N° d’ordre : 02/2015-M/S.B. REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE HOUARI BOUMEDIENE

Faculté des Sciences Biologiques

MÉMOIRE

Présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER

En : SCIENCES BIOLOGIQUES

Spécialité : Écologie Végétale : Dynamique des Écosystèmes et Environnement

Par : SADI Saïda Sujet

Caractérisation écologique et socio-économique pour une gestion durable de la steppe d’alfa (Stipa tenacissima L.)

de Stitten (Wilaya d’)

Soutenu publiquement le 01/ 07 / 2015, devant le jury composé de

Mme YAHI-GUENAFDI N. Professeur, USTHB Présidente

Mme NEDJRAOUI D. Professeur, USTHB Directrice de mémoire

Mr HIRCHE A. Maître de conférences A, USTHB Examinateur

Mr HANIFI N. Maître de conférences A, USTHB Examinateur

Mme SLIMANI H. Maître de conférences B, USTHB Invitée

Remerciements

Je remercie Dieu, le tout puissant, pour m'avoir aidé et donné la force afin de mener ce travail.

Au terme de ce travail, qu'il me soit permis d'exprimer mes plus vifs remerciements à :

Madame NEDJRAOUI Dalila, mon directeur de mémoire. Qu’elle trouve ici mes vifs et sincères remerciements pour l’encadrement qu’elle m’a assuré, pour le soutien, les directives et les conseils précieux et fructueux qu’il m’a prodigués, et ce malgré ses multiples obligations

Madame SLIMANI Halima, Maitre de Conférences à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene; qui m’a proposé ce sujet et pour l’aide si précieuse quelle m’a apporté sur le plan d’échantillonnage du matériels végétal, sa connaissance du terrain, sa coopération et ses encouragements.

Mes vifs remerciements vont à Madame YAHI NASSIMA, Professeur à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene, pour l’honneur qu’elle m’a fait de présider le jury de mon mémoire.

Mes sincères remerciements, vont à Monsieur HIRCHE AZIZ, Maître de conférences à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene, qui m’a fait l'honneur de participer à mon jury de mémoire et de m’avoir aidée dans le traitement statistique des données, ainsi que pour la détermination et l’ identification des espèces.

Je remercie également Monsieur HANIFI NADIR, Maître de conférences à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene, de m’avoir honoré de sa présence en acceptant de siéger à ce jury.

J'adresse mes remerciements aussi à Monsieur EL ZERY Wael, Maître de conférences - Universite Djillali Liabes - Sidi Bel Abbes, Monsieur GAMOUN Mouldi, enseignant au laboratoire de recherche dans le département d'écologie et de biologie animale de l'université de Vigo en Espagne, Monsieur KHALID Foudil, Maître de conférences - Université: Abou Bekr Belkaid- Tlemcen , Monsieur BENSOUIAH Riad ; expert en développement rural et

Monsieur JOZA MARCH Ramon, Université Polytechnique de Catalogne (Espagne), pour leurs conseils, orientations, observations et encouragements. Mes sincères remerciements vont également Mme OMARI Lynda, enseignante au laboratoire d’écologie végétale et environnement à USTHB,

Mes vifs remerciements vont également à Mme ZENCHI Houria et Mme Ouiza, ingénieurs de laboratoire d’écologie végétale et environnement, pour leurs encouragements et leurs soutiens.

Pour leur accueil et leur aide, je remercie vivement l’ensemble des responsables et de personnel de HCDS, en particulier Madame Fatima et Messieurs Moussa, Mahboubi et Taib pour leurs aides et leur amabilité.

Je tiens à remercier aussi toute l’équipe de DSA, DGF, DPAT de la wilaya l’El Bayadh et de l’ APC de Stitten, ainsi que la Daïra de Boualem , ainsi que les éleveurs, bergers et autres personnes compétentes rencontrés sur site qui ont bien voulu me faire part de leur expérience.

Mes remerciements vont aussi à mes très chères responsables Mme BAKOUR Kenza et Mme MAAMERI Malika pour leur suivi, leur disponibilité et leur conseils et orientations tout au long de mon mémoire , ainsi que leur soutien moral constant dans les moments les plus difficiles. Sincèrement aucun mot n’est assez fort pour leurs témoigner toute ma gratitude. Du fond du cœur, « Merci mes chères responsables, merci pour votre amitié ».

Je ne pourrais oublier de remercier également mes amis et collègues de la Direction Générale de la Ville / MHUV, pour leur aide morale, je leur suis reconnaissante pour leurs encouragements dans les moments les plus durs.

Un grand merci ma famille qui me supporte depuis tant d’années, à ma mère et mon père qui mon toujours encourager, conforter, soutenus, et sans leurs soutient, sans leur aide, ce travail n’aurait jamais pu voir le jour. Mes vifs remerciements vont également à mes frères et sœurs ; cousins, cousines, qui ont toujours su m’encourager pour la réalisation de ce travail.

Résumé

Les parcours pâturés sont des steppes arides. La végétation dominante qui était à base d‟alfa (Stipa tenacissima L.), couvrait 4 millions d‟ha durant les années 70, et était très bien représentée dans le Sud-Oranais. A cause de la désertification, cette steppe a considérablement régressée dans cette région.

Le présent travail a pour objectif, la caractérisation écologique et socioéconomique d‟une steppe à alfa dans la commune de Stitten, Wilaya d‟El Bayadh. L‟étude est réalisée dans quatre stations mise en défens (fermées depuis plus de 10 ans) à savoir Oued el Hdjel, el Ktifa, Mgoucheche et Echaab Lahmar, avec des stations témoins pris dans des parcours libres proches et lointains de ces dernières, afin de proposer des orientations pour une gestion durable.

L‟approche systémique adoptée dans ce travail, constitue donc, un apport pour un diagnostic complet, et une analyse basée sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes et qui aide à la mise en place d‟une gestion participative durable des parcours steppiques. la caractérisation écologique (végétation, sol) des nappes alfatières gérées par la technique de mise en défens , et la comparaison de ces derniers à des parcours à accès libres, a pu procurer des données de santé de cet écosystème via quelques indicateurs, ainsi, l‟analyse et l‟interprétation des données quantitatives et qualitatives a pu évaluer cette technique de gestion installée par HCDS depuis plus de 10 ans. De même la caractérisation socioéconomique de notre zone d‟étude, nous a permis de donner une image sur le mode de de vie de la population locale et leurs relations avec les parcours steppiques.

Les résultats de ce travail permettent de discuter le modèle installé par l‟HCDS, et d‟avancer des propositions et orientations opérationnelles (pastorales, juridiques, technologiques, politiques et techniques …etc.), dans un objectif d‟instaurer et d‟assurer une gestion durable et efficace des nappes alfatières dans les zones steppiques.

Mots clés : Alfa, Steppe, désertification, gestion durable, Stitten

Sommaire

Introduction générale ...... 1

Chapitre I: Données bibliographiques

Introduction ...... 4

I. Synthèse des connaissances sur l’Alfa ...... 4 1. Systématique de l’alfa ...... 5 2. Reproduction ...... 5 3. La phénologie ...... 6 4. Ecologie de l’Alfa ...... 6 a. Facteurs climatiques ...... 7 b. Facteurs édaphiques ...... 7 5. Répartition géographique de l’alfa ...... 8 6. Intérêts de l'espèce ...... 8 6.1. Intérêt écologique ...... 8 6.2. Intérêt socio-économique ...... 9

II. La régression de l’alfa (Stipa tenacissima L.), un indicateur de désertification des steppes algériennes ...... 9 1. La désertification, analyses bibliographiques ...... 9 1.1. Définition ...... 9 1.2. Processus de la désertification ...... 10 1.3. Causes de désertification ...... 12 1.4. Les conséquences de la désertification ...... 14 2. Le développement durable et la gestion des parcours ...... 16 2.1. Le développement durable ...... 16 2.2. Gestion durable des parcours steppiques ...... 17 2.3. Le plan, les modes et les outils de gestion des parcours steppiques ...... 18

Chapitre II: Présentation de la zone d'étude

I. Le cadre physique ...... 23

1. Situation géographique de la zone d’étude ...... 23 2. Le cadre géologique ...... 23 3. Le cadre géomorphologique ...... 25 4. Les ressources en eau ...... 26 5. Les ressources en sol ...... 27 5.1. La classe des sols minéraux bruts ...... 27 5.2. Les classes des sols peu évolués ...... 27 5.3. La classe des sols calcimagnésiques ...... 27 5.4. La classe des sols isohumiques...... 27 5.5. La classe des sols halomorphes ...... 28 6. La végétation ...... 28 6.1. Des groupements forestiers et pré-forestiers ...... 28 6.2. Des formations steppiques non salées ...... 28 7. La répartition générale des terres ...... 30 7.1. Terres utilisées par l'agriculture ...... 30 7.2. Autres terres ...... 30 8. Situation actuel des parcours de la commune de Stitten ...... 32

II. Etude climatique et bioclimatique de la zone d’étude ...... 32 1. Les précipitations ...... 33 1.1. La pluviosité annuelle ...... 33 1.2. La pluviosité mensuelle ...... 34 1.3. Régime saisonnier des pluies ...... 35 2. Les températures ...... 36 3. Synthèse climatique ...... 38 3.1. Climagramme d’EMBERGER ...... 38 3.2. Diagramme ombrothermique de BAGNOULS ET GAUSSEN (1953) ...... 39

Chapitre III: Matériels et méthodes

I. Problématique et objectif de la recherche ...... 41

II. Zonage et échantillonnage ...... 43 1. Zonage et choix de sites ...... 43

2. Méthode d’étude de la végétation ...... 43 2.1. Echantillonnage de la végétation ...... 43 2.2. Réalisation des relevés phytoécologiques et floristiques ...... 45 2.3. Analyse qualitative de la végétation ...... 46 2.4. Analyse quantitative de la végétation ...... 48 3. Méthode d’étude pédologique ...... 52 3.1. Analyse granulométrie ...... 52 3.2. Dosage de l'acidité du sol (pH) ...... 54 3.3. Mesure de la conductivité électrique ...... 54 3.4. Capacité d’échange cationique ...... 54 3.5. Dosage du calcaire total ...... 55 3.6. La teneur en matière organique ...... 55 3.7. Mesure de la stabilité structurale ...... 55 4. Analyse statistique des données ...... 55 5. Etude socioéconomique ...... 56 5.1. Déroulement des enquêtes ...... 57 5.2. Dépouillement et traitement des données ...... 58

Chapitre IV: Résulats et discussions

I. Caractéristiques écologiques des nappes alfatières de Stitten ...... 59 1. Etude de la végétation ...... 59 1.1. Etude qualitative ...... 59 1.2. Etude quantitative ...... 63

II. Etude de sol : Description de la surface et analyses physico-chimiques ...... 78 1. Surface su sol ...... 78 2. Variation de la fraction granulométriques du sol ...... 78 3. La matière organique ...... 83 4. La stabilité du sol ...... 84 5. Le pH ...... 85 6. Le calcaire total ...... 85 7. La conductivité ...... 86 8. Capacité d’échange cationique (CEC) ...... 87

III. Synthèse et discussion ...... 88

IV. Etude socioéconomique et traitement des questionnaires ...... 99 1. Evolution de la population de la commune de Stitten ...... 99 2. Répartition de la population par groupe d’âge et par sexes ...... 99 3. Caractéristiques générales des ménages ...... 100 4. Stitten, une tendance à la sédentarisation des populations ...... 100 5. Répartition de population active et occupée ...... 102 6. Répartition des occupés par branches d’activités ...... 102 7. Recensement du cheptel ...... 104 8. Les modes de rapport particuliers au foncier et caractéristiques de l’habitat ...... 105 9. L'occupation collective des parcours ...... 106 10. Propriétaires de troupeaux ...... 107 11. Taille et structure de troupeaux ...... 107 12. Utilisation des parcours et conduite alimentaire ...... 107 12.1. Séquences alimentaires...... 107 12.2. Le calendrier alimentaire ...... 108 13. Abreuvement ...... 109 14. Les distances parcourues et l’itinéraire de déplacement...... 109

Conclusion générale et propositions de gestion ...... 112

Références bibliographiques ...... 120 Annexe

Liste des abréviations

. ACL : Agglomération chef-lieu. . BTPH : Bâtiment, Travaux Publics et Hydraulique . C.R.B.T : Centre de Recherche sur les Ressources Biologiques Terrestres. . CCD : Convention to Combate Desertification (Convention de lutte contre la désertification). . CEM : Collège d'Enseignement Moyen. . CNTS : Centre National des Techniques Spatiales. . DPAT : Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire. . DSA : Direction des services agricoles. . FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations (organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). . H1 : Horizon de surface . H2 : Horizon de profondeur . ha : Hectare . hab : Habitant. . HCDS : Haut-Commissariat au Développement de la Steppe . IRD : Institut de recherche pour le développement. . IT : Inter-touffes . Kg : kilogramme. . MATE : Ministère de l‟Aménagement du Territoire et de l‟Environnement. . MD : Mises en défens. . Millennium-Ecosystem-Assessment : (Évaluation des écosystèmes pour le millénaire) . MO : Matière Organique . MS : Matière Sèche. . PL : Parcours Libres. . PNUE : Programme des Nations unies pour l'environnement. . PPDRI : Projets de Proximité de Développement Rural Intégré. . ROSELT/OSS : Réseau d‟Observatoire pour le Suivi Ecologique à Long Terme/ Observatoire du Sahara eu du Sahel. . SAU : Surface Agricole Utile. . SNAT : Schéma National d‟Aménagement du Territoire. . SNCSLD : Schéma National de conservation des sols et de lutte Contre la désertification

. ST : Sous-touffes . TOC : Taux d‟Occupation des Classe. . UF : Unité Fourragère. . UNCOD: United Nations Conference on Desertification (Convention des Nations Unies sur la Désertification).

Liste des annexes

Annexe 1 : Liste des espèces rencontrées dans la zone d‟étude Annexe 2 : Comparaison des principaux taxons entre les deux états (MED et PL) Annexe 3 : Principe des méthodes d‟analyse du sol Annexe 4 : Questionnaire d‟enquête dans la commune de Stitten

Liste des cartes

Carte 1 : Les mises en défens dans la wilaya d‟El Bayadh ...... 22 Carte 2 : Carte de localisation administrative de la commune de Stitten ...... 24 Carte 3 : Carte d‟occupation des terres - Commune de Stitten ...... 29 Carte 4: Carte de la sensibilité à la désertification, commune de Stitten ...... 32 Carte 5 : Positionnement de 57 relevés phytoécologiques et floristiques ...... 47 Carte 6 : Le mode de déplacement, et les couloirs de transhumance ...... 110

Liste des photos

Photo 1 : Espaces inter-touffes dénudés dans la mise en défens de Mgoucheche ...... 91 Photo 2: Fragmentation des souches d‟alfa ...... 94 Photo 3 : Habitat rural dans un parcours dégradé (Stitten 2013) ...... 106

Liste des figures

Figure 1 : Les quatre piliers du développement durable ...... 17 Figure 2: Répartition de la superficie agricole totale dans la commune de Stitten ...... 31 Figure 3: Variabilité interannuelle de la pluviosité de la station d‟El Bayadh ...... 34 Figure 4: Précipitations mensuelles moyennes de la période (1976-2011) ...... 35 Figure 5: Précipitations saisonnières en (mm) de la station d‟El Bayadh (1976-2011)...... 36 Figure 6: Température moyenne mensuelle maximale et minimale de la station ...... 37 Figure 7: Situation pluviothermique de la station d‟El Bayadh ...... 40 Figure 8: Diagramme ombrothermique de la station d‟El Bayadh ...... 40 Figure 9: Démarche méthodologique ...... 42 Figure 10: Vue générale des différentes stations étudiées ...... 44 Figure 11: Les profiles pédologiques dans les stations d‟études ...... 53 Figure 12: Résultats comparatives des spectres biologiques entre les deux états : mise en défens (MD) et parcours libre (PL) ...... 59 Figure 13: Spectre biogéographique brut global des espèces dans les parcours libres (PL) ...... 62

Figure 14: Distribution des familles botaniques (MD et PL) ...... 64 Figure 15: Représentation graphique de la variation de la richesse floristique (RF) ...... 65 Figure 16: Nombre d‟espèces accompagnatrices d‟alfa, par relevé ...... 66 Figure 17: Représentation graphique de la variation de la richesse spécifique (H‟) ...... 67 Figure 18: Représentation graphique de la variation de l‟indice d‟équitabilité « E » ...... 68 Figure 19: Représentation graphique de la variation de Recouvrement global de la végétation (RGV) en fonction des sites d‟échantillonnage (MD, PL)...... 71 Figure 20: Représentation graphique de la variation de valeur pastorale en fonction ...... 73 Figure 21: Taux de variation des espèces pastorales par classe d‟indices pastorale ...... 75 Figure 22: Représentation graphique de la variation de valeur pastorale en fonction ...... 76 Figure 23: Etat de surface de sol ...... 79 Figure 24:Répartition des fractions granulométriques des horizons de sols de MD et PL ...... 79 Figure 25: Répartition des fractions des limons grossiers dans des horizons de sols ...... 80 Figure 26: Répartition des fractions des limons fins dans des horizons de sols de MD et PL ...... 81 Figure 27: Répartition des fractions des sables grossiers dans des horizons de sols ...... 82 Figure 28: Répartition des fractions du sable fins dans des horizons de sols de MD et PL ...... 83 Figure 29: Répartition du taux de la matière organique des horizons de sols de MD et PL ...... 83 Figure 30: Le taux de pH dans les différents horizons du sol de MD et PL ...... 85 Figure 31: Répartition du taux du calcaire total dans les horizons du sol de MD et PL ...... 86 Figure 32: Conductivité électrique dans les horizons des sols de MD et PL ...... 87 Figure 33: Capacité d‟échange cationique dans les horizons des sols de MD et PL ...... 87 Figure 34 : Schématisation d'un processus de circination (d‟après Corinne, 1992) ...... 93 Figure 35: Cumul des précipitations des trois derniers mois avant la compagne d‟échantillonnage dans la station d‟El Bayadh ...... 95 Figure 36: Evolution de la population de la commune de Stitten ...... 100 Figure 37: Répartition de la population par groupe d‟âge et par sexes ...... 101 Figure 38: La répartition de la population par tranche d‟âge ...... 101 Figure 39: Evolution de la population nomade dans la commune de Stitten ...... 101 Figure 40: Les types de système d‟élevage ...... 102 Figure 41: Répartition de population active et occupée dans la commune de Stitten ...... 103 Figure 42: Répartition des enquêtés par secteur d‟activité ...... 103 Figure 43: Répartition des occupés par branches d‟activités dans la commune de Stitten ...... 104 Figure 44: Effectif du cheptel dans la commune de Stitten ...... 104 Figure 45: Evolution de l‟effectif du cheptel ...... 105 Figure 46: Calendrier alimentaire en bonne année ...... 108 Figure 47: Calendrier alimentaire en mauvaise année ...... 109 Figure 48 : Récapitulatif sur les parcours utilisés, le mode de déplacement et les couloirs de transhumance de la population de Stitten ...... 111

Liste des tableaux

Tableau 1: Evolution des superficies des steppes d'alfa ...... 16 Tableau 2: Répartition de la superficie agricole totale dans la commune de Stitten ...... 30 Tableau 3: Variation des températures dans la station d‟El Bayadh (1976-2005) ...... 37 Tableau 4: les caractères généraux des 4 mises en défens étudiées ...... 43

Tableau 5 : Analyse descriptive de la richesse floristique dans les deux sites (MD, PL) ...... 65 Tableau 6 : Analyse descriptive de la richesse spécifique « H‟» dans les deux sites (MD, PL) ...... 68 Tableau 7 : Analyse descriptive de la de l‟indice d‟équitabilité dans les deux sites (MD, PL) ...... 69 Tableau 8 : Analyse descriptive de de Recouvrement global de la végétation (RGV) ...... 71 Tableau 9: Analyse descriptive de valeur pastorale ...... 73 Tableau 10: Exemple de calcul de la valeur pastorale pour le relevé n°5 ...... 75 Tableau 11: Exemple de calcul de la valeur pastorale pour le relevé n°1 ...... 75 Tableau 12: Analyse descriptive de production pastorale ...... 76 Tableau 13: Les différentes classes des parcours ...... 77 Tableau 14: la charge potentiel des parcours étudiés ...... 77 Tableau 15: Relation entre les teneurs en matière organique et en fraction fine, et la stabilité structurale des sols, selon Pieri (1989) ...... 84 Tableau 16: Valeur de la stabilité de sol de Stitten ...... 85 Tableau 17: Normes d'interprétation du taux du calcaire du sol (Baize ; 1988) ...... 86 Tableau 18: Echelle de salure déterminé à partir de l‟extrait ...... 86 Tableau 19: Les modes de rapport particuliers au foncier ...... 105 Tableau 20: L'occupation collective des parcours ...... 106 Tableau 21: La taille globale moyenne du cheptel et du cheptel reproducteur (Brebis) ...... 107

Introduction générale

Introduction générale

Situées, selon un proverbe bédouin, « Depuis la ligne de semoule jusqu‟à la ligne de palme », les steppes des hautes plaines sont vouées depuis longtemps au pastoralisme ovin et caprin, associé à la culture céréalière de subsistance plus ou moins itinérante (Tassin, 2012).

Ces steppes occupent en Algérie une position centrale dans le sens Nord-Sud. Elles jouent à la fois un rôle économique et un rôle de zone tampon entre le Tell agricole au Nord, et le désert du Sahara au Sud (Bouchetata & Bouchetata, 2005).

La steppe, qui reste le support principal de l‟élevage ovin, connaît actuellement une dégradation de plus en plus accentuée. La vulnérabilité de la steppe algérienne a pu être évaluée, dans un cadre de recherches pluridisciplinaires. Ce suivi à long terme dans ces régions qui a débuté dès les années 1970 et se poursuit encore aujourd‟hui (CRBT, 1978 ; URBT, 1994 ; Programme ROSELT/OSS/Algérie, 2001-2005) dans des stations installées dans différentes zones steppiques tel Ain Oussera, Messad, Ouled Djellal, Hassasna, Bordj El May, El Biodh et (Nedjraoui & Bédrani, 2008).

Différents spécialistes s‟accordent à dire que les surfaces pastorales et surtout leur potentiel écologique, notamment de production ont régressé d‟une manière spectaculaire les deux dernières décennies. En effet, en raison de cette dégradation, les réserves en unités fourragères ne peuvent actuellement assurer, dans le meilleur des cas, que la survie du cheptel reproducteur, soit 3 à 4 millions de têtes, alors que la charge actuelle compte plus de 20 millions de têtes (SNAT, 2010).

A l‟heure actuelle, l‟importance du phénomène de désertification dans la steppe algérienne n‟est plus à démontrer. Le territoire « utile » de la steppe diminue, laissant place à des paysages incultes et « inutiles » pour les hommes et les animaux (Bensouiah, 2003). Ce phénomène est dû à une pression combinée des facteurs naturels et notamment de l‟aléa climatique et des facteurs anthropiques. Cette dégradation se traduit sur le plan physique par une diminution de la superficie des parcours, où toutes les études entreprises dans ce domaine confirment une nette régression des superficies à Stipa tenacissima, ce qui a permis l‟extension du paysage désertique, ainsi, les effets de cette dégradation peuvent se répercuter aussi sur le plan socio-économique par la détérioration du cadre de vie de la population steppique ainsi que l‟accentuation des inégalités sociales. Certains auteurs consièrent le phénomène comme irréversible (Le Houérou, 1968 et 1992 ; Rozanov, 1982 ; Mainguet,

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Introduction générale

1995, Warren et Agnew 1988, Le Floc‟h, 1996) in (Fetoui, 2011), d‟autres le considèrent comme réversible (Rubio & Andreu, 2009). La lutte contre la désertification des parcours steppiques, la préservation de leurs ressources naturelles et l‟amélioration des conditions d‟existence des populations qui en vivent n‟est plus un objet de débat pour l‟Algérie, c‟est une priorité nationale.

Ce phénomène de désertification, constitue l‟une des problématiques fondamentales de développement dans le sud de la Méditerranée. Elle pose avec acuité les questions de restauration et de gestion de ces écosystèmes (Aidoud, Slimani, & Rozé, 2011). La science de la conservation , c‟est plutôt la résolution de la difficile équation entre la préservation durable des ressources de ces parcours et la promotion d‟un développement socialement durable des populations, qui interpelle, aujourd‟hui plus que jamais, les décideurs politiques et les scientifiques (Daoudi et al., 2010). De ce fait, les priorités de la restauration, qui étaient d‟abord orientées vers la conservation de la nature seulement, ont évolué aujourd‟hui vers le développement des populations locales, qui sont considérées comme des gestionnaires et des utilisateurs des ressources naturelles (Gamoun, 2012).

La gestion des parcours et des ressources naturelles est devenue de plus en plus complexes. Cette complexité varie dans le temps et dans l‟espace (Boyd & Svejcar, 2009), mais elle reste toujours importante pour assurer la subsistance de la population rurale, générer des revenus, et améliorer la productivité économique (Jauffret & Lavorel, 2003 ; Dembélé et al., 2006).

Dans la steppe algérienne , la gestion irrationnelle des parcours, l‟introduction de moyens et de techniques de développement inadaptés au milieu, le manque de concertation entre les différents acteurs du développement sont autant de facteurs qui ont contribué à la dégradation du milieu naturel et à la rupture des équilibres écologiques avec des effets socioéconomiques (Nedjraoui & Bédrani, 2008).

Pour contrer ou du moins diminuer le phénomène de désertification ainsi que pour préserver et maintenir la bioiversité, le Haut-Commissariat au Développement de la Steppe (HCDS), a préconisé des programmes pour la réhabilitation des parcours moyennement dégradés par des mises en défens, ces derniers sont qualifiés comme des parcours à forte résilience dans le but de la régénération des nappes alfatières.

Plusieurs d‟études ont déjà prouvé l‟efficacité de ces techniques dans l‟amélioration des pâturages, à titre d‟exemple, on cite : Ferchichi & Abdelkebir, 2003 ; Chaieb & Tbib, 2004 ;

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Introduction générale

Manseur, 2009 ; Benaradj et al., 2010 ; Acherkouk et al., 2012 ; Maatougui et al., 2013 ; Salemkour et al, 2013. Sous le principe de « mieux comprendre, pour mieux agir », et dans un but de gérer durablement les nappes alfatières, la steppe choisie pour cette étude, est celle de la commune de Stitten. Ce travail a été motivé par l‟idée que les parcours de la_dite commune seraient mieux gérés, toute en s‟appuyant sur une compréhension approfondie sur les deux plans, à savoir, l‟écologique et le socioéconomique.

L‟étude est réalisée dans quatre mises en défens de la commune à savoir El Ktifa, Oued El Hdjel, Mgoucheche et Echaab Lahmar, ainsi que dans les parcours libres, afin de donner un diagnostic sur l‟état des lieux des parcours, dans un but de proposer des orientations pour une gestion efficace.

Ce mémoire est structuré en quatre chapitres :

Le premier chapitre est constitué d‟une analyse bibliographique qui portée sur la problématique de la désertification dans les zones arides algériennes et les différentes techniques de gestion durable des parcours steppique ;

Dans le second chapitre, nous présentons une description de la zone d‟étude ;

Le troisième chapitre est consacré aux matériels utilisés et la démarche méthodologique détaillée adoptée dans ce travail ;

Le quatrième chapitre portera sur les résultats obtenus qui ont permis d‟évaluer l‟influence de la technique de mise en défens sur la dynamique du couvert végétal dans les stations étudiées ;

Une conclusion générale, synthétisant l‟ensemble des résultats, suivie par des propositions des orientations de gestion, ainsi que des perspectives de la recherche sera proposée.

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CHAPITRE I

DONNÉES BIBLIOGRAPHIQUES

Données bibliographiques

Introduction

Ce premier chapitre tente de poser la problématique des steppes algériennes en rapport avec la complexité de la désertification, et la régression de l‟alfa qui représente un indicateur de ce phénomène.

Une synthèse des connaissances sur l‟alfa, le concept de désertification, le processus, les causes, ainsi que les conséquences de ce phénomène sur les deux plans écologiques et socio- économiques sont également abordées.

De même la notion de gestion et la conservation des parcours steppiques ; gestion traditionnelle des parcours steppiques, qui repose essentiellement sur la mobilité et le savoir- faire de la population locale, ainsi que la gestion moderne qui repose sur les différents programmes d‟aménagement sont traitées dans cette partie,

Ce premier chapitre se base essentiellement sur des recherches bibliographiques.

I. Synthèse des connaissances sur l’Alfa

Espèce connue en Afrique, Stipa tenacissima « esparto grass » en espagnol ou « Alfa » en arabe. L‟espèce peut être confondue avec le sparte (Lygeum spartum) en raison de leur ressemblance végétative (Quezel & Santa, 1962-1963). Mais actuellement, le mot a pris un sens plus précis et ne désigne qu‟une seule espèce de plante Stipa tenacissima (Boussaid, 2013).

Outre l'Alfa (Stipa tenacissima L., seule espèces exploitée) (Laumont & Berbigier, 1953), le genre Stipa se compose de 300- 400 espèces avec environ 90- 100 espèces distribuées dans le monde (Sheidai et al., 2007) .

Freitag (1985) in Sheidai et al. (2006), annonce que, le genre Stipa possède des espèces annuelles et vivaces, habituellement présentes dans des régions arides et sèches, cependant, quelques espèces avec des caractéristiques morphologiques primitives se développent dans des régions semi arides.

La connaissance approfondie et la description détaillées de cette graminée a préoccupé depuis longtemps plusieurs chercheurs. Les premières études consacrées à l'alfa remontent à la fin du XIXe siècle, à l'époque où débuta son emploi industriel par les papetiers écossais. La plus

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Données bibliographiques connue est celle que l'on doit à Trabut - Etude sur l'halfa, Alger, 1889 (Marion, 1958). Depuis, de nombreux travaux ont été consacrés pour l‟étude de cette espèce, nous citons, les travaux de : Djellali (1981), Ali-Haimoud (1982), Achour (1983), Aidoud (1983, 1989), Melzi (1986) , Nedjraoui (1990), Tazairt (1992) , Kadi- Hanifi-Achour (1998) et Slimani, (1998).

Dans cette partie de l‟étude, il ne sera fait qu‟un rappel des principales caractéristiques écologiques de cette espèce. Nous nous intéresserons au cas des nappes du Sud-Oranais et plus particulièrement celle de la commune de Stitten Wilaya d‟El Bayadh, qui a été choisie à l'origine en raison de sa densité végétale et de l'homogénéité du milieu.

1. Systématique de l’alfa

La stipe tenace (Bastide, 1877) fut décrite et dénommée Stipa tenacissima pour la première fois par Linné en 1755. Elle a été aussi appelée Machrochloa tenacissima en 1829 (Loefl. Ex L.), puis Lasipagrostis tenacissima (Loefl. Ex L.) en 1842 (Le Floch, Boulos, & Vela, 2010). L‟espèce fut classée par Battandier et Trabut (1890) et par (Maire, 1953) dans la section Macrochloa Monocotylédone (Tazairt, 1992).

L‟espèce Stipa tenacissima L. est classée selon (Maire, 1953), (Quezel & Santa, 1962-1963), comme suit: Embranchement : Angiospermes, classe : Monocotylédones, ordre : Glumiliflorales, famille : Graminées, sous- famille : Agrostidées, tribu : Stipées, genre : Stipa, espèce : Stipa tenacissima L.

2. Reproduction

L‟alfa peut se reproduire selon trois façons différentes (Boussaid, 2013) :

- Par semis : A la première pluie l'arête de l'épillet mûre qui est hygrométrique tortille ses spires enfoncent l'épillet dans la terre ou dans une fissure, et la germination se fait rapidement dès que l'humidité est assez persistante (Djebaïli, 1984). - Par bourgeons dormants : Quand les vieilles touffes sont apaisées, certains rameaux périphériques portent encore un certain nombre de bourgeons dormants. Ces derniers se développent au printemps pour donner naissance à des feuilles courtes et des racines adventives Boudy (1950) in Boussaid (2013). - Par extension et fragmentation des souches : A mesure que la touffe vieillie, la partie centrale de la touffe dépérit et donne une structure annulaire. La touffe se fractionne et

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Données bibliographiques

chacun des fragments obtenus forme une nouvelle touffe (Kadi-Hanifi-Achour, 1998, Slimani, 1998).

3. La phénologie

Compte tenu de sa très longue durée de vie, l‟alfa manifeste des interactions biologiques en relation étroite avec les conditions édapho-climatiques des stations. Sa période végétative est courte et ne dépasse pas 4 à 6 mois (Trabut, 1889 ; Boudy, 1950 ; Le Houérou, 1969; Celles, 1975; Ghrab, 1981 et Aidoud, 1989 in Sadji, 2004).

La floraison de l'alfa dépend des pluies automnales suffisantes et d'un hiver relativement doux (Kadi-Hanifi-Achour, 1998). Pour Djebaili (1988), cette dernière, débute généralement en mai pour se terminer fin juillet. Cependant pour le même auteur, à la faveur de pluies automnales suffisantes et d‟un hiver relativement doux, sa floraison se déclenche plus précocement dès le début d‟avril.

En effet, dans les steppes pâturées, Celles (1975) et Djebaili (1978) citent un minimum de 250 mm à 300 mm de pluies nécessaires, alors que dans une parcelle mise en défens, Aidoud (1983) a observé des floraisons pour moins de 200 mm de précipitations (Achour Kadi Hanifi & Loisel, 1997). Il semblerait donc que le surpâturage et la cueillette précoce de l‟alfa sont responsables de la disparition des organes floraux dont peu de graines arrivent à la maturité (Djebailli, 1988).

