Édition définitive Biochronologie Ingres Éric Bertin avec l’assistance de Joanna Walkowska-Boiteux Avertissement L’explication des conventions d’écriture adoptées est fournie en page 399 de l’ouvrage. Sommaire Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Notes du chapitre 1 Notes du chapitre 2 Notes du chapitre 3 Notes du chapitre 4 Notes du chapitre 5 Notes du chapitre 6 Notes du chapitre 7 Notes du chapitre 8 Annexe A Annexe B Annexe C Annexe D Chapitre 1 : Montauban–Toulouse–Paris, 1780–1806 -1780 Le 29 août, naissance à Montauban — chef-lieu de la généralité de Montauban, puis, à partir de 1808, du dépar- tement de Tarn-et-Garonne — de Jean-Auguste-Dominique Ingres, fils de Jean-Marie-Joseph Ingres (1755– 1814), peintre et sculpteur, et d’Anne Moulet (1758–1817), son épouse. Le futur peintre n’eut pas moins de sept frères et sœurs, tous nés à Montauban comme lui, sauf un. Naquirent à Montauban : Anne (1782–1784), Jacques (1785–1786), Jeanne (1787–1863) — qui se fera appeler Augustine et qui épousera Clément Dechy en 1824 —, Jeanne-Anne-Marie (1790–1870) — qui survivra à son frère aîné — et deux jumeaux : Pierre-Victor (1799–1803) et Thomas-Alexis (1799–1821). Naquit « aux environs de Montauban » : Joseph — dont il sera question ci-après (1835) —. 80 Le lendemain, Ingres est ondoyé, « dans la maison du père de l’enfant » ; le 14 septembre, il est baptisé. = 80 Ingres : son prénom courant, l’orthographe de son nom et son année de naissance Le prénom utilisé dans la plupart des lettres d’Ingres où le nom est précédé du prénom est Jean, ou, plus généralement, J. ; il n’en reste pas moins vrai qu’à l’inverse d’Horace Vernet qui se fit appeler Horace, J. Ingres se fit appeler Ingres ou Monsieur Ingres. Le nom de naissance de l’artiste porté sur les registres de l’état civil est Ingre. Il faudra attendre 1828 pour que l’orthographe Ingres soit officialisée par un acte passé devant notaire. L’année de naissance de l’artiste ne s’imposera pas rapidement. En effet, si les actes d’ondoiement et de baptê- me d’Ingres ont été publiés dès 1867, ils l’ont été localement (Courrier de Tarn et Garonne, 15 janvier) ; il faudra attendre 1901 pour une première publication « nationale » de ces actes. -1782 Le 30 octobre, naissance de Marie-Magdeleine Chapelle à Châlons-sur-Marne (Marne) ; Marie-Magdeleine — qui se fera appeler Madeleine — épousera Ingres en décembre 1813. -1786 Ingres est confié aux Frères des Écoles chrétiennes, dont il recevra les cours jusqu’en 1791. -1791 Ingres est envoyé par sa famille à Toulouse, où il est confié d’abord à Vigan — un ami de son père —, qui lui enseignera le dessin, puis à Roques, qui lui enseignera la peinture ; il recevra également les leçons de Briant et peut-être même de Suau. -1792 Élève des écoles toulousaines de dessin et de peinture, Ingres est proclamé deux fois premier, le 31 mai et le 28 juin, dans les concours de ronde-bosse. « Le 19 août suivant, poursuit Desazars, il remportait un troisième prix dans la classe de la figure et de l’antique. L’année d’après (1793), le prix de dessein lui était décerné. Il fut moins heureux en 1794, où il n’obtint qu’un accessit dans la classe de ronde-bosse. Il se relève en 1795 et conquiert un premier prix de composition ; puis, en 1796, un second prix de modèle vivant. » -1796 Le 1er janvier (11 nivôse an IV), Suvée est confirmé à la tête de l’École française à Rome par le Directoire exécu- tif. Jusqu’à ce qu’il regagne son poste en octobre 1801, il surveillera les prix de Rome restés à Paris, assimilés sur le plan administratif à des « pensionnaires aspirants ». -1797 Le 5 mars (15 ventôse an V), arrêté de l’Institut national fixant l’organisation des concours pour les prix de Rome de peinture, de sculpture et d’architecture. 97 Le 30 mars (10 germinal an V), jour de la Fête de la Jeunesse, Ingres se voit délivrer « le prix de dessin de modè- le vivant ». Le 4 mai (15 floréal an V) suivant, il se voit remettre un certificat de fin de scolarité : ses études à Toulouse sont achevées. De la période de sa vie passée dans cette ville, Ingres conservera non seulement le souvenir de l’enseignement artistique reçu, mais également celui de l’enseignement dispensé aux musiciens d’or- chestre. = 97 Ingres violoniste Dans une lettre adressée à la veuve du compositeur Lesueur le 20 novembre 1838, Ingres, alors à Rome, écrira : « Avant que j’eusse l’inappréciable honneur d’être connu et aimé du grand artiste [que fut votre mari], lorsque, bien jeune encore, j’étais violon à l’orchestre de Toulouse, c’est à ses beaux et immortels ouvrages, qui m’ont ino- culé le goût et