LES MAILLY-

ESQUISSE GÉNÉALOGIQUE

par M. l'abbé Maurice CHAUME MEMBRE RÉSIDANT

Aux jours troublés du onzième siècle commençant, tandis que Robert le Pieux dispute à Otte-Guillaume l'héritage du duc Henri le Grand, — alors possession du comte Hugues de Beaumont, sous la suzeraineté de l'évêque de Langres — se trouve confié à la garde de deux des plus nobles personnages de la province, Hum- bert de Mailly et Anne, son épouse ; à leurs côtés, un de leurs cousins, Gui le Riche, exerce les fonctions de vicomte ; un autre de leurs parents, Béraud l'Ancien, est abbé de Saint-Étienne... Quelques années plus tard, entre 1032 et 1050, c'est un fils d'Hum- bert et Anne, le prévôt Garnier, successeur de Béraud à Saint- Étienne, qui profite d'une absence du duc Robert pour jeter bas le mur du castrum, et agrandir ainsi son église abbatiale... Garnier est remplacé par un de ses cousins, Garnier le Riche, fils du vicomte Gui, qui gouverne Saint-Étienne jusque vers 1080... Au siècle suivant, toujours à Saint-Étienne, nous rencontrons comme prévôt un troisième Garnier, Garnier de Fauverney (1125), descendant en ligne directe de l'un des frères du premier Garnier... Un neveu de Garnier de Fauverney, Hervé, est abbé de Saint- Étienne en 1170; il se fait moine à Cîteaux et meurt abbé de la Ferté-sur-Grosne à une date voisine de 1178... En 1187, Guillaume, sire de Fauverney, apparaît comme l'un des garants de la seconde charte communale de Dijon... Ces noms et ces dates suffisent à montrer quelle place importante tient, dans le passé de Dijon, la maison féodale de Mailly-Fauverney, LES MAILLY-FAUVERNEY . 423

maîtresse, ou peu s'en faut, de tout le cours de l'Ouche, en aval de Dijon1. Sans prétendre retracer ici son histoire détaillée, on voudrait classer les différents personnages qui s'y rattachent, montrer les rapports généalogiques qui les unissent, et finalement suggérer une hypothèse sur leurs premières origines.

I

BRANCHE DE MAILLY

§ I. — Seigneurs de Mailly-le-Châleau (première période) I. — Geofïroi, Gozfredus Malliacensis castri dominus, contempo- rain de Brun de Roucy, évêque de Langres (980-1016) et du comte de Bourgogne Otte-Guillaume (f 1026). Ce dernier, en restituant

1. Un premier groupe de possessions était constitué, au voisinage de la Saône et sur le cours inférieur de l'Ouche et de la Tille, par les deux impor- tantes seigneuries de Mailly et de Longeault. La seigneurie de Mailly compre- nait les quatre localités de ce nom, Mailly-le-Cliâteau, Mailly-la-Ville, Mailly- le-Port et Mailly-Curtil (plus tard Mailly-l'Église) — aujourd'hui (Côte-d'Or, con d') ; son importance lui venait, principalement, de ce qu'elle surveillait — à Mailly-le-Port — l'un des passages les plus fréquentés vers les pays du Jura. La seigneurie de Longeault comprenait les villages de l'ancienne paroisse de Premières (Beire-le-Fort, Longeault, Pluvault, et Premières, auj. du canton de Genlis ; -Fouiïrans, auj. du canton d'Auxonne). — Entre la seigneurie de Mailly et celle de Longeault, la seigneurie du chapitre d'Autun ou terra S. Nazarii dite aussi fascum Mailleii, et com- prenant les villages de l'ancienne paroisse de (Champdôtre, Pont, ïillenay, Tréclun, auj. du canton d'Auxonne), formait une annexe naturelle sur laquelle les seigneurs de Mailly exerçaient un certain nombre de droits traditionnels, usurpés ou consentis, sur lesquels il serait intéressant de faire la lumière (cf. Arch. C.-d'Or, G 838 et suiv. ). — Au delà de la Saône, la seigneurie de la Perrière (la Perrière, Saint-Seine-en-Bâche, Saint-Symphorien-sur-Saône, , auj. du canton de Saint-Jean-de-) constituait dans le comté d'Auxonne une avancée qui explique comment les seigneurs de Mailly s'étendirent peu à peu dans la direction de Dole (Foucherans, Champvans, etc.). Le second groupe avait pour centre Fauverney (auj. du canton de Genlis), Crimolois et Sennecey (auj. du canton de Dijon-Est), enlin Neuilly-lez-Dijon (auj. du canton de Dijon-Sud). Une première annexe était constituée, du côté de l'est, par la seigneurie de Magny-sur-Tille (c°" de Genlis) — avant que celle-ci eût succédé, lors de l'échange conclu entre le duc Robert II et Guillaume de Pontailler, aux droits éminents de la primitive vicomte de Dijon ; une seconde annexe, au sud-est, comprenait Genlis, peut-être , peut-être aussi divers droits sur la seigneurie de Cessey — partagés avec Saint-Bénigne de Dijon ; une troisième annexe, du côté du nord et du nord-est, empiétait sur les terres de Saint-Étienne ou de Saint-Bénigne de Dijon à , à Chevigny- Saint-Sauveur, à Bressey (auj. du canton de Dijon-Est). — Les deux impor- tantes seigneuries d'Arc-sur-Tille et d' pourraient être, à certains égards, 424 LES MAILLY-FAUVERNEY la terre de Cessey x à Saint-Bénigne de Dijon, après 1004, compte une grosse somme d'argent à Geoffroi de Mailly, sans doute en compensation de ses droits réels ou prétendus sur cette seigneurie (Chr. S. Ben., éd. Bougaud et Garnier, p. 134). Geoffroi de Mailly est peut-être le Joffredus miles, noster amicus, dont l'obituaire de Saint-Bénigne (Bibl. de Dijon, ms. 634) enre- gistre l'anniversaire à la date du 25 janvier ; — et aussi le Joffredus mentionné comme témoin, entre 1008 et 1015, d'une charte de Girard de Fouvent pour Bèze (Chron. Bes., éd. Bougaud et Garnier, p. 294). II. — Une génération inconnue2. III. — Foulques Ier, comte de Beaumont-sur-Vingeanne3 par son mariage avec Ermengeard, fille du comte Hugues V (Chron. Bes., p. 326 et 334-335) ; cité dans une charte du duc Robert en 1043 (Pérard, Recueil, p. 188 ; Dom Plancher, Hist. de Bourg., I, pr. n° 35 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 30) ; confirme, entre 1044 et 1060, les donations faites à l'abbaye de Bèze par Géboin de Beau-

considérées comme de très anciens démembrements de la primitive seigneurie de Fauverney. — Fauverney lui-même paraît être l'héritier direct de l'oppidum Crulmulnense, Crimolois. 1. Côte-d'Or, con de Genlis. 2. Simple hypothèse. — On pourrait également abaisser Geolïroi Ier de Mailly d'un degré, et en faire le père de Foulques, seigneur de Mailly et comte de Beaumont : dans ce système, il pourrait être identifié au septième fils, jusqu'à présent inconnu, d'Humbert de Mailly et d'Anne. La seule difficulté vient de ce que, lorsqu'il paraît (entre 1004 et 1015), Geolïroi de Mailly est dit Mailla- censis caslri dominus : or, à cette date, Humbert de Mailly est certainement vivant. Par ailleurs, le centre patrimonial d'Humbert de Mailly est Fauverney, et ses descendants, dans leurs actes les plus importants, sollicitent toujours l'approbation des seigneurs de Mailly, leurs suzerains, et par conséquent leurs aînés. Ce sont ces considérations qui nous font regarder Humbert de Mailly, ancêtre des seigneurs de Fauverney, comme un cadet, et Geofïroi de Mailly, ancêtre des seigneurs de Mailly comme son aîné. Toutefois, si Humbert appartient à la génération née aux environs de l'an 950, Geoffroi peut appartenir aussi bien à celle-là qu'à la suivante (975) : autrement dit, il peut être aussi bien le frère aîné d'Humbert que le fils de ce frère aîné. On pourrait encore imaginer, il est vrai, que Geoffroi de Mailly, fils aîné d'Humbert, a été mis par celui-ci, bien avant sa mort, en possession du château • de Mailly et des terres de sa dépendance : dans ce système, la suzeraineté des sires de Mailly (branche aînée) sur les sires de Fauverney (branche cadette) s'expliquerait tout naturellement. 3. Côte-d'Or, con de Mirebeau. — Un essai de généalogie des comtes de Beaumont sur-Vingeanne a été tenté par A. du Chesne, Hist, généal. de la maison de Vergy, p. 97-99. — Tableau incomplet et partiellement exact dans Petit, Ducs capétiens, I, p. 93. LES MAILLY-FAUVERNEY 425

mont, oncle de sa femme (Chron. Bes., p. 326-327) ; renonce, en 1076, à ses prétentions sur Noiron 1 (Chron. Bes., p. 377). De sa femme, Ermengeard de Beaumont, il laisse deux fils : 1° Geoffroi, qui suit ; 2° Savari, connu par une charte de l'abbaye de Conques (Des- jardins, Cari, de Conques, n° 484) ; peut-être l'aïeul du Savari qui figure vers 1130 au nombre des témoins de Marteau Ier de Mailly (Chron. Bes., p. 464). Un fils aîné, nommé Ouri, figure peut-être aux côtés de son père Foulques dans une charte non datée de l'abbaye de Bèze (Chron. Bes., p. 327).

§ 2. — Seigneurs de Beaumont-sur-Vingeanne IV. — Geoffroi, premier du nom comme seigneur de Beaumont, deuxième du nom comme seigneur de Mailly, apparaît aux. côtés de son père Foulques lorsque celui-ci fait abandon aux moines de Bèze de ses prétentions sur Noiron (Chron. Bes., p. 377). En 1085, il fait donation du domaine de Verfontaines2 à l'abbaye de Conques (Desjardins, Cari, de Conques, n° 484). Entre 1106 et 1112, il passe un accord avec les chanoines d'Autun, au sujet de la terra S. Nazarii (Tillenay, Champdôtre, Pont et Tréclun) sur laquelle lui-même et ses ministérielles empiétaient à tout propos, uehemenli et intolerabili gravamine (A. de Charmasse, Cari. Egl. Aulun, III, n° 4). En 1114, il figure au nombre des fidejussores de son parent, Pierre Mauregard l'Ancien, sire de Montsaugeon et de Mirebeau (Chron. Bes., p. 396). La même année, il fait don à l'abbaye de Bèze, de son domaine de Nantilly 3, et, un peu plus tard, vers 1125, de celui de Saint-Seine-en-Bâche4 (Chron. Bes., p. 438-439 et 465). De sa femme Gertrude [de Fouvent6] il laisse deux fils : 1° Hugues VI, qui suit; 2° Foulques II, auteur de la seconde lignée des sires de Mailly.

