Rapport D'activité

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CNES – Siège 2012 D’ACTIVITÉ RAPPORT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2, place Maurice Quentin 75039 Paris Cedex 01 Tél. : + 33 (0)1 44 76 75 00 2012 www.cnes.fr

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26 ACCÈS À L’ESPACE LE CNES, L’AGENCE TERRE, SPATIALE ENVIRONNEMENT FRANÇAISE AU ET CLIMAT RAYONNEMENT

INTERNATIONAL 12 34

Le mode partenarial est consubstantiel du succès des projets du CNES. Une coopération traduite cette année dans le langage visuel, sensible et original de Christiane Beauregard. Cette artiste québécoise a en effet créé, pour ce rapport d’activité 2012, un personnage protéiforme incarnant la collaboration internationale du CNES avec ses différents partenaires dans une vision poétique et onirique. Christiane Beauregard est une artiste polyvalente qui travaille comme illustratrice et designer pour une clientèle européenne et nord-américaine.

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APPLICATIONS SCIENCES GRAND PUBLIC SPATIALES

52 SÉCURITÉ 58 ET DÉFENSE

4 Profil LE CNES, L’AGENCE SPATIALE FRANÇAISE RESSOURCES 6 Éditorial AU RAYONNEMENT INTERNATIONAL FINANCIÈRES 8 Le journal de l’année 2012 14 Cinq axes stratégiques pour une politique spatiale ambitieuse 10 Le Conseil d’Administration 16 Le Centre spatial de Toulouse 11 L’organigramme 18 La Direction des lanceurs 20 Le Centre spatial guyanais 22 Une gestion des ressources humaines active 24 Communication externe : valoriser l’utilité du CNES et expliquer les bénéfices de l’espace

ACCÈS À L’ESPACE 29 10 lancements en 2012 ! 30 Ariane 5 ME adapté et Ariane 6 : l’Europe réinvente Ariane 32 Vega : vol inaugural réussi

TERRE, ENVIRONNEMENT ET CLIMAT 36 Étudier la dynamique des océans avec la NASA et l’ISRO 40 La Terre solide observée par le CNES et l’Agence spatiale européenne 41 Synergies européennes pour la météorologie 42 France-Allemagne : un intérêt commun pour l’étude des gaz à effet de serre 43 Des liens étroits avec la communauté scientifique

APPLICATIONS GRAND PUBLIC 46 Le très haut débit fixe partout et pour tous avec le satellite 48 Être connecté à tout moment et en tout lieu par satellite 49 Argos-4 : une nouvelle génération pour la collecte de données de localisation et environnementales 50 Télécommunications spatiales et médecine

SÉCURITÉ ET DÉFENSE 54 Observer pour être au plus près de l’action 56 Télécommunications militaires : vers le haut débit 57 Renseignement : repérer les radars depuis l’espace

SCIENCES SPATIALES 60 Exploration martienne : la France au cœur de la mission américaine MSL 64 Corot et les exoplanètes : un tableau de chasse remarquable 66 La planétologie à l’honneur 67 CNES, LPC2E, CEA, IRAP, APC, LATMOS et les autres : tous autour de Taranis

RESSOURCES FINANCIÈRES

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 3 27/05/13 14:59 4 Profil 10 lancements Le CNES propose aux pouvoirs publics la politique spatiale effectués au Centre de la France et la met en œuvre dans cinq grands domaines stratégiques : spatial guyanais - Accès à l’espace en 2012 - Terre, environnement et climat - Applications grand public - Sécurité et défense - Sciences spatiales

Le CNES : - représente la France à l’Agence spatiale européenne (ESA) et à l’international ; - applique une stratégie d’excellence et d’anticipation ; - invente les systèmes spatiaux de demain pour mettre l’espace au service de la société ; - œuvre en coopération avec l’ESA, les autres agences spatiales, la communauté scientifique, les industriels.

MILLIARDS 16 000 3 D’EUROS de chiffre d’affaires réalisé par le secteur emplois directs spatial en France générés en France par le spatial

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Focus

Le séminaire des managers du CNES rassemble tous les directeurs et chefs de service du CNES.

Excellence managériale : le CNES primé La direction de l’Inspection générale et de la qualité (IGQ) du CNES a reçu, à l’occasion du 4e colloque de « La performance managériale » organisé par l’Afnor le 20 mars 2012, un prix récompensant ses résultats dans la mise en œuvre des principes de l’EFQM (European Foundation for Quality Management). L’EFQM est un recueil européen de bonnes pratiques en matière de management utilisé dans le secteur public et privé pour piloter des projets d’amélioration. La direction IGQ a pris la décision d’appliquer à son propre fonctionnement quelques principes clés issus de ce modèle, parmi lesquels : la pratique de l’autoévaluation qui permet de faire un diagnostic à 360° de l’organisation et de dégager les actions prioritaires à conduire ; la recherche de résultats équilibrés visant à satisfaire les clients externes (ministères de tutelle) et internes (comité de direction et directions de projets) ainsi que les salariés de la direction ; et la vérification de l’efficacité des actions d’amélioration engagées.

Focus 30

projets à l’étude en 2012 dont 9 nouveaux

Les représentants des membres de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » réunis au siège du CNES, à Paris, en octobre 2012.

La Charte « Espace et catastrophes majeures » sous présidence CNES pour six mois À l’occasion du Comité directeur de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures », qui s’est réuni à Paris du 9 au 12 octobre 2012, le CNES a officiellement pris la présidence de cette organisation au nom de la France. Le mandat français sera marqué par l’ouverture de l’accès universel à la Charte. Aboutissement de la volonté commune d’un engagement solidaire et sans contrepartie financière, la Charte internationale est un accord entre agences spatiales disposant de satellites d’observation de la Terre en orbite. Lors de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, ces dernières, quelle que soit la région du monde touchée, s’engagent à délivrer gratuitement des images des zones sinistrées aux autorités locales et services de sécurité civile ainsi qu’aux Nations unies. Créée en juillet 1999 par le CNES et l’Agence spatiale européenne, la Charte rassemble aujourd’hui 15 agences spatiales. Elles en assurent la présidence à tour de rôle par périodes de six mois. En douze ans, elle a été activée à plus de 350 reprises et a contribué de nombreuses fois à l’efficacité des secours.

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 5 27/05/13 14:59 6 ÉDITORIAL Le CNES, vecteur d’innovation au service de l’emploi

En 2012, le CNES a une fois encore écrit une très grande page charge utile, ce qui constitue un nouveau record qui nous a de son histoire. Dans chacun de ses centres, les femmes et les permis de renforcer encore la place de la Guyane sur l’échiquier hommes qui font sa richesse ont en effet porté toujours plus spatial mondial. haut les couleurs de l’espace français, européen et mondial. Et au Siège à Paris où une politique ambitieuse en matière de Au Centre Spatial de Toulouse avec l’amarrage de l’ATV ressources humaines, de programmes, de budget et de com- Edoardo Amaldi à la Station Spatiale Internationale, le succès munication nous a permis de donner un nouvel horizon à nos de ChemCam et de SAM embarqués sur Curiosity à la surface activités, avec le très grand succès de la réunion au niveau de Mars, les performances de IASI-2 sur MetOp-B, la mise à ministériel du Conseil de l’Agence spatiale européenne à poste des troisième et quatrième Galileo ou encore le parfait Naples. fonctionnement de Pleiades 1B. C’estC’est donc uun CNES en très grande forme que j’ai trouvé lors À la Direction des Lanceurs à Paris avec le travail ddee fofondnd qui de ma nominominationn à sa présidence par le Conseil des Ministres a permis d’engager le programme Arianeiane 6 à partir du projet le 3 avril 20120133 et je veux rendre hommage à mon prédécesseur, présenté par le CNES, quiq i estest le seul qui nous permettra d’être Yannick d’Escatha,d’Esca ainsi qu’à son équipe de Direction pour leur toujours Numérouméro 1 mondial des lancements commerciaux au actionaction au courscours des dernières années, qui a permis ces avan- courscours de la prochaine décennie. céescées majeures.

Au Centre Spatial Guyanais avec pour la première fois, sept Nous allons continuercontin ces succès et toujours plus investir dans lancements d’Ariane 5, deux de Soyouz et un de Vega grâce l’accès à l’espace, lesle sciences de l’Univers, l’observation de la auxquels nous avons mis en orbite près de 75 tonnes de Terre, les applicationsapplication ou encore la défense et la sécurité. La plupart de ces programmesprogram se feront dans le cadre de coopéra- tions, qui nous permettentpermet d’enrichir nos champs de compé- tence, tout en démultipliantdémultiplia nos efforts financiers. C’est d’ailleurs sur ces coopérations queque met l’accent ce rapport d’activité.

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Jean-Yves Le Gall Président du CNES

Le CNES va aussi être un acteur majeur de notre diplomatie économique, pour accompagner l’action de nos industriels à l’exportation. En particulier, après avoir consolidé notre accès à l’espace, nous allons à présent réfléchir à la meilleure façon de garantir l’avenir de nos satellites commerciaux en nous inspirant de ce que nous avons fait pour définir Ariane 6.

Aujourd’hui, le CNES est un vecteur d’innovation au service de « Le CNES va aussi être un acteur majeur l’emploi. Pour remplir cette mission, nous devons avoir de l’ambition. Mais nous avons surtout rendez-vous avec l’avenir, de notre diplomatie économique, pour plus précisément avec 2020 qui est le point de convergence de accompagner l’action de nos industriels nos principaux programmes. C’est pour cela que j’ai proposé de structurer notre activité autour de ces deux accroches, ambition à l’exportation. » et 2020 et de la baptiser tout simplement Ambition 2020.

Au total, nous pouvons regarder demain avec confiance parce que le CNES est une référence incontestable. Dans l’exercice de mes fonctions, je m’emploierai sans relâche à ce qu’il soit toujours une ambition pour la France.

Jean-Yves Le Gall Président du CNES 30 avriavrill 22013013

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 7 27/05/13 14:59 8 Le journal de l’année 2012

26 janvier La journée Recherche & Technologie sur les Systèmes orbitaux organisée par le CNES à 2 août Toulouse s’est conjuguée au futur proche : Ariane 5 fête son 50e succès évolution des filières plateformes, technologies consécutif depuis 2003. innovantes, satellites nouvelles générations, etc.

23 mars Lancement du cargo spatial européen ATV Edoardo Amaldi. Le 29 mars, il s’est amarré à l’ISS avec pour mission la livraison d’air, d’eau, de carburant, etc. Le 3 octobre, il s’est désintégré par combustion au-dessus du Pacifique Sud. Le Centre de contrôle de l’ATV, situé au CNES à Toulouse, a suivi toute sa mission. 6 août Curiosity, le rover de la mission américaine Mars Science Laboratory, s’est posé sur Mars où il doit visiter en détail le cratère Gale. Ce gros véhicule embarque, entre autres, deux instruments français – ChemCam et SAM – pour l’étude de l’atmosphère et du sol martiens.

13 février 25-28 juin Le premier lancement de Vega depuis Toulouse Space Show, une vitrine des applications le Centre spatial guyanais est une pleine spatiales. Cette 3e édition a mis sous les projecteurs réussite. Il a mis sur orbite deux satellites et la dynamique du secteur spatial en Midi-Pyrénées. sept nanosatellites parmi lesquels Robusta, L’Italie, représentée par l’agence spatiale italienne développé par l’université de Montpellier 2 (ASI), a été l’invitée d’honneur avec une exposition avec le concours du Centre spatial de Toulouse. retraçant les 50 ans de son histoire spatiale.

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 8 27/05/13 14:59 rapport d’activité 9 2012

5 septembre Les ballonniers du CNES mènent campagne aux Baléares. Ils conduisent la première session de la mission Bamed (Ballon en Méditerranée). Il s’agit d’étudier des événements intenses liés au cycle de l’eau (pluies cévenoles, crues soudaines dans le Sud de la France, Espagne, Italie). Une quinzaine de ballons ont été lâchés depuis Minorque.

21-22 novembre Les décisions prises à Naples lors du Conseil ministériel de l’ESA sont une preuve du volontarisme de l’Europe dans le domaine spatial et sur les lanceurs en particulier. La filière Ariane se dotera d’un nouveau lanceur, Ariane 6 (PPH), qui prendra le relais de la version améliorée d’Ariane 5.

12 octobre 17 septembre Depuis la Guyane, Soyouz met sur orbite Lancement de l’instrument Iasi-2 à bord du deux nouveaux satellites de la constellation satellite Metop-B d’Eumetsat. Ce sondeur européenne de navigation par satellite Galileo. mesure une vingtaine de composés atmosphériques deux fois par jour en tous points du globe. 10 octobre Le CNES a pris officiellement, au nom de la France, la présidence de la Charte 2 décembre internationale « Espace et catastrophes Soyouz met sur orbite le satellite majeures » pour une durée de 6 mois. d’observation de la Terre Pleiades 1B, La quinzaine d’agences spatiales participantes 12 mois après Pleiades 1A. Le CNES s’engagent à délivrer gratuitement des est le maître d’ouvrage et architecte images des zones sinistrées aux services système des satellites Pleiades. de secours ainsi qu’aux Nations unies.

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 9 27/05/13 14:59 10 Le Conseil d’Administration Au 30 avril 2013

Président Jean-Yves Le Gall

Membres nommés Membres choisis en raison de leur compétence en qualité de représentants de l’État dans le domaine d’activité du CNES L’ingénieur général Jean-Luc Vo Van Qui Edwige Bonnevie Représentant du Premier ministre (en instance de nomination) Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies Directrice du Pôle Maîtrise des Risques du CEA Ministère de l’Économie et des Finances Geneviève Debouzy Élisabeth Verges Ingénieur émérite Représentant du ministre chargé de la Recherche Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Denis Maugars Direction générale pour la recherche et l’innovation (DGRI) Président-directeur général de l’Onéra Philippe Pujes François Jacq Représentant du ministre chargé de l’Espace Président-directeur général de Météo France Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Direction générale pour la recherche et l’innovation (DGRI), Membres élus par les salariés Chef du département des organismes spécialisés Jean-François Le Brun, CNES Paris/Les Halles Hélène Duchêne Gérard Lassalle-Balier, Centre spatial de Toulouse Représentant du ministre des Affaires étrangères Yves Bonamich, Centre spatial de Toulouse Ministère des Affaires étrangères Directrice des politiques de mobilité et d’attractivité Patrick Berger, Centre spatial de Toulouse Vincent Moreau José Golitin, Centre spatial guyanais Représentant du ministre chargé du Budget Olivier Bugnet, Direction des lanceurs Paris/Daumesnil Ministère délégué au Budget Sous-directeur, chargé de la 3e sous-direction Commissaire du gouvernement de la direction du Budget Éric Bernet Cécile Dubarry Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Représentant du ministre chargé de l’Industrie Direction générale pour la recherche et l’innovation (DGRI), Ministère du Redressement productif Chef du service Performance, financement et contractualisation Chef de service des technologies et de la société de l’information avec les organismes de recherche (SPFCO) à la Direction générale de l’industrie, des technologies de l’information et des postes Jean-Pierre Devaux Représentant du ministre chargé de la Défense Délégation générale pour l’Armement, Directeur des Systèmes de forces et des stratégies industrielle, technologique et de coopération

A13920_CNES_RA2012_2-11-PRESIDENT_v2.indd 10 27/05/13 14:59 rapport d’activité 11 2012 L’organigramme Au 30 avril 2013

Annie Targa Contrôleuse générale d’État Jean-Luc Dumay Agent comptable principal Jean-Yves Le Gall Président

Henry de Roquefeuil Conseiller militaire Coordonnateur de l’équipe Défense Joël Barre Directeur général délégué

Marc Pircher Thierry Duquesne Laurent Germain Pierre Dentand Direction du Direction de Direction Direction Centre spatial la prospective, financière des services de Toulouse de la stratégie, comptables des programmes, de la valorisation et des relations internationales

Michel Eymard Pierre Tréfouret Pierre Ulrich Isabelle Rongier- Direction Direction de la Direction des Pomagrzak des lanceurs communication ressources Inspectrice Générale externe, de humaines, des Direction l’éducation relations sociales de la fonction et des affaires et de la d’inspection publiques communication générale et qualité interne

Bernard Chemoul Bernard Luciani Geneviève Campan Jean-Marc Astorg Direction du Fonctionnaire Direction Direction Centre spatial de sécurité du système des achats, guyanais de défense d’information recettes externes Direction centrale et affaires de la sécurité juridiques

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LE CNES, L’AGENCE SPATIALE FRANÇAISE AU RAYONNEMENT INTERNATIONAL

La France est la seconde puissance spatiale mondiale mesurée à l’aune de l’effort par habitant. Elle est un des rares pays européens à posséder une politique spatiale autonome. L’investissement permanent du CNES dans l’innovation est un atout qui permet à la France de se maintenir parmi les premières nations spatiales du monde. Recherche et technologie, démonstrateurs, avant-projets, nouvelles méthodes et outils font de l’agence spatiale française une référence reconnue par ses partenaires : autres agences spatiales, organismes et laboratoires de recherche, industriels, sociétés de services à valeur ajoutée… Le CNES invente les systèmes orbitaux et les lanceurs de demain qui répondront toujours mieux aux besoins de la société et à ceux de la connaissance (origine de l’Univers et de la vie, compréhension du système Terre…).

