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Édition définitive

Biochronologie Ingres

Éric Bertin avec l’assistance de Joanna Walkowska-Boiteux

Avertissement

L’explication des conventions d’écriture adoptées est fournie en page 399 de l’ouvrage.

Sommaire

Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Notes du chapitre 1 Notes du chapitre 2 Notes du chapitre 3 Notes du chapitre 4 Notes du chapitre 5 Notes du chapitre 6 Notes du chapitre 7 Notes du chapitre 8 Annexe A Annexe B Annexe C Annexe D

Chapitre 1 : Montauban–Toulouse–Paris, 1780–1806

-1780 Le 29 août, naissance à Montauban — chef-lieu de la généralité de Montauban, puis, à partir de 1808, du dépar- tement de Tarn-et-Garonne — de Jean-Auguste-Dominique Ingres, fils de Jean-Marie-Joseph Ingres (1755– 1814), peintre et sculpteur, et d’Anne Moulet (1758–1817), son épouse. Le futur peintre n’eut pas moins de sept frères et sœurs, tous nés à Montauban comme lui, sauf un. Naquirent à Montauban : Anne (1782–1784), Jacques (1785–1786), Jeanne (1787–1863) — qui se fera appeler Augustine et qui épousera Clément Dechy en 1824 —, Jeanne-Anne-Marie (1790–1870) — qui survivra à son frère aîné — et deux jumeaux : Pierre-Victor (1799–1803) et Thomas-Alexis (1799–1821). Naquit « aux environs de Montauban » : Joseph — dont il sera question ci-après (1835) —.

80 Le lendemain, Ingres est ondoyé, « dans la maison du père de l’enfant » ; le 14 septembre, il est baptisé.

= 80 Ingres : son prénom courant, l’orthographe de son nom et son année de naissance

Le prénom utilisé dans la plupart des lettres d’Ingres où le nom est précédé du prénom est Jean, ou, plus généralement, J. ; il n’en reste pas moins vrai qu’à l’inverse d’Horace Vernet qui se fit appeler Horace, J. Ingres se fit appeler Ingres ou Monsieur Ingres.

Le nom de naissance de l’artiste porté sur les registres de l’état civil est Ingre. Il faudra attendre 1828 pour que l’orthographe Ingres soit officialisée par un acte passé devant notaire.

L’année de naissance de l’artiste ne s’imposera pas rapidement. En effet, si les actes d’ondoiement et de baptê- me d’Ingres ont été publiés dès 1867, ils l’ont été localement (Courrier de Tarn et Garonne, 15 janvier) ; il faudra attendre 1901 pour une première publication « nationale » de ces actes.

-1782 Le 30 octobre, naissance de Marie-Magdeleine Chapelle à Châlons-sur-Marne (Marne) ; Marie-Magdeleine — qui se fera appeler Madeleine — épousera Ingres en décembre 1813.

-1786 Ingres est confié aux Frères des Écoles chrétiennes, dont il recevra les cours jusqu’en 1791.

-1791 Ingres est envoyé par sa famille à Toulouse, où il est confié d’abord à Vigan — un ami de son père —, qui lui enseignera le dessin, puis à Roques, qui lui enseignera la peinture ; il recevra également les leçons de Briant et peut-être même de Suau.

-1792 Élève des écoles toulousaines de dessin et de peinture, Ingres est proclamé deux fois premier, le 31 mai et le 28 juin, dans les concours de ronde-bosse. « Le 19 août suivant, poursuit Desazars, il remportait un troisième prix dans la classe de la figure et de l’antique. L’année d’après (1793), le prix de dessein lui était décerné. Il fut moins heureux en 1794, où il n’obtint qu’un accessit dans la classe de ronde-bosse. Il se relève en 1795 et conquiert un premier prix de composition ; puis, en 1796, un second prix de modèle vivant. »

-1796 Le 1er janvier (11 nivôse an IV), Suvée est confirmé à la tête de l’École française à Rome par le Directoire exécu- tif. Jusqu’à ce qu’il regagne son poste en octobre 1801, il surveillera les restés à Paris, assimilés sur le plan administratif à des « pensionnaires aspirants ».

-1797 Le 5 mars (15 ventôse an V), arrêté de l’Institut national fixant l’organisation des concours pour les prix de Rome de peinture, de sculpture et d’architecture.

97 Le 30 mars (10 germinal an V), jour de la Fête de la Jeunesse, Ingres se voit délivrer « le prix de dessin de modè- le vivant ». Le 4 mai (15 floréal an V) suivant, il se voit remettre un certificat de fin de scolarité : ses études à Toulouse sont achevées. De la période de sa vie passée dans cette ville, Ingres conservera non seulement le souvenir de l’enseignement artistique reçu, mais également celui de l’enseignement dispensé aux musiciens d’or- chestre.

= 97 Ingres violoniste

Dans une lettre adressée à la veuve du compositeur Lesueur le 20 novembre 1838, Ingres, alors à Rome, écrira : « Avant que j’eusse l’inappréciable honneur d’être connu et aimé du grand artiste [que fut votre mari], lorsque, bien jeune encore, j’étais violon à l’orchestre de Toulouse, c’est à ses beaux et immortels ouvrages, qui m’ont ino- culé le goût et l’amour de la grande et noble musique, que j’ai dû l’une des plus douces et des plus constantes joies de ma vie. »

Dans une notice sur son père que le peintre joindra à la lettre qu’il adressera à Émerand Forestié le 20 janvier 1855 — notice que Forestié publiera cinq ans plus tard, dont Henry Lapauze publiera un brouillon en 1911, et que nous citons à présent d’après le manuscrit utilisé par Forestié —, on lit : « Sans être musicien, mon père adorait la musique et chantait très bien avec une voix de ténor. Il m’inculqua le goût de la musique et me fit apprendre à jouer du violon. J’y réussis assez bien pour être admis comme violon, au grand théâtre de Toulouse, où j’exécutai à l’Orchestre un concerto de Viotti avec succès. »

Dans son compte-rendu de l’ultime soirée donnée par Ingres à ses amis (8 janvier 1867), Charles Blanc écrira qu’entre deux morceaux de musique, Ingres, prenant à part Sauzay, lui déclara : « J'ai un désir bien vif : c'est d'entendre le concerto de Viotti en la mineur que j'ai exécuté à quinze ans au grand théâtre de Toulouse… Pro- mettez-moi ce bonheur. »

Enfin, en 1901, Lapauze fera état de la « note inédite de Mme Delphine Ingres » suivante : « C’est dans l’orchestre du théâtre de Toulouse, de 14 à 16 ans, que Ingres fut 2e violon ; il ne joua jamais dans aucun autre théâtre, ni à Paris, ni ailleurs. »

Si Ingres ne fit plus partie d’un orchestre après son expérience toulousaine, sa rencontre en 1827 avec le violonis- te et compositeur Baillot (1771–1842), élève de Viotti, puis, quelques années plus tard, avec le violoniste Sauzay (1809–1901), élève et gendre de Baillot, ravivera sa pratique du violon, pratique qu’il n’abandonnera jamais tout à fait.

97 Fin juillet, Ingres « monte » à Paris où il arrive « un mois environ avant la journée du 18 fructidor, sous le Directoire », c’est-à-dire aux alentours du 4 août.

97 Le 29 août, Ingres, depuis peu à Paris, fête ses dix sept ans ; six semaines après, le 14 octobre (23 vendémiaire an VI) précisément, son nom est porté sur le Registre des Élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris, inscrits à mesure qu’ils ont pris des billets de protection, avec leur âge, le lieu de leur naissance, leur maître, ou protecteur, et leur demeure, à commencer du 5 février 1778.

= 97 La première mention d’Ingres dans un registre de l’École des beaux-arts de Paris (14 octobre 1797)

Cette toute première mention, la voici :

« Jean Auguste Ingre, P[einture], natif de Montauban, âgé de 17 ans, demeur[ant] rue des Jeuneurs, n. 29, [dans la] maison du C[itoy]en Garnier. »

Elle est inédite. Une communication de Paul Marmottan prononcée devant les membres de la Société de l'histoire de l'Art français le 8 juillet 1921 et publiée dans le Bulletin de cette société (p. 130-132) aurait dû éveiller la curio- sité d’Henry Lapauze ; en effet, Marmottan annonçait avoir trouvé le nom de… Stendhal dans un manuscrit con- servé à la Bibliothèque de l’École des beaux-arts, manuscrit dont il donne la cote et qui n’est autre que celui qui nous a fourni, presque un siècle plus tard, la mention d’Ingres.

= 97 Le premier domicile parisien d’Ingres : 29 rue des Jeuneurs (1797–1806)

En arrivant à Paris, Ingres prit sans tarder un logement : au 29 de la rue des Jeuneurs, dans ce qui était alors le 3e arrondissement. Si cette adresse était encore la sienne en novembre 1800, tout porte à croire qu’il la conserva jusqu’à son départ pour Rome en août 1806.

La rue des Jeuneurs existe toujours ; elle se trouve à présent dans le 2e arrondissement.

Le mot Jeuneurs, étant une déformation de Jeux-Neufs, ne prend pas d’accent.

97 Avant que l’année (1797) ne se termine, Ingres entre dans l’atelier de Jacques-Louis David ; il y restera au moins jusqu’en mars 1800, date à laquelle il se présentera, pour la première fois, au concours du prix de Rome, sans toutefois qu’on puisse juger de son assiduité.

-1799 Le 1er octobre (9 vendémiaire an VIII), le nom de Bartolini est porté sur le Registre des Élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris : « Laurent Bartolini, S[culpture], natif de Florence, âgé de 20 ans, demeurant rue du Bacq, n. 560, présenté par le C[itoy]en Lemot. »

99 Le 24 octobre (2 brumaire an VIII) au matin, les professeurs de l’École nationale de peinture et sculpture, conviés par le surveillant de l’École (Renou), s’assemblent dans la salle du Laocoon pour « procéder au jugement des pla- ces des élèves à l’École de la Bosse pour l’hiver de la présente année » ; Ingres est admis, « avec, précisera Henry Lapauze, le 44e rang sur 88 ». Les Procès-verbaux de l’École des beaux-arts ne font état, pour Ingres, d’aucune autre admission survenue avant ou après celle-ci.

-1800 Le 4 octobre (12 vendémiaire an IX), aux termes de l’arrêté de l’Institut en date du 5 mars 1797, Ingres, élève de David, remporte le second prix de peinture, avec un tableau représentant Antiochus renvoie son fils à Scipion ; ses deux « essais » sont : une esquisse peinte représentant Cincinnatus recevant les députés du Sénat (jugée le 20 mars précédent) et une étude de figure nue peinte (jugée le 30 mars) ; le grand prix de peinture est remporté par Granger, également élève de David ; un deuxième second prix de peinture est accordé à Ducq, élève de Suvée. L’Antiochus d’Ingres, exposé pour la première fois en 1845 dans le cadre d’une vente publique, sera gravé et la gravure, insérée dans les Annales du Musée et de l’École moderne des beaux-arts.

00 Le même jour, aux termes du même arrêté, Norblin remporte le second prix de sculpture ; le grand prix n’est pas accordé.

= 00 La première mention d’Ingres dans le Moniteur universel (7 octobre 1800)

C’est dans le numéro du Moniteur portant la date du « 15 vendemiaire an 9 » qu’on trouve (p. 53-54) la toute pre- mière mention d’Ingres dans ce célèbre quotidien :

« [Paris, le 14 vendemiaire.] Les grands prix de peinture et de sculpture ont été distribués hier [sic]. Le citoyen Granger a obtenu le 1er prix de peinture. Les cit. Hingre [sic] et Ducq ont eu chacun un second prix. […] Les membres du jury n’ont pas jugé à propos qu’il y eût lieu à accorder cette année de premier prix de sculpture. Le citoyen Norbeling [sic] a obtenu un second prix. […] »

00 À la séance publique annuelle de l’Institut tenue le 7 octobre (15 vendémiaire an IX) au Palais national des scien- ces et des arts, Ingres reçoit son second prix de Rome. L’artiste est désormais « pensionnaire aspirant », qualité qu’il conservera jusqu’à son départ pour la ville éternelle en août 1806.

00 Le 18 octobre (26 vendémiaire an IX), Suvée, qui est toujours à Paris, demande au ministre de l’Intérieur (Lucien Bonaparte) que les pensionnaires aspirants Gaudar, Granger, Ingres, Rohault et Vallot, qui se trouvent soumis aux lois de conscription et de réquisition, soient autorisés à rester dans leurs foyers jusqu’à nouvel ordre ; il re- nouvellera sa demande le 27 (5 brumaire) et obtiendra satisfaction le 10 novembre (19 brumaire).

00 Le 31 octobre (9 brumaire an IX), David et ses élèves donnent une fête au « restaurateur de l’École française », Vien ; Ingres fut peut-être parmi les « 120 personnes » à y assister.

00 Le 9 novembre (18 brumaire an IX), ouverture de la Galerie des antiques du Musée central des arts ; Ingres sera du nombre des dessinateurs autorisés à copier des statues.

00 Le 23 novembre (2 frimaire an IX), dans la lettre que Suvée adresse au ministre de la Guerre (Berthier), Ingres est toujours domicilié rue des Jeuneurs, no 29.

-1801 Le 2 février (13 pluviôse an IX), Ingres remporte le concours de Torse (ou de la Demi-figure peinte) de l’École de peinture et sculpture ; il partage le prix avec Gaudar, qui recueille moins de voix que lui. Ingres remportera une deuxième fois ce concours, un an plus tard.

01 Le 30 mars (9 germinal an IX), les pensionnaires aspirants expriment au ministre de l’Intérieur (Chaptal) leur sou- hait de se rendre à Rome le plus rapidement possible, tout en précisant que ce départ « doit être indispensable- ment précédé par celui du citoyen Suvée, notre directeur ».

01 Le 9 juin (20 prairial an IX), Ingres père demande à Landon de lui écrire quelques mots sur les dispositions que son fils apporte dans la carrière de la peinture ; il signe : « Ingres, peintre, professeur de dessin au ci-devant Collège, à Montauban ; et père de ce jeune artiste qui, l’année dernière, a remporté le second prix de peinture dont la gravure va être insérée dans votre journal au premier trimestre prochain. »

01 Le 29 septembre (7 vendémiaire an X), « Jean-Augustin [sic] Ingres, né à Montauban, âgé de 20 ans [sic], élève du citoyen David » remporte le grand prix de peinture proposé par l’Institut, avec un tableau représentant Achille recevant les ambassadeurs d’Agamemnon ; ses deux « essais » sont : une esquisse peinte représentant les Adieux d’Hector et d’Andromaque (jugée le 20 mars précédent) et une étude de figure nue peinte (jugée le 30 mars) ; le second prix de peinture est remporté par Vauthier, élève de Regnault ; au nombre des candidats mal- heureux figure Delécluze. L’Achille d’Ingres, non exposé du vivant de l’artiste, sera gravé et la gravure, insérée dans les Annales du Musée et de l’École moderne des beaux-arts.

01 À la séance publique annuelle de l’Institut tenue le 7 octobre (15 vendémiaire an X) au Palais national des scien- ces et des arts, Ingres reçoit son grand prix de Rome.

01 Le 9 octobre (17 vendémiaire an X), dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur (Chaptal), Suvée, sur le point de partir pour Rome, précise que « les trois artistes qui ont gagné les grands prix et qui devront entrer en jouissance de leur pension au 1er vendémiaire an XI [23 septembre 1802] » sont Ménager [sic], Ingres et Famin.

01 Le 17 décembre (26 frimaire an X), Ingres est élu, en séance, associé correspondant dans la section des belles- lettres et beaux-arts de la Société des sciences et des arts de Montauban (Lot).

-1802 Le 29 janvier (9 pluviôse an X), Ingres remporte, pour la seconde fois, le concours de Torse (ou de la Demi-figure peinte) de l’École de peinture et sculpture ; il partage le prix avec Thomassin, qui recueille plus de voix que lui.

02 Le 1er février (12 pluviôse an X), Ingres intervient auprès du ministre de l’Intérieur (Chaptal) afin qu’on lui accorde une avance égale au montant de la somme que le gouvernement destine pour ses frais de voyage à Rome ; le ministre ordonnera un rapport, rapport qui sera établi le 23 février (4 ventôse) mais dont les effets ne nous sont pas connus.

02 Le 27 juillet (8 thermidor an X), le Conseil d’administration du Musée central des arts prend acte de l’accord don- né par Ingres quant à l’exécution, moyennant la somme de 960 francs, d’un dessin du Jugement de Salomon de Nicolas Poussin. « Dans sa jeunesse, écrira Lapauze un siècle plus tard, quand il attendait à Paris que le gouver- nement consulaire l'envoyât à Rome, la première commande officielle qu'on [fit à Ingres], c'était un dessin pour la gravure du Jugement de Salomon, celui de Nicolas Poussin, qui est au musée du . Des difficultés adminis- tratives survinrent qui l'empêchèrent de mener l'entreprise jusqu'au bout ; mais il n'oublia jamais le dessin de Salomon et il le jugeait assez important pour l'inscrire au nombre de ses œuvres. »

02 Le 2 septembre (15 fructidor an X), le Salon ouvre ses portes au Muséum central des Arts ; Ingres est présent avec Un Portrait de femme (no 719 du livret, dans le [Ier] suppl.).

02 En l’an X, dépôt à la Bibliothèque nationale de la planche de la Belle Ferronnière d’après Léonard de Vinci, dessi- née « au Muséum de France » par Ingres, gravée par Lefèvre et éditée à Paris chez Demarteau ; cette planche ne sera pas exposée au Salon.

= 02 Le premier « Salon » d’Ingres (1802)

Pour son premier « Salon », celui de l’an X, Ingres présenta un portrait de femme ; depuis, ce portrait n’a pas été identifié.

Si l’on observe que « les Dessins sont compris dans la division de la Peinture » (Avertissement du livret) et que l’ouvrage d’Ingres est porté sur un supplément certainement rédigé à la hâte, on est alors en droit d’avancer l’hy- pothèse d’un portrait dessiné. Si maintenant l’on observe que le portrait présenté est celui d’une femme, non celui de Mme ***, et que la présentation du dessin exécuté par Ingres de la Belle Ferronnière servait la commercialisa- tion de la planche gravée correspondante, l’hypothèse d’une exposition de ce portrait dessiné prend un certain poids.

Quoiqu’il en soit, le dessin de la Belle Ferronnière (Birmingham, Barber Institute of Fine Arts, inv. [19]37.3) est dé- jà célèbre : c’est en effet le seul ouvrage d’Ingres à avoir appartenu à Jacques-Louis David.

02 Le 7 octobre (15 vendémiaire an XI), Bartolini, élève de Lemot, remporte le deuxième grand prix de sculpture pro- posé par l’Institut, le premier grand prix étant donné à Eggenschwyler, élève de Dejoux ; il n’est pas donné de se- cond prix de sculpture.

-1803 Avant le 5 juin (16 prairial an XI), parution de la première livraison (sur les quatre vingt à paraître) du Musée français publié par Robillard-Péronville & Pierre Laurent ; pour cet ouvrage qui ne sera achevé qu’en 1812, Ingres a dessiné 13 planches (sur 343), une d’après le tableau de Guido Reni (le Dessin et la Couleur, gr. à Dresde par Christian Gottfried Schulze [McKee 94]), et douze d’après l’antique.

= 03 Ingres dessinateur des antiques du Musée central des arts (1800–1806)

Les douze planches du Musée français dessinées par Ingres d’après l’antique sont, par ordre alphabétique des titres : – Antinoüs en Idole égyptienne (gr. par Chastillon) [McKee 328 ; [Salon de 1812, no 1216 (Un Antinoüs en bon génie) ?]] ; – Apollon Lycien (gr. par Félix Massard) [McKee 271] ; – Bacchante (gr. par Morel) [McKee 304] ; – Calliope (gr. par Morel) [McKee 283 ; Salon de 1804, no 852] ; – Euterpe (gr. par F. B. R. U. Massard) [McKee 275] ; – L’Amour (gr. par Aug. Desnoyers) [McKee 294 ; Salon de 1806, no 664] ; – L’Amour et Psyché (gr. par Aug. Desnoyers) [McKee 295 ; Salon de 1804, no 833] ; – Mercure (gr. par Chatillon) [McKee 297] ; – Néron (gr. par Perée) [McKee 327] ; – Posidippe (gr. par J. B. H. Bourgois) [McKee 322 ; Salon de 1806, no 652] ; – Terpsicore (gr. par R. U. Massard) [McKee 281] ; – Uranie (gr. par A. Romanet) [McKee 282].

03 Le 5 octobre (12 vendémiaire an XII), Greuze, Robert-Lefèvre, Meynier, Ingres et Mme Benoist sont désignés par le ministre de l’Intérieur (Chaptal) pour exécuter chacun un portrait du Premier Consul « d’après celui fait par le ci- toyen Gros ». Le portrait pour lequel Ingres se verra allouer la somme de 3.000 francs est destiné à la ville de Liège.

03 Le 24 octobre (1er brumaire an XII), lors de la séance des professeurs de l’École de peinture et sculpture, le se- crétaire de l’École (Renou) donne lecture d’une lettre d’Ingres « par laquelle il demande qu'il lui soit prêté un de ses tableaux de concours de torse, pour l'encouragement d'une École établie à Montauban, dont son père peintre est professeur » ; la demande est accordée sur le champ. Le tableau prêté est probablement la Demi-figure peinte récompensée en 1802.

-1804 Le 9 janvier (18 nivôse an XII), dans une lettre adressée à son neveu, alors à Rome, l’oncle du compositeur Androt écrit : « Nous avons été […] chez Ingres chercher ton portrait ; il me l’a remis très obligeamment. […] Voici ce que j’ai écrit à Ingres en lui envoyant douze bouteilles de vin vieux de Pommard que j’ai prises chez M. Perrin : Rien, Monsieur, ne peut égaler le plaisir que vous nous avez fait, à ma femme et à moi, en nous donnant le por- trait de notre neveu, si ce n’est le désir de connaître comment nous pourrions vous témoigner notre reconnaissance. »

= 04 Un portrait peint par Ingres oublié, celui du compositeur Androt (1803)

En 1984, la publication de la correspondance du directeur Suvée apportait la preuve irréfutable de l’existence d’un portrait du compositeur Androt peint ou dessiné par Ingres.

Bien des années après, lors d’une conversation amicale, Hélène Toussaint nous a parlé de ce portrait, en indi- quant qu’il avait figuré parmi les portraits peints par Ingres exposés en 1934 chez MM. Jacques Seligmann & Fils et qu’il était reproduit (en noir et blanc) dans le catalogue publié à cette occasion ; nous lui avons répondu que le portrait de 1934 était très probablement conservé au Fogg Art Museum parmi les portraits anciennement attribués à Ingres.

Il l’est en effet : le portrait conservé au Fogg sous la référence « Bequest Grenville L. Winthrop 1943.250 » et ca- talogué en 1980 parmi les ouvrages « formerly attributed to Ingres », a été exécuté par Ingres et représente le premier compositeur de musique à avoir remporté le Prix de Rome (5 sept. 1803), Albert Androt (1781–1804), élè- ve de Gossec.

Androt ayant quitté Paris pour Rome dans les premiers jours de déc. 1803, tout porte à croire que le portrait date de la période sept.–nov. 1803.

La disparition à 23 ans du modèle — Androt mourut des suites d’une violente hémorragie, quelques mois seule- ment après son arrivée à Rome — explique en grande partie l’oubli dans lequel le portrait est tombé.

04 Le 16 mars (16 ventôse an XII), dans une lettre adressée à Ingres, le ministre de l’Intérieur (Chaptal) écrit : « J’ai reçu avec votre lettre, citoyen, le certificat du citoyen Denon, constatant que vous avez assez avancé le portrait du Premier Consul, que vous êtes chargé d’exécuter, pour mériter de toucher le premier tiers du prix de ce por- trait. En conséquence, je vous préviens que j’ai ordonné à votre profit le paiement de la somme de 1.000 francs, premier tiers de celle de 3.000 francs qui vous est allouée pour prix de cet ouvrage. » Le 8 novembre suivant (17 brumaire an XIII), le directeur du musée Napoléon (Denon) informera le maire de la ville de Liège que le « portrait de Sa Majesté l’Empereur [sic] accordé à la ville de Liège » est prêt à lui être envoyé.

04 Le 27 avril (7 floréal an XII), Gilibert père reçoit une lettre de Bartolini et d’Ingres dans laquelle ils déclarent « [devoir] dans ce moment des travaux conséquents pour le gouvernement ».

04 Le 18 mai (28 floréal an XII), proclamation du sénatus-organique élevant le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, à la dignité impériale.

04 Le 18 juillet (29 messidor an XII), arrêté du ministre de l’Intérieur (Chaptal) disposant que les « envois de Rome » seront jugés par la Classe des beaux-arts de l’Institut.

04 Le 18 septembre (1er jour compl. an XII), le Salon ouvre ses portes au musée Napoléon ; Aug. Desnoyers est pré- sent avec quatre planches, dont celle de Ptolémée II Philadelphe, et Arsinoé, fille de Lysimaque, sa première femme « d’après le dessin de Ingres, de la même grandeur que le camée antique conservé dans le cabinet de S. M. l’Impératrice » (no 835 du livret). Cette planche fera partie de l’Iconographie grecque publiée par E. Q. Visconti en 1808.

-1805 Le 27 avril (7 floréal an XIII), dans une lettre adressée à Suvée, le ministre de l’Intérieur (Champagny), alors à Turin, précise qu’il va donner des ordres pour que les pensionnaires aspirants Granger et Ingres se rendent à Rome le plus tôt possible.

05 À l’instar de son ami Bartolini, auteur d’un buste colossal de Napoléon, Ingres exécute le portrait de l’Empereur assis sur son trône ; le « ministre des Arts » (Denon) parviendra à financer l’acquisition de l’ouvrage exécuté par Bartolini, mais laissera le Corps législatif se porter acquéreur de celui d’Ingres. Début août 1805, l’ouvrage de Bartolini sera placé au dessus de la principale entrée du musée Napoléon ; celui d’Ingres, exposé au Salon de 1806, sera « replacé » aux Invalides en octobre 1833.

-1806 Le 13 août, le ministre de l’Intérieur (Champagny) adresse à Ingres la lettre-circulaire suivante : « Quelques élè- ves de l’École [française] de Rome admis à jouir de ce pensionnat à compter du 1er vendémiaire an XIV [23 septembre 1805] ayant négligé jusqu’à présent de se rendre à leur destination, j’ai décidé que ceux de ces pen- sionnaires qui ne seraient point arrivés à Rome au 1er novembre prochain seraient déchus de leur pension et de tous les avantages qui y sont attachés. […] » Ingres se mettra en route quelques jours plus tard ; il emportera avec lui le portrait fait au crayon de sa fiancée, Julie Forestier.

= 06 Le départ tardif d’Ingres en « pension » (1806)

Suvée prit possession de son poste de directeur à Rome en novembre 1801 ; six mois plus tard, Famin, grand prix d’architecture en 1801, arrivait à la villa Médicis, suivi, en décembre 1802, par Marin, premier grand prix de sculpture en cette même année 1801.

Les raisons généralement avancées pour expliquer la date tardive d’arrivée à Rome de celui qui remporta le grand prix de peinture en 1801 — à savoir, le mauvais état des finances du pays — sont par conséquent discuta- bles, sauf peut-être à considérer que Marin et Famin se rendirent à Rome à… leurs frais.

L’aspiration d’Ingres à rentrer rapidement dans la vie active et sa réticence à accepter toute forme de tutelle artis- tique peuvent fort bien expliquer le peu d’empressement manifesté par l’artiste, comme elles expliqueront le peu d’empressement qu’Ingres mettra à retourner en France une fois sa pension achevée.

06 Le 15 septembre, le Salon ouvre ses portes au musée Napoléon ; Ingres (« pensionnaire de l’École de France à Rome, élève de M. David ») est présent avec quatre tableaux : Sa Majesté l’Empereur sur son trône appartenant au Corps législatif (no 272 du livret), et Plusieurs portraits (no 273), celui [de l’auteur], celui [de Mme Rivière] et ce- lui [de Mlle Rivière].

06 Le 26 septembre, l’éditeur d’estampes Potrelle dépose au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale deux épreuves d’une estampe représentant « l’Empereur en grand costume » et ayant pour titre : « Il part, il com- bat, il triomphe. » En 1851, Magimel parlera d’une allégorie représentant Napoléon passant le pont de Kehl ; en 1855, Virmond précisera que le dessin d’Ingres « s’est perdu chez le comte de Lacépède » et que le dessinateur « en a conservé une mauvaise gravure » ; enfin, en 1949, Adhémar donnera un nom au graveur : Pierre-Charles Coqueret.

Chapitre 2 : Rome, 1806–1820

1806 Le 12 octobre, Ingres franchit le seuil de la villa Médicis ; il y restera jusqu’en décembre 1810.

06 Le 12 novembre, le Journal du Lot fait état d’un buste colossal de Napoléon Ier exécuté par Ingres père ; ce buste ne semble pas avoir été conservé.

06 Le 25 décembre, dans une lettre adressée à la famille Forestier, Ingres écrit : « Voilà pas encore trois mois que je suis à Rome, et il me semble y être depuis trois ans et cependant il faudrait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas avouer que c’est un climat et une ville intarissables en beauté de tout genre, en architecture pittoresque surtout et beaux effets. C’est une Babylone. Je m’occupe, en attendant mieux, à crayonner d’après, et vous faire jouir par de faibles ressouvenirs. »

-1807 Le 31 janvier, dans une lettre adressée à Suvée, le ministre de l’Intérieur (Champagny) écrit : « Les élèves qui ont mis du retard à se rendre à l’École de Rome m’ayant exposé que différentes circonstances ne leur avaient pas permis de partir plus tôt pour cette destination, je vous préviens, Monsieur, que j’ai décidé que leur pension leur serait payée à compter de l’époque où ils auraient dû être arrivés à Rome. » Ingres est du nombre des élèves concernés par la décision de Champagny.

07 Le 30 mai, dans une lettre adressée à Alavoine, Ingres annonce qu’il vient de faire le portrait de Granet.

07 Le 1er octobre, Lethière, nommé le 23 avril, arrive à Rome ; il remplace Suvée, décédé huit mois plus tôt (9 février).

-1808 Le 26 décembre, naissance de Delphine Ramel à Paris ; en avril 1852, Delphine épousera Ingres, devenu veuf trois ans plus tôt.

-1809 Le 7 février, le pensionnaire Ingres reçoit de son directeur (Lethière) la somme de huit piastres pour « un raccom- modage de poêle et un mur de charpente » dans l’atelier qu’il occupe rue Gregoriana. »

09 Le 23 mars, naissance d’Hippolyte Flandrin à Lyon ; H. Flandrin sera l’élève chéri d’Ingres.

09 Le 21 juin, Gatteaux remporte le grand prix de gravure en médailles proposé par l’Institut, le second prix allant à Jouannin ; le concours pour le grand prix de gravure en pierres fines, jugé le même jour, ne donne lieu qu’à un second prix (Dubois). À Rome, Gatteaux fera la connaissance d’Ingres ; il deviendra par la suite un de ses plus proches amis et sera, à plusieurs reprises, son chargé d’affaires.

09 Le 29 juillet, la Classe des beaux-arts de l’Institut charge trois de ses membres de faire procéder à l’ouverture des caisses contenant les travaux d’émulation des pensionnaires de l’École française à Rome ; ces caisses ne feront apparaître que deux ouvrages d’Ingres, alors que le directeur de l’École (Lethière) en annonçait quatre (« Une femme assise », « Une femme couchée », « Étude d’homme historiée » et « Œdipe expliquant l’énigme du sphinx ») dans sa lettre adressée au secrétaire de la Classe (Lebreton) le 27 septembre de l’année précédente.

09 Le 16 septembre, adoption par la Classe des beaux-arts de l’Institut du rapport sur les ouvrages de peinture en- voyés par les pensionnaires de l’École française à Rome.

09 Le 7 octobre, séance publique annuelle de la Classe des beaux-arts de l’Institut.

09 Le 19 novembre, ouverture de l’exposition publique du Capitole à Rome ; Ingres est présent avec trois tableaux : Une Dormeuse (no 58 du livret : Donna nuda che dorme) et deux portraits (no 59 : Due ritratti), probablement celui [de Mme Duvaucey de Nittis] et celui [de M. Granet]. Voici en quels termes le peintre parlera en 1831 du premier des trois ouvrages exposés : « Ce tableau, peint à l’huile, représente une figure de femme de grandeur naturelle, couchée sur un lit de repos à rideaux cramoisis, et dont voici l’exacte composition. Ce tableau fut peint à Rome en 1808, et Murat en fit lui-même l’acquisition. On le paya cinquante louis ; il fut transporté à Naples où on le plaça dans les petits appartements du palais du roi, dits mezzanini, qui ont vue sur la place du palais. L’auteur l’y a vu et reconnu à l’époque de 1814, mais avant le changement de gouvernement. À partir de là, ce tableau ne s’est plus vu ni retrouvé nulle part. » L’acquisition dont Ingres parle dans sa lettre est très probablement une des « nom- breuses acquisitions » faites par Murat lors de la visite qu’il rendit à l’exposition du Capitole ; quant au croquis an- noncé dans la lettre, il existe toujours : conservé au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, il a été retrouvé par Hans Naef et reproduit par lui en 1968.

09 En cette année 1809, le Journal de Tarn-et-Garonne, dont le premier numéro parut le 24 janvier, consacre des articles « à la famille Ingres, au père, connu comme peintre et sculpteur, et au fils qui commençait à devenir célè- bre ».

-1810 Le 1er mai, Ingres quitte Rome pour une excursion d’une semaine, en compagnie de Leclère, Guénepin, Giroust, Chatillon, Delorme, Richomme et celui auquel on doit de la connaître et dont le nom ne nous est pas parvenu.

10 En septembre, le ministre de l’Intérieur (Montalivet) donne connaissance au directeur de l’École française à Rome (Lethière) de sa décision de réduire le séjour des pensionnaires à quatre ans pour les peintres et à trois pour les graveurs et les musiciens.

10 En décembre, Ingres termine son pensionnat ; il ne quittera définitivement Rome qu’en décembre 1820.

= 10 Les « envois de Rome » d’Ingres (1809 et 1811)

Les travaux d‘émulation auxquels Ingres se livra pendant son pensionnat à l’École française à Rome, au nombre de quatre, ne donnèrent lieu qu’à deux envois : – en 1809, pour les travaux exécutés au titre des années 1806, 1807 et 1808 ; – en 1811, pour ceux exécutés au titre des années 1809 et 1810.

Le texte des jugements qui furent portés par l’Institut sur ces deux envois est donné en Annexe A.

Les quatre ouvrages d’Ingres ainsi jugés connurent des sorts divers : l’Œdipe sera agrandi et augmenté par Ingres et vendu par lui à Gossuin au plus tard en 1829 ; la Figure de femme coiffée d’une espèce de turban sera vendue par Ingres à Rapp au plus tard en 1812 ; le Mercure, après être passé par le Louvre et le musée de Marseille, deviendra la propriété de l’École des beaux-arts ; enfin, le Jupiter sera acquis par… le ministère de l’Intérieur en 1834.

-1811 Le 25 février, le Palais du Quirinal est déclaré Palais impérial. Le 17 septembre, sa remise en état est décidée, et un montant, alloué pour les travaux. Ingres, invité à participer à la décoration intérieure du Palais, exécutera deux tableaux : le premier (Romulus), terminé dès l’année suivante, l’autre (Ossian), en 1813. En 1825, dans sa lettre de candidature à l’Institut, Ingres fera état de l’exécution d’un « tableau en détrempe de 25 pieds en largeur, figu- res de grandeur naturelle, représentant Romulus triomphant des dépouilles opimes » et d’un « tableau à l’huile de la hauteur de 16 pieds, représentant Ossian lorsque, pendant son sommeil, les ombres de ses ancêtres et amis lui apparaissent ». En 1867, le Romulus, après avoir été donné à la France par le gouvernement pontifical, fut ex- posé comme appartenant à l’École impériale des beaux-arts ; quant à l’Ossian, il avait été racheté par l’artiste en juin 1835.

11 Le 5 octobre, séance publique annuelle de la Classe des beaux-arts de l’Institut.

= 11 Le Jupiter et Thétis d’Ingres jugé par Jacques-Louis David (1811)

L’opinion de David sur le dernier tableau envoyé de Rome par son élève nous est connue par au moins deux let- tres.

La première est une lettre de Suau, adressée à son père le 22 décembre 1811 : « Le tableau de Ingres n’a fait plaisir à personne, il est pour ainsi dire sans ombre et dans un style qui, au dire de M. David, tient au délire et à la folie. Je ne sais plus peindre, disait-il en regardant ce tableau. J’ai été le maître de Ingres, c’est à lui de m’ensei- gner. La composition de ce tableau tient du gothique ; il a cependant de bonnes choses quant au dessin et à la manière dont chaque partie est modelée ; en bien réfléchissant on retrouve dans cet ouvrage un talent supérieur aux autres productions […]. »

L’autre est une lettre de Drolling, adressée à son fils, alors à Rome, le 4 mars 1812 : « […] je suis allé chez M. David […] il n’a pas été content non plus des ouvrages des pensionnaires et surtout [de celui] de Hingre [sic] […]. »

11 Le 23 novembre, la Classe des beaux-arts de l’Institut charge trois de ses membres de faire procéder à l’ouvertu- re des caisses contenant les travaux d’émulation des pensionnaires de l’École française à Rome.

11 Le 28 décembre, adoption par la Classe des beaux-arts de l’Institut du rapport sur les ouvrages de peinture en- voyés par les pensionnaires de l’École française à Rome.

-1812 En janvier, Quatremère de Quincy livre à Lemoyne, alors à Rome, ses impressions à propos du Jupiter et Thétis d’Ingres, exposé publiquement quelques semaines plus tôt : « La caricature olympique de M. Ingres a singulière- ment fait rire et il y a de quoi : c’est un ultra antichista. »

12 Le 5 août, Ingres écrit à Ducis que de grands travaux l'occupent : le tableau de Virgile que le général Miollis at- tend depuis deux ans et demi et un tableau de vingt pieds [sic] qu'il vient de terminer pour les appartements de l'Impératrice au Palais de Monte Cavallo et dont le sujet est Romulus qui triomphe des dépouilles opimes ; il est heureux des éloges qu'il reçoit, mais voudrait qu'ils fussent sanctionnés par les maîtres de Paris, en particulier Gérard.

12 Le 20 décembre, première lettre d’Ingres à Charles Marcotte. « Lorsque j’arrivai à Rome en 1810, notera Marcotte sur l’autographe, je voyais souvent chez M. Bochet M. Gatteaux, graveur et alors pensionnaire à l’Académie de France ; j’eus le désir de faire faire mon portrait pour l’envoyer à ma mère et je priai Gatteaux de me désigner un jeune peintre ; il hésitait entre Blondel et Ingres, et heureusement son choix me fixa pour Ingres, puisque c’est à ce portrait que je dois mes relations et l’intimité qui s’en est suivie. »

12 En décembre, Ingres, « voulant contracter mariage avec la demoiselle Laura Zoëga », écrit à ses parents pour ob- tenir leur consentement ; à cette date, il avait donc rompu avec Julie Forestier.

-1813 Le 2 février, Ingres remercie tardivement Gérard d’avoir placé sa « petite figure » et l’informe qu’il a exécuté der- nièrement deux grands tableaux : « L’un est Romulus qui triomphe des dépouilles opimes ; je l’ai peint a tempera pour les appartements de Sa Majesté l’Impératrice au Palais impérial de Monte Cavallo. L’autre est Virgile qui lit son Énéide devant Auguste, Octavie et Livie ; j’ai fait de celui-ci un effet de nuit, la scène éclairée par un candéla- bre. » À son décès, Rapp possédait d’Ingres la Figure de femme coiffée d’une espèce de turban ; on peut donc penser que, plusieurs mois avant cette lettre, Gérard était intervenu auprès de ce collectionneur à propos de la « petite figure ».

13 Le 15 février, dans une lettre adressée à Abel de Pujol, P.-J. David, pensionnaire à Rome, écrit : « Ingres vient de terminer un petit tableau de chevalet dont le sujet est Raphaël peignant la Fornarine, il la tient dans ses bras et re- garde si le trait qu’il vient de faire est ressemblant. Il est impossible de faire rien de plus gracieux dans ce genre- là. »

13 Le 18 juillet, dans une lettre adressée à Marcotte, Ingres écrit qu’il espère envoyer au prochain Salon plusieurs ouvrages, dont « une répétition de [s]on Virgile d’environ six pieds » et « le petit tableau de Raphaël et la Fornarine ».

13 En août, Ingres fait la connaissance de Durand, prix de Rome de gravure en pierres fines en 1810. « En Italie, écrira Lami en 1916, [Durand] sculpta les bustes du roi Murat et de deux de ses enfants, et obtint pour son ami Ingres qui, alors, était découragé et se trouvait dans le besoin, la commande du portrait de la reine de Naples. »

13 Le 4 décembre, Ingres, domicilié « Via Capo le Case numero 95 », et Madeleine Chapelle signent leur acte de mariage ; les témoins du marié sont Lethière, Mazois, Chauvin, Granet et P.-A. Pâris.

13 Le 16 décembre, dans une lettre adressée à son père, Drolling, pensionnaire à Rome, écrit qu’Ingres a déjà fait deux tableaux pour le « palais du pape ». Il s’agit du Romulus et de l’Ossian.

-1814 Le 26 février, Gatteaux, de retour à Paris, demande son admission parmi les membres de la Société académique des Enfants d’Apollon ; il obtiendra satisfaction. À aucun moment, Ingres ne semble avoir cherché à faire partie de cette Société.

14 Dans la seconde quinzaine de février, Ingres se rend à Naples sur l’invitation de la Reine ; il y restera environ trois mois. Ce séjour lui permettra de commencer un petit portrait en pied de la Reine et de recevoir la commande d’un pendant de la Dormeuse, pendant auquel le livret du Salon de 1819 donnera le nom d’Odalisque.

14 Le 14 mars, décès d’Ingres père à Montauban. Le 25, établissement en son appartement de l’inventaire après dé- cès.

14 Le 11 avril, acte d’abdication de l’empereur Napoléon.

14 Le 26 mai, à son retour de Naples, Ingres écrit à Marcotte qu’il vient de faire pour « M. de Pourtalès » une « répli- que » de son tableau de Raphaël, « comme je crois vous l’avoir déjà dit ».

14 Le 7 juillet, Ingres écrit à Marcotte qu’il a terminé le portrait de la Reine de Naples et qu’il achève l’Odalisque. Il lui annonce également qu’il va être bientôt père — ce qu’il ne sera jamais.

14 Le 16 juillet — c’est du moins la date donnée par Guillibert pour Granet —, Granet, Ingres et Mazois reçoivent la décoration du Lys ; le 4 août, dans une lettre adressée à Mazois, alors à Naples, Granet écrit : « Vous êtes le con- solateur de vos amis, c’est vous qui nous avez apporté l’ordre du lys, et Dieu sait de quelle manière vous avez dû y contribuer. » La décoration du Lys, instituée le 26 avril 1814, fut supprimée en 1831.

14 À partir du 29 août, vente publique du cabinet Bruun Neergaard. Dans ce cabinet figurent trois dessins d’Ingres : La Maladie d'Antiochus et « deux autres sujets » (nos 465¬4/6 du cat.).

= 14 Le premier « amateur d’Ingres » : Bruun Neergaard (1776–1824)

Tønnes Christian Bruun Neergaard, danois d’origine mais français d’adoption, fut un savant réputé et un grand collectionneur d’art contemporain.

En 1806–07, il entreprit un voyage en Italie du Nord, accompagné du dessinateur Naudet. Comme le suggère le passage d’une lettre adressée par Ingres à la famille Forestier le 12 janvier 1807 (« [M. Naudet] vient de parcourir l’Italie avec M. Nergard, danois, amateur à qui j’ai vendu un dessin d’Antiochus. »), c’est probablement à cette occasion que l’amateur d’art découvrit les talents du jeune pensionnaire.

Quelques années plus tard, ayant rédigé un Mémoire sur [s]es collections de tableaux et de dessins, et particuliè- rement sur celle de dessins des artistes modernes, Bruun Neergaard obtint de la Classe des beaux-arts de l’Institut d’en faire la lecture en séance particulière (31 août 1811). Ce Mémoire, publié en 1812, est malheureuse- ment très général.

Entre février 1812 et novembre 1820, Bruun Neergaard fit paraître les huit premières livraisons (à raison de six planches par livraison) d’un ouvrage qui devait avoir seize ou dix sept livraisons et qui ne sera jamais terminé : Voyage pittoresque et historique du Nord de l’Italie. Des quatre premières livraisons parues, Castellan donnera un compte-rendu dans les colonnes du Moniteur (5 septembre 1812, p. 981-982, et 27 juin 1813, p. 699-700) ; des huit livraisons parues, Raoul-Rochette donnera un compte-rendu dans les colonnes des Annales de la littérature et des arts (23e livr.).

Enfin, en 1814, alors qu’il lui restait une dizaine d’années à vivre, plusieurs jours seront nécessaires pour la dis- persion publique des collections de gouaches et de dessins qu’il avait formées.

14 Le 5 novembre — le livret porte la date du 1er —, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts ; Ingres (« à Rome ») est présent avec quatre tableaux : Don Pedro de Tolède […] (no 533 du livret), Le pape Pie VII tenant chapelle. La scène se passe dans la chapelle Sixtine à Rome. (no 534), Plusieurs portraits (no 535), en réalité un seul, celui [de M. Marcotte], enfin Raphaël faisant le portrait de sa maîtresse (hors livret ; Débats ; Moniteur).

14 Le 19 décembre, P.-J. David écrit à Dupré, résidant alors à Naples : « J’ai dit à Ingres que vous m’aviez fait part du plaisir que sa dernière figure de femme vous avait fait éprouver ; il m’a chargé de vous dire qu’il attachait un grand prix à vos compliments, que vous étiez le seul qui lui en eût donné des nouvelles, car il ignorait jusqu’alors ce qu’elle était devenue. Lui et sa femme vous disent bien des choses. Quand vous m’écrirez, donnez-moi des détails sur la réussite de cette figure, si toutefois vous en avez de satisfaisants, afin que je les lui communique. » Ingres avait-il donc déjà fait livrer à Naples l’Odalisque dont il écrit le 7 juillet en terminer l’exécution ? David a pu confondre l’Odalisque avec la Dormeuse, ou l’inverse !

14 En cette année 1814, Filippo Aurelio et Alessandro Visconti font paraître leur ouvrage intitulé : Indicazione delle sculture, e della galleria de’quadri esistenti nella villa Miollis al Quirinale, ouvrage dans lequel le tableau de Signor Ingre représentant Virgilio, che canta innanzi ad Augusto le lodi di Marcello est inscrit au no 2 des Quadri moderni.

-1815 Le 21 avril, dans une lettre adressée à son père, Drolling, toujours pensionnaire à Rome, écrit : « Il paraît que M. Lebreton en veut terriblement à Ingres et chaque fois qu’il trouve l’occasion de le vexer il ne la manque pas. »

15 Le 28 septembre, dans une lettre adressée à Fontenay, secrétaire d’ambassade à Naples, Ingres écrit : « Ose- rais-je vous prier, Monsieur, puisque mon tableau consigné chez Son Excellence [M. le Comte de Narbonne] me doit être renvoyé à Rome, de vouloir bien donner un coup d’œil d’intérêt lorsqu’il sera livré à M. Dupré, peintre français à Naples, mon ami, à qui je vais en écrire sitôt que j’aurai trouvé à Naples un négociant commissionnaire qui veuille s’en charger, bien encaissé par les soins de M. Dupré. Certes, si j’avais pu épargner encore des frais coûteux et indispensables par la vente de cet ouvrage à Naples, je m’en serais trouvé bien heureux. Je le donne- rais même pour le prix de 50 louis vu la pénurie des temps. Si donc, Monsieur, le hasard faisait que quelqu’un en fût jamais tenté, et que vous voulussiez bien vous donner la peine de conclure, je vous serais infiniment obligé. Des obligeants, comme il y en a tant par le monde, ont accrédité à ce qu’il paraît que j’ai eu l’intention de retracer les traits de Mme Murat dans cette peinture. Cela est absolument faux, mon modèle est à Rome, c’est une petite fille de 10 ans qui m’en a servi, et d’ailleurs ceux qui ont connu Mme Murat peuvent me juger. Je vous dis ceci comme pour parer à un accident qui pourrait me faire manquer mon affaire. À l’égard de son vrai portrait que j’ai réclamé et que l’on a point retrouvé au palais, je vous serais bien obligé d’en redire un mot, ou du moins de savoir ce qu’il est devenu, si elle l’a emporté. » La toile consignée chez Narbonne est l’Odalisque, livrée mais non payée.

= 15 Les trois tableaux d’Ingres « emportés » par la chute du royaume de Naples en 1815 : la Dormeuse (1808), l’Odalisque (1814) et le Portrait en pied de Sa Majesté la Reine de Naples (1814)

Le 9 juin 1815, le roi des Deux-Siciles fut rétabli sur son trône sous le nom de Ferdinand Ier. La France entreprit alors de normaliser ses relations diplomatiques, de sorte que le 15 septembre, « M. le comte de Narbonne-Pelet [eut] l’honneur de présenter à S. M., à Portici, ses lettres de créance en qualité d’ambassadeur de Sa Majesté Très Chrétienne ».

Ingres, qui était à Rome, prêta une attention particulière à ces événements, trois de ces tableaux se trouvant à Naples.

D’après des déclarations faites en 1831 par son auteur, le premier tableau (Une Dormeuse, depuis la Dormeuse de Naples) a été peint à Rome en 1808. Ce tableau, exposé publiquement à la fin de l’automne 1809 et acquis par le roi Joachim, très probablement à cette occasion, se trouva parmi les biens abandonnés par Caroline lors de sa fuite, du fait de ses grandes dimensions. S’il a depuis disparu, une idée ingénieuse a été avancée en 2004 par Véronique Burnod, conservatrice en chef du musée de Cambrai : Il existe au musée de Capodimonte à Naples une toile signée de Giordano intitulée Vénus endormie avec Cupidon et satyre, toile qui comporte avec la toile disparue un faisceau croisé d’analogies intrigantes…

D’après les inscriptions portées sur la toile, le deuxième tableau (Une Odalisque, depuis la Grande odalisque), commandé par la reine Caroline pour faire pendant au précédent, a été peint à Rome en 1814. Envoyé à Naples mais non remis à la Reine, Ingres put le reprendre à l’automne 1815, avec l’aide de son ami Dupré et la bienveil- lance du nouvel ambassadeur, Narbonne. De Rome, le tableau sera envoyé au Salon de 1819. Acquis par Pourtalès, il fait aujourd’hui partie des collections du Louvre.

D’après des propos tenus en 1814 par son auteur à Marcotte et les inscriptions portées sur la toile, le dernier ta- bleau (Portrait en pied de Sa Majesté la Reine de Naples) a été peint à Naples et à Rome en 1814. Envoyé à Naples et remis à la Reine, Ingres ne chercha pas à le reprendre à l’automne 1815, pensant sans doute que c’était peine perdue. Emporté par Caroline ou laissé sur place, et payé à l’artiste vers 1819, on en perdit la trace jusqu’en… 1987, date à laquelle il fut identifié par Denis Coekelberghs, grâce notamment aux dessins conservés au musée de Montauban. Publié en 1990 par Hans Naef, ce tableau fait aujourd’hui partie d’une collection particu- lière.

-1816 Le 6 janvier, dans une lettre adressée à son père, Drolling, toujours pensionnaire à Rome, écrit : « Granet ne vend rien, Chauvin le paysagiste encore moins, et ainsi des autres ; il n’y a que Ingres qui dans ce moment-ci fait quelques portraits dessinés d’anglais, ce qui ne lui sert absolument que pour vivre. »

16 Le 18 mai, Thévenin entre à la villa Médicis ; il remplace Lethière, dont les fonctions de directeur ont pris fin ; le 15 juillet, le nouveau directeur attire l’attention du ministre de l’Intérieur (Lainé) sur la situation de l’ex-pensionnaire Ingres, qui est resté à Rome « pour son goût pour les maîtres qui ont fait revivre et élevé l’art à ce haut point qu’on n’a depuis surpassé », ajoutant : « Il appartient au Gouvernement de le mettre à même de développer un talent original et tout à fait hors de la route battue. » Quelques mois plus tard, le nouvel ambassadeur de France auprès du Saint-Siège (Blacas) offrira au ministre l’opportunité de donner satisfaction à Thévenin.

16 Le 8 décembre, dans une lettre adressée au « statuaire » Durand à Paris, Ingres écrit : « Je ne sais si [M. de Pourtalès] pourra nous prêter le tableau [de Raphaël] ou si M. Laugier en devra faire un dessin, parti que je croi- rais le meilleur et indispensable pour le bien de la chose, parce qu’il pourrait m’être envoyé, comme vous l’avez bien pensé, pour le corriger […]. » C’est Ch.-S. Pradier, et non Laugier — dont il est question ici — ou Forster — dont il sera question ci-après (1865) —, qui gravera le tableau de Raphaël et la Fornarine.

-1817 Le 2 janvier, l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège (Blacas) informe le directeur de l’Académie de France (Thévenin) de son désir de faire participer tous les artistes qui se trouvent à Rome à la décoration de l’église française de la Trinité-du-Mont. Le 8 juin de l’année précédente, Blacas avait entrepris de rendre cette église au culte ; deux jours après, les ouvriers commencèrent leurs travaux sous la direction de Mazois ; « en moins de sept semaines, explique le Moniteur, on assura les voûtes, on rétablit tous les autels, on plaça de nou- velles fenêtres, on pava le sol, on reconstruisit l’escalier à deux rampes et on répara avec soin toutes les peintu- res. »

17 En février, grâce à « une réunion d'amateurs zélés, à la tête desquels on nomme M. le duc d'Aumont, M. le duc de Maillé, MM. les comtes de Blacas, de Choiseul, de Forbin, M. le vicomte de Senonnes, et M. le comte de Turpin-Crissé », la Société des amis des arts de Paris est remise en activité. Ingres sera mêlé aux agissements de cette Société.

17 Le 14 mars, Ingres mère décède à Montauban ; ce décès survient trois ans jour pour jour après celui de son époux.

17 Le même jour, Thévenin annonce au directeur de la Maison du Roi (Pradel) que l’ex-pensionnaire Ingres va se mettre à peindre « à fresque » le tableau qui lui a été commandé pour la Trinité-du-Mont. En 1825, dans sa lettre de candidature à l’Institut, Ingres fera état de l’exécution, pour l’église de la Trinité-du-Mont, d’un « tableau de 11 pieds de haut, ordonné par le ministre de l’Intérieur, représentant Notre-Seigneur remettant les clefs à St Pierre ». Enfin, dans une lettre se rapportant au Salon de 1831, le peintre précisera les dimensions du tableau : « 10 pieds [sic] de haut sur 7 environ ».

17 Le 24 avril, jour anniversaire de la rentrée du Roi sur le sol français, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts ; Ingres n’est pas présent.

17 Le 8 août, le directeur de la Maison du Roi (Pradel) informe le directeur des Musées royaux (Forbin) que les deux dessus de porte de la Salle du Trône du Palais de Versailles seront exécutés par Bergeret et Ingres, moyennant la somme de 2.000 francs chacun, tout en ajoutant que le tableau d’Ingres, qui ne devait être commandé que sur les fonds de 1819, le sera sur ceux de 1818, « à cause de l’état de gêne où l’on m’assure qu’est cet artiste. » Le 10 novembre suivant — date à laquelle on peut penser que les dimensions de l’emplacement du tableau furent seulement connues —, Forbin fera part à Ingres de cette commande. Le 23 mars de l’année suivante, Ingres pré- cisera ses intentions au secrétaire des Musées royaux (Senonnes) : « J’ai pensé que, d’après le choix que M. Bergeret a fait pour le sien d’un épisode du Tasse, l’Arioste devait me fournir son pendant. » Le tableau d’Ingres, exposé en septembre 1819 dans le cadre du Salon, sera accroché d’abord à Versailles, puis au musée du Luxembourg.

