Percutronique

1_Pierre Bartholomée, Passacaille pour marimba et live electronics (2005) 13’26 2_Gilles Gobert, Pièce pour deux percussionnistes et électronique (2005) 09’44 3_Philippe Boesmans, Day Dreams pour marimba et instruments de synthèse (1991) 32’02 Total Time 55’20

Jessica Ryckewaert, marimba basse & vibraphone Gérald Bernard, timbales & petites percussions Jean-Marc Sullon, électronique live (CRFMW – Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie)

Jessica Ryckewaert is endorsed by and plays Adams Instruments, with thanks for all their support – www.adams.nl Jessica Ryckewaert also plays Malletkat – www.alternatemode.com

Special thanks to Pierre Bartholomée, Gilles Gobert, Philippe Boesmans, Sjonnie van Eeten (Adams Instruments)

Ce disque a été réalisé par le CRFMW – Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie (Liège) à l’occasion du dixième anniversaire du festival Images Sonores (2008), avec l’aide de la Communauté Française Wallonie-Bruxelles (Direction générale de la culture – Service de la musique).

Recording: Brussels, Studio DADA – The Right Place, 7 July 2008 (1), 10-11 October 2008 (2-3) – Editing & mixing: Jean-Marc Sullon, CRFMW – Cover: photo Jessica Ryckewaert © Jessica Ryckewaert; pictures book: Jeff Widener (www.jeffwidener.com), Gary Grosvenor ([email protected]) – Design: Elise Debouny for mpointproduction – Executive Production: Michel Stockhem

3 français

Pierre Bartholomée Pierre Bartholomée (°1937) est né à Bruxelles. Son activité musicale s’est développée sur plu- sieurs plans: la direction d’orchestre, la pédagogie et la composition. Il a dirigé des concerts un peu partout en Europe, en Amérique (États-Unis, Canada, Mexique, Argentine, Brésil), en Chine et au Japon. Sa discographie témoigne de l’étendue de son répertoire et de son engage- ment en faveur de la musique contemporaine. Il a enseigné au Conservatoire royal de Musique de Bruxelles et à l’Université catholique de Louvain.

Son catalogue comprend pour l’essentiel des œuvres instrumentales et vocales. Ses deux opéras Œdipe sur la route et La Lumière Antigone ainsi qu’une scène dramatique Le Rêve de Diotime ont été créés au Théâtre royal de , son oratorio Ludus Sapientiae à l’occasion du 575e anniversaire de la fondation de l’Université catholique de Louvain, sous la direction de Jordi Savall, et son Requiem par l’ensemble Laudantes Consort et l’ensemble Musiques Nouvelles. Son catalogue comprend encore de la musique symphonique (Harmonique, Polithophonie, Humoresque, Fredons et tarabusts), deux quatuors à cordes, un grand cycle de mélodies pour soprano et cinq instruments, Fragments des Belles Heures, des pièces pour piano, pour harpe et pour ensembles divers.

Les labels Cyprès, Igloo et Wergo ont publié des enregistrements de ses œuvres. Commandée par le CRFMW – Centre de Recherche et de Formation Musicales de Wallonie et réalisée en ses studios, la Passacaille pour marimba basse et live electronics est sa première expérience de musique électronique mixte.

Pierre Bartholomée est membre de la Classe des Arts de l’Académie royale de Belgique. Les éditions Mardaga lui ont consacré un volume de leur collection «Musique-Musicologie».

4 Passacaille pour marimba et live electonics C’est plus à la «Passacalle» espagnole d’avant le XVIIe siècle – musique de rue – qu’à la Passacaille telle que l’ont envisagée, après les baroques, quelques compositeurs des XIXe et XXe siècles – succession de savantes variations sur un schème obstiné – que se réfère cette pièce pour un marimba basse confronté aux échos projetés «live», spatialisés et diversement transformés de ses propres sons.

Pas de solennité, ici. Moins encore de gravité. Mais une construction rigoureuse (celle d’une passacaille!). Des souvenances de variations. Des sons en embuscade. Passacaille est une pièce essentiellement ludique, exploration d’un réseau insolite systématisé de timbres issus du marim- ba selon sept processus différents de transformation commandés par l’instrumentiste et relayés par un dispositif informatique.

