BELGIQUE –BELGIE P.P. 40-49 LIEGE X 9/3219 © Autorisation de fermeture Année 2004 N° 90 Liège X 9/173 1er Trimestre

Nous y étions.

Périodique trimestriel : janvier, février, mars 2004. Bureau de dépôt : Liège X – Autorisation de fermeture 9/173

Association Francophone d’. de la Communauté Française de Belgique. Seule fédération reconnue par l’Adeps. Membre de l’AISF. Affiliée au Belgian Aikikai, membre de la fédération internationale d'aikido, du centre mondial de Tokyo et du Comité Olympique et Interfédéral Belge. 1

TABLE DES MATIERES

Page 2 Stages et manifestations. Page 3 Le mot du Président. Pages 4 à 9 Stage exceptionnel du Doshu à . Pages 10 et 11 Nominations Aikikai en provenance du Hombu Dojo – Modification de notre CFG. Pages 12 et 13 Nos valeurs Pages 14 à 17 L’aikido et la santé – La légitime défense. Page 18 Stage Dany Leclerre à Namur. Pages 19 à 21 Souvenirs de Martinique. Pages 22 et 23 Les plus beaux récits du Japon – Stage aux Canaries. Page 24 à 27 Interview de Luc Deweys 5e dan fédéral. Pages 28 et 29 Christian Tissier à Nivelles. Pages 30 et 31 Micheline Tissier-Vaillant à Herstal. Pages 32 et 33 A la découverte de nos clubs : le Satori Hannut. Page 34 Le dernier samourai n’était pas américain ! – Calligraphie du fondateur. Pages 35 Aikimots n°29 et solution du n°28. Page 36 Session Adeps. Page 37 PV du Conseil d’Administration.

Éditeur Responsable : Nicole LAMBOTTE Les articles contenus dans cette édition du Flash n’engagent que la Avenue de Stalingrad 52 responsabilité de leurs auteurs 1000 Bruxelles Tel & Fax : 02/537.47.62 2

STAGES ET MANIFESTATIONS :

Avril

3 François Warlet 6e Dan Luxembourg 4 Louis Van Thieghem 5e Dan Blaton 17 Jean Swaelens 4e Dan Lessines 18 François Warlet 6e Dan Namur 24 Bernard Palmier 6e Dan Namur – Stage pour yudansha, diplômés Adeps… 25 Dany Leclerre 6e Dan Blaton

Mai

8 Examens fédéraux Andenne (à partir de 9h00) 11 Anita Koehler Rebecq 23 François Warlet 6e Dan Andenne 29–30-31 Arnaud Waltz 5e Dan Esneux

Juin

5 Jacques Horny 6e Dan Lessines 6 Dany Leclerre 6e Dan Césam Eterbeek - Bruxelles 27 Claudy Bastin 6e Dan Stage de jo à Namur

Août

14 au 21 Christian Tissier 7e Dan Camp d’été de Wégimont

Vous trouverez tous les renseignements complémentaires sur les stages sur notre site web : http://www.aikido.be rubrique stages. Vous pouvez également téléphoner aux numéros suivants : Secrétariat 02/537 47 62 ou F.Warlet 087/31 64 85

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LE MOT DU PRÉSIDENT

Lors de notre dernière AG, Michel Dewelde nous a officiellement annoncé le départ en retraite aikido de l'un de nos plus anciens membres, Monsieur Jacques Carlier, 6e dan fédéral. Ce grand monsieur de l'aikido avait été proposé au Hombu Dojo par la CFG au grade de 6e dan Aikikai. Nul doute que cette demande aurait abouti.

Mais entre-temps, Monsieur Carlier, estimant qu'il se devait, en ces circonstances, de ne pas imposer des frais inutiles à la Fédération et à son club, demandait à la CFG d'annuler cette demande. Un contact personnel avec lui ne le fit pas changer d'avis.

Chapeau, Monsieur Carlier, je ne connais pas d'autre personne qui aurait fait de même ! Il me semble donc impératif de rappeler, pour tous les pratiquants qui n'ont pas eu le plaisir de le connaître ou de suivre son enseignement, quel a été son parcours, très respectueux qu'il était des traditions d' O’Sensei et des valeurs de l'aikido et aussi d'avoir une idée de sa recherche que ce soit dans la voie de notre discipline ou celle de l’iaido.

Mais bien qu'étant très proche de lui, qui donc peut mieux parler de lui que son ami de toujours, Michel. Ce qui suit est donc de lui.

Jacques est né le 9 octobre 1937. Il a poursuivi des études d'agrégé de l’enseignement secondaire inférieur à l'Ecole Normale de Mons. Il a enseigné les langues germaniques presque exclusivement à La Louvière. C'est en tant qu'enseignant débutant que je l'ai rencontré pour la première fois en 1960. Bien vite, une amitié est née entre nous deux et c'est ainsi que nous avons débuté l'aikido en septembre 1963.

Pour des raisons peu intéressantes à rappeler ici, il a repris les rênes de l'Aikido Club Louviérois en 1966 ou 1967. Je l’ai aidé dans cette tâche ingrate; à l'époque, nous n'étions pas très haut gradés ! Nous avons passé notre shodan en janvier 1971. En 1974, je le "quittais" pour fonder l'Aikido Club Montois. Vers la fin des années 70, il se lance dans l'étude de l’iaido; il atteindra le grade de 3e dan dans cette discipline (1976). Au cours des années, Jacques a grimpé dans la hiérarchie de la Fédération. Son club pendant ce temps prenait de l'ampleur et jouissait d'une réputation méritée. Il a occupé des postes importants au sein de notre Fédération : membre du Conseil d`Administration, membre et ensuite Vice-Président de la Commission des Grades, Vice-Président de la Commission Pédagogique.

Avec lui, en effet, nous avons formé plusieurs candidats enseignants à l’Ecole des Cadres. Comme je l'ai dit lors de l'AG, son départ signifie une perte certaine pour son club, pour la Province de Hainaut et pour notre Fédération.

Au revoir, Monsieur Carlier, salut Jacques, en espérant que nos chemins se croisent encore, avant que moi, également, je ne prenne ma retraite aikido

Jean Swaelens Président 4

Des racines de l'Aikido européen au passage du Doshu à Paris en février 2004

Le reportage qui suit, publié sur le site Internet de l'Aikikai d'Italie, a été préparé par Paolo Bottoni et traduit en français par Chiara Gozzo, professeur et pratiquante au CESAM-Etterbeek.

De gauche à droite : Kanazawa Sensei, Noro Shihan, Waka Sensei, Doshu, Tamura et Christian Tissier Shihan Maxime Delhomme Président de la FFAAA.

Cette année marque le 20ème anniversaire de la FFAAA, Fédération Française d'Aikido, Aikibudo et Affinitaires. La a été le berceau de l’Aikido européen, en ce sens que des maîtres tels que Minoru Mochizuki, Tadashi Abe, Mutsuharu Nakazono et bien d’autres enseignaient déjà dans ce pays dans les années 50. Ensuite, vint André Nocquet qui, après un séjour de plusieurs mois au Japon (Hombu dojo Tokyo et Iwama), donna une impulsion nouvelle à la discipline. Dans les années 60, date de l’arrivée des maîtres et , se produisit une fragmentation de la discipline en différentes organisations, pour des motifs variés.

Depuis lors, notre discipline a connu en France une croissance continue grâce à l’abondance des structures tant publiques que privées, et surtout grâce à l’enthousiasme à la fois des enseignants et des pratiquants.

Pendant plusieurs années, l’organisation de Maître Tamura resta affiliée à la FFJDA, Fédération Française de Judo et Disciplines Associées. Puis, il décida de s’en détacher et de fonder la FFAB, Fédération Française d'Aikido et de Budo. Toutefois, un groupe de pratiquants d'Aikido resta à la FFJDA, sous la direction technique de Christian Tissier, qu’il faut considérer, après son long séjour au Japon, comme un enseignant de « l’’Ecole Hombu »; plus tard, il constitua la FFAAA, qui fêtait ainsi cette année son 20ème anniversaire. Ces deux organisations, FFAB et FFAAA, sont reconnues par le Hombu Dojo.

Ce fut un vrai plaisir de voir participer à cette grande fête Maître Tamura, aujourd'hui directeur technique de la FFAB, à laquelle se sont joints, depuis qu'il l'a créée, les pratiquants du « Groupe Historique Aikido André Nocquet », appelé ainsi en l’honneur du Maître à présent disparu.

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Et également un grand plaisir de voir Maître Noro, qui enseigne depuis de nombreuses années une nouvelle discipline appelée Ki no Michi, tout en restant très lié à l’Aikido.

La rencontre fut dirigée par le Doshu , petit-fils et héritier de l’enseignement spirituel et martial du fondateur de l’Aikido, Morihei Ueshiba. Le Doshu bénéficiait de la collaboration, comme uke, de Maître Takeshi Kanazawa et de son propre fils, Mitsuteru Ueshiba, qui apparaissait pour la première fois lors d'une manifestation officielle en Europe; tous les regards curieux convergeaient sur lui. Face à la très grande foule de pratiquants, les organisateurs se sont vus contraints à subdiviser l’entraînement en deux groupes afin de rendre le tatami, pourtant grand, un tant soit peu praticable. Tous les feux étaient concentrés sur le Doshu qui a dirigé lui-même les huit heures du stage.

Selon son habitude, le Doshu a repassé à la loupe les bases de l’Aikido, en faisant remarquer, tout d’abord, l’importance d’un taisabaki correct, puis en invitant les pratiquants à ne pas s’arrêter sur des techniques prises isolément, mais à les regrouper en « familles ». Ainsi, il a commencé par dire qu’il plaçait le stage sous le thème de deux types de technique, conçues les unes pour réagir aux attaques frontales et les autres aux attaques latérales. Ensuite, il a poursuivi son cours en retravaillant fréquemment les mêmes techniques sur des attaques différentes mais appartenant à la même « famille », par exemple latérales comme Katate Dori et Yokomen Uchi.

Les techniques proposées - étant donné que le Doshu entendait faire reposer son discours didactique sur des bases solides - étaient les plus courantes : ikkyo, nikyo, sankyo, yonkyo, et gokyo, suivies par iriminage, kotegaeshi, shihonage et kaitennage. Rares furent les variantes proposées et elles le furent toujours dans le but de montrer qu'elles dérivaient de techniques de base, comme dans le cas de jujigarami.

Il serait présomptueux de vouloir ajouter d’autres commentaires à ce qui a été montré par la plus haute autorité vivante en Aikido. Qu’il suffise de dire que ce qui a été présenté en huit heures par le Doshu donne matière suffisante pour bien travailler pendant longtemps encore.

Que dire encore de l’entourage ? Maître Noro, rayonnant de joie et spectaculaire Tiens, notre ami Fabrice… dans sa tenue blanche, se promenait sur le tatami avec l’enthousiasme d’un enfant et son habituel humour qui défie les années qui passent; il a su donner à beaucoup de pratiquants des indications précieuses. Il a particulièrement attiré l'attention de chacun sur l'importance d'adopter une posture correcte tout en s’abandonnant à la technique avec des mouvements larges et généreux. Christian Tissier, de son côté, a ajouté une bougie à son propre gâteau d'anniversaire, qui tombait précisément ce dimanche-là. Depuis les gradins, on lui a souhaité un joyeux anniversaire. Mais le cadeau le plus apprécié pour lui, c’était la vision de ce stage, célébration de vingt années de travail à la fois de lui-même, de ses collaborateurs ainsi que tous les pratiquants.