-1818 Le 25 avril, lendemain du jour anniversaire de la rentrée du Roi sur le sol français, ouverture au public d’un nou- veau musée de peinture et de sculpture, le musée du Luxembourg.

18 Le 20 mai, dans une lettre adressée au duc d’Albe, Ingres fait état de deux tableaux qu’il peint « pour votre cabi- net ». Le premier (Philippe V donnant l’ordre de la Toison d’or au maréchal de Bervick, après la bataille d’Almanza) sera exposé en 1819 au Salon ; l’autre (Le duc d’Albe à Sainte-Gudule) sera catalogué en 1851 par Magimel, avec la mention : « Ce tableau, commandé par la maison d'Albe, est encore chez l'auteur, non termi- né. »

18 Le 20 juin, Cortot, Roman, Petitot et Dedreux fondent à Rome la Société cipollésienne ; cette Société, qui existait toujours en 1864, ne comptera jamais Ingres parmi ses membres.

18 Le 7 juillet, dans une lettre à son ami d’enfance Gilibert — la plus ancienne conservée —, Ingres écrit : « […] de- puis 2 ans, M. le comte de Blacas, notre ambassadeur, m’a remis le pinceau à la main, me distingue, et je peins pour lui. » Ingres peindra pour Blacas deux tableaux (Henri IV et François Ier), exposés l’un et l’autre au Salon de 1824.

18 Fin octobre — les Débats et le Moniteur ne s’accordent pas sur le jour —, l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège (Blacas) donne au Roi des Deux-Siciles (Ferdinand Ier) une grande fête à la villa Médicis, « à laquelle tout ce qu’il y a à Rome de personnages illustres et distingués s’est fait un devoir d’assister ». Mazois en est l’or- donnateur.

18 En octobre, dans la lettre qu’il adresse à Pastoret — la plus ancienne conservée —, Ingres est domicilié « via Gregoriana, no 40 ».

-1819 Le 9 mars, le directeur des Musées royaux (Forbin) soumet par écrit au directeur de la Maison du Roi (Pradel) l’idée de faire copier, par Mauzaisse, Couder, Blondel et Ingres, le Jugement dernier de Michel-Ange ; malgré un accueil favorable du directeur général le 17 mars, cette idée ne sera pas retenue, le directeur de l’Académie de France à Rome (Thévenin) ayant estimé à 100.000 francs le coût d’une telle opération. En 1833, Thiers prendra la décision que Forbin avait appelée de ses vœux quatorze ans plus tôt.

19 Le 22 mars, le directeur des Musées royaux (Forbin) transmet au directeur de la Maison du Roi (Pradel) la liste des tableaux « que l’on pourrait concéder comme objets d’étude aux musées et écoles des départements », liste sur laquelle figure le Mercure, d’après Raphaël d’Ingres ; Pradel en informera son collègue de l’Intérieur (Decazes), lequel fera procéder aux envois ; pour ce qui concerne le Mercure, Decazes signera l’ordre d’envoi le 27 mai. C’est très probablement à Marseille que l’ouvrage d’Ingres fut envoyé.

19 Le 25 août, à dix heures du matin, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts ; Ingres (« à Rome ») est présent avec trois tableaux : Une Odalisque (no 619 du livret)], Philippe V donnant l’ordre de la Toison d’or au maréchal de Bervick, après la bataille d’Almanza (no 620) et Roger délivrant Angélique (no 1648, dans le Supplé- ment). Le Salon fermera ses portes le 30 novembre.

= 19 Ingres au Salon de 1819

Enregistrée sous le no 548 et exposée à partir du 25 août, l’Odalisque fut, d’après Mirecourt, vendue 1.200 francs par celui qui se chargeait à Paris des affaires d’Ingres, Granet. Si le nom de l’acquéreur nous est connu (Pourtalès), la date d’acquisition ne l’est pas : l’existence d’un arrêté du directeur de la Maison du Roi (Pradel) en date du 14 décembre — arrêté portant sur l’acquisition de sept tableaux dont « l’Odalisque de M. Ingres, moyen- nant 1.500 francs » — laisse toutefois entendre que le tableau appartenait toujours à Ingres lorsque le Salon fer- ma ses portes.

Également enregistré sous le no 548 et exposé à partir du 25 août, le Philippe V était le tableau destiné au duc d’Albe.

Enfin, non enregistré et exposé à partir du 19 septembre dans la troisième travée de la grande galerie, en face des tableaux de Rubens, le tableau représentant « un Chevalier délivrant une femme nue de la voracité des monstres marins » (Moniteur) était le tableau « pour le gouvernement » commandé à l’auteur en 1817. Dans une lettre adressée à Gilibert le 15 juin 1821, Ingres qualifiera d’infidèle et de stupide le titre de Persée et Andromède donné à ce tableau par certains critiques du Salon.

Le 29 décembre, Ingres remerciera Gérard, premier peintre du Roi depuis 1817, du jugement favorable qu’il a porté sur ses ouvrages exposés au Salon ; dans une lettre adressée à Thévenin, Gérard avait en effet déclaré : « Son tableau de Philippe V prouve combien le sentiment du beau lui est naturel. Il a su conserver parfaitement dans cet ouvrage toute la vérité du costume, des convenances, des airs de fête du temps et relever ces qualités par un caractère et une exécution tout à fait historiques. Ses deux autres tableaux sont d’une forme et d’une sim- plicité de tons que le vulgaire, même des artistes, ne peut apprécier. J’ai la vanité de croire que je sais lui rendre justice, et je m’estimerais heureux s’il m’accordait assez de confiance et d’amitié pour trouver dans mon opinion un dédommagement à quelques critiques qui ne devront pas le toucher. »

-1820 Le 17 février, dans une lettre adressée à son ami Émile de L’Espine, Michallon, pensionnaire à Rome, écrit : « Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de me trouver avec ces messieurs Vernet qui ont fait la conversation en calem- bour, rien de plus comique quoiqu’un peu fatigant. Ils sont partis hier pour Naples où ils resteront très peu de temps. » Carle Vernet et son fils Horace avaient quitté Paris pour l’Italie dans les derniers jours de l’année précé- dente ; ils seront de retour à Paris en mai ; ce voyage en Italie, qui eut un certain retentissement dans la presse parisienne, permit à Ingres de faire plus amplement connaissance avec celui qui allait devenir par la suite son grand rival.

20 Dans la seconde quinzaine d’août, Ingres et son épouse se rendent à Florence sur l’invitation de Bartolini. De Florence, le peintre, qui revoit son hôte « après quatorze ans d’absence », écrira en août à Granet, le 7 octobre à Gilibert, enfin le 18 novembre au même.

20 Le 29 août, dans une lettre adressée à Ingres, qui fête ce jour-là à Florence son quarantième anniversaire, le mi- nistre de l’Intérieur (Siméon) écrit : « Je viens de décider que vous seriez chargé de l’exécution d’un tableau pour la cathédrale de Montauban. Je vous invite à faire vos dispositions en conséquence. Le prix fixé est de 3.000 francs. Vous voudrez bien vous adresser à M. le Préfet de Tarn-et-Garonne — Balsa, nommé à ce poste le 6 août précédent — pour avoir les instructions nécessaires sur le sujet et les dimensions du tableau. » Le Vœu de Louis XIII — tel sera en effet le sujet retenu — sera exposé en 1824 au Salon, puis mis en place en 1826 dans la cathé- drale de Montauban. Le succès obtenu au Salon de 1824 « détermina l’administration, écrira Delaborde en 1870, à doubler [la somme convenue], en sorte que le Vœu de Louis XIII fut payé à Ingres 6.000 francs. »

20 Le 14 novembre, dans une lettre adressée à Roman, Lemoyne, alors à Florence, écrit : « J’ai vu Ingres et sa fem- me. […] Ingres compte revenir à Rome. Je ne dis pas au commencement du mois prochain mais quand il aura fini son petit tableau. Je le vois du reste très peu car je mène ici une vie de Grigou. » Ingres et sa femme retournèrent à Rome, à une date qu’il ne nous pas été possible d’établir, puis reprirent la route de Florence avec, cette fois, l’intention d’y rester.

Chapitre 3 : Florence, 1820–1824

1820 Le 26 décembre, dans une lettre adressée à Granet, Lemoyne, alors à Florence, écrit : « Ingres est arrivé hier avec sa femme en bonne santé. Ils vous saluent. » Le ménage Ingres s’installe « chez l’ami Bartolini », Via della Scala no 8.

-1821 Le 27 avril, le « peintre français » Camille Bonnard note dans son Journal : « J’ai ébauché un de mes tableaux aujourd’hui. J’ai été voir M. Ingres qui a un fort bel atelier. Il a fait un portrait magnifique de M. Gouriev. Il m’a prê- té la tragédie d’Eschyle de Flaxman pour la dessiner. »

21 En mai, parution du Catalogue de la bibliothèque de M. [P.-A.] Pâris, architecte et dessinateur de la Chambre du Roi, chevalier de son ordre, suivi de la Description de son cabinet établi par Ch. Weiss ; Ingres est présent avec une aquarelle représentant le Pape Pie VII officiant dans une cérémonie publique, à St-Pierre (no 395 de la Des- cription du cabinet).

21 En juillet, parution de l’édition française des Memoirs of the life of Nicholas Poussin de Maria Graham ; Ingres fera l’acquisition d’un exemplaire de cette édition et l’annotera abondamment.

= 21 Les hommages rendus par Ingres à Nicolas Poussin (1802–1851)

Il y eut l’exécution, en 1802, du dessin du Jugement de Salomon et l’acquisition, après 1820, d’un exemplaire des Mémoires sur la vie de Nicolas Poussin ; il y eut encore la représentation du grand peintre parmi les personnages de l’Apothéose d’Homère, puis l’exécution d’un dessin à partir de ce portrait, servant d’abord à Laurent pour une des 192 planches de la première édition (1835–41, 8 tomes) du Plutarque français, publiée par Éd. Mennechet ; puis à Baudran pour une des 181 planches de la deuxième édition (1844–47, 6 tomes) du même ouvrage, publiée sous la direction de T. Hadot.

En juin 1837, Ingres, alors à Rome, fit l’acquisition, pour la somme de 18 piastres, d’un tableau de Poussin ; le 17 juillet de l’année suivante, il offrit à son ami Le Go, secrétaire-bibliothécaire de l’Académie, son exemplaire des Mémoires sur la vie de Nicolas Poussin, couvert d’annotations. Si l’on parvenait à établir qu’il lui fit également don du tableau acheté l’année précédente, la tentation serait alors grande d’identifier ce tableau avec la Vision de sainte Françoise Romaine acquise par le Louvre en 1999 des descendants de… Le Go.

Le 22 février 1843, Ingres signa la Déclaration d’ouverture de la Souscription pour ériger une statue à Nicolas Poussin dans sa ville natale, aux Andelys, et huit ans plus tard, le 15 juin 1851, il assista à l’inauguration de cette statue.

21 Le 21 septembre, dans une lettre adressée à Navez, Schnetz, de passage à Florence, écrit : « J’ai vu Ingres ici et je dois même dîner chez lui aujourd’hui avec Dimiez ; il a fait 2 portraits qui sont fort bien et j’ai vu l’esquisse d’un tableau qu’il va faire. »

-1822 Le 2 janvier, dans une lettre adressée à Gilibert, Ingres invite son correspondant à lui écrire Via della Colonna, no 6550.

22 Le 6 janvier, Ingres remercie l’architecte Dedreux, de retour à Paris après son pensionnat à Rome, d’avoir fait acheter par Leblanc un tableau en cours de réalisation, la Vénus ; dans la même lettre, il charge son correspon- dant de souvenirs pour « Horace » (Vernet) et son père, et le prie de rappeler d’une part à Michallon sa demande « touchant les matériaux indispensables et très pressés » dont il a besoin pour exécuter son tableau de Louis XIII », d’autre part à Alaux son souhait d’avoir des nouvelles du tableau « dont il eut la bonté de se charger pour M. le comte de Pastoret ». Le tableau de Vénus, « qui a commencé à sortir de l'onde à Rome en 1808 » (Th. Gautier, 1848), connaîtra un sort étrange ; le tableau du Vœu de Louis XIII ne bénéficiera probablement pas des services de Michallon, décédé quelques mois plus tard ; enfin, le tableau dont Alaux a eu la bonté de s’occuper est le Charles V.

22 À partir du 11 mars, vente publique de la collection Rapp. Dans ce cabinet figure un tableau de « M. Ingre » : Une jeune femme sortant du bain et assise sur un lit de repos (no 19 du cat.).

22 Le 24 avril, à dix heures du matin, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts. Le seul ouvrage d’Ingres porté au livret (no 719 : Charles V, alors régent du royaume, rentre à Paris après l’expulsion du duc de Bourgogne, et reçoit le prévôt et les échevins de Paris que Jean Pastoret et Jean Maillard lui présentent, apparte- nant au comte de Pastoret) ne fut pas exposé.

22 Le 24 décembre, Ingres raconte à Gilibert la visite que lui a faite Guérin, nommé quelques mois plus tôt directeur de l’École française à Rome en remplacement de Thévenin : « Je viens de voir Guérin à son passage pour Rome. Il est venu voir mon atelier, il y est resté longtemps et j’ai lieu d’être excessivement flatté du grand plaisir que lui ont fait mes ouvrages, et surtout notre page dont il attend le plus beau résultat. Il a regardé tous mes ouvrages avec tant d’intérêt et de temps, ses observations critiques, rares mais toujours justes, m’ont assuré de sa sincéri- té. Je lui ai témoigné combien j’y étais sensible et nous nous sommes quittés, je crois, fort contents l’un de l’autre. Une lettre que je reçois de suite son arrivée à Rome me confirme les mêmes sentiments. [Il est] d’autant plus gé- néreux que nous ne l’avons pas toujours si bien traité. Je saurai ce qu’il dira de mon Saint Pierre et des autres ta- bleaux que j’ai là, un peu par faiblesse et prédilection pour ce premier tableau ! »

-1823 Le 4 juillet, Delécluze, de passage à Florence, voit Ingres ; il dîne chez lui le 12, et va étudier en sa compagnie les fresques d’Andrea del Sarto dans l’atrium de l’Annunziata.

23 Le 12 novembre, dans une lettre à Gilibert, Ingres, parlant de son Virgile appartenant à Miollis, écrit : « Ce tableau va être gravé, on en fait le dessin. » ; en 1848, Constantin, interrogé sur son ami Ch.-S. Pradier, écrira : « […] ce fut après avoir terminé [la gravure de Raphaël et la Fornarine d’après Ingres] qu’il fit le dessin de Virgile, aussi d’Ingres […] Pradier pria M. Ingres de revoir ce dessin et le fit expédier à Florence où était ce grand maître, il re- toucha le dessin, il fit des changements et ajouta les figures qui sont derrière Auguste dans lesquelles se trouve Mécène, le format de la gravure n’est pas le même que celui du tableau, elle est en hauteur, tandis que le tableau est en largeur. »

23 Le 14 novembre, Cortot, alors à Paris, écrit à Ingres pour lui recommander Mlle Duvidal : « Pour rompre enfin ce silence sans motif et si peu compatible avec l’attachement que je vous porte, je saisis avec empressement l’heu- reuse et agréable occasion qui se présente à moi, c’est le départ pour l’Italie d’une jeune demoiselle aussi res- pectable par elle-même que distinguée par son talent comme artiste dans votre art ; elle doit passer et séjourner probablement dans votre belle ville, où elle sera désireuse de voir et de connaître tout ce que les arts y offrent de curieux. » Le 20 décembre 1827, Julie Duvidal épousera Abel Hugo, le frère de Victor.

23 Le 27 décembre, Ingres et Granet, qualifiés respectivement de « peintre d’histoire » et de « peintre de genre » par le Moniteur, sont élus correspondants de l’Académie des beaux-arts.

23 En cette année 1823, parution du premier livret du musée du Luxembourg à faire figurer un tableau d’Ingres : Roger délivrant Angélique.

= 23 Les tableaux d’Ingres au Luxembourg (1823–1874)

La question de la présence des tableaux d'Ingres au musée du Luxembourg est compliquée en raison du peu de soins apportés à la publication des livrets successifs des ouvrages exposés dans cet établissement.

Pour tenter d'y voir clair, nous nous sommes appuyés sur la bibliographie de ces livrets telle qu'elle apparaît no- tamment dans le livret daté de 1876.

Tout en constatant que cette bibliographie comporte des erreurs et ne rend guère compte de la totalité des livrets publiés, nous avons acquis la certitude que les tableaux d'Ingres — cartons de vitraux mis à part — qui ont fait l'objet d'entrées dans la soixantaine de livrets publiés entre 1823 et 1874, sont tous présents dans celui de 1874.

Nous avons supposé, n’ayant pas eu d’exemplaire entre les mains, que le Roger délivrant Angélique apparaît avec le livret de 1823 ; il disparaît toutefois de certains des livrets publiés avant 1840. Le Jésus remettant les clefs à saint Pierre et le Portrait de Cherubini apparaissent avec le livret de 1844. L’Apothéose d’Homère et le Jeanne d’Arc apparaissent avec le livret de 1858 ; par contre, le second disparaît des livrets de la période 1863–1867. La Vénus Anadyoméne et la Source apparaissent avec le livret de 1868. Enfin, le Portrait de M. Rivière, celui de son épouse et celui de sa fille apparaissent avec le livret de 1872.

Ainsi se présente l'historique des dix tableaux d'Ingres ayant fait partie des collections du musée du Luxembourg, avant que n'intervienne leur transfert au Louvre.

-1824 Le 25 août, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts ; Ingres sera présent avec huit tableaux. Le Salon fermera ses portes le 14 janvier suivant.

24 Le 11 septembre, Delécluze, dans les Débats, fait état des deux premiers tableaux d’Ingres au Salon : Henri IV jouant avec ses enfans, au moment où l’ambassadeur d’Espagne est admis en sa présence, appartenant au duc de Blacas (no 923 du livret), et François Ier [recevant] les derniers soupirs de Léonard de Vinci, appartenant au même (no 924).

Chapitre 4 : Paris, 1824–1834

1824 Le 3 novembre, dans une lettre adressée à Léopold Robert, Marcotte écrit : « M. Ingres, que j’ai beaucoup connu à Rome et avec lequel je suis lié d’amitié, est arrivé hier de Florence où il est fixé. » Ingres, qui a laissé son épouse à Florence, s’installe rue de Bourbon, no 4, adresse qui est celle de Taurel dans le livret du Salon en cours et celle de Thévenin dans la lettre que ce dernier adressera le 13 janvier de l’année suivante au secrétaire de l’Académie des beaux-arts (Quatremère de Quincy).

24 Le 23 novembre, Delécluze, dans les Débats, fait état du troisième tableau d’Ingres au Salon : Vœu de Louis XIII (no 922 du livret), lequel, rapporté par Ingres de Florence, était exposé depuis le 12.

24 Le 9 décembre, décès de Girodet ; Ingres assiste aux obsèques qui ont lieu quatre jours plus tard en l’église de l’Assomption.

24 Le 12 décembre, Delécluze, dans les Débats, fait état des cinq derniers tableaux d’Ingres au Salon : « M. Ingres vient d’exposer le buste d’un homme vêtu de noir […]. M. Ingres, dont nous avons déjà fait ressortir le mérite vrai- ment supérieur, à propos de son tableau du Vœu de Louis XIII ; qui, dans ce portrait d’homme dont j’ai parlé plus haut, s’est montré tel qu’il est réellement, original par l’idée, classique par l’exécution, a exposé plusieurs petits ouvrages où cette double qualité se retrouve encore. Le temps me presse, et je ne puis qu’indiquer la Rentrée du Dauphin (Charles V) à Paris pendant les troubles de la régence ; le pape Pie VII tenant chapelle dans la Sixtine, et assisté sur son trône par le cardinal Consalvi ; puis deux charmants ouvrages faisant suite pour l’histoire de la vie du poète Arétin. » Alors que le livret annonçait plusieurs portraits (no 925), le public ne verra que celui de cet homme « vêtu de noir », M. de Norvins.

24 Le 31 décembre, le ministre de l’Intérieur (Corbière) annonce à l’évêque d’Autun (Vichy) que, « sur la demande que vous m’en avez faite le 28 octobre dernier, il sera exécuté aux frais du Ministère de l’Intérieur et pour la Cathédrale d’Autun un tableau représentant le Martyre de Saint Symphorien », tout en précisant avoir confié ce travail à Ingres. Huit ans plus tard, le 26 janvier 1833, le ministre du Commerce et des Travaux publics (Thiers) informera le peintre que le dernier tiers de la somme allouée « par les décisions des 24 décembre 1824 et 8 juin 1826 » pour l’exécution du Martyre, soit 4.000 francs, va lui être versé. Le tableau du Martyre, exposé en 1834 au Salon, sera mis en place cette année-là dans la cathédrale d’Autun.

-1825 Le 14 janvier, dernier jour d’ouverture du Salon, Ingres est doublement récompensé : son nom figure sur la liste des artistes auxquels la Légion d’honneur a été accordée — l’ordonnance le concernant est du 12 janvier — et sur celle des peintres auxquels des tableaux seront commandés — la commande lui sera faite le 13 mars —.

25 Le 15 janvier, Ingres laisse éclater sa joie à son épouse Madeleine restée à Florence ; trois jours plus tard, Delécluze notera : « Ingres est fort content du résultat de l’Exposition. Il a été goûté du public, récompensé par le Roi ; on lui a commandé plusieurs ouvrages, entre autres la décoration d’une chapelle de Saint-Sulpice. C’est plus qu’il n’en désirait, à ce qu’il dit. » Quatre mois plus tard, le 13 mai, Ingres fera à nouveau état de la chapelle à peindre à Saint-Sulpice, « de 20.000 francs ». La chapelle « à peindre » et qu’Ingres ne peindra finalement pas est la chapelle dite « des Âmes du Purgatoire ».

= 25 Ingres et la décoration des églises de Paris (1825–1845)

Ingres fut appelé à décorer plusieurs églises parisiennes : – l’église Saint-Sulpice, qui est, après Notre-Dame, le monument religieux le plus considérable de Paris (1825, commande préfectorale) ; – l’église Notre-Dame-de-Lorette (1832, commande préfectorale) ; – l’église de la Madeleine (1835, commande ministérielle) ; – l’église Saint-Vincent-de-Paul (1845, commande préfectorale).

Force est de constater qu’il renoncera à chaque fois au travail attendu et que c’est précisément dans la décoration des églises qu’il exhortera ses élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes.

25 Le 5 février, la section de peinture de l’Académie des beaux-arts place Ingres en troisième position sur la liste des candidats pour la place rendue vacante par le décès de Girodet, derrière Thévenin et Horace Vernet. Le 12, Thévenin est élu membre.

25 Le 13 mars, Ingres est chargé par le ministre de la Maison du Roi (Doudeauville) d’exécuter un tableau, moyen- nant la somme de 6.000 francs ; cette commande, quelque peu sibylline, sera absorbée par une commande plus importante, passée en août 1826.

25 Le 16 mars, dans une lettre qu’il charge Alph. de Cailleux de remettre à Leblanc, alors à Florence, Ingres écrit que son épouse lui est bien heureusement arrivée.

25 À partir du 11 avril, vente publique de l’atelier Girodet. Dans cet atelier figurent deux dessins d’Ingres : La maladie d’Antiochus (no 484 du cat.) et Une communion, composition de quatre figures (no 485). Comme le laisse enten- dre Ingres dans la lettre qu’il adresse à Gilibert le 13 mai, ces deux dessins proviennent de la vente Bruun Neergaard faite en 1814.

25 Le 13 mai, Ingres déclare à Gilibert habiter « 2 petites mauvaises chambres quai des Augustin no 49, où avec ma femme nous couchons pour ainsi dire sur nos malles encore fermées ».

25 Le 14 mai, parution des 2 premières livraisons (sur 28) du volume consacré à la Franche-Comté des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France par Ch. Nodier, I. Taylor et Alph. de Cailleux ; pour ce volume qui ne sera terminé qu’en 1829, Ingres a dessiné le cul-de-lampe pour l’Introduction.

25 Le 29 mai, sacre de Charles X à Reims (Marne).

= 25 Ingres et le Sacre de Charles X (1825)

« Plusieurs artistes connus par leur talent et par leur zèle seront appelés à exécuter les dessins de l’ouvrage [commémoratif du Sacre] : ces dessins seront lavés à la sépia sur papier blanc de manière à pouvoir être réunis après avoir été gravés [au burin] et à former ainsi un exemplaire unique et original. » Ainsi s’exprimait l’inspecteur général des beaux-arts (Turpin de Crissé) dans un rapport établi le 1er mai puis approuvé par le chef du départe- ment des Beaux-Arts au sein du ministère de la Maison du Roi (La Rochefoucauld).

Ingres, du nombre des artistes appelés, fit trois dessins : – la France et la Religion, frontispice ; – le roi Charles X ; – l’archevêque de Reims.

Le premier et le troisième furent gravés (Catalogue des planches gravées, no 3761 et no 3772). Pour le portrait du Roi, Dupré fut préféré à Ingres ; en effet, c’est d’après un dessin de Dupré que fut exécutée la gravure de ce por- trait (op. cit., no 3768). Ce portrait dût pourtant recevoir un accueil favorable, à en juger par la copie peinte que l’artiste signa en 1829.

Si la présence d’Ingres au Sacre n’est attestée par aucun des documents d’archives retrouvés, sa présence à Reims après le Sacre l’est : l’artiste reçut une indemnité de 200 francs pour « les frais d’un voyage qu’il a fait à Reims pour dessiner Mgr l’Archevêque ». Pour dessiner le Roi, Ingres n’eut que l’embarras du choix parmi les très nombreuses effigies mises en circulation après les faits.

25 Le 25 juin, Ingres est élu membre de l’Académie des beaux-arts, au fauteuil du « peintre » Denon. Le 11, sa lettre de candidature avait été lue en séance, et le 18, la section de peinture de l’Académie des beaux-arts l’avait placé en première position sur la liste des candidats, devant Horace Vernet. L’élection d’Ingres sera ratifiée par une or- donnance royale en date du 6 juillet, ratification dont l’Académie sera informée par une lettre du ministre de l’Intérieur (Corbière) en date du 12 juillet. Ses premiers confrères sont les peintres Bidauld, Garnier, Gérard, Gros, Guérin, Hersent, Lebarbier, Lethière, Meynier, Regnault, Taunay, Thévenin et Carle Vernet, les sculpteurs Bosio, Cartellier, Dupaty, Houdon, Lemot, Lesueur, Claude Ramey et Stouf, les architectes Debret, Delespine, Fontaine, Huyot, Percier, Rondelet et A.-L.-T. Vaudoyer, les graveurs Desnoyers, Galle, Jeuffroy et Tardieu, les composi- teurs Berton, Boieldieu, Catel, Cherubini, Gossec et Lesueur, ainsi que les membres « libres » Blacas, Castellan, Chabrol, Forbin, Lauriston, Amédée de Pastoret, Pradel, Senonnes, Turpin de Crissé et Vaublanc. Comme son maître David mais contrairement à son ami Gatteaux qui connaîtra cet honneur à trois reprises (1849, 1859 et 1866), Ingres ne se verra jamais confier la présidence annuelle de l’Académie. Enfin, bien qu’il fut tenté par une démission comme l’atteste une lettre sans date publiée en 1893, Ingres restera membre de l’Académie jusqu’au bout.

= 25 L’assiduité d’Ingres aux séances hebdomadaires de l’Académie des beaux-arts (1825–1834)

Ingres siège à l’Institut pour la première fois le 16 juillet 1825, et, pour la dernière fois avant son départ pour Rome, le 15 novembre 1834.

Entre ces deux dates, l’Académie des beaux-arts tiendra 479 séances hebdomadaires, très généralement le samedi ; sur ces 479 séances, l’académicien Ingres assista à 432 séances, c’est-à-dire à plus de neuf séances sur dix.

Les données nous ayant permis d’aboutir à ces conclusions sont rassemblées en Annexe B.

25 Le 30 juillet, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, Thévenin et Lethière sont désignés pour superviser le décaissement des envois de Rome pour la peinture.

= 25 Ingres et le décaissement des envois de Rome pour la peinture (1825–1834)

Sont désignés, en séance de l’Académie des beaux-arts, pour superviser le décaissement des envois de Rome pour la peinture : – le 30 juillet 1825, Thévenin et Lethière ; – le 15 juillet 1826, Gros et Ingres ; – le 14 juillet 1827, H. Vernet et Thévenin ; – le 19 juillet 1828, Ingres et Garnier ; – le 8 août 1829, Ingres et Thévenin ; – le 25 septembre 1830, Heim et Thévenin ; – le 30 juillet 1831, Heim et Granet ; – le 11 août 1832, Thévenin et Blondel ; – le 6 juillet 1833, Delaroche et Blondel ; et – le 5 juillet 1834, Blondel et Drolling.

25 Le 11 septembre, le Moniteur écrit : « Plusieurs artistes dont les noms et les ouvrages attirent toujours l’attention du public aux expositions, ont eu l’idée de faire chacun un dessin, dont la collection, formant un Album, sera ven- due publiquement pour que le produit en soit offert aux incendiés de Salins. Voici les noms des peintres qui con- courent à faire cette bonne action : MM. Alaux, […] Horace Vernet, Ingres, […]. La vente à l’enchère de cet Album aura lieu chez Picot, peintre, rue de La Rochefoucauld, no 14, le 20 septembre, à midi, par le ministère de M. Petit, huissier-priseur. […] » Cet album a refait surface en 1968 ; le dessin d’Ingres, à la mine de plomb avec re- hauts de blanc sur papier bleuté, représente Don Pedro de Tolède baisant l’épée d’Henri IV.

25 Le 10 décembre, dans la lettre qu’il adresse à Constantin, Ingres précise qu’il habite passage Sainte-Marie, no 11 ; il conservera cette adresse jusqu’en mai 1827.

25 Le 29 décembre, décès de Jacques-Louis David à Bruxelles.

25 En cette année 1825, parution de la Notice des tableaux et monumens antiques qui composent la collection du musée de Marseille ; Ingres est présent avec un tableau, Mercure. Copie, d’après la fresque de Raphaël qui se voit à Rome (no 15).

-1826 Début janvier, parution de l’Album lithographique [pour] l’année 1826 éditée par Mme Delpech ; Ingres figure en huitième position (sur neuf) avec une Odalisque ; cette lithographie sera exposée par son éditeur au Salon de 1831.

26 Le 25 mars, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; en revanche, il écrit au président de l’Académie (Aug. Desnoyers) pour lui demander d’intervenir en sa faveur dans l’affaire qui oppose le propriétaire de l’atelier de peinture qu’il a loué dans l’ancien hôtel de La Rochefoucauld et l’architecte chargé de mettre le local en état (Happe).

= 26 L’emplacement du premier atelier d’Ingres (1826)

Cet emplacement du premier atelier n’était connu jusqu’ici que par les seules indications fournies par Ch. Blanc en 1867 et 1869 : – « [Ingres] avait loué pour son propre usage un atelier à deux pièces, situé rue des Marais-Saint-Germain, dans la maison qui a aujourd'hui une sortie par le no 3bis de la rue des Beaux-Arts. Tout contre cet atelier, dans la même maison, au même étage, s'en trouvait un autre, sans communication avec le premier. » – « Lorsqu’il ouvrit son école rue des Marais-Saint-Germain, dans un atelier contigu à celui qu’il avait loué pour lui-même — et qui est occupé en ce moment par son ancien élève, Paul Chenavard, — [Ingres] y exposa le dessin [du Vœu] de [Calamatta], et il le faisait admirer à tous les visiteurs. »

= 26 Les élèves d’Ingres (1826–1834)

Plusieurs listes d’élèves ont été établies, chacune sur un critère bien particulier : – la liste « Lapauze », établie en 1911, et revue et corrigée en 1998 ; – la liste « Lacambre » établie en 1969 ; – la liste « Angrand » établie en 1982.

Une synthèse a été proposée en 1999 par Georges Vigne et Laurence de L’Estoile, lesquels ont ajouté un certain nombre d’élèves ne figurant sur aucune des trois listes précédentes, à partir de considérations nouvelles.

26 Le 28 mars, Ingres se rend à la soirée donnée par Gérard ; ses premiers pas dans le « salon du baron Gérard » datent de l’hiver 1824–25.

26 À partir du 17 avril, vente publique à Paris d’œuvres de Jacques-Louis David ; parmi celles-ci, un croquis à la mi- ne de plomb (Trois hommes nus se tenant par la main) dont on ne sait si Ingres l’acquit alors ou par la suite.

26 En avril au plus tard, Ingres est nommé par le préfet de la Seine (Chabrol) membre de la Commission des beaux- arts ; il restera membre de cette commission au moins jusqu’en 1832, bien que Chabrol ait cédé son poste en 1830. En 1826, les autres membres de cette commission, « instituée pour donner son avis sur tous les projets qui se rattachent aux travaux de peinture, sculpture et gravure, proposer les artistes qui peuvent en être chargés, et constater les progrès de ces travaux, qui sont particulièrement destinés aux pensionnaires revenant de l’École [française] de Rome », sont : le préfet Chabrol (président), le chef de bureau à la préfecture Larribe (secrétaire), ainsi que Cartellier, Castellan, Letellier, Turpin de Crissé et Cortot. En 1832, Ingres aura pour collègues : le préfet Bondy (président), le chef du cabinet particulier à la préfecture Varcollier (secrétaire), le secrétaire général de la préfecture Jussieu, les chefs de division à la préfecture Barrière et Miel, ainsi que Castellan, Cortot, P.-J. David, Delavigne, Fontaine, Gérard, Guérin, Lebas, Lebrun, de l’Acad. française, A. Leclère, Richomme, Decaisne, Delaroche, Drolling, Gatteaux, Picot, Visconti, Vitet et Godde.

= 26 Ingres dans les organismes officiels (1826–1865)

Ingres fut appelé à faire partie des quinze organismes officiels suivants : – la Commission des beaux-arts (par arrêté préfectoral pris en 1826) ; – le Conseil honoraire des Musées royaux (par ordonnance royale prise en 1827) ; – la commission pour l'examen des réformes à faire à l'organisation de l'École des beaux-arts et de l'Académie de France à Rome (par arrêté ministériel pris en 1831) ; – le Comité consultatif des graveurs en médailles (par arrêté ministériel pris en 1832) ; – la commission pour l’examen des projets exposés au concours pour le tombeau de l’Empereur (par arrêté mi- nistériel pris en 1841) ; – la commission pour l'examen des réformes à faire à l'organisation de l’Académie de France à Rome et de l'École des beaux-arts (par arrêté ministériel pris en 1848) ; – la Commission permanente des beaux-arts (par arrêté présidentiel pris en 1848) ; – la commission pour l’examen des propositions de l’architecte du Louvre en matière d’éclairage de la grande ga- lerie (par arrêté ministériel pris en 1850) ; – la commission chargée de surveiller la publication d’un ouvrage sur Rome souterraine (par arrêté ministériel pris en 1851) ; – la commission chargée de « rechercher quel est le plan qu’il convient d’adopter pour l’enseignement du dessin dans les lycées » (par arrêté ministériel pris en 1853) ; – la Commission impériale de l’Exposition universelle de 1855 (par décret impérial pris en 1853) ; – la Commission spéciale des beaux-arts (par arrêté préfectoral pris en 1854) ; – la Commission de la propriété littéraire et artistique (par décret impérial pris en 1862) ; – la Commission consultative des beaux-arts (par arrêté ministériel pris en 1862) ; – enfin, la Commission impériale de l’Exposition universelle de 1867 (par décret impérial pris en 1865).

26 En juin, parution du premier volume (sur six) de la nouvelle édition des Œuvres de La Fontaine due à C.-A. Walckenaer. De cet ouvrage, terminé en 1827, Félix Feuillet fera l’acquisition de plusieurs exemplaires en feuilles afin de former un exemplaire unique orné de dessins exécutés par « les plus habiles artistes de France et de l’étranger » — dont Ingres —, exemplaire unique qu’il exposera au Salon de 1831.

26 Le 15 juillet, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; à cette séance, il est désigné avec Gros pour superviser le décaissement des envois de Rome pour la peinture.

26 Le 16 juillet, ouverture de la seconde exposition de peinture organisée au profit des Grecs dans les salles de la galerie Lebrun (rue du Gros-Chenet, no 4) ; Ingres est présent avec un tableau, Vue intérieure de la Chapelle sixtine à Rome […], appartenant à Marcotte (no 99 du livret).

26 Le 8 août, le directeur des Musées royaux (Forbin) informe Ingres que le chef du département des Beaux-Arts au sein du ministère de la Maison du Roi (La Rochefoucauld) lui a confié « l’exécution du plafond et des voussures de la Salle no 1 [sic] pour le musée Charles X, au Louvre, plafond représentant Homère recevant l’hommage de tous les arts, dont il est l’inventeur et le père », moyennant la somme de 20.000 francs, « y compris la commande du tableau de 6.000 francs qui vous a été faite le 13 mars 1825 » ; trois semaines plus tard, le 30 août, Ingres écrira à Forbin pour lui signifier son accord.

= 26 Les plafonds peints confiés aux pinceaux d’Ingres (1826, 1840 et 1853)

Ingres fut sollicité à trois reprises pour peindre un plafond : – en 1826, pour une des salles du musée Charles X au palais du Louvre ; – en 1840, pour la Salle du Trône du Palais du Luxembourg ; – enfin, en 1853, pour le Salon de l’Empereur de l’Hôtel-de-Ville.

Le plafond du Palais du Luxembourg ne sera pas exécuté.

26 Le 28 septembre, le ministre de l’Intérieur (Corbière) décide que « le local situé dans l’angle de la seconde cour du palais de l’Institut » sera mis à la disposition d’Ingres. Le 11 octobre, Ingres l’annonce à Gilibert. Le 7 mai de l’année suivante, il déclarera à Raoul-Rochette : « Nous habitons en définitif d'hier notre bel appartement de l'Institut. » L’Almanach [des adresses de Paris] donne l’adresse de cet appartement : « rue Mazarine, no 3 ». En novembre 1846, Ingres se verra accorder un autre logement dans le palais de l’Institut.

26 Le 4 novembre, Ingres autorise Haro père à réclamer au menuisier du Louvre un grand châssis pour le plafond de la Salle no 1 [sic] du musée Charles X, ordonné pour lui par l’architecte du Roi (Fontaine).

26 Le 9 novembre, Ingres se rend à Montauban pour l’accrochage du Vœu de Louis XIII au fond du chœur de la Cathédrale ; arrivé le 12, il sera accueilli par sa sœur Augustine et son beau-frère, Clément Dechy. Le 19 novembre, une grande fête est donnée en son honneur. Le 22, retour à Paris.

26 Le 21 novembre, Ingres est élu, en séance, associé correspondant dans la classe des arts et belles-lettres de la Société des sciences, agriculture et belles-lettres du département de Tarn-et-Garonne.

26 Le 9 décembre, Ingres retrouve son fauteuil d’académicien des beaux-arts ; il n’a pas assisté aux quatre séances hebdomadaires précédentes de l’Académie.

-1827 Le 7 janvier, parution dans les colonnes du Journal des artistes du premier article entièrement consacré à la re- production d’un tableau d’Ingres ; cet article est intitulé : L’Odalisque, lithographiée par M. Sudre, d’après le ta- bleau original de M. Ingres et signé R. ; le 10 juin, parution du second article (L’Odalisque, lithographiée par M. Sudre, d’après le tableau de M. Ingres, signé F.). Le dessinateur-lithographe Sudre a d’abord reproduit l’Odalisque « dans les proportions de quart de nature », puis n’en a reproduit que « la tête et les épaules », mais cette fois « dans leur grandeur naturelle ».

27 Le 15 février, à moins qu’il ne s’agisse du 8 ou même du 1er, Ingres assiste à une soirée musicale de quatuor de Baillot ; le 19, il livre à Gilibert ses réactions : « Rien n’est comparable à ce qu’il a joué et à lui, il est sublime. »

27 À partir du 22 mars, vente publique du cabinet Talma. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres : Portrait d’un neveu de M. Talma, officier de marine, tué sur un bâtiment de l’État, mesurant 15 pouces sur 18 (p. 10 du cat.).

27 Le 14 juillet, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

27 Le 1er août, Pastoret demande à l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège (Montmorency-Laval) d’obtenir la permission de retirer provisoirement de l’église de la Trinité-du-Mont le tableau dont Ingres est l’auteur — Notre Seigneur remettant les clefs à saint Pierre — afin que celui-ci puisse l’exposer au prochain Salon ; le 18 octobre, Montmorency-Laval répondra par la négative, « parce qu’il existe à Rome une loi qui s’oppose au déplacement d’un tableau exposé dans une des chapelles où l’on célèbre la messe ».

27 Le 4 septembre — c’est du moins la date donnée par Guillibert pour Granet, également nommé —, Ingres est nommé par le Roi (Charles X) membre du Conseil honoraire des Musées royaux, en remplacement de Girodet ; cette décision l’autorise à faire partie du jury d’admission et de placement du Salon. Le Conseil honoraire des Musées royaux, institué par ordonnance royale en date du 22 juillet 1816, s’était réuni pour la première fois le 10 février 1817 ; ses membres sont nommés par le Roi sur présentation du ministre et ses délibérations, purement consultatives.

27 Le 22 septembre, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; le 29, le 6 octobre et le 20, non plus.

27 Le 4 novembre, jour de la Fête du Roi, le Salon ouvre ses portes au Musée royal des arts ; Ingres (« au palais des Beaux-Arts ») est présent avec trois tableaux : Portrait de M. [le comte de Pastoret] (no 575 du livret), Portrait de Mme [Marcotte Sainte-Marie (sic)] (no 576), et non [Le Martyre de] Saint Symphorien, « commandé par le Ministère de l’Intérieur » (no 577) — qui ne sera pas exposé — mais Œdipe — enregistré sous un nom étrange (Un berger) et dont il sera question ci-après (20 avril 1828) —.

27 Le 15 décembre, ouverture des salles du Louvre dites « du musée Charles X », dont la « neuvième » — que nous appellerons la salle « Ingres ».

= 27 La salle « Ingres » du Louvre (1827–1855)

Le plafond n’ayant pas été terminé à temps, la salle « Ingres » fut inaugurée en deux étapes : à l’occasion du Salon de 1827, puis à celle du Salon de 1833.

Sa description est donnée par le livret du Salon de 1827 (Musée Charles X. Neuvième salle, p. 12-13), ou par celui du Salon de… 1834 (Musée Royal. Galeries d’antiquités. 9e [salle], p. xiii-xiv) : – Plafond, [par M. Ingres]. — Homère déifié. Homère, couronné comme Jupiter par la Victoire, reçoit sur le seuil de son temple l’hommage des grands hommes reconnaissants. – Voussures, [par M. Ingres]. — Sept villes se disputent la naissance d’Homère. Apollon admet au nombre des Muses l’Iliade et l’Odyssée. – Grisailles, par MM. Vinchon et Gosse, représentant : Homère chantant ; Honneurs rendus à Homère ; Départ d’Ulysse sous la protection de Minerve, sujet tiré de l’Odyssée ; Ulysse chez Circée, sujet tiré de l’Odyssée ; Ulysse reconnu par Pénélope, sujet tiré de l’Odyssée ; Thétis consolant Achille, sujet tiré de l’Iliade ; Thétis don- nant des armes à Achille, sujet tiré de l’Iliade ; Diomède, guidé par Minerve, après avoir tué Pindarus et pris ses chevaux, blesse Vénus qui était venue secourir Énée, sujet tiré de l’Iliade.

En 1855, la salle « Ingres » perdra son plafond afin de permettre sa présentation à l’Exposition universelle des beaux-arts.

-1828 Le 5 avril, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, Ingres et Garnier sont nommés au scrutin ad- joints à la section de gravure pour l’année en cours.

28 Le 20 avril, le Journal des artistes écrit : « Le Salon, à la veille de sa fermeture, s’est encore enrichi de nouvelles productions. Les amateurs ont vu paraître avec satisfaction l’Œdipe de M. Ingres, figure correcte, bien pensée, et plus modelée que ne fait ordinairement l’auteur […]. » Le 27, le même fait état de la « distribution des récompen- ses accordées aux artistes, par le Roi, le 26 avril 1828 » ; le nom d’Ingres n’est pas cité.

28 Le 2 mai, Ingres est élu, en séance, membre honoraire de la Société d’agriculture, sciences, arts et commerce de la ville du Puy (Haute-Loire). En 1851, Magimel fera état, sur la période « Paris, 1800–1806 », d’un dessin d’Ingres appartenant à l’Académie de la ville du Puy et ayant pour sujet Philémon et Baucis.

28 À partir du 6 mai, vente publique de la collection de M.-A. Didot. Dans cette collection figurent un tableau et un dessin d’Ingres : Œdipe expliquant l’énigme proposée par le Sphinx (no 48 du cat.) et L’empereur Napoléon assis sur son trône (no 117).

28 Le 12 juin, dans une lettre adressée au directeur des Travaux publics de Paris (Héricart de Thury), Ingres écrit : « Le ministre de l’Intérieur — Martignac — m’ayant accordé, pour établir un atelier de peinture au palais de l’Institut, un local qui servait jadis de cuisine au collège [des Quatre-Nations], et qui, par conséquent, n’est pas disposé convenablement pour l’usage auquel il est destiné, il devient indispensable […] d’y faire quelques répara- tions, sans lesquelles il me serait impossible de m’en servir. […] ». Le 17 juillet, Héricart soumettra à Martignac le devis des travaux établi par Lebas, lequel s’élève à 1.350 francs environ, en prenant soin de faire état de la som- me de 8.000 francs environ dépensée « il y a à peine un an » pour préparer le logement accordé à Ingres. Martignac refusa les travaux, et, le 7 août, en informa le peintre.

28 Le 26 juillet, l’Académie des beaux-arts, invitée par le ministre de l’Intérieur (Martignac) à proposer une liste de candidats pour le poste de directeur de l’Académie de France à Rome, arrête les noms suivants : Garnier, Horace Vernet et Thévenin ; Ingres n’arrive qu’en quatrième position lors du scrutin.

28 Le 13 août, le Moniteur annonce la nomination d’Horace Vernet à la tête de l’Académie de France à Rome, en remplacement de Guérin.

28 Le (lundi) 18 août, Baillot adresse à Ingres la lettre suivante : « Nous avons été bien privés, ma femme et moi, de ne pas nous être trouvés chez nous lorsque vous avez pris la peine d’y venir avec Madame Ingres ; ce regret, bien sincère, ne peut être adouci que par l’espoir d’aller bientôt vous en offrir de nouveau l’expression chez vous même ; en attendant, nous serions bien contents si vous pouviez venir passer la soirée avec nous dimanche pro- chain 24, vers 8 heures ; nous y ferons un peu de musique en petite famille, et nous serions ravis de cette occa- sion de vous revoir ainsi que Madame Ingres. Si vous n’êtes pas libre, nous vous prierons de nous dédommager une autre fois. […] ». Le surlendemain, Ingres acceptera l’invitation.

28 Le 20 novembre, réception de Barante à l’Académie française ; Gros, Ingres et « quelques autres sommités de la classe des Beaux-Arts » assistent à la séance.

-1829 Le 23 janvier, Ingres reçoit 3.000 francs comme solde de la somme de 20.000 francs qui lui a été allouée pour l’exécution d’un plafond du musée Charles X au Louvre représentant Homère déifié. Il est vrai que le 5 janvier précédent, dans une lettre adressée à L. Robert, Marcotte avait écrit : « [Ingres] vient de terminer la retouche de son plafond et il va probablement s’occuper sérieusement du grand tableau qu’il fait pour la cathédrale d’Autun, qui lui est commandé par le ministère de l’Intérieur. »

29 Le 27 janvier, première séance publique de quatuors et quintettes de Baillot pour laquelle Ingres et son épouse reçoivent des billets d’invitation.

= 29 Ingres et les séances de quatuors et quintettes de Baillot (1829–1834)

Pour chaque concert public organisé entre 1814 et 1840, Baillot disposait de places qu’il offrait à sa famille et à ses amis.

Nous savons, par une liste dressée par le musicien, que le peintre et son épouse en bénéficièrent systématique- ment jusqu’à leur départ pour Rome en 1834 ; nous savons de plus, par une lettre du peintre à Gilibert, qu’ils avaient entendu Baillot deux fois à la date du 7 avril 1829.

Dans ses Mémoires, Sauzay, qui eût pour maître Baillot et dont il épousera en 1835 la fille (Augustine), raconte : « C’est en 1832 que je commençai à faire partie du quatuor de Baillot. […] Je remplaçais le second violon Vidal, qui venait de prendre la direction de l’orchestre des Italiens. Plus tard, en 1837, au départ d’Urhan, je pris l’alto. J’en étais encore à mes débuts sur cet instrument lorsque le cher maître, qui voulais me pousser et me voir briller devant son public, me fit jouer avec Norblin, le violoncelliste, le premier trio de Beethoven op. 9, très important pour l’alto. Je me tirai de l’épreuve à mon avantage. Le morceau fini et applaudi, un homme court et gros, placé près de moi, se leva et me serra les mains avec chaleur en m’adressant beaucoup de compliments. Il est proba- ble que je ne paraissais pas le remercier suffisamment, car M. Baillot me dit vivement : C’est Ingres ! »

29 Le 5 mars, arrêté du ministre de l’Intérieur (Martignac) ouvrant un concours public pour l’exécution du « grand bas-relief qui doit orner le fronton de l’Église royale de la Madeleine, sur la façade méridionale ». Ce concours se déroulera en deux temps : en juin, six candidats (, Jacquot, Lemaire, Desbœufs, Gayrard et Guersant) sur vingt-sept seront retenus ; en mai de l’année suivante, Lemaire l’emportera, avec une représenta- tion du Jugement dernier. Ingres fera partie des deux jurys successifs, présidés l’un et l’autre par le comte de Tournon.

= 29 Ingres et les jurys de concours publics (1829–1855)

Ingres sera appelé à faire partie du jury des six concours suivants : – le concours pour le fronton de La Madeleine (1829–1830) ; – le concours pour les tableaux de la Chambre des députés (1830–1831) ; – le concours pour la gravure des monnaies à l’effigie de Louis-Philippe (1830–1831) ; – le concours pour le tombeau de Napoléon (1841–1842) ; – le concours pour la gravure des monnaies au type de la République (1848) ; – enfin, le concours pour la figure de la République (1848–1855 [sic]).

29 Le 14 mars, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, Gros et Ingres sont désignés pour faire un rapport verbal sur le mérite des cartons de Jules Romain appartenant à Mme de Chavagnac et exposés dans une des salles des Petits-Augustins ; le 21 mars, Ingres et Gros font leur rapport verbal.

29 À partir du 17 mars, vente publique d’une « intéressante » collection. Dans cette collection figurent deux tableaux et sept dessins d’Ingres : Œdipe et le Sphinx (no 25 du cat.), Andromède et Persée (no 26), Napoléon, assis sur son trône (no 73) et « six autres dessins » (nos 74¬1/6) ; la précision suivante est apportée pour le second tableau d’Ingres : « C’est aussi le petit tableau du grand, où l’artiste a fait plusieurs changements. »

29 Le 29 mars, ouverture de la première exposition de peinture et sculpture organisée au profit de la caisse pour l'extinction de la mendicité, dans les salles de la galerie Lebrun (rue du Gros-Chenet, no 4). Ingres est présent avec un tableau, Philippe V décore de l’ordre de la Toison-d’Or le maréchal de Bervick après la victoire d’Almanza, appartenant à Balze (no 134 du livret) ; cette première exposition restera ouverte jusqu’au 31 mai in- clus.

29 Le 21 juin, ouverture, dans les mêmes salles, de la seconde exposition organisée au profit de la caisse pour l'ex- tinction de la mendicité ; Ingres est présent avec deux autres tableaux : Sujet du premier tableau sur Pierre Arétin, surnommé le fléau des princes […] (no 111 du livret) et Sujet du deuxième tableau […] (no 112), appartenant l’un et l’autre à Révil ; cette seconde exposition restera ouverte jusqu’au 1er novembre inclus.

29 Le 30 juillet, Berlioz échoue au concours de Rome de composition musicale ; dans une lettre adressée à son père le 2 août, il écrit notamment : « MM. Pradier et Ingres, grands admirateurs de l’École allemande, ont fait à la fin de la séance [de l’Académie] un long discours où ils ont exhalé toute leur indignation, en disant qu’il était inconceva- ble qu’une telle assemblée prononce aussi légèrement sur moi dont on connaissait les antécédents et dont on ne pouvait connaître l’ouvrage d’après une pareille exécution. »

29 Le 12 septembre, Antoine Étex, élève de Pradier et d’Ingres, remporte le second grand prix de sculpture de l’Institut. A. Étex est le premier élève d’Ingres à remporter un prix de Rome, devant Salmon (1830), Simart (1831) et H. Flandrin (1832).

29 Le 1er novembre, concert Berlioz au Conservatoire ; au programme : des ouvrages du recalé au concours de Rome ainsi que, pour la première fois à Paris, le Cinquième concerto pour piano de Beethoven ; Ingres, convié par Berlioz, est dans la salle.

29 En novembre, dans les salles du musée Colbert (rue Vivienne, no 2), première « exhibition » de tableaux et d’ob- jets d’art : Gossuin expose un tableau d’Ingres (Œdipe […], no 184 du livret). En décembre, deuxième exhibition : le tableau d’Ingres figure à nouveau (no 6 du livret). Enfin, en février 1830, troisième exhibition : Ingres expose le tableau de Debia que ce dernier lui a confié (Nymphes au bain, no 62 du livret).

29 Le 26 décembre, en assemblée générale des professeurs de l’École des beaux-arts, Ingres est élu professeur dans la section de peinture, en remplacement de Regnault. L’élection d’Ingres, obtenue, d’après une déclaration de l’intéressé à Gilibert, par seize voix sur dix-sept, sera ratifiée par une ordonnance royale en date du 30 décembre, ratification dont l’École sera informée par une lettre du ministre de l’Intérieur (Montbel) en date du 16 janvier. Ingres, porté à plusieurs reprises à la présidence annuelle de l’École, fut un « bon » professeur.

-1830 Le 3 janvier, le Journal des artistes annonce la fondation par un membre du Conseil général du département de la Seine, Cronier, de la Société d’encouragement pour la gravure en France et son placement sous la protection particulière de la duchesse de Berry ; deux semaines plus tard, le même en précise les principaux membres : Gérard, Cogniet, Ingres, Blondel, Boisselier, Aug. Desnoyers, Richomme et Forster.

30 Le 9 janvier, le Moniteur écrit : « [Paris, le 8 janvier.] À la première demande qui lui a été faite par le M. le maire du 10e arrondissement, M. Ingres, de l’Institut, a cédé, avec le plus noble empressement, pour y établir un chauffoir, l'atelier de peinture qu'il occupait au palais des Beaux-Arts. […] »

30 Le 30 janvier, Ingres, présent à l’assemblée générale des professeurs de l’École des beaux-arts, est invité « à en- trer en fonctions en prenant part aux délibérations de l’assemblée ».

30 Le 26 mars, l’Intendant général de la Maison du Roi (La Bouillerie) invite le directeur des Musées royaux (Forbin) à s’adjoindre Quatremère de Quincy, Gérard, Bosio, Ingres et Mme Jaquotot afin de procéder à l’examen d’un ta- bleau de Raphaël offert à l’acquisition des Musées. Une semaine après, Forbin fera savoir à La Bouillerie que le tableau en question est manifestement une copie.

