M~MOIRE DES D~LIB~RATIONS DU CONSEIL EX~CUTIF S~ANCE DU 30 NOVEMBRE 1994 A 16 H 30 SOUS LA PR~SIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Jacques Parizeau, Premier ministre Madame , Ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes Monsieur Paul Bégin, Ministre de la Justice et ministre responsable de l'application des lois professionnelles Madame , Ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine Monsieur , Ministre de l'Environnement et de la Faune Monsieur , Ministre des Finances et ministre du Revenu Monsieur , Ministre d'État au Développement des régions, ministre des Affaires municipales, Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable de la réforme électorale Madame Rita Dionne-Marsolais, Ministre déléguée au Tourisme, ministre responsable de la Régie des installa­ tions olympiques, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française Monsieur , Ministre de l'Éducation Monsieur François Gendron, Ministre des Ressources naturelles Madame , Ministre d'État à la Concertation et ministre de l'Emploi Monsieur Jean-Pierre Jolivet, Whip en chef du gouvernement Monsieur , Vice-premier ministre, ministre des Affaires internationales, de 1 'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Francophonie Monsieur Marcel Landry, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation Monsieur , Ministre délégué à la Restructuration Monsieur Jacques Léonard, Ministre des Transports

Madame , Ministre déléguée à l'Administration et à la Fonction publique, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de la Famille Monsieur Serge Ménard, Ministre de la Sécurité publique Monsieur Daniel Paillé, Ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie Monsieur , Ministre de la Santé et des Services sociaux Certains renseignements ont été caviardés dans ce document, et ce, en vertu des dispositions de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (RLRQ, chapitre A-21). Les articles pertinents apparaissent aux endroits concernés. MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 30 NOVEMBRE 1994

LOI MODIFIANT LA LOI SUR LES RELATIONS DU TRAVAIL. LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET LA GESTION DE LA MAiN-D’OEUVRE DANS L’INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION ET MODIFIANT D’AUTRES DISPOSITIONS LÉGISLATIVES (RÉF.: 4-0251)

Le ministre de l’Emploi et ministre d’État à la Concertation soumet un mémoire daté du 2$ novembre 1994 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction et modifiant d’autres dispositions législatives, ainsi qu’un mémoire complémentaire daté du 30 novembre 1994 et portant sur le même sujet. Ce mémoire propose l’adoption d’un projet de loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction et modifiant d’autres dispositions législatives afin de réviser certains éléments de la Loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction et modifiant d’autres dispositions législatives, adoptée et sanctionnée le 14 décembre 1993, de manière à rétablir les droits des travailleurs de la construction et créer un climat propice à la négociation de conventions collectives de travail.

Madame Harel explique à ses collègues que l’application du Code du travail sur les chantiers de construction de courte durée n’est pas praticable. C’est la raison pour laquelle le Législateur a adopté en 1968 la Loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction.

La Loi 142, adoptée sous le précédent gouvernement, venait court-circuiter les conclusions du Sommet de la construction. De plus, cette loi n’a pas eu pour effet de faire diminuer le prix des maisons. C’est pourquoi elle propose un nouveau régime de négociation qui retourne à la réalité des différents marchés du secteur de la construction: le secteur des grands travaux, le secteur industriel, le secteur commercial et le secteur résidentiel. C’était d’ailleurs là le voeu exprimé par les principales associations patronales. L’Association des entrepreneurs en construction, qui est en quelque sorte une structure technocratique qui perçoit des cotisations des entrepreneurs, est très peu paralysée actuellement, puisque les associations patronales sont favorables à l’instauration d’un nouveau régime. Cependant, on maintient sous la juridiction de 1’AECQ un tronc commun de sujets de négociation comme celui du choix des arbitres. On prévoit aussi des conventions sectorielles qui pourront être conclues par les associations sectorielles.

Elle souligne que le réassujeffissement du secteur résidentiel n’est pas total. Ainsi, les secteurs de la domotique, de l’aménagement paysager, des immeubles patrimoniaux et de l’installation d’aspirateurs centraux ne seront pas assujettis. De plus, l’application de la loi est limitée au secteur de la construction. Ainsi, la rénovation résidentielle effectuée par un propriétaire de même que l’autoconstruction ne sont pas assujetties. C’est la construction de maisons neuves qui est visée.

Dans le secteur résidentiel, on introduit un ratio d’un compagnon pour un apprenti. II n’y a pas d’obligation pour le compagnon de se faire accompagner d’un apprenti. Les ratios sont différents dans les autres secteurs de la construction. On favorise ainsi l’entrée des jeunes dans ce secteur du travail et on ratifie l’entrée de ceux qui ont commencé à y oeuvrer depuis l’entrée en vigueur de la Loi 142, à condition qu’ils aient fourni 300 heures de travail en 1994. Ceux-ci devront suivre des cours dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail et devront être assurés d’un nombre d’heures de travail additionnel de 150 heures. Ils seront invités à régulariser leur situation. Après cela, l’application de la loi sera très sévère. La Commission de la construction du Québec pourra suspendre les activités sur un chantier lorsque du travail au noir y est exécuté. Il s’agit là d’une réclamation de l’ensemble de l’industrie qui ne souhaite pas la concurrence de mauvais joueurs. En outre, le ministère des Affaires municipales concevra un mécanisme selon 2 lequel les demandes de permis de construction adressées aux municipalités seront transmises à la Régie du bâtiment. Les travailleurs qui n'auront pas déclaré leurs heures travaillées seront considérés comme des travailleurs au noir. De telles mesures favoriseront les jeunes, surtout ceux des communautés ethniques. Lors du Sommet de la construction, on souhaitait également pouvoir favoriser le travail des femmes dans ce secteur. La Commission de la construction du Québec adoptera des règles en ce sens.

Pour ce qui est de la machinerie de production, l'ancien gouvernement avait promis que cette activité serait introduite dans le décret de la construction. La Loi 142 comportait cependant une disposition ambivalente à cet égard. L'ancien gouvernement avait indiqué que cette disposition entrerait en vigueur lorsque toutes les clauses improductives du décret de la construction auraient été retirées. L'inclusion de la machinerie de production aurait rendu très coûteux les travaux d'installation. Elle propose que cette disposition ne soit pas promulguée tant que l'Association des manufacturiers du Québec, qui représente les donneurs d'ouvrage, ne sera pas satisfaite.

Quant à la question de la mobilité-des travailleurs, une rencontre avec des représentants du gouvernement de l'Ontario aura lieu cet après-midi. À cette occasion, nous leur ferons part de nos intentions. L'entente avec cette province prévoit que des dépliants seront disponibles pour les travailleurs et entrepreneurs ontariens. Ces dépliants expliquent la façon de s'y prendre pour venir travailler au Québec. En Ontario, seuls les métiers mécaniques ont fait l'objet d'une syndicalisation et il s'agit, dans ce cas, d'un atelier fermé, tandis qu'au Québec notre régime est pluraliste, puisqu'il comporte la présence de plusieurs syndicats. Dans le cas des métiers généraux, 4 000 Québécois peuvent aller travailler en Ontario. Le présent projet de loi ne modifie en rien cette entente avec l'Ontario. Les entrepreneurs ontariens ne sont plus tenus d'obtenir une licence d'entrepreneur du Québec et les travailleurs ne sont plus obligés d'avoir leur résidence au Québec. Cependant, notre législation exige que les entrepreneurs ontariens aient un fondé de pouvoir au Québec et il s'agit là pour eux d'un irritant. On se montrera ouvert sur ces questions. On offrira une véritable exemption qui permettra aux travailleurs ontariens de venir travailler au Québec. Jusqu'à présent, seulement 111 travailleurs ontariens ont pu obtenir leur carte de compétence du Québec. On offrira aux travailleurs ontariens qui n'ont pas de carte de compétence la possibilité de se la procurer à l'intérieur d'un délai d'un an et ce, sans être obligés d'avoir travaillé durant 300 heures. Elle ajoute qu'il n'est pas nécessaire d'introduire dans la loi une disposition conférant une préséance de l'entente avec l'Ontario par rapport à la loi. Quant à la construction du Casino de l'Outaouais, on avait prévu de ne pas inclure les travaux de construction des sociétés d'État dans cette entente.

