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Les Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

Les Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

Les Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

1979 - 1999

ème ANNIVERSAIRE NOUVEAUTÉS 1999

1979 1999 20,„, ANNIVERSAIRE Les Arts Florissants

MUSJQUE

BALLET

Us Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

CD CATALOGUE

A paraître en 1999 : HAENDEL, ACIS ET GALATÉE - MOZART, MESSE EN UT

WILLIAM CHRISTIE ET LES ARTS FLORISSANTS o WARNER CLASSICS ENREGISTRENT EN EXCLUSIVITE POUR ERATO FRANCE Les Métamorphoses de Psyché

une évocation d'après Psyché Psyché tragédie-ballet et tragédie lyrique (1671) (1678)

Mu si que

Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Poème

Molière Pierre Corneille Jean-Baptiste Lully pour la tragédie-ballet

Thomas Corneille pour la tragédie lyrique

Direction musicale : William Christie Dramaturgie et mise en espace : Jean-Marie Villégier Assisté de Jonathan Duverger

JANVIER / FÉVRIER 1999

Cherbourg Scène Nationale le 29 janvier à 20 h 45 Bordeaux Opéra le 31 janvier à 15 h 00 Caen Théâtre de Caen le 5 février à 20 h 00 Lyon Opéra National le 7 février à 16 h 00 Paris Opéra Comique le 9 février à 19 h 30

Avec la participation du Ministère de la Culture, de la Ville de Caen et du Conseil Régional de Basse-Normandie PECHINEY parraine Les Arts Florissants depuis 1990

Partenaires du vingtième anniversaire France Musique Télérama The American Friends of Les Arts Florissants A. F. A. A.

LPRO 1999/79 Distribution

Chanteurs

Dessus Stéphanie d'Oustrac : Psyché Delphine Collot : Flote, une nymphe, une muse Estelle Kaique : Aglaure, une nymphe, une muse Monique Zanetti : Cidippe, une femme désolée, une nymphe

Haute-contre & taille Howard Ctook : Vulcain, Apollon Jean-François Novelli : Vertumne, un homme affligé, un zéphyr, Silène François Piolino : Palémon, une furie, un satyre

Baryton & basse Renaud Delaigue : un homme affligé, le Roi, une futie, Momus, un satyte Arnaud Marzorati : Lycas, une furie, Bacchus

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Comédiens

Anne-Claire : Vénus Frédéric Laurent : L'Amour Jonathan Duverger : Zéphyre Jean-Marie Villégier : Jupiter

Nous remercions le Bureau de Presse Béatrice Keller — 198, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris ainsi que la Maison Lacoste La robe portée par Anne-Claire est signée Rochas

Nous tenons également à exprimer toute notre gratitude à Jean-François Gobert pour son aide précieuse. Ensemble Instrumental

Violon Myriam Gevers Simon Heyerick*

Haute-contre, taille et quinte de violon Mira Glodeanu Galina Zinchenko Jacques Maillard

Violoncelle David Simpson

Viole de Gambe Anne-Marie Lasla

Flûte à bec et traverso Sébastien Marq*

Flûte à bec & hautbois Héloïse Gaillard

Hautbois Olivier Clémence

Basson Rhoda-Mary Patrick

Timbales & percussions Wladimir Pabian

Théorbe Brian Feehan

Clavecin & direction William Christie

* Simon Heyerick et Sébastien Marq interpréteront également les rôles parlés d'/Egiale et de Phaène. Psyché : de la tragédie-ballet à la tragédie en musique

a tragédie-ballet Psyché fut à la fois l'un des plus grands succès de la carrière de Lully et l'une des

œuvres capitales de tout le répertoire dramatique du XVIIe siècle. Jamais spectacle ne bénéficia d'un Lconcours aussi prestigieux de talents. Comme devait plus tard le rappeler Voltaire, il «ne manquait à cette société de grands hommes que le seul Racine, afin que tout ce qu'il y eut jamais de plus excellent au théâtre se fut réuni pour servir un roi qui méritait d'être servi par de tels hommes». Molière conçut le plan de la pièce qu'il commença à rédiger, mais comme Louis XIV désirait la voir avant le carême, Corneille fut sollicité et se chargea d'achever la versification pour les quatre derniers actes. Les paroles destinées à être chantées furent confiées à Quinault, quand elles étaient françaises, mais aussi à Lully pour celles de la fameuse plainte italienne introduite dans le premier intermède.

La création de Psyché, le 17 janvier 1671, en présence du roi et de la Cour, donna lieu également à l'un des plus étonnants spectacles, auquel assista le public de l'époque. L'ouvrage fut monté dans la salle des machines du palais des Tuileries, dont on s'était déjà servi neuf ans auparavant pour les représentations de L'Ercole amante de Cavalli. Même si l'acoustique était loin d'être parfaite, l'équipement de ce lieu spacieux permettait d'offrir une mise en scène somptueuse avec de nombreux changements à vue de décors et des apparitions célestes grandioses. Pour Psyché, l'artiste Carlo Vigarani, originaire du duché de Modène, fut capable en seulement sept semaines, dit-on, d'accomplir de tels prodiges. Dans sa lettre en vers du 24 janvier 1671, le chroniqueur Robinet ne manqua pas de les évoquer:

«La scène, au reste, incessamment, Comme par un enchantement En différents objets se change: Et, par une surprise étrange, On y voit, tantôt des palais De marbre, en un tourne-main, faits. Puis, en moins de rien, en leur place, Sans qu'il en reste nul (sic) trace, Des mers, des jardins, des déserts, Enfin, les deux et les Enfers. »

— A — Le témoignage du marquis de Saint-Maurice rend compte davantage encore de la féerie du spectacle. Après avoir rappelé qu'il y assista, le 19 janvier 1671, il écrivait : «Nous y demeurâmes cinq heures. J'avoue que je n'ai encore rien vu ni de mieux exécuté ni de plus magnifique et ce sont des choses qui ne se peuvent pas faire ailleurs, à cause de la quantité de maîtres à danser, y en ayant 70 qui dansent ensemble en la dernière entrée. Ce qui est aussi merveilleux, c'est la quantité des violons, des joueurs d'instruments et des musiciens qui sont plus de 300, tous magnifiquement habillés. » Plus loin, Saint-Maurice ajoutait à propos de la dernière scène : «C'est bien la chose la plus étonnante qui se puisse voir, car l'on voit en un instant paraître plus de 300personnes suspendues ou dans des nuages ou dans une gloire, et cela fait la plus belle symphonie du monde en violons, tuorbes, luths, clavecins, hautbois, flûtes, trompettes et timbales. » De son côté, Vigarani précisait, au sujet de la machine la plus grande, qu'elle accueillait non moins de deux cents personnes, permettant à des musiciens de côtoyer des danseurs dans l'espace qu'elle procurait. Et selon le décorateut, l'effet produit était «miraculeux». Les relations de l'époque associaient ainsi le luxe de la mise en scène au nombre considérable d'interprètes, tous parés de superbes costumes, dont une série de dessins de Gissey, aujourd'hui conservée au Nationalmuseum de Stockholm, permet d'apprécier la variété et la justesse de l'inspiration répondant au caractère des différents rôles.

Molière et sa troupe se chargeaient de déclamer les vers. Armande Béjart incarnait Psyché, Baron l'Amour, La Thorillière le Roi, Mademoiselle de Brie Vénus, Hubert et La Grange les deux amants de l'héroïne de la tragédie, tandis que Molière se réservait le personnage de Zéphyre. La participation des baladins, des chanteurs et des instrumentistes au prologue et dans les cinq intermèdes ne fut pas moindre et semble même avoir davantage retenu l'attention des contemporains. La distribution, fournie par le livret distribué au public lors des représentations, était prestigieuse. Pour les ballets, elle révèle les noms de Beauchamps, de Dolivet, de Pécour, de Lestang, de Magny. La musique de Lully était également servie par des personnalités remarquables : les pièces vocales étaient confiées à la célèbre Hilaire Dupuis, tante maternelle de la femme du compositeur, mais aussi à Anne Fonteaux, Jean Gaye, Morel, Estival. L'orchestre certainement opulent regroupait encore des talents de la Musique du roi. Quatre membres de la famille Hotteterre étaient notamment appelés à jouer sur scène pendant la plainte italienne.

Le succès fut immédiat et l'on prit soin d'en faire profiter le plus grand nombre, certaines teptésentations étant réservées «à la population de la Ville.» Au théâtre du Palais Royal, ouvert au public, Molière n'allait pas du reste tarder à reprendre le spectacle, entreprenant même avec sa troupe d'importantes dépenses pour le monter avec faste. Le premier août 1671, Robinet rapportait : «Revoyant au Palais Royal Ce beau spectacle sans égal, Car, laissant là, les flatteries, Illec, ainsi qu'aux Tuileries, Il a les mêmes ornements. Les airs, les chœurs, la symphonie, Sans la moindre cacophonie, Sont ici, comme ils étaient là. Vous y voyez, outre cela, Les divers changements de scène, Qu'on ne s'imagine qu'à peine, Les mers, les jardins, les déserts, Les palais, les deux, les enfers, Les mêmes dieux, mêmes déesses, Soit blondes ou brunes tresses. On y voit aussi tous les vols, Les aériens caracols, Les machines et les entrées, Qui furent là tant admirées.»

Sans être aussi luxueux qu'aux Tuileries, le spectacle continuait de plaire et rapporta à Molière et à sa troupe des gains considérables. De ces bénéfices, de cet engouement parisien, Lully, non sollicité par son proche collaborateur, fut toutefois privé. Même pour diriger l'orchestre, on lui préféra au Palais Royal le danseur Pierre Beauchamps. Ce fut probablement la cause principale de la brouille entre les «deux Baptistes». Psyché les sépara. Cette dernière œuvre commune connut cependant un étonnant destin. Grâce à Molière, elle figura longtemps à l'affiche de son théâtre, avant d'être inscrite régulièrement au répertoire de la Comédie-Française. Marc-Antoine Charpentier composa même une autre partition, mais elle n'effaça pas celle de Lully.

Très tôt, le Florentin sut tirer parti de celle qu'il avait créée pour les divertissements du roi. Sa musique fut tant appréciée de Louis XIV qu'on en donna en concert des extraits, l'année même de la création du spectacle, à Fontainebleau et lors de plusieurs fêtes organisées en d'autres lieux. Ce fut d'abord, le 23 avril 1671, à l'occasion de la réception qu'offrirent le prince de Condé et le duc d'Enghien au souverain et à la Cour en leur résidence de Chantilly. Pendant une délicieuse collation préparée dans le parc, «des voix et des instruments répétèrent un air» tiré de l'intermède où Vulcain exhorte les Cyclopes à travailler aux vases d'or destinés au palais de Vénus. Le 18 mai suivant, d'autres pages de Psyché furent exécutées à Dunkerque dans les bastions des fortifications. Le monarque désirait célébrer l'achèvement de ces constructions et la «jeté belliqueuse» qu'il destina à son entourage et à son armée permit d'entendre, accompagnés parfois des tambours et des salves des canons, le prologue et le grandiose finale de la tragédie-ballet. Le succès de la musique de Lully ne fut heureusement pas aussi éphémère que ces réjouissances, ni limité à quelques morceaux choisis. En 1678, quand le compositeur sera privé de Quinault à la suite de la cabale àTsis, il n'hésitera pas à réutiliser sa partition et à remplacer les longues tirades de Molière et de Corneille par des récitatifs. En accomplissant cette dernière tâche en trois semaines, dit-on, avec Thomas Corneille, frère de Pierre, et Fontenelle, il transformera la tragédie-ballet en tragédie en musique. Ce dernier genre, le plus représentatif de l'opéra français sous l'Ancien Régime, était du reste né du spectacle de 1671.