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 12 27/05/13 15:20 A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 13 27/05/13 15:20 14 Cinq axes stratégiques pour une politique spatiale ambitieuse

L’AUTONOMIE D’ACCÈS À L’ESPACE, UN ENJEU DE SOUVERAINETÉ

L’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe repose sur le Centre spatial guyanais (CSG), site de lancement de l’Europe, et sur une gamme de trois lanceurs : Ariane 5, Soyouz et Vega. L’enjeu est aujourd’hui, pour le CNES et l’Agence spatiale européenne, de faire progresser la compétitivité des systèmes de lancement et, en particulier, de la filière Ariane. D’ici 2021, l’Europe disposera – sous réserve de confirmation lors de la prochaine Conférence de l’ESA au niveau ministériel de 2014 – d’un lanceur de nouvelle génération, Ariane 6. Le CNES et l’ESA, en charge de son développement, ont pour objectif de concevoir un lanceur adapté à un environnement concurrentiel de plus en plus actif.

LA PLANÈTE TERRE SOUS LE REGARD CONSTANT DES SATELLITES

L’étude de la Terre et de l’environnement depuis l’espace est au cœur des enjeux scientifiques et sociaux du XXIe siècle. Le CNES s’est très tôt investi dans ces missions d’observation aujourd’hui opérationnelles. En fournissant des données d’observation fiables et continues, complémentaires des informations issues de capteurs au sol ou en mer, les systèmes spatiaux conçus par le CNES ou avec son aide s’imposent dans tous les domaines : océanographie opérationnelle, étude du climat et météorologie, étude des surfaces continentales, Terre solide. Le CNES est un des initiateurs aux côtés de la Commission européenne du programme Copernicus (ex-GMES, Global Monitoring for Environment and Security) débuté en 2000 pour fédérer et rationaliser les activités européennes d’observation de la Terre.

Illustration d’un décollage du futur lanceur Ariane 6 depuis le Centre spatial guyanais.

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LES TÉLÉCOMMUNICATIONS SPATIALES AU SERVICE DU GRAND PUBLIC

Le CNES est au cœur de l’essor de l’économie numérique. Son rôle : faire émerger et valider les technologies spatiales que les industriels et les opérateurs mettront en œuvre. Le défi actuel porte sur l’apport du très haut débit par satellite, notamment dans les zones rurales. Télévision haute définition, 3D ou sur mobile, Internet à haut et très haut débit, fixe et mobile, doivent être accessibles partout et par tous. L’action du CNES dans ce domaine ouvre la voie à la création d’une filière industrielle dynamique ainsi qu’à d’importantes retombées commerciales en France, en Europe et à l’international dans les prochaines années.

DES CAPACITÉS SPATIALES POUR LA SÉCURITÉ ET LA DÉFENSE DES CITOYENS

Le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale pour la période 2014-2020 fournira les axes stratégiques qui détermineront les priorités des prochains investissements en spatial de défense. L’observation optique très haute résolution, L’UNIVERS, UN MONDE INFINI les télécommunications sécurisées, l’interception des signaux À EXPLORER SANS RELÂCHE électromagnétiques ainsi que la détection et l’alerte des tirs de missiles balistiques font actuellement l’objet de travaux. L’exploration spatiale va à la découverte d’un monde sans Le CNES travaille étroitement, au sein de l’équipe Défense, avec limite – l’Univers – pour y chercher des réponses aux questions la Direction générale de l’armement (DGA) et le Commandement fondamentales de l’humanité sur l’origine de la vie, du système interarmées de l’espace, pour mettre au point des systèmes solaire, des galaxies… Des mondes inattendus ont été spatiaux le plus souvent à usage dual, civil et militaire. découverts et les nouvelles missions remettent parfois en cause les résultats antérieurs. La connaissance progresse mais seule une infime partie de l’Univers a été explorée. Les missions dédiées aux sciences de l’Univers sont le fait de coopérations internationales entre agences spatiales et scientifiques. Le CNES soutient la communauté scientifique nationale dans la réalisation d’instruments de pointe qui seront embarqués à bord de satellites ou de sondes à destination de Mars, du Soleil ou de planètes encore plus lointaines et inconnues.

Centre de contrôle des satellites Elisa dans les bâtiments de la DGA à Creil.

Pouponnière d’étoiles observée par le satellite Herschel.

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Le Centre de contrôle ATV CC à Toulouse est chargé de mettre en place le plan de mission, préparer et valider les outils Le Centre spatial de contrôle et suivre les différentes phases de Toulouse de vol de l’ATV.

Implanté en Midi-Pyrénées depuis 1968, le plus grand centre LES SUCCÈS TECHNIQUES DE 2012 technique et opérationnel du CNES, avec 1 800 personnes dont 80 % d’ingénieurs, étudie, conçoit, développe, réalise, - La recette en vol d’Elisa (démonstrateur de quatre micro- met à poste, contrôle et exploite les systèmes orbitaux. satellites dédiés au renseignement d’origine électromagné- Sa force repose sur la maîtrise de technologies complexes tique), de Pleiades 1A (satellite d’observation optique de et sur la synergie qu’il entretient avec la communauté spatiale nouvelle génération) et de l’instrument Iasi-2 (interféromètre qui l’entoure : maîtres d’œuvre industriels, PME-PMI, infrarouge) sur Metop-B et la mise en orbite de Pleiades 1B laboratoires et centres de recherche, universités, écoles confirment une expertise forte et reconnue par ses parte- d’ingénieurs et institutionnels. naires dans les domaines du sondage atmosphérique et de l’optique haute résolution. - Les opérations d’amarrage et de rentrée atmosphérique DES COMPÉTENCES AU SERVICE parfaitement réussies sur l’ATV-3 (véhicule de transfert DE LA PERFORMANCE automatique européen qui ravitaille la Station spatiale internationale) et la désorbitation du satellite Télécom 2 de Les compétences les plus essentielles sont rassemblées à Toulouse pour répondre aux besoins des projets orbitaux :

ingénierie système, architecture plateforme et véhicules, Essai de vide-thermique et soleil de l’interface instrumentation charge utile, segment sol, traitement et MEGS (Mécanisme d’entraînement du valorisation des données, opérations sur les systèmes générateur solaire)/GS (Générateur solaire) du satellite Taranis. spatiaux et les ballons… Avec la ferme volonté de maintenir la maîtrise de bout en bout des projets orbitaux, le Centre spatial de Toulouse conduit ainsi un large éventail d’activités : - recherche et développement ; - développement de systèmes orbitaux nationaux ou en coopération multilatérale ; - opération, mise et maintien à poste des systèmes orbitaux qui lui sont confiés ; - exploitation de données et de centres de mission théma- tiques ; - surveillance de l’espace et contrôle de la conformité des systèmes orbitaux à la loi spatiale.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 16 27/05/13 15:20 rapport d’activité 17 2012

L’équipe du Fimoc, au Centre spatial de Toulouse, assure la surveillance et la programmation des instruments français. Elle récupère et traite aussi les données scientifiques recueillies sur Mars.

télécommunications illustrent notre maîtrise des opérations complexes en orbite. - La qualification opérationnelle du Fimoc, centre d’opération de l’instrument ChemCam (la caméra laser du rover Curiosity), couronne le succès de la participation française à la mission Mars Science Laboratory de la NASA. - Les campagnes Traqa et Bamed d’étude du bilan atmos- phérique et du cycle de l’eau dans le bassin méditerranéen démontrent une fois encore ses savoir-faire dans le domaine des ballons. - Le lancement de Robusta, un nanosatellite entièrement conçu et réalisé par des étudiants de l’université de Montpellier, renforce son implication dans l’enseignement supérieur.

DES RENDEZ-VOUS EN RÉGION

La journée R&T, qui rassemble chaque année plus de 500 personnes, lance traditionnellement en janvier une année riche de rendez-vous en Midi-Pyrénées. Avec plus de 1 000 participants internationaux, la 3e édition du Toulouse Space Show a confirmé l’attractivité et la richesse du territoire régional dans le domaine spatial et en particulier celui des applications. Un effort tout particulier a été fait pour donner à voir une image renouvelée des activités spatiales au grand public, à travers une participation active au festival des savoirs La Novela, au cycle cinématographique « L’Odyssée de l’espace », à des rendez-vous dans les centres culturels de quartiers de Toulouse ou en différents lieux de la région (Cordes, Marciac, Gimont…).

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 17 27/05/13 15:20 18 La Direction des lanceurs

En plus de 40 ans, la Direction des lanceurs (DLA) du CNES DE NOUVELLES SYNERGIES a déployé une expertise exceptionnelle dans le développement ENTRE LA DLA ET L’ESA des lanceurs et des moyens sol associés. Elle a conduit, pour le compte de l’Agence spatiale européenne (ESA), toutes les Voici un an que les Directions des lanceurs du CNES et de évolutions de la filière Ariane et l’implantation de Soyouz en l’Agence spatiale européenne – soit 320 personnes – sont Guyane. Le développement de Vega a également bénéficié installées sur un même site à Paris dans le 12e arrondissement. de son savoir-faire. Ce rapprochement a permis de franchir une nouvelle étape La Direction des lanceurs est engagée aujourd’hui dans l’avenir dans l’intégration des équipes qui avait débuté en 2009. d’Ariane au sein d’une équipe intégrée CNES-ESA. Elle apporte Une équipe projet commune construit l’avenir des lanceurs son assistance et son expertise à l’ESA, responsable du européens. La future génération, en particulier Ariane 6, est management du nouveau programme de développement spécifiquement conçue pour que l’Europe continue à disposer décidé lors de la Conférence de l’ESA au niveau ministériel d’un accès autonome à l’espace. Cet enjeu stratégique de novembre 2012 (décisions à confirmer en 2014) : un lanceur s’appuie aujourd’hui sur des considérations nouvelles, Ariane 5 ME adapté, un lanceur Ariane 6 et des « communalités », directement liées à la concurrence internationale. Concevoir à savoir, notamment, un étage supérieur commun. rapidement un lanceur moins cher à fabriquer et à exploiter qu’Ariane 5 ECA, tel est le défi que doit relever la Direction des lanceurs du CNES en étroite coopération avec l’ESA.

L’expérience du télétravail Le premier accord local sur le télétravail négocié au CNES a été mis en œuvre à la Direction des lanceurs en janvier 2012. 55 % du personnel du site de Paris/Daumesnil y a souscrit. Un jour par semaine, sauf le lundi et le vendredi, chacun travaille à domicile grâce à un accès sécurisé à ses applications métier. Un accompagnement spécifique a été mis en place pour que salariés La salle dédiée à la préparation des futurs lanceurs – recherche et technologie, et managers apprivoisent ce nouveau mode avant-projets, Ariane 6 – est équipée des toutes dernières technologies de travail, source d’efficacité et de bien-être, en matière d’ingénierie concourante et de travail collaboratif. sans altérer l’esprit d’équipe de la DLA. C’est dans cette salle que Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a été accueillie lors du dernier lancement Focus d’Ariane 5 de l’année, le 19 décembre 2012.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 18 27/05/13 15:20 rapport d’activité 19 2012

DES MOYENS TECHNIQUES PUISSANTS POUR IMAGINER LE FUTUR Focus

Les équipes du CNES disposent sur leur nouveau site de Paris/Daumesnil d’une salle dédiée aux travaux de préparation du futur. Appelée Pénélope (Plateforme d’évaluation numérique de l’environnement lanceur et optimisation des paramètres d’étagement), cet espace réunit tous les moyens informatiques nécessaires aux ingénieurs pour travailler en ingénierie concourante, quelle que soit leur discipline : propulsion, avionique, structure et matériaux, trajectoires, installations au sol, etc. Chacun dispose d’une console dédiée pour effectuer ses propres calculs et simulations. Les résultats sont accessibles en temps réel aux autres participants de manière à progresser Lancements : par itérations successives. Un concept peut par conséquent le spectacle va commencer ! être validé ou invalidé en quelques heures avant de l’approfondir. Après une interruption liée à son déménagement C’est ainsi que de nombreux schémas d’architecture ont d’Évry (Essonne) à Paris, la Direction des été étudiés afin de définir le lanceur de nouvelle génération lanceurs a repris une habitude bien ancrée dans ses pratiques : la retransmission des lancements qui succédera à Ariane 5. L’étude des coûts de développement, effectués depuis le Centre spatial guyanais, de production et d’exploitation est menée en parallèle. quand l’horaire est compatible avec la venue du public dans les locaux du CNES. Les salariés du CNES, de l’ESA et leurs familles ont assisté au VA209 d’Ariane 5 du 28 septembre 2012. Internautes et blogueurs dessinateurs passionnés d’espace étaient aussi de la partie.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 19 27/05/13 15:21 20 Le Centre spatial guyanais

Au Centre spatial guyanais (CSG), le CNES représente l’État français, État de lancement. Ses responsabilités sont multiples : - organiser et coordonner les campagnes de lancement ; - acquérir et traiter les mesures liées aux lancements (localisation, télémesure, optique), avec le concours des stations en aval ; - élaborer et mettre en œuvre les mesures de sauvegarde sol et bord, de protection de l’environnement et de sûreté- protection sur l’ensemble de la base spatiale. Autorité de conception de tous les moyens sol opérationnels sur le site, le CNES est également le propriétaire foncier de l’ensemble du site spatial de Guyane.

LANCEMENTS : UNE ANNÉE 2012 EXCEPTIONNELLE

Pour le Centre spatial guyanais, l’année 2012 restera dans l’histoire comme la première année effective d’exploitation, au niveau de l’Équateur, de trois lanceurs complémentaires : Ariane 5, Soyouz et Vega. L’année a aussi été exceptionnelle avec dix lancements, le nombre le plus élevé jamais atteint : - premier vol de Vega, le dernier-né des lanceurs européens, parfaitement réussi et à l’heure prévue le 13 février ; - 7 lancements Ariane 5 dont celui de l’ATV-3 Edoardo Amaldi, le véhicule de transfert automatique européen qui ravitaille la station spatiale internationale (ISS) en nourriture, eau et oxygène, mais aussi en ergols et pièces de rechange. Le niveau de fiabilité démontré en vol du lanceur Ariane 5 est élevé, très supérieur à celui obtenu avec Ariane 4 à la fin de son exploitation, ce qui lui donne un atout commercial essentiel ; - 2 lancements Soyouz ont permis de mettre en orbite deux autres satellites de la constellation européenne Galileo et le satellite d’observation de la Terre, Pleiades 1B.

Jules Verne aurait-il pu l’imaginer ? Ariane 5 a fait plusieurs fois le tour du monde en 80 jours avec 5 vols successifs !

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 20 27/05/13 15:21 rapport d’activité 21 2012

De nombreuses pratiques de télémédecine sont déjà opérationnelles en Guyane. D’autres projets sont en cours de définition : utilisation de l’imagerie spatiale pour la prédiction des maladies vectorielles (paludisme, dengue…), programmes de prévention et d’éducation thérapeutique, campagnes de dépistage du VIH, de l’hypertension et du diabète.

