avec THOMAS DURAND, LOUIS MORA, MIRIAM HEARD Durée : 90’ SORTIE EN SALLES : 3 JUIN 2009 Dossier de presse et photos téléchargeables sur www.zeligfilms.fr

Distribution Presse ZELIG Zeina Toutounji-Gauvard 47, Boulevard Magenta 36, rue Raymond Fassin 75010 Paris 92240 Malakoff Tel :01-53 20 99 68 Tel :06 22 30 12 96 [email protected] [email protected]

Artwork : www.fcinq.com Note

duA MAISON producteur NUCINGEN est un et que ceux que l’on trouve dans les ré- film très particulier dans la carrière cits transylvaniens ne sont que de vul- Lfoisonnante de Raoul RUIZ. C’est en effet gaires copies de ceux de l’Amérique du le premier film qu’il tournait au Chili, en Sud. Synopsis L’histoire se passe dans les années 20. William, un jeune français, avec des acteurs et des techniciens aristocrate vient de gagner au poker une propriété au Chili, français. Le Chili, ce « pays du bout du monde », près de Santiago. Il y emmène sa femme Anne-Marie afin coincé entre la Cordillère des Andes qu’elle puisse s’y reposer. Dès leur arrivée, ils sont accueillis C’est aussi le premier film français et l’Océan Pacifique, est en effet un par des personnages étranges et envahissants soudés autour tourné au Chili, si l’on excepte un film mélange de diverses cultures euro- d’une oppressante et poétique figure, celle d’un fantôme, tourné en 1942 par des Français réfu- péennes. Un aboutissement pour des celui de Léonor, disparue accidentellement. La maison aux giés là-bas pour cause de guerre et qui exilés de toutes sortes qui ne pouvaient contours étouffants, devient le théâtre d’une incroyable subs- avait pour vedette le tout jeune Henri guère aller plus loin ! C’est un peu ce titution liée aux angoisses et désirs d’un homme insatisfait. Salvador ! que représente la maison où a été tour- né le film et qui lui a donné son titre : Exilé en France depuis le coup d’état du un méli-mélo de genres et de styles général Pinochet en 1973, Raoul RUIZ a différents. entrepris un retour dans son pays de- puis quelques années. Ce retour, il l’a Cette maison fut pourtant un havre pris comme une sorte de renaissance. de paix et de repos : pour des acteurs Un retour aux légendes populaires qui aux carrières trépidantes qui se retrou- ont bercé son enfance et contribué à vaient soudain apaisés, et des techni- constituer son univers si personnel. ciens qui découvraient un rythme de travail peu commun qui donnait l’im- C’est ainsi qu’il a réalisé un premier pression de tourner chez soi. film en 2004, « DIAS DE CAMPO » Les lumières incroyables des débuts et (« Journées à la Campagne »), que nous fins de journée ajoutèrent à l’impres- avons produit, et qui reçut le titre de sion terriblement cinématographique « Meilleur film de l’histoire du Chili ». du lieu qui semblait soudain tout droit C’est ainsi qu’il a adapté pour la télévi- sorti d’un décor de film américain des sion chilienne de nombreux contes, qui années 40. C’est ce sentiment qui, je ont connu un énorme succès au Chili. crois, ressort de ce film étrange.