Dès 1673, Lully et Quinault s'étaient en effet référés à la grande œuvre à laquelle ils venaient l'un et l'autre d'apporter leur concours pour créer . Ils reprirent la structure, héritée de la tragédie à machines, d'une pièce en cinq actes, précédée d'un prologue majestueux avec pour chacune de ces parties, un changement de décor et la possibilité d'introduire une apparition surnaturelle. Pour apporter plus de panache et satisfaire le goût des Français pour la danse, ils adoptèrent également les grands intermèdes directement issus de ceux des comédies-ballets. Ce sont, plus ou moins bien intégrés à l'action dramatique, les «divertissements», dont l'éclat continua d'être rehaussé d'une manière plus systématique encore par la participation des chœurs. Outre le délicat problème du récitatif, auquel les deux auteurs apportèrent dès Cadmus et Hermione une réponse magistrale, la première version de Psyché réunissait déjà les qualités susceptibles d'acclimater un art venu d'Italie et d'assurer son succès de ce côté des Alpes.

Son importance historique ne résida pas seulement dans cet apport certes essentiel. La tragédie en musique qu'elle devint allait aussi connaître, à côté de sa sœur du théâtre français, un avenir non négligeable. À Paris, elle figura au répertoire de l'Opéra en 1703 et 1713. Sur d'autres scènes lyriques en province, elle bénéficia également de plusieurs reprises : elle fut représentée à Lyon en 1698, puis à Marseille en 1734. C'est néanmoins hors de France qu'elle suscita le plus tôt de l'intérêt, dès les années 1685 et suivantes, quand Lully était parvenu à l'apogée de sa carrière. Après avoir été donnée à Ansbach, elle fut montée en 1686 à la cour de Hanovre, à Wolfenbiittel, puis en Italie, à Modène, en 1687, au moment où disparaissait le compositeur.

Le rayonnement de cet ouvrage, comme celui de bien d'autres opéras de Lully, est confirmé par de nombreuses partitions conservées. Avant même de faire l'objet en 1720 d'une édition imprimée, des copies manuscrites furent largement diffusées. Hormis des airs publiés de bonne heure par Robert Ballard et un volume plus tardif de l'atelier de Philidor, récemment acquis par la Bibliothèque nationale, toutes les sources livrent la version de 1678. Pourtant, celle de 1671 présentait déjà les plus belles pages. Les témoignages des contemporains sur la musique sont également plus abondants pendant la période où seule, la tragédie-ballet était connue. Dans une lettre qu'elle adressa à Madame de Grignan, le 18 février 1671, Madame de Sévigné s'empressait de louer «un nouveau récit» de Psyché, qu'elle venait d'entendre chanter par la célèbre Raymond et qu'elle jugeait «admirable». L'année suivante, Le Mercure galant témoignait encore du succès de certains airs en rapportant notamment à propos des articles de mode : «On voit des rubans appelés au Fer à cheval et à Dépeschez, préparez ces lieux, qui sont tous couverts de marteaux et d'enclumes, et la chanson que l'on chantait dans l'entrée des Forgerons de Psyché est cause qu'on leur a donné ce nom».

Aujourd'hui, la partition demeure séduisante. Dans l'œuvre de Lully, elle n'est guère mineure, tant sont grandes ses qualités. Au moment de sa création, le compositeur approchait la quarantaine. Il avait déjà fourni presque tous ses ballets, ayant participé à bon nombre d'entre eux en tant qu'interprète. Il avait aussi collaboré avec Molière à ces étonnantes comédies-ballets, dont la partie musicale ne cessait de se développer. Sa connaissance de la danse, de la scène, lui permettait de concevoir des pièces variées, capables de répondre à toutes les nuances d'une situation dramatique. A ces acquis, dont l'origine paraît bien française, il convient d'ajouter ceux qu'il hérita du répertoire lyrique italien. On ne saurait en effet oublier qu'il fut lié dès 1655 à la célèbre chanteuse Anna Bergerotti. Notre Florentin participa également en 1660 et 1662 aux représentations de Xerse et de L'Ercole amante de Francesco Cavalli en écrivant pour ces spectacles des intermèdes chorégraphiques. De toutes ces expériences il ne manqua pas de tirer parti, assimilant mieux qu'aucun autre de son temps les différentes traditions, les modes d'expression, les techniques, et Psyché devait être le premier de ses grands ouvrages destinés à un vaste public à en bénéficier.

Après une belle ouverture à la française, la musique du prologue et des cinq intermèdes, appelés à devenir les divertissements des actes de la tragédie, présente des pages de caractères variés. Les unes, capables à la fois de répondre au sujet de la pièce et de flatter le goût du public de l'époque, sont galantes. Dès le début du spectacle, elles se font entendre avec le délicieux menuet chanté par Flore sur les vers «Est-on sage dans le bel âge». La plus célèbre, écrite également sur un rythme ternaire choisi à dessein, figure cependant dans le deuxième intermède, quand une nymphe entonne l'air «Aimable jeunesse». Celui-ci eut tant de succès qu'on devait en emprunter la mélodie à diverses reprises : on la retrouve notamment dans un recueil de Noëls, publié en 1699. Au même endroit de Psyché, l'intervention fameuse de Vulcain, «Dépêchez, préparez ces lieux», suscita elle aussi plusieurs parodies, mais les paroles dont on la dota ne furent pas aussi édifiantes, donnant lieu parfois à des propos grivois.

Dans sa partition, Lully joua sur d'autres registres. Pour mieux souligner le caractère pittoresque des «cyclopes ou forgerons», il usa d'effets rythmiques, de syncopes. Dans le somptueux finale, il se plut également à décrire dans un prélude la magnificence de Jupiter qu'on voyait descendre dans une machine, recourant sans cesse à des valeurs pointées. La pièce instrumentale la plus éclatante prévue pour cette apothéose retentissait cependant plus loin, quand Mars paraissait, accompagné de sa suite. L'orchestre s'enrichissait alors de trompettes et de timbales, auxquelles répondaient parfois les cordes dans des procédés d'échos. Cette pompe louis-quatorzienne, qu'on retrouve dans bien d'autres œuvres du Grand siècle, contrastent avec les pages dramatiques de deux intermèdes précédents. Il y a un «air des démons», reconnaissable à son rythme saccadé et à ses traits rapides. Tout en s'inscrivant dans la tradition du ballet de cour, il annonce les entrées réservées aux divinités infernales dans les opéras français des XVIIe et XVIIIe siècles. D'inspiration cette fois italienne, la fameuse plainte des personnes affligées venant déplorer la disgrâce de Psyché retient davantage l'attention. C'est sans conteste le sommet de l'ouvrage.

Ce n'était pourtant pas la première fois que Lully se consacrait à de telles compositions où la douleur est exprimée par des chromatismes descendants, des intervalles diminués, des dissonances. Il s'y était déjà livré à plusieurs reprises dans ses ballets et comédies-ballets avec même des paroles françaises. Jamais toutefois, il ne leur avait accordé autant d'ampleur. Dans Psyché, un grand prélude est d'abord joué, écrit dans la tonalité sombre d'ut mineur, tantôt à cinq parties, tantôt aussi à trois pour mieux mettre en valeur les dessus de flûtes. Puis, on assiste à l'intervention émouvante d'une «femme désolée», bientôt amplifiée par celle de deux «hommes affligés». Un double favorisant d'importantes vocalises est également prévu pour le premier de ces solistes. Au

début du XVIIIe siècle, Lecerf de La Viéville le critiqua. Tout en l'attribuant au beau-père du compositeur, Michel Lambert, il affirmait qu'il avait été «placé» dans la partition «à la honte de Lully». La pièce témoigne d'habitudes qu'on remarque dans des œuvres antérieures du Florentin, mais dont se dispensent ses futurs opéras, afin, selon Lecerf de La Viéville, de «n'y mettre qu'un beau chant» et «des tons français». Aujourd'hui, la plainte de Psyché n'en paraît pas affectée. Par son remarquable développement, son écritute recherchée et son exceptionnelle intensité dramatique, elle accède au rang des plus belles scènes des premières tragédies en musique de Lully, de la pompe funèbre d', du sommeil d'.

Jérôme de La Gorce Psyché dans tous ses états

Comme avec irrévérence Parle des dieux ce maraud ! Molière

syché est papillon, rien que cela pour commencer. Ses petites ailes, chatoyantes, ocellées, l'emportent de fleur en fleur, de jardin en jardin. Psyché est papillon : elle se dépouille d'elle-même, pour devenir Pautre. Psyché est papillon : elle se brûle à la flamme. La Grèce d'Homère ne la compte point parmi ses dieux. Elle ne la compte point parmi ces mortelles que les dieux favorisent de leurs étreintes. Psyché n'est encore que psyché, sans majuscule, et chacun a la sienne. Elle est cette part de l'homme, ce souffle qui s'exhale à l'instant de la mort. Elle n'est pas une âme, pas encore, une vaine image plutôt, un spectre errant dans la pénombre des Enfers. Son sort, sa nature même vont changer sous le questionnement de Socrate et sous la férule de Platon. N'est-elle pas, cette psyché, ce qui, de nous, se bouleverse à l'aspect de la beauté ? La voici, bouleversée, au carrefour de deux chemins, de deux amours. Un amour qui lui désigne, par-delà les beaux corps, le chemin de sa vraie patrie, demeure céleste du Vrai et du Bien. Un amour qui l'en détourne et la plonge, tête baissée, dans l'illusion charnelle. L'espace du papillon était celui du caprice. L'espace du fantôme n'était qu'une lande infinie. Mais psyché est devenue âme : son espace désormais sera celui du Haut et du Bas.

Nous sommes au deuxième siècle de notre ère, vers son milieu. L'Olympe classique s'est fait accueillant à bien des divinités étrangères. Il va enfin, par un curieux détour, s'ouvrir à Psyché. Pour n'être plus un nom commun, pour devenir une personne, il faut avoir une famille, une histoire, connaître des aventures, des amours, des épreuves. Tout cela, Psyché le reçoit d'Apulée, l'auteur des Métamorphoses, plus célèbres sous le titre de L'Ane d'or. Cet Africain, curieux de philosophie grecque et de magie orientale, dote Psyché de sa légendaire beauté, qui lui vaut la colère de Vénus. Il lui donne un père, qui est roi, et deux sœurs jalouses. Il la soumet à l'oracle. Il la conduit au rocher, victime promise à un monstre. Il la confie à Zéphyre, la dépose sur un lit de frais gazon... La voici héroïne d'une fable, la voici épousant l'Amour. Cette fable, chose étrange, nous est contée parmi d'autres fables, que recueille L'Ane d'or. Histoires de brigands, histoires de cocus, contes fantastiques, anecdotes sanglantes, rêves et visions s'enchaînent et s'emboîtent, figures multicolores d'un vertigineux kaléidoscope. Un roman picaresque, avec vin et fromage ? Un ouvrage du second rayon, avec dos flexibles et ressorts bandés ? Un parcours initiatique, avec grand-prêtre et formules rituelles ? Tout à la fois. L'histoire de Psyché, certes, y est centrale et comme enchâssée. Mais la préciosité, comme partout dans l'ouvrage, s'y panache de licence, le tragique tourne à la parodie, le tapis volant atterrit en plein réalisme. Tel aura été, pouf Psyché, le chemin de l'apothéose.