La plante subit deux périodes de vie ralentie. Une période de repos hivernal dû au froid qui diminue l'assimilation, dès que la température descend au-dessous de 3°à 5°C et qui dure généralement 3 à 4 mois. Une période de repos estivale dû à la sécheresse qui débute généralement en juillet et se prolonge jusqu‟au début de l'automne Djebailli (1984) .

4. Ecologie de l’Alfa

L‟alfa est une espèce endémique de la Méditerranée Occidentale, bien adaptée à la sécheresse (Nedjraoui, 1990) . Sans ignorer l‟importance des phénomènes de compensation entres facteurs, c‟est avant tout la quantité d‟eau mise à sa disposition qui détermine son aire de répartition (Djebailli, 1988). Donc, le facteur édaphique joue un rôle moins décisif que le facteur climatique, néanmoins, il influe dans une très large mesure sur la composition floristique des nappes alfatières (Djebailli et al., 1983).

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Données bibliographiques a. Facteurs climatiques

Au point de vu climatique, en Algérie, la zone à alfa ne va au-delà de l'isohyète de 500 m. Par contre, elle descend vers le Sud jusqu'aux isohyètes de 200 et même 150 m (Laumont & Berbigier, 1953), mais ne formait des nappes qu'entre les isohyètes 100 et 400 mm (Le Houérou in Boussaid, 2013).

En ce qui concerne la température, l'alfa offre la particularité d'être à la fois une plante thermophile adaptée aux chaleurs estivales torrides de la zone steppique et de supporter sans dommage pendant la saison hivernale des froids rigoureux. Trabut , note qu'une touffe plantée dans les environs de Montpellier a résisté à des températures de - 16°C au cours de l'hiver 1870-1871 (Laumont & Berbigier, 1953), de même, en Algérie, l‟espèce supporte les basses températures -15°C à Tadmit et - 19 °C à Rogassa, ainsi que l‟enneigement de courte durée (Djebailli, 1984), tout en supportant les très fortes et brèves chaleurs d‟été (+ 40 °C) (Djebaili, 1984, Kadi-Hanifi -Achour, 1998, Slimani, 2012).

D‟après P. Boudy cité par Djebailli (1984), son optimum de développement se situe entre + 16°C et + 25°C de température moyenne annuelle, ainsi les expériences menés au laboratoire par Harche (1978), en étudiant la germination de l‟alfa ont confirmé que optimum de germination est entre 15 et 20 ° C ; tandis que cette dernière est retardée à des températures hivernales inférieures à +3°C (Djebailli, 1988). Vu cette grande résistance au froid, l‟espèce se montre très accommodante sur la question de l'altitude; au Maroc oriental et en Oranie, on la trouve jusqu'au bord de la mer, en Espagne elle végète sur la Sierra Morena à 1000 m d'altitude, dans le Sud Oranais on le trouve vers 1800 m d'altitude sur le Djebel Mzi (Laumont & Berbigier, 1953) et à 2400 m d‟altitude au Maroc.

b. Facteurs édaphiques

Laumont & Berbigier (1953), signalaient que les conditions climatiques sont insuffisantes à elles seules pour assurer une bonne végétation de l‟alfa, et les caractères du sol peuvent, s'ils sont défavorables, interdire le développement des touffes.

L‟espèce supporte toutes les irrégularités du climat steppien, mais quelques caractéristiques édaphiques sont connues comme exigence certaine. L‟espèce se développe sur des sols drainés à encroutement calcaire en profondeur et sablonneux en surface (Redjeb, 1980, Pouget, 1980, Achour, 1982, 1983 in Kadi-Hanifi-Achour, 1998).

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Données bibliographiques

En Oranie, l‟alfa occupe des milieux les bien drainés, souvent fortement ventés, sur les sol carbonatés de randzine, riches en sables et présentant un encroutement sous-jacent mais jamais superficiel (Aidoud ; 1988). Sur les Hauts-Plateaux, les touffes de Stipa tenacissima ne se rencontrent jamais dans les cuvettes limoneuses et mal drainées des daïas, elles sont par contre localisées dans les parties saillantes ou déclives, vite ressuyées après les pluies.

5. Répartition géographique de l’alfa

D‟après Laumon et Berbigier (1953) « l’Alfa occupe une aire géographique bien délimitée, concentrée dans la partie occidentale du bassin méditerranéen. A l'Ouest, cette aire englobe la région Sud-Est de l'Espagne (triangle ayant pour sommets Malaga, Alicante, Madrid). Il s'agit d'une zone de plateaux présentant un climat de caractère steppique africain accusé. En allant vers le Sud et l'Est, cette aire se continue en Afrique du Nord par les Hauts Plateaux du Maroc oriental, ceux d'Algérie, les steppes Tunisiennes et la zone steppique montagneuse du Nord-Ouest de la Libye. Si l'on excepte l'enclave Libyenne qui occupe la partie extrême orientale de cette aire, l'alfa est donc « une plante caractéristique du domaine steppique de la bordure Sud et Ouest de la Méditerranée occidentale ».

En Algérie, l‟alfa est abondante dans la région oranaise, depuis le littoral jusqu‟aux monts des Ksours, sur les hauts plateaux de la région de Ksar , Djelfa, autour de Boussada, jusqu‟aux montagnes d‟Ouled Nail et autour de Laghouat. A l‟Est, elle se répartit surtout dans les régions Ouest et Sud de Sétif, les Bibans, Boutaleb et Maadi. Elle couvre également une partie importante des versants de montagnes du massif des Aurès (Ozenda ,1954 ; Boudy, 1948) in Kadi Hanifi (1998).

6. Intérêts de l'espèce

6.1. Intérêt écologique

C‟est une plante pérenne qui est capable de persister durant les conditions sévères de sécheresse en maintenant une activité physiologique même au ralenti (Nedjraoui, 1990). Cette capacité permet d‟éviter l‟exposition du sol à l‟érosion éolienne durant les périodes sèches et l‟on comprend ainsi, le rôle fondamental que joue ce type de plante dans la protection et le maintien de l‟intégrité écologique de tout l‟écosystème (Puigdefabregas & Sanchez ,1996). Dans des conditions normales, la touffe de S. Tenacissima forme une butte avec un sol sous- jacent plus riche en matière organique (Djebailli , 1988) et favorise l'infiltration de l'eau et

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Données bibliographiques constitue une réserve de graines et un abri pour une flore et une faune spécifiques (Aidou & Touffet, 1996).

6.2. Intérêt socio-économique

La valeur énergétique des inflorescences est de (0.6 UF/Kg MS) qui est plus grande que celle des feuilles (0.25 à 0.35 UF/Kg.MS) et qui sont donc recherchées par le bétail (CRBT, 1978 ; Nedjraoui, 1981). De ce fait, l‟alfa n‟est pas vraiment une plante fourragère en raison de sa haute teneur en cellulose et en lignine, mais en année sèche les espèces pérennes sont particulièrement menacées par les troupeaux des nomades (Tassin, 2012).

L‟espèce présente un intérêt économique certain puisqu‟elle entre dans des utilisations à des fins industrielles. Ses applications sont multiples. La quantité de cellulose que renferme ce végétal et la résistance de ses fibres lui confère des propriétés très recherchés dans l‟industrie papetière (Messaoud Boureghda, 1999).

Les recherches effectuées sur le système foliaire de cette poacée, ont montré que l‟alfa dispose d'un potentiel important en élément fibreux, notamment en cellulose (40 à 50%) (matière première de l'industrie papetière) (Paiva et al., 2007). De même, la feuille d‟alfa fournit des sous-produits puisqu‟elle possède des acides gras insaturés, notamment l‟acide oléique et l‟acide linoléique, pouvant être valorisés dans le domaine diététique et des cires utilisées pour les cosmétiques (Dallel, 2012). En outre , l'alfa pourrait servir à la fabrication de composés utilisés dans les industries alimentaires et pharmaceutiques tel que le xylose (Tadjeddine, 1986 in Achour Kadi Hanifi & Loisel , 1997) qui est l‟équivalent du saccharose et qui conviendrait fort bien au diabétique car son métabolisme ne nécessite pas l‟insuline.

Sur le plan artisanal, les tiges de l‟alfa, une fois filées ou tressées, s'emploient dans les activités artisanales traditionnelles, telles que : tapis, paniers, paillassons, plateaux, ficelles).

II. La régression de l’alfa (Stipa tenacissima L.), un indicateur de désertification des steppes algériennes 1. La désertification, analyses bibliographiques 1.1. Définition

D‟après Olsson (1981) et Grainger (1990), la désertification n'est pas un nouveau problème, des indices archéologiques et historiques suggérant que la désertification a commencé à se manifester il y a déjà plusieurs siècle, et c‟est la sécheresse qui a frappé le Sahel africain en

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Données bibliographiques

1970, qui a projeté le problème sur la scène internationale, et donnant l'impression qu'il s'agissait d'un problème récent et urgent (Olanrewaju & Saidou, 1999).

Vu la complexité du phénomène, le concept de la désertification a connu de nombreuses définitions (Verstraete & Schwartz, 1991 ; Cornet, 2002). De ce fait la définition du terme est loin d‟être claire (Sinave, 2010), le phénomène a fait l‟objet aussi une panoplie de recherches menées par des chercheurs indépendants et/ou dans le cadre organisé des grandes conférences internationales, et donc il a suscité un débat animé (Glantz & Orlovsky, 1983).

Glantz estime plus de 130 définitions, le nombre de définitions qui ont ainsi été recensées dans la littérature (Mainguet, 1990; Ozer, 2000), chacune couvrant soit une large partie du thème ou s‟attardant à des aspects plus particuliers (Glantz & Orlovsky, 1983).

La définition adoptée lors de la conférence de Nairobi en 1977 met l‟accent sur la nature et les effets du processus de dégradation en définissant la désertification comme « la diminution, ou la destruction du potentiel biologique de la terre qui peut conduire finalement à l’apparition de conditions désertiques. Elle est un des aspects de la dégradation généralisée des écosystèmes». D‟autres soulignent plutôt les facteurs causaux. C‟est le cas, par exemple, de la définition retenue par le PNUE en 1991 qui considère la désertification comme « la dégradation des terres des régions arides, semi-arides et subhumides sèches ayant principalement pour origine les conséquences néfastes des activités humaines ».

Le début des années 90 est marqué aussi par l‟adoption à Rio des grandes conventions pour l‟environnement : changements climatiques et biodiversité, et par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, signée à Paris en 1994 et dont la première Conférence des Parties s‟est tenue à Rome en 1997. La désertification y est définie comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines » (CCD, 1994).

1.2. Processus de la désertification

La vulnérabilité d'une terre à la désertification est déterminée par le climat actuel, le relief, l'état du sol et celui de la végétation naturelle (FAO, 1993). La désertification résulte de mécanismes et de processus complexes et interactifs pilotés par un ensemble d‟éléments (éléments intra système, éléments contextuels et causaux de la désertification) agissant à

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Données bibliographiques différentes échelles spatiales et temporelles au sein d‟un système d‟interactions. Les processus de désertification sont bien connus, mais ne sont pas entièrement comprises (Fetoui, 2011).

De manière générale, les processus et mécanismes de désertification se manifestent progressivement par la modification de la composition, de la structure et du fonctionnement des écosystèmes (Réquier-Desjardins et al., 2009).

Selon Milton et al. (1994), sous climat aride et semi-aride, la désertification agit par stades successifs (Kraaij & Milton, 2006; Sardinha, 2008). La modification de la composition floristique, les espèces les plus utilisées ou les plus appétées se raréfient et disparaissent. Ensuite ou parallèlement, le couvert végétal s'éclaircit et la production de biomasse diminue, et delà , les capacités de reproduction et de régénération de la végétation se réduisent de plus en plus (Verstraete & Schwartz, 1991 ; Cornet, 2002 ; Millennium-Ecosystem-Assessment, 2005 ; IRD, s.d).

De ce fait, le sol va être moins protégé par la couverture végétale est soumis à l‟action mécanique des précipitations connue comme (effet de battance), qui provoque une dégradation physique et modification des états des surfaces. La diminution de la production de biomasse et de sa restitution au sol entraine des pertes progressives de matière organique qui constitue un des éléments déterminants des changements des propriétés des sols et donc entraine une dégradation biologique. La conséquence est une altération de la stabilité structurale et une diminution de la porosité qui conduit à une diminution dans la capacité des échanges gazeux avec l‟atmosphère, la variation du bilan hydrique qui ramène une baisse de la réserve en eau disponible pour les plantes avec conséquences sur la fertilité telles qu‟une chute de la capacité d‟échange et des éléments disponibles, l‟augmentation du ruissellement avec phénomènes d‟érosion. Ces variations peuvent conduire aussi, à une dégradation des caractéristiques chimiques avec une acidification progressive.

La modification du couvert végétale, la dégradation des sols, les modifications de leurs propriétés notamment la disparition de la matière organique va entrainer à l‟échelle locale une modification des composantes du cycle de l‟eau et du bilan hydrique telle que baisse de l‟infiltration, accroissement du ruissellement. et une diminution de leur capacité à stocker l‟eau pour la végétation (Bazzani, 2009; Fetoui, 2011). La dégradation des parcours peut être progressive et donc relativement lente se traduisant par des changements qui ne sont perceptibles que sur le très long terme. C‟est probablement ce qui a été marqué, à l‟échelle du siècle, le passage des steppes d‟alfa vers d‟autres formations

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Données bibliographiques comme celles à armoise blanche (Artemisia herba-alba Asso) ou à sparte (Lygeum spartum L.) (Celles, 1975; Aidoud, 1997; Kadi hanifi, 1998). Cependant, ces changements peuvent être aussi relativement rapides et détectables en moins d‟une décennie (Gamoun & Ouled Belgacem, 2012) ceci était prouvé par les études d‟Aidoud et al. (1996), où de grandes étendues de steppes denses d‟alfa ont été dilapidées. 1.2 Millions d‟hectares ont été dégradés : 700000 ha de peuplements clairs dans lesquels l‟alfa a complètement disparu et près de 500000 ha de nappes denses dans lesquelles la biomasse verte de l‟alfa est passée en moyenne de 1750 à moins de 100 Kg MS/ha (Bensaid, 2006). (Geist & Lambin, 2004)

1.3. Causes de désertification

D‟une façon générale, les causes de désertification, sont de nature complexe et multifactorielle entre des causes directes et indirectes, primaires et secondaires, prédisposant et aggravants (Darkoh, 1998 ; Dregne, 1998 ; Geist & Lambin, 2004 ; Safriel & al., 2005).

Dregne (1986), Warren & Agnew (1988), Le Houérou (1996), Rubio & Bochet (1998), Geist & Lambin (2004) , Safriel & al. (2005), Verstraete & al. (2008), Salvati, Zitti, & Ceccarelli (2008), Slimani et al. (2010) ,Fetoui (2011), Albalawi & Kumar (2013) , s‟accordent, dans les grandes lignes sur les causes de la désertification qui sont d‟une part naturelles (Aridité, sécheresse, fragilité des sols, fragilité du couvert végétal) et d‟autres part des actions anthropiques exacerbées et sans cesse croissantes sur l‟environnement incluant la croissance démographique, le surpâturage, le déboisement, le labour, la surexploitation des terres, la détérioration des sols, mutations socio-économiques, inadaptation des techniques et des modes de gestion des terres…etc.

1.3.1. Variabilité climatique

La variabilité climatique est la principale cause de désertification dans les régions arides et semi-arides qui se traduit par une réduction de la durée des saisons humides. En effet, une sécheresse excessive peut accélérer la dégradation des terres en réduisant l‟apport en eau dans un système déjà déséquilibré par les suites d‟une exploitation abusive (Nahal, 2004; Safriel & al., 2005).

Les steppes algériennes sont marquées par une grande variabilité interannuelle des précipitations. En outre, les dernières décennies ont connu une diminution notable de la pluviosité annuelle, avec parfois plusieurs années consécutives de sécheresse persistante.

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Données bibliographiques

Dans la steppe algérienne, la durée de la saison sèche aurait augmenté de 2 mois durant le siècle dernier ((Djellouli & Nedjraoui, 1995; Nedjraoui & Bédrani, 2008; Tassin, 2012). Les travaux de Hirche et al. (2007) portant sur une analyse statistique de l‟évolution de la pluviosité de plusieurs stations steppiques, montrent qu‟il y a une péjoration climatique dans les stations Sud Oranaises (entre autres, la station d‟El Bayadh) caractérisé par un net assèchement, surtout durant les trois dernières décennies, tant par la baisse des quantités de pluie que par l‟augmentation des séquences sèches.

1.3.2. Les activités humaines

Mainguet (1994), considère que la pression anthropique croissante comme principale cause de la désertification, et que les conditions climatiques ne faisant qu‟exacerber les dégâts provoqués par l‟activité humaine. Ces activités humaines sont déterminées par le contexte social et culturel, mais aussi par l‟environnement économique, institutionnel et politique (Cornet, 2002; Fetoui, 2011). Les activités humaines sont en effet la raison majeure du déclenchement des processus de désertification sur les terres vulnérables. Celle-ci est due à la mauvaise gestion des ressources naturelles, à la négligence du milieu rural et à des problèmes économiques et politiques (El Lakany, 1985). Ces activités modifient les processus biophysiques de fonctionnement des systèmes agronomiques et écologiques entraînant des conséquences successives qui peuvent conduire à une spirale de dégradation (Cornet, 2002).

Parmi les activités humaines qui causent le déclenchement de la désertification dans les milieux arides et semi arides algérienne, on cite : - Les pratiques culturales : qui peuvent conduire à la désertification comprennent des pratiques de défrichement, la mise en culture des sols fragiles et l‟extension anarchique de la céréaliculture sur des sols fragile. Dans notre zone d‟étude, et lors de nos enquêtes terrain, on a remarqué ce type de culture illégale et interdites par le code pastoral de 1975. - Utilisation des parcours : Aujourd‟hui, le principal facteur de désertisation des steppes, c‟est en effet le surpâturage, qui résulte d‟une densité trop importante de bétail qui broute sur un même lieu, menant à la dégradation de la végétation, à la compaction et à l‟érosion du sol Chasek, (1997) in Sinave (2010).

1.3.3. Evolution de la population et les mutations socio-économiques

Habituellement, les causes indirectes de la désertification sont de types socio-économiques. Ils ont aussi tendance à être les causes fondamentales (Dregne, 1998).

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Données bibliographiques

Le monde rural pastoral, connaît depuis plus d‟un siècle et demi une évolution contradictoire. Alors que la population steppique a presque quadruplée en un espace de 30 ans, en passant de 1.255.000 habitants en 1968 à près de 4 millions en 1996, la population nomade n‟a fait que diminuer en passant de 540.000 personnes en 1968 à 200.000 personnes en 1996, soir une régression de 63 % . Dans le Sud-Ouest Oranais, cette population d‟agro-pasteurs a régressée de 50 % en l‟espace de deux décennies ; elle comptait 13.000 personnes en 1966 et 6.000 personnes en 1987 (SNAT, 2010).

La régression du nomadisme, indique le déclin du pastoralisme traditionnel qui ne concerne aujourd‟hui que 5% de la population steppique en 1996 utilisant essentiellement le camion.

De ce fait, la population nomade ne cesse de diminuer régulièrement et fortement, le cheptel élevé en pâture, connaît une forte augmentation de son effectif. Cette contradiction est expliquée par les changements fondamentaux dans le mode pastoral de production et dans le mode de vie des nomades, ce qui s‟explique par la régression de la population nomade remarquée au niveau de toute la steppe (SNAT, 2010).

1.4. Les conséquences de la désertification

le phénomène de la désertification implique l‟écosystème en entier, ainsi que les humains qui en dépendent (Sinave, 2010).

1.4.1. Conséquences écologiques

Les différentes définitions de ce processus , mettent l'accent sur les changements dans le sol , la végétation et de l'eau (Glantz & Orlovsky, 1983). Les effets globaux de la dégradation peuvent être appréhendés à deux niveaux :

- Localement, on peut noter, la réduction du couvert végétal, un changement dans la composition floristique (Slimani, 1998), l‟atteinte des propriétés physico-chimiques du milieu édaphique (Slimani, 1998 ; Aidoud et al, 1999), la perte de productivité des terres, érosion de la fertilité, très faible production biologique et faible capacité d‟évolution (Jauffret, 2001) ;

- A distance : la dégradation entraîne des phénomènes d‟ensablement des zones voisines, des problèmes de crues et d‟inondations, des problèmes de comblement des barrages, de transports d‟aérosols à grande distance mais aussi des problèmes de migrations (Jauffret, 2001).

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Données bibliographiques

1.4.2. Conséquences socio-économiques

La désertification a des conséquences immédiates souvent décrites par le cercle vicieux « Appauvrissement des terres - production agricole insuffisante pour nourrir l‟ensemble des villageois - tensions sociales croissantes » (Requier-Desjardins et al. 2005). La désertification, en réduisant les capacités productives des sols, conduit à une détérioration des conditions de vie des populations des régions sèches. Par manque de capital et d‟opportunités économiques, ces populations pauvres sont conduites à surexploiter leurs ressources limitées pour satisfaire des besoins pressants, ce qui aggrave les processus de désertification. Il y a donc un cercle vicieux entre désertification et pauvreté : la désertification accroît la pauvreté qui en retour conduit à des pratiques néfastes sur le milieu naturel. Les mécanismes de contrôle d'accès et de gestion des ressources naturelles mis en place par les sociétés traditionnelles deviennent alors obsolètes (Requier-Desjardins & Bied- Charreton, 2006, Bied-Charreton, 2010). (Requier-Desjardins & Bied-Charreton, 2006).

2. La désertification et ses représentations dans la steppe algérienne

Dans le SNCSLD1, l‟espace concerné par la désertification en Algérie est estimé de 20 millions d‟hectares de parcours steppiques et plus 12 millions d‟hectares de parcours pré- steppique soit au total environ 32 millions d‟hectares, sachant que ces chiffres restent approximatifs et peuvent évoluer dans une fourchette assez large (MATE, 2008).

Selon les travaux du CNTS (1993), la carte nationale de sensibilité à la désertification sur une superficie de 13.821.175 ha (69 % de la superficie de la steppe) traitée par télédétection, il en ressort : - Zones désertifiées : 487.902 ha ; - Zones sensibles : 2.215.035 ha ; - Zones moyennement sensibles : 5.061.388 ha ; - Zones peu sensibles : 2.379.170 ha.

Aidoud (1989), évoque que, l‟écosystème steppique algérien a été complètement bouleversé, tant dans sa composition que dans son fonctionnement à travers sa productivité primaire. Aidoud (1991) in Mouhous (2005) . Alfa est toujours décrit comme les espèces dominantes les plus représentatifs dans les hautes plaines arides de l‟Algérie. Toutefois, en raison de la désertification, la steppe d'alfa a

1 SNAT : Schéma National de Conservation des Sols et de Lutte Contre la Désertification

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Données bibliographiques pratiquement disparu, et il ne persiste que sur les piémonts de montagne en bordure des hautes plaines (Slimani et Aidoud, 2004, Slimani et al., 2010). La mer d‟alfa décrite par de nombreux explorateurs aux XIXe et XXe siècles, ne figure plus que dans les archives de Cosson (1853), Trabut (1989), Maire (1926), Benchaben et al. (2007) . Elle suggère la densité et la monotonie des nappes d‟alfatières qui occupaient alors 70% de la surface des hautes plaines d‟Algérie (E.Cosson, 1853 in Aidoud et Touffet (1996 ).

En 100 ans, Le Houérou (1995) a estimé la régression des nappes alfatière à 75 % (Le Houérou, 1995) (Tableau 1).

La surface de 4 millions d‟hectares noté, par P. BOUDY en 1950, a toujours été prise comme référence jusqu‟au dernier inventaire des nappes alfatières réalisé par le Centre National des Techniques Spatiales (CNTS, 1989) et souligné par le HCDS (2001) qui font état d‟une superficie de seulement 2,025 millions d‟hectares. Plus de 50% des nappes alfatières ont disparu depuis un siècle (Moulay et al., 2011). Les pertes sont encore plus importantes si l‟on considère que dans les 2 millions d‟hectares sont comptabilisées les superficies où quelques reliques noirâtres de touffes mortes qui laissent supposer l‟existence de l‟alfa dans certaines zones (Nedjraoui & Bédrani, 2008).

Tableau 1: Evolution des superficies des steppes d'alfa

Superficie en 1900 en m3 (ha) Superficie en 1990 en m3 Régression 1900- 1990 (1) (ha) (2) En m 3 En % 4000 1000 3000 75.5

1- Boudy (1950) , Marion (1958)- 2 le Houérou (1995)

2. Le développement durable et la gestion des parcours 2.1. Le développement durable

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Brundtland, 1987). Il s‟appuie donc sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement (Figure 1). A ces trois principaux piliers, s‟ajoute un enjeu transversal « la gouvernance », comme quatrième pilier du développement durable.

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Données bibliographiques

Figure 1 : Les quatre piliers du développement durable

Pour qu‟il soit durable, ce dévélepomment doit reconsillier les 03 piliés : assurer la durablité environnementale, garantir l‟ équité sociale, et assurer une rentabilité économique.

Les multiples fonctions des parcours et pâturages sont complexes par nature. Les dimensions de durabilité environnementale, sociale et économique sont interconnectées avec des difficultés et des facteurs issus de plusieurs catégories transversales (FAO, 2013). En plus, de ces 3 dimensions , Il est important que la gouvernance des parcours et pâturages intègre des approches holistiques et basées sur des systèmes, afin de refléter la complexité et l‟interconnexion des difficultés rencontrées et pour pouvoir y répondre de façon efficace (FAO, 2013).

2.2. Gestion durable des parcours steppiques

Les parcours se dégradent ou s‟améliorent selon le mode de gestion adopté (Gamoun & Ouled Belgacem, 2012). De ce fait, la gestion des parcours joue un rôle essentiel dans leur durabilité et leur intégrité écologique dans les écosystèmes pâturés (Hsin-i et al.1996). Perevolotsky & Etienne (1999) définissent cette gestion des parcours comme « le processus raisonné visant à optimiser la mise à disposition et l'utilisation des ressources pastorales en manipulant les écosystèmes concernés de façon à satisfaire aux mieux les exigences des populations locales, dans le cadre de règles globales définies par la société ».

De même Valentine (2001), définit la gestion des parcours comme étant « la manipulation du pâturage pour réaliser des résultats désirés basés sur l’animal, la plante, la terre, ou les

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Données bibliographiques réponses économiques, mais le but immédiat est d’assurer la quantité et la qualité du fourrage requises par l’animal pâturant pour qu’il réalise la fonction de production prévue ».

Une gestion durable des écosystèmes arides et semi-arides peut être remplie par une meilleure compréhension de la dynamique de la végétation (Padilla & Pugnaire, 2006) ; à la compréhension de la réponse de la végétation à différentes intensités de pâturage qui est un travail critique (Hoshino et al., 2009). Cette compréhension des changements saisonniers de la biomasse, de la production et de l‟utilisation de différents types de parcours est une question importante et fondamentale dans la gestion des parcours (Omer et al., 2006).

La gestion durable apparait donc ainsi comme un ensemble de pratiques et de techniques que les gestionnaires des ressources naturelles renouvelables mettent en application pour essayer d‟atteindre l‟idéal de développement. Ces techniques peuvent être appliquées à une ressource naturelle, à un écosystème, ou mieux, à l‟ensemble incluant l‟écosystème et son système de gestion (contexte socio-économique) (Gamoun, 2012).

La steppe algérienne est l‟objet d‟une exploitation écologiquement non durable. La désertification y gagne du terrain du fait d‟une sécheresse récurrente et de la surcharge pastorale (Khaldi, 2014). Ce territoire steppique, fait face à des changements dans chaque sphère cité précédement, et c‟est la composante environnementale qui subit les influences des deux autres ( social et économique). A cet effet, la gestion de l'intensité de pâturage joue un rôle crucial pour éviter ou diminuer la dégradation des terres. Elle est donc considéré comme moyen efficace pour maintenir à la fois la subsistance et le bon fonctionnement des écosystèmes (Schaldach et al., 2013).

2.3. Le plan, les modes et les outils de gestion des parcours steppiques

2.3.1. Le plan de gestion

Selon Trottier (2002) in Gamoun (2012) , le plan de gestion comprend deux parties: des objectifs à long terme pour le futur et des stratégies pour atteindre ces objectifs. Il s‟agit de déterminer le problème ou la question à examiner, d‟énoncer les objectifs reliés à cette question, de déterminer les mesures et les ressources nécessaires pour régler le problème et d‟élaborer un plan initial de gestion. Parmi les mesures de gestion des patûrages, Hart et al. (1993), ont énumérés quatre (04) points à savoir: (1) la taille du troupeau, (2) la période du

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Données bibliographiques pâturage, (3) le type de bétail, et (4) la conduite du troupeau. Neaumoin, les pratiques peuvent varier considérablement en fonction de type du patûgrage, les objectifs de gestion et leurs implication économiques.

Toutes les décisions futures doivent tenir compte de la composition, de la structure et de l‟état de la végétation actuelle ainsi que de leur place dans la végétation souhaitée définie dans les objectifs de gestion (Romo & Driver, 1999 in Gamoun,2012).

2.3.2. Les modes et les outils de gestion des parcours steppiques

2.3.2.1. La mobilité, un moyen pour une gestion traditionelle des parcours steppiques

La société pastorale ou « bédouine » étaient depuis toujours préoccupée de tout ce qui peut l‟aider à subsister, à accroitre ou tout au moins, à ne pas dépérir (Lamary, 1988). Le mode de vie et la stratégie économique des populations qui vivent dans les zones arides et semi-arides sont traditionnellement conditionnés par la nécessité d‟obtenir suffisamment d‟eau et de se prémunir contre les pénuries alimentaires (Gratzfeld, 2004). Face aux contraintes liées aux milieux naturels, la dispersion des ressources en eau et en pâturage dans l‟espace et leurs variabilités dans le temps, les pasteurs ont développé une stratégie d‟adaptation et de sécurisation basée essentiellement sur la mobilité.

Selon Winter (1998), moins les ressources sont abondantes ou plus elles sont susceptibles de fluctuer pour des raisons extérieures, plus leur usage devra faire appel à la « mobilité » où elles sont exploitées devront être étendus). La mobilité est donc une stratégie permettant de tirer le maximum de profit de la rareté de ces ressources ou du fait qu'elles sont incertaines dans l'espace d'une année ou d'une année sur l'autre. Le besoin de mobilité s'accroît donc en parallèle avec la rareté ou l'incertitude. (Winter, 1998).

Deux concepts servent majoritairement de référence pour rendre compte des formes plurielles et complexe de la mobilité pastorale : « nomadisme »2 et « transhumance »3.

2 Il se réfère à une pratique de mobilité en élevage dans laquelle les pasteurs n'ont pas d'habitat fixe et permanent (Wane, 2006). De ce fait, toute la famille suit les déplacements du troupeau, parfois sur de longues distances (des centaines de kilomètres). Ce déplacement est sans point d‟attache (Bassett et Turner, 2007) in (Leclerc & Sy, 2011). 3 Un mouvement pendulaire accompagnant le déplacement du front pluvieux et amenant les groupes d'éleveurs dans le nord et dans le sud». La transhumance est un mouvement régulier entre points fixe (Blench, 2006)

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Données bibliographiques

L‟ambiguïté du terme de «transhumance», quand on tente de l‟opposer à celui de « nomadisme », tient au fait qu‟il peut rendre compte soit de la régularité des mouvements qui entraînent périodiquement et en fonction de repères spatiaux bien fixés les déplacements des groupes humains, de ce fait une série de situations intermédiaires qui rendent difficiles l‟établissement d‟une typologie (Bonte, 2006).

Dans la steppe algérienne, le pastoralisme algérien traditionnel est fondé sur un équilibre entre les capacités nourricières de la steppe et le cheptel entretenu par les agro-pasteurs. Cet équilibre était maintenu grâce au mode des transhumances des éleveurs : - La Achaba , transhumance d‟été vers le Nord céréalier pour le pacage ; - la Azaba , transhumance d‟hiver vers les zones de parcours présahariennes et sahariennes.

Ces pratiques ancestrales épousaient harmonieusement les potentialités et les fragilités des sols et étaient soumises à une régulation sociale et une organisation collective dans l‟usage des parcours et des points d‟eau (selon le droit « Arch »). La Achaba permettait, autre le pacage pour le cheptel, l‟accès à des revenus indispensables à l‟économie nomade (SNAT, 2010).

2.3.2.2. La mise en défens, une technique de gestion des parcours steppiques algériens

La problématique de la restauration des parcours pastoraux en Algérie est que l‟état de dégradation des Hautes Plaines est tel que des travaux de réhabilitation, faisant appel à une intervention humaine forte et coûteuse, seraient difficilement envisageables sur toute l‟étendue de la steppe. L‟une des possibilités offertes est la restauration passive (Lockwood & Samuels, 2004). Cette technique consiste à éliminer le facteur qui empêche la régénération des ressources, ce qui peut permettre la restauration de la composition et/ou des fonctions du système (Hobbs & Norton, 1996). Autrement dit, la gestion d‟une ressource, peut être abordée selon deux angles : restreindre l‟accès (nombre d‟utilisateurs) ou en contrôler le niveau d‟exploitation (durée d‟utilisation des parcours) (Dutilly-Diane, 2006).