TÉLÉMÉDECINE EN GUYANE : DES SOLUTIONS DE PLUS EN PLUS ADAPTÉES

Organisé le 4 octobre 2012 par le CNES, l’Agence régionale entre les différents professionnels de santé. Il doit aussi de santé et le Centre hospitalier de Cayenne, le colloque permettre de décloisonner les différents secteurs de la chaîne international « La télémédecine opérationnelle en Guyane » de soins (hôpitaux, centres de soins, médecins libéraux) pour a fait le bilan des différents usages de la télémédecine, mise une meilleure prise en charge des patients où qu’ils soient. en œuvre en Guyane en 2000. Une centaine de personnalités 20 sites sont équipés et les usages se spécialisent de plus du domaine médical, institutionnel et industriel y ont assisté. en plus : téléconsultations et télé-expertise, télé-échographie, Le développement des moyens de communication est es- télé-dialyse et télé-épidémiologie avec l’utilisation de l’imagerie sentiel. Il doit favoriser le partage des informations médicales spatiale.

Focus CLASSE DE MER SCIENTIFIQUE, UNE PREMIÈRE EN GUYANE

Le CNES et le Rectorat de Guyane ont organisé, du 15 au 20 octobre 2012, le premier projet pédagogique en mer sur le catamaran Guyavoile. L’objectif pour les élèves : travailler sur des projets pédagogiques proposés par le CNES (Un ballon pour l’école, Argonautica, Calisph’Air) et étudier l’environnement marin au large de la côte guyanaise et dans l’estuaire de l’Oyapock. Par ailleurs, il s’inscrit dans le cadre des programmes scolaires d’histoire, de géographie et de sciences.

Production de confitures dans l’entreprise « Délices de Guyane » soutenue par la mission Guyane.

Le CNES, un partenaire majeur du développement économique de la Guyane En complément de sa mission principale liée aux activités spatiales et de coordination des opérations du Centre spatial guyanais, le CNES a souhaité renforcer ses actions d’aide au développement économique de la Guyane. La mission Guyane du CNES, créée en janvier 2000, est chargée de la relation avec les porteurs de projet. Elle propose et accompagne des projets et actions devant contribuer au développement économique local à partir des axes stratégiques et politiques retenus par l’État et la région Guyane. Elle gère également une douzaine de conventions signées avec les collectivités locales (mairies et communautés de communes), ce qui permet des liens privilégiés avec 22 communes de Guyane. Parmi plus de 50 projets financés, citons : - la mise en place d’un atelier automatisé de stores ; - l’acquisition d’un centre innovant de taille de charpentes de bois ; - la création d’un commerce de produits surgelés et frais sur le Haut Maroni ; Les lycéens participant à la première classe de mer - l’aménagement des berges d’Iracoubo ; scientifique à bord du catamaran Guyavoile. - la réalisation de travaux de la lagune d’assainissement de la commune de Saint-Georges.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 21 27/05/13 15:21 22 Une gestion des ressources humaines active

NOUVEL ACCORD SUR L’ÉGALITÉ LA GESTION DES COMPÉTENCES PROFESSIONNELLE ET LA CONCILIATION INDIVIDUELLES : UNE DÉMARCHE ENTRE VIE PROFESSIONNELLE ET VIE TRÈS OPÉRATIONNELLE FAMILIALE Comme tous les acteurs économiques, le CNES doit s’adapter Le CNES conduit, avec les organisations syndicales, une à l’évolution de son environnement, voire l’anticiper. C’est une politique volontariste et concertée en faveur de la promotion obligation pour continuer à faire partie des leaders mondiaux de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes du secteur spatial. Mieux connaître le capital de compétences dans l’entreprise depuis la signature de deux accords en de ses salariés s’est imposé comme une démarche essentielle 2004 et 2009. Ce troisième accord négocié en 2012 est au maintien de sa capacité d’innovation. L’objectif : mettre en entré en application le 1er février 2013. adéquation les besoins du CNES et les souhaits des salariés, Les deux premiers accords ont conduit à des progrès tout en tirant mieux parti des savoir-faire de chacun. sensibles dans les domaines de la mixité des emplois, de Entreprise en 2010, cette démarche dite de « gestion des l’égalité salariale, du développement de carrière et de la compétences individuelles » a été proposée à l’ensemble conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. Dans des salariés en 2012. Chacun est invité à réaliser son profil le présent accord, le CNES s’engage à poursuivre son action (quels sont ses savoirs et savoir-faire) à partir du référentiel pour garantir une égalité de traitement entre les hommes et de 500 compétences du CNES, centré sur les connaissances les femmes, mais aussi favoriser l’évolution des comporte- techniques métier et transversales. Cette nomenclature ments, généralement induits par des représentations socio- appelée « constellation des compétences » a fait l’objet d’un culturelles extérieures à l’entreprise. important travail collectif entre l’équipe RH et un panel de Quelques domaines d’action : sensibilisation du manage- référents métiers internes. Début 2013, 40 % des salariés ment, mixité de l’emploi et du recrutement, égalité salariale, avaient participé à la démarche. accès aux postes de direction, prise en compte de la vie per- Chaque salarié est responsable de son propre dossier. L’outil sonnelle dans l’organisation des réunions, des missions et a vocation à être utilisé pour objectiver les parcours profes- des déplacements. sionnels, favoriser la mobilité, préciser les besoins de recrutement, identifier les besoins de formation, adapter l’accompagnement des salariés.

Le taux global de mobilité du CNES reste soutenu. En effet, le maintien au-delà de 10 % de ce taux nous permet de garantir l’échange et l’accroissement de nos compétences, mais égale- ment la confirmation d’une politique de parcours professionnel.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 22 27/05/13 15:21 rapport d’activité 23 2012

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Taux global de mobilité (hors réorganisations) 9,8 % 12,2 % 13,8 % 13,1 % 11,7 % 11,3 % 10,8 %

dont :

Géographique (inter centres) 1,9 % 2,2 % 2,1 % 1,2 % 1,6 % 2,0 % 2,3 %

Fonctionnelle (in situ) 7,7 % 9,9 % 11,5 % 11,6 % 9,9 % 9,0 % 8,2 %

Vers l’extérieur du CNES (selon accord mobilité) 0,2 % 0,1 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,3 % 0,3 %

EFFECTIF MOYEN EN ÉQUIVALENT TEMPS PLEIN (ETP) 2011

(1) CDI CNES CDD/ENF Total Nature effectif / Site Cadres Non-cadres Cadres 2011 Paris/Les Halles 144,0 43,2 0,0 187,2 Paris/Daumesnil 186,2 38,8 3,2 228,2 Kourou 162,8 100,6 4,8 268,2 Toulouse 1 375,7 332,2 15,3 1 723,2 Total par nature & général 1 868,7 514,8 23,3 2 406,8 Total CNES 2 406,8 dont femmes 874,5 dont hommes 1 532,3

EFFECTIF MOYEN EN ÉQUIVALENT TEMPS PLEIN (ETP) 2012

(1) CDI CNES CDD/ENF Total Nature effectif / Site Cadres Non-cadres Cadres 2012 Paris/Les Halles 146,7 43,5 0,0 190,2 Paris/Daumesnil 182,0 33,6 1,3 216,9 Kourou 167,1 99,5 3,0 269,6 Toulouse 1 390,3 317,3 7,3 1 714,9 Total par nature & général 1 886,2 493,8 11,6 2 391,6 Total CNES 2 391,6 dont femmes 865,0 dont hommes 1 526,6

(1) ENF : salariés européens non français sous contrat à durée déterminée.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 23 27/05/13 15:21 24 COMMUNICATION EXTERNE Valoriser l’utilité du CNES et expliquer les bénéfices de l’espace

La communauté de communication du CNES est organisée pour être au rendez-vous de tous les publics de l’espace avec une attention particulière pour les jeunes et les enseignants. Le CNES a, en effet, pour mission d’attirer les jeunes vers les filières d’excellence scientifiques. Enfin, celui-ci, financé en grande partie par l’État, doit rendre compte de son utilisation avec la transparence que la société est en droit d’attendre des acteurs du progrès scientifique.

DOUBLE COMPÉTENCE ET ANCRAGE TERRITORIAL

Le CNES veille à faire connaître le caractère unique de sa double compétence — comme agence et comme centre technique — qui rayonne sur tous les territoires où il est implanté et, plus globalement, au niveau national et européen. L’année 2012 a été une année de grands succès pour le CNES et un effort particulier a ainsi été conduit sur la communication de ceux-ci, notamment pour les lancements en Guyane (ATV, Vega, Pleiades…) en présence de nombreuses autorités françaises et internationales. De la même manière, il a organisé des événements de grande visibilité en son Centre spatial de Toulouse (colloques, Curiosity avec ses instruments français SAM et ChemCam…) auxquels ont été conviés de nombreux scientifiques. Retransmission en direct depuis la Cité de l’espace de l’atterrissage du rover Curiosity sur la planète Mars.

Simulateur de marche lunaire à la Cité de l’espace.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 24 27/05/13 15:21 rapport d’activité 25 2012

Atelier de fusées à eau lors de la 5e édition de l’opération « Espace au fil du fleuve » sur le fleuve Oyapock en Guyane.

« DE L’ESPACE POUR LA TERRE »

L’établissement s’adresse également au grand public et patrimoine, semaine de la langue française…). Point d’orgue en particulier aux jeunes à travers des opérations originales de ce partage avec le grand public, l’émission de Michel Drucker de médiation et de vulgarisation scientifique en région. « Une nuit dans l’espace » qui a été regardée par deux Depuis 2012, il propose au grand public l’accès au vol Zéro-G. millions de téléspectateurs. Le CNES sait aussi « sortir de ses murs » pour aller à la rencontre de ses publics : « Espace dans ma ville » en métro- pole, « Espace au fil du fleuve » en Guyane, Enjeux de l’espace UN ÉTABLISSEMENT aux Mureaux (5 000 personnes), C-Space à Biscarosse, ou CONNECTÉ AU MONDE encore en participant au Toulouse Space Show. Il noue des partenariats avec des centres culturels (Musée de l’air et Le CNES exploite également les canaux virtuels pour toucher de l’espace, Universcience, Cité de l’espace, Cinémathèque le plus grand nombre : actualisation du site cnes.fr, le site de Toulouse…) et participe à des événements nationaux en francophone de référence sur l’espace. Il poursuit le dévelop- partenariat avec d’autres établissements scientifiques et/ou pement de ses relations avec les blogueurs et de sa présence culturels (fête de la science, journées européennes du sur les réseaux sociaux (facebook…).

Ouverture au public des vols en apesanteur à bord de l’Airbus A300 Zéro-G de la société Novespace.

A13920_CNES_RA2012_12-25_PRESENTATION.indd 25 27/05/13 15:21 26

ACCÈS À L’ESPACE

En 2012, et pour la première fois dans l’histoire de l’Europe spatiale, trois lanceurs ont mis des satellites sur orbite à partir du Centre spatial guyanais : Ariane 5, Soyouz et Vega. Tous ont réussi leurs missions. Un sans-faute qui place les lanceurs européens et le CSG en très bonne position dans la concurrence que se livrent les plus grandes puissances spatiales mondiales. Pour conserver cet avantage dans les services de lancement et maintenir un indispensable accès autonome à l’espace, l’Europe s’est engagée dans le renouveau de la filière emblématique Ariane. Le Conseil ministériel de l’ESA de novembre 2012 a décidé d’un programme de préparation sur le développement d’un lanceur de nouvelle génération, Ariane 6, et la poursuite de l’évolution d’Ariane 5 dite « Ariane 5 ME adapté ». Un scénario pragmatique qui permettra de disposer d’une toute nouvelle Ariane à horizon 2021. Le CNES a défendu avec vigueur l’engagement de l’Europe dans le projet Ariane 6. Les travaux, réalisés dans le cadre de la préparation du futur et de la phase 1 du Plan d’investissements d’avenir, ont joué un rôle décisif dans la défense de la position française.

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 26 27/05/13 15:45 A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 27 27/05/13 15:45 28

Décollage du lanceur Ariane 5 ECA, VA209 le 28 septembre 2012 depuis le Centre spatial guyanais.

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 28 27/05/13 15:46 rapport d’activité 29 2012 ACCÈS AUTONOME À L’ESPACE 10 lancements en 2012 !

DES LANCEURS COMPÉTITIFS Pose du satellite Mexsat Bicentenario Sept lancements en 2012 et 53 réussites consécutives depuis sur l’adaptateur de 2003 pour Ariane 5, deux lancements en 2012 et quatre charge utile (ACU) du lanceur Ariane 5 réussites consécutives depuis 2011 pour Soyouz en Guyane et ECA, VA211. vol de qualification réussi pour Vega… L’année 2012 restera dans l’histoire comme l’année où, pour la première fois, l’Europe a proposé au marché une gamme de trois lanceurs et où le Centre spatial guyanais a atteint un record avec dix lancements. Le CSG est la seule base spatiale au monde à disposer de lanceurs opérationnels répondant à des besoins institutionnels et commerciaux aussi variés : satellites de télécommunications, de météorologie, d’observation, scientifiques, cargos à destination de la Station spatiale internationale… orbites géostationnaires, moyennes, basses, héliosynchrones… du plus petit des satellites au plus gros pouvant atteindre 20 tonnes au lancement…

Mise en orbite de 9 petits satellites dont LARES, le satellite scientifique de VV01 Vega 13 février 2012 l’Agence spatiale italienne, et ALMASat 1, le cubesat développé par l’université de Bologne (Italie). VA205 Ariane 5 ES Lancement et arrimage à la Station spatiale internationale du vaisseau cargo 23 mars 2012 ATV-3 Edoardo-Amaldi.

VA206 Ariane 5 ECA 15 mai 2012 Mise en orbite de deux satellites de télécommunications : JCSAT-13 pour l’opérateur japonais SKY Perfect JSAT Corporation, et VINASAT-2 pour l’opérateur vietnamien Vietnam Posts and Telecommunications Group (VNPT) dans le cadre d’un contrat clés en main avec l’américain Lockheed Martin Commercial Space Systems. VA207 Ariane 5 ECA 5 juillet 2012 Mise en orbite du satellite dédié à l’accès à Internet EchoStar XVII pour l’opérateur et fournisseur de services américain Hughes Network Systems et le satellite de météorologie MSG-3 pour l’organisation européenne Eumetsat. VA208 Ariane 5 ECA 2 août 2012 Mise en orbite de deux satellites de télécommunications : INTELSAT 20 pour l’opérateur international de satellites Intelsat et HYLAS 2 pour le nouvel opérateur européen de satellites Avanti Communications. VA209 Ariane 5 ECA 28 septembre Mise en orbite du satellite ASTRA 2F dédié principalement à la télédiffusion 2012 directe pour l’opérateur luxembourgeois SES et le satellite de télécommunications GSAT-10 pour l’agence spatiale indienne ISRO. VS03 Soyouz ST 12 octobre Mise en orbite de deux nouveaux satellites de la constellation européenne 2012 Galileo : IOV-2 (In-Orbit Validation) FM3 et FM4.

VA210 Ariane 5 ECA 10 novembre Mise en orbite de deux satellites de télécommunications : EUTELSAT 21B pour 2012 l’opérateur européen Eutelsat et Star One C3 pour le constructeur américain Orbital Sciences Corporation et l’opérateur brésilien Star One. VS04 Soyouz ST 1er décembre Mise en orbite du satellite d’observation de la Terre Pleiades 1B du CNES, réalisé 2012 sous la maîtrise d’œuvre d’Astrium.

VA211 Ariane 5 ECA 19 décembre Mise en orbite du satellite de télécommunications militaires Skynet 5D 2012 d’Astrium Services pour le compte du ministère britannique de la Défense et du satellite de télécommunications Mexsat Bicentenario pour le Secrétariat mexicain des communications et des Transports.

