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Werner Schroeter

Werner Schroeter

LA BEAUTÉ INCANDESCENTE 2 DÉCEMBRE 2010 - 22 JANVIER 2011 SOMMAIRE

• Avant-propos de Frédéric Mitterrand, p. 1 AVANT-PROPOS • Werner Schroeter, cinéaste postmoderne, par Alain Seban, p. 2 • Apparition de Werner Schroeter, par Jean-Jacques Schuhl, p. 4 Cette rétrospective, qui s’ouvre en ce mois de décembre au Centre Pompidou, • Tant qu’on regardera ses fi lms…, par , p. 6 en hommage à Werner Schroeter est, malgré sa triste absence, un hymne à la vie. • Werner Schroeter en quelques dates, p. 9 • Werner Schroeter, la beauté incandescente, introduction à la rétrospective Cinéaste et metteur en scène de génie, Werner Schroeter voyait dans l’art l’expression par Sylvie Pras, p. 10 même du vivant. Ses œuvres peuvent paraître, au premier regard, étranges, kitsch, • 30 séances présentées, p. 12 dérangeantes, mêlant spectres fantomatiques de nos cauchemars enfouis, formes • LES FILMS DE WERNER SCHROETER, p. 14 à 40 primitives ou objets insolites, collages impurs d’éléments grotesques. Extravagant, inspiré par l’insaisissable Isabelle Huppert, adhérant aux expérimentations • Werner Schroeter et la Callas, p. 15 • Un Ave Maria, par Ingrid Caven, p. 17 du Nouveau Cinéma allemand, Werner Schroeter laisse derrière lui une œuvre • Magdalena Montezuma, par Judith Revault d’Allonnes, p. 19 inclassable et intransigeante. • Werner Schroeter, metteur en scène de théâtre et d’opéra, p. 21 • Michel Foucault sur l’anti-sadisme et la passion dans Michel Foucault, qui souhaitait « être un agitateur pour les réguliers, et parvenir La Mort de Maria Malibran et Willow Springs, p. 23 à ce qu’on laissât s’exprimer les irréguliers » s’est intéressé à Werner Schroeter • Le Baron, par Jean-Jacques Schuhl, p. 24 et disait admirer en lui son souci de la passion, « sorte d’instant instable qui se • Le Règne de Naples, vers un autre rapport au monde et au récit, p. 28 poursuit pour des raisons obscures ». Le cinéaste est ainsi parvenu à « filmer • Werner Schroeter, par Elfriede Jelinek, p. 37 la passion sous l’empire de la vérité », quand la hiérarchie des corps se défait, • 13 septembre 2009, par Alberte Barsacq, p. 41 quand la vitalité surgit aussi de la souffrance et de la mort : beauté de la putréfaction, • WERNER SCHROETER JOUE ET PARLE, p. 42 et 43 élégance du dépérissement, paradoxe qui fonde l’instabilité même de la vie. • Werner Schroeter, par , p. 42 • Exposition de photographies de Werner Schroeter à la Galerie VU’, p. 44 Je suis particulièrement heureux d’ouvrir ce parcours de l’univers extraordinaire • Exposition et programmation au Goethe-Institut, p. 46 de Werner Schroeter, et ce avec d’autant plus de plaisir que j’avais eu la chance • Editions livre et dvd, p. 47 de l’inscrire dans la programmation du cinéma Olympic, au début des années 1970, • Calendrier de la rétrospective, p. 48 alors qu’il était encore peu connu. Les films présentés ici sont l’expression • Index des fi lms, p. 51 fragmentaire de ce bouillonnement. Il avait ce désir puissant de parvenir à toucher son public, dans son unité et sa diversité, parlant à tous et émouvant chacun. J’espère sincèrement qu’il sera parvenu à ses fins. Laissez vous porter, emporter, transporter. Je vous souhaite un excellent voyage au pays de Schroeter.

Frédéric Mitterrand Ministre de la Culture et de la Communication

1 WERNER SCHROETER, CINÉASTE POSTMODERNE

Tout en appartenant à la génération qui réinventa le cinéma allemand dans les années 1960, Werner Schroeter était à la marge de son époque et de sa discipline. Grand amateur de poésie et de littérature romantique, de théâtre classique, d’opéra et de bel canto, il a puisé dans cet héritage les racines de son cinéma, renouant avec l’histoire des arts des 18ème et 19ème siècles. Mais c’est en confrontant systématiquement ces influences à la société et à la création contemporaines qu’il a fait œuvre d’expérimentation et de prospection pendant quarante ans, jusqu’à devenir la plus grande figure de l’avant-garde allemande.

Dès ses premiers courts métrages en 1968, collages de tableaux, d’images d’opéras, de publicités et de coupures de presse, samples mixant Verdi avec Presley et Caterina Valente, il a organisé la rencontre de la culture classique et de la culture populaire, anticipant ainsi sur une démarche qui a fondé le postmodernisme. Si le travail cinématographique de Werner Schroeter, riche d’une trentaine de films, se révèle aujourd’hui majeur, c’est aussi par son ample réflexion sur le genre et sa mise en images des différences et des ambiguïtés sexuelles. Il fût l’un des rares cinéastes à revendiquer une esthétique kitsch et camp, à l’origine des gender studies qui renouvellent profondément la pensée contemporaine.

Werner Schroeter a prématurément disparu en avril dernier après avoir lutté pendant Werner Schroeter avec ses actrices, des années contre la maladie. Au nom du Centre Pompidou, je suis particulièrement Annette Tirier (à gauche), fier de contribuer à faire redécouvrir son œuvre enfin restaurée, et je salue toutes Ingrid Caven (en chemisier blanc) celles et ceux, comédiens, collaborateurs et critiques, qui ont accepté d’accompagner et Magdalena Montezuma ses films et de témoigner d’un travail et d’une personnalité hors du commun (à droite) sur le tournage de La Mort de Maria Malibran, 1971 © D.R. Alain Seban Photo Digne Meller-Marcovicz Président du Centre Pompidou Collection Bibliothèque du film - Cinémathèque Française

2 3 Ils étaient bricolés avec trois fois rien comme les objets rituels du monde des primitifs APPARITION DE du musée à côté : un os, un bout de ficelle, une dent de tigre, une plume d’oiseau sauvage les font entrer en communion avec les esprits. Et comme ces sauvages, une forte volonté magnétique au service de sa fantaisie esthétique permet à Werner WERNER SCHROETER Schroeter de magnifier ce qui l’entoure dans la vie quotidienne en en faisant des films ou simplement un art de vivre. Ce lointain après-midi d’hiver, mes pas m’avaient conduit vers la colline Il a métamorphosé une serveuse de bar en Montezuma, icône vivante au visage du Trocadéro, du côté de ce bric-à-brac poussiéreux d’ossements, de masques de masque, parce qu’il avait su voir, comme dans les contes de fées, sous des dehors d’oiseaux, de phallus et de totems du Musée de l’Homme, et juste un peu en contrebas, ordinaires, la noblesse d’une âme. j’avais descendu les quelques marches qui menaient, sous la terre, à la salle de projection de la Cinémathèque Française d’Henri Langlois, ce dragon qui veillait sur Stéphane Mallarmé : des trésors. Et je me suis trouvé soudain devant des images d’une fraîcheur nouvelle Une incompréhensible pourpre coule. Du fard ? Du sang ? mais rappelant aussi des choses très anciennes : des hiéroglyphes vivants fondus dans des musiques qui alternaient airs sud-américains, opéras et chansonnettes où je croyais entendre les collures : un mélange de sublime et de pacotille. Le film était déjà Jean-Jacques Schuhl commencé et c’était comme si ces gestes artificiels et cette froide et lente et bizarre Écrivain beauté avaient depuis toujours été là. Ce texte a été lu par Ingrid Caven au Festival de Berlin 2010 lors d’un hommage à Werner Schroeter. « Le maniérisme est la recherche de la fièvre » : ces mots de Georges Bataille, qui longtemps m’étaient restés obscurs, je les comprenais à présent devant ces images de Salomé – nudité glacée, tête coupée sur plat d’argent – où régnaient l’excès, le luxe et la gratuité pour une danse voluptueuse avec la Mort. La projection terminée, j’étais dans le hall et faisais part de mon enthousiasme à Lotte Eisner, gardienne de ce royaume. « Vous devriez aller lui parler, me dit-elle, regardez, il est là-bas. » Là-bas, deux silhouettes sombres et juvéniles remontaient de sous la terre : c’était Werner Schroeter et son actrice Magdalena Montezuma. Simplement vêtus à la mode du temps, Perfecto en cuir, chapeau noir et Ray-ban pour lui, elle en longue robe de cretonne sous un manteau en lainage, ils semblaient pourtant sortir d’une scène de leur film. Je n’allais pas les saluer : on ne parle pas à une image ! Mais j’ai vu, dans l’instant, une aristocratique solitude et, de l’un à l’autre, une affinité véritable. Ce jour-là, j’ai emporté le programme, ronéoté alors sur une pauvre feuille de papier, où étaient inscrits les titres évocateurs d’une magie ancienne : Argila, Neurasia, Eika Katappa. Et chaque soir je suis venu voir ces petits films surnaturels et ironiques.

4 5 TANT QU’ON REGARDERA SES FILMS…

Werner Schroeter fut un poète baroque, européen, charmeur, scintillant, dérangeant. C’est pour toujours un cinéaste exceptionnel qui a su mêler au cœur de son art, ces trois trésors qu’étaient pour lui le cinéma, l’opéra et le théâtre. Tant qu’on regardera ses films, l’essentiel sera toujours là. Le mot que je lui ai entendu prononcer le plus souvent, était le mot « vitalité ». À tout moment, à tout propos, il parlait de vitalité. Quand il la sentait, il s’en réjouissait. Si elle venait à manquer, il la réclamait. Qu’entendait-il par là ? Ce qui est vivant, bien sûr, mais aussi animé, doté d’une âme. C’était cela la vie pour lui : montrer son âme ; l’art et la vie confondus et toujours la recherche de la beauté sans rien ignorer pourtant de la souffrance. Il disait : « la maladie, comme thérapie ». Le confort lui était étranger, qu’il fut affectif, matériel ou même artistique. Seule la passion l’intéressait, pour la vivre, la raconter et la voir se consumer. Il n’en redoutait ni les brûlures, ni la chaleur, ni l’extase. Il était un être libre. Il aimait sa liberté même s’il a connu les contraintes imposées à tout artiste à la marge. Il avait une bienveillance et une tolérance infinies à l’égard de ceux qu’il aimait. Dans l’aventure d’un film, on se sentait aimé par lui, sans limites. C’était comme s’il avait un accès direct à l’âme de chacun : il savait exactement qui nous étions, ce que nous vivions et ce pourquoi nous vivions. Il connaissait la vertu du travail, celui grâce auquel toutes les portes étaient ouvertes. Tous les rêves, tous les cauchemars étaient alors les bienvenus. Les films devenaient des cachettes secrètes et mystérieuses dans lesquelles on pouvait se déployer, tout dire, tout faire, être soi et le rêve de soi. Isabelle Huppert et Werner Quand je pense à lui, je pense à la musique, je pense à la joie d’en avoir écouté Schroeter sur le tournage de Malina, 1991 ensemble, à la joie et à l’émotion que ces musiques lui procuraient, je pense © D.R. au bonheur de tous ces moments partagés avec lui, tous ses rires, son humour, Collection Bibliothèque du film- Cinémathèque Française sa drôlerie, son insolence, son sens aigu de la subversion, et ses mille manières

6 7 d’être subversif. Je pense à la confiance, celle qu’il me faisait, celle que je lui faisais, Werner Schroeter sur le tournage de une confiance infinie, parfois enfantine, sans conditions. Nuit de chien, 2008 Je pense à ces dernières photos que nous fîmes ensemble à Francfort où j’étais © Alfama Films venue pour un hommage qu’on lui rendait. Il était heureux de cet hommage, comme de celui du Centre Pompidou. Ils le rendaient très fier, lui qui avait déjà reçu le prix Josef von Sternberg des mains de Josef von Sternberg lui-même, pour son premier long métrage. Pour nos photos, il voulait de la fausse neige sur mes cheveux, il y tenait beaucoup, il avait tout organisé, trouvé le studio, trouvé la machine à faire de la neige, c’était tellement lui cette obsession, cette précision, cette obstination que je lui ai toujours connue, jusqu’au bout il aura voulu la neige sur les cheveux, les cheveux sous la neige… Il a porté si haut cette exigence. Il y a cru jusqu’au bout, sans compromis. Il fit de moi une Alice au pays de ses merveilles. WERNER SCHROETER EN QUELQUES DATES 1980 Palermo reçoit l’Ours d’or au Festival de Berlin. C’est pour toujours un ange et un poète. Rencontre avec , qui jouera dans 7 avril 1945 Naissance à Gorgenthal, en Thuringe Le Jour des idiots et Poussières d’amour. (Allemagne) 1984 Tournage du Roi des roses, premier film produit 1962 Concert de la Callas à Munich, qui le laisse Isabelle Huppert par , avec Magdalena Montezuma, fasciné pour toujours. Comédienne alors gravement malade. 1965 Rencontre avec Magdalena Montezuma, 1988 et 1989 Grand Prix du Festival mondial de théâtre. l’une des actrices principales de ses films, qu’il fera tourner jusqu’à sa mort, en 1984. 1991 Premier film avec Isabelle Huppert, qui marque les débuts d’une collaboration et d’une amitié 1967 Festival de Knokke-le-Zoute. Werner Schroeter intenses : Malina est présenté en sélection officielle découvre entre autres le cinéma de Gregory au Festival de Cannes. Mise en scène de l’opéra Markopoulos et décide de réaliser des films. Luisa Miller de Verdi. 1969 Eika Katappa, son premier long métrage, reçoit le prix Josef von Sternberg remis par l’illustre 1993 Mise en scène de Tosca de Puccini à l’Opéra cinéaste-acteur au Festival de Mannheim. Bastille, reprise régulièrement depuis. 1970 Rencontre avec « les Français » Henri Langlois, 1996 Poussières d’amour Jean-Jacques Schuhl, Gilles Deleuze, Jean-Pierre 2002 Mise en scène de Métastases et métaphores Rassam, , Jean Eustache… Sélection d’après Roland Dubillard au Théâtre du Rond-Point. de Eika Katappa à la Quinzaine des Réalisateurs Deux, écrit pour Isabelle Huppert, est sélectionné du Festival de Cannes, où seront présentés plusieurs à la Quinzaine des Réalisateurs. films du cinéaste les années suivantes. 2008 Nuit de chien, son dernier film, est présenté 1971 La Mort de Maria Malibran en compétition à la Mostra de Venise, où Werner 1973 Mise en scène de Salomé d’après Oscar Wilde Schroeter reçoit un Lion d’or d’honneur pour au théâtre, qui a également donné naissance à un film. l’ensemble de sa carrière. 1975 Rencontre avec Alberte Barsacq qui deviendra Février 2010 Teddy Award d’honneur au Festival la décoratrice de ses films et la scénographe de Berlin. de ses mises en scène au théâtre et à l’opéra. Nuit du 12 au 13 avril 2010 Mort de Werner Schroeter 1977 Mise en scène de Mademoiselle Julie au théâtre avec à Kassel des suites d’un cancer contre lequel il luttait l’amie des premiers jours, Ingrid Caven, dans le rôle titre. depuis des années.