Bien évidemment, comme toujours lors de ces grands événements, les conditions de travail sur le tatami étaient défavorables à l’entraînement. Il y avait tout simplement trop de monde et les jours suivants pleuvaient déjà les protestations et les critiques sur le forum Internet d’Aikido. Ces protestations manquent de générosité : on savait dès le début que l’affluence serait massive, mais comment obliger à rester chez eux tant de gens désireux de participer à cette fête. Et la fête, elle a eu lieu, et pour tous ! 6

VISITE DU DOSHU À PARIS.

Bien plus qu’un « stage », il s’agissait d’une véritable rencontre mondiale d’aikido. Je ne disposerai pas d’assez de superlatifs pour décrire une telle manifestation…Géante, énorme,… pour décrire le nombre inouï de participants (2000 nous a-t-on dit), prestigieuse pour rendre hommage à la présence exceptionnelle et simultanée de maîtres de très haut rang qui venaient honorer la présence du Doshu, et enfin sensationnelle par l’ambiance de travail qui a régné durant tout le week-end.

Cherchez les belges ! C’est l’émotion qui guide ces quelques lignes. D’abord, l’admiration pour celui « qui montre la voie », un homme qui doit se hisser dans les plus hautes sphères de notre art, en être le gardien, l’unificateur, l’ambassadeur le plus noble…mais aussi, en tant qu’homme, en être le témoin discret comme pour ne pas altérer, par sa nature humaine, un héritage, véritable patrimoine, qui dépasse l’individu et touche l’Humanité elle-même.

Cet homme a ce devoir de discrétion et de sobriété. Sa quête est celle de la référence, de la pureté de l’aikido sans y dévoiler les facéties du chercheur qui s’interroge. Les autres shihan peuvent développer leur style, leur approche, exalter leur sensibilité du moment sur ce qui les touche le plus. Ainsi tel maître travaillera de nouvelles approches de ikkyo pendant des années et y articulera son enseignement, tel autre cherchera à éclairer les notions de « ki nagare » ou de « ki musubi » alors que tel autre encore, pendant une certaine période de sa quête, développera le sens de irimi.

Tous nous éblouiront de leurs découvertes et nous révèleront l’intensité de leur engagement dans la voie. Mais pour cet homme, le sens du message à transmettre est tout autre…Lui, doit se chercher et rechercher derrière la constance… pour offrir aux pratiquants un « état de l’art » intact, comme une œuvre polie, peaufinée à l’envi afin d’en refléter l’éclat originel. Une mission, à vrai dire que j’ai peine à imaginer dans sa dimension réelle

Ensuite, l’émotion d’être là…tout simplement, parmi deux mille frères d’armes venus de tout pays pour témoigner le ralliement à la « cause » de l’aïkido. Des pratiquants nombreux mais encadrés par la présence bienveillante de shihan de renom : Doshu, bien sûr, pierre angulaire de cette manifestation et raison d’être de notre présence, accompagné de Waka Sensei , Tamura Sensei, pratiquant modèle et maître incontournable ; Noro Sensei, figure emblématique du Kinomichi et lui aussi surdoué de l’aikido ; Christian Tissier Sensei dont on ne tarit pas d’éloges ; Kanazawa Sensei dont la justesse du travail d’Uke est édifiante ; maître Floquet de l’aikibudo et enfin le très important aréopage d’experts français tels Frank Noël, Bernard Palmier, Patrick Bénezzi (l’organisateur !), et beaucoup d’autres… 7

L’étonnement, également…face à une manifestation de cette ampleur, comment pratiquer autrement que symboliquement ? C’est la fête de l’aikido, me disais-je et c’est un stage d’ambiance, pas vraiment d’étude…Je me trompais ! Oui, certes l’ambiance fut extraordinaire mais l’étude véritable était au rendez-vous. En effet, passés les premiers moments de désorganisation de la foule que la salle avait peine à contenir, nous nous sommes structurés, en deux vagues successives et si les ukemi devaient être retenus, nous pûmes néanmoins investir les voies de recherche épinglées par Doshu.

Enfin, pour clore la séquence émotion, le plaisir. Le plaisir de partager des moments remarquables entre pratiquants dans une atmosphère d’émulation rare…

Mais le cœur ne fut pas le seul participant. La réflexion, consécutive de l’intérêt y tint une grande place. Personnellement, j’ai eu l’occasion de revoir avec bonheur, des formes de base de certaines techniques qu’il ne m’avait plus été donné d’aborder depuis longtemps. Aujourd’hui je collecte toutes les formes que j’ai apprises comme étant la base et essaie d’en découvrir le sens. Peut- être bien que les formes canoniques pures, celles présentées par Doshu, doivent être les invariants absolus du système aikido, indépendantes des attaques alors que les autres formes certes basiques, sont des kihon waza de 1er ordre mais qui renferment déjà en leur sein, la stratégie d’application la plus adaptée à la forme d’attaque ? Doshu et Dominique (Toute suggestion est bienvenue…)

Ce fut aussi et c’est quasiment toujours le cas dans des stages de grande ampleur, l’occasion d’échanger non seulement des impressions mais aussi des réflexions avec de nombreux pratiquants.

Des moments pareils résistent à la plume… en tous cas à la mienne, quelque peu maladroite.

Alors voilà pêle-mêle des temps forts à mes yeux : Noro Sensei venu parler à mon cœur en corrigeant ma technique ; son aisance à circuler malgré la densité de la foule comme s’il suivait le chemin tracé par les anges (c’est vrai qu’il est tout de blanc vêtu) ; Tamura Sensei et ses apartés pour nous démontrer l’effet puissant de la non-force, le sourire de Christian Tissier dont la seule énergie rassure, la consistance du travail de Kanazawa Sensei qui sait allier souplesse et pesanteur…avec le sourire…et puis tous les moments d’harmonie que j’ai pu vivre lors de ce week-end inoubliable…

Christophe Depaus. Hikari Aikidojo.

Dans les pages suivantes, quelques photos de cet événement exceptionnel. 8

Plus de 2500 participants pour le Week-end

Doshu en action.

Le monde attentif aux explications de Doshu

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Une petite partie des belges, car nous étions plus de 100 à nous être déplacés

La soirée de gala au Paradis Latin, formidable !

Et toujours du monde

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IMPORTANTES PROMOTIONS VENANT DU HOMBU DOJO.

C’est avec un immense plaisir que nous venons de recevoir de l’Aikikai, sur décision de Doshu, les nominations de deux anciens pratiquants qui œuvrent depuis des années au développement et à la diffusion de l’aikido en Belgique.

Il s’agit de M. Jean-Pierre Jacquet, membre de notre CFG, nommé au grade de 5e dan Aikikai et de son épouse Michelle Gaspard nommée au grade de 4e dan Aikikai

M.Jean-Pierre Jacquet

Débute la pratique de l'aikido (après deux années de judo chez M.Gatoye à Chénée Thiers et une de karate auprès de son fils Camille) le 4 septembre 1972 chez M.Van Parys place du XX août à Liège au Sakura dojo.

Shodan Aikikai par Nobuyoshi Tamura Shihan le 30 juin 1981. Nommé Moniteur Adeps le 6 janvier 1982. Nidan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 6 juillet 1992. Sandan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 15 décembre 1993. Yondan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 30 juillet 1998.

Me.Michelle Gaspard

Débute la pratique le 16 juin 1976 à l’Asahi dojo de Chênée Thiers chez Jacquet Jean-Pierre, son fiancé.

Shodan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 6 juillet 1992. Nidan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 15 décembre 1993. Sandan Aikikai par Christian Tissier Shihan le 30 juillet 1998.

Professeur des cours juniors (6-12 ans) depuis septembre 1989. Professeur de la section dames en matinée depuis septembre 1998.

Au nom de la rédaction, du CA et de la CFG, qu’ils reçoivent ici nos plus sincères félicitations pour cette belle promotion.

MODIFICATIONS AU SEIN DE NOTRE COMMISSION FÉDÉRALE DES GRADES.

Suite à l’arrêt de l’aikido de Jacques Carlier et à la démission de Roland Hoffmann qui ne pouvait plus assurer convenablement cette fonction, nous avons en accord avec nos règlements d’ordre intérieur et aux critères accompagnant ceux-ci, convoqué une assemblée des plus haut gradés belges afin de pourvoir au remplacement de ces deux personnes.

Avant de vous présenter les nouveaux venus, je voudrais remercier au nom de la CFG, Jacques Carlier et Roland Hoffmann pour toutes ces années passées avec nous et surtout pour leur jugement lors des examens qui fut toujours posé et intègre. J’y ajouterais un merci particulier pour Jacques, qui fut également mon Vice-Président et qui n’eut pas toujours la tâche facile lorsque des candidats avaient échoués et qu’il devait leur annoncer la mauvaise nouvelle.

Un grand merci à eux deux. 11

Maintenant j’ai le plaisir de vous communiquer les noms des deux nouveaux titulaires.

M. Louis Van Thiegem 5e dan national et aikikai.

Louis est un ancien de notre CFG, il avait dû quitter la commission afin d’élever sa petite famille. Maintenant disposant de plus de temps libre, il a donc décidé de nous rejoindre à nouveau.

M.Fabrice Somers 4e dan national et aikikai

Fabrice sera le « petit nouveau » de notre commission ; excellent technicien, il sera encadré par les anciens de la commission afin de le former au dur rôle d’examinateur.

François Warlet Président de la CFG

DE DÉBUTANT À PRATIQUANT

C’était inévitable, il arrive un moment où pour avancer il faut se jeter à l’eau. Au terme d’un examen très attendu par moi-même et beaucoup d’autres personnes de mon entourage, pour la première fois; j’ai passé un examen avec plaisir et sérénité.

J’ai la chance de pratiquer deux arts martiaux ; l’un est dit interne en l’occurrence le tai-chi-chuan, l’autre externe l’aikido. Après neuf années d’aikido et trois de tai-chi-chuan, je viens de découvrir tout d’un coup le travail accompli. J’ai véritablement trouvé un chemin vers une harmonie intérieure. Je me suis à la fois posé et mis en mouvement.

En quelque sorte par le tai-chi-chuan j’ai défini ma base pour acquérir une stabilité intérieure alors que l’aikido me donnait une stabilité extérieure. Le tai-chi-chuan m’a donné l’ordonnance (entendre l’ordre de chaque chose) du mouvement alors que l’aikido me donnait l’opportunité de la mettre en pratique, de confirmer cette ordonnance, comme un musicien qui joue à l’oreille et puis soudain décide d’apprendre le solfège.

Tout cela je le dois à tous les pratiquants de tai-chi-chuan et d’aikido à mes professeurs de tai-chi-chuan et d’aikido à ma famille

Le blanc est monté. Le noir est descendu.

Le TAO tourne, toujours et tout le temps.

Vincent 12

NOS VALEURS

En tant qu’homme et femme, mais aussi et surtout en tant que pratiquant d’aikido, nous formons « un groupe unique » avec des aspirations et objectifs communs malgré nos différences. Nous avons tous du travail à effectuer pour nous améliorer, nous rendre plus forts, si nous le faisons individuellement, nous, nos Dojo et toute notre association seront plus forts ; le développement de l’aikido sera plus grand également.