Avec « LA MAISON NUCINGEN », Raoul RUIZ a voulu prouver que les vampires pouvaient aussi être chiliens François MARGOLIN « Entre l’histoire et la légende, de plaisir, une histoire de vampires ce pays nouveau pour eux. Je voulais je choisis la légende. » pouvant se lire comme une histoire construire une histoire s’inscrivant à la Jean Faure contemporaine. Parallèlement, j’ai relu croisée de ces différentes thématiques, certains romans gothiques, notamment trois récits s’enchevêtrant au cœur d’un Camilla de Sheridan Le Fanu, l’une des même film. Je me suis souvenu de mes premières œuvres littéraires mettant en conversations avec Alain Robbe-Grillet, scène des vampires. de ses fictions qui peuvent s’aborder de Raoul Ruiz plusieurs façons, qui sont tout autant inéaste incontournable, ayant mené, En m’y replongeant, j’ai été marqué de l’ordre de l’Histoire que de la Géo- de Généalogie d’un crime à Klimt, de par une fable, dont j’ai d’ailleurs lu Plusieurs approches graphie. J’aime ces différents niveaux CTrois vies et une seule mort au Temps re- une version française, celle d’un che- C’est une histoire difficile à résumer, de lecture, les événements ont toujours, trouvé, une carrière internationale riche et valier du XIème siècle n’arrivant pas à plusieurs récits se superposent. Je te- même dans les pays les plus dévelop- variée, Raoul Ruiz est dernièrement retour- dépasser la mort de sa femme. Il n’ar- nais absolument à ménager plusieurs pés, une lecture rationnelle, une lecture né sur les pas de son enfance, il a retrouvé rive pas à reconstruire sa vie, les an- entrées, plusieurs lectures. La pre- poétique, une lecture plus magique, le chemin du Chili, son pays natal et il y nées passent et alors qu’il se promène mière, la plus simple, c’est l’histoire irréelle. Depuis quelques années j’at- puise depuis une nouvelle intimité cinéma- un jour en forêt il se retrouve face aux d’un homme dont la femme meurt, taque mes films de cette façon, en les tographique nourrie d’une culture emplie Dames blanches, des figures féeriques, se mariant avec celle demeurant dans abordant sous des angles multiples. de légendes ancestrales. de mauvaises fées, dont les apparitions cette maison où il vit, et retrouvant C’est une réaction à ce que l’on sonnent l’annonce d’une catastrophe. sa femme plusieurs années plus tard, appelle aujourd’hui la flèche Parmi ces dames blanches, il recon- une trame médiévale avec toute son narrative, presque une Une légende aux contours féeriques naît sa propre femme, qui lui apparaît ambivalence, dont il est possible de dictature, liée à des au- Je voulais adapter le roman Made- de manière totalement naturelle, ce tirer diverses interprétations. La se- tomatismes de lecture, il moiselle Christina de Eliade Mircea, qui m’amusait beaucoup. Ils repartent conde approche pourrait être celle faut garder une ligne, ne mais les droits n’étant pas disponibles, alors ensemble et poursuivent leur vie, d’un homme écrivant un roman, où se surtout pas dérouter le je me suis tourné vers une autre his- la chute de cette histoire étant qu’elle situe dés lors le niveau du récit, est-ce spectateur, ce qui toire s’en rapprochant, une histoire avait autrefois été enlevée par les fées son histoire ou celle qu’il invente ? J’ai n’est pas accep- universelle, celle d’un amour liant un et remplacée par une autre femme, un consacré une autre strate du film à ces table. C’est homme à une femme lui apparaissant double, celle qui était morte. J’ai adoré émigrés nostalgiques, que j’ai eu l’occa- en sous la forme d’un fantôme. Je viens cette légende se rapprochant du mythe sion de rencontrer à l’époque, venus se d’une famille paysanne du Chili an- des vampires. réfugier au Chili, des Allemands, des crée dans certaines traditions cultu- Autrichiens n’arrivant pas s’ac- relles et ces histoires font partie de climater, à trouver leur place notre folklore. Je m’en suis souvenu L’esprit du film au cœur de il y a quelques années et j’ai eu envie Au-delà de cette légende médiévale, je de m’y arrêter, je voulais revenir vers me suis tourné vers de nombreuses sé- mes origines, tourner des films autour ries B que j’aime