à mettre en oeuvre pour le relever avec succès. Le mémoire indique que le sommet réunira environ 350 personnalités du monde des affaires, du Gouvernement, des universités et des organisa­ tions de travailleurs et qu'il s'articule autour de deux volets, soient des conférences thématiques données par des chefs de file et des leaders d'opinions de renommée internationale, et 15 ateliers co­ présidés par un expert sectoriel et un député de l'Assemblée natio­ nale. Le mémoire souligne que le défi technologique québécois est le défi de toute une société, y compris celui des gouvernements, des universités et des entreprises. Ces dernières, en particulier, doi­ vent absolument relever le niveau des investissements technologiques qu'elles réalisent si elles veulent demeurer concurrentielles sur les marchés internationaux. C'est pourquoi l'organisation du sommet a été confiée au secteur privé, et qu'un comité organisateur composé en majorité de gens d'affaires québécois et d'universitaires dinstingués a été formé. Le mémoire souligne que le gouvernement du Québec a pour sa part un rôle très important à jouer aux plans de la formation, de l'aide à la recherche, de la fiscalité, du resserrement des liens entre les établissements postsecondaires et les entreprises, de la coordination des politiques, des échanges commerciaux, de la coopéra­ tion institutionnelle avec l'extérieur, des transferts technologiques internationaux, de la défense des intérêts du Québec dans la fédéra­ tion canadienne et de la concertation. Le Gouvernement doit jouer un rôle de catalyseur en appuyant les démarches des entreprises et en créant un climat favorable au développement technologique. ,Le mémoire propose que les engagements du Gouvernement lors de ce sommet soient les suivants: 1- reconnaître le rôle stratégique des établissements d'enseignement postsecondaire dans la poursuite du progrès technologique et, en conséquence, poursuivre les mesures de redressement du financement des universités et assurer la santé financière des établissements collégiaux; 2- reconnaître la nécessité de développer et de maintenir au Québec une base scientifique forte et vigoureuse, source importante de sa capacité d'innovation et, en conséquence: a) fournir un apport significatif au financement des frais indirects de recherche des universités, b) fournir un soutien financier approprié aux chercheurs, c) soutenir un effort continu de modernisation et d'entretien des équipements d'enseignement et de recherche, 9

d) assurer un apport suffisant de jeunes chercheurs hautement qualifiés et ce, dans tous les domaines, y compris les sciences sociales et humaines; 3- appuyer des projets et des initiatives destinés à renforcer et à intensifier les collaborations entre les établissements postsecondaires et les entreprises, tout en préservant l'auto­ nomie des partenaires et en respectant leurs champs d'action respectifs et ce, compte tenu des besoins et des ressources des diverses régions du Québec; 4- accroître la compétitivité des chercheurs universitaires et de leurs institutions pour l 1 obtention de fonds fédéraux de soutien à la recherche, notamment en soutenant de façon adéquate les projets soumis par les chercheurs québécois dans le cadre du programme de réseaux de centres d'excellence; 5- reconnaître que les efforts supplémentaires et considérables qui devront être consentis ne devront pas toujours se traduire par de nouveaux mécanismes dl intervention, l'important désormais étant de consolider les acquis, et d'assurer la continuité et la cohérence des actions entreprises, et à cet égard, reconnaître le rôle stratégique du Fonds FCAR et assurer la mise en oeuvre des orientations proposées dans le Plan triennal d'activités 1988-1991 de cet organisme; 6- reconnaître le rôle stratégique des ministères et organismes dans la mise en place d'un certain nombre de mesures d'appui aux entreprises dans leur démarche pour: a) promouvoir les alliances et les accords technologiques avec des entreprises et des institutions étrangères, b) favoriser la recherche précompétitive et les consortiums, c) renforcer l'acquisition de technologies étrangères et le soutien aux agents de transferts; 7- soutenir davantage les associations et les organismes qui dispen­ sent divers services technologiques;

8- renforcer 1 1 action du Gouvernement sur le plan de la sensibilisa­ tion à 1 1 importance du développement technologique, la valorisa­ tion des brevets et les technologies douces; 9- examiner toute autre mesure d'appui au progrès technologique du Québec ayant fait consensus au sommet; 10- envisager plusieurs mécanismes pour le financement des mesures d'appui et de soutien proposées, notamment la création d'un fonds pour la promotion de la science et de la technologie afin d'assurer le financement d'initiatives impliquant plus d'un ministère et organisme, et de traduire la priorité que le Gouver­ nement accorde au développement scientifique et technologique; 11- créer un mécanisme de coordination interministériel pour mieux coordonner l'action scientifique et technologique du Gouvernement et conseiller le Premier ministre pour la gestion du fonds pour la promotion de la science et de la technologie. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de:

1- reconnaître que le développement scientifique et technologique du Québec doit faire l'objet d'un engagement gouvernemental dans une perspective à long terme; 10 2- reconnaître le rôle primordial des établissements postsecon­ daires, et plus particulièrement des universités, dans la forma­ tion de ressources humaines hautement qualifiées et dans la recherche; 3- reconnaître la responsabilité du Gouvernement dans la création d'un climat favorable au développement technologique des entre­ prises; 4- reconnaître la nécessité de la continuité et de la cohésion dans l'action gouvernementale et viser, partout où clest possible, à renforcer plutôt qu'à doubler les structures déjà existantes telles le Fonds FCAR, les centres de liaison et de transfert, le Conseil de la science et de la technologie, les centres spécia­ lisés des collèges, les centres et les équipes de recherche universitaires; 5- approuver la création d'un fonds pour la promotion de la science et de la technologie doté de 500 M$ sur cinq ans et placé sous l 1 autorité du Premier ministre afin de soutenir et de promouvoir dans une perspective intégrée la réalisation des engagements mentionnés au mémoire. Ce mémoire a été examiné par le ministère des Finances qui, bien qulen accord avec l'objectif de promouvoir la science et la technologie au Québec, désire attirer 1 1 attention du Conseil des ministres sur les éléments suivants:

1- compte tenu de la situation actuelle des finances publiques du Québec, des objectifs de dépenses fixés par le Gouvernement lors du dernier Discours sur le budget, ainsi que des besoins des autres ministères, il serait prématuré d'allouer dès maintenant 500 M$ d'argent neuf sur cinq ans dans un fonds pour la promotion de la science et de la technologie, alors que lion ne connaît pas actuellement de façon précise la marge de manoeuvre dont dispose le Gouvernement à l 1 égard des dépenses de développement; 2- si le Gouvernement décidait d'annoncer dès maintenant la création d'un tel fonds, il ne devrait pas slengager sur un montant précis à y être injecté; 3- de plus, toute autre mesure spécifique de dépenses à être effec­ tuées dans le cadre du fonds devrait recevoir l 1 approbation du Conseil du trésor selon les procédures habituelles d'allocation des ressources; 4- on devrait aussi slassurer que les nouveaux programmes mis en place par ce fonds ne constitueront pas un dédoublement de ce qui existe déjà, notamment à 1 1 égard de la recherche préconcur­ rentie11e pour laquelle des mesures fiscales ont déjà été mises en place. Pour sa part le Conseil du trésor, qui a examlne ce mémoire à sa séance du 4 octobre 1988, recommande au Conseil des ministres:

1- d'approuver les recommandations contenues dans la version du 30 septembre 1988 de ce mémoire tout en lui indiquant que le Conseil du trésor ne se prononce pas pour autant sur 1 1 enveloppe de 500 M$ prévue pour le fonds pour la promotion de la science et de la technologie et ce, considérant que la marge de manoeuvre du Gouvernement pour 1989-1990 nlest pas encore déterminée et qulon ne peut préciser s'il s'agit uniquement de crédits additionnels;

2- d'indiquer au ministre de l 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie, au ministre délégué à la Technologie et au ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science: 11 a) que toutes ressources additionnelles engagées dans la foulée de ce sommet devraient être l'occasion pour le Gouvernement de revoir ses priorités budgétaires en matière de recherche et de développement,

b) que 1 1 enveloppe budgétaire requise en 1989-1990, suite à la création du fonds pour la promotion de la science et de la technologie, devra être établie, le cas échéant, lors de l'allocation des priorités gouvernementales pour 1 1 exercice financier 1989-1990. Enfin le Comité ministériel permanent du développement économique qui a examiné ce mémoire à sa séance du 4 octobre 1988 recommande au Conseil des ministres:

1- d'accepter les 4 premières recommandations du mémoire; 2- d'accepter le principe d'un effort gouvernemental accru et mieux coordonné en matière de soutien au développement technologique, tout en lui laissant le soin de déterminer la nature, le finance­ ment et les modalités de cet effort additionnel. M. MacDonald fait valoir qulen matière de développement technologique, le gouvernement du Québec a consenti des efforts mais qu'ils ne sont pas suffisants. Le temps est venu de mettre de l lavant un engagement concret. M. MacDonald résume les recommandations de son mémoire. Il souligne que le gouvernement canadien en janvier dernier a engagé 1,3 G$ d'argent neuf, notamment pour le développement de centres d'excellence et de technologie stratégique. Déjà l'Ontario avait montré 1 1 importance qu'elle attachait au dossier en formant un comité présidé par le Premier ministre et doté d'un budget de 100 M$ pendant 10 ans, soit l'équivalent de 1 G$ d'argent neuf. Déjà donc l'Ontario est en avance sur le Québec et les entreprises privées y consacrent de 3 à 4 fois plus d'argent que les entreprises québécoises. Même la Nouvelle-Ëcosse a prévu des budgets spécifiques pour le développement technologique. Au Québec, on a tenté d'aller chercher le maximum de l 1 argent fédéral, notamment en soutenant la CREPUQ dans ses efforts pour obtenir l'installation de centres d'excellence au Québec. Le , poursuit M. MacDonald, produit environ 2 1/2% des technologies mondiale et le Québec, seulement 0,5%. Il doit absolument se donner les moyens de maintenir la compétitivité de ses entreprises, notamment en soutenant ses universités et collèges qui, à l 1 heure actuelle, ne disposent pas de tous les outils nécessaires. Il existe effectivement des méthodes incitatives pour modifier les investissements des entre­ prises, avec l'aide des universités. Si le Gouvernement peut slappuyer sur les structures actuelles, les budgets par contre sont insuffisants. Clest ainsi que le programme de soutien à l'emploi technologique, qui donne pourtant d'excellents résultats, nia plus de fonds. Clest pourquoi M. MacDonald propose la création d'un Fonds doté de 500 M$ d'argent neuf pour l'essentiel, même si certaines dépenses pourraient être recyclées. Comme cette dotation ne serait prévue qulau 1er avril 1989, aucune dépense nlest entraînée pour la présente année, ni même pour les mois suivant le 1er avril. On pour­ rait ainsi viser à développer trois secteurs particuliers: les équi­ pements des universités et les frais indirects associés à des pro­ grammes de recherche; le développement des entreprises avec un appa­ riement du secteur privé; et la recherche fondamentale et appliquée en environnement. M. MacDonald est convaincu que le Québec perdra la course au développement technologique s'il ne consent pas un effort particulier, qui lui permettra de garder ses usines ouvertes et recy­ clées, et d'en créer des nouvelles et, ce faisant, d'augmenter l'emploi. M. MacDonald dit qu'il savait que la marge budgétaire du Gouvernement n'était pas grande, mais il estime que celui-ci a un choix à faire lorsqu'il regarde l'avenir. Il s'agit ici d'un dossier à long terme qui requiert une décision de principe immédiate. Le Premier ministre note qu'il faut faire une distinction entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée ainsi que la 12 recherche militaire. Certains pays affichent un pourcentage important de leurs dépenses en R & D parce qui ils effectuent de la recherche militaire. En ce qui regarde la recherche appliquée en environnement, on pourrait considérer l 1 hypothèse d'allouer la taxe olympique, qui en principe finit en 1994, à financer la recherche en environnement. Il est évident que la technologie est une chose importante, mais on doit considérer que le Gouvernement a déjà consenti des efforts apprécia­ bles, notamment dans le discours du budget de 1987-1988 qui a prévu des mesures fiscales permettant dl injecter 1,5 G$ pour la recherche et le développement. Il serait par ailleurs curieux de savoir si les sommes qui ont été annoncées par le gouvernement de l'Ontario ont été effectivement dépensées. M. Levesque souligne qu'effectivement l'Ontario a une moins grande marge pour modifier les règles visant l 1 impôt sur le revenu personnel, ce qui l 1 amène à utiliser davantage les subventions de préférence à la fiscalité. M. MacDonald est d'avis que l'Ontario pourrait prouver qu'elle a dépensé la majorité des sommes prévues. En fait, il nlest pas question aujourd'hui de prendre l'engagement de dépenser 100 M$ en 1989-1990 mais de prendre un engagement à long terme. Le Premier ministre mentionne qu'il serait peut-être possible d'uti­ liser pendant 5 ans 50 M$ provenant d'Hydro-Québec, ainsi que l'hypo­ thèse en a déjà été évoquée avec la société d'État. M. French dit que cette solution pourrait constituer un bon pas en avant. Il souligne l 1 importance à ses yeux de faire un effort particulier. Le Premier ministre reprend en indiquant qulavant de faire des annonces au Sommet de la technologie, il est nécessaire d'avoir une évaluation complète des mesures mises de l lavant, ainsi que l 1 effort comparatif des autres provinces. Il vérifiera pour sa part la possi­ bilité d'obtenir les 50 M$ par année évoqués par Hydro-Québec. Il souligne qulon ne connaît pas encore la portée des mesures fiscales adoptées au dernier discours du budget et que les chiffres définitifs ne seront pas connus avant juin 1989. M. Ryan mentionne qulau début, le sommet devait porter à la fois sur la science et sur la technologie; son objet a ensuite été restreint à la technologie parce qu'il préférait rester à l 1 écart pour l 1 instant. Il est cependant d'accord avec les dispositions du mémoire traitant des universités, même si une somme de 30 M$ par année ne doit pas être considérée comme réglant le problème à ce niveau. Les études de financement menées jusqu'ici indiquent effectivement qu'il faudrait viser un chiffre plus élevé. Ainsi le Fonds FCAR dispose de moins d'argent qu'il y a cinq ans et les budgets additionnels octroyés nlont permis que de rattraper une partie du terrain perdu. Quant aux annonces qui pourraient être faites au Sommet de la technologie, il y a évidemment un jugement d'opportunité à poser en ce qui concerne l 1 ordre de grandeur des sommes impliquées. A l'évidence, le Gouverne­ ment devrait être prudent et ne pas annoncer de projets qui ne sont pas parfaitement arrimés. Cependant, la précipitation dans ce dossier vient un peu du gouvernement fédéral qui annonce toutes sortes d'ini­ tiatives sans consulter les provinces. Ainsi, en ce qui concerne les centres d'excellence dans les universités, une des conditions d'admis­ sibilité serait que les provinces payent les frais indirects, qui peuvent atteindre des sommes importantes. M. Levesque souligne qulon ne connaît pas toutes les réponses aux questions qui se posent en ce qui regarde ce Fonds de développement de la technologie, entre autres sa structure juridique. Quant à prévoir 500 M$ d'argent neuf, la chose apparaît un peu utopique dans la mesure où déjà la marge de développement pour 1989-1990 est hypothéquée en partie pour le plan de transport de Montréal. Le Premier ministre conclut qu'il examinera la possibilité d'obtenir d'Hydro-Québec une certaine contribution à ce Fonds et qulon étudiera également la possibilité d'utiliser la taxe olympique, à son échéance, pour favoriser la recherche en environnement. 13 Décision numéro: 88-207 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 4 octobre 1988, soumis par le ministre de 1 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie, le ministre délégué à la Technologie et le ministre de 1 1 Enseignement supérieur et de la Science, et portant sur le Sommet québécois de la technologie et les engagements de principe du Gouvernement (réf.: 8-0284),

1- de reconnaître que le développement scientifique et technologique du Québec doit faire 1 1 objet d'un engagement gouvernemental dans une perspective à long terme; 2- de reconnaître le rôle primordial des établissements postsecon­ daires, et plus particulièrement des universités dans la formation de ressources humaines hautement qualifiées et dans la recherche; 3- de reconnaître la responsabilité du Gouvernement dans la création d'un climat favorable au développement technologique des entreprises; 4- de reconnaître la nécessité de la continuité et de la cohésion dans 1 1 action gouvernementale et viser, partout où clest possible, à renforcer plutôt qu'à doubler les structures déjà existantes telles le Fonds FCAR, les centres de liaison et de transfert, le Conseil de la science et de la technologie, les centres spécialisés des collèges, les centres et les équipes de recherche universitaires; 5- dl accepter en principe de créer un fonds pour la promotion de la science et de la technologie, sous réserve de vérifier la possibilité que ce fonds soit alimenté de façon extrabudgétaire et étant entendu que la dotation de ce fonds sera fixée ultérieurement;

6- d'indiquer au ministre de l 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie, au ministre délégué à la Technologie et au ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science que toutes ressources addi­ tionnelles engagées dans la foulée de ce Sommet devraient être l'occasion pour le Gouvernement de revoir ses priorités budgétaires en matière de recherche et développement.

PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR LE MINISTERE DE L'ÉDUCATION (RËF.: 8-0207)

Le ministre de 1 1 Éducation soumet un mémoire daté du 14 juin 1988 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur le ministère de 1 1 Éducation. Le mémoire expose que les modifications proposées visent à faire disparaître les contraintes conséquentes aux modalités actuelles de financement de la Direction des cours par correspondance et, pour ce faire, à revoir les assises juridiques du financement de ce service à la population. Le mémoire propose donc de constituer un Fonds de la formation à distance par lequel l'ensemble des coûts encourus pour fournir ces services seraient assumés, y compris les salaires des fonctionnaires. Cette solution implique également de modifier la loi et préciser les services qui sont déjà rendus par le ministère de l'Éducation et prévoir que le ministre de 1 1 Éducation peut fournir, moyennant considération, des services reliés à la forma­ tion à distance, à toute personne ou organisme relevant de sa com­ pétence et, à la demande d'un autre ministre, à toute personne ou organisme relevant de la compétence de ce dernier. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur le ministère de 1 1 Éducation. Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 14 septembre 1988. 14 Quant au Conseil du trésor qui a examiné ce mémoire à sa séance du 27 septembre 1988, il recommande au Conseil des ministres d'approuver les recommandations contenues dans ce mémoire, sous réserve que l'article 2 du projet de loi soit remplacé par le suivant:

"2. Les crédits alloués au ministère de l 1 Ëducation pour le finance­ ment des biens et services reliés à la formation à distance, pour le premier exercice financier du fonds sont, à la date du début d'activité de ce fonds, transférés aux ministères et organismes publics qui contribuent financièrement à ces biens et services, dans la mesure déterminée par le Gouvernement. Il en est de même des crédits alloués à l'Office des ressources humaines, au titre des contributions d'employeur, pour le premier exercice financier du fonds." Quant au ministère des Finances qui a examiné ce mémoire, il recom­ mande que le Conseil des ministres donne suite à la proposition de créer le Fonds spécial de formation à distance, sous réserve que le ministère de l'Ëducation présente, au cours des prochains mois, un plan détaillé de financement des activités du Fonds ainsi que des modalités de tarification applicables aux différentes clientèles et que ce plan respecte les objectifs généraux de financement qui ont été soumis au ministère des Finances. Ainsi, le ministère de l 1 Ëducation devra slassurer que la contribution gouvernementale sera réduite de 15% d'ici 1991-1992 et que le dégré d'autofinancement du Fonds atteindra un minimum de 40% au terme de cette même année financière. M. Ryan explique que l'objet du projet de loi est de créer un fonds distinct pour le financement des services de formation à distance. Toutes les études faites concluent effectivement à l 1 opportunité de la création d'un fonds distinct. M. Levesque demandant à monsieur Ryan s'il accepte la recommandation du ministère des Finances, celui-ci indique qu'il nia pas pris connaissance au préalable du deuxième paragraphe de cette lettre et qu'il veut revoir la question. L'étude du dossier est en conséquence reportée.