1. Côte-d'Or, con de Mirebeau. 2. Haute-Saône, con d'Autrey, c110 de Broye-les-Loups. 3. Ilaule-Saône, c°" d'Autrey. 4. Côte-d'Or, c011 de Saint-Jean-de-Losne. 5. Sœur probable d'Humbert III le Roux, de Gui et de Guillaume ; fille par conséquent de Gérard IV, mentionne de 1050 environ à 1075. 426 LES MAILLY-FAUVERNEY

V. — Hugues VI, seigneur de Beaumont, né aux environs de 1075, mentionné dès 1085, succède à son père vers 1125. En 1130, il approuve la fondation de l'abbaye de Theuley, faite dans le désert d'Auvet, sur une terre que les fils de Pierre Mauregard tenaient en fief de lui (Gallia christiana, IV, pr., col. 163-164). En 1134 (Chron. Bes., p. 466-467), il fait donation à l'abbaye de Bèze de l'église de Saint-Martin de Beaumont1. — Après la mort de son fils Geoffroi, il rachète le « crime » de celui-ci par une abon- dante aumône2 à la même abbaye (entre 1140 et 1145 : Chron. Bes., p. 479-480 et 483-485). — Son cpilaphium est transcrit dans la Chronique de Bèze, p. 478-481. De sa femme, dont on ignore le Hom et la maison, il a : 1° Hugues VII, qui suit; 2° Geoffroi le jeune, mort excommunié, en raison de ses entre- prises contre la propriété ecclésiastique (Chron. Bes., p. 479 et 485) ; 3° Gertrude, mariée à Jobert II de Châtillon, vicomte de Dijon (d'Arbois de Jubainville, Comtes de Champagne, III, p. 431-432, n° 100; Petit, Ducs capétiens, II, n° 691, p. 452). V. — Hugues Vil, seigneur de Beaumont, apparaît aux côtés de son père à partir de 1134, lui succède avant 1145 (d'Arbois de Jubainville, Comtes de Champagne, III, p. 431-432, n° 100), et se croise en 1147 (A. du Chesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, p. 99). De sa femme Mahaut de Châtillon, fille du vicomte de Dijon Jobert le Roux, et sœur de Jobert II (charte d'Auberive, citée par Petit, Ducs capétiens, II, p. 453, n° 692), il ne laisse que deux filles : 1° Aélis, qui suit ; 2° Marguerite, mariée à Thibaut de la Roche (charte de Clair- vaux, citée par Petit, Ducs capétiens, II, n° 409). VI. — Aélis de Beaumont, mentionnée aux côtés de sa mère, vers 1147-1150, en même temps que sa sœur Marguerite (Petit,

1. La vieille église de Beaumont, sise à Test de la Vingeanne, et de laquelle on accédait au caslrum seigneurial et au village circonvoisin par un vieux pont. 2. Biens divers sis à Chevigny (Côte-d'Or, c°" de Mirebeau, c"e de Bèze), à Blagny-sur-Vingeanne (même canton), à Bouhans-lez-Autrey (Haute-Saône, con d'Autrey) ; et, en outre, la terra quem dicunt Rupuncula, la Rochette, près de Fley (Côte-d'Or, c°" de Fontaine-Française, c"« de Dampierre-sur-Vingeanne). LES MAILLY-FAUVERNEY 427

II, n° 305), paraît avoir épousé Gui de Vergy à une date voisine de 1150. On suit son existence jusqu'en 1204 (A. du Chesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, pr., p. 143). Son fils aîné, Hugues, sire de Vergy, d'Autrey et de Mirebeau, est l'auteur de la lignée des sires de Mirebeau, sénéchaux hérédi- taires de Bourgogne ; son second fils, Simon, est l'auteur de la lignée des sires de Beaumont de la troisième race (Cf. A. du Chesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, p. 385 et suiv.). Une fille d'Hugues de Vergy, Aélis ou Alix, deviendra duchesse de Bourgogne par son mariage avec Eudes III, en 1197.

§ 3. — Seigneurs de Mailly-le-Château (seconde période) V. — Foulques il, né sans doute aux environs de 1075, figure aux côtés de son père Geoff roi, seigneur de Mailly et de Beaumont dès l'an 1085 (Cart. de Conques, n° 484), puis entre 1106 et 1112 (A. de Charmasse, Cari, de l'Egl. d'Autun, III, n° 4) ; il ne vivait plus en 1114, date à laquelle son père Geoffroi, de concert avec les siens, faisait donation de son domaine de Nantilly à l'abbaye de Bèze, pro anime filii sui Fulchonis anlecessorumque suorum remedio (Chron. Bes., p. 438-439). Toutefois, nous possédons dans le cartulaire de Saint-Ëtienne (Pérard, p. 81 ; Bièvre-Poulalier, n° 11) la notice d'un jugement rendu «à l'Orme de », domno Fulcone de Malliaco judicante, ce qui laisse supposer que Geoffroi de Mailly-Beaumont avait remis d'assez bonne heure ses seigneuries du Dijonnais et de la basse vallée de l'Ouche entre les mains de son second fils. VI. — Geoftroi 111, Jo/fredus agnomine Martellus, apparaît vers 1125, lorsque son aïeul Geoffroi de Beaumont fait donation à l'abbaye de Bèze de la villa de Saint-Seine-en-Bâche (Chron. Bes., p. 464-465) ; peu de temps après, Geoffroi étant mort, Marteau x — ainsi l'appelle-t-on désormais dans les documents — conteste cette donation : mais un accord ne tarde pas à intervenir (ibid.).

1. On transcrit d'ordinaire « Martel » et môme « Marcel ». — Les chartes françaises écrivent toutes « Marteaus » ou « Martiaus » : cf. Cari, du comté de Bourgogne, n° 47 ; Cart. de Bèze (Arch. C.-d'Or, H3 cartul., f» 127) ; etc. Nous préférons la forme « Marteau » en raison du jeu de mots suggéré par le nom de Mailly, Mailley : on sait que le sceau des seigneurs de Mailly portait trois maillets (Petit, Ducs capétiens, VI, n° 4768, 5283, etc.). 428 LES MAILLY-FAUVERNEY

Pèlerin en Terre-Sainte vers 1135, Marteau de Mailly confie la garde de ses seigneuries à Guillaume IV de Bourgognel, comte de Mâcon, de Vienne et d'Auxonne (Chron. Bes., p. 500-501 ; cf. p. 472-473) ; il prend soin, avant de partir, de faire une fois encore amende honorable à l'abbaye de Bèze, et lui abandonne à cette occasion deux pêcheries sur la Saône, le pré dit Brachium Lamberli, le bois de Vesvre, Wevra juxia Sagonnam, les bois voisins de Bâ- che 2, les dîmes et son droit de patronage sur la paroisse de Flagey- lez-Auxonne 3, l'usage des bois du même Flagey, et enfin la dîme de la quatrième partie du port (Chron. Bes., p. 501). A une époque indéterminée, Marteau de Mailly approuve la donation de la Grange de Haute-Serve 4, faite par Geoffroy de A Iba Spina à l'abbaye de Tait ; lui-même accorde à la même abbaye pedagium in porlu de Malleyo... et piscaiores de Eschenon 5 cum hercdibus suis : tous actes qui ne nous sont connus que par l'analyse insérée dans une bulle d'Innocent 111 (Arch. Côte-d'Or, H 78, carton 1042 ; Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, 1, pr. n° 155). VII. — Foulques III, seigneur de Mailly, est mentionné pour la première fois en l'an 1142 (laudatio des libéralités faites au mo- nastère de Tart par Etienne IV de Fauverney et ses frères : Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049 ; Petit, Ducs capétiens, II, n° 273). On possède de lui un accord avec Saint-Étienne de Dijon, aux termes duquel les chanoines et leurs gens sont exemptés du droit de pas- sage, lorsqu'ils traverseront Mailly pour se rendre à Salins ou pour en revenir (Arch. Côte-d'Or, G 125, f° 56 ; Bourrier, Charles de S. Etienne, n° 21). D'accord avec Guillaume de Marigny, il donne à l'abbaye de Tart grangiam de Sepo 6 cum appendiciis suis (bulle précitée d'Innocent 111). Lorsqu'il meurt, aux environs de l'an 1160, il est privé pendant un long temps de la sépulture ecclésiastique pro dampnis et injuriis Augustodunensi ecclesie a se illatis (Bibl. nat., coll. Moreau, vol.

1. Fils d'Etienne Tête-Hardie, comte de Bourgogne, mort en 1156. 2. Aujourd'hui Bauche, Côte-d'Or, c°n de Saint-Jean-de-Losne, cIlc de Saint- Symphorien-sur-Saône. 3. Côte-d'Or, c°" d'Auxonne. 4. Con de Pontailler, c11" de la Marche-sur-Saône, Côte-d'Or. 5. Echenon, Côte-d'Or, c°" de Saint-Jean-de-Losne. G. Sans doute Treiges, c»° de Spoy (Côte-d'Or, c°n d'Is-sur-Tille). LES MAILLY-FAUVERNEY 429

873 : Cart. de Theuley) ; finalement, on l'enterre à Saint-Pierre de Bèze (Arch. C.-d'Or, H 486). De son mariage avec Ermengeard [de Trichâteau, dame de Spoy x], il laisse deux (ils, Marteau IT et Foulques. — Ce dernier paraît être le père d'Hélie et de Pierre de Mailly, l'aïeul d'Hugues et de Foulques de Mailly, cités dans une charte de Cîteaux de 1214 (Arch. C.-d'Or, H11, cartul. 167, f° 42, n° 17). VIII. — Marteau II vit tout d'abord sous la tutelle de sa mère, qui s'emploie à régler les différends de sa maison avec le monastère de Theuley et l'Église d'Autun : Theuley reçoit en cette circons- tance tout ce que les seigneurs de Mailly possèdent à 2 (Cart. de Theuley). Le jour de l'ensevelissement de Foulques, Ermengeard donne à l'abbaye de Cîteaux, et malgré l'opposition d'Eudes le Champenois, qui tune lemporis terram in vadimonium tenebat, un manse sis à la Perrière 3 : cette donation est reconnue, entre 1170 et 1178, par Marteau II et son frère Foulques, qui confirment par la même occasion tout ce que leurs prédécesseurs avaient autrefois donné à Cîteaux (Arch. C.-d'Or, H11 carton 486 ; cf. cartul. 168, f° 1 v°, n° 1). Autres donations, à Bourberain, en 1189, au profit de Theuley (Bib. nat., Coll. Moreau, vol. 873), et à Spoy 4, en 1193, au profit de Saint-Etienne de Dijon (Arch. C.-d'Or, G 132, f° 115 ; Valat, Charles de S. Etienne, n° 105). De sa femme Chevreria, Marteau II laisse trois fils, Hugues Geoffroi et Renaud, mentionnés tous trois dans sa donation de 1193. IX. — Hugues (Huo, Hugo), seigneur de Mailly après son père Marteau II, fait en 1208 donation à l'abbaye de Theuley de droits divers sur les prairies et les pâturages de Spoy (Arch. Haute-Saône, fonds de Theuley, G 814). En 1210, il appose son sceau à une charte en faveur de l'hôpital de s (Arch. C.-d'Or, G 132, f° 17 v°). En 1225, il approuve l'acte par lequel Guillaume de Chays se des- saisit en faveur de Saint-Étienne de Dijon de tous ses droits sur Genlis (Arch. C.-d'Or, G 356 ; Collette, Chartes de S. Etienne, n° 68).