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Boccace redécouvre L'Ane d'or, qu'il recopie de sa main, qu'il commente, qu'il diffuse. Les ttaductions en langue vulgaire se multiplient, les rééditions se comptent par dizaines. En Italie, en Espagne, en France, Psyché triomphe dans les cours, auprès des lettrés, des artistes. Raphaël à la Farnésine, Giulio Romano au Palais du Te, célèbrent son image. Les vitraux de Chantilly resplendissent de son histoite. Chez les Gonzague, chez les Médicis, elle est de toutes les noces, invitée d'honneur. Elle inspire poèmes épiques, héroïques, allégoriques, «fables morales», nouvelles, discours pompeux. Elle monte sur le théâtre et y rencontre la musique. Intermèdes, tragi-comédies, drames musicaux, mélodrames, pastorales, comedias, autos sacramentales : de ce somptueux bouquet, Véronique Gély-Ghédira*, dans une passionnante étude, a démêlé les rameaux. Observons avec elle que la redécouverte d'Apulée s'accompagne d'une réticence envers l'élément comique ou parodique, composante essentielle des Métamorphoses. Repensée par les poètes, animée par les dramaturges, Psyché prend son envol et s'élance vers les hautes sphères : morale, religion, métaphysique. Elle s'affirme platonicienne. Elle se convertit souvent au chtistianisme. Chacun des épisodes fournis par Apulée, chacun de ses personnages, entre dans le grand jeu allégorique. Autant d'auteurs, autant de variations nouvelles. Le palais de l'Amour ? C'est l'enfance. Non, c'est le jardin d'Eden. Non, c'est l'éblouissante illusion des apparences. Non, c'est une galerie des miroirs où Psyché n'aime que son reflet. L'Amour ? C'est le Tentateur, qui mène l'âme à sa perte. C'est l'époux mystique, et la rédemption est au prix des souffrances. C'est le Désir même, Eros, moteur du monde, aiguillon du cœur et de l'esprit. La curiosité de Psyché : péché originel ? La raison et le doute contre la foi ? Sursaut héroïque et salvateur ? Jeux d'éclairage, lumières tantôt crues et brutales, tantôt savantes et voilées. Sommaires tuniques, hâtivement passées sur le mannequin, mais aussi, et la plupart du temps, drapés de haute couleur poétique, semés de pierres précieuses, brodés de fleurs. La Renaissance, le Maniérisme, le Baroque déposent leurs présents aux pieds de Psyché. Quand, tout juste sorti de l'adolescence, Louis XIV la rencontre — c'est en 1656, dans le Ballet de Psyché — elle est encore nimbée de spiritualité, baignée d'érotisme précieux.

* Véronique Gély-Ghédira, Le Mythe de Psyché, des origines à 1671, thèse de doctotat, Université de Paris-Sorbonne, 1993. Dès 1669, devançant Molière et son grand spectacle de la Salle des Machines (1671), La Fontaine publie ses Amours de Psyché et de Cupidon, promenade entre prose et vers. L'ouvrage, avoue-t-il, lui a coûté beaucoup de peine. C'est que conter le conte de Psyché, c'est désormais faire le grand écart entre la verve du fabliau et l'inspiration la plus haute, la plus épurée. Psyché, c'est un problème de ton. Et voici donc un ton nouveau, un ton plaisant, fait de galanterie, d'irrévérence, de tendresse, de volupté. Ce ton de charme, La Fontaine le cible en pleine conscience, l'atteint dans l'effort de l'art à faire oublier l'effort. C'est Psyché au pays des fées. Il n'est pas seul à y viser. Au théâtre déjà, chacun de son côté, Corneille et Molière se sont mis à l'œuvre. Corneille, en ses comédies héroïques. Molière, en sa Princesse d'Elide. Quelque chose bourgeonne là, qui n'est ni comédie, ni tragédie. Qui s'accommode mal de l'alexandrin pur et dur, de ses rimes plates. Quelque chose qui préfère s'incarner dans le vers irrégulier, celui d'Andromède (1650), celui d'Agésilas (1666), celui d'Amphitryon (1668). Quelque chose aussi qui ouvre les bras à la musique et qui lance un appel aux machines. Des machines, mais qui soient poème. Une musique, mais qui soit éloquence. Une parole dont le naturel soit magie. Psyché relève ces défis.

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La Psyché de 1671, «tragédie-ballet», est le chef-d'œuvre d'un genre nouveau-né, un genre mixte, hermaphrodite, genre de tous les genres, à l'écart des grands genres. Ailes tout juste défripées, dans sa perfection déjà, éphémère papillon. Les triomphales représentations des Tuileries appelaient une suite. Molière et ses compagnons entreprirent de grands travaux dans leur salle du Palais-Royal. Il fallait la rendre digne de Psyché, de son faste, de ses changements à vue, de ses machines. Durant les vingt-quatre mois qui précèdent sa mort, dans l'ultime tourbillon d'une vertigineuse alternance, Molière-acteur joue Orgon, M. Jourdain, Harpagon, Alceste, Scapin, Sosie, Sganarelle, Chrysale, Argan, tous ses grands rôles, quelques soirs chacun. Mais il en est un, un petit rôle, qu'il joue plus de quatre-vingt fois : c'est le Zéphyre de Psyché. Cette Psyché-là, celle de Molière-Comeille-Quinault-Lully, n'a tout à fait oublié ni Platon, ni Apulée, ni Boccace. Mais ce ne sont que vies antérieures, réminiscences. Sa vie nouvelle est toute amour, coup de foudre, premiers dépits, premiers orages, lune de miel. Deux amoureux, seuls au monde ou qui voudraient l'être. Une jeune fille, en qui le bonheur d'être aimée fait place à celui d'aimer. Un garçon qui s'arrache à sa mère, un petit qui s'épanouit en Roméo. Cette Psyché, à l'exemple de ses aînées, est un conte initiatique. Mais ce sont les dieux, cette fois, qui s'initient au métier d'homme.

SrSî Molière n'est plus. Le vieux Corneille se tait. Lully et Quinault recueillent l'héritage. Car il ne faut pas s'y tromper : quant à la structure dramatique, à la «disposition du sujet», la tragédie lyrique façon Lully-Quinault doit tout à Psyché. Elle lui doit également ses motifs d'élection, sa thématique. C'est de Molière — et secrètement de La Fontaine ; et lointainement d'Apulée — qu'elle tient son ton singulier, mélangé d'irrespect, de délectation, de mélancolie patfois. C'est à Corneille, au tendre Corneille — dont la tendresse est si méconnue — qu'elle est redevable de sa tendresse.

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Quand sonne l'heure de l'ultime métamorphose — la Psyché de 1678 — la tragédie lyrique brille de tous ses feux. Lully, au sommet de son génie, a maintes fois déjà, par la déclamation chantée, transcendé les vers de Quinault. Il ne reste à Thomas Corneille, en toute hâte, qu'à se couler dans le moule. Cadmus et Hermione : 1673. Alceste : 1674. Thésée : 1675. Atys : 1676. : 1677. Mis à l'épreuve chaque année, le modèle de 1671 a subi quelques retouches, quelques réglages. Plus fermement que ne le faisait le scénario de Moliète, un livret d'opéra doit distinguer grands rôles et petits rôles. Disons plutôt rôles développés sur toute l'étendue des cinq actes et rôles-apparitions, rôles de caractère. Un livret d'opéra doit s'équilibrer entre une jeune première touchante et une magicienne, une cruelle, une redoutable déesse. Une Atalide et une Roxane. Un livret d'opéra, enfin, doit s'attarder aux Enfers. Thomas Corneille réduit donc Aglaure, Cidippe, et l'Amour même, à la portion congrue. Il fait intervenir quelques nymphes, quelques dieux, ici et là. À Vénus, il offre un déguisement et quelques fureurs supplémentaires. Voilà qui est fait. Psyché est ptête. Elle peut s'inscrire au répertoire de l'Académie Royale de Musique.

Jean-Marie Villégier L'événement auquel vous participez est parrainé par Télérama.

Télérama, c'est un lieu où chaque semaine se rencontrent toutes les cultures qui font la culture.

Télérama Prenez votre culture en main. es Arts Florissants fêtent leurs 20 ans : il est naturel pour la Région de Basse-Normandie de s'associer à cet anniversaire. Nous avons, en effet, partagé la vie Lde l'ensemble dirigé par William Christie depuis 10 ans maintenant, sans avoir vu le temps passer, tant notre accord fut marqué par le bonheur que nous donna la perfection musicale et l'amitié qui nous lie.

Nous serons donc partenaires du programme 1999 avec trois concerts Mozart en région au printemps, et nous l'espérons, un concert au Mont Saint-Michel le 31 décembre 1999.

Nous serons heureux d'accueillir l'exposition intitulée «Voyage au cœur du baroque» qui sera présentée d'abord au Palais Garnier, et qui rappellera aux mélomanes les grandes créations des Arts Florissants.

Manuscrits, costumes, éléments scénographiques nous remettront en mémoire de grands moments, comme par exemple la création d'Atys de Lully, et les rencontres avec deux grands metteurs en scène et des chorégraphes renommés.

La Basse-Normandie est fière d'un mariage qui pouvait paraître hasardeux à quelques esprits sceptiques : il y a aujourd'hui un public fervent pour la musique baroque dans notre région et le succès des concerts de William Christie en témoigne.

Nos vœux accompagnent donc l'anniversaire d'un ensemble aujourd'hui parvenu à ce que l'on considère généralement comme le plus bel âge de la vie. Nous souhaitons souffler en leur compagnie d'autres bougies, pour que les années à venir soient ponctuées de rendez-vous musicaux et de rencontres amicales.

René Garrec

CONSEIL REGIONAL BASSE-NORMANDIE Les Métamorphoses de Psyché

Première partie

Ouverture

Prologue La scène représente un lieu champêtre. On voit la mer en éloignement.

FLORE Ce n'est plus le temps de la guerre : Le plus puissant des Roys Interrompt ses exploits Pour donner la paix à la terre. Descendez, Mère des Amours, Venez nous donner de beaux jours.

CHŒUR Nous goûtons une paix profonde, Les plus doux jeux sont ici-bas, On doit ce repos plein d'appas Au plus grand Roy du monde. Descendez, Mère des Amours, Venez nous donner de beaux jours.

Entrée des Fleuves et Dryades

VERTUMNE Rendez-vous, beautés cruelles, Soupirez à votre tour.

PALEMÓN Voici la Reyne des belles, Qui vient inspirer l'amour.

VERTUMNE Un bel objet toujours sévère Ne se fait jamais bien aimer.

PALEMÓN C'est la beauté qui commence de plaire, Mais la douceur achève de charmer.

FLORE Est-on sage Dans le bel âge, Est-on sage De n'aimer pas ? Que sans cesse L'on se presse De goûter les plaisirs d'icy-bas : La sagesse De la jeunesse Est de sçavoir jouir de ses appas.

L'Amour charme Ceux qu'il désarme, L'Amour charme : Cédons-luy tous. Notre peine Seroit vaine De vouloir résister à ses coups. Quelque chaîne Qu'un amant prenne La liberté n'a rien qui soit si doux.

Vénus a entendu l'appel de Flore : elle descend sur la terre. Mais elle ne peut goûter les douceurs de la paix. Le dépit la domine. Une mortelle, Psyché, est célébrée partout et lui ravit tous ses honneurs. On ose la proclamer plus belle que Vénus. Que l'Amour se montre bon fils et qu'il soutienne les intérêts de la Déesse. Qu'il blesse Psyché de son trait le plus empoisonné. Que cette insensible s'éprenne du plus bas, du plus vil, du plus affreux des hommes. Et quelle souffre le supplice d'aimer et n'être point aimée.

Fin du prologue

La scène est changée en une grande allée de cyprès où l'on découvre, des deux côtés, des tombeaux superbes. Cette décoration, en éloignement, fait voir une effroyable solitude semée de rochers affeux. Entrent Aglaure et Cidippe, sœurs de Psyché.

AGLAURE Enfin ma sœur le Ciel est apaisé, Et le serpent qui nous rendoit à plaindre Va n'estre plus à craindre : Tout pour le sacrifice est enfin disposé.

CIDIPPE Psyché pour l'offrir va s'y rendre. Les peuples, d'erreurs prévenus, La nommoient une autre Vénus : Sur la Divinité c'estoit trop entreprendre.

AGLAURE Ils s'en sont vus assez punis Par les maux infinis Que du serpent nous a causé la rage. ClDIPPE Ne songeons plus à nos malheurs passés. Le serpent en ces lieux ne fait plus de ravage, Ce sont des malheurs effacés.

AGLAURE Après un temps plein d'orage Quand le calme est de retour, Qu'avec plaisir d'un beau jour On goûte les avantages !

ClDIPPE Tout succède à nos désirs. Si des rigueurs inhumaines Nous ont causé des soupirs, On ne connaît les plaisirs Que par l'épreuve des peines

AGLAURE Mais d'où vient qu'avec tant d'attraits Psyché n'aima jamais ? Qui brave trop l'Amour doit craindre sa colère.

ClDIPPE Il est un fatal moment Où l'objet le plus sévère Se rend aux vœux d'un amant. Et plus la belle diffère, Plus elle aime tendrement.

AGLAURE Lycas vient à nous. Son visage

ClDIPPE Son visage

Nous marque une vive douleur.

