Présenté À Monsieur Le Président De La République Au Nom Du Conseil D'administration De La Banque Centrale De Tunisie Par M
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Présenté à Monsieur le Président de la République au nom du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie par Monsieur Mohamed GHENIMA, Gouverneur 1. Les négociations internationales . II. Les marchés des changes et de l'or . III. Le commerce et les paiements internationaux . IV. Le marché mondial des matières premières . V. L'évolution de la conjoncture dans les pays étrangers . 1. L'activité agricole . 44 II. L'activité industrielle et minière . 56 III. L'activité touristique . 64 IV. Les transports . 67 V. Le commerce intérieur et les prix . 71 VI. L'emploi et les salaires . 77 VII. Les investissements et leur financement . 79 VIII. - Le commerce extérieur . 86 IX. La balance générale des paiements . 99 X. Les finances publiques . 110 1. L'action des autorités monétaires. 130 II. La liquidité bancaire et l'équilibre du système financier 143 III. Les ressources monétaires et leurs contreparties. 157 IV. La distribution du crédit. '. 175 1. Evolution du bilan. 198 Il. Résultats de l'exercice 201 III. Répartition des bénéfices. 202 J'ai l'honneur de vous présenter le dix-ne~vième rapport de la Banque Centrale de Tunisie. Le présent document vous fait part de la situation économique, financière et monétaire du pays avant de vous rendre compte des résultats de la gestion de r1nstitut d'émission pour l'année 1977. Calculé aux prix courants, le produit intérieur brut a atteint en 1977, première année du Vème Plan, 2.122,1 millions de dinars, en progression de 11,7 % par rapport à son niveau de l'année précédente. En termes réels, ce taux est ramené à 4 % contre 8,2 % en 1976. La décélération de la croissance économique est imputable à la médiocrité de certaines récoltes, au recul du niveau d'activité dans certaines mines et à la diminution des valeurs ajoutées des industries agricoles et alimentaires et du tourisme.· La valeur ajoutée de fagriculture et de la pêche a accusé, en 1977, une ba.isse de 9,1 % qui a touché surtout la céréaliculture, l'oléiculture et certaines cultures maralchères dont notamment celle de la pomme de terre. En dépit du marasme affectant l'extraction minière, les industries agricoles et les textiles, la valeur ajoutée de l'ensemble du secteur industriel a progressé de 8 %. Cette évolution a principalement intéressé l'ex- traction pétrolière, la fabrication de matériaux de construction, le bâtiment, les industries chimiques et les indus- tries mécaniques et électriques. Enfin, la valeur ajoutée du secteur des services ne s'est accrue que de 3,1 % contre 6,6 % une année auparavant. Cette décélération cache cependant des évolutions divergentes selon les branches. Alors que la valeur ajoutée s'est inscrite en progression pour les transports et télécommunications, le loyer et le commerce, elle a di· minué notablement pour le tourisme sous l'effet de la régression du nombre des nuitées passées dans les centres d' hébergement. Malgré les aléas de la conjoncture, l'effort d'investissement s'est poursuivi au rythme programmé. Le volume global des dépenses en capital a atteint 660 millions de dinars, le retard enregistré dans la réalisation des investissements privés ayant été compensé par une accélération des investissements de l'Administration. Comme la formation brute de capital fixe des entreprises publiques s'est accrue à un rythme rapide, la part du secteur public dans l'enveloppe totale des investissements a nettement augmenté pour s'élever à 66,5 % contre 58,6 % en 1976. A l'exception des branches des hydrocarbures et des industries chimiques, toutes les autres branches de factivité ont bénéficié d'un volume accru d'investissements. Les taux de progression les plus élevés sont enre· gistrés dans les industries manufacturières, notamment les industries de matériaux de construction et les industries mécaniques et électriques. Par contre, la création de nouveaux emplois s'est quelque peu ralentie puisqu'elle n'a porté que sur 39.115 emplois contre 46 mille prévus initialement et 46.140 réalisés en 1976, ce qui dénote une tendance à la capitalisation de l'économie malgré les encouragements accordés aux promoteurs de projets créateurs d'emplois. Malgré la reprise des exportations et l'accroissement des entrées nettes de capitaux, la balance des paie- ments est restée déficitaire pour la 3ème année consécutive. De 18,9 millions de dinars en 1976, le déficit est pas- sé à 30,1 millions de dinars en 1977. La persistance du resserrement de la liquidité bancaire a conduit les autorités monétaires à jouer un rôle prépondérant et à manipuler plus fréquemment les instruments de la politique monétaire. En ce qui concerne les moyens de paiement,-Ies disponibilités mo~taires au sens large se sont accrues de 11,4 % en moyenne, taux compatible avec révolution du produit intérieur brut aux prix courants. L'accroisse- ment de 19,1 % de la quasi-monnaie traduit un certain raleMi.