beaucoup, je me suis de ma propre culture, de ses ambiguï- rapproché du style de Jacques Tour- tés, ses complexités, sa popularité, ses neur, par exemple, dont je me suis religions perdues, beaucoup de choses inspiré. J’ai également pensé à un film se confrontant dans l’histoire du Chili. méconnu de Roger Vadim, Et mourir forçant de ne pas rendre ma mise en crédibilité. Elle peut ainsi appréhender scène esclave d’une linéarité insuppor- une situation dramatique se trouvant table que je peux m’évader vers une en même temps totalement incohé- forme de narration plus lyrique et plus rente et décalée, comme lorsqu’elle af- contemplative. firme dans le film que ce n’est pas son sang, qu’il n’a pas reconnu le goût de son sang. Jean-Marc a cette capacité, La maison comme beaucoup d’Américains, de Elsa Zylberstein Elle date du XVIIIème siècle, elle a une pouvoir rendre crédible des situations ès ses premiers pas, face à Maurice L’histoire âme. Elle se trouve prés de la Cordillère qui ne sont absolument pas réalistes. Il Pialat qui lui confie le rôle d’une pros- Pour moi, c’est une métaphore du dé- des Andes, des jésuites y vivaient, puis apporte un côté terre à terre nécessaire Dtituée dans « Van Gogh », Elsa Zylberstein racinement. Le film montre qu’il est elle a appartenu à des Français, on y au récit. Audrey, je n’ai pas eu peur a toujours su, de « Mina Tannenbaum » difficile de se séparer de ses fantômes, trouve de nombreux styles qui s’entre- d’exploiter sa facette de mannequin à « L’homme est une femme comme les de s’éloigner de son passé. Raoul Ruiz choquent, ce qui me convenait. Nous et je lui ai demandé de prendre des autres », de « Beau Fixe » à « La fabrique exprime cette schizophrénie que l’on y sentions une sorte de présence trou- poses allant en ce sens, de se compor- des sentiments », apporter une fervente in- trouve chez les déracinés. Ils ne se sen- blante, elle était l’image même de la ter comme si elle se faisait prendre en tensité à ses personnage, une présence aus- tent chez eux nulle part, ils perdent maison hantée. photo pour une revue, ce qui nourrit si contemporaine que lyrique. Récompensée parfois la raison et sombrent dans une son rôle. dernièrement par le César du meilleur se- certaine forme de folie qui vient du cond rôle pour son émouvante prestation fait qu’ils ne savent plus qui ils sont, ni Le Chili dans « Il y a longtemps que je t’aime ». d’où ils viennent. Retrouver le chemin de mon pays m’a De nouveaux défis Elle confirme ici, auprès de Raoul Ruiz, permis de me rapprocher de sa culture, Tourner devient de plus en plus diffi- qu’elle retrouve pour la quatrième fois, de ses légendes, de ses paysages verti- cile, ma réaction est donc de tourner de après « Le temps retrouvé », « Com- Raoul Ruiz gineux que j’ai eu immédiatement en- plus en plus de films, la caméra digitale bat d’amour en songe » et C’est chaque fois un bonheur renou- vie de filmer. permettant de réaliser un film plus faci- « Ce temps là », toute velé. J’ai l’impression de dîner avec un lement, dans un cadre plus précaire. Le l’étendue de son homme que je connaîtrai mais qui me numérique est une nouvelle approche, talent en s’em- réserverait chaque fois des surprises. Un homme, deux femmes, trois radicale, il faut absolument l’accepter. parant de ce Il a tant d’originalité, de grâce, de poé- comédiens personnage sie et de psychologie complexe sans en Plus que des acteurs, ce sont pour moi a u r é o l é avoir l’air. Il traite des sujets les plus des complices, nous avons vécu en- d ’ u n e profonds avec une étrangeté et un ta- semble une réelle aventure commune, m y s t é - lent hors du commun. traversé le monde pour tourner ce film. rieuse C’est toujours une joie d’entrer dans Elsa, je la croise régulièrement, elle a folie. son monde. Je me sens comme « Alice une très belle intensité et provoque en aux pays des merveilles ». Curieuse et même temps un décalage intéressant étonnée, j’évolue dans son univers avec par rapport à cette intensité. Elle joue aisance et bonheur. Je deviens un ins- avec une étonnante conviction, mais trument avec lequel il jouerait. Je fais sait prendre une certaine distance