Présenté à

Monsieur le Président de la République au nom du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie par Monsieur Mohamed GHENIMA, Gouverneur 1. Les négociations internationales . II. Les marchés des changes et de l'or . III. Le commerce et les paiements internationaux . IV. Le marché mondial des matières premières . V. L'évolution de la conjoncture dans les pays étrangers .

1. L'activité agricole . 44 II. L'activité industrielle et minière . 56 III. L'activité touristique . 64 IV. Les transports . 67 V. Le commerce intérieur et les prix . 71 VI. L'emploi et les salaires . 77 VII. Les investissements et leur financement . 79 VIII. - Le commerce extérieur . 86 IX. La balance générale des paiements . 99 X. Les finances publiques . 110

1. L'action des autorités monétaires...... 130 II. La liquidité bancaire et l'équilibre du système financier 143 III. Les ressources monétaires et leurs contreparties...... 157 IV. La distribution du crédit. '...... 175

1. Evolution du bilan...... 198 Il. Résultats de l'exercice 201 III. Répartition des bénéfices...... 202 J'ai l'honneur de vous présenter le dix-ne~vième rapport de la Banque Centrale de Tunisie. Le présent document vous fait part de la situation économique, financière et monétaire du pays avant de vous rendre compte des résultats de la gestion de r1nstitut d'émission pour l'année 1977.

Calculé aux prix courants, le produit intérieur brut a atteint en 1977, première année du Vème Plan, 2.122,1 millions de dinars, en progression de 11,7 % par rapport à son niveau de l'année précédente. En termes réels, ce taux est ramené à 4 % contre 8,2 % en 1976.

La décélération de la croissance économique est imputable à la médiocrité de certaines récoltes, au recul du niveau d'activité dans certaines mines et à la diminution des valeurs ajoutées des industries agricoles et alimentaires et du tourisme.·

La valeur ajoutée de fagriculture et de la pêche a accusé, en 1977, une ba.isse de 9,1 % qui a touché surtout la céréaliculture, l'oléiculture et certaines cultures maralchères dont notamment celle de la pomme de terre.

En dépit du marasme affectant l'extraction minière, les industries agricoles et les textiles, la valeur ajoutée de l'ensemble du secteur industriel a progressé de 8 %. Cette évolution a principalement intéressé l'ex- traction pétrolière, la fabrication de matériaux de construction, le bâtiment, les industries chimiques et les indus- tries mécaniques et électriques.

Enfin, la valeur ajoutée du secteur des services ne s'est accrue que de 3,1 % contre 6,6 % une année auparavant. Cette décélération cache cependant des évolutions divergentes selon les branches. Alors que la valeur ajoutée s'est inscrite en progression pour les transports et télécommunications, le loyer et le commerce, elle a di· minué notablement pour le tourisme sous l'effet de la régression du nombre des nuitées passées dans les centres d' hébergement.

Malgré les aléas de la conjoncture, l'effort d'investissement s'est poursuivi au rythme programmé. Le volume global des dépenses en capital a atteint 660 millions de dinars, le retard enregistré dans la réalisation des investissements privés ayant été compensé par une accélération des investissements de l'Administration. Comme la formation brute de capital fixe des entreprises publiques s'est accrue à un rythme rapide, la part du secteur public dans l'enveloppe totale des investissements a nettement augmenté pour s'élever à 66,5 % contre 58,6 % en 1976.

A l'exception des branches des hydrocarbures et des industries chimiques, toutes les autres branches de factivité ont bénéficié d'un volume accru d'investissements. Les taux de progression les plus élevés sont enre· gistrés dans les industries manufacturières, notamment les industries de matériaux de construction et les industries mécaniques et électriques.

Par contre, la création de nouveaux emplois s'est quelque peu ralentie puisqu'elle n'a porté que sur 39.115 emplois contre 46 mille prévus initialement et 46.140 réalisés en 1976, ce qui dénote une tendance à la capitalisation de l'économie malgré les encouragements accordés aux promoteurs de projets créateurs d'emplois.

Malgré la reprise des exportations et l'accroissement des entrées nettes de capitaux, la balance des paie- ments est restée déficitaire pour la 3ème année consécutive. De 18,9 millions de dinars en 1976, le déficit est pas- sé à 30,1 millions de dinars en 1977.

La persistance du resserrement de la liquidité bancaire a conduit les autorités monétaires à jouer un rôle prépondérant et à manipuler plus fréquemment les instruments de la politique monétaire. En ce qui concerne les moyens de paiement,-Ies disponibilités mo~taires au sens large se sont accrues de 11,4 % en moyenne, taux compatible avec révolution du produit intérieur brut aux prix courants. L'accroisse- ment de 19,1 % de la quasi-monnaie traduit un certain raleMi.-ment du rythme de progression de l'épargne col- lectée par le système bancaire. Il est à rappeler que la qa;asi-monnaie s'était accrue de 27,5 % en 1976 et 36,9 % en 1975. En revanche, la monnaie a enregistré une croissance relativement forte de 12,2 % en ,1977 contre 8,4 % une année auparavant.

Toutefois, si l'ensemble des créances nettes sur rextérieur est revenu de 131,3 à 102,2 millions de di- nars, les avoin bruts en devises de r1nstitut d'émission, malgré une légère diminution d'une année à l'autre, se sont établis en fin d'année à 130,2 millions de dinan et les réserves internationales à 145,1 millions de dinars, montants qui demeurent appréciables dans la conjoncture actuelle.

Comme prévu dans le Vème Plan, le gouvernement a eu recoun, pour la première fois, au marché in- ternational de capitaux. Fixé au début à 100 millions de dollan, le premier emprunt lancé par le gouvernement tunisien sur le marché financier extérieur a dû être porté à 125 millions de dollan devant l'empressement des souscripteun.

Par ailleun, les souscriptions des banques aux émissions de bons d'équipement se sont accrues de 27,3 millions de dinan pour atteindre 97,2 millions de dinars.

Quant aux concoun à l'économie, ils ont légèrement dépassé un milliard de dinan, en augmentation de 15,4% par rapport à leur niveau de 1976; ce qui traduit l'ampleur de l'intervention du système monétaire dans le financement de l'activité économique.

Une part prépondérante de ces concoun, environ les deux tien, continue à être accordée sous forme de crédits à court terme. Mais rintervention des autorités monétaires dans l'orientation des crédits a permis une meilleure allocation des ressources financières au profit des secteun prioritaires.

Enfin, le ratio d'emploi en effets privés à moyen terme, qui mesure l'effort fourni par les banques dans le financement des investissements privés, a souvent dépassé le niveau réglementaire de 18 %. Malgré une légère baisse de ce ratio en fin d'année, le portefeuille d'effets à moyen terme s'est accru de 28,7 millions de dinan.

La crise économique généralisée, dont les premières manifestations remontent à 1973, règne toujours sur la scène mondiale et nul ne sait pour combien de temps encore. Si le capitalisme moderne n'a pas été jusqu'ici, et ne sera probablement pas secoué par un crash violent et brutal du type de 1929, maintes fois annoncé ou redou- té, il aura connu, en revanche, la crise la plus durable et la plus sournoise de son histoire, crise larvée et aux aspects multiples réunissant tous les maux à la fois: chômage, récession, inflation, déficits.

L'on n'était pas habitué à voir de telles manifestations se produire simultanément et échapper totale- ment tant aux instruments d'analyse et de prévision de la conjoncture qu'aux doctrines économiques les mieux établies.

En conséquence, les politiques économiques fondées sur ces doctrines se sont avérées inopérantes. Les tentatives répétées et les dispositifs compliqués mis en place par les pouvoirs publics pour sortir de la crise n'ont eu que des effets limités et éphémères. Pour un moment, la crise semblait vaincue puis elle renaissait plus aiguë et plus étendue, acculant les autorités à recourir à des mesures chaque fois plus sévères.

Les difficultés renouvelées et la réponse lente et précaire des économies ont fini par venir à bout des responsables politiques qui semblent gagnés par une lassitude généralisée et une hésitation à tous les échelons.

Certains pays paraissent cependant s'en sortir mieux que d'autres. Il est vrai qu'ils avaient, au moment du déclenchement de la crise, les économies les plus vigoureuses. L'on peut se demander alors si leur succès relatif est dû à une meilleure aptitude de leurs économies à supporter les nouvelles difficultés ou si l'avance qu'elles avaient à la veille de la crise leur a permis d'affronter celle-ci dans les meilleures conditions.

L'échec des politiques de relance comme des politiques de stabilisation et la détérioration r~eséchanges ont incité certains dirigeants des économies développées à revenir à un protectionnisme exacerbé qu'on croyait démodé et dont les premières victimes sont les pays en développement. Ces derniers venaient juste d'accéder, timi- dement du reste, à un début d'industrialisation dans des secteurs manufacturiers dont on ne peut pas dire qu'ils concurrencent sérieusement les secteurs-clés des pays industriels avancés. A peine commençaient-ils à entrevoir les avantages du libre échange et de la division internationale du travail, dont les vertus étaient jusque là vantées par les Etats capitalistes eux-mêmes, que ces derniers cessaient subitement d'en respecter les règles du jeu.

Les pays en développement venaient en effet de s'enQager dignement dans la voie des industries exporta- trices espérant réaliser leur développement économique par la force du travail avec, il faut le rappeler, des techno- logies importées et des capitaux empruntés, sinon étrangers. Ils courent maintenant le risque d'avoir à réviser une stratégie sur laquelle ils fondaient beaucoup d'espoir avant même qu'elle n'ait commencé à donner ses fruits.

Ce phénomène a porté un coup dur à la coopération internationale Que même la dernière session de la C.N.U.C.E.D. et le dialoaue Nord-Sud n'ont pu relancer. Le domaine de la coopération s'est même rétréci et son contenu amenuisé. D'une volonté de coopération universelle visant à instaurer un nouvel ordre économique mon- dial plus juste et à assurer le développement des pays du Tiers-monde, l'on est revenu à des petites actions isolées et à des affrontements bilatéraux ou régionaux fondés sur la défense des intérêts particuliers.

L'aide publique a encore diminué en pourcentage des revenus des pays riches, éloignant encore davan- tage l'obj~ctif retenu des deux décennies du développement et auquel avaient pourtant souscrit les pays dévelop- pés. Ces derniers semblent être résolus à limiter leur aide à quelques pays qu'ils considèrent, à leur discrétion, comme les moins développés ou les plus touchés par les crises ou les catastrophes. Les autres pays en développe- ment doivent s'adresser au marché financier privé, abondamment fourni d'ailleurs en capitaux pétroliers recyclés, arabes en particulier, mais qui impose malgré tout ses lois et ses conditions de coût et de durée nettement moins favorables que celles de l'aide publique connue jusqu'ici.

Sur le plan des relations monétaires, l'entrée en vigueur, à partir du 1er avril 1978, des nouveaux sta- tuts du Fonds monétaire international a permis le retour à une certaine légalité internationale après une longue période durant laquelle les accords de Bretton-Woods étaient devenus pratiquement caducs. Les pays membres du F.M.I. qui pratiquent le flottement ne sont plus en infraction bien qu'ils n'aient pas pris de nouveaux engagements, en cette matière, autres que celui de coopérer avec le Fonds et entre eux en vue d'assurer un système de change ordonné. C'est d'ailleurs sur cette obligation de. coopérer que le Fonds entend baser son action dans le domaine de la surveillance des pratiques de taux de change conformément aux nouveaux statuts.

Malgré l'étendue et l'ampleur des négociations qui avaient précédé la présente réforme du système mo- nétaire international, ni le F.M.I., ni les pays membres n'ont pu parvenir à une délimitation et à un partage des responsabilités internationales en matière de paiements. Le désaccord reste total sur la question de savoir si l'obli- gation de la correction des déséquilibres doit incomber aux pays déficitaires ou aux pays excédentaires. Ce point devient crucial au moment où la balance des paiements des Etats-Unis continue à enregistrer des déficits records se traduisant par une accumulation de balances dollars par le reste du monde et par la dégradation de la monnaie américaine sur les marchés des changes.

Depuis la première session de la C.N.U.C.E.D., les négociations internationales sont de plus en plus dominées par les problèmes du développement des pays du Tiers-monde. L'on a pris en effet.conscience de la situa- tion alarmante dans laquelle se trouvent les deux tiers de la population du globe, victimes d'inégalités devant un petit nombre de nations qui constituent des «i1ôts de richesse dans un océan de désespérance».

En effet, les nations industrialisées consomment vingt fois plus de ressources per capita que les pays pauvres. C'est également chez elles qu'agissent 90 % des hommes de science et des techniciens. En plus, l'inégalité structurelle est à l'origine de dommages cumulatifs pour les pays en développement. C'est ainsi que douze seule- ment de leurs produits, réserve faite du pétrole, comptent pour 80 % des recettes d'exportations qui sont très ex- posées aux fluctuations des cours qu'ils n'ont aucun moyen de contrôler. En outre, 11 % de chaque dollar gagné par l'exportation sont util isés pour payer les intérêts de la dette et à en assurer le service.

Au fil des négociations, l'approche du problème du développement est devenue à la fois globale et universelle.

Mais la longue et lente crise qui règne notamment chez les pays industrialisés et dont les pays en déve- loppement démunis de ressources ont été le plus durement touchés, a rendu impérieuse la recherche d'un nouvel ordre économique mondial plus juste. A un certain moment, une ferme détermination de la communauté interna- tionale à s'orienter vers une forme de coopération mondiale sincère et fructueuse semblait être enregistrée.

Cependant, la persistance de la crise et l'impuissance des responsables des économies industrielles à lui trouver une solution adéquate ont servi de prétexte à ces derniers pour se montrer moins disposés que par le passé à aller plus loin dans la voie de la coopération, voire même à revenir sur certains des engagements qui leur avaient été jusque là arrachés tant sur le plan commercial que sur le plan financier.

A cet égard, l'échec enregistré à l'issue de la IVème C.N.U.C.E.D. à Naïrobi, en 1976, a été confirmé par celui de la Conférence sur la coopération économique internationale baptisée «dialogue Nord-Sud» qui a clôtu- ré ses travaux en juin 1977 à Paris.

Tant par leur orientation que par leur contenu, les négociations de 1977 semblent consacrer le renon- cement à la recherche d'un ordre économique international nouveau fondé sur la coopération et l'équité.

La remise en avant des intérêts individuels des pays ou de groupes de pays a réduit la portée des dis- cussions dont les nouveaux objectifs sont devenus partiels et limités et où le problème du développement n'a plus la première place, quand il n'est pas totalement absent. Aux négociations globales ont succédé des affrontements entre blocs économiques, pays industriels - pays pétroliers et même entre pays industrialisés occidentaux eux-mê- mes. Les pays en développement, y compris les pays exportateurs de pétrole, continuent à rechercher les moyens de renforcer entre eux une coopération qu'ils souhaitent saine et fructueuse. Le principe d'une coopération universelle, admis comme base du nouvel ordre économique mondial par les Nations-Unies au cours de sa sixième session extraordinaire, a constitué le fondement des négociations qui ont eu lieu en 1975 et 1976( 1) et dont l'objectif essentiel était d'assurer le développement des deux tiers de la popu- lation mondiale.

En outre, l'interdépendance, maintenant évidente, entre la croissance des pays développés et le déve- loppement des pays du Tiers-monde semble être ignorée; les pays développés accusant les pays du Tiers-monde d'être responsables de la récession par l'accroissement du prix des matières premières, et notamment de celui du pétrole, et les pays en développement accusant les pays industrialisés de l'exploitation continue par ces derniers de leurs ressources naturelles. Les pays développés occidentaux qui représentent 20 % de la population mondiale pro- duisent près de la moitié des produits de base, ils en consomment les deux tiers; les pays collectivistes produisent et consomment environ le quart, les pays en développement produisent le tiers des produits de base et en utilisent, pour eux-mêmes, le vingtième.

C'est pour cette raison que les pays du Tiers-monde considèrent qu'il est légitime que des mesures soient prises sur le plan international pour soutenir efficacement les efforts nationaux de développement. Les ques- tions qui ont été discutées à Nairobi et renvoyées pour étude au niveau des experts peuvent être regroupées dans trois principales catégories: les problèmes commerciaux, les problèmes financiers et monétaires et les problèmes technologiques.

Les problèmes commerciaux sont au centre du débat sur le nouvel ordre économique mondial. Ils in- téressent les produits de base et les conditions de l'accès aux marchés des pays industrialisés des produits manufac- turés des pays en développement.

L'instabilité des cours et du volume des ventes des matières premières est depuis longtemps un des pro- blèmes majeurs de l'économie mondiale. Les évènements récents et l'importance que revêtent ces produits pour certains pays en développement les placent actuellement à la base du développement des pays du Tiers-monde et au centre des efforts vispnt à instaurer un nouvel ordre économique international.

Ainsi, en raison de l'importance qu'elle a acquise, cette question a été l'un des principaux points dé- battus au cours des réunions internationales surtout depuis la sixième session spéciale des Nations-Unies dont une des résolutions prévoyait, notamment, la préparation d'un programme global intégré en vue d'assurer des marchés plus sûrs et des prix plus stables à une gamme étendue de produits de base dont l'exportation présente un intérêt particulier pour les pays en développement.

Mais, si la communauté internationale a perdu l'espoir de parvenir à un accord sur le programme in- tégré des produits de base à la suite de la C.N.U.C.E.D. IV, l'accord intervenu à l'issue de la Conférence sur la Coo- pération économique internationale aurait dû permettre aux différents groupes d'experts de la C.N.U.C.E.D. sur les produits de base d'aboutir à des résultats positifs.

En effet, malgré l'accord conclu à Nairobi en 1976 sur le principe de la création d'un fonds commun, les pays développés ont remis en cause, au cours des réunions d'experts au début de l'année 1977 dans le cadre de la C.N.U.C.E.D., le principe même de la création de ce fonds. Cette position avait amené les pays du groupe des «77» à réaffirmer que le principe de la création d'un fonds commun avait été adopté à Nairobi et qu'il était exclu de revenir sur la question de savoir si ce fonds devait ou non accorder un appui financier au mécanisme de stocks régulateurs. C'est pour ces raisons que l'accord conclu à Paris, le 2 juin 1977, entre les pays industrialisés et les pays du Tiers-monde pour la création d'un fonds commun dont «les buts, les objectifs et autres éléments constitu- tifs seront négociés ultérieurement dans le cadre de la C.N.U.C.E.D.», a permis de rapprocher les positions des par- ticipants exprimées lors des réunions du groupe d'experts sur le programme intégré des produits de base.

Par ailleurs et parallèlement au débat sur le fonds commun, des négociations ont eu lieu sous l'égide de la C.N.U.C.E.D. au sujet de 5 produits de base figurant parmi les 18 énumérés dans la résolution 93( IV) de Naï- robi et qui sont le cuivre, le jute et les produits de jute, les fibres dures, le caoutchouc et les bois tropicaux. Elles n'ont jusqu'alors abouti à aucune recommandation.

Seul un accord international sur le sucre a pu être adopté le 7 octobre 1977 par la Conférence des Na- tions-Unies sur le sucre tenue à Genève. L'accord prévoit l'application concertée de contingents d'exportation et un système de stocks régulateurs qui a pour but de stabiliser le marché de cette denrée. Cet accord est applicable pendant une durée de cinq ans, mais il peut être résilié plus tôt ou reconduit pour une période maximum de deux ans.

Pour les produits manufacturés, aucun progrès n'a été enregistré. La commission de la C.N.U.C.E.D. sur les articles manufacturés qui compte 85 pays se borne à encourager l'adoption de mesures solidaires pour ac- croltre et diversifier les exportations d'articles manufacturés et semi-finis des pays en développement.

Elle a, par ailleurs, demandé au groupe d'experts chargé d'étudier les pratiques commerciales restricti- ves d'accélérer le déroulement de ses travaux. Ce groupe, qui s'est réuni en octobre 1977 à Genève, n'est pas par- venu à établir un code de conduite en matière commerciale.

Si la première responsabilité du développement économique incombe aux nations défavorisées elles- mêmes et qu'à cette fin ell.es sont déterminées à fournir tous les efforts nécessaires pour chercher les solutions adéquates à leurs difficulté~ il est clair que l'aide des pays développés constitue un complément indispensable et légitime à leurs efforts propres.

Il s'agit non seulement d'accroître le volume d'aide publique au profit des pays en développement et de permettre à ces derniers l'accès aux marchés financiers privés à des conditions acceptables, mais aussi de trouver une solution au problème de leur endettement, devenu dans certains cas préoccupant. En raison de leur importance, ces questions ont fait l'objet de commissions d'études spéciales au sein de la C.N.U.C.E.D.

C'est ainsi que les experts de tous les Etats membres de la C.N.U.C.E.D. se sont réunis deux fois en 1977 à Genève pour étudier la question de l'endettement extérieur des pays en développement conformément aux recommandations de la résolution n094(1V) de la C.N.U.C.E.D. sans aboutir cependant à aucun accord. Tandis que les pays du Tiers-monde continuent à demander l'étude de ce problème globalement, les pays développés main- tiennent toujours le principe d'étudier la dette extérieure des pays en développement cas par cas.

La question de l'aide au développement a eu plus de chance au sein du dialogue Nord-Sud à l'issue du- quel il a été décidé de créer un programme d'aide spéciale portant sur un milliard de dollars au profit des pays à faible revenu ou les plus défavorisés. Les fonds seront fournis par les pays industrialisés sous forme d'aide multila- térale ou bilatérale. Chaque pays participant à ce programme d'action spéciale devra faire un rapport sur le verse- ment de ses contributions au Comité de développement du F.M.!. et de la Banque Mondiale.

Quant à l'aide publique au développement, la Conférence sur la coopération économique internatio- nale n'a fait que rappeler l'accord conclu lors de la septième session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations- Unies et prévoyant de consacrer 0,7 % du P.N.B. des pays développés à l'aide publique et invite ces derniers à aug- menter cette aide de façon effective et substantielle. Par ailleurs, d'autres questions financières ont fait l'objet de discussions au dialogue Nord-Sud et ont figuré dans le communiqué final aussi bien dans les points d'accord que de désaccord en raison de leurs aspects mul- tiples. Ainsi, si les participants sont parvenus à se mettre d'accord sur la nécessité de l'accès des pays en dévelop- pement aux marchés de capitaux, leurs positions ont diveryé au sujet du libre transfert à l'étranger de revenus et de capitaux et des mesures appropriées pour la lutte contre l'inflation.

Sur le plan monétaire, et après l'adoption de l'amendement des Statuts du F.M.I. comportant notam- ment la légalisation du flottement des monnaies et en dépit de l'apaisement qu'il apporte à cet égard pour la cons- cience des autorités nationales, sa ratification par la majorité requise n'a pu être en fin de compte obtenue qu'après un long délai et ~on entrée en vigueur a pu avoir lieu le 1er avril 1978.

Par ailleurs, la création d'une facilité de financement supplémentaire destinée à Jider les pays qui enre- gistrent des déséquilibres de paiements importants a été approuvée par le Comité intérimaire lors de sa 8ème réu- nion en avril 1977 et adoptée par les administrateurs du F.M.I. en septembre de la même année. Les ressources nécessaires pour "entrée en application de cette nouvelle facilité prévue pour 1978 et qui s'élèvent actuellement à 8,7 milliards de D.T.S. seront fournies par 13 pays membres du F.M.I. ainsi que par la Banque Nationale Suisse.

Chargé par la résolution nO88(IV) adoptée à Naïrobi de préparer un code international de conduite pour le transfert de technologie, le groupe intergouvernemental d'experts s'est réuni trois fois au cours de 1977 sans parvenir à établir un projet commun. Les pays en développement ont proposé un projet de code détaillé com- prenant des garanties ayant force obligatoire, tandis que les experts des pays développés à économie de marché ont proposé un schéma de code renfermant des principes directeurs non obligatoires. Quant aux pays socialistes, ils ont proposé quelques éléments fondamentaux d'un code de conduite en matière de transfert de technologie.

Cette question a fait également l'objet de discussions au niveau du dialogue euro-arabe qui s'est tenu à le 10 février 1977. Les deux parties arabe et européenne recommandent de créer un centre euro-arabe pour le transfert de la technologie et la constitution d'un groupe ad-hoc chargé d'étudier plusieurs aspects relatifs à cet- te question.

A la suite de l'échec des grandes réunions internationales telles que la C.N.U.C.E.D. IV ou le dialogue Nord-Sud, au cours desquelles il était difficile de concilier entre les intérêts des pays pauvres et des pays riches, des réunions entre certains groupes de pays ont eu lieu au cours de 1977, en vue de reche~cher une forme de coo- pération limitée à certaines nations ou groupes de nations.

C'est ainsi, et continuant sur la même voie qu'ils avaient tracée au cours des réunions antérieures, les pays du Tiers-monde, bien qu'ils soient plus préoccupés par les problèmes politiques que par les problèmes écono- miques, ont cherché dans le cadre notamment d'organisations régionales, à résoudre leurs difficultés par leurs moyens propres.

De même, les pays industrialisés qui avaient établi au cours du dernier quart de siècle les structures de leur coopération interne ont manifesté au cours de 1977 un désir d'en renforcer les bases dans des conditions de plus en plus difficiles, il est vrai, menant parfois à des affrontements sans issue.

Malgré l'amélioration de la situation économique depuis le deuxième semestre de 1975, des problèmes posés par le chômage et l'inflation subsistent encore dans les nations industrialisées. De plus, l'inflation qui était considérée comme remède au chômage en apparaît, de nos jours, bien au contraire, comme l'une de ses principales causes. C'est ainsi que les participants au sommet de Londres qui a regroupé les chefs d'Etat ou de gouvernement du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon, de la République Fédérale d'Allemagne et du Royau- me-Uni, ont convenu de «créer le plus d'emplois tout en continuant à réduire l'inflation». Ils ont également mani- festé leurs préoccupations quant au chômage des jeunes et se sont engagés à prendre les mesures appropriées pour y faire face.

En ce qui concerne les échanges commerciaux, les participants se sont efforcés de déployer tous les efforts ilécessaires pour développer le commerce, pour renforcer le système libéral de commerce international et pour éviter les politiques protectionnistes qui provoquent le chômage et accroissent l'inflation. A cet effet, ils ont convenu de poursuivre les négociations internationales dites «Tokyo round» et se sont fixés comme objectifs de parvenir notamment à l'élaboration d'un plan de réduction des droits de douane et, dans certains cas, à leur sup- pression et à la mise au point de codes de conduite, d'accords et de mesures destinés à faciliter un abaissement im- portant des obstacles non tarifaires au commerce.

Les négociations du «Tokyo-round» entamées en 1975 dans le cadre de six groupes d'études n'ont pas abouti à des décisions notables. Seul, le groupe d'études sur les produits tropicaux qui ont été qualifiés de «secteur spécial et prioritaire» a pu oarvenir à des résultats concrets au début de 1977.

En effet, certains pays industrialisés, à savoir l'Australie, les pays de la C.E. E., le Canada, la Finlande, le Japon, la Norvège, la Nouvelle Zélande, la Suède et la Suisse font bénéficier les produits tropicaux des pays en développement de concessions commerciales et de contributions. Un grand nombre de ces concessions concernent les produits primaires, mais elles couvrent aussi parfois des produits finis et semi-finis.

Les pourp"ders sur les produits tropicaux ont été le seul domaine des négociations commerciales mul- tilatérales où le principe de réciprocité n'a pas été invoqué, les concessions des pays industrialisés n'ayant pas été subordonnées à l'octroi de concessions réciproques par les pays en développement bénéficiaires.

Quant aux autres groupes d'études qui se sont consacrés aux tarifs douaniers, aux obstacles non tari- faires, aux clauses de sauvegarde, à l'agriculture et aux négociations sectorielles et se sont fixés comme échéance la fin de l'année 1977 pour la fin de leurs travaux, ils ne sont pas encore parvenus à un accord.

Enfin, l'on a enregistré, en 1977, la .constitution de la plus vaste zone de libre échange du monde où s'effectuent environ 22 % du total du commerce mondial entre la C.E.E. et l'Association européenne de libre échange créée en 1960 par l'Autriche, le Danemark, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.

Pour ce qui est de l'énergie, l'objectif à atteindre par les oays développés serait d'être moins dépen- dants du pétrole importé, par l'économie de l'énergie existante et l'accroissement et la diversification des sources d'approvisionnement. A cette fin, ils se sont entendus pour développer les échanges de technologie et la recherche et le développement en vue d'une utilisation plus efficace de l'énergie, d'une extraction et d'un emploi accru du charbon et des autres énergies traditionnelles et de la mise en œuvre de nouvelles sources d'énergie.

Enfin, les participants au sommet de Londres font allusion à la nécessité d'aide supplémentaire aux pays en développement importateurs de pétrole pour leur permettre d'accroître leur production d'énergie. Ils re- connaissent également que l'économie mondiale ne peut connaître une croissance soutenue et acceptable que si les pays en développement participent à cette croissance. A cette fin, ils se sont engagés à œuvrer pour accroître le transfert d'autres ressources réelles à ces pays.

Sur le plan monétaire, les possibilités d'entente sont plus problématiques. Alors que le dollar continue sa chute et que le déficit de la balance des paiements américaine atteint des montants records, la responsabilité du soutien des monnaies et du retour à la normale n'est pas encore clairement définie entre les Etats-Unis d'une part et les pays à excédents chroniques, l'Allemagne et le Japon, d'autre part. En fait, au-delà des problèmes monétai· res, le désaccord réside au niveau des politiques commerciales et même économiques que chaque pays pense que ses partenaires doivent suivre. Les signaux d'alarme déclenchés au cours des dernières années pour annoncer une pénurie prochaine et dramatique du pétrole donnent au problème de l'énergie une importance particulière. Ce phénomène a été en prin- cipe à l'origine de la convocation du «dialogue Nord-Sud» et du «dialogue Euro-Arabe». Cependant, si tous les par- tenaires sont pratiquement d'accord sur le diagnostic, ils divergent nettement sur les remèdes nécessaires et notam- ment en matière de prix et de ravitaillement en pétrole.

Le désaccord entre les pays industrialisés et les pays producteurs de pétrole est total en ce qui concer- ne le prix. En effet, l'attitude des nations développées a été jusqu'ici dictée par le réflexe naturel de tout acheteur, c'est-à-dire se procurer le bien dont il a besoin au prix le plus bas. Cette attitude allait évidemment à l'encontre des intérêts des pays exportateurs de pétrole soucieux d'ajuster les prix de leurs exportations et de liquider les séqùel- les de la domination coloniale. Ceci était d'autant plus nécessaire qu'entre la deuxième guerre mondiale et 1973, le prix du pétrole en termes réels était tombé à un niveau extrêmement bas du fait de l'inflation qui sévissait dans le monde entier. Même après 1974 et malgré les fortes augmentations successives, le prix du pétrole s'est encore dé- précié en valeur réelle entre 1974 et 1976 pour n'avoir pas pu rattraper le taux de hausse des prix des produits ex- portés par les pays industriels.

C'est pour ces raisons que les pays de l'O.P.E.P. ont demandé, au cours du dialoÇlue Nord-Sud, que le prix du pétrole soit fixé en tenant compte du coût des énergies de remplacement et que le pouvoir d'achat de la va- leur unitaire de leurs exportations soit protégé. Mais devant l'absence de propositions sérieuses de la part des pays industrialisés, cette question est restée en suspens. Il en a été de même d'ailleurs des autres aspects Ou problème tels que ,'approvisionnement ou la création d'un organisme de discussion et de concertation entre les pz ys consom- mateurs et producteurs de pétrole.

Toutefois, si les deux parties s'accordent sur la nécessité pour tous les pays de pouvoir disposer d'un approvisionnement suffisant et non discriminatoire en énergie, tant de ressources renouvelables que de ressources non renouvelables, les pays en développement n'ont pas pris d'engagement quant à la création d'un organisme spé- cifique pour l'énergie qui regrouperait les deux parties. Cette attitude traduit leur volonté de ne pas se dessaisir de leur principal atout face aux pays développés qui n'ont fait de leur côté que des promesses dont la concrétisation nécessitera encore de longues et épineuses négociations.

En ce qui concerne la coopération entre les pays industrialisés et les pays exportateurs de pétrole, elle s'est notamment manifestée au niveau des pays -européens et arabes par le dialogue euro-arabe engagé en 1974 et qui, depuis, a connu cinq rencontres dont la dernière à Tunis au mois de février 1977.

En dépit du fait que le pétrole était à l'ori9ine de ce dialogue, il a été exclu du dialogue euro-arabe. Le principal souci des européens dans cette coopération était d'attirer la majeure partie de l'excédent des recettes des pays arabes exportateurs de pétrole vers l'Europe en raison de la vive compétition que se livrent les pays industria- lisés pour attirer ces capitaux et couvrir ainsi leur déficit commercial provenant de leurs importations de pétrole. Les pays arabes ont, pour leur part, insisté plutôt sur les ~l oblèmes politiques et sur le transfert de technologie.

En matière d'investissement, les deux parties ont convenu de diffuser des informations en vue de four- nir aux investisseurs des deux parties les renseignements pratiques qu'ils peuvent souhaiter. Elles ont également prévu la conclusion d'une convention euro-arabe sur la protection des investissements.

Forts de l'expérience peu édifiante de leur confrontation avec les nations industrialisées, les pays en développement ont essayé, malgré leurs divergences sur plusieurs questions politiques, de parvenir à des positions communes cohérentes en vue de renforcer et d'élargir leur coopération aux niveaux sous-régional, régional et inter- régional. C'est ainsi qu'une nouvelle grande commission regroupant 77 pays de la C.N.U.C.E.D. a été créée par le Conseil du commerce et du développement en vertu d'une résolution adoptée lors de la quatrième réunion à Naï- robi. C'est également dans cet esprit qu'a eu lieu le dialogue arabo-africain parallèlement aux réunions habituelles de l'O.U.A. et des autres organismes similaires dépendant des Nations-Unies. La principale caractéristique dégagée des rencontres entre pays en développement est la solidarité qui n'est plus fondée sur la réciprocité de services mais sur la coopération. L'accent a été mis sur ce point notamment lors de la Conférence arabo-africaine qui s'est tenue au niveau ministériel du ~4 au 26 janvier à Lusaka et au Som- met tenu au Caire du 7 au 10 mars 1977. Au cours de cette dernière réunion, l'Arabie Saoudite, la Zambie, le Ko- weït et les Emirats Arabes Unis se sont engagés à consacrer 1,5 milliard de dollars E.U. à l'aide au développement. Outre le domaine financier, l'accord du Caire souligne la volonté des participants de promouvoir dans tous les do- maines leur coopération. Par ailleurs, ils ont convenu de développer les consultations entre les pays arabo-africains et de tenir un sommet au niveau des chefs de gouvernement tous les trais ans et une réunion au niveau des ministres des affaires étrangères tous les dix huit mois.

Quant aux chefs de gouvernement africains réunis au sommet de l'O.U.A. tenu à Libreville du 2 au 5 juillet, bien qu'ils se soient consacrés principalement aux problèmes politiques et surtout aux «questions brûlantes», ils ont tout de même reconnu l'importance et la nécessité d'œuvrer à la réalisation d'un marché commun africain.

De même, les participants à la réunion ministérielle de l'Association des pays de l'Asie du Sud-Est, réunis à Manille le 14 février, se sont engagés à œuvrer pour accroitre les échanges entre-eux et ont lancé également un appel à l'unité politique et économique régionale.

Par ailleurs, les pays en développement exportateurs de pétrole, en dépit de leurs divergences sur la question de l'augmentation du prix du pétrole notamment, ont convenu, au cours de la réunion des ministres de l'O.P.E.P. tenue le 1er mars 1977 à Vienne, de porter de 880 millions de dollars E.U. à 1,6 milliard de dollars le fonds spécial destiné à venir en aide aux pays en développement les plus touchés par le renchérissement du pétro- le. Ils ont aussi réaffirmé leur volonté de renforcer la solidarité des pays en développement face aux pays industria- lisés.

Les régimes de change adoptés par les pays membres du Fonds monétaire international au cours des quatre dernières années couvrent une gamme étendue, allant du flottement indépendant au rattachement à une monnaie ou à un panier de monnaies. Les dispositions retenues dans le deuxième amendement des statuts du Fonds qui autorisent les pays membres à adopter divers régimes ne font que légaliser cette diversité des politiques de change pratiquées depuis la réapparition du flottement en mars 1973.

Toutefois, l'incertitude croissante qu'entraine la généralisation du flottement a amené un certain nom- bre de pays à opter pour le rattachement de leurs monnaies à un groupe de monnaies, y compris le D.T.S. ou mê- me à une seule monnaie d'intervention. Parmi les 132 pays recensés par les services du Fonds au 31 janvier 1978, 36 pratique~t le flottement et 96 pratiquent le rattachement contre respectivement 34 et 94 au 31 janvier 1977. Il faut remarquer toutefois que la plupart des pays qui pratiquent le rattachement subissent plus ou moins les ef- fets du flottement, vu que les monnaies de rattachement sont les principales monnaies déjà flottantes.

Durant l'année 1977, si le nombre total des pays à monnaie flottante n'a pas varié, leur répartition s'est modifiée. C'est ainsi que le nombre de monnaies qui flottent librement est passé de 20 à 24 à la suite de la reclassification dans cette catégorie du kina de la Papouasie Nouvelle Guinée, rattaché auparavant au dollar austra- lien, du sol péruvien et de la livre israélienne qui étaient flottants en fonction d'indicateurs ainsi que du dong du Viet-Nam et de la roupie de Sri-Lanka rattachés auparavant au D.T.S. et à un autre panier respectivement. L'escu- do portugais qui jusqu'au 25 août 1977 faisait partie de cette rubrique est devenu depuis flottant en fonction des prix au Portugal et à l'étranger.

Quant aux pays du «Serpent» monétaire européen, et après le retrait de la Suède le 29 août 1977, ils ne comprennent plus que la Belgique, le Danemark, la République Fédérale Allemande, le Luxembourg, les Pays- Bas et la Norvège. Les nouveaux pays qui ont adhéré au Fonds en 1977 ont préféré rattacher leurs monnaies soit à celle de leur principal partenaire commercial, tels que la roupie des Seychelles à la livre sterling et le peso de la Guinée Bissao à l'escudo portugais, soit au D.T.S., telle cas de la dobra de Sâo Tomé....,. et - Principe.

L'activité sur les marchés des changes a été caractérisée pendant le premier semestre de 1977 par une relative accalmie, succédant aux perturbations observées vers la fin de 1976. A l'origine de cette situation, on note le soutien international apporté aux devises faibles, livre sterling et lire italienne, ainsi que la faible évolution de l'inflation au cours de cette période. Mais dès le début du second semestre, le dollar commença à manifester des signes persitants de faiblesse entralnant une accentuation de l'appréciation des monnaies fortes, yen japonais et deutschemark essentiellement.

Cette évolution a mis en évidence le rôle prédominant que continue de jouer le dollar américain dans le système monétaire international. Il est apparu qu'en l'absence d'une monnaie internationale tel que fut l'or au- paravant et en raison de l'importance du dollar dans les règlements et les réserves internationaux, toute variation, à la hausse ou à la baisse du cours du dollar influe sur les cours des autres devises de façon parfois brutale. Aussi, pour parvenir à une certaine stabilité du système monétaire international dans le régime actuel des changes flot- tants, il faudrait assurer une plus grande stabilité à la devise américaine. Cette responsabilité incombe en premier lieu à l'Administration américaine mais aussi aux pays industrialisés excédentaires.

Flottement Rattachement à une monnaie ou à un groupe de monnaies Total

Da tes Indépen· Marges En fonction Total Dollar Livre Franc Autres Autres Total Général D.T.S. dant communes d'indicat. 1 U.S. sterling français monnaies paniers 2 ------Au 31 juillet 1975 15 8 4 27 52 9 13 4 6 14 98 125 Au 31 octobre 1975 14 8 5 27 47 8 13 5 9 18 100 127 Au 31 janvier 1976 15 8 6 29 46 7 13 5 9 18 98 127 Au 30 avril 1976 17 7 6 30 45 7 13 5 10 17 97 127 Au 31 juillet 1976 18 7 6 31 46 4 13 5 11 17 96 127 Au 31 octobre 1976 19 7 7 33 43 4 14 5 12 17 95 128 Au 31 janvier 1977 20 7 7 34 44 4 14 4 12 16 94 128 Au 30 avril 1977 19 7 7 33 44 4 14 5 12 17 96 129 Au 31 juillet 1977 19 7 7 33 44 5 14 5 12 17 97 130 Au 31 octobre 1977 22 6 6 34 44 5 14 4 13 17 97 131 Au 31 janvier 1978 24 6 6 36 44 5 14 4 13 16 96 132

Source .' Fonds monétaire international

S'agissant des autres principales devises, l'année 1977 a été marquée par le redressement vigoureux de la livre sterling ainsi que par les fortes appréciations du yen japonais et du deutschemark. Quant à la lire italienne, son mouvement à la baisse s'est accentué en dépit des mesures draconiennes prises par les autorités, notamment au niveau de la balance commerciale. Enfin, les francs français et suisse ont enregistré des évolutions divergentes au cours de l'année.

L'évolution du dollar américain a été imprégnée tout au long de l'année par la dégradation des comptes extérieurs et notamment par l'aggravation du déficit commercial engendré par l'augmentation des importations de pétrole. Seules les interventions des banques centrales étrangères ont permis de redresser et de soutenir quelque peu le dollar.

Après avoir connu une quasi-stabilité durant le premier trimestre de 1977, le dollar a commencé à en- registrer à partir du mois d'avril des baisses de plus en plus prononcées. Cette évolution due à l'annonce d'un défi- cit record d'environ 4 milliards de dollars de la balance des paiements courants pour le premier trimestre - déficit plus important que celui enregistré au moment de la crise du dollar de 1971 - a ramené le taux de change effectif de la devise américaine en juin au niveau de 87,3 correspondant à une dévalorisation de 1,24 % par rapport à dé- cembre 1976. Dans les milieux financiers internationaux, on a même souligné que le maintien au mois de juillet des taux d'intérêt aux Etats-Unis à un bas niveau laisse croire que l'effritement du dollar est même souhaité par les au- torités monétaires pour faire face au déficit considérable de la balance commerciale. C'est ainsi que la baisse de la monnaie américaine s'est encore amplifiée au cours de ce mois et a atteint le 26 juillet son cours le plus bas jamais enregistré par rapport au deutschemark (1 dollar = 2,2465 DM) correspondant à une perte d'indice d'environ 2,49 %.

Après une relative stabilité durant la fin de l'été, le dollar a connu une deuxième période de baisse qui s'est accentuée à partir du mois d'octobre ramenant son indice de taux de change effectif au niveau de 86,0 corres- pondant à une dépréciation de 2,71 % par rapport à son cours du 31 décembre 1976. L'accélération de la chute du dollar a atteint des proportions inquiétantes en fin d'année avec une baisse de 4,07 % au mois de novembre et 5,88 % au mois de décembre par rapport au niveau atteint à fin décembre 1976. Devant la dégradation continue du dollar et les inquiétudes croissantes des détenteurs de la monnaie américaine, principalement les pays de l'O.P.E.P., l'Administration américaine a été amenée à prendre une série de mesures pour lutter contre la spécula- tion et les ventes massives de dollars.

Ce train de mesures, adopté le 4 janvier 1978, a consisté dans la réanimation des lignes de crédits réci- proques d'un montant total de 20,160 millions de dollars conclues entre le Système Fédéral de Réserves, d'une part, et 14 banques centrales et la Banque des Règlements Internationaux, d'autre part. L'autre volet de ce plan a été la conclusion d'un accord de prêt entre le Fonds de stabilisation des changes du Trésor américain et la Deutsche Bundesbank. Le montant non spécifié de ce prêt s'ajoutera à l'encours déjà existant de 4,7 milliards de dollars et servira à stabiliser le cours de la monnaie américaine.

Enfin, le Conseil des Gouverneurs du Système Fédéral de Réserves a décidé, le 6 janvier 1978, de re- lever le taux d'escompte de 6 à 6,5 %. Ce taux qui était de 5,25 % depuis la fin de 1976 a été relevé, à deux repri- ses au moment de la crise, en août 1977 à 5,75 % et en octobre à 6,0 %. L'Administration américaine estime que toutes ces mesures revêtent un caractère temporaire en attendant l'approbation par le Congrès du plan énergétique du Président Carter.

1976 1 9 7 7 Variations 1972 1973 1974 1975 1976 Déc.77 Déc. Mars Juin Sept. Déc. Déc.76

Dollar des Etats-Unis 89,8 82,3 84,2 83,5 87,7 88,4 87,9 87,3 87,3 83,2 5,88 Franc français ... 101,7 106,3 99,3 109,3 103,7 98,1 98,3 98,5 98,8 97,3 0,82 Livre sterling ... 96,7 87,5 84,8 78,3 66,3 61,3 62,7 62,4 63,3 64,8 + 5,71 Lire italienne ... 98,5 89,7 81,0 77,8 63,7 60,6 59,1 58,8 58,9 56,8 - 6,27 Deutschemark .. 107,1 119,3 125,5 127,6 132,3 140,4 140,1 141,7 143,7 149,8 + 6,70 Yen japonais .... 114,5 123,2 115,4 111,7 115,7 116,2 122,6 125,9 129,0 140,3 + 20,74 Franc suisse .... 106,1 118,3 128,6 145,0 157,0 160,3 153,2 156,1 164,0 180,7 + 12,73

Source.' F.M.I., International Financial Statistics

Après avoir connu une évolution timide au début de l'année, le deutschemark a par la suite continuel- lement progressé par suite notamment de la faiblesse du dollar. L'amenuisement de l'excédent commercial au dé- but de l'année s'est traduit par de légères baisses du cours du deutschemark en janvier et en février. Toutefois, la réaction du Gouvernement allemand ne s'est pas fait attendre. Dès le début du second trimestre, les autorités ont

• Le taux de change effectif retenu est un indice calculé par le F.M.!. qui combine le taux de change entre la monnaie d'un pays et 20 autres monnaies principales, pondéré par des cœfficients fournis par le Modèle Multilatéral des Taux de Change. La basede l'indice est 100 pour le mois de mai 1970. adopté un plan de relance qui a contribué, avec la baisse du dollar, à la hausse du deutschemark dont l'indice de taux de change effectif a atteint à la fin du mois de juillet le niveau de 144,8 soit une appréciation de 3,13 % par rapport à décembre 1976.

Cette tendance qui s'est poursuivie au cours du quatrième trimestre de 1977 a été provoquée par un afflux de devises risquant de remettre en cause l'équilibre monétaire ;ce qui a amené la Bundesbank à réduire en fin d'année le taux d'escompte à 3 % contre 3,5 % depuis septembre 1975.

Enfin, et par suite de la forte demande de marks constatée au cours des derniers mois de l'année et provoquée par la vague de spéculation sur les marchés des changes, la revalorisation de la devise allemande a été de 6,70 % correspondant à un taux de change effectif de 149,8 contre 140,4 à la fin de 1976.

Quant à l'évolution des autres monnaies composant le «Serpent» monétaire européen, les tensions en- tre elles ont été importantes et fréquentes en 1977. C'est ainsi que malgré le réalignement monétaire intervenu en octobre 1976, les monnaies des pays nordiques participant à l'accord monétaire européen, à savoir les couronnes suédoise, danoise et norvégienne, ont été soumises, dès le début de l'année, à des perturbations dues à la persis- tance d'inégalités au niveau des balances des paiements et des prix internes.

Ces perturbations se sont traduites, le 4 avril 1977, par les dévaluations de la couronne suédoise de 6 % et des couronnes danoise et norvégienne de 3 % par rapport aux monnaies de la République Fédérale Allemande, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg. Ces mesures ont permis d'apaiser temporairement les tensions sans pour autant contribuer à la résolution des problèmes fondamentaux que connaissent les pays nordiques qui ont dû recourir de nouveau à des dévaluations le 29 août 1977. Ces dévaluations ont été de 5 % pour les couron- nes danoise et norvégienne par rapport aux monnaies du «serpent» et de la % pour la couronne suédoise par rap- port à un panier de 15 devises. La Suède a décidé aussi de renoncer temporairement à l'accord monétail e européen.

Le franc français a été au cours de l'année 1977 à l'abri des grands mouvements spéculatifs et n'a pas suivi par conséquent le dollar dans sa baisse, mais il ne s'est pas pour autant apprécié dans les mêmes proportions que le yen, la livre sterling ou le deutschemark.

Au cours du premier trimestre, le maintien de taux d'intérêt élevés a contribué à la bonne tenue du franc qui a aussi bénéficié d'une réduction générale de l'activité sur les marchés des changes. Son taux de change effectif qui s'est inscrit en hausse a atteint en février le niveau de 98,6 correspondant à une appréciation de 0,51 % par rapport au niveau de fin d'année 1976. Toutefois, les résultats peu favorables du commerce extérieur ont en- tralné une légère baisse des cours du franc en mars 1977 qui n'a été d'ailleurs que passagère.

L'atténuation des tensions inflationnistes intervenue au cours des mois suivants ainsi que l'améliora- tion de la situation des échanges extérieurs conjuguées à la poursuite des emprunts à l'étranger ont contribué à la bonne tenue du franc dont le taux de change effectif a atteint en juillet le niveau le plus élevé de l'année, soit 99,3. Le franc s'est affaibli par la suite surtout à la fin de la saison touristique qui n'était pas très bonne. Cette tendance à la baisse s'est accentuée au mois de novembre au cours duo'_,elle taux de change effectif du franc a atteint le ni- veau le plus bas de l'année, soit 98,0. A la fin du mois de décembre, le taux de change effectif du franc français a atteint 97,3 enregistrant ainsi une dépréciation de 0,82 % par rapport à son niveau de fin 1976.

Le redressement spectaculaire de la livre sterling constaté dès le début de 1977 a été favorisé par une amélioration de la situation économique et notamment par l'apaisement des tensions inflationnistes qui a rendu possible une limitation de la hausse des salaires.

Cette évolution, conjuguée à un afflux massif de capitaux flottants et à un tirage, en janvier 1977, de 682 millions de livres sur le crédit contracté envers le F.M.L, a contribué à la quasi-stabilité de la devise britan- nique qui s'est toutefois passagèrement ressentie au cours du second trimestre de 1977 de la réapparition des ten- sions inflationnistes qui ont engendré un alourdissement du climat social. Par ailleurs, la baisse du taux d'escompte à 8 % le 13 mai (contre un maximum de 15 % le 7 octobre 1976) et les interventions de la Banque d'Angleterre, en raison d'une demande nourrie de livres, ont eu pour résultat de freiner la hausse de la devise britannique dont le taux de change effectif a atteint en juillet le seuil minimum de l'année, soit 61,9 points. A la suite de la décision prise par la Banque d'Angleterre d'abandonner à partir du 27 juillet la politi- que de rachat régulier de dollars pour maintenir le taux de change de la livre stable au regard de la devise américai- ne, la livre sterling a immédiatement progressé pour retrouver et même dépasser le niveau constaté au début de "année. Cette fermeté s'est poursuivie jusqu'à la fin de l'année parallèlemenfau redressement de la balance com- merciale britannique enregistré grâce à l'exploitation du pétrole de la Mer du Nord.

Le yen japonais, après avoir connu une période de faiblesse qui durait depuis l'automne 1973 à la sui- te de la hausse du prix du pétrole et son incidence sur la balance nippone des paiements courants, est redevenu en 1976 et surtout en 1977 la devise la plus appréciée par rapport à toutes les monnaies importantes.

La hausse du yen s'est accélérée depuis le début de l'année grâce à l'accumulation d'importants excé- dents commerciaux et au niveau élevé des taux d'intérêt intérieurs. Cette hausse a atteint 7,6 % en avril et 11,2 % en juillet.

L'avantage concurrentiel du Japon tient au fait que ce pays qui avait constitué des stocks importants pendant la récession, contrairement à d'autres pays, a pu satisfaire sans délai et à des prix compétitifs la demande étrangère croissante. L'excédent commercial très important qui en est résulté a amené les autorités monétaires à ne pas s'opposer à la hausse du yen (20,74 % d'une année à l'autre) afin d'éviter que les partenaires commerciaux du Japon n'aient recours à des mesures protectionnistes qu'ils sont de plus en plus tentés de prendre.

En dépit de l'endettement accru des banques italiennes envers l'étranger devant l'encadrement ri!Jou- reux du crédit intérieur imposé par les autorités monétaires, le cours de la lire italienne a connu un effritement ac- centué tout au long de l'année. Aussi, malgré l'entrée en février 1977 de 400 millions de dollars résultant de la par- ticipation de la Libye au capital de FlAT et du tirage de 130 millions de dollars sur le crédit de la Bundesbank, en contrepartie de la hausse de la valeur de l'or présenté comme gage(1), la chute de la lire s'est poursuivie jusqu'au mois d'avril. Il faut noter que les autorités italiennes avaient réduit, entre temps, à 25 % le montant du dépôt préa- lable à l'importation introduit en octobre 1976. Ce dépôt a été par la suite ramené à 10% puis aboli à la mi-avril. Elles ont aussi supprimé en février la taxe sur les achats de devises. Aussi, après avoir enregistré une dépréciation de 2,48 % à la fin du premier trimestre, le taux de change effectif de la lire a encore reculé entre avril et juin.

Par la suite, l'accalmie relative constatée en été malgré la chute intervenue en juillet (3,96 %) et con- sécutive notamment au remboursement d'une partie de la dette auprès du F.M.!. n'a été que de courte durée; l'ef- fritement des cours de la lire a repris dès le début du quatrième trimestre et le taux de change effectif de cette mon- naie a atteint en novembre le seuil le plus bas de l'année, soit 57,8. En effet, la dégradation de la situation finan- cière conjuguée au déficit commercial de plus en plus important ont été de nature à accentuer la faiblesse de la li- re dont le taux de change effectif a clôturé l'année au niveau de 56,8 correspondant à une dépréciation de 6,27 % par rapport au niveau de l'année précédente.

Le franc suisse, qui a été la devise la plus appréciée sur les marchés des changes depuis 1971, a connu un accès de fa iblesse contre les principales monnaies au cours des sept premiers mois de l'année 1977 au cours des- quels son taux de change effectif s'est effrité au total de 2,82 %.

L'évolution du franc suisse, semblable à celle du deutschemark au début de l'année, fait ressortir une dépréciation maximum de 4,43 % à la fin du mois de mars par rapport à son niveau de décembre 1976 ; cette dé- préciation est surprenante vu la réputation de la devise helvétique comme monnaie refuge pendant les troubles monétaires. Mais ce retournement de 'tendance trouve son origine essentiellement dans les sorties importantes de capitaux, convertis en livres sterling plus rémunératrices ainsi qu'aux perspectives plus attrayantes de l'or. Ce fut alors l'occasion pour la Banque Nationale Suisse d'alléger les contraintes imposées jusque là au système bancaire pour lutter contre l'entrée de capitaux étrangers et ce en relevant le montant maximum des dépôts non soumis à un intérêt négatif. La tendance à la hausse intervenue à partir du second semestre en dépit de l'affaire du Crédit Suisse( 1) n'a permis à la monnaie helvétique de retrouver son niveau de la fin de l'année 1976 qu'à partir du mois d'août; elle a continué depuis à s'apprécier à un rythme accéléré. Bénéficiant de l'agitatioA qui régnait sur les marchés des changes, le cours du franc suisse s'est établi aux niveaux de 168,6,173,0 et 180,7 respectivement au cours des 3 derniers mois de l'année 1977, soit une appréciation respective de 5,18 %, 7,92 % et 12,73 % par rapport à dé- cembre 1976.

L'évolution du D.T.S. a été imprégnée par la hausse du yen, du deutschemark et de la livre sterling qui entrent pour 29 % dans la composition de son panier type, hausse qui a compensé l'effritement des cours du dollar et de la lire italienne qui entrent pour 36 %. Il en est résulté une hausse de 3,9 % du cours du D.T.S. qui est passé de 1,15588 dollar E.U. en décembre 1976 à 1,20097 dollar E.U. en décembre 1977. Parallèlement, le taux d'augmentation annuelle moyen a été de 1,13 %. Toutefois, la tendance à la hausse constatée tout au long de l'an- née a été freinée aux mois d'août et septembre pour reprendre au cours du quatrième trimestre à un rythme accé- léré. En effet, rapporté à décembre 1976, le taux d'augmentation atteint en septembre a été de 0,47 %.

L'affermissement du cours de l'or amorcé à partir du mois de septembre 1976 s'est encore accentué en 1977 et le métal jaune a été coté à 164 dollars l'once en octobre 1977, niveau sans précédent depuis août 1975.

L'activité parfois fiévreuse qu'a traversée le marché de l'or est imputable notamment à la réapparition de la spéculation interrompue depuis deux ans, à la baisse du dollar et à la confiance retrouvée dans le métal jau- ne qui est redevenu l'instrument de placement le plus sûr pour les investisseurs du Proche Orient et de l'Europe Occidentale en raison des anticipations sur les poussées inflationnistes.

Ainsi, les prix auxquels ont été effectuées les ventes d'or du F.M.!. en 1977 ont oscillé entre 133,26 dollars l'once et 163,27 dollars alors que les niveaux enregistrés en 1976 avaient évolué entre 108,76 et 137,00 dollars l'once.

Adjudi- Montant Prix en dollars E.U. l'once d'or fin Méthode Produit de Produits vente versé cation Date offert et liqui· d'adjudica- cumulatifs Minimum Maximum Moyen Commun au F. Fidu. N° dité (en once) tion (en millions de dollars)

1 2 juin 1976 780.000 126.00 134.00 126,98 126,00 Hollandaise 67,1 67,1 2 14 juillet 1976 780.000 122,05 126,50 123,02 122,05 Hollandaise 64,0 131,1 3 15 sept. 1976 780.000 108,76 114,00 109.40 Classique 53,8 184,9 4 27 oet. 1976 779.200 116.80 119,05 117,71 Classique 60,3 245,2 5 8 déco 1976 780.000 137,00 150,00 137,89 137.00 Hollandaise 75,4 320,6 6 26 janvier 1977 780.000 133,26 142.00 134,43 133.26 Hollandaise 72,5 393.1 7 2 mars 1977 524.400 145.55 148.00 146.51 Classique 55,6 448,7 8 6 avril 1977 524.800 148,55 151.00 149,18 Classique 57,0 506.7 9 4 mai 1977 524.800 147.33 150.26 148,02 Classique 56,4 562.1 10 1er juin 1977 524.800 143,32 150,00 144,19 143.32 Hollandaise 53,9 616.0 11 6 juillet 1977 ·524.800 140.26 145,00 140.85 140,26 Hollandaise 52.0 668,0 12 3 août 197T 524.800 146,26 150,00 147,02 146.26 Hollandaise 55,0 723.0 13 7 sept. 1977 524.800 147,61 149.65 147,78 Classique 56.2 779,2 14 5 cet. 1977 524.800 154.99 157,05 155,14 Classique 60,0 839,2 15 2 nov. 1977 524.800 161,76 163,27 161,86 Classique 63,0 902.2 16 7 déco 1977 524,800 160,03 165.00 160,73 160,03 Hollandaise 62,0 964,2

• Il r{y a pal de prix commun dans la r'JWthode clanique. Source: Fonds monétaire international

(1) Il s'agit d'opérations non autorisées effectuées par la succursale de Chiasso. située sur la frontière italo-suisse. du Crédit Suisse avec un holding financier étranger; les détournements et les investissements douteux opérés par cette succursale et non révélés à la maison mère ont occasionné pour le Crédit Suisse des pertes évaluées à 1.7 milliard de francs.

- 20- Toujours est-il que les 4 premières adjudications de 1977 ont été cédées à un prix moyen de vente lé· gèrement supérieur au prix courant du marché.

Par ailleurs, la cadence des offres du F.M.1. s'est accélérée à partir de la seconde adjudication interve- nue en 1977 et l'intervalle entre chacune d'elles est revenu de 6 à 4 semaines mais les ventes n'ont porté que sur 524.000 onces au lieu de 780.000 auparavant. Il a été décidé également que la méthode de fixation des prix reste- rait inchangée pendant trois adjudications consécutives.

Le passage au système des enchères hollandaises* lors des adjudications des mois de juin, juillet et août dans lesquelles tous les acheteurs paient le prix le plus bas accepté par le F.M.1. ainsi que l'abais~ement à 25.000 dollars au lieu de 50.000 auparavant du cautionnement que chaque soumissionnaire est tenu de verser n'a eu un effet positif sur les cours que pour l'adjudication du 2 août puisque les prix communs adoptés ont continué à baisser en juin et juillet. Il est à noter à cet effet qu'en mai et juin, les prix des adjudications sont demeurés su- périeurs au prix du marché; la même tendance a été enregistrée pour le reste de l'année.

Le F.M.1. a procédé également en janvier et en décembre 1977 à la restitution, prévue en 4 tranches annuelles, d'une partie des 1/6 de ses avoirs en or aux pays membres au prix officiel de 35 D.T.S. l'once.

La première restitution qui a porté effectivement sur 5.998.431 onces d'or fin représentant l'équiva- lent de 209,95 millions de D.T.S. a été répartie entre 112 membres selon leurs quotes-parts au F.M.1. La quantité offerte lors de la seconde restitution a été de 6.250.000 onces.

Les parts revenant à la Tunisie dans le cadre de la 1ère et la 2ème restitutions ont été de 10.270 onces chacune. L'or restitué à la Tunisie est venu s'ajouter à l'encaisse or de la Banque Centrale qui s'élève à 2.566 mille dinars en janvier et à 2.755 mille dinars en décembre 1977 contre 2.378 mille dinars, niveau inchangé depuis dé· cembre 1972.

Il est à noter que dans le cadre de la restitution, les membres n'ayant pas une position créditrice au Fonds peuvent acheter indirectement la proportion de l'or qui doit leur être restituée par l'intermédiaire de pays membres qui ont une position créditrice.

Toutefois, les membres qui éprouvaient des difficultés de balance de paiements peuvent différer leur participation à la restitution jusqu'à l'entrée en vigueur du 2ème amendement des Statuts du F.M.1.

Le maintien en 1977 de la reprise économique entamée en 1976 dans les pays industrialisés a permis la poursuite de l'expansion des échanges internationaux mais à un rythme plus faible que celui enregistré en 1976. La faiblesse de ce rythme s'explique, d'une part, par les difficultés économiques internes et externes que continuent à conna1tre certains pays industrialisés comme l'Angleterre, la France et l'Italie et, d'autre part, par les nouvelles mesures protectionnistes imposées par certains pays au cours des deux dernières années à des fins de balance de paiements.

Parallèlement à cette expansion modérée du commerce mondial, les déséquilibres des paiements inter- nationaux ont pu être limités grâce à l'attention particulière qui a été accordée à ce problème et à la crainte de nourrir de nouveau l'inflation et le déficit des finances publiques.

Cependant, la structure des paiements internationaux n'a pas connu de changements notables et reste caractérisée par l'important excédent des pays exportateurs de pétrole et les déficits des pays en développement non exportateurs de pétrole qui continuent à recourir aux marchés internationaux de capitaux pour couvrir les be- soins de financement de leurs plans de développement tout en faisant face aux déficits de leurs paiements extérieurs. Par ailleurs, l'important déficit des paiements des pays développés, dont principalement les Etats-Unis, s'est traduit par un gonflement des réserves internationales sous l'effet de l'accumulation d'avoirs en devises chez les pays exportateurs de pétrole.

Après la contraction des échanges internationaux enregistrée au cours des années 1974 et 1975, le com- merce mondial continue son expansion à un rythme modéré. La valeur du commerce mondial aurait été plus im- portante sans la contraction des échanges commerciaux intervenue au second semestre 1977 par le recours à des mesures protectionnistes. La valeur globale du commerce mondial s'est établie à environ 1.150 milliards de dollars, soit une augmentation d'environ 13 % par rapport à l'année précédente.

Cependant, la croissance du commerce mondial en volume est restée très faible puisqu'elle a été d'en- viron 4 % contre 11 % en 1976.

Ceci traduit une augmentation du prix unitaire moyen des produits échangés qui trouve principale- ment son origine dans la dépréciation du dollar E.U.,numéraire des échanges internationaux, 'ainsi que dans la pour- suite de la hausse des prix intérieurs des produits d'exportation.

La répartition du commerce mondial par groupe de pays n'a pas connu de changements notables par rapport à 1976. Néanmoins, si le déficit commercial des pays en développement non exportateurs de pétrole a pu être légèrement réduit, celui des pays développés dans leur ensemble s'est encore aggravé sous l'effet essentiellement du déficit des Etats-Unis. Enfin, les pays de l'O.P.E.P. ont réalisé un excédent commercial comparable à celui de 1976.

Les exportations et les importations des pays industrialisés ayant évolué au même taux, soit 13,3 %, elles ont atteint les niveaux de 676,2 et 716,9 milliards de dollars respectivement. En conséquence, le déficit com- mercial a été de l'ordre de 40,7 milliards en 1977 alors qu'il était de 35.4 milliards une année auparavant. Cette évolution, Qui a été amortie par l'augmentation sensible de l'excédent de la R.F.A. et du Japon et par la diminu- tion du déficit de la France et du Royaume-Uni, résulte principalement du triplement du déficit de la balance commerciale des Etats-Unis qui, ayant initié une reprise de l'activité économique, ont dû accroître dans de fortes proportions (20 %) leurs importations de pétrole. Quant aux imnortations en provenance des pays en développe- ment non exportateurs de pétrole, elles ont augmenté en volume plus que la moyenne des importations totales des pays industriels. En effet, alors que leurs importations de toutes provenances en valeur ont progressé de 12 %, elles ont augmenté de 20 % en provenance des pays en développement non exportateurs de pétrole.

Pour certains pays industriels (Etats-Unis, France, Suisse), la croissance plus forte des prix à "impor- tation comparativement aux prix à l'exportation a entraîné en 1977 une détérioration des termes de l'échange alors qu'au Royaume-Uni, l'évolution a été plutôt favorable.

La croissance de ces importations a été différente selon les pays en raison notamment des écarts entre les taux d'expansion enregistrés par chacun de ces derniers. C'est ainsi que les importations ont augmenté de 12 % en volume aux Etats-Unis, de 5 % en Allemagne et de 2,5 % au Royaume-Uni et a.u Japon et sont restées station- naires en France et en Italie.

Devant cette situation, les Etats-Unis et le Japon se sont mis d'accord, lors de leur réunion à Tokyo le 13 janvier 1978, sur ies mesures à prendre pour aboutir notamment à une diminution des tarifs sur environ 300 articles et à une libéralisation du contingentement imposé à l'importation de certains produits agricoles.

Le Japon s'est engagé à diminuer l'excédent de son compte courant et à accroître son aide extérieure, à étudier les moyens permettant d'aboutir à un assouplissement du contrôle des changes et à ouvrir plus largement son marché aux fournisseurs étrangers.

Il s'est également engagé à accroître ses importations de produits industriels qui ne représentent que 20% des importations totales du Japon alors qu'elles en atteignent 50% dans les autres pays industrialisés. Globalement, les pays industriels ont enregistré une augmentation de leurs importations en volume plus faible que celle de 1976 au cours de laquelle une augmentation de 14 % avait été enregistrée contre une aug- mentation d'environ 5 % seulement en 1977.

Cette évolution a été pratiquement la même pour les exportations. Ce sont les exportations vers les pays en développement exportateurs ou non de pétrole qui ont le plus augmenté, alors que les échanges inter- pays indtlstriels ont connu une légère diminution en raison du regain de protectionnisme. C'est dans ce contexte que les droits qui frappent les produits industriels entre la Communauté Economique Européenne (C.E.E.) et l'As- sociation Européenne de Libre Echange (A.E.L.E.) ont été abolis à partir du 1er juillet 1977 faisant de cette zone, où s'effectuent environ les 22 % du total du commerce mondial, la zone de libre échange la plus vaste du monde.

Les exportations du Canada et du Royaume-Uni ont augmenté de 9 % alors que celles de la France ne se sont a.;crues que de 7 %, celles de !'Allemagne, de l'Italie et du Japon de 5 %, et celles des Etats-Unis sont restées inchangées.

Malgré une augmentation des importations des pays de l'O.P.E.P. dans une proportion supérieure à celle de leurs recettes ('exportation, leur excédent commercial n'a enregistré qu'une légère baisse revenant de 64 milliards de dollars en 1976 à 60 milliards de dollars en 1977.

Quant aux pays en développement non exportateurs de pétrole, leurs exportations ont progressé d'en- viron 20%, taux égal à celui de 1976. Cependant, alors que l'augmentation de 1976 était due principalement à l'ac· croissement en volume, en 1977 plus de la moitié de l'augmentation des recettes a résulté des hausses des prix.

Il est à noter dans ce contexte que des concessions commerciales ont été accordées par la C.E.E. en fa· veur des pays en développement. Leur entrée en vigueur au début de l'année 1977 a permis de suspendre les droits de douane frappant 22 produits tropicaux. En outre, 150 autres produits tropicaux qui bénéficiaient d'une préfé- rence généralisée de la C.E.E. ont bénéficié d'un nouveau traitement préférentiel.

Quant à la valeur des importations de ces pays, elle a aussi enregistré le même taux de croissance qu'en 1976, soit environ 13 % alors que le volume des produits importés n'aurait augmenté que de 3 à 4 %. Les pays en développement non exportateurs de pétrole sont ainsi parvenus à limiter le déficit de leur balance commerciale, revenu de 27 milliards de dollars en 1976 à 20 milliards de dollars en 1977.

$'agissant des échanges avec les pays de l'Est, ils ont évolué moins favorablement que les échanges de ces mêmes pays entre eux. En effet, les importations en valeur des pays de l'Est ayant augmenté à'un rythme plus faible que celui de leurs exportations, soit 10 % contre 15 % respectivement, il en est résulté une réduction de leur déficit commercial pour la deuxième année consécutive qui est revenu de 7 à 2 milliards de dollars.

Le tassement de la production et l'affaiblissement de la demande résultant de politiques budgétaires restrictives ont permis à un grand nombre de pays d'agir sur leurs balances des paiements et de réduire "ampleur des déficits courants aux dépens, il est vrai, de la croissance économique.

C'est ainsi qu'on a constaté au cours de l'année 1977 un renversement de situation des comptes cou- rants du Royaume-Uni et de l'Italie qui, après avoir connu pendant des années des déficits chroniques très lourds, ont commencé à enregistrer des excédents substantiels.

Cette amélioration, conjuguée aux excédents enregistr~s par le Japon et la République Fédérale Alle- mande, a contribué au redressement de la balance des paiements des pays industrialisés dont le solde global a été toutefois lourdement affecté par le déficit considérable des Etats·Unis.

Les paiements courants du Royaume-Uni ont enregistré un excédent de près de 700 millions de dollars, grâce surtout à l'exploitation des gisements de pétrole en Mer du Nord et à l'amélioration de la position concur- rentielle des exportations. En outre, le succès obtenu dans la lutte contre l'inflation et la confiance retrouvée dans la livre ont permis un reflux massif de capitaux qui avaient fui à l'étranger au cours des années précédentes et un afflux encore plus volumineux de nouveaux capitaux en rapport surtout avec l'énorme déficit de la balance des paiements américaine.

Les performances les plus remarquables de l'économie italienne en 1977 ont été réalisées sur le plan du rééquilibrage des comptes avec l'extérieur. Après avoir commencé l'année avec un fort déficit, l'Italie a enregistré un surplus de sa balance des paiements courants de l'ordre de 2 milliards de dollars à partir du second trimestre et malgré le remboursement d'une partie de la dette extérieure, la balance générale des paiements a présenté un excé- dent de 1.700 milliards de lires. Ces succès sont dus au freinage de la demande intérieure, à un afflux de capitaux provenant pour la plupart des emprunts contractés aussi bien par le secteur public que privé et à la forte progres- sion des revenus des services, notamment du tourisme.

La France, quant à elle, est parvenue à réduire le déficit de sa balance des paiements courants qui est revenu de 29,1 milliards de francs en 1976 à 15,7 milliards de francs en 1977. Ce redressement est dû à l'amélio- ration des comptes extérieurs aussi bien au niveau de la balance commerciale que des échanges de services par suite du fléchissement de la demande intérieure et de l'amélioration de la compétitivité des produits français. Le compte des opérations en capital a également dégagé un résultat plus favorable qu'au cours de l'année précédente en raison des importantes entrées stabilisatrices de capitaux.

Quant à l'Allemagne Fédérale et au Japon, ils ont connu en 1977 une stabilisation de leurs excédents qui demeurent toujours appréciables.

Toutefois, l'on constate une décélération dans le cas allemand aussi bien au niveau des opérations cou- rantes que des mouvements de capitaux. Le surplus de la balance commerciale de l'Allemagne Fédérale a été, en partie, épongé par le solde des serviceS et des transferts courants.

Avec un surplus record de 2,68 milliards de dollars en décembre, l'excédent de la balance commerciale japonaise pour l'ensemble de l'année 1977 a atteint 17,6 milliards de dollars. De ce fait, la balance des paiements courants a été excédentaire de 11 milliards de dollars contre 3,6 milliards de dollars en 1976 et, malgré l'élargisse- ment du déficit de la balance des opérations en capital, l'excédent de la balance globale des paiements du Japon a continué à progresser.

En revanche, aux Etats-Unis, la politique de relance de l'activité économique fondée sur le rôle moteur de la consommation intérieure a été la principale cause de l'important déficit de la balance des opérations courantes. Alors qu'il était de 1,9 milliard de dollars en 1976, le déficit des Etats-Unis en 1977 semble osciller aux environs de 17,5 milliards de dollars et, en dépit d'une faible sortie de capitaux, le solde global s'est détérioré davantage dès le début de l'année par suite de l'accroissement des importations de marchandises qui a entrai né au cours du 1er trimestre un déficit dont le niveau est comparable au déficit enregistré tout au long de l'année 1976. Le solde des mouvements de capitaux est resté peu important et le financement du déficit officiel a continué à être assuré, dans une large mesure, par une augmentation des engagements vis-à-vis des pays exportateurs de pétrole.

Enfin, l'excédent courant des pays exportateurs de pétrole s'est modérément réduit en 1977 en raison de la diminution des excédents de l'Iran et de l'Arabie Saoudite et du déficit enregistré par l'Algérie et le Vénézue- la d'une part, et de l'augmentation soutenue de leurs importations d'autre part. Les pays en développement non exportateurs de pétrole ont enregistré un redressement partiel du solde de leur compte courant qui est dû, d'une part, à la stagnation de' leurs i!'T1portationset, d'autre part, à la réduction du déficit de la balance des services et des transferts privés.

En effet, l'accroissement du déficit global à la fin du premier semestre, imputable à la diminution des entrées nettes de capitaux en Australie, a été compensé en fin d'été par l'excédent réalisé par l'Espagne à la suite de la dévaluation de la peseta intervenue en juillet et qui a engendré une entrée de capitaux. Bénéficiant du maintien de la reprise économique et du gain de confiance de certains pays en dévelop- pement auprès des détenteurs de capitaux, les marchés financiers internationaux ont connu une nouvelle expansion à un rythme cependant ralenti par rapport aux dernières années. C'est ainsi que l'échange de capitaux sur les mar- chés financiers internationaux a connu en 1977 une augmentation sensible passant de 63,1 milliards de dollars en 1976 è. 67,2 milliards de dollars E.U. en 1977, soit un accroissement de 6 %.

Sur ce montant, les pays industriels, qui continuent à accaparer près de la moitié des emprunts, ont vu leur part dans ce total légèrement diminuer revenant de 49,9 % à 48,4 %, en raison notamment de la régression importante des emprunts effectués par le Canada qui n'ont atteint que 5,7 milliards de dollars. Cette évolution a été plus que compensée d'ailleurs par le doublement en 1977 des emprunts effectués par la Suède (2,9 milliards de dollars) et les Etats-Unis (1,8 milliard de dollars) ainsi que par l'augmentation de près de moitié des emprunts ef- fectués par le Royaume-Uni (3,4 milliards de dollars).

En revanche, les perspectives économiques légèrement plus favorables, conjuguées avec l'amélioration du ratio du service de la dette extérieure, ont permis aux pays du Tiers-monde d'avoir un meilleur accès à ces mar- chés.

L'ensemble de ces pays a absorbé, au cours de 1977, environ 35,4 % du total des emprunts contre 30,9% une année auparavant. Ce sont les pays exportateurs de pétrole qui ont relativement le plus bénéficié de cette aug- mentation puisque leurs emprunts sont passés de 0,2 à 1,5 milliard de dollars d'une année à l'autre.

Cette évolution est imputable notamment aux crédits dont bénéficient les Emirats Arabes Unis qui sont passés à 0,9 milliard de dollars. En revanche, les pays non exportateurs de pétrole bénéficient, comme en 1976, de la quasi-totalité des crédits alloués aux pays en développement, soit 22,3 milliards de dollars contre 19,3 milliards de dollars.

