LeMonde Job: WMQ3003--0001-0 WAS LMQ3003-1 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:29,16, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:0539 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a Le commerce sur Internet a Emploi : 12 pages d’annonces classées

55e ANNÉE – No 16850 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 30 MARS 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

a Croissance : révision à la baisse Des réfugiés racontent « l’enfer du Kosovo » Le gouvernement a révisé à la baisse, entre 2,2 % et 2,5 %, ses prévisions de b Nos reportages confirment que les unités serbes contraignent par la force les Kosovars à l’exode b L’OTAN dénonce croissance pour 1999, ce qui pourrait affecter les grands équilibres budgé- la poursuite d’un plan « d’épuration ethnique » b Les alliés bombardent les concentrations militaires serbes, taires. p. 7 mais excluent une intervention terrestre b Boris Eltsine cherche à obtenir un cessez-le-feu pour rouvrir les négociations a Le bateau ivre BORIS ELTSINE devrait annoncer tion, le sentiment d’injustice une série d’initiatives destinées à ob- qu’éprouvent les Serbes et com- de Toulon tenir de l’OTAN un cessez-le-feu en ment, selon l’un deux, « à chaque Yougoslavie. L’ancien vice-premier bombe qui tombe, il y a un groupe de Jean-Marie Le Chevallier et son épouse ministre russe Boris Nemtov a décla- volontaires de plus pour l’armée ». Le ont décidé de quitter le Front national, ré, lundi 29 mars, que les autorités ministère russe de la défense affirme sans se démettre de leurs mandats. Les yougoslaves sont prêtes à négocier à qu’un millier de civils ont péri sous opposants du FN réclament leurs condition que cessent les bombarde- les bombes, information non confir- démissions. p. 6 ments. mée à Belgrade. Nos reportages font état de multi- Selon l’OTAN, environ 50 000 Ko- ples témoignages sur « l’enfer du sovars ont fui depuis le début de a Algérie : le Kosovo ». Ils confirment que les l’opération. Le porte-parole de l’or- forces serbes au Kosovo se livrent à ganisation, Jamie Shea, dénonce une candidat Bouteflika des exactions et contraignent la po- « catastrophe humanitaire » et la pulation d’origine albanaise à pousuite du plan « d’épuration eth- Candidat à l’élection présidentielle al- l’exode. « Les Serbes vont de maison nique ». Le ministre allemand de la gérienne, Abdelaziz Bouteflika dément en maison. Ils nous ordonnent de par- défense, Rudolph Scharping, parle être l’homme des militaires. Entretien. tir. Ils pillent puis brûlent nos mai- du début d’un «génocide ». Au p. 5 sons », dit une réfugiée à notre en- cours de la cinquième nuit de voyé spécial au Monténégro, Rémy frappes en Serbie, au Monténégro et Ourdan. De Macédoine, Christophe au Kosovo, l’OTAN a mis en applica- Châtelot rapporte ce témoignage tion la deuxième phase de son plan d’un paysan : « Ils nous ont maltraités d’attaque qui prévoit de bombarder et nous ont dit que tous les Albanais b Rémy Ourdan au Monténégro : « Ils sont devenus b Un entretien avec l’analyste Jonathan Eyal p. 4 les concentrations militaires serbes. doivent mourir. Alors, j’ai eu peur, je fous, le Kosovo descend en enfer » p. 2 b Natalie Nougayrède à Belgrade. Reportage. p. 4 Les Etats-Unis, l’Allemagne, la suis parti. » Sur la route qui mène de b Le débat sur l’option des troupes au sol p. 3 b Pour ou contre l’intervention ? Points de vue p. 14 Grande-Bretagne et la France conti- Belgrade à Novi Sad (Voïvodine), b Christophe Châtelot en Macédoine : « Ils nous ont b Notre éditorial ; les chroniques d’Alain Rollat et de nuent d’exclure l’hypothèse d’une Natalie Nougayrède décrit l’humilia- donné deux heures... » p. 3 Pierre Georges ; les réactions en France p. 17, 34 et 36 intervention terrestre. « Tu peux prendre congé de tes enfants, tu ne les reverras plus » La fringale IL S’EXCUSE sans cesse. « Là-bas », à Pristi- riste et secrétaire générale du LDK, le parti fermé par les autorités yougoslaves la semaine na, il n’hésite pas à s’exprimer en public, d’Ibrahim Rugova –, auprès de la fondation dernière, recevait une lettre de l’organisation des grands patrons comme la plupart de ses pairs, dont certains pour le droit humanitaire à Belgrade. Après serbe La Main noire le menaçant, lui et les ont pourtant déjà goûté la qualité des repré- avoir déposé à ses côtés deux grenades dégou- autres intellectuels militants, de lui faire subir DEPUIS six mois, une véri- sailles. Chaque jour, il recommande à sa fa- pillées pour la dissuader d’intervenir, des poli- le même sort. Le dernier recensé, a rapporté le a table fringale d’achats s’est

GÉRARD RONDEAU GÉRARD mille de ne pas s’inquiéter s’il devait être « re- ciers ont molesté son mari sous ses yeux avant 27 mars le centre culturel du Kosovo à Tirana, emparée des grands patrons. Le tenu quelque temps » en prison. Mais, ici, il ne de l’emmener avec leurs deux garçons. «Tu est l’écrivain kosovar Latif Berisha, assassiné Monde a recensé les trente princi- a Jack Lang peut plus parler. De passage en France, ce pro- peux prendre congé de tes enfants, lui ont-ils avec sa famille par un commando serbe. pales opérations mondiales annon- fesseur kosovar qui enseignait à l’université de lancé, tu ne les reverras plus. » Au poste de po- Selon Muhamedin Kullashi, un « téléphone cées depuis octobre 1998 : elles dé- en quête d’emploi droit de Pristina s’est trouvé pris de court par lice, où elle s’est rendue plus tard, on lui a dit SOS » a été mis en place au Kosovo par des ju- passent 3 700 milliards de francs ! la fermeture des frontières consécutive aux « d’aller plutôt les chercher à l’OTAN ». Les ristes. Il est destiné à conseiller les familles des A elle seule, la quatrième semaine La convention du PS a officialisé la liste bombardements de l’OTAN. Le regard droit, corps ont été retrouvés, à côté de six autres, prisonniers politiques ou des victimes d’exac- de mars s’envole à plus de 430 mil- socialiste pour les élections euro- furtivement embué, sans aucune plainte, il at- dans un champ situé à 3 kilomètres au sud- tions. Non pas qu’il y ait un quelconque espoir liards grâce, notamment, à l’expan- péennes. Une fois de plus, Jack Lang tend la première occasion pour revenir auprès ouest de Pristina. La police a invité un col- à se défendre juridiquement dans des procès sion de Vivendi aux Etats-Unis, aux n’a pas obtenu le poste qu’il espérait. des siens. Loin de chez lui, il a peur. lègue de Bajram Kelmendi à venir les re- par définition truqués. Mais les appels per- concentrations bancaires en Italie Malgré sa popularité. p. 12 C’est que les enfants et les conjoints des in- connaître. mettent parfois d’obtenir une aide internatio- et à l’OPA lancée par Bernard Ar- et nos informations p. 7 tellectuels kosovars figurent maintenant parmi Depuis le mois de janvier 1998, 39 intellec- nale. Un médecin, condamné à cinq mois de nault sur Gucci pour contrer les ap- les cibles de la police serbe. Bajram Kelmendi, tuels kosovars auraient été liquidés, parmi les- prison pour avoir prodigué des soins à des in- pétits de François Pinault. La mon- célèbre avocat de Pristina, défenseur des pri- quels 21 enseignants exécutés devant leurs tellectuels suspectés par la police serbe, a ainsi dialisation des marchés, l’ouverture a Pauvreté sonniers politiques et l’un des fondateurs du élèves, rapporte leur compatriote Muhamedin été relâché sous la pression de l’association à la concurrence du téléphone, de conseil des droits de l’homme au Kosovo, a été Kullashi, aujourd’hui professeur de philoso- américaine pour les droits des médecins. Les l’électricité ou du gaz, l’avènement hospitalière assassiné, peu de temps après le début des phie à -VIII et travaillant en relation avec juristes en charge du téléphone SOS évitent de l’euro... accélèrent un mouve- bombardements, avec ses deux fils Kastriot et le conseil des droits de l’homme à Pristina. Ce de passer deux nuits dans la même maison. ment parti des Etats-Unis, qui dé- L’hôpital Jean-Verdier de Bondy, en Kushtrim, âgés de seize et vingt-cinq ans (Le fut le cas d’Enver Maloku, directeur du centre Afin d’échapper aux éventuels visiteurs, un ferle sur l’Europe et, tout parti- grève depuis le 11 mars pour réclamer Monde daté 28-29 mars). Des policiers de l’information du Kosovo, en décembre matin à 7 heures. culièrement, sur la France. plus de moyens, illustre la paupérisa- s’étaient rendus chez lui un matin, à 7 heures, 1998. Deux mois plus tard, Veton Suroi, rédac- tion chronique des hôpitaux de Seine- a témoigné sa femme, Nekibe – elle-même ju- teur en chef du journal kosovar Koha Ditore, Marion Van Renterghem Lire pages 18 à 20 Saint-Denis. p. 8 a Chamonix ne veut Les Bleus plus de camions Multimédia : l’hypocrisie Après la catastrophe du tunnel du en difficulté Mont-Blanc, des associations et la mu- de la lutte anti-piratage nicipalité de Chamonix réclament l’in- terdiction du trafic poids-lourds. p. 11 « COPIER, C’EST TUER ! » Le rique, qui introduit un facteur qua- dernier slogan du Syndicat des édi- litatif inédit : la copie est stricte- teurs de logiciels de loisirs (SELL) ment identique à l’original. Une a Sauver les océans ne fait pas dans la dentelle. L’orga- telle aubaine n’a pas échappé aux Dans un entretien au Monde, Pierre nisme justifie cette dramatisation pirates. La prolifération des disques Papon, membre de la Commission in- par sa volonté de défendre les « ta- compacts enregistrables (CD-R) dépendante sur les océans, pense que lents qui inventent les jeux vidéo ou coûtant moins de 10 francs (1,52 ¤) la sauvegarde des mers « passe par une les logiciels de loisirs (...) dans un rend la tentation irrésistible. D’au- prise de conscience de l’opinion ». pays dont la première richesse est les tant que la notion de « crime » n’est Notre série « 2000 débats pour le idées ». A priori, un tel objectif ne guère perceptible. La copie parfaite CHRISTOPHE DUGARRY siècle à venir ». p. 16 peut souffrir de contestation. Pour- est en effet une caractéristique tant, la situation financière et les congénitale du numérique. Vouloir L’ÉQUIPE de France de football a pratiques commerciales des pour- l’éradiquer dans chaque entreprise dû se contenter d’un résultat nul face a L’aquarelle selon fendeurs du piratage s’harmo- et, surtout, dans chaque foyer, re- à l’Ukraine, samedi 27 mars, à l’occa- nisent mal avec cet angélisme de fa- lève de l’utopie. Comment expli- sion d’un match éliminatoire pour William Turner çade. La violence des cris d’alarme quer à ceux qui ont lourdement in- le championnat d’Europe 2000. du SELL, de la Business Software Al- vesti dans l’achat d’un ordinateur Deuxièmes de leur groupe, les cham- Deux espositions suisses, William Tur- liance (BSA) ou de la Software Pu- que ses fonctions de base sont illi- pions du monde n’ont désormais plus ner à Martigny et l’aquarelle anglaise blishers Association (SPA) masque cites ? Surtout lorsque certaines le droit à l’erreur. Mercredi 31 mars, de 1770 à 1900 à Lausanne, montrent bon nombre d’hypocrisies. entreprises commercialisent à la face à l’Arménie, au Stade de France, que cette technique servait alors l’ob- La copie illégale d’œuvres origi- fois des films, des graveurs de CD-R Christophe Dugarry et ses coéqui- servation scientifique. p. 31 nales à des fins privées ou commer- et, même, des CD-R vierges. piers devront renouer avec le succès. ciales ne date pas d’aujourd’hui. En Mettre les ordinateurs hors la loi Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, fait, le piratage se développe dès reviendrait d’ailleurs à tuer... l’in- Lire page 26 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; lors que des moyens de reproduc- dustrie du logiciel elle-même. Or, Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, tion sont commercialisés à des prix malgré les assauts du piratage, ce 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, International...... 2 Aujourd’hui...... 26 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, accessibles au plus grand nombre. secteur affiche des résultats plutôt France ...... 6 Immobilier/annonces 28 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; Ainsi, la presse et les éditeurs de rassurants. En juin 1998, l’hebdo- Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société ...... 8 Météorologie...... 30 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. livres sont victimes des photoco- madaire Le Monde informatique Régions ...... 11 Jeux...... 30 pieuses. La production d’œuvres soulignait ainsi « l’insolente santé Horizons...... 12 Culture ...... 31 musicales et de vidéos souffre de des progiciels applicatifs ». Entreprises ...... 18 Guide culturel ...... 33 l’équipement massif des familles en Communication ...... 21 Kiosque...... 34 magnétophones et magnéto- Michel Alberganti Tableau de bord...... 22 Abonnements...... 34 scopes. Carnet...... 25 Radio-Télévision...... 35 La nouveauté, c’est le numé- Lire la suite page 17 LeMonde Job: WMQ3003--0002-0 WAS LMQ3003-2 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0347 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

EXODE Les pays voisins du Koso- vince serbe à majorité albanaise. Cet forces serbes obligent les habitants dignent des atrocités commises, tout déclenchée par une opération aé- vo (Albanie, Monténégro et Macé- exode fait suite à la politique de des villages albanais à quitter leurs en répétant qu’il n’y aura pas d’inter- rienne pourtant annoncée de longue doine) commencent à faire face à un « nettoyage ethnique » visiblement maisons, en les rackettant au pas- vention terrestre, et semblent quel- date et dont les risques étaient afflux de plus en plus important de entreprise par les forces de Belgrade. sage, avant de piller et d’incendier que peu désarçonnés par la vague connus (lire aussi les points de vue réfugiés en provenance de la pro- b LES RÉFUGIÉS affirment que les leurs biens. b LES OCCIDENTAUX s’in- des commentaires critiques et tardifs page 14 et notre éditorial page 17). Sous les bombes, le nettoyage ethnique continue au Kosovo Des témoignages concordants de réfugiés montrent que le régime de Slobodan Milosevic s’est lancé dans une campagne massive pour forcer les Albanais à quitter la province. L’OTAN accentue ses bombardements pour tenter de neutraliser l’action des militaires et des milices serbes b DÉSASTRE HUMANITAIRE : tiques et syndicalistes de la ner une campagne d’épuration eth- sol-air sont encore intactes. Des le chiffre de mille morts, pour la (...) Impossible sans déploiement de l’exode forçé de milliers d’Albanais communauté albanaise dont on nique croissante ». Le ministre alle- attaques à basse altitude devraient plupart civiles. troupes au sol. » De son côté, dans du Kosovo s’est accéléré, di- est pour l’instant sans nouvelles. mand de la défense, Rudolph être lancées sur les forces de ré- b CRITIQUES. Des manifesta- Le Parisien, le général Morillon, ex- manche 28 mars, au cinquième Pour le porte-parole de l’Alliance Scharping, a parlé du commence- pression serbes sous le 44e paral- tions se sont déroulées dimanche commandant des Casques Bleus jour de l’opération « Force déter- « cette épuration ethnique fait par- ment d’un « génocide » au Kosovo. lèle (environ à 100 kilomètres au dans plusieurs villes d’Europe ainsi en Bosnie, ne voit « pas comment minée », rebaptisée « Force al- tie d’un plan concerté par les diri- Le sort du « président » élu des Al- sud de Belgrade). qu’en Australie, contre les frappes on ne sera pas contraint, à terme, de liée ». Pour Jamie Shea, porte-pa- geants de Belgrade, qui aurait été banais du Kosovo a été cité Un bombardier furtif F-117 amé- de l’OTAN. A Moscou un manifes- déployer des hommes au Kosovo. role du secrétaire général de mis en œuvre de toute façon, inter- comme exemple de la répression. ricain, réputé invisible aux radars, tant a ouvert le feu à l’arme auto- Les responsables américains et l’Alliance atlantique, il s’agit de la vention de l’OTAN ou pas ». Il a Selon l’OTAN, Ibrahim Rugova a été abattu dans la nuit de samedi matique contre l’ambassade amé- européens continuent d’exclure « plus grande catastrophe humani- concédé que les frappes aériennes « est en fuite et se cache » et «sa à dimanche. Le Pentagone n’a pas ricaine, sans faire de victime. l’envoi de troupes au sol. M. Jospin taire depuis la fin de la seconde avaient « accéléré » ce processus. maison a été incendiée et détruite ». donné d’explication. Le pilote a pu A Belgrade plus de 10 000 per- a déclaré : « Nous avons bien l’in- guerre mondiale ». « Depuis un an, Et il a prévenu : « Nous sommes en b TÉMOIGNAGES. L’expulsion être récupéré par les forces spé- sonnes ont participé à un concert tention de ne pas nous laisser entraî- a-t-il ajouté, 500 000 personnes, soit train de rassembler des preuves des journalistes du Kosovo rend ciales sans qu’aucun détail soit de rock anti-OTAN malgré une ner là où nous ne voulons pas al- le quart de la population du Kosovo, contre les auteurs de ces crimes de très difficile la vérification des donné. alerte aérienne. ler. » ont été contraintes d’abandonner guerre et crimes contre l’humanité, exactions serbes. Nos envoyés spé- Des premiers bombardements Dans un entretien au Figaro, b DIPLOMATIE. Le ministre leurs foyers ». Environ 50 000 Koso- qui seront transmises au Tribunal ciaux en Macédoine et au Monté- de convois militaires ont eu lieu di- l’ancien commandant de la force russe des affaires étrangères, Igor vars ont fui depuis le début de pénal international. » négro reportent les témoignages manche et dans la nuit de di- de paix en Bosnie, le général bri- Ivanov, a annoncé lundi que Mos- l’opération de l’OTAN, vers l’Alba- A Washington, la secrétaire de réfugiés. Selon Paul Watson, du manche à lundi. La caserne de po- tannique Michael Rose, juge que cou « va effectuer des pas supplé- nie, la Macédoine et le Monténé- d’Etat américaine, Madeleine Al- Los Angeles Times, seul journaliste lice de Pristina a été atteinte par « l’OTAN s’est trompée de straté- mentaires pour faire cesser les bom- gro. Jamie Shea s’est montré parti- bright, a déclaré, dimanche, que occidental resté à Pristina, «Des un missile. On ignore toujours gie ». « Pour empêcher l’armée you- bardements de l’OTAN ». La France, culièrement préoccupé par la Slobodan Milosevic « se préparait civils serbes armés de fusils d’assault combien de victimes ont faites les goslave de procéder à l’épuration les Pays-Bas et la Turquie ont sou- situation des intellectuels, des véritablement à éliminer l’Armée de AK-47 et de couteaux (...) par- bombardements depuis une se- ethnique, il convient d’abord de dé- ligné le rôle important de média- journalistes, des dirigeants poli- libération du Kosovo (UCK) et à me- courent les rues [de la capitale] à la maine. Seuls les Russes ont évoqué truire ses moyens militaires lourds. teur que pourrait jouer Moscou. recherche de victimes ». « Chaque nuit des escadrons de la mort ra- Le centre de Pristina touché par les bombardements tissent Pristina ». b PHASE 2 : le Conseil atlan- A Rozaje (Monténégro) : « Ils sont devenus fous, Six projectiles se sont abattus, lundi 29 mars, sur Pristina, chef- tique a décidé d’engager directe- lieu du Kosovo, bombardé par l’OTAN, a affirmé l’agence officielle ment les forces aériennes de yougoslave Tanjug. Un missile de croisière aurait touché, dans la l’OTAN contre l’armée yougoslave. le Kosovo descend en enfer » nuit de dimanche à lundi, un bâtiment de la police en plein centre Le lancement de ce la « phase 2 » de la ville, a rapporté la Radio Télévision Serbe (RTS, officielle), de l’opération « Force détermi- ROZAJE (Frontière fuient à pied à travers les mon- peuplés. Il est vrai que ces bombar- qui a montré des images de l’établissement en flammes. L’explo- née » – rebaptisée « Force alliée » Monténégro-Kosovo) tagnes. Il fallait qu’on parte sur-le- dements ne nous aident momenta- sion de ce missile a causé d’importants dégats au bâtiment, ainsi pour manifester la solidarité des de notre envoyé spécial champ car, après avoir pillé nos nément pas. Les Serbes utilisent ce qu’aux bâtiments civils avoisinants, selon un correspondant sur alliés – a été prise pour répondre à Ils arrivent à Rozaje, exténués, maisons, ils les brûlent », témoigne prétexte pour nous expulser. Mais il place de la RTS. Trois missiles se sont abattus en plein centre de l’intensification de la répression les yeux rougis par la peur. Ten- un homme. n’y avait pas d’autre solution. Nous Pristina, qui est privée d’électricité, a-t-il indiqué. Les explosions des populations albanaises du Ko- Les pires exactions seraient pra- avons essayé de négocier avec Bel- ont, par ailleurs, soufflé de nombreuses vitres de l’Hôtel Grand, le sovo. La « phase 1 », consistant à REPORTAGE tiquées dans les quartiers de Ka- grade, et ce fut impossible », pense principal hôtel de la ville, qui se trouve à une centaine de mètres à détruire les défenses anti-aé- « Les plus riches pesnica et de Zaca, où des ca- Enan. « Moi, je ne veux pas seule- vol d’oiseau du bâtiment de la police. La DCA yougoslave a riposté riennes yougoslave, n’est pourtant davres seraient abandonnés dans ment vivre au Kosovo. Je veux vivre par des tirs nourris, tandis qu’un épais nuage de fumée envelop- pas terminée, ont reconnu les ex- partent en voiture, les rues et les arrière-cours des libre au Kosovo... Ce nettoyage eth- pait le centre-ville, a indiqué un habitant joint au téléphone. – perts de l’OTAN, puisque nombre d’autres fuient à pied maisons. Un homme affirme avoir nique aurait probablement été ef- (AFP, Reuters.) de batteries mobiles de missiles à travers les montagnes » vu à Kapesnica dix personnes, fectué de toute façon. Les Serbes en dont des femmes et des enfants, avaient envie. Il est simplement plus exécutées dans la cave où elles se brutal à cause des bombardements, dus, ils descendent des camions. cachaient. dit un autre homme. Les raids aé- Comme toujours à la fin de ces « Nous entendons beaucoup riens sont quand même une bonne voyages forcés, ils hésitent à se d’histoires sur des tueries à Pec, dit solution, car Milosevic n’acceptera sentir soulagés. Ils attendent la Enan, un réfugié. Moi je viens d’Is- jamais la paix sans une menace mi- prochaine menace. Une femme tok, à 20 kilomètres de Pec. Il n’y a litaire. Il faudrait maintenant que tend son enfant à un homme. Elle eu aucun mort. La police est allée les soldats de l’OTAN viennent au l’entoure ensuite dans une cou- de maison en maison dire aux gens Kosovo défendre la population al- verture. De la neige recouvre en- qu’ils avaient cinq heures pour banaise. » core le sommet des montagnes, quitter la région. Puis les soldats Neshe, elle, est trop traumatisée l’air est vif, les réfugiés tremblent. sont arrivés. Ils tiraient en l’air, ils par les conditions de son départ Finalement, elle s’effondre en tuaient des chiens, ils pointaient de Pec pour trouver que les raids larmes. leurs armes sur nous. Ils créaient un sont une bonne solution. « Je ne « Des quartiers de Pec sont en mouvement de panique. Alors nous sais pas quelle est la solution pour le feu, dit-elle. Les Serbes vont de sommes partis. » Kosovo. Je ne m’intéresse pas à la maison en maison. Ils nous or- Des Kosovars évoquent des politique. La seule chose dont je suis donnent de partir. Ils pillent puis avertissements qu’ils ont reçus de sûre est que notre vie est brisée. brûlent nos maisons. » Deux mille à voisins ou de policiers serbes leur Alors, s’il vous plaît, dites aux Oc- trois mille expulsés ont franchi, di- conseillant de partir. « Des amis cidentaux de terminer cette opéra- manche 28 mars, la frontière mon- serbes m’ont dit avoir reçu des tion très vite. Aidez-nous vite ! Peut- ténégrine, venant de Pec et de sa ordres de ne pas aider d’Albanais. être que les bombardements sont région. Leurs récits concordent. On les a prévenu qu’un Serbe ayant nécessaires, mais, par pitié, qu’ils Une opération d’épuration eth- aidé un Albanais serait traité s’achèvent rapidement. Si les bom- nique semble avoir été entamée comme un Albanais », raconte un bardements continuent, les Alba- dans la province du Kosovo. vieil homme. nais vont disparaître du Kosovo... » « Ils sont devenus fous, le Kosovo Puis, en pleurant, elle s’engouffre descend en enfer... ! raconte un INTENSE RACKET dans une voiture pour l’Albanie. homme. Je ne hais pas les Serbes, Tous les témoignages évoquent Devant l’usine désaffectée où car j’ai toujours vécu avec eux. par ailleurs un intense racket vi- sont logés des réfugiés à Rozaje, Nous étions de bons voisins. Mais, sant les Kosovars sur le départ. Si Enan réfléchit de son côté à son ce matin à Pec, des civils ont rejoint les hommes des unités paramili- avenir. Il est calme, déterminé. Il les soldats de l’armée et les mili- taires pénètrent dans les maisons pense avoir trouvé un endroit, sur ciens des unités paramilitaires pour et se servent, les policiers exigent la côte monténégrine, où son nous chasser de la ville. Ils sont en- pour leur part des sommes épouse et des deux fils seront en semble dans les rues. Des gosses de d’argent pour laisser une famille sécurité. Il s’apprête à les y quinze ans paradent en riant, ar- quitter son foyer. Les Kosovars conduire. « Ensuite, je reviendrai à més de Kalashnikov. » « Moi, j’ai doivent payer le droit d’être ex- Rozaje. Je dois retourner au Kosovo. sauvé ma famille en offrant de pulsés ! « Le prix du départ varie J’ai un devoir. » Enan est un l’argent », conclut-il. entre 300 et 1 000 deutschemarks combattant de l’UCK, l’Armée de Selon les témoignages des réfu- (1 000 à 3 500 francs), selon la fa- libération du Kosovo. Il parle dis- giés, l’armée yougoslave, appuyée çon dont vous êtes habillés ou la crètement, afin qu’aucune oreille par des combattants irréguliers, qualité de votre voiture », raconte monténégrine n’entende la est entrée progressivement ces un jeune homme. conversation. « Je crois que les derniers jours dans les quartiers Ceux qui ne peuvent pas verser hommes doivent combattre. C’est la de Pec et les villages environnants d’argent aux policiers et prendre guerre », murmure-t-il. Enan doit où résident majoritairement des ainsi un « corridor » ouvert par contacter des agents de l’UCK au Kosovars. « Chaque soir, nous en- l’armée yougoslave vers le Monté- Monténégro, puis rejoindre le Ko- tendions des tirs, sans savoir exacte- négro sont condamnés à s’enfuir sovo en traversant les montagnes. ment d’où ils provenaient, raconte dans la montagne. Selon certains D’autres pensent rejoindre le nord une jeune fille, Neshe. Finalement, réfugiés, des milliers de personnes de l’Albanie et se mettre à la dis- ce matin, ils sont venus nous annon- auraient déjà quitté Pec. position de l’UCK. cer que nous devions partir immé- « En nous expulsant, les Serbes La nuit tombe sur Rozaje. diatement. Ils disaient que le Koso- disent : “Vous êtes allés chercher le D’heure en heure, le flot des réfu- vo est une terre serbe, que nous soutien de l’OTAN. Voilà où ça vous giés devient plus important. Ha- n’avons pas le droit de vivre en terre mène.” Et ils rient », raconte un gards, ils cherchent à retrouver un serbe, que nous devons aller en Al- professeur de français kosovar. parent, un ami. La police monté- banie. » « Des soldats en uniforme Les réfugiés de Rozaje ne savent négrine tente patiemment de ré- noir pénètrent dans les maisons, ils plus que penser des raids aériens gler la circulation. Des habitants volent l’argent et les bijoux des occidentaux sur la Serbie et le de Rozaje apportent des sacs de femmes. Puis ils nous disent que le Monténégro. Tous espèrent une burek, des rouleaux de pain à la seul moyen de survivre est de quitter intervention terrestre au Kosovo. viande, un autre propose un lit le Kosovo. C’est une campagne sys- « On ne peut pas bombarder ain- pour la nuit à une femme dont le tématique d’expulsion des Albanais si. Cela ne sert à rien », dit un bébé n’est âgé que de deux se- du Kosovo. Ils sont en train de vider homme. « De toute façon, au Koso- maines et qui hurle, le visage pi- Pec maison par maison. Il y aura vo, les casernes sont vides. Les sol- qué par le froid cinglant. bientôt 30 000 réfugiés ici. Les plus dats occupent les écoles, des bâti- riches partent en voitures, d’autres ments dans des quartiers très Rémy Ourdan LeMonde Job: WMQ3003--0003-0 WAS LMQ3003-3 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:24 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0348 Lcp: 700 CMYK

L’OTAN CONTRE LA SERBIE ¼ LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 3

Bombardements et réfugiés

100 km FRAPPES Les alentours AÉRIENNES Sombor de Belgrade DE L'OTAN Perte d'un F-117 Accusés à la fois d’en faire trop et pas assez, fortement à Budanovci Batajnica DIMANCHE bombardés 28 MARS Banja Luka

