Dans Le Regard De La Chambre Claude Martin-Rainaud
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Dans le regard de la chambre Claude Martin-Rainaud To cite this version: Claude Martin-Rainaud. Dans le regard de la chambre. Art et histoire de l’art. Université d’Avignon, 2015. Français. NNT : 2015AVIG1143. tel-01248530 HAL Id: tel-01248530 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01248530 Submitted on 4 Jan 2016 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. THÈSE pour obtenir le grade de Docteur délivré par l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse Préparée au sein de l’Ecole Doctorale 537 Culture et Patrimoine Au sein du Laboratoire Identité Culturelle, Textes et Théâtralité EA 4277 Spécialité: Littérature comparée Présentée par Claude Martin-Rainaud Dans le regard de la chambre Sous la direction du Professeur Christian Petr Soutenue le 24 Juin 2015 Devant le jury composé de: Jean Arrouye, Professeur émérite (Université de Provence) Jean-François Durand, Professeur (Université de Montpellier) Christian Petr, Professeur (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse) Marja Pirilä, Expert (Photographe, Tampere, Finlande) Expérience simplifiée du phénomène de la camera obscura Illustration extraite du Traité élémentaire de Physique d’Augustin Privat-Deschanel, Ouvrage accompagné de 719 figures dessinées par Bonnafoux et Jahandier, et gravées par Charles Laplante, Paris, Librairie Hachette, 1869. À Iris et Gabriel À Janine À la mémoire de mes parents REMERCIEMENTS Je tiens d’abord à exprimer ma profonde reconnaissance et mes remerciements à Christian Petr pour avoir accepté d’accueillir mon projet à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, avec la générosité qui le caractérise. Ses conseils, ses encouragements, sa patience et sa sympathie m’ont été extrêmement précieux pour achever ce travail. Je suis arrivé vers lui sur les conseils de Jean- François Durand, qui, depuis notre rencontre à Montpellier, a toujours exprimé pour mon projet un soutien chaleureux et indéfectible, et à qui je rends hommage. Gratitude, reconnaissance et grand merci à Jean Arrouye et à Marja Pirilä pour avoir accepté de se joindre au jury. Je dois aussi remercier Bernard Salignon qui m’a accueilli à l’Université de Montpellier pour engager cette recherche, et Frédérique Malaval qui m’a ouvert les portes de l’Université Ca’ Foscari de Venise. En Italie je remercie mes amis Cavaletti qui m’ont reçu et assisté avec patience et grande générosité, ainsi que mes ex-collègues et amis Cairola et Querenghi qui m’ont accueilli à Venise. Sans l’aide et les efforts de Luigi Perissinotto et de Daniele Goldoni pendant mon séjour, je n’aurais pu mener à bien la tâche projetée, grâce leur en soit rendue. Je remercie aussi Sabina Crippa et Dario Maran, Minas Lourian, Daniela Bacigalupo, et tous les amis et les personnes qui ont soutenu et facilité mes travaux, ainsi que Valérie Lawitschka qui m’a ouvert les portes de la Hölderlin- Gesellschaft, à Tübingen. Remerciements encore aux personnels des bibliothèques de Montpellier et d’Avignon qui ont fait diligence pour satisfaire mes demandes. Enfin, à mes chers amis Jean- Pierre Chauveau, Nicole Raynaud, et Régine Tétrel qui m’ont soutenu, ont corrigé ce texte et m’ont prodigué leurs précieux conseils, vont ma reconnaissance, mes remerciements et toute ma gratitude. Je tiens aussi à rendre hommage à tous ceux qui, par leur appui et leur amitié, m’ont encouragé à poursuivre ce projet. À tous ceux qui se sont sentis lésés le temps de ce travail par mon éloignement, je demande pardon, et je rends hommage à leur patience. Contez-moi cela, ô Muses qui avez demeure sur l'Olympe, Depuis le commencement et dites ce qui, parmi [les dieux] naquit en premier lieu. En vérité, aux premiers temps naquît Chaos, l'Abîme-Béant et ensuite Gaïa la Terre aux larges flancs – universel séjour à jamais stable des maîtres de l'Olympe neigeux – Les étendues brumeuses du Tartare, au fin fond du sol aux larges routes, Et Éros, celui qui est le plus beau d'entre les dieux immortels (il est l'Amour qui rompt les membres) et qui de tous les dieux et de tous les humains, Dompte au fond des poitrines, l'esprit et le sage vouloir. De l'Abîme-Béant ce furent Érèbe l'Obscur et Nyx la Nuit noire qui naquirent Et, de la Nuit, à leur tour, Clair-Éclat et Journée, Ether et Hémérè Qu'elle enfanta, devenue grosse de son union de bonne entente avec l'Érèbe Obscur. Quand à la Terre, en premier lieu, elle fit naître, égal à elle-même, (il fallait qu'il pût la cacher, l'envelopper entièrement) Ouranos le Ciel étoilé, Afin qu'il fût, pour les dieux bienheureux, séjour à jamais stable. Hésiode, Théogonie, Trad. Annie