L'Association professionnelle des constructeurs d'habitation du Québec pourra se considérer perdante avec les modifications législatives proposées, puisque ses membres se retrouvent dans le secteur résidentiel. Cependant, elle ne fera pas de levée de boucliers si elle obtient le pouvoir de négocier elle-même pour son secteur d'activité. L'Association a exigé l'introduction d'un ratio d'un compagnon pour un apprenti. De plus, elle souhaite maintenant que le réassujettissement du secteur résidentiel n'ait lieu qu'après qu'elle aura conclu sa convention collective. En pratique, elle souhaite que le gouvernement continue à arbitrer les négociations de ce secteur. Madame Harel indique qu'elle a refusé cette demande de l'Association.

Pour monsieur Brassard, un des effets dévastateurs de la Loi 142 était la diminution des effectifs des différents bureaux de la Commission de la construction du Québec. Avec le réassujettissement du secteur résidentiel, des contrôles plus nombreux seront requis, de sorte qu'il présume que la Commission devra réembaucher du personnel. Dans le cas contraire, les mesures prévues par le projet de loi demeureront purement théoriques.

Monsieur Le Hir rappelle qu'il a eu un rôle à jouer l'hiver dernier dans le cas du problème de la mobilité des travailleurs près des frontières. C'est alors qu'il a pu constater toute l'ampleur des représailles économiques de l'Ontario. Il se dit inquiet des répercussions que pourraient avoir ce projet de loi en Ontario, inquiétude qui est d'ailleurs soulignée dans l'avis du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes. Il ajoute qu'il réalise la gravité du problème du travail au noir et qu'un réexamen de la Loi 142 s'impose. 3

Plusieurs petits entrepreneurs de son comté se sont d'ailleurs plaints de cette loi. Il faut cependant se rappeler que lorsque le gouvernement ontarien a émis sa directive l'automne dernier, plusieurs de nos entreprises québécoises ont été grandement affectées. Il demande si les pourparlers qui se déroulent actuellement avec les représentants de l'Ontario permettent de conclure que nos entreprises seront à l'abri des représailles. Madame Beaudoin lui répond que la situation a évolué depuis que le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes a émis son avis. Il n'existe pas de discordance entre le texte de l'entente avec l'Ontario et celui du projet de loi. Le problème se situerait plutôt au niveau de l'esprit de la loi. L'Ontario pourrait considérer notre projet de loi comme un recul par rapport à la Loi 142. Le premier ministre de l'Ontario, qui est tout près d'une élection, pourrait se servir de ce prétexte pour mener une bataille contre le Québec. Malgré les discussions qui ont cours entre monsieur Jacques Henry, sous-ministre adjoint au ministère de l'Emploi et monsieur Bornstein, représentant de l'Ontario, il n'est pas possible de savoir exactement comment réagira le gouvernement ontarien.

Le premier ministre se dit favorable à des modi~c~tions à la Loi 142, mais à condition que ces modifications ne remettent pas en question nos relations avec l'Ontario. Il faut donc demeurer sensible aux exigences que l'Ontario formulera. Il ne souhaite pas une autre guerre commerciale avec l'Ontario. Au sujet du Casino de l'Outaouais, il rappelle que monsieur Bob Rae était d'accord pour que l'Entente Québec-Ontario ne s'applique pas à la construction du casino. Il ajoute qu'il a lui-même offert à monsieur Rae que des négociations entre le Québec et l'Ontario soient entreprises afm d'élargir la portée de nos accords commerciaux. Il est donc nécessaire de poursuivre nos discussions avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick. Monsieur Le Hir ajoute que les enjeux en termes de conséquence sur l'emploi sont importants.

Monsieur Jolivet demande si les parties syndicales ou patronales peuvent avoir une réaction négative à l'égard des modifications projetées. Madame Harel rappelle que même l'Association des entrepreneurs en construction est demeurée silencieuse sur le sujet. Elle doit considérer qu'elle conserve l'essentiel en raison du maintien du tronc commun des sujets de négociation, même si elle perd un peu de terrain par l'introduction des négpciations sectorielles. Cependant, quoi que le gouvernement fasse, il y aura des mécontents du côté de la Fédération des travailleurs du Québec et de la Centrale des syndicats démocratiques. Elle aurait personnellement souhaité que des sujets additionnels de négociations soient introduits dans le tronc commun. Cependant, il faut reconnaître que le gouvernement a rempli son engagement. Toutefois, les travailleurs seront rémunérés au prix du marché. Par ailleurs, les règles régissant le domaine de la construction sont très rigides et il existe des conflits entre les corps de métier. Il faut élaguer dans ces rigidités et apporter des assouplissements. Il faut se rappeler qu'il s'agit d'une industrie qui représente plus qu'un secteur de relation de travail. Il appartiendra au ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie de s'occuper davantage de cette industrie. Monsieur Jolivet souligne qu'il existe des travailleùrs qui sont licenciés par leur usine et qui ne peuvent s'intégrer au secteur de la construction. Madame Harel lui répond qu'il n'est pas possible pour le secteur de la construction d'absorber tous ces travailleurs mis à pied. Par ailleurs, les jeunes qui terminent leur scolarité peuvent facilement devenir des apprentis dans le secteur de la construction. Monsieur Jolivet dit ne pas souhaiter que l'on favorise les jeunes qui terminent leur secondaire V. Madame Harel indique que tous ceux qui auront réussi la formation appropriée pourront accéder au secteur de la construction. Par ailleurs, il n'est pas possible de régler aujourd'hui tous les problèmes soulevés. Les modifications législatives qu'elle propose ne sont là que pour réparer les torts causés par la Loi 142.

Madame Blackburn se dit satisfaite de la légère amélioration qui est faite en ce qui concerne l'accession des femmes à ce secteur. Elle demande de quelle façon sera appliquée la mesure touchant le ratio d'un apprenti pour un compagnon. Madame Harel signale que les syndicats ont un prix à payer pour le réassujettissement du secteur résidentiel. Madame Blackburn constate que la pondération sectorielle a disparu et demande ce que cela signifie. Madame Harellui répond qu'il s'agit là d'une prime pour le Conseil des métiers de la construction, puisque la représentation était en fonction des heures travaillées. Il s'agit là du principe de l'actionnariat. Le projet de loi enlève à 4

art. 53, 54 le monopole que son syndicat détenait sur le secteur industriel. Elle indique qu’elle a cependant été applaudie lors de la dernière rencontre à laquelle elle a assisté avec les représentants de ce syndicat. Dans toute cette affaire, c’est du donnant, donnant.

Monsieur Campeau demande de quelle façon vont réagir les travailleurs de l’Outaouais qui étaient favorables à la Loi 142. Madame Harel répond que ces travailleurs ont confondu la Loi 142 et les nouvelles règles sur la mobilité des travailleurs et ce, en raison du discours de l’ancien gouvernement. Elle ajoute que les représentants de ces travailleurs ont été informés de fa teneur des modifications proposées.

Monsieur Garon souhaite que les travailleurs des chantiers maritimes qui oeuvrent à la confection des cabines de navire puissent accéder au secteur de la construction, car c’est véritablement du travail de construction qu’ils exécutent dans les chantiers maritimes. Le premier ministre indique qu’il faudrait examiner cette possibilité dans le cas des travailleurs qui exécutent des tâches identiques à celles des travailleurs de la construction. Monsieur Garon signale qu’il existe des artisans spécialistes qui oeuvrent dans le domaine de la rénovation des bâtisses historiques. Il souhaite qu’une reconnaissance particulière soit conférée à cette profession. Le premier ministre lui répond que le secteur de la rénovation est déjà déréglementé.