LOI MODIFIANT LA LOI SUR LA PODIATRIE CONCERNANT L'ORTHESE ET LES NORMES DES ORDONNANCES (RËF.: 8-0231)

Le ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science soumet un mémoire portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la podiatrie concernant l 1 orthèse et les normes des ordonnances. Le mémoire expose que les modifications proposées à la Loi sur la pOdiatrie visent à: 1- assurer la détermination de normes relatives à la forme et au contenu des ordonnances faites par un podiatre et la fixation des conditions suivant lesquelles un podiatre peut administrer et prescrire des médicaments à ses patients; 2- confirmer le droit du podiatre de fabriquer, transformer, modi­ fier ou vendre des orthèses podiatriques; 3- harmoniser cette loi avec la Loi sur les règlements et avec le Code des professions. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur la podiatrie concernant l 1 orthèse et les normes des ordonnances. Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 28 septembre 1988. 15 Décision numéro: 88-208 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire soumis par le ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la podiatrie concernant l'orthèse et les normes des ordonnances (réf.: 8-0231),

1- de soumettre à l 1 Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur la podiatrie concernant l'orthèse et les normes des ordonnances de façon à: A. assurer la détermination de normes relatives à la forme et au contenu des ordonnances faites par un podiatre et la fixation des conditions suivant lesquelles un podiatre peut administrer et prescrire des médicaments à ses patients, B. confirmer le droit du podiatre de fabriquer, transformer, modifier ou vendre des orthèses podiatriques, C. harmoniser cette loi avec la Loi sur les règlements et avec le Code des professions modifié par la Loi modifiant le Code des professions, selon les modalités prévues au mémoire du ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science au Comité de législation afin qu'il slassure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR LA PHARMACIE (RËF.: 8-0232)

Le ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science soumet un mémoire portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la phar­ macie. Le mémoire expose que les modifications proposées à la Loi sur la pharmacie visent à:

1- régulariser l 1 exécution, par les pharmaciens du Québec, d'ordon­ nances équivalentes à celles émises au Québec, mais obtenues ailleurs au Canada; 2- permettre aux pharmaciens l'usage d'un titre de spécialiste; 3- assurer la continuité des services pharmaceutiques au public, en certaines situations d'insolvabilité non prévues antérieurement; 4- harmoniser la Loi sur la pharmacie à la Loi sur les règlements relativement à l 1 entrée en vigueur des règlements; 5- retrancher le deuxième alinéa de l'article 2 qui prévoit que le Président et tous les administrateurs du bureau doivent être citoyens canadiens, compte tenu que cette exigence est déjà prévue au Code des professions. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur la pharmacie. Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 28 septembre 1988. 16

Décision numéro: 88-209 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire soumis par le ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la pharmacie (réf.: 8-0232), 1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur la pharmacie de façon à:

A. régulariser l 1 exécution , par les pharmaciens du Québec, d'ordonnances équivalentes à celles émises au Québec, mais obtenues ailleurs au Canada, B. permettre aux pharmaciens l'usage d'un titre de spécia­ liste, C. harmoniser la loi à la Loi sur les règlements relativement à l 1 entrée en vigueur des règlements, D. assurer la continuité des services pharmaceutiques au public en certaines situations d'insolvabilité non prévues antérieurement, E. retrancher le deuxième alinéa de l'article 2 qui prévoit que le président et tous les administrateurs du Bureau doivent être citoyens canadiens, compte tenu que cette exigence est déjà prévue au Code des professions,

selon les modalités prévues au mémoire du ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de l 1 Enseignement supérieur et de la Science au Comité de législation afin qu'il slassure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI MODIFIANT LA LOI SUR LES JURÉS (RÉF.:8-0219) Le ministre de la Justice soumet un mémoire daté du 29 juin 1988 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les jurés. Le mémoire expose que les modifications proposées à la Loi sur les jurés visent à: 1- permettre au shérif, dans un district où il y a plusieurs ses­ sions, d'effectuer un seul tirage au sort par année, en complé­ tant, suivant la procédure actuelle, le nombre de cartes qu'il juge suffisant pour lui permettre de dresser tous les tableaux requis pour chacune des sessions de la Cour, prévoir que les cartes inutilisées lors de la confection des tableaux pour une session seront gardées sous scellés pour servir à la confection des tableaux des sessions subséquentes jusqu'à épuisement, après quoi la procédure du tirage sera reprise; 2- permettre au shérif d'assigner les jurés par sommation au moins trente jours avant la date où leur présence est requise à la Cour ou dans tout autre délai ordonné par le juge, ce délai ne devant toutefois pas être inférieur à huit jours; . 3- permettre au shérif de déposer au bureau du greffier de la cou­ ronne le tableau des jurés et le procès-verbal de la confection du tableau à la date où la présence des jurés est requise à la Cour; 17 4- permettre le renvoi dlun juré à une autre session si sa situation professionnelle 1 1 empêche dlagir pendant la session pour laquelle il a été assigné. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à 1 1 Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur les jurés. Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 28 septembre 1988. M. Rémillard explique que la liste confectionnée pour le choix des jurés vaudra désormais pour un an au lieu de devoir être confectionnée à chaque session judiciaire. Les gens dont la situation profession­ nelle le justifie pourront également demander un report. Cela devrait permettre de sauver quelque argent.

Décision numéro: 88-210 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 29 juin 1988, soumis par le ministre de la Justice et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les jurés (réf.: 8-0219), 1- de soumettre à llAssemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les jurés de façon à: A. permettre au shérif, dans un district où il y a plusieurs sessions, dleffectuer un seul tirage au sort par année, en complétant, suivant la procédure actuelle, le nombre de cartes qulil juge suffisant pour lui permettre de dresser tous les tableaux requis pour chacune des sessions de la Cour et prévoir que les cartes inutilisées lors de la confection des tableaux pour une session soient gardées sous scellés pour servir à la confection des tableaux des sessions sUbséquentes jusqulà épuisement, après quoi, la procédure du tirage est reprise, B. permettre au shérif dlassigner les jurés par sommation au moins trente jours avant la date où leur présence est requise à la Cour ou dans tout autre délai ordonné par le juge, ce délai ne devant toutefois pas être inférieur à 8 jours, C. permettre au shérif de déposer au bureau du greffier de la couronne le tableau des jurés et le procès-verbal de la confection du tableau à la date où la présence des jurés est requise à la Cour, D. permettre le renvoi dlun juré à une autre session si sa situation professionnelle llempêche dlagir pendant la session pour laquelle il a été assigné, E. adopter les dispositions utiles ou de concordance néces­ saires, selon les modalités prévues au mémoire du ministre de la Justice; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de la Justice au Comité de législation afin qulil slassure de la cohé­ rence juridique et législative du projet de loi qui en découle. 18 PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR LE MINISTERE DES COMMUNICATIONS (RËF.: 8-0249) Le ministre des Communications soumet un mémoire daté du 13 juillet 1988 et portant sur un projet de loi révisant la Loi sur le ministère des Communications. Le mémoire expose que les modifications proposées à la Loi sur le ministère des Communications visent à: 1- prévoir que le ministre des Communications a pour fonction de protéger et promouvoir le caractère distinct du Québec en matière de communication et de susciter en cette matière des retombées positives en termes de progrès culturel, social et économique, et préciser qu'à ces fins, il élabore et propose au Gouvernement des politiques dans les secteurs d'activités relatifs aux communica­ tions, se dote des moyens pour les réaliser et en coordonne la mise en oeuvre; 2- attribuer notamment au ministre des Communications la respon­ sabilité de favoriser l'accès des citoyens à l'information et aux documents détenus par le Gouvernement, ainsi que la protection des renseignements confidentiels qu'il possède, fournir des services de communication aux ministères ainsi qu'aux organismes publics et autres désignés par le Gouvernement et participer au développement de l'industrie des communications; 3- préciser que le ministre des Communications gère les droits d'auteur des documents détenus par le Gouvernement, détermine et propose au Gouvernement les emblèmes du Québec et établit des normes de signature gouvernementale et d'identification visuelle applicables aux ministères et organismes publics, veille à l'application de ces normes et en coordonne l'exécution; 4- conférer au ministre la responsabilité de vendre les documents publiés par l'Éditeur officiel du Québec et prévoir que le ministre exerce les fonctions qui lui sont attribuées en matière d'édition sous la raison sociale les Publications du Québec; 5- regrouper dans un nouveau chapitre relatif au pouvoir règlemen­ taire: a) les dispositions relatives à l'Éditeur officiel du Québec, b) les nouvelles dispositions permettant au Gouvernement de déterminer dans quelle mesure et selon quelles modalités: 1) les services d'audiovisuel sont fournis aux ministères et organismes publics que le Gouvernement détermine, 2) les politiques de communications, la coordination des activités reliées aux télécommunications, à l'infor­ matique, à la publicité et aux expositions, les normes d'acquisition, d'utilisation et de gestion des droits d'auteurs, les emblèmes du Québec, les normes de signature gouvernementale et d'identification visuelle s'appliquent aux ministères et aux organismes publics que le Gouvernement détermine; 6- mettre à jour les dispositions relatives à l'organisation du ministère. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur le ministère des Communications. Ce mémoire a été examiné par le ministère des Finances qui indique n'avoir aucun commentaire à formuler à son égard. 19 Par ailleurs, le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales qui a examiné ce mémoire à sa séance du 28 septembre 1988 convient :

