Poppea E Nerone
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Poppea e Nerone Claudio Monteverdi Orchestration de Philippe Boesmans Dramma in musica en un prologue et trois actes d’après L’Incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi Livret de Giovan Francesco Busenello Créé à Venise en 1641 Mercredi 15 mai 20hmai 20h Vendredi 17 mai 20h Dimanche 19 mai 15h Opéra Berlioz / Le Corum Durée : 4h environ avec entracte Cahier pédagogique Saison 2012-2013 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr Poppea e Nerone Claudio Monteverdi Orchestration de Philippe Boesmans Dramma in musica en un prologue et trois actes Livret de Giovan Francesco Busenello D’après L’Incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi Créé à Venise en 1641 Peter Tilling direction musicale Krzysztof Warlikowski mise en scène Marie-Adeline Henry Poppea Leonardo Capalbo Nerone Gemma Coma-Alabert Octavia Yuriy Mynenko Ottone Micaëla Oeste Venere, Pallade Karen Vourc’h Fortuna, Damigella Serge Kakudji Amore Isaac Galán Mercurio, Littore Hannah Esther Minutillo Un paggio José Manuel Zapata Arnalta Jadwiga Rappe Nutrice Mathias Vidal Lucain Liberto Antonio Lozano, Isaac Galán Famigliari di Seneca, Soldati Malgorzata Szczesniak scénographie et costumes Félice Ross lumières Claude Bardouil chorégraphie Denis Guéguin vidéos Jorinde Keesmaat assistante Barbara Creutz assistante scénographie et costumes Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Nouvelle production Coproduction Teatro Real Madrid / Opéra national Montpellier Languedoc-Roussillon AArrgguummeennttArgument ddeede L’Incoronazione di Poppea PPrroolloogguueePrologue Dans un prologue allégorique, la Fortune et la Vertu se disputent aigrement la suprématie sur les hommes. Mais l'Amour intervient et les contraint d'admettre que c'est à lui, l'Amour, que revient cette suprématie. AAcctteeActe III En voyant les soldats de Néron qui montent la garde devant la demeure de sa bien-aimée, Poppée, Othon comprend que Néron a passé la nuit auprès d’elle. Peu après, en effet, l’empereur prend congé de Poppée. Celle-ci, poussée par une grande ambition, ne prête aucune attention aux paroles d’Arnalta l’incitant à la prudence. Abandonnée par Néron, l’impératrice Octavie se lamente sur son sort ; les conseils de son ancienne Nourrice qui l’incite à prendre un amant sont vains, comme sont vaines les paroles du précepteur de Néron, le philosophe Sénèque, à qui la déesse Pallas annonce sa mort prochaine. Néron fait part à Sénèque de sa décision de répudier Octavie et d’épouser Poppée. Le précepteur s’oppose avec fermeté à cette décision mais Néron, agacé par ses remontrances, le renvoie brusquement. Maintenant maîtresse du cœur de Néron, Poppée le persuade d’ordonner la mort de Sénèque. Othon reproche à Poppée sa trahison mais elle le repousse avec brusquerie. Pour oublier son amante infidèle - après s’être vainement proposé de la tuer - Othon promet son cœur à Drusilla. AAcctteeActe IIIIII Envoyé par Pallas, le dieu Mercure annonce à Sénèque qu’il va mourir. Peu après, le capitaine des gardes arrive en effet et remet au philosophe l’ordre de Néron : il doit se suicider avant la nuit. Sénèque renvoie ses disciples puis il s’ôte la vie. À la nouvelle de la mort de Sénèque, Néron chante avec Lucain la beauté de Poppée. Décidée à se venger de l’affront subi, Octavie ordonne à Othon de tuer sa rivale : pour agir sans être dérangé et sans être reconnu, il devra s’habiller en femme. Othon se rend chez Drusilla, puis, après lui avoir révélé le plan homicide, il lui emprunte ses vêtements et se dirige vers le jardin où Poppée est en train de dormir. Mais le plan homicide échoue grâce à l’intervention rapide de l’Amour. Arnalta donne l’alerte tandis qu’Othon s’enfuit. AAcctteeActe IIIIIIIII Guidés par Arnalta, les soldats de l’empereur arrêtent Drusilla, accusée, parce que reconnue à ses habits, d’avoir attenté à la vie de Poppée. Conduite devant Néron, Drusilla se déclare coupable pour sauver la vie de son bien-aimé. Othon intervient alors et avoue avoir agi sur ordre de l’impératrice. Après avoir répudié sa femme, Néron condamne Othon et Drusilla à l’exil. Tandis qu’Arnalta se réjouit de la victoire de sa maîtresse, Octavie éplorée quitte Rome. À la présence des consuls et des tribuns, Néron couronne Poppée impératrice. Planet-opera.com Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique L’Incoronazzione di Poppea L'Incoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée en français) est un opéra en un prologue et trois actes attribué à Claudio Monteverdi, créé en 1642 sur un livret de Gian Francesco Busenello d'après les Annales de Tacite (Livre XIV). La première a eu lieu en 1643 au Teatro San Giovanni e Paolo de Venise. Beaucoup d’incertitudes demeurent autour de la création de l’ouvrage, dont il ne reste que deux partitions posthumes : l’une retrouvée à Venise et l’autre découverte à Naples. Ces deux partitions dérivent d’une source plus ancienne et témoignent de l’intervention de plusieurs autres compositeurs. C’est le premier opéra qui ne traite que de héros humains, mettant de côté les