ZONES BOSNIE- BELGRADE les Occidentaux manquent d’un discours efficace HERZÉGOVINE SERBIE DE NETTOYAGE SARAJEVO ETHNIQUE Cacak Nis DANS TOUTES LES GUERRES fligé : le matraquage par un double vendredi, devant l’Assemblée na- losevic, ébranle le discours officiel. SELON L'OTAN il faut mener bataille non seule- message contradictoire et, par tionale, l’impératif devoir d’inter- L’objectif militaire est certes af- MONTÉNÉGRO ment sur le terrain, mais auprès de conséquent, incompréhensible. En vention. firmé : « Il s’agit de casser les capa- FUITE KOSOVO l’opinion publique chez soi. Sur ce substance : ce qui s’est déclenché Aux prises avec deux critiques cités de répression de l’armée yougo- DES RÉFUGIÉS Pristina front, la situation pour les Occiden- sur le terrain est horrible, mais, ras- contradictoires – la contestation slave », disait dimanche KOSOVARS Prizren D'ORIGINE SKOPJE surez-vous, nous n’irons pas plus pacifiste et la contestation des «ex- M. Védrine, en ajoutant que ce but ALBANAISE ALBANIE MACÉDOINE ANALYSE loin pour l’arrêter. perts » qui estiment que seule une ne va pas « sans inconvénients et Des exhortations qui Depuis vendredi dernier, les diri- intervention terrestre pourrait sans risques ». Mais les exhorta- 10 000 réfugiés RÉP. FÉD. DE YOUGOSLAVIE geants occidentaux s’indignent des avoir raison du problème –, les diri- tions faites à Milosevic pour qu’il ont déjà passé ont l’air de trahir une atrocités commises en ce moment geants occidentaux ont du mal à donne le « signal » qui arrêtera Srbska la ville de Rozace Mitrovica hésitation, y compris même au Kosovo. L’OTAN dé- trouver le discours efficace. La dé- l’opération sont telles qu’elles ont (Monténégro) Rozace SERBIE sur l’objectif politique nonce la « catastrophe humani- nonciation des exactions des forces l’air de trahir une hésitation, y Stalac taire ». A Londres, on s’écrie que serbes vise à préparer les opinions compris sur l’objectif politique. PRISTINA Milosevic s’est engagé dans une non à une intervention au sol, mais Le président de la République MONTÉNÉGRO Metohija taux parait extrêmement fragilisée « guerre totale ». A Bonn, on bran- simplement à la phase 2, engagée Jacques Chirac a téléphoné di- KOSOVO après cinq jours de frappes aé- dit le mot « génocide ». Toutes ces dès samedi, plus dangereuse pour manche au premier ministre russe riennes. Non que les sondages exclamations ont, hélas, à voir avec les pilotes occidentaux qui la Evgueni Primakov, pour qu’il DakovicaKacanik ALBANIE fassent apparaître à ce stade un dé- ce qui est en cours sur le terrain. Il mènent, et plus meurtrière dans exerce des pressions sur le pré- Morina 20 000 réfugiés saveu populaire (l’une des études est clair cependant qu’elles re- ses effets prévisibles sur place. sident yougoslave, y compris en se 50 000 réfugiés à Morina auraient trouvés réalisées en France donne un taux lèvent d’une stratégie de communi- Cette dénonciation serait plus rendant lui-même à Belgrade. Mais (front. Kosovo/Albanie, refuge d’approbation de 57 %, une autre cation sur laquelle on est en droit pertinente si elle rappelait plus for- de quelle réponse de Slobodan Mi- 15 000 réfugiés ont en Macédoine de 46 %). Mais les opinions pu- de s’interroger. tement l’ampleur des déplace- losevic est-on prêt aujourd’hui à se passé le poste-frontière MACÉDOINE 25 km bliques ne résisteront pas long- Dimanche, le porte-parole de ments de populations provoqués satisfaire ? Il faudrait, dit Lionel  temps au traitement qui leur est in- l’OTAN, Jamie Shae, affirmait que par l’offensive serbe de l’été der- Jospin, « qu’il accepte de revenir à Sources : OTAN/AFP/Le Monde la répression serbe a entraîné le dé- nier au Kosovo et si les Occiden- la table des négociations ». « Il suffi- placement forcé de « plus d’un de- taux affichaient plus de confiance rait, dit Hubert Védrine, qu’il fasse mi-million » d’Albanais du Kosovo, en eux et sur leur capacité à y un signe montrant qu’il est prêt à se A Tetovo (Macédoine) : « Ils nous ont donné sans souligner qu’il s’agit d’une mettre un terme. réinscrire dans un processus poli- évaluation sur un an et non pas sur tique. » Tout cela semble loin de quatre jours ; il ne faut pas s’éton- « SIGNAL » l’ultimatum de départ censé inti- deux heures pour quitter notre village » ner si le principal message qui Mais les dirigeants, en France mer par la force à Milosevic l’ordre passe dans le public n’est pas que notamment, ont semblé désar- de souscrire au plan de Rambouil- SKOPJE des environs du poste-frontière de N... F... travaillait pour une impor- Milosevic est un criminel, mais que çonnés par la vague des com- let. de notre envoyé spécial Djeneral Jankovic que les forces tante organisation humanitaire les frappes de l’OTAN sont à ce mentaires critiques tardifs qu’a dé- Interrogé sur le dessein prêté au Plusieurs milliers d’Albanais, et serbes ont, semble-t-il, vidé de étrangère, son mari est journa- stade un fiasco. clenchée le début d’une opération maître de Belgrade de réaliser une quelques centaines de Serbes, ont leur population. « Samedi midi, la liste. Deux professions à risques. Parallèlement, toutes les autori- aérienne annoncée de longue date partition du Kosovo dont il garde- fui, ces derniers jours, la guerre au police et l’armée sont entrées dans « Les rues de Pristina sont pleines tés occidentales répètent qu’il n’y et dont les risques étaient connus. rait une partie vidée de sa popula-  Seqishte. Ils nous ont donné deux de policiers, de militaires et de civils aura pas d’intervention terrestre. Ayant, avec un certain courage po- tion albanaise, M. Védrine a botté REPORTAGE heures pour quitter les lieux, en armés qui mènent une véritable Américains, Allemands et Français litique, tiré la leçon de l’expérience en touche dimanche : « S’il avait eu « La police nous a nous menaçant qu’après ce délai chasse à l’homme, les intellectuels, l’ont redit dimanche, de même que bosniaque, ils ne s’attendaient pas un dessein politique quel qu’il soit, il l’armée bombarderait, raconte-t-il. les hommes politiques et ceux qui le secrétaire général de l’OTAN, Ja- qu’on jette sur eux l’anathème serait entré dans la négociation. » Il accompagnés jusqu’à Deux jours avant, des militaires ont travaillé pour les étrangers vier Solana : pas question d’en- parce qu’ils prenaient la responsa- ne faudrait pas que les Occiden- la frontière. (...) avaient pillé des maisons en empor- semblent être particulièrement ci- voyer un « corps expéditionnaire », bilité d’agir. C’est ce qu’a essayé taux perdent de vue ce qui fonde On n’a rien pu faire... tant ce qui les intéressait, réfrigéra- blés », explique la jeune femme, selon l’expression du ministre fran- d’expliquer dimanche Hubert Vé- leur intervention : le refus de la po- teur, télévision, et en cassant le confirmant d’autres témoignages çais Hubert Védrine. « La France ne drine. Cette mauvaise surprise in- litique du nettoyage ethnique, dont reste. Ils nous ont maltraités et nous de réfugiés ou de personnes se laissera pas entraîner là où elle ne terne (« que n’aurait-on pas dit si, à une hypothétique partition du Ko- Kosovo pour venir se réfugier en ont dit que tous les Albanais doivent jointes par téléphone à Pristina. veut pas aller », affirmait pour sa l’inverse, nous n’avions rien fait », sovo constituerait le couronne- Macédoine. Malgré les craintes et mourir. Alors hier, j’ai eu peur. Je Bajram Kelmendi, avocat célèbre part Lionel Jospin, dimanche, dans demandent à bon droit les diri- ment. les rumeurs, les arrivées quoti- suis parti avec environ 300 autres en Yougoslavie, et ses deux fils ont une formule qui tranche avec la dé- geants français), autant que la ré- diennes par les différents postes- personnes. La police nous a ac- ainsi été assassinés, de même que termination par laquelle il décrivait sistance affichée par Slobodan Mi- Claire Tréan frontières n’atteignent pas encore compagnés jusqu’à la frontière. plusieurs hauts responsables de la les proportions d’une marée hu- Une fois de l’autre côté on a vu des Ligue démocratique du Kosovo. maine. colonnes de fumée s’élever du vil- Il est toutefois impossible de En un an, environ 12 000 réfu- lage. On n’a rien pu faire : ils sont dresser un bilan, de confirmer les giés kosovars ont été officielle- armés jusqu’aux dents alors qu’on a rumeurs d’exécutions massives, L’OTAN engage la phase 2 de son opération ment enregistrés par les autorités les mains vides. Je suis prêt à me d’immeubles vidés de leurs habi- LE SECRÉTAIRE général de l’OTAN, Javier Solana, a caine, avoir la capacité de déjouer les radars adverses dans ce petit pays de 2 millions battre comme tout le monde le fe- tants pour y loger des militaires. annoncé, samedi 27 mars, à Bruxelles qu’il avait été – qui ne reçoivent qu’un faible écho sur écran – en ne d’habitants. En comptant les clan- rait pour défendre sa terre mais il « Les personnes qui se sentent en autorisé par le Conseil atlantique à passer à la phase 2 renvoyant pas les ondes électromagnétiques. C’est un destins, ils seraient au total près faut que l’OTAN nous arme, dit-il. danger changent de domicile toutes du plan d’attaque des forces serbes, celle qui prévoit avion monomission, conçu dans les années où les de 20 000, logés dans des familles Maintenant le village est vide. Il ne les nuits en se faufilant dans le dé- de bombarder des concentrations militaires dans une Etats-Unis ont estimé nécessaire d’acquérir la capacité d’accueil. « Les observateurs esti- doit rester qu’un habitant, le vieux dale des ruelles de la vieille ville. vaste zone de la Yougoslavie allant de Belgrade jus- de neutraliser la défense antiaérienne soviétique. Le pi- ment que 20 000 réfugiés supplé- Faik Premi, qui faisait paître ses Qu’elles aient disparu de chez elle qu’aux frontières avec la Macédoine et l’Albanie. Il est lote du F-117 A, qui dispose d’une balise émettrice pour mentaires déstabiliseraient la Ma- moutons en dehors du village ne signifie pas obligatoirement évident que l’évolution des événements a bouleversé pouvoir être localisé, puis identifié, a été récupéré, ap- cédoine où les relations avec la quand la police est venue. » « J’ai qu’elles soient mortes ou emprison- l’ordonnancement des opérations, même si la phase 1, paremment sain et sauf, par un commando américain minorité albanaise [officiellement tout perdu », conclut Kalisi. Il est nées », relativise N... F... qui consistait à neutraliser, en priorité, la défense anti- au cours d’un raid, en territoire serbe, qui a duré 22,9 % de la population, 35 % se- hébergé par des membres de sa D’autant qu’en plus des bom- aérienne serbe, n’est pas achevée. Au siège de l’OTAN, six heures et a mobilisé des dizaines d’avions et d’héli- lon les Albanais] ont souvent été famille à Tetovo où il a rejoint sa bardements et de la répression on explique que les bombardements, durant le week- coptères. conflictuelles », affirme un diplo- femme et ses quatre enfants, par- policière, la vie quotidienne est end, de Belgrade, du Monténégro et du nord du pays mate occidental. Les autorités ma- tis de Seqishte il y a un mois déjà. devenue un cauchemar. « Jusqu’à ont été exécutés pour terminer cette phase 1. Ce qui ATTAQUES À BASSE ALTITUDE cédoniennes et la Croix-Rouge hier, je sortais une heure par jour ; implique que l’objectif de réduire à néant les capacités Suite à l’« extraction » de ce pilote, une certaine ten- travaillent sur un scénario catas- « » maintenant, c’est fini. Je me cache antiaériennes de Belgrade est loin d’avoir été atteint. sion est perceptible à Bruxelles entre la direction poli- trophe destiné à accueillir 100 000 Les villages frontaliers semblent à la maison. La nuit, il n’y a pas En témoigne la perte de l’avion F-117 A dit « furtif », tique et le commandement militaire de l’opération dé- personnes. avoir été les premiers vidés de leur d’électrité et je guette tous les c’est-à-dire susceptible, grâce à sa technologie (forme sormais baptisée « Force alliée » pour mettre en Au cours des trois derniers population. Mais les conditions bruits. Nous sommes aussi à court et revêtement de l’appareil) et à ses équipements em- exergue la solidarité atlantique. « Il faut maintenant que jours, « seulement » 500 réfugiés sont plus difficiles à l’intérieur des de nourriture et de médicaments », barqués, de prendre en défaut la détection radar ad- les militaires nous donnent des résultats qui permettent de sont toutefois arrivés dans Teto- terres. « Peu de gens osent emprun- s’alarme une jeune médecin jointe verse. Selon l’armée de l’air américaine, le F-117 A, qui présenter aux opinions publiques des pays engagés des vo, située à une quarantaine de ki- ter les routes, il y a tellement de po- au téléphone. s’est écrasé, samedi en début de soirée, à une quaran- preuves de l’efficacité de l’opération », constate un di- lomètres à l’ouest de Skopje, et liciers que le voyage ressemble à De sa fenêtre, elle affirme voir taine de kilomètres au nord-ouest de Belgrade, est plomate. En réponse, le porte-parole de l’OTAN, David principale ville de Macédoine à une roulette russe. En plus, on ne des maisons brûler dans le quar- tombé « suite à des problèmes mécaniques ».Ce qui Wilby, a lancé cet avertissement à Belgrade : « Il faut population albanaise (85 % des trouve presque plus d’essence, té- tier de l’hôpital. « Ça devient in- n’est pas formellement en contradiction avec la thèse que nos adversaires sachent que nous avons les moyens de 80 000 habitants). moigne N... F..., arrivée vendredi supportable, mais nous ne pouvons des autorités serbes pour qui la défense antiaérienne les atteindre en dépit d’une météorologie qui n’est pas fa- Kalisi Gafurr (cinquante ans) est de Pristina. Mon mari et moi avons pas partir. Jusqu’où iront-ils ? », l’a abattu, sans, pourtant, que l’on sache si c’est par vorable. » Désormais, des attaques à basse altitude se- l’un d’eux. « Je ne voulais pas par- pris le risque de partir parce que sanglotte-t-elle. des missiles ou par des pièces d’artillerie. Des impacts ront centrées sur les forces serbes responsables de la tir », raconte ce paysan de Seqish- nous pensons que nous étions en d’obus apparaissent sur la voilure de l’épave montrée répression au Kosovo. te, un des villages de montagne tête de liste des gens à supprimer. » Christophe Châtelot par la télévision. La perte du F-117 A, qu’elle ait été le fait d’un simple C’est la première perte au combat d’un F-117 A qui a incident techique ou d’un tir serbe, marque un tour- commencé d’entrer en service aux Etats-Unis en 1982. nant dans l’opération « Force alliée ». Elle obligera les Cet appareil, voué essentiellement à l’attaque de sites pilotes à être plus prudents encore, lors de leurs évolu- Des troupes au sol : une option étudiée mais repoussée de défense antiaérienne, est subsonique, difficilement tions à basse altitude, et à mesurer leurs risques pour maniable et peu manœuvrable. Il est déjà intervenu en neutraliser des concentrations militaires au sol. DÈS LA FIN de l’année dernière, manitaire et l’épuration ethnique soutien local. Des précédents in- 1989 au Panama et, en 1991, dans le Golfe où il a effec- en même temps qu’ils commen- en cours au Kosovo relancent les diquent que le ratio entre les deux tué près de 1 300 missions au total. Il est censé, à en Jacques Isnard çaient de planifier les frappes aé- spéculations sur la capacité de troupes doit être d’environ trois à croire son constructeur, Lockheed, et l’armée améri- avec Luc Rosenzweig à Bruxelles riennes, les états-majors de l’arme aérienne à « casser » l’ar- un en faveur de l’intervenant ex- l’OTAN ont conçu des plans desti- mée yougoslave et l’intérêt d’une térieur pour espérer l’emporter à nés à préparer des interventions option aéroterrestre. la longue. A l’heure actuelle, l’ar- aéroterrestres, soit avec l’accord D’une manière générale, les mée yougoslave alignerait 115 000 des belligérants d’une force d’in- états-majors de l’OTAN estiment hommes, 60 000 paramilitaires et terposition limitée à quelque qu’il leur faudrait, le cas échéant, 100 000 réservistes instruits. 28 000 hommes, soit sans leur ac- pouvoir disposer de 200 000 à La seconde considération a trait cord dans un cadre de guerre. 300 000 hommes sur le terrain. à l’histoire de l’armée yougoslave Cette dernière option n’a pas été Cette évaluation figure dans de et à ses traditions, héritées de la retenue jusqu’à présent par les premières études menées dès dissuasion populaire préconisée pays de l’Alliance, qu’ils parti- 1998 au siège de Mons, en Bel- du temps du maréchal Tito pen- cipent ou non à l’opération aé- gique, et elle devrait être reprise et dant la seconde guerre mondiale. rienne actuelle. davantage affinée depuis que les Le pays a su résister à l’invasion al- Tant à Washington qu’à Paris, à raids aériens ont commencé, dé- lemande, qui a compté jusqu’à Londres ou à Bonn, cette hypo- montrant l’aptitude des forces 23 divisions, et, fin 1944 et début thèse est écartée, chacune des ca- serbes à conduire des opérations 1945, il mobilisait 800 000 soldats, pitales rappelant qu’elle n’a pas de répression en territoire koso- la quatrième armée de la coalition l’intention de déployer des var. antihitlérienne. troupes au sol. En revanche, deux Enfin, il faut compter avec la anciens « patrons » de la Forpronu « ZÉRO MORT » thèse du Pentagone, dite du « zéro en Bosnie, le général britannique Les analyses de l’Alliance atlan- mort » et développée pour justi- Michael Rose et le général français tique doivent tenir compte de fier la guerre à distance sans af- Philippe Morillon, ont, le premier deux réalités militaires. La pre- frontements au sol. dans un entretien au Figaro et le mière tient dans le rapport de Outre-Atlantique, l’opinion et le second au Parisien datés du lundi forces qui existe nécessairement, Congrès sont sensibles au risque 29 mars, expliqué que des frappes si l’on veut réussir, entre des de pertes humaines dans un enga- aériennes ne suffiront pas à at- troupes extérieures d’intervention, gement non primordial pour les teindre les objectifs fixés par débarquées ou aéroportées, et des Etats-Unis. l’OTAN. formations qui occupent déjà le L’aggravation de la situation hu- terrain et peuvent bénéficier d’un J. I. LeMonde Job: WMQ3003--0004-0 WAS LMQ3003-4 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0349 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 L’OTAN CONTRE LA SERBIE La Russie condamne « l’agression de l’OTAN » et s’accorde avec le FMI Réunion UE-Asie sur fond de crise Son ministre des affaires étrangères annonce des « pas supplémentaires » pour faire cesser les frappes, tandis que MM. Eltsine et Primakov rencontraient le directeur du FMI, M. Camdessus Yougoslave BERLIN. Le forum Asie-Eu- La Russie condamne fermement les frappes liste) appelant à « fournir une aide humani- russe, Evguéni Primakov, est « en contact mission de paix, soutenue par le président rope (Asem) a ouvert ses tra- de l’OTAN mais ne livrera pas d’armes à taire à Belgrade ». Allié traditionnel des permanent » avec M. Milosevic, une délé- Eltsine, mais « sans avoir reçu » aucune vaux, lundi 29 mars à Berlin, en l’ex-Yougoslavie, selon une résolution vo- Serbes orthodoxes, Moscou multiplie les gation russe d’anciens ministres libéraux consigne pour négocier au nom de la Rus- présence des ministres des af- tée par la chambre basse du Parlement démarches dans l’espoir de relancer des né- – Egor Gaïdar, Boris Fiodorov et Boris Nemt- sie, selon le ministère des affaires étran- faires étrangères de l’Union eu- russe (à majorité communiste et nationa- gociations. Tandis que le premier ministre sov –, s’est rendue à Belgrade pour une gères russe. ropéenne et de 10 pays asia- tiques, dont la Chine, le Japon, MOSCOU matin, un accord était annoncé il bénéficie sur le Kosovo. Samedi, Dimanche, un homme en tenue de Belgrade. Composée d’Egor Gaïdar, la Corée du Sud, le Vietnam et de notre correspondant comme imminent, M. Camdessus les députés de la Douma ont adopté, camouflage a mitraillé la facade du de Boris Fiodorov et de Boris Nemt- les pays de l’Asie du Sud-Est Les autorités russes étaient, lundi devant rencontrer dans la journée le par 366 voix contre 4, une résolution bâtiment après avoir, en vain, tenter sov, « libéraux » et principaux ad- (Asean). Le chef de la diplomatie 29 mars, engagées sur deux fronts : président Boris Eltsine et le premier reprenant les principales positions d’utiliser un lance-grenades. Cet in- versaires politiques de M. Primakov, allemande, Joschka Fischer, a eu une activité diplomatique pour ten- ministre Evguéni Primakov. L’accord du gouvernement. Le texte cident « jette une ombre sur les efforts elle a expliqué « avoir le soutien en- dimanche une série d’entretiens ter de faire cesser les frappes de pourrait porter sur 8 milliards de condamne « l’agression de l’OTAN », titanesques de la Russie pour régler tier du président Eltsine ». Le minis- bilatéraux pour préparer la réu- l’OTAN en Yougoslavie ; une ultime dollars. D’autres sources faisait état appelle à « fournir une aide humani- cette crise », a aussitôt déclaré le tère russe des affaires étrangères a nion. Ils ont notamment porté négociation avec le Fonds monétaire d’un prêt permettant à la Russie de taire à la Yougoslavie » et annonce le porte-parole du Kremlin, Dmitri Ia- déclaré ne pas être au courant d’une sur les droits de l’homme, mais international et son directeur, Mi- rembourser les 4,2 milliards de dol- report de la ratification du traité de kouchkine. Les autorités russes pré- telle visite. aussi sur la crise du Kosovo et chel Camdessus, arrivé à Moscou sa- lars dus au FMI cette année. désarmement Start-II. Mais il n’est tendent réamorcer un processus de les frappes de l’OTAN en Yougo- medi. Officiellement, les deux dos- pas fait état d’une fourniture négociations politiques. « Primakov François Bonnet slavie. Ces deux questions ont siers ne sauraient être liés. « FRÈRES SERBES » d’armes à Belgrade. est en contact téléphonique per- été au cœur des discussions que M. Primakov avait prévenu dès le Alors que plusieurs pays euro- Le Parti communiste et celui du manent avec Milosevic », a déclaré a A l’issue de rencontres à Belgrade, M. Fischer a eues avec son ho- 24 mars qu’il n’était pas question péens appellent Moscou à intensifier leader d’extrême-droite, Vladimir Ji- samedi le président de la chambre Boris Nemtsov, l’un des trois négo- mologue chinois, Tang Jiaxuan, « de marchander les principes » de la sa pression sur le président Milose- ronovski, n’ont pas voulu gêner le basse du parlement, Guennadi Se- ciateurs russes, a annoncé après qui effectue une visite de cinq politique étrangère russe. vic, et que d’autres s’inquiètent de premier ministre, malgré leurs dis- leznev. avoir rencontré Vuk Draskovic, vice- jours en Allemagne. Pékin s’est Mikhaïl Zadornov, ministre des fi- son possible isolement, un échec des cours belliqueux de soutien «aux Ces efforts se doublent d’une sé- premier ministre fédéral, que les au- opposé, au Conseil de sécurité nances, a néanmoins admis que la négociations avec le FMI serait du frères serbes ». Plusieurs centaines de vère concurrence entre le gouverne- torités yougoslaves étaient prêtes de l’ONU, à l’intervention mili- guerre en Yougoslavie influerait sur plus mauvais effet. Evguéni Prima- manifestants se relaient devant l’am- ment et le Kremlin. Ainsi, une délé- « à négocier (...) mais ont besoin d’un taire des alliés occidentaux dans les négociations avec le FMI. Lundi kov a pu démontrer le soutien dont bassade des Etats-Unis à Moscou. gation s’est rendue dimanche à cessez-le-feu ». les Balkans. – (AFP.)

DÉPÊCHES Jonathan Eyal, directeur des recherches stratégiques du Royal United Services Institute a INDE : un fort tremblement de terre a ébranlé le nord de l’Inde, dans la nuit de di- manche 28 à lundi 29 mars, fai- « Rambouillet est mort, une partie du Kosovo sera indépendante » sant, selon un premier bilan, une LONDRES – J’en doute beaucoup. Les Américains ne Milosevic à signer le plan de Rambouillet. unis, quelle que soit la tactique adoptée. Il soixantaine de morts. D’une ma- de notre correspondant viendront pas, et je répète que nous Ce plan existe-t-il encore ? est d’ailleurs intéressant de voir que même gnitude de 6,8 sur l’échelle de « Selon les dirigeants des pays de n’avons pas les troupes de combat néces- – Non. Aucun gouvernement occidental la France, qui entretenait de sérieux doutes Richter, l’épicentre du tremble- l’OTAN, le principal motif de l’interven- saires en Europe pour une guerre massive n’est prêt à le reconnaître, mais Rambouil- sur l’intervention en Bosnie, est cette fois ment est situé à 300 km au nord- tion militaire est de stopper l’offensive de ce type. let est mort à la minute même où la pre- en accord avec tout le monde. Les Français est de Delhi, dans une région re- serbe contre les Albanais du Kosovo. Elle – La deuxième raison invoquée par les mière bombe de l’OTAN est tombée en Ser- ont même – temporairement peut-être – culée sur les contreforts de l’Hi- semble au contraire s’amplifier et de leaders des pays de l’OTAN pour l’inter- bie. Milosevic avait deux options : accepter oublié leur principe, selon lequel l’OTAN ne malaya. C’est dans cette région nombreux villages brûlent. Est-ce que vention était le risque de débordement les propositions de Rambouillet, ce qui si- doit pas intervenir sans un mandat clair de difficile d’accès qu’ont été dé- tout se déroule comme prévu dans cette du conflit serbo-albanais sur les pays voi- gnifiait dire adieu pacifiquement au Koso- l’ONU. Au fond, tout cela est surtout une nombrées les premières victimes. affaire ? sins. vo, parce que personne n’imagine que la victoire interne de l’OTAN qui n’a pas Les secousses ont été violem- – On savait parfaitement dans les milieux – Le risque était minime. C’est encore une province serait retournée sous le parapluie grand-chose à voir avec la situation au Ko- ment ressenties à New Delhi, où militaires de toutes les capitales concernées fois un prétexte, pas la vraie raison. Il y a yougoslave après trois ans de large auto- sovo. des habitants paniqués sont des- que, paradoxalement, la catastrophe huma- treize mille soldats de l’OTAN en Macé- nomie ; ou bien se battre pour essayer d’en – Mais qu’avons-nous à gagner d’une cendus dans les rues. – (Corresp.) nitaire serait bien plus grave, dès lors que doine : c’est plus que suffisant pour empê- conserver au moins un morceau. Il a choisi indépendance kosovare ? a ISRAËL : la grève des quel- les bombardements commenceraient. La cher celle-ci d’entrer éventuellement dans le second terme de l’alternative. Rambouil- – Sachant que le Kosovo indépendant ne que 400 000 fonctionnaires is- justification humanitaire de l’opération en une alliance avec la Serbie, ou pour empê- let n’a plus aucune chance parce que, sera pas tout le Kosovo et que nous serons raéliens a repris, dimanche cours n’est rien d’autre que cela, une justifi- cher Milosevic de faire quoi que ce soit en même si Milosevic décidait de signer la se- inévitablement accusés d’avoir trahi les Al- 28 mars, s’étendant à certains cation juridico-politique visant à conserver Macédoine. Les Serbes de Bosnie sont maine prochaine, ce sont les Albanais qui banais de la région, nous n’avons pas secteurs du privé, après l’échec un caractère légal – au nom des lois huma- quant à eux très divisés et très exposés. Il n’en voudraient plus. Non, nous allons grand-chose à y gagner vraiment. Sauf que des négociations avec le gouver- nitaires internationales – à une opération n’y avait guère de chances qu’ils fassent maintenant vers une indépendance du Ko- nous aurons démontré que les Américains nement. Du fait de la grève, démunie d’un clair mandat du Conseil de quoi que ce soit. La Roumanie et la Bulgarie sovo. On ne l’acceptera peut-être pas tout et les Européens peuvent encore coopérer. 50 000 tonnes d’ordures ména- sécurité des Nations unies. n’ont aucun intérêt à se mêler de cette af- de suite, mais ce n’est qu’une question de – Combien de temps avant qu’un Koso- gères s’accumulent depuis mer- – Peut-on protéger les populations al- faire ; elles souhaitent, au contraire, se rap- temps. La seule question qui se pose est de vo indépendant ne forme la « grande Al- credi dans les villes, risquant de banaises sans déployer de troupes ter- procher de l’OTAN et de l’Europe. Finale- savoir quelle sera la taille de ce Kosovo in- banie » ? poser un problème de santé pu- restres ? ment, la Turquie comme la Grèce se sont dépendant. La Serbie l’a perdu et Milosevic – Pas tout de suite. D’abord, les Albanais blique. Le mouvement affecte, en – Evidemment non. La seule manière de montrées très modérées depuis le début. La le sait. Si vous regardez son offensive mili- du Kosovo font un complexe de supériorité outre, les compagnies d’électrici- stopper l’offensive serbe au Kosovo est d’y Grèce, qui appelle aujourd’hui à la fin ra- taire de près, il est en train de facto de pré- par rapport à ceux d’Albanie. Ensuite, la té et d’eau, la compagnie des té- envoyer des troupes prendre le contrôle du pide des bombardements, aurait pu légale- parer la partition de la région. Il gardera le Macédoine s’opposera longtemps à pareille léphones Bezek, le trafic ferro- terrain. Ce fut d’ailleurs envisagé : on cal- ment opposer son veto lorsque la décision morceau qu’il aura réussi à « nettoyer eth- éventualité, à cause de son propre pro- viaire, les ports, les ministères, cula qu’il y fallait au moins cent mille a été prise à l’OTAN. Elle ne l’a pas fait, niquement » et il s’en satisfera. blème ethnique. Finalement, tout dépendra les hôpitaux gouvernementaux, hommes. Mais même ensemble, les Euro- parce que son gouvernement veut appa- – Si je vous suis bien, aucune des rai- de ce que les Européens seront prêts à ac- les tribunaux, les Assurances na- péens ne pouvaient pas mettre autant raître comme responsable. Il y a bien sûr un sons publiquement avancées par les pays cepter et pendant combien de temps ils ac- tionales, les caisses maladie et le d’hommes sur le terrain. Et puis, les experts risque que l’Albanie s’effondre ou soit mê- de l’OTAN n’est la bonne. Alors pourquoi cepteront de payer les factures d’un Kosovo service de l’emploi. – (AFP.) militaires ont évoqué la perte d’au moins lée au conflit, mais n’oublions pas que l’Al- bombarde-t-on ? indépendant. De toute façon, comme pour a ISRAËL/LIBAN : pas moins de huit mille hommes dès la première offen- banie n’est pas en position de faire grand- – La réponse est très compliquée, mais, la Bosnie, les Américains se débrouilleront 55 % de la population juive sive au sol. Et là, lorsqu’on a vu ces chiffres chose. Vous voyez, les risques d’embrase- pour simplifier, disons que nous le faisons pour que ce soit l’Europe qui règle la note. adulte d’Israël souhaitent un re- dans les capitales européennes, on a remisé ment régional ont été très exagérés. par frustration, pour éviter la répétition des trait unilatéral et immédiat des le plan dans les tiroirs. – La troisième justification publique de horreurs bosniaques et pour la crédibilité Propos recueillis par forces israéliennes du Liban sud, – Est-ce que cela peut changer ? l’intervention est officiellement de forcer de l’OTAN. Nous étions déterminés à rester Patrice Claude selon un sondage, réalisé sur un échantillon de 1 203 personnes, publié lundi 29 mars par le quoti- dien Yédiot Aharonot. Le journal Près de Belgrade, deux Mig-29 sont garés sur... l’autoroute n’indique pas la proportion des personnes hostiles au retrait, ni BELGRADE la capitale est un éparpillement ceptibles d’être bombardées. campagne de l’OTAN, conser- Il est devenu peu recommandé celle des indécis. Plus de 1 200 Is- de notre envoyée spéciale d’habitations et d’installations in- Les rues sont tendues des cou- vaient une distance critique par de parler français ou anglais fort raéliens ont été tués au Liban, et L’autoroute du nord est coupée. dustrielles. Sur cette route filant leurs yougoslaves. Sur un pont, un rapport au régime : les frappes aé- dans la rue. Une voiture où sont la question libanaise est l’un des Deux avions de combat, qui vers le nord, les contrôles mili- adolescent, l’air triomphal, bran- riennes ont pour effet d’accroître assis quatre gaillards peu amènes thèmes essentiels de la cam- semblent être des MIG-29, sont taires sont nombreux. Quelques dit au vent le drapeau national, le mal qu’elles étaient censées a ralenti devant l’entrée d’un hôtel pagne pour les élections du kilomètres plus loin, dans un gros face aux voitures qui passent. combattre, estime-t-il. Les bom- du centre-ville, et le conducteur a 17 mai. – (AFP.) REPORTAGE village, une scène insolite : à l’en- C’est jour de fête. bardements « renforcent les extré- pris à partie l’un des réception- a IRAK : Bagdad a besoin d’une « A chaque bombe droit où, devant des maisons, au- Comme chaque année, commé- mismes, les intransigeances ». « Les nistes : « Tu en as encore beau- « aide urgente » pour combattre raient pu être garés, en temps nor- moration héritée de l’époque de gens se sentent humiliés et injuste- coup, dans ton hôtel, des journa- la fièvre aphteuse, qui a provo- qui tombe, il y a un mal, un tracteur ou une charrette, Tito, on célèbre le rejet par la po- ment attaqués », dit-il. « Je n’étais listes étrangers ? Dis-leur qu’on va qué depuis quelques mois la groupe de volontaires on aperçoit... deux autres avions pulation, en 1941, du pacte avec pas d’accord avec le régime. Mais leur souhaiter un bon voyage, pour mort de plus d’un million de bo- de plus pour l’armée » militaires MIG, sous des arbres. Hitler, que voulait conclure le maintenant, au moins pour un qu’ils ne reviennent plus ! » vidés, a déclaré, samedi 27 mars, Des tissus de camouflage re- régent du roi de Yougoslavie. Un temps, tout le monde sera d’accord Passé Novi Sad, la route vers la le directeur du département de couvrent l’avant des appareils. parallèle net est tiré entre cet épi- [avec Milosevic]. Car la conclusion Hongrie est pratiquement déserte. médecine vétérinaire au minis- garés dessus, à quelque distance L’armée yougoslave a ainsi dis- sode historique et les récents évé- que tire la population est la sui- La difficulté de se procurer de l’es- tère de l’agriculture, Fadel Ab- d’un barrage militaire qui dé- persé certains de ses équipements. nements. Le slogan des manifes- vante : “quoi que l’on fasse, on sera sence y est pour quelque chose, bas. Il a fait état « d’une propaga- tourne voitures et camions vers la Elle en a aussi rapproché des lieux tants de 1941, « bole rat nego puni”, et c’est une conclusion extrê- mais aussi la peur de frappes aé- tion rapide du virus », plus d’un route nationale à deux voies. L’au- d’habitation, comme si la pré- pakt » (« Mieux vaut la guerre mement dangereuse ». Les Serbes riennes, qui, a-t-on découvert million d’ovins et plus de toroute peut ainsi servir de piste sence des familles, des civils, était qu’un pacte »), a été réactivé par la « n’ont aucun sentiment de culpa- vendredi, peuvent aussi se pro- 150 000 jeunes bovins ayant été de décollage. Les deux avions ont perçue comme une protection propagande du régime de Milose- bilité » dans l’affaire du Kosovo, duire durant la journée. Aussi, décimés depuis quelques mois. – été déplacés de leur base, mis, en pour ces armements. L’idée sous- vic. Le message implicite constate-t-il. Les opérations de ceux qui voulaient fuir vers la (AFP.) quelque sorte, en sécurité loin jacente est apparemment que n’échappe à personne ici : il valait l’OTAN sont perçues uniquement Hongrie, et pouvaient financer a ARABIE SAOUDITE : le d’un site que l’on dit frappé à plu- l’OTAN ne tirera pas sur des cibles mieux s’exposer aux bombarde- comme une main forte prêtée aux leur voyage, l’ont sans doute déjà nombre des fidèles musulmans sieurs reprises par les tirs de résidentielles. La population est ments de l’Alliance atlantique que combattants albanais. fait, ce qui explique le faible qui ont accompli le pèlerinage l’OTAN : l’aérodrome militaire de ainsi devenue otage. de conclure un accord avec les Oc- nombre de franchissements du annuel à La Mecque cette année Batajnica, au nord de Belgrade. Dans ces petites localités bor- cidentaux sur le déploiement des « FRANÇAIS ASSASSINS » poste frontalier relevé par s’élève à 1 704 851 personnes, a A cette hauteur, la banlieue de dant la route reliant Belgrade à troupes de l’OTAN au Kosovo. « A chaque bombe qui tombe, il y l’agence Beta : seulement 650 per- annoncé, samedi 27 mars, le dé- Novi Sad, le chef-lieu de la Voïvo- Autre hasard du calendrier, qui a un groupe de volontaires de plus sonnes seraient passées pour la partement saoudien des statis- dine, situé à quelque 80 kilo- ne devait pas manquer de donner pour l’armée », estime pour sa part journée de vendredi, alors qu’à tiques. Plus d’un million d’entre mètres vers le nord, les signes lieu à des effusions de nationa- le directeur de l’agence de presse l’approche des bombardements eux sont venus de l’étranger. – d’une mobilisation, qui n’a pas en- lisme : le dimanche 28 mars est Beta, Radomir Diklic. Les frappes sur la Yougoslavie la rumeur avait (AFP.) core été déclarée officiellement, aussi pour les Serbes un jour de aériennes ont « réussi à homogé- couru que d’importantes files d’at- a DÉSARMEMENT NU- sont là. Des réservistes en uni- commémoration, marquant le néiser la population, non pas tant tente s’étaient formées à la CLÉAIRE : trois compagnies oc- forme attendent un bus ou font moment où, à la fin des années autour de son leader, mais autour douane. cidentales ont annoncé, jeudi du stop. Les tenues militaires sont 1980, Slobodan Milosevic avait ré- de la survie du pays. Milosevic ou Du côté hongrois de la fron- 25 mars, avoir signé un accord fréquentes dans les rues. Comme duit à néant l’autonomie du Koso- pas Milosevic ? Cette question est tière, dans la nuit, un réfugié tente d’achat d’uranium militaire à la si de nombreux jeunes avaient ré- vo. désormais gelée, repoussée peut- d’obtenir auprès des voyageurs compagnie russe Tenex. Scellé pondu aux convocations, s’étaient « C’est absurde, c’est une pro- être à plus tard, à l’après-guerre »... des nouvelles de la situation à Bel- avec l’aval des gouvernements portés volontaires, ou simplement fonde erreur » : samedi matin, à Dans la capitale, les murs de l’am- grade et du trajet par la route : russe et américain, l’accord per- manifestaient par une nouvelle Belgrade, après une nuit où les bassade de France, dont le dernier « N’avez-vous pas été arrêtés ? J’at- mettra d’utiliser 500 tonnes mode vestimentaire un regain de bombardements ont frappé pour personnel a été évacué quelques tends mon frère depuis des heures, d’uranium hautement enrichi, is- sentiment patriotique. Mais l’ar- la première fois la proche ban- jours auparavant, sont recouverts j’ai peur qu’il ait eu des problèmes, su des armes nucléaires russes et mée a peut-être aussi dispersé ici lieue, le professeur Slobodan Vita- de graffittis en grosses lettres qu’il soit bloqué... » mélangé avec de l’uranium natu- une partie de son personnel, pour novic exprime un sentiment ré- noires : « French murderers » rel, comme combustible dans des le tenir à l’écart des casernes sus- pandu chez ceux qui, avant la (« Français assassins »). Natalie Nougayrède réacteurs nucléaires civils. LeMonde Job: WMQ3003--0005-0 WAS LMQ3003-5 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0350 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 5

Abdelaziz Bouteflika, candidat à l’élection présidentielle algérienne « Je suis un candidat libre et indépendant, et je ne me réclame d’aucune organisation » Candidat à l’élection présidentielle du 15 avril, tionale (FLN), l’ancien parti unique, le RND, «le Peut-être plus important, il est le candidat de mi- l’ancien ministre des affaires étrangères de Bou- parti du président » Zeroual (démissionnaire), litaires à la retraite. Du coup, M. Bouteflika appa- mediène ne manque pas, à soixante-quatre ans, le syndicat unique, l’UGTA, et une formation isla- raît aux yeux d’une partie de l’opinion publique de soutiens. Tour à tour, le Front de libération na- mique, Ennahda, se sont déclarés en sa faveur. comme le candidat du pouvoir, ce qu’il dément.

