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.^buot/5^ '^DE PAPiS ^Ïl/^XISIV H ommage 8970 THOREZ STADE BUFFALO A PARIS LE 27 AVRIL 1952 Secrétaire Général du Parti Communiste Français E dimanche 27 avril, le soleil était au rendez-vous. Dans le stade Buffalo aux cent drapeaux claquant dans le vent du C printemps, trente mille jeunes, passionnés et attentifs, ont rempli les gradins et la pelouse. Dans le fond, au-dessus de la tribune, un immense portrait de Maurice Thorez souriant domine le stade. C'est vers lui que tout à l'heure les petits garçons et les petites filles se sont élancés, c'est pour lui qu'ils ont lâché les ballons multicolores. C'est vers lui et pour lui que les jeunes gens, les jeunes filles, les sportifs se sont ébranlés en un puissant défilé. Fleurs et drapeaux, drapeaux et portraits, Buffalo vibre. Une immense clameur est montée. Debout, on applaudit longuement. Mais voilà qu'un grand silence succède aux cris et aux chants. Le meeting va commencer. Le meeting commence. Bientôt, en effet, Guy Ducoloné, secrétaire de l'Union de la feunesse Répu­ blicaine de , prend la parole. « La présence, dit-il, de dizaines de milliers de jeunes filles et de jeunes gens, entourés de leurs parents et de leurs amis, montre, s'il en était besoin, tout l'amour et toute la confiance dont est entouré le meilleur fils de chez nous, le guide de notre peuple, le secrétaire général du Parti Communiste Français, Maurice Thorez. « Le vélodrome Buffalo est aujourd’hui le rendez-vous des sportifs de la F.S.G.T.. des jeunes syndiqués de la C.G.T., des enfants de l’Union des Vaillants et Vaillantes, des adhérents de l’Union des Jeunes Filles de France et de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France. Il est aussi le rendez-vous des innom­ brables jeunes n’appartenant à aucune organisation mais qui sont venus rendre hommage à leur grand et meilleur ami, Maurice Thorez. « Ils sont accourus de cette région parisienne si riche de traditions révolutionnaires, mais aussi des départements proches de Paris. « Se joignant à eux. des délégations de Marseille, de Lille, de Lyon, de Montluçon, de Grenoble, de Lorient et de bien d'au­ tres villes de France sont venues pour dire au nom de toute la jeu­ nesse : « Bon anniversaire, cher camarade Maurice Thorez. Que montent vers toi tous nos vœux de guérison complète, afin que vite, très vite, tu soies de nouveau parmi nous, à notre tête. » Guy Ducoloné salue les nombreux amis de la jeunesse qui ont accepté de présider cette belle manifestation.

— 1 — Ce sont les dirigeants du grand Parti de Maurice Thorez : ses secrétaires, Jacques Duclos, André Marty et Auguste Lecœur; les membres de son Bureau politique, Marcel Cacliin, Charles Tillon, Raymond Guyot, Etienne Fajon, Waldeck Rocket, Victor Michaut, les membres de son Comité Central et les nombreux secrétaires de fédération présents à Paris. C’est le dirigeant de la grande C.G.T., Benoit Fraction. La dirigeante de l’Union des Femmes Françaises, Claudine Chômât. Les dirigeants des grandes organisations démocratiques. Des hommes et des femmes de toutes opinions, le général Petit, le père d’Flenri Martin, Raymonde Bien, les écrivains Aragon, Eisa Triolet, le peintre André Foiigeron, le metteur en scène Louis Daquin. Aux côtés de Guy Ducoloné, secrétaire de l'U.J.R.F., on pouvait remarquer de nombreux dirigeants des organisations démo­ cratiques de la jeunesse ; notamment : Mauricette Van Houtte, secrétaire générale de VU.J.F.F.; Mension, secrétaire général de. la F.S.G.T.; Morel, secrétaire général de l’Union des Vaillants et Vaillantes, et Jacques Denis, secrétaire général de la F.M.J.D. Après avoir montré la misère de la jeunesse exploitée et opprimée par les capitalistes, Guy Ducoloné exalte les luttes des jeunes et exprime avec émotion les raisons pour lesquelles les jeunes gens et les jeunes filles éprouvent des sentiments profonds de reconnaissance et d’affection à l’égard de Maurice Thorez et de son Parti. Le témoignage le plus bouleversant de cette affectueuse reconnaissance envers le secrétaire général du Parti Communiste Français sera le recueillement unanime de l’immense foule qui écoutera debout, des larmes dans les yeux, la voix puissante et calme de Maurice Thorez lorsqu’il prononçait les conclusions de son important rapport au XIP Congrès du Parti, à Gennevilliers. (( C’est comme s’il,était là, Maurice 1 » Cette pensée faisait battre tous les cœurs. Quand Guy Ducoloné donna la parole à son plus proche compagnon de lutte, à Jacques Duclos. secrétaire du Parti Communiste Français, un grand enthousiasme passa sur Buffalo où jeunes gens, jeunes filles, enfants, idultes tendirent toute leur attention pour écouter l’hommage à Maurice Thorez. Le discours prononcé par jhaques Duclos sera fréquemment interrompu par de vibrantes acclamaV.qns. EN AVANT ! JEUNESSE DE FRANCE Hommaie i Rlaorlce thoiez DISCOURS DE Jacques DUCLOS secrétaire du Parti Communiste Français, député de la Seine

le 27 avril 1952, au stade Buffalo

Jeunes gens et jeunes filles, Camarades, Je vous remercie d’être venus par milliers aujourd’hui rendre un solennel et fervent hommage au secrétaire général de notre grand Parti Communiste Français, au dirigeant prestigieux de la classe ouvrière et du peuple de France, au grand Français qui nous conduit à la lutte et à la victoire, à l’homme qui prépare pour la France des lendemains rayonnants, à notre cher et grand camarade Maurice Thorez. Nous lui adressons nos salutations affectueuses et notre ardent souhait de le voir venir bientôt reprendre sa place à la tête de notre combat dont il assume à nouveau la direc­ tion avec une clairvoyance et une sûreté de décision qui nous remplissent d’admiration en même temps que de certitude dans l’issue de notre combat. L’Union de la Jeunesse Républicaine de France, l’Union des Jeunes Filles de France ont pris l’initiative de cette belle manifestation qui est le couronnement de leur campagne pour l’envoi d’une lettre de la jeunesse de France à Mau­ rice Thorez à l’occasion de son 52' anniversaire. Lisez un beau livre d’Histoire, passionnant comme un roman ; « Fils du Peuple » Je ne saurais trop vous recommander en cette cir­ constance de lire et d’étudier « Fils du Peuple », ce livre admirable qui associe étroitement la vie de Maurice Thorez à la formation et au développement de notre grand Parti. Lisez la vie de ce jeune mineur, fils et petit-fils de mineurs dont l’enfance eut pour toile de fond la dure vie des ouvriers, des luttes revendicatives, des manifestations contre la vie chère. Et puis, ce fut la guerre de 1914, l’exode, a le foyer perdu, la vie errante sur les routes, sans toit, sans pain, sans argent, sans travail », comme l’a écrit Maurice Thorez. Notre secrétaire général raconte comment, évacué dans la Creuse, il devint valet de ferme, et c’est en évoquant ce moment de son existence qu’il a écrit : (( ]e connaissais l’ouvrier, son destin misérable, son courage à la tâche, sa générosité et sa vaillance. « ...Quand je vis de prés le paysan français, j’ap­ préciai ses solides vertus, son opiniâtreté, son énergie, son solide bon sens. Le paysan était le frère de l’ouvrier, un frère malheureux comme lui, exploité et opprimé comme lui, comme lui victime designée pour les grands massacres de la guerre. » Vous trouverez dans « Fils du Peuple » la relation de l’influence profonde que la Révolution Socialiste d’Octobre 1917 exerça sur le jeune Maurice Thorez. Notre secrétaire général, parlant de cette révolution, a écrit ; « Les ouvriers et les paysans, conduits par Lénine et Staline, instaurèrent leur propre pouvoir, le pouvoir des Soviets. Les grandes usines, les mines, les banques, les chemins de fer devinrent la propriété de la nation. La terre fut remise aux paysans. Le peuple russe, qui se libérait, déclara la paix au monde. » i Mauricfe Thorez raconte comment, revenu dans son pays de mines, il vendait le journal syndical chaque samedi w_ 4 _ et comment, membre du Parti Socialiste depuis mars 1919, il lutta pour l’adhésion à l’Internationale Communiste. Jeunes camarades, lisez, étudiez <( Fils du Peuple » qui a la richesse et l’authenticité d’un beau livre d’histoire et qui est passionnant comme un roman. Lisez, étudiez a Fils du Peuple » et vous apprendrez ce qu’est le Parti de Maurice Thorez. Vous verrez comment, en 1926, Maurice Thorez pro­ nonçait des paroles qui ont aujourd’hui une extraordinaire résonnance d’actualité : (( Ce sont les communistes, a dit Maurice Thorez, ces internationalistes, qui deviennent actuellement les meilleurs défenseurs du patrimoine national. Ce sont les communistes qui ne veulent pas que le produit de plu­ sieurs générations soit maintenant livré aux banquiers anglo-américains. » Lisez, étudiez « Fils du Peuple » et vous verrez com­ ment, au milieu des pires difficultés, notre Parti, le Parti de Maurice Thorez a toujours élevé bien haut le drapeau du combat pour le pain, la liberté, la paix, le socialisme. Lisez, étudiez (( Fils du Peuple » et vous apprendrez ce que le Parti de Maurice Thorez se propose de faire, quel est l’avenir lumineux qu’il veut pour la France et dont il fera une réalité vivante. « Quand le communisme sera la réalité en France, a écrit Maurice Thorez, il n’y aura plus de gaspillage, de crises, de chômage, plus de dépenses pour entretenir une bureaucratie pléthorique ou enrichir les marchands de canons. <( La sécurité du lendemain sera assurée pour tous, l’enfance protégée et instruite, la vieillesse abritée et heureuse, la voie ouverte à tous les talents et non aux privilégiés de la naissance et de la fortune. (( L’organisation scientifique de la production per­ mettra de réduire considérablement les heures de tra­ vail et de distribuer gratuitement les produits de pre­ mière nécessité, au même titre que l’air et l’eau. »

