REPUBLIQUE DU Un Peuple - Un but - Une foi REGION DE DEPARTEMENT DE ZIGUINCHOR

RAPPORT FINAL

PLAN DEPARTEMENTAL DE DEVELOPPEMENT (PDD) DE ZIGUINCHOR

Miis en œuvre par ll’’ARD/Ziiguiinchor avec ll’’appuii fiinanciier du PNDL Décembre 2016 0

Table des matières

SIGLES , ACRONYMES ET abreviationS ...... 3 INTRODUCTION ...... 5 I. APPROCHE METHODOLOGIQUE ...... 5 II. CHAPITRE I - PRESENTATION DU DEPARTEMENT DE ZIGUINCHOR ...... 7 2.1. Cadre géographique et administratif ...... 7 2.1.1. Cadre géographique ...... 7 2.1.2. Cadre administratif ...... 7 2.2. Milieu physique ...... 8 2.2.1. Relief et géomorphologie ...... 8 2.2.2. Les ressources pédologiques ...... 8 2.2.2.1. Les Ressources en matériaux de construction ...... 8 2.2.3.Climat ...... 9 2.2.3.1. les vents ...... 9 2.2.3.2 Pluviométrie ...... 9 2.2.3.3. Températures ...... 10 2.2.4. Végétation et faune ...... 10 2.2.4.1. Des ressources forestières ...... 10 2..2.4.2. Cas particulier des palmeraies ...... 12 2.2.4.3 Les réserves de mangroves ...... 13 2.2.4.4. Le potentiel faunique ...... 14 2.2.4.5. Des ressources halieutiques dans des écosystèmes fragiles ...... 15 2.2.5. Ressource en eau ...... 15 2.2.5.1. Le réseau hydrographique ...... 15 2.2.5.2. Une grande réserve en eaux de surface ...... 15 2.2.5.3. Eaux souterraines : des nappes phréatiques aux eaux salées ...... 16 2.3.1. Structure de la population ...... 17 2.3.2. Mouvement de la population...... 20 2.3. Organisation spatiale ...... 24 2.4.2. Le Zonage du Département en entité socioéconomique ...... 24 III. BILAN DIAGNOSTIC...... 26 3.1. Situation de l’occupation des sols à l’échelle départementale ...... 26 3.2. ANALYSE PAR SECTEUR ...... 27 3.2.1. Secteurs productifs ...... 27 3.2.1.1. Agriculture ...... 27 3.2.1.2 Élevage ...... 28 3.2 .1.3 Agroforesterie ...... 30 3.2.1.4 Pêche ...... 31 3.2.1.5 Artisanat ...... 32 3.2.1.6 Tourisme ...... 33 3.2.1.7 Industries ...... 34 3.2.1.8 Mines ...... 35 3.2.2 Secteurs d’Appui à la Production ...... 36 3.2.2.1 Commerce ...... 36 3.2.2.2 Transports ...... 37 3.2.2.3 Communications et télécommunications ...... 38

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3.2.2.4 Énergie ...... 38 3.2.2.5 Institutions financières ...... 39 3.2.3 Secteur Sociaux de Base ...... 40 3.2. 3.1 Éducation/Formation ...... 40 3.2. 3.2 Santé et Action Sociale ...... 42 3.2. 3.2.1. Santé ...... 42 3.2. 3.2.2. La Protection Sociale ...... 44 3.2.3.3. Jeunesse, Sports, Culture et Loisirs ...... 46 3.2. 3.3.1. Jeunesse et Loisirs ...... 46 3.2. 3.3.2. Sports ...... 46 3.2. 3.3.3. Culture ...... 46 3.2.3.4 Hydraulique ...... 47 3.3. Coopération décentralisée ...... 50 3.4. Paix et cohésion sociale ...... 52 3.5 Dynamique organisationnelle ...... 53 3.5.1 Les groupements de promotion féminine (GPF) ...... 53 3. 5.2 Les Groupements d’Intérêt Économique (GIE) ...... 53 3. 5.3 Les associations religieuses ...... 54 3. 5.4 Les Associations Sportives et Culturelles (ASC) ...... 54 3. 5.5 Autres associations de développement communautaire ...... 55 3. 5.5.1 Les APE ...... 55 3.5.5.2 Les organisations féminines ...... 55 3.5.5.3. Les comités de santé ...... 55 3. 5.4 Le collectif des directeurs d’écoles (CODEC) ...... 55 3. 5.5.5. Associations des Usagers de Forages (ASUFOR)...... 56 3. 5.6 Les organismes d’appui au développement (ONG, Projet ou Programme de l’État) ...... 56 3.6. Gouvernance Local ...... 57 3.6.1 Diagnostic institutionnel du Conseil Départemental ...... 57 IV. PLANIFICATION DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT ...... 58 4.1 Vision ...... 58 4.2. Options de développement ...... 58 4.3 Objectif global et Objectifs spécifiques de développement ...... 58 4-3.1. Objectif Général : ...... 58 4-3.2. Objectifs Spécifiques : ...... 59 4-4 CADRE DE COHERENCE AVEC LES PLANS NATIONAUX ET REGIONAUX ...... 60 4.5 PLAN D’ACTIONS PRIORITAIRES ...... 61 v. PLAN DE COMMUNICATION ...... 72 VI PLAN DE FORMATION ...... 74 6.1 OBJECTIFS DU PLAN DE FORMATION ...... 74 6.2 PRINCIPES DE BASE DU PLAN DE FORMATION ...... 74 6.3. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC RENFORCEMENT DE CAPACITES ...... 76 6.4. PLANIFICATION DES ACTIONS DE FORMATION ...... 77 VII- STRATEGIE DE GESTION ET DE MISE EN ŒUVRE ...... 78 7.1 STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE ...... 78 7.2 MOYENS DE MISE EN ŒUVRE ...... 78 7.3 LES INSTRUMENTS DE MISE EN ŒUVRE ...... 78 7.4 LES STRUCTURES ET INSTITUTIONS IMPLIQUÉES ...... 78 VIII- CONCLUSION ...... 79 ix. ANNEXE ...... 80

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SIGLES , ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ACDI : Agence Canadienne de Développement International AGP : Association des Groupement des Pêcheurs AJAC : Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance AMA: Agence des Musulmans d’Afrique ANCAR: Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural ANEJ : Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes ANRAC : Agence Nationale pour la Reconstruction de la Casamance APE : Association des Parents d’Elèves APROSEN: Agence pour la Propreté du Sénégal ARD : Agence Régionale de Développement ARSD : Agence Régionale de la Statistique et de la Démographie ART GOLD : Programme d’Appui aux Réseaux Territoriaux et thématiques pour une Gouvernance Locale de Développement ASC : Association Sportive et Culturelle ASER : Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BHS : Banque de l’Habitat du Sénégal CADL : Centre d’Appui au Développement Local CAPE : Cellule d’Appui à la Promotion des Jeunes CBAO : Compagnie Bancaire de l’Afrique de l’Ouest CCA : Centre Conseil pour Adolescent CDEPS : Centre Départemental d’Education Populaire et Sportive CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEM : Collège d’Enseignement Moyen CFA : Communauté Financière d’Afrique CL : Collectivités Locales CLCOP : Comité Local de Concertation des Organisations de Producteurs CLPA : Conseil Local de la Pêche Artisanale CMS : Crédit Mutuel du Sénégal CMU : Couverture Maladie Universelle CNAMS : Centre National d’Action Antimines CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal CPAS : Centre de Promotion Agricole et Sociale CPR : Centre Régional de Planification CR : Communauté Rurale CREC : Caisse de Réseaux d’Epargne et de Crédit CRZ : Conseil Régional de Ziguinchor CTP : Comité Technique de Pilotage CTR : Comité Technique Restreint DERBAC : Développement Rural en Basse Casamance DIPE : Développement Intégré de la Petite Enfance DIREL : Direction de l’Elevage DLD : Document des Lignes Directrices DRDR : Direction Régionale du Développement Rural EFI : Ecole de Formation des Instituteurs ENDA : Environnement et Développement en Afrique FAFS: Fédération des Associations Féminines du Sénégal FNPJ : Fonds National pour la Promotion de la Jeunesse GEC : Groupement d’Epargne et de Crédit GIC : Groupement d’Intérêt Communautaire GIE : Groupement d’Intérêt Economique GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance GRDR : Groupe Recherche Réalisation Développement Rural GTD : Groupe de Travail Départemental GTR : Groupe de Travail Régional HI: Handicap International IA : Inspection d’Académie

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IDEN : Inspection Départementale de l’Education Nationale IDSV : Inspection Départementale des Services Vétérinaires IEC : Information Education Communication IRA : Infections Respiratoires Aigues IREF : Inspection régionale des Eaux et Forêts IRPA : Inspection Régionale de la Protection Animale LD: Lignes Directrices MFDC : Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance MUPROEL : Mutuelle des Professionnels de l’Elevage MUPROP : Mutuelle des Professionnels de la Pêche N.D : Non Disponible OCB: Organisation Communautaire de Base ONG : Organisation Non Gouvernementale PADERCA: Projet d’Appui au Développement Rural en Casamance PAM: Programme Alimentaire Mondial PDMAS: Programme de Développement des Marches Agricoles du Sénégal PDU : Plan Directeur d’Urbanisme PEPAM/USAID: Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire appuyé par l’Agence Américaine pour le Développement International PIADESPC : Programme Intégré d’Appui au Développement Economique et Social PIC : Plan Investissement Communal PLAN REVA : Plan Retour Vers l’Agriculture PLD : Plan Local de Développement PME : Petite et Moyenne Entreprise PMI : Petite et Moyenne Industrie PMIA: Projet de Modernisation et d’Intensification Agricole PNDL: Programme National de Développement Local PRDI : Plan Régional de Développement Intégré PROCAS : Programme Casamance PROGES : Projet de Gestion des Eaux du Sud PTF: Partenaires Techniques et Financiers SDADT : Schéma Départemental d’Aménagement et de Développement Territorial SDE : Sénégalaise des Eaux SENELEC : Sénégalaise de l’Electricité SGBS : Société Générale de Banques au Sénégal SIL: Société Internationale de Linguistique SODIZI : Société de Domaine Industriel de Ziguinchor SONACOS : Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal SONATEL : Société Nationale des Télécommunications SONES : Société Nationale des Eaux du Sénégal SRP : Service Régional de la Planification SRPS : Service Régional de la Prévision et de la Statistique STD : Services Techniques Déconcentrés TBS : Taux Brut de Scolarisation UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance URMEC : Union Régionale des Mutuelles d’Epargne et de Crédit USAID : Agence des États-Unis pour le Développement International

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INTRODUCTION

En Mars 2002, le gouvernement du Sénégal a élaboré et adopté le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Ce document révisé en juillet 2006 sous l’appellation de DSRP II, était le cadre de référence majeur de la politique économique et sociale pour la croissance et la réduction de la pauvreté. Il s’inscrivait dans une vision à long terme (2015) aligné sur les OMD et articulé autour de 04 axes stratégiques : - Création de richesses et croissance pro-pauvre, - Accès aux services sociaux de base, - Protection sociale, prévention et gestion des risques et catastrophes. Dans ce grand chantier de lutte contre la pauvreté, la décentralisation, qui a entamé sa phase ultime avec la promulgation des lois du 22 mars 1996 portant transfert de 09 domaines de compétences aux collectivités locales et renforcée avec l’acte 3 de la décentralisation en 2013 par la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales, est appelée à jouer un rôle de premier ordre. L’élaboration du Plan Départemental de Développement de Ziguinchor s’inscrit dans un contexte particulier. En effet, la Loi portant Code Général des Collectivités Locales dispose en son article 27 du chapitre II titre premier : « le Département a compétence pour promouvoir le développement économique, éducatif, social sanitaire, culturel et scientifique, pour réaliser les plans départementaux de développement dans le respect de l’intégrité, de l’autonomie et des attributions des autres collectivités locales. La réalisation de telles missions nécessite le recours à des instruments permettant une vision à court et moyen terme des actions que la CL veut mener pour assurer aux populations un plein épanouissement à travers un cadre de vie meilleur, des services de proximité, la promotion des activités économiques et le renforcement des capacités des acteurs. C’est dans ce contexte que le Département de Ziguinchor en tant que Collectivité locale avec l’appui de l’ARD de Ziguinchor, a développé un processus participatif d’élaboration de son PDD pour la période 2016 – 2021 dont la finalité est de lui permettre de se doter d’un véritable outil de planification apte à construire une vision globale et concertée du développement local et à promouvoir des programmes et projets suffisamment articulés aux besoins et aspirations des populations.

I. APPROCHE METHODOLOGIQUE

La démarche participative a été privilégiée pour l’élaboration du PDD. Elle a pour avantage de prendre en compte les préoccupations des populations et des collectivités locales et la future appropriation du document par ces dernières. Il s’est agi de faire participer les populations et autres acteurs à la base à toutes les étapes du processus. Des ateliers départementaux et aux niveaux Arrondissement et Commune ont été organisés à l’effet de collecter des informations auprès des populations et autres acteurs à la base. Pour l’établissement de la situation de référence (Diagnostic) du Département, les étapes suivantes ont été déroulées :  Lancement du Processus d’élaboration du PDD : cette étape a regroupé plusieurs acteurs du Département afin d’informer sur le processus d’élaboration du PDD et ses implications méthodologiques. Les acteurs du processus ont été identifiés et le rôle de chacun des acteurs a été clairement défini (CDZ, ARD, Communes, OCB, Autorités Administrative)

 Revue documentaire : Les anciens PLD des ex Communautés Rurales du Département et le PIC de la Commune Ziguinchor ont été exploités et analysés, ainsi que les résultats des lignes

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directrices du département ont été exploités et analysés enfin, les documents des projets des intervenants dans le Département et les documents de politiques publiques nationales ont servi de base pour compléter la revue documentaire.

 Zonage et cartographie : Le territoire du Département a été découpé en zones et est cartographié selon les différentes zones et les différentes infrastructures existantes

 Ateliers zonaux de diagnostic général du Département : Ces ateliers se sont tenus dans toutes les communes du Département. Ils ont permis d’identifier et d’analyser de manière participative les problèmes de développement du Département, ses potentialités, ses contraintes et de caractériser les différentes parties prenantes du Département ainsi que leurs préoccupations.

 Atelier Départemental de restitution du diagnostic général: Cet atelier regroupera les membres de la Commission de Planification Élargie (CPE) aux services techniques déconcentrés. Il permettra de présenter le diagnostic du Département dressé par les acteurs locaux ainsi que les hypothèses de solutions préconisées pour résoudre les problèmes majeurs du développement départemental.

 Atelier départemental de validation des stratégies de développement et d’élaboration du Plan d’Actions Prioritaires (PAP) : Cette rencontre va également regrouper les membres de la CPE. Durant cet atelier, il sera question de proposer et de valider la VISION du Département en matière de Développement territorial avant de définir les orientations du développement départemental en termes d’objectifs et d’actions à mener.

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II. CHAPITRE I - PRESENTATION DU DEPARTEMENT DE ZIGUINCHOR

2.1. Cadre géographique et administratif 2.1.1. Cadre géographique Le Département de Ziguinchor a une superficie de 1153 km². Il est limité au Nord par le Département de Bignona, à l’Est par le Département de Goudomp, à l’Ouest par le Département d’Oussouye et au Sud par la République de Guinée Bissau. Carte 1: Situation du département

2.1.2. Cadre administratif Sur le plan de l’administration territoriale, le Département de Ziguinchor est divisé en 2 arrondissements (Niaguis et Nyassia). Chaque arrondissement est, de son côté, divisé en communes. La commune de Ziguinchor est scindée en quartiers et les autres communes en villages. Sur le plan de l’administration décentralisée, le Département de Ziguinchor est constitué de 7 collectivités locales dont 1 grande commune (ville de Ziguinchor), 5 communes et le Département comme collectivité locale. Elles sont administrées par des organes délibérants, le Conseil Municipal pour les Communes et le Conseil Départemental pour le Département, et par des organes exécutifs, respectivement le Maire et le Président du Conseil Départemental.

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Tableau 1 : Découpage administratif du Département de Ziguinchor

Département Commune Arrondissements Communes

Adéane Niaguis Boutoupa-Camaracounda

Ziguinchor Niaguis Nyassia Niassya Enampore Ziguinchor

2.2. Milieu physique

2.2.1. Relief et géomorphologie Le relief est généralement plat avec des plateaux parsemés de vallées et des bas-fonds à vocation rizicole, fruitière et arachidière. Il se caractérise par sa monotonie et son niveau avoisinant sensiblement celui de la mer avec une petite portion côtière constituée de basses terres qui se situent à moins 1 m par rapport au niveau de mer qui facilite l’intrusion marine. Par rapport à la géomorphologie, le domaine fluviomarin de Basse Casamance s'est constitué il y a 5500 années BP (Before Present) par l'envasement progressif des vallées (Kalck, 1978). La genèse des sols a été très bien décrite par Vieillefon (1977). En effet, la durée d'inondation est de plus en plus brève, induisant des transformations géochimiques importantes lors du passage d'un milieu réducteur à un milieu oxydant. Les terres deviennent plus acides et salées. Cette évolution s'est déroulée naturellement depuis des siècles. En somme, la géomorphologie du Département peut s’expliquer par une série de transgressions et de régressions marines pendant le quaternaire récent. Ces phénomènes ont permis la construction de terrasses sableuses et le remplissage de la zone par des sédiments sablo-vaseux qui entrainent le façonnement des chenaux de marée et le creusement de vallées enfoncées nommées « doigts de gan » dans le bas plateau du Continental Terminal.