30 Le 5 avril, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, Ingres et Heim sont nommés au scrutin ad- joints à la section de gravure pour l’année en cours.

30 À partir du 19 avril, vente publique du cabinet Coutan. Dans ce cabinet figurent deux tableaux et deux dessins d’Ingres : Baigneuse vue de dos (no 60 du cat.), Henri IV, jouant avec ses enfans, est surpris par l’envoyé d’Espagne (no 61), Alexandre posant son cachet sur la bouche d’Éphestion (no 254) et Portrait d’un Officier (no 255).

30 Le 27 juin, le Journal des artistes écrit : « On parle avec de grands éloges d’un tableau que M. Ingres est en train de terminer. Le sujet est un jeune martyre. Le dessin anti-romantique de cet ouvrage est destiné à faire le contre- poids de la nouvelle école. Un grand nombre d’élèves suivent les leçons de cet habile maître ; et tout espoir n’est pas perdu pour les arts malgré l’invasion des novateurs. »

30 Le 17 juillet, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

30 Le 12 août, Ingres fait part à Gilibert de ses réactions aux événements de Juillet.

30 Le 15 août, proclamation solennelle de Louis-Philippe au peuple français.

30 Le 31 août, banquet des élèves de Jacques-Louis David, présidé par Jules David, son fils aîné. Le discours fait, il est décidé « qu’un commissaire serait nommé pour assister, au nom des élèves, à l’exhumation des restes de David, à Bruxelles, et qu’une démarche respectueuse serait faite auprès de sa majesté Philippe Ier [sic] pour lui exprimer le vœu que les cendres du régénérateur de la peinture soient admises à l’honneur du Panthéon fran- çais. » Si la présence d’Ingres à ce banquet n’est pas attestée, sa signature au bas de la pétition dont il sera question à la date d’avril 1832 l’est en revanche.

30 Le 25 septembre, arrêté du ministre de l’Intérieur (Guizot) ouvrant un concours public pour l’exécution de trois ta- bleaux destinés à décorer le fond de la salle définitive des séances de la Chambre des Députés. L’article 2 de cet arrêté stipule que « le jury d’examen [du concours] sera composé de quinze membres, dont sept, y compris le président, désignés par l’Administration, et huit choisis au scrutin, par les concurrents eux-mêmes ». Les juges « désignés par l’Administration » ne le seront que le 10 décembre.

30 Le 2 octobre, Achille Martinet, élève de Forster et d’Heim, et Adolphe Salmon, élève d’Henriquel-Dupont et d’Ingres, remportent respectivement le premier et le second grand prix de gravure en taille-douce de l’Institut ; Heim et Ingres ont participé au jugement préparatoire. Salmon est le deuxième élève d’Ingres à remporter un prix de Rome, derrière A. Étex (1829) et devant Simart (1831) et H. Flandrin (1832).

30 Le 14 octobre, ouverture dans la galerie de la Chambre des pairs d’une exposition publique au profit des blessés de Juillet ; à cette exposition, est présenté le dessin du Vœu de Louis XIII exécuté par Calamatta d’après Ingres (no 402 du livret, dans le 4e suppl.) ; ce dessin, exposé à deux autres reprises (1846 et 1855), figurera dans le tes- tament d’Ingres (1866).

30 Les 8 et 29 novembre, ordonnances royales qui ouvrent un concours public pour la gravure des monnaies à l’effi- gie du nouveau Roi et en déterminent les modalités. Le 2 mars de l’année suivante, les concurrents pour ces monnaies se réuniront pour nommer leurs sept juges, dont cinq au moins parmi les membres de l’Institut ; seront élus : le général Athallin, P.-J. David, Aug. Desnoyers, Dupré, Hersent, Ingres et Lethière. Le 21 mars, le jury se réunit : Domard est « le premier choisi », Barre, « le second », Galle, « le troisième » et Tiolier, « le quatrième ».

30 Le 10 décembre, arrêté du ministre de l’Intérieur (Montalivet, lequel a succédé à Guizot) nommant les sept mem- bres devant être « désignés par l’Administration », du jury du concours ouvert le 25 septembre précédent : le député Alexandre de Laborde (président), le comte de Bondy, questeur de la Chambre des députés, et les pein- tres Gérard, Guérin, Gros, Ingres et Hersent.

= 30 Ingres et la décoration du (1830–1831)

Cinq tableaux devaient décorer la salle définitive des séances de la Chambre des Députés.

Le concours public du 25 septembre 1830 concerne les trois premiers : « J’aurais voulu, écrira le ministre dans ses Mémoires, charger les maîtres de l’École, MM. Ingres, Gérard, Paul Delaroche, [des trois tableaux] ; mais l’esprit démocratique s’y opposa et réclama impérieusement le concours. » Ce concours, pour lequel Ingres fut donc appelé par « l’autorité » à faire partie du jury, donna les résultats définitifs suivants : le 19 décembre 1830, la majorité des suffrages fut décernée à l’esquisse du Serment du Roi due à Coutan, le 5 mars 1831, à celle du Mirabeau due à Hesse, enfin le 22 avril 1831, à celle du Boissy d’Anglas due à Vinchon.

Pour les deux derniers, dont le Gouvernement commença à se soucier dans le courant de l’été 1831, le chef de la division des Sciences, Beaux-Arts et Belles-Lettres (Royer-Collard) proposa, le 26 août, de faire appel à Ingres et Delaroche, proposition que le ministre du Commerce et des Travaux publics (Argout) s’empressa d’approuver. Cette approbation du ministre restera toutefois sans effet.

-1831 Le 8 janvier, après un silence de plusieurs mois, le Moniteur annonce que le Salon ouvrira ses portes le 1er avril suivant ; le 14 mars, le même annonce un report de l’ouverture au 1er mai, date à laquelle le Salon de 1831 ouvrit effectivement ses portes.

31 À partir du 19 janvier, vente publique du cabinet Camus. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres mesurant 6 pouces sur 8 : Œdipe et le Sphynx […] (no 87 du cat.) ; « C’est, explique le cat., d’après ce petit tableau que M. Ingres a exécuté son beau tableau où les figures sont de grandeur naturelle. »

31 Le 25 janvier, arrêté du ministre de l'Intérieur (Montalivet) relatif à la formation d'une commission chargée de faire un rapport « sur les modifications qui pourraient être apportées aux règlements de l'École royale des Beaux-Arts et de l'Académie de France à Rome ; sur le mode de jugement qu’il conviendrait d’adopter pour les concours entre les artistes, et enfin sur les rapports qui doivent exister entre les deux établissements susdits et la quatrième classe de l’Institut » ; sont nommés membres de cette commission : Gérard, Gros, Guérin, Ingres, Hersent, Schnetz, Delaroche, Delacroix, Cogniet, A. Scheffer, P.-J. David, Cartellier, James Pradier, Lemaire, Nanteuil, Huyot, Percier, Fontaine, Alavoine, Duban, Blouet, Caristie, l’architecte Lesueur, Aug. Desnoyers, Massard, Cherubini, Boieldieu, Reicha, le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts (Quatremère de Quincy), l’inspecteur des Beaux-Arts (Éd. Bertin) et le secrétaire perpétuel de l’École des beaux-arts (Léonor Mérimée).

= 31 Une réforme des institutions artistiques avortée (1831)

Le 5 février, une semaine à peine après l’arrêté du ministre, le Moniteur écrit : « [Paris, le 4 février.] MM. les [seize] membres de l’Académie royale des beaux-arts, désignés par M. le ministre de l’Intérieur pour faire partie de la commission créée par l’arrêté du 25 janvier dernier, ayant déclaré qu’ils ne croyaient pas devoir, en qualité de membres de cette Académie, prendre part aux travaux de la commission, le ministre a nommé pour les rem- placer : MM. Abel de Pujol, Sigalon, Steuben, Drolling, Picot, Roman, Petitot, Debay père, Labrouste, Visconti, Provost, Henriquel-Dupont, Fétis, Hérold, Vitet et Ch. Lenormant. »

Contrairement au Moniteur, le Journal des artistes tiendra ses lecteurs informés des suites données aux deux dé- cisions du ministre : le 30 janvier, il annoncera la tenue d’une première assemblée le 1er février ; le 27 février, il in- diquera avoir reçu l’avis que « le ministre de l’Intérieur, sur les réclamations qui lui ont été faites sur le sujet, ve- nait d’adjoindre à la commission M. Desbœufs, graveur et statuaire » ; le 27 mars, il fera état de l’achèvement du travail de la commission « sur les questions qui lui ont été posées » ; enfin, le 23 octobre, dans un ultime commu- niqué, il annoncera l’envoi par le bureau de la Société libre des beaux-arts d’un courrier demandant au ministre du Commerce et des Travaux publics (Argout) « des renseignements sur ce qu’est devenu le travail de la Commission ministérielle, nommée en janvier dernier ».

31 Le 15 mars, Ingres fait part à Gilibert de ses réactions aux événements de Février — l’insurrection déclenchée par la commémoration de l’assassinat du duc de Berry par le parti légitimiste (13 février 1820) —.

31 Le 17 mars, les Beaux-Arts passent dans les attributions du ministère du Commerce et des Travaux publics ; le 6 avril 1834, ils repasseront dans les attributions du ministère de l’Intérieur.

31 Le 5 avril, début de l’examen par les quatre sections de l’Académie des beaux-arts, des ouvrages présentés par les artistes au prochain Salon ; cet examen se prolongera jusqu’au 1er juillet.

31 Le 1er mai, le Salon ouvre ses portes au Musée royal ; Ingres, qui comptait sur sa Dormeuse et son Notre Seigneur remettant les clefs à saint Pierre, n’est présent qu’avec deux ouvrages modestes exposés par la volonté de Félix Feuillet (no 758 du livret : Spécimen d’un exemplaire unique des Œuvres complètes de Jean de la Fontaine) et de Mme Delpech (no 2664, dans le 1er suppl. : Lithographies, d’après MM. Ingres, Lawrence et Mme Lebrun). À propos des lithographies exposées, Feuillet (« Leaves de Conches ») écrira : « Voyez comme le pin- ceau pur de notre Ingres sait captiver l’imagination sans la souiller, devant les contours raphaélesques de son Odalisque. » À propos du La Fontaine exposé, un critique anonyme écrira : « Là c’est Philémon et Baucis. Devant la table rompue dans l’un de ses supports, et que Baucis étaie du débris d’un vieux vase, autre injure des ans, comme dit La Fontaine, Jupiter et Mercure vont prendre le repas champêtre qu’offrent les vieux pasteurs. L’oiseau que ces derniers veulent immoler à leurs hôtes s’enfuit et cherche un asile entre les pieds du maître du tonnerre. La divinité de Jupin se révèle, et les saints vieillards tombent à genoux, émus d’épouvante et de respect : compo- sition noble, simple et pure, ainsi qu’un camée antique, et propre à démontrer comment un talent élevé sait de- meurer grand, même dans les petites choses. Ce dessin est de M. Ingres. »

31 Le 28 mai, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; le 11 juin, non plus.

31 Le 30 juin, Alfred de Vigny écrit à Auguste Brizeux : « Eh ! quand donc verrai-je Ingres dans son atelier ? Je suis fatigué de moi à en mourir ! Je ne veux plus mettre les pieds à l’Odéon parce que mes paroles m’assomment. Je pense et repense aux formes pures de ce grand dessinateur. Allons donc chez lui ensemble, que je rêve une heu- re dans son atelier, sans parler surtout s’il se peut. Cela me consolera du Théâtre que j’ai en grande aversion dans ce moment-ci. Ne voulez-vous donc pas me faire ce plaisir ? Je le mérite bien pourtant par l’amitié que j’ai pour vous. Certainement il n’y a que Ingres qui comprenne ces trois-quarts de visage comme les concevait Raphaël ; ces formes calmes et angéliques, que c’est beau. Allons-y donc. Répondez-moi un mot là-dessus, je vous en prie, c’est une passion pour moi, ce soir. Cela me force à vous en écrire chez ma mère pendant que l’on cause d’autre chose. Il y a une heure que je ne dis rien et que je pense à cela. Tout à vous. » Le 30 janvier précé- dent, Ingres avait invité le poète à venir à son atelier. En novembre, Brizeux fera paraître, sans nom d’auteur, un recueil de « pièces de vers » (Marie, roman), dont une composée à la gloire du peintre (À M. Ingres).

31 Le 2 juillet, la Bibliographie de la France annonce la parution du Dictionnaire des artistes de l'École française, au XIXe siècle établi par le peintre Ch. Gabet ; la notice consacrée à Ingres (p. 363-364) se résume à une liste des principaux ouvrages de l'artiste avec leurs dimensions en pieds et pouces.

31 Le 16 août, lors de la cérémonie de clôture du Salon, le « statuaire » Gatteaux se voit décerner une médaille de première classe ; de retour à Paris après une « course » au bord de la mer en Bretagne, Ingres lui adressera une lettre de félicitations.

31 Le 10 septembre, Pierre-Charles Simart, élève de James Pradier et d’Ingres, remporte le premier second grand prix de sculpture de l’Institut. Simart est le troisième élève d’Ingres à remporter un prix de Rome, derrière A. Étex (1829) et Salmon (1830) et devant H. Flandrin (1832).

31 Le 1er octobre, Ingres n’assiste pas à la séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

31 Le 5 novembre, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; il se trouve à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Ce voyage d’Ingres à Fontainebleau est probablement lié au choix fait par la di- rection des Musées royaux de faire appel à Alaux pour exécuter les réparations des peintures du château. En mars de l’année suivante, Ingres mettra à profit cette visite pour établir un rapport « faisant suite à la Notice de Monsieur Castellan sur la Salle des fêtes du château de Fontainebleau ».

31 Le 26 novembre, Ingres est élu, en assemblée générale, vice-président de l’École des beaux-arts pour l’année 1832.

31 Le 17 décembre, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

31 En cette année 1831, parution de la livraison de la Biographie universelle et portative des contemporains présen- tant une notice consacrée à Ingres, c’est-à-dire la 8e du Supplément.

= 31 La première notice biographique consacrée à Ingres (1831)

Cette notice n’a jamais été reproduite depuis, ni même utilisée ; nous en donnons en Annexe C le texte intégral.

Dès 1886, Maurice Tourneux donnait la presque totalité du texte de la notice consacrée à Delacroix, précédé du commentaire suivant qui s’applique tout aussi bien à la notice consacrée à Ingres : « La Biographie à laquelle Rabbe, Boisjolin et Sainte-Preuve ont attaché leurs noms a conservé une valeur qu’ont perdue presque tous les recueils similaires de la même époque. Les renseignements avaient été fournis par les intéressés eux-mêmes et ce procédé, inévitable quand on écrit sur les contemporains, donne à ces notices une importance dont l’histoire doit tenir compte. »

-1832 Le 13 janvier, Ingres remercie Henriquel-Dupont de lui avoir offert une épreuve de Gustave Wasa ; cette estampe venait de valoir à son auteur l’une des trois décorations de la Légion d’honneur décernées à la suite du Salon de 1831, les deux autres allant au peintre L. Robert et au graveur en médailles Aug. Dupré. Cet événement marque probablement le début des relations entre Ingres et le graveur.

32 Le 1er mars, Ingres est l’objet d’un rapport de Pierre Gauthier recommandant son admission parmi les membres résidents de la Société philotechnique. En juillet 1834, il donnera sa démission de la Société, ce qui laisse à pen- ser qu’il fut admis. Du reste son nom apparaît sur la Liste par ordre alphabétique des membres résidants, asso- ciés libres, honoraires et correspondants de la Société philotechnique au 1er mars 1840, en qualité d’associé cor- respondant national.

32 Le 31 mars, à la séance de l’Académie des beaux-arts, Ingres « lit un rapport sur l’état des peintures du château de Fontainebleau, sur l’intérêt qu’il y aurait pour les arts d’aviser aux moyens de les conserver et sur les procédés qui pourraient être employés à cet effet » ; l’Académie « arrête qu’une copie de ce rapport sera adressé à M. le comte de Forbin, qui, présent à la séance, promet de s’employer à faire adopter les vues et les moyens de con- servation ou de réparation que M. Ingres a développés dans son mémoire ».

= 32 Un rapport d’Ingres sur l’état des peintures du château de Fontainebleau (1832)

Ce rapport, établi à la demande de l’Académie des beaux-arts pour « [faire] suite à la Notice de Monsieur Castellan sur la Salle des fêtes du château de Fontainebleau », est inédit ; les Archives de l’Institut en conservent une copie manuscrite, copie dont nous donnons en Annexe D la transcription intégrale.

32 En avril au plus tard, une pétition demandant au roi (Louis-Philippe) que la sépulture du Panthéon soit accordée aux cendres du peintre David est signée par Lethière ; cette pétition était (ou sera) signée par de nombreux autres artistes (dont Abel de Pujol, Couder, P.-J. David, Delaroche, Drolling, Dupré, Espercieux, Gérard, Gros, Ingres, Isabey, Langlois, Alexandre Lenoir, Monvoisin, Naigeon, Rude et Schnetz).

32 Le 4 juillet, Ingres est nommé par le ministre des Finances (Louis) membre du Comité consultatif des graveurs en médailles ; sont également nommés : Barye, P.-J. David, Galle et Gatteaux. Ingres fera partie de ce Comité jus- qu’en octobre 1834.

32 Le 26 août, publication dans les colonnes du journal l’Artiste d’une pétition adressée par les artistes à S. M. Louis- Philippe. Les nombreux signataires, dont Ingres, supplient le Roi d’ordonner qu’à l’avenir le Salon ait lieu du 1er novembre au 1er février de chaque année. Cette supplication sera sans effet.

32 Le 8 septembre, obsèques de Meynier en l’église Saint-Sulpice. « Un grand nombre d’artistes, ses confrères et ses amis suivaient le cercueil, dont les coins du poêle étaient portés par MM. Gros, Ingres, Garnier et Hersent. »

32 Le 29 septembre, Hippolyte Flandrin, élève d’Ingres, remporte le premier grand prix de peinture de l’Institut. H. Flandrin est le quatrième élève d’Ingres — et le premier de ses élèves peintres — à remporter un prix de Rome, derrière A. Étex (1829), Salmon (1830) et Simart (1831).

32 Le 30 octobre, dans une lettre écrite à Louise Bertin, , alors en pleine installation place Royale, écrit : « Voilà huit jours que je suis dans le chaos, que je cloue et que je martèle, que je suis fait comme un voleur. C'est abominable. Mettez au travers de tout cela mes répétitions [du Roi s’amuse] où je suis forcé d'aller, et le portrait qu'on peut voir chez Ingres, que j'ai la plus grande envie de voir, et que je n'ai pas encore été voir ! ». Le 26 novembre, Marochetti, alors à Vaux (Seine-et-Oise), écrit à Mercier : « Je n’ai pas été à Paris et j’ai été privé du portrait de M. Ingres, mais dès que je mettrai le pied dans la capitale, j’irai vous demander votre protection pour voir cette œuvre d’un homme qui justifie si bien sa réputation. » Le portrait en question est celui de Bertin l’aîné, père de Louise, que l’artiste laissait voir dans son atelier ; ce portrait sera gravé par Henriquel-Dupont, et la gravu- re, non mise dans le commerce, exposée au Salon de 1845.

32 Début décembre, Ingres est désigné par la Commission des beaux-arts de la préfecture de la Seine, Commission dont il fait partie, pour la décoration peinte de la coupole de l'église Notre-Dame-de-Lorette ; il sera assisté par Orsel, Roger et Périn. Ingres renoncera à cette commande en 1834, après avoir été proposé par l’Académie des beaux-arts pour la place de directeur de l’École française à Rome.

32 Le 29 décembre, en assemblée générale de l’École des beaux-arts, lecture est faite d’une lettre du ministre du Commerce et des Travaux publics (Argout) approuvant l’élection d’Ingres à la présidence de l’École pour l’année 1833.

-1833 Le 9 février, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, le 16, non plus ; l’ou- verture proche du Salon le retient sans doute dans son atelier.

33 Le 1er mars, le Salon ouvre ses portes au Musée royal ; Ingres (« à l’Institut ») est présent avec [deux] portraits (no 1279), celui [de Mme Duvaucey de Nittis] et celui [de M. Bertin l’aîné]. Le premier portrait porte la date de 1807.

33 Le 9 mars, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

33 Le 17 mars, le journal l’Artiste annonce l’ouverture des salles du Louvre « dites du Conseil d'état, où sont les pla- fonds de MM. Ingres, Schnetz, E. Devéria et Drolling » ; le 24, le même consacre le début de son 4e article sur le Salon à cette ouverture : « Les nouvelles salles ouvertes au Louvre intéressent l’art sous deux rapports. Nous ne comptions d’abord y voir que les plafonds peints récemment par divers artistes ; c’est avec joie que nous y avons retrouvé les précieux dessins des grands maîtres qui y sont déposés, et dont on fait monter le nombre à plus de soixante mille […]. Quatre de ces nouveaux plafonds sont dignes d’attention : l’Apothéose d’Homère, par M. Ingres, ouvrage déjà connu des artistes ; Puget et Louis XIV, par M. Eugène Devéria, et deux autres dont nous ignorons le sujet, par MM. Schnetz et Drolling. […] » Le titre donné au plafond d’Ingres (l’Apothéose d’Homère) est peut-être employé pour la première fois.

= 33 Ingres jugé par les organisateurs du Salon de 1833

Les Archives des Musées nationaux conservent le brouillon d’un rapport établi par la direction des Musées royaux (Forbin, Cailleux) à l’attention de l’Intendant général de la Liste civile (Montalivet) et comportant trois citations d’Ingres : – « Je ne puis non plus passer sous silence le plafond représentant l’Apothéose d’Homère, exécuté en 1828 [sic] par M. Ingres dans la dernière salle du musée des Antiquités grecques et romaines. Cet ouvrage n’était pas en- tièrement terminé à l’époque où il fut placé ; depuis, ayant aussi reçu son complément, il a classé son auteur au rang des maîtres les plus célèbres de notre École. » – « On regrette que M. Ingres n’ait exposé que deux portraits, et que le temps ait manqué à M. Delaroche pour terminer les ouvrages dont il s’occupe dans ce moment. […] » – « De grandes difficultés se présentent, cette année, pour les hautes distinctions que l’on pourrait accorder à la Peinture. […] Un seul artiste, M. Ingres, remplit toutes les conditions désirables ; comme chef d’École, il a rendu de très grands services aux arts. Quoiqu’il n’ait exposé, cette année, que deux portraits, l’un de ces ouvrages est une production de premier ordre. Je crois devoir proposer pour cet artiste la décoration d’officier de la Légion d’honneur qui n’a pu lui être accordée, lorsqu’il a exposé son plafond d’Homère, parce qu’à cette époque il n’avait pas le temps prescrit par l’ordonnance pour passer à un grade supérieur. »

33 Le 1er mai, alors que les portes du Salon sont toujours ouvertes, Ingres est élevé au grade d’officier de l’ordre de la Légion d'honneur.

33 Le 11 mai, publication au Moniteur de la liste des récompenses accordées aux artistes par suite du Salon. Cette liste comporte quatre sections : mentions honorables, médailles, acquisitions et commandes ; le nom d’Ingres ap- paraît dans la quatrième : « Tableaux pour les salles du Louvre : MM. Abel de Pujol, Alaux, Delaroche, Schnetz, Forestier [et] Ingres. » Il ne semble pas qu’Ingres ait reçu cette commande.

33 Le même jour, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

33 Le 19 mai, le Moniteur annonce que plusieurs peintres distingués ont à faire pour le duc d’Orléans des tableaux « dont ils sont maîtres de choisir les sujets : parmi ces derniers, on compte MM. Ingres, Delaroche, Tony Johannot, Roqueplan, Henri Scheffer [et] Paul Huet ». Il s’agit là du tout premier désir exprimé par les Orléans de posséder un tableau d’Ingres — Stratonice — depuis leur retour d’exil en 1817.

33 Le 18 juin, Sigalon est chargé par le ministre du Commerce et des Travaux publics (Thiers) de copier le Jugement dernier et les quatre pendentifs de la chapelle Sixtine, moyennant la somme de 52.000 francs (20.000 pour le Jugement dernier, 8.000 pour les pendentifs et 14.000 pour les frais occasionnés). En 1819, Forbin n’avait pu ob- tenir de son ministre qu’une telle décision fut prise. Le 8 novembre 1834, le prix fixé pour le seul Jugement dernier sera porté à 30.000 francs.

33 De juillet à septembre, envoi au Salon de la ville de Douai (Nord) puis à celui de la ville d’Arras (Pas-de-Calais) d’un « tableau esquisse » d’Ingres représentant l’Ambassadeur d’Espagne attendant une audience d’Henri IV […] (no 261 du livret de Douai, no 454 de celui d’Arras).

33 Le 28 septembre, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, le 5 octobre, non plus.

33 Le 6 octobre, le Journal des artistes informe ses lecteurs que « M. Sudre vient de terminer sa belle lithographie commencée il y a cinq ans, d'après la chapelle Sixtine de M. Ingres. »

33 Le 22 octobre, le Moniteur écrit : « En 1806, M. Ingres fit le portrait de Napoléon, empereur, revêtu du costume impérial et assis sur son trône. Ce tableau, qui avait été enfoui pendant la Restauration dans les magasins du Louvre, vient d’être placé dans la bibliothèque de l’hôtel des Invalides, à la grande satisfaction de tous nos vieux braves. » C’est probablement à la suite de ce transfert que Mlles de La Morinière reproduiront en grande miniature ce portrait, ouvrage qu’elles présenteront au Salon de 1834 (no 1411).

33 Le 12 novembre, Delaroche est chargé par le ministre du Commerce et des Travaux publics (Thiers) des six ta- bleaux représentant la vie de sainte Madeleine dans les six ceintures demi-circulaires des trois coupoles de l’Église de la Madeleine, moyennant la somme de 150.000 francs. En décembre 1835, Thiers proposera à Ingres de poursuivre le travail interrompu par suite de graves désaccords entre le peintre et le ministre.

33 Du 30 novembre au 22 février suivant, Ingres n’assiste à aucune des séances hebdomadaires de l’Académie des beaux-arts, à l’exception de celles du 4 janvier et du 15 février. Il est probable que l’achèvement du Martyre de Saint Symphorien exige tout son temps.

33 Le 6 décembre, Ingres est élu, en séance, membre artiste de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. En septembre 1853, il en deviendra membre agrégé.

33 Le 10 décembre, dans une lettre adressée à Navez, Schnetz écrit : « Ingres est sur le point d’avoir fini le tableau auquel il travaille depuis [il] y a 8 ans. On en dit beaucoup de bien et je crois, en effet, que ce doit être une belle chose. Cependant, je redoute le moment où il m’invitera à venir le voir. Ingres n’est pas de ces hommes qui se contentent d’une admiration ordinaire et si l’on ne tombe pas à la renverse ou si l’on ne roule pas en convulsions devant son tableau, il serait tenté de vous mettre à la porte de son atelier à coups de pied dans le cul et en vous traitant d’impertinent. Tu connais l’homme. »

-1834 Le 4 janvier, Ingres assiste à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, la première de l’année.

34 Le 10 février, le jury d’admission au Salon, composé des membres de l’Académie des beaux-arts, tient sa premiè- re séance ; le 20, sa 8e et dernière.

34 Le 15 février, Ingres, qui assiste à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, convie ses confrères à voir son dernier tableau — le Martyre de Saint Symphorien — à son atelier situé au no 9 de la rue des Beaux- Arts ; le 20 février, il le fait admettre au Salon.

34 Le 19 février, Ingres fait admettre au Salon un Portrait de femme mesurant 154 cm sur 135.

34 Le 1er mars, le Salon ouvre ses portes au Musée royal ; Ingres (« au palais de l’Institut ») est présent avec deux tableaux : Le martyre de Saint-Symphorien. Pendant la persécution […], « commandé par le Ministère du Commerce et des Travaux publics » (no 998 du livret), et Portrait de femme, en réalité celui de Mme [Leblanc] (no 999). Le portrait porte la date de 1823.

34 Le 8 mars, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts ; le lendemain, dans une lettre adressée à L. Robert, Marcotte écrit : « Ingres n’est pas heureux et je m’en afflige. Son tableau, où on ad- mire des choses que lui seul peut faire, n’est cependant pas en général goûté. […] Ingres ne supporte pas la cri- tique. Enfin, il est parti il y a trois jours pour Le Havre et Rouen où il passera une huitaine pour ne pas voir de jour- naux et ne pas entendre parler d’exposition. Quelle faiblesse ! Ingres est un enfant. Que voulez-vous ? Il ne chan- gera pas. » Le 15 mars, Ingres assistera à la séance de l’Académie.

34 Le 22 mars, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

34 Le 25 mars, dans une lettre adressée à L. Robert, Marcotte écrit : « [Ingres] va entreprendre le portrait de M. Molé et je suis certain qu’à peine la toile sera-t-elle sur le chevalet il en aura regret. C’est toujours ainsi. Il a toujours dé- sir de tout et toujours regret de ce qu’il a accepté lorsqu’il se met à l’exécution. »

34 Le 6 avril, les Beaux-Arts repassent dans les attributions du ministère de l’Intérieur ; le 17 mars 1831, ils étaient passés dans les attributions du ministère du Commerce et des Travaux publics.

34 Le 12 avril, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, le 19, non plus.

34 Le 8 mai, à la suite du Salon, publication au Moniteur de la liste des mentions honorables accordées à MM. les artistes qui ont été récompensés aux expositions précédentes ; Ingres obtient une mention honorable de « pre- mière classe » en « Histoire ».

34 Le 10 mai, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

34 Le 16 mai, par une lettre adressée au président de l’Académie des beaux-arts (Cortot), Ingres sollicite d’être porté candidat sur la liste des aspirants à la place de directeur de l’Académie de France à Rome ; le lendemain, sa let- tre est lue en séance.

34 Le 31 mai, l’Académie des beaux-arts arrête la liste, qui sera adressée au ministre de l’Intérieur (Thiers) pour être soumise à la décision du Roi, des trois candidats pour le poste de directeur de l’Académie de France à Rome : Ingres, Garnier et Heim.

34 Le 1er juin, le Journal des artistes annonce que le ministère de l’Intérieur (Thiers) vient de faire don à la cathédrale d'Autun du tableau d’Ingres représentant le Martyre de saint Symphorien ; début juillet, le tableau est placé dans la cathédrale.

34 Le 7 juin, Guizot, alors ministre de l’Instruction publique, écrit à Gérard : « Je m’intéresse, Monsieur, à un homme que vous connaissez sans doute, et qui ne manque pas de talent, M. Couder. Il demande à être chargé d’un tra- vail que M. Ingres laisse vacant à l’église de Notre-Dame-de-Lorette. M. Ingres lui-même le recommande. » Le 12 septembre seulement, Ingres fera part au préfet de la Seine (Rambuteau) de sa décision de renoncer à décorer l'église Notre-Dame-de-Lorette. C’est finalement Picot qui sera chargé de cette décoration (le Couronnement de la Vierge).

34 Le 14 juin, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, le 28, non plus.

34 Le 19 juin, publication au Moniteur de la liste des portraits qui décoreront la nouvelle salle des séances particuliè- res de l’Institut, liste dans laquelle on relève « l’abbé Barthelemy, par M. Ingres ».

34 Le 5 juillet, Ingres est nommé par le Roi (Louis-Philippe) directeur de l'Académie de France à Rome, en remplace- ment d’Horace Vernet ; il jouira, à compter du 1er janvier 1835, « du traitement de 6.000 francs et des autres avan- tages attachés à son emploi ». Le ministre de l’Intérieur (Thiers) laissera passer cinq semaines avant de lui adres- ser une ampliation de l’ordonnance de nomination.

34 Le même jour, l’Académie des beaux-arts arrête, en séance, le formation d’une commission chargée de proposer au ministre de l’Intérieur (Thiers) des mesures pour remédier à des abus constatés dans fonctionnement de l’Académie de France à Rome ; Ingres, invité par le secrétaire de l’Académie (Quatremère de Quincy) à donner son avis bien que ne faisant pas partie de la commission, fera état des quatre demandes suivantes : « Que ce fût au Directeur actuel à rétablir l’ordre du règlement touchant les pensionnaires mariés, et cela bien entendu avant le 1er de janvier prochain, époque à laquelle je dois prendre possession de l’École de Rome. Que le nouveau Directeur arrivant à Rome fût muni d’une lettre du ministre qui l’autorise et lui donne force nécessaire pour mainte- nir plus que jamais le règlement sur ce point. Que dans le cas imprévu où il y aurait lieu à renommer un secrétaire à l’École, le Directeur eût toute latitude pour le choisir lui-même selon sa convenance, en le faisant toutefois agréer et approuver par l’Académie et ensuite par le ministre ; on éviterait par ce moyen tout simple (ce qui est malheureusement arrivé à M. Guérin) d’imposer au Directeur un secrétaire qui, ne lui convenant pas, détruirait l’accord si nécessaire à sa paix intérieure, à l’ordre administratif et à la prospérité de l’École. [Enfin] que, comme il arrive souvent que des pensionnaires mettent tout en œuvre pour éluder le règlement pour échapper à leurs de- voirs — on peut penser qu’ils ne les connaissent pas assez ou point du tout —, je prierais la Commission de cher- cher un moyen de les leur faire connaître très positivement en reconnaissant toute l’étendue de leurs obligations envers le gouvernement, et par des garanties que l’académie aurait le droit d’exiger avant leur départ et à leur ar- rivée à Rome. »

34 Le 12 juillet, Ingres, dans une lettre adressée très probablement au sous-directeur des Musées royaux (Cailleux), refuse de se charger de peindre le sujet de la Bataille de Fornoue pour le musée de Versailles.

34 Le 26 juillet, Ingres donne sa démission de membre de la Société philotechnique.

34 Le 29 août, Ingres entre dans sa 55e année ; le lendemain, il n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts.

34 Le 2 septembre, banquet « annuel » des élèves de David. « Près de cinquante [élèves] se sont trouvés réunis. Là se trouvaient MM. Gros, Granet, Drolling, Granger, Langlois, Franque et nombre d’autres […]. »

34 Le 20 septembre, Ingres n’assiste pas à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, le 27, non plus.

34 En septembre, Ingres est élu, en séance, membre de l’Académie des beaux-arts siégeant à Florence.

34 Le 8 octobre, décès du compositeur Boieldieu ; le 13, obsèques en l’Église royale des Invalides.

34 Le 21 octobre, dans une lettre adressée à L. Robert, Marcotte écrit : « Le portrait [de M. Molé] fait par Ingres a le plus grand succès. » Le 9 novembre, le Journal des artistes écrit : « C’est le plus beau portrait d’homme qui soit sorti du pinceau de M. Ingres […]. Il y a là tous les mérites du portrait de M. Bertin, plus une couleur parfaite. » Le 26 novembre, les Débats écrivent : « S. A. R. M. le duc d’Orléans a été dernièrement voir dans l’atelier de M. Ingres le beau portrait de M. Molé, et a témoigné à ce grand artiste toute la satisfaction que lui faisait éprouver ce nouveau chef-d’œuvre. LL. MM. ayant manifesté le désir de voir le portrait de M. Molé, M. Ingres s’est empressé de le faire porter aux Tuileries, où son œuvre a excité l’admiration de toute la famille royale ». Le portrait de Molé sera gravé par Calamatta, et la gravure, exposée au Salon de 1842.

= 34 Deuxième exposition à l’atelier d’Ingres (1834)

Cette exposition du portrait de Molé (debout), organisée par Ingres à son atelier, intervient deux ans presque jour pour jour après celle du portrait de Bertin l’aîné (assis) et quelques semaines seulement avant son départ pour Rome.

À son retour de Rome, Ingres reprendra le cycle de ses expositions d’atelier, cycle auquel il mettra fin en 1865.

34 Le 25 octobre, Ingres assiste à la 49e séance du Comité consultatif des graveurs en médailles.

34 Le 31 octobre, le Jupiter et Thétis d’Ingres est acheté à l’artiste par le ministre de l’Intérieur (Thiers), moyennant la somme de 6.000 francs ; ce tableau sera attribué au musée d’Aix — et non à celui de Toulouse comme Ingres en avait exprimé le souhait — le 6 mars suivant.

34 Le (lundi) 10 novembre, Baillot écrit au violoniste Vidal : « M. Cherubini désire faire entendre ses quatuors à M. Neukomm et à M. Ingres qui vont quitter Paris. La soirée aurait lieu chez moi mardi 18 9bre à 8 heures précises, rue de la Chaussée d’Antin, no 33, au 4ème. Pourrait-il, ainsi que moi, compter sur votre extrême bonté et pourrions nous répéter la veille, le lundi 17, à la classe de M. Norblin, à l’heure choisie par vous et lui ? ou tout autre jour. […] » Nous ignorons la suite donnée à cette initiative de Baillot.

34 Le 15 novembre, Ingres se rend une dernière fois avant son départ pour Rome à l’Académie ; il ne fait pas ses adieux.

34 Le 29 novembre, Ingres prend congé du Roi (Louis-Philippe).

34 Le 30 novembre, le journal l’Artiste annonce la nomination d’Alexis Le Go au poste de secrétaire-bibliothécaire de l’Académie de France à Rome ; Le Go précèdera Ingres à Rome.

34 Le 2 décembre, le Moniteur écrit : « [Paris, le 1er décembre.] M. Ingres, nommé directeur de l’Académie de France à Rome, en remplacement de M. Horace Vernet, est parti pour se rendre à son poste. Quand il s’est séparé de ses disciples dans l’atelier où il les instruisait, ceux-ci, au nombre de quatre-vingts, lui ont offert une superbe cou- pe en argent niellé, dont le socle porte sur sa face antérieure : À J. Ingres, ses élèves reconnaissans ; et sur les trois autres faces les noms de Raphaël, de Michel-Ange et du Poussin. » En signe de reconnaissance, Ingres exécutera son autoportrait dessiné en 1835, qu’il fera gravé par Calamatta en 1839 avec la mention : Ingres à ses Élèves.

Chapitre 5 : Rome, 1835–1841

-1835 D’après ses deux premières lettres administratives — lettre du 15 janvier au ministre de l’Intérieur (Thiers) et lettre du 17 au secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts (Quatremère de Quincy) —, Ingres arrive le 4 janvier à l’Académie de France à Rome. D’après la première, le nouveau secrétaire-bibliothécaire de l’Académie (Le Go) était arrivé à Rome le 25 décembre.

= 35 Les interlocuteurs du directeur Ingres (1835–1840)

D’après l’ensemble des correspondances administratives échangées entre 1835 et 1840, les interlocuteurs d’Ingres furent en règle générale : – à Paris, le ministre en charge des Beaux-Arts — celui de l’Intérieur —, le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts et, à partir de 1838, le président annuel de l’École des beaux-arts ; – à Rome, l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège.

Ministres de l’Intérieur : Thiers, Montalivet (à partir du 22 février 1836), Gasparin (à partir du 6 septembre 1836), Montalivet (à partir du 15 avril 1837), Gasparin (à partir du 31 mars 1839), Duchâtel (à partir du 12 mai 1839), Rémusat (à partir du 1er mars 1840) et Duchâtel (à partir du 29 octobre 1840).

Secrétaires perpétuels de l’Académie des beaux-arts : Quatremère de Quincy, Garnier (à partir du 31 mai 1839, date à laquelle Quatremère donna sa démission, mais sans en avoir le titre) et Raoul-Rochette (à partir du 30 juin 1839, date à laquelle son élection fut ratifiée par le Roi).

Présidents annuels de l’École des beaux-arts : Delaroche (en 1838), Ramey (en 1839), Blondel (en 1840) et Cortot (en 1841).

Ambassadeurs de France auprès du Saint-Siège : Just de La Tour-Maubourg, Alexandre de Lurde (à partir du 23 mai 1837, date à laquelle Just de La Tour-Maubourg décéda, mais sans en avoir le titre), et Septime de La Tour- Maubourg, frère de Just (à partir du 18 septembre 1838, date à laquelle il arriva à Rome).

= 35 Les hôtes célèbres de la villa Médicis (1835–1840)

Durant son « sextennat » romain, Ingres accueillera de nombreux visiteurs, parmi lesquels : « le Prince Royal de Bavière » (1839) ; Blondel et son épouse (1839) ; Delaroche (1839) ; Haussonville et son épouse (1840) ; Hensel et son épouse, la sœur de Mendelssohn (1839–40) ; Lacordaire (1836–37) ; Liszt et Mme d’Agoult (1839) ; Luynes (1840) ; l’inspecteur Mérimée (1839) ; le chanteur Nourrit (1838) ; Amédée de Pastoret (1839 ou 1840) ; Raoul- Rochette (1838) ; Reiset et son épouse (1836) ; Rossini (1839) ; Rothschild et son épouse (1839) ; « le grand-duc Michel de Russie » (1837) ; « le Prince Royal de Russie » (1839) ; Schnetz (1839) ; « l’infant don Sébastien » (1839) ; Stendhal (1835 ou 1836) ; Thiers (1836) ; Horace Vernet (1840) ; Mme Viardot, la cantatrice, et son époux, le futur auteur des Musées d’Italie (1840) ; Viollet-le-Duc (1836–37) ; enfin, « le Roi de Würtemberg » (1839).

Sur cette liste figurent notamment : – deux femmes du monde qu’Ingres portraitura dans les années qui suivirent son retour à Paris : Mme d’Haussonville et Mme de Rothschild ; – les trois prétendants à sa succession : Blondel, Delaroche et Schnetz.

35 Dans les premiers jours de février, Quatremère de Quincy, qui préparait alors un ouvrage sur Michel-Ange, ajoute dans sa réponse à la première lettre du nouveau directeur de l’Académie de France à Rome : « Vous souvient-il, Monsieur, que je sollicitai de vous, il y a plusieurs mois, un renseignement sur quelques détails de la décoration architecturale de la chapelle Sixtine ? […] Si M. Ingres avait quelque occasion d’aller faire une visite à son ancien ami Michel-Ange, je serais charmé qu’il voulût bien vérifier ce petit fait et me faire connaître le résultat de cette vé- rification, sans se gêner et con poche parole. »

= 35 Ingres et le Michel-Ange de Quatremère de Quincy (1835–1836)

Le 24 mars, Ingres répondit à son solliciteur : « Je m’estimerai toujours heureux, Monsieur, de pouvoir vous être bon et utile à quelque chose et c’est avec un zèle et plaisir [sic] que je m’y emploierai. Je vous transmets donc avec empressement sur le calque que je joins ici le résultat des observations que j’ai faites dans ma visite à la Sixtine. Je désire qu’elles remplissent votre but parce que j’ai bien hâte de voir naître sous votre plume une histoi- re aussi belle et digne du second Raphaël que celle que vous nous avez donnée du premier. »

En octobre, Quatremère fit paraître son Histoire de la vie et des ouvrages de Michel-Ange Bonarroti [sic] ; une se- maine plus tôt, il avait fait paraître une nouvelle édition — la troisième, revue et augmentée — de son « premier Raphaël » (Histoire de la vie et des ouvrages de Raphaël).

Le 20 novembre, après avoir enfin remercié Ingres et l’avoir informé qu’il ne tarderait pas à disposer de deux exemplaires de son Michel-Ange, l’auteur exprima le vif désir de recevoir le jugement de son confrère.

Un mois plus tard, le 22 décembre, Ingres était en possession des deux exemplaires annoncés ; enfin, le 14 juin 1836, il écrivit deux lettres à Quatremère. La première, adressée à « Monsieur le Secrétaire », accompagne l’en- voi des travaux des pensionnaires et sera lue en séance de l’Académie le 25 juin. Dans la seconde, adressée à « Monsieur et illustre confrère », on lit : « J’ai lu, Monsieur, votre excellente Histoire de la vie et des ouvrages de Michel-Ange, c’est un de ces livres traités sérieusement et qu’on ne se lasse pas de relire souvent ; pour moi, j’en éprouve le besoin. Je ne me pique pas d’en pouvoir apprécier tout le mérite littéraire, mais ce qui m’a charmé à la première lecture, c’est la manière dont vous présentez le caractère et le triple génie de cet homme si extraordinai- re ! C’est un grand et bel ouvrage digne en tout de cette grande réputation que vous ont acquis tant d’autres beaux ouvrages pleins de véritables et belles doctrines, faits pour arrêter et contenir les écarts d’une jeunesse souvent rétive aux grands principes du bon goût de l’art ancien, dont vous possédez si bien tous les secrets. »

35 Le 7 février, Thiers fait part à Ingres de sa décision concernant la copie des Loges de Raphaël.

= 35 La copie des Loges de Raphaël destinée à l’École des beaux-arts de Paris (1835–1841)

Par un arrêté en date du 31 décembre 1834 — et non du 31 janvier comme Thiers l’écrit à dessein dans sa let- tre —, Ingres est officiellement chargé de faire copier les 52 tableaux formant les Loges de Raphaël ; l’allocation est fixée à 35.000 francs.

Le 8 octobre 1836, dans la lettre qu’il adresse à Gasparin afin que lui soit versé un deuxième à compte de 10.000 francs, le directeur annonce que « les travaux se continuent maintenant sans interruption et avancent aussi rapi- dement qu’il est possible de l’exiger de l’activité assidue des deux jeunes artistes qu’il m’est seulement permis d’y employer. » Très peu de temps après, il demande que la somme prévue soit portée à 40.000, demande à laquelle le ministre accède le 6 décembre.

Le 22 juillet 1838, Ingres annonce à Montalivet que « sur les cinquante deux tableaux des Loges de Raphaël dont la copie est confiée à ma surveillance, quarante sont aujourd’hui terminés ».

Enfin, le 25 juillet 1840, dans la lettre qu’il adresse à son ami Aristide Dumont, secrétaire perpétuel de l’École des beaux-arts, Ingres écrit : « Les tableaux des Loges sont depuis longtemps à votre disposition. Dites-moi si je dois les envoyer sur leurs châssis ou bien sans. J’ai toujours désiré les envoyer en même temps que mon retour ; car qu’en fera-t-on d’ici qu’on ne leur ait trouvé leur véritable destination monumentale, ce ne sont point des tableaux à voir comme un bijou de peinture, elle est de décoration […]. »

En février 1841, les 52 tableaux des Loges de Raphaël seront envoyés à Paris dans deux caisses (numérotées 18 et 19), avec les derniers moulages réalisés.

Jusqu’au mois d’août 1839, Ingres restera discret sur les artistes employés ; le 20 août 1839, dans une lettre adressée à Duchâtel à propos de la copie des Chambres de Raphaël, il finira par déclarer : « Pour le choix des artistes auxquels un semblable travail devrait être confié, je n’en connais que deux, éminemment aptes à s’acquit- ter habilement d’une telle tâche par le talent et la tenue dont ils viennent de faire preuve à l’immense entreprise de la copie des Loges. Ce sont les deux frères Balze, mes élèves, que j’aurais l’honneur, en pareille occurrence, de recommander exclusivement à l’attention de Son Excellence comme les seuls élevés dans la religion du maître. »

35 Le 12 février, dans la réponse qu’il fait à la première lettre d’Ingres, Thiers fait part à Ingres d’un besoin aussi per- sonnel que celui exprimé par Quatremère de Quincy : « J’aime passionnément les beaux dessins, et je voudrais avoir, en noir et en blanc, un beau dessin de la Transfiguration, peut-être de la Communion de saint Jérôme, peut-être des quatre Père Éternel de Raphaël, formant la première de ses Loges. Pourriez-vous vous en charger vous-même, sinon de tous au moins du principal, et me trouver des jeunes gens dirigés par vous pour les autres ? Combien faudrait-il consacrer à cet objet ? J’excèderais volontiers les bornes de mes moyens pour avoir la Transfiguration dessinée par vous. Mais il est bien entendu que je ne suis plus ici M. Thiers ministre, mais M. Thiers dilettante de la peinture, et payant ses plaisirs comme le public ordinaire. Je n’aurais ni liberté ni satisfac- tion possible s’il en était autrement. Dites-moi donc, en toute franchise, si vous auriez le temps d’exécuter vous- même, ou le moyen de faire noblement rendre dans quelques dessins les belles choses que je viens de vous dé- signer ? Veuillez me dire, en outre, combien il faudrait payer chacun de ces dessins et combien cela prendrait de temps. Je vous prie de me dire là-dessus tout ce que vous diriez à un acheteur ordinaire que vous ne connaîtriez pas du tout. »

35 Le même jour, dans une lettre adressée à Gérard, Constantin écrit : « M. Delaroche a épousé la semaine dernière Mlle Vernet ; tout s’est fait sans éclat. Ils se sont mariés à St-Louis des Français à 10 heures du soir. Les témoins seuls ont été prévenus. Tout va bien, ils paraissent contents. » Le 19 juin suivant, Delaroche et son épouse seront de retour à Paris.

35 Le 6 mars, le Jupiter et Thétis d’Ingres est attribué au musée d’Aix (Bouches-du-Rhône) par Thiers ; ce tableau avait été acheté à l’artiste le 31 octobre précédent.

35 Le 5 avril, La Tour-Maubourg informe Ingres qu’il l’a nommé membre de la Congrégation des Établissements pieux français, en remplacement d’Horace Vernet.

35 Le 26 avril, Ingres est élu, en séance, membre résident de la classe de peinture de l’Académie pontificale de Saint-Luc, en remplacement d’Horace Vernet, devenu membre étranger.

35 Le 4 mai, dans une lettre adressée à Marcotte, Ingres écrit : « Je vais faire un petit voyage à Orvieto avec M. Lefrançois, notre ami de voyage ». Un mois plus tard, le 6 juin : « J’arrive d’hier soir d’un voyage de 20 jours que je suis allé faire à Orvieto, Sienne, pour me soustraire à ma mélancolie. » Durant son directorat, Ingres entrepren- dra deux autres voyages : en août–septembre 1836 et en mai 1839.

35 Le 20 juin, Ingres annonce à Quatremère de Quincy l’envoi des travaux des pensionnaires.

= 35 Les « envois de Rome » du directorat Ingres (1835–1841)

Furent pensionnaires — ont été mises en italiques les « premières années » — : – en 1834, les peintres Prieur, Roger, H. Flandrin, Schopin, Signol et Bézard, les sculpteurs Simart, Brian, Jouffroy, Husson et Debay, les graveurs Oudiné et Martinet, les architectes Léveil, Morey, Garrez et Constant- Dufeux, et le compositeur A. Thomas ; – en 1835, les peintres Jourdy, Prieur, Roger, H. Flandrin et Signol, les sculpteurs Simart, Brian, Jouffroy et Husson, les graveurs Bridoux, Salmon et Oudiné, les architectes Baltard, Léveil, Morey et Garrez, et le compositeur Elwart ; – en 1836, les peintres Jourdy, Prieur, Roger et H. Flandrin, les sculpteurs Simart, Brian et Jouffroy, les graveurs Farochon, Bridoux et Salmon, les architectes Famin, Baltard, Léveil et Morey, et les compositeurs Boulanger et Elwart ; – en 1837, les peintres Blanchard, Papety, Jourdy, Roger et H. Flandrin, les sculpteurs Bonnassieux, Ottin, Simart et Brian, les graveurs Farochon, Bridoux et Salmon, les architectes Boulanger, Clerget, Famin, Baltard et Léveil, et le compositeur Boulanger ; – en 1838, les peintres Buttura, Murat, Blanchard, Papety, Jourdy et Roger, les sculpteurs Chambard, Bonnassieux, Ottin et Simart, les graveurs Farochon et Bridoux, les architectes Guénepin, Boulanger, Clerget, Famin et Baltard, et les compositeurs Besozzi et Boisselot ; – en 1839, les peintres Pils, Buttura, Murat, Blanchard, Papety et Jourdy, les sculpteurs Vilain, Chambard, Bonnassieux et Ottin, les graveurs Normand, Pollet, Farochon et Bridoux, les architectes Uchard, Guénepin, Boulanger, Clerget et Famin, et les compositeurs Bousquet et Besozzi ; – enfin, en 1840, les peintres Hébert, Pils, Buttura, Murat, Blanchard et Papety, les sculpteurs Gruyère, Vilain, Chambard, Bonnassieux et Ottin, les graveurs Vauthier, Normand et Pollet, les architectes Lefuel, Uchard, Guénepin, Boulanger et Famin, et les compositeurs Gounod et Bousquet.

Le compositeur A. Thomas, dont la pension s’était achevée en décembre 1834, ne quitta Rome qu’à la mi-août 1835 ; le peintre H. Flandrin, dont la pension s’était achevée en décembre 1837, ne quitta Rome que le 4 juin 1838.

Chaque année, les envois de Rome étaient soumis au jugement de l’Académie des beaux-arts ; les jugements portés, lus en séance publique annuelle de l’Académie, étaient imprimés (Rapport […]).

35 En juin, Ingres rachète son tableau d’Ossian, pour la somme de 38 piastres. À la date du 15 juin 1836, Ingres avait également racheté son tableau de Virgile, puisqu’il songeait, à cette date, envoyer ce tableau à Gatteaux. En 1855, Virmond précisera que l’Ossian, « à demi dévoré par les rats », fut racheté « chez un regrattier ».

35 Le 10 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

35 En octobre, parution de l’ouvrage d’Arsène Isabelle intitulé : Voyage à Buénos-Ayres et à Porto-Alègre, par la Banda-Oriental, les Missions d'Uruguay et la province de Rio-Grande-do-Sul. (De 1830 à 1834.) Suivi de Considérations sur l’état du Commerce Français à l’extérieur, et principalement au Brésil et au Rio-de-la-Plata. Dédié au Commerce du Havre. L’auteur exprime sa gratitude à plusieurs personnes qui ont bien voulu lui être utiles dans le cours de son voyage, parmi lesquels : « M. Joseph Ingrès [sic], frère du célèbre peintre de ce nom, négociant français à San-Borja, aux Missions ; c’est un de ces Français comme il en existe trop peu en Amérique. Si tous ceux qui se destinent à commercer dans les pays étrangers avaient sa rectitude, ses connaissances et son infatigable activité, nos manufactures en sentiraient bientôt l’heureuse influence. » Dans une lettre adressée à Gilibert le 7 juin 1844, Ingres fera état de ce frère en ces termes : « J’ai donc un frère, à ce qu’il paraît, à Montevideo. Bon négociant, assez riche, il a dit être mon vrai frère. Né aux environs de Montauban, il partit militai- re. Il y a vingt-cinq ans qu’il est établi, sans être marié, à Montevideo. Mais la singulière anomalie, c’est que ma pauvre mère nous a dit à Rome qu’il était mort. Mais le voilà ressuscité. »

35 Le 20 novembre, Quatremère de Quincy adresse à Ingres le rapport général sur les travaux envoyés de Rome quelques mois plus tôt et lui annonce l’arrivée de trois nouveaux pensionnaires, « un architecte, un graveur en médaille et un musicien ».

35 Début décembre, Ingres reçoit une lettre de Thiers lui proposant la continuation des six tableaux de l’église de La Madeleine commencés par Delaroche, moyennant la somme de 150.000 francs et le délai de deux ans. « Après y avoir mûrement réfléchi, je n’ai à vous exprimer que le regret que j’éprouve à ne pouvoir me charger des peintu- res de La Madeleine », répondra Ingres le 8 décembre.

-1836 Le 26 mars, Ingres est élu, en séance, membre honoraire de l’Académie des beaux-arts siégeant à Vienne.

