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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS SOCIETE ET AMENAGEMENT

« COMPLEMENTARITE ENTRE LES DIFFERENTS

TYPES DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE SAINT AUGUSTIN,

Région Atsimo Andrefana »

MEMOIRE POUR OBTENIR LE DIPLOME DE MASTER

Présenté par ANRIANANTOANINA Toky Nasandratra

Sous la direction de Mme Jacqueline RAKOTOARISOA Maître de conférences

Date de soutenance : 26 Février 2018

UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GÉOGRAPHIE PARCOURS SOCIETE ET AMENAGEMENT

« COMPLEMENTARITE ENTRE LES DIFFERENTS

TYPES DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE SAINT AUGUSTIN,

Région Atsimo Andrefana »

MEMOIRE POUR OBTENIR LE DIPLOME DE MASTER

Présenté par ANRIANANTOANINA Toky Nasandratra

Membres du jury :

- Président : Mme. Lucile RABEARIMANANA, Professeur Titulaire

- Rapporteur : Mme. Jacqueline RAKOTOARISOA, Maitre de conférences

- Juge : M. Pascal RAZANAKOTO, Maitre de conférences

Année universitaire 2016-2017 REMERCIEMENTS

Je n’oublierai jamais d’exprimer ma gratitude aux membres du Jury :

J’adresse mes vifs remerciements à Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maitre de conférences, d’avoir accepté d’être mon directeur de recherche et pour tous les efforts qu’elle a déployés et les conseils inestimable pour me diriger jusqu’à la fin de ce dossier malgré ses diverses responsabilités.

Madame Lucile RABEARIMANANA, Professeur Titulaire, de bien vouloir présider cette soutenance malgré ses diverses occupations

Monsieur Pascal RAZANAKOTO, Maitre de conférences, d’avoir accepté de juger notre travail de recherche malgré vos lourdes taches

Mes vifs remerciements s’adressent aussi à Monsieur le Premier adjoint au Maire et à la secrétaire générale de la commune rurale de st Augustin mais aussi aux pêcheurs qui ont accepté de me recevoir pendant les enquêtes mais surtout à la famille qui a accepté de m’héberger pendant mes séjours sur le terrain.

Enfin, j’adresse mes remerciements à ma famille et à mes amies qui n’ont cessé de me soutenir moralement et financièrement sans oublier le grand Dieu qui me donne tous les jours la force et la mentalité d’atteindre mes objectifs.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PREMIERE PARTIE : DEMARCHE DE RECHERCHE ET CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ...... 5

CHAP.I°) : DOCUMENTATION ET ANALYSE DE QUELQUES OUVRAGES ...... 5

CHAP.II°) : CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET LES ACTIVITES DANS LA COMMUNE ...... 13

DEUXIEME PARTIE : LA PECHE, UNE ACTIVITE PREDOMINANTE DANS LA COMMUNE RURALE DE ST AUGUSTIN ...... 25

CHAP.III°) : LA PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE MARINE ...... 25

CHAP.IV°) : LA PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE FLUVIALE ...... 37

TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DES ACTIVITES DE PECHE DANS LA COMMUNE ...... 51

CHAP.V°) : LES FACTEURS QUI BLOQUENT LE DEVELOPPEMENT DANS LA CR DE ST AUGUSTIN ...... 51

CHAP.VI°) : LES PERSPECTIVES POUR AMELIORER L’ACTIVITE DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE ST AUGUSTIN ...... 59

CONCLUSION GENERALE ...... 75

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GLOSSAIRES

Anantsono : nom malgache de la commune rurale de St Augustin

Antananarivo : La capitale de

Atsimo Andrefana : Sud-ouest

Baiboho: Plaine alluviale engendrée grâce à des crus

Dina : Convention sociale

Fokontany : La plus petite division administrative de Madagascar

Honko: Mangrove

Jama: Des civiles dotés d’une force surnaturelle grâce à des « Ody »

Lojy : Niébé (Vigna Catjanga)

Nahoda : Un homme très âgé

Ody: Effet magique, nuisible provoqué par la sorcellerie

Onilahy : Fleuve malgache qui se trouve dans la Commune Rurale de St Augustin

Patsa maina: Petite larve de crevette séchée

Ray aman-dReny: Les parents

Tioka Atsimo : Vent du Sud

Toliara : Province de Madagascar qui se trouve dans le Sud

Vezo : Ethnie Malagasy originaire du Sud-Ouest de l’ile

Vily Mena: Petite crevette séchée de couleur rouge

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ACRONYMES

AP M: Aire Protégée Marine

BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes

CECAM : Caisse d’Épargne et de Crédit Agricole Mutuels

CNRO : Centre National de Recherches Océanographique

CR : Commune Rurale

CSB II : Centre de Santé de Base niveau II

ESSA : École Supérieure des Sciences Agronomiques

Fkt : Fokontany

INSTAT : Institut Nationale de la Statistique

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche

MPRA : Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques

PACPT : Projet d’Appui aux Communautés des Pêcheurs de Tuléar

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

PT : Pêche Traditionnelle

RN : Route Nationale

SOMAPECHE : SOciété MAlgache de PECHErie

OGS : Open Street Map

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LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Estimation de la population de chaque Fokontany (2010-2016) ...... 14 Tableau 2. Production en Kg de quelques produits en 2016 ...... 29 Tableau 3. Comparaison de Production en Tonnes (Mois d’Avril 2016) ...... 31 Tableau 4. Estimation du revenu mensuel pour chaque ménage en Ariary ...... 35 Tableau 5. Estimation du revenu mensuel des poissons séchés (PT Marine) ...... 36 Tableau 6. Production d’eau douce en Kg (produits fluviaux) ...... 42 Tableau 7. Estimation de production en un mois ...... 46 Tableau 8. Récapitulation des problèmes, les causes et les perspectives ...... 73

LISTE DES CROQUIS

Croquis 1. Localisation de la commune rurale de St Augustin ...... 3 Croquis 2. Localisation des villages des pêcheurs ...... 11 Croquis 3. Carte Topographique …………………………………………………………………………….18

Croquis 4. Flux de produits frais et séchés (PT Marine) ...... 33 Croquis 5. Carte Hydrologique ………………………………………………………………………………37 Croquis 6. Flux des produits frais et séchés (PT Fluviale) ...... 45 Croquis 7. Mise en place d’une Zone de Récif artificiel ...... 65

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Courbe représentant l’évolution de la population de 2010 en 2016 ...... 15 Figure 2. Production de quelques produits en 2016 (en Kg) ...... 30 Figure 3. Production en avril 2016 dans quelques Communes de la région Atsimo Andrefana (en Tonnes) ...... 31 Figure 4. Taux de répartition des activités (PT Marine) ...... 34 Figure 5. Production des produits fluviaux en 2015 et 2016 (en Kg) ...... 42 Figure 6. Taux de répartition des activités dans la Commune (PT Fluviale) ...... 43 Figure 7. Répartition des puits dans la CR de St Augustin ...... 53 Figure 8. Coupe montrant la répartition des habitats dans le récif de ...... 63

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1. Nouvelle Aire protégée Tsinjoriake ...... 16 Photo 2. Plaine alluviale de Saint Augustin ...... 19 Photo 3. Les éleveurs de Boucs ...... 21 Photo 4. Baleine de St Augustin Photo 5. Grotte Sarodrano ...... 22 Photo 6. Vue panoramique sur la commune Photo 7. Stèle Tropique du Capricorne ..... 22 Photo 8. Les Flamants roses Photo 9. Source naturelle d’Andoharano .. 22 Photo 10. La participation des femmes et des enfants à la pêche (Fokontany Lovokampy) ... 26 Photo 11. Les crevettes fraîches (Fokontany Ampasinihita) ...... 28 Photo 12. Pêche traditionnelle fluviale sur le fleuve Onilahy ...... 39 Photo 13. Les petites crevettes d’eau douce ...... 41 Photo 14. Moyen de transport (Camion) Photo 15. Moyen de Transport (Charrette) . 51 Photo 16. Borne fontaine hors d’usage ...... 53 Photo 17. Débarcadère de Lovokampy ...... 55 Photo 18. Pirogue monocycle à balancier ...... 56 Photo 19. Réparation d’un filet maillant ...... 57 Photo 20. Algoculture (Village Beheloka) ...... 66

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RESUME

La Commune Rurale de Saint Augustin est remarquable par rapport aux communes périphériques, elle n’est jamais atteinte par la famine ou l’insuffisance alimentaire tout au long de l’année car les pêcheurs exercent en même temps plusieurs activités comme l’agriculture dans le Baiboho, l’élevage qui est assez important, mais surtout de la pêche qui est l’activité principale de la population. La pêche traditionnelle marine rapporte plus de revenus grâce à la variété de poisson et grâce à la quantité de produits offerts par la mer comme les crevettes, calmars, poulpes, thons, varilava… ces produits sont majoritairement acheminés vers les grandes villes comme Toliara, ou Ilakaka. Quant à la pêche traditionnelle fluviale, elle n’est pas encore très développée dans la région, les produits comme les Crevettes d’eau douce, varilava, anguille, grenouille… sont en grande partie consommés localement, le reste est vendu dans la ville de Toliara. Les produits sont divisés en deux : les produits frais et les produits séchés. La pêche est aujourd’hui une source de revenus très importante pour la population dans la Commune Rurale de Saint Augustin, elle peut subvenir en même temps aux besoins des pêcheurs pour l’éducation de ses enfants, les assurances maladies et pour l’achat des produits de premières nécessités.

Mots clés : Anantsono, pêche traditionnelle, pêche traditionnelle fluviale, développement

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INTRODUCTION GENERALE

« Si le travail de Géographe implique le recensement de toutes données qu’apportent sur le terrain, les spécialités appliquées à l’étude de l’environnement naturel et des sociétés qui l’exploitent, son rôle spécifique ne commence qu’à partir du moment où l’analyse l’empreinte de l’homme sur le milieu et s’efforce d’en comprendre le mécanisme » PELISSIER P. (1989).

Le Géographe étudie la société, il est omniprésent dans son domaine qui est l’espace, le littoral est un élément non négligeable pour les géographes, la majorité des plus grandes villes dans le monde se localisent sur littoral. Actuellement, 60% de la population mondiale vit en zone côtière selon LEFEBRE. La surexploitation de ce milieu engendre des impacts négatifs sur l’écosystème marin. Faire des recherches sur ce milieu et de la mode de vie de la population est alors un travail essentiel pour la conservation de cet espace.

Depuis son occupation par la population Vezo jusqu’à maintenant, le littoral du Sud- ouest Malgache reste un endroit propice pour la pratique de la pêche, notamment la pêche traditionnelle. C’est une activité de pêche pratiquée sur les eaux territoriales, les eaux intérieures ou les eaux continentales à l’aide d’embarcation soit motorisée (puissance totale du moteur inférieur à 15 CV), soient non motorisées soient à pieds. La Commune Rurale de Saint Augustin se situe entre 23°33 de latitude Sud et 43°46 de longitude Est avec une altitude de 39cm, elle bénéficie en même temps des ressources halieutiques marines offertes par la mer (Canal de Mozambique), mais aussi des produits fluviaux grâce aux ressources du fleuve Onilahy qui s’achève dans la baie de Saint Augustin.

La complémentarité entre ces deux types de pêches est une opportunité à saisir pour accroitre l’économie de la Commune mais aussi pour développer le revenu de chaque ménage. Les ressources marines ont été longtemps considérées par sont à côté généreux et de son potentiel inépuisable. Les facteurs physiques et matériels sont parfois des obstacles pour explorer cet espace, le fleuve est alors un issu favorable pour les pêcheurs pendant certaines périodes. La majorité de la population dans la CR de Saint Augustin vive grâce à la pêche, faire des études plus approfondies concernant cette société et de cette activité m’a poussé à choisir le thème : « Complémentarité entre les différents types de pêche dans la Commune Rurale de Saint Augustin, Région Atsimo Andrefana »

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La maîtrise des outils traditionnels et la connaissance excellente du terrain font des Vezo des pêcheurs remarquables. Pour voir les impacts de cette activité dans la vie de la population dans la commune Rurale de Saint Augustin, la problématique se pose: « Quels sont les enjeux des pêches traditionnelle marine et fluviale pour l’amélioration des conditions de vie de la population dans la Commune Rurale de Saint Augustin ? ».

Pour mieux répondre à cette question, premièrement nous allons voir la démarche de recherche et contexte géographique pour illustrer les méthodes de documentations et de pouvoir faire la description de la zone d’étude ainsi que d’analyser les autres activités dans la CR de Saint Augustin. Deuxièmement nous expliquerons l’importance de la pêche traditionnelle d’abord sur la pêche traditionnelle marine et ensuite sur la pêche traditionnelle fluviale en insistant sur la caractéristique, la commercialisation et la production dans chaque type de pêche. Troisièmement, nous allons nous focaliser d’abord sur les problèmes engendrés par la commune dans le domaine de l’infrastructure, les difficultés liées à la pêche et les conséquences provoquées par la dégradation de l’environnement et ensuite nous allons voir les perspectives que nous avons apportées pour faire face à chaque type de problèmes.

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Croquis 1. Localisation de la commune rurale de St Augustin

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Première partie DEMARCHE DE RECHERCHE ET CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

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PREMIERE PARTIE : DEMARCHE DE RECHERCHE ET CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

Nous avons opté pour la démarche déductive pour l’élaboration de ce mémoire. Les recherches bibliographiques et les documentations sur la zone d’étude étaient indispensables pour mieux cerner la problématique qu’on va résoudre.

CHAPITRE I : DOCUMENTATION ET ANALYSE DE QUELQUES OUVRAGES

La documentation ou la recherche bibliographique est la première étape dans la démarche de recherche ; pour cette première étape, nous avons consulté des ouvrages généraux ainsi que des mémoires de maîtrises et des thèses de doctorat qui parlent de la pêche traditionnelle marine et fluviale à Madagascar, mais aussi dans le monde pour servir de référence. La lecture de ces ouvrages est indispensable pour enrichir les connaissances concernant la pêche, mais elle valorise aussi les idées ou hypothèses qu’on avance.

I-I) La lecture des ouvrages

I-I-1°) les bibliothèques à Antananarivo

D’abord, la bibliothèque du département de Géographie est obligatoirement le premier lieu que j’ai choisi pour faire la documentation car elle dispose des dizaines de mémoires et thèses de doctorat ainsi que des ouvrages spécialisés qui parlent de la pêche traditionnelle et de la région Atsimo Andrefana. Plusieurs livres m’ont beaucoup passionné car ils ont été réalisés par des Géographes qui sont des spécialistes non seulement du domaine de l’espace mais aussi du domaine économique et ces ouvrages apportent des connaissances et des données très précieuses. La cartothèque du département qui a à sa disposition plusieurs cartes qui nous ont beaucoup aidés surtout concernant la localisation de la zone d’étude et ses caractères physiques. Ensuite, la Bibliothèque Universitaire (BU) et la bibliothèque de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) : la consultation des ouvrages dans ces bibliothèques est en même temps enrichissant et cultivant car si nous parlons de la bibliothèque de l’école en Agronomie, les livres qui parlent des pêches sont en abondance grâce au département pêche et élevage de cette école supérieure. Les données sont plus précises et apportent plus d’informations surtout sur les produits halieutiques et tout ce qui concerne la pêche. Pour la bibliothèque universitaire ce sont les ouvrages spécialisés qui sont majoritaires et qui parlent

5 surtout de la généralité de la pêche sur les littoraux, dans les lacs et fleuves dans le monde. Ces ouvrages sont indispensables pour la documentation car nous pouvons voir les ouvrages des grands géographes et des spécialistes en pêche.

I-I-2°) les bibliothèques à Tuléar

Avides de connaissances, les recherches se sont élargies vers des centres de documentations plus spécialisées en ce domaine et arrivent jusqu'à l’Université de Tuléar Maninday, département de Géographie. Des œuvres qui parlent de la Région Sud-ouest et des activités qui touchent cette région étaient nombreuses. Nous avons pu collecter des riches informations qui parlent de cette région. L’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM) relative à cela, l’IHSM, spécialiste en océanographie et des ressources halieutiques propose aussi des connaissances irréprochables à propos des ressources halieutiques et le domaine de la pêche dans cette région.