né- partie de son orchestre. Il me donne cessaire avec elle-même sans perdre sa envie de me dépasser et de jouer toujours une note plus folle, plus aiguë. Le fantastique Une note unique. C’est un des grands Le fantastique donne accès aux fan- metteurs en scène de notre époque et je tasmes et à l’inconscient. Cela per- suis fière d’appartenir à sa famille. met de comprendre les personnages, leurs failles et leurs désirs cachés, de voir leurs âmes d’enfant et leur nature Un homme coincé entre deux femmes profonde. Au début, mon personnage est la Jean-Marc Barr femme de William, cet américain inter- évélé par Luc Besson qui et coquillages, celui d’Olivier Mégaton, La prété par Jean-Marc Barr. Une femme Un lieu sublimant l’imaginaire lui confie le rôle titre du sirène rouge … et il sera, après La maison qui glisse petit à petit dans une folie Le lieu est essentiel car il porte en lui RGrand Bleu, Jean-Marc Barr Nucingen, à l’affiche du prochain film de douce et angoissante. Les lieux impri- une âme. La maison où nous tournions a du par la suite lutter pour Christophe Honoré, Non ma fille tu n’iras ment sur elle leur mystère. Son âme est donnait l’impression d’être entourée rompre avec cette image ro- pas danser. comme damnée mais cherche l’apai- par des fantômes. Les lieux permet- mantique qui lui collait à la peau. sement. L’autre femme, le fantôme, tent à l’imaginaire de rendre crédibles Entier, passionné, il prend des représente le coté négatif de mon per- les scènes à jouer. De faire croire aux risques, relève des défis, notamment Première approche sonnage, un peu comme une face ca- situations. aux côtés de Lars Von Trier avec le- Raoul a commencé par me contacter chée, une ombre noire sur un tableau quel il tourne Europa, Breaking pour un tout autre projet que celui de blanc. Comme une Lady Macbeth, elle The Waves, Dogville, Dancer La maison Nucingen, Mademoiselle se laisse contaminer par la mort et ses Une expérience unique in the Dark, Manderlay, Le Christine, mais lors de la première instincts primaires se réveillent. Elle Ce fut une expérience forte et Direktor, des expériences qui lecture, nous avons reçu un fax nous commence en étant pure et puis elle unique. A cause du Chili, à l’amèneront à passer der- informant que les droits du scénario, se laisse noircir l’âme. Elle se retrouve cause de l’équipe, à cause de rière la caméra en suivant vendus par mégarde à une seconde très vite oppressée par ces lieux qui la l’ambiance. Faire confiance à les principes imposés par le personne, n’étaient plus disponibles. Il hantent, la contaminent et les fantômes un tel cinéaste c’est jouissif et « Dogme ». Il réalise ainsi a alors choisi d’écrire une autre histoire de son passé lui grignotent l’esprit. Elle gai à la fois. Ce fut une paren- une trilogie sur les fonde- se rapprochant de ce premier projet, flirte avec la folie et finit par sortir de thèse enchantée. ments de la liberté et de autour de la vie éternelle, des rapports son propre corps. l’amour autour de Lo- entre les hommes et les femmes. Nous vers, Too Much Flesh et nous sommes tous engagés et trois se- Being Light. On a pu le maines plus tard nous découvrions ce Une partition croiser également dans nouveau récit sur le plateau, au cœur J’ai travaillé le personnage en profon- de nombreux films, de cette vieille maison. Il a écrit ce scé- deur même si je sais qu’on doit se lais- tous différents, l’acteur nario dans une forme de joie que l’on ser porter par Raoul et son univers. aimant brouiller les pistes, ressent en voyant le film, il recherchait J’essaye toujours de comprendre ce qui ceux de Carole Laure, Les à se rapprocher des séries B tournées se passe à l’intérieur de mes person- fils de Marie et Tout prés notamment par des cinéastes comme nages. Mais, chez Raoul Ruiz, le scéna- du sol, qu’il a produit, ce- Jacques Tourneur à l’époque, Vaudou rio est comme une partition musicale. lui de Nicole Garcia, Le ou La féline et, en ce sens, c’est un film Chaque note compte. Et Ruiz vous em- fils préféré, celui d’Oli- assez unique si l’on s’en réfère aux pro- mène vers la grâce. vier Ducastel Crustacés ductions cinématographiques actuelles.