36 Le 21 mai, veille de la Pentecôte, Lacordaire arrive à Rome ; le 27 juin, dans une lettre adressée à son père, Lavergne écrit : « Avec deux maîtres comme M. Lacordaire et M. Ingres, dans une salle d’étude comme Rome, il me semble que bien peu de jeunes gens ont été fortunés comme nous. »

36 Entre janvier 1835, date à laquelle Ingres arrive à Rome, et mai 1836, date à laquelle Stendhal retourne à Paris, Ingres et Stendhal font connaissance. Dans une lettre adressée au journal l’Artiste le 26 novembre 1839, Varnier, alors à Rome, racontera l’anecdote suivante : « Il y a deux ou trois ans, M. Stendhal, étant à Rome, se présentait régulièrement aux soirées du directeur. M. Stendhal est auteur d’une vie de Rossini […]. Or, un jour, il advint que M. Ingres, poussé à bout […] s’écria : La musique de Rossini, Monsieur, est une musique de perruquier ; et quand on vient aussi régulièrement que vous le faites, écouter l’incompréhensible Beethoven, ce ne peut être que pour dénigrer le maestro et ses rapsodies ! Et il tourna le dos à M. Stendhal, qui sortit de la villa Médicis pour n’y plus revenir. »

36 Le 14 juin, Ingres annonce à Quatremère de Quincy l’envoi des travaux des pensionnaires.

36 Le 22 août, H. Flandrin note dans son journal : « Ma première sortie est pour aller accompagner à Ponte Mole M. Ingres qui part pour Florence. » Un mois plus tard, le même : « Arrivée de M. Thiers, retour de M. Ingres qui le conduit partout et cherche à lui faire apprécier ce que c’est que l’Académie. Le 28, il vient nous voir dans notre atelier et paraît content. Le même jour nous dînons tous avec lui chez M. Ingres. Je suis son voisin de droite et le trouve fort aimable. Il part le 30 au matin. »

36 Le 8 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

36 Le 27 octobre, Quatremère de Quincy adresse à Ingres le rapport général sur les travaux envoyés de Rome quel- ques mois plus tôt et lui annonce l’arrivée d’une « abondante recrue ».

-1837 Le 15 janvier, dans un article consacré aux salons du Cercle des arts, le journal l’Artiste écrit : « Dans le grand salon, nous avons revu avec plaisir […] et un dessin de M. Ingres, ayant pour sujet Raphaël et la Fornarina ; il y a dans cette œuvre toute l’ardeur amoureuse du peintre qui admire sa maîtresse et s’enthousiasme devant l’image qu’il vient de créer. […] »

37 Le 20 mars, le grand-duc Michel de Russie arrive à Rome, « avec une suite nombreuse ».

37 Début mai, mise en place à l'École des beaux-arts de la copie du Jugement dernier de Michel-Ange exécutée par Sigalon et rapportée en France par lui.

37 Le 25 mai, à Paris, vente publique de la collection du prince Giustiniani. Dans cette collection figure un dessin d’Ingres : Réunion d'enfants entourant leur mère, famille du prince L[ucien] Bonaparte (no 29 du cat.).

37 Le 15 juin, Ingres annonce à Quatremère de Quincy l’envoi des travaux des pensionnaires.

37 Le 18 août, décès à Rome de Sigalon, frappé par le choléra ; le 22, Ingres en informe Montalivet. Le 16 septembre, dans une lettre adressée à Mme Swetchine, Lacordaire écrit l’avoir « assisté à la mort ».

37 Le 24 septembre, le Journal des artistes met un terme aux rumeurs sur un retour anticipé d’Ingres en France.

37 Fin septembre, Ingres reçoit — fait exceptionnel — une lettre du président en exercice de l’Académie des beaux- arts (Lebas), datée du 10 septembre : « L’Académie des beaux-arts que j’ai l’honneur de présider en ce moment me charge de vous témoigner toute la part qu’elle prend à la difficile situation dans laquelle vous et les jeunes ar- tistes confiés à votre direction devez être depuis l’invasion du choléra à Rome. […] »

37 Le 7 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts ; contrairement aux deux années précéden- tes, cette séance ne sera suivie d’aucune lettre de Quatremère de Quincy à Ingres.

37 Le 17 décembre, le Moniteur annonce que Numa Boucoiran, élève et collaborateur de feu Sigalon, est chargé par Montalivet d’achever, sous la direction d’Ingres, les copies des pendentifs de la chapelle Sixtine à Rome.

-1838 Le 20 janvier, Cornelius informe Ingres que l’Académie des beaux-arts siégeant à Munich l’a reçu « par acclama- tion » au nombre de ses membres d’honneur.

38 Le (samedi) 17 février, dans une lettre adressée à son épouse restée en France, le chanteur Nourrit, alors à Rome depuis peu, écrit : « En sortant de Saint-Pierre, j’ai été voir M. Ingres, qui m’a invité à dîner pour jeudi avec le cousin. On doit y faire de la musique, et comme je sais qu’il aime Schubert et les Allemands, je me suis offert sans cérémonie à lui faire entendre quelques-unes de nos mélodies bien-aimées. » Le 1er mars : « Ce que je ne puis me dispenser de te dire, c'est ma dernière visite à M. Ingres, qui a été on ne peut plus aimable avec moi. Il ne tarissait pas en remerciements pour le plaisir que je lui avais fait, et il m'a donné la plus grande marque d'esti- me que je pusse désirer en m'admettant dans son atelier, sanctuaire sacré où personne n'est reçu d'ordinaire. J'ai admiré là de belles pages commencées : un délicieux tableau pour le duc d'Orléans. C'est une fleur de goût anti- que. Le sujet te plaira : c'est Stratonice (ou plutôt c'est le quatuor de Méhul mis en tableau). Mais ce qui m'a fait le plus de plaisir, c'est une ébauche magnifique d'un portrait de M. Cherubini. Rien de plus ressemblant, rien de plus caractérisé ; et s'il achève ce tableau, ce sera son chef-d'œuvre. À côté de la tête du grand compositeur, il met une muse qui lui dicte ses chefs-d'œuvre. Ce portrait sera une véritable apothéose. Si tu as l'occasion de voir M. Cherubini, dis-lui tout le plaisir, tout le bonheur que j'ai eu à retrouver à Rome ses traits reproduits avec tant de fi- délité. Il faudrait que M. Ingres se dépêchât de finir ce portrait, afin que Calamatta pût le graver tout de suite : ce serait un véritable cadeau à faire à tous les artistes de France ! »

38 Le 26 juin, dans une lettre adressée H. Flandrin, le pensionnaire Papety écrit : « Si tu savais, depuis votre départ, l'Académie est devenue triste, il n’y a plus de foi. Chacun se retire chez soi le soir. La plupart vont au café et, en soirée, on ne peut plus voir personne. M. Ingres ne donne plus de soirées. Besozzi vient très rarement au salon, de manière qu'on ne fait plus de musique. »

38 Le 24 juillet, Ingres annonce à Quatremère de Quincy l’envoi des travaux des pensionnaires.

38 Le 8 octobre, Ingres écrit à Ramey : « C’est avec un bien vif chagrin que j’ai appris par votre lettre du 26 septembre dernier l’état déplorable dans lequel sont arrivés les plâtres destinés à la collection du palais des Beaux-Arts. Il ne faut rien moins que tout mon zèle à servir l’École pour ne la pas solliciter de confier à d’autres mains une mission que mes soins les plus assidus et les plus dévoués n’ont pu parvenir à mener à bonne fin, maintenant et surtout que je viens d’expédier un second envoi auquel le même sort est peut-être réservé, puisqu’il a été exécuté par les mêmes mains. […] Quoi qu’il en soit, je vous prie, M. le président, d’assurer l’École du zèle que je mettrai à préserver les nouveaux moulages des défauts que vous me signalez et pour les plâtres qui com- poseront le 3e envoi, ayant mieux le temps de sécher, je ne penserai à les faire encaisser que quand je me serai assuré de l’époque précise à laquelle ils pourront être embarqués et surtout quand je serai informé de l’arrivée du dernier envoi que je vous ai fait, le mois passé. »

= 38 Ingres et les moulages pour l’École des beaux-arts de Paris (1838–1841)

Les deux premiers envois faits de Rome par Ingres, des moulages destinés au futur musée des études de l’École des beaux-arts — musée qui n’ouvrira ses portes au public que le 15 mai 1845 — datent de 1838. Le troisième, de 1839, les quatrième et cinquième, de 1840, et le sixième et dernier, de 1841.

38 Le 20 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

38 Le 27 octobre, le Diario di Roma annonce l’arrivée à Rome de Raoul-Rochette, de retour de son voyage en Grèce, ainsi que celle de Thiers, venant de Florence.

38 Le 16 novembre, le Moniteur annonce l’achat par Montalivet du tableau d’H. Flandrin représentant Jésus et les petits enfants, tableau qui a été remarqué à l’exposition des travaux des pensionnaires du Roi à l’Académie de France à Rome.

38 Le 24 novembre, le chef de la 3e division au ministère de l’Intérieur (Cavé) annonce à Ingres l’arrivée de six nou- veaux pensionnaires : « MM. Pils, peintre, Vilain, sculpteur, Huchard, architecte, Pollet et Normand, graveurs en taille douce et Bousquet, compositeur de musique ».

38 À partir du 18 décembre, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins provenant en grande partie du Château de J*** et achetés dans les années 1810 à 1815. Parmi cet ensemble figure un dessin d’Ingres : Une famille réunie dans un salon (no 38bis du cat.).

38 Le 22 décembre, Raoul-Rochette adresse à Ingres le rapport général sur les travaux envoyés de Rome par les élèves pensionnaires quelques mois plus tôt ; dans sa lettre d’envoi, il fait état des décisions relatives à l’envoi des travaux de sculpture, prises en séance du 13 octobre.

-1839 Le 10 janvier, dans une lettre adressée à ses parents, le pensionnaire Papety écrit : « [L'autre jour], j'étais seul à l'Académie à travailler, les autres étaient à la promenade à cause du beau temps et M. Ingres m'amena le prince héréditaire de Russie qui parut fort content de ce que je fais en ce moment. C'est un fort bel homme, tout jeune, blond. Il visita plusieurs de mes dessins et au bout de quelques instants, lui et tout son état-major débarrassèrent mon atelier ; en partant son secrétaire inscrivit mon nom sur ses tablettes. » Le 19, le grand-duc héritier de Russie part pour Naples ; le Moniteur, qui fait état de ce départ, ajoute : « Les achats et les commandes d’ouvrages d’art que le grand-duc a faits [avant son départ] aux artistes tant italiens qu’étrangers sont fort considérables, et l’on peut évaluer qu’avec ceux qu’il a faits ici précédemment, il doit avoir employé près de 300.000 francs. » Le 27 avril, dans une lettre adressée à Gilibert, Ingres mentionnera « une Vierge pour le Prince Royal de Russie au prix de 10.000 francs ».

39 Le 15 janvier, Ramey annonce à Montalivet l’arrivée à Paris des caisses venant de Rome et renfermant les copies des pendentifs de la chapelle Sixtine exécutées par « feu Sigalon et M. N[uma] Boucoiran » et lui demande l’auto- risation de les faire mettre rapidement sur châssis. Le 2 mars, le ministre accorde son autorisation.

39 Le 22 janvier, Berlioz, dans une lettre adressée à Liszt, écrit : « Te voilà donc à Rome ; M. Ingres va te faire un fier accueil, surtout si tu veux lui jouer notre adagio en ut dièze mineur de Beethoven et la sonate en la bémol de Weber. J’admire beaucoup le fanatisme des admirations musicales de ce grand peintre, et tu lui pardonneras de bon cœur de me détester en songeant qu’il adore Gluck et Beethoven. »

39 Le 5 février, Liszt et Mme d’Agoult arrivent à Rome, où ils resteront quatre mois ; ils y retrouvent le neveu du ban- quier et mélomane Auguste Léo, Henri Lehmann, et font la connaissance d’Ingres.

39 Le 10 février, dans une lettre adressée à sa mère, le pensionnaire Papety écrit : « J'ai voulu faire une figure de femme dans ma vie […]. Jusqu'à présent, cette figure est assez bien venue. Je dois te dire que M. Ingres n'en parle jamais qu'en l'appelant une œuvre remarquable. Aussi, il m'amène tous les étrangers qui viennent le voir. Et encore aujourd'hui, j'ai reçu la visite du baron [de] Rothschild et sa femme, accompagnés de secrétaires, etc. Ils sont venus me faire un tas de compliments, me promettant toujours de grands succès pour tous ceux qui viennent nous voir. » Enfin, le 3 mai, dans une lettre adressée à H. Flandrin, le pensionnaire Roger écrit : « […] M. Ingres montrant [la figure de Papety] à Mme de Rothschild et voulant faire remarquer comme c’était bien étudié, lui disait avec cette naïveté qu’on lui connaît : ce n’est pas esquivé ça ! »

39 À partir du 12 mars, vente publique de la collection Brown. Dans cette collection figure un dessin d’Ingres, exécu- té à la plume et à l’encre de Chine, et intitulé : Le songe d’Ossian (no 35 du cat.).

39 Le 26 mars, dans une lettre adressée à H. Flandrin qui souhaitait ouvrir une école à Paris, Ingres, après lui avoir donné consentement et conseils, ajoute : « M. Blondel est arrivé […]. »

39 Le 27 avril, dans une lettre à Gilibert, Ingres écrit : « […] je suis encore pour 20 mois à Rome. […] Et cependant, si Dieu me donnait la santé, je pourrais encore, en profitant de ce peu de mois, ne pas arriver à Paris sans quel- ques tableaux, dont une Vierge pour le Prince Royal de Russie au prix de 10.000 francs […]. »

39 Le 3 mai, dans une lettre adressée à H. Flandrin, le pensionnaire Roger écrit : « [M. Ingres] vient de partir hier pour faire une tournée à Ancône et en Romagne avec M. Blondel qui est venu ici pour la santé de sa femme et qui est un homme bien meilleur que sa peinture. Comme il ne sera probablement pas de retour avant mon départ, je lui ai fait mes adieux. […] Je compte partir d'ici le 17 ou 18 […]. » Le même jour, dans une lettre adressée à Mme Périn, Mme Ingres précise : « [Mon mari et M. Blondel] vont faire un pèlerinage à Urbino. Vous connaissez sa dévotion à Raphaël, il va accomplir ces vœux qu’il a faits depuis longtemps. »

39 Le 13 mai, décès à Rome du cardinal Fesch. Ingres refuse la mission que lui confie le testament du cardinal, con- sistant à classer les œuvres d’art de sa collection.

39 Le 20 juin, dans une lettre adressée à Navez, Schnetz écrit : « […] je suis allé passer six mois en Italie. […] Parti le 20 décembre je suis revenu à Paris le 1er juin […]. » Il est probable que Schnetz séjourna à Rome.

39 Le 21 juin, Ingres annonce à Quatremère de Quincy, lequel a démissionné entre temps, l’envoi des travaux des pensionnaires.

39 Le 10 juillet, Lefrançois se noie dans la mer à Venise.

39 Le 2 août, le roi de Wurtemberg (Guillaume Ier) arrive à Rome, sous le nom de comte de Teck.

39 Le 11 août, Luynes, propriétaire du château de Dampierre (Seine-et-Oise, depuis Yvelines), commande à Ingres deux tableaux dont Duban lui indiquera les dimensions après lui avoir dit les sujets. « Je souhaite, précise-t-il dans sa lettre, que vos peintures, Monsieur, soient pour les miens, à la fois un trésor d’art et une haute leçon de morale. Je veux que devant vos tableaux mes enfants lèvent la tête avec une noble fierté ou la baissent avec confusion. Ce sont les sentiments qu’inspire un talent comme le vôtre, Monsieur, à tous ceux qui savent compren- dre quelque chose d’aussi relevé que vos œuvres. J’ai honte de vous parler d’un prix, parce que fut-il double de celui que M. Duban vous a énoncé, je vous serais encore redevable lorsque vous aurez doté Dampierre de sem- blables travaux. 70.000 francs seront à votre disposition, Monsieur, et vous voudrez bien indiquer à M. Duban tout ce qui vous conviendra à cet égard. »

39 « On écrit de Rome, le [samedi] 14 septembre : M. Rossini est arrivé mercredi dernier à Rome, venant de Naples, et il en est reparti hier pour Bologne. Pendant ce court séjour dans notre ville, il a reçu un très grand nombre d’in- vitations pour des soirées, mais il n’en a accepté aucune, parce qu’il vient de perdre une de ses proches paren- tes. […] Hier, l’illustre compositeur a dîné chez M. Torlonia, et, au sortir de table, il est monté dans sa voiture de voyage, qui l’attendait à la porte de l’hôtel Torlonia. »

39 Le 5 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

39 Le 9 octobre, Mérimée arrive à Rome, où il passe treize jours. Le 15 novembre, l’inspecteur des Monuments historiques adressera à Duchâtel une lettre au sujet d’un projet de copie sur porcelaine du portrait peint de Charlemagne conservé à la Bibliothèque du Vatican, lettre dans laquelle il écrit avoir consulté « plusieurs artistes et surtout M. Ingres, directeur de l’Académie de France ». Le 22 mai de l’année suivante, Rémusat demandera à Ingres son avis « confidentiel » sur l’intérêt du portrait et sur la somme qu’il conviendrait d’allouer pour la copie.

39 Le 12 octobre, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, Horace Vernet annonce son départ pour l’Orient ; le voyage en Orient de Vernet sera suivi avec une attention toute particulière par la presse et les milieux scientifiques, du fait de l’usage annoncé du daguerréotype.

39 Le 27 octobre, le journal l’Artiste s’exclame : « Silence ! que les rues soient jonchées de fleurs ! que les maisons soient pavoisées ! que les soldats prennent les armes ! que le canon soit tiré à haute volée ! on attend à Paris une des plus belles dames du monde, la Stratonice de M. Ingres ! » Le 9 août de l’année suivante, le même annonce- ra l’arrivée du tableau à Paris.

39 Le 29 octobre, Duchâtel informe les frères Balze de sa décision de les charger d’exécuter « pour l’École royale des beaux-arts et sous l’inspection de M. le directeur de l’Académie de France à Rome » la copie des Chambres de Raphaël. Le même jour, Duchâtel en informe Ingres, Ramey et La Tour-Maubourg.

= 39 La copie des Chambres de Raphaël destinée à l’École des beaux-arts de Paris (1839–1847)

Le 22 octobre 1839, Duchâtel prend la décision de faire copier les Chambres de Raphaël, décision dont le Moniteur ne fera état que le 1er décembre. Le 9 juillet suivant, Ingres annoncera à Rémusat avoir enfin obtenu l’autorisation papale.

« On écrit de Rome, le 28 mars [1847] : Les frères Paul et Raimond Balze viennent d’exposer les copies des Stanze de Raphaël, copies qui arriveront prochainement en France. […] Les frères Balze y ont travaillé cinq années [sic]. » Le 25 juin, le Moniteur fera état de l’arrivée à Paris de la copie des Chambres.

39 Dans une lettre adressée au journal l’Artiste le 3 novembre, Varnier, alors à Rome, écrit : « […] je vous promets de ne point écouter les graves divagations de M. Lehmann […]. » De même, le 26 novembre : « Deux peintres se distinguent parmi la foule de ceux qui sont ici étudiant à leurs frais : M. Lehmann, seulement par le bruit qu’il fait tout à l’entour de sa contente personne ; et M. Leloir, laborieux et mélancolique jeune homme, que vous connais- sez par son tableau des Vierges folles, et par cette Sainte Cécile qui a obtenu un succès si mérité au Salon de cette année. Quand M. Leloir est venu, ces jours derniers, montrer à M. Ingres les études qu’il avait faites, je crois, à la Farnésine, M. Ingres s’écria, en lui pressant la main : Courage, jeune homme, nul ne fera mieux ; c’est le nec plus ultra ! »

= 39 Ingres et Jules Varnier (1839–1842)

Après avoir échoué au concours de Rome en 1838, Jules Varnier, peintre, élève de Picot, se fit journaliste.

Entre novembre 1839 et février 1842, il consacra au directeur de l’Académie de France à Rome huit articles, dont sept dans le journal l’Artiste, qu’il signa de son nom ou d’un nom d’emprunt, Georges d’Alcy ; ces articles forment une chronique — en partie oubliée — des derniers mois du directorat : – « Correspondance [de Rome (3 novembre 1839)] », l’Artiste, 17 nov. 1839 (2e série, t. IV, 12e livr.), p. 193-195 ; – « Correspondance [de Rome (26 novembre 1839)] », l’Artiste, 29 déc. 1839 (2e série, t. IV, 18e livr.), p. 291-296 ; – « J. A. Ingres. La Stratonice », l’Artiste, 30 août 1840 (2e série, t. VI, 9e livr.), p. 133-135, et 6 sept. (2e série, t. VI, 10e livr.), p. 151-153 ; – « J. Ingres, à propos de la Stratonice », France littéraire, 6 sept. 1840, p. 312-317 ; – « De la nouvelle Odalisque envoyée de Rome par M. Ingres », l’Artiste, 29 nov. 1840 (2e série, t. VI, 22e livr.), p. 343-345 ; – « De la Madone exécutée pour S. A. Imp. le grand-duc héritier de toutes les Russies, par M. Ingres », l’Artiste, 4 juillet 1841 (2e série, t. VIII, 1re livr.), p. 1-2 ; – « M. Ingres », l’Artiste, 14 nov. 1841 (2e série, t. VIII, 20e livr.), p. 305-308 ; – « Portrait de Cherubini, par M. Ingres », l’Artiste, 27 févr. 1842 (3e série, t. I, 9e livr.), p. 134-135.

En mai 1842, Varnier sera élu secrétaire de la Société libre des beaux-arts, après qu’un ami d’Ingres, Hittorff, eut été appelé à la présidence de cette Société.

39 Le 12 novembre, Montalivet adresse à Ingres le rapport général sur les travaux envoyés de Rome quelques mois plus tôt ; cette tâche incombait généralement au secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts.

39 Le 8 décembre, dans une lettre adressée à sa famille, Fanny Hensel, sœur de Mendelssohn, écrit : « Hier, nous avons déjeuné pour la première fois chez Ingres […]. » Wilhelm Hensel et son épouse séjournèrent plusieurs mois à Rome et devinrent des familiers de la villa Médicis.

-1840 À partir du 6 février, vente publique (à Paris) du cabinet Deschamps. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres mesurant 15 cm sur 19 : Œdipe et le Sphinx […] (no 39 du cat.).

40 À partir du 11 février, vente publique de la collection Sivry. Dans cette collection figure un dessin d’Ingres repré- sentant une vieille mère, crédule et dévote, bais[ant] la main à un capucin, qui l'engage à entrer dans le couvent […] (no 143 du cat.).

40 Fin mars, Horace Vernet, de retour de son voyage en Orient, s’arrête à Rome ; il est reçu par Ingres et lui parle, sans aucun doute, de daguerréotypie.

40 Le 26 avril, Luynes, alors à Rome, fait part à Duban des résultats de ses entretiens avec Ingres au sujet de la commande passée le 11 août de l’année précédente.

40 Le 2 juin, Ingres annonce à Raoul-Rochette l’envoi des travaux des pensionnaires.

40 Le 10 juin, loi relative à la translation des restes mortels de l’empereur Napoléon ; cette loi, qui marque le début du projet de tombeau de l’Empereur aux Invalides, sera complétée le 25 juin de l’année suivante.

40 Le 1er août, l’Académie des beaux-arts, invitée par Rémusat à proposer une liste de candidats pour le poste de directeur de l’Académie de France à Rome, arrête les noms suivants : Blondel, Delaroche et Schnetz.

40 Le 9 août, le journal l’Artiste écrit : « La grande nouvelle du moment, la voici en deux mots : La Stratonice est à Paris ; à Paris, depuis plusieurs jours, n’en déplaise aux journaux les mieux informés, qui la font à peine partir de Rome. » Du 19 au 22 août, le tableau d’Ingres sera exposé aux Tuileries. Le 25 septembre seulement, le duc d’Orléans écrira à Ingres : « C’était faire injure à cette Stratonice si impatiemment attendue, si justement admirée, que de témoigner pour elle, Monsieur, une sollicitude qui ne peut être comprise par personne. Vera incessu patuit dea. — Elle n'a qu'à marcher pour se montrer déesse. — Son apparition a désarmé la critique et conquis tous les suffrages. Je n’ai pas la prétention de joindre le mien à l’unanimité de ceux qu’a recueillis ce magnifique ouvrage, mais je n’ai pas voulu attendre jusqu’au moment où vous reviendriez jouir ici d’un succès aussi bien mérité pour vous exprimer mon admiration pour une œuvre aussi complète et ma joie d’avoir sous les yeux un tableau dont l’École française s’enorgueillit à si juste titre. »

40 Le 6 septembre, Rémusat propose à Ingres de peindre la Salle du Trône du Palais du Luxembourg, plafond com- pris. « Je sais, écrit-t-il dans sa lettre, que Monsieur Ingres pourrait dire ce mot qu’un ancien attribue à un peintre grec : Diutius pingo, sed pingo aeternitati. — Je passe à peindre plus de temps qu’il ne faut, mais je peins pour l’éternité. — Mais cette salle est rarement employée ; par sa destination même, elle ne peut être d’un usage habi- tuel à la Chambre des pairs. Vous pourrez prendre des années pour terminer ce grand ouvrage. Ce que je vous demande ne peut avoir de prix, mais cependant je dois vous dire que l’administration a réservé pour la peinture de cette salle une somme de 100.000 francs. » Ingres prit en effet des années, non pour terminer, mais pour fina- lement décider de ne pas accepter.

40 Le 3 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

40 Le 24 octobre, première confidence de Lehmann, toujours à Rome, à Mme d’Agoult, rentrée à Paris.

= 40 Les confidences de l’employé Henri Lehmann (1840–1841)

Dans une première lettre datée du 24 octobre, Lehmann écrit : « Je travaille aussi pour M. Ingres, ce qu’il ne faut pas dire, puisqu’il a l’intention de faire passer pour de lui ce que je lui fais, bien entendu en y retouchant. »

Puis, le 15 décembre : « Je comptais [envoyer mes deux petits tableaux] au Salon accompagnés de votre portrait et de celui de Mme de Perthuis, lorsque M. Ingres me pria de l’aider. Il fallut opter entre ne pas exposer, ou refuser un service à mon vieux maître et ne pas remplir un devoir que la piété m’imposait et qui d’ailleurs pouvait m’être de la plus grande utilité sous le rapport de l’art. J’ai donc promis et je lui donne tout le temps qu’il veut en subor- donnant mon propre travail à ses besoins. Je ne vous dirai pas ce que je fais pour lui, puisqu’il m’a demandé là dessus une discrétion absolue. Il vous suffira de savoir qu’il me confie jusqu’aux choses les plus importantes et qu’il est très content. Pour moi, j’y apprends autant ce que je ne sais pas faire, qu’à connaître ce que je sais faire et vous savez que cela m’est très nécessaire. Si j’étais avec vous il y aurait beaucoup à dire là dessus, et sur les conséquences que cela aura et n’aura pas, et sur les observations que j’ai occasion de faire. »

Enfin, le 16 janvier 1841 : « Je vous ai dit, je crois, que je lui avais consacré quelques semaines à M. Ingres [sic]. Au bout de mon travail, il a voulu montrer sa reconnaissance d’une manière matérielle, ce que j’ai absolument dé- cliné dans des termes que je crois convenables. Nous n’en sommes que mieux depuis. »

Lehmann quittera Rome en décembre 1841, plusieurs mois après son maître Ingres ; le 10 janvier 1842, il était de retour à Paris.

40 Le 5 novembre, dans une lettre adressée à Ingres, « son illustre confrère et bien cher ami », Cherubini écrit : « M. Dumont, membre libre de notre académie, est venu me donner de vos chères nouvelles, disant qu'il était chargé par vous de me demander comment je désirais être habillé et de quelle couleur, dans le portrait que vous avez l'extrême bonté de me faire. Je ne saurais vous indiquer rien à cet égard, et je vous laisserais la liberté de faire ce que vous et votre génie vous dictent de choisir pour [que] l'ensemble [soit] d'un effet pittoresque. M. Dumont m'a dit que le portrait est admirable : je n'en suis pas autant étonné ! M. le comte [de] Pastoret à son retour de Rome m'en avait déjà parlé dans les mêmes termes. » Aristide Dumont, secrétaire perpétuel de l’École des beaux-arts, s’était rendu à Rome sur le souhait manifesté par son ami Ingres le 25 juillet précédent ; quant à la présence du comte de Pastoret à Rome en 1840 (ou en 1839), celle-ci est confirmée par l’existence d’une lettre que lui adres- sa Ingres à son domicile romain.

40 Le 14 novembre, Raoul-Rochette adresse à Ingres le rapport général sur les travaux envoyés de Rome quelques mois plus tôt, « à très peu de chose près conforme au rapport imprimé qui a été lu à la séance publique de notre académie et que vous avez dû recevoir il y a déjà plusieurs semaines dans le compte rendu de cette séance ».

40 Le 15 novembre, le journal l’Artiste écrit : « M. Ingres vient d'envoyer à un de ses meilleurs amis, M. Marcotte, un nouveau chef-d’œuvre, une seconde Odalisque, qui ne ressemble en rien à son aînée. » Cette « seconde » Odalisque — la première étant celle exposée au Salon de 1819 —, expédiée par Ingres le 18 septembre avec le portrait de Mme Duban « peint sous mes yeux ici par mon jeune élève Balze », est l’Odalisque à l’esclave.

40 Le 24 novembre, le Moniteur annonce la nomination de Schnetz à la tête de l’Académie de France à Rome, en remplacement d’Ingres, dont « les six années expirent le 1er janvier 1841 ».

40 Le 13 décembre, le journal l’Artiste écrit : « M. Ingres termine, au milieu des apprêts de son départ, un tableau destiné à S. M. l'Empereur de toutes les Russies : c'est une Madone entourée de quelques saints, et notamment de saint Nicolas, le patron de l’Empire. »

40 Le 17 décembre, dans une lettre adressée à Gatteaux, Ingres écrit : « […] Oui, le duc d’Orléans m’a écrit de sa main une lettre dont je puis faire trophée et que vous connaîtrez […]. »

40 Le 24 décembre, le Moniteur, citant l’Univers, écrit : « M. Ingres a envoyé de Rome un dessin destiné à servir de modèle pour le tombeau de Napoléon. On fait le plus grand éloge de la simplicité sévère et grandiose de cette composition. » Dans une lettre adressée à Gatteaux le 24 avril de l’année suivante, Ingres confirmera cette infor- mation : « Quant au Tombeau de Napoléon, je n’ai point fait d’autre projet que huit lignes de quelques idées que j’envoyai, sans autre prétention, à Duban, dans une lettre de ma femme. »

40 Le 31 décembre, le « sextennat » d’Ingres à la tête de l’École française à Rome prend fin ; le directeur attendra toutefois l’arrivée de son successeur (Schnetz) et l’achèvement de ses deux tableaux en cours avant de regagner Paris.

-1841 Le 21 mars, dans la lettre qu’il adresse de Rome à son ami Lebas, Schnetz écrit : « Je suis arrivé ici le 4 mars. J'aurais pu n’y arriver qu’un mois plus tard sans qu'Ingres en fût fâché, ses deux tableaux n'étant pas finis. Je me suis empressé de le tranquilliser en arrivant, en lui disant que je voulais qu'il ne dérangeât rien à ses habitudes et à son établissement à la Villa tant qu'il aurait besoin d'y rester. Je me suis logé dans la petite chambre turque d'Horace ; Mme Ingres continue à être padrona di casa. Elle a aussi la complaisance de me mettre au courant de ma nouvelle besogne. Les deux tableaux qu'Ingres vient de finir hier sont une madone avec 2 saints et le portrait de Cherubini arrangé avec une muse. Voici à peu près ces deux compositions. [Suivent deux croquis.] Je crois que ces deux tableaux feront plaisir à Paris, surtout celui de la vierge qui me paraît comme harmonie, couleur et exécution une des meilleures choses sorties du pinceau d'Ingres. La tête de Cherubini me paraît aussi merveilleu- sement réussie. Vous en jugerez bientôt à Paris car il compte emporter ces deux ouvrages avec lui. »

41 Le 6 avril, Ingres dresse, à l’attention du ministre de l’Intérieur (Duchâtel), le bilan de son « sextennat ».

41 À partir du 15 avril, à Paris, vente publique de la collection Bourdon. Dans cette collection figure un dessin à la mi- ne de plomb d’Ingres « [venant] de P. Guérin » : Portrait de Lethière, peintre (no 86 du cat.).

41 Le 23 avril, dans une lettre qu’il adresse à Mme d’Agoult, Lehmann écrit : « M. Ingres est parti, nous lui avons don- né à cette occasion un dîner auquel 60 artistes de toutes les nations ont pris part. Ayant le maudit honneur d’être un des trois commissaires, chargés de l’ordonnance de la fête, j’ai mangé un peu moins et sué un peu plus que les autres, malgré la froideur qui a régné dans cette assemblée. Les dispositions insociables du héros rendaient cela inévitable, et les talents oratoires des grands hommes du pays le plus parleur n’ont pas brillé, mais le dîner était bon. » Les noms des deux autres commissaires ne nous sont pas connus.

Chapitre 6 : Paris, 1841–1849

1841 Le 7 mai, Ingres et son épouse arrivent à Paris.

41 Le 12 mai, Ingres assiste, pour la première fois depuis son retour de Rome, à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, qui se tient ce jour-là exceptionnellement un mercredi.

41 Le 14 mai, Ingres remercie le directeur des Travaux publics de Paris (Vatout) d’avoir fait exécuter, avant son re- tour de Rome, les travaux dans la pièce à manger de son logement au palais de l’Institut, et lui demande de conti- nuer les travaux dans la pièce suivante. Le 25 mars, Gatteaux était intervenu à cet effet.

41 « Hier matin, [3 juin], le Roi, accompagné de MM. Ingres et Cailleux — nommé trois mois auparavant directeur des Musées royaux en remplacement de Forbin —, est parti pour Versailles. Pendant sa route, S. M. s’est arrêtée au palais de Saint-Cloud, et a visité les nouveaux travaux effectués dans le parc. Le Roi est arrivé à trois heures à Versailles, et a parcouru, avec les personnes qui l’accompagnent, presque toutes les galeries. S. M. s’est particu- lièrement arrêtée dans celle de Constantine, où de nouveaux tableaux ont été récemment placés. S. M. est ren- trée au palais de Neuilly à sept heures. » Louis-Philippe chercha-t-il à faire revenir Ingres sur son refus de peindre une bataille pour Versailles, refus signifié en juillet 1834 à… Cailleux ?

41 Le 15 juin, salle Montesquieu, banquet en l’honneur d’Ingres de quatre cent vingt-six convives, organisé par la revue France littéraire et présidé par Pastoret. Le 27, la France littéraire donnera à ses lecteurs quelques stro- phes qu’Émile Deschamps aurait dites à ce banquet, « si le cérémonial l’eût permis ».

41 Le 25 juin, loi qui ouvre deux crédits pour les dépenses de la translation des restes mortels de l’empereur Napoléon et de la construction de son tombeau, en complément au crédit ouvert par la loi du 10 juin de l’année précédente.

41 Le 26 juin, en séance de l’Académie des beaux-arts, est lue une lettre du nouveau directeur de l’École française de Rome (Schnetz) ; dans cette lettre, datée du (samedi) 12 juin, Schnetz écrit notamment : « Les envois de MM. les pensionnaires sont partis de Rome dimanche der […]. Outre le tableau annuel qui accompagne chaque envoi […], je voulais ajouter une lettre semi-confidentielle dans laquelle j'aurais donné plus amples détails sur les tra- vaux, l'assiduité et la direction d'études de chacun des pensionnaires, mais j'ai pensé ce travail parfaitement inuti- le cette année. M. Ingres, mon très aimé prédécesseur, se trouve maintenant parmi vous et personne plus que lui n'est à même de satisfaire l'Académie sur les renseignements qu'elle pourrait désirer lorsqu'elle sera appelée de- vant les différents ouvrages que je viens de lui expédier. »

41 Le même jour, en séance, Ingres est élu vice-président de l’École des beaux-arts en remplacement de Vernet, dé- missionnaire.

41 Le 27 juin, Ingres informe Le Go qu’il vient d’obtenir pour lui la croix de la Légion d’honneur.

= 41 « Je montre ma Vierge. » (Ingres, Juin–Oct. 1841)

Ainsi s’exprimait Ingres dans la lettre qu’il adresse à Le Go le 27 juin ; ainsi s’exprimera-t-il dans la lettre qu’il adressera le 18 octobre à Mme Guyet-Desfontaines en réponse à une invitation.

L’exposition du tableau de la Vierge connut un succès sans précédent dans la carrière du peintre : Varnier, Janin — « le parrain de ma Vierge à l’hostie » (Ingres, 1851) —, Pillet, Gautier, Huard et Lenormant rivalisèrent d’éloges.

Comme le précisèrent les Débats suite à une erreur commise par le Moniteur, c’est dans l’appartement occupé par Ingres dans le palais de l’Institut que les amateurs furent admis à voir le tableau.

41 Le 3 juillet, en séance suivante de l’Académie des beaux-arts, « M. Ingres, lit-on dans le procès-verbal, fait con- naître à l’Académie qu’il a trouvé M. le directeur des travaux publics — Vatout — dans la disposition la plus favo- rable pour accorder les fonds nécessaires à la restauration du palais de l’Académie de France à Rome. M. le président — Garnier — remercie M. Ingres de cette communication dont il sera donné connaissance à M. le directeur de Rome. » Il ne semble pas que Garnier ait tenu parole.

41 Le 6 juillet, Ingres remercie les membres du Comité d’administration de la Comédie française de l’avoir appelé à « venir s’asseoir parmi [les] juges » de leur institution, en les invitant à « venir voir chez lui un tableau qui va partir pour la Russie et que mes trop indulgents amis de Rome n’ont pas trouvé indigne de quelque estime ».

41 Le 20 juillet, Ingres est chargé par le ministre de l’Intérieur (Duchâtel) d’exécuter « pour la France, sinon une co- pie exacte [de son tableau de la Vierge à l’hostie], du moins une répétition assez modifiée dans quelques parties de la composition pour en faire un tableau original ». En octobre 1851, Ingres fera officiellement état de cette répétition.

41 Le 29 août, le Moniteur annonce que « M. Ingres vient de commencer, dans la grande salle des séances du Luxembourg, les peintures historiques qui lui ont été confiées ».

41 Le 2 octobre, séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts.

41 Le 13 novembre, dans une lettre adressée à Marcotte par Gatteaux, on lit : « [Ingres] va de temps en temps à un petit atelier qu’il a loué rue d’Assas, c’est trop loin de chez lui. » Le 22 août suivant, dans une lettre adressée au directeur de la manufacture de Sèvres (Brongniart), l’artiste fera état d’un atelier situé au no 20 de la rue d’Assas.

41 Le 21 novembre, le Journal des artistes écrit : « M. Ingres a, dit-on, commencé le portrait de S. A. R. le duc d'Orléans. »

41 Le 23 novembre, le ministre de l’Intérieur (Duchâtel) nomme une commission « chargée de faire un rapport sur les projets exposés au concours pour le tombeau de l’empereur Napoléon » ; cette commission est ainsi composée : Houdetot, Rémusat, Vitet, Vatout — lequel sera remplacé par Vatry —, Fontaine, Ingres, P.-J. David, Cavé, Varcollier, Éd. Bertin, Peisse et Th. Gautier, secrétaire. Le rapport sera publié dans le Moniteur du 16 janvier suivant. Le 16 mars 1848, le ministre de l’Intérieur (Ledru-Rollin) nommera une commission « pour l'examen des questions qui se rattachent aux travaux faits et à faire au monument de Napoléon aux Invalides » ; contrairement à David, Ingres ne fera pas partie de cette nouvelle commission.

41 Le 24 décembre, en assemblée générale de l’École des beaux-arts, lecture est faite d’une lettre du ministre de l’Intérieur (Duchâtel) approuvant l’élection d’Ingres à la présidence de l’École pour l’année 1842.

41 En cette année 1841, parution de la Description des tableaux faisant partie des Collections de M. le comte de Pourtalès-Gorgier, établie par J. J. Dubois, sous-conservateur des antiques du Musée royal du Louvre ; Ingres est présent avec deux ouvrages : Raphaël, assis sur un escabeau de peintre et tenant sur ses genoux sa belle « Fornarina » […] (no 208) et Une jeune Odalisque, sortie du bain et appuyée sur le bras gauche […] (no 209).

-1842 Le 30 janvier, le journal l’Artiste écrit : « M. Ingres, avant de quitter Rome, avait montré le beau portrait qu'il a fait de Cherubini à tous ses amis comme à toutes ses connaissances, et parmi ces dernières se trouvait Mme la comtesse d'Agoult. De retour à Paris, M. Ingres n'a montré ce portrait qu'à quelques intimes, et il attend, pour l'exposer en public, de le pouvoir terminer ; encore ne l'a-t-il montré qu'avec la recommandation expresse qu'il n'en serait parlé nulle part. Mme d'Agoult, à l’insu de tout le monde et même de M. Ingres, sous le pseudonyme de Daniel Stern, a publié dernièrement un long article qui sentait assez le roman, surtout dans la description qu’elle faisait de l’escalier et de l’atelier de M. Ingres. On dit que M. Ingres a été fort affligé de l’indiscrétion de Mme d’Agoult, et qu’il est allé sur-le-champ réclamer auprès de M. de Girardin pour annoncer que ce portrait n’était pas encore terminé. »

42 Le 19 février, Ingres, qui assiste à la séance hebdomadaire de l’Académie des beaux-arts, prie ses confrères, comme il l’avait fait huit ans auparavant pour son Martyre, de venir voir « chez lui » le portrait de Cherubini « qu’il vient de terminer ». Le 6 mars, la Revue et gazette musicale de Paris écrit : « On voit en ce moment, dans l'atelier de M. Ingres, un nouvel ouvrage de ce grand artiste : le portrait de M. Cherubini, le doyen des compositeurs de ce temps. »

42 Le 23 février, dans une lettre écrite à la baronne de Staël, Doudan écrit : « Nous dînâmes hier avec M. Ingres chez Mme d’Haussonville. Je crois que vous l’avez beaucoup vu à Rome. »

42 Le 6 mars, dans un article consacré à l’Érection d’un monument à N. Poussin par la Société libre des Beaux-Arts de Paris, le journal l’Artiste fait état d’un « petit croquis fait [par M. Ingres] à main levée, currente calamo, une idée simple, mais belle comme toutes celles du maître, et qui servira sans doute de point de départ aux travaux de la Société », croquis au bas duquel « M. Ingres écrivit ces quelques lignes, qui sont pour tout le monde un très ho- norable engagement : Je m’associe de très grand cœur à l’érection du monument à N. Poussin par la Société libre des Beaux-Arts. Signé J. Ingres. »

42 Le 15 mars, décès du compositeur Cherubini ; Ingres assiste à ses obsèques qui ont lieu quatre jours plus tard en l’église Saint-Roch. Le 27, le journal l’Artiste écrit que « le dernier ouvrage de Cherubini, de ce grand Cherubini qui vient de mourir, après une longue vie honorable et honorée, a été une cantate en l’honneur de M. Ingres, chantée il y a quelques jours chez M. Hittorff, et à laquelle tout le monde a applaudi avec une vive émotion ». En 1868, Ch. Blanc fera graver cette cantate pour la Gazette des beaux-arts, à partir du manuscrit mis à sa disposi- tion par Auguste Couder.

42 Le 10 avril, Molé, qui désirait avoir d’Ingres une œuvre complètement exécutée par lui, précise à l’artiste sa pen- sée : « Vous avez fait d’après moi un chef-d’œuvre. Il ne faut pas que vous reproduisiez cette même ressemblan- ce dans un ouvrage qui ne serait en quelque sorte qu’une décoration. Vous ne feriez, en effet, d’après ce que vous m’avez dit vous-même, que reproduire sur la toile la tête faite par Gérard et le costume donné par Robert- Lefèvre au duc de Massa. Il vaut mille fois mieux en rester là et vous épargner une tâche qui, malgré toute l’obli- geance qui vous l’aurait fait entreprendre, serait fastidieuse pour vous en même temps qu’elle ne répondrait pas à mon attente. » Le 26 août 1844, le Moniteur annoncera l’achèvement par Horace Vernet du « portrait en pied de M. le comte Molé, en costume de magistrat, à l’âge de trente ans ».

42 Le 23 avril, les Débats écrivent : « M. Ingres fait voir en ce moment à ses amis et aux amateurs des arts, dans son atelier, un nouveau portrait qu’il vient d’achever : c’est celui de S. A. R. M. le duc d’Orléans. […] »

42 Le 15 mai, dans les colonnes du journal l’Artiste, Lenormant écrit : « On a vu ces jours derniers, réunis à la fois dans l'atelier de M. Ingres, la Vierge adorant l’Eucharistie, dont j’ai déjà entretenu les lecteurs de ce recueil, le Portrait de Cherubini et celui de Mgr le duc d’Orléans, trois ouvrages aussi variés que possible d’intention, de ca- ractère et d’exécution. »

42 Début juin, le maréchal de la cour de Russie près S. A. I. le Césarewitch (Olsouffieff) fait part à Ingres du grand plaisir que le Césarewitch a éprouvé à la réception du tableau commandé alors qu’il séjournait à Rome ; ce ta- bleau est celui de la Vierge à l’hostie.

42 Le 18 juin, l’Intendant général de la Liste civile (Montalivet) accepte la proposition du directeur des Musées royaux (Cailleux) d’acquérir, pour les galeries du Palais de Versailles et moyennant la somme de 8.000 francs, le tableau d’Ingres représentant « Cherubini couronné par la Muse de la Musique ».

42 Le 22 juin, publication au Moniteur de la liste des « Chevaliers nommés lors de la fondation de l’Ordre pour le mé- rite dans les sciences et les arts (Potsdam, 31 mai 1842), au 102e anniversaire de l’avènement au trône de Frédéric le Grand », liste sur laquelle Ingres figure. Le 8 octobre suivant, Ingres sera autorisé par le Roi à porter la décoration conférée par le Roi de Prusse (Frédéric-Guillaume).

42 Le 2 juillet, l’Académie des beaux-arts arrête la composition de la députation à la cérémonie d’inauguration de la statue de Grétry à Liège ; Ingres est du nombre. Le 18 juillet, inauguration de la statue ; ni les Débats, qui rendi- rent compte du déroulement de la cérémonie, ni Liszt, présent à cette cérémonie, dans la lettre qu’il adresse le soir-même à Marie d’Agoult, ne font état de la présence d’Ingres.

42 Le 10 juillet, le journal l’Artiste écrit : « Pour la Chambre des Pairs une difficulté se présente. Il avait été décidé […] que M. Ingres serait chargé de la peinture du plafond dans la Salle d'assemblée du palais du Luxembourg […]. Mais voilà que M. Ingres s’inquiète, tremble et dit à qui veut l’entendre qu’il ne peindra pas ce plafond, objet de tant de sollicitations et d’envie. […] ».

42 Le 13 juillet, à quatre heures de l’après-midi, le duc d’Orléans, fils aîné du roi, décède « en une maison sise com- mune de Neuilly, département de la Seine, où il avait été transporté à la suite d’une chute de voiture ». Le 21 juillet, Victor Hugo, directeur de l’Académie française pour le trimestre en cours, présente au Roi les condoléan- ces de l’Institut.

42 Le 15 septembre, décès du violoniste Baillot ; Ingres assiste probablement aux obsèques qui ont lieu deux jours plus tard en l’église Notre-Dame-de-Lorette. Deux mois plus tard, une souscription est ouverte pour lui élever un monument ; Ingres est membre du « conseil d’administration ».

42 Le 25 décembre, le journal l’Artiste écrit : « Moyennant une somme et une copie, les bonnes religieuses [du cou- vent de la Trinité du Mont] ont consenti à se dessaisir du superbe tableau de M. Ingres, destiné, dit-on, à enrichir le musée du Luxembourg. Le sujet de cette belle toile est Jésus-Christ entouré de ses disciples et confiant les clefs du Paradis à saint Pierre, agenouillé à ses pieds. » À cette date, Ingres était déjà en possession de son ta- bleau depuis un certain temps, puisque, dans une lettre adressée à Gilibert deux semaines auparavant (10 décembre), il écrivait qu’il venait de terminer « tout à fait » son Saint Pierre.

42 En cette année 1842, parution à Naples du Guide pour la précieuse collection des tableaux de Son Altesse Royale le Prince de Salerne, placée dans deux salles supérieures du Musée Royal Bourbon, établi par le secrétaire du Musée, Stanislas Aloe. Un « tableau très expressif » d’Ingres figure au no 43 : Paul aux pieds de son amante Françoise de Rimini […].

42 [Ce n’est pas en 1842, comme on l’a toujours écrit ou suggéré, que le tableau d’Ingres le plus « long » (Jésus enfant parmi les docteurs) a été commandé à l’artiste, mais en 1844.]

-1843 Le 10 janvier, vente publique de la collection du comte Achille de Lamarre ; à cette vente figure un tableau d’Ingres intitulé : L'ordre de la toison d'or conféré par Philippe V au maréchal de Berwick (no 13 du cat.).

43 Le 19 janvier, le comte de Chaumont-Quitry rend compte à la princesse de Canino, désireuse de monnayer les tableaux de maître qu’elle possède, de la visite faite à Ingres. Le 1er février, la princesse répond au comte, en joi- gnant une lettre destinée au peintre à propos de laquelle elle écrit : « Si cette lettre vous paraît utile, vous voudrez bien la lui remettre, sinon, vous la brûlerez, ce qu’entre nous vous auriez bien pu faire de ma lettre à l’avocat Cicognari. » En 1845, la princesse de Canino sollicitera Ingres à propos d’un tableau de Raphaël.

43 Le 29 janvier, le Journal des beaux-arts écrit : « Le nouveau tableau de M. Ingres, Jésus-Christ remettant à saint Pierre les clés du Paradis, se voit maintenant à son atelier. […] M. Ingres se refuse à exposer au Salon ce ta- bleau, qui sera placé dans la galerie du Luxembourg. » L’exposition du Saint-Pierre connaîtra un « succès de profonde admiration ».

43 Le 21 février, vente publique du cabinet Mainnemare. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres provenant de la vente Coutan : Henri IV et l’ambassadeur d’Espagne (no 19 du cat.).

43 Le 26 février, le journal l’Artiste écrit : « Plusieurs jeunes artistes, élèves de M. Ingres, sont en ce moment occu- pés à faire, sous la direction de cet habile maître, des copies du portrait de S. A. R. monseigneur le duc d'Orléans. Il paraît que ces copies sont destinées aux musées de quelques unes des principales villes de nos départements, qui ont désiré posséder les traits ressemblants du jeune prince que nous avons perdu. »

43 Le 18 mars, les Débats écrivent : « M. Ingres avait été chargé d’une manière toute spéciale par le Roi d’exécuter dix-sept cartons destinés à peindre les vitraux de la chapelle funèbre de Saint-Ferdinand, que l’on élève, sur les dessins de M. Fontaine, architecte du Roi, à la mémoire de M. le duc d’Orléans. M. Ingres vient de terminer ce pieux et important travail à la satisfaction de LL. MM. ; et le Roi, après avoir très généreusement récompensé M. Ingres, a bien voulu ajouter encore le don de deux magnifiques grands vases et d’une superbe coupe, ouvrages de la manufacture royale de Sèvres, que dirige avec tant de science et de goût M. Brongniart. »

43 Le 15 juin, dans une lettre adressée à Raoul-Rochette, Luynes écrit : « Je suis bien flatté d’avoir l’honneur de vous recevoir à Dampierre quand il vous plaira de la visiter ; seulement, je dois vous prévenir que, dans 4 ou 5 jours, je m’absenterai pour une quinzaine. M. Ingres arrivera, probablement, à la fin du mois. Dès qu’il sera établi à Dampierre, on ne pourra plus visiter la galerie où seront ses peintures murales. Si donc vous avez le désir de voir cette galerie ce serait avant l’installation de M. Ingres qu’il faudrait faire l’excursion que vous avez méditée. Je serais heureux que ce fut pendant mon séjour ici ; mais, pour ne vous gêner en rien, je donnerai, en tout cas, les ordres de vous faire voir la galerie si je ne suis pas à Dampierre au moment de votre visite. » Le 24, au même, il apporte les précisions suivantes : « Je dois partir demain, 25, et m’empresse de vous prévenir que la galerie des- tinée aux peintures de M. Ingres va être fermée selon son ordre, jusqu’à ce qu’il ait terminé son premier tableau. Comme cette décision est absolue, je n’ai pas voulu vous la laisser ignorer ; j’aurais un véritable regret que vous fissiez l’excursion de Dampierre pour être déçu de votre attente. »

= 43 Les années « Dampierre » d’Ingres (1843–1849)

Chaque année entre 1843 et 1847, Ingres et son épouse feront un long séjour au château de Dampierre. En 1848, ils ne s’y rendront pas ; l’année suivante, ils s’y trouvent le 18 juin, comme l’atteste une lettre d’Ingres à cette date, mais n’y restent pas, par suite de l’apparition du mal dont Mme Ingres ne se remettra pas.

43 Le 17 juin, Ingres est élu, en séance, membre de l’Académie des beaux-arts siégeant à Berlin.

43 Le 11 juillet, inauguration de la chapelle Saint-Ferdinand consacrée à la mémoire du duc d’Orléans et élevée sur le lieu même de son décès.

43 Le 19 juillet, Ingres dîne en compagnie de la famille royale. « Il est probable que, conversant du succès récent de Saint Pierre, écrit Pierre Angrand, la reine très pieuse ait alors exprimé le désir de voir Ingres exécuter pour elle un autre tableau de sainteté : Jésus parmi les Docteurs, par exemple. Ce thème, où l’innocence puérile, l’intuition révélée triomphent des arguments discursifs, de la rhétorique savante, convient parfaitement aux croyances, à la douce simplicité de la reine Marie-Amélie. »

43 Le 25 juillet, l’Intendant général de la Liste civile (Montalivet) accepte la proposition du directeur des Musées royaux (Cailleux) faite « d’après les ordres du Roi » de commander à Ingres, d’une part un portrait en pied du duc d’Orléans pour le salon de la Reine dépendant de la chapelle Notre-Dame-de-Compassion, moyennant la somme de 10.000 francs, d’autre part une répétition du portrait du duc d’Orléans pour la manufacture de Sèvres, moyen- nant la somme de 8.000 francs.

-1844 À partir du 26 mars, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins, dont un tableau de « M. Ingre », Une odalisque couchée et vue de dos […] (no 84 du cat.).

44 Le 11 mai (ou dans les jours qui suivirent), l’Intendant général de la Liste civile (Montalivet) accepte la proposition du directeur des Musées royaux (Cailleux) de commander à Ingres un tableau représentant « Laissez venir à moi les petits enfants » et mesurant 265 cm de haut sur 320 cm de large, tableau qui, d’après les ordres du Roi, doit être placé dans la chapelle du château de Bizy, moyennant la somme de 18.000 francs. Ce tableau ne sera ache- vé qu’en 1862. En 1845, Ingres parlera à Marcotte de son « tableau de Bizy » ; l’année suivante, du « Petit Jésus au milieu de ses Docteurs ».

44 Début juin, ouverture, au Palais du Luxembourg, d’une exposition d’objets d’art destinés à la loterie de l’Œuvre du Mont-Carmel ; Ingres est présent avec un dessin à la plume représentant l'archange Raphaël (no 407, dans le suppl. du cat.).

44 Le 7 juin, le jour-même où le Moniteur annonce la décision prise par le Conseil municipal de Montauban de don- ner son nom à l’une des rues de sa ville natale, Ingres répond à la lettre que le maire (Ladé) lui avait adressée le 15 mai, en se demandant si cette décision n’est pas prématurée.

44 Le même jour, le Moniteur annonce également qu’Ingres vient de terminer son dernier carton des vitraux de la chapelle de Dreux.

44 Le 13 juillet, inauguration des vitraux de la chapelle de Dreux à l’occasion de la grande messe célébrée en mé- moire du duc d’Orléans décédé deux ans plus tôt.