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 29 27/05/13 15:46 30 ARIANE 5 ME ADAPTÉ ET ARIANE 6 L’Europe réinvente Ariane

UN ACCORD MINISTÉRIEL QUI CONFORTE LA POSITION DE LA FRANCE

Ariane 5 domine le marché mondial des lancements de satellites le CNES et le DLR, l’agence spatiale allemande, ont publié un commerciaux. Mais les ambitions des concurrents américains, rapport conjoint sur la nécessité d’adapter les systèmes de russes, chinois sur le marché commercial, sont fortes et lancement à l’évolution du marché. Restait à trouver la meilleure poussent les acteurs européens du spatial à affirmer leur solution pour pérenniser Ariane. propre détermination. Ce fut tout l’enjeu du Conseil de Après de très longues négociations entre tous les acteurs l’Agence spatiale européenne au niveau ministériel qui s’est concernés, en France et en Europe, s’appuyant sur l’analyse tenu les 20 et 21 novembre 2012 à Naples (Italie). de plusieurs options, un accord a été trouvé et entériné lors Si le lanceur lourd Ariane 5 ECA fait la démonstration du Conseil de l’ESA. L’objectif principal de la France est de sa fiabilité, lancement après lancement, le concept atteint : acter le principe d’un lanceur Ariane 6 opérationnel des lancements doubles est fragile en raison de la masse à l’horizon 2021, tout en donnant son accord à la poursuite grandissante des satellites et de la diminution du nombre du développement d’un lanceur Ariane 5 ME adapté pour un de petites plateformes nécessaires à la réalisation de cette premier vol en 2017 ou au maximum douze mois plus tard. stratégie de lancement. Il deviendra de plus en plus difficile d’appairer deux satellites pour un lancement simultané dans la limite d’une masse totale de 9 à 10 tonnes. Cette contrainte QUELLES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES présente des risques à terme pour le modèle économique du POUR ARIANE 6 ? lanceur européen, et pour sa compétitivité. Consciente de cet état de fait, la France s’est sérieusement Le CNES a pour mission d’étudier constamment des posé la question de l’avenir d’Ariane 5 dès 2009. Un rapport architectures et des concepts innovants qui préfigurent les sur l’avenir de la filière européenne des lanceurs a été demandé systèmes de lancement du futur. Les travaux de préparation par les pouvoirs publics. Ce rapport préconisait que soit lancée du futur lanceur Ariane 6, qu’il a mené, ces trois dernières l’étude d’un lanceur de nouvelle génération. L’année suivante, années, ont été guidés par les finalités stratégiques suivantes : - satisfaire en priorité les besoins institutionnels dans le cadre de la politique européenne d’accès autonome à l’espace ; - réduire les coûts d’exploitation d’au moins 20 % pour maintenir le leadership du système de lancement européen tout en s’assurant de l’équilibre financier de la filière ; - améliorer la compétitivité et le savoir-faire technologique du tissu industriel français, au niveau européen et international, qu’il s’agisse des acteurs majeurs du secteur ou des PME-PMI. Des démonstrateurs technologiques ont été prproposésoposés dans le cadre du PIA dans le but de lever les pointsnts durs et de consolider le choix du concept PPH, retenu pparmiarmi ppluslus de 125 concepts étudiés par le CNES et ses partenairesres industriels ; Dans le domaine de la propulsion solide, les démonstrateursémonstrateurs en cours portent sur : - la maîtrise des instabilités de combustion ddeses moteurs à propergols solides ; - le développement de nouveaux procédés ddee coucouléelée dduu propergol pour les moteurs solides ; - la conception et le développement d’enveloppes ddee ppropulseursropulseurs en matériaux composites. L’avionique (équipements électriques et électroniques)iques) ffaitait ééga-galement l’objet de plateformes de tests pour mettrettre au pointpoint de nouvelles architectures et améliorer la fiabilité et la mise en œuvre de ces systèmes, tout en réduisant drastiquementnt lleureur coûtcoût..

Ariane 5 ME adapté (à gauche) et Ariane 6 PPH (à droite).

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 30 27/05/13 15:46 rapport d’activité 31 2012

Focus

Soyouz en Guyane a réussi ses deux vols effectués en 2012 Les équipes d’ingénieurs et de techniciens russes sont chargées de l’assemblage des étages du lanceur arrivé en pièces détachées de l’usine Le moteur Vinci 3 au banc d’essai. Le moteur de TsSKB, localisée à Samara en Russie. Ils Vinci a été retenu pour équiper l’étage vérifient également l’étanchéité des réservoirs et supérieur de la future version d’Ariane 5 ME. le bon fonctionnement des systèmes électriques (utiles notamment pour dialoguer avec la base de lancement). Le lanceur est ensuite érigé sur L’AVENIR DU LANCEUR ARIANE : son pas de tir et coiffé. Pour accueillir le lanceur russe en Guyane, UN PROGRAMME À TROIS COMPOSANTES le CNES a assuré la conception générale des installations de l’ensemble de lancement en Deux options ont été discutées : un lanceur Ariane ME (Mid- liaison avec les partenaires russes et européens, Life Evolution), privilégié par l’Allemagne, dérivé de l’actuelle la coordination des travaux, la conduite du chantier et des essais jusqu’à la qualification Ariane 5 ECA, d’une capacité d’emport de 12 tonnes en lance- technique. L’ensemble de lancement Soyouz est ment double, soit 20 % de plus ; un lanceur Ariane 6 totalement le 7e construit en Guyane sous la direction du CNES. nouveau, scénario défendu par la France, à lancement unique, plus flexible, plus performant et plus compétitif grâce au concept PPH (deux premiers étages à propulsion solide : PP, un étage supérieur à propulsion cryotechnique : H). L’environnement économique et financier européen ne permettant pas le développement simultané de deux lanceurs, un compromis a été acté. L’accord, qui doit encore être confirmé en 2014 lors du prochain Conseil européen de l’ESA, porte sur un programme en trois volets : - développer un lanceur Ariane 5 ME adapté, c’est-à-dire une amélioration d’Ariane 5 ECA, dont le premier lancement inter- viendrait au plus tard en 2018 et renforcerait Ariane 5 dans la compétition internationale jusqu’à l’arrivée d’Ariane 6 ; - travailler à une composante commune entre Ariane 5 ME adapté et Ariane 6 pour maximiser les synergies entre les deux lanceurs. À savoir un étage supérieur commun à propulsion cryotechnique (hydrogène et oxygène liquides) avec un moteur réallumable Vinci dans les deux cas ; - engager les activités propres à Ariane 6 : définition détaillée, coût, organisation industrielle, calendrier…

Le regroupement, à Paris dans le 12e arrondissement, des équipes de la Direction des lanceurs du CNES et de l’Agence spatiale européenne en charge des lanceurs contribue à l’efficacité des travaux qui donneront à la filière Ariane un nouvel avenir.

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 31 27/05/13 15:46 32 VEGA Vol inaugural réussi

2012, PREMIER VOL DE VEGA

Le dernier né des lanceurs européens a parfaitement réussi son envol le 13 février 2012. Lanceur léger, Vega complète la famille des systèmes de lancement européens pour répondre au marché des petites missions en orbite basse (aux environs de 700 kilomètres de la Terre), notamment scientifiques et d’observation de la Terre. Mais plus qu’un lanceur, Vega est un démonstrateur de nouvelles technologies au travers de son premier étage P80, avec un corps en composite à filament bobiné en époxyde de carbone et des vérins électromécaniques pour l’orientation de la poussée. Ces deux technologies serviront les activités de développement du lanceur de nouvelle génération. De même, la tuyère constitue une évolution des propulseurs à poudre (EAP) d’Ariane 5. Le P80 a été développé par le CNES qui, par ailleurs, a apporté son expertise à l’ESA aussi bien pour les installations au sol que pour le lanceur lui-même à travers des contrats spécifiques. Vega devrait assurer à l’avenir un à deux lancements par an, avec un maximum possible de quatre lancements sur une seule année. Transfert de l’étage P80 du lanceur Vega en zone de lancement pour son assemblage sur le lanceur.

Vega a parfaitement réussi son premier vol de qualification. La mise en orbite des microsatellites scientifiques Lares et AlmaSat-1 et de 7 nanosatellites est un succès. Focus

Vega, une coopération franco-italienne Développé et financé par l’Agence spatiale européenne, le programme Vega comprend le développement du lanceur et la construction d’unun Ensemble de lancement au Centre spatial guyanais.nais. La maîtrise d’ouvrage est assumée par une équipe intégrée basée à Frascati (Italie) et constituée de membres de l’ESA et des agencesces spatiales italienne et française. La Direction des lanceurs du CNES a participé à la missionn d’assistant à maître d’ouvrage pour le comptee ddee l’ESA ainsi qu’assuré la responsabilité des essaissais de qualification sol du système.

A13920_CNES_RA2012_26-33_ACCES_ESPACE.indd 32 27/05/13 15:46 Remplissage en ergol d’un satellite rapport d’activité au Centre spatial guyanais. 33 2012

Des ergols français sur un satellite américain ! Ce sera une première ! Le CNES et la NASA vont coopérer sur le thème du management des ergols cryotechniques (hydrogène et oxygène liquides). Si ces ergols sont très performants pour la propulsion, ils sont délicats à mettre en œuvre, car ils se réchauffent dans l’espace. L’objectif de cette coopération est de modéliser et de tester leur comportement en micropesanteur pour mieux les maîtriser. Sous réserve de la confirmation du programme par la NASA, le CNES va participer au démonstrateur technologique américain CSPT (Cryogenic Propellant Storage & Transfer) qui testera les techniques d’isolation et de stockage des ergols.

Focus

LA LOI SUR LES OPÉRATIONS SPATIALES APPLIQUÉE AU VOL DE QUALIFICATION

Le contexte spécifique au lancement de qualification du nouveau lanceur Vega a fait l’objet d’un accord entre l’ESA et le CNES, afin que ce dernier soit en mesure de délivrer à l’ESA une attestation de conformité. En effet, l’Agence spatiale européenne, en tant qu’organisme international, n’est pas opérateur de lancement au titre de la loi française relative aux opérations spatiales. Elle a toutefois proposé d’en respecter formellement les textes (décrets, réglementation technique et règlement des installations du Centre spatial guyanais), dans un objectif général de sécurité et afin de pouvoir délivrer à Arianespace un nouveau système de lancement conforme aux règles en vigueur. C’est dans cet esprit de coordination entre l’ESA et le CNES que la première attestation de conformité a été émise par le CNES pour le premier lancement de Vega.

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TERRE, ENVIRONNEMENT ET CLIMAT

La Terre est un système complexe. Les interactions sont incessantes entre la sphère minérale, l’eau sous toutes ses formes qui recouvre 70 % de la surface terrestre, l’atmosphère et le vivant. L’humanité est un élément de cet écosystème. Un élément actif qui transforme son environnement et parfois le met en péril. Les satellites conçus par le CNES et ses partenaires – autres agences spatiales, communauté scientifique – observent notre planète pour mieux comprendre son fonctionnement, l’ausculter et mieux la protéger. C’est en scrutant la Terre depuis l’espace et en exploitant les données fournies par les systèmes satellitaires qu’il est possible d’étudier l’ampleur du changement global du climat, de mesurer la hausse du niveau moyen des mers, d’établir des prévisions météorologiques mais aussi de visualiser localement les effets de l’activité humaine. Les coopérations ont été nombreuses en 2012. Grâce à la complémentarité des savoir-faire, la compréhension des océans est de plus en plus poussée, l’hydrologie spatiale devient une réalité, les mouvements du champ magnétique de la Terre seront bientôt cartographiés avec une précision inégalée et les puissants gaz à effet de serre seront quantifiés.

A13920_CNES_RA2012_34-43_TERRE.indd 34 27/05/13 16:35 A13920_CNES_RA2012_34-43_TERRE.indd 35 27/05/13 16:35 36 Étudier la dynamique des océans avec la NASA et l’ISRO

20 ANS D’ALTIMÉTRIE, UN ANNIVERSAIRE PARTAGÉ PAR LE CNES ET LA NASA

La mission TOPEX/Poséidon, lancée en 1992 et réalisée Durant ces deux décennies de progrès constant en altimétrie, conjointement par la NASA et le CNES, a initié une révolution la coopération technique entre les équipes du CNES et de la dans la connaissance et la compréhension du fonctionne- NASA/JPL (Jet Propulsion Laboratory), ainsi que la coopé- ment des océans dont l’influence sur le climat est détermi- ration scientifique entre les nombreux laboratoires impliqués nante. L’altimétrie, c’est-à-dire la mesure de la hauteur en France et aux États-Unis, ont été exemplaires et forment instantanée de la mer à l’aide d’un radar embarqué à bord l’ossature d’une communauté internationale extrêmement d’un satellite, permet de détecter de façon globale et immé- forte. Une célébration de ces 20 ans de progrès en altimétrie diate les fines variations de la topographie de surface des radar a eu lieu sous la forme d’un colloque scientifique à Venise océans. Ces variations reflètent la dynamique océanique, utile (Italie) en septembre 2012. à la météorologie et à la climatologie. C’est l’altimétrie qui a révélé une hausse du niveau moyen des mers de 3 mm par an en réponse au changement climatique. La mission TOPEX/Poséidon a été suivie par une lignée de successeurs : Jason-1 en 2001 et Jason-2 en 2008. Jason-2 a ainsi fait entrer l’altimétrie dans l’ère opération- nelle avec l’implication des agences américaine NOAA (agence pour l’étude de l’océan et de l’atmosphère) et européenne Eumetsat (organisation pour l’exploitation des satellites météorologiques). Les projets Jason-3 (prévu en 2015) puis Jason-CS 1 et 2 à partir de 2018 prolongeront ce partenariat international, tant sur le plan opérationnel que sur le plan technique, des deux côtés de l’Atlantique.

Anomalies du niveau de la mer observées par le satellite Jason (variations par rapport à la moyenne dans l’océan Atlantique).

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Focus

L’atoll Bassas da India dans l’océan Indien vu par le satellite Pleiades 1B.

Les progrès de l’altimétrie radar célébrés à Venise Près de 600 chercheurs et ingénieurs du monde entier se sont rendus à Venise, du 24 au 29 septembre 2012, pour célébrer « 20 ans de progrès de l’altimétrie radar » à l’initiative du CNES et de l’Agence spatiale européenne. De nombreux organismes parmi lesquels figuraient la NASA, la NOAA, l’Eumetsat, le Mercator Océan (centre français d’analyse et de prévision océanique) et le CLS (Collecte Localisation Satellites) ont participé à cet événement dédié à l’observation des océans et des terres émergées. Un bilan des avancées réalisées grâce à l’altimétrie radar dans des domaines tels que l’océanographie, la cryosphère, les processus côtiers et l’hydrologie, a été dressé. D’autres événements plus techniques ont été associés à ce colloque : la réunion annuelle du NOUVELLE AVANCÉE AVEC SWOT, groupe scientifique Jason/OSTST (Ocean PROCHAINE MISSION FRANCO-AMÉRICAINE Surface Topography Science Team), le workshop de l’International Doris Service (IDS), le workshop du projet COASTALT (l’altimétrie sur Le CNES et la NASA se tournent à présent vers la prochaine les zones côtières) ainsi que le 4e atelier innovation de rupture de l’altimétrie avec un nouveau concept scientifique du réseau Argo d’observation de technique : l’altimétrie interférométrique avec un radar inter- l’océan global à l’aide de balises dérivantes. féromètre en bande Ka. Cette technologie fournira une image bidimensionnelle avec une résolution horizontale sans pré- cédent, de l’ordre de 50-100 mètres, alors que l’altimétrie conventionnelle fournit des données ponctuelles le long de profils espacés de plusieurs dizaines/centaines de kilomètres. La voie est ouverte à une surveillance des eaux océaniques, mais surtout continentales (lacs et rivières), ce qui permettra de mieux conserver et exploiter la ressource en eau douce. Cette mission très ambitieuse – SWOT et son instrument KaRIN (Ka-Band Radar Interferometer) − est prévue pour 2020. La phase A de validation a été engagée côté CNES et le sera à la NASA dans le courant de l’année 2013. L’hydrologie conti- nentale depuis l’espace deviendra ainsi une réalité grâce à des mesures globales, systématiques et précises, inaccessibles actuellement. L’océanographie accédera à la dynamique « sub- méso-échelle », un facteur clé dans les mécanismes de transfert d’énergie dans la « machine océan » et essentiel pour la compréhension du climat de notre planète. La mesure interférométrique fournie par KaRIN générera un flux de données considérable qu’aucune mission actuelle n’atteint. Ce flux devra être transmis par de nouveaux moyens et analysé scientifiquement à travers de nouvelles chaînes de traitement à développer.