Cette augmentation en valeur est imputable notamment aux crédits consentis au Mexique qui ont at- teint 3,8 milliards de dollars et qui ont servi au financement de la prospection pétrolière et au développement agricole.

En ce qui concerne la répartition de ces capitaux en euro-monnaies et en émissions d'obi igations, on remarque en 1977 un recours plus important aux premiers. En effet, tandis qu'en 1976 le montant des obligations émises s'élevait à 34,3 milliards de dollars E.U., soit 54,4 % du total, en 1977, il ne s'élève qu'à 35 milliards et ne représente que 52,1 % du total du recours aux marchés financiers.

En ce qui concerne les rendements des obligations, leur évolution a été en rapport avec le volume im- portant des fonds réemployés et provenant de paiement des coupons et des remboursements d'emprunts antérieurs venant à échéance. Il est à remarquer à cet effet que le dollar E.U. continue à dominer le marché et notamment le marché euro-obligataire puisque environ les 2/3 du volume des transactions sont libellés en dollar, l'apparition de certaines devises raffermies en fin d'été (yen et livre sterling principalement) en raison de la mauvaise tenue du dollar sur les marchés des changes a été le fait des spéculateurs.

Toutefois, les obligations internationales libellées en dollar et émises par les compagnies européennes ont un rendement plus élevé oscillant entre 8,50 % en janvier et 8,08 % en août 1977 avec une moyenne annuelle de 8,30 % contre 9,02 % en 1976 alors que celles émises par les compagnies américaines ont oscillé entre 7,47 % en août et 7,95 % en fin d'année 1977 avec une moyenne annuelle de 7,67 % contre 8,01 % une année auparavant. En définitive, cette baisse des rendements explique, pour une large part, le désintéressement manifesté par les in- vestisseurs canad iens.

S'agissant des crédits en euro-monnaies, ils ont enregistré une augmentation sensible aussi bien en va- leur absolue qu'en valeur relative. En effet, leur montant est passé de 28,8 milliards de dollars à 32,2 milliards de dollars et leur part est passée de 45,6 à 47,9 % d'une année à l'autre; mais contrairement aux emprunts effectués en obligations qui bénéficient pour 63,7 % aux pays industrialisés, ces derniers ne bénéficient que de 30,8 % du total des crédits en euro-monnaies contre 57,2 % pour les pays en développement. Toutefois, si les deux parts ont évolué d'une année à l'autre d'une façon divergente, on remarque que les pays industriels ont enregistré une aug- mentation équivalente du volume d'emprunt à celui des pays en développement; Dans la première catégorie de pays, environ la moitié de "augmentation a été consentie au Canada (+ 0,8 milliard de dollars), le reste se trouve réparti entre la France, la Suède et l'Italie dont les emprunts ont atteint respectivement 1,3; 1,3 et 0,9 milliard de dol· lars, alors que dans la deuxième catégorie de pays, l'augmentation se trouve équitablement répartie entre pays de l'O.P.E.P., dont notamment les Emirats Arabes Unis qui ont emprunté pour 0,8 milliard de dollars contre 0,4 une année auparavant, et les pays non exportateurs de pétrole dont notamment le Mexique.

Il est à remarquer dans ce contexte qu'il a été enregistré une diminution du volume des engagements des prêts non encore utilisés.

Par ·ailleurs, les crédits des organisations internationales se sont fortement comprimés en 1977. Le to- tal des tirages sur les ressources du Fonds Monétaire International, qui a dépassé 3,4 milliards de D.T.s., a été infé- rieur de plus de la moitié au volume des tirages en 1976 et s'est accompagné d'un volume record de rachats de 2,9 milliards de D.T.s. Les achats par les pays membres en 1977 ont été pour l'essentiel effectués par les pays indus- trialisés avec un total de tirages de 2.389,4 millions de D.T.s. contre 2.478,3 millions en 1976. Leur part dans le total est passée de 35,4 % à 69,8 % d'une année à l'autre. Le Royaume-Uni a accaparé à lui seul 65,7 % du total des achats des pays membres et son tirage sur le Fonds est supérieur de plus de trois fois aux achats des pays en dé- veloppement non exportateurs de pétrole. Les achats effectués par ces derniers sont tombés de 2.749,0 millions de D.T.S. en 1976 à 725,0 millions de D.T.s. en 1977, soit 21,2 % du total des tirages en 1977 contre 39,2 % en 1976. Les autres pays développés ont, eux aussi, enregistré une forte baisse de leurs recours aux crédits du Fonds, passant de 1.782,6 millions de D.T.S. ou 25,4 % du total des crédits à 310,2 millions de D.T.S. ou 9,0 % du total des tirages effectués au cours de l'année écoulée. C'est ainsi que l'on a relevé, au cours de 1977, une modification profonde dans la répartition des crédits du Fonds; tandis qu'en 1976 les achats des pays industrialisés et des pays en développement étaient à peu près équivalents, l'année 1977 a été marquée par un déséquilibre dans la réparti- tion des achats des deux groupes de pays.

Par ailleurs, les tirages effectués en 1977 par les pays membres dans le cadre des tranches de crédits se sont élevés à 2,9 milliards de D.T.s. représentant l'essentiel des tirages, soit 84,6 % du total, alors que ce taux n'a été que de 49 % une année auparavant. Ce rythme d'accroissement du recours aux tranches de crédits a entraîné un doublement des encours d'achats entre 1975 et 1977 soit 2,2 et 4,4 milliards de D.T.s. respectivement. Cette évolution est imputable essentiellement aux pays industrialisés qui ont recouru en 1976 à des montants équivalents à ceux tirés par les pays en développement dont le recours en 1977 est revenu à 0,7 milliard de D.T.S. contre 2,7 milliards de D.T.S. une année auparavant.

En outre, le volume des tirages effectués au cours de l'année 1977 au titre du mécanisme de finance- ment compensatoire a aussi enregistré une forte baisse et semble revenir au niveau d'avant sa libération en décem- bre 1975. Le total des tirages au titre de ce mécanisme n'a atteint en 1977 que 240,5 millions de D.T.S. ne repré- sentant que 10,4 % de son record de 2.308,1 millions de D.T.S. en 1976.

Il est à noter dans ce contexte que le Fonds réviserait l'utilisation de la facilité vers la fin du premier trimestre 1979. Toutefois, cette révision pourra l'être avant si les tirages au titre du mécanisme de financement compensatoire dépassent 1,5 milliard de D.T.S. pendant une période de 12 mois consécutifs ou si l'encours des tirages dépasse 4 milliards de D.T.S.

Parallèlement, les versements au titre des prêts dans le cadre du Fonds fiduciaire ont atteint, en 1977, 152,9 millions de D.T.s. Ils sont prélevés sur les bénéfices réalisés sur la vente d'une partie de l'or du Fonds. Ces fonds sont destinés à aider les pays en développement à corriger les déséquilibres de leurs balances des paiements à des conditions favorables.

Parmi les 35 pays figurant sur la liste des bénéficiaires, le Pakistan et l'Egypte ont bénéficié du 1/3 en- viron des prêts accordés, soit 16,4 % et 13,2 % respectivement suivis des Philippines (10,8%), du Bangladesh (8,7%) et du Maroc (7,9 %) qui totalisent déjà plus de la moitié des crédits consentis (57 %). le recours aux crédits de la Banque Mondiale et à l'aide financière de ses filiales, l'Association Inter- nationale de Développement et la Société Financière Internationale s'est élevé pour l'exercice 1977 à 7.273,5 mi/- lions de dollars E.U., en accroissement d'environ 396,1 millions de dollars E.U. par rapport à l'exercice 1976.

les ressources dont dispose effectivement l'A.I.D. pour les trois exercices 1975-77 ont été réduites de 350 millions de dollars E.U., c'est ce qui explique la baisse des engagements de cet organisme. Ces derniers ont at- teint 1.308 millions de dollars au cours de l'exercice 1977, en baisse de 347,8 millions de dollars sur leur niveau de l'exercice antérieur. Durant l'exercice 1977, l'ensemble des prêts et des prises de participation de la S.F.1. ont atteint un total de 258,9 millions de dollars E.U. contre 235,8 millions de dollars pendant l'exercice 1976.

l'évolution des paiements internationaux s'est traduite par un gonflement substantiel des réserves in- ternationales dont le montant, détenu par les pays membres du Fonds monétaire international plus la Suisse, s'est accru de 38,8 milliards de D.T.S. ou 17,4 % passant de 222,3 milliards de D.T .5. à la fin de 1976 à 261,1 milliards de D.T.S. à la fin de 1977. Cette augmentation est due dans sa quasi-totalité à l'augmentation sans précédent des avoirs en devises qui se sont élevés à 199,3 milliards. de D.T.S. en 1977 contre 160,6 milliards de D.T .5. en 1976, en accroissement de 38,7 milliards de D.T.S. ou 24,1 %. Leur part dans le total n'a pas cessé de s'accroitre passant de 72,2 % en 1976 à 76,4 % en 1977.

En millions 1976 1977 de D.T.S. --- Positions de réserves au F. M.I...... 17.736 18.096 + 360 + 2,0 8,0 6,9 Or ...... 35.344 35.539 + 195 + 0,6 15,9 13,6 D.T.S ...... 8.656 8.133 523 6,0 3,9 3,1 Devises ...... 160.579 199.327 + 38.748 + 24,1 72,2 76,4

Total ...... 222.315 261.095 + 38.780 + 17,4 100,0 100,0

Les autres composantes des réserves internationalns ont évolué différemment. En effet, les avoirs en or des pays membres du F.M.1. ont enregistré des augmentations très modestes, soit 195 millions de D.T.S. ou 0,6 % ; en même temps, les positions de réserves au Fonds se sont améliorées de 360 millions de D.T.S. ou 2 % alors que les avoirs en D.T.S. ont continué à baisser à un rythme de plus en plus accéléré. De 8,7 milliards de D.T.S., elles sont revenues à 8,1 milliards de D.T.S., diminuant ainsi de 6 %.

Par ailleurs, l'on relève une nette amélioration des réserves internationales des pays industrialisés de 25,9 milliards de D.T.S. ou 22,9 %. Le montant de ces réserves a atteint, à la fin de 1977,139,4 milliards de D.T.S. contre 113,5 milliards de D.T.S. l'année précédente. leur part dans l'ensemble des réserves détenues par les pays membres du F.M.I. a sensiblement augmenté d'une année à l'autre, soit 53,4 % contre 51,0 %. A l'intérieur de ce groupe, le Royaume-Uni a accaparé, à lui seul, plus de la moitié (soit 52,9 %) de l'augmentation des réserves des pays industrialisés.

En même temps, les autres pays développés constitués par le Japon, l'Italie et la République Fédérale Allemande en ont accumulé 44 %. Les pays exportateurs de pétrole ont enregistré un accroissement plus modéré de leurs réserves inter- nationales qui ont augmenté de S milliards de D.T.S. en 1977 contre 7,S milliards de D.T.S. l'année antérieure. Leur part dans le total des réserves détenues par les pays membres est revenue de 25,3 % en 1976 à 23,8 % en 1977.

Enfin, les réserves des pays en développement non exportateurs de pétrole ont accusé une augmentation de 18,4 % seulement contre un accroissement substantiel de 38,2 % en 1976. Le montant des réserves de ce groupe de pays est passé de 36,9 milliards de D.T.s. à 43,7 milliards de D.T.s. d'une année à l'autre. Leur part dans le to- tal s'est détériorée au profit des pays industrialisés.

Après avoir accusé un relâchement au cours du 3ème trimestre de 1976, le mouvement de hausse des cours de la plupart des matières premières, qui s'était déclenché vers le milieu de 1975, s'est poursuivi pendant les quatre premiers mois de 1977. Mais à partir de mai, les perspectives de bonnes récoltes pour de nombreuses den- rées alimentaires et le tassement de la demande pour les minerais et métaux ont engendré un renversement de la tendance. A l'exception de quelques produits tels que l'étain et le plomb, toutes les autres matières premières ont clôturé l'année avec des cotations se situant à un niveau inférieur à celui enregistré à la fin de 1976. L'évolution de l'indice du Financial Times, constitué par la moyenne pondérée des cours de 12 produits de base *, fait ressortir clairement le tassement des prix des matières premières au cours des 9 derniers mois de 1977. S'établissant à 235,6 points - base 100 le 1er juillet 1952 - à la fin de l'année, il accuse une diminution de 18,8 % par rapport à son maximum de 1977, enregistré le 18 mars, et de 5,8 % par rapport à son niveau de la fin de 1976.

La montée vertigineuse des cotations du café intervenue en 1976 s'est arrêtée au début de 1977. Après avoir atteint, le 24 mars sur la place de Londres, le niveau record de 4.130 livres sterling la tonne, le cours du café a baissé régulièrement jusqu'à 1.655 livres la tonne, niveau enregistré le 22 octobre 1977. Cette chute est imputa- ble principalement au recul de la demande engendré par les campagnes de boycottage de la consommation du café entreprises notamment aux Etats-Unis et son ampleur s'explique par les perspectives de bonnes récoltes pour la campagne 1977-78, surtout après la confirmation en juillet du passage de la période de gel sans danger pour les champs caféiers brésiliens. D'après le Département américain de l'agriculture, la production de café pourrait at- teindre 70 millions de sacs (de 60 kg), en augmentation de 14 % par rapport à celle obtenue au cours de la cam- pagne 1976-77 .

• Il s'agit du coton, du cacao, du café, du tourteau de coton, du maïs, du blé, du cuivre, de l'étain, du plomb, du caoutchouc, du chanvre et de la làine. En conséquence, le marché international du café pourrait retrouver une situation d'équilibre. Cepen- dant, le niveau de production attendu après une période de pénurie n'apparaTt pas suffisamment élevé pour permet- tre une complète reconstitution des stocks tombés à 10 millions de sacs. Vers la fin de l'année, la réanimation des transactions, engendrée par les achats des torréfacteurs soucieux de reconstituer leurs stocks, s'est répercutée sur les cotations qui ont enregistré alors certains soubresauts. Se situant le 31 décembre à 1.905 livres la tonne, le cours a accusé, néanmoins, une diminution de 29,1 % par rapport à son niveau d'une année auparavant.

Ayant pratiquement triplé en 1976, le cours du cacao a poursuivi sa hausse pendant les deux premiers mois de 1977 pour atteindre, le 7 mars sur la place de Londres, 2.940 livres sterling la tonne. Mais, la révision en hausse des prévisions de la récolte 1976·77 et surtout la décision anti-spéculative arrêtée par la direction du marché à terme de Londres et qui consiste à augmenter le «déposit» pour les mains détenant plus de 100 lots* de cacao ont concouru pour provoquer une baisse des cotations, baisse qui n'a cependant duré que deux mois. A partir de la seconde semaine de mai, le cours a amorcé un mouvement ascendant, enregistrant le 19 juillet un record de 3.400 livres la tonne. Cette évolution est intervenue à la suite de la réapparition d'une psychose de rareté que les difficultés d'embarquement dans les ports africains ont pu entretenir au moment même où l'entrée en jeu d'autres facteurs aurait dû engendrer une détente. Il s'agit notamment de la'prévision d'une bonne récolte pour la campa- gne 1977-78 et de la constatation d'une baisse de la consommation illustrée par la diminution des broyages aux Etats-Unis et le recul de la demande dans de nombreux pays. Ces facteurs ont fini par prévaloir entraÎ nant une baisse presque ininterrompue des cotations durant les six dernières semaines de l'année. Aussi, le cours du cacao a-t-il accusé, en 1977, une décote de l'ordre de 14 %, s'établissant le 31 décembre à 1.748 livres sterling la tonne contre 2.030 livres une année auparavant. Le relâchement de la poussée des prix laisse prévoir un retour à l'équili- bre du marché du cacao qui pourrait être favorisé par la progression de la production et la contraction de la con- sommation.

Pour la campagne commençant le 1er octobre 1977 et se terminant le 30 septembre 1:)78, le Dé- partement américain de l'agriculture prévoit une récolte de l'ordre de 1,48 million de tonnes, en accroissement de 9% par rapport à celle de la campagne précédente. Du côté de la consommation, "on remarque la persistance d'une certaine réticence des consommateurs. Bien que ces derniers n'aient pas réagi énergiquement comme ils l'ont fait pour le café, force est de constater que partout ils ont comprimé leur demande. Ce comportement s'est manifesté surtout en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Japon. Dans ce contexte, l'on espère parvenir, dans un proche avenir, à une reconstitution des stocks sans laquelle l'accord international sur le cacao, conclu en 1976 pour une période de trois ans, reste inopérant. L'insuffisance des disponibilités n'a pas encore permis la reconstitution d'un stock régulateur bien que le fonds de stabilisation ait disposé d'importantes ressources financières, soit 125 mil- lions de dollars.

Boisson stimulante et plus ou moins substituable au café et au cacao, le thé a bénéficié du renchérisse- ment effreiné de ses concurrents. Ses cotations ont même connu une véritable escalade en 1977 puisque le prix moyen annuel des ventes aux enchères, relevé sur la place de Londres, s'est élevé à 156,33 N.P.** le kilogramme contre 84,13 N.P. en 1976 et 62,3 N.P. en 1975. Cette évolution est explicable par l'accroissement substantiel de la consommation dont le rythme semble être plus accéléré que celui de la pro!-lression de la production mondiale. Cette dernière aurait atteint 1.636.000 tonnes en 1977, en: ,gmentation de 27.000 tonnes ou d'environ 2 % par rapport à son niveau de l'année précédente.

Le marché mondial du sucre a évolué en 1977 sous le signe de l'abondance des disponibilités. Pour la troisième année consécutive, la production mondiale de sucre est excédentaire, atteignant, pour la campagne 1977- 78, près de 90 millions de tonnes alors que la consommation ne dépasserait guère les 85 millions de tonnes. En conséquence, les stocks se sont inscrits en augmentation pour atteindre, à la fin de septembre, environ 21 millions de tonnes, niveau correspondant à 3 mois de consommation.

Resté déprimé pendant la majeure oartie de l'année, le cours de ce produit a connu une légère poussée en fin 1977 sous "effet de la conclusion d'un nouvel accord international sur le sucre qui entre en vigueur à par- tir du 1er janvier 1978 pour une période de 5 ans. Cet accord vise à maintenir le prix du sucre à "intérieur d'une

• Soit 1.000 tonnes . •• N.P. = Nouveau pence, 100 N.P. = 1 livre sterling. fourchette de 11 à 21 cents par livre au moyen d'une politique de stockage et de contingentement des exportations. A cet effet, il est prévu de constituer d'ici deux ans un stock régulateur de 2,5 millions de tonnes. Selon lesdispo- sitions de l'accord, les ventes de quantités prélevées sur ce stock ne doivent s'effectuer que lorsque le prix piafond serait dépassé. Il convient de noter que le nouvel accord international sur le sucre représente le premier accord im- portant sur les matières premières intervenu depuis le début des négociations de la C.N.U.C.E.D. menées sous le titre de l'établissement d'un nouvel ordre économiQue mondial.

Bénéficiant d'une réanimation des transactions, le cours du sucre a clôturé "année 1977 à 121 livres sterling la tonne, en hausse de 1,7 % sur son niveau de la fin de 1976. Il est à noter que le cours a enregistré son maximum de l'année, soit 154,70 livres sterling la tonne, le 20 avril 1977 à la suite d'achats importants· effectués simultanément par "U.R.S.S. et la Chine Populaire.

Amorcée dès la mi-1976, la baisse du cours du blé s'est poursuivie, quoique à un rythme modéré, pen- dant la majeure partie de 1977. S'établissant en fin d'année à 265 cents le boisseau, le cours du blé, coté sur la pia- ce de Chicago, a accusé une baisse de 4 % par rapport à son niveau de la fin de 1976. Cette baisse est imputable à l'accroissement des disponibilités dont les effets sur le marché ont été atténués, il est vrai, par le jeu de certains autres facteurs apparus en fin d'année. Il s'agit notamment de l'annonce, en octobre, d'importants achats opérés par l'U.R.S.S. et la Chine sur les marchés occidentaux et la décision des autorités américaines de réduire de 10% les superficies emblavées.

Pour la campagne 1977-78, la production mondiale de blé atteindrait environ 410 millions de tonnes. Bien qu'elle soit inférieure à la récolte record de la campagne précédente, elle permet de dégager un excédent par rapport à la consommation estimée à un peu moins de 400 millions de tonnes. En conséQuence, les stocks mondiaux sont en accroissement et leur volume dépasserait le niveau considéré comme minimum par l'Organisation des Na- tions-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (F.A.O.). Les négociations en vue de la conclusion d'un nouvel ac- cord international sur le blé semblent progresser. Les quatre pays grands exportateurs - Etats-Unis, Canada, Aus· tralie et Argentine - se sont mis d'accord déjà sur un projet de texte dont les dispositions devraient permettre de limiter les fluctuations du cours à "intérieur des marges déterminées.

Les possibilités de substitution font que les prix des oléagineux enregistrent généralement des évolu- tions parallèles. C'est ainsi que la confirmation de récoltes moins bonnes que prévu a renfloué, dès le début de 1977, le redressement des cours de toutes les huiles végétales amorcé en avril 1976. Soutenu par l'accroissement de la demande des utilisateurs soucieux d'assurer leur approvisionnement par reconstitution de stocks et par les achats effectués par l'U.R.S.S., la Chine et l'Inde, le mouvement s'est poursuivi jusqu'à fin juin. Depuis, des bais- ses plus ou moins accentuées ont été enregistrées pour la plupart des produits, à l'exception de l'huile d'arachide dont le cours a tenu bon en raison d'un certain manque de disponibilités. Le renversement de la tendance est ex- plicable par l'effet, sur les conditions du marché, des prévisions optimistes au sujet de la production d'huile de graines attendue en 1978 qui pourrait atteindre, selon le Département américain de l'agriculture, environ 53 mil- lions de tonnes, en accroissement de 5,2 millions de tonnes.

Après avoir augmenté pendant les cinq premiers mois de 1977, le cours des graines de soja *, principal indicateur de l'évolution du marché des oléagineux, a accusé, sur laolace de Chicago, une baisse sensible pour ter- miner l'année à 610 cents le boisseau contre un maximum de 1.060 cents en avril et 700 cents à la fin de 1976. Réagissant avec certain retard, les prix des huiles végétales n'ont pas tous suivi cette évolution. Si I.'on se réfère à la place de Rotterdam, l'on constate même une hausse de 14,7 % du prix de "huile de soja qui a clôturé l'année à 578 dollars la tonne contre 504 dollars à la fin de 1976. L'avance est plus nette pour l'huile d'arachide puisque son cours est passé, d'une fin d'année à l'autre, de 787 à 935 dollars la tonne. Mais la tendance étant à la baisse, l'on s'attend pour 1978 à un fléchissement des prix, aussi bien pour l'huile de soja que pour celle d'arachide. Quant aux huiles de tournesol et de coprah, elles ont déjà accusé à la fin de 1977 une décote par rapport à leur niveau de la fin de 1976 revenant de 588 à 546 dollars la tonne pour la première et de 554 à 551 dollars la tonne pour la seconde .

• La production de graines de soja, estimée à 73,4 millions de tonnes en 1977, représente à peu près la moitié de la production globale des graines à huile. Pour le coton, la montée des prix qui s'est opérée en 1975 et en 1976 a pris fin au cours du second trimestre de 1977. En conséquence, le cours a accusé une diminution de 36 %, s'établissant à la fin de 1977, sur la place de New-York, à 51 cents la livre poids contre 80 cents une année auparavant. Le renversement de la tendan- ce s'est effectué à la suite du fléchissement de la demande dont les effets sur les cotations ont été aggravés par les perspectives de bonnes récoltes. Aussi, la psychose de rareté qu'entretenait la forte diminution des stocks sous l'ef- fet de deux récoltes consécutives déficitaires a-t-elle disparu.

Selon les prévisions du Comité International du Coton, fa production mondiale pour la campagne com- mençant le 1er août 1977 serait largement excédentaire et s'élèverait à 64,8 millions de balles*, en augmentation de 12 % par rapport à la production de la campagne 1976-77. En diminution depuis 1975, les stocks mondiaux sont appelés à connaitre une phase de reconstitution après avoir atteint, au milieu de 1977, environ 19 millions de balles, soit le niveau le plus faible des 25 dernières années.

Quant à la consommation, elle resterait stationnaire aux environs de 61 millions de balles, en diminu- tion d'ailleurs de 2 millions de balles sur le volume de la consommation enregistrée au cours de la campagne 1975- 76. De l'avis des professionnels, le recul de la consommation de coton s'explique par le marasme qui affecte l'in- dustrie textile aux Etats-Unis, en Europe Occidentale et en Extrême-Orient et par la concurrence des fibres synthe- tiques à bon marché, notamment le polyester.

La laine a souffert, elle aussi, de la concurrence des fibres synthétiques et du fléchissement de la de- mande émanant de l'industrie textile. C'est ainsi que malgré la diminution de la production australienne engendrée par la perte de nombreux moutons à la suite d'une longue période de sécheresse et les achats de soutien effectués par la «Wool Corporation» d'Australie et le «Wool Board» de la Nouvelle Zélande, le cours de la laine -,'est effrité en 1977. En clôturant l'année à 270 nouveaux pences, le Wooltops 64s accuse une diminution de 11,8 % par rap- port à sa cote de la fin de 1976, mais il reste tout de même supérieur au niveau de 210 N.P. enregistré à la fin de 1975.

En dépit du maintien d'un certain équilibre entre la production et la consommation au niveau de 3.7 millions de tonnes**, le cours du caoutchouc naturel a quel~ue peu fluctué en 1977. Après une légère hausse en janvier, il a accusé un recul entre février et juin 1977. Depuis, le cours a repris un mouvement de hausse qui s'est poursuivi pendant 3 mois. Mais à partir d'octobre, il a régressé de nouveau clôturant l'année sur la place de Londres à 48 N.P. le kilogramme contre 51,5 à la fin de 1976. Cette baisse est imputable à la grève des dockers aux Etats- Unis qui a détourné une partie des expéditions destinées à ce pays sur d'autres marchés, notamment celui de Lon- dres, et aux perspectives d'une augmentation de 6 % de la production en Malaisie, pays assurant 40 % de la produc- tion mondiale de caoutchouc naturel.

Quant à la hausse du 3ème trimestre, elle est imputable à des achats importants effectués par l'U.R.S.S. et la Chine ainsi qu'à des rumeurs circulant au sujet de la possibilité d'une intervention américaine sur le marché pour l'achat de certaines quantités destinées à la reconstitution des stocks stratégiques. Il est à noter que des dis- cussions se sont déroulées en 1977 au sein de la C.N.U.C.E.D. pour la conclusion d'un accord international sur le caoutchouc mais elles n'ont pas encore abouti.

Après un semblant de reprise constaté au début de 1977, le cours du cuivre a reculé de nouveau sous l'effet de l'abondance des disponibilités. Sa chute s'est poursuivie jusqu'à la fin de l'année, si ,'on excepte une courte période d'accalmie en septembre-octobre sous l'effet des achats effectués par la Chine Populaire.

Parti de 815,50 livres sterling la tonne sur le London Metal Exchange à la fin de 1976, le cours du «wirebars à 3 mois» est monté le 22 mars jusqu'à 926 livres, maximum de l'année. A l'origine de cette poussée se trouvent les perspectives optimistes concernant l'évolution de l'activité économique mondiale, la menace d'une longue grève dans l'industrie américaine du cuivre, lors du renouvellement des conventions collectives en début juillet et les évènements du Shaba, province cuprifère du Zaïre. Parallèlement, les producteurs américains ont aug-

• 1 balle correspond à 480 livres. •• La production du caoutchouc synthétique est de "ordre de 8,4 millions de tonnes. menté en plusieurs étapes leur prix intérieur le portant de 65 cents la livre à la fin de 1976 à 74 cents en mars 1977. Par la suite, le piétinement de la reprise économique, l'amélioration de la situation au Shaba et enfin l'arrêt rapide de la grève aux Etats-Unis ont dû jouer dans le sens inverse lorsque le cours a commencé à s'effriter sous l'effet du peu d'empressement de la demande devant une offre pléthorique. En conséquence, le cours est tombé à la fin de 1977 à 694,50 livres sterling la tonne, en diminution d'environ 15 % par rapport à son niveau de la fin de 1976. Face à cette situation, les producteurs américains ont été contraints d'abaisser leur prix pour le ramener à 60 cents la livre. Par ailleurs et en vue de soutenir les prix, ils ont convenu de recourir à la rétention de l'offre même s'il a fallu réduire la production.

Bien qu'ils semblent être conscients de la nécessité de mettre en œuvre une politique de restriction de l'offre, les principaux pays exportateurs ne sont pas encore parvenus à coordonner leur oolitique. Certains d'entre- eux se trouvent même acculés à vendre davantage en cas de baisse des prix afin de préserver leurs recettes d'expor- tations constituées en majeure partie de leurs expéditions de métal rouge. Dans ces conditions, seule une reprise de la demande pourrait améliorer la situation en faisant diminuer les stocks qui auraient atteint à la fin de 1977 un niveau record, soit environ 3 millions de tonnes de métal raffiné représentant plus de 5 mois de consommation.

EVOLUTION DES COURS DES MATIERES PREMIERES

Place Cours Maximum de 1977 Minimum de 1977 Cours Variat. en PRODUITS de à la fin de à la fin de % cotation 1976 Cours Date Cours Date 1&77 1977/76

Produ its agricoles Café (Livres la tonne) Londres 2.685 4.130 24/3/77 1.655 22/10/77 1.905 - 29,1 Cacao (Livres la tonne) 2.030 3.400 19/7/77 1.748 31/12/77 1.748 -13,9 Thé* (N.P. le kg) 84,13 ** ** ** ** 156,33 + 85,8 Sucre (Livres la tonne) 119 154,7 20/4/77 90,5 11/11/77 121 + 1,7 Blé (Cents le boisseau) Chicago 277 278 ** 215 ** 265 4,3 Graine de Soja (Cents le boisseau) 700 1.060 en avril ** ••* 610 -12,9 Coton (Cents la livre-poids) N. York 80 83 ** 49,7 ** 51 -36,3 Laine «Wooltops 64s1> (N.P. le kg) Londres 306 ** ** ** ** 270 - 11,8 Caoutchouc (N.P. le kg) 51,5 ** ** ** ** 48 - 6,8

Métaux non ferreux

Cuivre «Wirebars à 3 mois» (Livres la tonne) Londres 815,5 ** ** 926 22/3/77 694,5 -14,8 Plomb (Livres la tonne) 297 430 9/3/77 302 15/6/77 355,5 + 19,7 Etain (Livres la tonne) 5.190 7.310 13/12/77 5.120 30/3/77 6.290 + 21,2 Zinc (Livres la tonne) 385,5 439,5 9/3/77 271,5 2/11177 283,5 - 26,5 • . Pour le thé, il s'agit d'un prix moyen annuel des ventes aux enchères effectuées sur la place de Londres . •• Données non disponibles. L'étain qui faisait dans le passé figure de parent pauvre sur le marché des métaux non ferreux a joué la vedette en 1977. L'accord international sur ,'étain ne pouvant plus fonctionner en raison de l'épuisement du stock régulateur, le prix de l'étain s'est emballé bien que les produits de Substitution ne manquent pas. En effet, dans ,'industrie de la conserverie, l'étain est concurrencé par les aciers inoxydables et même le plastique et le car- ton, et si la soudure reste son domaine réservé, elle ne représente guère que 20 % du marché. Comparé à son niveau de la fin de 1975, le cours de l'étain a doublé vers te 10 mars 1977, atteignant 6.430 livres sterling la tonne sur le London Metal Exchange où les stocks sont tombés au bas niveau de 6.000 tonnes. Par la suite, la reconstitution de ces stocks et l'accroissement de l'offre suscité par la crainte d'une éventuelle vente de 30.000 tonnes d'étain prélevéès sur le stock stratégique des Etats-Unis ont infléchi le mouvement de hausse puisque les cotations ont fluc- tué autour de 5.650 livres la tonne jusqu'au début juillet. Mais l'ajournement par le Congrès américain des discus- sions se rapportant à la gestion des stocks stratégiques, la prévision d'un déficit de production de l'ordre de 20.000 tonnes et enfin le relèvement des prix plancher et plafond de l'accord international sur l'étain ont dû engendrer des pressions sur le cours qui s'est inscrit de nouveau en hausse, clôturant l'année à 6.290 livres la tonne contre 5.190 livres à la fin de 1976.

La pénurie de l'étain est imputable à l'essoufflement de l'extraction du minerai découlant de l'insuffi- sance des investissements engagés au cours des dernières années dans le secteur. Si les prix anciens ne paraissaient pas suffisamment rémunérateurs,leur niveau actuel devra inciter les pays producteurs à moderniser les équipements de leurs mines afin de pouvoir répondre à la demande. La Malaisie, principal pays producteur, a déjà arrêté un programme d'encouragement aux investissements dans le secteur de l'étain.

Le cours du plomb (disponible) s'est inscrit en hausse accélérée pendant les deux premiers mois de 1977 pour s'élever le 9 mars sur le London Metal Exchange à environ 430 livres la tonne, correspondant au cours maxi- mum de l'année. Ce mouvement a été stimulé par une forte demande de "U.R.S.S. et par une certaine contraction de l'offre à la suite d'une grève prolongée dans une importante métallurgie de plomb américaine.

L'essoufflement de la demande et son corollaire l'augmentation du niveau des stocks disponibles sur le marché devraient entraîner une régression des cotations. Le 15 juin, le cours a enregistré son minimum de l'année, soit 302 livres sterling 'la tonne. Grâce à la bonne tenue de la demande émanant de l'industrie automobile, la baisse s'est arrêtée et a même cédé la place à une reprise qui est allée en s'affermissant jusqu'à la fin de 1977. C'est ainsi que le cours a pu gagner presque la moitié du terrain perdu puisqu'il s'est établi à 355,5 livres sterling, niveau su- périeur de 19,7 % à celui de la fin de 1976.

Si, comme le plomb, le zinc a bien commencé 1977, son cours n'a pu remonter la pente qu'il a suivie pendant les trois mois se terminant le 15 juin. A cette date, il s'est établi, sur le London Metal Exchange, à 293,5 livres sterling la tonne pour le disponible.

Pour le reste de l'année, les cotations ne se sont pas beaucoup éloignées de cette position puisque les producteurs semblent avoir réussi à ajuster leur offre au faible niveau de la demande, en réduisant à 70 % l'utilisa- tion de leur capacité de production. Le 31 décembre 1977, le cours du zinc a atteint 283,5 livres sterling la tonne, en baisse de 26,5 % sur son niveau de la fin de l'année précédente. Dans le même intervalle, le prix des producteurs américains a diminué de 22,6 %, revenant de 38 à 31 cents la livre poids.

Les distorsions de prix résultant des divergences entre les pays exportateurs de pétrole et consacrées par le communiqué final de la 48ème conférence ministérielle de l'O.P.E.P.* tenue à Doha du 15 au 17 décembre 1976, ont posé des problèmes d'écoulement aux pays pétroliers voisins de l'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Il est à rappeler que ces deux derniers pays n'ont pas souscrit à l'augmentation de 10 % décidée par les autres mem-

• L'O.P.E.P., Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, comprend: Arabie Saoudite, Iran, Irak, Koweït, Emirats Arabes Unis, Qatar, Dubaï, Sarjah, Algérie, Libye, Nigéria, Gabon, Indonésie, Vénézuela, Equateur. bres de l'O.P.E.P. Peu sulfuré, le pétrole africain a fait l'objet, en revanche, d'une demande relativement soutenue, notamment de la part des raffineries américaines qui ne disposent que rarement du matériel nécessaire à la désul- furation.

Il a fallu attendre la 49ème conférence ministérielle des pays producteurs et exportateurs de pétrole, tenue à Stockholm les 11 et 12 juillet, pour voir s'atténuer les frictions qui ont imprégné les relations entre les deux groupes antagonistes de l'O.P.E.P. Cette organisation a pu même retrouver sa cohésion alors qu'au 1er semestre de l'année, les divergences semblaient être irréductibles. Tandis que le groupe des pays revendicatifs a renoncé à ap- pliquer, comme prévu, un nouvel accroissement du prix du pétrole brut, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont décidé de rattraper le retard en relevant leurs prix de 5 %.L' cArabian Light» a ainsi retrouvé sa place en tant que produit de référence dans le négoce international du pétrole. Faisant ressortir l'augmentation de 5 %, son prix s'est établi à 12,70 dollars le baril. Si quelques écarts subsistent encore au niveau des prix pratiqués par les dif- férents pays exportateurs, ils ne sont que le reflet de certaines considérations particulières se raoportant notam- ment à la proximité des pays producteurs des pays consommateurs, du degré d'impureté, etc ...

Une conférence a réuni à Vienne du 10 au 12 octobre les sociétés nationales d'exploitation pétrolière des pays membres de l'O.P.E.P. et les sociétés internationales concessionnaires pour débattre des questions ayant trait à la production et aux prix de vente du pétrole. Un consensus semble être atteint quant à la nécessité de l'éta- blissement de critères objectifs permettant la fixation d'un prix juste aussi bien pour les pays producteurs que pour les pays consommateurs. En outre, les participants ont été unanimes pour affirmer que le pétrole continuera à cons- tituer pendant de longues années encore la principale source d'éner9ie. L'on estime, en effet, que les quantités ex- traites jusqu'à maintenant ne dépassent pas les 46 % des réserves reconnues qui continuent, d'ailleurs, à s'accroître avec les progrès enregistrés dans le domaine de la prospection.

En 1977, la production mondiale de pétrole a atteint 61,9 millions de barils par jour, niveau quelque peu supérieur à celui de la consommation. L'excédent de l'offre a dû peser sur les décisions de la SOème conféren- ce ministérielle de l'O.P.E.P. tenue à Caracas les 20 et 21 décembre. Renforcé par l'adhésion de l'Iran" le noyau des «modérés» a pu imposer le gel des prix alors que le clan des «durs» revendiquait au départ une hausse de 5 à 8 % afin de compenser l'érosion du dollar, principale monnaie de règlement, et l'enchérissement des biens d'équi- pement importés.

A l'heure où la psychose d'une pénurie d'énergie se profile à l'horizon 1980-85 et où les pays industriels se rendent de plus en plus à l'évidence que les sources de substitution ne peuvent être utilisées à des conditions avantageuses de coût, d'importantes quantités de gaz naturel sont encore brûlées à la torche. Les quantités ainsi gaspillées sont estimées à 120 milliards de m3 de gaz associé correspondant à environ 110 millions de tonnes de pétrole. La nécessité d'exploiter au mieux les réserves de leurs sous-sols et l'augmentation des prix de l'énergie devront inciter les pays producteurs à récupérer avantageusement les quantités de gaz extraites avec le pétrole. Certains pays, notamment l'Algérie, ont accompli d'importants progrès dans ce domaine. C'est dans ce contexte qu'a été conçu le projet du gazoduc reliant les gisements algériens à la côte italienne en passant par la Tunisie.

Aux Etats-Unis, la reprise de l'activité économique relevée au cours des derniers mois de 1976 s'est poursuivie en s'affermissant tout au long du premier semestre de 1977 sous l'effet essentiellement de la vigueur de la demande de consommation et de la progression de la construction à usage d'habitation. Cependant, les me- sures restrictives prises par les pouvoirs publics dans le but d'atténuer les tensions inflationnistes ont engendré à partir de "été une certaine décélération du rythme de l'activité économique. En conséquence, le produit national brut ne s'est accru, en termes réels, que de 4,8 % en 1977 contre 6,2 % l'année précédente. Le ralentissement a touché principalement l'activité du secteur industriel dont l'indice de production n'a augmenté que de 6,2 % con- tre 10,2 % en 1976.

Bien qu'il se soit inscrit en légère baisse, le taux de chômage moyen est r.esté élevé, atteignant à la fin de l'année 7 % de la population active contre 7,7 % une année auparavant. Au niveau de la politique économique et monétaire, des divergences de conception sont apparues entre le gouvernement et le Conseil de la Réserve Fédérale. Cherchant à lutter contre le chômage, le gouvernement fédé- rai a pris en avril 1977 un train de mesures essentiellement cr ordre fiscal et budgétaire en vue de soutenir la reprise et de favoriser la création de nouveaux emplois. Se préoccupant davantage de la lutte contre l'inflation, le Conseil de la Réserve Fédérale a procédé à un relèvement des taux d'intérêt dans le but de provoquer un resserrement des liquidités. C'est ainsi que le taux des fonds fédéraux a été porté, à la fin de l'année, à 6,5 % contre 4,5 % au début de janvier tandis que le taux d'escompte officiel est passé dans le même intervalle de 5,25 % à 6 %.

Dans ce contexte et grâce à la modération de l'augmentation des prix des produits agricoles et alimen- taires, la hausse des prix à la consommation s'est ralentie au second semestre après avoir atteint une pointe de 9 % au début de 1977. Pour l'ensemble de l'année, l'indice du coût de la vie aurait ainsi augmenté de 6,2 %, taux com- parable à celui de 1976 mais nettement inférieur à celui des années 1974·75. De même, l'augmentation des salaires s'est effectuée dans des limites tolérables et compatibles avec l'amélioration de la productivité.

Le point faible de l'économie américaine s'est situé en 1977 au niveau des échanges extérieurs. L'ac- croissement des importations, notamment de produits pétroliers, a engendré un déficit record de la balance com- merciale des Etats-Unis d'Amérique qui s'est élevé à 30 milliards de dollars, soit plus du triple de celui enregistré en 1976. En conséquence, le déficit de la balance courante s'est encore aggravé passant de 1,4 milliard de dollars en 1976 à 17,5 milliards en 1977. Il est à noter que les efforts de l'administration en vue de limiter la consomma- tion de combustibles se sont heurtés à une opposition farouche du Congrès et il ne semble pas que le plan de l'é- nergie du Président Carter soit près d'aboutir.

En France, la volonté d'aboutir au réajustement des finances extérieures et de lutter contre l'inflation et le souci de préserver les chances d'une croissance rapide ont guidé l'action des pouvoirs publics. C'est ainsi que le déficit budgétaire n'a que peu augmenté, atteignant à la fin de l'année 20,6 milliards de francs contre 18 mil- liards à la fin de 1976. Cette évolution s'explique plus par une augmentation des dépenses que par une diminution des recettes engendrée par des allègements fiscaux dont notamment la réduction de 20 à 17,6 % du taux normal de la T.V.A.

La politique monétaire a été menée avec prudence. En vigueur depuis 1973, la limitation des crédits bancaires a été reconduite. En outre, l'accroissement de la masse monétaire a été limité à 12 %. Si les taux d'inté- rêt ont connu une diminution, cela est explicable par leur haut niveau de départ, par la détente sur ,le marché inter- national et par le désir de relancer l'activité économique au moment où l'on observe une certaine atténuation de la hausse des prix dont le taux a été en effet légèrement inférieur à celui de 1976, soit 9 % contre 9,9 %. Cela est ex- plicable principalement par le ralentissement de l'augmentation des coûts salariaux et par le fléchissement des cours des matières premières. En outre, le tassement de la demande intérieure, affectant aussi bien le secteur des biens de consommation que celui des biens d'équipement, a contribué à l'apaisement des tensions inflationnistes.

Dans ce contexte, le produit intérieur brut n'a augmenté que de 2,5 % contre 5 % en 1976. La décélé- ration du rythme de croissance s'est répercutée sur la situation de l'emploi. En dépit des mesures prises en vue d'encourager l'embauche, le nombre des chômeurs s'est accru, atteignant à la fin de 1977 environ 1 million de personnes, ce qui correspond à 5 % de la population active.

Le faible accroissement des importations a entrai né une diminution du déficit de la balance commer- ciale qui est revenu de 22,4 millions de francs en 1976 à 14,2 millions en 1977. Aussi et grâce aux entrées nettes de capitaux à court terme, la balance des paiements a-t-elle dégagé un surplus de l'ordre de 9,8 milliards de francs contre un déficit de 19 milliards en 1976.

En Italie, l'activité économique a évolué sous le signe de la stabilisation. Après une année marquée par une forte dépréciation de la lire, une persistance de l'inflation et une certaine reprise de l'activité économique, l'Ita- lie s'est engagée tôt en 1977 sur la voie du rééquilibrage. Adoptées depuis l'automne 1976 sous l'impulsion du Fonds monétaire international et appliquéés tout au long de 1977, les mesures de régulation de la demande et les diverses restrictions monétaires visant l'assainissement des finances extérieures, le redressement de la lire et la limitation de la hausse des coûts de production semblent avoir abouti à quelques résultats probants. Il est indéniable que les performances les plus remarquables ont été réalisées sur le plan du réajuste- ment des finances extérieures. La lire, dont la dépréciation vis-à-vis du dollar des Etats-Unis a atteint 24,1 % en 1976, a été stabilisée. Ceci est dû à plusieurs facteurs dont notamment les mesures prises pour assurer le rapatrie- ment des capitaux italiens à l'étranger, les modalités de financement en devises étrangères d'un quota des transac- tions commerciales, l'afflux massif de capitaux vers l'Italie par suite de la détente observée sur le marché interna- tional de capitaux et la tendance à la stabilité, sinon à la baisse, des taux d'intérêt sur la plupart des places financières.

Non moins important est, sans nul doute, l'effet favorable des dispositions du F.M.1. à l'égard de l'Ita- lie. En lui octroyant un prêt de 530 millions de dollars, le Fonds a rétabli quelque peu la confiance des milieux fi- nanciers et a servi d'exemple à la Communauté économique européenne qui a concédé à son tour au gouvernement italien un «soutien financier» de 500 millions de dollars.

Par ailleurs, la politique économique manifestement restrictive a eu pour effet de freiner la demande intérieure finale et partant de réduire sensiblement les besoins d'importations. Les exportations ayant continué à progresser, il en est résulté une amélioration de la position de la balance commerciale qui s'est rapprochée de l'é- quilibre.

La forte progression des revenus des services, due principalement au doublement de l'excédent de la ba- lance touristique, et les entrées substantielles de capitaux ont permis à la balance des paiements globale de dégager un surplus appréciable, de l'ordre de 1.700 milliards de lires contre un déficit de 2.300 milliards une année aupa- ravant. En conséquence, les réserves de change de l'Italie ont atteint le niveau de 9,6 milliards de D.T.S. contre 5,7 milliards une année auparavant.

La stabilité de la lire, la baisse des prix des matières premières, la réduction des charges sociales sup- portées par les entreprises, l'entente patronat-syndicats sur la limitation de l'augmentation des salaires, l'encadre- ment du crédit et son corollaire la quasi-stagnation de la demande ont permis d'atténuer assez sensiblement les ten- sions inflationnistes. Les prix de gros des biens d'équipement n'ont augmenté que d'environ 16 % contre 27,5 % une année auparavant. Quant à l'indice des prix à la consommation, il aurait progressé de 17 % sous l'effet essen- tiellement du renchérissement des produits alimentaires et de la majoration des tarifs des services publics. Le taux de la hausse du coût de la vie reste cependant élevé bien qu'il soit inférieur au taux de 21,8 % enregistré en 1976.

La politique d'austérité adoptée par les pouvoirs publics depuis 15 mois a certes permis un redresse- ment spectaculaire des paiements extérieurs et une certaine décéléfation de la hausse des prix mais elle s'est soldée, et c'est le revers de la médaille, par un ralentissement de l'activité économique. En effet, après un premier trimes- tre de croissance rapide, des signes d'essoufflement de la machine productive sont apparus dès le mois d'avril. L'agi- tation sociale et les tensions politiques qui ont secoué le pays en fin d'année n'ont fait qu'aggraver cet état de fait. Aussi, le P.I.B. n'a-t-il progressé en volume que de 2 % contre un taux de croissance de 5,6 % en 1976.

Le tassement de la conjoncture a touché essentiellement le secteur industriel dont l'indice de produc- tion a pratiquement stagné en 1977, alors qu'il a progressé de 12,5 % l'année précédente. Dans ce contexte, la situa- tion de l'emploi, déjà alarmante, s'est dégradée davantage. Le cllômage a touché 1,6 million de personnes représen- tant environ 7,5 % de la population active. Pour contrecarrer cette évolution et stimuler une relance de l'activité économique amorphe et atonique, l'Institut d'émission a décidé de desserrer J'étau et a procédé à un abaissement de ses taux d'intérêt afin d'imprégner une certaine aisance au marché monétaire. Maintenu à 15 % jusqu'à mai 1977, le taux d'escompte a été ramené, après trois abaissements, à 11,5 % en novembre de la même année. Dans le même intervalle, le taux pratiqué sur les bons du Trésor a été rabaissé de 16,9 % à 12,6 %.

En République Fédérale d'Allemagne, l'économie a traversé une phase de faible croissance'qui s'est ma- nifestée surtout dans le secteur de l'industrie. La reprise, amorcée au cours des derniers mois de 1976, ne s'est pas poursuivie puisque l'indice de la production industrielle a acc~sé une stagnation, voire même un recul, pendant la majeure partie de 1977. Toutefois, un regain d'activité a été décelé au cours du quatrième trimestre grâce à une re- prise de la demande sous l'effet de la venue à échéance des primes d'épargne à long terme, de l'abaissement des coûts des achats à tempérament et de l'anticipation des achats en rapport avec le relèvement d'un point du taux de la T. V.A. prévu pour le 1er janvier 1978. Il faut signaler à ce sujet que les pouvoirs publics ont pris, tout au long de l'année, un certain nombre de mesures pour soutenir l'activité économique. Parmi ces mesures, l'on relève l'ap- plication d'un programme spécial d'investissement, échelonné sur quatre ans et applicable à partir du 1er juillet 1977. Les réalisations au cours du second semestre de l'année sous revue ont porté sur 4,5 milliards de deutsche- marks au lieu des 3,5 milliards prévus. En outre, les autorités monétaires ont poursuivi une politique laxiste que reflète le faible niveau des taux d'intérêt. Le taux d'escompte est revenu de 3,5 % à 3 % en décembre, les taux d'in- térêt à court terme avoisinent 4 % et ceux du long terme se situent à 6-7 %.

Portant la marque du ralentissement conjoncturel du début de l'année, le produit national brut ne s'est accru que de 2,7 % en 1977 contre 5,7 % en 1976. En revanche, un certain succès a été obtenu sur le front de la lutte contre l'inflation. Déjà faible en 1976, le taux d'augmentation des prix à la consommation n'a pas dépassé 3,8 % en 1977, ce qui place la République Fédérale d'Allemagne parmi les rares pays connaissant une certaine sta- bilité des prix. Il faut remarquer, toutefois, que cette situation confortable a été favorisée par la revalorisation appréciable du deutschemark qui a constitué ainsi un barrage à l'inflation importée.

Grâce à la stabilité des prix et comme c'était le cas au cours des années passées, la compétitivité des produits allemands n'a nullement été affectée par l'appréciation du deutschemark. Les exportations ayant continué sur leur lancée, l'excédent traditionnel de la balance commerciale s'est encore accru, atteignant 38 milliards de deutschemarks contre 34 milliards en 1976. En conséquence et en dépit de l'augmentation des transferts et du dé- ficit des opérations se rattachant aux services, la balance courante est restée excédentaire.

Le seul point gris dans ce tableau est la persistance du chômage qui a touché à la fin de 1977 plus d'un million de personnes, soit 4 % de la population active, ce qui est relativement élevé dans le cas de l'Allemagne qui a rarement connu un tel taux au cours de son histoire économique récente.

Au Royaume-Uni, l'intensification de l'exploitation du pétrole en Mer du Nord et l'application d'une politique économique tous azimuts ont permis de réussir un redressement remarquable: remontée du sterling, réé- quilibrage des comptes extérieurs, atténuation de l'augmentation des prix et des salaires et accumulation de réser- ves de change. Par ailleurs, des signes de relance de l'activité économique sont apparus au cours du quatrième tri· mestre, quoique le produit national brut n'ait progressé que de 0,2 % en 1977.

Le redressement de la situation économique globale observé a été suscité par le climat de confiance qui régnait depuis le début de l'année et par les divers prêts contractés auprès des institutions internationales en contrepartie de certains engagements se rapportant à la compression des besoins d'emprunts du secteur publ ic, au contrôle de l'expansion de la masse monétaire et à la limitation de l'augmentation des salaires et des prix.

Attirés par la pratique de la politique d'argent cher adoptée depuis avril 1976, les capitaux étrangers ont afflué massivement vers le Royaume-Uni, rétablissant la confiance dans la livre sterling. Certains détenteurs de fonds ont même spéculé sur une réévaluation de la livre, ce qui a amené la Banque d'Angleterre à diminuer les taux d'intérêt afin de décourager l'entrée de capitaux flottants. Aux termes de plusieurs manipulations, le taux prêteur minimum de la Banque d'Angleterre a été ramené de 14,5 % à la fin de 1976 à 5 % en octobre 1977. Mais, devant l'accroissement de la masse monétaire au delà de la fourchette de 9 à 13 % prévue, 1'1nstitut d'émission a relevé de nouveau son taux directeur qui a terminé l'année au niveau de 7 %. En outre, et toujours pour décourager la spécu- lation, la Banque d'Angleterre a laissé, dès le mois de septembre, la livre fluctuer à la hausse.

Sur le plan de la gestion des finances publiques, la politique a été beaucoup plus restrictive que ne le prévoyaient les engagements pris vis-à-vis du F.M.I. Sous l'effet de la compression des dépenses publiques, le déficit budgétaire s'est limité à 7,5 milliards de livres au lieu de 8,7 milliards prévus.

Le résultat brillant apparaît à travers l'assainissement, tant attendu, des finances extérieures. Grâce à la diminution des achats de pétrole, rendue possible par l'exploitation des gisements de la Mer du Nord, et à la pro- gression des exportations, le déficit de la balance commerciale a considérablement régressé, revenant de 3,6 milliards de livres en 1976 à 1,6 milliard en 1977. En revanche, la balance des paiements courants, qui avait été déficitaire de 1,4 milliard de livres en 1976, a atteint la position d'équilibre. Quant à la balance des capitaux, sous l'effet des entrées importantes, elle a été fortement excédentaire. Au total, la balance générale des paiements a fait apparaître un excédent appréciable. En conséquence, les réserves de change se sont accrues de 16,4 milliards de livres pour atteindre 20,5 milliards à la fin de 1977. Bien qu'elle ait reculé d'environ un point, la hausse des prix demeure préoccupante puisque son taux a atteint le niveau élevé de 16 %. Grâce à une meilleure coopération des syndicats et à l'apaisement des conflits sociaux, les salaires n'ont augmenté que de 10 %. Aussi, le pouvoir d'achat des ménages s'est-il trouvé sérieusement entamé, ce qui explique d'ailleurs en partie le manque de vigueur de la demande finale.

Pays très ouvert au commerce mondial par le fait de sa dépendance de l'étranger tant pour ses approvi- sionnements que pour l'écoulement de ses marchandises, la Belgique a vu son activité économique épouser en 1977 le profil qu'ont connu les économies de la plupart de ses partenaires occidentaux et ce malgré l'application, au cours de la majeure partie de l'année, d'une politique monétaire très souple.

En effet, après un semblant de reprise qui ne fut pas durable, le climat conjoncturel s'est assombri par suite du ralentissement du rythme de la croissance sous l'effet du tassement de la demande de consommation et la quasi-stagnation des investissements. Il semble que les perspectives défavorables en matière de prix et de chiffre d'af- faires ainsi que l'existence de capacités non employées aient dissuadé les chefs d'entreprises de créer du capital nouveau. En outre et après avoir connu une période de progression rapide, les investissements des ménages en im- meubles résidentiels sont restés pratiquement stationnaires en 1977.

Dans ce contexte, le produit intérieur brut n'a augmenté, en termes réels, que de 2,2 % contre 5,3 % en 1976. La faiblesse de la croissance économique a touché tous les secteurs de l'activité.

Dans l'agriculture, la réduction de la superficie ensemencée et la persistance de conditions atmosphéri- ques défavorables expliquent l'état sta~ionnaire de la production. Il en a été de même de la production industrielle qui, après avoir connu un taux d'accroissement de 6,8 % en 1976, n'a progressé que de 2,8 % en 1977. En consé- quence, ledegré moyen d'utilisation des capacités productives est revenu de 76,8 % en 1976 à 72 % en 1977. Il en est résulté des licenciements massifs entraînant une aggravation du chômage. De 307 mille personnes en 1976, le nombre de chômeurs complets est passé à la fin de 1977 à 358 mille, soit 7,8 % de la population active. Comme en 1976, ce sont les jeunes de moins de 25 ans qui représentent le plus grand pourcentage de chômeurs et ce en dé- pit des diverses mesures d'encouragement de l'embauche prises par le gouvernement.

L'accroissement du chômage a fait ralentir quelque peu l'augmentation des salaires et des traitements nominaux. De 10,4 % en 1976, la hausse de la rémunération conventionnelle mensuelle des employés est revenue à 8% en 1977. Dans le même intervalle, la hausse du salaire conventionnel horaire des ouvriers n'a pas dépassé 9,6% contre 12,5 % une année auparavant.

Par ailleurs, la faible progression des revenus des divers agents économiques, la faiblesse de la demande et la baisse des prix des produits de base ont, dans une certaine mesure, infléchi la hausse des prix. L'indice officiel des prix de gros des produits industriels n'a pas varié au cours de 1977 alors qu'il avait progressé de 6 % en 1976. Dans le même intervalle, le taux d'augmentation des prix à la consommation est revenu de 7,6 % à 6,3 %. Notons que les dispositions de contrôle des prix, arrêtées antérieurement, sont demeurées en vigueur en 1977, notamment en ce qui concerne la déclaration préalable des hausses, la fixation sectorielle de maxima pour les marges bénéfi- ciaires et les prix de vente au public. Une nouvelle loi a limité i dugmentation des loyers à 8,5 % du montant atteint le 30 novembre 1976.

Le succès remporté sur l'inflation a été facilité par la solidité du franc belge dont l'appréciation, con- trôlée du reste afin de ne pas trop gêner les exportations, a absorbé une bonne partie de l'augmentation des prix à l'importation exprimés en monnaie étrangère.

Dans ce contexte, la balance commerciale de l'Union Economique Belgo-Luxembourgeoise a fait res- sortir un déficit de l'ordre de 79 milliards de francs belges comparable à celui de 1976. Grâce à l'excédent tradi- tionnel dégagé par les opérations de services et les entrées· nettes de capitaux qui ont compensé, et au-delà, le défi- cit substantiel des opérations commerciales et de transfert, la balance générale des paiements est redevenue excé- dentaire en 1977 de 1,3 milliard de francs belges. Aux Pays-B. où les exportations représentent environ 50 % du produit national brut, l'activité écono- mique ne peut être qu'imprégnée par l'environnement international. Comme chez ses partenaires européens, la pro- duction industrielle a progressé difficilement en 1977, à l'image d'ailleurs de I~évolution lente de la consommation privée et des investissements. En conséquence, le produit national brut ne s'est accru que de 2,5 % contre 4,6 % en 1976.

Pour stimuler l'activité économique, le gouvernement a pris, en fin de 1977, des mesures budgétaires qui se sont traduites par une injection de 2,3 milliards de florins dont la majeure partie a été affectée à la réalisa- tion des programmes de création d'emplois et à l'aide financière aux entreprises en difficulté. Aussi, la situation de remploi s'est-elle quelque peu améliorée et le nombre de chômeurs est revenu de 214 mille, à la fin de 1976, à 207 mille à la fin de 1977, ce qui représente 4,3 % de la population active.

Le souci de garantir l'emploi aux travailleurs a même gagné les syndicats dont les revendications sala- riales se sont apaisées d'autant plus que la hausse des prix a connu une certaine décélération, se limitant à 6,7%.

Sur le plan monétaire, l'Institut d'émission a appliqué une politique d'argent à bon marché au cours de la majeure partie de l'année. Ainsi, il a provoqué la baisse progressive des taux d'intérêt qui ont atteint en octo- bre un niveau relativement bas. Par la suite, des pressions à la hausse ont été engendrées par l'expansion notable des crédits à la consommation et des crédits hypothécaires. C'est ainsi que le taux d'escompte a été relevé de 3,5 % à4,5%.

Excédentaire de 1,8 milliard de florins en 1976, la balance commerciale néerlandaise a fait ressortir, en 1977, un déficit de 4,7 milliards de florins. Ce retournement est imputable à la forte appréciation du florin dont les effets ont altéré la compétitivité des produits hollandais, ce qui explique la diminution en volume des exporta- tions. Ce déficit s'est répercuté sur la balance des paiements courants dont l'excédent a baissé, atteignant à peine un milliard de florins en 1977 contre 6,7 milliards en 1976.

Au Canada, le tassement de la demande intérieure finale et l'application en 1976, dans le cadre du pro- gramme de lutte contre l'inflation, d'une politique austère ont fini par avoir un effet déprimant sur la croissance qui a effectivement marqué le pas dès le premier semestre de 1977. Pour soutenir l'économie et insuffler un sang nou- veau, les autorités fédérales ont dû alors modifier progressivement l'orientation de leur politique économique par l'adoption de mesures plus expansionnistes.

Après avoir pris en mars des mesures budgétaires d'incitation à l'investissement sous forme d'allège- ments fiscaux sur les revenus des personnes et des entreprises, le gouvernement fédéral a adopté en octobre un vas- te programme de relance dont les effets ne deviendront perceptibles qu'au courant de 1978.

Dans le même esprit, la politique monétaire a été assouplie graduellement. Le taux d'escompte a été abaissé à deux reprises, d'un demi-point chaque fois, jusqu'à 7,5 %, entraînant dans son sillage la diminution des autres taux d'intérêt,surtout ceux à court terme.

Toutefois et en dépit de cette libéralisation, la demande intérieure finale n'a que très faiblement progressé par rapport à son niveau de l'année précédente. De 4% en 1976, son taux de croissance est revenu à 2,25%. A l'exception de la consommation publique dont le rythme s'est quelque peu accéléré, toutes les autres compo- santes de la demande ont peu évolué, sinon régressé. En effet, vu le sous-emploi des capacités productives et des perspectives défavorables concernant l'évolution future de la consommation, les entrepreneurs ont réduit leur in- vestissement. C'est ainsi que la formation brute de capital fixe, déjà pratiquement stagnante en 1976, s'est inscrite en légère régression en 1977. Parallèlement, le niveau des stocks a quelque peu baissé.

En définitive, le produit national brut n'a progressé, en termes réels, que de 2,25 % en 1977 contre 4,9 % en 1976. Le ralentissement de la croissance n'a pas épargné le secteur industriel dont l'indice de production n'a progressé que de 3,5 % en 1977 contre 5,1 % une année auparavant.

Le marché de l'emploi s'est trouvé également affecté. De 772 mille personnes à la fin de 1976, le nom- bre des sans-emplois a atteint 900 mille en 1977, soit 8,4 % de la population active. Cette situation a conditionné, dans une grande mesure, l'évolution des salaires. Les gains hebdomadai· res moyens n'ont augmenté que d'environ 9 % en 1977 contre 11 % en 1976.

La modération de la hausse des revenus, conjuguée aux effets tardif.s de la politique restrictive, a'Per- misde contrebalancer l'effet renchérissant de la dépréciation du dollar canadien sur les prix intérieurs et maintenir ainsi le taux de la hausse des prix à son niveau de 1976, soit environ 7,3 %.

En dépit de la détérioration des termes de l'échange découlant d'une augmentation de 17 % des prix à l'importation, la balance commerciale a dégagé, pour la deuxième année consécutive, un excédent appréciable de 2,8 milliards de dollars canadiens contre 1,3 milliard en 1976. Mais l'accroissement du déficit traditionnel des opé- rations de services et de transferts continue à peser sur la balance des opérations courantes dont le déficit demeure élevé, quoiqu'il soit en légère diminution, s'établissant à 3,9 milliards de dollars contre 4,2 milliards en 1976.

Au Japon, la reprise amorcée au premier semestre a quelque peu piétiné dès le début de l'été sous l'ef- fet de la stagnation de la demande de consommation et de la faiblesse des investissements des entreprises. Seule, la demande extérieure demeure le meilleur soutien de l'activité économique bien que son rythme ait accusé un cer- tain essoufflement. Aussi, le produ.it national brut s'est-il accru de 6 %, taux relativement élevé dans la conjoncture internationale actuelle bien qu'il soit inférieur à celui de 1976 et aux 6,7 % prévus.

Les facteurs qui sont à l'origine du plafonnement du niveau de l'activité ont prévalu malgré l'adoption, par les autorités monétaires, de mesures expansionnistes. Le taux d'intérêt a été ramené de 6,5 % à 6 % en mars puis à 5 % en avril et 4,25 % en septembre. Parallèlement, le cœfficient de la réserve obligatoire a été abaissé. De son cô- té, le gouvernement a accru ses dépenses et procédé à une réduction de l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

L'impact de ces mesures ayant été atténué par les effets déflationnistes de la montée du yen, la hausse des prix à la consommation s'est limitée à 8,2 % contre 9,2 % en 1976. De même, la progression des salaires nomi- naux s'est ralentie en 1977.

Le moteur de l'économie japonaise demeure l'exportation dont la vigueur inquiète de plus en plus les pays industrialisés concurrents et surtout les Etats-Unis. Les importations étant restées pratiquement stables, la balance commerciale aurait dégagé un excédent record de 17,6 milliards de dollars.

En dépit du déficit structurel dégagé par.les transferts et les opérations se rapportant aux échanges de services, la balance courante a fait ressortir un excédent de 11 milliards de dollars contre un déficit de 700 millions annoncé par le premier ministre du Japon lors du sommet qui a réuni à Londres, les 7 et 8 mai 1977, les chefs d'E- tats et de gouvernements du monde occidental. Les entrées de devises au titre de la balance courante n'ayant été que très partiellement compensées par les sorties de capitaux, la balance globale des paiements s'est soldée par un excédent de 7,7 millions de dollars, également sans précédent, dépassant le record enregistré en 1971.

En U.R.S.S., le produit national brut n'aurait progressé que de 3,5 % contre un taux de 5,6 % prévu par le Plan et 5 % réalisé en 1976. Cette décélération est imputable principalement à la faible progression de la production dans l'agriculture qui ne semble pas répondre à l'intensification de "utilisation des fertilisants et à l'aug- mentation du degré de mécanisation des travaux agricoles.

Estimée à 195,5 millions de tonnes, la récolte de céréales a presque atteint l'objectif du Plan mais elle apparaTt nettement en deçà des 223,8 millions de tonnes obtenues en 1976. De même, les productions de bettera- ves à sucre, de pomme de terre et de légumineuses ont accusé des baisses plus ou moins sensibles. En revanche, les productions de tournesol, de laine, de viande, de lait et d'œufs se sont inscrites en augmentation tandis que celle de coton a enregistré un record.

Dans l'industrie, les réalisations ont atteint lês prévisions. La production s'est accrue, dans l'ensemble, de 5,7 %. Comparable à celui prévu par le Plan, ce taux est supérieur aux 4,8 % enregistrés en 1976. Les secteurs les plus dynamiques ont été ceux de la métallurgie, des industries chimiques et des industries de biens de consom- mation durable. Notons qu'en 1977, l'U.R.S.S. a produit 1.150 milliards de kWh d'électricité, 546 millions de ton- nes de pétrole, 240 millions de tonnes de minerais de fer, 107 millions de tonnes de fonte, 118 millions de tonnes d'acier, 569 mille tracteurs, 734 mille camions, 1,3 million de voitures de tourisme et 10,4 milliards de mètres car- rés de tissus. Il est à noter également que 2,2 millions de nouveaux logements modernes pour une surface globale de 110 millions de mètres carrés ont été achevés en 1977, permettant à environ 11 millions de soviétiques d'accé· der à de nouvelles habitations.

Sur le plan social, le salaire mensuel moyen des ouvriers et employés a été augmenté de 4 roubles; il a atteint 155 roubles auxquelles s'ajoutent 57 roubles sous forme de prestations prélevées sur les fonds de consom- mation.

Au Maroc, l'activité économique a été affectée en 1977, dernière année du Plan quinquennal, par la faiblesse du niveau de la production agricole et par les difficultés qu'a rencontrées l'écoulement de certains pro- duits miniers et des produits du textile.

les mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu au courant de la campagne 1976-77, notamment l'insuffisance et la mauvaise répartition des pluies, ont lourdement endommagé les cultures, surtout celles de céréa- les, de légumineuses et de plantes industrielles.

La récolte de céréales a été catastrophique. De 55,5 millions de quintaux en 1976, elle n'a atteint que 28,6 millions de quintaux en 1977, en baisse d'environ 50 % et ce en dépit d'un accroissement de 3 % des superfi- cies emblavées.

Face à cette situation, les pouvoirs publics ont adopté une série de mesures pour aider les régions éprou- vées, en même temps qu'ils ont augmenté les prix à la production dans le but d'encourager les céréaliculteurs. C'est ainsi que les prix du blé dur et du blé tendre, qui étaient respectivement de 63 et 60 dirhams le quintal, ont été unifiés et relevés à 85 dirhams. Quant aux prix de l'orge et du maïs, ils ont été fixés en 1977 à 65 dirhams le quintal au lieu de 40 dirhams pour le premier et 45 dirhams pour le second une année auparavant.

Seule la production d'agrumes s'est inscrite en nette progression puisqu'elle est passée de 670 mille ton- nes pour la campagne 1975-76 à 780 mille tonnes pour la campagne 1976-77.

Au total, la production agricole aurait régressé de 17 % en 1977. En revanche, le bilan apparaît sous un jour meilleur pour les autres secteurs de l'activité économique.

Continuant sur sa lancée, le secteur minier aurait progressé, dans l'ensemble, de 22 % sous l'effet no- tamment de l'accroissement des productions de fer, de plomb, de charbon et surtout de celle de phosphates de chaux qui s'est élevée à 18 millions de tonnes contre 15,6 millions en 1976.

En ce qui concerne les autres secteurs, l'on relève également un regain d'activité perceptible surtout dans le bâtiment, le tourisme et les services.

Portant la marque du recul de la production agricole, la production intérieure brute n'a progressé que de 2% en termes réels, taux nettement inférieur à celui de 10% réalisé en 1976. Cependant, les investissements se sont poursuivis à un rythme accéléré. De 10,6 milliards de dirhams ~n 1976, la formation brute de capital fixe est pas- sée à 13 milliards de dirhams en 1977, en augmentation de 21 %.

Dans ce contexte, des tensions sont apparues dans la situation financière du pays sur le plan tant inté- rieur qu'extérieur.

Excédentaire en 1976, le budget de l'Etat s'est soldé en 1977 par un déficit de l'ordre de 2 milliards de dirhams dont l'ampleur s'explique beaucoup plus par une augmentation des dépenses que par une diminution des recettes. Le déficit budgétaire a été financé principalement par un recours accru aux crédits extérieurs, les au- torités ayant préféré mobiliser les ressources intérieures pour les besoins de l'économie. Une politique d'encadre- ment du crédit a permis l'allocation de ces ressources au profit des secteurs les plus productifs. Subissant les effets des achats de biens d'équipement et de la détérioration des termes de l'échange, la balance commerciale a fait ressortir un déficit substantiel de 8 milliards de dirhams, en augmentation de 1,7 milliard par rapport à celui de 1976. Cependant, grâce à l'accroissement des recettes en devises provenant du tourisme et des rapatriements effectués par les travailleurs marocains à l'étranger et à l'intensification du flux des capitaux étran- gers, la balance globale des paiements a presque atteint l'équilibre.

L'inflation n'a pas épargné le Maroc où la hausse des prix à la consommation s'est effectuée en 1977 au taux de 12,5 % contre 8,5 % une année auparavant. Pour préserver le pouvoir d'achat des travailleurs, le gou- vernement a consenti une augmentation générale des salaires dès le mois de janvier 1977. C'est ainsi que le salaire minimum légal a été relevé de 6,60 à 7,25 dirhams par jour dans l'agriculture et de 1,27 à 1,40 dirham par heure dans l'industrie et le commerce. Parallèlement, les salaires des fonctionnaires et agents de l'Etat ont été majorés au taux de 12,5 % pour les petifs fonctionnaires dont l'indice ne dépasse pas 150 points et de 8,8 % pour les fonction- naires totalisant un nombre supérieur de points d'indice. EVOLUTION DE L'ACTIVITE

ECONOMIQUE TUNISIENNE L'agriculture a souffert en 1977 des conséquences des conditions atmosphériques défav.:.rables dont notamment l'insuffisance et l'irrégularité des pluies.

Certes, le début de la campagne 1976-77 a bénéficié d'une pluviosité suffisante et convenablement répartie sur tout le territoire et des températures se situant le plus souvent à un niveau asse~ bas, limitant ainsi les effets de l'évaporation. Mais, à partir de décembre 1976, une hausse relative de la température et une raréfaction des précipitations allant jusqu'à la sécheresse complète en février et mars ont sérieusement affecté les grandes cul- tures et les pâturages.

La céréaliculture a été la plus touchée et la récolte était au plus bas niveau enregistré depuis 8 ans. En revanche, l'arboriculture a tenu bon et certaines productions ont même atteint des niveaux records.

La campagne 1977-78 a été entamée sous le signe d'une insuffisance des préc'pitations, particulière- ment aux mois de décembre 1977 et de janvier 1978. Heureusement, des pluies abondantes sont tombées pendant la dernière semaine de janvier et février 1978, sauvant in-extremis les champs céréaliers et les terres de parcours dont l'état végétatif était un sujet d'inquiétude.

Encore une fois s'est trouvée confirmée l'étroite dépendance de notre agriculture de la pluviosité. Il se révèle donc que pour parvenir à réaliser l'objectif d'autosuffisance alimentaire au terme du Vème Plan, il faut absolument accroltre l'étendue et l'exploitation effective des périmètres irrigués. Il est significatif de constater que les cultures totalement ou partiellement irriguées continuent à donner de bonnes récoltes en dépit de l'irrégularité des précipitations. C'est le cas notamment des agrumes pour l'arboriculture et des tomates pour les cultures annuelles.

La valeur ajoutée du secteur «agriculture et pêche» n'aurait atteint que 316 millions de dinars en 1977, en diminution de 5,2 % par rapport à son niveau de 1976.

Au niveau de la balance commerciale, cette régression a engendré une aggravation du déficit des échan- ges en produits agricoles qui passe de 15,8 millions de dinars en 1976 à 38 millions de dinars en 1977 en raison, essentiellement, des achats accrus de céréales après une récolte exceptionnellement mauvaise. En outre, les diffi- cultés sérieuses d'écoulement à l'étranger des excédents d'huile d'olive n'ont pas permis une reprise suffisante des exportations de cette denrée. L'on reste, malgré tout, optimiste quant aux perspectives d'avenir d'autant plus que le secteur agricole continue à bénéficier d'un volume assez important d'investissements dont une bonne partie n'est productive, il est vrai, qu'à plus ou moins longue échéance.

En vue de la réalisation de ces investissements et de la promotion du secteur, des améliorations subs- tantielles sont apportées aux conditions de crédit. Néanmoins, la part de l'agriculture et de la pêche dans l'envelop- pe des crédits bancaires est restée faible, atteignant à peine 7,8 %* en 1977 alors que la part du secteur dans la production intérieure brute s'est établie, pour la même année, aux environs de 20 %. En outre, la répartition des crédits entre les différentes catégories d'agriculteurs se caractérise encore par une forte concentration. Le crédit continue à bénéficier essentiellement aux gros agriculteurs car les petits et moyens exploitants sont souvent inca- pables d'offrir les garanties requises. D'ailleurs, certains d'entre eux se méfient encore des crédits bancaires et ce malgré l'existence d'un bon nombre d'organismes institués en vue de faciliter leur accès aux circuits bancaires. Bu- tant à des obstacles parfois insurmontables, ces institutions ne peuvent remplir pleinement leur mission.

Continuant à enregistrer des déficits substantiels du fait du cumul des impayés, de nombreuses Caisses Locales du Crédit Mutuel** ont été dissoutes. En 1977, le Ministre des Finances en a liquidé 29 dont les pertes

• Il s'agit de la moyenne mensuelle des encours de crédits octroyés aux agriculteurs rapportée à la moyenne mensuelle de "ensem- ble des crédits recensés par la Centrale des Risques. •• La première caisse a été implantée à Soliman le 20 mai 19&3 ; son rôle se limite à accorder à ses adhérents des crédits de cam- pagne à des conditions avantageuses. ont dépassé la moitié du capital social*. En ce qui concerne les Sociétés de Caution Mutuelle qui se chargent d'avaliser les crédits accordés à leurs adhérents par les banques, elles ne sont pas encore parvenues à fonctionner convenablement 18 1600 en raison de l'insuffisance de "effort de vulgari- II: sation et de la rigidité de la réglementation en ~ :z: vigueur. La définition par le décret nO74-212 i::l du 25 mars 1974 du petit et moyen agriculteur, ~ adhérent éventuel à ces sociétés, est trop restric- ~..• 1200 tive puisqu'elle exclut environ 38 %** des agri· i z culteurs du bénéfice du crédit. Accordé exclusi- lU vement en nature, le crédit peut présenter le risque de ne pas servir l'utilisation à laquelle il est destiné. S'il se trouve à court de liquidité, 1 800 l'agriculteur bénéficiaire de cette forme de cré- 1968 69 dit peut revendre les intrants (engrais, semences, etc ... ) qu'il a reçus à des prix souvent très bas.

