<<

ALPHONSE DAUDET 1840-1897 BIOGRAPHIE

« Le charme de M. , ce charme profond qui lui a valu une si haute place dans notre littérature contemporaine, vient de la saveur originale qu’il donne au moindre bout de phrase. Il ne peut conter un fait, présenter un personnage sans se mettre tout entier dans ce fait ou dans ce personnage, avec la vivacité de son ironie et la douceur de sa tendresse. » Emile Zola , Le Roman Expérimental, 1880.

Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840 . Après avoir suivi les cours de l'institution Canivet à Nîmes, il entre en sixième au lycée Ampère. Alphonse doit renoncer à passer son baccalauréat à cause de la ruine en 1855 de son père, commerçant en soieries. Il devient maître d'étude au collège d'Alès. Cette expérience pénible lui inspirera son premier roman, Le Petit Chose (1868). Daudet rejoint ensuite son frère à et y mène une vie de bohème. Il publie en 1859 un recueil de vers, Les Amoureuses. L'année suivante, il rencontre le poète Frédéric Mistral. Il a son entrée dans quelques salons littéraires, collabore à plusieurs journaux, notamment Paris-Journal, L'Universel et Le Figaro. En 1861, il devient secrétaire du duc de Morny (1811-1865) demi-frère de Napoléon III et président du Corps Législatif. Ce dernier lui laisse beaucoup de temps libre qu'il occupe à écrire des contes, des chroniques mais meurt subitement en 1865 : cet événement fut le tournant décisif de la carrière d'Alphonse. Après cet évènement, Alphonse Daudet se consacra à l'écriture, non seulement comme chroniqueur au journal Le Figaro mais aussi comme romancier. Puis, après avoir fait un voyage en , Alphonse commença à écrire les premiers textes qui feront partie des Lettres de mon Moulin. Il connut son premier succès en 1862-1865, avec la Dernière Idole, pièce montée à l'Odéon et écrite en collaboration avec Ernest Manuel - pseudonyme d'Ernest Lépine. Puis, il obtint, par le directeur du journal L'Événement, l'autorisation de les publier comme feuilleton pendant tout l'été de l'année 1866, sous le titre de Chroniques provençales . Certains des récits des Lettres de mon Moulin sont restés parmi les histoires les plus populaires de notre littérature, comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L'Élixir du Révérend Père Gaucher . Le premier vrai roman d'Alphonse Daudet fut Le Petit Chose écrit en 1868. Il s'agit du roman autobiographique d'Alphonse dans la mesure où il évoque son passé de maître d'étude au collège d'Alès (dans le , au nord de Nîmes). C'est en 1874 qu'Alphonse décida d'écrire des romans de mœurs comme : Fromont jeune et Risler aîné mais aussi Jack (1876), Le Nabab (1877) – dont Morny serait le "modèle" – les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881) ou L'Immortel (1883). Pendant ces travaux de romancier et de dramaturge (il écrivit dix-sept pièces), il n'oublia pas pour autant son travail de conteur : il écrivit en 1872 Tartarin de , qui fut son personnage mythique. Les contes du lundi (1873), un recueil de contes sur la guerre franco-prussienne, témoignent aussi de son goût pour ce genre et pour les récits merveilleux. Daudet subit les premières atteintes d'une maladie incurable de la moelle épinière, le tabes dorsalis, mais continue de publier jusqu'en 1895. Il décède le 16 décembre 1897 à Paris, à l'âge de 57 ans.

1 Image fausse de l'écrivain provençal Alphonse Daudet, archétype de l'écrivain provençal, a passé moins d'un an de sa vie à Fontvieille et n'a jamais habité le moulin que visitent les touristes.

Membres de sa famille Frère : , écrivain et journaliste français, né à Nîmes en 1837, mort aux Petites-Dalles en 1921, frère aîné d'Alphonse Daudet. Épouse : (1844-1940), née Allard, Madame Alphonse Daudet, épouse et collaboratrice d'Alphonse Daudet. Enfants : Léon Daudet, écrivain, journaliste et homme politique français, né à Paris en 1867, mort à Saint-Rémy-de-Provence en 1942, fils aîné d'Alphonse Daudet ; , littérateur français, né à Paris en 1878, mort en 1946, fils cadet d’Alphonse Daudet.

Demeures de l’auteur Daudet, né à Nîmes en 1840, grandit quelques années dans le Gard, puis arrive à Paris après de brefs séjours à Alès et à Lyon.

