Comment J'ai Connu Paul Bourget

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Comment J'ai Connu Paul Bourget COMMENT J'AI CONNU PAUL BOURGET ET POURQUOI JE L'AI AIMÉ En 1913, durant tout un printemps, alors que j'avais dix-huit ans, j'eus l'occasion de connaître Paul Bourget et de le fréquenter d'une manière assez peu coutumièrc : dans la chambre d'une ravissante jeune fille. A cette époque il avait soixante et un ans et sa notoriété quoique déclinante était encore considérable. Il faisait partie de ce Direc• toire littéraire à quatre branches (Anatole France, Paul Bourget, Pierre Loti, Maurice Barrés) qui dirigeait sans conteste la culture bourgeoise française. Du côté de l'étranger il était de mode, de lire Gorki, d'Annunzio, Kipling. C'était à peu près tout ; le goût ne se diluait pas encore dans les mélanges. Il y avait en ce temps-là plus de rigueur dans les préférences. Pour moi, la chose était simple, j'étais littéralement envoûté par Barrés, et je connaissais fort mal Bourget. J'avais lu le Disciple dont le héros me paraissait une pâle imitation de Julien Sorel. L'automne précédent, en revenant de Venise, récompense du « bachot », ma famille s'était arrêtée près de Culoz, au château de Béon, chez la baronne Pierlot, amie de mes parents. J'aimais ce pays du Bugey sauvage et virgilien où j'avais mené enfant la rude vie paysanne dans une modeste ferme du village. J'aimais le petit château au bas de la montagne du Grand Colombier, avec sa tour italienne, sa loggia, son air d'attendre des invités de la Chartreuse de Parme. J'aimais surtout la baronne. Vêtue de satin noir et violet, sa taille menue et cambrée, elle voltigeait dans son château et dans la vie à la manière d'une petite fée impertinente, tendre COMMENT J'AI CONNU PAUL BOURGET 463 et dispensant le bonheur. Elle avait l'esprit le plus primesautier, le plus vif, le plus curieux et le plus charmant que j'aie jamais rencontré. Cocasse dans ses réflexions et ses reparties elle avait une voix du nez qui accentuait sa drôlerie. Les rangements d'im• menses armoires à linge, les histoires des vieilles châtelaines du Bugey, les pique-niques dans la campagne, les charades, les farces, les discussions de livres ou de politique, tout prenait avec elle un air boute-en-train et délicieux. Le château étant sur la route d'Italie, il y avait toujours grand monde et renouvelé. Je me souviens plus tard d'un déjeuner où étaient à table le R. P. Gillet, Paul Claudel et le comte Sforza. Et elle, maniant la conversation de ces seigneurs, à la baguette. Leur voisin était le professeur de clinique chirurgicale Antonin Poncet, de Lyon. Il avait à Culoz une grande maison blanche en haut de terrasses de roses. Mme Poncet, suivie de ses deux filles, venait souvent au château. Lorsqu'elle arrivait la conversation haussait de ton brusquement, car elle avait le génie et la voix pour créer des clans et diriger des batailles. Cet après-midi là, elle en avait fourni le thème : nul écrivain contemporain n'a succédé à Stendhal. On se chamailla pour ou contre durant quelques minutes, lorsque Suzanne Poncet entra dans le cercle. Je la vois encore, en robe blanche, une rose jaune à sa ceinture, son teint ordinairement ambré, rouge de fureur. Elle avait une badine à la main. — Vous êtes idiots ! Vous ne le connaissez pas et vous vous permettez de le juger ! Il a autant de valeur que Stendhal et telle• ment plus de cœur ! — Oh ! celle-là ! cria la baronne, mais de qui veux-tu parler, Suzanne ? —• De Paul Bourget ! répliqua Suzanne. Et je vous défends d'y toucher !' Elle partit en faisant claquer la porte. Mon père, qui avait un faible pour son modèle, — il avait fait d'elle un admirable portrait lorsqu'elle avait seize ans, — fa suivit et je suivis mon père. A mesure que nous montions les sentiers de la montagne, la jeune fille calmait son irritation. Elle nous disait son admiration pour l'écrivain et les mille et une raisons qu'elle avait d'aimer l'homme qu'elle connaissait très bien, puisqu'ils habitaient à Paris la même maison. Le soir venait, mon père allumait un feu. Suzanne, son visage de chat siamois penché vers le feu, les yeux tendres et sombres, nous confiait, de sa bouche- à fossettes charnue et frémissante, 464 LA REVUE le plaisir qu'elle avait d'admirer. La vie pour elle était tissée d'enthousiasmes et même les amertumes étaient belles. Elle ne pouvait souffrir qu'on critiquât quelqu'un ou quelque chose qu'elle estimait. Elle s'exprimait avec la.voix la plus chaude du monde et son émoi intérieur semblait se répandre sur le grand paysage où le