13 ORGE 12 0 BLE TENDRE 11 BLE DUR Selon les estimations du Ministère de 10 • l'Agriculture, la récolte céréalière de 1977 aurait 9 • x dégagé 7,5 millions de quintaux dont 4,9 mil· ;;;) « 8 lions de quintaux de blé dur, 1,3 million de ..z 5 quintaux de blé tendre et autant de quintaux 0 7 lU d'orge. Comparée à son niveau de l'année pré- Q 6 cédente, la production céréalière accuse une ~ Q 5 régression de "ordre de 35,1 %. Cette régression ...::; est imputable à l'irrégularité des précipitations i 4 z et à leur insuffisance, notamment pendant la lU 3 période de la germination des pousses et de 2 l'épiaison. Des pluies tombées en mai et juin sont intervenues au moment le plus inopportun et ont eu un effet plutôt déprimant sur les ren- dements. En outre, les conditions climatiques qui ont prévalu tout au long de la campagne agricole 1976-77 n'étaient pas favorables à l'uti- lisation des fertilisants et aux traitements phy- tosanitaires des plantes.

Aux termes du décret nO77-981 du 22 novembre 1977, les prix de base à la production ont été aug- mentés de 535 millimes par quintal pour les trois céréales principales. Ils ont été fixés à 7,135 dinars pour le blé dur, à 6,535 dinars pour le blé tendre et à 5,035 dinars le quintal pour l'orge .

• L'article nO 45 des statuts des Caisses Locales du Crédit Mutuel prévoit la dissolution de ces dernières lorsque leurs pertes excè- dent 50 % de leur capital social . •• Selon l'enquête agricole de base menée en 1976. CEREALES

Emblavures (en 1.000 hectares) Production (en 1.000 quintaux) Campagne* Blé dur Blé tendre Orge Total Blé dur Blé tendre Orge Total

1969-70 .... 700 280 410 1.390 2.990 1.500 1.510 6.000 1970-71 ..... 692 248 339 1.279 4.279 2.178 1.458 7.915 1971-72 ..... 862 260 385 1.507 6.520 2.620 2.360 11.500 1972-73 ..... 865 275 400 1.540 4.900 2.000 2.120 9.020 1973-74 ..... 991 195 384 1.570 6.550 2.020 2.280 10.850 1974-75 ..... 917 149 387 1.453 7.885 1.465 3.101 12.451 1975-76 ..... 922 260 451 1.633 7.000 1.800 2.700 11.500 1976- 77. . . . . 815 228 376 1.419 4.866 1.267 1.332 7.465 1977-78 ..... 831 205 436 1.472 5.739 1.329 1.999 9.067**

Sources: Institut national de la Statistique pour les 6 premières campagnes et Minbtère de l'Agriculture pour le reste

En raison du déficit de production, les importations de céréales se sont intensifiées. De 3,9 millions de quintaux pour une valeur de 22,2 millions de dinars en 1976, elles sont passées à 7,2 millions de quintaux pour 36,8 millions de dinars en 1977. Bien qu'il soit en progression, le courant des exportations demeure insignifiant puisque les expéditions n'ont totalisé que 28 mille quintaux.

1mportations··· en 1.000quintaux .. 4.584 3.231 3.248 2.829 2.945 3.312 3.945 7.239 en 1.000 dinars .... 18.015 12.284 11.052 15.816 22.485 20.947 22.173 36.815 Exportations··· en 1.000 quintaux. . 54 132 34 47 8 125 3 28 en 1.000dinars. . . . 576 153 424 622 129 1.217 63 938 Déficit (import-export)·** en 1.000quintaux. . 4.530 3.099 3.214 2.782 2.937 3.187 3.942 7.211 en 1.000 dinars. . .. 17.439 12.131 10.628 15.194 22.356 19.730 22.110 35.877

Source: Institut national de la Statistique

En ce qui concerne la campagne 1977-78, la persistance, au début de l'hiver, d'un climat sec et relati- vement chaud a laissé apparaltre certaines flétrissures sur les pousses. Toutefois, les précipitations intervenues pen- dant la dernière semaine de janvier et qui se sont poursuivies en février, sont venues à temps pour sauver la récolte.

En dépit de l'insuffisance des précipitations enregistrées au début de la campagne, les superficies s'avè- rent, selon les dernières estimations du Ministère de l'Agriculture, supérieures à celles de la campagne précédente, couvrant 1,5 million d'hectares contre 1,4 million d'hectares une année auparavant. Cependant, l'on relève une

• Il s'agit de la campagne de production dont la période commence avec les emblavures de l'automne et se termine au milieu de l'été de l'année suivante avec "achèvement des moissons• •• Estimation du Ministère de l'Agriculture . ••• Il s'agit des blés dur et tendre, de l'orge et d'autres céréales. diminution des livraisons de semences sélectionnées qui n'ont porté que sur 86,7 mille quintaux de blés dur et tendre contre 127 mille quintaux une année auparavant. Cette diminution, expliquable par le manque des disponi- bilités, aurait été comblée par un recours accru aux semences ordinaires.

Par ailleurs, l'insuffisance des précipitations ou leur retard n'a pas permis une utilisation normale des engrais. Les achats d'engrais effectués par les céréaliculteurs n'ont porté, du début de la campagne à fin janvier 1978, que sur 98,4 mille tonnes dont 35,3 mille tonnes de «super 16», 34,1 mille tonnes de «super 45» et 29 mil- le tonnes d'ammonitre contre un total de 113 mille tonnes au cours de la période correspondante de la campagne précédente.

Comme pour les céréales, la récolte de légumineuses de la campagne 1976·77 a diminué sous l'effet de l'insuffisance des précipitations. Les superficies cultivées qui ont été maintenues à leur niveau de la campagne pré- cédente, soit 103,3 mille hectares, n'ont permis d'obtenir que 52,9 mille tonnes dont 41,7 mille tonnes de pois- chiches, fèves et féveroles contre un total de 100 mille tonnes une année auparavant. Pour la campagne 1977·78, l'on peut s'attendre à une récolte satisfaisante, grâce aux fortes précipitations enregistrées au printemps. Les su- perficies cultivées seraient de l'ordre de 110,8 mille hectares dont 26 mille hectares ont été ensemencés en pois- chiches et 61 mille hectares en fèves et féveroles.

Couvrant des superficies irriguées à 80 %, les cultures maraichères ont donné, en 1977, des rendements divergents selon les produits. Alors que la production de tomates et, dans une moindre mesure, celle des oignons ont enregistré une progression notable, les productions d'ail, de pommes de terre et de cucurbitacées ont accusé un recul. Il en est de même pour la plupart des autres légumes, notamment ceux cultivés en semi-irrigué. La baisse de la production est imputable à l'insuffisance des précipitations enregistrées pendant le premier semestre de 1977. Pour la pomme de terre, il faut également évoquer la pénurie des semences. La récolte s'étant révélée médiocre, les prix à la consommation ont accusé un mouvement de hausse qui est allé en s'accentuant sous l'effet de la constitu· tion de stocks spéculatifs. Au début de Ramadan, les prix de la pomme de terre ont atteint des niveaux prohibitifs. Pour assainir le marché, les pouvoirs publics ont dû procéder à la taxation du prix de vente à la consommation en même temps qu'ils ont recouru à l'importation*.

Afin de stimuler davantage la culture de la pomme de terre et éviter le renouvellement de pénuries à l'avenir, il faudra œuvrer pour dégager, à partir de la production locale, les quantités nécessaires de semences. " est à noter que la culture de la pomme de terre est une des plus rentables si les conditions requises à son développe- ment sont réunies. Moyennant certains soins, elle peut donner jusqu'à trois récoltes par an. Par ailleurs, ce légume peut jouer un rôle considérable dans l'équilibre alimentaire de la population et compléter avantageusement les au- tres sources de féculents, comme les céréales dont la commercialisation s'effectue convenablement grâce à l'action des pouvoirs publics qui ont toujours réussi à assurer le ravitaillement du pays en produits céréaliers dans des con- ditions satisfaisantes et stables et ce en dépit des fluctuations des récoltes et des prix à l'importation.

Grâce à l'extension des cultures sous serres, d'importantes quantités de légumes ont été produites en hors-saison. De 11 hectares en 1976, les superficies cultivées sous serres sont passées à 56,2 hectares en 1977 aux- quels s'ajoutent 790 hectares de cultures protégées selon la méthode du tunnel nantais. Cette pratique remplace en quelque sorte les procédés traditionnels de protection contre les aléas climatiques et permet, en outre, une meil- leure précocité des primeurs.

La production de fourrages obtenue en 1976-77 s'est également établie à un niveau inférieur à celui de la campagne précédente; elle est revenue de 500 à 270 mille tonnes. Cette diminution s'explique beaucoup plus

• Du 1er septembre au 31 décembre 1977, les importations de pomme de terre ont oorté sur environ 16,6 mille tonnes vendues sur le marché local à 100 millimes le kg au stade du détail. par la faiblesse accentuée des rendements que par la contraction des superficies cultivées qui n'ont couvert que 206,9 mille hectares contre 245 mille hectares pour la campagne précédente. En ce qui concerne les superficies cultivées en 1977-78, elles couvrent environ 240 mille hectares dont 20 mille hectares en irrigué. La production attendue serait de l'ordre de 400 mille tonnes de fourrages.

La production d'huile d'olive réalisée durant la campagne 1976·77 n'a atteint que 85 mille tonnes con- tre 100 mille tonnes prévues à la veille de la campagne et 180 mille tonnes obtenues en 1975-76. L'olivier ne pou- vant donner, de par ses particularités biologiques, deux bonnes récoltes successives, le recul de la production était donc prévisible. Ce recul a été toutefois aggravé par une chute prématurée des fruits sous l'effet des conditions climatiques défavorables. En outre, il faut évoquer l'insuffisance, observée en début de campagne, des rendements en huile qui ne se sont rapprochés des normes habituelles que vers la fin de la campagne de trituration. Ceci est d'ailleurs illustré par "évolution des prix sur les marchés des olives. Partis d'un minimum de 33 millimes le kilo- gramme en novembre 1976, les prix des olives sur la place de se sont redressés lentement pour atteindre, en mars 1977, 80 à 115 millimes, soit un maximum légèrement supérieur à celui enreqistré au cours de la campagne précédente.

HUILE D'OLIVE (en millien de tonnes)

1969-70 1970-71 1971-72 1972-73 1973-74 1974-75 1975-76 1976-77 1977-78

Production 25,0 90,0 167,0 70,0 130,0 117,0 180,0 85,0 125,0· Exportations 22,8 62,5 30,0 59,1 82,2 52,3 70,7 60,4 60,4··

Source: Office NationtJl de l'Huile

Les exportations se sont inscrites en nette régression par rapport aux prévisions. Du 1er novembre 1976 à fin octobre 1977, elles n'ont totalisé que 60,4 mille tonnes, en baisse de 10,3 mille tonnes par rapport à leur niveau de la campagne précédente. Ce recul est essentiellement imputable à la diminution des ventes sur l'Ita- lie qui n'ont porté que sur 43 mille tonnes d'huile contre 55,3 mille tonnes une année auparavant. Les expéditions à destination de la Libye et de "Union Soviétique ont également diminué dans de fortes proportions.

Après avoir présenté certains signes de redressement au cours des premiers mois de 1977, le marché mondial de l'huile d'olive a, de nouveau, connu une situation de basse conjoncture sous "effet de la stagnation de la demande. En conséquence, les prix à l'exportation se sont orientés vers la baisse.

Pour sa part, le marché local a absorbé en 1976-77 environ 72 mille tonnes d'huile de mélange contre 60,2 mille tonnes l'année précédente. Malgré l'accroissement du volume de la consommation, les importations d'huile de soja n'ont porté que sur 10,9 mille tonnes en raison de l'augmentation de la proportion d'huile d'olive contenue dans le mélange.

En ce qui concerne la campagne 1977-78, la production d'huile d'olive serait, selon les dernières esti- mations de l'Office National de l'Huile, de ,'ordre de 125 mille tonnes. Les rendements oléicoles sont jugés satis- faisants allant jusqu'à 37 % dans les régions du Sud. Ceci explique le niveau relativement élevé des prix des olives enregistrés dès le démarrage de la campagne, qui ont atteint, en décembre, un maximum de 107 millimes le kilo- gramme sur la place de Sfax.

Les dispositions organisant la campagne 1977-78 comportent une légère augmentation des prix d'in- tervention de l'Office National de l'Huile. Ils ont été fixés entre 360 et 400 millimes le kilogramme, selon le degré d'acidité des huiles livrées, contre 350 et 390 millimes l'année précédente. En outre, la taxe à l'exportation a été supprimée. Cette taxe qui était de 80 millimes par ~logramme d'huile d'olive exporté au cours de la campa- gne 1974-75 était déjà ramenée à 30 millimes par kilogramme en 1975-76 .

• Chiffre provisoi re. •• Prévision. Sur le plan de la commercialisation extérieure, les difficultés d'écoulement persistent sous l'effet du tassement de la demande sur les marchés étrangers. En particulier, les achats de l'Italie, notre client principal, se sont considérablement ralentis. Du début de la campagne à fin avril 1978, les expéditions sur ce pays n'ont porté que sur une faible quantité, soit 5,5 mille tonnes contre 28,7 mille tonnes une année auparavant. Dans le même intervalle, le total des exportations d'huile d'olive est revenu de 36,1 à 19,6 mille tonnes. Il est à noter que le ra- lentissement des expéditions d'huile d'olive sur l'Italie est explicable par les larges prévisions initiales faisant état d'une abondante récolte dans ce pays.

La production d'agrumes dégagée en 1976-77 a atteint 161 mille tonnes, niveau comparable à celui de la campagne précédente.

Production 101,0 77,0 126,2 75,0 107,0 131,0 162,8 160,7 198,0* Exportations 31,8 26,7 37,5 22,4 33,9 22,5 27,4 31,0 53,0**

Sources: Institut National de la Statistique pour les 7 premières campagnes et Groupement Interprofessionnel des Agrumes et des Fruits pour le reste.

La commercialisation s'est effectuée dans des conditions relativement bonnes et ce aussi bien sur le marché local que sur les marchés extérieurs. D'une campagne à l'autre, le prix moyen est passé, sur le marché de gros de Tunis, de 64 à 84 millimes le kilogramme pour les maltaises, de 135 à 152 millimes le kilogramme pour les clémentines et de 69 à 82 millimes le kilogramme pour les mandarines. Seul le prix du citron a accusé une certaine baisse, revenant d'une moyenne de 66 à 65 millimes le kilogramme.

En ce qui concerne les exportations, l'on relève une intensification du courant des expéditions et un certain élargissement des débouchés avec l'ouverture, en Europe, de nouveaux marchés récemment prospectés. Les ventes totales à l'étranger réalisées au cours de la campagne 1976-77 ont atteint 31 mille tonnes dont près de 29 mille tonnes d'oranges maltaises. En dépit de l'accroissement des quantités livrées, le prix moyen à l'exportation des maltaises a enregistré une hausse remarquable pour atteindre 2,06 francs français le kg contre 1,83 franc une année auparavant. Par contre, les prix des clémentines et des mandarines ont accusé un certain tassement sous le poids de la sévère concurrence des agrumes des autres pays.

Pour la campagne 1977-78, la production d'agrumes pourrait atteindre les 198 mille tonnes initiale- ment prévues.

La mâturité des fruits s'étant avérée précoce en raison de la persistance d'un climat relativement chaud pendant l'automne, le courant des ~xpéditions a pu connaitre une certaine accélération. Cette situation a amélioré, en outre, la compétitivité des agrumes tunisiens sur les marchés étrangers où nos prix de vente se sont inscrits en légère augmentation. Pour les quatre premiers mois de la campagne, ils ont atteint, en moyenne, 2,50 francs le ki- logramme sur la place de Marseille, contre environ 2,20 francs au cours de la période correspondante de la campa- gne précédente. Sur le marché intérieur, les prix à la production sont, par contre, déprimés. Leur baisse est parti- culièrement notable pour les maltaises après les journées de vent qui ont provoqué une chute des fruits et, par con- séquent, une abondance des quantités livrées à la consommation .

• Chiffre provisoire . •• Prévision. Du début de la campagne à fin mai 1978, les exportations ont porté sur 52,7 mille tonnes 220 VIN S dont 47 mille tonnes d'oranges maltaises contre, ~ AGRUMES respectivement, 30,9 et 28,9 mille tonnes au 200 cours de la même période de la campagne pré- 180 cédente. Pour l'ensemble de la campagne, le Groupement Interprofessionnel des Agrumes et 160 des Fruits table sur l'exportation de 53 mille ... '"z 140 tonnes contre 31 mille tonnes expédiées une z année auparavant. ..0 ... 120 Q '"...0: 100 :;... i 80 z Les vendanges n'ont permis d'obtenir en ... 60 1977 qu'environ 650 mille hectolitres contre 950 mille hectolitres initialement prévus. La 40 faiblesse de la production pour la deuxième an- 20 née consécutive est explicable, en partie, par l'insuffisance des traitements et des soins ap- 0 portés à la vigne. En effet, les prix à la produc- 1968 69 70 71 72 73 74 75 76 77 tion du vin n'ayant que peu évolué au cours des dernières années, les agriculteurs semblent avoir délaissé les vignobles au profit d'autres planta- EVOLUTION DE LA PRODUCTION D'HUILE D'OLIVE, D'AGRUMES ET DE VINS tions plus rémunératrices.

Production* 847,0 559,0 1.050,0 1.054,0 1.095,0 1.155,0 990,0 604,0** 650,0** Exportations 605,1 579,9 335,5 1.158,3 1.157,2 782,6 986,8 617** 600,0**

Sur le plan commercial, les perspectives du marché extérieur s'annoncent pourtant très encouragean- tes, la production de vin ayant enregistré un important déficit en Espagne, au Portugal et surtout en France. Ce- pendant, la faiblesse de la production nationale limite sensiblement nos possibilités de vente à l'étranger. Il est à noter à ce sujet que les quantités dégagées à l'exportation ne dépasseraient guère 500 mille hectolitres contre 617 mille hectolitres expédiés au cours de la campagne 1976-77. Toutefois, une hausse substantielle des prix à l'expor- tation est attendue, ce qui permettra aux recettes provenant de la vente de ce produit d'atteindre au moins leur niveau de l'année précédente. Comme auparavant, nos clients les plus intéressants demeurent la France et la Côte d'Ivoire.

La production de dattes - toutes variétés - aurait atteint 40 mille tonnes***, en diminution de 20 % par rapport à la récolte de 1976.

Grâce à un automne chaud et sec, la récolte de dattes a été précoce. Ainsi, la protection des fruits contre les intempéries s'est effectuée avec peu d'empressement et les agriculteurs n'ont enveloppé, dans des sacs en plastique, qu'environ 120 mille régimes contre 200 mille régimes l'année précédente. Paradoxalement, la cou-

• Les vendanges qui sont entamées au début d'août sont complètement achevées au cours de l'année initiale de la campagne. •• Chiffres retenus par l'Office du Vin . ••• Selon les estimations du Groupement Interprofessionnel des Oattes. verture des régimes a eu des effets plutôt négatifs sur la qualité des fruits. En outre, les conditions climatiques qui ont prévalu au cours des derniers mois de l'année expliquent la diminution du niveau de la récolte.

Pour la troisième année consécutive, les prix de la déglil aux différents stades de la commercialisation ont été révisés en hausse. Un communiqué du Ministère de l'Economie Nationale a fixé, le 25 octobre, les prix à la production à 270 millimes le kilogramme pour la dégla marchande et à 340 millimes le kiloqramme pour la dé- gla branchée, soit une augmentation de 20 millimes par kilogramme par rapport aux prix de l'année précédente. Quant aux prix de vente à la consommation, ils ont été fixés, respectivement, à 360 et 440 millimes le kilogramme. Pour les autres variétés de dattes,les prix demeurent libres.

Alors que les exportations ont été favorisées au début de la campagne par la précocité des fruits, le rythme des expéditions s'est considérablement ralenti après les fêtes de fin d'année. Du début de la campagne à fin. mai 1978, les quantités expédiées ne se sont élevées qu'à 5,6 mille tonnes contre 6,9 mille tonnes au cours de la même période de la campagne précédente. Les principaux clients demeurent la France et l'Italie. Le recul des expor- tations semble être imputable à l'altération de la qualité des dattes et, surtout, à l'insuffisance ou la déficience des capacités de conditionnement qui ne parviennent pas à satisfaire convenablement les exigences, devenues ri- goureuses, des clients étrangers en matière de présentation des denrées alimentaires.

Selon une enquête du Ministère de l'Agriculture menée en 1976, l'effectif des abricotiers plantés en Tunisie est estimé à 1,9 million de pieds dont les quatre cinquièmes sont en phase de production. Bien que répar- tis sur l'ensemble du territoire, les vergers d'abricotiers se concentrent essentiellement dans les gouvernorats de Tu- nis-Sud, de et de Sfax.

La récolte d'abricots obtenue en 1977 aurait été de l'ordre de 28 mille tonnes contre 29 mille tonnes en 1976. La mâturité des fruits ayant été un peu précoce, l'écoulement des quantités exportées s'est effectué sans difficultés, d'autant plus que la récolte en France, notre principal débouché, s'est avérée insuffisante. Les expédi- tions ont porté sur 2.670 tonnes contre 488 tonnes seulement l'année précédente.

La production d'amandes est meilleure qu'en 1976. EIle a atteint, selon les estimations du Groupement 1 nterprofessionnel des Agrumes et des Fruits, environ 26 mille tonnes d'amandes en coque contre 23.4 mille tonnes l'année précédente.

La campagne d'arrachage de betterave à sucre a dégagé une production brute de l'ordre de 119 mille tonnes de racines contre 83 mille tonnes en 1976. Cette évolution est due à l'extension des superficies cultivées qui ont couvert 3.518 hectares contre 2.680 hectares seulement l'année précédente. Grâce à l'amélioration des traitements phytosanitaires et à l'utilisation accrue de fertilisants, les rendements ont quelque peu augmenté, pas- sant de 30,9 à 33,7 tonnes à l'hectare.

Déduction faite des déchets, la sucrerie de Béja a traité 106 mille tonnes de racines de betterave, enre- gistrant ainsi un niveau record. Sur le plan technique, cela constitue, d'ailleurs, une performance puisque l'on esti- me à environ 90 mille tonnes la capacité optimale de transformation de cette usine. Son extension, déjà à l'étude. se trouve ainsi justifiée d'autant plus que les projections du Vème Plan tablent sur une intensification de la culture de betterave que pourrait favoriser l'accélération des travaux d'infrastructure dans le domaine hydraulique.

La culture du tabac continue à se développer couvrant en 1977 une superficie de 4.028 hectares con- tre 3.770 hectares une année auparavant. Cette évolution a surtout intéressé le tabac à priser dont la production a progressé, à l'état brut, d'environ 70 %, passant de 974 tonnes en 1976 à 1.646 tonnes en 1977. A l'inverse, la production de tabac à fumer n'a atteint que 2.900 tonnes contre 3.272 tonnes l'année précédente et ce en raison de la diminution de sa culture dans la région du Cap-Bon réputée pour ses hauts rendements. Au total, la production de tabac s'est élevée à 4.546 tonnes à l'état brut contre 4.246 tonnes récoltées en 1976.

L'accroissement de la production enregistré au cours des dernières années a permis à la Régie Natio- nale des Tabacs et Allumettes de constituer des stocks importants de tabac brut. En outre, l'augmentation des dis- ponibilités a permis d'exporter des quantités appréciables de tabac à priser, notamment sur l'Algérie. En 1977, les· ventes ont porté sur 831 tonnes contre 600 tonnes expédiées en 1976. En ce qui concerne le tabac à fumer, la Ré- gie Nationale des Tabacs et Allumettes continue à ï"mporter du tabac brut en vue d'améliorer la qualité des ciga- rettes tunisiennes. En 1977, les importations ont totalisé environ 3.298 tonnes contre 3.017 tonnes importées en 1976.

La production d'alfa dégagée en 1976-77 a atteint 75 mille tonnes, soit un volume nettement supé- rieur à celui réalisé au cours de la campagne 1975-76. La progression de la production est explicable par l'accrois- sement des quantités livrées' par les collecteurs encouragés par le relèvement du prix de cession qui est porté de 8 à 10 dinars la tonne.

L'intensification de l'arrachage et sa concentration dans les périmètres jouxtant les centres de collecte soulèvent, encore une fois, le problème de la détérioration de la nappe alfatière qu'entrai ne, à plus ou moins lon- gue échéance, une exploitation excessive. Ce danger pourrait être écarté par la mise au point d'un système de rota- tion des zones exploitées, assorti d'une nouvelle répartition géographique des centres de collecte. En ce qui con- cerne la campagne 1977-78, les quantités collectées n'atteindraient, selon les prévisions de la Société Nationale Tu- nisienne de Cellulose, que 51 mille tonnes.

Comme auparavant, l'on assiste à une certaine pénurie de la main d'œuvre que la reprise du mouve- ment d'émigration à destination de la Libye a aggravée. L'on remarque qu'avec la mécanisation de la collecte dont l'application sera généralisée dans un proche avenir, les problèmes liés à la main-d'œuvre seraient d'une acuité beaucoup moins prononcée qu'auparavant.

Le secteur de l'élevage a sérieusement ressenti les effets de l'irrégularité des pluies, voire de leur insuf- fisance dans de nombreuses régions. La pauvreté en herbes fraiches des terrains de parcours a contraint les éleveurs qui ont perdu la pratique de la transhumance, à nourrir leurs bétails sur place. Cette situation a provoqué une es- calade des prix des fourrages qui ont atteint à la fin de 1977 des niveaux prohibitifs sous l'effet de l'insuffisance notable des disponibilités.

Ne pouvant supporter longtemps les coûts élevés de l'entretien de leurs troupeaux, les éleveurs à faibles moyens se sont résignés à se débarrasser d'une partie de leur effectif dont ,'essentiel est venu alimenter la bouche- rie. Bénéficiant d'une forte demande au niveau de l'abattage, les ovins et plus particulièrement les agneaux ont continué à se vendre à des prix relativement élevés. Par contre, pour les bovins dont la viande est moins appréciée par les consommateurs tunisiens, les prix de vente des agriculteurs ont accusé une régression à la suite de l'accrois- sement anormal de l'offre.

Pratiqué généralement sur des périmètres irrigués, l'élevage moderne n'a que peu souffert des effets de la sécheresse. Disposant des fourrages cultivés intensivement sur place et utilisant comme appoint les aliments con- centrés, les éleveurs de ce secteur ont pu entretenir convenablement leur cheptel. Tout au plus, certains d'entre eux ont été contraints de réduire le nombre des bêtes destinées à l'engraissement.

Quoi qu'il en soit, il ressort d'une enquête menée par les services de l'Office de l'Elevage et des Pâtura- ges que l'effectif du cheptel de reproduction a continué dans l'ensemble à s'accroitre. De 651 mille unités en 1976, le nombre de femelles bovines serait passé à 688 mille unités en 1977 dont 481 mille vaches et génisses plei- nes. Le nombre des vaches de race pure est estimé à environ 33 mille unités contre 27.600 unités l'année précé- dente. Dans le même intervalle, l'effectif des femelles ovines se serait élevé de 5,2 à 6 millions d'unités dont 1,9 million d'agnelles et d'antenaises. Il en est de mêm~ pour les autres catégories d'animaux dont le nombre s'est inscrit en progression, à l'exception toutefois des camélidés. Corrélativement, la production de viandes rouges est passée de 135 mille tonnes en 1976 à 150 mille tonnes en 1977. Dans le même intervalle, la production de lait frais naturel s'est élevée à 265 mille tonnes contre 247 mille "année précédente.

Les nombreuses actions déjà entreprises en vue d'améliorer la race locale du cheptel tunisien se sont poursuivies en 1977. Dans le cadre des projets de développement de l'élevage, 1.508 génisses pleines et 1.886 vel- les d'origines diverses ont été importées. De même, 75 taureaux ont été achetés à l'Autriche pour servir aux croi- sements d'absorption.

Par ailleurs, l'insémination artificielle a été pratiquée sur une plus grande échelle. En effet, 33 mille va- ches ont été touchées par l'insémination première contre 30 mille unités seulement l'année précédente.

Dans le cadre du programme de «contrôle de performance», de nouvelles enquêtes ont été réalisées et ont intéressé aussi bien les bovins que les ovins. Les enquêteurs ont identifié environ 18 mille vaches et 15,5 mille brebis, ce qui a permis de porter sur le «herd-book» une liste supplémentaire de 23 mille vaches. Ils ont établi, pour chaqUe unité, un certificat de production qu'ils ont délivré aux éleveurs. Ces derniers s'engagent à observer, dans le futur, les conseils donnés par les experts au sujet de l'entretien et, plus particulièrement, du régime alimentaire de leurs bestiaux.

Dans le domaine de l'aviculture* où le secteur moderne prend de plus en plus l'aspect d'une véritable activité industrielle, l'équilibre entre la production et la consommation est loin d'être rétabli. A l'excès de l'offre, relevé au cours des quelques dernières années, a succédé une pénurie particulièrement aiguë pour les œufs et qui demeure encore persistante. Le renversement de la situation s'est opéré vers la fin de l'été de 1977, soit à la veille du mois de Ramadan.

Tout au long du premier semestre de l'année, l'offre de produits de la volaille s'est maintenue à un ni- veau nettement supérieur à celui des besoins de la consommation locale. L'excédent s'est particulièrement accen- tué au cours du printemps, notamment pour les œufs. A l'approche de la saison chaude, la ponte des poules du secteur traditionnel se multiplie, engendrant une expansion démesurée de l'offre et, en conséquence, une chute des prix. Le recours à l'exportation aurait pu aider à résoudre le problème de l'écoulement. Ceci nécessite, cepen- dant, la résolution préalable des problèmes liés à l'emballage, au transport et aux formalités administratives. Pour la viande de la volaille, l'effondrement des prix provenait plutôt de la demande détournée en cette période de l'année vers les poissons et les viandes rouges.

Le bond en avant de la consommation intervenu au cours du mois de Ramadan a engendré un affer- missement des prix des produits de la basse-cour qui se sont alors rapprochés des niveaux plafonds fixés par les pouvoirs publics. Si une certaine pénurie a pu être relevée sur certains marchés, notamment à Tunis, elle est impu- table beaucoup plus au manque d'adéquation des circuits de distribution qu'au ralentissement de l'accroissement de la production par suite de la disparition, au cours de la période de basse conjoncture, d'un nombre d'unités margi nales d'aviculture.

Néanmoins, pour l'ensemble de l'année, la production de viande de volaille a atteint, en vif, 33 mille tonnes, en progression de 22,2 % sur son niveau de l'année précédente. Progressant à un rythme plus rapide, la production d'œufs est passée, dans le même intervalle, de 376 à 490 millions d'unités.

En dépit des aléas du marché, les pouvoirs publics misent sur un accroissement accéléré de la produc- tion de ce secteur pour faire face à notre déficit en protéines. Compte tenu de l'amélioration du niveau de vie et de la croissance démographique, le Plan table sur la réalisation en 1981 d'une production de 58 mille tonneS de viande de volaille et de 671 millions d'œufs.

Avec l'amélioration des méthodes de gestion, le secteur pourrait continuer à se développer pour at- teindre ces objectifs. Mais, il faut reconnaître que la promotion de l'aviculture ne peut être assurée sans la résolu- tion de certains problèmes structurels. Parmi ces problèmes, l'on doit d'abord évoquer le manque d'organisation du circuit commercial. En effet, l'absénce d'un organisme de stockage et d'une infrastructure adéquate d'abattage et de conditionnement ne permet pas d'assurer un certain équilibre dans le temps entre l'offre et la demande sans lequel la stabiîité des prix ne pourra être préservée.

En second lieu, l'on constate que les promoteurs du secteur se sQnt attelés à la tâche de développer les potentialités productives et n'ont pas œuvré à la modification de la structure de la consommation de protides en vue d'améliorer la part des produits de la volaille. L'action en ce domaine est d'autant plus nécessaire que lé sec- teur est fortement concurrencé - ses produits étant facilement substituabl~s - et que l'on est encore très loin des normes de consommation des produits avicoles atteintes dans d'autres pays.

Par un effort promotionnel judicieux et bien conduit visant à éduquer le consommateur et lui faire connaître les bienfaits nutritifs des œufs surtout, ceux-ci pouvant remplacer à moi ndres frais la vianda, l'on pour- rait accroître la consommation des produits de la volaille et surtout l'étaler sur toute la longueur de "année en la faisant entrer dans les habitudes quotidiennes du consommateur. 1\faudrait donc amener le consommateur à de- mander les produits avicoles pour eux-mêmes et non pas en tant que substituts. C'est de cette façon seulement que les produits de l'aviculture moderne pourront constituer un élément substantiel de la consommation et non pas un simple appoint. D'ailleurs, cette activité présente l'avantage d'assurer, à grande échelle et à l'abri des aléas climati- ques, la satisfaction d'une partie croissante des besoins en protéines animales.

En troisième lieu, l'on relève une insuffisance dans la réalisation des investissements intéressant l'in- frastructure annexe. Si l'effectif des poules du secteur avicole moderne s'est considérablement accru, la produc- tion de poussins d'un jour demeure relativement faible et mal répartie à travers le pays. Il en est de même pour le matériel avicole. En ce qui concerne la nourriture des animaux, certaines matières premières entrant dans la cons- titution de l'aliment composé continuent à être importées. Cette dépendance vis-à-vis de l'étranger engendre gé- néralement des perturbations préjudiciables au secteur.

La production de la pêche sous toutes ses formes s'est élevée en 1977 à 53,7 mille tonnes contre 49 mille tonnes une année auparavant. En dépit de cette progression, la production de ce secteur apparaît nettement inférieure aux prévisions qui tablaient sur 58 mille tonnes. La non réalisation de cet objectif est explicable essen- tiellement par la faiblesse des quantités de poissons bleus capturés, faiblesse imputable aux conditions climatiques qui ont prévalu durant l'été 1977 et qui n'ont pas favorisé le déroulement de la campagne de pêche de cette caté- gorie de poissons.

PRODUCTION DE LA PECHE (en tonnes)

Variations 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 en% 1977/76

Pêche au chalut .. 6.640 7.809 7.538 7.405 9.088 9.674 10.600 + 9,6 Pêche au feu .... 9.229 9.853 12.376 12.260 16.300 15.700 15.400 1,9 Pêche côtière ... 11.358 13.006 13.639 19.931 16.549 20.638 23.800 + 15,3 Divers ...... 2.773 2.632 3.147 2.404 3.063 2.988 3.900 + 30,5 ---- Total . . . . 30.000 33.300 36.700 42.000 45.000 49.000 53.700 + 9,6

Source: Direction de la Pêche (Ministère de l'Agriculture) Au niveau actuel, la production de la pêche est nettement en deçà des besoins accrus de la consomma- tion intérieure et surtout des potentialités exploitables estimées à environ 240 mille tonnes par an. La faiblesse structurelle des rendements de l'activité de la pêche est imputable à plusieurs facteurs dont notamment l'insuffi· sance des gros équipements nécessaires à la pêche en haute mer, la pénurie de la main-d' œuvre à tous les échelons de la profession et la faible qualification d'un grand nombre du personnel engagé.

Conscients de l'état de sous-exploitation de notre richesse marine, les pouvoirs publics n'ont cessé de multiplier les encouragements au secteur de la pêche. Afin d'accélérer la promotion de ce dernier, une série de mesures ont été prises en 1977.

Aux termes de l'arrêté des Ministres du Plan, des Finances et de l'Agriculture en date du 4 mai 1977, il a été décidé de relever la part des subventions et de diminuer celle de l'autofinancement au profit des armateurs et pêcheurs désireux d'acquérir, de moderniser ou de remettre en état toutes sortes d'armements et d'engins de pêche.

Par le décret n° 77·1005 du 30 novembre 1977, l'Etat a institué une aide à l'aménagement ou la mo- dernisation d'installations d'aquiculture. En outre, les frais d'assurance relatifs à l'acquisition de nouveaux arme- ments sont désormais inclus dans le programme d'aide de l'Etat à la pêche pendant une année. Quant au délai de remboursement des prêts, les bénéficiaires peuvent jouir d'un différé d'une année à compter de la date de réalisa- tion des travaux pour lesquels les prêts sont alloués.

En 1977, la flotille tunisienne de pêche s'est enrichie de 13 chalutiers, de 10 lamparos et de 156 bar- ques côtières totalisant 5.961 unités de pêche contre 5.782 unités en fin 1976. Toutefois, notre flotille demeure insuffisante en nombre et en performance eu égard à l'importance de la richesse maritime du pays. Certes, les en- couragements que l'Etat n'a cessé d'accorder au secteur, notamment en matière de crédit, ont engendré une progres- sion remarquable des capacités de production; mais les unités de pêche acquises jusque là ne sont pas encore à même d'assurer une exploitation optimale de tout l'espace maritime tunisien. En outre, la pêche au feu ou de pois- sons bleus, la plus importante de par les potentialités qu'elle offre, continue à être pratiquée selon des méthodes et des moyens traditionnels.

Afin de promouvoir le secteur de la pêche, il devient de plus en plus urgent de s'intéresser aux équipe- ments puissants et modernes tels que les grands sardiniers dotés d'un système de détection électronique et les cha- lutiers à longueur et à puissance convenables pouvant pêcher dans les zones jusqu'ici inexploitées par les tunisiens. En agissant sur les modalités d'octroi du crédit, il est possible d'inciter les armateurs à s'engager sur cette voie.

Sur le plan de la formation professionnelle, les quinze établissements de pêche ont fait sortir, en 1977, 91 diplômés de l'enseignement secondaire dont plus de la moitié dans la spécialité de patron hauturier et 463 di- plômés de l'enseignement professionnel. En outre, 11 ingénieurs halieutiques sont arrivés au terme de leur formation.

Afin de garantir l'emploi pour les travailleurs de ce secteur, 3.700 pêcheurs ont été immatriculés et ont reçu des cartes professionnelles. Par ailleurs, en vertu du décret n° 77-546 du 15 juin 1977, le régime de la sécurité sociale a été étendu à toutes les catégories de pêcheurs. ___ • ELECTRICITE ET GAZ DE VILLE ~~.

Le secteur de l'industrie a évolué, en 1977, - INDUSTRIES MANUFACTURIF1;ES.~ sous le signe de la reprise de l'extraction de pé- •• _ •• INDUSTRIES EXTRACTIVES ~~ trole brut et de phosphates de chaux, de l'inten- - INDICE D'ENSEMBLE ~~ sification de l'activité des usines de transfor- ~~ mation de phosphates et du démarrage de nou- ## ## velles unités de production de matériaux de cons- ## truction. Mais ce tableau est quelque peu as- ## sombri par la dégradation de la situation dans ## J'industrie du cuir et de la chaussure et par le ## ## marasme qui a affecté l'industrie textile au cours ## du second semestre de l'année par suite des me- ## sures protectionnistes prises par la Communau- ## té Economique Européenne à l'encontre des ## textiles importés.

L'indice d'ensemble de la production in- dustrielle (base 100 en 1970) a enregistré un ac- croissement de 9,5 %, passant de 137,5 points en 1976 à 150,6 points en 1977 (moyenne des 12 mois de l'année). Cette progression a intéres- sé particulièrement la production d'électricité, les industries extractives et certaines industries 90 manufacturières. 1973

INDICE DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE (base 100 en 1970)

Variations en % 1975 1976 1977 1976/75 1977/76

Electricité et gaz de ville ...... 173,4 192,8 217,8 + 11,2 + 13,0 Industries extractives ...... 114,0 99,4 110,0 12,8 + 10,7 Industries manufacturières ...... 134,3 141,9 153,5 + 5,7 + 8,2 Indice d'ensemble ...... 134,1 137,5 150,6 + 2,5 + 9,5

Evoluant à un rythme accéléré, l'indice de la production d'électricité et gaz de ville s'est inscrit en augmentation de 13 % sur son niveau de 1976. Soutenue par le regain d'activité enregistré par la plupart des industries, notamment celles qui ont trait à la transformation des phosphates, à la fabrication des matériaux de construction et à l'extraction minière, la consommation d'électricité en moyenne tension a atteint 1.089 millions de kWh, niveau dépassant de 17,5 % celui de 1976. Progressant pratiquement au même taux, la consommation d'électricité en basse tension est montée à 449 millions de kWh contre 387 millions de kWh en 1976. Cette évolution reflète non seulement le recours crois- sant à l'utilisation d'appareils électriques mais surtout à l'effort d'électrification des zones rurales. Compte tenu des quantités d'électricité échangées avec l'Algérie et des pertes d'énergie en compteurs, relativement faibles du reste, la production nationale d'électricité a augmenté au même rythme qu'en 1976 pour s'élever à 1.725 millions de kWh. Comme l'année précédente, 12 % de ce volume ont été fournis par les auto-producteurs dont la produc- tion est montée à 207 millions de kWh et le principal, soit 1.518 millions de kWh, par la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz.

La composition de la production de la S.T.E.G., selon la nature des centrales, fait apparaître une chute des quantités d'électricité d'origine hydraulique et un accroissement substantiel des quantités d'électriêité issues des centrales thermiques-vapeur dont la puissance a enregistré une augmentation de 106 mégawatts par suite de l'installation de nouvelles centrales à Bouchemma et à Sfax. En conséquence, la puissance totale des centrales thermiques s'est élevée, à la fin de 1977, à 442,2 mégawatts.

En ce qui concerne le gaz de ville, les quantités produites au cours de 1977 ont à peine dépassé leur niveau de 1976 pour s'élever à 22,1 millions de mètres cubes. Le plafonnement de la production s'explique parle fait que r usine d'El Omrane fonctionne, depuis 1975, à pleine capacité. Pour faire face à "accroissement prévisible de la demande, il faudra procéder soit à l'extension de la capacité de production de l'usine, soit à "augmentation de la production de gaz en bouteille.

Sous l'impulsion de la reprise de la production de pétrole brut et de phosphates de chaux, ,'indice de la production des industries extractives a enregistré une progression de 10,7 % et ce en dépit du net recul de l'ex- traction de certains minerais.

Après avoir fléchi en 1976, la production nationale de pétrole brut s'est rapprochée de son niveau record de 1975. Elle a totalisé 4,3 millions de tonnes, soit un volume supérieur de 14,9 % à celui de 1976. Cette reprise a été réalisée grâce à l'optimisation de la récupération du pétrole brut résultant de "injection d'eau dans les deux principaux gisements pétroliers. C'est ainsi que les quantités extraites d' «Ashtart» ont enregistré un ac- croissement substantiel de 22,3 %, atteignant 2 millions 220 mille tonnes contre 1 million 815 mille tonnes en 1976. Dans le même intervalle, la production de pétrole brut d'El Borma s'est inscrite également en augmentation de 13,3 %, passant de 1,5 à 1,7 million de tonnes. Il est à noter que la première phase d'injection d'eau dans le gi- sement d'El Borma, qui avait commencé en décembre 1975, a été achevée en 1977. La réalisation des deux autres phases, prévues respectivement pour mai 1978 et janvier 1979, avec pour chacune un retard de quatorze mois envi- ron sur le calendrier initial, permettra de porter la production de pétrole brut d'El Borma à un maximum de 2,6 millions de tonnes par an. Quant aux quantités extraites des deux autres gisements - Sidi Litayem et -Te- mesmida - elles demeurent faibles, ne représentant que 8,1 % de la production globale du pays.

Sur le plan des exportations, les résultats sont encore plus tangibles. De 3,7 millions de tonnes pour une valeur de 138,5 millions de dinars en 1976, les quantités de pétrole brut expédiées au cours de 1977 sont pas- sées à 4,1 millions de tonnes pour une valeur de 161 millions de dinars. Rapporté à la valeur globale des exporta- tions, ce montant représente 40,8 %, taux presque identique à celui de 1976. Cette prédominance sera cependant moins marquée si l'on tient compte des importations de pétrole brut destinées à la raffinerie de et qui se sont élevées en 1977 à 1 million de tonnes pour une valeur de 44 millions de dinars. Quoi qu'il en soit, la balance des échanges pétroliers reste largement excédentaire.

Portant la marque du regain d'activité de la plupart des unités industrielles utilisatrices du gaz, notam- ment celles de la région de Gabès, les quantités de gaz.naturel récupérées du gisement pétrolifère d'El Borma se sont élevées à 229,8 millions de mètres cubes, en progression de 7,4 % sur leur niveau de 1976. Cette évolution est rendue possible grâce à l'achèvement des travaux de renforcement du gazoduc «El Borma-Gabès» dont la capacité a été portée à 58.000 m3/h contre 34.000 m3/h précédemment. En outre, l'année 1977 a été marquée par une intensification des travaux d'appréciation du gisement de Miskar Quise sont avérés concluants; la première tranche des investissements dans la partie off-shore de ce gisement commencera en 1978.

Le regain d'activité enregistré dans les mines de phosphates de chaux ne s'est pas accompagné d'une amélioration des conditions d'écoulement. Après avoir diminué durant deux années consécutives, la production de phosphates de chaux a nettement repris en 1977 pour s'élever à 3,6 millions de tonnes, soit une augmentation de 9,7 % par rapport à son niveau de 1976. Grâce à l'accroissement de nos ventes, essentiellement sur la France, la Bulgarie, l'Angleterre et la Pologne, qui a pu compenser et au-delà la baisse réalisée surtout avec la Turquie, la Grè- ce et l'Uruguay, les exportations totales de phosphates de chaux se sont inscrites en progression de 6,1 % pour at- teindre 2,1 millions de tonnes. En valeur, elles ont cependant accusé une diminution de 19,2 % sous l'effet de la baisse des prix sur les marchés extérieurs de phosphates. Sur le marché local, les achats effectués par les usines de transformation dont l'activité s'est intensifiée en 1977, se sont accrus de 11 %, totalisant 1,8 million de tonnes.

Pétrole brut . 4.609,1 3.710,0 4.262,3 -19,5 + 14,9 Gaz naturel (106m3) . 210,5 214,0 229,8 + 1,7 + 7,4 Phosphates de chaux . 3.512,0 3.293,9 3.614,6 - 6,2 + 9,7 Minerai de fer . 616,0 511,7 343,6 -16,9 - 32,9 Minerai de plomb . 17,4 17,0 16,5 - 2,3 - 2,9 Minerai de zinc . 10,9 13,4 12,9 + 22,9 - 3,7 Spath fluor chimique . 30,2 34,5 28,9 + 14,2 -16,2

En revanche, pour les autres minerais, l'écoulement pose beaucoup moins de problèmes mais la pro- duction porte la marque de l'épuisement des réserves. C'est le cas notamment du minerai de fer dont le rythme d'extraction connalt depuis deux ans une décélération décidée par les pouvoirs publics, en vue d'assurer une adé- quation entre les réserves du pays et les besoins futurs de la sidérurgie et des cimenteries. Ainsi, la production n'a atteint que 343,6 mille tonnes dont 270,1 mille tonnes ont été absorbées par l'aciérie « El Fouladh». Quant aux exportations, elles ont diminué de moitié, revenant de 112,6 mille tonnes en 1976 à 55 mille tonnes en 1977.

Malgré une conjoncture assez favorable sur les marchés extérieurs, la production de minerai de plomb n'a pu atteindre son niveau de l'année précédente. Avec de faibles réserves,les mines de plomb n'ont fourni, au cours de 1977, que 16,5 mille tonnes contre 17 mille tonnes en 1976. Cette baisse s'est répercutée sur la production de plomb doux qui a nettement fléchi, revenant de 23,5 mille tonnes en 1976 à 19,2 mille tonnes en 1977. Dans le même intervalle, les exportations de plomb doux et ouvrages ont diminué beaucoup plus sensiblement (- 29,8 %), n'atteignant que 14,6 mille tonnes contre 20,8 mille tonnes une année auparavant. Cela n'a pas empêché toutefois les recettes correspondantes de s'accroltre de 3,5 % pour s'élever, grâce à la hausse des cours, à 4,1 millions de dinars.

Irrégulière, la production de minerai de zinc a accusé, au cours de 1977, une régression de 3,7 % contre une reprise de 22,9 % réalisée l'année précédente, ne totalisant que 12,9 mille tonnes contre 13,4 mille tonnes en 1976. Dans le même intervalle, les exportations ont connu une véritable chute ne portant que sur 5,4 mille tonnes contre 15,6 mille tonnes en 1976.

Après avoir suivi une courbe ascendante tout au long de la période du IVème Plan 1973-76, la produc- tion de spath-fluor chimique a fléchi en 1977, n'atteignant que 28,9 mille tonnes contre 34,5 mille tonnes en 1976. Sur le plan de la commercialisation, l'on observe une évolution divergente selon qu'il s'agit du marché extérieur ou intérieur. Si les exportations sur l'Italie, notre seul client, ont accusé une régression de 34 % se limitant à 10,5 mil- le tonnes, les ventes aux usines locales ont plus que doublé, passant de 12,6 mille tonnes en 1976 à 25,5 mille tonnes en 1977. Cette évolution reflète l'accélération du rythme d'activité des «Industries Chimiques du Fluor». Il est à noter que cette entreprise absorbe, depuis son démarrage en 1976, la quasi-totalité des ventes locales de spath-fluor chimique.

Grâce aux importants investissements réalisés dans le secteur industriel, la production des industries manufacturières continue à évoluer à un rythme soutenu. En 1977, les progrès les plus sensibles ont été enregis- trés dans les branches des matériaux de construction, des papiers et carton, de l'alimentation et surtout de la chi- mie. Dans l'ensemble, ,'indice des industries manufacturières (moyenne mensuelle des 12 mois) s'est élevé à 153,5 points, en hausse de 8,2 % sur son niveau de 1976. Ce taux aurait pu être plus élevé si les branches du cuir et de la chaussure et surtout du textile n'avaient pas marqué le pas sous l'effet de difficultés conjoncturelles.

INDICE DE LA PRODUCTION DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES (Moyennes mensuelles - I}ase lOO en 1970)

Industries manufacturières ...... 134,3 141,9 153,5 + 5,7 + 8,2 1 ndustries alimentaires, tabac ...... 142,5 139,6 155,0 2,0 + 11,0 1 ndustries textiles ...... 110,4 96,8 108,9 12,3 + 12,5 1 ndustries du cuir et de la chaussure ...... 110,3 107,9 109,2 2,2 + 1,2 1 ndustries du papier et carton ...... 129,6 127,6 139,6 1,5 + 9,4 1 ndustries chimiques ...... 124,6 134,1 154,9 + 7,6 + 15,5 Dérivés du pétrole ...... 105,8 104,6 109,6 1,1 + 4,8 1 ndustries mécaniques et électriques ...... 181,0 220,7 227,4 + 21,9 + 3,0 Matériaux de construction, céramiques et verre ... 124,5 139,9 150,3 + 12,4 + 7,4 Liège et divers ...... 132,5 160,0 173,1 + 20,8 + 8,2

Source: Institut national de la Statistique

Après avoir régressé durant deux années consécutives, l'indice de la production des industries alimen- taires et tabac s'est inscrit en augmentation de 11 %, atteignant 155 points. C'est ce qu'illustre d'ailleurs J'accrois- Sement de l'activité de l'ensemble des industries classées sous ce titre à l'exception de celles de beurre, de fromage et de liqueurs.

Fonctionnant à un rythme plus accéléré, les minoteries ont pu produire 299,6 mille tonnes de farine et 287,8 mille tonnes de semoule contre respectivement 284,5 et 237,4 mille tonnes en 1976.

Dans l'industrie laitière, la forte augmentation des productions de lait pasteurisé et de yaghourt con- traste avec la baisse de celles de beurre et de fromage. De 41 millions de litres en 1976, les quantités de lait pro- duites sont passées à 55,2 millions de litres, accusant une augmentation de 34,4 %. Cette évolution pourrait s'af- fermir davantage à partir de 1978 lorsque la centrale laitière de Sidi Bou Ali commencera à fonctionner à plein rendement. Après avoir chuté en 1976, la production de yaghourt a enregistré une nette reprise, atteignant 82 mil- lions de pots contre 73,7 millions en 1976. Dans le même intervalle, la production de beurre a cependant accusé une forte baisse de 16,4 %, ne totalisant que 96,2 tonnes, volume qui reste insignifiant si on le compare aux impor- tations qui sont de l'ordre de 5,4 mille tonnes. Le déficit est également imPortant en ce qui concerne le fromage dont la production de 1977 a accusé une diminution de 7,1 % par rapport à son niveau de 1976, ne portant que sur 275 tonnes. Les importations de cette denrée se sont élevées à 2,6 mille tonnes.

Avec l'élévation du niveau de vie de la population et compte tenu de la valeur nutritionnelle du beurre et du fromage, l'expansion continue de la demande rend nécessaire et urgent le développement de la production nationale de ces deux produits laitiers en vue d'atténuer le recours massif aux importations.

En revanche, les industries de boissons ont connu en 1977 un regain d'activité qui est plus perceptible au niveau des boissons gazeuses et des eaux minérales. Les quantités produites se sont élevées à 682,9 mille hecto- litres pour la première catégorie de produit et à 192,4 mille hectolitres pour la seconde, contre respectivement 491,9 et 166,7 mille hectolitres en 1976. Dans le même intervalle, la production de bière a repris au taux de 8,5 % totalisant 302,2 mille hectolitres. Seules, les productions de liqueurs et de boukha ont accusé une baisse de 21,5% et 7 % respectivement, n'atteignant que 2,1 mille hectolitres et 2,8 mille hectolitres.

Après avoir marqué le pas en 1976, la production de tabacs fabriqués s'est accrue de 7,2 % pour s'éle- ver à 6.168 tonnes en 1977.

Farine (en 1.000 tonnes) ~ . 270,7 284,5 299,6 + 5,1 + 5,3 Semoule (en 1.000 tonnes) . 207,7 237,4 287,8 + 14,3 + 21,2 Lait pasteurisé (en 1.000 litres) . 32.845,0 41.046,0 55.151,0 + 25,0 + 34,4 Yaghourt (en 1.000 pots) . 81.180,0 73.658,0 81.983,0 9,3 + 11,3 Beurre (en tonnes) . 106,6 115,1 96,2 + 8,0 - 16,4 Fromage (en tonnes) . 277,4 296,0 275,0 + 6,7 7,1 Bière (en 1.000 hectolitres) . 308,4 278,5 302,2 9,7 + 8,5 Boukha (en hectolitres) . 3.438,0 3.039,0 2.831,0 - 11,6 - 7,0 Liqueurs (en hectolitres) . 2.240,0 2.612,0 2.060,0 + 16,6 - 21,5 Eaux minérales (en 1.000 hectolitres~ , . 158,0 166,7 192,4 + 5,5 + 15,4 Boissons gazeuses (en 1.000 hectolitres) . 404,0 491,9 682,9 + 21,8 +38,8 Tabac fabriqué (en tonnes) . 5.652,0 5.754,0 6,168,0 + 1,8 + 7,2

Après avoir connu une période d'expansion rapide, soutenue par la création de nouvelles unités de pro- duction travaillant pour l'exportation, les industries textiles et de l'habillement ont dû affronter, à partir de juin 1977, de sérieuses difficultés engendrées par la décision de la Communauté Economique Européenne de contin- genter ses importations en provenance de la Tunisie et d'autres pays en voie de développement. Malgré les efforts entrepris en vue d'amener la C.E.E. à assouplir sa position, accompagnés d'une action de prospection pour la con- quête d'autres débouchés, des incertitudes persistent quant à la poursuite de l'élan pris par le secteur textile. Si, lors des négociations qui se sont déroulées au sujet de la pénétration dans le Marché Commun de nos articles texti- les, nos partenaires de la C.E.E. ont accepté d'augmenter, pour 1978, les contingents jusqu'à la résorption de l'excé- dent actuel de production, ils n'ont pris aucun engagement quant à l'évolution dans l'avenir de ces contingents. Ils estiment d'ailleurs que nos objectifs en matière de textiles sont très ambitieux. Il faut continuer d'espérer un assouplissement de la position des autorités de la Communauté à l'occasion de la révision des contingents pour l'année prochaine; l'on doit cependant se rendre à l'évidence que les difficultés que rencontrent ces pays,et qu'ils avancent comme prétexte à leur politique protectionniste, ne paralssent pas en voie de résorption. Aussi, la con- quête de nouveaux marchés s'impose-t-elle à la Tunisie de même que l'orientation de la production vers les besoins locaux si l'on veut continuer à développer ce secteur.

L'évolution de l'activité des industries du cuir et de la chaussure semble être affectée par la persistance de certains problèmes qui ont trait aux difficultés d'approvisionnement en matières premières, généralement coû- teuses et de qualité médiocre, au relâchement de la demande et à la concurrence des articles importés et synthétiques. Cette situation est corroborée par la quasi-stagnation qu'a connue l'indice de production de la branche puisqu'il est passé de 107,9 points en 1976 à 109,2 points en 1977. Le redressement de l'activité est tributaire de l'instauration d'une politique visant le renforcement des liens de coopération entre éleveurs et tanneurs afin de déployer les ef- forts nécessaires à l'obtention d'intrants de qualité et à leur distribution rationnelle.

Soutenues par l'augmentation de la demande étrangère et par l'accroissement des besoins locaux, les industries du papier et carton ont connu un regain d'activité au cours de 1977. En effet, la production de pâte d'al- fa s'est inscrite en augmentation de 6,6 %, atteignant 20.648 tonnes contre 19.372 tonnes en 1976. Dans le même intervalle, la production de papier d'alfa a progressé à un taux beaucoup plus élevé (+ 29,6 %), passant de 16.028 à 20.768 tonnes. Pour ce qui est du papier d'emballage, les capacités existantes ne sont pas à même de satisfaire les besoins croissants du marché local, notamment les usines de chaux et les cimenteries. Dans ce contexte, il est question pour la Société Tunisienne de Papier Alfa de procéder à la production de papiers d'emballage en rempla- cement de l'excédent de papiers exportables. En outre, l'entrée en production, en juin 1977, de la sacherie «SO.G.EMBAL» dont la capacité est de 32 millions de sacs, permettra de subvenir aux besoins en sacs de la ci- menterie de Gabès.

Portant la marque de l'expansion de l'activité des usines de transformation de phosphates, l'indice de la production des industries chimiques a progressé en 1977 au taux le plus élevé (+ 15,5 %) pour s'élever à 154,9 points.

Stimulée par un accroissement sensible de la demande extérieure et par une amélioration des prix sur le marché international, la production de superphosphates triples a enregistré un accroissement spectaculaire, s'éle- vant à 489,1 mille tonnes contre 343,7 mille tonnes en 1976. Cette évolution a intéressé, quoique à des degrés divers, toutes les usines de transformation, en particulier la «N.P.K.-Engrais». Sur le plan commercial, l'on note avec satisfaction la diversification de notre clientèle. S'élevant à 503,2 mille tonnes pour une valeur de 17 millions de dinars contre respectivement 327,6 mille tonnes et 12,1 millions de dinars en 1976, les expéditions de superphos- phates triples ont été acheminées non seulement vers certains pays européens mais également vers des pays d'Afri- que et d'Amérique du Sud.

Après avoir doublé en 1976, la production d'acide phosphorique a accusé une baisse de 6,4 %, n'attei- gnant que 221,4 mille tonnes en 1977. Dans le même intervalle, les quantités expédiées ont nettement fléchi, ne portant que sur 342,7* mille tonnes contre 404,4* mille tonnes en 1976. Par contre, grâce à l'amélioration du ni- veau des prix, les recettes d'exportations sont restées pratiquement stationnaires aux environs de 20 millions de dinars .

• Ces chiffres sont supérieurs à ceux de la production de l'année correspondante du fait que les quantités exportées sont constituées d'un mélange de concentré de P205 et d'eau, à concurrence respectivement de 53 % et 47 %. Grâce à la conquête de nouveaux marchés, notamment brésilien et suédois, ainsi qu'à l'accroissement de la demande de nos clients européens, la reprise de la production d'hyperphosphates, constatée en 1976, s'est confirmée vigoureusement en 1977. D'une année à l'autre, elle est passée de 30,7 à 56,3 mille tonnes, soit une augmentation de 83,2 %. Dans le même intervalle, les exportations d'hyperphosphates ont plus que doublé, at- teignant 46,5 mille tonnes.

En régression pour la seconde ànnée consécutive, la production de superphosphates simples n'a atteint que 47 mille tonnes contre 48,7 mille tonnes en 1976 et 51,4 mille tonnes en 1975. L'extension de la capacité de production de la Société Tunisienne d'Engrais Chimiques (S.T.E.C.) effectuée en 1977 donnera un nouvel élan à la production de superphosphates simples, écoulée en totalité sur le marché local.

La production de fluorure d'aluminium réalisée par les «Industries Chimiques du Fluor» dont le fonc- tionnement n'a commencé qu'en 1976 s'est élevée à 14,3 mille tonnes en 1977 contre 7,6 mille tonnes une année auparavant. Dans le même intervalle, les exportations ont plus que doublé, passant de 6,3 à 13,7 mille tonnes.

Dans l'industrie du pneumatique, l'on relève des évolutions divergentes selon les catégories de pneus fabriqués. Les productions de pneus pour voitures de tourisme et de pneus pour camions ont de nouveau baissé, n'atteignant que 65,7 et 19,1 mille unités respectivement contre 76,1 et 22,5 mille unités en 1976. Par contre, les productions de pneus pour camionnettes, de pneus pour tracteurs et de pneus pour bicyclettes ont augmenté de 5,7 %, de 27,5 % et de 99,2 % respectivement pour s'élever à 50,3 mille unités, 13 mille unités et 249 mille unités.

La production de carburants raffinés semble plafonner à un niveau correspondant à l'utilisation de la pleine capacité de la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (S.T.I.R.). Les quantités raffinées au cours de 1977 ont totalisé 1,2 million de to'nnes, en dépassement de 5,4 % sur celles de 1976. Pour faire face à l'accroisse- ment beaucoup plus rapide de la consommation (+ 14,6 %1. l'on continue d'importer d'importantes quantités de pétrole de kérosène et de gas-oil. L'augmentation du déficit du pays en carburants raffinés au cours des trois der- nières années a rendu nécessaire l'installation d'une nouvelle usine de raffinage d'autant plus que la substitution du gaz au fuel ne se fait qu'à une échelle limitée et reste tributaire de nos disponibilités en gaz. Le programme d'inves- tissement que va entreprendre la S.T.I.R. en 1978 et qui consiste notamment à l'optimisation de ses installations permettrait d'augmenter la production de carburants raffinés de 250 mille tonnes par an à partir de 1979, sans toutefois parvenir à résorber le déficit.

Reflétant "affermissement de l'activité d'El Fouladh, l'expansion de la Société Tunisienne d'Industrie Automobile (S.T.I.A.) et le développement de l'industrie électrique, l'indice de la production de la branche s'est inscrit en augmentation de 3 % pour s'élever à 227,4 points.

Dans la sidérurgie, l'accélération de la production a intéressé tous les articles fabriqués à l'exception des tréfilés. De 100,2 et 102,7 mille tonnes en 1976, les productions de fonte liquide et de billettes, considérées comme produits intermédiaires, sont montées respectivement à 133,4 et 155,9 mille tonnes en 1977, soit des aug- mentations sensibles de 33,1 % et 51,8 %. De 124,1 mille tonnes en 1976, la production de fer rond à béton, fabri- qué à partir de la fonte liquide et des billettes, est passée à 146,4 mille tonnes en 1977, en accroissement de 18 %. Malgré cette évolution, la production de l'aciérie demeure insuffisante eu égard aux besoins croissants du pays. Il est prévu d'ailleurs de recourir en 1978 à l'importation. •

L'expansion de l'activité de montage de la S.T.I.A. continue à se manifester surtout au niveau des chaînes de montage de voitures particulières et de véhicules industriels; le nombre des unités montées s'est élevé à 4.718 unités pour la première catégorie et 526 unités pour la seconde, contre respectivement 3.533 et 457 unités en 1976. Par contre, la chaîne de montage d'autobus et autocars a tourné en 1977 à un rythme nettement moins rapide puisqu'elle n'a fait sortir que 165 unités contre 204 une année auparavant. La réalisation continuelle d'im- portants investissements, soutenue par une demande en accroissement, devra permettre à la S.T.I.A. de connaître un essor remarquable au cours des années à venir. La production de moteurs stationnaires a continué à progresser sous "effet essentiellement de l'inten- sification de leur utilisation dans les exploitations agricoles et dans la pêche. De 44,8 mille unités en 1975 et 57,3 mille unités en 1976, le nombre de moteurs fabriqués en 1977 1est élevé à 62,8 mille unités.

Dans l'ensemble, les industries électriques ont connu, en 1977, une évolution favorable perceptible au niveau de la production des téléviseurs. Celle-ci a progressé au taux élevé de 17,9 % par rapport à 1976 pour compter 53,4 mille unités. Cependant, le nombre de postes de radio montés au cours de 1977 a accusé une nette baisse de 19,9 %, ne totalisant que 71,2 mille unités. Cette baisse est imputable, semble-t-il, au relâchement de la demande intérieure et extérieure.

Les investissements de grande envergure entrepris au cours des deux dernières années dans"la branche des matériaux de construction commencent à produire leurs effets. Bien que le déséquilibre chronique entre la production locale et la demande persiste pour certains articles, l'on constate un relâchement de plus en plus sensible des tensions qui perturbaient, depuis plusieurs années, le marché des matériaux de construction.

Ciment . 615,3 478,3 628,7 22,3 + 31,4 Chaux (hydraulique et artificielle) . 283,2 318,5 337,7 + 12,5 + 6,0 Plâtre ...... 20,2 19,3 19,9 4,5 + 3,1 Briques (toutes catégories) . 158,7 293,5 451,0 + 84,9 + 53,7 Hourdis (toutes catégories) . 150,6 227,2 236,4 + 50,9 + 4,0 Tuiles . 3,3 3,4 4,3 + 3,0 + 26,5

Quoique en nette progression, la production de ciment n'a couvert en 1977 qu'à peiTle38,4 % des be- soins de consommation. Les quantités produites ont atteint 628,7 mille tonnes, en accroissement de 31,4 % sur leur niveau de 1976. Dans le même intervalle, les importations ont augmenté de 23,1 %, totalisant 975,8 mille ton- nes pour une valeur de 17,7 millions de dinars contre respectivement 793 mille tonnes pour 11 millions de dinars une année auparavant. Notons à ce sujet la hausse d'environ 30,2 % du prix moyen du ciment importé qui est pas- sé, d'une année à l'autre, de 13,9 à 18,1 dinars la tonne.

De même, la production de chaux reste insuffisante malgré "existence d'une demande potentielle dont une partie est actuellement détournée vers le ciment. De 318,5 mille tonnes en 1976, la production est passée à 337,7 mille tonnes en 1977, en progression de 6 %.

Le marché des carrelages et des faïences continue à connaître des périodes de pénurie puisque la produc- tion ne semble pas avoir atteint le niveau désiré.

En revanche, la situation s'est beaucoup améliorée en ce qui concerne les céramiques rouges. L'entrée en production de nouvelles briqueteries a permis d'augmenter de plus de moitié la production de briques estimée à 451 mille tonnes. Les besoins intérieurs étant largement couverts, un excédent alimente déjà un courant d'expor- tation vers la Libye. Après la pause enregistrée en 1976, l'activité touristique a présenté des signes de relâchement en 1977, notamment au cours du premier semestre. Bien que le nombre des entrées des non-résidents ait réalisé un accrois- sement de l'ordre de 4 %, le nomb~e de nuitées passées par les étrangers dans les différents centres d'hébergement a régressé au taux élevé de 8,8 %.

Un million 16 mille touristes ont visité la Tunisie en 1977 contre environ 978 mille touristes en 1976. Cette évolution est due à l'augmentation remarquable du nombre des visiteurs algériens et libyens qui s'est élevé à 60.375 personnes pour les premiers et 39.587 personnes pour les seconds contre respectivement 23.476 et 10.096 personnes en 1976. Pour les autres ressortissants, la tendance est plutôt à la baisse puisque la venue en plus grand nombre de français et d'allemands, qui demeurent de loin nos deux principaux clients, n'a pu compenser la défec- tion des touristes en provenance de nombreux autres pays européens et américains, notamment les pays scandina- ves, la Grande-Bretagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, l'Autriche et les Etats-Unis. C'est ce qui explique d'ail- leurs la régression du nombre de nuitées passées par les non-résidents dans les différents centres d'hébergement qui n'ont atteint que 8,1 millions de nuitées contre 8,9 millions en 1976. Les nuitées des résidents étant restées pratiquement stationnaires aux environs de 687 mille nuitées, le taux d'occupation relatif* a par conséquent ac- cusé une diminution revenant, d'une année à l'autre, de 51,6 % à 47,6 %.

ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE

1975 1976 1977 Variat. en % 1977/76

Entrées Nuitées Entrées Nuitées Entrées Nuitées Entrées Nuitées

Français ...... 322.639 2.504.991 371.512 3.010.632 386.515 2.984.171 + 4,0 - 0,9 Allemands ...... 139.959 1.810.395 139.433 1.861.767 150.987 1.839.470 + 8,3 - 1,2 Algériens ...... 34.392 49.581 23.476 41.513 60.375 88.044 +157,2 +112,1 Anglais ...... 72.555 719.582 79.394 783.075 58.889 562.715 - 25,8 - 28,1 Scandinaves ...... 75.913 843.086 77.978 797.464 53.695 548.089 - 31,1 - 31,3 Italiens ...... 71.124 439.091 50.817 307.599 53.520 282.394 + 5,3 - 8,2 Libyens ...... , 55.629 65.662 10.096 15.135 39.587 80.724 +292,1 +433,4 Suisses ...... 41.595 478.340 39.428 452.782 37.583 398.430 4,7 - 12,0 Belges ...... 45.192 558.871 43.312 515.292 36.649 398.721 - ·15,4 - 22,6 Hollandais ...... 42.086 492.548 38.819 438.387 29.539 322.635 - 23,9 26,4 Autrichiens ...... 32.305 307.510 28.952 288.108 27.946 260.725 - 3,5 - 9,5 Moyen-orientaux .... 14.903 41.815 17.698 62.867 19.668 66.272 + 11,1 + 5,4 Américains (U.S.A.) .. 12.377 62.596 13.059 71.164 12.165 62.128 6,8 12.7 Marocains...... 9.206 17.064 3.901 14.157 4.354 14.008 + 11,6 1,1 Canadiens ...... 4.736 38.766 3.972 27.403 3.502 19.678 11,8 -- 28,2 Africains ...... 1.998 8.538 2.336 8.143 2.407 7.882 + 3,0 3,2 Luxembourgeois ..... 894 20.697 1.595 19.149 1.443 18.200 - 9,5 - 5,0 Divers ...... 36.364 193.423 32.034 183.392 37.142 163.291 + 15,9 - 11.0 ---- Total ...... 1.013.867 8.652.556 977.812 8.898.029 1.015.966 8.117.577 + 3,9 - 8,8

Source: OJjïcl' '1lIliolllll du 'j"ourism,· lunisil'II. Le recul des nuitées a affecté, à divers degrés, les principales régions touristiques du pays à l'exception de la zone de Bizerte- où les hôtels ont même bénéficié d'un certain accroissement du nombre des nuitées. Les hôtels les plus touchés par le recul du niveau d'activité se situent dans les régions de -Skanès-Monastir, Hammamet-, - et Jerba-.

Variations en % 1977/76

Sousse-Skanès-Monastir . 3.313.750 37,3 2.885.712 35,6 12,9 Hammamet-Nabeul . 2.784.526 31,3 2.565.192 31,6 . 7,9 Jerba-Zarzis . 1.531.956 17,2 1.454.024 17,9 5,1 Tunis et Banlieue " . 750.718 8,4 724.426 8,9 3,5 Gafsa-Tozeur ...... 327.726 3,7 294.395 3,6 10,2 Bizerte-Tabarka . 189.353 2,1 193.828 2,4 + 2,4

Le tassement de l'activité touristique est à l'origine du plafonnement de la part de la valeur ajoutée de ce secteur dans le P.I.B. qui s'est stabilisée aux alentours de 3,6 %. Néanmoins, 800 personnes sont venues s'a- jouter à l'effectif de la population occupée.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L'ACTIVITE TOURISTIQUE

Variations Unité 1972 1973 1974 1975 1976 1977 en% 1977176

Recettes touristiques brutes ...... 1.000 D. 67.395 72.145 79.017 115.158 122.863 134.996 + 9,9 Entrées de non-résidents millier 780 722 716 1.014 978 1.016 + 3,9 Nuitées passées par les non-résidents ...... millier 6.178 5.882 5.636 8.653 8.898 8.118 - 8,8 Nuitées passées par les résidents ...... millier 327 371 437 538 684 687 + 0,4 Etablis. touristiques .. unité 242 254 260 273 285 288 + 1,1 Capacité d' hébergement Lit 46.306 52.924 55.748 62.397 63.333 64.097 + 1,2

Sources: Office national du Tourisme tunisien et Banque Centrale de Tunisie.

Exprimées en prix courants, les recettes touristiques continuent malgré tout à s'accroitre régulière- ment. De 123 millions de dinars en 1976, elles sont passées en 1977 à environ 135 millions de dinars représentant 18,3 % des recettes en devises provenant de l'exportation de biens et services. Continuant à remonter la pente pour la seconde année consécutive après la régression des années 1974- 75, la formation brute de capital fixe effectuée dans le tourisme s'est élevée à 12,1 millions de dinars dont 9,7 millions de dinars sont l'œuvre du secteur privé. Ce dernier montant a servi essentiellement à l'extension de la ca- pacité d'hébergement qui est passée de 63.333 lits à la fin de 1976 à 64.097 lits à la fin de 1977. Les investisse- ments du secteur public se sont élevés à 2,4 millions de dinar~. la modicité de ces dépenses s'explique par le fait que l'Administration a considérablement abaissé, au cours de ces dernières années, sa participation à la construc- tion hôtelière pour s'intéresser davantage à la réalisation des projets d'infrastructure zonale. Cette orientation s'inscrit d'ailleurs dans le cadre d'une nouvelle politique dont les grandes lignes visent l'aménagement des zones touristiques. la revalorisation des installations existantes et l'amélioration de leur exploitation.

IMPORTANCE DU TOURISME DANS L'ECONOMIE (en pourcentage)

1972 1973 1974 1975 1976 1977

Valeur ajoutée/P.I.B ...... 3,4 3,4 2,9 3,8 3,6 3,6 Recettes touristiques 22,5 20,6 12,9 18,9 19,5 18,3 Recettes provenant des exportations de biens et services Création emploi tourisme ...... 10,2 3,8 2,9 5,8 2,0 Création totale d'emploi F.B.C.F. tourisme/F.B.C.F. totale ...... 11,1 10,1 4,2 1,8 1.9 1,8

En vue d'atténuer le caractère saisonnier de l'activité hôtelière, d'autres formes de tourisme, en dehors du tourisme balnéaire, sont encouragées. Des espoirs sont placés actuellement dans le développement du tourisme saharien que la construction du nouvel aéroport international Natta-Tozeur ne manquera pas de stimuler. Bien qu'ils n'aient pas connu l'essor souhaité, le tourisme à thèmes et le tourisme de congrès pourraient avoir de l'avenir moyennant une meilleure adaptation de nos structures d'accueil.

Il reste toujours vrai que la qualification du personnel hôtelier est nécessaire à la sauvegarde de l'image de marque du produit tunisien. la nécessité d'acquisition d'une tradition solide dans le domaine du tourisme ne permet plus une formation expéditive et polyvalente. l'intensification de la formation de base, le perfectionne- ment par module, l'institution d'un enseignement supérieur, selon les dispositions du décret n° 76-787 du 4 sep- tembre 1976 règlementant la formation professionnelle hôtelière et touristique, ne manqueront pas de rehausser le niveau professionnel du personnel engagé dans le tourisme. Déjà, en plus des quatre écoles hôtelières à Nabeul, Sousse, Monastir et Jerba, un institut supérieur, installé à proximité de Sidi-Bou-Saïd, fonctionne depuis octobre 1976.

l'effort promotionnel du produit touristique s'est intensifié en 1977 non seulement sur les marchés traditionnels mais également sur des marchés nouvellement prospectés, notamment en Espagne et au Moyen-Orient. l'Office National du Tourisme Tunisien a ouvert deux antennes, l'une à Munich et l'autre à Dusseldorf dans le but de soutenir l'action entreprise par son bureau de représentation en Allemagne Fédérale. En outre, l'ouverture d'une nouvelle agence de Tunis Air à Toulouse porte le nombre de villes françaises desservies par la compagnie tunisien- ne à sept, ce qui est de nature à contribuer à intensifier le flux des touristes français.

le marché espagnol s'annonce prometteur surtout après l'ouverture d'une ligne aérienne directe Tunis-Madrid.