I-II) Collecte de données et analyse bibliographique

I-II-1°) Collecte de données

 Ministère de la pêche et des ressources Halieutiques

Etant le premier responsable du domaine de la pêche, le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques (MPRH) siège à Ampandrinomby dispose le maximum de données touchant la pêche à Madagascar et de ce qui nous intéresse, la pêche traditionnelle dans la CR de Saint Augustin. Les informations recueillies concernent, la production des produits halieutiques (marine et fluviale), la liste des collecteurs dans la région Atsimo Andrefana, les engins utilisés par les pêcheurs, la pêche artisanale dans la Région Atsimo Andrefana.

 Service du Statistique « INSTAT »

L’INSTAT ou (Institut National de la Statistique) a été la deuxième institution que nous avons visitée, nous avons pu avoir des estimations et des données précises à propos de la population de cette localité. Les informations assemblées sont sur : le nombre de population par Fokontany (2010-2016), le nombre de pêcheurs par âge, le nombre de pêcheurs Marine, le nombre de pêcheurs fluvial.

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I-II-2°) Analyse de quelques ouvrages

Ces livres sont spécialement choisis car ils renferment des données très importantes pour mes recherches et m’ont données aussi les idées sur les grandes parties de mon dossier

 RANDRIANARIVONY T.N, (2016), « La pêche traditionnelle sur le littoral de la Commune Rurale de Belo Sur Mer, Région Menabe », Mémoire de fin d’études pour l’obtention de diplôme Master II, mention Géographie, avril 2016, 53 pages. La lecture de cet ouvrage permet de savoir les réalités concernant la pêche traditionnelle sur le littoral de Belo sur Mer. L’auteur a connu des difficultés pour obtenir des informations pourtant, la mer offre une gamme de richesses halieutiques à haute valeur marchande à savoir les poissons pélagiques, les algues, les crustacés et les mollusques. L’auteur nous démontre le mode d’exploitation des ressources halieutiques à Belo sur Mer, le traitement des produits depuis son arrivée sur le littoral jusqu'à sa commercialisation. L’auteur s’est aussi focalisé sur les problèmes rencontrés par le secteur et les solutions envisagées pour mieux expliquer la situation générale de la pêche sur cette zone d’étude.

 RAZANAKOTO G.F.T, (2008), « Pêche traditionnelle Vezo et gestion des ressources marines et côtières du littorale occidental de Madagascar », Mémoire de fin d’année pour un DEA, ESSA, décembre 2008, 140pages. La consultation des ouvrages réalisés par les agronomes est importante et permet de faire des synthèses plus ouvertes et plus élargies à l’exemple de cet ouvrage qui parle de la pêche traditionnelle Vezo. L’auteur explique avec des arguments assez concrets la relation entre les pêches traditionnelles, industrielles et artisanales. Les pêcheurs traditionnels sont les premiers occupants du territoire Vezo ; depuis quelques années, la pêche industrielle et la pêche artisanale commençaient à exploiter des produits à fortes valeurs commerciales comme les Crevettes dans ce territoire. Aujourd‘hui, chaque pêcheur est obligé de coopérer et de partager le territoire avec les autres. Cette situation engendre des problèmes pour pêcheurs traditionnels car elle diminue le taux production et les avantages des pêcheurs qui utilisent les engins qui sont encore archaïques.

 Centre National de recherches Océanographique (CNRO) (1985), archive numéro 2, ministère de la recherche scientifique et technologique pour le développement, 106pages. Ce livre est très important car il renferme en même temps plusieurs ouvrages qui parlent des données sur la pêche dans les littoraux de Madagascar. Prenons l’exemple de

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RAZAFINDRAINIBE A. et Al qui ont traité le thème : « la pêche aux poissons de récif dans la zone de Nosy-Be » : cette étude montre que la pêche est presque uniquement traditionnelle dans cette région et engendre un certain dynamisme, en 1980 le nombre de pêcheurs atteigne plus de 10 500. La production de poisson dans cette zone est très importante car elle produit 4 à 6T/km2., elle offre alors une possibilité intéressante pour le développement de l’économie locale appuyé par des beaux temps qui favorisent la pêche presque toute l’année.

I-III) Enquêtes sur terrain auprès des groupes cibles

I-III-1°) Autorités locales

Plusieurs étapes ont été élaborées pour amasser le maximum d’informations concernant non seulement de la Commune mais aussi des pêcheurs et de ses activités. Requérir des renseignements au niveau des autorités locales était primordial.

 La Commune

La discussion et les questions se sont orientées vers les problèmes de la Commune sur son évolution dans le domaine économique mais aussi social, sa relation avec les pêcheurs ainsi que ses collaborations avec les institutions privées. Les répliques nous ont aidées à étoffer notre connaissance surtout sur les difficultés engendrées par la population dans sa vie quotidienne. L’autorité locale ne dispose pas une statistique exacte sur le nombre de population, l’estimation a été obtenue à l’INSTAT d’Antananarivo et le nombre des pêcheurs au niveau du service de la statistique du Ministère de la pêche et des Ressources halieutiques.

 Les Fokontany

Les Fokontany sont disposés à déterminer les problèmes des pêcheurs, les mareyeurs payent la ristourne par l’intermédiaire des Fokontany. Les questions se sont focalisées sur cette situation. C’est la Commune qui gère les infrastructures et les aides que chaque Fokontany devrait recevoir. Ce sont les Fokontany qui assurent la sécurité de la population en embauchant des « JAMA », qui sont des civiles dotés d’une force surnaturelle grâce à des « Ody » ou sorts. Précisons que la Commune ne dispose pas encore d’une poste avancée, la Commune n’a jamais été victime d’une attaque des « Dahalo » ou du banditisme même s’il se localise dans le Sud. Ces explications ont été réunies dans les différents Fokontany dans la Commune.

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I-III-2°) les ménages pêcheurs

Cette enquête a été réalisée pendant deux années successives (2016-2017) afin d’obtenir des résultats satisfaisants. Le choix du nombre de pécheurs enquêtés dans chaque Fokontany dépend de la démographie de la population et de l’importance de cette activité dans chaque localité. Chaque pêcheur pratique son activité selon sa position géographique et du type d’engins dont il a à sa disposition. La complémentarité entre les deux types de pêche se renforce grâce à l’interdépendance de chaque village. Après avoir fait des enquêtes au niveau des autorités locales, les pêcheurs ont été nos prochaines cibles pour poursuivre les recherches car ce sont eux qui peuvent emplir les informations qui nous semblent important. Les difficultés engendrées par les pêcheurs ainsi que le fonctionnement de leur activité depuis la production jusqu'à la consommation ou l’acheminement des produits ont été l’objet de l’enquête. Certains pêcheurs se sont focalisés sur les problèmes d’engins, l’Etat ne les aides pas et chaque pêcheur se débrouille pour subvenir au besoin de sa famille. On a aussi obtenu des informations sur les autres activités surtout de l’agriculture qui s’ajoute à la pêche. Nous avons agencés les Fokontany selon leur position géographique.

Le nombre de pêcheurs enquêtés est de 115 individus (Hommes et femmes) qui sont répandus dans les 13 Fokontany :

Les Fokontany de Sarodrano et d’Ankilibe avec les 30 personnes qui ont répondu aux questions, pratiquent spécialement la pêche traditionnelle marine. Pour eux, ce n’est pas un choix mais ils sont seulement disposés au territoire marine, le fleuve est à des kilomètres. Ce sont particulièrement des pêcheurs piroguiers qui utilisent des filets ou des harpons pour pêcher. Ces Fokontany sont les plus productives en matière de pêche, c’est l’une des raisons dans laquelle on a enquêté le plus grand nombre d’individus. Un pêcheur peut avoir plus de 20 kg de poissons par jour et de bonne qualité. Les Fokontany d’Ambohibory, Manoroka, Marobika et Ankerereaka sont des localités sur la rive du fleuve Onilahy. 5 pêcheurs ont été enquêtés dans chaque Fokontany dont 12 personnes choisissent régulièrement la pêche traditionnelle fluviale. Le reste opte à la fois la pêche traditionnelle marine et fluviale. Pour ces Fokontany, la complémentarité entre ces deux types de pêches est un atout car ils n’ont jamais de difficultés dans leur activité grâce à cette situation. Pour la pêche sur le fleuve, le filet d’eau douce, les moustiquaires ainsi que des engins de crabe sont les plus utilisés. Pour la pêche en mer, les pêcheurs sont imposés de

9 pêcher vers des zones plus profondes, car les côtes sont réservées par les pêcheurs des autres Fokontany. La pêche n’est pourtant pas assez productive que celle de Sarodrano et d’Ankilibe, seulement 5 à 10 kg par jour pour chaque embarcation de plusieurs pêcheurs. C’est pourquoi les paysans tournent vers l’agriculture pour avoir plus de rendement et d’emplir le manque. Pour les Fokontany de Lovokampy, Tanandava, Ianantsono et d’Ampasinihita, 40 pêcheurs ont rependu à nos questions, dix individus par Fokontany. Les pêcheurs sur cette localité Choisissent de pêcher sur la rive de la baie de Saint Augustin. Ce sont eux qui sont les prioritaires sur ce territoire, l’engin utilisé est particulièrement la ligne de traine. Ce sont les petits poissons et les crevettes qui sont à leur porté. Ces pêcheurs ne vont presque jamais dans le fleuve car ils n’ont pas besoin d’aller loin pour pêcher et même pendant des intempéries, ces paysans ont le privilège de continuer leur activité sans prendre de risque. Ils profitent aussi des vestiges dans la Commune grâce à leur position géographique, la majorité des infrastructures comme le marché et les autres services se rassemblent dans ces localités. Ce sont les Fokontany de Fenoarivo, Lavenombato et Ambatobe qui profitent le plus de la Complémentarité entre ces deux types de pêches. Sur les 25 pêcheurs enquêtés, 20 pêcheurs choisissent le type de pêche selon le temps et les moyens dont ils ont. Les 5 pêcheurs restants pêchent exclusivement sur le fleuve, ce sont des les propriétaires des terrains dans le Baiboho. Pour tous les pêcheurs, l’interdépendance entre ces deux types de pêches se confirme grâce aux manques et aux besoins de chaque individu.

Pour faire une petite synthèse, sur les 115 individus qui ont répondu à nos questions :

- 70 individus (Pêche traditionnelle Marine) - 32 individus (Pêche traditionnelle fluviale) - 13 individus (les deux en même temps)

Le croquis N°1 qui est la carte de localisation des villages des pêcheurs, démontre la position géographique de chaque Fokontany dans la Commune mais aussi par rapport à sa zone de pêche. Elle montre aussi les zones où nous avons réalisé nos enquêtes sur terrain. Les triangles en jaune montrent les villages de pêcheurs qui pratiquent la pêche traditionnelle marine et les cercles en rouge les villages des pêcheurs qui choisissent la pêche traditionnelle fluviale. Le choix de la pratique dépend de la disposition géographique des villages par rapport à la zone de pêche.

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Croquis 2. Localisation des villages des pêcheurs

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I-III-3°) les collecteurs / Mareyeurs

Ce sont les personnes qui s’occupent de la vente et de l’achat des produits halieutiques dans une zone déterminée. Les collecteurs jouent un rôle important dans les activités de pêches car ce sont eux qui achètent directement les produits frais dès l’arrivée des pêcheurs sur la terre ferme, ils collectent aussi les produits qui sont déjà traités comme les poissons séchés. La commercialisation de ces produits est aussi le travail des collecteurs et ils les acheminent vers les grandes villes. Chaque collecteur participe au développement de la commune en payant des ristournes à chaque panier de poisson collecté, ils facilitent aussi la vie des pêcheurs qui ne se préoccupent plus de la vente de leur produit.

Pour le Fokontany d’Ankilibe, ce sont les produits séchés qui sont acheté auprès des pêcheurs. Cette localité est spécialisée en séchage et en fumage de poissons. Les collecteurs amassent aussi les produits séchés dans les Fokontany de Lovokampy et d’Ampasinihita, ce sont notamment des « Patsa maina », petits poissons ou crevettes desséchées. Ce sont seulement les anguilles et les crabes qui sont les produits d’eau douce qui intéressent les collecteurs, contrairement à cela, presque toutes les ressources halieutiques marines ont de la valeur pour eux.

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CHAPITRE II: CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET LES ACTIVITES DANS LA COMMUNE

La Commune Rurale de Saint Augustin se distingue des autres communes grâce à sa position géographique. Elle dispose deux baies (baie de Saint Augustin et la Baie de Sarodrano), le fleuve Onilahy est aussi un atout pour lui qui arrose son immense Baiboho.

II-I) La Commune Rurale de Saint Augustin

II-I-1°) Localisation de la zone d’étude

La Commune Rurale de Saint Augustin (Anantsono ou Ianantsono) se situe entre 23°33 de latitude Sud et 43°46 de longitude Est avec une altitude de 39 m (cf. carte n°2). Elle se trouve dans le Sud-ouest de Madagascar plus précisément dans le district de Tuléar II, région Atsimo Andrefana. À 38,7 km de la ville de Toliara en quittant la route nationale numéro 7(RN7), le tropique du Capricorne passe à quelques kilomètres sur la route qui mène vers la commune. 1 Le bourge de Saint Augustin est situé au pied de grandes falaises calcaires blanches, à l’embouchure du fleuve Onilahy. Le site est formé d’alluvions limoneuses et de sableuses (sables roux à grains fins ou bien de sables blancs plus grossiers), une partie du sable est remanié en dunes.

II-I-2°) Historique

Selon l’histoire le nom « Saint Augustin » était nommé par des voyageurs, au début du XVIIe siècle, le jésuite portugais père Luis Mariano donna une description du Site de Saint Augustin. La baie de Saint Augustin a plus tard été marquée par le passage de nombreux navires pirates et négriers du XVIIe Siècles au début du XIXe siècle. Entre 1602 et 1640, Régimont et Goubert, des marins de Dieppe fréquentent la baie au même moment que les Hollandais et des Anglais. C’est probablement à eux que l’on doit ce nom de Saint Augustin. Les habitants de la commune arrivaient ensuite de Toliara et du Sud-est de l’île, la population est formée pour l’essentiel par des pêcheurs Vezo. Selon un vieux pêcheur considéré comme un Nahoda ou Ray aman-dReny, ce sont les Vezo Tsivoky, Vezo Sara et Vezo Temangotrakaky qui étaient les premiers arrivants dans la commune et sont devenus les

1 SOURDAT M. (1977), « Le Sud-ouest de Madagascar : Morphogenèse et Pédogenèse », Travaux et document de l’ORSTOM Paris, 212pages

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« Tompontany », le métissage avec les Antanosy après leur débarquement sur la Commune. Saint Augustin était ensuite changé par le mot Malagasy « Anantsono » ou « Ianantsono » qui vient du mot « sono » Acasia farnesiana qui est une plante qui pousse en abondance avec des épines très aiguisées qui couvrait le site.

II-I-3°) une population semi-dispersée

L’effectif total de la population est aujourd’hui de 3 245 personnes éparpillées dans les 13 Fokontany, comme indique le tableau N°1, le nombre de la population ne cesse de s’accroitre. Sarodrano est en tête avec 491 habitants en 2015 tandis qu’Ambohibory ne dispose que de 124 individus dans la même année. La localisation géographique de ces deux localités explique cette situation : le Fokontany de Sarodrano qui est une presqu’île, attire de nombreuses personnes grâce aux vestiges offerts par la mer tandis que le Fokontany d’Ambohibory n’intéresse pas la population à cause du manque d’activité et de l’insuffisance du taux de capture.

On observe une croissance démographique assez stable, le dédoublement de la population en espace de huit ans seulement en 2010 (1 855 individus) et en 2017 (3 245 individus). Cette croissance est surtout engendrée par l’arrivée massive des étrangers dans la Commune et de la natalité non contrôlée.

