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Le Chant’Ouest débarque à la fin septembre à Régina Page 7

Depuis 1999

Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 www.thelasource.com

Une Latine au Canada

par Charlotte Cavalié

artir vivre au Canada était Pun rêve d’adolescente. Une quête de lointain, de grands espaces. Une vie simple, près d’un lac à l’orée d’une forêt. Un milieu naturel pour prendre racine, loin, très loin de mes terres natales : le Languedoc et le Sonora. Le sud de la France et le nord-ouest du Mexique. Deux bouts du monde que tout op- pose, en apparence. Car l’Es- pagne est bien là, ancrée. Au

vaguesfil des siècles, migratoires dans lesont veines, semé dessur hybrides. les figures. Des Conquêtes « latins » au et « latinos », en une lettre, un sens nouveau. C’est en grandissant qu’on

Photo de James Nicholson s’éloigne du sol. Et, paradoxa- lement, plus on s’en éloigne, plus on prend conscience de ses racines. Me voilà donc, Yoga : plus controversé qu’on le croirait Française et Mexicaine, dou- blement latine. par Eduard Lladó Vila C’est lorsqu’une personne uti- les cheveux pour avoir une Le yoga n’échappe donc pas Les années passent, le songe lise de manière ostentatoire coiffure afro. En Amérique du aux critiques. canadien se transforme et mû- Peu d’activités jouissent au- des codes, pratiques ou objets Nord, cette notion fait d’au- rit. Vancouver, entre jungle Un détournement culturel jourd’hui d’une telle vénération. liés à une communauté ayant tant plus rage qu’elle fait écho urbaine et forêts millénaires, En raison de ses bienfaits pour historiquement subi des dis- au souvenir de l’oppression Le cas le plus récent alliant yoga semble être un bon compro- la santé et de sa valeur spiri- criminations que le concept subie par les populations abo- et appropriation culturelle a mis. En plus, la province est tuelle, le yoga est devenu un in- anglophone. Parfait ! Je vais contournable de la vie contem- poraine urbaine. À Vancouver, Beaucoup de gens voient le yoga comme une classe de gym anglais. toute une industrie autour du enfinDe toute pouvoir façon améliorer je n’aurais mon yoga s’est développée ces der- où améliorer la souplesse et gagner en équilibre corporel. pas le choix puisque tout est nières années. Cependant, cet James Nicholson, enseignant du yoga à refaire : trouver un appar- essor est-il compatible avec le “ tement, un travail, découvrir caractère sacré que cette pra- d’appropriation culturelle rigènes. D’où les soupçons éclaté en novembre dernier à la la ville, ses environs, rencon- tique a en Inde, son pays d’ori- émerge. Citons par exemple le d’appropriation qu’éveille, aux suite de la suspension d’un cours trer des gens, se lier d’amitié. gine ? Le yoga ne serait-il pas fait de s’habiller avec des vê- États-Unis et au Canada, l’adop- de yoga à l’Université d’Ottawa, Et puis, je n’ai pas spéciale- l’objet d’un phénomène d’ap- tements propres à des minori- tion de toute pratique cultu- en Ontario. Cette décision, adop- ment envie de fréquenter des propriation culturelle ? tés indigènes ou de se traiter relle provenant de l’étranger. Voir “Yoga” en page 8 Français ou des Mexicains au Canada. Comme dirait la chan- son « Ça ne vaut pas la peine Dans ce numéro de laisser ceux qu’on aime … » (merci Michel Rivard) pour

l’étranger. La danseuse et finalementDu moins, calquer c’est ce sa que vie je à pensais en arrivant ici en oc- Circuler en bateau chorégraphe Tara pour visiter les villes : Cheyenne interroge je me suis mise à chercher une attraction la société moderne destobre repères, 2015. Assez mes rapidement, repères : produits alimentaires, fri- touristique populaire dans son spectacle Page 9 peries, librairies, cafés, gale- Page 10 ries, musées, architectures Voir “Verbatim” en page 2 2 La Source Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 Pourquoi l’université de la Colombie-Britannique Le grain de sel de Joseph Laquerre attire-t-elle les étudiants étrangers ? par Teresa Cheung société du Grand Vancouver, très l’Équateur, a notamment appré- multiculturelle. Plus que jamais, cié le Jump Start consistant en Le mois de septembre marque elle est soucieuse du maintien de deux semaines d’orientation et le début d’une rentrée univer- son assise internationale et de d’adaptation avant le début des sitaire chargée et intense, par- l’intégration des nouveaux arri- cours : « Jump Start m’a été très ticulièrement pour l’universi- vants. En effet, elle accueille des utile pour rencontrer des amis et té de la Colombie-Britannique. m’intégrer au Canada ». Récemment classée par le différentes. Si la présence pré- Pour autant, Louis Gonick Shanghai Ranking Consultancy dominanteétudiants de des plus Asiatiques de 140 cultures parmi remarque une séparation comme étant la deuxième les étudiants étrangers est re- réelle entre étudiants locaux meilleure université du Cana- marquée, la proximité géogra- et étrangers. La majorité de da, elle est forte du nombre phique d’UBC avec l’Asie joue un ses amis sont originaires de de ses étudiants étrangers. rôle important sans pour autant pays étrangers. Comme men- Cette année, ils sont 14 382 être la raison principale dans le tionné précédemment, UBC contre quelque 46 000 Cana- choix universitaire par les étu- est un reflet de la société de diens, soit près d’un quart du diants étrangers. Sa renommée Vancouver, remarquable par total des étudiants inscrits. prestigieuse et sa philosophie sa facette multiculturelle. Ce- Pourquoi choisissent-il de de l’éducation en sont des mar- pendant, la distance entre les venir étudier à Vancouver et queurs déterminants. étudiants locaux et les étu- plus particulièrement à UBC ? diants étrangers est constatée Leurs enjeux sont-ils les L’importance de l’intégration malgré les efforts de l’univer- mêmes que pour les étudiants des étudiants étrangers sité pour encourager la mixité, venant du Canada ? Un écart très important des notamment grâce à sa semaine Suite “Verbatim” de la page 1 vent plus francs que les Cana- tarifs d’inscription aux pro- de bienvenue. C’est le cas des antérieures au XXe siècle. Des diens anglophones, les Français L’université de la Colombie- grammes est constaté pour les fraternités, très présentes - et les Mexicains auront plutôt Britannique, communément étudiants étrangers. Selon Spen- dans les universités nord- tantes dans les moments de so- tendance à se lier d’amitié as- appelée UBC, est constituée de figureslitude. familières, si réconfor deux campus dont le principal Sans oublier les petits plats à éviter totalement certaines est situé près du centre-ville traditionnels que l’on savoure sezpersonnes. rapidement ou, à l’inverse, de Vancouver et le deuxième à comme des madeleines de Au Canada, les codes de Kelowna. La majorité des étu- Proust. Les haricots noirs au comportement entre collè- diants sont inscrits au campus piment jalapeño, le mole et la gues, amis ou couples semblent de Vancouver, une sorte de ville salsa Valentina. Ses saveurs qui plus distants. Chaque rela- miniature avec tous les aména- me rappellent le Mexique et la tion prend un certain temps gements à l’intérieur. Sa proxi- cuisine ranchera de mes tantes. à se construire, il y a comme mité avec une nature riche offre Presque inconnues en France, des étapes à suivre. En France, des conditions d’apprentissage on les trouve dans tous les comme au Mexique tout va exceptionnelles et renforce sa coins de rue à Vancouver. beaucoup plus vite. renommée internationale. En Le Languedoc, quant à lui, C’est peut-être pour cette

outre, UBC propose des cursus Schüngel Julian par Photo semble plus lointain. Il y a bien raison que je me suis plus ra- variés allant des sciences liées Campus de Vancouver. quelques restaurants et supé- pidement liée d’amitié avec américaines, qui s’avèrent peu rettes de type méditerranéen des francophones (Français, ouvertes à l’accueil de membres à Vancouver. Tenus par des Belges, Québécois) et des latino- non canadiens. Cela s’explique Italiens, des Libanais ou des américains qu’avec des Cana- par le fait que ces derniers n’ont Turcs, leurs spécialités sont diens anglophones. Mais petit pas les relations sociales né- à petit, des relations se tissent. cessaires pour se faire inviter comparables avec celles de ma Patience ! dans ces groupes. En revanche, délicieusesrégion natale. mais difficilement Lorsqu’on part vivre à ils choisissent souvent d’inté- Par contre, Vancouver a un l’étranger, lorsqu’on se déra- grer à la place des associations atout non négligeable pour les cine, il y a toujours un temps ou des groupes à l’orientation Français et les Mexicains. La d’attente pour s’acclimater. internationale. profusion de marchés, de trai- Trouver ses repères tout en Cette absence de mixité est teurs et de restaurants de très - bonne qualité. Aussi, de nom- tions, telles des arborescences. instructeurs. Selon Spencer breux événements culinaires créantLe fait de d’avoir nouvelles une ramifica double Gee,également UBC est constatée connue chezcomme les sont organisés tout au long culture dès la naissance n’est étant « les Nations-Unies de la culture de Vancouver » où les étudiants aux origines variées cohabitent ensemble, mais où subsiste la mentalité de forma- tion et d’appartenance à des