Par ailleurs, l'intensification de la participation de certains pays du Golfe, notamment le Koweït et Abou Dhabi, au financement des projets touristiques, à travers la Compagnie Financière et Touristique, la Banque de Développement Economique de la Tunisie et la Société d'Etudes et de Développement de Sousse-Nord, pourrait sti muler l'arrivée en grand nombre des ressortissants des pays arabes du Moyen Orient. L'effort engagé en vue de diversifier le produit touristique tunisien et de "adapter aux besoins du tou- riste se poursuit. Les travaux d'installation. de stations intégrées, dotées de nouvelles formes d'hébergement, no- tamment d'appart-hôtels et de résidences secondaires, de ports de plaisance, de terrains de golf et de complexes sportifs et commerciaux, sont à un stade avancé de leur réalisation; la station de Sousse-Nord a été même inau- gurée au printemps de 1978. Encore faut-il poser, dès à présent, les problèmes de "exploitation et de la ren- tabilisation des équipements coûteux qui sont mis en place et de s'assurer la clientèle adéquate pour laquelle ces investissements ont été consentis.

Quoi qu'il en soit, la solution du problème de la rentabilité des établissements hôteliers ne peut que venir de la capacité des hôteliers eux-mêmes d'affronter non seulement l'emprise des tours-operators mais égaIe- ment la concurrence sous toutes ses formes. Il est certain que leur position pourra être renforcée grâce à l'applica- tion d'une gestion dynamique et efficace.

Bénéficiant d'une masse accrue d'investissements, les transports continuent à progresser, dans l'ensem- ble, à un rythme accéléré. La valeur ajoutée du secteur aurait atteint 103,7 millions de dinars, en accroissement de 27,6 % par rapport à son niveau de 1976.

Les progrès les plus sensibles sont enregistrés dans le domaine du transport maritime. La reprise du trafic-marchandises relevée en 1976 s'est encore affermie en 1977. D'une année à l'autre, le tonnage global de marchandises ayant transité par les cinq principaux ports de la Tunisie est passé de 9,8 à 11 millions de tonnes.

Portant la marque de l'accroissement des importations, le tonnage des marchandises débarquées a at- teint 6,6 millions de tonnes, en augmentation de 18,7 % par rapport à son niveau de "année précédente.

Le recul des expéditions de certains produits pondéreux tels que l'huile d'olive, le vin et certains mi- nerais explique le faible accroissement du tonnage des marchandises embarquées qui est passé de 4,3 millions de tonnes en 1976 à 4,4 millions de tonnes en 1977, en augmentation de 1,7 %. Cette évolution est imputable essen- tiellement à l'accroissement des ventes de phosphates, de pâte à papier et de produits textiles.

En ce qui concerne le transport de passagers, le nombre total des entrées et des sorties de voyageurs par voie maritime a accusé une régression d'environ 1,5 %. Le nombre des personnes transportées n'a atteint que 83 mille à l'entrée et 76 mille à la sortie contre respectivement 85 et 77 mille personnes en 1976.

Le nombre total des bâteaux qui ont accosté les quais des ports tunisiens a quelque peu diminué, n'at- teignant que 5.194 unités dont la jauge brute est toutefois supérieure à celle des 5.307 bâteaux entrés en 1976 dans nos ports.

Jusqu'à maintenant, 80 % environ du trafic maritime des ports tunisiens sont réalisés par des navires étrangers. Toutefois, la part du tonnage des marchandises transportées par voie maritime et assurée par nos propres moyens est appelée à s'accroitre dans l'avenir et l'on espère qu'elle pourra dépasser, au terme du Vème Plan, les 30 % prévus.

A cet égard, la Compagnie Tunisienne de Navigation, principale entreprise de transport maritime du pays, s'est déjà résolument engagée sur la voie de l'extension de sa flotte. En 1977, elle a mis en service quatre uni- tés nouvelles composées de deux shelters*, d'un minéralier et d'un R.O.R.O.** ayant au total une charge de 35,1 mille tonnes .

• Shelter : Cette appellation désigne les bâteaux pour lesquels le chargement s'effectue verticalement par des grues qui soulèvent les marchandises du quai jusqu'à la soute du navire . •• R.O.R.O. : Roll-on/ Roll-off. Pour ce genre de bâteau, le chargement s'effectue horizontalement puisque les véhicules transpor- tant des marchandises pénètrent jusqu'à la soute pour V déposer leur chargement. MOUVEMENTS PORTUAIRES

Variations PORTS Unité 1975 1976 1977 en% 1977/76

TUNIS·GOULETTE Navires entrés ...... Unité 2.164,0 2.396,0 2.368,0 1,2 Jauge brute des navires entrés ...... 1.aoOT. 7.763,3 8.149,3 8.449,0 + 3,7 Marchandises débarquées...... 1.000T. 1.826,6 2.050,5 2.597,2 + 26,7 Marchandises embarquées ...... 1.000 T. 671,3 625,0 514,1 17,7 Passagers entrés ...... personnes 84.272,0 84.710,0 83.000,0 2,0 Passagers sortis ...... personnes 70.766,0 76.720,0 76.062,0 0,9

SFAX

Navires entrés ...... Unité 1.418,0 1.801,0 1.545,0 14,2 Jauge brute des navires entrés ...... 1:000 T. 3.182,9 3.838,1 4.295,8 + 11,9 Marchandises débarquées...... 1.000 T. 895,9 1.021,0 1.205,5 + 18,1 Marchandises embarquées ...... 1.000 T. 1.974,1 2.278,3 2.452,2 + 7,6

BIZERTE

Navires entrés ...... Unité 364,0 343,0 411,0 + 19,8 Jauge brute des navires entrés ...... 1.000 T. 2.318,5 2.323,8 3.046,1 + 31,1 Marchandises débarquées ...... 1.000 T. 1.478,6 1.626,9 1.811,1 + 11,3 Marchandises embarquées ...... 1.000 T. 835,0 823,1 835,5 + 1,5

SOUSSE

Navires entrés ...... Unité 405,0 546,0 638,0 + 16,8 Jauge brute des navires entrés ...... 1.000 T. 902,9 1.172,8 1.363,5 + 16,3 Marchandises débarquées ...... 1.000 T. 301,2 371,7 475,6 + 28,0 Marchandises embarquées ...... 1.000 T. 99,0 129,6 138,4 + 6,8

GABES

Navires entrés...... Unité 121,0 221,0 232,0 + 5,0 Jauge brute des navires entrés ...... 1.000T. 442,2 924,5 942,8 + 2,0 Marchandises débarquées ...... 1.aoOT. 255,4 459,0 475,4 + 3,6 Marchandises embarquées ...... 1.000T. 205,2 464,2 454,0 2,2

ENSEMBLE DES 5 PORTS

Navires entrés ...... Unité 4.472,0 5.307.0 5.194,0 2,1 Jauge brute des navires entrés ...... 1.000 T. 14.609,8 16.408,5 18.097,2 + 10,3 Marchandises débarquées ...... 1.000 T. 4.757,7 5.529,1 6.564,8 + 18,7 Marchandises embarquées ...... 1.000 T. 3.784,6 4.320,2 4.394,2 + 1,7 Passagers entrés...... personnes 84.272,0 84.710,0 83.000,0 2,0 Passagers sortis ...... personnes 70.766,0 76.720,0 76.062,0 0,9

Source: Office des Ports Na,tionaux de Tunisie - 68- Dans le transport aérien, la Société Tunisienne de l'Air a assuré en 1977 environ 44,2 % du trafic de voyageurs contre 44 % en 1976. Cette faible amélioration de "emprise de notre compagnie contraste avec le ren- forcement de son parc-avions qui s'est enrichi par l'acquisition de trois nouveaux Bœings 727 en remplacement de trois caravelles amorties.

S'éfevantà 2,5 millions de personnes en 1977, le nombre des voyageurs qui ont transité par nos quatre principaux aéroports internationaux a, à peine, atteint son niveau de l'année précédente. Cette stagnation dénote une certaine baisse du nombre des voyageurs tunisiens puisque les entrées de touristes ont enregistré une progres- sion de l'ordre de 4 % en 1977.

De 37.053 unités en 1976, le nombre d'avions enregistré au départ et à l'arrivée aux aéroports tuni- siens est revenu à 34.831 unités en 1977. Cette baisse s'explique par l'utilisation d'avions à plus grande capacité.

Avions* Passagers** Avions* Passagers** Avions* Passagers**

Tunis ...... 23.349 1.635.557 22.480 1.629.255 3,7 0,4 Jerba ...... 5.395 341.933 4.586 330.595 15,0 3,3 Monastir ...... 6.861 578.825 6.735 583.622 1,8 + 0,8 Sfax ...... 1.448 5.385 1.030 5.762 28,9 + 7,0

Total ...... 37.053 2.561.700 34.831 2.549.234 6,0 0,5

Pratiquement stable en 1976, le tonnage des marchandises transportées par chemin de fer a augmenté de 4,8 % en 1977 pour atteindre 1.339 millions de tonnes-kilomètres. Cette reprise est imputable notamment à l'accroissement des importations de céréales qui sont acheminées par voie ferrée vers les lieux de stockage. En ce qui concerne les recettes de la S.N.C.F.T. provenant du trafic-marchandises, elles se sont accrues à un taux beau- coup plus élevé par suite de la majoration des tarifs de transport intervenue en août 1977. Elles sont passées de 10,7 millions de dinars en 1976 à 12,6 millions de dinars en 1977, en augmentation de 17,7 %.

Le nombre de voyageurs par chemin de fer a enregistré également un accroissement notable, s'élevant de 640 millions de voyageurs-kilomètres en 1976 à 712,6 millions en 1977.

En vue d'attirer les usagers vers le transport ferroviaire, la S.N.C.F.T. a intensifié les actions qu'elle entreprend pour l'amélioration de la qualité de ses services. C'est ainsi qu'en 1977, elle a développé le service du porte-à-porte consistant à prendre en charge toutes les opérations de transport de marchandises du lieu d'expédi- tion au lieu de livra~son, grâce à l'acquisition d'une série de matériels: camions, containers et deux portiques de manutention, l'un installé à 'a gare de Tunis et "autre à la gare de Sfax .

• 1/ s'agit du nombre des avions enregistré à l'arrivée et au départ . •• Il'; agit du nombre des passagers enregistré à l'entrée, à la sortie et en transit. Variations en% 1917/76

Trafic-voyageurs (en l()6V.K.) . 588,0 640,0 712,6 + 11,3 Trafic-marchandises (en l06T.K.)., . 1.283,3 1.276,8 1.338,7 + 4,8 Recettes-voyageurs (en 1.000 dinars) . 2.982,3 3.466,0 4.079,5 + 17,7 Recettes-marchandises (en 1.000 dinars) . 9.729,4 10.716,0 Ù.615,8 + 17,7

En ce qui concerne le transport routier public, le parc automobile, principal indicateur de l'évolution du trafic, a connu une progression remarquable. C'est ainsi qu'après avoir stagné en 1976, le nombre des véhicules destinés au transport de marchandises a augmenté en 1977 de 33,4 % pour s'élever à 2.852 unités d'une capacité totale de 28,5 mille tonnes.

Pour le parc-voyageurs, la progression a été moins rapide, certes, mais elle n'est pas moins perceptible. De 1.777 unités en 1976, le nombre de véhicules utilisés pour le transport de voyageurs est passé à 2.019 unités en 1977. Dans le même intervalle, le nombre de places offertes a augmenté de 4,8 % pour s'élever à 130.520 places.

Variations 1975 1976 1977 en % 1977/76

Nombre de véhicules-moteurs .... 1.690 1.777 2.019 + 13,6 Parc-voyageurs Nombre de places offertes ...... 118.740 124.568 130.520 + 4,8

Nombre de véhicules-moteurs .... 2.140 2.138 2.852 + 33,4 Parc-marchand ises Charges utiles (en tonnes) ...... 22.827 23.847 28.542 + 19,7

Source: Direction des Transports terrestres (Ministère des transports et des communications)

En vue de décongestionner le secteur des transports, notamment le transport terrestre, les pouvoirs publics ont procédé à une certaine libéralisation du transport par véhicule à petit tonnage, afin de faciliter les opé- rations de transport pour les petits utilisateurs, notamment au cours des campagnes agricoles.

Aux termes du décret nO77-709 du 9 septembre 1977, les propriétaires de véhicules dont le poids to- tal en charge n'excède pas 3,5 tonnes peuvent sans autorisation effectuer le transport de tout produit pour leur propre compte ou pour le compte de tiers. En outre, selon le même décret, les propriétaires de véhicules dont le poids total en charge excède 3,5 tonnes et dont la charge utile est inférieure ou ~ale à 3 tonnes peuvent, s'ils sont titulaires d'autorisations de transport privé de produits agricoles ou de pêche, effectuer avec ces mêmes autorisa- tions le transport pour le compte de tiers de produits de même nature. L'accroissement démographique, la promotion sociale et J'amélioration effective du pouvoir d'achat de nombreuses couches de la population continuent à stimuler la diversification et l'accroissement des besoins de consommation, rendant plus impératives l'organisation et "adaptation des circuits de distribution et l'approvision- nement du pays dans les meilleures conditions.

Pour mieux cerner les problèmes du commerce de distribution et répondre aux besoins réels de chaque région du pays, il a été décidé, en vertu du décret n° 77·283 du 23 mars 1977, d'opérer une décentralisation en dé- léguant aux gouverneurs les pouvoirs du Ministre de l'Economie Nationale en matière de commerce de détail et de contrôle économique.

En outre et afin d'encourager certaines activités commerciales, les marges bénéficiaires relatives à la distribution d'un nombre de produits alimentaires,jugées relativement faibles,ont été relevées. Ces auumentations ont été déterminées en fonction du degré de sensibilité des produits et du stade de commercialisation en gros ou au détail. Il est à noter à ce propos que pour les produits sensibles (sucre en poudre, thé, café et produits laitiers), les augmentations des marges sont supportées par les organismes importateurs, en l'occurrence l'Office du Com- merce de la Tunisie et la Société Tunisienne des 1ndustries Laitières. De ce fait, les augmentations des marges des commerçants n'entralnent pas une modification des prix de vente au public. Par contre, celles relatives aux pro- duits peu sensibles (haricots, amidons, riz, conserves, fruits et légumes) et aux produits secondaires (fruits secs et produits exotiques), elles sont entièrement supportées par le consommateur.

Le réseau des établissements de distribution continue à s'étendre. Le nombre total de points de vente a atteint, au terme de l'année, 27.262 unités contre 24.876 unités recensées à la fin de 1976. Cet accroissement a intéressé aussi bien le commerce de gros que celui du détail. Toutefois, des déséquilibres sont toujours constatés tant au niveau de la distribution géographique des points de vente qu'à celui de leur répartition par branche d'ac- tivité. L'on relève, en effet, une concentration des établissements de distribution dans les grandes agglomérations alors que les régions rurales restent peu desservies. Pour mille habitants, le nombre de points de vente recensés en 1977 varie de 12 unités* dans le gouvernorat de Sousse à 0,8 unité dans le gouvernorat de . Par ailleurs, la prolifération de petites unités de distribution de produits alimentaires a entralné un gonflement au niveau de la branche «alimentation générale» qui a accaparé en 1977 environ 72 % des points de vente. En revanche, les éta- blissements à rayons multiples commercialisant une diversité de produits et nécessitant des capitaux relativement importants ne représentent au cours de la même année que 7 % du nombre total des points de vente.

Le projet de création par les pouvoirs publics, dans une première phase, de cinq magasins témoins à rayons multiples à Tunis et dans sa banlieue concrétise l'effort entrepris pour la modernisation des circuits de dis- tribution. La réalisation de ce projet a d'ailleurs commencé dès le début de 1978 et les premiers magasins ouvriront dans les prochains mois.

• Il s'agit du nombre des points de vente des établissements de distribution recensés à la fin de l'année 1977 rapporté à l'effectif de la population tel qu'il est donné par les résultats du recensement général de la population effectué en 1975. REPARTITION DES ENTREPRISES COMMERCIALES AGREEES PAR GOUVERNORAT, situation au 31/12/1977

STADE DU DETAIL STADE DU GROS TOT A L

Personnes physiques Personnes morales Personnes morales Gouvernorats Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombre Capitaux d'établis- de points en d'établis- de points en d'établis· de points en d'établis· de points en sements de vente dinars sements de vente dinars sements de vente dinars sements de vente dinars

TUNiS ...... 2.967 2.982 10.217.718 449 550 3.633.000 139 206 8.428.103 3.555 3.738 22.278.821 .. 373 374 560.899 5 5 7.600 3 ·3 121.000 381 382 689.499 BIZERTE ..... 1.417 1.417 1.728.171 77 115 397.830 41 74 2.200.000 1.535 1.606 4.326.001 BEJA '" .... 877 877 724.374 104 111 378.885 20 27 1.218.680 1.001 1.015 2.321.939 .. 1.279 1.282 1.229.230 40 57 217.450 19 34 1.345.000 1.338 1.373 2.791.680 LE KEF ..... 1.157 1.159 1.745.318 83 96 385.650 4 7 120.000 1.244 1.262 2.250.968 1 .. 782 782 838.626 75 76 650.535 12 19 302.085 869 877 1.791.246 •••• N KAI ROUAN ... 1.790 1.790 1.543.090 77 78 338.735 13 26 473.560 1.880 1.894 2.355.385 1 SOUSSE ..... 2.868 2.868 3.767.889 123 149 728.200 31 37 2.753.000 3.022 3.054 7.249.089 NABEUL. .... 1.262 1.269 2.474.719 217 232 469.537 26 30 1.025.875 1.505 1.531 3.970.131 SFAX ...... 2.096 2.104 8.487.746 502 604 1.743.517 69 86 6.344.770 2.667 2.794 16.576.033 MEDENINE ... 2.373 2.374 2.617.131 110 131 381.155 56 84 2.622.185 2.539 2.589 5.620.471 GABES ..... 1.656 1.656 2.411.838 123 125 582.910 31 44 1.971.000 1.810 1.825 4.965.748 GAFSA •..... 1.606 1.606 1.687.064 106 111 438.090 43 51 1.231.605 1.755 1.768 3.356.759 •.... 411 411 935.000 3 3 13.000 6 8 225.000 420 422 1.173.000 SIDI·BOUZID . 533 533 719.130 5 5 699.750 9 10 285.000 547 548 1.703.880 MONASTI R ... 381 381 1.192.650 12 12 89.000 16 34 736.000 409 427 2.017.650 SILIANA .... 155 155 249.160 - - - 2 2 71.000 157 157 320.160 -- -- Total .•... 23.983 24.020 43.129.753 2.111 2.460 11.154.844 540 782 31.473.863 26.634 27.262 85.758.460

Source: Direction des Prix et du Commerce intérieur (Ministère du Commerce) REPARTITION DES ENTREPRISES DE COMMERCE AGREEES PAR BRANCHE D'ACTIVITE (Situation au 31/12/1977) (Nombre de points de vente)

Alimentation Textiles Matériaux de Etablissements Total Total générale construction à rayons général multiples

Détail Gros Détail Gros Détail Gros Détail Gros Détail Gros ------TUNiS ...... 2.180 58 839 79 411 37 102 32 3.532 206 3.738 ZAGHOUAN .. 270 1 24 66 1 19 1 379 3 382 BIZERTE .... 1.197 29 151 139 39 45 6 1.532 74 1.606 BEJA ...... 755 5 118 57 3 58 19 988 27 1.015 JENDOUBA ... 1.116 12 128 3 57 10 38 9 1.339 34 1.373 lE KEF ..... 1.021 4 45 41 148 3 1.255 7 1.262 KASSERINE .. 670 11 35 49 1 104 7 858 19 877 KAIROUAN ... 1.501 6 78 4 145 7 144 9 1.868 26 1.894 SOUSSE ..... 2.313 16 366 4 247 10 91 7 3.017 37 3.054 NABEUL. .... 1.075 14 159 1 230 10 37 5 1.501 30 1.531 SFAX ...... 1.850 32 466 24 147 25 245 5 2.708 86 2.794 MEDENINE ... 1.860 27 236 2 149 24 260 31 2.505 84 2.589 GABES ...... 1.220 25 162 9 192 6 207 4 1.781 44 1.825 GAFSA ...... 1.190 27 183 1 82 14 262 9 1.717 51 1.768 MAHDIA ..... 308 2 26 64 4 16 2 414 8 422 SIDI·BOUZI D.. 375 4 27 61 4 75 2 538 10 548 MONASTIR ... 256 13 42 5 83 16 12 393 34 427 SILIANA ..... 115 9 20 2 11 155 2 157 ------Total ..... 19.272 286 3.094 132 2.240 213 1.874 151 26.480 782 27.262

Source: Direction des Prix et du Commerce intérieur (Ministère du Commerce)

Bien que les prix aient sensiblement augmenté en 1977, leur taux de hausse apparaît en deçà des ni- veaux enregistrés dans la plupart des pays étrangers. Il faut d'ailleurs remarquer que l'escalade des prix est en par- tie imputable à l'augmentation générale des salaires intervenue au début de 1977 dont l'effet a été surtout percep- tible au niveau du coût des services.

N'ayant que peu progressé en 1976 (+ 1,2 %). l'indice généra' des prix de gros a enregistré une hausse de4,9%en 1971. La hausse a touché beaucoup plus les produits locaux que les produits importés. Pour le premier groupe, le renchérissement est imputable essentiellement à "augmentation des prix des boissons et conserves, des matériaux de construction, des textiles, de "électricité et des carburants. En ce qui concerne les produits importés, ce sont les prix du café, des textiles et du bois qui ont augmenté le plus. INDICE DES PRIX DE GROS Moyennes mensuelles (base 100 en 1970)

Variations 1974 1975 1976 1977 en% 1977/76

Indice général ...... 139,1 152,3 154,2 161,7 + 4,9 Produits locaux ...... 133,3 145,2 149,9 159,5 + 6,4 Produits importés ...... 149,2 164,8 161,7 165,5 + 2,4 Produits alimentaires ...... 131,9 144,2 153,7 161,4 + 5,0 Produits locaux ...... 128,7 139,2 148,3 155,0 + 4,5 Produits importés ...... 142,7 160,6 171,6 182,4 + 6,3 Produits industriels ...... 140,4 152,0 145,2 151,4 + 4,3 Produits locaux ...... 136,2 150,5 150,7 165,1 + 9,6 Produits importés ...... 144,1 153,3 140,5 139,4 0,8 Produits énergétiques ...... 111,1 138,5 145,9 168,0 + 15,2 Produits locaux ...... 105,8 119,4 125,9 152,2 + 20,9 Produits importés ...... 138,2 237,1 249,5 249,5 Matières premières ...... 210,9 230,2 220,6 222,6 + 0,9 Produits locaux ...... 214,8 226,5 200,5 192,0 4,2 Produits importés ...... 207,3 233,6 238,8 250,4 + 4,9

Source: Institut national de la Statistique,

Au stade du détail, la moyenne mensuelle de l'indice des prix à la consommation familiale est passée de 136 points en 1976 à 144 points en 1977, en augmentation de 5,9 % contre 5,5 % une année auparavant. La hausse a surtout touché les tarifs d'hospitalisation et des transports. Aussi, l'indice partiel «entretien et soins» a-t-il augmenté de 19,2 % et celui du transport de 16,1 %. Polir les autres catégories de produits, la hausse des prix apparalt relativement modérée. C'est le cas notamment des articles d'habillement et des produits alimentaires dont les indices ont augmenté, en moyenne et d'une année à l'autre, de 6,2 % et de 4,4 % respectivement.

Variations Pondération 1974 1975 1976 1977 en % 1977/76

Indice d'ensemble ...... 100,0 117,7 128,9 136,0 144,0 + 5,9 Alimentation ...... 51,0 121,5 133,0 141,8 148,1 + 4,4 Habitation ...... 18,0 110,6 120,2 123,0 126,0 + 2,4 Entretien, hygiène et soins ..... 6,2 114,9 133,2 137,5 163,9 + 19,2 Transports ...... 4,6 128,5 137,5 140,7 163,4 + 16,1 Habillement ...... 12,0 115,2 125,2 132,2 140,4 + 6,2 Divers ...... 8,2 109,2 120,2 130,0 148,0 + 13,8

Source: Institut national de la Statistique / .•..•.... J'. ~ ... a __ .- J'. ALIMENTATION i - MATIERES PREMIERES ENTRETIEN. HYGIENE ET SOINS

INDiCE D'ENSEMBLE ~::~~::::::::I:ES HABITATION 1 =: HABILLEMENT • _ PRODUITS ENERGETIQUES 1 i 1 / j + l " ..,-/ ••- a 1 ." a """'"J'-"''''''.."", ./ "" •..... 1 l1 ,,,,,.// / ." l /'/ "1, .• .,.--•.~_....--",l .--

100 40 1972 1972

EVOLUTION DE L'INDICE DU COUT DE LA VIE EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE GROS ET DE SES COMPOSANTES (base 100 en 1970) ET DE SES COMPOSANTES (base 100 en 1970)

Cependant, des hausses saisonnières assez sensibles ont été enregistrées, particulièrement au mois de Ramadan 1977, au niveau des prix de certains produits alimentaires dont notamment les fruits et les légumes. Ces hausses sont imputables non seulement à la faiblesse de la production de ces denrées mais également aux effets de la spéculation. Pour décourager les spéculateurs, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures s'inscrivant dans le cadre de la mise en application d'une politique générale en matière de prix. En vertu des deux arrêtés des 7 et 10 septembre 1977 du Ministre de l'Economie Nationale, il a été décidé de fixer les prix de vente maxima de certaines denrées alimentaires. C'est ainsi que les prix ont été fixés à 28 millimes la pièce au stade du gros et à 30 millimes la pièce au stade du détail pour les œufs et respectivement à 120* et 150* millimes le kilogramme pour la pomme de terre, à 160 et 200 millimes le kilogramme pour le raisin, à 200 et 240 millimes le kilogramme pour les pommes et à 300 et 360 millimes le kilogramme pour les poires. En vue d'enrayer les pénuries de denrées sensibles, l'Etat a recouru chaque fois qu'il s'est avéré néces- saire, à l'importation afin d'éviter d'éventuelles ruptures de l'offre susceptibles d'engendrer des tensions sur les prix. Les produits importés sont vendus pratiquement aux prix de revient. Tel est le cas notamment pour la pom- me de terre importée qui a été livrée au consommateur à 100 millimes* seulement le kilogramme.

Sachant que l'impact des mesures prises pour contenir la hausse des prix dépend étroitement de l'effi- cacité du système de contrôle mis en place, les pouvoirs publics ont procédé au renforcement des services régionaux dont le nombre s'est élevé à neuf après la mise en place d'un nouveau service à Gabès. Les services régionaux ainsi que le service central ont mené en 1977 une série d'enquêtes touchant notamment le commerce d'alimentation générale et de l'habillement, les grandes unités de fabrication de matériaux de construction et les importateurs de matériels agricole et industriel et de pièces détachées. Au total, 35 mille visites de contrôle à différentes unités de distribution ont été effectuées au cours desquelles 3.249 infractions ont été relevées contre 3 mille en 1976. Envi- ron 49 % de ces infractions sont attribuables à des hausses illicites de prix. Notons que la branche «alimentation générale» a enregistré 38 % du total des infractions.

La pression exercée par l'Etat sur les prix ne peut aller au delà de certaines limites constituées par les coûts de production et les marges bénéficiaires. Ainsi, pour stabiliser les prix des produits de première nécessité et de certains articles à caractère utilitaire pour l'économie, les pouvoirs publics n'ont eu d'autres moyens que le main- tien, voire même l'intensification du recours aux subventions par le biais de la Caisse générale de Compensation. En 1977, les besoins de subvention auraient atteint 20,2 millions de dinars pour les céréales, 14,5 millions de di- nars pour l'huile comestible et 14 millions de dinars pour les produits pétroliers raffinés importés. Si l'on y ajoute les montants alloués aux autres produits subventionnés, les charges globales de la Caisse générale de Compensation auraient été de "ordre de 61,5 millions de dinars, niveau dépassant largement les dotations qui lui sont affectées.

Pour faire face à cette situation, il a été décidé, en vertu du décret nO78-316 du 23 mars 1978 de re- lever le taux de la «taxe unique de compensation» perçue sur l'essence. En outre, il a été institué, par lE décret nO78-315 de la même date au profit de la Caisse g~nérale de Compensation, une taxe sur un nombre de produits importés. Cette taxe ne touche, en principe, que les produits secondaires ou de luxe. Son taux varie d'un minimum de 5 % pour les produits jugés indispensables tels que certains appareillages et fils électriques, à un maximum de -300 % appliqué aux produits de super luxe comme le caviar ou les motocycles à grande puissance. Cependant, pour certains produits soumis à la taxe compensatoire, des exonérations sont accordées au profit de certains utili- sateurs tels que les agriculteurs, la pharmacie centrale, les hôpitaux et les hôtels de tourisme. Par contre, les voitu- res de sport sont assujetties à une taxe supplémentaire égale à 50 % de la taxe spéciale de compensation appliquée aux voitures ordinaires de même puissance fiscale. La taxe étant calculée sur la valeur C.I.F. très inférieure, pour la plupart des produits, au prix de vente, la majoration de ce dernier correspond à des taux beaucoup plus faibles que ceux de la taxe elle-même.

L'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics en matière de prix sont d'une opportunité cer- taine. Cependant, PQur mener à bien une politique de prix, il faut disposer d'indicateurs adaptés à la réalité éco- nomique et sociale du pays. Etant un des principaux indicateurs, l'indice des prix à la consommation familiale, calculé actuellement sur la base des données de l'année 1970, présente des insuffisances qui risquent de ne pas refléter, vu les données nouvelles de l'économie nationale, la réalité de l'évolution des prix. Aussi, l'Institut Natio- nal de la Statistique avait-il entrepris en 1975 une enquête sur la consommation des ménages dont les résultats ont servi à mettre au point le projet d'un nouvel indice (base 100 en 1977). ayant une couverture plus étendue aussi bien de l'espace géographique que des produits et services retenus. Par ailleurs, le système de pondération adopté pour l'élaboration du nouvel indice tient compte de la modification des structures de consommation. C'est ainsi que la part des produits alimentaires est appelée à diminuer au profit de celle des loisirs et culture et des trans- ports et télécommunications. Dès le mois de janvier 1977, un «pacte social» a été conclu entre les partenaires sociaux comportant un réajustement des salaires et instaurant un mécanisme de concertation entre les syndicats et les employeurs.

Le «pacte social» a comporté tout un réajustement des salaires au profit des fonctionnaires. L'aug- mentation se situe entre 25 dinars pour les ouvriers et 50 dinars pour les employés de la catégorie A. En outre, une indemnité de 15 dinars a été accordée aux cadres de l'enseignement et de 15 à 12 dinars aux cadres de la santé selon les catégories.

Par ailleurs, il a été convenu de répartir l'augmentation des traitements mensuels des fonctionnaires sur quatre ans et de la fixer au départ et à partir du 1er février 1977, à un montant uniforme de 11 dinars par an. L'indemnité attribuée aux cadres de l'enseignement et de la santé est répartie en deux tranches: une première tranche de 7,500 dinars par mois en 1977 et une deuxième équivalente en 1978, ce qui fait que "augmentation pour ces deux catégories a atteint, en 1977, 18,500 dinars au total.

De leur côté, le S.M.I.G. et le S.M.A.G. sont majorés de 33 %. Le salaire horaire du manœuvre passe ainsi de 145 à 193 miiiimes l'heure et le salaire mensuel de 30 à 40 dinars pour un horaire hebdomadaire de tra- vail de 48 heures, tandis que le salaire agricole est passé de 900 à 1.200 millimes la journée. De même, les salaires des ouvriers agricoles qualifiés sont majorés d'un montant uniforme correspondant à l'accroissement du S.M.A.G. (0,300 dinar par jour).

Quant aux salaires fournis par les entreprises des secteurs public et privé non-agricoles, ils sont majorés, à partir de la même date, d'un montant uniforme correspondant à l'augmentation du S.M.I.G., soit 10 dinars environ.

Dans le but de préserver le pouvoir d'achat des travailleurs salariés, il a été convenu de procéder à la révision des salaires chaque fois que les prix auront augmenté de plus de 5 % et se seront stabilisés à ce niveau pen- dant 6 mois consécutifs. De toutes les façons, il a été admis de réexaminer les salaires distribués par le secteur privé, au mois d'avril de chaque année, et ce à la lumière de l'évolution du coût de la vie et de l'amélioration de la production et de la productivité.

Bien que les dispositions du «pacte social» comportent en principe un blocage implicite des salaires jusqu'à avril 1978, des augmentations ont cependant été accordées, généralement sous forme d'indemnités et de primes, aux travailleurs de certains secteurs, notamment dans les transports, les mines et l'agriculture.

Dans le cadre du «pacte social», les partenaires sociaux se sont réunis en avril 1978 pour une révision des salaires devenue nécessaire après la constatation d'une hausse de 10,5 % de l'indice des prix à la consommation entre janvier 1977 et février 1978. Le protocole d'accord auquel ils sont parvenus stipule une hausse de 11 % du S.M.I.G. et du S.M.A.G. En valeur absolue, l'augmentation est de 3,684 dinars par mois pour les personnes travail- lant 40 heures par semaine et de 4,420 dinars par mois pour les personnes totalisant 48 heures de travail par semaine.

Mai Janvier Juillet Juillet Février Mai 1971 1974 1974 1975 1977 1978 Salaire minimum agricole garanti (S.M.A.G., par journée de travail) ...... 600------+. 800- 900--. 1.200----+1.332 Salaire minimum interprofessionnel garanti (S.M.I.G., par heure de travail) " 104-130-----~. 145- 193----+ 214,25 Sur le plan de la législation du travail, 5 nouvelles conventions collectives· ont été conclues en 1977, ce qui porte le nombre total des conventions à 39 unités··.

Le marché de l'emploi a connu en 1977 un afflux de demandeurs de travail alors que les possibilités de placement demeurent étroitement liées au nombre d'emplois nouvellement créés. La situation s'est même dé- tériorée du fait que le recours au placement à l'étranger, qui ne constitue d'ailleurs qu'un palliatif, continue à rencontrer de sérieuses difficultés en raison du ralentissement conjoncturel affectant les économies des pays euro- péens. Seul le courant d'émigration de la main-d'œuvre vers la Libye s'est ranimé au cours du quatrième trimestre après avoir accusé un reflux pendant les quelques dernièrés années.

L'amplification de la demande n'est pas imputable uniquement à l'arrivée sur le marché de l'emploi d'un nombre accru de personnes cherchant du travail pour la première fois. Elle s'explique également par le nom- bre élevé des personnes en quête de nouveaux emplois après avoir perdu leur travail dans les secteurs connaissant un ralentissement du niveau d'activité, notamment l'agriculture et le textile. Au total, la demande additionnelle d'emploi s'est élevée à 55.700 personnes en 1977 dont 20 % de .femmes contre 55.500 en 1976.

Du côté de l'offre, le marché du travail a enregistré.la création de 39.115 emplois dont 18.500 dans les industries manufacturières, 12.650 dans le secteur des services et 7.000 dans celui du bâtiment et des travaux pu- blics. La contraction du nombre d'emplois créés dans certains secteurs de l'activité économique n'a pas permis d'atteindre les prévisions du Plan qui tablaient sur environ 46 mille nouveaux emplois. Dans l'agriculture, l'on a même enregistré une diminution de la population occupée sous l'effet du retard ou de l'insuffisance des pluies et de la médiocrité de certaines récoltes. A elles seules, la céréaliculture et l'oléiculture ont accusé une diminution dans le niveau de l'emploi correspondant à environ 18.500 journées de travail.

CREATION D'EMPWIS

1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977

Pêche ...... 500 600 750 900 900 1.000 1.100 1.190 Mines et énergie ..... 750 1.265 400 390 620 300 220 - 225 1ndust. manufacturières 3.670 4.345 6.260 9.680 12.950 18.650 18.720 18.500 Bâtiment&trav. publics 4.000 4.500 5.500 6.750 8.070 7.580 8.600 7.000 Administration et autres services ...... 11.550 12.600 14.650 14.880 15.980 19.220 17.500 12.650

Total ...... 20.470 23.310 27.560 32.600 38.520 46.750 46.140 39.115

Source : Ministère du Plan

• Il s'agit des conventions intéressant la fabrication de produits d'entretien et d'insecticides, la fabrication de produits de toilette et de parfu merie, les cafés, bars, restaurants et établissements similaires, les salles de projection cinématographique et l'industrie du bois, du meuble et du liège . •• Ces conventions se rapportent aux activités suivantes: le textile - l'imprimerie - la construction métallique - l'électricité et la mécanique générale - l'industrie des cuirs et peaux - le bâtiment et les travaux publics - l'industrie des boissons non alcoolisées - la torréfaction des cafés - les pâtes alimentaires et le couscous - le commerce du pétrole et de ses dérivés - les confiseries, pâtis- series, biscuiteries et chocolateries - l'hôtellerie - l'industrie des conserves et semi-conserves alimentaires - l'industrie de la chaus- sure et des articles chaussants - l'industrie de la bonneterie et de la confection - l'industrie laitière - l'industrie et le commerce des boissons alcoolisées - l'industrie des matériaux de construction - les ports et docks - les raffineries, savonneries et usines d'extraction d'huile de grignon - les minoteries - la presse - les fonderies - la peinture - les explosifs - les banques et établisse- ments financiers - les assurances - le commerce des matériaux de construction, du bois et des produits sidérurgiques - les bou- langerieS - les commerces de gros, de demi-gros et de détail - les salines - les pharmacies - "industrie de transformation - les teintureries et blanchisseries, en plus des 5 conventions indiquées ci-dessus. Pour l'ensemble de l'année, l'émigration contrôlée a porté sur 28.817 personnes dont 27.313 person· nes à destination de la Libye et 1.370 personnes à destination de la France.

EMIGRATION CONTROLEE

Pays de destination 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977

France ...... 7.908 8.008 8.548 4.250 3.333 1.349 1.532 1.370 Libye ...... 575 2.984 5.858 11.519 5.004 3.359 494 27.313 Allemagne Fédérale .. 4.990 2.769 1.524 2.566 15 Pays-Bas ...... 383 127 419 37 Arabie Saoudite. .... 307 119 Autres ...... 335 514 262 193 231 38 34 15

Total ....•.. 13.808 14.658 16.319 18.947 8.620 4.746 2.367 28.817

Source: Office des Travailleurs Tunisiens à l'Etranger, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

Dans ce contexte, l'on recense en 1977 plus de 16 mille demandes d'emploi non satisfaites. Aussi, le nombre des sans-emplois s'est·i1 accru sensiblement. Environ 107 mille personnes âgées de plus de 18 ans sont res- tées, en effet, inoccupées. Compte tenu des personnes moins âgées et dont l'effectif continue à s'accroitre du fait notamment des renvois scolaires, le nombre total des personnes en quête d'emploi serait beaucoup plus élevé.

Selon les dernières estimations du Ministère du Plan, l'enveloppe globale des investissements réalisés en 1977, première année du Vème Plan, aurait atteint 660 millions de dinars, niveau inférieur à celui retenu par le Budget économique de la même année. En réalité, le retard enregistré dans la réalisation de l'enveloppe prévue par le secteur privé a été compensé par une accélération des investissements de l'Administration.

Le montant total des investissements ayant progressé de 11,9 %, taux légèrement supérieur à celui de la croissance économique, le taux d'investissement* s'est maintenu pratiquement stable à son niveau de l'année précédente, soit 31,1 %.

Formation brute de capital P.I.B. aux prix du marché Investissement total . 354,0 546,0 590,0 660,0 Indice . 100,0 154,2 166,7 186,4 Variation des stocks . 36,0 85,0 40,0 Formation brute de capital fixe . 318,0 461,0 550,0 660,0 Indice . 100,0 145,0 173,0 207,5

Comme les stocks ont été maintenus à leur niveau de l'année précédente, les dépenses en capital ont servi entièrement à la formation brute de capital fixe.

A. - REPARTITION DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR AGENT INVESTISSEUR

En progression de 26,6 % par rapport à son niveau de l'année précédente, la formation brute de capital fixe de l'Administration a atteint 126 millions de dinars dont plus de la moitié a intéressé les équipements collec- tifs. Dans le secteur de "agriculture et de la pêche, la formation brute de capital fixe effectuée par l'Administration s'est élevée à 23,2 millions de dinars contre 21,5 millions en 1976. A eux seuls, les projets hydrauliques ont néces- sité une enveloppe d'investissements de l'ordre de 12,2 millions de dinars. Quant aux investissements réalisés dans le domaine de la pêche, sous forme notamment de projets d'infrastructure portuaire, ils ont atteint 4,9 millions de dinars contre 4 millions de dinars l'année précédente. Enfin, dans le secteur des transports, la formation brute de capital fixe réalisée par l'Administration a accusé une certaine diminution.

La formation brute de capital fixe réalisée par les entreprises publiques s'est également inscrite en progression, passant de 222,8 millions de dinars en 1976 à 313 millions de dinars en 1977. Cette expansion a bé- néficié à l'ensemble des branches de l'activité économique, notamment les industries de matériaux de construction, les transports et télécommunications, l'agriculture et la pêche, l'énergie et les équipements collectifs.

L'accélération des dépenses en capital engagées par les entreprises publiques a engendré un relèvement sensible de la part du secteur étatique dans la réalisation de l'enveloppe totale des investissements. De 58,6 % en 1976, elle est passée à 66,5 % en 1977.

Corrélativement, la contribution du secteur privé a fléchi sous l'effet du recul de la formation brute de capital fixe des entreprises privées. De 141 millions de dinars en 1976, celle-ci est revenue à 124 millions de dinars en 1977. Cela est imputable essentiellement à la baisse d'environ 13,9 millions de dinars de la formation brute de capital fixe dans le domaine des hydrocarbures. Les autres branches ont bénéficié, dans l'ensemble, d'un volume accru d'investissements.

A l'inverse, les investissements réalisés par les ménages se sont inscrits en augmentation de 12 % pour se situer aux environs de 97 millions de dinars. Affecté exclusivement à la construction à usage d'habitation, ce montant a permis la réalisation de 23 mille logements dont 7 mille logements ruraux, 4 mille logements suburbains, 9 mille logements économiques et 3 mille logements standard contre un total de 21.615 unités l'année précédente. Variations 1974 1975 1976 1977 1977/76 EnM.D. En% EnM.D. ------En% EnM.D. En% EnM.D. En% En% Administration ...... 60,6 19,1 80,7 17,5 99,5 18,1 126,0 19,1 + 26,6 Entreprises ...... 213,1 67,0 308,6 66,9 363,8 66,1 437,0 66,2 + 20,1 - Publiques .•....•.. 97,0 30,5 168,8 36,6 222,8 40,5 313,0 47,4 + 40,5 - PrivrJes••..•....•. 116,1 36,5 139,8 30,3 141,0 25,6 124,0 18,8 12,1 Ménages ...... 44,3 13,9 71,7 15,6 86,7 15,8 97,0 14,7 + 11,9 ------Total ...... 318,0 100,0 461,0 100,0 550,0 100,0 660,0 100,0 + 20,0

Source: Ministère du Plan

Les trois catégories d'investissement ayant progressé à des taux comparables, leurs parts dans l'enve- loppe totale ont très peu évolué.

De 315,6 millions de dinars en 1976, les dépenses effectuées au titre de la construction sont passées à 376,8 millions de dinars en 1977 dont 97 millions ont servi à la construction par les ménages de logements à usage d'habitation. En termes réels, ces dépenses auraient évolué plus lentement en raison de la montée des coûts de la construction sous l'effet de l'enchérissement des matériaux de construction et, surtout, de l'accroissement de la rémunération de la main-d'œuvre découlant de la révision générale des salaires intervenue en début d'année.

Quant aux dépenses nécessitées par l'acquisition de biens d'équipement en vue de "extension de la ca- pacité de production ou du renouvellement du matériel amorti, elles sont passées de 200,6 millions de dinars en 1976 à 242,7 millions de dinars en 1977. Comme pour la construction, cette évolution tient compte de la hausse des prix des biens d'équipement dont la majeure partie est importée.

Enfin, les autres dépenses se sont élevées en 1977 à 40,5 millions de dinars contre 33,8 millions de dinars en 1976. Comme auparavant, ces dépenses ont servi en grande partie à financer des programmes de recher- che et de prospection pétrolières. Le reliquat a servi à couvrir les frais d'étude de projets.

Variations 1977/76

Construction . 181,1 56,9 266,0 57,7 315,6 57,4 376,8 57,1 + 19,4 Equipements . 115,4 36,3 167,1 36,2 200,6 36,5 242,7 36,8 + 21,0 Etudes et autres . 21,5 6,8 27,9 6,1 33,8 6,1 40,5 6,1 + 19,8 c. - REPARTITION DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D'ACTI- VITE ECONOMIQUE

A l'exception des branches des hydrocarbures et des industries chimiques, toutes les autres branches de l'activité économique ont bénéficié d'un volume accru d'investissements.

Dans l'agriculture et la pêche, le montant de la formation brute de capital fixe s'est accru de 16,7 % par rapport à son niveau de l'année précédente pour se situer aux environs de 69,2 millions de dinars dont 8,5 mil- lions ont intéressé le domaine de la pêche. En valeur relative, la formation brute de capital fixe effectuée dans ce secteur s'est stabilisée à son niveau de l'année précédente, soit environ 10,5 % du total.

Continuant à bénéficier d'une attention particulière de la part des autorités publiques, l'hydraulique agricole a absorbé un investissement de l'ordre de 19,8 millions de dinars contre 16,4 millions l'année précédente. Plus de la moitié de ces dépenses ont été l'œuvre de l'Administration qui entreprend la réalisation de nombreux barrages dans le nord et le centre du pays et la reconversion des oasis dans le sud. De même, les investissements réa- lisés dans l'arboriculture et l'élevage se sont inscrits en progression, passant respectivement, d'une année à "autre, de 4,9 et 6,2 à 5,7 et 11,8 millions de dinars. En revanche, les dépenses effectuées pour l'achat de matériels agrico- les ont accusé une régression, n'atteignant que 14,8 millions de dinars contre 16 millions une année auparavant.

REPARTITION DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D'ACTIVITE

Variations 1974 1975 1976 1977 1977/16

En% EnM.D. En% EnM.D. En% EnM.D. En% EnM.D. En% ---- Agriculture et pêche ...... 45,4 14,3 54,0 11,7 59,3 10,8 69,2 10,5 + 16,7 Electricitê et eau ...... 19,2 6,0 35,0 7,6 50,8 9,2 54,7 8,3 + 7,7 Produits pétroliers ...... 39,1 12,3 60,9 13,2 69,9 12,7 66,3 10,1 5,1 Extraction minière ...... 6,8 2,1 14,7 3,2 16,4 3,0 19,4 2,9 + 18,3 Industries manufacturières. .. 58,5 18,4 83,5 18,1 95,2 17,3 128,0 19,4 + 34,5 1ndustries agricole&aliment. 13,7 4,3 17,4 3,8 22,1 4,0 23,9 3,6 + 8,1 Matériaux de construction, céramiques et verre ...... 7,5 2,3 26,1 5,6 30,3 5,5 60,8 9,2 +100,7 1ndust. mécanique & électriq. 8,6 2,7 6,5 1,4 11,0 2,0 15,0 2,3 + 36,4 1ndustries chimiques ...... 10,8 3,4 15,1 3,3 13,8 2,5 9,7 1,5 29,7 Textile, habillement et cuir. . 12,9 4,1 13,0 2,8 12,0 2,2 12,5 1,9 + 4,2 Bois, liège et ameublement, papier et impression ...... 5,0 1,6 5,4 1,2 6,0 1,1 6,1 0,9 + 1,7 BAtiments et tra.vaux publics . 5,0 1,6 6,0 1,3 6,0 1,1 6,0 0,9 Tourisme ...... 13,2 4,2 8,2 1,8 10,3 1,9 12,1 1,8 + 17,5 Autres services ...... 130,8 '41,1 198,8 43,1 242,1 44,0 304,3 46,1 + 25,7 Transports et télécommunicat. 49,3 15,5 78,6 17,0 96,5 17,5 117,2 17,8 + 21,5 Logement ...... 44,3 13,9 71,7 15,6 86,7 15,8 97,0 14,7 + 11,9 Equipements collectifs .... 35,7 11,2 45,8 9,9 55,5 10,1 87,0 13,2 + 56,8 Commerce et autres services. 1,5 0,5 2,7 0,6 3,4 0,6 3,1 0,4 8,8

Total ...... 318,0 100,0 461,1 100,0 550,0 100,0 660,0 100,0 + 20,0

Source: Ministère du Plan

- 82- la formation brute de capital fixe effectuée dans 'es domaines de "électricité et du gaz s'est élevée à 33 millions de dinars, en progression de 34,7 % par rapport à son niveau de l'année précédente. Réalisés entière- ment par la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (S.T.E.G.). ces investissements ont intéressé à la fois les processus de production et les réseaux de transport et de distribution. Atteignant 14,2 millions de dinars contre 5,1 millions une année auparavant, les dépenses en capital engagées pour accroitre la capacité de production de la S.T.E.G. ont permis, notamment, "avancement des travaux entrepris pour "installation de turbines à gaz à Sfax et la construction d'une nouvelle centrale électrique à Sousse. Progressant à un rythme moins rapide, les investis- sements réalisés pour l'extension des réseaux de distribution à travers le pays ont atteint 11,5 millions de dinars contre 9,8 millions l'année précédente. En ce qui concerne les dépenses engagées pour renforcer les réseaux de transport, elles ont accusé une certaine régression puisqu'elles sont revenues, d'une année à ,'autre, de 7,3 à 5 mil- lions de dinars.

En diminution de 17,5 %, la formation brute de capital fixe réalisée par la Société Nationale d'Exploi- tation et de Distribution des Eaux (SO.N.E.D.E.) n'a atteint que 21,7 millions de dinars. Ce recul est imputable principalement à la baisse des dépenses engagées pour "adduction d'eau dans les régions du Sud et dans les zones rurales.

L'accroissement des investissements entrepris par la S.T.E.G. ayant compensé et au-delà la diminution œs investissements de la SO.N.E.D.E., "enveloppe totale réalisée par la branche «électricité et eau» s'est inscrite en progression de 7,7 % pour atteindre 54,7 millions de dinars.

Après avoi~ progressé à un rythme soutenu durant ies dernières années, la formation brute de capital fixe effectuée dans la branche des hydrocarbures a accusé en 1977 une régression de 5,1 %, se limitant à 66.3 mil· lions de dinars. Cette régression est imputable à la forte baisse des investissements privés et, plus particulièrement, des dépenses engagées pour améliorer la capacité de production. La formation brute de capital fixe réalisée par les entreprises publiques a, par contre, continué sur sa lancée malgré le recul des investissements entrepris dans le domaine de la recherche et de l'exploitation du gaz.

S'élevant à 19,4 millions de dinars, la formation brute de capital fixe effectuée dans les industries ex- tractives a dépassé de 18,3 % son niveau de l'année précédente. Comme auparavant, elle a été presque exclusive- ment l'œuvre d'entreprises publiques.

Dans les industries manufacturières, la formation brute de capital fixe a progressé à un taux beaucoup plus élevé, soit 34,5 %, pour s'élever à 128 millions de dinars.

C'est dans l'industrie des matériaux de construction que la formation brute de capital fixe a connu la plus forte expansion. De 30,3 millions de dinars en 1976, elle s'est élevée, en 1977, à 60,8 millions de dinars dont 85,4 % sont d'origine publique. La majeure partie des investissements effectués a intéressé la fabrication de ciment. A elle seule, la cimenterie de l'Ouest a absorbé 13,8 millions de dinars représentant 22,5 % du coût total pour la réalisation du projet. Les cimenteries de Bizerte et de Gabès ont bénéficié, respectivement, de 26,2 et 5,9 millions de dinars d'investissements.

Passant de 11 millions de dinars en 1976 à 15 millions de dinars en 1977, la formation brute de capital fixe réalisée dans les industries mécanique et électrique s'est inscrite en progression de 36,4 %. Près des deux tiers de ces investissements, soit 8,9 millions de dinars, sont l'œuvre du secteur public. Les principales entreprises béné- ficiaires sont El Fouladh et la Société Tunisienne d'Emballage Métallique (STUMETAL). En ce qui concerne les investissements privés, ils sont réalisés essentiellement dans les domaines de la construction métallurgique et de l'industrie électrique.

Continuant à progresser mais à un rythme beaucoup moins rapide qu'auparavant, la formation brute de capital fixe effectuée dans les industries agricole et alimentaire s'est élevée à 23,9 millions de dinars en 1977 contre 22,1 millions en 1976. En légère baisse, les investissements privés se sont situés aux environs de 14,4 miI- lions de dinars dont 10,4 millions ont servi à accroitre la capacité de production de la branche, notamment dans les industries de boissons gazeuses et de pâtes alimentaires, les minoteries, les brasseries, les conserveries et l'indus- trie du sucre aggloméré. En ce qui concerne les investissements publics qui SOnt passés de 7,4 millions de dinars en 1976 à 9,5 millions de dinars en 1977, ils ont été réalisés, en majeure partie, par la Régie Nationale des Tabacs et Allumettes, Tunisie-Lait, la Société Tunisienne du Sucre et la Société Tunisienne de l'Industrie Laitière.

En légère reprise, la formation brute de capital fixe réalisée dans l'industrie textile, de l'habillement et du cuir s'est établie aux alentours de 12,5 millions de dinars dont la majeure partie est réalisée par le secteur privé. L'élan pris par ce secteur risque d'être brisé par les mesures protectionnistes prises par la Communauté Economi- que Européenne.

Pour la deuxième année consécutive, la formation brute de capital fixe réalisée dans l'industrie chimi- que s'est inscrite en régression. De 13,8 millions de dinars en 1976, elle est revenue à 9,7 millions de dinars en 1977 par suite notamment de la chute des investissements entrepris par le secteur privé et dont le montant n'a atteint que 2,2 millions de dinars, en diminution de 60 %. Quant aux investissements publics, ils ont diminué à un rythme moins accéléré, revenant d'une année à l'autre, de 8,3 à 7,5 millions de dinars. Cette diminution est imputable principalement à la baisse des dépenses en capital engagées par la Société Industrielle d'Acide Phosphorique et d'Engrais (S.I.A.P.E.) et les Industries Chimiques du Fluor (I.C.F.).

Dans les autres industries manufacturières, la formation brute de capital fixe s'est maintenue pratique- ment à son niveau de l'année précédente, soit environ 6,1 millions de dinars dont 4,3 millions sont d'origine privée.

Comme prévu, les investissements réalisés dans le secteur touristique ont évolué au ralenti. Ils sont passés de 10,3 millions de dinars en 1976 à 12,1 millions de dinars en 1977. Conformément aux objectifs du Plan, l'essentiel des dépenses a été engagé pour la rentabilisation des investissements déjà existants.

Dans les autres branches de services, la formation brute de capital fixe continue à s'accroltre à un rythme accéléré. De 242,1 millions de dinars en 1976, elle est passée à 304,3 millions de dinars en 1977, soit 25,7 % de l'enveloppe totale des investissements.

La formation brute de capital fixe effectuée dans le secteur des transports et télécommunications a atteint 117,2 millions de dinars contre 96,5 millions de dinars l'année précédente. Tandis que les investissements réalisés dans le domaine du transport maritime ont accusé une légère diminution puisqu'ils n'ont atteint que 18,3 millions de dinars contre 18,8 millions une année auparavant, ceux entrepris dans les domaines des transports fer- roviaire, routier et aérien ont enregistré une proQression plus ou moins accentuée passant, dans le même intervalle; de 16,3, 37,9 et 15,2 millions de dinars à 17,7,43,5 et 26,6 millions de dinars respectivement.

Pour la construction de 23 mille logements supplémentaires, les ménages ont dû dépenser 97 millions de dinars contre 86,7 millions l'année précédente. La réalisation de ces investissements a été facilitée par l'inter- vention accrue des sociétés de promotion immobilière qui ont pris en charge la construction de nombreux immeu- bles et maisons populaires.

En ce qui concerne les investissements réalisés pour renforcer les équipements collectifs, ils ont connu, également, un accroissement accéléré. De 55,5 millions de dinars en 1976, ils se sont élevés à 87 millions de dinars en 1977 dont 33,6 millions ont intéressé les domaines de l'éducation et de la formation et 17,6 millions de dinars celui de la santé.

Enfin, la formation brute de capital fixe effectuée dans les autres branches de services n'a atteint que 3,1 millions de dinars contre 3,4 millions une année auparavant.

La réalisation de l'enveloppe totale des investissements a nécessité la mobilisation d'une masse accrue de fonds. Comme l'épargne nationale s'est accrue à un rythme relativement faible, comparativement à l'évolution rapide des investissements, l'on a dû recourir davantage aux capitaux étrangers. Quoi qu'il en soit, la couverture to- tale des dépenses en capital a nécessité, encore une fois, un prélèvement sur les réserves de change d'environ 30 millions de dinars. En conséquence, le taux de financement extérieur* s'est inscrit en progression,atteignant 36,3%.

Apports extérieurs nets - Variation des réserves de change Formation brute de capital fixa En légère progression, l'épargne nationale brute s'est située aux environs de 420,1 millions de dinars, niveau qui reste cependant en deçà du record enregistré en 1975.

Continuant sur leur lancée, les apports bruts de capitaux extérieurs ont atteint 293,7 millions de dinars contre 229 millions de dinars l'année précédente. Comme auparavant, la majeure partie de ces capitaux est parve- nue sous forme d'emprunts. De 75,8 millions de dinars en 1976, les emprunts publics sont passés à 97,7 millions de dinars en 1977. Cette évolution est expiicable par la forte progression des crédits obtenus au titre de la coopé- ration bilatérale dont le montant est passé, d'une année à l'autre, de 51,7 à 73,2 millions de dinars. A eux seuls, les pays de "O.C.D.E. ont fourni à la Tunisie 51,7 millions de dinars. Quant aux pays du Golfe, ils ont prêté à la Tu· nisie environ 21,5 millions de dinars. Pratiquement stables à leur niveau de l'année précédente, les crédits consen- tis par les organismes internationaux se sont situés aux environs de 24,5 millions de dinars dont 21,7 millions sont accordés par la Banque Mondiale. Progressant à un rythme plus rapide, les crédits privés ont atteint 122,2 millions de dinars contre 78,1 millions de dinars "année précédente. La chute des crédits bénéficiant aux institutions finan- cières dont le montant est revenu de 23,2 millions de dinars en 1976 à 1,8 million en 1977 a été compensée et au-delà par la forte progression des emprunts de l'Administration et des entreprises qui se sont élevés, dans le mê- me intervalle, de 5,7 et 49,2 à 58,5 et 61,9 millions de dinars respectivement.

(en millions de dinars)

Variations 1974 1975 1976 1977 en% 1977/76

Apports extérieurs nets ...... 33,3 75,5 162,4 210,8 + 29,8 Sorties de capitaux ...... 78,8 45,5 66,6 82,9 + 24,5 Apports extérieurs bruts ...... 112,1 121,0 229,0 293,7 + 28,3 - Prêts ...... 70,5 73,4 153,9 219,9 + 42,9 . Publics ...... 53,1 59,2 75,8 97,7 + 28,9 . Privés ...... 17,4 14,2 78,1 122,2 + 56,5 - Participations ...... " 22,9 27,4 52,3 53,5 + 2,3 - Dons et transferts ...... 18,7 20,2 22,8 20,3 11,0

Source: Ministère du Plan

Au total, le montant des emprunts de la Tunisie est passé de 153,9 millions de dinars en 1976 à 219,9 millions de dinars en 1977. Cet afflux de capitaux étrangers a engendré une amplification de la dette extérieure dont l'encours a atteint 786,6 millions de dinars contre 611,4 millions en fin 1976. Corrélativement, le service de la dette s'est élevé, dans le même intervalle, de 63,6 à 75,9 millions de dinars dont 44,7 millions de dinars sous forme d'amortissement. Le produit intérieur brut ayant progressé à un rythme moins rapide, le taux d'endette- ment* du pays est passé de 32,2 à 37,1 %. En ce qui concerne le cœfficient du service de la dette**, il est passé, dans le' même intervalle, de 10% à 10,3 %.

Encours de la dette extérieure P.I.B. aux prix du marché Service de la dette Recettes cou rantes en devises En légère progression, le montant des participations étrangères aux projets d'investissement s'est situé aux environs de 53,5 millions de dinars dont une grande partie a intéressé les travaux de recherche et de prospec- tion pétrolières et les industries manufacturières.

En baisse de 11 % par rapport à son niveau de l'année précédente, le montant des dons et transferts en capital n'a atteint que 20,2 millions de dinars dont 8,9 millions sont obtenus au titre de l'assistance technique et 6,1 millions sous forme de dons en espèces.

Les sorties de capitaux ayant enregistré une progression relativement rapide, passant de 66,6 millions de dinars en 1976 à 82,9 millions de dinars en 1977 dont 44,7 millions au titre du remboursement de la dette extérieure, les apports extérieurs nets se sont établis à 210,8 millions de dinars contre 162,4 millions de dinars une année auparavant.

En 1977, les échanges commerciaux de la Tunisie ont évolué sous le signe de la reprise, tant attendue, des recettes d'exportation. L'accroissement notable ~es ventes à l'étranger n'a toutefois pas empêché l'aggravation du déséquilibre de la balance commerciale découlant de la progression continue des importations. S'élevant à 384,2 millions de dinars, le déficit des échanges commerciaux a, en effet, dépassé de 65,8 millions de dinars ou de 20,7% son niveau déjà excessif de 1976. Cette dégradation s'est répercutée sur le taux de couverture des importations par les exportations qui est revenu à 50,9 % contre 51,5 % en 1976 et une moyenne de 63,8 % pour les dix an· nées antérieures.

Pourcentage de couverture Années 1mportations Exportations des importations par les exportations

1966 · ...... 131.224 73.690 57.534 56,2 1967 · ...... 137.087 78.360 58.727 57,2 1968 · ...... 114.498 82.831 31.667 72,3 1969 · ...... 139.777 86.960 52.817 62,2 1970 · ...... 160.396 95.804 64.592 59,7 1971 · ...... , .. , ... 179.958 113.304 66.654 63,0 1972 · ...... 222.219 150.327 71.892 67,6 1973 · ...... 286.087 178.835 107.252 62,5 1974 · ...... 488.658 397.695 90.963 81,4 1975 · ...... 572.815 345.580 227.235 60,3 1976 · ...... 656.718 338.262 318.456 51,5 1977 · ...... 782.466 398.246 384.220 50,9

Pour la seconde année consécutive, la détérioration de la balance commerciale s'est avérée d'une am- pleur dépassant les prévisions. En effet, si pour les exportations, les prévisions actualisées ont tablé sur un chiffre proche des recettes effectivement réalisées, pour les importations, les réalisations ont dépassé de plus de 47 millions de dinars le montant prévu par le budget économique. Sur le plan structurel, notre commerce extérieur n'a pas subi de modifications notables en 1977. Si la gamme des produits importés reste très diversifiée, l'essentiel des recettes d'exportation continue à provenir de la vente de quelques grands produits. S'agissant des circuits commerciaux, la répartition des échanges par pays reste caractérisée par une forte concentration des échanges dont la maje'ure partie s'effectue, comme auparavant et dans les deux sens, avec un nombre restreint de partenaires traditionnels.

900

850

800 1EXPORTATIONS 1IMPORTATIONS 750

700

650

CI) cr 600 <: z 550 0 w 500 0

CI) z 450 0 ..J 400 ..J

:< 350 z 300

250

200

150

100

50

0

Exprimées en valeur C.A.F., les importations effectuées en 1977 sont évaluées à 782,5 millions de di- nars, en accroissement de 125,7 millions de dinars ou de 19,2 % sur leur niveau élevé de l'année précédente. Bien qu'ayant intéressé tous les groupes de produits, l'accroissement des achats a porté sur les produits alimentaires et surtout sur les tissus dont une bonne partie est commandée par les manufactures de confection travaillant pour l'exportation d'articles d'habillement. De même, les importations de matières premières et demi-produits et de biens d'équipement, qui constituent, à elles seules, les 70,7 % de la valeur globale des produits achetés à r'étranger, continuent à progresser. Groupes de produits En 1.0000 En% En 1.000 0 En% En 1.0000 En%

A.- Produits alimentaires ...... 80.962 12,3 92.847 11,9 + 11.885 +14,7 B.- Matières premières et semi-produits ..... 262.262 40,0 321.912 41,1 + 59.650 +22,7 - Produits énergétiques ...... 73.026 11,1 85.139 10,9 + 12.113 +16,6 - Produits d'origine animale ou végétale .... 33.440 5,1 41.649 5,3 + 8.209 +24,5 - Produits d'origine minérale ...... 14.162 2,2 14.182 1,8 + 20 + 0,1 - Produits semi-finis ...... 141.634 21,6 180.942 23,1 + 39.308 +27,8 C.- Produits finis ...... •..... 313.494 47,7 367.707 47,0 + 54.213 +17,3 - Pour l'équipement ...... 209.556 31,9 231.534 29,6 + 21.978 +10,5 - Pour la consommation ...... 103.938 15,8 136.173 17,4 + 32.235 +31,0 ---- Total général ...... 656.718 100,0 782.466 100,0 +125.748 +19,1

SouTce: Institut national de la Statistiq'te

Après avoir baissé de 10,5 % en 1976, les importations de produits alimentaires ont progressé de 14,7% en 1977 sous l'effet conjugué du faible niveau de production de certaines denrées agricoles et de la hausse des prix d'un nombre de produits importés.

Totalisant 92,8 millions de dinars, la catégorie des produits alimentaires représente 11,9 % du montant global des importations contre 12,3 % en 1976. L'examen détaillé des principaux produits importés fait ressortir un accroissement remarquable des achats de thé, de lait et dérivés, d'huile de soja, de pomme de terre et surtout de céréales.

En ce qui concerne le thé et les produits laitiers, l'augmentation de la valeur des importations réalisées en 1977 est plutôt imputable à la hausse des prix de ces produits puisque les quantités débarquées n'ont que peu évolué d'une année à l'autre. Vivement accélérées par suite de la déficience des récoltes, les importations de céréa- les ont porté sur 429 mille quintaux de blé dur, 5 millions de quintaux de blé tendre, 616 mille quintaux d'orge et 1,1 million dequintaux de maïs pour une valeur globale de 34,8 millions de dinars contre 19,9 millions de dinars en 1976. Pour la même raison, les importations de pomme de terre ont sensiblement progressé, atteignant 2,1 mil- lions de dinars.

L'opération de mélange du café avec le pois-chiche au stade de la consommation a permis de réduire de plus de la moitié les achats de café qui n'ont porté que sur 1,8 mille tonnes pour une valeur de 3,6 millions de dinars contre 4,7 mille tonnes pour 4,5 millions de dinars en 1976. Par ailleurs, à l'exception du sucre dont les ap- provisionnements en provenance de l'étranger ont baissé parallèlement à la diminution du tonnage reexporté sous forme de sucre en morceaux, les importations de la plupart des autres produits destinés à l'alimentation ont plutôt évolué dans le sens de la hausse. C'est le cas notamment des achats d'huile de soja qui se sont élevés à 2,3 millions de dinars contre 0,5 million en 1976. B. - MATIERES PREMIERES ET DEMI- PRODUITS

Evalués à 321,9 millions de dinars, soit 41,1 % du montant global des importations, les 340 achats de matières premières et demi-produits 320 •• _. MATIERES PREMIERES ET DEMI.pRODUITS ont augmenté de 59,7 millions de dinars ou de _ BIENS D'EQUIPEMENT 22,7 % par rapport à leur niveau déjà élevé de 300 -0_0_ PRODUITS ALIMENTAIRES 0i l'année précédente. Ce mouvement a intéressé ____ PRODUITS FINIS DESTINES A LA CONSOMMATION 1 tous les groupes de produits à l'exception des 280 . matières premières d'origine minérale dont les 260 1 achats n'ont pratiquement pas évolué d'une an- CIl 1 l[ . née à l'autre. « 240 1 z 220 r·J- Par suite de l'accroissement régulier de la 0 consommation et du renchérissement des pro- 200 w 01 duits pétroliers, le coût des importations de pro- 0 180 1 duits énergétiques a, dans l'ensemble, dépassé de . CIl 12,1 millions de dinars ou de 16,6 % son ni- Z 160 01 veau de l'année précédente. Cette évolution a 0 intéressé les importations de tous les produits pé- .J 140 1 .J i troliers, à l'exception de celles d'huile brute de - 120 i ,# pétrole qui ont accusé une légère baisse en rai- ::E 0 ,, son du plafonnement de l'activité de la raffine- Z 100 •/ ,# w ro~! ...... /. rie de Bizerte au niveau de sa pleine capacité de 80 1 o # 0 production. De 45,7 millions de dinars en 1976. /. / ## o , 60 ~._" les achats de pétrole brut sont revenus à 44 mil- ,. / # lions de dinars eI'11977, en baisse de 3,7%. ',.,," 0## 40 0..--' o_o~#__ -

0"'- •. - Les importations de matières premières 20 -;;;;:..-._..- d'origine animale ou végétale continuent à se développer à un rythme soutenu. De 33,4 mil- lions de dinars en 1976, elles sont passées à 41,5 millions de dinars en 1977, en ha~sse de 24,5 %. Cette augmentation a surtout intéressé les achats de tabac, de peaux et cuirs, de bois EVOLUTION DES IMPORTATIONS PAR CA T EGO RIE S D E PRO D U 1 T S 1967 - 1977 et de coton brut. S'élevant à 14,2 millions de dinars, les importations de produits d'origine minérale, constituées essen- tiellement de soufre et de minerai de plomb, se sont maintenues à un niveau comparable à celui de l'année précédente.

Enfin, les achats de produits semi-finis, commandés en grande partie par les entreprises locales de trans- formation. continuent à progresser, représentant une part sans cesse croissante dans le total des importations, soit 23,1 % contre 21,6 % en 1976. Sur un montant de 180,9 millions de dinars pour ce groupe de produits, les importa- tions de fils et filés textiles ont coûté 22,7 millions de dinars et les produits sidérurgiques 52,4 millions de dinars. Les achats de produits chimiques et de matières plastiques ont également progressé, s'élevant respective- ment à 10,8 et à 15,2 millions de dinars. Parmi les autres produits classés dans cette rubrique, l'on relève l'augmen- tation sensible des achats de ciment qui se sont élevés à 17,7 millions de dinars.

VENTILATION DES IMPORTATIONS DES MATIERES PREMIERES ET DEMI-PRODUITS (en 1.000 dinars)

Produits énergétiques . 73.026 85.139 +12.113 + 16,6 - Coke . 3.831 4.005 + 174 + 4,5 - Huile brute de pétrole . 45.650 43.975 1.675 - 3,7 - Pétrole de kérosène . 8.930 12.250 + 3.320 + 37,2 - Gas-oil . 8.581 16.510 + 7.929 + 92,4 - Autres ...... 6.034 8.399 + 2.365 + 39,2 Produits d'origine animale ou végétale . 33.440 41.649 + 8.209 + 24,5 - Autres huiles végétales . 465 612 + 147 + 31,6 - Tabac . 2.776 3.650 + 874 + 31,5 - Bois " , . 16.569 18.682 + 2.113 + 12,8 - Coton en masse . 4.880 6.618 + 1.738 + 35,6 - Autres ...... 8.750 12.087 + 3.337 + 38,1 Produits d'origine minérale . 14.162 14.182 + 20 + 0,1 - Soufre non raffiné . 9.425 9.610 + 185 + 2,0 - Autres . 4.737 4.572 165 3,5 Autres matières prt!mières et demi-produits . 141.634 180.942 +39.308 + 27,8 - Ciment . 11.000 17.746 + 6.746 + 61,3 - Huile de graissage et lubrifiants . 2.309 2.411 + 102 + 4,4 - Produits chimiques inorganiques . 6.152 5.351 801 - 13,0 - Produits chimiques organiques . 2.416 3.246 + 830 + 34,4 - Engrais . 3.141 2.155 986 - 31,4 - Matières plastiques et ouvrages . 11.018 15.164 + 4.146 + 37,6 - Caoutchouc et ouvrages . 6.987 8.195 + 1.208 + 17,3 - Papiers et cartons . 7.647 7.907 + 260 + 3,4 - Fils et filés textiles . 19.317 22.673 + 3.356 + 17,4 - Verres et ouvrages . 3.249 5.042 + 1.793 + 55,2 - Fers et aciers en lingots . 7.883 14.813 + 6.930 + 87,9 - Tubes, tuyaux et accessoires . 10.131 6.715 - 3.416 - 33,7 - Autres ...... 50.384 69.524 +19.140 + 38,0 Conservant le devant dans la répartition de nos importations par catégories de produits avec un pour- centage de 47 %, les achats de produits finis continuent à progresser à un rythme accéléré, passant de 313,5 mil- lions de dinars en 1976 à 367,7 millions de dinars en 1977. La hausse de 54,2 millions de dinars ou de 17,3 % en- registrée dans cet intervalle a concerné aussi bien facquisition de matériel d'équipement que l'approvisionnp,ment du pays en biens de consommation,

Progressant à un taux moins élevé qu'auparavant, les importations de biens d'équipement ont quand même dépassé de 22 millions de dinars ou de 10,5 % leur niveau de 1976 pour atteindre 231,5 millions de dinars, soit 29,6 % de la valeur globale des importations. Parmi les biens d'équipement dont les importations se sont inscri- tes en nette progression, ron relève les machines agricoles, les appareils d'extraction et de forage, le matériel de chemin de fer, les navires pour le transport maritime, les avions pour le transport aérien. et surtout les pièces détachées. \ Gonflées par les entrées de tissus commandés par les entreprises spécialisées dans la confection d'ha- bits destinés à l'exportation, les importations de biens de consommation ont progressé au taux élevé de 31 % pour atteindre 136,2 millions de dinars. En plus des tissus, le développement des achats a porté sur les produits phar- maceutiques, les articles de ménage et les appareils électriques à usage domestique.

Après avoir baissé pendant deux années consécutives, les exportations, comptabilisées en valeur F.O.B., ont nettement repris ~n 1977 totalisant, en fin d'année, 398,2 millions de dinars contre 338,3 millions en 1976. L'amélioration de 60 millions de dinars ou de 17,7 % du niveau des recettes découle aussi bien de ,'accroisse- ment du volume des ventes que de l'affermissement des prix de quelques produits prépondérants, notamment le pétrole brut, les superphospha~es et certains articles textiles. La progression des recettes aurait été plus importan- te si l'exportation de certains produits agricoles n'a pas souffert du faible niveau de la demande étrangère et si l'é- lan des expéditions d'articles d'habillement n'a pas été freiné, à partir du second semestre, par les mesures prises par fa C.E.E. pour limiter ses importations de produits textiles.

1 976 1 977 Variations 1977/76 Groupes de produits En 1.000 0 En% En 1.000 0 En% En 1.000 0 En %

A.- Produits alimentaires ...... 65.379 19,3 fi1.308 14,4 - 8.071 -12,3 B.- Matières premières et semi-produits ..... 224.028 66,2 256.355 64,4 +32.327 +14,4 - Produits énergétiques ...... 143.215 42,3 166.744 41,9 +23.529 +16,4 - Produits d'origine animale ou végétale .... 7.784 2,3 10.817 2,7 + 3.033 +39,0 - Produits d'origine minérale ...... 30.149 8,9 25.213 6,3 - 4.936 -16,4 - Produits semi-finis ...... 42.880 12,7 53.581 13,5 +10.701 +25,0

C.- Produits finis ••••••••••. 0 ••••••••• 48.855 14,5 84.583 21,2 +35.728 +73,1 - Pour l'équipement ...... 4.115 1,2 4.704 1,2 + 589 +14,3 - Pour la consommation ...... 44.740 13,3 79.879 20,0 +35.139 +78,5

Total général ...... 338.262 100,0 398.246 100,0 +59.984 +17,7

Source: Institut national de la Statistique

- 91- Stagnantes depuis 1975, les exportations de produits alimentaires ont même fléchi de 12,3 ')(,en 1977, ne totalisant qu'une recette de 57,3 millions de dinars, soit 14,4 % du montant global des exportations contre une part de 19,3 % l'année précédente. Le recul des expéditions s'explique tant par le faible niveau de la production locale de certains produits tels que la viande, les poissons, les légumes et le vin que par le relâchement de la deman- de étrangère se rapportant à d'autres denrées agricoles destinées à l'exportation, notamment les agrumes et l'huile d'olive. Pour ce dernier produit, en particulier, les expéditions n'ont porté que sur 50,8 mille tonnes pour une valeur de 25,9 millions de dinars contre 70,1 mille tonnes et 36,3 millions de dinars en 1976. Les exportations de fruits ont également diminué dans de fortes proportions.