8 9 Grâce au travail entrepris par le Filmmuseum de Munich, à l’instigation de Werner WERNER SCHROETER Schroeter et de Monika Keppler, plusieurs longs métrages seront montrés en versions restaurées numériquement, aux côtés de films inédits et de raretés. LA BEAUTÉ INCANDESCENTE Werner Schroeter s’était engagé dans cette rétrospective, pensée avec lui avant que la maladie ne l’emporte. C’est accompagnés de ses acteurs, de ses proches DU 2 DÉCEMBRE 2010 AU 22 JANVIER 2011 AU CENTRE POMPIDOU collaborateurs et de ceux qui l’ont aimé et défendu que ses films renaissent pendant EN COLLABORATION AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À ET LE GOETHE-INSTITUT un mois et demi sur les écrans du Centre Pompidou.

Sylvie Pras Hommage au cinéaste en présence de nombreux invités, acteurs, collaborateurs, Responsable des Cinémas critiques et proches. Département du développement culturel Astre noir du Nouveau Cinéma allemand apparu au tournant des années 1970 en même temps que Rainer Werner Fassbinder et , Werner Schroeter a brûlé En collaboration avec le Festival d’Automne à Paris et le Goethe-Institut en quarante ans de carrière et une trentaine de films d’un feu étrange et somptueux. Mélomane, grand amateur de poésie et de littérature, il est devenu cinéaste et metteur en scène de théâtre et d’opéra par passion pour des textes, des musiques et, par-dessus tout, pour des divas et des comédiennes, des femmes qui l’ont ému et fasciné, la Callas, Magdalena Montezuma, Ingrid Caven, Bulle Ogier, Carole Bouquet avec la participation du Filmmuseum München et de l’Eye Film Institute Netherlands ou Isabelle Huppert. Ses premiers films, Neurasia (1968), Argila (1969), Eika Kattapa (1969), Willow Springs (1973), dont les noms promettent des contrées imaginaires, s’offrent comme autant de cérémonials exaltant la vie, l’amour et la mort, autant de représentations données en parteneriat média avec Ciné Cinéma Club pour telles et comme telles, qui culminent avec La Mort de Maria Malibran (1971). Si Werner Schroeter a longtemps souffert d’être cantonné au cinéma undergound par ces œuvres décisives mais peu narratives qui le rapprochaient d’un Warhol, il sort de cette cage dorée avec Le Règne de Naples (1979) et Palermo (Ours d’or à Berlin en 1980), des films engagés dans leur époque, qui laissent pénétrer le monde, Nous remercions vivement Alberte Barsacq, Monika Keppler, Isabelle Huppert, Ronnie Chammah, Ingrid Caven, Jean-Jacques Schuhl, Stefan Droessler, le documentent autant qu’ils l’inventent, pour recréer une réalité d’autant plus forte Mark Paul Meyer, Marie Collin, Denis Bretin, Clara Guedj, Pascale Tabard, Gisela Rueb, Christian Holzfuss, Vincent Marcilhacy, Gilou Le Gruiec, Bruno Deloye, Philippe Azoury, Emmanuel Burdeau, Thierry Lounas qu’elle assume sa subjectivité. Dominées par Malina (1990), film fou sur la création ainsi que où Isabelle Huppert se consume avec une intensité inégalée, les années 1980-1990 Loy Arnold, Peter Berling, Paulo Branco, Gérard Courant, Eric Franck, Dieter Geissler, Elfriede Jelinek, Christine Kaufmann, , Thomas Kuchenreuther, Juliane Lorenz, Thomas Mauch, Digne Meller-Marcovicz, Noël Simsolo, Richard Takvorian, font voyager Werner Schroeter des Philippines au ou à l’Argentine pour Gérard Vaugeois La Bibliothèque du film, Die Bonner Kinemathek, La Cinemateca portuguesa, La Cinémathèque Française, La Cinémathèque québécoise, mettre en scène une dizaine de films lyriques, fusions de réalité brute et de visions La Cinémathèque de Toulouse, Die Deutsche Kinemathek, Les Rencontres Paris/Berlin/Madrid…, Vidéodanse-Centre Pompidou Agentur M.A.R.S., Alfama Films, Arnold Film, Art-Oko Film, Arte, Bildersturm TV und Videoproduktion, Capricci éditions, allégoriques, jusqu’aux ténèbres sans fin de son dernier opus, Nuit de chien (2008). Carlotta Films, Choses vues, Christian Holzfuss Fine Arts, Eric Franck Fine Art, Hans Eckelkamp Filmproduktion, Filmgalerie 451, Filminger, Les Films de l’Atalante, Les Films du Losange, Les Films du Paradoxe, la Galerie VU’, Hessischer Rundfunk, Omnimago, Le Centre Pompidou présente une rétrospective très complète de son œuvre. Le Petit Bureau, Prokino Filmverleih, Softitrage Com, Rowohlt Verlag, Suhrkamp Verlag, TCD, Transit Film, WDR, ZDF, Ziegler Film

10 11 Hélène Cixous, écrivain, dramaturge, Emeric de Lastens, essayiste et enseignant 30 SÉANCES PRÉSENTÉES philosophe et enseignante, auteur de L’Histoire de cinéma, coordinateur du dossier consacré terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, à Werner Schroeter dans le numéro spécial OUVERTURE ET BIEN D’AUTRES INVITÉS roi du Cambodge, Georges Bigot et Maurice Festival d’Automne de Vertigo, présente avec La Mort de Maria Malibran en version Claire Alby, réalisatrice spécialisée dans Durozier, membres du Théâtre du Soleil, Der Bomberpilot restaurée, en présence de nombreux invités les portraits de musiciens classiques, créatrice comédiens principaux de cette pièce mise samedi 18 décembre à 15h en cinéma 2, voir p. 18 le jeudi 2 décembre à 19h30 en cinéma 1 du magazine « Opéra » diffusé dans en scène par Ariane Mnouchkine, présentent (séance semi-publique), voir p. 22 et 23 « Océaniques » sur 3, maître de le documentaire À la recherche du Soleil Thomas Mauch, chef-opérateur allemand conférence à l’université Paris Est-Marne que Werner Schroeter leur a consacré qui a beaucoup tourné avec Werner Herzog, HUPPERT, CAVEN, GREGGORY, la Vallée, coauteur de Poussières d’amour, samedi 11 décembre à 15h en cinéma 2, voir p. 34 coproducteur et directeur de la photographie BOUQUET, OGIER, FERRÉOL… présente le film de Palermo de Werner Schroeter, présente le film Gérard Courant, cinéaste, auteur de films dimanche 16 janvier à 17h en cinéma 1, voir p. 30 RACONTENT SCHROETER samedi 8 janvier à 17h en cinéma 2, voir p. 38 sur Werner Schroeter, coordinateur de Isabelle Huppert, actrice et amie de Werner Cédric Anger, cinéaste et scénariste, coauteur l’ouvrage paru en 1982 aux éditions Goethe- Elfi Mikesch, directrice de la photographie Schroeter, comédienne principale de Malina et Institut – Cinémathèque Française, présente de plusieurs films de Werner Schroeter, de Deux, qui apparaît aussi dans Poussières du scénario de Deux, présente le film samedi 15 janvier à 17h, voir p. 39 L’Ange noir présente Le Roi des roses qui fut leur première d’amour, donne une lecture d’un texte du samedi 18 décembre à 19h30 en cinéma 1, voir p. 27 collaboration cinéaste et introduit Deux avec Olivier Séguret, Jacques Aumont, professeur émérite et un film qu’il a réalisé à partir d’un entretien dimanche 19 décembre à 17h en cinéma 1, voir p. 33 journaliste cinéma à Libération. d’esthétique du cinéma à l’université de la Elizabeth Cooper, pianiste et chef d’orchestre avec Werner Schroeter, Vivre à Naples et mourir Cyril Neyrat, critique et enseignant de cinéma, Sorbonne nouvelle, essayiste, auteur d’un texte dimanche 16 janvier à 15h en cinéma 2, voir p. 43 proche de Werner Schroeter, jouera sur Salomé de Carmelo Bene et La Mort de auteur de textes sur les films de Werner à cette occasion un extrait de « Casta diva », Maria Malibran paru dans les Cahiers du Mnam, Mostefa Djadjam, cinéaste, collaborateur de Schroeter et d’entretiens avec lui, présente l’air d’ouverture de l’opéra Norma de Bellini. présente le film de Werner Schroeter Werner Schroeter et acteur dans plusieurs Le Concile d’amour le lundi 13 décembre à 20h en cinéma 1, voir p. 39 dimanche 5 décembre à 15h en cinéma 2, voir p. 32 dimanche 9 janvier à 17h en cinéma 1, voir p. 22 et 23 films, présente La Répétition générale samedi 18 décembre à 17h en cinéma 2, voir p. 31 et Macbeth Ingrid Caven, amie de jeunesse de Werner Philippe Azoury, auteur d’un livre sur Werner et Le Roi des roses dimanche 9 janvier à 15h en cinéma 2, voir p. 20 Schroeter, chanteuse dont il a conçu plusieurs Schroeter (éd. Capricci – Centre Pompidou), vendredi 21 janvier à 19h30 en cinéma 2 avec Paulo Branco, spectacles et comédienne qui a joué dans et Emmanuel Burdeau, directeur de collection voir p. 33 Ulrike Ottinger, cinéaste allemande proche ses films et ses mises en scène pour le théâtre, (éd. Capricci), présentent Weisse Reise de Werner Schroeter, présente Salomé Jean Douchet, critique et essayiste, membre samedi 11 décembre à 17h en cinéma 2, voir p. 21 introduit Argila et Neurasia samedi 4 décembre à 15h en cinéma 2, voir p. 24 et 29 vendredi 17 décembre à 20h30 en cinéma 1, voir p. 16 et 17 du jury du Festival d’Hyères qui attribua son grand , productrice, actrice du Règne prix à Willow Springs en 1973, présente le film Dominique Païni, ancien directeur de Pascal Greggory, acteur principal de Nuit de Naples, de Palermo et du Jour des idiots, samedi 4 décembre à 17h en cinéma 2, voir p. 25 la Cinémathèque Française et du Département de chien, Paulo Branco, producteur, présente Palermo du développement culturel du Centre Stefan Droessler, directeur du Filmmuseum Gilles Taurand, coscénariste, Alberte Barsacq, vendredi 10 décembre à 19h30 en cinéma 1, voir p. 30 Pompidou, programmateur, commissaire décoratrice et costumière, Eric Caravaca, de Munich qui a entrepris la restauration d’exposition, essayiste, présente Johannas , Mostefa Djadjam, Jean-François Peter Berling, acteur et écrivain, coproducteur des films de Werner Schroeter, présente trois Traum et Weisse Reise Stévenin, Bruno Todeschini, acteurs, parlent du du Règne de Naples, présente le film de ses tout premiers courts métrages sur samedi 22 janvier à 17h en cinéma 1, voir p. 24 et 29 dernier film du cinéaste avec Cyril Neyrat, auteur samedi 15 janvier à 19h30 en cinéma 1, voir p. 28 la Callas et Argila Noël Simsolo, écrivain, critique, auteur de de textes et d’entretiens avec Werner Schroeter jeudi 6 janvier à 19h30 en cinéma 2, voir p. 14, 15 et 16 textes sur les films de Werner Schroeter et lundi 20 décembre à 20h en cinéma 1, voir p. 40 Alberte Barsacq, décoratrice, costumière et scénographe des films de Werner Schroeter et Monika Keppler, dramaturge, collaboratrice d’entretiens avec lui dès le début des années Carole Bouquet, actrice principale du de ses mises en scène au théâtre et à l’opéra, et compagne de route de Werner Schroeter 1970, présente Eika Katappa Jour des idiots, introduit le film qui reste l’une amie la plus proche et collaboratrice de chaque depuis 1985, titulaire des droits de son œuvre samedi 4 décembre à 19h30 en cinéma 2, voir p. 17 de ses plus grandes expériences de comédienne instant depuis les années 1970, présente Malina cinématographique, coscénariste de Die Wolf Wondratscheck, poète et coscénariste vendredi 7 janvier à 19h30 en cinéma 1, voir p. 32 samedi 11 décembre à 19h30 en cinéma 1, voir p. 36 Königin - Marianne Hoppe, présente le film vendredi 3 décembre à 19h30 en cinéma 1, voir p. 38 du Règne de Naples, présente le film Andréa Ferréol, Bulle Ogier et Barbet Paulo Branco, producteur du Roi des roses, jeudi 9 décembre à 19h30 en cinéma 1, voir p. 28 Schroeder, actrices et producteur des Flocons de Deux et de Nuit de chien présente Peter Kern, acteur et cinéaste, producteur d’or, reviennent sur leurs souvenirs. Le Roi des roses avec Mostefa Djadjam du film Der Lachende Stern, présente la séance lundi 10 janvier à 20h en cinéma 1, voir p. 26 vendredi 21 janvier à 19h30 en cinéma 2, voir p. 33 dimanche 12 décembre à 15h en cinéma 2, voir p. 33