1. Cette hypothèse sur l'origine d'Ermengeard, femme de Foulques III de Mailly, nous est suggérée par le rapprochement des chartes de Theuley, de Bèze et de Saint-Étienne de Dijon citées ci-après. 2. Gôte-d'Or, con de Fontaine-Française. 3. Gôte-d'Or, con de Saint-Jean-de-Losne. 4. Côte-d'Or, c°-> d'Is-sur-Tille. 5. Côte-d'Or, c°n de Gevrey. 430 LES MAILLY-FAUVERNEY

X. — Marteau III, fils de Hugues de Mailly (Arcli. C.-d'Or, H3 cartul. 130, f° 127) s'intitule d'abord, comme l'avaient fait ses prédécesseurs, « sire de Mailly » (1243, 1246, 1254) ; puis il abandonne ce titre pour prendre celui de « sire de la Perrière » (1256), de « sire de la Perrière et de Longeault » (1254, 1257), et finalement de « sire de Longeault » (1266, 1271). Cf. son épitaphe transcrite par E. Petit, Ducs capétiens, V, n° 3894. Les actes où apparaît Marteau de Mailly sont fort nombreux. Nous citerons : en 1241, la confirmation des libéralités autrefois faites à Cîteaux par Marteau II, son aïeul, et Foulques, son grand- oncle (Arch. C.-d'Or, H11 cartul. 168, f° 1, n° 4) ; en 1243, la vente aux Templiers de Bure des pâturages de Beneuvre1, provenus de sa femme, Bure de Lucenay (Arch. C.-d'Or, H lle carton 124o) ; en 1244, un arrangement avec les Chartreux de Lugny, au sujet des domaines que la même Bure possédait dans la région de Recey (Petit, Ducs capétiens, IV, n° 2502) ; en 1248, un accord avec les Templiers de Bure, au sujet des pâturages de (Arch. C.-d'Or, H 116 carton 1246) ; en 1254, l'hommage qu'il fait à la comtesse Alix de Bourgogne pour la terre de Champvans-lez-Dole (Cart. du comté de Bourgogne, n° 47) ; en 1257, sa transaction avec le chapitre d'Autun au sujet de Pluvet (Arch. C.-d'Or, G 841 et G 854) ; la même année, le bail viager que le chapitre d'Autun lui consent pour tout ce qu'il possède in fasco de Malleio, videlicet apud Treclin, Chandostre, Pons, Tyllenay et Seez 2 (Arch. C.-d'Or, G 841 : A. de Charmasse, Cart. de Véglise d'Autun, III, p. 47) ; en 1257 encore, la confirmation du don des dîmes de Saint-Seine- en-Bâche, précédemment faite par Huon de Mailly, son père (Arch. C.-d'Or, H3 cartul. 130, f° 127). — Le temps de Marteau III semble marquer tout à la fois l'apogée et le commencement de la décadence de la maison de Mailly. Comme indice de cette décadence, nous relèverons la vente (à une date indéterminée, mais avant 1266) de la Perrière et de Saint-Seine-en-Bâche au seigneur de Pagny, Hugues, comte de Vienne (Arch. C.-d'Or, B 10477). Marteau de Mailly paraît avoir épousé successivement : a) une

1. Gôte-d'Or, con de Recey-sur-Ource. 2. Trcclun, Champdôtre, Pont et Tillenay appartiennent tous quatre au canton d'Auxonne. Sur la localité disparue de Seez, cf. Mém. Comm. antiq. de la C.-d'Or, XX, 1934, p. 283, n. 1. LES MAILLY-FAUVERNEY 431 dame dont le nom ne nous a pas été transmis, et qui mourut de bonne heure laissant au moins deux enfants en bas âge ; — b) Bure, fille de Gauthier de Raucourt, seigneur de Recey et de Beneuvre en partie, héritière, du chef de sa mère, Agnès [de Grancey], de la moitié de la seigneurie de Lucenay * ; — c) Marguerite d'Etra- bonne, 1266 (Cart. du comté de Bourgogne, n° 203). Des deux premières de ces unions sont issus : 1° Jean, qui suit ; 2° Jeanne, mentionnée avec son frère Jean dans une charte de 1246 (Arch. Haute-Marne, G 456) 3° Pierre, tige des seigneurs de Longeault, sans doute l'aîné des enfants de Marteau de Mailly et de Bure de Lucenay ; cf. ci- après, § 4, p. 435. 4° Alix, dame de Lucenay pour un sixième de la seigneurie ; mariée à Guillaume IV de Pontailler, seigneur de Magny-sur-Tille ; mentionnée de 1274 à 1298 (pièces diverses analysées dans Petit, Ducs capétiens, VI, nos 4126, 4158, 5324; cf. aussi A. de Charmasse, Cart. de l'Êgl. d'Aulun, MI, p. 302, n° 274) ; 5° Comtesse, également dame de Lucenay pour un sixième de la seigneurie, mariée à Huguenin de Mênetreux : ledit Huguenin, en 1275, vend au nom de son fils Jean, la moitié du territoire de Lucenay (Petit, Ducs capétiens, VI, n° 4214 ; — cf. n° 4126 et 4381) ; 6° Guillaume, tige des seigneurs de Mailly-le-Port ; cf. ci-après, § 5, p. 436. XI. — Jean, sire de Mailly, né sans doute aux environs de 1230 ou 1235, mentionné pour la première fois en 1246 (Arch. Haute- Marne, G 456 ; Petit, Ducs capétiens, IV, n° 2536) ; qualifié « seigneur de Mailly » du vivant de son père, dès 1260 (Arch. C.-d'Or, G 838). Il avait épousé Yolande, fille d'Eudes [de Champlitte], seigneur de la Marche, et sœur de Simon, seigneur de la Marche et de Chaus- sin (1255-1280). Yolande était dame d'Ouges2 en partie, ainsi que le montre une donation faite à l'abbaye de Cîteaux en 1274 (Arch. C.-d'Or, H11, cartul. 167, f° 38). — De ce mariage paraissent être issus : 1° Simon, qui suit ; 2° Jean, dont il sera question après son frère.

1. Côte-d'Or, con de Mont.bard. 2. Côte-d'Or, c°" de Dijon-Sud. 432 LES MAILLY-FAUVERNEY

D'un second mariage, contracté avec une dame du nom de Marie — en compagnie de laquelle nous le voyons reprendre du duc Robert II, en accroissement de fief, ce qu'ils ont à Poncey-sur- Saône1, au Châtelet d'Écuelles 2 et à Pont-de-Vaux 3 (1295, Arch. G.-d'Or, B 10486) — Jean de Mailly laissa encore : 3° Gui, tige des seigneurs de Mailly, de Maisières en Comté, de Bourbonne, d'Arceau et d'Arcelot. A ces trois enfants, dont la filiation est assurée, on peut joindre, avec des degrés divers de probabilité : 4° Marguerite, mariée successivement à Guillaume de Marcelois, 1301, et à Geofïroi de Prissey, 1336 (Arch. C.-d'Or, G 838) ; 5° Hugues de Mailly ; 6° Othenet de Mailly, dont il sera question ci-après ; 7° frère Hue de Mailly, doyen de Vaux en 1331 et en 1332 (Arch. C.-d'Or, G 838).

Branche de Simon de Mailly

XII. — Simon Ier de Mailly était marié dès avant 1296 à Isabeau de Palleau, fille de Pierre, seigneur de Palleau et maréchal de Bourgogne (Arch. C.-d'Or, B 478). Il vivait encore en 1304 (reprise de fief du duc, comme étant de la mouvance de la vicomte de Dijon, de la moitié de la maison forte d' et de ses dépendances : Arch. C.-d'Or, B 10490). On lui connaît trois enfants : 1° Jean III, sans doute « li anfant mons. Simon de Mailley », mentionné en 1314 avec Gui de Mailly, son oncle, au nombre des seigneurs bourguignons ligués contre Philippe le Bel (A. du Chesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, pr., p. 233). Mentionné encore en 1342 (Arch. C.-d'Or, B 995) ; 2° Gui de Mailly, frère de Jean et fils de Simon, mentionné en 1342 (Arch. C.-d'Or, B 995); 3° Jeanne, mariée avant 1322 à Jean de Saint-Privé (Arch. C.-d'Or, B 995).

1. Poncey-lez-Athée, Côte-d'Or, con d'Auxonne. 2. Saône-et-Loire, con de Verdun-sur-le-Doubs. 3. Ain, ch.-I. de canton. LES MAIIXY-FAUVERNEY 433

Branche de Jean II de Mailly XII. — Jean II de Mailly était marié dès avant 1296 à Béatrix de Palleau, sœur d'Isabeau, femme de Simon de Mailly, son frère (Arch. C.-d'Or, B 478). 11 paraît être le père de : 1° Simon II de Mailly, mentionné en 1354 (Arch. C.-d'Or, B 11252); 2° Robert de Mailly, mentionné en 1321 (Arch. C.-d'Or, G 838), en 1339 (Arch. C.-d'Or, B 11230, f° 97 v°), en 1342 (Arch. C.-d'Or, B 995) et en 1354 (Arch. C.-d'Or, B 11252, f° 25 r°). — Son fils Aymon 1, qualifié « clerc », apparaît dans un acte de 1340. 3° Pierre de Mailly, mentionné en 1316, en compagnie de son frère Hugues ou Huguenin, au nombre des seigneurs qui re- prennent de fief du duc Eudes IV (Petit, Ducs capétiens, VII, p. 79), 4° Hugues ou Huguenin, mentionné en 1316 (ut supra), et en 1332 (Arch. C.-d'Or, G 838). Peut-être le même que Hugues de Mailly, sire de , dont la veuve, Perrenette de Saint- Julien, intervient dans un acte de 1345 (Arch. C.-d'Or, B 11233, f° 88 r°). — On lui connaît un fils, Jean de Mailly, sire de Cham- blanc en 1351 (Arch. C.-d'Or, B 11252, f° 11 v°). 5° Une fille, mère de Robert Pèlerin, bourgeois de Dijon, qualifié «niez» de Hugues de Mailly, sire de Chamblanc, en 1340 (Arch. C.-d'Or, B 11230, f° 121 r°).

Branche de Guy de Mailly XII. — Gui de Mailly, né sans doute aux environs de 1280, ap- paraît dans divers actes du début du xine siècle. En 1314, il faisait partie de la ligue des seigneurs confédérés contre Philippe le Bel (A. du Chesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, pr., p. 230 et 233). En 1315, on le voit rendre hommage à Eudes IV (Petit, Ducs capé- tiens, VII, p. 67). De sa femme, Simone, dont on ignore la maison, il laissa au moins trois fils : 1° Thierri, mentionné en 1331, 1332, 1338 et 1342 (Arch. C.-d'Or,

1. Il est possible toutefois que cet Aymon soit fils d'un Robert de Mailly plus ancien, que l'on pourrait considérer comme un frère puîné de Gui de Mailly, comme un fils de Jean Ier et de sa seconde femme, Marie. 434 LES MAILLY-FAUVERNEY

G 838 et 844). Le testament de sa femme, Jeanne de Salins, est mentionné à la date de 1342 par U. Robert, dans ses Testaments de l'officialité de Besançon, I, p. 36 (n° 2025, al. 3025). 2° Jean, seigneur de Bourbonne en partie, mentionné en 1341 (Arch. C.-d'Or, B 11232, f° 49 r°) et en 1362 (Arch. C.-d'Or, B 11252, fo 49 ro)_ — Pierre de Mailly, sire de Bourbonne, fils de Jean, est connu par un acte de 1370 (Arch. C.-d'Or, B 11265, f° 145 v°). 3° Richard, seigneur de Maisières en Comté par son mariage avec Comtesse de Maisières, reprend de fief le 24 mai 1360 pour une portion de Mailly-le-Château, pour Mipont et pour Maisières (Arch. C.-d'Or, B 10508). Capitaine de Faucogney en 1374, il mourut le 3 août 1392 et fut inhumé à l'abbaye d'Acey (U. Robert, Tes- taments de l'officialité de Besançon, I, p. 441). — Son fils, Etienne de Mailly (1367-1390), père de Guillaume de Mailly (1395-1433) et aïeul d'Etienne II, est la tige des Mailly, seigneurs d'Arceau et d'Arcelot. Simone de Mailly, abbesse de Tart vers 1360, paraît avoir été une fille de Gui de Mailly.

Branche de Hugues de Mailly XII. — Hugues de Mailly approuve la renonciation que sa femme Isabeau fait au profit du duc Robert II, en 1303, de ses droits sur les bois de la Perrière (Arch. C.-d'Or), B 995. Il est peut-être le père de Jeannette de Mailly, mariée à Guillaume de Montmorot, et mère de Huon et de Hugon de Montmorot (Arch. C.-d'Or, B 11252, f° 13).