Monsieur Chevrette indique qu’il n’a aucun commentaire particulier à formuler à l’égard du projet de loi, sauf que ceux qui pratiquent l’autoconstruction devraient être réglementés. Il ajoute qu’il n’est pas convaincu que ce projet de loi fera cesser le travail au noir. C’est pourquoi il propose de faire en sorte que les municipalités soient tenues d’aviser la Commission de la construction du Québec au sujet des permis de construction qui seront émis. Les municipalités devront fournir le nom des entrepreneurs et des sous-traitants.

Monsieur Marcel Landry souligne que durant la campagne électorale, il a rencontré des diplômés de cégep qui étaient obligés de travailler au noir, puisqu’ils ne pouvaient faire autrement l’an dernier. Madame Harel lui répond que ces travailleurs seront admis dans la mesure où ils auront travaillé 300 heures dans le secteur de la construction. Une simple lettre de l’employeur attestant les heures de travail suffira.

Monsieur Gendron signale que les représentants du secteur minier sont inquiets, puisque les travaux miniers deviendront assujettis et même les travaux miniers connexes. IL ne souhaite pas que les travaux connexes aux travaux miniers soient assujettis. Madame Harel rappelle que les dispositions concernant l’assujettissement de l’installation de la machinerie de production n’ont jamais été mises en vigueur et que si les représentants du secteur minier ont plus que des appréhensions, leurs prétentions seront examinées. Quant aux gens qui effectuent eux-mêmes leur propre construction, ils devront obtenir une licence de la Régie du bâtiment. Il faudra que la Régie s’ajuste avec les municipalités.

Le premier ministre conclut la discussion en indiquant que le mémoire de madame Harel est accepté. Ce projet de loi ne représente pas la perfection, mais il permet tout de même de corriger les injustices dont souffraient certains travailleurs de la construction quant à leurs bénéfices sociaux. Ce projet de loi rétablira la paix dans ce secteur. Il correspond en général à l’esprit du consensus qui s’est dégagé lors du Sommet de la construction. Il existe cependant des choses mineures à corriger. Il faut retirer les avantages qui ont été conférés en échange de l’adoption de la Loi 142 et certaines autres imperfections. Si les choses ne vont pas aussi bien que prévu, par la suite le dossier reviendra au Conseil des ministres. Quant à l’autoconstruction, il faudra tenter de concevoir une définition qui permettra de distinguer entre ceux qui construisent eux-mêmes de bonne foi et les autres.

Décision numéro: 94-263 Le Conseil des ministres décide: à la suite des mémoires datés des 2$ et 30 novembre 1994, soumis par la ministre de UEmploi et ministre d’Etat à la Concertation et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la 5 main-d'œuvre dans l'industrie de la construction et modifiant d'autres dispositions législatives (réf.: 4-0251 ),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale le projet de loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d' œuvre dans l'industrie de la construction et modifiant d'autres dispositions législatives, proposé par la ministre de l'Emploi;

2- de confier à la ministre de l'Emploi et ministre d'État à la Concertation le soin de resserrer les dispositions du projet de loi de façon à ce que les propriétaires qui construisent eux-mêmes une résidence et qui exercent cette activité de façon répétée soient assujettis à la présente loi;

3- de transmettre la présente décision et les mémoires de la ministre de l'Emploi au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI SUR LA RÉDUCTION DU CAPITAL-ACTIONS DE PERSONNES MORALES DE DROIT PUBLIC ET DE LEURS FILIALES (RÉF.: 4-0245)

Le ministre des Finances soumet un mémoire daté du 11 novembre 1994 et portant sur un projet de loi sur la réduction du capital-actions de personnes morales de droit public et de leurs filiales. Ce mémoire propose l'adoption d'un projet de loi applicable à toutes les personnes morales de droit public dont la totalité des actions fait partie du domaine public, sauf Hydro-Québec, ainsi qu'à leurs filiales en propriété exclusive, afin de permettre de rapatrier au gouvernement, via une réduction de leur capital-actions, le produit ou une partie du produit de la vente des biens appartenant à ces personnes morales. Le projet de loi proposé s'appliquerait également à une filiale dont la totalité des actions appartient à une personne morale qui est elle-même filiale en propriété exclusive d'une autre personne morale.

Monsieur Campeau explique brièvement son mémoire à ses collègues. Monsieur Paillé demande si une telle réduction de capital n'a pas déjà été effectuée dans le passé. Monsieur Louis Bernard, secrétaire général du Conseil exécutif, lui répond que la chose a déjà été faite dans le cas de la Société québécoise d'exploration minière. Monsieur Campeau précise que Rexfor a tout de mêrrie besoin de conserver le produit de la vente de sa participation dans l'usine Chambord, afin d'être en mesure d'injecter de nouveaux capitaux dans l'entreprise Donohue.

Décision numéro: 94-264 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 11 novembre 1994, soumis par le ministre des Finances et portant sur un projet de loi sur la réduction du capital-actions de personnes morales de droit public et de leurs filiales (réf.: 4-0245),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi sur la réduction du capital-actions de personnes morales de droit public et de leurs filiales, de façon à:

A. prévoir que ces dispositions s'appliquent aux personnes morales de droit public dont la totalité des actions fait partie du domaine de l'État, à l'exception d'Hydro-Québec, ainsi qu'à leurs filiales,

B. prévoir qu'après consultation du ministre responsable de l'application de la loi autorisant le capital-actions d'une personne morale, le ministre des Finances peut, avec l'autorisation du gouvernement et aux conditions qu'il détermine, demander à cette personne morale ou à une ou plusieurs des filiales de procéder à la réduction de toute partie de son capital-actions émis et payé et à un remboursement correspondant de capital, 6

C. préciser que, dans les 30 jours de la demande, le vérificateur de la personne morale ou de la filiale informe celles-ci et le ministre des Finances s’il estime que la réduction du capital-actions demandée aurait pour effet d’empêcher la personne morale ou la filiale d’acquitter son passif à échéance,

D. préciser que, si le vérificateur est d’avis qu’il n’y a pas de motif raisonnable de croire que la personne morale ou sa filiale ne pourrait acquitter son passif à échéance, le ministre des finances fait publier à la Gazette officielle du Québec un avis de réception de cette opinion, de la réduction du capital qui doit être effectuée et du remboursement du capital qui doit être versé, et que la réduction du capital et le remboursement s’effectuent à la date de la publication de cet avis,

E. prévoir que le décret qui autorise le ministre des Finances à demander la réduction du capital-actions est déposé devant l’Assemblée nationale, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des finances;

2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des finances au Comité de législation afin qu’il s’assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI MODIFIANT LE CODE DE PROCÉDURE CWILE ET LA LOI SUR LES COURS MUNICIPALES (RÉF.: 4-0250)

Le ministre de la Justice soumet un mémoire daté du 17 novembre 1994 et portant sur un projet de loi modifiant le Code de procédure civile et la Loi sur les cours municipales. Ce mémoire propose l’adoption d’un projet de loi modifiant le Code de procédure civile et la Loi sur les cours municipales dans le but, notamment, de réviser la compétence monétaire de la Cour du Québec et de la Cour supérieure et d’augmenter le seuil pécuniaire des appels de plein droit à la Cour d’appel, de modifier le mécanisme du rejet administratif des pourvois à la Cour d’appel, de réduire les délais d’appel du jugement qui prononce sur la requête en annulation d’une saisie avant jugement, de supprimer l’audition orale lors du rejet des requêtes pour rejet d’appel à la Cour d’appel en raison de son caractère abusif ou dilatoire, de permettre au tribunal d’ordonner l’exécution provisoire d’un jugement de première instance pour toutes raisons jugées suffisantes, de prévoir qu’il n’y a pas lieu à exécution provisoire des jugements de première instance qui prononcent sur un droit réel mobilier ou immobilier et de permettre à la Cour d’appel ou à l’un de ses juges d’ordonner le. sursis d’exécution des jugements de la Cour d’appel pendant les délais

d’appel en Cour suprême. -

Monsieur Bégin explique à ses collègues que le projet de loi qu’il propose vise à augmenter de 15 000 $ à 35 000 $ le seuil monétaire de la compétence de la Cour du Québec. Le projet de loi augmente aussi de 15 000 $ à 20 000 $ le seuil à partir duquel il est possible d’exercer un recours devant la Cour d’appel. Puis, monsieur Bégin explique à l’aide de son mémoire en quoi consistent les autres modifications, qui sont d’ordre technique. Il ajoute que les grandes lignes de son projet de loi ont été soumises au Conseil de la magistrature et au Barreau du Québec.