Bonnafé Paris, Rivages Poches, 1993. Vers 114-128, pp.63-65 Je ne verrai jamais mes yeux comme je vois ceux des autres. Et si dans un miroir je les regarde je ne les verrai jamais bouger mais toujours figés comme si je regardais les yeux d'un mort. Comme si quand je regardais les yeux d'un mort c'était les miens que je regardais dans un miroir. Comme si nos yeux que l'on regardait dans un miroir étaient les yeux de notre mort. Comme si vivant il nous était impossible de voir nos yeux vivants. Comme si devant nous tout était vivant sauf nos yeux. Comme si dans la mort j'allais pouvoir voir mes yeux comme je vois ceux des autres. Comme si dans la mort j'allais pouvoir voir l'invisible. Jean-Luc Parant Des yeux de Dieu, Montpellier, Fata Morgana, 2010, p.9 Le plus étonnant est que non seulement nous ne savons pas ce que nous savons, mais que nous ne savons pas que nous ne savons pas, c’est-à-dire que nous ne sommes pas conscients de ne pas être conscients, ce qui est le premier et principal obstacle à la prise de conscience: pourquoi me donnerais- je le projet d’acquérir une conscience dont je ne sais pas qu’elle me manque? Nos processus cognitifs étant ce que nous avons de plus personnel et intime, nous croyons les connaître et n’imaginons pas un seul instant qu’un travail intérieur particulier soit nécessaire pour en prendre conscience. […] Non seulement nous ne savons pas que nous ne savons pas (comment se déroulent nos processus cognitifs), mais nous croyons savoir. Claire Petitmengin, “Describing one's Subjective Experience in the Second Person. An Interview Method for the Science of Consciousness”, In: Phenomenology and the Cognitive Sciences 5, 2006, Issue 3-4, pp.229-269 (Traduction personnelle) Résumé Titre: Dans le regard de la chambre. Par un trou, l’image renversée de ce qui se trouve à l’extérieur se projette à l’intérieur d’une chambre obscure. Ce phénomène, à l’œuvre en permanence dans les espaces naturellement sombres, dans les yeux de l’homme et de la plupart des animaux, occasionnellement à l’intérieur de l’habitation, est aussi le principe à la base de la photographie et du cinéma. Ce problème d’optique a été observé et décrit pour la première fois en Europe dans les Problemata d’Aristote. Au cours des siècles, ce principe du «phénomène de la camera obscura» a été étudié et utilisé pour mesurer le temps et l’espace, effectuer des observations et des expériences astronomiques, produire des images ou des spectacles. Ces dernières décennies, les sciences ont démontré que pour prendre vie, se reproduire et évoluer, la matière s’est emparée progressivement de ce phénomène issu de la lumière. À travers la vision, il a un rôle premier dans notre perception du monde et notre conscience d’être. Cependant, rares sont les études de ses caractéristiques et de ses applications naturelles, techniques et esthétiques. Notre recherche voudrait contribuer à faire émerger une cohérence globale dans ces domaines. La méthode utilisée ici repose sur une pratique artistique de la capture photographique dans la camera obscura elle-même des images qui y apparaissent. En outre, cette pratique s’appuie sur une approche analytique fondée sur un choix de sources philosophiques, scientifiques et romanesques, poétiques et cinématographiques. Nous suivons d’abord à travers ces documents la genèse des objets techniques qui se rattachent au phénomène de la camera obscura. Puis la recherche se focalise sur certains artistes qui sont présumés avoir fait usage, ou qui ont effectivement employé des appareils «optiques» pour réaliser leurs œuvres depuis le quinzième siècle. Nous concluons sur la démarche et l’œuvre de certains photographes contemporains qui se consacrent à photographier le phénomène de la camera obscura, dont les travaux ouvrent à l’art de la photographie des perspectives inédites, tout en se référant à des questions picturales fondamentales. Mots clés: espace, obscurité, camera obscura, objet technique, photographie, arts visuels. _________________________ Abstract Title: In the eye of the chamber. Through a hole, the inverted image of what is outside, is projected inside a dark room. This phenomenon, constantly at work in naturally sombre closed spaces, in the eyes of humans and most animals, occasionally inside habitations, is also the optical principle that made photography and motion pictures possible. This optical problem was observed and described for the first time in Europe by Aristotle in his Problemata. Then, over the centuries, this “camera obscura phenomenon” was studied and used to measure time and space, make astronomical observations and experiments, produce images or theatrical performances.