12 13 MARIA CALLAS SINGT 1957 REZITATIV UND ARIE DER ELVIRA AUS ERNANI 1844

LES FILMS VON GIUSEPPE VERDI LES FILMS LES FILMS de Werner Schroeter RFA / 1968 / 15’ / nb / vostf MARIA CALLAS PORTRÄT Format d’origine : super 8 de Werner Schroeter Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE République Fédérale d’Allemagne (RFA) / 1968 / 17’ / avec Werner Schroeter WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER nb et coul. / vostf Sur des airs d’Ernani de Verdi en boucle, Format d’origine : super 8 Werner Schroeter se filme chez lui avec Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE ses objets, aux côtés d’images de la Callas Une succession vertigineuse d’images de Maria et des textes du livret de l’opéra. Un essai très Callas, sur scène, pour la presse ou en privé, personnel, mêlant extériorité et intériorité, montées avec le texte d’une critique de l’opéra qui tient de l’autoportrait. Werner Schroeter dans Maria Callas singt 1957 Rezitativ und Arie der Elvira aus Ernani 1844 von Giuseppe Verdi, 1968 Lucia di Lammermoor, au rythme d’extraits jeudi 6 janvier, 19h30, cinéma 2, séance présentée par © D.R. lancinants du Bal masqué de Verdi et du Puritain Stefan Droessler, voir p. 13 Collection Filmmuseum München de Bellini. Werner Schroeter joue du décalage La Callas dans Maria Callas Porträt, 1968 entre culture élitiste et culture populaire. © D.R. Collection Filmmuseum München jeudi 6 janvier, 19h30, cinéma 2, séance présentée par Stefan Droessler, voir p. 13

WERNER SCHROETER d’un récital de la Callas à « De toutes les interprètes ET LA CALLAS Amsterdam, elle chantait le fi nal féminines que je connais, du Pirate de Bellini… Je pense Maria Callas, par sa force MONA LISA que cette fois-là, la Callas m’a d’expression, pouvait de Werner Schroeter sauvé la vie. Par la suite, elle immobiliser le temps jusqu’à RFA / 1968 / 35’ / nb et coul. / vostf a hanté les seuls rêves érotiques ce que toute peur ait disparu, Format d’origine : super 8 que je n’ai jamais eus à propos même la peur de la mort, Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE d’une femme. Des années et qu’un état proche de Sur une photo de Maria Callas, une publicité après, j’ai eu l’occasion ce que l’on pourrait appeler La Callas dans Eika Katappa, 1969 avec la primadonna et une reproduction © D.R. / Collection Filmmuseum München de la rencontrer. Quand elle le bonheur soit atteint. » de la Mona Lisa de Vinci agrandies jusqu’à « J’avais 13 ans, et un ami est morte, j’ai fait retarder W. Schroeter, « L’arrêt l’abstraction, Werner Schroeter monte des airs de 16 ans, Siegfried. Il s’était la parution du Spiegel d’une de cœur de la primadonna », de Cherubini, Verdi et Donizetti avec des tubes pendu. Désespéré, je tripotais journée, le temps d’écrire Der Spiegel, n° 40, 1977 de Caterina Valente et fait chanter la Callas inconsciemment les boutons en son honneur le Requiem en duo avec elle-même en un collage répétitif d’un vieux poste de radio, quand qu’ils ont publié. » « C’est la personne la plus Mona Lisa, 1968 organisant la rencontre du sublime et du trivial, je me suis trouvé comme Werner Schroeter, propos importante de ma vie. Quand © D.R. Collection Filmmuseum München qui annonce son travail à venir. hypnotisé par la lueur verte du recueillis par G. Rochu pour elle se mettait à chanter, elle jeudi 6 janvier, 19h30, cinéma 2, séance présentée par cadran, et, soudain, j’ai entendu la sortie du Règne de Naples, était comme une messagère. » Stefan Droessler, voir p. 13 la Voix. C’était la retransmission Libération, 23/01/1980 W. Schroeter, Libération, 13/12/2002

14 15 NEURASIA de Werner Schroeter UN AVE MARIA blanche, la petite robe noire. Et des - Ingrid : Non, je ne peux pas.

LES FILMS RFA / 1968 / 41’ / nb / vostf PAR INGRID CAVEN chants de tous les styles : de la - Werner : Oui tu peux. LES FILMS Format d’origine : 16 mm berceuse au Kunstlied allemand, Comme d’habitude Werner tenait Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE la chansonnette, le rock’n roll, bon. Moi aussi. avec Carla Aulaulu, Magdalena Montezuma, Rita Bauer, un air d’opéra. Et pas un pot-pourri Et là, comme souvent, la réalité Steven Adamczewski quelconque mais extérieure avait son mot à dire : Quatre personnages se livrent à un rite une soirée musicale avec corps et Werner a été appelé au chevet de WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER de célébration des sentiments et d’exaltation âme : gratia plena – il y avait du sa mère malade. Deux jours avant par le théâtre, la musique et la danse. style. Werner voulait ajouter un Ave la première, j’ai reçu cette consigne « Neurasia est un geste, l’expérience Maria, que j’avais chanté enfant à par téléphone de Heidelberg : Ma voluptueuse de l’amour, de la douleur et de la l’église et pour des fêtes. Mais, Dieu mère est mourante, tu dois chanter mort. [...] L’espace est obscur et nu ; les gestes sait pourquoi, je ne voyais pas ça l’Ave Maria. Magdalena Montezuma dans Neurasia, 1968 des officiants sont vérité ; le théâtral, l’artifice, Ingrid Caven dans La Mort de Maria pour un spectacle. C’était une Ora pro nobis… © D.R. Malibran, 1971 / © D.R. Collection Filmmuseum München l’expression en tant que tels sont l’objectif. » prière, en musique peut-être, mais Je le chante encore aujourd’hui, D. Kuhlbrodt, « Werner Schroeter », CineGraph, Werner Schroeter a « inventé » une prière quand même. mais comme le premier jour, text+kritik, 1984 mon premier spectacle, c’était au Et ça dans un show sur scène … précédé d’un duo avec la voix vendredi 17 décembre, 19h30, cinéma 1, séance exceptionnelle petit Rationaltheater à Munich. - Werner : Oui justement. d’Elvis : Are you lonesome tonight. avec Ingrid Caven, voir p. 12 Trois robes : un fourreau de vamp - Ingrid : Surtout pas. Tout ça plongé dans une lumière samedi 1er janvier, 19h30, cinéma 2 de couleur rouge, une robe d’enfant - Werner : Mais toi tu peux le faire. rouge, celle de la rose-Callas.

EIKA KATAPPA ARGILA de Werner Schroeter de Werner Schroeter RFA / 1969 / 144’ / nb et coul. / vostf RFA / 1969 / 36’ / nb et coul. / vostf Format d’origine : 16 mm / Format de projection : Format d’origine : 16 mm 35mm, COPIE NEUVE RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE avec Joachim et Rita Bauer, Carla Aulaulu, Magdalena Montezuma avec Carla Aulaulu, Magdalena Montezuma, Gisela Trowe, Premier long métrage de Werner Schroeter, Sigurd Salto primé par Josef von Sternberg au Festival Trois femmes autour d’un homme mutique. de Mannheim, sélectionné à la Quinzaine des Débutant, Werner Schroeter procède déjà Réalisateurs à Cannes, Eika Katappa est un à une mise en abyme sophistiquée des collage d’images et de sons qui, dans un éternel personnages et des images par une double retour, balbutient l’amour pur, jusqu’à la mort. projection du même film, l’une en noir et blanc « Eika Katappa est un rituel physique, rigoureux, muette l’autre en couleur sonore, avec élémentaire, mais pas puritain. J’y représente Werner Schroeter dans Eika Katappa, 1969 © D.R. Carla Aulaulu dans Argila, 1969 quelques secondes de décalage, qui n’est les choses avec distance pour ne pas tromper le Collection Filmmuseum München © D.R. Collection Filmmuseum München pas sans rappeler le Warhol de Chelsea Girls. spectateur et la musique que j’y ajoute (bel canto, « Ainsi le film, au moment où on le voit, Caterina Valente, Presley) renforce cette distance, est aussitôt un souvenir de lui-même. » pas seulement avec ironie ou naïveté, mais avec W. Wenders, FilmKritik, n°5, 1969 dignité. » W. Schroeter, propos recueillis par vendredi 17 décembre, 19h30, cinéma 1, séance exceptionnelle N. Simsolo, Zoom, n° 16, janv.-fév. 1973 avec Ingrid Caven, voir p. 12 samedi 4 décembre, 19h30, cinéma 2, séance présentée par jeudi 6 janvier, 19h30, cinéma 2, séance présentée par Noël Simsolo, voir p. 13 Stefan Droessler, voir p. 13 jeudi 13 janvier, 19h30, cinéma 1

16 17 DER BOMBERPILOT de Werner Schroeter MAGDALENA MONTEZUMA artistique. »1 Après le choc comme un masque de cire,

LES FILMS RFA / 1970 / 65’ / coul. / vostf esthétique et les rencontres son physique androgyne hésitant LES FILMS Format d’origine : 16 mm décisives du Festival sans cesse entre le féminin Format de projection : beta digitale, TIRÉE À PARTIR DE LA COPIE de Knokke-le-Zoute, et le masculin deviennent INVERSIBLE ORIGINALE ils commencent à tourner des l’incarnation, le corps idéal avec Carla Aulaulu, Mascha Elm, Magdalena Montezuma fi lms en 8 mm puis en 16 mm. de l’érotique selon Schroeter. Dans l’Allemagne d’après-guerre, le passé, Werner met en scène, fi lme et Magdalena Montezuma a WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER le présent et les fantasmes de trois femmes monte ; Magdalena fait l’actrice également rejoint la compagnie qui se produisaient dans des cabarets nazis. et, au besoin, assiste, crée du théâtre de Bochum sous « C’est très proche du précédent, Eika Katappa, les costumes et les décors. la direction de Peter Zadek mais sans le rituel. J’avais les mêmes Magdalena Montezuma Ils apprennent ensemble, dans en 1972, joué dans des fi lms dans La Mort de Maria Malibran, 1971 intentions, mais je voulais faire quelque chose © D.R. un système entièrement artisanal. d’Ulrike Ottinger ou de Rainer de très comique avec la langue et aussi sincère Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française La présentation d’Eika Katappa Werner Fassbinder, et peint. avec les images. C’est un récit construit sur Werner Schroeter a rencontré au Festival de Mannheim en 1969 Schroeter a conçu pour elle la logique de l’absurde, mais bien que des gens Magdalena Montezuma en 1965 ; change la donne : « On s’aperçut et avec elle Le Roi des roses de gauche le défendent, ce n’est pas un film elle servait dans un bar. Il avait qu’un public existait. »2 qu’elle eut juste le temps politique car je suis un individualiste. Je suis alors 20 ans et elle 22. Il s’est La collaboration s’intensifi e, de tourner avant que la maladie tellement individualiste que je ne peux même rapidement désintéressé de au cinéma comme au théâtre. l’emporte. pas être anarchiste. Cependant ma position ses études de psychologie ; Magdalena Montezuma, l’égérie, Judith Revault d’Allonnes est politique car je travaille de façon rigoureuse elle a abandonné ses études est de tous les fi lms de Werner 1, 2 Magdalena Montezuma, dans ma limite sans me soucier des modes... » de lettres. « À l’époque, nous Schroeter à la seule exception propos recueillis par G. Courant, W. Schroeter, propos recueillis par N. Simsolo, avions deux chemins possibles : du Règne de Naples, jusqu’à 25/02/1980, Werner Schroeter, Zoom, n° 16, janvier-février 1973 nous diriger soit vers la sa disparition des suites d’un Goethe-Institut - Cinémathèque « Bien que le cinéaste ait répété à maintes politique, soit vers l’expression cancer en 1984. Son visage Française, 1982 reprises qu’il était apolitique, son intérêt Magdalena Montezuma, Carla Aulaulu et Mascha Elm dans pour l’extrême kitsch est largement informé Der Bomberpilot, 1970 © D.R. par des questions d’ordre social, politique et historique. » C. Flynn, The New German Cinema, University of California Press, 2004 samedi 18 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par Emeric de Lastens, voir p. 13 dimanche 2 janvier, 15h, cinéma 2

18 19 MACBETH SALOMÉ de Werner Schroeter de Werner Schroeter

LES FILMS RFA / 1971 / 60’ / coul. / vostf RFA / 1971 / 81’ / coul. / vostf LES FILMS Format d’origine : vidéo 2 pouces Format d’origine : 16 mm / Format de projection : Format de projection : beta digitale beta digitale, TIRÉE À PARTIR DE LA COPIE INVERSIBLE ORIGINALE avec Annette Tirier, Susi, Stefan von Haugk, Michael Bolze, avec Mascha Elm-Rabben, Magdalena Montezuma, Sigurd Salto, Magdalena Montezuma Ellen Umlauf, Thomas von Keyserling Tiré de la pièce de Shakespeare et du livret Tourné dans un temple romain à Baalbek WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER de l’opéra de Verdi, ce film pour la télévision, au Liban, d’après la pièce d’Oscar Wilde, entièrement tourné en studio, met en scène ce film pour la télévision met en scène le drame le destin de Macbeth qui, revenu victorieux de de Salomé, qui demande à Hérode la tête guerre, tue le roi Duncan, hérite de sa couronne de Jean-Baptiste, qu’elle aime et qui l’a rejetée. mais fini rongé par la peur et le remords. « Sombre morale chrétienne contre luminosité Magdalena Montezuma dans Salomé, 1971 © D.R. « C’est une réalisation faite en vidéo qui traite païenne, lutte mortelle dont les étapes sont la pièce en comédie musicale. J’ai fait offertes avec l’arrogante nonchalance, un arrangement de la musique de Verdi pour la sensibilité railleuse, l’intelligence aigüe quatuor de violon, accordéon, hautbois et piano. de Werner Schroeter. » C. Godard, Le Monde, Le tout sur des rythmes de tangos argentins et 04/05/1973 de boléros. Les acteurs chantaient avec des voix « Je voulais insister sur l’aspect dix-neuvième : suraiguës, abominables [...] L’utilisation de la " Que l’amour est amer, mais j’ai baisé ta vidéo me permettaient d’obtenir des couleurs bouche " dit Salomé. » W. Schroeter, propos extraordinaires [...] De tous mes films, Macbeth recueillis par N. Simsolo, Zoom, n° 16, janv.-fév. 1973 a été le plus mal accueilli. Le public n’aime pas samedi 11 décembre, 17h, cinéma 2, séance présentée par qu’on lui montre Shakespeare de cette façon. Ulrike Ottinger, voir p. 13 Mais moi, je ne fais pas de différence entre dimanche 26 décembre, 15h, cinéma 2 Kitsch et Culture. [...] Il est stupide de chercher Magdalena Montezuma dans Macbeth, 1971 les valeurs traditionnelles de l’art et de la © Hessischer Rundfunk culture, il faut seulement en chercher l’esprit WERNER SCHROETER, théâtre, j’ai toujours eu ce style. » le ferais qu’avec des hommes. vivant. » W. Schroeter, propos recueillis par METTEUR EN SCÈNE Propos recueillis par G. Courant La pièce comporte seulement N. Simsolo, Zoom, n° 16, janvier-février 1973 DE THÉÂTRE ET D’OPÉRA et J.-C. Moireau, mai 1978 deux personnages féminins, dimanche 26 décembre, 17h, cinéma 2 « En France, les gens ne Gertrude et Ophélie. Je les dimanche 9 janvier, 15h, cinéma 2, séance présentée par connaissent pas mon travail « Au théâtre, il faut servir ferais jouer par des hommes, Cyril Neyrat, voir p. 13 théâtral. J’ai monté des pièces l’auteur. C’est un travail tout parce que cela rend plus à Kassel, Hambourg, Francfort. à fait humble. Si on fait trop transparent le sujet. C’est un travail très agréable. longtemps du théâtre, Plus visible peut-être. » Ce n’est pas une rupture avec on devient un instrument de Propos recueillis par H. Frappat, l’expression cinématographique. reproduction et pas de création. J.-M. Lalanne et C. Tesson, Cahiers Il faut découvrir mon travail Deux m’a fait un grand plaisir du cinéma, novembre 2002 théâtral. Dernièrement, parce qu’il m’a permis de dire : j’ai fait une mise en scène « Moi, moi, moi ! » Au théâtre, La mise en scène de l’opéra Tosca de Mademoiselle Julie j’essaie de faire apparaître de Puccini par Werner Schroeter de Strindberg. Le style de mon le sens d’un texte. Mais je peux dans les décors et costumes travail théâtral est très proche me permettre des libertés. d’Alberte Barsacq sera reprise à du style de mon dernier fi lm. Au Si je montais Hamlet, je ne l’Opéra Bastille en avril et mai 2011.