1- de prendre acte de 1 1 intention du ministre d'apporter certaines modifications au projet de loi de façon: a) à préciser que les fonctions et pouvoirs du ministre slexercent à l'intérieur du cadre législatif actuel en matière dl affaires intergouvernementales canadiennes et d'affaires internationales, b) à mieux tenir compte du rôle du ministère des Affaires culturelles dans la gestion des droits d'auteur; 2- de recommander au Conseil des ministres d'approuver les proposi- tions telles que modifiées. M. French souligne que le nouveau projet de loi confiera au ministre des Communications le mandat de protéger et promouvoir le caractère distinct du Québec. Pour l'essentiel, souligne M. French, ce projet de loi rajeunit la loi du ministère qui datait de 1969 sans ajouter de responsabilité nouvelle, compte tenu du rôle que le ministère en était venu à jouer avec le temps. M. French souligne également que le rôle de promouvoir le caractère distinct du Québec prévu dans la loi est d'une certaine façon indépendant de la conclusion de 1 1 Accord du Lac Meech compte tenu que, dans les faits, le Québec est une société distincte. M. Rémillard souligne son accord.

Décision numéro: 88-211 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 13 juillet 1988, soumis par le ministre des Communications et portant sur un projet de loi révisant la Loi sur le ministère des Communications (réf.: 8-0249),

1- de soumettre à 1 1 Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur le ministère des Communications de façon à: A. prévoir que le ministre des Communications a pour fonctions de protéger et promouvoir le caractère distinct du Québec en matière de communications et de susciter, en cette matière, des retombées positives en termes de progrès culturel, social et économique, et préciser qu'à ces fins, il élabore et propose au Gouvernement des politiques dans les secteurs d'activité relatifs aux communications, se dote des moyens pour les réaliser et en coordonne la mise en oeuvre, B. attribuer notamment au ministre des Communications la responsabilité de favoriser l 1 accès des citoyens à l'infor­ mation et aux documents détenus par le Gouvernement ainsi que la protection des renseignements confidentiels qu'il possède, de fournir des services de communications aux ministères ainsi qulaux organismes publics ou autres dési­ gnés par le Gouvernement, et de participer au développement de l 1 industrie des communications, C. préciser que le ministre des Communications gère les droits d'auteurs des documents détenus par le Gouvernement, déter­ mine et propose au Gouvernement les emblèmes du Québec et établit des normes de signature gouvernementale et d'iden­ tification visuelle applicables aux ministères et aux orga­ nismes publics, veille à 1 1 application de ces normes et en coordonne l'exécution, 20 D. conférer au ministre la responsabilité de vendre les docu­ ments publiés par l 1 Ëditeur officiel du Québec et prévoir que le ministre exerce les fonctions qui lui sont attri­ buées en matière dlédition sous la raison sociale "Les Publications du Québec", E. regrouper dans un nouveau chapitre relatif au pouvoir réglementaire: 1) les dispositions relatives à llËditeur officiel du Québec, 2) les nouvelles dispositions permettant au Gouvernement de déterminer dans quelles mesures et selon quelles modalités: a) les services dlaudiovisuel sont fournis aux ministères et aux organismes publics que le Gouvernement détermine, b) les politiques de communications, la coordination des activités reliées aux télécommunications, à l 1 informatique, à la publicité et aux exposi­ tions, les normes dlacquisition, dlutilisation et de gestion des droits dlauteurs, les emblèmes du Québec, les normes de signature gouvernementale et dlidentification visuelle slappliquent aux ministères et aux organismes publics que le Gouvernement détermine.

F. mettre à jour les dispositions relatives à l 1 organi sation du ministère, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Communications et sous réserve de: G. préciser que les fonctions et pouvoirs du ministre slexer­ cent à l 1 intérieur du cadre législatif actuel en matière dlaffaires intergouvernementales canadiennes et dlaffaires internationales, H. mieux tenir compte du rôle du ministère des Affaires cultu- relles dans la gestion des droits dlauteurs; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Communications au Comité de législation afin qulil slassure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

MODIFICATION DE LA LOI FAVORISANT LA LIBËRATION CONDITIONNELLE DES DËTENUS (RËF.: 8-0252) Le Solliciteur général soumet un mémoire daté du 14 février 1988 et portant sur une modification de la Loi favorisant la libération con­ ditionnelle des détenus. Le mémoire expose que les modifications proposées à la Loi favorisant la libération conditionnelle des détenues visent à: 1- prévoir que la Commission québécoise soit composée dlau moins six membres à plein temps; 2- permettre au Président de la Commission de désigner un des mem­ bres à temps partiel de la Commission pour remplacer un membre à plein temps qui est temporairement incapable ou absent, jusqulà ce que celui-ci soit remplacé par le Gouvernement. 21 Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à 1 1 Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi favorisant la libération conditionnelle des détenus. Ce mémoire a été examiné par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 24 août 1988, lequel convient:

1- de prendre acte de l 1 intention du ministre de modifier le projet de loi de façon à ce que le nombre de membres de la Commission des libérations conditionnelles soit porté à sept; 2- de recommander au Conseil des ministres d'accepter les proposi- tions du ministre de la Sécurité publique telles que modifiées. Quant au Conseil du trésor, qui a examiné ce mémoire à sa séance du 13 septembre 1988, il recommande au Conseil des ministres d'approuver les recommandations contenues dans ce mémoire sous réserve que le projet de loi prévoie que la Commission est composée d'au plus sept membres à temps plein. M. Marx souligne qu'il est d'accord pour prévoir que la Commission est composée d'au plus 7 membres à temps plein.

Décision numéro: 88-212 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 14 juillet 1988, soumis par le ministre de la Sécurité publique et portant sur une modification de la Loi favorisant la libération conditionnelle des détenus (réf.: 8-0252),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi favorisant la libération conditionnelle des détenus de façon à: A. prévoir que la Commission est composée d'au plus sept membres à temps plein, B. permettre au président de la Commission de désigner un des membres à temps partiel de la Commission pour remplacer un membre à plein temps qui est temporairement incapable ou absent, jusqu'à ce que celui-ci soit remplacé par le Gou­ vernement, selon les modalités prévues au mémoire du ministre de la Sécurité publique; 2- dl indiquer au ministre de la Sécurité publique que cette modifi­ cation à la Loi favorisant la libération conditionnelle des détenus devra être autofinancée; 3- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de la Sécurité publique au Comité de législation afin qu'il slassure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI MODIFIANT LA LOI SUR LES TRANSPORTS (RÉF.: 8-0243) Le ministre des Transports soumet un mémoire daté du 14 juillet 1988 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les transports. Le mémoire expose que les modifications proposées sur la Loi sur les transports visent à:

1- accorder l'exclusivité du courtage aux corporations sans but lucratif et aux coopératives, 22

2- habiliter l'établissement d'un système d'accréditation qui per­ mettrait la formation de deux groupes de camionneurs, sans toute­ fois exclure totalement la possibilité de monopole;

3- prévoir l 1 interdiction pour celui qui nlest pas titulaire d'un permis de courtage, d'agir comme agent, intermédiaire ou man­ dataire en plus de celle d'agir comme courtier dans une transac­ tion pour le transport d'une matière en vrac aux endroits où la Commission a délivré un permis de courtage; 4- permettre le regroupement des transporteurs dans des sociétés de transport seulement lorsque la société obtient le permis de camionnage en son nom; 5- exiger que le transporteur qui fait effectuer un transport d'une matière en vrac sous contrat sollicite d'abord les services du titulaire d'un permis de courtage; 6- autoriser le titulaire de permis de courtage à réclamer et à percevoir au nom des camionneurs qu'il représente le paiement de services de camionnage fournis à sa demande à moins que le con­ trat ne prévoie autrement. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de sou­ mettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modi­ fiant la Loi sur les transports. Ce mémoire a été examiné par le Comité ministériel permanent de l'amé­ nagement et du développement régional à sa séance du 28 septembre 1988, lequel convient de recommander au Conseil des ministres d'adopter la recommandation contenue au mémoire du ministre des Trans­ ports sous réserve de confier au Comité de législation le soin de retenir, dans la mesure du possible, un libellé qui ne restreint pas spécifiquement l'exercice de certains droits civils. Ce projet de loi, explique M. Marc-Yvan Côté, vise à mettre fin aux négociations entreprises depuis un certain temps avec les camionneurs artisans à la suite de la contestation de règlements devant les tribu­ naux. Le monopole de l'ANCAI a été contesté et le ministère proposait de lui retirer son monopole, ce qui a donné lieu aux négociations qui ont suivi. En définitive, les gens acceptent qu'il y ait une certaine compétition sur le terrain ce qui permettra un meilleur équilibre. Sera ouverte la possibilité d'avoir deux postes d'affectation dans une sous-région; il pourra donc y avoir un certain maraudage.