« Quel est le sens de votre can- tés. Ils ont des préoccupations être une fin en soi. L’Algérie dis- didature ? beaucoup plus pressantes. pose d’atouts. Il s’agit de les – La situation extrêmement diffi- – Certains préconisent une mettre en valeur, de remplacer une cile de la nation interpelle toutes amnistie générale. Qu’en pen- économie de rente et de bazar par les consciences patriotiques du sez-vous ? une économie moderne pour évi- pays. Il n’est plus possible de s’ac- – Une amnistie ne relève pas des ter d’autres rééchelonnements et commoder de la résignation des prérogatives constitutionnelles du insérer notre pays dans l’économie uns et de la stérilité du débat poli- président de la République. Et si mondiale. tique. elle devait être un jour envisagée, – Vous pensez qu’il ne serait » Les Algériens ont perdu elle ne pourrait l’être que par une pas de l’intérêt de l’Algérie de confiance dans leurs institutions. décision souveraine et sans équi- quitter l’OPEP ? L’Etat et la politique sont grave- voque du Parlement ou un verdict – Dans tous les domaines, l’Al- ment déconsidérés dans l’opinion sans appel du peuple tout entier gérie aspire à retrouver sa place publique. Le terrorisme, l’arbitraire ABDELAZIZ BOUTEFLIKA consulté par référendum. naturelle sur la scène internatio- bureaucratique, le régionalisme, le – Que faire de l’ex-Front isla- nale. Il est hors de question pour clanisme, la corruption, la misère responsabilité d’assurer la défense mique du salut et de ses anciens nous de faire cavalier seul. J’ajoute sociale ont causé de graves dégâts de l’Etat républicain et de lutter responsables, toujours en prison qu’une désintégration de l’OPEP au moral de la nation et à l’esprit contre le terrorisme, la possibilité ou en résidence surveillée ? n’est souhaitable par personne. public. Le peuple réclame des diri- d’apprécier la fiabilité de tel projet, – La justice a tranché en 1992. La Elle entraînerait des désordres pro- geants convaincus que seule une d’un candidat ? Cela dit, il est bien Constitution a tranché en 1996. En fonds sur le marché énergétique. convergence des efforts et des clair que seul le peuple souverain démocratie, la minorité doit se » Je sais que l’OPEP est bien loin énergies permettra de surmonter aura à choisir parmi sept candi- soumettre au verdict de la majorité des objectifs statutaires qu’elle la crise. C’est aussi ma conviction. dats. Et je suis persuadé qu’il saura tout comme la majorité ne doit pas s’était assignés en 1960. Depuis, le » Je pense aussi, en mon âme et le faire afin que le meilleur gagne. demeurer sourde aux préoccupa- monde a changé et les rapports conscience, que l’élection prési- – Quelles sont vos priorités si tions et aux frémissements de la géostratégiques aussi. Mais les dé- dentielle peut, si le peuple m’ho- vous êtes élu à la tête du pays ? minorité, pour autant que celle-ci fis de la mondialisation de l’écono- nore de sa confiance, offrir au can- – La lutte antiterroriste, le réta- ne prône pas la violence et ne ré- mie ne peuvent être valablement didat libre et indépendant que je blissement de la concorde civile, le pudie ni les fondements de l’Etat relevés que si un juste prix des ma- suis l’occasion de rassembler pour retour de la confiance et de l’espé- ni les libertés et les droits des tières premières – notamment le changer les choses et créer les rance nationale, la relance écono- autres. gaz et le pétrole – est assuré. Pour conditions d’une renaissance de mique... Il faut que le prochain – Malgré les plans d’ajuste- ce faire, il est d’abord de la respon- notre pays. quinquennat soit celui de la sortie ment mis en œuvre ces der- sabilité des pays OPEP et non – Que répondez-vous à ceux de la crise. nières années sous l’égide du OPEP d’œuvrer ensemble dans ce qui voient en vous le candidat – Etes-vous favorable à des FMI, la situation économique de sens. L’Algérie a tout intérêt à le d’une fraction de l’armée ? élections législatives anticipées, l’Algérie n’est guère brillante. faire. – Je vous disais être un candidat et à une refonte de la Constitu- Comment la redresser ? – Comment concevez-vous les libre et indépendant. Je ne me ré- tion ? – Je suis favorable à une ferme rapports avec la France ? clame donc d’aucune organisation – Je ne crois pas que de nou- relance économique dans le cadre – Les nouvelles générations ou groupe particulier. Si mainte- velles élections ou une refonte de d’une économie libérale franche. n’ont aucune raison de traîner des nant, en tant que citoyens, des sol- la Constitution constituent pour Le rééchelonnement, même s’il contentieux que le verdict de l’His- dats algériens décident en leur les Algériens la priorité des priori- s’avère incontournable, ne saurait toire a déjà tranchés. Il appartient âme et conscience de voter pour aux dirigeants des deux pays de moi le 15 avril, je ne pourrai que tout mettre en œuvre pour une ré- m’en réjouir. J’en rougirai d’autant Contre un « président stagiaire » novation de nos liens. De mon moins que l’armée, composée en point de vue, ils doivent être fon- majorité d’appelés et commandée Toujours tiré à quatre épingles, l’œil vif, s’exprimant dans un fran- dés politiquement sur le respect par des officiers formés dans les çais châtié, l’ancien ministre de Boumediène a une certitude : celle mutuel, économiquement sur rangs de l’Armée de libération na- d’être le mieux à même de remettre debout l’Algérie parce qu’il l’échange fécond et équilibré, so- tionale – dont je fus moi-même conjugue le soutien de responsables militaires et qu’il compte des cialement sur la libre circulation membre –, a été présente à toutes alliés dans la mouvance islamiste. Ainsi pense-t-il jouir d’une in- des hommes dans la dignité re- les étapes du processus d’émanci- dépendance qui manquait aux « présidents stagiaires » auxquels il connue de part et d’autre à nos pation et d’édification conduit de- espère succéder. Si, par exemple, le Savonarole de l’islam, Ali Ben- ressortissants respectifs et, enfin, puis près d’un demi-siècle. C’est là hadj, détenu au secret depuis des années, a besoin de consulter un culturellement sur la coopération un fait qui s’appuie sur une réalité médecin étranger, « on fera venir » celui-ci en Algérie. L’ancien pré- technique et scientifique. Je suis historique et sociologique. sident Chadli Bendjedid sera libre de se rendre à l’étranger s’il le persuadé que cela est possible. » » Mais enfin de quel droit s’obs- souhaite, ce qu’il ne peut faire actuellement. Sur un point, M. Boute- tine-t-on à vouloir contester aux flika assure qu’il a changé : les droits de l’homme. Il n’y était pas Propos recueillis par militaires, sur qui pèse la lourde sensible. Il le serait devenu. Jean-Pierre Tuquoi Un match de « beisbol », parenthèse dans le conflit américano-cubain LA HAVANE vieux quartier de La Havane, des gamins cents assouplissements humanitaires. Le dé- de notre envoyé spécial lancent la balle et la rattrapent avec un gant partement d’Etat ne veut pas entendre parler Les Orioles de Baltimore ont a battu 3-2 une élimé, comme les jeunes Brésiliens avec un de diplomatie du base-ball, il se contente de sélection nationale cubaine de base-ball à La ballon de football. La ferveur est plus grande préconiser une « diplomatie de peuple à Havane, dimanche 28 mars. Cette information qu’aux Etats-Unis. peuple ». n’aurait mérité qu’un entrefilet s’il n’y avait le Introduit par les Américains à la fin du Les autorités de l’île ont maintenu un silence conflit qui oppose depuis des lustres les deux XIXe siècle, le base-ball fut le symbole de la officiel qui en dit long, peu de temps après la voisins. C’était la première fois que des joueurs lutte contre les Espagnols. Il est ainsi devenu sévère condamnation de dissidents et la répro- de l’île rencontraient des Américains depuis les une arme pour défendre l’identité nationale, bation internationale qu’elle a suscitée. Gran- matches des Cincinnati Reds et des Los An- explique Rolando Prats. « Il n’y a pas vraiment ma, organe du PC cubain, a titré samedi sur geles Dodgers en mars 1959. La révolution cas- d’autre sport, et c’est le seul qui ne soit pas 100 % « les attaques yankees contre la Yougoslavie », triste avait moins de trois mois. Fidel Castro a noir. C’est l’occupation principale, on en discute, et, en matière de base-ball, a mentionné la fêté cette année ses quarante années de pou- on va le voir. C’est une sorte d’espace public dans controverse entre les battes en aluminium, en voir absolu. le débat : comme c’est difficile de parler poli- usage ici, et celles en bois préférées aux Etats- La Havane n’avait jamais accueilli autant de tique, on se tourne vers le sport », ajoute cet afi- Unis. Mais pas la visite des « Americanos ». journalistes sportifs, venus voir ce match qui cionado qui vit actuellement à New York. A Miami, les anticastristes ont dénoncé cette sera suivi d’une revanche le 3 mai à Baltimore. « récompense accordée à Castro. Trois heures de Fidel Castro s’était déplacé, saluant les équipes UN SILENCE OFFICIEL QUI EN DIT LONG base-ball ne feront rien pour des gens privés de avant le match. Sous un déploiement de forces La tentation était grande de faire le rappro- tous droits depuis trente ans ». A quoi réplique de l’ordre, cinquante mille spectateurs enthou- chement avec la diplomatie du ping-pong un autre réfugié, Alejandro Rios : « On ne peut siastes – triés sur le volet – ont soutenu avec entre la Chine et les Etats-Unis au début des pas punir tout un peuple au nom des relations passion leur équipe, qui ne s’est inclinée qu’à années 70. Il est vrai que beaucoup de Cubains entre les deux pays. La pelota, c’est tout pour eux, la dernière minute. Les vrais et les faux profes- rêvent d’une ouverture et souhaitent que de ça leur permet d’échapper aux duretés de la sionnels ont fait jeu égal. telles occasions se reproduisent régulièrement. vie. » Le base-ball – ou « beisbol », ou encore «pe- Mais on n’en est pas là. Le blocus américain est lota » – est le sport national cubain. Dans le toujours aussi intransigeant en dépit de ré- Patrice de Beer Aung San Suu Kyi renonce à assister aux funérailles de son mari à Londres

BANGKOK ment birman avait déclaré qu’au vain exercé de fortes pressions en deux fils, qu’elle n’a pas vus de- de notre correspondant cas où Mme Suu Kyi se rendrait en faveur de l’octroi d’un visa à Mi- puis trois ans. en Asie du Sud-Est Grande-Bretagne il ne s’oppose- chael Aris, les réactions ont été L’attitude de Rangoun ne peut La junte birmane vient de man- rait pas à son retour à Rangoun, sèches. Madeleine Albright, secré- qu’irriter, une fois de plus, l’Asso- quer une occasion de redorer étant entendu que son voyage de- taire d’Etat américain, a parlé de ciation des nations de l’Asie du quelque peu un blason bien terni meure une affaire « purement hu- « mépris impitoyable » pour « les Sud-Est (Asean), qui a admis la dans le domaine des droits de manitaire et familiale ». principes humanitaires les plus élé- Birmanie en son sein en 1997. l’homme. Michael Aris, universi- Sachant que les militaires au mentaires ». Le Foreign Office a L’Europe, pour sa part, réclame, taire britannique, est mort à Ox- pouvoir souhaitent par-dessus exprimé ses profonds regrets. Kofi comme les Etats-Unis, la reprise ford le 27 mars, jour de son tout la voir s’expatrier et ont rare- Annan, secrétaire général de d’un dialogue entre l’opposante et 53e anniversaire, sans avoir pu re- ment tenu parole, la populaire op- l’ONU, a adressé un message de la junte, une possibilité qui n’a ja- voir son épouse, Aung San Suu posante birmane a décliné cette condoléances à Mme Suu Kyi. mais semblé si mince. L’Occident Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, offre. Le risque était trop grand et dénonce également le viol bête noire des militaires de Ran- d’autres Birmans, a-t-elle indiqué, UN SPÉCIALISTE DU BOUDDHISME constant des droits de l’homme en goun. souffrent davantage qu’elle du ré- Michael Aris, qui a enseigné à Birmanie et la complicité entre Victime d’un cancer généralisé, gime. En 1990, alors que Mme Suu Harvard et à Oxford, était un spé- militaires et barons locaux de la Aris avait demandé, voilà plus de Kyi était assignée à résidence, la cialiste du bouddhisme et des civi- drogue. La façon dont la junte a deux mois, un visa pour rendre junte avait refusé de reconnaître lisations himalayennes, auxquelles géré le drame subi par la famille une dernière visite à son épouse, le résultat d’élections emportées il avait consacré plusieurs ou- Aris-Suu Kyi n’indique guère qu’il n’avait pas revue depuis 1996. de haute main par l’opposition. vrages. Mme Suu Kyi, qu’il avait qu’elle est prête à s’amender. Il ne l’a jamais obtenu. Comme Thaïlandais et Britan- épousée en 1972, a demandé à La veille du décès, le gouverne- niques, en particulier, avaient en être réunie, à Rangoun, avec leurs Jean-Claude Pomonti LeMonde Job: WMQ3003--0006-0 WAS LMQ3003-6 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0351 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

EXTRÊME DROITE La décision municipalité de Toulon, où l’extrême ville ou certains des adjoints au les mains du conseil municipal tou- Lang d’une mission à Toulon. b LA de Jean-Marie Le Chevallier et de son droite, qui avait gagné les élections maire. b BRUNO MÉGRET, qui réunis- lonnais. Jean-Marie Le Pen, qui lan- JUSTICE doit trancher, mardi, le litige épouse de quitter le Front national municipales de 1995, est divisée, tan- sait ses partisans à Nice, dimanche çait le même jour, au Bourget, près entre lepénistes et mégrétistes au (Le Monde daté 28-29 mars) ajoute à dis que se multiplient les affaires 28 mars, appelle M. Le Chevallier à de Paris, sa campagne pour les élec- sujet de la propriété du nom et du la confusion qui règne au sein de la mettant en cause la gestion de la remettre son mandat de maire entre tions européennes, a chargé Carl fichier du Front national. Les deux Front national se disputent le bateau ivre de Toulon Après la rupture de Jean-Marie Le Chevallier avec le parti de Jean-Marie Le Pen, la majorité municipale, divisée et atteinte par diverses affaires judiciaires, s’interroge sur son avenir. Bruno Mégret demande la démission et le remplacement du maire élu en 1995 TOULON alors privée de ses délégations par contre paiements en mairie, la mise Tandis que les opposants FN de notre correspondant le maire. Un an plus tard, Guy en examen, avec incarcération, d’un demandent majoritairement la Parmi les trois villes conquises Nachin, premier adjoint et amiral à élu FN accusé de viols, et l’audition, démission de M. Le Chevallier, Carl par le Front national aux élections la retraite, avait mis en garde le samedi, d’un adjoint mis en cause à Lang, délégué général du FN-UF municipales de 1995 (Vitrolles s’y maire, le 2 novembre 1998, au sujet la suite de coups de feu qui auraient (lepéniste), est attendu à Toulon, étant ajoutée en 1997), Toulon des critères des embauches munici- été tirés de sa propriété pour éloi- mercredi 31 mars, pour « voir com- devait être la principale vitrine de pales. En février, le deuxième gner des enfants. ment on peut envisager une mise sous l’extrême droite. La vitrine a volé en adjoint, Didier Gestat de Garambé, tutelle de Jean-Marie Le Chevallier et éclats avec la décision du maire, mégrétiste, dénonçait « le système APPELS DU PIED VERS LA DROITE garder la mairie sous contrôle FN ». Jean-Marie Le Chevallier, imité par de gouvernement personnel, adopté Même si M. Le Pen estime que M. Lang rencontrera les conseillers sa femme et septième adjointe, aussi bien à Paris [par M. Le Pen] « le FN a perdu un maire, mais pas municipaux, puis les cadres lepé- Cendrine Le Chevallier, de quitter le qu’à Toulon », et affirmait : « On ne forcément une mairie », il est patent nistes. « C’est à eux de décider de Front national (Le Monde daté 28- tient pas des adhérents, des militants, que celle de Toulon est en piteux leur leader. Je vais les consulter et 29 mars). Même si le maire affirme des élus ou des électeurs par le chan- état. Néanmoins, M. Le Chevallier tenir compte de leur demande », que sa décision a été prise en toute tage, la menace ou la démagogie. » et son épouse ont décidé de ne pas a-t-il expliqué dimanche, avant sérénité, ce n’est pas le sentiment M. Le Chevallier restait sourd à se démettre de leurs mandats et de d’ajouter : « Pour le futur, M. Le de la plupart des conseillers munici- tous ces mouvements d’humeur et se maintenir en place en appliquant Chevallier va devoir faire avec le paux ni des militants FN. Quant à traitait avec ironie la naissance du une politique qui « ne sera pas celle Front national et les mégrétistes, et Jean-Marie Le Pen, qui affirme ne groupe mégrétiste, conduit par le du Front national ». « Ce sera une nous, avec Le Chevallier et les mégré- pas avoir rencontré le maire neuvième adjoint, Dominique politique de droite, a dit le maire, et tistes. Ce sera une question de rap- « depuis très longtemps », il a Michel. si des gens de droite veulent venir ports de forces. » déclaré, dimanche 28 mars, que Alors que Jeunesse toulonnaise, vers nous, ils le feront en leur âme et Bruno Mégret a déclaré, de son cette démission est à mettre au association paramunicipale sur conscience. » Pour les inciter à le côté, que M. Le Chevallier, dont compte d’une « dépression ner- laquelle Mme Le Chevallier avait la faire, M. Le Chevallier a même l’attitude « montre la très grande veuse ». haute main, a dû être municipalisée lancé un « parti municipal toulon- fragilité du système lepéniste, qui Un élu d’extrême droite toulon- après sa liquidation judiciaire, nais ». Cependant, M. Michel prend l’eau de toute part », doit nais parle de la fin de la « maison d’autres dossiers risquent d’enta- témoins dans l’affaire de l’attribu- embauches semi-fictives, l’autre sur espère, lui aussi, amplifier son « démocratiquement remettre son Le Chevallier », stigmatisant ainsi cher encore une gestion à laquelle tion du marché des cantines sco- les causes et conditions de la ban- groupe de neuf opposants « avec, mandat en jeu ». Pour le président une complicité familiale qui avait un nombre croissant d’élus ne laires, dont le bon déroulement queroute. La municipalité va devoir pourquoi pas, des élus de DL et du du FN-MN, il n’est pas question de tendance, depuis des mois, à crisper veulent pas être associés. M. Le serait mis en cause et qui aurait s’expliquer, aussi, sur le marché RPR, ainsi que des amis du maire ». provoquer des élections munici- les conseillers municipaux et les Chevallier pourrait répondre pro- généré un pot-de-vin de 8,5 mil- suspect des ordures ménagères, Mme de la Brosse a constitué un pales mais, seulement, de désigner militants. La première opposition chainement, devant le tribunal cor- lions de francs (1,29 million d’euros) passé en décembre 1997 et qui avait groupe comprenant trois lepé- un nouveau maire par la majorité ouverte à Mme Le Chevallier avait rectionnel, d’abus de biens sociaux en direction d’une instance du FN. provoqué une grève de vingt-deux nistes. Le maire ne dispose plus que toulonnaise. été, en septembre 1997, le fait de la dans le cadre de la gestion du palais Jeunesse toulonnaise est l’objet de jours des éboueurs. A ces dossiers, d’une majorité relative de vingt-six très lepéniste Eliane de la Brosse, des congrès Neptune. Il sera un des deux enquêtes, l’une pour il faut ajouter celui des embauches voix sur cinquante-neuf. José Lenzini M. Mégret redoute que « l’immigration extra-européenne » Le printemps pourri de Jean-Marie Le Pen ne provoque une « balkanisation » de la Provence Défections, sondages en berne et tracas judiciaires accablent le chef du FN-UF NICE ni nos valeurs », explique-t-il. Regrettant que les Fran- EN CONCLUSION de la conven- 41 millions de francs de dotation défection, dimanche, à l’ouverture de notre envoyé spécial çais « soient de moins en moins maîtres chez eux », tion nationale « Le printemps de la publique, attribuée par l’Etat en de la convention. Son visage tendu Devant près de 300 personnes réunies dans les M. Mégret évoque les risques d’une immigration France », organisée dimanche fonction des résultats obtenus aux contrastait toutefois avec son pro- salons d’un hôtel de Nice, dimanche 28 mars, Bruno exponentielle. L’actualité le conduit à s’interroger 28 mars, au Bourget, par le Front élections législatives en 1997. Elle pos. Outre que le maire de Toulon Mégret a évoqué les conceptions de son parti, le Front tout en plongeant son auditoire dans une sorte de fas- national pour l’unité française (FN- mettrait certainement fin à son rêve l’oblige a régler un problème dont il national-Mouvement national (FN-MN), « pour une cination dramatique... UF), ont retenti les notes de I will de figurer parmi les candidats à la se serait passé en pleine campagne Europe sans immigration ». Auparavant, d’autres ora- survive (« Je survivrai »). La chan- présidence de la République en électorale, ce départ d’un proche, teurs avaient montré que si la forme du discours « LES AMÉRICAINS IRONT-ILS BOMBARDER PARIS ? » son-fétiche de l’équipe de France de 2002. après celui du directeur de son cabi- mégrétiste se distingue de celle du discours lepéniste, « Si ce phénomène se poursuit, tout particulièrement football prenait, ici, les accents Comme l’affirme un de ces dic- net, Bruno Racouchot, en février, le fond est le même. Le Kosovo a servi, en dans notre région, exposée aux vagues d’immigration d’une méthode Coué pour un pré- tons que M. Le Pen affectionne, un puis celui de sa directrice de la l’occurrence, d’exemple pour illustrer les thèses de venues du Nord ; si les immigrés extra-européens sident, Jean-Marie Le Pen, secoué malheur n’arrive jamais seul. Le communication, Sophie Brissaud, l’extrême droite sur l’immigration. deviennent de plus en plus nombreux, majoritaires (...), par des défections et ébranlé par un président contesté va devoir pour rejoindre M. Mégret, est du Serge Martinez, secrétaire général du FN-MN, et que certains se mettent à réclamer l’autonomie du procès, mardi 30 mars, qui promet « gérer », aussi, une défection de plus mauvais effet. Il écorne l’image regrette que la notion de race soit réfutée par la territoire, l’indépendance de la Provence, est-ce que les d’être long, sur la question de savoir poids, celle du maire de Toulon, la de fédérateur, de rassembleur science, alors qu’« il y en a pour les chiens, pour les Américains iront bombarder Paris (...) simplement parce à qui appartient aujourd’hui le plus importante ville tombée dans qu’une nouvelle fois, M. Le Pen veut vaches et, même, pour les truffes... ». Et d’évoquer ces qu’ils ne sont pas contents que les autorités nationales Front national. l’escarcelle du FN en 1995. Jean- donner, aux europénnes, pour ame- « cités de non-droit », dont les risques de « balkanisa- mettent de l’ordre et rétablissent la voix de la République La semaine s’annonce cruciale Marie Le Chevallier, secoué par les ner sur sa liste des personnalités tion » ont été soulignés par d’autres intervenants. et la souveraineté française dans ces quartiers et dans pour M. Le Pen. Au terme de ce « affaires » et contesté jusque dans extérieures. Pour M. Martinez, « l’ennemi est déjà dans nos murs », ces villes ? A l’aune de ce qui se prépare en France, si procès, on saura qui, de lui ou de sa majorité, a décidé, faute de sou- Au centre de cette campagne de et « nos libertés sont menacées par l’islam, qui n’est pas nous ne réagissons pas, on mesure à quel point l’opéra- son ancien délégué général, tien de la part de son président, séduction figure le petit-fils du soluble dans la République ». Mireille d’Ornano, tion américaine contre la Serbie est scandaleuse. » aujourd’hui président du Front dans la nuit du 26 au 27 mars, de général de Gaulle, prénommé conseillère régionale, assimile, elle, l’immigration à Pour M. Mégret, « les Américains font le jeu de national-Mouvement national (FN- quitter le FN (Le Monde daté 28- Charles lui aussi, député européen « une colonisation de peuplement que nous subissons en l’islam en Europe ». « Comment expliquer qu’ils s’en MN), Bruno Mégret, est légalement 29 mars). Peut-être M. Le Chevallier, en rupture de ban avec Philippe de France et en Europe ». Jean-Yves Le Gallou propose prennent systématiquement à des peuples chrétiens propriétaire du parti d’extrême ancien directeur du cabinet de Villiers. Dans une tribune publiée l’élaboration d’une charte européenne de maîtrise de contre des populations musulmanes, et jamais droite. Une victoire juridique des M. Le Pen, attendait-il trop de dans Le Figaro du 24 mars, M. de l’immigration. l’inverse ? », demande-t-il. Fort de ce développement, « mutins » et de leur chef signifie- celui-ci, qu’il avait abrité chez lui, en Gaulle laissait entendre qu’il écou- Quand M. Mégret prend le relais, c’est pour expri- le président du FN-MN souhaite que la France se rait, pour le fondateur du Front novembre 1976, lorsqu’une bombe terait peut-être les sirènes fron- mer un même refus énergique « de l’islamisation, de la désengage de l’opération militaire contre la Serbie et national, le début d’une agonie poli- avait détruit l’appartement du chef tistes. Après une critique des diffé- colonisation de notre pays » et pour élargir le champ de sorte de l’OTAN, « qui ne sert plus que d’instrument de tique encore plus humiliante qu’une du parti d’extrême droite. rents candidats de droite, il réflexion à « l’Europe submergée ». « L’immigration qui la mise sous tutelle des nations européennes par les mise en minorité lors d’un congrès. « Cela me rend moins triste que concluait en expliquant que «les pose problème en cette fin de siècle est bien l’immigra- USA ». Elle ouvrirait la porte à des diffi- d’avoir perdu mon chat car, lui, il est élections européennes doivent être tion extra-européenne, car les populations qui viennent cultés financières graves, en le pri- mort », a lancé M. Le Pen aux jour- l’occasion de mettre un terme à la s’installer chez nous ne partagent plus ni nos croyances J. L. vant, notamment, de la manne des nalistes qui l’interrogeaient sur cette diabolisation de ceux qui ont défendu la souveraineté de la France avec la plus grande vigueur ». « Il est temps La bataille juridique pour remplacer le gérant actuel, le d’oublier les querelles du passé et de mégrétiste Serge Martinez. Le se rassembler autour des forces natio- b Le nom du parti. Le 15 janvier, 18 février, il a tenté de révoquer nales », affirmait-il. le tribunal de grande instance de M. Martinez en réunissant sa fille, Paris, saisi en référé, a rejeté la Marine Le Pen, le secrétaire MOMENT DÉCISIF demande de Jean-Marie Le Pen général du FN-UF, Bruno « Faire cela juste avant le Prin- d’interdire à son ex-délégué Gollnisch, et le trésorier du parti, temps de la France ! », enrageait, général, Bruno Mégret, et à huit de Jean-Pierre Reveau, soit 2 868 parts dimanche, Samuel Maréchal, direc- ses partisans l’usage du nom, du sociales sur 3 500. Le tribunal de teur de la communication de la logo et du fichier du Front grande instance de Nanterre a, le campagne européenne et gendre de national. « Il n’appartient pas au 25 mars, restauré M. Martinez dans M. Le Pen, craignant à juste titre juge des référés, sous couvert d’une ses droits de gérant. que M. Le Chevallier ne prenne la prétendue usurpation de titre ou de b Les comptes. Le tribunal de vedette dans l’actualité de l’extrême fonction qui n’est pas suffisamment Nanterre, saisi en référé par le droite. Depuis de longues semaines, établie (...), de trancher un débat Crédit lyonnais, qui recevait des l’équipe de campagne avait tout dont la solution appartient aux ordres contradictoires du FN-UF réglé pour que cette journée soit un adhérents » ou au juge du fond, de M. Le Pen et du FN-MN de moment décisif dans le lancement explique le jugement, confirmé par M. Mégret, a décidé que les d’une campagne qui tourne à vide cour d’appel de Paris. comptes ouverts dans cette et donne enfin le signal à un décol- b La SCI Clergerie-Hugo. Le banque devaient continuer à lage qui se fait attendre dans le son- 10 février, le tribunal de grande fonctionner sous les signatures de dages. Les intentions de vote éva- instance de Nanterre, saisi en M. Le Pen et de M. Reveau, luées par les instituts de sondage référé par M. Le Pen au nom du trésorier du FN-UF, jusqu’à ce que sont loin des 20 % dont M. Le Pen a Front national – actionnaire le litige soit jugé sur le fond. En fait son objectif. majoritaire de la SCI revanche, le tribunal de grande Les deux mille personnes pré- Clergerie-Hugo, laquelle est instance de Paris a décidé, le sentes au Bourget ont eu droit à un propriétaire du siège du parti à 8 mars, le blocage des comptes du banquet, à des chansonnettes et à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) –, a Front national à la Société générale un French cancan qui se voulait nommé un administrateur et au Crédit du Nord jusqu’à ce endiablé. Il fallait montrer que «Le judiciaire pour gérer la SCI. M. Le qu’à ce que l’affaire vienne au Pen », c’est « la France », « la vie », Pen demandait que la justice fond, le 30 mars, décision « le printemps »... nomme un simple administrateur confirmée en appel. Christiane Chombeau LeMonde Job: WMQ3003--0007-0 WAS LMQ3003-7 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0352 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 7 Le ministère des finances abaisse sa prévision Un indépendantiste préside une commission en Corse de croissance entre 2,2 % et 2,5 % pour 1999 JOSÉ ROSSI (DL) avait, vendredi 26 mars, dans son discours d’ouverture de la nouvelle Assemblée de Corse issue du scrutin des 7 et 14 mars, tendu la main aux indépendantistes de Corsica Nazione, conduits par Jean-Guy Talamoni (Le Monde daté 28- Bercy exclut un plan d’économies budgétaires 29 mars). Le président de l’Assemblée n’a pas tardé à passer à l’acte : dans la nuit du 26 au 27 mars, M. Talamoni a été élu pré- Dominique Strauss-Kahn a décidé de réviser à la 2,2 % et 2,5 %, au lieu des 2,7 % initialement pré- puissent en être affectés et exclut, dans l’immédiat, sident de la commission spéciale des affaires européennes, par baisse les prévisions de croissance pour 1999 : l’acti- vus. Le ministère de l’économie et des finances dé- tout plan d’économies budgétaires. Les prélève- 7 voix – dont celles des 5 représentants de la liste Baggioni-Rossi et vité devrait enregistrer une hausse comprise entre ment que les équilibres des finances publiques ments obligatoires vont rester à un niveau record. les 2 voix des indépendantistes –, contre 6 à l’ancien député Nicolas Alfonsi (PRG) et une abstention. C’est la première fois qu’une telle À DIX JOURS de la réunion de la çaise reste identique à celle qui Dans le cas de la politique budég- les déficits publics restent dans collusion entre la droite et les nationalistes proches du FLNC-canal Commission des comptes de la na- avait été fixée lors de l’élaboration taire, le gouvernement a, en effet, l’épure prévue (2,3 % en 1999) ? historique se produit ouvertement en Corse. Pour Paul-Antoine tion, le 8 avril, le ministère des fi- du programme de stabilité : entre de bonnes raisons de penser que Pour l’heure, Bercy le dément, sou- Luciani, président du groupe communiste, « une étape a été fran- nances a décidé de réviser à la 2,5 % et 3 %. grâce au dynamisme de la demande lignant que le « pilotage fin » au- chie » qui offre à « un parti indépendantiste et partisan déclaré de la baisse ses prévisions de croissance. Pour justifier ce choix, le minis- intérieure, la révision de la prévi- quel procède ordinairement la di- violence clandestine » cette « tribune officielle qui lui manquait ». Si la nouvelle était attendue, elle tère fait d’abord valoir que les effets sion de croissance ne devrait avoir rection du budget ainsi que les n’en soulève pas moins une inter- de la crise internationale seront un qu’un effet marginal sur les rentrées habituelles « économies de consta- me rogation : du même coup, les peu plus forts que prévu, freinant fiscales. Depuis plusieurs mois, le tion », relevées en fin d’année, de- M Aubry recommande la prudence grands équilibres budgétaires ne du même coup les exportations ministère des finances annonce vraient prémunir le gouvernement risquent-ils pas d’être remis en françaises, dont la hausse n’attein- d’ailleurs qu’en cas de recul de l’ac- de toute mauvaise surprise. cause ? dra que 2,7 % en 1999, au lieu des tivité, il laisserait jouer les « stabili- Pour les prélèvements obliga- sur la réforme des retraites Pour la croissance, on s’attendait, 4,2 % estimés initialement. Par effet sateurs automatiques », c’est-à-dire toires (les prélèvements de l’Etat, de en effet, à ce que Dominique de ricochet, l’attentisme des chefs qu’il ne chercherait pas à compri- la protection sociale et des collecti- MARTINE AUBRY retient du rapport Charpin sur les retraites « des Strauss-Kahn revoit ses prévisions. d’entreprise devrait se traduire par mer les dépenses pour maintenir le vités locales), la mésaventure est la choses qui doivent d’abord rassurer les Français ». Interrogée, Voici exactement un an, la direction une hausse de l’investissement déficit au niveau prévu. même. Ils devaient baisser de 46,1 % dimanche 28 mars, lors du « Grand Jury RTL-Le Monde-LCI », la de la prévision estimait que l’activi- moindre que prévu : 3,5 % au lieu du produit intérieur brut (PIB) en ministre de l’emploi et de la solidarité a souligné que « la répartition té pourrait progresser de 2,8 % en de 5,7 %. En contrepartie, les mé- FAIBLE INFLATION 1997, point le plus haut jamais at- a bien fonctionné jusqu’à présent. Donc, ce que dit Charpin, c’est “Il 1999 ; mais, avec les crises finan- nages, eux, devraient rester excep- Cependant, une autre variable teint, à 45,9 % en 1998 puis 45,7 % ne faut pas le remettre en cause, il faut le consolider” ». Autre motif cières de l’été, il est vite apparu que tionnellement confiants, et grâce à – l’inflation – vient tout bousculer. en 1999 (Le Monde du 20 mars). de satisfaction à ses yeux : « Tout ce qui est envisagé ne touche pas les cette évaluation était trop opti- de fortes créations d’emplois La hausse des prix pourrait être li- L’inflation étant plus faible, le PIB retraités d’aujourd’hui. » « On ne peut pas retarder la réforme », a miste. Lors de la préparation du (270 000) stimulant le pouvoir mitée à seulement 0,5 % en en valeur a lui-même été plus bas cependant ajouté Mme Aubry. Prudente, la ministre n’a pas donné projet de loi de finances pour 1999, d’achat, la consommation devrait moyenne en 1999, au lieu de la qu’on ne le pensait pour 1998 et, du de précision sur le calendrier, ni sur la méthode, estimant nécessaire Bercy a donc légèrement rectifié le rester le principal moteur de la norme de 1,3 % retenue en sep- même coup, le taux des prélève- au préalable « un temps de débat public et un temps de concerta- tir, fixant la nouvelle prévision à croissance. C’est donc ce qui ex- tembre 1998. Or, à la même époque, ments obligatoires est resté inchan- tion ». 2,7 %, puis, en décembre, lors de la plique cette révision, somme toute, il avait été prévu que les dépenses gé, à 46,1 %. présentation du programme fran- modeste : la consommation des de l’Etat progresseraient de 1 % en Il devrait en aller de même en DÉPÊCHE çais de stabilité, il a, de nouveau, ménages devrait progresser de volume et de 2,3 % en valeur. Tous 1999 : la désinflation devrait limiter a CONJONCTURE : le moral des industriels se détériore en mars, ajusté son estimation, la situant 2,7 %, exactement ce qui était prévu les calculs sont donc à revoir : avec la hausse du PIB en valeur et donc selon l’enquête mensuelle publiée par l’Insee. Le baromètre de l’ins- dans une fourchette de 2,4 % à à l’automne 1998. une inflation aussi basse, les crédits annuler l’effet sur les prélèvements titut fait ressortir un solde entre les réponses optimistes et pessi- 2,7 %. Quoi qu’il en soit, la question budgétaires risquent pour 1999 de obligatoires des 16,1 milliards de mistes des chefs d’entreprise qui se dégrade nettement, passant de La nouvelle prévision du minis- vient à l’esprit : si les hypothèses progresser en réalité de 1,8 % en vo- francs de baisses prévues des pré- 35 points positifs en juillet 1998 à 22 points négatifs en mars. tère – la quatrième, donc, en moins économiques du budget de 1999 lume, soit 0,8 % de plus que prévu. lèvements. Le taux des prélève- d’un an – repose encore sur une sont révisées, les grands équilibres Contrairement à ce qui avait été ments obligatoires devrait toujours « fourchette ». Bercy estime main- des finances publiques ne vont-ils annoncé, le gouvernement va-t-il rester en 1999 à leur niveau record Deux élections cantonales partielles tenant que la croissance devrait être pas, eux-mêmes, en être affectés ? donc être contraint d’engager un de 46,1 % du PIB, ce qui risque d’ali- comprise entre 2,2 % et 2,5 %, Evidemment oui, pas forcément plan d’économies, qui, mécanique- menter la polémique. NORD contre 1,5 % en Allemagne ou en pour les raisons mécaniques que ment, devrait s’élever à quelque Canton de Lille-centre (second tour) Italie. Pour 2000, la prévision fran- l’on pourrait penser. 13 milliards de francs, de sorte que Laurent Mauduit I., 10 368 ; V., 2 624 ; A., 74,69 % ; E., 2 505. Christian Decocq, div. d, ex-RPR, c. r., c. m. de Lille, 1 414 (56,45 %)... ÉLU Marc Bodiot, PS, 1091 (43, 55 %). La droite l’emporte nettement dans le fief communiste d’Aubagne [Arrivé en tête dimanche 21 mars, Christian Decocq, candidat de l’opposition RPR-UDF, l’emporte au second tour de cette élection provoquée par la démission de l’ancien pré- AUBAGNE plus que le 21 mars. Très affecté également mis en cause les « forces prouver que nombre d’électeurs de sident du conseil général du Nord, Jacques Donnay (ex-RPR), pour cause de cumul des de notre correspondant régional par sa défaite, M. Belviso a dénon- politico-judiciaires et médiatiques », gauche et des Verts ont refusé de mandats. Marc Bodiot a bénéficié d’un excellent report des voix de la gauche « plurielle », C’est une victoire très nette que cé « l’alliance de la droite et de l’ex- estimant que l’incarcération de choisir. tout en améliorant de 2,5 points le score du PS dans ce canton traditionnellement ancré à Bernard Deflesselles (Démocratie trême droite », faisant ainsi réfé- fonctionnaires municipaux en De son côté, M. Deflesselles s’est droite. libérale) a remportée, dimanche rence à la consigne de désistement pleine campagne, pour des faits de employé à minimiser l’apport des 21 mars 1999 : I., 10 368 ; V., 2 338 ; A., 77, 45 % ; E., 2 280 ; Christian Decocq, div. d., ex- 28 mars, dans la 9e circonscription en faveur de M. Deflesselles, lan- fraude qui avaient conduit à l’an- voix d’extrême droite : « M. Mégret RPR, c. r., c. m. de Lille, 927 (40,7 %) ; Marc Bodiot, PS, 703 (30,8 %) ; Eric Quiquet, Verts, des Bouches-du-Rhône, fief cée au lendemain du premier tour nulation de l’élection de sep- ne présentait pas de candidat et 190 (8,3 %) ; Philippe Bernard, FN, c. r., c. m. de Lille, 189 (8,3 %) ; Françoise Henaut, PCF, communiste depuis 1962, où une par Bruno Mégret, le président du tembre 1998, ont joué un rôle ma- Jean-Marie Le Pen [qui présentait c. m. de Lille, 129 (5,7 %) ; Jacques Poissonnier, div., 142 (6,2 %) ; Alain Bienvenu, RPR, c. m. élection partielle était organisée à FN-MN. Son suppléant Jean Tardi- jeur dans le résultat. Le taux élevé Joëlle Melin au premier tour] de Lille, 0.] la suite de l’annulation pour fraude to, maire d’Aubagne et député de de votes nuls ou blancs à Aubagne n’avait pas donné de consigne électorale du précédent scrutin la circonscription jusqu’en 1998, a (5,78 %) tend effectivement à claire. » Pourtant, si la bonne mo- LOIRE-ATLANTIQUE partiel de septembre 1998. M. De- bilisation des électeurs de droite Canton de Paimbœuf (second tour) flesselles, que Alain Madelin, pré- sur le thème de la fraude a forte- I., 9 233 ; V., 5 116 (55,41 %) ; A., 44,59 % ; E., 4 855. sident de Démocratie libérale (DL), ment pesé sur le résultat du scru- Yanick Lebeaupin, PS, 3 800 (61,9 %)... ÉLUE Jean-Claude Gaudin, maire de Les résultats de l’élection partielle tin, M. Deflesselles a indéniable- Christian Renaudineau, div.d., m. de Saint-Brévin, 1 847 (38,1 %). Marseille, et José Rossi, président ment bénéficié de très bons [Yanick Lebeaupin a été réélue, dimanche 28 mars, conseillère générale de Loire-Atlan- du groupe DL de l’Assemblée na- 9e circonscription des Bouches-du-Rhône (second tour) reports des quelque 5 000 voix de tique au second tour de l’élection cantonale partielle de Paimbœuf. Elle a nettement tionale, sont venus féliciter sur I., 80 214 ; V., 44 475 (55,45 %) ; A., 44,55 % ; E., 41 558 (51,81 %) l’extrême droite au premier tour. devancé Christian Renaudineau, investi par le RPR et l’UDF et soutenu par la majorité de place, savourait, dimanche soir, la Bernard Deflesselles, DL, c. r., 23 510 (56,57 %)... ÉLU Ce succès de la droite ouvre dès à l’assemblée départementale que préside Luc Dejoie (RPR). M. Renaudineau a souffert des revanche d’un scrutin « qu’on [lui] Alain Belviso, PCF, d. s., 18 048 (43,43 %) présent la compétition pour les divisions locales de la droite, les deux autres candidats UDF et RPR présents au premier avait volé en septembre dernier ». [21 mars 1999 : I., 80 213 ; V., 40 125 ; A., 49,98 % ; E., 38 584. Bernard Deflesselles, DL, c. r., municipales de 2001. A La Ciotat, tour n’ayant pas appelé à voter pour lui au second. La réélection de Mme Lebeaupin « Les électeurs nous ont rendu jus- 15 373 (39,84 %) ; Alain Belviso, PCF, d. s., 12 639 (32,76 %) ; Joëlle Melin, FN, c. r., 4 944 dirigée par les communistes, conforte les progrès enregistrés il y a un an par la gauche, qui a conquis 8 cantons et en tice dans les urnes », soulignait-il. (12,81 %) ; Patrick Arnoux, PS, 2 522 (6,54 %) ; Carmen Heumann, Verts, 1 319 (3,42 %) ; Albert M. Deflesselles atteint 58 %. A Au- détient désormais 24 contre 35 à la droite. Pour une participation en hausse Lapeyre, N. E., 845 (2,19 %) ; Joseph Careghi, MPF, 464 (1,20 %) ; Alain Persia, div. d., 301 bagne, dont il convoite la mairie, il 21 mars 1999 : I., 9 233 ; V., 4 852 ; A., 47,45 % ; E., 4 702 ; Yanick Lebeaupin, PS, c. r., 1 772 de 5 points entre les deux tours de (0,78 %) ; Bernard Pignolo, Féd, 98 (0,25 %) ; Francis Meynier, div., 79 (0,20 %) ; Denis Garnier, obtient 49,55 % des voix. M. Tardi- (35, 56 %) ; Christian Renaudineau, div. d., m. de Saint-Brévin, 904 (19,23 %) ; Françoise scrutin, le score du candidat de div., 0... BALLOTTAGE. to, qui avait provoqué cette par- Pigeon, div. d., 720 (15,31 %) ; Philippe Caillaud, div. d., 430 (9,15 %) ; Etienne Chauvin, droite a, en effet, augmenté de 27 septembre 1998 : I., 79 047 ; V., 35 018 ; A., 55,7 % ; E., 32 950. Alain Belviso, PCF, 16 485 tielle pour investir M. Belviso, avait div. g., 383 (8,15 %) ; Robert Mabileau, MDC, 327 (6,95 %) ; Jean-Noël Murati, PCF, 121 près de 17 points, soit plus de 8 000 (50,03 %), ÉLU ; Bernard Deflesselles, DL, 16 465 (49,97 %). raison de dire que « la bataille ne (2,57 %) ; Paul Dubois, FN, 128 (2,72 %) ; Philippe Bonnet, rég., 17 (0,36 %).] voix, alors que le candidat commu- 1er juin 1997 : I., 76 970 ; V., 56 463 ; A., 26,64 % ; E., 54 796. Jean Tardito, PCF, m. d’Aubagne, fait que commencer ». niste, Alain Belviso, ne mobilisait 24 427 (44,57 %), ÉLU ; Bernard Deflesselles, UDF-PR, c. m., 20 117 (36,71 %) ; Joëlle Melin, FN, que quelque 5 400 suffrages de 10 252 (18,7 %).]. Michel Samson Le PS a mis la dernière main à sa liste pour les européennes EXCEPTIONNELLEMENT, Lio- qui a rappelé que, le 1er mars à Mi- déclaration commune PS-MDC cialistes, en soutenant le choix de nel Jospin a laissé François Hol- lan, il avait évoqué « une union de évoquait « l’usage de la majorité Romano Prodi à la présidence de la lande conclure la convention « na- nations ». « Vous dites fédération de qualifiée là où cela est souhaitable », Commission, se distingueront de la tion-Europe » du Parti socialiste, nations, je suis d’accord », a concé- a-t-il rappelé, ajoutant que « pour droite qui combattra cette option dimanche 28 mars à Paris. Salué dé le premier ministre, faisant mine le moment, la règle de l’unanimité « pour ne pas donner, comme ils par le premier ministre comme d’oublier que le concept de « fédé- doit être maintenue chaque fois disent, tous les pouvoirs aux socia- « un responsable politique bien dans ration d’Etats-nations » avait été re- qu’est en jeu un intérêt vital ». listes ». « Pour la première fois, a-t-il l’esprit de son temps », le premier tenu par une convention du PS en « Cette formule, a ironisé le premier ajouté, le clivage droite-gauche peut secrétaire du PS venait d’achever le mars 1996. M. Hollande a affirmé secrétaire, est de Tony Blair. Et voir apparaître comme une réalité à délicat exercice de constitution de que cette formule supposait d’opé- Tony Blair être rejoint par Jean- l’échelle de toute l’Europe, mar- sa liste, avec sur les vingt-six pre- rer une « clarification des compé- Pierre Chevènement, c’est une ga- quant ainsi le passage à l’âge adulte miers, onze nouveaux candidats tences [entre les Etats et l’Union rantie pour l’avenir. » de la démocratie européenne, et en dont lui-même (Le Monde daté 28- européenne] à travers une véritable finissant une bonne fois avec le 29 mars). Samedi, lors des derniers Constitution européenne ». LE RETOUR DE LAURENT FABIUS consensus anesthésiant qui a souvent arbitrages avant le vote des mili- M. Hollande s’est évertué à dissi- Mettant en avant un triptyque nui a l’image du Parlement euro- tants entre le 31 mars et le 2 avril, per toute idée de concessions sur le sur l’Europe de la croissance, de péen. » une ultime bataille a porté sur la fond au Mouvement des citoyens l’emploi et des citoyens, M. Hol- Laurent Fabius, dont le discours place de Bernard Soulage, chef de pour le faire venir sur sa liste. La lande a souligné aussi que les so- prononcé samedi a été placé le len- file des élus socialistes du conseil demain sur toutes les tables des dé- régional Rhône-Alpes et du légués, s’est montré plus sceptique combat contre Charles Millon. Cer- Les trente premiers candidats sur l’effet du clivage gauche-droite. tains, dont Michel Rocard et Louis « Il ne sera pas si facile de mobiliser Mermaz, voulaient le mettre en Les trente premiers de la liste du Parti socialiste sont les suivants : sur ce terrain-là pour les élections position éligible à la place d’Olivier 1 - François Hollande ; 2 - Pervenche Berès ; 3 - Sami Naïr (MDC) ; européennes ! », a-t-il lancé, en re- Duhamel ou d’André Laignel. 4 - Catherine Lalumière (PRG) ; 5 - Michel Rocard ; 6 - Danielle Dar- levant que le clivage européen op- M. Hollande, soucieux avant tout ras ; 7 - Georges Garot ; 8 - Marie-Noëlle Lienemann ; 9 - Gérard Cau- pose plus « des intérêts nationaux » d’une bonne représentation des ré- dron ; 10 - Marie-Hélène Gillig ; 11 - Jean-Claude Fruteau ; 12 - Marie- que des idéologies et que... «la co- gions, ne lui a accordé que la Arlette Carlotti ; 13 - Adeline Hazan ; 14 - Gilles Savary ; 15 - Michel habitation ne clarifie pas le débat en 31e place, lui offrant en échange un Dary (PRG) ; 16 - Béatrice Patrie (MDC) ; 17 - Bernard Poignant ; France ». En prononçant sa pre- poste au secrétariat national. 18 - Martine Roure ; 19 - Olivier Duhamel ; 20 - Catherine Guy-Quint ; mière grande intervention depuis Le débat sur l’articulation entre 21 - François Zimeray ; 22 - Harlem Désir ; 23 - Anne Ferreira ; la fin du procès du sang contaminé, la nation et l’Europe s’est révélé as- 24 - André Laignel ; 25 - Michel Scarbonchi (PRG) ; 26 - Catherine le président de l’Assemblée natio- sez consensuel, le texte de la direc- Coutard (MDC) ; 27 - Alain Fillola ; 28 - Michèle Sabban ; 29 - Pascale nale a montré qu’il entendait dé- tion étant adopté par 317 voix sur Le Neouannic ; 30 - Hugues Nancy. Sept eurodéputés du PS sur seize sormais exercer pleinement, à l’in- 413 délégués et 338 votants. « Op- ne sont pas représentés : François Bernardini, Jean-Pierre Cot, Jean- térieur du PS, sa liberté de parole. poser les nations à l’Europe est un Louis Cottigny, Marie-Jo Denys, Antoinette Fouque, Michèle Linde- exercice vain », a assuré M. Jospin pergh et Marie-Thérèse Mutin. Michel Noblecourt LeMonde Job: WMQ3003--0008-0 WAS LMQ3003-8 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:0353 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