Respect, excellence et responsabilité devraient être nos valeurs-clés. Elles devraient définir notre code de conduite entre nous : haut gradés, dirigeants, professeurs, yudansha, kyu, débutants. Une prise de conscience et une adhésion à ces valeurs contribueront à enrichir l’image de l’aikido, de notre fédération et de ses pratiquants.

Nous devons TOUS apprendre à vivre conformément à ces valeurs, les enseignants, les anciens sont les premiers confrontés à ce défi. Ce sont eux qui doivent servir d’exemple et montrer comment concrétiser et vivre nos idéaux communs. Il ne s’agit pas de faire une leçon sur « l’étiquette » mais simplement une réflexion sur un élémentaire savoir-vivre, faire-savoir, faire-savoir-faire et savoir-faire-faire…

Respect : faire preuve de respect, c’est se montrer franc, honnête et se conduire de manière intègre dans toutes les situations et vis-à-vis de tout un chacun. Pour faire preuve de respect, il nous faut sans arrêt réfléchir aux conséquences, actuelles et futures, de nos actes et de nos paroles pour les autres, à l’intérieur et à l’extérieur de nos dojo. Le respect favorise la coopération entre tous et toutes et nous aide à atteindre plus facilement et agréablement nos objectifs communs. Je ne vais pas ici énumérer une liste de choses qui me paraissent « basic », à chacun son introspection et sa réflexion mais surtout sa mise en pratique sincère, adulte et sans arrière-pensée.

L’Excellence : notre recherche de l’excellence devrait nous ouvrir de nouveaux niveaux de compréhension et d’approche de notre pratique mais aussi des relations avec les autres. L’excellence peut s’acquérir pour les pratiquants, quel que soit leur niveau par la chance qui leur est donnée à chaque fois de recommencer le mouvement et de le faire mieux que le précédent et ainsi de suite tout au long de leur pratique. L’idéal serait d’avoir cette volonté mentale en permanence et pas seulement sur le tatami, mais dans toutes choses : aux études, au boulot, avec sa famille, dans ses relations avec les autres.

C’est aussi la volonté et l’amour-propre des enseignants de donner le meilleur de leur connaissance et d’eux-mêmes vers leurs élèves. Etre sans arrêt en quête de progression, d’amélioration et de recherche permanente pour la transmettre aux générations futures. Donner cours pour satisfaire son Ego ou par esprit de lucre ne dure qu’un temps et tôt ou tard la limite est vite atteinte ! Les élèves s’en rendent compte ! Et bonjour la déconvenue pour celui qui croyait être un « Sensei)…

La Responsabilité : responsabilité = liberté, liberté = responsabilité ! Tout est résumé. Pour faire preuve de responsabilité, nous devons êtres fiables mais aussi créatifs, confiants et ouverts. Nos « places » respectives au sein de la société « Aikido » doivent être respectées et nous devons accomplir nos « tâches » soigneusement et impeccablement en tenant compte du respect de l’intégrité de tous et toutes. Nous avons tous et toutes une pierre à déposer à un moment ou à un autre pour construire ce qui devra rester et continuer après nous. Les gens de « l’extérieur » nous observent, nous avons donc une responsabilité dans notre comportement pour donner une « image » positive de notre Art.

L’Initiative : l’initiative est le moteur de toutes choses, elle nous fait avancer dans notre travail quotidien. C’est l’initiative d’individus créatifs à un moment ou à un autre dans « notre »histoire de l’aikido en Belgique qui a nourri notre croissance tant au niveau des membres, au niveau technique qu’au niveau de notre notoriété auprès des experts du Hombu Dojo. 13

Elle est la trame de notre histoire et devrait alimenter notre vision pour l’avenir. L’initiative entretient la vitalité, le dynamisme. Lorsque nous « prenons ou suggérons une initiative », nous créons des idées neuves et les défis spécifiques qui se posent aux pratiquants, professeurs, instructeurs, yudansha, responsables de dojo, Comités Provinciaux, à la fédération pour relever les défis communs auxquels sont confrontés toute notre Association et le développement futur de l’aikido dans notre pays. Quelqu’un a dit un jour « sans projet et initiative : la vie n’a plus aucun sens »….

Je voulais en toute humilité vous faire part de mon point de vue, mais avec un but et certains l’auront certainement compris … : notre Association tôt ou tard (et ce sera plutôt tôt que tard…) aura besoin de « relève » et de « sang neuf » dans les différents groupes de responsabilité. Celle-ci aura besoin de gens qui développent ou voudront développer les valeurs que j’ai citées ci-dessus et ceci sans l’arrière-pensée de vouloir se mettre personnellement en avant ou « pousser » plus une personne qu’une autre. L’intérêt général de l’aikido devra toujours être prioritaire sur les intérêts individuels bien passagers…

Je vous souhaite à tous et toutes, bien qu’elle soit déjà bien engagée une superbe année 2004.

Dany LECLERRE 6e dan, diplômé de l’Aikikai de Tokyo

Pour imager mes propos, je voudrais vous citer un extrait recueilli dans le livre : « HAGAKURE » de J.YAMAMOTO.

« On m’a dit qu’un Maître de Sabre déjà avancé en âge avait dit ceci : « Le samourai doit s’entraîner toute sa vie » et il y a à cela une raison. Tout au début, même en cas de pratique régulière, on n’a pas l’impression de progresser. On se sait malhabile et on voit les autres à son image.

A ce stade, inutile de préciser que l’on est d’aucune utilité au service du Daimyo. Quand on atteint un stade moyen, on n’est d’aucune utilité mais on prend conscience de ses déficiences et on commence à remarquer les imperfections des autres.

Quand un samourai atteint un niveau supérieur, il est capable de prendre, de sa propre initiative, des décisions en n’importe quelle situation, de sorte qu’il n’a plus besoin des conseils des autres. Il acquiert plus de confiance en ses possibilités, et déplore les insuffisances des autres. Un tel samourai est, on peut le dire, utile au Daimyo.

Puis au-delà de ce niveau, il y a ceux dont l’expression du visage ne révèle jamais ce qu’ils pensent, qui ne font jamais étalage de leur habileté, qui feignent l’ignorance et l’incompétence. Qui plus est, ils respectent l’habileté des autres. Pour beaucoup, là est l’ambition la plus haute.

Mais à un niveau encore plus élevé, il existe un domaine qui dépasse l’habileté du commun des mortels. Celui qui s’engage à fond dans la Voie de ce domaine, prend conscience que son entraînement sera illimité et qu’il ne pourra jamais être satisfait de son travail.

C’est pourquoi un samourai doit connaître ses faiblesses et passer sa vie à les corriger sans jamais avoir le sentiment d’en faire suffisamment. Il ne doit jamais être trop confiant, mais ne doit jamais non plus se sentir inférieur. Yagyu, le Maître de la Voie du Sabre, auprès du Shogun Tokugawa disait : « je ne sais pas comment surpasser les autres. Tout ce que je sais, c’est comment me surpasser ».Et il ajoutait : « je suis aujourd’hui meilleur qu’hier, demain je serai encore meilleur. Un vrai samourai consacre tout son temps au perfectionnement de lui-même.

C’est pourquoi l’entraînement est un processus sans fin … 14

L'AIKIDO ET LA SANTÉ

La plupart des budo tirent leur origine de programmes de gymnastique corporelle ayant évolué en arts de self-défense pour finalement devenir une recherche plus raffinée, le budo. Parmi les maîtres en arts martiaux les plus célèbres, leur caractéristique principale est la longévité.

La pratique d'une gymnastique d'entretien au cours de leur entraînement de budoka est certainement étroitement liée à cette longévité. Le docteur Katsuko Nishi, connu pour ses théories sur la santé et les moyens de la préserver, dit : « Lorsque nous regardons les pratiquants d'aikido, nous voyons que leur garde est comme un tétraèdre équilatéral. Nous les observons ensuite commencer la rotation circulaire qui caractérise leur art. Puis ils se déplacent dans différentes directions, en avançant ou en reculant, sans jamais perdre leur centrage, équilibre autour du centre. Ils se contrôlent parfaitement. Lorsque le corps peut être contrôlé, il est en bonne santé ».

En premier lieu, le ki, qui est source d'énergie dans la pratique de l'aikido, afflue du centre. Ceci détend naturellement la tension musculaire qui durcit les différentes parties du corps. Il est à la base d'une posture souple mais stable, quel que soit l'âge du pratiquant.

En deuxième lieu, il s'est avéré dans certains cas que la rotation sphérique (typique de l'aikido), partant des hanches, lorsqu'elle était exécutée à partir d'une posture stable, pouvait aider à corriger la structure osseuse, notamment celle de la colonne vertébrale. Par exemple, ceux dont les épaules tombent ou ceux qui présentent des déviations dorsales à la suite d'anciennes maladies ou de mauvaises postures, ont de grandes chances de voir leur ossature se redresser, leurs déformations parfois entièrement corrigées après une ou deux années de pratique.

Troisièmement, les mouvements précis de l'aikido aident à accélérer la circulation du sang au niveau de chaque articulation et stimulent de façon appropriée les muscles internes qui sont rarement utilisés. Par exemple, lorsque l'on se déplace à genoux, les orteils subissent des étirements et des flexions. De nos jours, la plupart des gens marchent en chaussures, et les problèmes d'irrigation des extrémités sont de plus en plus courants. Leur stimulation durant la pratique permet donc une meilleure irrigation et une diminution des risques de problèmes sanguins à ce niveau.

Enfin, il faut obligatoirement citer les techniques de contrôle et d'immobilisation, qui agissent énormément sur les articulations et les muscles correspondants. Les problèmes comme l'arthrose peuvent être efficacement contrecarrés par ce type de pratique. En effet, au fur et à mesure que le pratiquant acquiert de l'expérience, les articulations mises en jeu dans un très grand nombre de techniques s'assouplissent.

Après quelques années de pratique, il devrait normalement être impossible de faire vraiment mal à un pratiquant au moyen d'une clé articulaire. Le Fondateur disait que le travail des articulations au cours des techniques d'immobilisation et de contrôle permettaient de nettoyer la « poussière » accumulée autour de ces dernières.

En conclusion, il est évident qu'une pratique modérée et régulière de l'aikido ne peut qu'aider à préserver la santé. Mais il faut cependant garder à l'esprit que l'aikido est avant tout un art martial, et non une gymnastique d'entretien; il faut tenir compte de cela dans sa pratique.

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Impacts mentaux de la pratique

La pratique de l'aikido conduit, à un stade plus ou moins avancé selon les personnes, à un état mental particulier qui peut se révéler très bénéfique par rapport à la gestion du stress et à la concentration dans la vie quotidienne. En effet, la pratique nécessite une certaine concentration, qui permet de « nettoyer » l'esprit de l'afflux continuel et chaotique d'informations qui souvent encombrent de façon tout à fait désordonnée notre vie quotidienne, et qui met le pratiquant dans un état de calme et de détente intérieure et extérieure.