Lisez, étudiez k Fils du Peuple » et vous verrez que notre Parti est le Parti de l’honnêteté, le Parti dont Mau­ rice Thorez a écrit qu’il « n’a jamais vu un de ses élus .miillé par la moindre

— 5 — éclaboussure. Entrés pauvres dans le Parti, ils sont res­ tés pauvres. Ils demeurent soumis à notre règle, fidèles à l’exemple des héroïques chefs de la Commune de 1871, dont parle Marx : « ...qui accomplirent leur œuvre modestement, consciencieusement et efficacement, et l’accomplirent pour des salaires dont le plus élevé atteignait à peine le cinquième de ce qui, à en croire une haute autorité scien­ tifique, est le minimum requis pour le secrétaire d’un certain conseil de direction des écoles de Londres. » Lisez, étudiez « Fils du Peuple » et vous verrez que le Parti de Maurice Thorez est non seulement le Parti de la classe ouvrière, mais le Parti de la France qui pense, qui lutte, qui travaille et qui marche avec confiance vers l’avenir. Aussi Maurice Thorez a-t-il pu écrire : K Ce ne sont pas seulement les prolétaires, si sen­ sibles, si généreux, qui font confiance à notre Parti Communiste. Des intellectuels lui sont venus, nombreux. Le marxisme-léninisme a pénétré dans les Facultés. Nombre de professeurs éminents s’y sont ralliés, en dépit du conformisme de l’Université officielle. « Les savants, les écrivains, les artistes les plus notoires adhèrent au communisme. Les travailleurs ont accueilli avec joie ces hommes Je pensée, pour qui le contact direct avec le peuple de France a signifié une véritable résurrection spirituelle et morale, et qui peu­ vent dire avec Aragon : « Mon Parti m’a rendu les couleurs de la France. »

Vous êtes héritiers d’un passé d’héroïsme

Jeunes gens et jeunes filles, la grande cause pour laquelle nous vous apîDelons à lutter a suscité de magnifiques dévoue­ ments, d’héroïques sacrifices. Sous le drapeau du communisme, sous le drapeau de Lénine et de Staline, des jeunes gens et des jeunes filles se sont battus et ont fait le sacrifice de leur vie pour pré­ parer un avenir meilleur. Les luttes et les sacrifices de Fabien, de Guy Môquet et de tant d’autres jeunes Français ont prolongé chez nous — 6 — les luttes et la fin glorieuse d’Oleg Kochevoï, le héros de la Jeune Garde, et de tant d'autres jeunes soviétiques. Les luttes et les sacrifices de notre grande Danielle Casanova, de Rose Blanc et de tant d’autres jeunes Fran­ çaises ont fait écho aux combats de la jeune héroïne sovié­ tique Zo'ia et de tant d’autres de ses sœurs. Jeunes camarades, vos organisations sont riches d’un passé d’héroïsme dont vous avez le droit d’être fiers et dont vous saurez vous montrer dignes. C’est la grande cause du communisme qui donna au jeune Paul Camphin la force d’âme et le courage d’écrire avant d’être fusillé par les nazis : « Il ne faut pas nous pleurer, mais élever toujours plus haut le drapeau du combat; vous nous vengerez, camarades. Honneur à vous tous qui nous avez suivis! Ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir vous disent; « Merci! » Il ]e vais bientôt quitter ma petite vie de vingt et un ans pour que les enfants de France soient libres et heureux; je n’ai pas trahi la cause de mon parti; je pars le sourire aux lèvres, la chanson à la bouche; la mort ne me fait pas peur. (( Adieu, camarades francs-tireurs! Adieu, jeunes communistes! Adieu, mon beau parti! Adieu, mon beau pays! Celui qui va mourir vous salue! « Vive le Parti Communiste! « Vive la France! » C’est sous le signe du courage et du combat que TUnion de la Jeunesse Républicaine de France et l’Union des Jeunes Filles de France vous appellent à vous unir pour forger un avenir à la mesure de vos aspirations et de vos espérances.

La victoire de la Paix ouvrira la voie à la victoire du socialisme Jeunes gens et jeunes filles, vous avez un c'hoix à faire et ce choix est simple. 11 y a dans le monde deux camps : l’un, le camp des impérialistes qui a à sa tête les milliardaires américains, pré­ pare cyniquement la guerre pour conserver les privilèges d’une minorité d’exploiteurs de ia classe ouvrière, pour pro­ longer l’oppression qui pèse sur les peuples coloniaux, pour essayer de détruire l’exemple exaltant que constitue le pays du socialisme, la grande et glorieuse Union Soviétique. Face à ce camp dont les sinistres projets ne peuvent manquer de nous alerter, se dresse le camp antiimpérialiste, à la tête duquel se trouve le grand pays de Lénine et de Staline et dont le combat pour la défense de la paix se pour­ suit dans tous les pays de l’univers. Notre place à tous est aux côtés des peuples de l'Union Soviétique, aux côtés des peuples des pays de démocratie populaire, aux côtés du peuple chinois, aux côtés des tra­ vailleurs et des peuples de tous les pays capitalistes, dressés contre les fauteurs de guerre, aux côtés des peuples colo­ niaux en lutte pour leur indépendance. Combattants résolus du camp de la paix, nous sommes décidés à faire échec aux plans criminels des fauteurs de ^ guerre; nous vous appelons, vous, les jeunes, à participer à ce magnifique combat et nous vous disons bien haut que la victoire de la paix ouvrira la voie à la victoire du socialisme.