La mise en défens est un mode de gestion fondamentale de lutte contre la désertification, elle consiste à interdire pour une durée définie ou indéfinie toute exploitation et toute divagation d‟animaux, sur une superficie donnée. Elle part du principe que l‟homme et les animaux étant les acteurs de la destruction du couvert végétal, celui-ci ne peut se reconstituer que si l‟homme et les animaux le maintiennent intact pendant un certain temps (Antoine et al., 1987). Dans les situations où la dégradation n‟a pas atteint le seuil d‟irréversibilité, un temps plus ou moins prolongé de mise en défens peut engendrer la reconstitution spontanée de l‟écosystème (Grouzis,

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Données bibliographiques

1987). Elle permet, après un laps de temps, la reconstitution des caractéristiques majeures (couvert, composition, production) de la végétation préexistante (Bourbouze, 1997), en favorisant la régénération des pérennes qui en piégeant du sable et la matière organique (Christian Floret & Pontanier, 1982).

Une dégradation de la végétation et du sol, accompagnée d'un changement dans la composition floristique sont mis en évidence dans la partie pâturée, montrant un rôle bénéfique de la mise en défens (Aidoud & Touffet, 1996 ; Slimani, 1998 ; Aidoud et al., 1999, Slimani & Aidoud, 2004).

Ainsi, selon Aidoud et al. (2006), ce type d‟aménagement permet aux espèces pastorales d‟accomplir la totalité de leur cycle biologique et de disperser leurs graines afin d‟assurer la reconstitution du stock semencier dans le sol, et donc, la régénération de la végétation

Dans le cadre de lutte contre la désertification et la gestion des parcours steppiques, l‟Etat Algérien et à partir des années soixante-dix, a entrepris cette technique de réhabilitation des parcours steppiques dégradés. Des actions de lutte contre la dégradation de ces parcours ont été mises en place par l‟administration des forêts et le haut-commissariat au développement de la steppe (HCDS). Ces mises en défens ou « Gdel », ont été soustraits à l‟exploitation agropastorale et donc interdites à l‟accès des animaux. Une telle interdiction limite le surpâturage, l‟érosion des sols et leurs conséquences sur la biodiversité végétale et animale.

Cette action concerne essentiellement les parcours moyennement dégradés et qui ont un potentiel de reprise important. C‟est l‟intervention la plus simple pour régénérer un pâturage (César, 1994). Elle est avantageuse notamment par son coût réduit, la simplicité de sa mise en œuvre et la protection de grandes superficies. Selon les services de HCDS (2011), au niveau de la steppe, une superficie de 2.672 247 d‟ha a été mise en défens, essentiellement dans la steppe occidentale, dont 62 mises en défens, avec une superficie totale de 787000 ha dans la wilaya d‟El Bayadh (Carte 1).

Ces actions, selon César (1994), sont souvent impopulaires, pour cela, selon le même auteur, il est prudent de prévoir une ressource fourragère supplémentaire en compensation de la surface momentanément perdue pour la mise défens. Donc, pour être durables, ces actions devraient être discutées et acceptées par la population locale.

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Données bibliographiques

³

El Bayadh

Légende 0 25 50 100 Km Wilaya d'El Bayadh

Mise en défens Limites communes Source : HCDS, El Bayadh, 2013

Carte 1 : Les mises en défens dans la wilaya d‟El Bayadh

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CHAPITRE II

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Présentation de la zone d’étude

I. Le cadre physique

1. Situation géographique de la zone d’étude

La wilaya d‟El Bayadh, s‟étend sur plus de la moitié de la région des hauts plateaux Ouest (57 %), elle est constituée de trois (3) entités physiques contrastées4. Sur le plan structural, elle est inscrite dans trois zones différentes, du Nord au Sud apparaissent les ensembles suivant :  Zone - I -les hautes plaines steppiques : qui s‟étendent sur une superficie de 877 810 ha, soit 21 % de la superficie globale avec une densité de 7,07 hab.\km² ;  Zone - II – l’Atlas Saharien : il couvre une superficie de 1184 590 ha, soit 19 % de la superficie globale de la wilaya avec une densité de 11,52 hab./km² ;  Zone - III – les zones prés Saharienne : Elles occupent une superficie de 5107270 ha, partie la plus désavantagée, elle représente la superficie la plus importante soit 62 % de la superficie totale de la wilaya d‟El Bayadh avec une densité de 0,91 hab.\km².

La zone d‟étude, commune de Stitten, Daira de Boualem, (à 44 km du chef-lieu), occupant une superficie de 885,70 km2, s‟intègre dans la partie centrale de l‟Atlas saharien à une altitude moyenne 1429 m, entre 33° 45′ 29″ Nord de latitude et de 1° 13′ 24″ Est de longitude (Carte 2). Elle est limitée au Nord par la commune de Chehaima, au Sud par la commune d‟El , à l‟Est par la commune de Sidi Ameur et à Ouest par la commune de et la commune d‟El Bayadh.

2. Le cadre géologique

Le substratum géologique est à l‟origine de la nature lithologique et des formes géomorphologique. Leurs actions interviennent dans le développement et la répartition de la végétation (CRBT, 1978). Les données géologiques fournissent des indications précieuses sur la nature du substrat où se développe la végétation. Cette dernière répond d‟une manière assez fidèle à la nature lithologique et aux formes géomorphologiques (Bensaid, 2006).

La commune de Stitten fait partie du domaine de l‟atlas saharien, qui est caractérisé par des structures plissées de direction (Nord- Est-Sud- Ouest) d‟âge jurassique et crétacées. Les principales formations géologiques, roches mères des sols et sources des matériaux alluvionnaires, sont les suivantes :

- Le jurassique constitue des faciès très variées mais à dominance de calcaires durs et dolotomiques, alternant avec des bancs de marnes multicolores ;

4 PAW : Plan d‟Aménagement de la Wilaya d‟El Bayadh, 2010 23

Présentation de la zone d’étude

1°0'0"E 1°5'0"E 1°10'0"E 1°15'0"E 1°20'0"E 1°25'0"E 429 156 18 2436 27 21 482 4426 10 19 41 46 4 29 38 28 5 132220 14 4012 Chehaima 17 7 45 3 39 32 34°5'0"N 47 30 ³ Hadj 8 Cheguig Mechri 37 33 ³ 1

34°0'0"N 11

0 500 1 000 Km

33°55'0"N

Sidi Ameur Stitten ³ 33°50'0"N

33°45'0"N El Bayadh

0 100 200 Km 33°40'0"N Légende Wilaya d'El Bayadh Chef lieu wilaya Ghassoul Limites communes Zone d'étude 33°35'0"N Hautes plaines 0 15 30 Km Atlas Saharien Pré-Saharien Carte 2 : Carte de localisation administrative de la commune de Stitten

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Présentation de la zone d’étude

- Le crétacé comprend des faciès variés à dominance de roche calcaire tendres fréquemment encroutées ; - Le cénomanien, les roches sont constituées de séries marneuses et marno-calcaire alternant avec des calcaires plus durs. les marnes sont souvent salées et gypseuses ; - Le Turonien représente les séries calcaires composantes et dures formant les falaises et les bordures des synclinaux perchés ; - Le Sénonien se caractérise par une série à dominances marneuse et marno-calcaire.

3. Le cadre géomorphologique

La géomorphologie est considérée comme une expression synthétique de l‟interaction entre les facteurs climatiques et géologiques. Ainsi, les principaux cycles climatiques du quaternaire ont donné à la région steppique une physionomie particulière en relation avec la nature du substrat géologique et la tectonique d‟ensemble. l‟occupation du sol dans la région d‟El Bayadh, comme pour l‟ensemble du territoire steppique algérien, est fortement liée à la géomorphologie. Trois formes physiographiques importantes se dégagent en liaison avec la structure géologique et la nature des roches qui constituent le substratum géologique :

3.1. Les djebels et collines

Ils constituent essentiellement l‟Atlas saharien. Ils sont issus de l‟évolution d‟un relief plissé, formé par la succession spaciale plus aus moins régulière debombement convexes (anticlinaux) et decreux concaves (synclinaux). L‟érosion quaternaire a mis à jour toutes les zones résistantes en déblayant les couchs tendres (marnes).

En général, les zones anticlinales correspondent au sommets actuels et les synclinaux aux parties déprimées. On trouve cependant des reliefs inversés par suite d‟une érosion intense, et qui correspondent à des zones hauts appelés « synclinaux perchés ». l‟altitude de ces reliefs est comprise entre 1022 m (Sidi Slimane) et 2008 m (Djebel Ksel). Ces formes de relief sont parfois occupées par une végétation forestières très dégradée (Djebel Ksel, Djebel Boudarga…).

3.2. Les surface plus ou moins planes

Ces surfaces correspondent aux glacis, qu‟ils soient d‟acumulation ou de dénudation, qui entourent les montagnes. Plusieurs formes de glacis qui s‟emboitant les un dans les autres peuvent être distinguées :

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Présentation de la zone d’étude

 Les hauts glacis : datant du Quaternaire ancien et incisés par les Dayates de taille variable ;  Les glacis de racordemment du Quaternaire moyen : ( plus récent) relient les reliefs avec les hauts glacis. Ils présentent des accumulations calcaires sous forme d‟enctroutement. Ces glacis, souvent ensablés, sont recouverts d‟une végétation psammophile ;  Les glacis du Quaternaire récent : constitués par des dépôts alluviaux et colluviaux tels les chenaux et terrasses d‟oueds. L‟accumulation calcaire, moins importante, se présente sous forme de nodules et parfois d‟encrôutement.  Les dépression : On distingue deux types de dépréssions : - les dayas : dépression circulaires, se forment surtout au niveau des hauts glacis par le phénomène de dissolution de l‟épaisse croûte calcaire. - Les chotts : il s‟agit de chott chergui ; c‟est un vaste système endoreique du quaternaire moyen qui couvre plusieurs dizaine de km2 où s‟accumulent les eaux de ruissellement salés.

4. Les ressources en eau

La région d‟El Bayadh, est inscrite sur deux bassins versants, limités par la ligne de partage des eaux passant le long de l‟atlas saharien.

Sur l‟Atlas saharien, Les pluies qui tombent, les neiges qui restent sur le sol plusieurs jours, les couches calcaires et surtout les grandes épaisseurs de grès, lui donne une relative richesse en eaux. Ces grès de l‟albien (Crétacé inferieur), qui alternent avec les lits marneux, servent de réservoirs aux sources les plus fortes dont la plupart sont celles de l‟Atlas Sarahien.

Selon une étude faite par (ANAT, 2003)5, les unités hydrogéologiques les plus importantes que nous puissions rencontrer au niveau de l‟Atlas saharien c‟est :

- Les aquifères de l’Atlas saharien : Ces derniers, forment un réseau assez important draine la zone de l‟Atlas Saharien. - Les oueds : Qui prennent naissance dans les sommets et versants des reliefs montagneux traversent les vallées et dépressions, bifurquent vers le Nord ou le Sud et franchisse les plis en cluse pour se perdre, soit dans le bassin fermé (Chott Chergui), soit dans le Sahara.

5 ANAT : Agence National de l‟Aménagement du Territoire 26

Présentation de la zone d’étude

5. Les ressources en sol

La nature des sols et leurs répartition est en étroite relation avec les unités géomorphologiques. Ces sols sont peu pourvus de matière organique, avec un taux inférieur à 2 %. Leur texture est généralement grossière et leur structure grumeleuse présente une stabilité structurale relative (El-Zerey, 2012).

5.1. La classe des sols minéraux bruts

Elle est représentée par plusieurs types de sols: - les sols minéraux bruts d'érosion, les sols minéraux bruts d'apport alluvial, les sols minéraux bruts d'apport éolien. - Les sols à minéraux brut d‟érosion sont situés généralement sur pente assez forte où les couches superficielles sont constamment entrainées empêchant ainsi la formation du sol.

5.2. Les classes des sols peu évolués

Cette classe se distingue essentiellement par deux types de sols : - les sols peu évolués d'érosion, sur roche mère dure (calcaire, grès..) ou tendre (marnes), présentent une profondeur peu importante (< 20cm), une proportion élevée d'éléments grossiers, une forte charge caillouteuse, un horizon superficiel bien individualisé et un faible taux de matière organique. - Les sols peu évolués d'apport alluvial se répartissent particulièrement dans les chenaux et terrasses d'oueds alluvionnées et les Dhayates. Ces sols représentent la majeure partie des terres mise en culture.

5.3. La classe des sols calcimagnésiques

Elle concerne les sols présentant en général une surface sensible à l'érosion hydrique en nappe, couverte d'une pellicule de glaçage et en partie surmontée d'un voile sableux.

5.4. La classe des sols isohumiques

Elle est essentiellement représentée par les sierozems (Sol gris des bordures des déserts), qui se localisent sur les glacis plus ou moins caillouteux du Quaternaire moyen et ancien. Ces sols présentent une texture grossière, un taux de calcaire total élevé, un faible taux de matière organique inférieur à 1% et sont occupés par une végétation psammophile à Lygeum spartum, Arthrophytum scoparium, Thymealea microphylla. 27

Présentation de la zone d’étude

5.5. La classe des sols halomorphes

Elle se localise au niveau des zones d‟épandage des principaux oueds. Ces sols se forment dans les alluvions à texture généralement grossière et sont souvent recouverts par des dépôts éoliens. La salure est très élevée à cause de la nappe phréatique qui est très peu profonde.

6. La végétation

Le Houérou (1969) in Benabadji (1996) évoque la fidélité de la végétation à la morphologie, il précise qu'en zone aride, la végétation n'est fidèle qu'à certains aspects de la morphologie en relation directe avec la lithologie notamment la croûte calcaire ou gypseuse. Certains facteurs tels que la structure et la texture influent sur l'aération et les réserves d'eau. La concentration et la composition chimique du sol sont étroitement liées à la vie des plantes (Benabadji, 1996).

Ainsi, comme le souligne Barbero et al. (1990), les hétérogénéités bioclimatiques spatiales et temporelles, ainsi qu'une anthropisation très forte, influent sur l'organisation actuelle des écosystèmes en région méditerranéenne (Regagba, 2012). La région steppique algérienne n'échappe pas à cette règle où l'on observe une diversité du tapis végétal et de ses principaux stades de dégradation. Dans cette dernière, la végétation est soumise régulièrement au jeu des perturbations sous l‟action de l‟homme et de l‟animal. De même, l'aridité et la forte variabilité bioclimatique dans la région steppique ont favorisé la mise en place d'une assez forte diversité de végétation steppique. D‟après la carte d‟occupation des sols de la région de Stitten (Carte3), on distingue les formations suivantes :

6.1. Des groupements forestiers et pré-forestiers

Ce sont des formations développées sur les montagnes à la faveur d'un climat "tempéré" par l'altitude. Il s'agit surtout de jeunes forêts de Pin d'Alep (Pinus halepensis) introduit dans le cadre du barrage vert.

6.2. Des formations steppiques non salées

Ces formations sont basses et plus ou moins ouvertes, elles sont caractérisées par la dominance des graminées (Stipa tenacissima, Lygeum spartum.....) et/ou de chaméphytes (Artimisia herba alba, Artimisia compestris...).

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Présentation de la zone d’étude

- La steppe à alfa (Stipa tenacissima): Elle occupe les parties du terrain qui sont en relief. Le sol est fortement caillouteux et la terre fine est à prédominance limoneuse. La steppe à alfa est physionomiquement homogène.

- La steppe à sparte (Lygeum spartum): Elle occupe essentiellement les alluvions (qui forment, à la base des reliefs des glacis à pente faible et régulière), les zones dépressionnaires (Oueds) et les accumulations éoliennes hétérogènes.

- La steppe à armoise blanche (Artemisia herba alba): Elle occupe les dépressions non salées. Le sol, formé d'éléments attachés aux pentes par le ruissellement, est plus ou moins argileux. L'armoise blanche forme une steppe basse assez lâche et s'accompagne d'un cortège floristique très peu significatif. - Des jachères et des cultures : Il s'agit de culture annuelle (céréales) avec des jachères

pâturées plus ou moins anciennes.

Source BNEDER, 2001 Carte 3 : Carte d‟occupation des terres - Commune de Stitten

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Présentation de la zone d’étude

7. La répartition générale des terres

La répartition générale des terres est présentée en deux grandes rubriques :

7.1. Terres utilisées par l'agriculture

La wilaya d‟El Bayadh est à vocation essentiellement pastorale, sur un total de 71169 670 ha, la surface agricole utile (SAU) compte 71702 ha soit un ratio de 0,29 ha/hab, alors qu‟au niveau national ce ratio est de 0,25 ha/hab et 0,78 ha/hab au niveau de la région hauts plateaux Ouest.

La SAU de la commune de Stitten fait 3784 ha soit 5.27 % du SAU totale de la wilaya, répartie comme suit : Cultures herbacées avec 26.90%, jachères avec 61.83 % vignoble avec 0.05 %, plantation fruitières avec 11.20 %. Tandis que les pacages et parcours représentent 55173 ha soit 62.29 % de la superficie totale de la commune (Tableau 2).

Tableau 2: Répartition de la superficie agricole totale dans la commune de Stitten

Spéculations Superficie Superficie El Bayadh Stitten Terres Cultures Herbacées 9 278 1018 Superficie Labourables Jachères 50 531 2340 Superficie Agricole Utile Prairies Naturelles 00 00 Agricole S.A.U Cultures Totale Permanentes Vignobles 50 2 (S.A.T) Plantation Fruitière 11 843 424 Total de la superficie agricole utile (S.A.U) 71 702 3784 Pacages et parcours 5 693 498 55173 Total des terres utilisées par l'agriculture (S.A.T) 5 765 200 58957 Terres ou zones alfatières 240 251 8 031 Autres Terres ou zones forestières 122 111 4 584 Terres Terres improductives non affectées à l'agriculture 1 041 558 Terres improductives non affectées à l'agriculture 16998 (Sebkha) 550 Total 7 169 670 88570 Source : Annuaire statistique de la Wilaya d‟El Bayadh (2011), DSA (2013)

7.2. Autres terres

Ces terres répartissent en trois catégories - Zone alfatière d'une superficie de 8031 hectares, soit 9.06 % de superficie totale de la commune contre 3,35 % au niveau de la wilaya (Figures 2).

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Présentation de la zone d’étude

- Zone forestière avec une superficie de 4 584 hectares soit 5.17 % de la superficie totale de la commune, tandis que cette catégorie représente 1.70 % à l‟échelle de la wilaya. - Terres improductives non affectées à l'agriculture d‟une superficie de 16998 ha, soit 19.19% de la superficie totale de la wilaya, comprend les terres improductifs susceptibles d'être cultivés ou pacages (dunes terrains rocheux marneux) et les superficies couvertes par les agglomérations, bâtiments, parcs, voies de communications, rivières lacs ainsi que les sebkha.

19% 4% Terres agricoles 5% Pacages et parcours

9% Terres alfatières

Zone forestières

Terres improductives 63%

Source : Annuaire statistique (2011), DSA (2013)

Figure 2: Répartition de la superficie agricole totale dans la commune de Stitten

Une régression de la valeur fourragère des parcours steppiques a été constatée ces dernières années, du fait ce certain pratiques agricoles (défrichement accéléré, mauvaise gestion des parcours) ainsi que des périodes sèches répétitives, le tout conduisant à un processus de désertification et dégradation des parcours qui est constatable dans toute la wilaya à l‟exception d„une seule région ou le phénomène est moins visible et semble-t-il beaucoup plus lent : Les vallées protégées de la partie Nord-Est de l‟Atlas sont localisées en certains points des communes de Stitten, Boualem et à Sidi Amar.

Cette dégradation des parcours est accentuée avec l‟installation d‟exploitations agricoles et le développement anarchique de l‟agriculture en générale et la céréaliculture en particulier dans la steppe ce qui induit un labour des terres de parcours pour y produire de l‟orge fourrager afin de fournir une alimentation complémentaire au bétail. Toutefois ce type de pratique fragilise les sols et accélère ainsi la désertification.

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Présentation de la zone d’étude

8. Situation actuel des parcours de la commune de Stitten

Selon la carte de sensibilité à la désertification élaborée par le centre national des techniques spatiales (CNTS), en collaboration avec la Direction Générale des Forets (2010), la région des hautes plaines steppiques est menacée, car elle est très sensible à la désertification. La wilaya d‟El Bayadh ne fait pas l‟exception, elle est classée dans la catégorie des zones de très forte sensibilité à la désertification avec un taux de 87%.

Sur une grande partie de son territoire, la commune de Stitten, est classée parmi les zones moyennement sensibles à la désertification (Carte 4).

Source : CTS-DGF (2010) Carte 4: Carte de la sensibilité à la désertification, commune de Stitten

II. Etude climatique et bioclimatique de la zone d’étude D‟après Humboldt (1808) in Benabadji (1991), le climat joue un rôle essentiel dans les déterminismes de la répartition des plantes. Emberger (1930-71), a particulièrement souligné

32

Présentation de la zone d’étude ce rôle pour la végétation méditerranéenne, de ce fait, le climat est un facteur très important qui se place en amont de toute étude relative au fonctionnement des écosystèmes écologiques (Benabadji, 1991).

Il est bien connu que les précipitations sont très variables en zone aride, cette variabilité se manifeste à la fois dans le temps et dans l'espace. Toutefois, le degré de variabilité ne dépend pas seulement des précipitations moyennes annuelles, mais aussi du type de climat considéré, c'est-à-dire du régime saisonnier des précipitations et des températures et aussi des conditions géographiques générales et locales (le Houérou 1992).

En général, les steppes se caractérisent par un climat de type méditerranéen avec une saison estivale sèche et chaude alternant avec une saison hivernale pluvieuse, fraîche sinon froide. Diminution et irrégularité accrue des pluviosités, augmentation des températures et de la longueur des périodes de sècheresse estivale rendant encore plus difficiles les conditions de développement des plantes avec un bilan hydrique déficitaire (le Houérou, 1996).

En 1930 L. Emberger proposait, une formule climatique pour exprimer les caractères du climat méditerranéen dont "les éléments climatiques les plus importants par rapport à la végétation sont les pluies, les températures, l'évaporation" (Peyre, 1978; Sauvage, 1963).

Les précipitations et les températures sont les deux paramètres retenus dans cette études, d‟autres variables climatiques sont aussi analysées brièvement tels que le vent, la gelée blanche et la neige. Les données utilisées sont recueillies par l‟Office National de la Météorologie (ONM).

1. Les précipitations 1.1. La pluviosité annuelle Les précipitations exercent une action prépondérante pour la définition de la sècheresse globale du climat (Le Houerou et al., 1979). Les dernières décennies ont connu une diminution notable de la pluviosité moyenne issue d‟annuelle, avec parfois plusieurs années consécutives de sécheresse persistante. La diminution des précipitations moyenne calculée sur une période (1913-1938) est de l‟ordre de 18 à 27 %, particulièrement du Sud-Ouest Oranais, les pluviosités annuelles n‟ont pas dépassé 25 % de la moyenne, et la durée de la saison sèche aurait augmenté de 2 mois entre 1913-1938 et 1978-1990 (Djellouli & Nedjraoui, 1995). Les séries de données pluviométriques de janvier à décembre, sont récoltées entre 1976-2011 pour la station d‟El Bayadh. Sur la base de ces données, nous avons établi la courbe d‟évolution des précipitations annuelles pour la station d‟El Bayadh illustrées dans la Figure 3. 33

Présentation de la zone d’étude

600 546,54 550

500 450 443,3 400 409,7 415,3 350 379,5 300 250 269,34 200 150 164 Pluviosité Pluviosité (mm) 100 123,8 117,2 50 106,8 0

Précipitation annuelle Moyenne

Source (ONM, 2011) Figure 3: Variabilité interannuelle de la pluviosité de la station d‟El Bayadh pour la période (1976 –2011) Il est bien connu que les précipitations sont très variables en zone aride (Le Houérou, 1992). Comme toute la région des hautes plaines Sud Oranaises, la région d‟El Bayadh ne fait pas l‟exception, les pluies sont caractérisées par leurs irrégularités et par une variabilité interannuelle. Nous constatons que la pluviosité moyenne annuelle de la wilaya d‟El Bayadh est relativement faible 269.34 mm/an en moyenne.

L‟évolution de la pluviosité sur une période de 35 ans dans la région d‟El Bayadh accusent des fluctuations importantes, la plus forte valeur a été enregistré en 2011 avec un maximum de 546.54 mm et le minimum avec 106.8 mm enregistré en 1998.

L‟importance de la variabilité interannuelle est attestée par le coefficient de variation (CV) (qui est le quotient de l‟écart type sur la moyenne, exprimé en pourcentage des précipitations), qui est égale à 37 %, alors qui été de 32 % (1975, 2007) (Slimani, 1998), et de l‟ordre de 24% pour une petite période (1977, 1993) (Slimani, 2012). Ce coefficient de variation est légèrement supérieur à celui donné par Le Houérou (1992), qui a estimé que ce dernier est de 28% pour les zones arides de Nord de l‟Afrique.

1.2. La pluviosité mensuelle La variation mensuelle des précipitations est très marquée dans notre station (Figure 4). Les régimes pluviométriques mensuels dans la région d‟El Bayadh se distinguent par deux maximas pluviométriques, le premier en octobre avec de 32.06 mm et le second en mars avec 31.01 mm. Alors que les minima sont enregistrés pendant l‟été et c‟est le mois de juillet qui a enregistré la valeur moyenne la plus faible avec 5.64 mm.

34

Présentation de la zone d’étude

32,06 35 30,01

30

25 20 15

10 5,64 Pluviosité Pluviosité (mm) 5 0 Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec

Source (ONM, 2011) Figure 4: Précipitations mensuelles moyennes de la période (1976-2011)

En effet la précipitation mensuelle moyenne n'est pas réellement représentative dans les climats à différenciation pluviométrique comme le climat méditerranéen et notamment ses étages aride et saharien (Ferchichi, 1996).

1.3. Régime saisonnier des pluies

Ce n‟est pas le total des pluies qui intéresse l‟agropasteur, l‟agriculteur et l‟éleveur, mais surtout, leurs répartitions dans l‟année. Selon Despois ( 1955) in Bousmaha (2012) l‟étude du régime des pluies est plus instructive que de comparer des moyennes ou des totaux annuels.

L‟étude du régime des pluies est plus instructive que de comparer des moyennes ou des totaux annuels. Il est préférable que les saisons soient placées dans l‟ordre qui intéresse les agropasteurs de la région steppique. La Figure 5, présente les volumes des pluies des quatre saisons dans notre station. La répartition saisonnière des pluies de la station d‟El Bayadh, montre un régime saisonnier de type APHE, où l‟automne (A) et le printemps (P) sont les saisons les plus arrosés avec des valeurs respectives 84,44 mm et 79.93 mm. L‟été (E) étant la saison la plus sèche avec seulement 37.30 mm. Un changement du régime saisonnier entre le début et la fin du siècle dans la station D‟el Bayadh, a été constaté par Hammouda (2009). La première séquence temporelle été caractérisée par le régime AHPE, alors que la deuxième été de type PHAE. Les précipitations d‟automne ont un rôle important dans le cycle biologique annuel même si celles d‟hiver et de printemps ne sont pas à sous-estimer du fait que l‟une contribue à maintenir l‟humidité du sol et l'autre intervient en phase de croissance (Aidoud, 1989).

35

Présentation de la zone d’étude

Le pourcentage moyen des pluies d‟été dans notre station d‟étude est significatif. Il est de l‟ordre de 13.84 % (37.30 mm). Les évènements pluvieux dans notre zone d‟étude sont caractérisés par une grande variabilité intra-annuelle (fortes irrégularités mensuelles) et même inter-annuelle.

90,00 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 A P H E Pluviosité saisonnière 84,44 79,93 67,67 37,30

Source (ONM, 2011) Figure 5: Précipitations saisonnières en (mm) de la station d‟El Bayadh (1976-2011).

L‟efficacité réelle de cette pluie peut encore diminuer en raison du caractère orageux des précipitations et aussi la fragilité du sol ainsi que sa structure qui gêne l‟infiltration de l‟eau dans le sol à cause d‟une « pellicule de glaçage », d‟après Djebailli (1984), cette dernière est une mince couche limoneuse formé au niveau de la partie superficielle du sol après des longues périodes de sécheresse, ceci va impliquer des phénomènes d‟érosion hydrique des sols.

2. Les températures

Djebaili (1984), note que la caractérisation de la température en un lieu donné se fait généralement à partir de la connaissance d‟au moins cinq variables importantes qui sont les moyennes des minima et maxima, la moyenne mensuelle, le minimum absolu, ainsi que l‟amplitude thermique. Alor que de point de vu végétation, L. Emberger notait que la vie végétale se déroule entre des minima et des maxima thermiques (Peyre, 1978) ( la moyenne des minimums du mois le plus froid « m » et la moyenne des maximums du mois le plus chaud « M »).(S Djebailli, 1984)

Les différents paramètres relatifs aux variables thermiques dans notre zone d‟étude sont reportés dans tableau suivant :

36

Présentation de la zone d’étude

Tableau 3: Variation des températures dans la station d‟El Bayadh (1976-2005)

Mois Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Déc

M 9,56 12,02 15,45 18,58 23,86 30,19 34,21 33,38 27,99 21,07 14,68 10,73

m - 0,14 1,1 3,52 6,23 10,75 16,25 19,94 19,12 15,07 10,01 4,58 1,2

M+m/2 4,71 6,56 9,485 12,405 17,305 23,22 27,075 26,25 21,53 15,54 9,63 5,965

M : Moyenne des températures maximales du mois le plus chaud en°C m : Moyenne des températures minimales du mois le plus froid en°C

M+m/2 : Moyenne des températures moyennes en°C

Dans les hautes plaines Sud oranaises, les températures varient normalement dans l‟année, élevées en saison estivale et basses en saison hivernale.

D‟après le tableau 3 et la figure 6, nous constatons que le mois de janvier est le mois le plus froid, la valeur de « m » enregistré est de -0.14 °C, et celui le plus chaud est le mois de Juillet où on a enregistré un « M » égal à 34.21 °C .

40

35

30

25

20

15

10

5

0 Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aout -5 M m

Figure 6: Température moyenne mensuelle maximale et minimale de la station d‟El Bayadh (1976 –2005)

Selon les données climatiques de la station d‟El Bayadh pour la période de (1976-2005), et contrairement aux précipitations, les températures ne présentent pas des variations

37

Présentation de la zone d’étude interannuelles important, l‟amplitude thermique (M-m) est de 34.35, l‟écart est caractéristique du climat de la steppe fortement continental.

Mise à part, la température et la précipitation, d‟autres paramètres climatiques peuvent également jouer un rôle important dans la vie du végétal, et accentuer les effets des températures. Il s‟agit en particulier des neiges, et des vents.

L‟enneigement moyen pour El Bayadh est de 13.1 jours/an, avec une épaisseur de couche neigeuse de 10 cm, exceptionnellement de 40 cm. La région subit, entre 40 et 60 jours de gelée blanche par an qui peut se produire dès octobre et jusqu‟au mois de mai, contribuant ainsi à faire baisser les températures minimales plus dans le négatif.

L‟action de sirocco, vent chaud et sec provenant du Sud du sahara et soufflant vers le Nord peut à son tour faire monter les températures à plus de 38°C. Ce vent souffle en moyenne de 20 à 30 jours sur la région. Le sirocco peut souffler en toute époque de l‟année, mais il est rare pendant les mois les plus froids. Il souffle surtout en juillet et en août, provoquant des orages, mais son passage est d‟autant plus catastrophique qu‟il survient tôt (avril-mai). Chargé de sable favorise le phénomène de désertification et la dégradation de la steppe.

3. Synthèse climatique

Dans le but de caractériser les climats, et rendre les données climatiques plus significatives, différents indices ont été établis par plusieurs auteurs. Parmi les expressions les plus utilisées en steppe et intégrant les deux importants variables, pluviosité et température, citons le quotient pluviothermique (Q2) d‟Emberger (1952), le diagramme ombrothermique et l‟indice xérothermique de Bagnouls et Gaussen (1953).

3.1. Climagramme d’EMBERGER

Dans les régions méditerranéennes l‟amplitude thermique est un facteur important de la répartition de la végétation. Pour permettre une classification zonale plus fine, nous avons tenté d‟établir une synthèse climatique et bioclimatique principalement fondée sur la méthode d‟Emberger. Cette méthode repose sur le calcul de Q2.

( ) ( )

P : Pluviosité moyenne annuelle.

M : Moyenne des maximums du mois le plus chaud (Degré Kelvin).

38

Présentation de la zone d’étude m: Moyenne des minimum du mois le plus froid

Pour éviter les températures négatives, celles-ci seront exprimée en degrés Kelvin (T°C + 273).

M-m : amplitude thermique extrême moyenne.

La valeur du quotient thermique varie en fonction inverse du caractère xérique du milieu. Plus la sécheresse annuelle globale est grande, moins la valeur du quotient est élevée.

Le quotient pluviométrique Emberger, permet de déterminer l‟étage bioclimatique d‟une station donnée, il fait intervenir « m » ; il porte les stations sur un graphique en coordonnées cartésiennes où il place « Q2 » en ordonnées et « m » en abscisse. Les limites entre les climats sont établies à l‟aide des données de la phytogéographique.

Dans notre station d‟étude, la valeur du Q2 égale à (25,46) et la température moyenne des minima du mois le plus froid (-0,14°C), situent la station d‟El Bayadh dans l‟étage bioclimatique aride supérieur à hiver froid (Figure 7). La station a changé d‟étage bioclimatique, dans une période allant de 1913 à 1938 ; El Bayadh appartenait à l‟étage semi- aride moyen à hiver froid (Hammouda, 2009).