Animaux vivants . 405 2.018 + 1.613 + 398,3 Crustacés et mollusques . 3.966 4.265 + 299 + 7,5 Légumes . 3.531 3.615 + 84 + 2,4 Dattes...... 2.636 2.578 58 2,2 Agrumes . 1.763 1.680 83 4,7 Amandes . 971 3.223 + 2.252 + 231,9 Huile d'olive . 36.275 25.893 -10.382 28,6 Sucres en morceaux . 7.649 6.259 1.390 18,2 Conserves de légumes ~t fruits . 920 2.329 + 1.409 + 53,2 Vins . 4.631 2.704 1.927 41,6 Autres . 2.632 2.744 + 112 + 4,3

8.071 12,3

Après avoir baissé en 1975 et 1976, les recettes provenant de l'exportation de matières premières et de produits semi-finis, qui constituent près des deux tiers de l'ensemble des recettes d'exportation, ont entamé, en 1977, un mouvement de reprise et ce en dépit de la diminution des recettes provenant de la vente des principaux produits miniers. De 224 millions de dinars en 1976, elles ont atteint un total de 256,4 millions de dinars en 1977, enregistrant une hausse de 32,3 millions de dinars ou de 14,4 %.

Sous l'effet de l'accélération du rythme d'extraction de pétrole brut, les exportations de produits énergétiques, évaluées à 166,7 millions de dinars, ont dépassé de 23,5 millions de dinars ou de 16,4 % leur niveau de 1976. A elles seules, les expéditions de pétrole brut ont rapporté 161 millions de dinars grâce à la fois à une amélioration de 3,2 % du prix moyen à l'exportation et à un accroissement de 12,4 % des quantités embarquées qui passent, d'une année à l'autre, de 3,7 à 4,1 millions de tonnes.

Tout en ~estant de faible importance, les exportations de matières premières et demi-produits d'origi- ne animale ou végétale ont nettement progressé en 1977, totalisant 10,8 millions de dinars contre 7,8 millions l'année précédente. Cette évolution est due à l'accroissement des recettes provenant de la vente de liège, de pâte à papier et surtout de peaux brutes. Bien qu'elles aient augmenté pour la deuxième année consécutive après la forte baisse enregistrée en 1975, les recettes provenant de la vente des produits semi-finis-sont restées en deçà de leur niveau record de 1974. De 42,9 millions de dinars en 1976, elles sont passées à 53,6 millions de dinars en 1977. Cette évolution est due essentiellement à l'affermissement de la demande étrangère des superphosphates qui a permis l'exportation, en 1977, de 505,4 mille tonnes pour une valeur de 19,3 millions de dinars, en hausse de 54,3 % et de 60,3 % lespec- tivement sur les réalisations de 1976. Les exportations de plomb doux et ouvrages et de fer, fonte et acier ont éQa- lement dépassé leur niveau de 1976. Pour l'acide phosphorique, l'amélioration du prix a engendré une augmenta- tion de 4,5 % des recettes d'exportation qui se sont élevées à 20,7 millions de dinars et ce malgré une diminution de 15,3 % des quantités expédiées.

VENTILATION DES EXPORTATIONS DES MATIERES PREMIERES ET DEMI-PRODUITS (en 1.000 dinars)

Produits énergétiques . 143.215 166.744 +23.529 + 16,4 - Huiles brutes de pétrole . 138.516 161.016 +22.500 + 16,2 - Gas-oil . 501 359 142 28,3 - Autres . 4.198 5.369 + 1.171 + 27,9 Produits d'origine animale ou végétale . 7.784 10.817 + 3.033 + 39,0 - Eponges . 466 539 + 73 + 15,7 - Plantes vivantes et fleurs . 623 879 + 256 + 41,1 - Peaux brutes . 844 1.825 + 981 + 116,2 - Liège . 528 960 + 432 + 81,8 - Pâte à papier . 2.064 2.773 + 709 + 34,4 - Autres ...... 3.259 3.841 + 582 + 17,9 Produits d'origine minérale . 30.149 25.213 4.936 16,4 -Sel . 859 1.321 + 462 + 53,8 - Phosphates de calcium naturel . 26.108 22.032 4.076 15,6 - Minerai de fer . 591 297 294 49,1 - Minerai de zinc . 1.034 357 677 65,5 - Autres . 1.557 1.206 351 22,5 Produits semi-finis . 42.880 53.581 +10.701 + 25,0 - Acide phosphorique . 19.811 20.699 + 888 + 4,5 - Superphosphates «45 %» , . 12.068 19.339 + 7.271 + 60,3 - Huiles essentielles . 1.048 1.088 + 40 + 3,8 - Friperies-chiffons . 706 689 17 2,4 - Produits céramiques . 385 369 16 4,2 - Plomb et ouvrages . 3.971 4.111 + 140 + 3,5 - Autres ...... 4.891 7.286 + 2.395 + 49,0 - Parmi les quatre groupes composant la catégorie des matières premières et demi-produits, seules les exportations de matières premières d'origine minérale ont continué à fléchir, ne permettant qu'une recette de 25,2 millions de dinars contre 30,1 millions en 1976 et 51,5 millions en 1975. Cette forte chute trouve son origine dans le marasme affectant le marché extérieur des phosphates naturels et dont témoigne l'effritement des cours. C'est ainsi que les recettes provenant de la vente de ce produit se sont inscrites en baisse de 15,6 %, n'atteignant que 22 millions de dinars et ce en dépit d'un accroissement de 7 % des quantités expédiées qui passent à 2,1 millions de tonnes. Pour les autres minerais, l'écoulement pose beaucoup moins de problèmes mais la production porte la mar- que de "épuisement des réserves. C'est le cas notamment du minerai de fer dont le rythme d'extraction connaTt, depuis deux ans, une décélération décidée en vue d'assurer une adéquation entre les réserves du pays et les besoins de l'industrie sidérurgiquè nationale.

Insignifiantes il Y a quelques années, les exportations de produits finis occupent depuis 1974 une place de plus en plus importante dans le total de nos exportations. En 1977; les recettes provenant de la vente de ces produits ont augmenté de 73,1 %, totalisant 84,6 millions de dinars, soit 21,2 % de l'ensemble des exportations con- tre respectivement 48,9 millions de dinars et une part de 14,5 % en 1976. Cette expansion trouve son origine dans la promotion de l'industrie nationale du textile dont les ventes à "étranger sont passées, d'une année à l'autre, de 5,8 à 7,6 millions de dinars pour les tissus de coton, de 8 à 11,5 millions de dinars pour les articles de bonneterie et de 22 à 48 millions de dinars pour les vêtements confectionnés et leurs accessoires. Bien qu'elles soient en progression, les exportations de produits finis destinés à l'équipement restent insignifiantes. De 4,1 millions de dinars en 1976, elles sont passées à 4,7 millions de dinars en 1977.

La répartition géographique de nos échanges avec l'extérieur n'a pas subi de modifications notables par rapport aux années précédentes. En effet, les transactions dans les deux sens restent orientées pour plus des trois quarts vers le continent européen. Avec l'Amérique, les circuits commerciaux conservent une certaine impor- tance, tant en ce qui concerne les importations que les exportations. En dehors de ces deux continents, seules les importations en provenance de quelques pays asiatiques et les expéditions à destination d'un petit nombre de clients africains méritent d'être relevées.

Afrique ..... 11.580 1,8 11.704 1,5 25.790 7,6 32.082 8,1 + 14.210 + 20.378 Amérique ... 67.242 10,2 94.657 12,1 49.940 14,8 49.924 12,5 17.302 - 44.733 dont U.S.A ... (40.811) (6,2) (54.331) (6,9) (46.516) (13,8) (42.310) (10,6) (+ 5.705)(- 12.021) Asie ...... 68.009 10,4 66.002 8,5 2.688 0,8 5.356 1,4 - 65.321 - 60.646 Europe ..... 506.325 17,1 579.294 74,0 255.744 75,6 307.960 17,3 -250.581 -271.334 dont la France (210.858) (32,1 }(219.437) (28,0) (57.733) (17,1) (71.125) (17,9) (-153.125) (-148.312) Océanie ..... 1.858 0,3 973 0,1 8 3 1.850 970 Provisions de bord et autres 1.704 0,2 29.836 3,8 4.092 1,2 2.921 0,7 + 2.388 - 26.915

Total .... 656.718 100,0 782.466 100,0 338.262 100,0 398.246 100,0 -318.456 -384.220

Source: Institut national de la Statistique

-94- Consolidant sa position de premier partenaire commercial de la Tunisie, le continent européen a four- ni 74 % de nos importations et a absorbé 77,3 % de nos exportations contre respectivement 77,1 % et 75,6 % en 1976. Les achats ayant augmenté en valeur absolue beaucoup plus que les ventes, le déficit avec ce continent s'est aggravé de 20,8 millions de dinars pour s'élever à 271,3 millions, soit 70,6 % du déficit global de la balance commerciale.

BALANCE COMMERCIALE TUNISIE - EUROPE

ImportatioM Exportations Soldes (en 1.000 O.)

Pays 1976 1977 1976 1977 1976 1977 En 1.000 0 En" En 1.0000 En" En 1.0000 En" En 1.0000 En%

France 210.858 32,1 219.437 28,0 57.733 17,1 71.125 17,9 -153.125 -148.312 R.F.A ...... 65.968 10,1 87.815 11,2 23.367 6,9 65.093 16,3 - 42.601 - 22.722 haire ...... 58.855 9,0 77.680 9,9 72.615 21,5 55.266 13,9 + 13.760 - 22.414 Pays-Bas .... 20.473 3,1 25.521 3,3 11.633 3,4 17.253 4,3 8.840 - 8.268 U.E.B.L .... 20.627 3,1 18.836 2,4 6.550 1,9 14.224 3,6 14.077 - 4.612 Royaume-Uni. 19.940 3,0 22.356 2,8 2.131 0,6 3.303 0,8 17.809 - 19.053 Danemark ... 2.017 0,3 2.786 0,3 196 0,1 505 0,1 1.821 - 2.281 Irlande...... 2.600 0,4 1.627 0,2 1.109 0,3 1.116 0,3 1.491 - 511 Total C.E.E ... 401.338 61,1 456.058 58,1 175.334 51,8 227.885 57,2 -226.004 ,-228.173 Grèce ...... 15.911 2,4 19.539 2,5 52.004 15,4 54.246 13,6 + 36.093 + 34.707 Suisse ...... 7.354 1,1 9.460 1,2 1.194 0,4 1.749 0,4 6.160 - 7.711 Espagne .... 17.281 2,7 28.603 3,7 1.247 0,4 1.523 0,4 - 16.034 - 27.080 Yougoslavie .. 8.876 1,4 8.302 1,1 1.980 0,6 3.582 0,9 6.896 - 4.720 Suède ...... 15.236 2,3 7.740 1,0 420 0,1 261 0,1 - 14.816 - 7.479 Turquie ..... 4.498 0,7 9.190 1,2 9.541 2,8 5.221 1,3 + 5.043 - 3.969 Autriche .... 6.759 1,0 7.464 1,0 618 0,2 588 0,1 6.141 - 6.876 Pologne ..... 4.412 0,7 7.067 0,9 4.321 1,3 3.410 0,9 91 - 3.657 U.R.S.S ..... 6.791 1,0 5.312 0,7 3.177 0,9 1.791 0,5 3.614 - 3.521 Autres pays d'Europe .... 17.869 2,7 20.559 2,6 5.908 1,7 7.704 1.9 11.961 12.855

Total .... 506.325 77,1 579.294 74,0 255.744 75,6 307.960 77,3 -250.581 -271.334

Source: Institut national de IlL Statistique

Comme par le passé, les pays de la C.E.E. occupent une place de choix dans nos relations commercia- les avec l'Europe. En 1977, les échanges Tunisie-C.E.E. ont totalisé 456,1 mil/ions de dinars du côté des importa- tions et 227,9 millions du côté des exportations, représentant respectivement 78,7 % et 74,0 % de l'ensemble des transactions effectuées avec ce continent.

Au sein de la C.E.E., c'est toujours la France qui occupe le premier rang devenant, en 1977, non seu- lement premier fournisseur mais aussi premier client de la Tunisie, bien avant l'Italie Eltla R.F .A. Bien que les expor- tations à destination de la France se soient inscrites en progression, passant de 57,7 à 71,1 mil/ions de dinars, leur niveau demeure très faible en comparaison avec 'Ie montant des importations en provenance de ce pays. Aussi, le déséquilibre chronique de la balance commerciale avec la France demeure-t-il élevé, atteignant 148,3 millions de dinars. Notre position commerciale s'est nettement détériorée avec l'Italie. Affectée à la fois par le gonflement des importatio,:,s et la forte chute des expéditions, notamment d'huile d'olive, la balance commerciale t~niso-ita- lienne, traditionnellement excédentaire, a dégagé un solde négatif de.22,4 millions de dinars en 1977.

En revanche, les échanges commerciaux tuniso-allemands se sont fortement développés dans les deux sens, plaçant la R.F.A. en seconde position dans la liste de nos partenaires étrangers. Les exportations ayant aug- menté à un taux beaucoup plus rapide que les importations, soit 178,6 % et 33,1 % respectivement, le déficit avec ce pays, qui n'a cessé de croitre au cours des dernières années, a diminué d'environ 47 % en 1977 pout revenir à 22,7 millions de dinars.

De même, l'accroissement beaucoup plus prononcé des exportations à destination de la Belgique a permis d'atténuer d'environ 67,2 % le déficit avec l'U.E.B.L qui se ramène à 4,6 millions de dinars.

Bien que de faible ampleur, l'évolution des échanges avec les autres pays de la Communauté a été un peu plus sensible du côté des exportations, notamment en ce qui concerne les échanges avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

En dehors des pays du Marché Commun, l'on relève en particulier le maintien de notre excédent sur la Grèce sous l'effet de la bonne tenue des exportations - notamment d'huile d'olive - et l'aggravation du déficit avec l'Espagne et la Suisse sous l'effet de l'augmentation de nos importations.

Grâce à l'importance des transactions effectuées avec les Etats-Unis, l'Amérique occupe la seconde po- sition dans la répartition de notre commerce par continent, fournissant 12,1 % des importations et recevant 12,5 % des exportations globales de la Tunisie. En dehors des Etats-Unis qui restent un partenaire de tàille dans nos rela- tionscommerciales avec l'extérieur, le commerce avec les autres pays d'Amérique n'a de l'ampleur que du côté des importations. Celles-ci sont constituées essentiellement de céréales canadiennes, de café brésilien et de viande en provenance de l'Argentine. Dans ce contexte, le déficit de la balance commerciale Tunisie-Amérique s'est aggravé de 158,5 % en 1977 pour atteindre 44,7 millions de dinars dont 14,5 millions sont imputables au déséquilibre de notre balance commerciale avec l'Argentine.

BALANCE COMMERCIALE TUNISIE - AMERIQUE

Importations Exportations Soldes (en 1.000 0 )

Pays 1976 1977 1976 1977 1976 1977 .En1.oo00 En% En 1.000 0 En% En 1.000 0 En % En 1.0000 En%

U.S.A...... 40.811 6,2 54.331 6,9 46.516 13,8 42.310 10,6 + 5.705 -12.021 Canada ..... 9.296 1,4 8.475 1,1 40 66 - 9.256 - 8.409 Argentine .... 4.955 0,7 14.642 1,9 126 130 - 4.829 -14.512 Brésil ...... 7.629 1,2 11.977 1,5 2.733 0,8 2.136 0,6 - 4.896 - 9.841 Autres pays d'Amérique .. 4.551 0,7 5.232 0,7 525 0,2 5.282 1,3 - 4.026 + 50

Total ..... 67.242 10,2 94.657 12,1 49.940 14,8 49.924 12,5 -17.302 -44.733

Source: Institut national de la Statistique

C. - TUNISIE - ASIE

Comme c'est le cas pour la plupart des pays américains, notre commerce avec les pays d'Asie ne revêt une certaine importance que du côté des importations. En effet, nos exportations demeurent insignifiantes tant sur l'Arabie Saoudite et l' 1rak, nos fournisseurs de pétrole brut, que sur la Chine et le Japon qui arrivent à nous vendre une gamme non négligeable de produits. Les échanges étant presque à sens unique, le déficit avec l'Asie de- meure important, s'élevant à 60,6 millions de dinars en 1977. - 96- Importations Exportations Soldes (en 1.000 0 )

Pays 1976 1977 1976 1977 1976 1~77 En 1.0000 En % En 1.0000 En% En 1.000 0 En% En 1.000 0 En%

Arabie Saoudite 23.703 3,6 26.471 3,4 265 0,1 365 0,1 - 23.438 -26.106 Irak ...... 23.402 3,6 17.904 2,3 25 8 - 23.377 -17.896 Japon ...... 9.540 1,5 9.275 1,2 686 0,2 280 0,1 - 8.854 - 8.995 Chine Populaire 945 0,1 4.258 0,6 367 0,1 1.507 0,4 578 - 2.751 Inde ...... 4.695 0,7 1.717 0,2 533 0,2 1.806 0,5 4.162 + 89 Autres pays d'Asie ...... 5.724 0,9 6.377 0,8 812 0,2 1.390 0,3 4.912 - 4.987

Total .... 68.009 10,4 66.002 8,5 2.688 0,8 5.356 1,4 - 65.321 -60.646

Source: Institut national de la Statistique

D. - TUNISIE - AFRIQUE

Bien qu'il n'ait pas encore pris l'ampleur souhaitée, le commerce avec les pays africains continue à dé- gager, dans l'ensemble, un excédent appréciable. La reprise des exportations sur la Libye et la pénétration, quoique encore timide, de certains de nos produits sur de nouveaux marchés africains sont de bonne augure pour le renforce- ment de notre position créditrice sur ce continent. Aussi, l'excédent de 20,4 millions de dinars dégagé en 1977 est- il appelé à se développer au cours des années à venir si l'on arrive à consolider notre position sur ces marchés.

BALANCE COMMERCIALE TUNISIE - AFRIQUE

Importations Exportations Soldes (en 1.000 0 )

Pays 1976 1977 1976 1977 1976 1977 En 1.0000 En% En 1.0000 En% En 1.000 0 En% En 1.0000 En%

Libye ...... 50 11 4.582 1,3 9.949 2,5 + 4.532 + 9.938 Algérie ..... 466 0,1 284 9.359 2,8 9.371 2,3 + 8.893 + 9.087 Maroc ...... 4.123 0,7 3.247 0,4 944 0,3 668 0,2 - 3.179 - 2.579 Côte d'Ivoire. 2.019 0,3 2.301 0,3 1.206 0,4 287 0,1 813 - 2.014 Ghana ...... 8.736 2,2 + 8.736 Autres pays d'Afrique .... 4.922 0,7 5.861 0,8 9.699 2,8 3.071 0,8 + 4.777 - 2.790

Total .... 11.580 1,8 11.704 1,5 25.790 7,6 32.082 8,1 +14.210 +20.378

Source: Institut national de la Statistique

Alors que la reprise des exportations cherche encore à s'affermir, "accroissement des importations se poursuit à un rythme accéléré.

La fragilité de la reprise des exportations est explicable par le fait que la progression des ventes n'a intéressé qu'un nombre réduit de produits. " s'agit notamment du pétrole brut, des superphosphates et des articles d'habillement. Or, à l'exception du pétrole, ces produits, considérés parmi les plus importants, souffrent actuelle- ment de problèmes d'écoulement imputables, entre autres, au faible niveau de la demande étrangère.

Du côté des importations, la modification de la structure des biens importés mérite d'être mentionnée. En s'établissant à 29,6 %, la part des achats de biens d'équipement accuse un certain retrait par rapport au taux de 32 % enregistré en 1976. La part des produits alimentaires dans le total des importations ayant diminué d'environ un demi point, cette évolution s'est effectuée au profit des «matières premières et demi-produits» et des biens de consommation dont les parts ont atteint respectivement 41,1 % et 17,4 % en 1977 contre 40,0 % et 15,8 % en 1976.

Sur le plan de la répartition géographique, le commerce extérieur de la Tunisie continue, malgré les tentatives de diversification des marchés, à suivre ses circuits traditionnels. Cela laisse nos échanges, les exporta- tions en particulier, tributaires de l'évolution de la conjoncture dans les pays de nos principaux partenaires, en l'occurrence ceux de l'Europe Occidentale, et les rend vulnérables aux mesures protectionnistes que ces pays n'hé- sitent pas à prendre chaque fois qu'ils connaissent des difficultés.

Dans ce contexte, le bilan de nos relations commerciales avec la C.E.E. est loin de paraitre avantageux pour la Tunisie. En particulier, le déficit des échanges avec les Neuf ne cesse de s'aggraver, passant de 67,4 millions de dinars en 1974 à 226 millions en 1976 et à 228,2 millions en 1977. Si les importations continuent toujours sur leur lancée, les exportations, notamment celles de produits agricoles, continuent à piétiner sous l'effet essentielle- ment des contraintes découlant des dispositions de la politique économique et commerciale adoptée, en fonction de la conjoncture, par les autorités de la C.E.E. La fixation annuelle, pour les principaux produits agricoles, d'un prix de référence* suffisamment élevé pour protéger les produits communautaires, illustre le degré des difficultés que peuvent rencontrer nos exportations qui ne doivent, en aucun cas, concurrencer les produits similaires de la C.E.E.

En dépit des accords de coopération qui la lient à la Tunisie, la C.E.E., entrai née par la France, a pris en juin 1977 des mesures de protection entravant l'écoulement de nos articles d'habillement. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que nous voyons des barrières se dresser devant les exportations vers l'un de nos principaux partenaires commerciaux de la C.E.E. puisque l'Italie avait fermé, en 1975, ses frontières aux huiles d'olive tuni- siennes en même temps qu'elle avait demandé à la Commission de la C.E.E. de restreindre les importations d'huile d'olive en provenance des pays tiers.

Les difficultés que nous rencontrons actuellement pourraient même s'aggraver avec l'éventuel élargis- sement de la C.E.E. aux autres pays de la rive nord de la Méditerranée tels que l'Espagne, la Grèce ou le Portugal dont l'agriculture repose sur les mêmes cultures que celles pratiquées en Tunisie.

Pour ses importations de produits manufacturés, la C.E.E. n'accorde des avantages tarifaires que pour les produits d'origine tunisienne. La clause d' «originalité» est de nature à écarter tous les produits tunisiens fabri- qués sous le régime de la sous-traitance.

Les difficultés dont les pays de la C.E.E. prennent prétexte pour prendre des mesures protectionnistes seraient, dans la conjoncture internationale actuelle, appelées à durer encore. Il devient donc impérieux de redou- bler d'efforts pour faire aboutir les tentatives de diversification de nos débouchés. Les pays pétroliers à grand pou- voir d'achat, notamment ceux du Moyen-Orient, pourraient constituer une bonne cible pour nos prospecteurs. Avec le développement des moyens de transport et de communication, l'éloignement ne devrait pas constituer un obstacle insurmontable.

Le déploiement de nos importations pourrait être également envisagé. II est paradoxal de continuer à acheter les mêmes articles dans les mêmes pays alors que l'on peut les trouver, pour une qualité équivalente sinon supérieure et à meilleurs prix, dans d'autres pays. Nous pensons en particulier aux produits de certains pays asiati- ques qui ont pu s'imposer même sur les marchés des pays hautement industrialisés. L'accroissement des achats de la Tunisie en provenance de ces pays est susceptible d'inciter ces derniers à intensifier leurs importations de pro- duits tunisiens .

• Le prix de référence constitue à l'intérieur de la C.E.E. un nllnimum au-dessousduquel ne peut descendre le prix de vente des denrées importées. L'évolution des comptes extérieurs de la Tunisie a été caractérisée au cours de l'année 1977 Dar une aggravation du déficit commercial en dépit d'une augmentation sensible de nos exportations et d'une amélioration des termes de l'échange.

L'accroissement substantiel des économies sur salaires des travailleurs tunisiens à l'étranger et celui, dans une moindre mesure, des recettes touristiques ont toutefois contribué à atténuer ce déficit.

Le déficit des opérations courantes demeure cependant important et les entrées nettes de capitaux n'ont pu que partiellement le résorber.

BALANCE GENERALE DES PAIEMENTS (en milliers de dinars)

RECETTES DEPENSES SOLDES RUBRIQUES 1976 1977 1976 1977 1976 1977

1- Balance courante ...... 658.956 674.392 821.784 921.711 -162.828 -247.319 Il - Balance des capitaux ...... 312.715 391.694 173.496 166.578 +139.219 +225.116 III - Opérations d'ajustements ...... 12.467 917 7.748 8.798 + 4.719 7.881

Total (1 + Il + III) ...... 984.138 1.()67.003 1.003.028 1.097.087 18.890 30.084

IV - Mouvements monétaires ...... 19.860 30.434 970 350 18.890 30.084 Banque Centrale de Tunisie ...... 7.925 25.194 970 350 6.955 24.844 Avoirs ...... 7.925 22.818 7.925 22.818 Engagements ...... 2.160 54 350 54 1.810 Avoirs en D.T.S ...... 216 916 916 216 Banques ...... 9.755 2.845 9.755 2.845 Avoirs ...... 7.069 554 7.069 554 Engagements ...... 1.566 2.291 1.566 2.291 Dinars en attente d'imputation 1.120 1.120 P.T.T...... 2.180 2.395 2.180 2.395

Total H + Il + III + 1V) . 1.003.998 1.097.437 1.003.998 1.097.437

Au total et pour la troisième année consécutive, la balance des paiement!; enregistre un déficit qui s'est élevé à 30,1 millions de dinars en 1977. La balance courante a accusé un déficit de 247,3 millions de dinars contre 162,8 millions de dinars l'année précédente. Cette évolution résulte de la détérioration de la balance commerciale dont le déficit a atteint 355,4 millions de dinars contre 266,7 millions de dinars en 1976(1).

Les opérations de services et de transferts courants ont dégagé un excédent de 108,1 millions de di· nars résultant principalement des recettes nettes au titre du tourisme et voyages et des revenus du travail.

Opérations en excédent: - Tourisme et voyages . 116.826 - Dépenses des missions diplomatiques en Tunisie . 16.995 - Revenus du travail . 67.056 - Dons publics étrangers . 19.133 - Frais de bureaux administratifs . 784 - Autres transferts courants . 7.668 Opérations en déficits: - Transports . 29.651 - Revenus du capital . 40.308 - Services techniques de facteurs (Assistance technique au secteur public) . 8.372 - Grands travaux . 36.567 - Emigration ...... 5.472 Variations nettes......

I..es recettes touristiques se sont élevées à 135,0 millions de dinars, en augmentation de 12,1 millions de dinars par rapport à l'année antérieure et ce malgré la baisse du nombre des nuitées.

En dépit du ralentissement, voire du renversement des mouvements d'émigration, les travailleurs tuni- siens à l'étranger continuent à rapatrier des montants substantiels d'économies sur salaires qui se sont élevés à 72,2 millions de dinars contre 61,4 millions de dinars en 1976, en augmentation de 17,8 %.

Parmi les postes ayant enregistré un déficit, il faut relever ceux des revenus du capital et des grands travaux dont les soldes ont été respectivement de - 40,3 millions de dinars et - 36,6 millions de dinars. Les dé- penses au titre des intérêts et dividendes sont passées, d'une année à l'autre, de 41,8 à 46,4 millions de dinars, soit un accroissement de 11 %. Quant à celles relatives aux grands travaux qui représentent principalement les trans· ferts au titre des règlements de services rendus par l'étranqer et l'assistance technique étrangère au secteur privé tunisien, elles se sont inscrites en légère baisse, revenant de 40 millions de dinars en 1976 à 37,2 millions de dinars en 1977. Au total, la balance des paiements courants a enregistré 674,4 millions de dinars en recettes et 921,7 millions de dinars en dépenses. Sa structure demeure dominée essentiellement par les importations de biens en dé· penses et par les revenus du secteur touristique et les économies sur salaires des travailleurs tunisiells à l'étranger en recettes.

OPERATIONS COURANTES (en milliers de dinars)

RECETTES DEPENSES SOLDES RUBRIQUES 1976 1977 1976 1977 1976 1977

1- MARCHANDISES ...... 334.170 331.130 600.897 686.541 -266.727 -355.411

11- SERVICES ET TRANSFERTS (A+B+C+D) 324.786 343.262 220.887 235.170 +103.899 +108.092

A - Services...... 197.818 218.386 140.928 161.002 + 56.890 + 57.384 1) Tourisme' et voyages ...... 133.784 143.707 25.040 26.881 +108.744 +116.826 2) Transports ...... 44.034 49.928 68.005 79.579 - 23.971 - 29.651 3) Opérations gouvernementales ..... 19.263 24.145 7~930 17.369 + 11.333 + 6.776 dont: - R. & D.du .Gouvernement tunisien. 3.859 7.141 7.930 8.419 - 4.071 1.278 - R.& D. des Gouvernements étrangers 15.404 16.995 + 15.404 + 16.995 4) Grands travaux ...... 737 606 39.953 37.173 - 39.216 - 36.567 B - Transferts de revenus ...... 71.454 78.3&0 57.202 51.612 + 14.252 + 26.748 Revenus du capital ...... 10.054 6.117 41.753 46.425 - 31.699 - 40.308 Revenus du travail ...... 61.400 72.243 15.449 5.187 + 45.951 + 67.056 C - Transferts unilatéraux ...... 28.743 27.050 6.052 7.211 + 22.691 + 19.839 D - Autres transferts courants ...... 26.771 19.466 16.705 15.345 + 10.066 + 4.121

TOTAL (1 + Ill ...... 658.956 674.392 821.784 921.711 -162.828 -247.319

Cette évolution a été le résultat d'un accroissement des recettes d'origine publique de l'Etat mais sur· tout d'une augmentation des crédits à court terme et des crédits commerciaux aux entreprises.

En revanche, les sorties de fonds au titre des remboursements de la dette à moyen et long termes n'ont progressé que lentement. De 55,2 millions de dinars en 1976, elles passent à 62,7 millions de dinars en 1977, res- tant ainsi dans des limites raisonnables.

En définitive, les apports nets de capitaux extérieurs se sont élevés à 225,1 millions de dinars contre 139,2 millions de dinars en 1976. OPERATIONS EN CAPITAL (en millien de dinars)

RECETTES DEPENSES SOLDES RUBRIQUES 1976 1977 1976 1977 1976 1977

1- CAPITAUX A LONG TERME ...... 222.863 273.394 55.213 62.651 +167.650 +210.743

1) 1nvestissements directs ...... • . . 52.257 53.507 5.691 13.897 + 46.566 + 39.610 2) Mouvements des capitaux du secteur pri- vé tunisien ...... 128.649 126.478 25.221 22.011 +103.428 +104.467 a) Prêts publics étrangers ...... 62.681 57.667 5.333 3.714 + 57.348 + 53.953 b) Prêts privés étrangers ...... 62.548 66.856 18.266 17.864 + 44.282 + 48.992 c) Autres ...... 3.420 1.955 1.622 433 + 1.798 + 1.522 3) Mouvements des capitaux du secteur pu- blic tunisien ...... 41.957 93.409 24.301 26.743 + 17.656 + 66.666 a) Prêts publics étrangers ...... 37.289 35.641 13.200 18.592 + 24.089 + 17.049 b) Prêts privés étrangers ...... 53.825 1.202 720 1.202 + 53.105 c) Autres (y compris PL 480) ...... 4.668 3.943 9.899 7.431 - 5.231 3.488

11- CAPITAUX A COURT TERME DES ENTREPRISES ...... 89.852 118.300 118.283 103.927 - 28.431 + 14.373

BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ...... 312.715 391.694 173.496 166.578 +139.219 +225.116

Si les investissements directs et les emprunts du secteur privé ont été caractérisés par un certain èssouf- flement, les apports de capitaux réalisés par le"secteur public ont connu, en revanche, une forte expansion assurant ainsi la relève.

Résultant du rachat aux étrangers par l'Etat des actions de certaines grandes compagnies pétrolières tunisiennes, les sorties de capitaux au titre des investissements directs ont plus que doublé, atteignant 13,9 millions de dinars contre'5,7 millions de dinars en 1976 alors que les apports nouveaux se sont situés à 53,5 millions de dinars contre 52,3 millions de dinars en 1976.

Quant aux emprunts nets à long terme du secteur privé, ils ont également plafonné à 104,5 millions de dinars contre 103,4 millions de dinars en 1976 en raison principalement de la forte baisse des prêts étrangers d'origine publique qui sont revenus de 62,7 à 57,7 millions de dinars. Les prêts extérieurs d'origine privée conti- nuent, en revanche, à s'accroltre bien qu'à un rythme assez faible par rapport à la très forte expansion de 1976. Ils ont totalisé, en effet, 66,9 millions de dinars en 1977 contre 62,5 millions de dinars en 1976 et 10,2 millions de dinars en 1975. Recettes en devises

France . 7.384 1.196 8.580 R.F.A . 11.530 2.527 14.057 Suède ...... 198 538 736 Canada . 1.984 2.223 Abou-Dhabi . 5.130 5.130 Koweït . 1.549 1.549 Banque Africaine de Développement (BAD) . 1.539 1.539 Fonds Arabe de Dévelop. Economique et Social (FADESl .. 383 696 1.079 B.LR.D., A.LD., S.F.L 11.444 474 22.774

(en milliers de dinars)

Recettes en Equipements Total devises

France . 25.785 9.075 34.860 R.F.A . 1.694 1.694 Autriche . 945 945 Danemark . 683 683 Espagne . 355 355 Angleterre . 136 136 Hongrie...... 865 865 Suisse . 2.153 2.153 U.S.A" . 6.226 10.144 16.370 Japon ...... 8.122 8.122 Yougoslavie . 673 673

45.484 21.372 66.856

Alors que les entrées de capitaux au profit de l'Administration ont plus que doublé, passant de 42 à 93,4 millions de dinars, la charge d'amortissement de la dette publique étrangère n'a que légèrement augmenté; elle a atteint 26,7 millions de dinars contre 24,3 millions de dinars en 1976. 1/ en résulte un apport net de capitaux au secteur public de 66,7 millions de dinars. REPARTITION PAR ORIGINE DES PRETS PUBLICS DE L'ADMINISTRATION (année 1977) (en milliers de dinars)

Recettes en devises

France . 5.345 1.038 6.383 R.F.A . 2.421 1.896 4.317 Bulgarie . 262 262 Danemark . 150 150 Italie . 899 899 Hollande . 180 180 Libye . 7.617 7.617 Canada ...... 1.719 1.719 U.S.A.· . 3.642 3.642 Irak. . 2.161 2.161 Koweït . 2.436 2.436 Abou Dhabi . 1.292 1.292 Qatar . . . . . 1.292 1.292 B.I.R.D., I.D.A . 2.866 3.291

22.089 35.641

Alors qu'auparavant, les prêts d'origine publique à ce secteur représentaient "essentiel de ses recours aux capitaux extérieurs, en 1977 c'est sur le marché international privé des capitaux que la Tunisie a lancé son premier emprunt pour se procurer 53,8 millions de dinars. Ce montant représente 57,6 % des entrées brutes de ca- pitaux de l'Administration. C'est là le début d'une tendance qui se poursuivra tout au long du Ve Plan au cours duquel, devant le tarissement de l'aide publique aux conditions favorables réservée désormais aux pays dits moins développés, la Tunisie sera amenée à faire de plus en plus appel aux capitaux privés.

Avec un taux d'endettement extérieur et un service de la dette considérés comme faibles, la Tunisie dispose d'une marge d'endettement substantielle qui lui a permis d'obtenir sur le marché privé étranger des condi· tions de crédit très favorables.

La politique d'endettement déjà adoptée et les modalités d'application pratique déjà mises en place sont de nature à maintenir les paramètres de la dette dans des limites raisonnables.

Le service de la dette actuellement de 11,7 % ne sera que de 17 % au terme de la quinquennie. Ceci représente un niveau acceptable que beaucoup de pays ont largement dépassé.

L'accroissement remarquable des entrées de capitaux à court terme constitue une autre caractéristique de l'évolution des paiements extérieurs de la Tunisie.

Alors que les recettes provenant des crédits à court terme se sont inscrites en augmentation de 28,4 millions de dinars sur leur niveau de 1976, les dépenses à ce titre ont accusé une baisse de 14,4 millions de dinars.

En outre, la structure de ces crédits montre l'évolution d'un nouveau systè.me de paiement constitué par les crédits de relais accordés aux entreprises. Ces crédits de préfinancement appelés à être consolidés en crédits .~ moyen terme ont eu un effet favorable sur la gestion des entreprises sur le plan de la durée et celui du coût de financement. (en milliers de dinars)

DEPENSES SOLDES

1976 1977 1976 1977

Prêts commerciaux ...... 11.931 14.410 64.601 25.844 - 52.670 - 11.434 Emprunts commerciaux . 66.660 62.419 38.642 49.638 + 28.018 + 12.781 Crédits relais . 11.261 41.471 15.040 28.445 - 3.779 + 13.026

Les crédits commerciaux ont connu une évolution marquée par une baisse des créances nettes sur "é· tranger. Celles-ci passent en effet de 52,7 millions de dinars en 1976 à 11,4 millions de dinars en 1977, traduisant ainsi une plus grande préférence des entreprises tunisiennes pour la liquidité, préférence d'ailleurs largement sou- tenue par l'encouragement au financement des exportations par le système de l'acceptation bancaire. Cette même tendance a été observée au niveau des emprunts commerciaux qui enregistrent une baisse de 15,2 millions de dinars. Aussi, entre 1976 et 1977, les crédits obtenus de l'étranger sont-ils revenus de 66,7 à 62,4 millions de dinars alors que les remboursements sont passés de 38,6 à 49,6 millions de dinars au cours de la même période.

Au total, la balance générale des paiements a enregistré en recettes 1.067 millions de dinars et en dé- penses 1.097,1 millions de dinars, se soldant ainsi par un déficit de 30,1 millions de dinars. Ce dernier s'inscrit en augmentation de 11,2 millions de dinars par rapport à son niveau de 1976 et a nécessité une ponction sur les réserves de change de la Tunisie.

Cette évolution a été la conséquence de l'aggravation du déficit commercial dont l'ampleur n'a été que partiellement atténuée par les transferts courants et les flux d'entrée de capitaux à moyen et lonQterme des sec- teurs public et privé.

La structure de la répartition géographique de la balance des paiements de la Tunisie n'a pas connu de modification notable en 1977, la majeure partie des échanges ayant continué à s'effectuer avec les mêmes par- tenaires traditionnels: France, République Fédérale d'Allemagne, Italie et Etats·Unis d'Amérique.

Les transactions conclues avec les pays de la Communauté économique européenne ont représenté 61,8 % du montant global des recettes et 66,7 % de celui des dépenses. Comme auparavant, la balance des paie- ments de la Tunisie avec l'ensemble des neuf pays de la C.E.E. s'est soldée par un lourd déficit, soit 73,8 millions . de dinars dont 57,2 millions de dinars sont imputables aux seules opérations effectuées avec la France.

Après avoir été excédentaire pendant trois années consécutives, la balance des paiements avec les Etats-Unis et le Canada a fait ressortir, en 1977, un déficit de 30,9 millions de dinars.

En revanche, les échanges avec les pays du Maghreb ont continué à évoluer favorablement. De 16,6 millions de dinars en 1976, l'excédent des paiements avec ce groupe de pays est passé à 34,5 millions de dinars en 1977 dont la plus grande partie a été dégagée au niveau des opérations sur biens et services.

Bénéficiant d'un accroissement substantiel des recettes au titre des opérations en capital, la balance des paiements de la Tunisie avec les organismes internationaux s'est soldée en 1977 par un excédent de 81,9 mil- lions de dinars contre 16 millions en 1976. RECETTES DEPENSES SOLDES

En1.000D En% En1.000D En% Excédent Déficit

France ...... 370.779 34,8 427.957 39,0 57.178 Opérations sur biens et services (F.O.B.) 207.616 322.833 115.217 Transferts unilatéraux ...... 9.479 4.410 5.069 Opérations en capital ...... 153.299 85.473 67.826 Différences de change ...... 385 12 373 Opérations en attente d'imputation ... 15.229 15.229 Autres pays de la C.E.E ...... 287.555 27,0 304.150 27,7 16.595 Opérations sur biens et services (F .O.B.) 229.303 272.580 43.277 Transferts unilatéraux ...... 2.450 1.939 511 Opérations en capital ...... 55.781 27.999 27.782 Différences de change ...... 21 206 185 Opérations en attente d'imputation ... 1.426 1.426 Etats-Unis + Canada ...... 104.670 9,8 135.591 12,4 30.921 Opérations sur biens et services (F .O.B.) 55.703 75.163 19.460 Transferts unilatéraux ...... 5.160 58 5.102 Opérations en capital ...... 43.801 20.367 23.434 Différences de change ...... 6 6 Opérations en attente d'imputation ... 40.003 40.003 Pays du Maghreb ...... 45.208 4,2 10.750 1,0 34.458 Opérations sur biens et services (F .O.B.) 31.211 8.134 23.077 Transferts unilatéraux ...... 266 24 242 Opérations en capital ...... 10.943 2.592 8.351 Différences de change ...... Opérations en attente d'imputation ... 2.788 2.788 Organismes internationaux ...... 96.378 9,0 14.492 1,3 81.886 Opérations sur biens et services (F .0. B.l 802 7.668 6.866 Transferts unilatéraux ...... 1.395 427 968 Opérations en capital ...... 82.508 6.045 76.463 Différences de change ...... 352 352 Opérations en attente d'imputation ... 11.673 11.673 Autres ...... 162.413 15,2 204.147 18,6 41.734

Total o •••••••••••• 1.067.003 100,0 1.097.087 100,0 30.084

RECETTES DEPENSES 34,8%

27,0% 27,7%

15,2% 18,6%

(DIJtaz, I:U::UJO ~ ~ ~ Autres pays Etats-Un is et Pays du•Maghreb Organismes Reste du de la C.E.E. Canada internationaux monde BALANCE GENERALE DES PAIEMENTS DE LA TUNISIE AVEC LES PAYS ETRANGERS (année 1977) (en milliers de dinars)

Marchandises . Import. Export. (F.O.B.) . Or commercial . Transports . FÎ"êtset assurances sur marchandises . Opérations compensées . Billets de passage . Affrêtements . Avitaillements . Autres frais. . Voyages . Tourisme . Etudes et stages ...... Soins médicaux . Autres frais de séjour . Revenus du capital . Investissements directs . Dividendes et bénéfices . Intérêts sur prêts et placements .

Services techniques non facteurs ., . Services techniques de facteurs . R. & D. du gouvernement tunisien . R. & D. des gouvernements étrangers . Autres services et revenus . Primes et indemnités d'assurances . Revenus du travail . Frais de bureaux administratifs . Frais commerciaux . Grands travaux . Revenus de la propriété intellectuelle . P.T.T . Services divers .

1) Secteur privé tunisien . Bourses étrangères . Dons publics aux privés . RECETTES DEPENSES SOLDES

Autres transferts publics . 975 6 Emigrations et immigrations . 18 5.490 Autres transferts privés ' . 4.325 967

2) Secteur public tunisien . 20.274 744 + 19.530 Dons publics étrangers . 19.279 146 Autres transferts publics . 995 598

388.905 162.513 +226.392

Investissements directs . 53.507 13.897 + 39.610 Avoirs ' . 404 685 281 Participations . 384 684 Prêts . 20 1 1mmobiliers . Engagements . 53.103 . 13.212 + 39.891 Participations .. . 49.637 6.458 Prêts . 3.386 6.752 Immobiliers : . 80 2 126.478 22.011 +104.467 Avoirs . 6 6 122 122 116 Engagements . 126.472 21.889 +104.583 Prêts publics étrangers . 57.667 3.714 Prêts privés étrangers . 66.856 17.864 Autres...... 1.949 311 Capitaux à court terme des entreprises . 118.300 103.927 + 14.373 Prêts commerciaux . 14.410 25.844 Emprunts commerciaux . 103.890 78.083 Capita:.lx à long terme des Administrations ., . 90.620 22.678 + 67.942 Avoirs . 30 30 3.366 3.366 3.336 Engagements . 90.590 19.312 + 71.278 Prêts publics étrangers . 35.641 18.592 Prêts privés étrangers . 53.825 720 Autres engagements . 1.124

2.789 4.065 - 1.276

Compte P.L. 480 . 2.789 3.505 Organismes internationaux . 560 917 8.798 - 7.881 Différence de change. 413 632 Opérations en cours .. 504 8.166

30.434

25.194 Avoirs . 22.994 Engagements . 2.160 Accords de paiements. 40 Banques . 2.845 Avoirs . 554 Engagements . 2.291 Dinars en attente d'imputation 2.395 2.395

Opérations _ Opérations Transferts Opérations sur biens en attente &iii Déficit et services unilatéraux en capital o d'imputation L'année 1977, année du démarrage du Vème Plan, a été caractérisée par une conjoncture internationa- le difficile et des conditions climatiques défavorables. Malgré ces difficultés, il ya lieu de signaler que la plupart des objectifs assignés aux finances publiques ont été atteints.

En effet,· les recouvrements des recettes courantes ont permis dè dépasser les prévisions (473,3 millions de dinars réalisés contre 471,5 millions de dinars prévus), enregistrant ainsi un taux d'accroissement de 19,9 % par rapport aux réalisations de 1976 (394,7 millions de dinars).

Quant aux dépenses courantes, qui ont compris la première tranche du programme social visant le re- lèvement des traitements et salaires, elles ont atteint 357,4 millions de dinars contre 289,7 millions de dinars en 1976, soit un taux de croissance de 23,4 %.

Ainsi, l'épargne budgétaire dégagée qui était prévue à 110 millions de dinars a atteint 115,9 millions de dinars en 1977 contre 105 millions de dinars en 1976, enregistrant ainsi un accroissement de 10,4 %.

Toutefois, malgré cette performance, cette épargne n'a pas permis de compenser l'insuffisance des res- sources traditionnelles du Budget de Capital qui ont enregistré par rapport aux prévisions des moins-values locali- sées principalement au niveau des prêts-projets et des bons d'équipement.

Cette insuffisance a été comblée par le recours plus important au marché financier international pour un montant de 51,6 millions de dinars contre 44 millions de dinars prévus initialement.

Une analyse détaillée des ressources et emplois des comptes financiers de l'Etat permet de cerner de plus près l'évolution et le comportement des finances publiques au cours de 1977.

La loi de finances corrigée pour la gestion 1977 a fixé les recettes du Budget ordinaire à 471,5 millions de dinars et les dépenses proprement dites de fonctionnement à 361,5 millions de dinars, la différence, soit 110 millions de dinars, constitue la contribution du Budget titre 1 au Budget d'équipement.

Recettes . Dépenses .

• Cette partie reprend avec de légères retouches le rapport sur les finances publiques en 1977, rédigé et publié au mois de mai 1978 par les services du Ministère des Finances. Les recettes du Budget ordinaire ont atteint au 31 décembre 1977 le niveau de 473,3 millions de dinars contre 394,7 millions de dinars à la même date en 1976, enregistrant ainsi une augmentation de 78,6 millions de dinars correspondant à un taux d'accroissement de 19,9 %.

1 975 1 976 197 7

Montants Parts Montants Parts Montants Parts en 1.0000 en% en 1.0000 en % en 1.000 0 en %

Impôts directs ...... 78.138 21,6 85.332 21,6 92.440 19,5 Impôts indirects ...... 193.060 53,4 228.224 57,8 289.884 61,3 Autres droits et taxes ...... 6.781 1,9 8.477 2,2 10.079 2,1 Revenus du domaine et des services payants de J'Etat ...... 5.146 1,4 4.816 1,2 7.086 1,5 Produits des participations financières ...... 70.448 19,5 56.901 14,4 63.552 13,4 Produits divers ...... 8.166 2,2 10.993 2,8 10.284 2,2

Total ...... 361.739 100,0 394.743 100,0 473.325 100,0

L'examen de l'évolution de la structure des recettes permet de constater la prédominance continue des impôts indirects au détriment du produit des participations financières et des impôts directs.

En effet, la part des impôts indirects dans les recettes du Budget ordinaire est passée de 53,4 0/0- en 1975 à 57,8 % en 1976 et à- 61,3 % en 1977 alors que celle des participations financières de l'Etat est revenue de 19,5 % en 1975 à 14,4 % en 1976 et à 13,4 % en 1977.

En outre, après le maintien de la part des impôts directs en 1975 et en 1976 au niveau de 21,6 %, cet- te dernière a légèrement régressé en 1977 pour atteindre 19,5 %.

Les réalisations au titre des différentes catégories d'impôts directs comparées à celles obtenues en 1976 s'établissent comme suit:

+ 39,7 + 23,7 3,3 + 87,3 20,3 44,8

+ 8,3 Il ressort du tableau ci-dessus que seuls l'I.T.S., la e.p.E. et l'I.B.p.N.e. se sont inscrits en hausse. En revanche, les autres catégories d'impôts directs ont diminué. Toutefois, au niveau global. les impôts directs ont progressé de 8,3 % entre 1976 et 1977, passant de 85,3 à 92,4 millions de dinars.

L'accroissement des recouvrements au titre de l'LT.S. et de la e.p .E. peut. être expliqué essentiellement par la revalorisation des traitements et salaires déci!;lée à compter du 1er février 1977, le relèvement du barème de la C.P. E. en 1977 et par la création en 1977 dans tous les secteurs de 40.000 emplois environ.

La régression constatée en 1977 au niveau de la patente et de l'LR.V.M. est due principalement à la déficience du secteur phosphatier suite à la baisse des prix du phosphate à l'exportation, au versement en 1976 par l'Office des Céréales d'un montant de 4,8 millions de dinars à titre d'arriérés (non renouvelé en 1977) ainsi qu'au retard de paiement de l'LR.V.M. de la S.LT.E.P. évalué à 1,2 million de dinars.

Les recouvrements opérés à ce titre ont accusé une sensible régression par rapport aux réalisations de 1976. Cette diminution est imputable essentiellement au faible niveau de la récolte céréalière de la campagne 1976-1977.

Quant à la pression fiscale directe sur le P.I.B., elle a évolué au cours des Quatre dernières années com- me suit: 4,4 % en 1974, 5,1 % en 1975, 5,2 % en 1976 et 5,1 % en 1977.

Droits sur les produits et transports ...... 22.304 24.549 41.277 + 16.728 + 68,1 Droits de douanes ...... 41.447 46.645 63.778 + 17.133 + 36,7 dont: Droits de douanes à l'importation ...... (26.211) (30.935) (42.076) (+ 11.141) (+ 36,0) Taxe à la production ...... 69.226 82.446 93.752 + 11.306 + 13,7 - Régime importation ...... (51.730) (58.205) (69.780) (+ 11.575) (+ 19,9) - Régime intérieur ...... (17.496) (24.241) (23.972) (- 269) (- 1,1) Taxe à la consommation ...... 11.958 14.350 16.925 + 2.575 + 17,9 - Régime importation ...... (7.562) (9.109) (10.312) (+ 1.203) (+ 13,2) - Régime intérieur ...... (4.396) (5.241) (6.613) (+ 1.372) (+ 26,2) Taxe sur les prestations de service ...... 10.815 12.678 17.340 + 4.662 + 36,8 Droits d'enregistrement ...... 13.727 16.466 18.695 + 2.229 + 13,5 Versement de la R.N.T.A...... 23.500 31.000 38.000 + 7.000 + 22,6 Autres impôts ...... 83 90 117 + 27 + 30,0 Total ...... 193.060 228.224 289.884 + 61.660 + 27,0 L'étude de ce tableau permet de constater, à des degrés divers, une évolution favorable des recouvre· ments au titre des impôts indirects. Les accroissements les olus importants se localisent aux niveaux des droits sur les produits et transports (+ 68,1 %), des droits de douanes (+ 36,7 %1et de la taxe sur les prestations de services (+ 36,8%).

L'accroissement résulte principalement du relèvement du taux du droit de consommation sur les es- sences et les huiles dont le produit est passé de 14,7 millions de dinars en 1976 à 27,2 millions de dinars en 1977. Cependant, il est à signaler que malgré cette mesure, les prévisions à ce titre n'ont pas été réalisées (27,2 millions de dinars sur 30,0 millions de dinars). L'insuffisance est due à une certaine lenteur qui a affecté la progression de la consommation de l'essence et du gas-oil.

L'évolution des impôts liés aux importations et de leur assiette au cours des quatre dernières années se présente comme suit:

(en milliers de dinan, sauf indication contraire )

1974 1975 % 1976 % 1977 %

(1) (2) (2)/(1) (3) (3)/(2) (4) (4)/(3)

Importations imposées (en millions de dinars) 386,9 449,2 16,1 514,8 14,6 594,9* 15,6* Impôts liés aux importations ...... 77.585 85.503 10,2 98.249 14,9 122.168 24,3 Droits de douanes à l'importation ...... 23.213 26.211 12,9 30.935 18,0 42.076 36,0 Taxeà la produetion(régime importation) .. 46.544 51.730 11,1 58.205 12,5 69.780 19,9 Taxe à laconsommation(régime importation) 7.828 7.562 -3,4 9.109 20,5 10.312 13,2

Le tableau ci-dessus permet de constater que les impôts liés aux importations ont progressé à un rythme sensiblement plus accéléré que celui de la valeur de l'assiette (+ 24,3 % pour les impôts et 15,6 % pour les importa- tions imposées). L'élasticité entre l'impôt et l'assiette qui était de 1 en 1976 s'est élevée en 1977 à 1,6.

Cette évolution résulte en particulier du relèvement du taux des droits de douanes décidé dans le ca- dre de la loi de finances 1977 qui n'a pas toutefois altéré l'effort poursuivi par l'Etat dans l'encouragement des in- vestissements à caractère social et des importations des produits de première nécessité qui demeurent exonérés ou faiblement taxés.

Les recettes provenant de la R.N.T.A. ont atteint 38 millions de dinars en 1977 contre 31 millions de dinars en 1976 réalisant de la sorte un taux d'accroissement de 22,6 %. Cette augmentation est due principalement au relèvement des prix de vente des cigarettes en 1977 et à l'augmentation des ventes. A - Recettes fiscales " 191.338 235.045 277 .979 322.033 392.403 B - P.I.B. aux prix courants et aux coûts de facteurs .. 1.023.300 1.345.000 1.527.800 1.653.900 1.818.500

Le redressement depuis 1976 de la pression fiscale, calculée sur la base des recettes fiscales réalisées dans le cadre du Budget de fonctionnement, traduit l'effort de recouvrement déployé par l'Administration fiscale depuis cette dateoet l'effet des mesures fiscales nouvelles introduites par la loi de finances pour la qestion 1977.

Ces recettes se sont élevées à 63,6 millions de dinars en 1977 contre 56,9 millions de dinars en 1976, soit une augmentation de 6,7 millions de dinars ou 11,8 %. Cette amélioration est imputable essentiellement à l'aug- mentation de la production de pétrole brut qui a atteint, en 1977,4,3 millions de tonnes contre 3,7 millions de tonnes en 1976, soit une augmentation de 16,2 %.

L'essentiel de la production est fourni par les gisements d'Ashtart (2,2 millions de tonnes) et d'El Bor- ma (1,7 million de tonnes). Ainsi, les revenus pétroliers sont passés de 45,5 millions de dinars en 1976 à 48,9 mil- lions de dinars en 1977.

Les dépenses du Budget de fonctionnement se sont élevées en 1977 à 357,4 millions de dinars contre 289,7 millions de dinars en 1976, enregistrant de la sorte une hausseae 67,7 millions de dinars ou 23,4 %.

Il convient tout d'abord de signaler que cette augmentation considérable est due en grande partie à J'incidence financière de deux mesures arrêtées au cours de 1977, à savoir: la revalorisation des traitements et sa- laires pour 24,4 millions de dinars et la participation de l'Etat au Fonds de promotion des logements sociaux pour 1,4 million de dinars.

Déduction faite de ces deux éléments, "accroissement net des dépenses de fonctionnement de l'Etat n'a atteint que 41,9 millions de dinars, soit un taux de 14,5 %. en milliers de dinars en pourcentage

Variations Variations Structure 1976 1977 1977/76 1977/76 1976 1977

Pouvoirs publics ...... 1.725 1.831 + 106 + 6,1 0,6 0,5 Intérêts de la dette publique et autres enga- gements à la charge de l'Etat ...... 17.747 21.360 + 3.613 + 20,4 6,1 6,0 Personnel (rémunérations) ...... 154.831 192.275 +37.444 +24,2 53,4 53,8 Matériel de gestion ...... 21.077 25.112 + 4.035 + 19,1 7,3 7,0 Subventions aux établissements publics .. 58.661 71.949 +13.288 + 22,7 20,2 20,1 Interventions économiques ...... 13.798 17.496 + 3.698 +26,8 4,8 4,9 Interventions sociale et culturelle ...... 18.025 21.606 + 3.581 + 19,9 6,2 6,1 Intervention internationale ...... 741 1.045 + 304 +41,0 0,3 0,3 Dépenses diverses ...... 3.106 4.716 + 1.610 + 51,8 1,1 1,3

Sous-total ...... 289.711 357.390 +67.679 + 23,4 100,0 100,0 Contribution au Budget Titre Il ...... 92.000 110.000 +18.000 + 19,6

Total général ...... 381.711 467.390 +85.679 + 22,4

a) Les dépenses de rémunération

Les rémunérations servies au personnel de l'Etat sont passées de 154,8 millions de dinars en 1976 à 192,3 millions de dinars en 1977, accusant de la sorte une hausse de 24,2 % qui traduit en grande partie l'impact de la première tranche du programme social de revalorisation des traitements et salaires du personnel de l'Etat ap- pliquée à compter du 1er février 1977.

Il importe de remarquer à ce stade la part importante et de plus en plus croissante qu'occupent les charges de rémunération dans la structure des dépenses de fonctionnement, évoluant de 44 % en 1974 à 53,8 % en 1977.

En outre, compte tenu des rémunérations servies aux postes diplomatiques et consulaires à l'étranger, aux établissements publics à caractère administratif et aux budgets annexes, la masse globale des charges salariales auraient atteint 290 millions de dinars en 1977 contre 246,8 millions de dinars en 1976, soit un taux d'accroisse- ment de 17,5 %.

Les dépenses de matériel de gestion administrative ont atteint 25,1 millions de dinars contre 21,1 mil- lions de dinars en 1976, soit une augmentation de 19,1 %.

La part de ces charges dans les dépenses de fonctionnement, bien que faible, continue à diminuer re- venant de 7,8 % en 1975 à 7,3 % en 1976 et à 7,0 % en 1977. Ceci témoigne d'un effort d'austérité et de compres- sion de cette catégorie de dépense de la part de l'Administration.

Les interventions du Budget de fonctionnement dans le domaine économique se sont élevées en 1977 à 17,5 millions de dinars contre 13,8 millions de dinars en 1976, soit une augmentation de 3,7 millions de dinars ou 26,8 %. Le transport (4,4 millions de dinars), l'agriculture (2,8 millions de dinars), l'entretien et la modernisa- tion de l'équipement et de l'infrastructure routière (2,1 millions de dinars) et le tourisme (2,1 millions de dinars) demeurent les domaines bénéficiant en priorité du soutien de l'Etat.

Les dépenses d'assistance de l'Etat dans les domaines social et culturel ont atteint 21,6 millions de di- nars en 1977 contre 18 millions de dinars en 1976, réalisant de la sorte une croissance de 3,6 millions de dinars ou 19,9%.

Les secteurs qui ont le plus profité de l'aide de l'Etat sont les bourses de "Education nationale (9,5 millions de dinars contre 7,8 millions de dinars en 1976), la R.T.T. (4 millions de dinars contre 3,4 millions de di- nars) et l'Office de la Formation Professionnelle et de l'Emploi (5,3 millions de dinars contre 4,5 millions de dinars).

La ventilation des ordonnancements au titre des intérêts de la dette publique en 1976 et en 1977 se présente comme suit:

Variations 1977/76

En valeur En % ---- Dette intérieure . 7.814 9.372 + 1.558 +19,9 Dette extérieure ...... •.. 8.027 9.562 + 1.535 +19,1 Autres engagements à la charge de l'Etat . 1.906 2.426 + 520 +27.3

+ 3.613 +20,4

Les dépenses au titre des intérêts de la dette publique se sont accrues de 3,6 millions de dinars ou 20,4% entre 1976 et 1977. L'augmentation qui se situe au niveau de toutes les catégories de ces dépenses peut être expli- quée par un accroissement des engagements de l'Etat au titre des bons d'équipement en ce qui concerne la dette intérieure, par une utilisation plus accélérée et plus importante des crédits étrangers au niveau de la dette extérieure et enfin par le paiement des arriérés des intérêts dus à la Caisse d'Epar!1ne Nationale Tunisienne au titre des autres engagements à la charge de l'Etat.

Les recettes ordinaires du Budget annexe des P.T.T. se sont élevées en 1977 à 23,7 millions de dinars contre 19,5 millions de dinars en 1976, réalisant une augmentation de 4,2 millions de dinars ou 21,5 %.

Les principales augmentations se situent au niveau des rubriques téléphones (2,6 millions de dinars ou 22,4 %) et remboursements C.E.N.T. (0,9 million de dinars ou 56,6 %). Elles ont atteint 17 millions de dinars en 1977 contre 14 millions de dinars en 1976 .. L'augmentation de 3 millions de dinars ou 21,4 % a touché en particulier les frais de personnel (1,8 million de dinars ou 23,3 %) et le remboursement à la C.E.N.T. du montant des intérêts (0,4 million de dinars ou 26,8 %).

L'excédent du Budget annexe des P.T.T:s'est élevé en 1977 à 6,7 millions de dinars contre 5,5 millions de dinars en 1976.

Les recettes affectées au Fonds de concours des P.T.T. ont atteint 1.662 mille dinars en 1977 contre 1.363 mille dinars en 1976, soit un taux d'accroissement de 21,9 %.

Quant aux dépenses, elles ont augmenté en 1977 de 15,9 % passant de 1.267 mille di nars en 1976 à 1.468 mille dinars en 1977.

Les recettes et les dépenses du Budget annexe de la R.T.T. se sont élevées en 1977 respectivement à 4,2 et 4,4 millions de dinars contre respectivement 3,8 et 3,7 millions de dinars en 1976.

L'augmentation des recettes est intimement liée à l'évolution de la subvention de l'Etat accordée à la R.T.T. dans le cadre du Budget du département de l'Information (4,1 millions de dinars contre 3,5 millions de dinars).

Quant à l'augmentation des dépenses, elle s'explique par la revalorisation des traitements et salaires d'une part et par les frais de matériel d'autre part.

Ressources . 206.566 321.697 +115.131 + 55,7 Emplois . 248.954 318.216 + 69.262 + 27,8

Les dépenses d'équipement sont passées de 249 millions de dinars au 31 décembre 1976 à 318,2 mil- lions de dinars à la même date en 1977, enregistrant ainsi une augmentation de 69,3 millions de dinars ou 27,8 %. Du côté des recettes, l'évolution était beaucoup plus importante (+ 55,7 %). ce qui a permis de réaliser en 1977 un excédent de 3,5 millions de dinars contre un déficit de 42,4 millions de dinars en 1976. La situation comparative des prévisions et des réalisations en ressources et emplois du Budget d'équi- pement Dour 1977 s'établit comme suit:

Recettes fiscales Titre Il . 13.600 15.627 Investissements directs . 153.595 149.830 Ressources extérieures . 109.000 108.461 ' Opérations financières . 131.405 130.612 Emprunts intérieurs . 86.000 76.174 Remboursement de la dette . 40.000 37.774 Excédent des P.T.T. . . 6.400 5.500 Contribution du titre 1 au titre Il . 110.000 115.935

- Les recettes fiscales affectées et la contribution du titre , au titre Il ont marqué des dépassements par rapport aux prévisions, soit respectivement + 2 millions de dinars et + 5,9 millions de dinars.

- En revanche, les emprunts intérieurs et la contribution des P.T.T. ont enregistré des moins-values de 9,8 millions de dinars et 0,9 million de dinars respectivement.

L'évolution comparative des ressources du Budget d'équipement au cours des deux dernières années s'établit comme suit:

Recettes fiscales affectées . 13.682 15.627 + 1.945 + 14,2 Bons d'équipement . 48.247 76.174 +27.927 + 57,9 Versement des P.T.T . 2.700 5.500 + 2.800 +103,7 Recettes extérieures . 36.905 108.461 +71.556 +193,9 Contribution du titre 1 au titre Il . 105.032 115.935 +10.903 + 10,4 Ressources intérieures. . 169.661 82,1 213.236 66,3 Ressources extérieures . 36.905 17,9 108.461 33,7

L'important accroissement des ressources extérieures qui sont passées de 36,9 millions de dinars en 1976 à 108,5 millions de dinars en 1977 a fait baisser la part des ressources intérieures dans le total des recettes de 82,1 % en 1976 à 66,3 % en 1977.

Prévue par la Loi de finances pour un montant de 110 millions de dinars, l'épargne réalisée s'est située à 115,9 millions de dinars contre 105 millions de dinars en 1976, soit une augmentation de 10,9 millions de dinars ou 10,4 %.

Ce dépassement peut être expliqué par un effort de recouvrement au niveau des recettes ordinaires et une compression des dépenses de fonctionnement.

Les ressources en provenance des souscriptions en bons d'équipement ont progressé de 57,9 %. De 48,2 millions de dinars en 1976, elles sont passées à 76,2 millions de dinars en 1977, représentant 88,6 % des prévisions estimées à 86 millions de dinars.

(en milliers de dinars)

Accroisse- Prévisions ment en % 1977

Banques . 30.186 37.005 + 22,6 36.700 Assurances . 3.683 4.366 + 18,5 6.600 C.N.R.P.S . 3.600 5.124 + 42,3 13.000 C.N.S.S. et CAVIS . 10.000 16.000 + 60,0 16.000 C.E.N.T . 13.000 13.000 Divers . 679 12,7 700

+ 57,9 86.000 L'accroissement provient essentiellement des souscriptions des banques (+ 22,6 %l. de la C.N.R.P.S. (+ 42,3%1. de la C.N.S.S. et la CAVIS (+ 60 %) et de la réalisation de l'opération de consolidation d'unepartie des dépôts de la C.E.N.T. en bons d'équipement (13 millions de dinars). L'insuffisance par rapport aux prévisions est surtout saillante au niveau de la C.N.R.P.S. (5,1 millions de dinars sur une prévision de 13 millions de dinars) qui n'a pas réalisé la consolidation prévue pour 7,9 millions de dinars.

Les prévisions de ces recettes (13,6 millions de dinars) ont été dépassées pour se situer au niveau de 15,6 millions de dinars en 1977 contre 13,7 millions de dinars une année auparavant, soit un taux d'accroissement d'environ 14%. Cette performance est due au bon comportement des recettes fiscales du Budget ordinaire de l'Etat.

Prévue pour 6A millions de dinars, la contribution des P.T.T. n'a atteint en 1977 que 5,5 millions de dinars contre 2,7 millions de dinars en 1976. L'insuffisance est surtout imputable à l'accroissement important des dépenses de fonctionnement des P.T.T.

Les ressources extérieures ont totalisé 108,5 millions de dinars en 1977 contre 36,9 millions de dinars en 1976. Le recours au marché financier international et l'augmentation sensible des tirages sur les prêts-projets sont les deux facteurs principaux expliquant cette importante hausse comme il ressort du tableau ci-dessous:

(en milliers de dinars)

1 977 Variations Prévisions Réalisations 1977/76

Dons , . 6.367 8.800 8.873 + 2.506 En nature (blé, huile de soja) . 4.759 2.800 1.818 2.941 En espèces . 1.608 6.000 7.055 + 5.447 Prêts non affectés ...... 20.935 15.100 22.764 + 1.829 Prêts-projets . 9.603 38.700 23.448 + 13.845 I\IIarchéfinancier international . 44.000 51.577 + 51.577 2.400 1.799 + 1.799

109.000 108.461 + 71.556

Les recettes extérieures au titre des dons ont atteint 8,9 millions de dinars en 1977 contre 6A millions de dinars en 1976, soit un taux de croissance de 39A %. Cette·augmentation a été enregistrée malgré une baisse de 2,9 millions de dinars des dons en nature, et ce, grâce à une hausse sensible des dons en espèces qui se sont élevés à 7,1 millions de dinars contre 1,6 million de dinars réalisés en 1976 et une prévision de 6 millions de dinars. La baisse des dons en nature est due au versement en 1976 d'arriérés de fonds de contrepartie de l'aide alimentaire par l'Office des Céréales et à la non réalisation des prévisions concernant les dons Belge (0,2 million de dinars) et Canadien (0,6 million de dinars) et les dons er.Jprovenance de la C.E.E. (1 million de dinars). Cette baisse au niveau des dons en nature a été néanmoins tempérée par un don italien d'une valeur de 0,8 million de dinars.

Les dons en espèces sont venus principalement de la Suède (2,4 millions de dinars), de l'Arabie Saoudi- te (2,3 millions de dinars) et d'Abou-Dhabi (2,1 millions de dinars).

Prévus pour un montant de 15,1 millions de dinars, les prêts non affectés traditionnels se sont élevés à 22,8 millions de dinars en 1977 contre 20,9 millions de dinars en 1976. Les recettes qui sont à l'origine du dé- passement des prévisions proviennent essentiellement de la France (+ 2,4 millions de dinars), d'Abou-Dhabi (+ 1,3 million de dinars), des Etats-Unis (+ 3,2 millions de dinars) et des comptes capital (+ 2 millions de dinars).

Fixé au départ au niveau de 44 millions de dinars, le recours en 1977 au marché financier international a été en fait de 51,6 millions de dinars compte tenu du besoin réel du financement du Budget d'équipement.

Avec un montant de 23,4 millions de dinars en 1977 contre 9,6 millions de dinars en 1976, les prêts- projets se sont situés nettement en deçà des prévisions (38,7 millions de dinars).

L'insuffisance provient essentiellement de la non réalisation des prêts irakiens (- 8,2 millions de dinars) d'Abou-Dhabi (- 10 millions de dinars) et des organisations internationales. Toutefois, le versement par la Libye d'un montant de 7,6 millions de dinars non inclus dans les prévisions de 1977 a tempéré cette insuffisance.

" s'agit de la redevance pêche versée par l'Italie en contrepartie des permis de pêche autorisant ce pays à pêcher dans certaines zones des eaux territoriales de la Tunisie.

Pays traditionnellement donateurs d'aide . 23.532 4.250 27.782 Nouveaux pays donateurs d'aide (pays arabes) . 14.829 4.623 19.452 Organisations internationales . 5.889 5.889

Sous-total . . . . . • ...... 44.250 53.123 Compte capital .. " ' . 1.962 1.962 Organismes financiers . 51.577 51.577 Transferts . 1.799 Les dépenses du Budget d'équipement ont atteint 318,2 millions de· dinars en 1977 contre 249 millions de dinars en 1976 sur une prévision corrigée de 325 millions de dinars.

Par catégorie d'emplois, la comparaison des dépenses effectuées au cours des deux dernières années se présente comme suit:

Dépenses en Part dans Dépenses en Part dans 1.000 D le total 1.000 D le total

- Investissements directs (y compris animation rurale et promotion de l'emploi) . 116.152 46,7 149.830 47,1 - Opérations financières . 98.351 39,5 130.612 41,0 - Remboursement de la dette . 34.451 13,8 37.774 11,9

- La part que représente l'intervention directe de l'Etat continue à progresser passant de 46,7% en 1976 à 47,1 % en 1977.

- L'ampleur de cette catégorie de dépenses est assez proche de celle des opérations financières dont la part a aussi augmenté de 39,5 % en 1976 à 41 % en 1977.

- C'est aux dépens de l'importance du remboursement de la dette que s'est effectuée la mutation structurelle sus-indiquée. En effet, la part de cette catégorie de dépenses a été ramenée de 13,8 % en 1976 à 11,9 % en 1977.

En valeur En %

Transports et communications . 28.772 30.438 + 1.666 + 5,8 Equipements collectifs . 30.424 41.483 +11.059 + 36,3 Agriculture . 17.773 18.074 + 301 + 1,7 Education et formation . 13.685 32.456 +18.771 +137,2

Santé o..' ••••••••••••••••• 5.781 10.369 + 4.588 + 79,4 Habitat ...... 8 13 + 5 + 62,5 Animation rurale et promotion de l'emploi . 19.709 16.997 - 2.712 13,8

+33.678 + 29,0 Les investissements directs ont progressé en 1971 de 29 %. Cette augmentation a surtout touché ,'E- ducation et la Formation, les Equipements collectifs et la Santé.

Au niveau de ,'Education et la Formation, les dépenses qui sont passées de 13,7 millions de dinars en 1976 à 32,5 millions de dinars en 1971 caractérisent l'effort étatique de décentralisation. En effet, ces investisse- ments sont consacrés pour une grande part aux travaux de construction de facultés et de foyers universitaires à l'intérieur du pays.

Enfin, les investissements directs afférents à la Santé publique qui sont passés de 5,8 millions de dinars en 1976 à 10,4 millions de dinars en 1971 ont été consacrés surtout aux hôpitaux de Gabès, Medenine et Mahdia et aux centres hospitalo-universitaires de cTunis-Thameur» et de Sfax.

La politique d'encouragement de "Etat aux entreprises publiques s'est concrétisée par des dépenses s'élevant à 130,6 millions de dinars en 1971 contre 98,4 millions de dinars en 1976, soit un taux d'accroissement de 32,7 %.

Subventions Participations au capital Part dans le total

Agriculture . 16.610 16.610 12,7 1ndustrie . 6.710 21.310 10.614 38.634 29,6 Services . 41.528 7.136 2.578 51.242 39,2 Habitat . 7.526 13.360 20.886 16,0 Participations aux instit.internationales 5 2.185 1,7 Divers( 1) . 1.055 1.055 0,8

En valeur . 73.434 30.626 26.552 130.612 Part dans le total. . 56,2 23,5 20,3 100,0

L'étude de la structure des opérations financières fait ressortir la prépondérance de la part des subven- tions (51,6 % en 1976 et 56,2 % en 1971), ce qui reflète "ampleur du concours de "Etat à certains secteurs de l'économie dont notamment ceux du tourisme, de l'agriculture et du transport qui ont bénéficié respectivement de 12,7,16,6 et 9,6 millions de dinars.

Les dépenses effectuées dans le cadre des participations de l'Etat au capital des entreprises ont atteint le niveau de 30,6 millions de dinars (23,4 % du total) contre 19,5 millions de dinars (19,8% du total) en 1976. Ces dotations ont profité en particul ier à 'a Société de "industrie cimentière de ,'Ouest (4,0 millions de dinars), à la Cimenterie de Bizerte (5,0 millions de dinars), à la S.E.P.A. (4,8 millions de dinars) et à certaines institutions fi- nancières (2,2 millions de dinars). Quant aux dotations accordées sous forme de prêts qui ont représenté 20,3 % du volume global des opé- rations financières, elles ont intéressé principalement le secteur de l'Habitat pour 13,4 millions de dinars (octroyés à la S.N.I.T.), et celui de l'Industrie pour 10,6 millions de dinars affectés en particulier à la SO:T.E.MI. (1,9 million de dinars), à l'E.T.A.P. (2,5 millions de dinars) et à la S.T.E.G. (4,1 millions de dinars).

Les dépenses afférentes au remboursement en capital de la dette publique se sont élevées en 1977 à 37,8 millions de dinars contre 34,5 millions de dinars en 1976. L'épargne dégagée sur les prévisions qui avaient été fixées à 40,0 millions de dinars provient surtout de l'emprunt obligataire 3 % 1976 réservé aux titulaires de comp- tes capital, pour lequel les ordonnancements n'ont été que de 0,5 million de dinars sur une prévision de 2,5 millions de dinars en raison du faible volume des souscriptions effectuées en 1976.

L'évolution au cours des. quatre dernières années du règlement de la dette extérieure en intérêts et en capital par rapport aux ressources extérieures d'emprunt et aux exportations se présente comme suit:

- Après avoir diminué de 0,5 % en 1976, les tirages sur les emprunts extérieurs ont enregistré une aug- mentation de 242,3 % qui s'explique principalement par le recours pour la première fois au marché financier inter- national (51,6 millions de dinars).

Le tableau ci-après retrace les effets de ces éléments sur les ratios exprimant la pression financière exercée par la dette publique extérieure tant sur les ressources extérieures d'emprunt que sur les recettes d'ex- portation. (en %)

1973 1974 1975 1976 1971

Remboursement de la dette publique extérieure en capitalltirages sur prêts extérieurs ...... 49,2 47,4 44,7 47,8 16,6 Service de la dette publique extérieure en capital et intérêts/tirages sur prêts extérieurs ...... 76,0 75,5 70,3 76,5 26,6 Service de la dette publique extérieure en capital et intérêts/exportations ...... 9,6 4,7 5,7 6,3 6,4

Les recettes et les dépenses au titre des Fonds de concours se sont élevées en 1977, respectivement à 3,4 et 4,6 millions de dinars contre 6,3 et 5,4 millions de dinars en 1976.