art. 31

Décisïon numéro: 94-265 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 17 novembre 1994, soumis par le ministre de la 7

Justice et portant sur un projet de loi modifiant le Code de procédure civile et la Loi sur les cours municipales (réf.: 4-0250),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant le Code de procédure civile et la Loi sur les cours municipales, de façon à:

A. augmenter de 15 k$ à 20 k$ le seuil pécuniaire des appels de plein droit à la Cour d'appel et de 15 k$ à 35 k$ la compétence monétaire de la chambre civile de la Cour du Québec,

B. augmenter de 15 k$ à 35 k$ la compétence des cours municipales, en matière civile, relativement à tout recours intenté par la municipalité à titre de locateur de biens meubles ou immeubles, autre qu'un immeuble destiné à l'habitation, situés sur son territoire, ou tout recours de même nature intenté contre la municipalité par le locataire de ces biens,

C. modifier le mécanisme du rejet administratif des pourvois à la Cour d'appel et notamment prévoir:

1) que l'appel sera réputé déserté, si l'appelant n'a pas signifié et produit au greffe son mémoire dans les 120 jours de l'inscription ou du jugement rendu sur une demande faite en vertu de l'article 501 du Code de procédure civile, à moins que l'appelant, avant l'expiration de ce délai, n'ait signifié et produit au greffe du tribunal une demande de prorogation de délai,

2) que la demande de prorogation de délai ne pourra être accordée que pour une période de 30 jours, à moins de circonstances exceptionnelles inhérentes à la nature de la cause,

3) que l'intimé sera forclos de produire son mémoire et que la Cour d'appel pourra refuser de l'entendre, s'il ne le produit pas dans les 90 jours de la production au greffe du mémoire de l'appelant, à moins d'avoir, avant l'expiration de ce délai, produit au greffe du tribunal une demande de prorogation de délai,

4) que l'appel incident sera réputé déserté, si l'intimé ne respecte pas les délais impartis pour la production de son mémoire en réponse à celui de l'appelant principal,

5) que les parties pourront, de consentement, avant l'expiration du délai accordé à l'appelant pour la production de son mémoire, obtenir d'un juge de la Cour d'appel l'autorisation de produire leurs mémoires dans des délais différents,

D. prévoir que la requête pour permission d'en appeler d'un jugement qui prononce sur la requête en annulation d'une saisie avant jugement doit être signifiée à la partie adverse et produite au greffe dans les 5 jours de la date de ce jugement,

E. permettre à la Cour d'appel de rejeter une requête d'un intimé, demandant le rejet de l'appel en raison de son caractère abusif ou dilatoire, sans entendre les parties,

F. permettre au tribunal, en matière d'exécution provisoire des jugements de première instance, d'ordonner, sur demande, l'exécution provisoire d'un jugement pour toute raison jugée suffisante,

G. prévoir, au Code de procédure civile, qu'il n'y a pas lieu à exécution provisoire lorsqu'il s'agit de porter une inscription relative à un droit réel immobilier au registre foncier ou à un droit personnel ou réel mobilier au 8

registre des droits personnels et réels mobiliers,

H. accorder à la Cour d'appel ou à l'un de ses juges le pouvoir de suspendre, aux conditions qu'il estime appropriées, l'exécution d'un jugement de cette cour, sur demande d'une partie qui établit son intention de présenter une demande d'autorisation d'appel en Cour suprême du ,

1. adopter toute modification de concordance, transitoire ou utile nécessaire, selon les modalités prévues au mémoire du ministre de la Justice;

2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de la Justice au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI MODIFIANT LE CODE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE (RÉF.: 4-0254)

Le ministre des Transports soumet un mémoire daté du 22 novembre 1994 et portant sur le projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière. Ce mémoire propose d'apporter une modification au projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière afin de permettre aux municipalités de prohiber la circulation des véhicules routiers sur leur territoire soit pour une période indéterminée, soit pour une période temporaire selon qu'elles jugent à propos de fixer.

Monsieur Léonard indique à ses collègues que le projet de loi qu'il propose vise à rétablir les pouvoirs que possédaient les municipalités, pouvoirs qu'elles ont perdus en raison d'une coquille qui s'est glissée dans une modification législative antérieure. On leur permet ainsi de réglementer en tout temps. Il ajoute que la consultation a été faite au sujet de ce projet de loi. Les associations de camionneurs sont favorables au projet, à condition que les règlements des municipalités soient soumis à l'approbation du ministre des Transports.

Le premier ministre demande si un tel processus d'approbation est obligatoire. Il demande s'il ne serait pas préférable d'instituer à la place un appel auprès du ministre des Transports. Monsieur Chevrette indique que les municipalités ont déjà conçu leur plan en ce qui concerne les routes de camions. Monsieur Ménard souligne qu'un pouvoir d'appel nécessite la mise sur pied de toute une procédure. Monsieur Louis Bernard, secrétaire général du Conseil exécutif, suggère que cette question soit tranchée par le Comité de législation. Ce comité pourrait examiner la possibilité d'instituer en faveur du ministre des Transports un pouvoir de désaveu sur la réglementation municipale qui serait abusive. Le premier ministre est d'avis qu'il faut faire en sorte que le gouvernement ne soit pas toujours tenu d'intervenir.

Décision numéro: 94-266 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 22 novembre 1994, soumis par le ministre des Transports et portant sur un projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière (article 626, paragraphe 5) (réf.: 4-0254),

1- d'apporter la modification suivante au projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière:

modifier le paragraphe 5 de l'article 626 afin de permettre aux municipalités de prohiber la circulation des véhicules routiers sur leur territoire soit pour une période indéterminée, soit pour une période temporaire selon qu'elles jugent à propos de fixer, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Transports; 9

2- de confier au Comité de législation le soin de déterminer s'il est opportun, dans le cas des moyens ou système de transport par véhicules soumis à la juridiction de la Commission des transports, de remplacer l'actuel pouvoir d'approbation des règlements municipaux que détient le ministre des Transports, par un pouvoir de désaveu qui ne pourrait être exercé que sur demande d'un intéressé;

3- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Transports au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative de cet amendement.

MODIFICATIONS LÉGISLATIVES DIVERSES EN MATIÈRE DE FISCALITÉ MUNICIPALE (RÉF.: 4-0255)

Le ministre des Affaires municipales soumet un mémoire daté du 22 novembre 1994 et portant sur des modifications législatives diverses en matière de fiscalité municipale. Ce mémoire propose l'adoption d'un projet de loi modifiant de nouveau la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions législatives afin d'améliorer la mesure déjà offerte aux municipalités locales pour atténuer certaines hausses de taxes, de prévoir que l'exemption de taxes foncières et de taxes d'affaires, actuellement accordée à certains établissements privés de santé et de services sociaux, ne vaut dorénavant qu'à l'égard du lieu indiqué dans le permis dont l'établissement doit être titulaire, de permettre à toutes les municipalités du Québec d'avoir le même pouvoir d'instaurer, en faveur des artistes dont le statut est reconnu par les lois québécoises ou de certaines catégories d'entre eux, un programme de subventions ou de crédits de taxes et, enfin, de prévoir, quant au droit de mutation, de nouvelles exonérations, notamment dans le cas du transfert d'un immeuble entre des conjoints de fait, afin de donner suite au Discours sur le budget du 12 mai 1994.