3.2. Diagramme ombrothermique de BAGNOULS ET GAUSSEN (1953)

Le diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1953) permet de calculer la durée de la saison sèche. Il tient compte de la pluviosité moyenne mensuelle et la température moyenne mensuelle de la période indiquée.

Selon BAGNOULS et GAUSSEN (1953) in Kaabeche (1990), un mois est dit biologiquement sec si, "le total mensuel des précipitations exprimées en millimètres est égal ou inférieur au double de la température moyenne, exprimée en degrés centigrades"; cette formule (P inférieur ou égal 2T) permet de construire des « diagrammes ombrothermiques » traduisant la durée de la saison sèche d'après les intersections des deux courbes.

Sur 29 ans (1976--2005), le diagramme ombrothermique révèle qu‟il y a une alternance de deux périodes l‟une humide et l‟autre sèche. La période humide dure cinq mois, de janvier à avril, et de novembre à décembre, la période sèche dure sept mois d‟avril à octobre (Figure 8).

39

Présentation de la zone d’étude

Figure 7: Situation pluviothermique de la station d‟El Bayadh

50 El Bayadh 100

40 80

C)

° 30 60

T ( T P (mm) P 20 40 Période sèche 10 20

0 0 Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Déc Mois T °C P(mm)

Figure 8: Diagramme ombrothermique de la station d‟El Bayadh Période (1976-2005)

40

CHAPITRE III :

MATERIELS ET METHODES

Matériels et méthodes

I. Problématique et objectif de la recherche Assurer une bonne gestion des parcours steppiques n'est que le début du processus de conservation. Pour pouvoir intervenir efficacement et d‟entreprendre des stratégies de protection adéquate, cette gestion, nécessite avant tout un bon diagnostic et une meilleure compréhension de système écologique (sol, végétation, climat), ainsi que le système socioéconomique constituant ces milieux , leur composition, leur fonctionnement ainsi que leurs interactions spatio-temporelles, afin de tracer un plan de gestion et de mettre en place des stratégies rationnelles pour l‟utilisation durable de ces parcours. L‟objectif de ce mémoire est de caractériser les parcours de la commune de Stitten dans un but de proposer des orientations de gestion durable. Afin de réussir ce dernier, le modèle proposé doit impérativement trouver l‟équilibre entre une vie écologiquement vivable, économiquement viable et socialement équitable. Face à la complexité de ce territoire steppique, les concepts que nous avons mis en lumière dans le premier chapitre, tendent a imposé l‟idée d‟approche systémique pour bien caractériser le milieu, bien comprendre les liens et les interdépendances entre la technique de gestion appliquée par HCDS (Mise en défens) et l‟état actuelle des parcours.

Pour cela, nous avons analysé et caractérisé les 2 systèmes de la zone d‟étude à savoir :

- Le système écologique : avec ces deux milieux : (1) abiotique : Le milieu physique : sol, (2) biotique : La végétation par la caractérisation de la composition végétale, la richesse et la diversité floristique, le recouvrement, la valeur pastorale et la production pastorale ; - Le système socioéconomique : les personnes qu‟y habitent, ainsi que leurs différentes activités économiques.

Pour l‟étude de la végétation et l‟étude pédologique, la délimitation et la description (coordonnées géographiques, superficies…ect) des sites d‟échantillonnage, ont été réalisées par le Haut-Commissariat au Développement de la Steppe - El Bayadh (HCDS).  L‟information de base sur la végétation provient de l‟échantillonnage effectué sur sites lors de 2 campagnes (2013-2014). Cette étude est complétée par une étude édaphique.  Le contexte socioéconomique est abordé à travers des enquêtes menées en printemps lors de deux compagnes (2013, 2014) sur un échantillon de 47 pasteurs et agropasteurs, les autres données ont été recueillies de différentes institutions de la wilaya d‟El Bayadh.

La démarche méthodologique adoptée dans notre travail se résume dans le schéma suivant :

41

Matériels et méthodes

Figure 9: Démarche méthodologique

42

Matériels et méthodes

II. Zonage et échantillonnage

Dans cette partie, nous détaillons la démarche méthodologique adoptée pour l‟étude de la végétation et l‟étude pédologique, avec un zoom sur : - Le zonage et le choix de sites ; - La méthode l‟échantillonnage (végétation, sol).

1. Zonage et choix de sites

Afin de donner une image complète et caractériser la flore actuelle de la commune de Stitten, l‟échantillonnage a été effectué dans les quatre mises en défens, ce choix est néanmoins orienté par la présence des nappes alfatières (Figure 10, Tableau 4). Ces unités ont été mises en défens par les services de l‟HCDS, depuis l‟an 2000 pour la station d‟El Ktifa et Echaab Lahmar, et depuis 1997 pour Oued El Hdjel et Mgoucheche. De même, l‟échantillonnage a été effectué dans les parcours libres avoisinants et lointains de ces mises en défens, mais qui sont semblables du point de vue des conditions édaphiques et climatiques à ceux qui sont protégés, mais ils sont réservés à l‟élevage durant toute l‟année.

Tableau 4: les caractères généraux des 4 mises en défens étudiées

Superficie Mis en Mise en défens Coordonnées Type de formation (Ha) défens depuis 001° 16′ 15.6" N El Ktifa 600 2000 Stipa tenacissima 33° 42′ 49.68" E 001° 14′ 27.6" N Oued el Hdjel 12000 1997 Stipa tenacissima 33° 52′ 1.56"E Echaab 001° 20 10.30"N 6000 2000 Stipa tenacissima Lahmar 33° 46′ 20.28" E 001° 14′ 3.12"N Mgoucheche 12000 1997 Stipa tenacissima 33° 56′ 26.16"E

2. Méthode d’étude de la végétation

2.1. Echantillonnage de la végétation

Selon Gounot (1969) et Daget (1989), pour toutes études écologiques fondées sur des relevés de terrain, l‟échantillonnage est la première phase du travail et toute la suite en dépend. Comme le tapis végétal n‟est jamais étudié d‟une manière continue, son étude se fait grâce à

43

Matériels et méthodes

Figure 10: Vue générale des différentes stations étudiées

44

Matériels et méthodes un échantillonnage permettant de répartir les échantillons de façon à ce qu‟ils donnent une image valable de l‟ensemble de la végétation.

L‟échantillonnage consiste en général à choisir un nombre limité d‟éléments dans un ensemble, « de façon à obtenir des informations objectives et d‟une précision mesurable sur l‟ensemble» (Gounot, 1969).

Le choix de type d‟échantillonnage dépend globalement sur la réalité du terrain, l‟objectif de l‟étude, et sur les données disponibles : Documentations bibliographiques, support cartographiques (cartes thématiques, photographies aériennes, image satellitaire…etc.).

Dans notre cas, et afin d‟aboutir à notre objectif, nous avons opté pour un type d‟échantillonnage mixte (subjectif et systématique), où un inventaire floristique et écologique a été réalisé.

- L’échantillonnage subjectif, ce type d‟échantillonnage est considéré au sens de Gounot (1969) « comme une méthode de reconnaissance qualitative rapide permettant de déblayer le terrain en vue d‟étude plus précise». Le principe de cette technique consiste à choisir, comme échantillons, des zones qui paraissent particulièrement homogènes et représentatives. - L’échantillonnage systématique, qui est d‟après Long (1974), consiste à disposer des échantillons selon un mode répétitif pouvant être représenté par un réseau de mailles réguliers, de bandes ou de transect de lignes en disposition régulière, de segments consécutifs, de ligne de points ou de points quadras alignés.

2.2. Réalisation des relevés phytoécologiques et floristiques Pour les relevés phytoécologiques, plusieurs lignes d‟échantillonnage ont été effectué au niveau de chaque site pour la détermination du taux de recouvrement, de la composition floristique et des états de surface du sol à l‟aide de la méthode des points quadrats. Cette méthode a une large application en écologie végétale, surtout dans les pays tempérés (Daget et Poissonet, 1969 ; Long et al., 1970, Jonasson, 1983) in Melzi (1986). Elle a été adaptée aux écosystèmes steppiques dans l‟analyse de la structure de la végétation et des caractères de la surface du sol (CRBT, 1978 ; Nedjraoui, 1981 ; Aidoud, 1983). La méthode a été décrite dans les guides méthodologiques de ROSELT/OSS (2004b)6 : L‟opération est menée par deux personnes le lecteur et le transcripteur. Le lecteur descend une fine aiguille

6 ROSELT : Réseau d‟Observatoire pour le Suivi Ecologique à Long Terme / OSS : Observatoire du Sahara eu du Sahel 45

Matériels et méthodes verticalement dans la végétation et le transcripteur note, sur un formulaire édité à cet effet, les contacts de cette aiguille avec des parties de végétation puis avec les éléments de surface du sol. L‟opération est répétée, le long d‟un ruban gradué tendu dans (ou sur) la végétation, à intervalles réguliers. L‟intervalle est adapté au grain de répartition de la végétation.

Il convient, en fonction du couvert végétal présent, de déterminer le nombre de mesures ou observations qu‟il est nécessaire d‟effectuer, pour obtenir des données statistiquement valables. Il est considéré, pour un site échantillonné, qu‟un nombre minimum de 100 points de contact avec la végétation est nécessaire pour que la fréquence puisse être mathématiquement assimilée à un recouvrement. La maille (10 cm) et la distance (20 m) utilisées sont celles retenues par l‟ex. C.R.B.T. pour l‟étude de la végétation steppique du Sud oranais (Melzi, 1986). Ce dispositif linéaire permet de mesurer le recouvrement de la végétation et les autres éléments de la surface du sol.

En plus des espèces végétales rencontrées sous la ligne (relevé linéaire), la liste floristique a été complétée par un recensement des espèces existantes dans une aire minimale d‟échantillonnage qui correspond à l‟aire dans laquelle la quasi-totalité des espèces de la communauté végétale est représentée au sens de Gounot (1961). Ce dernier est estimé entre 32 m2 à 64 m2 en zone steppique Algérienne, ce qui concorde avec les travaux antérieurs réalisés dans les régions steppiques Achour (1983) et Aidoud Lounis (1984) dans les hauts plateaux du Sud Oranais et Melzi (1986) à Djelfa.

Cinquante-sept (57) relevés phytoécologiques et floristiques ont été effectués dans les 4 mises en défens, ainsi qu‟en dehors de ces dernières (parcours libres proches et lointains). Les points GPS de ces relevés sont positionnés sur la carte de la commune de Stitten à l‟aide de logiciel ArcGis 10.1 (Carte 5).

Les espèces végétales caractéristiques des sites protégés et parcours libres ayant été identifiées, ont fait l‟objet d‟une étude qualitative et quantitative approfondie ainsi que de l‟état de surface du sol pour chaque ligne effectuée.

2.3. Analyse qualitative de la végétation

2.3.1. Caractérisation de la systématique et détermination du spectre biologique

L‟identification des taxons a été faite à partir des flores de Quezel et Santa (1962-1963), qui a été actualisée par Dobignard and Chatelain (2010, 2011, 2012, et 2013). Une double nomenclature établi la correspondance entre ce dernier référentiel et la flore d‟Algérie.

46

Matériels et méthodes

Carte 5 : Positionnement de 57 relevés phytoécologiques et floristiques

47

Matériels et méthodes

Les espèces ont été caractérisées du point du vue spectre biologique, selon la classification de Raunkiaer qui prend en compte la position par rapport au sol, des bourgeons de « rénovation » du végétal. Cette classification permet de reconnaître, en ce qui concerne les « végétaux vasculaires », les 5 principaux types biologiques :

 Les thérophytes : Plantes annuelles passant la mauvaise saison sous forme de graine ou de spores ;  Les cryptophytes (Géophytes) : Plantes qui survivent grâce à leurs parties souterraines (bulbes, tubercules, ou rhizome) ;  Les hémicryptophytes : Plantes dont les bourgeons de rénovation sont ras du sol et passent la mauvaise saison sous forme de rosettes ;  Les chaméphytes : Plantes dont les bourgeons de rénovation se trouvent entre 0 et 25 cm.  Les phanérophytes : Plantes dont les bourgeons de rénovation sont à plus de 25 cm du sol.

L'intérêt de regrouper les taxons selon leur mode de croissance ou leur morphologie constitue un élément important dans la description de la physionomie et de la structure de la végétation, mais aussi de son fonctionnement. En effet, le spectre biologique d‟une végétation exprime les adaptations évolutives des plantes à l'environnement Orshan (1982) in jauffret (2001).

Selon le même auteur, la comparaison des spectres biologiques obtenus pour les différents systèmes écologiques permettra d‟identifier les patrons de distribution des types biologiques et de répondre à l‟hypothèse suivante : « La distribution des types biologiques de Raunkiaer change avec le niveau de dégradation ».

2.3.2. Type biogéographique

L'existence de divers ensembles biogénétiques et biogéographiques majeurs, constitue un des facteurs essentiels pour expliquer la richesse des essences Quezel (1985) in Belhacini (2011). Les deux types de caractérisation biologique et phytogéographique seront mis en évidence par un spectre brut global et comparées.

2.4. Analyse quantitative de la végétation

2.4.1. Le recouvrement global de la végétation (RGV)

Le recouvrement global de la végétation est un indicateur de l‟état de la végétation Gounot (1961) in Slimani (1998).

48

Matériels et méthodes

Le RGV est le rapport en % entre le nombre de points où l‟on a relevé la présence un taxon (Nv) et le nombre total de points de lecture (N). Il s‟obtient également en retranchant du nombre total de points de lecture, le nombre de points sans contact avec la végétation. Il est exprimé par la relation qui suit : ( )

D‟où : Nsv : Nombre de point sans végétation N : Nombre de point de lecture (100 à 200, dans les écosystèmes steppiques).

2.4.2. La fréquence spécifique (FSi)

La fréquence spécifique exprime la probabilité de présence d‟une espèce « i » dans l‟unité échantillonnée. Elle est égale au rapport exprimé en pourcent du nombre de fois « ni » où l‟espèce « i » a été recensée le long de la ligne au nombre totale de points de lecture (N).

Où, le ni : Nombre de point où l‟espèce « i » a été notée sur le formulaire.

2.4.3. La contribution spécifique

La contribution spécifique se définit comme le rapport de la fréquence spécifique d‟une espèce à la somme des fréquences spécifiques de toutes les espèces recensées (Ph Daget & Poissonet, 1971).

∑ 2.4.4. La diversité spécifique

2.4.4.1. L’indice de Shannon

Pour mesurer la diversité des communautés biologiques, on emploie l‟indice de diversité spécifique H‟ adaptée de la théorie de l‟information (Shannon et Weaver, 1949), en rassemblant dans un indice global, l‟estimation de la richesse en espèces et celle de la plus ou moins régularité de la répartition des individus entre les espèces. La diversité alpha (α) qui représente la diversité des espèces à l‟intérieur d‟un milieu, peut être déterminée à partir de la formule suivante :

49

Matériels et méthodes

Avec : H’= L‟indice de diversité de Shannon S = nombre total d‟espèces pi = (nj/N), fréquence relative des espèces (compris entre 0 et 1) nj = fréquence relative de l‟espèce j dans l‟unité d‟échantillonnage N = somme des fréquences relatives spécifiques L‟indice de Shannon varie à la fois en fonction du nombre d'espèces présentes et en fonction de la proportion relative des individus des diverses espèces. Il varie souvent de 0 à 5 et s'exprime en bits. Un indice de diversité de Shannon élevé correspond à des conditions du milieu favorables à l'installation de nombreuses espèces; c'est le signe d'une grande stabilité du milieu (Dajoz, 1985).

2.4.4.2. Equitabilité de Pielou

Les structures d‟abondance relative des espèces déterminent l‟équitabilité ou la composante de dominance de la diversité. L‟évaluation de l‟équitabilité est utile pour détecter les changements dans la structure d‟une communauté et a quelquefois prouvé son efficacité pour détecter les changements d‟origine anthropique. La mesure de l‟équitabilité donnée par l‟expression suivante :

L'équitabilité varie entre 0 et 1. Elle tend vers 0 quand la quasi-totalité des effectifs correspond à une seule espèce du peuplement, et tend vers 1 lorsque chacune des espèces est représentée par le même nombre d'individus (Barbault, 1992).

2.4.5. Evaluation de la valeur pastorale (VP)

L‟une des approches phytoécologiques les plus utilisées pour estimer la qualité d'un parcours, consiste à calculer sa valeur pastorale (Hirche, Boughani, & Nedjraoui, 1999). Elle tient compte de l‟abondance relative des espèces mesurées par leur contribution spécifique au tapis végétal (Csi) et de leur qualité bromatologique mesurée par l‟indice spécifique de qualité (Isi) affectée de façon empirique à chaque espèce (Daget & Poissonet, 1971). On additionne en suite les résultats obtenus pour l‟ensemble des espèces de la station (Floret, 1988).

La formule qui a été utilisée par Aidoud (1989) se présente sous la forme suivante :

50

Matériels et méthodes

∑( )

Où : VP : indice de valeur pastorale ;

Csi : Contribution spécifique (en %) ;

Isi : Indice spécifique de qualité.

2.4.5.1. Rappel sur l’indice de qualité spécifique (Isi)

C‟est une expression empirique de la valeur alimentaire des végétaux. Elle est basée sur plusieurs paramètres qui sont la vitesse de croissance de la végétation, la digestibilité, l‟assimilabilité la saveur et son importance pour l‟animal. Ces indices situent les espèces les unes par rapport aux autres, des plus mauvaises aux meilleures, dans des échelles arbitraires de 05, 08 ou 10 niveaux selon les auteurs (Daget & Poisonnet, 1971).

2.4.6. Détermination de la productivité pastorale

Cette estimation sera calculée à partir des relations linéaires mises en évidence par Aidoud et Nedjraoui, 1981 dans les hautes plaines steppiques de la Wilaya de Saïda. Ainsi, la productivité pastorale d‟une unité « i » est exprimée par l‟équation de la droite :

PPi = 7.52Vpi

PPi : (UF/ha/an) : productivité pastorale d‟une unité i VPi : La valeur pastorale d‟une unité i

Cette relation est exprimée en unité fourragère par hectare et par an (UF/ha/an), et permettra de classer les parcelles expérimentales par degré de dégradation, incluant la charge pastorale potentielle au cours des différentes saisons.

2.4.7. La charge pastorale d’un parcours

Le calcul de la capacité de la charge potentiel d‟un parcours est basé sur la connaissance des besoins énergétiques des animaux (en moyenne 400 UF/an pour une brebis ayant un agneau par an), la charge exprimée en nombre d‟hectares nécessaires pour un mouton (Ha/UO) est donnée par la relation suivante :

51

Matériels et méthodes

Chi (Ha/UO) : Capacité de charge potentielle d‟un parcours i UO : Unité ovine VPi : Valeur pastoral d‟une unité i

3. Méthode d’étude pédologique

Le sol n‟est plus considéré comme inerte reflétant uniquement la composition de la roche sous-jacente, il prend naissance, il évolue sous l‟action du milieu dits « actifs » climat et végétation (Duchauffour, 1977). Devant l‟absence de donnée pédologiques sur notre zone d‟étude, nous avons été amené à réaliser un certain nombre d‟analyses physico-chimiques qui ont pour objectif de :

 Caractériser et connaitre aux mieux l‟aspect écologique des sols existant dans notre zone d‟étude,  Décrire et d'analyser les substrats de la végétation steppique des stations mises en défens ainsi que les parcours libres ;  Mesure de la stabilité structurale dans les différents sites (Mise en défens, parcours libres).

Les relevés pédologiques sont réalisés dans les placettes établies lors de l‟étude la végétation. L‟échantillonnage du sol a été mené durant le printemps 2014, les échantillons ont étaient prélevés aussi bien dans la mise en défens (sous touffes/inter-touffes) qu‟en parcours libres.

Les profils de sols comprenant deux horizons bien distincts : le niveau superficiel H1 (10 ±

8,72 cm), et le niveau sous-jacent H2 (15,75 ± 1,50 cm) (Figure 11). Ceci est dans un but de faire ressortir les taux de chaque variable mesuré en fonction de la position des profils et de monter dans quelle mesure il se modifie avec la profondeur dans les différents sites (sous- touffes, inter-touffes et parcours libres). Les 24 échantillons prélevés sont recueillis dans des sachets étiquetés, puis séchés à l'air libre, tamisés dans un tamis de 2 mm puis analysés afin dedéterminer certaines caractéristiques physico-chimiques du sol.

Sept variables édaphiques ont été mesurées pour chaque échantillon du sol, à savoir : la granulométrie, le pH, le taux de matière organique, le calcaire total, la conductivité, la capacité d‟échange, la stabilité structurale. Les principes et les méthodes d‟analyses sont cités dans l‟annexe 3.

3.1. Analyse granulométrie

Le but de l‟analyse granulométrique est de déterminer la distribution dimensionnelle des « particules élémentaires » du matériau constitutif d‟un sol. Comme celles-ci sont le plus souvent 52

Matériels et méthodes

Profil pédologique du sol (Sous- Touffes) Profil pédologique du sol (Inter- Touffes)

Profil pédologique du sol (Parcours libre)

Figure 11: Les profiles pédologiques dans les stations d‟études

53

Matériels et méthodes agrégées les unes aux autres, l‟analyse proprement dite doit être précédée par une préparation de l‟échantillon qui a pour but de les dissocier (Chauvel & Monnier, 1967).

Cinq (5) classes de particules minérales ont été identifiées par leurs tailles selon l‟échelle d‟Atterbreg après destruction de la matière organique : Argiles, limon fins, limons grossiers, sables fins et sables grossiers. Cela nous permet de connaître certaines caractéristiques physico- chimiques du sol du notre zone d‟étude. 3.2. Dosage de l'acidité du sol (pH)

Le pH, est l‟unité de mesure de la concentration en ions hydrogènes, permettant d‟évaluer l‟acidité ou la basicité d‟un milieu. Le pH influence la disponibilité des éléments minéraux dans le sol, leur toxicité éventuelle et l‟activité microbiologique du sol.

En effet, lorsque le pH est près de la neutralité (pH = 7), la disponibilité des éléments nutritifs essentiels contenus dans le sol est maximale. La plante peut alors puisée tout l‟azote, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium et les oligoéléments nécessaires à sa croissance. La disponibilité diminue lorsque le pH descend sous la barre de 5,5.

3.3. Mesure de la conductivité électrique

L‟estimation de la teneur globale en sel dissous d‟un échantillon de terre est déterminée en mesurant la conductivité électrique. Elle permet d'obtenir rapidement la teneur globale en sels dissous. Cette mesure s‟effectue à l‟aide d‟un conductimètre, la conductivité électrique (CE) s‟exprime en mmhos/cm à 25°C.

3.4. Capacité d’échange cationique

Les cations font partie des sels solubles présents dans le sol soit sous forme solide cristallisée, soit sous forme dissoute dans la solution du sol. Les sels solubles du sol sont souvent assimilés à un ensemble d‟éléments majeurs.

La capacité d‟échange, c‟est la quantité nette de cations contenus dans la région interfaciale ; il correspond à la somme des cations formant des complexes externes et à la somme nette des cations de la couche diffuse.

Les mesures de la capacité d‟échange cationique (CEC) renseignent sur d‟importantes propriétés du sol, notamment son aptitude à retenir les cations et à raisonner leur mobilité dans le sol (Saidi et al. 2008). C'est une propriété des sols à la fois utile et intéressante. Elle est utile car elle permet de caractériser les sols du point de vue de la régulation de la

54

Matériels et méthodes composition ionique de la solution du sol. Elle est intéressante car elle est reliée à des processus très importants comme la nutrition minérale des végétaux (Calvet, 2003).

3.5. Dosage du calcaire total

Le calcaire total est défini comme étant la totalité du calcaire dosé par destruction à l'HCL Bourbia (1988) in Manseur (2009). Ce dosage est réalisé par la méthode du calcimètre de Bernard. Son principe repose sur la décomposition du carbonate de calcium par l'acide chlorhydrique et la mesure du volume de CO2 obtenu.

3.6. La teneur en matière organique

Elle révèle essentiellement des conséquences de l‟activité microbienne Morel(1978) in Slimani (1998). Il est calculé à partir du taux de carbone organique dosé par la méthode de Duchauffour (1970).

3.7. Mesure de la stabilité structurale

Un test de stabilité structurale mesure le degré de fragmentation d‟un agrégat sous l‟effet de l‟eau. Or, cette même fragmentation est responsable de la formation d‟une croûte de battance et favorise fortement l‟érosion. La mesure de la stabilité structurale permet donc d‟évaluer la sensibilité d‟un sol à la battance et à l‟érosion (Bissonnais, 1996).

La stabilité structurale est une propriété physique des sols, indicatrice de leur sensibilité à la battance et à l‟érosion (Cosentino et al., 2011).

D'après Pieri (1989) in Kadi hanifi-Achour et Loisel (1997), la stabilité des propriétés physiques des sols, et en particulier celle des agrégats, dépend beaucoup du rapport entre les teneurs en matière organique et de la fraction fine (limon + argile). En régions sèches où les teneurs en matière organique diminuent, le risque de dégradation de la structure des sols s'accroît.

4. Analyse statistique des données

Les analyses des données relatives au recouvrement global, à la richesse floristique, (diversité floristique (indice de Shannon et l‟indice d‟équitabilité), à la valeur pastorale et à la production pastorale générées ont été effectuées.

Trois types de traitements statistiques ont été utilisés:

55

Matériels et méthodes

- Pour comparer les différences pour un d‟échantillonnage donnée pour la végétation, le test de T de Student est employé afin de comparer les moyennes des différents indicateurs dans les deux sites et d‟inférer une relation entre ces derniers et le site d‟échantillonnage (Mises en défens, parcours libres).

Les données analysées répondent à priori à deux critères importants : d‟une part, elles suivent une distribution normale ; d‟autre part, la variance des deux échantillons doit être de même grandeur (principe d‟homoscédasticité) (GleleKakaı et al., 2006). Quand l‟homogénéité n‟est pas vérifiée, les données seront traitées par un test non paramétrique (Test de Mann- Whitney).

- Pour comparer les différences pour un d‟échantillonnage donné pour le sol, le test Anova (analyse de variance) est employé si les variances des échantillons sont homogènes. Il s‟agit d‟un test paramétrique qui décompose la variance des données en deux composantes: la variance entre les échantillons (dispersion intergroupe) et celle à l‟intérieur des échantillons (dispersion intragroupe). Il est alors possible de déterminer au risque de 5 % s‟il existe une différence significative entre les moyennes (Scherrer, 1984). Chaque fois que les résultats Anova montre un effet significatif (P < 0,05), un test supplémentaire ou test post-hoc (Test de Tukey) a été utilisé pour déterminer les différences significatives entre les moyens.

- Le test de corrélation de Pearson est appliqué sur l‟ensemble du jeu de données entre la richesse spécifique, l‟indice d‟équitabilité et la fréquence de l‟alfa pour chaque relevé effectué.

Les analyses statistiques sont réalisées avec le logiciel IBM SPSS version 22.

5. Etude socioéconomique

Dans un milieu steppique, il est difficile, voire impossible, de recueillir des données socioéconomiques précises et fiables et plus précisément les données relatives aux systèmes d‟élevage.

Pour cette partie, la méthodologie suivie a pour but d‟établir un état des lieux et donc de dresser un diagnostic de la situation socioéconomique actuelle et donner une image réelle de notre zone d‟étude.

Pour ce but, une première trame d‟entretien est établie avec les différentes institutions et structures technico-administratives et de développement de la wilaya d‟El Bayadh, à l‟image

56

Matériels et méthodes de la direction de l‟environnement de la wilaya d‟El Bayadh, commune de Stitten, conservation des forêts, HCDS, DSA, DPAT, afin de recueillir le maximum d‟informations. Ces enquêtes nous ont permis de récolter le maximum de données socioéconomiques nécessaires pour constituer un fonds documentaire.

Une seconde trame d‟entretiens a été entreprise auprès de 47 éleveurs représentants les différents systèmes d‟élevage existants dans la zone d‟étude.

En effet, l'échantillon enquêté est localisé à travers le territoire de la commune de Stitten.

5.1. Déroulement des enquêtes

Une partie des enquêtes (pré-enquêtes)7, ont été suivies en mois avril et mai (2013) à l‟aide de Mr Bencherif (spécialiste dans le domaine), l‟autre partie en mois de mai et juin (2014) avec les enquêteurs de conservation des forêts. Ces derniers ont été choisis pour leur connaissance du milieu rural, et leur expérience de faire des enquêtes terrains avec la population rural dans le cadre de programme PPDRI, ce qui a facilité de nouer un contact plus rapidement et de mener des échanges facilement avec la population à enquêter.

La démarche d‟étude retenue comporte les étapes suivantes :

 Une synthèse bibliographique sur les caractéristiques socioéconomique de la commune de Stitten ;  Un pré-entretien (2013), ayant pour objectif le test et l‟ajustement du guide d‟entretien final ;  La collecte des informations à travers les entretiens effectués sur terrain ;  Le dépouillement et l‟analyse des données issues des entretiens ;

La méthode d‟enquête utilisée est celle dite directive. L‟éleveur répond aux questions structurées au sein d‟un questionnaire préétabli. Les questions ont été portées sur les rubriques suivantes (Annexe 4):

- Identification et localisation de l‟éleveur ; - Statut de l‟exploitant et de sa famille ;

7 Le questionnaire d'entretien, basé sur un guide réalisé par Slimani et Bencherif (2012) , titre: caractérisation écologique des parcours et des systèmes d'élevages à Stitten ( El Bayadh, Algérie). Planification participative de la gestion de la mise en défens (réadapté aux objectifs de la présente étude).

57

Matériels et méthodes

- Fonciers et pratiques ; - Utilisation des parcours, Des questions spécifiques ont été formulées pour caractériser le système de l‟élevage dans la commune de Stitten, afin de bien comprendre le rôle des parcours d‟alfa dans l‟alimentation du cheptel. Ces question ont porté sur :

- La taille et la composition des troupeaux ; - la conduite alimentaire et poids de la complémentation ; - Les zones de pâturage ; - Les mouvements saisonniers et descriptifs des déplacements des troupeaux.

5.2. Dépouillement et traitement des données

Une fois les entretiens de terrain terminés, le dépouillement et le traitement des données ont été effectués par la constitution d‟une base de données informatique en utilisant le logiciel : Excel 2010. Les résultats des entretiens menés auprès de 47 éleveurs, permettent de faire une synthèse sur la vie socioéconomique de la commune de Stitten, et dans quelle mesure nous pouvons proposer un modèle de gestion adéquat à la situation actuelle.

58

CHAPITRE III : RÉSULTATS & DISCUSSIONS

Résultats et discussions

I. Caractéristiques écologiques des nappes alfatières de Stitten

1. Etude de la végétation 1.1. Etude qualitative

1.1.1. Caractérisation biologique

D‟après la liste globale des espèces recensées, nous avons représenté le pourcentage de chaque type biologique. La figure 12 représente le spectre biologique brut de la zone d‟étude.

D‟une façon générale, le spectre biologique montre une dominance des thérophytes dans notre zone étude ce qui est un trait particulier en zone aride et semi-aride.

Dans les mises en défens, le spectre biologique global est de type : Th>He>Ch>Ge. Cette situation est caractérisée par une forte présence de la strate herbacée, où les thérophytes occupent les 57%, suivis les hémicryptophytes (23%), les chaméphytes (13%) et enfin par les géophytes qui représentent seulement 7 %.

50 40 30 20 MD 10 0 PL

MD PL

7% 6% 25% 23% 57% 49%

13% 20%

The Ch He Geo The Ch He Geo

Figure 12: Résultats comparatives des spectres biologiques entre les deux états : mise en défens (MD) et parcours libre (PL)

59

Résultats et discussions

Par contre dans la deuxième situation, les parcours libres proches et lointains (PL), l‟analyse des résultats illustrée, révèle que le type biologique dominant est représenté par les thérophytes (49%), suivis par les hémicryptophytes (25%), puis par les chamæphytes (20 %) et enfin par les géophytes avec 6 %, ce qui donne le spectre suivant (Th> He > Ch > Ge).

Selon Jauffret (2001), les variations des taux des différents types biologiques dans les systèmes écologiques sont caractéristiques des différents stades de dégradation et que les proportions de chaméphytes et de thérophytes sont considérés comme indicateurs de dégradation. C‟était Volkens (1887) in Daget (1980) qui a mis en évidence l‟extrême richesse en thérophytes de la flore des territoires soumis à des climats désertiques.

Pour Grime (1977) in Medjahed (2010), la prédominance des thérophytes peut être liée aux perturbations du milieu par le pâturage. Mais, pour Sheuyange, et al. (2005), la pression du pâturage, à elle seule, n‟affecte pas directement la variabilité de la richesse en thérophytes qui se trouve plus influencée par la pluviométrie. Les thérophytes passent la saison estivale défavorable à l‟état de graines et se développent que lorsque les conditions deviennent pluviométriquement plus favorable (Tarhouni, et al.,2007).

Effectivement, dans notre cas, cette thérophytie est importante même dans les stations mises en défens et en absence de pâturage, où le pourcentage atteint 57%, et donc, ce fort taux peut être mieux expliqué par l‟aridité du milieu.

Cette thérophytisation est une caractéristique des zones arides (Daget, 1980). Selon Daget, (1980) et Jauffret (2001), cette thérophytie est une stratégie d‟adaptation vis-à-vis des conditions défavorables et une forme de résistance aux rigueurs climatiques.

Les chaméphytes sont moyennement représentées dans les sites d‟études, elle trouverait son origine dans le phénomène d‟aridisation (Kadi Hanifi, 2003; Medjahed, 2010).