Tableau 1. Estimation de la population de chaque Fokontany (2010-2016)

Fokontany 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Ianantsono 257 267 278 288 299 310 313 Ankilibe 112 135 158 182 207 232 236 Fenoarivo 143 170 197 222 254 283 290 Sarodrano 260 304 349 395 442 491 496 Manoroka 74 76 103 107 115 127 132 Ankerereaka 85 95 106 111 118 130 136 Tanandava 174 191 207 224 242 260 264 Ampasinihita 199 224 250 277 304 332 338 Lovokampy 84 87 91 94 101 105 111 Lavenombato 165 181 197 214 231 249 255 Ambatobe 112 129 147 165 183 203 207 Marobika 134 152 170 189 208 228 234 Ambohibory 56 69 82 96 110 124 129 TOTAL 1 855 2 080 2 335 2 564 2 814 3 074 3141

Source: INSTAT 2017

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La figure 1 est une courbe qui représente l’évolution de la population dans la Commune Rurale de Saint de 2010 en 2016, issue du tableau 1. 0n observe une forte croissance de 2010 en 2015 et une petite stabilisation entre 2015 et 2016.

Figure 1. Courbe représentant l’évolution de la population de 2010 en 2016

3400 3200 3000 2800 2600 2400 2200 2000 1800 1600 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

II-II) Le paysage dominé par la nouvelle aire protégée

II-II-1°) Végétation

La Commune Rurale de St Augustin se situe à la bordure de la nouvelle aire protégée (NAP) « Tsinjoriake », seul le Fokontany d’Ankilibe qui se localise au centre de ce site qui est compris parmi les Fokontany de la CR de St Augustin. Avec plus de 5 000 hectares de superficie, elle est située à la porte de la province de Tuléar sur la Montagne de la table à 360° de l’arrière-pays et le littoral Sud-ouest. La majorité de cette NAP se trouve sur le plateau calcaire de Mahafaly. La végétation est constituée par une plante fourrée de formation Xérophile qui est un type de végétation sempervirent. Le Fourré Xérophile s’adapte à l’aridité du climat du Sud-ouest cette condition détermine la physionomie curieuse de cette formation végétale. Les espèces arborescentes sont frappées par de nanisme et l’abondance des formes succulentes et épineuses dans le Fourré rend la pénétration extrêmement difficile, les responsables sont obligés de couper des arbres pour faire des chemins notamment pour les circuits. C’est une formation basse ou il n’y a pas de stratification car la lumière pénètre facilement dans toute son épaisseur bien que les branches sont enchainées les unes dans les

15 autres. Le fourré constitue plusieurs nuances en fonction de la taille des végétaux. Les plus grands d’entre eux peuvent atteindre une hauteur de 7à 10m, ce sont généralement des Reniala ou baobab, les arbustes de ce haut fourré font 3 à 4m. Le NAP Tsinjoriake renferme plusieurs espèces de plantes médicinales, les plantes mortes sont aussi utilisées pour faire du charbon ou autres.

Photo 1. Nouvelle Aire protégée Tsinjoriake

Source : Cliché de l’auteur, août 2017

La baie de St Augustin renferme 7,94% le foret de palétuvier débordant sur le fleuve Onilahy avec 1 Hectare de superficie mais aussi le littoral du Fokontany Ankilibe avec 80 Hectares et de la presqu’île sablonneuse de Sarodrano avec 150 Hectares. La mangrove est essentielle pour le littoral Malgache car elle protège le rivage et empêche l’érosion marine.

II-II-2°) la pêche face au vent et précipitations

Le vent peut être en même temps un obstacle mais aussi un avantage pour les pêcheurs. Un obstacle car le vent peut être parfois impitoyable surtout quand arrive le célèbre « Tiokatsimo », vent du Sud qui frappe régulièrement la région empêche les pêcheurs de s’aventurer dans les eaux profondes faute de l’insuffisance de matériels (Bateaux) pour y faire face. Mais il peut être un avantage car les pêcheurs traditionnels utilisent surtout la pirogue à voile carre, les déplacements sont fortement corrélés avec les flux marins et aériens et s’ajoute aussi avec les mouvements marégraphique qui sont des paramètres à intégrer dans la décision de sortie ou non en mer. Le climat est un élément non négligeable pour les pêcheurs, savoir si le temps est beau ou mauvais détermine le quotidien de chaque pêcheur.

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La région est caractérisée par un climat tropical Subaride à deux saisons : une de Décembre à Mars (Température moyenne entre 23 et 34°C) et une saison plus fraiche et sèche d’Avril à Novembre (Température moyenne entre 15 et 28°C). Les précipitations sont très aléatoires dans le temps et dans l’espace recevant en moyenne moins de 400 mm et 600mm. La plaine côtière est une des régions la plus sèche de Madagascar. Le climat impitoyable empêche la région Atsimo Andrefana de se développer dans le domaine de l’agriculture.2

2 RAKOTONDRAMASY A.H. (2017) « Recherches géomorphologiques sur les formations dunaires du Delta de la Linta, dans le Sud-ouest de Madagascar », Mémoire de fin d’étude pour l’obtention de diplôme MASTER II, Université d’Antananarivo, Mention Géographie, 71 pages.

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Croquis 3. Carte Topographique

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II-III) Autres activités de la Commune Rurale de Saint Augustin

II-III-1°) L’agriculture

L’ensablement de la plaine alluviale provoqué par les crues du fleuve Onilahy engendre une forte contrainte sur l’activité agricole pour les paysans d’Anantsono. La Commune possède une vaste Baiboho de plusieurs hectares très fertiles pour la pratique de l’agriculture.

 La riziculture

Saint Augustin est parmi les rares Communes du Sud-ouest de Madagascar qui a le privilège d’avoir un Baiboho pour la riziculture. La qualité du Sol et la facilité sur l’accès en eau permettent la pratique de ce type de culture dans cette localité.

La photo n°2 nous montre la plaine alluviale qui est à quelques mètres seulement du fleuve Onilahy. En mois d’Aout pendant notre passage sur terrain, les paysans commencent déjà à semer le riz.

Photo 2. Plaine alluviale de Saint Augustin

Source : cliché de l’auteur, Août 2017

 La culture de contre saison est prédominante

Après la saison de la riziculture, les paysans pratiquent la culture de contre saison pour éviter l’insuffisance alimentaire pendant la période de soudure. Ce type de culture est favorable pour le type du sol dans cette région, les récoltes inondent le marché de la grande

19 ville de Toliara et arrivent jusqu’à la Capitale. La région exporte maintenant le « Lojy » ou « Vonemba fotsy » vers l’étranger.

Les produits comme le poids du cap et le haricot envahissent les marchés des grandes villes à Madagascar.

Les principaux produits sont les:

 Le Haricot (Mai au Juin)  Le Poids du Cap (Mars)  Le Lojy ou Vonemba fotsy (Aout), associé au manioc  La Patate douce (Pendant toute l’année)  Le Maïs (Octobre – novembre)

La canne à sucre est surtout plantée pour servir de clôture de délimitation de parcelle, elle est aussi la matière première pour la fabrication du « toka Gasy», vin traditionnel.

Selon une estimation : 1 charrette de semence (tiges) de patates douces peut produire 5 à 7 T de rendement sur 1ha, 10 kp de Maïs peuvent produire 200 kp sur 1ha. Pour le poids du Cap, 100 kp de semences vont engendrer 2 000 kp de rendement.3

II-III-2°) Un élevage diversifié

Dans le Sud de Madagascar, le zébu est un vrai symbole de richesse, les paysans de St Augustin font aussi l’élevage de bovin. Selon les données de la Commune, le nombre total de bétails est de 315 têtes. Même si la Commune se trouve dans une zone rouge du 4Dahaloisme, aucune attaque n’a vu le jour jusqu’à maintenant. Mais la Commune est surtout réputée par l’élevage caprin, des milliers de boucs broutent les verdures dans les falaises calcaires chaque jour. Quelques ménages ont à leur disposition des cochons et des volailles, mais leur nombre n'est pas aussi important.

3 RAVELOARIMORIA A.M.R, (1998), « Stratégie paysanne et dynamique agraire dans la basse la vallée de l’Onilahy : le village de Tolikisy, Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du certificat d’aptitude pédagogique de l’école Normale (CAPEN), 76page 4 Dahaloisme : Phénomène qui ravage le Sud de Madagascar, attaque à main armée par les voleurs de bœufs qui entraine parfois l’abondant des terres par la population pour des régions plus calme et moins dangereuses.

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La photo n°3 nous montre les éleveurs de boucs qui rentrent après avoir fait paitre ses animaux.

Photo 3. Les éleveurs de Boucs

Source : Cliché de l’auteur, Août 2017

II-III-3 °) Ecotourisme encore peu développé

L’écotourisme est une activité négligée par la population, pourtant la Commune à des atouts touristiques exceptionnels. La CR de Saint Augustin ne valorise pas son écotourisme, les ressources sont mal exploitées et n’ont aucun impact sur la vie quotidienne de la population. Pourtant le site offre des vestiges incomparables :

 Photo N°4 : Baleine de St Augustin  Photo N° 5: Grotte Sarodrano  Photo N°6 : Vue panoramique sur la commune  Photo N° 7: Stèle Tropique du Capricorne  Photo N° 8: Les Flamants roses  Photo N° 9: Source naturelle d’Andoharano

Ces photos prouvent que la Commune recèle des richesses en ressources naturelles vraiment incomparables. Pourtant, l’existence de ces atouts ne crée aucune amélioration dans la vie des pêcheurs, la population se focalise sur la pêche. C’est le secteur privé qui profite de ces privilèges et en tire profit.

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Photo 4. Baleine de St Augustin Photo 5. Grotte Sarodrano

Source : Page St Augustin Source : cliché de l’auteur, Août 2017

Photo 6. Vue panoramique sur la commune Photo 7. Stèle Tropique du Capricorne

Source : Page St Augustin Source : cliché de l’auteur, Août 2017

Photo 8. Les Flamants roses Photo 9. Source naturelle d’Andoharano

Source : Page St Augustin Source : cliché de l’auteur, Août 2017

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Conclusion de la première partie

Les résultats de la recherche dépendent obligatoirement des étapes menées dans la première partie, les travaux sur terrain ainsi que les collectes de données ont été réalisés dans cette partie. La localisation de la zone d’étude et la description des éléments qui sont essentiels dans la zone d’étude y sont énumérées. Un tableau chiffré représente le nombre de la population dans chaque Fokontany de 2010 à 2016, et un tableau montrant le taux d’importance de la pêche traditionnelle par rapport aux autres activités a été aussi disposé pour mettre en valeur les conceptions que nous avons avancées.

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Deuxième partie LA PECHE, UNE ACTIVITE PREDOMINANTE DANS LA COMMUNE RURALE DE ST AUGUSTIN

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DEUXIEME PARTIE : LA PECHE, UNE ACTIVITE PREDOMINANTE DANS LA COMMUNE RURALE DE ST AUGUSTIN CHAPITRE III : LA PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE MARINE

Auparavant, la pêche traditionnelle marine consistait en une activité de subsistance. Les produits étaient destinés à l’autoconsommation ou à être troqués contre d’autres produits avec les peuples de l’intérieur des terres (les produits de l’agriculture provenant du Baiboho). Cependant, depuis l’essor de l’exportation des produits halieutiques dans les années 1996, l’installation de deux grandes sociétés d’exportations dans cette région à changer l’économie de change en économie de marché. Les pêcheurs ciblent désormais les espèces destinées à l’exportation comme les poulpes, les calmars, les langoustes, les concombres de mers, les requins pour les ailerons et les gros poissons.

III-I) : La pêche, une tradition et base des activités pour les Vezo

III-I-1°) Spécificité

La pêche traditionnelle marine est une forme de pêche qui se pratique en mer. Pour la Commune Rurale de Saint Augustin, la zone de pêche se limite dans le Canal de Mozambique. « Les produits de la pêche traditionnelle marine sont consacrés majoritairement pour le commerce », les pêcheurs arrivent jusqu’à 15 à 20 km pour chercher les gros poissons de qualité. Pour certains pêcheurs qui veulent des produits plus intéressants, un voyage peut durer jusqu’à deux ou trois jours. La pêche nocturne est l’une des techniques de pêche qu’un pêcheur traditionnel adopte s’il veut attraper les gros poissons selon un des individus qui a répondu à nos questions. L’insuffisance de terrain cultivable, la difficulté pour avoir de l’eau pour l’agriculture incitent la population à tourner vers la pêche qui est rentable tous les jours. Pêcher dans la mer est astucieux pour ces paysans car elle regorge des richesses halieutiques inépuisables et satisfaisantes.

La pêche est importante pour la population, voire indispensable car elle reste la principale source de revenue pour subvenir au besoin quotidien de chaque famille. La presqu’île Sarodrano et le Fokontany Ankilibe ont un fort taux de participation à la pêche, un taux qui dépasse les 80 %. Cette situation s’explique par l’abondance de poissons qui est un atout pour ces deux localités. La pêche n’est plus un travail pour eux, c’est un mode de vie que les générations suivantes doivent suivre.

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La photo n°10 montre la participation des femmes et des enfants à l’activité de pêche dans le Fokontany de Lovokampy.

Photo 10. La participation des femmes et des enfants à la pêche (Fokontany Lovokampy)

Source : Cliché de l’auteur, septembre 2016

III-I-2°) Zones de pêche

Les baies : La Commune a deux baies qui servent de zone de pêche pour les habitants, la baie de Saint Augustin qui est la zone d’exutoire du fleuve Onilahy, les produits ne sont pas intéressants à cause de l’ensablement de la baie, les gros poissons fuient vers des zones plus profondes mais aussi la baie de Sarodrano qui est entre les Fokontany de Sarodrano et d’Ankilibe, seuls les habitants de ces localités exploitent cette zone à cause de soin éloignement par rapport à la Commune, cette baie ne connait pas de phénomène naturel dévastateur et regorge des ressources halieutiques captivantes.

Le large : Ce sont les pêcheurs qui utilisent des pirogues à voile qui osent s’aventurer sur le large, ils peuvent aller jusqu’à 15km pour chercher les gros poissons comme les requins, leur voyage peut durer jusqu’à deux à trois jours. Ils sont déjà préparés à cette alternative et ont les matériels nécessaires pour y faire face. Ce ne sont pas tous les pêcheurs qui la pratique mais les spécialistes en ce domaine.

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Sur le Récif : les pêcheurs traditionnels exploitent aussi le récif, dans le Grand Récif de Toliara qui est un récif barrière ayant une longueur de 20km et une largeur variant de 3 à 10km qui est limité au Nord par le fleuve de Fiherenana et au Sud par le fleuve Onilahy. L’abondance d’aliments pour les poissons sur ce Récif engendre une biomasse en poisson de 1200 kg /Ha. La pratique de cette forme de pêche exige surtout de vigilance car les vagues sont parfois impitoyables.5

III-II) : La production et Commercialisation

III-II-1°) Production

La production de produits halieutiques se distingue par sa qualité mais aussi de la quantité, le vaste territoire permet aux pêcheurs d’avoir plusieurs variétés de poissons et des crustacés de première qualité. Pour les crevettes, la limite du territoire de la baie de la Saint Augustin a comme variétés : les crevettes mouchetées, les crevettes royales blanches, les crevettes tigrées vertes. La mer est regorgée de crabe, de calmar, de civelle, langouste, des ailerons de requin, des calmars, poulpes ainsi que plusieurs variétés de poissons.

La saison de pêche dans la commune s’estompe vers le mois de Janvier au mois de Mars à cause de la période cyclonique. Pour éviter les accidents à cause de la montée des eaux et du vent impitoyable, les pêcheurs évitent de s’aventurer dans la mer surtout vers les zones plus profondes. À cause des éléments apportés dans la baie par le fleuve dans la Baie (sable, limon et autres) celle-ci commence à avoir des problèmes car les poissons n’approchent plus sur la rive. Ce sont seulement les petites crevettes que les pêcheurs récoltent toute la journée. Les pêcheurs sont obligés d’aller dans les zones plus profondes pour attraper des variétés de poissons plus intéressantes.

