Rapport Mensuel De Monitoring De Protection N°02 Fevrier 2019
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Association Malienne pour la Survie au Sahel RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION N°02 FEVRIER 2019 21-30 incidents 11-20 incidents 1-10 incidents Sans data Tombouctou A 4 B 2 D 1 E 1 H 2 A 1 Bourem A 1 A 7 Goundam H 1 Ménaka A 12 H 5 A 8 B 2 Dire Gao D 5 H 2 Gourma-rharous Ansongo Youwarou Niono Douenza Mopti Tenenkou Koro A 3 A 15 B 1 H 1 Djenne B 2 D 1 A 19 H 1 Bankass A 9 H 2 H 29 H 6 H 2 H 7 B 1 I 1 A. Droit à la propriété E 1 E. Attentat aux mœurs - Extorsion H 8 - Outrage public à la pudeur - Occupation illicite des biens immobiliers - Viol - Atteintes aux propriétés publiques et privées, F. Mariage forcé et précoce mobilières et immobilières - Mariage forcé - Pillage - Mariage précoce - Incendie volontaire H. Droit à la vie, à l'intégrité physique ou psychique - Taxes illégales - Coups et blessures B. Droit aux libertés - Tortures - Arrestations illégales - Meurtre - Séquestrations de personnes - Menace - Prise d'otage - Assassinat - Enlèvement de personnes I. Atteintes au droit des enfants - Traite - Attaques/occupation contre les écoles et les - Servitude hôpitaux par les forces armées0et groupes armés D. Violence sexuelle liée au conflit commise par les Forces - Enlèvements par les forces armées et groupes armées et groupes armées armés - Viol For more information: [email protected] | [email protected] - Esclavage sexuel Régions couvertes : GAO, MENAKA, KIDAL, TOMBOUCTOU, MOPTI et SEGOU 1 I. Contexte L’objectif principal du monitoring est de renforcer la protection des personnes déplacées par les conflits dans les régions du nord et du centre (Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal). Il veille sur le respect des droits humains, l’accès égal aux services sociaux de base à travers des campagnes de sensibilisation pour la cohabitation pacifique, l’identification et la documentation des incidents de protection, le référencement des victimes des violations des droits humains auprès des structures de prise en charge (humanitaires ou étatiques) et leur suivi pour des réponses de protection appropriées. Le suivi des incidents permet de dégager les tendances et changements dans la situation de protection pendant une période donnée afin d’orienter les actions de prévention et de réponse. II. Aperçu de l’environnement sécuritaire et de protection du mois dans les régions du nord et du centre La situation de protection des populations civiles dans les Régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal reste préoccupante et nécessite une attention particulière de la part de tous les acteurs de la protection et singulièrement des autorités. En effet, les incidents de protection continuent de se multiplier et plus particulièrement ceux portant atteintes aux droits à la propriété, au droit à la vie et au droit à l’intégrité physique et ou psychique. Dans la Région de Gao, un affrontement entre groupes armés (GATIA/Ganda-iso) en date du 6 février 2019 à la sortie de Bourem a fait quatre morts côtés Ganda-Izo et un mort côté GATIA. Le risque que des cas de vengeance sur des populations civiles de part et d’autre des deux groupes armés n’est pas à écarter dans cette situation. A cela, pourrait s’ajouter des déplacements de personnes dans ledit cercle vers d’autres localités. Des affrontements entre groupe armés (GATIA/Idorfane et des individus armés non identifiés qui seraient des présumés radicaux Peul ont été aussi signalé dans la même région le 02 février 2019 à Tindimbawane dans la Commune de Tinhama, Cercle d’Ansongo. Le bilan de ces affrontements serait de 23 morts et plusieurs blessés (tous des combattants du GATIA). Ces affrontements faisant suite généralement aux actions menées en amont par Barkhane et les groupes armés (GATIA et MSA) contre les radicaux qui en retour s’empennent aux communautés soutenant ces dits groupes armés, pourraient occasionner des déplacements de populations dans ces deux communes y compris des cas de violations de droits humains sur des civils à cause de leur appartenance ethnique ou autre lien. A Badji-Gourma, dans la Commune d'Ansongo, un Centre Santé Communautaire a été attaqué par deux individus armés non identifiés sur une moto. Les assaillants ont ligoté les deux agents avant d'emporter la moto dudit centre. Ces genres d’attaques contre les centres de santé dans ces localités concourent à l’abandon de postes de la part du personnel soignant par crainte de leur vie exposant du coup les populations civiles au non accès aux soins de santé avec tous les problèmes que cela pourrait engendrer plus spécifiquement sur les enfants et les femmes. A Ménaka, la situation a été marquée par le conflit entre Daoushaks et des individus armés non