LYCAS Ah, Princesse ! De quels malheurs AGLAURE De quels malheurs Ce soupir est-il le présage ?

LYCAS Ignorez-vous encor le destin de Psyché ?

AGLAURE Qu'avons-nous à craindre pour elle ? LYCAS La disgrâce la plus cruelle Dont vous puissiez jamais avoir le cœur touché. Tandis que chacun en soupire Elle seule ignore son sort, Et c'est icy qu'on luy va dire Que le Ciel irrité la condamne à la mort.

AGLAURE & CIDIPPE À la mort ? Et le Roy n'y mettrait point d'obstacle ?

LYCAS Le Roy d'abord nous a caché l'oracle, Mais malgré luy le grand prestre a parlé. Ah ! Pourquoy n'a-t-il pu se taire ? Voicy ce qu'il a révélé, Et l'arrêt qui nous désespère. «Vous allez voir augmenter les malheurs Qui vont ont coûté tant de pleurs, Si Psyché sur le Mont pour expier son crime N'attend que le serpent la prenne pour victime.»

ClDIPPE Et Psyché ne sçait rien de ce funeste arrest ?

LYCAS Pour se rendre Vénus propice Elle croit n'avoir d'intérest Qu'à venir en ces lieux offrir un sacrifice.

AGLAURE Voilà l'effet de ce nom de Vénus : On traitoit Psyché d'immortelle.

ClDIPPE C'est de là que nos Maux et les siens sont venus. Qui croirait que ce fût un crime d'estre belle ?

AGLAURE & CIDIPPE Ah ! Qu'il est dangereux De trouver un sort heureux Dans une injuste louange ! En vain on veut se flatter, Tôt ou tard le Ciel se venge Quand on ose l'irriter.

LYCAS Voyez comme chacun , regrettant la Princesse, Abandonne son cœur à l'ennuy qui le presse. CIDIPPE, AGLAURE & LYCAS Pleurons, pleurons, en de si grands malheurs On ne peut trop verser de pleurs.

Plaintes en italien, chantées par une femme désolée et deux hommes affligés.

Deh ! Piangete al pianto mio, Sassi duri, antiche selve, Lagrimate, fonti e belve, D'un bel volto il fato rio.

Empia sorte, Ahi dolore ! Ahi martire ! Che condanni a morir tanta beltà ! Cieli ! Stelle ! Ahi crudeltà !

Rispondete a miei lamenti, Antri, cavi, ascose rupi, Deh ! Redite, fondi cupi, Del mio duol i mesti accenti.

Com' esser può fra voi, o Numi Eterni, Chi voglia estinta una beltà innocente ? Ahi ! Che tanto rigor, Cielo inclemente, Vince di crudeltà gli stessi Inferni.

Nume fiero ! Dio severo ! Perchè tanto rigor Contro innocente cor ? Ahi ! Sentenza inudita, Dar morte a la beltà, eh' altrui dà vita !

Ahi ! Ch' indarno si tarda ! Non resiste a li Dei mortale affetto ! Alto impero ne sforza : Ove commanda il Ciel, l'uom cede a forza.

Ces plaintes sont entrecoupées et finies par une entrée de ballet : les Escbevelez, qui représentent huit personnes affligées.

CIDIPPE Psyché vient. À la voir je tremble, quel supplice ! Le moyen de lui dire adieu ?

PSYCHÉ Ainsy, pour vous rendre en ce lieu, Vous avez prévenu l'heure du sacrifice ? AGLAURE & CIDIPPE Ah ! ma sœur, ah ! ma sœur !

PSYCHÉ Quels sont vos déplaisirs ? Quoy, dans un jour si remply d'allégresse, Où du Ciel la colère cesse, Vous pouvez pousser des soupirs ?

AGLAURE Nous plaignons votre erreur.

CIDIPPE Ah, trop funestes charmes !

PSYCHÉ Dites-moy donc le sujet de vos larmes.

AGLAURE & CIDIPPE Quand vous sçaurez ce qui les fait couler... Adieu, nous n'avons pas la force de parler.

Aglaure et Cidippe se retirent. Le Roy, père de Psyché, vient lui annoncer son malheur et lui dire un dernier adieu.

PSYCHÉ Seigneur, vous soupirez vous-mesme. Quels que soient vos malheurs, dois-je les ignorer ?

LE ROY Apprens de mes soupirs mon infortune extresme, Apprens ce que mon Cœur tremble à te déclarer. Quand on se voit réduit à perdre ce qu'on aime, Il est permis de soupirer.

PSYCHÉ Et qui donc perdez-vous ?

LE ROY Tout ce qu'en ma famille J'avois de cher, de précieux. Le barbare décret des Dieux Nous demande ton sang. Il faut mourir, ma fille, Il faut sur ce rocher t'exposer au serpent, Et lorsque ma douleur par mes larmes s'exprime, C'est pour toy, de ces dieux déplorable victime, Que ma tendresse les répand. PSYCHÉ Si par mon sang leur colère s'apaise, Plaignez-vous une mort qui finit vos malheuts ?

LE ROY Il se peut que ta mort leur plaise, Et tu condamnes mes douleurs ! Ne dis point que le Ciel désormais sans colère Semble adoucir le coup qui me prive de toy. Quand on voit les malheurs qui ne sont que pour soy Le bien public ne touche guère, Et si l'oracle me doit plaire À me regarder comme Roy, J'en frémis, j'en tremble d'effroy À me regarder comme Père.

PSYCHÉ Il faut suivre l'ordre des Dieux.

LE ROI A des ordres si redoutables, Je ne les connais point, ces Dieux impitoyables Qui veulent m'arracher ce que j'aime le mieux.

PSYCHÉ

Par cet emportement n'attirez point leur haine.

LE ROY Que peuvent-ils pour augmenter ma peine ? Je souffre en te perdant tout ce qu'on peut souffrir. PSYCHÉ

Adieu, Seigneur, je vais mourir.

LE ROY

Tu me quittes ? Je veux vous éparner un crime.

PSYCHÉ

Je veux vous épargner un crime.

LE ROY

Quoy ? Du serpent tu seras la victime !

PSYCHÉ

Vivez heureux. Et le puis-je sans toi ?

LE ROY Et le puis-je sans toi ? PSYCHÉ

Ne pleurez point ma mort, la cause en est trop belle.

LE ROY Tu vas, sur ce rocher... Arrête-toy, cruelle ! Ma fille, que fais-tu ? PSYCHÉ Je fais ce que je dois.

LE ROI

Au monstre sans trembler tu te livres toy-mesme !

PSYCHÉ Ma fermeté, quand vous vous allarmez Doit vous plaire si vous m'aimez. LE ROI Et peux-tu douter que je t'aime ? Ciel ! Que vois-je ? On l'enlève, et les vents ennemis Pour la conduire au monstre on déployez leurs ailes. Dieux cruels qui l'avez permis, Accablez-vous ainsi ceux qui vous sont fidelles ?

Psyché est enlevée par Zéphyre, qui la fait emporter sur un amas de nuages par un tourbillon de vent. Le Roy, qui la perd de vue, s'abandonne au désespoir. Le théâtre se change en un palais pompeux et brillant, que l'Amour destine à Psyché. Vulcain et les Cyclopesy travaillent en diligence pour achever de grands vases d'or que des Fées leur apportent.

VULCAIN Cyclopes, achevez ce superbe palais, Que tout vostre art s'épuise en cet ouvrage. Faites-y voir un pompeux assemblage Des plus rares beautez qui parurent jamais.

Entrée des Cyclopes

ZÉPHYRE Pressez-vous ce travail que l'Amour vous commande ? Vous hâtez-vous d'accomplir ses désirs ?

VULCAIN Vous le voyez, Zéphyre, aussy tôt qu'il commande Obéir est pour moy le plus grand des plaisirs.

ZÉPHYRE Psyché mérite bien une ardeur si fidelle. En ces lieux pour l'Amour j'ay conduit cette belle, Et maintenant, sur des gazons voisins, Un doux sommeil de ses sens est le maistre. J'ay fait naître autour d'elle et roses et jasmins, Qu'elle eust pu sans moy faire naistre.

VULCAIN C'est donc Psyché pour qui je prépare ces lieux ? L'agréable nouvelle ! C'est Psyché que malgré le titre d'immortelle, Vénus ne sçautoit voir qu'un d'un œil envieux ! Allez, je ferai de mon mieux, Je suis ravy de m'employer pour elle. Vénus m'a fait d'étranges tours Sur la foy conjugalle, Mais je veux l'en punir en prestant mon secours Au triomphe de sa rivalle.

ZÉPHYRE Faites tout pour l'Amour et rien contre Vénus. Penser à la vengeance ? Abus, Vulcain, abus ! Quelque tour que nous fasse une moitié coquette Le meilleur est de n'y jamais songer. Il est toujours trop tard de s'en vanger, L'affaire est faite ! Je retourne à Psyché que je vais éveiller. Cyclopes, excitez vos bras à travailler.

VULCAIN Despeschez, préparez ces lieux Pour le plus aimable des Dieux ! Que chacun pour luy s'intéresse ! N'oubliez rien des soins qu'il faut, Quand l'Amour presse, On n'a jamais fait assez tôt.

L'Amour ne veut point qu'on diffère, Travaillez, hastez-vous, Frappez, redoublez vos coups ! Que l'ardeur de luy plaire Fasse vos soins les plus doux !

Zéphyre, confident de l'Amour, lui rend compte de la commission qu'il a eue d'enlever Psyché. Il prévoit la colère de Vénus. Mais l'Amour veut sortir d'une trop longue enfance et secouer le joug maternel. Tous deux s'écartent.

Prélude

PSYCHÉ Où suis-je ? Quel spectacle est offert à mes yeux ? D'un effroyable monstre est-ce icy la demeure ? Est-ce dans ces aimables lieux Que l'oracle veut que je meure ? Je reconnois la rigueur de mon sort Lorsqu'avec tant d'excez je m'en voy poursuivie : Il veut que cette pompe accompagne ma mort Pour me faire à regret abandonner la vie. Cruelle mort, pourquoy tardez-vous tant ? Que par votre lenteur je vous trouve inhumaine Venez, affreux serpent, venez finir ma peine Votre victime vous attend.

Symphonie cachée

L'Amour, sans se faire connaître, découvre à Psyché sa passion. Elle ne sera punie que d'être trop longtemps restée insensible. Son châtiment sera d'être aimée et d'aimer. Point de serpent, point de vengeance. Rien qu'un excès d'amour, rien que la plus douce peine. Le supplice est charmant, mais Psyché se souvient de ses sœurs, qui la croient morte. Elle obtient de l'Amour qu'il les fasse venir et les rende témoins de son bonheur. Petits Amours et petits Zéphyrs, par leurs chants et par leurs danses, s'efforcent de contribuer aux divertissements que l'Amour donne à Psyché.

Entrée des petits Zéphyrs

UN ZÉPHYR Aimable jeunesse, Suivez la tendresse, Joignez aux beaux jours La douceur des amours.

C'est pour vous surprendre Qu'on vous fait entendre Qu'il faut éviter leurs soupirs, Et craindre leurs désirs. Laissez-vous apprendre Quels sont leurs plaisirs.

Chacun est obligé d'aimer À son tour ! Et plus on a de quoi charmer Plus on doit à l'Amour.

Un cœur jeune et tendre Est fait pour se rendre, Il n'a point à prendre De fâcheux détour.

Pourquoy se défendre ? Que sert-il d'attendre ? Quand on perd un jour, On le perd sans retour. Menuet

LE ZÉPHYR L'Amour a des charmes, Rendons-luy les armes ! Ses soins et ses pleurs Ne sont pas sans douceurs. Un cœur, pour le suivre, À cent maux se livre. Il faut, pour goûter ses appas, Languir jusqu'au trépas ! Mais ce n'est pas vivre Que de n'aimer pas.

S'il faut des soins et des travaux, En aimant, On est payé de mille maux Par un heureux moment.

On craint, on espère, Il faut du mystère, Mais on n'obtient guère De bien sans tourment.