5 MAHAFINA J. (2011), « Perception et Comportement des pêcheurs pour une gestion durable de la biodiversité et de la pêcherie récifale : application au niveau des réserves marines temporaires du Sud-ouest de Madagascar ». Thèse de doctorat en Biologie marine, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), Université de Toliara, Université de la Réunion, 185pages.

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Photo 11. Les crevettes fraîches (Fokontany Ampasinihita)

Source : Cliché de l’auteur, août 2017

Sur la photo n°11, les femmes des pêcheurs attendent les collecteurs pour vendre leur produit. S’ils n’arrivent pas à les vendre, les pêcheurs font sécher les crevettes et les acheminent vers les grandes villes.

Les produits qui ne sont pas vendus directement (produits frais) suivent plusieurs étapes avant d’être commercialisés :

 Le séchage

Un mode de traitement des produits très efficace pour mieux les conserver durant plusieurs mois et même jusqu’à plusieurs années. Le séchage est le plus utilisé par les pêcheurs traditionnels dans la Commune Rurale de Saint Augustin pour avoir un meilleur rendement car le prix des produits séchés est deux fois plus cher que les produits frais. A l’exemple de cette photo, les crevettes sont exposées au soleil pendant plusieurs jours sur des moustiquaires. Une fois bien séchée, les crevettes sont placées dans des paniers et expédier vers Toliara, Fort Dauphin et même jusqu’à Antananarivo.

 Le frittage

Après avoir été bien nettoyés, les poissons sont renversés dans un bain d’huile pendant quelques minutes. Ces poissons sont directement vendus dans le marché local et à Tuléar.

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 Utilisation des machines frigorifiques

Si les produits ne sont pas séchés ils sont mis dans des glaces pour qu’ils ne pourrissent pas rapidement, après avoir été congelés, les produits sont acheminés vers des villes périphériques et même des villes lointaines.

 Le débarcadère

Une maison frigorifique que les pêcheurs utilisent pour conserver ses poissons. La Commune Rurale de Saint Augustin a un débarcadère, un don offert par le projet PACPT dans le Fokontany de Lovokampy qui est très proche de la mer. Ce débarcadère produit aussi des glaces alimentaires de 10 à 15kg pour les pêcheurs locaux qui vendent leurs marchandises hors de la Commune.

Les données suivantes démontrent la production totale de la Commune de quelques produits en 2016. Sur le tableau n°2, on observe quand même la production de crevettes même pendant cette période, les habitants de Lovokampy et d’Ampasinihita continuent de pêcher les crevettes sur la rive en utilisant des engins comme la ligne à traine qui n’est pas du tout dangereuse. Il n’a pas de fermeture de saison de pêche pour eux, ils pêchent pendant toute l’année. Mais pour les autres Fokontany, la population choisit d’aller sur le fleuve pendant ces périodes défavorables. La pêche continue et cette situation affirme la complémentarité et l’interdépendance entre la pêche traditionnelle marine et fluviale. Pendant la période de pluie, le fleuve regorge de poisson grâce à l’abondance de l’eau.

Tableau 2. Production en Kg de quelques produits en 2016

Mois Poulpe Calmar Langouste Crevette Sardine Capitaine Rougets Anchois Janvier 1 944 113 634 56 2 114 5 020 286 5 857 Février - - - 134 - - - - Mars - - - 324 - - - - Avril 22 046 15 026 13 172 20 401 37 014 50 390 49 281 14 175 Mai 14 701 11 954 12 054 17 233 43 174 1 863 1 399 5 824 Juin 2 392 956 1 654 1 204 28 990 3 966 2 135 4 294 Juillet 2 801 634 238 1 203 4 154 5 091 3 497 3 298 Aout 1 376 1 050 535 30 125 21 028 3 453 918 1 382 Septembre 1 045 976 295 25 122 10 675 6 861 556 1 750 Octobre 7 183 77 179 5 300 534 2 953 1 911 12 411 Novembre 1 959 1 283 696 1 233 3 346 1 861 1 572 23 593 Décembre 18 785 5 073 1299 1053 16 003 16 869 19 606 20 051 Ensemble 74 232 37 142 30 956 103 388 167032 98 327 81 161 20 051 Source : MPRH, Aout 2017

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La variété de la quantité de la production s’explique surtout par le changement de temps, pendant les Mois d’Avril et Mai, la quantité de poissons récoltes est élevée car les poissons cherchent un peu de fraicheur en hauteur et ils sont dans ce cas faciles à attraper. En mois d’Avril, la production de Rouget est de 49 281kg, la capitaine est de 50 390 kg.

Mais quand la température de la mer est élevée, les poissons se cachent en profondeur alors ils deviennent rares et difficiles à attraper. C’est pendant les mois de septembre et Octobre que les pêcheurs subissent ces problèmes de raréfaction de produits, en octobre, la capture de Calmar n’est que de 77 kg et en Septembre, la commune n’a récolté que 556 kg de Rougets.

La figure n°3 est un diagramme qui représente le taux de production en Kg de quelques produits en 2016 dans la Commune Rurale de Saint Augustin. La production de Sardine est le plus élevée suivie du Crevette. La production de la langouste reste la plus faible, cela est dû à cause de la raréfaction de ce produit dans cette région.

Figure 2. Production de quelques produits en 2016 (en Kg)

164000

144000

124000

104000

84000

64000

44000

24000

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

Le tableau n°3 nous montre la comparaison de quelques différentes sortes de poissons entre la CR de Saint Augustin et les autres Communes dans le District de Toliara II en mois d’Avril 2016. qui est une Commune voisine de St Augustin est en tête avec 173 692 kg de production en un mois, cette localité rivalise avec Sarodrano et d’Ankilibe avec un taux

30 de capture remarquable, la CR de St Augustin la suit avec 158 049 kg de production totale. La Commune Rurale de Manombo représente le plus faible taux de production avec 1 298 T seulement. Ces Communes sont aussi les principaux concurrents de la CR de St Augustin surtout dans le marché de Toliara.

Tableau 3. Comparaison de Production en Tonnes (Mois d’Avril 2016)

Commune Poulpe Calmar Anchois Sardine Capitaine Rouget TOTAL - - 4 404 2 365 6 165 293 13 227 Befandriana 9 651 8 932 1 824 20 642 14 154 4 360 59 563 Soalara 48 585 2 488 3 264 55 587 51 588 12 180 173 692 7 626 2 225 15 8 105 6 508 1420 25 899 Toliara I 3 434 83 5 211 6 145 - - 14 873 Manombo 788 - 510 - - - 1 298 St Augustin 22 046 15 026 13 172 20 401 37 014 50 390 158 049

Source : MPRH, Aout 2017

Figure 3. Production en avril 2016 dans quelques Communes de la région Atsimo Andrefana (en Tonnes)

180000 160000 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

La figure n°4 est un digramme qui représente le taux de production de quelques produits halieutiques dans plusieurs communes de la Région Atsimo Andrefana. Soalara et Saint Augustin ont un taux très élevé par rapport aux autres Communes. Befandriana qui est

31 en troisième place avec un taux moyen, et les Communes de Morombe, Belalanda, Toliara, Manombo.

III-II-2°) Commercialisation des produits

Les produits frais : une partie des produits frais est vendue sur le marché local, la commune dispose d’un petit marché situé au centre de la Commune, dans le Fokontany Ampasinihita. Le jour du grand marché est le jeudi, plusieurs espèces de poissons sont vendues sur des petites tables en pierre et parfois par terre. Les habitants des Communes environnantes arrivent pour acheter les poissons.

Chaque jour, une grande quantité de poissons est acheminée vers les grandes villes surtout de Toliara, Sakara et Ilakaka par l’intermédiaire des camions ou par voie maritime. Une partie des produits est vendue par les pêcheurs eux-mêmes, une grande quantité par les mareyeurs.

Quant aux produits séchés, ils ne sont pas vendus localement, la totalité des produits est acheminée vers des destinations plus intéressantes pour avoir plus de bénéfices. Comme les flèches orange indiquent, le flux de poissons séchés arrive jusqu’à la Capitale et dans la région Anosy, au niveau de la ville de Fort Dauphin.

Le croquis n° 3 montre le flux de produits frais et séchés pour la pêche traditionnelle marine. Le flux de produits frais est représenté par la flèche bleue, le flux des produits séchés est représenté par la flèche marron.

Exemple : Estimation production Avril 2016 (158 049 Tonnes)

Nous avons divisé la production en deux : (79 024 T pour les produits frais et 79 024 T pour les produits pour les produits séchés) Pour les produits frais : 50% des produits sont acheminés vers la Toliara (39 512T), 20% vers Sakaraha (15 804T) et 20% vers Ilakaka (15 804T) et le reste consommé par les pêcheurs eux-mêmes ou vendu dans le marché local (7 902T). Pour les produits séchés : 50% des produits sont acheminés vers Antananarivo (39 512T), 20% vers Toliara (15 804T) et 20% vers Fianarantsoa avec(39 512T), 10% vers Tolagnaro(7 902T.

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Croquis 4. Flux de produits frais et séchés (PT Marine)

Source: BD BNGRC 2011, O S M 2017. MPRH 2017.Système de projection (Coordonnée) WGS 84

Auteur: Andrianantoanina T. Nasandratra, Janvier 2018

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III-III) Pêche, activité principale, et culturel pour les Vezo

Les Fokontany d’Ankilibe, de Sarodrano, Tanandava, Ankerereaka de Lovokampy et d’Ampasinihita sont les plus actifs sur cette zone. Les produits sont majoritairement destinés pour le marché, les pêcheurs qui ont la faculté ou la possibilité d’amasser les produits ont des revenus élevés par rapport aux autres pêcheurs. Les pêcheurs du Fokontany d’Ankilibe par exemple sont réputés par la pratique des poissons sécher. Le prix de poissons séchés est deux fois plus que le prix des poissons frais, les poissons frais sont vendus à 8 000 milles Ariary le Kg tandis que les poissons séchés arrivent jusqu’à 20 000 Ariary le Kg.

Pour les Fokontany qui sont cités précédemment, la participation à la pêche traditionnelle marine concerne la moitié de l’effectif total de la population, le reste est inclus dans le secteur tertiaire qui a pour objectif de subvenir au besoin des pêcheurs. Pour ces localités, 75,4 % des hommes et 47,3% des femmes travaillent dans le secteur de pêche. Selon la figure n°5, en moyenne, 62 % de la population sont dans le domaine de la pêche. Cette activité est primordiale pour ces Fokontany suivies du commerce avec un taux de participation de 14% et de l’agriculture 13%. L’artisanat, le transport, et les services des mareyeurs ne constituent que 1% chacun, ces activités ne sont pas encore valorisées dans la Commune.

Figure 4. Taux de répartition des activités (PT Marine)

1% 1% 1% 2% 4% 13% Agriculture 2% Elevage 14% Pêche Commerce Artisanat Tourisme-Hôtellerie Mareyeur Transport Autres 62%

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

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Pour les poissons frais, les données dans le tableau n°4, sont des valeurs que les pêcheurs ont proposées.

Une pirogue à balancier peut contenir quatre (04) pêcheurs ou quatre ménages, les produits sont donc repartis en quatre, 10 000 Ariary le kg. Le tableau N°4 est une estimation du revenu mensuel d’un ménage, conçu selon l’analyse de la situation que nous avons étudiée.

Tableau 4. Estimation du revenu mensuel pour chaque ménage en Ariary

Production Prix total Part de chaque Revenu mensuel journalière ménage 5kg 50 000 12 500 375 000 10kg 100 000 25 000 750 000 15kg 150 000 37 500 1 125 000

Source : confection de l’auteur, janvier 2017

Le revenu mensuel d’un pêcheur peu varié selon la capture journalière. Pour 750 000 Ariary de revenu, en enlevant les dépenses :

 100 000 Ariary pour l’éducation  200 000 Ariary pour la nourriture  100 000 Ariary pour le déplacement et transport des marchandises  50 000 Ariary pour les services sanitaires et autres besoins

En tout, 450 000Ar

750 000 Ar – 450 000 Ar : 300 000Ar

 Un pêcheur peut avoir 300 000 Ariary de bénéfice chaque mois

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Pour les poissons séchés, les traitements des poissons par le séchage destinés à la commercialisation nécessitent beaucoup de temps. Son prix est deux fois plus cher que les produits frais. La production de ces produits n’est pas journalière mais deux à trois fois par semaine. Le tableau n°5 est une estimation du revenu mensuel d’un ménage qui traite des poissons séchés.

Tableau 5. Estimation du revenu mensuel des poissons séchés (PT Marine)

Production (deux semaines) Prix total (20 000 Ar le Kg) Revenu mensuel 15 kg 300 000 600 000 20 Kg 400 000 800 000 30 Kg 600 000 1 200 000

Source : confection de l’auteur, janvier 2017

Le revenu mensuel est presque le même pour les pêcheurs. Ceux qui préparent des poissons séchés ont aussi des revenus importants et peuvent faire des épargnes pour accroitre leur production et développer leur activité

Pour récapituler des deux tableaux n°4 et n°5 qui sont issus de l’analyse de l’auteur, on constate que la pêche rapporte beaucoup dans les Fokontany qui pratiquent la pêche traditionnelle marine.

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CHAPITRE. IV) : PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE FLUVIALE

Croquis n°5 : Carte Hydrographique

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Le fleuve Onilahy est formé par la réunion de l’Isoanala de l’Hazofotsy, du Mangoky et de l’Imaloto-lalana. La branche maitresse est Mangoky. Onilahy puise sa source dans le massif d’Ivakoany vers 1 300m d’altitude. En amont, la rivière coule dans des zones basses et marécageuses ce qui a permis l’aménagement de nombreuses rizières et s’achève dans la baie de St Augustin. La pêche traditionnelle fluviale constituait toujours et jusqu’à maintenant une activité pour l’autoconsommation reliée étroitement à l’agriculture.6

IV-I) Pêche pour l’autoconsommation

IV-I-1°) Pêche archaïque

La pêche traditionnelle fluviale est une forme de pêche archaïque qui nécessite l’utilisation des engins et méthodes non modernisés : les pêcheurs utilisent particulièrement des filets, des lignes, des Sennes et des moustiquaires. Elle se pratique sur le long du fleuve Onilahy qui mesure 15km de longueur, ce sont principalement les villageois à la bordure du fleuve qui tirent profit. « Les produits sont destinés à la consommation », ceux qui ont une haute valeur marchande sont vendus sur le marché. La pêche traditionnelle fluviale est étroitement liée à l’agriculture et aux autres activités dans le Baiboho. Le matin les paysans font les travaux de champs et la matinée, ils pratiquent la pêche. Les pêcheurs pratiquent surtout la senne et la Nasse Casier, on y constate aussi une forte densité de pêcheur à la ligne, le barrage se fait uniquement pendant les périodes de basses eaux. Selon les estimations du Ministère de la pêche et des Ressources halieutiques :

 Filet d’eau douce (57 pratiquants)  Nasse casier (68 pratiquants)  Moustiquaire (134pratiquants)  Engin crabe (50 pratiquants)  Senne (111pratiquants)  Barrage (24 pratiquants)  Pêche à la ligne (486pratiquants)

6 SOURDAT M. (1977), « Le Sud-ouest de Madagascar : Morphogenèse et Pédogenèse », Travaux et document de l’ORSTOM Paris, 212pages

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Les femmes participent massivement à l’activité de pêche, ainsi que dans le domaine de l’agriculture et les traitements des produits. Par contre, participation des enfants est moins visible à cause de l’éloignement de la zone de pêche par rapport aux villages.

Sur la photo n°12, on peut apercevoir que le niveau de l’eau est assez bas, les poissons sont faciles à attraper, l’utilisation de cette (Harato tarika) ligne à traine spéciale eau douce, est alors le meilleur moyen pour piéger le maximum de poisson.

Photo 12. Pêche traditionnelle fluviale sur le fleuve Onilahy

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

IV-I-2°) Zones de pêche

Zone de mangrove : Les Mangroves de la baie sont des milieux propices pour les Crabes d’eau douce, le ramassage des crabes se fait à pieds pendant la période de vives eaux. L’utilisation du filet à moustiquaire est aussi assez importante pour attraper les poissons qui s’abritent dans les racines. C’est une source de richesse pour la pêche côtière car c’est un habitat idéal surtout pour les crabes et les crustacés grâce à l’abondance des matières organiques produites par les palétuviers et par les sédiments piégés entre les racines de ces derniers.