Décision numéro: 88-213 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 14 juillet 1988, soumis par le ministre des Transports et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les transports (réf.: 8-0243), 1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les transports de façon à: A. accorder l'exclusivité du courtage aux corporations sans but lucratif et aux coopératives,

B. habiliter l 1 établissement d'un système d'accréditation qui permettrait la formation de deux groupes de camionneurs, sans toutefois exclure totalement la possibilité de mono­ pole, 23 C. prévoir l'interdiction, pour celui qui n'est pas titulaire d'un permis de courtage, d'agir comme agent, intermédiaire ou mandataire en plus de celle d'agir comme courtier, dans une transaction pour le transport d'une matière en vrac aux endroits où la Commission a délivré un permis de courtage, D. permettre le regroupement des transporteurs dans des sociétés de transport seulement lorsque la société obtient le permis de camionnage en son nom, E. exiger que le transporteur qui fait effectuer un transport d'une matière en vrac par sous-contrat sollicite d'abord les services du titulaire d'un permis de courtage, F. autoriser le titulaire d'un permis de courtage à réclamer et à percevoir, au nom des camionneurs qu'il représente, le paiement des services de camionnage fournis à sa demande, à moins que le contrat ne prévoie autrement, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Transports, sous réserve de confier au Comité de législation le soin de retenir, dans la mesure du possible, un libellé qui ne restreint pas spécifi­ quement l'exercice de certains droits civils; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Transports au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohé­ rence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

PLAN D'ACTION EN MATIERE DE DËVELOPPEMENT RËGIONAL (RËF.: 8-0145) Le ministre des Transports soumet un mémoire daté du 6 avril 1988 et portant sur un plan d'action en matière de développement régional. Le mémoire expose que les différentes analyses sur le développement régional démontrent que les contraintes naturelles et l'évolution historique, conjuguées avec les forces du marché économique, ont entraîné un développement inégalement réparti sur l'ensemble du terri­ toire québécois. L'évolution, depuis les années cinquante, de la situation socio-économique des régions montre une nette amélioration des conditions de vie. Ceci est vrai surtout en ce qui concerne les indicateurs servant habituellement à mesurer le développpement. Par contre, dans les domaines de la technologie, de l'enseignement supé­ ,rieur, de la finance et de l'industrie de pointe, qui constituent les facteurs de développement de l'avenir, des écarts importants persis­ tent. Même si chaque région a ses caractéristiques particulières, il est possible, en tenant compte de leur stade de développement et de l'homogénéité de leur activité, de les regrouper en trois blocs dif­ férenciés, soit les régions périphériques, les régions centrales et les régions métropolitaines. Le mémoire indique que la région métropolitaine de Montréal constitue le coeur économique, social et culturel du Québec, la plus grande région urbaine du Québec et son plus grand bassin de main-d'oeuvre. Mais Montréal connaît des difficultés pour maintenir sa position concurrentielle à l'échelle canadienne et nord-américaine. L'enjeu est important pour le Québec. Le rapport Picard sur la région de Montréal dramatise la situation et affirme que la concurrence de Toronto pourrait marginaliser Montréal dans sa sphère naturelle d'in­ fluence qu'est le Québec. Le mémoire souligne qu'un des facteurs importants de la performance relativement bonne des régions du Québec au cours de ces dernières années repose sur l'implication plus grande des populations régionales dans leur développement. Dans les régions où des conférences socio-économiques ont été organisées, une déter­ mination peu commune s'est manifestée de la part des intervenants régionaux, particulièrement au plan économique, par la mise sur pied de petites et moyennes entreprises et également par l'établissement d'instruments favorables à la création d'entreprises. 24

Le mémoire souligne que trois grands défis se posent aux régions, soit l'accroissement de l'emploi par la capacité de générer des entre­ prises, la compétitivité dans un contexte d'ouverture des marchés et l'innovation dans un contexte de haute technologie. Le mémoire explique que le plan d'action proposé comprend cinq volets d'interven­ tion. Le premier volet vise à promouvoir l'initiative individuelle et l'entrepreneurship comme moteur du dynamisme régional et du développe­ ment des régions. Plus spécifiquement, il s'agit de favoriser l'émer­ gence d'un plus grand nombre d'entreprises en mettant l 1 accent sur l'aide au démarrage et au pré-démarrage d'entreprises. Le second volet porte sur l'amélioration des conditions d'éclosion et de déve­ loppement d'entreprises innovatrices dans les différentes régions par une sensibilisation au développement technologique et un encouragement à être plus compétitives sur le marché extérieur. Le Gouvernement sera amené à reconnaître quelques grands centres régionaux de recherche et de développement et à les appuyer par des mesures appro­ priées. Il faudra également envisager la mise sur pied de véritables antennes régionales de diffusion du développement technologique. Le troisième volet vise à poursuivre et renforcer le partnership entre le Gouvernement et les régions. Il convient de mieux mettre en valeur le sens et la portée de la conclusion d'ententes de développement entre le Gouvernement et les régions. En juillet 1986, le Gouvernement a clairement exprimé son intention de poursuivre la tenue de ces con­ férences socio-économiques et de les renforcer par la signature d'ententes-cadres de développement. L'expérience des dernières con­ férences socio-économiques et de la conclusion des ententes incite le Gouvernement à mettre davantage l'accent sur des axes prioritaires définis dès le départ et sur des projets plus significatifs pour le développement des régions. Quant au quatrième volet, il porte sur la modulation des politiques et des programmes gouvernementaux aux caractéristiques et aux besoins des régions. Si lion fait une exception pour les services de base à la personne qui doivent permettre à tous les Québécois d'accéder à des niveaux de service comparables, peu importe où ils habitent sur le territoire, il faut admettre qulau niveau des politiques et des pro­ grammes, en particulier des programmes de développement, les appareils gouvernementaux ont tendance à uniformiser les règles et les critères sur l 1 ensemble du territoire. La reconnaissance des caractéristiques distinctes des régions doit conduire le Gouvernement à moduler ses interventions. L'application de la modulation se ferait dans le cadre des blocs régionaux, soit les régions périphériques, les régions centrales et les trois régions métropolitaines. Cette modulation devrait porter sur les programmes d'aide à l 1 entreprise, le crédit touristique et autres programmes ayant un impact sur le développement des régions. Enfin, le cinquième volet met l 1 accent sur le nécessaire soutien aux régions les plus en difficulté. Il y a au Québec des régions plus démunies où se situent de véritables zones de pauvreté dont les chances de voir s'enclencher un développement sans aide gouvernementale sont pratiquement nulles. Ces régions correspondent au premier groupe des vingt municipalités régionales des comtés dont le niveau de développement est le plus faible. A ces zones déjà identifiées, il faut ajouter les milieux à économie simple dont la situation est particulièrement fragile. Le Gouvernement devra apporter au développement de ces milieux une contribution non seule­ ment financière, mais également technologique. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'approuver les orientations et les différents volets d'interven­ tion prévus au plan d'action en matière de développement régional proposé au mémoire; 2- d'accepter sa mise en oeuvre dès cette année et de demander aux différents ministères concernés de prendre les mesures appro­ priées pour enclencher sa réalisation; 25