Branche d'Olhenel de Mailhj XII. — Othenet de Mailly n'est connu que par deux actes con- servés dans les archives du chapitre d'Autun (Arch. C.-d'Or, G 844), et dans lesquels il est question de « ses héritiers » (1336), et plus pré- cisément (1337) de son fils Etienne. Hugues de Mailly, seigneur de Pâlis et de Tricherey en Champagne par son mariage avec Jeanne de Traînel (veuve en 1350 : Longnon, Documents relatifs aux comtés de Champagne et de Brie, II, p. 475 et 483), paraît avoir été un proche parent — non pas un frère, mais un cousin •— de Jean III et de Robert de Mailly : peut-être se rattache-t-il à Hugues ou à Othenet de Mailly. LES MAILLY-FAUVERNEY 435

§ 4. — Seigneurs de Longeault XI. — Pierre de Mailly, dit aussi Perreau et Perrin, né peu avant 1244, est mentionné pour la première fois en 1256, lors de la ra- tification du partage des bois de Cessey entre l'abbaye de Saint- Bénigne et les seigneurs de Genlis (Cartulaire de S. Bénigne, n° 230 : Arch. C.-d'Or, H1 carton 53). Dès 1261, il est marié avec Catherine de Frolois, fille du connétable de Bourgogne, Eudes Ragot, sire de Frolois, et c'est de concert avec elle qu'il confirme alors la donation du four de Lucenay, faite autrefois aux Templiers par Agnès de Grancey, dame de Lucenay et de Bussy, sa grand'mère (Arch. C.- d'Or, H111 carton 1160). En 1266, il vend au duc de Bourgogne une vigne située sur le finage d'Aisey (Petit, Ducs capétiens, V, n° 4076). Après la mort de son père (1273), il lui succède dans la seigneurie de Longeault. Sa reprise de fief de juillet 1277 énumère comme lui appartenant les «villes» de Longeault, deBeire, de Colonges, de Fouf- frans, de Pluvet et de Pluvault, et en outre la maison de l'Étang, sise au territoire de Mailly (Arch. C.-d'Or, B 10481). Du chef de sa femme, il possédait en outre Munois, près de , et Corpoyer- la-Chapelle, près de Frolois (Petit, Ducs capétiens, VI, n° 4768 et 5287). — Autres biens sis à Vrianges et à Trevel (Cart. du comté de Bourgogne, n° 282). Pierre de Mailly vivait encore en 1295 (Petit, VI, n° 5287). — De sa femme, Catherine de Frolois, il avait eu : 1° Jean, sire de Longeault, qui suit ; 2° Eudes, mentionné en 1276 ; mort en 1279 et enterré à Notre- Dame de Premières (Petit, V, n° 3907) ; 3° Marguerite, mariée successivement à Gauthier de Noyers, dit Gauthier « le Pauvre homme », et à Etienne de Neublans (Bibl. de Châtillon, Cart. de Flavigny, p. 197). XII. •—Jean de Mailly, seigneur de Longeault, était mort avant l'an 1301 (Arch. C.-d'Or, B 1299), laissant une fille, Catherine, qui suit. XIII. — Catherine de Mailly, dame de Longeault, mariée dès avant le mois de juin 1301 à Pierre de , vend au duc Robert II 66 arpents de bois sis en la seigneurie de Longeault pour le prix de 380 livres tournois (Arch. C.-d'Or, B 1299). Oudot de Billey, fils de Pierre de Billey et de Catherine de Mailly, était seigneur de Longeault dès 1317. -136 LES MAILI.Y-FAUVERNEY

(j 5. — Seigneurs de Mailly-le-Porl et de Maillij-Curtil XI. — Guillaume, seigneur du Port de Mailly, déclare tenir en fief, du chapitre d'Autun, dès novembre 1273, lolum partagium suum et lotam porlionem suam terre de Chnmpdoitre et de fasco Mailleii, quas terras dejunctus dominus Martellus de Mailleio tenebat (Arch. C.-d'Or, G 838 et H 696). Autre déclaration, relative à Pont, villam suam de Ponz silam in fasco Mailleii, en décembre 1274 (ibid., G 838). On lui connait une fille, Simonette, qui suit. XII. — Simonette de Mailly épouse en premières noces GeofTroi d'Echalot, seigneur du Port de Mailly en 1311 (Arch. C.-d'Or, B 11221, f° 13, et aussi G 838), dont elle a au moins deux enfants : 1° Guillaume d'Echalot, mentionné en 1399 ; père de Jean d'Echalot, mentionné en 1366 ; 2° Etienne d'Echalot, mort avant 1351, laissant Regnaud et Robert d'Echalot, co-seigneurs de Mailly-Curtil (1349-1357). Re- gnaud d'Echalot épousa Huguette de et mourut entre 1360 et 1363 ; quant à Robert, il fut exécuté en 1368. Après la mort de GeofTroi d'Echalot, Simonette de Mailly épousa Guillaume d'Aligny (Arch. C.-d'Or, G 838), dont elle eut : 1° Henri d'Aligny, seigneur du Port de Mailly, marié à lsabeau d'Epernay (qui, après sa mort, épousa Bertrand de Chauvigny, Arch. C.-d'Or, G 1356). Le testament d'Henri d'Aligny, daté de 1353, nous est conservé par le protocole B 11252, f° 6. 2° Marguerite d'Aligny ; 3° Simon d'Aligny ; 4° Guillaume d'Aligny : tous mentionnés en 1336 (Arch. C.-d'Or, G 838).

II

BRANCHE DE FAUVERNEY

§ 1. — Seigneurs de Fauverney I. — Humbert de Mailly, hujus provincie nobilior, custodiam Divionensis castri et regimen terre a comité Bellimontis Hugone tenet, principante secum suo consanguineo Guidone agnominato Divite, Divionensi vice comité (Vita Garnerii preposili S. Stephani, LES MAILLY-FAUVERNEY 437 dans Pérard, p. 126 ; dans Fyot, Hist. de Végl. S. Etienne, pr., n° 100, p. 59 ; dans Valat, Chartes de S. Etienne, p. 6). Le gouvernement d'Humbert de Mailly se place au temps de l'évêque Brun de Roucy (f 27 ou 31 janvier 1016) et du comte Hugues III de Beaumont (c. a. 1007 f avant 1033). Humbert figure (Chron. S. Ben., p. 169 et 172) au nombre des notables dijonnais, cives Divionenses, nobiles viri Divionis castri, dès le temps du comte Richard (c. a. 980 f entre 999 et 1007), frère aîné de Hugues III, et jusqu'après l'avènement du duc Robert Ier (1032) ; on le trouve également dans plusieurs chartes de Bèze, après 1008 (donation de Neuvelle-lez-Champlitte par Girard de Fouvent : Chron. Bes., p. 294), et entre 1019 et 1022 (donation d'Arsoncourt par le même : ibid., p. 312). — On a de lui une donation à Saint-Etienne de Dijon, dans laquelle il se dessaisit en laveur de cette abbaye d'une prairie sise in fine que vocalur Lampona, entre Magny-sur-Tille, Genlis et Varanges (Pérard, p. 86 ; Bièvre-Pou- lalier, Chartes de S. Etienne, n° 20). De sa femme Anne, dite traditionnellement * Anne de Som- bernon, il a sept fils (Vita Garnerii prep., Pérard, p. 127 ; Fyot, p. 59 ; Valat, p. 7), dont six sont nommément désignés dans les chartes de Saint-Étienne : 1° Thierri, qui suit; 2° Garnier, le célèbre « prévôt », mort en 1050, après avoir passé soixante-dix ans de sa vie à Saint-Étienne 2, ce qui reporte sa

1. Cette attribution paraît remonter à l'abbé Fyot (Hist. de l'église de Saint- Etienne de Dijon, p. 77), qui fait de Garnier de , vivant au début du xie siècle, le père d'Anne, femme d'Humbert de Mailly. E. Petit l'a reproduite dans ses Ducs capétiens, III, p. 508, sans remarquer la difficulté chronologique résultant du fait qu'Anne, femme d'Humbert de Mailly, et mère de Garnier, qui entre à Saint-Etienne en 980, serait la sœur d'Halinard, abbé de Saint- Bénigne, né aux enviions de 995 (c'est peu après 1016, date de la mort de l'évoque de Langres, Brun de Roucy, qu'Halinard, alors tout jeune, ou du moins à peine sorti de l'adolescence, entre, malgré ses parents, dans la célèbre abbaye dîjon- naise, dirigée par l'abbé Guillaume de Volpiano : Chron. S. Ben., p. 182-183). 2. Cf. l'épitaphe transcrite par l'abbé Fyot (Hist. de S. Etienne, pr., p. 69, n° 101) : Magnus prosapia, magnus de sanguine magno, Claruit bac patria Garnerius ML in anno, Canonicus degens, praepositus aede sub ista, Moribus eiïulgcns, annos per septuaginta. Hoc templum (Saint-Michel) Domino praestante reaedificavit, Et Sancto Stephano sua se totumque dicavit. Hic humilis tumulus tegit hune humilem modo factura. 438 LES MAILLY-FAUVERNEY

naissance à une date antérieure à 980 : il gouverne l'abbaye ab ultimo tempore Brunonis episcopi (f 1016) usque ad Harduinum episcopum (1049-1065). — Possesseur de biens considérables et administrateur du patrimoine de sa maison après la mort de ses frères 1, il compte parmi les plus insignes bienfaiteurs de Saint- Êtienne, ainsi qu'en témoignent ses donations sur Arceau, Quetigny, Chevigny-Saint-Sauveur, Sennecey, Crimolois, Sampigny, Morveau et divers autres points de la banlieue plus ou moins immédiate de Dijon (Pérard, p. 68 et 69 ; Courtois, Chartes de S. Etienne, n° 62 et 63 ; cf. Vita Garnerii prep., Pérard, p. 129 ; Fyot, p. 61 ; Valat, p. 10-11); 3° Foulques, chanoine de Saint-Etienne 2 ; approuve, de concert avec son frère Garnier, une donation de leur mère Anne, infra comitatum Hoscarensem, in villa que vocatur Marcelleis (Pérard, p. 73 ; Courtois, n° 79) ; 4° Gui, rappelé dans l'une des donations du prévôt Garnier (Pérard, p. 68 ; Courtois, n° 62) ; cf. également Pérard, p. 71 ; Courtois, n° 71.

