Les Relations Extérieures Du Québec »
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CORE Metadata, citation and similar papers at core.ac.uk Provided by Érudit Article « II – Les relations extérieures du Québec » Hélène Galarneau Études internationales, vol. 16, n° 1, 1985, p. 139-152. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/701800ar DOI: 10.7202/701800ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : [email protected] Document téléchargé le 13 février 2017 08:12 CHRONIQUE DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU CANADA ET DU QUÉBEC 139 Il — Les relations extérieures du Québec (juillet à septembre 1984) A — Aperçu général La vie politique québécoise du dernier trimestre de 1984 fut dominée d'une part par l'instauration d'un nouveau climat entre les gouvernements d'Ottawa et de Québec et d'autre part par une crise gouvernementale provoquée par la démission de six ministres du cabinet Lévesque. L'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de M. Brian Mulroney marquait le début d'une période d'ouverture dans les relations fédérales-provinciales, particulièrement sensible dans le cas des rapports Ottawa-Québec. Le nouveau dialogue avait des conséquences directes dans plusieurs domaines, y compris celui des relations extérieures. Il permettait par exemple d'assurer la participation du gouvernement fédéral à la dernière phase du Sommet sur les relations internationales du Québec, qui avait lieu en décembre, et de détendre les relations Paris-Ottawa-Québec. La « décrispation » des relations triangulaires France-Canada-Québec était publiquement établie lors de la visite du Premier ministre français en novembre. Le sommet « Le Québec dans le monde », où le gouvernement du Québec prenait un certain nombre d'engagements relatifs à l'élaboration et à la poursuite de sa politique extérieure, la venue du Premier ministre français et le périple asiatique du premier ministre Lévesque et de son ministre des Relations internationales, constituent les temps forts du trimestre d'automne. Le Québec vivait une crise gouvernementale provoquée par le débat au sein du Parti québécois, entourant le choix du thème de l'indépendance comme enjeu de la prochaine élection. Six ministres démissionnaient en novembre, après que le Premier ministre eut déclaré que la souveraineté n'avait pas à être l'enjeu de la prochaine élection. Les démissionnaires étaient le ministre des Finances, M. Jacques Parizeau, qui avait depuis 1976 la responsabilité de ce ministère, le ministre des Affaires sociales, M. Camille Laurin, le ministre de la Science et de la Technologie, M. Gilbert Paquette, le ministre des Transports, M. Jacques Léonard, la ministre déléguée à la Condition féminine, Mme Denise Leblanc - Bantey, et la ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration, Mme Louise Harel. Le remaniement ministériel, entrepris le 27 novembre et complété le 20 décembre, confiait le ministère des Finances à M. Yves Duhaime, le ministère de la Science et de la Technologie à M. Yves Bérubé, qui était également placé à la tête d'un nouveau ministère de l'Enseigne ment supérieur et redonnait à M. Gérald Godin le portefeuille des Communautés culturelles et de l'Immigration. MM. Guy Chevrette et François Gendron devenaient ministres des Affaires sociales et de l'Éducation et M. Marcel Léger, depuis quelques mois ministre délégué au Tourisme, gardait la responsabilité de ce dossier dont on faisait un ministère distinctl. Plus tôt au cours de l'automne, l'Assemblée nationale entreprenait les travaux de la cinquième session de la trente-deuxième Législature. Le discours inaugural du 16 octobre, qui s'ouvrait sur des considérations soulignant l'importance de la présence québécoise hors frontières prononcées par un Premier ministre rentrant d'un long séjour officiel en Asie, était dominé par deux thèmes: la reconstruction de l'économie québécoise et le dialogue avec le gouvernement fédéral. Le gouvernement envisage quatre façons de régénérer l'économie: l'utilisation optimale des richesses naturelles, l'ouverture aux nouvelles technologies, le développement accéléré de l'aptitude à exporter et une révision de la fiscalité des particu liers. L'hydro-électricité, la voie maritime du Saint-Laurent et le tourisme sont au nombre des richesses naturelles dont le Québec compte tirer parti. Le gouvernement manifestait son 1. Le Devoir, 28 novembre 1984, p. 2; 21 décembre 1984, pp. 1,-4 et 10. 