A travers une pratique constante, on peut arriver à mieux comprendre sa façon d'être, et à interagir avec les sollicitations externes. Prendre véritablement conscience de soi, de l'unité du corps et du mental, surmonter progressivement les entraves émotionnelles mises à nu lors de la pratique, mènent à une plus grande sérénité, et confèrent plus de courage pour s'affronter soi- même et le monde extérieur.

Selon le Fondateur lui-même, « à partir de sa naissance, l'homme vivra des moments périlleux. Or dans l'entraînement, on reproduit chaque fois un moment périlleux comme une grande épreuve et un grand entraînement ascétique. Donc en effectuant un aller et un retour entre la vie et la mort, et en développant une vision transcendante de la mort et de la vie, le principe est d'acquérir le chemin qui s'ouvre pour faire face tranquillement et clairement à n'importe quel moment difficile même si vous êtes en danger de mort, comme si vous viviez dans la vie quotidienne ».

En d'autres termes, la pratique devrait s'axer sur le fait que chaque attaque doit être vécue comme un « face-à-face » avec la mort. Maîtrise de soi, confiance et assurance découleront donc naturellement de ces entraînements, à condition bien sûr qu'ils soient vécus pleinement et avec application.

L'aikido face à une agression

Espérons qu'il ne s'agit pas là de préoccupations quotidiennes, mais la pratique de l'aikido nécessite, à partir d'un certain stade, des connaissances de base lorsqu'il s'agit de son utilisation (parfois involontaire) dans une situation d'agression réelle, en milieu extérieur au dojo.

L'aikido est un art martial de self-défense ; la mise en application des techniques apprises, à un haut niveau, doivent devenir naturelles, spontanées, comme un ensemble de réflexes à part entière. Evidemment, peu de pratiquants sont encore arrivés à ce stade : il faut bien l'avouer, il est très difficile de se défendre efficacement au moyen de l'aikido.

Pour le pratiquant confronté à une telle situation, le premier enjeu sera de garder son sang-froid, ce qui impressionnera déjà grandement l'adversaire. Force mentale contre force mentale, il faut user de son esprit, de son assurance, pour briser sa confiance et amoindrir sa capacité à se battre. L'expression de cette force morale, de cette solidité intérieure, doit passer en particulier par l'expression.

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Votre visage, le regard que vous portez sur lui, doit transmettre un message muet de contrôle de soi et d'assurance, de vigueur spirituelle, de volonté, voire pour les grands maîtres du degré de maîtrise du ki, l'énergie interne. S'il est vaincu dès ce premier contact, dans la confrontation des regards et des esprits, alors vous avez atteint le niveau le plus élevé de l'aikido, c'est-à-dire celui où vous allez directement saisir l'impalpable et contrôler sa volonté de combattre.

Le combat en lui-même requiert des capacités évoluées résultant de la pratique. Les techniques doivent jaillir spontanément avec vitesse et habileté. Dans la confrontation, tout s'enchaîne plus vite que la pensée ; vous ne pouvez pas réfléchir à ce que vous devez faire. C'est pourquoi vous devez cultiver un état serein et ouvert à l'évolution permanente de la situation, et atteindre un niveau technique qui vous permette de faire face avec maîtrise et fluidité à ce caractère essentiellement mouvant et imprévisible du combat.

Là encore, l'attitude mentale à adopter est primordiale pour la réussite. La chose la plus importante est la nécessité d'être « vide ». En effet, lorsque l'on s'exerce, l'apprentissage des techniques demande une concentration intense et une application sans failles dans chacun des mouvements exécutés, ce qui est la clé d'une progression rapide et efficace. Cependant, lorsqu'on atteint un niveau suffisamment élevé (avant lequel toute tentative de défense en combat au moyen de l'aikido est presque vouée à l'échec), ceci n'est plus nécessaire et, au contraire, sa mise en pratique empêcherait toute action juste.

La conscience de l'action qu'on est en train de mener rend en effet difficile, voire impossible, le fait d'agir naturellement. Les techniques, pour être parfaites, doivent être exécutées « inconsciemment ». Après avoir étudié à fond et appris toutes les techniques, jusqu'à atteindre un automatisme parfait dans l'exécution, on doit évacuer complètement l'esprit, faire mentalement le vide. Selon les grands maîtres, lorsqu'on aura vidé l'esprit, tout ce qui le remplissait auparavant se trouvera dans le corps. L'esprit n'aura plus besoin de penser ni aux formes, ni aux principes, tandis que le corps agira de façon inconsciente, sans violer ni la forme, ni les principes.

En outre il vous faut suffisamment de sang-froid et de recul, ainsi qu'une grande expérience de la tactique de ce genre de confrontation, pour pouvoir manipuler l'adversaire, le faire agir de façon à obtenir les positions, les attitudes, les réactions favorables à l'application d'une technique de conclusion. Votre entraînement doit finir par créer en vous comme une sorte de seconde nature où l'aikido ne sera plus un assemblage de connaissances techniques et pratiques plus embarrassant qu'autre chose, mais bien votre moyen de réaction spontané et immédiat.

Au regard de la difficulté vaincue pour atteindre ce niveau, on peut affirmer que vous serez alors devenu un combattant vraiment efficace et redoutable. L'aspect spécifique du combat réel, on s'en doute, c'est l'absolu manque de complicité que vous allez rencontrer chez votre vis-à-vis.

A la grande différence de l'entraînement, où l'on présuppose que l'adversaire est dans la position correcte pour que l'on puisse exécuter correctement la technique choisie, tout le problème de la confrontation va être justement de l'amener à adopter cette position correcte. L'entraînement est là pour vous aider à faire face à ce problème d'approche.

Cependant, même si vous êtes un pratiquant chevronné et capable de vous défendre dans la plupart des situations, un autre obstacle se pose : celui de la loi. Si l'aikido est un art martial de self-défense non-violent, la défense au moyen d'une telle discipline de combat ne relève pas toujours, aux yeux de la loi, d'un acte de légitime défense. La légitime défense n'est pas un droit ; elle est seulement tolérée.

Vous êtes en situation de légitime défense, c'est-à-dire que vous avez le droit de vous défendre et de porter des coups (même mortels) si vous êtes agressé de façon soudaine et imprévisible et que vous ne pouvez pas faire appel aux forces de l'ordre. 17

CONSEIL DU TRIMESTRE :

Vous n'êtes pas en situation de légitime défense, c'est-à-dire que vous pouvez être poursuivi en justice : Ê en cas de réaction entre une attaque déjà passée (l'agresseur s'étant retiré), il n'y a pas légitime défense mais vengeance, Ê si vous redoutez une agression, mais que celle-ci soit future et incertaine.

La légitime défense doit : Ê être nécessaire (vous n'avez pas d'alternative), Ê être proportionnée à la gravité de l'attaque, Ê correspondre à une nécessité immédiate (vous n'avez pas le temps d'appeler la police).

La provocation ne justifie pas le recours à la légitime défense, le tribunal peut toutefois admettre des circonstances atténuantes et réduire votre peine. Ainsi, la défense au moyen de l'aikido peut entraîner de véritables casse-tête, du fait des multiples paramètres de l'attaque et de la défense. Tout d'abord apparaît un premier problème concernant l'attaque. En effet, l'aikido se caractérise par le fait que le pratiquant réagit avant la fin de l'attaque. Pour la loi, il ne s'agit plus de défense, mais de l'attaque elle-même. L'aikidoka se retrouvera alors dans la position de l'agresseur.

Deuxième problème : celui de la proportion de la défense par rapport à l'attaque. Il ne faut jamais perdre de vue que les techniques d'aikido sont dérivées de techniques mortelles, ou très gravement handicapantes. Les réflexes conditionnés par la pratique sont alors susceptibles d'empêcher le choix de la technique selon sa « dangerosité », ce qui peut donc aller jusqu'à l'homicide.

Par ailleurs, il est dit que la défense doit former une unité ; c'est-à-dire qu'il ne peut y avoir d'esquive, suivie d'une technique de conclusion, qui pourrait alors être apparentée à un acte de vengeance. C'est pourquoi il vaut mieux préférer l'esquive à l'emploi d'une technique, qui ne doit être utilisée qu'en dernier recours.

Au vu de ces trois premiers exemples, il est évident que la légitime défense est difficilement invocable dans la majorité des cas. Les meilleures solutions face à une agression sont donc la parole, sinon l'esquive, sinon encore la fuite...

Source Internet 18

ER 1ER STAGE DE L’ANNÉE 2004 DONNÉ PAR DANY LECLERRE À NAMUR

Après nous avoir présenté ses vœux pour l’année 2004, Dany commence le stage par un petit échauffement. Il montre un mouvement et demande à tout le monde d’effectuer ce mouvement 6 fois comme tori et 6 fois comme uke (un plus grand travail requiert une plus grande concentration)

Quelques minutes plus tard, il nous arrête et invite deux personnes à présenter le mouvement, afin de voir notre réaction. Il nous explique que le mouvement est bien exécuté, mais nous fait remarquer qu’il manque un petit quelque chose et précise qu’il est important que tori mette la pression sur uke.

Après chaque mouvement, tori ne doit pas reculer mais avancer sur uke, afin que celui-ci ne puisse plus prendre l’initiative de l’attaque mais sente la pression exercée sur lui.

Les mouvements se succèdent : yokomen uchi irimi nage, yokomen uchi kote gaeshi… ensuite travail en hanmi hantachi waza, katate dori uchi kaiten nage et très vite, il est midi : nous n’avons pas vu le temps passer.

Merci à Dany pour ce stage qui, comme à son habitude, nous a fait vivre de grands moments d’aikido.

Pierre, 3e kyu Aikikai Namur

A méditer …

Ne crache jamais dans l’assiette où tu as mangé !

(Inconnu)

La vie, c’est comme le vélo, tant qu’on pédale, on ne tombe pas.

(C. Pepper )

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SOUVENIRS DE MARTINIQUE

Cette année encore, 21 belges se sont envolés pour la Martinique. Départ vendredi 21 novembre à 5 heures du matin, mais tous ne sont pas partis de la même façon. Nos amis Rosette et Dany sont passés nous prendre à la maison avec la « terrible tante Marie », Valérie, la fille de Dany et son compagnon Adolfo, Aurélie et Raphaël – petit cousin de Rosette. A 9 heures15, les bagages étaient enregistrés et nous prenions notre petit déjeuner à Orly.

Nous avions le temps de faire les boutiques car l’avion ne décollait qu’à 14 heures 30. Et c’est là que j’ai cru apercevoir la « vieille carpette » de Dany qui se trouvait dans son sac, mais mille excuses Sensei… Il s’agissait en fait de sa toute première ceinture noire.

Cette année, nouveauté, avant l’embarquement, les passagers étaient pesés pour bien évaluer le poids de l’avion et après 8 heures 30 de vol et 5 heures de décalage horaire, nous arrivions à destination ; il était 18 heures, heure locale.

Quel plaisir, quel régal de retrouver ce climat paradisiaque. Nos amis Alain Bartier et son épouse Marie-Ange étaient là pour nous accueillir puisqu’ils étaient déjà là depuis une semaine. En vitesse, les formalités pour la location du véhicule et nous nous mettons en route. Très vite, nous reconnaissons le chemin qui va nous emmener sur l’île du Paradis : « Hôtel du Diamant Mercure », qui se situe juste en face du Rocher du diamant.