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Étudier la dynamique des océans avec la NASA et l’ISRO (suite)

SARAL/ALTIKA, UNE AVENTURE HUMAINE ET TECHNIQUE FRANCO-INDIENNE

Lancé le 25 février 2013, le satellite Saral/AltiKa de surveillance de l’environnement a rejoint les autres vigies de l’océan que La coopération se renforce sont Jason-1 et 2. Cette seconde coopération entre le CNES La France et l’Inde vont s’attacher à et l’agence spatiale indienne ISRO, après Megha-Tropiques, poursuivre et développer une coopération est un succès. Le CNES a développé la charge utile du satellite spatiale conduite avec succès depuis constituée de plusieurs instruments dont AltiKa, le radar plusieurs décennies entre les deux pays. altimètre/radiomètre. Ce nouvel altimètre est dédié à la mesure Une déclaration d’intention définit les priorités de la coopération franco-indienne de demain : précise de la topographie de la surface des océans. changement climatique, océanographie, Il est considéré comme un successeur de l’instrument RA-2 partage de données, échanges de jeunes embarqué sur le satellite Envisat de l’ESA. scientifiques, campagne ballons au service Pour la première fois dans l’histoire de l’altimétrie spatiale, de l’environnement et de la science, études conjointes dans les technologies satellites. un instrument utilise la bande de fréquences Ka (35 GHz). Cette fréquence élevée permet de bénéficier d’une meilleure résolution spatiale et verticale, améliorant ainsi l’observation des glaces, des zones côtières et des étendues d’eaux Focus continentales de la planète. AltiKa est couplé avec Doris, le système d’orbitographie précise, associé à un réflecteur laser afin de déterminer avec précision la position du satellite sur son orbite. La charge utile comprend aussi l’instrument Argos-3 de localisation, d’acquisition et de distribution de données environnementales. L’agence indienne a fourni la plateforme, assuré la maîtrise d’œuvre du satellite, son lancement ainsi que les opérations de mise et maintien à poste. La coopération avec l’ISRO fut véritablement une aventure humaine riche en découvertes réciproques de par la différence des cultures en matière technique et de gestion de projet.

A13920_CNES_RA2012_34-43_TERRE.indd 38 27/05/13 17:26 rapport d’activité 39 Satellite Saral en essai de vide 2012 thermique chez Thales Alenia Space.

Megha-Tropiques, la première mission franco-indienne, est destinée à l’étude de l’atmosphère tropicale (avec les trois composantes : humidité, précipitations et bilan radiatif). Elle a été lancée par l’ISRO le 12 octobre 2011. L’année 2012 a été consacrée à la mise au point et à la validation, par l’ISRO et le CNES, des traitements sols des trois instruments (MADRAS, SAPHIR, SCARAB). Suite à une anomalie de l’instrument MADRAS, un algorithme spécifique de reconstruction de données a également été développé conjointement par l’ISRO et le CNES, ce qui a permis de livrer, en mars 2013, les premiers produits MADRAS aux responsables scientifiques de la mission. Quant aux produits des instruments SAPHIR et SCARAB, ils sont mis à la disposition de tous les utilisateurs scientifiques depuis février 2013.

A13920_CNES_RA2012_34-43_TERRE.indd 39 27/05/13 16:35 40 La Terre solide observée par le CNES et l’Agence spatiale européenne

CHAMP MAGNÉTIQUE TERRESTRE, UNE COOPÉRATION CNES-ESA-LETI-IPGP

Le noyau de la Terre, d’un rayon d’environ 3 500 kilomètres, composantes du champ magnétique terrestre de manière est constitué de fer liquide pour ses deux tiers et abrite une optimale. De plus, grâce à cette configuration de mission et graine solide en son centre. Le noyau liquide est le siège d’une à une instrumentation de pointe, Swarm permettra de réaliser partie importante du champ magnétique terrestre qui empêche une cartographie de ces différents champs avec une résolution la partie dangereuse du rayonnement solaire d’atteindre la inégalée, sur une durée minimale de quatre ans. surface de la Terre. Seules les mesures par satellite permettent La contribution française comprend la fourniture par le CNES de cartographier dans sa totalité ce champ magnétique et ses des magnétomètres absolus développés par le Leti/CEA qui mouvements. Des secousses magnétiques (liées à la géody- équiperont les trois satellites, ainsi que l’expertise scientifique namo) concernant tout ou partie du noyau ont été observées sur les magnétomètres et la validation scientifique des sur des échelles de quelques années. données des magnétomètres par des équipes scientifiques La mission Swarm, approuvée par l’Agence spatiale euro- animées par l’IPGP (Institut de Physique du Globe de Paris). péenne en tant que 5e Mission d’Observation de la Terre, a Les satellites doivent être lancés par le lanceur unique Rockot pour objectif : d’identifier, cartographier et interpréter les au cours du second semestre 2013. différents champs magnétiques produits par la dynamo dans le noyau fluide, la lithosphère aimantée, les courants induits dans la Terre ainsi que les courants ionosphériques et magné- tosphériques. Ce sera l’étude la plus complète jamais entreprise du champ géomagnétique terrestre et de son évolution dans le temps.

DES INSTRUMENTS À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE

Swarm améliorera notre connaissance du système terrestre en apportant une nouvelle lumière sur l’évolution des processus qui se déroulent à l’intérieur du globe, mais aussi sur l’environnement Terre-Soleil. La configuration de cette mission est unique, car les trois satellites de la constellation Swarm, tous identiques,entiqu seront positionnés sur des orbites différentes. Cee concept pepermettrarmet de séparer les différentes

Caractérisation microvibratoire de la sonde Swarm.

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Le satellite Smos en préparation chez Thales Alenia Space à Cannes.

Synergies européennes pour la météorologie

SMOS, UN CADRE COOPÉRATIF ENTRE LE CNES, L’ESA ET LE CDTI ESPAGNOL Focus Bien que développée dans un objectif de recherche par l’ESA, le CNES et le CDTI espagnol (Centre pour le développement technologique industriel), la mission Smos, lancée en novembre 2009, est utilisée à des fins opérationnelles par les agences météorologiques. Conçue pour cartographier l’humidité des sols et la salinité des océans, cette petite sonde de 680 kilogrammes positionnée à 755 kilomètres de la Terre apporte en effet de nouveaux services : un nouvel éclairage sur les méandres du Gulf Stream, la prévision de la force de l’ouragan Sandy (novembre 2012), la mesure du déficit en eau en Europe de l’Ouest (mars 2012), des indicateurs de L’équipe CNES/Thales Alenia Space lors des tests sécheresse en Afrique et dans certains États des États-Unis, effectués sur Iasi à Cannes. la prévision de crues éclair,… En raison de ces succès, sa durée de vie a été prolongée au moins jusqu’en 2015. Iasi-2 lancé, Iasi NG approuvé Lancé le 17 septembre 2012, le satellite Metop-B a emporté à son bord le deuxième exemplaire de l’instrument Iasi (Interféromètre atmosphérique de sondage infrarouge). Iasi-2 a été développé par le CNES en collaboration avec l’organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques, Eumetsat. Les sondeurs atmosphériques Iasi (embarqués sur Metop-A en octobre 2006 et toujours opérationnels) et Iasi-2 alimentent quotidiennement les modèles numériques de prévision météorologique et contribuent à l’étude de l’évolution de la composition atmosphérique. Le Conseil d’administration du CNES d’avril 2012 a L’épaisseur de la glace de mer dans la mer de Laptev, à la fin de approuvé le développement du programme Iasi NG, l’hiver dernier (20 avril 2012), déterminée grâce au satellite Smos. successeur de Iasi.

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FRANCE-ALLEMAGNE Un intérêt commun pour l’étude des gaz à effet de serre

MERLIN, ENTENTE BILATÉRALE POUR MAÎTRISER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

En 2009, le CNES et la communauté scientifique française ont démarré une coopération nouvelle avec le DLR, l’agence spatiale allemande, et les scientifiques allemands partenaires, dans l’objectif de développer une mission innovante dédiée à l’étude du climat. Le projet, baptisé Merlin, vise à mesurer

précisément la quantité de méthane (CH4) présente dans l’atmosphère ainsi que ses variations spatiales et temporelles. Ses observations permettront de mieux localiser et quantifier les sources et les puits de ce puissant gaz à effet de serre, et de mieux comprendre le cycle du carbone. Autant de sources précieuses de données au service des politiques environnementales. L’Allemagne fournit également une technologie de pointe à travers un instrument innovant : le Lidar à absorption diffé- rentielle. La France proposera une nouvelle plateforme, Myriade Evolutions, répondant aux particularités d’une mission basée sur de petits satellites. Pour spécifier les caractéristiques de la mission ainsi que les méthodes de traitement des données, des réunions scientifiques et de projet ont lieu deux à trois fois par an, alternativement en France et en Allemagne. La phase B de définition de la mission sera conduite en commun courant 2013 pour un lancement à l’horizon 2017.

A13920_CNES_RA2012_34-43_TERRE.indd 42 27/05/13 16:36 rapport d’activité 43 2012 Des liens étroits avec la communauté scientifique

Séries temporelles haute résolution sur le grand Sud de la France établies à partir de cinq années de données. NEUF ÉTABLISSEMENTS PUBLICS AU SERVICE DE LA RECHERCHE SUR L’ENVIRONNEMENT

La croissance démographique, le développement socio- économique et l’aménagement du territoire exercent une pression croissante sur l’environnement. Mettre en œuvre des stratégies de développement durable implique de sur- veiller les évolutions de l’environnement et des territoires, de comprendre leurs dynamiques et de partager l’information entre les différents acteurs pour définir des modes de gestion concertée. Le développement territorial est un enjeu important des années à venir. Il ne peut s’effectuer que grâce à des outils de diagnostic et de suivi utilisant les savoir-faire tech- DES DONNÉES SPATIALES À LA nologiques et scientifiques les plus avancés. DISPOSITION DE TOUS LES INTÉRESSÉS Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), le CNES, le Cirad (Recherche agronomique pour le développement), le CNRS Le Pôle développera et mettra à la disposition de la commu- (Recherche scientifique nationale), l’IGN (Institut géographique nauté scientifique nationale des données, des produits, des national), l’INRA (Institut national de la recherche agrono- méthodes et des services liés à l’observation depuis l’espace mique), l’IRD (Institut de recherche pour le développement), des surfaces continentales, de l’échelle des écosystèmes et l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technolo- des territoires jusqu’à l’échelle planétaire. Il s’appuiera sur gies pour l’environnement et l’agriculture) et Météo France ont une infrastructure de production de données spatiales, le signé le 6 décembre 2012 la convention de création du Pôle Centre de Gestion et de Traitement des Données (CGTD), bâti Thématique « Surfaces Continentales » (PTSC). Structure natio- autour de l’Equipex GEOSUD et du CNES, et sur des centres nale inter-organismes, ce Pôle est destiné à valoriser les don- d’expertise scientifique localisés dans différentes régions. nées satellitaires au service de la recherche environnementale. Les produits et services offerts par le PTSC, de qualité Ses objectifs : faciliter l’étude des questions liées à l’impact des contrôlée, couvriront de larges territoires et de longues pressions anthropiques et du climat sur les écosystèmes et les périodes : couvertures satellitaires annuelles du territoire territoires ; observer, quantifier et modéliser les cycles de l’eau national, séries temporelles de réflectance de surface à haute et du carbone ; suivre les évolutions des sociétés et de leurs ou très haute résolution, séries temporelles de produits activités ; comprendre les dynamiques de la biodiversité. bio-géophysiques à l’échelle globale (biomasse, hauteurs d’eau, humidité de surface, etc.), outils d’aide à la visualisa- tion et au traitement des données (Orfeo Tool Box), méthodes et algorithmes de traitement et des procédures de validation. Ce Pôle permettra d’articuler les compétences françaises dans le domaine et d’alimenter plus de 400 laboratoires et 100 écoles doctorales. Il sera ouvert aux acteurs publics de la gestion des territoires, services de l’État, établissements publics et collectivités territoriales.

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APPLICATIONS GRAND PUBLIC

Dans le domaine des communications fixes et mobiles, les technologies spatiales sont aussi nécessaires et avancées que les technologies terrestres. Dans les pays développés, le satellite complète la couverture des réseaux terrestres dans les zones rurales ou isolées et répond à un prix attractif aux besoins des entreprises, des particuliers et des collectivités en haut débit et, de plus en plus, en très haut débit. Dans les régions du monde aux infrastructures de télécommunications insuffisantes, dans les zones désertiques ou sur les océans, le satellite est souvent la seule solution. Le CNES investit dans la recherche et la technologie pour rendre disponibles les briques technologiques nécessaires à la réalisation par le secteur industriel des systèmes, satellites et terminaux de nouvelle génération qui permettront aux opérateurs de télécommunications de commercialiser de nouveaux produits et services. Le CNES conduit actuellement le projet THD-SAT de très haut débit fixe par satellite, financé par le Programme d’investissements d’avenir (PIA) de 2011. Le CNES est également actif côté communications mobiles avec un nouveau programme, SMILE.

A13920_CNES_RA2012_44-51_GRAND_PUBLIC.indd 44 27/05/13 16:42 A13920_CNES_RA2012_44-51_GRAND_PUBLIC.indd 45 27/05/13 16:42 46 Le très haut débit fixe partout et pour tous avec le satellite

LE FUTUR EST AU SATELLITE COMPLÉMENT DE LA FIBRE OPTIQUE

Quels nouveaux services les opérateurs de télécommunications veulent-ils offrir ? Quel peut être l’apport du satellite face aux limites du déploiement de la fibre optique actuellement en cours en France ? Quelles sont les technologies à développer pour passer du haut débit au très haut débit, notamment dans les zones rurales et isolées ? Les réseaux très haut débit se déploient actuellement dans les zones urbaines grâce à la technologie FTTH (Fiber To The Home). Les débits de transmission de données peuvent atteindre 100 Mbit/s, soit des débits très supérieurs à la paire de cuivre utilisée pour l’ADSL. Le FTTH permet à la fois l’accès très rapide à Internet et la diffusion de bouquets de chaînes TV numériques. Mais son coût reste un obstacle pour équiper avec ces mêmes réseaux les zones rurales et encore plus les zones isolées. Le risque est de voir 10 % de la population exclue du très haut débit à moyen terme et 2 % à long terme. Or, le satellite offre à présent un accès à Internet de qualité. La preuve en est faite avec les satellites dédiés à Internet et opérant en bande Ka comme KA-SAT d’Eutelsat qui apporte le haut débit pour tous en Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient. Le satellite apparaît comme le complément naturel de la FTTH pour offrir rapidement, à tous et sur tout le territoire, des services d’accès très haut débit à Internet au prix du haut débit actuel.

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THD-SAT, UNE SOLUTION DE NOUVELLE GÉNÉRATION ATTRACTIVE

Après avoir contribué au développement des technologies d’accès à Internet en haut débit par satellite, le CNES étudie actuellement les solutions capables d’apporter le très haut débit sur tout le territoire national. Pour ce faire, un ambitieux programme de R&D appelé THD-SAT a démarré en décembre 2011, potentiellement financé à hauteur de 100 millions d’euros par le volet « Économie numérique » du Programme d’investissements d’avenir. Une première tranche de 40 millions d’euros a été débloquée pour la période 2012-2015. L’objectif : mettre en place la filière industrielle capable de proposer aux Focus opérateurs des systèmes satellitaires d’accès à Internet en très haut débit de type fibre. L’équipe projet du CNES a mené à bien, avec les deux maîtres d’œuvre Thales Alenia Space et EADS Astrium, la phase préparatoire indispensable à l’identification et à la définition des briques technologiques à développer : charge utile en bande Ka ou Q-V, réflecteur dépliable de grande dimension, segment sol et terminaux. Des contrats ont depuis été passés avec l’industrie pour le développement de certaines d’entre elles. Le très haut débit par satellite, qui suscite un fort intérêt de la part des opérateurs, pourrait être disponible d’ici 2017-2018. D’importantes retombées commerciales en Europe ou à l’exportation sont à prévoir.