Les recettes qui avaient presque doublé en 1976 sont revenues à un niveau légèrement supérieur à celui de 1975 ; cette diminution est imputable au Fonds de réparation des dégâts causés par l,es inondations de 1973 qui n'a enregistré aucune recette en 1977 contre 2 millions de dinars en 1976.

Deux Fonds, en "occurrence le Fonds des bourses de l'enseignement secondaire et le Fonds du labo- ratoire d'analyse des matériaux de construction, totalisent à eux seuls 76,7 % des recettes. Ces deux fonds avec celui de la réparation des dégâts causés par les inondations de 1973 représentent 74,4 % des dépenses totales.

Variations 1971/76

Recettes . 16.365 3.373 6.261 3.406 2.855 Dépenses . 12.436 6.829 5.440 4.627 813

Les recettes des Fonds spéciaux se sont élevées à 71,8 millions de dinars contre 61,1 millions de dinars en 1976, réalisant de la sorte une augmentation de 10,7 millions· de dinars ou 17,5 % qui a intéressé principalement le Fonds commun des collectivités locales (+ 4 millions de dinars, 21 millions de dinars contre 17 millions de dinars), la Caisse générale de compensation (+ 2,6 millions de dinars, 33,7 millions de dinars contre 31,1 millions de dinars) et le compte du Comité national de solidarité sociale (+ 1,1 million de dinars, 3,7 millions de dinars contre 2,6 millions de dinars). Quant aux dépenses, elles sont passées de 49,5 millions de dinars en 1976 à 63,1 millions de dinars en 1977 accusant ainsi une augmentation de 13,6 millions de dinars ou 27,5 % qui a touché essentiellement le Fonds commun des collectivités locales (+ 9,7 millions de dinars).

Il convient de signaler à ce propos que deux Fonds importants ont été créés en 1977. Il s'agit du Fonds spécial de la protection civile qui a enregistré en recettes 2,1 millions de dinars et en dépenses 1,3 million de dinars. Le second Fonds créé par la loi de finances complémentaire du 3 août 1977 est le Fonds de promotion des loge- ments sociaux. Il n'a fonctionné qu'en ressources pour un montant de 635.000 dinars.

Les résultats respectifs de l'exécution des opérations budgétaires de l'Etat au cours des deux dernières années sont récapitulés comme suit:

A. - DEPENSES Titre 1 (y compris dette ordonnancée) . 289.711 357.390 + 67.679 Titre Il (y compris dette ordonnancée) . 248.954 318.216 + 69.262 Fonds de concours . 5.440 4.627 813 Fonds spéciaux " 49.515 63.138 + 13.623 Excédent budgétaire . 10.921 + 10.921 Total A = Total B '.. 754.292 + 160.672

Titre 1 ..••...••••••••••••••••••••••••••••••••• 394.743 473.325 + 78.582 Titre Il . 101.534 205.762 + 104.228 Fonds de concours ...... •...... 6.261 3.406 2.855 Fonds spéciaux. . . 61.055 71.799 + 10.744 Déficit budgétaire . 30.027 30.027

Contrairement à la gestion de 1976, qui s'est achevée par un déficit de l'ordre de 30 millions de dinars, les opérations effectuées en 1977 se sont soldées par un excédent évalué à 10,9 millions de dinars. Toutefois, il faut dire que ce résultat aurait été aussi négatif que celui de l'année dernière s'il n'y avait pas eu le recours au mar· ché financier international pour la première fois en 1977. Déficit budgétaire . Excédent budgétaire ....•...... 11,0 Dépenses en 1977 pIc 1976 . 28,6 Recettes en 1977 pIc 1976 . 6,0 Dépenses en 1978 pIc 1977 . - 43,0 Recouvrements prêts du Trésor . 2,0 Avances du Trésor . 19,7 Dépôts des établissements publics administra- Prêts du Trésor . 20,9 tifs au Trésor . 5,4 Variations de la situation du Trésor vis-à- Dépôts des entreprises publiques . 20,3 vis de la B.C.T . 12,3 Dépôts des collectivités locales auprès des (Niveau du compte courant du Trésor) . (26,6) Receveurs . Encaisses des receveurs . 1,0 Autres dépôts au Trésor . Variations d'autres comptes . 3,1

Les opérations des correspondants du Trésor se sont soldées en 1977 par un excédent de l'ordre de 23,6 millions de dinars ainsi réparti:

+ 5,4 millions de dinars revenant aux établissements publics administratifs et dus pOUl' la plupart à l'accroissement des disponibilités de la R.N.T.A. au Trésor d'une année à l'autre (4,7 millions de dinars à la fin de décembre 1977 contre 0,5 million de dinars au 31 décembre 1976).

+ 20,3 millions de dinars représentant les dépôts des entreprises publiques. L'accroissement sensible des dépôts de ces organismes n'était que momentané à la date du 31 décembre 1977, étant donné que le versement des subventions accordées par l'Etat au profit de la plupart de ces entreprises n'a été effectué que durant le mois de décembre.

- 2,6 millions de dinars engendrés par les dépôts des collectivités locales. La variation à la baisse de l'encaisse des collectivités locales au Trésor s'expliquerait par une consommation plus rapide des créd its disponibles.

Les charges auxquelles le Trésor a eu à faire face en 1977 se sont élevées à 69,2 millions de dinars et ont porté, comme à l'accoutumée, sur le paiement des dépenses différées de la gestion précédente et l'octroi de prêts et d'avances par le Trésor.

- Les avances du Trésor ont atteint 19,7 millions de dinars dont 19,5 millions de dinars ont profité à l'Office des Céréales dans le cadre des certificats d'agréage. - Quant aux prêts du Trésor, ils ont totalisé 20,9 millions de dinars; les organismes ayant bénéficié de ces prêts sont la S.N.I.T. (6,8 millions de dinars), l'O.N.H. (5 millions de dinars), l'O.T.D. (4 millions de dinars), l'E.T.A.P. (1,8 million de dinars), la S.T.E.G. (1 million de dinars), la SO.T.E.MI. (1 million de dinars), la S.T.O. (0,8 million de dinars) et l'A.F.H. (0,5 million de dinars).

Enfin, il y a lieu de noter que la réalisation de l'ensemble des opérations, tant budgétaires que de tré- sorerie décrites plus haut, a permis une amélioration sensible des disponibilités nettes du Trésor (sans le C.C.P. de la B.c.T.) d'une année à l'autre (+ 12,3 millions de dinars). Mais, il convient de préciser que cette amélioration tient surtout au report d'un volume accru de dépenses sur la gestion 1978 (43 millions de dinars contre 28,6 mil- lions de dinars reportées sur 1977). L'EVOLUTION MONETAIRE E T LA DISTRIBUTION DU CREDIT Conscientes de l'importance du rôle qui"leur échoit dans la concrétisation des objectifs du Plan et du suivi de la conjoncture économique en général et bancaire en particulier, les autorités monétaires ont intensifié, en 1977, la révision des instruments de la politique monétaire et du crédit et leur adaptation aux impératifs du déve- loppement. Cette révision a été, comme par le passé, accompagnée par un effort de concertation à laquelle ont été associées toutes les parties intéressées par l'activité bancaire.

Comme en 1976, les mesures prises ont touché plusieurs aspects de la politique monétaire et notam- ment le fonctionnement du secteur bancaire, la révision générale du niveau et de la structure des taux d'intérêt et le financement de l'économie.

En vue d'examiner l'évolution de la conjoncture financière et d'arrêter les mesures adéquates, les auto- rités monétaires ont poursuivi leur politique de concertation dans le cadre du Conseil National du Crédit et des réunions organisées entre la Banque Centrale, les banques de dépôts et les institutions de développement et de collecte de l'épargne.

Le Conseil National du Crédit a tenu ses huitième et neuvième sessions le 7 juillet et le 16 décembre 1977 respectivement. Au cours -de ces réunions, les débats ont porté sur la nouvelle structure des taux d'intérêt, le crédit agricole, le resserrement de la liquidité bancaire et les schémas de financement des projets agréés par l'A.P.1.

Concernant notamment la nouvelle structure des taux d'intérêt, les participants ont mis l'accent sur le rôle dévolu au taux d'intérêt dans la stimulation de la petite épargne et dans la rationalisation du recours des en- treprises au crédit bancaire. Le niveau des taux d'intérêt doit permettre, par ailleurs, un financement adéquat et à des conditions avantageuses des activités prioritaires telles que l'agriculture, les industries exportatrices et les in- vestissements dans les régions défavorisées.

Poursuivant ses consultations périodiques avec les banques, le Gouvernement de la Banque Centrale a tenu trois réunions respectivement le 31 mars, le 29 juin et le 23 décembre 1977. Ces réunions constituent un ca- dre privilégié pour l'échange de vues et d'informations réciproques portant, d'une part, sur les problèmes que ren- contrent les banques et, d'autre part, sur les solutions que les autorités monétaires sont susceptibles d'y apporter. C'est ainsi que divers sujets ont été débattus lors de ces réunions dont notamment la nouvelle structure des taux d'intérêt, le crédit agricole, les risques bancaires, l'ouverture d'agences et l'application de la nouvelle loi sur les chè- ques sans provision.

Dans le cadre de la recherche d'une organisation plus efficace de l'activité bancaire en vue d'assurer une pleine contribution du système bancaire à l'effort de développement du pays, de rationaliser et d'assainir les rela- tions entre les banques, leur clientèle et ,'1nstitut d'émission, les autorités monétaires ont pris une série de mesures portant sur l'allègement de la procédure de mobilisation des crédits à moyen terme, la révision du taux de la réser- ve obligatoire et l'amélioration du système de prévention et de répression du délit d'émission de chèque sans provision. Pour simplifier et normaliser les modalités d'octroi et de mobilisation de crédits à n'oyen terme, l'Ins- titut d'émission a demandé( 1) aux banques de faire souscrire par les bénéficiaires des effets correspondant en mon· tant aux échéances réelles du crédit et non plus comme précédemment des effets trimestriels pour la totalité du crédit et renouvelables tous les trois mois. En outre, le paiement des intérêts doit se faire à terme échu et sur le capital restant à amortir et pour le nombre de jours égal à la durée de la période d'amortissement.

A cette fin, le dossier de crédit présenté doit comporter un tableau d'amortissement faisant ressortir les échéances en principal et en intérêts à régler à la fin de chaque période d'amortissement.

La banque peut présenter à l'Institut d'émission un billet global de mobilisation regroupant t'ensemble des effets à moyen terme accordés par elle. Cette nouvelle procédure de réescompte implique, sauf pour les crédits à moyen terme garantis par l'Etat, l'aval d'une autre banque. Le billet global de mobilisation ne doit comporter que les effets représentatifs de l'encours en principal du crédit à moyen terme.

S'agissant de la marge des banques qu i est représentée par la différence entre le taux de réescompte et le taux d'intérêt appliqué à leurs clients, la Banque Centrale de Tunisie fera, à l'occasion d'une mobilisation de crédits à moyen terme, le décompte des intérêts sur la base de l'escompte en dedans et pour le nombre de jours exact restant à courir. L'échéance doit toujours correspondre à un jour ouvrable.

Devant la persistance du resserrement de la liquidité bancaire constaté en 1977 et dû notamment aux ponctions engendrées par les sorties de devises, la Banque Centrale a assoupli, à deux reprises, le taux de la réserve obligatoire applicable aux dépôts à vue autres que les dépôts en comptes capital et d'attente et les dépôts et bons de caisse constitués pour une période inférieure ou égale à un an. Ce taux qui était de 5,5 % depuis le 16 août 1976 a été ramené à 3 % le 8 avril 1977, puis à 1 % le 1er juillet 1977(2). Ces allègements ont permis de libérer, au pro- fit des banques, 7 millions de dinars de ressources nouvelles au mois d'avril 1977 et 6 millions de dinars au mois de juillet.

3) Amélioration du système de prévention et répression du délit d'émission de chèque sans provision

La loi du 3 juillet 1970, ayant modifié à ce sujet le Code de Commerce, s'est avérée à la pratique ina- déquate. Elle prévoyait, en effet, une information, par la Banque Centrale au Ministère Public par voie d'avis de non paiement, des refus de paiement que les banques doivent opposer pour défaut ou insuffisance de provision. De la sorte, le Ministère Public se trouvait informé même en l'absence de protêt ou de poursuites judiciaires par le bénéficiaire impayé et pouvait donc poursuivre au vu de l'avis de non paiement. Toutefois les tribunaux objec- taient, comme difficulté première, la recherche du corps du délit, à savoir le chèque. Or, acquitter les prévenus toutes les fois que le chèque lui-même n'est pas rapporté, c'est-à-dire chaque fois que le porteur ne s'est pas cons· titué partie civile, aboutissait à ne pas atteindre le but recherché: réprimer ces délits même dans le cas où la victi- me ne porterait pas plainte.

C'est en vue de lever toutes ambiguité, d'éviter les lenteurs et de désencombrer les tribunaux que les dispositions relatives au délit d'émission de chèque sans provision du Code de Commerce ont été modifiées(3) en conférant à l'avis de non paiement une valeur probante et équivalente à celle d'un protêt d'une part, et en insti- tuant une procédure empêchant et réprimant, à l'origine, l'émission de chèque sans provision d'autre part.

(1) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-28du 14 mars 1977. (2) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-31 du 8 avril 1977 et 77-51 du 1er juillet 1977. (3) Cf. Loi n077-46 du 2 juillet 1977 et Bulletins «Conjoncture» nO52, 53 et 54. D'après la nouvelle réforme, il incombe au banquier présentateur ou au banquier-tiré, en cas d'absence ou d'insuffisance de provision, la diligence d'établir une attestation de nOn paiement qu'il adresse dans un délai de 3 jours au parquet du tribunal de première instance. Dans le même délai, des exemplaires de cette attestation sont envoyés au tireur et à la Banque Centrale de Tunisie qui doit assurer la centralisation des déclarations d'incidents de paiement.

Les poursuites engagées sont arrêtées si, dans un délai de 10 jours à partir de la date d'envoi de l'attes- tation, le tireur justifie du paiement du chèque ou de la reconstitution d'une provision suffisante et du règlement d'une amende forfaitaire de 10% du montant intégral du chèque dans le cas d'absence de provision ou du montant de l'insuffisance en cas de provision insuffisante. Dans les deux cas, l'amende ne peut être inférieure à 20 dinars.

Par ôilleurs, le tireur condamné peut désormais être privé pendant un an du droit de posséder des for- mules de chèques autres que celles qui sont remises pour un retrait de fonds ou une certification.

La Banque Centrale de Tunisie a, par ailleurs, précisé dans une circulaire( 1) les diligences incombant aux banques, aux différents stades d'application de la loi, ainsi que le dispositif de transmission des informations nécessaires à "exécution de la loi aux autorités publiques, aux banques et aux intéressés.

Les autorités monétaires se sont proposées, au cours de 1976 et 1977, d'examiner en profondeur la structure et la politique des taux d'intérêt en Tunisie. Ce travail a été mené dans le cadre d'un comité ad-hoc qui a essayé d'apprécier la fonction réelle que remplit le taux d'intérêt en tant qu'instrument de mobilisation de l'épar· gne financière et d'orientation des crédits par rapport aux autres facteurs déterminant les comportements des épar- gnants, des investisseurs et des banquiers.

Tout d'abord, "évolution de l'épargne est fortement liée à celle du niveau du revenu et de sa réparti- tion. Elle est également fonction de l'organisation des structures et des services bancaires, qui déterminent le degré de monétisation de l'économie, ainsi que du rendement des placements concurrents à l'épargne financière, no- tamment les actifs fonciers et immobiliers. POur les ménages, la construction ou l'acquisition de logements est une des principales motivations à la constitution de l'épargne. Ceci explique d'ailleurs le succès remporté par le systè- . me d'épargne-logement institué en Tunisie depuis le mois de mars 1974.

Les réaménagements apportés aux taux d'intérêt créditeurs en 1971, 1973 et 1975 ont certes amélioré la structure des ressources des banques en augmentant la part de leurs ressources stables, mais cela a été obtenu par simple transformation des dépôts à vue en dépôts à terme, particulièrement de la part des organismes étatiques et para-étatiques qui ont connu pendant cette période une certaine aisance de trésorerie.

Par contre, les taux d'intérêt débiteurs qui n'avaient pas été modifiés depuis le mois de mars 1974 étaient maintenus à un niveau bas en vue d'encourager l'investissement. Ceci a engendré naturellement un gonfle- ment de la demande de crédit qui n'aboutit pas toujours à la meilleure allocation de ressources.

Il faut signaler que l'écart qui s'est creusé entre les taux pratiqués à l'étranger et les taux intérieurs n'est pas de nature à encourager l'entrée de capitaux extérieurs. Dans le cas où les intérêts sont bonifiés par les pouvoirs publics, cela se traduit par une charge croissante pour le budget de "Etat.

Toutes ces considérations ont amené les autorités monétaires à procéder à une révision générale du ni- veau et de la structure des taux d'intérêt(2).

(1) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077·70 du 18 aoOt 1977. (2) Cf. Circulaires de la B.C.T. n077·72 et 77-73 du 1er septembre 1977. la nouvelle structure des taux débiteurs et créditeurs a été élaborée en conformité avec les objectifs assignés au système financier dans le cadre du Vème Plan et consistant à assurer une mobilisation maximale des ressources locales et un financement approprié des activités économiques et.des investissements. Quant aux taux d'intérêt créditeurs, leur relèvement et le réaménagement de leur structure visent essentiellement à encourager la mobilisation de l'épargne des ménages par une amélioration de la rémunération des dépôts à vue des particuliers.

C'est ainsi que le taux applicable aux dépôts à vue des personnes physiques titulaires de comptes chè- quesa été porté de 0,5 % (facultatif) à 2 % (obligatoire). le taux maximum servi aux personnes physiques ou mo- rales titulaires de comptes courants n'a été relevé que de 0,5 point, passant de 0,5 % à 1 % et demeure, en outre, facultatif.

le relèvement des taux créditeurs a intéressé également les comptes spéciaux d'épargne ainsi que les comptes à terme et les bons de caisse des ménages et notamment ceux constitués pour une période comprise entre 3 et 18 mois. N'ayant subi aucune modification, les taux de rémunération des comptes à terme et des bons de caisse des personnes morales ont été maintenus à un niveau inférieur aux taux servis sur les dépôts à terme des particuliers. Quant aux taux applicables aux bcnsde caisse au porteur, ils ont été abaissés de 0,5 point en moyenne.

la révision de la structure des taux d'intérêt débiteurs des banques répond à la nécessité d'harmoniser les conditions du crédit en Tunisie avec celles en vigueur suries marchés financiers internationaux afin d'assurer aux banques une nouvelle source de financement, de rationaliser le comportement des entreprises dans l'util isation des crédits et de limiter le recours systématique à la pratique de bonification des taux d'intérêt.

le relèvement décidé a été en moyenne de 0,75 point, mais il comporte un rétrécissement de "écart entre les taux minima et maxima en se rapprochant de ce dernier. le réaménagement prévoit ainsi le financement à des conditions avantageuses de certaines activités prioritaires telles que les projets agricoles et les investissements entrepris parles entreprises exportatrices ainsi que les projets réalisés dans les régions défavorisées. le taux d'in- térêt débiteur maximum applicable aux crédits finançant les investissements privilégiés a été même abaissé de 8 % à 7%.

Quant aux taux de réescompte de la Banque Centrale, ils ont été révisés de manière à assurer le main- tien des marges bancaires à leur niveau actuel jugé suffisant pour assurer aux banques une rentabilité et une crois- sance satisfaisantes. le taux officiel de mobilisation des effets de transaction sur la Tunisie a été porté de 5 à 5,75%.

Afin d'encourager davantage les activités agricoles, les autorités monétaires ont décidé(2), en fin d'an- née, un réaménagement des taux d'intérêt dans le sens d'une réduction des taux sur les crédits de financement des cultures saisonnières, les avances sur les stocks de céréales, huile et vin et les crédits à moyen terme finançant les équipements agricoles.

Par ailleurs, la Banque Centrale(3) a relevé à 3 % le taux de rémunération des liquidités en comptes courants interbancaires.

les principales mesures prises dans ce domaine ont porté sur le financement des investissements pu- blics et privés, le financement de la construction à usage d'habitation et des investissements agricoles ainsi que sur le soutien apporté aux exportateurs.

(1) Cf. Bulletin «Statistiques Financières» de la B.C.T. nO47. (2) Cf. Circulaires n077-112 et 77·113du 30 décembre 1977. (3) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-112 du 30 décembre 1977. Outre la réforme de la règlementation de la profession immobilière et la règlementation des opérations de la C.N.E.L., d'autres mesures ont été prises concernant la création d'une Société de promotion des logements sociaux et du Fonds de promotion du logement ainsi que la révision des modalités de fonctionnement du Fonds national d'amélioration de l'habitat(l).

En vue d'inciter les promoteurs immobiliers à jouer pleinement leur rôle dans le secteür de l'habitat, la loi n° 74-59 du 10 juin 1974 règlementant la profession immobilière a été amendée pour permettre l'extension du champ d'activité des promoteurs à la location d'immeubles ou d'ensembles d'immeubles destinés principalement au logement(2).

Par ailleurs, pour encourager les petits et moyens promoteurs immobiliers qui ne disposent pas de res- sources financières suffisantes, la nouvelle loi les autorise à présenter un schéma de financement comportant une caution bancaire constituée en complément des fonds propres afin de réaliser le taux minimum d'auto-finan- cement fixé à 30 %. Toutefois, cette caution ne peut dépasser,en aucun cas, 10 % du coût du projet.

Comme la loi régissant le régime d'épargne-logement l'a prévu, la C.N.E.L. peut octroyer des crédits d'anticipation aux titulaires de contrats d'épargne-logement ayant déposé durant deux ans au moins un montant égal ou supérieur à la moitié de l'épargne totale requise.

Les épargnants ayant satisfait les conditions minima de durée et de dépôt qui désirent acquérir un lo- gement auprès d'un promoteur immobilier agréé peuvent désormais bénéficier, dans le cadre de plafonds fixés an- nuellement par la Banque Centrale(3), des crédits d'anticipation consentis par la C.N.E.L. au taux de 7 % l'an et pour une durée égale à la période d'épargne restante qui ne peut toutefois excéder 2 ans. Au cours de la période d'anticipation, le bénéficiaire de ces crédits continuera à verser à la C.N.E.L. l'épargne restante conformément aux clauses du contrat et règlera les intérêts relatifs au créditc9nsenti.

La C.N.E.L. peut financer les crédits d'anticipation par un recours aux banques dans la limite d'une cote spéciale fixée pour l'année 1977 à 5 millions de dinars(4). Ces avances portent un intérêt au taux de 6,75 % l'an et sont accordées pour une durée ne pouvant excéder celle des crédits d'anticipation.

Pour encourager les banques à dispenser cette forme de crédit, l'Institut d'émission a ouvert à leur in- tention une cote spéciale de 2,5 millions de dinars à l'intérieur de laquelle peuvent être mobilisées les avances con- senties à la C.N.E.L. à concurrence de 90 % et au taux de 5 % l'an.

Les remboursements de ces avances se feront à leurs échéances par la C.N.E.L. sur le produit des prêts consentis aux particuliers à l'expiration des contrats d'épargne souscrits par les bénéficiaires des crédits d'antici- pation.

Par ailleurs, et pour venir en aide aux citoyens qui ne sont pas en mesure d'épargner en 4 ans le mon- tant prévu dans les contrats d'épargne-logement, les épargnants de la C.N.E.L. ont été autorisés à ouvrir des comp- tes d'épargne-logement pour une période de 5 ans afin de bénéficier de prêts pour une durée de 15 ans(5).

(1) Cf. Bulletin «Conjoncture» n054. (2) Cf. Loi n077-47 du 2 juillet 1977 et Bulletin «Conjoncture» n052. (3) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-19 du 24 février 1977. (4) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-20 du 24 février 1977. (5) Cf. Décret n077-964 du 24 novembre 1977. En vue de contribuer à la réalisation de l'auto-suffisance alimentaire inscrite parmi les principaux objectifs du Vème Plan, la Banque Centrale de Tunisie a procédé avec la collaboration des instances concernées à la révision du système de crédit agricole afin d'encourager la production dans ce secteur et inciter l'ensemble des banques à intensifier leur intervention dans le financement de l'agriculture(1).

L'aménagement a porté sur les crédits de financement des cultures saisonnières dont le taux appliqué par les banques a été uniformisé à 6 % alors qu'il fluctuait auparavant entre 6 % et 7,25 %. Ces crédits qui étaient réescomptés à l'intérieur de la cote ordinaire et à concurrence d'un plafond n'étaient pas recherchés par les ban- ques dans la mesure où leur mobilisation à la Banque Centrale n'offrait pas d'avantages particuliers quant aux volumes ou aux conditions de réescompte.

C'est en vue d'inciter les banques à financer ce type de crédit que la Banque Centrale a relevé la marge des banques sur cette forme de crédit qui passe ainsi de 2 % à 2,25 % par suite de l'abaissement du taux de rées- compte.

Quant au taux applicable par les banques aux avances sur stocks de céréales, huiles et vins, il a été uni- formisé à 5,5 % alors qu'il variait auparavant entre 7 % et 8,25 %. Pour maintenir constante la marge des banques sur cette forme de crédit (2,25 %), la Banque Centrale a abaissé son taux de réescompte de 1,50 point pour le ra- mener de 5,75 % à 4,25 %.

Enfin, le taux prélevé par les banques sur les crédits à moyen terme finançant les équipements agrico- les a été fixé à 6,25 % contre un taux qui variait entre 6,75 % et 7 %. Cette diminution n'affectera pas la marge des banques qui demeurera constante (2,25 %) grâce à l'abaissement de 4 % à 3,50 % du taux de réescompte de la Banque Centrale de Tunisie; celle-ci prend en charge, en outre, la totalité de ces crédits.

Par ailleurs, la Banque Centrale a procédé, comme chaque année, à la fixation des modalités pratiques de l'intervention du système bancaire dans le financement de la campagne oléicole(2).

Comme pour les campagnes précédentes, le stock report est financé par un crédit de préfinancement d'exportation en attendant son écoulement. Le montant de ce crédit, soit 24,8 millions de dinars venant à échéan- ce au 31 juillet 1978, est calculé sur la base de prévisions d'exportation de 60.000 tonnes; il couvre le prix de re- vient de l'ensemble des quantités destinées à l'exportation qui est estimé sur la base de 413 dinars la tonne contre 360 dinars la tonne pour la campagne précédente.

Les crédits consentis par la banque seront mobilisables auprès de l'Institut d'émission en «hors cote» pour leur totalité et à un taux porté de 4,75 % à 5,5 % à la suite du relèvement général du niveau des taux d'in- térêt.

S'agissant du montant des crédits finançant les huiles de la campagne 1977-78, il a été calculé sur la base d'un stock de pointe de 75,5 mille tonnes qui sera financé par les banques à concurrence de 380 millimes le kg pour les stocks de l'Office National de l'Huile et de 304 millimes le kg pour les stocks des oléifacteurs et des autres organismes de collecte. Ces crédits sont éligibles au réescompte dans la limite de 80 % de "intervention effective des banques et à l'intérieur d'une cote spéciale fixée à 22 millions de dinars.

L'Institut d'émission a procédé, comme chaque année, à fa révision des autres cotes saisonnières en fonction de l'évolution des prix et des prévisions de commercialisation. C'est dans ce contexte que la cote céréales a été abaissée de 13 à 10 millions de dinars et celle des vins relevée de 2,7 à 3,3 millions de dinars.

(1) Cf. Circulaire de la B.C.T. n077-112 et 77-113 du 30 décembre 1977. (2) Cf. Circulaire de la B.C. T. n077-101 du 6 décembre 1977. Enfin, les montants des crédits de préfinancement susceptibles d'être octroyés aux exportateurs d'agru- mes ont été déterminés par référence aux prévisions d'exportation de trois semaines et à un prix moyen de 150 dinars la tonne contre 130 dinars au cours de la campagne 1976-1977.

En vue de rationaliser et d'améliorer le système de financement de l'agriculture, les autorités ont pro- cédé à une révision des textes juridiques régissant l'aide de "Etat à certains travaux et spéculations agricoles.

C'est dans ce contexte que les autorités(1) ont révisé à la hausse le montant maximum des prêts et subventions accordés pour le financement des opérations portant sur la création et l'équipement de points d'eau, l'aménagement des périmètres irrigués et l'installation de petits réseaux de distribution d'eau potable.

Par ailleurs, les quotités de crédit et de subvention ont été relevées pour le forage et la réparation des points d'eau privés ainsi que pour les citernes d'intérêts privé et collectif.

Les taux d'intérêt des prêts finançant les travaux relatifs aux points d'eau et aux périmètres irrigués ont été unifiés à 6 %(2).

Par ailleurs, l'encouragement de l'Etat à la conservation des eaux et du sol a été étendu aux travaux de reconstitution du couvert végétal par mise en repos et mise en défens ainsi qu'aux travaux d'entretien des ouvrages existants(3).

Toutefois, le remboursement des prêts octroyés pour la réalisation et l'entretien des travaux de conser- vation des eaux et du sol s'effectue désormais sans délai de grâce et au taux de 4,5 % l'an si les terres aménagées sont destinées aux plantations en rapport avec les cultures annuelles. Auparavant, ce type de crédit bénéficiait, durant la période de non production, d'un différé de remboursement de 2 ans et d'un taux de faveur de 3 % l'an.

Pour ce qui est des plantations arboricoles, la principale modification(4) a intéressé les taux d'intérêt qui ont été portés de 3 % à 4 % l'an pour la période de non production et de 4,5 % à 6 % l'an pour la période de production. De même, les taux d'intérêt des prêts finançant les plantations des brise-vents ont été portés de 3 % à 6 % si ces plantations servent à protéger des cultures autres que les cultures arboricoles.

Les autorités ont également procédé à la règlementation de l'aide de l'Etat à l'habitat rural et aux constructions rurales(5) Qui peut désormais être accordée pour la construction ou l'amélioration de logements ruraux groupés ou isolés dans les exploitations agricoles et destinés au logement des propriétaires eux-mêmes ou de leurs ouvriers, la construction des hangars et celle des magasins de stockage.

La durée des prêts qui a été maintenue à 20 ans pour la construction de logements a été ramenée à 10 ans pour les prêts finançant l'amélioration de logements ruraux et fixée à 15 ans pour ceux finançant la construc- tion des hangars et des magasins de stockage. Le taux d'intérêt a été unifié à 6 % alors qu'il était de 3 % pour les bénéficiaires groupés en coopératives et de 4,5 % pour les exploitants individuels.

Les emprunts bénéficient désormais d'un différé de paiement d'une année à compter de la date de réalisation des travaux qui doivent être achevés au plus tard 12 mois après le premier déblocage. Les montants maxima des dépenses éligibles à l'aide de l'Etat ont été relevés de 500 dinars à 1.300 dinars pour la construction de logements et de 250 dinars à 650 dinars pour leur amélioration.

Par ailleurs, l'encouragement de l'Etat au développement de l'élevage(6) a été étendu à l'acquisition de reproducteurs croisés de l'espèce bovine et de lapins ainsi qu'à la multiplication et à la production des semen-

(1) Cf. Arrêté des Ministères du Plan, des Finances et de "Agriculture du 7 octobre 1976. (2) Cf. Décret n077-194 du 17 février 1977. (3) Cf. Décret n077.195 du 17 février 1977. (4) Cf. Décret n077.218du 15 mars 1977. (5) Cf. Décret n077·310 du 25 mars 1977 et arrêté du 27 avril 1977. (6) Cf. Décret n077-347 du 15 avril 1977 et arrêté du 27 avril 1977. ces de certaines espèces fourragères. Les taux d'intérêt appliqués aux prêts finançant les différentes opérations d'élevage relatives à l'acquisition des animaux et de matériel spécial à la construction de bâtiments et à la produc- tion fourragère qui fluctuaient auparavant à l'intérieur d'une fourchette de 2 à 4 % ont été unifiés à 6 %.

Le schéma de financement applicable aux coopératives a été également révisé dans le sens d'un abais- sement de la part du prêt qui ne représente plus que 70 % du coût contre 80 % auparavant. Cet abaissement a été compensé par un relèvement de 10 à 20 % du taux de la subvention à la charge de l'Etat.

En outre, un nouveau système d'encouragement à l'acquisition de matériel neuf ou la révision de ma- tériel usagé agricole a été mis en place(1). Si pour les coopératives, l'aide de l'Etat sous forme de prêts et subven- tions est octroyée pour une grande gamme de matériel agricole, elle n'est dispensée pour les agriculteurs privés sous forme de prêts que pour l'acquisition de types particuliers de matériel définis dans la catégorie B de l'arrêté du 26 mai 1977. Les taux d'intérêt des prêts ont été portés de 4 %, en moyenne, à 6 %. Le Fonds spécial de dé- veloppement de l'agriculture prend en charge la bonification correspondante à l'excédent par rapport à 6 % du taux appliqué par la banque qui assure le financement complémentaire.

Emissionsdesbons d'équipement 61.500 9.000 5.000 3.000 3.000 4.000 5.000 5.000 5.000 5.000 5.000 12.200 24.800 86.000 Souscriptionsnettesdes banquesaux bonsd'é- quipement 22.673 7.903 2.710 2.410 2.410 2.410 2.310 1.200 1.200 1.200 1.200 1.164 1.049 27.166

Encoursdes bons d'équipement 70.080 77.983 80.693 83.103 85.513 87.923 90.233 91.433 92.633 93.833 95.033 96.197 97.246 Partrelativedes souscrip- tionsdes banquesaux bonsd'équipement(en'l6)36.9 87.8 54,2 80.3 80,3 60,3 46.2 24.0 24,0 24.0 24.0

Conformément à l'autorisation(2) qui lui a été accordée par !a loi de finances d'émettre en 1977 la 13ème tranche de bons d'équipement pour un montant de 86 millions de dinars, le Trésor a procédé conformé- ment à un plan établi au début de l'année à l'ouverture d'émissions mensuelles de bons d'équipement auxquelles les banques de dépôts ont souscrit pour un montant net de 27,2 millions de dinars en 1977.

b) Organisation. et modalités de fonctionnement de la Caisse des prêts et de soutien des collectivités publiques locales

Règlementée au mois de mars 1977(3), la Caisse des prêts et de soutien des collectivités publiques lo- cales tire ses ressources des prélèvements sur le Fonds commun des collectivités locales, des annuités de rembour- sement des prêts et du produit des emprunts contractés.

Elle consent notamment des prêts aux communes, conseils de gouvernorats et établissements publics locaux pour le financement des opérations d'investissement d'intérêt public. Ces prêts peuvent intéresser les dé- penses d'infrastructure locale de nature sociale, économique et administrative.

(1) Cf. Décret n077-321 du 15 avril 1977 et arrêté du 26 mai 1977. (2) Cf. Loi n076-115 du 31 décembre 1976 et arrêté du 11 janvier 1977. (3) Cf. Décret n077-212 du 14 mars 1977. a) Révision des règles de fonctionnement du Fonds de promotion et de décentralisation industrielle (FO.PRO.D.I.)

En vue d'étendre le champ d'intervention du FO.PRO.D.I., les autorités ont décidé(1) de porter de 200.000 à 500.000 dinars, fonds de roulement compris, le plafond de l'investissement susceptible de bénéficier de la dotation remboursable octroyée aux promoteurs en vue de leur permettre de détenir 51 % du capital de l'entreprise à créer.

Le montant de cette dotation ne peut pas dépasser 70 % du capital s'il s'agit de projets dont le coût est inférieur à 250.000 dinars, fonds de roulement compris. Dans ce cas, le promoteur doit justifier d'un apport personnel au moins égal à 10 %. Si le coût du projet se situe entre 250.000 et 500.000 dinars, fonds de roulement compris, le montant de la dotation ne pourra pas dépasser 45 % du capital et l'apport personnel du promoteur doit être au moins égal à 20 %.

De même, le plafond du coût des projets nouveaux entrepris par les petites et moyennes entreprises et éligibles aux crédits à moyen ou long terme dans le cadre du FO.PRO.D.1. a été relevé de 30.000 à 75.000 dinars. Ce crédit peut se cumuler avec la dotation remboursable. Les concours du FO.PRO.D.1. sous forme de crédit peu- vent être étendus aux investissements d'extension dont le montant n'excède pas 45.000 dinars, fonds de roulement exclus, contre 15.000 dinars auparavant.

Dans le même contexte, les autorités ont délimité les zones territoriales éligibles aux avantages accor- dés dans le cadre de la décentralisation industrielle(2).

En vue d'encourager les exportateurs résidents et de faciliter leurs participations aux appels d'offres internationaux, la Banque Centrale de Tunisie a autorisé les intermédiaires agréés à leur accorder les cautions bancaires de soumission de bonne fin conformément aux normes et usances du commerce internationaI(3). Ces cautions sont octroyées sans visa préalable de la Banque Centrale s'il s'agit de produits libres à l'exportation.

Les mesures prises dans ce domaine ont visé à drainer vers les banques de dépôts une partie de l'épar- gne offerte sur le marché financier local et à intensifier le recours aux marchés et aux intermédiaires financiers étrangers.

Ce recours a intéressé uniquement la Société Tunisienne de Banque qui a procédé au mois de juin 1977 au lancement de la troisième tranche, d'un montant de 1 million de dinars et d'une durée de 10 ans, de son em- prunt de 1975 destiné au financement de projets de développement économique et industriel.

(1) Cf. Décret n077-855 du 20 octobre 1977.

(2) Cf. Décret n077-578 du 6 juillet 1977 et bulletin «Conjoncture» n054. (3) Cf. Avis de change nO133, J.O.R.T. du 11 janvier 1977. Les intermédiaires financiers spécialisés ont bénéficié de plusieurs lignes de crédits dont les accords y afférents ont été ratifiés en 1977. Ces crédits doivent servir au financement de certains projets intéressant le sec- teur industriel, les industries extractives, la construction de logements évolutifs et le secteur touristique.

Conformément aux dispositions du Vème Plan et de la loi de finances rectificative, les autorités moné· taires ont procédé au lancement d'un emprunt de 100 millions de dollars sur le marché financier international. Toutefois et devant l'empressement des banques étrangères à souscrire à cet emprunt, les autorités ont décidé de porter ce montant à 125 millions de dollars. La réalisation de cet emprunt a été confiée à la «Bank of America 1n- ternational Limited», chef de file, et à la «Chase Manhattan Bank Limited».

D'une durée de 7 ans, l'emprunt est remboursable après une période de grâce de 4 ans au taux de 1 1/8% au-dessus du «Libor»(1).

En vue de simplifier et d'unifier les opérations financières de la Tunisie avec le Fonds monétaire inter- national et le Fonds monétaire arabe, il a été décidé de les confier entièrement à la Banque Centrale de Tunisie(2).

Auparavant, les souscriptions aux quotes-parts de la Tunisie au F .M.1. étaient réalisées conjointement par la Banque Centrale pour la partie en or et par le Trésor pour la partie endinars, le paiement étant effectué en espèces, ou au moyen de bons du Trésor payables à vue émis à l'ordre du F.M.1. et détenus pour le compte de ce dernier par la Banque Centrale. Certaines autres opérations avec le F.M.1. nécessitaient la conversion de bons du Trésor, ce qui était à l'origine de problèmes de gestion et de prévision budgétaire pour le Trésor.

Aussi, la nouvelle procédure permettra-t-elle une plus grande célérité d'intervention indispensable pour mener à bien toute opération avec le F .M.1. et sur les marchés des changes. En effet, il sera possible de supprimer la formalité de prévoir et d'autoriser par la loi de finances des opérations courantes à effectuer par le F .M.1. puis- qu'en vertu de la loi, la Banque Centrale de Tunisie est chargée, en sa qualité d'agent financier de l'Etat tunisien, des relations avec le Fonds monétaire international et le Fonds monétaire arabe et partant de toutes les opérations et les transactions avec ces deux institutions.

Par ailleurs, la Tunisie a approuvé le deuxième amendemènt des statuts du Fonds monétaire interna- tional, objet de la résolution n° 31-4 du 30 avril 1976 du Conseil des Gouverneurs du Fonds(3). Les amendements ratifiés ont porté notamment sur le choix par chaque pays membre des dispositions qu'il appliquera en matière de change après la suppression dans les statuts de l'obligation de maintenir des parités fixes, sur l'élimination du rôle de l'or, sur les modifications des caractéristiques du droit de tirage spécial et "extension des emplois possibles de cet instrument et sur la mise en place du Collège en tant que nouvel organe décisionnel du Fonds. Le deuxième amendement est entré en vigueur le 1er avril 1978 après avoir été ratifié par les trois cinquièmes des membres dis- posant des quatre cinquièmes du nombre total des voix.

Enfin, la Tunisie a accepté d'augmenter sa quote-part au Fonds monétaire international dans la limite de 15 millions de D.T.S. pour la porter de 48 à 63 millions de D.T.S.(4). Le relèvement de la quote-part permettra une augmentation substantielle des possibilités de tirage de la Tunisie sur les ressources du F.M.!. et de sa part dans les futures allocations de D.T.S., le cas échéant.

(1) Taux interbancaire offert sur le marché de Londres. (2) Cf. Loi n077-71 du 7 décembre 1977 au J.D.R.T. nOS1 des 9-13 décembre 1977. (3) Cf. Loi n077-72 du '7 décembre 1977 au J.D.R.T. nOS1 des 9-13 décembre 1977. (4) Cf. Loi n077-73 du 7 décembre 1977 au J.D.R.T. nOS1 des 9-13 décembre 1977. · Souscription nette par les banques à des bons d'équipement pour un montant de 7,9 millions de dinars. · Octroi par les intermédiaires agréés des cautions de soumission et de bonne fin pour la réalisation de marchés portant sur des produits libres à l'exportation. · Souscription nette des banques à des bons d'équipement pour un montant de 2,7 millions de dinars. · La C.N.E.L. a été autorisée à financer les crédits d'anticipation octroyés à ses affiliés par un recours aux banques dans la limite d'une cote spéciale fixée pour l'année 1977 à 5 millions de dinars. Ces crédits peuvent être mobilisés à la Banque Centrale à concurrence de 50 % et au taux de 5 % l'an. · Les taux d'intérêt des prêts finançant les travaux de points d'eau et les périmètres irrigués ont été unifiés à 6 % alors qu'ils variaient auparavant entre 3 et 4 %. Les montants maxima des dépenses de-cette nature éligibles à l'aide de l'Etat ont été sensiblement augmentés. · Extension de l'aide de l'Etat aux travaux de reconstitution du couvert végétal par une mise en re- pos et une mise en défens ainsi qu'aux travaux d'entretien des ouvrages existants. · Fixation de l'organisation et des modalités de fonctionnement de la Caisse des prêts et de soutien des collectivités publiques locales. La caisse consent aux communes, conseils de gouvernorats et établissements publics locaux des prêts d'infrastructure d'une durée de 20 ans et au taux de 2 % "an et des prêts d'acquisition de matériel d'équipement d'une durée de 10 ans et au taux de 4 % l'an. · Les taux d'intérêt des prêts finançant les plantations arboricoles ont été portés de 3 % à 4 % l'an pour la période de non production et de 4,5 % à 6 % l'an pour la période de production. De mê- me, les taux d'intérêt des prêts finançant les plantations des brise-vents ont été portés de 3 % à 6 % si ces plantations servent à protéger des cultures autres que les cultures arboricoles. · Révision de la procédure d'octroi et de mobilisation des crédits à moyen terme. · Définition des critères de base en vue de l'obtention de "agrément pour l'ouverture des agences par les banques. · Réunion avec les banques. · Réunifiés à un taux d'intérêt de 6 % contre 3 % auparavant, les prêts finançant l'amélioration de logements ruraux et de la construction de hangars et de magasins de stockage sont accordés dé- sormais pour une durée de 10 ans et 15 ans assortis d'un délai de grâce d'une année. La durée de ces prêts était de 20 ans auparavant. Les montants maxima des dépenses éligibles à l'aide de l'E- tat ont été relevés de 500 dinars à 1.300 dinars pour la construction de logement et de 250 dinars à 650 dinars pour l'amélioration de logement. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 2,4 millions de dinars. Avril . Abaissement de 5,5 % à 3 % du taux de la réserve obligatoire applicable aux dépôts à vue, autres que ceux en comptes capital et d'attente,et aux dépôts et bons à terme constitués pour une pério- de inférieure ou égale à un an. · Extension du crédit agricole à court terme garanti par les sociétés de caution mutuelle agricole aux petites exploitations de grande culture d'oliviers et d'autres arbres fruitiers. · Souscription nette des banques à des bons d'équipement pour un montant de 2,4 millions de dinars. · Les taux d'intérêt des prêts finançant le développement de l'élevage ont été relevés à 6 % alors qu'ils fluctuaient auparavant entre 2 et 4 %. · Actualisation des montants maxima des dépenses relatives aux plantations arboricoles et des plan- tations de brise-vents pris en considération dans la détermination de l'aide de l'Etat et réduction du taux d'autofinancement. · L'encouragement pour l'acquisition de matériel neuf ou la révision du matériel usagé agricole est dé- sormais régi par un nouveau système. Les taux d'intérêt des prêts ont été portés de 4 % en moyenne à 6 %. Mai . Allègement de la documentation adressée par les banques pour l'élaboration de la balance des paie- ments. A la place des relevés de comptes de leurs correspondants tenus en devises, la documentation men- suelle «balance des paiements» se limitera aux comptes étrangers en dinars convertibles, aux comp- tes capital, aux états des billets de banques en devises, au tableau des engagements en dinars et à la position de change. En contrepartie, le délai de transmission de la documentation a été ramené au 10 du mois pour les envois relatifs au mois précédent. · Les entreprises travaillant dans le cadre de la loi n° 72-38 du 27 avril 1972 en qualité de résidentes ont été autorisées à libeller leurs contrats, factures et toutes pièces y afférentes en devises. La de· vise de facturation ne peut être utilisée qu'en tant que monnaie de compte. La monnaie du règle- ment effectif demeure le dinar. · Souscription nette des banques à des bons d'équipement pour un montant de 2,4 millions de dinars. · Extension de l'aide de l'Etat à l'acquisition et à la modernisation de thonniers accompagnée d'une actualisation des montants maxima pris en considération pour le financement de la pêche. Parallèlement, les taux d'autofinancement exigés des coopératives ont été abaissés de 10 à 5 %, de 40 à 30 % et de 20 à 15 % pour respectivement l'acquisition d'armement, sa remise en état et sa modernisation. · Entrée en activité de l'Union Tunisienne de Banques en France. Outre l'apport en nature de la So- ciété Tunisienne de Banque, ont participé à son capital, la Banque Centrale de Tunisie, la Banque Nationale de Tunisie, la Banque du Sud, l'Office du Commerce de Tunisie, Tunis-air et la Société Tunisienne d'Assurances et de Réassurances. · Réunion avec les banques. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 2,3 millions de dinars. · Lancement par la Société Tunisienne de Banque de la troisième tranche de 1 million de dinars de son emprunt destiné au financement des projets de développement économique et social. · Abaissement de 3 à 1 % du taux de la réserve obligatoire applicable aux dépôts à vue, autres que ceux en compte capital et d'attente et aux dépôts et bons à terme constitués pour une période in- férieure ou égale à un an. · La cote céréales a été ramenée le 1er juillet, de 13 millions de dinars à 10 millions de dinars. · Révision de la règlementation de la profession immobilière. · 8ème session du Conseil National du Crédit. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,2 million de dinars. · Amélioration du système de prévention et de répression du délit d'émission de chèque sans provi- sion: Il incombe au banquier,en cas d'absence ou d'insuffisance de provision, la diligence d'établir une attestation de non-paiement. Les poursuites engagées sont arrêtées si, dans un délai de 10 jours à partir de la date d'envoi de l'attestation, le tireur justifie du paiement du chèque ou de la reconstitution d'une provi~ion suffisante et du règlement d'une amende forfaitaire de 10% du montant de l'insuffisance de la provision avec un minimum de 20 dinars. · Extension de l'aide de l'Etat à la pêche à toute personne physique et morale de nationalité tuni- sienne qui s'associe à des patrons pêcheurs. · Délimitation des zones territoriales éligibles aux avantages accordés dans le cadre de la décentrali- sation industrielle. · Dans le cadre de la Promotion de la construction de logements au profit des assurés sociaux, une société de promotion des logements sociaux a été créée. Son capital social est souscrit entièrement par la Caisse de Sécurité Sociale et la Caisse d'Assurance Vieillesse, Invalidité et Survivants. · L'autorisation de l'Etat à émettre des emprunts réservés aux titulaires des comptes «Capital» a été prorogée au 31 décembre 1977. · Dans le cadre de la Promotion de la construction de logements pour les salariés, un Fonds de Pro- motion du Logement pour les salariés a été institué. Il est alimenté par les employeurs publics ou privés exerçant en Tunisie à l'exclusion des exploitants agricoles privés. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,2 million de dinars. · Précision des diligences incombant aux banques aux différents stades d'application de la nouvelle - 141 - règlementation des chèques sans provision et du dispositif de transmission des informations néces- saires à l'exécution de la loi aux autorités publiques aux banques et aux intéressés. Septembre . Modification des conditions de réescompte et d'avances en comptes courants. Le taux officiel de réescompte de la Banque Centrale de Tunisie, (T.B.) déterminé par référence au taux de mobilisa- tion des effets de transaction sur la Tunisie a été relevé de 5 % à 5,75 %. · Relèvement général des taux créditeurs applicables aux dépôts à vue, à terme et aux comptes spé- ciaux d'épargne. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,2 million de dinars. · Relèvement de la cote vin de 2,7 à 3,7 millions de dinars. · Création de la Commission Consultative de la Promotion Immobilière. · Fixation des critères d'agrément des promoteurs immobiliers. · Fixation du cahier des charges de la promotion immobilière. · Suspension de la mise en circulation de pièces de monnaie de 1/2 dinar, type 1968. Octobre . Adoption des formulaires des attestations de non-paiement de chèque pour absence ou insuffisance de provision. · Relèvement de 200.000 à 500.000 dinars,Fonds de roulement compris, du plafond de la dotation remboursable dispensée dans le cadre du FOPRODI et de 30.000 à 75.000 dinars du coût des pro- jets nouveaux entrepris par la petite et moyenne entreprise et pouvant bénéficier de crédits à mo' yen ou long terme dans le cadre du FOPRODI. Ces crédits peuvent se cumuler avec la dotation remboursable. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,2 million de dinars. Novembre . Renforcement des commissions régionales chargées de statuer sur les demandes de l'aide dans le cadre du Fonds National d'Amélioration de ,'Habitat. · Fixation de l'organisation de la Société 'de promotion des logements sociaux. · Non acceptation à la séance de compensation de tout chèque rejeté pour absence ou insuffisance de provision s'il n'est pas accompagné de la notice. · Révision de la situation comptable mensuelle des banques. · Fixation des modalités de financement des exportations d'agrumes. · Précision de la nature des travaux d'aménagement et de modernisation d'installation d'aquaculture pouvant bénéficier de l'aide de l'Etat. · Extension de l'aide de l'Etat à la pêche pour englober les frais d'assurance d'armements nouvelle- ment acquis. · Fixation des modalités d'intervention du Fonds de promotion du logement pour les salariés. L'aide du Fonds peut intervenir notamment sous forme de prêts pour la construction ou l'acquisition de logements ou pour parfaire l'épargne exigée dans le cadre du régime d'épargne-logement. Elle béné- ficie aux salariés dont les salaires mensuels se situent entre le SMIG et trois fois le SMIG. · Possibilité d'ouverture de· comptes d'éparQne-logement pour une période de 5 ans. La durée des prêts consentis aux titulaires de ces comptes a été fixée à 15 ans. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,2 million de dinars. Décembre . Lancement d'un emprunt de 125 millions de dollars sur le marché financier international. · Fixation des modalités pratiques de l'intervention du système bancaire dans le financement du stock report de l'O.N.H. et de la campagne oléicole 1977-78. · Relèvement d~ 20 à 22 millions de dinars de la cote huile d'olives. · Réunion inter-bancaire. · 9ème session du Conseil National du Crédit. · Approbation par la Tunisie du 2ème Amendement des Statuts du Fonds monétaire international. · Autorisation de l'augmentation de la quote-part de la Tunisie au Fonds monétaire international. · Fixation des relations entre la Banque Centrale de Tunisie d'une part et le Fonds monétaire inter- national et le Fonds monétaire arabe d'autre part. · Souscription nette des banques aux bons d'équipement pour un montant de 1,1 million de dinars. En 1977, aucun changement n'est intervenu dans la composition du système financier. Ce dernier comprend, outre la Banque Centrale de Tunisie, dix banques de dépôts(1), un établissement bancaire en liquida- tion(2), le Centre des Chèques Postaux et les Institutions de développement(3) et de collecte de l'épargne(4),

A cette liste, il faut ajouter les autres établissements financiers spécialisés dans le placement ou institu- tions de gestion de portefeuille(51. les caisses locales de crédits mutuels au nombre de 43, les deux banques non ré- sidentes(6), les représentations des banques étrangères, la bourse des valeurs mobilières et les deux organismes in- terprofessionnels à savoir le Conseil Nationai du Crédit et l'Association Professionnelle des Banques de Tunisie.

L'année 1977 a été caractérisée par un resserrement de la liquidité bancaire de 36,5 millions de dinars en moyenne annuelle, en diminution de 11,0 % sur son niveau de l'année précédente (41,0 millions de dinars).

Au cours des huit premiers mois de l'année et au moisde novembre 1977, les sorties massives de de- vises conjuguées à l'augmentation de la part de la monnaie fiduciaire ont été à "origine du resserrement ressenti par les banques. Les fuites vers l'extérieur, en particulier, ont porté le retrécissement de la liquidité bancaire à des niveaux maxima de 19,1, 17,9 èt 10,1 millions de dinars en janvier, février et juin respectivement.

En revanche, les dépenses publiques effectuées au cours des mois de septembre et octobre et les en- trées nettes de fonds en provenance de l'extérieur au mois de décembre se sont traduites par des améliorations sen- sibles de la trésorerie des banques.

Il est à noter que, pour l'année 1977, les créances nettes de la Banque Centrale sur l'extérieur restent le principal facteur déterminant l'évolution de la liquidité bancaire.

Le gonflement de la circulation fiduciaire et la détérioration des avoirs extérieurs nets constituent les principaux facteurs exogènes qui ont été à l'origine de la détérioration de la liquidité bancaire, alors que le com- portement du Trésor a exercé un effet moyen positif.

Après s'être aggravé en 1976, ,'effet restrictif moyen des ponctions effectuées par les entreprises et les particuliers sous forme de retraits de billets s'est atténué en 1977 revenant, d'une année à l'autre, de - 30,2 mil- lionsde dinars à - 21,1 millions de dinars. Comme chaque année, les besoins en monnaie fiduciaire ont suivi l'évo- lution des activités saisonnières et de certaines échéances; ils ont été particulièrement ressentis au cours de la pé- riode juin-août et aux mois de novembre et décembre. A la fin de ce mois, ils ont enregistré le maximum de l'an- née, soit 213,6 millions de dinars.

(1) La Société Tunisienne de Banque (S.T.B.), la Banque Nationale de Tunisie (B.N.T.), la Banque du Sud (B.S.), l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (U.B.C.I.), l'Union Internationale de Banques (U.I.B.), la Banque de Tunisie (B.T.), le Crédit Fon- cier et Commercial de Tunisie (C.F.C.T.). l'Arab Bank Limited (A.B.), la Banque Franco-Tunisienne (B.F.T.) et la Banque 1 nterna- tionale Arabe de Tunisie (B.I.A.T.). (2) La CaisseMutuelle du Crédit Agricole de Tunisie (C.M.C.A.T.). (3) La Banque de Développement Economique de Tunisie (B.D.E.T.), la Banque Générale d'Investissement (B.G.I.) et la Compa- gnie Financière et Touristique (CO.FI.T.). (4) La Caissed'Epargne Nationale Tunisienne (C.E.N.T.) et la CaisseNationale d'Epargne-Logement (C.N.E.L.). (5) La Société Financière et de Gestion (SO.F I.GES.), la Société Générale de Participation (G.E.P.), la Société Immobilière et de Participation (S.IM.PAR), l'Union Tunisienne de Participation (U.T.P.) et l'Union Financière (U.F.). (6) Citibank et Chase Manhattan Bank Limited. Quant aux avoirs extérieurs nets, leur impact sur la liquidité bancaire a été assez important en 1977. Leur effet restrictif a atteint 49,8 millions de dinars contre 9,6 millions de dinars en 1976. Mais durant l'ensemble des années 1970, l'effet des avoirs extérieurs nets sur la liquidité bancaire a été plutôt positif. L'accélération du rythme des sorties de devises constatée essentiellement durant le premier semestre de l'année 1977 a résulté du règlement des importations effectuées par les entreprises sous forme de biens d'équipement, de matières premières et de certains produits alimentaires. Les ponctions ont été particulièrement ressenties par les banques aux mois de janvier (- 18 millions de dinars), mars (- 19,5 millions de dinars) et juin (- 18 millions de dinars).

Durant le mois d'août, l'amélioration des recettes d'exportations, le tirage sur le F.M.!. dans le cadre de la facilité du financement compensatoire ainsi que la réalisation de la ligne de crédits accordés par la Libye ont permis la reconstitution des avoirs extérieurs pour 9,2 millions de dinars.

L'effet restrictif des sorties de devises a repris, néanmoins, dès le mois de septembre et jusqu'à fin no- vembre mais à une cadence relativement faible. A la fin de l'année, la réalisation de l'emprunt contracté par la Tu- nisie auprès du marché financier international a engendré une forte reconstitution des avoirs extérieurs (+ 40,2 millions de dinars) permettant ainsi une nette amélioration de la liquidité bancaire (+ 10,5 millions de dinars).

EVOLlITlON DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE (Variation des moyennes annuelles) (en milliers de dinars)

Facteurs 1973/72 1974/73 1975/74 1976/75 1977/76

Monnaie fiduciaire ...... 9.260 - 20.625 26.560 - 30.197 - 21.078 Créances nettes de la B.C.T. sur l'Etat .... 20.995 - 14.416 + 10.225 + 9.480 + 17.492 Créances nettes de la B.C.T. sur l'extérieur .. + 40.650 + 40.361 + 1.799 9.552 - 49.788 Réserve obligatoire ...... 6.065 3.919 5.928 1.002 + 9.709 Dépôts provisoires ...... 1.948 + 407 + 932 Autres facteurs ...... 7.176 12.784 20.415 10.107 + 6.273 Total des facteurs de la liquidité 2.846 11.383 42.827 40.971 36.460 Concours de la Banque Centrale + 2.846 + 11.383 + 42.827 + 40.971 + 36.460 Réescompte et pension .•...... + 2.846 + 4.272 + 26.955 + 34.299 + 19.171 1ntervention sur le marché monétaire . + 7.111 + 15.872 + 6.672 + 17.289

Contrairement à l'effet restrictif cumulé du secteur extérieur et du comportement des entreprises et des particuliers, le comportement du Trésor a exercé en moyenne des effets favorables sur la liquidité bancaire, puisqu'il a été à l'origine d'une amélioration de la trésorerie des banques de 17,5 millions de dinars en 1977 con- tre 9,5 millions de dinars une année auparavant.

Cette amélioration a résulté des effets des dépenses du Trésor effectuées notamment durant les mois de mars, juin et septembre et a permis de compenser les ponctions réalisées sous forme de recettes durant les au- tres périodes de l'année.

Quant aux facteurs endogènes, c'est essentiellement la manipulation du taux de la réserve obligatoi- re(l) qui a permis de soulager la contraction de la liquidité bancaire. Ainsi, une restitution moyenne de liquidités aux banques de 9,7 millions de dinars a été obtenue en 1977 contre un effet restrictif de 1,0 million de dinars l'an- née précédente. L'allègement du taux aux mois d'avril et juillet a permis une restitution de fonds aux banques pour des montants de 7,6 et 6,4 millions de dinars respectivement. Par ailleurs, la reconstitution du portefeuille d'effets privés à moyen terme a exercé un effet positif sur la liquidité bancaire par la restitution aux banques d'une partie des dépôts provisoires gelés à la Banque Centrale.

La détérioration de la trésorerie des banques a suscité une forte augmentation du recours au refinance- ment de la Banque Centrale sous ses diverses formes.

Les encours de crédit des banques à l'égard de la Banque Centrale réalisés sous forme de réescompte et d'intervention sur le marché monétaire sont passés, d'une fin d'année à l'autre, de 109,4 à 149,7 millions de dinars, s'inscrivant ainsi en augmentation de 40,3 millions de dinars ou 36,8 % et représentant 24,3 % des dépôts bancaires contre 20,7% à la fin de décembre 1976. Le refinancement maximum a été constaté au mois d'août 1977 avec un montant record de 173,0 millions de dinars.

La part du refinancement dans les emplois de la monnaie centrale a ainsi augmenté, passant d'une an- née à l'autre de 49,0 % à 64,1 %. Cette évolution a incité les banques à réduire le niveau de leurs réserves libres constituées auprès de la Banque Centrale. Aussi, le pouvoir de création monétaire des banques a-t-il été étroitement conditionné par l'évolution du refinancement, ce qui explique, en partie, l'accroissement modéré de la plupart des variables monétaires, notamment des disponibilités monétaires.

EVOLUTION DES CONCOURS DE LA BANQUE CENTRALE AUX BANQUES (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Réescompte ...... 31.436 36.855 85.485 97.443 104.725 105.464 112.095 109.986 Cote ordinaire..... 12.000 12.000 12.000 20.000 20.000 20.000 20.000 20.000 Utilisations 7.952 7.656 8.711 15.518 17.513 18.319 19.542 18.923 Cotes saisonnières .. 15.800 15.400 28.500 35.700 35.700 35.700 33.700 35.700 Utilisations ...... 10.643 12.388 13.157 11.144 24.858 24.124 12.669 9.776 Cote moyen terme .. 12.000 12.000 12.000 12.000 12.000 12.000 12.000 12.000 Utilisations ...... 9.034 8.705 10.448 11.315 12.461 13.337 17.449 17.512 Hors cotel Utilisations) 3.807 8.106 53.169 59.466 49.893 49.684 62.435 63.775 Pension ...... 3.355 Intervention sur le mar- ché monétaire ..... 17.445 19.750 11.920 36.150 60.140 52.700 39.750 Total des concours de la B.C.T...... 34.791 54.300 105.235 109.363 140.875 165.604 164.795 149.736

L'expansion du refinancement provient aussi bien du réescompte que de l'intervention de l'Institut d'émission sur le marché monétaire.

Compte tenu de la nature conjoncturelle des besoins dl;!refinancement des banques, les interventions de l' 1nstitut d'émission effectuées dans le cadre du réescompte ont connu une progression sensible, en augmenta- tion de 19,2 millions de dinars en moyenne en 1977 suite aux assouplissements introduits par la Banque Centrale dans sa politique de réescompte tendant à en- courager l'octroi de crédits à "économie. Dans ce contexte, elle a procédé à la révision des co- 36 tes saisonnières en portant la cote vin et la cote 32 ,~,...,.,.;lMontant de 10 cote huile de 2,7 à 3,3 millions de dinars et de 20 à iïi 28 • a: 22 millions de dinars respectivement. La cote « céréales a été ramenée de 13 à 10 millions de z 24 0 dinars( 1). w 0 20 zCI) 0 16 S'élevant à 110,0 millions de dinars, le ::; -' montant global du réescompte a augmenté de ~ 12 12,5 millions de dinars ou 12,9 % en 1977 con- z !:!:! 8 tre respectivement 12 millions de dinars ou 14 % en 1976. Il représente 73,5 % de l'ensem- 4 ble du refinancement contre 89,1 % au cours 0 de l'année précédente. Cette augmentation a in- téressé principalement le réescompte d'effets représentatifs des crédits à moyen terme et, dans une moindre mesure, ceux à court terme.

Comparé à l'année antérieure, le réescompte des crédits à moyen terme fait apparaître une expansion de 6,2 millions de dinars provenant à concurrence de 5,5 millions de dinars du réescompte des crédits ordinaires et spéciaux alloués aux entreprises industrielles; le réescompte des crédits finançant la construction à usage d'ha- bitation et de ceux dispensés dans le cadre du financement de logement de standing ont augmenté respectivement de 0,5 et 0,2 million de dinars.

Les crédits à moyen terme mobilisés à la Banque Centrale ont atteint 17,5 millions de dinars au mois de décembre 1977 contre 11,3 mill ions de dinars une année auparavant, représentant 15,9 % de l'ensemble du réescompte contre 11,6% en 1976. Cette évolution s'explique par "octroi de crédits à moyen terme par les banques qui ont atteint un ratio effectif d'emploi en effets privés dépassant le ratio règlementaire. Il est à signaler qu'une procédure simplifiée a été instituée par la Banque Centrale pour le réescompte des effets à moyen terme consistant en la présentation par la banque d'un billet global de mobilisation(2).

Quant au refinancement des crédits à court terme, il a accusé un ralentissement puisqu'il n'a augmen- té, d'une fin d'année à l'autre, que de 4,8 contre 9,8 millions de dinars et a représenté 84,1 % de l'ensemble des effets réescomptés contre 88,4 % l'année précédente.

Par catégorie d'effets, les crédits réescomptés à l'intérieur de la cote ordinaire et les crédits admis en hors cote ont connu une progression continue tout au long de l'année passant de 15,5 à 18,9 millions de dinars et de 59,5 à 63,8 millions de dinars respectivement. Cette évolution découle de la révision du système du crédit agri- cole visant à encourager la production de ce secteur et à inciter "ensemble des banques à intensifier leur interven- tion dans le financement de l'agriculture. En revanche, les effets réescomptés dans le cadre des cotes saisonnières ont connu un fléchissement sensible revenant de 11,1 millions de dinars à 9,8 millions de dinars et ce après avoir enregistré un maximum de 24,9 millions de dinars en mars 1977.

La situation sur le marché monétaire a été caractérisée par une certaine surchauffe. Le montant moyen d'intervention de la Banque Centrale a augmenté de 17,3 millions de dinars en 1977 contre 6,7 millions de dinars en 1976. Après avoir été soumis, durant le premier semestre, à de vives tensions qui se sont accentuées au cours

(1) Voir chapitre relatif à "action des autorités monétaires. (2) Cf. Circulaire n077-28 du 14 mars 1977. du troisième trimestre pour atteindre un maximum d'intervention au mois d'août avec une moyenne de 62,4 mil- lions de dinars, les encours sur le marché monétaire ont amorcé un mouvement de baisse. En fin d'année. le refi- nancement dans le cadre du marché monétaire s'est établi à 39,8 millions de.dinélrs contre 11,9 millions de dinars une année auparavant, représentant ainsi 26,5 % des concours aux banques contre 10,9 % en 1976.

Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976

Prêts des banques de dépôts...... Prêts des institutions de développement et de collecte de l'épargne. . 150 2.775 3.945 3.890 8.620 5.730 5.520 5.530 Prêts de la B.C.T. . .. 22.195 20.086 15.280 39.730 60.340 53.865 39.921 Total des prêts = Total des emprunts 1.050 Emprunts des banques de dépôts...... 1.050 Emprunts des institu- tions de développement et de collecte de l'épargne Emprunts de la B.C.T.

Les demandes d'emprunts exprimées sur le marché monétaire continuent à provenir en 160 quasi-totalité des banques de dépôts. Du côté 150 de l'offre, l'intervention de la Banque Centrale 140 reste prépondérante; mais il convient de noter !!!II Pensions 130 également l'accroissement de l'offre des insti- _ Réescompte tutions de développement et de collecte de l'é- 120 pargne, qui a atteint en moyenne 12,3 % de ~ 110 l'ensemble des emprunts. Outre la B.D.E.T. et ~ 100 la C.N.E.L., la CO.FI.T. a été autorisée au mois ~ 90 o de février à offrir sur le marché ses excédents ~ 80 provisoires de liquidités. o 70 :::i -l 60 i Pour ce qui est de J'évolution des taux z 50 d'intérêt sur le marché monétaire, elle traduit w 40 assez fidèlement celle de l'offre et de la de- 30 mande de liquidité et l'endettement accru des 20 banques. Des taux de plus en plus élevés ont 10 été enregistrés atteignant le maximum de 7,5 % le 11 novembre 1977. Quant au taux mensuel o moyen du marché, il a oscillé autour de 6,55 %. EVOLUTION DES TAUX D'INTERET SUR LE MARCHE MONETAIRE EN 1977 (en % l'an)

Jany. féY. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oet. Nay. Déc.

Tau>< maxima ... 6,25 6,50 7,00 7,00 7,25 7,25 7,00 7,00 6,50 6,75 7,50 7,25 Taux minima ... 5,50 6,00 6,50 5,75 6,75 6,50 6,50 6,25 6,25 6,25 6,75 6,25 Tauxdefin de mois ... 6,00 6,50 6,75 6,75 7,00 7,25 6,75 6,50 6,25 6,75 7,00 6,25 Taux moyen du mois .. 5,90 6,30 6,68 6,30 6,97 6,46 6,79 6,74 6,41 6,31 6,96 6,80

En dépit du resserrement de la liquidité bancaire qui traduit un ralentissement du taux d'expansion des ressources des banques, ces dernières ont fourni un effort important en matière de crédit intérieur.

En effet, si les emplois se sont accrus de 118,5 millions de dinars ou 13,5 %, les ressources propres, ordinaires et spéciales des banques n'ont augmenté que de 81,9 millions de dinars ou 10,9 % engendrant ainsi un fléchissement du taux de couverture des emplois par les ressources de 85,8 % en 1976 à 83,8 % en 1977.

La ferme détermination des autorités monétaires à réaliser les objectifs du Vème Plan en matière de financement de l'économie a amené la Banque Centrale à relayer les banques en augmentant sensiblement son concours sous forme de réescompte et d'intervention sur le marché monétaire.

S'élevant à 993,3 millions de dinars à la fin de décembre 1977, les emplois des banques ont enregistré par rapport à leur niveâu de 1976 une progression de 13,5 % qui a intéressé essentiellement les concours à "éco- nomie et le portefeuille d'effets publics. Les disponibilités des banques ont enregistré, pour la deuxième année consécutive, une baisse sensible.

Les disponibilités constituées par les encaisses et les dépôts à la Banque Centrale et au Centre des Chèques Postaux sont revenues, d'une année à l'autre, de 38,2 à 30,9 millions de dinars accusant ainsi une baisse de 7,3 millions de dinars ou 19,2 %. De même qu'en 1976, cette baisse s'explique par une contraction des dépôts obi igatoires non rémunérés auprès de 1'1 nstitut d'émission, à savoir la réserve obligatoire et les dépôts provisoires, qui sont tombés respectivement de 25,8 à 12,5 millions de dinars et de 0,6 à 0,2 million de dinars résultant tant de l'abaissement du taux de la réserve obligatoire que d'une utilisation plus soutenue des ressources bancaires dans le cadre du ratio d'emplois en effets privés à moyen terme.

Les révisions du taux de la réserve obligatoire intervenues dans des moments où les banques souffraient d'un resserrement de liquidités ont permis de rétrocéder aux banques un montant de 13 m.illions de dinars leur permettant ainsi de reconstituer leurs réserves libres. Ces dernières, en s'élevant à 18,2 millions de dinars à la fi.n de décembre 1977, ont augmenté de 6,4 millions de dinars ou 35,2 % par rapport à leur niveau de 1976.

A l'exception de l'encaisse liquide des banques, en dinars et en devises, qui a accusé une légère baisse (0,3 million de dinars). cette évolution a touché l'ensemble des réserves: + 3,2 millions de dinars pour les dépôts au centre des chèques postaux, + 1,8 million de dinars pour les comptes en devises et + 1,7 million de dinars pour les comptes courants ordinaires à la Banque Centrale de Tunisie. EVOLUTION DES EMPWIS DES BANQUES DE DEPOTS (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Disponibilités 29.285 44.030 49.285 38.226 47.034 34.801 30.008 30.879 Encaisse ...... 4.046 4.992 5.933 5.806 5.386 6.015 6.705 5.541 Caisse ...... 3.294 3.732 4.012 4.515 4.017 4.856 5.026 4.444 Devisesen caisse ... 752 1.260 1.921 1.291 1.369 1.159 1.679 1.097 Dépôts à la B.C.T .... 23.063 37.564 41.632 31.265 37.688 26.601 19.841 21.021 Cptes courants ordin.. 3.001 7.883 2.716 2.946 4.487 3.011 2.861 4.667 Réserve obligatoire .. 17.687 22.205 27.701 25.838 25.126 17.732 12.257 12.529 Dépôts provisoires .. 3.086 635 777 127 141 180 Comptes devises 2.375 7.476 8.129 1.846 7.298 5.731 4.582 3.645 Dépôts au C.C.P .... 2.176 1.474 1.720 1.155 3.960 2.185 3.462 4.317 Portef. d'effets publics 46.780 47.434 47.407 70.080 83.103 90.233 93.833 97.543 Bons du Trésor ..... 11.896 Bons d'équipement .. 34.884 47.434 47.407 70.080 83.103 90.233 93.833 97.246 Emprunts nationaux. 297 Concours à l'économie 403.957 533.949 683.820 766.492 790.620 811.975 839.299 864.897 Ef .réescomptés à la BCT 31.436 36.855 85.485 97.443 104.725 105.464 112.095 109.986 Tunisie ...... 29.745 35.548 84.777 94.694 96.604 99.090 106.564 105.649 Etranger ...... 1.691 1.307 708 2.749 8.121 6.374 5.531 4.337 Crédits s/ress. ordin .. 289.831 389.182 470.573 531.805 546.264 563.688 582.694 an.677 Tunisie ...... 283.344 374.604 460.542 525.447 538.796 571.177 595.633 619.149 Réescompte M.T. (-1. -13.337 -17.449 -17.512 Etranger ...... 6.487 14.578 10.031 6.358 7.468 5.848 4.510 6.040 Crédits s/ress.spéciales 70.426 85.850 95.637 103.733 105.889 108.846 110.007 113.061 Portefeuille-titres ... 12.264 22.062 32.125 33.511 33.742 33.977 34.503 34.173 Bons C.N.E.L. .... 6.000 10.000 9.300 9.300 9.300 9.300 8.200 Bons B.o.E.T. .... 2.100 5.790 5.190 5.190 4.800 4.800 4.590 Autres titres ..... 12.264 13.962 16.335 19.021 19.252 19.877 20.403 21.383

Total des emplois ... 480.022 625.413 780.512 874.798 920.757 937.009 963.140 993.319

En ce qui concerne les créances des banques de dépôts sur l'Etat, elles ont suivi le rythme d'évolution enregistré en 1976 et ont augmenté en 1977 de 27,5 millions de dinars pour atteindre 97,5 millions de dinars et constituer 9,8 % de l'ensemble des emplois des banques contre 8 % en 1976 et 6,1 % en 1975. Cette progression s'explique essentiellement par les souscriptions nettes des banques aux émissions de bons d'équipement pour un montant de 27,2 millions de dinars.

Quant aux concours des banques à l'économie, ils ont connu en 1977 le même taux d'expansion en- registré une année auparavant, soit 12,8 % contre 12,1 % passant de 766,5 millions de dinars à la fin de décembre 1976 à 864,9 millions de dinars à la fin de décembre 1977, soit plus de 87,1 % des emplois des banques. Cette progression a concerné aussi bien les crédits refinancés par la Banque Centrale (+ 12,9 %) que ceux nourris par les banques de dépôts sur leurs ressources ordinaires (+ 14,3 %). Bien qu'elles aient enregistré une augmentation sensible par rapport à l'année précédente, les avances en compte courant ont vu leur part dans l'ensemble des crédits sur ressources ordinaires des banques de dépôts diminuer légèrement.

Par contre, les avances consenties sur des marchandises et autres garanties réelles ont accusé une pro- gression substantielle pour atteindre 44,5 millions de dinars en 1977 contre 30,1 millions de dinars une année auparavant. En revanche, les autres avances, bien qu'elles soient en augmentation de 6,5 millions de dinars, ne représentent plus que 78,5 % de l'ensemble des avances contre 85,4 % en 1976. Ceci dénote de l'effort déployé par certaines banques de dépôts qui ont limité les avances au financement des secteurs productifs.

Quant au portefeuille escompte des banques de dépôts, il a atteint 299,3 millions de dinars à la fin de décembre 1977,en augmentation de 56 millions de dinars. Cette évolution a intéressé tant les effets réescomptables que les effets non réescomptables qui sont passés, d'une fin d'année à l'autre, de 118,9 à 159,7 millions de dinars et de 124,4 à 139,6 millions de dinars respectivement. Les effets réescomptables se sont accrus à une cadence accélérée. Il est à noter qu'un volume d'effets de 110 millions de dinars a été mobilisé en 1977, soit 40,8 % du total des crédits mobilisables contre 45,0 % une année aupar,avant.