Des risques. Ceux de la performance en direct sont importants.

L’écriture polyphonique de la pièce est totalement déterminée. À l’exception de la cadenza pré- cédant la brève coda, Passacaille se situe donc aux antipodes de la musique aléatoire. La relation temporelle et rythmique entre l’instrument acoustique et ce qui, enclenché par lui – figures, timbres – se produit selon des délais extrêmement divers, est définie avec la plus grande précision. Elle impose une grande rigueur à l’instrumentiste et nécessite la fiabilité totale des opérations électroniques.

L’harmonie produite par la juxtaposition des sons acoustiques et des sons synthétisés « live » est entièrement écrite. Jeux de cache-cache, miroirs sonores déformants, poursuites, flashs mné- moniques, virtuosité: tout, ici, est écrit et contrôlé.

Commandée par le Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie à l’occasion de son 35e anniversaire, cette Passacaille a été composée en 2005 pour Jessica Ryckewaert. Elle est dédiée à Marie-Isabelle Collart. Les premières exécutions ont eu lieu à Liège (Images Sonores), Bruxelles (Ars Musica) et à Leuven (De Nieuwe Reeks). PIERRE BARTHOLOMÉE

5 Gilles Gobert Gilles Gobert (°1971) a étudié au Conservatoire Royal de Musique de Mons pour les cours d’analyse, harmonie écrite, contrepoint, direction de chœur et dans la classe de Claude Ledoux pour la composition et l’orchestration.

Il a suivi des stages d’analyse et écritures auprès de Jean-Claude Baertsoen, Jean-Pierre Deleuze et Jean-Marie Rens, de composition avec e.a. Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Magnus Lindberg et Jonathan Harvey, et d’informatique musicale à l’IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique-Musique/Paris). Lauréat du concours de composition «Opera prima Europa» (Rome, 2001) (Pièce pour ensemble de dix musiciens), il enseigne les écritures clas- siques, la composition assistée par ordinateur et la composition instrumentale au Conservatoire Royal de Mons et la composition mixte au Conservatoire Royal de Liège. Il est directeur musi- cal de l’ensemble de musique contemporaine «OI\I» et de l’ensemble vocal «Alternances».

Compositeur en résidence dans le cadre des master classes organisées par le quatuor Danel en Anjou (France 2001), au cours desquelles ont été créées les Dix scènes de Faust, opéra de chambre sur un livret de Nicolas Lefrançois, il est l’auteur de créations de musiques vocales, instrumentales et de musiques mixtes interprétées, entre autres, par l’ensemble Musiques Nouvelles, Arne Deforce, le quatuor Danel, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie, Qo2, Nahandove, Izumi Okubo, l’ensemble OI\I... dans des festivals comme Ars Musica, Images Sonores, Lille 2004 ou le Spark Festival for Electronic Music (Minneapolis - USA).

Pièce pour deux percussionnistes et électronique Écrite pour les percussionnistes belge et français Jean-Louis Maton et Jérémy Morel, cette pièce a été créée durant l’été 2005, lors des «rencontres et stages autour des percussions» de la ville d’Arques (France).

L’instrumentation de cette pièce fait appel à une partie de vibraphone solo, quatre timbales et quelques métaux dont cymbales et tam-tams. Élaborée au Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie en collaboration avec Jean-Marc Sullon, la partie électronique est constituée de séquences préenregistrées déclenchées en concert au moyen d’un contrôleur MIDI par un troisième musicien (ici le compositeur) présent sur scène avec les percussionnistes.

6 La forme est constituée à plusieurs reprises de «gestes» hétérogènes des différents instruments (y compris de l’électronique) qui finissent par se fondre en un tout homogène, créant par là un timbre global et coloré ainsi que de nombreuses ambiguïtés dues aux sons électroniques parfois très proches des couleurs instrumentales.

Comme dans la plupart de mes autres pièces récentes, il est ici question de complémentarité de couleurs et de timbres entre les différents instruments et les sons électroniques. Cette complé- mentarité est amenée progressivement par étapes et rebondissements dynamiques pour aboutir à un statisme harmonique relatif et faussement méditatif. GILLES GOBERT

Philippe Boesmans Après des études de piano au Conservatoire de Liège, Philippe Boesmans (°1936) abandonne la carrière pianistique pour la composition qu’il aborde pratiquement en autodidacte. Profondément influencé au départ par le sérialisme, il prend très tôt conscience, sans le renier, de la nécessité d’en dépasser les contraintes et les exclusions, et élabore un langage musical très personnel où la communication avec l’auditeur retrouve une place centrale.