Les chiffres du marché du haut et du très haut débit fixe L’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a publié le 28 février 2013 les résultats de son observatoire du marché des communications électroniques en France au 31 décembre 2012. Parmi les 24 millions d’abonnements au haut et au très haut débit sur les réseaux fixes, plus de 1,6 million sont des contrats très haut débit, soit 19 % de plus en un an. Sur ce 1,6 million, 58 % bénéficient d’un débit égal ou supérieur à 100 Mbit/s, en croissance de 40 % en un an. Le nombre d’abonnements FTTH a augmenté de 60 % par rapport à 2011. Fin décembre 2012, 2,1 millions de logements étaient éligibles aux offres FTTH, soit 46 % de plus en un an. Parmi ces logements, 305 000 sont situés en dehors des zones très denses.

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Comme pour l’accès haut et très haut débit fixe à Internet, les réseaux terrestres mobiles ne couvrent qu’imparfaitement les territoires ruraux ou isolés. Le satellite est souvent la seule solution pour apporter des services de qualité aux populations qui y vivent. Être connecté à tout moment et en tout lieu par satellite

SMILE OU LA TECHNOLOGIE SPATIALE AU SERVICE DES RÉSEAUX MOBILES

SMILE (Satellite Mobile Innovation, Laboratory and Engineering) exemple). L’innovation technique et commerciale engendre est le programme du CNES dédié aux communications mobiles. une vraie révolution dans le monde des télécommunications. Être connecté, au moment choisi et en tout lieu, est devenu Le CNES a été très actif ces dix dernières années pour faire une exigence des possesseurs de terminaux mobiles, ordinateurs émerger des concepts novateurs : S-DMB en bande S dans personnels, smartphones et tablettes. Le volume de contenus les années 2004-2006 puis Swimax et TVS. Ces travaux ont multimédia consommés via ces terminaux croît de façon permis de tester des modalités de partenariat avec le secteur exponentielle, les communications aussi. Le très haut débit privé et au CNES de se familiariser avec l’environnement s’annonce. Le « Cloud » s’impose chez les professionnels et réglementaire. Avec le programme SMILE, l’objectif est leur les particuliers. De nouveaux prestataires de services dits concrétisation industrielle. Over-the-top apparaissent. Ils créent des services « par-dessus » Initié fin 2012, SMILE est en phase exploratoire : identification les réseaux des opérateurs traditionnels (téléphonie sur IP par des bandes de fréquences associées à la mobilité, impact sur les fréquences dédiées aux satellites, collaboration avec les opérateurs. La prochaine Conférence mondiale des radiocom- munications de 2015 permettra au CNES de défendre le rôle du satellite comme complément géographique naturel des réseaux terrestres mobiles.

A13920_CNES_RA2012_44-51_GRAND_PUBLIC.indd 48 27/05/13 16:42 rapport d’activité 49 2012 ARGOS-4 Une nouvelle génération pour la collecte de données de localisation et environnementales

ARGOS-1, 2, 3 ET BIENTÔT 4 : LA CONTINUITÉ EST ASSURÉE

Argos est l’unique système mondial de localisation et de col- de nouvelle génération permettra aussi une plus grande sou- lecte de données par satellite dédié à l’étude et à la protection plesse d’utilisation des balises grâce à une performance accrue de l’environnement. Créé en 1978 par le CNES, la NASA et du capteur, notamment pour le suivi des petits animaux. l’agence américaine d’étude de l’atmosphère et de l’océan Le nombre d’utilisateurs ne cessant d’augmenter, Argos-4 NOAA, il s’agissait alors d’un outil scientifique destiné à la pourra gérer simultanément jusqu’à trois fois plus de balises collecte et à la transmission de données océanographiques qu’Argos-3. Quatre instruments ont été commandés à Thales et météorologiques. Eumetsat, l’organisation européenne Alenia Space. Deux voleront sur les satellites américains pour l’exploitation des satellites météorologiques, et l’ISRO, JPSS (Joint Polar Satellite System) et deux sur les satellites l’agence spatiale indienne, ont rejoint le système. Depuis Metop-SG d’Eumetsat. Le premier lancement est prévu à 1986, l’exploitation, la maintenance et la commercialisation l’horizon 2016. d’Argos sont assurées par la société CLS. À l’heure actuelle, sept satellites ont à leur bord des instruments Argos. L’objectif d’Argos-4 est d’assurer la continuité des missions Argos-2 et 3 tout en augmentant de façon significative le volume des données transmises. Le système Focus

Exemples d’applications du système Argos - La localisation de bouées, de bateaux de pêche, d’animaux et de toute plateforme mobile équipée d’un émetteur Argos. - La collecte de données environnementales telles que des profils de température de l’océan, le niveau d’un fleuve ou le rythme cardiaque d’un animal. - L’observation des océans et la mesure des variations du niveau de la mer, des courants océaniques ou de la hauteur des vagues, de la température et de la couleur de l’eau. - La surveillance alimentaire par satellite, la gestion de la pêche et l’amélioration de la sécurité maritime. Coucou équipé d’une balise Argos de 5 grammes.

A13920_CNES_RA2012_44-51_GRAND_PUBLIC.indd 49 27/05/13 16:42 50 Télécommunications spatiales et médecine

DIABSAT, UN SERVICE DE DÉPISTAGE EN COOPÉRATION AVEC L’ARS

Mettre en place un programme de dépistage des complications du diabète assisté par satellite. Tel est le sens du projet Diabsat conçu en partenariat entre le CNES, le conseil régional de Midi-Pyrénées, le CHU de Toulouse, le réseau régional de diabétologie Diamip, l’Institut de médecine et de physiologie spatiales Medes – qui a développé le système d’information – et des PME. Après une phase expérimentale qui s’est déroulée de mai 2010 à décembre 2011, le service est devenu opérationnel et pérenne en 2012 grâce à l’Agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées qui finance Diamip pour assurer ce service. Plus de 1 200 personnes ont été dépistées dans le cadre de campagnes menées dans six départements. Diabsat intègre trois volets : - la prévention par des actions d’éducation à distance ; - le dépistage des complications du diabète grâce à une unité médicale mobile ; - la télésurveillance à domicile des plaies des pieds des personnes diabétiques (en cours d’évaluation). Le dossier est transmis via les télécommunications par satellite en temps réel ou différé. L’interprétation médicale du dossier est assurée par un médecin expert du CHU de Toulouse. DIX ANS DE MÉDECINE OPÉRATIONNELLE Le compte rendu médical est systématiquement envoyé par EN GUYANE courrier postal au médecin traitant et au patient. Une adaptation de Diabsat est en cours d’élaboration avec l’ARS de Guyane et Le 4 octobre 2012, une centaine de personnalités du domaine les centres hospitaliers de Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni. médical, institutionnel et industriel ont assisté au bilan du déploiement de la télémédecine en Guyane qui a démarré au début des années 2000. La télémédecine est désormais inscrite dans les champs de compétences de l’ARS à travers le Plan régional de santé et le Plan régional de la télémédecine (2011 à 2015). La télémédecine est opérationnelle en Guyane au sein de l’hôpital de Cayenne et pratiquée par les médecins libéraux : coordination des patients hospitalisés à domicile, télédialyse, télé-échographie, déploiement du PSMA (Poste de Secours Médical Avancé) pour toute intervention médicale en situa- tion de catastrophes en milieu isolé et hostile. D’autres projets portant plus particulièrement sur la télé- épidémiologie sont en cours de définition avec l’Institut Pasteur de Guyane afin d’utiliser des données satellites d’observation de la Terre pour élaborer des cartes dynamiques de prédiction des risques entomologiques concernant des maladies vectorielles telles que le paludisme ou la dengue (problèmes de santé publique majeurs en Guyane).

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Focus

Conteneur Emergesat déployé lors de Quand le satellite l’exercice « Plan rouge ». peut sauver des vies Le 14 juin 2012, le CNES a participé à un exercice de crise « Plan rouge » organisé par la préfecture de la Haute-Garonne sur l’autoroute Toulouse-Albi. Il s’agissait, entre autres, de tester l’efficacité de moyens opérationnels de communication par satellite comme Mobidick et Emergesat en cas d’accident très grave impliquant plusieurs véhicules. Les deux ont parfaitement joué leur Les moyens de communications terrestres et satellites favorisent rôle. Les liaisons VHF et WiFi ont fonctionné, indéniablement le partage des informations médicales entre les en particulier avec le CODIS (Centre opérationnel professionnels de santé ainsi que le décloisonnement des secteurs départemental d’incendie et de secours). de la chaîne de soins pour une meilleure prise en charge des patients où Le conteneur Emergesat a assuré les fonctions qu’ils soient. Le centre de santé de Trois-Sauts, sur l’Oyapock, peut faire de télémédecine avec les hôpitaux de Toulouse. appel au centre hospitalier de Cayenne pour un diagnostic en temps réel. Il a été prêté pour un an au Samu 31.

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SÉCURITÉ ET DÉFENSE

Les systèmes spatiaux font partie intégrante des moyens utilisés par la Défense pour assurer ses missions. Observer, communiquer, localiser, informer sont les fonctions essentielles assurées par le spatial de défense au profit des forces armées françaises, seules ou en coalition. Le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, prémisse de la prochaine loi de programmation militaire 2014-2020, devrait confirmer l’importance des moyens spatiaux dans la planification et la conduite des opérations militaires. L’observation optique, fréquente et précise, est assurée aujourd’hui par les systèmes Hélios et Pleiades, mais le CNES prépare déjà demain avec la Composante spatiale optique (CSO) de Musis qui prendra le relais d’Hélios et mène des recherches technologiques qui donneront naissance aux systèmes de future génération. Le prochain lancement de la mission de télécommunications Athéna-Fidus, développée en coopération avec l’Italie, apportera le haut débit aux armées en complément des capacités déjà existantes. En parallèle, le successeur de Syracuse 3 est à l’étude. Sa vocation est d’assurer, en priorité, une capacité antibrouillage pour les communications à très longue portée.

A13920_CNES_RA2012_52-57_SECURITE.indd 52 27/05/13 16:51 A13920_CNES_RA2012_52-57_SECURITE.indd 53 27/05/13 16:51 54 Observer pour être au plus près de l’action

PLEIADES, L’OBSERVATION SPATIALE NOUVELLE GÉNÉRATION AU COMPLET

Le satellite Pleiades 1B a été lancé avec succès le 2 décembre 2012 depuis le Centre spatial guyanais par un lanceur Soyouz. Après la recette en vol de Pleiades 1A, terminée en avril 2012, la Préparation du satellite Pleiades 1B avant son lancement au Centre spatial guyanais. constellation Pleiades composée de deux satellites identiques d’observation de la Terre, positionnés à 694 kilomètres d’altitude, est maintenant complète. Elle est le fruit de la coopération entre le CNES, la Direction générale de l’armement et l’État-major des Armées. Pleiades est un système d’observation optique de la Terre à résolution « submétrique », capable de distinguer un objet au sol d’une taille inférieure à 1 mètre, sa résolution étant de 70 centimètres pour une fauchée de 20 kilomètres. De quoi satisfaire les besoins dans les domaines de la Défense, de la sécurité civile, de la cartographie, de l’agriculture de précision ou de la gestion de l’environnement. Ce système a été conçu pour un usage dual : les utilisateurs militaires, dont les demandes de programmation sont prioritaires, et les utilisateurs civils disposent ainsi d’une source d’information de nouvelle géné- ration d’une agilité exceptionnelle avec une excellente qualité d’image et une très grande précision de localisation. Ces satellites sont un complément précieux des satellites militaires Hélios 2A et 2B dont la résolution est certes meilleure avec une capacité infrarouge, mais qui se révèlent toutefois moins agiles. Ils complètent également Spot 5 et Spot 6 dont la résolution est moindre mais dont le champ de prise de vue, plus large, est bien adapté à la cartographie.

Lorient, première image prise par le satellite Pleiades 1B le 5 décembre 2012. Les premières images fournies par Pleiades 1B ont été reçues trois jours seulement après la mise à poste du satellite par le Centre spatial de Toulouse. Leur qualité saisissante répond en tous points aux attentes des utilisateurs militaires, les défenses française et espagnole, et civils.

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LE FUTUR DE L’IMAGERIE SPATIALE TRÈS HAUTE RÉSOLUTION SE PRÉPARE AVEC CXCI

Le programme européen Musis (Multinational Space based Imaging System for Surveillance, Reconnaissance and Observation), dont la France fournira la Composante spatiale optique (CSO), succédera à Hélios en 2017. Mais il faut déjà préparer la suite pour assurer la continuité de service sur le long terme. En effet, le CNES et le ministère de la Défense ont notamment pour mis- Focus sion d’élaborer les technologies duales qui seront utilisées pour les satellites successeurs de Pleiades et CSO. Le 26 janvier 2012, lors de la journée annuelle organisée par le CNES pour déterminer les plans de Recherche et Technologie, ont été présentées les grandes lignes du démonstrateur CXCI. L’objectif : faire progresser les technologies spatiales permettant à l’industrie française de conserver son avance dans le domaine de l’observation optique à très haute résolution. Instrument, miroirs, capteurs, traitements à bord, liaison avec le sol… Tous les domaines devant conduire à des ruptures technologiques sont concernés afin d’offrir les meilleures capacités au meilleur coût. L’équipe Défense réunie au Siège du CNES. Cet avant-projet de système spatial s’inscrit dans une démarche pragmatique qui consiste à rapprocher recherche civile et Faire cohabiter recherche militaire. Les avancées par rapport à Pleiades porteront les mondes militaire et civil en particulier sur la résolution qui devra faire un bond significatif Programme mené en coopération avec l’Autriche, tout en conservant une fauchée de 15 à 20 kilomètres, la richesse la Belgique, l’Espagne et la Suède, Pleiades est spectrale et l’agilité. Les défis sont de taille, notamment pour le premier système spatial dual d’observation optique. Il répond aux besoins des deux identifier les solutions innovantes qui permettront de réaliser mondes : militaire et civil. Les demandes des des miroirs de grand diamètre et très allégés. forces armées sont non seulement prioritaires mais aussi confidentielles. Les États-majors bénéficient ainsi d’une allocation de 50 images Satellite CXCI, prioritaires par jour fournies quelques heures à pour l’imagerie peine après leur acquisition. Les utilisateurs civils, très haute résolution. qu’ils appartiennent à des institutions ou à des entreprises privées, sont également très bien servis : à eux deux, les satellites Pleiades produisent chaque jour jusqu’à 900 images en très haute résolution de la surface du globe et peuvent revisiter un même lieu toutes les 24 heures ! Pour respecter ce mode de fonctionnement, deux canaux de programmation coexistent : le canal « Défense », utilisé exclusivement par les ministères français et espagnol de la Défense, et le canal « Civil », exploité par Astrium Services dans le cadre d’une délégation de service public.

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TÉLÉCOMMUNICATIONS MILITAIRES Charge utile du satellite Athéna-Fidus en intégration Vers le haut débit chez Thales Alenia Space.

ATHÉNA-FIDUS, UNE COLLABORATION FRANCO-ITALIENNE RÉUSSIE L’APRÈS SYRACUSE 3 À L’ÉTUDE Les Défenses française et italienne, l’agence spatiale italienne (ASI) et le CNES ont décidé de coopérer pour renforcer les C’est aussi avec des partenaires européens, en particulier le moyens de communication gouvernementale militaire et civile Royaume-Uni et l’Italie, qu’ont démarré les études sur les par satellite actuellement opérationnels. Le programme futures capacités de communications militaires par satellites. Athéna-Fidus, lancé début 2014, complétera notamment les La Défense souhaite en effet disposer à l’horizon 2019 de capacités des satellites Syracuse 3 entrés en service en 2005 nouvelles capacités de télécommunications spatiales hautement et 2006 et servira indifféremment Français et Italiens. Avec sécurisées et à haut débit – le programme Comsat-NG – qui une capacité de transmission de 2 Gb/s pour la partie française, prendrait le relais des capacités offertes par Syracuse 3. ce nouveau satellite de télécommunications géostationnaire Le CNES, en étroite coordination avec la DGA, a ainsi engagé en bande Ka répondra aux besoins croissants en haut débit la réalisation du démonstrateur FAST destiné à développer des forces armées, mais aussi de la sécurité civile. Les les composants stratégiques duaux pour les futurs télécommunications stratégiques continueront à transiter programmes de télécommunications protégées. FAST est par Syracuse, un système très sécurisé. Athéna-Fidus assurera complémentaire à la fois des activités de recherche en cours des communications haut débit protégées par cryptage à la DGA dans le cadre des études amont et du projet FLIP comme par exemple, la transmission d’images issues d’Hélios que conduit le CNES sur les charges utiles flexibles innovantes. ou les liaisons avec les drones. Les axes identifiés à ce jour portent sur les technologies et La France et l’Italie ont délégué au CNES et à l’ASI la réalisation les techniques favorisant la flexibilité des missions de du satellite et du segment sol de contrôle ainsi que son télécommunications : un processeur numérique transparent lancement. La Direction générale de l’armement assurera de 3e génération, des oscillateurs locaux flexibles ou quant à elle la responsabilité du segment sol de mission. factionnaires et des filtres multicouches. Ces travaux permettront à la Défense de choisir en toute connaissance de cause le processus qui lui offrira, au meilleur coût, les capacités de liaison par satellite les plus performantes lors du retrait du système Syracuse.