2.2.2. Les ressources pédologiques De manière générale, le Département de Ziguinchor est caractérisée par des formations géologiques du Tertiaire et du Quaternaire. La prépondérance du substrat géologique est donc marquée par le Continental Terminal recouvert dans les dépressions par des alluvions récentes. La partie nord du Département (Communes de Niaguis et de Enampore) qui s’étire sur le long du fleuve Casamance comprend des mangroves, avec des sols à forte teneur en sel, souvent impropres à l’agriculture. Les principaux types de sols rencontrés sont : des sols ferralitiques, des sols hydromorphes, des sols halomorphes, des vasières, des sols de plateaux et de terrasses (ferrugineux tropicaux lessivés et non lessivés).

2.2.2.1. Les Ressources en matériaux de construction La présence massive de carrières pour l’extraction de sable dote le Département de Ziguinchor de ressources en matériaux très importantes. Les sables de carrière, de par leur caractère assez grossier et leur propreté, constituent d’excellents matériaux pour la construction. L’utilisation de cette ressource par les secteurs d’activité qui en ont besoin se fait de manière complémentaire. Ces divers secteurs sont le transport par l’intermédiaire des charretiers ou des camions selon les moyens des uns et des autres, mais également le

8 commerce parce que destinée à la vente et à la construction (pour des besoins d'habitation ou de services quelconques).

2.2.3.Climat

2.2.3.1. les vents Le climat est continental et subit quelquefois l’influence maritime. Les différents vents qui soufflent sont la mousson, Sud Nord, les alizés maritimes Nord Est – Sud-ouest.

2.2.3.2 Pluviométrie Le Département de Ziguinchor connaît des précipitations très abondantes avec une longue saison sèche d'octobre à mai et un hivernage sur quatre mois et demi. Nyassia a enregistré 1 587,4 mm de pluie en 2012, 1356,2 en 2013 et 1403 en 2015. À Niaguis, les quantités de pluies enregistrées en 2012 sont de 1916,8 mm, 1152,8 en 2013 et 1357 en 2015 (Voir les figures 2, 3 et 4 et le tableau 2). Sur l’ensemble du Département, la pluviométrie a connu une baisse entre 2012 et 2013. Mais en 2015, on note une reprise des précipitations. Entre 2012 et 2013, les quantités les plus importantes ont été enregistrées à Nyassia avec respectivement 1303,6 mm et 1356,2 mm. La baisse la plus marquée est enregistrée à Niaguis (-40 %).

Figure 1 : Normale pluviométrie du Département

Source: WorldClim - Global Climate Data | Free climate data for ecological modeling and GIS

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2.2.3.3. Températures La moyenne annuelle des températures de la région se situe à environ 27°C avec une amplitude thermique de 22°C (avril : 37°C - janvier : 20°C). En 2015, à Niaguis, la moyenne annuelle des températures minimum est de 20,1°C contre 20,4°C à Nyassia. La moyenne annuelle des températures maximales pour la même année est respectivement de 33,2°C et 32,8°C. Les mois de mars et d’avril sont les plus chauds et le mois de janvier est le mois le plus frais (voir figure ci-dessous).

Figure 2: Évolution des températures en fonction des mois

Source: WorldClim - Global Climate Data | Free climate data for ecological modeling and GIS

2.2.4. Végétation et faune 2.2.4.1. Des ressources forestières Le Département de Ziguinchor appartient à la zone éco géographique forestière sud dont les ressources ligneuses et les réserves forestières sont les plus importantes du pays (voir carte n°2).

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Carte 2 : Répartition des ressources forestières du Département

Dans le Département de Ziguinchor, la forêt est constituée de forêts classées et de formations naturelles non classées. Sur les 733.900ha de superficie des forêts de la région, les 115.300ha se trouvent dans le Département de Ziguinchor, avec 4 massifs classés totalisant une superficie de 9.902ha. En dehors de ces formations forestières continentales, le Département dispose d’une importante couverture de Mangrove, essentiellement localisée dans l’arrondissement de Nyassia.

Tableau 2: le patrimoine forestier du Département de Ziguinchor Noms du massif forestier classé Arrêté de classement Superficie en ha Localisation Arrondissement Communes Bayottes Arrêté n°2212 du 960 Niassya Niassya 14/08/37 Bilaze Arrêté n°118 du 3900 Niaguis Adéane 13/01/42 Bissine Arrêté n° 2012 du 4900 Niaguis Adéane 03/05/48 Djibélor Arrêté n°2012 du 142 Niaguis Niaguis 03/05/48 Total domaine classé 9 902 Total domaine protégé 105 398 Total général 115 300 Source : Rapport annuel IREF Ziguinchor, 2012

Les différentes formations ligneuses se différencient du nord-est vers le sud-est avec une densité qui s’accentue dans le même sens. Elles se caractérisent aussi selon leur adaptation aux différentes formations géologiques qui les supportent.

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 Au niveau du plateau : C’est un domaine occupé à l’état naturel par une forêt dense à feuilles caduques caractérisée par les fûts élancés. C’est également un domaine où cohabitent des formations soudaniennes et subguinéennes. On y rencontre entre autres formations végétales : le Khaya senegalensis (Caïcedrat), Pterocarpus erinaceus (Ven), Ceiba pentandra (Fromager), Adansonia digitata (Baobab), Borassus aethiopium (Rônier). À celles-ci s’ajoute la famille des combrétacées comme le Kinkéliba.  Au niveau des bas-fonds inondés : Cette végétation occupe le long du fleuve Casamance. Elle est pour l’essentiel constituée de Palmeraies ou palmiers à huile (Elaeis guineensis). Ces palmeraies constituent un peuplement homogène à la lisière des forêts de plateau, aux abords des villages et au niveau des versants, des dépressions et vallées où les sols sont hydromorphes. Ce qui rend la zone propice au développement de cette espèce qui est aujourd’hui menacée par les changements climatiques et les pressions sociales. L’ensemble de ces formations forestières joue un rôle économique important. Leur potentiel riche et varié sert à l’alimentation des populations, à la construction, à la fourniture d’énergie, à l’artisanat, etc. En outre, elles contribuent à la protection des sols contre l’érosion ; elles constituent le refuge et le lieu de développement de plusieurs espèces animales.

2..2.4.2. Cas particulier des palmeraies Les peuplements de palmier à huile (Elaeis guineensis) sur 50 000 ha et localisés sur les rives de la Casamance, constituent des établissements homogènes à la lisière de plateaux, aux abords des villages et au niveau des versants, des dépressions et des vallées. Ces palmeraies durement éprouvées par la péjoration climatique et la salinisation des terres bénéficient d'une très grande attention de la part des populations, pour la production d’huile et de vin de palme.

Photo 1 : Peuplement de palmiers dûment affecté par le changement climatique

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2.2.4.3. Cas de la rôneraie : Le rônier, surexploité pour ses excellentes qualités de bois de construction, se rencontre un peu partout dans le Département, le plus souvent sous forme de bosquets, quelques fois sous forme de peuplements purs des versants, des dépressions et des vallées. Sa régénération naturelle reste fortement entravée par les feux de brousse et la commercialisation des tubercules pour la consommation humaine.

Photo 2: bosquets de Rôneraie

2.2.4.3 Les réserves de mangroves Elles sont localisées au niveau des tannes et des vasières. Ce sont des formations de zones humides et des eaux saumâtres situées dans les formations halomorphes. Elles sont constituées d’Avicénia qu’on retrouve dans les tannes et au niveau des vasières (Avicénia nitida) et des populations de Rhizophora mangle aussi bien dans les tannes que dans les vasières. L’écosystème constitué par la mangrove est appelé « ouvert » ; qualificatif utilisé pour un tel type de formation parce qu’il dépend à la fois des flux d’eau douce en amont et des mouvements cycliques des marées en aval. En Casamance, les palétuviers sont de trois espèces : Rhizophora mangleou Rhizophora racemosa (palétuvier rouge), Conocarpus erectus (palétuvier gris) et Avicennia germinansou Avicennia africana (palétuvier blanc). Ils servent d’abri aux poissons et de zone de reproduction pour les espèces tant terrestres qu’aquatiques. La mangrove ou forêt de palétuviers offre ainsi aux populations des produits halieutiques et divers gibiers tandis que les espèces végétales développées aux alentours du réseau hydrographique favorisent l’installation d’oiseaux.

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Photo 3: Peuplement de Mangrove

2.2.4.4. Le potentiel faunique Le Département de Ziguinchor comme les autres Départements de la région de Ziguinchor est fermé à la Chasse depuis 1990 par Arrêté n° 012795/MDRH/DEFCCS du 21 novembre 1990 fixant des modalités d’exercice de la chasse pour la saison cynégétique 1990-1991. Cette situation a favorisé une reconstitution du potentiel faunique constitué principalement du guib harnaché, du céphalophe à dos jaune, du céphalophe à flanc roux, du patas, du colobe…, pour ne citer que quelques-uns des animaux à poil. Quant à l’avifaune, le dendrocygne, l’ibis, l’aigrette, le pélican,…sont bien observés dans le Département.

Photo 4: colonies de Pélicans et d’aigrettes

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2.2.4.5. Des ressources halieutiques dans des écosystèmes fragiles Les ressources halieutiques constituent une des grandes potentialités du Département. L’écosystème fluviatile offre en effet des potentialités aquacoles importantes illustrées par un réseau hydrographique continental diversifié. Les espèces lagunaires sont essentiellement composées d’ethmaloses, de brochets, de tilapias, de mulets, de capitaines, d’otolithes, de machoirons, et de crevettes et huîtres de palétuviers. Dans les plans d’eau continentaux estuaires compris, le potentiel exploitable est estimé à environ 25 000 tonnes.

2.2.5. Ressource en eau 2.2.5.1. Le réseau hydrographique Le réseau hydrographique du Département de Ziguinchor est assez dense. Il est constitué par : - Le fleuve Casamance au nord - Les marigots de Guidel, de Sindone, de Diagnon - Le Kamobeul Bolong - La Rizière de Baraf Tenne dite de Djibonker - Bo Sumbulo ou cours d’eau d’Etomé - Boha-Idreyo ou cours d’eau de Bafican Nyassia

Carte 3: le réseau hydrographique du Département de Ziguinchor

2.2.5.2. Une grande réserve en eaux de surface Les eaux de surface réseau sont composées du fleuve Casamance, de marigots et de points d’eau temporaires situés dans la quasi-totalité des villages.  Le fleuve Casamance Long de 350 km, il draine un bassin versant de 20 150 km2 comprenant les grands sous-bassins (Kamobeul: 700 km², Guidel:130 km² et Agnack:133 km²) avec des volumes très variables de 60 à 280

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millions de m3 /an. Il est envahi par les eaux marines jusqu’à 200 km de son embouchure (Diana Malari, Sédhiou). La salinité du fleuve Casamance est devenue plus importante avec la sècheresse. A Ziguinchor, cette salinité est en moyenne de 19,0 mg/l en octobre et 37,0 mg/l en juin. Pendant les années pluvieuses, elle baisse à 3,0 mg/l en octobre. Fleuve à régime semi-permanent dont l’écoulement dure de juin à mars, il a l’aspect d’un ruisseau au niveau de Kolda (débit 2,3 m3) en saison sèche. Son principal affluent est le Soungrougrou,

 Les marigots Le marigot de Guidel qui est un affluent du fleuve Casamance, draine un bassin versant de 130 km2. La construction d’un barrage anti-sel au niveau de ce marigot permet de stocker la remontée des eaux salées du fleuve. Le marigot de Boutoute qui est situé à 5 km du centre-ville de Ziguinchor est long de 4,6 km. Son bassin versant couvre une superficie de 22,7 km2. Il est divisé en deux parties par la Route Nationale 6 (RN 6) qui relie Ziguinchor à Kolda. Dans sa partie aval, il est pérenne et est remonté par les eaux salées car c’est à cet endroit qu’il entre en contact avec le fleuve. Dans sa partie amont, à droite de la RN6, il est semi-pérenne et demeure principalement alimenté par les eaux de pluies. À ceux s’ajoutent les marigots de Sindone et de Diagno.

2.2.5.3. Eaux souterraines : des nappes phréatiques aux eaux salées Les principales sources d’eaux souterraines rencontrées sont :  la nappe superficielle: il s’agit de l’aquifère du Continental Terminal et des alluvions quaternaires. Elle est captée par les puits traditionnels entre 2 et 15 m avec un débit 2 à 10 m3/h et demeure très sensible à la pluviosité insuffisante. Son eau est douce et sur les plateaux sa profondeur peut atteindre 20 m ;  la nappe semi profonde: c’est l’aquifère du Miocène. Elle est captée par des forages qui vont jusqu’à 50 m de profondeur pour un débit moyen de 20 à 40 m3/h. Son eau est également douce sauf dans la frange maritime où elle est salée du fait de la proximité de l’océan ;  la nappe profonde: il s’agit là du Maestrichien. Elle est captée par des forages qui vont, cette fois-ci, jusqu’à 200 à 400 m avec une eau peu minérale et de bonne qualité, mais aussi salée dans la frange maritime. Le débit moyen obtenu par les forages varie entre 60 et 200 m3/h. 2.2.6. Synthèse des potentialités et contraintes naturelles

Potentialités Contraintes  Forte pluviosité (1300mm à 1600mm/an)  État de dégradation avancée des formations forestières naturelles du  Des Écosystèmes riche en faune et en flores ; fait des coupes répétées de bois,  Une grande réserve d’eau de surface ;  Régression des palmeraies naturelles à Elais guineensis,  Des réserves importantes de mangroves ;  Fort recul de la mangrove, du fait des coupes répétées de perches  Un relief relativement plat donnant la change à (bois de service et de feu) et de racines d’échasses (cueillette toutes sorte de spéculation agricoles tropicale ; d’huitres),  Fertilité des terres cultivables ;  Salinisation et acidification des sols,  Abondance de la ressource en eau souterraine  Appauvrissement de la faune du fait de la dégradation prononcée des éco -systèmes.  Absence d’un système de gestion et de traitement des déchets solides pour la ville de Ziguinchor ;  Absence de Mode d’évacuation des eaux usées et ordures ménagères  Insuffisance des équipements et infrastructures d’assainissement (branchement à l’égout, bacs et dépotoirs à ordures)  Des nappes phréatiques aux eaux de en plus en plus salées

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2.3. Milieu humain

2.3.1. Structure de la population

2.3.1.1. Répartition par âge

Nous allons maintenant analyser la population selon les groupes d'âges de 0-14 ans, 15-65 ans et 65 ans et plus. Cette subdivision tient compte de la volonté de déterminer le ratio de dépendance démographique. C'est le rapport du nombre d'individus supposés « dépendre » des autres pour leur vie quotidienne (jeunes et personnes âgées) par le nombre d'individus capables d'assumer cette charge.

En 2010 le ratio était de 94% autrement dit 100 personnes ont la charge de 94. Cependant, ce ratio a connu des évolutions considérables. En 1986, il était de 225% soit 100 personnes pour 225. Il aura baissé d'année en année pour atteindre le taux actuel. Cela est dû à la diminution de la part des 0-15 ans et à l'augmentation de la masse des 15-65ans. Entre 1986 et 2010, les 0-15ans sont passés de 65% à 43% et les 15-45 ans de 31% à 51%. Les détails de cette évolution sont consignés dans le graphique suivant :

Figure 3 : répartition par âge de la population entre 1986 et 2013 Source : Oumar Diop (2011), Démographie de la Région de Ziguinchor au Sénégal : de la veille de réclamation indépendantiste à nos jours

2.3.1.2. Répartition par sexe

Ici, l'étude est basée sur le rapport de masculinité qui est l'effectif de la population masculine rapportée à celui féminine multiplié par 100. Ainsi, il y a une domination des hommes si le rapport est supérieur à 100% et des femmes au cas contraire. Le rapport de masculinité global est de 99% c'est-à-dire 100 femmes pour 99 hommes. Signalons que ce rapport varie suivant l'âge.

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En 2010, pour les groupes d'âges inférieurs à 10 ans, on a une supériorité des garçons sur les filles allant jusqu'à 110 hommes pour 100 femmes. Ce même constat peut être fait pour les groupes d'âges supérieurs à 60 ans. Cependant l'écart est beaucoup plus considérable avec un pique de 140 hommes pour 100 femmes, ce qui est tout à fait le contraire de ce qu'on a l'habitude de voir, si l'on sait qu'en général que les femmes ont une espérance de vie beaucoup plus grande que les hommes. Dès lors Ziguinchor se différentie du reste du Sénégal sur ce point. Cependant, sans doute, à cause de l'émigration, on note que les femmes sont numériquement plus nombreuses que les hommes pour les âges de 15 à 65 ans allant jusqu'à parfois 70 hommes pour 100 femmes.

2.3.1.3. Répartition par ethnie Plusieurs disparités sont constatées dans le Département. Elles sont d’ordre socioéconomique et culturel en rapport avec le zonage du Département. Ainsi, dans la zone Ouest, nous avons deux sous-groupes de l’ethnie Diola, à savoir les Bandial dans la commune d’Enampore, qui s’adonnent à la riziculture et à la pêche artisanale et les Bayotes, dans la commune de Nyassia, peuple s’adonnant aux activités agroforestières et rizicoles. La zone Est caractérisée par son cosmopolitisme surtout dans les localités telles que Adéane Baghagha, Boutoupa Camaracounda, différentes activités en rapport avec le potentiel naturel et les différences socio culturelles s’y côtoient, à savoir : la riziculture par les autochtones détenteurs des terres d’une part et le commerce, la pêche, la cueillette et l’arboriculture par les migrants temporaires ou permanents d’autre part parmi lesquelles une partie de la population urbaine de Ziguinchor. Enfin, la zone centre fortement influencée par la ville de Ziguinchor, capitale régionale et lieu de convergence de toute personne désireuse de trouver un emploi (car principale centre d’affaires de la région). A côté d’une forte activité de commerce, la petite dynamique industrielle est fortement concentrée dans cette partie. La riziculture y est aussi pratiquée par les autochtones Baïnouncks.