Comparées à l'année antérieure, les autres composantes des crédits sur ressources ordinaires des ban- ques ont atteint 92 millions de dinars, en augmentation de 14,1 millions de dinars. Cette évolution a touché l'en- semble des postes et essentiellement le «recouvrement et encaissement net» (+ 12,0 millions de dinars ou + 20,8 %).

S'agissant des crédits sur ressources spéciales, ils ont enregistré en 1977 un taux d'accroissement com- parable à celui de 1976. L'augmentation a intéressé tant les fonds étatiques tels que les crédits dispensés Slir les fonds spéciaux de développement de l'agriculture et d'encouragement de la pêche que tes fonds d'origine extérieure provenant de la Caisse centrale de coopération économique et du Créditanstalt.

Il est à signaler enfin que le portefeuille-titres des banques est en légère progression (+ 2 %) par rapport à son niveau précédent. Cette évolution n'a concerné que les «autres titres» qui sont passés de 19,0 millions de dinars au 31 décembre 1976 à 21,4 millions de dinars à la fin de décembre 1977 représentant 62,6 % de l'ensemble du portefeuille-titres.

Par contre, le volume des bons C.N.E.L. et B.D.E.T. ne cesse de décroître d'une année à l'autre par sui- te des remboursements effectués. La C.N.E.L. a, en effet, remboursé au mois de décembre des bons pour un mon- tant de 1,1 million de dinars et la B.D.E.T. des bons pour un montant global de 0,6 million de dinars aux mois d'avril, mai, octobre et novembre. Les ressources propres, ordinaires et spéciales se sont élevées à 832,8 millions de dinars à la fin de décembre 1977, en accroissement de 81,9 millions de dinars ou 10,9 % par rapport à leur niveau de 1976. Cette évolution résulte essentiellement de l'expansion des ressources ordinaires des banques.

Pour les ressources ordinaires et propres des banques, hormis les autres ressources nettes qui ont sen- siblement diminué, toutes les autres composantes ont évolué à un rythme plus ou moins accéléré.

C'est ainsi que les dépôts à vue qui représentent 92,9 % de l'ensemble des dépôts monétaires ont at- teint312,7 millions de dinars à la fin de décembre 1977 contre 281,3 millions de dinars au 31 décembre 1976. La progression des dépôts à vue s'est élevée à 31,4 millions de dinars ou 11,1 % et a intéressé particulièrement les dé- pôts de la clientèle commerciale (26,1 mi'uions de dinars ou 23,2 %).

En ce qui concerne les disponibilités quasi-monétaires des entreprises et des particuliers, malgré le ra- lentissement du rythme de leur expansion qui est revenu de 34,7 % en 1976 à 16,2 % en 1977, elles ont enregistré une augmentation qui demeure appréciable en valeur absolue. Aussi leur part dans les ressources banca ires s'est-el- le légèrement améliorée.

L'amélioration des disponibilités quasi-monétaires continue à provenir des dépôts à terme et des comptes spéciaux d'épargne qui ont progressé respectivement de 20,6 % et de 29,7 %. Après avoir légèrement régressé, la part de ces deux composantes dans la quasi-monnaie s'est renforcée pour atteindre 88,6 % au 31 dé- cembre 1977. Par durée de placement, l'accroissement a intéressé essentiellement les dépôts à terme supérieurs à un an et particulièrement ceux constitués pour une période comprise entre 18 et 24 mois qui ont augmenté de 22,2 millions de dinars dont 17,7 millions de dinars au mois de décembre 1977. Cette progression résulte notamment des dépôts de certains organismes de prévoyance sociale constitués jusqu'au mois de novembre pour une période supérieure à 2 ans.

VENTILATION PAR DUREE DES DEPOTS A TERME (Banques de dépôts) (en milliers de dinars)

1 9 7 6 9 7 7

Mars Juin Septembre Décembre Mars Juin Septembre Décembre

Dépôts inf.ou égaux à 1an 27.238 30.847 29.669 36.296 34.489 33.431 31.998 31.274 .de 3 mois à moins de 6mois 2.135 4.219 3.421 6.579 2.462 3.094 1.835 2.428 .de6 mois à moinsd'unan 10.608 11.887 11.679 12.376 13.909 11.643 10.156 9.975 .égaux à 1 an ...... 14.495 14.741 14.569 17.341 18.118 18.694 20.007 18.871 Dépôts supérieurs à 1 an . 88.101 103.952 109.148 114.445 123.722 134.047 136.275 150.550 .plus de 1 an à moins de 18 mois ...... 6.599 6.970 6.767 6.918 7.212 7.145 5.538 6.234 .de 18 mois à moins de 24 mois ...... 13.586 10.858 10.650 11.818 13.066 14.536 15.150 34.050 .de 2 ans à moins de 3ans 67.498 86.034 91.655 95.663 103.398 112.366 115.587 110.266 .3 ans et plus ...... 418 90 76 46 46 Total ...... 115.339 134.799 138.817 150.741 158.211 167.478 168.273 181.824

Quant aux dépôts en comptes spéciaux d'épargne, leur augmentation a touché l'ensemble des ban- ques suscitant ainsi une meilleure répartition des fonds collectés. La part de la première banque dans la collecte de ces dépôts ne cesse de décroître revenant de 54,8 % en 1975 à 51,6 % en 1976 et à 48,7 % en 1977 et ce au profit d'autres banques qui attirent de plus en plus l'épargne des ménages. EVOLUTION DES RESSOURCES DES BANQUES DE DEPOTS (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre - - Ressources propres et ordinaires ...... 368.961 471.509 563.756 641.937 648.410 647.648 672.840 715.941

Dépôts monétaires des entreprises&particuliers .. 200.122 248.898 292.655 303.712 301.880 293.968 308.957 335.628 Dépôts quasi-monétaires des entrep.&particuliers . 102.831 139.027 185.234 249.600 255.748 265.923 269.559 292.612 Dépôts et créditeurs divers (non-résidents) ..... 19.091 25.290 30.973 33.372 35.690 34.631 35.583 36.830 Fonds propres ...... " ...... 38.537 44.176 50.044 59.772 64.174 68.979 69.399 69.413 Autres ressources nettes ...... 8.380 14.118 4.850 - 4.519 - 9.082 - 15.853 - 10.658 - 18.542 Résidents ...... 3.382 6.657 1.812 - 9.149 - 15.644 - 23.410 - 17.033 - 21.202 Non-résidents...... 4.998 7.461 3.038 4.630 6.562 7.557 6.375 2.660 ..• Ressources spéciales ...... 74.149 93.154 100.390 108.973 110.537 112.851 114.881 116.884 en N Fonds de prêts extérieurs à long terme ...... 34.774 45.723 49.670 57.121 57.490 57.293 57.957 58.338 1 Fonds de contrepartie ...... 9.752 9.517 9.260 8.986 9.026 8.993 8.832 8.872 Fonds étatiques ...... 29.623 37.914 41.460 42.866 44.021 46.565 48.092 49.674

Sous-total ...... 443.110 564.663 664.146 750.910 758.947 760.499 787.721 832.825

Concours de la Banque Centrale ...... 35.286 56.065 105.772 113.573 147.953 166.755 166.041 151.768

Réescompte ...... 31.436 • 36.855 85.485 97.443 104.725 105.464 112.095 109.986 Pension ...... 3.355 Intervention sur le marché monétaire ...... - 17.445 19.750 11.920 36.150 60.140 52.700 39.750 Autres avances...... 495 1.765 537 4.210 7.078 1.151 1.246 2.032 Dépôts et concours des institutions de développe- ment et de collecte de l'épargne ...... 1.626 4.685 10.594 10.315 13.857 9.755 9.378 8.726

Dépôts à vue et à terme ...... 1.476 1.910 6.649 6.425 5.237 4.225 3.858 3.196 Intervention sur le marché monétaire ...... 150 2.775 3.945 3.890 8.620 5.530 5.520 5.530

Total des ressources ...... 480.022 625.413 780.512 874.798 920.757 937.009 963.140 993.319 1000 c::J Concours de la B.C.T. c::J Disponibilités _ Concours des institutions de dévelop- 900 pement et de collecte de I"éparg L'i']. Portefeuille d'effets publics

Ressources spéciales 800 800 _ Concours à l'économie _ Ressources propres et II) a:: ordinaires « 700 ~« 700 Z z 0 600 o 600 w w c c II) 500 1 z ~ 500 J 0 o ::::i 1 ...1 400 j 400 ~ Si Si z 300 z 300 tî w w 200 200

100

EVOLUTION DES RESSOURCES DES BANQUES EVOLUTION DES EMPLOIS DES BANQUES DE DEPOTS DE DEPOTS

Pour ce qui est des fonds propres des banques de dépôts, il y a lieu de relever une augmentation iden- tique à celle réalisée en 1976 soit 9,6 millions de dinars contre 9.7 millions de dinars. Parmi les différentes com- posantes des fonds propres, l'amélioration a intéressé notamment le capital et les réserves.

Les opérations d'augmentation de capital ont concerné trois banques de la place: La Banque Interna- tionale Arabe de Tunisie dont le capital a été porté de 1,3 million de dinars à 3 millions de dinars, la Banque du Sud et l'Union Internationale de Banques dont les capitaux sont passés respectivement de 1,5 million de dinars et de 3 à 4 millions de dinars.

Enfin, les ressources spéciales ont augmenté en 1977 de 7,9 millions de dinars ou 7,3 % intéressant principalement les fonds de prêts extérieurs à long terme et les fonds étatiques. Ceux-ci ont enregistré une aug- mentation de 6,8 millions de dinars ou 15,9 % en 1977 contre 1,4 million de dinars ou 3,4 % une année aupara- vant et ont pris la forme de dotations budgétaires allouées au Fonds spécial de développement de l'agriculture, au Fonds spécial d'encouragement de la pêche et au Fonds national d'amélioration de l'habitat.

Pour les fonds d'origine extérieure, leur progression résulte essentiellement des tirages sur les prêts de la Caisse centrale de coopération économique.

Etant donné que les banques excédentaires et les institutions de développement et de collecte de l'é- pargne n'ont pas été en mesure de satisfaire l'ensemble des besoins des banques, la Banque Centrale a dû intensifier ses concours pour combler le déficit des ressources des banques.

L'ensemble des concours de l'Institut d'émission a, de ce fait, augmenté de 38,2 millions de dinars ou 33,6 % passant, d'une fin d'année à l'autre, de 113,6 à 151,8 millions de dinars. Cette progression a intéressé aussi bien le réescompte que l'intervention sur le marché monétaire. Ainsi les concours de la Banque Centrale sous forme de réescompte ont atteint 110 millions de dinars en 1977, en augmentation de 12,5 millions de dinars ou 12,9 %, provenant tant des crédits à moyen terme que des crédits à court terme, et ce en dépit des mauvaises campagnes de céréales et d'huile d'olive.

Quant au refinancement des banques dans le cadre du marché monétaire, contrairement à l'année pré- cédente, il a accusé une nette progression, passant de 11,9 millions de dinars à la fin de 1976 à 39,7 millions de dinars à la fin de 1977, avec un maximum da 60,1 millions de dinars au mois de juin.

Pour ce qui est des institutions de développement et de collecte de "épargne, leur intervention s'est manifestée par un apport accru de leur excédent de liquidités en plaçant sur le marché monétaire 5,5 millions de dinars contre 3,9 millions de dinars une année auparavant. prononcé de l'actif disponible et réalisable à court terme et notamment les souscriptions des banques aux bons d'équipement par rapport au passif exigible à court terme, s'est traduit par une amélioration de 0,8 point.

Parmi les dix banques de dépôts, deux seulement ont enregistré, tout au long de l'année, un ratio infé- rieur au taux règlementaire.

Quant au ratio de solvabilité qui impose un minimum de couverture de 10 % des dépôts à vue et à terme par les fonds propres, il continue à suivre la même tendance à la baisse, en passant de 7,7 % à 7,6 %. Le taux effectif moyen a évolué d'une année à l'autre de 8,0 % à 8,5 %. Il est à noter que le ratio effectif est inférieur au niveau requis pour huit banques en 1977, contre neuf une année auparavant. La plupart des banques ont réali- sé un ratio effectif largement inférieur au ratio règlementaire, à l'exception de deux d'entre elles qui ont réalisé un ratio nettement supérieur au ratio exigé.

Institué depuis le premier trimestre 1975, le ratio global de financement du développement (R.G.F .0.) ne cesse de croltre sans toutefois atteindre le rythme d'expansion enregistré en 1976. Ainsi il est passé de 32,5 % à 34%, enaugmentation de 1,5 point seulement contre 5,6 points une année auparavant, en raison essentiellement du gonflement des dépôts constituant l'assiette.

L'insuffisance du ratio par rapport au niveau désiré de 43 % est imputable au ratio d'emplois en effets publics. Bien qu'il demeure largement en deçà du niveau règlementaire fixé à 25 %, ce ratio continu, d'une année à l'autre, de s'y approcher, puisque l'écart est revenu de 10,0 points à 7,9 points. Ainsi, et en dépit de la diminu- tion de 1,1 million de dinars du montant des bons C.N.E.L., l'amélioration du ratio effectif d'emplois en effets publics qui a atteint 17,1 % à la fin 1977 contre 15,0 % l'année précédente résulte de la forte augmentation des souscriptions des banques aux bons d'équipement.

Par contre, le ratio d'emplois en effets privés à moyen terme a enregistré des fluctuations tout au long de l'année 1977. Il a même dépassé le niveau théorique de 18 % aux mois de mai, juin et août mais a terminé "an- née à 16,9 %, en diminution de 0,6 point par rapport à son niveau de décembre 1976.

Si les montants des dépôts provisoires et des emprunts obligataires émis par la B.D.E.T. ont connu un ralentissement de 1,1 million de dinars et 0,6 million de dinars respectivement, il n'en reste pas moins que le por- tefeuille à moyen terme s'est accru de 19,3 millions de dinars en 1977 dont 11,9 millions de dinars ont été nourris par les banques de dépôts et 7,4 millions de dinars par la Banque Centrale.

L'importance des concours de la Banque Centrale s'explique par la possibilité accordée aux banques, depuis avril 1975, de mobiliser les crédits en dépassement du ratio règlementaire.

c. - EVOLUTION DES EMPLOIS ET DES RESSOURCES DES INSTITUTIONS DE DEVELOP· PEMENT ET DE COLLECTE DE L'EPARGNE

En 1977, l'activité des institutions de développement et de collecte de l'épargne s'est traduite par une poursuite de la collecte des ressources stables sous forme de dépôts d'épargne auprès de la Caisse d'épargne na- tionale tunisienne et de la Caisse nationale d'épargne-logement ainsi que par une contribution poussée de la Ban- que de Développement Economique de la Tunisie et de la Compagnie Financière et Touristique au financement des investissements.

Sélevant à la fin de décembre 1977 à 183,2 millions de dinars, les emplois des institutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne sont en augmentation de 29,1 millions de dinars ou 18,9 % contre 46,6 millions de dinars ou 43,3 % en 1976.

Les créances nettes de ces établissements sur l'Etat ont enregistré une amélioration de 4,2 millions de dinars, passant, d'une fin d'année à l'autre, de 32,7 à 36,9 millions de dinars suite essentiellement à l'accroisse- ment des dépôts à la Caisse d'épargne nationale tunisienne. EVOLUTION DES RESSOURCES ET DES EMPWIS DES INSTITUTIONS DE DEVEWPPEMENT ET DE COLLECTE DE L'EPARGNE (B.D.E.T., B.G.I., COFIT, C.E.N.T., C.N.E.L.) (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Dépôts à vue ...... 4.077 5.438 2.630 2.346 1.459 2.314 1.328 2.081 Disponibilités quasi-mo- nétaires ...... 19.737 33.564 57.604 73.915 79.140 82.117 85.418 85.540 Dépôts à terme ..... 845 1.146 2.132 2.885 2.800 3.029 3.002 762 Dépôts d'épargne .... 17.644 22.226 35.021 51.514 56.898 60.071 63.406 67.396 Dépôts à la C.E.N.T... 17.644 21.973 30.637 37.304 39.004 39.611 40.158 41.546 Dépôts à la C.N.E.L... 253 4.384 14.210 17.894 20.460 23.248 25.850 Obligations et emprunts à plus d'un an. " ... 1.248 10.192 20.451 19.516 19.442 19.017 19.010 17.382 Emprunts auprès des bques 8.100 15.790 14.490 14.490 14.100 14.100 12.790 Emprunts auprès des entre- prises et particuliers ... 1.248 2.092 4.661 5.026 4.952 4.917 4.910 4.592 Ressources spéciales .. 17.945 29.080 30.884 58.065 59.520 61.460 65.171 69.309 Fonds de prêts extérieurs 13.175 23.032 24.836 52.274 53.558 54.999 58.710 62.847 Fonds de prêts de l'Etat 4.770 6.048 6.048 5.791 5.962 6.461 6.461 6.462 Fonds propres ., .... 11.856 12.350 17.166 19.386 20.069 20.072 20.381 20.743 Autres ressources .... -1.787 -2.031 704 423 -2.605 2.900 2.061 5.566 Crédits des banques ., 29 2 9 79 215 227 Moins: Dépôts auprès des banques ...... -4.668 -8.063 -10.900 -10.470 -13.946 -10.070 - 9.443 - 9.518 Autr~s postes nets ... 2.881 6.003 10.194 10.884 11.262 12.970 11.289 14.857 Total ress·=Total emplois 51.828 78.401 107.580 154.135 157.583 168.863 174.359 183.239 Encaisse ...... 1 18 155 40 27 28 54 36 Créances nettes s/I' Etat . 17.031 21.386 28.032 32.694 34.397 35.076 35.565 36.940 Créances sur l'Etat ... 17.646 22.001 30.647 37.309 39.012 39.691 40.180 41.555 Moins:Créances de l'Etat - 615 - 615 - 2.615 -4.615 -4.615 -4.615 -4.615 - 4.615 Concours à "économie. 34.796 56.997 79.393 121.401 123.159 133.759 138.740 146.263 Créd its ...... 29.911 50.829 70.149 108.074 109.155 118.252 122.899 132.425 Crédits s/ress.ordinaires 11.545 23.695 39.384 53.562 50.559 56.326 60.332 67.450 Crédits s/ress. spéciales .. 18.366 27.134 30.765 54.512 58.596 61.926 62.567 64.975 Portefeuille-titres .... 4.885 6.168 9.244 13.327 14.004 15.507 15.841 13.838 Titres de banques ..... 895 895 Titres étrangers ...... Autres titres ...... 3.990 5.273 9.244 13.327 14.004 15.507 15.841 13.838

Quant aux concours à l'économie, ils ont connu, en 1977, un rythme de croissance bien inférieur à celui constaté l'année précédente. L'atténuation des crédits dispensés sur les ressources spéciales se trouve à l'ori- gine de ce ralentissement puisqu'ils n'ont augmenté que de 10,5 millions de dinars ou 19,2 % contre 23,7 millions de dinars ou 77,2% une année auparavant. Par ailleurs, les crédits sur ressources ordinaires accordés principalement sous forme d'avances en comptes courants ont accusé la même augmentation qu'en 1976, soit 14 millions de di· nars environ.

Ventilés par terme, les c~its à l'économie font ressortir une augmentation de la part des crédits à court terme (29,6 % en 1977 contre 27,9 % en 1976) au détriment de ceux à moyen et long termes dont les parts sont revenues, d'une année à l'autre, de 12,8 % à 11,9 % et de 59,3 % à 58,5 % respectivement.

Enfin, le portefeuille-titres a connu une progression continue durant l'année 1977 pour atteindre le maximum (15,8 millions de dinars) au mois de septembre avant de retrouver en décembre un niveau proche de celui de l'année précédente, soit 13,8 millions de dinars.

La structure des ressources des institutions de développement et de collecte de l'épargne continue à être marquée par l'importance des fonds d'origine extérieure et des dépôts d'épargne qui représentent, à eux seuls, plus de 70 % de "ensemble des ressources.

Sous l'effet de l'augmentation des dépôts d'épargne auprès de la C.N.E.L. et de la C.E.N.T., les dispo- nibilités quasi-monétaires des institutions de développement et de collecte de l'épargne ont augmenté de 11,6 mil- lions de dinars ou 15,7 % pour atteindre 85,5 millions de dinars; cette évolution aurait été plus importante n'eut été la baisse des dépôts à terme et des obligations et emprunts à plus d'un an.

Constituées principalement par les fonds d'origine extérieure, les ressources spéciales ont augmenté en 1977 de 11,2 millions de dinars provenant notamment des lignes de crédit octroyés par le groupe de la Banque mondiale, par un consortium de banques françaises et par l'Union tunisienne de banques en France.

Enfin, J'amélioration des fonds propres provient pour 0,8 million de dinars de l'augmentation du ca- pital de la B.G.!. et pour 0,6 million de dinars de la constitution de réserves par lô B.D.E.T. et la C.N.E.L.

L'année 't977 a été marquée par une expansion modérée des agrégats monétaires. L'ensemble des res- sources monétaires et quasi-monétaires s'est accru de 15 % au 31 décembre 1977 contre 15,4 % à la fin de 1976 et de 23,4 % en 1975.

Toutefois, sur la base des moyennes annuelles, les liquidités ont progressé d'environ 11,4 %, passant de 815 millions de dinars en 1976 à 908 millions de dinars en 1977. Le taux d'accroissement apparaît supérieur à celui de la valeur nominale de la Dépense Nationale Brute(1) estimé à 8,7 %.

Ainsi, le taux de liquidité de l'économie(21. mesuré par le rapport entre ces deux grandeurs et dont la variation permet d'apprécier l'importance de la création monétaire en regard de l'évolution de la demande finale, a augmenté de un point en passant d'une année à l'autre de 38,9 % à 39,9 %.

(1) D.N.B. = P.I.B. aux prix du marché et aux prix courants + importations de biens et services - exportations de biens et services La Dépense nationale brute à laquelle se réfère le taux de liquidité de l'économie semble être le concept le mieux adapté pour re- présenter, au dénominateur de ce rapport, le montant des transactions sur biens et services. (2) Les variations du degré de liquidité de l'économie au cours d'une période s'apprécient en rapprochant l'évolution de j'agrégat monétaire - ensemble des liquidités - de celle de la Dépense nationale brute. Variations annuelles en%

Importations de biens et services .. 701,5 815,7 913,9 16,3 12,0 Exportations de biens et services .. " 611,7 630,2 764,4 3,0 21,3 P.I.B. aux prix du marché et aux prix constants ,., .. 1.301,7 1.419,4 1.478,0 9,0 4,1 P.I.B. aux prix du marché et aux prix courants , . 1.744,2 1.908,9 2.126,5 9,4 1.1,4 Dépense Nationale Brute .. , .' 1.834,0 2.094,4 2.276,0 14,2 8,7 Indice des prix à la consommation (base 100 en 1970) 128,9 135,8 144,9 5,4 6,7 Monnaie .... : ...... 480,3 520,8 584,5 8,4 12,3 Monnaie et quasi-monnaie 755,5 871,8 1.002,7 15,4 15,0 Taux de liquidité (%) ...... • ...... 36,8 38,9 39,9

En dépit de la hausse des prix de 6,7 % et dans une conjoncture intérieure de croissance économique modérée où le taux de progression du Produit Intérieur Brut aux prix du marché évalué aux prix constants de 1972 a atteint 4,1 % en 1977 contre 9 % une année auparavant; l'accroissement des ressources monétaires s'est ralenti en 1977 puisqu'il s'est élevé à 15 %.

Cette tendance a été soutenue d'une façon relative par J'action qüelque peu sélective des autorités monétaires.

C'est ainsi que l'aggravation du déficit des paiements extérieurs et la modération du rythme de crois- sance des crédits intérieurs ont permis de contenir la formation des moyens de paiement dans des limites raison- nables.

Afin de permettre la réalisation de la croissance économique prévue par le Vème Plan, les banques ont dû faire face aux besoins de financement de "économie.

Néanmoins et en raison du resserrement de leurs liquidités, une part des crédits dispensés par les ban- ques a été satisfaite grâce aux concours de la Banque Centrale sous forme de réescompte et d'intervention sur le marché monétaire.

Toutefois, si l'on tient compte des prises de participation, l'ensemble des concours de l'Inlttitut d'é- mission atteindra 165,9 millions de dinars, en augmentation de 50,6 millions de dinars ou 43,9 %.

EVOLUTION DES RESSOURCES MONET AIRES (en milliers de dinars)

9 7 7 ~Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre Libellés

Monnaie ...... 327.833 411.387 480.284 520.783 519.869 523.191 553.716 584.481 Quasi-monnaie ...... 160.319 201.044 275.190 350.995 344.535 356.751 377.619 418.067 Ressources monétaires . 488.152 612.431 755.474 871.778 864.404 879.942 931.335 1.002.548 Parts relatives (en %) Monnaie...... 67,2 67,2 63,6 59,7 60,1 59,5 59,5 58,3 Quasi-monnaie 32,8 32,8 36,4 40,3 39,9 40,5 40,5 41,7

- 158 - 600 Les disponibilités monétaires proprement dites, gérées par le système monétaire et les iii 500 institutions de développement et de collecte de Il: z< l'épargne, se sont accrues de 63,7 millions de Ci 400 dinars ou 12,2 % en 1977 contre 40,5 millions w 0 ,-' de dinars ou 8,4 % une année auparavant. CI) ~.-..-'" z 300 ,? 0 --,,------.wr -? ::::i -..",- ,.-.-._.-.-._._...._- Cette évolution a été caractérisée en 1977 ..J ~_.-.-.,._._._. ~ 200 .. --- par un creux, en février, et une pointe, en dé- z -_.---- ...._•...~ -. -"..~'-' - cembre, imputables principalement aux dépôts !!:! de la clientèle commerciale des banques. 100 0 La monnaie a évolué à un taux légère- ment supérieur à celui du P.I.B. aux prix du marché évalué aux prix courants (+ 11,4 % en 1977 contre 9,4 % en 1976). Cette évolution reflète mieux que l'année dernière la croissance EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE ET économique nominale puisqu'elle tient compte DE SES COMPOSANTES de l'augmentation des prix.

C'est donc pendant les trois premiers mois de l'année, pourtant caractérisés par un fléchissement des moyens de paiement, que la liquidité de l'économie s'est accrue le plus fortement et que d'importantes encaisses ont été constituées par les ménages. Cette évolution témoigne sans doute de l'inertie du stock de moyens de paie- ment dont les mouvements n'ont pas suivi, avec la même ampleur, le fléchissement des flux d'activité. Durant le reste de l'année, avec la reprise de l'activité économique, les encaisses constituées auparavant par les ménages n'ont été réintroduites dans le circuit des échanges qu'avec un certain retard, le développement des transactions s'est de ce fait accompagné d'une vive expansion des moyens de paiement.

Hormis les dépôts au Centre des chèques postaux qui ont évolué à un rythme nettement inférieur à celui de 1976 (+ 6,9 % contre + 54,6 %), toutes les autres composantes de la monnaie ont contribué au dévelop- pement rapide de la masse monétaire.

Le montant des billets et monnaies en circulation - encaisse du Trésor, des banques de dépôts et des institutions de développement et de collecte de l'épargne exclue - a atteint 213,6 millions de dinars en 1977 re- présentant ainsi 36,5 % de la monnaie contre 35,5 % en 1976.

Après avoir enregistré un rarentissement en 1976, son rythme de progression s'est accru en 1977 pour atteindre 15,4 %, taux 'Qui reste cependant nettement inférieur à la tendance observée sur une pius longue période puisque durant les quatre dernières années, le taux d'expansion moyen a dépassé h'is18 %.

Outre les variations mensuelles et saisonnières dues aux fluctuations de l'activité économique, la circu- lation fiduciaire a enregistré des variations plus prononcées à certaines périodes de l'année.

Ainsi, la monnaie fiduciaire a atteint des pointes élevées dépassant largement le niveau de 200 millions de dinars correspondant aux dépenses du mois de ramadan, de l'Aïd et de la rentrée scolaire. Au mois d'octobre, un ralentissement a été constaté mais le démarrage, en novembre, de la campagne oléicole a entraîné une nouvelle augmentation de la monnaie fiduciaire. Constituée principalement par les dépôts monétaires gérés par les banques commerciales, la monnaie scripturale a connu en 1977 un rythme d'expansion nettement supérieur à celui enregistré en 1976 (10,5 % contre 5,8%).

Ces dépôts ont contribué à l'augmentation de la monnaie scripturale à concurrence de 90,5 % en 1977 contre 60,3 % seulement l'année précédente.

Comparés à leur niveau de la fin de l'année précédente, ils ont accusé un ralentissement jusqu'au mois .de septembre 1977 consécutif aux importants retraits de billets, aux transferts en faveur du Trésor au titre des échéances fiscales et enfin au ralentissement du rythme de croissance des crédits.

Après un net ralentissement enregistré en 1976, les dépôts à vue, principale composante des dépôts monéta ires chez les banques de dépôts et les institutions de développement et de collecte de l'épargne, ont retrou- vé cette année un rythme de croissance semblable à celui de 1975, soit 11 %.

Cette reprise de la croissance s'explique notamment par les dépôts à vue des entreprises qu i, sous l'in- fluence de ,'augmentation de la production intérieure, ont enregistré un accroissement sensible (26,1 millions de dinars ou 23,1 % contre 13,1 millions de dinars ou 13,1 % une année auparavant). La part de ces derniers dans l'ensemble des dépôts à vue est d'ailleurs passée de 40 % en 1976 à 44,3 % en 1977. Cette évolution résulte en par- tie du fait que les dépôts des organismes d'assurance et de prévoyance sociale qui étaient classés auparavant dans la rubrique «organismes étatiques et para-étatiques», figurent à partir de décembre parmi les dépôts de la clientèle commerciale. Cependant, cette expansion ne reflète pas une généralisation de l'utilisation du chèque comme moyen de paiement pl,lisqu'une grande part de ces dépôts continue à provenir d'un nombre restreint d'entreprises. En dépit de l'augmentation des taux d'intérêt servis aux dépôts à vue des ménages, depuis le premier septembre 1977, ces derniers n'ont enregistré qu'une faible croissance de 4,4 % contre 16,5 % en 1976.

Quant aux dépôts à vue des organismes étatiques et para-étatiques, ils ont évolué d'une manière irré- gulière durant "année 1977.

C'est ainsi qu'ils ont atteint, au mois d'octobre, leur niveau maximum de 91,2 millions de dinars à la suite notamment de l'augmentation des dépôts à vue d'un organisme de prévoyance sociale (C.N.S.S.1 avant de revenir à 71,9 millions de dinars au mois de novembre, soit le niveau minimum de l'année.

DEPOTS A VUE AUPRES DES BANQUES ET DES INSTITUTIONS DE DEVELOPPEMENT ET DE COLLECTE DE L'EPARGNE (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Ménages (clientèle non commercialeJ ...... 57.220 64.935 77.938 90.800 91.491 90.190 93.949 94.7fi5 Banques de dépôts ... 54.050 61.500 77.623 90.221 90.781 89.548 93.345 94.087 1nstitutions de développe- ment et de collecte de l'épargne ...... 3.170 3.435 315 579 710 642 604 678 Entrep.&autres organis. 129.797 171.525 190.066 192.867 182.522 179.568 189.087 219.999 Clientèle commerciale. 62.933 82.049 100.186 113.335 107.123 102.843 113.840 139.469 Banques de dépôts .... 62.026 80.046 99.916 112.599 106.618 102.364 113.628 138.711 1nstitutions de développe- ment et de collecte de l'épargne ...... 907 2.003 270 736 505 479 212 758

Organismes étatiques et para-étatiques ...... 66.864 89.476 89.880 79.532 75.399 76.725 75.247 80.530 Banques de dépôts .... 66.864 89.476 87.835 78.501 75.155 75.532 74.735 79.885 Institutions de développe- ment et de collecte de l'épargne ...... 2.045 1.031 244 1.193 512 645 Total des dépôts à vue. 187.017 236.460 268.004 283.667 274.013 269.758 283.036 314.764 Banques de dépôts ... 182.940 231.022 265.374 281.321 272.554 267.444 281.708 312.683 1nstitutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... 4.077 5.438 2.630 2.346 1.459 2.314 1.328 2.081

Comme pour les dépôts à vue des ménages, les fonds gérés par le Centre des chèques postaux ont été marqués par un ralentissement de leur rythme d'expansion. Après avoir atteint le niveau record de 35,1 millions de dinars à la fin du mois d'octobre, ils sont revenus à 24,7 millions de dinars à la fin de décembre 1977, n'aug- mentant ainsi que de 6,9 % contre 54,6 % l'année précédente. En conséquence, la part du circuit des P.T.T. dans la mobilisation des encaisses des ménages et des entreprises s'est inscrite en baisse. Contrairement à l'année précédente pendant laquelle ils ont subi une faible diminution, les dépôts monétaires collectés par les institutions de développement et de collecte de l'épargne ont marqué, en 1977, un ac- croissement relativement important (1,7 million de dinars ou 19,9 %). La part des dépôts drainés par ces établisse- ments dans l'ensemble de la monnaie scripturale a légèrement augmenté.

Alors que le compte «créditeurs divers» s'est accru de 1,5 million de dinars, les dépôts à vue auprès de ces organismes, constitués principalement par le personnel et les sociétés dont ils détiennent la majorité du ca- pital, ont régressé pour la deuxième année consécutive (0,3 million de dinars).

Quant aux dépôts confiés à la Banque Centrale (0,3 million de dinars en fin d'année), ils ne représen- tent toujours qu'une part négligeable de la monnaie scripturale.

Les disponibilités quasi-monétaires sont constituées par "épargne liquide collectée par les banques de dépôts, les institutions de développement et de collecte de "épargne d'une part, les déPôts du Tresor, les obligations et emprunts à plus d'un an ainsi que d'autres dépôts destinés à réaliser certaines transactions d'autre part.

EVOLUTION DE LA QUASI-MONNAIE PAR NATURE DE PLACEMENT (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Epargne liquide ...... 110.356 145.799 201.656 270.011 288.699 303.730 311.341 334.135 Dépôts au Trésor ..... 37.851 36.638 44.567 40.958 22.910 21.539 35.659 51.005 Obligations& emprunts à plus d'un an ., . " . 4.758 5.245 8.510 9.459 9.285 8.811 8.993 8.847 Banques de dépôts .... 3.610 3.238 3.944 4.513 4.413 3.974 4.148 4.320 Institutions de développe- ment et de collecte de l'épargne ...... 1.148 2.007 4.566 4.946 4.872 4.837 4.845 4.527 Autres dépôts quasi-mo- nétaires ...... 7.354 13.362 20.457 30.567 23.641 22.671 21.626 24.080 Dépôts en devises ou en dinars convertibles .... 1.061 3.614 5.678 3.178 3.227 2.967 3.529 3.800 Provisions pour crédits documentaires ...... 5.279 7.386 7.535 10.633 11.032 10.246 10.479 9.897 Comptes indisponibles en raison de leur affectation 1.014 2.362 7.244 16.756 9.382 9.458 7.618 10.383

Banques de dépôts .... 1.014 2.362 3.574 15.664 8.075 8.106 6.470 8.618

1nstitutions de dévelop- pement et de collecte de J'épargne ••••••• 3.670 1.092 1.307 1.352 1.148 1.765

Quasi-monnaie ...... 160.319 201.044 275.190 350.995 344.535 356.751 377.619 418.067 Le taux de progression des disponibilités quasi-monétaires ne cesse de fléchir revenant de 36,9 % en 1975 à 27,5 % en 1976 et à 19,1 % en 1977 suite au ralentissement sensible enregistré par l'épargne liquide, prin- cipale composante de ces disponibilités et au renversement de la situation des autres catégories à l'exception des dépôts gérés par le Trésor.

Les composantes de "épargne liquide, à savoir les dépôts à terme et les dépôts d'épargne auprès des intermédiaires financiers, ont continué à s'accroître, en 1977, mais à un taux qui demeure nettement inférieur à celui de 1976.

VENTILATION DE L'EPARGNE LIQUIDE PAR fORME D'EPARGNE (en milliers de dinars)

1 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976 Mars Juin Septembre Décembre

Dépôts à terme ...... 67.220 88.307 116.854 153.626 161.011 170.507 171.275 182.586 Banques de dépôts ... 66.375 87.161 114.722 150.741 158.211 167.478 168.273 181.824 1nstitutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... 845 1.146 2.132 2.885 2.800 3.029 3.002 762 Dépôts d'épargne .... 43.136 57.492 84.802 116.385 127.688 133.223 140.066 151.549 Cptes spéc. d'épargne . 25.492 35.266 49.781 64.871 70.790 73.152 76.660 84.153 Dépôts à la C.E.N.T... 17.644 21.973 30.637 37.304 39.004 39.611 40.158 41.546 Dépôts d'épargne-Ioge- ment ...... 253 4.384 14.210 17.894 20.460 23.248 25.850 Total de l'épargne liquide 110.356 145.799 201.656 270.011 288.699 303.730 311.341 334.135 les dépôts à terme qui sont à l'origine de ce ralentissement ont connu, en 1977, un'ac- croissement à un rythme inférieur à celui de 340

1976. le fléchissement de ce rythme aurait pu E_llquide être plus important n'eut été l'affermissement 320 i constaté à la fin de l'année. En effet, et notam- Dtp6to • terme 1 ment sous l'impulsion du relèvement des taux 300 D6p6ts• •• C.E.N.T. de rémunération de l'épargne, les dépôts à ter- Comptes """ilux cr6porgne me ont augmenté de 6,6 % durant le dernier tri- 280 eom..- cr6_ '-nt ;1 mestre de 1977, soit 34,9 % de l'augmentation 260 ; annuelle au lieu de 29 % en 1976. i 240 1 l'épargne des entreprises privées et des personnes physiques, placée auprès des banques ëi) 220 de dépôts et des institutions de développement «CI: et de collecte de l'épargne sous forme de comp- z Q 200 tes à terme et de bons de caisse nominatifs et w au porteur s'élève à 60,1 millions de dinars, 0 180 (1) représentant, en 1977, 32,9 % du total des dé- z 0 pôts à terme. :i 160 -J Quant aux dépôts à terme des organismes i 140 ! z étatiques et para-étatiques, et contrairement aux !!! / années antérieures au cours desquelles ils ont 120 1 enregistré un accroissement sensible, ils s'inscri- 1 vent cette année en légère augmentation 100 i ! (+ 3,7 %). En effet, la majorité de ces organis- 80 / mes qui avaient des excédents de liquidité à /l ,/ placer auprès des banques ont connu un assè- 60 ,.~.~,/ /' chement progressif de leurs liquidités en raison ". ..' notamment du retournement de la situation 40 -_."/ ,/ des paiements extérieurs à partir de 1976. "t1' .'".",.., -- ",' •....•.... /' 20 ~:.::::-.-._.- •. les seules unités qui continuent à dégager ._.~ .. ,...... _ ----_. _0-0 un excédent de financement, particulièrement 0 certains offices et sociétés pétrolières, sont cel- 1966-67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 les qui ont bénéficié des ressources d'origine budgétaire ou extérieure et qui les placent au- près des banques dans l'attente de leur affecta- tion à des emplois définitifs.

Enfin, les organismes de prévoyance sociale continuent à détenir plus de la moitié de l'ensemble des dépôts à terme soit 50,4 '%, pour s'élever à 92 millions de dinars.

Toutefois, si la Caisse Nationale de Sécurité Sociale a limité le taux de progression de ses dépôts à ter- me auprès des banques surtout au mois de novembre, réservant ainsi une part de plus en plus croissante de ses avoirs au financement des programmes de promotion immobilière au profit de ses affiliés, la Caisse d'Assurance Vieillesse, Invalidité et Survivants, faute d'un programme d'inve!>tissement, continue à placer ses réserves auprès des banques.

l'examen de la structure des dépôts à terme permet de constater que certains ménages et entreprises privées semblent être intéressés par les actifs financiers à moyen terme offerts par les banques, sous forme parti- culièrement d'achats de bons de caisse au porteur.

En effet, les fonds dont le terme est supérieur à douze mois constituent, au mois de décembre 1977, 77,7 % de leurs dépôts à terme.

De même, pour les organismes de sécurité sociale et les compagnies d'assurances qui optent pour les bons de caisse nominatifs, les dépôts dont la durée excède une année représentent 99,5 % de l'ensemble de leurs dépôts à terme à la fin de 1977, en vue de bénéficier de la rémunération maximale. Par contre, les organismes étatiques et para-étatiques et les entreprises privées ont préféré placer leur excédent de liquidités pour des périodes relativement courtes afin de pouvoir en disposer sans engager des coûts élevés dès le démarrage de leurs projets d'investissement. Les parts des dépôts de ces deux catégories d'agents, constitués pour une durée inférieure à douze mois, représentent 46,3 % et 55,8 % respectivement du total de leurs dépôts à terme, en décembre 1977.

Enfin, les dépôts à terme déposés auprès des banques de dépôts pour une durée excédant une année n'ont cessé d'augmenter. Leur part dans l'ensemble des dépôts à terme placés chez ces organismes est passée de 75,9 % à la fin de 1976 à 82,8 % à la fin de 1977.

A la suite du relèvement des taux d'intérêt créditeurs en septembre 1977, certaines banques ont lancé des campagnes publicitaires visant à maximiser leur part du marché dans la collecte des dépôts. Ces campagnes se sont traduites par une répartition plus équilibrée des dépôts à terme entre les banques. Les trois premières banques n'en ont collecté que 57,9 % à la fin du mois de septembre 1977 et 56,9 % à la fin de 1977 contre 60,9 % à la fin de 1976.

S'agissant des dépôts d'épargne, l'autre composante de l'épargne liquide, ils ontévolué moins rapide- ment que l'année précédente pour s'inscrire en augmentation de 30,2 % contre 37,2 % en 1976. Ce ralentissement provient du fléchissement du rythme de croissance des dépôts à la Caisse d'épargne nationale tunisienne et à la Caisse nationale d'épargne-logement. Quant aux dépôts en comptes spéciaux d'épargne àuprès des banques, ils ont maintenu en 1977 le même rythme d'expansion constaté l'année dernière, soit environ 30 %. Cette augmentation s'est produite pour environ un tiers au cours du dernier trimestre de l'année, suite notamment au dernier relève- ment des taux d'intérêt créditeurs.

Par ailleurs et en dépit d'un fOl1 ralentissement en valeur relative, le système d'épargne-logement ne cesse de se consolider. Ainsi, les dépôts ont augmenté de 11,6 millions de dinars passant d'une année à l'autre de 14,2 millions de dinars à 25,8 millions de dinars. Parallèlement, le nombre de contrats d'épargne-logement sous- crits à la C.N.E.L. a augmenté de 13.990 pour atteindre 54.490 à la fin de l'année 1977. Ainsi, la C.N.E.L. conti- nue à susciter UR intérêt croissant chez les ménages dont les dépôts auprès de cette institution ont augmenté d'une année à l'autre de 81,9 %. En ce qui concerne l'épargne des ménages mobilisée par la C.E.N.T., elle demeure insuffisante malgré l'étendue du réseau des guichets des P.T.T. sur tout le territoire et continue à progresser à un rythme inférieur à celui des dépôts en comptes spéciaux d'épargne auprès des banques. Cette situation semble être liée notamment à la faculté qu'ont les banques de motiver et d'attirer les nouveaux épargnants, en faisant bénéficier les titulaires des livrets d'épargne d'une gamme de services financiers complémentaires que la C.E.N.T., du fait de son organisa- tion administrative, ne peut rendre malgré la possibilité que lui confèrent ses statuts d'étendre son activité au do- maine du crédit.

S'élevant à 51 millions de dinars, les dépôts au Trésor se sont inscrits en augmentation de 24,5 % contre une régression de 8,1 % en 1976. La part de la C.N. R.P.S. dans l',ensemble de ces dépôts qui était de 52) % en 1976 a encore fortement diminué revenant à 21,4 % du total et ce en raison de la possibilité qui a été donnée à cet organisme, depuis le mois de mai 1976, de déposer une partie de ses fonds au Centre des chèques postaux.

En revanche, la part des dépôts libres des autres établissements publics ainsi que les fonds déposés obligatoirement par les organismes subventionnés, dans l'ensemble des dépôts au Trésor, a augmenté passant, d'une année à l'autre, de 47,3 % à 78,6 %.

Après avoir diminué de 0,5 million de dinars au cours du premier semestre de l'année 1977, en raison du remboursement des annuités échues, les obligations et emprunts à plus d'un an ém:s par les banques de dépôts auprès du public se sont inscrits en hausse de 0,3 million de dinars durant le second semestre 1977, suite au lan- cement par la S.T.B. de la troisième tranche de son emprunt de 1975 destiné au financement de projets de déve- loppement économique et industriel.

Quant aux emprunts et obligations à plus d'un an, émis par les institutions de développement et de collecte de l'épargne, ils ont diminué par rapport à 1976, suite aussi aux remboursements des annuités échues de l'emprunt lancé par la B.D.E.T. et la CO.FJ.T.

Après avoir connu une légère régression au cours du premier semestre de 1977 en raison notamment de la forte baisse des créances nettes sur l'extérieur, le total des contreparties des ressources du système financier a retrouvé, durant le second semestre, un rythme de progression accéléré sans pour autant atteindre le taux de croissance enregistré l'année précédente. Elles ont augmenté en effet de 11,6 % seulement contre 16,4 % en 1976.

Parmi les composantes, les créances nettes sur l'extérieur ont évolué à la baisse tout au long du pre- mier semestre pour se stabiliser après et augmenter fortement en décembre alors que les concours à l'économie ont poursuivi leur tendance à la hausse tout au long de l'année. Quant aux créances nettes sur l'Etat, après une diminution au début de l'année, elles ont connu une augmentation constante jusqu'au mois de juillet pour se sta· biliser durant les derniers mois de 1977.

En définitive, il apparaît que les crédits intérieurs octroyés à l'Etat et à l'économie ont constitué la contrepartie essentielle de "accroissement des moyens de paiement en 1977. La part des crédits intérieurs dans le total des contreparties, déjà prépondérante, ne cesse de s'accroître passant de 89,9 % en 1976 à 92,4 % en 1977. Poursuivant leur tendance continue à la baisse depuis le mois d'octobre 1976 jusqu'à la fin du premier semestre 1977, les créances nettes du système financier sur l'extérieur sont tombées, au mois de juin, à un niveau inhabituel de 49,1 millions de dinars. Au cours de la période juillet-novembre, elles se sont légèrement redressées pour se stabiliser, en moyenne, autour de 65 millions de dinars et ce en raison de l'amélioration de certaines ex- portations et du recours aux capitaux extérieurs. Le montant des créances nettes sur l'extérieur n'a pas dépassé les 102,2 millions de dinars à la fin de 1977 contre 131,3 millions de dinars en décembre 1976, diminuant ainsi de 29,1 millions de dinars:

Les avoirs extérieurs bruts du système financier continuent à porter la marque de l'évolution des avoirs bruts de la Banque Centrale qui en représentent plus de neuf dixièmes.

Le redressement des avoirs extérieurs bruts de la B.C.T. au cours et surtout à la fin du second semestre n'a pas été à même de compenser la baisse qui s'est poursuivie durant tout le premier semestre. En définitive, ces avoirs ont régressé de 14,1 millions de dinars ou 8,6 % revenant d'une année à l'autre de 163,5 à 149,4 millions de dinars.

Sous l'effet conjugué de l'accroissement de la plupart des rubriques constituant les importations de biens et de services et des difficultés rencontrées tant au niveau des exportations qu'à celui de la réalisation des recettes d'exportation, les avoirs en devises de "Institut d'émission n'ont atteint, à la fin de 1977, que 130,2 mil- lions de dinars accusant ainsi une baisse par rapport à "année précédente de 15,5 millions de dinars. EVOLUTION DES CREANCES NElTES DU SYSTEME FINANCIER SUR L'EXTERIEUR (en milliers de dinars)

Fin de période 9 7 7 Décembre Décembre Décembre Décembre Mars Libellés 1973 1974 1975 1976 Juin Septembre Décembre

I.AVOIRS EXTERIEURS 154.679 195.574 189.904 176.656 138.918 103.798 129.843 163.621 Banque Centrale ..... 145.267 177.444 171.270 163.528 120.892 88.769 116.714 149.415 Or et devises ...... 131.024 164.633 157.786 148.064 100.056 70.128 98.916 132.930 Avoirs en D.T.S ...... 3.999 4.467 4.316 5.232 5.232 5.136 5.136 5.015 Position de réserve au FMI 6.303 6.302 7.814 7.483 7.483 7.131 7.131 7.133 Accords de paiement (Soldes débiteurs) .... 2.250 735 646 Effets réescomptés sur l'étra nger...... 1.691 1.307 708 2.749 8.121 6.374 5.531 4.337 Banques de dépôts .... 9.408 18.125 18.477 13.070 17.968 14.967 13.067 14.144 Devises en caisse ..... 752 1.260 1.921 1.291 1.369 1.159 1.679 1.097 • Corresp. banquiers, sièges, succursales et agences 2.097 2.200 5.016 4.677 8.512 6.827 6.309 6.758 Créd its su r l'étra nger. . . 6.487 14.578 10.031 6.358 7.468 5.848 4.510 6.040 C.C. débiteurs ..... 50 37 9 10 10 9 9 52 Portefeuille-escompte. 4.517 6.684 5.193 3.748 4.145 2.609 769 2.745 Autres valeurs à recouvrer 1.920 7.857 4.829 2.600 3.313 3.230 3.732 3.243 Divers ...... 72 87 1.509 744 619 1.133 569 249 Institutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... 4 5 157 58 58 62 62 62 Correspond. banquiers. 152 54 54 58 58 58 Titres étrangers ...... 4 5 5 4 4 4 4 4

Il.ENGAGEMENT A VUE ET A COURT TERME. 28.238 38.183 41.961 45.366 60.148 54.713 66.999 61.457 Banque Centrale ..... 1.980 3.145 1.425 1.943 8.765 4.565 18.163 14.960 Accords de paiement (Soldes créditeurs) ... 583 1.447 1 Engagements convertibles 1.397 1.698 1.424 1.943 8.765 4.565 6.115 2.912 Cpte de coopération écon. 650 1.024 719 524 651 729 560 617 Avances Banque de France 197 2.174 2.127 614 çorrespond. étrangers .. 629 609 503 1.079 5.863 1.532 4.848 2.184 Autres trésoriers payeurs étra ngers ...... 118 65 202 143 77 177 93 111 Recours aux crédits du F.M.I ...... 12.048 12.048 Banques de dépôts ... 26.258 35.038 40.536 43.423 51.383 50.148 48.836 46.497 Corresp.banqu iers, sièges, succursales et agences 6.814 9.668 9.428 9.978 15.625 15.425 13.160 9.597 Dépôts et créditeurs divers (non-résidents) .. 19.091 25.290 30.973 33.372 35.690 34.631 35.583 36.830 Divers ...... 353 80 135 73 68 92 93 70 InstitL:tions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... Créances nettes sur l'ex· térieur (1 - III ...... 126.441 157.391 147.943 131.290 78.770 49.085 62.844 102.164

- 168- Cet amenuisement aurait été plus important n'eut été la légère reprise depuis le mois de juillet des ex- portations de produits pétroliers et chimiques, des phosphates, des textiles et de l'huile d'olive d'une part et du recours aux capitaux étrangers d'autre part ainsi que du ralentissement des importations de denrées alimentaires.

Ainsi, l'augmentation de 28,8 millions de dinars constatée durant le troisième trimestre provient de la réalisation de recettes d'exportations et surtout du tirage, pour un montant de 12 millions de dinars, sur le méca- nisme de financement compensatoire du F.M.I.(1). Quant à l'augmentation enregistrée au cours du quatrième tri- mestre, elle résulte du recours de la Tunisie au marché financier international.

L'on note par ailleurs que l'encaisse-or a augmenté aux mois de janvier et de décembre 1977 de 0,2 million de dinars respectivement et ce par suite de la première et la deuxième restitutions d'or effectuées par le Fonds monétaire international au profit des pays membres. Son niveau est ainsi passé, d'une année à l'autre, de 2,4 à 2,8 millions de dinars évalués au prix de 35 D.T.S. l'once ou 1,125276 D.T.S. le gramme d'or fin.

En s'élevant à la fin de 1977 à 5.015 mille dinars, les avoirs en D.T.S. ont régressé de 217 mille di- nars. Cette diminution s'est produite d'abord au mois de mai en raison des paiements de commissions dues, dépas- sant les intérêts reçus sur les avoirs en D.T.S. puis aux mois d'octobre et de novembre en raison du règlement des intérêts relatifs au tirage sur le mécanisme de financement compensatoire. Cependant, en dépit de cette baisse, la part des avoirs en D.T.S. dans l'ensemble des avoirs extérieurs bruts de la B.C.T. a légèrement progressé passant d'une année à l'autre de 3,2 à 3,5 %.

Par suite de la décision prise en 1975 par les autorités de supprimer les «accords bilatéraux de clearing», les soldes débiteurs des comptes «accords de paiement» en liquidation et dont le montant était de 0,7 million de dinars à la fin de 1976 sont épuisés dès le début de 1977.

S'agissant des avoirs extérieurs bruts des banques de dépôts, ils se sont légèrement rédressés par rap- port au niveau de l'année précédente, soit 14,1 millions de dinars contre 13,1 millions de dinars en 1976. Toute- fois, ce redressement n'a pas été suffisant pour atteindre le niveau constaté en 1975 et 1974 qui dépassait 18 mil- lions de dinars.

La tendance des avoirs bruts des banques de dépôts a été caractérisée exclusivement par l'augmenta- tion de 2,1 millions de dinars des avoirs des banques chez leurs correspondants à l'étranger. Cet accroissement a été réduit par le mouvement inverse des «devises en caisse» et des crédits accordés pour le financement des tran- sactions conclues avec des non-résidents sous forme essentiellement d'escompte, de recouvrement et encaissement d'effets et valeurs qui ont diminué de 0,2 et 0,3 million de dinars respectivement.

Quant aux engagements extérieurs du système financier, leur augmentation (16,1 millions de dinars) résulte essentiellement de ceux de la Banque Centrale dont le montant est passé, d'une année à l'autre, de 1,9 à 15,0 millions de dinars.

L'augmentation des engagements de l'1nstitut d'émission provient de son recours, au mois d'août 1977, au crédit du Fonds monétaire international comptabilisé pour un montant de 12 millions de dinars et de la progres- sion de 1 million de dinars constatée au niveau des engagements convertibles. L'évolution de ceux-ci a été marquée par celle des engagements envers les correspondants étrangers qui sont passés de 1,1 million de dinars à la fin de 1976 à 2,2 millions de dinars à la fin de ,1977.

Par ailleurs, si les avoirs du «compte de coopération économique» se sont affermis de 0,1 million de dinars, les avances de la Banque de France ont été totalement remboursées à la fin de 1977 alors qu'elles s'élevaient à 0,2 million de dinars l'année précédente.

Quant aux engagements des banques de dépôts, ils ont confirmé leur tendance à la hausse et ce en évo- luant, d'une année à l'autre, de 43,4 à 46,5 millions de dinars, en augmentation de 3,1 millions de dinars contre 2,9 millions de dinars l'année précédente. Cet accroissement est imputable essentiellement à la reconstitution des dé- pôts des non-résidents qui, en atteignant à la fin de 1977 36,8 millions de dinars, se sont accrus de 3,5 millions de dinars contre 2,4 millions de dinars l'année précédente. Toutefois, ce redressement a été quelque peu réduit par la diminution de 0,4 million de dinars constatée au niveau des créances des correspondants banquiers.

(1) Cette facilité a été créée en 1963 et assouplie en 1975 à l'avantage des pays qui enregistrent des baisses dans leurs recettes d'exportation dues à des causes indépendantes de leur volonté. La Tunisie, qui recourt à ce mécanisme pour la première fois, aura à payer des intérêts sur la moitié seulement du tirage et au taux de 4,375 % j'an la première année, avec une progression de 0,5 % pour chaque ann'e suppl'mentaire. Le remboursement du prêt commencera après 3 ans et s'échelonnera sur une période de 2 ans. En atteignant 232,6 millions de dinars en 1977, soit un accroissement annuel de 34,1 mil- -.-. CrUnces nettes de" B.C.T. lions de dinars moins important que celui de l'an- Bons d'êquipenwnt née précédente, les créances nettes du système Comp1ll couRnt du Tr6s0r financier sur l'Etat continuent à confirmer leur part dans les contreparties des ressources du sys- ~1C1O tème financier et ce en atteignant, en 1971,17,2% c( contre 16,4 % en 1976 et 13,7 % en 1975. l'ac- Z 10 1 C croissement des créances nettes du système finan- ~ 10 cier sur l'Etat provient essentiellement des con- / treparties des dépôts logés au Trésor, à la Caisse o~ 70 1 ::i d'Epargne Nationale Tunisienne (C.E.N.T.) et au ..1 10 Centre des chèques postaux et par le recours de :iË / l'Etat au système bancaire. z &0 _..•"., r., 1 w ..~~ lllo"., ; v- lllolllo .~ •••••••••• En effet, durant la période mars-juillet, on ~~./,/,,' \~ a remarqué une augmentation des créances nettes , \~~ sur l'Etat alors que les créances nettes du systè- ."".~.-or.i\ 'IX.\ ~ me financier sur l'extérieur baissaient. Ne bénéfi- _._.-_.....i \ / · · ciant pas de ressources extérieures durant cette ,.,+' " .-, période. le Trésor aurait accru l'utilisation des o •••• -.,,--,,_ ••, ,,,,.< i ressources internes, ce qui s'est traduit par une 1lN18 1887 1•• 1889 1970 1971 1972 19731974 1976 19761977 augmentation de son endettement net de 25,5 millions de dinars ou 12,8 % entre décembre 1976 et juillet 1977.

les créances nettes de la Banque Centrale sur l'Etat, qui sont déterminées essentiellement par les mou- vements du compte courant du Trésor, ont accusé en 1977 une baisse de 12,4 millions de dinars contre une aug- mentation de 25 millions de dinars en 1976. Ainsi, par suite du versement de la part des bénéfices de la Banque Centrale revenant à l'Etat, de la réalisation des recettes fiscales courantes et du produit des souscriptions par les banques aux émissions de bons d'équipement, le solde du compte courant du Trésor, dont le montant était à la fin de 1976 de 15,4 millions de dinars, s'est rapidement redressé au cours des deux premiers mois pour enregistrer à la fin de février le niveau le plus élevé de l'année, soit 43,3 millions de dinars,en augmentation par rapport à la fin de décembre 1976 de 27,9 millions de dinars. Au terme du premier trimestre, le solde du compte courant du Trésor est revenu à 23.8 millions de dinars.

Cette baisse a été engendrée par les transferts de fonds au profit de certaines banques et organismes étatiques et para-étatiques, par le paiement des fournisseurs du Trésor et le remboursement de la dette publique. Ce niveau s'est maintenu jusqu'au mois de mai, date à laquelle les banques de dépôts ont souscrit pour 65,6 % de l'enveloppe représentant l'émission de la 13ème tranche de bons d'équipement prévue pour l'année 1977.

C'est à partir de la fin du premier semestre que le solde du compte courant du Trésor a entamé une tendance à la baisse. Après être tombé à la fin du mois de juin à son niveau de décembre 1976. il s'est redressé temporairement aux mois de juillet et août pour baisser jusqu'à un minimum de 10 millions de dinars au mois de novembre. Le recours au marché financier international pour un montant de 125 millions de dollars et sa réalisa- tion au mois de décembre ont provoqué un gonflement du solde du compte courant du Trésor qui s'est établi à 26,6 millions de dinars à la fin de l'année. En définitive, le solde de ce compte s'est accru, d'une année à l'autre, de 11,3 millions de dinars contre une baisse de 24,4 millions de dinars une année auparavant.

S'agissant des créances nettes des banques de dépôts sur l'Etat, elles se sont accrues en 1977 de 30,6 millions de dinars contre 22,1 millions de dinars au cours de l'année précédente. Cette évolution provient aussi bien de l'accroissement des souscriptions nettes des banques primaires aux bons d'équipement que de l'augmenta- tion des dépôts bancaires aux comptes courants postaux.

En dépit des problèmes de liquidités rencontrés par les banques, les souscriptions de celles-ci aux bons d'équipement ont été réalisées conformément et même en dépassement des prévisions. Ces souscriptions ont accu- sé une augmentation de 27,2 millions de dinars. portant le niveau du portefeuille de bons d'équ ipement à 97,2 mil- lions de dinars à la fin de 1977. Quant aux dépôts des banques au C.C.P., ils ont atteint, à la fin de décembre 1977, 4,3 millions de di- nars contre 1,1 million de dinars l'année précédente.

En s'élevant à 117,4 millions de dinars, les créances des entreprises et des particuliers sur l'Etat, cons- tituées par des dépôts auprès du Trésor, du Centre des chèques postaux et de la Caisse d'épargne nationale tuni· sienne, ont progressé de 15,9 millions de dinars contre 11,2 millions de dinars l'année précédente, soit à un rythme de 15,7 % supérieur à celu i de ,'année précédente (12,4 %).

De leur côté, les créances de "Etat sur les autres institutions de développement et de collecte de l'épar- gne se sont maintenues, en 1977, autour du même niveau de fin 1976, soit 4,6 millions de dinars.

En définitive, il apparalt que l'augmentation de "endettement net de l'Etat (+ 34,1 millions de dinars) provient essentiellement des banques pour un montant de 30,6 millions de dinars et des entreprises et particuliers pour 15,9 millions de dinars. Le Trésor a en outre accru ses dépôts auprès de l'Institut d'émission, ce qui lui a per- mis de ramener son endettement net auprès de la Banque Centrale de 30,4 millions de dinars à la fin de 1976 à 18,0 millions de dinars à la fin de 1977.

Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976

Banque Centrale - 4.205 4.107 5.407 30.421 21.876 29.945 30.205 18.013 Compte courant postal 4.538 3.910 3.995 3.989 4.288 4.375 3.523 3.979 Avances à l'Etat . 42.500 42.500 42.000 41.500 41.500 41.500 41.000 41.000 Avance permanente . 25.000 25.000 25.000 25.000 25.000 25.000 25.000 25.000 Avance remboursable . 12.447 12.447 11.947 11.447 11.447 11.447 10.947 10.947 Avancesen C.P. de D.T.S.. 5.053 5.053 5.053 5.053 5.053 5.053 5.053 5.053 Autres créances ..... 1.566 1.313 1.263 2.194 2.228 1.887 1.544 1.358 Moins:Dépôts du Trésor -50.993 -42.214 -39.817 -15.374 -23.780 -15.332 -13.721 -26.636 Encaisse du Trésor - 1.816 - 1.402 - 2.034 - 1.888 - 2.360 - 2.485 - 2.141 - 1.688 Banques de dépôts .• , 48.956 48.908 49.127 71.235 87.063 92.418 97.295 101.860 Bons du Trésor...... 11.896 Bons d'équipement .. 34.884 47.434 47.407 70.080 83.103 90.233 93.833 97.246 Cptes courants postaux 2.176 1.474 1.720 1.155 3.960 2.185 3.462 4.317 Emprunts nationaux .. 297 Contreparties des dépôts des entrep. et particul., aux Trésor&org.annexes 65.268 71.118 90.174 101.397 83.351 88.141 105.559 117.281 Dépôts au C.C.P. . . 9.773 12.507 14.970 23.135 21.437 26.991 29.742 24.730 Dépôts à la C.E.N.T . 17.644 21.973 30.637 37.304 39.004 39.611 40.158 41.546 Dépôts au Trésor . 37.851 36.638 44.567 40.958 22.910 21.539 35.659 51.005

Autres institutions de dé· veloppement et de collec· te de l'épargne - 1.063 - 1.097 - 2.526 - 4.551 - 4.550 - 4.478 - 4.538 4.562 Créances sur l'Etat . . . 127 111 89 64 65 t37 77 53 Dépôts au C.C.P...... 2 28 10 5 8 80 22 9 Autres créances...... 125 83 79 59 57 57 55 44 Moins: Créances de l'Etat - 1.190 - 1.208 - 2.615 - 4.615 - 4.615 - 4.615 - 4.615 4.615

Total des créances nettes sur l'Etat...... 108.956 Ces concours, qui sont dispensés par la Banque Centrale, les banques ~e dépôts ainsi que les institutions de développement et de collecte de l'épargne, comprennent les crédits e~e por- tefeu ille-titres qu i représente la participation de ces organismes dans les secteurs privé et public. Ainsi définis, les concours à l'économie ont at· teint, à la fin de 1977, 1.016,4 millions de dinars enregistrant un taux d'accroissement inférieur à celui de l'année précédente, soit 15,4 % et 17,4 % respectivement.

Ce niveau a été atteint grâce essentielle- ment à l'accroissement des concours des ban- ques de dépôts (+ 87,6 millions de dinars ou STRUCTURE DES CONCOURS A L'ECONOMIE + 13,4 %). Quant aux concours dispensés par la PAR ORGANISME EMETTEUR (en %) Banque Centrale et les institutions de développe- ment et de collecte de l'épargne, ils se sont accrus de 22,8 millions de dinars ou 22 % et 25 millions de dinars ou 20,3 % respectivement, soit à un rythme supérieur à celui enregistré en 1976.

Toutefois et si on tient compte des concours dispensés par la Banque Centrale de Tunisie aux banques dans le cadre du marché monétaire, les concours globaux de l'Institut d'émission atteindront 165,9 millions de dinars, en augmentation de 50,6 millions de dinars ou 43,9 %. Quant aux concours accordés par les banques, ils atteindront 702,4 millions de dinars n'augmentant ainsi que de 59,7 millions de dinars ou 9,3 %. Ainsi, les parts respectives de la Banque Centrale et des banques de dépôts seront de 16,3 % et 69,1 % de l'ensemble des concours à l'économie. Le ralentissement de l'accroissement des crédits accordés par le système financier, constaté depuis l'année 1974, s'est poursuivi durant l'année 1977. En s'élevant à 963,1 millions de dinars, ils se sont accrus seule- ment de 14,5 % contre 16,5 % en 1976 et 28,2 % en 1975. Cette tendance est due à l'évolution intermittente des crédits sur ressources ordinaires et spéciales. En effet, alors que la diminution du rythme d'expansion de l'ensem- ble des crédits provenait, en 1976, de celle des crédits sur ressources ordinaires octroyés aux entreprises et aux particuliers en enregistrant un taux de 14,7 % contre 32,3 % en 1975, ce sont les crédits sur ressources spéciales qui en sont à l'origine en 1977 et ce en réalisant un taux de 12,5 % contre 25,2 % une année auparavant. Cet effet a été temporisé par l'affermissement relatif des crédits octroyés sur les ressources ordinaires, ceux-ci ont progressé en 1977, de 102,3 millions de dinars ou 15,0 % améliorant ainsi leur part dans "ensemble des crédits à l'économie qui passe, d'une année à l'autre, de 81,2 % à 81,5 %.

L'évolution des crédits sur ressources ordinaires a été marquée principalement par celle des crédits dispensés par les banques de dépôts qui se sont accrus, à la fin de 1977, de 75,9 millions de dinars ou 14,3 % con- tre 61,2 millions de dinars ou 13 % en 1976. Tout en continuant à être prépondérante dans l'ensemble des crédits sur ressources ordinaires, leur part qui s'élevait en 1976 à 77,9 % est revenue à 77,4 % en 1977 et ce en dépit de l'amélioration constatée dans leur rythme d'expansion.

Quoique accusant une baisse dans leur rythme d'expansion, les crédits sur ressources spéciales octroyés par le système financier ont évolué d'une façon analogue aux ressources spéciales. En s'élevant à la fin de 1977 à 178 millions de dinars, ils se sont accrus de 19,8 millions de dinars ou 12,5 % contre 31,8 millions de dinars ou 25,2 % l'année précédente. Malgré la poursuite de la progression des crédits octroyés sur ressources spéciales gérées par les banques de dépôts, soit 9 % en 1977 contre 8,5 % une année auparavant, les crédits dispensés sur ressources spéciales par les institutions de développement et.de collecte de l'épargne ont amélioré leur part dans "ensemble des crédits octroyés sur ressources spéciales pour passer, d'une année à "autre, de 34,4 % à 36,5 %.

L'on remarque que le taux d'utilisation des ressources spéciales ne cesse de s'améliorer. De 94,7 % à la fin de 1976, il a atteint 95,6 % au 31 décembre 1977. Cet affermissement provient exclusivement des banques de dépôts qui ont enregistré un taux d'utilisation de 96,7 % contre 95,1 % "année précédente. Au contraire, celui des institutions de développement et de collecte de l'épargne est revenu, d'une année à l'autre, de 94 % à 93,8 %.

Décembre Décembre Décembre Décembre 1973 1974 1975 1976

Crédits sur ressources ordinaires ...... 332.812 449.965 595.442 682.810 701.548 725.478 755.121 785.113 Banque Centrale .... 31.436 36.855 85.485 97.443 104.725 105.464 112.095 109.986 Banques de dépôts .. 289.831 389.182 470.573 531.805 546.264 563.688 582.694 607.677 1nstitutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... 11.545 23.928 39.384 53.562 50.559 56.326 60.332 67.450 Crédits sur ressources spéciales ...... 88.792 112.984 126.402 158.245 164.485 170.772 172.574 178.036 Banques de dépôts .. 70.426 85.850 95.637 103.733 105.859 108.846 110.007 113.061 1nstitutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne ...... 18.366 27.134 30.765 54.512 58.626 61.926 62.567 64.975

Total des crédits à l'économie ...... 421.604 562.949 721.844 841.055 866.033 896.250 927.695 963.149

- 173 - Après s'être accru en 1976 de 11,4 millions de dinars ou 40,1 %, le portefeuille-titres du système finan- cier a continué, en 1977, sa progression quoique à un rythme plus modéré, augmentant de 13,2 millions de dinars ou 33,2 % portant ainsi le montant à 53,2 millions de dinars.

Cette amélioration provient notamment de la Banque Centrale qui a enregistré un accroissement de 10,2 millions de dinars contre 4,4 millions de dinars une année auparavant. Cette tendance résulte des prises de participations qu'elle a réalisées dans certaines entreprises publiques portant ainsi sa part dans le total du porte- feuille-titres du système financier à 30,4 % alors qu'elle était de 14,9 % une année auparavant.

Concernant le portefeuille-titres des banques de dépôts, il s'élève à la fin de 1977, à 21,4 millions de dinars, soit une progression de 2,4 millions de dinars contre 2,7 millions en 1976. De même, les souscriptions aux emprunts nationaux effectuées par les banques de dépôts sont désor- mais comptabilisées depuis le mois de décembre 1977 en tant que créances sur l'Etat.

Quant au portefeuille-titres des institutions de délieloppement et de collecte de "épargne, il continue à se développer mais à un rythme moindre. C'est ainsi qu'en s'élevant, en 1977, à 15,7 millions de dinars, il s'est accru seulement de 0,7 million de dinars contre 4,3 millions de dinars l'année précédente.

Les crédits aux entreprises et aux ménages dispensés par la Banque Centrale, les banques de dépôts et les institutions de développement et de collecte de l'épargne se sont élevés à la fin de 1977 à 963,1 millions de dinars pour s'inscrire en progression de 122,1 millions de dinars ou 14,5 %. Le rythme d'expansion de ces crédits n'a pas cessé de se ralentir revenant de 33,5 % en 1974 à 28,2 % en 1975 puis à 16,5 % en 1976.

A l'origine de ce ralentissement se trouvent les crédits sur ressources spéciales dont la cadence d'expan- sion est revenue, d'une année à "autre, de 25,2 % à 12,5 %. Leur part dans "ensemble des crédits s'est ainsi dété- riorée revenant de 18,8 % à la fin de 1976 à 18,5 % à la fin de 1977.

VENTILATION DES CREDITS A L'ECONOMIE PAR FORME D'INTERVENTION (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Crédits sur ressources ordinaires ...... 332.812 449.964 595.442 682.810 785.113 Crédits par escompte ...... 204.157 261.615 351.660 401.602 465.111 Crédits mobilisables ...... 86.808 100.096 187.889 216.320 252.191

Crédits refinancés par la B.C.T. .. , ...... 34.791 54.300 105.235 109.363 149.907 Effetsà court terme réescomptés ...... 22.402 28.150 75.037 86.128 92.474 Effets à moyen terme réescomptés...... 9.034 8.705 10.448 11.315 17.683 Effetsgarantissantl'intervention sur le mal'.monétaire 3.355 17.445 19.750 11.920 39.750 Portefeuille escompte (Banques de dépôts) .... 52.017 45.796 82.654 106.957 102.284 Crédits non mobilisables ...... 117.349 161.519 163.771 185.282 212.920 Portefeuille escompte ...... 78.201 103.113 112.108 124.416 139.621 Autres valeurs à recouvrer ...... 39.148 58.406 51.663 60.866 73.299

Comptes courants débiteurs •••••• , •••••• o' 115.843 169.241 223.616 258.508 296.493

Banques de dépôts •• 0.0 ••••••••••••••• 106.D12 147.824 188.459 210.584 233.836 Institutions de dévelop.et de collecte de "épargne 9.831 21.417 35.157 47.924 62.657

Débiteurs divers ••• O" •••••• , •••••••••• 8.202 11.831 11.463 12.367 13.464 Banques de dépôts ...... 6.905 9.565 8.337 7.834 9.114 1nstitutions de dévelop. et de collecte de "épargne 1.297 2.266 3.126 4.533 4.350 Douteux et litigieux ...... 4.610 7.277 8.703 10.333 10.045 Crédits sur ressources spéciales ...... 88.792 112.984 126.402 158.245 178.036 Banques de dépôts...... 70.426 85.850 95.637 103.733 113.061 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne 18.366 27.134 30.765 54.512 64.975

Total des crédits ...... 421.604 562.948 721.844 841.055 963.149

- 175 - Les crédits sur ressources ordinaires ont, par contre, évolué à un rythme très proche de celui de 1976, soit 15 %. Ce rythme n'a pu être maintenu que grâce à l'intensification de "in- tervention de la Banque Centrale dont les con- cours sous forme d'escompte et de prêts sur le marché monétaire sont passés, d'une fin d'année à l'autre, de 109,4 à 149,9 millions de dinars, s'inscrivant ainsi en augmentation de 40,5 mil- lions de dinars ou 37,1 % contre 4,1 millions de dinars ou 3,9 % une année auparavant.

L'essentiel de "augmentation des con- cours de la Banque Centrale s'est réalisé sous forme d'interventions sur le marché monétaire qui, en s'élevant à 39,8 millions de dinars, se sont inscrites en hausse de 27,8 millions de di- nars ou 233,5 % après avoir diminué de 7,8 mil- lions de dinars ou 39,6 % une année auparavant.

L'intensification du refinancement des banques s'est traduite par une augmentation de la part des cré- dits nourris par l'Institut d'émission. De 16,1 % à la fin de 1976, ces crédits ont représenté 19,1 % de l'ensemble de l'encours des crédits financés sur ressources ordinaires en 1977.

Le resserrement de la liquidité bancaire a été à l'origine du ralentissement du rythme d'expansion des crédits dispensés par les banques de dépôts sur leurs ressources ordinaires. En augmentation de 9,2 % contre 15,3 % une année auparavant, ces crédits n'ont représenté que 72,3 % de l'encours bancaire sur ressources ordinaires con- tre 76,1 % en 1976.

A l'inverse, la part de l'encours des crédits nourris sur les ressources ordinaires des institutions de dé- veloppement et de collecte de "épargne s'est redressée passant, d'une année à l'autre, de 7,7 % à 8,5 %. Leur aug- mentation de 14,6 millions de dinars ou 27,7 % est imputable pour près de la moitié àux crédits utilisés dans le fi- nancement des dépenses d'exploitation engagées par les promoteurs immobiliers et de la construction à usage d' habitation.

Par échéance et contrairement à l'année antérieure, le ralentissement du rythme des crédits a porté sur l'encours à moyen terme dont le taux d'expansion est revenu, d'une année à l'autre, de 38 % à 15,6 %. Toutefois, ces crédits ont représenté 17,2 % de l'ensemble de "encours bancaire contre 17 % en 1976. Les crédits à court terme, par contre, se sont accrus de 15 % pour représenter 66,6 % de l'intervention du système financier dans le financement de l'économie contre 66,3 % une année auparavant.