Son œuvre est jalonnée de consécrations importantes: prix Italia pour Upon La-Mi en 1971, participation aux principaux festivals de musique contemporaine (Darmstadt, Royan, Zagreb, Avignon, Almeida-Londres, Strasbourg, Montréal, Ars Musica-Bruxelles, Salzbourg, IRCAM, etc.) ainsi que de nombreux prix du disque: son Concerto pour violon et ses Conversions se sont vu décerner six prix dont celui de l’Académie Charles Cros et le Prix International du Disque Koussevitzky. En 2000, l’ensemble de l’œuvre de Philippe Boesmans a été consacré par le prix Honegger et, en 2004, il a obtenu le Prix Musique de la SACD.

Producteur à la RTBF depuis 1961, Philippe Boesmans a été compositeur en résidence à La Monnaie de 1985 à 2007. Gerard Mortier lui a commandé plusieurs œuvres, parmi lesquelles La Passion de Gilles (1983), les Trakl-Lieder (1987), ainsi que l’orchestration de L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi (1989). Toujours pour La Monnaie, Bernard Foccroulle lui a com- mandé l’opéra , créé en 1993 dans une mise en scène de et repris depuis à

7 Strasbourg, à Paris (Châtelet), à Francfort, à Nantes, à Vienne, à Braunschweig et à Amsterdam. Une version de chambre (Fabrizio Cassol) a été créée par l’Atelier de Rhin à Colmar en 2005 et reprise à Mulhouse, Paris, Strasbourg et Lausanne; en 2007, elle a fait l’objet d’une tournée de l’Opera Studio Nederland dans une mise en scène d’Harry Kupfer.

C’est aussi en collaboration avec Luc Bondy que Philippe Boesmans a créé en 1999, à la Monnaie de Bruxelles, Wintermärchen d’après . Cet opéra a été repris en 2000 à Lyon et à Paris (Châtelet) puis à Barcelone, Braunschweig, Vienne et Nuremberg. L’œuvre a été publiée sous le label Deutsche Gramophon. En 2005, toujours au Théâtre Royal de la Monnaie, a suivi (d’après Strindberg), avec des reprises à Vienne, Aix-en-Provence, Braunschweig et Bolzano. Une version anglaise en a récemment été donnée à Londres et en Australie. Parue en DVD, l’œuvre a reçu diverses mentions et prix e.a. le Grand Prix Charles Cros. Le nouvel opéra de Philippe Boesmans, Yvonne, princesse de Bourgogne d’après Gombrowicz, a été commandé par Gérard Mortier pour l’Opéra de Paris, qui l’a donné en pre- mière mondiale en janvier 2009.

Day Dreams pour marimba et instruments de synthèse Quand j’ai commencé à composer cette pièce, j’ai d’abord réfléchi à l’instrument lui-même. Pour moi, il était primordial qu’il reste un marimba du début à la fin, et avant même de conce- voir quoi que ce soit comme son synthétique, j’ai d’abord travaillé sur l’instrument en sons acoustiques, sans amplification. J’ai immédiatement constaté que cet instrument pose un autre problème lorsqu’on écrit pour lui seul que quand on l’utilise dans l’orchestre ou dans un ensemble. Dans l’orchestre, il peut donner une couleur, être un instrument anecdotique qui rehausse une doublure. Ici, par contre, c’est l’instrument pour lui-même qu’il faut faire entendre, auquel il faut donner un corps, une raison d’être.

Dès le départ, j’ai cherché à lui donner un caractère étrange et multiple tout en n’étant joué que par une seule personne. Wim Konink, pour qui la pièce a été écrite, m’a proposé une sorte de baguettes qui peut, selon le type de frappe que l’on a, être à la fois dure et douce. Ce qui me permet d’avoir en même temps et seulement selon le type d’attaque, un instrument qui peut tendre vers le xylophone, par un aspect plus percussif tout en gardant la possibilité d’avoir le son très doux du marimba.