2.3.1.4. Répartition spatiale

Selon les projections officielles, la population du Département de Ziguinchor est estimée en 2013 à 248 264 habitants. Elle représente 45 % de la population de la Région avec une densité de 219 habitants/km². Toutefois, il est à noter que cette répartition n'est pas uniforme : l'importance des forêts et zones marécageuses explique l'existence de parties quasiment inhabitées. De ce fait, on peut rencontrer des densités allant de 5 habitants/ km² à 300 habitants/km². Le conflit aussi aura favorisé le dépeuplement de certaines zones qui, naguère étaient très peuplées.

2.3.1.5. Répartition selon la zone de résidence

Entre 1980 et 2013, la population urbaine est passée de 34% à 37,38%. Cependant l'observation des données nous montre que cette urbanisation a été accélérée par le conflit comme le montre le graphique suivant :

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Figure 4 : Évolution de la population urbaine entre 1980 et 2010 Source : Oumar Diop (2011), Démographie de la Région de Ziguinchor au Sénégal : de la veille de réclamation indépendantiste à nos jours

Ce parfait ajustement laisse présager que le conflit n'a pas eu tellement d'effets sur l'effectif global de la population et cela malgré la mortalité et la migration qu'elle aura pu occasionner. Pourtant, en 2006, Handicap International publie un rapport rédigé par Nelly Robin (IRD), Babacar Ndione (Handicap International), dans lequel il est inscrit que plus de 125 villages de la région sont aujourd'hui abandonnés et que la moitié de ces derniers appartiennent au département de Ziguinchor.

Entre 1980 et 1983, on constate une stagnation du taux d’urbanisation due à une absence d'exode rurale ou d'immigration vers la ville de Ziguinchor. Cela s'explique par le fait que la population autochtone (Diola, Baïnouck) est très encrée à sa terre avec comme activité principale l'agriculture.

Aussi, le Département de Ziguinchor, à cause de sa richesse et de l'essor qu'elle connaissait à cette époque fut une zone d'influence qui attirait beaucoup d'immigrés avant 1983.

Cependant, 1983 coïncide avec le début du conflit qui a duré jusqu’en 1998, avec son cortège de déplacement des populations des zones de conflits vers la ville favorisant ainsi l'urbanisation qui passe de 34% à 46. Cette situation a pour impact, l’évolution démographique de la commune de Ziguinchor et l'occupation anarchique de l'espace de la commune.

Depuis 2002, date de signature du traité de paix entre l'État du Sénégal et le MFDC, le taux d’urbanisation est resté stable. Avec le programme de déminage et de reconstruction entamé depuis 2008 on devrait s'attendre à une décongestion progressive de la ville de Ziguinchor.

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2.3.2. Mouvement de la population L’étude du mouvement de la population dans le département de Ziguinchor est très capitale. Ceci permettra aux différents décideurs de prendre les devants pour une bonne intégration des données à des fins de planification du développement.

2.3.2.1. Analyse comparative des Pyramides des âges de la Région et du Département de Ziguinchor La pyramide des âges de la région de Ziguinchor, est une pyramide en expansion, typique des régions en développement où la fécondité est élevée et relativement constante et la mortalité en baisse. Elle a une base large et des côtés en forte pente. Quant à celui du Département, elle épouse dans l’ensemble les contours de la structure par âge aux niveaux région. L’importance des moins de 20 ans est particulièrement marquée dans le Département, malgré quelques anomalies constatées par rapport à l’allure de la pyramide. (Voir figure ci-dessous)

Figure 5: Pyramide des âges de la Région Figure 6: Pyramide des âges du Département

Source : RGPHAE 2013

2.3.2.2. La natalité La natalité est exprimée à partir du nombre moyen annuel de naissances au cours d'une année par 1000 personnes dans la population en milieu d'année, également connu comme le taux brut de natalité. Le taux de natalité est généralement le facteur dominant dans la détermination du taux de croissance démographique. La natalité dépend à la fois du niveau de fertilité et de la structure par âge de la population.

2.3.2.3. La mortalité La mortalité constitue un phénomène démographique révélateur de la situation sanitaire d’un pays. À travers le calendrier de survenance des décès, on peut apprécier l’efficacité de la politique de santé notamment pour les enfants de moins de cinq ans. Pour mesurer le niveau de la mortalité, son calendrier et son impact sur la population infanto juvénile, trois indicateurs sont utilisés. Le taux brut de mortalité dans la région de Ziguinchor est de 10‰habitants. La région se situe donc un peu au-dessus de la moyenne nationale qui est de 8‰ soit une différence de 2 points pour mille. Ce taux de mortalité de la région reste aussi supérieur à celui des régions de Dakar (6‰) et de Thiès (7‰) mais en dessous de celui des régions du Sud et du Sud-Est du pays.

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2.3.2.4. Les migrations Selon l’ANSD, les informations collectées lors du Recensement Général de la Population, de l'Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage de 2013, en vue de l'étude des migrations internes durée de vie, portent sur le lieu de naissance de l'enquêté. Comparée au lieu de résidence actuelle, cette variable permet d'étudier la migration durée de vie. Un migrant interne « durée de vie » est une personne recensée résidente dans une région/département autre que sa région/département de naissance.

Au niveau de la région de Ziguinchor, la population résidente en 2013 est de 526 945 dont 64 251 individus nés hors de la région. De même, sur la population totale des natifs de la région de Ziguinchor, 156 756 résident dans les autres régions au moment du RGPHAE. L’indice de sortie qui en découle est alors de 25,3 contre un indice d’entrée de 12,2.

2.3.2.5. L’immigration Le Département de Ziguinchor est la principale destination des immigrants au sein de la région. En effet, 59% des immigrants durée de vie se sont installés au sein de ce département 34% au niveau de Bignona et 7% à Oussouye (voir figures ci-dessous).

Figure 7 : Répartition des immigrants selon le département d’installation

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Figure 8: Répartition selon la provenance

Au cours des 10 dernières années, 48% des immigrants se sont installés dans le département de Ziguinchor et 45% au cours de la période la plus récente Par ailleurs, le choix du département d’installation varie selon la région d’origine. Les migrations des populations entre les départements sont assez importantes. Les déplacements des populations de Bignona vers Ziguinchor sont notoires quelle que soit la durée, ceci s’explique surtout par la crise qui secoue la région depuis plusieurs décennies.

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Figure 9 : Répartition des migrants selon leurs provenances au cours des 5 dernières années

2.3.2.6. L’émigration (exode rural, travail saisonnier ou « navétane ») Les régions de destination constatées sont également similaires à celles des migrants durée de vie. Dakar vient en première position avec 57% des émigrants suivi des régions de Thiès et Sédhiou avec respectivement 12% et 6%.

Figure 10: Répartition des émigrés selon les Régions de destination

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2.3. Organisation spatiale Département à taille moyenne, par rapport aux autres de la Casamance naturelle, ce territoire a toujours vu son espace diversement et rationnellement occupé. 2.4.1. Les différentes communes/quartiers et leurs caractéristiques

Arrondissements Communes Caractéristiques Nyassia Nyassia production forestière, agricole Enampore production forestière, agricole, de pêche et aquacole Niaguis Niaguis production forestière, agricole, de pêche et aquacole Boutoupa production forestière, agricole Camaracounda Adéane production forestière, agricole, de pêche et aquacole Ziguinchor production maraichère de pêche, centre d’affaires

2.4.2. Le Zonage du Département en entité socioéconomique  La Zone Est Localisation : Elle concerne les communes d’Adéane et de Boutoupa Camaracounda. Elle couvre une superficie de 492,309 Km2. C’est une zone à vocation forestière car la plupart des produits forestiers ligneux (bois de chauffe et charbon de bois) qui alimentent le Département proviennent de cette zone. C’est aussi une zone dynamique en arboriculture (anacardes et mangues, agrumes) et pêche (crevettes et poisson) (voir figure ci-dessous).  La Zone centre Localisation : Elle concerne toute la commune de Niaguis et la ville de Ziguinchor, elle couvre une superficie de 303,774 Km2. Elle est un centre d’affaires avec la ville de Ziguinchor, Capitale régionale mais aussi une zone à vocation maraichère avec la présence de blocs maraichers dans les quartiers périphériques de Ziguinchor et dans beaucoup de localités de la commune de Niaguis. C’est aussi une zone de pêche et d’aquaculture, d’arboriculture (fruits dont mangues)

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Carte 4 : Zonage du Département selon les potentialités

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III. BILAN DIAGNOSTIC 3.1. Situation de l’occupation des sols à l’échelle départementale

Carte 5: le bilan de l’occupation des sols

Figure 11: le profil d'occupation des sols

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3.2. ANALYSE PAR SECTEUR

3.2.1. Secteurs productifs

3.2.1.1. Agriculture Le secteur agricole est, essentiellement, dominé par une agriculture sous pluies; elle est ainsi fortement influencée par les aléas climatiques. Au plan technique, le niveau d’équipement reste faible et est de type traditionnel avec une dominance du « Kadiandou ». On constate un faible niveau d’utilisation d’intrants et un manque d’infrastructures de conservation et de transformation qui font de cette agriculture une agriculture à caractère traditionnel et extensif. Toutefois elle constitue un élément moteur pour le développement économique et social au niveau du Département. Du point de vu foncier, la location des terres ne sont pas en vigueur dans certaines Communes mais faiblement pratiqué dans la Commune de Ziguinchor au niveau des rizières. La plupart des familles possèdent leurs terres par héritage. Les pratiques foncières traditionnelles restent dominantes. La culture dominante est le riz. Il s’agit essentiellement de culture sous pluie pratiquée dans les bas fonds. La baisse de la pluviométrie et l’intrusion de la langue salée dans les bas fonds d’une part, et d’autre part l’insécurité, avaient conduit à une baisse progressive des superficies cultivables pour le riz; mais depuis ces dernières années on assiste à une reprise des rizières du fait de l’accalmie et de la bonne pluviométrie. . Les cultures de rente sont les tubercules : la patate et le manioc. Les cultures de niébé et d’arachide sont en pleine croissance. En saison sèche, les productions maraîchères prises globalement connaissent une hausse progressive avec toutefois une situation instable. Ce secteur, malgré le dynamisme affiché, souffre d’un manque de professionnalisme des acteurs même si on note une présence importante de structures d’appui (ANCAR, CADL….). Les contraintes notées sont la mévente des produits due entre autres à la saturation des marchés locaux, les difficultés d’écoulement vers les grands centres de consommation. L’arboriculture est très développée dans la presque totalité des Communes du Département. Elle concerne les mangues, l’anacarde et les agrumes. Ces dernières années avec le problème de la mouche blanche, il y a un sentiment de découragement qui commence à s’installer autour de la production de mangues. Le secteur agricole est le seul levier de croissance pour le Département. Les relations villes campagnes pourraient bien se faire sentir si toutes les potentialités sont exploitées et du fait de l’existence de marchés dans la ville de Ziguinchor.

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. Tableau3 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions Régression de la Diminution des terres Construction de digues anti pluviométrie cultivables sel et de digues de retenue Salinisation et acidification d’eau avec ouvrages des terres Baisse des rendements Réhabilitation du barrage de Paupérisation des Guidel populations Cherté des équipements Baisse des rendements et Acquisition de matériel Vétusté du matériel et des modernes installation de la précarité agricole techniques agricoles

Sensibilisation des Pesanteurs socioculturelles producteurs sur les Mode de tenue foncière avantages liés au inadapté à la mécanisation remembrement des terres (démembrement des terres)

Déboisement des berges Pauvreté des sols Utilisation de semences des vallées Baisse des rendements adaptées Erosion des sols Déforestation Paupérisation des Construction de digues de

populations retenues et des digues filtrantes Manque de formation Rendements faibles Renforcement de capacités des acteurs Faiblesse de la maîtrise des Pesanteurs socioculturelles itinéraires techniques Renforcer le conseil agricole agricoles et rural Consolider les fermes agricoles existantes Manque de moyens Baisse des rendements Faciliter l’accès aux intrants Accès difficile aux intrants financiers Paupérisation des populations Organiser davantage les producteurs

3.2.1.2 Élevage L’élevage dans le Département constitue une activité complémentaire à l’agriculture. Il joue un rôle important dans l’économie mais souffre de ses pratiques traditionnelles et de son caractère extensif. Le cheptel bénéficie, par contre, d’une verdure quasi présente si nous prenons globalement le Département. Les effectifs semblent relativement importants et se composent : des ovins, des porcins, des bovins, des caprins et de la volaille. En effet, au cours de ces dernières années, il y a un développement de l’aviculture avec l’installation de poulaillers modernes dans la ville de Ziguinchor et faiblement dans les autres Communes. L’élevage de bovin semble être en replis, du fait des vols fréquents de bétails, surtout au niveau des Communes frontalières avec la Guinée Bissau. Au plan équipement, il faut noter une faible couverture des infrastructures pastorales. En effet Il n’y a presque plus de parcs de vaccination qui répondent aux normes dans le département. Les parcours du bétail posent problème et font l’objet de beaucoup de conflits entre éleveurs et agriculteurs. Le suivi médical du bétail n’est pas trop apprécié par les acteurs, favorisant ainsi les maladies que sont : - Parasitose gastro- intestinale ou pulmonaire chez les petits ruminants Caprins en particulier) ;

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- Trypanosomiase chez les bovins affaiblis par l’âge ; - Charbon ; - Peste porcine ; - Pasteurellose et la gèle sarcoptique; - Variole chez la volaille. D’une manière générale le principal atout reste la bonne pluviométrie et l’existence de pâturages abondants. Au plan culturel, la dominance de l’élevage de porc qui est bien encadré, aurait pu être source de revenus importants pour les populations. En plus la flore mellifère très riche confère aussi une vocation apicole.

. Tableau 4: synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions

Alimentation et Fourrages rares et pas Faible productivité du - Fonçage de puits abreuvement difficiles d’aliments cheptel pastoraux pendant la saison sèche. Absence de cultures Bétail fragile ; mortalité - Curage des mares fourragères élevée - Formation en Absence de puits pastoraux techniques de production et de Tarissement prématuré des conservation de mares fourrages Divagation des animaux Pas de délimitation des Tensions entre agriculteurs Sensibilisation et aires de pâturage et éleveurs concertation pour le Cohésion sociale perturbée parcage des animaux bien Retard du parcage avant l’hivernage Application de règlement Vols de bétail Crise casamançaise Disparition progressive des - Faire des contrôles sur Divagation animaux domestiques la circulation du bétail - Identifier le bétail par des signes propres à chaque propriétaire - Création de foirail Mauvaise prise en charge Absence d’agent vétérinaire Fréquence des épidémies - Affectation des agents sanitaire du cheptel Vaccination et dépistage Perte de bétail (bovin, vétérinaire dans les non assurés porcin) communes Manque d’information et de - Formation d’auxiliaires formations en élevage - Subvention des médicaments - Tenue de séances de dépistage par an

-Faible productivité en lait et Prédominance de la race Dépendance de la région en Amélioration du patrimoine en viande des sujets locaux endogène très rustique produits carnés et laitiers génétique des races locales mais pas productive des autres régions du pays (insémination artificielle)

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3.2 .1.3 Agroforesterie L’agroforesterie au niveau des communes est constituée de forêts communautaires et d’arboriculture fruitière qui est une tradition en milieu casamançais. En effet la surexploitation des palétuviers et des mangroves pour leurs excellentes qualités de bois de construction constitue un fléau qui menace l’existence de ces espèces. D’autre part il y a l’exploitation des produits de cueillette issue des ligneux comme les « made » (Saba senegalensis), et ceux issus des tubercules. Malgré des facteurs culturels qui s’opposent à une exploitation anarchique des ligneux, on note un développement de la production de charbon et l’exploitation des bois d’œuvre comme le « venn » et le « linké ». La régénération naturelle observée est fortement entravée par des feux de brousse et la salinisation des terres. Avec son potentiel riche et varié, l’exploitation agro-forestière dans le Département sert à l’alimentation des populations, à la construction, à la fourniture d’énergie, à l’artisanat, etc. Au plan culturel, le fait que chaque village dispose de forêt villageoise ou communautaire soumise à l’emprise de fétiche (masculin ou féminin) et l’existence de réglementation communautaire, de droits et devoirs qui sont transmis par génération (de famille en famille) contribuent à la préservation des ressources forestières.

Mais, ce fond culturel de gestion des ressources environnementales est entrain de disparaître, il est important de l’entretenir et de le vivifier. En plus du facteur culturel, le cadre géophysique exceptionnel, avec un climat chaud et humide sub- guinéen, offre une pluviométrie, relativement, abondante avec une qualité des sols favorable à l’arboriculture.

. Tableau5 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions

- Dégradation des - Baisse de la - Disparition de certaines - Sensibilisation et lutte ressources forestières pluviométrie espèces contre les feux de brousse - Exploitation abusive de - Diminution de la faune - Digues anti sel certaines espèces - Bassin de rétention et (palmiers, mangrove …) revitalisation des mares - Diminution du vin de - Reboisement palme - Réglementation de l’exploitation des - Feux de brousse - Paupérisation accrue ressources forestières et de la mangrove - Salinisation des terres - Implantation des pépinières forestières - Défrichement - Plantation d’arbres fruitiers et de palmeraie - Exploitation de charbon -traitement des plantations de bois - Aménagement de - Mouche blanche forêts communautaires. .

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3.2.1.4 Pêche La pêche est l’une des principales activités dans le Département surtout pour les Communes comme Adéane, Niaguis et Ziguinchor. Elle contribue pour une grande part à l'économie locale et apporte des revenus substantiels aux ménages. La pêche est essentiellement pratiquée dans le fleuve Casamance et le nombre d’acteurs a beaucoup augmenté ces dernières années. En effet, la brousse n’étant pas accessible à cause des mines, beaucoup de villageois se sont reconvertis dans la pêche. Cette augmentation du nombre de pêcheurs a eu comme conséquences une surexploitation et une raréfaction de la ressource halieutique, avec l’utilisation de filets à mailles non conventionnelles. Certains villages disposent de sites de débarquement plus ou moins accessibles et aménagés mais la transformation ne bénéficie pas d’infrastructures. Présentement seule la Commune de Ziguinchor dispose d’un quai de pêche en voie de réhabilitation, d’une unité de conservation et d’industries pour la transformation de la production.