-ment du rythme de progression de l'épargne col- lectée par le système bancaire. Il est à rappeler que la qa;asi-monnaie s'était accrue de 27,5 % en 1976 et 36,9 % en 1975. En revanche, la monnaie a enregistré une croissance relativement forte de 12,2 % en ,1977 contre 8,4 % une année auparavant. Toutefois, si l'ensemble des créances nettes sur rextérieur est revenu de 131,3 à 102,2 millions de di- nars, les avoin bruts en devises de r1nstitut d'émission, malgré une légère diminution d'une année à l'autre, se sont établis en fin d'année à 130,2 millions de dinan et les réserves internationales à 145,1 millions de dinars, montants qui demeurent appréciables dans la conjoncture actuelle. Comme prévu dans le Vème Plan, le gouvernement a eu recoun, pour la première fois, au marché in- ternational de capitaux. Fixé au début à 100 millions de dollan, le premier emprunt lancé par le gouvernement tunisien sur le marché financier extérieur a dû être porté à 125 millions de dollan devant l'empressement des souscripteun. Par ailleun, les souscriptions des banques aux émissions de bons d'équipement se sont accrues de 27,3 millions de dinan pour atteindre 97,2 millions de dinars. Quant aux concoun à l'économie, ils ont légèrement dépassé un milliard de dinan, en augmentation de 15,4% par rapport à leur niveau de 1976; ce qui traduit l'ampleur de l'intervention du système monétaire dans le financement de l'activité économique. Une part prépondérante de ces concoun, environ les deux tien, continue à être accordée sous forme de crédits à court terme. Mais rintervention des autorités monétaires dans l'orientation des crédits a permis une meilleure allocation des ressources financières au profit des secteun prioritaires. Enfin, le ratio d'emploi en effets privés à moyen terme, qui mesure l'effort fourni par les banques dans le financement des investissements privés, a souvent dépassé le niveau réglementaire de 18 %. Malgré une légère baisse de ce ratio en fin d'année, le portefeuille d'effets à moyen terme s'est accru de 28,7 millions de dinan. La crise économique généralisée, dont les premières manifestations remontent à 1973, règne toujours sur la scène mondiale et nul ne sait pour combien de temps encore. Si le capitalisme moderne n'a pas été jusqu'ici, et ne sera probablement pas secoué par un crash violent et brutal du type de 1929, maintes fois annoncé ou redou- té, il aura connu, en revanche, la crise la plus durable et la plus sournoise de son histoire, crise larvée et aux aspects multiples réunissant tous les maux à la fois: chômage, récession, inflation, déficits. L'on n'était pas habitué à voir de telles manifestations se produire simultanément et échapper totale- ment tant aux instruments d'analyse et de prévision de la conjoncture qu'aux doctrines économiques les mieux établies. En conséquence, les politiques économiques fondées sur ces doctrines se sont avérées inopérantes. Les tentatives répétées et les dispositifs compliqués mis en place par les pouvoirs publics pour sortir de la crise n'ont eu que des effets limités et éphémères. Pour un moment, la crise semblait vaincue puis elle renaissait plus aiguë et plus étendue, acculant les autorités à recourir à des mesures chaque fois plus sévères. Les difficultés renouvelées et la réponse lente et précaire des économies ont fini par venir à bout des responsables politiques qui semblent gagnés par une lassitude généralisée et une hésitation à tous les échelons. Certains pays paraissent cependant s'en sortir mieux que d'autres. Il est vrai qu'ils avaient, au moment du déclenchement de la crise, les économies les plus vigoureuses. L'on peut se demander alors si leur succès relatif est dû à une meilleure aptitude de leurs économies à supporter les nouvelles difficultés ou si l'avance qu'elles avaient à la veille de la crise leur a permis d'affronter celle-ci dans les meilleures conditions. L'échec des politiques de relance comme des politiques de stabilisation et la détérioration r~eséchanges ont incité certains dirigeants des économies développées à revenir à un protectionnisme exacerbé qu'on croyait démodé et dont les premières victimes sont les pays en développement. Ces derniers venaient juste d'accéder, timi- dement du reste, à un début d'industrialisation dans des secteurs manufacturiers dont on ne peut pas dire qu'ils concurrencent sérieusement les secteurs-clés des pays industriels avancés. A peine commençaient-ils à entrevoir les avantages du libre échange et de la division internationale du travail, dont les vertus étaient jusque là vantées par les Etats capitalistes eux-mêmes, que ces derniers cessaient subitement d'en respecter les règles du jeu. Les pays en développement venaient en effet de s'enQager dignement dans la voie des industries exporta- trices espérant réaliser leur développement économique par la force du travail avec, il faut le rappeler, des techno- logies importées et des capitaux empruntés, sinon étrangers.