divinités de la mythologie. Une œuvre énigmatique La date de création de Poppea au Teatro San Giovanni e Paolo n’est pas connue avec certitude. Elle semble remonter au mois de décembre 1642, tandis que les représentations se poursuivent durant l’hiver 1643. L’œuvre aurait été reprise une première fois à Venise en 1646 et une seconde fois à Naples, en 1651, par une compagnie itinérante : les Febiarmonici. Conséquemment à ces trois productions successives, l’œuvre nous est parvenue à travers des sources multiples, parfois divergentes. Outre plusieurs livrets et scénarios imprimés, deux copies manuscrites, conservées l’une à Venise et l’autre à Naples, ont préservé sa musique. Il est aujourd’hui admis que ces deux partitions ont été copiées après la mort de Monteverdi (peut-être lors des représentations de 1646 et 1651) à partir d’une même source désormais perdue (qui serait l’original de 1642-43). Ces copies tardives révèlent l’intervention de plusieurs compositeurs contemporains : des interpolations de Pierfrancesco Cavalli, Benedetto Ferrari, Francesco Sacrati et Filiberto Laurenzi ont été identifiées avec quasi-certitude. On ne saura sans doute jamais si Monteverdi s’est entouré de collaborateurs dès la genèse de son opéra (à la manière d’un peintre travaillant en atelier) ou si son œuvre a été remaniée et truffée d’emprunts étrangers, à la manière d’un pasticcio, lors des reprises posthumes. Pour ajouter à la confusion des sources, les deux manuscrits musicaux paraissent incomplets. En certains endroits, le texte manque ; en d’autres, les portées sont vides de musique. Ces copies sont abondamment raturées, emplies de fautes, d’indications d’arrangements ou de mentions de transpositions. Ces partitions « pratiques » adoptent une notation a minima, comprenant essentiellement les parties de chant et de basse continue : une sorte de « sténographie musicale » où, de la seule partie de basse, les instruments polyphoniques (claviers, harpe, luths...) peuvent déduire un accompagnement improvisé. Les autres parties instrumentales apparaissent occasionnellement, pour de brèves interventions (sinfonie et ritornelli) et de rares accompagnements obligés. Plus troublant encore, le manuscrit vénitien envisage un ensemble orchestral à trois parties (deux dessus, de violons et une basse continue), tandis que le manuscrit napolitain présente une partie supplémentaire d’alto, et des pièces instrumentales parfois sans rapport avec celles de Venise. La constitution de l’orchestre original demeure donc une énigme, même si les archives vénitiennes révèlent que ces ensembles excédaient rarement la dizaine de musiciens dans les années 1650. Le couronnement de Poppée, Denis Morrier, Opéra de Lille, saison 2011-2012 Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique Poppée, ou le masque de l’élégie cynique Œuvre collective de l’atelier monteverdien, ce dramma per musica développe une intrigue théâtrale dans laquelle la satire des princes scandaleux (et voisins de la République) devait attirer les exclamations et les bravi ! La censure vénitienne fit couper dans le livret de L’Incoronazione di Poppea une tirade contre la décadence ; peur de choquer les ambassadeurs des monarchies ou crainte honteuse d’y reconnaître le nouvel « esprit de jouissance » vénitien ? Engagé contre l’idéologie néoplatonicienne et la décadence morale et politique des cours princières d’Italie, l’opéra vénitien feint de justifier la mort du philosophe Sénèque au nom de Poppée et de la liberté amoureuse. Autour du personnage central de Poppée, dont la beauté est une allégorie du triomphe de Vénus, gravite un sérail de personnages qu’Amour transforme en figures passionnées de la théâtralité. Le carnaval vénitien ne tournera pas autrement les têtes jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Sorti de Tacite, le Néron du livret de Busenello est un autocrate indécis, discoureur, à la merci d’un entourage nombreux où se disputent les intérêts contradictoires des conseillers, des affranchis et des courtisanes ; devenu l’esclave de Vénus et de ses nombreux adorateurs, Néron ne peut que condamner Sénèque à mort. Fouettée par le continuo, la moindre parole du récitatif se charge de ce mordant sensuel qui caractérise le désir, l’appétit, l’ambition, tout l’éventail de la prodigue dépense des Passions… Dans ce contexte hystérique, qui invite les instrumentistes à rivaliser d’éclats avec des chanteurs endiablés, le poignant lamento d’Octavie est chanté au bord du silence, à peine soutenu par le clavecin. L’œuvre s’achève par un duo d’amour, entre Néron et Poppée, comme entre Ulysse et Pénélope à la fin d’Il Ritorno d’Ulisse in patria. Placé ainsi en « couronnement » de la partition, un tel duo accompagné par une basse obstinée remplace l’ancien final d’opéra ou d’oratorio en stile concertato – un procédé déjà jugé conventionnel par des Vénitiens de plus en plus fous de théâtre. Maîtresse des décalages significatifs, la musique, soutien de la représentation, n’exalte l’érotisme que pour inventer un détonnant mélange, qui inspirera les librettistes de Cavalli et Cesti : l’élégie cynique.