SANTÉ L’hôpital Jean-Verdier, à et personnel non médical deman- cienne de laboratoire. Le directeur situé dans un département marqué de la région. b LE GOUVERNEMENT Bondy (Seine-Saint-Denis), est en dent des effectifs. « Nous ne pou- de l’hôpital avait chiffré à quatre- par la précarité. Il arrive en poursuit les restructurations hospi- grève depuis le 11 mars afin de pro- vons plus travailler comme ça et vingt-sept postes supplémentaires deuxième position en Ile-de-France talières : 330 fusions ou partages tester contre le manque de nous n’avons pas envie de perdre les besoins pour 1999. Il n’en a pour le VIH et possède le taux de d’activité étaient en cours en moyens. b MÉDECINS, INFIRMIÈRES cet hôpital », affirme une techni- obtenu aucun. b CET HÔPITAL est mortalité par cirrhose le plus élevé décembre 1998. La paupérisation chronique des hôpitaux de Seine-Saint-Denis L’hôpital Jean-Verdier, à Bondy, est en grève depuis le 11 mars afin d’obtenir des moyens supplémentaires. « Nous ne pouvons plus travailler comme ça », lance une technicienne de laboratoire. Le mouvement devrait se durcir, lundi 29 mars, avec une grève des soins non urgents « AUJOURD’HUI, y a souffrance, ratoire. Ne plus travailler comme depuis cinq ans, ne cache pas sa en province). Mais les menaces dant un mois ou un mois et demi « rendu quinze lits d’orthopédie » et Monsieur Durrleman, voici les ça, explique une aide-soignante de surprise. « C’est la première fois que sont également liées au cadre pour des travaux de désamiantage au « grand frère » qu’est l’hôpital blouses blanches, toi qui les aimes la maternité, « c’est ne plus être seu- je sens autant de tension dans cet général de la réforme hospitalière. ou de désenfumage. En tout, nous Avicenne, à Bobigny, leur projet tant. On est là, on attend, réfléchis lement une infirmière et une aide- hôpital. En dix ans, nous avons Le plan Juppé préconise la ferme- avons eu 20 % d’augmentation des hospitalier 1996-2000 a été rayé rapidement et pour un bon fonction- soignante pour s’occuper de trente- connu une montée en charge et il ture des services dont le taux jours d’indisponibilité mais l’activité d’un trait de plume par le pré- huit femmes en suites de couches ». faut accompagner et maîtriser cet d’activité n’atteint que 60 % et la n’a baissé que de 5 %. Notre activité cédent directeur général de REPORTAGE « Certaines femmes ont besoin de la accroissement d’activité. Nous direction générale de l’AP-HP éva- a donc bien augmenté, ce qui ne fait l’AP-HP. Et en 1998, après un « Nous n’avons pas présence de quelqu’un auprès d’elles devons prendre en charge sur place lue celle de l’hôpital Jean-Verdier à que refléter les énormes besoins de conflit de soixante-douze jours, 24 heures sur 24. Le “baby blues” les besoins d’un bassin de population 67 %. Un chiffre fortement la population. » Avicenne a obtenu plus de envie n’est pas rare et nous n’avons pas le de six cent mille personnes. » Il avait contesté par le personnel. « L’ad- moyens. Le jeudi 25 mars, aux de perdre temps d’être disponibles pour que chiffré à 87 postes supplémentaires ministration apprécie l’activité brute URGENCES côtés des infirmières, des aides-soi- cet hôpital » ces patientes puissent se confier à les besoins pour 1999. Il s’est sur une base invariable de 365 jours Les exemples ne manquent pas. gnantes, des personnels adminis- nous. J’ai moi-même accouché ici et entendu répondre par la direction par an, que le service fonctionne ou Si les journées d’hospitalisation tratifs et ouvriers, certains méde- je ne peux pas donner la qualité de générale de l’AP-HP que, compte non, précise le professeur Jean- ont baissé sur le papier, les cins de l’hôpital Jean-Verdier ont nement, pense à tous les agents. » soins que j’avais reçue. » tenu de son activité, l’établisse- Raymond Attali, chef du service urgences hors gynécologie-obsté- donc manifesté pour la première Sur l’air des Roses blanches, le per- ment disposait déjà d’un excédent d’endocrinologie-diabétologie- trique, elles, sont en croissance fois de leur vie. La direction de sonnel non médical de l’hôpital DES USAGERS SOLIDAIRES de personnel par rapport aux nutrition et président du comité continue : de 47 117 en 1996, elles l’AP-HP a convenu de la réalité des Jean-Verdier, à Bondy, rode les Le problème est d’autant plus normes. consultatif médical de l’établisse- sont passées à 51 438 en 1997 et à problèmes mais elle se déclare chansons qu’il compte entonner le aigu que l’hôpital a une vocation L’hôpital Jean-Verdier subit les ment, engagé dans le mouvement. 55 693 en 1998. Une envolée liée à incapable de débloquer des lendemain sous les fenêtres du nouvelle : le suivi des grossesses à conséquences de la sous-dotation Or, depuis deux ans, il faut procéder la fois au recours de plus en plus moyens pour les résoudre. directeur général de l’Assistance risques. « En raison du redéploie- de la Seine-Saint-Denis : 135 postes à des travaux de sécurité. Pendant fréquent d’une population paupé- Cette année, la priorité sera en publique-hôpitaux de Paris (AP- ment interne, des personnels qui de médecins hospitalo-universi- presque un an, l’une de salles de la risée aux services d’urgences et à la effet donnée à l’ouverture de HP). La scène se déroule, mercredi s’occupaient depuis quinze ans taires, quand la moyenne en maternité a été fermée. En 1998, il y présence, à Jean-Verdier, du seul l’hôpital européen Georges-Pom- 24 mars, au quatorzième jour de d’enfants doivent dans l’heure pas- France est de 240 (260 à Paris et 231 a eu des fermetures de service pen- service d’urgences médico-judi- pidou et à la reconversion de grève. Plus de cent vingt personnes ser dans un service d’adultes », se ciaires d’Ile-de-France avec celui l’hôpital Rothschild. Le 25 mars, la sont massées au sous-sol dans une plaint une infirmière. Le malaise de l’Hôtel-Dieu à Paris. Les méde- délégation de l’hôpital n’a pu être atmosphère combative et enjouée. n’échappe pas aux malades hospi- Un département fortement touché par la précarité cins de l’hôpital demandent donc reçue par Marie-Thérèse Her- L’assemblée des médecins vient de talisés, tel ce patient sous chimio- comme préalable une mise à mange, vice-présidente du conseil s’achever. Comme le personnel thérapie, qui est spontanément b Population. La 1996, le taux de chômage était de niveau « de la dotation budgétaire d’administration de l’AP-HP. Le non médical, la quarantaine de descendu dans le hall du rez-de- Seine-Saint-Denis est le 15,1 % contre 11,1 % en en effectif paramédical, en vacations mouvement va donc se durcir. participants ont parlé de la déléga- chaussée avec sa perfusion pour département d’Ile-de-France le Ile-de-France. 27 % des chefs de médicales, en travaux et en crédits Après la grève administrative, les tion de l’hôpital à la direction de signer la pétition de soutien à la plus peuplé après Paris. La part de famille sont ouvriers contre 18 % d’études au regard de son projet médecins, rejoignant le personnel l’AP-HP. Mais, la question de l’ave- grève. « J’en ai assez de ne jamais la population âgée de moins de en Ile-de-France et plus de 40 % médical ». Le ton est plus rude au non médical, entameront à partir nir de l’hôpital a vite affleuré. voir la même infirmière, et qu’elle vingt ans y est de 28,4 %, contre des foyers ne sont pas imposés sein de l’assemblée du personnel de lundi 29 mars une grève des Pourquoi cet établissement au n’ait jamais le temps de s’arrêter un 26,1 % en moyenne pour la région. contre 35 % en Ile-de-France. non médical. « Nous ne sommes soins non urgents et envisagent statut de « centre hospitalier uni- instant pour parler avec moi. » Plus Le niveau de fécondité (un peu b Santé. La Seine-Saint-Denis plus en état de fonctionner : la seule pour la suite la fermeture des versitaire » (CHU), réputé peu de deux mille usagers de l’hôpital plus de 2 enfants par femme) est possède le taux de mortalité par grève des heures supplémentaires a urgences, en dirigeant les patients enclin aux conflits et enregistrant, ont signé, comme lui, la pétition sensiblement plus élevé que dans cirrhose le plus élevé de toute la suffi à mettre l’hôpital en difficulté, vers d’autres structures. «Les jusqu’il y a peu, un faible taux des grévistes. « On entend Bernard la région (1,85 pour région : 16 décès pour affirme une infirmière, responsable patients qui apprennent l’annulation d’absentéisme, est-il engagé, Kouchner dire qu’il faut mieux lutter l’Ile-de-France). Avec 17,6 % de 10 000 habitants. Le département du syndicat CGT, le plus implanté de leur rendez-vous à Jean-Verdier depuis le 11 mars, dans un mouve- contre la douleur et développer les familles monoparentales, la arrive en deuxième position, dans l’hôpital. Nous ne décroche- comprennent très bien notre mouve- ment suivi, selon la direction de soins palliatifs, lance une infirmière. Seine-Saint-Denis est en troisième derrière Paris, pour l’épidémie due rons pas tant que nous n’aurons pas ment, insiste une technicienne de l’hôpital, par 50 % du personnel le Nous sommes pour, mais comment position en Ile-de-France, derrière au virus de l’immunodéficience nos emplois. » laboratoire. Ils nous restent fidèles 24 mars. « Nous ne pouvons plus faire avec nos conditions de travail. Paris et les Hauts-de-Seine. humaine (VIH). En décembre Parmi les médecins, règne un parce qu’ils tiennent à cet hôpital. Et travailler comme ça et nous n’avons On aimerait l’entendre là-dessus... » b Niveau de vie. 15 % des 1996, le nombre de cas de sida profond sentiment de frustration. nous aussi. » pas envie de perdre cet hôpital », Face au mouvement, Alain Sut- ménages se trouvent en situation déclaré cumulés depuis 1978 était Après avoir joué le jeu de la répond une technicienne de labo- ter, directeur de Jean-Verdier de pauvreté et de précarité. En de 2 418, dont 745 toxicomanes. complémentarité des activités et Paul Benkimoun Martine Aubry use de la méthode douce pour réformer l’hôpital POUR bien soigner l’hôpital, il faut schémas régionaux d’organisation sani- l’anesthésie-réanimation. Et il est en train de Jacques Chirac, avait été publiquement budget global, en 1985, les hôpitaux ont opérer discrètement. Ce principe de pré- taire, qui doivent définir avant l’été la de négocier un accord avec l’Association rappelé à l’ordre par Mme Aubry pour fait de gros efforts et que leur part dans caution, Martine Aubry, ministre de répartition optimale des activités et des des médecins urgentistes des hôpitaux de avoir failli à son obligation de réserve. les dépenses d’assurance-maladie n’a l’emploi et de la solidarité, l’applique avec hommes dans chaque région. Mme Aubry a France, qui ont finalement reporté leur Tout en prônant la rigueur de gestion, cessé de reculer. Le directeur de la un certain succès politique depuis son annoncé, dimanche 28 mars, au « Grand grève du 19 mars au 19 avril. Mme Aubry se pose depuis des mois en CNAM, Gilles Johanet, maître d’ouvrage arrivée rue de Grenelle : les mouvements Jury RTL-Le Monde-LCI », que ces sché- défenseur du public. « Qu’on arrête de du « plan stratégique », fait une analyse sociaux, comme celui qui affecte Jean- mas « proposeront un plan pour les trois HARMONISATION DES FINANCEMENTS montrer du doigt un hôpital qui bouge, qui différente, estimant que certains hôpitaux Verdier, à Bondy (Seine-Saint-Denis), ans qui viennent ». Par ailleurs, la répartition régionale des se reconvertit et qui avance », a insisté la vivent sur des rentes de situation. « Leurs restent isolés, et le secteur hospitalier n’a Le gouvernement s’est aussi employé à 265,3 milliards de francs consacrés aux ministre de la solidarité, le 16 mars, après ressources ont augmenté de 50 % entre pas connu de conflits majeurs depuis rassurer les petits hôpitaux de proximité, hôpitaux en 1999 (+ 2,4 % par rapport à la publication du « plan stratégique » de 1983 et 1995, alors que, dans le même deux ans. Le gouvernement n’en poursuit après la fermeture temporaire de services 1998) traduit son souci de rééquilibrer la Caisse nationale d’assurance-maladie temps, le nombre de journées d’hospi- pas moins les restructurations et, plus à l’hôpital de Pithiviers (Loiret) au cours progressivement les dotations budgé- (CNAM). Sur les 62 milliards de francs talisation a chuté de 25 % », note-t-il. modestement, la résorption des inégalités de l’été 1997, justifiée par le manque de taires au profit des régions les plus défa- d’économies en année pleine prévus par Le plan à peine connu, la communauté sanitaires entre les régions qui avait été médecins. Non sans renoncer à certaines vorisées. Les DOM-TOM, le Nord-Pas-de- ce plan, 30 milliards viendraient des hôpi- hospitalière s’est ressoudée pour rejeter engagée par son prédécesseur, Jacques adaptations, comme la fermeture pro- Calais, la Picardie et Poitou-Charentes ont taux (soit 10 % de leurs dépenses), grâce à la méthode et l’objectif de 30 milliards de Barrot. gressive d’une centaine de maternités ainsi vu leur enveloppe croître de 3 % à une harmonisation des financements francs d’économies affiché par la CNAM, Actuellement, trois cent trente opéra- jugées dangeureuses. Il a aussi contenu la 3,7 % ; à l’inverse, l’Ile-de-France, région public-privé sur la base des coûts par qualifié d’« absurde » et de « provoca- tions de restructuration – fusions et par- grogne des praticiens, qui ont mené une traditionnellement surdotée, n’a obtenu pathologie, qui reflètent mieux l’activité teur » par la Fédération hospitalière de tages d’activités entre cliniques et hôpi- journée d’action, le 2 décembre 1998, que 1,17 %. L’Assistance publique-Hôpi- réelle des établissements. France. Même si une majorité se dégage, taux – sont en cours, selon un document pour réclamer une revalorisation de leur taux de Paris (AP-HP) et les établisse- Martine Aubry craint que la volonté en son sein, pour une réforme du mode publié le 17 décembre 1998 par Bernard statut, notamment dans les hôpitaux ments non universitaires de la région réformatrice de la CNAM ne rompe le de financement qui mettrait enfin public Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé. généraux, où le recrutement de praticiens avaient alors protesté ensemble – une fragile équilibre social de l’hôpital et ne et privé à égalité de moyens. Parallèlement, le gouvernement a lancé, est devenu difficile dans des disciplines première ! –, et le directeur général de compromette les réformes en cours. Elle en 1998, une procédure de réexamen des comme la gynécologie-obstétrique et l’AP-HP, Antoine Durrleman, un proche assure que depuis la généralisation du Jean-Michel Bezat Des sans-papiers « européens » manifestent à Paris

ILS AVAIENT choisi Paris pour de leurs membres qui résident en répété à coups de slogans comme le symbole, mais c’est au nom des France. « Nous sommes tous des enfants sans-papiers de toute la commu- Outre les représentants du PCF, d’immigrés », « Breaking the walls nauté européenne qu’était orga- des Verts, de Lutte ouvrière et de of the fortress Europe » ou « Des- nisée une manifestation « pour les la Ligue communiste révolution- cas-par-cas-on-n’en-veut-pas, des droits et les libertés », samedi naire (Arlette Laguiller et Alain papiers pour-tous ! ». Tous protes- 27 mars. Certains se félicitaient Krivine défilaient en tête du cor- taient « contre la loi Chevène- d’être nombreux « quand c’est tège, et plus loin le député, Verts, ment », s’exprimant non seule- plutôt la guerre qui mobilise du Noël Mamère et le professeur ment au nom des 63 000 sans- monde ». Léon Schwartzenberg), cin- papiers dont les demandes de Défilant de la place d’Italie à quante-deux collectifs de pro- régularisation ont été rejetées, Montparnasse, ils étaient environ vince s’étaient déplacés. mais aussi des 80 000 personnes 9 000 selon les organisateurs, régularisées dont « les problèmes 4 200 selon la police, à avoir RISQUE D’USURE sont remis à demain ». Pour Sekou répondu à l’appel de la coordina- Etaient aussi présents les syndi- Diabaté, de la coordination natio- tion nationale française des sans- cats CGT, SUD, FSU et plus dis- nale des sans-papiers, « le mouve- papiers. Et ils auraient été bien crètement la CFDT, ou encore le ment né en France risquait de plus, faisait-on savoir dans le cor- MRAP, la Ligue des droits de s’user. D’où la nécessité de tège, si un train spécial de sans- l’homme, AC, Droits Devant !, l’étendre dans d’autres pays où les papiers venus d’Italie n’avait été Ras-l’front et Act up. Les repré- collectifs sont encore embryon- arrêté à Menton, sur ordre du sentants de la fédération anar- naires. » ministère français de l’intérieur. chiste, eux, brandissaient leurs Hors du trajet suivi par le cor- Beppe Caccia, conseiller (Verts) à drapeaux noirs pour exprimer tège qui a défilé sans incidents, la mairie de Venise, était venu leur « refus de défiler avec les environ cinq cents manifestants dénoncer cette décision du gou- zozos qui sont en tête, ces futurs ont occupé les locaux d’Air vernement français que d’autres députés européens du PC, des Verts France, sur l’esplanade des Inva- qualifiaient de « violation des ou, pire, du PS ». lides, vers 17 heures, avant d’être accords de Schengen ». Les autres « Des papiers tout de suite pour évacués par les forces de l’ordre. collectifs européens étaient tout le monde » : tel était le thème représentés en majorité par ceux central de la manifestation, Marion Van Renterghem LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