Rien ne pourra empêcher la victoire du socialisme Une chose est certaine, jeunes camarades, c’est que, de toute manière et quels que soient les procédés criminels employés par les ennemis du peuple, rien, rien ne pourra empêcher la victoire du socialisme. Rien ne pourra empêcher que soit substitué à l’actuel régime d’oppression et d’exoloitation une société socialiste fondée sur le principe : (( De chacun selon ses capacités à chacun selon son travail. » C’est vers l’épanouissement du socialisme que vont de l’avant les pays de démocratie populaire puissamment aidés par l’Union Soviétique dont l’exemple les guide. Et l’Union Soviétique marche à grands pas, de l’étape du socialisme à la réalisation du communisme dont le prin­ cipe est : (( De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins. » Ainsi donc, le Parti de Maurice Thorez ne vous offre pas la perspective de laisser en place un vieil ordre social pourri et malfaisant. II vous appelle à participer aux combats qui imposeront les changements nécessaires et ouvriront devant vous les portes de l’avenir. Nous vous appelons à lutter pour en finir avec un état

— 8 — de choses qui vous empêche d’avoir un métier et du travail, qui ne reconnaît pas votre droit à l’instruction, qui vous impose un temps de service militaire trop long et qui vous réserve soit la participation à des guerres criminelles comme la guerre du Viêt-Nam et la guerre de Corée, soit la parti­ cipation à d’abominables mesures de répression comme celles qui ont ensanglanté la Tunisie. Nous ne voulons pas d’un destin aussi pénible et aussi infamant pour la jeunesse de France. Nous ne voulons pas que la misère et le désespoir qu’elle engendre puissent transformer de jeunes Français en instruments d’une politique de guerre et d’oppression. A ceux qui prêchent la résignation et l’obéissance aveu­ gle, nous opposons une haute et claire notion du devoir.

De beaux exemples de civisme Et quand nous évoquons de tels problèmes, nous pou­ vons bien nous référer à des précédents historiques qui ne sauraient nous laisser indifférents. Des soldats français, des officiers français massacrent des Vietnamiens qui luttent pour leur indépendance, d’autres soldats français tuent des Coréens, con.re qui les impérialis­ tes américains poursuivent, sous le pavillon de l’O.N.U., une déshonorante guerre d’agression. Ces deux guerres faites pour des intérêts colonialistes contraires aux véritables intérêts de la France et poursuivies dans le cadre d’une stratégie qui vise à incendier le monde, ne peuvent être ni admises ni excusées par des hommes dignes de ce nom. Quand le journaliste républicain Armand Carrel alla prendre place dans les rangs des constitutionnels espagnols pour combattre les troupes du roi des Français poursuivant une guerre réactionnaire qui visait à rétablir l’absolutisme en Espagne, il donna un exemple de civisme dont la portée demeure et demeurera tant que dureront des guerres injustes. Et, tandis que les hommes de paix et de progrès du monde entier célèbrent le 150' anniversaire de la naissance de Victor Hugo, comment pourrions-nous ne pas rappeler ce que disait le grand poète de la guerre injuste faite par le Second Empire au Mexique.

— 9 - Sans voir à la lumière de la lutte de classe ce que nous, marxistes-léniri’istes, nous discernons clairement, à savoir qu’il y a deux nations dans la même nation, Victor Hugo n’en soulignait pas moins avec force et netteté l’obligation pour le peuple de ne pas se faire le complice de gouvernants indignes. Il écrivait : « Vaillants hommes du Mexique, résistez... U Espérez. Votre héroïque résistance s’appuie sur le droit et elle a pour elle cette grande certitude, la jus­ tice. i> Victor Hugo, en ajoutant : « Je suis avec vous », don­ nait en quelque sorte un exemple de fraternisation avec les Mexicains victimes d’une agression odieuse. Et l’on peut imaginer sans peine que si cette déclara­ tion du glorieux exilé avait pu être portée à la connaissance des soldats de Napoléon III qui faisaient la guerre du Mexi­ que sous le commandement de Bazaine, elle aurait contribué à modifier le comportement de ces soldats vis-à-vis du peu­ plé mexicain. Victor Hugo montrait ainsi que le devoir pour des hom­ mes épris de liberté est de se dresser contre les assassins de la liberté et d’être solidaires des peuples opprimés car, selon l’expression de Kar! Marx : « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre. » 11 est des actes déshonorants pour une armée. Les bom­ bardements sauvages effectués sur les populations vietna­ miennes et la répression féroce contre le peuple tunisien sont de ceux-là. Comment ne pas frémir d’indignation et d’horreur quand on sait que le général Garbay, organisateur de la répression en Tunisie, après avoir fait ses preuves à Mada­ gascar, où go.ooo patriotes ont été assassinés, a osé déclarer:

— 10 — n’est pas une armée répondant aux aspirations et aux exi­ gences de la nation. Nous ne sommes pas seuls à penser de la sorte. Nom­ breux sont les soldats, les sous-officiers, les officiers qui, sans parler de certains généraux, sont d’accord avec nous sur ce point. Et ils sont nombreux à penser que seul un renverse­ ment de politique pourra permettre l'existence d’une véri­ table armée nationale, d'une véritable armée du peuple. Un tel renversement, le peuple, par son union et son action, peut le rendre et le rendra possible. En raison même du rôle qu’on fait jouer à l’armée, les procédés qu’on y introduit sont de plus en plus contraires aux sentiments et aux intérêts du peuple. Le fait que tout récemment un jeune soldat faisant le mur pour aller passer les fêtes de Pâques avec sa famille ait été tué par une sentinelle, met en évidence que, contraire­ ment à tout ce qui se passait antérieurement, on fait charger les fusils des sentinelles. Nous élevons une protestation vigoureuse contre de tels procédés et nous demandons que les responsables du meur­ tre du jeune soldat André Kalifat, assassiné parce qu’il faisait le mur, soient châtiés comme ils le méritent. Qu’il me soit permis de souligner que le père du jeune Kalifat est mort en déportation et que son frère est tombé dans les combats de la Résistance pour la libération du sol national, mais pour certains, tout cela compte bien peu. Les soldats doivent être protégés contre le renouvelle­ ment de semblables crimes qui en disent long sur l’état d’esprit qui règne dans certains milieux.

Halte aux criminels de guerre qui tuent avec les microbes !

Voici en effet que maintenant, reculant les limites de l’horreur, les gouvernants américains ont recours à des méthodes de guerre qui les clouent à jamais au pilori de l’Histoire. Ces barbares font, en Corée et en Chine, la guerre bactériologique, celle qui tue sans aucune discrimination, ils font la guerre aux enfants, aux femmes, aux vieillards. — Il — Quelques savants sans conscience qui sombrent dans la plus méprisable des prostitutions intellectuelles ont essayé de fournir des excuses aux criminels. Mais la vérité l’em­ porte et l’emportera sur le mensonge. Les faits montrent que depuis de longues années, les fauteurs de guerre américains préparent la guerre des mi­ crobes pour aboutir, selon l’expression d’un professeur américain, à « l’extermination globale des populations enne­ mies ». Les fauteurs de guerre américains ont fait à ce sujet des aveux qui méritent d’être retenus. Dans un article publié en août 1947 dans (c Science Illustrated », le général Vent écrivait : « A l’aide des bactéries, on peut détruire la popula­ tion sans détruire les docks, ni les moyens de transport. L’occupant les trouve en parfait état. La prochaine guerre mondiale, il serait possible de la recommencer avec succès, en recourant à l’arme bactériologique. » En mai 194S, dans un rapport de M. Thornton Page, on pouvait lire : « La propagation des maladies infectieuses donnera des résultats encore plus importants que l’emploi de la bombe atomique, si l'on envisage le rapport entre le nombre des victimes et les dépenses. » Les bandits nazis qui tuaient en série dans les fours crématoires sont laissés loin en arrière par les organisateurs de la guerre bactériologique. Et les fauteurs de guerre américains ne sont pas seuls. Les Etats-Unis n’ont pas ratifié la Convention interna­ tionale de 1925 interdisant l’emploi des gaz asphyxiants et des moyens bactériologiques. Aussi est-il indispensable que, répondant à l’appel du Bureau du Conseil Mondial de la Pai.x, nous affirmions notre volonté de voir cette convention ratifiée et respectée par tous. Mais, si la France a ratifié cette convention, il n’en reste pas moins que le gouvernement Pinay participe à la guerre de Corée. — 12 — Devant notre peuple, devant le monde, devant l’His- toire, le gouvernement français partage avec le gouverne­ ment américain la responsabilité de la guerre bactériologique. C’est pour tenter de se justifier d’un crime aussi abomi­ nable que M. Pinay et ses acolytes font donner leur presse, essayant de faire croire que la guerre bactériologique ne serait pas une réalité. Mais il s’agit là de tentatives vouées à l’échec. Tout honnête homme est obligé de constater que si les Etats-Unis n’ont pas ratifié la Convention internationale, c’est sans aucun doute pour se réserver le droit d’agir selon leur bon plaisir. Et le bon plaisir de ces messieurs, c’est la guerre des microbes s’ajoutant aux bombes au napalm que le comman­ dement français fait lancer sur les populations vietnamiennes. On assiste ainsi au développement de formes de guerre les plus ignobles, les plus barbares. Les militaires qui se livrent à de tels actes devraient cependant comprendre qu’un jour viendra inévitablement où, pour eux comme pour leurs chefs civils, il y aura des comptes à rendre.

