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FONDATION MUSÉE DE LA CHASSE ACTES DE COLLOQUE FRANÇOIS SOMMER ET DE LA NATURE SYMPOSIUM PROCEEDINGS RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE 62, RUE DES ARCHIVES DÉCRET DU 30-11-1966 75003 PARIS, FRANCE 19 & 20 MARS 2015 WWW.CHASSENATURE.ORG EXPOSER LA CHASSE ? EXHIBITING HUNTING? SYNTHÈSE DU COLLOQUE À travers le monde, de nombreux musées sont consacrés à la chasse. La nature de leurs collections comme leur agencement muséographique expriment différentes conceptions de la relation de l’homme à l’animal sauvage. Si leurs concepteurs poursuivent des fins artistiques, naturalistes ou ethnographiques, la perception du visiteur est influencée par sa sensibilité et le rapport qu’il entretient lui-même à la chasse. Alors que la chasse est aujourd’hui de moins en moins familière, il peut s’avérer nécessaire d’adapter l’agencement des collections ainsi que les dispositifs d’interprétation afin de pallier la méconnaissance du public. « Exposer la chasse ? » constitue l’un des aboutissements du projet initial de la division Culture du C.I.C. (conseil international de la chasse et de la conservation du gibier - présidée par Alexandre Poniatowski) de réactualiser l’Annuaire des musées de chasse dans le monde édité en 1975. Le colloque, organisé par la Fondation François Sommer pour la chasse et la nature en collaboration avec le C.I.C. est placé sous l’autorité d’un comité scientifique composé de Claude d’Anthenaise (directeur du musée de la Chasse et de la Nature), d’Yves Bergeron (professeur de muséologie et de patrimoine à l’Université du Québec à Montréal), de Sergio Dalla Bernardina (professeur d’ethnologie à l’Université de Bretagne occidentale), de Philippe Descola (anthropologue et professeur au Collège de France) et de Nélia Dias (professeur au département d’anthropologie de l’université de Lisbonne). Les 19 et 20 mars 2015, le musée de la Chasse et de la Nature a accueilli des intervenants de de disciplines variées : ethnologues, muséologues, historiens, ainsi que des professionnels des musées. Responsables de collections publiques et privées, professionnels, universitaires et étudiants français et étrangers ont composé l’auditoire. Une quinzaine de pays étaient représentés. Au-delà de la manière d’exposer la chasse, le point d’interrogation du titre du colloque reflète une série de questionnements sur les conditions et la légitimité d’exposer la chasse, si tant est que l’on puisse véritablement exposer ce qui relève de l’expérience vécue. Quelle chasse expose-t-on ? Les pratiques sont plurielles et évoluent dans le temps et dans l’espace. Les chasseurs se reconnaissent-ils dans ce processus de patrimonialisation qui risque de rimer avec artificialisation ? Comment inclure les polémiques autour de la chasse dans un contexte où celle-ci est de plus en plus dépréciée ? En effet, la chasse relève désormais du loisir et fait l’objet de critiques d’autant plus nombreuses que la sensibilité à l’égard de la souffrance animale s’accroit. Il est dès lors possible de s’interroger sur l’avenir des collections exposées et leur représentativité, ainsi que sur le rôle que pourraient jouer les musées de chasse : sont-ils uniquement des conservatoires ? Comment peuvent-ils être évolutifs ? Les intervenants de la première séance « Muséifier la chasse ? », ont présenté les motivations de la création et de la réunion de collections cynégétiques, dont les musées de chasse actuels sont les héritiers. La nature des œuvres qui composent les collections des musées de chasse a été exposée. L’hétérogénéité de leurs collections rend difficile la classification de ces musées. Parmi les motivations de leur création, doit être distinguée l’initiative personnelle d’un collectionneur ou de celle d’une collectivité visant à pérenniser une collection, ou bien de faire valoir un patrimoine considéré comme menacé, cette dernière raison ayant bien souvent une implication politique et identitaire. La place et la nature de l’art dans les collections à caractère cynégétique ont été exposées dans le cadre français. Par ailleurs, le volet moral et idéologique a été présenté dans le cas de l’Allemagne des années 1930. Ce que l’on choisit (ou non) d’exposer relève de la nature des collections mais aussi de raisons morales éventuelles de taire certains aspects de la chasse qui portent la polémique. Les questions liées à la mort et à la consommation de l’animal, éminemment culturelles, et bien souvent évacuées des muséographies, ont été abordées. | COLLOQUE INTERNATIONAL « EXPOSER LA CHASSE ? » – MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE (PARIS), 19 & 20 MARS 2015 La deuxième séance, « La Muséographie intime ou le chasseur muséographe » a porté sur les mécanismes à l’origine de la présentation des produits de la chasse chez les