Photo par Curtis Jones groupes distincts. La culture de Les nouveaux étudiants sont orientés dès la rentrée universitaire. groupe prime alors sur la forma- à la forêt, de la médecine en pas- cer Gee, instructeur à UBC, les tion d’une identité universitaire sant par les humanités. tarifs d’inscription sont parmi unique. Tout l’enjeu pour UBC est Chaque année, des publications les plus élevés du Canada. Ain- de gommer cette séparation évi- annoncent les classements des si, le choix des matières par ces dente tout en préservant l’iden- universités au niveau mondial : de étudiants est souvent dicté par tité culturelle et individuelle de façon constante, UBC fait partie la rentabilité professionnelle chacun. - Le choix de s’inscrire à l’univer- monde. Récemment le Shanghai riales ou hautes demandes du sité de la Colombie-Britannique Rankingdes 40 meilleures Consultancy universités a classé UBC du marchéfinale (occasions du travail). entrepreneu Ils ne de- pour les étudiants étrangers est comme étant la deuxième meil- meurent pourtant pas en reste puisqu’en retour, l’Université leure université du Canada, juste mais la subjectivité de ces classi- Photo par A.J. Gazmen derrière l’Université de Toronto. leur propose un accompagne- influencé par son classement, La salsa Valentina me rappelle le Mexique et la cuisine ranchera de mes tantes. L’université de la Colombie- ment suivi et prolongé. en compte. D’un classement à de l’année. Cela peut paraître pas toujours facile à gérer. Mais, Entre autres, il existe de unfications autre, estle rangtoutefois peut àvarier prendre de anodin mais c’est extrêmement nombreux programmes desti- façon importante. Dans tous les important car ces deux peuples aidé à comprendre les us et Britannique est un reflet de la nés à l’accueil et à l’intégration cas, UBC offre indéniablement cultivent un rapport quasi pas- finalement,coutumes d’autres ça m’a pays beaucoup comme des étudiants étrangers, soit une image positive aux poten- sionnel (et je pèse mes mots) le Canada. Il me reste encore en amont du début des cours, tiels étudiants étrangers grâce avec la nourriture. beaucoup à apprendre mais soit pendant la période univer- à un travail de marketing et de Un autre point commun une chose est sûre, il fait bon sitaire. Louis Gonick, étudiant entre les Français et les Mexi- vivre à Vancouver lorsqu’on est de troisième année en relations aussi par ses cursus riches et so- cains : le comportement. Sou- latin(o)s. internationales et originaire de lides.communications réfléchi, mais

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capitale de l’Islande. Le groupe lenska... une langue unique à ce Photo de Sigur Rós se1994 forme dans au la villedépart de Reykjavík,de quatre groupe puisqu’elle fut inventée La musique de Sigur Rós a une portée presque mystique. membres : Jon pour « Jonsi » ; par le chanteur Jonsi, pendant la parler d’elle-même. À l’écri- l’événement concept Route one. nouvelles chansons inédites, Birgisson dont la voix cristal- création du second album ! ture de leurs chansons, ils ne Cette nouvelle tournée signe un nouveau spectacle et peut- line (Falsetto) et la maîtrise de la La sonorité de cette langue se se cadrent pas aux paroles, cer- être quelques autres surprises. guitare frottée à l’archet de vio- rapproche de l’islandais, mais taines peuvent par exemple mé- retrouver la simplicité et l’inat- Au-delà de cela, nous ne pouvons loncelle sont devenus une des si- seulement de façon informelle, langer l’islandais et le Vonlenska. tenduun vent de deleur changement début de carrière. afin de que vous demander de nous faire gnatures du groupe ; puisque le Vonlenska n’a pas de Le résultat escompté est d’offrir Pour ce faire, Sigur Rós ne jouera - (basse) et Agust Aevar Gunnars- - une expérience abstraite et de pratiquement que dans les pe- son à la batterie. Pour le premier - laisser ainsi la liberté au public tites salles avec une instrumen- côtéconfiance énigmatique sur le contenuqui le caracté de ce- album Von cise.grammaire Le Vonlenska fixe, de se motsconcentre dis de faire sa propre interpréta- tation épurée. Ils délaisseront riselui-ci si », bien. affirme Sigur Rós avec ce Sigur Rós ne tient pas compte uniquementtincts ou de sur signification les sons de pré la tion. C’est d’ailleurs le morceau les compositions de leurs précé- - des normes (signifiant commerciales, « espoir ni de»), langue et les charges émotives. Olsen Olsen composé dans cette dents pour se consacrer rière, le groupe Sigur Rós reste la durée de leurs chansons. Les Cette création émerge du désir langue construite qui a rencon- à expérimenter de nouveaux Après plus de 20 ans de car- membres sont plutôt décidés à du groupe de trouver les justes tré un succès mondial. La langue morceaux pour le prochain al- gorie musicale. Il puise toujours offrir une musique hors du com- paroles qui s’harmonisent à au non-sens devient un langage bum. Il n’y aura pas d’artiste sesdifficile inspirations à classer dans dans l’Islande une caté et mun et révélatrice de leur pays leurs mélodies. universel. invité pour assurer la première en tentant de transposer les pay- Jonsi peut alors jouer et partie, le groupe a plutôt choi- faire voyager son public dans un sages et l’environnement islan- atteindre des notes sans Une tournée expérimentale si de jouer en deux parties avec autren’a pas univers. fini de surprendre et de dais. contrainte de rythme. Les Le groupe islandais est connu un entracte. « Tout ce que nous À la sortie de Von, le groupe membres du groupe veulent dé- pour ses concepts artistiques : pouvons dire maintenant, c’est Sigur Rós au Queen Elizabeth rencontre un certain succès dans montrer que la musique peut le film experiment ou bien que ça va être différent, avec de Theatre, les 18 et 19 septembre Photo de Sigur Rós 4 La Source Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 Le castor castré

Robert Zajtmann Le burkini

e reviens de France, de Lyon des choses qui n’est que le fruit Jplus exactement. Je reviens de mes propres observations et de mes rencontres durant mon voyage). Et je n’en reviens pas bref séjour. dedonc la dissension de loin (18 qui heures divise dele Il ne faut pas oublier, tout pays. Au cours de ma visite, qui d’abord, que la classe politique française est en pleine cam- j’ai pu mesurer le gouffre qui pagne électorale : les primaires, séparea duré unele Canada quinzaine où lede castorjours, puis les présidentielles. Le bur- règne en maitre, du pays de kini représente une aubaine, Vercingétorix où les gauloise- une manne pour certains candi- ries sont toujours de cours. Au dats à la recherche de thème de royaume d’Astérix rien ne va campagne. Au Canada nous ne plus. Le peuple ne sait plus où sommes pas épargnés par cette