Après une courte nuit, le lendemain à 6 heures, nous sommes déjà debout pour ne rien rater de notre séjour, car les deux premiers jours, il n’y pas de stage. Donc, ce sont 2 journées difficiles qui nous attendent : Manger, dormir, soleil, manger, dormir, soleil. Vous avez tout compris… Le midi, bien sûr, nous reprenons bien vite nos habitudes avec : LE PLANTEUR ( Pour rappel : ¼ de jus de fruit de la passion + ¼ de jus d’ananas + ¼ de jus d’orange + ¼ de rhum + 1cc de sirop de grenadine)

Enfin, le soir du premier jour, nous sommes allés déguster une langouste de 950 gr...Qu’est-ce que c’était bon ! Le prix aussi d’ailleurs car je crois que certains ne l’ont toujours pas digéré.

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Cette année, nous avons pu visiter l’intérieur de la Maison Clément, car l’année dernière, celle-ci était en restauration. C’est une maison superbe, avec de très beaux meubles d’époque. Je m’installerais bien là, moi !

Nous avons fait également une journée en 4x4 et notre Sensei Christian Tissier était de la partie. Au total, 11 personnes, 2 voitures avec chauffeur. Daniel pour les jeunes et Joris pour le 4x4 des « super jeunes » (En fait, Christian, Nathalia, Dany, Rosette, Michel, et moi, votre Falballa adorée).

Comment, au travers de ce texte, vous faire passer toutes les sensations que nous avons pu ressentir pendant toute cette journée. Nous nous sommes retrouvés au milieu d’une grande flaque d’eau (si vous connaissez Six Flags, la rivière sauvage, c’est pratiquement la même chose, sauf que là, c’était du vrai de vrai, avec la boue, et tout et tout…).

Ensuite, nous avons fait les kolantas, couper une noix de coco à la machette. Dany a commencé et j’ai achevé. Je ne vous dis pas comment nous étions secoués dans le 4x4. Mais bon, nous avons eu de beaux fous rires.

Plus tard, nous sommes allés visiter une plantation de bananes. Le nettoyage et la mise en boîte de ces fruits étaient vraiment très intéressants et nous avons également discuté avec les Martiniquais de leurs conditions de travail.

Nous nous sommes ensuite retrouvés dans la fabrique de rhum St James avec au menu, dégustation. Ensuite nous nous sommes également rendus à la Cascade de Seau Gendarme, l’eau y était délicieuse, (voir photo sur la page d’à côté).

Bref nous étions au Paradis. Mais bon, nous n’étions pas là uniquement pour la visite et l’amusement. A la clef de ce séjour, il y avait le stage de Christian Tissier Shihan. En tout, 10 heures d’aikido et le lundi soir c’est avec joie que nous avons retrouvé nos amis martiniquais de l’année dernière. Ils ne nous avaient pas oubliés et étaient heureux de voir que la délégation belge était encore bien représentée cette année.

Malgré la chaleur lourde et humide, il y avait une bonne ambiance sur le tatami et le Sensei était en super forme, il souffrait moins de son épaule qu’il y a quelques mois.

Bref, le stage fut fantastique, même si victime d’un malaise, il paraîtrait que j’ai appelé Dany « Mon Dieu » avant de tourner de l’œil. Le soleil, ne pas boire beaucoup, et bien voilà ce qui arrive.

Le vendredi soir, dernier jour de stage, nous avons partagé un repas créole, accompagné de chants de Noël locaux, très entraînants. Cette année encore, je tiens à souligner l’accueil cordial qui nous a été réservé, aussi bien à l’hôtel, que par les membres de la Ligue Martiniquaise d’aikido et surtout Raymond, 4e dan avec qui j’ai eu l’honneur et le bonheur de travailler.

Malheureusement, 10 jours passent très vite. C’est donc avec une certaine tristesse que nous avons refermé nos valises. Mais le rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine.

Affectueusement,

FALBALLA (Votre doudou)

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C’est avec beaucoup de joie que nous vous avons accueilli, chers amis de la Belgique, et ce, pour la troisième année consécutive. Le nombre toujours important de votre délégation nous conforte dans l’idée que notre île vous offre, l’espace de quelques jours, beaucoup de moments de plaisir et de bonheur, enfin, nous l’espérons de tout cœur.

Le groupe de nos amis belges Il est vrai que notre maître Christian Tissier, est l’élément fondamental de cette rencontre entre nos deux communautés.

L’immense plaisir que nous éprouvons à pratiquer l’aikido sous son regard bienveillant nous fait apprécier chaque moment d’échange avec vous sur notre tatami et nous l’en remercions. Nous avons remarqué votre présence discrète sur le tatami, mais ne vous en faites pas, même si vous essayez de vous fondre dans le décor, les couleurs rosées, voire rouge tomate que certains d’entre vous arborent sur le tatami, dès le premier jour, vous font reconnaître parmi tous. Il est vrai que le climat qui vous attend à la descente de l’avion ne peut que vous inviter à aller vous dorer au soleil, à goûter à une mer chaude tout en appréciant de faire de l’aikido.

A l’heure venue, sous une lumière diffuse, et accompagnée de la musique de notre faune nocturne, nous vous retrouvons sur le tatami et tous ceux qui ont eu l’opportunité de travailler avec vous, ont exprimé tout le plaisir qu’ils en ont éprouvé, eu égard à la qualité des échanges, à votre disponibilité et à votre gentillesse si bien que ceux qui en ont entendu parler vous attendent de pied ferme l’année prochaine.

Nous avons pu également apprécier votre participation, ô combien active, à notre traditionnel « chanté Noël », votre Et ils avaient chaud ! enthousiasme a été si communicatif que même Christian s’est laissé entraîner à esquisser quelques pas cette année. Vous êtes condamnés à revenir, sinon notre « chanté Noël » ne sera plus jamais comme avant.

C’est à chaque fois un bon moment de convivialité que nous partageons, au rythme de nos instruments très élaborés de percussion et à nos voix mélodieuses. Pour tout cela nous vous disons merci, merci à vous tous, pratiquants et non pratiquants.

A toi Dany, un merci particulier. J’ai été heureux de faire ta connaissance, et je crois que tu fais partie des hommes de qualité qui existent sur cette terre. Le monde de l’aikido a de la chance de te compter parmi ses experts et je me félicite d’être ton ami. Merci pour tout ce que tu nous apportes de sincérité, de partage et de bonheur.

Raymond Dufrenot Délégué technique régional de Martinique

Ps : Nos échanges, soit sur le tatami, soit en dehors du tatami sont appréciés. 22

LES PLUS BEAUX RÉCITS DU JAPON

Les enquêtes du juge Ooka.

Cet ouvrage s’inspire d’une œuvre du XVIIIe siècle, très connue au Japon et dont l’auteur est resté anonyme. Nous avons choisi les causes les plus célèbres et les plus captivantes instruites par le fameux juge Ooka, dont chacune s’articule autour d’un thème particulier, pour les présenter au public le plus large.

Ooka Meiyo Seidan (Les glorieux jugements d’Ooka) est le plus remarquable des romans historiques qu’illustrent des événements survenus au sein des grandes familles féodales. La figure principale en est le juge Ooka Tadasuke qui a réellement existé (1677–1751), gouverneur civil d’Edo, sous les ordres du shogun Tokugawa Yoshimune. Ce juge fut et reste un modèle d’intelligence, d’habileté et de sagesse. Sa bonté et sa générosité marquèrent si fort ses contemporains qu’on en parle dans tout le pays aujourd’hui encore.

Ces récits, fortement empreints de couleur locale, plongent le lecteur dans un univers d’une grande richesse qui a, de toujours, exercé une grande fascination sur les hommes.

Texte original de Venceslava Hrdlickova et Zdenek Hrdlicka Adaptation française de Dagmar Doppia Le livre est illustré par Denisa Wagnerova Première édition française 1993 - Librairie Grund - Paris

LE JEUNE GARÇON ET LE CANARD

Et pour débuter cette série de récits, je vais vous narrer une histoire qui est arrivée lorsque Ooka prit ses fonctions de juge suprême à Edo. Pour se familiariser avec les affaires en cours, il se mit à étudier les registres et l’un des litiges les plus récents retint particulièrement son attention.

Le coupable dans cette affaire était un jeune garçon, marchand de poissons, nommé Yoshimatsu. La veille au soir, il rentrait chez lui en longeant le fossé qui entourait le château du shogun et qui accueillait des bandes de canards sauvages. Yoshimatsu n’ignorait pas que chasser le canard en cette saison était passible de la peine de mort mais il avait couru toute la journée à travers la ville et il mourait de faim. Comme il faisait déjà noir, il se dit que personne ne le verrait et il ramassa une pierre. Le canard visé tomba sur le sol…. Et les gardes du palais, surgis du néant, l’encerclèrent pour le conduire, enchaîné, devant le tribunal. Ils emportèrent aussi le canard abattu.

Après avoir pris connaissance du procès verbal, Ooka ordonna que l’on convoquât le « yoriki » (juge subordonné) dont le sceau figurait sur le document. Ooka montra au juge le document et demanda « Quel châtiment attend ce garçon ? » « La mort » fut la réponse laconique. « Quel âge a-t-il « demanda Ooka ». « Douze ans » « Comment se fait-il qu’un enfant de cet âge vende du poisson ? » « Il a perdu son père à huit ans, il vit avec sa mère et ses deux sœurs » répondit le yoriki de mauvaise grâce. « Et sa mère ? » « Elle est malade, grabataire depuis plusieurs années » « De sorte que ce garçon la nourrit, ainsi que ses deux sœurs ? » « Oui, Excellence » confirma le yokiri ». Il se demandait pourquoi le magistrat faisait tant d’embarras pour une affaire aussi simple « Et il doit être condamné à la peine de mort ? » – Ooka poursuivait son interrogatoire

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« Oui, c’est ce que la loi exige » « Que l’on m’amène ce garçon, ainsi que le canard » ordonna Ooka.

Un instant plus tard, le jeune accusé se tenait à genou devant le magistrat, dans le sable blanc qui tapissait la cour du tribunal.

« Est-ce vrai que c’est toi qui as tué le canard que voici ? » demanda le juge. « Oui, c’est moi et c’est bien ce canard » dit le garçon » Ooka caressa le canard et dit « Mais il est encore chaud, ce canard, il n’est donc pas mort, prends-le et va voir quelqu’un qui t’aidera à le ranimer ».

Yoshimatsu, pas bête, comprit ce que le juge voulait qu’il fît. Il s’empara de l’oiseau et courut à toutes jambes jusqu’au marché aux volailles qui se trouvait dans le quartier Anjin. Il y acheta un canard identique mais vivant, qu’il rapporta au tribunal.

« Ah ! Je vois que tu as réussi et que le canard est revenu à lui » sourit le juge Ooka « Par conséquent l’affaire est close, rentre chez toi et va rassurer ta mère et tes sœurs, et vivez en paix ».

Adapté pour « Flash Aikido » Par Henri Charrier

STAGE AUX CANARIES

J’ai eu, les 7 et 8 février, le plaisir de donner un stage de 6h à San Cristobal de La Laguna à Tenerife.

44 pratiquants au total ont assisté aux cours donnés dans le dojo de l’université locale. Plusieurs ont fait le déplacement des îles de Lanzarote, La Palma et Fuerteventura. L’ambiance générale était très bonne, il y avait beaucoup d’envie de « prendre ». Un dvd a d’ailleurs été fait de manière à revoir le cours par après.