A13920_CNES_RA2012_52-57_SECURITE.indd 56 27/05/13 16:51 rapport d’activité 57 2012 RENSEIGNEMENT Repérer les radars depuis l’espace

LE DÉMONSTRATEUR ELISA EN ORBITE POUR TROIS ANS Focus Les microsatellites du démonstrateur Elisa (ELectronic Intel- ligence by SAtellite) ont été lancés le 17 décembre 2011 et la recette en vol s’est achevée en juillet 2012. Leur mission : analyser les signaux émis par les radars au sol et localiser les émetteurs. Réalisée en partenariat entre la Direction générale de l’armement et le CNES, sur la plateforme Myriade du CNES, la constellation Elisa permettra de valider au cours de ses trois années en orbite les toutes dernières technologies spatiales dédiées au renseignement d’origine électromagné- tique (ROEM). Le démonstrateur compte quatre microsatellites en orbite, séparés les uns des autres de seulement quelques dizaines de kilomètres. De par la proximité des satellites, la mission Coopérer pour éviter exige une grande précision. Ce niveau d’exigence est une pre- les collisions en orbite mière pour un tel système qui fait l’objet d’un maintien à La surveillance de l’espace est un enjeu quotidien poste rigoureux pour éviter toute collision entre satellites. pour le CNES alors que 500 000 débris et objets Comme la constellation des satellites Essaim, dédiés à l’identi- spatiaux de plus d’un centimètre constituent une menace potentielle pour les 17 satellites dont fication des télécommunications et désorbités par le CNES il a la responsabilité. Afin d’exploiter au mieux fin 2010, ce nouveau démonstrateur doit préparer le programme les informations fournies par la Défense américaine, opérationnel Ceres que devrait confirmer la prochaine loi de le CNES a ouvert un service probatoire de programmation militaire. prévention des collisions en orbite. Ce service, mis en place au Centre d’orbitographie opérationnelle, s’appuie sur la compétence des ingénieurs du CNES dans le domaine de Pose des satellites l’orbitographie et sur les liens qu’il entretient Elisa sur la avec le ministère français de la Défense. plateforme ASAP En effet, l’armée de l’Air et la Direction générale du lanceur Soyouz. de l’armement disposent de radars de détection et de trajectographie (Graves, Monge, Satam…) qui fournissent au CNES des informations lui permettant de proposer des manœuvres d’évitement. Un premier contrat de service a été signé avec un industriel, EADS Astrium, pour protéger des risques de collision le satellite Spot 6, lancé en septembre 2012. La France poursuit par ailleurs sa coopération avec l’Allemagne sur ce sujet, car ce partenaire dispose du radar de trajectographie Tira, complémentaire des moyens français. D’autre part, l’Allemagne et la France partagent une vision commune de l’évolution des capacités européennes et du programme SSA (Space Situational Awareness) de l’ESA en particulier. Les ministères de la Défense des deux pays, le DLR, l’agence spatiale allemande, et le CNES partagent la même conviction : disposer d’une capacité de ce type s’impose alors que le nombre de débris spatiaux répertoriés en orbite basse croît de 5 % par an, augmentant sans cesse le risque de collision avec les satellites actifs.

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SCIENCES SPATIALES

Comment la vie est-elle apparue sur la Terre ? Existe-t-il des traces de vie ailleurs dans le système solaire et au-delà ? Comment fonctionne le système solaire, comment évolue-t-il ? Comment se sont formés le Soleil, les galaxies, les étoiles, les planètes, les astéroïdes, les comètes, les nuages interstellaires… ? Quels sont les mécanismes physiques qui régissent l’Univers ? Ces grandes questions scientifiques, par nature universelles, font l’objet de coopérations fructueuses. Les organismes de recherche et les industriels nationaux contribuent fortement aux missions auxquelles le CNES participe soit avec l’ESA, soit avec des partenaires internationaux. L’événement majeur de l’année est l’arrivée du rover Curiosity sur le sol de Mars, le 6 août 2012. Ce robot est le fer de lance de la mission américaine MSL (Mars Science Laboratory) d’exploration de la planète rouge. La participation française, accompagnée par le CNES tout au long de la phase de développement mais aussi d’opération et d’exploitation scientifique, est particulièrement importante.

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 58 27/05/13 16:23 A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 59 27/05/13 16:23 60 EXPLORATION MARTIENNE La France au cœur de la mission américaine MSL

UNE QUESTION POUR MSL : MARS A-T-ELLE ÉTÉ HABITABLE ?

Une quarantaine de missions ont été lancées vers la planète Mars depuis les années 60. Ce sont les Soviétiques qui ont atteint son sol les premiers, mais les premières réussites à la fois scientifiques et techniques sont le fait des missions américaines : les sondes Viking en 1976 qui prélèveront et analyseront des échantillons ; suivra la mission Pathfinder en 1997 qui inau- gurera l’ère des robots avec le petit rover Sojourner. Spirit et Opportunity se poseront en 2004 et, huit ans plus tard, ce sera le tour de Curiosity. Le rover Curiosity a touché le sol martien le 6 août 2012. Après un voyage de 570 millions de kilomètres d’une durée de 8 mois et quelques jours, il a atteint comme prévu le cra- tère Gale, sa destination. Ce site a été choisi après des années de discussions entre ingénieurs et chercheurs du monde entier. Il représente un bon compromis à la fois technique, pour faciliter les conditions d’atterrissage, et scientifique pour satisfaire le but de la mission : savoir, grâce à la présence avérée d’argiles donc d’eau, si la vie fut un jour possible sur Mars. D’un poids de 900 kilogrammes, ce robot est de loin le plus lourd et le plus grand jamais lancé vers la planète rouge. Curiosity doit explorer et analyser le sol de Mars pendant Focus au moins 687 jours terrestres, soit une année martienne. Le temps de parcourir une vingtaine de kilomètres et de L’apparition du vivant sur Mars, collecter environ 70 échantillons de roche et de sol qu’il premiers éléments de réponse analysera grâce à ses instruments ChemCam (Chemistry Enveloppée d’une atmosphère résiduelle Camera) et SAM (Sample Analysis at Mars) notamment. composée à 95 % de gaz carbonique, balayée par de violentes tempêtes de poussière, soumise à des températures oscillant entre 0 ° et - 130 °C, frappée par des pluies de météorites, Mars n’offre pas un visage hospitalier. Mais les scientifiques y recherchent si les conditions nécessaires à l’apparition du vivant y ont été un jour réunies. En effet, sa distance au Soleil, ni trop proche ni trop éloignée, la situe dans la zone d’habitabilité du système solaire et des vallées fluviales clairement dessinées laissent penser que, par le passé, l’eau y a coulé en abondance alors que les conditions atmosphériques étaient très différentes d’aujourd’hui. Dans les échantillons prélevés au cours de son premier forage du sol de Mars, en février 2013, le rover Curiosity a découvert des éléments chimiques indiquant que la planète rouge a constitué par le passé un milieu habitable pour des micro-organismes. Ils ont été détectés par les suites instrumentales SAM et CheMin (analyse minéralogique). Cette découverte prouve que le rover se trouve Autoportrait du rover Curiosity dans le cratère bien à l’emplacement d’une ancienne zone Gale à la surface de Mars. humide où se sont formés des argiles. Les échantillons contenaient aussi des sulfates qui, sur Terre, sont utilisés comme source d’énergie par certains micro-organismes.

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Regard

Michel Cabane, du Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations spatiales-LATMOS (universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris 6, CNRS), est co-investigateur scientifique de l’expérience SAM (Sample Analysis at Mars) aux côtés de Paul R. Mahaffy du GSFC (Goddard Space Flight Center) de la NASA. À ce titre, il est responsable de la fourniture du sous-système de « Chromatographie en phase gazeuse » ou SAM-GC de l’ensemble SAM, véritable laboratoire analytique du rover martien Curiosity.

« L’instrument SAM est conçu pour l’analyse des gaz atmosphériques – espèces minoritaires, isotopes –, du sol et du sous-sol – minéralogie, composés organiques – de Mars. Cette recherche conduite par une équipe franco-américaine de scientifiques va nous permettre de mieux comprendre les conditions d’apparition de la vie sur Terre. »

Muriel Saccocio, responsable de l’équipe mixte CNES/CNRS pour la conception, la réalisation et la validation de ChemCam, a reçu la plus haute distinction du Prix des Ingénieurs de l’année 2012 de l’Usine Nouvelle, le Prix spécial du jury.

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Exploration martienne La France au cœur de la mission américaine MSL (suite)

Regard

LA FRANCE, UN PARTENAIRE RECHERCHÉ PAR LA NASA Sylvestre Maurice,

Astrophysicien à l’IRAP (Institut de recherche Pilotée par le JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, en astrophysique et planétologie) de Toulouse, la mission MSL a emporté dix instruments scientifiques. Des il est coresponsable scientifique (co-Principal Investigator) de la caméra-laser ChemCam laboratoires français ont été sollicités par leurs homologues aux côtés de l’Américain Roger Wiens. américains pour développer conjointement deux d’entre eux. Les instruments ChemCam et SAM ont été retenus après « Cette aventure scientifique, une compétition très serrée. Le premier, installé en partie sur technologique et humaine est partagée le mât du rover, sélectionne et analyse à distance la compo- par toute une équipe – dont 140 sition des roches et des sols situés à proximité de Curiosity personnes en France, principalement grâce à une technologie de laser infrarouge très performante à Toulouse – réunie autour de la appliquée par l’IRAP (Institut de recherche en astrophysique recherche des conditions d’habitabilité et planétologie) aux conditions martiennes et développée par d’une planète, en l’occurrence Mars. Thales Laser. Le second recherche la présence de molécules Il s’agit de la première expérience organiques constituées de chaînes carbonées, vestiges pos- française de ce type. Nous vivons des sibles d’une vie passée, à l’aide notamment de son chroma- moments uniques et sommes fiers de tographe en phase gazeuse parfaitement maîtrisé par le participer à cette mission américaine. » LATMOS. De plus, le laser ChemCam joue un rôle essentiel dans le choix des cibles qui feront l’objet d’un prélèvement pour être ensuite analysées par SAM. Le CNES a assuré la maîtrise d’ouvrage de l’ensemble de la contribution française et est également impliqué dans la phase opérationnelle. À la demande du Los Alamos National Laboratory, le laboratoire qui assure la responsabilité scientifique de ChemCam, les instruments sont pilotés à parts égales avec le CNES. Le centre de mission Fimoc (French Instruments Mars Operation Center) installé au CNES à Toulouse fournit les ordres ciblant les échantillons à analyser.

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 62 27/05/13 16:24 rapport d’activité 63 2012 La roche Jake Matijevic a été la cible de ChemCam les 21 et 24 septembre 2012. Les points rouges correspondent aux zones visées par le laser de l’instrument ChemCam. Les images circulaires en noir et blanc ont été prises par ChemCam pour rechercher les trous produits par le laser. Les cercles violets indiquent les zones regardées par le spectromètre à particules alpha et rayons X.

Avec l’appui de photos, géologues, sédimentologistes et géochimistes du Centre d’opérations des instruments français, le Fimoc, sélectionnent les roches à analyser autour du rover Curiosity. Ils programment ensuite le laser ChemCam en s’aidant d’images 3D.

Mars attire les foules À l’heure actuelle, trois satellites toujours opérationnels tournent autour de Mars : l’orbiteur Mars Odyssey de la NASA, lancé en 2001 pour détecter des éléments chimiques à la surface de la planète ainsi que des traces d’eau ; il sert de relais de télécommunications entre MSL et la Terre ; l’orbiteur européen Mars Express, lancé en 2003 pour retracer l’histoire géologique et climatique de la planète ; l’orbiteur Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA lancé en 2005 pour Illustration de l’atterrisseur de la mission cartographier la surface de Mars. Insight qui étudiera la structure et la La sonde américaine Maven sera lancée fin 2013 composition de l’intérieur de Mars. afin de déterminer les mécanismes à l’origine de la disparition de l’atmosphère de la planète et le rôle du vent solaire. Le 20 août 2012, la NASA a annoncé la sélection de la mission martienne InSight qui comportera une contribution française majeure, le sismomètre SEIS fourni par le CNES, l’Institut de Physique du Globe de Paris et d’autres laboratoires. Le lancement est prévu pour 2016. Le but : déployer pour la première fois une station géophysique sur le sol de Mars pour étudier la structure et la composition de l’intérieur de la planète. Focus

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 63 27/05/13 16:24 64 COROT ET LES EXOPLANÈTES Un tableau de chasse remarquable

SIX ANS EN ORBITE, DES RÉSULTATS SCIENTIFIQUES MAJEURS

Télescope spatial en orbite à 896 kilomètres de la Terre, Corot sont en cours de confirmation. Grâce à la complémentarité avec avait deux missions : aller à la recherche de planètes hors du les observations au sol, les scientifiques disposent de toute système solaire (dites « exoplanètes ») et analyser les vibrations l’information possible sur ces planètes : taille, masse, densité, sismiques des étoiles. « Avait » car il ne fournit plus de données caractéristiques de l’orbite, etc. Ces informations précieuses depuis le 2 novembre 2012. Lancé le 27 novembre 2006, sa nourrissent les modèles de formation des systèmes planétaires. durée de vie ne devait pas dépasser trois ans. Il en a déjà Avec Corot, l’astérosismologie – l’art de sonder le cœur des effectué le double. étoiles – s’est enrichi de nouvelles connaissances sur les Les activités de surveillance et de programmation du satellite, processus physiques qui transportent l’énergie du foyer de traitement et de production des données à destination de nucléaire de ces astres vers leur atmosphère lumineuse. Corot la communauté scientifique, sont conduites sous la respon- a révélé un schéma universel sous forme d’oscillations de type sabilité du CNES avec une forte implication des laboratoires solaire sur les étoiles géantes rouges, des étoiles semblables au de l’INSU (Institut national des sciences de l’univers) : LAM Soleil mais en fin de vie. Ce schéma permet d’établir des relations (Laboratoire d’astrophysique de Marseille), LESIA (Labora- entre la fréquence de l’oscillation, la masse et le rayon de l’étoile. toire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophy- Ces informations permettent de caractériser la masse et l’âge de sique), IAS (Institut d’astrophysique spatiale), IRAP (Institut ces étoiles géantes. Corot est capable de sonder les étoiles jusqu’à de recherche en astrophysique et planétologie). une distance dépassant 30 000 années-lumière, ce qui intéresse Corot a détecté de façon certaine 32 exoplanètes. D’autres une communauté scientifique de plus en plus large.

Portrait de famille des 15 premières planètes découvertes par Corot.

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 64 27/05/13 16:24 rapport d’activité Vue d’artiste de 65 2012 l’exoplanète Corot-Exo-7b.

DEUX EXOPLANÈTES ÉTONNANTES

Parmi les exoplanètes repérées par le télescope Corot, il en est deux qu’il faut connaître. Baptisée Corot-Exo-7b, celle-ci fut la première exoplanète rocheuse à être découverte. Son diamètre fait à peine deux fois celui de la Terre, une super-Terre dans le langage des scientifiques. À 400 années-lumière du système solaire, elle fait le tour de son étoile en à peine 20 heures, car elle en est très proche. Il y règne des températures extrême- ment élevées, entre 1 500 °C et 2 300 °C. Il peut s’agir d’une planète couverte de lave liquide ou d’une planète composée pour moitié d’eau et moitié de roches. Corot-Exo-9b, située à 1 500 années-lumière de la Terre, est Le Centre de mission une planète géante gazeuse relativement semblable à Jupiter. Corot en charge de la Sa période de révolution de 95 jours la positionne dans la zone programmation des dite tempérée de son étoile (où l’eau pourrait y être liquide) observations et de la réception des données contrairement à la majorité des autres exoplanètes connues satellites. qui, très proches de leurs étoiles, sont donc très chaudes.