44 À partir du 9 décembre, vente publique du cabinet Laurent. Dans ce cabinet figure un « curieux dessin au crayon noir, sur papier de couleur, et rehaussé de blanc » d’Ingres intitulé : Étude du grand costume royal de Charles X (no 5 du cat.).

44 Le 12 décembre, le Courrier de Tarn-et-Garonne annonce à ses lecteurs : « La ville de Montauban vient d’acqué- rir pour son musée, au prix de trois mille francs, le délicieux tableau d’Ingres, Angélique et Roger, et au prix de neuf cent cinquante francs, une toile remarquable de Couder, le Lévite d’Ephraïm, provenant tous deux de la succession de M. Scitivaux. Nous nous félicitons avec tous nos concitoyens de cette double acquisition ; la ville de Montauban devait à tout prix enrichir son musée d’une toile d’Ingres, et celle-ci, quoique peut-être relativement inférieure, n’en offre pas moins des qualités éminentes. Le corps d’Angélique est d’une beauté idéale, comme un grand maître seul peut le rêver et le peindre, mais les accessoires justifient ce mot de M. Ingres lui-même : Je ne sais faire que ce qui ne s’apprend pas. La toile de Couder […]. La ville a également acquis une Seppia signée d’Ingres, et qui représente une Vue de Tivoli. Quelqu’un, dont nous avons tout sujet de regarder le goût comme sûr et exercé, s’écriait en voyant ce quadro : Vous m’annoncez qu’il est d’Ingres, je le croyais du Poussin. […] » Scitivaux avait été, sous l’Empire, payeur général de l’armée d’Italie.

-1845 Le 14 février, Ingres est informé qu’il a été nommé membre de l’Académie des beaux-arts siégeant à Amsterdam. Sa lettre de remerciements est du 15 avril et l’annonce de cette nomination par le Moniteur, du 2 juillet.

45 À partir du 7 mars, vente publique du cabinet Musigny. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres : Antiochus envoie à Scipion l’Africain des ambassadeurs chargés de lui remettre son fils qui avait été fait prisonnier sur mer (no 18 du cat.).

45 Le 24 avril, Ingres est élevé au grade de commandeur de l’ordre de la Légion d'honneur.

45 Le 9 mai, dans une lettre adressée à sa femme, Janin écrit : « Une belle visite m’arrive, c’est M. Ingres qui vient pour me montrer la première livraison de la Chapelle de Saint-Ferdinand, dont je fais le texte. Ce sera une très belle chose de plus dans votre bibliothèque, Madame ! M. Ingres est très content de moi, très mécontent de sa santé. Il a demandé de tes nouvelles et m’a paru très fâché de ne pas te trouver près de moi. » [Nous ignorons ce dont il s’agit.]

45 Le 6 juin, le Comité de l'Association des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, architectes et dessinateurs remer- cie Ingres d’avoir consenti à accepter le titre de membre honoraire de l’Association.

45 Le 8 juin, le Moniteur écrit : « [Paris, le 7 juin.] Le conseil municipal [de Paris] vient de décider aujourd’hui même, sur la proposition du préfet de la Seine — Rambuteau —, que la décoration de l’église Saint-Vincent-de-Paul se- rait confiée au talent d’un seul artiste, et que cet artiste serait M. Ingres. Il s’agit de vastes travaux : la ville y con- sacre 200.000 fr. » Le 20 juillet, le journal l’Artiste prévient : « Tous les journaux ont annoncé que M. Ingres con- sentait à faire les peintures de Saint-Vincent de Paul. Or M. Ingres a écrit à M. Hittorff qu'il refusait. On pense que M. Ingres avait d’abord compté sur MM. Lehmann et Flandrin ; mais M. Flandrin, M. Lehmann surtout, ont voulu signer leurs pages. […] » Le 30 août, le Moniteur insiste : « On avait élevé des doutes sur la question de savoir si M. Ingres accepterait les travaux de peinture de l’église de Saint-Vincent-de-Paul. Il est maintenant certain qu’il se charge de leur exécution au prix fixé par la ville de 200.000 fr. pour l’hémicycle et la frise. » En mars 1847, après maintes tergiversations — dont nous n’avons donné qu’un aperçu —, Ingres renoncera définitivement à cette commande.

45 Le 30 juin, dans une lettre adressée à Marcotte, Ingres, alors à Dampierre, écrit : « J’ai enfin fini le désastreux portrait qui lassé de me tourmenter m’a donné pendant 4 jours de petite exposition le plus parfait et complet suc- cès […]. » Le portrait terminé est celui de Mme d’Haussonville.

45 Le 13 juillet, le journal l’Artiste écrit : « M. Ingres a terminé, ou peu s'en faut, au château de Dampierre, les travaux que M. le duc de Luynes avait confiés à son talent, et pour lesquels il a dû recevoir une somme de 150.000 francs. Cette somme paraît peut-être exorbitante, si l’on réfléchit que M. Ingres n’a peint qu’une seule salle du vaste castel plein du souvenir de Louis XIII. L’œuvre de l’auteur de la Stratonice se compose de quatre panneaux qui représentent les Quatre Saisons. […] » Le 20, le même revient sur ses déclarations : « Le sujet des tableaux exécutés par M. Ingres au château de Dampierre n’est point les Quatre Saisons, mais bien l’Âge d’or et l’Âge de fer. Ces grandes peintures sont à peine ébauchées et non terminées, comme on l’a dit. On a voulu sans doute parler des cartons que M. Ingres vient de finir. »

45 Le 7 septembre, le vice-président de la Société des beaux-arts siégeant à Athènes annonce à Ingres l’envoi du di- plôme attestant sa nomination comme membre correspondant de la Société.

45 Le 14 décembre, le journal l’Artiste écrit : « M. Ingres s'est enfin décidé à exposer ; malheureusement le lieu est mal choisi : nous voulons parler du bazar Bonne-Nouvelle, où ne vont guère que les provinciaux égarés. […] »

45 Le 21 décembre, le journal l’Artiste écrit : « Les amateurs de la grande peinture apprendront avec plaisir que Mme la princesse de Canino vient de charger M. Achille Martinet de la reproduction, par le burin, d’un chef-d’œuvre de Raphaël qu’elle possède. C’est une Sainte famille qui avait été longtemps oubliée dans un lieu sale et humide. Couverte de poussière et à la veille d’une destruction qui semblait inévitable, elle fut rendue au jour par les soins de M. Ingres. Ce religieux artiste la dépouilla lui-même du voile odieux qui la recouvrait, et rendit à la lumière une des plus divines inspirations du grand maÎtre. […] »

-1846 Le 11 janvier, ouverture, dans les salles du bazar situé 22 boulevard Bonne-Nouvelle, d’une exposition de peintu- re au profit de la Caisse de secours et pensions de l'Association des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, archi- tectes et dessinateurs. Ingres est largement représenté. L’exposition durera jusqu’à l’ouverture du Salon.

= 46 La première « rétrospective Ingres » : l’exposition du bazar Bonne-Nouvelle de 1846

L’exposition de 1846 réunit onze tableaux d’Ingres : La Chapelle Sixtine, appartenant à Marcotte (no 43 du livret), Stratonice, ou la Maladie d’Antiochus, appartenant à la duchesse d'Orléans (no 44), Philippe V donnant l’ordre de la Toison d’Or au maréchal de Berwik après la bataille d’Almanza, appartenant au duc de Fitz-James (no 45), Odalisque [à l’esclave], appartenant à Marcotte (no 46), Portrait de M. Bertin l’aîné, appartenant à Bertin (no 47), Œdipe expliquant l’Énigme, appartenant à la duchesse d'Orléans (no 48), Portrait de M. le comte Molé, apparte- nant à la famille du modèle (no 49), Odalisque, appartenant à Pourtalès (no 50), Jehan Pastourel, président au Parlement de Paris, présentant Jean Maillard et les Échevins de Paris au Dauphin, depuis Charles V, qui rentre dans la capitale le 1er août 1358, appartenant à Pastoret (no 51), Portrait de madame la vicomtesse d’Haussonville, appartenant à la famille du modèle (no 52), et Françoise de Rimini, appartenant à Turpin de Crissé (no 53).

La deuxième (et dernière) rétrospective organisée du vivant de l’artiste aura lieu en 1855, dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris.

46 Le 17 janvier, le Comité de l'Association des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, architectes et dessinateurs remercie Mme Ingres d’avoir accepté le titre et les fonctions de dame patronnesse, et la charge de transmettre à son époux les félicitations de ses membres pour le succès obtenu à l’Exposition.

46 Le 9 novembre, sur rapport du ministre de l’Instruction publique (Salvandy), le Roi accorde à Ingres le logement dans les bâtiments de l’Institut rendu vacant par le décès de Vaudoyer. En avril 1855, Ingres se verra accorder un autre logement dans le palais de l’Institut.

46 Le même jour, le duc de Montpensier épouse l’Infante d’Espagne. Les princes et princesses de la Famille royale de France offrent à leur très jeune belle-sœur un album présentant un frontispice dû à Duban et comportant qua- rante trois dessins de la main des artistes français contemporains les plus renommés. Ingres a contribué à cet al- bum avec une aquarelle représentant Jésus parmi les Docteurs.

46 Dans le courant de cette année 1846, Ingres se rend à Enghien (Seine-et-Oise, depuis Val d’Oise) à l’invitation des Reiset ; il y signe le portrait peint de Madame Reiset.

-1847 Le 8 janvier, Ingres est élu, en séance, associé étranger de la Classe des beaux-arts de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.

47 Le 18 janvier, dans une lettre adressée à Victor Pavie, Sainte-Beuve écrit : « L’autre jour encore, j’ai dîné chez M. de Salvandy à côté de M. Ingres : je me suis mis du côté de sa bonne oreille (il est sourd de l’autre), et je l’ai fait causer durant tout un long dîner ministériel de Rome, de la Grèce, de la peinture d’Apelle et de toutes ces choses dont il parle comme un maître à la fois et comme un enfant. » Ce « dîner ministériel », auquel Victor Hugo a pris également part, eut lieu le 14 janvier.

47 Le 14 février, le Moniteur annonce la tenue, le 20 à l’Odéon, du bal annuel de l’Association des artistes et fait état du nom de Mme Ingres parmi ceux des dames patronnesses.

47 Le 10 mars, Ingres informe le préfet de la Seine (Rambuteau) qu’il renonce à exécuter les peintures de l’église Saint-Vincent-de-Paul qui lui avaient été attribuées. Onze jours auparavant, Ingres n’avait pas caché au préfet les difficultés qu’il rencontrait.

47 Le 24 juin, dans une lettre adressée à Gilibert, Ingres écrit : « J’ai à peine terminé Mme de Rothschild ! Recom- mencé, mieux à la vérité, le portrait de Mme Moitessier. Maudits portraits qui m’empêchent toujours de marcher aux grandes choses et que je ne puis faire plus vite, tant un portrait est une chose difficile. Mon tableau de Jésus avec les docteurs est fort avancé. Je dois finir ma Vénus pour M. Benjamin Delessert neveu. Un tableau, mon Virgile demi-nature, pour Mgr le duc de Montpensier, une Vierge à l’hostie, et autres brimborions de petits ta- bleaux. »

47 Le 27 juin, Th. Gautier donne dans les colonnes de la Presse un compte-rendu d’une visite faite à Ingres : « […] au fond de la cour de l’Institut, se trouve un atelier étroit, surmonté d’un logement incommode, qui renferme des richesses vraiment royales, un sanctuaire, une chapelle de l’art où les adorateurs se rendent en pèlerinage, lors- que le grand prêtre veut bien en entrouvrir les portes. »

47 Le 8 août, le journal l’Artiste écrit : « La troisième salle du musée Vernet, au Luxembourg, celle qui domine le grand escalier des pairs, est aujourd'hui occupée par quatre grands tableaux à compartiments. […] Ces peintures sont de M. Ingres, et sont destinées à servir de modèle aux vitraux de la chapelle sépulcrale de Dreux. »

47 Le 12 septembre, le journal l’Artiste écrit : « L’administration des musées royaux […] a réservé toutes ses préve- nances pour M. Ingres, retiré depuis dix ans et plus dans sa tente avec un air boudeur et blessé qui ne lui va pas du tout. Elle lui a livré toute une salle du musée du Luxembourg pour exposer à son aise les cartons de vitraux placés depuis long-temps, soit à la collégiale de Dreux, soit dans la chapelle commémorative de Saint-Ferdinand. […] »

47 « M. Ingres a été reçu samedi dernier, [25 septembre], par M. le duc d’Aumale. Le prince, avant de quitter Paris, a voulu donner à notre grand peintre un témoignage de sa haute estime, en lui proposant de composer les cartons des vitraux qui doivent décorer la chapelle que S. A. R. a le projet de faire construire à Chantilly, et où seront réu- nis plus tard de précieux chefs-d’œuvre de la Renaissance. M. Ingres a accepté avec empressement cette mis- sion d’art et de confiance. Quant à l’étude et à l’exécution des travaux relatifs à la construction d’une chapelle et d’un château à Chantilly, ils ont été confiés à M. Duban. »

47 Le (samedi) 9 octobre, le Moniteur annonce : « À partir de vendredi prochain seront exposés au Panthéon les co- pies des Stanzes et des Loges de Raphaël, exécutées au Vatican par MM. Balze frères, sous la direction de M. Ingres. Les copies des Sybilles de Michel-Ange, par Sigalon, feront partie de cette exposition. »

-1848 À partir du 14 février, à Angers, vente publique de la succession Duchamp. Dans cette succession figure un ta- bleau d’Ingres mesurant 18 cm sur 14 : Œdipe et le Sphinx (no 12 du cat.).

48 Le 12 mars, le journal l’Artiste écrit : « On s'est hâté de faire disparaître [du musée du Luxembourg] les cartons que M. Ingres avait dessinés pour les vitraux de la chapelle de Dreux. […] Nous ignorons ce que sont devenus ces dessins. »

48 Le même jour, le Moniteur publie, d’après le Journal des artistes, la liste des noms des artistes « élus par leurs camarades, pour la composition du jury pour le placement des œuvres d’art au Salon du Louvre ». Ingres figure parmi les élus.

48 Le 30 mars, arrêté du ministre de l'Agriculture et du Commerce (Bethmont) qui forme un Conseil supérieur de per- fectionnement des Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de Sèvres ; le 2 avril, nouvel arrêté de Bethmont qui nomme Ingres et Labrouste membres de ce Conseil.

48 Également le 30 mars, arrêté du ministre de l'Intérieur (Ledru-Rollin) qui institue une commission pour l'examen des réformes à faire à l'organisation de l'École française de Rome et de l'École des beaux-arts. Sont nommés membres : David d'Angers, Rude, Barye, Ingres, Drolling, Vernet, Delacroix, Jeanron, Calamatta, Henriquel- Dupont, Domard, Labrouste, Théodore Charpentier, Baltard, Gustave Planche, F. Halévy et Félicien David.

48 Le 17 avril, Ingres écrit au liquidateur général des biens de l’ancienne liste civile (Vavin) au sujet de son tableau représentant Jésus au milieu des docteurs, « en ce moment à moitié de son exécution ».

48 Le 3 mai, décret du Gouvernement provisoire qui ouvre un concours public pour la gravure des monnaies au type de la République. Six mois plus tard, le 3 novembre, les concurrents pour ces monnaies se réuniront pour choisir leurs sept juges, dont deux au moins parmi les membres de l’Institut ; seront élus : Cogniet, Auguste Dumont, Ingres, Charles Nanteuil, Petitot, Rude et Vatinelle. Le 25 novembre, le jury se réunit : Oudiné, Domard et Merley obtiennent chacun un prix.

48 Le 2 août, Th. Gautier donne dans les colonnes de l’Événement un compte-rendu d’une visite faite à l’atelier d’Ingres ; il évoque successivement les quatre ouvrages suivants : une Vénus « qui a commencé à sortir de l'onde à Rome en 1808 », un portrait, celui de « madame de R. », un autre portrait, celui d’une « femme impériale et junonienne [qui] a été sculptée en quelques coups de pinceau dans cette toile blanche qui ressemble à du marbre de Carrare », et une répétition de la Stratonice « sur des dimensions plus grandes et avec quelques variantes » Le 15 août, le journal l’Artiste, après s’être réjoui de la réouverture de l'atelier d’Ingres « depuis si longtemps fer- mé aux amis du peintre et à la critique », ne fait état que des deux premiers : « Madame de Rothschild, dans le portrait que vient d’achever M. Ingres » et « la Vénus Anadyomène, qui appartient à M. Delessert ».

48 Le 29 octobre, arrêté du président du conseil (Cavaignac) portant composition d'une commission permanente des beaux-arts, instituée près le ministère de l'Intérieur. Est nommé président : le duc de Luynes ; sont nommés mem- bres : Rivet, Ferd. de Lasteyrie, Allier, Bavoux, Ingres, Delaroche, Delacroix, Nieuwerkerke, le baron de Trémont, Duban, Alph. de Gisors et Gouin ; est nommé secrétaire : Mercey. Le 17 mai de l’année suivante, Ingres, « à la veille de quitter Paris pour longtemps », donnera sa démission de la Commission ; cette commission lui aura don- né l’occasion de s’exprimer sur le Salon.

48 Le 25 novembre, Ingres est élu, en assemblée, vice-président de l’École des beaux-arts pour l’année 1849.

-1849 Le 1er avril, le journal l’Artiste écrit : « Nous avons vu avec beaucoup de regrets MM. de Luynes, Ingres, Delacroix retirer leur nom des loteries. Leur nom, c’était le salut des loteries. »

49 Le 21 mai, le Moniteur publie le résultat du « dépouillement pour le jury d’admission et de placement à l’exposition des ouvrages des artistes vivants ». Ingres est sur la liste.

49 Le 27 juillet, décès de Mme Ingres, à l’âge de 66 ans, au palais de l’Institut. Le 29, jour des obsèques en l’église Saint-Germain-des-Prés, le Moniteur annonce la nouvelle de ce décès.

Chapitre 7 : Paris, 1849–1867

1849 Le 18 octobre, dans une lettre adressée à Gilibert et à sa fille, Ingres écrit : « Je fais réarranger mon atelier du nu- méro 15 quai Voltaire où je suis assez bien. […] Je n’ai pu remettre le pied dans mon lugubre appartement de l’Institut, et je me suis logé en attendant rue Jacob 27. »

-1850 Le 2 janvier, Ingres est élu, en séance, associé honoraire de la Société établie à Genève pour l’avancement des arts ; c’est Constantin qui le lui annonce.

50 Le 12 janvier, Ingres est installé dans ses nouvelles fonctions de président de l’École des beaux-arts pour l’année en cours.

50 Le (mardi) 29 janvier, dans une lettre écrite à la baronne de Staël, Ximénès Doudan écrit : « Hier lundi, M. Ingres est venu ici — chez les Broglie — pour voir de profil une princesse qu’il peindra au mois de Mars, quand le jour sera clair et long. »

50 Le 10 mars, Luynes fait part à Ingres de ses vifs regrets en apprenant la décision de son correspondant d’aban- donner définitivement les peintures entreprises à Dampierre.

50 Le 3 avril, Ingres intervient auprès du directeur des Beaux-Arts (Ch. Blanc) afin que le musée du Louvre se porte acquéreur d’un portrait exécuté par son maître David : « Je crois, dans l’intérêt des arts, devoir vous recomman- der l’acquisition d’un beau portrait fait par David en 1816 et appartenant à Mme Duvaucey de Nittis. Outre sa gran- de valeur comme objet d’art, ce portrait peut avoir un intérêt sous le rapport historique puisqu’il représente M. le baron Alquier, ambassadeur de France près de plusieurs cours étrangères, ce que je puis vous certifier, ayant moi-même connu particulièrement M. Alquier en 1806 à Rome. […] [Mme Duvaucey] est une de mes anciennes amies de Rome : j’ai fait sa connaissance en même temps que celle de l’ambassadeur Alquier dans l’intimité du- quel elle vivait. C’est vers cette époque que j’ai fait le portrait de cette Dame, lequel a été exposé anciennement sous le nom de Dame napolitaine et appartient maintenant à M. Reiset, conservateur des dessins au musée du Louvre. Le portrait de David a été laissé comme souvenir à Mme Duvaucey par M. Alquier, mais de grands revers de fortune ont réduit cette dame à un état voisin de la gêne et elle se voit forcée de vendre ce portrait. Je veux donc espérer, Monsieur, que votre amour pour les arts et votre grande bienveillance vous feront prendre ma de- mande en considération et que vous voudrez bien y faire droit. » Ingres se verra répondre « que le crédit de cette année est si épuisé par les dernières acquisitions qu’il est impossible de faire celle-ci ».

50 Le 13 avril, Jean-François Gilibert décède à Montauban ; dans une lettre adressée peu de temps après à la fille unique de son ami d’enfance (Pauline), Ingres exprime son immense tristesse.

50 Le 16 mai, le ministre des Travaux publics (Bineau) demande au directeur général des Musées nationaux (Nieuwerkerke) de réunir une commission afin d’examiner la proposition de l’architecte du Louvre (Duban) en ma- tière d’éclairage de la grande galerie, commission dont il indique la composition : Vitet (président), Ingres, Delacroix et Caristie.

50 À partir du 28 mai, vente publique du cabinet Auguste. Dans ce cabinet figure deux dessins d’Ingres : La Délivrance de Saint Pierre (no 93 du cat.) et Amazone blessée (sujet d’après l’antique) (no 94).

50 Le 20 août, dans une lettre adressée au rédacteur d’un journal parisien, Ingres écrit : « La mort vient de frapper l’un des hommes de génie de la France. Balzac n’est plus. […] Voulez-vous ouvrir les colonnes de votre journal pour une souscription afin de lui élever un monument ? »

50 Le 15 octobre, la Revue des beaux-arts annonce : « M. le ministre de l'Agriculture et du Commerce, sur la présen- tation de M. Ingres, a nommé M. Sébastien Cornu, peintre d'histoire, inspecteur des travaux d'art à la Manufacture nationale des Gobelins. M. Cornu est l’élève de M. Ingres. »

50 Le 29 novembre, le Moniteur publie, d’après la Presse, le résultat des « élections des divers jurys pour l’admission et le placement des ouvrages des artistes vivants, au Salon de 1850 ». Ingres est sur la liste.

-1851 Le 15 février, la Revue des beaux-arts écrit : « Une exposition d'objets d'art a lieu en ce moment à l’hôtel Monaco, rue de Varennes ; on remarque parmi les lots destinés à la fondation d'une œuvre de bienfaisance des peintures et des dessins signés : Ingres, Scheffer, Galimard, Hesse, Flandrin, Lehmann, Mlle Bouvret, etc. »

51 Le 5 avril, les exécuteurs testamentaires d’Alexandre Martin informent le directeur des Musées nationaux (Nieuwerkerke) que l’ancien ministre du Roi à Mexico et à Hanovre a légué au musée du Louvre son portrait des- siné par Ingres. Le legs sera accepté.

51 Le 24 avril, Ingres et Delacroix sont témoins au mariage du restaurateur et marchand de tableaux Haro. « Lorsque vint le moment de signer sur le registre, racontera André Joubin, M. Ingres, le plus âgé des deux, signa le premier ; mais avant de passer la plume à son voisin, il la secoua et la heurta si violemment sur la table que Delacroix ne put pas se servir de la même plume que M. Ingres. »

51 Le 15 juin, inauguration de la statue de Nicolas Poussin aux Andelys (Eure). Trois semaines plus tard, Ingres, qui était présent à cette inauguration, sera élu, en séance, membre de la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure.

51 Le 8 août, loi qui ouvre au ministre de l’Intérieur (Faucher) un crédit extraordinaire pour l’acquisition de deux ta- bleaux de Géricault, destinés au musée du Louvre. Ce crédit est de 24.570 francs. [Cet événement, qui a un ca- ractère tout à fait exceptionnel, méritait d’être rapporté.]

51 Dans son numéro du 16–17 août, le Moniteur écrit : « On lit dans le Courrier de Tarn-et-Garonne : Dans notre nu- méro du 24 mai dernier, nous annoncions que M. Ingres se proposait de léguer à sa ville qui l’a vu naître les ta- bleaux et objets d’art dont se compose sa riche galerie, et nous ajoutions qu’un crédit de 4.000 fr. avait été voté par le conseil municipal, sur la demande de M. Crosilhes, afin d’agrandir à cet effet un local du musée. Aujour- d’hui nous apprenons, avec un sentiment de satisfaction qui sera partagé de tous nos lecteurs, que M. Ingres vient de donner à sa promesse un commencement d’exécution, en envoyant à la ville de Montauban cinq énor- mes caisses de tableaux et dessins. […] M. Ingres a fait précéder son envoi d’une lettre à M. le maire, dans la- quelle respire, à chaque ligne, l’amour du pays et le vif désir de vivre, après sa mort, dans le souvenir des Montalbanais. » La lettre d’Ingres au maire est du 18 juillet.

51 Le 4 septembre, Ingres accepte la proposition du ministre de l’Intérieur (Faucher) de faire partie d’une commission chargée de surveiller la publication de l’ouvrage de M. Perret intitulé : Rome souterraine. L’ouvrage, qui portera fi- nalement un autre titre (Catacombes de Rome) sera publié « par ordre et aux frais du Gouvernement, sous la di- rection d'une commission composée de MM. Ampère, Ingres, Mérimée [et] Vitet, membres de l’Institut », entre 1851 et 1855.

51 Début octobre, le ministre de l’Intérieur (Faucher) annonce à Ingres son intention de lui commander un tableau au prix de 20.000 francs. Le 20 du même mois, Ingres rejette l’offre du ministre en expliquant qu’il n’accepte plus au- cune commande depuis longtemps ; il précise toutefois qu’il a deux tableaux « sur le chevalet » : une répétition de sa Vierge à l’hostie, répétition qui lui a été commandée « il y a quelques années » — le 20 juillet 1841 précisé- ment — « au prix de dix mille francs » et qui est déjà « à moitié faite », et « une Jeanne d’Arc au Sacre de Charles VII dans l’église de Reims, en pied, dont la composition déjà gravée fait partie du Plutarque français et dont le prix serait de dix mille francs ». Le 8 novembre, le nouveau ministre de l’Intérieur (Thorigny), revenant sur les inten- tions de son prédécesseur, « commande » à Ingres deux tableaux, le premier représentant « la Madone à l’hostie », l’autre, « Jeanne d’Arc », moyennant la somme de 10.000 francs chacun. Le 12 janvier 1855, le prix al- loué pour le second tableau sera porté par le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur (Fould) à 15.000 francs ; dans son rapport recommandant cette augmentation, le chef de la section des beaux-arts du ministère (Mercey) soulignera que l’artiste s’est abandonné à son inspiration au lieu de se borner à reproduire la seule figu- re de l’héroïne.

51 Le 25 octobre, en assemblée générale de l’École des beaux-arts, lecture est faite d’une lettre « par laquelle M. Ingres exprime le désir de passer aux fonctions de recteur auxquelles il a droit en raison de son âge de 71 ans et des dispositions de l’article 8 du règlement ». Ingres obtiendra immédiatement satisfaction, mais continuera de fi- gurer dans l’Almanach impérial avec le titre inchangé de professeur de l’École.

51 Début novembre, parution des Œuvres de J. A. Ingres, membre de l’Institut, gravées au trait sur acier par A[chil]le Réveil. 1800–1851, ouvrage édité par Magimel. Cette première partie (1800–1851) devait être suivie d’une secon- de, comme l’atteste un manuscrit publié par Daniel Ternois en 1989.

51 À partir du 4 décembre, vente publique du cabinet Silvestre. Dans ce cabinet figure un dessin à la plume attribué à Ingres : Deux femmes (no 300 du cat.).

-1852 Le 15 janvier, Delécluze, dans les Débats, écrit : « Depuis quelques jours les amateurs de peinture sont admis dans l’atelier de M. Ingres, où l’on voit en ce moment un beau portrait que cet illustre artiste vient de terminer. C’est celui de Mme Moitessier, jeune femme dont la beauté et la physionomie sont tout à fait remarquables. Vêtue de noir, couronnée de fleurs, le cou et les bras ornés de bijoux, elle est debout et regarde le spectateur. […] »

52 À partir du 5 mars, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins, dont un dessin d’Ingres, Portrait du duc d’Orléans (no 92 du cat.).

52 À partir du 8 mars, vente publique de la succession de L. de Saint-Vincent. Dans cette succession figure une sépia d’Ingres : Portrait en pied du premier consul Bonaparte (no 125 du cat.).

52 Le 1er avril, le journal l’Artiste écrit : « M. Vavin, liquidateur de la liste civile du feu Roi, a dressé un tableau de tou- tes les commandes faites aux peintres et sculpteurs, et qui étaient en cours d'exécution antérieurement au 24 février. Le nombre des peintres s’élève à cent quarante six, le chiffre de la dépense était de 1.541.230 francs 05 centimes. […] On fut obligé de transiger avec tous ces artistes, qui se montrèrent, à peu d’exceptions près, justes et raisonnables. M. Ingres, qui était chargé d'un tableau de sainteté moyennant 18.000 francs, acheva son œuvre, sur le désir manifesté par le roi, à Claremont, que l'éminent artiste continuât son travail. » Le tableau de sainteté en question est Jésus parmi les Docteurs.

52 Le 15 avril, en la mairie de Versailles, Ingres, domicilié « rue de Lille, no 49 », et Delphine Ramel signent leur acte de mariage ; les témoins du marié sont Gatteaux et Ch. Marcotte.

52 À partir du 19 avril, au Palais des Études de Naples, vente publique d’un ensemble de tableaux et d’antiquités ayant appartenu au Prince de Salerne, dont deux tableaux d’Ingres : Paul Malatesta et Françoise de Rimini sur- pris par Lancelot […] (no 115 du cat.) et Raphaël refuse d’épouser la nièce du Cardinal Belieno […] (no 116).

52 Le 29 mai, vente publique du cabinet Collot. Dans ce cabinet figurent deux tableaux d’Ingres : Charles-Quint, à la suite de son expédition d’Afrique, fit offrir une chaîne d’or à l’Arétin dont il craignait l’esprit satirique […] (no 45 du cat.) et L’Arétin ayant critiqué les œuvres du Tintoret, celui-ci le fit venir dans son atelier […] (no 46).

52 Le 4 juin, décès du sculpteur Pradier ; Ingres assiste à ses obsèques qui ont lieu cinq jours plus tard.

-1853 À partir du 18 janvier, en application du décret du 22 janvier de l’année précédente, vente publique d’un ensemble de tableaux et objets d’art appartenant à la duchesse d'Orléans. Deux tableaux d’Ingres sont offerts aux enchè- res : Stratonice, dont « la gravure exécutée par M. Pollet n’est pas encore publiée » (no 31 du cat.) et Œdipe consultant le Sphinx (no 32). La Stratonice fut adjugée 63.000 francs à Demidoff, l’Œdipe, 12.500 à Duchâtel. Dans une lettre adressée à Calamatta, Ingres commente ces résultats : « Vous savez peut-être le Chiasso honorable qu’a causé ici l’apparition de la Stratonice et de l’Œdipe, mais vous savez ici que l’Œdipe a été mal vendu auprès de la première et qu’aucun de ces tableaux n’appartient au musée. Heureux encore si par malheur elle était un jour en possession de la Russie. Chagrin cruel pour moi. »

53 Le 27 janvier, dans une lettre adressée au directeur de la Musique de la Chapelle et de la Chambre de l’Empereur (Auber), Ingres écrit : « Je viens d’apprendre que vous vouliez bien accepter M. Sauzay pour premier second vio- lon de la Musique impériale. Je m'empresse de vous en témoigner ma grande satisfaction, car outre l'incontesta- ble mérite personnel de M. Sauzay, je suis heureux de voir que vous rendez aussi honneur en lui à ce digne Baillot, mon ami, le vôtre, et ce grand interprète de nos chefs-d'œuvre. »

53 Le 2 mars, Ingres est chargé par le préfet de la Seine (Berger) de l’exécution, à l’Hôtel-de-Ville, « des peintures historiques du plafond du Salon de l’Empereur et des 8 caissons qui l’entourent », moyennant la somme de 60.000 francs. Le 10 octobre précédent, dans une lettre adressée à son frère Paul, H. Flandrin, alors à Montmorency, écrivait : « Ah ! une nouvelle, et une bonne nouvelle : M. Ingres a accepté avec empressement de peindre à l’Hôtel-de-Ville un plafond dont le sujet est l’Apothéose de Napoléon. Je vois ça, et je me figure qu’il en fera une merveille. Il est toujours à Versailles, et je viens de lui écrire pour lui dire toute notre joie. » Ingres exécu- tera le plafond dans l’atelier mis à sa disposition par Gatteaux, au numéro 41 de la rue de Lille.

53 Le 3 avril, Ingres remercie le directeur général des Musées impériaux (Nieuwerkerke) de vouloir bien mettre à sa disposition un atelier au Louvre.

53 Le 21 juin, arrêté du ministre de l’Instruction publique et des Cultes (Fortoul) relatif à la formation d’une commis- sion chargée de « rechercher quel est le plan qu’il convient d’adopter pour l’enseignement du dessin dans les lycées » ; Ingres en est membre. Le 28 décembre suivant, adoption par Fortoul du rapport de la commission.

53 Le 19 août, les époux Ingres, alors domiciliés 49 rue de Lille, et les époux Guille — François Guille avait épousé Léonie Ramel, sœur de Mme Ingres — achètent ensemble une maison près d’Orléans, à Meung-sur-Loire (Loiret), moyennant la somme de 20.000 francs. Ingres y séjournera plusieurs mois chaque année jusqu’à sa mort.

53 Le 6 septembre, Ingres est élu, en séance, membre agrégé de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Cette élection ne lui sera notifiée que le 28 juin de l’année suivante. En février 1858, il en deviendra membre à part en- tière.

53 Le 8 octobre, Ingres promet au directeur général des Musées impériaux (Nieuwerkerke) de voter pour lui lors de son élection à l’Institut ; Nieuwerkerke sera élu membre libre de l'Académie des beaux-arts le 19 novembre 1853.

53 Le 7 novembre, Ingres rejette l’offre du nouveau préfet de la Seine (Haussmann) de faire partie d’une « commission concernant l’art appliqué aux monuments de la ville de Paris et du département [de la Seine] ».

53 Le 20 décembre, Ingres est élu, en séance, président honoraire de la Société universelle pour l’encouragement des arts et de l’industrie, fondée à Londres en 1851.

53 Le 24 décembre, décret instituant la Commission impériale de l’Exposition universelle de 1855, présidée par le Prince Napoléon. Ingres est appelé à en faire partie.

-1854 Le 1er janvier, Mme Ingres annonce à son oncle Marcotte l’achèvement du plafond destiné au Salon de l’Empereur à l’Hôtel-de-Ville. Des artistes et des amateurs seront admis à voir cet ouvrage ; parmi ceux-ci, Gounod, dont les impressions sont connues par une lettre qu’il adressa au peintre, le 9 janvier : « Vous êtes véritablement l’Homère de la peinture des temps modernes et il semble, en regardant votre œuvre, que vous l’ayez faite en compagnie de ces éternels géants de l’antiquité que votre pinceau fait revivre devant nous. […] votre personne et votre art ont jeté plus de lumière dans mon intelligence que bien des partitions célèbres, et si j’ai le bonheur d’en aimer pas- sionnément et d’en comprendre un peu quelques unes de celles que nous aimons tous deux, c’est peut-être en- core à ce lumineux contact de mes années de Rome, passées auprès de vous, que j’en suis redevable. » La « pose » du tableau d’Ingres sera facturée 1.756 francs par Haro.

54 Le 12 janvier, décès d’Armand Bertin, rédacteur en chef des Débats ; Ingres assiste aux obsèques qui ont lieu deux jours plus tard en l’église Saint-Thomas-d’Aquin.

54 Le 31 janvier, le Moniteur écrit :» [Paris, le 30 janvier.] L'Empereur et l'Impératrice sont allés aujourd’hui visiter, dans l'atelier de M. Ingres, le tableau qu’il vient de terminer pour un des plafonds de l'Hôtel-de-Ville. […] » Le 15 février, Clément de Ris déclarera dans les colonnes du journal l’Artiste : « […] À en croire les on dit, ce tableau ne serait pas placé ; une copie exacte le remplacerait dans le plafond pour lequel il a été composé. Nous approuvons cette modification, qui n’exposera pas à la fumée des bougies, à la poussière de la cohue, aux mille causes de détérioration d’une salle moderne de réception, une œuvre digne d’être gardée soigneusement dans une collec- tion publique et nationale. »

54 Le 1er février, la Revue des beaux-arts annonce la création par le préfet de la Seine (Berger) d’une commission spéciale des beaux-arts et cite Ingres parmi les membres de cette commission.

54 À partir du 13 février, vente publique du cabinet Dumont. Dans ce cabinet figure un dessin au crayon d’après Ingres : Portrait de M. Forster, graveur, membre de l'Institut (no 143 du cat.).

54 À partir du 26 mai, vente publique du cabinet Leclère. Dans ce cabinet figurent deux dessins d’Ingres, le premier colorié : le Pape, entouré des cardinaux, dans la chapelle Sixtine, au Vatican, en 1809 (no 60 du cat.) et Napoléon Ier, empereur, en petit costume du sacre (no 61).

54 Le 12 juin, Ingres félicite Jules Janin de son feuilleton sur la rentrée de Mlle Rachel au Théâtre-Français, paru le jour-même dans les colonnes des Débats.

54 Le 23 novembre, dans une lettre probablement adressée au chef de la section des beaux-arts au ministère d'État (Mercey), Ingres écrit : « J’ai l’honneur de vous prévenir que je viens de terminer le tableau de Jeanne d’Arc et celui de la Vierge à l’hostie. Je m’empresse de vous en avertir et de vous demander quel jour et à quelle heure je pourrais avoir l’avantage de vous recevoir à mon atelier, 17 quai Voltaire. »

54 Le 25 novembre, Ingres rédige son testament ; en août 1866, ce testament sera révoqué.

54 Le 8 décembre, Delécluze, dans les Débats, écrit : « M. Ingres admet en ce moment dans son atelier ses amis, les artistes et les amateurs pour voir le dernier tableau qu’il vient de terminer, Jeanne d’Arc à Reims. […] Près de cette toile on voit encore une belle répétition de la Vierge à l’hostie, à laquelle l’artiste a fait quelques modifica- tions, puis les portraits de Mme la princesse de Broglie, de Mme Moitessier et du sculpteur florentin Bartolini. Le ta- bleau de Jeanne d’Arc et ces trois beaux portraits forment une exposition faite pour satisfaire pleinement les ama- teurs du génie de M. Ingres. »

54 Le 11 décembre, dans une lettre adressée à un comte, Ingres, qui s’est engagé à exécuter les portraits de l’Empereur et de l’Impératrice, prévient : « Plus je vois approcher la réalisation d’une pensée qui m’honore, plus je sens augmenter l’appréhension qu’elle me cause. »

54 Le 31 décembre, le journal l’Artiste écrit : « Une des pages les plus curieuses, sinon des meilleures, du Salon de 1855, sera la soirée chez M. le comte de Nieuwerkerke, par M. Biard. […] M. Ingres parle de son violon à M. Meyerbeer. […] » Cette page sera effectivement exposée à l’Exposition universelle des beaux-arts (no 2561). Le 31 janvier 1858, Th. Gautier donnera dans les colonnes du même journal un article intitulé : « Les soirées du Louvre » ; parlant de la chambre à coucher du comte, il notera : « De chaque côté du lit, auquel deux cabinets saillants formant une espèce d’alcôve, sont posés, sur des crédences, un portrait [de M. de Nieuwerkerke] et un dessin [ayant pour sujet Philémon et Baucis], par M. Ingres. »

54 En cette année 1854, parution du Catalogue des tableaux et statues du Musée de Nantes. Ingres est présent avec un Portrait de femme vêtue en velours rouge (no 481) ; la notice précise l’existence d’une signature (Ing. Roma) « sur une carte de visite accrochée à la glace ».

-1855 Le 11 février, le journal l’Artiste écrit : « M. P. F*** est journaliste et myope […] Ces jours passés il entre tout ébouriffé, selon sa coutume, dans un grand salon du faubourg Saint-Honoré. […] Il s’arrête, avec le maître de la maison, devant l'Odalisque de M. Ingres, gravée par l’Artiste […]. »

55 Le 26 avril, sur proposition du ministre de l’Instruction publique et des Cultes (Fortoul), l’Empereur accorde à Ingres le logement précédemment occupé dans les bâtiments de l’Institut par feu Isabey.

55 Le 28 avril, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins modernes, dont un lavis d’Ingres, « Et tu Marcellus eris » (première pensée du tableau) (no 15 du cat.).

55 Le 6 mai, le journal l’Artiste écrit : « Hier, M. le comte de Morny avait réuni dans un dîner la plupart des artistes contemporains. […] M. Ingres faisait face à M. le comte de Morny : nul n’était plus digne de cette place d’honneur […]. » Morny était président du Corps législatif.

55 Le 7 mai, à Londres, inauguration par la reine Victoria de la deuxième exposition annuelle de la « French School of The Fine Arts » ; Ingres est présent avec un tableau : Francesca da Rimini, appartenant au duc d’Aumale (no 93 du livret).

55 Le 8 mai, ouverture à Orléans d’une exposition de peinture et d'objets d'art à l'occasion de l'inauguration de la sta- tue équestre de Jeanne d'Arc. Ingres est présent avec deux tableaux et quatre dessins : Françoise de Rimini (réduction du grand tableau de ce nom), appartenant à l’auteur (no 101 de la section Tableaux du livret), Jeanne d’Arc, appartenant également à l’auteur (no 327), Portrait de M. Ramel, appartenant à Guille (no 260), Portrait de Mme Ramel, appartenant également à Guille (no 262 [sic]), Cherubini et Terpsichore, appartenant au musée d’Orléans (no 266), et [Portrait de la] famille Guille, appartenant à Guille (no 271). Est également présenté un plâ- tre réduit de l’Apothéose de Napoléon Ier d’Ingres, appartenant au musée d’Orléans (no 261).

55 Le 15 mai, ouverture de l’Exposition universelle des beaux-arts de Paris. Quarante trois tableaux d’Ingres sont présentés (nos 3336-39, nos 3341-74, no 3375 [lequel compte pour quatre (Wildenstein 137-140)] et no 5048), aux- quels s’ajoutent les cartons de vitraux, sous un seul numéro au livret (no 3340), et le Portrait en camaïeu du Prince Napoléon, sans numéro au livret. Cinq des tableaux présentés « appartiennent au Domaine de la couronne et sont déposés dans les Musées et Châteaux impériaux » (no 3336, no 3345, no 3349, no 3356 et no 3363).

= 55 La deuxième rétrospective Ingres après 1846 : l’Exposition universelle des beaux-arts de 1855

Le 15 novembre 1854, la Revue des beaux-arts déclare, à propos des préparatifs de l’Exposition universelle des beaux-arts : « Instamment prié de revenir sur une détermination si préjudiciable aux arts, [M. Ingres] aurait cédé sous la réserve expresse qu’à cette exposition universelle qu’il consent à enrichir des trésors de son pinceau, il sera seul chez lui. En d’autres termes, une salle serait réservée à M. Ingres, mis de la sorte et ainsi qu’il le mérite sur un pied d’égalité parfaite avec Cornelius. » Cette attitude d’Ingres est confirmée par une note écrite de sa main où il énumère les conditions de sa participation, note publiée à la fin du XIXe siècle et conservée à Bruxelles.

Comme en témoigne « one of the two surviving photographs of the Ingres Gallery » (Trapp), Ingres ne fut pas vé- ritablement « seul chez lui ».

À l’issue de l’Exposition, le peintre ne se montra pas moins exigeant. Nous avons déjà raconté le psychodrame qui s’est joué entre lui et Vernet et qui s’est terminé à l’avantage du premier. Le 15 novembre, lors de la cérémo- nie des récompenses, Ingres fut en effet doublement récompensé : il reçut, comme Vernet, une des seize gran- des médailles d’honneur décernées aux artistes et — l’Empereur ayant signé le décret relatif aux nominations dans l’Ordre de la Légion d’honneur la veille — la croix de grand officier de cet Ordre.

55 Le 5 septembre, dans une lettre adressée à Magimel, Ingres écrit : « Nous partons demain matin à 9 h. pour Cannes. Peut-être descendrons-nous à Nice, Monaco, Menton, que sais-je, et puis de là par Turin et le Mont- Cenis, Lions et Paris. » Le 5 octobre, dans une lettre adressée à Marcotte, Mme Ingres écrit : « […] après avoir passé à Paris, huit jours très occupés, nous avons senti le besoin de venir nous reposer un peu, auprès de nos bons parents, de notre grand voyage et des fatigues de Paris, avant de reprendre le grand collier de misère de la roue quotidienne, qui va être d'autant plus rude pour M. Ingres, que les travaux des récompenses pour l'exposi- tion vont commencer le 15 courant et qu'ils seront aussi longs que difficiles, pour bien des raisons, qu'il n'est pas utile, sans doute, de t'énumérer. » À son retour de Cannes et avant d’aller se reposer à Meung, Ingres accepta la commande du dessin du brevet destiné aux grands médaillés d’honneur de l’Exposition universelle, dessin dont la gravure sera confiée à Calamatta.

55 Le 16 décembre, le journal l’Artiste écrit : « Un grand encouragement pour les arts et les lettres : M. Ingres et M. Delacroix, M. de Vigny et M. Auber, deux peintres, un poète et un musicien, vont être illustrés par le titre de séna- teurs, ou plutôt ils vont illustrer le Sénat. »

55 Le 30 décembre, ouverture à Bordeaux de l’Exposition de la Société des Amis des arts. Ingres est présent avec deux tableaux : Œdipe explique l’énigme du Sphinx, appartenant à Duchâtel (no 506 du livret) et un Portrait (no 507).

55 En cette année 1855, ouverture à Marseille, dans les salles du musée, de l’Exposition de la Société artistique des Bouches-du-Rhône ; Ingres est présent avec un tableau : La Vierge à l’hostie (reproduction en petit avec quel- ques modifications) (no 202 du livret).

-1856 En janvier, Ingres fait don au musée du Louvre d’une étude d’ensemble pour le tableau des Sabines de David.

56 Le 4 avril, vente publique d’un ensemble de tableaux, dessins et peintures sur porcelaine, dont un tableau d’Ingres, Odalisque couchée (figure faite à Rome) (no 39 du cat.). Le 13 avril, le journal l’Artiste déclare avoir acheté « une Odalisque de M. Ingres » et annonce que cette « nouvelle odalisque » sera gravée pour le journal. Enfin, le 4 mai : « C'est M. de Montaut qui grave pour l'Artiste cette belle Odalisque de M. Ingres (no 3 du Harem), que M. Arsène Houssaye a achetée il y a quelque temps. »

56 À partir du 7 avril, vente publique du cabinet Greverath. Dans ce cabinet figure un croquis attribué à Ingres : l'Enfant Jésus (no 120 du cat.).

56 Le 29 juin, le journal l’Artiste écrit : « […] Après avoir obtenu l'assentiment de M. Ingres, on a décidé que l'Apothéose d'Homère serait placée au Luxembourg et qu'une copie la remplacerait dans la salle du Louvre qu'elle décorait. Cette copie a été confiée à MM. Balze frères […]. Ils s’y consacrent activement, et avant la fin de l’année on peut espérer que l’original et la copie occuperont leurs places définitives. D'un autre côté M. Ingres […] a en- trepris un dessin du même sujet mais avec de nombreuses additions […]. Ce dessin, fort avancé et auquel travail- le sans relâche M. Ingres, est destiné à être gravé par M. Calamatta […]. »

56 Le 16 novembre, le journal l’Artiste écrit : « […] M. Ingres, avant de partir pour Compiègne, avait terminé deux dessins rehaussés de couleur, d'un très beau caractère, nous assure-t-on : la Naissance des muses présidée par Jupiter, et un Enfant offrant le pain bénit à l'autel de la Vierge. Le dernier sujet est, dit-on, un portrait de famille. » Le portrait n’était autre en effet que celui de la nièce et filleule de l’artiste, Isabelle Guille.

-1857 À partir du 12 janvier, est mis en vente un ensemble de tableaux ayant appartenu à Martial-François Marcille, dont un tableau d’Ingres, Portrait de femme (no 84 du cat.). À partir du 4 mars, un ensemble de dessins ayant apparte- nu au même sera mis en vente, dont un dessin à la plume d’Ingres : Saint Pierre délivré par un ange (no 228 du cat.). Le 18 janvier, le journal l’Artiste donne du portrait peint la description suivante : « Elle est à mi-corps, assise, à peu près dans la même situation que le portrait de madame Duvaucey, exposé en 1855 ; une mantille rouge, je- tée sur ses épaules, recouvre un corsage jaune ; elle a la bouche entr’ouverte et les yeux étonnés : deux boucles viennent se rejoindre sur son front et donnent à sa tête une forme singulière. Ce tableau, qui n’est pas terminé, ne figure pas dans l’œuvre de M. Ingres gravé par Réveil. […] » Le Portrait de femme, adjugé 820 francs à Fleury, fi- gurera dans la vente Troubetzkoï en 1862.

57 Le 16 janvier, Delécluze écrit dans les colonnes des Débats : « La jeune naïade que vient de terminer M. Ingres est certainement un des ouvrages les plus parfaits de ce maître. […] » Le 16 février, Th. Gautier écrit dans les co- lonnes du journal l’Artiste : « En écrivant ces lignes, nous abusons peut-être de la faveur qui nous a été accordée de contempler dans son sanctuaire un des chefs-d’œuvre de la peinture moderne ; c’était à l’ami et non au criti- que que l’illustre maître montrait sa toile ; il nous a exprimé le désir qu’il n’en fût point parlé et nous lui désobéis- sons, au risque de lui déplaire. […] » En 1861, cette toile d’Ingres prendra son nom définitif : la Source.

57 Le 7 avril, les Débats donnent quelques lignes de Delécluze sur les salles de M. Sauvagnac [sic], rue Bonaparte : « […] on distingue trois tableaux […]. L’un, de M. Ingres, est une jolie étude de femme nue […]. »

57 Le 21 avril, au Palais des Beaux-Arts, ouverture de l’Exposition des œuvres de Paul Delaroche. En page xiv du livret, on lit : « Par ordre de l'Empereur, les Enfants d'Édouard figurent en ce moment à l'Exposition d'Édimbourg, à côté de la Barrière de Clichy, du Saint Pierre et de la Noce Juive. L'École Française se trouve ainsi représentée par Paul Delaroche et MM. Horace Vernet, Ingres et Eugène Delacroix. »

57 Le 26 avril, le journal l’Artiste fait état d’une peinture religieuse d’Ingres que les amateurs de Paris ne connaissent point et qui a été récemment mise en place dans l'église de Saint-Étienne de Sapiac à Montauban. Le peintre a représenté la Bienheureuse Germaine Cousin, de Pibrac.

57 Le 3 mai, le journal l’Artiste écrit : « Le magnifique portrait de M. Ingres qui ouvre la Galerie du XIXe siècle a été gravé par M. A[lphonse] Masson, d'après une photographie de MM. Gerothwohl et Tanner, que l'illustre maître a lui-même indiquée comme la mieux réussie et la plus ressemblante. » Le premier article de la Galerie, inséré dans la livraison du journal en date du 5 avril, est de Th. Gautier.

57 Le 20 juin, Ingres est élu, en séance, membre correspondant de l’Académie des beaux-arts siégeant à Rio de Janeiro.

57 Le 11 juillet, le Prince Napoléon est élu membre libre de l’Académie des beaux-arts. Ingres a attendu l’élection de « [son] aimable » Prince pour partir à Meung ; il y restera au moins trois mois.

57 Le 25 août, dans une lettre adressée à Marcotte, Ingres écrit : « Je ne sais si Calamatta est encore à Paris. Je n’ai pas de bonnes nouvelles à lui donner de la Naïade. Thévenin paraît tenir à la graver et Saint dit venir à Paris pour cela. J’en suis bien fâché pour notre ami ! Au reste il est assez occupé, et, excepté l’Homère dont je ne puis encore et peut-être pour longtemps finir le dessin, je ne le crois pas très encouragé à produire des gravures. »

57 Le 28 septembre, Ingres exprime au montalbanais Forestié sa totale opposition au « désir émis par quelques uns de [ses] concitoyens de replacer le tableau le tableau [sic] de Louis XIII dans la nef de la cathédrale », « [ayant] sollicité avec insistance qu’il fut placé dans la sacristie où il fait on ne peux mieux ». En 1834, alors qu’il se prépa- rait à quitter la France, l’auteur du Martyre exprimait à un autre montalbanais, son ami Gilibert, une position analo- gue : « Faites donc que le Vœu de Louis XIII retourne à l’Hôtel-de-Ville où il était si bien, où ma gloire a été si complète ! Je t’en prie, cette affaire me tient beaucoup à cœur. »

57 Le 23 décembre, dans une lettre adressée à Mme Montet-Noganets, Ingres parle de ses souffrances physiques, puis des attentions musicales de son épouse à son égard : « Au reste, comme une source presque perdue que j’ai trouvée et ravivée dans Mme Ingres ; elle est parvenue à me faire à moi seul passer les plus délicieuses soi- rées avec les seules divines sonates d’Haydn, qu’elle dit à merveille, et pas du tout à la virtuose, [ce] que je dé- teste, mais tout simplement, tout bonnement, et par conséquent très bien et en renouvelant sans cesse notre ad- miration car ces immortelles [sonates] renferme tout ! Je lui ai fait ensuite un recueil de morceaux de chant, car elle a une très jolie voix, les chefs-d’œuvre de Gluck, Mozart, Grétry, Méhul et bien d’autres dignes de ces grands noms. »

-1858 Le 3 janvier, le journal l’Artiste insère dans ses colonnes un article de Th. Gautier sur la rue Laffitte, une des rues les plus passantes de la capitale : « […] En tournant le coin du boulevard et en remontant vers Notre-Dame-de- Lorette, dont le campanile se détache sur l’escarpement de Montmartre, à la première montre qui se rencontrera vous pourrez admirer, soit la Femme couchée, de M. Ingres, endormie sous ses courtines rouges, soit l'Orphée, de M. Delacroix, au milieu d'une ménagerie dentue et griffue qu'apprivoisent ses accords — Doctus lenire tigres — deux rares morceaux de ces deux grands maîtres […]. »

58 Le même jour, le journal l’Artiste écrit également : « La Comédie-Française vient de recevoir de M. Ingres un pré- cieux tableau. Le savant artiste a représenté Louis XIV assis devant une table servie, et offrant à Molière de pren- dre un repas avec lui ; les courtisans sont dans la salle, assistent au repas et témoignent leur étonnement de voir le comédien partager la table du roi. […] » Le 10, le même insère dans ses colonnes un article de Th. Gautier sur ce tableau, « sur papier soutenu de toile ».

58 Le 5 février, Ingres est nommé par le Roi des Belges (Léopold Ier) membre de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers.

58 Le 10 mai, ouverture, à Chartres, d’une exposition archéologique et d'objets d'art organisée par la Société archéologique d'Eure-et-Loir. Ingres est présent avec deux dessins : Françoise de Rimini, appartenant à Camille Marcille (no 118) et Portrait de M. de Pressigny, ambassadeur à Rome, appartenant au même (no 119).

58 Le 14 mai, Ingres est nommé par le grand-duc de Toscane (Léopold II) chevalier de l’Ordre de Saint-Joseph. Le 20 juillet suivant, Ingres sera autorisé par l’Empereur à porter cette décoration.

58 Le 24 décembre, vente publique d’un ensemble de dessins, dont un d’Ingres, à l’encre de Chine et légèrement teinté, sur papier blanc, Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis (no 15 du cat.). Le 1er janvier suivant, la Gazette des beaux-arts donne le nom de « l'heureux acquéreur » : M. d'Éprémesnil.