140 Hélène GALARNEAU intention de poursuivre l'effort de vente d'électricité sur les marchés américains et déclarait avoir chargé Hydro-Québec « de revoir sa stratégie de développement en tenant compte non seulement du marché québécois mais de l'ensemble de ses marchés potentiels ». Il était également résolu à « mettre en valeur comme jamais l'atout exceptionnel » que constitue la voie maritime du Saint-Laurent, cet axe de commerce et de transport international et à contribuer, par la création d'un ministère du Tourisme, au développement de l'industrie touristique. Pour ce qui est des exportations, le Premier ministre soulignait le « maximum d'effort et d'efficacité qu'il va falloir déployer en permamence pour remplir chaque année l'énorme obligation d'exporter 45 pour cent de notre production totale ». Les relations avec le gouvernement fédéral étaient envisagées avec sérénité par le Premier ministre du Québec. Le gouvernement Mulroney, qui a été élu, disait-il, « sur la foi d'engagements explicites à renouer le dialogue intergouvernemental et remplacer une stérile politique d'affrontement par une ouverture à la collaboration (...) trouvera à Québec un interlocuteur tout disposé à entretenir avec lui des relations harmonieuses ». Par ailleurs, le discours inaugural mentionnait la création d'un Conseil des communautés culturelles et de l'immigration et l'adoption d'un plan d'activités spéciales dans le cadre de la fin de la décennie des femmes décrétée par l'ONU2. B — Le sommet « Le Québec dans le monde » La deuxième séance plénière du sommet « Le Québec dans le monde », réunissant les intervenants gouvernementaux et privés oeuvrant dans le domaine international, se tenait à Montréal les 10, 11 et 12 décembre. Cette rencontre mettait un terme au processus de concertation engagé par le gouvernement du Québec au printemps dernier3. Elle permetttait aux participants de s'entendre sur un certain nombre de propositions d'actions reliées aux activités internationales du Québec, propositions envers lesquelles le gouvernement du Québec prenait des engagements précis. Contrairement à la première phase du sommet, à laquelle le gouvernement Trudeau avait refusé de participer, le gouvernement fédéral se joignait en décembre aux nombreux intervenants ayant pris part à l'ensemble de la démarche, venus du secteur public - gouvernement du Québec, sociétés d'État, organismes publics et municipalités -, des milieux financiers, des affaires, syndical et agricole, des associations des communautés culturelles, des organismes non-gouvernementaux de coopération internationa le, des organismes culturels et de loisir, des secteurs de l'enseignement, de la recherche, de l'information et des communications. Le gouvernement conservateur avait délégué à la rencontre cinq ministres, le président du Conseil du Trésor, M. Robert de Cotret, la ministre des Relations extérieures, Mme Monique Vézina, M. Michel Côté, ministre de la Consom mation et des Corporations, M. André Bissonnette, ministre d'Etat aux petites entreprises, M. Benoît Bouchard, ministre d'État aux transports, ainsi que la présidente de l'ACDi, Mme Margaret Catley-Carlson et des représentants d'autres organismes d'État. Alors que le gouvernement fédéral, sous le règne de Pierre Trudeau, considérait les relations internationa les comme étant de juridiction essentiellement fédérale, l'approche du gouvernement de Brian Mulroney apparaissait plus souple, celui-ci semblant disposé à reconnaître la légitimité de l'action internationale des provinces dans les domaines de leur compétence. Les débats, qui portaient sur les thèmes de la coopération internationale, des échanges économiques internationaux et de l'immigration, permirent aux participants de s'entendre sur 2. Texte intégral du discours inaugural, Le Devoir, 17 et 18 octobre 1984, pp. 11 et 12. 3. Pour le compte rendu de la première rencontre du sommet de mai 1984 et un exposé des objectifs de la démarche, voir la « Chronique des relations extérieures du Québec », Études internationales, vol. XV, no. 3, septembre 1984, pp. 601-604. CHRONIQUE DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU CANADA ET DU QUÉBEC 141 un certain nombre d'actions concrètes ou de prendre l'engagement, pour d'autres domaines, de préciser celles-ci ultérieurement au sein de forums consultatifs4. À la demande générale, le gouvernement du Québec s'est engagé à se doter d'une politique des relations internationa les. Il doit préparer un énoncé de politique qui sera présenté au printemps 1985 à la Commission parlementaire