Que peut-on mieux faire Qu'aimer et que plaire ? C'est un soin charmant Que l'emploi d'un amant. France Musique, partenaire du 20ème anniversaire des Arts Florissants, I enregistre!ce spectacle.

Programmes et Fréquences: 3615 France Musique (I.ZSF/mn) - D8 36 68 16 66 (2,23F/mn) - Internet : http://www.radio-france.fr LA VILLE DE CAEN FÊTE LES VINGT ANS DES ARTS FLORISSANTS

Jean-Philippe Rameau : Hippolyte & Aricie — Théâtre de Caen, février 1997 — Photo Michel Szaho

La Ville de Caen, partenaire des Arts Florissants depuis 1990, est heureuse de leur être associée pour contribuer à la redécouverte et à la promotion du répertoire baroque fran- çais et européen à Caen, mais aussi en France et dans le monde entier.

En 1999, Lully, Purcell, Mozart, Desmarest, Charpentier... seront tous à Caen — cer- tains pour la première fois — pour fêter avec brio cet anniversaire.

Place à la Musique !

v—,4 V y I I

Hôtel de Ville, Esplanade Jean-Marie Louvel, 14027 Caen Cedex Tél. : 02 31 30 43 85 — Télécopie : 02 31 30 45 76 Deuxième partie

Aglaure et Cidippe ont visité Psyché, Elles sont devenues jalouses à la vue de toutes les merveilles qui l'entourent. Afin de troubler son bonheur, elles ont feint d'en douter : si cet amant n'était volage, s'il n'était un imposteur, pourquoi cacherait-il son nom ? Psyché, malgré la résistance de l'Amour, veut savoir ce qu'il est. L'Amour, lié par un serment, est contraint de se découvrir, et part en colère pour retourner au Ciel. Dans l'instant qu'il s'envole, le superbe palais s'évanouit. Psyché se trouve seule au milieu d'une vaste campagne, et sur le bord sauvage d'un grand fleuve. Au désespoir du départ de son amant, elle veut s'y précipiter. Mais le Fleuve la retient, et l'avertit que Vénus la cherche. Psyché renonce à fuir : qui cherche le trépas s'abandonne au châtiment. Vénus accable Psyché de ses reproches. Elle lui ordonne de se soumettre à de redoutables épreuves. La scène change et représente les Enfers, où Psyché a passé par le commandement ae la Déesse et d'où elle doit lui rapporter un présent de .

Ritournelle

PSYCHÉ Par quel noir et fascheux passage M'a-t-on fait descendre aux Enfers ? Ce ne sont qu'abismes ouverts À saisir de frayeur les plus fermes courages. Ces lieux qui de la mort sont le triste séjour Ne reçoivent jamais le jour, L'horreur en est extrême, Mais, tout affreux que je les vois, Qu'ils auraient de charmes pour moy Si j'y rencontrais ce que j'aime.

On reprend la ritournelle.

N'y pensons plus, mon bonheur a changé, J'ay voulu voir l'Amour, et l'Amour s'est vangé. Vous que ces demeures affreuses Couvrent d'une éternelle nuit, Apprenez, ombres malheureuses, Le déplorable estât où le Ciel m'a réduit : Du plus heureux destin la gloire m'est certaine Et quand j'en puis jouir sans craindre les jaloux, Un désir curieux dont la force m'entraîne Me fait perdre l'objet de mes vœux les plus doux. Parmy tous vos tourments, ombres, connoissez-vous Un supplice égal à ma peine ?

Prélude TROIS FURIES Où penses-tu portet tes pas, Téméraire mortelle ? Quel dessein parmi nous t'appelle ? Viens-tu nous braver icy-bas ?

PSYCHÉ Si j'ay passé le Styx avant l'heure fatalle Pour venir aux Enfers demander du secours, Quand je vous auray dit ma peine sans égalle Vous plaindrez avec moy le malheur de mes jours.

LES TROIS FURIES Non, n'attens rien de favorable, Jamais dans les Enfers on ne fut pitoyable.

PSYCHÉ Ah, laissez-vous toucher à mes tristes douleurs ! Je ne viens point dans vos demeures sombres Troubler le silence des ombres, J'y viens parler de mes malheurs. Un ordre souverain qu'il faut exécuter M'oblige à chercher vostre Reine. En me la faisant voir vous finirez ma peine, Elle voudra bien m'écouter. Deux mots et de ces lieux je suis preste à sortir. Conduisez-moi vers Proserpine !

UNE FURIE Puisqu'à la voir elle s'obstine, Promptement qu'on l'aille avertir !

LES TROIS FURIES Cependant, montrons-luy ce que ces lieux terribles Ont d'objets plus horribles !

Entrée des Furies

Prélude

LES TROIS FURIES Venez, venez, Nymphes de l'Achéron ! Aidez-nous à punir l'audace criminelle D'une fière mortelle, Qui vient troubler l'empire de Pluton !

DEUX NYMPHES En vain ce soin vous embarrasse : Nous avons l'ordre, allez, et nous quittez la place ! PSYCHÉ Que m'est-il permis d'espérer ? Me fera-t-on bientôt conduire à votre Reine ?

UNE NYMPHE Psyché, cessez de soupirer. Si Vénus vous poursuit on fléchira sa haine.

PSYCHÉ Quoy, l'on sçait dans ce noir séjour À quels maux Vénus me destine ?

UNE NYMPHE Mercure, envoyé par l'Amour, Vient d'en instruire Proserpine. Elle sçait quel présent Vénus attend de vous, Et pour vous l'apporter elle se sert de nous.

PSYCHÉ Ah, que mes peines sont charmantes, Puisque l'Amour cherche à les soulager ! Dès qu'il veut rendre un mal léger Il n'est plus de chaînes pesantes.

LES DEUX NYMPHES Il doit estre bien doux d'aimer comme vous faites.

PSYCHÉ Et n'aime-t-on pas où vous estes ?

LES DEUX NYMPHES L'Amour anime l'univers, Tout cède aux ardeurs qu'il inspire, Et jusque dans les Enfers On reconnoist son empire.

PSYCHÉ Et qui s'en voudrait garantir ? Mais de ces lieux par où sortir ? Tout ce que je voys m'intimide.

LES NYMPHES Perdez l'effroy dont vos sens sont glacez, Nous allons vous servir de guide.

La scène change et représente les jardins de Vénus, à qui Psyché rapporte la boîte de Proserpine.

Ritournelle PSYCHÉ Si je fais vanité de ma tendresse extresme, En puis-je trop avoir quand c'est de l'Amour mesme Que mon cœur s'est laissé charmer ? Je sens que rien ne peut esbranler ma constance, Eh ! Pourquoi m'obliger d'aimer, S'il faut aimer sans espérance ? Sans espérance ? Non, c'est offenser l'Amour. Ce Dieu qui plaint les maux dont je suis poursuivie Jusque dans les enfers a pris soin de ma vie, Et c'est par luy que je reviens au jour. Ce sont icy les jardins de sa mère, Peut-être en ce moment il luy parle de moi. Je puis l'y rencontrer. Pour mériter sa foy, Cherchons jusqu'au bout à luy plaire. Si mes ennuis ont pu ternir Ces attraits dont l'éclat m'a sceu rendre coupable, Cette boîte me va fournir De quoy paroistre encor aimable. Ouvrons. Quelles promptes vapeurs Me font des sens perdre l'usage ? Si la mort finit mes malheurs, O toy qui de mes vœux reçois le tendre hommage, Songe qu'en expirant c'est pour toy que je meurs.

L'Amour descend en volant, et vientpromptement au secours de Psyché. Il la croit morte, et s'abandonne au désespoir. Vénus paraît en l'air sur son char. La mère et le fils s'emportent l'un contre l'autre. Jupiter s'avance pour arrêter leurs emportements. Lorsque Vénus l'aperçoit, elle se retire vers l'un des côtés du théâtre. Jupiter met enfin d'accord Vénus et son fils, et commande à l'Amour d'enlever Psyché au Ciel pour y célébrer leurs noces. Le théâtre se change et représente le Ciel. Le grand palais de Jupiter descend et laisse voir dans l'éloignement, par trois suite de perspectives, les autres palais des Dieux du Ciel les plus puissants. Les Divinités des deux, toutes ensemble, par des concerts, des chants et des danses, célèbrent les fêtes des noces de l'Amour.

Prélude d'Apollon

APOLLON Unissons-nous, troupe immortelle ! Le Dieu d'amour devient heureux amant, Et Vénus a repris sa douceur naturelle En faveur d'un fds si charmant ! Il va goûter en paix, après un long tourment, Une félicité qui doit estre éternelle.

CHŒUR Célébrons ce grand jour ! Célébrons tous une feste si belle ! Que nos chants en tous lieux en portent la nouvelle, Qu'ils fassent retentir le céleste séjour ! Chantons, répétons tour à tour, Qu'il n'est point d'âme si cruelle Qui tôt ou tard ne se rende à l'Amour.

Prélude pour Bacchus

BACCHUS Si quelquefois, Suivant nos douces lois, La raison se perd et s'oublie, Ce que le vin nous cause de folie Commence et finit en un jour. Mais quand un cœur est enyvré d'amour, Souvent, souvent c'est pour toute la vie.

MOMUS Je cherche à médire Sur la terre et dans les Cieux. Je soumets à ma satire Le plus grand des Dieux. Il n'est dans l'univers que l'Amour qui m'étonne. Il est le seul que j'épargne aujourd'huy. Il n'appartient qu'à luy De n'épargner personne.

MARS Mes plus fiers ennemis, vaincus et pleins d'effroy, Ont vu toujours ma valeur triomphante. L'Amour est le seul qui se vante D'avoir pu triompher de moy.

CHŒUR Chantons les plaisirs charmants Des heureux amants ! Répondez-nous trompettes, Timbales et tambours ! Accordez-vous toujours Avec le doux son des musettes ! Accordez-vous toujours Avec le doux chant des amours.

Entrée de la suite d'Apollon

APOLLON Le Dieu qui nous engage À luy faire la cour Deffend qu'on soit trop sage : Les plaisirs ont leur tour ! C'est leur plus doux usage Que de finir les soins du jour. La nuit est le partage Des jeux et de l'amour.

Ce serait grand dommage Qu'en ce charmant séjour On eût un cœur sauvage : Les plaisirs ont leur tour ! C'est leur plus doux usage Que de finir les soins du jour. La nuit est le partage Des jeux et de l'amour.

Air pour Apollon

DEUX MUSES Gardez-vous, beautez sévères : Les amours font trop d'affaires ! Craignez toujours de vous laisser charmer. Quand il faut que l'on soupire, Tout le mal n'est pas de s'enflammer : Le martyre De le dire Coûte plus cent fois que d'aimer.

On ne peut aimer sans peines, Il est peu de douces chaînes, A tout moment on se sent alarmer : Quand il faut que l'on soupire, Tout le mal n'est pas de s'enflammer ; Le martyre De le dire Coûte plus cent fois que d'aimer.

Entrée de la suite de Bacchus

BACCHUS Admirons le jus de la treille : Qu'il est puissant, qu'il a d'attraits ! Il sert aux douceurs de la paix, Et dans la guerre il fait merveille. Mais surtout pour les amours Le vin est d'un grand secours.

Air

SILÈNE Bacchus veut qu'on boive à longs traits ! On ne se plaint jamais sous son heureux empire Tout le jour on n'y fait que rire, Et la nuit on y dort en paix.

Ce Dieu rend nos vœux satisfaits, Que sa Cour a d'attraits ! Chantons-y bien sa gloire ! Tout le jour on n'y fait que boire, Et la nuit on y dort en paix.

SILÈNE ET DEUX SATYRES Voulez-vous des douceurs parfaites ? Ne les cherchez qu'au fond des pots ! Les grandeurs sont sujettes À cent peines secrettes L'amour fait perdre le repos. Voulez-vous des douceurs parfaites ? Ne les cherchez qu'au fond des pots. C'est là que sont les jeux, les ris, les chansonnettes C'est dans le vin qu'on trouve les bons mots.

Entrée de la suite de Momus

MOMUS Folâtrons, divertissons-nous, Raillons, nous ne sçaurions mieux faire ! La raillerie est nécessaire Dans les jeux les plus doux. Sans la douceur que l'on trouve à médire On trouve peu de plaisirs sans ennuy : Rien n'est si plaisant que de rire Quand on rit aux dépens d'autruy.

