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Cette 14e édition du Festival International du e Villagio Coppola est un complexe immobilier la bourgeoisie napolitaine, a vu son déclin initié dans Documentaire s’ouvre aujourd’hui 27 juin et se poursuivra construit à l’orée des années 60 près de Naples. la pollution du littoral par des stations d’épuration mal jusqu’au 2 juillet 2003. Edifié en dépit de toute légalité grâce à la corruption gérées et accéléré au moment du tremblement de Elle manifeste d’une toujours plus grande ouverture sur active de l’administration, cet ensemble flamboyant terre qui secoua la région au début des années 80. Le le monde et les modes cinématographiques internationa- à sa création, alors lieu de villégiature à la mode pour Villagio, dont nombre d’appartements étaient vacants, les certes mais aussi de fut alors réquisitionné proximité. pour reloger les sinis- Les images et les sons trés. Ainsi, loin des ramenés des cinq con- catégories moyennes tinents et de Marseille, et huppées, ces bâti- nous donnerons à voir, ments hébergèrent des pour la plupart, en pre- familles modestes et mière mondiale, les des petits délinquants avancées de l’écriture venus des quartiers cinématographique qui pauvres de Naples. traduisent la multiplicité L’histoire du Villagio est des regards. bien entendu celle d’un Manifestation d’ouver- certain capitalisme dévas- ture et d’échanges, tateur qui se déploie au c’est ce que nous avons ...suite en page 2 voulu faire avec ce jour- nal quotidien du Festival qui est là, bien sûr, pour Un acteur n’ap- vous informer mais sur- tout pour être un outil de prend pas un convivialité, entre vous festivaliers et tous ceux texte comme qui en sont les anima- teurs, auteurs, réalisa- on apprend un teurs, débatteurs, etc … Manifestation d’ouver- poème à l’école. Il ture et d’échanges aussi dans la signature d’une convention de partenariats a envers ce texte une sorte d’in- avec l’Atelier de Production du Val de Loire qui intervient aujourd’hui 27 juin 2003 et sanctionne ainsi la volonté du térêt primaire : car tel est pour lui Festival International du Documentaire de croiser ses com- pétences et de développer les coopérations interrégionales le matériel de base ; il faut faire en faveur du cinéma documentaire. Ce journal de voyages écrit à plusieurs mains, établira ainsi avec, et avec ce qu’il a dans la ce lien de référence qui manquait jusqu’alors. tête. Tout ça se connecte avec Michel Trégan, Président du FIDMarseille

matographique. Son enfance, ses succès comédien, il lui permet de rendre visible professionnels et ses revers personnels. tout ce qui touche à l’être humain. C’est certaines images précises qu’on Je ne voulais rien expliquer, rien me faire la tragédie d’un homme qui veut aller au expliquer non plus, mais observer et mon- bout de ses possibilités, et même au-delà. a en tête. Et ça se connecte trer : , l’homme et le comédien, La pièce raconte son échec répété et les runo Ganz est un des plus importants au travers d’images mobiles et, espérons- ravages qui en découlent, mais également à nouveau plus tard, quand on comédiens de langue allemande. le, touchantes, au travers de fragments ses nouveaux espoirs et, finalement, sa Outre nombre de distinctions, il a reçu authentiques se réunissant pour former un mort. Pendant plus de 60 ans, Goethe commence à répéter et à retenir hen 1996 le «Iffland Ring, prix décerné portrait vivant, fragments liés entre eux par n’a jamais cessé de retoucher l’œuvre à vie à l’artiste de scène le plus éminent l’histoire du travail pour le rôle de Faust. de Faust. Elle comprend 12 111 vers qui certaines situations spatiales sur et le plus respectable du théâtre de lan- Qui n’aimerait pas être comédien dans le demanderaient 13 heures de lecture. Cette gue allemande». Theodor Döring, Friedrich but de pouvoir échapper à la prison de son pièce monumentale n’a encore jamais été scène, et à les recroiser avec Haase, , existence vaine et immobile, et de pouvoir jouée par une troupe professionnelle dans et ont été les