Les capitalistes voudraient détruire notre espérance l’Union Soviétique

Nos gouvernants, faisant passer avant fout leurs inté­ rêts de classe, leurs intérêts de capitalistes, leurs intérêts d'exploiteurs de la classe ouvrière, leurs intérêts de colo­ nialistes, trahissent la France et en.plus de la guerre qu’ils font au et en Corée, ils veulent faire aussi la guerre en Europe. Ces hommes poursuivent en l’aggravant la politique de Hitler. Ce qu’ils voudraient, c’est détruire par le fer et par le feu le grand pays du socialisme. Ils voudraient ainsi détruire l’espoir de libération que suscite le grand exemple de l’Union Soviétique. Ils voudraient, en même temps qu’ils détruiraient les réalisations socialistes de l’U.R.S.S., faire peser le poids

— 13 — d’une exploitation sans bornes sur les peuples et les réduire à l’esclavage le plus honteux. Tels sont les plans des fauteurs de guerre, mais nous sommes assez forts pour les faire échouer. L’Union Soviétique, notre amie, notre alliée à qui nous devons d'avoir été libérés de l’occupation nazie, veut la paix. Elle a répété tout récemment encore par la voix du grand Staline : (( La coexistence du capitalisme et du communisme est parfaitement possible s'il y a désir mutuel de colla­ borer, volonté de remplir les engagements contractés, respect du principe d’égalité et de non-intervention dans les affaires des autres Etats. » Mais les impérialistes ne veulent pas de cette coexistence et de la compétition pacifique entre systèmes différents. C’est pour cela que les divers gouvernements des pays groupés au sein de la coalition agressive du pacte Atlantique, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d’autres ont tout mis en œuvre pour faire échouer la conférence éco­ nomique de Moscou. Leurs espoirs ont été vains. Cette conférence a montré que des échanges commerciaux fructueux sont immédiate­ ment possibles. Les peuples sont assez forts pour empêcher la guerre En ce qui les concerne, les travailleurs français qui voient la menace du chômage s’aggraver de plus en plus, ne sauraient demeurer insensibles au fait que les commandes soviétiques pouvant être passées en France assureraient du travail à loo.ooo ouvriers pendant trois ans. La compétition pacifique entre le communisme et le capitalisme est redoutée par les impérialistes. Ils savent que si les peuples sont à même de juger les deux systèmes sur la base de leurs réalisations concrètes, la propagande mensongère des exploiteurs de la classe ouvrière ne pourra empêcher leur choix de se porter sur le commu­ nisme. Voilà pourquoi la guerre est froidement envisagée et fièvreusement préparée par les impérialistes qui voudraient nous jeter dans une aventure guerrière généralisée dans l’espoir de surmonter ainsi les difficultés économiques et les

— 14 — contradictions dont souffre dé manière incurable le système capitaliste. Mais si, pour les capitalistes, la guerre est considérée comme une chose normale et périodiquement nécessaire, les peuples sont assez forts pour empêcher la guerre qui n’est ni fatale ni nécessaire. Aussi devons-nous tous ensemble intensifier notre com­ bat pour la défense de la paix. Au cours des derniers mois, vous avez, vous les jeunes, mené un combat soutenu contre les 2 ans que le gouverne­ ment n’a pas encore osé faire voter, alors que cependant des déclarations pressantes avaient été faites en ce sens. Mais il ne faut pas relâcher le combat contre les 2 ans et pour le retour au service d’un an. Ce combat n’est d'ailleurs pas le combat de la seule jeunesse. Il est le combat de tous les défenseurs de la paix, aux premiers rangs desquels les communistes ont pris résolu­ ment place. La lutte contre les deux ans est la lutte de tous les défen­ seurs de la paix, la lutte de toute la jeunesse. Nous avons aussi pour devoir de combattre les plans de militarisation de la jeunesse qui sont conçus et mis à exécu­ tion dans le cadre de la politique de guerre et de préparation à la guerre que poursuivent des gouvernants traîtres à la Patrie. Les jeunes ont raison de s'unir et de se dresser vigou­ reusement contre cette militarisation qu'on tente de leur imposer sous diverses formes. A ce propos, permettez-moi de saluer et de féliciter les élèves de l’Ecole Normale d’Auxerre qui, le 8 mars dernier, ont donné l’exemple de la lutte contre toute intrusion de l’armée à l’école. Ils ont mis à la porte, aux cris de : « Paix au Viêt- Nam! », (( Libérez Henri Martin! », « A bas les deux ans! », un commandant qui venait faire un cours de propagande en vue du recrutement pour la guerre du "Viêt-Nam. Il reste maintenant à empêcher, avec les syndicats de l’Enseignement, que le gouvernement sanctionne ces jeunes Français courageux.

— 15 — Luttez sous le signe de Tunion pour défendre vos frères sous les drapeaux Nous devons aussi soutenir les justes revendications des soldats, marins et aviateurs. Nous voulons avec eux que le prêt soit rapidement porté, comme l’a proposé le groupe commiuniste à l’Assemblée na­ tionale, à 50 francs par jour. Et chacun est obligé de reconnaître que les soldats, ma­ rins et aviateurs ont raison de demander une amélioration sensible de leur nourriture, deux timbres « franchise mili­ taire » par semaine, la gratuité des transports pour les per­ missionnaires et l’obtention de permissions agricoles pour les jeunes paysans. Les soldats, marins et aviateurs peuvent compter sur les communistes qui sont leurs défenseurs ardents et résolus. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Ils doivent se sentir assurés de la sollicitude et du soutien des organisa­ tions de la jeunesse. Luttez, jeunes camarades, sous le signe de l’union, pour défendre vos frères qui sont sous les drapeaux. Faites en sorte que soient toujours plus nombreuses les réalisations d’unité d’action de la jeunesse pour protester contre les 2 ans, pour défendre les revendications de ia jeu­ nesse, pour défendre la paix.

Allez de l’avant pour faire échec aux plans des fauteurs de guerre Jeunes camarades, allez de l’avant dans la voie de l’Union de la Jeunesse, déployez les plus grands efforts pour unir tous les jeunes, les jeunes ouvriers, les jeunes paysans, les étudiants dans une même volonté de combat pour faire échec aux plans des fauteurs de guerre. Pour empêcher que la guerre éclate en Europe, ce qui d’aiileurs signifierait le déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale, il importe de trouver une solution pacifique au problème allemand. Les gouvernants américains et leurs complices anglais et français veulent maintenir le partage de l’Allemagne en deux afin de l’utiliser comme une nouvelle Corée.

