Claude Faber
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Préface Depuis presque quatre générations, le patronyme de Cotroni fait partie de l’histoire du Québec. Déjà, alors que je sortais à peine de l’adolescence, le nom de cette famille de criminels était connu du grand public, même si, officiellement, ni la police ni les autorités n’en faisaient mention. Pour les journaux, Vincent Cotroni était un homme d’affaires bien connu. C’était vrai. Mais il faudra attendre les années 1960 avant que l’on commence à décrire véritablement son style de vie et à préciser la nature de son véritable travail. En ce temps-là, les Cotroni étaient liés à la politique, non pas aux grands débats de société mais à la politique comme elle se pratiquait alors au Québec. Ils étaient des travailleurs d’élections. C’est en aidant les partis politiques que les gens de la pègre obtenaient des faveurs des gouvernements au pouvoir. Impliqués dans le jeu, la prostitution et les cabarets, les personnages liés au milieu criminel avaient besoin des faveurs des élus. C’était donnant, donnant. Lorsque la Mafia américaine s’installe à Montréal au début des années 1950, les Cotroni occupent une place de choix dans le milieu local. Vincent Cotroni ne tarde pas à se faire connaître et à établir des alliances avec Carmine Galante, le rude patron américain envoyé au Canada par Joe Bonanno pour mettre de l’ordre chez les malfrats. 3 Cabaretier, Cotroni était aussi l’un des pionniers de la popularisation de la chanson française au Québec, alors que les spectacles des établissements montréalais étaient uniquement américains et évidemment de langue anglaise. Les Cotroni ont fait l’objet d’enquêtes, de reportages et ont été les vedettes de plusieurs grandes affaires criminelles du Québec. On a écrit beaucoup sur eux, et ils ont aussi fait l’objet de plusieurs grands reportages, tant à la radio qu’à la télévision. Il faudra attendre l’ouvrage de Peter Edwards avant de pouvoir découvrir l’histoire complète de cette famille montréalaise. Jusqu’à la publication originale de Frères de sang en langue anglaise, plusieurs étapes de la vie de cette famille turbulente avaient été abordées par divers auteurs, mais jamais comme le journaliste du Toronto Star a pu le faire. Peter Edwards connaît son métier de journaliste d’enquête. Il est un bon conteur et sait mettre en évidence les grands moments de la carrière des quatre frères Cotroni. L’auteur s’attarde peu à Michel Cotroni, qui n’a jamais fait parler de lui, contrairement à ses frères Vincent, Giuseppe et Frank, dont la carrière est bien décrite par mon collègue de Toronto. Cette nouvelle édition augmentée de toute l’histoire récente des activités de Frank Cotroni et de son entourage permet de comprendre pourquoi les Cotroni sont devenus des vedettes du crime. L’auteur compare aussi la position et l’importance des Cotroni sur l’échiquier nord-américain et mondial de la Mafia. Il démontre la corruption, les trafics divers et le blanchiment d’argent des caïds. 4 Enfin, Peter Edwards relate un certain déclin de l’empire des Cotroni et la montée des motards dans le monde criminel canadien. Il explique comment Hells Angels et mafiosi peuvent s’entendre pour fixer les prix de la drogue afin de maximiser leurs profits. Voici donc un livre unique sur l’histoire criminelle, par un journaliste qui s’y connaît et qui a le don de l’écriture vivante, directe; un journaliste renseigné qui rend bien sa matière. Cet ouvrage sera extrêmement utile à tous ceux qui cherchent à comprendre ce qui se passe dans les coulisses du crime. Michel Auger 5 Présentation des personnages Joseph Bonanno (Joe Bananas). Chef de la famille new- yorkaise avec laquelle le clan Cotroni était associé. Salvatore Bonanno (Bill). Fils «bon chic bon genre» de Joe Bonanno. Tommaso Buscetta. Le plus célèbre repenti de l’histoire de la Mafia. Il vécut brièvement à Toronto et à Montréal. George Cherry. Personnalité de la boxe montréalaise, reconnaissant aux Cotroni de lui avoir donné sa chance. Vito Ciancimino. Ancien maire de Palerme, Sicile, et associé du blanchisseur des Cotroni, Michel Pozza. Francesco Cotroni (Santos, Frank, dit le Gros). Frère de Vic et de Pep Cotroni, et dernier espoir des Cotroni. Il voulait déménager à Toronto. Giuseppe Cotroni (Pep). Plus vieux que Frank et plus jeune que Vic. Beaucoup d’ambitions éventuellement lésées. Intéressé par la drogue, les valeurs mobilières et la farine à pizza. Nicodemo et Maria Micellota Cotroni. Parents des terribles frères Cotroni. Ont légué leurs prénoms à de nombreux petits- enfants. Vincenzo Cotroni (Vic, dit l’Œuf). Ancien chef de la Mafia de Montréal, directeur de succursale d’une famille de New York. Conciliateur, au sens canadien du terme. 6 Claude Faber. Lieutenant de Frank Cotroni, membre de la famille par alliance. Terriblement efficace, mine de rien. Tony Frank. Ancien gangster, issu du quartier qui a produit Vic Cotroni et ses frères. De l’époque où on pouvait être un important gangster sans rien devoir aux Américains. Carmine Galante (M. Lilo). Ancien gros calibre de la famille Bonanno de New York et passeport pour la gloire de Vic Cotroni. Il a propulsé la bande montréalaise dans l’orbite américaine. Louis Greco. Éminent associé sicilien de Vic Cotroni, qui l’a aidé dans les années 1950. Giacomo Luppino. Ancien don de Hamilton, beau-père de Paolo Violi. Stephano Magaddino (dit l’Entrepreneur). Vieux don de Buffalo, cousin jaloux de Joe Bonanno. Son ombre s’étendait jusque sur le sud de l’Ontario. Eddie Melo (dit l’Ouragan). Garde du corps torontois de Frank Cotroni. Ancien boxeur et organisateur du local 75 de l’Union internationale des employés d’hôtels et de restaurants. Ciro Niegri Nieri. Associé de Tony Frank, un gangster des années 1920. Deviendra délateur. William Obront (Willie Obie). Blanchisseur des Cotroni, officiellement grossiste en viandes. Assurait la communication avec la pègre juive. Johnny Papalia (Johnny Pops, dit l’Exécuteur). Truand hamiltonois connu pour sa prose acide et ses dispositions orageuses. A eu sa tête mise à prix à 15000. Pacifique (Pax) Plante. Célèbre incorruptible des années 1940 et 1950 à Montréal. 7 Michel Pozza. Blanchisseur lié avec les ailes sicilienne et calabraise, ainsi qu’avec la Sicile. Palmina Puliafito. Sœur de Vic Cotroni et femme d’affaires douée. Phil Rastelli (dit le Rouillé). Chef de la famille Bonanno à son déclin. Ancien Montréalais, il était prisé des Cotroni. Nick Rizzuto. Rival caustique de Paolo Violi. A séjourné à Montréal et au Venezuela. Réal Simard. Chauffeur et tueur à la solde de Frank Cotroni. Domenico Violi. Père de Paolo Violi et truand calabrais des premières heures, ayant déménagé à Parma, dans l’Ohio. Paolo Violi. Successeur présumé de Vic Cotroni. Calabrais de naissance, nationaliste canadien de circonstance. 8.