prédécesseurs s’épanouir dans la peau d’un amant, d’un sa forme intégrale, d’un seul jet dans le le texte. Tout l’apprentissage se de Bruno Ganz. héros ou d’un méchant, ou ne serait-ce temps et dans l’espace. Aujourd’hui seu- Bien qu’il «préfère être caressé plutôt que pour se retrouver au centre de toutes lement, à la fin du 20ème siècle, nous fait alors en même temps… On qu’être battu», les distinctions n’ont en rien les attentions ? Mais on oublie de prendre sommes à même de reconnaître la riches- changé son style de vie sans prétention. en considération la somme d’efforts néces- se des suggestions contenues dans les s’asseoit à la table de la cui- Bruno Ganz vit quasiment caché dans saires pour arriver à être un autre que soi- textes de Goethe en vue de la réalisation sa commune d’origine, au sommet d’un même. théâtrale d’une pièce jadis décriée, consi- sine – j’ai besoin d’une chaise et immeuble, avec vue sur la tombe de ses Le génie de Bruno Ganz en tant que comé- dérée comme drame littéraire, poétique et parents, à portée du bruit de l’aéroport de dien est défini ainsi par les critiques : «Lors philosophique. Nous disposons à présent d’une table. Je pose le livre, et je , et avec Venise comme point de fuite de son interprétation, il joue également des moyens techniques nécessaires pour nostalgique. les difficultés qu’il a éprouvées lors de la la mise en œuvre de ces suggestions passe quatre heures à apprendre Mais comment approche-t-on un grand création du personnage en question», ce dans l’expérience théâtrale. ? Pendant les trois ans qu’a duré notre qui suggère qu’il présente sur scène des Bruno Ganz serait-il Faust ? Cette entre- le texte. De bout en bout, jus- collaboration cinématographique, je vou- personnages partiellement inachevés, ou prise théâtrale est-elle une ambition faus- lais approcher Bruno Ganz, l’homme et le encore «qu’il délivre en même temps, sous tienne émanant de lui tendant à se surpas- qu’à ce que je le connaisse vrai- comédien acclamé, sans emphase ni ironie. la forme d’une ombre scénique durable, la ser dans une transcendance théâtrale et Autant que possible, je voulais oublier ce menace et la fragilité fondamentales pré- peut-être aussi humaine ? ment. Ce travail préparatoire est que j’avais appris dans les journaux sur sa sentes chez l’homme». Bruno Ganz a dit à propos de Faust : personne, car je suis bien conscient qu’il Le pivot et la charnière de mon film avec et «Celui qui joue Faust 1 et 2 a surmonté la la chose la plus intérieure à notre n’y a rien d’aussi tenace que les préjugés sur Bruno Ganz étaient constitués par les vie, même s’il sait exactement que ce n’est diffusés par la presse, vrais ou faux. répétitions de la version intégrale de l’Opus pas le cas». métier. Sinon, on ne devient pas En aucun cas je ne voulais approcher Bruno magnum Faust 1 et 2 de Goethe, sous la Ganz de manière biographique. Au départ, direction de Peter Stein, avec Bruno Ganz acteur. Mieux vaut renoncer. j’étais intéressé par ce qui touchait à sa dans le rôle principal. Faust de Goethe est Behind Me, film d’ouverture personne, en oubliant le point de vue ciné- l’un des modèles les plus profonds pour un Projection vendredi 27, 21h00 Bruno Ganz rtiste suisse résidant en France depuis plusieurs elles se manifestent, mais les montrer sans surplomb, années, formé d’abord au graphisme, Thomas sans donner ni leçon, ni solution. Tout à l’inverse, ainsi Hirschhorn s’est très vite imposé comme une que le pratique Thomas A figure incontournable de la scène artisti- Hirschhorn, avec la modes- que internationale et participe désormais à toutes tie que requiert le trouble les manifestations d’envergure : Documenta, Biennale véritable, en appelant le de Venise, etc. De très nombreuses expositions mono- spectateur à les découvrir et graphiques ont déjà consacré son travail en France, en à instruire lui-même le pro- Belgique, en Italie, en Espagne, en Suisse, en Angleterre, cès, s’il y a lieu : à venir en en Allemagne, en Israël et aux Etats-Unis. Il est égale- aide au film, à soi-même, et, ment