Un américain arrogant Raoul Ruiz C’est un américain plutôt méprisant, J’adore son sens de l’humour, très ra- se sentant supérieur aux autres et fraîchissant, son approche et cette façon dont les fondements vont quelque peu qu’il a, particulièrement dynamique, s’effondrer en débarquant dans cette de vouloir que le cinéma se fasse. Il maison habitée par des personnages to- réalise aujourd’hui, alors que nous talement loufoques. Il se rend compte sommes en pleine crise, environ quatre qu’il est manipulé par son arrogance, films chaque année. Il a une incroyable son idéalisme et se retrouve happé par productivité, une étonnante fertilité. la présence d’une femme, un fantôme Travailler avec lui fut une expérience dont l’âme plane sur la maison, c’est enrichissante pour moi, j’ai découvert d’ailleurs le seul lien avec Mademoi- un véritable maître. selle Christine, cet échange insaisis- sable, assez prenant avec cette femme, des échanges multiples d’ailleurs Le fantastique se mêlant au réalisme, puisque qu’on est face à des retourne- une image poétique ments de situations assez drôles, repré- C’est ce qui apporte un humour décalé sentatifs de la volatilité des hommes. au film, lui permet de soulever cer- J’ai trouvé cette histoire très amusante taines thématiques en jouant avec des et dés le départ cela m’intéressait de images. C’est un film qui a une réelle voir comment Raoul allait la mettre en dimension lyrique. Mon personnage scène. Personnellement j’ai essayé de n’entretient plus de très bonnes rela- nourrir le personnage d’une certaine tions avec sa femme, il espère que ce forme de spiritualité, il accepte ainsi voyage leur permettra de se rappro- sereinement ce qui se passe autour cher, mais la présence de ce fantôme de lui. Je l’ai abordé avec spontanéité, les éloigne, lui donne la possibilité très directement, dans la rapidité. Ce d’échanger sa femme, de la rempla- qui me plaisait c’était de jouer un amé- cer, ce dont il avait inconsciemment ricain décalé, en général, ce sont des envie. C’est une représentation des as- personnages idéalistes arrogants qui pirations existentielles, l’amour n’est se font corriger, mais qui ont la capa- jamais figé, rien n’est acquis et l’on s’ac- cité de se faire corriger, à l’exception du croche souvent à des idéaux, ici c’est un héros d’Europa de Lars Von Trier, où fantôme. lorsqu’il fait exploser un train à la fin il tue tout le monde. Ici, c’est un puri- tain plutôt positif, spirituel, ce qui me plaisait. Deux femmes, deux comédiennes Elsa c’est la première fois que je tra- vaillais avec elle, lui donner la réplique m’a confirmé ce que je pensais en la Laure voyant sur l’écran, elle a une extra- ordinaire versatilité, c’est une vraie actrice. Audrey, c’était délicieux de tra- vailler avec elle, elle est dans l’appren- De Clermont tissage, le questionnement, ce qui est ’est à 10 ans que Laure fait ses tous participe au film de Jean Michel Ribes, très plaisant. Je prends toujours beau- premiers pas devant la caméra d’Alain « Musée Haut, Musée Bas » et au téléfilm coup de plaisir à jouer et lorsque l’on CMazars pour « Ma sœur chinoise », un de Raoul