CHŒUR Chantons les plaisirs charmants Des heureux amants ! Répondez-nous trompettes, Timbales et tambours ! Accordez-vous toujours Avec le doux son des musettes ! Accordez-vous toujours Avec le doux chant des Amours !

FIN

Les scènes parlées, ci-dessus résumées, sont de Molière et de Corneille. Le texte des scènes chantées, ci-dessus reproduit, est de Thomas Corneille et de Quinault. Celui de la plainte italienne est attribué à Lully. Nous avons respecté l'orthographe originale du livret. William Christie I é en 1944 à Buffalo, William Christie débute ses études musicales avec sa mère, puis poursuit l'étude du piano, de l'orgue I I et du clavecin, notamment avec Ralph Kirkpatrick qui sait l'encourager dans sa prédisposition pour la musique française. Diplômé de Harvard et de Yale, il s'installe en France en 1971 et enregistre son premier disque pour FORTE, en JLm ^ collaboration avec Geneviève Thibault de Chambute. Il continue parallèlement ses études de clavecin avec Kenneth Gilbert et David Fuller et se produit dans la plupart des grands festivals européens. De 1971 à 1975, il fait partie du Five Centuries Ensemble, groupe expérimental consacré aux musiques ancienne et contemporaine, et participe ainsi à de nombreuses créations d'œuvres de compositeurs comme L. Berio, S. Bussotti, M. Feldman, L. De Pablo. Il rejoint l'ensemble Concerto Vocale, dirigé par René Jacobs, en 1976 ; il y tient le clavecin et l'orgue jusqu'en 1980. C'est en 1979 qu'il fonde Les Arts Florissants, ensemble avec lequel il se consacre à la redécouverte du patrimoine musical français, italien et anglais des XVIIe et XVIIIe siècles ; la singularité de cet ensemble, qui se produit aussi bien en formation de chambre qu'avec des solistes, chœurs et orchestres, et qui défend le répertoire sacré comme le répertoire de théâtre, lui permet d'exprimer complètement ses goûts pour les musiques de cette époque et de participer au renouveau d'un art vocal baroque. Homme de théâtre, sa passion pour la déclamation française le conduit à abotder la Tragédie Lyrique Française et il se voit rapidement confier la direction musicale de productions d'opéras avec Les Arts Florissants ; il connaît ainsi certains de ses plus beaux succès, avec la complicité des metteurs en scène Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo , Jorge Lavelli, Adrian Noble, Pier-Luigi Pizzi, Pierre Barrât et des chorégraphes Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot. En 1982, il devient le premier américain titulaire au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et prend en charge la classe de musique ancienne ; il y enseigne jusqu'en 1995. Dans ce cadre, et avec la participation d'autres institutions pédagogiques prestigieuses (Conservatoire Royal de La Haye, Guildhall School of Music and Drama de Londres, Conservatoire National Supétieur de Musique de Lyon), il prend régulièrement la responsabilité de productions d'élèves : il vient de diriger récemment Thésée de Lully, dans le cadre de l'Académie Baroque Européenne d'Ambronay. William Christie contribue largement à la redécouverte de l'œuvre de Marc-Antoine Charpentier en lui consacrant une part importante de la discographie des Arts Florissants, douze titres parmi lesquels les opéras Médée et David&Jonathas ainsi que les intermèdes musicaux du Malade Imaginaire. Jean-Philippe Rameau est également l'un des compositeurs de prédilection de William Christie : il grave l'intégtale des œuvres pour clavecin, Anacréon, Les Indes Galantes, Pygmalion, Nélée & Myrthis, Castor & Pollux, les Grands Motets et Les Fêtes d'Hêhé. De très nombreux prix internationaux (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Allemagne, Japon, Argentine, Hollande, Suisse...) couronnent ses enregistrements avec Les Arts Florissants. Début 1994, William Christie rejoint en exclusivité Erato/Warner Classics pour une production discographique qui comporte déjà les Grands Motets de Rameau, Dido &AEneas et KingArthur de Purcell, Médée de Charpentier, le Requiem et La Flûte Enchantée de Mozart, La Descente d'Orphée aux Enfers et Les Plaisirs de Versailles de Charpentier, Orlando de Handel, // Sant'Alessio de Landi, Hippolyte & Aricie et Les Fêtes d'Hébé de Rameau , les Leçons de Ténèbres de Couperin, les Grands Motets de Mondonville, Les Vêpres de la Vierge de Monteverdi et des madrigaux de Sigismondo d'India. Sa fidélité aux Arts Florissants ne l'empêche pas de répondre occasionnellement aux invitations de grands orchestres (Paris, Lyon, Londres, Genève, Boston, San Francisco...). Il dirige en mai-juin 1996 Theodora de Handel au Festival de Glyndeboutne (mise en scène de Peter Sellars), et en mai-juin 1998 Rodelinda de Handel (mise en scène de Jean-Marie Villégier). Amoureux de l'«Art de vivre à la française», William Christie se passionne pour la gastronomie de son pays d'adoption et pour les jardins. Il a par ailleurs publié dans la collection Découvertes/Gallimatd un livre consacré à Purcell, écrit en collaboration avec Marielle D. Khoury. William Christie s'est vu décerner la Légion d'Honneur en janvier 1993 et a obtenu la nationalité française en 1995. Jean-Marie Villégier I é en 1937, ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé de philosophie, Jean-Marie Villégier s'oriente vers la I mise en scène dès 1969. Ses premiers spectacles sont autant d'approches de La Tentation de Saint-Antoine, de Flaubert (Nancy, 1974 ; Nouveau Théâtre National de Marseille, 1977 ; Centre Culturel du Marais, puis Centre Pompidou, JL, ^ 1978). Metteur en scène invité à l'École Supérieure d'Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg, il y dirige plusieurs exercices : Amphitryon (Molière) et La Place Royale (Corneille, 1978) ; Sophonisbe (Corneille) et Andromaque (Racine, 1980). Il y reviendra en 1987 pour travailler de larges extraits du Fidelle et des Tromperies (Pierre de Larivey). Au début des années 80, Jean-Marie Villégier définit deux des lignes directtices qui vont durablement l'orienter : Corneille connu et inconnu (Nicomède et Sophonisbe au Festival de la Rochelle, 1982) ; les contemporains de Corneille (Cinna et La Mort de Sénèque, de Tristan FHermite, à la Comédie-Française, 1984). Dans le même temps, il aborde le théâtre lyrique : La Cenerentola, de Rossini, est son premier essai (Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 1983). Très vite, comme au théâtre, un domaine d'élection se précise : L'Incoronazione di Poppea, de Monteverdi (Grand Théâtre de Nancy, 1985) ; Atys, de Lully (Opéra de Paris, Salle Favart, 1987) ; Le Malade Imaginaire, de Molière et Marc-Antoine Charpentier (Théâtre du Châtelet, 1990) ; Méde'e, de Marc-Antoine Charpentiet (Théâtre de Caen, 1993) ; Hippolyte &Aricie, de Rameau (Opéra de Paris, 1996). La plupart de ces spectacles seront présentés en tournée et feront l'objet de reprises. Atys (entre 1989 et 1992), Médée (1994) puis Hippolyte &Aricie (1997) franchiront l'Atlantique pour être affichés à la Brooklyn Academy of Music de New York. Dès 1985, Jean-Marie Villégier a fondé sa compagnie, L'Illustre Théâtre, qui intervient comme coproducteur dans la plupart de ses réalistations dramatiques : Dom Juan, de Molière (Théâtre National de Lisbonne, 1985 ; Odéon Théâtre de l'Europe, 1986) ; Les Galanteries du duc d'Ossone, de Mairet (Comédie de Caen, 1987) ; Le Fidelle, de Larivey (Théâtre National de Chaillot, 1989) ; La Répétition Interrompue et La Fée Urgèle, de Favatt (Opéra Comique, 1991) ; Phèdre de Racine (Théâtre d'Evreux, 1991). Peu après la création de Phèdre, Jean-Marie Villégier est nommé directeur du Théâtre National de Strasbourg. Son action vise à y renforcer les liens entre le théâtre et l'école. À renouer avec la tradition de la troupe. À maintenir une politique d'accueil très ouverte (tout spécialement aux théâtres est-européens). À nouer d'étroites relations entre théâtre, musique et danse. À explorer le répertoire français dans une perspective européenne (emprunts français aux théâtres italien, estpagnol, anglais, etc.). C'est ainsi qu'il inaugure la saison 1992-93 par trois spectacles en hommage à Calderon : Les Innocents coupables, de Brosse ; La Magie sans magie, de Lambert ; Le Fantôme Amoureux, de Quinault — ttois pièces directement influencées par le grand dramaturge du Siècle d'Or. Les élèves de troisième année, auxquels se joignent quelques professionnels chevronnés, en assurent l'intetprétation. Au cours de sa troisième et dernière saison au T.N.S., Jean-Marie Villégier présente, avec la troupe qu'il a engagée pour l'année, une reprise (Les Innocents coupables) et deux créations : La Troade, de Garnier ; L'Ile des Esclaves et La Colonie, de Marivaux. Son mandat à la direction du T.N.S. n'étant pas renouvelé, Jean-Marie Villégier est invité au Théâtre National de la Communauté Française de Belgique. Avec une distribution de jeunes comédiens belges il y monte Le Menteur, de Corneille (1994), bientôt repris à l'Athénée-Théâtre Louis Jouvet (1995) ; puis Sophonisbe, de Corneille (1995) que l'Athénée accueille en mars-avril 1996. En veilleuse durant les années strasbourgeoises, L'Illustre Théâtre a rallumé ses feux. Avec l'Athénée-Théâtre Louis Jouvet, il a coproduit Héraclius puis Cosroès (1995, 1996). Avec l'Auditorium du Louvre, Médée de Corneille, puis Bradamante et Antigone de Garnier (1995, 1996, 1997). Avec le Théâtre National de la Communauté Française de Belgique, L'Illusion comique (Théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet), 1997). Stéphanie d'OuSTRAC,

Née en 1974 à Rennes, Stéphanie d'Oustrac étudie l'art Schubert. Elle a chanté dans les émissions Scènes dramatique et la musique au conservatoire de cette Ouvertes (sut Ftance-Musique) en 1997 des mélodies même ville (1991-1993). Elle poursuit ses études au de et en 1998 des Lieder de Franz Conservatoire National Supérieur de Musique de Schubert et Johannes Brahms. Lyon de 1994 à 1998 d'où elle sort diplômée, lauréate En 1998, elle était Médée dans Thésée de première nommée. Jean-Baptiste Lully au Festival d'Ambronay sous la A l'occasion du concours organisé par l'Académie direction de William Christie, Gonttan dans Internationale Maurice Ravel en 1997, elle remporte L'Education manquée d'Emmanuel Chabtiet, Didon le prix Poulenc et le prix Bernac. dans Didon & Énée de Purcell. Elle participe au Son répettoire est étendu, on a pu l'entendre dans La Création de récital H. Heine à la Fondation Royaumont. Parmi ses projets pour Joseph Haydn, les Trois poèmes de Mallarmé, L'Enfant et les Sortilèges 1999, on peut citer Pénélope de Gabriel Fauré à l'Opéra de Rennes, de Maurice Ravel, Arion de Matho (1712), la Passion selon Saint- La Purpura de la Rosa au Grand Théâtre de Genève et à Madrid sous Mathieu de Jean-Sébastien Bach, Les Fêtes Galantes de Claude la direction de G. Gatrido. Elle participe également à de nombreux Debussy. À Salzbourg, elle a donné en concert des Lieder de Franz récitals.