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10 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 SOCIÉTÉ

Monique Vuaillat, secrétaire générale du SNES Des paysans s’inquiètent des effets « Que l’on remette tout à plat » des lignes à haute tension sur leur bétail Les scientifiques sont divisés sur le lien pour reprendre le dialogue Le congrès du Syndicat national des enseignements de succession à la tête de la Fédération syndicale unitaire entre les pathologies observées et la présence des installations second degré (SNES) s’ouvre, lundi 29 mars, à Lille, dans (FSU), dont le SNES est la principale composante. La un climat complexe dominé par le conflit avec Claude stratégie suivie par Monique Vuaillat, secrétaire géné- d’EDF dans l’environnement des élevages Allègre sur la réforme des lycées et par la question de la rale depuis 1984, sera aussi au cœur des débats. VACHES atteintes de mammite, de plus en plus de plaintes concer- 26 mars, à l’Assemblée nationale « Le congrès du SNES s’ouvre par les propos provocateurs du mi- en est très éloignée. Nous ne pou- avortements spontanés sans raison nant des animaux de ferme vivant posent la question des effets sur la dans une période marquée par nistre. Ce faisant, il a fait barrage à vons accepter que les deux heures apparente, veaux malades de diar- sous les lignes à haute tension, tou- santé humaine. Le docteur Lau- un affrontement permanent un débat solide et sérieux. d’aide aux élèves se traduisent par rhées inexpliquées, truies stériles chés par des pathologies frustes rence Bonhomme-Faivre, chef de avec le ministre de l’éducation – La stratégie du SNES a pu ap- une diminution des horaires pour ou porcs cannibales : depuis six inexpliquées », constate le profes- service à l’hôpital Paul-Brousse de nationale. Dans quelles condi- paraître flottante : certains adhé- tous. Ce choix résulte d’une volonté ans, la Confédération paysanne, le seur Gilbert Mouthon, responsable Villejuif (Val-de-Marne), a ainsi tions allez-vous ouvrir ses tra- rents vous ont reproché une de procéder à moyens constants. deuxième syndicat agricole, reçoit du laboratoire de physique et rendu publique une enquête vaux ? valse-hésitation avec Claude Al- – Claude Allègre vous reproche des dossiers d’agriculteurs affir- chimie biologiques et médicales de comparant les réactions d’un – Nous abordons ce congrès dans lègre, tandis que d’autres ont de demander “toujours plus” alors mant que leurs élevages sont en l’Ecole nationale vétérinaire de échantillon de treize personnes ex- un état d’esprit conquérant après le stigmatisé votre alliance avec les que les résultats escomptés ne difficulté à la suite de l’installation Maisons-Alfort, et expert vétéri- posées huit heures par jour à des succès de la grève du 15 mars et de conservateurs du Syndicat natio- sont pas à la hauteur... d’une ligne haute tension. Les naire judiciaire. De nombreuses champs électromagnétiques et la manifestation du 20 mars où un nal des lycées et collèges – Ce ministre ferait bien de pro- alertes viennent d’exploitations du études de recherche expérimentale d’une population témoin. L’étude enseignant du second degré sur (Snalc)... céder à une évaluation sérieuse du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine, du sur l’animal ont montré que ces a montré pour la population expo- cinq était à Paris pour exprimer des – Nous avons été confrontés à un système éducatif. Il y a dix ans, Nord, de la Corrèze et de la lignes, dont les ondes se réper- sée « une augmentation significative refus, des attentes, mais aussi l’exi- réel désarroi provoqué par le choix 250 000 jeunes sortaient sans quali- Manche. cutent à l’intérieur des corps, de l’intensité de troubles neurovégé- gence d’être davantage entendu du du ministre de se conduire en pa- fication ; aujourd’hui, il en reste Serge Provost, éleveur d’un avaient des effets sur le métabo- tatifs (asthénie physique et psy- ministre et du gouvernement. tron de choc, avec tous les stig- 56 000. C’est encore trop et il faut, troupeau de soixante vaches dans lisme : déficit immunitaire, carence chique, tendance dépressive, fatigue – Cette grève et cette manifes- mates des stratégies patronales : di- sans attendre le lycée, s’attaquer à la Manche, est de ceux-là. Dès la en fer, déminéralisation, perturba- intense) ainsi qu’une baisse signifi- tation n’affichaient-elles pas des viser, discréditer la profession et cette question essentielle. Ce mi- mise sous tension d’une double tions neurologiques, sécrétion de cative des lymphocytes totaux [im- positions et des objectifs contra- son organisation syndicale la plus nistre ferait bien de prendre en ligne de 400 000 volts au-dessus de la mélatonine amoindrie. pliqués dans les défenses immuni- dictoires ? représentative. Nous avons sans compte l’effort des personnels qui son exploitation à l’hiver 1989, ac- taires] ». 500 000 personnes vivent – L’objectif est clair : nous vou- doute mésestimé le discrédit de ce ont permis à 68 % d’une classe cuse-t-il, ses vaches ont multiplié COULOIR DE SÉCURITÉ sous les quelque 46 000 kilomètres lons une autre politique scolaire. La ministre auprès de la masse de la d’âge, au lieu de 30 % autrefois, les indurations de mamelle et les Le ministère de l’agriculture de lignes à haute tension réparties question de la démocratisation du profession. La stratégie qui a d’atteindre le niveau du baccalau- œdèmes l’hiver, les avortements prend l’affaire au sérieux. A la suite sur le territoire. système éducatif se pose dans un consisté à émettre et à défendre réat. Ils ont accueilli beaucoup l’été, tandis que les veaux tom- d’une mission reconnaissant « une « Plus d’une publication sur deux contexte différent de celui des an- d’élèves, mais les gouvernements baient comme des mouches. Soup- grande sensibilité des élevages » constate un lien entre ces lignes et nées 80. Elle se heurte aux inégali- ont toujours cherché à assurer cette çonnant fortement les lignes qui sous les lignes à haute tension, le certains symptômes et maladies tés sociales et culturelles crois- « Le bilan de toutes massification au moindre coût. surplombent ses parcelles, l’exploi- cabinet de Jean Glavany devrait graves chez l’enfant, l’homme et les santes dans une société qui, en – La FSU n’a pas toujours don- tant décide de condamner la moi- installer prochainement un groupe animaux. Est-ce toujours un pro- certains endroits, se déstructure et les réformes, né l’impression d’être sur la tié de ses soixante hectares les plus de travail chargé de mettre au blème de recherche ou plutôt une se restructure sur d’autres règles même ligne que vous. Comment exposés. Mais en 1996, sous la pro- point des mesures réglementant la question de santé publique ? », s’in- que celles qui sont enseignées dans y compris celle expliquez-vous cette différence tection des gendarmes, EDF ins- localisation et l’installation des éle- terroge Roger Santini, maître de l’école républicaine. L’école doit d’appréciation ? talle une deuxième ligne. Depuis, vages. De son côté, EDF tente de conférence en bioenvironnement prendre en compte cette situation du collège de – La stratégie de division du mi- l’affaire est en cours d’examen de- faire face aux plaintes en minimi- électromagnétique à l’Institut na- nouvelle mais ne peut pas le faire nistre a en partie porté ses fruits vant la cour d’appel de Caen, où sant leur impact. « La question est tional de sciences appliquées de seule... François Bayrou, c’est entre le premier et le second degré. Serge Provost a porté plainte posée depuis vingt ans. Les éléments . Il préconise la création d’un – Chacun s’accorde sur ce Dans le débat sur les transforma- contre EDF. « Vous savez, quand on de recherche les plus récents sont couloir de sécurité interdisant de constat... une année en moins tions de l’école se retrouvent les s’est fait traiter d’incompétent, c’est plutôt rassurants », assure Jacques construire dans un périmètre de – Non, tout le monde n’est pas différences de culture. Le second une question d’honneur ! », assure Lambroso, responsable du service 200 mètres autour des lignes et la d’accord. Ce gouvernement s’ac- pour les élèves » degré reste très attaché aux l’éleveur, qui a créé l’Association médical d’EDF et expert français surveillance des populations expo- commode du blocage de la démo- connaissances, aux programmes. nationale des animaux sous ten- sur les basses fréquences auprès de sées. Des mesures également re- cratisation, des injustices sociales, Dans le premier degré, les pro- sion. D’autres n’ont pas eu le la Commission européenne. La di- commandées par la Commission du chômage grandissant, des zones nos propositions n’a parfois pas été blèmes d’enseignement se posent temps d’attendre et ont déposé rection générale de la santé se re- européenne et reprises par Mi- déshéritées. Sa politique scolaire comprise parce que l’hostilité aux différemment. Nous avons eu aussi leur bilan. tranche derrière les divergences chèle Rivasi, députée (PS) de la est en faux-semblants. Il laisse en- choix et à la méthode du ministre un débat sur la façon de se posi- Les pathologies que connaî- scientifiques. Drôme, qui va déposer une propo- tendre que l’inégalité scolaire pro- est allée grandissant. tionner face à un gouvernement de traient ces élevages ne sont pas in- Pourtant de nouvelles études sition de loi dans ce sens. vient des contenus et des enseigne- – Etait-ce une bonne raison gauche. L’expérience des années 80 connues des chercheurs. «Nous épidémiologiques présentées lors ments. Et il en profite pour réduire pour vous allier à des organisa- nous a appris qu’il fallait exercer voyons arriver devant les tribunaux d’un colloque organisé, vendredi Sylvia Zappi les exigences et diminuer le temps tions comme le Snalc et la Confé- des pressions importantes. Au- scolaire en prenant le risque que les dération nationale générale au- jourd’hui, nous nous employons à élèves les plus déshérités soient les tonome (CNGA), au risque de construire une initiative commune premières victimes. susciter le désarroi de vos adhé- au troisième trimestre. » En dressant le bilan de toutes rents ? – La FSU a lancé un appel au les réformes, y compris celle du col- – Si tel avait été le cas, la mani- premier ministre. Quelles se- lège de François Bayrou, on s’aper- festation du 20 mars n’aurait pas raient les conditions d’une re- çoit que les diminutions d’horaires attiré autant de monde. Pour cer- prise du dialogue ? représentent l’équivalent d’une an- tains de nos collègues, il fallait – Que l’on remette tout à plat. née de formation en moins pour les tourner le dos à ce ministère et Nous sommes des professionnels élèves. Ce n’est pas un progrès. Il même demander sa démission. Ce de l’éducation. Si l’école relève bien devrait y avoir une vision commune mot d’ordre ne peut pas être repris d’un choix de société, pourquoi sur ces valeurs-là avant d’en tirer par une organisation syndicale. faudrait-il que seule la voix des pa- toutes les conséquences pour l’or- Notre responsabilité est de re- rents et des élèves soit entendue et ganisation des enseignements, mettre en cause le statu quo pour que celle des enseignants et des l’évolution du métier et l’améliora- obtenir des modifications. Il est personnels soit discréditée ? tion des conditions pédagogiques... donc impossible de déserter le ter- – Comptez-vous rester à la tête – Ce débat semble occulté par rain de la discussion. Mais notre dé- du SNES ou serez-vous candidate la constitution d’un “front des an- saccord reste profond avec le Snalc au poste de secrétaire générale ti-Allègre” qualifiés par le mi- – lorsqu’il continue à émettre des de la FSU ? nistre de “révolutionnaires du sta- réserves sur le collège pour tous – Pour le SNES, comme pour la tu quo”. Comment le SNES notamment. FSU, la question n’est pas celle d’un entend-il dépasser cet affronte- – N’êtes-vous pas victime de ou d’une secrétaire général(e), mais ment ? vos hésitations à l’égard de la ré- celle d’un collectif. Nous en dis- – C’est vrai, les adhérents sont forme des lycées ? cuterons lors du congrès. La relève traversés par des contradictions. Ils – Nous avions formulé des pro- se prépare. Le SNES a proposé la s’interrogent sur la finalité du ser- positions sur les filières, les séries, formule d’un secrétariat général vice public, sur leur rôle. Il est re- les programmes, l’amélioration des collectif dans lequel il sera présent. grettable que le gouvernement ait conditions d’enseignement, l’aide pris la responsabilité, depuis deux individualisée aux élèves et les tra- Propos recueillis par ans, d’ouvrir un conflit entretenu vaux pluridisciplinaires. La réforme Michel Delberghe Quand des lycéens du « 93 » rencontrent ceux du Quartier latin L’IDÉE était généreuse, quoiqu’un peu uto- et les arbres fruitiers de « Bartholdi ». « Finale- pique : pousser au dialogue deux extrêmes du ment, ont-ils convenu, on est mieux chez nous. » monde scolaire. D’un côté, des élèves du lycée Au sous-sol, dans le local de théâtre, les Parisiens d’enseignement professionnel Bartholdi, à Saint- étaient une grosse vingtaine, les banlieusards à Denis, établissement réputé « très difficile ». De peine plus. La bonne volonté ne manquait pas, en l’autre, ceux du lycée Montaigne, maison de pres- particulier chez les filles, mais le débat s’est vite tige du Quartier latin à Paris. Objectif, selon Nico- embourbé. La sono était défaillante et les bavards las Voisin, professeur à « Bartholdi » et dirigeant de étaient nombreux. Dans les rangs visiteurs, quel- SOS-Racisme : lutter contre le « repli sur soi », la ques garçons jouaient les sauvageons du fond de « logique de ghetto ». classe, pas bien méchants, mais pour le moins in- Dans la matinée du vendredi 26 mars, ceux de différents. Saint-Denis se sont d’abord réunis pour préparer le rendez-vous de l’après-midi. « Qu’attendez-vous de « COMME S’IL EXISTAIT UNE FRONTIÈRE » cette rencontre ? », a demandé M. Voisin. « Montrer Dans ce tumulte, il fallut donc tendre l’oreille qu’on n’est pas des sauvages », a répondu Adim, qui pour grappiller quelques vérités sur ces « deux jeu- rêve de devenir policier. Puis la discussion a dévié nesses ». « Entre nous, c’est comme s’il existait une sur la violence, le racisme et la réputation de leur frontière, et plein de préjugés », a regretté Félicia département. « Le 93, a résumé Jonathan sans être (Montaigne). « Si on ne vous appréciait pas, on ne vraiment contredit, c’est un carton où l’on met serait pas ici », a positivé une jeune dionysienne. Il toutes les crevures qui se bouffent ensemble. » Alors fut bientôt question de racisme, de peur, de vio- « M’sieur Voisin » est revenu au sujet du jour : lence et des « médias qui manipulent tout » « Comment imaginez-vous ce lycée parisien ? » Et la (Anaelle, Montaigne). réponse est tombée, républicaine : « Au-dessus de Entre les deux groupes, le fossé est pourtant res- la porte, il doit y avoir l’inscription “Liberté, Égalité, té creusé. Certains Parisiens, déçus, ont préféré Fraternité”. Ici, c’est pas marqué. » s’éclipser. Des invités, impatients, ont commencé à A « Montaigne » non plus, en fait. Mais les visi- se plaindre (« On est en train de s’endormir »). Mais teurs, arrivés en début d’après-midi, ne s’en sont un noyau d’optimistes a promis une œuvre pas aperçus, trop occupés qu’ils étaient à découvrir commune : le 15 avril, ils réaliseront un film sur leur les lieux. « C’est Space Montaigne », s’est amusé jumelage. Ce jour-là, les garçons de « Montaigne » l’un d’eux, en référence à une attraction d’Euro pourraient même participer au tournoi de foot or- Disney. Tous s’étonnaient de découvrir un « ba- ganisé à « Bartholdi ». Pari gagné ? hut » en triste état : façade noirâtre, graffitis ; rien de comparable avec les couloirs blancs, les pelouses Philippe Broussard LeMonde Job: WMQ3003--0011-0 WAS LMQ3003-11 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:06 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0355 Lcp: 700 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 Chamonix veut se libérer des poids lourds La catastrophe du tunnel du Mont-Blanc était prévisible, selon la municipalité et des associations, qui dénoncent la croissance exponentielle de la circulation. Elles réclament une alternative ferroviaire pour le transport des marchandises entre la France et l’Italie

CHAMONIX « L’avalanche, bien qu’historique, apaisants. Alors que, annuellement, vité assure seule. « Autoroutes et coût serait de 15 à 20 milliards de existante afin d’irriguer la vallée où, de notre envoyé spécial avait pu être imputée aux redoutables 766 000 camions s’engouffrent dans Tunnel du Mont-Blanc, dont l’Etat est francs (2,29 à 3,05 milliards d’eu- l’été, 35 000 véhicules circulent C’est une sorte de saison en enfer caprices de la nature et pour l’incen- le tunnel, M. Charlet, quarante-cinq le principal actionnaire, réalise un ros). « Depuis 1991, au moment où il chaque jour. Car si elle craint de que subissent, impuissants, les ha- die, sans incriminer la loi des séries, ans, élu à la mairie en 1983, a redou- chiffre d’affaires de 700 millions de était question de doubler le tunnel, perdre son âme, Chamonix a aussi bitants de la vallée de Chamonix on s’était dit que ça pouvait arriver blé d’indignation en 1998 « lorsque francs par an et dégage 100 millions nous le dénonçons comme un piège. une image à défendre. qui, en moins de deux mois, en sont partout, soupire Michel Charlet, Bruxelles a sorti un rapport » annon- de bénéfices. Certes, le maximum souligne Georges Unia, quarante- Longtemps, « Cham’ », somp- à leur troisième catastrophe. Le maire (divers droite) de Chamonix. çant que le trafic routier entre la semble avoir été fait pour renforcer la cinq ans, guide de haute montagne tueuse princesse des neiges, a vécu 9 février, une énorme avalanche Mais la catastrophe du tunnel, c’est France et l’Italie allait doubler entre sécurité, mais on a bien vu que cela et président de l’ARSMB qui sinon au- dessus de ses moyens, du avait emporté huit chalets et tué autre chose, qui n’a rien à voir avec la 1996 et 2010. « Avec l’ouverture des ne suffisait pas », s’emporte le maire compte 1 500 adhérents sur moins au-dessus de la moyenne du douze personnes entre Montroc et fatalité. On l’a toujours redoutée en se pays de l’Est, ces prévisions étaient qui réclame désormais « l’interdic- 10 000 habitants. Mais il faut aussi commun des communes. Ceux qui Le Tour, marquant le paroxysme disant “pour l’instant, ça va” et en crédibles. Et là, on a pété les tion définitive du trafic des poids réaliser que, depuis six ans, on a dé- ont 4 807 mètres de mont Blanc d’une semaine d’alerte et d’angoisse rentrant la tête dans les épaules. » plombs. » À l’occasion de la journée lourds sous le tunnel ». nombré 25 morts et 250 blessés dans (« et qui en sont fiers », comme écri- comme on n’en avait pas vécu ici sans voitures, le maire, bravant la Au nom du « plus jamais ça ! », il des accidents de poids lourds surve- vait Prévert) ont quelque raison de depuis des décennies. L’INVASION DES CAMIONS légalité, a organisé une journée sans rejoint ainsi la position de l’Associa- nus sur les 17 km de pente menant au se sentir en apesanteur. Six jours plus tard, le 15, un incen- De fait, depuis 1990, la municipa- camions en bloquant leur accès au tion pour le respect du site du tunnel et atteignant par endroit die spectaculaire, mais non meur- lité alerte les pouvoirs publics et, tunnel avec des véhicules munici- Mont-Blanc (ARSMB), qui bataille 7%!» UNE RÉFLEXION S’IMPOSE trier, dévorait tout un pâté de mai- cette année-là, François Mitterrand, paux. depuis sept ans contre l’invasion Conscients que le tunnel n’est pas L’altitude génère des attitudes, sons en plein cœur de la ville, en visite à Chamonix, avait paru Voilà un mois, par un vote, le des camions et réclame le perce- le seul responsable de tous les glis- une certaine forme de snobisme. anéantissant un petit musée et la prendre conscience de la réalité conseil municipal a réclamé, sym- ment d’un tunnel ferroviaire percé sements survenus sur le site – «su- Même si, des Praz aux Bossons, le salle des fêtes, lieu de mémoire local alarmante – sur le plan des nui- boliquement, 5 % des recettes du plus bas dans la vallée, destiné au réquipé, urbanisé, parasité » –, les pull jacquard et les godillots ferrés où, depuis les années 20, toutes les sances et des risques – décrite, sur tunnel pour aider au financement ferroutage (les camions sur les wa- militants de l’association reven- d’antan ont été troqués contre des familles chamoniardes avaient en- place, par le maire. Les actes n’ont du centre de secours (13 profession- gons) ou au transport combiné, diquent aussi la création d’un tram- anoraks multicolores et des chaus- grangé des souvenirs d’arbres de pas suivi des propos présidentiels nels, 130 volontaires) que la collecti- entre Le Fayet et Morgex, dont le way sur la ligne de chemin de fer sures en Gore-Tex, la singularité du Noël ou de bals du 14 juillet. microclimat chamoniard perdure et Un sentiment sourd de malédic- la fascination reste forte. Il suffit de tion commence à s’insinuer dans s’être une fois arraché en téléphé- certains esprits, et la neige lourde Quarante morts, selon les dernières estimations rique de l’ombre oppressante des qui, depuis samedi 26 mars, nappe conifères et d’avoir brutalement été le paysage n’est sans doute que le CHAMONIX cupants de la quarantaine de véhicules pris au bobine, un autre de pneumatiques et quelque saisi par l’éblouissement divin de la manteau des apparences : comme de notre envoyé spécial piège ont été anéantis, et on imagine l’extrême 12 mètres cubes de carburant contenus dans les Vallée blanche pour comprendre en témoignait la foule massée, ce Lionel Jospin, premier ministre, devait se difficulté que rencontreront les spécialistes de la réservoirs – a rapidement amplifié la destructrice l’ivresse absolue de la haute mon- jour-là, autour des deux cents pom- rendre, lundi 29 mars, à Chamonix pour rendre police scientifique pour se livrer à un indispen- puissance calorifique. tagne, cette autre planète, avec ses piers volontaires ou bénévoles, lors hommage aux victimes de la catastrophe. Le délai sable travail d’identification. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’inté- valeurs mythiques de pureté et d’in- des obsèques solennelles de l’adju- de plusieurs semaines avant la réouverture du Alors que les autorités n’ont cessé de revoir à la rieur, venu lui aussi sur place, a précisé que nocence. dant-chef Georges Tosello, terrassé tunnel envisagé par Jean-Claude Gayssot, mi- hausse le nombre des morts, aujourd’hui évalué à l’étude critique émanant du service départemen- Entre elles et la civilisation ultra- par un malaise cardiaque en tentant nistre de l’équipement et des transports, qui quarante, il faut se souvenir que, durant plus de tal des secours (Le Monde du 26 mars) s’inscrivait libérale et polluante du flux tendu et de secourir les automobilistes pié- s’était rendu sur les lieux dès la première nuit, 24 heures, les dirigeants de la société Autoroutes dans la préparation classique du schéma départe- des échanges artificiels, c’est peu gés par l’incendie souterrain, c’est mercredi 24 mars, était optimiste. C’est en mois et Tunnel du Mont-Blanc ont laissé croire qu’il mental d’analyse et de couverture des risques dire qu’il y a divorce, incompatibili- bien un deuil collectif qui est res- qu’il faudra compter. Le spectacle dantesque s’agissait d’un grave mais relativement banal ac- (SDACR). L’auteur de ce rapport, le lieutenant- té. Voilà aussi pourquoi le drame du senti à l’ombre du Mont-Blanc et de qu’ont découvert les sapeurs-pompiers en attei- cident, ayant fait quatre ou cinq victimes. Pour- colonel Jean-Guy Laurent, a confirmé les réserves tunnel qui impose une réflexion son tunnel tragique. Le fait qu’au- gnant le cœur du sinistre a dépassé l’imagination quoi cette rétention d’informations quant à l’am- qu’il avait émises et qui portaient sur« les diffi- profonde va peut-être accélérer la cun Chamoniard ne semble figurer des plus aguerris. pleur d’une catastrophe routière sans précédent ? cultés créées par le double sens de circulation, l’aé- redéfinition de la politique des parmi les victimes et que, contraire- Sur plusieurs centaines de mètres, c’est un Cette question reste en suspens comme beau- ration et le désenfumage incertains, la non-coordi- échanges transalpins. Elle sera ainsi ment à ce qui s’était produit à Vai- magma de carcasses tordues et noirâtres, de bé- coup d’autres. Sans préjuger de fautes humaines nation des services de secours français et italiens ». sans doute pionnière malgré elle son-la-Romaine, un élan de solida- ton éclaté et de corps calcinés qui émergeait de la ou techniques – l’enquête judiciaire s’efforcera de Plus grave, malgré les demandes réitérées des d’un grand chambardement, cette rité ne puisse ici concrètement fumée encore opaque. Un gradé décrivait « le bi- les débusquer –, il faut souligner que l’hécatombe spécialistes du feu, aucun exercice de secours ville de tous les frissons qui ne vou- s’exprimer vis-à-vis des victimes tume réduit en poussière qui donne l’impression de du Mont-Blanc n’est due qu’à l’incendie d’un n’aurait pu être réalisé sous le tunnel au cours de drait plus être celle de tous les dan- d’une tragédie à huis clos et presque rouler sur une piste ». poids lourd chargé de matières « ordinaires » (fa- l’année 1998. gers. abstraite n’exclut ni la compassion Soumis pendant cinquante heures à une tem- rine et margarine), même si la propagation du feu ni la colère. pérature de plusieurs centaines de degrés, les oc- aux autres véhicules – un camion de papier en R. B. Robert Belleret LeMonde Job: WMQ3003--0012-0 WAS LMQ3003-12 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0356 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 HORIZONS PORTRAIT

NCORE aujour- acteur décédé était talonné, voire d’hui, il fait rare- parfois précédé par celui de ment dix pas dans M. Lang. « Que voulez-vous ?, sou- la rue sans que rit Mme Lang, nous avions un réseau quelques jeunes solide parmi les artistes bien avant gens ne l’arrêtent. d’arriver au ministère. Nous l’avons « Eh, Jack ! » Mo- gardé après en être partis. » E nique Lang, qui Car les détracteurs de Jack Lang s’est depuis long- oublient bien souvent que l’en- temps lassée de cette complicité tregent de l’ancien ministre ne affichée par des inconnus, conti- s’est pas seulement construit dans nue généralement son chemin. l’euphorie du 10 mai 1981 mais Mais « Jack » s’arrête. Des garçons tient aussi à ces trente-cinq années qui se rêvent artistes montrent passées à entretenir des réseaux et alors un croquis ; d’autres récla- à susciter des talents. Ses amitiés ment un conseil ou proposent une dans les milieux artistiques ? Elles invitation à un « truc post-techno ». « Jack », lui, distribue son numéro de téléphone : « Celui-là est à l’As- « Ne dites jamais semblée, ce deuxième est à Blois et ce troisième à mon bureau privé. » que nous ne sommes La gestion d’une telle popularité est un véritable métier. pas là, répondez à Ce succès ne s’est jamais démen- ti depuis quinze ans, et le passage toutes les demandes, des générations n’y a rien changé. Rares sont ceux qui savent qu’il n’enterrez préside aujourd’hui la commission des affaires étrangères de l’Assem- aucun courrier ! » blée nationale. Mais, plus de cinq ans après avoir quitté le gouverne- ment, c’est lui que l’on cite d’abord datent souvent de ses débuts, lors- dans les ministres ayant marqué, qu’il lança à Nancy, en 1963, le plus ces dernières années, la vie poli- incroyable festival de théâtre de tique française. Son propre lyrisme l’époque. Une fête insensée, un ne lui a jamais nui, les caricatures happening permanent, réunissant ne l’ont jamais tué. Même en mars cinquante troupes du monde en- 1993, quand plus des trois quarts tier et tout ce qui compta ensuite des 275 députés de la gauche, dont en matière de mise en scène ou de Lionel Jospin lui-même, se retrou- chorégraphie : Patrice Chéreau, vèrent laminés par une vague élec- Bob Wilson, Pina Bausch ou Jerzy