Peck, « L’École du Pouvoir ». Elle se retrouve avec des acteurs qui sont tournage qui, malgré son jeune âge, lui monte également sur scène pour « l’Oiseau dans le même état d’esprit c’est mer- donne immédiatement l’envie de pour- vert » de Gozzie, « Campiello » de Goldoni veilleux, il faut avant tout s’amuser, suivre sur cette voie. A 15 ans, sa rencontre et « L’auteur d’une valse » de Dorothy c’est primordial. avec Raoul Ruiz est décisive puisqu’elle Parker. Intrépide et passionnée, cette jeune fait trois films avec lui : « Le temps re- comédienne a récemment décidé de se lan- trouvé », « La comédie de l’innocence » cer dans une nouvelle aventure en réali- Souvenirs de tournage et aujourd’hui « La maison Nu- sant, en septembre prochain, son premier J’ai vraiment eu ici la possibilité de cingen ». Parallèlement au cours court-métrage. m’amuser, de jouer de manière très Florent, elle poursuit les cours spontanée, il n’y a eu aucune prépa- d’Histoire de la Sorbonne, ob- ration, ce qui permet de s’envoler, tient un master et peaufine Le récit sans être prisonnier, comme c’est le sa formation en art dra- Pour connaître modestement l’œuvre cas sur d’autres projets, de considéra- matique aux Etats-Unis de Raoul Ruiz et aussi le personnage, tions financières ou oppressé par l’égo- auprès de Susan Bat- je n’ai pas été surprise par son style et centrisme du metteur en scène, c’est son, espérant ainsi son histoire ! Raoul Ruiz rend hom- agréable et en ce sens ce type d’expé- pouvoir mener une mage aux films de série B de Jacques rience n’a pas de prix. carrière internatio- Tourneur comme « La Féline » et « Vau- nale. Après avoir dou », c’est de cet univers fantastique rencontré Julian que s’inspire « La maison Nucingen ». Schnabel à New Ce qui m’a séduite aussi c’est de retrou- York, elle parti- ver à travers son texte, ses symboles, cipe au tournage ses rêves, son regard unique sur le du « Scaphandre monde. C’est un enchanteur. et du papillon », puis enchaîne avec un petit Raoul Ruiz rôle dans « La J’ai eu la chance de travailler avec Fontaine » de Raoul Ruiz sur « Le Temps Retrouvé », Daniel Vigne, « La Comédie de l’Innocence » et « La maison Nucingen ». C’est un artiste qui fouine et le lynx. Puis, sur le plateau, reux des répétitions avec Jean Marc ne cesse d’inventer et d’imaginer. Il ne avec mes robes de petite fille et mes an- Barr et Laurent Malet et de leur gé- connaît pas de imites. C’est aussi un glaises, le personnage s’est imposé tout Le Chili nérosité, des fou rires incontrôlables géomètre d’une précision redoutable. simplement ! Raoul a mêlé pour la première fois, une avec Elsa Zylberstein, de la complicité Aucun plan, aucune lumière ne sont équipe chilienne et française dans son joyeuse avec Audrey Marnay, Thomas dus au hasard ni à l’improvisation. Par Les maîtres de lieux, leur comporte- pays, au Chili. Pour moi, me semble-t- Durand et Myriam Heard, du plai- ailleurs, il est « zen ». Il communique ment étrange il, il a réuni sa vraie patrie avec sa pa- sir d’une équipe franco-chilienne à son bien être à son équipe. Le plateau Comme Lotte, Bastien son oncle et trie d’adoption. Il était