l’amour de la grande et noble musique, que j’ai dû l’une des plus douces et des plus constantes joies de ma vie. » Dans une notice sur son père que le peintre joindra à la lettre qu’il adressera à Émerand Forestié le 20 janvier 1855 — notice que Forestié publiera cinq ans plus tard, dont Henry Lapauze publiera un brouillon en 1911, et que nous citons à présent d’après le manuscrit utilisé par Forestié —, on lit : « Sans être musicien, mon père adorait la musique et chantait très bien avec une voix de ténor. Il m’inculqua le goût de la musique et me fit apprendre à jouer du violon. J’y réussis assez bien pour être admis comme violon, au grand théâtre de Toulouse, où j’exécutai à l’Orchestre un concerto de Viotti avec succès. » Dans son compte-rendu de l’ultime soirée donnée par Ingres à ses amis (8 janvier 1867), Charles Blanc écrira qu’entre deux morceaux de musique, Ingres, prenant à part Sauzay, lui déclara : « J'ai un désir bien vif : c'est d'entendre le concerto de Viotti en la mineur que j'ai exécuté à quinze ans au grand théâtre de Toulouse… Pro- mettez-moi ce bonheur. » Enfin, en 1901, Lapauze fera état de la « note inédite de Mme Delphine Ingres » suivante : « C’est dans l’orchestre du théâtre de Toulouse, de 14 à 16 ans, que Ingres fut 2e violon ; il ne joua jamais dans aucun autre théâtre, ni à Paris, ni ailleurs. » Si Ingres ne fit plus partie d’un orchestre après son expérience toulousaine, sa rencontre en 1827 avec le violonis- te et compositeur Baillot (1771–1842), élève de Viotti, puis, quelques années plus tard, avec le violoniste Sauzay (1809–1901), élève et gendre de Baillot, ravivera sa pratique du violon, pratique qu’il n’abandonnera jamais tout à fait. 97 Fin juillet, Ingres « monte » à Paris où il arrive « un mois environ avant la journée du 18 fructidor, sous le Directoire », c’est-à-dire aux alentours du 4 août. 97 Le 29 août, Ingres, depuis peu à Paris, fête ses dix sept ans ; six semaines après, le 14 octobre (23 vendémiaire an VI) précisément, son nom est porté sur le Registre des Élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris, inscrits à mesure qu’ils ont pris des billets de protection, avec leur âge, le lieu de leur naissance, leur maître, ou protecteur, et leur demeure, à commencer du 5 février 1778. = 97 La première mention d’Ingres dans un registre de l’École des beaux-arts de Paris (14 octobre 1797) Cette toute première mention, la voici : « Jean Auguste Ingre, P[einture], natif de Montauban, âgé de 17 ans, demeur[ant] rue des Jeuneurs, n. 29, [dans la] maison du C[itoy]en Garnier. » Elle est inédite. Une communication de Paul Marmottan prononcée devant les membres de la Société de l'histoire de l'Art français le 8 juillet 1921 et publiée dans le Bulletin de cette société (p. 130-132) aurait dû éveiller la curio- sité d’Henry Lapauze ; en effet, Marmottan annonçait avoir trouvé le nom de… Stendhal dans un manuscrit con- servé à la Bibliothèque de l’École des beaux-arts, manuscrit dont il donne la cote et qui n’est autre que celui qui nous a fourni, presque un siècle plus tard, la mention d’Ingres. = 97 Le premier domicile parisien d’Ingres : 29 rue des Jeuneurs (1797–1806) En arrivant à Paris, Ingres prit sans tarder un logement : au 29 de la rue des Jeuneurs, dans ce qui était alors le 3e arrondissement. Si cette adresse était encore la sienne en novembre 1800, tout porte à croire qu’il la conserva jusqu’à son départ pour Rome en août 1806. La rue des Jeuneurs existe toujours ; elle se trouve à présent dans le 2e arrondissement. Le mot Jeuneurs, étant une déformation de Jeux-Neufs, ne prend pas d’accent. 97 Avant que l’année (1797) ne se termine, Ingres entre dans l’atelier de Jacques-Louis David ; il y restera au moins jusqu’en mars 1800, date à laquelle il se présentera, pour la première fois, au concours du prix de Rome, sans toutefois qu’on puisse juger de son assiduité. -1799 Le 1er octobre (9 vendémiaire an VIII), le nom de Bartolini est porté sur le Registre des Élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris : « Laurent Bartolini, S[culpture], natif de Florence, âgé de 20 ans, demeurant rue du Bacq, n. 560, présenté par le C[itoy]en Lemot. » 99 Le 24 octobre (2 brumaire an VIII) au matin, les professeurs de l’École nationale de peinture et sculpture, conviés par le surveillant de l’École (Renou), s’assemblent dans la salle du Laocoon pour « procéder au jugement des pla- ces des élèves à l’École de la Bosse pour l’hiver de la présente année » ; Ingres est admis, « avec, précisera Henry Lapauze, le 44e rang sur 88 ».
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