3- de prév~ir, lors de l'annonce du budget, les sommes qui seront consacrees, dès cette année, à la mise en oeuvre du plan d'action et de réserver pour les années subséquentes une somme de 60 M$ par année comme participation du Québec à une entente fédérale­ provinciale sur le développement régional; 4- d'autoriser la publication de ce plan d'action. Le ministre des Transports soumet également un mémoire complémentaire portant sur le même sujet. Le mémoire expose que des événements récents requièrent d'apporter des compléments d'information au mémoire sur le plan d'action et de soumettre une version ajustée du plan d'action en matière de développement régional. Ces événements sont d'abord le Discours sur le budget du 16 mai dernier, qui renferme plusieurs mesures de développement régional dont certaines viennent modifier des propositions du plan original. Il y a ensuite la signa­ ture imminente de l'Entente Canada-Québec sur le développement écono­ mique régional que le Conseil des ministres a entérinée le 18 mai dernier. Enfin, les discussions du plan d'action dans les trois comités ministériels permanents du Conseil exécutif amènent des ajus­ tements au document pour tenir compte de leurs recommandations et des commentaires reçus des principaux ministères concernés. Le mémoire indique qu'à l 1 égard du cadre général, les éléments suivants ont été introduits au niveau du diagnostic et des défis: 1- une section entière a été introduite dans le diagnostic pour mieux faire état de l'action et de la présence des différents ministères dans les régions et montrer ainsi que le Gouvernement agit de multiples façons à l 1 égard du développement régional; 2- en ce qui concerne les défis auxquels sont confrontées les régions, l 1 adaptation de la main-dl oeuvre, présentée comme une préoccupation sous-jacente dans la première version, a été inscrite, à la demande du ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, comme un quatrième défi au même titre que ceux déjà identifiés. En ce qui concerne le plan d'action lui-même, les deux premiers volets ont fait l 1 objet d'importants changements. Le premier volet, suite au Discours sur le budget et aux commentaires du ministère de l 1 Industrie et du Commerce, a fait l 1 objet de correctifs substantiels. De plus, les programmes-cadres prévus dans l'Entente fédérale-provinciale visant l'entrepreneurship y ont été insérés. Ces changements visent particulièrement les mesures prévues au plan d'action bien que des sections du diagnostic ont dû être modifiées en conséquence. Ainsi une section nouvelle a été introduite à la partie portant sur les mesures pour présenter l'éventail des actions des ministères impliqués dans le soutien à 1 1 entreprise. Par ailleurs, la première mesure sur le PECEC a été maintenue avec un accent sur le pré-démarrage alors que la proposition d'ouvrir ce programme de subvention sur un volet de prêt a été atténuée pour ne retenir pour le moment qulune mesure dl examen de cette possibilité en relation avec l'action de la Société du développement industriel. Quant à la mesure portant sur la créa­ tion de SOLIDES en région, elle a été complètement abandonnée. Elle a été remplacée par les mesures prévues au budget sur l'aide à la cons­ titution de Société de placement dans l 1 entreprise québécoise et aux nouvelles SPEQ-régionales. De plus cette section sur l'aide au démar­ rage fait davantage état de l 1 implication de certaines institutions privées et publiques dans le financement régional. Enfin, deux autres mesures de soutien technique ont été ajoutées, soit l'une pour faire état du volet III du programme d'aide aux commissariats industriels qui apporte un soutien au développement dans les milieux ruraux, et l'autre pour prévoir 1 1 appui du Gouvernement à des initiatives de stimulation de l'entrepreneurship local et régional. Quant au texte portant sur le deuxième volet, il a été bonifié pour intégrer les préoccupations du ministère de 1 1 Enseignement supérieur et de la Science et tenir compte du futur plan d'action en matière de 26 développement technologique que le ministère de l 1 Industrie, du Com­ merce et de la Technologie s'apprête à rendre public. De plus, le programme d'aide aux entreprises tehnologiques de l 1 Entente fédérale­ provinciale a été introduit. Pour ce qui est du troisième volet, il a été ajusté pour introduire les préoccupations d'un certain nombre de ministères. Clest ainsi que la dimension non strictement économique du développement régional, mais également sociale et culturelle, a été plus clairement exprimée. Aucun changement majeur nia été apporté au quatrième volet et enfin le cinquième volet a été ajusté pour intro­ duire les mesures prévues au budget ou à l 1 Entente fédérale-provin­ ciale sur le développement régional et qui ont pour effet de fournir un appui aux municipalités régionales de comtés les plus en difficulté et de marquer la priorité dl intervention du Gouvernement à l 1 égard des régions de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'approuver les orientations et les différents volets d'interven­ tion prévus à la version révisée proposée du plan d'action gou­ vernemental en matière de développement régional; 2- d'accepter sa mise en oeuvre dès cette année et de demander aux différents ministères concernés de prendre les mesures appro­ priées pour enclencher sa réalisation; 3- d'autoriser la publication de ce plan d'action. Ce mémoire a été examiné par le Comité ministériel permanent de l'amé­ nagement et du développement régional à ses séances du 27 avril 1988 et du 4 mai 1988, lequel recommande au Conseil des ministres d'adopter les recommandations contenues au mémoire du ministre des Transports, sous réserve des modifications que doit apporter au plan d'action le Secrétariat à l'aménagement et au développement régional suite aux commentaires exprimés par les ministres des Affaires municipales, de l 1 Environnement et du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Pour sa part le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales qui a examiné ce mémoire à sa séance du Il mai 1988, convient: 1- de recommander au Conseil des ministres d'accepter le plan d'action en matière de développement régional; 2- d'inviter le ministre:

a) à compléter ses consultations auprès des ministères et organismes concernés et à apporter les modifications appro­ priées à son plan d'action, b) à considérer particulièrement l'inclusion des éléments suivants; 1) dans le cadre du premier volet, le renforcement des mesures de soutien aux entreprises existantes et le développement des mesures d'adaptation de la main­ d'oeuvre, 2) dans le cadre du troisième volet, le maintien de l 1 appui aux organismes régionaux de concertation et la reconnaissance du fait que certaines régions ont des retards particuliers à combler en certains domaines.

Par ailleurs, le Comité ministériel permanent du développement écono­ mique qui a examiné ce mémoire à sa séance du 29 juin 1988, recommande au Conseil des ministres d'accepter le mémoire du ministre des Trans­ ports sous réserve qulun protocole d'entente soit mis au point entre l'Office de planification et de développement du Québec et le minis- 27 tère de l 1 Industrie et du Commerce quant à l 1 harmonisation et à la gestion des programmes d'assistance aux entreprises. Le Comité demande au Secrétariat à l 1 aménagement et au développement régional de faire parvenir de façon systématique au ministre du ministère de l 1 Industrie et du Commerce son ordre du jour et les documents sly rapportant.

Le Conseil du trésor qui a examiné ce mémoire à sa séance du 27 septembre 1988, recommande au Conseil des ministres, s'il entend adopter les recommandations de ce mémoire et accepter les différents volets du Plan d'action: 1- d'assortir son approbation des réserves suivantes: a) Volet 1: Appui à l'entrepreneurship et au démarrage dl entrepri ses: Les normes et modalités de fonctionnement du programme régional de création d'emplois permanents n'étant pas arrêtées de façon définitive, elles devront faire l 1 objet d'une approbation gouvernementale ultérieure, plus particulièrement en ce qui a trait aux modalités financières, aux taux d'aide et à la création du fonds renouvelable régional;

b) Volet II: Innovation et développement technologique: Les mesures gouvernementales prévues dans ce volet sont identi­ ques à celles proposées dans le document de consultation sur la maîtrise de notre avenir technologique publié en juin dernier par le ministère du Commerce extérieur et du Développement technologique. Par conséquent, elles devront faire l'objet de consultations et, s'il y a lieu, devront par la suite être soumises à l 1 approbation du Gouvernement; c) Volet IV: Modulation des politiques et des programmes: L'examen des politiques et programmes à des fins de modula­ tion devra se limiter aux programmes d'aide à 1 1 entrepri se sous réserve de l'accord des ministères impliqués. La proposition d'ajout d'un volet au Fonds de développement régional, afin de bonifier 1 1 action régionale de certains programmes, ne devrait pas être retenue; d) Volet V: Soutien aux régions en difficultés: La conclu­ sion de contrats de relance devra se limiter à cinq munlCl­ palités régionales de comtés et à cinq localités à économie simple. Une évaluation de la portée de cette mesure devra être présentée au Gouvernement avant d'en poursuivre l'application; 2- de demander au ministre des Transports dl informer tous les minis­ tères et organismes impliqués que toutes les mesures mises en oeuvre dans le cadre de ce plan d'action devront être financées à même les budgets réguliers. Enfin le ministère des Finances qui a examiné ce mémoire indique avoir suggéré deux modifications au plan d'action. La première porte sur la référence concernant le programme de création d'emplois en forêt annoncé lors du dernier Discours sur le budget, qui ne correspond pas exactement aux modalités annoncées à cette occasion. En outre, la section du plan d'action ' portant sur la modulation régionale de la fiscalité devrait être reformulée d'une façon plus nuancée en raison des nombreuses difficultés que cette question soulève. Ces deux modifications ont été acceptées et intégrées au plan d'action. Les autres dispositions qui font référence aux mesures introduites lors du dernier budget sont conformes aux énoncés contenus dans les documents budgétaires. Sur un plan général, le ministère des Finances nia pas d'objection aux orientations du plan d'action en matière de développe­ ment régional, ni à sa publication dans une version amendée en fonc­ tion des commentaires formulés précédemment. Toutefois, la mise en 28 oeuvre des différentes mesures devra se faire dans le cadre des dis­ ponibilités budgétaires gouvernementales et en nécessaire concertation avec les intervenants sectoriels impliqués.

M. Côté explique que ce mémoire a fait l 1 objet d'étude par tous les comités ministériels à la suite de quoi les ajustements ont été faits. Cela a même pris plusieurs mois. Le Conseil du trésor a accepté le dossier la semaine dernière. Le plan proposé comporte cinq volets. Le programme PECEC disparaît pour devenir le programme PRECEP qui devient un programme régulier de création d'emplois permanents. Un arrimage a été fait avec la proposition de monsieur MacDonald concer­ nant le Sommet de la technologie. En ce qui concerne ce volet, M. Côté aimerait que la recommandation du Conseil du trésor soit modifiée pour parler de mesures compatibles au lieu de mesures identiques. En ce qui concerne le volet IV, modulation des politiques et des programmes, il entend discuter également avec M. Johnson sur la formulation de la recommandation du Conseil du trésor. Il aimerait également revoir la formulation de la recommandation touchant le volet V, soutien aux régions en difficultés. Le ministre discute ensuite de l'efficacité des sommets régionaux et les ministres qui ont vécu l 1 expérience disent tous être d'accord pour considérer que cette formule, même si elle peut être améliorée, est adéquate. On souligne que le succès de ces sommets est en grande partie attribuable au travail quly effectue monsieur Marc-Vvan Côté. Un ministre demande également que l 1 opportunité d'organiser un sommet pour l'Est de Montréal soit évaluée. M. Marc-Vvan Côté convient que la difficulté des sommets tient à la capacité du Gouvernement dl injecter de l 1 argent neuf mais indique que, jusqu'à présent, on a réussi à faire débloquer des projets qui autrement n'auraient pas pu fonctionner à 1 1 intérieur des normes habituelles. Il ne s'agit pas, à l'occasion des sommets, d'accepter toute les demandes présentées mais d'amener la région à se concerter et à établir certaines priorités. En ce qui concerne l'Est de Montréal, il nlest pas opposé de la tenue d'un sommet dans cette région, mais il souligne que le Gouvernement a déjà mis de l'avant plusieurs mesures s'adressant à cette région particulière. M. Johnson souligne que le Conseil du trésor a émis le commentaire que le plan d'action proposé ne comportait pas de diagnostic relatif au développement économique des régions. Il reconnaît que ce peut être le rôle du ministère de 1 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie de faire cette évaluation. Cependant, il faut reconnaître aussi que plusieurs ministères posent des actions favorables au développement régional et administrent des programmes pour soutenir le développement régional. Le document à cet égard ne reflète peut-être pas suffisam­ ment ce qui a déjà été fait. M. Côté est d'accord que la version originale du document pouvait être déficiente à cet égard, mais estime que la situation a été corrigée. En ce qui concerne l'évaluation globale de l 1 économie du Québec, il a cru qu'il n'entrait pas dans ses responsabilités de poser un diagnostic global à cet égard. M. Johnson s'inquiète de la capacité du Fonds de développement régional de répon­ dre aux demandes futures, compte tenu que son budget est déjà pas­ sablement engagé à l 1 avance. M. Côté note qu'il est satisfait que des sommes récupérées par l'inclusion de certains projets dans les ententes fédérales-provinciales pourront être prises en compte.