La mentalité est excellente et quoique le matin tout le monde fût à l’heure, la ponctualité fut moins au rendez-vous l’après-midi, à tel point que le cours a débuté avec un quart d’heure de retard. Serait-ce l’influence du climat dont bénéficient ces îles toujours sous le soleil et déjà avec une température diurne de 25°C en février ?

Cette première fois a plu à tous et il y en aura d’autres. Comme quoi la grande famille de l’aïkido, ça existe !

Jacques Horny Hikari Aikikai Rebecq 24

Interview de Luc Deweys, 5e Dan (Chu Shin Aikidojo)

Mercredi 25 février 2004. Un temps typiquement belge, froid et pluvieux. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec mon ancien professeur d’aikido. J’y pense sans arrêt depuis hier. Les souvenirs de mes neuf années passées au « Chardon » défilent... Je me souviens du dojo de l’avenue des Saisons puis de la chaussée de Boondael. L’implantation changeait, certes, mais le climat était maintenu grâce à l’enthousiasme, la bonne humeur et le dévouement de Luc et Chantal. J’avais douze ans et portait fièrement une ceinture jaune lorsque je fis leur connaissance. Aujourd’hui je porte encore la fierté d’avoir été leur « premier yudansha » et en tant qu’ancien élève, je souhaite ici leur rendre un petit hommage…

Et plus particulièrement à toi, Luc, qui vient de recevoir de la part de tes pairs cette « grande distinction » qu’est le 5e dan. Il récompense l’excellence de ta pratique et ton engagement total dans l’enseignement de notre discipline. Cela, je suis bien placé pour le savoir. Tu n’as jamais compté tes efforts pour me transmettre tes connaissances et me mettre sur la voie d’une recherche personnelle. Très présent mais toujours discret, sans jamais t’imposer, tu as su m’insuffler le goût de la pratique et de la recherche. Toi et Chantal étiez les premiers à m’encourager à fréquenter les stages. Vous m’y avez souvent accompagné d’ailleurs ! Grâce à vous, j’ai pu faire très tôt la connaissance (dans l’ordre !) de Kanetsuka Sensei, Sugano Sensei, Tamura Sensei et Christian Tissier Sensei. Sans œillères, sans sectarisme, j’étais libre de me faire ma propre opinion, l’important était avant tout de pratiquer et de se remettre en question…

Plus que simplement un professeur, tu as été un guide, Luc… J’étais certes un jeune pratiquant, mais j’étais avant tout un adolescent en mal d’existence. Mes repères, je ne les cherchais pas uniquement sur le tatami … Tu as été là quand il le fallait, tout simplement, pour moi et pour d’autres, sans jamais t’ « ingérer » dans la vie d’autrui… Ce sont ces pensées empreintes d’émotion qui me guidaient lors de ce mercredi pluvieux…

J’arrive devant la vitrine de ton magasin « Harmony »…Evidemment…Quel nom bien choisi. « Entre l’Homme et la Mer »…tiens, cela fait penser à « Entre le Ciel et la Terre », ta vraie nature n’échappe pas à l’initié…

Quelques minutes plus tard, Luc et moi nous nous retrouvâmes dans un petit resto fort sympathique où eut lieu une longue discussion dont je vous livre ici quelques moments.

L : Luc Deweys C : Christophe Depaus

C : Voilà Luc, j’ai préparé quelques questions, tu sais, au cas où…Mais on n’est pas obligé d’en suivre la liste. On verra bien au gré de notre inspiration. Commençons néanmoins classiquement, si tu veux bien…par le commencement ! Quand et comment as-tu commencé la pratique de l’aikido ?

L : Ouf, cela fait un bail ! Cela remonte à trente ans. Ma première licence date de 1974. J’étais élève au « Chardon », av des Saisons, ce club où tu as commencé. Je faisais trois cours par semaine, dont un le dimanche matin. L’entraînement était très physique à l’époque. D’ailleurs l’échauffement du dimanche commençait par un footing dans le bois de la Cambre. Malheureusement, ce côté très physique était développé au détriment de la technique. On n’avait pas l’encadrement d’aujourd’hui. D’ailleurs, pour te donner une idée, le programme des examens jusqu’à 1er kyu tenait sur une simple feuille A4, tu imagines… A l’époque, il y avait seulement un ou deux stages par an, avec Maître Tamura. L’ambiance était extraordinaire, on se retrouvait tous, entre potes. Comme ces manifestations étaient rares, on ne les ratait pas ! C’est une ambiance aujourd’hui disparue, il y a tellement de stages que l’on peut choisir, on doit même… 25

C : Qu’est-ce qui t’a décidé à pratiquer l’aikido, plutôt qu’autre chose ?

L : Tu sais, on vient souvent à l’aikido, un peu par hasard. Pour moi, autant que je me souvienne, c’était plutôt un challenge entre copains, la recherche d’une ambiance, de quelque chose à faire entre potes. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé tout le potentiel qui se cachait derrière l’aikido. Vers le 1er kyu, que j’ai vite atteint (rires)…j’ai commencé à me rendre compte que l’aikido était réellement une voie…

C : Quand as-tu pris la direction de la section « aikido » du « Chardon » ?

L : Tu sais, cela n’a pas été si simple. Un jour, nous nous sommes retrouvés sans professeur. La direction du Chardon avait en effet décidé de se passer de ses services, pour un motif légitime mais qu’il est inutile de rapporter ici. Toujours est-il, qu’étant le plus ancien, les regards se sont tournés vers moi pour assurer la relève. C’était de la folie…Pris de court, j’ai accepté pendant un an d’assumer ce rôle qui n’était pas taillé pour moi. Je n’avais pas la maturité suffisante. J’ai abandonné après un an et ai rejoint un autre professeur, à Eupen, Edgard Schellstraete. Tu sais, il n’y avait pas de « tendance » à l’époque, on suivait son prof, un point c’est tout. Ce n’était pas un très fin technicien et j’ai dû présenter deux fois mon shodan avant de le réussir (rires). A l’époque aussi, la Commission des grades n’avait pas le même rôle formatif qu’aujourd’hui. Avant, on n’avait pas de feedback, on ratait mais on ne savait pas pourquoi ! C’était l’époque de Mrs. Gailly et Rousseau. Je me souviens qu’un jour Dany Leclerre m’a demandé : « Mais pourquoi as-tu raté ? » J’étais incapable de lui répondre…(rires) Heureusement, les temps ont changé. Une fois le shodan décroché, j’ai repris contact avec le « Chardon » qui n’avait toujours pas de prof d’aiki. J’ai décidé alors d’assumer ce rôle, avec la maturité en plus…C’était vers 1980.

C : Quand je t’ai connu, tu pratiquais et enseignais l’iai-do…

L : Oui…C’est Edgard qui m’avait initié à cette discipline. J’ai toujours adoré le sabre mais j’ai dû faire des choix. Ma vie professionnelle ne me permettait pas de poursuivre l’aikido et l’iai-do de front…tout en restant crédible ! Etre crédible auprès de mes élèves a toujours été ma priorité. Il y a tellement de travail en aikido…J’ai décidé de ne pas me disperser de trop et de me consacrer à l’aiki uniquement pour pouvoir « donner le change » le plus longtemps possible à mes élèves et autres pratiquants…Il est important pour un professeur de toujours pratiquer, en stage bien sûr, mais aussi au sein même de son dojo. Ce que je fais, en déléguant mes cours de temps en temps.

C : Si tu en avais le loisir, tu retournerais à l’iai ? Et corollairement, que penses-tu de la pratique des armes en aikido ?

L : Oui, j’aimerais y revenir…plus tard…espérons-le. Cette passion pour l’iai ne m’a jamais vraiment quitté ! Evidemment, pour moi, les armes sont primordiales en aikido, elles font partie intégrante de la pratique et leur enseignement est indissociable de celui de l’aikido. Si tu savais à quel point on peut corriger des mauvaises postures ou des attitudes aberrantes grâce aux armes…

C : Tu les travailles beaucoup dans ton dojo ?

L : Oui…mais attention, il faut faire attention à ne pas amplifier ses erreurs. Le risque est grand quand on n’a personne pour nous corriger. Il faut pratiquer suffisamment pour s’entraîner mais pas trop, en l’absence d’un sensei, tant qu’on en a pas la maîtrise…Regarde un Christian Tissier…quand je vois ce qu’il fait, je suis scié…

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C : Et Sugano ?

L : Pareil ! Son enseignement est évidemment différent. Chez lui, il faut tout voler des yeux mais il nous a apporté et nous apporte des choses sensationnelles. Le niveau de la Belgique ne serait pas là sans lui…Comme le dit Christian Tissier lui-même : « j’ai concrétisé un peu plus votre potentiel déjà présent par des années d’apprentissage auprès de Sugano Sensei »

C : Quelle place l’aikido a-t-il pris dans ta vie ?

L : C’est devenu une passion. Et il y a quelques années, je n’aurais certainement plus pu vivre sans. J’ai un caractère très fort et l’aikido m’a canalisé. Aujourd’hui, ce ne serait pas plus facile de m’en passer mais mes activités professionnelles sont devenues prioritaires, par la force des choses…

C : Parlons-en justement…Tu as une autre passion, non ? La plongée et tu en as fait ton métier…

L : Oui et non, c’est une passion mais il faut avouer qu’elle a été un peu forcée ! La plongée n’est pas mon choix de cœur, c’est l’aikido qui l’est ! Mais je continue de plonger bien sûr, par goût, certes mais aussi parce que c’est mon boulot et qu’il faut, là aussi, rester crédible ! (rires) Tu ne peux pas vendre du matériel de plongée, sans plonger toi-même ou refuser les invitations de tes clients ! Il faut rester sérieux ! (rires)

C : Et si tu avais pu vivre d’aikido… ?

L : Je ne pense pas que je l’aurais souhaité. Je tiens absolument à pratiquer dans le plaisir, pas dans la contrainte. Je n’ai pas un gros club, mais j’ai un club où l’on se sent bien. Je n’y fais pas de commerce, je ne me sens pas forcé d’y être, j’y suis résolument par plaisir !

C : Et ce 5e dan, que représente-t-il pour toi ?

L : On peut dire qu’il m’a fait grandement plaisir ! C’est l’aboutissement de tout un travail et une reconnaissance. Le jour où je l’ai reçu était vraiment un beau jour… C’est aussi une leçon de patience. Je pratique depuis trente ans et j’ai présenté tous mes grades jusqu’au 4e dan aikikai inclus. Celui-ci vient un peu couronner ce passé de pratique et d’enseignement. J’ai un petit regret cependant, j’aurais souhaité passer une épreuve, pour l’obtenir, ne serait-ce que pédagogique. Mais tu sais, moi je m’arrêterai là au niveau des grades, je pense…mais je n’arrêterai pas de chercher ni de me remettre en question. Quand je vais suivre un cours de Bruno Zanotti, lui aussi 5e dan, je me sens tout petit, crois-moi…et ce n’est pas prêt de changer ! (rires)

C : Tu as des moments forts à nous faire partager ?

