A ClarkeGABLE & ClaudetteCOLBERT DANS UN FILM DE

b

NIT EW HAPPENED ONE NIGHT J Avec Walter CONNOLYYORK Roscoe KARNS Jameson THOMAS Alan HALE Scénario RobertMIAMI RISKIN d’après une histoire de Samuel HOPKINS ADAMS Image Joseph WALKER Musique Howard JACKSON Direction artistique Stephen GOOSON Montage Gene HAVLICK Costumes Robert KALLOCH NEW YORK-MIAMI I 1934 I E-U Réalisation Frank CAPRA Scénario Robert RISKIN (d’après une histoire de Samuel HOPKINS ADAMS) Image Joseph WALKER Musique Howard JACKSON Direction artistique Stephen GOOSSON Montage Gene HAVLICK Costumes Robert KALLOCH Durée 102 mn Format N&B/1.37 Visa 14980 Avec , , Walter CONNOLLY, Roscoe KARNS, Alan HALE, Arthur HOYT

Ellie fuit son père millionnaire et décide de rallier New York. Elle rencontre Pete, un journaliste, dans le bus, qui comprend très vite qui elle est, son père ayant promis une récompense à qui la lui ramènerait. Peu à peu, alors que l'argent commence à leur faire défaut et qu'ils continuent de fuir en auto-stop, Ellie apprend à mieux connaître Pete...

ANALYSE A l’inverse de Leo McCarey qui dans Cette sacrée vérité (1937) recherchera la plus stricte économie dans les personnages et les décors, s’enfermera volontairement dans un espace confiné, s’appuiera sur la finesse du jeu et des attitudes, sur des gags extrêmement ténus, pour nourrir la verve comique de son œuvre, Capra, dans cet autre archétype de la comédie américaine qu’est New York-Miami, essaie d’enrichir le genre par toutes sortes d’apports différents. Richesse des événements et des péripéties : New York-Miami emprunte aux films d’aventures et aux films policiers leur rythme presque haletant. Mouvement continuel, danger, poursuites, recours à des stra- tagèmes et à des fausses identités, importance des extérieurs et des atmosphères nocturnes caractérisent cette virée d’un couple en fuite. Capra ne renonce pas non plus à introduire de temps en temps dans la trame mou- vementée de son récit une notation sociale : par exemple le gosse en larmes auprès de sa mère évanouie d’ina- nition. Parfois une touche de romantisme et même de mélodrame accompagne chez l’héroïne la découverte de l’amour. La richesse de l’intrigue, la spontanéité des acteurs n’empêchent pas le film d’être bâti sur deux types de personnages absolument conventionnels : le journaliste culotté et sûr de lui qu’on a vu dans des dizaines de films américains de l’époque, l’héritière gâtée et ignorante des dures réalités de la vie. L’habilité de Capra consiste à les transformer en citoyens moyens, à leur attribuer des réactions voisines de celles de Monsieur Tout-le-monde et à les rendre ainsi infiniment proches du public. Jacques Lourcelles

ANECDOTES New York-Miami fut le premier film à rafler les Oscars principaux : Meilleur film, Meilleur acteur, Meilleure actrice, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario. Seuls deux films ont depuis réalisé cet exploit * Le rôle tenu par Claudette Colbert a été proposé à Margaret Sullavan, Miriam Hopkins et Constance Bennett. Myrna Loy, la première pres- sentie, se désista car elle venait d’essuyer un échec avec un film dont l’action se déroulait dans un bus. Elle crai- ganit que New York-Miami serait lui aussi un échec pour la simple raison qu’une partie de son action se situe dans un bus * Robert Montgomery déclina lui aussi le rôle, déclarant qu’il s’agissait du plus mauvais script qu’il avait lu * A la station de bus de Miami, le personnage de Clark Gable est désigné par le surnom « The King », qui n’était autre que celui de l’acteur dans la vie * Le film est souvent cité comme étant celui qui fonde la Screw- ball comedy * Le succès considérable du film suffit à dépouiller la Columbia de son image de studio pauvre * Un remake musical, Can’t run Away from It, fut réalisé par Dick Powell en 1956, avec June Allyson et Jack Lemmon * Clark Gable a offert son Oscar à un enfant qui l’admirait en lui expliquant que c’était le fait de l’avoir gagné qui importait, plus que la statuette elle-même. Le garçon restitua le trophée à la famille de Gable après la mort de l’acteur *

Ce qui m’étonne le plus dans cette histoire, ce n’est pas en fin de compte que New York-Miami soit devenu un classique, c’est que le film ait vu le jour. Un fim sur la façon dont New York-Miami fut fait aurait été encore beau- coup plus drôle que le film lui-même. Il aurait confirmé d’une façon assez comique deux vieux adages hollywoo- diens, à savoir qu’en matière de cinéma la seule règle est qu’il n’y a pas de règles et que la seule chose que l’on puisse prédire avec certitude, c’est que toutes les prévisions relèvent du domaine de l’hypothèse la plus gratuite jusqu’au jour où le film sort dans les salles. Et qui aurait intérêt à ce qu’il en soit autrement ? C’est l’incertitude qui fait le sel de la chose : les grosses légumes du cinéma ne peuvent fermer la porte au nez des nouveaux venus aventureux. Frank CAPRA

DISTRIBUTION Théâtre du Temple 4 rue Lanneau 75005 Paris 01.43.26.70.40 / [email protected]