8 À partir de là, j’aurais déjà pu écrire une pièce pour marimba seul. Cependant il me paraissait intéressant de travailler avec des sons synthétiques qui viennent encore enrichir cette idée-là. Dans cette pièce, il y a des sons produits en direct par le système M.I.D.I. (Musical Instrument Digital Interface) et d’autres, mis en mémoire et actionnés par le percussionniste lui-même. Ce qui m’intéressait aussi dans les sons synthétiques, c’était d’avoir des sons qui n’ont pas la hauteur des touches du marimba, qui se trouvent «entre» les touches. Les instruments de synthèse me permettent de faire entendre au marimba quelque chose qu’il ne peut pas faire tout en rendant en même temps ses spécificités encore plus évidentes. Mon projet – qui rejoint en cela l’en- semble de mon travail de compositeur – est d’enrichir l’écoute. Le son doit toujours être quelque part perturbé pour devenir intéressant. Le son d’un instrument en lui-même n’a aucun intérêt.

Comme pour la plupart de mes œuvres, c’est en composant que j’ai trouvé le titre de cette pièce. Je l’ai appelée Day Dreams lorsque je me suis aperçu que je retombais toujours sur les mêmes constantes, sur une sorte de matériau obsessionnel. Tout comme dans un rêve éveillé, il y a dans cette pièce des constantes qui reviennent toujours mais qui peuvent revenir dans des circonstances très différentes. Ces constantes sont des motifs rythmiques ou d’articulations qui sont très reconnaissables et constituent le point de départ de la pièce. Ils sont comme présentés avant qu’on ne commence à divaguer. En psychanalyse, les constantes sont des repères très importants qui permettent de comprendre beaucoup de clés. Chacun, nous revenons sans cesse sur des constantes, mais elles peuvent être de caractères très divers: purement quotidien, banal ou érotique… D’autre part, comme dans le rêve éveillé, la pièce est constituée de séquences de diverses longueurs toujours reliées entre elles par des idées pivot qui permettent de passer d’une séquence à l’autre. L’idée générale était celle-là et explique pourquoi la pièce devait être rela- tivement longue de manière à permettre de faire une espèce de grand voyage, un grand songe. PHILIPPE BOESMANS

9 Jessica Ryckewaert Née à Huy, Belgique, en 1979, Jessica commence sa carrière musicale à l’âge de six ans, en per- cussion et piano. Elle obtient les 1er Prix de piano et d’harmonie ainsi que les diplômes supé- rieurs, avec la plus grande distinction, en percussion et musique de chambre, aux Conservatoires de Musique de Liège et Bruxelles. Elle se perfectionne auprès d’Emmanuel Séjourné, en claviers, au Conservoitre National de Strasbourg, où elle obtient son diplôme de spécialisation avec les félicitations du jury.

Jessica Ryckewaert obtient les 1ers Prix pour le piano et la percussion au Concours National du Crédit Communal, et, en 2002, un 3e Prix au «Concours International de Vibraphone» à Clermont-Ferrand. Elle a l’occasion de suivre des stages et travailler avec des artistes de renom- mée internationale comme Michael Udow, John Beck et Leigh Howard Stevens, et de suivre des masterclasses avec, entre autres, Dave Samuels, Gordon Stout, Orlando Poléo et Eric Sammut.

Au début de sa carrière professionnelle, Jessica travaille avec différents orchestres dont l’Orchestre National de Belgique, les Orchestres Philharmoniques de Liège et de Flandres. Elle se tourne ensuite vers le monde musical contemporain et acquiert une vaste expérience en musique de chambre en travaillant notamment avec l’ensemble Musiques Nouvelles, et, à par- tir de 2002, l’ensemble Ictus. Elle joue à New York, Milan, Paris, Vienne, Amsterdam, Berlin etc. Elle participe à la création d’œuvres signées Nova, Romitelli, Schollhorn, De Mey, Fontyn, Fourgon, Ledoux, Bartholomée, etc.

