Invitation Au Voyage
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hänssler GIORGOS KANARIS baritone CLA SSIC THOMAS WISE piano INVITATION AU VOYAGE DON QUIXOTE and FRENCH SONGS by Debussy, Ibert, Ravel, Duparc Claude Debussy (1862 – 1918) Qui vient mourir au bas de la colline Claude Debussy (1862 – 1918) III. Rondel II Trois mélodies de Paul Verlaine (1891) Parmi la bise errant en courts abois. Trois chansons de France (1904) Charles d'Orléans L’âme du loup pleure dans cette voix Pour ce que Plaisance est morte I. La mer est plus belle que les cathédrales Qui monte avec le soleil qui décline I. Rondel I Ce may, suis vestu de noir; Paul Verlaine D’une agonie on veut croire câline Charles d'Orléans C’est grand pitié de véoir La mer est plus belle Et qui ravit et qui navre à la fois. Le temps a laissié son manteau Mon cœur qui s’en desconforte. Que les cathédrales, Pour faire mieux cette plainte assoupie, De vent, de froidure et de pluye, Je m’abille de la sorte Nourrice fidèle, La neige tombe à longs traits de charpie Et s’est vestu de broderye, Que doy, pour faire devoir; Berceuse de râles, A travers le couchant sanguinolent, De soleil raiant, cler et beau. Pour ce que Plaisance est morte, La mer sur qui prie Et l’air a l’air d’être un soupir d’automne, Il n’y a beste ne oiseau Ce may, suis vestu de noir. La Vierge Marie! Tant il fait doux par ce soir monotone Qui en son jargon ne chante ou crye: Le temps ces nouvelles porte Elle a tous les dons Où se dorlote un paysage lent. Le temps a laissié son manteau. Qui ne veut déduit avoir; Terribles et doux. Rivière, fontaine et ruisseau Mais par force du plouvoir J’entends ses pardons III. L' échelonnement des haies moutonne Portent, en livrée jolye, Fait des champs clore la porte, Gronder ses courroux. à l'infini Goultes d’argent d’orfaverie. Pour ce que Plaisance est morte. Cette immensité Paul Verlaine Chascun s’abille de nouveau, N’a rien d’entêté. L’échelonnement des haies Le temps a laissié son manteau. Jacques Ibert (1890 – 1962) Oh! si patiente, Moutonne à l’infini, mer Chansons de Don Quichotte (1933) Même quand méchante! Clair dans le brouillard clair II. La Grotte Un souffle ami hante Qui sent bon les jeunes baies. François Tristan L'Hermite Chanson du départ de Don Quichotte La vague, et nous chante: Des arbres et des moulins Auprès de cette grotte sombre Ce château neuf, ce nouvel édifice «Vous, sans espérance, Sont légers sur le vert tendre Où l’on respire un air si doux, Tout enrichi de marbre et de porphyre, Mourez sans souffrance!» Où vient s’ébattre et s’étendre L’onde lutte avec les cailloux, Qu'amour bâtit château de son empire, Et puis, sous les cieux L’agilité des poulains. Et la lumière avecque l’ombre. Où tout le ciel a mis son artifice, Qui s’y rient plus clairs, Dans ce vague d’un Dimanche Ces flots, lassés de l’exercice Est un rempart, un fort contre vice, Elle a des airs bleus, Voici se jouer aussi Qu’ils ont fait dessus ce gravier, Où la vertueuse maîtresse se retire, Roses, gris et verts … De grandes brebis aussi Se reposent dans ce vivier Que l'œil regarde, et que l'esprit admire, Plus belle que tous, Douces que leur laine blanche. Où mourut autrefois Narcisse … Forçant les cœurs à lui faire service. Meilleure que nous! L’ombre de cette fleur vermeille C'est un château, fait de telle sorte Tout à l’heure déferlait Que nul ne peut approcher de la porte II. Le son du cor s'afflige vers les bois Et celle de ces joncs pendants L’onde, roulée en volutes, Si des grands Rois il n'a sauvé sa race, Paul Verlaine De cloches commes des flûtes Paraissent estre là-dedans Les songes de l’eau qui sommeille. Victorieux, vaillant et amoureux. Le son du cor s’afflige vers les bois Dans le ciel comme du lait. Nul chevalier, tant soit aventureux, D’une douleur on veut croire orpheline Sans être tel ne peut gagner la place. 2 3 Chanson à Dulcinée Dans l'ile enfin trouvée où tu viendras un jour. Bon Saint Michel qui me daignez choisir Henri Duparc (1848 – 1933) Un an me dure la journée Dans l'ile désirée, O mon ami Sancho! Pour lui complaire et la défendre, Mélodies Si je ne vois ma Dulcinée. Les livres sont brulés et font un tas de cendres. Bon Saint Michel veuillez descendre Mais, Amour a peint son visage, Si tous les livres m'ont tué Avec Saint Georges sur l'autel 1. L' invitation au voyage Afin d'adoucir ma langueur, Il suffit d'un pour que je vie De la Madone au bleu mantel. Charles Baudelaire 1870 Dans la fontaine et le nuage, Fantôme dans la vie, et réel dans la mort. D'un rayon du ciel bénissez ma lame Mon enfant, ma sœur, Dans chaque aurore et chaque fleur. Tel est l'étrange sort du pauvre Don Quichotte. Et son égale en pureté Songe à la douceur Et son égale en piété Un an me dure la journée D’aller là-bas vivre ensemble! Comme en pudeur et chasteté: Si je ne vois ma Dulcinée. Maurice Ravel (1875 – 1937) Aimer à loisir, Ma Dame. Aimer et mourir Toujours proche et toujours lointaine, Don Quichotte à Dulcinée (1932 – 1933) (Ô grands Saint Georges et Saint Michel) Au pays qui te ressemble! Étoile de mes longs chemins. 