le pater familias travailler ensemble et à faire la fête. est silencieux : pas de cris, pas d’éner- Dieterils sont autrichiens, ils repré- chilien avec ses enfants français dont il Nous étions tous transportés dans vement, mais souvent des fous rires ! sentent un monde dépassé, une Au- se sentait si responsable. J’ai connu ce une dimension surréaliste, au sein de Ce qui m’a toujours émue avec lui, c’est triche de 1920 prête à basculer vers pays grâce à Raoul et surtout à travers laquelle les liens sont restés solides et cette famille qu’il crée, toujours soli- le chaos, un univers bien ancré dans lui, il nous a fait découvrir les lieux de affectueux. daire, autour de lui. la pure tradition, avec la peur et l’ap- son enfance, la cuisine traditionnelle et préhension de tout ce qui est étranger. le bon vin ! C’est un monde ancien agonisant face Souvenirs Lotte, juvénile et manipulatrice au couple d’étrangers européens qui Cette expérience, avec un réalisateur Lotte est une jeune fille de dix huit ans sont ancrés dans une réalité en marche. Vos partenaires aussi rigoureux que Raoul Ruiz, est un qui se prend pour une enfant de huit Une cohabitation s’impose entre ces Je garde un souvenir fort et très heu- véritable cadeau. Raoul m’a donné l’op- ans. C’est une vieille petite fille, schi- deux mondes, à l’insu des deux anglais zophrène, autoritaire et perverse. William et Anne Marie. Les autrichiens C’est une folle, sans méchanceté, qui cherchent en vain à chasser les « in- se complaît dans une poésie du passé : trus », en réveillant le fantôme de Léo- elle est dans ses rêves, dans son monde. nore, la demi sœur de Lotte. Elle passe du coq à l’âne. Ca peut m’ar- river aussi ! C’est elle qui tisse les liens entre les personnages en s’improvi- Le fantastique sant la maîtresse de la maison Nucin- Le genre fantastique permet d’aborder gen. Elle manipule, brouille les pistes, des sujets graves comme une méta- séduit, sème le trouble ... Ce fut pour phore. Il permet au talent du réalisa- moi un vrai rôle de composition. J’ai teur toutes les libertés. regardé les films de Jacques Tourneur pour m’inspirer du climat général ou Lotte évolue. Sa partition annonce déjà La maison la couleur du personnage, rien qu’en La maison est le personnage central du le parlant j’avais l’air d’être partie très film. Nous y avons passé un mois, du loin. J’ai aussi travaillé physiquement matin au soir, en huis clos. Nous étions sur une attitude sévère et des yeux ha- en symbiose avec ce lieu magique, gards. Si je devais désigner les animaux étonnant car si insolite au milieu de la qui m’ont aidée à prendre cet air à la Cordillère des Andes. fois hébété et suspicieux, je citerai la 1991 «LE PREMIER CERCLE» Sheldon LARRY 1989 «THE FREE FRENCHMAN» (en anglais) Jim GODDARD 1987 «DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON» Benoît JACQUOT Laurent Malet 1987 «DEAR AMERICA, LETTER FROM VIETNAM» Bill COUTURIE Site http://www.laurent-malet.org (documentaire) 1986 «VENGEANCE» (en anglais) Michael ANDERSSON 1985 «LA PART DE L’AUTRE» Jeanne LABRUNE CINEMA 1984 «CUORE» – LES BELLES ANNÉES Luigi COMENCINI 2007 «LA MAISON