lauréat du prestigieux prix Marcel Duchamp qui lui peut-être, à une meilleure et a été décerné au Centre Georges Pompidou en 2001. nécessaire compréhension Thomas Hirschhorn travaille avec des matériaux délibé- de notre monde. rément pauvres et domestiques : carton, scotch d’embal- JPR lage et aluminium. Dans la tradition pop, mais revisitée par une esthétique dadaïste, il utilise également des images tirées de la presse écrite : publicités, photos de magazine, images de reportage, etc. Les deux œuvres présentes sur les visuels de cette 14° édition du FID appartiennent à une série baptisée «Les plaintifs, les bêtes, les politiques» réalisée pour le Musée des Estampes de Genève. Collées sur un morceau de carton qui évoque ceux qu’emploient les SDF dans leur appel au secours, des images de l’ac- tualité se trouvent grossièrement légendées au stylo. Dans les deux cas, les photographies ne montrent rien qu’un reflet du monde dans l’énigme de ses disparités : la misère d’un côté, la conquête spatiale ou un dernier modèle automobile de l’autre. Le texte griffonné dans l’urgence n’offre aucun éclaircissement de ces images, à peine un commentaire, il est surtout la signature de l’ar- tiste en forme de point d’interrogation : il questionne de façon très simple leur coexistence, manifeste son désar- roi et appelle avant tout le spectateur à l’aide. Si le FID a fait le choix de ces oeuvres pour accompagner cette édition, c’est que les films qui y sont programmés empruntent une démarche comparable. L’art documentai- re défendu par le FID n’esthétise ni la misère, ni le «réel», tout autant qu’il se refuse à en faire un fonds de com- merce scabreux. Le choix ici : montrer les choses comme suite de la page 1 mépris de toute préservation du littoral. film de fiction se déroulant au Villagio, Par là, elle témoigne cruellement du vite abandonné au profit de la fascinante complet dérèglement du système immo- mécanique du réel. bilier italien. Les constructions se sont Stéphanie Nava poursuivies jusqu’en 1996, malgré la des- truction annoncée dès les années 70. La disparition du Villagio ne fut effective qu’en 2002. contraste avec la grise réalité du Villagio Tournée par Giovanni Piperno à par- d’aujourd’hui. De même, le film pointe tir de 2001, cette histoire s’est trouvée chez Coppe la tentative paradoxale de L’Esplosione, projetée au cœur de l’actualité interna- constituer une collection d’objets sauvés de Giovanni Piperno, tionale via certaine analogie avec les in extremis des lieux qu’il s’apprête à Italie, 2003, 74’ attentats de New York en septembre de détruire, dans un double geste de quasi Compétition Internationale la même année. Elle prit aussi une impor- culpabilité et de légimitation (je ne détruis Petite Salle de la Criée tance symbolique à travers la destruction que ce qui doit l’être, je sauve le reste). vendredi 27 juin, 12h d’un des emblêmes du capitalisme, dont L’Esplosione se construit donc au sein l’immobilier concentre bien des rouages d’un va-et-vient entre réel et fantasmé, négatifs : corruption, délit d’initiés, mal- perdu et sauvé. Et cette oscillation con- versations financières. Ainsi, le prota- cerne également la fabrication du film goniste principal, le dynamiteur Danilio lui-même, la sélection des scènes parmi Coppe, est apparu maintes fois à la télé- la masse des rushes : ainsi, seul un court vision comme expert en destruction de extrait d’une scène tournée dans l’acqua- bâtiments. Le rôle de la télévision dans park voisin du Villagio est montré lors du la fabrication de la mémoire surgit régu- générique de fin. Piperno sou- lièrement au sein du film. En particulier, haitait aussi que figurent dans le réalisateur lui-même se retrouve pris à le film les images d’un King- témoin dans un reportage du journal télé- Kong géant de béton quelque visé, alors même qu’il était venu filmer la peu délabré : il y voyait une scène que les journalistes retransmettent. figure exemple de ce qu’est Semblablement, une séquence montre désormais le Villagio. Croisés des habitantes du Villagio érigeant par