Décision numéro: 88-214 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 6 avril 1988, soumis par le ministre des Transports et portant sur un plan d'action en matière de développement régional et du mémoire complémentaire soumis par le ministre des Transports sur le même sujet (réf.: 8-0145), 29 1- d'approuver les orientations et les différents volets d'interven­ tion prévus à la version reVlsee du plan d'action gouvernemental en matière de développement régional proposé par le ministre des Trans- ports, sous réserve:

A. Volet 1: Appui à l'entrepreneurship et au démarrage d'entreprises Les normes et modalités de fonctionnement du programme régional de création d'emplois permanents n'étant pas arrêtées de façon définitive, elles devront faire l'objet d'une approbation gouvernementale ultérieure, plus particu­ lièrement en ce qui a trait aux modalités financières, aux taux d'aide et à la création du fonds renouvelable régional; B. Volet II: Innovation et développement technologique Les mesures gouvernementales prévues dans ce volet sont compatibles avec celles proposées dans le document de consultation "La maîtrise de notre avenir technologique" publié en juin dernier par le ministère du Commerce extérieur et du Développement technologique. Par consé­ quent, elles devront faire l'objet de consultations et, s'il y a lieu. devront par la suite être soumises à l'approbation du Gouvernement; C. Volet IV: Modulation des politiques et des programmes L'examen des politiques et programmes à des fins de modula­ tion devra se limiter aux programmes d'aide à l'entreprise (mesures de court terme), sous réserve de l'accord des ministres impliqués. La proposition d'ajout d'un volet au Fonds de développement régional, afin de bonifier l'action régionale de certains programmes, ne devrait pas être retenue; D. Volet V: Soutien aux régions en difficultés La conclusion de contrats de relance devra se limiter à 5 municipalités régionales de comté et à 5 localités à éco­ nomie simple. Une évaluation de la portée de cette mesure devra être présentée au Gouvernement avant d'en poursuivre l'application; E. qu'un protocole d'entente soit mis au point entre l'Office de planification et de développement du Québec et le minis­ tère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie quant à l'harmonisation et à la gestion des programmes d'assis­ tance aux entreprises; F. que la mise en oeuvre des différentes mesures proposées se fasse dans le cadre des disponibilités budgétaires et en concertation avec les intervenants sectoriels impliqués; 2- de confier au ministre des Transports le soin d'informer tous les ministères et organismes impliqués que toutes les mesures mises en oeuvre dans le cadre de ce plan d'action devront être financées à même les budgets réguliers; 3- d'accepter la mise en oeuvre de ce plan d'action dès cette année et de demander aux différents ministères concernés de prendre les mesures appropriées pour enclencher sa réalisation; 4- d'autoriser le ministre des Transports à faire publier ce plan d'action. 30 FINANCEMENT DU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE DËPËRISSEMENT DES ËRABLIERES (RËF.: 8-0278) Le ministre délégué aux Forêts, en son nom et au nom du ministre de l'Ënergie et des Ressources, du ministre de l'Agriculture, des Pêche­ ries et de l'Alimentation et du ministre délégué aux Affaires inter­ gouvernementales canadiennes, soumet un mémoire portant sur le finan­ cement du programme de lutte contre le dépérissement des érablières du Québec et son intégration à l'Entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement forestier. Le mémoire expose que, depuis le début de la présente décennie, la forêt feuillue du Québec est en proie à un dépérissement progressif et inhabituel. Des relevés récents montrent que l'érable à sucre, essence dominante de cette forêt, est en déclin dans une large partie de son aire de distribution. On constate que plus de 50% des érablières montrent des signes de dépérissement, les régions les plus touchées étant situées au sud de la province. Bien que l'ensemble de l'industrie forestière soit touchée, l'impact écono­ mique le plus significatif du dépérissement est relié pour l'instant à la situation de l'industrie acéricole. Le mémoire propose une accé­ lération significative des programmes de recherche et de développement et le démarrage, dès cette année, d'un programme opérationnel de fertilisation dans les érablières, en utilisant au mieux les résultats des travaux de recherche et de développement disponibles actuellement et en étendant et ajustant le programme au fur et à mesure de l'obten­ tion des résultats de recherche et de développement. Le mémoire indique que l'enveloppe budgétaire requise est évaluée à 10,1 M$ au cours des cinq prochaines années. Toutefois, puisqu'il est prévu que ce programme pourrait être intégré à l'entente actuelle sur le déve­ loppement forestier, la moitié de cette somme pourrait être remboursée par le gouvernement fédéral à même l'augmentation des enveloppes budgétaires prévues au protocole d'entente du 9 juin 1988. Le mémoire indique qu'au cours de l'exercice financier 1988-1989, l'enveloppe budgétaire supplémentaire serait de 400 000 $ dont 100 000 $ au minis­ tère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Pour l'exercice financier 1989-1990, l'enveloppe budgétaire serait de 3,4 M$ dont 100 000 $ au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Cinquante pour cent de ces sommes seraient récupérées du gouvernement fédéral dans le cadre de l'Entente sur le développement des forêts. Pour les trois années sUbséquentes, les budgets seront inclus à la prochaine génération d'ententes auxiliaires. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- que le ministère de l'Ënergie et des Ressources et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation soient autorisés à mettre en place le programme de lutte contre le dépérissement des érablières du Québec décrit dans le document joint au mémoire; 2- que l'enveloppe budgétaire du ministère de l'Ënergie et des Ressources soit augmentée d'une somme additionnelle de 300 000 $ pour l'exercice financier 1988-1989 et de 3,3 M$ pour l'exercice financier 1989-1990 et que, pour les trois années subséquentes, des enveloppes annuelles de 2,1 M$ soient prévues, ces enveloppes devant être révisées annuellement dans le cadre de la Revue des programmes; 3- que l'enveloppe budgétaire du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation soit augmentée de 100 000 $ pour chacun des exercices financiers 1988-1989 et 1989-1990; 4- que le ministère de l'Ënergie et des Ressources soit autorisé à finaliser avec le gouvernement du Canada les amendements requis afin d'augmenter de 3,8 M$ l'enveloppe prévue à l'Entente Canada­ Québec sur le développement forestier 1985-1990; 31 5- que les sommes prévues pour les années subséquentes soient inté­ grées dans la négociation du renouvellement de cette entente. Le mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 4 octobre 1988, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- de ne pas autoriser la mise en place de ce programme dès 1988- 1989;

2- de reporter l 1 examen de ce programme à l 1 étape de la Revue des programmes 1989-1990 concernant les demandes de développement des ministères, de façon à traiter ce programme en fonction des autres demandes de développement, de la marge de manoeuvre et des priorités gouvernementales;

3- de demander au ministère de l 1 Ënergie et des Ressources et au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation de revoir l 1 opportunité d'entreprendre la fertilisation opéra­ tionnelle des érablières avant que l'état d'avancement des recherches sur le sujet ne soit suffisant pour qulon puisse établir un programme d'intervention dont les résultats seront mieux assurés. Pour sa part, le Comité ministériel permanent du développement écono­ mique, qui a examiné ce mémoire à sa séance du 4 octobre 1988, recom­ mande au Conseil des ministres d'accepter en principe le mémoire des ministres de l 1 Ënergie et des Ressources, de l'Agriculture, des Pêche­ ries et de l'Alimentation et des ministres délégués aux Forêts et aux Affaires intergouvernementales canadiennes, sous réserve des disponi­ bilités budgétaires. M. Albert Côté expose que des études ont été menées concernant les causes de dépérissement des érablières. On a ainsi découvert que le pourcentage d'arbres atteints pouvait être aussi élevé que 92%. Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ainsi que l'Université Laval ont entrepris un projet pilote de fertilisation destiné à corriger les carences des sols des érablières, qui siest avéré donner certains résultats. Les propriétaires d'érablières demandent maintenant que le Gouvernement passe à l'action. Cela nécessiterait dl injecter une somme de 10 M$ sur 5 ans. Le Premier ministre remarque que le CMPDE recommande le programme sous réserve des disponibilités budgétaires. Le problème, intervient M. Pagé, clest que déjà 3 millions d'érables sur 15 millions sont perdus. Et dans les ministères, on passe 6 mois à préparer le budget et les 6 autres mois on s'applique à ne pas le dépenser. Il souligne que le budget nécessaire cette année est de seulement 0,4 M$. Après discussion, il est convenu que les deux ministères concernés verront à autofinancer la dépense prévue pour 1 1 année en cours, le budget requis l'an prochain devant être pris à même la marge de déve­ loppement.