En même temps que sa carrière de chambriste, Jessica travaille en tant que soliste. En 2002, elle joue le Concerto pour vibraphone et orchestre d’Emmanuel Séjourné lors d’une tournée au Canada. En 2003, elle est invitée à donner des concerts et workshops à Singapour. En 2005, elle est invitée à jouer au Sénat pour la famille royale de Belgique. À partir de 2005, elle ouvre ses hori- zons vers la Grande-Bretagne en jouant des concerts en solo à de nombreux festivals dont ceux de Plymouth, Cambridge, Oxford… Dès cette époque, Jessica travaille également avec le CRFMW (Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie) et à la création d’œuvres de Pierre Bartholomée et de Denis Bosse, écrites à son intention. Elle participe à

10 divers festivals contemporains: Images Sonores, Ars Musica, etc. En 2006, Jessica enregistre une partie de marimba pour un personnage d’un dessin animé Disney/Pixar, en préparation. www.jessica-ryckewaert.com

CRFMW – Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie Fondé en 1970 à l’initiative d’ et de Pierre Bartholomée, dirigé par Marie- Isabelle Collart et Arne Deforce, le CRFMW – Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie a joué un rôle de pionnier et s’est engagé, dès sa création, dans la réali- sation et la diffusion d’œuvres de musique électronique et, tout particulièrement, de musique mixte, tradition spécifique qu’il a développée au cours d’une longue collaboration avec divers ensembles et interprètes. Évoluant en parallèle avec les mutations technologiques, il a toujours offert un outil de pointe et une assistance technique/informatique de qualité, assurée par Jean- Marc Sullon et Patrick Delges.

Lieu d’expérimentations, d’échanges et de réalisations contemporaines, il accueille des projets mixtes de musiciens de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, œuvre au développe- ment d’échanges avec des artistes ou ensembles des autres Communautés du pays et de l’étran- ger, et participe à de nombreuses activités pédagogiques (classes d’écriture, d’analyse et de musique de chambre du Conservatoire Royal de Liège, Laboratoire de Composition, classe de composition du Conservatoire de Maastricht...).

Au travers de projets propres (Festival «Images sonores» à Liège, productions aux festivals Ars Musica et «Visages de la musique électroacoustique» à Bruxelles ainsi que dans d’importantes manifestations étrangères), il soutient la diffusion des créations réalisées dans ses studios, sans négliger pour autant le répertoire.

Les activités du CRFMW sont réalisées avec l’aide de la Communauté française Wallonie- Bruxelles (Direction générale de la Culture, Service de la Musique). www.crfmw.be

11 english

Pierre Bartholomée Pierre Bartholomée (°1937) was born in Brussels. His musical activity developed in several directions: orchestral conducting, teaching and composition. He has conducted concerts all over Europe, the Americas (United States, Canada, Mexico, Argentina, Brazil), China and Japan. His discography shows the breadth of his repertory and his commitment to contempo- rary music. He has taught at the Royal Brussels Music Conservatory and the Catholic University of Louvain.

His catalogue comprises mainly instrumental and vocal works. His two operas Œdipe sur la route and La Lumière Antigone as well as a dramatic scene Le Rêve de Diotime were first staged at the Théâtre Royal de La Monnaie, his oratorio Ludus Sapientiae was premiered on the occasion of the 575th anniversary of the foundation of the Catholic University of Louvain under the baton of Jordi Savall, and his Requiem was first performed by the Laudantes Consort and the Ensemble Musiques Nouvelles. His catalogue also includes symphonic music (Harmonique, Polithophonie, Humoresque, Fredons et tarabusts), two string quartets, a large-scale song cycle for soprano and five instruments, Fragments des Belles Heures, and pieces for piano, for harp and for various ensembles.

Cyprès, Igloo and Wergo have all released recordings of his works. Commissioned by the CRFMW – Centre de Recherche et de Formation Musicales de Wallonie and prepared in its studios, the Passacaglia for bass marimba and live electronics is his first experience of mixed electr onic music.

Pierre Bartholomée is a member of the Arts Division of the Royal Academy of Belgium. The publisher Mardaga has devoted a volume to him in its collection ‘Musique-Musicologie’.

12 Passacaille for marimba and live electronics The reference in the title is more to the pre-seventeenth-century Spanish passacalle (‘street music’) than the passacaglia as conceived, after the baroque period, by some composers of the nineteenth and twentieth centuries, i.e. a succession of skilful variations on a repetitive figure. In this piece a bass marimba confronts the echoes, projected live, spatialised and variously trans- formed, of its own sounds.