Quem laudum cumulus tantuni provexit in altum. Da sibi, summe Pater, aeternum cernere lumen. Et nobis pariter secum féliciter. Amen. Les données chronologiques relatives à Garnier de Mailly, celles que l'on peut en déduire quant à la longévité de son père, posent un problème difficile à résoudre. D'après son épitaphe, en effet, Garnier est mort en 1050, après avoir passé 70 ans à Saint-Etienne. Ceci reporte son entrée dans l'abbaye à l'an 980 : même si l'on suppose qu'il était alors tout enfant, sa naissance ne peut guère se placer en deçà de 975. Par suite, Humbert de Mailly doit être né, à tout le moins, 25 ans plus tôt — soit vers 950 environ. Or, aux termes de la Vita Garnerii, Humbert est encore vivant lorsque Robert le Vieux devient duc de Bourgogne (1032)... En outre, toujours d'après la même Vita, les six frères de Garnier meurent longtemps avant lui, longe ante eum, si bien qu'il devient le tuteur de ses neveux, ou, plus exactement le gouverneur de leur patrimoine... Humbert de Mailly étant encore plein d'activité en 1032, ses fils Humbert et Thierri étant encore mentionnés en 1043, on se représente mal ce gouvernement de Garnier : car, si l'on calcule bien, les plus âgés de ces neveux devaient avoir — à la date de 1043 — de 20 à 30 ans pour le moins, et sans doute davantage. 1. Vita Garnerii, p. 127 : « Fratres... ante eum sex obeuntes, monarchiam et gubernationem totius patrimonii et heredum illi dimiserunt... ». 2. Sans doute le « Fulco canonicus », dont l'obit est enregistré par le Nécro- loge de Saint-Bénigne à la date du 8 janvier. On peut également rapporter aux proches parents du prévôt Garnier les obits suivants : « Theodericus miles », 2 ou 3 janvier ; « Eustachius, noster amicus », 3 janvier ; « Anna, nostra arnica », 26 ou 27 février. LES MAILLY-FAUVEBNEY 439

5° Eustache (ou Eustase), rappelé ainsi que son frère Thierri dans la notice où sont énumérées les donations d'Anne, femme d'Humbert de Mailly, sur Gevrey et Brochon (Pérard, p. 78 ; Cour- tois, n° 92); 6° Humbert, cité en 1043, dans une charte du duc Robert (Pérard, p. 188 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 30). Outre ces six personnages, on peut encore considérer comme issue de l'union d'Humbert de Mailly avec Anne : une fille nommée Anne, mariée à un certain Girard, dont elle a quatre fils : Gui, clerc ; Humbert, Thierri et Thibaud, tous trois chevaliers (Pérard, p. 80 ; Courtois, n° 96). II. — Thierri Ier, sire de Fauverney. Mentionné seul avec son père et sa mère dans la charte (Pérard, p. 86 ; Bièvre-Poulalier, n° 20) où ceux-ci font donation à Saint-Étienne de la prairie de Lampone — ce qui semble indiquer qu'il était l'aîné de leurs enfants ; mentionné avec son frère Eustache dans la notice (Pérard, p. 78 ; Courtois, n° 92) relative à la donation de Gevrey et de Brochon. Mort après 1043, date à laquelle on le trouve cité en compagnie de son frère Humbert (Pérard, p. 188 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 30). III. — Etienne Ier, sire de Fauverney, neveu du prévôt Garnier (Vita Garneiïi, clans Pérard, p. 130; Fyot, p. 62; Valat, p. 13) et fils de Thierri Ier (Pérard, p. 74 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 38) ; cité entre 1055 et 1060 dans le procès-verbal (ibid.) de la dédicace de l'église de Sennecey : à cette occasion, Etienne fait abandon à Saint-Étienne de Dijon de Yalrium de l'église nouvellement cons- truite et s'engage à ne pas molester les hommes de l'abbaye domi- ciliés à Sennecey. IV. — Thierri II * fait don (Pérard, p. 82 ; Bièvre-Poulalier, n° 14)

1. La distinction de quatre personnages (Thierri Ior et Etienne Ier, son fils ; Thierri II et Etienne II, son lils) nous paraît imposée par la chronologie : Thierri III, fils d'Etienne II, étant l'époux d'Elisabeth de Vergy, dont la nais- sance se place aux environs de 1080, peut difficilement n'être que le petit-fils du premier Thierri, dont la naissance est antérieure à 980. A notre avis, il s'agit de quatre générations successives et les dates de naissance de nos personnages sont approximativement les suivantes : Thierri Ier, 975 ; Etienne Ier, 1000 ; Thierri II, 1025 ; Etienne II, 1050 ; Thierri III, 1080. — Si l'on jugeait cette hypothèse inacceptable, il faudrait se résoudre à faire de Thierri II un frère cadet d'Etienne Ier, fils, comme lui, de Thierri Ior. 440 LES MAILLY-FAUVEBNEY

à Saint-Etienne, aux environs de l'an 1070, d'un meix situé à Norges 1. Gui [de Fauverney], auquel paraissent se rattacher les che- valiers de Genlis, semble avoir été un fils puîné de Thierri II. — Cf. ci-après, § 3, Chevaliers de Genlis. V. — Etienne II, fils du précédent ; témoin, en 1076, d'une dona- tion du duc Hugues Ier a Saint-Etienne de Dijon (Pérard, p. 83 ; Bièvre-Poulalier, n° 19) ; se brouille un peu plus tard avec cette dernière abbaye, dont il tue le prévôt, Eudes (Pérard, p. 82 ; Bièvre- Poulalier, n° 14) ; se dessaisit en faveur de Saint-Bénigne de l'alleu de Bellefond 2, et se fait moine au temps de l'abbé Jarenton (Arch. C.-d'Or, H1 carton 52 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 156). Il laisse après lui 3 quatre enfants connus : 1° Humbert II, apparemment seigneur de Fauverney ; cité dès avant 1102 (Pérard, p. 75-76; Bièvre-Poulalier, n° 2 bis) et jusqu'en 1132, où il assiste à la fondation de l'abbaye de Tart (Fyot, Hisl. de S. Etienne, pr., n° 404) en compagnie de son fils Etienne III. — Entre 1117 et 1122 Humbert II et Etienne III ap- prouvent, comme seigneurs du fief, les donations faites sur Norges- la-Ville 4 et Barges-le-Bois 5 par Artaud de Marey (Cart. de S. Bé- nigne, n° 36 : Arch. C.-d'Or, H1 carton 73). Entre 1120 et 1139, Humbert de Fauverney est encore cité, avec son frère Thierri III, comme laudalor de la donation du moulin du Fossé faite par Arbert de Sombernon à Saint-Etienne de Dijon (Pérard, p. 91 ; Bièvre- Poulalier, n° 49). 2° Thierri III, qui suit; 3° Garnier, prévôt de Saint-Etienne vers 1100 et jusqu'après 1145 ; figure dans un très grand nombre de chartes de cette abbaye, au temps de l'abbé Garnier de Blaisy (démissionnaire en 1124), des prieurs Arnoul (1113-1117) et Galon (1117-1124), et de l'abbé Herbert (1124-1157).

1. Côte-d'Or, c01» de Dijon-Nord. 2. Même canton. 3. Les interventions d'Humbert II et de Thierri III, fils d'Etienne II, dans la région de Trichâteau donnent à penser qu'ils devaient toucher en quelque manière à la maison seigneuriale qui dominait dans cette région : peut-être la femme d'Etienne II était-elle une sœur d'Audon IV et d'Obert (1085-1102) de Trichâteau. 4. Côte-d'Or, con de Dijon-Nord. 5. Lieu disparu, cne de Norges. LES MAILLY-FAUVERNEY 441

4° une fille, mariée à Gui, vicomte de Clefmont, qui donne à l'abbaye de Tart, la terre de Saint-Usage 1, de concert avec son beau-frère Thierri III de Fauverney (Dom Plancher, I, pr., n° 61). Girard de Fauverney, qu'une charte de 1123-1132 (Arch. C.-d'Or, H1 carton 69) mentionne parmi les témoins d'un accord de Thierri III avec Saint-Bénigne, est peut-être un quatrième fils d'Etienne II. VI. — Thierri III, cité dans plusieurs chartes après son frère Humbert (Petit, Ducs capétiens, I, n° 156 ; — Pérard, p. 75-76 ; Bièvre-Poulalier, n° 2 bis ; — Dom Plancher, I, pr., n° 52 ; Petit, I, n° 189), appelé parfois « Thierri de Dijon » (charte de Pierre Mauregard pour Bèze : Chron. Bes., p. 396 ; convention entre le duc Hugues II et les chanoines de Langres : Dom Plancher, I, pr. 65) ; assiste en 1128 à l'arrangement conclu entre Saint-Étienne et les seigneurs de Beire et d'Arceau au sujet des pâturages d' 2 et d'Hauteville 3 (Pérard, p. 99), et vers 1129-1132 aux accords consécutifs de l'entrée de Gui Cornelly de Trichâteau dans l'ordre du Temple (Petit, Ducs capétiens, II, n° 244) ; entre 1132 et 1140, il donne la terre de Saint-Usage aux religieuses de Tart (Dom Plancher, I, pr. n° 61). Entre 1122 et 1132, on le voit passer un traité avec Saint-Bénigne au sujet de terres sises à Marsannay 4, et qu'il revendiquait du chef de sa femme (Petit, Ducs capétiens, I, n° 197). Celle-ci, nommée Elisabeth (1113-1117 : Pérard, p. 88) 5, était la fille de Savari de Donzy, comte de Chalon, et d'Elisabeth, dame de Vergy. — Six enfants, au moins, sont issus de cette union : 1° Etienne IV qui suit; 2° Gui ou Guiard, seigneur de Fauverney après son frère Etienne IV, et durant la minorité de ses neveux ; mentionné fré- quemment dans les chartes des abbayes dijonnaises de 1137 à 1171 environ (vers 1137 : Chron. Bes., p. 475; 1163 : Petit, II, n° 395 ; — 1165 : Pérard, p. 242 ; — 1169-1178 : A. de Charmasse, Cari, de l'Égl. d'Autun, MI, p. 102, n» 16 ; — 1170-1178 : Fyot,

1. Côte-d'Or, con de Saint-Jean-de-Losne. 2. Côte-d'Or, c°" de Dijon-Nord. 3. Même canton. 4. Côte-d'Or, c°" de Dijon-Sud. 5. Elisabeth, après la mort de son époux, se retira au monastère de Tart. Cf. Obituaire de S. Etienne (Arch. C.-d'Or, G 167) : Vid. oct. obiii Elisabeth sanctimonialis de Tart, mater domni Arveii abbatis. 442 LES MAILLY-FAUVERNEY