Le long du fleuve Onilahy : La source très limpide d’Andoharano est l’endroit idéal pour les Anguille. Avec 15 km de longueur, l’Onilahy est une zone de pêche très propice pour le développement de poissons de plusieurs espèces. Plusieurs techniques et engins de

39 pêche sont utilisés par les pêcheurs, la pêche à pieds ou « Mihake », la pêche à la ligne ou « Maminta », la pêche au filet ou « manarato », la pêche en apnée ou « Manirike ».

Près des embouchures : L’embouchure de l’Onilahy est une zone de pêche très productive, l’eau est riche en matières minérales d’origine terrigène. Ceci favorise le développement du phytoplancton qui est la nourriture des petits poissons pélagiques comme les sardines, Sardinelles et autres poissons. Comme les gros poissons pélagiques sont des prédateurs, ils ont tendance à suivre le déplacement de ces derniers. Les pêcheurs traditionnels profitent aussi de cette situation, et capturent toutes les espèces même les poissons pélagiques.

IV-II) La production et commercialisation des produits

IV-II-1°) Production

Le fleuve Onilahy est une zone de pêche inestimable pour les habitants de la Commune Rurale de Saint Augustin surtout pour les Fokontany d’ Ambohibory, Manoroka, Marobika et Ankerereaka qui se localisent sur la bordure du fleuve et qui sont les principaux occupants de cette zone. L’érosion fluviatile engendre un ensablement du fleuve, il devient moins profond et les poissons sont faciles à attraper. Les crevettes d’eau douce, pendant les mois de Septembre et Octobre se rassemblent en masse sur le bourge du fleuve et attirent des milliers de Flamants roses pendant cette saison chaque année. La pêche traditionnelle fluviale se pratique pendant toute l’année, les paysans restent indifférents pendant les saisons d’accouplement ou de pondaison des poissons. La spécificité de ce type de pêche c’est qu’elle n’est pas dangereuse et ne nécessite pas l’utilisation des engins sophistiqués ou modernisés. La raréfaction des produits du fleuve pendant certaines périodes force les pêcheurs à s’aventurer vers la mer (sur le large ou dans les récifs). C’est surtout le cas de Fenoarivo, Lavenombato et d’Ambatobe qui sont des localités qui choisissent de pratiquer à la fois les deux types de pêches.

Les produits de la pêche traditionnelle fluviale sont aussi divisés en deux types :

Les produits frais : les produits frais sont saisonniers qui dépendent surtout de la quantité d’eau. Les crabes d’eau douce qui sont ramassés dans les racines des Palétuviers et sont conservés dans la boue pour éviter qu’ils pourrissent. Les anguilles et autres poissons ne sont pas conservés ou traités comme les produits de la mer mais acheminés directement sur le

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marché local ou vers Sakama (le grand marché de Toliara). Les autres produits comme les Foza ou la cuisse de nymphe sont consommés par les pêcheurs eux même.

Les produits séchés : Ce sont les crevettes d’eau douce, Varilava d’eau douce et les « Vily mena » qui sont transformés en produits séchés. Ce sont seulement ces produits qui sont destinés pour le marché. Amasser plusieurs Sacs de produits séchés est nécessaire pour éviter les pertes car une faible quantité n’engendre pas de bénéfice si on enlève les frais de transport. Selon les résultats des enquêtes, par insuffisance de budget, les pêcheurs vendent leur produit aux mareyeurs qui collectent les produits.

La photo n°13 est un produit du fleuve Onilahy, les petites crevettes d’eau douce séchée au soleil pour être conservées et acheminées vers les grandes villes.

Photo 13. Les petites crevettes d’eau douce

Source : Cliché de l’auteur, Septembre 2016

La production des ressources du fleuve ne suffit pas pour subvenir au besoin de la population. Pendant les travaux de terrain que nous avons effectués, les paysans qui pratiquent la pêche traditionnelle fluviale et qui n’ont pas de terre pour l’agriculture sont ceux qui sont les plus démunis parmi tous les villages de la commune. Ils vivent dans des conditions très misérables avec des petites maisons en bois qui ne se tiennent pas pendant les périodes de crues. Ces pêcheurs sont obligés de pratiquer le mode de faire valoir indirect pour survivre, le développement est encore loin pour eux s’ils n’ont même pas de parcelle de terre pour l’agriculture, la pêche en mer est impossible pour eux à cause de l’insuffisance de matériel.

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Le tableau n°6 montre la production de quelques espèces de produits du fleuve dans la CR de Saint Augustin, la production annuelle (12 748 Kg en 2015 et 15 086 Kg en 2016) n’est pas aussi importante que celle de la production des produits marins. La crevette d’eau douce est la plus importante avec 8 400 kg en 2015, c’est un produit destiné pour la commercialisation. Les écrevisses et les cuisses de nymphes sont consommées par les pêcheurs eux-mêmes à cause du faible taux de production (90 kg maximum). Cette faible production incite les paysans à effectuer autres activités comme l’agriculture et l’élevage qui vont combler le manque pour subvenir au besoin quotidien.

Tableau 6. Production d’eau douce en Kg (produits fluviaux)

Produits Production 2015 (Kg) Production 2016 (Kg) Crevettes d’eau douce 8 400 7 550 Gambalias 250 340 Varilava d’eau douce 170 102 Anguilles 200 330 Crabe de Mangrove 1 800 3 400 Cuisse de nymphe - 45 Caridines 100 255 Écrevisses 30 90 Vily Mena 278 467 Foza 1 20 139 Autres poissons 1 400 2 368 TOTAL 12 748 15 086

Source : MPRH, estimation Aout 2017

Figure 2. Production des produits fluviaux en 2015 et 2016 (en Kg)

9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 Production 2015 3 000 Production 2016 2 000 1 000 0 Crevettes Gambalias Varilava Anguilles Crabe de Cuisse de d’eau d’eau Mangrove nymphe douce douce

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

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La figure n°6 est un diagramme qui représente le taux de production des produits fluviaux en 2015 (Barre bleu) et en 2016 (Barre rouge). La production de crevettes d’eau douce est en tête pendant ces deux années suivies du Crabe de Mangrove. On peut apercevoir qu’en 2015, la production de crevette d’eau douce est plus élevée que celle de 2016 tandis que pour le Crabe de Mangrove, on observe une augmentation en 2016 par rapport à l’année précédente. Pour les autres produits comme le varilava et la Cuisse de Nymphe, la production reste très faible pendant ces deux années.

Les Fokontany d’Ambohibory, Manoroka, Marobika et Ankerereaka sont les Fokontany qui vivent grâce à la pratique de la pêche traditionnelle fluviale. La figure n°7 montre le taux de répartition des activités dans la Commune. La pêche tient encore la première place même si elle est au-dessous de la moyenne avec un taux de 44,09%. Avec 32,09%, l’agriculture est en deuxième place. Ce taux très élevé réaffirme l’importance de cette activité surtout pour les villages qui se localisent à la bordure du fleuve. Les femmes sont très actives dans le domaine du commerce, elles sont chargées d’acheminer les produits qui sont surtout agricoles vers le marché local de la Commune et vers les autres villes. La participation aux autres activités comme l’hôtellerie reste très faible avec un taux de participation de 1,05%.

Figure 3. Taux de répartition des activités dans la Commune (PT Fluviale)

1% 2% 1% 1% 3% Agriculture Elevage 11% 33% Pêche

Commerce

Artisanat

Tourisme-Hôtellerie

Mareyeur

3% Transport 45% Autres

Source : confection de l’auteur, projection INSTAT 2016

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IV-II-2°) Commercialisation des produits

La production annuelle des produits du fleuve Onilahy est encore très basse. Faire une estimation sur le flux des produits est alors très difficile. Le croquis n°4 qui est le flux des produits frais et séchés pour la pêche traditionnelle fluviale est une estimation qui est issue du tableau n°6.

- Les produits frais : flèche bleue Ce sont les produits à haute valeur marchande qui sont destinés pour le marché :

Les crabes de Mangroves et Anguilles 2015 : 1800 Kg et 200Kg = 2 000 Kg 2016 : 3 400 Kg et 330Kg = 3 730 Kg Pour le flux : 2015 Pour le flux 2016 : Pour Antananarivo : (50%) 1 000Kg Pour Antananarivo : (50%) 1 850Kg Pour Toliara : (50%) 1 000Kg Pour Toliara : (50%) 1 865Kg

- Les produits séchés : flèche orange Les produits suivants sont transformés en produits séchés et achemines vers les destinations sur le croquis n°4 : Vily mena, Crevette d’eau douce et Varilava d’eau douce: 2015: 8 400Kg + 278Kg+ 170Kg = 8 848 Kg 2016: 7 550 Kg +467Kg+102Kg = 8 119 Kg Pour le flux : 2015 Pour le flux 2016 : Pour Antananarivo : (50%) = 4 424Kg Pour Antananarivo : (50%) = 4 059Kg Pour Toliara : (20%) = 1 769Kg Pour Toliara : (20%) = 1623Kg Pour Fianarantsoa : (20%) = 1 769Kg Pour Fianarantsoa : (20%) = 1623Kg Pour Tôlagnaro : (10%) = 884 Kg Pour Tôlagnaro : (10%) = 811Kg

- Autoconsommation : Les produits suivants sont destinés pour l’autoconsommation : Gambalias, Cuisse de nymphe, Caridines, Écrevisses, Foza et Autres poissons 2015: 250Kg +100Kg +30Kg+1 20 Kg+400Kg = 900Kg 2016: 340 Kg 45 Kg+255 Kg+90 Kg+139 Kg+2 368 Kg = 3 237 Kg

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Croquis 6. Flux des produits frais et séchés (PT Fluviale)

Source: BD BNGRC 2011, O S M 2017. MPRH 2017.Système de projection (Coordonnée) WGS 84 Auteur: Andrianantoanina T. Nasandratra, Janvier 2018

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IV-III) Estimation des revenus d’un ménage

Les Fokontany d’Ambohibory, Manoroka, Marobika et Ankerereaka sont les localités qui dominent la pêche traditionnelle fluviale. Pour cette estimation nous avons additionné les revenus de la pêche avec les revenus agricoles. Le tableau N°7 est alors le fruit de la constatation de la réalité des activités exercées par les paysans sur terrain. Les produits destinés à la consommation ne comptent pas dans les revenus, la vente des produits halieutiques à haute valeur marchande est la seule manière pour les pêcheurs d’avoir de l’argent issu de la pêche. Le problème c’est la faible quantité des produits, les collecteurs ne sont pas intéressés par les marchandises de quelques Kg seulement.

Tableau 7. Estimation de production en un mois

Produits Récolte/capture Prix Prix total en un mois (1kg /1kp) (Ariary) Patate Douce 50 kg 500 25 000 Manioc 50 Kg 500 25 000 Lojy 100 Kp 1000 100 000 Haricot 100 Kp 600 60 000 Crabe 10kg 15 000 150 000 Crevette 10Kg 20 000 200 000 Vily mena 20 kg 10 000 100 000

Source : confection de l’auteur, janvier 2018

Pour un ménage :

 l’agriculture peut rapporter : 210 000 Ar/mois  La pêche peut rapporter : 450 000 Ar/ mois

En tout, un paysan (Ménage) peut avoir 660 000 Ar de revenu chaque mois, si on enlève les dépenses comme celle de l’analyse de revenu pour la pêche traditionnelle marine

 100 000 Ariary pour l’éducation  200 000 Ariary pour la nourriture  100 000 Ariary pour le déplacement et transport des marchandises  50 000 Ariary pour les services sanitaires et autres besoins

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En tout, 450 000Ar

650 000 Ar – 450 000 Ar : 200 000Ar

 Un pêcheur peut avoir 200 000 Ariary de bénéfice chaque mois

La Région Sud-ouest malgache est dominée par trois formes de pêche, la pêche industrielle, la pêche artisanale et la pêche traditionnelle. Ces trois formes de pêche sont en compétitivité dans cette zone de pêche, la pêche traditionnelle est largement dominée par ces deux formes de pêche qui utilisent des embarcations et des engins motorisés et modernisés.

 Pêche industrielle

La pêche industrielle est une forme de pêche qui vise à exploiter des produits à grande quantité et dans un territoire très vaste, avec l’utilisation d’une embarcation ayant un moteur de puissance dépassant 50v. Il faut avoir une licence délivrée par le MAEP pour pouvoir exercer la pêche industrielle. La région Atsimo Andrefana n’a pas encore d’usine pour la pêche industrielle, c’est l’usine SOMAPECHE de Majunga qui vient exploiter les crevettes d’eaux profondes de cette région selon le responsable de la documentation au ministère de la pêche et des ressources Halieutiques. La pêche industrielle cible surtout les crevettes à grandes valeurs marchandes et les poissons dont les thonidés en particulier.

La flotte industrielle de crevette est composée de deux types de chalutiers :

- Les chalutiers glaciers

Types de conservations de produits qui ne sont pas équipés de moyen de réfrigération à bord et qui utilisent de la glace alimentaire pour le stockage des produits : leur autonomie ne dépasse pas 12jours.

- Les Bateaux congélateurs

Ils effectuent 20 à 30 jours de pêches, ayant un moteur de puissance plus élevé que celui des glaciers et les bateaux congélateurs sont équipés de moyens de congélation

 Pêche artisanale

La pêche artisanale est celle qui utilise une embarcation dotée d’un moteur de puissance inférieur ou égal à 50 chevaux et ayant une autonomie en mer de quelques jours à une semaine. Comparée à la pêche traditionnelle, la pêche artisanale est dotée d’une

47 embarcation motorisée et des engins de pêche assez moderne et plus sophistiqué. Elle a une autonomie en mer plus longue que la pêche traditionnelle (trois à quatre jours et même jusqu’à une semaine). Les pêcheurs artisanaux sont en général groupés en une coopérative soit en une simple association. Ce type de pêche est plus rentable par rapport à la pêche traditionnelle et s’oriente sur l’exploitation des produits lucratifs dont les crevettes et à moindre degré, les poissons fins.

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Conclusion de la deuxième partie

Pour conclure cette partie, la pêche Vezo est fondée sur des connaissances accumulées sur plusieurs années d’expérience et transmises de génération en génération. Les modes d’exploitation ont été développés à partir de la maitrise du milieu et des comportements des espèces cibles. Les deux types de pêche traditionnelle ont leur propre caractéristique depuis la production jusqu'à l’acheminement des produits, ils restent complémentaires grâce à l’interdépendance qui existe entre elles. La compétitivité entre les trois formes de pêche engendre une concurrence déloyale dans cette zone.

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Troisième partie LES PROBLEMES ET PERSPECTIVES DES ACTIVITES DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE SAINT AUGUSTIN

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TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DES ACTIVITES DE PECHE DANS LA CR DE ST AUGUSTIN CHAPITRE V) : LES FACTEURS QUI BLOQUENT LE DEVELOPPEMENT DANS LA CR DE SAINT AUGUSTIN

Le texte le plus récent régissant la pêche et l’aquaculture à Madagascar est l’ordonnance n°93-022 du 04 Mai 1993. Aucun plan d’aménagement de la pêche traditionnelle n’est encore opérationnel dans la région. De plus, les contrôles et les suivis sur l’application de ces textes délégués au centre de surveillance des pêches sont rares et presque inexistants par faute de moyens. Par ailleurs le grand récif de Toliara a été classé Réserve de Biosphère de l’Unesco depuis 2003, la protection des sites est indispensable en commençant par le fleuve qui s’achève dans cette réserve marine.