Vue d’artiste de l’exoplanète Corot-Exo-9b.

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 65 27/05/13 16:24 66 La planétologie à l’honneur

UNE MISSION SPATIALE EUROPÉENNE VERS JUPITER

La sonde Juice (Jupiter Icy Moon Explorer) sera lancée en 2022 vers la planète Jupiter et mettra huit ans pour y arriver. Il s’agit de la première grande mission (classe L) du programme LA DERNIÈRE MISSION MOYENNE Cosmic Vision de l’Agence spatiale européenne, sélectionnée COSMIC VISION À SÉLECTIONNER en mai 2012. Son objectif : l’étude approfondie de l’atmosphère de Jupiter, de sa magnétosphère et de trois de ses satellites La future mission M3 du programme spatial scientifique (Callisto, Europe et Ganymède). De nombreux laboratoires Cosmic Vision de l’ESA sera sélectionnée fin 2013. Cette français sont impliqués dans ce projet. mission de classe moyenne sera choisie parmi cinq projets : les quatre retenus en février 2011 par l’Agence spatiale européenne auxquels est venue s’ajouter Plato, une mission de recherche d’exoplanètes. Les quatre autres missions en concurrence sont : - Echo : un télescope spatial pour caractériser l’atmosphère d’un échantillon représentatif d’exoplanètes ; - STE-Quest : une expérience de physique fondamentale pour mesurer précisément l’effet de la gravité sur la matière et le temps, et tester le principe d’équivalence au niveau atomique ; - Loft : un observatoire spatial pour étudier les mouvements de la matière à proximité des trous noirs et des étoiles à neutrons ; - MarcoPolo-R : un projet de retour d’échantillons d’un astéroïde géocroiseur. Les travaux effectués en 2012 et 2013 doivent permettre de démontrer la maturité de ces projets où les chercheurs français, soutenus par le CNES, sont très présents.

Illustration de la mission Juice, première mission du programme Cosmic Vision.

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 66 27/05/13 16:24 rapport d’activité 67 2012

CNES, LPC2E, CEA, IRAP, APC, LATMOS ET LES AUTRES… Tous autour de Taranis

« ELFES », « SPRITES » OU « BLUE JETS »…

Sortes de gigantesques éclairs, ces phénomènes énergé- transportera une charge utile pointée vers la Terre et équipée tiques se produisent dans la haute atmosphère terrestre de nombreux capteurs : des photomètres, des caméras, des au-dessus des très gros orages, notamment dans la ceinture détecteurs X et gamma, des détecteurs d’électrons, un intertropicale. Caractérisés par leur brièveté et par l’intensité magnétomètre et des récepteurs électromagnétiques. des rayonnements qu’ils émettent – rayons X et gamma –, Le projet est actuellement dans la phase de conception détaillée ces phénomènes (TLE pour Transient Luminous Events et avec une intense activité de maquettage, de tests et de com- TGF pour Terrestrial Gamma ray Flashes) sont susceptibles mande d’équipements de vol, qui doit se terminer au printemps d’affecter les propriétés de la ionosphère et de conditionner 2013. Taranis devrait être lancé par Soyouz depuis le Centre la propagation de certaines fréquences radio. spatial guyanais comme « passager » d’un plus gros satellite. À 700 kilomètres d’altitude, le microsatellite Taranis sera idéalement placé pour les observer et étudier leur influence sur les couches supérieures de l’atmosphère. Première mission spatiale dédiée à l’étude de ces phénomènes, Taranis est très attendue par une large communauté scientifique à travers le monde, avec notamment des collaborations américaines, polonaises et tchèques. Actuellement en cours de développement, le satellite sera lan- cé début 2016 et placé sur une orbite polaire basse pour une durée d’observations de deux ans au moins. Basée sur la filière de microsatellites Myriade du CNES, la plateforme du satellite

A13920_CNES_RA2012_58-67_SCIENCES-SPACIALES.indd 67 27/05/13 16:24 68 Ressources financières

En 2012, le budget du CNES de 1 911 M€ (hors PIA) a été financé par des recettes issues : - de l’État : 1 466 M€ ; - de contrats externes : 445 M€.

Il a été affecté : - au programme spatial de l’ESA : 770 M€ ; - au programme spatial multilatéral : 1 086 M€ ; - au coût d’intervention de l’Établissement : 53 M€ (Directions centrales) ; - apport au fonds de roulement : 2 M€.

Le tableau ci-après détaille, pour 2011 et 2012, l’origine des recettes et leur destination selon les thèmes du contrat pluriannuel État/CNES.

BUDGET DU CNES (HORS PIA) : RECETTES ET DÉPENSES (PAR THÈME DU PMT)

(en millions d’euros) 2012 2011 Recettes

Subventions d’État 1 466 1 495

Contrats externes 445 520

Total recettes [a] 1 911 2 015 Dépenses

Contribution de la France à l’ESA 770 755

Programme multilatéral 1 139 1 259

Accès à l’espace : lanceurs 324 380

Utilisation de l’espace 705 770

Ressources mutualisées 107 116

Grand public 42 49

Terre, environnement et climat 120 124

Sciences et préparation de l’avenir 167 170

Sécurité et défense 269 311

Directions centrales 53 54

TVA & Taxe sur salaires 57 55

Total dépenses [b] 1 909 2 014

Fonds de roulement (budgétaire) [a-b] 2 1

Le résultat 2012 du CNES s’établit à + 57,2 M€. Cet excédent s’explique par les nouvelles modalités de comptabilisation de la subvention pour charges de service public (SCSP).

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PLUSIEURS FAITS MARQUANTS ONT ILLUSTRÉ UNE ANNÉE PARTICULIÈREMENT RICHE

Sur le plan stratégique, deux éléments sont à retenir : Sur le plan de la modernisation, poursuivant une - le Conseil ministériel de l’ESA de novembre 2012 qui a démarche de progrès, ont été réalisés : permis de franchir une étape décisive pour la filière spatiale - l’amélioration de la qualité de la gestion comptable et financière : européenne et pour l’avenir de l’Europe de l’Espace avec, certification, sans réserve, des comptes sociaux et consolidés notamment, la décision de démarrer l’avant-projet du par les commissaires aux comptes, réduction des délais de nouveau lanceur Ariane 6 associé au développement de la production des comptes à compter de l’exercice 2012, mise à version Ariane 5 ME adapté. Il a aussi été décidé la prolon- jour du schéma pluriannuel de stratégie immobilière et mise gation de l’exploitation de la station spatiale internationale en œuvre, de façon anticipée, des dispositions relatives à la (ISS) jusqu’en 2020 et l’engagement du programme de présentation et à l’évaluation du financement de l’actif des développement des satellites polaires de nouvelle génération établissements publics (Conseil de normalisation des comptes d’Eumetsat EPS-NG. Dans un cadre financier contraint, ce publics (CNOCP)) ; Conseil ministériel a enregistré un total de souscriptions de - l’extension du périmètre (sous-cycle « consolidation » du cycle plus de 10 milliards d’euros, tant pour les programmes Filiales et Participations) du contrôle interne comptable et obligatoires que pour les programmes optionnels ; financier, toujours jugé fort par les commissaires aux comptes - la poursuite de la contractualisation des projets financés par du CNES, assurant ainsi la continuité de la grande maîtrise le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) : Préparation des risques sur l’ensemble des processus concernés. Ariane 6, Swot, Myriade Evolutions (Merlin) et Programme « Satellites du futur » pour les télécommunications.

BILAN ACTIF AU 31 DÉCEMBRE 2012

(en millions d’euros) 2012 2011

Amortissements Montant brut Montant net Montant net et provisions

Immobilisations incorporelles (A) 919,2 587,4 331,8 244,7

Terrains 57,9 33,9 24,0 26,0

Constructions 401,5 308,9 92,6 96,4

Installations techniques, matériels 276,8 181,7 95,1 65,3

Matériels spatiaux 2 868,0 1 723,2 1 144,8 1 159,2

Autres immobilisations corporelles 134,7 57,4 77,3 198,4

Immobilisations corporelles (B) 3 739,0 2 305,1 1 433,8 1 545,3 Immobilisations financières (C) 174,3 153,5 20,8 22,0 ACTIF IMMOBILISÉ (A+B+C) 4 832,5 3 046,0 1 786,5 1 812,0

Stocks en cours 3,5 3,5 2,8

Créances 864,9 864,9 803,7

Valeurs mobilières de placement 0,0 0,0 97,8

Disponibilités Programme d’Investissements d’Avenir 400,8 400,8 445,6

Autres disponibilités 129,9 129,9 27,4

Comptes de régularisation 1,0 1,0 0,5

ACTIF CIRCULANT 1 400,1 1 400,1 1 377,8 TOTAL 6 232,6 3 046,0 3 186,6 3 189,8

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BILAN PASSIF AU 31 DÉCEMBRE 2012

(en millions d’euros) 2012 2011

Avant répartition Après répartition Avant répartition

Dotation État 0,0 0,0 21,5

Réserves (1) 29,3 104,2 28,1

Report à nouveau 17,7

Résultat de l’exercice (2) 57,2 1,2

Subventions d’investissement 1 717,8 1 717,8 1 795,0

CAPITAUX PROPRES 1 822,0 1 822,0 1 845,9 PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 11,5 11,5 9,6

Dettes financières

Avances et acomptes reçus 534,9 534,9 334,1

Dettes fiscales et sociales 76,7 76,7 71,8

Dettes fournisseurs 118,5 118,5 141,2

Avance Programme d’Investissements d’Avenir 399,7 399,7 449,9

Autres dettes dont ESA 221,8 221,8 334,3

Comptes de régularisation 1,5 1,5 3,1

DETTES 1 353,1 1 353,1 1 334,3 TOTAL 3 186,6 3 186,6 3 189,8

(1) Le montant des réserves disponibles, après répartition, est de 47,5 M€ compte tenu des 56,7 M€ finançant les actifs. (2) Dont 56,7 M€ finançant les actifs de l’exercice grâce notamment à la CAF (capacité d’autofinancement).

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COMPTE DE RÉSULTAT DE L’EXERCICE 2012

(en millions d’euros) 2012 2011

Production vendue 334,1 411,3

Production immobilisée 138,8 152,8

Subventions d’exploitation 718,9 634,0

PRODUCTION DE L’EXERCICE 1 191,8 1 198,1

Autres produits d’exploitation 12,3 10,9

DIVERS AUTRES PRODUITS 12,3 10,9 PRODUITS D’EXPLOITATION (A) 1 204,2 1 209,0

Charges de sous-traitance liées à la production 779,4 859,4

Autres charges externes 124,3 123,0

Impôts et taxes 18,3 18,2

Frais de personnel 154,4 149,3

Charges sociales 65,4 63,5

Dotations aux amortissements 194,1 176,4

(-) Quote-part subvention d’investissement virée au résultat - 194,1 - 176,4

Dotation provisions pour risques 5,2 0,7

Autres charges 1,9 1,7

CHARGES D’EXPLOITATION (B) 1 148,9 1 215,7 RÉSULTAT D’EXPLOITATION (A-B = C) 55,3 - 6,8 RÉSULTAT FINANCIER (D) 3,1 2,3 RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (E) - 1,0 5,7

Impôt sur les sociétés (F) 0,25

RÉSULTAT NET (C+D+E-F) 57,2 1,2

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TABLEAU DE FINANCEMENT DE L’EXERCICE 2012

(en millions d’euros) 2012 2011

Résultat net 57,2 1,2

Dotation aux amortissements 202,2 176,9

Dotation/(reprise) nette de provisions 1,9 - 0,3

Quote-part subvention d’investissement virée au résultat de l’exercice - 208,0 - 179,2

Résultat sur cessions d’actifs immobilisés - 1,4 - 14,5

CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT (A) 51,9 - 15,9

Subventions d’investissement 896,9 923,8

Dotation d’État

Cessions des immobilisations 7,2 17,0

Réduction d’éléments d’actifs immobilisés

Augmentation des dettes financières (arriérés contribution à l’ESA)

TOTAL DES RESSOURCES DURABLES (B) 904,1 940,8

Acquisition immobilisations incorporelles 41,4 33,9

Acquisition immobilisations corporelles 142,2 178,8

Acquisition immobilisations financières (participations)

ESA (contribution et augmentation ou remboursement arriérés) 770,0 711,1

Remboursement des dettes financières

Réduction des capitaux propres

TOTAL DES EMPLOIS DURABLES (C) 953,6 923,8 VARIATION DU FONDS DE ROULEMENT (budgétaire) : (A+B) - C = (D) 2,4 1,1 VARIATION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (E) 42,5 19,4 VARIATION DE LA TRÉSORERIE (PIA inclus) (D-E) - 40,1 - 18,3

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FILIALES ET PARTICIPATIONS AU 31 DÉCEMBRE 2012

Chiffre Résultat % de d’affaires Effectifs (en millions contrôle (en millions d’euros) d’euros) Filiales

(CNES actionnaire > à 50 % du capital)

CLS 57,28 458 73,3 3,8

Novespace 59,39 10 8,2 1,0

Télespace Participation 99,99 0 0,0 0,3

Participations

(CNES actionnaire entre 33,33 % et 50 %)

Arianespace Participation 34,81 323 1 344,5 3,3

Simko 40,00 73 36,0 5,6

TOTAL 864 1 462,0 14,0

A13920_CNES_RA2012_68-73-FINANCIER.indd 73 27/05/13 17:10 74 PARIS/LES HALLES CNES – Siège 2, place Maurice Quentin 75039 Paris Cedex 01 Tél. : + 33 (0)1 44 76 75 00

PARIS/DAUMESNIL CNES – Direction des lanceurs 52, rue Jacques Hillairet 75612 Paris Cedex Tél. : + 33 (0)1 80 97 71 11

TOULOUSE CNES – Centre spatial de Toulouse 18, avenue Édouard Belin 31401 Toulouse Cedex 9 Tél. : + 33 (0)5 61 27 31 31 GUYANE CNES – Centre spatial guyanais BP 726 97387 Kourou Cedex Tél. : + 594 (0)5 94 33 51 11

Organismes : CNES - ESA - Arianespace - Thales Alenia Space - Astrium Services/Spot Image - ISRO - EADS Astrium - Photononstop - CLS - CESBIO - NASA - NASA/JPL Caltech/Malin Space Science Systems - NASA/JPL - Optique-Vidéo CSG - ESO/L - Calcada - Novespace - Zetapress - Cité de l’espace - Cinémathèque de Toulouse. Photographes : E. Grimault - P. Jalby - J. Chetrit - S. Corvaja - H. Piraud - S. Charrier - R. Barranco - S. Henri - E. Lefeuvre - O. Pascaud - S. Girard - P. Correia - F. Maligne - G. Barbaste - P. Baudon - S. Martin - J.-M. Guillon - B. Guindre - Illustration D. Ducros Illustrations originales : C. Beauregard Rédactrice en chef CNES : Joëlle Brami Conception et réalisation : Rédaction : Françoise Couvry-Ventelon (FCV Communication) Iconographie : CNES Diff usion - Société Photon - Marie-Claire Fontebasso / Orianne Arnould Impression : Imprimerie Ménard Ce document est édité par la Direction de la communication externe, de l’éducation et des aff aires publiques - Service grand public

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A13920_CNES_RA2012_74-75-ADRESSES.indd 74 28/05/13 17:13 A13920_CNES_RA2012_74-75-ADRESSES.indd 75 27/05/13 16:18 En un scan ou en un clic, accédez à la sélection vidéo 2012 du CNES !

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CNES – Siège 2012 D’ACTIVITÉ RAPPORT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2, place Maurice Quentin 75039 Paris Cedex 01 Tél. : + 33 (0)1 44 76 75 00 2012 www.cnes.fr

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