No solemnity here! And very little gravity. Nonetheless, a rigourous construction (that of a pas- sacaglia!). Memories of variations. Sounds lying in ambush. Passacaille is a an essentially playful piece, the exploration of an uncommon, systematised network of tone-colours stemming from the marimba in accordance with seven different transformation processes controlled by the instrumentalist and relayed by a computerised set-up.

Risks. Those of live performance are important.

The polyphonic writing in the piece is totally determined. With the exception of the cadenza preceding the short coda, Passacaille is thus the polar opposite of aleatory music. The temporal and rhythmic relationships between the acoustic instrument and what, set off by it (figures, tone-colours), is produced in accordance with extremely differing delays is defined with the greatest precision. It imposes great rigour on the instrumentalist and requires complete trust- worthiness of the electronic operations.

The harmony produced by the juxtaposition of acoustic and live synthesised sounds is entire- ly written down. Games of hide-and-seek, deforming mirrors in sounds, chases, mnemonic flashes, virtuosity: everything, here, is notated and controlled.

Commissioned by the Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie on the occasion of its 35th anniversary, Passacaille was composed in 2005 for Jessica Ryckewaert. It is dedicated to Marie-Isabelle Collart. The first performances took place in Liège (Images Sonores), Brussels (Ars Musica) and Leuven (De Nieuwe Reeks). PIERRE BARTHOLOMÉE

13 Gilles Gobert Gilles Gobert (°1971) studied at the Royal Mons Conservatory, following classes in analysis, written harmony, counterpoint, choral conducting and in Claude Ledoux’s class for composi- tion and orchestration.

He followed seminars in analysis and harmony and counterpoint with Jean-Claude Baertsoen, Jean-Pierre Deleuze and Jean-Marie Rens, composition with, among others. Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Magnus Lindberg and Jonathan Harvey, and computer-assisted composition at IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique-Musique/Paris). Laureate of the ‘Opera prima Europa’ composition competition (Rome, 2001) (Pièce for ensemble of ten musicians), he taught classical counterpoint, computer-assisted composition and instrumental composition at the Royal Mons Conservatory and mixed composition at the Royal Liège Conservatory. He is musical director of the contemporary music ensemble OI\I and of the vocal ensemble Alternances.

Composer in residence for the masterclasses organised by the Danel Quartet in Anjou (France, 2001), in the course of which was premiered Dix Scènes de Faust, a chamber opera with a libret- to by Nicolas Lefrançois, he is the composer of works for vocal and instrumental groupings and also mixed music performed by, among others, the Ensemble Musiques Nouvelles, Arne Deforce, the Danel Quartet, the Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, Qo2, Nahandove, Izumi Okubo, the ensemble OI\I… in festivals such as Ars Musica, Images Sonores, Lille 2004 and the Spark Festival for Electronic Music (Minneapolis - USA).

Pièce for two percussionists and electronics Written for the Belgian and French percussionists Jean-Louis Maton and Jérémy Morel, this piece was first performed in the summer of 2005 during the ‘Meetings and seminars on per- cussion’ of the city of Arques (France).

The instrumentation of this piece includes a solo vibraphone, four timpani and a few metal instruments such as cymbals and tam-tams. Prepared at the Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie in collaboration with Jean-Marc Sullon, the electronic part

14 consists of pre-recorded sequences activated on stage by means of a MIDI controller by a third musician (the composer in this instance) present on stage with the percussionists.

The form comprises several reprises of heterogeneous ‘gestures’ of the different instruments (including the electronics) that finally blend in a homogeneous whole, creating in the process an overall tone-colour as well as many ambiguities as a result of the electronic sounds being at times very close to instrumental colours.

As in most of my recent pieces, the issue here is the complementarity of colours and of tone- colours between the different instruments and the electronic sounds. This complementarity is introduced gradually, by stages and dynamic highlights, ending in an harmonic stasis at once relative and falsely meditative. GILLES GOBERT

Philippe Boesmans After studying the piano at the Liège Conservatory, Philippe Boesmans (°1936) abandoned the career of pianist for that of composer, which he tackled almost as an autodidact. Deeply influ- enced at first by serialism, he very soon realised the necessity of going beyond its constraints and exclusions and developing a highly individual musical language in which communication with the listener once more had a central place.