Photo par Léonard Lamoureux Léonard par Photo donner de la tête qu’il a d’ail- forme d’opportunisme. Rien à Premier ovni photographié dans le ciel de Vancouver en 1937. leurs tendance à perdre. Je suis redire sur cela si ce n’est de re- arrivé en pleine polémique : gretter son existence. le burkini, qui n’est pas un ha- Ce qui m’a surtout frappé Des traqueurs d’ovnis à Vancouver bitant du Burkina-Faso mais c’est le climat d’insécurité dans un maillot de bain porté par lequel vivent les Français. On par Anick Dubé enquêtes avec l’idée qu’ils vont et au charme de la Colombie- les femmes musulmanes reli- peut les comprendre : la mul- pouvoir expliquer le phéno- Britannique ! gieuses lorsqu’elles désirent se titude d’attentats et de morts Le 8 juillet 1947, un objet vo- mène qui leur est présenté. baigner quand bon leur semble. causés par les actes terro- lant non identifié s’est écrasé C’est uniquement lorsqu’ils ont Devenir un skywatcher Il y a deux ans, lors d’un de ristes, ces derniers temps, ont non loin de la ville de Roswell, épuisé la liste des explications Le terme skywatcher est utilisé mes passages à Cannes, j’avais engendré une palpable tension au Nouveau-Mexique. Cet rationnelles qu’ils vont conclure dans la communauté des astro- remarqué une femme en bur- accompagnée d’une forte an- incident est perçu par plu- que l’on a bien affaire à un ovni, nomes amateurs pour désigner kini, accompagnée de ses en- sieurs croyants comme une fants, s’en donner à cœur joie au au Canada. Certes nous avons preuve de l’existence d’une rapports d’ovnis au Canada ». quelques recherches sur Inter- contact des vagues qui la frap- nousgoisse aussi difficilement été victimes imaginable d’actes civilisation extraterrestre. ce qui est le cas pour 12 % des netles traqueurspour trouver d’ovnis. des groupesIl suffit de paient. C’était curieux, car rare, de terreur mais ils n’ont rien Cependant, le gouvernement Vancouver, un endroit prisé skywatchers dans votre secteur. et j’étais content pour elle de la à voir avec ceux perpétrés en de l’époque clame à qui veut par les « visiteurs » ? Frédérique Rémy conseille de « voir ainsi barboter dans l’eau France. bien l’entendre que l’ovni en Le ciel de l’Ouest canadien de la Méditerranée, mer tant ai- Les Français, quelles que question serait en fait un bal- semble être une « route » acha- mée de Tino Rossi. soient leurs origines ou leur lon-sonde envoyé par l’armée Les attitudes ont depuis appartenance religieuse, se américaine pour espionner - changé. La politique française sentent menacés, assiégés, pié- les installations militaires nementslandée. En paranormaux effet, depuis dans1989, leil s’est emparée du dossier. Une gés si j’en crois mes interlocu- soviétiques. Maintenant que cielaurait de la été Colombie-Britannique. rapporté 4 232 évé récupération éhontée. Le débat le doute plane, de plus en plus Selon Charles Lamoureux, Van- fait rage. Les maires, générale- vivre ensemble. Peu enclins, d’astronomes amateurs ob- couver a toujours été reconnu ment de droite, dans plusieurs contrairementteurs. Ils ont deaux la difficultéCanadiens, à servent le ciel avec la convic- comme étant un point central municipalités, ont émis des au compromis, ils deviennent tion que nous ne sommes pas d’observation des ovnis. D’ail- arrêtés interdisant le port du tranchants, virulents, sûr seuls. C’est le cas de Charles leurs, son cousin éloigné, Léo- burkini dans leur localité. Il d’eux-mêmes et souvent dé- Lamoureux, animateur du do- nard Lamoureux, a été l’un des n’en fallait pas plus pour stig- sobligeants dès qu’il est ques- cumentaire Des lueurs dans le premiers à photographier un matiser l’opinion publique. À la tion de discuter de politique in- ciel présenté à Unis TV les 11 radio, à la télévision et dans les terne. Les politiciens ? Tous des et 12 septembre. journaux, il n’était question que (voirobjet photo). volant nonToujours identifié selon dans M. du burkini. Pendant mon séjour le ciel de Vancouver en 1937 ce fut le sujet de conversation

tout objet volant non identi- forestières, l’exploitation mi- Photo de Static 8 Films favori et passionné des repas Un ovni se définit comme étant- nière,Lamoureux, la nature les grandesabondante zones et Charles Lamoureux, chasseur d’ovnis. familiaux ou de toute autre ren- cumentaire est de montrer à l’océan contribuent à l’obser- commencer par vous munir d’une contre amicale au café du coin. notrefiable. audience « L’un des comment buts du élimi do- vation répétée des ovnis dans paire de jumelles d’excellente Les tribunes téléphoniques ner toutes les explications pro- qualité (…). Une caméra vidéo ou débats télévisés ne dérou- saïques (avions, hélicoptères, l’une des principales raisons qui numérique bon marché avec l’op- gissaient pas. Chacun faisant drones commerciaux, lanternes expliquentle secteur. Ille affirmenombre aussi d’obser que- tion “vision nocturne” vous per- valoir avec force et intransi- chinoises, oiseaux, insectes…) vations est qu’ici, on regarde le mettra d’observer des orbes, ces geance son opinion sur la ques- avant de croire que l’on est ciel plus qu’ailleurs, notamment boules d’énergie que Charles La- tion. Ceux préconisant l’inter- en train d’observer un phéno- à cause des montagnes et des diction du burkini avançaient mène paranormal », explique Cet aspect d’outillage est d’ail- l’argument de la laïcité qui doit Frédérique Rémy, réalisatrice Vancouver. leursmoureux approfondi filme régulièrement dans la pre ».- primer avant tout au sein de la du documentaire Des lueurs magnifiques« Mais il n’y paysages a pas que qu’offre ça », mière partie du documentaire. patrie des Droits de l’Homme. dans le ciel. renchérit Frédérique Rémy. Le burkini mettant de toute Un observateur bien informé « La Colombie-Britannique est le Et si vous en étiez témoin ? évidence la République en dan- sera en mesure de départager paradis des activités de plein air, ger. Ils vous invitent à lire Sou- le vrai du faux. « Il y a des ap- et pour voir le ciel, il faut bien sûr non, force est de constater que mission de Michel Houellebecq. plications pour téléphones et Que vous soyez un sceptique ou Les autres, pas du tout offus-