Monsieur Chevrette explique à ses collègues qu'il s'agit d'un petit projet de loi omnibus en matière de fiscalité municipale. Puis, il explique le contenu de son mémoire en s'arrêtant sur la question du rabais de taxe pour le secteur de la santé et sur la question de l'aide aux artistes. Il ajoute que le ministère des· Finances considère qu'il n'appartient pas aux gouvernements locaux de soutenir certaines activités économiques et ajoute qu'il croit que cette conception du ministère des Finances est quelque peu vieillotte. Monsieur Campeau souligne qu'il existe un désaccord quant à la définition des conjoints de fait. Monsieur Chevrette répond qu'il ne souhaite pas une réforme en profondeur qui inclurait cette question. Il ajoute qu'il n'a été mis au courant de cette opinion du ministère des Finances que ce matin. Monsieur Bégin fait remarquer qu'il faudrait trancher le débat concernant les conjoints de fait du même sexe. Il ajoute qu'il a formé un comité de travail sur cette question.

Monsieur Garon considère que plusieurs de nos législations sont odieuses. Lorsque le gouvernement souhaite récolter des revenus, il considère les unions de fait d'un an, alors que lorsqu'il doit verser des prestations, il ne considère que les unions dont la durée est supérieure à trois ans.

Monsieur Jolivet souligne que des augmentations considérables ont été constatées en matière de loyers de villégiature exigés par le ministère des Ressources naturelles. Il ajoute qu'on devrait, le plus tôt possible, examiner la possibilité de consentir dans ces cas des rabais identiques à ceux proposés dans le projet de loi. Le premier ministre se dit d'accord pour que cette question soit examinée.

Pour monsieur Gendron, une corrélation doit exister entre la fiscalité municipale et celle du gouvernement du Québec. Il est donc logique que les modifications proposées s'appliquent aux conjoints de fait. Monsieur Bégin signale qu'il existe pour les conjoints une exonération quant aux droits de mutation immobiliers. Le premier ministre se dit d'avis qu'il faut étendre les modifications aux conjoints de fait. Monsieur Chevrette mentionne que cet ajout sera fait par le Comité de législation. 10

Décision numéro: 94-267 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 22 novembre 1994, soumis par le ministre des Affaires municipales et portant sur des modifications législatives en matière de fiscalité municipale (réf.: 4-0255),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant de nouveau la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions législatives de façon à:

A. remplacer l'actuelle mesure de dégrèvement par une nouvelle dont les principaux éléments sont les suivants:

1) l'octroi du dégrèvement est décidé par la municipalité locale, par une résolution valable pour un seul exercice financier, lequel ne peut être le troisième auquel s'applique son rôle d'évaluation foncière, ni un exercice auquel s'applique la mesure de l'étalement de la variation des valeurs imposables découlant de l'entrée en vigueur du rôle,

2) l'objectif poursuivi est de limiter l'augmentation du montant d'une taxe foncière payable pour un exercice à l'égard d'une unité d'évaluation, par rapport au montant de la même taxe payable pour l'exercice précédent à l'égard de la même unité, lorsque cette augmentation dépasse un certain pourcentage; la municipalité indique quelles taxes sont visées, parmi les taxes foncières imposées par elle, sur l'ensemble des unités d'évaluation imposables de son rôle, sur la base de la valeur imposable de chacune; la municipalité fixe le pourcentage maximal d'augmentation du montant de la taxe, lequel ne peut être inférieur à la somme que l'on obtient en additionnant 10 % et le pourcentage d'augmentation des dépenses de la municipalité, selon ses budgets de l'exercice considéré et du précédent,

3) le dégrèvement est établi de façon que le montant réel payable, abstraction faite des modifications survenant en cours d'exercice, soit un montant plafonné plutôt que le montant obtenu par la multiplication de la valeur imposable de l'unité d'évaluation par le taux de la taxe; pour le premier exercice d'application du rôle, on obtient le montant plafonné en augmentant, du pourcentage fixé par la municipalité pour cet exercice, le produit que l'on obtient en multipliant, par le taux de la taxe applicable pour l'exercice précédent, la valeur imposable de l'unité au 31 décembre de cet , exercice précédent; pour le deuxième exercice d'application du rôle, on obtient le montant plafonné en augmentant, du pourcentage fixé par la municipalité pour cet exercice, le montant établi pour le premier exercice,

4) le montant du dégrèvement peut varier en cas de modification apportée à la valeur imposable de l'unité d'évaluation après le début de l'exercice, compte tenu du moment où prend effet la modification; il ne peut toutefois dépasser le montant calculé à l'origine pour l'exercice considéré,

5) les unités d'évaluation partiellement imposables, de même que les unités non imposables à l'égard desquelles des sommes sont néanmoins versées à la municipalité, peuvent aussi profiter de la mesure, selon des règles adaptées,

B. prévoir des modifications transitoires permettant aux municipalités qui ne peuvent appliquer intégralement en 1995 ou 1996 la mesure prévue au paragraphe A, parce que leur territoire a été agrandi ou a fait l'objet d'un 11

regroupement en 1994 ou le 1er janvier 1995, d'appliquer la mesure selon des règles adaptées,

C. prévoir que l'exemption de taxe foncière actuellement accordée à un immeuble d'un établissement privé de santé et de services socia,ux ne s'applique que si, selon le permis dont l'établissement est titulaire, les activités propres à sa mission sont exercées dans cet immeuble et prévoir que l'exemption de taxe d'affaires actuellement accordée à un tel établissement ne vaut que pour les activités propres à sa mission exercées conformément au permis,

D. prévoir que, lorsqu'une disposition établit une règle applicable à l'égard d'un immeuble ou de son propriétaire, locataire ou occupant en fonction du fait que celui-ci est une personne mentionnée à l'article 204 de la loi ou à l'un de ses paragraphes, seul l'immeuble mentionné au permis ou à la reconnaissance de la Commission municipale du Québec est réputé visé par la règle dans le cas où son propriétaire, locataire ou occupant doit, pour être considéré une personne mentionnée à l'article 204 de la loi ou à l'un de ses paragraphes, être titulaire d'un permis ou être reconnu par la Commission,

E. modifier la Loi sur les cités et villes, le Code municipal du Québec, la Charte de la ville de Québec et la Charte de la ville de Montréal pour permettre à toute municipalité locale d'accorder des subventions ou des crédits de taxes aux artistes professionnels au sens de la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs, ainsi qu'aux artistes qui sont membres d'une association d'artistes reconnue en vertu de la Loi sur le statut professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma, et pour donner aux municipalités la possibilité de faire autant de distinctions que nécessaire pour établir un programme de subventions ou de crédits de taxes pouvant être financé pour tout éventuel programme gouvernemental destiné à encourager les municipalités à exercer leur pouvoir, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Affaires municipales;

2- de confier au Comité de législation le soin de déterminer l'opportunité d'inclure au projet de loi une disposition qui ferait en sorte que les exonérations prévues au paragraphe d du premier alinéa de l'article 20 de la loi devraient s'appliquer aux conjoints de fait de la même manière que s'ils étaient mariés, y compris à l'égard des transferts d'immeubles impliquant un beau-père de fait, une belle-mère de fait, etc;

3- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Affaires municipales au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

SITUATION BUDGÉTAIRE POUR L'EXERCICE FINANCIER 1994-1995 ET CRÉDITS SUPPLÉMENTAIRES N° 11994-1995 (RÉF.: 4-0265)

La Présidente du Conseil du trésor soumet un mémoire daté du 29 novembre 1994 et portant sur la situation budgétaire pour l'exercice financier 1994-1995 et les crédits supplémentaires n° 1 1994-1995. Ce mémoire vise à informer le Conseil des ministres sur la situation budgétaire pour l'exercice financier 1994-1995 au 29 novembre 1994 et sur l'objectif consolidé de crédits périmés au 29 novembre 1994, approuvé par le Conseil du trésor. Il propose également l'adoption de crédits supplémentaires n° 1 1994-1995, totalisant 385 M$. 12

Madame Marois explique à ses collègues qu'il s'agit de crédits supplémentaires qui n'ont pas d'impact sur les dépenses de programme du gouvernement. Ces crédits supplémentaires visent à défrayer le coût des indemnités de départ des ex-députés et ex-employés de cabinet. Il s'agit aussi de crédits prévus au ministère du Conseil exécutif dans le cas de l'autoroute électronique. Au ministère de l'Éducation, on augmente les crédits pour défrayer les coûts additionnels de l'extension du régime de prêts et bourses aux étudiants du secteur professionnel. Au ministère des Finances, les crédits additionnels prévus sont attribuables à une augmentation du service de la dette. Le montant prévu dans le mémoire à cet égard pourra être ajusté ultérieurement par le ministère des Finances, lorsque ses analyses seront tout à fait terminées. Ces crédits additionnels visent aussi la majoration du budget des services de garde à l'enfance et la confection de la liste électorale. Au ministère du Revenu, il s'agit d'une augmentation des besoins du Programme Apport, tandis qu'au ministère de la Sécurité du Revenu, on vise à financer des besoins additionnels du côté du régime de sécurité du revenu. On augmente aussi les crédits du Programme de soutien financier et de celui du développement de l'employabilité.