avec ceux, aériens, du com- solidarité une bannière américaine sur plexe, ces plans auraient bien le toit de leur immeuble. Le pont symbo- sûr convoqué chez le specta- lique alors tendu avec le 11 septembre teur toute une mémoire ciné- assujettit l’affirmation de leur existence à matographique déjà réveillée la fabrication par les médias des images par l’ambiance mafieuse et le de la tragédie. nom éminemment hollywoo- Le film navigue entre la mémoire indivi- dien des promoteurs. Faute duelle des habitants – souvenirs, anec- d’espace, Piperno décida d’en dotes, etc. – et la mémoire fantasmée faire figurer un simple détail à laquelle se raccrochent nostalgique- dans le générique. Cette ment les promoteurs du complexe, la évocation fugitive de l’«autre famille Coppola, dont les images rosies et cinéma» marque aussi dis- radieuses d’un documentaire promotion- crètement la trace du premier nel des années 60 offrent un saisissant projet du cinéaste, celui d’un Quel est votre parcours ? Ma destinée artistique que c’en est une – la rencontre avec la belle utopie, est le résultat d’une angoisse. Je ne voulais pas généreuse et un peu dingue formulée par Alain Fleischer, aller à «Talma», le lycée dans lequel je devais pour- dans ce bâtiment ouvert comme un théâtre à inventer, et 1suivre mes études après le collège. J’ai failli «faire en même temps fermé sur lui-même – est que, pour la chinois» pour éviter mes camarades dont je ne suppor- première fois, j’ai eu la possibilité de réaliser ce qui était tais plus les lancinantes intrusions dans ma vie privée. impossible ailleurs : le mélange. La définition du Fresnoy Finalement, j’ai «fait Arts Plastiques», pour me sauver est l’interdisciplinarité. Derrière ce mot un peu galvaudé, au lycée de Montgeron. Là, la rencontre déterminante il y a la croyance, c’est-à-dire la liberté, que la danse de deux professeurs, Françoise Parfait et Anne-Marie peut, doit inquiéter la fiction, que l’opéra peut s’inviter Garat, m’a amené à définir l’origine de mon désir pour le dans une installation, qu’il n’y a de frontière formelle que mais dont les rites inventaient, pour moi, un nouveau cinéma. Par cinéma, je voudrais embrasser tout ce qui dans les limites de sa propre imagination. rapport à l’autre. J’ai «rencontré» en dansant des fem- se projette, les formes, l’amour, les formes de l’amour, Vos films sont à la croisée du documentaire, du mes qui sont devenues des amies chères, interprètes de le cinéma lui-même. Ensuite, je suis allé à la fac à Saint film d’artiste, du film de danse et du mélodrame. mes films : Donata D’Urso, Marika Rizzi, même Guilaine Charles et plus tard au Fresnoy. Comment concevez-vous ces passages entre Londez, qui est une actrice, je l’ai rencontrée dans un Vous avez réalisé plusieurs films dans les ate- 1genres et formes ? La réponse est peut-être moins cours de danse. liers du Fresnoy. Ce cadre de production a-t-il dans le passage que dans la nécessité. Il ne s’agit pas Par «opéra intime», Erik Bullot nomme mon désir de tou- été déterminant ? J’ai réalisé un film au Fresnoy, pour moi de passer d’un genre à l’autre, mais bien d’utili- cher au merveilleux, au sublime, au grand tremblement 1C’est ici que je donne des baisers, qui faisait partie ser ce qui, au moment où j’en ai besoin, sert le plan, mon du corps. L’opéra pour le scintillement et l’enchantement, d’une installation-promenade dans le bâtiment, avec des désir. Peut-être cette nécessité est-elle le signe mani- pas la dorure et les petits rats, mais la convocation en un projections vidéo, des photographies ; puis, l’année sui- feste de mes limites. Ce que je ne sais pas dire ou faire lieu – un film – d’un désir d’éblouissement qui pourrait vante, un spectacle de théâtre et de danse : C’est mer- dire par mes interprètes, eh bien, si nous le chantions passer par une chanson de Mina, un pont sur la mer qui veilleux. La «rencontre» avec le Fresnoy, car je pense ou le dansions ? C’est la version «ce que tu ne sais pas se ferme, une main sur la joue… faire, cultive le, c’est toi», Il semble, à l’image