Georges GUINGOUIN
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Du même auteur: Aux Presses de la Cité: LES LUCIOLES DE MA NUIT. LA RESISTANCE NORMANDE FACE A LA GESTAPO (Grand Prix des Ecrivains normands 1977). JOURNAL D’UN J.3. En publication privée: LE BRIQUET D’AMADOU (roman). Chez Hachette, pour Connaissance de l’Histoire: LE ROLE DE LA RÉSISTANCE NORMANDE DANS LA NUIT DU 5 JUIN 1944. LES F.F.I. CONTRIBUTION DE LA RESISTANCE A LA BATAILLE DE NORMANDIE. RAYMOND RUFFIN CES CHEFS DE MAQUIS QUI GÊNAIENT PRESSES DE LA CITÉ PARIS A Jean Prévost, écrivain normand, «Capitaine Goderville» dans la clandestinité, tombé dans les combats du Vercors le 31 juillet 1944. Ne nous emportons point contre les hom- mes en voyant leur dureté, leur ingratitude, leur injustice, leur fierté, l’amour d’eux- mêmes, et l’oubli des autres: ils sont ainsi faits, c’est leur nature, c’est ne pouvoir sup- porter que la pierre tombe ou que le feu s’élève. LA BRUYERE. Pour les lecteurs peu familiarisés avec les récits sur cette époque, nous donnons ci-dessous la définition des princi- paux sigles utilisés dans cet ouvrage. A. S. : Armée Secrète. B. B.C. : British Broadcasting Corporation (Radiodiffusion B.C.R.A. britannique). B. O.A. : Bureau Central de Renseignement et d’Action. C. D.L. : Bloc des Opérations Aériennes. C.N.D. : Comité Départemental de Libération. C.N.R. : «Confrérie-Notre-Dame» réseau du colonel Rémy. C. O.M.A.C. : Conseil National de la Résistance. D. C.A. : Commission d’Action. D.M.N. : Défense contre Avions. D. M.R. : Délégué Militaire National. E. M. : Délégué Militaire Régional. F. F.C. : Etat-Major. F.F.I. : Forces Françaises Combattantes. F.F.L. : Forces Françaises de l’intérieur. F.M. : Forces Françaises Libres. F.N. : Fusil Mitrailleur. F.T.P.F. : Front National. F. U.J.P. : Francs Tireurs et Partisans Français. G. M.R. : Forces Unies de la Jeunesse Patriotique. H. T. : Groupes Mobiles de Réserve (Forces de Vichy). I. S. : Haute Tension. L.V.F. : Intelligence Service. : Légion des Volontaires Français contre le Bol- chevisme. 10 CES CHEFS DE MAQUIS QUI GENAIENT : M.L.N. : Mouvement de Libération Nationale. M.U.R. : Mouvements Unis de Résistance. N. A.P. : Noyautage des Administrations Publiques. O. C.M. : Organisation Civile et Militaire. O. R.A. : Organisation de Résistance de l’Armée. P. C. : Poste de Commandement. P.C. (F.) : Parti Communiste Français. P.T.T. : Postes Télégraphes Téléphones. Q. G. : Quartier Général. R. A.F. : Royal Air Force (Aviation militaire britannique). R. l. : Région Militaire de Lyon. S. D. : Sicherheitsdienst (Police de sécurité des S.S.). S.H.A.E.F. : Suprême Headquarters of Allied Expeditionary Forces. S.N.M. : Service National Maquis. S.O.E. : Spécial Operations Executive (Direction des opé- rations spéciales britanniques). S.R. : Service de Renseignement. S.S. : Schutzstaffel (Troupe des groupes de protection nazis). S.T.O. : Service du Travail Obligatoire. U.S.A.F. : United States Air Force (aviation américaine). AVANT-PROPOS Des hommes de stature nationale. Des hommes qui, aux heures où sombrait l'âme du Pays, surent s'élever au-dessus du peuple écrasé en refusant de partager ses spasmes d'agonie. Des hommes simples, des hommes de la masse, tels furent ces chefs de maquis qui décidèrent de ne pas se soumettre aux lois despotiques du fascisme triomphant. Par leur élan, par leur conviction profonde, par la foi qu'ils surent inspirer autour d'eux, ils relevèrent, petit à petit, les meilleurs de ces gens du peuple agenouillé pour en faire de farouches et résolus combat- tants. A leur exemple, les énergies se réveillèrent; les vaincus d'hier redressèrent la tête avec l'ambition d'être les vainqueurs de de- main. Ainsi commença la grande geste patriotique qui devait écrire en lettres de feu dans l'Histoire de France le mot «Résistance». L'Histoire de la Résistance française est un tout; un amal- game de sursauts patriotiques, un faisceau de sentiments conver- geant vers le même but, un engagement dans la rébellion à la dictature. Des hommes et des femmes ont illustré cette éclatante épopée historique en écrivant, par leurs souffrances et leurs sacrifices, une page glorieuse qui s'insère naturellement dans le grand livre des luttes du peuple de France pour sa liberté. Leur élan, indissociable de celui de leurs glorieux ancêtres de 1789 et de 1870, a valu au Pays abasourdi, soumis à la dure loi du vainqueur, de retrouver la flamme salvatrice qui lui a permis de reprendre son rang, et recouvrer son honneur. Au sein de cette extraordinaire révolution patriotique, les 12 CES CHEFS DE MAQUIS QUI GENAIENT maquis devinrent rapidement l'élément capital d'une lutte qui ne pouvait se concevoir que les armes à la main. Ceux qui les créèrent, les formèrent, et les entraînèrent au combat, ne furent qu'une poignée, car cette tâche difficile, qui prenait naissance dans une vocation profonde, ne pouvait être menée à