torale, confondant pêle-mêle dans POUR « LONDEAU GÉRARD LE MONDE » Grotowski. le même opprobre corruption, Depuis, il n’a jamais renoncé « gauche caviar » et tout ce qui aux méthodes employées à ses portait une étiquette socialiste, débuts : gestion intelligente des c’est encore lui, le symbole du mit- amitiés et gros investissement per- terrandisme, qui a survécu. Il s’est sonnel et famillial. A ses collabora- ainsi retrouvé, parmi les 67 resca- teurs, l’ancien ministre de la pés, tranquillement réélu à l’As- culture a toujours donné pour semblée, avant d’être invalidé par Jack Lang, une popularité consigne de ne négliger rien ni le Conseil constitutionnel, sous la personne : « Ne dites jamais que présidence de Robert Badinter – ô nous ne sommes pas là, répondez à rage ! –, pour dépassement du pla- toutes les demandes, n’enterrez au- fond de dépenses autorisé. cun courrier ! » Pour sa part, il a Depuis, pourtant, cette popula- des idées sur tout, des rêves de dé- rité ne lui sert à rien d’autre qu’à filés grandioses pour l’anniversaire surfer sur les sondages, et sa for- de la chute du mur de Berlin, des midable image n’a toujours pas en quête d’emploi projets pour améliorer l’école ou trouvé d’emploi. Ministre, pré- l’urbanisme, une liste d’amis sident de l’Unesco, ambassadeur, alors, je connais mes limites. » A parmi les caciques, quand lui se ré- quelque chose. Il faut maintenant comédiens pour aller dire en rien de ce à quoi il aurait pu pré- Ministre, François Hollande, qui paraît déci- serve le droit d’incarner une ère laisser la place à d’autres. » France quelques vers de poésie. Il tendre ne lui a été donné. Pis, ses dément n’avoir aucune envie d’y nouvelle, voilà l’affront insuppor- Laisser la place... C’est parce écrit, commande des notes, en adversaires continuent de le traiter directeur aller, il promet de donner sa ré- table. Et puis, cette allusion à l’âge qu’il garde en mémoire cette hu- rédige lui-même et les envoie par le mépris : « Jack Lang ? Pffuit, ponse définitive dès la fin du mois paraît insoutenable : le premier miliation que Jack Lang se voit, partout : au chancelier allemand ce ne sont que des paillettes ! » Des général de janvier. A Lionel Jospin, il ré- ministre, né en 1937, n’a-t-il pas deux ans plus tard, mener la cam- Gerhard Schröder comme à Lionel paillettes ? L’attaque l’exaspère. clame le soutien de tous les grands deux ans de plus que lui ? pagne européenne. Ecarté par Jospin. Mitterrand s’agaçait par- « Croyez-vous que j’ai pu acquérir de l’Unesco, ministres de son gouvernement au Il n’est donc pas besoin d’at- M. Hollande, il se venge en affi- fois de cette extraordinaire bouli- ce capital de popularité en faisant sein d’un « comité d’action ». Il tendre le dessert pour que quel- chant une bienveillance appuyée mie : « Monique, dites-lui d’arrêter seulement des risettes ? » La ré- ambassadeur, imagine déjà Martine Aubry décli- ques vérités soient échangées à la pour la liste de Robert Hue, avec de m’envoyer sans cesse ses re- plique est plus sincère qu’il y nant les bienfaits de l’Europe en volée entre les deux hommes. lequel il prend un fort discret petit commandations. » « Monique » paraît. Car s’il est d’abord un per- chef de file termes de protection sociale, Elisa- « Eléphant ?, a sursauté M. Lang, déjeuner des plus parisiens, au Ca- Lang, qui sait pertinemment qu’un sonnage médiatique, cette superfi- beth Guigou évoquant la justice, mais c’est toi qui as été un super- fé de Flore, le 23 mars. Las ! le len- des secrets de la réussite de son cialité apparente ne rend pas des socialistes Dominique Strauss-Kahn l’euro. éléphant ! Et même le premier demain, l’OTAN frappe la Serbie ; mari consiste justement « à ne ja- compte de la réalité des efforts ac- Puis il lâche une phrase. Ce n’est d’entre eux, quand tu étais à la tête M. Lang approuve, M. Hue mais lâcher », à « rendre l’impos- complis pour ne pas être distancé. aux élections qu’une allusion, mais elle est faite du parti ! » Le premier ministre condamne, fin des clins d’œil. sible possible », s’est bien gardée de Le costume noir est d’une coupe à dessein. « Bien sûr, explique sourcille à peine. Il a décidé de Une telle ténacité suscite, c’est transmettre le reproche. moderne et élégante, la chemise européennes, M. Lang, tout cela suppose que l’on n’offrir que des arguments ration- selon, l’admiration ou l’agace- Vichy souligne la jeunesse de l’al- assume l’héritage... » nels et politiques face à la décep- ment. En dehors de Valéry Giscard UJOURD’HUI encore, l’im- lure, mais les ongles sont cruelle- aucun Depuis que M. Jospin a réclamé tion intime, affective, de l’évincé. d’Estaing, qui continua pendant pétrant n’a modifié en rien En 1992, M. Lang avait succédé au plus de quinze ans à croire qu’il A ment rongés. Lorsque, le 27 août le « droit d’inventaire » sur les an- sa méthode de harcèle- 1998, M. Jospin a évoqué avec lui des rôles qu’il nées Mitterrand, les relations entre ministère de l’éducation nationale pourrait encore redevenir pré- ment. Il téléphone lui-même beau- une possible candidature en tête ce premier ministre s’émancipant à un Lionel Jospin qui allait bientôt sident, le milieu politique a rare- coup, répond à mille petit mots et, de la liste socialiste aux euro- convoitait de la tutelle de l’ancien président entamer sa traversée du désert. Se ment connu un responsable aussi s’il n’est plus ministre, continue péennes, M. Lang s’est bien gardé socialiste et celui qui s’en réclame pourrait-il qu’il prenne plaisir à ce persévérant. Le premier successeur d’être reçu officiellement à l’étran- de se prononcer. S’exiler à Stras- ne lui a été bec et ongles ont pris les allures renversement des situations ? Il de Jack Lang au ministère de la ger comme s’il l’était resté. Lors- bourg et à Bruxelles ? Chez les d’une discussion de notaires. «In- n’y fait pas une allusion. culture, en 1993, en sait quelque qu’il fallut trouver un successeur à Lang, où l’on discute toujours en donné. Reste ventaire », « héritage », « solde des chose. Pendant deux ans, au sein Giorgio Strehler à la tête du Picco- famille des décisions importantes comptes du passé », « filiation », L balaye aussi d’un revers de du gouvernement Balladur, lo Teatro de Milan, c’est lui qui fut dans la carrière du père, Monique à Jack Lang « reniement », sont devenus les main la rumeur que relaient Jacques Toubon vécut un enfer. sollicité. Il connaît personnelle- I « Grâce à Lise, la partie sera co- et « les filles », Caroline et Valérie, termes d’un conflit qui perdure depuis des mois des socialistes ment une demi-douzaine de nou- ont esquissé une légère grimace. un étonnant sourdement. Mais en juillet 1997, sur des « affaires » qui pourraient riace », avait-on pourtant juré à veaux ministres britanniques et al- Mais l’idée a fait son chemin. «Je c’est M. Jospin qui a pris l’avan- toucher l’ancien ministre et dont l’époque, au RPR, en rappelant lemands, une grande part de l’élite ne me sens à l’aise que dans l’ac- capital tage en résumant la déchirure d’un personne n’a encore apporté le que l’épouse du nouveau ministre intellectuelle espagnole et presque tion », soupire M. Lang. Devenir seul mot : « Eléphant ». tout le personnel politique italien. tête de liste ne pouvait-il ouvrir de sympathie Cet été-là, la gauche est revenue Ne parle-t-il que l’anglais et l’alle- des perspectives ? Incarner une au pouvoir... sans Jack Lang. Il au- « Eléphant ?, a sursauté M. Lang, mand, ce qui est déjà beaucoup ? Il part du débat européen français ne qu’il gère rait espéré un ministère de pres- fait traduire ses discours en espa- pouvait-il permettre de prétendre tige, en adéquation avec sa renom- mais c’est toi qui as été un super-éléphant ! gnol, en italien ou en russe et «je ensuite à un véritable poste de res- avec mée et son goût du mouvement. me les mets en bouche », dit-il, dans ponsabilité ? La présidence du Par- Des dix ans qu’il a passés au minis- Et même le premier d’entre eux, la langue que, quelques minutes lement européen, voire un poste persévérance tère de la culture, ne dit-il pas en- auparavant, il ne possédait pas. de commissaire européen ? Sans core aujourd’hui qu’ils furent «le quand tu étais à la tête du parti ! » Ces attentions le servent : les uni- jamais réclamer quoi que ce soit ni plus beau moment de sa vie poli- versités européennes et latino- évoquer directement son cas per- tique » ? Et pourtant, le plus popu- Jack Lang à Lionel Jospin américaines se l’arrachent. «Je sonnel, M. Lang s’est donc plu à laire des socialistes se retrouve croule sous les titres de doctor ho- imaginer un avenir lui allant évincé du nouveau gouvernement, noris causa », s’amuse-t-il. comme un gant. « Il faudra réfor- jeté dans l’inventaire. moindre indice consistant. Jack de la culture est très introduite Lionel Jospin a dû parfois céder mer la Commission européenne. Ne En ce mois de juillet, lorsque Lang ne désarme pas pour autant. dans les milieux artistiques. Las ! devant tant de professionnalisme. choisir que quinze commissaires, M. Jospin reçoit M. Lang, chacun Il a déjà sur les lèvres une petite Les Toubon ont vite déchanté. Pas C’est donc à la demande de Jack dont un commissaire ayant en pressent donc que le déjeuner qui liste d’« éléphants » qui justement un colloque, pas un vernissage qui Lang qu’il a demandé à sa ministre charge l’éducation, la recherche et va suivre aura tout du règlement figurent dans le nouveau gouver- n’aient vu les Lang débarquer, de la culture, Catherine Trautman, la culture. Une sorte de commissaire de comptes. En arrivant à Mati- nement. « Chevènement ? Présent avoir un mot charmant pour cha- qui ne peut pourtant pas le souf- du futur. » Parmi ses rivaux socia- gnon, l’ancien ministre sait d’ail- depuis Epinay ! Et Guigou ? Quinze cun et une idée originale sur tout. frir, de mettre une partie de son listes, on a cru voir ressurgir le leurs déjà à quoi s’en tenir. La ans auprès de Mitterrand, à l’Elysée Au Festival de Cannes, en 1993, il administration au service du Prin- « ministère de l’intelligence » évo- presse, les faux amis, la rumeur puis au gouvernement ! Védrine ? fallut toute la diplomatie des orga- temps de la poésie, du 21 au qué avec lyrisme après la réélec- parisienne l’ont précisément ren- Même chose. » Lionel Jospin ré- nisateurs pour convaincre les Lang 26 mars et que l’ancien ministre a tion de François Mitterrand en seigné sur les raisons de sa dis- pond méthodiquement. M. Chevè- de renoncer à la table d’honneur. lui-même imaginé. Pour le reste, 1988. grâce : le premier ministre a tenu à nement est aussi là comme chef Curieusement, les cartons avaient François Hollande et le premier Se prenant peu à peu au jeu, renouveler, rajeunir son équipe en d’un des partis de la gauche plu- été échangés sur les tables, et les ministre ont vite compris que lui l’ancien ministre de la culture a évinçant les « éléphants », fidèles rielle, Mme Guigou est une des Toubon se retrouvaient un peu à offrir de mener la campagne euro- tracé les contours d’une campagne de François Mitterrand. «Elé- femmes les plus compétentes du l’écart dans la grande salle de gala péenne risquait de le remettre en comme il les aime : « Enthou- phant » ! C’est bien cette image in- PS, quant à M. Védrine, il est trop où avait lieu le dîner. selle plus largement qu’ils ne l’au- siaste », « ambitieuse », « tournée sultante que M. Lang n’admet tou- peu connu pour être encore asso- Philippe Douste-Blazy, qui a en- raient souhaité. M. Hollande s’est vers les jeunes », « inventive et fes- jours pas, deux ans après. Que cié à la mitterrandie finissante. Et suite hérité du poste dans le gou- donc décidé à y aller. Laissant Jack tive », « fédéraliste et prônant les celui avec lequel il a parfois dû ri- puis, dernier argument, impa- vernement Juppé, a lui aussi appris Lang avec ce qu’il appelle parfois Etats-Unis d’Europe ». Une cam- valiser dix années durant, pour ob- rable : « Tu as passé dix ans à la la rudesse du métier. Chaque « sa popularité inutilisée ». pagne à son image. « Je ne peux tenir un arbitrage du président culture, ton nom est associé pour communiqué saluant un prix litté- être bon que si j’y crois, s’excuse-t-il Mitterrand, le rejette maintenant longtemps à ce ministère, c’est déjà raire, chaque hommage à un grand Raphaëlle Bacqué LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

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14 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 HORIZONS-DÉBATS

Oui, il fallait intervenir au Kosovo par Nathalie Duclos ’ACTION armée enga- composantes de la fédération. Bien de l’OTAN ne peut-elle pas être naise par les autorités serbes n’a eu les autres républiques de la Yougo- tions quotidiennes devenaient une gée par l’OTAN contre la qu’il ne se soit pas vu reconnaître le appréciée comme une attaque d’un qu’un objectif : faire disparaître les slavie. véritable chronique annoncée d’un Serbie le 24 mars suscite nom de république, le Kosovo était pays qui n’aurait pas commis Albanais eux-mêmes, soit en les Les méthodes actuelles des auto- génocide. L donc bien, de facto, un Etat fédéré. d’agression. assimilant, soit en les éradiquant. Le rités serbes s’inscrivent donc dans L’obstination de Milosevic a donc une approbation mitigée des opinions publiques occiden- Mais la Constitution de 1974 rece- La comparaison établie entre les traitement qui leur a été réservé une continuité. Les dirigeants occi- fini par faire évoluer considérable- tales. Les Serbes, quant à eux, lait une profonde ambiguïté, source séparatismes de l’Ouest et celui du dépasse largement celui de leurs dentaux auraient tort de reprendre ment les analyses géostratégiques tentent de discréditer cette inter- des tensions actuelles. Bien Kosovo n’est pas plus recevable. Le velléités séparatistes. Presque tou- à leur compte l’analogie que les des Occidentaux. Durant tout le vention en rappelant que les sépa- qu’ayant de droit des prérogatives traitement réservé par les Etats jours considérés comme « terro- Serbes eux-mêmes tentent d’établir XXe siècle, la Serbie a été considérée ratistes en Irlande du Nord, au Pays semblables à celles des républiques ouest-européens aux revendica- ristes » par essence, ils ont été trai- entre le Kosovo et les séparatismes comme le pilier de la stabilité des basque et en Corse n’obtiennent de Bosnie, de Croatie, de Macé- tions irlandaises, corses ou basques tés comme tels, même en l’absence ouest-européens, les Etats démo- Balkans. Depuis un an, il apparaît pas le même soutien de la commu- doine, du Monténégro, de Serbie et a toujours consisté en un relatif de mouvement indépendantiste. cratiques n’étant pas à l’origine de bien que c’est l’absence de résolu- nauté internationale : il y aurait de Slovénie, nominalement le dosage entre répression et négocia- Les autorités serbes n’ont pas violations des droits de l’homme tion de la question du Kosovo qui donc deux poids deux mesures. La Kosovo n’était qu’une province tion. Dans ces conditions, obtenir hésité, dès les années 20, à bombar- aussi terribles que celles constatées est déstabilisatrice. presse souligne d’autre part que interne à la Serbie. quelques concessions des autorités der les villages albanais et à prati- au Kosovo. L’afflux massif de réfugiés koso- l’OTAN viole le droit international, Ce statut de république avait été anglaises, françaises ou espagnoles quer (déjà) une politique de la terre Aujourd’hui, tout comme hier, la vars vers la Macédoine, ces der- notamment parce qu’elle entre refusé pour des raisons complexes. n’apparaissait pas totalement brûlée. disproportion des forces est évi- nières semaines, recelait un risque ainsi en guerre contre un pays sou- Les Albanais ont été considérés seu- comme une gageure. De fait, Après une tentative infructueuse dente. Le bilan d’une année de supplémentaire de perturbation de verain, alors que sa charte ne pré- lement comme nationalité et non l’Irlande du Sud est devenue indé- de colonisation du Kosovo, entre conflit est terrible : plus de 2 000 la région, ce petit pays de 2 millions voit une action que dans le cas comme peuple constitutif, comme morts, civils pour la plupart, envi- d’habitants ayant une population à d’agression d’un pays par un autre. ce fut le cas pour les Bosniaques, les ron 350 000 réfugiés, sur une popu- 30 % albanaise. Avec ce pays, c’est Les deux arguments sont d’une Croates, les Macédoniens, les Mon- Peut-on véritablement nier qu’il y ait eu lation de moins de 2 millions de tous les Balkans qui risquaient de extrême fragilité et ne sauraient ténégrins, les Serbes et les Slovènes, personnes, des centaines de villages s’enfoncer dans la guerre. L’inter- entacher la légitimité de la décision étant donné qu’il existait un Etat agression de la Serbie envers le Kosovo, rayés de la carte, des prisonniers vention de l’OTAN arrive donc à de l’OTAN. Le rapprochement éta- albanais. Seuls les peuples constitu- politiques accusés après avoir subi point, alors que le Conseil de bli entre les séparatismes à l’Ouest tifs ont obtenu une république. quasi-Etat fédéré auquel il ne manquait d’horribles tortures. Le pouvoir sécurité de l’ONU l’aurait bloquée. et à l’Est est en effet injustifié et fal- Milosevic s’est alors fait fort d’inter- serbe poursuit ainsi un projet de En raison de la présence en son sein lacieux, tandis que l’analyse selon préter l’autonomie comme réver- que le nom de République ? purification ethnique qui a ses de pays non démocratiques comme laquelle l’attaque de l’OTAN est sible, afin de consolider son pouvoir racines au début de ce siècle. Aucun la Chine et la Russie, ce Conseil orientée contre un pays qui n’a pas et de mettre en œuvre son projet des Etats d’Europe de l’Ouest, manque de crédit pour mener à commis d’agression prête sérieuse- de réalisation d’une Grande Serbie. pendante en 1920 et la situation en les deux guerres, le pouvoir serbe a confronté à des revendications bien des missions de paix dans le ment à discussion. Au regard du coup de force subi Irlande du Nord a fait l’objet imaginé, en 1937, de déporter les séparatistes, n’a mis en œuvre des monde. Cette dernière affirmation par les institutions du Kosovo en d’accords nombreux, même si Albanais vers la Turquie, en prenant moyens aussi démesurés. La quête Il est donc bienvenu que l’OTAN méconnaît en effet les événements 1989, peut-on véritablement nier beaucoup n’ont pas été suivis exemple sur les autorités alle- de liberté des Kosovars est sans se substitue à l’ONU afin d’assurer survenus dans cette région en 1989. qu’il y ait eu agression de la Serbie d’effets et s’il a fallu attendre la fin mandes qui, elles, faisaient de commune mesure avec celle des la stabilité régionale et d’empêcher Avant cette date, le Kosovo jouis- envers le Kosovo, quasi-Etat fédéré des années 90 pour espérer voir se même avec les juifs ! Les Serbes séparatistes d’Europe de l’Ouest. un génocide. Le cynisme en diplo- sait, grâce à la Constitution de 1974, auquel il ne manquait que le nom mettre véritablement en place un étaient même prêts à payer les Il ne faisait aucun doute que matie conduit généralement à du statut d’« élément constitutif » de république ? Ce serait avaliser à plan de paix ; la Corse s’est vu autorités turques pour qu’elles Milosevic préparait une vaste offen- appliquer le principe selon lequel il de l’ex-Yougoslavie et, à ce titre, trop bon compte un état de fait et concéder un statut dérogatoire acceptent ce projet. sive destinée soit à faire fuir un vaut mieux préférer une injustice à disposait d’un Parlement, d’un gou- permettre que se pérennise une dans le cadre des lois de décentrali- Le lot quotidien des Albanais, maximum de Kosovars, afin de un désordre. L’exemple du Kosovo vernement, d’une cour de justice et violation flagrante du droit. Dans la sation de 1982 et le Pays basque est après la deuxième guerre mondiale modifier la balance ethnique du illustre bien ses limites, tant une d’un droit de veto sur les décisions mesure où la guerre en Croatie, devenu une communauté auto- et jusqu’à la chute du terrible Kosovo, soit à préparer une parti- injustice peut être source de fédérales, à l’égal de la Serbie. puis en Bosnie, a été considérée nome en 1975. ministre de l’intérieur Rankovic, en tion du Kosovo, en ne cédant désordres plus graves encore. Après la mort de Tito en 1980, les comme une offensive de la Serbie Il en va tout autrement pour les 1966, était d’être inquiétés par la qu’après avoir pris position sur des Albanais du Kosovo ont par deux contre des Etats souverains, il n’est Albanais du Kosovo, rattachés police politique, arrêtés et condam- zones stratégiques (celles qui fois présidé l’ex-Yougoslavie, en pas recevable de ne pas porter le contre leur gré à la Serbie à l’issue nés arbitrairement, bref, de faire contiennent les monastères ortho- Nathalie Duclos est maître vertu du principe de présidence même diagnostic sur la situation de la première guerre balkanique de l’objet d’une terreur sans commune doxes et les ressources minières). Il de conférences en science politique tournante assuré par chacune des actuelle au Kosovo. Aussi l’action 1912. La gestion de la question alba- mesure avec ce qui se passait dans y avait donc urgence : les informa- à l’université Rennes-II. Dieu, que la guerre Faut-il déchirer la Constitution ? est jolie ! par Joël Mekhantar N associant l’armée lementaire de la volonté nationale. lois ;... » (Le Moniteur universel, blique française ? Il est politique- par André Bellon française aux forces de Même aux derniers instants de la no 94 du 4 avril 1814, p. 564). ment aussi absurde de soutenir l’OTAN qui participent IVe République, les discussions des A ce jour encore, n’en déplaise militairement l’activisme albanais pas d’en faire un symbole. En fait, il E au chef de l’Etat et au premier mi- que le nationalisme serbe. La LUS on parle de quel- à l’opération de guerre 2 et 3 juin 1958, avec la commis- que chose et moins on est triste de constater qu’une fois contre la Serbie, les plus hautes sion chargée d’examiner le projet nistre, l’article 35 de la Constitu- guerre du Golfe devrait nous avoir le voit. Ainsi semble-t-il de plus les droits de l’homme sont autorités de la République ont mis de loi accordant pour six mois les tion est clair : « La déclaration de enseigné que les dictateurs sur- P un instrument politique, donc à la France en dehors des règles du pleins pouvoirs à de Gaulle, guerre est autorisée par le Parle- vivent longtemps aux malheurs en être du fameux Etat de droit dont on nous rebat les géométrie variable. Ainsi, lorsque la droit international. montrent que pour calmer les in- ment. » Sur quel titre juridique les des populations civiles. oreilles depuis des années. Ligue lombarde avait demandé la Cet acte ne correspond pas à quiétudes des parlementaires, la plus hautes autorités de la Répu- Aujourd’hui, l’emploi des forces Certes, le personnage de Milose- séparation de l’Italie du Nord l’exercice du « droit naturel de légi- déclaration de guerre ne serait fi- blique se fondent-elIes alors pour aériennes françaises – décidé au vic n’est ni particulièrement sympa- d’avec l’Italie du Sud, qui « coûte si time défense, individuelle ou collec- nalement pas englobée dans les s’autoriser à bafouer ainsi la mépris des droits du peuple souve- thique, ni tant soit peu républicain. cher », on y avait vu, légitimement tive », seule possibilité autorisée pleins pouvoirs. Constitution ? rain et de sa représentation parle- On comprend donc parfaitement d’ailleurs, un geste égoïste et anti- par l’article 51 de la Charte des Na- Ce principe du consentement mentaire – profite largement aux les hostilités, les volontés d’action à solidaire ; mais lorsque la Slovénie tions unies pour recourir à l’usage parlementaire à l’emploi de la autorités de la cohabitation. Le son égard. Mais tout cela explique- avait demandé son indépendance de la force. Les autorités de la Ré- force est né, avant même la Répu- A ce jour encore, fracas médiatique des bombes t-il pour autant le processus qui avec des arguments assez proches, publique française ne pouvaient blique, à l’occasion du fameux dé- dans notre « démocratie » abon- s’est développé ? en particulier que le Kosovo leur invoquer ni une agression serbe bat tenu à l’Assemblée consti- n’en déplaise au chef née aux citoyens absents vient très Comment expliquer que la coûtait fort cher, on n’avait pas en- dont la France aurait été victime, tuante à partir du 16 mai 1790. En opportunément faire oublier les guerre soit, paraît-il, faite au nom tendu les mêmes remarques, les ni l’assistance à un Etat membre réponse aux conservateurs, de l’Etat enquêtes judiciaires en cours sur le de la communauté internationale mêmes réactions. de l’ONU qui aurait été lui-même comme le comte de Sérent qui président de la République et le alors que le Conseil de sécurité de La situation aujourd’hui dans les victime d’une telle agression. Au prétendait que « l’intérêt de la na- et au premier ministre, président « en congé » du Conseil l’Organisation des Nations unies ne Balkans semble sans issue. Dans surplus, le Conseil de sécurité de tion exige que le droit de faire la constitutionnel. L’Europe dont on s’est pas exprimé ? Comment expli- ces conditions, combien nous l’ONU a été tenu à l’écart de cette guerre soit délégué au roi » (Archi- l’article 35 nous disait qu’elle était la paix est quer la participation de la France disent ne regretter qu’une chose : opération. Or, en application de ves parlementaires, tome 15, à la mesure de ce lamentable spec- alors que le Parlement n’a pas voté l’absence de force et d’unité de l’article 51, c’est à sa connaissance p. 527), les progressistes, par la de la Constitution tacle national : après le temps des et a été informé après coup ? l’Europe pour agir contre la Serbie. que doivent être « immédiatement voix de Pétion de Villeneuve, pro- corrompus, voilà celui des « va- La question est en fait bien anté- portées » les mesures prises dans le posaient alors un décret selon le- est clair : t-en-guerre ». rieure. Devant l’effondrement des cadre de l’exercice du droit de légi- quel « le pouvoir exécutif ne pourra Citoyens fantômes, parlemen- Il est triste de anciens régimes de l’Est, l’Europe time défense. déclarer, entreprendre, ni suivre la « La déclaration de taires fantoches, en ces temps où n’a pas su proposer autre chose En outre, cette action militaire guerre, que du consentement exprès l’on se targue de vouloir réhabili- constater qu’une fois que l’extension du libéralisme le – conduite en dehors de tout man- du Corps législatif » (p. 544). Fina- guerre est autorisée ter l’instruction civique, avant que plus échevelé, la disparition de dat de l’ONU – ne répond à au- lement, alors que les vues de Pé- les dirigeants de la cohabitation de plus, les droits toutes références, de toute cune des conditions prévues par tion semblaient l’emporter, le par le Parlement » n’aient définitivement déchiré la construction citoyenne, de tous les articles 39 et suivants de la 20 mai 1790, Mirabeau retourna Constitution, il serait utile d’en de l’homme liens sociaux, sauf ceux des Charte. Depuis l’invasion de la Po- magistralement la Constituante en rappeler le préambule : « La Répu- communautés historiques. Au- logne par Adolphe Hitler, l’OTAN, développant une thèse de compro- Le mérite d’une République est blique française, fidèle à ses tradi- sont un instrument jourd’hui, l’émiettement de ces par ses bombardements en Yougo- mis sur le droit de guerre et de de savoir intégrer ses minorités tions, se conforme aux règles du pays peut arranger les intérêts pri- slavie, s’est rendue coupable de la paix. Le décret proposé par Mira- sans les exacerber. Qui se souvient droit public international. Elle n’en- politique, donc vés qui s’y exercent sans frein ; il ne plus grave agression jamais beau dissociait le droit de faire la encore des séparatistes niçois ? treprendra aucune guerre dans des peut répondre aux aspirations des commise en Europe à l’encontre guerre et la paix, qui appartient à Veut-on demain justifier l’indé- vues de conquête et n’emploiera ja- à géométrie variable êtres humains. d’un Etat souverain. la nation (article 1er), et l’exercice pendance du duché de Savoie ? mais ses forces contre la liberté Ainsi en fut-il dans l’ancienne Au-delà des débats que cet acte de ce droit, qui doit être délégué Non, bien sûr. En droit interne, d’aucun peuple. » Par respect de Yougoslavie ; les pays de l’Union ne manquera pas de susciter parmi concurremment aux pouvoirs lé- l’autonomie du peuple corse a été ces principes, la participation de la Le droit d’ingérence, présenté européenne, au lieu d’aider à la re- les spécialistes de droit internatio- gislatif et exécutif (article 2). A la rejetée, il y a près de dix ans par le France à l’agression d’un Etat sou- comme humanitaire à l’origine, de- cherche d’un contrat social au sein nal, la décision du président de la fin de ce débat, le 22 mai, la Conseil constitutionnel. Faudra-t- verain doit cesser. vient aujourd’hui politique. Il de- de l’espace yougoslave en muta- République prise en accord avec le Constituante posa le principe que il, demain, que des activistes puis- vient, du coup, peu lisible, surtout tion, ont immédiatement cédé aux premier ministre n’est manifeste- « la guerre ne pourra être décidée samment armés en Corse calquent lorsqu’il s’applique systématique- particularismes et donc aux natio- ment pas susceptible de se ratta- que par un décret du corps législatif, leur comportement sur celui ac- Joël Mekhantar est maître ment à certains et jamais à d’autres. nalismes qui s’y exprimaient, sur- cher à l’un quelconque des pou- qui sera rendu sur la proposition tuel de l’UCK pour bénéficier de de conférences en droit public à Qu’il s’agisse de la Turquie ou des tout lorsqu’ils leur étaient histori- voirs détenus par ces autorités. formelle et nécessaire du roi, et en- l’appui de l’OTAN contre la Répu- l’université de Dijon. nouveaux Etats croate ou bos- quement et culturellement proches. Certes, d’après la Constitution, suite sanctionné par sa majesté ». niaque, force est de constater que La vraie faute de l’Europe fut de le chef de l’Etat est le chef des ar- Napoléon Ier lui-même, le 3 avril la nature ou les pratiques politiques savoir détruire sans chercher à mées (article 15), le gouvernement 1814, a dû se plier à ce principe. Le AU COURRIER DU « MONDE » card, Paris, 1951, p. 13) ; au sud-est des Etats sont souvent analogues, construire ; inutile de s’étonner, en- dispose de la force armée (ar- Sénat, en proclamant la déchéance de Constantine, « à l’intérieur d’un mais que cela est ignoré par la suite, de la poursuite du processus, ticle 20) et le premier ministre est de l’empereur, releva : « (...) que MÉGALITHES D’ALGÉRIE cercle de 18 km de rayon qui a pour « communauté internationale ». surtout lorsque l’émiettement est responsable de la défense natio- dans une monarchie constitution- A la lecture de votre article « Un centre le village de Sigus, sont situés Force est alors de rappeler que ce de l’intérêt des forces dominantes nale (article 21). Mais aucune dis- nelle, le monarque n’existe qu’en menhir à face humaine découvert six champs funéraires groupant plus thème du droit d’ingérence, que mondialisées, incarnées dans les position de notre droit constitu- vertu de la constitution ou du pacte chez les Helvètes » (Le Monde du de dix mille dolmens » (p. 22). Un tant de bonnes âmes nous pré- Etats-Unis qui trouvent l’occasion tionnel ne permet à l’une social ; que Napoléon Bonaparte 3 mars), je relève la première autre secteur où abondent les dol- sentent comme un grand progrès de réaffirmer, au travers des échecs quelconque de ces autorités d’en- (...) a déchiré le pacte social qui phrase : « On croyait les mégalithes, mens se situe aux alentours de Rok- historique, avait déjà été largement de l’Europe, leur prééminence sur gager, de la sorte, la France dans l’unissait au peuple français, no- menhirs et dolmens, plutôt cantonnés nia, au nord-ouest de Guelma. utilisé pour justifier les interven- le Vieux Continent. un acte de guerre. tamment en levant des impôts (...) ; à la façade occidentale de l’Europe. » Personnellement, j’ai eu la chance tions coloniales, les renforcements Sous toutes nos Républiques, qu’il a entrepris une suite de guerres Je ne résiste pas au plaisir de vous et la joie d’en découvrir d’énormes à des empires, qu’en particulier il même lorsqu’elles ont été prési- en violation de l’article 50 de l’acte signaler que « la civilisation mégali- une vingtaine de kilomètres d’Anna- avait été abondamment utilisé pour André Bellon est ancien pré- dées par un élu du suffrage univer- des constitutions du 22 frimaire thique a si bien pénétré en Algérie ba dont l’existence avait été ignorée légitimer les interventions française sident de la commission des sel direct comme en 1848, la déci- an VIII, qui veut que la déclaration qu’on y compte plus de dolmens au moins jusqu’en 1965. et anglaise au sein de l’empire otto- affaires étrangères de l’Assemblée sion de recourir à la guerre a de guerre soit proposée, discutée, qu’en France » (L’Algérie et son pas- Joseph Saouter man moribond. Il ne convient donc nationale. toujours exigé une expression par- décrétée et promulguée comme des sé, André Bertier, Editions A. et J. Pi- Carbon-Blanc (Gironde) LeMonde Job: WMQ3003--0015-0 WAS LMQ3003-15 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 09:28 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0358 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 15 Ne perdons pas Le livre et la télévision publique L est arrivé, ces derniers éclairages sur la pensée contem- sont dictées par leurs action- de toucher le plus grand nombre jours, que la question se poraine et historique se font sur- naires ; leurs émissions, taillées de groupes sociaux possible. En ne I pose de la place des émis- tout à travers les livres. pour l’audience, répondent à la lo- diffusant ses émissions littéraires sions culturelles sur la té- Aujourd’hui, dans un environne- gique du financement par les an- que pour les noctambules, la télé- la bataille mondiale lévision publique. Pour la première ment surmédiatisé où le poids des nonceurs. Le service public n’a pas vision publique se comporte de fois, plus de 150 éditeurs, écri- annonceurs publicitaires ne fait à leur emboîter le pas. Il n’est pas manière plus sélective qu’une vains, bibliothécaires et libraires qu’augmenter, les téléspectateurs au service des annonceurs, mais chaîne thématique ! ont interpellé le président du sont en droit d’attendre de la télé- au service du public. Il doit refuser Lorsqu’on parle de mouvement Conseil supérieur de l’audiovisuel vision publique une représenta- l’acculturation, les faux débats, le des idées, de la pensée, de l’imagi- de l’audiovisuel (CSA) pour protester contre la tion du monde riche et nuancée, li- spectaculaire et la course à l’Audi- naire, il n’est pas acceptable d’uti- part indigne qui est faite sur nos bérée de l’influence des intérêts mat. liser des outils de mesure conçus par Philippe Douste-Blazy antennes au livre et aux savoirs, privés, à des heures praticables par Or, la programmation actuelle pour les marchands de lessive. La aux rêves et aux mondes qu’il le plus grand nombre. de France 2 (films, séries et «di- question n’est pas de savoir si EMAIN, l’industrie de confrontation ; elles évoluent en transmet. Les raisons pour les- Après 23 heures, 10 % de la po- vertissements », en début de soirée, l’émission culturelle ou littéraire l’audiovisuel et, plus découvrant puis en assimilant la di- quelles il nous a semblé indispen- pulation est en mesure de regarder magazines d’actualité ou film à de France 2 ou France 3 doit faire D largement, toutes les versité et l’altérité. Sacrifier la diver- sable de rendre publique cette la télévision. Diffuser les émissions 22 h 30, magazines culturels et lit- « plus d’audience » que l’émission activités liées à la sité culturelle sur l’autel de la néces- protestation sont nombreuses et littéraires la nuit, comme le font téraires la nuit) est conçue pour de variétés de TF 1, mais de faire communication ne se contenteront sité économique, c’est renoncer à d’importance. France 2 et France 3, c’est en pri- faire d’elle la concurrente directe en sorte que la télévision publique pas de créer emplois et richesses : notre identité, à ce qui explique et D’après les textes, « France Télé- ver de facto la quasi-totalité de la de TF 1. De même France 3 dif- propose une solution alternative elles décideront du rayonnement et justifie l’Europe : une culture vision, aux termes de son cahier des population française (en parti- fuse-t-elle sans sourciller à 20 h 50 qui fasse sens ! donc de la puissance d’une civilisa- commune. missions et des charges, doit priori- culier les plus jeunes). des séries ou des téléfilms mé- Au total, si la « différence » spé- tion. Comme le charbon et l’acier il C’est au politique que revient la tairement exécuter une mission En 1975, dans 3 foyers sur 10, il diocres, exilant son émission litté- cifique des chaînes publiques n’est y a cinquante ans, les images sont responsabilité de se saisir du dossier culturelle et éducative : France 2 et n’y avait pas de livre ; en 1999, il y raire tard dans la nuit. Prétendre pas perceptible dans leur pro- aujourd’hui au centre d’un énorme audiovisuel car, à terme, l’absence France 3 doivent proposer une pro- en a dans 9 foyers sur 10. Il est « protéger » les émissions litté- grammation, et si les obligations secteur d’activité. Leur rôle est stra- d’Europe audiovisuelle pourrait grammation riche et diversifiée, no- donc paradoxal de souhaiter que raires en les diffusant entre de mission culturelle inscrites dans tégique. Une immense bataille pour conduire à une absence d’Europe tamment dans le domaine des émis- 80 % d’une classe d’âge accède au 23 heures et 7 heures du matin, leur cahier des charges ne sont pas le contrôle de la production et de la tout court. sions culturelles ». La télévision bac et, simultanément, de refuser c’est reconnaître implicitement remplies, rien ne justifie le finan- diffusion de ces images a commen- La compression numérique, la publique doit ouvrir sur le monde, à 90 % des Français l’extraordi- qu’avant 23 heures, on prend la cement de France Télévision par la cé. Mondiale, elle pourrait bien se diffusion de la télévision par satel- considérer les téléspectateurs naire outil d’éveil que sont les majorité des téléspectateurs pour redevance. terminer par une défaite de l’Eu- lite, la création de gigantesques comme des citoyens adultes et émissions littéraires. La règle veut des cons. Alors, quand cessera-t-on de se rope, défaite culturelle, écono- portails d’accès à Internet signent non comme une cible livrée aux que les œuvres de fiction française L’argument selon lequel les coucher devant cette loi du mar- mique et, à terme, politique. l’obsolescence irréversible de toute annonceurs. soient diffusées entre 17 heures et émissions littéraires ne font pas ché qui entraîne cette fausse et in- Qui s’en émeut ? Personne. Il y a politique nationale. L’enjeu est Pour la majorité des téléspecta- 23 heures. Pourquoi le cahier des d’audience (« ne sont pas ren- jurieuse idée que l’on se fait des quelques jours, Rupert Murdoch, mondial, les solutions politiques ne teurs (selon plusieurs études), la charges des chaînes publiques tables ») est à la fois faux, inappro- téléspectateurs ? président de l’un des groupes de peuvent être négociées qu’à cette télévision publique doit être un n’impose-t-il pas aussi de pro- prié et crapuleux. Même program- communication les plus puissants échelle. outil de connaissance qui donne grammer les émissions littéraires mée tard dans la nuit, chaque du monde, propose de fusionner On ne peut pas continuer à des repères dans le mouvement et culturelles à des heures de émission littéraire du service pu- François Bon, Didier Dae- BSkyB avec Canal Plus. La presse confondre liberté de communica- des idées. grande écoute ? blic rassemble plus de téléspecta- ninckx, Roger Grenier, spécialisée en dit quelques mots, le tion et loi de la jungle. Il faut affir- Les émissions littéraires – de Les grandes chaînes privées teurs qu’il n’y a de visiteurs au Sa- Jean-Marie Laclavetine, monde fermé de la finance s’inter- mer le rôle des responsables poli- « Lectures pour tous » à « Apos- (TF 1 ou M 6) ont évacué le livre de lon du livre ou d’acheteurs d’un Maurice Nadeau, Daniel roge, la Bourse frissonne. Au-delà, tiques internationaux dans la trophes » – ont toujours été un leurs programmes (absence totale prix Goncourt. Ce nombre absolu Pennac, Paul Otchakov- rien. Au terme de ce qui ressemble définition de règles du jeu moment fort de la programmation sur M 6, arrêt d’« Ex libris » sur ne doit pas faire oublier que la té- ski-Laurens, Anne Wia- à un immense Monopoly virtuel, il communes. Il est urgent de contrô- des chaînes publiques, car les TF 1). Les missions de ces chaînes lévision publique a pour vocation zemsky, Martin Winckler. est à craindre que le marché mon- ler et, au besoin, de limiter les situa- dial de l’audiovisuel et de la tions de quasi-monopole qui pour- communication ne passe un jour raient menacer la liberté sous le contrôle de quatre grands d’expression. opérateurs transnationaux, tous an- Organiser le marché n’est pas très glo-saxons. Les négociations entre libéral ? Je suis libéral, autant que BSkyB et Canal Plus ont d’ailleurs l’était Franklin Roosevelt lorsque, échoué lorsque M. Murdoch a dans les années 30, constatant que compris que les Français voulaient quatre compagnies pétrolières me- rester maîtres du jeu alors que le naçaient l’autonomie de la société groupe australien devenait, de fait, majoritaire. Pour l’heure, le danger semble A terme, l’absence écarté et l’on peut se féliciter de la résistance du groupe français. Mais d’Europe le vaudeville financier auquel nous venons d’assister montre que le audiovisuelle danger est bien réel. Rupert Mur- doch cherchait à faire un mariage pourrait bien conduire d’argent, pas d’amour. Danger réel mais insidieux. Il ne faudrait pas à une absence que les Européens se réveillent quand il sera trop tard, quand le d’Europe tout court français, l’allemand, l’italien et l’es- pagnol seront devenus les langues régionales d’une culture mondiale américaine, il imposa une loi anti- américaine. L’Europe a les moyens trust – toujours en vigueur aux d’éviter cette marginalisation cultu- Etats-Unis – qui, loin d’abîmer relle comme elle sut trouver, en l’économie de marché, eut pour ef- d’autres temps, la force d’échapper fet de protéger les consommateurs à la vassalisation économique. américains. Contenir les trusts, limi- Si la bataille n’est pas encore per- ter les monopoles n’est pas antilibé- due, il faut admettre que l’Europe a ral mais raisonnable. Dans l’état ac- perdu depuis longtemps l’initiative. tuel des forces économiques Il y a quinze ans à peine, aucune mondiales, seule l’Europe peut of- chaîne de télévision américaine frir aux industriels européens de n’était diffusée en Europe ; au- l’audiovisuel et de la communica- jourd’hui, elles sont une cinquan- tion le cadre d’une union écono- taine ! L’Europe est devenue mique leur permettant de se hisser, l’eldorado des grandes majors amé- ensemble, aux premiers rangs mon- ricaines qui réalisent chez nous diaux. 80 % de leur chiffre d’affaires ciné- Le moment est venu de per- matographique et dont les téléfilms mettre à l’Europe d’affronter la représentent 60 % des programmes concurrence américaine. Nous de- de fiction sur les chaînes euro- vons développer au plus vite une péennes. industrie européenne des pro- Dispersés et concurrents, les grammes pour une télévision et des groupes audiovisuels européens nouveaux médias qui bientôt ne fe- s’épuisent dans la surenchère pour ront plus qu’un. L’Europe compte acheter les programmes américains aujourd’hui plusieurs entreprises de ou australiens que le public – et communication de première impor- donc les annonceurs – plébiscitent. tance. Dispersées et concurrentes, L’Europe paie la culture américaine elles sont condamnées à passer au prix fort. Notre liberté de créa- sous les fourches Caudines des tion, notre pouvoir de production grandes sociétés américaines qui, à et notre indépendance d’informa- terme, pourraient bien offrir de les tion sont désormais en jeu. racheter, à moins de chercher à les Ne rien faire, c’est accepter que supplanter sur leur propre terri- demain les créations européennes toire : l’Europe. soient soumises au bon vouloir et Si, à l’inverse, ces entreprises ac- donc aux goûts des producteurs ceptaient de dépasser les rivalités américains. Que, demain, l’informa- internes aux Etats pour se regrou- tion mondiale soit produite, pensée per et s’associer sous des formes ju- et diffusée par des networks améri- ridiques multiples, elles gagneraient cains. Il est vrai que depuis La une capacité de production suscep- Guerre des Gaules, seuls les vain- tible d’assurer le dynamisme de la queurs écrivent l’Histoire ! création européenne. Elles pour- Ne rien faire, c’est accepter les raient opposer à leurs partenaires risques d’une concentration exces- anglo-saxons une capacité de négo- sive du pouvoir audiovisuel. Com- ciation démultipliée et très efficace. ment garantir la pluralité de l’infor- Construisons demain une Commu- mation et la liberté d’expression nauté européenne de la communi- quand un seul homme détient le cation et de l’audiovisuel, une pouvoir d’informer et donc, peut- 2e CECA en quelque sorte. Donnons être un jour, de manipuler 500 mil- à l’Europe les instruments de son lions de téléspectateurs ? existence culturelle et de sa dyna- Ne rien faire, c’est accepter le mique économique pour le pro- principe d’une hégémonie cultu- chain siècle dont chacun reconnaît relle, la lente mais sûre érosion des qu’il sera celui de la communica- diversités artistiques et intellec- tion. tuelles, l’émergence d’une civilisa- tion mondialisée et uniformisée, re- flet inquiétant de la nouvelle Philippe Douste-Blazy, économie-monde. Les civilisations ancien ministre, est président du n’existent que dans l’échange et la groupe UDF à l’Assemblée nationale. LeMonde Job: WMQ3003--0016-0 WAS LMQ3003-16 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 09:47 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0359 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 HORIZONS-ENTRETIENS