autres tablettes qui permettent Un peu d’histoire semble être plus dense et diver- qués par le port du maillot de Photo par Giorgio Montersino de connaître la position des sa- le trafic au-dessus de nos têtes bain islamiste, plus tolérants, La question de l’interdiction du port tellites, de la station spatiale Le 31 octobre 1938, Orson Welles, n’hésitaient pas à accuser les du burkini a soulevé de nombreuses internationale et même des as- alors animateur de radio, sème sifié que l’on peut le croire. « J’ai- purs et durs de l’interdiction du polémiques en France cet été. téroïdes. Ces outils et notre ju- la panique lors de la diffusion en vu plus de 100 ovnis vérifiables burkini, de jouer le jeu de l’is- ordures. Les socialistes ? Un gement devraient nous aider à ondes de l’un de ses épisodes autredepuis chose 5 ans, qu’un que ovni j’ai classique personnel », lam radical. Et puis j’ai trouvé échec. Les arrangements rai- éliminer toutes les hypothèses de « La Guerre des Mondes », lement démystifiés comme étant des je-m’en-foutistes pour qui la sonnables ? Très peu pour eux. conventionnelles avant de dé- adaptation de la nouvelle de H.G. nous prenons en considération question, malgré la canicule, ne Les Français ne cherchent pas créter que nous observons un Wells de 1898. Comme la pre- queaffirme la majorité M. Lamoureux. des observations Même si leur faisait ni chaud ni froid. à être raisonnables. Avant tout ovni », ajoute Mme Rémy. mière partie de l’épisode était d’ovnis ne seront jamais rappor- Le Conseil d’État français, ils cherchent à avoir raison. Un Elle explique que « les en- un amalgame de faux bulletins tées, soit par scepticisme, gêne dont le rôle est d’assurer le trait de caractère qui n’arrange quêteurs en la matière, appe- de nouvelles en direct couvrant ou indifférence, le nombre d’évé- bien-fondé constitutionnel de pas les choses et qui ne joue pas lés “ufologues” débutent leurs la menace d’une guerre extrater- nements à caractère paranormal tout décret ou projet de loi, a en leur faveur. restre sur Terre, les auditeurs ont tend à croître. rejeté l’interdiction du burkini. Malgré leurs problèmes et Saviez-vous ? cru à une réelle invasion. Cette - Toute cette affaire, pour moi, série a d’ailleurs fait l’objet d’une observateur de passage, m’a ou- de vivre leur train-train quo- Les ovnis rapportés se présen- adaptation au théâtre et a as- rapporter« Si vous votre pensez observation, avoir obser vert les yeux sur l’état d’esprit tidien.leurs difficultés, Les cafés ilset les continuent restau- tent sous plusieurs formes. Parmi suré à Orson Welles la réputation alorsvé un ilovni vaut et mieuxque vous contacter souhaitez le qui règne à l’intérieur d’une les plus populaires, nous retrou- d’excellent dramaturge. MUFON (Mutual UFO Network) : certaine couche de la société août encore, remplis à capacité. vons le triangle, le boomerang, la www.mufoncanada.com. Si votre française. Loin de moi l’idée de Commerants étaient, de coutume, jusqu’à la labière, fin sphère et le disque. Les observa- cas leur semble pertinent, vous re- généraliser ce que j’ai ressenti. le pastis et le rosé coulaient à tions démontrent qu’ils peuvent - aussi prendre la forme de cylin- un climat beaucoup plus agréable conclut Frédérique Rémy. dans ma démarche. Mon éva- tanque se poursuivaient comme dre, de boules de lumière ou de queêtre dans dehors. le reste Combinez du pays, cela et vous avec cevrez la visite d’un enquêteur », luation,Rien de je scientifique l’admets peut non man plus- siflots. de Lesrien jeux n’était. de boule Les etbikinis, de pé point lumineux. À ces formes est À ceux qui souhaiteraient voir le quer d’objectivité. Je tiens sim- sur les plages étaient toujours associée le plus souvent la cou- d’observateurs d’ovnis poten- documentaire Des lueurs dans le plement, bien que l’on ne m’ait de mode en attendant l’arrivée leur blanche, orange, multicolore tielsavez donc». Comme un plus quoi grand personne, nombre ciel, rendez-vous sur le site internet pas demandé mon avis, à dire ce des nouveaux burkinis. Comme ou rouge. ni même les extraterrestres, de Unis TV pour des informations que j’en pense. J’accepte volon- quoi les apparences sont sou- ne reste insensible à la beauté sur la rediffusion. tiers toute critique de ma vision vent trompeuses. Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 La Source 5 Photo par Luke Richardson Vancouver et sa communauté chinoise Big deal et belle idylle ? par Guillaume Debaene culture et utiliser leur langue ensemble depuis longtemps, directement issus des classes n’avaient rien à apporter en re- sans subir l’irrespect de la so- les Vancouvérois et les Chinois moyennes et de la haute socié- tour ». Quand on nem on ne compte ciété dominante » explique Dr ont appris à s’ouvrir aux autres té et avaient déjà un bon niveau Si le climat s’est depuis apai- pas. Pourtant, si l’« on ne ba- Jennifer Kong, qui a grandi dans cultures ». d’anglais à leur arrivée ». sé, certaines tensions persistent dine pas avec l’amour », nous une petite ville de l’intérieur du Pour Eileen Lao, arrivée il y a Hausse des prix du logement, à travers les stéréotypes. Ainsi, aurions tort de ne pas en faire Canada. quatre ans du sud de la Chine et embourgeoisement de certains les Chinois, aussi divers soient- de même avec les chiffres, à en charge des relations presse quartiers, explosion de la com- ils, sont encore parfois perçus l’heure d’expliquer les liens Apprendre à se connaître qui unissent Vancouver à sa Un siècle plus tard, la donne n’est communauté chinoise. évidemment plus la même. Pro- - C’était un ghetto où les immigrants pouvaient bués et de l’immigration massive présents dans l’agglomération, encouragéefitant des droits à partir civiques des années attri célébrer leur culture et utiliser leur langue sans Avec environ 400 000 membres- - tion vancouvéroise, les Chinois dir. Elle constitue la minorité vi- “ subir l’irrespect de la société dominante. ontsoit contribué plus de 18% à faire de la de popula Lotus sible60, la la diaspora plus conséquente n’a cessé de de gran Van- Land la ville la plus asiatique couver et ses membres habitent Dr Jennifer Kong d’Amérique du Nord. Un mariage désormais dans différents quar- détonnant qui, comme dans la tiers de la ville. pour l’organisme SUCCESS, les munauté chinoise à Richmond, comme « superstitieux et riches », plupart des relations, n’aura pas Cette situation a un impact Chinois ont su s’adapter à la vie amélioration du niveau d’édu- rappelle Jennifer. échappé à certains remous. culturel au quotidien. « Hor- canadienne, « en respectant et cation, renforcement des liens mis les restaurants, il y a aus- en suivant les valeurs locales ». commerciaux avec l’Asie… le même qu’il était agréable de voir Je t’aime, moi non plus si les publicités, les médias et Une tendance que pour- Hong Kong Boom a fortement arriverUne étudiantedes Français, nous les confiaitChinois L’histoire commence au mi- les évènements qui offrent une suivent, selon elle, « les nouveaux contribué à faire de Vancouver la étant « tout de même un peu trop lieu du XIXème siècle, lorsque part prépondérante à la culture immigrants qui comprennent métropole qu’elle est désormais. nombreux ». des chercheurs d’or chinois chinoise » détaille Jennifer. les changements qu’impose leur Un bouleversement qui s’est Une pensée qu’il convient bien quittent San Francisco pour la - nouvel environnement ». un temps effectué sans l’aval sûr de ne pas généraliser, d’autant vallée du Fraser. Rejoints par cerait également les mentalités : d’une partie de la population lo- qu’on peut être « intelligent toute leurs compatriotes employés à « L’immigrationMieux, cette présence chinoise influen a pro- On est bien ensemble, mais… cale, anxieuse à l’idée de vivre à sa vie et stupide un instant » la construction du TransCana- fondément changé le visage de Du changement, Vancouver en a Hongcouver. dit le proverbe…chinois. da Rail Line, ils forment alors la Vancouver », note celle qui est connu, particulièrement depuis « Ces riches immigrants première vague d’immigrants. également professeure associée l’arrivée des Hongkongais venus s’attiraient la jalousie des Ca- Post scriptum: Toujours d’ac- Victimes de ségrégation raciale, à BCIT (British Columbia Insti- nadiens. Avec l’argent dont ils tualité, cet article de Guillaume la communauté se replie alors tute of Technology). « Il s’agit au- « Ces immigrants repré- disposaient, le besoin d’intégra- Debaene a été publié pour la pre- sur Chinatown. jourd’hui d’une des villes les plus sententaprès 1997. un nouveau type de Ca- tion était moins important. Les mière fois dans les colonnes de La « C’était un ghetto où les immi- cosmopolites au monde avec - Vancouvérois avaient le senti- Source dans notre édition du 24 grants pouvaient célébrer leur le moins de racisme. En vivant ri Yu, professeur à UBC. « Ils sont ment que ces nouveaux venus janvier 2012. nadien » expliquait en 2007 Hen 6 La Source Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016

Tissus urbains robert groulx Vienne préférée à Vancouver

écemment, la revue The Eco- gramme aura atteint sa vitesse Rnomist rendait public son de croisière. Le principe du classement annuel des villes fonctionnement est à peu près les plus habitables et agréables identique, soit une inscription à vivre au monde. Vienne rem- électronique dans les deux cas portait la deuxième place alors et une location à la demi-heure que Vancouver se classait en pour Vancouver et à l’heure troisième. Les critères utilisés pour Vienne. Mais la grande par The Economist sont les soins différence réside dans les frais de santé, la stabilité politique, d’utilisation, alors qu’à Van- les institutions culturelles, couver les frais d’inscription l’environnement, la qualité de - l’éducation mais pas le coût du logement. C’est Melbourne varient de 7,50 $ pour une jour en Australie qui remportait la née à 120 $ pour une année, ou palme. si vous préférez 10 $ par mois, Devant passer quelques jours droitavec unà autant minimum de déplacements de 3 mois. à Vienne pour des raisons per- Dans les deux cas, vous avez- sonnelles, j’ai ouvert les yeux - un peu plus grands pour tâcher mièred’une duréeutilisation maximum à une de 30borne mi de mieux comprendre les dif- pournutes, ensuite si vous prendrecomplétez un la autre pre férences et les ressemblances vélo, et ce, autant de fois par -

jour que vous le souhaitez. Tou tefois les 30 minutes suivantes vous seront facturées de 2 $ à déplacements5 $ selon le type illimités d’abonnement d’une que vous aurez choisi. Pour des

heure,À Vienne, les frais la premièresont de 15 heure$ par estmois toujours ou 180 $ gratuite par année. et si vous

un autre, la première heure d’utilisationrendez le vélo du pour second en véloprendre sera aussi gratuite si elle commence

de la première utilisation. Ce- au moins 15 minutes après la fin- mier vélo, la deuxième heure nependant, vous coûterasi vous gardezqu’un leEuro pre ! Les frais d’inscription au pro- gramme sont aussi d’un seul -

Photo par Austrian Traveler si l’énorme différence entre les Des feux de circulation inclusifs. deuxEuro systèmes.! Vous avez donc déjà sai entre la capitale autrichienne Le réseau de pistes et de et Vancouver. J’avais déjà abor- voies cyclables à Vienne est aus- dé quelques points compa- si beaucoup plus vaste que le rables entre ces deux villes en - - rant de partager les trottoirs avecnôtre leset pluspiétons, flexible. toutefois Il est cou en novembre 2013 (http : //the prenant bien garde de respecter lasource.com/fr/2013/11/04/Vienne, tout comme Vancou- la couleur des lignes peintes sur ver,vienne-1ere-vancouver-5eme/). est une ville qui accueille à la chaussée. C’est ce qui vous in- bras ouverts les communautés dique si vous êtes sur une voie gaie et lesbienne. Si ici ce sont pour cyclistes ou pour piétons. les couleurs du drapeau de la routier avec véhicules automo- à Vienne ce sont les picto- bilesVous etpartagerez transport aussi en commun le réseau et grammesfierté gaie des qui feux en témoignent,de circula- tion, qui vous renvoient son sur des sens uniques, à rouler à engagement d’inclusion et d’ac- contresensvous vous retrouverezen toute légalité souvent ! ceptation de ces communautés. - En effet, les feux pour les tra- triche et sa capitale ont fait la verses de piétons représentent manchetteEnfin, rappelons ces derniers que mois l’Au des couples gais, lesbiens ou pour les résultats serrés des hétérosexuels, se tenant par élections présidentielles, qui la main en attendant que le seront d’ailleurs reprises en feu passe au vert, pour ensuite octobre à cause de certaines traverser la rue en se tenant erreurs dans le processus de par le cou. On se prend rapide- dépouillement du scrutin. Ain- ment à tenter d’en répertorier si l’indépendant et ex-chef du le plus possible alors que l’on Parti vert, Alexander Van der se promène dans la ville. D’ail- Bellen vainqueur du premier leurs, ils attirent tellement l’at- tour et le populiste de droite tention que, depuis leur mise Norbert Hofer s’affronteront de en service, on a déjà constaté nouveau. une baisse des accidents impli- On sent bien qu’il y a une cam- quant les piétons. C’est en pré- pagne électorale en cours, les