— 16 — lis ont intégré l’Allemagne occidentale dans la coalition atlantique. Avec le plan Schuman, ils ont créé les conditions d’un nouvel essor des productions de guerre dans l’Allemagne de l’Ouest. Avec le plan Pleven, ils ont mis au point la constitution d’une nouvelle Wehrmacht qui prendra place au sein de l’armée européenne d’agression dont la conférence de Lis­ bonne a naguère arrêté la formation. La coalition atlantique s’est récemment élargie. La Tur­ quie réactionnaire y a pris place, de même que la Grèce monarcho-fasciste où récemment a été commis un crime d’inspiration américaine qui a soulevé l’indignation de la conscience universelle, à savoir l’exécution de Beloyannis et de ses camarades. Nous tous qui nous sommes dressés contre l’assassinat de Beloyannis, nous devons avoir à cœur de poursuivre notre combat pour exiger la libération des patriotes grecs emprison­ nés. Et nous avons aussi pour devoir de faire entendre notre voix pour sauver les antifascistes de Barcelone sur qui les plus terribles menaces sont suspendues par le sinistre Franco qui, lui aussi, fait de l’Espagne une base américaine. Le fasciste Tito a pris place lui aussi, en fait, dans les rangs des fauteurs de guerre. Les monarcho-fascistes grecs, Tito et Franco enrôlés dans la coalition atlantique sous la houlette de Truman, voilà qui donne une idée de la « démocratie » que ces messieurs prétendent défendre. Et nous pouvons constater que si, d’un côté, les diri­ geants socialistes se sont fixé pour- mission de justifier l’en­ rôlement de la Grèce dans l’alliance des fauteurs de guerre, de l’autre côté, le Vatican se livre à une opération identique pour justifier l’enrôlement de Franco. L’Union Soviétique propose la solution pacifique du problème allemand Face à ces préparatifs de guerre, l’Union Soviétique a proposé de régler le problème allemand par la signature d’un traité de paix avec l’Allemagne unifiée et démocratisée où il n’y aurait pas de place pour des organisations fascistes. On comprend qu’une telle condition ne plaise pas au chancelier Adenauer et à ses amis qui libèrent les criminels

— 17 — de guerre et les chargent de mettre sur pied les éléments d’une nouvelle Wehrmacht revancharde. En refusant de reconnaître comme intangibles les fron­ tières fixées par les accords de Potsdam comme le propose ru.R.S.S., les gouvernants des Etats-Unis, de Grande-Bre­ tagne et de France préparent une guerre de revanche qui serait le point de départ d’une guerre mondiale. Il est donc indispensable que nous luttions de toutes nos forces contre le réarmement de l’Allemagne de l’Ouest et pour Imposer que soit prise en considération la proposition soviétique. En application de cette proposition, l’Allemagne serait indépendante, elle disposerait d’une armée nationale, attribut naturel de sa souveraineté, mais elle ne pourrait être intégrée dans aucune coalition ou alliance militaire dirigée contre un Etat pacifique.

Les Américains en Amérique !

Les occupants étrangers s’en iraient d’Allemagne et le départ des Américains d’Allemagne aurait pour complément leur départ de France, ce qui remplirait de joie l’immense masse des Français qui en ont assez de la présence sur notre sol des meurtriers de l’ouvrier Gadois et qui font retentir de plus en plus fort le mot d’ordre : « Les Américains en Amé­ rique ». Par contre, la bourgeoisie française qui, pour ses intérêts de classe trahit cyniquement la Patrie, veut la présence de troupes américaines sur notre territoire à la fois pour mater éventuellement le peuple français et pour hâter la mise au point du dispositif d’agression. La classe ouvrière, dans les circonstances historiques actuelles représente et défend les intérêts de la Patrie. La classe ouvrière seule peut rassembler toutes les éner­ gies nationales et les entraîner au combat pour libérer le sol national de ses occupants ; pour rendre son indépendance à la France, pour faire s’épanouir l’amitié franco-soviétique et pour assurer la paix en donnant une solution pacifique au problème allemand, ce dont ne veulent justement pas les cher­ cheurs d’aventure.

— 18 — Les fauteurs de guerre américains et leurs complices ont besoin, en effet, d’avoir l’Allemagne Occidentale dans leur jeu, dans leur coalition militaire pour pouvoir déclencher la guerre en Europe. En éliminant une telle possibilité, la proposition soviéti­ que rend du même coup impossible la guerre en Europe. Voilà pourquoi il est de notre intérêt de défenseurs de la paix, de patriotes, de lutter pour faire triompher la solution pacifique du problème allemand proposé par l’U.R.S.S.. Et cette lutte, nous devons la mener sous le signe de l’internationalisme prolétarien, en pleine fraternité de combat avec lès travailleurs allemands, avec tous ceux qui, en Alle­ magne, se dressent pour empêcher que leur pays soit la base de départ d’une nouvelle guerre. La lutte pour la Paix, c’est l’action Ceci dit, je veux ajouter, jeunes camarades, que notre lutte pour la paix ne saurait se borner à des déclarations, à des protestations. Quand, refusant de manutentionner du matériel de guerre, les dockers de , de Marseille, de Saint-Na­ zaire passent du domaine de la protestation verbale à celui de l’action concrète, ils montrent le chemin à tous les travail­ leurs. Nombreuses sont les usines de France où l’on travaille pour la guerre, tandis que d’importantes quantités de matériel de guerre sont transportées à travers la France. Ce sont là autant d’éléments précis de l’intensification des préparatifs de guerre que nous voyons se développer sous nos yeux. En présence de tels faits, la passivité ne saurait être de mise. C’est pourquoi il faut se battre avec courage, avec esprit de résolution. Vous les jeunes, qui travaillez dans les usines où l’on fabrique du matériel de guerre, vous serez aux premiers rangs du combat pour organiser l’action de masse contre ces fabrications. Et chacun de nous, chaque Français soucieux de la sau­ vegarde de la paix a pour devoir d’être aux côtés de ceux qui, en raison même de leurs conditions de travail, sont aux

— 19 — avant-postes du combat contre la fabrication et le transport du matériel de guerre. Que les fabrications de guerre fassent place aux produc­ tions de paix, tel est l’intérêt des travailleurs, tel est l’intérêt de tous les Français. Voilà ce que nous devons exiger et que, par notre com­ bat, nous pouvons imposer. Tous ensemble, jeunes et vieux, reprenons avec toute la force dont nous sommes capables l’engagement pris en notre nom à tous par Maurice Thorez : <( Le peuple de France ne fera pas, ne fera jamais la guerre à l’Union Soviéti­ que )).

Menez un combat incessant pour la vie, pour votre avenir Jeunes camarades, nous vous appelons au combat pour la paix, et vous avez aussi à mener un incessant combat pour la vie, pour votre avenir. L’enquête sur la jeunesse publiée par l'Humanité a mis en relief la situation difficile dans laquelle se débattent de nombreux jeunes. Le nombre de centres d’apprentissage a été considéra­ blement réduit. Pour la S.N.C.F., par exemple, alors qu’il y avait ii8 centres et 11.070 apprentis, il n’en reste plus que 88 avec 5.000 apprentis. Les crédits accordés par le gouvernement aux centres d’apprentissage ont été réduits de 16 % en 1951. Et, en 1952 avec les économies’Pinay ce sera bien pire. Quand les apprentis touchent un salaire, il est bien in­ suffisant, et souvent, ils ne touchent rien. Dans ces conditions, les parents ne pouvant plus tenir le coup, les jeunes sont obligés d’abandonner l’apprentissage. Le patronat demeure indifférent au problème de l’apprentissage. Ce que veulent les patrons, c’est faire faire aux jeunes un travail d’homme pour un salaire réduit. Et ce que veulent les jeunes, c’est apprendre un métier et avoir la possibilité de s’y perfectionner. La C.G.T. a lancé l’idée des amicales d’apprentis grou-