La durée prévue pour le débat sur ces crédits est de huit heures. Lors du dépôt de ces crédits supplémentaires, elle fera la présentation des lignes générales, et les ministres responsables pourront être appelés à justifier l'augmentation des crédits de leur ministère.

Le premier ministre fait remarquer qu'il s'agit des premiers crédits supplémentaires présentés par le nouveau gouvernement. Il est nécessaire que la note introductive qui accompagne le dépôt de ces crédits mentionne bien qu'il s'agit de crédits supplémentaires, et non pas d'un budget supplémentaire.

Décision numéro: 94-268 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 29 novembre 1994, soumis par la Présidente du Conseil du trésor et portant sur la situation budgétaire pour l'exercice financier 1994-1995 et les crédits supplémentaires n° 1 1994-1995 (réf.: 4-0265),

1- de prendre acte de la situation budgétaire au 29 novembre 1994, laquelle prévoit un écart de 74,9 M$ par rapport à l'objectif de dépenses de programmes, et de la poursuite des démarches en vue de respecter l'objectif de dépenses de programmes, étant entendu qu'un dépassement est aussi prévu à l'objectif des dépenses du gouvernement en 1994-1995 compte tenu des coûts anticipés au service de dette connus à ce moment-ci, lesquels sont en révision au ministère des Finances;

2- de prendre acte de l'objectif consolidé de crédits périmés au 29 novembre 1994 approuvé par le Conseil du trésor et dont la ventilation apparaît à l'annexe 4 du mémoire de la Présidente du Conseil du trésor, sauf pour les ministères de la Culture et des Communications, de la Justice et de la Sécurité du revenu;

3- d'approuver la présentation à l'Assemblée nationale des crédits supplémentaires n° 1 1994-1995 totalisant 385 M$ selon la répartition proposée au mémoire de la Présidente du Conseil du trésor.

MESURES FISCALES POUR SOUTENIR LES ACCÉDANTS À LA PROPRIÉTÉ RÉSIDENTIELLE QUI ACHÈTENT UN LOGEMENT NEUF (RÉF.: 4-0266)

Le ministre des Finances, en son nom et au nom du ministre des Affaires municipales, soumet un mémoire daté du 29 novembre 1994 et portant sur une mesure fiscale pour soutenir les accédants à la propriété résidentielle qui achètent un logement neuf. Le mémoire vise à définir les principales modalités de la mesure fiscale pour soutenir les accédants à la propriété résidentielle qui achètent un logement neuf, annoncée lors de la dernière campagne électorale. 13

Monsieur Chevrette souligne à ses collègues qu'il s'agit là de la réalisation d'un engagement électoral du gouvernement. Il s'agit d'une mesure fiscale qui résulte de l'examen de trois scénarios comportant des durées respectives d'un, deux et trois ans pour le programme. Ce qui est proposé, c'est de limiter à un an la durée de cette mesure. Le programme s'appliquera aux unités de logement qui ont été mises en chantier depuis le 12 septembre 1994. Le fait que cette mesure ait été abordée durant la campagne électorale a eu un impact sur la construction de logements, puisque les acheteurs attendaient sa mise en place.

Monsieur Campeau fait remarquer que la durée de l'aide est de trois ans et que le coût global de la mesure s'élève à 65 M$.

Monsieur Louis Bernard, secrétaire général du Conseil exécutif, fait remarquer qu'il faudrait sans doute songer à couvrir les acheteurs de maisons déjà construites, puisque celles-ci ne seront plus vendables.

Le premier ministre rappelle que durant la campagne électorale, l'ancien premier ministre a annoncé un tel programme, mais avec une portée plus large. Ce programme annoncé par monsieur Johnson aurait pu coûter 400 M$ au gouvernement. Cette annonce a eu pour effet de provoquer une réaction d'attente chez les acheteurs. Ce qu'il faut, c'est reprendre l'esprit de "Corvée habitation". Il faut que le programme ne vise que l'accélération de la construction d'unités d'habitation et rien d'autres. Aux États-Unis, il est possible de déduire les intérêts sur l'hypothèque, sans qu'il existe de plafond et à l'égard de n'importe quel type de résidences. Il est évident que le Québec n'a pas les moyens de consentir de tels avantages. Puis, il demande si le taux de vacance des logements construits est déjà trop élevé ou si les gens ont attendu le lancement du programme. Il faut constater que ces logements vacants sont des stocks de six logements et plus. Il est certain que le lancement de ce programme accentuera le problème, mais il est important que les jeunes couples puissent avoir accès à leur première maison.

Monsieur Campeau croit qu'il faut débattre la question soulevée par le Secrétaire général du Conseil exécutif. Monsieur Chevrette signale qu'il existe actuellement un inventaire de 2 500 maisons neuves invendues. Monsieur Bernard fait remarquer que les entrepreneurs ne construiront pas de nouvelles maisons avant d'avoir épuisé leur stock de maisons déjà construites. Monsieur Chevrette est d'avis que si le gouvernement étend la mesure aux maisons déjà construites, l'impact en terme de l'accélération de la construction ne sera pas considérable. Monsieur Paillé est d'avis que le gouvernement doit rapidement prendre une décision à ce sujet. Il se demande pourquoi on limite la durée du programme à un an, alors que le gouvernement s'en va en campagne référendaire.

Madame Harel fait remarquer que les profits de capital sur les résidences sont taxables aux États-Unis et ne le sont pas ici. Le projet du gouvernement est déjà annoncé et son coût s'élève à 65 M$. Une telle mesure permettra de favoriser 3 000 familles qui auraient acheté leur maison de toute façon, si on ouvre à toutes les maisons déjà construites. Elle ajoute qu'il faudrait aussi songer à l'achat rénovation. Il faut que ce programme résulte d'une réflexion sous plusieurs angles, sans quoi il risque d'avoir des effets pervers. Monsieur Chevrette lui répond qu'il présentera bientôt au Conseil des ministres un mémoire portant sur le Programme achat-rénovation.

Monsieur Léonard indique qu'avec un tel programme, d'abord fondé sur les maisons neuves, on favorise l'étalement urbain. Monsieur Chevrette répète qu'il s'agit de réaliser un engagement électoral.

Le premier ministre conclut que ce programme est accepté en principe, mais qu'il faut également examiner la possibilité de mieux le cibler en considérant la rénovation et le stock de maisons déjà construites.

Monsieur Landry souligne que la population sera affectée de façon assez considérable en raison des compressions budgétaires qu'effectuera le gouvernement. Il est donc d'accord pour qu'un programme donne aux jeunes familles l'accès à la propriété. Mais il faut que le programme s'applique aussi aux logements multiples. 14

Monsieur Chevrette indique que le programme achat rénovation sera proposé afin de contrer l'effet qui résulte du délaissement du gouvernement fédéral dans le secteur de l'habitation. Une enveloppe de 5 M$ est prévue dans ce programme pour la construction d'unités d'habitation neuves par des coopératives d'habitation. Pour monsieur Gendron, il est nécessaire de réaliser nos engagements électoraux, de façon à ce que le gouvernement n'en paie pas un prix plus élevé au plan politique. Il souligne que les condominiums modestes sont la forme la plus populaire d'accession à la propriété. Il souhaiterait qu'on lui présente des statistiques à cet égard. Il faut que la mesure proposée soit la plus bénéfique possible.