qui se tenait à Vienne, que ces candidats étant bien en vue par- changementsparation de l ont ’Eurovision été effectués. 2015, toutaffiches dans et la pancartes ville, et que des l’image deux Rappelons que c’est l’artiste monochrome de la population autrichien travesti Conchita autrichienne est en voie de Wurst qui a remporté l’Eurovi- changement. Rappelons que de- puis le début de la crise des ré- fugiés du Moyen-Orient, ce petit servicesion 2014. son programme de - partageEn 2015, de Viennevélos, dont mettait les ca en- lions d’habitants en a accueilli ractéristiques se comparent à pays qui ne compte que 8 mil ceux du programme Mobi de c’est à peu près la même pro- portionplus de 90 que 000. l’Allemagne En comparaison, qui, en

Vancouver. Il y a 120 stations - vélospour à 1 Vancouver 500 vélos àquand Vienne le pro et il- lions.2015, en avait accueilli 1 million y aura 150 stations pour 1 500 sur une population de 81 mil Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 La Source 7

guy rodrique La Francophonie pourrait-elle rayonner sur tout le continent ?

Mettre en mouvement la phonie », donne-t-il en exemple. mais il semble qu’il reste encore francophonie des Amériques. Ce réseau, animé par le Centre et du chemin à faire pour l’équipe Telle était la volonté du gou- créé en collaboration avec trois du Centre. vernement québécois de Jean villes francophones l’an dernier, Charest en 2006. Il lui aura fallu permet aux villes participantes Intéressé à vous impliquer plusieurs heures de travail de travailler en tandem avec les dans la francophonie et de consultation auprès des communautés francophones et en Amérique ? communautés francophones - Le Centre recherche à présent des pour mettre sur papier sa Loi voir la vitalité de leur commu- membres souhaitant siéger à son sur le Centre de la francopho- nauté.francophiles, Le Centre afin souhaite de promou donc conseil d’administration. Trois nie des Amériques (2006, cha- postes seront à combler lors des pitre 57). Adoptée à l’unani- que levier pour le développe- mité le 13 décembre 2006 par mentmettre économique à profit ce réseauet culturel en tant des une personne provenant de l’Aca- l’Assemblée nationale du Qué- villes et communautés franco- die;élections une personnedu 28 octobre provenant prochain de : bec et entrée en vigueur le 19 phones d’Amérique. l’Ouest ou des Territoires (Cana- mars 2008, cette loi annonce Les nombreux services offerts alors un engagement clair peuvent s’adresser également de l’extérieur du Canada. pour le Québec. aux jeunes et étudiants. « L’Uni- da)« etNous enfin, cherchons une autre provenantdes gens versité d’été sur la francophonie passionnés par la francophonie, « Le Centre de la francophonie des Amériques est une activité ouverts sur la diversité et sou- des Amériques exprime notre vi- phare pour le Centre et en est haitant travailler à établir des sion de la francophonie et consti- e édition. C’est une stratégies de développement », tue un geste d’envergure posé formation de haut niveau sur la mentionne la direction du Centre par le gouvernement du Québec déjàfrancophonie à sa 5 des Amériques qui à propos des candidats recher- pour protéger et promouvoir la se déplace chaque année et qui chés pour les postes à combler. langue française à l’échelle du Les élus joindront ainsi quatre continent. Le Centre permettra e cycle, aux professionnels membres nommés par le gou- le renforcement des relations estet auxdestinée journalistes aux étudiants », ajoute-t- de 2e vernement du Québec, quatre entre les francophones et franco- etil. Concrètement, 3 il s’agit d’une membres désignés par des mi- philes de toutes les Amériques », nistres provinciaux québécois et déclarait le ministre Benoît Pel- heures pouvant conduire à l’ob- quatre membres élus par l’assem- letier lors du coup d’envoi du formationtention de universitairetrois crédits. deL’Uni 45- blée. Bien évidemment, il faut au versité d’été est offerte tous les préalable être membre du Centre maintenant sur ses huit bougies, deux ans et réunit une quaran- Centrele Centre en a-t-il mai réussi 2008. cet Soufflant engage- taine de participants provenant pour déposer sa candidature. des quatre coins du continent. Le – avantEt à lepropos 12 septembre de l’enjeu prochain auquel –,

« Oui ! Nous avons réussi, avec Forum des jeunes ambassadeurs, Photo du Centre de la francophonie desdevront Amériques faire face les membres lesment moyens confié disponibles,lors de sa création et conti ? - quant à lui, est une autre activité Participants de l’édition 2015 de l’Université d’été sur la francophonie des du conseil d’administration au nuons à sensibiliser les fran- tenue par le Centre qui consiste Amériques qui s’est déroulée à l’Université d’Ottawa. cours de la prochaine année, M. cophones et à dynamiser cette en un événement rassembleur riques. Elle rejoint maintenant continent américain et de contri- Desgagnés répond : « Comme les communauté en Amérique », sous forme de rencontres inter- buer à une meilleure connais- demandes de projets croissent de nationales offrant la possibilité Au-delà de ces exemples, bien sance mutuelle des communau- façon exponentielle, il faudra dé- directeur général du Centre, M. aux participants de s’entretenir d’autrespas moins activités de 23 000 et lecteurs.événements tés francophones et des divers cider des prochaines actions du Denislance Desgagnés. fièrement le président- avec divers spécialistes engagés novateurs sont tenus, contri- organismes qui œuvrent pour la Centre; lesquelles auront les ré- Et pour ce faire, bien des pro- au cœur de la francophonie des buant au rayonnement du fait promotion du fait français. sultats escomptés ». Voyant cette grammes, outils et activités ont Amériques. francophone dans le contexte de « Je suis agréablement sur- croissance positive de projets, on été mis de l’avant par le Centre Le Centre se charge égale- la diversité culturelle. pris de constater une hausse du depuis sa création. « Le Réseau ment de la mise en ligne d’outils sentiment d’appartenance à la le Centre met en mouvement la des villes francophones et fran- électroniques. Pour exemple, la Et qu’en est-il de cette communauté francophone. Les francophoniepeut d’ores et déjàdes affirmerAmériques. que cophiles d’Amérique regroupe Bibliothèque des Amériques, francophonie en Amérique ? gens se rendent compte qu’ils « Nous restons à l’écoute et - - ne sont pas seuls. Mais on ne se sommes au service de la fran- tuitement à une gamme d’ou- connaît pas entre francophones, cophonie », conclut le président- organismes.maintenant au-delàCela faitde 120 mainte villes- vrageslancée ennumériques 2014, donne en françaisaccès gra à Depuisfrancophonie son inaugurationdes Amériques offi ne on demeure isolés », explique M. directeur général. etnant touche beaucoup également de gens plus sensibi de 300- tous les francophones et franco- cessecielle de en tisser 2008, des le Centreliens avec de les la Denis Desgagnés. Visiblement, il lisés à travailler pour la franco- philes qui résident dans les Amé- y a beaucoup de travail effectué, francophoniedesameriques.com