1. Chanson romanesque L'ange qui veille sur ma veille, Les soleils mouillés Le vent m'apporte son haleine Paul Morand Ma douce Dame si pareille De ces ciels brouillés Quand il passe sur les jasmins. Si vous me disiez que la terre À Vous, Madone au bleu mantel! Pour mon esprit ont les charmes Amen. Si mystérieux Chanson du Duc À tant tourner vous offensa, Je lui dépêcherais Pança: De tes traîtres yeux, Je veux chanter ici la Dame de mes songes Vous la verriez fixe et se taire. 3. Chanson à boire Brillant à travers leurs larmes. Qui m'exalte au dessus de ce siècle de boue Si vous me disiez que l'ennui Paul Morand Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Son cœur de diamant est vierge de mensonges Vous vient du ciel trop fleuri d'astres, Foin du bâtard, illustre Dame, Luxe, calme et volupté! La rose s'obscurcit au regard de sa joue Déchirant les divins cadastres, Qui pour me perdre à vos doux yeux Vois sur ces canaux Pour Elle, j'ai tenté les hautes aventures Je faucherais d'un coup la nuit. Dit que l'amour et le vin vieux Dormir ces vaisseaux Mon bras a délivré la princesse en servage Si vous me disiez que l'espace Mettent en deuill mon coeur, mon âme! Dont l’humeur est vagabonde; J'ai vaincu l'Enchanteur, confondu les parjures Ainsi vidé ne vous plaît point, Je bois C’est pour assouvir Et ployé l'univers à lui rendre homage. Chevalier dieu, la lance au poing. À la joie! Ton moindre désir Dame par qui je vais, seul dessus cette terre, J'étoilerais le vent qui passe. La joie est le seul but Qu’ils viennent du bout du monde. Qui ne soit prisonnier de la fausse apparence Mais si vous disiez que mon sang Où je vais droit... lorsque j'ai bu! -Les soleils couchants Je soutiens contre tout Chevalier téméraire Est plus à moi qu'à vous, ma Dame, Foin du jaloux, brune maîtresse, Revêtent les champs, Votre éclat non pareil et votre précellence. Je blêmirais dessous le blâme Qui geint, qui pleure et fait serment Les canaux, la ville entière, Et je mourrais, vous bénissant. D'être toujours ce pâle amant D’hyacinthe et d’or; Chanson de la mort de Don Quichotte Ô Dulcinée. Qui met de l'eau dans son ivresse! Le monde s’endort Je bois Ne pleure pas Sancho, ne pleure pas, mon bon. Dans une chaude lumière. À la joie! Ton maître n'est pas mort. 2. Chanson épique Là, tout n’est qu’ordre et beauté, La joie est le seul but Il n'est pas loin de toi. Paul Morand Luxe, calme et volupté! Où je vais droit... Il vit dans une ile heureuse Bon Saint Michel qui me donnez loisir Lorsque j'ai bu! Où tout est pur et sans mensonges. De voir ma Dame et de l'entendre, 4 5 2. Sérénade florentine L’inutile travail et l’éternel fracas Comme un chien l'Amour m'a mordu; 8. Testament Étoile, dont la beauté luit Dont est faite la vie, hélas! la vie humaine! En suivant mon sang répandu, Armand Silvestre 1883 Comme un diamant dans la nuit, Of which human life, alas, is made? Va, tu pourras suivre ma trace. Pour que le vent te les apporte Regarde vers ma bien-aimée Prends un cheval de bonne race, Sur l’aile noire d’un remord, Dont la paupière s'est fermée, 4. Extase Pars et suis mon chemin ardu, J’écrirai sur la feuille morte Et fais descendre sur ses yeux Jean Lahor Fondrière ou sentier perdu, Les tortures de mon cœur mort! La bénédiction des cieux. Sur un lys pâle mon cœur dort Si la course ne te harasse. Toute ma sève s’est tarie En passant par où j'ai passé, Elle s'endort : par la fenêtre D’un sommeil doux comme la mort … Aux clairs midis de ta beauté, Tu verras que, seul et blessé, En sa chambre heureuse pénètre; Mort exquise, mort parfumée Et, comme à la feuille flétrie, J'ai parcouru ce triste monde, Sur sa blancheur, comme un baiser, Du souffle de la bien-aimée … Rien de vivant ne m’est resté; Et qu'ainsi je m'en fus mourir Viens jusqu'à l'aube te poser, Sur ton sein pâle mon cœur dort Tes yeux m’ont brûlé jusqu’à l’âme, Bien loin, bien loin, sans découvrir Et que sa pensée alors rêve D’un sommeil doux comme la mort … Comme des soleils sans merci! Le bleu manoir de Rosemonde.