Delphine COLLOT, soprano

Née en 1968, Delphine Collot étudie la musicologie chefs : et , à la Sorbonne, avant de se consacrer à l'étude du chant. Christophe Coin et l'Ensemble Baroque de Limoges, Sa rencontre avec Richard Miller avec lequel elle Emmanuel Mandrin et Les Demoiselles de Saint-Cyt travaille en France et en Autriche pendant trois ans, ainsi que le Ricercar Consort de Philippe Pierlot. est déterminante dans son évolution vocale. En 1994 et 1995, elle interprète successivement Dès le début de ses études, Delphine Collot chante Aricie dans Hippolyte etAricie de Rameau, et Jonathas dans de nombreux ensemble vocaux : Ensemble Vocal dans David & Jonathas de Charpentier dans une mise Européen, A Sei Voci, Ensemble Clément Janequin, en scène de Philippe Lenaël et programmés par le Chœur de Chambre Accentus... Centre de Musique Baroque de Versailles. De 1990 à 1994, Delphine Collot collabore régulièrement aux Delphine Collot se produit régulièrement en récital de lied ou activités de la Chapelle Royale en tant que soliste sous la direction mélodie. En 1997, elle est l'intetprète de deux ctéations du de Philippe Herreweghe et patticipe à de nombreux concerts ainsi compositeur Eric Tanguy : Le Jardin des Délices, mélodie, ainsi que qu'à deux enregistrements d'œuvres de Mendelssohn, Elias et Le Songe les Huit Tableaux pour Orphée, pour soprano et huit violoncelles, d'une nuit d'été. œuvre créée au Festival international de violoncelle de Beauvais. Avec le Parlement de Musique, dirigé par Martin Gestet, une Sa discographie compte déjà une vingtaine d'enregisttements collaboration étroite et continue depuis 1992 lui petmet de réaliser reprenant un vaste répettoite qui va des chansons de la Renaissance de nombreux concerts d'œuvres du répertoire baroque, en Europe (Lassus) en passant par la musique baroque française ou italienne de l'Est, en Asie, au Japon, au Canada notamment. Delphine (Clérambault, Brassard, Vivaldi, Caldara) jusqu'au lied et à la Collot est également appelée à chanter sous la direction de nombreux mélodie (Strauss, Poulenc, Ravel, Debussy).

Estelle KAIQUE, soprano

Estelle Kaique est née à Nancy en 1973. Après des Saint-André) et en Angleterre en oratorio {Magnificat études en letttes supérieures, elle décide de se consacrer de Bach à St. John Smith Square à Londres). au chant. Elle intègre la Guildhall School of Music and Elle a également chanté la Prêtresse dans Thésée de Drama de Londres en 1995 où elle suit les coûts de Lully sous la direction de William Christie avec Vera Rosza et actuellement de David Pollard. l'Académie Baroque Européenne d'Ambronay Depuis 1997, elle s'est produite principalement en (concerts à Lyon, Avignon, Paris, Utrecht, Bruxelles, Ftance en récital (festival Betlioz de la Côte Caen, Genève et Londres). Monique ZANETTI, soprano

Après des études musicales complètes au Conservatoire Buenos Aires, à la Brooklyn Academy of Music de de Metz et à l'université, où elle obtient une licence New York... de musicologie, Monique Zanetti s'oriente vers le chant Monique Zanetti a également participé à de et travaille avec Elisabeth Grùmmer puis Jacqueline nombreuses productions lyriques : Atys de Lully, Bonnardot, Anna-Maria Bondi et Rachel Yakar. Médée de Charpentier, Dido and /Eneas de Purcell, Elle se spécialise assez vite dans le répertoire baroque Orfeo de Monteverdi, Les Noces de Figaro de Mozart, et se produit régulièrement avec les plus grands Le Médium de Menotti, Werther àe Massenet, Pelléas ensembles : Les Arts Florissants (William Christie), la et Mélisande de Debussy... Chapelle Royale (Philippe Herreweghe), Le Parlement Elle aborde également la mélodie et le lied et se de Musique (Martin Cester), Les Talens Lyriques (Christophe produit en concert avec pianistes et pianofortistes : Patrick Cohen, Rousset). J. E. Bavouzet, Alain Planés. Elle a à son actif une importante Elle participe à de nombreuses tournées en France et à l'étranger discographie enregistrée chez différents éditeurs. (Europe, Etats-Unis, Amérique du Sud, Japon...) et se produit dans Son intérêt pour la pédagogie l'amène à animer mensuellement un des festivals prestigieux : Saintes, Herne, Utrecht, Aix-en-Provence, stage de chant baroque au Conservatoire National de Région de Metz Innsbruck... Ses tournées lui donnent l'occasion de chanter à et des masterclasses de musique baroque en France et à l'étranger (Rio l'Opéra Comique, à la Musikverein de Vienne, au Teatro Colon de de Janeiro, Juiz de Fora, Buenos Aires, Tokyo).

Howard CROOK,

Le ténor lyrique a fait ses études Howard Crook a chanté les premiers rôles de musicales et dramatiques à l'Université d'Illinois haute-contre dans , Atys, Alceste, , (États-Unis) qu'il achève avec un diplôme de «master Psyché et Phaéton de Lully, ainsi que dans Castor et of music», spécialisé en opéra. Pollux, Les Fêtes d'Héhé, Les Indes Galantes, Orphée et Après avoir remporté les deuxièmes prix des concours Hippolyte & Aricie de Rameau. internationaux de Paris et S'-Hertogenbosh (Pays-Bas), Hors de ses spécialités, Howard Crook a chanté les il s'installe en Hollande et devient un soliste réputé tant rôles de Pelléas dans Pelléas et Mélisande de Debussy à l'opéra et au concert qu'à la radio et au travers de avec Michel Plasson et Orfeo dans Orfeo de nombreux enregistrements. Monteverdi, une création de Pierre Audi à l'Opéra Parmi ceux-ci, on compte la plupart des œuvres sacrées de Bach avec d'Amsterdam. Philippe Herreweghe, Scylla et (rôle de Glaucus) de Leclair, Depuis 1993, Howard Crook est fréquemment invité à donner des Les nuits d'été de Berlioz avec , Le Messie de Handel masterclasses pour l'interprétation du chant des XVIIè et XVIIIè avec Trevor Pinnock et The Fairy Queen de Purcell avec Roger siècles (opéras de Rennes et de Rouen, festivals de Vantaa et de Tokyo, Norrington. Académie d'Ambronay, conservatoires de Paris et Sydney, maîtrises Devenu un grand spécialiste de la musique française du XVIIIè siècle, de Versailles et de Notre-Dame de Paris).

Jean-François NOVELLI, ténor

Après une maîtrise de musicologie et différents prix de en septembre un programme à la Vierge de flûte à bec, Jean-François Novelli découvre le chant Charpentier et un divertissement de Clérambault. qu'il étudie d'abord avec Françoise Semellaz avant Il a eu l'occasion de chanter l'évangéliste dans la d'entrer au Conservatoire Supérieur de Musique de Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach, Paris dans les classes d'Anna Maria Bondi et Christiane d'abord au Conservatoire de Paris dirigé par Jos van Pattard. Il bénéficie également de l'enseignement de Veldhoven puis à Paris et en région dirigé par Rachel Yakar lors de stages internationaux à Saint-Jean Jean-François Frémond et Jean-Walter Audoli. En de Luz et Villecroze. mars 1999, il aura le plaisir de rechanter l'évangéliste Son expérience est multiple. À l'opéra, il a participé de cette même Passion dirigé par Michel Laplénie. Il à de nombreuses productions : Médée de Charpentier, Didon &Énée aura aussi l'opportunité de chanter l'évangéliste de la Passion selon de Purcell, Bastien et Bastienne de Mozart, Carmen de Bizet, Traviata Saint-Mathieu à la Cité de la Musique dirigé par Jos van Veldhoven. de Verdi. En novembre, il a incarné Thésée dans Thésée de Lully, dirigé Il affectionne également la musique de chambre. En septembre 1997, par William Christie. il a remporté avec au sein de l'ensemble Amarillis Sa passion pour la musique baroque l'a amené à travailler avec des le premier prix au concours Sinfonia présidé par Gustav Leonhardt. musiciens comme Hugo Reyne, Martin Gester, Hervé Niquet, Parallèlement à ses activités de chanteur, Jean-François Novelli est Gérard Lesne, Christophe Rousset. Sa collaboration avec les Talens professeur de flûte à bec et donne des concerts de musique de Lyriques l'a amené outre les concerts à réaliser plusieurs chambre. En qualité de pédagogue, il a été invité à Rio de Janeiro enregistrements : Abbandonata de Jommelli, des motets de au Brésil pour donner des cours de musique baroque en compagnie Leo et des motets de Danielis. Avec le Concert Spirituel il enregistre d'Hélène d'Yvoire, Elisabeth Joye et Christine Plubeau. François PlOLINO, ténor

Après avoir obtenu un Diplôme d'enseignement du un répertoire allant de Monteverdi (il enregistre un Chant au Conservatoire de Musique de Lausanne, disque de madrigaux) à Offenbach (Monsieur François Piolino se rend à Londres, où il étudie à la Choufleuri..., dans le rôle de Babylas), en passant par Guildhall School of Music and Drama. Revenu sur le J. S. Bach (nombreuses cantates, Passion selon continent, il obtient, au Conservatoire National Saint-Luc), Mozatt (Thamos), Telemann ou Handel Supérieur de Musique de Paris, un Premier Prix (il chante Damon dans Acts et Galatée) ou des d'Interprétation de la musique Vocale Ancienne. créations contemporaines. C'est lors de son séjour à Londres qu'il rencontre 'V.". ; Ariane Maurette et son ensemble Isabella d'Esté le William Chrisitie, qui lui demande de se joindre à son demande régulièrement, pour participer à des concerts ensemble, Les Arts Florissants. de musique italienne et française du XVIIè siècle. Avec eux, il a participé à de ttès nombreuses productions : on a pu Avec d'autres chefs, il se consacre à un répertoire plus récent : c'est l'entendre notamment dans Didon et Énée de Purcell (dans les rôles ainsi qu'on a pu l'entendre dans Les Sept Dernières paroles du Christ du marin et de l'esprit), les Grands Motets de M. R. Delalande, ou en Croix de C. Franck, les Lieheslieder de R. Schumann ou les des œuvres de Marc-Antoine Chatpentier, comme le Te Deum, Liebeslieder- Walzer de J. Brahms. Historia Esther (Assuerus) ou le Reniement de Saint-Pierre (dans le À l'étranger, François Piolino a travaillé avec le Tölzer Knabenchor, rôle-titre), Médée (un Corinthien et la Jalousie), La Descente sous la direction de son chef G. Schmidt-Gaden (Musikalische d'Orphée aux Enfers (Tantale). En 1996, il a débuté à l'Opéra de Paris, Exequien de H. Schütz, Passion selon Saint-Jean et motets de J. S. au Palais Garnier, dans le rôle de Tisiphone d'ELippolyte&Aricie de Bach), ou de Nikolaus Harnoncourt (lors de l'enregistrement de Jean-Philippe Rameau. l'intégrale des cantates de J. S. Bach), et il est régulièrement Avec Christophe Rousset, il enregistre un disque de Motets en demandé par Michael Radulescu pour interpréter des œuvres de dialogue de H. Dumont et participe à de nombreux concerts de J. S. Bach, notamment XOratorio de Noél ou l'Évangéliste de la Passion musique italienne ; sous la direction d'Henri Farge, il se produit dans selon Saint-Matthieu ou de la Passion selon Saint-Jean.

Arnaud MARZORATI, bary ton

Membre de 1989 à 1993 de la Maîtrise du Centre de Arnaud Marzorati chante régulièrement avec des Musique Baroque de Versailles, l'enseignement ensembles comme A Sei Voci (direction Fabre- qu'Arnaud Marzorati reçoit lui permet d'étudier en Garrus), la Simphonie du Marais (direction Hugo parallèle auprès de James Bowman, Noël Lee, Martin Reyne) et Les Talens Lytiques (direction Christophe Isepp et Sena Jutinac. Rousset). En 1996, il entre au Conservatoire National Superieur Il a également participé dernièrement à la création de de Musique de Paris dans la classe de Mireille Alcantata l'opéra Alfred, Alfred de Franco Donatoni au Festival et obtient un Premier Prix de chant en 1998. Il suit Musica de Strasbourg sous la direction de Ed actuellement un cycle de perfectionnement sous la Sparijaard et a été l'invité de l'Opéta d'Avignon pour direction de José Van Dam. le Tremplin Jeunes Chanteurs.