33 millions de francophones du Chant’Ouest : l’Ouest en compétition artistique

Le jeudi 29 septembre à 20 h, Mamadou, Sophie Villeneuve et les projecteurs des studios Sympa César. […] Nous faisons de Radio-Canada-Régina en sorte que notre équipe de seront dirigés sur quatre formateurs et musiciens soit artistes des provinces de en mesure de donner tous les l’Ouest. Chacun tentera de éléments nécessaires au déve- séduire les jurés afin de dé- loppement des jeunes artistes crocher la première place qui participent à cette édi- et ainsi remporter l’un ou tion », confie Aurélie Labrière, l’autre des prix offerts. Vous coordonnatrice de projets au souhaitez les découvrir ou Conseil culturel fransaskois redécouvrir ? Soyez donc du (CCF), organisme hôte de cette Chant’Ouest 2016 ! Chant’Ouest constitue une « Nous avons hâte de proposer belleédition occasion 2016. pour les artistes Harper Dan par Photo Mamadou du Manitoba. le spectacle du Gala qui met- de parfaire leur art. « C’est un tra en scène quatre artistes tremplin pour moi. Je veux par- apprendre le plus possible sur talentueux : Émilie Lebel, tager mes chansons et je veux l’industrie de la musique », avance Émilie Lebel, lauréate Chant’Ouest du concours Nouvelle scène 2016 en Saskatchewan. « C’est Le Chant’Ouest – comme on deuxième maillon d’une chaîne une nouvelle étape pour moi l’appelle depuis 1997 – est le seul initiée par les galas provinciaux de représenter la province du concours de la chanson franco- de l’Ouest menant les deux finali- Manitoba », soutient Mamadou, phone au Canada à se déplacer stes au renommé Festival inter- ce concurrent ayant obtenu la annuellement d’une province ou national de la chanson de Granby. première place lors des Décou- d’un territoire à l’autre. À la fois Il est important de noter que le vertes manitobaines en chanson concours et spectacle, il permet Chant’Ouest se fait en marge du ce printemps. aux artistes francophones de Contact Ouest qui regroupe plus l’Ouest et du Nord canadiens de de 40 diffuseurs de l’Ouest et Et que feront-ils faire leurs débuts dans l’industrie du Nord canadiens et au cours pour se distinguer ? musicale. Cette plate-forme offre duquel sont tenus des vitrines, Pour se tailler la première aux candidats une formation indi- ateliers de formation, kiosques place, chacun tentera de mettre viduelle encadrée par une équi- d’exposition et occasions de ré- à profit son élément distinctif. pe professionnelle. Il s’agit du seautage. « Je joue une variété d’instru- Voir “Chant-Ouest” en page 10 8 La Source Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 À la rencontre du Tambour de Günter Grass, prix Nobel de littérature par Charlotte Cavalié thèques et librairies de la ville. C’est le Consulat général de l’Al- Paris, 1954 à 1960 : un Sculpteur, poète, dessinateur, lemagne qui a choisi Le Tambour, tournant majeur dans la romancier, dramaturge, ci- un classique de la littérature vie de Günter Grass toyen engagé dans la vie po- d’après-guerre, pour la rencontre litique, Günter Grass (1927 à Günter Grass s’est installé à 2015) est une figure majeure Paris après la fin de ses études, Günter Grass, cet « enfant des de la littérature allemande du 24 septembre. en 1954. Il avait déjà pour projet Lumières », héritier d’une contemporaine. Lauréat du d’écrire un roman sur le Dantzig tradition européenne prix Nobel de littérature en des années 1930. Un monde 1999, il jouit d’une renommée Ce roman a parfaitement sa place perdu, une époque révolue, internationale dès la publica- dans un événement de dimension car cette ville a été annexée à tion de son premier roman, Le européenne. Le lecteur se re- la Pologne en 1945 sous le nom Tambour (Die Blechtrommel) trouve plongé dans l’Allemagne de Gdansk. Durant quatre ans, en 1959. Günter Grass se consacre sans « tout le monde bat du tambour. relâche à l’écriture de son roman. EU Hitlerdes années bat du 1930. tambour, Une époque les com où- Il vit alors dans une mansarde de Book Club de Vancouver va propo- munistes battent du tambour, l’avenue d’Italie. C’est à peine s’il serLe 24une septembre rencontre-débat prochain, autour L’ tout le monde bat du tambour fréquente les intellectuels exis- de cette œuvre à l’Alliance Fran- pour faire des rassemblements tentialistes, pourtant si impor- çaise. L’événement est coorganisé autour d’idéologies », comme le tants dans son parcours littéraire, par le Consulat général de l’Alle- souligne le cinéaste allemand Camus tout particulièrement. magne et les Instituts culturels Volker Schlondorff (réalisateur nationaux de l’Union européenne Le Tambour, adapté du ro- (EUNIC). Au total, quatre institu- man). pour le genre littéraire picaresque tions culturelles d’échelles et de du film (développé en Europe entre les nationalités différentes se sont roman, décide à l’âge de trois ans XVIe et XVIIIe siècles). Aussi, il ins- associées pour cette occasion. Photo par Florian K deOskar ne plus Matzerat, grandir. Il le refuse héros l’ex du- crit son œuvre dans la tradition Günter Grass à Berlin en 2004. pression verbale, crie au point de des Lumières. Ses modèles sont, Un événement sous l’égide ver, c’est par le biais des EU Book briser des vitres et tape toute la entre autres, les intellectuels fran- de l’Union européenne Clubs que les consulats des pays journée sur un tambour en tôle çais Voltaire et Diderot. D’après Damien Hubert, direc- de l’Union organisent régulière- dont il ne se sépare jamais. À tra- L’Europe, au-delà des considé- teur général de l’Alliance fran- ment des rencontres culturelles. vers ce personnage grotesque, rations politiques, est, par son çaise de Vancouver, l’EUNIC est Pour Damien Hubert, ce sont Günter Grass tourne en dérision héritage culturel, le socle sur le- un rassemblement de pays de des moments d’échange, de par- le tapage des adultes et la mon- quel reposent les valeurs de l’EU l’Union européenne qui ont des tage. En présentant au Canada Book Club. consulats à l’étranger. À Vancou- des livres venus d’Europe, on fresque historique truculente et ver c’est le cas de la France, de peut continuer à créer des dé- sarcastiquetée du nazisme. de l’Allemagne Il dessine unedu Une rencontre-débat à ne pas l’Allemagne, de l’Italie, du Portu- manquer le samedi 24 septembre gal ou de la Pologne par exemple. par-delà les frontières. Dans de nombreuses entre- de 15 h 30 à 17 h 30 à l’Alliance Les pôles EUNIC sont répartis bats,À Vancouver, à engager la unesélection réflexion des vues,Nord, dontde Dantzig l’une des à Düsseldorf. plus célèbres française de Vancouver (6161 Cambie ouvrages pour les EU Book Club est celle enregistrée avec le so- Street). L’entrée est libre, mais il dépend de leur disponibilité et de faut s’enregistrer à cette adresse : undans autre 80 pays. à Toronto. Le Canada À accueilleVancou- Couverture du livre Le Tambour. leur accessibilité dans les biblio- Günter Grass évoque son intérêt [email protected] depuis 2010 un pôle à Ottawa et ciologue Pierre Bourdieu en 1999,

Suite “Yoga” de la page 1 rel », considère que le yoga peut d’ailleurs dans cette ville qu’a Pionnier du yoga à Vancou- tée par la Fédération des étu- facilement être source de malen- vu le jour Lululemon Athletica, ver, James Nicholson enseigne diants de ladite université pour tendus culturels. « En Amérique société textile qui a fait des vê- des raisons de manque de sen- du Nord, les gens cherchent des tements pour le yoga une des du Power Yoga. Il a été témoin sibilité culturelle, a suscité une avantages pour leur santé par le clés de son fulgurant succès. dedepuis l’impact plus deque 20 ansla modela variété du vive controverse, largement re- biais du yoga. Toutefois, s’agit-il D’après les données ouvertes yoga a eu sur son enseignement. layée dans les tribunes des prin- des mêmes gains pour lesquels mises à disposition par la ville « Beaucoup de gens voient le cipaux médias nationaux. on pratiquait originellement le de Vancouver, il y a actuellement yoga comme une classe de gym À quel point l’engouement ac- yoga en Inde ? », s’interroge-t-il. - où améliorer la souplesse et ga- tuel pour le yoga est-il synonyme C’est cette question qui a ciales contenant le mot yoga gner en équilibre corporel ; le d’appropriation culturelle ? Tel conduit l’activiste Andi Grace, ori- 81 licences à initiatives commer temps consacré à la méditation est précisément l’enjeu du débat ginaire de Vancouver, à mettre est donc de plus en plus réduit, public que le philosophe Michael dans leur nom, soit 17 de plus- parfois limité à deux minutes du yoga, exercées pendant plus cencesqu’en 2011 sont et détenues 36 de plus par qu’il Yyoga y a en début de classe », raconte prochain à Vancouver dans le finde dixà ses ans. activités « Le yoga d’enseignement actuel n’est dixet Semperviva, ans. Presque deux 20 % chaînes de ces ofli- M. Nicholson. Picardcadre modéreradu programme le 4 novembre Philo- qu’un processus moderne de co- frant un large éventail de classes Photo de Micheal Picard sophers’ Café de la Simon Fraser de yoga. La noblesse du terme Michael Picard. University. Pour ce théoricien de Un des studios qui s’est récem- - avec sa surexposition, le yoga a l’histoire des idées et spécialiste lonialismepour continuer », affirme à voler Mme à une Grace. com- ment rajouté à l’offre existante cation de l’offre et une concur- perdu « la noblesse de son nom ». en philosophie orientale, l’intérêt «munauté Il sert en [l’indienne] réalité de justificationqui fut colo- dans la ville est celui de Baya Avecrence unede plus constante en plus diversififorte, le Le mot « yoga » renvoie en de la problématique passe par nisée par le passé ». Andi Grace dé- Hammoudi. Auparavant basée à yoga est devenu une indus- effet à l’union entre le corps et « essayer de comprendre si l’intro- plore aussi que le yoga soit utilisé Montréal, au Québec, cette pro- trie à part entière. Pour James l’esprit. Avoir fragilisé cette duction du yoga dans la société oc- pour « véhiculer des stéréotypes fesseure de la méthode Iyengar Nicholson, l’esprit original du union, voici ce dont se lamentent cidentale a entraîné des pertes de esthétiques » en contribuant, mise sur un format de « groupes yoga n’est pas pour autant mis ceux qui arborent l’appropria- valeurs et des dégâts symboliques ainsi, à perpétuer « une société ré- petits et attentionnés ». « Les à mal. Pour Baya Hammoudi, la tion culturelle pour décrire la par rapport au yoga pratiqué dans gie par le corps et la beauté ». gens qui viennent ici demandent passion pour le yoga est avant réalité du yoga aujourd’hui. Pré- son contexte originel ». de l’authenticité », explique Mme tout signe que les gens « se pré- Picard, qui entend l’appro- Une ferveur fracassante Hammoudi qui voyage réguliè- occupent d’adopter de saines ha- majeur auquel se confrontent priation culturelle comme une À Vancouver, le yoga est devenu rement en Inde pour poursuivre bitudes de vie ». Mme Hammou- serveraujourd’hui cette unité,amateurs, voici leprati défi- forme de « détournement cultu- un phénomène de masse. C’est sa formation. di apporte un seul petit bémol : quants et enseignants. Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016 La Source 9