Le premier ministre conclut que toute cette question devra être réexaminée au Conseil des ministres la semaine prochaine. Monsieur Chevrette fait remarquer que la prise en compte de toutes ces préoccupations fera en sorte que l'on n'obtiendra pas l'effet recherché par le premier ministre, c'est-à-dire activer la construction domiciliaire unifamiliale. C'est le programme achat rénovation qui s'appliquera dans le cas des logements multiples. Le premier ministre signale qu'il faut retourner aux chiffres.

RELANCE DES OPÉRATIONS DE L'USINE DE PÂTE DE DONOHUE MATANE (1993) INC. (RÉF.: 4-0264)

Le ministre des Ressources naturelles, en son nom et au nom du ministre des Finances, soumet un mémoire daté du 30 novembre 1994 et portant sur la relance des opérations de l'usine de pâte de Donohue Matane (1993) inc. Ce mémoire propose l'approbation d'un protocole d'entente intervenu entre le ministre des Finances et Donohue Matane (1993) inc., lequel protocole d'entente permet la restructuration de la dette à long terme de Donohue Matane (1993) inc. envers la Société de développement industriel du Québec dans le but de favoriser le redémarrage de l'usine de pâte de Matane. Il propose également d'approuver le principe d'une injection de fonds de Rexfor dans Donohue Matane (1993) inc. de l'ordre de 13 M$.

Monsieur Campeau explique à ses collègues que sa proposition permettra le redémarrage des activités de Donohue Matane au moyen d'une restructuration de la dette à long terme de l'entreprise envers la Société de développement industriel. De plus, Rexfor y va d'une injection de fonds de plus de 13 M$ afin de permettre la réouverture. Puis, monsieur Campeau relate les autres éléments de son mémoire.

Pour monsieur Gendron, le gouvernement doit être conscient qu'il s'agit tout de même d'une injection d'argent neuf totalisant 26 M$ pour les deux partenaires. Les différents milieux à l'extérieur de la région de Matane se demanderont s'il existe des garanties suffisantes quant à la survie de l'entreprise. Le gouvernement pourra répondre par l'affirmative, puisque le prix de la pâte est actuellement à la hausse. De plus, cette industrie a connu un virage avec l'utilisation de la pâte de feuillus. Or, il existe une abondance de cette matière première au Québec. De plus, l'entreprise Donohue Matane a effectué ce virage. Il est donc possible d'établir que notre mise de fonds est justifiée au plan économique. Par ailleurs, si on appuie la relance de Donohue Matane, c'est qu'on n'a pas été en mesure de soutenir le projet Lebel de Rivière-du-Loup en lui accordant les approvisionnements en matière ligneuse requis. Néanmoins, cette dernière entreprise dispose d'un projet plus intégrateur au plan économique.

Monsieur Léonard demande si la présente restructuration de la dette comporte un montant suffisant de radiation de créances pour garantir la rentabilité ultérieure. Si ce projet devait ne pas réussir, il est préférable pour le gouvernement d'assumer sa perte maintenant, puisque cette perte est la responsabilité du gouvernement précédent. Monsieur Campeau lui répond que, dans ce dossier, le ministère des Finances a tenté de ne pas assumer de perte, ni dans k cas de Donohue Matane, ni dans celui de Rexfor ou de la SDI. Le premier ministre ajoute qu'il est délicat de demander à la SDI de faire une radiation des créances dans ce dossier, puisque la SDI possède actuellement pour 900 M$ de mauvaises créances dans l'ensemble. C'est pourquoi, on a opté pour un rééchelonnement de la dette. Il s'agit d'ailleurs d'un signal dans le cas des autres dossiers à risque. De plus, une telle 15 radiation dans le cas de Donohue Matane aura représenté une somme de 123 M$. Monsieur Campeau croit possible d'inclure une dévaluation de cette créance dans les livres de la société. Monsieur Paillé croit qu'il ne faudrait pas commencer une telle pratique dans le cas précis de Donohue Matane. Monsieur Campeau ajoute qu'il est possible que Donohue Matane puisse être vendue à un prix convenable dans cinq ou six ans. Madame Harel rappelle que les libéraux ont accordé beaucoup d'attention à ce dossier durant la période de questions et qu'ils en ont même fait leur dossier régional afin de se rallier monsieur Mario Dumont, chef de l'Action démocratique du Québec. De plus, ce projet de relance est important, puisqu'il se réalise dans le comté de monsieur , .délégué régional du Bas-St-Laurent et de la Gaspésie. Il faut donc soigner la mise en marché de cette relance dans le Bas-St-Laurent. Le premier ministre croit que lors de l'annonce publique de la relance de ce projet, il faudrait faire état de tous les bons coups du gouvernement, par exemple le sauvetage du plan de l'Est, puisque ce sont ces gens qui vendront leur bois à Donohue Matane. Il faut aussi faire état de l'usine de tourbe. Monsieur Brassard répond qu'on doit compléter des essais à l'égard de ce projet. Cependant, il pourrait être annoncé dans quelques semaines. Le premier ministre répète qu'il y a beaucoup de réalisations gouvernementales à annoncer.

Pour monsieur Marcel Landry, une usine de pâte produit des retombées économiques importantes en amont. Les approvisionnements possibles pour l'entreprise Donohue Matane sont limités à la région de Rivière-du-Loup et de la Gaspésie. Le nord du Nouveau-Brunswick bénéficie cependant d'un surplus d'essence de feuillus. Toutefois, la rentabilité des entreprises de panneaux gaufrés est cyclique et circonstancielle. L'industrie de la pâte est donc plus stable et c'est pourquoi il est favorable à la relance de cette entreprise. Le premier ministre indique qu'il faut être en mesure d'expliquer ce que le gouvernement fait et ce qu'il fera dans cette région dans une optique qui ne soulève pas de querelle de clochers.

Décision numéro: 94-269 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 30 novembre 1994, soumis par le ministre des Ressources naturelles et le ministre des Finances et concern~t la relance des opérations de l'usine de pâte de Donohue Matane (1993) inc. (réf.: 4-0264),

1- d'approuver le protocole d'entente intervenu entre le ministre des Finances et Donohue Matane (1993) inc. joint en annexe au mémoire du ministre des Ressources naturelles et du ministre des Finances, lequel permet la restructuration de la dette à long terme de Donohue Matane (1993) inc. envers la Société de développement industriel du Québec, dans le but de favoriser le redémarrage de l'usine de pâte de Matane;

2- d'approuver en principe une injection de fonds de Rexfor dans Donohue Matane (1993) inc. de l'ordre de 13 M$.

AIDE FINANCIÈRE POUR LA VENTE DE JETS RÉGIONAUX DE BOMBARDIER/CANADAIR (RÉF.: 4-0253)

Le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie soumet un mémoire daté du 6 octobre 1994 et portant sur une aide financière sous forme de garanties de prêt de 25 M$ pour la vente de Jets régionaux de Bombardier/Canadair. Ce mémoire propose l'adoption d'un décret autorisant la Société de développement industriel du Québec à accorder, aux fms de l'acquisition de Jets régionaux de Canadair par les clients de Bombardier inc., des garanties de remboursement d'une partie des crédits consentis par des tierces parties en faveur des clients de Bombardier inc., le tout aux termes et conditions stipulés par la société, étant entendu que la responsabilité de la Société de développement industriel du Québec, au terme de ces garànties, sera limitée à un encours qui ne devra pas excéder 25 M$ pour la période de mise en vigueur se terminant le 1er février 1998. 16

Monsieur Paillé rappelle à ses collègues que l'entreprise Canadair s'est lancée dans la fabrication des jets régionaux dont le prix varie entre 15 M$ et 18 M.$ chacun. Le jet régional est en concurrence avec l'appareil Dash 8 qui est toutefois moins performant. En 1990, le gouvernement du Québec a accepté de contribuer au développement de cet appareil pour un montant de 38 M$ sous forme d'un prêt à redevance. Aucun remboursement n'a été effectué jusqu'à maintenant sur ce prêt, puisqu'on n'a pas encore vendu le nombre suffisant d'appareils prévu dans l'entente. Cependant, 71 de ces appareils ont été vendus, ce qui représente une quantité respectable. Lorsqu'une entreprise dépasse 300 ou 400 appareils, on peut considérer qu'elle fait partie d'une grande famille de fabricants.