Selon Kadi Hanifi (2003), le pâturage semble ainsi favoriser de manière globale les chaméphytes refusées par les troupeaux. Le Houérou souligne l‟augmentation des chaméphytes ligneuses dans les formations graminéennes par suite du surpâturage par les ovins et les bovins.

Cette classification a été prouvée par une étude de Gamoune et al. (2010), où ; les auteurs ont conclue que, la chaméphytisation des milieux représentent des indicateurs de dégradation, alors que la thérophytisation est une caractéristique du milieu saharien et varie en raison de la

60

Résultats et discussions nature inégale de la disponibilité en eau quel que soit le niveau de la pression pastorale (Gamoun et al., 2010).

De même, les hémicryptophytes, ne s‟expriment pas en abondance, cela peut s‟expliquer par la pauvreté du sol en matières organiques (Le Houerou, 1979). Ce phénomène a été confirmé par Barbero et al. (1989) in Ghezlaoui et al. ( 2011).

Les Géophytes sont les moins représentées dans les stations (MD, PL), dans cette catégorie, seulement six espèces figurant dans la liste et qui sont : Asphodelus microcarpus, Cynodon dactylon, Iris sisyrinchium, Lygeum spartum, Poa bulbosa et Stipa tenacissima.

1.1.2. Caractérisation phytogéographique

D‟après le découpage phytogéographique de Barry et Celles (1973) in Manseur (2009), la zone d‟étude appartient à l‟empire holarctique, à la région méditerranéenne, sous-région eu- méditerranéenne, domaine maghrébine-steppique et aux secteurs des hautes plaines Algéro- oranaises et de l‟Atlas saharien.

L‟analyse du spectre phytogéographique global illustrée par la figure 13, montre que 15 types biogéographiques ont étaient recensés dans notre zone étude.

Après traitement de résultats, on a constaté que la différence est insignifiante entre le spectre biogéographique brut des espèces dans les parcours mis en défens (Figure 13 - a -) et celui des parcours libre (Figure 13 - b -).

Le spectre global (Figure 13- c-) est caractérisé par la dominance de l‟élément méditerranéen avec 32 espèces (52 %) du spectre total dans les mises en défens, et 40 espèces (51%) dans les parcours libres, suivi par l‟élément endémiques qui est représenté par 5 espèces (8%) dans les mises en défens et 9 (12 %) espèces dans les parcours libres. L‟élément Méditérano- saharo-arabique occupe la 3ième place avec 5 espèces (8%) dans les mises en défens et 7 espèces (9%) dans les parcours libres.

Pour l‟élément saharo-arabique, c‟est Eig (1932) qui a introduit le concept d‟élément « Saharo-sindien » pour désigner le groupe phytochorique des espèces désertiques du vieux monde (Sahara, Arabie, Iran, Pakistan, Inde) (Kadi Hanifi, 2003), ce dernier occupe la 4ième place avec 3 espèces (5%) dans les mises en défens et 04 espèces (5%) dans les parcours libres ainsi que l‟élément pluri-régional avec 03espèces (05 %) dans les mises en défens et 04 espèces (05 %) dans les parcours libres. La présence de ce dernier élément est un témoin de 61

Résultats et discussions l‟impact de l‟action anthropique dans l‟uniformisation et la thérophytisation des flores (Kadi Hanifi, 2003). La 5ième place revient à l‟élément Eurasiatique avec 4 espèces (6 %) dans les miss en défens et 3 espèces (4 %) dans les parcours libres.

6% 1% 4% 2% 5% 2% 1% 1% 2% 5% 1% 1% 8% 2% 5% 2% 5% 1% 2% 2% 9% 12% 1% 5% 8%

1% 1% 2% 51% 52%

Alg. Mar. De liaison Med-Sind Méd. Sah.Ara Alg. Mar. End. End. N.A. De liaison Med-Sind End. Euras. Eur. Méd. End. N.A. Euras. Ibéro-Maur. Iran-Tour. Eur. Méd. Ibéro-Maur. Méd. Méd.Sah-Ara Iran-Tour. Méd. Paleo-Subtrop. Paléoternp. Paleo-Subtrop. Paléoternp. Pluri.-Rég Sah. Méd. Pluri.-Rég Sah. Méd. Sah.Ara Sah.Ara Spectre biogéographique brut des espèces Spectre biogéographique brut des espèces dans les parcours mis en défens (MD) (a) dans les parcours libres (PL) (b)

40 40 32 30

20

9 7 PL 10 5 5 4 4 3 4 3 3 4 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 MD 0

(c) Figure 13: Spectre biogéographique brut global des espèces dans les parcours libres (PL) et les mises en défens (MD)

62

Résultats et discussions

Les autres éléments : Les endémiques Algéro-marocaines ; de liaison Méditérano-sindienenne, Endémique Nord Aficain, l‟Euro-Méditéranéen, Irano-Touranien, paléo Sub –Tropicales, ainsi que le Paléo-Tempéré sont des éléments les plus faiblement représentés dans notre zone d‟étude, ils sont évalué de 1 à 2 % et représentés avec une seule espèce pour chacun.

1.2. Etude quantitative

1.2.1. La richesse floristique

La richesse spécifique a été déterminée par comptage du nombre d‟espèces sur la base des listes floristiques établies pour chaque relevé dans les différents sites.

D‟après Aidoud (1989), la richesse floristique en zone aride dépend essentiellement des espèces annuelles, des conditions du milieu et de la corrélation de l‟ensemble des caractères (Climat, édaphisme et exploitation).

Le dépouillement des relevés réalisés dans les différentes parcelles choisies a permis de dénombrer 93 espèces au total (Annexe 2). D‟après l‟analyse des résultats (Figure 14), il ressort une diversité en familles et en genres plus nuancée dans les mises en défens que dans les parcours libres. Nous observons une nette dominance de cinq (5) familles dans les stations d‟études, à savoir les Astéracées, les Poacées, les Fabacées et les Cistacées, en plus de la famille de Borraginacées.

La richesse floristique est variable suivant les différentes stations et les différents états (Mise en défens, hors Mise en défens).

Les parcours libres sont plus riches, caractérisés par 24 familles, 60 genres et 81 espèces. Sur ces 24 familles recensées, 10 (42 %) ne sont représentées que par une seule espèce, et 8 familles (34 %) représentée seulement avec 2 espèces. Tandis que la famille des astéracées est la plus représentée avec 24 espèces suivie par les poacées avec 17 espèces.

Les parcours mis en défens sont caractérisés systématiquement par le cortège floristique suivant : 20 familles, 51 genres et 63 espèces. Sur les 20 familles recensées, 11 familles (55 %) ne sont représentées que par une seule espèce, et 3 familles (15 %) avec seulement 2 espèces dans chacune. Les deux familles les plus représentées dans ces parcours sont les astéracée avec 21 espèces, et en deuxième rang, les poacées avec 13 espèces. Plusieurs autres familles sont aussi présentes dans les deux sites, mais à des taux demeurant faibles.

63

Résultats et discussions

25

20

15

10 PL MD

5

0

Figure 14: Distribution des familles botaniques (MD et PL)

64

Résultats et discussions

1.2.2. Nombre moyen des espèces accompagnatrices d’alfa

Le nombre d‟espèces dans les stations étudiées varie de 3 à 18 espèces par relevé (Tableau 5, figure 15).

Tableau 5 : Analyse descriptive de la richesse floristique dans les deux sites (MD, PL)

Nombre d'espèce par station

Mise en défens Moyenne Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 9,38 5,50 3 17 Oued El Hdjel 7,30 4,52 3 18 Mgoucheche 10,86 3,48 6 17 Echaab Lahmar 8,40 2,19 5 11 Moyenne MD 8,98 3,92

PL libres 10,25 3,15 6 17

Figure 15: Représentation graphique de la variation de la richesse floristique (RF) en fonction des sites d‟échantillonnage.

En terme numérique, la différence en nombre moyen des taxons par relevé est non significatif entre les deux sites (Mises en défens, parcours libres) (Test T= -1.267, dll=54, p = 0,211˃ 0.05). Sur les 32 relevés effectués dans les 4 parcelles clôturées (MD), on a remarqué que ces

65

Résultats et discussions dernières abritent aux moyennes 8.98 ± 3.92 espèces par relevé (tableau 5), où le nombre varie entre 3 à 18 espèces par relevé y compris l‟alfa), 12 relevés avec un nombre d‟espèces varie entre 3 à 6 espèces, 8 relevés avec 7 à 10 espèces par relevé, 7 relevés avec 11 à 14 espèces et seulement 5 relevés avec 14 à 18 espèces ((Figure 16). Tandis que, les relevés effectués dans les parcours libres, renferment au moyenne 10.25 ± 3.15 espèces par relevé avec un minimum de 6 espèces par relevé et un maximum de 17 espèces par relevé.

12 12

10 8 7 8 5 6 4

Nombrerelevé de 2 0 3-6 7-10 11-14 14-18 Nombre d'espèce

Figure 16: Nombre d‟espèces accompagnatrices d‟alfa, par relevé dans les quatre mises en défens

Quezel & Bounaga (1975) in Salemkour et al.(2013), ainsi que Melzi (1986), apportent qu‟au niveau des unités à Stipa tenacissima, le nombre d‟espèces varie entre 19 et 42 espèces par station, ainsi ils signalent que 63% des espèces de chaque station appartiennent à l‟élément «touffe d‟alfa» .

D‟autre part, Melzi (1986) indique pour des unités à Stipa tenacissima que le nombre moyen d‟espèces par station est de 31± 7 espèces par station, ce qui montre le rôle important des touffes d‟alfa dans la richesse floristique stationnelle. Ces espèces selon le même auteur, du fait que l‟aridité édaphique, trouvent un « refuge » au niveau des touffes d‟alfa. Ce qui n‟est pas le cas dans notre étude, où on a noté, que le nombre d‟espèces dépasse rarement le 10 espèces par relevé (12 relevés qui représentent 37.5 % des relevés effectués dans les sites protégés), et que dans certains relevés effectués dans ces mises en défens, seulement 2 à 3 spèces à savoir Micropus bombycinus, Xéranthemum inapertum, Helianthemum hirtum sont enregistrées avec l‟espèce dominante « alfa ».

66

Résultats et discussions

1.2.3. La diversité spécifique et l’équitabilité

La diversité spécifique ou la diversité alpha (H‟) dans les communautés végétales étudiées, a été évaluée en utilisant des indices basés sur des paramètres relatifs (fréquences spécifiques, abondance relative). Ce travail, nous a permet de déterminer l‟équitabilité pour évaluer les changements d‟origine anthropique dans la composition floristique (Jauffret, 2001).

Les valeurs de l‟indice de Shannon varient d‟un relevé à un autre et d‟un site à un autre, les plus élevées sont observés dans les sites pâturés (Figure 17), ces derniers traduisent une grande diversité et une bonne reconstitution de la diversité floristique dans les parcours libres.

Figure 17: Représentation graphique de la variation de la richesse spécifique (H‟) en fonction des sites d‟échantillonnage.

En terme numérique, le H‟ dans les parcours libres représente pratiquement le double de celui dans les mises en défens. Les résultats de diversités spécifiques, représentés par le tableau 6 indiquent que H‟ est de 1.28± 0.65 bits, dans les mises en défens (les valeurs varient entre 0.37 et 2.94 bits). Tandis que dans les parcelles libres la valeur moyenne est de 2.66 ± 0.50 bits (Les valeurs varient entre 1.87 et 3.40 bits).

L'analyse des données de la présente recherche par le test T pour des échantillons indépendants, indique que la différence entre les moyennes des deux sites est très significative (Test T = -8.321, ddl = 54, p = 0.000 ˂ 0.05).

67

Résultats et discussions

Tableau 6 : Analyse descriptive de la richesse spécifique « H‟» dans les deux sites (MD, PL)

Indice de diversité H'

Mise en défens Moy Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 1,18 0,56 0,44 2,27 Oued El Hdjel 1,23 0,97 0,37 2,94 Mgoucheche 1,36 0,58 0,57 2,13 Echaab Lahmar 1,35 0,50 0,68 1,96 Moyenne MD 1,28 0,65

PL libres 2,66 0,50 1,87 3,4

De même, l‟indice d‟équitabilité « E » est plus grand dans les parcours libres par rapport aux sites mis en défens (Figure 18).

Figure 18: Représentation graphique de la variation de l‟indice d‟équitabilité « E » en fonction des sites d‟échantillonnage.

En analysant le tableau 7, l„indice d‟équitabilité moyen est de 0.45± 016 dans les sites mises en défens, et de 0.84 ± 0.91 dans les sites pâturés. En terme numérique, cette différence entre les deux sites est significative aussi (Test T = -10.994, dll=54, p= 0.000˂ 0.05).

68

Résultats et discussions

Tableau 7 : Analyse descriptive de la de l‟indice d‟équitabilité dans les deux sites (MD, PL)

Indice d’équitabilité E

Mise en défens Moyenne Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 0,47 0,13 0,27 0,66 Oued El Hdjel 0,33 0,19 0,13 0,75 Mgoucheche 0,44 0,13 0,22 0,59 Echaab Lahmar 0,56 0,17 0,38 0,79 Moyenne MD 0,45 0,16 PL libres 0,84 0,91 0,64 0,96

En plus, le test Spearman (test de corrélation), pour tester l‟existence d‟une corrélation causale entre la fréquence l‟ alfa, et les deux indices (de Shannon et d‟équitabilité) sur l‟ensemble des relevés, étant significative et montre qu‟il y a une relation inversement proportionnelle (négativement corrélés), elle est respectivement (R = - 0.871, P = 0.000 < 0.05) pour le « H‟ » et (R = - 0.925, P = 0.000 < 0.05) pour le « E ».

Ceci nous confirme, que l‟indice d‟équitabilité évolue dans le même sens que l‟indice de diversité spécifique de Shannon, et que ce dernier n‟évolue pas dans le même sens que l‟abondance de l‟alfa dans chaque relevé effectué. Les faibles valeurs de l‟indice de Shannon sont caractéristiques des peuplements où l‟alfa est dominante. De même les forts indices d‟équitabilité sont les signes des milieux anthropisés (équitabilité élevée, faible dominance).

Ces résultats peuvent être expliqués par les effets négatifs de la longue durée de mise en défens (ces parcelles ont été clôturées depuis 1997 pour les stations de Oued El Hdjel et de Mgoucheche et depuis 2000, pour la station d‟El Ktifa et Echaab Lahmar), ceci a induit à la régression et changement sur la composition floristiques des parcelles clôturées.

Il a été démontré par plusieurs auteurs (Slimani, 1998, 2012 ; Slimani & Aidoud, 2004 ; Metzger et al., 2005 ; Aidoud et al., 2011), que toute augmentation de perturbation est à l‟origine des changements de la composition et de la structure de la végétation.

Selon McIntyre & Lavorel (1994) les fortes actions anthropiques peuvent altérer le stock de graines, soit par perte de semences viables dans la banque de graines du sol, soit en inhibant leur émergence (pellicule de battance), et l‟élevage a généralement été invoqué comme cause principale de dégradation des terres de parcours(Sinclair & Fryxell, 1985).

Alors que des études, récentes ont réfuté cette hypothèse en suggérant que le repos prolongé (mise en défens), conduit à la dégradation plus grave encore (Le Floc'h, 2001; Weber &

69

Résultats et discussions

Horst, 2011). Son action prolongée peut aussi avoir des effets négatifs pour les espèces nécessitant que le brout régulier réduise le niveau de compétition avec les autres espèces présentes (Le Floc'h, 2001). Ainsi, pour le même auteur, un certain nombre d'espèces sont sensibles à la fois au surpâturage et à l'absence de pâturage. Il y a donc des évidences qu‟un pâturage modéré accroit le nombre d'espèces présentes. De nombreux travaux : Connell (1978) ; Aidoud (1994) ; Aidoud & Aidoud-Lounis (1991, 1996) ; West (1993) ; Huston (1994) ; Clément & Maltby (1996) ; Slimani (1998) ; Slimani et Aidoud (2004), montrent également qu'un pâturage modéré et périodique augmente le niveau de la diversité dans la communauté. Ce pâturage contrôlé permet d'assurer, à travers le maintien de la biodiversité, une production élevée et étalée dans le temps. La perturbation "moyenne" (pression pastorale moyenne) semble donc devoir être préférée.

Certes , la mise en défens a des effets très bénéfiques sur la composition floristique des parcours dégradés présentant encore une bonne capacité de résilience (Christian Floret & Pontanier, 1982). Ceci a été clairement démontré par plusieurs travaux Ferchichi & Abdelkebir (2003) , Chaieb et Tbib (2004) , Manseur (2009), Gamoun (2010 ), Slimani ,1998 et Salemkour & al. (2013). De 3 à 6 ans et jusqu‟à 10 ans de protection H‟ augmente régulièrement. Cependant de 10 à 18 ans d‟abandons H‟ diminue brusquement (Zhang, et al. 2005), ces données concordent avec nos résultats.

1.2.4. Estimation de recouvrement

Le recouvrement global moyen est plus important dans les mises en défens, par rapport aux site anthropisés, il est de 62.18 ± 10.00 % dans les parcelles clôturés ( il varie entre 44 % et 85 %), et de 42.70 ± 13.23 % dans les pâturages libres ( il varie entre 19 % et 67 %) (Figure 19, Tableau 8).

Les analyses statistiques des données des différentes stations, ont révélé une différence significative dans le taux de recouvrement entre les parcours libres et les parcelles mises en défens, (Test T = 6.265, dll=54, p= 0.000 ˂ 0.05).

Le recouvrement global moyen de la végétation (pérenne + annuelle) est près de 63 % dans les parcelles mises en défens. En comparant ce dernier avec celui des parcours libres, nous constatons que le recouvrement global moyen de la végétation dans les zones protégées est nettement plus supérieur aux zones soumises au surpâturage (pâturage libre), où le recouvrement global moyen n‟est que 42.71%. Ce taux, est attribuée à la contribution au recouvrement des annuelles et des herbacées pérennes telles que, Helianthemum hirtum, Plantago albicans et Lygeum spartum.

70

Résultats et discussions

Figure 19: Représentation graphique de la variation de Recouvrement global de la végétation (RGV) en fonction des sites d‟échantillonnage (MD, PL).

Tableau 8 : Analyse descriptive de de Recouvrement global de la végétation (RGV) dans les deux sites (MD, Parcours libres)

Recouvrement global de végétation (RGV)

Mise en défens Moyenne Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 62,66 14,59 44 85 Oued El Hdjel 66,45 10,53 49 83 Mgoucheche 59,00 5,77 52 68 Echaab Lahmar 60,60 9,09 47 71 Moyenne MD 62,18 10,00 PL libres 42,70 13,23 19 67

Si l‟on s‟intéresse séparément aux espèces pérennes (Stipa parviflora, Noaea mucronata, Atractylis humilis et plus précisément à Stipa tenacissima) et aux espèces annuelles, parmi elles on cite, (Plantago albicans, Bromus rubens, Alyssum linifolium, Hordeum murinum), on remarque des différences significatives entre les mises en défens et les parcours libres. Cette deuxième catégorie est plus abondante dans les parcours libres avec 30.57 % contre 12.72 % dans les mises en défens, alors que les pérennes (qui sont représentées essentiellement par

71

Résultats et discussions l‟alfa) sont plus abondantes dans les mises en défens avec un pourcentage égale à 50 %, contre 12.05 % dans les parcours libres.

Les sites mis en défens sont complètement fermés (excepté de quelques fraudes) alors que les sites non protégés subissent une pression de pâturage, ce qui explique cette différence des taux de recouvrement entre les deux zones étudiées.

En dehors des mises en défens, seules les espèces peu ou pas appétées résistent. D‟une manière générale, la mise en défens et la suppression du pâturage permettront une amélioration des taux de recouvrement de la végétation en favorisant le développement des espèces pérennes. Ces variations ont touché plus particulièrement Stipa tenacissima, qui est très dense dans les 4 mise en défens, avec une contribution spécifique moyenne ( Fsi) de plus de 50%, et où la taille moyenne de la touffe a été estimée en moyenne à 1m, alors qu‟elle est présentée par quelques brins, dans les parcelles « hors mises en défens » proches, et pratiquement absente ou réduite à des nécrommasses dans les parcours libres lointains. C'est ainsi que les taux de recouvrement enregistrés dans les quatre mises en défens ont mis en évidence l'effet bénéfique de la protection sur cet indicateur.

1.2.5. Evaluation pastorale

1.2.5.1. Mesures de la valeur pastorale des différentes parcelles

En vue de dresser une estimation des potentialités fourragères des parcelles mises en défens et les parcours libres, nous avons essayé de quantifier les réserves disponibles pour chacune des stations, par le calcul de la valeur pastorale.

Les mesures de la contribution spécifique de présence des espèces pérennes, et du recouvrement, ainsi que la qualité des espèces mesurée par l‟indice spécifique, nous ont permis de calculer la valeur pastorale relative à chaque site.

Les indices spécifiques, ont été établis par plusieurs auteurs : Le Houerou et Ionesco (1973) ; CRBT (1978, 1981, 1983) dans les travaux de Aidoud et Nedjraoui (1981, 1982), ainsi que dans les travaux de Jauffret (2001) et Hammouda (2009).

Cette valeur pastorale est étroitement liée au taux de contribution spécifique de présence des espèces de bonne valeur pastorale et de leur recouvrement global. La variation en fonction des sites d‟échantillonnages (MD, PL) est représentée dans le tableau 9 et la figure 20).

72

Résultats et discussions

Tableau 9: Analyse descriptive de valeur pastorale dans les deux sites (MD, PL)

Valeur pastorale (VP)

Mise en défens Moyenne Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 19,88 3,60 17 28,8 Oued El Hdjel 21,62 3,27 15,7 27,5 Mgoucheche 21,04 2,88 15,9 24,9 Echaab 21,91 2,99 18,53 26,1 Lahmar Moyenne MD 21,11 3,19 PL libres 19,13 5,07 11,2 30,8

Figure 20: Représentation graphique de la variation de valeur pastorale en fonction des sites d‟échantillonnage (MD, PL)

La mise en défens a permis d‟atteindre une valeur pastorale de 21.11 avec un minimale de l‟ordre 15.7 enregistrée dans le site de Oued Hdjel, et une valeur maximale de l‟ordre 28.8 enregistrée dans le site de d‟El Ktifa. De même cette valeur pastorale est de l‟ordre de 19.13 dans les parcours libres. Ceci veut dire, l‟exploitation des parcours n‟empêche pas certains sites pâturés de se privilégier avec des valeurs pastorales élevées, avec une valeur maximale de (30.8).

73

Résultats et discussions

La distribution des valeurs pastorales, ne répond pas aux exigences de normalité de tests paramétriques, c‟est pour cette raison qu‟on fait appel à un test non paramétrique « Test de Mann- Whitney).

En terme numérique, la différence de valeur pastoral entre les deux sites (MD et PL) est non significative, (U=273.5, Z= -1.830, p =0.067 ˃ 0.05).

Le faible écart observé au niveau de la valeur pastorale moyenne entre les mises en défens et les parcours libres est dû à la présence et la forte dynamique des herbacées pérennes avec un indice pastoral important variant de (6-8) tel que Argyrolobium uniflorum, Helianthemum apertum, Helianthemum hirtum, Teucrium polium qui se sont développées au printemps (2013-2014) d'une façon plus importante à l'extérieur qu'à l'intérieur des mises en défens.

Pour mettre en évidence cet indicateur, nous avons classé les espèces trouvées dans les différentes stations étudiées selon leurs indices de qualité spécifique (C.R.B.T, 1978), à travers 3 classes : IS de 0 à 3, pour les espèces fourragères médiocres, de 4 à 6 pour les bonnes espèces fourragères, et de 7 à 9 pour les très bonnes espèces fourragères. La classification des espèces fourragères des cortèges floristiques des différentes stations dans ces différentes classes de qualité a permis de déterminer les valeurs pastorales desdites stations.

Il ressort de l‟analyse que la classe des bonnes espèces fourragères, est la classe la plus représentative dans les deux cas : Mises en défens et parcours libres, avec respectivement (50 % et 49 %) (Figure 21 a - b).

Les espèces ayant une valeur fourragère médiocre, occupent la deuxième classe, avec 26 % dans les deux cas.

Les espèces qui ont une très bonne valeur fourragère, occupent la troisième place avec un pourcentage égal à 24 % dans les MD et 25 % dans les PL.

Les valeurs pastorales ont été calculées à partir de relevés réalisés dans les parcours libres et dans les mises en défens. Les tableaux suivants (10,11), montrent à titre d‟exemple la méthode de calcul de la valeur pastorale d‟un relevé dans une mise en défens et d‟un autre dans un parcours libre).

1.2.6. La productivité pastorale

A partir de la relation linéaire mise en évidence par Aidoud et Nedjraoui (1981), on a pu calculer la production pastorale de nos différentes stations (Figure 22, Tableau 12).

74

Résultats et discussions

MD PL

25% 26% 24% 26%

49% 50%

0 à 3 4 à 6 7 à 9 0 à 3 4 à 6 7 à 9

(a) (b)

Figure 21: Taux de variation des espèces pastorales par classe d‟indices pastorale

Tableau 10: Exemple de calcul de la valeur pastorale pour le relevé n°5 dans la mise en défens Oued Hdjel

R5 (MD) RGV Csi Is Csi*Is VP Total Centaurea incana 1,20 5 6,02 Helianthemum 3,61 7 25,30 hirtum Paronychia 1,20 2 2,41 argentea 83 26,20 Rochelia disperma 1,20 3 3,61 Stipa tenacissima 92,77 3 278,31 100,00 315,66

Tableau 11: Exemple de calcul de la valeur pastorale pour le relevé n°1 (Parcours libre)

R1 RGV Csi Is Csi*Is VP Total

Androsace maxima 1,75 1,00 1,75

Atractylis cancellata 1,75 3 5,26

Bromus rubens 8,77 6 52,63

Helianthemum hirtum 57 5,26 7 36,84 19,40

Micropus bombycinus 3,51 2 7,02

Stipa tenacissima 78,95 3 236,84

100,00 - 340,35

75

Résultats et discussions

Figure 22: Représentation graphique de la variation de valeur pastorale en fonction des sites d‟échantillonnage (MD, PL)

Tableau 12: Analyse descriptive de production pastorale dans les deux sites (MD, PL)

Production pastorale (PPi) (UF/Ha/an)

Mise en défens Moyenne Ecart type Minimum Maximum El Ktifa 149,53 27,12 127,84 216,58 Oued El Hdjel 162,60 24,64 118,06 206,8 Mgoucheche 158,24 8,18 119,57 187,25 Echaab Lahmar 164,82 22,49 139,35 196,27 Moyenne MD 158,80 20,61

PL libres 143,92 38,19 84,22 231,62

PPi : Productivité pastorale moyenne d‟une unité i (UF/ha/an)

Il ressort de l‟analyse de tableau 12, que la production pastorale dans les mises en défens oscille entre 118.06 UF/Ha/an et 216.58 UF/Ha/an, avec une moyenne de 158.80 ± 20.61 UF/Ha/an, et elle varie entre 84.22 UF/Ha/an et 231.62 UF/Ha/an dans les sites pâturés avec une moyenne de 143.92 ± 38.19 UF/Ha/an.

En terme numérique, la différence de valeur pastoral entre les deux sites (MD, et PL) est non significative, (U=273.5, Z= -1.830, p =0.067 ˃ 0.05).

76

Résultats et discussions

En se basant sur le guide ROSELT, 2003, on a pu attribuer à chaque parcours étudié une classe de qualité, ceci pourra nous aider par la suite dans le suivi et le choix de modes de gestion pour chaque station (Tableau 13).

Tableau 13: Les différentes classes des parcours Classes Productivité pastorale Etat du parcours I P > 250 Parcours en bon état II 250>P>200 Parcours en assez bon état Parcours moyennement III 200>P>150 dégradés

IV 150>P>100 Parcours dégradés V 100>P>50 Parcours très dégradés. Source : Guide ROSELT, 2003 Selon les résultats présentés dans le tableau 12, nous avons pu classer les stations d‟études en deux classes : Les 4 mises en défens appartiennent à la classe des parcours moyennement dégradés, alors que les parcours libres de la région de Stitten appartiennent à la classe des « parcours dégradés ».

1.2.7. La charge potentielle des parcours étudiés

En appliquant la formule, citée précédemment dans la partie méthodologie, les résultats de calcul de la charge pastorale sont mentionnés dans le tableau ci-dessus ;

Tableau 14: la charge potentiel des parcours étudiés

Mise en défens VPI Chi = 53/Vpi El Ktifa 19,88 2,67 Oued El Hdjel 21,62 2,45 Mgoucheche 21,04 2,52 Echaab Lahmar 21,91 2,42 Moyenne MD 21,11 2,51 PL libres 19,13 2,77

D‟après les résultats précédentes, on peut conclure que : - Les parcours à alfa, présentent une productivité pastorale de 158.80 UF/Ha/an et une charge moyenne de 2.51 hectares/ mouton. - Les parcours libres, offrent une productivité de 143.92 UF/Ha/an, avec une charge pastorale de 2.77 hectares/ mouton.

77

Résultats et discussions

1.2.8. Evaluation du surpâturage

En se basant sur les résultats de calcul de la charge pastorale (2 à 3 hectares/mouton), et à partir de la superficie totale des pacages et parcours dans a de la commune de Stitten qui est de 55173 ha, on peut estimer que le nombre de têtes que peut recevoir les parcours de ladite commune, en faisant le rapport entre la superficie du parcours utilisé et le nombre de tête qui y pâturent. Ces 55173 ha de parcours ne peuvent recevoir que 18391 têtes d‟ovins, alors que le chiffre annoncé par les services de DSA de la Wilaya d‟El Bayadh en 2013, est de 45200 (têtes) ovins, 2405 (têtes) bovins, 5500 (têtes) caprins et 31 (têtes) équides.

II. Etude de sol : Description de la surface et analyses physico-chimiques

La description de la surface du sol et les différentes analyses physico-chimiques sont évalués à partir de 24 prélèvements effectués dans les différentes stations (Mises en défens – El Ktifa- et parcours libres) et à différents niveaux (H1, H2). Pour chaque point de lecture et le long de la ligne d‟échantillonnage, les divers états de la surface du sol sont relevés, parmi les descripteurs, on cite : sol nu, pellicule de glaçage, sable, élément grossiers, bloc (> 20 cm), et litière.

Les analyses physico-chimiques ont concernés les échantillons prélevés dans les mises en défens (sous touffes et inter-touffes), ainsi que dans les parcours libres pour deux horizons (H1-H2). Les analyses portent sur : La texture, le taux de matière organique, la stabilité structurale, le pH et la conductivité, le calcaire total, la capacité d‟échange. L‟analyse des résultats est présentée ci-dessous.

1. Surface su sol

Afin de donner une image sur l‟état de la surface du sol, entre les mises en défens et les parcelles libres, nous avons comparé les relevés effectués dans ces deux sites (Figure, 23). Il ressort de la comparaison que le pourcentage des éléments grossiers, le sable, la litière et la pellicule de glaçage sont plus importants dans les parcours pâturés. Pour le pourcentage des sols nus, bloc, et croutes, la différence est non significative entre les deux sites.

2. Variation de la fraction granulométriques du sol

L‟analyse granulométrique a révélé une dominance de la fraction sableuse suivi par le limon puis l‟argile qui constitue la fraction du sol la plus faible dans l‟ensemble des profils dans les deux cas mises en défens et parcours libres (Figure 24).

78

Résultats et discussions

30,00 25,64 25,00 18,94 20,00 18,00

15,00 12,16 9,23 10,00 MD 4,65 PL 5,00 3,23 0,32 0,86 0,68 0,42 0,45 0,16 0,00 0,00

Figure 23: Etat de surface de sol

100,00 10,30 18,25 16,25 13,73 13,00 90,00 18,72

80,00 27,10 31,00 70,00 32,48 35,00 35,35 39,88 60,00 Argile 50,00 Limon 40,00 62,60 Sable 30,00 53,80 56,00 46,75 48,40 20,00 41,41 10,00 0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 MD ST MD IT PL

Figure 24:Répartition des fractions granulométriques des horizons de sols de MD et PL

3.1. La fraction fine

Le taux moyen d‟argile varie de 10.30 % à 18.72 % (Figure 24), ce taux oscille respectivement selon la profondeur (H1, H2) entre 10.30 % et 18.25 % dans l‟espace sous- touffes, il est de 16.25 % à 18.72 % dans l‟espace inter-touffes. Ce taux est plus faible, mais

79

Résultats et discussions

relativement stables dans les deux horizons H1, H2 dans les éléments hors mises en défens où on a enregistré respectivement 13.73 % et 13 %.

Le test Anova a un facteur au seuil de sécurité de 5 %, indique, que les taux de la fraction argileuse dans les différentes stations (IT, ST, PL), et à différents niveaux d‟échantillonnage (H1, H2) ne présentent aucune différence significative, (F= 1.860, dll = 23, p = 0.152 ˃ 0.05).

Le taux moyen de limons grossiers (Figure 25), varie entre 15.25 % à 20.85 %, dans les mises en défens, et de 16.68 % à 17.18 % dans les sites hors mises en défens. Les taux de ce dernier ne présentent aucune différence significative ni selon les niveaux (H1, H2), ni selon les site (Sous touffes, inter-touffes, et parcours libres) où p =0.114 ˃ 0.05).