20 21 LA MORT DE MARIA MALIBRAN Der Tod der Maria Malibran MICHEL FOUCAULT « Qu’est-ce que la Passion ? une seule et même qualité.

LES FILMS de Werner Schroeter SUR L’ANTI-SADISME C’est un état, c’est quelque Il y a, chez chacune, une très LES FILMS RFA / 1971 / 104’ / coul. / vostf ET LA PASSION DANS chose qui vous tombe dessus, grande souffrance. On ne peut Format d’origine : 16 mm « LA MORT DE qui s’empare de vous, qui vous pas dire que l’une fasse souffrir Format de projection : 35mm, COPIE NEUVE RESTAURÉE MARIA MALIBRAN » tient par les deux épaules, l’autre. C’est trois types de EN NUMÉRIQUE ET « WILLOW SPRINGS » qui ne connaît pas de pause, qui souffrance permanente et qui, avec Magdalena Montezuma, Christine Kaufmann, « Regardez les baisers, n’a pas d’origine. En fait, on ne en même temps, sont WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Candy Darling, Ingrid Caven, Manuela Riva les visages, les lèvres, les joues, sait pas d’où ça vient. La passion entièrement voulues car il n’y a Inspiré par la cantatrice qui enflamma les paupières, les dents, dans est venue comme ça. C’est un aucune nécessité qu’elles soient les esprits au début du 19ème siècle avec un fi lm comme La Mort de Maria état toujours mobile, mais qui ne là, présentes. sa tessiture exceptionnelle, l’intensité de son Malibran, de Werner Schroeter. va pas vers un point donné. Ces femmes se sont enchaînées La Mort de Maria Malibran, 1971 chant, sa beauté brune et sculpturale, et dont Appeler cela sadisme me paraît Il y a des moments forts et des dans un état de souffrance qui © D.R. Collection Filmmuseum München la disparition prématurée à l’âge de 28 ans, tout à fait faux, sinon par moments faibles, des moments les lie, dont elles n’arrivent pas épuisée par son art, ne fit qu’attiser le culte le détour d’une vague où c’est porté à l’incandescence. à se détacher et qui font romantique, La Mort de Maria Malibran exalte psychanalyse où il serait Ça fl otte. Ça balance. C’est une pourtant tout pour s’en libérer. la femme mythique, l’artiste, la diva, la déesse, question de l’objet partiel, sorte d’instant instable qui Tout ça est différent de l’amour. la star, en une succession de visages magnifiés du corps morcelé, du vagin se poursuit pour des raisons Dans l’amour, il y a, en quelque par leurs maquillages de scène et leurs lentes denté. Il faut revenir à un obscures, peut-être par inertie. sorte, quelqu’un de titulaire évolutions ; des duos, des trios de visages freudisme d’assez basse qualité Ça cherche, à la limite, à se de cet amour alors que dans auxquels la musique sert de voix. pour rabattre sur le sadisme maintenir et à disparaître. la passion, ça circule entre « Il ne faut surtout pas chercher, entre le roman cette manière de faire chanter La passion se donne toutes les partenaires. » de la Malibran tel qu’on peut le lire ici ou là les corps et leurs prodiges. les conditions pour continuer et, Conversation entre M. Foucault et le film, la moindre correspondance exacte Faire d’un visage, d’une en même temps, elle se détruit et W. Schroeter, propos recueillis ni précise. Il ne faut y chercher ni la carrière, pommette, de lèvres, d’une d’elle-même. Dans la passion, par G. Courant, 03/12/1981, ni les amours, ni la gloire, ni le décès, mais expression des yeux, faire on n’est pas aveugle. Werner Schroeter, Goethe-Institut - une suite d’évocations associées à la mort, ce qu’en fait Schroeter n’a rien Simplement, dans ces situations Cinémathèque Française, 1982 à l’art (musical, poétique), peut-être au génie à voir avec le sadisme. Il s’agit de passion, on n’est pas et à l’héroïsme, à coup sûr à une certaine idée d’une démultiplication, soi-même. Ça n’a plus de sens Ingrid Caven et Christine Kaufmann dans La Mort de Maria de la féminité. » J. Aumont, « D’un cinéma d’un bourgeonnement du corps, d’être soi-même. On voit les Malibran, 1971 qui ne serait pas du semblant », Les Cahiers une exaltation en quelque sorte choses autrement. © D.R. Collection Filmmuseum München du Mnam, été-automne 2010 autonome de ses moindres Dans la passion, il y a aussi une jeudi 2 décembre, 19h30, cinéma 1, ouverture, voir p. 12 parties, des moindres qualité de souffrance-plaisir dimanche 9 janvier, 17h, cinéma 1, séance présentée par possibilités d’un fragment qui est très différente de ce que Jacques Aumont, voir p. 12 du corps. Il y a là anarchisation l’on peut trouver dans le désir samedi 22 janvier, 19h30, cinéma 1 du corps où les hiérarchies, ou dans ce qu’on appelle les localisations et les le sadisme ou le masochisme. dénominations, l’organicité, Je ne vois aucune relation si vous voulez, sont en train sadique ou masochiste entre de se défaire. » ces femmes tandis qu’il existe M. Foucault, propos recueillis par un état de souffrance-plaisir G. Dupont, « Sade, sergent du sexe », complètement indissociable. Cinématographe, n° 16, Ce ne sont pas deux qualités décembre 1975 - janvier 1976 qui se mêlent entre elles, c’est

22 23 JOHANNAS TRAUM WILLOW SPRINGS de Werner Schroeter de Werner Schroeter

LES FILMS RFA / 1971-1975 / 25’ / coul. / vostf RFA / 1973 / 78’ / coul. / vostf LES FILMS Format d’origine : 16 mm Format d’origine : 16 mm Format de projection : Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE 35mm, COPIE NEUVE RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE avec Magdalena Montezuma, Christine Kaufmann, avec Magdalena Montezuma, Candy Darling, Ingrid Caven Ila von Hasperg, Michael O’Daniels Les visions de Jeanne d’Arc, composées Quelque part dans le désert californien, WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER des procès-verbaux du tribunal, d’images trois femmes vivent entre elles, dans un monde de La Mort de Maria Malibran et de théâtre de peuplé des personnages qu’elles inventent, mime. Werner Schroeter s’inspire notamment de leurs jeux et de leurs rêves. Jusqu’au jour Ingrid Caven dans Johanna auf dem Eis, demeuré inachevé, de la Passion de Jeanne d’Arc de Carl Th. Dreyer, où un homme s’invite parmi elles et fait voler dont certaines images ont été intégrées dans Johannas Traum, 1971-1975 à laquelle il vouait une admiration sans limites. en éclats leur trinité. © D.R. samedi 1er janvier, 19h30, cinéma 2 Grand Prix au Festival d’Hyères en 1973. Magdalena Montezuma dans Willow Springs, 1973 © D.R. samedi 22 janvier, 17h, cinéma 1, séance présentée par « La mise en scène, c’est la cérémonie Dominique Païni, voir p. 13 et retrouver le cérémonial. Qu’on comprenne ou pas la cérémonie n’a aucune importance car une cérémonie n’est pas faite pour qu’on la comprenne. Une cérémonie est faite pour LE BARON doucement dans une fi ne robe de luxe s’achevant dans qu’on la ressente, pour qu’on soit pris dans Jean-Jacques Schuhl a dépeint de mousseline lilas. [...] Johanna un maniérisme qui à son tour une sorte de mystère. Schroeter ne faisait Werner Schroeter à plusieurs auf dem Eis, Johanna sur la tourne court : six, sept fi lms que reprendre les grandes données de toute moments de son livre Ingrid glace, ça s’appelle. Le Baron de quatre sous amorçant dramaturgie authentique, même s’il y Caven sous le surnom du Baron. vous transmet sa confi ance, plusieurs styles sans insister: introduisait de la dérision et de l’humour. » Dans l’extrait qui suit, Werner son goût d’une beauté cachée classique, kitsch, lyrique, J. Douchet, Werner Schroeter, Goethe-Institut - Schroeter dirige Ingrid Caven là où jamais on ne pensait la populaire, segments sonores Cinémathèque Française, 1982 dans une scène tournée au trouver : à la lisière du ridicule, bout à bout, échantillons samedi 4 décembre, 17h, cinéma 2, séance présentée par Jardin anglais de Munich. du mauvais goût. Dans ma robe où persiste la trace de la collure. Jean Douchet, voir p. 13 Ils étaient très jeunes. de mousseline lilas, face « " Avance ! Avance ! Chante plus jeudi 23 décembre, 19h30, cinéma 2 Christine Kaufmann et Magdalena Montezuma dans Willow Springs, 1973 au soleil, mes gestes sont haut ! plus haut ! plus © D.R. « " Marche !... Avance ! Avance !... un peu gauchis par la crainte de haut ! — Mais je ne peux pas, c’est N’aie pas peur... Tu peux y la glissade, que même la glace trop haut pour moi, je ne suis pas arriver ! ", crie le Baron debout ne se brise et que je m’enfonce chanteuse d’opéra. — Tu le peux... derrière sa lourde Arrifl ex. dans le lac. » La grandeur tu le peux ! " Je fais un geste. Je marche doucement sur sublime qui se prend les pieds " Oui, exactement, c’est ça, la mince couche de glace du lac dans le tapis ! Le sublime et le c’est très bien, c’est ça ! ", gelé de l’Entglischer Garten, grotesque, un bel canto cassé, le crie de loin le Baron, comme venu des Alpes, le foehn avait défi , la voix, le mouvement vers s’il avait eu ce geste, cette en quelques heures fait monter la démesure, presque trop loin, intonation en tête et que je l’aie de quinze degrés la là où ça va casser... mais non ! fait sans qu’il le dise, mystérieux température, l’air était chaud Le génie du Baron est de savoir lien télépathique entre le et doux, je suis face au soleil passer très vite et mine de rien cinéaste et son actrice. » couchant, pourpre, aveuglant, de l’un à l’autre, avec des bouts J.-J. Schuhl, Ingrid Caven, je m’éloigne, de dos, lentement, de fi celle donner une impression Gallimard, 2000

24 25 LES FLOCONS D’OR L’ANGE NOIR de Werner Schroeter El Angel negro / Der Schwarze Engel

LES FILMS France / 1973-1976 / 163’ / nb et coul. / vof et stf de Werner Schroeter LES FILMS Format d’origine : 16 mm RFA / 1974 / 71’ / coul. / vostf Format de projection : beta digitale Format d’origine : 16 mm avec Magdalena Montezuma, Ellen Umlauf, Format de projection : beta digitale, RESTAURÉE EN NUMÉRIQUE Christine Kaufmann, Andréa Ferréol, Bulle Ogier avec Ellen Umlauf, Magdalena Montezuma Quatre histoires, « Cuba », « Drame du rail », Une Allemande et une secrétaire d’ambassade WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER « Cœur brisé » et « La trahison », encadrées américaine s’éprennent des Dieux mexicains. par un prologue et un épilogue, exaltent « Ce qu’il y a de prodigieux dans L’Ange noir, la sensualité des corps et la beauté des visages. comme dans Que viva Mexico [d’Eisenstein], Le film préféré de Werner Schroeter, qui mit c’est qu’en montrant des visages ébahis de joie beaucoup de temps à voir le jour et subit et d’autres traversés par la souffrance, de nombreuses coupes. en révélant la marque insistante de la Mort et « La séquence en noir et blanc de Flocons d’or cette manière d’allier le Mexique d’aujourd’hui Ellen Umlauf dans L’Ange noir, 1974 © D.R. dans laquelle je joue, est, je pense, la plus belle à celui d’hier, Schroeter découvre les derniers chose que j’ai faite au cinéma. Werner Dieux du Mexique et de notre planète, chassés a su extirper cette fameuse fragilité, cette qu’ils le sont tous par le colonialisme et la transparence si délicate que j’ai en moi, consommation. » G. Courant, Werner Schroeter, que l’on connaît mais qui n’avait jamais été Goethe-Institut - Cinémathèque Française, 1982 représentée de manière aussi pure. Pour « Et je pense que pour finir les Dieux du Andréa Ferréol, c’est la même chose. Je pense Mexique sont les Dieux de la vie en proie à une que pour elle aussi son travail avec Werner, perte de force, à un vertige de la pensée ; et que Magdalena Montezuma dans Les Flocons d’or, 1973-1976 dans cette même séquence, est la plus belle les lignes qui montent au-dessus de leurs têtes © Les Films du Losange Photo Roswitha Hecke chose qu’elle ait faite. Elle est pulpeuse, sexy, donnent un moyen mélodieux et rythmique de Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française renoiresque. C’est une part de son physique faire monter la pensée sur la pensée. Ils invitent qu’on ne trouve pas ou trop peu dans ses l’esprit à ne pas se pétrifier sur lui-même, mais autres films. » B. Ogier, propos recueillis au contraire, si l’on peut dire, à marcher. [...] par G. Courant le 01/12/1981, Werner Schroeter, C’est ainsi que, dans leur forme inhumaine, Goethe-Institut - Cinémathèque Française, 1982 ces Dieux, qui ne se contentent pas de la simple jeudi 16 décembre, 19h30, cinéma 1 stature d’homme, montrent comment l’Homme Magdalena Montezuma dans L’Ange noir, 1974 © D.R. lundi 10 janvier, 20h, cinéma 1, séance exceptionnelle avec pourrait sortir de lui. » A. Artaud, Le Théâtre Andréa Ferréol, Bulle Ogier et , voir p. 12 et les Dieux (1936), Œuvres, Gallimard, 2004 samedi 18 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par Gérard Courant, voir p.13 dimanche 2 janvier, 17h, cinéma 2