pr. n° 178 ; — 1170 : Pérard, p. 242 ; Dom Plancher, I, pr. n° 82 ; — 1170 : Dom Plancher, I, pr. n° 83 ; — 1171 : Dom Plancher, I, pr. n° 85 ; — 1171 : Fyot, pr. n° 112 ; - 1171 : Petit, II, n° 524 ; etc.). Le cartulaire de Saint-Étienne nous a conservé le souvenir de deux donations cm'il fit vers la fin de sa vie (après 1163) : l'une de la « terre de Saint-Pierre » et d'une « rue » voisine, contiguës aux murs de Dijon ; l'autre de divers droits à Quetigny (Valat, Chartes de S. Etienne, nos 20, 20 bis, 21 et 78). — De sa femme, Nazelina, cognomento Ducissa, il laissa deux filles, Pétronille et Alais surnom- mée Damerons (Arch. Hte-Marne, Cart. d'Auberive H3, 7e partie, f° 180, n<> 118). 3° Savari, dont il sera question ci-après (§ 2, Chevaliers de Bressey) ; 4° Hervé, chanoine régulier, puis abbé de Saint-Étienne de Dijon de 1170 à 1178 (Fyot, Hist. de S. Etienne, p. 117-121 et les preuves) ; 5° Pierre, moine à.l'abbaye de Bèze (Chron. Bes., p. 475) ; 6° très hypothétiquement, une fille mariée à Gauthier Minnius, qualifié «gendre du chevalier Thierri » vers 1142 (Bourrier, Charles de S. Etienne, n° 21). Vil. — Etienne IV, seigneur de Fauverney ; mentionné avec ses frères Guiard et Savari en 1142, dans la donation qu'il fait, à l'abbaye de Tart, d'un serf nommé Landri (Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049 : Petit, II, n° 273). Il paraît être mort prématurément, laissant à son frère Guiard la tutelle de ses deux fils : 1° Humbert III, qui suit ; 2° Etienne, chanoine de Langres, mentionné entre 1163 et 1171, lorsqu'il approuve, de concert avec son frère aîné et ses neveux, la donation de la « terre de Saint-Pierre », faite à Saint-Étienne de Dijon par leur oncle Guiard de Fauverney (Valat, Chartes de S. Etienne, n° 20). VIII. — Humbert III, seigneur de Fauverney vers 1175, approuve avant 1179, comme seigneur du fief, la donation qu'Haymon et Guillaume Channeij avaient fait à Saint-Bénigne de 12 sous de1 rente sur la prairie de Lamponne (Arch. C.-d'Or, H1 carton 67 ; Petit, Ducs capétiens, II, n° 448). 11 paraît être mort de bonne heure, laissant plusieurs fils, men- tionnés dès 1163-1171 dans la donation précitée de Guiard de Fauverney. LES MAILLY-FAUVERNEY 443 IX. — Guillaume Ier, sire de Fauverney en 1187, où il figure comme l'un des garants de la seconde charte de commune de Dijon (Arch. de la ville de Dijon, B 1 ; Pérard, p. 333-336 ; Garnier, Chartes de communes, I, p. 14 et suiv.), paraît être l'un des fils d'Humbert III. Etienne V, sire de Fauverney, qu'une charte de la commanderie de Dijon mentionne en 1191 comme le suzerain de Guiard d'Uchey (Arch. C.-d'Or, H112 carton 1205 ; Petit, Ducs capétiens, III, n° 865), semble être un frère cadet et le successeur de Guillaume Ier de Fauverney, mort prématurément entre 1187 et 1191 — peut-être à la croisade. X. — Guillaume II, sire de Fauverney, fils probable de l'un des deux personnages précédents, né sans doute aux environs de 1185 ; n'est connu que par les chartes où sa veuve et ses enfants rappellent sa mémoire. En 1240, sa veuve, nommée Béatrix, confirme la donation du « pré Marmot » faite autrefois à l'abbaye de Tart par le père de son défunt mari (Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049). — De cette union étaient nés : 1° Gauthier, qui suit; 2° Guillaume, surnommé le Mouton, seigneur de Bailleux, men- tionné de 1230 à 1259 (1230 : Arch. C.-d'Or, B 10471 ; — 1232 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Ridard, Chartes de S. Etienne, n° 10 ; — 1233 : Arch. C.-d'Or, G 173 : Ridard, n° 21 ; — 1250 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Bloc, Chartes de S. Etienne, n° 9 ; — 1254 : Arch. C.-d'Or,' B 1298 ; — 1256 : Arch. C.-d'Or, B 1282 ; — 1259 : Arch. C.-d'Or, B 1298). De sa femme Mahaut, fille de Robert de Bailleux, il laissait Robert le Mouton ou le Moutenet, mentionné de 1263 à 1296 (1263 : Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049 ; — 1263 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Berthoumeau, Chartes de S. Etienne, n° 21 ; 1266 : Arch. C.- d'Or, G 367 : Berthoumeau, n°33; — 1271 : Arch. C.-d'Or, B 1298 ; — 1274 : ibid ; — 1275 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Toussaint, Chartes de S.Etienne, n° 72; —1282 : Arch. C.-d'Or, G401 : Riandey, Chartes de S. Etienne, n» 63 ; — 1282 : Arch. C.-d'Or, B 1298 ; — 1292 : ibid. ; — 1296 : Arch. C.-d'Or, B 1323). — Hugues le Moutenet de Fau- verney, damoiseau, cité en 1345 (Arch. C.-d'Or, G 271), paraît être un descendant de Robert. 444 LES MAILLY-FAUVERNEY

3° Guiard de Fauverney, cité dans deux chartes de Saint-Bénigne de 1235 et de 1242 (Cartul., n°« 237 et 161) ; 4° Gui ou Guienot, distinct du précédent (Cart. de S. Bénigne, n° 237) ; mort avant 1253 (Arch. C.-d'Or, B 1298 et B 1298), laissant un fils, Guillaume de Fauverney, dont on retrouve les traces en 1274 (Arch. C.-d'Or, B 1298) et en 1282 (Arch. C.-d'Or, B 1298) ; 5° Jocerand, mentionné en 1240(Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049) et en 1243 (Arch. C.-d'Or, G 348 : Ridard, Charles de S. Etienne, n° 77) ; 6° Vultricus (?), mentionné en 1240 (Arch. C.-d'Or, H78 carton 1049). XI. — Gauthier, sire de Fauverney, se déclare vassal du duc Hugues IV, en janvier 1231, pour tout ce qu'il possède dans la paroisse de Fauverney, et reçoit l'autorisation d'y bâtir une forte- resse (Arch. C.-d'Or, B 10471). Mentionné de 1231 à 1260 (1231 : Arch. C.-d'Or, B 10471 ; — 1232 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Ridard, Charles de S. Etienne, n° 10 ; — 1233 : Arch. C.-d'Or, G 173 : Ridard, n° 21 ; — 1234 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Ridard, n° 28 ; — 1242 et 1243 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Ridard, n°" 63 et 77; — 1253 : Arch. C.-d'Or, B 1298 ; — 1254 : ibid. ; — 1255 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Bloc, Chartes de S. Etienne, nos 55 et 56; — 1258 : ibid., Bloc, n° 85 ; — 1260 : Arch. C.-d'Or, H112 cartulaire 238, f° 55-56). 11 était mort en 1263 (Bibl. nat., fr. 20685, f° 93, d'après E. Petit, Ducs capétiens, V, n° 4072). De sa femme Marguerite, épousée avant 1238 (Arch. C.-d'Or, H carton 1184), il laissait un fils, Guillaume, qui suit. XII. — Guillaume III, sire de Fauverney, apparaît aux côtés de son père dès 1253, 1255 et 1258 (chartes précitées). Mentionné jusqu'en 1282 (1263 : Bibl. nat., fr. 20685, f° 93 ; — 1263 : Arch. C.-d'Or, G 348 : Berthoumeau, Chartes de S. Etienne, n° 21 ; — 1269 : Cart. de S. Bénigne, n° 231 ; Arch. C.-d'Or, H1 carton 53 ; — 1274 : Arch. C.-d'Or, B 1298 ; — 1282 : Arch. C.-d'Or, B 1298. XIII. — Guiot de Fauverney, damoiseau, fils de feu Guillaume de Fauverney (1310 : Arch. C.-d'Or, B 11221 ; fos 7 et 15 ; — 1324 : Arch. C.-d'Or, B 11226, f° 24), est le dernier de sa race dont la filia- tion soit assurée. A la même époque, on rencontre Jean de Fauverney, damoiseau, dont la veuve, Béatrix de Rochefort, intervient dans un acte de 1311 (Arch. C.-d'Or, B 11221, f° 25). LES MAILLY-FAUVERNEY 445

La génération suivante est représentée par : Pierre de Fauverney, chevalier, cité en 1341 (Arch. C.-d'Or, G 396 : Bonneviot, Chartes de S. Etienne, n° 6) ; Hugues de Fauverney, dont les trois enfants, Jean, Jacotte (plus tard mariée à Hugues de Gorgoloin) et Jeannotte, tenaient fief à Mirebeau en 1365 (Arch. C.-d'Or, B 10513) ; Jeannette de Fauverney, veuve de Perrenet de Varanges en .1364 (Arch. C.-d'Or, B 11257) et mère d'Othenin de Varanges.

§ 2. —- Chevaliers de Bressey VII. — Savari de Fauverney, fils de Thierri III et frère d'Etienne IV, paraît être le même que Savari de Bressey, Sauaricus de Bruce, mentionné en 1147 dans les donations qu'Hugues Louchard de Blaisy fait à Cîteaux (Arch. C.-d'Or, Hu cartulaire 168, f° 84 v° : Petit, Ducs capétiens, II, n° 314) et à Saint-Etienne de Dijon (Arch. C.-d'Or, G 125, f° 54 r° : Pérard, p. 115; Bourrier, n° 18). VIII. — Une génération inconnue. IX. — Etienne de Bressey, cité dans les chartes de Gui, Guillaume et Acheri de Bressey. X. — Guillaume de Bressey, fils d'Etienne, laisse au moins trois enfants : 1° Acheri (Aschericus), dit Acheri d'Arc-[sur-Tille] et Acher de Bressey, cité en 1235 et en 1249 dans deux chartes de Saint- Bénigne de Dijon (Cartulaire, n° 237 et 238) ; 2° Pierre, clerc (Cart., n° 238) ; 3° Etienne, qui suit. XL — Etienne II de Bressey, cité en 1235 et en 1249 (Cart., n°s 237 et 238) ; mort avant 1280 (ibid., n° 241). XII. — Agnès, fille d'Etienne de Bressey, chevalier, était mariée en 1280 à Hugues deBlangey, chevalier (Cart. de S. Bénigne, n° 241). X. — Gui de Bressey, fils ou neveu d'Etienne de Bressey, est cité dans deux chartes de Saint-Bénigne de 1235 et de 1242 (Cart., nos 161 et 237). XL — Guillaume II de Bressey, fils de Gui, apparaît aux côtés de son père dans la charte précitée de 1242 (Cart., n° 237). Tous ces personnages sont possesseurs de terres à Yzier 446 LES MAILLY-FAUVEUNEY

§ 3. — Chevaliers de Genlis V. — Gui, frère probable d'Etienne II, et par conséquent fils de Thierri II de Fauverney : peut-être le Guido miles qui intervient à la suite de Stephanus miles dans une charte du duc Hugues II pour Saint-Ëtienne de Dijon (G 125, f° 34 ; Pérard, p. 83 ; Bièvre- Poulalier, n° 19). — A une date indéterminée, un Gui, mari d'Eve et père de Maurice, donne à Saint-Étienne un manse situé à As- nières (Arch. C.-d'Or, G 125, f° 25 v° ; Pérard, p. 71 ; Courtois, n°73). VI. — Maurice Ier, Mauricius miles de Genleio, assiste en 1132 à la fondation de l'abbaye de Tart en compagnie de son fils Hugues (Fyot, pr. n° 404 ; Dom Plancher, I, pr. n° 53). — Peut être iden- tique au Mauricius miles d'une charte de Saint-Etienne (Arch. Côte-d'Or, G 125, f° 25 v° ; Pérard, p. 71 ; Courtois, n° 72). On lui connaît six enfants : 1° Hugues, dit Cassotus, cité dans une charte de son frère Gui ; 2° Gui, Guido miles de Genleio qui vocabatur Vernolus, qui donne à Saint-Etienne un manse sis à Genlis (Arch. Côte-d'Or, G 125, f° 56 ; Pérard, p. 119 ; Bièvre-Poulalier, n° 92) ; 3° Salomon, cité dans la même charte ; 4° Thierri, qui suit ; 5° Ponce, cité dans la même charte, et en outre dans une pièce du cartulaire de Theuley datée de 1160 à 1170 environ ; 6° une fille mariée à un certain Pierre (charte précitée). Roland de Genlis, qui figure dans une charte de 1135 environ (Arch. Côte-d'Or, G 125, f° 55 v° : Bourrier, n° 19) en compagnie de sa femme Pétronille et de ses enfants (Lambert, Galon, Hugues, Gui, futur chanoine de Saint-Etienne, Fonda, et N..., uxor majoris de claustro S. Benigni), est peut-être un frère de Maurice de Genlis. VII. — Thierri, Tirricus, Theodericus miles de Genleio, est men- tionné dans plusieurs chartes de Saint-Etienne (Arch. Côte-d'Or, G 350 : Bourrier n° 25 ; Valat, n°s 27 et 37) que l'on peut dater approximativement de 1140, et en outre dans une charte de Tart de 1165 (Arch. Côte-d'Or, H78 carton 1051 : Petit, II, n° 395). VII. — Maurice II apparaît aux environs de 1170 dans une charte par laquelle il fait don à l'abbaye de Tart, de concert avec sa femme Elissent, d'une maison sise à Dijon (Arch. Côte-d'Or, H78 carton 1048 : Petit, II, n° 514). On le retrouve en 1191, au siège de Saint- LES MAILLY-FAUVERNEY 447

Jean d'Acre, où il accorde aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jéru- salem l'usage de ses bois de Genlis, en présence d'Eliassot, nepos ejus, de Sacei, et de Benoît de Genlis (Arch. Côte-d'Or, H112 carton 1205 : Petit, III, n° 865). XI. — Richard Mauboer, père d'Ermengeard (mariée à Raoul), et Lambert Mauboer, père de Maurice III de Genlis, de Pierre li Bariz et de Barthélémy (Arch. Côte-d'Or, G 356 : Ridard, Chartes de S. Etienne, n<> 35), peuvent être les enfants ou les collatéraux de Maurice II de Genlis. X. — Maurice III de Genlis figure avec ses frères et sa cousine dans une charte de 1235, attestant la vente à Saint-Etienne de Dijon de la 8e partie du moulin de la Loiche, in territorio de Genly (Arch. Côte-d'Or, G 356). La même charte nous fait connaître deux de ses fils : Jean et Savoinus. XI. — Jean de Genlis, chevalier, filius domni Mauricii, est men- tionné de 1235 à 1252 (1235 : Arch. Côte-d'Or, G 356; — 1238 : Cart. de Cîteaux, n° 168, f° 173 r° ; — 1241 : même cartulaire, f° 173 v» ; — 1252 : Cart. de S. Bénigne, n° 229). La charte de 1241 nous apprend que sa femme se nommait Erembour et qu'il en avait eu une fille, Marie.