— 20 — pant les élèves, les anciens élèves des Centre» pour défendre l’apprentissage et cela, avec le concours des professeurs et des parents. Une telle idée peut et doit devenir une réalité vivante. Nous sommes sûrs que TUnion de la Jeunesse Républicaine de France et l’Union des jeunes Filles de France sauront s’intéresser comme il convient à la mise en œuvre d’un tel projet. - Nous devons défendre le droit à l’apprentissage pour les jeunes gens et les jeunes filles^ Et il est aussi de notre devoir de dénoncer le racolage auquel se livre l’armée de Pinay-Pleven qui fait appel aux engagements en allant jusqu’à prétendre vouloir « donner un métier ». On veut ainsi racoler pour la guerre des jeunes qu’on a mis dans l’impossibilité d’apprendre un. métier. C’est là un véritable abus de confiance, une vulgaire escroquerie. Chez leurs parents dont les salaires sont insuffisants et à l’usine ou à l’atelier dès qu’ils y entrent, les jeunes voient dans toute sa hideur le régime capitaliste qui, de l’effort et de la souffrance des masses, fait la richesse insolente d’une minorité de parasites capitalistes. Ni résignés ni esclaves Les Américains donnent sur ce plan des conseils qui ne manquent pas de saveur. Dans une traduction en français du Reader Digest, on pouvait lire récemment à l’adresse des jeunes : « Ne pensez pas à l’argent. Dans votre travail, ne demandez jamais une augmentation — tout au moins pendant la première année. Vous devez assurer votre travail au point d’avoir peine à supporter l’idée d’une rémunération. Vous devriez vous dire ; « Comment puis-je avoir toute cette joie et recevoir de l’argent par­ dessus le marché ? ». Ainsi donc, jeunes camarades, la propagande américaine qu’on ne dénoncera jamais assez, tend à faire de vous des résignés, des esclaves contents de leur sort. Mais les jeunes ne sont pas, ne seront pas des résignés ; ils n’ont pas, ils n’auront pas des âmes d’esclaves.

— 21 — Jeunes gens et jeunes filles veulent vivre une vie saine et honnête ; ils veulent un métier et du travail. iis luttent unis dans les usines pour faire triompher leurs revendications et l’aide de leurs aînés doit leur être acquise. Les faits montrent que la victoire couronne les luttes entreprises par les jeunes. C’est donc dans la lutte et par la lutte qu’il est possible de trouver une solution aux difficultés qui pèsent sur notre jeunesse. Unissez-vous, jeunes gens, unissez-vous, jeunes filles, et défendez vos droits, faites triompher vos légitimes reven- dii^anons. Permettez-moi ici d’adresser un chaleureux salut aux jeunes membres de la grande organisation ; l’Union des Vaillants et Vaillantes. Nos jeunes amis, en rassemblant 20.000 gamins de Paris, dimanche dernier au parc de Montreau, à Montreuil, ont montré ce qu’ils sont capables de faire pour organiser de belles et vraies vacances. Avec ses diverses publications, l'Union des Vaillants et Vaillantes fait face aux entreprises d’abêtissement et d’abru­ tissement des enfants par la glorification des exploits des gangsters et autres tueurs à gages. Nous souhaitons à cette organisation de remporter de nouveaux et grands succès dans sa lâche importante d’éduca­ tion des enfants de France. Au mécontentement profond et aux exigences légitimes de la jeunesse ouvrière fait écho le mécontentement des jeu­ nes paysans. Elle a raison cette jeune paysanne quand elle écrit : « S’il y avait des crédits pour permettre à la jeunesse paysanne de s’instruire et de se distraire, on pourrait vivre sa jeunesse dans la joie ». Mais, avec Pinay, les crédits déjà insuffisants destinés à l’équipement agricole vont être encore réduits. Cela signifie donc que pour la jeunesse paysanne com­ me pour la jeunesse ouvrière, le problème de l’avenir ne peut trouver sa solution que dans la lutte. 11 en est de même pour la jeunesse estudiantine qui trouve devant elle les mêmes ennemis que les jeunes ouvriers et; les jeunes paysans.

- 22 — Les jeunes étudiants se heurtent à un vieux monde qui, sur le plan de l’instruction, pratique une politique de limita­ tion de la production intellectuelle, de même qu’il préconise le malthusianisme sur le plan des naissances, comme si ia terre ne pouvait pas nourrir des milliards d'êtres humains. Mais pour cela, évidemment, la disparition du régime capitaliste devient une exigence du progrès^umain. Et les étudiants ne peuvent pas ne pas voir que si on assiste au pays du socialisme à un développement de l’itis- truction à la mesure des tâches que s’assigne la société nou­ velle, chez nous les étudiants sortis du peuple voient s’ajouter à leurs difficultés d’existence l’incertitude du lendemain. Réfléchissez, camarades étudiants, à ce qu’a écrit sur vous ce Reader Digest dont j’ai déjà parlé : (( ]e ne sais plus qui a dit : « Si tout le monde avait une licence, il ne resterait plus personne pour em­ ployer les licenciés. » Que vous ayez ou non un par­ chemin, cela n'a vraiment pas beaucoup d’importance. » Cela montre en quel mépris les impérialistes tiennent la science. Pour eux, la seule science qui compte c’est celle qui peut permettre de détruire, de tuer des hommes. Les fauteurs de guerre d’aujourd’hui peuvent reprendre à leur compte le fameux mot d’ordre nazi : <( Quand j'en­ tends parler de culture, je sors mon revolver, n

Vous avez à choisir entre deux mondes Jeunes gens et jeunes filles, vous avez à choisir. Votre choix ne se portera pas sur le monde d’horreur et de bestia­ lité dont la malfaisance s’étale sous nos yeux. Dans ce monde cruel, l’homme est considéré comme une machine à produire du profit pour les capitalistes, l’assassinat en masse est élevé à la hauteur d’un principe de gouverne­ ment. Et la barbarie devient d’autant plus odieuse qu’elle a recours aux acquisitions des techniques de m.ort les plus per­ fectionnées. Votre choix, jeunes gens et jeunes filles, ira, nous en sommes sûrs, au monde nouveau dont l’U.R.S.S. est la pré­ figuration. Il ira à un monde sans exploiteurs et sans exploités, au

— 23 — monde nouveau où l’effort de chacun contribuera à l’amélio­ ration et à l’embellissement de l’existence de tous. Votre choix ira au monde nouveau où se réalisera magni­ fiquement l’épanouissement physique et intellectuel de la jeunesse. 11 n’est pas possible que vous ne fassiez pas un tel choix en voyant ce que font nos gouvernants. Ils réduisent les cré­ dits destinés aux constructions scolaires, ils font ainsi ouver­ tement le jeu des tenants de l’obscurantisme ; ils imposent à la jeunesse estudiantine de dures conditions d’existence et en même temps ils pratiquent, sur le plan du sport, une poli­ tique de carence qui témoigne de leur mépris de la jeunesse. Les crédits alloués en 1932 pour l’équipement sportif, la construction de stades, de gymnases, de piscines ne per­ mettent même pas de financer l’achèvement des travaux déjà entrepris par les municipalités. 11 manquera 600 millions de francs ; les crédits serviront à payer la fin des travaux commencés en 1940. Une collectivité locale désireuse de réaliser un nouveau stade n’obtiendra cette année aucune subvention de l’Etat. Les subventions aux fédérations et sociétés sportives sont seulement de 250.000.000 de francs pour i .500.000 licenciés. Des centaines de milliers de jeunes gens et jeunes filles, désireux de faire du sport, en sont empêchés par le prix exorbitant des équipements sportifs, qui sont grevés de lour­ des taxes de 20 à 30 % du prix d’achat. Le collectif à 50 % de réduction pour les transports est toujours refusé aux campeurs qui savent pouvoir compter sur le soutien de notre Parti. Aussi la F.S.G.T., où vit le souvenir d’Auguste Delaune, héros de la Résistance, est-elle l’interprète de la volonté de tous les sportifs quand elle revendique 10 milliards pour l’équipement sportif en 1952 et une subvention de 300 mil­ lions aux fédérations et sociétés sportives. Une telle politique qui postule la réduction massive des dépenses de guerre permettrait l’éclosion et l’épanouissement de nc.mhreux champions. Ces jours derniers, un journal sportif tout dévoué à la politique réactionnaire du gouvernement était obligé d’écrire, parlant du jeune espoir de la nage Bozon qui vient d’avoir 17 ans, que pour « faire de lui un champion olympique, il faut d’abord lui trouver un logement salubre ».