NUCINGEN» Raoul RUIZ 1982 «PLEINE LUNE» Jean-Pierre RICHARD 2003 «CE JOUR LÀ» Raoul RUIZ 1981 «LES AVOCATS DU DIABLE» André CAYATTE 1998 «LE PLUS BEAU PAYS DU MONDE « Marcel BLUWAL 1978 «TU COMPRENDS CA SOLDAT» Pierre GRANIER DEFERRE 1987 «LES POSSÉDÉS» 1976 «LA FOIRE» Pierre VIALLET 1987 «CHARLIE DINGO» Gilles BÉHAT 1976 «RENDEZ-VOUE EN NOIR» Jean-Claude GRUMBERG 1986 «LA PURITAINE» 1976 «LE MEGALOMANE» Denys DE LA PATELLIERE 1985 «PARKING» 1976 «LE SIECLE DES LUMIERES» Claude BRULÉ 1984 «TIR A VUE» Marc ANGELO 1984 «A MORT L’ARBITRE» Jean-Pierre MOCKY 1982«VIVA LA VIE» THEATRE 1982 «QUERELLE»(en anglais) Reiner-Werner FASSBINDER 2003 «M COMME MEURTRE» T. JEHANNE 1982 «INVITATION AU VOYAGE» Peter DEL MONTE Théâtre Montreux Riviera 1980 «LE COEUR A L’ENVERS» Franck APPREDERIS 1999 «RIMBAUD DERNIERE ESCALE» Nada STRANCAR 1980 «LA LEGION SAUTE SUR KOLWEZI» «CONVERSATION DANS LE LOIR ET CHER» Paul CLAUDEL 1980 «BOBO JACCO» Walter BALL Rôle de Civilis Pierre FRANCK 1979 «L’HOMME EN COLERE» (en anglais) Claude PINOTEAU 1989 «LE TRANSPORT AMOUREUX» Antoine VITEZ 1978 «LES LIENS DU SANG» (en anglais) «DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON» Patrice CHÉREAU 1977 «LES ROUTES DU SUD» (seconde version) 1976 «HARO» Gilles BEHAT 1989 «RETOURS» Patrice KERBRAT 1976 «COMME UN BOOMERANG» José GIOVANNI de Pierre Laville 1987 «DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON» Patrice CHEREAU 1983 «LA FLEUR AU FUSIL» François MAISTRE TELEVISION 1982 «LE PARADIS SUR TERRE» Pierre ROMANS 2007 «COMMISSAIRE CORDIER» Thierry PETIT «HENRI III ET SA COUR» Mario FRANCESCI Episode : « Classe tout risque » 1976 «LA GUERRE DE TROIE N’AURA PAS LIEU» Jacques MAUCLAIR 2005 «GALILEE OU L’AMOUR DE DIEU» Jean-Daniel VERHAEGUE 2004 «LES AMANTS DU BAGNE» Thierry BINISTI REALISATION 2001 «LE PRIX DE LA VERITE» Joël SANTONI 1994 «AU NOM D’UN CHIEN» 2000 «DES CROIX SUR LA MER» Luc BERAUD 1996 «MARION DU FAOUET» Michel FAVART AUTEUR 1995 «L’HOMME AUX SEMELLES DE VENT» Marc RIVIERE 2008 «COMEDIE DE LA SOIF» d’Aloïs Christ, 1994 «LE FEU FOLLET» Gérard VERGEZ Dramaturgie de Laurent Malet 1991 «MONSIEUR RIPOIS» Luc BERAUD 2007 «EN ATTENDANT LA SUITE» Editions Le Cherche-Midi Liste artistique Liste technique

Elsa Zylberstein ANNE-MARIE Réalisation Raoul Ruiz Jean-Marc Barr WILLIAM JAMES III Scénario Raoul Ruiz Laurent Malet BASTIEN Produit par Francois Margolin Audrey Marnay LÉONORE Producteur exécutif Christian Aspee Laure de Clermont LOTTE Productrice associée Martine de Clermont-Tonnerre Thomas Durand DIETER Image Jacques Bouquin Luis Mora EL DOCTOR Inti Briones Miriam Heard ULLY Son Gerard Rousseau Felipe Zabala Montage Béatrice Clericco et les voix de: Montage son Claire-Anne Largeron Anna Sigalevitch Musique Jorge Arriagada Lolita Chammah Direction de production Florence Cohen Olivier Torres Andres Oyarzun François Margolin Regisseur Jorge Aguilar Chef-décorateur Veronica Astudillo Raoul Ruiz Chef-costumière Lola Cabezas Valeria Sarmiento

Piano interprèté par Anna Sigalevitch

Avec la participation du CENTRE NATIONAL DE LA CINEMATOGRAPHIE STOCKS COPIES, BANDES ANNONCES, PUBLICITÉ DISTRIBUTION SERVICE