Afin de permettre à l'entreprise d'activer ses ventes, il propose que le gouvernement offre une garantie sur l'équité de 20 % qui est exigée de l'acheteur. Déjà Il appareils vendus sont en attente de financement. En contrepartie de cette garantie, une somme de 20 M$ serait remboursée immédiatement par Canadair à la SDI, à même le prêt de 49 M$ que celle-ci a consenti. Il souligne que la Société de développement industriel doit déjà assumer des coûts de crédit de 9 % sur cette somme. Avec la nouvelle garantie, la Société de développement industriel disposerait d'une garantie sur les appareils vendus. La garantie de la société pourrait aller jusqu'à 10 % du prix de vente de chaque appareil. Cette garantie pourrait couvrir jusqu'à 15 appareils vendus au prix de 19 M$ U.S. Ce n'est pas la totalité du prêt de 49 M$ qui serait convertie en garantie, mais seulement une somme de 20 M$. On améliorerait ainsi la position de la SDI, puisque la moitié_ environ de son prêt serait remboursée immédiatement. Les risques de perte sont minimes, puisque la société conserve son droit de refuser l'octroi d'une garantie. De plus, on constituera un fonds de 1 M$ pour la remise à neuf des appareils qui seraient éventuellement saisis. La fabrication d'un jet régional fournit de l'emploi à 35 personnes par année. Les livraisons d'appareils se situeraient à 50 ou 55. De plus, cette conversion de l'aide faciliterait la tâche à Canadair dans le cas de la construction de son aéronef de 70 places.

Monsieur Campeau fait remarquer que la Société de développement industriel n'exige pas d'honoraires de garanties dans ce cas. Le premier ministre répond qu'il s'agit d'une garantie qui est accordée à une grande entreprise. Il doit exister un moyen de présenter publiquement cette entente de façon favorable. Madame Marsolais signale qu'un des grands fabricants américains d'aéronefs compte bientôt se lancer dans ce marché occupé par Bombardier et qu'il y a, en conséquence, des risques de représailles économiques de la part du gouvernement américain. Monsieur Paillé lui répond que la garantie ne serait pas offerte aux clients américains. De plus, Bombardier aura déjà fabriqué 50 appareils avant que ce concurrent puisse mettre en marché son appareil.

Le premier ministre se dit d'avis que le gouvernement pourrait mettre sur pied une société des exportations pour ce genre de transactions. Il ajoute qu'il est d'accord avec l'octroi de cette garantie à Canadair, à condition que le pourcentage de contenu québécois soit suffisamment élevé.

Décision numéro: 94-270 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 6 octobre 1994, soumis par le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie et portant sur une aide financière sous forme de garanties de prêt de 25 M$ pour la vente de Jets régionaux de Bombardier/Canadair (réf.: 4-0253),

d'adopter le décret proposé par le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie concernant des garanties financières d'un encours maximal de 25 M$ de crédits consentis à la vente du Jet régional de Bombardier inc. par la Société de développement industriel du Québec. 17

PARTICIPATION DE REXFOR DANS LA COMPAGNIE DE PÂTE À PAPIER ST-RAYMOND LTÉE (RÉF.: 4-2592)

Le ministre des Ressources naturelles soumet un mémoire daté du 10 novembre 1994 et portant sur la participation de Rexfor dans la Compagnie de pâte à papier St-Raymond ltée. Ce mémoire propose l'adoption d'un décret visant à autoriser Rexfor à acquérir un maximum de 50 % des actions votantes de la Compagnie de pâte à papier St-Raymond ltée pour un montant de 100 k$, ainsi qu'à y consentir un prêt de 400 k$ garanti par une hypothèque de 1er rang sur le barrage et les installations hydrauliques et de 2e rang sur le reste des installations, conditionnellement à l'homologation de l'arrangement avec les créanciers de la Compagnie de pâte à papier St-Raymond ltée.

Décision numéro: 94-271 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 10 novembre 1994, soumis par le ministre des Ressources naturelles et portant sur la participation de Rexfor dans la Compagnie de pâte à papier St-Raymond ltée (réf.: 4-2592),

1- d'adopter le décret proposé par le ministre des Ressources naturelles concernant une participation de Rexfor dans la Compagnie de pâte à papier St-Raymond ltée;

2- d'indiquer au ministère des Ressources naturelles:

A. qu'aucun fmancement additionnel ne devra être consenti par Rexfor à cette entreprise,

B. qu'il devra, à l'avenir, faire en sorte que les interventions de ce type soient plutôt considérées dans le cadre des programmes à incidence régionale du Secrétariat au développement des régions ou des organismes spécialisés en capital de risque, tels le Fonds de solidarité et les sociétés régionales d'investissement.

CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE LA FRANCOPHONIE

Le ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles soumet un mémoire daté du 23 novembre 1994 et portant sur la participation du Québec à la 4e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, du 8 au 10 décembre 1994, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Ce mémoire vise à définir le mandat qui sera donné à la délégation québécoise à la Conférence ministérielle de la Francophonie qui se tiendra à Ouagadougou, au Burkina Faso, du 8 au 10 décembre 1994.

Décision numéro: 94-272 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 23 novembre 1994, soumis par le ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles et portant sur la participation du Québec à la 4e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, du 8 au 10 décembre 1994, Ouagadougou, Burkina Faso (réf.: 4-2668),

1- d'accepter que le mandat de la délégation québécoise à la Conférence ministérielle de la Francophonie qui se tiendra à Ouagadougou, au Burkina Faso, du 8 au 10 décembre 1994, soit le suivant:

A. soutenir la nécessité pour la Francophonie de concentrer ses actions à l'intérieur de programmes mobilisateurs spécifiques à la Francophonie, 18

B. apporter son appui aux efforts visant à mettre en place des zones régionales de libre-échange plus particulièrement sur le continent africain,

C. veiller de façon particulière à préserver au sein de la coopération francophone le domaine économique et promouvoir l'action du Forum francophone des affaires et l'implication du secteur privé,

D. proposer que l'Institut de l'énergie des pays francophones devienne le principal responsable de la concertation francophone dans le secteur du développement durable,

E. veiller dans le cadre du débat constitutionnel à préserver la place du Québec au sein des instances francophones dans le respect des consensus qui se sont dégagés à l'occasion des sommets de Dakar, Chaillot et Maurice,

F. renouveler la subvention du Québec au programme spécial de développement de l'Agence de coopération culturelle et technique, à hauteur de 30 k$ et annoncer une contribution supplémentaire de 150 k$ aux programmes gérés par l'AUPELF - UREF (UREF- FICU -Fonds de recherche), de même que la mise à disposition d'une ressource professionnelle au bureau européen de l'AUPELF - UREF à Paris;

2- d'adopter le décret proposé par le ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles concernant la délégation du Québec à la Conférence ministérielle de la Francophonie qui doit se réunir à Ouagadougou (Burkina Faso), les 8, 9 et 10 décembre 1994;

3- d'indiquer au ministère des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles qu'il devra, conformément aux orientations budgétaires retenues par le gouvernement à l'effet de fixer des enveloppes ministérielles fermes à partir desquelles les ministères auront le choix des moyens pour respecter leur plafond de dépenses, mais ne pourront demander d'ajustements et de hausse d'effectifs pour des obligations à rencontrer ou des nouvelles initiatives à mettre en œuvre, autofinancer les engagements pris lors de cette conférence.

LA SÉANCE EST LEVÉE À 21 H 15

Approuvé par :