de cette chanson sentimen- pour citer Jean Cocteau tale italienne qui revient dans plusieurs de vos en le transformant un peu. films, que vous ne traitez que d’un seul sujet, Je travaille sur la forme du 1beau et inépuisé, que tous les films ne seraient sentiment et je cherche à que des variations sur un même thème. Hanna rendre l’espace, le corps, Schygulla, avec laquelle j’ai fait un entretien pour mon la pensée, tout ce qui me Atelier de Création Radiophonique «Ca, c’est l’amour» touche par les formes les m’a parlé du cinéma de Fassbinder comme d’un corps plus appropriées, les plus dont les films seraient les organes : ce film, la main, tel sensibles. Si ce qui me bou- autre, le cœur… J’aime à penser mon travail comme leverse, c’est un garçon qui une maison. Pas la petite maison dans la prairie, une embrasse son amie, est-ce grosse chose impossible, en tôle ondulée et en carton du documentaire lorsque je qui gondole sous l’orage, mais juste à la droite de la villa le filme ? Si je fais traverser de Malaparte à Capri, et mes films, mes photographies, la ville de Barcelone par un mes installations seraient des points de vue qu’offrirait danseur, à reculons, est-ce cette maison sentimentale, à chaque fenêtre, oui, mon de la danse ? film inépuisable, l’amour. Quelle importance La boucle représente une forme musicale, temporelle, a la danse dans spatiale, idéale dans vos films. votretravail ? Erick La boucle, c’est redire, tenir, ne pas laisser s’échapper 1Bullot parle d’«opéra la merveille, le corps, le sentiment. Redire sans cesse la intime»… La danse est minute bienheureuse. Tout sert pour s’arranger de l’irré- peut-être une occasion pour versible et de la nostalgie. déshabiller le corps de mes interprètes. Débarrassés de Propos recueillis par Olivier Pierre l’usage de la parole, je leur trouve une sensualité que Tous ont besoin d’amour [barcelona] (2003, 20’) je ne saurais pas, pudique- et Réalisations (2001/2, 30’) d’Arnold Pasquier : ment, nommer ou réclamer. écran parallèle Camera Nova, séance Chorégraphies. Le passage par la posture Projection unique : Petite Salle de la Criée, vendredi chorégraphique m’autorise 27 juin, 19h30. le corps. J’ai été danseur, et je garde de ce travail la belle promesse d’un échan- ge qui passait par le contact. Un contact souvent désexualisé,

e CMCA a été heureux de pré- Les télévisions membres du réseau pro- senter «Cuore Napolitano» de duisent ainsi des séries thématiques de Paolo Santoni. Ce film a été documentaires, l’ensemble des numéros Lsélectionné dans la catégorie de ces séries pouvant être diffusé par «Mémoire» du Prix International de chacune d’entre elles. Ces séries sont l’Audiovisuel Méditerranéen (PIDRM) coordonnées par le CMCA qui organise qui a eu lieu à Syracuse en Sicile du à Marseille des ateliers de formation 15 au 18 avril 2003. Ce Prix, organisé réunissant chaque année tous les réa- en collaboration avec la RAI (Italie), est lisateurs de ces séries, et qui offrent l’une des activités annuelles du Centre l’occasion de rencontres et d’échange entre professionnels du Nord et du Sud de la Méditerrannée. C’est pour répondre au même objectif que se tient chaque année le PIDRM qui, depuis Méditerranéen de Communication presque 10 ans, permet de confronter Audiovisuelle, association installée à des reportages et des documentaires Marseille depuis 1992, et qui regroupe concernant la Méditerranée et de mettre des télévisions et des producteurs du en relief la qualité et la diversité des Nord et du Sud de la Méditerranée, documentaires portant sur la culture et de l’Europe au Maghreb et au Proche- les enjeux politiques et sociaux de l’es- Orient. pace euro-méditerranéen. Le CMCA a pour vocation de parti- ciper activement au renforcement de la spécificité du secteur audiovisuel méditerranéen, en favorisant la cir- www.cmca-med.org culation des documentaires et en tra- 96, la Canebière vaillant au sein du réseau de ses télé- 13001-Marseille. visions membres à l’amélioration de Tél.0033 491 42 03 02 la qualité des programmes proposés. Fax.0033 491 42 