25,00 20,85 18,48 18,63 20,00 17,18 16,68 15,25 15,00

10,00

5,00

0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 25: Répartition des fractions des limons grossiers dans des horizons de sols de MD et PL

Quant aux limons fins (Figure 26), les valeurs varient entre 12 % et 16.72 % dans les premiers horizons (H1), et de 17.01 % et 19.02 % dans les horizons de profondeurs (H2) dans les sites mis en défens, et entre 15.3 % dans les horizons superficiels (H1) et 14.35 % dans les horizons de profondeurs (H2) dans les parcours libres. En terme numérique, le test Anova à un facteur, au seuil de sécurité 0.05 n‟indique aucune différence significative entre les horizons et/ou les sites d‟échantillonnage (F= 1.866 ; dll = 23, p = 0.151 ˃ 0.05).

En terme numérique, la fraction limoneuse (Limons fins + grossiers), ne présente aucune différence significative entre les sites (MD, PL), et entre es niveaux d‟échantillonnage (H1, H2) (F=1.840, dll =23, p = 0.156 ˃ 0.05).

80

Résultats et discussions

19,02 20 17,01 16,72 15,3 14,35 15 12,00

10

5

0 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 26: Répartition des fractions des limons fins dans des horizons de sols de MD et PL

Le taux moyen varie entre 27.10% et 35% sous l‟élément touffe, et entre 35.35 % et 39.88 % dans l‟espace inter-touffes), tandis que dans les parcours libres, ces valeurs atteignent 32.48% (H1) et 31 % (H2) (Figure 24).

De même, pour la fraction fine (Argiles +limons), statistiquement, la différence est non significative entre les sites (MD, PL), et entre es niveaux d‟échantillonnage (H1, H2) (F= 1.913, ddl= 23, p= 0.142 ˃ 0.05).

3.2. La fraction grossière

La fraction sableuse constituée de sables fins et sables grossiers, représente la fraction la plus importante dans les sites d‟études, cette fraction varie au moyenne entre 41.41 % et 62.60 % (Figure 24).

Dans les horizons de surface (H1), cette faction est de 62.60 ± 9.70 % dans l‟espace sous- touffes, et de 48.40 ± 12.66 % dans l‟espace inter-touffes, et elle est de 53.80 ± 9.41dans les parcours libres. Tandis que, pour les horizons profonds, cette fraction est de 46.75 ± 12.63 % dans l‟élément sous touffes, de 41.41 ± 3.26% dans l‟espace inter-touffes, et de 56 ± 14.02 % dans les parcours libres.

Le pourcentage des sables grossiers (Figure 27) est variable d‟un cas à l‟autre, il diminue en profondeur de (9%), de 28.95± 11.63 % (H1) à 20.2 ± 7.06 % (H2) dans la mise en défens sous touffes, alors qu‟il est plus important dans l‟horizon H2 dans les stations hors mise en défens, où le taux a augmenté de (9%) , de 20.85 % ±2.88 (H1) à 29.95 % ± 7.43 (H2). Cette

81

Résultats et discussions diminution du taux du sables grossiers est observé aussi par Benhamada (2000), où la diminution a été évalué à 7 % ( de 23 % à 16%) dans les steppes à alfa du Sud-Ouest algérien.

28,95 29,95 30,00 20,20 20,85 20,00 14,05 15,40

10,00

0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT

MD PL

Figure 27: Répartition des fractions des sables grossiers dans des horizons de sols de MD et PL

En revanche, cette différence est moins importante dans l‟élément inter-touffes, où le pourcentage reste stable dans les deux horizons (H1 = 14.05± 3.02 %, H2=15.40 ±1.52 %).

Cependant, le taux de cette fraction sableuse (sables grossiers), présente une différence significative entre les sites et horizons (F= 4.094, ddl= 23, p = 0.012 ˂ 0.05). Un test post-hoc des comparaisons multiples (Tukey) (post-hoc test), fait ressortir que cette différence se trouve seulement pour l‟horizon de surface (H1) de l‟élément sous touffe, et de l‟espace inter-touffes, et l‟horizon H2 des parcours libres où le p ˂ 0.05.

En profondeur, les taux des sables fins sont plus faibles, cette fraction varie entre 32.95± 8.44 % à 34.35 % ± 12.33 dans les horizons de surfaces, et elle est de 25.95 ± 6.90 % à 26.06 ± 10.42 % dans les horizons de profondeurs (Figure 28). L‟analyse des variances de cette fraction sableuse (sables fins), indique que la différence entre les moyennes est non signifiante entre les différents sites et les différents niveaux (F= 0.576, ddl = 23, p = 0.717 ˃ 0.05).

Il faut noter aussi, que la fraction fine (Argile + limon), évoluant en sens opposé de la fraction grossière. Elle est importante dans les horizons de profondeurs dans les mises en défens, et sont presque égaux dans les parcours libres. Ces résultats, corroborent avec celles de Slimani (1998).

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Résultats et discussions

34,35 40,00 33,65 31,00 32,95 26,05 25,95

20,00

0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 28: Répartition des fractions du sable fins dans des horizons de sols de MD et PL

3. La matière organique D'après Duchaufour (1977), les sols sont considérés riches en matière organique lorsque le pourcentage de présence de cette dernière est supérieur à 2%. A cet effet et en se basant sur les teneurs en matière organique des sols (Figure 29), où les valeurs oscillent entre 0.49 % et 0.55 % dans les horizons de surface (H1), et de 0.65 % et 0.87 % dans les horizons de profondeurs (H2), dans les sites mis en défens. Tandis qu‟elle est de 0.46 % dans (H1) et 0.42 % (H2) dans les parcours libres. D‟après les résultats précédents, on peut dire que les sols de Stitten sont des sols pauvres en matière organique, et que le taux de matiere organique est toujours plus élevé dans le deuxième horizon (H2), avec une difference plus nette dans la zone protégée.

1,00 0,87 0,65 0,55 0,49 0,46 0,42 0,50

0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 29: Répartition du taux de la matière organique des horizons de sols de MD et PL

La différence de taux de la matière entre les sites mis en défens et les parcours libres est non significative entre les sites et les niveaux (F=2,061 dll= 27, p = 0.109 ˃ 0.05).

Pouget (1980) affirme, que sous végétation de steppe, les apports de matière organique fraîche proviennent essentiellement de la décomposition sur place du système racinaire, et que

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Résultats et discussions le taux de matière organique des horizons de surface et de l'ensemble du profil diminue avec la dégradation du couvert végétal et l'aridité croissante du climat. Cette diminution apparaît particulièrement importante dans l'aride supérieur (cas de station d‟El Bayadh).

Ce faible taux de matière organique dans le sol contribue à diminué la stabilité structurale des agrégats, ce qui, en absence de protection de la surface, se traduit par le glaçage superficiel ou croûte de battance qui réduit l‟infiltration, accroit le ruissellement, et l‟érosion et augmente l‟aridité édaphique (Le Houérou,1995).

Ainsi, il y a une certaine corrélation entre la richesse des profils de profondeur (H2) avec le taux de la matière organique et la texture fine (limons + argiles), ce qui corrobore les résultats de nombreux autres auteurs ; citons Pouget (1980), Floret et Pontanier (1982), Aidoud et al. (1999) et Ben Hamada (2000).

Les plus faibles valeurs sont enregistrées dans les deux horizons des parcours libres, cette faible taux est attribuée en premier lieu à l‟absence de la matière végétale (recouvrement moins important de celui des mises en défens).

4. La stabilité du sol

Les tableaux 15 et 16, résument respectivement la correspondance entre la stabilité structurale des sols et la teneur en matière organique, ainsi que les résultats de stabilité structurale des échantillons après analyse (Les échantillons traités proviennent de la couche de sol de 0-20 cm).

Les résultats obtenus révèlent, qu‟il y a une certaine différence entre les échantillons prélevés dans les mises en défens, par rapport à ceux des parcours libres. Cet indice diminue progressivement allant de l‟élément sous touffes avec 2.03 %, l‟élément inter-touffe avec 1.63% et 1.39 % pour les échantillons prélevés dans les parcours libres. Ceci nous conduit à dire que les sols de notre zone d‟étude sont des sols à agrégats instables, donc ils sont pauvres et fragiles, ceci dû principalement à la faible teneur en matière organique.

Tableau 15: Relation entre les teneurs en matière organique et en fraction fine, et la stabilité structurale des sols, selon Pieri (1989)

Matière organique /(Argile +limon) x100 Stabilité structurale 5 Agrégats instables 5 à 7 Risque fort de dégradation des sols 7 à 9 Risque faible de dégradation des sols > 9 Agrégats stables

Source : (Achour Kadi Hanifi & Loisel, 1997)

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Résultats et discussions

Tableau 16: Valeur de la stabilité de sol de Stitten

MD Fraction PL ST IT Limon 25,88 27,99 28,68 Argile 19,43 25,61 19,23 Argile+ limon 45,31 53,60 47,90 MO 0,92 0,88 0,67 MO/(Argile +limon) 2,03 1,63 1,39 x100

5. Le pH

Le pH régule la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol, c‟est le facteur le plus important à considérer lors de l‟analyse du sol. Selon l'échelle d'interprétation du pH du sol, les différents sites d‟échantillonnage révèlent un pH alcalin, les valeurs oscillent entre 8.23± 0.13 et 8.39± 0.07, le maximum est relevé dans l‟horizon H1 de profil inter-touffe et celui de parcours libres qui ont un pH respectivement égal à 8.39± 0.07 et 8.36± 0.08) (Figure 30).

8,35 8,39 8,39 8,36 8,40 8,25 8,35 8,23 8,30 8,25 8,20 8,15 8,10 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 30: Le taux de pH dans les différents horizons du sol de MD et PL

6. Le calcaire total

La présence de calcaire confère au sol des caractéristiques spécifiques en termes de comportement physique et chimique et influe sur son activité biologique. Son absence totale a pour conséquence une acidification progressive, plus ou moins rapide suivant le contexte pédoclimatique.

En comparant les valeurs de calcaire total obtenues par nos analyses, à celles signalées par Baize (1988), (Tableau 17), nous constatons que la teneur en carbonate varie entre 6.38 ± 0.92 à 21.57± 6.22, ce qui nous conduit à dire que le sol est modérément calcaire. Ces valeurs se trouvent liés à la nature de roche mère qui est souvent calcaire (Figure 31).

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Résultats et discussions

Tableau 17: Normes d'interprétation du taux du calcaire du sol (Baize ; 1988)

Taux de calcaire Appréciation < 1 % Non calcaire 1 à 5 % Peu calcaire 5 à 25 % Modérément calcaire 25 à 50 % Fortement calcaire 50 à 80 % Très fortement calcaire > 80 % Excessivement calcaire

21,57 25,00 20,00 11,63 12,29 15,00 9,10 8,35 10,00 6,38 5,00 0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 31: Répartition du taux du calcaire total dans les horizons du sol de MD et PL

7. La conductivité

La conductivité électrique dépend à la teneur des électrolytes (Cl, SO 4--, CO3--, Na, Ca++, et Mg++), le terme salé semble indiquer la prédominance du chlorure de sodium assez souvent. Le tableau 18, présente la classification de degré de salinité proposé par Servant (1975). Tableau 18: Echelle de salure déterminé à partir de l‟extrait au 1/5 (Proposé par Servant ; 1975)

Conductivité électrique mmhos/ Degré de salinité cm Faiblement salé 0,20 à 0,65 Moyennement salé 0,65 à 1,40 Salé 1,40 à 2,20 Fortement salé 2,20 à 3,75 Très fortement salé 3,75 à 6,00

Les résultats d‟analyses de la conductivité dans les sites d‟échantillonnage comparés aux normes proposées par Servent (1975), révèlent que les sols de Stitten sont des sols non salés à faiblement salés, où les valeurs sont comprises entre 0.13± 0.05 et 0.24 ± 0.15 Emmhos /cm.

86

Résultats et discussions

A ce propos nous avons remarqué aussi que ces valeurs deviennent plus importantes avec la profondeur du profil (Figure 32). Les valeurs les plus élevées sont enregistrés dans les horizons H2 dans l‟élément inter-touffes avec 0.24± 0.15 mmhos/cm, suivi par 0.22± 0.15 mmhos/cm enregistrés dans l‟élément sous touffes et enfin les parcours libres qui ont enregistré une conductivité égale 0.19 ± 0.11mmhos/cm (H2).

0,24 0,22 0,25 0,19 0,20 0,13 0,12 0,13 0,15 0,10 0,05 0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 32: Conductivité électrique dans les horizons des sols de MD et PL

8. Capacité d’échange cationique (CEC)

Les résultats de la figure 33, révèlent qu‟en moyenne les valeurs de la CEC varient de 5.56 à 9.78 méq/100 g. Dans les éléments touffes et inter-touffes, les horizons de profondeurs marquent l‟avantage avec respectivement 9.35 méq/100 g et 9.78 méq/100 g. Alors que dans les parcours libres, les valeurs sont moins importantes (à l‟exception de l‟H1 de l‟élément sous-touffe), où on a enregistré dans H1 et H2 respectivement 7.33 méq/100 g, et 6.95 méq/100 g.

9,35 9,78 10,00 8,49 9,00 7,33 8,00 6,95 7,00 5,56 6,00 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00 H1 H2 H1 H2 H1 H2 ST IT MD PL

Figure 33: Capacité d‟échange cationique dans les horizons des sols de MD et PL

87

Résultats et discussions

III. Synthèse et discussion

Au sein de chaque parcours, le régime de pâturage (non pâturé ou intensément pâturé) caractérise la structure de la végétation puisque le pâturage a été considéré comme le facteur le plus important qui structure les parcours dans les zones méditerranéennes (Röder et al., 2007).

En général, la diversité végétale peuplant un espace donné reflète l‟état de santé de l‟écosystème, plus la diversité floristique est élevée, l‟écosystème est donc considéré en bonne état. L‟hypothèse consiste à penser que pour une même formation végétale, soumises aux mêmes conditions écologiques (Climat, conditions pédologiques…), la diversité végétale diminue avec le niveau pression anthropique : plus la pression est forte, plus la diversité est faible. Selon Ahmed Aidoud et al. (2006) , la mise en défens d‟une steppe dégradée permet, après un laps de temps plus ou moins long, la reconstitution des caractéristiques majeures (couvert, composition, production) de la végétation préexistante. Globalement, la mise en défens favorise la régénération des pérennes qui en piégeant du sable et la matière organique et en permettant l‟infiltration de l‟eau de pluie, entraîne l‟accroissement du couvert végétal et son maintien en période de risque d‟érosion. Cette technique compte parmi les moyens performants pour la réhabilitation des parcours perturbés. Nombreuses études Amghar & Kadi-Hanifi (2004), Manseur (2009), Benaradj et al. (2010),Gamoun (2012) , Kherief et al. (2013) ; confirment que les améliorations qui ont découlé de cette technique, sont nombreuses et diversifiées. Il semble que les avantages liés à la richesse floristique, la reprise de la vocation pastorale et du niveau de recouvrement n'ont pas trouvé de place dans la logique des parcours libres. Mais, les détracteurs de la mise en défens avancent l‟argument de la baisse de la productivité au cours du temps. Il est bien connu que l‟effet bénéfique de la mise en défens n‟est pas proportionnel à sa durée. Dans une steppe habituellement pâturée puis mise en défens pour une longue durée, les végétaux, notamment ligneux, ont tendance à « faire du bois » en réduisant du coup la production de matière verte qui s‟accompagne souvent d‟une baisse d‟appétibilité de la végétation (Aidoud et al.,2006). Dans le même contexte, de nembreux auteurs ; Naveh & Whittaker (1980) ;(Waser & Price, 1981) ; Noy-Meir et al. (1989) ; Fleurance et al. (2011) , considèrent que le pâturage peut avoir un impact positif sur les communautés végétales, et plus particulièrement sur l‟augmentations de la diversité floristique qui favorise une hétérogénéité de structure, et plutôt, c‟est les mises en défens

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Résultats et discussions

(comme modèle de gestion) fermées pour une longue durée ( plus de 10 ans) et la suppression du pâturage ont un impact négatif sur celle-ci.

Suite aux résultats des différentes analyses qualitatives et quantitatives de la végétation, et la caractérisation des sites mis en défens et les parcours libres sur différents plans, les sites protégés étant dominées par les pérennes, et plus particulièrement l‟alfa, tandis que les sites pâturés par les annuelles. Dans les parcours que nous avons étudiés, les thérophytes apparaissent favorisées par la technique de mise en défens (57 % dans les sites mis en défens et de 49 % dans les sites pâturés).

Pour Grime (1977) , Noy-Meir et al.(1989), McIntyreet al.(1995), Dupre & Diekmann (2001), Gamoun, 2012, la perturbation du sol par le piétinement animal devrait favoriser la germination de ces plantes annuelles. Cette opposition dans les résultats est du probablement à l‟intensité de pâturage dans les parcours libres qui a influencé sur la survie de ces annuelles. Tandis que les chaméphytes sont plus abondantes dans les sites pâturés (13% dans les mises en défens et 20 % dans les parcours libres), cela montre que le pâturage favorise ces espèces refusées par les herbivores.

Les hémicryptophytes sont moyennement représentées dans nos sites d‟études (25 % dans les parcours libres et 23 % dans les mises en défens), suivis par les géophytes.

Statistiquement, les mesures de la richesse floristique (nombre d‟espèces) et la diversité spécifique montent que les sites non protégés sont plus riches et plus diversifiés en taxon. L‟étude de « recouvrement global » dans les différentes stations étudiées permettent de souligner un taux élevé dans des parcours mis en défens et ce par comparaison aux parcours libres. Ceci est dû principalement à la dominance de l‟alfa. Tandis que, les résultats obtenus sur la production et la valeur pastorale, dans les différents sites étudiés, indiquent, que la différence entre les mises en défens et les parcours libres est non significative.

Cette différence au niveau du taux de richesse floristique entre l'intérieur et l'extérieur des mises en défens peut être attribuée à la forte contribution des annuelles. L'abondance des jeunes plantules de certaines espèces à forte dynamique comme Plantago albicans, Argyrolobium uniflorum, Teucrium polium qui se sont développées au printemps (2013-2014) d'une façon plus importante à l'extérieur qu'à l'intérieur des mises en défens.

Signalons que le recouvrement de ces espèces à l'extérieur des mises en défens est plus important qu‟à l‟intérieur de celles-ci, ceci est dû principalement à l‟effet compétitif de

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Résultats et discussions l‟espèce dominante Stipa tenacissima sur ces dernieres dans les mises en défens et donc ce qui pourrait limiter leurs dynamiques. Selon leurs fréquences à l‟intérieur et à l‟extérieur des mises en défens, on peut classer les espèces en trois catégories :

1. Les espèces dont la densité est beaucoup plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur des sites protégés. Il s'agit de Stipa tenacissima, Micropus bombycinus, Paronychia argentea, Helianthemum apertum, Filago spathulata, Hypochoeris radicata, Helianthemum virgatum, Scorzonera undulata, dont la dynamique a été probablement favorisée par la mise en défens, mais l‟abondance de ces dernières espèces, restes très faibles par rapport à l‟espèce dominante (alfa).

Dans les nappes alfatières, les zones dépourvues de végétation agissent comme source de ressources (eau, propagules, nutriments et sédiments), tandis que les touffes d‟alfa, agissent en tant que collecteurs ou puits. Cette dynamique « source-puits », entraîne l‟appauvrissement des sols situés entre la végétation, et l‟enrichissement des aires en dessous des touffes, celles- ci devenant des « îles de fertilité ». Le microenvironnement créé par les touffes d‟alfa est exploité par de nombreuses espèces (Cortina et al., 2012). Donc, cette catégorie d‟espèces se trouve plus aux alentours des touffes, ou complètement dans les touffes d‟alfa, c‟est le cas de Sedum sediforme (une espèce de biotope forestier, qui a trouvé refuge dans la touffe d‟Alfa dans un milieu aride) dans la mise en défens El Ktifa. En effet, ce comportement a été constaté aussi par Aidoud (1983), tandis que l‟espace inter-touffes est très important, et complètement dénudés de toute végétation pérenne (Photo 1).

2. Les espèces dont la densité est plus élevée à l'extérieur qu'à l'intérieur des mises en défens.

Il s'agit de : Argyrolobium uniflorum, Aegilops peregrena, Astragalus armatus, Bromus rubens , Bromus tectorum, Plantago albicans, Calendula aegyptiaca, Centaurea incana, Erodium glaucophyllum, Hordeum murinum, Echium pycnanthum, Medicago litoralis...etc. Cela peut être attribué soit à leur faible aptitude compétitive vis à vis l‟alfa au niveau d'un milieu protégé soit à leur résistance au pâturage. Bendali (1987) in Sidi Mohamed et al. (2002), atteste que la densité Plantago albicans et Argyrolobium uniflorum, à l‟extérieur des sites protégés peut être expliqué par leur grande aptitude à occuper des milieux perturbés. Ainsi, l‟abondance relative de ces deux taxons, d‟intérêt pastoral élevé, dans la zone pâturée peut être attribuée pour la première espèce à son pouvoir de multiplication par voie végétative et sa résistance à la sécheresse (Henchi et al.,

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Résultats et discussions

1986) in (Roselt/OSS, 2004a) et Ghali (1984) in Sidi Mohamed et al.(2002) pourraient en effet, être à l‟origine de cette abondance. De même Chaieb (1989) in Sidi Mohamed et al. (2002), confirme que Argyrolobium uniflorum supporte mal la mise en défens, c‟est une espèce qui préfère les charges animales modestes et tend à disparaître suite à une mise en défens prolongée (Ouled Belgacem, 1999) in (Roselt/OSS, 2004a), ce qui confirme nos résultats.

Photo 1 : Espaces inter-touffes dénudés dans la mise en défens de Mgoucheche

3. La troisième catégorie, est représentée par des espèces dont les densités sont relativement faibles entre l'intérieur et l'extérieur des mises en défens, et qui semblent, par conséquent, être indifférentes à la protection. Il s'agit par exemple, Alyssum granatense, Alyssum scutigerum, Androsace maxima, Brachypodium pomelianum, Eryngium ilicifolium, Euphorbia falcata, Melilotus sulcata…etc, mais, il faut noter que les espèces de cette catégorie sont caractérisées par une densité très faible.

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Résultats et discussions

Nous citons ci-dessous les principaux éléments potentiels pouvant expliquer nos résultats.

1. La végétation

Compétition inter et intra spécifique

Les structures spatiales de végétation et la distribution des plantes sont le résultat de multiples processus comprenant la topographie, la qualité du sol , disponibilité de l'eau et des éléments nutritifs (Couteron & Lejeune, 2001; Michalet et al., 2006), et les interaction entre les individus (Wu et al. 1985). Les interactions concurrentielles sont en relation avec la ségrégation spatiale entre les plantes alors que les interactions positives sont liées à l'agrégation spatiale (Tirado & I Pugnaire, 2005).

Le pâturage est l‟un des facteurs biotiques les plus importants qui façonnent les communautés végétales. La consommation de biomasse par les herbivores affecte à la fois la composition des espèces ainsi que la structure spatiale de végétation (Olff & Ritchie, 1998).

La richesse spécifique végétale locale dépendent de la capacité régénératrice des espèces, qui est fonction de l'intensité de la défoliation et du piétinement exercé par les herbivores. (Amiaud et al. 1996), ainsi, au sein des systèmes pâturés, ces dernières résultent d‟une interaction dynamique entre les processus de disparition des espèces notamment du fait de la compétition interspécifique, et les processus de colonisation par des pools d‟espèces présentes dans le milieu (Fleurance et al., 2011).

Lorsque la perturbation disparait, ce n‟est plus la capacité de régénération qui intervient, mais la capacité de compétition propre à chaque espèce (Amiaud et al., 1996). En absence de stress les espèces très compétitives éliminent les espèces moins compétitives entraînant un appauvrissement marqué de la richesse floristique (Dumont et al. 2007).

Les 4 mises en défens se caractérisent par un développement et une régénération plus aux moins importante de Stipa tenacissima, plante que l‟on tient à préserver et à maintenir pour sa grande valeur écologique déterminante dans les écosystèmes steppiques algériens et économique. Ce type de gestion (les mises en défens), entraine une densité importante de l‟alfa qui exerce une compétition sur les autres espèces et crée donc une « barrière compétitive » pour l‟installation d‟espèces annuelles, ce qui contribue à modifier l‟équilibre et la compétition entre les espèces végétales (Le Houérou, 2005).

92

Résultats et discussions

Le comportement compétitif de S. tenacissima pourrait s‟expliquer par sa croissance par rhizomes (abondamment ramifiées) Haase et al.(1995) in Saiz & Alados (2011). Les rhizomes peuvent se fragmenter par dépérissement ce qui permet à la plante de survivre dans des environnements difficiles (Alados et al., 2003) (Figure 34, photos 2 a-b-c). Cette stratégie peut même conduire à l'exclusion d'autres espèces en raison de cette forte compétitivité de S. tenacissima (Alados et al., 2003).

Dans ce contexte, il est nécessaire aussi de rappeler que, Saiz & Alados (2011), ont confirmé dans une étude récente que l‟effet compétitif de rhizome de l‟alfa est en relation avec la pente , plus la pente est faible, les rhizomes confèrent une capacité plus compétitif , ce qui permet à l‟alfa de dominer l‟espace et exclure d‟autres espèces. Ceci nous conduit à dire que, la topographie plane de la région de Stiten a accentué l‟effet compétitif de l‟alfa, ce qui peut expliquer le nombre relativement faible des espèces annuelles dans les 4 mises en défens.

C‟est cette dominance concurrentielle qui a entraîné une corrélation négative entre la couverture de l‟alfa et l‟indice de diversité de Shannon (H ') et indice qu‟équitabilité.

Dans ce sens, on peut citer aussi l‟étude de Maatougui (2010), qui a confirmé que l‟armoise blanche (site mis en défens pour une longue durée), exerce une action compétitive sur les annuelles. De même, Dianati Tilak (2013) a rapporté que l'huile essentielle d'Artemisia herba- alba a réduit la longueur des racines de Medicago sativa, Onobrychis sativa et Bromus tomentellus et que les fortes concentrations en cette huile inhibe la germination des graines de plusieurs espèces, le même effet inhibiteur a été signalé par Adri´an Escudero et al en l‟an 2000 sur la germination de Helianthemum squamatum (Escudero et al. 2000).

Source : (Boussaid, 2013)

Figure 34 : Schématisation d'un processus de circination (d‟après Corinne, 1992)

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Résultats et discussions

(a) (b) (c)

àa àa àa Source : Photos de terrain Photo 2: Fragmentation des souches d‟alfa

Il faut noter aussi que, les espèces peuvent présenter, en réponse au pâturage, des changements dans leur comportement biologique. Une étude menée en Égypte méditerranéenne par Ghali (1984) a porté sur le suivi du développement d‟espèces steppiques dans des situations de pressions pastorales très contrastées (mise en défens, pâturage contrôlé et pâturage libre). Les réactions diffèrent singulièrement selon les espèces (Le Floc‟h, 2000). L‟auteur a constaté que le niveau de la pression pastorale, peut influer sur la dynamique et donc changer le destin de quelques espèces soumises depuis des siècles, voire des millénaires, à une pression pastorale régulière ont coévolué avec le comportement animal. Nous retenons à titre d‟exemple, d‟Argyrolobium uniflorum (Chaieb, 1989), qui, brouté, se comporte en pérenne, mais qui, dans les mises en défens, se raréfie et devient bisannuelle (Le Floc‟h, 2000) , ceci peut expliquer la faible dominance de cette espèce dans nos sites protégés. Ainsi, Le Floc'h (2001) , a confirmé que l‟action prolongée d‟une mise en défens peut avoir des effets négatifs pour les espèces nécessitant que le brout régulier réduise le niveau de compétition avec les autres espèces présentes , comme il a mis l‟accent sur l‟abandon de la pression et la durée trop longue de la mise en défens, où , les végétaux non pâturés développent une importante masse foliaire et peuvent, en cas de sécheresse prolongée, périr du fait de l'incapacité de leur système racinaire à satisfaire une demande évaporatoire devenue très élevée, Cette situation se révèle alors très dommageable pour la survie de certaines populations végétales.

De même, une protection prolongée conduit à des modifications des états de surface parfois néfastes à l'installation des jeunes plantules (Maatougui et al., 2013) , comme accroissement trop important de la litière qui peut inhiber la croissance des premières graminées printanières (Le Floc'h, 2001).

94

Résultats et discussions

La variabilité climatique

Les données de la pluviosité mensuelle totale des trois (3) derniers mois avant la compagne d‟échantillonnage de l‟an 2013 et 2014 sont mentionnées dans la figure 35. L‟analyse de la figure précédente montre que la pluviosité été moyennement importante, les mois de mars et d‟avril étaient plus pluvieux en 2013, alors que les mois les plus pluvieux en l‟ans 2014 étaient mars et mai. Ces conditions pluviométriques favorables expliquent la dominance des espèces annuelles, en particulier dans les sites mis aux pâturages libres. D‟après les résultats de la caractérisation qualitative et quantitative de la végétation, la les sites mis en défens et les parcours libres été nettement claire. Ceci est dû principalement aux annuelles qui dépendent grandement du climat et qui germent immédiatement après la pluie, ce sont des espèces opportunistes et éphémères, capables de croître et de fleurir rapidement (Le Floc‟h, 2000).

80 69,6

60 35,81 2013 40 32,26 17,03 2014 20 8,13 3,81 0 Mars avril mai

Sourece (ONM, 2014) Figure 35: Cumul des précipitations des trois derniers mois avant la compagne d‟échantillonnage dans la station d‟El Bayadh Cela nous permet de dire aussi, que dans ces conditions climatiques favorables, les parcours soumis aux pâturages libres pourraient avoir une valeur pastorale quantitativement similaire à une zone longuement protégée qui ne renferme que certaines espèces à côté de l‟alfa qui est une espèce à faible valeur pastorale.

Le facteur pâturage

L‟action anthropique et, en particulier, le pâturage sur la diversité végétale est assez discutée (Achard et al. 2001, Daget et al. 1997, Hiernaux 1998 ; Nosberger 1998) in Gamoun et al. (2010). Elle est tantôt considérée comme un facteur favorable à l‟augmentation de la biodiversité, s‟il été modéré, (Connell, 1978; Naveh & Whittaker, 1980), tout en sélectionnant les espèces les plus appétibles, les animaux exercent une pression de défoliation différente sur

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Résultats et discussions les espèces présentes, ce qui peut menacer la pérennité de certaines d‟entre elles dans le couvert. En revanche, ils limitent aussi le développement d‟espèces très compétitives pour la lumière et les nutriments et permettent ainsi la coexistence d‟un plus grand nombre d‟espèces dans le milieu (Dumont, Farruggia, & Garel, 2007).

Les facteurs contribuant à l´amélioration de la composition végétale sont d´ordre divers, dispersion des graines par le piétinement et par le fumier plus ou moins grandes distances par la fourrure de ces animaux. En outre, le piétinement stimule le tallage des herbes, améliore la germination des graines et brise la croûte dure et sèche qui se forme à la surface du sol (Standford, 1983 ; Wiggins, 1991; Couvreur et al., 2004). Tantôt comme un facteur d‟uniformisation et de banalisation de la flore et des paysages (Le Floc‟h 2001) s‟il été prolongé et non raisonnable, en contribuant à la disparition d‟espèces appétées et à la domination d´autres espèces, moins appétées (Amiaud et al., 1996; Sabir et al., 1996) .

Dans notre cas d„étude, les quatre (4) mises en défens sont complètement exempté du patûrage (excepté quelques fraudes), fermées depuis plus de 10 ans, alors que les zones non protégées subissent une certaine pression de pâturage , donc c‟est ce facteur qui explique aussi la différence des types de recouvrement de végétation, la richesse floristique et la diversité floristique dans les zones étudiées. Mais dans notre cas, la fermeture prolongée des sites a influencé négativement sur la richesse et la diversité floristique, en favorisant l‟espèce compétitif (alfa), et en limitant probablement la déssémination des graines des annuelles, ce qui a engendrer un blocage de la remontée biologique (Cortina et al., 2012).

Le surpâturage, selon Le Houérou et al. 1974 in Maatougui et al. (2013), entraîne le départ des espèces de bonne valeur pastorale et leur remplacement par d‟autres espèces, de mauvaise qualité pastorale, indicatrices de dégradation et de désertification, ainsi d‟après Nedjraoui (2004), ce dernier, entraine une évolution régressive des steppes à armoise blanche et alfa, se traduit par des stades où ces deux espèces climaciques sont remplacées par le sparte et par des espèces de dégradation telles que Atractylis serratuloides, Peganum harmala et Noaea mucronata. Mais dans notre cas, on a enregistré la présence de Noaea mucronata « qui est une espèce qui se trouve régulièrement dans les zones dégradées car elle est peu appétible » dans les 3 mises en défens, à savoir d‟El Ktifa, d‟Echaab Lahmar et de Mgoucheche. Donc, la trouver dans les zones protégées, ceci indique ; que même lorsqu‟un site est mis en défens, et excepté de pâturage extensif et donc ne subit aucune perturbation, il peut se dégrader. En effet, la présence de ladite espèce a été constatée aussi par Maatougui et al. (2013) dans des zones protégées (Maroc).

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Résultats et discussions

2. Le sol

Différentes études, ont classé les sols des zones steppiques comme sols fragiles et facilement érodés, mais au même temps ils sont capables de supporter une couverte végétale plus ou moins discontinue, d‟alimenter des troupeaux de moutons et chèvres et de soutenir une population, qui est très bien adapté à son territoire (Josa et al. , 2012) . La présence d‟une mosaïque de couvertures du sol différentes (tâches régulières de végétation très dense , alternée, à courtes distances, de zones de sol nu) est très fréquente dans ces milieux (Montana, 1992).