Rhône étendait ses brumes vers le lac du Bourget et les montagnes de Chambéry. Nous l'accompagnâmes jusqu'à ses terrasses de roses et nous revînmes à Béon à la nuit en parlant d'elle. Par la baronne, j'appris que « cette chère Suzanne était bien nerveuse à cause d'une déception sentimentale où la pauvre en avait pris pour son grade... Oh là, là ! mon cher !... » Mes parents rentrèrent à Paris, mais je demeurais à Béon, la rentrée du P. C. N. n'ayant lieu qu'au début de novembre. Bref je vis Suzanne chaque jour durant le plus bel octobre savoyard. Elle avait vingt-cinq ans, j'en avais dix-huit. Je lui montrai les lieux de ma petite enfance farouche dans le village. La ferme de la Termette, la tendre et dure paysanne qui m'avait élevé en me fouettant bien souvent avec des orties. La huche à pain où je dormais sur un petit matelas de paille. Les sentiers du Colombier où j'allais garder les chèvres, la journée entière. La caverne où je m'abritais avec mes chèvres quand éclatait un orage. L'école communale où dès six ans l'on me traîna malgré mes cris, jusqu'au jour où j'imaginais, avant d'entrer, de m'asseoir dans une bouse de vache, ce qui me faisait renvoyer chez la Termette qui me battait. Suzanne arrivait le matin, soit à pied et nous courions la mon• tagne, soit conduisant son poney attelé à un boggy et nous allions à travers les routes du marais, vers Belley ou aux bords du Rhône. Parfois elle obtenait l'automobile du professeur et nous nous dirigions vers l'abbaye de Hautecombe, vers les pèlerinages lamar- tiniens, vers les Charmettes, avec Jean-Jacques, vers le col du Mont Granier. Elle était très intelligente, presque trop cultivée. Elle parlait, parlait tout le temps, comme pour s'étourdir et me modeler. « Vous savez si peu de choses ! » me disait-elle et elle me prêtait des livres que je devais avoir lus dans la nuit. C'est ainsi qu'elle m'obligea à lire le Disciple, VEtape, le Démon de Midi, Cosmopolis. Le lendemain' matin j'admirais du bout des dents pour lui faire plaisir. Cela l'agaçait. Je voulais l'amadouer par une citation de Barrés. Cela l'irritait. Nous nous combattions avec les armes de nos dieux. Bref ce fut au cours de ces « galopes » comme COMMENT j'Ai CONNU PAUL BOURGET 465 elle nommait nos randonnées, en parlant de Bourget et sous de beaux orages d'automne, que nous fîmes amitié. En réalité lorsque je rentrais à Paris j'étais amoureux. Mais ce premier amour sembla se diluer rapidement parmi des occu• pations multiples : travail, sport et mondanités. En fait il se décan• tait en silence. Ce fut seulement un jour de printemps que je reçus un pneuma• tique de Suzanne me demandant de passer le soir, après dîner, rue Barbet-de-Jouy. J'y allais. C'était l'époque des marronniers débordant au-dessus des murs. Les Poncet habitaient le rez-de-chaussée et le premier étage d'un hôtel particulier dont le deuxième étage était occupé par M. et Mme Paul Bourget. Mais j'avais oublié ce détail. C'est le cœur battant que je sonnais et montais au premier. Mme Poncet qui « attendait quelqu'un » (ce devait être l'ambassadeur Jules Cambon) m'expédia aussitôt par un petit escalier en tire-bouchon qui descendait vers une pièce du rez-de-chaussée, donnant sur la cour : — Suzanne vous attend, avec une impatience !... Je frappais. Elle était en robe rose, étendue sur un canapé près de la fenêtre, à lire. Jamais je ne l'avais vue plus jolie, mais elle toussait. Nous nous embrassâmes sur les joues. Elle avait préparé du chocolat. J'étais embarrassé par la résurrection brusque d'un sentiment que je pensais oublié et qui me prenait littéralement à la gorge. Ce chocolat était bien chaud. Elle ne me paraissait pas à l'aise. Il nous manquait nos promenades, nos montagnes roma• nesques : on étouffait dans ce petit salon. Non, elle ne sortait pas beaucoup. Elle avait été souffrante. Elle avait été mortifiée en constatant que je n'avais rien fait pour la revoir. — Alors, François, où en êtes-vous ?... — J'ai failli passer dimanche matin 3 mètres 40 à la perche. Elle admira mes prouesses sportives. Je lui fis tâter mes biceps. Elle riait, toussant un peu. J'avais une envie folle de lui dire que je l'aimais, que je relirais pour lui plaire les œuvres complètes de Bourget... Elle fit un mouvement brusque vers les rideaux, 'une silhouette passant dans la cour. J'aperçus la naissance de ses seins et faillis la prendre dans mes bras. A ce moment elle me dit : — C'est Bourget qui vient de passer. — Ah ?... — Oui. Il m'a promis qu'il viendrait tout à l'heure.
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