— 24 - Voilà qui souligne, sans îe vouloir, la malfaisance des taudis et le caractère intolérable de la crise du logement. Et puis, jeunes gens et jeunes filles qui aspirez à fonder un foyer, vous qui souvent vous dites à vous-mêmes avec Maurice Thorez : « L'enfance, notre plus doux espoir », vous savez combien est aléatoire la réalisation de vos rêves. On estime qu’il manque actuellement en France cinq millions de logements. 11 faut ajouter à cela que pour le re­ nouvellement normal de l’habitat et pour achever la recop";- truction, il serait nécessaire de construire chaque année 300.000 logements. Or, au rythme actuel des travaux, il faudrait 15 ou ?o années pour reconstruire seulement ce qui a été détruit, alors qu’il serait possible, en réduisant massivement le monstrueux budget de guerre, de construire des centaines de milliers de logements. Mais telle n’est pas la volonté de M. Pinay qui vient de faire réduire de 85 milliards les crédits déjà insuffisants de la construction et de la reconstruction. Jeunes gens, jeunes filles, yous voyez ce que vous donne le régime capitaliste : la misère et l’incertitude du lendemain et il vous réserve la guerre, que nous pouvons et que nous devons empêcher. Le gouvernement Pinay parle de baisse des prix pour essayer de justifier sa politique d’hostilité à toute augmenta­ tion des salaires. Mais la baisse Pinay est plus illusoire que réelle. Si le gouvernement voulait faire baisser les prix, il de­ vrait mettre en application les propositions communistes. Il devrait ramener à ce qu’ils étaient en octobre dernier les prix qui dépendent directement de lui : gaz, électricité, tarifs de chemin de fer ; il devrait faire de même pour le prix des loyers. Et la preuve est faite que la suppression des taxes in­ directes qui représentent en moyenne 20 % des prix des pro­ duits de consommation courante permettrait une baisse sub­ stantielle. Les paysans savent bien que la suppression de ces taxes permettrait la réduction de 25 % des engrais et autres produits qui leur sont indi.spensables, réduction demandée par notre Parti. — æ — Mais Pinay est le chef du gouvernement du grand pa­ tronat, du gouvernement des grandes sociétés capitalistes. Ce qu'il veut, c’est toujours plus de profits pour les capi­ talistes et une misère accrue pour les masses laborieuses.

Contre le monde capitaliste pourri nous vous appelons à vous dresser Contre tout cela, nous vous appelons à vous dresser avec nous, jeunes camarades, nous vous appelons à lutter avec nous pour exiger la réduction des dépenses militaires écrasan­ tes qui sont à l’origine des difficultés économiques de la France. Quand nous proposons Soo milliards d’économies sur les dépenses militaires, ce qui évidemment postule la fin de la guerre dü Viêt-Nam, le rapatriement du corps expéditionnai­ re et la cessation des préparatifs de guerre en Europe, nous mettons du même coup en évidence qu’il n’est pas possible de satisfaire les besoins des masses laborieuses et de poursui­ vre une politique de guerre contraire aux véritables intérêts de la nation. Nous avons à reconquérir ensemble notre indépendance nationale. Nous la reconquerrons et la France que nous aurons dé­ livrée sera bien différente de celle de M. Pinay.

Tournez vos regards vers le pays du bonheur, le pays des grands chantiers du communisme C’est à ce combat que nous vous appelons, en vous de­ mandant de tourner vos regards vers le grand pays de Lénine et de Staline. Là-bas, une nouvelle baisse des prix vient de se pro­ duire. C’est la cinquième depuis 1947 et elle va procurer à la population un bénéfice net d’au moins 28 milliards de roubles. Comme nous l’a enseigné Staline, la loi fondamentale du socialisme, c’est la garantie de la satisfaction maxima des besoins matériels et culturels de la société par l’accroissement et le perfectionnement incessant de la production socialiste sur la base d’une technique supérieure.

— 26 — Pas de crise, pas de chômage en Union Soviétique. Les hommes et les femmes du pays des Soviets ont leurs regards tournés vers l’avenir, vers le communisme. Ces hommes et ces femmes construisent les installations hydrotechniques les plus grandes du monde. Ils accomplissent une transformation grandiose de leur pays. Ils modifient le cours des fleuves. Ils bâtissent des immeubles géants et changent le visage des villes et des villages. Ils multiplient les succès de la science et de la culture. Tout cela fait rêver et peut-être croyez-vous que les com­ munistes ne se laissent jamais aller au rêve. Rien n’est plus faux. Les communistes rêvent aus*;!, mais pas de choses impossibles. Ils rêvent à l’avenir q s préparent par leurs efforts et que, vous les jeunes, vous verrez s’épanouir magnifiquement.

L’art de rêver Dans son livre, « Que faire », le grand Lénine a cité un texte relatif au rêve, texte dans lequel on peut lire : « Mon rêve peut dépasser le cours naturel des évé­ nements, ou bien il peut donner iin coup de barre dans une direction où le cours naturel des événements ne peut jamais conduire. Dans le premier cas, le rêve ne fait au­ cun tort ; il peut même soutenir et renforcer l’énergie du travailleur... Rien, dans de tels rêves ne peut perver­ tir ou paralyser la force de travail. Bien au contraire.. « Si l’homme était complètement dépourvu de la fa­ culté de rêver ainsi, s’il ne pouvait de temps à autre devancer le présent et contempler en imagination le ta­ bleau entièrement achevé de l’œuvre qui s'ébauche entre ses mains, je ne saurais décidément me représenter quel mobile ferait entreprendre à l’homme et mener à bien de vastes et fatigants travaux dans l’art, la science et la vie pratique... (( Le désaccord entre le rêve et la réalité n’a rien de nocif, si toutefois l’homme qui rêve croit sérieusement à son rêve, s’il observe attentivement la - ie, compare ses observations à ses châteaux en Espagne et, d’une façon générale, travaille consciencieusement à la réalisation de

- 27 — son rêve. Lorsqu’il y a contact entre le rêve et la vie, tout est pour le mieux ». Et Lénine ajoutait : » Des rêves de cette sorte, il y en a malheureusement trop peu dans notre mouvement. » Union et action pour bâtir un avenir meilleur Jeunes camarades, nous vous appelons à l’union et à l’action pour bâtir un avenir meilleur. L’Union de la Jeunesse Républicaine de France n’a nullement pour idéal la République de M. Pinay, chef du gouvernement du grand patronat et des grandes sociétés capi­ talistes. C’est une autre République que nous voulons et que tous ensemble nous ferons. Pinay est soutenu par le fasciste de Gaulle. Quant aux dirigeants socialistes, ils ne dissimulent pas leur volonté de laisser faire l’expérience Pinay dont ils ont permis l’accession au pouvoir. La bourgeoisie française projette, dans les circonstances présentes, de prendre sous l’égide de Pinay les mesures de fascisation qu’elle juge indispensables pour nettoyer ses arrières en vue de la guerre. Elle pense que de telles mesures prises par Pinay, com­ portent moins de risques de réalisation de l’unité d’action antifasciste que n’en comporterait l’utilisation ouverte de de Gaulle et de ses groupes de guerre civile du R.P.F. Il est donc indispensable, jeunes camarades, de voir le danger fasciste dans toute sa complexité, sans perdre de vue qu’il n’est pas exclusivement incarné par de Gaulle, mais qu’il est aussi représenté par Pinay. M. Pinay ne peut faire sa politique .'■éactionnaire que grâce au soutien des gaullistes. Les violences des C.R.S. contre les grévistes de la Viscose portent la double marque de Pinay et de de Gaulle. Et quand l’aspirant-dictateur prétend s’arroger le droit de parler au nom de la Résistance, il voudrait faire oublier son travail en commun avec les pétainistes, notamment avec Pinay. Ceux qui, en raison des sacrifices qu’ils ont consentis et de la part prédominante qu’ils ont prise aux combats libéra­ teurs, peuvent parler de la Résistance avec une autorité in­ discutée, ce sont les communistes. Les combattants de la Résistance savent ce qu’ont fait les