Décision numéro: 88-215 Le conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire soumis par le ministre de 1 1 Ënergie et des Ressources, le ministre délégué aux Forêts, le ministre de l'Agricul­ ture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, et portant sur le finance­ ment du programme de lutte contre le dépérissement des érablières du Québec et son intégration à 1 1 Entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement forestier (1985-1990) (réf.: 8-0278), 32

1- d'autoriser le ministère de l 1 Ënergie et des Ressources et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation à mettre en place le programme de lutte contre le dépérissement des érablières du Québec proposé par ces ministères;

2- de prévoir que le ministère de 1 1 Ënergie et des Ressources et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation autofinancent la somme de 0,4 M$ prévue pour 1 1 exercice financier 1988-1989, aux fins de ce programme, que les sommes nécessaires pour l 1 exercice financier 1989-1990 soient prises à même la marge de déve­ loppement et que pour les trois années subséquentes, les enveloppes nécessaires soient prévues à la revue des programmes;

3- d'autoriser le ministère de l 1 Ënergie et des Ressources à fina­ liser avec le gouvernement du Canada les amendements requis afin d'augmenter de 3,8 M$ 1 1 enveloppe prévue à 1 1 Entente Canada-Québec sur le développement forestier (1985-1990); 4- de prévoir que les sommes prévues aux fins de ce programme pour les années subséquentes à la fin de l 1 Entente Canada-Québec sur le développement forestier soient, en autant que possible, intégrées dans la négociation du renouvellement de cette entente.

RËUNION DU CONSEIL CANADIEN DES MINISTRES DES RESSOURCES ET DE L'EN­ VIRONNEMENT

Le ministre de l 1 Environnement, en son nom et au nom du ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, soumet un mémoire portant sur la XXVII e Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de l 1 environnement à Winnipeg, les 5 et 6 octobre 1988. Le mémoire exgose que doit se tenir à Winnipeg, les 5 et 6 octobre 1988, la XXVII Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de 1 1 environnement. Le mémoire propose que le mandat de la délégation québécoise lors de cette conférence soit le suivant:

1- attirer l 1 attention du ministre fédéral et des autres provinces sur les conséquences environnementales associées à la libéralisa­ tion des normes sur la volatilité de l 1 essence et demander de maintenir le statu quo normatif à ce sujet; 2- indiquer que: a) l 1entreposage des BPC est une matière qui relève des com­ pétences constitutionnelles des provinces, b) le gouvernement du Québec dispose de tous les instruments juridiques et normatifs nécessaires pour réglementer l 1entreposage des BPC et qu1aucune réglementation fédérale dans ce domaine n1est nécessaire ou opportune, c) sauf en ce qui concerne son application aux installations fédérales, le décret d'urgence fédéral a pour effet de créer une confusion indue qui n'aide aucunement à résoudre le problème de l 1entreposage de BPC, et s'élever contre les initiatives réglementaires fédérales qui constituent des intrusions non sollicitées et indésirables dans des compétences provinciales et ne sont pas conformes aux décla­ rations ministérielles fédérales du 7 septembre 1988, 3- indiquer que le gouvernement du Québec est satisfait du dépliant préparé sur les problèmes de gestion des déchets domestiques dangereux, mais insister pour que l 1identification des ministères provinciaux de l 1environnement apparaisse dans le document; 33

4- demande l 1 accélération des travaux visant à étudier un projet de fonds de prévoyance en cas de désastre environnemental au Canada et favoriser la participation des ministères à vocation écono­ mique et du ministère des Finances aux travaux visant à proposer la constitution d'un éventuel fonds de prévoyance; 5- insister pour que les autorités provinciales soient seules char­ gées de la distribution de tout document relatif aux régimes de tarification des services d'eau municipaux au Canada, parce que les institutions municipales relèvent de la compétence des pro­ vinces; 6- appuyer la constitution d'un Comité consultatif sur l'environne­ ment et l 1 économie relevant du Conseil canadien des ministres des ressources et de l 1 environnement et recommander que le mandat de ce comité consiste à assurer le suivi des recommandations du Groupe de travail national sur l 1 environnement et l 1 économie; 7- annoncer l'intention du gouvernement du Québec d'assumer une part de la réduction de 174 000 tonnes métriques d'émanation d'anhydride sulfureux qui reste à réaliser par les différentes provinces pour atteindre l'objectif d'assainissement convenu, étant entendu que le niveau précis des engagements québécois dépendra de certaines discussions actuellement en cours; 8- en ce qui concerne les émissions dioxydes d'azote, souligner le caractère insatisfaisant des consultations survenues avant que le gouvernement fédéral ne prenne des engagements sur le plan international et indiquer que la mise en oeuvre de ces engage­ ments ne créerait cependant pas de problèmes pour le Québec; 9- appuyer la nouvelle formule de partage des contributions au Conseil canadien des ministres des ressources et de l'environne­ ment; 10- demander d'accélérer les travaux des comités mixtes santé et environnement aux niveaux fédéral et provincial pour déterminer une norme uniforme à travers le Canada relativement à la pollu­ tion domiciliaire par le radon; Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres d'accepter que le mandat de la délégation québécoise à la XXVrr e Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de l'en­ vironnement qui se tiendra à Winnipeg, au Manitoba, les 5 et 6 octobre 1988, soit celui proposé au mémoire.

Décision numéro: 88-216 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire soumis par le ministre de l 1 Environnement et le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, et portant sur la XXVrr e Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de 1 1 environnement à Winnipeg, Manitoba, les 5 et 6 octobre 1988, 1- d'accepter que le mandat de la délégation québécoise à la XXVrr e Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de l 1 environnement qui se tiendra à Winnipeg, au Manitoba, les 5 et 6 , ,octobre 1988, soit le suivant: A. attirer l'attention du ministre fédéral et des autres provinces sur les conséquences environnementales associées à la libéralisation des normes sur la volatilité de 1 1 essence et demander de maintenir le statu quo normatif à ce sujet; 34

B. indiquer que: 1) l'entreposage des BPC est une matière qui relève des compétences constitutionnelles des provinces, 2) le gouvernement du Québec dispose de tous les instru­ ments juridiques et normatifs nécessaires pour régle­ menter l'entreposage des BPC et qu'aucune réglementa­ tion fédérale dans ce domaine n'est nécessaire ou opportune, 3) sauf en ce qui concerne son application aux installa­ tions fédérales, le décret d'urgence fédéral a pour effet de créer une confusion indue qui n'aide aucune­ ment à résoudre le problème de l'entreposage de BPC, et s'élever contre les initiatives réglementaires fédérales qui constituent des intrusions non sollicitées et indésira­ bles dans des compétences provinciales et ne sont pas conformes aux déclarations ministérielles fédérales du 7 septembre 1988, C. indiquer que le gouvernement du Québec est satisfait du dépliant préparé sur les problèmes de gestion des déchets domestiques dangereux, mais insister pour que l'identifica­ tion des ministères provinciaux de l'environnement appa­ raisse dans le document, D. demander l'accélération des travaux visant à étudier un projet de fonds de prévoyance en cas de désastre environne­ mental au Canada et favoriser la participation des minis­ tères à vocation économique et du ministère des Finances aux travaux visant à proposer la constitution d'un éventuel fonds de prévoyance, E. insister pour que les autorités provinciales soient seules chargées de la distribution de tout document relatif aux régimes de tarification des services d'eau municipaux au Canada, parce que les institutions municipales relèvent de la compétence des provinces, F. appuyer la constitution d'un Comité consultatif sur l'envi­ ronnement et l'économie relevant du Conseil canadien des ministres des ressources et de l'environnement et recom­ mander que le mandat de ce comité consiste à assurer le suivi des recommandations du Groupe de travail national sur l'environnement et l'économie, G. annoncer l'intention du gouvernement du Québec d'assumer une part de la réduction de 174 000 tonnes métriques d'éma­ nation d'anhydride sulfureux qui reste à réaliser par les différentes provinces pour atteindre l'objectif d'assai­ nissement convenu, étant entendu que le niveau précis des engagements québécois dépendra de certaines discussions actuellement en cours, H. en ce qui concerne les émissions d'oxydes d'azote, souli­ gner le caractère insatisfaisant des consultations sur­ venues avant que le gouvernement fédéral ne prenne des engagements sur le plan international et indiquer que la mise en oeuvre de ces engagements ne créerait cependant pas de problèmes pour le Québec, 1. appuyer la nouvelle formule de partage des contributions au Conseil canadien des ministres des ressources et de l'envi­ ronnement, J. demander d'accélérer les travaux des comités mixtes santé et environnement aux niveaux fédéral et provincial pour déterminer une norme uniforme à travers le Canada relative­ ment à la pollution domiciliaire par le radon; 35

2- d'adopter le décret proposé par le ministre de 1 1 Environnement et .le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes concernant la délégation québécoise à la XXVll e Assemblée annuelle du Conseil canadien des ministres des ressources et de 1 1 environnement qui se tiendra les 5 et 6 octobre 1988 à Winnipeg, Manitoba.

LEvtE DE LA StANCE A: 18H10

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