Lieux de villégiatures Mas de la Vignasse, à Saint-Alban-Auriolles, au sud d'Aubenas : Alphonse Daudet y passait ses vacances "Mon oncle avait un grand verger. Et moi, j'avais une cousine ". La maison a été parfaitement conservée, dans l'état où l'auteur l'a connue. On y trouve de nombreux portraits de la famille Daudet, des manuscrits et textes de sa main en quantité impressionnante (plus de 12 000), et, parmi d'autres souvenirs, le cartable de cuir marqué aux initiales de l'auteur. Château de Montauban, à Fontvieille : la famille Ambroy y a reçu Alphonse Daudet à plusieurs reprises. Ce dernier y venait écrire, pour " se reprendre à la nature et se guérir de Paris et de ses fièvres ". Une exposition permanente, Bonjour Monsieur Daudet , évoque l'écrivain et son œuvre.

Lieux d'inspiration  Cucugnan : le village, coiffé de son moulin à vent, au sud-est de Carcassonne, doit sa renommée à Alphonse Daudet qui inspira au poète de langue d'Oc Achille Mir, célèbre félibre local, son personnage de curé de campagne.  Le moulin Saint-Pierre (ou Moulin Ribet), dit "Moulin d'Alphonse Daudet", sur une hauteur entourant le village de Fontvieille. Ce moulin, construit en 1814, est un des derniers à avoir cessé de tourner, en 1915. Contrairement à la légende locale, Daudet ne l'a jamais habité, même s'il a écrit sur ce bâtiment : « Une ruine ce moulin ; un débris croulant de pierres et de vieilles planches, qu'on n'avait pas mis au vent depuis des années et qui gisait, inutile comme un poète, alors que tout autour sur la côte la meunerie prospérait et virait à toutes ailes. ». À côté de ce moulin se trouve un petit musée en hommage à l'écrivain.  Champrosay: ce hameau champêtre de Draveil, en lisière de la forêt de Sénart, sur un coteau dominant la Seine, où Alphonse Daudet résida entre 1868 et 1897 (et où il fit l'acquisition d'une maison en 1887), lui inspira notamment "Jack" (1876) et "La Petite Paroisse" (1895). La propriété de l'écrivain est située juste à côté de la chapelle Sainte-Hélène.

2 QUELQUES PEINTURES …

Eugène CARRIERE - Alphonse Daudet et sa fille Edmée Huile sur toile, Musée d’Orsay Paris

Pierre-Auguste RENOIR - Madame Alphonse Daudet Musée d’Orsay, Paris Peint en 1876, quand le peintre passa un mois dans la propriété de son ami Alphonse Daudet à Champrosay.

3

« A quinze ans, vingt ans tout au plus, on est déjà achevé d'imprimer. »

« Il y a deux Midi. Le Midi bourgeois, le Midi paysan. L'un est comique, l'autre est splendide. »

« L'épithète doit être la maîtresse du substantif, jamais sa femme légitime. »

« La gourmandise commence quand on n’a plus faim. »

« La haine, c'est la colère des faibles! »

« La meilleure façon d’imposer une idée aux autres, c’est de leur faire croire qu’elle vient d’eux. »

« La vie, c'est une boite d'instruments qui piquent et coupent. A toute heure nous nous ensanglantons les mains. »

« Le jour, c'est la vie des êtres, mais la nuit, c'est la vie des choses. »

« Les femmes aiment à consoler, et porter ses chagrins de cœur en écharpe est la meilleure façon de réussir auprès d'elles. »

« L’homme du Midi ne ment pas, il se trompe. Il ne dit pas toujours la vérité, mais il croit la dire. »

« Le seul menteur du Midi, s’il y en a un, c’est le soleil. Tout ce qu’il touche, il l’exagère. »

« Où serait le mérite, si les héros n'avaient jamais peur? »

« Voyez-vous, mes enfants, quand le blé est mûr, il faut le couper; quand le vin est tiré, il faut le boire. »

« Le prisonnier voit la liberté plus belle qu’elle n’est. »

« Qui connaît sa langue, possède la clef de sa prison. »

« La gloire, c’est comme un cigare qu’on mettrait dans la bouche par le bout allumé. D’abord ça brûle, et puis, on ne sent plus que la cendre. »

« L’œuvre qu’on portait en soi paraît toujours plus belle que celle qu’on a faite. »

« Que de gens sur la bibliothèque desquels on pourrait écrire: « usage externe », comme sur les fioles de pharmacie! »