58 Le 27 décembre, vente publique de la collection G***, dont un dessin d’Ingres à la mine de plomb, Portrait d'homme (no 64 du cat.).

-1859 Le 19 février, le Moniteur des arts écrit : « Le bruit du mariage de M. de Rothschild avec Mlle Anspach a retenti dans tous les échos de la presse ; nos lecteurs n'apprendront pas, sans un vif plaisir, que la jeune mariée, dont M. Ingres est chargé de faire le portrait, est une habile paysagiste, élève de Français. Avis aux demoiselles qui veu- lent devenir millionnaires ! » Le 12 mars : « M. Ingres vient de terminer, pour le Salon prochain, le portrait de Mme de Rothschild, la nouvelle mariée. »

59 Le 14 mars, vente publique de la collection d’un amateur. Dans cette collection figurent deux dessins d’Ingres : l'Odalisque (no 12 du cat.) et Apothéose d’Homère (no 13).

59 À partir du 15 mars, vente publique du fonds d’atelier d’Ary Scheffer. Dans ce fonds d’atelier figurent deux ta- bleaux d’après Ingres et un dessin au crayon noir de lui d’après Léonard de Vinci : Fragment de son plafond d’Homère […] (p. 8 du cat., no 30), Andromède […] (no 31) et la Belle ferronnière, d’après de L. Vinci (p. 20, no 17).

59 À partir du 12 avril, à Amsterdam, vente publique d’un premier ensemble de dessins et estampes ayant appartenu à J. Moyet, puis d’un second ensemble ayant appartenu à Taurel. Dans le second ensemble figure un dessin d’Ingres à la mine de plomb : Françoise de Rimini (no 2 du cat.).

59 Le 15 avril, ouverture, au Palais des Champs-Élysées, du Salon. Le livret fait état, à « Hittorff », de l’ouvrage sui- vant appartenant au Prince Napoléon : Modèle [d'un temple grec, du temps de Périclès, dédié aux Muses] (no 3808), modèle dont « le posticum est décoré de la naissance des Muses, peinte par M. Ingres ».

59 À partir du 30 mai, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins ayant appartenu au peintre d’histoire Guillaume Descamps, dont (hors cat.) « un dessin très beau et très achevé que, pour notre part, nous pensons être de M. Ingres, Œdipe consultant le sphinx, 142 francs. »

59 Le 3 août, Maurice Allard propose l’Antiochus d’Ingres à Nieuwerkerke, directeur général des Musées Impériaux : « Je pense, mon cher de Nieuwerkerke, que vous [ne] m’avez pas tout à fait oublié, et que vous ne me saurez pas mauvais gré de venir me rappeler à vous dans la circonstance que voici. Je possède le premier tableau de M. Ingres, tableau que le grand maître a revu récemment avec joie, après une séparation de 59 ans, et qu’il m’a avoué avoir trouvé bien meilleur qu’il ne s’y serait attendu. Ne pouvant le garder chez moi à cause de sa dimen- sion, je l’ai fait déposer à l’atelier de M. Haro, rue des Marais-Saint-Germain. Je viens donc vous prier instamment de vouloir bien aller le voir, avec la persuasion que vous ne laisserez pas échapper l’occasion de faire connais- sance avec une œuvre à la fois très curieuse et annonçant déjà hautement le talent hors ligne que nous admirons encore. J’espère, mon cher de Nieuwerkerke, que vous ne me refuserez pas cette preuve de gracieuse obligean- ce, et que vous me permettrez aussi d’aller, à votre jour et à votre heure, vous remercier et vous serrer la main mieux que je ne saurais le faire de loin. » Les Musées impériaux ne donnèrent pas suite à cette offre.

59 Le 29 septembre, dans une lettre adressée à Mme Varcollier, Mme Ingres, alors à Meung, écrit : « Nous allons changer d’appartement dans quelques jours ; celui que nous avons loué est quai Voltaire, no 11, et c’est une sous-location. Je désirerais faire vérifier l’état des lieux et savoir si les petites dégradations actuelles y sont signa- lées ou non, et s’entendre à cet effet avec la personne qui me loue. J’ai pensé, chère Madame, que Monsieur. votre fils, comme architecte, pourrait s’occuper de cette petite affaire dont nous lui serions très obligés, M. Ingres et moi ? »

59 Le 1er décembre, la Gazette des beaux-arts écrit : « Le Théâtre de l'Opéra donnera, samedi 10 décembre, son premier bal annuel […]. Nous n'en faisons ici mention que pour parler d'une tombola […] MM. Ingres, Delacroix […] ont promis des œuvres […]. »

59 Le 24 décembre, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins, dont un « frontispice allégorique dessiné par [Ingres] pour la feuille des récompenses accordées à l’industrie universelle » (no 120 du cat.).

-1860 Le 18 janvier, ouverture à la Galerie Martinet, 26 boulevard des Italiens, d’une exposition de « tableaux tirés de collections d'amateurs », au profit de la Caisse de secours de l'Association des artistes peintres, sculpteurs, architectes et dessinateurs. Ingres est présent avec cinq… dessins, les quatre premiers appartenant à Francis Petit, le dernier, à Éprémesnil, et un tableau appartenant au vicomte Du Taillis : Martyre de saint Symphorien, à Autun, sous Dioclétien […] (no 52 du livret), Apothéose de Napoléon Ier […] (no 53), Apothéose d’Homère […] (no 54), Apothéose de Napoléon Ier […] (no 53), Le duc d’Albe à l’église Sainte-Gudule de Bruxelles […] (no 332) et Francesca et Paolo […] (no 230).

60 Le 18 février, vente publique de la collection B***. Dans cette collection figure un dessin d’Ingres : le Repos (no 17 du cat.).

60 À partir du 5 mars, vente publique par suite du décès de Tourneur, dont un dessin à la mine de plomb attribué à Ingres : Portrait de M. François Mazois, profil (no 207 du cat.).

60 Le 15 avril, dans une lettre adressée à un comte, très probablement le comte Demidoff, Ingres écrit : « Vous m’a- vez fait l’honneur, il y a déjà bien des années, de me demander un tableau représentant l’intérieur d’un bain de femmes turques, mais par diverses circonstances, indépendantes de ma bonne volonté à satisfaire votre désir, je n’avais pu m’occuper de ce tableau. Maintenant je viens de terminer. [Ne cherchant] en aucune façon, M. le comte, à revenir sur des projets évanouis, sans doute, je crois pourtant [devoir] vous prévenir que cette œuvre est achevée et que je n’en disposerai pas avant d’avoir reçu votre assentiment. Ce tableau est environ d’un mètre carré. »

60 Le 1er juin, le journal l’Artiste écrit : « […] En ce moment, M. Ingres termine un magnifique tableau pour le prince Napoléon : Un bain de femmes en Turquie. […] M. Ingres fait encore une réduction de sa célèbre Stratonice du duc de Luynes ; une Vierge à l’Hostie ; il refait son Molière déjeunant avec Louis XIV, qu’il a donné au Théâtre- Français ; enfin, il a commencé un Homère, qui est un véritable chef-d’œuvre de style, d’élévation, de poésie et de grandeur. […] »

60 À partir du 17 septembre, à Berlin, vente publique de la collection d’Alexander von Humboldt. Dans cette collec- tion figure un « tableau esquisse » d’Ingres offert au collectionneur : Léonard de Vinci rend à Fontainebleau les dernières Soupirs entre les bras du Roi François Ier […] (no 157 du cat.). Comme le souhaitait Liszt, ce tableau d’Ingres est acquis par sa fille, Cosima von Bülow, pour Mme d’Agoult.

60 Le 12 décembre, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins modernes, dont un dessin d’Ingres, Œdipe consultant le Sphinx (no 76 du cat.).

60 Le même jour, le Moniteur des arts annonce que le baron Seillière vient d'acquérir de Joseph Fau, moyennant 50.000 francs, la célèbre Odalisque d’Ingres.

60 En cette année 1860, ouverture à Manchester de la quarantième exposition des beaux-arts annuelle de la « Royal Manchester Institution » ; Ingres est présent avec un tableau : Odalisque asleep, offert au prix de 210 livres (no 586 du livret).

-1861 Le 15 janvier, la Gazette des beaux-arts annonce que la précieuse collection de dessins que possédait F. Reiset vient d'être cédée par lui au duc d'Aumale.

61 Le 3 février, Delécluze, dans les Débats, écrit : « Sous le nom de Salon des Arts unis, on vient d’ouvrir rue de Provence, 26, des salles où se réunissent déjà un assez grand nombre de ceux de nos artistes qui se sont distin- gués en des genres divers. À cet établissement est jointe une Exposition permanente de peinture, de sculpture et d’objets d’art. Cette Exposition, où l’on voit des peintures de MM. Français, Baron, Roller […], renferme aussi un assez grand nombre de sculptures, dont la plus importante est le Thésée combattant le Minotaure, de M. A.-L. Barye. Mais ce qui inaugure de la manière la plus heureuse cette exposition, c’est une suite de nombreux des- sins, compositions, portraits et études de la main de M. Ingres, que le public y trouve rassemblés. […] Il n’est pas un véritable amateur des arts qui ne profite d’une occasion peut-être unique de voir la réunion de ces cinquante ou soixante dessins de M. Ingres, dont l’exposition simultanée donne une idée complémentaire du beau talent de ce grand artiste. »

= 61 La première exposition de dessins d’Ingres (1861)

Au siège de la Société des arts unis, 26 rue de Provence à Paris, s’ouvrirent, à quelques mois d’intervalle, deux expositions de dessins d’Ingres, expositions dont Émile Galichon donna, dans les colonnes de la Gazette des beaux-arts, de très longues et méticuleuses descriptions et dont il n’existe un livret que pour la première. Nous nous bornerons à donner la liste exhaustive des « amateurs » grâce auxquels ces deux expositions purent avoir lieu : Mme de Comps, Mme Hauguet, Mme Varcollier, Baltard, Defresne, Delécluze, Desgoffe, Destouches, Duban, Dulong de Rosnay, Éprémesnil, H. Flandrin, Forster, Galichon, Gatteaux, Hennet de Goutel, His de La Salle, Hesse, Hittorff, Lefuel, Lemaistre, Lethière, Magimel, Marcel, Marcotte, Nieuwerkerke, Ravel, Reiset, Sturler et Wittersheim.

61 Le 25 février, le ministre de la Maison de l’Empereur (Vaillant) accepte la proposition du directeur général des Musées impériaux (Nieuwerkerke) d’acquérir, moyennant la somme de 25.000 francs, le tableau d’Ingres repré- sentant « Louis XIV donnant à dîner à Molière ».

61 Le 26 février, vente publique du cabinet Delafontaine père. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres « donné par le maître à M. Heurtault et ensuite à M. Delafontaine » : Vue de la Villa Médicis, à Rome […] (no 12 du cat.).

61 Par arrêté du ministre de la Maison de l’Empereur (Vaillant) en date du 18 mars, il est créé, près le ministère de la Maison de l’Empereur, une Commission consultative des Musées impériaux. Gatteaux en est membre, pas Ingres.

61 Le 1er mai, la Revue fantaisiste publie des vers de Théodore de Banville sous le titre : « La Source. À M. Ingres ».

61 Le 8 mai, vente publique d’un ensemble de tableaux de l’École moderne, dont un… dessin d’Ingres, Œdipe (no 36 du cat.).

61 Le 29 mai, vente publique de la collection Arozarena. Dans cette collection figure un dessin à la mine de plomb et rehaussé de blanc, exécuté par Ingres à Florence en 1823 : Portrait de sir William Carsnark (no 61 du cat.).

61 Le 15 juin, le Courrier artistique, dont le directeur-gérant est Louis Martinet, écrit : « La Source, le chef-d’œuvre de M. Ingres, restera exposé [boulevard des Italiens] jusqu’à la fin de ce mois. Avis aux amateurs qui voudraient re- voir cette magnifique page, et profiter encore une fois de l’occasion unique qui leur a été offerte depuis quatre mois, grâce à l’extrême obligeance de M. le comte Duchâtel, que les arts proclament un de leurs protecteurs les plus distingués. »

61 Le 1er juillet, le Courrier artistique fait état des « changements survenus dans l'Exposition du boulevard des Italiens, du 15 juin au 1er juillet ». Deux tableaux d’Ingres font leur apparition : Henri IV et l’ambassadeur d’Espagne et François Ier au chevet de Léonard de Vinci. Ces deux tableaux, tirés de la collection du duc de Blacas, seront ensuite exposés au palais de l’Industrie, dans le cadre d’une manifestation organisée au profit de la Société des Amis de l’enfance (nos 39-40 du livret).

61 Le 1er septembre, le Courrier artistique rend compte de l’exposition des beaux-arts qui vient d’avoir lieu à Saint- Pétersbourg, où fut notamment présentée « l’Adoration de l’Hostie, de M. Ingres ».

61 En cette année 1861, ouverture à Marseille d’une exposition des beaux-arts organisée dans le cadre du Concours régional ; Ingres est présent avec un tableau et deux dessins : Jupiter et Thétis, appartenant au musée d’Aix (no 493 du livret), Portrait de Clérian fils, appartenant à Honoré Gibert, d’Aix (no 1414) et Portrait de Granet, apparte- nant à Girard, de Gardanne (no 1415). En cette même année, ouverture à Saint-Pétersbourg d’une exposition de « peintures appartenant à des membres de la famille impériale et à des particuliers » ; Ingres est présent avec le tableau de la Vierge à l’Hostie (no 297 du livret).

-1862 Le 5 janvier, dans une lettre adressée à Mme Viardot, Ingres écrit : « Permettez moi, Madame, de vous dire en passant, que je ne puis souffrir ce qu’on appelle le chanteur occupé seulement de faire valoir sa voix et ses notes de poitrine et qui défigure continuellement les chefs d’œuvres lyriques. Il n’en est pas ainsi de vous, Madame, qui chantez avec l’accent le plus admirable et le sentiment le plus émouvant la magnifique musique de Gluck, comme il l’a comprise lui-même, ce grand musicien théocrate qui, à la honte des Français, a été chassé depuis plus de trente ans de l’Opéra, lorsque lui seul en a faite toute la gloire ! »

62 Le 11 janvier, vente publique du cabinet du Prince Troubetzkoï. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres : Portrait de Femme [en] costume du temps de l’Empire […], de forme ovale et mesurant 60 cm sur 48 (no 29 du cat.). Ce portrait, qui provient de la vente Marcille en 1857 et qui sera exposé en 1867 comme étant celui de Mme Aymon, est adjugé 850 francs à Reiset.

62 Par décret impérial en date du 15 janvier, Ingres est nommé membre de la Commission de la propriété littéraire et artistique.

62 Le 15 mars, le Courrier artistique annonce la fondation de la Société nationale des beaux-arts et donne une pre- mière liste des sociétaires-fondateurs, en tête de laquelle figure Ingres.

62 Par arrêté du ministre d'État (Walewski) en date du 22 mars, il est institué, près le ministère d’État, une Commission consultative des beaux-arts. Ingres en est membre.

62 Le 2 avril, Ingres est élu, en séance, associé honoraire de l’Académie des beaux-arts siégeant à Milan.

62 Le 7 avril, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins modernes appartenant à E. Blanc. Dans cet en- semble figurent un dessin et un tableau d’Ingres : La France récompense les Arts et l'Industrie (no 9 du cat.) et Baigneuses (no 28).

62 Le 11 avril, dans une lettre adressée à Mme de La Rochejaquelein, Mérimée, qui a très probablement lu le Moniteur de la veille, écrit : « Il y a dans ce moment un tableau de M. Ingres qu’on va voir, c’est Jésus parmi les docteurs. Je l’ai vu il y a bien longtemps avant qu’il ne fut terminé, et cela me semblait une magnifique chose. Il avait eu l’idée de mettre l’enfant sur le siège d’une grande personne, les pieds ne touchant pas la terre. Cela ca- ractérisait parfaitement l’âge et faisait le contraste le plus heureux avec les figures des docteurs. Je vais écrire à M. Ingres pour lui demander un billet, et je vous demanderai, s’il me l’envoie, quand vous voudrez vous en ser- vir. »

= 62 Le tableau d’Ingres le plus « long » : Jésus enfant parmi les docteurs (1844–1862)

On alla voir le tableau de Jésus enfant parmi les docteurs d’abord à l’atelier du peintre, puis, du 2 au 20 juin, boulevard des Italiens, dans le cadre de la première exposition de la Société nationale des beaux-arts nouvellement créée.

Plusieurs critiques en parlèrent, toujours avec admiration : – Théophile Gautier (« Jésus enfant parmi les docteurs. Tableau de M. Ingres », Moniteur, 10 avril, p. 525) ; – Étienne-Jean Delécluze (« Jésus au milieu des docteurs. Tableau de M. Ingres », Débats, 17 avril) ; – Émile Galichon (« Le nouveau tableau de M. Ingres : [Jésus au milieu des docteurs] », GBA, 1er mai, p. 487-488) ; – Francis Aubert (« Le nouveau tableau de M. Ingres : [Jésus au milieu des docteurs] », les Beaux-arts, revue nouvelle, 15 mai, p. 289.

D’après l’un d’eux (Delécluze), le sujet est tiré du 2e chapitre de saint Luc, versets 41-49, et est rapporté aussi au 50e chapitre de l’évangile apocryphe de l’Enfance du Sauveur.

En 1870, Delaborde offrira à ce tableau la première place de son Catalogue des œuvres d’Ingres.

62 Le 12 avril, vente publique de la collection Baroilhet. Dans cette collection figurent trois dessins d’Ingres : Figure d'Archevêque, étude pour le sacre de Charles X (no 50 du cat.), Femme grecque filant (no 51) et Composition de trois figures (no 52).

62 Le 24 avril, la Reine des Pays-Bas arrive à Paris. Le 3 mai, le Moniteur des arts annonce qu’elle s'est rendue, ac- compagnée de l'Impératrice, chez Ingres.

62 Le 1er mai, ouverture de l’Exposition universelle des beaux-arts de Londres. Ingres est présent avec un tableau et deux dessins : La source, 1861, appartenant à Duchâtel (no 79), Portrait de M. le Directeur général des musées, appartenant à Nieuwerkerke (no 236) et Un Tombeau, appartenant à l’auteur (no 237).

62 Le 4 mai, ouverture à Montauban, dans les salons de l’Hôtel-de-Ville, d’une exposition des beaux-arts. C’est la première exposition d’œuvres d’Ingres à Montauban ; la deuxième n’aura lieu qu’en 1877, dix ans donc après le décès de l’artiste.

= 62 La première exposition d’œuvres d’Ingres à Montauban (1862)

À cette exposition de Montauban étaient présentés, d’Ingres, vingt trois tableaux (nos 538-560) et dix huit dessins (nos 561-578). Le Louis XIII et le Ravissement de la bienheureuse Germaine de Pibrac mis à part, six tableaux et un dessin appartenaient à la Ville : Roger délivrant Angélique (no 541), Portrait de M. F. B[elvèze] (no 546), Étude d’homme, à mi-corps, peinte dans l’atelier de David (no 557), La tribune de la chapelle Sixtine, ébauche faite sous la direction de M. Ingres (no 558), Le Pape officiant dans la chapelle Sixtine, ébauche faite sous la direction de M. Ingres (no 559), Ève, copie faite dans les « Loges de Raphaël », à Rome (no 560) et Vue de Tivoli (no 568). Pour cette importante manifestation, Ingres avait envoyé trois portraits peints (nos 542-544), le sien à l’âge de 80 ans, celui de son épouse exécuté en 1859 et celui de son père, en 1804.

62 Le 25 mai, Ingres est élevé, par décret impérial, à la dignité de sénateur ; à la séance générale du Sénat tenue le 28, il est admis. Cette distinction vaudra à Ingres de recevoir, très peu de temps après, une médaille accompa- gnée d’une adresse signée par deux cent cinquante artistes.

62 Le 1er juin, le journal l’Artiste annonce que l'Empereur « a fait acheter pour le Luxembourg [le tableau d’Ingres re- présentant] Jésus parmi les docteurs, au prix de 150.000 francs », nouvelle immédiatement démentie par l’artiste dans les Débats.

62 Le 12 juin, le Figaro publie un pamphlet de Théophile Silvestre contre l’œuvre d’Ingres, sous le titre : Histoire du génie de M. Ingres. Le 15, le Courrier artistique réagit vivement à cette publication.

62 Le 1er juillet, le journal l’Artiste écrit : « […] La première toile de la Stratonice avait été achetée par le comte Demidoff à la vente du duc d’Orléans. Nous sommes heureux de savoir que [la reproduction réduite de cette pre- mière toile] est entre les mains de M. le comte Duchâtel. »

62 Le 1er août, le Courrier artistique écrit : « L'empereur a commandé à M. Ingres un dessin de Jules César, destiné à être gravé et placé en tête de la vie du héros romain écrite par Napoléon III. » La gravure, exécutée par Salmon, se trouve dans le tome premier de l’ouvrage de Napoléon III, mis en vente en février 1865.

62 Le 8 septembre, Ingres adresse à ses confrères de l’Académie des beaux-arts une longue lettre de protestation contre le projet de dispersion de la collection Campana.

62 Le 3 novembre, dans une lettre adressée à Marcotte, Ingres, alors à Meung, écrit : « Mon tableau est terminé d’hier, mais je suis aux prises maintenant avec César qui ne me donne pas moins de souci. » Ingres pense-t-il en avoir fini avec son tableau de l’Âge d’or ou parle-t-il d’un autre tableau ?

62 Le 15 novembre, le journal l’Artiste écrit : « Florence est toujours une capitale […]. Voici les importantes additions qui ont été faites à la galerie degli Uffizi. […]. Dans la petite salle des portraits des peintres : Portrait de M. Ingres, par lui-même. […] »

62 En cette année 1862, ouverture à Marseille, dans les salles du musée, de l’Exposition de la Société artistique des Bouches-du-Rhône. Ingres est présent avec un tableau : Portrait de femme (1806) (no 170 du livret).

-1863 Le 11 janvier, on lit dans la Chronique des arts : « M. Isaac Péreire vient d'acquérir de M. Francis Petit le magnifi- que dessin de M. Ingres, le Martyre de saint Symphorien, qui fut exposé en 1860, au boulevard des Italiens. »

63 À partir du 13 janvier, vente publique d’un ensemble de tableaux, d’aquarelles et d’objets d’art « faisant partie d’une des plus célèbres Galeries de l'Europe », celle d’Anatole Demidoff. Parmi les tableaux figure la Stratonice d’Ingres, qui a fait partie de la Galerie du duc d’Orléans (no 4 du cat.).

63 À partir du 22 janvier, vente publique de la bibliothèque et du cabinet d’Auguste Caristie, dont son portrait exécuté à la mine de plomb par Ingres (no 218 du cat.).

63 Le 8 février, la Chronique des arts rapporte : « On raconte que M. Ingres avait exécuté, il y a quelque temps, un croquis destiné à orner le livre que l'Empereur prépare sur la Vie de César, et particulièrement sur ses campa- gnes dans les Gaules. M. Ingres s’était inspiré d’une médaille antique qui représente le grand capitaine déjà vieux et dissimulant sa calvitie sous une couronne de laurier. L’Empereur, à qui cette esquisse a été présentée, aurait dit : Je veux un César jeune, beau et pensif. »

63 À partir du 9 février, vente publique d’un ensemble de dessins, dont un d’Ingres, exécuté au crayon noir, rehaussé de blanc, Belle étude pour un de ses tableaux (no 293 du cat.).

63 Le 11 mars, dans une lettre adressée à Canonge, Gatteaux écrit : « M. Ingres, plus actif que jamais, vient de ter- miner un petit tableau qui est une merveille. Il représente l’Âge d’or tel qu’il devait l’exécuter à Dampierre ; c’est un chef-d’œuvre de pensée, de grâce innocente et d’exécution. Ce cher ami ne vieillit pas. » Le 29 mars, la Chronique des arts confirme cet achèvement et donne une description de la composition.

63 À partir du 13 avril, vente publique d’un ensemble de dessins, dont deux exécutés par Ingres à la plume lavée et au crayon noir, présentés sous un même titre : Jupiter dans les nuages (sujet allégorique) (no 502 du cat.).

63 Le 17 avril, vente publique d’un ensemble de tableaux anciens et modernes, dont un d’après Ingres, Françoise de Rimini (no 55 du cat.).

63 À partir du 24 avril, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins modernes, dont un dessin d’Ingres, Femme grecque filant (no 165 du cat.).

63 Fin avril, ouverture de la deuxième exposition de « tableaux modernes » au Cercle de l'Union artistique, rue de Choiseul. Burty y remarque « une sépia magistrale de M. Ingres, représentant en camée, imité presque jusqu’au trompe-l’œil, l’Apothéose de Napoléon Ier ».

63 En mai, ouverture à Nîmes d’une exposition des beaux-arts ; Ingres est présent avec trois portraits dessinés ap- partenant à un certain « Bonnet », celui de M. B*** (no 768 du cat.), celui de M. V*** (no 769) et celui de M. Marcotte d'Argenteuil (no 770).

63 Le 29 juin, dans une lettre adressée à sa nièce et filleule Isabelle Guille, Ingres écrit : « Ta gentille lettre […] est arrivée avec ton aimable père au moment où je venais de terminer mon tableau des femmes turques ! »

63 Le 10 juillet, la Chronique des arts écrit : « M. Ingres vient d’être l’objet, de la part des habitants de Montauban, d’une distinction aussi flatteuse que méritée. Une souscription avait été ouverte, il y a quelques mois, en vue d’of- frir au grand peintre une couronne d'or au nom de sa ville natale. Pour que cet hommage eût le caractère d’une manifestation populaire, le prix de la souscription était fixé à vingt-cinq centimes par personne. La somme recueil- lie s’est élevée à plus de deux mille francs. La couronne lui a été remise par une députation de compatriotes. M. S[iméon] Pécontal, qui en faisait partie, a dit avec chaleur de beaux vers que lui avait inspirés la circonstance. M. Ingres, ému jusqu’aux larmes, a exprimé avec effusion les sentiments de gratitude que lui faisait éprouver ce nou- veau témoignage d’affectueuse admiration. » La cérémonie eut lieu le 4 juillet.

63 Le 3 septembre, Albéric Second, le chroniqueur de l’Univers illustré, raconte l’histoire suivante : « Il y a quelques années, le portier de M. Ingres le prévint qu’une vieille femme déguenillée insistait depuis plusieurs jours pour le voir, et que chaque matin il la congédiait, persuadé que c’était une mendiante. […] Je suis celle qu’on appelait alors la belle Zélie. J’ai mangé dans de la vaisselle d’or poinçonnée à mon chiffre, et à présent je n’ai même plus un os à ronger dans mon assiette en terre de pipe. Les années sont venues, et la misère avec elles. De toutes mes richesses gaspillées, il ne me reste que mon portrait, que vous commanda M. le marquis de ***. Elle nomma un diplomate italien qui remplit un rôle fastueux à la cour de Napoléon Ier. […] Ému de pitié, M. Ingres pourvut au plus pressé et dit à l’ex-belle Zélie de lui envoyer son portrait. Cette toile, connue dans l’œuvre du maître sous le titre de la Dame de 1806, est visible dans la galerie de M. R***. Cet amateur éclairé l’acheta 15.000 francs, som- me qui a payé la dot de la vieille Zélie à [l’Institution de] Sainte-Périne, [à Chaillot], où elle s’est éteinte douce- ment, ces temps derniers, dans un bon lit bien doux, dans de bons draps bien blancs. »

63 Le 13 novembre, rapport à l’Empereur (Napoléon III) par le ministre de sa Maison et des Beaux-Arts (Vaillant) concernant l’organisation de l’École des beaux-arts, suivi d’un décret conforme.

63 Début décembre, Ingres fait paraître sa Réponse au Rapport sur l’École impériale des Beaux-Arts adressé au maréchal Vaillant, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts. Cette Réponse, lue à la séance de l’Académie des beaux-arts du 5 décembre, déclenche les applaudissements des membres présents.

-1864 Le 16 février, vente publique d’un ensemble de dessins et d’estampes, dont un dessin d’Ingres, de couleur bistre : la Plantation (no 56 du cat.).

64 Le 20 mars, la Chronique des arts écrit : « M. Marcotte d’Argenteuil, amateur distingué et ami de plusieurs de nos artistes les plus distingués, est mort. M. Ingres a fait de lui et de tous les membres de sa famille de superbes por- traits au crayon, et a exécuté pour lui un de ses morceaux les plus précieux, une odalisque avec esclave, expo- sée en ce moment chez M. Petit. »

64 Le 21 mars, décès d’H. Flandrin à Rome. Ce décès inspirera à Ingres un dessin intitulé : La Mort elle-même re- grette le coup qu’elle vient de porter ; ce dessin sera gravé par Boetzel et la gravure, insérée dans l’Autographe du 27 avril.

64 Le 23 avril, vente publique du cabinet Rosetti. Dans ce cabinet figure un dessin d’Ingres de 1799 : Tête de jeune garçon (no 159 du cat.).

64 Le 14 mai, ouverture à Melun d’une exposition des beaux-arts organisée dans le cadre du Concours régional agricole. Ingres est présent avec quatre dessins : Portraits au crayon de M. et Mme [Aristide] Dumont, appartenant à Dumont, de Melun (no 341 du livret) et Portraits au crayon de M. et Mme [Augustin Jordan], appartenant à Octave Despatys, vice-président du tribunal de Melun (no 342).

64 Début juin, Ingres fait voir dans son atelier sept toiles récentes : le portrait de Mme Ingres, « à mi-corps, assise, vêtue d’une robe bleue décolletée, avec une coiffure de dentelle jetée sur les cheveux arrangés en bandeaux » ; une « Vierge médiatrice », « [abaissant] ses yeux vers la terre pour écouter les prières des hommes que lui ap- portent deux anges dont on ne voit, à droite et à gauche, que la tête » ; une « répétition réduite et avec variantes considérables de l’Œdipe consultant le Sphynx, qui appartient au comte Duchâtel » ; une « réduction » de l’Âge d’or ; un « Homère conduit par un enfant » ; enfin, le « Bain de femmes turques », « destiné au prince Napoléon, qui, au moment de le recevoir, préféra un portrait de M. Ingres lui-même, qui figura à l’Exposition de 1855, et dont on voit, du reste, dans cette exhibition, une petite réduction ». Le 20 juillet, la Chronique des arts annonce l’acqui- sition par Émile Péreire de l’Œdipe, « qu'un public nombreux a vu dernièrement dans l'atelier de M. Ingres ».

64 Par décret en date du 2 juillet, le « sénateur » Ingres est nommé, sur proposition du ministre de l’Instruction publique (Duruy), membre du Conseil impérial de l'Instruction publique.

64 Le 14 août, le Courrier artistique écrit : « M. Ingres vient d'être chargé par LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice de faire le portrait de S. A. le Prince impérial. L'illustre artiste a promis qu'il commencerait son travail au mois de novembre. »

64 Le 24 août, le nom d’avenue Ingres est donné à une des rues de Paris « dont la dénomination est multiple ».

64 Le 28 août, le Courrier artistique écrit : « M. Ingres se repose en ce moment à Arromanches (Calvados). L'illustre artiste vient, nous dit-on, de faire une magnifique copie à l'aquarelle de sa Vierge à l'Hostie, et il l'a donnée au maire de l'arrondissement pour la mettre en loterie au profit des indigents. » Le 20 septembre, la Chronique des arts écrit : « M. Ingres a été se reposer cette année sur les bords de la mer, dans un petit village du Pas-de- Calais, à Ramecourt. Peu avant son arrivée, le clocher de l'église s'était écroulé et le curé ne savait où trouver de l'argent pour le faire réparer. M. Ingres, apprenant cette nouvelle, s'est aussitôt mis à dessiner, pour être mis en loterie, un grand carton, d'après la Vierge que bien des amateurs ont pu voir, il y a quelques mois, dans son ate- lier. »

64 Le 10 octobre, la Chronique des arts annonce que P. Balze vient d’exécuter sur émail, dans des médaillons de proportions très restreintes, une copie de l’Apothéose de Napoléon et des huit caissons qui l’entourent.

64 Le 15 décembre, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins « offerts par divers artistes à un de leurs confrères paralysé », Pierre Faure. « [M. Ingres], précise Th. Gautier dans le Moniteur, a envoyé pour cette bonne œuvre une tête magnifique, un homme de profil, à barbe noire, le col nu, un bout de draperie [rouge] sur l'épaule […]. » Cet ouvrage d’Ingres n’est pas décrit dans le catalogue de la vente.

-1865 À partir du 23 janvier, à Bruxelles, vente publique de la collection du chevalier Alfred de Knyff. Dans cette collec- tion figure un tableau d’Ingres : Vierge à l’hostie entourée d’anges (no 1 du cat.) ; « ce tableau, un des chefs- d’œuvre de M. Ingres, précise le catalogue, sort directement de l’atelier de ce grand peintre et n’a jamais été dans le commerce. »

65 Le 1er février, décret instituant la Commission impériale de l’Exposition universelle de 1867, présidée par le Prince Napoléon. Ingres, appelé à en faire partie, donnera, dès le 18 mars, sa démission, au ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics (Béhic).

65 Le 26 février, la Chronique des arts écrit : « M. Ingres travaille assidûment à un grand carton, réplique et variante de l'Apothéose d'Homère. »

65 Le 6 mars, lors de la séance générale du Sénat, il est donné lecture d’une lettre d’Ingres s’excusant, pour cause de santé, de ne pouvoir assister aux séances.

65 Le 24 mars, ouverture à Bordeaux, de l’Exposition de la Société des Amis des arts. Ingres est présent avec six dessins, les quatre premiers appartenant à Galichon, les deux autres, à Burty : Romulus remportant les premières dépouilles opimes (no 304 du livret), Odalisque (no 305), La jeune fille au chevreau (no 306), Portrait de M. *** (no 307), Porteurs de la chaise papale, d’après la Messe de Bolsena de Raphaël (no 308) et Portrait de Mme T[ournouër] (no 309).

65 Le 27 mars, Ingres écrit à son ami Vinet : « Je signe aujourd’hui mon Dessin [de l’Apothéose d’Homère], mais il me manque le nom des trois tragédies d'Eschyle. Auriez-vous la bonté de me les faire remettre le plus tôt possible si vous ne pouvez venir me voir. »

65 À partir du 27 mars, en son hôtel, 7 rue Tronchet, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins ayant ap- partenu au comte de Pourtalès-Gorgier, dont un tableau d’Ingres, Raphaël, assis sur un escabeau de peintre et tenant sur ses genoux sa belle « Fornarina » […] (no 271 du cat.) ; la composition d’Ingres n’a pas été gravée par Forster, comme l’écrit le cat., mais par Ch.-S. Pradier.

65 Le 30 mars, vente publique du cabinet Du Manoir. Dans ce cabinet figure un lavis d’Ingres : Philémon et Baucis (no 25 du cat.).

65 Le 3 avril, vente publique d’une collection « composée pour la plus grande partie de souvenirs de grands prix de Rome offerts à M. P[aul] L[emoyne], résidant à Rome depuis longtemps ». Dans cette collection figurent quatre ouvrages d’Ingres : Portrait d’homme (P. L.) (no 32 du cat.), Souvenir (no 37 [sic]), Dessin de la médaille de la chapelle expiatoire (no 64) et Ébauche d’un portrait (no 66) ; le premier ouvrage n’est autre que le portrait peint du statuaire Lemoyne, le dernier, le portrait peint de l’architecte Jean-Baptiste Desdéban.

65 Le 15 avril (ou dans les jours qui suivirent), l’Empereur (Napoléon III) accepte la proposition faite par le ministre de sa Maison et des Beaux-Arts (Vaillant) d’acquérir, moyennant la somme de 5.000 francs, le tableau d’Ingres représentant Jules César.

65 Le 1er mai, le Salon ouvre ses portes. C’est le moment choisi par Ingres pour sa dernière exposition d’atelier.

= 65 Ultime exposition à l’atelier d’Ingres (1865)

« Pendant que le public courait au Salon, une exposition d'un caractère absolument intime attirait chez le chef et le doyen de l'école française contemporaine, un petit nombre de visiteurs. Une œuvre, une seule, et pas même un tableau, un dessin, voilà ce que sont allés saluer les amateurs, heureux de suivre les manifestations élevées de l'art, voilà ce qu'une bonne grâce infatigable se plaisait à leur laisser voir, et ce que l'admiration la mieux justifiée ne se lassait pas de contempler. C'est qu'en effet, dans cette œuvre unique, il y a plus de pensée, plus d'intérêt, plus de caractère et de style, plus d'art en un mot, et je dirai presque plus de jeunesse que dans le Salon tout en- tier. M. Ingres a retrouvé une verdeur singulière, pour refaire, à plus de quarante années de distance, une compo- sition peinte en 1827, l'Apothéose d'Homère. […] » (Lagrange)

65 Le 2 mai, vente publique de la collection du vicomte Du Taillis. Dans cette collection figure un tableau d’Ingres ; Francesca de Rimini et Paolo […] (no 7 du cat.).

65 Le 10 mai, vente publique d’autographes, dont un… dessin à la plume d’Ingres, Trois têtes de vieillards (no 123 du cat.).

65 À partir du 17 mai, vente publique de la collection Pérignon père. Dans cette collection figure un dessin d’Ingres : la Communion (no 123 du cat.).

65 Le 4 juin, la Chronique des arts annonce le don fait par Gatteaux au musée de Montauban de 681 monnaies anti- ques et modernes.

65 À partir du 7 juin, vente publique de la collection Desperet. Dans cette collection figurent quatre dessins d’Ingres : Portraits d’home et de femme (no 554 du cat.), le Naufrage d’Ulysse […] (no 555) et Mélicerte, d’après la statue antique […] (no 556).

65 Le 6 juillet, Ingres est nommé par l’Empereur du Mexique (Maximilien Ier) grand-croix de l’Ordre de « Guadalupe ». Le 19 décembre suivant, Ingres sera autorisé par l’Empereur à porter cette décoration.

65 Le 20 septembre, la Chronique des arts écrit : « Le bruit avait couru que la santé de M. Ingres inspirait des inquié- tudes à ses amis. Nous croyons pouvoir affirmer que cette santé qui défie les ans n’a jamais été plus robuste. M. Ingres est toujours en villégiature à Meung-sur-Loire, près Orléans. »

65 Le 31 décembre, Burty donne dans les colonnes de la Chronique des arts des passages d’une lettre du conservateur du musée de Lille, Édouard Reynart, dont celui-ci : « M. Gatteaux […], après m'avoir offert des dessins de M. Ingres, m'a mis en rapport avec le célèbre artiste, qui de son côté s'est dessaisi en ma faveur d'un dessin pour son Vœu de Louis XIII et d'un autre pour l'Apothéose de Napoléon. »

-1866 Le 6 février, lors de la séance générale du Sénat, il est donné lecture d’une lettre d’Ingres s’excusant, pour cause de santé, de ne pouvoir assister aux séances.

66 Le 7 février, Hittorff exprime à Ingres le bonheur qu’il a éprouvé à la vue de son admirable tableau de Jeanne d’Arc à la Chambre des députés.

66 Le 21 février, vente après le décès de Gustave Héquet, homme de lettres et compositeur. À cette vente figurent deux tableaux exécutés par Mme Gustave Héquet d’après Ingres, le premier sous sa direction : Portrait de M. Ingres et Angélique (figure seule) ; figurent également plusieurs dessins d’Ingres : Entrée de Charles VI à Paris […], Pape bénissant une pécheresse […], Esquisse du portrait de M. Bertin (au dos : Étude pour le Saint- Symphorien) […], Autre étude pour le Saint-Symphorien […], Plusieurs esquisses (fragments) pour les portraits de M. Molé, M. Bertin et le Saint-Symphorien.

66 Le 8 mars, vente publique de la collection Black. Dans cette collection figure, d’Ingres, un lavis rehaussé : Françoise de Rimini et Paolo (no 60 du cat.).

66 À partir du 13 mars, vente publique après le décès de Dien, graveur d'histoire, dont deux dessins d’Ingres sous un même intitulé : Médaille pour l’École des Beaux-Arts (no 15 du cat.).

66 Le 20 mars, le Moniteur des arts annonce que le Roi des Belges (Léopold II) vient d'acheter « un Ingres ». Le ta- bleau acheté représente Homère et son guide, ou Homère aveugle.

66 Le 21 mars, vente publique d’un ensemble de tableaux et dessins, dont un tableau d’Ingres, Étude d’une tête de Victoire pour l’apothéose d’Homère (no 72 du cat.).

66 Le 14 avril, vente publique de la collection Varcollier. Dans cette collection figurent deux tableaux et deux dessins d’Ingres : Martyre de saint Symphorien, esquisse […] (no 20 du cat.), la Victoire, figure projetée pour le plafond de l’Apothéose de Napoléon […] (no 21), Raphaël et la Fornarina […] (no 41) et Henri IV jouant avec ses enfants au moment où l’ambassadeur d’Espagne est admis en sa présence […] (no 42).

66 À partir du 27 avril, vente publique de la collection d’Hippolyte Destailleur. Dans cette collection figure un dessin au crayon noir, portant l’inscription : Ingres à Brant [sic], et représentant un Portrait d’homme à mi-corps (no 103 du cat.). L’homme représenté est Henri-François Brandt.

66 Le 22 juillet, ouverture à Lille d’une exposition des beaux-arts placée sous le patronage de l'Empereur. Ingres est présent avec trois tableaux et douze dessins : Antiochus renvoie à Scipion, malade à Élée, son fils […], apparte- nant à Gatteaux (no 829 du livret), Première pensée pour l’Œdipe […], appartenant au comte de La Béraudière (no 830), Condottiere […], appartenant à G. de Monbrison (no 831), Croquis […] Jésus remettant les clefs à St Pierre, appartenant à Gatteaux (no 832), les porteurs du pape […], d’après la Messe de Bolsena de Raphaël, appartenant à Burty (no 833), Romulus […], appartenant à Gatteaux (no 834), Romulus […], appartenant à Galichon (no 835), Alexandre et Éphestion […], appartenant à Gatteaux (no 836), Jeune fille au chevreau […], appartenant à Galichon (no 837), Napoléon, 1er consul […], appartenant à Jules Boilly (no 838), Napoléon, empereur et roi […], appartenant à Eudoxe Marcille (no 839), Portrait de M. Gatteaux père […], appartenant à Gatteaux (no 840), Portrait de H. Flandrin […], appartenant à Mme vve Flandrin (no 841), Portrait de Mme H. Flandrin […], appartenant au même (no 842) et Portrait de M. *** […], appartenant à Galichon (no 843).

66 Le 8 août, ouverture à Bruxelles de l’Exposition générale des beaux-arts. Ingres est présent avec trois tableaux et un dessin : Homère, appartenant au roi des Belges (no 410 du cat.), Portrait du peintre, appartenant au Musée des Académiciens, à Anvers (no 411), Portrait de Bartolini (no 411bis) et Apothéose d’Homère (no 960). À la suite de cette exposition, le 5 octobre, le roi des Belges (Léopold II) décernera à Ingres la croix de commandeur de l’Ordre de Léopold.

66 Le 28 août, Ingres, alors à Meung-sur-Loire, met un point final à la rédaction de ses dispositions testamentaires. Delphine Ramel est instituée sa légataire universelle.

= 66 La publication du testament d’Ingres (1901–2006)

Le testament d’Ingres fut publié par Henry Lapauze en 1901, en presque totalité ; des trois passages omis — et signalés comme tels par le publicateur —, le premier fut donné par Georges Vigne en 1997. Voici les deux autres : – « Je donne et lègue au Sieur Matthieu, concierge de l’Institut, pour ses bons services la somme de six cent francs ; et à chacun des domestiques qui seront à mon service lors de mon décès depuis au moins un an, une somme égale à une année de gages, si ma femme les en juge dignes. » – « Je m’en rapporte à ma bien aimée épouse pour laisser de bons souvenirs de moi à Isabelle Guille ma chère filleule et nièce, à mon filleul Auguste Ramel et à Jeanne Ramel aussi ma filleule. »

66 Le 13 octobre, Ingres, « demeurant à Paris, 11, quai Voltaire », cède à Haro, « demeurant rue Bonaparte, 20, à Paris », un ensemble de tableaux, dessins et études, moyennant la somme de 50.000 francs. L’acte de cession sera publié par Henry Lapauze en 1911.

66 Le 18 novembre, la Chronique des arts écrit : « M. Ingres vient d'acheter, pour l'offrir au musée de Montauban, sa ville natale, la statue antique, grande comme nature, exécutée en marbre pentélique, de l’Amour essayant son arc, qui a fait partie pendant plusieurs années du musée du Louvre. Les deux jambes, le bras, la main gauche sont modernes ; cette figure n’en est pas moins un rare et précieux monument de l’art grec. […] Elle a été gravée plusieurs fois, notamment par Aug. Desnoyers, d’après un dessin de l’éminent artiste qui vient si généreusement de lui donner sa nouvelle destination. » L’Inventaire du fonds français ne confirme pas l’existence de la gravure de Desnoyers mentionnée.

66 Le 24 novembre, vente publique du cabinet Marie. Dans ce cabinet figure un tableau d’Ingres : Portrait d’Eugène Delacroix (no 86 du cat.). Le 23 du mois suivant, la Chronique des arts écrit : « Un de ces coups, fort rares à l’hôtel des ventes, a fait adjuger la semaine dernière un portrait d’homme peint par M. Ingres au prix de 19 francs 50. L’heureux acquéreur est allé trouver le peintre qui a reconnu avoir fait ce portrait en 1809 d’après un neveu de Talma et qui l’a, séance tenante, signé et daté. »

66 Le 24 décembre, le Moniteur universel du soir écrit : « M. Ingres ayant envoyé à M. Théophile Gautier une réduc- tion d’un fragment de son Apothéose d’Homère, représentant les trois tragiques grecs, M. Théophile Gautier, en guise d’accusé de réception, a adressé à l’illustre peintre la pièce suivante, que nous sommes heureux de pouvoir communiquer à nos lecteurs : Du plafond […]. »

66 Le 29 décembre, Ingres et Haro conviennent de publier ensemble « la photographie du Dessin de l’Apothéose d’Homère de M. Ingres ».

66 Le 30 décembre, la Chronique des arts écrit : « Un des plus beaux tableaux peints ou terminés par M. Ingres dans ces dernières années, le Bain des femmes turques, vient d'être acheté 32.000 francs par un riche amateur étran- ger, dont on s’est beaucoup occupé dans ces derniers temps, Khalil-Bey. »

-1867 Le (mardi) 8 janvier, soirée improvisée par Mme Ingres « par suite de la bonne promesse de M. Sauzay, qui veut bien venir charmer la réclusion de M. Ingres en lui faisant entendre un peu de cette musique classique qu'il aime tant ». Le 1er septembre de l’année suivante, Ch. Blanc donnera de cette soirée le récit suivant dans les colonnes de la Gazette des beaux-arts : « [Ingres], voulant honorer les hôtes de sa pensée, Haydn, Beethoven et Mozart, avait ordonné, lui ordinairement si simple, un dîner splendide. Il s'y montra plus aimable, plus gai que jamais. Tou- tefois, pendant le dîner, un nuage de tristesse passa sur son front, et, comme averti par un vague pressentiment, il dit : "Je suis heureux, je suis heureux… dans les dernières heures de ma vie…" Mais il reprit aussitôt sa belle humeur. L'œil brillant, le sourire aux lèvres, il reçut avec une sorte d'exaltation ses invités, qui tous étaient dignes d'aimer et de sentir la grande musique, entre autres Mme Jules Lacroix, quelque peu parente d'Ingres par son mari ; Mme de Mniszech, fille de Mme de Balzac, musicienne consommée ; Mme de Blocqueville, Mme Beulé, la fa- mille Hittorff, la famille Magimel, M. Sturler et la fille de Baillot, Mme Sauzay. Le quatuor en ré mineur de Mozart, le scherzo du premier des quatuors dédiés à Baillot par Cherubini, le quatuor en sol (no 41) de Haydn, furent exécu- tés à ravir, d'une manière unique, exceptionnelle, par MM. Sauzay père et fils, M. Franchomme et M. Masse. Sous l'empire d'une sorte d'intuition mystérieuse, ces artistes excellents se surpassèrent ; ils eurent la conscience que jamais ils n'étaient arrivés à une interprétation aussi bien sentie, aussi pure, autant à l'unisson de leurs cœurs. Ingres, rayonnant, s'était fait comme chef d'orchestre, et à chaque fois nos quatre virtuoses prenaient plai- sir à lui demander le signal. Entre deux morceaux, il prit à part M. Sauzay et lui dit : "J'ai un désir bien vif : c'est d'entendre le concerto de Viotti en la mineur que j'ai exécuté à quinze ans au grand théâtre de Toulouse… Pro- mettez-moi ce bonheur." La soirée se termina par la sérénade de Beethoven, qui jeta le peintre dans l'enthousias- me. Ce fut le dernier éclair d'une vie qui allait s'éteindre et qui était cependant pleine de flamme. On le préparait au dernier sommeil par une musique sublime. »

67 Moins d’une semaine plus tard, le (lundi) 14 janvier, Ingres, dans sa 87e année, succombe à une bronchite aiguë en son domicile parisien, 11 quai Voltaire, muni des sacrements de l’Église ; l’heure du décès est une heure du matin.

67 Le (jeudi) 17 janvier, convoi, service et enterrement d’Ingres en l’église Saint-Thomas-d’Aquin ; l’invitation à se réunir « à midi très précis » émane de « Madame Ingres, sa veuve, de Mademoiselle Ingres, sa sœur, de sa famil- le et de ses élèves ». Ingres est enterré au Père-Lachaise.

Chapitre 8 : Paris, 1867–1887

1867 Les 24 et 25 janvier, comparution devant Me Tandeau de Marsac et son collègue, notaires à Paris, de Victor Baltard et de Michel Dumas, à des fins d’établissement d’un acte de notoriété. Cet acte, après avoir observé que l’inventaire après décès n’a pas été dressé, constate que M. Ingres « n’a laissé aucun héritier au profit duquel la loi fasse réserve d’une partie de ses biens ».

67 Le 20 mars, comparution devant les mêmes, de Mme Ingres, à des fins d’établissement des certificats de propriété nécessaires pour obtenir le paiement du prorata pour l’année en cours de la dotation de 30.000 francs attachée à la dignité de sénateur.

67 Enfin, le 26 avril, à la requête de Mme veuve Ingres et en présence de Jacques-Édouard Gatteaux, établissement de l’inventaire après décès de M. Ingres.

-1887 Le 11 mai, décès à Paris, 19 rue de Marignan, de Mme Ingres. Delphine Ingres aura survécu à son époux plus de vingt ans.

Notes du chapitre 1

[80] *Lapauze, 1901, État civil. — *Ligou, 1984. — *Vigne, 1997. [Le prénom usuel de la sœur cadette d’Ingres est Marie d’après *Naef (1977–80, t. V, p. 470) et Anne-Marie d’après *Ternois (2005, p. 544).] [80] *Lapauze, 1901, État civil. — *Vigne, 1997. [80] Courrier de Tarn et Garonne, 15 janv. 1867. — Archives nationales, L1335027. [82] Henri Hugon, La Famille de Magdeleine Ingres, 1942, p. 9. [86] *Schlenoff, 1956, p. 24-29. [91] *Mesplé, 1955. — *Lapauze, 1911, Briant. — *Mesuret, 1959. [92] *Desazars de Montgailhard, 1924–26, p. 46. [96] *PVABA, an IV–an VIII, 1937, p. lvi, n. 4. — *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 64, n. 2. — *Brunel & Julia, 1984, no 011 [sic]. [97] *PVABA, an IV–an VIII, 1937, p. 47-56. [97] *Lapauze, 1911, p. 22-23. — *Desazars de Montgailhard, 1924–26, p. 46. — *Vigne, 2003, doc. 1. [97] le cat. de la vente d’aut. du 18 janv. 1890 (Eug. Charavay, exp.), no 51. — *Lapauze, 1911, p. 25. — coll. privée (et non, comme on l’a écrit encore dernièrement, Archives départementales de Tarn-et-Garonne) [pour l’aut. d’Ingres à Forestié (lettre et notice jointe)]. — *Forestié, 1860. — *Lapauze, 1911, p. 8-11 et p. 16-17. — le cat. de la vente d’aut. du 10 mai 1995 (Th. Bodin, exp.), no 219 [lequel donne la date du 20 janvier 1844]. — Ch. Blanc, *GBA, 1er sept. 1868, p. 239-240 [ou *Blanc, 1870, p. 218]. — *Lapauze, 1901, p. 64, n. 2. [97] *Lapauze, 1901, Cahiers, p. 247. [97] École des beaux-arts, Bibliothèque, ms. A95, p. 219. [97] — [97] — [97] *Delécluze, 1855. — *Ternois, 1955, David. [99] École des beaux-arts, Bibliothèque, ms. A95, p. 245. [99] *Bonnaire, 1937, Écoles. — *PVEBA, an III–an IX. — *Lapauze, 1901, p. 64. [00] *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 5-8. — *Grunchec, 1986–89, t. II, p. 20-23. — *Bertin 1. [00] *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 5-8. [00] — [00] *Moniteur, 17 vendémiaire, p. 62. — *Vigne, 2003, doc. 2. [00] *Brunel & Julia, 1984, no 102, no 105 et no 109. [00] *Moniteur, 15 brumaire, p. 173. [00] J.-J. Marquet de Vasselot, Répertoire des catalogues du Musée du Louvre (1793–1917), 1917, p. 3. [00] *Brunel & Julia, 1984, no 109. [01] *Bonnaire, 1937, Écoles. — *PVEBA, an III–an IX. — *Lapauze, 1911, p. 28 [lequel donne la date du 2 février 1800]. [01] *Brunel & Julia, 1984, no 124. [01] *Lapauze, 1901, p. 63, n. 1. [01] *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 59-60 et p. 65-67. — *Grunchec, 1986–89, t. II, p. 24-26. — *Bertin 2. [01] *Moniteur, 17 vendémiaire, p. 66. — *Vigne, 2003, doc. 4. [01] *Brunel & Julia, 1984, no 152. [01] *Lapauze, 1911, p. 31-32. — *Vigne, 2003, doc. 5. [02] *Bonnaire, 1937, Écoles. — *PVEBA, an IX–an XIII. — *Lapauze, 1911, p. 30. [02] *Montaiglon, 1887–1912, no 9905 et no 9912. [02] J.-J. Marquet de Vasselot, Répertoire des catalogues du Musée du Louvre (1793–1917), 1917, p. 122-124. — *McKee, 1995. — Archives des Musées nationaux, *1 BB 6. — *Lapauze, 1909, Poussin, p. 866. — *Dorival, 1969, p. 5-6 [lequel place la commande en 1803, sur la base d’une réclamation présentée par l’artiste cette année-là]. [02] le livret. — *Guiffrey, 1873 [lequel indique l’existence de quatre suppléments au livret]. [02] *McKee, 1995, note 60. [02] le livret. — Daniel & Guy Wildenstein, Documents complémentaires au catalogue de l'œuvre de Louis David, 1973, no 2041. [02] *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 112-113 et p. 115-117. [03] *Moniteur, 16 prairial an XI, p. 1158. — *Moniteur, 6 mars 1812, p. 259-261. — *Hattis, 1973, note 32. — *McKee, 1981. [03] *McKee, 1981. — les livrets du Salon. [03] Edward Lilley, « Consular Portraits of Bonaparte », *GBA, Nov. 1985, p. 143-156. — *Montaiglon, 1887–1912, no 9977. [03] *Bonnaire, 1937, Écoles. — *Lapauze, 1911, p. 30-31 [lequel donne la date du 26 septembre]. — *PVEBA, an IX–an XIII. [04] *Brunel & Julia, 1984, no 334. [04] *Ingres et ses élèves, 1934, p. 16, no 2 (Portrait d’Homme), reprod. — *Cohn & Siegfried, 1980, p. 174, no B6 (Portrait of an Unknown Man), non reprod. — *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 177-178. — *Brunel & Julia, 1984. — *Vigne, 1995, Œuvre, p. 331. [04] *Montaiglon, 1887–1912, no 9977. — *Dupuy & al., 1999, no 503. [04] *Naef, 1977–80, t. III, p. 39. [04] *Moniteur, 29 floréal, p. 1083. [04] *PVABA, an IX–an XIV, 1940, p. 255-256. [04] le livret du Salon de 1804. [05] *Brunel & Julia, 1984, no 550. [05] *Dupuy & al., 1999, no 601 et no AN 48. — Ferdinand Boyer, « Le Palais-Bourbon sous le Premier Empire », *BSHAF, Année 1936, p. 91-123. — *Moniteur, 29 thermidor an XIII (17 août 1805), p. 1363. — Gérard Hubert & Guy Ledoux- Lebard, Napoléon, portraits contemporains, bustes et statues, 1999. [06] *Brunel & Julia, 1984, no 735 et no 798. — *Lapauze, 1910. — Fondation Custodia, inv. 2004–T.32 [pour le portrait de Julie, dessiné par son fiancé]. [06] *Brunel & Julia, 1984, no 798. [06] le livret. — *Lee, 1995. [06] Bibliothèque nationale, département des Estampes et de la Photographie, Rés Ye 79 (Registre des dépôts faits au Cabinet des estampes et planches gravées de la Bibliothèque nationale, en conformité de la loi du 19 juillet 1793 sur les propriétés littéraires, et dont extrait est délivré à chaque déposant sous le no d’inscription), p. 41, no 157. — *Magimel, 1851, no 11. — *Silvestre & Virmond, 1855, p. 34. — Jean Adhémar, Bibliothèque nationale, département des Estampes. Inventaire du fonds français après 1800. Tome cinquième, 1949, p. 161-164 (Coqueret), no 6 (« Il part…, Napoléon, allégorie, d’apr. Ingres, chez Potrelle, 1804 [sic]. Deux épr. (Ef 139, p. 61 ; N 2). »).