26 27 LE RÈGNE DE NAPLES WEISSE REISE Nel Regno di Napoli de Werner Schroeter

LES FILMS de Werner Schroeter Suisse / 1979 / 55’ / coul. / vof LES FILMS RFA - Italie / 1978 / 130’ / coul. / vostf Format d’origine et de projection : 16 mm Format d’origine : Super 16 mm gonflé en 35 mm production : Eric Franck Format de projection : 35 mm avec Harald Vogl, Jim Auwae, Margareth Clémenti, avec Romeo Giro, Antonio Orlando, Tiziana Ambretti, Tilly Soffing, Maria Schneider Maria Antoniella Riegel, Cristina Donadio, Margareth Clémenti, voix over : Bulle Ogier WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Ida di Benedetto Deux marins s’aiment d’amour tendre. Ils font Le Naples des pauvres à travers la vie d’une le tour du monde, de port en port, Tunis, Naples, sœur et d’un frère, depuis la Libération jusqu’à Hambourg, San Francisco, Hong Kong, jusqu’à la fin du rêve communiste, d’espoirs en déceptions. ce que leur destin soit scellé dans le sang. « Fiction de gauche, mélodrame kitsch, « Tourné en sept nuits, dans une chambre fotoromanzo décadent, chronique d’une ville, à Zürich transformée en petit théâtre de poche, opéra en mineur ou, tout simplement, premier Weisse Reise s’organise sous la forme d’un jeu film " réaliste" et " narratif " de Schroeter ? et d’un déguisement, comme si ce monde, Le Règne de Naples est tout cela à la fois parcourant trois océans, était aussi mince et d’abord le défilé désenchanté de tous qu’une pièce, une après-midi de joie. Les les grands récits qui ont nourri le cinéma italien marins et les putains ont remplacé les enfants, de l’après-guerre (l’action du film se passe l’innocence, elle, est restée. » P. Azoury, entre 1943 et 1972 : trente ans, soit À Werner Schroeter, qui n’avait pas peur de la une génération) – et ce défilé vu du lieu même mort, éd. Capricci - Centre Pompidou, 2010 Ida di Benedetto avec une enfant dans Le Règne de Naples, 1978 du désenchantement : Naples. » S. Daney, « J’ai fait la bande-son en deux jours. [...] Nous © Peter Berling / Dieter Geissler Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française « Schroeter et Naples » , Cahiers du cinéma, étions dans un auditorium et, en voyant le film n° 307, janvier 1980 projeté, je devais inventer tout de suite, sans jeudi 9 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par avoir trop la possibilité de réfléchir à ce que Weisse Reise, 1979 © Eric Franck Wolf Wondratscheck, voir p. 13 j’allais dire. C’était une sorte de jeu. Seule, samedi 15 janvier, 19h30, cinéma 1, séance présentée par je faisais tous les sons sur l’image de Maria Peter Berling, voir p. 12 Schneider, sur celle de Margareth Clémenti, sur Mademoiselle Ziegler. Après, bien entendu, Werner a tout mélangé. C’était un travail formidable. Je devais m’approprier le caractère « LE RÈGNE DE NAPLES », de ce fi lm pour cette raison. plus vides. Si des gens ont de chacun des personnages. » B. Ogier, VERS UN AUTRE RAPPORT Je pense gagner un contact cru que mes fi lms étaient très propos recueillis par G. Courant le 01/12/1981, AU MONDE ET AU RÉCIT plus humain avec le monde. [...] sophistiqués, c’est une erreur. Werner Schroeter, Goethe-Institut - « Il est normal, au bout d’un Avant j’étais beaucoup plus Ils fonctionnent seulement Cinémathèque Française, 1982 certain temps, que l’on s’occupe renfermé sur moi-même. tout le temps sur trois idées : samedi 4 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par de manière différente et que C’est très bien mais trop de calomnier la mort, aimer Philippe Azoury et Emmanuel Burdeau, voir p. 12 l’on essaie de valoriser une réalisateurs s’arrêtent à l’amour, la vie et l’être humain. samedi 22 janvier, 17h, cinéma 1, séance présentée par expression un peu plus primitive cette juvénilité même s’ils ont Visiblement, beaucoup de gens Dominique Païni, voir p. 13 mais plus forte humainement. cinquante ou soixante ans. n’ont pas compris ça. Dans ce On valorise plus au niveau Les fi lms deviennent de plus fi lm, ça se comprend mieux. » spirituel que sur le plan en plus brillants, de plus en plus W. Schroeter, entretien avec G. esthétique. Je suis content stylisés et fi nalement de plus en Courant et J.-C. Moireau, mai 1978

28 29 PALERMO LA RÉPÉTITION GÉNÉRALE Palermo oder Wolfsburg Die Generalprobe

LES FILMS de Werner Schroeter de Werner Schroeter LES FILMS RFA / 1980 / 175’ / coul. / vost allemand et français RFA - France / 1980 / 90’ / coul. / vof et st français et allemand Format d’origine : 35 mm Format d’origine : 16 mm Format de projection : 35mm, COPIE NEUVE Format de projection : beta digitale avec Nicola Zarbo, Brigitte Tilg, Ida di Benedetto, Otto Sander, avec Mostefa Djadjam, Catherine Brasier, Colette Godard, Magdalena Montezuma Werner Schroeter, Pina Bausch, Kazuo Oono, Pat Olesko... WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Un jeune Sicilien décide d’émigrer en Film de commande, La Répétition générale est Allemagne. Il fuit la misère et le désœuvrement un documentaire très personnel sur le festival de son village pour trouver une société riche de Nancy, l’une des rencontres de théâtre les mais sans âme qui le conduira au meurtre plus renommées et fréquentées entre les puis au tribunal. années 60 et 80. Werner Schroeter, également Sankaï Juku dans La Répétition générale, 1980 © D.R. Inspiré d’un fait divers, le film a reçu l’Ours homme de théâtre, y renie toutes les règles du d’or à Berlin en 1980. reportage classique pour y exprimer ses goûts « Dans ce film, j’ai, une fois de plus transfiguré, et se met en scène avec ses collaborateurs déformé la réalité : la Sicile semble baignée et proches à côté des artistes, Pina Bausch, dans la poésie, alors que je fais une description Pat Olesko ou Kazuo Oono. volontairement aigre de la République « Pourquoi ma rencontre avec Werner a été Fédérale. Le regard “objectif ” n’est de toute un ballon d’oxygène ? Parce que dans l’ennui manière qu’une farce ou une redoutable forme dominant qui caractérise de plus en plus ce d’avarice de sentiments. D’avarice d’âme. » métier, c’est très agréable de pouvoir travailler W. Schroeter, Télérama, 06/02/1980 avec un homme d’un grand courage politique vendredi 10 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par et cinématographique. Faire un film avec lui, Au premier plan, Nicola Zarbo et Brigitte Tilg dans Palermo, 1980 Ida di Benedetto, voir page 12 c’est aussi en quelque sorte partager une © Thomas Mauch Photo Digne Meller-Marcovicz dimanche 16 janvier, 17h, cinéma 1, séance présentée par réflexion sur un sujet. » M. Djadjam, propos Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française Thomas Mauch, voir p. 13 recueillis par G. Courant, 01/11/1981, Werner Mostefa Djadjam dans La Répétition générale, 1980 © D.R. Schroeter, Goethe-Institut - Cinémathèque Française, 1982 samedi 18 décembre, 17h, cinéma 2, séance présentée par Mostefa Djadjam, voir p. 13 jeudi 20 janvier, 19h30, cinéma 2

30 31 LE CONCILE D’AMOUR DER LACHENDE STERN Liebeskonzil de Werner Schroeter

LES FILMS de Werner Schroeter RFA / 1983 / 110’ / coul. / vostf LES FILMS RFA / 1981 / 95’ / coul. / vostf Format d’origine : 16 mm Format d’origine et de projection : 35 mm Format de projection : beta digitale avec Antonio Salines, Magdalena Montezuma, Kurt Raab Production : Peter Kern Dieu et la Vierge Marie, écœurés par Invité au festival de Manille, Werner Schroeter la débauche humaine, demandent au Malin y tourne un carnet de voyage sur la culture WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER de leur prêter main forte pour punir les corps et l’histoire des Philippines. tout en sauvant les âmes. D’après Oscar Panizza. « Der Lachende Stern est un retour aux sources. « Werner Schroeter désigne les putréfactions Le film évoque le Schroeter première manière et les dégradations sans s’enliser dans (celui de Eika Katappa et surtout de L’Ange noir une illustration complaisante des déchéances tourné au Mexique) par son souci de filmer Der Lachende Stern, 1983 © Peter Kern Le Concile d’amour, 1981 de cette fin de siècle. Son propos est autre : l’émergence d’un rituel (religieux) au sein du réel, © Hanns Eckelkamp Photo Digne Meller-Marcovicz la réalité, c’est l’imaginaire. » N. Simsolo, des gestes quotidiens. » C. Tesson, « Carnets Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française Révolution, n° 205, 03/02/1984 de Manille », Cahiers du cinéma, n° 358, mars 1984 dimanche 5 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par dimanche 12 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par Cyril Neyrat, voir p. 13 Peter Kern, voir p. 13 samedi 25 décembre, 19h30, cinéma 2 samedi 25 décembre, 17h, cinéma 2

LE JOUR DES IDIOTS LE ROI DES ROSES Tag der Idioten Der Rosenkönig de Werner Schroeter de Werner Schroeter RFA / 1981 / 117’ / coul. / vostf RFA / 1984 / 103’ / coul. / vostf Format d’origine et de projection : 35 mm Format d’origine et de projection : 35 mm avec Carole Bouquet, Ingrid Caven, Ida di Benedetto avec Magdalena Montezuma, Mostefa Djadjam, Antonio Orlando Dans un besoin incessant de se prouver qu’elle Une mère porte un amour excessif à son fils, est en vie, Carol adopte un comportement des lequel entretient une passion pour les roses plus étranges et se retrouve dans un hôpital et pour un mystérieux jeune homme. psychiatrique entièrement féminin. Ecrit pour Magdalena Montezuma, qui a « J’ai découvert Carole Bouquet dans Buffet accompagné Werner Schroeter depuis ses débuts. froid. Sa voix amère, son visage pétrifié m’ont « J’ai souvent dit que la femme était une image Carole Bouquet dans Le Jour des idiots, 1981 fasciné. » W. Schroeter, propos recueillis par magnifique de la mort. Maria Casarès © Art-Oko Film Magdalena Montezuma dans Le Roi des roses, 1984 Collection Daniel Bouteiller L. Interim et O. Séguret, Libération, 16/02/1983 dans Orphée de Cocteau en est la plus belle © Atalanta Filmes / Alfama Films « Avec Le Jour des idiots, j’ai peut-être éprouvé incarnation. Avec Le Roi des roses, on a atteint Collection Daniel Bouteiller mon premier plaisir d’actrice. Avant, il y avait au paroxysme : Magdalena savait qu’elle allait eu Cet obscur objet du désir, bien sûr, mais je mourir bientôt. Et dans ce film, on sent cette n’y avais pas éprouvé de plaisir, j’étais entre lutte entre la vie et la mort. Elle a disparu trois les mains de Buñuel. Là, avec Werner, j’étais semaines après la fin du tournage, en juillet portée par un regard ami et d’une grande 84. » W. Schroeter, propos recueillis par confiance. » C. Bouquet, propos recueillis par I. Danel, Télérama, n° 2175, 18/09/1991 J.-M. Lalanne, Les Inrockuptibles, n° 751, 21/04/2010 dimanche 19 décembre, 17h, cinéma 1, séance présentée par dimanche 5 décembre, 17h, cinéma 1 Elfi Mikesch, voir p. 13 vendredi 7 janvier, 19h30, cinéma 1, séance exceptionnelle vendredi 21 janvier, 19h30, cinéma 2, séance présentée par avec Carole Bouquet, voir p. 12 Paulo Branco et Mostefa Djadjam, voir p. 12 et 13

32 33 À LA RECHERCHE DU SOLEIL DE L’ARGENTINE Auf der Suche nach der Sonne de Werner Schroeter

LES FILMS de Werner Schroeter France / 1986 / 92’ / coul. / vostf LES FILMS RFA / 1985 / 90’ / coul. / vof et stf Format d’origine : 16 mm Format d’origine : 16 mm Format de projection : beta digitale Format de projection : beta digitale Invité à diriger un séminaire sur le cinéma avec le Théâtre du Soleil et Hélène Cixous à Buenos Aires en 1983, juste avant la chute Un documentaire sur le travail d’Ariane de la dictature militaire, Werner Schroeter WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Mnouchkine et de la troupe du Théâtre du Soleil entreprend de tourner avec ses étudiants avec, en son centre, des extraits du spectacle un documentaire sur la réalité sociale monté alors par la compagnie, L’Histoire terrible argentine, interroge les mères, les épouses, mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi les filles et fils de « disparus ». Menacé, il quitte du Cambodge, d’après Hélène Cixous. l’Argentine et y revient en 1985, deux ans après « Il n’y a pas d’art, d’écriture et d’histoire qui l’élection d’Alfonsin, pour filmer la fragile De l’Argentine, 1986 © Richard Takvorian ne prenne sa source dans l’amour. Le choix renaissance démocratique et les traces Collection Daniel Bouteiller du Cambodge est aussi un choix d’amour. Moi, laissées par sept années d’oppression. je n’aurais pas pu écrire sur un peuple dont je « Rien à voir avec un quelconque constat ne puisse pas devenir amoureuse. » On entend pessimiste, mais un chant qui exprime dans ces mots d’Hélène Cixous ceux de Werner la souffrance des pauvres, la Passion Schroeter sur son cinéma. Et ceux, tout d’un peuple, le cérémonial de la douleur proches, d’Ariane Mnouckine sur sa troupe : et du désenchantement. » J. Magny, « Le chant « C’était le désir de chercher le bonheur qui des disparus », Cahiers du cinéma, n° 388, a présidé à la création du Théâtre du Soleil. octobre 1986 C’était partir en quête. En quête du plus beau, dimanche 19 décembre, 15h, cinéma 2 du plus clair, du plus dangereux, du plus humain. » samedi 8 janvier, 15h, cinéma 2 À la recherche du Soleil, 1985 samedi 11 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par © Ziegler Film Hélène Cixous, Georges Bigot et Maurice Durozier, voir p. 13 jeudi 30 décembre, 19h30, cinéma 2