En général, les sols sont fréquemment modifiés par l'activité humaine (le pâturage l‟agriculture...ect.). La conjonction du brout et du piétinement peut conduire à des modifications importantes des milieux (profondeur du sol, états de surface, fonctionnement hydrique, etc.) (Le Floc'h, 2001). Le pâturage et le piétinement créent des conditions écologiques contrastées et permettent une coexistence d‟espèces végétales plus importante (Fleurance et al., 2011). Baize & Rossignol (1995) in Grosbellet (2008) ont adopté le terme de processus anthropo-pédogénétique pour caractériser l'intervention humaine.

Rognon (1994) in Benhamada (2000), lie le phénomène de pédogenèse, du point de vue dégradation, à l‟exploitation abusive du potentiel végétal qui est selon l‟auteur, plus facilement distinguée par rapport à l‟action climatique notamment la sécheresse. D‟une façon générale, pour les terrains de parcours, ce sont les états de surface qui sont affectées par le pâturage (Gifford et al., 1977; Blackburn, 1983; Naeth et al., 1991).

A la lumière des résultats des analyses effectués sur des échantillons des deux sites, on peut dire que, le changement de la surface du sol vis-à-vis au pâturage sur les sols de Stitten n‟est pas aussi apparent et sévère. D‟une façon générale, d‟après les analyses effectués sur les échantillons du sol de Stitten (mises en défens, parcours libres), les différents résultats révèlent, que les sols sont physiquement très fragiles et chimiquement très pauvres. L‟analyse granulométrique et selon le diagramme triangulaire des classes texturales de sol d'après les dimensions des particules USDA, tous les sols (24 échantillons) ont une texture sablo- limoneuse, avec une structure assez grossière et lâche. Le changement des propriétés des sols quel que soit le site (Touffe, inter-touffes, parcours libres), ou le niveau considéré (H1, H2), ne sont pas significatifs pour l‟ensemble des indicateurs traités : fraction fine : limon, argile ; la matière organique, et la fraction du sable fins.

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Résultats et discussions

Pour la matière organique, nos échantillons sont caractérisés par une faible teneur, ceci est lié selon Pouget (1980) à l‟aridité, à la dégradation du tapis végétal et à la texture trop grossière. Ceci est l‟une des caractéristiques des sols steppiques. La variation de taux entre sites et entre les niveaux est non significative. Le taux de la matière organique dans les parcours libres est lié à la richesse floristique, et plus précisément aux annuelles. Tandis qu‟aux niveaux des mises en défens et dans les espaces inter-touffes, où le sol est généralement nu, le taux de la matière organique est expliqué principalement par le piégeage de la litière ramenée par le vent.

La teneur en matière organique, est l‟image du sol stable. Le rapport (matière organique /argile + limons) x 100 est de 2,03 dans les mises en défens, contre 1.63 dans l‟espace inter- touffes et il est de 1.39 dans les sites pâturés, ces résultats, nous amènent à dire que les sols de Stitten sont des sols constitués des agrégats très instables, et donc sont très exposés à différents types de dégradations physiques : érosion hydrique, éolienne.

De plus, il est connu que la région d‟El Bayadh est fortement touchée par le phénomène de l‟érosion hydrique et éolienne qui décape les horizons superficiels des sols. Ainsi, d‟après les deux cartes de sensibilité à l‟érosion éolienne, et selon les 04 classes de gravité de ces deux aléas, Stitten est classée parmi les zones à érosion éolienne ainsi qu‟hydrique marquée. Par ailleurs, la faible teneur en fraction fine du sol est liée à celles de taux de matière organique.

Ces résultats diffèrent à celles de Slimani (1998), qui a travaillé dans la région de Rogassa (Wilaya d‟El Bayadh), cette variation dans les résultats est probablement due aux différences de topographie (Rogassa se situe dans la partie hautes plaines de wilaya), ou au niveau de dégradation et à l‟intensité de pâturage dans les deux zones, où la région de Stitten est moins dégradée.

Quant aux sables grossiers, la différence est décelée au niveau des horizons de surface de l‟élément sous-touffes, et de l‟espace inter-touffes (H1IT, H1ST), et dans les horizons de profondeurs des parcours libres (H2PL). Les touffes d‟alfa sont caractérisées par une texture plus grossière (28.95 %) dans l‟élément sous-touffes, et (14.05%) dans l‟espace inter-touffes, ce qui peut avoir un effet relativement bénéfique pour leur régénération (Aidoud et Touffet, 1996) , ce phénomène est de courte durée, puisque dans ces conditions, si l‟ensablement de la touffe se poursuit, celle-ci ne tarde pas à mourir (Aidoud, 1989).

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Résultats et discussions

IV. Etude socioéconomique et traitement des questionnaires

Les données récoltées auprès de différents organismes de la wilaya d‟El Bayadh et de la commune de Stitten, ainsi que les investigations de terrain permettent de caractériser notre site d‟étude. Ces enquêtes ont été réalisées auprès d‟un ensemble de 47 éleveurs, pasteurs et agropasteurs, représentant tous les systèmes d‟élevage pratiqués sur les zones pastorales (sédentaires, nomades et transhumants) dans notre zone d‟étude.

Dans cette partie d‟étude, nous discutons les résultats à travers les différents paramètres qui viennent en interaction, et cela pour une éventuelle caractérisation socioéconomique de notre zone d‟étude

1. Evolution de la population de la commune de Stitten

Regroupant au total dix-huit localités : Beni Zeroual , Bounadji, Chaaba El Baydha, Dakhla El Koraïma, Djearna, El Houarine, El Mehidet, El Menacir, Fedirika, Gdal, Lighen, Lourakis, Nekakaa, Nekhakhta, Ouled Lahdjel, Ouled Ahmed, Stitten et Tighazmine, avec une densité de 7.10 hab/Km2, la commune de Stitten a enregistré une évolution de population au différents RGPH8. Cette population était à 4128 habitants en 1987, elle est passée à 4816 habitants en 1998 et à 6170 habitants en 2008, où elle a enregistré un taux d‟accroissement égal à 3.01 % entre ces deux derniers RGPH.

La figure 36, indique l‟évolution et la dispersion géographique de la population de Stitten entre agglomération chef-lieu (ACL)9 et zone éparse ainsi que les différents strates formant la population de ladite commune.

La commune par ses caractéristiques, est considérée comme une commune rurale pauvre avec 58 % de sa population qui vit dans les zones éparses. L‟évolution des conditions de vie ont poussé la population nomade de la commune de Stitten à aller vers l‟agglomération chef-lieu pour se sédentariser ce qui explique l‟augmentation de la population du chef-lieu avec 1425 habitants entre 1987 et 2013.

2. Répartition de la population par groupe d’âge et par sexes

La répartition de la population de la commune de Stitten par tranche d‟âges (Figure 37), laisse apparaitre une base élargie et un sommet effilé, supposant une population relativement jeune.

8 RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 9 ACL : L’agglomération où est situé le siège de l’Assemblée Populaire Communale (ONS, 2011)

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Résultats et discussions

7000 6170 6329 6000 4816 5000 4128 3581 3674 4000 2910 2417 2479 3000 2038 1501 2000 1054 1000 0 1987 1998 2008 2013 ACL Zone éparse Total Commune

Source : DPAT - El Bayadh, 2013 Figure 36: Evolution de la population de la commune de Stitten

- La tranche d‟âges de 0 à 29 ans représente 61.57 % de la population totale de la commune de Stitten. - La tranche d‟âge de (20-59 ans) représente la population active théorique est estimée à 3128 personnes, soit 51.94 % de la population totale de la commune. Ainsi, la répartition de la population par sexe montre que la population féminine représente 48,22% de la population totale de la commune de Stitten.

3. Caractéristiques générales des ménages

L‟analyse de la structure d‟âge, montre que l‟âge moyen des chefs de ménage, qui sont principalement des éleveurs, est de l'ordre de 59 ans, avec un minimum de 19 ans et un maximum de 84 ans. Les tranches d‟âges dominantes sont celles > à 50 ans qui représentent (64%), suivi par celles de 30- 50 ans avec un pourcentage égale à 31 %, et la catégorie jeune venant à la dernière place avec seulement 5 % (Figure 38).

Le nombre moyen de personnes par ménage (taille du ménage) est de 5,86, qui est une valeur proche à celle nationale qui égale à 5.9 publié dans le 5ème recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) publié en 2008.

4. Stitten, une tendance à la sédentarisation des populations

La figure 39, montre, qu‟en 2013, la population totale de la commune de Stitten s‟est élevée à 6329 habitants soit une augmentation de 2201 habitants par rapport à celle recensée en 1987. Tandis qu‟en même période, la commune a enregistré une évolution régressive de la population nomade qui est passée de 1036 nomades, où elle représenté 25.09 % de la

100

Résultats et discussions population totale (1987) à 176 nomades, où elle ne représente actuellement que 2.78 % de la population totale de la commune de Stitten.

ND 80-84 ans 70-74 ans 60-64 ans 50-54ans Féminin 40-44 ans Masculin 30-34 ans 20-24 ans 10-14 ans 0-4 Ans -400 -200 0 200 400 600

Source DPAT - El Bayadh, 2013 Figure 37: Répartition de la population par groupe d‟âge et par sexes dans la commune de Stitten

5%

31%

64%

20-30 30-50 ˃ 50

Figure 38: La répartition de la population par tranche d‟âge

10000 6170 6329 4816 4128 5000 1036 405 172 176 Population Population (Hab) 0 1987 1998 2008 2013 Population totale Population nomade

Source DPAT (El Bayadh, 2013) Figure 39: Evolution de la population nomade dans la commune de Stitten

101

Résultats et discussions

Le traitement des questionnaires, et selon de mode de la mobilité des troupeaux trois systèmes d‟élevage sont définis dans notre zone d‟étude, prédominés par le système sédentaire qui représente 45 % des enquêtés, cette catégorie se caractérise par l‟utilisation des parcours de proximité. Les transhumants et les nomades, représentent respectivement 35 % et 20% la population enquêtée (Figure 40). Il se distingue par leurs déplacements, soit dans les zones steppiques avoisinantes, soit vers le Tell et le Sahara.

20%

45% Sédentaire Transhumant

35% Nomade

Source : données terrain (2013, 2014)

Figure 40: Les types de système d‟élevage

5. Répartition de population active et occupée

Selon la figure 41, la population active10 de la commune de Stitten est estimée à fin 2011 à 2278 personnes soit 50 % de la population totale de la commune. La population occupée est de l'ordre de 2033 personnes soit 45 %, le taux d‟occupation défini comme étant le rapport de la population occupée sur la population totale qui est de 32.34 %. Ainsi que le taux de chômage enregistré dans la commune de Stitten est de 5 % est inférieur au taux national qui est de 09,00 %.

6. Répartition des occupés par branches d’activités

La composition moyenne des ménages en termes d‟activité est présentée dans la figure 42. D‟après les résultats, l'agriculture et l'élevage extensif sont les principales activités des agro- pasteurs dans notre zone d‟étude. Ces activités sont encore le centre d‟occupation et d‟intérêt

10 La population active est l'ensemble des personnes en âge de travailler éclairant occuper un emploi (population occupée), ou en cherche un emploi (population au chômage). Cette notion regroupe donc la population active occupée, qui comprend les personnes qui exercent effectivement une activité professionnelle et les chômeurs. Elle exclut les inactifs qui par convention, regroupent à la fois les enfants, les étudiants, les personnes âgées, les femmes au foyer et les jeunes du service national

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Résultats et discussions des nombres de ménage car elles représentent les principales sources d‟emploi dans la commune de Stitten. Le recours à l‟agriculture dans ces zones steppiques peut être interprété de différentes manières. Pour les plus riches, c‟est une façon de s‟approprier de l‟espace, pour les pauvres, une source de revenus secondaires en l‟absence d‟emplois salariés (Bensouiah, 2004).

Eu égard à la vocation naturelle de la wilaya d‟El Bayadh, le secteur primaire (agriculture, élevage) a constitué et constitue encore le principal secteur de la wilaya, il prédomine avec 47% de l'emploi global dans la commune de Stitten, les services occupent aussi une part importante avec 35 %, les bâtiments et les travaux publics occupent 16 %. L'emploi dans le secteur de l'industrie demeure très faible avec seulement 2 % (Figure 43). Ceci est expliqué par l‟absence de zones industrielles dans la commune qui est munie seulement avec une entreprise privée (unité de pierres dimensionnelles) avec 50 employés.

5%

50% 45%

Active Occupée Chômeurs

Source : Direction de l‟emploi (El Bayadh, 2011) Figure 41: Répartition de population active et occupée dans la commune de Stitten

5%

30%

65%

Scolarisé Agricol Autres

Source : données terrain (2013, 2014) Figure 42: Répartition des enquêtés par secteur d‟activité

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Résultats et discussions

35% 47%

2% 16%

Agriculture et Elevage B.T.P.H Industrie Autres Secteurs

Source : Direction de l‟emploi (El Bayadh, 2011) Figure 43: Répartition des occupés par branches d‟activités dans la commune de Stitten

7. Recensement du cheptel

Dans la steppe algérienne, l‟élevage concerne principalement les ovins, les caprins, les bovins et les camelins, est la principale activité des habitants des wilayas steppiques. Stitten, ne fais pas exception, l‟économie pastorale de la commune est basée essentiellement sur l‟élevage.

La figure 44, donne l‟effectif du cheptel dans la commune. L‟effectif pâturant dans la commune de Stitten est constitué des ovins qui prédominent avec 45200 têtes (85 %), suivi par les caprins avec 5500 (10 %) têtes, tandis que l‟effectif des bovins reste faible avec seulement 5% de l‟effectif global de la commune.

10% 0% 5% Ovin Bovin Caprins 85% Equides

Source : DSA (El Bayadh, 2013)

Figure 44: Effectif du cheptel dans la commune de Stitten

La figure 45, révèle l‟évolution du cheptel de la commune Stitten entre 2009 et 2013. Le cheptel de la commune de Stitten n‟a cessé d‟augmenter, L‟ovin a connu une évolution de 6768 têtes en 4 ans, pour une même durée le caprin a enregistré aussi une évolution par 2286 têtes, le bovins avec 890 têtes et en dernier lieu les équides avec seulement 14 têtes.

104

Résultats et discussions

50000

40000

30000 2009 20000 2013

10000

0 Ovin Bovin Caprin Equides

Source : DSA (El Bayadh, 2013)

Figure 45: Evolution de l‟effectif du cheptel

8. Les modes de rapport particuliers au foncier et caractéristiques de l’habitat

Les éleveurs enquêtés se répartissent en deux grands types traduisant des modes de rapport particuliers au foncier :

1ière catégorie : Les éleveurs propriétaires de fonciers, cette catégorie représente 54,38 % de notre échantillon, elle est représentée par 58 % de sédentaires, et presque 42 % de transhumants qui pratiquent de déplacement de courte durée (Tableau 19). La totalité des éleveurs enquêtés vivent dans des maisons en dur. Ce type d‟habitat reflète le degré de sédentarisation atteint dans la commune de Stitten.

Tableau 19: Les modes de rapport particuliers au foncier

Eleveurs propriétaires fonciers Eleveur sans terres

Sédentaire Transhumant Sédentaire/ Transhumant/ Nomade

58,06 % 41,94% 45.61 % 54,38 %

Source : données terrain (2013, 2014)

2ème catégorie : Les éleveurs sans terre, cette catégorie représente 45,61 des enquêtés (Tableau 19). Elle est représentée généralement par les éleveurs nomades qui pratiquent les déplacements de longue durée. Ce type d‟éleveurs n'a pas d'habitat fixe et permanent, ils ne détiennent qu‟une tente en poils de chèvre ou de chameaux et de laine de mouton ou même

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Résultats et discussions remplacée dans certaines cas par des tentes en bâches de plastique ou même des maison en toub (Photo 3).

Photo 3 : Habitat rural dans un parcours dégradé (Stitten 2013) 9. L'occupation collective des parcours

Le tableau 20, révèle que, 50 % des enquêtés indiquent que les pâturages peuvent être exploités collectivement par un certains nombres d‟éleveur qui peut atteindre jusqu‟aux 5 personnes au moyenne, et 10 % affirment avoir utilisé uniquement leurs propres parcours.

Tableau 20: L'occupation collective des parcours

L'occupation collective des parcours %

oui 50

Non 10

Sans réponses 40

Source : données terrain (2013, 2014)

106

Résultats et discussions

10. Propriétaires de troupeaux

Le dépouillement des questionnaires a révélé que les enquêtés se divisent en deux catégories : 43 propriétaires de troupeaux, et 4 enquêtés qui font du gardiennage. Pour cette dernière catégorie, les modalités de paiement, laissent à l'éleveur une possibilité de choix en fonction de ses impératifs ; soit il est payé en espèce entre 30000 et 35000 Da par mois, soit 1 mouton donné à éleveur pour cinq à sept moutons gardés.

11. Taille et structure de troupeaux

La taille de troupeaux, tous types confondus ; brebis, béliers, antenais, agneaux, chèvres, taureaux et vaches) est très variable d‟un éleveur à un autre. Le nombre varie de quarante à plus de 1600 têtes (pour les grands éleveurs).

Selon le type d‟éleveurs ; le tableau 21, montre que les enquêtés nomades possèdent en moyenne 617 têtes dont 340 brebis, suivi par les transhumants avec 355 têtes au moyenne dont 198 brebis et en dernière place, c‟est les sédentaires avec 296 têtes dont 146 brebis. Ceci fait apparaître que les enquêtés sédentaires sont des petits éleveurs.

Tableau 21: La taille globale moyenne du cheptel et du cheptel reproducteur (Brebis)

Type d'éleveurs Nombre moyen total du cheptel Nombre Brebis

Sédentaire 296 146 Transhumant 355 198 Nomade 617 340 Source : données terrain (2013, 2014)

12. Utilisation des parcours et conduite alimentaire Généralement, l‟alimentation du cheptel dans les zones steppiques repose essentiellement sur l‟utilisation des parcours naturels et des ressources cultivées (Kanoun et al. 2008).

12.1. Séquences alimentaires

a. Pour les sédentaires En bonne année, les éleveurs sédentaires exploitent les parcours de Stitten ainsi les parcours avoisinant quotidiennement durant toute l‟année à l‟exception d‟une courte période de l‟été où le cheptel pâture sur les chaumes de proximité. La complémentation constitue un autre volet important dans l‟alimentation de cheptel. 74 % de enquêtés affirment pratiquer la complémentation de l'alimentation pour leur cheptel. Les éleveurs de la commune de Stitten

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Résultats et discussions font appel à « cette complémentation » qui est basée essentiellement sur l'orge, les pailles de céréales, foin à partir de l‟automne jusqu‟à la fin de l‟hiver.

En mauvaise année, en raison de l‟appauvrissement des parcours, les éleveurs sédentaires de la commune sont obligés de distribuer des aliments complémentaires durant toute l‟année.

Pour les bovins cette complémentation est quasi-quotidienne sur toute l‟année. Cependant la quantité distribuée est différente, elle est aux moyennes de 1- 2 Kg/tête/ j pour l‟ovin, et de 6- 10 Kg/tête/j pour les bovins. c. Pour les transhumants et les nomades

En bonne année, les éleveurs de la commune de Stitten exploitent des pâturages et chaumes de proximité. Cependant, en mauvaise année, les éleveurs sont obligés de déplacer aux zones lointaines pour chercher de quoi nourrir les animaux. La complémentation est toujours la même que celle de la catégorie précédente y compris durant les périodes de déplacements.

12.2. Le calendrier alimentaire

Deux calendriers alimentaires selon l‟année, qu'elle soit pluvieuse (bonne) ou non (mauvaise) ont été distingués.

En bonne année : Le calendrier est caractérisé par (figure 46) :

. Pâturage sur parcours durant toute l‟année à l‟exception d‟une courte période d‟été; . Pacage sur chaumes de fin printemps-fin d‟été ; . Utilisation de complémentation d‟automne- fin février

Figure 46: Calendrier alimentaire en bonne année

En mauvaise année : le calendrier est caractérisé par (figure 47) :

. Pâturage sur parcours durant toute l‟année à l‟exception d‟une courte période d‟été; . Pacage sur chaumes de fin printemps-fin d‟été ;

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Résultats et discussions

. Utilisation de complémentation sur toute l‟année

Figure 47: Calendrier alimentaire en mauvaise année

1. Abreuvement

Dans la steppe, les ressources en eau d'abreuvement sont de différents types : puits (individuelles, collectifs), des oueds, sources, réservoirs, forages…..ect.). 53 % des enquêtés utilisent les réservoirs d‟eaux (citernes mobiles) pour abreuver leurs cheptels à un prix moyen de 1600 Da /citerne, 29 % utilisent les puits individuels comme source, 10% les puits collectifs et 08 % les oueds.

2. Les distances parcourues et l’itinéraire de déplacement

La principale ressource des zones steppiques reste « le parcours ». Il constitue le principal facteur de production (Bensouiah, 2004). Dans la commune de Stitten, ces derniers représentent 79.41 % de la superficie totale de la commune. Ces parcours sont considérés comme la principale source pour l‟alimentation de cheptel, pour les sédentaires, ces derniers sont soit des parcours libres, soit des parcours payants (mise en défens après ouvertures). Alors que pour les nomades et les transhumant, ces derniers pratiquent des déplacements afin d‟assurer la substitution de leurs cheptels (la achaba : déplacement au nord vers le Tell durant le printemps et l‟été, pour éviter les grandes chaleurs et rechercher les bons pâturages et jachères laissés après pratiques céréalières), et la azaba vers le sahara à la fin de l‟automne et l‟hiver), dans but du de rechercher des abris contre les mauvaises conditions. Ces déplacements sont moins répandus dans la steppe algérienne, ou le nombre des nomades a diminué. Stitten en tant que commune steppique, ne fais pas l‟exception, les distances de déplacement des nomades de Stitten varient entre 200- 600 Km selon le type d‟éleveur.

109

Résultats et discussions

La figure 48, résume les parcours utilisés, distance et calendrier de déplacement, les distances parcourues, les zones de transit ainsi que les moyens, la durée, le coût de déplacement. Ces résultats nous ont permis d‟identifié le flux de déplacement des pasteurs de la commune de Stitten, qui est représenté dans la carte 5. Les nomades et les transhumants se déplacent vers le sud dans les régions présahariennes de la wilaya dans de 3 grandes communes d‟El Bayadh à savoir: , et Brézina, ainsi qu‟en dehors de la wilaya vers Bechar en mouvement azzaba, et vers Tiaret, Saida et Relizane en mouvement de achaba.

Carte 6 : Le mode de déplacement, et les couloirs de transhumance de la population de Stitten

110

Résultats et discussions

Tell Déplacement à pied et /ou mécanisé Sahara

Transhumance d’été Transhumance d’hiver « Achaba » Steppe « Azaba»

Transhumant / Nomade Sédentaire Transhumant / Nomade

- Parcours lointains: Déplacement vers les - Parcours lointains: Retours vers les Hauts - Parcours avoisinants Parcours à accès libres zones présahariennes (El Abiodh Sidi plateaux et Tell (Saida, Tiaret, Relizane) (Stitten) Cheikh, Brézina) et le Sahara (Béchar) . Location: Location: Location: Parcours à accès non - HCDS à 1000 Da/ha, pendant 2 mois - HCDS à 1000 - HCDS à 1000 Da/ha, pendant 2 mois libres - Les chaumes chez les privés : 800-1200 Da/ha, pendant 2 - Chaumes chez les privés : 800-1200 Da/ha Da/ha mois Calendrier de déplacement - Début d‟été - - - - - Septembre/ Octobre – jusqu‟au mars-avril Distances parcourues - De 200 à 300 km - - - - - De 100 Km à 600 km - Brezina, Sid El Hadj Eddine, Ain Laarak, Zones transit - Sidi Ahmed Bel Abbes (Saida), Rahouia - - - - El Bnoud, el Ghassoul, Labiod Sidi (Tiaret) Cheikh et Arbaouat Moyen, durée et le coût - À pieds ou par camions: 3-20 j: 60 -80 - À pieds ou par camions: 3-20 j: 60 -80 À pieds de déplacement Da/Km - Da/Km - Durée de séjours : 5- 6 mois Contraintes Manque de points d‟eau - Labours aléatoires

Figure 48 : Récapitulatif sur les parcours utilisés, le mode de déplacement et les couloirs de transhumance de la population de Stitten

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Conclusion générale et propositions de gestion

Conclusion générale et propositions de gestion

Selon la carte de sensibilité à la désertification, établie par la Direction Générale des Forêts (DGF), avec le Centre des Technologies Spatiales (CNTS), la wilaya d‟El Bayadh est classée dans la catégorie des zones de très forte sensibilité à la désertification avec un taux de 87%. La commune de Stitten est classée, sur une grande partie de son territoire, parmi les zones moyennement sensibles au phénomène de désertification. Par ailleurs, sur une partie du Nord- Est, de l‟Est et du Sud, elle est classée comme zone sensible, quand à la partie Sud-Ouest de la commune, selon la même étude, elle a été classée zone peu ou pas sensible

Dans le cadre de programme de lutte contre la désertification et dans les endroits où la dégradation n'a pas atteint le seuil d'irréversibilité, les services du HCDS, ont mis en place de nombreuses actions de réhabilitation et de restauration qui favorisent les potentialités d'auto- régénération des milieux perturbés. En effet, des milliers d‟hectares des espaces steppiques ont été soustraits à l‟exploitation agropastorale (Mises en défens), cette technique compte parmi les moyens performants pour la réhabilitation des parcours perturbés, et elle est considérée comme le moyen de gestion le plus simple et le moins couteux. Nombreuses études confirment que les améliorations qui ont découlé de cette technique, sont nombreuses et diversifiées. Il semble que les avantages liés à la richesse floristique, la reprise de la vocation pastorale et du niveau de recouvrement n'ont pas trouvé de place dans la logique des parcours libres.

La recherche développée dans le cadre de cette étude a été motivée par un problème de gestion des parcours alfatiers dans la région steppique de Stitten. D‟une façon générale, cette dernière, ne saurait se passer d‟un diagnostic de l‟état actuel des parcours, d‟une caractérisation des conditions et modes d‟exploitation des parcours, ainsi d‟une compréhension approfondie des processus et mécanismes en cours, tant naturels que sociaux.

Sur cette base, et dans un but de proposer un moyen de gestion durable et efficace pour les parcours steppiques de la commune de Stitten, il était donc opportun d‟envisager une étude sur les deux plans à savoir, le plan écologique et socio-économique. Pour répondre à cet objectif, la caractérisation écologique est réalisée dans 4 mises en défens de la commune de Stitten, à savoir Oued El Hdjel, El Ktifa, Mgoucheche et Echaab Lahmar. Ces dernières sont installées par le HCDS depuis plus de dix ans, ainsi que dans les parcours libres proches et lointains afin de donner une image réelle et faire un diagnostic écologique complet. 57 relevés phytoécologiques ont été effectués au printemps (2013-2014). Quant au plan

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Conclusion générale et propositions de gestion socioéconomique, cette caractérisation a été appréhendée via des questionnaires qui ont été réalisé aux prés de 47 éleveurs, pasteurs et agropasteurs.

Sur le plan écologique, en comparant les mises en défens avec les parcours libres, les résultats obtenus montrent que les différences ont été observées au niveau biotique et de façon moindre au niveau abiotique. Quelques conclusions peuvent être tirées de ce travail:

Étude de la végétation : Des mesures ont été effectuées sur ces deux types de zones (MD, PL), et ont porté sur certains indicateurs: (Richesse floristique, diversité spécifique, équitabilité, recouvrement global, valeur pastorale, production pastorale…etc.). Au total 93 espèces ont étaient recensées dans la zone d‟étude, avec au moyenne 8.98 espèces par relevé dans les mises en défens, contre 10.25 espèces dans les parcours libres. Les résultats de caractérisation des types biologiques, révèlent une forte présence des thérophytes suivi par les hémicryptophytes et les chaméphytes. Les géophytes sont relativement faibles dans les deux sites.

La diversité spécifique et l‟équitabilité sont plus importantes dans les parcours libres. En termes de diversité floristique, on a recensé 81 espèces dans les parcours libres, contre 63 espèces dans les différentes mises en défens. Tandis que le recouvrement global moyen est nettement inférieur dans les parcours libres comparativement aux zones mises en défens, ceci est dû plus précisément à la dominance de Stipa tenacissima. Quant à la valeur pastorale, les calculs ont montré que les deux sites sont caractérisés par une faible valeur fourragère, ceci peut être expliquée par l‟homogénéité et l‟uniformisation des mises en défens (dominance de l‟alfa). Tandis que dans les parcours libres, ceci est dû plus particulièrement à l‟impact du broutage sélectif sur les plantes de plus grande valeur pastorale, car ce dernier entraîne le départ des espèces de bonne valeur pastorale et leur remplacement par d‟autres espèces, de mauvaise qualité pastorale.

Les mises en défens considéraient dans plusieurs études comme des techniques conservatrices de biodiversité végétale et donc, elles comptent parmi les moyens de gestion les plus performants, les plus efficaces, et les plus faciles, mais les problèmes des mises en défens sont généralement en rapport avec leur durée, car la mise en défens de longue durée peut engendrer un blocage de la remontée biologique (Cortina et al., 2012).

A partir de la présente étude, nous pouvons percevoir l‟effet négatif et l‟effet contraire de la mise en défens sur la remontée biologique, et sur la restauration des parcours steppiques dégradés après plusieurs années de fermeture. L‟exclusion du pâturage durant plus de dix ans avait conduit à des nouveaux parcours homogènes dominés par l‟alfa.

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Conclusion générale et propositions de gestion

La durabilité de gestion n‟est assurée que si une protection est appliquée pour stimuler et optimiser l‟utilisation des ressources pastorales, maintenir un couvert végétal plus hétérogène, une production continue des plantes pastorales afin de satisfaire les besoins de l‟élevage, tout en respectant la capacité de charge dans un but de maintenir l‟équilibre écologique. La question qui se pose donc ; afin d‟assurer une gestion durable, pour quelle durée de la mise en défens, laquelle ne peut excéder ? Et quels sont les critères et les facteurs qui tranchent la ré-ouverture et la ré-utilisation de ces parcours ? Et quelle est la charge tolérable pour chaque parcours ?

Variations édaphiques : L‟étude édaphique n'a pas montré de grands changements entre les mises en défens et parcours libres. Les sols de la commune de Stitten sont des sols pauvres en matière organique. De point de vu granulométrique, le principal changement est enregistré surtout pour la fraction sableuse et plus précisément (sables grossiers). Sur le plan chimique, les sols de la commune de Stitten sont classés dans la catégorie des sols alcalins, modérément calcaires, non salés à faiblement salés.

A défaut d'études comparatives, entre les mises en défens et les parcours libres, qui nous permettent de porter un jugement plus critique sur le modèle de gestion appliqué, nous pouvons dire que ces résultats ne peuvent être valables que pour les conditions stationnelles (biotiques et abiotiques), dans lesquelles, ils ont été obtenus (commune de Stitten). Afin de confirmer, les résultats obtenues ; il serait primordial d‟approfondir les analyses des ressources pastorales par d'autres travaux sur les même parcours pendant une durée plus ou moins longue ( quatre saisons de l‟année), afin de déceler tout changement saisonniers (de la biomasse, richesse floristique, production pastorale), et donc de bien comprendre la dynamique de la végétation, ainsi que la réponse des parcours de Stitten à la technique de gestion appliquée.

Etude socioéconomique : Concernant l‟étude socioéconomique, le dépouillement des questionnaires nous a donné une image claire sur la vie socioéconomique de notre zone d‟étude. L‟élevage ovin reste prédominant dans la région. Mais sous l‟effet de la raréfaction des ressources, les pasteurs ont adopté un ensemble des stratégies de complémentation, de mobilité, mais cette dernière a connu certaines mutations où on a remarqué que les éleveurs de Sttiten, ont tendance à la sédentarisation. Cette dernière, a conduit à la systématisation de l‟apport alimentaire de l‟extérieur (complémentation alimentaire).

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Conclusion générale et propositions de gestion

Proposition et orientations pour une gestion durable et perspectives de la recherche

La bonnes gestion des nappes alfatières est une gestion intégrée qui devrait prévoir une coordination horizontale et verticale entre tous les acteurs agissant sur cet espace steppiques ainsi que par le lancement des projets pilotes de réhabilitation, est-ce pour répondre à une double finalité:

1. A court terme : Assurer une meilleure productivité afin de garantir la sécurité alimentaire de la population locale, ainsi que la subsistance de bétail pour garantir sa production ;

2. A moyen et long terme : Maintenir la grande diversité des parcours.

La caractérisation écologique et socioéconomique de la commune de Stitten a permis de faire un état des lieux et un diagnostic clair de la situation actuelle, de situer les contraintes liées à la gestion des nappes alfatières et de proposer des pistes de solutions et des orientations. Cette gestion durable des nappes alfatière devrait passer avant tout par un développement socioéconomique et un changement institutionnel tout en tenant compte des aspects environnementaux des zones steppiques et de faire participer la population locale afin de garantir une exploitation rationnelle et durable de la ressource.

1.1. Propositions pastorales

Il est nécessaire de mettre en place des programmes bien réfléchis, pour cela, il faut : - Faire un diagnostic de la situation des parcours steppiques de la commune de Stitten via un inventaire de végétation et des sols.