Notes du chapitre 2

[06] *Brunel & Julia, 1984, no 798. [06] *Momméja, 1894, no 32 (du cat. de l’œuvre inséré en fin d’article). — *Bosson & al., 1992, p. 17. — Gérard Hubert & Guy Ledoux-Lebard, Napoléon, portraits contemporains, bustes et statues, 1999, p. 108. [06] *Lapauze, 1910, p. 68-77. [07] *Brunel & Julia, 1984, no 795. — *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 122-123. [07] Autographes, manuscrits, documents historiques et biographiques, Sept. 1865, no 734. — Fondation Custodia, inv. 1990–A.982. [07] *Moniteur, 13 mai, p. 523. — *Brunel, 1979, p. 89. [08] *Hochard, 1913, p. 537. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 480. [09] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 17. [09] *Flandrin frères, 1984, p. 219. [09] *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 250-251. [09] *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 257-258. — *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 191-198. [09] *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 267-271. [09] — [09] *Conisbee, 1999. — *Vauthier, 1918–19, no II. — Maria Teresa Caracciolo, « L’exposition du Capitole de 1809. Un nouveau document et quelques précisions », les Cahiers d’Histoire de l’Art, No 3, 2005, p. 137-151. — *Naef, 1968, Dormeuse, fig. 1. [09] Patrice Caillot, Bibliographie de la presse française politique et d’information générale, des origines à 1944. 82–Tarn-et- Garonne, 1982, p. 9. [10] *Naef, 1973, Excursion. [10] *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 369-370. [10] *Brunel, 1979, Pensionnaires, p. 90. [10] Geneviève & Jean Lacambre, « Ingres à la Villa Médicis. Quelques précisions sur ses envois de pensionnaire », *RL, No 4/5–1967, p. 233-238. — *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 267-271. — *PVABA, 1811–1815, 2001, p. 80-85. — Institut de France. Notice des travaux de la Classe des beaux-arts, depuis le 1er octobre 1808 jusqu’au 1er octobre 1809, par Joachim Le Breton, secrétaire perpétuel de la Classe, […], lue à la séance publique du samedi 7 octobre 1809, 1809, p. 4. — Institut impérial de France. Notice des travaux de la Classe des beaux-arts, pour l’année 1811, par Joachim Le Breton, secrétaire perpétuel de la Classe, […], lue à la séance publique du samedi 5 octobre 1811, 1811, p. 4. — *Jamot, 1920. [11] *Ternois, 1970. — *Delaborde 40. — *Ingres, 1867, no 426. [11] — [11] *Mesplé, 1969. — Musée du Louvre, département des Arts graphiques, aut. Chillaz 946. [11] *PVABA, 1811–1815, 2001, p. 77-78. [11] *PVABA, 1811–1815, 2001, p. 80-85. [12] Bibliothèque de l’INHA, carton 43, « Quatremère de Quincy ». [12] le cat. de la vente d’aut. du 25 oct. 1938 (L. Giraud-Badin, exp.), no 1560. — Bibliothèque de l’INHA, anc. coll. Roger- Marx. [12] *Ternois, 1999–2001, no 1. [12] *Lapauze, 1910, p. 244-247. — *Rostrup, 1969. [13] *Lenormant, 1847, p 118-120 [lequel donne la date du 2 février 1812]. [13] Fondation Custodia, inv. 1979–A.355. [13] *Ternois, 1999–2001, no 2. [13] *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 328-329. — Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’École française au dix- neuvième siècle. Tome deuxième, 1916, p. 257-258. [13] *Naef, 1977–80, t. I, p. 361-362. [13] le bull. d’aut. de la maison Charavay, Janv. 1913, no 74563. [14] coll. privée [pour l’aut. de Gatteaux]. — Maurice Decourcelle, La Société académique des Enfants d’Apollon (1741– 1880), 1881. [14] *Ternois, 1999–2001, nos 3-4. — *Ternois, 2005, no 4. [14] *Lapauze, 1901, État civil, no II. — *Waquet, 1978. [14] *Moniteur, 12 avr., p. 401. [14] *Ternois, 1999–2001, no 3. [14] *Ternois, 1999–2001, no 4. [14] Hippolyte Guillibert, Le peintre Granet, d’Aix-en-Provence (1775–1849). Documents inédits, 1904, p. 18. — *Néto, 1991, no 84. — Jean-Pierre Collignon, Ordres de chevalerie, 2004, p. 344 [lequel écrit : « De toutes les décorations françaises contemporaines, l’Histoire de la décoration du Lys est la plus délicate à écrire de façon objective et exacte. »]. [14] le cat. de vente (Lugt 8580). [14] hors Dictionary of Art. — Fondation Custodia, inv. 1972–A.42. — *PVABA, 1811–1815, 2001, p. 59-61. — *BF, 22 fév. 1812, no 1679. — *BF, 26 juin 1812, no 3062. — *BF, 16 oct. 1812, no 4288. — *BF, 14 mai 1813, no 1530. — *BF, 8 oct. 1813, no 2737. — *BF, 30 sept. 1815, no 2325. — *BF, 1er juin 1816, no 1498. — *BF, 18 nov. 1820, no 4121. — F.- L. Regnault-Delalande, peintre et graveur, Catalogue raisonné de gouaches et de dessins, du Cabinet de Mr Bruun- Neergaard, Gentilhomme de la Chambre du Roi de Danemarck, 1814. [14] *Moniteur, 31 oct., p. 1226. — Archives des Musées nationaux, X (Salon de 1814). — le livret. — *Lee, 1995. — *Débats, 21 déc. — *Moniteur, 13 fév. 1815, p. 175-176 [lequel fait également état du Raphaël]. [14] Lettres de P.-J. David d'Angers à son ami le peintre Louis Dupré, publiées avec préface et notes par son fils Robert David d'Angers, 1891, no II. [14] l’ouvrage. [15] Musée du Louvre, département des Arts graphiques, aut. Chillaz 930. [15] *Naef, 1957. — *Naef, 1990. [15] *Moniteur, 20 juil., p. 825. — *Moniteur, 13 oct., p. 1126. — Les archives Murat aux Archives nationales, 1967. — *Naef, 1968, Dormeuse. — Louis Bulit, « Ingres et Murat », Cavalier et Roi, bulletin des Amis du musée Murat, No 21 (Janv. 1990), p. 19-37. — *Naef, 1990. — Louis Bulit, « Nouvelles découvertes de documents sur Ingres et Murat », Cavalier et Roi, No 24 (Janv. 1993), p. 7-12. — *Ingres : Portraits, 1999, no 34. — Fantasme d’Ingres. Variations autour de la Grande Odalisque, 2004 (cat. d’expo. [Cambrai, 2004], établi par Véronique Burnod). [16] Musée du Louvre, département des Arts graphiques, aut. Chillaz 936. [16] *Gérard, 1886, t. I, p. 268-272 [pour une lettre adressée par Thévenin à Gérard, de Rome le 30 juillet 1816]. — *Brunel, 1979, p. 92 [lequel écrit : « Arr. le 10 juin. »]. — *Lapauze, 1911, p. 192-194. — *Perot, 1979, p. 128. [16] Fondation Custodia, inv. 2000–A.353. — *Bertin 12. [17] *Lapauze, 1924, t. II, p. 132. — Archives de l’Académie de France à Rome, carton 23. — *Moniteur, 16 sept. 1816, p. 1046. [17] *Moniteur, 11 avr., p. 411. — *Ternois, 1999–2001, entrée Amis des arts (Société des). [17] *Lapauze, 1901, État civil, no IV. [17] *Lapauze, 1911, p. 194 [lequel écrit « Pradal » (au lieu de « Pradel »)]. — *Vauthier, 1918–19, no I. [17] le livret. — *Moniteur. — *Débats. [17] Archives des Musées nationaux, P 6 (1817, 8 août). — *Dorival, 1969, p. 6-8. — le cat. de la vente d’aut. du 7–10 déc. 1874 (Ét. Charavay, exp.), no 569. — Jacques Foucart, « L’Ingrisme dans le monde », *BMI, No 39 (Juil. 1976), p. 19-28. [18] *Moniteur, 27 avr., p. 526. — T., « Musée de la Chambre des Pairs », *Moniteur, 22 mai, p. 632, 30 mai, p. 663-664, et 7 juin, p. 695-696. — *Chaudonneret, 1999, p. 32. [18] *Guinard, 1969, p. 64. — le livret du Salon de 1819, no 620. — *Magimel, 1851, no 33. [18] Gérard Hubert, « Autour de la soupe à l'oignon. Le sculpteur Louis Petitot et la Société cipollésienne. Lettres et dessins », *AAF, Nouv. pér., t. XXV, 1978, p. 263-289. [18] *Ternois, 2005, no 2 [sic]. [18] *Débats, 12 nov. — *Moniteur, 13 nov., p. 1331, 15 nov., p. 1338, et 18 nov., p. 1349-50. — hors *Lapauze, 1924. [18] *Angrand & Naef, 1970, no I. [19] *Angrand, 1972, p. 75-77. — *Chaudonneret, 1999, p. 45. — Archives des Musées nationaux, *AA 14. — Archives nationales, F21 613, dossier III. [19] *Angrand, 1972, p. 41-46. — « Objets d’art concédés en jouissance par la Restauration, [d’après un] document communiqué et annoté par M. L[ouis] Courajod », *NAAF, Année 1878, p. 371-399. [19] *Moniteur, 26 août, p. 1132. — Archives des Musées nationaux, X (Salon de 1819). — le livret. — *Lee, 1995. — *Moniteur, 1er déc., p. 1520. [19] *Mirecourt, 1855, p. 39, n. 1. — Archives des Musées nationaux, P 6 (1819, 14 décembre). — *Guinard, 1969. — *Moniteur, 18 sept., p. 1226, et 19 sept., p. 1231-32. — *Ternois, 1999–2001, no 5, p. 64. — *Ternois, 2005, no 8. — *Lenormant, 1847, p. 123-125. — *Ternois, 2005, no 4, p. 163. [20] Musée du Louvre, département des Arts graphiques, aut. Chillaz 1699. — *Moniteur, 29 déc. 1819, p. 1633. — *Moniteur, 12–13 mai 1820, p. 633. — *Bertin, 2004, Vernet. [20] Bibliothèque de l’INHA, carton 40, « Lemoyne » [pour une lettre adressée par Lemoyne à Roman, de Florence le 15 août 1820, laquelle ne cite pas Ingres]. — *Naef, 1977–80, t. I, p. 290-291. — *Ternois, 2005, no 5. — *Méras, 1973, [no 2]. [20] *Lapauze, 1911, p. 206. — *Moniteur, 10 sept., p. 1247 [lequel écrit : « [Paris, le 9 septembre.] M. Ingres, peintre, né à Montauban, vient d’être chargé de l’exécution d’un tableau pour la cathédrale de cette ville. »]. — Archives nationales. Les préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870. Répertoires nominatif et territorial, 1981, p. 39. — *Delaborde, 1870, p. 179. [20] Bibliothèque de l’INHA, carton 40, « Lemoyne ».

Notes du chapitre 3

[20] *Néto, 1991, no 173. — *Ternois, 2005, no 7. [21] *Bodart, 1971, p. 139. [21] *BF, 18 mai, no 1937. — le Catalogue. [21] *BF, 7 juil., no 2633. — *Lapauze, 1909, Poussin. [21] *Lapauze, 1909, Poussin. — Georges Vicaire, Manuel de l’Amateur de Livres du XIXe siècle. Tome sixième, 1907, col. 717-733. — *Ternois, 1956, p. 174. — Jean-Pierre Cuzin, « La Vision de sainte Françoise Romaine de Nicolas Poussin », *RL, No 2–1999, p. 13-17. — Souscription pour ériger une statue à Nicolas Poussin dans sa ville natale, aux Andelys, 1843. [21] *Chesneau-Dupin & al., 2000, p. 44. [22] *Ternois, 2005, no 12. [22] le cat. de la vente d’aut. du 24 nov. 1999 (Th. Bodin, exp.), no 33 [La Kenneth W. Rendell Gallery (New York) nous a aimablement communiqué une transcription (en anglais) de cet aut. d’Ingres.]. — *Moniteur, 28 sept. 1822, p. 1394. [22] le cat. de vente (Lugt 10200). [22] *Moniteur, 25 avr., p. 643. — *Lee, 1995. [22] *Ternois, 2005, no 16. — *Moniteur, 23 mai, p. 752. [23] *Baschet, 1942, p. 16. [23] *Ternois, 2005, no 17. — *Plan, 1930, p. 176-178. — *Bertin 12. — *Bertin 17. [23] *Bertin, 1998, no LR.40. — Jean Gaudon (préface de), Victor Hugo. Correspondance familiale et écrits intimes. I : 1802– 1828, 1988, no 657. [23] *PVABA, 1821–1825, 2004, p. 214-215. — *Moniteur, 30 déc., p. 1513. — *Vigne, 2003, doc. 7-8 [lequel donne la date du 22 décembre et écrit « membre correspondant » (au lieu de « correspondant »)]. [23] les livrets du Musée du Luxembourg. [23] les livrets. — Le Musée du Luxembourg en 1874. [Les] peintures, 1974 (cat. d’expo.). — *Chaudonneret, 1999, p. 30- 36. [24] le livret. — *Moniteur, 14 janv. 1825, p. 57. [24] *Débats, 11 sept. — le livret du Salon.

Notes du chapitre 4

[24] *Gassier & Schmidt-Surdez, 2005, no 2 M. — *Ternois, 2005, no 19, p. 232. — le livret du Salon de 1824. — Archives de Institut, 5E 16. [24] *Débats, 23 nov. — le livret du Salon. — *Ternois, 2005, no 19. [24] *Moniteur, 11 déc., p. 1597. — *Moniteur, 15 déc., p. 1612-13. [24] *Débats, 12 déc. — le livret du Salon. [24] *Ritchie, 1993–94, doc. 4 [laquelle écrit « Garliery » (au lieu de « Corbière »)]. — Archives nationales, F21 7, dossier 58. [25] *Moniteur, 15 janv., p. 63, et 16 janv., p. 66-67. — *Baschet, 1948, p. 104-112. — Archives nationales, L1335027. [25] *Lapauze, 1910, p. 281-287. — *Baschet, 1948, p. 114. — *Ternois, 2005, no 20, p. 236. — Bruno Horaist, « Les embellissements de Saint-Sulpice au XIXe siècle », De pierre et de cœur : l’église Saint-Sulpice, 350 ans d’histoire, 1996 (cat. d’expo.), p. 103-112. [25] *Foucart, 1987. [25] *PVABA, 1821–1825, 2004, p. 282-283. [25] *Schlenoff, 1960, p. 148-149. — *Ternois, 2005, no 20, p. 236. [25] *Naef, 1977–80, t. II, p. 446-448. [25] le cat. de vente (Lugt 10861). — *Ternois, 2005, no 20, p. 236. — *GBA, 1er juil. 1861, p. 38. [25] *Ternois, 2005, no 20, p. 234. [25] Georges Vicaire, Manuel de l’Amateur de Livres du XIXe siècle. Tome septième, 1910, col. 764. — Jean Adhémar & al., Bibliothèque nationale, département des Estampes. Inventaire du fonds français après 1800. Tome onzième, 1960, p. 39-41 (Ingres), no 7. [25] — [25] Anne Martin, « Charles Nodier, historiographe du Sacre de Charles X ? », *GBA, Nov. 1968, p. 265-270. — Almanach royal, Année 1825, p. 197-203. — Catalogue des planches gravées composant le fonds de la Chalcographie et dont les épreuves se vendent dans cet établissement au Musée impérial du Louvre, 1860 (4609 nos). [25] *Bertin, 2004. — *PVABA, 1821–1825, 2004, p. 300-307. — Archives de l’Institut, 5E 16 [pour la lettre de candidature, laquelle a été publiée pour la dernière fois par *Ternois en 1999–2001 (entrée Académie des beaux-arts)]. — Archives de l’Institut, 6E 2 [pour la lettre du ministre à laquelle est jointe une ampliation de l’ordonnance royale]. — *PVABA, 1806–1810, 1943, p. 2, n. 1. — *Guiffrey, 1911. — l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 20 fév. 1893, col. 165-166. [25] *PVABA, 1821–1825, 2004. — *PVABA, 1826–1829, 2005 [lesquels, pour la séance du 18 avril 1829, omettent, entre celui de Pradier et celui de Cartellier, le nom suivant : Ingres]. — *PVABA, 1830–1834, 2004 [lesquels, pour la séance du 11 août 1832, omettent, entre celui de Vaudoyer et celui de Meynier, les noms suivants : Ingres, Turpin de Crissé, Debret, Percier, Lesueur, Bidauld, Lebas, Huyot et Richomme]. [25] *PVABA, 1821–1825, 2004, p. 316-318. [25] *PVABA, 1821–1825, 2004. — *PVABA, 1826–1829, 2005. — *PVABA, 1830–1834, 2004. [25] *Moniteur, 11 sept., p. 1281-82. — le cat. de la vente du 19 juin 1968 (T. Catroux, exp.), no 25 [pour l’Album]. [25] *Plan, 1930, p. 161-164. — Charles Duplomb, La Rue du Bac, 1894, p. 44 [lequel écrit qu’en 1877, l’achèvement du boulevard Saint-Germain et l’amorce du boulevard d’Enfer ont fait disparaître plusieurs nos de la rue du Bac, dont celui (no 62) sous la voûte duquel se trouvait l’entrée du passage Sainte-Marie, établi « à la fin du siècle dernier » sur une partie du couvent des Dames Sainte-Marie]. [25] *Moniteur, 3 janv. 1826, p. 9. — *Moniteur, 6 janv., p. 22. [25] la Notice. [26] *Bertin 11. [26] coll. privée [La date portée sur l’aut. est samedi.] [26] Ch. Blanc, *GBA, 1er nov. 1867, p. 457-458. — Ch. Blanc, *GBA, 1er août 1869, p. 100. [26] *Lapauze, 1911, p. 260-261. — *Bertin, 1998, Élèves. — *Lacambre, 1969. — *Angrand, 1982. — *Vigne & L’Estoile, 1999, Élèves. [26] *Baschet, 1948, p. 331-335. — P.-N. Bergeret, Lettres d'un artiste sur l'état des arts en France, considérés sous les rapports politiques, artistiques, commerciaux et industriels, 1848. [26] le cat. de vente (Lugt 11143). — Lugt, Marques, no 839 [lequel place la vente en 1828]. — *David, 1989, no 107. [26] Almanach royal, Année 1825, p. 731. — Almanach royal, Année 1826, p. 727. — *BF, 19 avr. 1826, no 2229. — Almanach royal, Année 1827, p. 733. — Almanach royal, Année 1828, p. 743. — Almanach royal, Année 1829, p. 750. — Almanach royal, Année 1830, p. 761. — Almanach royal et national, Année 1831. — Almanach royal et national, Année 1832, p. 738. — *BF, 7 juil. 1832, no 3205. [26] — [26] *BF, 10 juin 1826, no 3735. — *BF, 28 juil. 1827, no 4904. — *Bertin, 2004, La Fontaine. [26] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 32-33. [26] le livret [lequel ne porte aucune date d’ouverture]. — *Moniteur, 21 juil., p. 1086. — *BF, 26 juil., no 4880. [26] *Schlenoff, 1960, p. 148-149. — Fondation Custodia, inv. 1995–A.1126. [26] — [26] Archives nationales, F13 1180. — *Ternois, 2005, no 23. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 89-91. [26] coll. privée [pour une transcription de l’aut. d’Ingres à Haro]. [26] *Moniteur, 21 nov., p. 1573 [lequel cite le Journal de Tarn-et-Garonne du 15 nov.]. — *Ternois, 1999–2001, no 136 D et no 137 D. [26] *Vigne, 2003, doc. 10. [26] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 55-57. [27] *Bertin 13. — *Bertin 14. [27] *Ternois, 2005, no 26, p. 259. — *Fauquet, 1986, p. 243. [27] le cat. de vente (Lugt 11387). — *Bertin, 1995, p. 103. [27] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 86. [27] Fernande Bassan, La famille Pastoret d’après sa correspondance (1788 à 1856), 1969, no 68. [27] Hippolyte Guillibert, Le peintre Granet, d’Aix-en-Provence (1775–1849). Documents inédits, 1904, p. 20. — *Chaudonneret, 1999, p. 59-60. — *Angrand, 1972, p. 15-16. [27] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 99-104 et p. 105. [27] *Moniteur, 5 nov., p. 1525. — le livret. — *Lee, 1995. — Almanach [des adresses de Paris], Année 1826 [lequel fait état de trois « Marcotte » : « Marcotte d’Argenteuil », « Marcotte Sainte-Marie » et « Marcotte de Genlis »]. — Almanach [des adresses de Paris], Année 1827 [ibid.]. — Archives des Musées nationaux, *KK 4 (no 2969). [27] *Moniteur, 13 déc., p. 1697-98 [lequel écrit : « Le Salon, fermé depuis le commencement du mois, ne sera rouvert que le quinze. Cette clôture passagère a pour causes l’envoi d’une grande quantité de tableaux terminés depuis l’époque du 4 novembre, lesquels seront de nouveau soumis à l’examen du jury de peinture. On profitera surtout de l’intervalle pour mettre la dernière main aux travaux du Musée Charles X, dont l’inauguration désirée va achever de donner à l’exposition tout l’éclat et toute la solennité désirables. […] »]. — *Débats, 16 déc. [lequel écrit : « Le Musée Charles X est ouvert au public ; le grand salon d’Exposition est rendu à sa destination première. »]. [27] le livret du Salon de 1827. — le livret du Salon de 1834. — *Schlenoff, 1960. [28] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 125. [28] Journal des artistes, 20 avr., p. 241-246. — Journal des artistes, 27 avr., p. 264. [28] *Vigne, 2003, doc. 11. — *Magimel, 1851, no 4. [28] le cat. de vente (Lugt 11736). [28] Archives nationales, F13 1182. [28] *Bertin, 2004, Vernet. [28] *Moniteur, 13 août, p. 1326. [28] coll. privée [pour l’aut. de Baillot]. — *Lapauze, 1911, p. 287. [28] *Moniteur, 21 nov., p. 1733. — Journal des artistes, 23 nov., p. 321-322. [29] le cat. de la vente d’aut. du 23–25 juin 1885 (Ét. Charavay, exp.), no 1527. — *Gassier & Schmidt-Surdez, 2005, no 34 M. [29] *Fauquet, 1986, p. 245-247. [29] *Fauquet, 1986. — *Art du violon, 2003, no 29. — *Ternois, 2005, no 30. — *François-Sappey, 1974. [29] *Moniteur, 6 mars, p. 285. — Journal des artistes, 21 juin, p. 402, et 28 juin, p. 417. — *Moniteur, 6 mai 1830, p. 499. — Journal des artistes, 9 mai 1830, p. 545-[546]. — Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’École française au dix- neuvième siècle. Tome troisième, 1919, p. 302. [29] — [29] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 186. — Almanach [des adresses de Paris], Année 1830, p. 124. [29] le cat. de vente (Lugt 11968). [29] le livret [lequel ne porte aucune date d’ouverture]. — Journal des artistes, 29 mars, p. 210. — *BF, 11 avr., no 2154. — Journal des artistes, 26 avr., p. 261-263 [lequel affecte le no 154 au Philippe V d’Ingres]. — Journal des artistes, 31 mai, p. 353. [29] le livret [lequel ne porte aucune date d’ouverture]. — Journal des artistes, 21 juin, p. 402. — Journal des artistes, 12 juil., p. 17-19. — Journal des artistes, 1er nov., p. 286. [29] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 209-210. — Pierre Citron (sous la dir. de), . Correspondance générale. I : 1803–1832, 1972, no *132. [29] *PVABA, 1826–1829, 2005, p. 217-218. [29] Pierre Citron (sous la dir. de), Hector Berlioz. Correspondance générale. I : 1803–1832, 1972, no *141. [29] les trois livrets successifs (p. 33, p. 4 et p. 16, resp.). — *Bertin, 1995, p. 103. — Beth S. Wright, « Henri Gaugain et le musée Colbert : l’entreprise d’un directeur de galerie et d’un éditeur d’art à l’époque romantique », Nouvelles de l’estampe, no 114 (Déc. 1990), p. 24-31. — *Ternois, 2005, no 34, p. 281. [29] *PVEBA, 1823–1829. — *Ternois, 2005, no 34, p. 280. — *PVEBA, 1830–1836. — *Vigne, 2003, doc. 12 [lequel donne la date du 28 décembre]. [30] Journal des artistes, 3 janv., p. 22. — Journal des artistes, 17 janv., p. 52-53. [30] *Moniteur, 9 janv., p. 35. [30] *PVEBA, 1830–1836. [30] Archives des Musées nationaux, P 5 (1830, 26 mars). [30] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 24-25. [30] le cat. de vente (Lugt 12321). — *Naef 286 [pour le Portrait]. [30] Journal des artistes, 27 juin, p. 678. [30] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 46-47. [30] *Ternois, 2005, no 36. [30] — [30] Journal des artistes, 12 sept., p. 183-184. [30] *Moniteur, 30 sept., p. 1189. [30] le livret du Salon de 1853, no 1624 [lequel écrit : « élève de MM. Ingres et Henriquel-Dupont »]. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 54 [lesquels identifient « Dupont » comme étant le peintre de paysages Alphonse Dupont]. — *PVABA, 1830– 1834, 2004, p. 53-54. [30] le livret. — *Bertin 25. [30] *Moniteur, 11 nov., p. 1435. — *Moniteur, 2 déc., p. 1597. — Journal des artistes, 13 mars 1831, p. 207-208. — Journal des artistes, 27 mars 1831, p. 246-247. — Monnaie de Paris, Archives, G-2, 7. [30] hors *Moniteur. — Archives nationales, F21 584, dossier IV, pièce 198. — Almanach royal et national, Année 1831, p. 85. [30] le chapitre Mon ministère de l'Intérieur (1830) (t. II, p. 35-135) des Mémoires de François Guizot, 1859 (2 tomes). — *Moniteur, 21 déc. 1830, p. 1775. — Journal des artistes, 26 déc. 1830, p. 449-450. — Journal des artistes, 6 mars 1831, p. 191 [lequel ne précise pas la date du 5 mars]. — *Moniteur, 7 mars 1831, p. 483. — Journal des artistes, 24 avr. 1831, p. 319-320. — *Moniteur, 25 avr. 1831, p. 878. — Archives nationales, F21 584, dossier IV, pièce 178. [31] *Moniteur, 8 janv., p. 44. — *Moniteur, 14 mars, p. 534. [31] le cat. de vente (Lugt 12539). [31] *Moniteur, 27 janv., p. 177, et, pour la réparation d’un oubli — Reicha — dans la liste des membres, 29 janv., p. 189. [31] *Moniteur, 5 fév., p. 241. — Journal des artistes, 30 janv., p. 94. — Journal des artistes, 27 fév., p. 165-166. — Journal des artistes, 27 mars, p. 248. — Journal des artistes, [23] oct., p. 281-282. [31] *Ternois, 2005, no 37. [31] *Moniteur, 18 mars, p. 559. [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 90-91 et p. 108. [31] notre exemplaire du livret du Salon [lequel comporte un 7e suppl. manuscrit (nos 3183-3211)]. — *Moniteur, 2 mai, p. 911. — *Vauthier, 1918–19. — l’Artiste, 5 juin (t. I, 18e livr.), p. 223-225. — l’Artiste, 10 juil. (t. I, 23e livr.), p. 278-280. — *Bertin, 1995, note 4 [pour le Philémon]. — *Bertin 11 [pour l’Odalisque]. [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 102. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 104-105. [31] Madeleine Ambrière (sous la dir. de), Correspondance d’Alfred de Vigny. Tome 2 : Août 1830–Septembre 1835, 1991, no *[18]31–44. — le bull. d’aut. de la maison Cornuau, Mai–juin 1930, no 18949. — *BF, 19 nov., no 5344. — le roman de Brizeux, p. 7-11. [31] *BF, 2 juil., no 3002. [31] *Moniteur, 17 août, p. 1397. — *Lapauze, 1911, p. 299-300 [lequel situe l’événement en 1833]. [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 122 (« élève de M. Pradier ») et p. 127-129 (« élève de MM. Pradier et Ingres »). [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 127-129. [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 132. — coll. privée [pour l’aut. d’Ingres à Sudre]. — Journal des artistes, 28 août, p. 167. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 156. [31] *PVEBA, 1830–1836. [31] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 134. [31] *BF, 30 avr. 1831, no 1924 [pour les livr. 1 à 4 du Suppl. (A-ELL)]. — *BF, 16 juil. 1831, no 3240 [pour les livr. 5 et 6 du Suppl. (ELL-GRIL)]. — *BF, 6 déc. 1834, no 6588 [pour la livr. 19 et dernière du Suppl. (VID-ZUR)]. [Pagination des 8 premières livr. du Suppl. : 1-48, 49-96, 97-144, 145-192, 193-240, 241-288, 289-336 et 337-384.] [31] — [32] le cat. de la vente d’aut. du 7–10 déc. 1874 (Ét. Charavay, exp.), no 570 [lequel donne la date du 13 janvier 1830]. — *Moniteur, 17 août 1831, p. 1397. [32] *Vigne, 2003, doc. 13. — Annuaire de la Société philotechnique, Année 1840, p. 203-212. [32] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 156. — Archives de l’Institut, 5E 22. [32] — [32] *Moniteur, 25 avr., p. 1123. — Henry Jouin, David d’Angers. Sa vie, son œuvre, ses écrits et ses contemporains. Tome premier, 1877, p. 578. — Une intéressante collection de lettres autographes et de documents historiques d'artistes, de littérateurs et d'hommes politiques du XIXe siècle adressées à l'illustre sculpteur David d'Angers, 1890, no 42. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Juil. 1895, no 37526. [32] Journal des artistes, 8 juil., p. 33-34. — Monnaie de Paris, Archives, ms. Fol 125. — Almanach royal et national, Année 1833. — Almanach royal et national, Année 1834. — Almanach royal et national, Année 1835. [32] l’Artiste, 26 août (t. IV, 4e livr.), p. 42. [32] Journal des artistes, 16 sept., p. 211-213. — *Moniteur, 18 sept., p. 1722-23 [lequel cite le Journal des artistes]. [32] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 192. [32] Victor Hugo. Lettres à la Fiancée & Correspondance I, 1947, p. 513-514 [pour la lettre de Victor Hugo]. — coll. privée [pour l’aut. de Marochetti]. — hors *Débats. — *Bertin 36. [32] Journal des artistes, 9 déc., p. 430, et 16 déc., p. 444. [32] *PVEBA, 1830–1836. [33] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 211-212. [33] le livret. — *Moniteur, 2 mars, p. 580. — *Lee, 1995. — *Wildenstein 48. [33] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 214. [33] l’Artiste, 17 mars (t. V, 7e livr.), p. 92. — l’Artiste, 24 mars (t. V, 8e livr.), p. 93-97. [Les informations données de son côté par le Journal des artistes sur l’ouverture au public des salles du Louvre (3 mars, p. 143 ; 10 mars, p. 166 ; 17 mars, p. 188-189 ; 24 mars, p. 203-206 ; et 31 mars, p. 217-222) sont confuses.] [33] Archives des Musées nationaux, X (Salon de 1833). [33] *Moniteur, 4 mai, p. 1233. — Archives nationales, L1335027. — *Vigne, 2003, doc. 14. [33] *Moniteur, 11 mai, p. 1313. — Journal des artistes, 12 mai, p. 355-357. — l’Artiste, 19 mai (t. V, 16e livr.), p. 193-194. [33] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 225. [33] *Moniteur, 19 mai, p. 1397 [lequel cite la France nouvelle]. — *Bertin, 1997, note k. [33] Archives nationales, F21 488. — hors *Moniteur. [33] les livrets. — « Répertoire des artistes ayant exposé dans les salons du nord de la France (1815–1848) », Les Salons retrouvés. Éclat de la vie artistique dans la France du Nord, 1815–1848, 1993, t. II. — *Bertin, 1995, p. 103. [33] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 252-253. [33] Journal des artistes, 6 oct., p. 231. — *Bertin 20. [33] *Moniteur, 22 oct., p. 2232. — le livret du Salon de 1834. [33] Archives nationales, F21 488. — Stéphane Guégan, « Peindre Madeleine », Autour de la Madeleine. Art, littérature et société, 2005, p. 56-63. [33] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 263-276. [33] *Vigne, 2003, doc. 15. [33] *Chesneau-Dupin & al., 2000, p. 103-104. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 271-272. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 276. — Archives des Musées nationaux, X (Salon de 1834). [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 276-277. — Fondation Custodia, inv. 1994–A.416 [pour l’aut. d’Ingres à Aristide Dumont, chef du bureau des beaux-arts au ministère de l’Intérieur]. — Archives des Musées nationaux, *KK 5 (no 3036). [34] Archives des Musées nationaux, *KK 51 (1834) et *KK 5 (no 2940). [34] le livret. — *Moniteur, 2 mars, p. 458. — *Lee, 1995. — *Wildenstein 152. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 279-280. — *Gassier & Schmidt-Surdez, 2005, no 198 M. — *Shelton, 1998. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 280-282. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 282. [34] *Gassier & Schmidt-Surdez, 2005, no 201 M. [34] *Moniteur, 7 avr., p. 811. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 285-288. [34] *Moniteur, 8 mai, p. 1167. — Journal des artistes, 11 mai, p. 341-343. — l’Artiste, 11 mai (t. VII, 15e livr.), p. 169-170. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 294. [34] Archives de l’Institut, 5E 24 [pour la lettre de candidature, laquelle a été publiée par *Angrand (1967, p. 90-91)]. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 296-297. [34] *Moniteur, 1er juin, p. 1373. — *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 299-300. [34] Journal des artistes, 1er juin, p. 398. — Journal des artistes, 12 juil., p. 32. [34] *Gérard, 1886, t. II, p. 143. — le cat. de la vente d’aut. du 2–3 nov. 1923 (Noël Charavay, exp.), no 235. — *Foucart, 1987. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 303 et p. 305. [34] *Moniteur, 19 juin, p. 1447. [34] *Moniteur, 12 juil., p. 1539. — *Lapauze, 1901, Loges, no I [pour le texte de l’ordonnance royale]. — *Vigne, 2003, doc. 18. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 306-307. — Fondation Custodia, inv. 1995–A.1131. [34] *Lapauze, 1911, p. 320. — Archives des Musées nationaux, P 6 (1834, 12 juillet). — Almanach [des adresses de Paris], Année 1834, p. 91. [34] le cat. de la vente de livres et d’aut. du 16 avr. 2004 (Ch. Galantaris, exp.), no 88. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 311. [34] Journal des artistes, 14 sept., p. 175-176. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 316-317. [34] *Vigne, 2003, doc. 19-20. [34] *Moniteur, 11 oct., p. 1931. — *Moniteur, 15 oct., p. 1947. [34] *Gassier & Schmidt-Surdez, 2005, no 234 M. — [Charles] F[arcy], « Françoise de Rimini et M. Molé, par M. Ingres », Journal des artistes, 9 nov., p. 297-299. — *Débats, 26 nov. — H., « Portrait de M. le comte Molé, pair de France, par M. Ingres », *Débats, 26 nov. — *Moniteur, 27 nov., p. 2121 [lequel cite les *Débats]. — *Bertin 28. [34] — [34] Monnaie de Paris, Archives, ms. Fol 125. [34] Archives nationales, F21 7, dossier 57. — *Schlenoff, 1956, p. 132. [34] coll. privée [pour l’aut. de Baillot]. — *Art du violon, 2003, no 33. [34] *PVABA, 1830–1834, 2004, p. 324-325. [34] *Moniteur, 1er déc., p. 2139. [34] l’Artiste, 30 nov. (t. VIII, 18e livr.), p. 212. [34] *Moniteur, 2 déc., p. 2143. — Journal des artistes, 7 déc. 1834, p. 367. — l’Artiste, 7 déc. (t. VIII, 19e livr.), p. 222. — *Naef 364. — *Ingres et Marcotte, 2001, no 34.

Notes du chapitre 5

[35] Fondation Custodia, inv. 1995–A.1132 [pour la lettre à Thiers]. — Archives de l’Institut, 5E 24 [pour la lettre à Quatremère]. — *Moniteur, 23 janv., p. 159. [35] *Bertin (à paraître). — Benoît Yvert (sous la direction de), Dictionnaire des ministres, de 1789 à 1989, 1990. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 483. — *Moniteur, 2 juil. 1839, p. 1175. — *PVEBA, 1837–1851. — Dictionnaire de biographie française. Tome dix-neuvième, 2001, col. 1273. — *Moniteur, 3 oct. 1838, p. 2274. [35] *Naef, 1977–80, t. III, p. 332 [pour Haussonville et son épouse]. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 349 [pour Reiset et son épouse]. — *Hébert, 1901 [pour Mme Viardot et son époux]. — *BF, 15 janv. 1842, no 324 [pour les Musées d’Italie]. — *Middleton, 1980. [35] *Lapauze, 1905, Sigalon, p. 224, n. 1. [35] Archives de l’Institut, 5E 24. — *BF, 10 oct. 1835, no 5315. — *BF, 17 oct. 1835, no 5434. — Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 96-97. — Archives de l’Institut, 5E 25. — *Jouin, 1901, no CXXXVII. [35] *Lapauze, 1901, Loges, no III. [35] Archives nationales, F21 7, dossier 58. — Musée du Louvre, département des Arts graphiques, aut. Chillaz 1064. — Archives nationales, AJ52 446, dossier II. — Archives nationales, F21 5, dossier 1. [35] *Naef, 1977–80, t. III, p. 194-195. — *Bertin, 1998, Thiers, p. 109-110. [35] *Plan, 1930, p. 132-133. — *Moniteur, 22 juin, p. 1571. [35] Archives nationales, F21 7, dossier 57. — *Angrand, 1967, p. 95-96. [35] *Vigne, 2003, doc. 21. [35] *Moniteur, 14 mai, p. 1155 [lequel cite le Diario di Roma]. [35] *Ternois, 1999–2001, nos 26-27. [35] Archives de l’Institut, 5E 24. [35] *Brunel, 1979, Pensionnaires, p. 98-100. — *Aubrun, 1990, no 10. — *Delaborde, 1865, Deuxième partie, no LII. — Rapport général sur les ouvrages envoyés par les élèves pensionnaires de l’École de France à Rome, pour l’année 1834, [lu dans la séance publique du 10 octobre 1835], 1835 (p. 13-30). — Rapport […], 1836 (p. 17-29). — Rapport […], 1837 (p. 13-26). — Rapport […], 1838 (p. 25-40). — Rapport […], 1839 (p. 1-19). — Rapport […], 1840 (p. 3- 24). — Rapport […], 1841 (p. 27-48). [35] *Ternois, 1956, p. 175. — *Delaborde, 1870, p. 207. — *Silvestre & Virmond, 1855, p. 34. [35] *Moniteur, 12 oct., p. 2209. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 52-56. [35] *BF, 31 oct., no 5733. — le Voyage, p. 32, p. 397-398 (« Les sept Missions de la rive gauche de l’Uruguay étaient distribuées ainsi : San-Borja, à une lieu de l’Uruguay et à trois lieues au sud de la rivière Camacua ; San-Nicolas […] »), et p. 403 (« Le 4 février 1834, nous prîmes congé de MM. Ingres [sic] et Serni […] »). — *Naef, 1977–80, t. I, p. 67. [35] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [35] *Bertin, 1998, Thiers, p. 111-112. — *Lapauze, 1901, Loges, no V. [36] Journal des artistes, 15 mai, p. 320. — *Vigne, 2003, doc. 26-28. [36] Guy Bedouelle & Christoph-Alois Martin, Henri-Dominique Lacordaire. Correspondance. Répertoire. Tome I : 1816– 1839, 2001, p. li. — Georges Claudius Lavergne, Claudius Lavergne, 1910, p. 10-12. [36] Stendhal. Correspondance générale. Édition V. Del Litto. Tome V (1834–1836), 1999. — l’Artiste, 29 déc. 1839 (2e sér., t. IV, 18e livr.), p. 291-296. [36] Archives de l’Institut, 5E 25. [36] *Flandrin & Froidevaux-Flandrin, 1984, p. 92 et p. 94. [36] *Moniteur, 10 oct., p. 1967. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 115-119. [36] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [37] l’Artiste, 15 janv. (t. XII, 25e livr.), p. 301-302. [37] *Moniteur, 6 avr., p. 800. [37] *Moniteur, 8 mai, p. 1110. [37] le cat. de vente (Lugt 14733). — *Naef 146 [lequel ne fait pas état de cette vente]. [37] Archives de l’Institut, 5E 26. [37] *Moniteur, 5 sept., p. 2059 et p. 2061. — Fondation Custodia, inv. 1995–A.1138. — Guy Bedouelle & Christoph-Alois Martin, Henri-Dominique Lacordaire. Correspondance. Répertoire. Tome I : 1816–1839, 2001, no 37/147. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Mai 2002, no 46891. [37] Journal des artistes, 24 sept., p. 128. [37] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [37] *Moniteur, 8 oct., p. 2194. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 183-186. [37] *Moniteur, 17 déc., p. 2484. [38] *Vigne, 2003, doc. 30. [38] L. Quicherat, Adolphe Nourrit, sa vie, son talent, son caractère, sa correspondance. Tome troisième, 1867, no XL et no XLIII. [38] *Amprimoz, 1986, no XXVII. [38] Archives de l’Institut, 5E 27. [38] Archives nationales, AJ52 446, dossier II. [38] Archives nationales, AJ52 446, dossier II. — *Moniteur, 19 mai 1845, p. 1345. — *Labat-Poussin, 1987, p. 85-89. [38] *Moniteur, 21 oct., p. 2349. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 255-259. [38] *Moniteur, 10 nov., p. 2425 [lequel cite le Diario di Roma]. [38] *Moniteur, 16 nov., p. 2452. [38] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [38] le cat. de vente (Lugt 15236). — *Naef 146 [lequel ne fait pas état de cette vente]. [38] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 254-255. [39] *Amprimoz, 1986, no XXXIV. — *Moniteur, 6 fév., p. 232. — *Ternois, 2005, no 41, p. 302. [39] Archives nationales, F21 613, dossier III. [39] Pierre Citron (sous la dir. de), Hector Berlioz. Correspondance générale. II : 1832–1842, 1975, no *622. [39] Charles F. Dupêchez, Marie d'Agoult, 1805–1876. 2e édition corrigée, 1994, p. 346. [39] *Amprimoz, 1986, no XXXV. — *Aubrun, 1986, no XV. [39] le cat. de vente (Lugt 15322). [39] *Ternois, 1962, p. 14-16. [39] *Ternois, 2005, no 41. [39] *Aubrun, 1986, no XV. — École des beaux-arts, Bibliothèque, ms. 553bis. [39] *Moniteur, 19 mai, p. 729. — *Lapauze, 1911, p. 340, n. 3 [lequel place la mission en 1837]. — *Angrand, 1967, p. 230, n. 1. [39] *Chesneau-Dupin & al., 2000, p. 130-134 [lequel donne la date du 2 juin]. — *Moniteur, 18 juin, p. 1004. [39] Archives de l’Institut, 5E 28. [39] *Ternois, 1987, no 21. [39] *Moniteur, 19 août, p. 1656. [39] Revue des autographes, Avr. 1904, no 202. — *Luynes, 1988. [39] *Moniteur, 1er oct., p. 1832. [39] *Moniteur, 7 oct., p. 1856. — *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 351-356. [39] Maurice Paturier, Prosper Mérimée. Correspondance générale. [Première série.] Tome deuxième, 1836–1840, 1942, p. xxii et no 520. — Gabriel Vauthier, *BSHAF, Années 1918–1919, p. 264-265. — Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [39] *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 356-358. — *Bertin, 2005, Daguerréotype. [39] l’Artiste, 27 oct. (2e sér., t. IV, 9e livr.), p. 141. [39] Archives nationales, F21 5, dossier 1. [39] Archives nationales, F21 5, dossier 1. — *Moniteur, 1er déc. 1839, p. [2081-2082]. — *Moniteur, 10 avr. 1847, p 737. — *Moniteur, 25 juin 1847, p. 1719. [39] — [39] *PVABA, 1835–1839, 2004, p. 225-226. — l’Artiste. — France littéraire. — *Shelton, 2005 [lequel donne des dates avancées d’une semaine pour plusieurs des livr. de l’Artiste]. — *Moniteur, 31 mai 1842, p. 1320. [39] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [39] *Naef, 1974, Hensel. [40] le cat. de vente (Lugt 15654). [40] le cat. de vente (Lugt 15660). [40] *Bertin, 2005, Daguerréotype. [40] Ch. Blanc, *GBA, 1er avr. 1868, p. 346-347 [ou *Blanc, 1870, p. 125-127]. — le cat. de la vente d’aut. du 21 oct. 1987 (Guy Martin, exp.), no 27 [pour un manuscrit de Duban (Château de Dampierre. Notes et souvenirs, 9 p. in-12) et deux lettres à lui adressées par Luynes]. — *Luynes, 1988. [40] Archives de l’Institut, 5E 29. [40] *Moniteur, 14 juin, p. 1409. [40] *Moniteur, 3 août, p. 1788. — *PVABA, 1840–1867. [40] l’Artiste, 9 août (2e sér., t. VI, 6e livr.), p. 85-86. — *Moniteur, 3 août, p. 1788 [lequel fait à peine partir de Rome le tableau d’Ingres]. — *Bertin, 1997, p. 58. — *Lapauze, 1901, p. 146, n. 2. — *Bertin, 1998, no LR.110. [40] *Bertin, 1998, no LR.119. — *Ternois, 1999–2001, entrée Chambre des pairs. [40] *Moniteur, 4 oct., p. 2072. — *PVABA, 1840–1867. [40] — [40] *Dupêchez, 2003–05, no 40–167*, no 40–220* et no 41–22*. — Serge Gut & Jacqueline Bellas, Franz Liszt, Marie dAgoult. Correspondance, 2001, no 425. [40] Vittorio Della Croce, Cherubini e i musicisti italiani del suo tempo, 1983–86 (2 tomes), t. II, p. 281-282. — *Bonnefon, 1908, p. 68-70. — le bull. d’aut. de la librairie Les Autographes, Fév. 2004, no 164. [40] Archives de l’Académie de France à Rome, carton 37. [40] l’Artiste, 15 nov. (2e sér., t. VI, 20e livr.), p. 326. — *Ternois, 1999–2001, no 40. [40] *Moniteur, 24 nov., p. 2297. [40] l’Artiste, 13 déc. (2e sér., t. VI, 24e livr.), p. 374. [40] *Delaborde, 1870, p. 220, n. 1. [40] *Moniteur, 24 déc., p. 2502. — *Delaborde, 1870, p. 332. [40] — [41] Fondation Custodia, inv. 1992–A.245. — *Tinterow & al., 2000, Fig. 23. [41] le cat. de la vente d’aut. du 9 juil. 1996 (Th. Bodin, exp.), no 52. — *Lapauze, 1911, p. 362-363. — *Lapauze, 1924, t. II, p. 260. [41] le cat. de vente (Lugt 16162). [41] *Dupêchez, 2003–05, no 41-100.

Notes du chapitre 6

[41] *Moniteur, 9 mai, p. 1250. [41] *PVABA, 1840–1867. [41] Archives nationales, F21 1499. — Almanach [des adresses de Paris], Année 1841, p. 639. [41] *Moniteur, 5 juin, p. 1601. [41] *Moniteur, 9 juin, p. 1629. — J[ules] J[anin], « Banquet offert à M. Ingres », *Débats, 16 juin. — *Moniteur, 18 juin, p. 1698 [lequel écrit : « [Paris, le 17 juin.] Le banquet offert à M. Ingres par ses amis, par ses élèves et par ses admirateurs, avait réuni hier […]. »]. — France littéraire, nouv. sér., t. V, 1841, p. 286-288. — France littéraire, nouv. sér., t. V, 1841, p. 391. — France littéraire, nouv. sér., t. VI, 1841, p. 51-52. — *Bertin, 1998, no LR.42, note a. [41] *Moniteur, 29 juin, p. 1767. [41] *PVABA, 1840–1867. — Archives de l’Institut, 5E 30. [41] *PVEBA, 1837–1851. [41] Fondation Custodia, inv. 1997–A.202. [41] Fondation Custodia, inv. 1997–A.202. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Sept.-oct. 1931, no 11883. — Jules Varnier, « De la Madone exécutée pour S. A. Imp. le grand-duc héritier de toutes les Russies, par M. Ingres », l’Artiste, 4 juil. (2e sér., t. VIII, 1re livr.), p. 1-2. — Jules Janin, « La Vierge à l’Hostie, par M. Ingres », *Débats, 12 juil. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Oct. 1908, no 63138 [pour l’aut. d’Ingres de 1851]. — Fab. P[illet], « La Vierge à l’hostie, par M. Ingres », *Moniteur, 19 juil., p. 1854. — Th. Gautier, « Feuilleton », la Presse, 20 juil. — [Ét.] Huard, « La Vierge à l’hostie. Tableau, par M. Ingres », Journal des artistes, 1er août, p. 77-78. — Ch. Lenormant, « La Vierge adorant l’Eucharistie. Tableau de M. Ingres », l’Artiste, 26 sept. (2e sér., t. VIII, 13e livr.), p. 194-198. — *Moniteur, 17 juil., p. 1842. — *Débats, 18 juil., p. [4], 2e col. [41] *PVABA, 1840–1867. [41] le bull. d’aut. de la librairie Les Neuf Muses, Printemps 1998, no 138. — *Vigne, 2003, doc. 33. [41] Archives nationales, F21 88, dossiers 3-4. [41] *Moniteur, 29 août, p. 2013. [41] *Moniteur, 7 oct., p. 2176-2177. — *PVABA, 1840–1867. [41] *Ternois, 1999–2001, no 142 G. — Manufacture nationale de Sèvres, Archives, Pb21, l. 3, d. 18. [41] Journal des artistes, 21 nov., p. 336. [41] *Moniteur, 25 nov., p. 2375. — *Moniteur, 16 janv. 1842, p. 77-78. — *Moniteur, 17 mars 1848, p. 628. [41] *PVEBA, 1837–1851. — l’Artiste, 15 janv. 1843 (3e sér., t. III, 3e livr.), p. 48. [41] la Description. [42] l’Artiste, 30 janv. (3e sér., t. I, 5e livr.), p. 74. — [Mme d’Agoult], « Le portrait de Cherubini, par M. Ingres », la Presse, 7 janv. [42] *PVABA, 1840–1867. — Revue et gazette musicale de Paris, 6 mars, p. 96. [42] *Garrisson, 1965, no I. [42] l’Artiste, 6 mars (3e sér., t. I, 10e livr.), p. 151-152. [42] *Moniteur, 17 mars, p. 519. — l’Artiste, 27 mars (3e sér., t. I, 13e livr.), p. 201. — Ch. Blanc, *GBA, 1er avr. 1868, p. 352- 353 [ou *Blanc, 1870, p. 132-133]. [42] *Bertin, 1998, no LR.105. — *Moniteur, 26 août, p. 2538 [lequel cite le Journal des artistes] [42] *Débats, 23 avr., p. [3], 1re col. [42] Ch. Lenormant, « M. Ingres. Portraits de Cherubini et de Monseigneur le duc d’Orléans », l’Artiste, 15 mai (3e sér., t. I, 20e livr.), p. 312-315. [42] *Bertin, 1998, no LR.109. [42] Archives des Musées nationaux, P 6 (1842, 18 juin). [42] *Moniteur, 22 juin, p. 1541-42. — *Vigne, 2003, doc. 36. [42] *PVABA, 1840–1867. — *Débats, 23 juil., p. [3], 2e col. — Serge Gut & Jacqueline Bellas, Franz Liszt, Marie d’Agoult. Correspondance, 2001, no 442. [42] l’Artiste, 10 juil. (3e sér., t. II, 2e livr.), p. 26. [42] *Moniteur, 15 juil., p. 1633. — *Moniteur, 30 juin, p. 1571. — *Moniteur, 22 juil., p. 1661. — *BF, 13 août, no 3969. [42] *Moniteur, 16 sept., p. 1943. — *Moniteur, 18 sept., p. 1952. — *Moniteur, 23 nov., p. 2221. [42] l’Artiste, 25 déc. (3e sér., t. II, 26e livr.), p. 416. — *Ternois, 2005, no 47. [42] le Guide. — *Bertin, 1995, note 3. [42] — [43] le cat. de vente (Lugt 16798). — Almanach [des adresses de Paris], Année 1842, p. 360 [lequel écrit : « Lamarre (le comte Achille de) »]. [43] coll. privée [pour l’aut. de la princesse de Canino]. — Paul Fleuriot de Langle, Alexandrine Lucien-Bonaparte, princesse de Canino (1778–1855), 1939. — *Bertin, 1998, no LR.25 [pour la lettre destinée à Ingres]. [43] Journal des beaux-arts, 29 janv., p. 63. — *Ternois, 2005, no 48, p. 330. [43] le cat. de vente (Lugt 16855). [43] l’Artiste, 26 fév. (3e sér., t. III, 9e livr.), p. 144. [43] *Débats, 18 mars, p. [1], 4e col. [43] Bibliothèque nationale, département des Monnaies, médailles et antiques, fonds Raoul-Rochette, inv. 2004–271– 351/352. [43] *Bertin (à paraître). [43] Revue et gazette musicale de Paris, 6 août, p. 276. — *Vigne, 2003, doc. 40. [43] *Moniteur, 12 juil., p. 1833. — Description très-exacte de la chapelle Saint-Ferdinand, sous l’invocation de Notre-Dame de la Compassion, élevée à la mémoire de S. A. R. Louis-Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d’Orléans, Prince royal, et inaugurée le 11 juillet 1843, 1843. [43] *Ternois, 2005, no 50. — *Angrand, 1967, p. 205-206. [43] Archives des Musées nationaux, P 6 (1843, 25 juillet). [44] le cat. de vente (Lugt 17307). — *Bertin, 1995, p. 103. [44] Archives des Musées nationaux, P 6 (1844, 11 mai). — *Ternois, 1999–2001, no 49 et no 53. [44] le livret (Œuvre Française du Mont-Carmel. Livret des objets d'arts, tableaux, dessins, sculptures, gravures, manuscrits et œuvres musicales, exposés au Palais du Luxembourg ; offerts par les artistes français au profit de la loterie du Mont- Carmel). — *Moniteur, 9 juin, p. 1681. [44] *Moniteur, 7 juin, p. 1651. — *Vigne, 2003, doc. 42. — *Ligou, 1984, p. 325. [44] *Moniteur, 7 juin, p. 1651. [44] *Débats, 15 juil. — *Moniteur, 16 juil., p. 2206. [44] le cat. de vente (Lugt 17541). [44] Courrier de Tarn-et-Garonne, 12 déc. — *Moniteur, 18 déc., p. 3025. — *Moniteur, 11 août 1844, p. 2475 [lequel annonce le décès de Scitivaux]. — *Wildenstein 233. — *Naef, 1960, no 128. — *Bertin, 1995, note 5. [45] *Vigne, 2003, doc. 44. — *Ewals, 1984, p. 34-35. — *Moniteur, 2 juil. 1845, p. 1991. [45] le cat. de vente (Lugt 17661). — *Bertin, 1995, p. 104 [lequel fait état de la vente « Hopilliart »]. [45] *Moniteur, 3 mai, p. 1164. — Archives nationales, L1335027. — *Vigne, 2003, doc. 46. [45] Mergier-Bourdeix, Jules Janin. 735 lettres à sa femme. Tome I : Lettres 1 à 248 (1842–1850), 1973, lettre 41. [*BF, 26 avr.–24 mai 1845.] [45] *Vigne, 2003, doc. 47. [45] *Moniteur, 8 juin, p. 1612. — l’Artiste, 20 juil., p. 34. — *Moniteur, 30 août, p. 2369. — *Ewals, 1980. [45] *Ternois, 1999–2001, no 49. — *Ternois, 2005, no 55. [45] l’Artiste, 13 juil., p. 18. — l’Artiste, 20 juil., p. 34. [45] *Vigne, 2003, doc. 50. [45] l’Artiste, 14 déc., p. 112. [45] l’Artiste, 21 déc., p. 127. [46] *Moniteur, 12 janv., p. 66. — *Moniteur, 20 fév., p. 431. [46] *Ambille & Foucart, 1995. [46] *Bertin, 1998, no LR.4. [46] Archives nationales, F21 1500, dossier « Palais de l’Institut ». [46] *Moniteur, 10 nov., p. 2603. — *Moniteur, 6 nov., p. 2587. — le cat. de la vente du 11 juin 1997 (Sotheby’s London), no 3 [pour la composition d’Ingres de l’Album]. [46] *Wildenstein 250. [47] *Moniteur, 12 janv., p. 48. — *Vigne, 2003, doc. 54. [47] André Pavie, Médaillons romantiques, 1909, p. 159-161. — *Bertin, 1999, Hugo, p. 34. [47] *Moniteur, 14 fév., p. 303. [47] le cat. de la vente d’aut. du 9 janv. 1895 (Ét. Charavay, exp.), no 41. — Bruno Horaist, « Une lettre d’Ingres à propos de la décoration de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris », *BMI, No 45 (Juil. 1980), p. 31-34. — le cat. de la vente d’aut. du 12–13 nov. 1998 (Th. Bodin, exp.), no 303. [47] *Ternois, 2005, no 60. [47] Th. Gautier, « Feuilleton », la Presse, 27 juin. [47] l’Artiste, 8 août, p. 96. [47] l’Artiste, 12 sept., p. 162. [47] *Moniteur, 2 oct., p. 2637-2638. [47] *Moniteur, 9 oct., p. 2670. [48] le cat. de vente (Lugt 18900). [48] l’Artiste, 12 mars, p. 13. [48] *Moniteur, 12 mars, p. 598. [48] *Moniteur, 31 mars, p. 725. — *Moniteur, 9 avr., p. 793. [48] *Moniteur, 5 avr., p. 766. [48] Revue des autographes, Juil. 1903, no 128. [48] *Moniteur, 4 mai, p. 937. — *Moniteur, 28 nov., p. 3371. — Monnaie de Paris, Archives, ms. 4°293. [48] Th. Gautier, « Ateliers de peintres et de sculpteurs. I : M. Ingres », l’Événement, 2 août, p. [1-2]. — l’Artiste, 15 août, p. 238-239. [48] *Moniteur, 2–3 nov., p. 3055. — *Lapauze, 1911, p. 404-405. — *Fouché, 1908. [48] *PVEBA, 1837–1851. [49] l’Artiste, 1er avr., p. 15. [49] *Moniteur, 21 mai, p. 1846. [49] *Ternois, 1999–2001, no 145 D. — *Moniteur, 29 juil. 1849, p. 2514.