34 35 MALINA de Werner Schroeter WERNER SCHROETER « Il arrive parfois, pas souvent, il détermine ce qui va survenir,

LES FILMS Allemagne / 1991 / 125’ / coul. / vof PAR ELFRIEDE JELINEK que quelqu’un, insatisfait quand bien même cela LES FILMS Format d’origine et de projection : 35 mm Malina a été adapté du roman d’autre chose que l’extrême, ne pourrait pas se passer avec Isabelle Huppert, Mathieu Carrière, Can Togay largement autobiographique saisisse le bord extrême de ses autrement ; sa mise en scène Prise entre deux hommes, Malina, son ange et prémonitoire de la poétesse possibilités et s’y agrippe. Après ne le lâche plus, il se laisse bien gardien ou peut-être son double masculin, et novelliste autrichienne quoi, il se laisse entraîner par plutôt entraîner, traîner par elle, et Ivan, son amour impossible, une femme, Ingeborg Bachmann par Elfriede cet extrême comme un skieur et puis il change complètement WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER philosophe et romancière, se consume par Jelinek, romancière nautique par le bateau qui le tire de direction et ce n’est plus le le feu de son intelligence, de sa liberté sans contemporaine, prix Nobel de derrière lui en l’aspergeant de bateau qui le traîne dans son limites et de sa difficulté à créer qui déchaînent littérature en 2004, Autrichienne quantité d’embruns et d’écume. sillage, mais c’est celui qui a été Mathieu Carrière et Isabelle Huppert dans Malina, 1991 une passion dévorante et folle, jusqu’à elle aussi, dont l’âpreté de la C’est cela qui fait de Werner entraîné par quelque chose, © Thomas Küchenreuther / Suhrkamp Verlag Collection Bibliothèque du film–Cinémathèque Française l’autodestruction. langue, la dureté à l’encontre Schroeter un cinéaste ou qui dépasse le moteur et devient Isabelle Huppert incarne cette femme sans de son pays et la capacité à réalisateur autre que les autres. soi-même moteur. Après ça il nom, portant son jeu à une intensité inégalée. s’y faire des ennemis rappellent Il fait ses mises en scène non laisse tout derrière lui, en partie « Werner me dit souvent qu’il se prend pour Thomas Bernhardt. pas au sens de : bricolage fait en morceaux. Un créateur/dieu moi, que lui c’est moi, c’est une relation Restée proche de Werner maison, mais au sens de : à la manière originelle, fusionnelle, un rapport très fort comme j’en Schroeter, Elfriede Jelinek créer quelque chose. Il se place c’est-à-dire hors de doute, car ai rarement connu. [...] Il a une très grande a rédigé un texte intitulé Werner lui-même dans le contexte il n’est rien qu’il n’eût pas fait. » fascination pour ses acteurs, une volonté Schroeter, la personne à de ses mises en scène, mais © Elfriede Jelinek, 2010 tenace de rentrer en eux pour leur arracher l’occasion de l’hommage rendu ce contexte, c’est à lui de c/o Rowohlt Theater Verlag, Reinbek ce qu’ils ont à l’intérieur. Pour arriver à cela, au cinéaste lors du 24eme Teddy le produire d’abord et, une fois bei Hamburg il faut beaucoup de manipulation et de Award du Festival de Berlin en qu’il est produit, lui-même Traduit de l’allemand par Bernard perversité, et il en a. Il crée des tensions autour février 2010, dont nous n’en sort plus. À partir de ce qui Banoun et Kai Stefan Fritsch de lui, tout en prétendant le contraire, il installe reproduisons ici un extrait. EST sur scène ou dans un fi lm, un climat de désorganisation. Il me met parfois Isabelle Huppert dans Malina, 1991 dans des états de nerfs terribles quand je le vois © Thomas Küchenreuther / Suhrkamp Verlag Collection Daniel Bouteiller passif face à ce désordre et, dans ces moments-là, il n’a plus qu’à dire “moteur” pour que j’éclate. En m’énervant, il me met dans le sentiment juste pour mon rôle. J’ai compris dès le départ que mon personnage devait être comme un éclair, une vibration, jamais au repos. Je ne suis pas électrisée tout le temps mais il y a de ça. Werner arrive à faire jaillir des acteurs une tension qui va jusqu’à l’hystérie sans jamais que ce soit expressionniste ou faux. » I. Huppert, Cahiers du cinéma, n° 435, septembre 1990 samedi 11 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par Alberte Barsacq, voir p. 12 vendredi 14 janvier , 19h30, cinéma 1

36 37 POUSSIÈRES D’AMOUR DEUX Abfallprodukte der Liebe de Werner Schroeter

LES FILMS de Werner Schroeter France - Allemagne - Portugal / 2002 / 121’ / coul. / vof LES FILMS Allemagne - France / 1996 / 132’ / coul. / vostf Format d’origine et de projection : 35 mm Format d’origine et de projection : 35 mm avec Isabelle Huppert, Bulle Ogier, Arielle Dombasle, avec Anita Cerquetti, Martha Mödl, Rita Gorr, Jean-François Stévenin, Robinson Stévenin Isabelle Huppert, Carole Bouquet Des jumelles séparées à la naissance cherchent Trois divas dans un cadre, l’abbaye de la mère qui les a abandonnées, marchant WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Royaumont, une ville, Düsseldorf, et avec d’un même pas vers l’amour et vers la mort. une règle du jeu : travailler un air choisi par « Dans Deux, j’ai eu l’impression, pour reprendre le réalisateur, accompagnées pendant deux une expression de Sarah Kane, d’être, comme jours de la personne qui leur est la plus proche. elle se traite elle-même, "un hermaphrodite en Isabelle Huppert et Martha Mödl dans Poussières d’amour, 1996 « Mon souhait est de rendre hommage à tous morceaux". Je me suis laissé morceler, désosser, Jean-François Stévenin dans Deux, 2002 © Les Films du Paradoxe © Petit Bureau les chanteurs qui ont influencé ma vie, reconstituer. Werner Schroeter m’a souvent dit et notamment Martha Mödl, Rita Gorr, Anita pendant le tournage que je n’avais pas de contours Cerquetti et notre fantôme sacré, Maria Callas. et pas de limites, cela doit signifier : elle peut tout Je voulais mettre en valeur leur humanité, qui faire ! C’est une chose à laquelle mon narcissisme s’exprime grâce à leur voix, et ce parce qu’elles – ou peut-être mon absence de narcissisme – sont à la recherche de l’amour. […] Aussi, adhère. Facilement. En n’empruntant pas les pour le film, j’ai demandé à des cantatrices autoroutes les plus fréquentées, je vais où je veux. et des chanteurs d’amener des personnes Et quand on va où l’on veut, y compris là ou l’on qu’ils ont le plus aimées dans leur vie. Le grand ne vous attend pas, on n’est pas prisonnière de art, le chant magnifique ne sont rien d’autre soi-même. Lorsque j’ai commencé, je ne suis pas que des "poussières d’amour". » W. Schroeter arrivée tout à fait démunie mais je crois que j’ai dimanche 12 décembre, 17h, cinéma 1 surtout su jouer au mieux de ce que je n’avais pas. samedi 8 janvier, 17h, cinéma 2, séance présentée par J’ai eu beaucoup d’imagination sur moi-même, Claire Alby, voir p. 12 cela me permet de ressembler à l’histoire qui est Isabelle Huppert dans Deux, 2002 © Petit Bureau en train de se raconter. Ce n’est pas plus difficile que ça. Savoir se rendre invisible, n’est-ce pas DIE KÖNIGIN - MARIANNE HOPPE la meilleure manière de se faire remarquer ? » de Werner Schroeter I. Huppert, propos recueillis par D. Heymann, Allemagne, France / 2000 / 101’ / coul. / vostf Marianne, 21/10/2002 Format d’origine et de projection : 35 mm « Werner se fiche des rouages et de la continuité. avec avec Marianne Hoppe, Maren Eggert et Lola Müthel Il préfère que les idées soient poussées à leur Un monument cinématographique à la gloire paroxysme. Il n’aime pas lier les scènes entre de Marianne Hoppe, la diva du théâtre allemand, elles et préfère jouer de leurs résonances, conçu comme un collage de photos, de scènes comme s’il voulait perdre le spectateur dans de ses films et d’extraits de ses pièces de théâtre. la surprise, la fascination. Pour lui, que l’on « Ma relation avec Marianne était amoureuse. comprenne ou pas une histoire n’a aucune Je l’ai vue pour la première fois sur scène à treize importance, une histoire est faite pour qu’on Die Königin – Marianne Hoppe, 2000 ans, je l’ai trouvée extraordinaire. » W. Schroeter, la ressente. » C. Anger, Les Inrockuptibles, © Arnold Film propos recueillis par C. Neyrat, Cahiers du cinéma, 15/05/2002 n° 641, janvier 2009 lundi 13 décembre, 20h, cinéma 1, séance exceptionnelle avec vendredi 3 décembre, 19h30, cinéma 2, séance présentée par Isabelle Huppert, Elizabeth Cooper et Olivier Séguret, voir p. 12 Monika Keppler, voir p. 13 samedi 15 janvier, 17h, cinéma 2, séance présentée par samedi 1er janvier, 17h, cinéma 2 Cédric Anger, voir p. 12

38 39 NUIT DE CHIEN de Werner Schroeter 13 SEPTEMBRE 2009 la famille Visconti l’Hôtel déployée à la recherche d’une

LES FILMS Portugal - France / 2008 / 120’ / coul. / vof Départ pour Villa Vigoni d’Este moi attentive création » - Emotion des LES FILMS Format d’origine et de projection : 35mm Colloque sur trois jours - somnolente – amusée retrouvailles - la dignité avec Pascal Greggory, Bruno Todeschini, Amira Casar, « Werner Schroeter » je pense à W que je n’ai plus infl exible de W – Eric Caravaca, Jean-François Stévenin, Elsa Zylberstein, Easyjet pour l’économie vu depuis la dernière production « Contenance » Sami Frey, Bulle Ogier les fi nances dans l’Europe pour à Berlin à nouveau en pleine la symbolique du geste pour Une nuit de fin du monde à Santa Maria, petite les projets sont de plus en plus thérapie la plus brutale qui soit Werner symbolique du geste au WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER république assiégée par une milice, théâtre restreints le voyage - comme sur un corps déjà à l’extrême moyen-âge Contenance d’une guerre civile sans merci. Un homme d’habitude - 2h d’attente etc. etc. amenuisé que ne retient que ne pas se laisser aller dans revient après des années d’absence pour tenter Arrivée Prise à l’essence de l’Esprit le « trop » le trop étant déjà de retrouver la femme aimée et fuir avec elle. l’aéroport Mme E et Mr G le courage hallucinant de presque « diabolique » Nuit de chien, 2008 « Il faut imaginer Schroeter, frêle silhouette déjà dans la voiture Milan Werner le regard qui est la voie du « juste milieu » © Alfama Films vêtue de noir, apparaissant chaque soir la banlieue le lac de devenu comme une épée pour décrire la « noblesse » du tournage pour diriger son équipe en prince Como détour touristique tranchant tout le superfl u de la l’état « d’Etre » de la nuit, et transformer une Porto déserte le chauffeur inlassable vie « aller à l’essentiel » « l’Humanité » dans son plus en Santa Maria de cauchemar ou de contes raconte de sa région tout dans l’attitude de W vit grand point Religion de la de fées. La magie opère dès les premiers plans de Mr Clooney sa villa de de cette ligne rouge – « aller forme dessiner son « être » de la ville illuminée, pont et citadelle survolés milliardaire - les jeunes toujours de l’avant pour dire ce Heimat pensée humaine par un avion d’un autre âge. À nous de savoir fi lles du village avec leur que je suis profondément - un s’éloigner de « l’animal » nous réjouir qu’une telle démesure atteigne dévotion - Jardin Visconti humain dont l’humanité est Alberte Barsacq encore parfois l’écran. » C. Neyrat, Cahiers du cinéma, n° 641, janvier 2009 lundi 20 décembre, 20h, cinéma 1, séance exceptionnelle en présence de Pascal Greggory, Paulo Branco, Gilles Taurand, Alberte Barsacq, Eric Caravaca, Amira Casar, Mostefa Djadjam, Amira Casar dans Nuit de chien, 2008 Jean-François Stévenin, Bruno Todeschini avec Cyril Neyrat, © Alfama Films voir p. 12 samedi 8 janvier, 19h30, cinéma 1

40 41 LES MINISTÈRES DE L’ART WERNER ET NENAD de de Gérard Courant France / 1988 / extrait de 3’ / coul. / vof France / 2009 / extraits de 2’ et 3’ / nb / vof

