Rcam-Centre Pompidou, Création Mondiale
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Jean-Louis Agobet, Antiphonal Memory commande de l’Ircam-Centre Pompidou, création mondiale Régis Campo, Faërie commande de l’Ensemble Intercontemporain, création mondiale Ircam - CentreEntracte Pompidou Magnus Lindberg, Joy Ensemble Intercontemporain Créations 2 Direction Patrick Davin Tom Mays, Ipke Starke, Frédéric Voisin, Vendredi assistants musicaux 27 avril Technique Ircam 2001 20 h Ircam - Centre PompidouCentre Pompidou Coproduction Ensemble Intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou Grande salle Ce concert est enregistré par France Musiques Ircam - Centre Pompidou Jean-Louis Agobet Antiphonal Memory (2001) Effectif Cette pièce est une commande de l’Ircam- flûte/flûte en sol Centre Pompidou dans le cadre du comité de hautbois/cor anglais lecture de l’Ircam et de l’Ensemble Intercon- clarinette temporain en 1995. Elle a été réalisée dans clarinette/clarinette basse les studios de l’institut avec le concours de basson/contrebasson Tom Mays, Ipke Starke et Frédéric Voisin, cor assistants musicaux. Elle porte la dédicace 2 trompettes “ Pour Elsa et Auguste ”. Il s’agit de la créa- Ircam - Centretrombone Pompidoution mondiale. tuba 2 percussions Antiphonal Memory associe un ensemble piano instrumental de dix-neuf musiciens (plus un clavier Midi clavier de commande) à un environnement harpe informatique de traitement en temps réel 2 violons (logiciel Max/MSP). alto L'œuvre entière est conçue, tant pour l'écri- violoncelle ture instrumentale que pour la partie infor- contrebasse matique, à partir d'un matériau résultant de dispositif électroacoustique l'analyse par suivi de partiels (partials trac- king) de dix modèles instrumentaux, dont Durée notamment des percussions métalliques, des 15 minutes clusters de piano ou des trémolos de cordes. En amont de la composition proprement Editeur dite, il fut donc nécessaire de développer Jobert, Paris une application (à partir du logiciel Patch- Work de l'Ircam) capable de traiter des don- Ircam❖ - néesCentre d'analyse par suivi de partiels. CesPompidou don- nées ont fourni par constitution d'accords, de profils mélodiques et de chemins harmo- niques, les éléments constitutifs de l'écriture musicale. Elles ont également produit des paramètres pour le traitement en temps réel 2 Ircam - Centre Pompidou des sons instrumentaux, principalement par l'utilisation de filtres résonants. Le titre Antiphonal Memory, provient tout d'abord des processus d'écritures antipho- niques qui jalonnent la pièce, et ensuite de cette volonté d'inscrire dans les transforma- tions et les traitements électroacoustiques une trace ou mémoire de l'instrument, afin Ircam - Centrede créer un lien vivant et Pompidoudynamique entre les deux univers. Je remercie très chaleureusement Frédéric Voisin, Ipke Starke et Tom Mays, assistants musicaux de l'Ircam, pour leur collaboration à la réalisation de cette œuvre. Antiphonal Memory est dédiée à Elsa et Auguste. Jean-Louis Agobet Ircam - Centre Pompidou 3 Ircam - Centre Pompidou Régis Campo Faërie (2000-2001) Effectif Cette pièce, dédiée à Henri Dutilleux, est une flûte/flûte piccolo commande de l’Ensemble Intercontempo- flûte rain dans le cadre du comité de lecture de hautbois l’Ircam et de l’Ensemble Intercontemporain 2 clarinettes en 1999. Il s’agit de la création mondiale. clarinette basse basson faërie n.f. (1160, du latin fatum, parole, contrebasson oracle) 1°) Parole enchanteresse.-2°) Puis- Ircam - Centre2 cors Pompidousance magique. 2 trompettes trombone Faërie est l’œuvre qui termine mon séjour à tuba la Villa Médicis et qui tire un peu le bilan de 3 percussions cette période féconde de composition dans piano laquelle j’ai pu achever tout un cycle synthétiseur d’œuvres vocales comme Music to Hear, harpe Orfeo, Les Blasons du corps féminin, Non- 3 violons sense Opera et le début d’un Premier livre 2 altos pour piano que le grand pianiste Jay Gottlieb 2 violoncelles a entamée. D’une certaine manière, c’est contrebasse l’aboutissement de tout un travail d’écriture orienté vers la simplification. Depuis tou- Durée jours, j’ai remarqué que le fait de répéter tex- 18 minutes environ tuellement n’est pas un appauvrissement mais au contraire un enrichissement du dis- Editeur cours, chose taboue à la fin du XXe siècle où Henry Lemoine, Paris en France on rencontre une certaine gêne à Ircam - répéterCentre de peur de passer pour un composi-Pompidou ❖ teur qui ne sait pas quoi dire. Or, la deuxième écoute est toujours différente, on le juge avec les reprises du dernier mouvement de la symphonie Jupiter de Mozart. Dans Faërie, j’énonce ainsi plusieurs fois les mêmes 4 Ircam - Centre Pompidou « paroles » magiques, des motifs mélodiques chose empreint de spiritualité et de rituels, à très caractéristiques qui se trouvent déjà la fois simple et profond. C’est pour toutes dans beaucoup de mes œuvres antérieures ces raisons (et d’autres encore …) que j’ai comme mon Concerto pour piano et dédié Faërie à Henri Dutilleux. orchestre, Commedia, Phantasmagoria ou encore Nova. En fait, tout ce travail Régis Campo d’“ incantation ” aboutit de façon très céré- Mars 2001 monielle à un grand choral, une sorte de extrait d’Insit’ n°15, avec l’aimable autorisation Ircam - Centreconclusion ouverte et optimistePompidou pour vingt- des éditions Henry Lemoine huit musiciens. C’est le potentiel incroyable de l’Ensemble Intercontemporain qui m’a donné l’inspiration de certaines recherches de couleurs. J’utilise d’ailleurs ici l’ensemble d’une façon très globale, je tiens à conserver un son orchestral, un son coloré, “ fusionné ”. Faërie se présente comme un grand mouve- ment incantatoire et un acte de foi en la capacité de l’homme à créer de la beauté (je m’imagine déjà compositeurs ou critiques riant à cette dernière phrase). L’œuvre fait référence à Messiaen, particulièrement à l’une de ses dernières œuvres pour orchestre, Eclairs sur l’au-delà, pas tant sur le plan du style que sur celui de la spiritualité. J’ai eu l’occasion d’entendre récemment à Londres le HamburgischesIrcam Konzert (concerto - Centre Pompidou pour cor et orchestre de chambre) de Ligeti dans une interprétation merveilleuse du Lon- don Sinfonietta sous la direction de George Benjamin qui m’a conforté dans l’idée que je me fais aujourd’hui de la musique : quelque 5 Ircam - Centre Pompidou Magnus Lindberg Joy (1989-1990) Effectif Cette pièce, dédiée à Jukka-Pekka Saraste, a flûte été commandée par l'Ensemble Intercon- flûte/ flûte piccolo temporain et la Fondation Total pour la hautbois Musique et réalisée dans les studios de l’Ir- clarinette en si bémol cam avec le concours de Juhani Liimatainen, clarinette en si bémol/clarinette en mi assistant musical. Elle a été créée le 9 bémol décembre 1990 à l’Alte Oper de Francfort clarinette basse par l’Ensemble Intercontemporain sous la Ircam - Centrebasson/contrebasson Pompidoudirection d’Arturo Tamayo. 2 cors trompette Après Kraft pour grand orchestre, après Ur : trombone Joy, pour grand ensemble. Ces titres ramas- tuba sés, ces monosyllabes sont à l'image de la 2 percussions vitalité contenue, de la force et de la piano/célesta confiance créatrice qui anime les grandes synthétiseur/clavier/échantillonneur architectures de Magnus Lindberg. 2 violons Dans Joy, le compositeur utilise à la fois les 2 altos instruments traditionnels – bois, cuivres, per- 2 violoncelles cussions, piano et cordes – et la lutherie élec- contrebasse tronique. L'échantillonneur permet de dispo- dispositif électronique ser de sons particuliers, obtenus par traite- ment pour le moins inhabituel d'un piano à Durée queue : mis en position verticale, ses cordes 27 minutes complètement détendues et frottées avec un archet, le « grand piano » a pu livrer des Editeur sonorités inouïes, soigneusement ciselées WilhelmIrcam Hansen, Copenhague - parCentre divers filtres. Il ne s'agit pourtant Pompidou pas de satisfaire gratuitement à une humeur ❖ ludique : cette matière insolite apparaît bien par moments comme la résultante acous- tique des processus qui président au déploie- ment de la forme globale. 6 Ircam - Centre Pompidou L'informatique est également mise à contri- mutuellement par des écarts brusques dans bution pour accélérer les opérations qui le tempo : le compositeur compare une telle régissent l'organisation des hauteurs dans la structure cloisonnée à celle des « variations » composition. Et c'est par une démarche ori- traditionnelles. Cette section introductive ginale que le compositeur parvient à réunir débouche sur l'amorce d'un processus. A deux hiérarchies – l'une issue de la tradition l'opposé des changements abrupts qui pré- sérielle, l'autre de ce qu'il est convenu d'ap- cèdent, une telle écriture s'appuie sur une peler « musique spectrale » : des ensembles transformation continue de la texture, et en Ircam - Centrede notes aux propriétés symétriquesPompidou remar- particulier de l'ambitus : les événements par- quables coexistent avec des échelles fondées ticuliers se répartissent de façon statistique sur les composantes acoustiques internes du au sein d'une tendance générale, et s'effa- son – les harmoniques. Magnus Lindberg le cent au profit d'une forte directionnalité de pianiste se dit fasciné par ces agrégats symé- l'énoncé ; le tempo est cette fois uniformé- triquement espacés, si fréquents dans la ment accéléré sur une longue période et musique d'un Bartók : ils se prêtent à toutes l'ensemble tend à se resserrer vers le grave. sortes de permutations qui démultiplient L'aboutissement de cette lente métamor- leurs possibilités combinatoires. A l'inverse, phose est une première « cadence » non- la simulation instrumentale de l'image mesurée pour l'échantillonneur : les sonori- magnifiée d'un son – de son spectre – per- tés décrites ci-dessus apparaissent, selon les met d'asseoir le discours sur des résonances termes du compositeur, comme une « méta- naturelles retrouvées. L'univers intérieur du phore sonore de la compression » qui affecte son – imperceptible dans des conditions nor- graduellement le matériau – un peu comme males d'audition – fournit le modèle des lois si un processus se déroulant dans le temps de ses associations externes avec d'autres s'était condensé en son, le rythme devenant sons.