01 83 pparaissent aujourd’hui dans le ciel du documen- à celle-ci, au cours de laquelle seront évoquées les adjoint de l’APCVL. ; Guillaume taire nombre d’objets filmiques non identifiés. Ces questions relatives à la diffusion de ces films, aura lieu Esterlingot, conseiller artisti- objets, à mi-chemin du documentaire et de la fiction en décembre 2003 lors du festival du film de Vendôme que cinéma et responsable du Amais aussi du journal filmé, du film d’artiste, de Images en région. fond d’aide à la post-production au Thécif ; François l’essai filmé, échappent aux normes de la production Barat, délégué général du GREC ; Frédéric Papon, courante, bénéficiant à cet égard de la légèreté de la Erik Bullot responsable pédagogique au Studio National des Arts vidéo numérique ; ils réussissent, ce faisant, à inventer Contemporains, Le Fresnoy ; Nicolas Rey, responsable

de nouvelles formes en questionnant les places respec- Participeront à cette table ronde: Michel Trégan, Président de L’Abominable ; Valérie Jouve, artiste ; Jean-Pierre tives de l’auteur et du spectateur. Sans doute leur liberté du FIDMARSEILLE; Serge Caillet, Président de l’Atelier Mast, responsable de la bourse «Brouillon d’un rêve» à de ton, leur fraîcheur, leur pertinence sont-elles le fruit de Production Centre Val de Loire (APCVL) ; Erik Bullot, la SCAM (sous réserve) de leur souplesse de production. cinéaste, responsable de la collection Pointligneplan ; Pascale Cassagnau, inspectrice à la Création, res- Est-il possible, pour autant, d’imaginer des formes d’aide Gertjan Zuilhof, programmateur au Festival International ponsable du programme d’aide à la production Image à la production de ces différents “ prototypes ” ? Aider à du Film de Rotterdam,membre du Comité de sélection en Mouvement à la Délégation aux Arts Plastiques ; la production d’un “ prototype ” suppose que soit reconnu de la Fondation Hubert Bals ; Stéphane Bouquet, rédac- Guillaume Esterlingot, conseiller artistique cinéma et res- son principe d’incertitude, c’est-à-dire la part de hasard teur aux Cahiers du Cinéma ; Jean-Pierre Rehm, direc- ponsable du fond d’aide à la post-production au Thécif ; (le film naît de son filmage en l’absence fréquente de teur artistique du FID Marseille ; Eric Briat, directeur de Eric Mahé, producteur Stellair Productions et Membre scénario) et d’échec (le film emporte avec lui la possi- l’Action Culturelle et Territoriale au Centre National de de la Commission courts métrages au CNC ; Monique bilité d’un beau ratage) qui conditionne ses possibilités la Cinématographie (CNC); Thierry Lounas, directeur Barbaroux, directrice générale adjointe du CNC. d’existence. Une aide est-elle possible ? Existe-elle déjà ? Est-elle perfectible ? À Projection au Théâtre National de Marseille La Criée quel niveau convient-il d’intervenir (écriture, (grande salle) vendredi 27 à 12h45 : Juste avant l’orage, Jean-Claude Rousseau (17 mn) inédit filmage, post-production) pour développer la Grand Littoral, Valérie Jouve ( 20 mn), Compétition production d’objets singuliers ? française Telles sont quelques-unes des questions que cette journée du 27 juin se propose d’évoquer. Une seconde journée, en écho

au générique de clas- texte fictionnel siques hollywoodiens. de Rotterdam, Elle sert à appuyer la Marseille pré- véracité requise par le sente évidem- genre du film réaliste. ment un autre Dans le documentaire, cadre, où j’ai c’est a priori inutile : choisi de faire cela va de soi. Mais porter l’ac- les documentaires qui cent sur l’as- Pouvez-vous vous présen- comptent aujourd’hui et qui modifient le pect fictif. J’ai présenté des films qui loppements technologiques rendent cela ter et parler de votre rôle au langage cinématographique ne tiennent seraient tenus pour trop documentaires à possible comme jamais auparavant. Festival International de Film de plus cette évidence pour acquise. Au Rotterdam, et trop fictionnels à Marseille. 