chasseurs et la création d’une scénographie spécifique dans le cadre domestique. Les discussions ont porté sur la différence éventuelle entre trophée et animal naturalisé, l’appropriation et le rapport à la nature dans le cadre de la chasse photographique. La taxidermie rend la vie à l’animal, à moins qu’elle ne soit la raison de sa prise. L’analyse des attitudes de ceux qui cherchent à s’approprier l’animal a permis d’interroger l’application des ontologies établies par Philippe Descola. Cette muséologie domestique a influencé le style et la conception des premiers musées publics consacrés à la chasse. La troisième séance, « Mise en scène et mise en exposition de la chasse » a donné un prolongement extra-européen à ces questions sur les dispositifs mémoriels associés à la chasse. Il n’existe quasiment aucun musée spécifiquement dédié à la chasse en dehors de l’Europe et des États-Unis. Toutefois, on trouve souvent une présentation du produit de la chasse et des chasseurs eux-mêmes. Dans de nombreux cas, le contact avec les Européens dans le contexte colonial a influencé cette mise en exposition. Aujourd’hui des techniques de chasse sont ajoutées à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO. Elles peuvent motiver la création de musées lorsqu’elles ne constituent pas des cultures et des pratiques encore bien vivantes. Cette question a été approfondie en quatrième et dernière séance, « Muséalisation et muséographies de la chasse. Europe - Amérique : deux regards », avec des interrogations portant sur la présence et l’absence de musées de chasse dans les contextes nord-américains. Quel rôle jouent-ils dans la création des identités ? La présentation de muséographies de quatre musées de chasse a permis des développements, au cours d’une table ronde, portant sur les enjeux de restructuration, les publics visés, la relation aux pouvoirs publics, et l’avenir de ces musées. Le musée allemand de la Chasse et de la Pêche de Munich, le musée national de la Chasse de Riihimäki (Finlande), le musée de la Chasse à courre de Leesburg (Virginie, Etats-Unis) et le musée danois de la Chasse et de la Sylviculture de Hørsholm (Danemark) étaient représentés. | COLLOQUE INTERNATIONAL « EXPOSER LA CHASSE ? » – MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE (PARIS), 19 & 20 MARS 2015 SUMMARY There are many museums around the world dedicated to hunting. In the nature of their collections and their museographic choices, they express different conceptions of the relationship between man and beast. While those responsible for designing them are pursuing artistic, naturalistic or ethnographic goals, visitors’ perceptions are influenced by their own sensibilities and their relationship with hunting. As our modern societies lose touch with hunting, it may become necessary to modify the layout of collections as well as the interpretation material provided in order to educate audiences. Exposer la chasse? (“Exhibiting Hunting?”) was one of the outcomes of the initial project carried out by the Cultural Affairs Division of the C.I.C. (International Council for Game and Wildlife Conservation), chaired by Alexandre Poniatowski, the aim of which was to update the directory of hunting museums around the World, compiled in 1975. The symposium, which was organized by the François Sommer Foundation for Hunting and Nature, in cooperation with the C.I.C., was placed under the authority of a scientific committee whose members were Claude d’Anthenaise (Director, Musée de la Chasse et de la Nature, Paris, France), Yves Bergeron (Professor of museology and heritage, Université du Québec à Montréal, Canada), Sergio Dalla Bernardina (Professor of ethnology, Université de Bretagne occidentale), Philippe Descola (anthropologist, Professor at the Collège de France) and Nelia Dias (Professor, Department of anthropology, University of Lisbon). On the occasion of this symposium, which took place on March 19th and 20th, 2015, the Musée de la Chasse et de la Nature hosted speakers from a variety of backgrounds – ethnologists, museologists, historians, and museum professionals. The audience comprised curators of private and public collections, professionals, academics, as well as students from French and foreign institutions. In all, approximately fifteen countries were represented. Beyond dealing with different ways of organizing hunting displays, the question mark at the end of the symposium title reflects an ongoing examination of the conditions and very legitimacy of hunting exhibits, insofar as it is possible to put on display something that needs to be experienced in person. What kind of hunting practices should be exhibited? Practices are diverse and change over time and across geographical areas. Can hunters relate to a process that is akin to heritage designation, and that risks producing