- Evaluer annuellement le nombre d‟animaux (ovins, bovins, caprins) existant sur site, leurs besoins énergétiques ; ainsi que la valeur fourragère de ces parcours puisqu‟elle est étroitement liée à la pluviométrie, afin d‟équilibrer la charge animale avec la production fourragère disponible.

- Mettre en place un plan de suivi permanent sur l‟évolution des nappes alfatières de la commune dans le temps et dans l‟espace, en utilisant des indicateurs de suivi et d‟évaluation, dans un but de déterminer l‟état et le degré de leur dégradation avant de décider le type de la gestion à appliquer (mises en défens, mise en repos, mise sous-charge pastorale ou sous-pacage11 …), ainsi que la durée de la technique appliquée.

11 Sous pacage ou sous-charge pastorale consiste à introduire un nombre d'ovins inférieur à la charge d'équilibre, sans porter préjudice au parcours, tout en tenant compte de sa possibilité de production d'unités

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Conclusion générale et propositions de gestion

- Afin d‟assurer la réussite d‟un modèle de gestion donné, la complémentarité entre les actions est très demandée, la technique de mise en défens ne peut avoir ses fruits, que si elle est accompagnée par une meilleure gouvernance de l‟accès aux ressources alternatifs, pour cela, il faut assurer la disponibilité fourragère aux éleveurs de la commune de Stitten, et soutenir les pasteurs pour l‟obtention de l‟alimentation en période de crise afin d‟alléger la charge pastorale et l‟action anthropique sur les nappes alfatières, ainsi que sur les parcours avoisinants déjà fragilisés, qui seront à leur tours surpâturés après l‟interdiction de pâturage sur les parcours en cours d‟aménagement.

1.2. Propositions technologiques

- Mettre en place un système information environnemental local (SIEL) pour la commune de Stitten, doté d‟une interface facile à manipuler. Ce SIEL se base sur un ensemble d‟indicateurs pertinents. Cet outil d‟aide à la prise de décision, permet le stockage, le traitement et l‟échange ainsi la mise à jours des données collectées, il aide les gestionnaires et les décideurs à bien comprendre la réalité des parcours steppiques, afin d‟essayer de renforcer le diagnostic des parcours de notre commune, l'évaluation continue de l‟état des parcours et le suivi, et donc assurer un équilibre du pâturage ( équilibre cheptels/parcours), et de mettre en œuvre un modèle de gestion adéquat qui va permettre de freiner la dégradation et toute évolution régressive des parcours steppiques de la commune de Stitten.

- Mettre en place des stratégies et des programmes clairs et cohérents de gestion de ces nappes alfatières, ces stratégies doivent être concertées entre les différentes parties, où on doit réunir les spécialistes de différents domaines : les phytosociologues, les écologues, les pédologues, les forestiers, les aménagistes, économistes, zootechniciens ainsi que les représentants de la société civile.

- Mettre en place des outils et dispositifs afin d‟évaluer l‟efficacité les actions compromises et les réorientés en cas de besoin : il s‟agit en particulier de :

 Faire une cartographie thématique des différentes formations steppiques, et déterminer leurs superficies.

fourragères afin de favoriser la régénération des espèces désirables. Il faut donc rationaliser les parcours; ceci nous oblige à connaître la période du cycle phénologique des espèces désirables. La mise en place de cette technique est peu difficile à réaliser car elle implique une gestion et un contrôle plus rigoureux par une meilleure maîtrise des troupeaux.

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Conclusion générale et propositions de gestion

 Renforcement des capacités financières, techniques et humaines des organismes chargés de la gestion des parcours steppiques (HCDS).

- Mettre fin à l‟inégalité sociale, et diminution de disparité entre les zones : La répartition équilibrée des ressources et la réduction des disparités existantes entre les zones s‟avère une nécessité, pour mettre fin à la marginalisation et l‟exclusion sociale et spatiale et la recherche d‟un équilibre dans la décentralisation.

1.3. Propositions juridiques Amélioration et mise à niveau des textes de loi : Depuis 1975, suite au remaniement du code pastoral, les terres steppiques étaient versées au domaine de l‟Etat, qui conféra un droit d‟usage aux éleveurs, droit que ces derniers transgressaient quand les communautés qui avaient la jouissance séculaire de l‟espace pastoral, se prévalaient de l‟usage exclusif des ressources pastorales au nom de l‟autorité d‟installation des ascendants. Actuellement, c‟est donc le droit coutumier qui prévaut toujours et la notion de terre collective (terre arch) prime dans la gestion de ce type de foncier. Aujourd‟hui, faute de textes juridiques clairs, fiables et surtout fonctionnels, toutes les opérations ponctuelles lancées dans le cadre de l‟aménagement des espaces steppiques se sont heurtés au problème du statut juridique et tout programme d‟aménagement et de développement risque l‟échec si les conditions juridiques et réglementaires d‟utilisation de cette espace steppique, ne sont pas fixées (SNAT, 2010). Pour cela, il faut mettre en place une stratégie et une politique nationale qui, devrait déterminer les biens de chacun pour pouvoir régulariser le foncier et, qui fixera aussi les modalités d‟exploitation de ces terres afin de faciliter les taches des services de HCDS.

- La loi qui complètera et modifiera la loi 84-12 du 23 juin 1984 portant régime général des forets (en cours de révision) devrait mettre en place des articles rigoureux qui permettront de préserver les zones steppiques et plus particulièrement les nappes alfatières menacées par le défrichement et le surpâturage. Les pénalités devraient être plus importantes que celle fixées par l‟article 87 de la présente loi- Quiconque arrache des souches vives d'alfa ou défriche des nappes alfatières est puni d'une amende de 20 à 100 DA par charge d'homme, 50 à 150 DA par charge de bête de somme, 150 à 300 DA par charge de bête attelée, 500 à 2.000 DA par charge de véhicule automobile, 1.000 à 5.000 DA par hectare défriché-. En

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Conclusion générale et propositions de gestion

cas de récidive, un emprisonnement de 10 à 30 jours peut être prononcé et les amendes portées au double-.

1.4. Propositions en matière recherche et formation

- Les programmes de restauration et d‟aménagent devraient être accompagnés par des projets ciblés de recherche en écologie de la restauration et en ingénierie écologique et de renforcer le monitoring à long terme des écosystèmes qui devrait être maintenu et développé. A titre d‟exemple pour bien gérer les parcours steppiques et sauvegarder la végétation existante, il faut lancer des études pilotes sur des parcelles expérimentales, relatifs à la gestion des nappes alfatières, afin de déterminer la durée idéale de mise en défend. L‟extension et la généralisation de cette étude à l‟ensemble des steppes d‟alfa seraient également indispensables si l‟on désire que nos parcours assurent aussi bien une fonction écologique et une rentabilité économique. Dans ce contexte, et selon une expérience Tunisienne, Gamoun (2012), atteste qu‟après trois ans de protection, les parcours steppiques soumis à une exploitation contrôlée pendant 2 mois, suivis par une courte période de repos. Cette méthode selon l‟auteur a constitué un outil efficace de gestion durable des parcours arides tunisiens tout en contrôlant bien sur la charge animale.

- La mise en place d‟un programme de recherche appliquée sur les problèmes de régénération et la préservation de l‟alfa en partenariat avec les différentes institutions de recherche spécialisées nationales et internationales sera aussi indispensable.

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Conclusion générale et propositions de gestion

Les perspectives

La caractérisation écologique des nappes alfatières gérées par la technique de mise en défens , et la comparaison de ces derniers à des parcours à accès libres, a pu procurer des données de santé de cet écosystème via quelques indicateurs (Recouvrement global, richesse floristique , diversité floristique, valeur pastoral et production pastorale…etc.), ainsi, l‟analyse et l‟interprétation des données quantitatives et qualitatives a pu évaluer cette technique de gestion installée par HCDS depuis plus de 10 ans. De même la caractérisation socioéconomique de notre zone d‟étude, nous a permis de donner une image sur le mode de de vie de la population locale et leurs relations avec les parcours steppiques.

Portant sur les potentialités offertes par les nouvelles méthodes d'acquisition et de traitement de l'information, et dans un but de mieux cerner la problématique de dégradation de ces parcours steppiques, de faire une évaluation spatio-temporelle beaucoup plus complète et continue, en guise de perspective, il est envisagé de proposer un Système de Monitoring Steppique local, comme outil de surveillance, de suivi opérationnel de la désertification, et d‟évaluation des aménagements, des protections et des mises en défens effectuées. Ce dernier repose sur l‟analyse spatiale via l‟utilisation des images satellitaires, qui est devenue un outil incontournable pour l‟observation en temps réel, ainsi que la surveillance et le monitoring spatio-temporelle dynamique des ressources terrestres relativement aux niveaux de pressions anthropiques : pression pastorale nulle (mise en défens), modérée (en période d‟exploitation), forte (parcours libres). Ainsi ce Système, nous aidera à inventorier des espèces existantes à un temps déterminé, et donc le moindre changement dans le couvert végétal sera facilement décelable.

De même, ce SMSL, utilisera le Système d’information géographique (SIG), comme outil d‟aide à la décision. Ce dernier, par sa capacité, et via une batterie d‟indicateurs écologiques, et socioéconomiques d‟évaluation et de suivi, nous permettra, de stocker les données géocodées, de générer des informations écologiques et socioéconomiques d‟une façon plus synthétiques, à en conserver l‟historique, à les superposer et les croiser, ainsi, il nous permettra de réaliser des états actuels des lieux des parcours et des bilans réguliers sur notre territoire steppique, et de produire donc, un référentiel cartographique pour la zone d‟étude. Ces données aideront à proposer des lignes directrices pour une gestion durable de ces parcours steppiques. Elles seront consultées avant toute intervention sur le territoire steppique afin d‟orienter les actions de restauration et de réhabilitation.

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ANNEXES

Annexe 1

Annexe 1

Liste des espèces rencontrées dans la zone d’étude, types phytogéographiques, biologiques et familles (nomenclature d’après Quezel et Santa (1962-1963) actualisée par Dobignard et Chatelain (2010-2013), les noms en gras sont les dernières appellations acceptées pour la flore d’Afrique du Nord).

Nom Espèce Auteur Famille TB TP vernaculaire Achillea leptophylla M. Bieb. Astéracées chaïata, qort Hém E. Méd. Aegilops peregrina (Hack.) Eig Poacées - Thé Méd. Alyssum granatense Boiss. & Reut. Brassicacées - Thé Euras. Méd.-Iran- Alyssum linifolium Willd. Brassicacées - Thé Tour Alyssum scutigerum Durieu Brassicacées - Thé End. N.A. Ammodaucus leucotrichus Coss. & Durieu Apiacées - Thé Sah. reliana, Anacyclus clavatus (Desf.) Pers. Astéracées Thé Eur. Méd. bechibchou Anacyclus cyrtolepidioides = Pomel Anacyclus monanthos Pomel Astéracées Djerf , Rebina Thé End. N.A. subsp. cyrtolepidioides Humphries Androsace maxima L. Primulacées - Thé Euras. (Decne.) Jaub. & Argyrolobium uniflorum Fabaceae - Hém Sah. Méd. Spach Chika,ifsi , Artemisia herba-alba Asso Astéracées Cham Méd. Zezzaré Asphodelus microcarpus = Rchb. Berouaga, Liliacées Ançal Géo Méd. Asphodelus tenuifolius Cav. ,Belouaz gdad, goundal, Astragalus armatus Willd. Fabacées Cham End. N. A. chouk ed derban Méd.-Iran- Astragalus sinaicus Boiss. Fabacées - Thé Tour. Atractylis cancellata L. Astéracées Nedjemma Thé Méd. Atractylis gummifera = L. heddad, Astéracées Hém Méd. Carlina gummifera (L.) Less. djerniz Atractylis humilis L. Astéracées teskeur, taboq Hém Ibéro.-Maur. Brachypodium distachyum = (L.) P. Beauv. Poacées Chaariya Thé Med Trachynia distachya (L.) Link hamraïa, dil el Bromus rubens = L, Paléo-Sud- Poacées djerd, zehaf el Thé Trop Anisantha rubens (L.) Nevski bejueur Bromus squarrosus L. Poacées - Thé Paléoternp. Bromus tectorum = L. Poacées Tenteli Thé Paléotemp. Anisantha tectorum (L.) Nevski Calendula aegyptiaca= Pers. Astéracées aïn safra Thé Saharo-

Annexe 1

Calendula arvensis (Vaill.) L. arabique Carduus pycnocephalus = auct. Astéracées - Hém Euras. Carduus tenuiflorus Curtis Carduncellus rhaponticoides= Pomel Astéracées - Hém Alg. Mar. Carthamus rhaponticoides (Pomel) Greuter Centaurea incana= Desf. Astéracées - Hém Ibéro-Maur. Centaurea pubescens Willd. Coronilla scorpioides (L.) W.D.J. Koch Fabacées - Thé Méd. Crepis vesicaria Maire Astéracées - Thé Méd. Ctenopsis pectinella (Delile) De Not. Poacées Degouga Thé S. Méd. Crucianella patula L. Rubiaceae - Thé End. N.A. endjil, nedjem, Cynodon dactylon (L.) Pers. Poacées Géo Pluri.-Rég kezmir, tsil, oubel Nedjma, Dactylis glomerata L. Poacées Doukna, Hém Paléo-temp. Nichia Draba verna = L. Brassicacées - Thé Euras. Erophila verna (L.) Chevall. Echinaria capitata (L.) Desf. Poacées - Thé Méd. fouga el djemel, Echinops spinosus L. Astéracées Cham Méd. Sah. kachir, sor (genre) Echium pycnanthum = Pomel hamimech, Boraginacées Thé Méd. Sah. Echium humile (Pomel) Greuter taïnast subsp. pycnanthum & Burdet Erodium glaucophyllum (Pomel) Batt. var. glabrum = Géraniacées toumyer Thé E. Méd. Erodium glaucophyllum (L.) L'Hér. Eruca vesicaria (L.) Cav. Brassicacées semna Thé Méd. Eryngium ilicifolium Lam. Apiacées Kefeldib Thé Ibéro-Maur. Euphorbia falcata L. Euphorbiacées - Thé Méd. Filago spathulata= auct. Astéracées Hattaoun Thé Méd. Filago desertorum Pomel Gastrocotyle hispida = (Forssk.) Bunge Boraginacées Debbouna Thé Sah. Sind. Anchusa hispida Forssk. Helianthemum apertum = Pomel (Pomel) Raynaud Helianthemum ledifolium Cistacées - Thé End. N.A. ex Greuter & subsp. apertum Burdet ergigia, fegga, Helianthemum hirtum (L.) Mill. Cistacées Cham Méd. serd, zefzel Helianthemum lippii (L.) Dum. Cours. Cistacées - Cham Méd. Sah. Helianthemum virgatum (Desf.) Pers. Cistacées - Cham Méd.

Annexe 1

Herniaria hirsuta L. Caryophyllacées mouker Thé Paléo-temp. Sboulet el far, Khafour, Hordeum murinum L. Poacées Babous el Thé Pluri.-Rég far,Goult el far Hypochaeris radicata L. Astéracées Seris Héms End Cheraïq , Iris sisyrinchium L. = L. Paléosubtro Iridaceae Kerane, Géo p. Moraea sisyrinchium (L.) Ker Gawl. Kikout el Kelb, Rod el Koeleria phleoides = (Vill.) Pers. hanech , Henet el Poacées R'oula , Cheta Thé Méd. Rostraria cristata (L.) Tzvelev , tehamlet el haneche, hilma tehamlet el Koelpinia linearis Pall. Astéracées haneche, Thé Méd. hilma Lappula redowskii = auct. Boraginacées - Thé Méd. Lappula patula (Lehm.) Gürke Launaea acanthoclada= Maire Kebbad, Astéracées Cham Méd. Launaea lanifera Pau Cedada Launaea glomerata = Maire Astéracées Harchaïa:l Thé Sah. Méd. Launaea lanifera Pau Méd. Sah.- Launaea nudicaulis (L.) Hook. f. Astéracées - Thé Ara. Launaea resedifolia= (L.) Kuntze Méd. Sah.- Astéracées - Thé Scorzonera laciniata L. Ara. Leontodon hispidilus = (Delile) Boiss. (Delile) Greuter Astéracées Khericha Hém Méd. Scorzoneroides hispidula & Talavera Lolium multiflorum Lam. Poacées - Thé Méd. sennaq, halfa Lygeum spartum L. Poacées Géo Méd. maboul, gdin Mauve, Méd. Sah.- Malva aegyptia L. Malvaceae Kholbeïza, Thé Ara. Amedjir (Loefl. ex L.) Nekissa, Matthiola fruticulosa Brassicacées Cham Méd. Maire Chimchim Méd. Sah.- Matthiola longipetala (Vent.) DC. Brassicacées - Thé Ara. Medicago litoralis Loisel. Fabacées - Thé Méd. Melilotus sulcatus Desf. Fabacées Nefel, Kenaba Thé Méd. Micropus bombicinus = Lag. Astéracées bou soufa Thé Pluri.-Rég Bombycilaena discolor (Pers.) M. Laínz (Forssk.) Asch. Noaea mucronata Chénopodiacées zireg, aär Cham Iran-Tour. & Schweinf.

Annexe 1

Malva parviflora L. Malvacées - Thé End. Notoceras bicorne (Aiton) Amo Brassicacées - Thé Sah.-Sind. Saharo- Onopordum arenarium (Desf.) Pomel Astéracées - Hém arabique Boiss. & papaver glaucum Papaveracées ben naaman - - Hausskn Papaver hybridum L. Papaveracées ben naaman Thé Méd. Papaver rhoeas L. Papaveracées ben naaman Thé Pluri.-Rég Paronychia argentea Lam. Caryophyllacées atai el areb Hém Méd. Picris coronopifolia (Desf.) DC. Astéracées - Thé Sah.Ara Picris asplenioides L. heulma, Plantago albicans L. Plantaginacées Hém Méd. nemla Plantago psyllium = auct. Asloudj, Plantaginacées Thé Méd. Plantago arenaria Waldst. & Kit. Merouach Poa bulbosa L. Poacées Macal·.-Méd. Géo Méd. Polycnemum fontanesii Durieu & Moq. Amaranthacées - Cham End. Qaua el Reseda alba L. Resedacées Kherouf Thé Euras. (genre) qaua el Reseda decursiva Forssk. Resedacées kherouf Thé Méd. (genre) Rochelia disperma (L. f.) C. Koch Boraginacées - Thé Méd. Salsola vermiculata = L. gueddam, Méd.Sah.Ar (L.) Akhani & Chénopodiacées Cham Caroxylon vermiculatum rhessel a Roalson zergtoun, Salvia verbenaca Lamiacées Hém Méd. L. koussa Scabiosa stellata = L. Dipsacacées Nedjima Thé Méd. Lomelosia stellata (L.) Raf. (Loefl. ex L.) rochina, Schismus barbatus Poacées Thé Méd. Thell. zerbeub el far Scorzonera undulata Vahl Astéracées guiz Hém Méd.

Sedum sediforme (Jacq.) Pau Crassulacées - Cham Méd. Stipa barbata Desf. Poacées zouaï Hém Méd. Stipa parviflora Desf. Poacées - Hém Méd. Stipa tenacissima = L. Poacées alfa, bouce Géo Méd. Macrochloa tenacissima (L.) Kunth djaad, Teucrium polium L. Lamiacées goutiba, Cham Eur. Méd. timzourin Trigonella monspeliaca L. Fabacées - Thé Méd. Xeranthemum inapertum (L.) Mill. Astéracées afredj Thé Méd.

Annexe 1

TB : Type biologique

Initial TB Cham Chameaphyte Hém Hémicryptophite Géo Géophyte Thé Thérophyte

TP : Type phytogéographiques

Initial TBG Initial TBG Alg.Maur Algéro-Mauritanien Pluri.-Rég Pluri-régional Saharo- E.Med Euro-Métditéranéen arabique Saharo-arabique End Endémique Sah Saharien End.N.A Endémique-Nord-Africaine Sah. Méd Saharo-Med Euras Eurasiatique Sah.Ara Saharo-arabique Ibero-Maur Ibéro-mauritatanien Euras Eurassique Irano-Tour Irano-Touranien Alg. Mar Algéro-mauritanien MED Méditerranéenne Ibéro-Maur Ibero-mauritanien Med.Saha Méditéranéano-saharien Sah.-Sind Saharo-sindien Med-Sah-Ara Méditéranéen –saharo-arabique Eur. Méd Ero-Méditéranéen Paléo-temp Paléo-tempéré Iran-Tour Irano-Touranien Paléosubtrop Paléo Sub tropical Paléo-temp Paléo-Tempéré Sah.-Sind Saharo-sindien Sah. Méd saharo-Méditéranéen

Annexe 2

Annexe 2

Comparaison des principaux taxons entre les deux états (MED et PL) PL MD Nbre Nbre n° Famille Nbre % Nbre % de de d'espèce espèce/81*100 d'espèce espèce/63*100 genre genre 1 Amaranthacées 1,00 1 1,23 1,00 1 1,59

2 Apiacées 2,00 2 2,47 0,00 0 0,00 3 Astéracées 16,00 24 29,63 17,00 21 33,33 4 Boraginacées 4,00 4 4,94 2,00 3 4,76

5 Brassicacées 3,00 3 3,70 2,00 1 1,59 6 Caryophyllacées 2,00 2 2,47 1,00 1 1,59 7 Chénopodiacées 1,00 1 1,23 2,00 2 3,17 8 Cistacées 1,00 4 4,94 1,00 3 4,76 9 Crassulacées 0,00 1 1,23 1,00 1 1,59 10 Dipsacacées 1,00 1 1,23 1,00 1 1,59 11 Euphorbiacées 1,00 1 1,23 0,00 0 0,00 12 Fabaceae 3,00 3 3,70 5,00 6 9,52 13 Géraniacées 1,00 1 1,23 1,00 1 1,59 14 Iridaceae 1,00 1 1,23 0,00 0 0,00 15 Lamiacées 2,00 2 2,47 1,00 2 3,17 16 Liliacées 1,00 1 1,23 0,00 0 0,00 17 Malvaceae 1,00 2 2,47 1,00 2 3,17 18 Papaveracées 1,00 2 2,47 1,00 1 1,59 19 Papaveracées 1,00 2 2,47 1,00 1 1,59 20 Plantaginacées 1,00 2 2,47 1,00 1 1,59 21 Poacées 13,00 17 20,99 10,00 13 20,63 22 Primulacées 1,00 1 1,23 1,00 1 1,59 23 Resedacées 1,00 2 2,47 1,00 1 1,59 24 Rubiaceae 1,00 1 1,23 0,00 0 0,00 60 81 100,00 51 63 100,00 MD : Mise en Défens - PL : Parcours libre

Annexe 3

Annexe 3

Principe des méthodes d’analyse du sol

Indicateur Protocol

Norme AFNOR NF X 31 -107

Méthode de pipette de Robinson

Granulométrie 1-Déstruction de la MO et des agrégats à l‟eau oxygénée

2- l‟addition d‟héxaméthaphosphate de sodium à 80% pour la mise en suspension des particules du sol, et la dispersion des particules d‟argiles détermination le pourcentage des 05 classes de particules minérales

Norme AFNOR NF X 31 -109

Détermination du carbone : par oxydation au mélange sulfachromique, puis dosage colorimétrique.

Taux Oxydation : le carbone d la matière organique est brulé en CO2, dans cette méthode nous estimons le bichromate bayant réagit. Cela s‟accompagne d‟un de la matière changement de valence du chrome (Cr+6 orangé, Cr+3 vert).on déterminera organique par dosage colorimétrique la quantité d‟ions verts qui est proportionnel aux taux du carbone

Le taux de M.O est déduit en multipliant le taux de carbone par le coefficient 1.72

Mo % = C*1.72

Norme NF ISO 10390 (X 31-107) pH La mesure s‟effectue à l‟aide d‟une électrode de verre combinée trempant dans une suspension de sol dans un rapport 1 volume sol/ 5 volumes eau.

Norme NF ISO 10693 (X 31 -105)

La détermination des carbonates s‟applique aux sols séchés à l‟air, dont le pH est alcalin Calcaire total a- HCl est ajouté à un échantillon du sol, pour décomposé tous les carbonates présents. b- Le volume de gaz carbonique dégagé est mesuré à l‟aide d‟un calcimètre de BERNARD et comparé au volume de gaz carbonique produit par du carbonate de calcium pur. La teneur en calcaire est exprimée par la concentration équivalente de

Annexe 3

carbonates de calcium (Caco3).

Norme NF ISO 10-970

La conductivité s‟effectue grâce à une cellule de mesure que l‟on prolonge directement dans l‟électrolyte (solution extraite). Un étalonnage préalable est Conductivité nécessaire et la mesure est rapportée à une température standard, en générale 25 °C. électrique + salinité L‟extrait dilué : le rapport entre la quantité de sol et l‟est est de 1/5 ( 10 g sol/ 50 ml d‟eau distillée), mélanger et laisser pendant 15 min

Annexe4

Annexe 4

Questionnaire d’enquête dans la commune de Stitten

Nom de l’enquêteur : N° : Date de l’enquête : Village :

***********************

1 IDENTIFICATION ET LOCALISATION DE L’ELEVEUR

. Nom :……………… Prénom :…………………… . Age :……… . Tribu :………………………………… . Douar :……………………………… . Lieu d’Habitation : Village Zone éparse . Nombre total de personnes vivant dans le ménage : …………………Dont l‟enfant moins de 15 : ………

2 STATUT DE L’EXPLOITANT ET DE SA FAMILLE

2.1 TYPE D’ELEVEUR

. Sédentaire Transhumant Nomade

2.2 IDENTIFICATION DES MENAGES

N° Activité Extra- Age Activité primaire Lieu de travail agricole 01 02 …

3 FONCIERS ET PRATIQUES

3.1. HABITAT

. L’éleveur habite-il une construction :

Construction dure Terre Tente Observation

Annexe4

3.2. DONNEES SUR LES TERRES

3.2.1. Possédez-vous de terres ?

. Oui . Non

4 DONNEES SUR LE TROUPEAU

4.1. Propriétaire de troupeau

A qui appartient le troupeau ?

Propriétaire Fonctionnaire*

*Si c’est le ca ?

- Quel est le mode de payement ?

- Salaire/ mois

- Autres

4.2. Taille et structure de troupeau

4.2.1. Structure de l’effectif ovin, bovin et caprin

Catégorie Nombre Brebis Tout type confondu :Béliers, Antenais, Agneaux, Chèvres,

chevreaux Taureaux, Vaches, Veaux

5 UTILISATION DES PARCOURS

1. Modalité d’utilisation des parcours

Lieu de pâturage

Automne Hiver printemps Eté Parcours de la wilaya Parcours hors wilaya*

*Si c’est le cas : Parcours de passage……………………………..

Annexe4

Parcours de location …………………….…….. Prix / ha : Période / durée de location :

Y a-t-il la possibilité d’occuper un parcours par plusieurs bergers ?

Oui* Non

*Si oui ? Combien de bergers ? …………….

6. CONDUITE ALIMENTAIRE ET POIDS DE LA COMPLEMENTATION

6.1. Source d’eau

Source d’eau Location Période Prix Puits individuels Puits collectifs Oueds Sources Citernes Autres

6.2.Sources alimentaires

. Les parcours . Les jachères . Les résidus de culture “chaumes” . L‟orge en vert

6.3.Période, Type, quantité des aliments complémentaires :

Type de Période (Mois) Quantité /tête complémentation Type Ovin Bovin Ovin Bovin Ovin Bovin Bonne Moyenne Mauvaise

7. DESCRIPTIF DES DEPLACEMENTS

7.1. Pratiquer vous les déplacements ?

Oui Non

Annexe4

Si oui, quelles sont les distances parcourues à la recherche des meilleures zones de pâturages ?

Itinéraire parcouru pendant le déplacement

 Période :  Zone de départ :  Date de départ :  Nombre d‟animaux :  Nombre personnes suivant les animaux :  Destination :  Zone transit (Village traversé et nombre de jours passés) :  Pâturage utilisé :  Lieu d‟abreuvement des animaux :  Contraintes :  Conflits :  Date de retour :  Itinéraire au retour :  Nombre de jour :  Destination au retour :  Nombre de jours avant nouveau départ

7.2. Le déplacement est-il ?

Régulier Irrégulier Pas de déplacement

7.3. Mode et moyen de déplacement

- A pied En camion* - - Seul

- En groupe

*Mode de payement

Par Kilométrage (prix) Par/tête (prix) Autres

Abstract

Grazed rangelands are arid steppes. The dominant vegetation which was based of Esparto, covered 4 million ha during the 1970s, and was very well represented in the South-Oranian. Because desertification, this steppe has substantially regress in this region. This work aims the ecological and socioeconomic characterization of a steppe alfa in the town of Stitten (El Bayadh). The study was conducted in four stations exclosure, Oued el Hdjel, el Ktifa, Mgoucheche and Echaab Lahmar (closed for over 10 years), with control stations caught in free paths near and far from the last. This proposal for the directive to develop a model for sustainable management The systemic approach in this work is a contribution to a comprehensive diagnosis and an analysis based on the structure and functioning of ecosystems and helps the development of a sustainable participatory management of rangelands steppe. Ecological characterization (vegetation, soil) of alfa grass managed by the exclosure technique, and comparing them to term free access, could provide health data of this ecosystem from some indicators (global recovery, floristic richness floristic diversity , pastoral and pastoral production value etc ....) and therefore the effects of setting long-term grazing through analysis and interpretation of the various quantitative and qualitative data that could evaluate the technical management installed by HCDS for over 10 years . Similarly socioeconomic characterization of our study area, has allowed us to give a picture on the way of life of local people and their relationships with steppe rangelands. The results of this work allow to discuss the model installed by HCDS, and to make proposals and operational guidance (pastoral, legal, technical and training & research) in an aim to establish and ensure sustainable management and effective alfa grass in the steppe zones.

Keywords: Alfa , Steppe , Desertification, sustainable management , Stitten ملخص

خالل انسجؼٍُبد ،كبٌ انغطبء انُجبرً فً انسهىة يزكىٌ يٍ انسهفبء، و غطى فً وقذ يضى 4 يهٍىٌ هكزبس .هزِ األخٍشح كبَذ يًثهخ خٍذا فً اندُىة انىهشاًَ ، وثسجت ظبهشح انزصسش، ػشفذ االساضً انشػىٌخ انسهٍجخ رشاخؼب يهسىظب فً انًُطقخ، و نهسذ يٍ هزِ انظبهشح ،اػزًذد يسبفظخ انسهىة رقٍُخ غهق انًسًٍبد و رنك نزدذٌذ انغطبء انُجبرً. ٌهذف هزا انؼًم ، انى رىصٍف ثٍئً و اخزًبػً واقزصبدي نسهفبء انسهىة فً ثهذٌخ سزٍزٍ ، والٌخ انجٍض . وقذ أخشٌذ هزِ انذساسخ فً أسثغ يسطبد يسًٍخ اال وهً ،يسًٍخ انكزٍفخ و واد انسدم و انشؼت نسًش و كزا يسًٍخ انًقىشش )يغهقخ ألكثش يٍ 01 سُىاد( ، يغ يسطبد انًشاقجخ وانزً رقغ فً يسبساد قشٌجخ وثؼٍذح يٍ انًسًٍبد، يخصصخ نهشػً انسش ، وهزا القزشاذ رىخٍهبد نىضغ ًَىرج نإلداسح انًسزذايخ.

اٌ اَزهبج انُظبيٍخ فً هزا انؼًم، قذ سبهى و ثشكم كجٍش فً رشخٍص شبيم ورسهٍم ٌسزُذ إنى ثٍُخ و أداء انُظى اإلٌكىنىخٍخ و قذ ٌسبػذ هزا ػهى رطىٌش اإلداسح انًسزذايخ نًشاػً انسهىة. اٌ انزىصٍف انجٍئً نًسًٍبد انسهفبء (َجبد و رشثخ)، ويقبسَزهب يغ انًشاػً انًخصصخ نهشػً انسش ، يكُزُب يٍ انسصىل ػهى انجٍبَبد انصسٍخ نهزا انُظبو انجٍئً ػجش ثؼض انًؤششاد )انغطبء انُجبرً انؼبو، ثشاء انزُىع انُجبرً وانشػىي و كزا قًٍخ اإلَزبج ... انخ(، ثبإلضبفخ انى هزا ، اٌ رسهٍم ورفسٍش انجٍبَبد انكًٍخ وانُىػٍخ يكُُب يٍ رقٍٍى هزِ انزقٍُخ انزً رى رثجٍزهب يٍ طشف انًسبفظخ انسبيٍخ نزطىٌش انسهىة ألكثش يٍ 01 سُىاد . وثبنًثم فبٌ انزىصٍف االخزًبػً واالقزصبدي نًُطقخ دساسزُب، قذ سًر نُب ثئػطبء صىسح ػٍ طشٌقخ زٍبح انسكبٌ انًسهٍٍٍ وػالقبرهى يغ انًشاػً انسهجٍخ

اٌ َزبئح هزا انؼًم، سًسذ ثزقٍٍى و ثًُبقشخ انًُىرج انًثجذ يٍ طشف انًسبفظخ انسبيٍخ نزطىٌش انسهىة ، وكزا رقذٌى يقزشزبد ورىخٍهبد )سػىٌخ و قبَىٍَخ ورقٍُخ وفً يدبل انزذسٌت و انجسىس ( و هزا ثهذف رأسٍس وضًبٌ اإلداسح انًسزذايخ و نسًبٌخ انسفبء فً يُبطق انسهىة . الكلمات الداللية : الحلفاء ،السهوب، التصحر ،االدارة المستدامة، ستيتن