III

LES ORIGINES La noblesse attestée d'Humbert de Mailly, hujus provincie nobilior, pose un problème d'origine auquel il convient de nous arrêter. — Existe-t-il, dans les données que nous avons réunies, quelque indice permettant de rattacher les Mailly-Fauverney à l'une ou l'autre des maisons comtales qui fleurissent aux ixe et xe siècles ?

Au premier abord, la réponse nous semble aisée : nous avons relevé, à diverses reprises, un prénom, ou mieux un surnom très spécial, que les Mailly paraissent avoir affectionné, et qui peut, tout autant que le nom de leur seigneurie originelle, expliquer leurs armoiries x — « Marteau », en latin Martellus.

1. Ci-dessus, p. 427 n. 1. 448 LES MAILLY-FAUVERNEY Si l'on veut bien remarquer que le plus ancien « Marteau » de Mailly est un Geoffroi, et que ce Geoffroi est encadré par deux Foulques, dont l'un est son père, et l'autre son fils, on est conduit tout natu- rellement à rapprocher leur maison de celle des comtes d'Anjou contemporains, où, par la plus singulière des rencontres, plusieurs Foulques se trouvent associés à plusieurs Geoffroi, dont deux portent le même surnom de Martellus 1. Mais comment retrouver le lien qui unit les deux familles ? L'hypothèse la plus plausible nous conduit à Soissons. Cette ville a pour évêque, de 1019 à 1052, un bourguignon, ancien archi- diacre de Langres, Béraud de Bar-sur-Aube, frère2 du comte Nocher II et fils du comte Nocher Ier. Nocher Ier, qualifié comte de Soissons par un texte de Saint-Oyand de Joux 3, est lui-même le frère d'un autre évêque de Soissons, Foulques, qui gouverne de 998 à 1017. Trente-deux ans avant l'avènement de Foulques, le comte de Soissons, Gaudri, figure comme témoin de la charte 4 par laquelle Geoffroi Grisegonelle, comte d'Anjou, procède à la réforme de Saint-Aubin d'Angers : l'évêque de Soissons, également témoin de cette charte, est alors Gui d'Anjou, oncle paternel de Geoffroi (966). Si l'on veut bien se souvenir que le prédécesseur de Garnier de Mailly à Saint-Étienne de Dijon est également un Béraud, Beraldus Veierannus, archidiacre de Langres (1008-1019) et prévôt de Saint-Mammès (1016-1019) ; que ce Béraud l'Ancien a pour successeur, dans son archidiaconé, son propre neveu 5, Humbert de Vergy (1019), plus tard évêque de Paris (1028), et dans sa pré- vôté son homonyme Béraud de Bar-sur-Aube, évêque de Soissons, on sera tenté de conclure que la plupart des personnages que nous venons d'énumérer — sinon tous — sont unis par des relations de proche parenté. Il est possible que Béraud l'ancien soit un neveu,

1. Foulques I" le Roux (f941) ; Foulques II le Bon (f vers 958) ; Geofïroi Ier Grisegonelle (f 987); Foulques III Nerra (t 1040); Geofïroi II Martel (f 1060) Geoffroi III le Barbu (f ap, 1096) et Foulques IV le Réchin (t 1109 ); Geoffroi IV Martel (t 1106) ; Foulques V le Jeune (f 1142) ; Geofïroi V le Bel (f 1151). 2. Cart. de Flavigny, ms. de Châtillon, p. 493-494 : Ann. O.S.B., IV, p. 702 ; Petit, Ducs capétiens, I, n° 208. — Cf. nos Origines du duché de Bourgogne, His- toire politique, p. 401, note. 3. Charta de advocatis cellae Firmitatis, dans AA. SS., sept. t. VIII, p. 720. 4. B. de Broussillon, Cart. de S. Aubin d'Angers, I, p. 4-7, n° 2. 5. Chartes de Cluny, III, n° 2776. LES MAILLY-FAUVBRNEY 449 peut-être même un fils d'Humbert de Mailly ; il est possible aussi qu'Humbert et Geofïroi de Mailly soient les cousins germains, peut-être même les frères de Nocher Ier de Bar-sur-Aube et de l'évêque Foulques ; il est possible enfin que Foulques le Bon, comte d'Anjou, soit, par quelqu'une de ses filles, l'aïeul de Nocher et de son frère Foulques, l'aïeul aussi d'Humbert et de Geoffroi de Mailly... Aucun document ne permet, du moins pour l'instant, de vérifier ces conjectures.

* * * Toutefois, le personnage de Béraud l'Ancien, dont il vient d'être question, nous suggère une seconde série de remarques. Il existe, en effet, dans la Chronique de Saint-Bénigne de Dijon \ la mention d'une libéralité faite par cet archidiacre au profit du prieuré de Saint-Blin : dédit archidiaconus Lingonensis, Beraldus dictas, sancto Benigno ecclesiam in honore S. Desiderii dicatam in Algisi villa, simul cum ipsa possessione, et in Brualdi curte, et molendinos in Materna fluvio, in loco qui vocalur Mortruellus. Algisi villa est Augeville, Haute-Marne, con de Doulaincourt ; Brualdi curtis est Briaucourt, con d'Andelot ; Mortruellus est le Petit Mertrud con de Doulevant-le-Château : toutes ces localités nous ramènent, au point de vue féodal, à l'ancien comté de Bologne (pagus Bono- niensis) et à l'ancien comté de Reynel (pagus Odornensis). Or, l'une d'entre elles, Augeville, moins de vingt ans après la libéralité de Béraud, fut l'objet 3 des revendications d'un chevalier de cette région, Etienne de Novo Caslello, qui n'est autre que l'au- teur de la maison de Joinville. — N'est-il pas remarquable de re- trouver ici un Etienne (qui sera père d'un Geoffroi), alors que les deux noms d'Etienne et de Geoffroi reviennent périodiquement dans les premières générations de la maison de Mailly-Fauverney ? Nous enregistrerons donc comme vraisemblable 3 la possibilité

1. Ed. Bougaud et Garnier, p. 161. 2. Pérard, p. 174-175. 3. Notons encore que l'un des petits-fils d'Etienne de Novo Castello, nommé Etienne comme lui, devint abbé de Bèze en 1088. L'abbaye de Bcze était la principale abbaye de l'Atuyer, celle que les comtes de Beaumont-sur-Vingeanne enrichissaient périodiquement de leurs libéralités : or, en cette fin du xie siècle, 450 LES MAILLY-FAUVERNEY d'une origine commune entre nos personnages et les premiers seigneurs de Joinville.

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Suivant une tradition dont Wassebourg, archidiacre de Verdun au xvie siècle, se fait l'écho dans ses Antiquités de la Gaule belgique, et que nous trouvons reprise dans les Mémoires historiques de la province de Champagne de Baugierl, les Joinville seraient issus de Guillaume, troisième frère de Godefroi de Bouillon. C'est là une erreur évidente : Etienne de Novo Castello a vécu dans le second quart du onzième siècle, vers 1019-1035, tandis que son oncle prétendu, Godefroi de Bouillon, né après sa disparition, aux environs de 1050, a prolongé sa carrière jusqu'en 1100. — Nous remarquerons cependant, pour le sujet qui nous occupe, qu'un fils d'Humbert de Mailly porte le nom, excessivement rare en Bourgogne, d'Eustache, Euslacius, et que ce nom se retrouve à de nombreux exemplaires dans la famille de Godefroi de Bouillon : c'est ainsi que nous pouvons citer son propre frère, Eustache IV, comte de Boulogne et de Lens (f après 1125) ; son père, Eustache III, également comte de Boulogne et de Lens (f c. a. 1093) ; enfin son aïeul, Eustache II (f c. a. 1049), et son bisaïeul, Eustache Ier (c. a. 1010). Un Eustache plus ancien est mentionné, toujours dans la région de Boulogne, comme étant le fils du comte Arnoul, fils d'Adolphe (933), frère puîné du marquis Arnoul de Flandre (918-964).

Un autre personnage qui touche de près aux premiers Mailly- Fauverney est Humbert-Hézelin, archidiacre de Langres, en 1019, évêque de Paris de 1028 à 1060. Suivant toute apparence, il est petit-fils, ou du moins neveu d'Humbert de Mailly. Or, son prédécesseur sur le siège de Paris est un certain Francon, appelé aussi Foulques, qui est frère d'Eustache Ier de Boulogne, fils du comte Baudoin et d'Aélis de Gand ; en outre, nous savons les comtes de Beaumont appartiennent à la branche aînée des Mailly-Fauverney, si bien que l'on peut se demander si ce ne sont pas eux qui ont usé de leur in- fluence pour faire élire abbé leur cousin présumé, Etienne de Joinville. 1. H.-F. Delaborde, Jean de Joinville, p. 9. LES MAILLY-FAUVERNISY 451 par divers documents que Francon ne prit possession de son siège qu'en 1018, après renonciation d'un autre prétendant, Aubert- Ascelin (1016-1018), fils naturel de Baudoin IV de Flandre. Par ailleurs, le successeur d'Humbert-Hézelin est Geoffroi (1061- 1095), fils d'Eustache II et neveu de Francon. Un peu plus tard, nous rencontrons un Foulques (1102-1105), qui appartient à la maison des Bouteillers de Senlis, représentée cent ans auparavant — au temps de Geoffroi et d'Humbert de Mailly — par le chevalier Rohon de Senlis, père de Foulques et de Guil. On sait que les Bouteillers de Senlis sont issus des le Riche de Paris 2 : Gui le Riche de Dijon, vicomte en 1015 et en 1042, est dit consanguineus3 d'Humbert de Mailly. Tous ces indices concordants semblent marquer que les Mailly- Fauverney, quoique nobiliores hujus provincie 4 — c'est-à-dire nobles parmi les nobles de Bourgogne — n'étaient que des Bour- guignons de date récente, installés dans la région dijonnaise à la faveur de mariages avantageux. Peut-être devons-nous les considérer comme des «Parisiens» arrivés au temps de l'intervention de Hugues le Grand et de ses fils 5 dans les affaires de Bourgogne (956 et années suivantes).