. Tableau 6 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions Faiblesse des Manque de moyens Revenu faible  Incitation des jeunes à faire de la équipements et financiers Production faible pêche responsable logistiques de pêches Insécurité en mer  Accès plus facile au crédit pour équipement des pêcheurs en : - pirogues motorisées, - matériel (signal, compact, extincteur, boite à pharmacie, gilet de sauvetage…)

Baisse de la production -Raréfaction de la Baisse des revenus - accompagner les Conseils ressource du fait de la Locaux de Peche Artisanale surpêche Rareté du poisson (CLPA) - instaurer un repos biologique -Non respect du - Reboisement de la mangrove maillage des filets pour - Formation en techniques préserver la petite d’aquaculture ressource - Expérimentation de la pisciculture partout où c’est -Non respect du repos possible dans le biologique Département - Création des aires -Non diversification des communautaires techniques de pêche -Disparition mangrove

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3.2.1.5 Artisanat Dans le Département de Ziguinchor existe différentes unités artisanales très dynamiques réparties en trois sections (Art, Production et Service). Toutefois ce secteur est confronté à certaines difficultés comme une déficience en formation professionnelle des artisans, un manque d’équipement et une morosité du marché. L’activité artisanale se développe essentiellement autour du village artisanal administré par la chambre de métiers. Ziguinchor compte 570 artisans en 2010. Le répertoire des métiers est dominé par la section production (300 inscrits). Le corps de métier des services vient en seconde position avec 150 inscrits. Et en dernier lieu la section art qui compte sensiblement 120 artisans. Les artisans se sont regroupés sous forme de GIE, Associations des artisans, Coopérative, Union et Entreprise individuelle, affiliés à la chambre des métiers de Ziguinchor où chaque ouvrier détient une carte d’artisans. Malgré les potentialités du secteur, le Département ne dispose que d’un seul centre artisanal implanté dans la ville de Ziguinchor. Tableau 7: Corps de métiers répertoriés à la chambre de métier de Ziguinchor Section service Section art Section production

Mécanicien Bijouterie Menuisier Ebéniste

Mécanicien Moto Teinturière Menuisier Métallique

Machiniste Sculpture sur Bois Couture Confection

Electricien Bâtiment Sculptrice sur Bois Maçon

Ferrailleur Sculpture sur Bronze Menuisier Rotin

Frigoriste Maroquinerie Transformation Fruits et Légumes

Carreleur Brodeuse Transformation Produit halieutique

Typographe Tisserand

Peintre Bâtiment Tricoteuse

Plombier Fabrication de Poupées

Tresseuse Sérigraphe

Coiffeuse

12 corps 11 corps 07 corps

Source : Rapport situation socio-économique de Ziguinchor 2010, Chambre des métiers

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. Tableau 8 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions

Faible accès aux moyens Conditions de crédit Faiblesse de la production - Organisation des financiers prohibitives Léthargie du secteur artisans dans les autres communes Manque d’organisation (pas - Formation des artisans d’ateliers) - Agrandir le centre artisanal Manque de matières - Facilitation de l’accès premières au crédit aux artisans

- Mettre en place des centrales d’achats

- Mettre en place une ligne de crédit adaptée à l’activité des artisans Difficultés d’écoulement des Courte saison touristique Pas d’organisation - Augmentation de la produits Abandon de la profession durée de la saison Enclavement interne, d’artisan touristique Détérioration des produits - Construction de centres Faiblesse de la demande invendus artisanaux témoins dans les autres Faible qualité des produits Manque d’équipements de communes et services finition - Equiper et recycler les artisans - Amélioration de la qualité des produits. - Equiper les artisans et Mettre des centres de formation professionnelle communautaire - Mettre un centre de formation pour les métiers de l’artisanat

3.2.1.6 Tourisme En matière de tourisme le Département de Ziguinchor offre d’énormes potentialités. Au plan culturel, la préservation des bois sacrés, le « Bukut » ou case de l’homme Diola, de la belle verdure et des sites en bordure de la Casamance et des bolongs en font d'une part une zone de tourisme rural. D’autre part, la zone est un véritable monument de l’histoire : elle possède un héritage culturel qui constitue un pôle d’attraction pour les touristes, on peut citer entre autres : - La bâtisse où gît encore le fétiche du roi dans le Bandial ; - L’écomusée de Darsalam qui pourrait contribuer à valoriser les potentialités liées au tourisme même s’il est mal équipé et délabré.

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A côté de cet héritage, on rencontre des cases en forme d’impluvium construites dans la pure tradition architecturale du milieu. Ils sont localisés à Enampore, Séléky... Mais pour cause de mauvais entretiens, rares sont les cases en impluvium solides.

Le développement du tourisme est lié au développement des infrastructures de desserte. Il se trouve que dans le Département de Ziguinchor, avec la crise, beaucoup de pistes ne font plus l’attraction des touristes voire même des populations. Au niveau de l’équipement, il y a : - 05 grands hôtels à Ziguinchor de plus 280 lits, plusieurs campements et restaurants ; - 01 campement touristique à impluvium à Enampore : 26 lits ; - 01 campement touristique à Séléky : 24 lits ; - 01 campement privé de touristique à Brin. Le potentiel touristique du Département, du fait de la position géographique de la Commune de Ziguinchor, des infrastructures portuaires, aéroportuaires et les services, gagnerait à être exploité par une implication de tous les acteurs évoluant dans le tourisme.

. Tableau 9 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions

Activités touristiques non Pas d’appuis partenariaux Pas valorisation des - Finir la construction de diversifiées richesses culturelles, des l’éco musée de Sites historiques existants Méconnaissance de sites historiques, paysage darsalam non restaurés l’apport du secteur dans (bolong) - Inciter à la l’économie locale Faible ouverture des conservation des sites populations culturels et historiques - Organiser des journées d’exposition culturelle - Encourager les initiatives privées d’installation d’éco musée Enclavement Mauvais état des routes Léthargie du secteur ; Bitumage et/ou réfection Pas d’afflux de touriste des routes

Insécurité en Casamance Crise en Casamance Dégradation des restaurer le circuit campements et perte en touristique existant recettes

3.2.1.7 Industries La ville ne possède à côté de l’huilerie déjà ancienne (SONACOS) que quelques usines (IKAGEL, SENEFAND, FRIGOZIG, GIE DAKAR EXPORT, MACFER-OMAÏS, etc.) beaucoup plus récentes de conditionnement des crevettes. Il faut noter l’existence de quelques unités de transformation des fruits et légumes. Les PME/PMI sont la plupart de petites unités intervenant dans des secteurs aussi divers que l’artisanat de services, le commerce, les services, etc. Le développement des PME/PMI trouve un contexte

34 favorable avec des opportunités dans l’emballage, les fabriques de glace, la transformation de produits forestiers, maraichers, agricoles, etc. Le tableau répertoriant les PMI et PME et mis en annexe illustre mieux leurs domaines d’activités, leurs tailles et leurs chiffres d’affaires.

Elles sont cependant limitées dans leur développement par la faiblesse de leurs capacités d’investissement et de financement. Les petites entreprises, en particulier celles intervenant dans la transformation des produits, souffrent également de l’insuffisance d’outillages modernes ainsi que d’un défaut de technicité adéquate des praticiens locaux. . Tableau 10 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse¹ de solutions

Tissu industriel inexistant Absence d’investissement Chômage élevé - Faciliter l’accès au dans les autres localités Manque d’énergie Exode rural crédit Enclavement - Formation et organisation en G.I.E - Faciliter l’accès aux investissements privés (coopération décentralisée)

Insuffisance du matériel Problèmes de gestion Les femmes consacrent - Renforcement des d’allégement des travaux Faible niveau trop de temps aux travaux unités de domestiques d’électrification des ménagers au détriment des transformation dans villages, AGR les autres communes Difficultés de gestion et de - Extension du réseau pérennisation des électrique dans les équipements villages - Formation en gestion des équipements

3.2.1.8 Mines Des études ont révélées que la région de Ziguinchor recèle un potentiel minier non négligeable. Il est composé pour l’essentiel de l’argile céramique, des sables titanifères, des tourbes localisées dans la zone du delta du fleuve Casamance et des lignites. Le Département de Ziguinchor serait concerné par des gisements de phosphates de chaux et d’argiles céramiques. Toutefois avec l’absence de carrière officielle dans le Département, l’exploitation des ressources minières se limite au ramassage de sable dans les rizières non exploitées.

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. Tableau 11 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions

-Absence de travaux de Insécurité Manque d’information sur le Partenariat entre le service recherche scientifique potentiel minier de la région régional des mines et les Problème foncier Manque de carrière officielle instituts de recherche -Méconnaissance du d’exploitation (université, institut des secteur des mines dans le sciences de la terre). département

3.2.2 Secteurs d’Appui à la Production

3.2.2.1 Commerce Les activités commerciales ont une grande importance au niveau du Département compte tenu de la position de carrefour de la ville de Ziguinchor mais également de pôle de développement administratif et économique. Le commerce y est très développé avec de grands marchés comme le marché Saint Maure. Les activités sont organisées selon les stades de grossistes, demi-gros et de détail. Au niveau des autres communes, il existe des marchés fonctionnels comme Boutoute et Agnack et non fonctionnels comme Mpack et Enampore. Le marché de Mpack constitue un véritable gâchis en termes de financement d’infrastructures commerciales. L’approvisionnement est assuré régulièrement pour les produits de consommation courante et Ziguinchor reste le point d’attractivité de tous les commerçants. Le commerce connaît des problèmes d’écoulement, pour les zones enclavées, à cause des difficultés dans la commercialisation des produits agricoles avec comme conséquence une baisse de revenus des paysans. La proximité avec la frontière Bissau-guinéenne favorise la pratique de la fraude avec les produits comme l’huile, le lait, la tomate, etc. Les loumas de Kaguitte et de Boutoupa Camaracounda qui faisaient la fierté des populations mériteraient d’êtres réhabilités pour un bon échange des produits entre la ville et la campagne.

. Tableau 12 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions

Difficulté d’écoulement -Absence -Perte des produits des produits locaux d’infrastructures -Pauvreté -Réhabilitation des d’échange -Découragement des loumas au niveau des -Manque d’équipements producteurs arrondissements de conservation et de -Renforcement des transformation capacités en transformation des produits

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3.2.2.2 Transports Le secteur du transport est le moins équitablement partagé. Si la commune de Ziguinchor est accessible à tout point de vue, les autres ne le sont que par leur traversée des routes nationales ou sous régionale. En effet, à travers Ziguinchor et ses infrastructures d’appui au transport (port, aéroport, débarcadère fluvial, gare routière) le Département est relativement accessible (voir carte ci-dessous).

Carte 6 : Réseau de transport

Le transport est aussi assuré par les motos appelés « Jakarta », des taxis clando, des mini cars mais aussi par les cars "tata" du transport urbain de Ziguinchor qui commencent à rallier les autres localités comme Boutoute. Les véhicules font le trajet entre Ziguinchor et les communes voisines tous les jours. A part la commune de Ziguinchor qui compte une gare routière et plus de cinq stations d’essence, les autres communes n’en disposent pas pour le moment.

. Tableau 13 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Enclavement Mauvais état des routes. Mobilité réduite - Construction et Les voitures sont vétustes réhabilitation de pistes Les CL ne disposent pas de Evacuation sanitaire difficile. - Construction de ponts ressources propres pour réaliser les infrastructures

Cherté des Tarifs de Augmentation abusive et Baisse des activités - Désenclavement transport unilatérale des prix par les commerciales Pauvreté des chauffeurs populations Mauvais état des routes Réduction de la mobilité

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3.2.2.3 Communications et télécommunications Les trois réseaux GSM sont présents dans le Département (Orange, Tigo et Expresso). Ziguinchor, bénéficie du réseau ADSL (internet) de la SONATEL et de la 3G. En télécommunication, il faut souligner que des efforts restent à faire. Nous remarquons que les zones frontalières ont toujours des problèmes de réseaux au point d’utiliser quelques fois les réseaux étrangers pour communiquer. Le téléphone n’étant plus un luxe (1/3 sénégalais a un portable), il est important ne serait-ce-que pour des raisons de sécurité et de nécessité économique de renforcer, d’amplifier le réseau GSM à l’échelle de tout le Département. La radio et la télévision ne posent pas de problème pour les populations.

. Tableau 14 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Problème de Couverture instable des Faible ouverture au monde - Stabilisation des communication réseaux téléphoniques pour extérieur réseaux mobiles certains villages - Création de radios communautaires au des arrondissements - Investir l’internet au niveau des autres Communes

3.2.2.4 Energie Si la ville de Ziguinchor est relativement bien fournie en électricité il faut reconnaître que cette ressource est très mal répartie au niveau du Département. La situation de la centrale de Boutoute ne favorise que Ziguinchor et ses communes sœurs ne sont couvertes qu’à travers les localités situées sur le passage de la haute tension. Certains villages ont accès aux énergies renouvelables par l’action des ONG et projets/ programmes intervenant dans des réalisations à caractère communautaires comme pour les infrastructures sociales de base (alimentation de forage, de foyers de jeunes, de maison communautaire, poste de santé …).

Tableau 15: la couverture énergétique du Département Arrondissement commune Nombre de Nombre villages Ratio % Villages électrifiés Nyassia Nyassia 25 3 12,00 Enampore 19 2 10,53 Arrondissement 44 5 11,36 Niaguis Niaguis 13 5 38,46 Adéane 9 4 44,44 Boutoupa Camaracounda 24 0 0,00 Arrondissement 46 4 8,70 Département 90 9 10,00

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. Tableau 16 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Réseau électrique limité le Village non lotis Difficultés d’éclairage pour les - Extension du réseau long de la route Revenu faible des populations et les élèves en électrique collectivités locales ; particulier -Mise en place de Kits Energie solaire non Difficultés d’installation solaires dans les maisons valorisée Pas d’appuis partenariaux d’unités industrielles -Facilitation d’une stratégie Difficultés de conservation de suivi / entretien des des produits installations solaires

3.2.2.5 Institutions financières Le Département compte plusieurs banques (CBAO, BHS, SGBS, CNCAS, BCEAO, ECOBANK, BANK of AFRICA, BNDE, Atlantic Bank), plusieurs institutions de micro finance (CMS, PAMECAS, Micro Cred, ACEP, U-IMCEC…) et des postes qui jouent en même temps un service financier et de communication. Ces institutions financières contribuent de manière remarquable au développement du Département en accordant du crédit à la population participant ainsi, au développement social. Mais la plupart de ces banques, mutuelles et postes sont concentrées dans la commune de Ziguinchor créant un handicap et un déséquilibre par rapport aux autres localités du Département. Cependant, le coût du crédit est jugé exorbitant par les populations, en plus des problèmes de garanties, malgré les efforts de l’Etat en termes d’instruments d’accompagnement et de promotion des activités économiques (FONGIP, FONCIS, BNDE…). Avec l’avénement des bourses de sécurités familiales dont la poste est l’institution qui se charge du payement, il urge d’installer des postes dans d’autres communes du Département pour un bon maillage afin de réduire les longs déplacements des populations.

. Tableau 17 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions

Faiblesse du système de Conditions de crédit Accroissement de la Sensibilisation / conseils sur des crédit des groupements élevées pour les pauvreté projets économiques populations Valeur crédit faible Fixer des contions de crédit qui Peur de s’endetter tiennent du niveau de vie des populations et de leur faible capacité d’épargne.

Formation des groupements de femmes

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3.2.3 Secteur Sociaux de Base

3.2. 3.1 Éducation/Formation Le Département de Ziguinchor soutenu par la commune de Ziguinchor renferme tous les différents types d’établissements et comporte ainsi une offre d’éducation et de formation relativement importante et diversifiée. Les différents indicateurs révèlent une situation relativement performante même si elle cache certaines disparités telles que dans les communes de Nyassia, Enampore et de Boutoupa Camaracounda.

Tableau 18: la situation générale de l'éducation et la formation professionnelle Types d’infrastructures Nombre

Écoles maternelles 101

Écoles primaires 122 dont 32 privées

CEM (Collège d’Enseignement Moyen) 32 dont 05 privés

Lycées 24 dont 19 privés

Universités 2 dont une catholique

Institut Supérieur 2

Centres de formations techniques professionnelles 8

Carte 7: Géolocalisation localisation les infrastructures scolaires du Département

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. Tableau 19 : synthèse des principales contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Absence de dotation en Non implication des Insuffisance des fonds - Appuyer les écoles à fourniture au niveau des collectivités locales d’inscription pour la travers les fonds de lycées et CEM couverture des besoins dotation des écoles problème de sanitaire - Construction de murs de Insuffisance de salles de Abris provisoires La sécurité des élèves et clôture au niveau des classe et de murs de clôture Des écoles non clôturées enseignants menacée ; et établissements scolaires baisse de motivation - Construction de salles de classe - - Réhabilitation de salles de classe - Construction de latrines modernes Conditions difficiles de Les grèves fréquentes Taux de déperdition travail pour les élèves et Effectifs pléthoriques scolaire élevé - Construction de centres enseignants Manque de table-bancs de formation Manque d’équipements Baisse du niveau d’étude - Augmentation du d’EPS nombre de table- bancs Hébergement difficile des - élèves dans les villages Aménagement de Manque de labos, de terrains d’éducations bibliothèques et de physiques et sportives fournitures - Construction de blocs scientifiques et de bibliothèques - Affectation d’enseignants - Augmentation de la dotation de fournitures scolaires - Dotation en matériels informatique - Recrutement de gardiens au niveau des lycées et CEM

Problème d’Etat civil Déclaration tardive et Abandon des études - Collaboration des pertes pour certains (les autorités victimes du conflit) Eveil intellectuel des - Construction de cases Education préscolaire peu Manque d’infrastructures élèves du CI peu des touts petits développée préscolaires publiques développé

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3.2. 3.2 Santé et Action Sociale 3.2. 3.2.1. Santé Les infrastructures sanitaires dans le Département de Ziguinchor, sont composées pour l’essentiel:  du Centre Hospitalier Régional de Ziguinchor ;  de l’Hôpital de la Paix ;  du centre de santé de l’escale communément appelé Hôpital Silence  de 32 postes de santé;  de 7 maternités rurales;  de 9 cases de santé.