4

Champrosay

Acquise quelques années après le mariage d’Alphonse Daudet avec Julia Allard, originaire de Draveil, la maison de Champrosay est le lieu de villégiature estivale de prédilection d’Alphonse Daudet. Loin de l’agitation parisienne, ce lieu accueillait régulièrement des proches de Daudet et constituait un cadre propice à l’écriture de ses œuvres. Si Alphonse Daudet est originaire du Midi, il ne faut pas oublier qu’il séjourna près de quarante ans à Paris et trente ans dans le pays du Val de Seine. Après son arrivée à Paris en 1857, en compagnie de son frère Ernest, il ne résida que ponctuellement en Provence. L’Île-de- constitua un lieu de villégiature privilégié pour Daudet à partir de son mariage avec Julia Allard en 1867. Il découvrit en effet la région de Draveil grâce à son épouse, dont le grand-père, Jacques Navoit, était maire de Vigneux et propriétaire d’un château. Le jeune couple y séjourna juste après son voyage de noces et c’est dans ce château que Daudet rédigea Le Petit Chose . Après la mort du grand-père de Julia, le château fut vendu puis finalement rasé. Cependant, la famille, refusant de quitter la région, loua dans un premier temps la propriété de Delacroix à Champrosay durant les étés 1868, 1869 et 1870. Alphonse et Julia s’installèrent dans l’atelier du peintre. Le séjour fut fécond, puisque Daudet y créa le célèbre Tartarin. En 1871, toute la famille s’installa dans la maison du « haut de la côte », acquise par la famille Allard. Daudet décida de passer six mois dans la demeure de ses beaux-parents d’octobre 1872 à mars 1873. À partir de 1874, Daudet connut enfin le succès grâce notamment à la publication de Fromont jeune et Risler aîné . Alors que les domiciles parisiens du ménage se faisaient plus vastes, Daudet aimait à séjourner à Champrosay de juillet à octobre. C’est à cette époque également qu’il rencontra . Ce dernier devint l’un des familiers de l’endroit ; il y mourut même un an avant Daudet, en 1896. Au printemps 1887, Daudet acheta enfin sa propre maison à Champrosay, la cohabitation avec l’ensemble de la famille Allard devenant de plus en plus difficile. Progressivement, Champrosay passa ainsi du clan Allard au clan Daudet. Lieu d’écriture et d’inspiration, Champrosay constituait le refuge idéal permettant à Daudet de travailler loin de l’agitation parisienne. C’est là aussi qu’il aimait recevoir ses amis, comme en témoigne Frantz Jourdain. Enfin, dans La Petite Paroisse publiée en 1895, l’ensemble du décor de Champrosay est repris par Daudet, Les Uzelles représentant par exemple la maison du « haut de la côte » appartenant à la famille Allard. http://www.alphonsedaudet.org/Lieux-daud-tiens/Champrosay

5

Le moulin Saint-Pierre (ou Moulin Ribet ), dit moulin d'Alphonse Daudet

Photo de 1936 du timbre le " Moulin d'Alphonse Daudet " Le véritable moulin se trouve sur la commune de Fontevieille en Provence .

Le moulin Saint-Pierre (ou Moulin Ribet ), dit moulin d'Alphonse Daudet , sur une hauteur entourant le village. Ce moulin, construit en 1814, est le moulin à vent le plus connu de Fontvieille. Il est aussi un des derniers à avoir cessé de tourner, en 1915. Contrairement à la légende locale, Daudet ne l'a jamais habité, même s'il a écrit sur ce bâtiment : « Une ruine ce moulin ; un débris croulant de pierres et de vieilles planches, qu'on n'avait pas mis au vent depuis des années et qui gisait, inutile comme un poète, alors que tout autour sur la côte la meunerie prospérait et virait à toutes ailes. ». À côté de ce moulin se trouvait un petit musée en hommage à l'écrivain provençal. Sur la même colline on peut voir d'autres moulins qui font partie du groupe des moulins de Rome (moulin Sourdon, moulin Ramet, moulin Tissot-Avon), dont le premier fut construit en 1791. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fontvielle

Autres sites : http://www.larousse.fr/ref/personnage/Alphonse-Daudet_115749.htm http://musee.daudet.free.fr/historique.html http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/livre-ecrit_1036/collection-textes_5281/foire- aux-textes_5283/alphonse-daudet_16442.html

Biographie Alphonse Daudet http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Daudet

6