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Situés l'un et l'autre à proximité de la route de Dijon aux pays du Jura, le castrum de Mailly et la motte de Fauverney dominent, nous le savons, tous les territoires de la basse vallée de l'Ouche. On peut donc se demander si les seigneuries auxquelles ils pré- sident ne représentent pas l'un des démembrements — le plus important, sans aucun doute, — de l'ancien comitatus Oscarensis, l'Oscheret carolingien. Dans cette hypothèse, on pourrait imaginer que l'ancêtre des Mailly-Fauverney, le père inconnu de Geoffroi et d'Humbert, ce « Français » transplanté dans la région dijonnaise aux environs de 960, a marié ses deux fils à des filles du pays, et

1. J. Depoin, Cartulaire de S. Martin de Pantoise, p. 279 et suiv. 2. J. Depoin, loc. cil. ; et en outre, G. Estournet, Origines des seigneurs de Nemours, dans les Annales de la Soc. hist. et archéol. du Gdlinais, 1912, p. 57 et s. 3. Vila Garnerii, p. 126 ; Valat, p. 6. 4. Vita Garnerii, ibid. 5. Cf. nos Origines du duché de Bourgogne, Histoire politique, p. 439 et suiv. 452 LES MAILLY-FAUVERNEY

ce serait en Oscheret qu'il conviendrait de chercher l'origine des noms familiaux jusqu'alors inexpliqués : Garnier, Etienne, Humbert et Thierri. Par malheur, l'histoire de l'Oscheret nous est fort mal connue. Son plus ancien comte, Anchier (Anscharius), issu des Gui et des Amédée de Langres, disparaît en 888 lorsqu'il va chercher fortune en Lombardie 1. Maillaud (Madelgaudus), que l'on aperçoit en- suite (c. a. 889), ne porte que le titre de vicomte 2, ce qui laisse supposer l'administration supérieure d'un comte plus puissant, possesseur de plusieurs comtés : ce comte, suivant toute apparence, n'est autre que Richard le Justicier — dans la famille duquel on retrouve, à des dates diverses, au moins deux Maillaud — ou peut-être Manassès l'Ancien, qui paraît avoir épousé une fille du roi Boson, issue du premier mariage de celui-ci avec une sœur des comtes Gui et Anchier. Au début du xe siècle, l'Oscheret est aux mains du comte Manassès Ier, puis du comte Manassès II, son fils (925), après lequel nous ne savons plus rien. Si ténue qu'elle soit, cette indication n'en est pas moins précieuse. Il existe, en effet, une branche de la maison des Manassès où se trouvent réunis les deux noms de Garnier et d'Humbert : Garnier, comte de Troyes et vicomte de Sens (| 925), est le père du comte Hugues de Viennois (920-936), du comte Richard de Troyes (925- 936) et de l'archevêque Manassès d'Arles (f av. 966), bien connus depuis que M. de Manteyer3 s'est occupé d'eux ; Hugues, à son tour, est le père d'un Boson, d'un Garnier, d'un Thibaud et d'un Hum- bert — ce dernier, l'un des ancêtres de la maison de Savoie... Boson, quatrième fils de Richard de Troyes4, pourrait bien être le Boson qui intervient en Dijonnais en 935 5. Si l'on observe que l'un des documents qui mentionnent Humbert [de Mailly] — la charte de Girard de Fouvent et de sa femme Gertrude relative à la terre d'Arsoncourt (c. a. 1016) — le met en relation avec un Aymon, père d'un Manassès6; si l'on observe' que cet Aymon se retrouve en compagnie du même Humbert, et

1. Ibid., p. 323-325. Cf. le tableau de la p. 539. 2. Chron. S. Benigni, p. 113. 3. Les origines de la maison de Savoie en Bourgogne. 4. Chartes de Cluny, I, n° 726. 5. Flodoard, ad. ann. 935. 6. Chron. Bes., p. 312. LES MAILLY-FAUVERNEY 453

d'un Geoffroi qui doit être son frère, dans une autre charte de Girard de Fouvent (c. a. 1008) 1, on conviendra que le rapproche- ment que nous proposons prend un certain degré de probabilité. — Bien plus, la présence d'un Mainfredus aux côtés de nos person- nages, dans le second de nos textes, oriente nos regards vers Garnier, fils d'Hugues de "Viennois, et descendant probable d'un Mainfroi du ixe siècle 2 : ce Garnier, né vers 920, pourrait être le beau-père d'Humbert de Mailly. Mais ce n'est là qu'une simple conjecture 3.

*** Le nom d'Etienne, que portent héréditairement les sires de Fauverney, peut évidemment provenir des relations que la maison de Mailly entretient, dès la fin du xe siècle, avec l'abbaye de Saint- Ëtienne de Dijon. Mais lorsque nous songeons aux liens probables qui unissent les Mailly-Fauverney à Etienne de Novo Castello, ancêtre des Joinville, nous sommes tout de suite conduit à nous demander si l'adoption de ce nom héréditaire ne recèle pas une in- dication utile.

1. Ibid., p. 294. 2. Cf. notre mémoire : D'où vient le nom d'Amédée ? dans le Bulletin de la Société académique d'Aosle, XXIII, tableau de la p. 118. 3. Il faudrait, en effet, prouver que ce Garnier, fils d'Hugues de Vi ennois. est venu s'établir en Bourgogne — ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent. Voici, cependant, quelques arguments en ce sens : a) La charte de Cluny n° 726 nous fait assister à la donation du domaine de Jully-lez-Buxy par l'archevêque Manassès, frère d'Hugues de Viennois (948). Or, en 1023, ce domaine se trouve aux mains d'Aimon et d'Obert de Trichâteau, qui l'ont usurpé (Ch. de Cluny, III, n° 2782). b) Aimon et Obert sont dits (même charte) fils d'Audon (Aldo), en qui nous reconnaissons le frère de Garnier Ier de Sombernon, père de l'abbé Halinard ; Garnier de Sombernon (Chron. S. Benigni, p. 170) et Audon de Trichâteau sont fils d'un Audon plus ancien (Ch. de Cluny, IV, n» 2808), dont la naissance se place approximativement vers 945. c) La présence du nom de Garnier dans la famille des usurpateurs de Jully donne à penser qu'ils se rattachaient effectivement au donateur primitif Ma- nassès, fils d'un Garnier et oncle d'un Garnier. Il n'y aurait, par suite, rien de surprenant à ce qu'Audon Ier, père d'Audon II de Trichâteau et de Garnier Ier de Sombernon, soit le fils ou le gendre de Garnier, neveu de Manassès — Ce Garnier, neveu de Manassès, pourrait avoir été lui-même seigneur de Trichâteau. d) A l'appui de cette dernière hypothèse, on peut faire valoir que le culte de saint Florent, particulier à Trichâteau (Tile castrum), se retrouve dans l'important château de Thil en Lyonnais (Castrum Tile, Ain, c011 de Montluel), situé à moins de 15 km. de Lyon : or, Humbert, fils d'Hugues de Viennois a été comte de Lyon. 454 LES MA1LLY-FAUVERNEY

Etienne de Novo Castello déploie son activité clans l'extrême sud du Perthois ; il est avoué du pays de la Biaise, et il déborde sur l'Ornois. — Coïncidences remarquables : l'Ornois appartient alors au comte Ouri II de Reynel (c. a. 1020-1040), fils d'Ouri Ier (c. a. 982-1019) qui eut des difficultés avec Saint-Bénigne de Dijon 1, et petit-neveu, suivant toute apparence, d'un autre comte Ouri, que nous apercevons à Dijon 2, au temps du roi Lothaire, en 959 ; le Perthois est gouverné par le comte Etienne de Troyes (f 1023), fils d'Herbert le Jeune et petit-fils de Robert de Vermandois : Etienne tient le Perthois de son grand oncle Herbert le Vieux (f vers 983), frère de Robert de Vermandois ; Robert de Ver- mandois (f 967) est l'un des prétendants au comté de Dijon, en 959 3, sans doute à cause de son mariage avec Aélis, fille du duc Gilbert ; l'une de ses filles, nommée Aélis comme sa mère, est la femme de Geoffroi Grisegonelle, la mère de Foulques Nerra, comte d'Anjou 4. Etienne de Troyes mourut sans laisser d'enfants, ni même de frères ou de sœurs susceptibles de recueillir sa succession. Il est donc impossible qu'Etienne de Novo Castello soit l'un de ses héri- tiers ; néanmoins, rien n'empêche qu'il ait été l'un de ses collatéraux éloignés : le nom d'Etienne est totalement étranger à la maison de Vermandois, et ne peut s'y être introduit que par une alliance matrimoniale, celle, par exemple, d'Herbert le Jeune, père d'Etienne. — Or, la grande préoccupation d'Herbert le Jeune paraît avoir été de s'agrandir du côté de la Lorraine 5 : ne serait-ce pas dans cette direction qu'il conviendrait de chercher l'origine de sa femme, l'origine aussi du nom qu'il donna à son fils ?

1. Chron. S. Benigni, p. 161. 2. Flodoard, Annales, ad ann. 959 et 960. 3. C'est au service du comte Robert que paraît s'être compromis le fils du comte Ouri, dont nous parlons plus haut : cf. Flodoard, loc. cit. 4. A remarquer que la plupart de ces personnages ont des liens avec Soissons : le comte Ouri, qui apparaît à Dijon en 959, et sa sœur Emma, mère d'Ouri Ier de Reynel, portent des noms que l'on retrouve dans la famille des comtes de Soissons de la fin du ixc siècle ; Herbert le Vieux, comte de Perthois, est abbé de Saint-Médard de Soissons ; Gui d'Anjou, oncle paternel de Geoffroi Grise- gonelle, est évêque de Soissons (937-968) ; Foulques de Bar-sur-Aube, second successeur de Gui d'Anjou sur le siège de Soissons (998-1017), est le frère de l'archidiacre Béraud, donateur d'Augeville, dont' Etienne de Nooo Castello revendique la possession. 5. R. Parisot, Les origines de la Haute-Lorraine, p. 347-367. LES MAILLY-FAUVERNEY 455 Précisément, c'est un comte Etienne 1, qui, au temps même où vit Herbert le Jeune, gouverne le pagus Sucntensis, le Saintois. — Cet Etienne est le fils d'un comte Tescelin, Tetselinus, alias Tictezelinus 2, « le petit Thierri » ; et il compte parmi ses successeurs un comte Ricoin 3, frère d'un autre comte Thierri. On sait que le nom de Thierri est l'un de ceux qui alternent avec Etienne dans la lignée des Mailly-Fauverney. — Un Thierri, presque certainement lorrain, figure en l'an 1005, en compagnie d'Ouri II de Reynel et des chefs de la maison de Vignory, parmi les témoins de l'une des chartes 4 relatant la donation de l'église d'Augeville à Saint-Bénigne de Djion.

* * * Au terme de ces rapprochements, nous ne nous hasarderons pas à dresser un tableau des ascendants probables des Mailly-Fauverney. Le doute qui subsiste sur l'organisation des deux premiers anneaux de leur généalogie nous l'interdit. Il nous semble néanmoins que les possibilités que nous avons énumérées concordent assez pour nous permettre d'énoncer deux faits notables : par leurs ancêtres paternels, les Mailly-Fauverney sont étrangers à la région dijonnaise ; suivant toute apparence, ils appartiennent — comme les le Riche et comme les Vergy — à un groupe d'im- migrés venus à la suite des Robertiens, dans la seconde moitié du xe siècle ; leurs possessions territoriales, leurs affinités politiques et reli- gieuses laissent entrevoir qu'ils se sont implantés dans le pays en s'alliant à des familles installées avant eux — celle des sires de Sombernon et de Trichâteau, issus peut-être des anciens comtes d'Oscheret ; celle des comtes de Bar-sur-Aube, proches parents des comtes de Soissons et des comtes d'Anjou ; plus anciennement, on peut soupçonner des liens étroits avec les maisons comtales du Bassigny et de la région de Toul.

1. Gallia christiana, XIII, pi\, col. 464, n° 19. 2. Ibid., pr., col. 456 et 464, n°s 11 et 19. — Tescelin vivait entre 957 et 978. 3. Chartes de Cluny, n°a 2840 et 2841 ; Gallia christiana, XIII, pr., col. 462, n° 17. 4. Pérard, p. 170.