Cette situation apparemment satisfaisante du fait du statut de la Commune de Ziguinchor, qui est aussi capitale de la région administrative, cache un gros déséquilibre territorial en la défaveur des autres Communes du Département. A ces déséquilibres s’ajoutent la nécessité de relever le plateau technique en santé publique car au-delà de la région, Ziguinchor joue un rôle sous régional en matière d’accès aux services de santé. Les états cliniques fréquemment décelés au sein du District sont: la grippe, les infections respiratoires basses (bronchite, toux / rhume, pneumonie); infections cutanées, l’hypertension artérielle, l’asthénie (fatigue), le diabète, la gastro entérite (diarrhée / vomissement, le palu, les enzymes, ect. Par ailleurs, beaucoup de progrès sont notés dans la lutte contre le paludisme et la distribution de Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA). (Voir la figure ci-dessous).

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Figure 12: Les principales causes de morbidité dans le Département (2014, 2015 et 2016) Source : District Sanitaire de Ziguinchor (hôpital silence) septembre 2016

La lutte contre le VIH/ SIDA (Prévention de la transmission mère enfant (PIME) ; le dépistage volontaire anonyme, les causeries et sketchs sur le VIH/SIDA et autres maladies comme la tuberculose dans les quartiers et villages constituent aussi des axes d’intervention du District. Ainsi les actions menées ont permis d’avoir des résultats très satisfaisants avec un impact réel sur les taux de morbidité et de mortalité (voir tableaux ci-dessus)

Tableau 20 : taux de performance du district sanitaire de Ziguinchor Type de taux Années 2014 2015 2016 Natalité (taux) 2.5% 2.5% 2.5% Mortalité (nombre) 453 49 Morbidité (taux) 4.02% 2.8% 1.2% Source : District Sanitaire de Ziguinchor (hôpital silence) septembre 2016

Tableau 21 : Données sur le VIH Nombre de cas pris en Patients sous traitement et Nouveaux cas sur les 8 Données sur le charge depuis régulièrement suivis derniers mois de 2016 VIH l’ouverture du centre Année 2016 16.463 6 732 113 Source : District Sanitaire de Ziguinchor (hôpital silence) septembre 2016

Tableau 22: Données sur la Tuberculose Données sur la Nouveaux cas Rechutés Échec de Tuberculose Multi Tuberculose traitement résistance Années 2016 129 05 01 01 Source : District Sanitaire de Ziguinchor (hôpital silence) septembre 2016

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Tableau 23: la situation des infrastructures sanitaires du Département

Effectifs et type d'Équipements Ratio établissement de Santé par effectif Population de population Arrondissements Communes Centre de santé Poste de Santé couverte Situation Norme et hôpitaux locale OMS Public Privé Public Privé Adéane 4 23947 5986,75 10 000 Boutoupa Niaguis 3 10613 Camaracounda 3537,667 10 000 Niaguis 3 7347 2449 10 000 Enampore 3 23402 7800,667 10 000 Nyassia Nyassia 2 7347 3673,5 10 000 1(Sœurs Ziguinchor de 196473 4 17 Lyndiane) 11557,24 10 000 Total 32 269129 8410,281 10 000

Tableau 24: Personnel Médical

Médecins Infirmiers Sage-Femme 3 (NB : à ceux-là s’ajoute divers 40 24 spécialistes disséminés dans les Hôpitaux publics et militaire de niveau 2)

Tableau 25: les indicateurs de Performance

Catégories OMS SENEGAL (atteinte en 2007) District sanitaire de professionnelle Ziguinchor en 2016 Un Médecin 10 000 hbts 11 000hbts 65491 hbts Un infirmier 300 hbts 4 200hbts 4912hbts Une sage-femme 300 Femmes en âge de 4 000hbts (920 FAR) 8186 hbts reproduction (FAR)

3.2. 3.2.2. La Protection Sociale La promotion de la femme, de l’enfant, des personnes en situation d’handicap, des personnes déplacées et des organisations de développement reste la clé du développement social dans le Département de Ziguinchor. Le tissu social est caractérisé par l’existence d’OCB, intervenant dans tous les secteurs de la vie économique et culturelle (transformation de produits halieutiques, maraîchage, transformation de fruits et légumes, commerce, artisanat d’art,…). Des organisations féminines ont bénéficiée de la part de l’État, des Maires et de partenaires au développement, d’équipements d’allègement des travaux des femmes (décortiqueuses, moulins, presses à huiles). Par ailleurs, on note l’intervention d’ONG dans des secteurs aussi divers que la recherche de la paix, la lutte contre la pauvreté, le système d’épargne et de crédit, la protection de l’enfance, la préservation de l’environnement, les actions caritatives, la mise en place d’infrastructures socio-éducatives, l’assistance

44 aux populations déplacées ou en situation de précarité, les cantines scolaires, la sensibilisation, la gestion des ressources naturelles, l’assainissement, l’alphabétisation, l’éducation, la santé et la nutrition, etc. Le Département abrite, également, un des deux villages de reclassement social des lépreux de la région à Djibélor.

. Tableau 26 : synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Faiblesse du plateau faiblesse des moyens Conditions de travail - Dotation des maternités technique financiers et d’appui difficile en fournitures Prise en charge des - Approvisionnement Insuffisance du personnel besoins non satisfaisante suffisant des postes et qualifié cases de santé en médicaments Insuffisance des moyens - Dotation des postes de d’évacuation des malades santé d’ambulance modernes - Recrutement de personnel qualifié - Appuyer la mutuelle de santé départementale Population étrangère non Porosité des frontières Tourisme sexuel et - Sensibilisation (IEC) maitrisée Développement des - Généralisation de MST/SIDA l’utilisation des préservatifs - Lutte contre la prostitution clandestine Sous équipement en faiblesse des moyens Conditions de travail - Dotation des maternités matériels et médicaments financiers et d’appui difficile en fournitures des postes de santé, Prise en charge des - Approvisionnement cases de santé et besoins non satisfaisante suffisant des postes et maternités rurales cases de santé en médicaments - Dotation des postes de santé d’ambulance modernes Problème des MST/SIDA Promiscuité Développement des - Sensibilisation (IEC) Forte concentration MST/SIDA - Généralisation de humaine l’utilisation des Population étrangère préservatifs - Lutte contre la prostitution clandestine - Rendre fonctionnel le centre ADO de Ziguinchor -

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3.2.3.3. Jeunesse, Sports, Culture et Loisirs

3.2. 3.3.1. Jeunesse et Loisirs La jeunesse est organisée généralement autour d’ASC. Sa principale activité se résume au football à travers les « navétanes ». Elle mène aussi des activités culturelles et de loisirs autour de ses foyers des jeunes et de quelques centres socioculturels. Nous pouvons noter en 2008 l’existence d’un CEDEPS et de dix huit (18) foyers de jeunes dans le Département de Ziguinchor. Cependant, la jeunesse du Département souffre de manque de moyens financiers et de formation pour initier des activités de développement économique. Il en est de même pour le manque d’infrastructures adaptées pour leur plein épanouissement.

3.2. 3.3.2. Sports Plusieurs disciplines sportives sont pratiquées dans le Département. On peut noter : la lutte, le judo, le kung fu, le taekwondo, le football, le basketball, le handball, le volleyball, l’athlétisme. Cependant, nous pouvons noter le manque de matériel didactique, d’infrastructures sportives modernes, de techniciens etc. Même si le Département de Ziguinchor est mieux loti en termes d’infrastructures sportives avec 05 stades/terrains clôturés il demeure qu’y a un réel déficit d’infrastructures et d’équipements sportifs…

3.2. 3.3.3. Culture Dans le Département, on retrouve des sites et monuments historiques classés : bâtiment abritant le Conseil Régional, la Cathédrale Saint Antoine de Padoue. L’action culturelle comprend le théâtre, les ballets, la musique moderne, les arts plastiques, la musique traditionnelle. Le Centre Culturel Régionale de Ziguinchor, aide au regroupement des acteurs sous la forme d’associations formelles ou de GIE pour le montage de projets, la formation, l’acquisition de matériel et l’obtention de subventions. De nombreuses organisations communautaires de base sont identifiées dans le Département. On peut noter les organisations villageoises, les organisations religieuses, les GIE, les GPF et les ASC. Elles s’activent essentiellement dans les secteurs économique, social, sportif et culturel.

Tableau 27 : récapitulatif du fichier départemental des Associations Sportives et Culturelles et religieuses reconnues, et des foyers socio éducatif du Département de Ziguinchor Localités ASC Associations Troupes Troupes Ensembles Foyers TOTAL religieuses Théatrales et Instrumentaux Socio- Ballets Educatifs Commune de 230 06 08 02 02 04 252 Ziguinchor Arron. De Nyassia 22 06 28 Arron. De Niaguis 30 04 34 TOTAL GENERAL 282 06 08 02 02 14 314 . Sources CDEPS de Ziguinchor 2016

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Tableau 28 : Synthèse des principales contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions . Détérioration des . Manque de moyens . Insuffisance de . Construire et équiper infrastructures financiers et techniques rencontres et des centres sportives et culturelles (pour l’entretien et la retrouvailles socioculturels maintenance de ces infrastructures) . Abandon des instances . Aménagement d’aires . Manque de fédératives de jeux qualification . Insuffisance des professionnelle des structures de formation jeunes aux métiers . Sous-emploi des . Mettre en place des jeunes infrastructures de . Faible encadrement formation qualifiante des structures de pour les jeunes promotion de la . Ignorance des jeunesse opportunités de . Décentraliser les formation et d’emploi activités des structures disponibles de promotion de la jeunesse

. Manque d'équipements  Manque  Promouvoir les pour les groupes et d'organisation des AGR pour les troupes culturels populations jeunes Faible créativité des acteurs . Manque de formation culturels des acteurs culturels  Faible encadrement des Perte d’identité culturelle . Construire et structures de équiper des promotion de la infrastructures culture pour l’épanouissement de la culture . Manque de visibilité  Absence de des productions projets de soutien . Décentraliser les artistiques locales aux initiatives activités des culturelles structures de promotion de la culture

. Mettre en place des activités d’appui à la promotion de la culture

. Appuyer le fonctionnement du CDEPS

3.2.3.4 Hydraulique La desserte en eau potable est assurée en zone urbaine par la SDE et en zone rurale par les ASUFOR à partir des forages et puits modernes ou traditionnels. A travers des programmes tels que le PEPAM et le PNDL entre autres, des efforts ont été fournis pour améliorer l’approvisionnement en eau potable des

47 populations et du cheptel. Cependant, en matière de forage, la préoccupation réside dans l’organisation des usagers, à la prise en charge des actions visant le fonctionnement correct des installations (les ASUFOR).

Carte 8: Situation des infrastructures hydrauliques

Le Département de Ziguinchor concentre la quasi-totalité du réseau hydraulique urbain. En effet, en 2009, sur les 472.700m du réseau régional, son réseau était long de 338.553m.

Tableau 29 : situation des forages dans les Communes Rurales du Département

COMMUNE Nbre de Nbre de non Villages Fonctionnel villages forages fonctionnel couverts Adéane 9 2 1 1 1 Boutoupa Camaracounda 24 1 0 1 0 Nyassia 25 2 1 1 5 Niaguis 13 2 2 0 3 Enampore 19 2 2 0 14 TOTAL 90 9 6 3 23 Source : DP au niveau des communes

Facteur important pour la vie et le développement des activités agricoles, l’eau est jusque-là difficilement accessible pour une bonne partie des populations des communes de Boutoupa camaracounda, Enampore, Nyassia, Niaguis et Adéane. Les forages existants, en dehors de Ziguinchor, sont concentrés sur les axes Niaguis, Adéane et Brin Nassia. Boutoupa Camaracounda constitue présentement le désert en matière d’hydraulique dans le Département. Ainsi, l’alimentation en

48 eau dans la plupart des villages du Département se fait à partir de puits qui restent pour la plupart de type traditionnel et tarissent en saison sèche. . Tableau 30 : Synthèse des contraintes et hypothèses de solutions Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Accès difficile à l’eau Insuffisance de forages Mauvaise qualité de l’eau Réhabilitation et potable Faible fonctionnement des Abreuvement difficile du équipement forages Tarissement précoce des forages existants bétail existants points d’eau Ensablement Présence de maladies Fonçage et équipement de hydriques forage Adduction d’eau Construction abreuvoirs Aménagement bassins de rétention

3.2.3. Assainissement La salubrité est également problématique en raison du manque d’assainissement, d’une gestion déficiente des déchets et des ordures ménagères surtout dans la Commune de Ziguinchor. Le réseau d’assainissement n’est disponible qu’au niveau de la Commune de Ziguinchor et il affiche un taux d’utilisation très faible. La majeure partie de la population se trouve ainsi en dehors du système et développe d’autres stratégies en termes de solutions alternatives. Par contre, en milieu rural, grâce aux investissements de projets et programmes, les populations ont pu bénéficier de systèmes d'assainissement individuels et communautaires. La zone étant très pluvieuse, les eaux stagnantes sont un cadre propice au développement des microbes et maladies. La situation de la santé publique dans les communes est donc préoccupante, il faut donc agir, pour trouver des solutions à ces problèmes.

Tableau 31: Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions Absence de canaux Inexistence système Déversement des eaux  Campagne d’IEC d’évacuation des eaux d’assainissement usées dans la nature  Construction de latrines modernes Faible présence de Faible niveau de Risques d’inondations  Installation bacs à latrines modernes sensibilisation et Présence de maladies ordures d’encadrement diarrhéiques  Aménagement d’un système de canalisation

3.2.4. Urbanisation, Habitat et Cadre de Vie L’habitat a beaucoup évolué, mais certains endroits gardent encore leur illustre type ancestral. Les zones loties sont constituées par la Commune de Ziguinchor et un peu dans les communes d’Adéane et Niaguis, avec un type d’habitat africain (banco etc.) pour la plupart. Aujourd’hui des villas en toitures et terrasses y sont fréquentes même dans les villages. Pratiquement la quasi-totalité des villages dans le Département ne disposent pas de plan de lotissement ce qui peut influer sur le cout de certains investissements comme l’adduction d’eau potable, l’électrification, etc. Malgré tout cela les inondations ne constituent pas un problème dans ces localités.

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Cependant, le Département vient de se faire élaborer un Schéma Départemental d’Aménagement du Territoire et qui à l’avenir pourra corriger les incohérences dans le Département.

Tableau 32: Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions -Villages non lotis -conservation du model -Cout élevé des -Lotissement des villages d’habitation ancestrale investissements -Probléme d’extension de (adduction d’eau, -Promouvoir la Commune de -Périmètre communal de électrification…) l’intercommunalité Ziguinchor zigunchor trop petit voisines

-Habitat traditionnel pour - -Préférence ou / et -Sensibiliser les la plus part manque de moyens populations à moderniser leur habitat

3.3. Coopération décentralisée

En matière de coopération, l’ex conseil Régional de Ziguinchor a signé au cours des quinze dernières années un certain nombre de conventions de partenariat avec des collectivités territoriales en Italie, en France, au Maroc, en Gambie mais aussi avec des organismes internationaux privés en Allemagne et au Pays-Bas.

 En Italie, la Région de Lombardie est la première collectivité avec laquelle la Région de Ziguinchor a signé en 1998 un protocole de coopération qui a été renouvelé en mai 2004. La santé et la formation constituent les grands axes de ce compagnonnage.

 La Province de Sienne quant à elle, est en partenariat avec la Région de Ziguinchor depuis Septembre 2004. Cette coopération validée par la signature d’un protocole d’Entente est organisée autour de la santé (maternité à Sindian), Actions de développement économiques (citerne à eau à Eloubaline) ; (magasin de stockage à Guérina) et la formation professionnelle (Atelier pilote de menuiserie-bois à Ziguinchor.

 En France, le partenariat avec la Région Alsace date de 1998. Cette région est, dans l’exécution du programme de coopération qui nous lie, représentée par l’Institut Régional de Coopération Développement (IRCOD/ALSACE). La formation professionnelle dans les métiers du bois et le micro crédit sont les axes forts de ce partenariat.

 Le Département de Meurthe-et-Moselle est la seconde collectivité française à entretenir des échanges avec la Région de Ziguinchor depuis octobre 2001. L’aide au développement du sport dans les collèges et lycées de notre région constitue la base de ce partenariat.

 La Région de PACA depuis juillet 2011 est la troisième collectivité française partenaire de Ziguinchor. L’Agroforesterie, le Tourisme durable et la Recherche universitaire constitue nos premiers axes de coopération.

 En Gambie, notre institution a su initier en 2002, une relation de partenariat très dynamique avec la Commune de Kanifing. Cette coopération sous-régionale qui privilégie les activités culturelles et les échanges économiques est, pour nos deux collectivités, une manière de participer au processus d’intégration sous régionale.

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 Au Maroc, nous sommes en coopération avec la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. Ziguinchor a en effet signé avec cette Région le 11 février 2005, une convention-cadre de coopération. Cette coopération n’a cependant connu aucune action réalisée.

En marge de cette coopération dite institutionnelle de collectivité à collectivité, la Région a développé des relations de partenariat avec des Fondations (CARERA en Allemagne et FONDEM en France) pour développer l’énergie solaire dans la région et des ONG (SOTOS et GO AFRICA en Hollande) pour renforcer l’équipement et la qualité de la formation dans les structures régionales et départementales de formation professionnelle.