1Rotterdam? Gertjan Zuilhof, né en contraire, ils questionnent les fins et les Et ceci parce que c’est à la frontière des Propos recueillis par Nicolas Wozniak 1955, je suis hollandais de la partie du moyens du documentaire lui-même. genres et des supports que se passe ce pays au-dessus des grands fleuves. Aux qu’il y a de plus innovant. Les films de Première projection de [based upon] true Pays-Bas, cela vous désigne ce programme, presque sans exception, stories : séance «Before the war», Petite comme fortement marqué sont très personnels et racontent des Salle de la Criée, vendredi 27 juin, 17h30. par la tradition protestante. histoires qui traitent de sujets de société D’un autre côté, je suis d’une ou de questions plus graves de façon génération très influencée par très indirecte. Les films courts, regroupés les Provos, ce mouvement sous le titre «Before the War» (avant post-dadaïste typiquement la guerre), montrent cet environnement hollandais des années soixante. J’ai fait Combien de films constituaient glacé et répressif qui fait tellement partie Président : des études d’Histoire de l’art que j’ai ter- ce programme ? Tout d’abord, de notre quotidien que l’on a tendance à Michel Trégan minées à Leiden, la ville que Rembrandt je dois dire que n’y ont pas seu- le négliger. Les films courts de la partie Administrateurs : jeune a quittée pour Amsterdam. Depuis 1lement été montrés des films ou «Forgetting the War» (oubliant la guerre) Laurent Carenzo Gérald Collas longtemps, je suis critique pour le men- des vidéos. L’idée au départ de ce pro- traitent de la façon dont des événements suel de cinéma Skrien et pour le quo- gramme consistait à montrer la création tragiques marquent de façon indélébile la Henri Dumolié tidien politique et culturel De Groene contemporaine qui utilise des images vie et l’âme de ces victimes. Quelquefois Emmanuelle Ferrari Amsterdammer. Depuis plus de dix ans, documentaires. C’est pourquoi, en colla- non sans humour. Solange Poulet je travaille comme programmateur à l’IF- boration avec Catherine David du Musée Dominique Wallon FR, pour la sélection officielle ainsi que Witte de With de Rotterdam, ainsi que le En tant que professionnel qui sur des programmes thématiques spé- FIDMarseille, comme vous savez, ont été voyage autour du monde pour ciaux. Je fais également partie du comité montrées une quinzaine d’installations et visionner durant l’année beau- Rédacteur en chef : de sélection de la fondation Hubert Balls, une dizaine de sites web. Le programme 1 coup de films, quel est votre Jean-Pierre Rehm une fondation qui apporte un soutien de films était conséquent : vingt long- sentiment sur l’actualité du documen- Rédaction : financier à des réalisateurs de pays en métrages et une quarantaine de films de taire ? Peut-on dégager des tendan- Stéphane Bouquet, Emmanuel Burdeau, développement. moins d’une heure. Rotterdam présente ces ? Qu’est-ce qui vous frappe le Stéphanie Nava, Olivier Pierre, Solange un programme très important et certains plus ? Des tendances, certes, et sans Poulet, Michel Trégan, Nicolas Wozniak Quel était le projet du program- films, sans ce projet précis, auraient été doute nombreuses. L’une d’elles, qui a Coordination et maquette : me [based upon] true stories ? diffusés dans le programme principal de servi de levier au programme, est que Charlotte Le Bos-Schneegans Comment l’avez-vous élaboré ? toute façon. toutes sortes de gens (activistes, artistes, Graphisme : 1Pourquoi ce titre ? L’IFFR est écrivains, etc.) font du documentaire sans Jean-Pierre Léon Production : avant tout un festival de fiction. Ce cadre Comment avez-vous opéré le être des professionnels du genre. Ils sont est important et permet d’expliquer la choix pour la partie montrée à professionnels dans d’autres champs, Barbara Panero double signification du titre de mon écran. Marseille ? Pouvez-vous faire des mais apportent la fraîcheur de l’amateur Impression : L’expression «based upon true story» 1 remarques sur les intitulés de à une discipline qu’ils changent en s’y Imprimerie Soulié (basé sur des faits authentiques) figure vos chapitres ? A la différence du con- inscrivant. Il est évident que les déve-