JOUE ET PARLE WERNER SCHROETER JOUE ET PARLE Lors d’une rencontre avec Philippe Garrel, Invité par les Rencontres Paris/Berlin/Madrid… Werner Schroeter parle de son travail de mise en décembre 2009 qui lui avaient donné carte en scène au théâtre et au cinéma, en symbiose blanche sur le thème cinéma et politique, JOUE ET PARLE avec ses acteurs. Werner Schroeter y a présenté le documentaire dimanche 26 décembre, 15h, cinéma 2 Winter Soldier sur les vétérans du Vietnam, PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN dimanche 9 janvier, 15h, cinéma 2, séance présentée par et parlé à cette occasion de son rapport WERNER SCHROETER WERNER SCHROETER Warnung for eine heilige Nutte Cyril Neyrat, voir p. 13 au documentaire. Il y a également introduit de Rainer Werner Fassbinder des extraits de ses Poussières d’amour. RFA / 1970 / 103’ / coul. / vostf sur le documentaire avec Lou Castel, Eddie Constantine, Hanna Schygulla, TENTATIVES D’AMOUR dimanche 12 décembre, 15h, cinéma 2, séance présentée par Marquard Bohm, Rainer Werner Fassbinder, Ulli Lommel, de Claudia Schmid et Birgit Schulz Peter Kern, voir p. 13 Margarethe von Trotta, Werner Schroeter Allemagne / 2003 / 64’ / coul. / vostf dimanche 19 décembre, 15h, cinéma 2 Dans un hôtel quelque part au bord de la mer Alors qu’il achève le film Deux, Werner Schroeter samedi 25 décembre, 17h, cinéma 2 en Espagne, l’équipe d’un film attend le metteur retrace son parcours au cinéma et au théâtre samedi 8 janvier, 15h, cinéma 2 en scène, la star, l’argent et le matériel pour Claudia Schmid et Birgit Schulz qui l’ont sur Poussières d’amour nécessaire pour commencer le tournage. suivi pendant un an. Acteurs et collaborateurs dimanche 12 décembre, 17h, cinéma 1 Tendue par des intrigues et jalousies témoignent. samedi 8 janvier, 17h, cinéma 2, séance présentée par Werner Schroeter dans Prenez garde à la sainte putain, amoureuses, l’ambiance oscille entre hystérie et samedi 15 janvier, 15h, cinéma 2 Claire Alby, voir p. 13 de Rainer Werner Fassbinder, 1970 © Rainer Werner Fassbinder Foundation / Carlotta Films apathie. Quand le metteur en scène arrive enfin avec la star, il devient aussitôt le centre du chaos. Werner Schroeter est le jeune photographe aux VIVRE À NAPLES ET MOURIR WERNER SCHROETER SUR cheveux longs qui raconte l’histoire de Dingo et de Gérard Courant « LE RÈGNE DE NAPLES » ET « PALERMO » du gangster Petit-Willy dans la première scène. France / 1978 – 2010 / 87’ / coul. / vof Allemagne / 2008 / extraits de 3’ / coul. / vostf samedi 22 janvier, 15h, cinéma 1 En 1978, lors de la présentation du Règne de Naples L’éros du paysage et l’érotisme des Italiens à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, Werner envoûtent Werner Schroeter. Ils ouvrent Schroeter accorde un entretien à Gérard Courant. ses idées antérieures, plus expérimentales, WERNER SCHROETER été pendant dix ans un cinéaste si loin et si différemment Ce dernier a mis la bande sonore en image. à de nouvelles formes cinématographiques. PAR RAINER WERNER de l’underground, et on de chez nous, qu’on ne se sent « Le cinéaste parle longuement du “film sur Le Règne de Naples FASSBINDER ne voulait pas lui permettre pas vraiment concernés par napolitain” (c’est ainsi qu’il désigne Le Règne jeudi 9 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par d’échapper à ce rôle. La grande elles, et surtout pas obligés de Naples) et de ses autres poèmes Wolf Wondratscheck, voir p. 13 ébauche cinématographique d’être concernés par elles. cinématographiques : Eika Katappa (également samedi 15 janvier, 19h30, cinéma 1, séance présentée par de l’univers de Schroeter a été Cette attitude est aussi facile filmé – en partie – à Naples), Salomé, Willow Peter Berling, voir p. 12 rétrécie, évincée et parallèlement que fausse et stupide. Car les Springs, L’Ange noir, La Mort de Maria Malibran, sur Palermo exploitée de manière indécente. fi lms de Werner Schroeter sont Flocons d’or) sans oublier son théâtre vendredi 10 décembre, 19h30, cinéma 1, séance présentée par Collection Filmmuseum München Ses fi lms furent affublés proches de nous ; il est vrai qu’ils (Mademoiselle Julie, Lohengrin, Salomé). Ida di Benedetto, voir p. 12 « Werner Schroeter, qui aura de l’étiquette underground sont beaux, mais ils ne sont Il s’explique aussi sur ses méthodes de travail dimanche 16 janvier, 17h, cinéma 1, séance présentée par un jour sa place dans l’histoire qui présente certainement pas exotiques. Au contraire. » et de production et sur ses rapports avec Thomas Mauch, voir p. 13 du cinéma (je le situerais des avantages, qui les classe R. W. Fassbinder, Frankfurter quelques-unes de ses comédiennes fétiches : en littérature quelque part d’emblée dans la catégorie des Rundschau, 24/02/1979 Magdalena Montezuma, Ingrid Caven et Bulle entre Novalis, Lautréamont et belles plantes, mais des plantes Traduit en français par Marie-Claude Ogier. » G. Courant Louis-Ferdinand Céline), a donc exotiques, celles qui fl eurissent Reverdin dimanche 16 janvier, 15h, cinéma 2, séance présentée par Gérard Courant, voir p. 13

42 43 AUTREFOIS et TOUJOURS PHOTOGRAPHIES 1973-2009 Exposition de photographies de Werner Schroeter réalisée par Christian Holzfuss Fine Arts, Berlin, et présentée à Paris avec la complicité de Ronald Chammah.

À part les initiés, personne ne savait que le réalisateur Werner Schroeter, décédé en avril 2010, était un photographe aussi prolifique, et ceci depuis le début de son travail artistique pour l’opéra et le cinéma autour des années 1970. Les photographies de Werner Schroeter ne sont pas des travaux préparatoires, mais des oeuvres en elles-mêmes, autonomes. Parmi les compositions de paysages et de natures mortes, on découvre de nombreux portraits de personnes avec qui il aimait travailler, ses amies comme Isabelle Huppert ou Magdalena Montezuma. Les photographies sont réalisées de manière spontanée, improvisée, et en même temps très recherchée, utilisant la lumière existante et l’endroit du moment. Il aimait se servir d’appareils photo de petit format, des Polaroids, Minox ou appareils jetables. Toutes ses photographies évoquent la profondeur psychologique des sujets et révèlent une grande sensibilité pour la composition et le jeu, tel, à l’époque, celles de Stanley Kubrick qui était photographe avant de passer à la réalisation de films. Schroeter, qui aurait fêté ses 65 ans cette année, est désigné comme étant « un des derniers grands mélo-dramaturges du cinéma européen ». Son langage artistique intense cible l’image singulière au coeur même de la narration visuelle. Pour la première fois en France, et accompagnant la rétrospective de Werner Schroeter au Centre Pompidou, la Galerie VU’ montre une sélection de ses photographies.

ALEXANDRA VON STOSCH, historienne d’art Berlin, septembre 2010

Exposition de photographies de Werner Schroeter du 15 décembre 2010 au 29 janvier 2011

Magdalena Montezuma © Werner Schroeter / Christian Holzfuss Fine Arts Galerie VU’ 58 rue Saint-Lazare - 75009 Paris - Tel : 00 33 1 53 01 85 81 du lundi au samedi de 14h à 19h www.galerievu.com LIVRE À Werner Schroeter, qui n’avait pas peur de la mort de Philippe Azoury une coédition Capricci éd.-Centre Pompidou

Cet essai sur Werner Schroeter, le premier en France, sort à l’occasion de l’hommage que le Centre Pompidou rend au cinéaste en montrant l’intégralité de son œuvre.

Philippe Azoury a plongé dans la totalité de la filmographie de Werner Schroeter pour en décrire, en soixante fragments, le fonctionnement intime, la respiration Alberte Barsacq, scénographe de Werner Schroeter musicale, les constructions folles. Suivre Exposition du 2 au 22 décembre 2010 au Goethe-Institut Schroeter et ses images dans leurs multiples Vernissage le mercredi 1er décembre à 19h, en sa présence décentrements, en mesurer la puissance, Dans le cadre de la rétrospective que le Centre Pompidou consacre à l’œuvre de Werner Schroeter, ne pas manquer de se souvenir de l’homme le Goethe-Institut de Paris réalise la première exposition dédiée à Alberte Barsacq, scénographe et et garder en tête le conseil de toujours créatrice de costumes, qui a travaillé étroitement pendant plus de vingt ans avec le cinéaste. Outre des du cinéaste : « il est plus intéressant photos et des extraits de vidéos, on y verra des esquisses et des dessins conçus par elle pour certains de se construire que de se reproduire. » des films de Werner Schroeter (notamment Malina, Poussières d’amour, Deux), ou pour ses mises en Philipe Azoury, est critique de cinéma à Libération depuis scène de théâtre ou d’opéra, entre autres Rausch d’August Strindberg, Der tropische Baum de Yukio la fin des années 90. Il a déjà publié (avec Jean-Marc Mishima, Léonce et Lena de Georg Büchner, ou encore Tosca de Puccini (à l’Opéra national de Paris). Lalanne) : Fantômas, style moderne (Centre Pompidou- Sortie le 26 novembre 2010 Yellow Now), Jean Cocteau et le cinéma : Désordres Alberte Barsacq fait ses études à l’Académie des Beaux-arts et à l’École des Arts appliqués à Paris et se spécialise ISBN 978 2 918040 23 1 dans les costumes de théâtre, la décoration scénique et les dessins de mode. Elle commence par réaliser des (Cahiers du cinéma, prix Philippe Arnaud 2004) ; Stigma 80 pages - 7, 95 ¤ décors pour de petites troupes de théâtre et devient, à 19 ans, l’assistante de Marc Bohan chez Dior. (avec le photographe Antoine d’Agata). www.capricci.fr

Elfi Mikesch, chef-opératrice de Werner Schroeter DVD Projections le lundi 20 décembre 2010 à partir de 19h au Goethe-Institut, en sa présence Eika Katappa & Der Tod der Maria Malibran En marge de cette exposition, le Goethe-Institut accueille Elfi Mikesch, chef-opératrice de Werner Schroeter qui a collaboré, elle aussi, pendant de longues années avec le cinéaste et signé, en tant de Werner Schroeter que directrice de la photographie, des films comme Le Roi des roses (1984), Malina (1990), Poussières Ce double DVD présente les deux premiers longs métrages d’amour (1996) et Deux (2002). de Werner Schroeter, films cultes enfin visibles en versions 19h : présentation d’une mise en scène de Werner Schroeter de l’un des Chants de Maldoror de Lautréamont, restaurées, ainsi que la double projection d’Argila filmée par Elfi Mikesch (20 min.) et d’extraits de Antigone/Elektra (Hölderlin et Hofmannsthal), l’avant- et un entretien entre Dietrich Kuhlbrodt et le cinéaste filmé dernière mise en scène de Werner Schroeter à la Volksbühne de Berlin. lors de la Viennale en 2008.