Renaud DELAIGUE, basse

C'est après des études de piano au Consetvatoire Lyrique de l'Opéra de Lyon (direction Claire Gibault). d'Orléans que ce jeune artiste s'oriente vers le chant. Il se produit également fréquemment en oratorio : Lauréat du Conservatoire National Supérieur de cantates, Magnificat et Passions de Bach, Requiem et Musique de Lyon, il est finaliste en 1993 du Concours Messes de Mozart, Stabat Mater de Dvorak, Caldara International de «Ada Sary» en Pologne. et Schubert, Vêpres de Monteverdi, Oratorios de Renaud Delaigue a déjà tenu des nombreux rôles sur Carissimi et Cavalli, Le Messie de Handel, Te Deum scène : opéras de Mozart (Masetto dans , de Charpentier, Jeanne au Bûcher de Honnegger Colas dans Bastien et Bastienne, Bartolo dans Les (direction Rolf Reuthet, Helmut Rilling, Jean-Michel Noces de Figaro, Sarastto dans La Flûte Enchantée), de Hasslet, Joël Suhubiette...). Monteverdi (Pluton et Caron dans Orfeo, Sénèque dans Le Son intétêt pour la musique ancienne (Renaissance ou baroque) couronnement de Poppéé), de Berlioz (Brander dans La Damnation l'amène à pratiquer ce répertoire au sein d'ensembles tels que Les Arts de Faust), de Gounod (Wagner dans Faust), de Charpentier (COmbre Flotissants, Akademia, Ensemble Jacques Moderne, Ensemble de Samuel dans David&Jonathas) sous la direction de chefs tels que Pygmalion... Il a effectué des enregistrements discographiques avec William Christie, Jean-Mate Cocheteau, Claire Gibault, Rinaldo plusieurs de ces formations. Alessandrini, Christophe Rousset, ... Il fait aujouid'hui partie de l'Ensemble Clément Janequin (direction Renaud Delaigue a été entre 1995 et 1997 stagiaire de l'Ateliet Dominique Visse). Anne-Claire, comédienne

Née en Belgique en 1967, Anne-Claire obtient en Plus récemment, elle joué à Bruxelles et à Liège 1988 un premier prix de déclamation (classe de dans La Nuit du Bouffon d'après trois pièces en un M. - J. Scohier) et un premier prix d'art dramatique acte de Tchékhov dans une mise en scène de Michael en 1989 (classe de Pierre Laroche) au Conservatoire Delaunoy, (rôles de Popova et Natalia Stepanovna), Royal de Bruxelles. Elle complète cette formation L'Ecriture et la Joie (textes de Louis Aragon, Peter théâtrale par des cours de guitare classique, de solfège, Handke, Claude Simon). Anne-Claire et Jean-Marie de danse et d'art lyrique. Villégier ont déjà travaillé ensemble à plusieurs Depuis 1989, elle a déjà interprété de nombreuses reprises, notamment dans les pièces de Corneille pièces et participé à des lectures, aussi bien en Belgique L'Illusion Comique (Bruxelles, Théâtre de l'Athénée et qu'à l'étranger : citons entre autres Le Songe d'une nuit d'été de tournée, rôle d'Isabelle), Sophonisbe (Théâtre National de Belgique, Shakespeare (rôles de Titania, Pyrame, la Lune), Le Café, d'après Théâtre de l'Athénée, rôle d'Eryxe), et Le Menteur (tournée Goldoni (rôle de Vittoria), Les Retrouvailles d'Adamov (rôles de européenne, rôle de Clarice). Parallèlement, Anne-Claire a également Madeleine et de la Mère), Le Belvédère de von Horvath (rôle de réalisé plusieurs enregistrements radiophoniques et a été chargée cours Christine), Comme il vous plaira de Shakespeare (rôle de Rosalinde) en art dramatique au Conservatoire Royal de Liège pendant la saison dans une mise en scène de Jacques Lassalle. 1997/1998, où elle a dirigé un atelier consacré à Racine.

Frédéric LAURENT, comédien

Né en 1967, Frédéric Laurent suit entre 1990 et 1993 Laurent a déjà travaillé avec Jean-Marie Villégier les cours de F. Besson, F. Dusenne, J. Roy, P. Pizzuti dans Le Menteur, Sophonisbe et L'Illusion comique de et P. Laroche au Conservatoire Royal de Bruxelles, où Pierre Corneille (rôles de Dorante, Massinisse et il obtient un Premier Prix d'Art Dramatique. Il Clindor au Théâtre National de Belgique / Théâtre effectue également parallèlement des stages de de l'Athénée). commedia dell'arte dirigés par Tony Cafiero et Il a également incarné Jacques le mélancolique dans J. Coevers. Comme il vous plaira de Shakespeare dans une mise Depuis 1992, on a pu le voir dans de nombreuses en scène de Jacques Lassalle (novembre 1996), ainsi pièces. Notons La Ballade du Grand Macabre de que Giovanni dans Dommage que ce soit une putain Michel de Ghelderode (septembre-octobre 1992), Noces de John Ford dans une mise en scène de Philippe van Kessel Federico Garcia Lorca dans une mise en scène de Frédéric Dusenne (Théâtre de la Communauté Française de Belgique, novembre (rôle de Léonard, avril-juillet 1993), Un ciel sans nuages de Luca de 1998). Bei (rôle de Pietro, février 1994) dans une mise en scène de Michael Frédéric Laurent a également tourné un téléfdm en 1995, Le trajet Delaunoy, La belle au bois dormant (rôle du Prince, juillet 1994) dans de la foudre, réalisé par Jacques Bourton pour France 2 et la RTBF, une mise en scène de Pietro Pizzutti. En 1995, 1996 et 1997, Frédéric ainsi qu'un long métrage de D. Daniel en 1996, Mycoch.

Jonathan DUVERGER, comédit

Né en 1963, Jonathan Duverger obtient un DEUG également participé à plusieurs lectures, notamment d'études théâtrales à Paris IV en 1989, puis suit à l'Auditorium du Louvre (Antigone, Bradamante et pendant un an l'atelier Blanche Sallant, avant d'entrer tk, M froide de Garnier, Médée de Corneille). en tant qu'auditeur en 1991 dans la classe de En tant qu'assistant de Jean-Marie Villégier, il a Jean-Marie Villégier au Théâtre National de collaboré aux mises en scène de L'Lllusion Comique Strasbourg. """ \ M (1997), Sophonisbe (1996), Le Menteur (1995) au En tant que comédien, il a beaucoup travaillé avec Théâtre de la Communauté Française de Belgique, Jean-Marie Villégier, notamment dans Cosroès de La Magie sans magie de Lambert (1992), Les Innocents Rotrou (rôle de Mardesane), Héraclius de Corneille Coupables de Brosse et Le Fantôme Amoureux au (rôle de Martian) (1995-1996, Théâtre de l'Athénée), La Colonie Ae Théâtre National de Strasbourg. Pour les mises en scène d'opéra, Marivaux (rôle de Persinet), Le Fantôme Amoureux de Quinault (rôle notons son travail dans Médée de Charpentier (1993), de Licaste) (1992-1994, Théâtre National de Strasbourg). Il a Hippolyte&AricieAz Rameau (1997) et Rodelinda de Handel (1998). Antonio Caldara : Madrigaux— Montpellier, Notre-Dame des Tables, 17/11/1998 Les Arts Florissants n 1979, William Christie fonde un ensemble vocal et instrumental qui emptunte son nom à un petit opéra de

Marc-Antoine Charpentier : Les Arts Florissants. Interprète d'oeuvres souvent inédites des XVIIe et XVIIIe siècles, puisées Edans les collections de la Bibliothèque Nationale de France, l'ensemble contribue à la redécouverte d'un vaste répertoire (Charpentier, Campra, Montéclair, Moulinié, Lambert, Bouzignac, Rossi...) Les Arts Florissants abordent rapidement le monde de l'opéra, notamment à l'Opéra du Rhin dans des mises en scène de Pierre Barrât avec Dido and Asneas de Purcell, // Ballo Delle Ingrate de Monteverdi (1983), Anacréon de Rameau et Action de Charpentier (1985). Ils connaissent la consécration avec Atys de Lully mis en scène par Jean-Marie Villégier (Grand Prix de la Critique 1987) à l'Opéra Comique, Caen, Montpellier, Versailles, Firenze, New York et Madrid en 1987, 1989 et 1992. Jean-Marie Villégier met également en scène avec succès Le Malade Imaginaire de Molière/M.-A. Charpentier (coproduction Théâtre du Châtelet, Théâtre de Caen, Opéra de Montpellier 1990), La Fée Urgèle de Duni/Favart (direction musicale Christophe Rousset, Opéra Comique 1991), Mèdie de M.-A. Charpentiet (coproduction Opéra Comique, Théâtre de Caen, Opéra du Rhin 1993, également présentée à Lisbonne et New York en 1994) et Hippolyte & Aride de Rameau (coproduction Opéra National de Paris, Opéra de Nice, Opéra de Montpellier, Théâtre de Caen, Brooklyn Academy of Music 1996). Le Festival d'Aix-en-Provence invite régulièrement Les Arts Florissants pour des productions toujours très remarquées : The Fairy Queen de Purcell (mise en scène A. Noble, 1989, Grand Prix de la Critique), Les Indes Galantes de Rameau (mise en scène A. Arias, 1990, repris à Caen, Montpellier, Lyon et à l'Opéra Comique), Castor & Pollux également de Rameau (mise en scène P L. Pizzi, 1991), Orlando de Handel (mise en scène R. Carsen, coproduction Théâtre des Champs-Elysées, Théâtre de Caen, Opéra de Montpellier, 1993), Die Zauberjlole de Mozart en 1994 et 1995 et Simili de Handel en 1996 (mises en scène R. Carsen). La Brooklyn Academy of Music de New York est également fidèle aux Arts Florissants depuis 1989, soit pour des spectacles (Atys en 1989 et 1992, Midie en 1994, Hippolyte & Aride en 1997), soit pour des festivals de concerts (1991, 1993, 1995, 1998). De très nombreuses distinctions ftançaises et internationales saluent les enregistrements discographiques des Arts Florissants, de Gesualdo à Rameau, soit plus de 40 titres édités par Harmonía Mundi. Début 1994, Les Arts Florissants rejoignent en exclusivité Etato/Warner Classics pour une production discographique dont le dernier titre, des Madrigaux de Sigismondo d'India, est paru récemment. Les Arts Florissants ont remporté le Gramophone Award «Early » pour l'enregistrement de King Arthur de Purcell et celui & Hippolyte & Aride de Rameau, ainsi que le Gramophone Award dans la catégorie «Baroque Vocal» pour les Grands Motets de Rameau. Réclamé dans le monde entier, l'ensemble visitera pendant la saison 1998/99 l'Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, la Grande-Bretagne, l'Italie et les États-Unis, avec le soutien actif du Ministère des Affaires Étrangères / Association Française d'Action Artistique. Caen et la Basse-Normandie sont associés depuis 1990 pour offrir aux Arts Florissants une résidence privilégiée, au Théâtte de Caen mais également en région. Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la ville de Caen et le Conseil Régional de Basse-Normandie. PECHINEY parraine Les Arts Florissants depuis 1990. 1979-1999 : Les Arts Florissants fêtent leurs vingt ans

Prochains concerts

CALDARA, HANDEL, LOTTI

Madrigaux italiens et cantates

Concert donné au profit de l'association AIDES-Paris Ile-de-France AID S PARIS ÎLE-DE-FRANCE

CALENDRIER

Versailles Chapelle Royale le 30 mars 1999 à 21 h 00

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Conception et réalisation : Muriel Peyrard Flashage : Arts & Nuances Impression : Sagie Impressions

Janvier 1999

Les Arts Florissants WILLIAM CHRISTIE

MINISTÈRE DE LA CULTURE VILLE DE CAEN CONSEIL RÉGIONAL DE BASSE-NORMANDIE

PECHINEY^

Partenaires du vingtième anniversaire France Musique Télérama The American Friends of Les Arts Florissants A. F. A. A.