His output has been marked by important awards: the Italia Prize for Upon-la-mi in 1971, participation in the main festivals of contemporary music (Darmstadt, Royan, Zagreb, Avignon, Almeida, Strasburg, Montreal, Ars Musica, Salzburg, IRCAM, etc.), as well as by many discographic awards: the recording of his Concerto for violin and Conversions received no less than six prizes including that of the Académie Charles Cros and the Koussevitzky International Record Prize.

A producer with the RTBF (francophone Belgian radio and television) from 1961, Philippe Boesmans subsequently became composer in residence at La Monnaie from 1985 to 2007.

15 Gérard Mortier commissioned several works from him, amongst which figure La Passion de Gilles (1983), Trakl-Lieder (1987), as well as an orchestration of Monteverdi’s L’Incoronazione di Poppea (1989). Also for La Monnaie, Bernard Foccroulle commissioned from him the opera Reigen, first staged in 1993, directed by Luc Bondy, and revived since in Strasburg, Paris (Châtelet), Frankfurt, Nantes, Vienna, Braunschweig and Amsterdam. A chamber version (Fabrizio Cassol) was first performed by the Atelier de Rhin in Colmar in 2005 and performed subsequently at Mulhouse, Paris, Strasburg and Lausanne; in 2007, it was taken on tour by the Opera Studio Nederland in a production of Harry Kupfer.

It was also in collaboration with Luc Bondy that Philippe Boesmans wrote Wintermärchen, based on Shakespeare, premiered in 1999 at La Monnaie in Brussels, a production revived in 2000 at Lyons, Paris (Châtelet), Barcelona, Braunschweig, Vienna and Nuremberg. The recording was released by Deutsche Grammophon. In 2005, again at the Théâtre Royal de La Monnaie, there followed Julie (from Strindberg), with further performances at Vienna, Aix-en-Provence, Braunschweig and Bolzano. An English version was recently given in London and Australia. Appearing on DVD, the work has received various acknowledgements and prizes, including the Grand Prix Charles Cros. Philippe Boesmans’ latest opera, Yvonne, princesse de Bourgogne, based on Gombrowicz, was commissioned by Gérard Mortier for the , which staged the first performance in January 2009.

Day Dreams for marimba and synthesising instruments When I began to compose this piece I first of all reflected on the instrument itself. For me, it was crucial that it remain a marimba from start to finish, and even before thinking about any kind of synthetic sound, I first worked on the instrument with acoustic sounds, without ampli- fication. I immediately realised that this instrument posed another problem when you write for it as a solo instrument as opposed to when it is used in the orchestra or in an ensemble. In the orchestra, it can give a colour, it can be an anecdotal instrument that enhances a doubling. Here, on the other hand, it is the instrument on its own terms that is to be heard, to which body and a raison d’être must be given.

16 From the start I sought to give it a strange, multifarious character while still having it played by only one person. Wim Konink, for whom the piece was written, suggested to me a partic- ular kind of stick that can, according to the manner of striking, be both hard and soft. This enabled me to have at the same time and solely according to the type of attack, an instrument that can approach the xylophone through a more percussive aspect while still retaining the pos- sibility of having the very soft sound of the marimba.

From this I could already have written a piece for solo marimba. However, it seemed to me more interesting to work with synthetic sounds which would further enrich that idea. In this piece there are sounds produced live by the M.I.D.I. (Musical Instrument Digital Interface) sys- tem and others, loaded into memory and activated by the percussionist himself. What I also found interesting in the synthetic sounds was to have sounds that did not have the pitch of the marimba blades, which lay as it were between the blades. The synthesising instruments enabled me to have played on the marimba something that it cannot do and at the same time produce specific sounds that were even more evident. My project – which in this ties up with my work overall as a composer – was to enrich the act of listening. Sound should always be in some way disturbed if it is to become interesting. The sound of an instrument in itself is of no interest.