bien que par quelques rares hommes qui possédaient, souvent enfouies au fond d'eux-mêmes, un alliage de qualités qui s'exprimèrent naturellement. L'autorité souple, l'esprit d'initiative, le sens des responsabilités, le verbe entraînant, le rigorisme ductile, l'intransigeance dans la loyauté, l'énergie communicative, la vaillance innée, furent les vertus premières qui se dégagèrent, d'elles-mêmes, de la personnalité de chacun de ces chefs de ma- quis. Ceux qui ne les détenaient pas et qui tentèrent de s'imposer, ne purent jamais, malgré toute leur bonne volonté, s'affirmer au- près de leurs compagnons d'armes. L'Histoire montre que les peuples, dans la pire des adver- sités, ont toujours vu émerger les meilleurs, auxquels ils durent chaque fois leur salut. La grande fresque des maquis n'échappe pas à cette règle. Beaucoup d'entre eux ont payé leur tribut à cet élan patrio- tique qui les jeta à la tête de ces vagabonds de l'honneur que jurent les maquisards de France, et leur nom demeure le sym- bole du sacrifice suprême consenti pour la liberté. Ceux qui survivent méditent sur l'éternelle ingratitude d'un peuple insouciant et versatile qui a déjà oublié que, sans eux, il connaîtrait l'asservissement à un régime de terreur pour qui les mots «honneur» et «liberté» étaient inconnus. Quelques-uns, parmi les plus grands, méditent aussi sans doute sur les basses motivations qui inspirèrent d'habiles tru- queurs du courant de l'Histoire dans leurs sournoises manœu- vres. C'est qu'en effet, aux beaux jours de la liberté retrouvée, il devint vite insupportable à quelques arrivistes affamés de pouvoir, de voir surgir de cette armée de l'ombre, qui leur avait permis de plastronner à nouveau, ces statures nationales qu'une nation, dans l'allégresse de la victoire, auréolait de la gloire des vainqueurs. Craignant alors pour leurs plans ambitieux – bien à tort car aucun parmi ces chefs de maquis ne briguait les premiers rôles dans la structure du Pays retrouvé –, ils s'employèrent à ourdir de mesquins complots à l'encontre de ceux pour lesquels ils n'auraient dû manifester que gratitude et estime. De dénigrement en accusations fantaisistes, de manœuvres d'humiliations en agissements hypocrites, ils allaient donner libre cours à leurs vils sentiments, dans une escalade de pro- cédés ignobles qui les amena parfois jusqu'aux tentatives de meurtre. Avec l'inconsciente complicité quelquefois, avec l'as- sentiment souvent, de partis politiques revenus à leurs joutes AVANT-PROPOS 13 électoralistes, ils faillirent parvenir à leurs fins. Sans le sursaut réaliste des forces résistantes, et sans l'indomptable courage de ces chefs menacés dans leur honneur et dans leur vie, qui sait si les plans machiavéliques de l’alliance des revanchards et des arrivistes ne seraient pas parvenus à triompher? Parmi tous ces chefs de maquis qui furent en proie à l’infâme vindicte, j’ai choisi d’en présenter quatre qui représen- tent chacun un cas différent dans l’éventail des formes d’atta- ques qui furent dirigées contre eux. On verra que les méthodes employées, si elles différaient par les moyens, tendaient vers le même but. On trouvera, dans le récit qui va suivre, de très longues pages consacrées à la lutte clandestine qui fut menée et guidée par chacun des chefs évoqués. Cela était nécessaire pour com- prendre le sens de leur démarche, et montrer leur rôle histo- rique. Au surplus, il n’est pas mauvais, en ces temps où la futi- lité l’emporte sur les réalités, et où le sens des valeurs se voit écrasé par le mercantilisme et l’abrutissement des intelligences, que soient rappelés quelques grands moments de la fresque historique au cours de laquelle s’exprimèrent les plus belles vertus de l’homme. Il est sans doute bon aussi qu’une jeunesse mal informée puisse trouver dans la lecture d’ouvrages de vulga- risation les réponses aux questions qu’elle se pose sur cette épo- que exaltante, et qu’elle cherche vainement dans les manuels d’Histoire ou dans les programmes de l’Education nationale. D’éminents historiens jettent actuellement un cri d’alarme sur cette carence de l’enseignement, il faut souhaiter que leur appel soit entendu. Si ce livre apporte sa modeste pierre à l’édifice qu’ils s’effor- cent de consolider, sa réalisation n’aura pas été inutile. R. R. PREMIERE PARTIE Ceux dont on voulait se débarrasser En Limousin: Georges GUINGOUIN En Normandie: Robert LEBLANC GEORGES GUINGOUIN Compagnon de la Libération Chevalier de la Légion d’honneur Rosette de la Résistance Croix de Guerre avec palmes Médaille du Courage pour la liberté des peuples Du roi George VI d’Angleterre Diplôme de reconnaissance de la Nation Américaine Médaille Garibaldienne Pour moi, la philosophie de l'Histoire m'a appris que les précurseurs ont toujours tort et que les guerres de libération natio- nales, menées exclusivement par des volon- taires, sont les plus cruelles qu'aient à subir les nations.