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Pierre Papon, professeur de physique thermique à l’Ecole supérieure de physique et chimie industrielles de Paris « La sauvegarde de l’océan passe par une prise de conscience de l’opinion » La Commission mondiale indépendante sur les océans, dont fait partie ce scientifique, prône un changement radical dans la gestion des mers « Vous avez été l’un des ex- lusques, et on peut imaginer qu’en mènes comme la formation de perts de la commission indépen- 2050, grâce aux progrès de la géné- cyclones, le déplacement d’icebergs dante, présidée par Mario tique – des espèces à croissance plus ou l’apparition de marées vertes. Soares, qui a publié en 1998 un rapide et plus résistantes aux patho- – Le XXIe siècle verra-t-il se rapport qui était un cri d’alarme logies –, les fermes aquacoles four- réaliser des « utopies », comme intitulé : L’Océan, notre avenir. niront plusieurs dizaines de millions l’émergence de cités marines ? Comment voyez-vous cet ave- de tonnes de protéines d’origine – La vie sur l’océan dans des cités nir ? marine. Le facteur limitant sera l’en- marines, je n’y crois pas beaucoup. –Le XXe siècle a été marqué par vironnement, c’est-à-dire la disponi- Mais il est probable qu’on verra des une rupture dans la perception que bilité en eau salubre dans les zones usines flottantes – et non plus de les hommes avaient de l’océan. Jus- côtières. simples plates-formes – pour l’ex- qu’à ces dernières décennies préva- – En dehors de la pêche, le mi- ploitation offshore profonde, ainsi lait une vision géopolitique, expri- lieu océanique offre des res- que des ports artificiels, pour des ac- mée notamment dans un ouvrage sources encore peu exploitées... tivités industrielles ou de loisirs. En du géographe allemand Friedrich – L’océan a été de tout temps, et revanche, les océans seront sans Ratzel, La Mer comme source de la le restera, un espace économique doute davantage utilisés comme ré- grandeur des peuples, qui avait eu majeur. On peut évaluer l’activité servoirs d’eau douce. Depuis cin- une grande influence au début du liée à la mer, tous secteurs confon- quante ans, la consommation mon- siècle. Cette conception – illustrée dus, à 1 000 milliards de dollars, soit diale d’eau a quadruplé, les nappes par le rôle des forces navales dans 4 % à 5 % du PIB des pays mari- phréatiques sont menacées par la les conflits mondiaux, de la guerre times. Le commerce mondial em- pollution et la hausse du niveau des du Pacifique au débarquement de prunte à 80 % la voie maritime, le mers va accroître leur salinité. Plus Normandie – mettait la maîtrise de tonnage transporté a été multiplié de dix mille usines de dessalement la mer au service de la puissance des par sept depuis quarante ans et d’eau de mer fonctionnent déjà, nations.L’approche est aujourd’hui reste en forte croissance, les carnets mais elles consomment énormé- tout autre : l’océan est regardé de commandes de la construction ment d’énergie. Il faudra développer comme un patrimoine, vital pour navale sont bien remplis. Quant à des techniques plus économes, utili- l’humanité, mais vulnérable et me- l’exploitation des gisements d’hy- sant, par exemple, l’énergie solaire. nacé par des conflits d’intérêts. C’est drocarbures off-shore, en progres- – Vous parlez d’apprendre à ce que traduit, malgré toutes ses li- sion régulière depuis le premier mieux gérer l’océan. Mais jusqu’à

mites, la convention des Nations choc pétrolier, elle fournit déjà près DESSIN NICOLAS VIAL présent les gouvernements s’y unies sur le droit de la mer, entrée du tiers du pétrole produit dans le fond de certains océans comme le téressent vivement la pharmacolo- mer Noire. La pression démogra- sont montrés impuissants... en vigueur en 1994 et ratifiée par monde. L’offshore profond va Pacifique. gie. En même temps, la connais- phique grandissante dans les zones – La sauvegarde de l’océan et la cent trente pays. constituer le défi technologique de – L’exploitation des ressources sance des mécanismes de ce règne littorales s’accompagne de rejets ur- gestion durable de ses ressources – Comment expliquez-vous ce la prochaine décennie.A plus long génétiques de la mer échappe bactérien ou archaebactérien, qui bains et industriels qui vont rendre passent par une prise de conscience changement de perspective ? terme, les hydrates de méthane – du pour l’instant à toute réglemen- constitue peut-être un modèle pri- la protection de l’environnement de l’opinion internationale. C’est la – L’immensité de l’océan – 71 % méthane piégé dans des matrices de tation. N’y a-t-il pas là, compte mitif du vivant, peut aider à côtier de plus en plus probléma- seule façon que la relation de de la surface de la Terre – a long- glace que l’on trouve sur les marges tenu des enjeux, une grave ca- comprendre les origines de la vie sur tique. En outre, le réchauffement l’homme et de la mer change vrai- temps laissé croire que l’on pouvait des plateaux continentaux – pour- rence ? Terre. La convention des Nations climatique annoncé par la plupart ment au siècle prochain. Le rapport en user et abuser sans limites. Nous raient offrir des perspectives inté- – L’enjeu est à la fois économique unies sur le droit de la mer est pas- des experts pourrait favoriser des de la commission Soares prône la savons maintenant qu’il n’est pas ressantes. Les réserves sont au et scientifique. Certaines bactéries sée à côté de ces questions. Si l’on efflorescences algales, éventuelle- création d’un observatoire non gou- inépuisable et qu’à l’abondance moins équivalentes à celles de tous vivant près des sources hydrother- veut assurer un partage équitable de ment toxiques, ou des proliférations vernemental, qui suivrait de façon risque de faire place la pénurie. De les combustibles fossiles de la pla- males, à des températures de 100 oC ces ressources biologiques, un cadre d’agents pathogènes susceptibles de permanente l’état et la gestion du plus, nous avons pris conscience nète, mais, dans l’état actuel des ou même davantage sont dotées juridique international devra être provoquer des épidémies. milieu océanique. Il préconise aussi, qu’il existait une « solidarité » entre techniques, leur exploitation est d’un génome capable de piloter la rapidement défini. – Plus globalement, dans même si ce n’est pas facile, l’instau- le terrestre et l’océanique. La vie sur trop dangereuse. Peut-être s’impo- fabrication d’enzymes résistant à – Autant que par la surexploi- quelle mesure la fonction de ré- ration de taxes sur l’usage de notre planète est à tous points de sera-t-elle dans trente ou quarante des conditions extrêmes, et donc tation, l’océan n’est-il pas mena- gulateur climatique de l’océan l’océan. Et il estime qu’une bonne vue – alimentaire, économique, cli- ans, quand les hydrocarbures clas- susceptibles d’être utilisées dans de cé par la pollution ? est-elle affectée par les activités « gouvernance » des océans appelle matique – tributaire des océans qui, siques arriveront à épuisement. Ce nombreux procédés industriels. Les – La situation n’est pas catastro- humaines, notamment les rejets des solutions et des coopérations à en retour, subissent l’influence des pourrait être aussi le cas des no- molécules d’origine marine extraites phique, mais elle est alarmante, en de gaz à effet de serre ? l’échelle des grandes régions du activités humaines. Les trois quarts dules polymétalliques de nickel, co- de bactéries, d’algues ou d’éponges particulier dans toutes les mers fer- – Les hypothèses moyennes, globe, dépassant les intérêts natio- de la pollution marine viennent ain- balt et manganèse, qui tapissent le ont également des propriétés qui in- mées ou semi-fermées, comme la concernant l’effet de serre, pré- naux et englobant les forces na- si des continents, sous forme de re- voient une hausse de la température vales. jets ou de dépôts atmosphériques. d’environ 2o C en un siècle et une – Quel peut être le rôle parti- Nous avons compris que nous élévation du niveau des océans de culier de l’Europe ? avons affaire à un système global, 50 cm. Ce scénario aurait une inci- – Dans une période où l’Europe qui nous interdit de faire n’importe Les synthèses d’un serviteur de la science dence certaine sur les pays insulaires s’élargit vers l’est et où le centre de quoi. POUR SES ÉLÈVES de l’Ecole montagnard découvre, « grâce à ou à côtes sans relief, comme les gravité de ses préoccupations – Précisément, l’homme, qui supérieure de physique et chimie Roger Chesselet, responsable de Pays-Bas. Il en résulterait aussi une risque, davantage encore que par le pratique depuis des millénaires industrielles (ESPCI) de Paris, où il l’océanographie », les « enjeux fréquence accrue des cyclones et passé, d’être tourné vers le la culture et l’élevage sur terre, enseigne la thermodynamique, considérables » de cette discipline, des tempêtes. Mais il est difficile de continent, il faudrait au contraire pourra-t-il continuer à se Pierre Papon a créé une option qu’il contribue à développer, de prévoir, à très long terme, l’impact considérer que le tropisme euro- comporter en prédateur vis-à-vis « grands systèmes techniques et 1989 à 1995, comme PDG de l’Insti- d’un réchauffement climatique sur péen doit être océanique. C’est avec du milieu marin ? naturels ». Les étudiants y ap- tut français de recherche pour l’ex- des cycles aussi longs que ceux de la ou sur les océans qu’on commu- – D’après l’Organisation des Na- prennent les concepts qui sont à la ploitation de la mer (Ifremer). circulation thermohaline, c’est-à- nique avec les autres civilisations, tions unies pour l’alimentation et base du fonctionnement des réac- Son penchant pour la prospec- dire le brassage profond des eaux qu’on fait du commerce, qu’on se l’agriculture (FAO), les limites biolo- teurs nucléaires aussi bien que du tive, à laquelle il a consacré plu- océaniques, qui s’effectue à l’échelle défend. L’océan devrait être la véri- giques d’une pêche durable sont at- comportement interne des gise- sieurs ouvrages, s’appuie sur une du millénaire. On ne sait pas non table frontière de l’Europe au teintes. Les prises mondiales, qui ments pétroliers ou des interac- solide connaissance de l’organisa- plus quelles seraient les réper- XXIe siècle et retrouver ainsi sa fonc- avaient quadruplé en un demi- tions du couple océan-atmo- tion actuelle de la recherche, et du cussions régionales de modifications tion géopolitique, mais alliée à une siècle, plafonnent à environ 85 mil- sphère. PIERRE PAPON monde de l’entreprise (il a été ad- climatiques planétaires. Un réchauf- gestion raisonnée. Cette nouvelle lions de tonnes par an. Il n’existe Cette démarche fédératrice il- ministrateur de la CGE et conseil- fement global pourrait perturber les ambition maritime pourrait se pas de preuve que des espèces lustre « le goût des synthèses » de ce petit homme à ler scientifique d’Elf-Aquitaine). courants océaniques, et en parti- concrétiser par la création, que plu- soient menacées d’extinction, mais l’esprit acéré et à la curiosité intellectuelle insatiable. Auteur d’un essai sur la géopolitique des océans – Le culier le Gulf Stream, ce qui plonge- sieurs gouvernements proposent, la FAO estime que la majorité des Docteur en physique, spécialiste des mécanismes de Sixième Continent (Odile Jacob, 1996) –, Pierre Papon a rait l’Europe dans le froid ! L’amé- d’une Agence européenne des stocks sont surexploités. Sans doute transitions de phases, il fait preuve d’un éclectisme qui été l’un des experts français associés au rapport de la lioration des modèles couplés océans : une sorte de vigie qui don- peut-on placer de bons espoirs dans lui vaut d’avoir touché, à l’âge de 60 ans, à presque Commission mondiale indépendante sur les océans, océan-atmosphère constitue donc nerait à l’Europe une vision pros- l’aquaculture, dont la production a tous les domaines. Homme de gauche et grand servi- présidée par Mario Soares, l’ancien président de la Ré- un grand défi scientifique. Il en va pective des enjeux économiques, crû de façon considérable depuis teur de la science, il est l’un des organisateurs, en 1981- publique portugaise, qui l’a séduit par son « approche aussi des progrès des prévisions cli- environnementaux, et scientifiques une vingtaine d’années, surtout en 1982, des « Assises nationales de la recherche », auprès démocratique » pour « la sensibilisation de l’opinion pu- matiques saisonnières à moyen que représente l’océan. » Asie. Elle représente déjà près d’une de Jean-Pierre Chevènement, dont il est le conseiller blique mondiale ». terme, nécessaires pour appréhen- dizaine de millions de tonnes par an scientifique. De 1982 à 1986, il dirige le Centre national der des fluctuations du type d’El Ni- Propos recueillis par de poissons, crustacés et mol- de la recherche scientifique (CNRS). C’est là que ce P. L. H. ño ou pour anticiper sur des phéno- Pierre Le Hir

Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité, au « Grand Jury RTL-”Le Monde”-LCI » « Passer aux 35 heures le 1er janvier 2000 ne veut pas dire qu’il n’y aura plus rien à négocier » « Avez-vous décidé d’assouplir » Ce qui était vrai, hier, dans train d’être fait –, puis de faire le – Nous allons discuter avec elles. mandent aussi de leur côté : c’est leurs précaires, sur le dos de la col- le passage aux 35 heures ? cette période préalable au 1er jan- bilan ; nous en ferons un, le mois Nous avons toujours dit que nous souplesse contre souplesse. lectivité, car quand ces personnes – Un gouvernement doit montrer vier 2000, doit l’être encore de- prochain, sur la première partie du nous appuierons sur la négocia- » Et puis, tous ensemble, après se retrouvent sur le marché du tra- la voie, donner des perspectives. Si main. dispositif. A partir de là, nous tion. Nous terminons l’analyse des avoir discuté des modalités, ils se vail, il faut bien les prendre en nous sommes là uniquement pour – Concrètement ? consultons et nous essayons de accords. La durée légale du travail mettent d’accord sur les contrepar- compte ? Cela ne me paraît pas attendre les effets du marché et –Le 1er janvier 2000, la durée lé- réaliser une loi qui ”colle” aux ac- passera, au 1er janvier 2000, à ties financières pour créer de l’em- évident. pour faire ce que l’opinion nous dit gale du travail passera à 35 heures. cords et qui soit, comme ces ac- 35 heures. Cela ne veut pas dire ploi. Aujourd’hui, dans les entre- » J’ai proposé qu’il y ait des né- de faire à un moment donné, ce La loi fixera les dispositions d’ordre cords, positive pour les entreprises qu’à partir de ce moment-là, il n’y prises, on augmente les effectifs de gociations dans ce domaine ; puis, n’est pas la peine de faire de la po- public, social, comme on dit, qui ne – des simplifications, des sou- aura plus rien à négocier et que 8 %, en moyenne, grâce à la réduc- ne voyant pas les choses avancer, litique. Nous pensons que les peuvent pas être modifiées par la plesses qui sont demandées –, pour c’est l’Etat qui fixera comment tion de la durée du travail. La réali- qu’il y ait une taxation, qui pourrait 35 heures ne sont pas la solution- négociation – par exemple, le les salariés – un certain nombre de chaque entreprise doit fonctionner. té la voilà. Pourquoi voulez-vous d’ailleurs revenir en partie ou en miracle au chômage, mais que contingent d’heures supplémen- garanties – et pour l’emploi. Tout – Vous voulez des négociations que le gouvernement casse ce mou- totalité à l’Unedic, ce qui permet- nous ne pouvons pas ne pas em- taires, le repos compensateur, la cela devra entraîner une poursuite pour faire la deuxième loi, mais vement qui marche, qui fonctionne trait d’améliorer l’indemnisation prunter cette voie. taxation des heures supplémen- de la négociation. les entreprises disent : ”Atten- et qui ne fait que s’amplifier ? des travailleurs précaires. Le patro- » Nous avons fait une première taires –, mais elle renverra un cer- – Le 1er janvier 2000 marquera- dons de voir la deuxième loi – Avez-vous toujours l’inten- nat m’a proposé de négocier au ni- loi, qui donnait le ”la”. Mais nous tain nombre de domaines à la né- t-il la fin ou le début de la pour signer”... tion de sanctionner les entre- veau des principales branches croyons que seule la négociation gociation. J’espère que cette loi période de transition ? – Toutes les informations prises qui recourent systémati- concernées. Je dois avoir, dans permet de mettre sur la table les nous permettra, d’ailleurs, de sim- – Ce sera la fin de la période de montrent que plus de la moitié des quement à l’emploi précaire ? quelques jours, une réponse pour conditions pour que les 35 heures plifier la réglementation, de la transition avant le passage à la du- entreprises sont en train de négo- – Je n’ai aucun doute sur la légiti- savoir si, effectivement, il est pos- marchent, c’est-à-dire pour qu’elles rendre plus facilement applicable, rée légale à 35 heures. cier. Il y a déjà eu 2 600 accords mité du contrat à durée déterminée sible d’avoir, dans les mois qui permettent aux entreprises d’amé- tout en mettant des garde-fous, – Si des entreprises n’ap- d’entreprise et 47 accords de et du travail temporaire quand il viennent, des solutions. Si c’était le liorer leur compétitivité ; aux sala- pour que la réduction de la durée pliquent pas la loi, que leur arri- branche. Pour la première fois, s’agit de répondre à un surcroît cas, j’en serais ravie. Si ce n’était riés de mieux vivre dans l’entre- du travail à 35 heures soit bien ef- vera-t-il ? peut-être, depuis très longtemps, d’activité, au remplacement d’une pas le cas, j’engagerais la réforme prise et dans l’articulation entre fective. – Eh ! bien, elles paieront des tout est mis sur la table. Le chef personne absente, au lancement dont j’ai parlé, c’est-à-dire la taxa- leur vie personnelle et leur vie pro- – Le contingent d’heures sup- heures supplémentaires ! C’est le d’entreprise dit aux salariés : ”Pour d’un nouveau produit, d’une nou- tion du fort recours permanent au fessionnelle ; et qu’elles per- plémentaires sera-t-il réduit ou cas aujourd’hui : la durée légale est être plus compétitif, il faut que velle machine, etc. En revanche, travail précaire. » mettent, aussi, par la discussion sur non au 1er janvier 2000 ? de 39 heures, mais il y a des entre- j’utilise mieux mes machines, il faut doit-on accepter que certains sec- le financement, la création poten- – Vous me posez cette question prises à 42 heures. Elles en ac- que j’ouvre mes services plus long- teurs – l’automobile, une partie de Propos recueillis par tielle d’emplois. Nous pensons que beaucoup trop tôt. Notre dé- ceptent le surcoût. temps, il faut que j’organise autre- la métallurgie, du bâtiment, de Patrick Jarreau, c’est par la négociation qu’il faut y marche, comme vous le savez, c’est – Mais elles pourront aller jus- ment la durée du travail.” Mais l’agroalimentaire – utilisent en per- Olivier Mazerolle arriver. d’expérimenter – c’est ce qui est en qu’à combien ? cette souplesse, les salariés la de- manence 20 % ou 25 % de travail- et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ3003--0017-0 WAS LMQ3003-17 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0360 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 17 L’euro : jour J – 1 000 ? 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 « L’EURO : JOUR J + 80 ». Quatre-vingts jours change des grandes banques centrales, comme sur quiétés « des progrès décevants » enregistrés dans Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F après la naissance de la monnaie unique, la SBF- le marché des obligations –, les gestionnaires de les différents Etats en matière d’assainissement Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Bourse de Paris et Le Monde avaient décidé d’orga- capitaux présents – il y avait là notamment le res- des finances publiques. Pour l’ensemble de l’Euro- Internet : http : //www.lemonde.fr niser, jeudi 25 mars, au Palais de la Bourse à Paris, ponsable de l’un des plus grands fonds de pension land, le poids de la dette publique dans le produit ÉDITORIAL un colloque international pour tenter d’établir un américains – ont souligné que la monnaie unique intérieur brut (PIB) n’aurait été ramené que de premier bilan d’étape (Le Monde du 26 mars). Si, à ne pourra prétendre concurrencer vraiment le dol- 74,6 % en 1997 à 73,8 % en 1998. l’instar de Jean-François Théodore, le PDG de la lar que lorsqu’un certain nombre de conditions Cette approche a été contestée d’abord par des SBF-Bourse de Paris, tous les participants ont sou- auront été remplies. libéraux qui, comme Charles de Croisset, estiment L’arme de Milosevic ligné que, pour les milieux financiers, l’introduc- que le critère pertinent ne devrait pas être le déficit tion de l’euro avait été un incontestable « succès LE POIDS DE LA DETTE ou la dette, mais bien la dépense publique ; celle-ci ES scènes-là sont épouser la propagande des camps technique », le sentiment qui se dégageait de cette « L’Europe manque encore d’investisseurs », a devrait être ramenée partout en dessous de 50 % connues. Des mili- en présence. Le Monde, comme la journée était que la naissance de la monnaie souligné l’un de ces gestionnaires ; « Elle a besoin du PIB. Elle l’a été ensuite par des keynésiens qui, taires serbes, visages plupart des médias occidentaux, a er C unique, le 1 janvier 1999, n’était qu’un départ. de règles claires et communes », a ajouté un autre, à l’instar de l’économiste Jean-Paul Fitoussi, jugent cagoulés de noir, qui, été chassé de Pristina. Nos en- Un autre intitulé aurait sans doute mieux traduit un dernier estimant que « le marché européen des que les circonstances sont particulièrement favo- de jour comme de nuit, encerclent voyés spéciaux ont donc recueilli la tonalité des débats : « L’euro : jour J - 1 000 » capitaux n’en est qu’à ses balbutiements » et qu’«il rables pour que l’Europe s’engage, enfin, dans une des villages ou des quartiers en- des récits aux frontières, au Mon- tant il apparaît évident que la révolution attendue lui faudra encore quelques années pour pouvoir être véritable « politique de croissance ». tiers. Cela se passe dans l’ouest du ténégro et en Macédoine. Mais, de l’euro passe encore par un nombre considé- aussi efficace et aussi utile que le marché américain, Quelle voie choisir ? La révision par la Commis- Kosovo, mais ailleurs aussi dans en dépit de la nécessaire pru- rable d’étapes. Cette révolution ne deviendra, pour le concurrencer aussi ». Abondant dans le sion de ses prévisions pour 1999 confirme en tout cette malheureuse province de dence, il y a lieu de prendre au sé- éventuellement, une réalité, et une réalité heu- même sens, les responsables d’entreprise présents cas qu’il y a bien un problème. Cette année, la Serbie à majorité albanaise. Les rieux, peut-être au pied de la reuse, que dans mille jours, le 1er janvier 2002, (Allianz, Kingsfisher, Société générale, etc.) ont, croissance de l’Euroland ne devrait être, selon habitants ont une heure ou deux lettre, les horreurs ainsi rappor- lorsque pièces et billets d’euros rempliront nos quant à eux, insisté sur la nécessité d’une harmo- M. de Silguy, que « légèrement au-dessus de 2 % ». pour fuir, avant que l’endroit ne tées. portefeuilles. nisation fiscale et sociale rapide entre les pays eu- C’est peu. « Euro ma non troppo », ironisait un soit dévasté. Ce droit de partir Pour deux raisons. La première L’euro est là, il n’est donc plus temps de s’oppo- ropéens. participant. L’euro s’avère bien comme une condi- pour survivre est parfois soumis à tient au précédent bosniaque. A ser à son lancement. Il n’est plus temps non plus C’est finalement autour de la question de l’Etat, tion nécessaire à la croissance, elle n’en est pas racket ; ailleurs, les hommes sont chaque fois qu’il y eut en Bosnie de se complaire dans les scénarios apocalyptiques au sens large, que le débat a, une fois encore, été une condition suffisante. emmenés de force vers une desti- autant de récits concordants qu’il que quelques experts, américains notamment, le plus animé. Fidèles à leurs habitudes, les ban- nation inconnue. Une fois for- y en a aujourd’hui au Kosovo, ils continuent de proposer. « L’implosion imminente » quiers centraux, M. Duisenberg en tête, se sont in- Erik Izraelewicz mées ces interminables colonnes se sont avérés. Terriblement, tota- de la monnaie unique ou « le crash prochain du de milliers de réfugiés qui vont lement vrais. Même l’« incroyable dollar » (et l’envolée simultanée de l’euro) peuvent serpenter vers la frontière macé- rumeur » de Srebrenica était alimenter la spéculation outre-Atlantique, ils n’ont donienne ou monténégrine, les vraie : les forces serbes ont bel et guère trouvé d’échos ici. La préoccupation par Leiter deux Etats voisins, les maisons bien, dans cette ville, massacré commune qui ressortait des débats était bien dif- Sur le motif sont pillées, brûlées, les champs des milliers d’hommes – adoles- férente. incendiés, le bétail abattu. Il ne cents et vieillards compris – pour Convaincus que l’euro pouvait être un carbu- faut pas qu’« ils » reviennent. A la seule raison qu’ils étaient mu- rant pour la croissance et l’emploi en Europe, les Pristina, la capitale du Kosovo, sulmans. C’était hier, c’est déjà participants se sont plutôt interrogés sur la qualité des escadrons de la mort serbes oublié, cela peut recommencer. La du moteur. La nécessité, sinon d’en changer, en sèment la terreur, avec une mis- seconde raison a un nom : Slobo- tout cas d’y apporter quelques transformations a sion : décimer l’élite kosovare. dan Milosevic. L’épuration eth- été largement débattue. Si, à l’initiative de Charles L’ensemble de l’opération a un nique est son projet, produit de Croisset, PDG du CCF, les intervenants se sont nom : l’épuration ethnique, en- monstrueux d’un pouvoir post- engagés dans l’établissement d’un véritable core. Elle serait dans une phase communiste qui s’est fait et se « Agenda 2000 bis » pour rendre ce moteur plus exacerbée, déclenchée par les maintient sur l’exploitation folle efficace, il faut reconnaître qu’il fut difficile, ici forces serbes en représailles aux du nationalisme serbe. comme à Berlin où se tenait alors le Conseil euro- bombardements de l’OTAN. L’intervention de l’OTAN a donc péen, de parvenir à un consensus entre les patrons Honnêteté sur les sources : les accéléré une épuration ethnique et syndicalistes, gestionnaires et économistes, poli- témoignages viennent des réfu- qui est cependant à l’œuvre au tiques et gouverneurs centraux présents. giés eux-mêmes ou de milieux Kosovo depuis au moins un an. proches de l’un des protagonistes Elle a connu l’un de ses moments RECUL « PAS INQUIÉTANT » du conflit. L’exemple de la guerre les plus cruels en septembre-octo- La première condition pour que la voiture roule, du Golfe qui, trop souvent, vit la bre 1998. C’est parce que les forces c’est naturellement de pouvoir disposer d’un car- presse grugée, impose une réac- serbes avaient déjà chassé plus de burant pas trop cher, d’un « euro bon marché ». A tion de précaution. Toute guerre 200 000 Kosovars de chez eux cet égard, tous les intervenants se sont déclarés est un moment de démesure qui qu’Américains et Européens ont plutôt satisfaits du niveau actuel de la monnaie oblige les médias à se méfier, plus tenté une solution négociée avant européenne vis-à-vis du dollar. Evoquant « l’affai- que d’ordinaire, des émotions et de se résoudre à bombarder. blissement de l’euro au cours des deux premiers mois des passions. Il faut s’efforcer Cette précision n’épuise pas le dé- de l’année », Wim Duisenberg, le président de la d’informer honnêtement, le plus bat sur l’opportunité des frappes, Banque centrale européenne (BCE), l’expliquait à rigoureusement possible, sans mais elle en fait, hélas, partie. la fois par les différences de conjoncture entre les Etats-Unis et l’Europe au 4e trimestre 1998 et par le 0123 est édité par la SA LE MONDE flottement constaté dans les politiques euro- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; péennes, notamment allemande, jusqu’à tout ré- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint cemment. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Le patron de la BCE a jugé en définitive que le Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau recul de 8 % de l’euro depuis le 1er janvier ne tra- Directeur artistique : Dominique Roynette duisait pas « une faiblesse structurelle de la mon- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : naie européenne » et qu’il « n’était pas un phéno- Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; mène trop inquiétant », celui de la Banque de Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; France, Jean-Claude Trichet, ajoutant qu’il ne pou- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) vait, en aucun cas, être interprété comme un signe Rédacteur en chef technique : Eric Azan de défiance des investisseurs à l’égard de l’euro. Médiateur : Robert Solé L’un et l’autre auront pu se satisfaire de constater Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg que peu d’intervenants ont revendiqué une baisse Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; des taux d’intérêt et qu’en revanche, à la suite partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre d’Yves-Thibault de Silguy, le commissaire euro- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

péen – démissionnaire – chargé des questions Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), économiques et monétaires, beaucoup ont plaidé André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

en faveur de « réformes de structure », des ré- Le Monde est édité par la SA Le Monde formes qui devraient concerner autant les marchés Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. que les Etats. Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Impressionnés par « le calme » avec lequel l’eu- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, ro s’est imposé, d’emblée, comme l’une des Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, grandes devises mondiales – dans les réserves de Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations.