Pascal guillon Carte postale Les bateaux-bus

our visiter une ville en tou- catamaran (comme pour nos Priste, rien de tel que le ba- Seabus vancouvérois) qui aug- teau. Glisser paresseusement mentent la rapidité et la stabilité - de l’embarcation tout en dimi- fait de visiter les nombreuses nuant la dépense énergétique. Il villesau fil dequi l’eau sont est traversées un moyen parpar restait tout de même deux gros problèmes à régler : le prix du de la mer. Paris a ses célèbres carburant et la pollution atmos- bateaux-mouchesun fleuve ou sont bâtiesmais aula bordplu- phérique qui provient de ces part des villes, Vancouver, entre énormes moteurs diesel. autres, offrent des promenades Le problème est résolu grâce en bateau aux touristes de pas- aux nouveaux bateaux élec- sage. Le problème c’est que cela triques. Aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Scandinavie, Dans les villes où la saison tou- les exemples de transports ur- coûteristique assez ne cher.dure que quelques bains par bateaux électriques mois, rentabiliser un bateau dans se multiplient. En Bretagne, une un laps de temps si court n’est pas navette maritime traverse ain- Au violon courageux chose facile. De plus, les vaisseaux si la rade de Lorient sans bruit sont propulsés par d’énormes ni pollution. Un condensateur moteurs diesel voraces en car- surcapacité permet de rechar- burant. Mais, dans beaucoup de ger les piles du vaisseau après revient la plus belle dance… villes il existe une alternative chaque aller et retour en seule- grâce aux bateaux de transport ment quatre minutes. Je rêve de par Mathilde Gassmann - public. Certains sont célèbres et voir un jour de tels bateaux en sion de télé-crochet America’s pour continuer à avancer. « Les font partie des incontournables service dans le Grand Vancou- Connaissez-vous quelqu’un cap- Gotparticulièrement Talent, où elle en 2010,se présente à l’émis genselle devait qui sont être authentiques assez courageuse et vul- touristiques à Hong-Kong (Star ver où presque tous les quar- able de danser et de jouer du comme une « violoniste hip-hop » nérables sont les plus braves », Ferries), Bangkok ou Venise. Mais tiers sont accessibles par voie violon en même temps ? Par conclut-elle. de plus en plus de villes ont inté- d’eau. Certes, ces navettes ne na- son archet glissant et frappant Les remarques de certains juges Son empreinte musicale plaît à gré le bateau dans leurs réseaux les cordes de son compagnon laet atteintblessent les profondément, quarts de finale. elle beaucoup et laisse un goût nou- de transports publics. le violon comme une baguette avoue d’ailleurs dans son blog : veau aux allures médiévales, avec À Marseille, par exemple, on viguentqui paralysent qu’à 17 sikm/h souvent mais nos elles au- magique, Lindsey Stirling en- « J’ai été dévastée par les ré- un soupçon de magie. Un uni- peut prendre les bateaux qui setobus. fichent Les frais des de embouteillages construction sorcelle son public en étant sultats… C’était douloureux vers dans lequel elle donne vie desservent les banlieues avoisi- et d’opération de ces bateaux rebelle et grâcieuse à la fois. et un peu humiliant, mais j’ai à des personnages d’une autre nantes plutôt que d’opter pour sont compensés par le fait qu’ils Dans le cadre de sa tournée une promenade en mer sur les ne nécessitent pas d’infrastruc- 2016, la violoniste et danseuse bateaux touristiques. À Londres, tures coûteuses comme les fait escale à Vancouver afin de Les gens qui sont authentiques et si l’on veut se passer des explica- tramways et les métros. présenter son nouvel album Brave Enough. vulnérables sont les plus braves. Lindsey Stirling, née à Santa “ Lindsey Stirling, violoniste et danseuse Ana dans le comté d’Orange en e anni- dû réapprendre à puiser dans époque, joue volontiers et danse mes forces ». au rythme de son violon dans des Californie,année. Bercée fêtera par son la 30musique Après cette expérience as- décors rocambolesques. versaire le 21 septembre de cette A-t-elle suivi des cours de qu’elle souhaite apprendre à et joue la carte de l’authentici- danse pour être si majestueuse jouerclassique, du violon. c’est àUn l’âge an plus de 5tard, ans tésez en marquante, utilisant un elle style persévère dubstep sur scène ? Eh bien non, pas du ses parents lui offrent ses pre- (musique électronique) pour tout ! C’est à s’y méprendre, sur- - accompagner son violon. Plus tout quand elle réalise sans trop que déterminée, elle débute - mièresAprès leçons avoir malgréétudié laleurs musique diffi alors sa carrière solo et devient niques quelque peu acrobatiques cultés financières. toutde difficulté en jouant de des son figures instrument. tech change de registre et se met au effet, elle choisit à cette époque Lindsey Stirling a plus d’une Rockclassique en pendantrejoignant 12 années,un groupe elle devraiment créer une populaire chaîne YouTube en 2011. sur En corde à son violon et se meut à de quatre musiciens et amis. De laquelle elle poste ses premiers l’égal d’une danseuse accomplie. Un bateau de promenade à Marseille. cette expérience va naître une clips vidéo composés de créa- Quand les arts s’unissent avec première composition : un solo tions musicales et de reprises. passion, alors la magie opère de violon rock qui lui fait gagner Ces derniers sont vus par des et dévoile des merveilles. De deux titres lors du concours Ari- millions d’internautes. C’est à sa première vidéo sur la toile zona’s Jr. Miss. cet instant que l’aventure artis- à aujourd’hui, Lindsey Stirling Cette artiste aux multiples ta- tique de Lindsey fait un bond de grandit sans cesse, laissant lents se fait connaître davantage géant : ses premiers pas sur la ses spectateurs rêveurs. En ef- lorsqu’elle participe à diverses toile sont de taille et ses perfor- fet, grâce à ses mises en scène, compétitions américaines et plus mances font le tour du monde, ses costumes d’autrefois, ses conquérant rapidement tous les danses effrénées et son jeu de continents. violon envoûtant, la musicienne devient magicienne et offre un Ouvrir son cœur univers épique et mystique. demande du courage Une carrière construite à partir Pourquoi Lindsey Stirling a-t-elle d’une détermination sans faille nommé son nouvel album Brave Enough ? Sur son site internet, à ne pas manquer à Vancouver elle explique ce choix : « Dans enpour septembre. un rendez-vous artistique un sens, j’ai appris à ouvrir mon Transport public au lac de Côme, Transport fluvial en banlieue Italie. de Buenos-Aires. cœur, je ne l’avais jamais ouvert Lindsey Stirling en concert avant. Il faut être courageux pour 28 septembre à 20h tions du guide, on peut naviguer Pour les bateaux de plus gros le faire ». Et elle ajoute qu’après la Orpheum Theatre, sur la Tamise pour beaucoup gabarits, voire, des traversiers Couverture de Brave Enough. mort de son ami et pianiste Gavi, 601 Smithe St. moins cher en prenant une em- transporteurs de véhicules, le barcation de transport public. tout électrique est à l’essai en Même chose à Lisbonne. Le Norvège. Ailleurs, des bateaux transport urbain de passagers de transport urbain dotés de - n’est pas nouveau mais on a pu trique ou de moteurs fonction- croirepar voies que fluviales ces rescapés ou maritimes d’une moteurs hybrides diesel/élec époque révolue étaient en voie déjà en service ou sur le point de disparition, remplacés par la d’êtrenant au lancés. gaz naturel liquéfié sont voiture, l’autobus et le métro. Aux Pays-Bas, un projet de Or, c’est tout le contraire, bateau à moteur hybride élec- grâce à de nouvelles technolo- gies qui rendent ces bateaux carburant serait fabriqué à par- plus rapides et plus rentables. Il tirtrique/biodiésel d’algues marines. est à Bref,l’étude. pour Le y a d’abord eu des améliorations ceux qui, comme moi, adorent se dans le domaine du design avec promener sur l’eau, l’avenir est l’adoption de coques de type plutôt prometteur. 10 La Source Vol 16 No 26 | 13 au 27 septembre 2016