Tableau 33 : Identification des partenaires et les domaines de Coopération Pays Collectivités territoriales Domaines de Projets réalisés Volume des partenaires coopération investissements France Région d’Alsace o Formation -Création de dix professionnelle ateliers pilotes ; dans les métiers -Fonds de garantie 50 000 000FCFA du bois des artisans (CMS/ o Micro-crédit Ziguinchor) ; o Tourisme -Cofinancement 51 000 000FCFA Office de tourisme de Casamance Région Provence-Alpes-Côte o Tourisme -Restauration des 200 000 000FCFA d'Azur (PACA) durable ; campements o Agroforesterie ; villageois ; o Recherche -Centre de universitaire Ressources Département de Meurthe-et- Développement du Dotation de CEM en Moselle sport dans les matériels de collèges et lycées gymnastique Italie Région de Lombardie santé et la formation Réhabilitation maternité et pédiatrie du CHRZ ; Radio au CHRZ Province de Sienne o Actions de Citerne à eau à développement Eloubaline ; économiques; Magasin de stockage à Guérina ; o Formation Atelier pilote de professionnelle menuiserie-bois à Ziguinchor

Cofinancement o Santé réhabilitation service des Urgences CHRZ Maternité de Sindian ;

Toscane/Piémont Actions de Financement de 50 000 000CFCA développement projets en cascade économiques

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Maroc Région Rabat-Salé-Zemmour- une convention- n’a connu aucune Zaer cadre de action réalisée coopération Gambie Commune de Kanifing Activités culturelles Colonies de 5 000 000 FCFA annuels et échanges vacances et foires économiques économiques Allemagne Fondation CARERA Développement de Création d’une En cours de finalisation l’énergie solaire Centrale solaire de dans la région Niaguis Pays-Bas ONG SOTOS Formation Construction et 2 milliards (depuis 2003) professionnelle et équipement du technique Centre de formation professionnelle de Sindian Pays-Bas ONG GO AFRICA Renforcement de Equipement des 100 000 000FCA l’équipement et la Centres de qualité de la formation formation dans les professionnelle de structures régionales Sindian, de Baila et et départementales le CRFP de de formation Ziguinchor. professionnelle

Cependant, depuis l’avènement de l’acte 3 de la décentralisation le Département de Ziguinchor n’a pas encore signé une convention qui lui est spécifique. Cette coopération demeure et reste encore pour les trois Départements de la région.

3.4. Paix et cohésion sociale

Plusieurs types de conflits ont été identifiés dans le Département en dehors du conflit casamançais : . Les conflits fonciers . Les conflits agriculteurs – éleveurs liés à la divagation du bétail . Les conflits familiaux, etc. Le Département est bien touché par la crise Casamançaise et continue de subir les effets. L’agriculture qui constituait jadis le moteur de base de l’économie locale, est aujourd’hui fragilisée par le conflit. Les espaces arables sont inaccessibles et inexploitables pour des raisons d’insécurités (présence de mines). Certaines terres ne sont plus cultivées du fait que leurs propriétaires n’y résident plus. L’élevage a aussi subi les contrecoups de la crise. Aujourd’hui le vol de bétail est resté une préoccupation récurrente des populations. Les infrastructures socio-éducatives n’ont pas été épargnées. Aujourd’hui, malgré les efforts de l’Etat et des organismes de développement pour améliorer ce secteur dans le Département, l’écart entre l’offre et les besoins des populations en matière d’accès aux services sociaux de base, reste encore important. Les ressources naturelles notamment ligneuses et halieutiques sont fortement affectées par les conséquences du conflit dans les communes comme Adéane et Boutoupa Camaracounda. L’inaccessibilité des ressources de la forêt (produits de cueillette, bois ligneux), consécutive à la présence de mines, a favorisé la surexploitation des ressources halieutiques qui constituent la principale alternative de subsistance pour les populations. Les stratégies de règlement des conflits sont posées aussi bien par les populations locales que par les ONG et les projets.

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Au niveau local, des comités de gestion de crise sont mis en place dans les villages ou entre villages. Et ceci à travers les cadres de concertation ou des commissions des conseils municipaux. Il s’agit à travers ces organes de mener des actions de concertation, de négociation autour surtout des conflits liés au foncier, aux familles et à la divagation animale. Les actions des ONG et projets s’inscrivent le plus souvent dans une dynamique de retour à la paix à travers des séances de sensibilisation. C’est le cas de l’ONG USUFORAL dans l’Arrondissement de Niaguis.

3.5 Dynamique organisationnelle

3.5.1 Les groupements de promotion féminine (GPF)

C’est un type d’organisation assez répandu dans toutes les communes du Département. Les GPF se donnent comme objectif de réunir les femmes pour promouvoir leur situation socio-économique. Les GPF s’activent dans la production maraîchère, l’exploitation de moulin à mil et décortiqueuse à riz, l’exploitation de produits de cueillette, la riziculture, etc. Les GPF s’autofinancent avec les revenus tirés de leurs activités ou avec le crédit rotatif. Malgré leur dynamisme et leur esprit d’initiative, elles rencontrent d’énormes difficultés à savoir : - -L’accès difficile au crédit ; - -Le manque de formation ; - -Le manque d’appui, etc. Les GPF sont des organisations structurées avec un bureau composé d’une présidente, d’une trésorière, de contrôleurs. L’on retiendra que les GPF contribuent fortement à la bonne marche socio- économique des villages. Elles regroupent généralement des femmes et le nombre de membres dépend de l’importance démographique du village.

Tableau 34: Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions  Accès difficile au Manque d’appui et  Manque Promotion d’AGR crédit d’encadrement d’initiatives (maraichage, petit  Manque de  Confusion des commerce, embouche, moyens rôles teinture,…) installation  Faible niveau de d’unités de transformation formation des produits locaux, etc.)  Lourdeur des travaux domestiques

3. 5.2 Les Groupements d’Intérêt Économique (GIE)

Les groupements d’intérêt économique sont des organisations légalement constituées et qui disposent de registres de commerce. Ils interviennent dans plusieurs secteurs d’activités comme la production maraîchère, l’arboriculture, le commerce, l’élevage, etc. Les GIE ne regroupent pas un nombre limité de personnes. La principale difficulté à laquelle les GIE sont confrontés reste le problème de financement pour le démarrage des activités de production. Il est fréquent de voir un GIE disposer d’un projet ou d’une idée de projet et de ne pouvoir trouver un fonds

53 pour financer ses activités. Ceci est lié au manque de partenaires et d’encadrement. Les GIE sont composés d’hommes et de femmes.

Tableau 35 : Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions  Accès difficile au Manque d’appui et Manque d’initiatives Promotion d’AGR crédit d’encadrement Confusion des rôles (maraichage, petit  Manque de Faiblesse des avoirs commerce, embouche, moyens teinture, ...)  Faible niveau de formation et d’encadrement

3. 5.3 Les associations religieuses

Les dahiras et les chorales sont des organisations religieuses les plus en vu dans le Département. Elles ont comme objectifs de faire la promotion socioculturelle et religieuse de leurs membres. Elles organisent des chants religieux et les musulmans des «Gamous» à la gloire du prophète Mohammed (Paix et Salut sur Lui). Elles organisent très souvent des séances de lecture de Coran dans tous les villages. C’est aussi des organisations d’entraide qui développent une forte solidarité entre les membres. Tableau 36: Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions

 Faible  Manque de  Manque d’appui et  Faible dynamique structuration formation d’encadrement  Faible implication  Faiblesse des dans des actions moyens de développement

3. 5.4 Les Associations Sportives et Culturelles (ASC)

Les ASC sont un regroupement des jeunes, pour d’une part participer au développement socio- économique de leur communauté et d’autre part à l’animation des activités des vacances scolaires. Le national populaire ou «navétane» mobilise le plus les jeunes. Les ASC organisent aussi des séances de théâtre, de lutte et danse traditionnelle. Leurs besoins de financement sont faiblement satisfaits. Le revenu des ASC est tiré de manifestations lucratives (bal, théâtre etc. …), de cotisations, des prestations de service pour travaux champêtres/rizicoles dans les villages à dominance agricole, des subventions des communes. Dans leurs activités, les ASC sont confrontées à un manque d’équipements et d’infrastructures sportifs et culturels. La plupart des terrains de foot ne sont pas réglementaires. Les aires de jeu pour des sports tels que le basket, le handball n’existent que dans la Commune de Ziguinchor.

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Tableau 37: Synthèse des contraintes et des hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions  Accès difficile au  Manque d’appui et  Manque  Promotion d’AGR crédit d’encadrement d’initiatives  Faciliter l’accès au  Manque de  Exode rurale crédit moyens  Aménagement  Faible niveau de d’aires de jeux formation et d’encadrement

3. 5.5 Autres associations de développement communautaire

3. 5.5.1 Les APE Chaque école a une association qui regroupe l’ensemble des parents d’élèves. C’est une association qui est chargée, en collaboration avec les dirigeants des écoles (CEM, Lycée et Écoles Élémentaires) et les enseignants, d’œuvrer pour l’entretien de l’école et pour une qualité des enseignements. Malheureusement les APE ne jouent pas très souvent leur rôle. Ce sont des organisations qui sont appelées à être plus dynamiques pour une meilleure prise en charge des problèmes de l’école d’autant plus que l’éducation est une compétence transférée.

3.5.5.2 Les organisations féminines A coté des GPF, il existe dans les communes des organisations féminines à caractère souvent informelle. Ce sont généralement des associations qui regroupent les femmes d’un village ou d’un quartier de village. Leurs principaux domaines d’activités sont l’agriculture, le petit commerce, l’artisanat et le crédit revolving. Malgré leur dynamique et leur motivation, elles sont confrontées à des difficultés relatives à : - Un manque de formation ; - Un accès difficile au crédit ; - Un manque d’appui ; - Non formalisation des organisations, etc.

3.5.5.3. Les comités de santé Les comités de santé sont liés aux infrastructures sanitaires existantes dans les communes. Il existe dans chaque poste de santé un comité aux fins d’assurer une gestion efficace de l’infrastructure. Cependant, ces comités rencontrent certaines difficultés relatives notamment aux manques de moyens et de formation.

3. 5.4 Le collectif des directeurs d’écoles (CODEC) C’est une association qui regroupe les directeurs des écoles de la commune. Le CODEC intervient dans le domaine de l’éducation par le biais d’actions d’appui- conseil pour une amélioration du niveau d’étude et du taux de réussite dans les écoles.

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3. 5.5.5. Associations des Usagers de Forages (ASUFOR). Dans les communes rurales, la gestion des forages se fait à travers les ASUFOR. Elles rencontrent d’énormes problèmes dans le cadre de leur gestion.

Tableau 38 : Synthèse des difficultés et des contraintes

Contraintes Causes Conséquences Hypothèse de solutions  Accès difficile au  Manque d’appui  Faible promotion  Manque crédit et aux et des AGR d’initiatives financements d’encadrement  Faiblesse des  Manque de fonds moyens  Faible niveau de formation  Faible implication des membres

3. 5.6 Les organismes d’appui au développement (ONG, Projet ou Programme de l’État)

Les structures d’appui intervenant dans le Département sont généralement composées d’ONG et de projets de développement. Ils sont nombreux et divers et on peut citer entre autres : ANCAR, PPDC, ANRAC, UNICEF, USAID, CRS, CHILD FUND, AFRICARE, CARITAS, AMA, Handicap International, YMCA, PACTE, PAM, FAF (Futur Au Présent), ENDA CACID, SONATEL, YMCA, World Education, AJAC LUKAAL, USOFORAL, PAPEJF, etc. Ces organisations d’appui au développement interviennent dans presque tous les domaines : agriculture, élevage, environnement, hydraulique, santé, éducation, renforcement de capacités, etc.

Ayant comme objectif global l’amélioration des conditions de vie des populations, elles s’appuient souvent sur la démarche participative pour mettre en œuvre leurs programmes. La quasi-totalité de ces intervenants ont les mêmes centres d’intérêts et les mêmes cibles. Cependant, les actions de ces partenaires ne sont assez diffuses et méritent une mise en cohérence dans le cadre d’une intervention globale. L’enclavement de certaines localités est aussi un obstacle auquel ces organismes sont confrontés. Une synergie entre les acteurs ne manquerait pas de rendre leurs interventions plus efficaces.

TABLEAU 39 : SYNTHESE DES CONTRAINTES ET SOLUTIONS

CONTRAINTES CAUSES CONSEQUENCES HYPOTHESES DE SOLUTIONS Faible niveau de Absence de cadre de Manque de synergie des Mise en place d’un cadre de concertation entre acteurs concertation actions concertation pour une harmonisation des interventions Faible impact des actions

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3.6. Gouvernance Local

3.6.1 Diagnostic institutionnel du Conseil Départemental

Le Conseil Départemental de Ziguinchor compte 60 conseillers dont 30 femmes et 30 hommes. Le niveau d’étude se présente comme suit : - 30% des conseillers ont le niveau supérieur ; - 50% des conseillers ont le niveau moyen ; - 20% des conseillers ont le niveau primaire. Cette équipe départementale est chargée de gérer les affaires du Département avec un Président à sa tête. Le conseil tient régulièrement ses réunions et ne rencontre pas de problème de quorum. Ainsi, tous les 60 conseillers sont dans leur premier mandant. Le conseil bénéficie de l’expérience de la plupart d’entre eux qui ont eu à cheminer avec l’ancien Conseil Régional. Il existe quatre (04) grandes commissions techniques au niveau du conseil départemental et huit (08) sous commissions:

I- Commission des Affaires Administratifs, Juridiques et Règlement Intérieur II- Commission de l’Education, de la Santé et de la Population, des Affaires Sociales et Culturelles, de la Jeunesse et des Sports  Sous-Commission Education  Sous-Commission de la santé et de la population  Sous-Commission de la Santé Sociale et Culturelles  Sous-Commission de la Jeunesse et des Sports

III- Commission des Finances, du Plan et Développement Economique  Sous-Commission des Finances  Sous-Commission du Plan et Développement Economique

IV- Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, des Domaines, de l’Urbanisme et de l’Habitat  Sous-Commission de l’Environnement  Sous-Commission de l’Aménagement du Territoire, des Domaines, de l’Urbanisme et de l’Habitat

Il faut reconnaître que toutes ces commissions ne fonctionnent pas régulièrement. Il n’est nulle part énuméré la tenue de réunions d’inter-commissions pour examiner des problèmes partagés.

Tableau 40: Moyens financiers (évolution du budget au cours des trois dernières années.) Budget Voté Obtenu Taux d’exécution 2014 Un budget de transition de 6 mois 63.763.928 46% 2015 250.665.589 236.942.853 49% 2016 324.379.063 213.000.000

Le partenariat pour le Conseil Départemental n’est pas encore développé et qui pourrait bien le soutenir pour la réalisation de ses projets d’envergure départementale.

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. Réalisations Les réalisations, en termes d’investissement, peuvent se résumer en deux choses : - L’achat d’une voiture de fonction ; - La construction, en 2015, d’abris pour les patients et du médicament au niveau de l’hôpital régional. . Niveau de prise en charge des compétences transférées Pour la prise en charge des compétences transférées, le Conseil fait des efforts dans ce sens en subventionnant pour la plupart la journée de l’environnement, la journée internationale de la population, la foire de Dakar et la FIARA.

IV. PLANIFICATION DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT

4.1 Vision

Faire du département de Ziguinchor un pôle socio-économique émergent de services, de valorisation des productions régionales et sous régionale.

4.2. Options de développement

En 2022, Ziguinchor devra être un Département:  Emergent,  Territorialement intégrée avec un système urbain mieux équipé et fonctionnel,  Avec des Infrastructures socio de base de qualité dans les Communes,  Economiquement compétitif tirant sa légitimité d’une agriculture diversifiée, moderne et intégrée à l’élevage;  Abritant des services financiers de proximité prêts à accompagner les porteurs de projets,  Regorgeant des filières économiques porteuses,  Où l’artisanat et le tourisme seront mieux valorisés;  où le patrimoine culturel Départemental sera ressuscité.

Le développement économique envisagé, nécessitera des modes de partenariat : Partenariat entre le Département et les Partenaires au Développement, Partenariat public-privé (PPP), dialogue transfrontalier, Appui aux filières économiques porteuses ; Coopération décentralisée.

4.3 Objectif global et Objectifs spécifiques de développement

4-3.1. Objectif Général :

Il convient donc de définir les orientations du Département sur du long, court et moyens terme pour atteindre en tant que possible les objectifs du développement durable conformément à la vision définie ci-dessus .C'est dans ce but, suite à la restitution du bilan diagnostic, que quatre orientations générales ont été choisies :

OG1 : Améliorer l'accès des populations aux services sociaux de base et l'assistance des couches défavorisées

OG2 : Développer une économie durable

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OG3 : Aménager un cadre de vie durable

OG4 : Renforcer les capacités de gouvernance locale et participative

Ces orientations générales sont les objectifs du Département sur du long terme, elles doivent faire l'objet de précisions. Effectivement, pour chaque orientation des objectifs spécifiques accompagnés de projets seront définis. Les objectifs spécifiques constituent la vision à court terme du Département.

Une stratégie de développement durable doit être pleinement intégrée dans le processus budgétaire de sorte que chaque programme d'action soit doté des ressources nécessaires pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés et ne reste pas une liste de vœux pieux. Il faut donc que les objectifs soient ambitieux mais réalistes par rapport à ces contraintes.

Les projets devront être accompagnés de système de suivi et d'évaluation permanents reposants sur des indicateurs clairs pour suivre et orienter le progrès. Ces indicateurs devront donc être définis et être intégrés aux stratégies de façon à permettre de guider le processus de décision mais aussi pour mesurer le progrès et tirer les enseignements, de les faire partager et d'alerter les responsables lorsqu'un changement d'orientation s'impose.