Notes du chapitre 7

[49] *Ternois, 2005, no 66. [50] *Vigne, 2003, doc. 54-55. [50] *PVEBA, 1837–1851. [50] *Garrisson, 1965, no II. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 426-427. [Le 28 janvier 1850 est un lundi !] [50] *Bertin, 1998, no LR.90. [50] Archives des Musées nationaux, P 30 (Ingres). [50] *Naef, 1977–80, t. III, p. 52. — *Ternois, 2005, no 68 [lequel assimile, probablement à tort, la date inscrite sur l’aut. (4 mai 1850) à la date à laquelle Ingres écrivit sa lettre]. [50] Archives des Musées nationaux, T 16 (1850, 16 mai). [50] le cat. de vente (Lugt 19883). [50] le cat. de la vente de livres et d’aut. du 12–13 mai 2004 (Pierre Bergé & associés, CP), no 230. [50] Revue des beaux-arts, 15 oct., p. 319. [50] *Moniteur, 29 nov., p. 3395. [51] Revue des beaux-arts, 15 fév., p. 68. [51] Archives des Musées nationaux, D 8 (1851, 5 avril). — Hans Naef, « Ingres et Monsieur Martin : le premier portrait au crayon entré au Louvre », *RL, No 4/5–1967, p. 219-227. [51] *Joubin, 1936, p. 85. [51] *Moniteur, 17 juin, p. 1691. — Mergier-Bourdeix, Jules Janin. 735 lettres à sa femme. Tome II : Lettres 249 à 483 (1851–1855), 1975, lettre 269. — *Vigne, 2003, doc. 57. [51] *Moniteur, 13 août, p. 2364-2365. [51] *Moniteur, 16–17 août, p. 2401. — *Vigne, 2003, doc. 58. [51] le bull. d’aut. de la maison Charavay, Oct. 1970, no 33910. — *Moniteur, 10 juil. 1851, p. 1949. — *BF, 21 fév. 1852, no 1091 [pour la 1re livr. de l’ouvrage]. — *CGLI, t. CXXXIII, 1935, col. 939, ou t. CXLIX, 1938, col. 321. [51] Archives nationales, F21 88, dossiers 3-4. [51] *PVEBA, 1837–1851. — Almanach national, Année 1852, p. 1011-12. — Almanach impérial, Année 1853, p. 1039- 40. — Almanach impérial, Année 1854, p. 1044-45. — Almanach impérial, Année 1855, p. 1058-59. — Almanach impérial, Année 1856, p. 1081-82. [51] *BF, 8 nov., no 6201. — Ét.-J. Delécluze, *Débats, 2–3 nov. — Alexandre Corby, *Moniteur, 28 nov., p. 2968. — *Ternois, 1989, p. 42-51. [51] le cat. de vente (Lugt 20547 [lequel indique que la vente a été repoussée au 11 décembre]). [52] Ét.-J. Delécluze, « [Portrait de Mme Moitessier, par M. Ingres] », *Débats, 15 janv., p. [2], 4e col. [52] le cat. de vente (Lugt 20676). [52] le cat. de vente (Lugt 20679). [52] l’Artiste, 1er avr., p. 79. [52] *Lapauze, 1910, p. 320-324. [52] le cat. de vente (Lugt 20775). [52] le cat. de vente (Lugt 20872). [52] *Moniteur, 6 juin, p. 842. — *Moniteur, 10 juin, p. 867. — Statues de chair. Sculptures de James Pradier (1790–1852), 1985 (cat. d’expo.), no 211. [53] *Moniteur, 23 janv. 1852, p. 119. — le cat. de vente (Lugt 21138). — Hervé Robert, « Le destin d’une grande collection princière au XIXe siècle : l’exemple de la galerie de tableaux du duc d’Orléans, Prince royal », *GBA, Juil.–août 1991, p. 37-60. — *Ternois, 1981, no 11. [53] Bibliothèque centrale des Musées nationaux, ms. 310. — Almanach impérial, Année 1853, p. 47. [53] *Lapauze, 1911, p. 465. — Musée Ingres [lequel conserve un aut. signé du secrétaire général de la préfecture de la Seine (Merruau)]. — *Bertin, 1998, no LR.48. — *Delaborde, 1865, Quatrième partie, no XXXVI. — *Delaborde, 1870, p. 210. — *Schlenoff, 1956, p. 34, n. 5. [53] *Lapauze, 1911, p. 466. [53] *Moniteur, 18 janv. 1854 [sic], p. 71-72, et 19 janv., p. 73-75. [53] *Hochard, 1913. — *Bertin (à paraître). [53] *Vigne, 2003, doc. 61. [53] Archives des Musées nationaux, P 30 (Ingres). — *Guiffrey, 1911, p. 71. [53] Bibliothèque de l’INHA, carton 17, « Ingres ». [53] *Vigne, 2003, doc. 59-60. [53] *Moniteur, 26–27 déc., p. 1429. [54] *Ternois, 1999–2001, no 93. — Ét.-J. Delécluze, « Plafond du Salon de l’Empereur à l’Hôtel-de-Ville, par M. Ingres », *Débats, 20 janv. — le cat. de la vente d’aut. du 8 juin 1900 (Noël Charavay, exp.), no 84. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 300 [lequel donne la date du « Lundi, 19 janvier 1854 » pour la lettre de Gounod]. — Marius Vachon, L'ancien Hôtel de Ville de Paris, 1533–1871, 1882, p. 217. [54] *Débats, 13, 14 et 15 janv. [54] *Moniteur, 31 janv., p. 123. — *Débats, 1er fév., p. [2], 2e col. — l’Artiste, 15 fév., p. 27-28. [54] Revue des beaux-arts, [15 fév.] (t. V, 3e livr.), p. 47. [54] le cat. de vente (Lugt 21719). [54] le cat. de vente (Lugt 21945). [54] le bull. d’aut. de la maison Charavay, Juin 1913, no 75691. — *Débats, 12 juin. [54] Bibliothèque de l’INHA, carton 17, « Ingres ». [54] le cat. de la vente d’aut. du 16 avr. 2004 (Ch. Galantaris, exp.), no 89, reprod. partielle. — Musée Ingres, inv. MI 2004.1.1. — Florence Viguier, *RL, No 3–2005, p. 99. [54] Ét.-J. Delécluze, « [Jeanne d’Arc à Reims, par M. Ingres] », *Débats, 8 déc., p. [2], 5e col. — A. de G[imel], « L’atelier de M. Ingres », l’Athenaeum français, 16 déc., p. 1188-89. — Hans Naef, « Une exposition oubliée chez Ingres », *BMI, No 34 (Déc. 1973), p. 23-25. [54] le bull. d’aut. de la maison Charavay, Déc. 1995, no 44790. [54] l’Artiste, 31 déc., p. 12. — l’Artiste, 31 janv. 1858, p. 69-70. [54] le Catalogue. [55] l’Artiste, 11 fév., p. 93. [55] *Vigne, 2003, doc. 62. [55] le cat. de vente (Lugt 22394). [55] l’Artiste, 6 mai, p. 13. [55] le livret (Second Annual Exhibition of The French School of The Fine Arts, in London, at the Gallery, No 121, Pall Mall, opposite the Opera Colonnade). — *Bertin, 1995, p. 104. [55] le livret. — *Bertin, 1995, note 19, entrée 1855 (et non 1854). Expo. à Orléans. [55] le livret. — *Bertin, 1995, note 19, entrée 1855. Expo. universelle de Paris. — *Trapp, 1965. [55] Revue des beaux-arts, [15 nov.] 1854 (22e livr. sur 24), p. 343. — Paul Leroi (pseudonyme de Léon Gauchez), « Note autographe de M. Ingres adressée à M. de Mercey, [communiquée par M. Fétis] », l'Art, revue bi-mensuelle illustrée, no 734 (Mai 1896–Déc. 1900), p. 904-905. — Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, ms. II, 2086. — *Trapp, 1965, Fig. 20. — *Bertin, 2004, Vernet. — *Moniteur, 16 nov., p. 1269. — Archives nationales, L1335027. — *Vigne, 2003, doc. 63-66. [55] coll. privée [pour l’aut. d’Ingres à Magimel]. — *Ternois, 1999–2001, no 98. — *Ternois, 1999–2001, no 99. — *Mainardi, 1987, Plate 81. [55] l’Artiste, 16 déc., p. 220. [55] le livret. — *Bertin, 1995, p. 104. [55] le livret. — *Bertin, 1995, p. 104. [56] *David, 1989, no 152. [56] le cat. de vente (Lugt 22910). — *Bertin, 1995, p. 104. — l’Artiste, 13 avr., p. 110. — l’Artiste, 4 mai, p. 154. [56] le cat. de vente (Lugt 22918). [56] l’Artiste, 29 juin, p. 264-265. [56] l’Artiste, 16 nov., p. 295. — *Naef 441. [57] le cat. de vente (Lugt 23290). — *Tinterow & al., 2000, p. 210, Cat. no. 8. — le cat. de vente (Lugt 23412). — l’Artiste, 18 janv., p. 93. — l’Artiste, 25 janv., p. 108. — l’exemplaire « EBP » du premier cat. cité. [57] Ét.-J. Delécluze, « La Naïade de M. Ingres », *Débats, 16 janv. — Th. Gautier, « La Source, nouveau tableau de M. Ingres », l’Artiste, 1er fév., p. 113-114. [57] Ét.-J. Delécluze, « [Les salles de M. Sauvagnac, rue Bonaparte] », *Débats, 7 avr. — l’Artiste, 26 avr., p. 76 [lequel écrit : « On lit dans le Journal des *Débats, sous la signature de M. Delécluze : Dans les salles de M. Sauvaignat [sic], rue Bonaparte […]. »] [57] le livret. [57] l’Artiste, 26 avr., p. 76. — *Delaborde 19. [57] l’Artiste, 3 mai, p. 92. — l’Artiste, 5 avr., p. 3-6. [57] *Vigne, 2003, doc. 68-69. [57] *Guiffrey, 1911, p. 70-71. — *Ternois, 1989, nos 23-24. [57] *Ternois, 1999–2001, no 102. [57] Bernard Forestié, Ingres et le « Vœu de Louis XIII », 1945, p. 12-13 [pour une reprod. de l’aut. d’Ingres à Forestié]. — *Ternois, 2005, no 39. [57] *Ternois, 2005, no 86. [58] Th. Gautier, « La rue Laffitte », l’Artiste, 3 janv., p. 10-13. [58] l’Artiste, 3 janv., p. 20. — Th. Gautier, « Louis XIV et Molière, tableau de M. Ingres », l’Artiste, 10 janv., p. 21-23. [58] *Vigne, 2003, doc. 70. [58] le livret. [58] *Vigne, 2003, doc. 71-74. [58] le cat. de vente (Lugt 24566). — *GBA, 1er janv., p. 56. [58] le cat. de vente (Lugt 24570). [59] Moniteur des arts, 19 fév. — Moniteur des arts, 12 mars. [59] le cat. de vente (Lugt 24724). [59] le cat. de vente (Lugt 24729). [59] le cat. de vente (Lugt 24826). [59] le livret. [59] le cat. de vente (Lugt 24940). — *GBA, 15 juin, p. 374. [59] Archives des Musées nationaux, N 6 (1859, 3 août). [59] Aut. mis sur le marché en 2005 à Mayenne. [59] *GBA, 1er déc., p. 319. [59] le cat. de vente (Lugt 25183). [60] le livret [lequel ne porte aucune date d’ouverture]. — *GBA, 1er fév., p. 191. [60] le cat. de vente (Lugt 25295). [60] le cat. de vente (Lugt 25335). [60] *Bertin, 2003, Bain turc. [60] l’Artiste, 1er juin, p. 239-240. [60] le cat. de vente (Lugt 25738). — *Naef, 1977–80, t. III, p. 273-274. [60] le cat. de vente (Lugt 25863). [60] Moniteur des arts, 12 déc. [60] le livret. — *Bertin, 1995, p. 104. [61] *GBA, 15 janv., p. 128. [61] Ét.-J. Delécluze, « [Salon des arts unis, 26, rue de Provence] », *Débats, 3 fév., p. [2], 4e col. [61] Ém. Galichon, « Description des dessins de M. Ingres exposés au Salon des Arts-Unis. [Première série] », *GBA, 15 mars, p. 343-362. — Ém. Galichon, « [Description des] dessins de M. Ingres [exposés au Salon des Arts-Unis]. Deuxième série », *GBA, 1er juil., p. 38-48. — *Ingres, 1861. [61] Archives des Musées nationaux, N 6 (1861, 25 février). [61] le cat. de vente (Lugt 25984). [61] *Moniteur, 20 mars, p. 395. [61] Revue fantaisiste, 1er mai, p. 359. [61] le cat. de vente (Lugt 26229). [61] le cat. de vente (Lugt 26284). — *Naef 276. [61] le Courrier artistique, 15 juin (1re année, no 1), p. 2. — Th. Gautier, « Exposition du boulevard Italien. La Source, tableau de M. Ingres. — [Les autres tableaux] », *Moniteur, 18 fév. 1861, p. 213-214. [61] le Courrier artistique, 1er juil., p. 5-6. — le livret (Exposition de tableaux anciens et modernes et loterie au profit de la Société des Amis de l'enfance). — *Bertin, 1995, p. 104. [61] le Courrier artistique, 1er sept., p. 23-24. [61] le livret [pour Marseille]. — *Bertin, 1995, p. 104 [pour Saint-Pétersbourg]. [62] Alexandre Zviguilsky, « Une lettre inédite d’Ingres à Pauline Viardot », Cahiers Ivan Tourguéniev, Pauline Viardot, Maria Malibran, Année 1980, p. 77-79. [62] le cat. de vente (Lugt 26513). — Norma Freedman Broude, « The Troubetzkoy Collection and the Influence of Decamps on the Macchiaioli », The Art Bulletin, Vol. 62, No 3, 1980, p. 398-408 [laquelle écrit (note 30, p. 405) : « Efforts to determine which of the many 19th-century princes of the Troubetzkoy house was the owner of this collection have proved inconclusive. »]. — *Bertin, 1995, p. 104 [lequel écrit (note 11, p. 107) : « Nous pensons qu’il s’agit du prince Pierre Troubetzkoï auquel l’ouvrage Les princes Troubetzkoï (publié en 1887 [et non cité par Broude en 1980]) consacre un chapitre. »]. — *Ingres, 1867, no 435. [62] *Moniteur, 22 janv., p. 88. [62] le Courrier artistique, 15 mars, p. 73-74. [62] *Moniteur, 25 mars, p. 443. [62] *Vigne, 2003, doc. 75-76. [62] le cat. de vente (Lugt 26694). [62] Maurice Paturier, Prosper Mérimée. Correspondance générale. Deuxième série. Tome cinquième, 1862–1863, 1957, no 3243. [62] le Courrier artistique, 15 mai, p. 90. — le Courrier artistique, 15 juin, p. 1-4. — *Delaborde, 1870, p. 177, no 1. [62] le cat. de vente (Lugt 26714). [62] *Moniteur, 26 avr., p. 599. — Moniteur des arts, 3 mai. [62] Exposition universelle de 1862 à Londres. Section française. Catalogue officiel publié par ordre de la Commission impériale, 1862. [62] le livret. [62] le livret. — *Bertin, 1995, note 19, entrée 1862. Expo. à Montauban. — Georges Vigne, « Les premières œuvres d’Ingres », *BMI, No 76 (Mars 2004), p. 21-42. — Georges Vigne, « Les premières œuvres d’Ingres. 2 : Les portraits dessinés », *BMI, No 77 (Mars 2005), p. 93-112. [62] *Moniteur, 26 mai, p. 765. — *Moniteur, 29 mai, p. 778. — *Lapauze, 1911, p. 530-531, reprod. p. 522-525. [62] l’Artiste, 1er juin, p. 255. — *Débats, 1er juin. [62] le Courrier artistique, 15 juin (2e année, no 1), p. 2. [62] l’Artiste, 1er juil., p. 21. [62] le Courrier artistique, 1er août, p. 16. — *Bertin 77. [62] *Bertin, 1998, no LR.107 [lequel écrit que l’Académie des beaux-arts avait été invitée à se prononcer sur l’opportunité de disperser la collection Campana]. — *PVABA, 1840–1867. [62] *Ternois, 1999–2001, no 117. [62] l’Artiste, 15 nov., p. 230. [62] le livret. [63] *CA, 11 janv., p. 78-79. [63] le cat. de vente (Lugt 27065). [63] le cat. de vente (Lugt 27079). [63] *CA, 8 fév., p. 118. [63] le cat. de vente (Lugt 27112). [63] Jules Canonge, Lettres choisies dans une correspondance de poète, communiquées à ses lecteurs par celui qui les a reçues, 1831–1866, 1867, p. 134-135. — R. P., « Un nouveau tableau de M. Ingres », *CA, 29 mars, p. 174. [63] le cat. de vente (Lugt 27255). [63] le cat. de vente (Lugt 27270). [63] le cat. de vente (hors Lugt), dont la Bibliothèque des Musées nationaux conserve un exemplaire. [63] Ph. Burty, « Deuxième exposition de tableaux modernes au Cercle de l'Union artistique », *GBA, 1er mai 1863, p. 476- 480. [63] le livret. — X. N., « Exposition des beaux-arts à Nîmes », *CA, 10 oct., p. 315-317. [63] Fondation Custodia, inv. 1970–A.151. — *Naef, 1977–80, t. III, p. 495. [63] *CA, 10 juil., p. 271. — *Vigne, 2003, doc. 83-85. [63] l'Univers illustré, 3 sept., p. 314, 1re col. — l’Artiste, 15 sept., p. 134-135 [lequel cite l'Univers illustré]. — l'Univers illustré, 17 sept., p. 330, 1re col. [63] *Moniteur, 15 nov., p. 1360, et, pour la réparation d’une erreur portant sur l’art. 23, 16 nov., p. 1363. [63] *BF, 12 déc., no 11511. — *PVABA, 1840–1867. [64] le cat. de vente (Lugt 27689). [64] *CA, 20 mars, p. 95. [64] *Moniteur, 23 mars, p. 391. — *Flandrin frères, 1984, p. 224. — *Flandrin frères, 1984, no 137. — l’Autographe, 27 avr., p. 89. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Juin 1965, no 30440. — Robert Garrisson, « Deux textes peu connus d’Ingres [parus dans l’Autographe] », *BMI, No 16 (Déc. 1964), p. 23-25. [64] le cat. de vente (Lugt 27879). [64] le livret. — A. L. de L., « Exposition des beaux-arts à Melun », *CA, 5 juin, p. 186-187. — *Naef 336 [lequel ne fait pas état de cette expo.]. — *Naef 357 [id.]. — *Naef 211 [id.]. — *Naef 210 [id.]. [64] d’Arpentigny, « Exposition intime dans l’atelier de M. Ingres », le Courrier artistique, 19 juin, p. 11. — Ph. Burty, « Six [sic] tableaux nouveaux de M. Ingres », *CA, 10 juil., p. 204-205. — *CA, 20 juil., p. 216. [64] *Lapauze, 1911, p. 529 [lequel fait état d’un décret en date du 4 juillet 1862, date à laquelle Duruy n’était pas ministre de l’Instruction publique]. — *Vigne, 2003, doc. 86. [64] le Courrier artistique, 14 août, p. 44. [64] *CA, 10 sept., p. 239. — le Courrier artistique, 11 sept., p. 60. [64] le Courrier artistique, 28 août, p. 52. — *CA, 20 sept., p. 245. [64] *CA, 10 oct., p. 255. [64] le cat. de vente (Lugt 28171). — *Bertin, 1995, p. 104-105. — le Courrier artistique, 11 déc., p. 112. — Th. Gautier, « Tableaux et dessins offerts par divers artistes à un confrère paralysé », *Moniteur, 14 déc., p. 1423-24. — Ph. Burty, *CA, 25 déc., p. 313-314 [lequel écrit que la draperie est « rouge »]. [65] le cat. de vente (Lugt 28226). [65] *Moniteur, 21 fév., p. 173. — le cat. de la vente de livres et d’aut. du 19 nov. 2002 (Maryse Castaing, exp.), no 108 [lequel donne la date du 18 mars 1867]. [65] *CA, 26 fév., p. 78. [65] *Moniteur, 7 mars, p. 226. [65] le livret. — *Naef 90. — *Naef 443. [65] coll. privée [La date portée sur l’aut. est lundi matin.] [65] le cat. de vente (Lugt 28409). — *Bertin. [65] le cat. de vente (Lugt 28415). [65] le cat. de vente (Lugt 28419). — Hans Naef, « L’ingrisme dans le monde », *BMI, No 27 (Juil. 1970), p. 35-36. — *Bertin, 1995, p. 105. [65] *Granger, 2005. — Archives nationales, *O5 31, no 1685. [65] le livret. [65] Léon Lagrange, « Bulletin mensuel. Mai 1865 », *GBA, 1er juin 1865, p. 566-571. [65] le cat. de vente (Lugt 28492). [65] le cat. de vente (Lugt 28510a). [65] le cat. de vente (Lugt 28528). [65] *CA, 4 juin, p. 206. [65] le cat. de vente (Lugt 28572). — *Naef 19-20. [65] *Vigne, 2003, doc. 89-93. [65] *CA, 20 sept., p. 279. [65] *CA, 31 déc., p. 355-356. [66] *Moniteur, 7 fév., p. 137. [66] le bull. d’aut. de la maison Charavay, Sept. 1890, no 33609. — « La nouvelle galerie du Corps législatif », *CA, 4 fév., p. 36-37. [66] le cat. de vente (Lugt 28876). [66] le cat. de vente (Lugt 28928). [66] le cat. de vente (Lugt 28942). [66] Moniteur des arts, 20 mars. — *Delaborde 39. — David et son temps, 1925 (cat. d’expo. [Bruxelles, 1925–26]), no 44. [66] le cat. de vente (Lugt 28969). — *Wildenstein 323. [66] le cat. de vente (Lugt 29044). [66] le cat. de vente (Lugt 29089). — *Naef 163. [66] le livret. [66] le catalogue explicatif. — Moniteur des arts, 10 août [lequel écrit : « L'ouverture […] a eu lieu mercredi [8 août] […]. »]. — *Bertin, 1995, p. 105. — *Vigne, 2003, doc. 95-96. [66] Archives nationales, Minutier central, Étude XCVII, no 1012. [66] *Lapauze, 1901, Testament. — *Vigne, 1997, doc. 23 [lequel donne la date du 2 août 1866]. — Archives nationales, Minutier central, Étude XCVII, no 1012. [66] *Lapauze, 1911, p. 552-553. — le bull. d’aut. de la maison Charavay, Avr. 1984, no 40537. [66] *CA, 18 nov., p. 262-263. — Jean Adhémar & Jacques Lethève, Bibliothèque nationale, département des Estampes. Inventaire du fonds français après 1800. Tome sixième, 1953, p. 419-424. [66] le cat. de vente (Lugt 29331). — *Bertin, 1995, p. 105. — *CA, 23 déc., p. 301. [66] le Moniteur universel du soir, 24 déc. — *Naef, 1973, Violon. [66] Bibliothèque de l’INHA, anc. coll. Roger-Marx. [66] *CA, 30 déc., p. 310. [67] coll. privée [pour un aut.]. — *Moniteur, 15 janv., p. 43 [lequel écrit : « Mardi soir, [M. Ingres] réunissait chez lui un certain nombre d’amis. »]. — Ch. Blanc, *GBA, 1er sept. 1868, p. 239-240 [ou *Blanc, 1870, p. 218]. [67] *Moniteur, 15 janv., p. 43 [lequel fait état d’un décès survenu « dimanche à minuit moins sept minutes »]. — *Lapauze, 1901, État civil, no VIII. [67] *Moniteur, 18 janv., p. 52. — *Ternois, 1999–2001, no 164 D. — Henry Jouin, « [Épitaphe d’Ingres au Père-Lachaise] », *NAAF, Année 1886, p. 142.

Notes du chapitre 8

[67] Archives nationales, Minutier central, Étude XCVII, no 1012. [67] Archives nationales, Minutier central, Étude XCVII, no 1013. [67] Archives nationales, Minutier central, Étude XCVII, no 1013. [87] *Naef, 1977–80, t. III, p. 487.

Annexe A : Texte des jugements portés par l’Institut sur les « envois de Rome » d’Ingres (1809 et 1811)

Sur l’envoi d’Ingres de 1809, la Classe des beaux-arts de l’Institut établit le rapport suivant :

« L’on a trouvé dans la figure d’Œdipe de M. Ingres des parties correctement dessinées, bien peintes et rendues avec vérité ; mais on désirerait dans toute la figure plus de dégradation de lumière et de couleur. La tête est d’un ton pâle qui n’a point de rapport avec tout le reste de la figure, et elle manque de noblesse. Les mains sont finement dessinées et bien peintes ; il est dommage que par la manière dont elles sont disposées, elles forment deux lignes en équerre qui ne sont point heureuses. La cuisse et la jambe droites sont bien peintes et d’un dessin vrai. Si le rocher eut été d’un ton plus coloré et plus solide cela aurait donné plus de valeur aux chairs qui ne prennent pas un parti décidé sur les objets environnants. C’est une faute de perspective de n’avoir pas indiqué le lointain dans le fond du tableau ; car le pied gauche et la partie du rocher sur lequel il pose étant vus en dessus, les lignes doivent tendre au point de vue qui ne peut être sur l’horizon. Dans la figure de femme coiffée d’une espèce de turban, on a remarqué des parties finement dessinées, bien peintes et rendues avec vérité ; mais on aurait désiré dans ce tableau un parti d’effet plus décidé ; on ne devine pas bien d’où vient la lumière, le reflet du corps perce avec le fond du linge dans la demi teinte, et la figure ne porte point d’ombre sur le plan où elle est assise. Le rideau qui forme une ligne droite et sombre sur le devant du tableau n’est pas heureusement placé. En considérant le talent que M. Ingres montre dans ses ouvrages, on désirerait qu’il se pénétrât davantage du beau caractère de l’antiquité, et du style grand et noble qui doivent inspirer les belles productions des grands maîtres des beaux temps de l’École romaine. »

Sur celui de 1811, le jugement rendu ne fut pas moins réservé :

« Le tableau de Thétis et Jupiter de M. Ingres n’offre point ce qu’on avait lieu d’attendre de son talent et l’on voit avec peine que cet artiste semble plutôt s’efforcer de se rapprocher de l’époque de la naissance de la peinture qu’à se pénétrer des beaux principes qu’offrent les plus belles productions de tous les grands maîtres de l’art, principes dont on ne saurait s’écarter impunément. Ce tableau, qui renferme des parties d’une exécution habile et dont la disposition était susceptible d’un meilleur effet, manque généralement de saillie et de profondeur ; il n’a point de masse ; le ton de la couleur en est faible et égal. Le ciel bleu est d’un teint uniforme et dur. La tête de Jupiter ne donne point l’idée de la noblesse et de la puissance du maître des dieux et le torse de cette figure, qui est d’une largeur exagérée dans sa partie supérieure, est étroit à l’attache des hanches. La tête de Thétis a un renversement forcé ; on ne devine pas non plus quelle est la jambe qui s’attache avec la cuisse droite. La tête de Junon, appuyée sur le petit nuage blanc, fait une tache qui nuit à la lumière des groupes, elle paraît sur le même plan que la figure de Thétis et ne produit pas un effet heureux. En tout on a remarqué avec peine que M. Ingres, en persistant dans le système qu’il paraît avoir adopté, n’emploie son talent qu’à se placer au-dessous de lui même. On l’exhorte à se servir plus utilement de ses moyens. Sa copie du Mercure de Raphaël offre bien l’aspect de l’original, mais elle a un peu de sécheresse dans les contours et de la dureté dans quelques parties des ombres ; il est vrai que cette figure est une de celles qui a le plus souffert de l’effet du temps »

À la séance publique de la Classe des beaux-arts du 7 octobre 1809, Lebreton ne livra au public qu’une appréciation globale des ouvrages exposés : « En reconnaissant dans les ouvrages de peinture qui ont été soumis à la classe, non seulement du mérite, mais quelques germes heureux dont on doit espérer beaucoup, l’on a été frappé d’une tendance à une affectation de simplicité qui appartiendrait plutôt à l’enfance de l’art qu’aux grands développements qu’il a reçus depuis le seizième siècle. Mais à l’âge de ces élèves aucune erreur très grave, parce qu’elle n’a pas pu encore se transformer en habitude, et que les jeunes talents ont une souplesse qui leur suffirait seule pour se rectifier, quand ils sont avertis du danger qu’ils courent. La classe, sanctionnant les observations de la section de peinture, exprimées avec beaucoup de modération par M. Ménageot, a donc cru devoir les adresser aux artistes qu’elles peuvent éclairer et au ministre de qui relèvent les écoles des beaux- arts. »

À celle du 5 octobre 1811, le même ne put faire état que de la liste des ouvrages attendus ; ainsi, pour Ingres : « M. Ingres a fait, pour l’année 1809, une copie peinte, représentant Mercure, d’après les fresques de la Farnezine [sic], même grandeur que l’original. Pour 1810, il a composé et peint un tableau d’histoire, qui représente Thétis implorant Jupiter pour Achille, (10 pieds sur 8) 3 mètres 248 millimètres sur 2 mètres 599 millimètres. (Ces deux ouvrages appartiennent au Gouvernement.) »

Annexe B : Tableau de présence d’Ingres aux séances hebdomadaires de l’Académie (1825–1834)

Les dates inscrites dans le tableau (1825:16/7 par exemple) sont celles des séances ; celles mises en italiques (1826:18/1 par exemple) n’ont pas eu lieu un samedi ; enfin, à celles mises en gras (1825:30/7 par exemple), Ingres n’assista pas.

1825 1826 1827 1828 1829 1830 1831 1832 1833 1834

26 7/1 77 6/1 27 5/1 78 3/1 29 2/1 80 5/1 32 7/1 83 5/1 34 4/1 27 14/1 78 13/1 28 12/1 79 10/1 30 9/1 81 8/1 33 14/1 84 12/1 35 11/1 28 18/1 79 17/1 29 19/1 80 17/1 31 16/1 82 15/1 34 21/1 85 19/1 36 18/1 29 28/1 80 27/1 30 26/1 81 24/1 32 23/1 83 22/1 35 28/1 86 26/1 37 25/1 30 4/2 81 3/2 31 2/2 82 31/1 33 30/1 84 29/1 36 4/2 87 2/2 38 1/2 31 11/2 82 10/2 32 9/2 83 7/2 34 6/2 85 5/2 37 11/2 88 9/2 39 8/2 32 18/2 83 17/2 33 16/2 84 14/2 35 13/2 86 12/2 38 18/2 89 16/2 40 15/2 33 25/2 84 24/2 34 23/2 85 21/2 36 20/2 87 19/2 39 25/2 90 23/2 41 22/2 34 4/3 85 3/3 35 1/3 86 28/2 37 27/2 88 26/2 40 3/3 91 2/3 42 1/3 35 11/3 86 10/3 36 8/3 87 7/3 38 6/3 89 5/3 41 10/3 92 9/3 43 8/3 36 18/3 87 17/3 37 15/3 88 14/3 39 13/3 90 12/3 42 17/3 93 16/3 44 15/3 37 25/3 88 24/3 38 22/3 89 21/3 40 20/3 91 19/3 43 24/3 94 23/3 45 22/3 38 ¼ 89 31/3 39 29/3 90 28/3 41 27/3 92 26/3 44 31/3 95 30/3 46 29/3 39 8/4 90 7/4 40 5/4 91 4/4 42 3/4 93 2/4 45 7/4 96 6/4 47 5/4 40 15/4 91 14/4 41 12/4 92 11/4 43 10/4 94 9/4 46 14/4 97 13/4 48 12/4 41 22/4 92 21/4 42 19/4 93 18/4 44 17/4 95 16/4 47 21/4 98 20/4 49 19/4 42 29/4 93 28/4 43 26/4 94 25/4 45 28/4 96 23/4 48 28/4 99 27/4 50 26/4 43 6/5 94 5/5 44 3/5 95 2/5 46 1/5 49 5/5 4– 4/5 51 3/5 44 13/5 95 12/5 45 10/5 96 9/5 47 8/5 97 7/5 50 12/5 1 11/5 52 10/5 45 20/5 96 19/5 46 17/5 97 16/5 48 15/5 98 14/5 51 19/5 2 18/5 53 17/5 46 27/5 97 26/5 47 24/5 98 23/5 49 22/5 99 21/5 52 26/5 3 25/5 54 24/5 47 3/6 98 2/6 48 31/5 99 30/5 50 29/5 3– 28/5 53 2/6 4 1/6 55 31/5 48 10/6 99 9/6 49 7/6 2– 6/6 51 5/6 1 4/6 54 9/6 5 8/6 56 7/6 49 17/6 1– 16/6 50 14/6 1 13/6 52 12/6 2 11/6 55 16/6 6 15/6 57 14/6 50 24/6 1 23/6 51 21/6 2 20/6 53 19/6 3 18/6 56 23/6 7 22/6 58 21/6 51 1/7 2 30/6 52 28/6 3 27/6 54 26/6 4 25/6 57 30/6 8 29/6 59 28/6 1 16/7 52 8/7 3 7/7 53 5/7 4 4/7 55 3/7 5 2/7 58 7/7 9 6/7 60 5/7 2 23/7 53 15/7 4 14/7 54 12/7 5 11/7 56 10/7 6 9/7 59 14/7 10 13/7 61 12/7 3 30/7 54 22/7 5 21/7 55 19/7 6 18/7 57 17/7 7 16/7 60 21/7 11 20/7 62 19/7 4 6/8 55 29/7 6 28/7 56 26/7 7 25/7 58 24/7 8 23/7 63 26/7 5 13/8 56 5/8 7 4/8 57 2/8 8 1/8 9 30/7 61 4/8 12 3/8 64 2/8 6 20/8 57 12/8 8 11/8 58 9/8 9 8/8 59 7/8 10 6/8 62 11/8 13 10/8 65 6/8 7 27/8 58 19/8 9 18/8 59 16/8 60 14/8 11 13/8 63 18/8 14 17/8 66 16/8 8 3/9 59 26/8 60 23/8 10 22/8 61 21/8 12 20/8 64 25/8 15 24/8 67 23/8 9 10/9 60 2/9 10 1/9 61 30/8 11 29/8 62 28/8 13 27/8 65 1/9 16 31/8 68 30/8 10 17/9 61 9/9 11 8/9 62 6/9 12 5/9 63 4/9 14 3/9 66 8/9 17 7/9 69 6/9 11 24/9 62 16/9 12 15/9 63 13/9 13 12/9 64 11/9 15 10/9 67 15/9 18 14/9 70 13/9 12 1/10 63 23/9 13 22/9 64 20/9 14 19/9 65 18/9 16 17/9 68 22/9 19 21/9 71 20/9 13 8/10 64 30/9 14 29/9 65 27/9 15 26/9 66 25/9 17 24/9 69 29/9 20 28/9 72 27/9 14 15/10 65 7/10 15 6/10 66 4/10 16 3/10 67 2/10 18 1/10 70 6/10 21 5/10 73 4/10 15 22/10 66 14/10 16 13/10 67 11/10 17 10/10 68 9/10 19 8/10 71 13/10 22 12/10 74 11/10 16 29/10 67 21/10 17 20/10 68 18/10 18 17/10 69 16/10 20 15/10 72 20/10 23 19/10 75 18/10 17 5/11 68 28/10 18 27/10 69 25/10 19 24/10 70 23/10 21 22/10 73 27/10 24 26/10 76 25/10 18 12/11 19 3/11 20 31/10 71 30/10 22 29/10 74 3/11 25 2/11 77 29/10 19 19/11 69 11/11 20 10/11 70 8/11 21 7/11 72 6/11 23 5/11 75 10/11 26 9/11 78 8/11 20 26/11 70 18/11 71 15/11 22 14/11 73 13/11 24 12/11 76 17/11 27 16/11 79 15/11 21 3/12 71 25/11 21 24/11 72 22/11 23 21/11 74 20/11 25 19/11 77 24/11 28 23/11 22 10/12 72 2/12 22 1/12 73 29/11 24 28/11 75 27/11 26 26/11 78 1/12 29 30/11 23 17/12 73 9/12 23 8/12 74 6/12 25 5/12 76 4/12 27 3/12 79 8/12 30 7/12 24 24/12 74 16/12 24 15/12 75 13/12 26 12/12 77 11/12 28 10/12 80 15/12 31 14/12 25 31/12 75 23/12 25 22/12 76 20/12 27 19/12 78 18/12 29 17/12 81 22/12 32 21/12 76 30/12 26 29/12 77 27/12 28 26/12 79 29/12 30 24/12 82 29/12 33 28/12 31 31/12

1825 1826 1827 1828 1829 1830 1831 1832 1833 1834

Annexe C : Texte de la première notice biographique consacrée à Ingres (1831)

Voici ce texte, sans aucun changement :

[Biographie universelle et portative des contemporains. Supplément, 8e livr., 1831, p. 340 :] « Ingres (Jean-Auguste- Dominique), né à Montauban, en 1781, vint à Paris à l’âge de dix-sept ans, et étudia sous le célèbre David avec tant de succès, qu’il remporta, à vingt-un ans, le grand prix de peinture, et fut envoyé à Rome aux frais du gouvernement. Pendant le cours de son instruction, il exécuta des tableaux qui furent recherchés pour les collections les plus précieuses : 1° une figure de grandeur naturelle, représentant Œdipe en présence du sphynx. Elle appartient au cabinet de M. Gossuin, amateur éclairé ; 2° une Dormeuse, aussi de grandeur naturelle. Ce tableau, exposé au Capitole, attira l’attention de Murat qui en fit l’acquisition pour son palais de Naples. Il a disparu, et on ne sait ce qu’il est devenu ; 3° une Baigneuse, aujourd’hui dans le cabinet de M. Gossuin ; 4° Jupiter et Thétis, de même dimension que les figures précédentes. Après avoir terminé ses études, M. Ingres, libre à Rome, résolut de se fixer dans une ville qui offrait tant d’aliments à son admiration pour les grands modèles. Pendant le séjour qu’il y fit, il enrichit l’école française de plusieurs compositions du

[op. cit., p. 341 :] goût le plus pur et le plus sévère. Nous citerons entre autres : Romulus triomphant des dépouilles opimes, grande composition peinte en détrempe, et le Sommeil d’Ossian, tableaux commandés par Napoléon pour le palais Quirinal ; Virgile lisant son sixième livre de l’Énéide devant Auguste, Octavie et Livie, composition de grandeur naturelle, et sujet heureusement choisi, exécuté avec le même bonheur ; une Odalisque de même dimension, commandée par la reine de Naples, Caroline Napoléon. Cette figure est aujourd’hui dans le cabinet de M. le comte de Pourtalès ; elle a été reproduite avec beaucoup de succès dans une lithographie par M. Sudre. M. Ingres partageant ses moments entre les études littéraires que demandait le genre qu’il avait adopté et l’exercice de son art, peignit quelques portraits parmi lesquels nous rappellerons seulement celui de M. de Norvins, qu’on a remarqué à l’exposition de 1824, et commença une suite de petits tableaux de chevalet, dont la plupart sont extrêmement remarquables, surtout quant à la beauté des formes et à la correction du dessin ; ce sont : Raphaël et la Fornarine. Ce tableau est double ; le cabinet de M. le comte de Pourtalès en possède un ; une vue de la chapelle Sixtine, grande composition représentant le pape tenant chapelle ; il est double comme le précédent ; tableaux historiques sur l’Arétin, compositions très estimées : elles appartiennent à la collection de M. Devaux de Nevers ; Roger et Angélique, exposé au Luxembourg ; le maréchal de Brunswick recevant l’ordre de la toison d’or des mains de Philippe V ; la mort de Léonard de Vinci ; Jean Pastoret introduisant le dauphin (Charles V) dans Paris, tableau commandé par M. le comte Pastoret qui revendique l’honneur d’être issu de ce généreux citoyen. Plusieurs de ces tableaux ont figuré à diverses expositions. Après quinze années de séjour à Rome, M. Ingres, alla habiter Florence où il demeura quatre années. Enfin il revint en France, apportant avec lui une de ses meilleures productions, le Vœu de Louis XIII, tableau commandé par le gouvernement pour la ville de Montauban dont il orne aujourd’hui la cathédrale. Cette composition, exposée au salon de 1824, valut à M. Ingres la décoration de la légion d’honneur. Les encouragements nombreux et l’accueil honorable qu’il trouva dans sa patrie, le déterminèrent à ne plus la quitter. L’envie et le mauvais goût qui avaient jusque là méconnu le mérite des compositions toutes classiques de ce peintre, furent alors forcés de se taire ; et six mois après sa rentrée en France, l’institut l’appela dans son sein, en remplacement du célèbre Denon qui avait été le détracteur le plus constant des talents de M. Ingres, et qui était assurément l’homme le plus capable d’en reconnaître la hauteur, s’il l’avait voulu. Fixé à Paris, M. Ingres a été nommé professeur à l’école des beaux-arts, et il a établi une école spéciale de peinture, qu’il dirige avec succès. Il a peint un plafond pour le musée qui a porté le nom de Charles X, grande composition qui représente Homère déifié : les hommes célèbres de tous les pays couronnent le prince des poëtes. Le ministère de l’intérieur a commandé à M. Ingres un tableau destiné à la cathédrale d’Autun : le Martyre de saint Symphorien. Longtemps négligé par la fortune, écarté par les novateurs qui ne lui pardonnaient pas sa fidélité aux vrais principes, son goût sûr et exercé, il n’a joui que tard de la considération due à ses travaux importants. La critique lui reproche d’avoir porté plus loin le talent du dessinateur que celui du coloriste, et d’avoir trop reproduit l’antiquité. »

Annexe D : Texte du rapport d’Ingres sur l’état des peintures du château de Fontainebleau (1832)

Ce rapport, établi à la demande de l’Académie royale des beaux-arts et lu en séance du 31 mars 1832, « [fait] suite à la Notice de Monsieur Castellan sur la Salle des fêtes du château de Fontainebleau ». Le voici :

Messieurs,

La notice intéressante que nous a lu[e] notre honorable et savant collègue M[onsieu]r Castellan n’a rien omis sur le château de Fontainebleau. Le rapport que j’ai l’honneur de vous faire ne vous apprendra rien de nouveau sur l’architecture et l’histoire pittoresque de ce beau lieu. Vous m’avez invité à être l’interprète de quelques idées particulières sur les peintures de la salle de Henri II, pour faire suite à cette notice. Je ne jouterai point avec l’artiste historien, et je me bornerai à vous rappeler plus en détail ce que j’avais déjà exprimé sur ce sujet.

La barbarie de la mode et l’incurie des hommes sont plus destructibles que le temps, car le Poussin déplorait les désastres de ces admirables peintures. Ce qui nous apprend que, de son temps, l’œuvre de destruction était déjà commencée. Ces fléaux des arts n’ont pas cessé jusqu’à ce jour d’étendre leurs ravages qui ont enfin anéanti à jamais tant de chefs-d’œuvre réunis, tels que la Galerie d’Ulysse, peinte par Primatice, celle de Diane et enfin celle des Cerfs. Les deux premières n’existent plus. Ce qui reste de celle des Chevreuils ne laisse que les regrets d’avoir perdu une des peintures les plus soignées. Les animaux sont précieux, et les costumes des hommes retracent admirablement les mœurs du temps. La galerie de François Ier existe encore malgré les outrages qu’elle a reçus des restaurateurs ignares. Ces belles peintures du Rosso seraient dans le cas, aussi bien que les boiseries, d’être restaurées avec succès. Elle est ornée en outre d’une quantité de sculptures de décoration d’un excellent caractère et d’une boiserie précieuse (repaitré [sic] à la vérité). Cette superbe salle, dont l’abandon a commencé au dernier siècle, servait de passage et de bazar pendant le séjour de la cour à Fontainebleau. On construisait des boutiques adossées aux deux côtés et les marques de cette profanation se voient encore.

Toutes ces peintures mériteraient des soins pour les soustraire à leur entière et prochaine destruction. L’on peut beaucoup lorsqu’on veut et qu’on sent vivement l’importance de conserver ce qui est beau. Il est aussi un autre genre de barbarie : c’est de livrer des chefs-d’œuvre à des mains mal habiles et routinières. Mieux vaudrait laisser le temps agir, car la moindre parcelle de talent vierge donne une idée plus juste de ce qui était que les sottes restaurations d’un homme de mauvais goût. Et vous savez, Messieurs, que le mauvais goût est toujours audacieux. Pourquoi des hommes habiles dédaigneraient-ils l’honneur de faire revivre ces chefs-d’œuvre. Les exemples ne nous manqueraient pas à produire à l’appui de ce vœu. Les peintures d’Apelles furent restaurées par le meilleur peintre du temps, qui crut remplir une mission glorieuse en conservant ces chefs-d’œuvre au monde.

On pourrait vous entretenir longtemps et avec intérêt sur ce sujet, plus important pour l’art qu’on ne le pense, car on peut être sûr qu’à tous les instants, il se commet des barbaries irréparables en tout genre par des restaurateurs qu’on peut appeler les bourreaux du génie.

N’ai-je pas dû être indigné, Messieurs, lorsqu’il m’a été assuré, comme venant, il est vrai, d’hommes étrangers aux arts, qu’on avait eu le projet de détruire les peintures de la dite salle de Henri II. On aurait pu en prendre des calques, les faire lithographier, faire badigeonner, puis repeindre et même peut-être faire du neuf. J’espère qu’il n’en sera point ainsi. L’art a déjà fait assez de pertes, sans avoir encore à gémir sur celles-ci.

Lorsqu’on entre dans cette salle on sent son cœur battre d’admiration et de respect, tant ce lieu rappelle tout ce que nous connaissons de classique en Italie. Si la France possède tant de belles antiquités romaines, elle peut aussi se vanter de posséder un Vatican, et ce Vatican, c’est le château de Fontainebleau, c’est la salle des fêtes et bals de Henri II. L’ensemble était si parfait que, malgré les dégradations, on croit d’abord le voir dans son entier, comme le dit très bien l’auteur de la Notice. Ces peintures peuvent donc facilement être rendues à leur état presque primitif, et concourir, avec la belle cheminée, son magnifique plafond de noyer rehaussé d’or et d’emblèmes peints, son élégante tribune et ses superbes boiseries, à nous donner une idée de ce que l’Italie a créé de plus beau. Je livre à vos méditations ce que je crois nécessaire de faire pour parvenir à ce but.

L’état présent de cette salle offre l’affligeant spectacle de l’anéantissement d’un tiers de ces peintures. On pourrait, au moyen des gravures qui existent, continuer ce qui est perdu, mais en se gardant bien de toucher à ce qui reste intact. Car, là, commencerait la barbarie que nous blâmons. Il n’y a pas de barbarie à refaire ce qui a été détruit, mais à dénaturer ce qui existe encore. Je n’ai pas reconnu l’existence de la fresque dans ces peintures. Je les crois peintes en détrempe ou à l’essence sur du plâtre frais. D’ailleurs le plus simple essai chimique nous donnerait la solution de ce problème.

Il faudrait commencer par en assurer l’existence matérielle, premièrement en restaurant l’enduit qui servirait de griffe pour retenir ce qui menace ruine. Une fois ce travail conservateur terminé, on passerait un vernis général pour faire revivre l’éclat des couleurs. On verrait alors clairement les pertes et les avantages. Je dis « avantages » car, par cette salutaire opération, il se pourrait que nous regagnassions la moitié de ce que nous avions cru perdu, ce qui rendrait la restauration plus facile. (M[onsieu]r Castellan propose un vernis composé de cire dissoute dans l’essence.) Ensuite on prendrait le pinceau, on commencerait en ne mettant consciencieusement de la couleur qu’où il en manque, on procéderait promptement et d’une manière satisfaisante.

Il existe des estampes anciennes de ces peintures qui faciliteront facilement [sic] singulièrement l’exécution des morceaux qui manquent. Avec la composition et le trait, un homme habile et adroit doit s’harmoniser avec les peintures conservées et en imiter facilement le caractère et l’esprit. Une des gloires de notre compagnie, notre respectable collègue M[onsieu]r Percier, qui, dans un temps où ce monument avait plus de jeunesse, en a extrait d’admirables dessins qui seuls feraient l’honneur et la réputation d’un artiste, serait prié de les communiquer dans l’intérêt de l’art et des artistes qui, tous, l’honorent comme un père.

C’est avec une conviction intime que je vous parle, Messieurs. Je crois qu’une restauration opérée de cette manière serait infaillible, et qu’en étendant cette restauration aux monuments, dorures et boiseries, on rendrait à cette salle tout l’éclat dont elle brillait jadis et on en ferait un des plus beaux lieux du monde. Les peintures du Primatice qui décorent le dessous de la porte dorée sont dans le même état que celles de la salle et demanderaient le même travail.

En somme, malgré l’incurie, la maladresse et la brutalité révolutionnaire, Fontainebleau est encore une merveille d’architecture, de sculpture et de peinture. L’heureuse conservation des appartements de Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV même comme histoire de l’art, où il a peu à faire (ainsi que ce qui date du Grand Siècle) [sic], en font déjà un lieu de féeries, digne de rivaliser avec ce que l’Italie offre de plus grandiose.

Oui, Messieurs, malgré les mesquines et barbares idées de salon, l’art peut encore guérir de la maladie qui l’afflige, et notre belle France étonnera toujours le monde civilisé par ses riches et nombreux monuments.

On nous accuse dans le monde, Messieurs, de remplir avec nonchalance la mission que nous donnent nos prérogatives et nos privilèges, qui est de propager, conserver, améliorer et protéger les bonnes doctrines. Montrons dans cette occasion, que, lorsque les circonstances le méritent, l’Académie (qui ne sait pas faire de tracasseries) sait remplir son devoir. Enseignons ce qu’il faut faire pour empêcher une dégradation qui deviendrait, j’ose le dire, un malheur public. Cette investigation n’est pas un empiètement, c’est un droit. Sauvons le peu qui nous reste. Pensons à la postérité et à aux jouissances qu’elle nous devra. Croyons qu’elle ne sera pas ingrate des soucis que nous nous serons donnés pour elle.

Trouvons nous heureux dans cette circonstance d’avoir pour collègue M[onsieu]r le Cte de Forbin, si digne par ses talents, son esprit et son goût éclairé, d’être à la tête de l’administration des arts. Il saura nous comprendre. Son nom sera bien naturellement placé dans une œuvre de conservation. Prions le de se joindre à nous, quoiqu’il soit déjà une partie de notre tout, pour consolider ce projet dans l’intérêt et la gloire des arts et de la France.

[non signé]