As is the case with most of my works, I found the title of this piece in the course of composi- tion. I called it Day Dreams when I noticed I was for ever returning to the same constants, to an obsessive kind of material. Just as in a waking dream there are in this piece constants that are always coming back though they can return in very different circumstances. These con- stants are rhythmic figures or articulations that are highly recognisable and they constitute the starting point of the piece. They are as it were presented before the discourse starts to wander. In psychoanalysis, constants are very important reference points that enable one to understand many keys. Everyone is always returning to constants, but they may be very different in char- acter: merely everyday, banal or erotic… On the other hand, as in a waking dream, the piece comprises sequences of various lengths though they are always linked by pivotal ideas that enable movement from one sequence to another. This was the general idea and it explains why the piece had to be relatively long in order to construct a kind of grand journey, a grand dream. PHILIPPE BOESMANS

17 Jessica Ryckewaert Born in Huy, Belgium, in 1979, Jessica began her musical career at the age of six, in percussion and piano. She won First Prize for piano and harmony as well as advanced diplomas, with the highest distinction, in percussion and chamber music, at the conservatories of Liège and Brussels. She took advanced classes with Emmanuel Séjourné, on keyboards, at the Strasburg National Conservatory, where she obtained her specialisation diploma with the congratulations of the jury.

Jessica Ryckewaert won First Prize for piano and percussion in the National ‘Crédit Communal’ Competition, and, in 2002, a third prize at the International Vibraphone Competition in Clermont-Ferrand. She has followed seminars and has worked with internationally acknowledged artistes such as Michael Udow, John Beck and Leigh Howard Stevens, and has attended master- classes with, among others, Dave Samuels, Gordon Stout, Orlando Poléo and Eric Sammut.

In the early days of her professional career Jessica worked with different orchestras, including the Orchestre National de Belgique, the Philharmonic Orchestras of Liège and of Flanders. She subsequently turned towards contemporary music and acquired vast experience in chamber music by working notably with the ensemble Musiques Nouvelles, and, from 2002, the Ictus Ensemble. She has performed in New York, Milan, Paris, Vienna, Amsterdam, Berlin, etc. She has taken part in the first performances of works by Nova, Romitelli, Schollhorn, De Mey, Fontyn, Fourgon, Ledoux, Bartholomée, etc.

In parallel with her career as a chamber musician, Jessica has appeared as a soloist. In 2002 she played the Concerto for Vibraphone and Orchestra by Emmanuel Séjourné in the course of a tour in Canada. In 2003 she was invited to give concerts and workshops in Singapore. In 2005 she was invited to play in the Senate for the Belgian royal family. From 2005 she opened up her horizons towards Great Britain by giving solo recitals in many festivals, including those of Plymouth, Cambridge, Oxford… From this time Jessica also worked with the CRFMW (Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie) and on the premieres of works by Pierre Bartholomée and Denis Bosse, written especially for her. She has taken part in vari- ous festivals of contemporary music: Images Sonores, Ars Musica, etc. In 2006 Jessica recorded a marimba part for a character in an animated film of Disney/Pixar, currently in preparation. www.jessica-ryckewaert.com

18 CRFMW – Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie (Centre for Musical Research and Training in Wallonie) Founded in 1970 at the instigation of Henri Pousseur and Pierre Bartholomée, directed by Marie-Isabelle Collart and Arne Deforce, the Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie (CRFMW) has played a pioneering role and has from its inception committed itself to the realisation and the diffusion of electronic music works and, most particularly, of mixed music, a specific tradition it has developed in the course of a long collaboration with various ensembles and performers. Evolving in parallel with technological change, it has always provided cutting-edge possibilities and technical, IT assistance of quality, thanks to Jean-Marc Sullon and Patrick Delges.

A place of experimentation, exchange and contemporary creativity, it welcomes mixed music projects from musicians of the French-speaking Wallonie-Brussels Community, works for the development of exchanges with creative artistes or ensembles of other communities within Belgium or abroad, and takes part in many teaching activities (classes for harmony and coun- terpoint, analysis and chamber music at the Royal Liège Conservatory, the Laboratoire de Composition, the composition class at the Maastricht Conservatory, etc.).

With in-house projects (Festival ‘Images sonores’ in Liège, productions for the festivals Ars Musica and ‘Visages de la musique électroacoustique’ in Brussels as well as important events abroad), it supports the diffusion of works realised in its studios, without in any way neglect- ing the mainstream.

The activities of the CRFMW are supported by the Communauté Française Wallonie- Bruxelles (Direction générale de la Culture, Service de la Musique). www.crfmw.be

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