L : Oui, tout plein mais comme ça, à froid…Disons que j’ai passé tous mes grades à Westende et cela devenait un endroit mythique avec tous les anciens réunis (Dany, François,…) devant Sugano Shihan. Je le répète, si la Belgique en est là, c’est grâce à Sugano. Tous ces moments sont des moments forts. Les débuts ont été difficiles…On peut dire qu’on en a bavé ! Les plus anciens ont vraiment eu du mérite. Mais le très bon côté était de tous se retrouver et s’entraider, comme je l’ai déjà dit. Une ambiance à nulle autre pareille.

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C : Si tu avais un conseil à donner à un pratiquant…

L : Quand on monte sur un tatami, il faut se vider la tête des tracas de la vie pour se rendre disponible à recevoir un bagage qui nous rendra plus fort pour le lendemain. Je dis aussi à mes élèves qu’il faut savoir marcher avant de vouloir courir. Je leur répète de ne pas se presser et de prendre le temps d’apprendre.

C : Quand j’étais élève chez toi, tu m’emmenais déjà partout participer à des cours et des démonstrations en faveur du Télévie. Je me souviens d’une escapade dans un « bled » pas possible, au bout des Ardennes, un soir de semaine, et où nous avons attendu RTL en vain…

L : oui (rires)…c’était avec Guy (Ndla : Guy Vanderhoeden)…

C : Tu es resté fidèle à cette manifestation…

L : Oui, j’y apporte ma modeste contribution, c’est important. Et puis tout a commencé par une demande de Dany. C’est lui qui m’a choisi comme représentant bruxellois de cet événement et je l’en remercie. Mais j’aimerais réitérer une suggestion que j’avais faite il y a un certain temps : je pense qu’il serait intéressant de multiplier les implantations pour cette rencontre.

C : Enfin, pour conclure, quels sont tes espoirs de professeur ?

L : Que mes élèves reprennent évidemment le flambeau, avec le même esprit. Continuer à guider les débutants, les rassurer, parfois même les prendre par la main, au début, mais en ayant cette générosité, on gagne tout…Je me souviens d’une phrase de Tamura Sensei, alors que je participais à l’un de ses stages au Portugal (Ndla : début des années 90) : « Si de tous les aikidokas, je n’en forme qu’un, je terminerai ma vie en paix »…

Sur ces paroles, nous décidâmes de conclure l’interview…

Propos recueillis par Christophe Depaus, ancien élève du club « Le Chardon »

Les portes de l'enfer et du paradis.

Un samourai se présenta devant le maître Zen Hakuin et lui demanda : - « Y a t-il réellement un paradis et un enfer » - « Qui es-tu ? » demanda le maître - « Je suis le samourai … » - « Toi, un guerrier ! S'exclama Hakuin. Mais regarde-toi. Quel seigneur voudrait t'avoir à son service ? Tu as l'air d'un mendiant. » La colère s'empara du samourai. Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit : - « Ah bon, tu as même un sabre ! Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête. » Hors de lui, le samourai leva son sabre, prêt à frapper le maître. A ce moment celui-ci dit : - « Ici s'ouvrent les portes de l'enfer. » Surpris par la tranquille assurance du moine, le samourai rengaina et s'inclina. - « Ici s'ouvrent les portes du paradis. », lui dit alors le maître.

Source Internet 28

Christian Tissier Shihan au Shi Zen Dojo Nivelles, les 30 et 31 janvier

Ce stage se déroulait le vendredi soir et le samedi toute la journée. Comme on s'y attendait, beaucoup de pratiquants de tous horizons s'étaient donné rendez-vous dans notre dojo à cette occasion. Toute la surface du tatami était donc bien occupée.

La presse écrite et audiovisuelle avait été conviée à cette occasion et Christian fut interviewé dès son arrivée au dojo. Toujours égal à lui- même, Christian se plia à cet exercice avec bonne humeur, sourire et simplicité.

Chacun de ses cours débuta par un échauffement de durée variable. Afin de nous faire évoluer un peu plus dans notre pratique quotidienne, Christian nous proposa diverses techniques sur différentes attaques; ses cours étaient destinés à tous les grades et c'est pourquoi, il est passé de mouvements de base (pas si simples qu'ils n'en ont l'air !) à des mouvements d'un niveau plus élevé.

Les six heures de cours ont été principalement consacrées à : - shihonage (katatedori, shomenuchi, yokomenuchi, ryotedori, uchiro ryotedori) en partant du kihon pour aboutir à des déplacements, placements, prises d'angle différents pour terminer sur shihonage proprement dit, avec possibilité d'engager un koshinage. Tout cela se faisant donc de façon très progressive et aussi en fonction des réactions d'uke. Notre maître de stage insista sur des notions telles que axe, placement, prise d'angle, déséquilibre. Pour les plus anciens, ces notions paraissent assez évidentes, mais pour ma part, quand je commence à pratiquer, je ne trouve pas ces notions aussi simples que cela, alors que lorsqu'on observe Christian travailler, tout cela paraît si simple et si fluide.

Il fut aussi question du fait que uke doit se sentir concerné tout au cours de la technique, sinon, celle-ci n'a pas lieu d'être. - sur katatedori : sokumen iriminage, ikkyo, kotegaeshi, - sur shomenuchi : iriminage, ikkyo, jyuwaza, sur aihanmi katatedori : ikkyo, iriminag, sur katadori : nikyo ura, sur yokomenuchi : ikkyo (différentes prises d'angle), kokyunag, sur ryotedori : tenchinage

Notre Shihan insista entre autres choses sur la façon de prendre contact sous un shomenuchi afin d'exécuter ikkyo omote et ura, en mettant en relief le positionnement de la main de tori lors du départ et du contact (de ai) en faisant référence au ken. Il fit de même lors du shomenuchi iriminage ura, mais ici en insistant sur le positionnement du pied de tori au moment de l'irimi.

Pour le reste des techniques, Christian nous donna des explications simples et structurées afin que tous les pratiquants puissent tirer

29 bénéfice de son enseignement et cela quel que soit leur niveau. Comme beaucoup d'enseignants, il passa de groupe en groupe afin de donner des informations complémentaires et aussi pour faire ressentir des sensations lorsqu'on a la chance de travailler avec lui. Rendez-vous est donc pris pour son prochain passage dans notre pays.

Un pratiquant du Shi Zen Dojo

NB. Beaucoup de participants ne l'ont bien sûr pas su, mais nous avons eu une mauvaise surprise lorsque le camion de l'Adeps est arrivé. De par les mauvaises conditions climatiques, le chauffeur par mesure de sécurité a décidé de ne pas amener son camion jusqu'à l'entrée de la salle omnisports, neige et verglas encombrant le passage. Tous les tatami furent débarqués sur le parking et nous avons dû les transporter nous-mêmes jusque dans la salle. Nous n'étions que quatre pour effectuer ce travail, luttant contre le froid et surtout évitant les glissades.

Heureusement des étudiants en éducation physique présents dans la salle sont venus nous prêter main forte. Ce fut vraiment folklorique. A présent, nous en rigolons un peu, mais espérons que ce sera la seule et unique fois qu'une telle situation se présente... Sur le moment même, c'était beaucoup moins gai. Voyez les photos...

Eh bien oui ! Pour le plaisir des autres, il faut des volontaires…

…que nous remercions ici, car sans ces anonymes, pas de pratique ! 30

« Une Première » stage fédéral en Belgique.

Ce samedi 28 février 2004, Micheline Tissier-Vaillant 5e Dan de l’Akikai de Tokyo nous a fait l’honneur et le plaisir de diriger un stage dans le dojo en pleine rénovation de Dany Leclerre à Herstal.

Passant outre les problèmes et désagréments des routes enneigées, nous nous sommes retrouvés un certain nombre de courageuses pour profiter pleinement de cet enseignement de l’aikido au féminin.

A travers une grande diversité de techniques Micheline a, par ses démonstrations, développé quelques aspects importants de sa pratique de l’aikido en tant que femme :

¾ l’idée d’utiliser aisément et avec souplesse une saisie forte et d’appliquer une technique sans se figer dans un schéma pré-établi mais par un simple changement d’angle maintenir le déséquilibre qui amènera le partenaire au sol. ¾ L’idée de tirer parti de la force de l’autre pour, par un simple changement de direction, se débarrasser aisément de son partenaire. ¾ L’aspect technique incontournable qui est l’apprentissage de la chute, cette chute qui semble préméditée au non-initié mais qui est réalité une nécessité fondamentale pour préserver l’intégrité physique de celui qui chute. Micheline nous a rappelé que le travail d’uke doit développer l’intuition et la perspicacité. L’uke doit avoir « le geste juste au moment juste » c'est-à-dire ne pas anticiper sur la chute et ne pas attendre le moment « destructeur » de l’action. ¾ L’importance de l’atemi qui doit arriver avant la main de protection

Quelques techniques choisies pour illustrer ses propos :

¾ Gyaku Katatedori Yonkyo (la saisie ferme et épaisse du poignet de Sandrino ne l’a aucunement embarrassée !) ¾ Ryote Katatedori Tenchi Nage (changement rapide de direction -henka- sur une saisie franche des deux mains d’un Fabrice Sommers en pleine puissance) ¾ Kotegaeschi avec le coup de poing porté à la tempe de l’uke (importance de la chute !) ¾ Irimi Nage ura avec saisie par le tori des hanches (à la place des épaules) de l’uke en descendant sur les genoux dans le taï-sabaki pour entraîner l’uke dans un déséquilibre prononcé

Chacun de ses mouvements était exécuté avec précision et détermination et plus d’un d’entre nous ont été étonnés par la puissance et l’aisance avec laquelle elle se débarrassait de ses partenaires.

Micheline nous a démontré avec brio que l’aikido permet la pratique entre hommes et femmes de différents gabarits puisque celle-ci n’est pas basée sur la force mais sur le mouvement. L’économie dans le mouvement, la netteté du déplacement, la justesse du placement valent mieux qu’un grand « déballage de muscles ». À nous les femmes et personnes de « petits gabarits » d’y réfléchir maintenant et de travailler dans ce sens.

Pour ma part, en tant que femme, il y a un aspect technique qui est incontournable pour que la pratique soit crédible et efficace. Je pense au déséquilibre qui est une notion fondamentale pour amener le partenaire au sol et qui ne peut se réaliser que si la construction de la technique passe par un déplacement et un placement adaptés.

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Rendez-vous est pris pour renouveler cette expérience avec Micheline dans un avenir proche en espérant que nous serons un peu plus représentatives la prochaine fois…

Odette Gillet Budo Club Samourai

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A LA DÉCOUVERTE DE NOS CLUBS…

Aujourd’hui :

En Province de Liège ; Le Satori Hannut

Professeur : M.Eric Feller 1er dan.

Assistant : M. Roland Servais 2e kyu.

Site Internet : http://www.ac-satori-hannut.be.tf

Email du site : [email protected]

Votre club « adultes » s’est ouvert récemment à Hannut, comment voyez-vous son avenir ?

Son ouverture a pu être rapide car le dojo se trouvait à proximité de mon domicile et un manque de clubs d’aikido de notre fédération dans la région, permettait un commencement immédiat. J’espère pouvoir transmettre mon enthousiasme de l’aikido aux nouveaux pratiquants, susciter des vocations et ainsi, le club de Hannut pourra progresser et avoir des membres motivés.

Quelles sont vos difficultés présentes ?