— 28 — communistes. Ils n’ont pas oublié qu’hier l’anticommunisme recouvrait la politique antidémocratique et antifrançaise du traître Pétain. Et aujourd’hui, l’anticommunisme sert à recouvrir la même marchandise, la même politique de trahison des intérêts nationaux sacrifiés à des intérêts de classe par les capitalistes français, par ies politiciens à leur service et par leurs hommes à tout faire comme de Gaulle. C’est parce qu’il se sent sévèrement jugé par des résis­ tants de plus en plus nombreux que le fasciste de Gaulle se livre à des bavardages démagogiques sur la Résistance, mais il ne parviendra pas à faire oublier que le rôle qu’il aspire à louer est celui d’un nouveau Pétain, Ainsi s’explique îe soutien de Pinay par le R.P.F. et le regroupement de nombreux anciens pétainistes derrière de Gaulle. Tout cela souligne la gravité des dangers qui menacent les travailleurs et l’ensemble du peuple de France. En présence d’une telle situation, il est indispensable que, partout se réalise l’unité de la classe ouvrière, gage de l’union de toutes les forces nationales et patriotiques. Travaillez avec persévérance à l’unité de la jeunesse de France Jeunes gens de l’U.J.R.F. et jeunes filles de l’U.J.F.F. travaillez avec enthousiasme et persévérance, à la réalisation ce l’unité de la jeunesse de France. Discutez avec les jeunes qui sont influencés par le Parti socialiste, efforcez-vous de leur montrer que vous avez tous les mêmes intérêts, que vous avez à vous battre les uns et les autres, côte à côte, pour forger votre avenir. Montrez-leur que le fascisme les menace comme il me­ nace toute la jeunesse. Faites-leur comprendre le caractère néfaste de la politi­ que des dirigeants socialistes qui s’emploient à diviser la classe ouvrière et qui font le jeu de Pinay, l’ennemi acharné des travailleurs. Appelez-les à la lutte commune pc ir préparer notre victoire commune. Adressez-vous aux jeunes qui veulent, comme vous, changer quelque chose et que parviennent à tromper les démagogues fascistes dont le but est de sauvegarder les pri­ vilèges des exploiteurs capitalistes.

— 29 - Jeunes gens de TU.].R.F. et jeunes filles de l’U.J.F.F., adressez-vous aux jeunes catholiques. Sans doute peut-on citer de non'.breux cas d’unité d’ac­ tion réalisés avec la J.O.C., soit pour la lutte contre les deux ans, soit pour la défense, des revendications de la jeunesse. Mais il est possible de faire beaucoup plus. Vous, camarades, qui, dans l’élan de votre jeunesse, vous donnez à la grande cause du communisme, n’hésitez pas à vous adresser aux jeunes catholiques en leur tenant le langage que leur a tenu Maurice Thorez : « Vous êtes des travailleurs comme nous, soumis à la même exploitation, aux mêmes injustices. Fos exploiteurs sont les nôtres. Fos ennemis sont les nôtres. Rien ne nous sépare et tout nous rapproche. Nous sommes, en philosophie, des matérialistes; nous ne professons aucune religion. Vous êtes des catholi­ ques vous allez à la messe. Ne nous demandez pas de devenir catholiques. Nous ne vous deman­ dons pas de devenir athées. Mais unissons-nous dans la lutte commune pour le bien de notre peuple et de notre pays! » Les jeunes catholiques, comme tous les jeunes, veulent la garantie du pain quotidien. Ils veulent la liberté, ils veulent un métier et du travail. Ils veulent s’évader des sombres taudis où la tuber­ culose fait tant de ravages. Ils veulent connaître la joie de vivre, d’aimer, de fonder un foyer. Ils veulent la paix. Mais ce n’est pas par la résignation qui berce la misère humaine qu'ils pourront et que vous pourrez obtenir tout cela. C’est par la lutte et par la lutte seulement.

Allez hardiment au combat

Allez hardiment au combat, jeunes camarades qui chantez : Nous sommes la jeune garde. Nous sommes les gars de l’avenir. Allez au combat avec confiance, jeunes camarades, et n’oubliez pas qu’un des vôtres, un jeune de France, un

— 30 — leune qui, à l'âge de seize ans, était franc-tireur, un coura­ geux marin de France qui s’est dressé contre la sale guerre du Viêt-Nam, est maintenu au bagne par l’hôte de l’Elysée qui a libéré le traître Maurras. Mais, tous ensemble, nous délivrerons ce héros, nous libérerons Henri Martin. Allez au combat, jeunes camarades, et n’oubliez pas qu’une des vôtres, une jeune tille de France qui a été un moment émouvant de la lutte concrète contre le transport du matériel de guerre, notre camarade Raymonde Dien, a donné un exemple qui ne peut pas ne pas avoir des pro­ longements. Allez au combat, jeunes camarades, et n’oubliez pas qu’un des vôtres, le secrétaire général de l'Union de la Jeunesse Républicaine de France, notre camarade Léo Figuères, membre du Comité Central de notre Parti, est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour s’être dressé contre la sale guerre du Viêt-Nam. Mais vous ferez en sorte que celui qui fut en cette occa­ sion le porte-parole courageux de la volonté de notre peuple et de sa jeunesse ait de nouveau la possibilité de diriger au grand jour les luttes des jeunes de chez nous. Allez au combat, jeunes camarades, le cœur gonflé d’es­ poir pour la reconquête de notre indépendance nationale. Allez de l’avant, jeunes camarades, aux accents mêlés de notre (( Marseillaise » et de notre « Internationale » vers un avenir rayonnant. Allez de l’avant, jeunes camarades, assurés du soutien de notre grand Parti, du parti de Maurice Thorez qui, bien souvent, a invité les militants communistes à travailler pour faire une réalité vivante du mot d’ordre : « Pas une orga­ nisation du Parti sans une organisation de la jeunesse. » Allez de l’avant, jeunes camarades, avec la volonté de rassembler toujours plus de jeunes dans vos organisations. Allez hardiment au travail pour recruter de nouveaux adhérents à l’Union de la Jeunesse Républicaine de France. Gagnez de nouveaux lecteurs à votre Avant-Garde dont Gabriel Péri fut un des premiers rédacteurs. Et vous, jeunes filles, recrutez de nouvelles adhérentes à l’Union des Jeunes Filles de France, .à l’organisation de Danielle Casanova.

— 31 — Augmentez la diffusion de votre revue Filles de France. Allez au travail avec confiance, avec élan, avec l’opti­ misme triomphant de ceux qui savent que quoi qu’il arrive l’avenir leur appartient. Allez de l’avant, jeunes camarades, avec en vous la certitude de victoire que donne la doctrine invincible de Marx-Engels-Lénine-Staltne. Allez de l’avant, jeunes camarades, en disciples fidèles de notre maître en socialisme, le grand Staline. Allez et ne reculez ni devant l’effort ni devant les sacrifices. Allez de l’avant, jeunes camarades, en vous rappelant que Maurice Thorez vous disait le 22 septembre 1949: , (( Vous consacrerez encore davantage de temps et d’efforts pour apprendre — apprendre toujours, disait Lénine — apprendre dans les livres, apprendre en com­ battant, apprendre pour mieux combattre. » Et Maurice Thorez ajoutait : « Unis et forts, vous irez ainsi au-devant de la vie, au-devant de l'amour. En lançant fièrement votre chant de combat : « Tant pis si la lutte est cruelle, (( Après la pluie, le temps est beau. » Oui, jeunes gens et jeunes filles, vous ferez, nous ferons ensemble des lendemains qui chantent. Nous en finirons avec le vieux monde d’exploitation, de misère, d’oppression et de guerre. Nous bâtirons de nos cerveaux, de nos cœurs et de nos rrains, une société de justice, de fraternité humaine et de paix. Nous ferons triompher le communisme dont un des nôtres a dit magnifiquement qu’il est la jeunesse du monde.

1«, IM '3,.13 8. E. D. I. O. (S.A.R.L.) 9 mai 1952. Les Edifions de « L’AVANT-GARDE » vousprésentent

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