V-I) Problèmes d’infrastructures

V-I-1°) Route, infrastructures et moyens de transports

Avec 38,7 km en partant de Toliara, la route qui mène vers la CR de St Augustin est encore en très mauvais état, aucune réhabilitation n’a été réalisée depuis des années. Cette situation freine le développement de la Commune. L’acheminement des produits devient un problème pour les paysans, le frais de transport des marchandises est élevé à cause de l’insuffisance de moyens de transport. A quelques mètres seulement de la mer, ce sont les camionneurs qui emploient les mains -d’œuvre pour la réhabilitation des routes s’il y a un éboulement ou autre chose qui peut engendrer un accident.

Photo 14. Moyen de transport (Camion) Photo 15. Moyen de Transport (Charrette)

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017 Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

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Les photos n°14 et n°15 montrent les seuls moyens de transport dans la Commune pour faire face au mauvais état de la route, l’accès vers la Commune est très difficile surtout pendant les périodes de pluie.

V-I-2°) L’électricité

La CR de Saint Augustin n’a jamais bénéficié d’électricité jusqu'à maintenant. Chaque ménage se débrouille pour trouver sa propre source d’énergie. L’électricité est utilisée habituellement pour recharger les batteries de téléphones ou autres usages qui nécessitent de l’énergie. Les habitants n’ont pas encore de télévision ou de radio électrique. Actuellement, les panneaux solaires sont les plus utilisés, des groupes électrogènes pour ce qui a besoin plus d’énergie, ce sont les opérateurs de vidéo et les personnes qui ont des réfrigérateurs qui ont des groupes. Les familles les plus démunies ne peuvent pas s’en procurer et sont obligées de louer.

V-I-3°) L’adduction d’eau potable

L’un des plus grands projets réalisés dans la Commune est la construction des puits pour subvenir au besoin de la population en eau. La source d’Andoharano alimente les puits et les bornes fontaines. Ces travaux rencontraient des difficultés à cause de l’éloignement de la source par rapport à la Commune (4kilommetres de distance). Il y a six sortes de puits qui s’éparpillent dans les 13 Fokontany ont été Construits, il y a des puits qui sont destinés pour le grand public mais aussi des puits privés pour les écoles ou les CSB II.

La figure n°8 montre le projet d’adduction d’eau potable lancé en 2010 dans la Commune Rurale de Saint augustin, c’est un système de Fokontany qui était quasiment un échec. Après seulement quelques années, la majorité des bornes fontaines sont hors d’usage. Après la réalisation du projet, les responsables n’ont fait aucune réhabilitation ou vérification des projets. Pourtant des problèmes ont commencé à surgir après seulement quelques semaines de la fin du projet. La poussée de l’eau est très faible et n’arrive plus à destination, la majorité des bornes fontaines sont hors d’usage. Puiser l’eau dans les puits qui ont plus de 20 m de profondeur est alors indispensable pour la population, l’eau est insalubre avec un gout salé, pendant les périodes sèches elle se tarit. Se procurer de l’eau du fleuve est alors le seul moyen pour avoir de l’eau. Les risques d’attraper les maladies s’accroissent considérablement.

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Figure 4. Répartition des puits dans la CR de St Augustin

Source : Projet d’adduction d’eau dans la CR de St Augustin

La photo n°16 montre une des bornes fontaines hors d’usage. Dans chaque Fokontany d’après notre constatation sur terrain, soit les bornes fontaines produisent de l’eau mais en faible quantité soit ils ne marchent pas.

Photo 16. Borne fontaine hors d’usage

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

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L’intervention de l’Etat se fait par l’intermédiaire des projets de développements, le projet PIC 2 ou Pôles Intégrés de Croissance, ces infrastructures touchent exclusivement la Commune, les Fokontany n’ont pas bénéficié des projets. Le Projet PACPT (Projet d’appui aux Communautés des Pêcheurs de Toliara) en 2005, était le seul projet gouvernemental qui visait directement le développement des pêcheurs.

Les travaux se basent sur les infrastructures :

- Réhabilitation de la Commune - Réhabilitation de l’Hôtel de Ville - Construction du chemin qui mène vers le débarcadère - La donation des panneaux solaires pour alimenter la Commune

V-II) Les problèmes liés à la pêche

V-II-1°) Problème de conservation

Les problèmes de conservation des ressources venant de la mer et du fleuve (Produits frais) sont à l’origine du ralentissement du développement de la Commune. La CR de St Augustin ne dispose aujourd’hui que d’un débarcadère qui est déjà laissé depuis des années à cause de l’insuffisance d’énergie pour l’alimenter. Les pêcheurs sont obligés de faire le fumage ou le séchage de ces produits, pourtant, ces manières de traitements des produits requièrent beaucoup de temps suite aux étapes que les produits doivent suivre pour être enfin conservés sans être abimés. L’acheminement des produits frais vers des destinations plus loin de la Commune est possible grâce à ces réfrigérateurs et cela peut éviter de se faire profiter par les mareyeurs.

La Commune ne possède pas aussi de maisons de stockages pour les produits séchés ou fumés comme les autres localités à Madagascar. Chaque ménage amasse ses produits dans leur propre maison. Toutefois la capacité de stockage est limitée à cause de l’insuffisance d’espace. Ils sont donc obligés de vendre les produits dès que la capacité maximum de stockage est atteinte. Cette situation empêche les paysans de développer son commerce car la quantité des produits qu’ils vendent n’est pas assez rentable mais suffit seulement pour acheter les besoins et de faire un peu d’économie.

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Photo 17. Débarcadère de Lovokampy

Source : cliché auteur, Juillet 2016

La photo n°17 montre le débarcadère de Lovokampy, le seul débarcadère de Saint Augustin qui est hors d’usage et commence à être envahi par des plantes

V-II-2°) les problèmes d’embarcations

En 2015, les pêcheurs ont reçu deux moteurs à essence venant de l’Etat pour les aider en cas d’accident. Ces matériaux sont considérés comme inutiles pour les pêcheurs car c’est seulement après les accidents que ces moteurs sont nécessaires. Pendant nos travaux de recherche, on a pu constater que ces deux moteurs sont utilisés dans d’autres circonstances comme le transport de marchandises ou louer aux guides touristiques pour être utilisés dans le domaine du tourisme (les balades en mer et pour le transport des touristes vers l’ile Nosy vé). Les moyens d’embarcations restent archaïques pour les pêcheurs de Saint Augustin,

L’usage du moteur à essence est presque inexistant dans cette localité, cela est dû à cause du coût du carburant qui est exorbitant par rapport au prix normal à Toliara (deux fois et plus). Les pêcheurs sont obligés d’utiliser la pirogue monocycle à balancier qui est taillée avec du bois qui s’appelle « Faratse » (Givotia Madagascarensis), sa propulsion se fait à la pagaie ou la voile carrer. Son utilisation est encore très importante surtout pour les pêcheurs sur les rives. Pourtant, le taux de capture est très faible et peu fructueux. La photo N°18

55 montre la photo d’une pirogue monocycle à balancier utilisée majoritairement par les pêcheurs dans la Commune Rurale de Saint Augustin.

Photo 18. Pirogue monocycle à balancier

Source : cliché auteur, Juillet 2016

V-II-3°) Problèmes sur les engins de pêche

La difficulté d’accès aux engins de pêche plus performants et modernes réduit considérablement le taux de capture des ressources halieutiques pour les pêcheurs traditionnels. La majorité des petits pêcheurs n’a pas la possibilité d’acheter de nouveaux matériels pour leur activité. Certains font des recyclages et réparent eux-mêmes les engins et matériels de pêche. Ils achètent les matériels que très rarement.

La Commune ne dispose pas encore de marché pour la vente de matériels de pêche, les pêcheurs sont donc obligés d’acheter dans les magasins Indien à Sakama (Toliara) ou même à Antananarivo qui offre plus de gammes de choix. Les prix sont exorbitants pour les petits pêcheurs, l’achat des matériels adéquats pour la pêche est impossible pour la plupart d’entre eux. Actuellement, un filet maillant peut couter jusqu’à 100 000 Ariary, plus le frais de transport, un pêcheur avec un faible revenu peut épuiser son économie de plusieurs mois seulement pour acheter un de ces matériels.

La photo n°19 montre un pêcheur en train de coudre un filet maillant qui est d’après lui déchiré après avoir attrapé accidentellement un bébé baleine.

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Photo 19. Réparation d’un filet maillant

Source : cliché auteur, Aout 2017

V-III) Problèmes naturels (Dégradation de l’environnement)

V-III-1°) Ensablement de la baie

Le fleuve Onilahy peut déverser d’importants apports terrigènes à cause des phénomènes d’érosion des sols dénudés venant des bassins versants, la baie de Saint augustin subisse le phénomène d’ensablement, ce qui entraine la raréfaction des grands poissons car ils préfèrent aller vers des zones plus profondes. La sédimentation du lagon influence fortement la turbidité de l’eau de mer pendant la saison de pluie qui se situe généralement de fin décembre au mois de Mars. L’érosion littorale et l’érosion fluviatile sont provoquées à cause du non-respect de l’environnement. La surexploitation des mangroves et de la déforestation dans les bassins versants engendrent la dégradation de l’habitat des ressources halieutiques. Ces phénomènes sont à l’origine de la destruction l’écosystème marin et un déséquilibre écologique vraiment inquiétant.

V-III-2°) Dégradation des mangroves

Les apports massifs de sédiments modifient la nature du substrat et provoquent le rabougrissement de la mangrove, de plus, les sédiments bouchent les pneumatophores en entrainant l’asphyxie des palétuviers. La dégradation des mangroves est aussi provoquée par de la surexploitation des bois de palétuviers, les paysans les exploitent pour faire du bois de

57 chauffage, pour faire des palissades pour délimiter leur terrain et autres. Les villageois d’Ankilibe sont réputés pour la fabrication de charbon en exploitant les mangroves et la Foret Tsinjoriake. Cette dégradation engendre la migration de plusieurs espèces de poissons à cause de la destruction de leur habitat et de la raréfaction des aliments dont elles ont besoin.

V-III-3°) Dégradation de l’écosystème corallien

Les sédiments venant de l’érosion fluviatile sous l’action des courants marins augmentent la turbidité de l’eau. La lumière n’arrive plus à pénétrer la colonne d’eau et la photosynthèse au niveau des zooxanthelles 7 est alors inhibée donc l’édification de la formation corallienne est interrompue. D’autre part, les sédiments peuvent entrainer l’asphyxie des coraux et des autres organismes qui alimentent les poissons. Ces phénomènes peuvent provoquer la disparition de certaines espèces car les coraux sont le point de départ de nombreuses chaines alimentaires (source d’alimentation) mais également constituent un habitat pour de nombreuses espèces. Les larves planctoniques des poissons y trouvent refuge pour se développer.

7 Zooxanthelle : ou simplement Xantelle est une algue unicellulaire pouvant vivre en symbiose avec le corail

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CHAPITRE VI) : PERSPECTIVES POUR AMELIORER L’ACTIVITE DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE SAINT AUGUSTIN

Le Ministère de la pêche et des ressources halieutiques a pour objet:

- Garantir la gestion durable des exploitations et la préservation des ressources halieutiques - Accroitre la productivité et la contribution économique du secteur - Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pêcheurs et des aquaculteurs et renforcer leurs résiliences aux aléas et catastrophes - Satisfaire les besoins du marché national en poissons et accroitre significativement l’exploitation - Promouvoir une gouvernance transparente responsable

La réalisation de ces projets nécessite un budget pourtant le Ministère ne dispose pas assez de financement pour cela.

VI-I) Maitriser le domaine de la pêche

Pour améliorer la production :

 Vulgarisation des engins de pêche plus performants

Les pêcheurs traditionnels (marins et fluviaux), devraient avoir des matériels adéquats pour l’activité de pêche. L’utilisation des embarcations motorisées et résistants aux vagues est primordiale pour les pêcheurs car le reste dépend de la capture. L’usage des engins de pêche destructifs comme les moustiquaires devrait être délaissé par les pêcheurs et de les changer par des engins plus sélectifs pour éviter la capture des larves et des œufs. La raréfaction des poissons est engendrée par cette capture non sélective des produits halieutiques, la taille idéale exigée dans le domaine du commerce devrait être respectée. Une sensibilisation venant des responsables est l’une des solutions le plus efficaces, car pendant les travaux de terrains, les pêcheurs ramassent tous les produits de la mer et du fleuve sans remettre les petits poissons dans l’eau. Cette option peut assurer la reproduction des espèces et augmenter le taux de capture.

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 Construction d’une pisciculture

La pisciculture est le terme employé pour désigner l’élevage des poissons en eau douce, en eau salée et en eau saumâtre. Elle est alors une alternative favorable pour atténuer les problèmes de la pêche traditionnelle marine et fluviale. La pisciculture est un moyen efficace pour éviter l’épuisement des ressources halieutiques et la surpêche. Elle permet d’accroitre sélectivement la production et l’évolution des espèces de poissons. La majorité des poissons mis en vente sur le marché dans le monde actuellement provient de la pisciculture. Cette proposition est alors un moyen pour les pêcheurs d’accroitre leur production et d’éviter les efforts sur la pêche ainsi que la surexploitation des produits halieutiques. La pisciculture a déjà apporté ses fruits dans plusieurs régions de Madagascar comme dans la région de Boeny plusieurs riziculteurs se sont mis à pratiquer l’aquaculture. De nombreux agriculteurs ont transformé une partie de leurs rizières en bassins, car ils ont jugé que la pisciculture est plus rentable que la riziculture. Un bassin de 300 m² produit 100 à 200 kg de poissons tous les 5 mois.

 Installation d’une communauté de pêcheur

La Commune Rurale de saint augustin ne possède pas encore aujourd’hui d’une communauté de pêcheur. Cette communauté de base va assurer la valorisation du système de gestion locale dans le domaine de la pêche comme l’optimisation de l’application des « Dina ». Résultant de l’insuffisance de contrôle de l’administration, les pêcheurs ont ainsi tendance à entraver les lois. Même s’ils savent très bien qu’ils sont en infraction aux lois (Non-respect fermeture de la zone de pêche, utilisation des engins interdits, capture des espèces protégées), ils le font encore si aucun responsable n’est là pour les appréhender.

Les Dina sont des conventions sociales pour réglementer l’accès aux ressources sans aller à l’encontre des lois nationales. En général, il est propre à une communauté villageoise, mais il peut ainsi être le fruit d’un consensus entre plusieurs villages pour la gestion d’une zone bien déterminée. Auparavant, le Dina ne s’appliquait qu’aux membres de la communauté concernée pour la sécurité et le bon fonctionnement du village. Mais depuis la mise en place des structures administratives, tous les visiteurs et les nouveaux migrants doivent passer par le chef du Fokontany ou le chef du village pour signaler leur présence au cas où il y aura un accident ou autre chose. Ils devraient être mis au courant des contenus des Dina et doivent s’y conformer. Néanmoins, l’application du Dina sur des étrangers reste

60 encore difficile dans la mesure où ce texte ne possède pas de cadre légal, ainsi les efforts actuellement axes sur la formulation du Dina. A titre d’exemple, le Dina de l’association FIMIMANO8 (Fikambanana Miaro sy Mampandroso an’i Nosy Vé) qui regroupe six villages voisines de l’île (Saint Augustin, Lovokampy, Soalara Haut, Soalara Bas, Anakao Haut et Anakao Bas) pour la gestion de l’île de Nosy Vé. L’application de ce « Dina » sur la pêche est alors une solution qui va apporter une amélioration, car la population locale respecte toujours les Dina par peur d’être mise sur caution ou être expulsée du village.

Amélioration de la conservation et de la commercialisation

La difficulté de transport engendre des problèmes sur l’acheminement des produits et le développement de l’activité de pêche même. Les solutions restent encore très difficiles à accomplir à cause de la non-intervention de l’Etat concernant la réhabilitation de la route.

 Formation sur la conservation des produits

L’installation des débarcadères dans chaque village de pêche ou Fokontany. La réalisation de cette alternative va accroitre le taux de production dans chaque village et améliorera le niveau de vie de chaque ménage, car leurs produits vont être amassés et conservés en quantité, le rendement va être aussi raisonnable pour eux. La conservation des produits est une étape vraiment importante pour les pêcheurs surtout pour ceux qui sont en difficulté pendant les périodes de fermeture de saison de pêche ou durant les passages des cyclones. Les stocks serviront de vivre pour eux, le prix de produits augment beaucoup pendant ces périodes et ils peuvent en profiter aussi.