Parfois, quand mon assistant n’est pas libre, me retrouver seul avec tous les pratiquants me limite à essayer de rendre soit un « modèle » d’uke où soit un « modèle » de tori. Le succès d’un club débutant dépend de l’attention constante du professeur envers tous et il est difficile d’envisager un examen de passage de grade sans exercices particuliers pour le candidat, c’est pourquoi je fais appel à toutes les bonnes volontés susceptibles de nous aider de temps à autre.

Avez-vous l’impression d’avoir une stratégie spéciale pour faciliter l’apprentissage des mouvements plus difficiles à assimiler, pour tous vos pratiquants 6e kyu ?

Depuis que je suis professeur, afin de faire comprendre une technique, je n’ai jamais été aussi créatif dans mes explications. (Que les pratiquants soient juniors ou adultes débutants) Prenons en exemple ikkyo sur aihammi katate dori, je leur dis de sortir un peigne du keikogi, de se coiffer, puis de coiffer uke, et les résultats sont convaincants.

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Qu’est-ce qui vous surprend le plus chez certains élèves ?

C’est extraordinaire chez les adultes, ce que la pratique d’un débutant reflète sa mentalité, son état d’esprit, son caractère, on pourrait presque dire (sans prétention aucune) : « montre-moi comment tu pratiques et je te dirai qui tu es ». En général, j’ai des difficultés de faire comprendre le travail d’uke. (En d’autres termes, d’accepter la défaite) Il est plus facile pour un débutant d’être dans le rôle de tori que dans celui d’uke, mais cela tous les autres professeurs vous le diront !

Quelle place l’aikido prend-il dans votre vie ?

Une grande liberté d’action, mais qui a ses limites. (Vie de couple).

A votre avis, quel est le pire défaut d’un professeur ?

Je vais parler de mon cas, qui est de ne pas limiter ses exigences dans la correction des mouvements des débutants.

Et quelle est selon vous, la plus grande qualité ?

Sa relation avec la vie sociale du club, l’émerveillement sans cesse renouvelé de donner cours.

Interview : N. Lambotte

Les trois mouches.

Dans une auberge isolée, un samourai est installé, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d'un calme surprenant. Trois rônins entrent à leur tour dans l'auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l'homme isolé.

Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s'assoient à une table voisine et mettent tout en œuvre pour provoquer le samourai. Celui-ci reste imperturbable, comme s'il n'avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes rapides, le samourai attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu'il tenait à la main. Puis calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu'il venait de provoquer parmi les rônins.

En effet, non seulement ceux-ci s'étaient tus, mais pris de panique, ils n'avaient pas tardé à s'enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu'ils s'étaient attaqués à un homme d'une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était le fameux Miyamoto Musashi. 34

« Le dernier Samourai n’était pas américain ! »

Le régime du shogunat, établi depuis la fin du XII eme siècle, par Minamoto Yoritimo, prit fin en 1867 lorsque Tokugawa Keiki, quinzième shogun des Tokugawa, restitua le pouvoir à l'empereur Meiji. Celui-ci quitta Kyoto et s'installa à Edo, qui désormais porte le nom de Tokyo.

Après l'abolition des statuts sociaux à quatre niveaux en 1871, la mesure suprême viendra en 1876 interdisant aux anciens samourai, le port du sabre. L'ultime et la plus violente réaction eut lieu en 1877. Saigo Takamori, qui avait démissionné d'un poste important au gouvernement, retourna dans sa province natale du Satsuna et y fonda des écoles de bujutsu dans lesquelles les bushi, désemparés et humiliés, par les décisions gouvernementales, se précipitèrent.

Prenant la tête d'une petite armée de 40.000 samourai, Saigo tenta un soulèvement. Le 24 septembre 1877, 40.000 bushi se jetèrent contre les fusils et canons avec leur katana… ils furent anéantis ! Les quelques survivants se firent « seppuku » et Saigo demanda à l'un de ses lieutenants de le décapiter.

La longue histoire des samourai se termina donc à Shiroyama.

Les vagues d'occidentalisation se succédèrent pendant toute la fin du XIX ème siècle, et les japonais comblèrent rapidement leur retard industriel et économique. C'est en nation forte et en puissance internationale que le japon aborda le XX ème siècle.

Dominique Le-Sant Yoshitsune Dojo

Paroles et Calligraphie du fondateur …

« Celui qui est bien préparé à toute éventualité, n’est jamais pressé de retirer son épée du fourreau »

« Aiki n’est pas l’art de la bataille avec l’ennemi. Ce n’est pas une technique de destruction de l’adversaire, c’est la voie de l’harmonisation du monde qui fait de l’humanité, une seule maison »

L’universalité de la famille de l’aikido

Ô sensei

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AIKIMOT n°29 par Michel Dewelde Solution AIKIMOT n°28

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

A A SHOM E N UCHI B B EET I O N HAN C C IL A L E S I N D D SI GL E ARNO E E M O A I V EC F F EMPR I S E S E G G SALE O MON H H R O T U L E S T I I PI U N E T JE J J I N C E S S A N T S

Horizontalement

A - Contrôle qui peut se produire dans nos clubs. B - Langues, jargons, façons de s'exprimer - 365 jours. C - Prénom de Gardner - Plantes à fleurs jaunes. D - Groupe de trois musiciens – Enzyme. E - Lieu planté de hêtres - Figure le rire. F - Misu - Maréchal britannique. G – Files. H - Premier d'une série infinie – Espèce. I - H2O - Moulure ronde à la base d'une colonne. J - Plus que beau, magnifique - Petite ville sur la Tille.

Verticalement

1 - De telles personnes n'ont pas leur place sur un tatami. 2 - Affligé, désolé, attristé - Variété de paresseux. 3 - Soumise à la pensée afin de l'étudier - Suit pin ou pick. 4 - Pronom personnel – Examens. 5 - On les jette par jeu - Trois voyelles - Fin d'infinitif. 6 - Métal précieux - Note - Devant le Pape. 7 - Lettre grecque - Se dit pour appeler familièrement – Retire. 8 - Du verbe aller – Coiffure. 9 - Suit kote dans un kihon - Travail de postier. 10 - Telles les techniques par un Sensei.

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Adeps :Ouverture d'une session de formation des cadres?

Nous n'avons pas encore de candidats pour ouvrir actuellement une formation d'enseignants d'aikido. Une demande a été introduite auprès des responsables de club présents lors de la dernière Assemblée Générale. A cette occasion aussi, quelques contacts personnels ont été pris. Il n'est donc pas trop tard pour s'inscrire.

Rappelons ceci :

- niveau 1 initiateur : minimum 1er kyu ou âge de 18 ans pas de cours généraux cours spécifiques : 30 heures

- niveau 2 aide-moniteur : minimum 1er dan ou âge de 20 ans cours généraux : 19 heures cours spécifiques : 77 heures stage pratique : 20 heures mise en condition physique : 10 heures

- niveau 3 moniteur : minimum 2e dan ou âge de 21 ans cours généraux : 32 heures cours spécifiques : 63 heures stage pratique : 20 heures mise en condition physique : 10 heures

Même si vous avez eu un contact oral avec moi ou si, l'an dernier, vous vous êtes manifesté par écrit, ou si vous venez de vous décider, je vous demande de (re)prendre contact avec moi. Michel DEWELDE, rue de la Closière, 5 - 7100 - La Louvière - Tél / Fax : 064 22 63 39. Indiquez clairement le niveau que vous désirez suivre. Nous pourrions nous rencontrer une fois avant les grandes vacances afin d'envisager le dernier trimestre 2004 et le début 2005. Je désirerais entreprendre une des trois formations avec au moins huit candidats.

Si vous êtes diplômé initiateur et que vous n'avez pas encore reçu votre badge Adeps,

veuillez m'en avertir.

Merci et à bientôt, j'espère.

Michel DEWELDE

Avis.

Le club de Moortebeek cherche pratiquant (1er kyu minimum) qui serait disposé à se rendre un mois en Mauritanie pour enseigner bénévolement l’aikido à des enfants défavorisés (en juillet, août ou septembre).

Attention : le prix du voyage et du logement seront à charge du volontaire (+/- 800 € pour le voyage)

Pour tous renseignements (liés à l’assurance ou à d’autres motifs) : contacter Monsieur Dominique, tél.: 0474 631 171

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Procès Verbal du C.A. du 13/01/04

Rédigé et signé par Y. Pierlot – Secrétaire général F. Warlet – délégué technique.

Présentation par le président J. Swaelens, de la nouvelle secrétaire.

Examen des projets de P.V. ainsi que des rapports pour l’ A.G. du 21/02/04.

Changement d’assurance : suite au refus de P.V. d’assurer les non-pratiquants lors des stages d’initiation, prise de contact par Y. Pierlot avec Ethias (ex-smap) qui accepte cette demande, mais, l’obligation du certificat médical pour les pratiquants reste inchangée. (Décret de la Communauté Française de Belgique). L’accord de ce changement sera décidé à l’A.G. du 21/02/04.

Candidature d’un nouveau club liégeois dont l’acceptation sera définitive à l’A.G. Démission actée du club de Chaumont-Gistoux.

Refus d’envoi de certificat médical : il est rappelé que l’absence de ce document provoque la suspension du membre de l’AFA.

Myamoto Shihan : suite à ses remarques verbales lors de sa visite au Dojo de Tournai, D. Leclerre a mis les choses au point par courrier privé.

Poste de délégué technique : dès l’A.G. de février, de commun accord, D. Leclerre et F. Warlet permuteront leur poste et deviendront respectivement titulaire et adjoint.

Les stages destinés aux enseignants, yudansha, diplômés Adeps et 1er kyu sont formateurs mais coûteux. Le maintien de ce type de cours dépendra de sa fréquentation future.

Divers : lors du passage des shihan de l’Aikikai, prière d’informer le président J. Swaelens des noms des pratiquants qui s’occupent de leur accueil, des transports et de leur départ.

Une version allégée des P.V. sera publiée dans le flash par les soins de N. Lambotte.

Flash, l’insertion d’une annonce de vente de matériel d’occasion concernant l’aikido est gratuite (s’adresser à F. Warlet).

La somme des subsides accordés à l’AFA sera connue en mars.

Rappel par F. Friart du Salon de Charleroi, du 15 au 21 mars.

Demande d’ouverture de club à Charleroi ; recherche d’un(e) pratiquant(e) en tant que professeur.

M.Larbi El. Akel démissionne de son poste d’administrateur de l’AFA, pour des raisons professionnelles. Cette démission prendra cours à dater du 21-02-2004.

M.L. El. Akel communique que certaines écoles de Bruxelles sont demandeuses de cours d’initiation pour leurs journées sportives, rémunérés à 20€ l’heure (rémunération à débattre avec l’école). Rappel : les 24,79€ par jour d’intervention de l’A.F.A, peuvent être cumulés à cette rémunération pour les titulaires d’un brevet Adeps, jusqu’à concurrence de 1239.50 euros/an.

Nicole Lambotte

Secrétariat : 52 Avenue de Stalingrad 1000 Bruxelles

Tél. & Fax : 02/537.47.62

Notre adresse sur le Web : http://www.aikido.be

E-mail : [email protected]

: [email protected]

Editeur responsable

Nicole LAMBOTTE

Correcteur

Michel DEWELDE

Rédacteur en chef

François WARLET