La Tarasque, Selon Un Tableau Xviiie Provenant De L'hôtel Baroncelli-Javon, Dit "Le Palais Du Roure", À Avignon
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LL*IDIôm TAMSQUE Louis Renard É Q U i M • X E A la mémoire de Jean-Baptiste-François Renard et de Marthe Cart ailler, mes chers parents. L. R. Illustration de couverture : La Tarasque, selon un tableau XVIIIe provenant de l'hôtel Baroncelli-Javon, dit "Le Palais du Roure", à Avignon. On remarquera les symboles francs-maçons. Le tombeau marqué Gehova, l'étoile avec l'initiale de ce nom, les colonnes renversées du Temple de Salomon (portant les lettres BJ), le compas et l'équerre d'Hyram son architecte. Le château de Tarascon en arrière-plan ajoute un intéressant document iconographique à cette très inhabituelle représentation de la Tarasque qui lie, pour en faire mieux res- sortir toutes les origines mystérieuses, légende chthonienne et ésotérisme. Tableau conservé dans la famille. Cliché 4e de couverture : Daniel Bounias S ÉDITIONS DE L'ÉQUINOXE. 1991 Mas du Sacré-Cœur, 30320 Marguerittes ISBN 2-908209-13-6 Préface En cette Provence sacrée et mythique s'éternisent les Hadès ou Enfer, que vont anéantir ou asservir héros, saints légendes. Racines profondes de notre humanisme gréco- ou preux de la geste épique ou du cycle arthurien. latin se glissant dans le monde médiéval et chrétien. Inter- Louis Renard remonte ainsi l'histoire et la tradition pour pénétration du paganisme et du christianisme que nous mieux éclairer l'une des plus célèbres légendes du midi retrouvons dans la geste des héros de l'Antiquité et dans de la France. En ce Tarascon-sur-Rhône revivent, grâce à celle des saints victorieux, dans nos pèlerinages où se mê- son talent, la Tarasque et sainte Marthe. La sainte s'anime lent les reflets d'un monde primitif, lointaine survivance dans ces riches heures que la Provence lui a consacrées, d'un fond ancestral se perdant dans la nuit des temps. en compagnie des saintes de la mer. La Tarasque dévorante Le plus populaire des héros mythiques est, sans nul doute, est bien là, effrayante certes, mais n'y aurait-il pas de la Héraklès. Dieu terrasseur de monstres, dieu de vie et douceur glissant dans ses yeux lorsque Marthe s'avance vers d'espérance en ces Alpilles "grecques" où il nous a offert elle ? N'y aurait-il dans cette vision que le symbolisme du l'eau guérisseuse et l'immortalité. Il s'est attardé vers ces bien triomphant du mal, du christianisme victorieux du zones imprécises et marécageuses du Bas-Rhône semées paganisme ? de dangers, a dû affronter les géants lanceurs de pierres, L'Hadès ou l'Enfer se projettent dans la clarté d'un para- et même les farouches Ligures. Terre inhospitalière pour dis qui n'a peut-être jamais été perdu où l'ombre devient ce "héros annonciateur de civilisations" où les bras du lumière, une espérance en une fraternité universelle. fleuve enveloppés de brume et de mystères représentaient Louis Renard nous fait partager son érudition et son amour l'hydre, le dragon, qu'il avait déjà terrassé en Grande de poète. Pour nous, il est un réconfort dans sa généro- Grèce (1). Et ce n'est pas un hasard si la Tarasque pagano- sité, dans cet enthousiasme qu'il fait partager à ses amis. chrétienne surgira plus tard de ces fonds enveloppés d'om- Et coure la Tarasque, place à la fête... La joie est dans les bres. Interpénétration de la géographie, de l'histoire et rues, aux carrefours, sur les rives du Rhône où se dresse de la légende. Car, en dénouant les fils d'or de la légende le château du Prince, initiateur de la chevalerie de la Taras- on retrouve des paillettes du réel et de l'Histoire. que, et que s'éternisent, entourées de soleil et d'amour, Louis Renard, poète, historien a, tout naturellement, les traditions de nos aïeux ! déployé le riche éventail des annales et de la tradition, a présenté, confronté, analysé avec clarté des textes anciens Maurice Pezet ou plus récents pour nous offrir une merveilleuse appro- che de l'origine fabuleuse de la Tarasque dans la draperie (1) Le combat d'Héraklès et de l'hydre se retrouve présenté sur des chrétienne enveloppant sainte Marthe. Universalité de ces mosaïques antiques récemment exhumées dans des zones deltaïques, dracs, dragons, coulobres, gardiens de ces profondeurs, notamment sur celle mise au jour à Arles. Huile sur toile de Claude-Michel Celse, peintre tarasconnais, milieu du XIX' siècle (musée des arts et traditions populaires). Le panneau central montre la Tarasque et ses chevaliers. A gauche un tarascaire vers 1850, et à droite un tarascaire au Moyen Age. Avant-Propos Armoiries de la ville de Tarascon. La Tarasque a été de tout temps un sujet de curio- de leur culte un monstre amphibie, la Tarasque, dont la sité, de discussion, de recherche, de controverse. Il nous tradition nous a conservé les formes principales." Pour semble actuellement bien téméraire de tenter, après bien d'autres, c'est une simple allégorie, un symbole, c'est-à- des auteurs, une étude, si modeste soit-elle, sur ce monstre, dire la figure du paganisme vaincu par la religion nou- ce dragon, cet animal fabuleux qui d'après la légende, velle : le christianisme. Enfin, certains hagiographes affir- dévorait hommes, femmes et enfants et fut dompté par ment avec une assurance déconcertante qu'il s'agit bien sainte Marthe ! Des historiens, des archéologues, des ethno- d'un animal amphibie, d'un crocodile peut-être échappé logues, des savants ont consacré de nombreux ouvrages d'un cirque romain, ou d'un immense saurien appartenant à ce redoutable et énorme reptile qui semait la terreur dans aux dinosaures, espèce de nos jours disparue ! Quel est celui les eaux marécageuses du Rhône, qui renversait les bateaux qui est dans la vérité ? naviguant sur le fleuve et faisait de terribles ravages parmi Si, comme tous ceux qui se sont penchés sur cette ques- la population. Sur son existence l'on a porté des jugements tion, nous ne parvenons pas à résoudre ce délicat problème, les plus divers, les plus contradictoires, émis les hypothèses si nos investigations ne nous ont pas permis d'élucider cette les plus hasardeuses. Pour les uns, c'est un dieu topique, énigme, nous aurons cependant la satisfaction d'avoir, en une divinité sanguinaire comme en avaient les autres peu- toute sincérité, essayé de rassembler le plus grand nom- plades, et auxquelles on offrait des sacrifices humains : ces bre d'éléments de manière à permettre au lecteur de se divinités étaient la représentation matérielle des fléaux ! faire lui-même une idée plus précise de cette merveilleuse "Les Tarasconnais, dit Isidore Gilles, avaient pour objet légende de la Tarasque. Après nous avoir livré avec le succès que l'on sait l'histoire de Tarascon, sa ville de naissance autant que sa ville de cœur, Louis Renard récidive en nous révélant cette merveilleuse légende provençale qu'est la Tarasque. Comme l'écrit Maurice Pezet dans la préface de ce livre, « Louis Renard nous fait partager son érudition et son amour de poète. Pour nous, il est un réconfort dans sa générosité, dans cet enthousiasme qu'il fait partager à ses amis.» Et coure la Tarasque, place à la fête ... !SSN 2.908 209.13.6 !SSN 1 147 3339 É Q U i M • X E 75 F. Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle. Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation. Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF. 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