identifiés (présumés terroristes). Il faut noter que les conflits de telle nature conduisent le plus souvent à des règlements de compte (assassinats ciblés), enlèvements de personnes et d’autres actes de violations de droits humains. Dans la Région de Tombouctou, un mouvement de population de 207 ménages a été signalé dans la Commune de Gossi (à 60 km au Nord). Il s’agit des communautés nomades Tamacheq et peulhs de Takarat, identifiés dans les sites de Tin-Arabe, Amol et Issafanga. Ils se sont déplacés de la zone d’Indaki à cause des affrontements entre groupes armés. Outre ces besoins, vu que ces communautés sont des nomades éleveurs, des problèmes de protection avec la population hôte dans la zone d’accueil ne sont pas à exclure notamment 2 des conflits faisant suite aux pressions exercées sur les ressources fauniques, les zones de pâturages, l’accès aux points d’eau, etc. Quant à la situation de protection dans la Région de Mopti, elle demeure inquiétante et a été essentiellement marquée ce mois par des affrontements communautaires entre les groupes d’auto-défenses (Peulh, Dogon et Bozo), dans les Communes de Bankass, Baye, Koulongo-Habé, Ségué, Diafarabé et Noun-Bozo d’une part, et entre les forces de l’ordre et les groupes djihadistes d’autre part. Ceci a occasionné des déplacements massifs de populations civiles qui pour la plupart sont victimes d’actes de banditisme et des représailles dans les cercles de Douentza, Bankass et Koro. Aussi, malgré les efforts d’atténuation déployés par l’Etat et ses partenaires (Barkhane, la MINUSMA), à travers les opérations militaires dans les communes frontalières et dans la zone inondée, les actes de banditisme et de terrorisme se multiplient dans la région. Cette recrudescence de la criminalité impact fortement le quotidien des populations civiles et les expose à toutes sortes de violations des droits humains (dont le déplacement forcé), aux risques liés aux restes explosifs de guerre et aux engins explosifs improvisés. III. Analyse des tendances des violations de droit par région Pendant ce mois de février, 163 incidents de protection ont été collectés par les moniteurs dans les cinq régions de mise en œuvre du monitoring de protection. Ces incidents sont constitués majoritairement de cas d’atteinte à la propriété (48%), d’atteinte à l’intégrité physique et ou psychique (30,5%) et d’atteinte au droit à la vie (9%). 51,5% de ces violations ont été rapportés dans la Région de Mopti ; 22% dans la Région de Tombouctou, 22% dans la Région de Gao ; 3% dans la Région de Ménaka et 1,5% dans la Région de Ségou (Cf. annexe1 pour tous les détails). 1) Région de Mopti Sept (7) catégories de droits ont été violées dans la région, soit 84 incidents de protection (ce qui constitue une augmentation de 191% par rapport au mois précédent). Il s’agit des atteintes à l'intégrité physique et/ou psychique (44%), atteintes au droit Catégories de droits violés dans la Région de Mopti à la propriété (29,5%), les atteintes 40 37 au droit à la vie (15%) ; atteintes à 35 la liberté et à la sécurité de la 30 25 personne (6%). Les autres 5,5% 25 sont constitués de cas de violence 20 sexuelle liée au conflit, d’atteintes 15 13 au droit des enfants et de VBG. 10 5 Le profil des victimes des violations 2 5 1 1 de droits fait état de 99% des 0 incidents à l’encontre de la Atteintes à Atteintes au Atteintes au Atteintes à Violence Atteintes au Autres l’intégrité droit à la droit à la vie la liberté et sexuelle liée droit des formes de communauté hôte et 1% à physique et propriété à la sécurité au conflit enfants VBG l’encontre des Personnes ou de la Déplacées Internes (PDIs). psychique personne Huit femmes et quatre enfants ont été touchés par les violations de droits de humains dans la région, soit 13% des incidents de la région (ceci constitue une légère augmentation de 3% par rapport à janvier). Les violations subies ont été : atteintes à l’intégrité physique et ou psychique (5 femmes et 1 fille), atteintes au droit à la propriété (3 femmes), atteintes au droit à la vie (1 garçon) et VBG (2 filles). 3 Les présumés auteurs des violations de droits humains sont constitués à 46% de personnes armées non identifiées ; 31% de Forces Armées Maliennes (FAMas) ; 6% d’autorités locales ; 4,5% de personnes armées non identifiées appartenant à un groupe terroriste ; 3,5% de Dogon Amassagou. Les autres 9% sont l’œuvre de civils, d’individus, d’Alkassoum Ag Almansour Katiba et de l’Alliance pour le Salut au Sahel (ASS). La Région de Mopti continue à enregistrer le plus grand nombre d’incidents de protection. L’analyse de l’environnement de protection de la Région de Mopti montre que bon nombre de ces violations sont commises dans le cadre du conflit opposant les communautés peules et dogons depuis plus d’une année maintenant.