 Sensibilisation des pêcheurs de vendre directement leur produit

Pour avoir plus de rendement, chaque pêcheur doit faire une vente directe des produits. Les collecteurs achètent les produits à très bas prix. Si un paysan vend son propre produit, il peut éviter l’intervention des collecteurs et de fixer lui-même le prix de son produit. Les revenus vont augmenter et il peut contribuer au développement par l’intermédiaire des ristournes et des taxes qu’il doit payer au niveau de la Commune. La commune ou autre intervenant devraient alors inciter, mais aussi former la population à vendre leur propre

8 RAMAMONJISOA R, (2010), « Pertinence des connaissances écologiques Agronomiques dans la sud-ouest de Madagascar », Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du DEA, Ecole supérieure des Sciences Agronomiques, Département Eaux et forêts, 105 pages.

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produit pour avoir plus de bénéfice et de rendement recevable pour chaque type de produit commercialisé. Cette sensibilisation doit être accompagnée par la formation des pêcheurs sur la gestion des revenus et l’opérationnalisation du système de microcrédit. La commune ne dispose pas encore de banque comme les autres Communes Rurales à Madagascar. L’installation des banques comme les BTM (Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra) aidera beaucoup les paysans dans la gestion de leur économie. Avec 200 000 ou 300 000 Ariary d’épargne chaque mois, ils peuvent acheter les matériels dont ils ont besoin tous les six mois par exemple. Ils peuvent acheter de nouveaux terrains ou un grand bateau pour aller dans les zones plus profondes et d’entrée dans le domaine plus professionnel et de conquérir le marché international .

VI-II) Gestion durable des ressources naturelles, une opportunité

La gestion des ressources naturelles engendrera une opportunité pour la Commune. Elle assurera la protection et la prolifération de l’habitat des ressources halieutiques (Marine et fluviale), et engendrera une amélioration sur le taux de capture des espèces pour les pêcheurs dans cette localité.

V-II-1°) Conservation de l’écosystème récifal La baie de Toliara dispose d’un grand nombre de ressources vivantes qui est caractérisé par sa grande diversité l9’ichtyologique avec 714 espèces de poissons récifaux recensés dans la zone et avec une biomasse en poisson de 1 200 kg/Ha. Pourtant ce taux diminue considérablement chaque année à cause de différents facteurs. La figure N°9 montre la Coupe de la répartition des habitats dans le récif de Toliara. Le complexe récifal de Toliara se situe dans la baie de Toliara ayant une longueur de 20 km et une largeur variant de 3 à 10 km est composée du Grand Récif de Toliara, des petits îlots coralliens internes, de deux passes Nord et Sud ainsi que d’un lagon. La zone de pêche se trouve sur la pente externe dans l’ensemble Fronto Récifal.

9 Ichtyologie : la branche de la Zoologie qui a pour objet l’étude des poissons. Elle aborde leur classification, leur écologie, leur comportement, leur physiologie, leur anatomie ainsi que les espèces fossiles.

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Figure 8. Coupe montrant la répartition des habitats dans le récif de Toliara

Source : Harmelien-Vivien, 1979

 Mise en place d’une Aire Protégée Marine

Face à la surexploitation des ressources marines et à la dégradation des habitats comme le récif corallien, la mise en place d’une Aire Protégée Marine (APM) 10 par définition : « Tout espace intertidal ou infratidal ainsi que ses eaux, sa flore, sa faune et ses ressources historiques et culturelles que la loi ou d’autres moyens efficaces ont mises le réserve pour protéger en tout ou en partie le milieu ainsi délimité », Cette alternative est durable et permettra au développement des espèces qui dépend de cet écosystème récifal. Elle va interdire et réglementer l’exploitation des ressources en vue d’une meilleure gestion de l’espace pour régulariser le fonctionnement de l’écosystème marin. Le vrai objectif de cette AMP c’est de protéger et de conserver la faune et la flore originale (restauration des stocks naturels). Cette AMP va devenir une zone de réserve permanente qui va permettre la reproduction de chaque espèce et du fonctionnement de la chaine alimentaire dans cette zone. Etablir une forme de gestion particulière pour les espèces menacées va éviter la disparition de ces espèces qui sont interdépendantes.

10 MAHAFINA J, (2011), « Perception et Comportement des pêcheurs pour une gestion durable de la biodiversité et de la pêcherie récifale : application au niveau des réserves marines temporaires du Sud-ouest de Madagascar ». Thèse de doctorat en Biologie marine, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), Université de Toliara, Université de la Réunion, 185pages.

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 Mise en place des Récifs artificiels

Les récifs artificiels sont des « structures immergées volontairement dans le but de créer, protéger, restaurer un écosystème pouvant induire des réponses d’attraction, de concentration, de protection, d’augmentation de la biomasse certaines espaces ». Elle vise une gestion à long terme des réserves halieutiques. La création des récifs artificiels permettra la multiplication de l’habitat des ressources halieutiques et d’apaiser la surexploitation des récifs naturels. La mise en place de ces récifs artificiels a déjà porté ses fruits pour plusieurs parties du monde comme au 11Japon, depuis le Moyen âge, les pêcheurs Japonais immergent de structures de bambou pour la prolifération de l’habitat des poissons, depuis ils peuvent gérer parfaitement ses réserves de pêche et la productivité de ses cotes grâce à l’installation de ces récifs artificiels. Même si la création de ces récifs requiert des investissements importants pour Madagascar, elle assurera en retour l’épanouissement de l’écosystème récifal et de l’activité de pêche pour les pêcheurs sur le littoral.

11 Récif artificiel au Japon. Disponible sur www.fracademic.com.dic.nsf.frwiki

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Croquis 7. Mise en place d’une Zone de Récif artificiel

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Le croquis n°5 montre la perspective pour la mise en place des récifs artificiels dans la Commune de Saint Augustin. Les pêcheurs vont pratiquer leur activité dans la zone de récif artificiel, car les poissons seront attirés par les aliments qui sont plantés dans cette zone comme l’algoculture. La pêche vers le 12Récif frangeant ou Banc Corallien ne serait plus utile. Cela va permettre la conservation de ces récifs mais engendrera une amélioration sur le taux de capture de chaque ménage. Par exemple, l’algoculture ou phycoculture « désigne la culture en masse des algues dans un but industriel et commercial ».

Au Japon, les pêcheurs utilisent le bambou, dans la partie Sud-ouest de Madagascar, c’est sur des cordes que les pêcheurs plantent les algues. La photo N°20 montre l’algoculture dans le littoral du petit village de , ce sont surtout les femmes qui sont les principaux acteurs dans cette plantation.

Photo 20. Algoculture (Village Beheloka)

Source : Magazine Club Vintsy (2013)

12 Récif frangeant : est un récif avec lagon qui borde une terre émergée et finit souvent en platier récifal. Assez étroit et récent, il se distingue nettement du récif barrière par sa taille plus modeste et l’affleurement de la zone corallienne

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Dans la région Atsimo Andrefana, le petit village de Beheloke adopte l’algoculture.13 La plantation de l’algue rouge (Kappaphycus alvarezzi ou Kappaphycus cotonii) permet la conservation du récif naturel, mais elle alimente aussi certaines espèces de poissons. L’usine qui exploite ces algues offre de l’emploi surtout pour les femmes. Pour les pêcheurs, cette plantation contribue beaucoup sur le revenu de chaque ménage. Cette alternative peut être adoptée par la Commune Rurale de Saint Augustin pour la gestion durable des ressources et pour le développement de l’activité de pêche sans la surexploitation de ces ressources.

 Prospection d’une nouvelle zone de pêche

La recherche d’autres zones de pêche va conserver le récif naturel, mais va permettre aussi aux pêcheurs d’élargir sa zone de pêche. La surpêche s’allégera et permettra au développement des espèces aquatiques pour un avenir certain de chaque espèce. L’exploitation à cycle rotatif dans plusieurs zones de pêche évitera une surexploitation et raréfaction des ressources halieutiques. Les pêcheurs devraient alors élargir son champ d’exploitation pour augmente le taux de capture, mais aussi d’assurer l’avenir de cette activité.

VI-II-2°) Conservation et restauration de la mangrove « Honko »

 Arrêter l’exploitation des Mangroves

L’exploitation des bois de Mangroves est interdite au niveau du territoire national Malagasy selon le registre arrêté interministériel n° 32 100 du 24 Novembre 2014. La Commune Rurale de Saint Augustin renferme quatre espèces de Mangroves (Bruguiera gymnorzha, Ceriops boviniana, Avicennia marina et Sonneretia alba).

La population dans la Commune a toujours exploité la mangrove pour des besoins personnels et pour d’autres activités sans savoir les effets néfastes sur l’environnement (marin et terrestre), la sensibilisation est alors une étape cruciale pour conscientiser la population sur ces dangers. La surexploitation de la mangrove engendre considérablement la baisse du taux de capture surtout dans le bourge du fleuve Onilahy. La dégradation de ces palétuviers menace l’écosystème marin et le littoral dans la CR de Saint Augustin. L’application du

13 NONIARILALA M. (201O), « Analyse de la pêcherie traditionnelle pour la gestion durable des ressources marines, cas de Beheloka Sud-ouest de Madagascar », Mémoire de maitrise, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), 64pages.

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« Dina » doit être imposée pour forcer les paysans à arrêter l’exploitation ces mangroves qui servent en même temps d’habitat pour certaines espèces, mais aussi de barrière naturelle pour éloigner la rive de l’érosion littorale.

 Reboisement

L’ONG « Honko » assure la protection de ces mangroves dans la Région Atsimo Andrefana. La sensibilisation et l’éducation environnementale sont les perspectives adoptées pour conscientiser la population sur les dangers provoqués par la dégradation des Mangroves. Le reboisement augmentera la surface totale des palétuviers à Madagascar, mais assurera aussi l’épanouissement de l’habitat des ressources halieutiques. Elle diminuera le phénomène d’ensablement de la baie et la sédimentation des récifs, car les racines de ces palétuviers ont une capacité rarissime de retenir le sable. La protection du littoral va être consolidée par l’intermédiaire de ces palétuviers qui servent de barrière naturelle très efficace pour la défense du rivage. La presqu’île de Sarodrano est aussi protégée par les Mangroves, les racines retiennent le sable donc elles évitent la disparition de cette localité qui est constitué essentiellement de sable.

VI-II-3°) Protection et mise en valeur de la NAP Tsinjoriake

14Tsinjoriake était un Site naturel qui est devenu une Nouvelle 15Aire Protégée proposée par la coopération Allemande GIZ en 2009 dans le cadre de son programme Germano- malgache pour l’environnement. La NAP Tsinjoriake est aujourd’hui une zone de conservation de la biodiversité (Faune et flore) et transformer en un vrai produit touristique.

La disparition de la forêt engendre la dégradation du sol et du bassin versant et provoque la perturbation climatique inquiétante. L’érosion fluviatile et l’ensablement de la baie de Saint Augustin ainsi que la sédimentation des récifs coralliens sont provoqués par le défrichement de la surface de cette aire protégée en Amont. Les terres deviennent dénudées et les éléments comme le sable et l’argile sont emportés par la pluie et le vent. L’exploitation de

14 BENASAINA M.V, (2015), « La gestion durable de l’eau et la conservation du sol dans l’aire protégée Tsinjoriake (Sud-ouest de Madagascar) », Diplôme d’Etudes Approfondies, Biodiversité et environnement, Faculté des Sciences, Université de Toliara, 103 pages

15 Aire Protégée : Un espace géographiquement clairement défini, reconnu, dédié et géré par des moyens légaux ou autres afin de favoriser la conservation à long terme de la nature et des services écosystémique et des valeurs culturelles qui y sont liés selon l’UICN (Union International pour la conservation de la nature)

68 ces surfaces sont en vue d’élargir la surface pour l’agriculture, mais aussi d’exploiter les bois pour faire du charbon et des besoins domesticités et pour alimenter le centre urbain. La population n’a pas la conscience que la dégradation aurait des impacts considérables sur leur activité mais aussi sur l’avenir de leurs enfants qui sont les futurs occupants de ces localités et qui récoltera les méfaits des actes irréfléchis de leurs parents. Même si le site est déjà classé Aire protégée et que les ONG et la communauté locale font de leur mieux, plusieurs infractions sont toujours d’actualité à cause du chômage et de la tradition encore ancrée dans la mentalité de quelques individus.

Pour faire face à cette situation et pour protéger la NAP Tsinjoriake il faut :

 Valoriser le site (développement de l’écotourisme)  Engager des employés parmi la population locale pour travailler dans le site  Application du Dina pour la protection de la forêt  Faire des reboisements dans les zones défrichées  Faire des éducations environnementales  Délocalisé la population qui habite dans le site (Fokontany Ankilibe)  Renforcer la surveillance du site

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VI-III) Mise en valeur des autres activités

L’arrivée massive des immigrants et l’explosion démographique engendrent des problèmes sur la baisse quantitative et qualitative des ressources halieutiques. Les pressions anthropiques principalement de le « Surpêche » diminuent fortement le taux de capture des produits. Valoriser les autres activités est alors une des solutions pour diminuer la surexploitation des ressources halieutiques (Marine et fluviale).

VI-III-1°) L’écotourisme

 Valorisation des produits touristiques

À cause de l’enclavement de la Commune, l’écotourisme est négligé dans la localité, les produits touristiques ne sont pas mis en valeur. Le nombre de touristes est très limité. La population locale ne s’intéresse pas par ces richesses, il faut alors sensibiliser surtout les jeunes à protéger ces vestiges et de les transformer en site touristique.

Exemple : Pendant les périodes de vives eaux en mois de Septembre au mois de Décembre, des milliers d’oiseaux migrateurs notamment du « Flamant Rose » arrivent pour s’alimenter dans le fleuve Onilahy. À cause de l’insalubrité de la rive du fleuve que la population locale sert pour jeter ses déchets ménagers, les intéressés évitent ces lieux. Ce phénomène devrait pourtant attirer les touristes. Pour faire face à cela, les jeunes devraient se mobiliser pour protéger ces lieux à fin d’attirer le maximum de touristes.

Valorisation des produits touristiques

 Aménager des infrastructures hôtelières

La commune ne dispose aujourd’hui que de trois hôtels, l’un est déjà laissé à l’abondant et les deux autres ne s’ouvrent que pendant les périodes le plus propice comme pendant le passage des baleines pendant les mois de septembre et Octobre. Les touristes ne font que passer et hébergent dans la ville de Toliara. La qualité de l’hôtellerie est l’un des critères exigés par les touristes pendant leurs séjours à Madagascar, étant un pays pauvre, la propreté est vraiment un atout pour certains hôtels de luxe pour attirer les touristes.

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 Faire de la publicité

Répandre les informations sur les produits touristiques dans les réseaux sociaux (Facebook, twitter et autres) est l’une des alternatives les plus efficaces pour attirer les touristes locaux et étrangers à venir explorer les vestiges de la commune. Aujourd’hui, faire des petits magazines est adopté par plusieurs ONG (Organisation Non Gouvernementale) pour mettre en valeur la richesse d’un site. Médiatiser les informations rapporte toujours ses fruits au niveau du grand public. L’organisation des festivals est aussi une option pour attirer le maximum de touristes comme le festival des baleines à Nosy Boraha (Sainte Marie)

VI-III-2°) Autres activités

 Développer le commerce

Le développement du commerce va dynamiser les autres secteurs d’activités qui demandent l’intervention du marché. Dans la commune, le marché reste peu exploiter, les moyens de transport sont les « Sarety » ou Charrette de zébu est le plus utilisé. L’usage de ce moyen de transport ralentit l’acheminement des produits en plus les produits transportés sont très limités. Les marchands mettent une journée tout entière avant d’arriver à la ville. Les camions quant à eux sont faits pour le transport et pour les petites marchandises ; aucun autre moyen de transport n’a été aperçu pendant les travaux de terrain.