4-3.2. Objectifs Spécifiques :

OG1 : Améliorer l'accès des populations aux services sociaux de base et l'assistance des couches défavorisées

Le diagnostic établi montre que des progrès sont à faire pour favoriser l'accès de la population aux services sociaux de base. L'éducation et la santé sont des leviers essentiels pour le développement. Les couches les plus défavorisées doivent être soutenus aux quotidiens pour lutter contre l'exclusion sociale. La culture, le sport et les loisirs sont des accompagnements indispensables pour favoriser le bien être des habitants.

OG1 OS1 : Atteindre la scolarisation universelle et une meilleure qualité de l'enseignement OG1 OS2 : Assurer une couverture sanitaire de bonne qualité à tous OG1 OS3 : Dynamiser les actions sociales OG1 OS4 : Améliorer le taux de couverture en eau potable OG1 OS5 : Dynamiser et diversifier les activités sportives et culturelles.

OG 2 : Développer une économie durable.

Le Département de Ziguinchor dominé par l'agriculture doit valoriser ce secteur en renforçant les capacités de production. La pêche, l'artisanat et le tourisme sont également des domaines dans lesquels des efforts doivent être faits afin de diversifier et valoriser l'offre commerciale. L'industrie est à ce jour inexistant dans les autres localités d'où la nécessité de lancer le secteur industriel. Tous ces secteurs doivent s’adosser sur une politique de micro finance adaptée aux réalités de la zone.

OG2 OS1 : Développer la filière agricole et de la pêche OG2 OS2 : Améliorer le circuit de commercialisation et le maillage des institutions financières OG2 OS3 : Dynamiser la filière de l'élevage OG2 OS4 : Dynamiser l'artisanat, le tourisme et le l’industrie

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OG 3 : Aménager un cadre de vie durable

Le bilan diagnostic montre que dans les autres communes du Département l'aménagement, l’urbanisme, l’habitat et du cadre de vie ne sont pas trop valorisés. Un réseau d'assainissement performant est nécessaire pour lutter contre la prolifération de maladie, et pour assainir les autres localités. La gestion des ressources naturelles n'est actuellement pas efficace pourtant le Département est victime de déforestation. Il convient de protéger la biodiversité pour les générations futures et présentes. De ce fait, l'urbanisation doit être contrôlée. Enfin, l'accès à l'énergie et à l’hydraulique est une composante essentielle du développement économique et social et l'énergie renouvelable doit être la priorité pour un Département émergent.

OG3 OS1 : Contrôler l'urbanisation par le contrôle de l'occupation anarchique de l'espace OG3 OS2 : Assainir le cadre de vie OG3 OS3 : Gestion durable des ressources naturelles OG3 OS4 : Améliorer l'accès à l'électricité OG3 OS5 : Améliorer l'accès aux télécommunications OG3 OS6 : Dynamiser le secteur du transport

OG 4 : Renforcer les capacités de gouvernance locale et participative

En tant que Département, Ziguinchor doit promouvoir une bonne gouvernance locale en renforçant t les capacités de la gouvernance locale et en favorisant la participation citoyenne. Le renforcement des capacités est « le processus par lequel les particuliers, les groupes, les organisations, les institutions et les sociétés accroissent leurs aptitudes à exercer des fonctions essentielles, résoudre des problèmes, définir et remplir des objectifs; et à comprendre et à gérer leurs besoins en développement dans un contexte global et de manière durable » Cette définition équivaut, selon la Banque Mondiale (1997), à investir dans les personnes, les institutions et les pratiques qui, ensemble, permettent à un pays, à une région ou un Département d'atteindre ses objectifs de développement durable.

Le Département doit rendre effective la participation citoyenne afin que les habitants aient conscience des enjeux du développement durable. Les habitants doivent se sentir acteurs du projet pour y participer et permettre sa réalisation. OG4 OS1 : Renforcer les capacités institutionnelles du Conseil Départemental OG4 OS2 : Renforcer les capacités organisationnelles des acteurs locaux pour une meilleure mise en œuvre et un meilleur suivi des initiatives de développement OG4 OS3 : Améliorer les recettes du Département pour un investissement innovant OG4 OS4 : Améliorer la coordination des interventions dans le Département

4-4 CADRE DE COHERENCE AVEC LES PLANS NATIONAUX ET REGIONAUX L’élaboration et la réalisation d’un Plan Départemental de Développement devront permettre d’harmoniser et de coordonner les actions à entreprendre en phase avec les différents documents Départementaux et nationaux. En effet, la convergence des objectifs du PDD avec le Schéma Départemental d’Aménagement et de Développement Territorial (SDADT) de Ziguinchor d’une part, avec les objectifs du PSE et des ODD d’autre part, constitue des références sûres. Cependant, pour qu’une telle approche soit effective et que le PDD réponde à l’objectif principal qui est de satisfaire les besoins des populations, ces investissements ne doivent pas être seulement des projets d’infrastructures socioéconomiques, mais également et surtout des projets du secteur productif, générateurs d’emplois et de recettes budgétaires substantielles pour le Département.

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4.5 PLAN D’ACTIONS PRIORITAIRES

La programmation répond à un besoin de préparer l’avenir en tirant le maximum de profit des atouts dont dispose le Département de Ziguinchor, en tenant compte des contraintes existantes, et en suivant une stratégie de développement à court, moyen et long terme. Il s’agit donc d’éviter de faire du pilotage à vue et d’éviter que les contraintes de court terme ne nous détournent des chemins de la croissance et du développement.

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OBJECTIFS ECHANCIERS SOUS SECTEURS ACTION LOCALISATION COUT GENERAUX 2017 2018 2019 2020 2021 2022 OG1 OS1 : Atteindre la scolarisation universelle et une meilleure qualité de l'enseignement Appuyer les écoles en matériels didactiques à Département X x x x x X travers les fonds de dotation Construire 2 murs de clôture au niveau des Niaguis, Nyassia X x établissements scolaires 30 000 000 (lycées et CEM) Construire et equiper 10 Adéane, Niaguis, salles de classe au niveau Boutoupa CC, 70 000 000 x x x x X des CEM et lycées Enampore Construire et équiper 2 Boutoupa CC, OG1 : Améliorer blocs administratifs dans les x x Nyassia 30 000 000 l'accès des CEM Construire 3 blocs latrines populations aux Nyassia, Adéane, modernes au niveau CEM et x x x services sociaux niaguis 20 000 000 lycée de base et Boutoupa Construire 2 centres de l'assistance des Camaracounda et x x formation professionnelle 100 000 000 couches Nyassia EDUCATION/ défavorisées Acheter des table - bancs pour renouveller ou FORMATION Département x x x x X renforcer le disponible (aux lycées et CEM) Aménager 4 terrains Boutoupa CC, d’éducations physiques et Niaguis, Nyassia, x x X sportives pour CEM et lycée Adéane Construire 2 blocs scientifiques et 2 Adéane, Niaguis 100 000 000 x x X bibliothèques Doter du matériel informatique (ordinateurs, Département x x X onduleurs,…) dans les CEM et lycées Enampore, Niaguis, Recruter 5 gardiens au Nyassia, Boutoupa x x x X niveau des lycées et CEM 250 000 CC, adéane Boutoupa CC, Construire 4 cases des tout Adéane, nyaguis, x x x x X petits 120 000 000 Nyassia

OG1 OS2 : Assurer une couverture sanitaire de bonne qualité à tous Equiper les postes (20 armoires métaliques, 20 lits d’hospitalisation, 33 tables d’accouchement, 2 district x x échographes portatifs, 3 imprimantes et 5 ordinateurs portables) Acheter 3 ambulances Adéane, médicalisées aux postes de x x x Enampore, Nyassia 45 000 000 santé SANTE Réhabiliter et équiper 1 Colette Senghor 10 000 000 x maternité Acheter un véhicule de liaison ( 4x4 pick up double district 10 000 000 x cabine) Acheter 20 motos district 20 000 000 Boutoupa,Djifangho Construire et équiper 3 r,Nema, x x X maternités 60 000 000

Boutoupa,Diagnon, 40 000 000 Construire 4 logements ICP Colette x x x x Senghor,Mpack OG1 OS3 : Dynamiser les actions sociales Réhabiliter le centre ADO Ziguinchor 12.000.000 x Equiper le centre ADO (tables bancs, chaises, Ziguinchor 4 000 000 x vidéo projecteur, télévision, chaises…) ACTION SOCIALE Appuyer la mutuelle de santé départementale par la sensibilisation (radio, télé,…) pour une adhésion Département 250 000 x x x x X massive des populations aux mutuelles de santé

OG1 OS4 : Améliorer le taux de couverture en eau potable Forer et construire 5 Adéane, nyassia, nouveaux châteaux d’eau Boutoupa CC, 300.000.000 x x x X niaguis, enampore Aménager de bassins de Département X rétention Etendre et densifier le réseau d’Adduction d’eau HYDRAULIQUE potable au niveau des Département X x x x X villages et dans les quartiers de ziguinchor

Réhabiliter les forages Adéane, Enampore x X Construire 4 abreuvoirs Enampore, adéane, 10 000 000 x X pour le bétail nyassia, niaguis OG1 OS5 : Dynamiser et diversifier les activités sportives et culturelles Construire et équiper 2 Boutoupa Cam. 100 000 000 x x centres socioculturels Nyassia Ziguinchor, adéane, Aménager 6 aires de jeux enampore, nyassia, 25 000 000 x x x niaguis Plaidoyer pour une Décentralisation des Département X x x activités des structures de JEUNESSE, promotion de la jeunesse Construire un mur de SPORTS, CULTURES Nyassia 15 000 000 cloture au terrain de foot ET LOISIRS Appuyer l’insertion des jeunes par l’installation des projets d’élevage, de Département X x x x fermes…

Appuyer le fonctionnement du CDEPS par l’achat de 10 2 000 000 machines à coudre et 10 Ziguinchor X X ordinateurs

OG2 OS1: Développer la filière agricole et de la pêche aménager 10 digues anti sel et 10 digues de retenue Département 150 000 000 X x x x X d’eau avec ouvrages Réhabiliter le barrage de Niaguis X x x Guidel Acheter du matériel agricole (5 tracteurs et 10 Département X X x x motoculteurs, 10 150 000 000 batteuses….) Sensibiliser les producteurs par des émissions radio sur Département 250 000 X x x les avantages liés au OG2 : Développer remembrement des terres une économie Dotater des semences adaptées (riz, arachides, Département X X x x x X AGRICULTURE durable haricots,…) et engrais Organiser davantage les Département X X producteurs en coopérative Lutter contre la mouche Département X X x x x X blanche Faciliter par un plaidoyer au niveau des banques et Mutuelles de crédits l’accès Département X X x au financement pour les producteurs consolider les fermes Fanda, Baghagha, agricoles existantes (achat Boutoupa, 15 000 000 X de matériels adaptés….) Darsalam, Essyl Faciliter par un plaidoyer au niveau des banques et PECHE Département autres SFD l’accès au crédit pour les acteurs de la pêche Accompagner les Conseils Locaux de la Pêche Département x x Artisanale (CLPA) par des x formations 2 000 000 Mettre en place 2 CLPA Niaguis et Nyassia x

Réhabiliter le quai de pêche ziguinchor 23 000 000 000 x instaurer un repos biologique au niveau des Département X X x x x X zones de pêches Reboiser la mangrove Département X X X x x X Former les jeunes en X X Département 10 000 000 techniques d’aquaculture Adéane, Nyassia, Réaliser et équiper des 60 000 000 Enampore, Niaguis, X x x fermes aquacoles ziguinchor créer des aires de patrimoine communautaires Département X partout où c’est possible OG2 OS2 : Améliorer le circuit de commercialisation et le maillage des Institutions Financières Réhabilitater les loumas au Kaguit, boutoupa X COMMERCE niveau des arrondissements CC Renforcer les capacités en transformation de fruits et Département 3 000 000 X X x x x X légumes aux GPF Organiser des rencontres de sensibilisation entre la population et les IMF sur les Département X X x conditions d’obtention de 2 000 000 crédit pour financer leurs INSTITUTIONS activités Installer 2 postes Boutoupa CC, FINANCIERES X Enampore 10 000 000 Faciliter l’installation des mutuelles d’épargne et de Département x x x X crédit OG2 OS3 : Dynamiser la filière de l'élevage Forer 8 puits pastoraux (2 Boutoupa CC, par Commune) Adéane, Niaguis, X x x ELEVAGE Niassia 40 000 000 Former en techniques de Département production et de X x x conservation de fourrages

Sensibiliser et concertater Département pour le parcage des X X x x x X animaux bien avant l’hivernage Faire des contrôles sur la Département X x x x x X circulation du bétail Identifier le bétail par des Département signes propres à chaque x X propriétaire Boutoupa CC, Former et Affectater 5 Adéane, Niaguis, x x x x X agents vétérinaires 500 000 Nyassia, Enampore Lutter à travers des fora de Département partage et de sensibilisation x x x x x X au niveau des radios contre 500 000 le vol du bétail Améliorer le patrimoine Département génétique des races locales x x x X (insémination artificielle, croisement…) Créer de 2 foirails Niaguis, nyassia, 30 000 000 x x OG2 OS4 : Promouvoir l'artisanat, le tourisme et l’industrie

Organiser les artisans en Département X x x fédération

Former les artisans Département 1 000 000 X x x

Réhabiliter et moderniser le centre artisanal de Ziguinchor 30 000 000 x ziguinchor ARTISANAT Mettre en place une maison Ziguinchor x des outils 15 000 000 Mettre en place une ligne de crédit adaptée à l’activité Ziguinchor x X des artisans Construire 2 centres Adéane , enampore x x artisanaux témoins 50 000 000

Construire un centre de formation pour les métiers Ziguinchor 50 000 000 x de l’artisanat Finir la construction de l’éco Nyassia x musée de darsalam 5 000 000 Former les acteurs du

tourisme 1 000 000 x x x Organiser des journées X x X x x X Département TOURISME d’exposition culturelle Encourager les initiatives X x X x x X privées d’installation d’éco Département musées Restaurer les circuits x X Département touristiques installer 2 unités locales de transformation des produits Niaguis, Nyassia 20 000 000 x x x locaux Former les GIE en gestion Département x x X INDUSTRIE des équipements 3 000 000 Créer une zone industrielle Ziguinchor-Niaguis x x OG3 OS1 : Contrôler l'urbanisation par le contrôle de l'occupation anarchique de l'espace et des mines Encourager le lotissement / alignement des villages à 1 000 000 travers des émissions radio URBANISME ET OG3 : Aménager Département x x X un cadre de vie et des foras dans les HABITAT communes durable Créer une intercommunalité x X entre Ziguinchor et Niaguis

Collaborer avec le service des mines et les instituts de formation pour une bonne Département x X MINES exploitation des carrières (Institut Sciences Terre)

OG3 OS2 : Assainir le cadre de vie Mener des Campagne d’IEC Département 1 000 000 X x X x x X Mettre en place une unité de transformation des Département x x déchets ASAINISSEMENT Niaguis, adéane, x X x x X Installer des bacs à ordures ziguinchor Mettre en place un système Ziguinchor, adéane, X x x X de canalisation pour niaguis

l’évacuation des eaux pluviales et usées OG3 OS3 : Améliorer la gestion durable des ressources naturelles Sensibiliser et lutter contre Département les feux de brousse à 500 000 travers des émissions x x X x x X radiophoniques et télévisées Restaurer le couvert végétal Département X x X x x X AGROFORES- Gerer rationnellement les Département ressources naturelles et X x X x x X TERIE l’environnement Implanter 2 pépinières x x forestières communautaire Adéane, nyassia Restaurer la palmeraie Département x X x x X Aménager 4 forêts Adéane, Niaguis, communautaires. Nyassia, Boutoupa X x x X CC OG3 OS4 : Améliorer l'accès à l'électricité Etendre le réseau électrique Département x X x x X dans les gros villages 3 000 000 000 Mettre en place de Kits solaires au niveau des Département x X x x X ménages des villages de moins de 100 ménages ENERGIE Densifier le réseau électrique dans les quartiers Ziguinchor x X x x X

Promouvoir le mixte énergétique Département x X x x X OG3 OS5 : Améliorer l'accès aux télécommunications Installer 3 entennes télephoniques réseaux Boutoupa CC, X x x x x X mobiles sur une partie de la Adéane, Nyassia 300 000 000 COMMUNICA- frontière Créer 2 radios TION/ TELECOM. communautaires au niveau x x Adéane, enampore des arrondissements 100 000 000 Étendre l’internet au niveau des autres Communes Département X x x x x X OG3 OS6 : Dynamiser le secteur du transport Construire et réhabiliter des Département x x x x X TRANSPORT pistes de production Poursuivre le renouvellement du parc Ziguinchor X x x automobile OG 4 : Renforcer les capacités de gouvernance locale et participative OG4 :OS2 : Renforcer les capacités organisationnelles des acteurs locaux pour une meilleure mise en œuvre et un meilleur suivi des initiatives de développement Former les OCB en Département 2 000 000 X x x gestion, qualité et marketing Former les jeunes et Département 2 000 000 X x x acteurs du secteur sur la gestion de l’environnement Former les OCB sur la Département 2 000 000 X x X décentralisation et le développement local

OG4 OS3 : Améliorer les recettes du Département pour un investissement innovant Identifier les niches fiscales X x X x x X Organiser des sessions d'information sur la fiscalité X x locale

Recouvrer les impôts X x x x x X Renforcer la transparence par des séances de 1 000 000 X x x formation OG4 OS4 : Améliorer la coordination des interventions dans le Département Rendre plus fonctionnelle le X x x x x X cadre de concertation Tenir une base de données X x x x x X des intervenants Organiser régulièrement des rencontres avec les X x x x x X intervenants dans le Département Formaliser avec des conventions le partenariat X x x x x X avec les intervenants dans le Département