Edwine Veniat

Quand les gestes en disent plus que les mots Agenda Handel and his rivals ’adage dit souvent que les Vendredi 16 septembre à 19 h 30 Limages sont plus fortes que les À la Christ Church Cathedral, - 690 rue Burrard tique de la danse contemporaine vuemots. par S’il Tara fallait Cheyenne, qualifier lacette pra La soprano primée Amanda expression lui collerait à la peau Forsythe, accompagnée par tant sa manière de s’exprimer est l’Orchestre baroque du Paci- unique et frappante. S’emparant de l’espace avec pour seuls ou- de Händel ainsi que des airs tils son corps et sa manière de se d’opérafique, interprétera par Porpora, des Hasse opéras et mouvoir dans des mises en scène Veracini – tous les composit- sophistiquées, elle fait passer un eurs talentueux de « l’Opéra de message poignant sur la société la Noblesse » de Londres qui moderne. Elle sera de passage aura brièvement mis Händel au Roundhouse pour deux repré-

prochains. hors jeu. De 18* *$ à* 76 $. sentations les 29 et 30 septembre Burnaby International Histoire d’une artiste Folk Dancers Club pluridisciplinaire Open house le 20 septembre de Tara est chorégraphe, interprète, 19 h 30 à 21 h 30 éducatrice et directrice artis- Au Charles Rummel Community tique. Basée à Vancouver, elle a Centre, 3630 avenue Lozells, créé sa propre compagnie Tara Burnaby Cheyenne Performance et s’est

fait connaître ces dix dernières Photography D Wendy par Photo Des personnes de différentes décennies par son mélange de Tara Cheyenne interprétant Porno Death Cult. cultures se retrouvent pour comédie, de danse physique et vement. » Elle perfectionne les « L’idée [de Porno Death Cult] visuels, le travail sur la danse et apprendre et faire appren- dynamique et ses choix de sujet moindres détails en maîtrisant m’est venue alors que j’étais en la scène sauront certainement dre les danses traditionnelles pouvant parfois sembler contro- ses effets de bout en bout. Ainsi, voyage vers l’Espagne. Je suis al- vous charmer. Si vous êtes plutôt et folkloriques de leurs pays, versés. Ses travaux ont été nomi- elle accorde une attention toute lée dans une église et je n’ai pas touché par la musique, notre sé- partageant ainsi la joie et nés plusieurs fois pour des prix particulière à « la conception pu m’empêcher de constater la lection est très éclectique ». l’universalité de la danse. La prestigieux, parmi lesquels les du geste, du texte, du mouve- beauté du Christ sur la croix. » Pour ce projet, Tara Cheyenne saison reprend de septembre à Jessie. Elle a été notamment réci- ment et du son pour tracer des De ce constat lui est restée cette s’est entourée d’une équipe de juin et une « maison ouverte » piendaire du Prix Chrystal Dance envie de parler « de la beauté de spécialistes en décor et en mu- est organisée pour présenter Modeste, elle se déclare toujours la recherche de l’engagement », sique et s’est fait assister par le l’association aux nouveaux ar- Son sujet de prédilection étonnéelignes entre quand les significationsles retours po ».- que celui-ci soit entendu au sens directeur Marcus Youssef. Le rivants et nouveaux inscrits. esten 2014. l’expérience humaine, tou- religieux ou plus vaste. Événement gratuit. jours approchée avec un angle qu’elle a atteint son objectif. « J’écris tous mes person- fort de son succès pour deux étrange, voire merveilleux. Elle sitifs du public lui confirment nages et je les interprète. Ma spectacle,représentations créé enau 2014,Roundhouse revient * * * écrit et compose des person- À propos de Porno Death Cult pratique s’apparente également Community Centre. Finalement, Exposition : Through My Eyes nages justes et bigarrés, pense À première vue, ce nom de spec- à du théâtre puisque j’écris le ce spectacle ayant plusieurs The Syrian Conflict Through les chorégraphies, interprète tacle est frappant. Passé le pre- script et que je parle beaucoup niveaux de lecture et d’appré- the Eyes of a Young Syrian elle-même seule sur scène ses mier a priori, l’on s’aperçoit que entre les moments de danse », ciation, si vous êtes également Photographer différents personnages en leur les choix de noms eux-mêmes explique Tara Cheyenne pour un spectateur curieux et ouvert Les 29 et 30 septembre injectant une bonne dose de co- sont déjà un engagement de la décrire ce que l’on peut voir sur À la Visual Space Gallery, 3352 médie, de tragédie et d’humour. part de Tara Cheyenne. Une vo- scène lorsqu’elle joue Porno Dunbar Street Tara Cheyenne cherche avant lonté d’être subversive et de Death Cult. « Les retours ont été Pornod’esprit, Death tentez Cult votre : chance ! tout le contact avec son public, extrêmement positifs pour ce un spectacle de Tara Cheyenne et par ce biais, avec la société de entrée en matière. spectacle », déclare-t-elle. « Les Les 29 et 30 septembre au consommation (qu’elle se plaît à faireAvant réfléchir Porno avantDeath même Cult, la toute cho- gens me disent souvent qu’ils se Roundhouse Community Centre lesAbdulazez effets Dukhan,dévastateurs jeune réfugiéde la interroger et à critiquer). régraphe avait déjà travaillé sur sont reconnus dans les person- (181 Roundhouse Mews) guerresyrien deen 18Syrie. ans, aSon été exposition le témoin Comme l’explique Tara l’interprétation et la réalisation nages que j’ai interprétés. » Entrées de 20 $ à 25 $ représente la tragédie et la vio- Cheyenne, elle « souhaite créer de pas moins de sept spectacles En plus de cette recherche lence qu’il a vécues à travers des des œuvres qui parlent aux gens inédits dont les noms étaient photographies à couper le souf- d’authenticité, Tara Cheyenne ad- Si vous avez des événements sur les niveaux d’expérience pour la plupart tout aussi origi- à annoncer contactez-nous à commune humaine, sur notre naux : parmi eux ou How to be de la musique, avec une bande- l'adresse courriel suivante : propre comportement tragi-co- encore I met être particulièrement fière sonfle. Entrée travail surde documentation). don (les bénéfices can’t remember the word son spécialement créée pour ce info@thelasource. com mique, et sur nos vies en mou- for I can’t remember. aideront Abdulazez à continuer

spectacle : « Si vous aimez les arts

Suite “Chant-Ouest” de la page 7 rencontré quelqu’un avec une dans l’apprentissage profes- ments (, guitare, ukulélé, voix comme la mienne, elle est sionnel que vont en retirer harmonica, trompette). Chacun ces participants. Des ateliers de ces instruments apporte une individuels et en groupe au- couleur différente à mes chan- assezBien plus différente que des ». prix ront lieu pendant les jours qui sons », mentionne la gagnante Outre la convoitée possibi- précéderont le spectacle, avec de Pacifique en chansons en Co- lité de participer au Festival les formateurs professionnels, lombie-Britannique, Sophie international de la chanson dans le but de cerner les be- Villeneuve. Le quatrième fina- de Granby, des bourses et une soins de chacun », de conclure liste, Sympa César, vainqueur session d’enregistrement sont la coordonnatrice. de la compétition Polyfonik 201 également offertes. Mais la en Alberta, avance : « Je dirais participation à Chant’Ouest va Chant’Ouest que c’est soit ma voix, soit mon6 au-delà des prix. « Bien sûr, il 29 septembre, 20 h

énergie sur scène. […] En ce qui Photo par Kevin Hogarth Lamy Stéphanie par Photo y a des prix, mais l’objectif du Radio-Canada Regina concerne ma voix, je n’ai pas Émilie Lebel (à gauche) et Sophie Villeneuve (à droite). Chant’Ouest se trouve surtout chantouest.wordpress.com