21h : projection de Poussières d’amour de Werner Schroeter Sortie le 1er décembre 2010 VO allemande, sous-titres français 17 avenue d’Iéna, 75116 Paris — Tél. 01 44 43 92 30 Édition Filmmuseum (avec le Goethe-Institut) Distribution : Choses Vues Prix public conseillé : 29,95 ¤ 19h30 cinéma 1 Lundi 20 décembre Vendredi 7 janvier CALENDRIER Malina, de Werner Schroeter, 1991, 125’ 20h cinéma 1 19h30 cinéma 1 présenté par Alberte Barsacq. Nuit de chien, de Werner Schroeter, 2008, 120’ Le Jour des idiots, de Werner Schroeter, 1981, 117’ Soirée exceptionnelle avec Pascal Greggory et plusieurs Soirée exceptionnelle avec Carole Bouquet. Dimanche 12 décembre DE LA RÉTROSPECTIVE membres de l’équipe du fi lm, Alberte Barsacq, 15h cinéma 2 Samedi 8 janvier Mostefa Djadjam, Jean-François Stévenin, Gilles Taurand et, Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 2’ 15h cinéma 2 sous réserve, Paulo Branco, Eric Caravaca, Amira Casar, Jeudi 2 décembre sur le documentaire Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 2’ Bruno Todeschini, accompagnés de Cyril Neyrat. 19h30, cinéma 1 Der Lachende Stern, de Werner Schroeter, 1983, 110’ sur le documentaire La Mort de Maria Malibran, de Werner Schroeter, 1971, 104’ présenté par Peter Kern. Jeudi 23 décembre De l’Argentine, de Werner Schroeter, 1986, 92’ Ouverture du cycle. Séance semi-publique. 17h cinéma 1 19h30 cinéma 2 17h cinéma 2 Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 3’ Willow Springs, de Werner Schroeter, 1973, 78’ Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 3’ Vendredi 3 décembre sur Poussières d’amour sur Poussières d’amour 19h30, cinéma 2 Poussières d’amour, de Werner Schroeter, 1996, 132’ Samedi 25 décembre Poussières d’amour, de Werner Schroeter, 1996, 132’ Die Königin - Marianne Hoppe, de Werner Schroeter, 2000, 101’ 17h cinéma 2 présenté par Claire Alby. présenté par Monika Keppler. Lundi 13 décembre Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 2’ 19h30 cinéma 1 20h cinéma 1 sur le documentaire Samedi 4 décembre Nuit de chien, de Werner Schroeter, 2008, 120’ Deux, de Werner Schroeter, 2002, 121’ Der Lachende Stern, de Werner Schroeter, 1983, 110’ 15h, cinéma 2 Weisse Reise, de Werner Schroeter, 1979, 55’ Soirée exceptionnelle avec Isabelle Huppert, Elizabeth Cooper 19h30 cinéma 2 Dimanche 9 janvier et Olivier Séguret. 15h cinéma 2 présenté par Philippe Azoury et Emmanuel Burdeau. Le Concile d’amour, de Werner Schroeter, 1981, 95’ Les Ministères de l’art, de Philippe Garrel, 1988, extrait de 3’ 17h, cinéma 2 Jeudi 16 décembre Dimanche 26 décembre sur la direction d’acteurs Willow Springs, de Werner Schroeter, 1973, 78’ 19h30 cinéma 1 15h cinéma 2 Macbeth, de Werner Schroeter, 1971, 60’ présenté par Jean Douchet. Les Flocons d’or, de Werner Schroeter, 1973-1976, 163’ Les Ministères de l’art, de Philippe Garrel, 1988, extrait de 3’ présenté par Cyril Neyrat. 19h30 cinéma 2 sur la direction d’acteurs Eika Katappa, de Werner Schroeter, 1969, 144’ Vendredi 17 décembre 17h cinéma 1 Salomé, de Werner Schroeter, 1971, 81’ La Mort de Maria Malibran, de Werner Schroeter, 1971, 104’ présenté par Noël Simsolo. 19h30 cinéma 1 Neurasia, de Werner Schroeter, 1968, 41’ 17h cinéma 2 présenté par Jacques Aumont. Macbeth, de Werner Schroeter, 1971, 60’ Dimanche 5 décembre Argila, de Werner Schroeter, 1969, 36’ Lundi 10 janvier 15h, cinéma 2 Soirée exceptionnelle avec Ingrid Caven. Jeudi 30 décembre Le Concile d’amour, de Werner Schroeter, 1981, 95’ 20h cinéma 1 19h30 cinéma 2 Les Flocons d’or, de Werner Schroeter, 1973-1976, 163’ présenté par Cyril Neyrat. Samedi 18 décembre À la recherche du Soleil, de Werner Schroeter, 1985, 90’ Soirée exceptionnelle avec Andréa Ferréol, Bulle Ogier 17h cinéma 1 15h cinéma 2 Der Bomberpilot, de Werner Schroeter, 1970, 65’ et Barbet Schroeder (sous réserve). Le Jour des idiots, de Werner Schroeter, 1981, 117’ Samedi 1er janvier présenté par Emeric de Lastens. 17h cinéma 2 Jeudi 13 janvier Jeudi 9 décembre 17h cinéma 2 Die Königin - Marianne Hoppe, de Werner Schroeter, 2000, 101’ 19h30 cinéma 1 19h30 cinéma 1 La Répétition générale, de Werner Schroeter, 1980, 90’ Eika Katappa, de Werner Schroeter, 1969, 144’ Werner Schroeter sur Le Règne de Naples, 2008, extrait de 3’ 19h30 cinéma 2 présenté par Mostefa Djadjam. Neurasia, de Werner Schroeter, 1968, 41’ Le Règne de Naples, de Werner Schroeter, 1978, 130’ 19h30 cinéma 1 Johannas Traum, de Werner Schroeter, 1971-1975, 25’ Vendredi 14 janvier présenté par Wolf Wondratschek. L’Ange noir, de Werner Schroeter, 1974, 71’ 19h30 cinéma 1 présenté par Gérard Courant. Dimanche 2 janvier Malina, de Werner Schroeter, 1991, 125’ Vendredi 10 décembre 15h cinéma 2 19h30 cinéma 1 Dimanche 19 décembre Der Bomberpilot, de Werner Schroeter, 1970, 65’ Samedi 15 janvier Palermo, de Werner Schroeter, 1980, 175’ 15h cinéma 2 15h cinéma 2 17h cinéma 2 Werner Schroeter sur Palermo, 2008, extrait de 3’ Werner et Nenad, de Gérard Courant, 2009, extrait de 2’ Tentatives d’amour, de Claudia Schmid et Birgit Schulz, 2003, 64’ L’Ange noir, de Werner Schroeter, 1974, 71’ présenté par Ida di Benedetto. sur le documentaire 17h cinéma 2 De l’Argentine, de Werner Schroeter, 1986, 92’ Deux, de Werner Schroeter, 2002, 121’ Samedi 11 décembre Jeudi 6 janvier 17h cinéma 1 19h30 cinéma 2 présenté par Cédric Anger. 15h cinéma 2 Le Roi des roses, de Werner Schroeter, 1984, 103’ À la recherche du Soleil, de Werner Schroeter, 1985, 90’ Maria Callas Porträt, de Werner Schroeter, 1968, 17’ 19h30 cinéma 1 présenté par Elfi Mikesch (sous réserve). Mona Lisa, de Werner Schroeter, 1968, 35’ Werner Schroeter sur Le Règne de Naples, 2008, extrait de 3’ présenté par Hélène Cixous, Georges Bigot et Maurice Durozier. Maria Callas singt 1957 Rezitativ und Arie der Elvira aus Le Règne de Naples, de Werner Schroeter, 1978, 130’ 17h cinéma 2 Ernani 1844 von Giuseppe Verdi, de Werner Schroeter, 1968, 15’ Salomé, de Werner Schroeter, 1971, 81’ présenté par Peter Berling. Argila, de Werner Schroeter, 1969, 36’ présenté par Ulrike Ottinger. présentés par Stefan Droessler.

48 49 Dimanche 16 janvier 15h cinéma 2 INDEX ALPHABÉTIQUE Vivre à Naples et mourir, de Gérard Courant, 1978-2010, 87’ MALINA présenté par Gérard Courant À LA RECHERCHE DU SOLEIL Werner Schroeter, Allemagne, 1991, 125’, coul., p. 36 17h cinéma 1 Werner Schroeter, RFA, 1985, 90’, coul., p. 34 samedi 11 décembre 19h30, vendredi 14 janvier 19h30 Palermo, de Werner Schroeter, 1980, 175’ samedi 11 décembre 15h, jeudi 30 décembre 19h30 Werner Schroeter sur Palermo, 2008, extrait de 3’ MARIA CALLAS PORTRÄT ANGE NOIR (L’) Werner Schroeter, RFA, 1968, 17’, nb et coul., p. 14 présenté par Thomas Mauch (sous réserve). Werner Schroeter, RFA, 1974, 71’, coul., p. 27 jeudi 6 janvier 19h30 samedi 18 décembre 19h30, dimanche 2 janvier 17h Jeudi 20 janvier MARIA CALLAS SINGT 1957 REZITATIV 19h30 cinéma 2 ARGILA UND ARIE DER ELVIRA AUS ERNANI 1844 La Répétition générale, de Werner Schroeter, 1980, 90’ Werner Schroeter, RFA, 1969, 36’, coul., p. 16 VON GIUSEPPE VERDI vendredi 17 décembre 19h30, jeudi 6 janvier 19h30 Werner Schroeter, RFA, 1968, 15’, nb, p. 15 Vendredi 21 janvier jeudi 6 janvier 19h30 19h30 cinéma 2 BOMBERPILOT (DER) Le Roi des roses, de Werner Schroeter, 1984, 103’ Werner Schroeter, RFA, 1970, 65’, coul., p. 18 MINISTÈRES DE L’ART (LES) samedi 18 décembre 15h, dimanche 2 janvier 15h Philippe Garrel, France, 1988, extrait de 3’ sur la direction présenté par Paulo Branco et Mostefa Djadjam. d’acteurs, coul., p. 43 CONCILE D’AMOUR (LE) Samedi 22 janvier dimanche 26 décembre 15h, dimanche 9 janvier 15h Werner Schroeter, RFA, 1981, 95’, coul., p. 32 15h cinéma 1 dimanche 5 décembre 15h, samedi 25 décembre 19h30 MONA LISA Prenez garde à la sainte putain, de Rainer Werner Werner Schroeter, RFA, 1968, 35’, nb et coul., p. 14 Fassbinder, 1970, 103’ DE L’ARGENTINE jeudi 6 janvier 19h30 17h cinéma 1 Werner Schroeter, France, 1986, 92’, coul., p. 35 Johannas Traum, de Werner Schroeter, 1971-1975, 25’ dimanche 19 décembre 15h, samedi 8 janvier 15h MORT DE MARIA MALIBRAN (LA) Werner Schroeter, RFA, 1971, 104’, coul., p. 22 Weisse Reise, de Werner Schroeter, 1979, 55’ DEUX jeudi 2 décembre 19h30, dimanche 9 janvier 17h, présenté par Dominique Païni. Werner Schroeter, France – Allemagne – Portugal, 2002, 121’, samedi 22 janvier 19h30 19h30 cinéma 1 coul., p. 39 La Mort de Maria Malibran, de Werner Schroeter, 1971, 104’ lundi 13 décembre 20h, samedi 15 janvier 17h NEURASIA Werner Schroeter, RFA, 1968, 41’, nb, p. 16 EIKA KATAPPA vendredi 17 décembre 19h30, samedi 1er janvier 19h30 Werner Schroeter , RFA, 1969, 144’, nb et coul., p. 17 NUIT DE CHIEN samedi 4 décembre 19h30, jeudi 13 janvier 19h30 Werner Schroeter, France – Portugal, 2008, 120’, coul., p. 40 FLOCONS D’OR (LES) lundi 20 décembre 20h, samedi 8 janvier 19h30 Werner Schroeter, France, 1973-1976, 163’, nb et coul., p. 26 PALERMO jeudi 16 décembre 19h30, lundi 10 janvier 20h Werner Schroeter, RFA, 1980, 175’, coul., p. 30 JOHANNAS TRAUM vendredi 10 décembre 19h30, dimanche 16 janvier 17h Werner Schroeter, RFA, 1971-1975, 25’, coul., p. 24 POUSSIÈRES D’AMOUR er samedi 1 janvier 19h30, samedi 22 janvier 17h Werner Schroeter, Allemagne – France, 1996, 132’, coul., p. 38 JOUR DES IDIOTS (LE) dimanche 12 décembre 17h, samedi 8 janvier 17h Werner Schroeter, RFA, 1981, 117’, coul., p. 32 PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN dimanche 5 décembre 17h, vendredi 7 janvier 19h30 Rainer Werner Fassbinder, RFA, 1970, 103’, coul., p. 42 samedi 22 janvier 15h KÖNIGIN – MARIANNE HOPPE (DIE) Werner Schroeter, Allemagne – France, 2000, 101’, RÈGNE DE NAPLES (LE) coul., p. 38 Werner Schroeter, RFA – Italie, 1978, 130’, coul., p. 28 La Mort de Maria Malibran vendredi 3 décembre 19h30, samedi 1er janvier 17h jeudi 9 décembre 19h30, samedi 15 janvier 19h30 © Monika Keppler LACHENDE STERN (DER) RÉPÉTITION GÉNÉRALE (LA) Photo Digne À l’heure où nous imprimons ce programme, Werner Schroeter, RFA, 1983, 110’, coul., p. 33 Werner Schroeter, RFA – France, 1980, 90’, coul., p. 31 Meller-Marcovicz en septembre 2010, quelques invités, ignorant encore dimanche 12 décembre 15h, samedi 25 décembre 17h samedi 18 décembre 17h, jeudi 20 janvier 19h30 leurs plannings de tournage, n’ont pu confirmer Collection Bibliothèque fermement leur présence, annoncée ici sous réserve. du film - Cinémathèque MACBETH ROI DES ROSES (LE) Werner Schroeter, RFA, 1971, 60’, coul., p. 20 Werner Schroeter, RFA, 1984, 103’, coul., p. 33 Nous vous invitons à consulter le site internet du Centre Française Pompidou, www.centrepompidou.fr, pour les mises à jour. dimanche 26 décembre 17h, dimanche 9 janvier 15h dimanche 19 décembre 17h, vendredi 21 janvier 19h30

50 51 SALOMÉ Alain Seban, Centre Pompidou Werner Schroeter, RFA, 1971, 81’, coul., p. 21 Président du Centre Pompidou Place Georges Pompidou samedi 11 décembre 17h, dimanche 26 décembre 15h 75191 Paris cedex 04 TENTATIVES D’AMOUR Agnès Saal, Claudia Schmid et Birgit Schulz, Allemagne, 2003, 64’, coul., Directrice générale Téléphone p. 43 01 44 78 12 33 samedi 15 janvier 15h Bernard Blistène, VIVRE À NAPLES ET MOURIR Directeur du Département Métro Gérard Courant, France, 1978-2010, 87’, coul., p. 43 du développement culturel Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, dimanche 16 janvier 15h Les Halles WEISSE REISE Manifestation conçue Werner Schroeter, Suisse, 1979, 55’, coul., p. 29 et organisée par Informations samedi 4 décembre 15h, samedi 22 janvier 17h Sylvie Pras, www.centrepompidou.fr WERNER ET NENAD Responsable des Cinémas Tarif des Cinémas Gérard Courant, France, 2009, coul., p. 43 Judith Revault d’Allonnes, extrait de 2’ sur le documentaire Programmatrice 6 ¤, tarif réduit et abonnés Festival dimanche 12 décembre 15h, dimanche 19 décembre 15h Baptiste Coutureau, Amélie Galli, Gilles d’Automne à Paris 4 ¤ samedi 25 decembre 17h, samedi 8 janvier 15h Gratuit avec le laissez-passer, extrait de 3’ sur Poussières d’amour Hahn, Eva Markovits, Michèle Sarrazin, dimanche 12 décembre 17h, samedi 8 janvier 17h Service Cinémas dans la limite des places réservées aux adhérents (sinon tarif réduit) WERNER SCHROETER SUR LE RÈGNE DE NAPLES Regina Hock ET PALERMO Stagiaire Ouverture semi-publique RFA, 2008, coul., p. 43 extrait de 3’ sur Le Règne de Naples Contacts presse le 2 décembre à 19h30 jeudi 9 décembre 19h30, samedi 15 janvier 19h30 La Grande Ourse Communication 6 ¤, tarif réduit, adhérents extrait de 3’ sur Palermo du Centre Pompidou et abonnés vendredi 10 décembre 19h30, dimanche 16 janvier 17h Manon Ouellette 06 71 13 64 62 Festival d’Automne à Paris 4 ¤ WILLOW SPRINGS Werner Schroeter, RFA, 1973, 78’, coul., p. 25 [email protected] samedi 4 décembre 17h, jeudi 23 décembre 19h30 Emilie Imbert 06 76 72 15 55 [email protected]

Couverture

Candy Darling, Christine Kaufmann et Magdalena Montezuma dans La Mort de Maria Malibran Werner Schroeter de Werner Schroeter, 1971 sur le tournage du, © D.R. Photo Digne Meller-Marcovicz Jour des idiots, Collection Daniel Bouteiller 1981 En 2011, après la rétrospective au Centre Pompidou, © D.R. les films de Werner Schroeter seront présentés, Collection Bibliothèque entre autres, au Festival de Berlin, à New York du film - Cinémathèque et dans plusieurs grandes villes américaines ainsi Française qu’à la Cinémathèque québécoise à Montréal.

52 LE CINÉMA EN 2011 AU CENTRE POMPIDOU

HORS PISTES, UN AUTRE MOUVEMENT DES IMAGES explore les nouvelles tendances de l’image contemporaine.

MICHEL GONDRY installe son studio de cinéma ouvert à tous, de 7 à 97 ans.

CINÉASTES ET CINÉMAS DE NOTRE TEMPS revisite la série mythique, en compagnie d’André S. Labarthe et de ses invités. Près de 100 portraits de cinéastes réalisés par des cinéastes.

TRAFIC, 20 ANS 20 FILMS réactualise l’histoire du cinéma écrite par la revue fondée par Serge Daney, avec Raymond Bellour, Jean-Claude Biette, Sylvie Pierre et Patrice Rollet.