V. PLAN DE COMMUNICATION

La mise en œuvre du plan de communication nécessite :  L’évaluation du dispositif et des capacités de production des prestataires spécialisés dans la sérigraphie, l’édition et la réalisation audiovisuelle.  La facilitation des relations entre le Conseil Départemental et les professionnels locaux de la communication avec la diffusion d’émissions spécialisées et avec les conseillers culturels Départementaux chargés d’élaborer les synopsis des supports scéniques Le plan de communication servira de tableau de bord des actions d’information et de sensibilisation dans le Département. Le tableau de bord de la stratégie de communication est un synopsis des cibles, actions, acteurs, supports, mode de financement qui permet à la Commission chargée de la communication de contrôler la mise en œuvre du plan. Le Conseil Départemental travaillera en synergie avec tous les partenaires qui interviennent dans le Département. Les concertations menées par ces acteurs conduiront à la :  la création d’un comité de rédaction ;  la définition du contenu du fonds documentaire et de son mode de gestion ;  la répartition des tâches ;

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Tableau 41: Planification et estimation des coûts des actions de communication 2016-2021

Programmation et Couts Estimatifs (CFA) ACTIONS SUPPORTS LOCALITES CIBLES ACTEURS 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Réunions Personnels, Personnels, élus, Partage des informations Conseil Documents élus, Cadre de Cadre de x x x x x X au sein de la structure Départemental Internet Concertation Concertation Personnels, Personnels, élus, Conseil Coordination des activités Réunions élus, Cadre de Cadre de 500.000 500.000 500.000 500.000 500.000 500.000 Départemental Concertation Concertation

Chargé Entretien et gestion du site Communication, Matériel Conseil Population, web du Conseil Responsable 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 informatique Départemental partenaires Départemental Informatique, Président

Président, Organisation d’émissions Stations radios de Population, Département partenaires, radio la place partenaires 400 000 400 000 400 000 400 000 400 000 400 000 journalistes Sensibilisation dans les Causerie, débats, Populations, Président, Communes 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 Communes (thèmes) affiches partenaires Partenaires

Total 4 900 000 4 900 000 4 900 000 4 900 000 4 900 000 4 900 000

TOTAL GENERAL 29 400 000

VI PLAN DE FORMATION

6.1 OBJECTIFS DU PLAN DE FORMATION Le Plan de Formation ci-après a vocation à :  identifier les priorités réelles en renforcement de compétences aussi bien pour la lutte contre l’analphabétisme que pour la formation professionnelle;  promouvoir une gestion efficiente et de manière participative et transparente des OCB afin de permettre la mise en place des conditions optimales pour un développement harmonieux du Département;  assurer une amélioration conséquente et continue des acquis pour assurer la pérennisation du développement local;  favoriser, par des initiatives locales novatrices, la corrélation Formation/cadre de vie/revenus afin de rendre plus visible l’impact de la formation sur le développement et sur l’essor du Département;  favoriser une formation professionnelle adaptée aux exigences de l’environnement socio- économique du Département en évolution;  permettre un Suivi Evaluation des différentes actions et activités

6.2 PRINCIPES DE BASE DU PLAN DE FORMATION Les principes qui sous-tendent le présent plan suivent les recommandations suivantes : L’An 1 : Formations Dynamisantes Dans le cadre de l’initiative développée par le Conseil Départemental, l’an 1 devrait emmener la collectivité à mieux comprendre les enjeux de la décentralisation, et avoir une claire perception sur les politiques et les institutions partenaires. C’est pourquoi, l’accent sera mis sur les modules permettant une meilleure : - compréhension de la Décentralisation et du Code Général des Collectivités Locales ; - gestion des OCB ; - maîtrise des tâches ; Cela appelle de la part des élus une plus grande maîtrise de la Décentralisation et du Code Général des Collectivités Locales, mais surtout des techniques de management, de gestion participative et de marketing des organisations à la base pour améliorer leur productivité et favoriser l’adhésion des populations.

L’An 2 : Consolidation des acquis La deuxième année de formation des acteurs se focalisera sur la consolidation des acquis de la première année.

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La Collectivité Locale ayant bien maîtrisée les enjeux, les missions, les rôles et le pilotage des organisations, l’harmonie dans les interventions de même que la pertinence dans l’interface entre les différents acteurs sera de rigueur. Aussi au cours de la deuxième année, le renforcement des capacités dans la gestion optimale des responsabilités et procédures inhérentes à leurs missions ainsi que la gestion des projets, des infrastructures et des portefeuilles financiers seront promus.

L’An 3 à 6: Faciliter les changements La troisième année le renforcement des capacités et compétences des élus locaux devra consolider la démarche de changements de comportements des populations à la base qui désormais : - auront plus facilement accès aux infrastructures de base ; - vont intégrer d’avantage les sphères de prise de décision et participer activement à la gestion des infrastructures de base ; - vont assurer leur sécurité alimentaire et la préservation de leur environnement naturel. Cette troisième année va ainsi, à travers les formations livrées permettre une amélioration du cadre de vie des populations à la base, promouvoir la bonne gouvernance, assurer la sécurité alimentaire et enfin favoriser la gestion optimale des ressources naturelles pour in fine aboutir à un développement local concerté et harmonieux.

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6.3. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC RENFORCEMENT DE CAPACITES

Acteurs locaux Performances Ecarts de Solutions performance Les tâches réalisées dans Les difficultés rencontrées Les succès notés dans l’exercice Les causes Solutions préconisées pour résorber ces écarts de le cadre de votre mission dans l’exercice de leur de leur mission performances mission Formation Appui Autres institutionnel Conseillers o Participer aux o Pas toujours disponible pour o Manque de Renforcement Dotation en Mise en réseau Départementaux délibérations du conseil participer aux réunions de o Contribuer à l’approfondissement formation en de capacités documents avec les élus départementaux commissions des débats durant les décentralisation divers (Code d’autres CL o Participer à l’animation délibérations, pour une bonne et Général des CL, (capitaliser des commissions o Difficultés dans leur prise en charge des développement Code de la l’expérience des spécialisées déplacement pour participer préoccupations des populations local (Rôle, Famille...) autres en o Porter les préoccupations aux sessions (le Code Missions des matière des populations au niveau général des CL ne prévoyant élus locaux…) d’animation et du Conseil Départemental un remboursement de de gestion des transport). CL) o Difficulté de mettre en place un cadre de concertation Commissions o Examen des questions o Irrégularité dans la tenue o Participe à l’élaboration et au o Manque de Renforcement de Meilleure spécialisées soumises par le Conseil des réunions de suivi de l’exécution du budget. formation en capacité ; implication municipal commission gestion de dans l’animation o Accompagner le o Informe et sensibilise les compétences Meilleure du cadre de Président et les services populations sur les actions du transférées coordination des concertation et Départementaux dans la o Absence de coordination Conseil Départementaux actions des des mise en œuvre de la dans l’action des o Contraintes de commissions commissions. politique de différentes commissions temps (activités (tenue de développement local professionnelles) réunions inter- commissions)

6.4. PLANIFICATION DES ACTIONS DE FORMATION Actions de formation Localités Cibles Acteurs Modalités Programmation et Couts Estimatifs Année Année Année Année Année Année 6 1 2 3 4 5

Formation sur la Département Personnels, ARD, Cofinancement décentralisation et le élus, Cadre de Partenaires partenaires 5 000 000 5 000 000 développement local Concertation Formation sur le Code Département Personnels, ARD, Cofinancement des marchés publics élus, Cadre de Partenaires partenaires 5 000 000 5 000 000 Concertation Formation sur la fiscalité Département Personnels, ARD, Cofinancement élus, Cadre de Partenaires partenaires 3 000 000 3 000 000 Concertation Formation en citoyenneté, Personnels, ARD, Cofinancem Cofinancement droits humains et élus, Cadre Partenaires ent partenaires 2 000 000 gouvernance locale de partenaires Concertation Formation sur la gestion Personnels, ARD, Cofinancem Cofinancement de l’environnement élus, Cadre Partenaires ent partenaires 5 000 000 de partenaires Concertation Recyclage pour le Département, Personnels, ARD, Cofinancement personnel (formations Extérieur élus, Cadre de Partenaires partenaires 2 000 000 continues) Concertation Formation des acteurs en Département Membres GPF, Cofinancement gestion, qualité et OCB,… partenaires 3 000 000 3 000 000 3 000 000 3 000 000 3 000 000 3 000 000 marketing Total 18 000 000 10 000 000 3 000 000 16 000 000 3 000 000 3 000 000

TOTAL GENERAL 53 000 000

VII- STRATEGIE DE GESTION ET DE MISE EN ŒUVRE

7.1 STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE En sa qualité de maître d’œuvre du PDD, le Conseil Départemental est le premier responsable de sa mise en œuvre. Il s’appuie sur des moyens, des instruments et un cadre institutionnel spécifiques. Le PDD est défini pour un horizon temporel de 6 ans au terme duquel il devra être actualisé, d’où la nécessité d’instaurer dès sa mise en application, un système de suivi / évaluation approprié.

7.2 MOYENS DE MISE EN ŒUVRE La mise en œuvre du Plan de Développement Départemental incombe de prime abord, au Conseil Départemental qui pour ce faire, dispose de plusieurs opportunités non exclusives : le recours en priorité aux ressources financières propres du Conseil Départemental, constituées par ses recettes ordinaires (fonds de dotation, ….) d’une part, et des recettes d’investissements (fonds de concours de l’Etat,…) d’autre part; la contribution des populations bénéficiaires des actions à réaliser. Cette contribution peut être financière de préférence, mais également en nature sous la forme d’un investissement humain ou la mise à disposition d’une infrastructure de base. L’apport des partenaires au développement (Projets, Programmes, Bailleurs de fonds) auprès desquels le Conseil Départemental peut solliciter la prise en charge d’actions précises contenues dans le plan, apparaît ainsi comme une source de financement.

7.3 LES INSTRUMENTS DE MISE EN ŒUVRE Les instruments de mise en œuvre dont dispose le Conseil Départemental sont principalement le Programme Annuel d’Investissement (PAI) et le budget du Département. Le PAI dont le contenu est tiré du Plan de Développement Départemental, est en effet, un outil d’orientation budgétaire pour la réalisation des objectifs de développement du Département dans un court terme (1 an), à travers la mise en œuvre de projets structurés, hiérarchisés et à caractère prioritaire. En d’autres termes, il sert de référence pour le contrôle et le suivi financier de l’exécution du Plan. Le Budget Annuel est, quant à lui, élaboré sur la base des recettes attendues par le Département (Budget propre, apports de l’Etat et des autres partenaires) pour financer la réalisation des projets du Plan retenus pour l’année. Il est adopté par le Conseil Départemental et approuvé par l’autorité administrative compétente (Le Préfet).

En plus du PAI et du budget, le Département passera des Contrats d’exécution des différentes actions contenues dans le PAI et clarifiera dans chaque cas, ses engagements et obligations ainsi que ceux des partenaires impliqués.

7.4 LES STRUCTURES ET INSTITUTIONS IMPLIQUÉES La mise en œuvre du Plan et des différents PAI incombe au conseil départemental qui, par souci de cohérence et pour maintenir la dynamique de l’approche participative, s’appuiera sur les structures de coordination et de concertation existantes. La culture de suivi évaluation n’étant pas encore ancrée dans la gestion des activités des collectivités, c’est pourquoi, quel que soit le dispositif de suivi mis sur pied, les structures qu’il (le plan) implique, devront être accompagnées par le Comité de Planification Elargie dans le cadre d’un programme de renforcement de capacités par le partenaire qui a sponsorisé le PDD. En ce qui concerne le bilan d’exécution du PDD, il sera effectué en deux étapes : le bilan à mi-parcours (à la fin de la troisième année) et le bilan final (au bout de 6 ans).

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Le bilan à mi-parcours devra permettre au besoin, de réorienter le plan ou de redéfinir les grandes options en fonction de leur niveau de réalisation et surtout de la mobilisation des ressources attendues. Il permet également d’apporter les correctifs requis pour optimaliser les chances de réalisation. Par contre, le bilan final permet au Conseil Départemental de dégager les grandes orientations du prochain cycle de planification et de définir, en collaboration avec les bénéficiaires, de nouvelles priorités, sur la base des leçons acquises et des difficultés rencontrées.

VIII- CONCLUSION

Au total, l’élaboration du Plan de Développement Départemental de Ziguinchor a révélé que le développement de ce Département est envisageable à travers son Marketing Territorial qui repose sur l’existence d’un certain nombre d’atouts et opportunités déclinés en plusieurs points :  La Position géographique du Département qui fait frontière avec la Guinée Bissau ;  Au plan Agricole, les productions Céréalières et maraîchères sont considérables ;  Le cheptel au niveau Département est important tout comme la production de miel (Apiculture) ;  Au plan Environnemental : Le climat, la faune et la flore de la zone, la qualité des ressources hydriques, lui ouvrent beaucoup de perspectives (développement du Tourisme et de l’Artisanat par exemple) ;  le dynamisme des OCB : Dans le Département, il existe une floraison d’OCB (GIE, GPF, d’Associations et d’ASC) qui s’active dans divers domaines d’activités génératrices de revenus et d’emplois.;  La diversité ethnique une richesse incontestable de la localité Les autorités départementales doivent agir sur le levier du dialogue transfrontalier surtout avec leurs paires de Goudomp et la république sœur de Guinée: un véritable pari sur l’avenir !

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IX. ANNEXE

Tableau 44 : Répertoire des GIE (PME/PMI)/ Ziguinchor

Année de Secteur Nombre Chiffre Besoins de créatio économi Domaine d'emplo d'affaire produits ou Etape dans la fonctionneme Nom du GIE n que d'activité yés annuel services filière nt Kassoumay Tefess > 50 Conditionneme 2 005 Boudody Primaire Pêche > 25 millions nt Equipement œufs, poulets, lapins, canard, 1 985 Centre de promotion > 50 porcs, vaches, Commercialisa agricole et sociale CPAS Primaire Agriculture > 25 millions légumes tion Financement Agroaliment 5 à 10 2 000 GIE KADIOMOR Primaire aire > 25 millions Mangue Transformation Equipement GIE WAARE Agroaliment Commercialisa 2 007 PRODUCTIONS Primaire aire 5 à 10 Vinaigre tion Equipement GIE AGRO PASTORAL de Agroaliment 1 à 5 1 983 Kandé Primaire aire 1 à 5 millions produits locaux Transformation Equipement maraichage, commerce, 2 004 Agroaliment 1 à 5 teinture, GIE ANDE LIGEY Primaire aire > 25 millions savonnerie Transformation Equipement 1 à 5 teinturen Commercialisa 2 009 CAMSEF Primaire Commerce > 25 millions commerce tion Equipement 1 à 5 Alimentation Commercialisa 2 011 AKHAWABA SERVICE Primaire Commerce 1 à 5 millions Générale tion Financement 1 à 5 2 010 GIE SOFFLITE Tertiaire Artisanat > 25 millions Savons Transformation Equipement Quincaillerie, 2 000 Matériels Commercialisa Commercialisa Touré & Frères Tertiaire Commerce 1 à 5 électroniques tion tion 1 à 5 Commercialisa 2 001 & Frères Tertiaire Commerce 1 à 5 millions Habillement tion Financement Locations de Commercialisa

GIE KHADIDIATOU Tertiaire Commerce > 25 matériels tion Financement Poissons Fumés, 1 991 Séchés, Farine UR SANTE YALLA Tertiaire Pêche 1 à 5 de poissons Transformation Equipement Financement des 2 008 GIE DAN SA DOLLE Tertiaire > 25 femmes GIE Femmes de Autres à 2 008 Développement Tertiaire préciser > 25 Financement Financement 1 à 5 Produits 1 980 GIE NEMATOULAYE Primaire Agriculture > 25 millions maraichers Cueillette Equipement DIANKE WALY 1 999 Primaire Agriculture > 25 Produits agricoles Formation Produits Association des Maisons 30 à 40 agricoles, Fruits, Familiale Rurale d'Adéane 1 968 Primaire Agriculture > 25 millions Légumes Cueillette Equipement Produits GIE KAMBENG 2 003 Primaire Agriculture > 25 maraichers Cueillette Equipement GIE PRODUCTEUR 5 à 10 FRUITS 2 006 Primaire Agriculture > 25 millions Fruits et Légumes Cueillette Financement 1 à 5 arboriculture, GIE TESITO DE MAWA 2 007 Primaire Agriculture millions Fruits Cueillette Formation 1 à 5 Commercialisa GIE TAMBACOUMBA 2 002 Primaire Elevage > 25 millions Avicole tion Financement Secondai Agroaliment 1 à 5 GIE DIMBAYA 2 010 re aire > 25 millions Fruits, Légumes Transformation Financement 1 à 5 Charbon, noix AMICALE DES DOUZE 1 997 Primaire Agriculture 10 à 15 millions d'anacarde Production Financement CLCOP (Cadre local de 2 009 Primaire Agriculture > 25 5 à 10 PORC, Production Financement

80 Concertation millions ANACARDE, d'Organisation des SEMANSES Producteurs) ALATENTOU DE 1 à 5 CAMARACOUNDA 1 989 Primaire millions Maraichers Equipement Secondai 1 à 5 GIE WAKILY 2 004 re Artisanat > 25 millions Savons Transformation Equipement 1 à 5 Huile de palmes, GIE KHARIYALLA 2 010 Tertiaire Agriculture > 25 millions Produits agricoles Cueillette Formation 1 à 5 GIE BANTARE 2 004 Primaire Artisanat > 25 millions Teinture Production Equipement 1 à 5 Carnaval d'Agnack petit 1 981 Primaire Agriculture > 25 millions Huile de palmes Production Formation Produits de la KAMBENG KAIRABA 2 007 Primaire Artisanat > 25 Poterie Production Formation Location de voiture, 1 à 5 mécanique, Casa Auto et Services 2 005 Tertiaire Industrie 1 à 5 millions soudure Transport Financement 30 à 40 Commercialisa DISTRIMATE 2 008 Primaire Commerce 5 à 10 millions ciment tion Financement Source : ARD-2011

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