Pour acheminer les produits frais pour la pêche, la commune a besoin de camions frigorifiques comme ceux de l’usine de fruits de mer Manda S.A. Pour les autres produits comme les patates douces ou les maïs, les paysans ont besoin de plus grands moyens de transport. L’existence de ces moyens de transport incitera la population à orienter ses récoltes vers le marché. Le commerce se progressera, ce qui va engendrer un développement non seulement pour la Commune, mais surtout pour les paysans et les pêcheurs.

 Promouvoir l’artisanat

L’artisanat est un élément qui ne se sépare jamais du tourisme, actuellement la CR de Saint Augustin ne dispose pas encore de marché destiné pour la vente des produits artisanaux. Pourtant elle dispose les matières premières nécessaires pour la fabrication de ces produits comme les Joncs « Zozoro ou Harefo» ainsi que sont des plantes aquatiques qui poussent aussi dans la plaine alluviale de saint Augustin. Les paysans devraient être formé pour fabriquer les « Tsihy » ou nappe, des paniers comme dans les autres régions de Madagascar.

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La vente des coquillages et des colliers attire beaucoup les touristes surtout les touristes qui viennent des Hautes Terres Centrales. L’artisanat permettra aussi de créer de l’emploi pour certains jeunes. Malheureusement dans cette région, l’exploitation illicite de tortues de mers est très fréquente pour les transformer en produit artisanal.

Le tableau n°8 montre la récapitulation de la troisième partie. Dans la première colonne, ce sont les problèmes engendrés par les pêcheurs ou par les paysans comme la diminution de capture qui sont énumérés. Dans la deuxième colonne, ce sont les causes qui provoquent les problèmes qui sont cités à l’exemple de l’utilisation des méthodes de pêche dévastatrices qui nuisent les œufs et les larves et dans la troisième colonne nous avons recensé les solutions ou alternatives pour la résolution de cas problèmes.

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Tableau 8. Récapitulation des problèmes, les causes et les perspectives

Problème Causes Solutions Problème de diminution de Augmentation de la pression de pêche Promouvoir d’autres activités capture (Augmentation du nombre de pêcheur, régénératrices de revenus de la sortie en mer, des engins de pêche) pour altérer la pêche Migration des espèces vers le large Destruction des habitats naturels Interdire le retournement et destruction des blocs ainsi que les techniques de pêche destructifs (senne de plage) Utilisation des méthodes de pêche Interdire l’utilisation des dévastatrices nuisent les œufs et les engins (moustiquaire) larves Diminution de la taille des Surpêche Fermer temporairement la espèces capturées zone de pêche Non-respect à la fermeture de pêche Remettre à l’eau les jeunes individus surtout les larves Non-respect des tailles minimales de Remettre à l’eau les jeunes captures individus surtout les larves Raréfaction des espèces en Surpêche Mettre en place des réserves valeur et prolifération des Dégradation des habitats marines pour permettre la espèces à moindre valeur reproduction de ces espèces Difficultés liées à la Enclavement des villages Construction des routes commercialisation Multiplication des moyens de transport Faible prix des produits halieutiques par -Inciter la compétitivité entre rapport aux produits de première les collecteurs en attirant de nécessité nouveaux opérateurs dans la zone pour faire augmenter le prix des produits -Permettre aux pêcheurs d’emmener eux-mêmes leurs produits sur le marché Difficultés liées à la pêche Taille des produits ne réponds pas à la -Remettre à l’eau les petites taille marchande espèces -Avoir des engins plus appropriés pour la capture des grands poissons Non-accès aux matériels de -Faciliter l’accès à des caisses conservations isothermes -Mettre en place des débarcadères dans chaque village de pêcheurs Manque de savoir technique Sensibilisation et éducation (Conservation et transformation des des pêcheurs sur les produits) techniques : rôle de l’administration responsable, (MPRH)

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Conclusion de la troisième partie

Cette dernière partie nous a permis de parler plus profondément des problèmes fondamentaux qui touchent la Commune et les activités anthropiques qui nuisent l’environnement et l’habitat des poissons. Cette dégradation influence beaucoup la variation du taux de capture des ressources halieutiques dans cette région. Pour faire face à cela, des perspectives sont proposées pour améliorer cette situation, la prospection d’une nouvelle zone de pêche, et la protection de la NAP Tsinjoriake sont parmi les alternatives pour éviter la surpêche. La mentalité de la population qui se base sur les traditions est l’un des blocages qui bloque la réalisation de ces solutions.

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CONCLUSION GENERALE

La complémentarité entre pêche traditionnelle marine et pêche traditionnelle fluviale se confirme sous différents angles. Les produits des deux formes de pêches sont vendus localement ou acheminés vers les grandes villes. Les pêcheurs viennent d’une seule localité qui est la Commune Rurale de saint Augustin : chaque pêcheur bénéficie des offres et des services de la commune. La complémentarité entre les deux types de pêches accélère l’évolution et le développement de la commune. La commune Rurale de Saint Augustin se distingue aujourd’hui des autres communes périphériques. La pêche est pour lui un atout indispensable pour le développement de chaque individu grâce à la commercialisation des produits hors de la commune. Cet acheminement engendre davantage des bénéfices considérables non seulement pour les pêcheurs, mais aussi pour toute sa famille. Avoir un meilleur rendement permet à chaque individu d’obtenir un niveau d’éducation assez élevé grâce à l’existence des écoles publiques et privées dans la commune, les parents ont aussi la possibilité de payer les assurances maladies de chaque membre de la famille dans les centres de santés de bases. Selon les estimations que nous avons proposées, un pêcheur pourrait bien subvenir au besoin de sa famille et de participer en même temps au développement s’il vend ses produits lui-même, car cela évitera l’intervention des collecteurs qui fixent le prix des produits. Cette initiative va augmenter le bénéfice pour les pêcheurs et engendrera le développement dans la Commune. Les pêcheurs traditionnels rencontrent toutefois de nombreuses difficultés dans leurs activités. Les pêcheurs n’ont pas encore jusqu’à maintenant une association de pêcheurs, chaque pêcheur se range lui-même ou aidé par sa famille. Les problèmes et l’insuffisance des engins de pêches sont encore d’actualité, les matériels sont archaïques et empêchent les pêcheurs d’avoir plus de poissons. La Commune Rurale de Saint Augustin, n’est pas encore alimentée en électricité, cette situation engendre des inconvénients pour les pêcheurs surtout au niveau de l’information sur la météo, les pêcheurs risquent leur vie pendant leur activité car ils ne savent pas s’il va pleuvoir ou le niveau de la mer va monter. Les pêcheurs ne reçoivent aucune subvention venant de l’Etat et doivent se débrouiller eux même pour leur survie et du développement de la commune. La commercialisation des produits reste aussi une grande énigme pour les pêcheurs à cause du mauvais état de la route et de l’insuffisance des moyens de transport. Les produits sont transportés dans un camion saturé de marchandises et de voyageurs. Il n’y a pas de

75 moyens de transport assez commodes pour transporter les produits frais surtout. La quantité de produits est très limitée et parfois les pêcheurs sont obligés de faire plusieurs voyages pour transporter tous ces produits. Les problèmes environnementaux d’origine anthropique engendrent des conséquences considérables sur l’habitat des ressources halieutiques. La destruction du bassin versant en amont provoquée par la surexploitation de la surface de la NAP Tsinjoriake entraine l’ensablement du lit du fleuve Onilahy et de la baie de Saint Augustin et arrive jusqu’au grand récif en les suffoquant par des éléments transportés par le fleuve. L’habitat des poissons sur le fleuve et dans la mer est fortement menacé, cette situation est à l’origine de la migration des poissons et de la disparition de plusieurs espèces et influence le taux de capture des pêcheurs. Des perspectives pour faire face à ces problèmes ont été proposées, les infrastructures pour améliorer les conditions de vie de ces pêcheurs, comme le renouvellement des voies de communication et la multiplication des moyens de transports pour aider les paysans à acheminer leur produit. Dans le domaine de la pêche, les pêcheurs devraient avoir à leur disposition des engins modernisés pour améliorer le taux de capture, mais aussi des maisons frigorifiques pour le stockage des produits. Pour connaitre un développement durable, les paysans devraient savoir gérer leur économie. La protection et la conservation de l’habitat naturel des poissons assureront la prolifération de chaque espèce et l’augmentation du taux de capture dans chaque zone de pêche. Ces perspectives ne seront pas possibles à réaliser si la population ne participe pas au développement. L’aide venant du gouvernement est beaucoup sollicitée par les pêcheurs mais n’arrive presque jamais.

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES SPECIALISES

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MEMOIRES ET THESES

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51. REJELA M N. (1993), « La pêche traditionnelle Vezo du Sud-ouest de Madagascar », Mémoire de maitrise, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), 58pages. 52. NONIARILALA M. (2010), « Analyse de la pêcherie traditionnelle pour la gestion durable des ressources marines, cas de Beheloka Sud-ouest de Madagascar », Mémoire de maitrise, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), 64pages. 53. MENJANAHARY T (2010), « Dynamique de la pêcherie traditionnelle d’Ambohibola Commune d’Androka de Sud-ouest de Madagascar » Mémoire de maitrise, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), 58pages.

WEBOGRAPHIE

 Monographie de la région Atsimo Andrefana. Disponible sur www.tulearini.com/documentation/Géopolitique?download:1  Commune rurale de Saint Augustin. Disponible sur https://fr.Wikipedia.org/Wiki/DistrictdeToliaraII  Tsinjoriake : Une aire nouvelle pour l’écotourisme. Disponible sur www.nocomment.mg.tsinjoriake-une-ai...  Boeny : la pisciculture, plus rentable que l’agriculture. Disponible sur www.newsmada.com-2016/03/07-boe..  Récif artificiel au Japon. Disponible sur Fracademic.com.dic.nsf.frwiki

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ANNEXES

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ANNEXE 1. CONTENU DU QUESTIONNAIRE

Les personnes interrogées Questions posées Possibilité de réponses 1°) Autorité locale Comment se présente  Financement l’intervention de l’Etat dans  Infrastructure la Commune ?  Projet  Distribution des engins  Sensibilisation La pêche contribue-t-elle au  Impôt développement de la  Taxe Commune ? Sous forme d’  Ristourne  Autres…. Autres activités dans la  Agriculture Commune ?  Elevage  Commerce  Tourisme  Transport  Autres…. 2°) Pêcheurs/Paysans A qui les pêcheurs vend-t-ils  Collecteur les produits de la pêche ?  Mareyeur  Vente direct  Marché locale  Vers les grandes villes  Autres….

Quelle est la quantité de  5kg produits chaque jour ?  15kg  20kg et plus

La pêche peut-elle subvenir  Education aux besoins de chaque  Soins médicaux ménage ?  Transport  PPN  Budget ménage  Autres….

Quels sont les problèmes  Engins engendrés par les pêcheurs?  Commercialisation  Débouché  Energie  Météo (Information)

3°) Les Collecteurs / Quels sont les types de  Produits frais Mareyeurs produits collectés?  Produits Congelés  Produits Séchés

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ANNEXE 2

Les infrastructures dans la Commune

La Mairie de St Augustin L’Hôtel de ville

Source : Cliché de l’auteur, aout 2017 Source : Cliché de l’auteur, aout 2017

CSB II (St Augustin) EPP Lovasoa St Augustin

Source : Cliché de l’auteur, aout 2017 Source : Cliché de l’auteur, aout 2017

Le Port Fiavota

Source : Cliché de l’auteur, aout 2017

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i

SOMMAIRE ...... ii

GLOSSAIRES ...... iii

ACRONYMES ...... iv

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... v

RESUME ...... vii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PREMIERE PARTIE : DEMARCHE DE RECHERCHE ET CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ...... 5

CHAPITRE I : DOCUMENTATION ET ANALYSE DE QUELQUES OUVRAGES ...... 5

I-I) La lecture des ouvrages ...... 5 I-I-1°) les bibliothèques à Antananarivo ...... 5 I-I-2°) les bibliothèques à Tuléar ...... 6 I-II) Collecte de données et analyse bibliographique ...... 6 I-II-1°) Collecte de données ...... 6 I-II-2°) Analyse de quelques ouvrages ...... 7 I-III) Enquêtes sur terrain auprès des groupes cibles...... 8 I-III-1°) Autorités locales ...... 8 I-III-2°) les ménages pêcheurs ...... 9 I-III-3°) les collecteurs / Mareyeurs ...... 12 CHAPITRE II: CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET LES ACTIVITES DANS LA COMMUNE ...... 13

II-I) La Commune Rurale de Saint Augustin ...... 13 II-I-1°) Localisation de la zone d’étude ...... 13 II-I-2°) Historique ...... 13 II-I-3°) une population semi-dispersée ...... 14 II-II) Le paysage dominé par la nouvelle aire protégée ...... 15 II-II-1°) Végétation ...... 15

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II-II-2°) la pêche face au vent et précipitations ...... 16 II-III) Autres activités de la Commune Rurale de Saint Augustin ...... 19 II-III-1°) L’agriculture ...... 19 II-III-2°) Un élevage diversifié ...... 20 II-III-3 °) Ecotourisme encore peu développé ...... 21 Conclusion de la première partie ...... 23

DEUXIEME PARTIE : LA PECHE, UNE ACTIVITE PREDOMINANTE DANS LA COMMUNE RURALE DE ST AUGUSTIN ...... 25

CHAPITRE III : LA PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE MARINE ...... 25

III-I) : La Pêche, base des activités de la population ...... 25 III-I-1°) Spécificité ...... 25 III-I-2°) Zones de pêche ...... 26 III-II) : La production et Commercialisation ...... 27 III-II-1°) Production ...... 27 III-II-2°) Commercialisation des produits ...... 32 III-III) Pêche, activité principale ...... 34 CHAPITRE. IV) : PLACE DE LA PECHE TRADITIONNELLE FLUVIALE ...... 37

IV-I) Pêche pour l’autoconsommation ...... 38 IV-I-1°) Pêche archaïque ...... 38 IV-I-2°) Zones de pêche ...... 39 IV-II) La production et commercialisation des produits ...... 40 IV-II-1°) Production...... 40 IV-II-2°) Commercialisation des produits ...... 44 IV-III) Estimation des revenus d’un ménage ...... 46 Conclusion de la deuxième partie ...... 49

TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DES ACTIVITES DE PECHE DANS LA CR DE ST AUGUSTIN ...... 51

CHAPITRE V) : LES FACTEURS QUI BLOQUENT LE DEVELOPPEMENT DANS LA CR DE SAINT AUGUSTIN ...... 51

V-I) Problèmes d’infrastructures ...... 51 V-I-1°) Route, infrastructures et moyens de transports ...... 51 V-I-2°) L’électricité ...... 52

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V-I-3°) L’adduction d’eau potable ...... 52 V-II) Les problèmes liés à la pêche ...... 54 V-II-1°) Problème de conservation ...... 54 V-II-2°) les problèmes d’embarcations ...... 55 V-II-3°) Problèmes sur les engins de pêche ...... 56 V-III) Problèmes naturels (Dégradation de l’environnement) ...... 57 V-III-1°) Ensablement de la baie ...... 57 V-III-2°) Dégradation des mangroves ...... 57 V-III-3°) Dégradation de l’écosystème corallien ...... 58 CHAPITRE VI) : PERSPECTIVES POUR AMELIORER L’ACTIVITE DE PECHE DANS LA COMMUNE RURALE DE SAINT AUGUSTIN ...... 59

VI-I) Maitriser le domaine de la pêche ...... 59 VI-II) Gestion durable des ressources naturelles, une opportunité...... 62 V-II-1°) Conservation de l’écosystème récifal ...... 62 VI-II-2°) Conservation et restauration de la mangrove « Honko » ...... 67 VI-II-3°) Protection et mise en valeur de la NAP Tsinjoriake ...... 68 VI-III) Mise en valeur des autres activités ...... 70 VI-III-1°) L’écotourisme ...... 70 VI-III-2°) Autres activités ...... 71 Conclusion de la troisième partie ...... 74

CONCLUSION GENERALE ...... 75

BIBLIOGRAPHIE ...... 77

ANNEXES ...... 83

TABLE DES MATIERES ...... 86

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