VENTILATION DES CREDITS PAR ECHEANCE (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Crédits à court terme ...... 282.561 380.739 499.651 557.814 641.670 Créances sur des résidents ...... 274.383 364.854 488.912 548.707 631.293 Créances sur des non-résidents ...... 8.178 15.885 10.739 9.107 10.377

Crédits à moyen terme ...... , .... 65.797 79.009 103.854 143.338 165.745 Crédits à long terme ...... 73.246 103.200 118.339 139.903 155.734

Total des crédits ...... 421.604 562.948 721.844 841.055 963.149 Après le ralentissement de 1916, le volume de l'encours des crédits à court terme s'est affermi en 1977 pour atteindre 641,7 millions de dinars et s'inscrire en augmentation de 15 % contre 11,6 % en 1976 et 31,2 % en 1975. Ce redressement est imputable à la Banque Centrale de Tunisie qui a refinancé 40,8 % de l'augmentation des crédits bancaires. Sa part dans le total des crédits à court terme est ainsi passée de 17,6 % à la fin de 1976 à 20,6 % à la fin de 1977.

VENTILATION DES CREDITS A COURT TERME PAR CATEGORIE D'ORGANISME EMETTEUR (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977 ----

Banque Centrale •••••••••••••• o •••••••• 25.757 45.595 94.787 98.048 132.224 Effets réescomptés ...... 22.402 28.150 75.037 86.128 92.474 Marché monétaire ...... 3.355 17.445 19.750 11.920 39.750 Banques de dépôts ...... ~ .. 252.763 328.727 388.921 429.568 470.223 Ressources ordinaires ...... 247.761 322.424 380.728 420.073 453.122 Ressources spéciales ...... 5.002 6.303 8.193 9.495 17.101 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne .. 4.041 6.417 15.943 30.198 39.223 Ressources ordinaires ...... 14.588 25.817 35.117 Ressources spéciales ...... 1.355 4.381 4.106

Total des r.rédits à court terme ...... 282.561 380.739 499.651 557.814 641.670

En augmentation de 6,3 millions de dinars ou 7,4 %, ,'intervention de la Banque Centrale de Tunisie dans le cadre du réescompte s'est effectuée principalement en hors cote. Elle a porté notamment sur le refinance- ment des effets de mobilisation des créances administratives et des effets de financement de stocks industriels.

Quant à l'intervention de l'Institut d'émission sur le marché monétaire, elle s'est accrue de 27,8 mil- lions de dinars ou 233,6 % pour représenter 30,1 % du refinancement des crédits à court terme contre 12,2 % en 1976.

En valeur absolue, le volume de l'encours des crédits à court terme nourris sur les ressources spéciales et ordinaires des banques de dépôts s'est accru de 40,7 millions de dinars, soit un montant identique à celui réali- sé en 1976.

Cette augmentation provient pour 33 millions de dinars ou 81,3 % des crédits sur ressources ordinai- res et pour 7,6 millions de dinars ou 18,7 % des crédits sur ressources spéciales. En réalité, l'accroissement de ces derniers est pour l'essentiel, d'ordre purement comptable. En effet, et à l'occasion de la révision de la situation comptable mensuelle, les banques ont été invitées à individualiser les crédits sur ressources spéciales dénoncés ou échus qui étaient auparavant classés parmi les crédits à moyen et long termes.

Le rythme d'accroissement de l'encours des crédits à court terme dispensés par les institutions de dé- veloppement et de collecte de l'épargne s'est sensiblement ralenti revenant de 89,4 % en 1976 à 29,9 % en 1977. La part des crédits dispensés par ce circuit a néanmoins continué à s'améliorer passant, d'une année à l'autre, de 5,4 % à 6,1 %. L'affermissement exceptionnel constaté en 1976 était imputable au démarrage du système de pré- financement des promoteurs immobiliers mis en place par la Caisse nationale d'épargne-logement.

Par forme, l'augmentation des crédits à court terme provient pour 91,2 % des crédits sur ressources ordinaires et notamment des crédits par escompte. Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Crédits sur ressources ordinaires ..•...... 277.559 374.436 490.103 543.972 620.463 Créd its par escompte ...... 158.872 205.81e;> 273.430 293.872 336.519 Créancessur desrésidents ...... 150.744 190.962 262.700 284.775 326.194 Créancessur des non résidents · ...... 8.128 15.848 10.730 9.097 10.325 Comptes courants débiteurs · ...... 105.875 148.518 196.507 227.400 260.435 Créancessur desrésidents ...... 105.825 148.481 196.498 227.390 260.383 Créancessur des non résidents...... 50 37 9 10 52 Débiteurs divers ...... 8.202 11.831 11.463 12.367 13.464 Douteux et litigieux ...... 4.610 7.277 8.703 10.333 10.045 Crédits sur ressources spéciales ...... 5.002 6.303 9.548 13.842 21.207 Crédits à court terme ...... 684 641 615 3.734 2.656 Crédits dénoncés ou échus ...... 4.318 5.662 8.933 10.108 18.551

Total des crédits à court terme · ...... 282.561 380.739 499.651 557.814 641.670

a) Les crédits par escompte

En atteignant 336,5 millions de dinars, les crédits par escompte se sont inscrits en hausse de 42,6 mil- lions de dinars ou 14,5 %, un rythme qui est le double de celui constaté une année auparavant (20,4 millions de dinars ou 7,5 %) ma is qu i demeure proche de celu i de l'ensemble des crédits à court terme (15 %). Aussi, la part des crédits par escompte dans le total de l'encours à court terme sur ressources ordinaires est-elle demeurée cons- tante s'établissant à 52,4 %.

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Crédits mobilisables ...... 54.598 63.095 123.459 123.328 140.734 Effets réescomptés ...... , ...... 22.402 28.150 75.037 86.128 92.474 Effets garantissant l'intervention sile mar.monét .. 3.355 17.445 19.75d 11.920 39.750 Portefeuille escompte des banques de dépôts. ... 28.841 17.500 28.672 25.280 8.510 Crédits non mobilisables ...... 104.274 143.715 149.971 170.544 195.785 Portefeuille escompte ...... 65.126 85.309 98.308 109.678 122.486 Autres valeurs à recouvrer ...... 39.148 58.406 51.663 60.866 73.299 Valeursescomptées ...... 30.409 45.649 44.008 55.841 66.203 Portefeuilleencaissement(net) ...... 8.739 12.757 7.655 5.025 7.096

Banq ues de dépôts .•..•••..•.•.•.... 8.322 12.514 7.084 4.557 6.859 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne '417 243 571 468 237

Total des crédits par escompte ...... 158.872 206.810 273.430 293.872 336.519

- 178 - VENTILATION DU PORTEFEUILLE ESCOMYI'E ET DU REESCOMPTE A COURT TERME (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Effets de transaction ...... 44.201 52.796 57.633 66.245 80.036 Mobilisables ...... 28.137 27.145 30.310 31.043 41.262 Réescompte ...... 4.490 4.042 4.131 7.082 11.005 Escompte ...... 23.647 23.103 26.179 23.961 30.257 Non mobilisables ...... 16.064 25.651 27.323 35.202 38.774 Effets de mobilisation de crédits à l'exportation .. 2.777 3.902 43.722 48.826 46.362 Mobilisables ...... 2.629 3.753 39.940 45.778 40.966 Réescompte...... 1.335 2.348 33.297 43.836 39.202 Escompte · ...... 1.294 1.405 6.643 1.942 1.764 Non mobilisables ...... 148 149 3.782 3.048 5.396 Effets de mobilisation de créances administratives. 3.439 5.629 11.205 16.958 21.022 Mobilisables ...... 1.226 1.501 2.297 7.071 11.772 Réescompte...... 230 200 391 3.787 8.097 Escompte · ...... , ...... 996 1.301 1.906 3.284 3.675 Non mobilisables ...... 2.213 4.128 8.908 9.887 9.250 Effets de mobilisation de crédits saisonniers ...... 19.263 21.971 20.315 15.195 14.181 Mobilisables ...... 11.975 13.666 13.639 12.470 11.479 Réescompte...... 10.642 12.388 13.157 11.142 9.971 Escompte · ...... 1.333 1.:n8 482 1.328 1.508 Non mobilisables ...... 7.288 8.305 6.676 2.725 2.702 Effets garantis par le gouvernement tunisien (mobilis.) 1.807 2.560 18.333 3.389 1.391 Réescompte ...... 1.807 2.560 15.880 635 264 Escompte ...... 2.453 2.754 1.127 Effets de financement des ventes à tempérament (non-mobilisables) ...... 152 164 107 66

Autres effets · ...... , ...... 48.085 61.381 70.452 82.327 100.228 Mobilisables ...... 8.824 14.470 18.940 23.577 33.864

Réescompte ...... , 5.705 9.172 8.181 19.646 23.935 Escompte · ...... 3.119 5.298 10.759 3.931 9.929

Non mobilisables ...... '" ...... 39.261 46.911 51.512 58.750 66.364

Total . " ., ...... , 119.724 148.403 221.767 233.006 263.220

En représentant 42 % de l'ensemble des crédits par escompte, les crédits mobilisables se sont accrus de 17,4 millions de dinars ou 14,1 % après avoir diminué de 0,1 % une année auparavant. Ces crédits ont été utili- sés en leur quasi-totalité pour garantir les concours de la Banque Centrale nécessaires pour rééquilibrer le déficit de trésorerie des banques. L'Institut d'émission a, en effet, refinancé au réescompte ou dans le cadre du marché monétaire 94 % des crédits par escompte mobilisables dispensés par les banques de dépôts contre 79,5 % en 1976 et 76,8 % en 1975.

Aussi, les crédits mobilisables nourris sur les ressources ordinaires des banques primaires ont-ils dimi- nué de 16,8 millions de dinars ou 66,3 % pour revenir de 25,3 millions de dinars en 1976 à 8,5 millions de dinars en 1977. La marge potentielle de refinancement des banques, mesurée par le montant d'effets réescomptables non encore présentés au refinancement de la Banque Centrale, apparaît ainsi relativement faible. Le montant des effets réescomptables disponibles dans le portefeuille des banques n'a représenté à la fin de 1977 que 2,5 % du total des crédits par escompte contre 8,6 % en 1976 et 10,5 % en 1975.

Contrairement aux crédits réescomptables, les crédits par escompte non mobilisables ont évolué à un rythme très proche de celui de 1976 (25,2 millions de dinars ou 14,8 %) pour représenter 58 % de l'ensemble des crédits par escompte et 30,5 % des crédits à court terme. L'augmentation constatée est imputable aussi bien aux effets escomptés (+ 12,8 millions de dinars ou 11,7 %) qu'aux effets et autres valeurs à recouvrer ou présentés à l'encaissement (+ 12,4 millions de dinars ou 20,4 %).

Par ailleurs, l'accroissement de 30 millions de dinars ou 13 % de "encours des crédits escomptés ou réescomptés est dû pour 13,8 millions de dinars ou 45,6 % aux effets de transactions émis en représentation des opérations commerciales conclues en Tunisie ou avec l'étranger. Il a porté également sur les effets de mobiiisation des créances sur marchés administratifs dont le montant n'a pas cessé de s'accroître passant de 11,2 millions de di- nars en 1975 à 17 millions de dinars en 1976 et à 21 millions de dinars en 1977.

L'augmentation relativement importante de l'escompte d'effets de financement (17,9 millions de di- nars ou 21,7 %) est imputable notamment au financement de stocks accumulés par certaines unités affrontées à des difficultés conjoncturelles entravant l'écoulement de leur productioo.à "extérieur.

Les avances en comptes courants consenties par les banques de dépôts et les institutions de dévelop- pement et de collecte de l'épargne se sont accrues à un rythme légèrement inférieur à celui de 1976, soit 14,5 % contre 15,7 %. AuSfi, la part de ces avances dans l'ensemble des crédits à court terme s'est-elle inscrite en baisse revenant, d'une année à l'autre, de 40,8 % à 40,6 %.

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Avances sur garanties ...... 24.694 34.722 36.775 46.085 70.400 Banques de dépôts ...... 24.694 34.722 36.775 30.151 44.544 Institutions de dévelop.etde collecte de "épargne 15.934 25.856 Avances sur comptes à terme, bons de caisse ..... 1.958 Autres prêts ...... 75.561 108.816 156.376 176.333 181.194 Banques de dépôts ...... 73.909 106.178 146.340 173.044 177.879 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne 1.652 2.638 10.036 3.289 3.315 Consolidation des avances aux coopératives ...... 2.507 1.247 Crédits et prêts dénoncés ou échus ...... 3.113 3.733 3.356 4.982 6.883 Banques de dépôts ...... 2.438 2.463 2.984 3.992 5.730 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne 675 1.270 372 990 1.153

Total des avances ...... 105.875 148.518 196.507 227.400 260.435

- 180 - Ce sont les prêts dispensés par les institutions de développement et de collecte de l'épargne qui ont en- registré le taux d'expansion le plus élevé. En s'élevant à 30,3 millions de dinars, ces derniers se sont accrus de 33,3% pour représenter 88,4 % des avances en comptes courants contre 91,1 % en 1976. Leur évolution est imputable principalement aux crédits de préfinancement dispensés par la C.N.E.L. aux promoteurs immobiliers et accessoi- rement à l'augmentation des crédits à court terme consentis par la B.D.E.T. aux entreprises dont elle détient la majorité du capital.

En atteignant 230,1 millions de dinars, les avances consenties par les banques de dépôts se sont accrues à un rythme plus modéré, soit 22,9 millions de dinars ou 10 %. A l'origine de ce ralentissement se trouvent les prêts non garantis qui, après avoir augmenté de 26,7 millions de dinars ou 18,2 % en 1976, ne se sont accrus que de 4,8 millions de dinars ou 2,8 % en 1977. Leur part dans le total des avances a sensiblement diminué revenant, d'une année à l'autre, de 83,5% à 77,3 %. Ce résultat est la conséquence immédiate du resserrement de la liquidité bancaire, d'une part, et de l'action d'orientation des emplois bancaires exercée par la manipulation des instruments de la politique monétaire, d'autre part.

A l'inverse, les avances sur garanties réelles ou personnelles ont sensiblement augmenté pour repré- senter 19,4 % des avances en comptes courants contre 14,6 % une année auparavant.

La révision de la situation comptable mensuelle des banques a permi d'individualiser les avances con- senties sur bons de caisse ou comptes à terme. A la fin de décembre 1977, le montant de ces dernières s'est élevé à 2 millions de dinars pour représenter 1,1 % de l'ensemble des dépôts à terme.

Notons, enfin, que les avances dénoncées ou échues se sont accrues de 1,9 million de dinars ou 38,2 %. Ajouté aux crédits déjà classés comme «douteux et litigieux», le montant de ces avances permet d'estimer les im- payés à 16,9 millions de dinars, soit 2,7 % de l'ensemble des crédits sur ressources ordinaires.

D'une année à l'autre, le rythme d'expansion des crédits à moyen terme s'est sensiblement ralenti re- venant de 38 % en 1976 à 15,6 % en 1977. Ce ralentissement provient aussi bien des crédits sur ressources ordi- naires que des crédits sur ressources spéciales.

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Effets ad mis au ratio d'emplois en effets privés à moyen terme ...... 39.446 47.792 70.890 97.521 116.784 Effets réescomptés · ...... 9.034 8.705 10.448 9.965 17.511 Portefeuille escompte ...... 30.412 39.087 60.442 87.556 99.273 Effets non admis au ratio d'emplois en effets privés à moyen terme ...... 9 9 50 1.526 955 Effets escomptés ...... 1.350 172 Portefeuille escompte ...... 9 9 50 176 783 Comptes courants débiteurs ...... 2.629 3.395 2.327 3.154 3.558

Banques de dépôts • •••••••••••••••• o ••• 2.147 2.409 1.497 2.315 2.535 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne . 482 986 830 839 1.023 Crédits sur ressources spéciales ...... 23.713 27.813 30.587 41.137 44.448 Banques de dépôts · ...... 20.520 25.783 28.557 28.208 29.666 Institutions de dévelop.et de collecte de l'épargne. 3.193 2.030 2.030 12.929 14.782

Total des crédits à moyen terme ...... " . 65.797 79.009 1\>3.854 143.338 165.745

- 181 - En s'élevant à 121,3 millions de dinars, les crédits à moyen terme sur ressources ordinaires se sont ac- crus de 18,7% contre 39,5% en 1976 et 43,1 % en 1975. Ce ralentissement est 'dû au fait que la nette augmentation des crédits à moyen terme enregistrée en 1975 et 1976 sous "impulsion de "institution du dépôt provisoire a per- mis à la plupart des banques d'atteindre le portefeuille réglementaire minimum du ratio d'emplois en effets privés à moyen terme. Aussi, "augmentation des crédits à moyen terme devient-elle tributaire du rythme d'évolution des ressources bancaires ..

Les dépassements du portefeuille minimum d'effets privés à moyen terme ont procuré à la plupart des banques des possibilités nouvelles de réescompte pour des montants de plus en plus élevés. Après avoir diminué de 0,5 million de dinars, l'encours des crédits à moyen terme réescomptés s'est accru de 7,5 millions de dinars pour s'élever à 17,5 millions de dinars et représenter 14,4 % de l'ensemble de l'encours des crédits à moyen terme sur ressources ordinaires contre 9,8 % une année auparavant.

L'augmentation de 3,7 % des crédits non admis au ratio d'emplois en effets privés à moyen terme provient principalement des crédits dispensés aux ménages pour le financement de leurs constructions d'un coût supérieur à 10.000 dinars. L'encours de ces crédits qui a atteint 0,9 million de dinars à la fin de 1977 demeure relativement faible eu égard à l'autorisation donnée aux banques pour assurer le financement du logement de stan- ding dans la limite des 12,3 millions de dinars qui constituent les 2 % de leurs dépôts.

En s'élevant à 112,4 millions de dinars, les crédits sur ressources spéciales à moyen terme se sont ac- crus de 3,3 millions de dinars ou de 8 % contre 10,6 millions de dinars ou 34,5 % en 1976. Ce ralentissement est imputable principalement à la diminution de 0,5 million de dinars des crédits dispensés par la Société Tunisienne de Banque et la Banque Nationale de Tunisie sur les fonds de contrepartie. Il provient également du plafonnement des crédits sur les ressources d'origine extérieure qui n'ont augmenté que de 1,1 million de dinars ou 5,7 % contre 9,7 millions de dinars ou 95,3 % en 1976. Aussi, leur part dans le total des crédits sur ressources spéciales s'est-elle détériorée revenant, d'une année à l'autre, de 49,1 % à 47,2 %.

Le montant de 1,9 million de dinars représentant de nouveaux crédits dispensés à la Société nationale immobilière de Tunisie sur les ressources contractées par la caisse nationale d'épargne-logement auprès de l'Agence américaine pour le développement international a été largement compensé notamment par la diminution des en- cours des crédits dispensés sur les fonds gérés par la Banque Nationale de Tunisie et destinés au financement de l'agricu Iture.

En revanche, les crédits sur fonds d'origine étatique se sont sensiblement affermis pour augmenter de 2,7 millions de dinars ou 14,1 % et représenter 49,9 % du total des encours à moyen terme sur ressources spécia- les contre 38,9 % l'année antérieure.

A l'origine de ce redressement se trouvent principalement les crédits nourris sur les ressources du Fonds Spécial du Développement ·de l'Agriculture (+ 1,6 million de dinars). du Fonds Spécial d'Encouragement à la Pê- che (+ 0,5 million de dinars). du Fonds National d'Amélioration de l'Habitat (+ 0,4 million de dinars) et du Fonds d'Aide et de Crédit (+ 0,5 million de dinars). Fonds de prêts de "Etat . 13.662 16.284 18.346 19.443 22.177 Agriculture . 8.354 9.673 10.526 10.742 12.503 F.O.S.D.A. . ...••.••....•...... •. 6.893 8.065 8.667 8.975 10.614 F.O.S.E.P...... •...•..... 833 1.022 1338 1.414 1.841 FODUPCAS . 30 32 30 Créances C.M.C.A.T . 59 59 51 21 Vaches laitières d'importation . 18 12 12 11 Créances Caisse foncière •...... 521 483 428 321 2 FAPI , , , . 46 5.308 6.611 7.820 8.701 9.674 F.N.A.H.•..••.•...•...•...•••.••• 5.123 6.268 7.398 7.905 8.256 lettre de garantie . 18 17 2 F.O.D.A.C...... •.•...• 74 71 70 35 Fonds d'aide et de crédits ...... •. 93 255 350 645 1.128 FO.PRO.D.1. . 116 290 Fonds de contrepartie . 1.477 2.515 2.068 1.827 1.273 Agriculture . 949 1.751 1.432 1.275 1.162 F.S.A . 949 1.751 1.432 1.275 1.162 l':Jdustrie et autres activités . 528 764 636 552 111 D.LF . 234 229 192 144 Fonds d'importation d'équipement . 294 535 444 408 111 Fonds de prêts extérieurs . 8.574 9.014 10.173 19.867 20.998 Agriculture . 3.534 4.169 5.304 4.539 4.076 Fonds P.A.M . 245 348 380 344 245 B.I.R.D .. A.I.D . 2.652 3.164 4.253 3.459 3.060 Fonds allemand pour l'irrigation : . 61 81 96 136 125 Avances de la C.N.C.A. . , . 576 576 575 575 574 S.I.D.A . 25 72 1ndustrie et autres activités . 5.040 4.845 4.869 15.328 16.922 Fonds Kreditanstalt . 1.847 2.855 2.879 2.439 1.945 B.I.R.O. - A.I.O . 729 1.206 1.206 1.206 1.206 U.S.A. - A.1.0.. . . 1.853 S.1.0.A. . . 467 467 467 467 Fonds Qatar . 317 317 317 317 Prêts des Emirats Arabes Unis . 10.899 10.899 Prêts du C.C.F. Neuflize . 235 Total des crédits sur ressources spéciales . 23.713 27.813 30.587 41.137 44.448 Agriculture . 12.837 15.593 17.262 16.556 17.741 1ndustrie et autres activités . 10.876 12.220 13.325 24.581 26.707 Comme pour les crédits à moyen terme, les crédits à long terme se sont accrus à un rythme inférieur à celui de l'année antérieure, soit 11,3 % contre 18,2 %.

VENTILATION DES CREDITS A WNG TERME (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977

Crédits sur ressources ordinaires ...... 13.169 24.332 32.072 36.637 43.353 Banques de dépôts ...... 6.147 7.809 8.153 9.765 12.043 Institutions de dévelop.et de collecte de l'épargne 7.022 16.523 23.919 26.872 31.310 Crédits sur ressources spéciales ...... 60.077 78.868 86.267 103.266 112.381 Banques de dépôts ...... 44.904 53.764 58.887 66.030 66.294 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne 15.173 25.104 27.380 37.236 46.087 Total des crédits à long terme ...... 73.246 103.200 118.339 139.903 155.734 Banques de dépôts ...... 51.051 61.573 67.040 75.795 78.337 1nstitutions de dévelop. et de collecte de l'épargne 22.195 41.627 51.299 64.108 77.397

L'affermissement de 18,3 % des crédits sur ressources ordinaires provient aussi bien des banques de dé- pôts que des institutions de développement et de collecte de l'épargne.

l.es crédits dispensés par les banques de dépôts se sont inscrits en hausse de 2,3 millions de dinars ou 23,3 % pour représenter 27,8 % du total des crédits sur ressources ordinaires. Leur évolution est imputable exclu- sivement à l'affermissement des crédits consentis par une banque de la place et nourris sur ses fonds propres.

Quant aux crédits dispensés par les institutions de développement et de collecte de l'épargne sur leurs fonds propres, leurs ressources à long terme notamment les emprunts obligataires ou dans le cadre des conventions passées avec l'Etat, ilsse sont accrus de 4,4 millions de dinars ou 16,5 % pour représenter 72,2 % des crédits à long terme sur ressources ordinaires du système financier contre 73,3 % en 1976. Leur augmentation a servi à concur- rence de 47,7 % au financement des projets des entreprises industrielles, de 18,4 % des projets des unités touristi- ques et de 33,9 % de la construction à usage d'habitation.

Au 31 décembre 1977, ces crédits se sont élevés à 112,4 millions de dinars, en augmentation de 9,1 millions de dinars ou 8,8 % contre 17 millions de dinars ou 19,7 % une année auparavant. Alors que les crédits dispensés par les institutions de développement et de collecte de l'épargne ont évolué à un rythme voisin de celui de 1976 (34,1 % contre 41,8 %), ceux octroyés par les banques de dépôts se sont inscrits en baisse de 1,6 % après avoir augmenté de 12,5 % en 1976. Fonds de prêts de l'Etat .•..•...... •.. 19.784 21.683 23.001 23.922 22.890 Agriculture . 6.962 8.035 9.826 11.045 11.626 F.O.S.E.P. . . 1.102 4.769 3.071 3.569 8.033 F.O.S.D.A. . . 4.295 1.763 5.681 6.486 3.464 Créances C.M.C.A.T . 538 494 103 47 2 Créances Caisse Foncière . 1.027 1.009 971 943 123 FAPI . 4 1ndustrie et autres activités . 12.822 13.648 13.175 12.877 11.264 Avances de l'Etat tunisien (construction) . 8.050 7.600 7.127 5.886 5.221 Avances de l'Etat tunisien hourisme) . 4.770 6.048 6.048 6.991 5.519 F.O.D.A.C . 28 FO.PRO.D.1. . 481 Prêts sur C.N. R.P.S. . . 15 Dotation de l'Etat pour prêts sur gage . 2 Fonds de prêts extérieurs à long terme . 35.843 52.759 58.892 74.871 87.294 Agriculture . 4.482 5.637 7.846 8.461 8.684 Fonds de coopératives P.A.M. . . 3.944 5.019 6.493 6.938 7.072 Fonds allemand pour l'irrigation et F.A.I.N . 302 383 354 351 316 B.I.R.D . 765 940 1.065 Avancf!s et autres fonds . 236 235 234 232 231 Industrie et autres activités . 31.361 47.122 51.046 66.410 78.610 Banques de dépôts . 20.958 28.066 29.713 36.165 38.042 Crédits polonais de coopération . 435 435 435 435 435 Crédits hollandais de coopération . 674 634 634 534 534 C.C.C.E . 17.898 24.223 25.334 31.460 32.766 Kreditanstalt . 1.951 2.774 3.310 3.736 4.307 1nstitutions de dAveloppement et de collecte de l'épargne 10.403 19.056 21.333 30.245 40.568 B.I.R.D .. A.I.D . 9.423 12.141 11.959 11.600 12.525 S.I.D.A. . . 3.918 3.539 3.119 2.504 Kreditanstalt . 560 1.561 1.601 1.070 Prêts du Oatar . 2.045 3.078 2.942 2.694 Consortium français . 392 805 4.255 6.629 Prêts koweïtien . 391 5.546 2.689 Prêts d'Abou Dhabi . 1.182 550 K.I.C ...... •...... 9.156 S.F.I . 2.751 Fonds de contreparties ...•...... •.... 4.450 4.426 4.374 4.473 2.197 Agriculture: F.S.A. . .•...... 289 319 309 308 299 Industrie: F.S.R . 4.161 4.107 4.065 4.165 1.898 Total des crédits sur ressources spéciales . 60.077 78.868 86.267 103.266 112.381 Agriculture . 11.733 13.991 17.981 19.814 20.609 1ndustrie et autres activités . 48.344 64.877 68.286 83.452 91.772 L'accroissement des concours des institutions de développement et de collecte de l'épargne a été finan- cé, pour l'essentiel, sur les fonds contractés auprès de la S.I.R.D. et d'un consortium de banques françaises et sur des nouvelles lignes de crédits dispensés à la Banque de développement économique de la Tunisie par la Koweït Investment Company et.à la Compagnie financière et touristique par la S.F.1. Quant à la baisse des crédits consen- tis par les banques de dépôts, elle provient principalement des prêts sur fonds d'origine étatique.

B. - LA DISTRIBUTION DES CREDITS PAR BRANCHE D'ACTIVITE ECONOMIQUE

Cette analyse est effectuée sur la base du montant des crédits recensés à la Centrale des Risques qui ont représenté, à lafin de 1977, 93 % de l'ensemble des crédits à l'économie tels que portés sur les situations mensuel- les des banques. L'écart est dû notamment au fait que les crédits recensés sont saisis après le règlement des échéan- ces de fin de mois alors que les seconds le sont avant.

Le ralentissement dans le rythme de pro- gression des crédits recensés à la Centrale des Risques observé depu is 1975 s'est encore accen- tué ces deux dernières années en revenant de 39,7 % en 1975 à 19,8 % en 1976 et à 14,7 % en 1977.

Cette évolution a essentiellement touché les crédits à moyen et long termes. En effet, le rythme d'accroissement de ces derniers est re- venu de 25,9 % à 14 %. Celui des crédits à court terme n'est revenu, pour sa part, que de 16,7 % à 15,2%.

La baisse dans le rythme de progression a caractérisé uniquement les crédits dispensés au secteur des services dont le taux d'accroisse- VENTILATION DES CREDITS RECENSES PAR ment est revenu, d'une année à l'autre, de 16,7% SECTEUR D'ACTIVITE ECONOMIQUE (en %) à 4,9 % et la part dans le total des crédits re- censés de 49 % à 44,8 %. Rappelons, toutefois, que ce ralentissement succède à une augmentation importante enregistrée l'année dernière et qui était due aux crédits consentis sur les ressources de l'emprunt contracté sur le marché financier des Emirats Arabes Unis pour le financement de l'habitat.

Les crédits alloués au secteur de l'agriculture ont, par contre, connu un accroissement sensible (19,2 % contre 12,9 %) qui s'est traduit par une amélioration de leur part dans l'ensemble des crédits recensés (7,8 % con- tre 7,5 %).

Enfin, grâce à l'expansion des utilisations des crédits dans la branche des industries agricoles et alimen- taires, les crédits dispensés au secteur industriel ont conservé le rythme de progression constaté en 1976, soit 25,1 % contre 24,9 %. VENTILATION DES CREDITS RECENSES PAR SECTEUR D'AeTIVITE ECONOMIQUE (en milliers de dinan)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977 ---- Agriculture ...... 32.084 41.344 52.050 58.741 70.045 Crédits à court terme...... 11.859 13.290 16.219 19.555 25.595 Crédits à moyen et long termes ...... 20.225 28.054 35.831 39.186 44.450 Industrie ...... 139.355 197.735 271.951 339.560 424.723 Crédits à court terme ...... 108.722 149.217 192.135 229.735 285.307 Crédits à moyen et long termes ...... 30.633 48.518 79.816 109.825 139.416 Services ...... 166.838 234.891 327.281 381.994 400.662 Crédits à court terme ...... 106.057 153.533 222.335 253.380 267.949 Crédits à moyen et long termes ...... 60.781 81.358 104.946 128.614 132.713 Total des crédits recensés ...... 338.277 473.970 651.282 780.295 895.430 Crédits à court terme ...... 226.638 316.040 430.689 502.670 578.851 Crédits à moyen et long termes ...... 111.639 157.930 220.593 277.625 316.579

Parts relatives (en %) Agriculture ...... 9,5 8,7 8,0 7,5 7,8 Industrie ...... 41,2 41,7 41,8 43,5 47,4 Services ...... 49,3 49,6 50,2 49,0 44,8

En s'élevant à 70 millions de dinars, les crédits alloués au secteur agrJcole se sont accrus de 11,3 mil- lions de dinars ou 19,2 % contre 6,7 millions de dinars ou 12,9 % une année auparavant. Au sein de cette évolu- tion, les crédits à court terme se sont accrus de 6 millions de dinars ou 30,9 % contre 3,3 millions de dinars ou 20,6 % en 1976. Dans le même sens, les crédits à moyen et long termes, financés en quasi-totalité sur des ressour- ces spéciales, ont augmenté de 5,3 millions de dinars ou 13,4 % contre 3,3 millions de dinars ou 9,3 % l'année an- térieure.

Cette évolution s'est traduite par un redressement de la part des crédits finançant les investissements dans le total des crédits agricoles qui, d'une année à l'autre, est passée de 63,5 % à 66,7%.

La part relativement faible des crédits à court terme est due au fait que les crédits accordés aux orga- nismes de collecte et de commercialisation des produits agricoles ne sont pas classés dans le secteur agricole mais dans celui des services. Compte tenu de ces concours, l'agriculture bénéficie de 14,9 % des crédits à court terme et de 15,3% de l'ensemble des crédits. A titre d'exemple, les encours des principaux organismes de collecte, de stocka- ge et de commercialisation des céréales, des huiles et des vins ont évolué comme suit: (chiffres de fm de période en milliers de dinars)

1974 1975 1976 1977

Activités Moyen Moyen Moyen Moyen Court Court Total Court Total Court Total et long Total et long et long et long terme terme terme terme terme terme terme terme ------,------.~- Céréales 10.092 114 10.206 13.151 131 13.282 9.483 122 9.605 5.289 114 5.403 Huiles .... 19.585 139 19.724 56.416 374 56.790 64.089 5.757 69.846 51.040 5.774 56.814 Vins ..... 4.878 4.878 4.915 200 5.115 4.153 276 4.429 4.325 384 4·709

Les crédits accordés à ce secteur sont passés de 339,6 millions de dinars à 424,7 millions de dinars, en progression de 85,2 millions de dinars contre 67,6 millions de dinars une année auparavant. Cette évolution a in- téressé l'ensemble des branches, exception faite de celle du bâtiment et des travaux publics dont le taux de progres- sion des crédits a été plus atténué: 21,7 % en 1977 contre 31,8 % en 1976.

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977 Activité

Mines ...... 8.826 3.801 5.756 7.343 13.358 Crédits à court terme ...... 7.238 1.784 3.699 5.515 10.879 Crédits à moyen et long termes ...... 1.588 2.017 2.057 1.828 2.479 Energie, distribution d'eau ...... 3.643 2.519 9.141 9.767 10.328 Crédits à court terme ...... 1.337 213 6.564 7.032 7.415 Crédits à moyen et long termes ...... 2.306 2.306 2.577 2.735 2.913 Bâtiments et travaux publics ...... 15.907 25.635 38.160 50.290 61.180 Crédits à court terme ...... 14.764 22.504 31.496 43.036 51.812 Crédits à moyen et long termes ...... 1.143 3.131 6.664 7.254 9.368 Industries manufacturières ...... 110.979 165.780 218.894 272.160 339.857 Crédits à court terme ...... 85.383 124.716 150.:p6 174.152 215.201 Crédits à moyen et long termes ...... 25.596 41.064 68.518 98.008 124.656 Total des crédits recensés ...... 139.355 197.735 271.951 339.560 424.723 Crédits à court terme ...... 108.722 149.217 192.135 229.735 285.307 Crédits à moyen et long termes ...... 30.633 48.518 79.816 109.825 139.416 Parts relatives en % Mines ...... 6,3 1,9 2,1 2,2 3,2 Energie ...... 2,6 1,3 3,4 2,9 2,4 1ndustries manufacturières ...... 79,7 83,8 80,5 80,1 80,0 Bâtiments et travaux publics ...... 11,4 13,0 14,0 14,8 14,4

- 188 - Par échéance, l'augmentation provient à concurrence d.e 65,3 % des crédits à court terme dont la part a, néanmoins, diminué de 0,5 point au profit de celle des crédits d'investissement (32,8 % contre 32,3 %).

Le rythme d'expansion des crédits alioués à cette branche s'est sensiblement accru passant, d'une an- née à l'autre, de 27,6 % à 81,9 %.

A l'origine de cette augmentation, qui s'est réalisée en sa quasi-totalité sous forme de crédits à court terme, se trouvent principalement les crédits de financement des transactions et de préfinancement des exporta- tions liés à la reprise de la production et des ventes du secteur phosphatier.

Après avoir diminué de 11,1 o/q en 1976, les crédits à moyen et long termes se sont accrus de 0,7 mil- lion de dinars ou 35,6 % suite au financement des investissements destinés à renforcer et moderniser les équipe- ments d'extraction du minerai de fer.

Les crédits dispensés à cette branche se sont élevés à la fin de décembre 1977 à 10,3 millions de di- nars, en progression de 5,7 % contre 6,8 % une année auparavant. Cette augmentation, imputable pour ses deux tiers aux crédits à court terme, a servi principalement au financement des opérations des unités pétrolières dont la production a rapproché, en 1977, le niveau record atteint en 1975. Elle a été largement atténuée par la diminution des concours bancaires à la S.T.E.G. et à la SO.N.E.D.E.

La stagnation, en 1977, de la production de cette branche s'est accompagnée par un ralentissement du rythme d'expansion des crédits qui lui ont été alloués. En s'élevant à 61,2 millions de dinars, ces crédits ne se sont accrus que de 21,7 % contre 31,8 % en 1976. Aussi, leur part dans le total des crédits recensés s'est-elle légèrement détériorée revenant, d'une année à l'autre, de 14,8 % à 14,4 %.

Ce ralentissement est imputable aux crédits à court terme qui ne se sont accrus que de 8,8 millions de dinars ou 20,4 % contre 11,5 millions de dinars ou 36,6 % en 1976. Leur évolution résulte pour 20,4 % des avan- ces consenties sur les créances administratives dont le volume a représenté, en 1977,35,8 % du total des crédits à court terme accordés à ce secteur contre 38,9 % une année auparavant. Les crédits à moyen et long termes ont, par contre, connu une progression très vive: 29,1 % en 1977 contre 8,9 % en 1976.

Ce secteur bénéficie de 80 % des crédits alloués aux activités industrielles et de 38 % de l'ensemble des crédits recensés. En 1977, les encours de ce secteur se sont élevés à 339,9 millions de dinars, en progress.ion de 67,7 millions de dinars ou 24,9 % contre \53,3 millions de dinars ou 24,3 % une année auparavant.

Cette évolution provient à concurrence de 61 % des crédits à court terme qui, en augmentant de 41 millions de dinars ou 23,6 %, ont représenté 63,3 % des crédits alloués à ce secteur contre 64 % en 1976. Cette augmentation a été utilisée principalement dans les branches des industries agricoles et alimentaires, des matériaux de construction et des industries chimiques.

Le rythme d'accroissement des crédits à moyen et long termes s'est, par contre, légèrement ralenti revenant de 43 % en 1976 à 27,2 % en 1977. Ce ralentissement a touché principalement la branche des matériaux de construction. EVOLlITlON DES CREDITS ACCORDES AU SEcrEUR DES INDUSTRIES MANUFAcrURIERES (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 1974 1975 1976 1977 Activité

Industries agricoles et alimentaires ...... •..... 24.596 34.960 43.755 54.244 74.695 Crédits à court terme ...... 21.835 28.815 32.761 40.657 53.719 Crédits à moyen et long termes ...... 2.761 6.145 10.994 13.587 20.976 Matériaux de construction ...... 8.164 16.178 24.683 41.440 53.289 Crédits à court terme ...... 6.862 9.860 10.653 13.603 19.705 Crédits à moyen et long termes ...... 1.302 6.318 14.030 27.837 33.584 Textiles, habillement et cuir...... 28.860 41.903 52.151 62.008 73.942 Crédits à court terme ...... 23.818 36.049 40.411 47.236 56.196 Crédits à moyen et long termes ...... 5.042 5.854 11.740 14.772 17.746 Chimie· caoutchouc ...... 11.824 18.098 25.278 34.775 43.710 Crédits à court terme ...... 3.742 8.359 12.176 17.040 21.736 Crédits à moyen et long termes ...... 8.082 9.739 13.102 17.735 21.974 Industries mécaniques et électriques ...... 25.922 38.798 55.160 58.687 68.914 Crédits à court terme ...... 19.000 28.215 39.946 39.382 45.192 Crédits à moyen et long termes ...... 6.922 10.583 15.214 19.305 23.722 Autres ...... 11.613 15.843 17.867 21.006 25.307 Crédits à court terme ...... 10.126 13.418 14.429 16.234 18.653 Crédits à moyen et long termes ...... 1.487 2.425 3.438 4.772 6.654 Total des crédits recensés ...... 110.979 165.780 218.894 272.160 339.857 Crédits à court terme ...... 85.383 124.716 150.376 174.152 215.201 Crédits à moyen et long termes ...... 25.596 41.064 68.518 98.008 124.656 Parts relatives en % Industries agricoles et laimentaires ...... 22,2 21,1 20,0 19,9 22,0

Matériaux de construction ••••• o ••••••••• 7,3 9,8 11,3 15,2 15,7 Textiles, habillement et cuir ...... 26,0 25,3 23,8 22,8 21,7 Chimie-caoutchouc ...... 10,6 10,9 11,5 12,8 12,9 1ndustries mécaniques et .électriques ...... 23,4 23,4 25,2 21,6 20,3 Autres...... 10,5 9,5 8,2 7,7 7,4

Les crédits alloués à cette branche ont évolué à un rythme soutenu pour représenter 22 % des crédits utilisés par les unités du secteur des industries manufacturières contre 19,9 % une année auparavant.

Concernant le court terme, l'augmentation constatée (13,1 millions de dinars ou 32,1 %) a été utilisée pour près de 58 % dans la branche de conserves de fruits et légumes. A un degré moindre, elle a profité au travail d'extraction d'huile de grignons (1,9 million de dinars), aux minoteries et semouleries (1,1 million de dinars). aux boulangeries et pâtisseries (0,9 million de dinars), aux industries laitières (0,7 million de dinars). aux unités de conserve de poissons (0,6 million de dinars) et aux huileries (0,6 million de dinars). Pour sa part, l'augmentation de 7,4 millions de dinars ou 54,4 % des crédits d'investissement, financée principalement sur les ressources ordinaires du système financier, a été utilisée, pour l'essentiel, dans les entreprises de fabrication de boissons gazeuses (1,9 million de dinars), dans les boulangeries et pâtisseries (1,3 million de di· nars) et dans les unités de conserves de fruits et légumes (1,5 million de dinars).

La sensible progression de la production de la branche des matériaux de construction s'est accompagnée par un ralentissement du rythme des crédits qui lui ont été alloués. En s'élevant à 53,3 millions de dinars, l'encours de ces crédits s'est insCrit en hausse de 28,6 % contre 67,9 % une année auparavant.

Le ralentissement est imputable aux crédits à moyen et long termes qui n'ont augmenté que de 5,7 millions de dinars ou 20,6 % contre 13,8 millions de dinars ou 98,4 % en 1976. Leur part dans le total s'est ainsi détériorée revenant, d'une année à J'autre, de 67,2 % à 63 %.

L'augmentation des crédits à moyen et long termes a été utilisée principalement pour le financement des unités de fabrication de ciment, des chaux et plâtres (2,1 millions de dinars), de fabrication de briques et car· relages (2 millions de dinars) et des carrières de sables, pierres et graviers (1,8 million de dinars).

Contrairement aux crédits d'investissement, le rythme d'expansion des crédits d'exploitation s'est sen· siblement accéléré passant de 27,7 % en 1976 à 44,9 % en 1977. Les crédits nouveaux ont été utilisés principale· ment par les unités d'extraction des matériaux de construction.

Les difficultés d'écoulement engendrées par la décision de la Communauté économique européenne de contingenter ses importations en provenance de la Tunisie se sont traduites par un gonflement des stocks finan- cés par un recours accru au système bancaire. Aussi, les utilisations des crédits des entreprises de cette branche ont·elles augmenté de 11,9 millions de dinars ou 19,2 % pour représenter 21,8 % des crédits consentis au secteur des industries manufacturières.

Plus des trois quarts des crédits nouveaux ont servi au financement du cycle d'exploitation et des stocks des unités en difficulté contre 69 % une année auparavant. Ils ont été utilisés, pour "essentiel, par les entreprises de préparation de fibres, de filature et de tissage (6,2 millions de dinars) et par les unités de confection de vête- ments et lingerie (l,7 million de dinars).

En représentant 23,8 % des crédits alloués à cette branche, les crédits à moyen et long termes ont ser- vi au financement des investissements des entreprises de filature et de tissage (2,2 millions de dinars), de fabrica· tion de tapis et de couverture (0,4 million de dinars) et de. traitement du cuir (0,5 million de dinars).

En s'élevant à 43,7 millions de dinars, les encours des crédits utilisés par les unités de cette branche se sont accrus de 8,9 millions de dinars ou 25,7 % contre 9,5 millions de dinars ou 37,6 % une année auparavant. Ce léger ralentissement s'explique principalement par l'aisance de la trésorerie des principales unités, suite à la nette reprise de la demande extérieure.

L'accroissement de 4,7 millions de dinars ou 27,6 % des crédits à court terme a été utilisé à concur· rence de 56 % pour le préfinancement des exportations et la mobilisation des créances sur l'étranger des unités de fabrication d'engrais et de produits minéraux divers. A un degré moindre, il a servi au financement des transactions des entreprises de fabrication des produits pharmaceutiques et d'entretien et de la trésorerie des unités de fabrica- tion d'articles en caoutchouc ou en matière plastique (1,7 million de dinars). Quant aux crédits à moyen et long termes, en augmentation de 4,2 millions de dinars ou 23,9 %, ils ont servi principalement pour le financement, sur ressources ordinaires, des équipements de modernisation et d'extension de la S.I.A.P.E. et de la N.P.K.

Le rythme d'accroissement des crédits alloués à cette branche s'est sensiblement affermi pour passer de 6,4 % en 1976 à 17,4 % en 1977. A l'origine de ce redressement se trouvent les crédits à court terme qui, après avoir diminué de 1,4 % en 1976, se sont accrus de 5,8 millions de dinars ou 14,7 % en 1977 pour représenter 65,6 % de l'ensemble des crédits utilisés par les unités de cette branche.

Cette augmentation a servi aussi biel) pour le financement des transactions effectuées en Tunisie par les entreprises de production d'articles métalliques divers (3,1 millions de dinars) que pour le financement de la production et de la commercialisation des équipements ménagers (4,7 millions de dinars). A l'inverse, les engage- ments à court terme des unités de montage de véhicules automobiles ainsi que ceux des ateliers de mécanique générale, qui avaient augmenté exagérément en 1975 du fait du gonflement des stocks, ont diminué de 2,7 mil- lions de dinars en 1977.

Les crédits à moyen et long termes, de leur côté, ont continué à connaître une croissance soutenue liée notamment au financement des projets entrepris par les entreprises de montage de voitures automobiles et de fabrication d'emballages métalliques. En 1977, ces crédits se sont accrus de 4,4 millions de dinars ou 22,9 % con- tre 4,1 millions de dinars ou 26,9 % une année auparavant.

Sont regroupés sous cet intitulé les crédits dispensés aux unités des industries du bois et de "ameuble- ment, des industries de fabrication de tabac et des allumettes, des industries de l'alfa, du papier et du carton, des industries polygraphiques, des industries de presse et d'édition et des industries de fabrication de bijoux, de jouets et d'articles de sport.

Au 31 décembre 1977, les crédits alloués à cette branche se sont élevés à 25,3 millions de dinars s'ins- crivant ainsi en hausse de 4,3 millions de dinars ou 20,4 %. Leur part dans l'ensemble des crédits utilisés dans le secteur des industries manufacturières n'a que peu variée pour s'établir à 7,4 %.

Plus de 56 % de l'augmentation constatée provient des crédits à court terme qui, en s'élevant à 18,7 millions de dinars, se sont accrus de 14,9 % contre 12,5 % une année auparavant. Cette expansion a été utilisée, essentiellement, pour le financement des transactions des unités de production de papier et d'emballage cartonné (0,8 million de dinars) et à un degré moindre pour le financement de l'exploitation des entreprises de trôvail du bois (0,6 million de dinars) et d'impression et édition (0,5 million de dinars).

En représentant 26,3 % des crédits utilisés par cette branche, les encours à moyen et long termes se sont accrus de 1,9 million de dinars ou 39,4 % et ont profité principalement à certaines unités de fabrication et de traitement de papier.

Au 31 décembre 1977, les crédits accordés au secteur des services ont atteint 400,7 millions de dinars, ce qui représente 44,8 % des crédits recensés. La progression en 1977 a été ainsi largement moins rapide qu'en 1976 : 18,7 millions de dinars ou 4,9 % contre 54,7 millions de dinars ou 16,7 %. Ce ralentissement a concerné tant les crédits à court terme (5,8 % contre 13,9 %) que ceux à moyen et long termes (3,2 % contre 22!6 %). Transport . 16.152 20.081 31.262 43.038 45.019 Crédits à court terme . 7.124 4.942 9.608 13.573 17.369 Crédits à moyen et long termes . 9.028 15.139 21.654 29.465 27.650 Tourisme . 56.852 60.427 77.952 81.240 86.835 Crédits à court terme . 28.584 33.476 37.072 42.391 45.862 Crédits à moyen et long termes . 28.268 26.951 40.880 38.849 40.97:-: Commerce . 63.168 98.753 142.653 154.450 154.585 Crédits à court terme . 60.834 95.588 138.781 146.036 146.298 Crédits à moyen et long termes . 2.334 3.165 3.872 8.414 8.287 Gestion et cession des biens immobiliers . 19.345 35.568 51.439 66.891 70.314 Crédits à court terme . 2.843 5.547 19.788 28.075 31.799 Crédits à moyen et long termes . 16.502 30.021 31.651 38.816 38.515 Etablissements financiers . 3.691 5.663 6.544 14.291 15.451 Crédits à court terme . 3.001 4.560 5.903 9.621 10.784 Crédits à moyen et long termes . 690 1.103 641 4.670 4.667 Services gouvernementaux . 3.335 3.932 4.836 5.724 7.062 Crédits à court terme . 177 104 14 287 5 Crédits à moyen et long termes . 3.158 3.828 4.822 5.437 7.057 Autres . 4.295 10.467 12.595 16.360 21.396 Crédits à court terme . 3.494 9.316 11.169 13.397 15.832 Crédits à moyen et long termes . 801 1.151 1.426 2.963 5.564 Total des crédits recensés . 166.838 234.891 327.281 381.994 400.662 Crédits à court terme . 106.057 153.533 222.335 253.380 267.949 Crédits à moyen et long termes . 60.781 81.358 104.946 128.614 132.713 Parts relatives en % Transport . 9,7 8,6 9,6 11,3 11,2 Tourisme , . 34,1 25,7 23,8 21,3 21,7 Commerce . 37,8 42,0 43,6 40,4 38,6 Gestion et cession de biens immobiliers . 11,6 15,1 15,7 17,5 17,5 Etablissements financiers . 2,2 2,4 2,0 3,7 3,9 Services gouvernementaux . 2,0 1,7 1,5 1,5 1,8 Autres - . 2,6 4,5 3,8 4,3 5,3

Les crédits alloués au secteur commercial se sont élevés au 31 décembre 1977 à 154,6 millions de dinars, soit une augmentation de 0,1 million de dinars ou 0,1 % contre 11,8 millions de dinars ou 8,3 '% au cours de l'année 1976. Ce ralentissement a concerné uniquement les crédits à moyen terme qui sont revenus de 8,4 millions de dinars à 8,3 millions de dinars. Rappelons toutefois que "évolution particulièrement vive enregistrée l'an dernier (+ 4,5 millions de dinars ou 117,3 %) était due au financement de la construction de piles d'huile.

L'encours à court terme est, pour sa part, resté à un niveau très proche de celu i de décembre 1976, soit 146,3 millions de dinars alors qu'il avait augmenté de 7,3 millions de dinars ou 5,2 % au cours de 1976.

EVOLUTION DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR COMMERCIAL (en milliers de dinars)

Fin de période 1973 Activité 1974 1975 1976 1977

Commerce agricole et alimentaire ...... 29.651 45.961 88.719 98.283 82.761 Crédits à court terme ...... 28.580 44.473 87.186 91.439 75.630 Crédits à moyen et long termes ...... 1.071 1.488 1.533 6.844 7.131 Matières premières, matériaux de construction et combustibles ...... 7.138 15.515 11.871 12.999 20.122 Crédits à court terme ...... 7.092 15.325 11.350 12.499 19.486 Crédits à moyen et long termes ...... 46 190 521 500 636 Matériel agricole, véhicules et quincaillerie ...... 10.022 15.508 19.827 18.520 21.931 Crédits à court terme ...... 9.817 15.219 19.445 18.078 21.616 Crédits à moyen et long termes ...... 205 289 382 442 315 Textiles et cuir ...... 7.869 9.661 7.701 9.252 10.614 Crédits à court terme ...... 7.193 8.902 6.992 9.227 10.539 Crédits à moyen et long termes ...... 676 759 709 25 75 Autres ...... 8.488 12.108 14.535 15.396 19.157 Créd its à court terme ...... 8.152 11.669 13.808 14.793 19.027 Crédits à moyen et long termes ...... 336 439 727 603 130 Total des crédits recensés ...... 63.168 98.753 142.653 154.450 154.585 Crédits à court terme ...... 60.834 95.588 138.781 146.036 146.298 Crédits à moyen et long termes ...... 2.334 3.165 3.872 8.414 8.287 Parts relatives en % Commerce agricole et alimentaire ...... 46,9 46,5 62,2 63,6 53,5 Mat. premières, mat. de construction et combusti. 11,3 15,7 8,3 8,4 13,0 Matériel agricole, véhicules et quincaillerie ..... 15,9 15,7 13,9 12,0 14,2 Textiles et cuir ...... 12,5 9,8 5,4 6,0 6,9 Autres ...... 13,4 12,3 10,2 10,0 12,4

Cette évolution est imputable en grande partie à la diminution en 1977 de 15,8 millions de dinars des crédits alloués au commerce agricole et alimentaire, notamment celui des huiles, et à "augmentation des crédits dis- pensés aux secteurs du commerce des matériaux de construction, du matériel agricole et des pièces détachées.

Les crédits dispensés au secteur du tourisme se sont élevés à fin de 1977 à 86,8 millions de dinars, en progression de 5,6 millions de dinars ou 6,3 % contre 3,3 millions de dinars ou 4,2 % l'année précédente. Au sein de cette évolution, les crédits à court terme se sont élevés au 31 décembre 1977 à 45,9 mil- lions de dinars, en progression de 3,5 millions de dinars ou 8,2 % contre 5,3 millions de dinars ou 14,4 % en 1976.

Les crédits à moyen et long termes ont atteint, en 1977, 41 millions de dinars, en progression de 2,1 millions de dinars ou 3,4 % contre une diminution, en 1976, de 2,0 millions de dinars ou 5 %. L'augmentation en- registrée s'est effectuée principalement sous forme de crédits à long terme et a intéressé à hauteur de 83,1 % la Société Sousse-Nord.

Les crédits alloués à cette branche om atteint, au 31 décembre 1977,70,3 millions de dinars, ée qui représente 17,5 % des crédits octroyés au secteur des services et 7,9 % du total des crédits recensés. Le rythme d'expansion de ces crédits s'est légèrement ralenti en 1977 pour s'établir à 3,4 millions de dinars ou 5,1 % contre 15,5 millions de dinars ou 30 % une année auparavant.

Alors que la forte augmentation enregistrée en 1976 avait été financée sur ressources extérieures et avait intéressé, pour le moyen terme, la Société nationale immobilière de Tunisie et deux filiales immobilières de deux banques et, pour le court terme, "Agence Foncière d' Habitation, celle de 1977 a été utilisée, pour l'essentiel, pour préfinancer, sur ressources ordinaires, les programmes de construction à usage d'habitation entrepris par cer- tains promoteurs immobiliers, notamment la S.N.I.T.

La cadence d'affermissement des crédits alloués à cette branche s'est sensiblement ralentie en 1977. En s'élevant à 45 millions de dinars, les crédits recensés ne se sont accrus que de 2 millions de dinars ou 4,6 % contre 11,8 millions de dinars ou 37,7 % "année antérieure. Leur part dans les crédits utilisés par le secteur des services a ainsi légèrement diminuée pour s'établir à 11,2 %.

A l'origine de cette évolution se trouvent les crédits à moyen et long termes qui se sont inscrits en baisse de 1,8 million de dinarsou 6,1 %, suite notamment à la diminution des engagements de Tunis-Air qui avaient fortement augmenté durant les années antérieures, en relation avec la réalisation du programme de consolidation de la flotte aérienne.

De leur côté, les crédits à court terme se sont accrus de 3,8 millions de dinars ou 28 % pour représen- ter 38,6 % des crédits dispensés à la branche des transports. Leur évolution est imputable pour 81,6 % au finance- ment des opérations entreprises par la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens sous forme de renouvelle- ment des voies ou d'acquisition de nouveaux véhicules de transport ferroviaire. Le reliquat, soit 18,4 % a été util i- sé pour le financement des activités connexes au transport.

A la fin de 1977, les crédits alloués à cette branche ont atteint 15,5 millions de dinars, en progression de 1,2 million de dinars ou 8,1 % contre 7,7 millions de dinars ou 118,4 % en 1976.

Alors que l'importante augmentation de l'année précédente était liée à la consolidation, par des res- sources extérieures, des découverts de filiales immobilières de deux banques, celle de 1977 est imputable à des avances dispensées à une entreprise de gestion de portefeuille.

Au sein de cette évolution, les crédits à court terme se sont élevés à 10,8 millions de dinars, en progres- sion de 1,2 million de dinars ou 12,1 % pour représenter 69,8 % du total des encours des crédits de cette branche contre 67,3 % en 1976. Ceux à moyen et long termes sont restés, par contre, à leur niveau de l'année précédente. Cette catégorie regroupe des crédits extérieurs publics accordés à certaines administrations. Le mon- tant de ces crédits dispensés, essentiellement à moyen et long termes sur ressources spéciales, s'est élevé à la fin de 1977 à 7 millions de dinars, en progression de 1,3 million de dinars ou 23,4 % contre 0,9 million de dinars ou 18,4 % l'année antérieure.

Sont inscrits dans cette branche les créc!its alloués aux entreprises de production cinématographique et de spectacles, aux établissements d'hygiène et de santé, aux cabinets et bureaux juridiques et fiscaux et enfin les crédits personnels autres que les prêts à la construction conventionnés ou réglementés.

D'une fin d'année à l'autre, l'encours de ces crédits s'est accru de 5,3 millions de dinars ou 30,7 % pour s'élever à 21,4 millions de dinars et représenter 5,3 % des crédits dispensés au secteur des services contre 4,3 % en 1976.

L'augmentation de 2,4 millions de dinars ou 18,1 % des crédits à court terme est imputable pour près de 80 % aux crédits personnels. Celle de 2,6 millions de dinars ou 87,8 % des crédits à moyen et long termes est due au financement sur ressources ordinaires de la construction des cliniques privées.

Le montant total du bilan s'est accru de 8,9 % en 1977 atteignant ainsi 452.813.841,182 dinars, con. tre 415.928.992,731 dinars en 1976.

Le montant des billets et monnaies en circulation est passé de 191.435.024,429 dinars en 1976 à 219. 724.441,832 dinars en 1977. Le taux de progression, 14,8%, est supérieur de un point et demi à celui de 1976.

Le chiffre du 30 décembre 1977 représente le maximum de l'exercice, quant au minimum, il a été en- registré le 22 février 1977 avec 184.449.338,493 dinars.

- Comptes courants des banques et des établissements financiers

A la fin de l'exercice 1977, les dépôts des banques et des établissements financiers ont totalisé 5.119.462,862 dinars contre 3.839.301,215 dinars au 31 décembre 1976, soit Une progression de 1.280.161,647 dinars.

Le solde des comptes du Gouvernement s'élevait à 30.049.600,695 dinars le 31 décembre 1977, con- tre 19.213.734,551 dinars le 31 décembre 1976, accusant une nette augmentation de 10.835.866,144 dinars.

Cette progression a touché essentiellement le compte courant du Trésor qui enregistre les excédents de la trésorerie de "Etat.

Ce compte, ouvert en 1970 pour enregistrer la contrepartie des droits de tirage spéciaux accordés à la Tunisie par le Fonds monétaire international, demeure sans changement avec un solde positif de 7.724.325,000 dinars représentant l'allocation cumulative au titre des années 1970, 1971 et 1972.

Le solde de ce poste a enregistré une baisse sensible de 4.195.646,323 dinars ou 11,3 % et ce en reve- nant de 37.167.586,326 dinars le 31 décembre 1976 à 32.971.940,003 dinars le 31 décembre 1977.

Cette régression résulte de deux variations de sens contraires affectant spécialement:

- dans le sens de la hausse, le compte courant des organismes étrangers (+ 13 millions de dinars) et les comptes étrangers en devises (+ 1 million de dinars).

- dans le sens de la baisse, la réserve obligatoire (- 13 millions de dinars), les dépôts provisoires (_ 1 million de dinars) et les devises des intermédiaires agréés (- 3,6 millions de dinars). D'une fin d'année à l'autre, le solde de ce poste a peu varié. En s'élevant au 31 décembre 1976 à 30.470.455,749 dinars, il est revenu à 29.927.975,376 dinars à la fin de décembre 1977.

Ces comptes abritent les utilisations sur les prêts accordés au Gouvernement Tunisien dans le cadre des accords de coopération économique avec la Pologne, la Bulgarie, la Yougoslavie, la Roumanie, l'U.R.S.S., la Suède, le Danemark, l'Italie, la Belgique, l'Espagne, la Chine et l'Irak.

Au 31 décembre 1977, la valeur des obligations émises en garantie d'emprunts extérieurs s'élevait à 49.553.362,229 dinars contre 52.372.681,899 dinars au 31 décembre 1976, accusant une baisse de 2.819.319,670 dinars ou 5,4 %.

S'élevant à 16.864.583,313 dinars au 31 décembre 1976, les soldes des comptes d'ordre et à régulari- ser se sont accrus de 9 % atteignant ainsi 18.375.596,089 dinars au 31 décembre 1977.

La valeur de l'encaisse-or est passée de 2.377.965,811 dinars le 31 décembre 1976 à 2.755.392,904 dinars le 31 décembre 1977 accusant de ce fait une augmentation de 377.427,093 dinars, suite aux restitutions de l'or par le F.M.!. à la Tunisie.

Ce compte n'a pas subi de changement et présente le même solde que celui des deux derniers bilans, soit 7.101.675,016 dinars.

Au 31 décembre 1977, les avoirs en D.T.S. s'élevaient à 5.015.288,250 dinars, contre 5.231.717,400 dinars au 31 décembre 1976, soit une légère diminution (216.429,150 dinars) résultant essentiellement du paie- ment au F.M.!. de commissions sur alloéation de D.T.S.

Le montant de nos avoirs en devises a accusé une régression de 14.464.240,258 dinars ou 9,6 % reve- nant de 150.968.635,093 dinars au 31 décembre 1976 à 136.504.394,835 dinars à la fin de décembre 1977.

Les engagements de l'Etat et des intermédiaires agréés tunisiens sur les crédits octroyés dans le cadre des accords de coopération économique et technique, s'inscrivent au 31 décembre 1977 pour 29.126.203,112 di- nars contre 29.471.224,605 dinars au 31 décembre 1976, soit une légère régression de 345.021,493 dinars. le 31 "décembre 1977, nos avoirs chez le Centre des Chèques Postaux ont marqué une légère diminu- tion par rapport à leur niveau au 31 décembre 1976, revenant ainsi de 3.988.994,438 dinars à 3.979.095,601 dinars.

D'une fin d'année à l'autre, les effets escomptés sont passés de 97.443.106,729 dinars à 110.157.349,670 dinars, soit une augmentation de 12.714.242,941 dinars ou 13 %.

- Effets escomptés et chèques -en cours de recouvrement

Le solde de ce compte s'élevait à 2.089.065,698 dinars le 31 décembre 1977, contre 3.712.052,677 dinars le 31 décembre 1976, enregistrant aÎnsi une forte diminution de 1.622.986,979 dinars ou 43,7%.

Les concours accordés sur le marché monétaire ont accusé une très forte augmentation de 27.830.000,000 dinars, passant de 11.920.000,Ooodinars à la fin de 1976 à 39.750.000,000 dinars à la fin de 1917.

Une avance permanente de 25 millions de dinarsa été accordée à "Etat en application de la loi n° 70-22 du 7 mai 1970 relative à l'assainissement des finances publiques.

En application de la loi mentionnée ci-dessus, l'Institut d'émission a accordé une avance de 17,5 mil- lions de dinars à l'Etat. Le solde de cette avance s'inscrivait au 31 décembre 1917 pour 10.946.875,000 dinars. La différence représente les rembol,lrsements effectués au cours des dernières années.

Le solde de ce compte n'a pas subi de changement d'une année à "autre; il s'élève à 5.053.125,000 dinars et représente l'allocation cumulative des droits de tirage spéciaux pour les années 1970 et 1971.

Notre portefeuille-titres est passé de la fin de 1976 à la fin de 1977 de 6.054.258,500 dinars à 16.253.258,500 dinars, enregistrant une forte augmentation de 10.199.000,000 dinars.

Cet accroissement provient de la participation de notre Institut au capital des sociétés suivantes:

- Société Tunisienne de l'Air 1.764.000 dinars - Compagnie des Phosphates de Gafsa 6.000.000 dinars - Compagnie Tunisienne de Navigation 2.450.000 dinars

Notons, d'autre part, le règlement par la B.D.E.T. de trois obligations échues pour une valeur globale de 15.000,000 dinars. Après amortissements, la valeur résiduelle des immobilisations s'élevait au 31 décembre 1977 à 3.400.642,902 dinars contre 1.127.073,961 dinars au 31 décembre 1976, soit une augmentation de 2.273.568,941 dinars représentant notamment les dépenses relatives à la construction du nouveau siège de la Banque.

Le solde de ce compte est revenu de 52.372.681,899 dinars à la fin de 1976 à 49.553.362,229 dinars à la fin de 1977, accusant une diminution de 2.819.319,670 dinars ou 5,4 %.

Le solde de ces comptes figurant au bilan 1976 pour 1.568.306,353 dinars est passé à 4.010.975,369 dinars au 31 décembre 1977, marquant une augmentation de 2.442.669,016 dinars.

L'exercice 1977 s'est soldé par un bénéfice net de 12.000.000,000 de dinars après déduction de toutes les charges d'amortissements et de provisions, soit une diminution de 3.000.000,000 de dinars par rapport à son niveau de l'exercice précédent.

De la fin de 1976 à la fin de 1977, les recettes de la Banque Centrale sont tombées de 24.700.701,474 dinars à 18.932.760,025 dinars, soit une diminution de 5.767.941,449 dinars.

Le tableau ci-après retrace l'évolution des recettes réalisées au cours des deux derniers exercices selon leurs origines:

Intérêts sur avoirs extérieurs . 8.277.018,245 4.639.407,741 3.637.610.504 Agios d'escompte . 4.047.083,238 5.052.786,980 + 1.005.703,742 Commissions et produits divers. . 12.376.599,991 9.240.565,304 - 3.136.034,687

Les intérêts sur avoirs extérieurs et les commissions et produits divers ont enregistré une nette dimi- nution qui a été compensée en partie par les agios d'escompte.

Les charges de l'exercice, amortissements et provisions compris, s'élevaient au 31 déc?embre 1977 à 6.932.760,025 dinars contre 9.700.701,474 dinars au 31 décembre 1976, soit une diminution de 2.767.941,449 dinars. les dépenses d'administration engagées durant l'exercice 1977 ont totalisé 2.836.498,381 dinars con- tre 3.492.496,089 dinars pour l'exercice 1976, soit une diminution de 655.997,708 dinars.

Dépenses du personnel . 1.635.672,353 + 241.085,888 Dépenses de fabrication de billets, monnaies et médailles . 1.316.842,576 - 934.340,939 Dépenses relatives aux immeubles, matériel et mobilier . 272.501,467 278.933,896 + 6.432,429 Divers . 267.479,693 298.304,607 + 30.824,914

le Fonds social a été doté cette année de 124.946,158 dinars contre 203.832,268 dinars pour l'année précédente.

En 1977, une dotation de 1.400.000,000 dinars a été affectée au Fonds de logement, contre 1.000.000,000 de dinars pour ,'année 1976.

les immobilisations ont été amorties de 71.315,486 dinars, ce qui porte le total des amortissements à 1.175.612,868 dinars. Quant aux provisions, elles ont reçu une dotation globale de 2.500.000,000 dinars, con- tre 4.950.000,000 dinars pour l'exercice précédent, soit une diminution de 2.450.000,000 dinars. Ce montant est destiné à couvrir les risques des variations des cours de change, les risques sur engagements en cours et les dépen- ses de construction d'immeubles.

Conformément aux dispositions de l'article 68 des statuts de la Banque Centrale de Tunisie, le Con- seil d'Administration a arrêté la répartition des bénéfices nets de l'exercice 1977 comme suit: 2.755.392,9114 219.724.441,832

Souscriptions aux organismes intarnationaux . 7.101.675,016 Comptes courants des banques et des Atablissements financiers . 5.119.462,862

Avoirs an droits da tirage spéciaux . 5.015.288,250 Interventions sur le marché monétaire .

Avoirs an dayisas . 136.504.394,835 Comptes du Gouvernement . JO.049.600,6115

Comptas spéciaux da coop6ration économique de l'Etat et des interméd. agréés . 29.126.203,112 Allocation de droits da tirage spéciaux . 7.724.326,000

Compte courant postal . 3.979.095,601 Autres engagements. yue et • terme . 32.971.940,003

Effets ascomptés . 110.157.349,670 Déposants d'effets à l'encaissement . 2.117.137,096

Effets ascomptés et chéques en cours de recouvrement . 2.089.065,698 Comptes da coopération économique . 29.927.975,376

Effets. l'encaissement. . 2.117.137,096 Provisions . 15.250.000,000

39.750.000,000 Réserve spéciale . 24.500.000,000

Avance permanente. l'Etat . 25.000.000,000 Réserve légale . 2.500.000,000

Avance remboursable. l'Etat . 10.946.875,000 Capital . 3.000.000,000

Avance. l'Etat en contrepartie de droits de tirage spéciaux . 5.053.125,000 Obligations en contrepartie d'emprunts extérieurs . 49.553.362,229

""rtefeuille-titres . 16.253.258,500 Comptes d'ordre et à réguleri •• r . 18.375.596,089

3.400.642,902 Résultats de l'exercice . 12.000.000,000

Effets publics en garantie de prAts extérieurs . 49.553.362,229

Compte d'ordre et • régularise< . 4.010.975,369

REPARTITION DES RESULTATS DE L'EXERCICE 1977 COMPTES DES PERTES ET PROFITS AU 31 DECEMBRE 1977 (en dinars) (en dinars) CREDIT

Résultats de l'exercice . Dépensesd'administration . 2.836.498,381 1ntérêts et escomptes ...... 14.128.204,219 à déduire: Commissions F.M.!. . 60.001,204 Commissions . 1.184.419,551 - Réserye légale . 500.000,000 Commissions slallocation D.T .S. . .. 338.690,569 Produits divers . 345.209,428 - Réserye spéciale . 1.500.000,000 Amortissements des immobilisations. 71.315,486 Différence de change 3.673.618,600 PlIrt revenant. l'Etat . 10.000.000,000 Dotation au Fonds de logement . 1.400.000,000 _ 8

19.331.451,798 En exécution des prescriptions légales et conformément à la mission que vous avez bien voulu me confier, j'ai l'honneur de vous faire conna1tre queTai procédé au contrôle des comptes de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 1977 .

.Ainsi que le prévoit la loi, j'ai effectué une série de vérifications et de sondages afin de m'assurer de la conformité des bilan, comptes de pertes et profits et tableau de répartition des résultats de l'exercice, avec les écritures reprises sur les livres de la Banque Centrale de Tunisie, d'une part, et les prescriptions légales, d'autre part.

Ce contrôle m'a permis de constater la parfaite régularité des opérations ainsi que leur parfaite confor- mité avec les règles statutaires.

Le bilan et les comptes de pertes et profits, ci-joints, peuvent donc être considérés comme exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 1977.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de ma considération distinguée. Le cinquième Plan de développement économique et social, volontairement ambitieux et qui devra permettre à la Tunisie d'atteindre la phase du décollage, aura connu un démarrage difficile. Si, dans l'ensemble, des résultats positifs ont pu être enregistrés, des obstacles d'origine à la fois interne et externe ont jalonné cette première année de la quinquennie et réduit la portée des importantes mesures prises dès le début pour engager, dans les meilleures conditions, le nouveau processus de croissance.

Le premier résultat positif qui mérite d'être souligné est la réalisation du rythme d'investissement prévu dans le Plan, grâce notamment à un effort accru du secteur public dont la contribution a dépassé la part, déjà prépondérante, qui lui était assignée. Par ailleurs, la hausse du coût de la vie a pu être maintenue dans des limites raisonnables en dépit des fortes tensions qui se sont exercées sur certains produits et à des périodes criti- ques de l'année. Malgré des difficultés d'écoulement persistantes, les exportations ont, en fin de compte, enregis- tré un taux de croissance satisfaisant, contribuant ainsi à atténuer l'ampleur du déficit de la balance commerciale.

Ces performances ont permis de sauvegarder la réputation et la crédibilité de la Tunisie à l'étranger, comme en témoigne le succès qu'elle a remporté dans le premier emprunt qu'elle a lancé sur le marché financier international où elle a fait une entrée très remarquée tant par les conditions favorables qu'elle a obtenues que par l'empressement manifesté par les souscripteurs.

Le point faible de l'année a été la décélération de la croissance dont le taux en termes réels n'a atteint que 4,1% au lieu des 6 % attendus pour cette première année du Plan. Il faut relever également l'essoufflement du secteur privé dont les investissements n'ont pu atteindre le montant prévu. Le déséquilibre croissant des échanges extérieurs s'est traduit, encore une fois, par un déficit de notre balance des paiements. Pourtant, des dispositions fondamentales avaient été mises en place depuis le début de l'année et devaient assurer, dans les meilleures condi- tions, le démarrage du nouveau Plan.

Afin de permettre à l'Etat d'assumer le rôle accru qu'il entend jouer dans le financement des investis- sements, des mesures ont été prises dans le cadre de la loi de finances pour 1977, comportant de nouvelles taxes et des dispositions de contrôle destinées à améliorer le recouvrement des impôts et à lutter contre l'évasion fiscale.

Au-delà du réajustement devenu nécessaire des revenus des salariés à la hausse du coût de la vie, le pacte social a consacré la mise en place des structures et des conditions du dialogue et de la concertation entre les partenaires sociaux, en vue d'instaurer une paix sociale durable, nécessaire à la poursuite d'une politique de développement harmonieuse et efficace.

Pour renforcer encore davantage les mécanismes de mobilisation de l'épargne requise par le schéma de développement et obtenir une meilleure allocation des ressources financières, les autorités monétaires ont dé- cidé une révision fondamentale du niveau et de la structure des taux d'intérêt.

Malgré toutes ces dispositions, la Tunisie aura connu une des années les plus perturbées de son histoi- re récente, par le jeu de facteurs hostiles et indépendants de sa volonté.

Des mauvaises conditions climatiques ont prévalu tout au long de la campagne agricole et ont sérieu- sement affecté les principales cultures. Il en est résulté une production agricole médiocre qui a rendu nécessaire un recours massif à l'importation de produits alimentaires de première nécessité pour satisfaire la demande locale et atténuer la pression sur les prix.

A ces difficultés sont venus s'ajouter les effets des mesures protectionnistes inattendues prises par les pays de la Communauté économique européenne à l'encontre de nos .exportations d'articles textiles. Bien que leur impact sur nos exportations ait pu être atténué grâce aux accords passés par la suite avec nos partenaires européens, ces mesures nous incitent cependant à réviser notre politique de commercialisation qui doit viser de nouveaux débouchés. Il faut relever, enfin, rinterférence de facteurs politiques internes qui, à la faveur des difficultés app. rues dans le domaine 6conomique, ont attisé les conflits avec les syndicats et rendu inopérantes les règles du jeu arrêtées au début de l'année entre les partenaires sociaux. De nombreuses grèves, accompagnées parfois d'affronte- ments violents, dans les usines, ont fini par affecter le rythme de la production et provoquer des dommages maté- riels graves.

Si la Tunisie a pu, en définitive, sortir de cette épreuve délicate et surmonter les obstacles rencontrés tout au long de l'année, il lui reste à en tirer les enseignements qui s'imposent pour l'avenir.

Si l'on veut maintenir les objectifs retenus dans le cinquième Plan, il faudra tout d'abord rattraper, et au plus vite, le retard de croissance enregistré en 1977. A cette fin, une intensification de l'effort de développe- ment et le maintien d'un dimat social serein constituent les conditions préalables à une reprise sûre et durable.

Dans ce contexte, le recours à des ressources extérieures pour financer les grands projets de dévelop- pement est à la fois opportun et légitime. La situation d'endettement de la Tunisie est en effet très favorable et lui laisse une marge substantielle de _œuvre pour obtenir à l'étranger les capitaux nécessaires à des conditions relativement avantageuses.

S'il est vrai qu'une telle politique revient à faire supporter une partie du financement de l'effort de développement par les générations futures, il n'en reste pas moins vrai que ces dernières bénéficieront largement des fruits des investissements productifs qu'il aura ainsi été possible de réaliser. Elles préfèreront sans doute cette situation plutôt que d'hériter d'une économie sans dettes, mais insuffisamment équipée et mal structurée. En tout état de cause, l'essentiel des investissements continuera à être financé par l'épargne nationale, les capitaux exté- rieurs ne devant constituer qu'un apport d'appoint. L'endettement qui en résultera sera maintenu dans des limites tolérables que certains pays ont déjà largement dépassées, sans pour autant avoir toujours fait le meilleur usage de leurs ressources.