vient, de son côté, d’afficher des ré- trouvé en difficulté après avoir mis ploités sans état d’âme ? Ce sont ILYA50 ANS, DANS 0123 sultats exceptionnels pour 1998. Sa sur la Toile des chansons apparte- eux qui contribuent gratuitement à Multimédia : marge nette ne dépasse pas les nant à sa propre maison de disques, l’amélioration des logiciels en parti- 3,6 %. Soit dix fois moins que celle Capitol. Cette forme d’autopiratage cipant à la fastidieuse chasse aux Rectifications de frontières de Microsoft... Plus proche de cette panique les gardiens d’un ordre éta- bogues ou en révélant les failles de hypocrisie dernière, la société de services infor- bli que les nouvelles technologies la sécurité des systèmes de protec- LES PUISSANCES occidentales et la presse soviétiques fulminent matiques Cap Gemini, qui n’est pas font voler en éclats. tion. Sans parler de leurs critiques et viennent de procéder à des rectifi- contre l’incroyable rapacité des soumise aux méfaits du piratage, af- Les éditeurs s’offusquent moins autres suggestions d’amélioration. cations de frontières entre l’Alle- Alliés. et lutte fiche pourtant une marge nette in- lorsque le nouveau paysage leur est Personne n’a songé à estimer la va- magne et les Pays-Bas, la Belgique, On sait que les « rectifications » férieure à 5 % pour 1998. Les logi- favorable. Microsoft se retrouve en leur de ces coups de main. le Luxembourg, la Sarre et la à l’Est, imposées par l’URSS par- ciels de jeux, domaine où Microsoft position d’accusé lorsqu’elle impose Copier, c’est tuer... la poule aux France. Rectifications insigni- tiellement à son profit (elle a an- antipiratage est également présente, font partie l’acquisition de Windows 98 avec œufs d’or de l’industrie du disque, fiantes, puisqu’elles portent au to- nexé Kœnigsberg et la moitié de la Suite de la première page des cibles privilégiées des copieurs chaque ordinateur. La pratique sau- de la vidéo et du logiciel. L’assainis- tal sur 13 000 habitants et 135 kilo- Prusse orientale), portent sur un en dehors du milieu professionnel. vage du « bundle » – vente groupée sement des pratiques commerciales, mètres carrés, soit la superficie quart du territoire allemand, Ces programmes informatiques, L’éditeur français Infogrames (V- d’une machine et d’un lot de logi- la taxation des supports numériques d’un petit canton. Elles 130 000 kilomètres carrés avec utilisés essentiellement par les en- Rally, Mission impossible...) a néan- ciels sans emballage ni manuel vierges, déjà pratiquée dans l’analo- comprennent trente-deux frag- 10 millions d’habitants. treprises, font l’objet d’une surveil- moins vu son chiffre d’affaires et d’utilisation – ressemble à la diffu- gique, et la baisse des prix de vente ments de territoire enlevés à l’Al- Ces chiffres, rapprochés de ceux lance attentive de la SPA, qui en son résultat net progresser de 110 % sion de logiciels piratés. D’autres désamorceraient une part du pira- lemagne : il s’agit parfois d’un vil- cités plus haut, permettent de ju- mesure le taux de piratage. Alors entre 1997 et 1998. méthodes commerciales équivoques tage. Pour le reste, le monde de lage, parfois, comme c’est le cas ger à leur valeur les imprécations que le chiffre d’affaires mondial gé- De tels chiffres ne peuvent justi- (logiciels libres, gratuits, « parta- l’édition semble condamné à accep- pour la France près de Wissem- soviétiques et allemandes. Du néré par les progiciels aurait atteint fier le piratage. Ils relativisent néan- gés », sharewares) achèvent de ter les effets secondaires du déve- bourg, de quelques champs inha- reste, les concessions réclamées près de 100 milliards de francs (envi- moins les dégâts engendrés par ce brouiller les cartes. Comment s’éle- loppement technologique qui fait sa bités. par la Hollande et le Luxembourg ron 15 milliards d’euros) en 1997, le « fléau ». D’autant que les relations ver contre la copie illégale lorsque fortune. Ces annexions ont suscité des étaient relativement importantes, piratage aurait représenté 65 mil- entre éditeurs et copieurs se ré- les services des fans d’informatique, protestations hors de proportion ce que ces pays obtiennent est in- liards de francs (10 milliards d’eu- vèlent particulièrement complexes. des pirates et autres hackers sont ex- Michel Alberganti avec leur importance. Le gouver- signifiant comparé à ce qu’ils re- ros). Les ventes des éditeurs de pro- On peut ainsi soupçonner le copiage nement de Rhin-Westphalie dé- vendiquaient en faisant valoir giciels augmenteraient donc des illégal de participer, d’une certaine clare que le droit naturel des Etats l’agression et les dommages qu’ils deux tiers si le piratage était jugulé. manière, à la promotion des logi- RECTIFICATIFS trouble les militants citoyens » a été violé, le premier ministre de ont subis. Comment une industrie peut-elle ciels qu’il touche. Les pirates as- (Le Monde du 24 mars), dans lequel la Basse-Saxe parle d’un « diktat » survivre à un tel manque à gagner ? surent une publicité efficace par le BNP Régis Debray nous confirmait son unilatéral. Il va de soi que la radio (30 mars 1949.) Les résultats financiers d’une so- bouche-à-oreille mais également via Contrairement à ce que nous avons « soutien » aux communistes, parce ciété comme Microsoft, numéro un Internet et les forums de discussion écrit dans l’article « La longue marche qu’il « aime bien leur liste », ce dernier mondial des systèmes d’exploitation spécialisés. Elu par cette commu- de Michel Pébereau » (Le Monde du précise : « Simple citoyen, je ne suis pas 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS et des progiciels de bureautique et nauté de fans, le logiciel ou le CD 27 mars), Georges Chodron de Cour- partie prenante au jeu des positionne- Télématique : 3615 code LEMONDE membre influent de la BSA, mo- musical a toutes les chances de de- cel n’est pas le frère, mais le cousin de ments publics et partisans. Un témoi- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC ou 08-36-29-04-56 dèrent l’inquiétude. Sur les six der- venir un must et, par ricochet, un Bernadette Chirac. Quant à Patrick gnage oral de sympathie au renouvelle- niers mois de 1998, l’entreprise de succès. Soulard, il ne fait pas partie de l’état- ment communiste, fait dans une Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 Bill Gates a réalisé un chiffre d’af- Certains groupes ne s’y trompent major de la BNP, mais de celui de la réunion amicale, ne saurait donc avoir Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 faires de 51 milliards de francs pas. Ainsi, les Beastie Boys pré- Société générale. la signification que suggère votre titre. Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE (7,77 milliards d’euros) qui a dégagé fèrent publier directement sur Inter- M. Chevènement et M. Naïr resteront Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr un résultat net de 20,6 milliards de net certains de leurs titres plutôt RÉGIS DEBRAY pour moi des amis, au même titre que le francs (3,14 milliards d’euros). Soit que de les confier à leur éditeur... A la suite de notre article intitulé Mouvement des citoyens, dont j’appré- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 une marge nette de 41 % ! Renault L’orchestre Less Than Jake s’est « L’alliance du MDC avec le PS cie toujours la rigueur et le mordant. » LeMonde Job: WMQ3003--0018-0 WAS LMQ3003-18 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0361 Lcp: 700 CMYK

18 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

CONCENTRATIONS Une à 221 milliards de dollars (1 310 mil- secteurs. Les groupes mettent en DE L’EURO, les entreprises euro- tions, qui reposent souvent sur de vague de fusions-acquisitions sans liards de francs). Près de la moitié ont avant l’obligation d’acquérir une péennes cherchent à se mettre à la di- forts endettements. b LES GROUPES, précédent déferle sur les places bour- concerné des entreprises euro- taille mondiale pour rentabiliser leurs mension de leur nouveau marché do- ENDETTÉS, pourraient se retrouver sières. Entre le 1er et le 22 mars, les péennes. b LA COURSE AU GIGAN- investissements, quitte à sacrifier des mestique. Les taux d’intérêt très bas dans une situation fragile en cas de opérations de rachat se sont élevées TISME est lancée dans de nombreux milliers d’emplois. b AVEC L’ARRIVÉE permettent ausssi ces grandes opéra- retournement de la conjoncture. La frénésie des fusions-acquisitions s’empare des groupes européens Au cours des six derniers mois, les opérations de rapprochement ont dépassé les 3 700 milliards de francs. Les sociétés européennes s’y montrent de plus en plus actives. La course au gigantisme est lancée, au prix de sacrifices sociaux LA VAGUE des fusions-acquisi- leurs discussions lundi 29 mars (lire tions, née aux Etats-Unis, a déferlé Les principales fusions-acquisitions d'octobre 1998 à mars 1999 p. 22). La même fièvre s’est empa- sur l’Europe. Depuis six mois, une rée des télécommunications. CLASSEMENT en valeur fringale d’achats s’est emparée de Voyant se modifier radicalement le tous les patrons. « Il ne se passe plus ACQUÉREUR CIBLE DATES OPÉRATION SECTEUR VALEUR paysage avec l’arrivée des techno- un jour sans un rachat, une fusion ou logies sans fil et d’Internet, les ac- une OPA », constate, mi-ravi, mi-in- en teurs précipitent les fusions pour milliards terloqué, un analyste. D’après les dollars acquérir les positions et les tech- calculs de l’agence Moody’s, entre EXXON (USA) MOBIL (USA) 01/12/1998 Fusion Pétrole 78,9 niques qui leur manquent. le 1er et le 22 mars, le total des fu- L’arrivée effective de l’euro est sions et acquisitions a dépassé VODAFONE (GB) AIR'TOUCH (USA) 18/01/1999 Rachat Téléphonie mobile 60,3 un puissant accélérateur des 221 milliards de dollars (200 mil- concentrations en Europe. Même si (ITALIE) 20/02/1999 Fusion Télécommunications 57,9 liards d’euros, 1 312 milliards de OLIVETTI (ITALIE) TELECOM ITALIA les groupes ont répété, depuis des francs). Sur ce montant,les opéra- COMCAST (USA) MEDIAONE (USA) 22/03/1999 Fusion Câblo-opérateurs 55,6 années, qu’ils se préparaient au tions impliquant des acteurs euro- marché unique, ils ne perçoivent BNP (FRANCE) PARIBAS-SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (FRANCE) 09/03/1999 Fusion Banque 37,7 péens ont atteint 89,3 milliards de qu’aujourd’hui le changement de dollars. ZENECA (GB) ASTRA (SUÉDE) 09/12/1998 Fusion Pharmacie 34,6 dimension imposé par la monnaie Sans parler de la bataille BNP- unique. L’Europe devient leur mar- BP AMOCO (GB) ATLANTIC RICHFIELD (USA) 29/03/1999 Rachat Pétrole 25 Société générale-Paribas ou de celle ché domestique et les contraint à d’Olivetti avec Telecom italia, la se- LUCENT (USA) ASCEND (USA) 13/01/1999 Rachat Télécommunications 21,4 une réorganisation totale de leurs maine du 22 mars illustre la fréné- modes de production et de HOECSHT (ALLEMAGNE) RHÔNE-POULENC (FRANCE) 16/11/1998 Société commune Pharmacie 21,2 sie qui a saisi les groupes européens commercialisation. Le secteur ban- (lire ci-contre). Il faut avoir l’assu- SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (FRANCE) PARIBAS (FRANCE) 01/02/1999 Fusion Banque 18,2 caire se retrouve aux premières rance – qui marque peut-être aussi loges de cette mutation : la bataille 21/03/1999 Fusion 16,6 un certain désappointement – d’un UNICREDITO (ITALIE) COMIT (ITALIE) Banque engagée entre la BNP, Paribas et la Ferdinand Piech, président de FLEET FINANCIAL (USA) BANKBOSTON (USA) 14/03/1999 Fusion Banque 15,9 Société générale en est une illustra- Volkswagen, pour oser déclarer, tion. 18/10/1998 Rachat 14,3 lors de sa présentation de résultats MC KESSON (USA) HBO & CO (USA) Logiciels le 25 mars : « Nous avons fait le tour KROGER (USA) FRED MEYER (USA) 19/10/1998 Rachat Grande distribution 12,9 CONTEXTE FAVORABLE des acquisitions possibles ces der- La vague de fusions-acquisitions 19/01/1999 Fusion 12,8 nières années et nous en sommes ar- BRITISH AEROSPACE (GB) MARCONI (GB) Défense qui s’abat aujourd’hui sur l’Europe, rivés à la conclusion qu’il n’y avait TOTAL (FRANCE) PETROFINA (BELGIQUE) 01/12/1998 Fusion Pétrole 12,7 et particulièrement sur la France, plus rien d’intéressant. » Tous les n’aurait pas une telle ampleur si le SCOTTISH POWER (GB) PACIFICORP (USA) 07/12/1998 Rachat Electricité 12,6 autres dirigeants, grands ou petits, contexte économique n’était pas si disent examiner des projets d’ac- GLOBAL CROSSING (BERMUDES) FRONTIER CORP (USA) 17/03/1999 Rachat Télécommunications 12,4 favorable. Après plusieurs années quisitions et parler avec des de recentrage, de vente d’actifs ju- BANCO DE SANTANDER (ESPAGNE) BANCO CENTRAL (ESPAGNE) 14/01/1999 Fusion Banque 11,3 concurrents. gés inutiles et de gestion serrée, les Au-delà des phénomènes TYCO (USA) AMP (USA) 23/11/1998 Rachat Electronique 11,2 groupes dégagent des bénéfices – réels – de mode, l’engouement élevés et se retrouvent en posses- 02/12/1998 Fusion 11,1 pour les fusions-acquisitions ré- SANOFI (FRANCE) SYNTHÉLABO (FRANCE) Pharmacie sion de trésors de guerre impor- pond à un changement en profon- ABB (SUÈDE, SUISSE) ALSTOM (FRANCE) 24/03/1999 Société commune Equip. électriques 11 tants. Ils savent aussi pouvoir trou- deur des forces économiques. An- ver sur le marché l’argent dont ils 22/03/1999 Fusion 9,8 noncée depuis une bonne dizaine SAN PAOLO-IMI (ITALIE) BANCA DI ROMA (ITALIE) Banque ont besoin. Jamais leurs actions en d’années, la mondialisation est dé- LVMH (FRANCE) GUCCI (ITALIE) 22/03/1999 Rachat Luxe 8 Bourse n’ont été aussi bien valori- sormais vraiment à l’œuvre. Pour sées. Jamais, depuis la dernière 22/03/1999 Rachat un certain nombre de secteurs, de VIVENDI (FRANCE) US FILTER (USA) Eau 6,2 guerre mondiale, les taux de la pharmacie au luxe en passant par FORD (USA) VOLVO (SUÈDE) 28/01/1999 Rachat Automobile 6,2 l’argent emprunté n’ont été aussi les produits de grande consomma- bas. Dès lors, toutes les audaces 27/03/1999 Prise de particpation tion, la course au gigantisme est RENAULT (FRANCE) NISSAN (JAPON) Automobile 5 semblent permises. lancée. La tentation de se rappro- AOL (USA) NETSCAPE (USA) 24/11/1992 Rachat Internet 4,2 A la différence des groupes amé- cher est d’autant plus forte que les Prise de participation ricains, qui réalisent l’essentiel de GUCCI (ITALIE) 19/03/1999 Luxe 3,9 groupes savent qu’ils auront les PPR (FRANCE) SANOFI BEAUTÉ (FRANCE) Rachat leurs rachats par échange d’actions, plus grandes difficultés à respecter ALCATEL (FRANCE) XYLAN (USA) 02/03/1999 Rachat Télécommunications 2 les firmes européennes paient en- sur le long terme les engagements core souvent en argent, quitte à e : estimationsnc : non coté nd : non disponible ns : non significatif pris auprès de leurs actionnaires de s’endetter lourdement. Pour inves- Source : Le Monde, IFR Sécurities Data leur assurer une rentabilité de 15 % tir 33 milliards de francs dans le des capitaux investis, chiffre deve- recherche, pour les autres dans les faire le constat en Europe en 1996 ciété commune avec l’allemand gards se tournent désormais vers groupe Nissan, Renault emprunte- nu la norme sur les marchés. dépenses de marketing et de publi- et décidèrent de créer un groupe Hoechst ; Sanofi se marie avec Syn- Fiat, PSA et BMW. ra environ 20 milliards. L’italien Oli- Pour de nombreux groupes, la cité. Même si le prix à payer pour commun, Novartis. Depuis, les thélabo en vue de rapprocher leurs En accompagnement de cette vetti est prêt à s’endetter à hauteur taille mondiale est la seule qui per- ces rapprochements est le sacrifice concurrents marchent sur leurs forces pour partir à la conquête du mondialisation, les mouvements de de 24,5 milliards de dollars (146 mil- mette de rentabiliser les centaines de milliers d’emplois. Les groupes traces : le suédois Astra a fusionné marché américain. déréglementation, voulus par les liards de francs !) pour s’emparer de millions, voire les milliards de pharmaceutiques suisses Ciba-Cei- avec le britannique Zeneca ; Prise en tenaille entre des coûts gouvernements et rendus possibles de Telecom Italia. Vivendi lancera dollars investis, pour les uns dans la gy et Sandoz furent les premiers à Rhône-Poulenc veut créer une so- de développement toujours plus par l’essor des nouvelles technolo- la plus importante émssion obliga- élevés et des surcapacités structu- gies, s’étendent dans tous les pays, taire en Europe (2 milliards d’euros) relles, l’industrie automobile est un bousculant les situations acquises. pour financer le rachat de US Filter, La semaine infernale lance une OPA sur la totalité de en médias avec l’espagnol Media autre secteur tout désigné pour les Ainsi le téléphone, l’électricité, le payé au même prix que Volvo. Gucci pour contrer François Planning. concentrations. Les constructeurs gaz, la poste... s’ouvrent à la L’effervescence actuelle du Du 22 au 27 mars, les offres et Pinault ; en Italie, des offres b Mercredi : le groupe financier européens s’y mettent, après avoir concurrence. Tout le secteur de monde européen des affaires rap- annonces d’acquisitions en tout publiques d’échange de la banque Fimalac lance une OPA sur tardé, à l’exception de Volkswagen, l’énergie, des producteurs pétro- pelle l’euphorie qui régnait à la fin genre se sont accumulées, pour Unicredito sur la Comit et de San Strafor-Facom et Infogrames à fédérer les marques et à acquérir liers aux distributeurs en passant des années 80. A cette époque, met un total de plus de 430 milliards Paolo-IMI sur la Banca di Roma rachète l’éditeur de jeux une taille critique estimée à 4 mil- par les fournisseurs d’équipements, en garde l’agence Moody’s, les en- de francs. sont annoncées. britannique Gremlin. lions de véhicules produits par an. voient leur rente s’effondrer. Pour treprises avaient aussi beaucoup b Lundi : Vivendi annonce la plus b Mardi : ABB et Alstom b Jeudi : le suédois Ericsson Après le rapprochement entre assurer leur pérennité, ils envi- emprunté pour grandir. Deux ans grosse acquisition réalisée par présentent la création d’une rachète l’américain Qualcomm, Daimler et Chrysler en 1998, Ford sagent des mariages de titans, jugés plus tard, elles s’étaient retrouvées des Français aux Etats-Unis, avec société commune dans les spécialisé dans les technologies s’est emparé du suédois Volvo en irréalisables il y a encore deux ans, sans marge de manœuvre lors du le rachat de US Filter pour équipements d’énergie, sans fil. janvier. Renault a annoncé, le tels les rapprochements Exxon-Mo- ralentissement économique. 6,2 milliards de dollars tandis qu’Havas Advertising b Samedi : Renault signe son 27 mars, son entrée dans le capital bil ou BP Amoco-Atlantic Richfield (37 milliards de francs) ; LVMH fusionne ses activités de conseil entrée dans le japonais Nissan. du japonais Nissan. Tous les re- – les deux sociétés ont fait état de Martine Orange LeMonde Job: WMQ3003--0019-0 WAS LMQ3003-19 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 15:36 S.: 111,06-Cmp.:29,15, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0484 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 19 Les concentrations bancaires sous surveillance Le contrôle exercé dans ce domaine par le ministère des finances est ambigu

LE COMITÉ des établissements Comité des établissements de cré- menée au titre du contrôle de la Certes, en droit interne, les seuils de crédit et des entreprises d’in- dit contrôle l’opération au regard recevabilité des offres. Il s’agit visés d’une façon générale par l’or- vestissement (Cecei) devait se réu- des règles propres au système alors de protéger l’intérêt public donnance de 1986 sur le droit de la nir, lundi 29 mars dans la matinée, bancaire. Mais qui apprécie les ef- que le marché financier exprime, concurrence sont atteints. Mais ce pour examiner les deux offres pu- fets positifs ou négatifs sur le mar- notamment sa transparence et son contrôle des concentrations, exer- bliques ché des activités bancaires que intégrité. Mais la perspective cé par le ministre de l’économie, d’échange lan- peut engendrer une telle concen- concurrentielle en est absolument peut-il jouer à propos d’établisse- cées par la tration d’entreprises ? A première exclue. ments de crédit ? Avant 1986, la loi BNP sur la So- vue, personne. Un contrôle spécifique à la ma- les y soustrayait expressément. Et ciété générale Aucune des institutions préci- tière bancaire est pris en charge le Conseil d’Etat le rappela ferme- et sur Paribas. tées n’a pour mission de mesurer par le Comité des établissements ment dans un avis du 23 avril 1985. Rappelons que les éventuelles restrictions à la de crédit. L’article 15 de la loi ban- Mais la rédaction de 1986 est les dirigeants concurrence que risque de pro- caire de 1984 lui confère le pouvoir plus ambiguë. En effet, l’article 60- de la Société duire la concentration. Le CMF, d’attribuer les agréments aux fu- III de l’ordonnance se contente de générale et ceux de Paribas pro- composé essentiellement de pro- tures entités en fonction des inci- dire que celle-ci s’applique aux posent un rapprochement de leurs fessionnels, en charge d’apprécier dences de la constitution de celles- établissements de crédit pour ce deux banques par une offre pu- la recevabilité des offres publiques ci sur la solidité du système ban- qui est de la sanction des compor- blique d’échange (OPE) des titres émises par les opérateurs, mesure caire. A ce titre, le Comité exerce tements anticoncurrentiels. Il faut détenus par leurs actionnaires. notamment à cette occasion que le un contrôle comptable, chaque alors procéder à un raisonnement Ceux de la BNP proposent la réu- prix ou la parité d’échange est ac- établissement devant respecter a contrario pour tirer du silence de La fin nion des trois établissements par ceptable et que l’initiateur offre des règles prudentielles, notam- la loi à propos du contrôle des la même technique de l’OPE, qui des garanties et des perspectives ment des ratios entre son niveau concentrations que celui-ci se se dédouble alors par une proposi- pour les actionnaires. A cette d’endettement et le montant de trouve donc exclu. Mais l’on pour- tion sur les titres de la Société gé- aune, les différentes offres émises ses fonds propres. Par ailleurs, le rait aussi bien soutenir, comme le de l’exception française ? nérale et une autre sur ceux de Pa- par les trois banques ont été suc- Comité des établissements de cré- fit l’administration dans une étude ribas. cessivement agréées par le dit apprécie la confiance que l’on de 1992, que, faute d’exclusion ex- « L’EXCEPTION française est pas à traduire cette évolution. De Qui décidera de l’issue de ces Conseil. peut faire aux dirigeants et aux ac- presse, un contrôle resterait pos- morte. Nous sommes entrés dans fameuses batailles boursières à propositions ? Les actionnaires, tionnaires de référence de l’éta- sible sur le fondement du droit l’ère du capitalisme à l’anglo- l’image de BSN contre Saint-Go- bien sûr. Mais des institutions ont RÈGLES PRUDENTIELLES blissement en cause. Cela protège commun. Le ministre va-t-il en saxonne », se réjouissait ces der- bain, de Suez contre Carlo De Be- aussi vocation à intervenir dans le La COB, autorité administrative l’organisation bancaire du risque l’espèce se saisir de cette possible niers jours, un patron français. A nedetti, de Paribas contre la Socié- processus et peuvent même le blo- indépendante, va intervenir pareil- systémique mais ne peut équiva- mais hasardeuse interprétation ? té Mixte, de la BNP contre Suez quer. La première impression est lement pour apposer son visa sur loir à un contrôle des concentra- En tout cas, la question de l’inter- ANALYSE ont eu lieu dans le passé sans pour celle d’une pléthore de contrôles, les documents d’information tions. férence entre le contrôle des La presse autant marquer de véritable rup- puisque interviennent sur cette qu’ont déposés les différents ini- Sur ce dernier terrain, la concen- concentrations et la régulation ture dans les habitudes françaises. même opération le Conseil des tiateurs. Cela correspond à sa mis- tration bancaire dont il s’agit ici bancaire paraissait jusqu’ici théo- anglo-saxonne Les conflits en cours semblent marchés financiers (CMF), la sion générale de contrôle de l’in- n’atteint pas des seuils suffisants rique : l’actualité nous fournit le se réjouit davantage marquer une mutation Commission des opérations de formation donnée au marché. Elle pour qu’un contrôle puisse être cas pratique. de ce changement du capitalisme français qu’une ré- Bourse (COB) et le Comité des éta- croise celle du CMF puisque cette exercé par la Commission des volution. Alors que les groupes in- blissements de crédit. vérification du caractère précis, Communautés européennes au Marie-Anne Frison-Roche dustriels se sont défaits, ces der- Le CMF et la COB se soucient de complet et fiable des informations titre du règlement communautaire (professeur de droit force de s’entendre reprocher nières années, de leurs l’intérêt du marché financier. Le fournies a déjà été précédemment de 1989 sur les concentrations. à Paris-Dauphine) leurs participations croisées, leurs participations croisées, la Société connivences pour régler leurs af- générale, Paribas et la BNP, perçus faires, leur absence de préoccupa- comme des pivots du capitalisme tion des actionnaires, les diri- français, sont restés figés dans des geants des grands groupes réseaux d’actionnariat. Pendant français avaient fini par en conce- des années, chaque camp a vu voir quelques complexes face à d’un œil favorable cet immobi- leurs homologues étangers. Au- lisme qui assurait l’équilibre entre jourd’hui, ils ont le sentiment de toutes les parties. La prise de devenir des interlocuteurs cré- contrôle de l’UAP par AXA avait dibles face au marché. Bagarre commencé à ébranler l’édifice. En entre Bernard Arnault (LVMH) et annonçant leur rapprochement, la François Pinault (PPR) pour le Société générale et Paribas contri- contrôle du groupe de luxe italien buent à modifier les rapports de Gucci, offre et contre-offre autour force. Ce coup porté à l’architec- Paribas, la Société générale et la ture du système français devrait BNP.... le monde des affaires fran- conduire à une déflagration géné- çais est devenu un vrai champ de ralisée. bataille. Un peu interloquée au départ, la ACTIVITÉ DE COULISSES presse anglo-saxonne applaudit Tous combattent pour acquérir des deux mains à ce changement la plus grande influence sur le sys- d’attitude. « La dealmania a gagné tème en cours de construction. l’Europe », se félicite Business Week Dans ce combat, la lutte des dans sa dernière édition. L’hebdo- « egos » a toute son importance. madaire américain voit, dans les Reconstructeur d’une partie du ca- fusions-acquisitions en cours, un pitalisme français depuis sa prise changement majeur en Europe et de contrôle de l’assureur UAP, un ralliement aux règles anglo- Claude Bébéar, le patron d’AXA, saxonnes des affaires. entend garder son influence. La Des changements sont bien à proposition de fusion de Paribas et l’œuvre. Pour la première fois de- la Société générale, qui le rame- puis l’après-guerre, l’Etat s’est ef- nait, à quelques dixièmes de pour- facé dans les batailles en cours. Le centage près, au même niveau que gouvernement n’a pas dit un mot son rival allemand Allianz, ne pou- sur le conflit qui oppose Bernard vait guère lui plaire. De même, Mi- Arnault à François Pinault pour la chel Pébereau, le patron de la BNP, constitution de leur empire de qui n’a pas réussi ces dernières an- luxe. Plus préoccupé par la res- nées à faire grandir sa banque, ne tructuration du secteur bancaire pouvait se laisser marginaliser face français, l’Etat s’est contenté de à ces deux concurrents. Quant à rappeler les deux conditions im- Bernard Arnault, fédérateur in- portantes à ses yeux. D’une part, contesté jusqu’à présent du luxe éviter un massacre social souvent en Europe, il ne peut laisser entrer évoqué en cas de fusion entre les dans son domaine son grand rival banques à réseaux : le gouverne- François Pinault sans réagir. ment garde en tête le chiffre de Si les marchés sont officielle- 13 000 suppressions d’emploi an- ment appelés à trancher ces diffé- noncé par Jean Peyrelevade, le rends, dans les coulisses, on s’ac- PDG du Crédit lyonnais, en cas de tive beaucoup pour les influencer, rapprochement avec la BNP, et ne voire construire des solutions en- veut surtout pas être confronté à dehors d’eux. Les réseaux d’amis, des licenciements massifs. D’autre constitués de longue date, sont part, ne pas permettre que l’oppo- plus que jamais actifs. La banque sition de la Société générale et de Lazard, épaulée par des industriels Paribas au projet de fusion de la comme Jean-Louis Beffa (Saint- BNP ne se conclue par l’arrivée Gobain) et Jean-Marie Messier d’un quatrième acteur, qui ne (Vivendi) pèse de tout son poids pourrait être qu’étranger. en faveur du projet de rapproche- ment de la BNP, tandis que la UNE MUTATION banque Rothschild, soutenue par Se sentant libérés de la tutelle Ernest-Antoine Seillière (président étatique, les dirigeants des trois du Medef) et Jean-René Fourtou grandes banques ont les yeux fixés (Rhône-Poulenc) défend le projet sur le marché, et tentent de dé- Société générale-Paribas. De montrer que leur projet est le même, dans le luxe, un front inter- meilleur pour les actionnaires. ne est en train de se constituer Chacun promet des croissances à entre chiraquiens et balladuriens. deux chiffres, des rentabilités François Pinault, ami de longue exemplaires, le tout sans détruire date de Jacques Chirac, a tout l’ap- un emploi. « C’est projet contre pui des proches du président de la projet. Le marché tranchera », af- République. En face, Bernard Ar- firme un des administrateurs nault, très proche de Nicolas Sar- d’une des banques concernées. kozy, s’est adjoint l’aide de Nico- Cette référence constante au las Bazire, ancien directeur de marché et au bien-être des action- cabinet d’Edouard Balladur à Ma- naires, les méthodes violentes tignon. pour mettre en œuvre les restruc- Tous ces réseaux souterrains turations pourraient faire croire à sont à l’œuvre pour faire émerger une conversion totale des groupes la solution la plus favorable à leurs français au capitalisme anglo- intérêts. Il ne leur restera plus, le saxon. moment venu, qu’à la faire avali- La réalité, toutefois, semble ser par le marché. moins assurée. A elles seules, les attaques inamicales ne suffisent M. O LeMonde Job: WMQ3003--0020-0 WAS LMQ3003-20 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0363 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 ENTREPRISES

L’accord Renault-Nissan est accueilli comme Volkswagen prend « un symbole de l’état de l’économie japonaise » du recul par rapport Les réactions de la presse nippone sont mitigées, mais les pouvoirs publics sont satisfaits à la vague de fusions Après avoir annoncé, le samedi 27 mars, une Renault, doit entamer une série de réunions de la part de la presse japonaise alors que, en prise de participation de 36,8 % dans le construc- avec les analystes financiers internationaux. France comme au Japon, les pouvoirs publics en teur japonais Nissan, Louis Schweitzer, le PDG de L’accord n’a provoqué ni enthousiasme ni rejet approuvent les grandes lignes. Le constructeur juge Fiat trop gros pour lui TOKYO L’accord Renault-Nissan n’a pro- moitié des membres du conseil (tueur de coûts) semble déjà avoir WOLFSBURG firmes [asiatiques] dont l’endette- de nos envoyés spéciaux voqué ni enthousiasme, ni rejet de d’administration de Nissan, chose été popularisé, est également dé- de notre correspondant ment est bien supérieur à leurs fonds L’accord signé entre Renault et la part de la presse nippone, ce rare pour une grande entreprise in- crite comme salutaire pour une so- Volkswagen ne veut pas trop propres, et qui n’auraient aucune Nissan a mis fin à huit mois de né- week-end. Le quotidien Asahi, dans dustrielle. « Pendant la période de ciété qui aurait un grand besoin de s’inspirer du rapprochement entre chance de survivre » sous d’autres gociations mais, comme l’a souli- son édition du 28 mars, parlait reconstruction, ce genre de sociétés nettoyage. Renault et Nissan. C’est ce qu’a ex- latitudes. « Je n’ai pas envie d’aller gné Louis Schweitzer avant de re- d’ailleurs d’une « mise en scène de ont tiré de grands bénéfices de leurs Le ministre japonais de l’indus- pliqué le président de son direc- vers une entreprise mal en point car partir pour Paris, samedi 27 mars l’égalité », expliquant que Renault liens étroits avec la bureaucratie », trie et du commerce international, toire, Ferdinand Piëch, jeudi l’on perd beaucoup », a-t-il indiqué, dans la soirée, « beaucoup de che- avait tout fait pour ne pas blesser avance l’Asahi. Kaoru Yosano, a fait part, samedi, 25 mars à Wolfsburg, lors de la pré- commentant les investissements min reste à parcourir ». Ce difficile l’orgueil de Nissan et ne pas appa- La presse nippone s’est égale- de la satisfaction des autorités ja- sentation des résultats – records – engagés par ses concurrents par un parcours devait débuter dès lundi. raître comme son sauveur. ment étendue sur les risques que ponaises au sujet de l’alliance : «Le pour 1998 (4,8 millions de véhicules laconique : « Cela nous aidera. » Le PDG de Renault entamait une Le Sankei, quotidien des milieux présente l’alliance et le « chemin MITI se félicite de cette alliance qui produits, un bénéfice net de série de réunions avec les analystes conservateurs, a toutefois présenté pavé d’incertitudes » (Asahi) que correspond au programme de re- 2,2 milliards de deutschemarks NICHES SPÉCIALISÉES financiers pour les convaincre de la l’événement comme « un symbole devront parcourir les deux sociétés naissance [économique] que le Ja- (1,2 milliard d’euros), pour un Le groupe Volkswagen, constitué pertinence de l’opération. Après de l’état actuel de l’économie japo- pour accomplir leurs objectifs. pon cherche à mettre en place. » Le chiffre d’affaires de 134 milliards de jusqu’à l’année dernière de quatre Paris et Londres, lundi, M. Schweit- naise » où Nissan, connu pour ses Comme d’autres confrères, le San- secrétaire français à l’industrie, deutschemarks (68 milliards d’eu- marques (VW, Audi, Seat, Skoda) zer devait se rendre, mardi, à New performances technologiques, est kei a repris les termes d’« alliance Christian Pierret, a déclaré qu’il ros). Interrogé sur l’éventualité acquises au cours des décennies 70 York. racheté par des capitaux étrangers. des faibles » pour qualifier l’ac- était « plutôt confiant, car ce n’est d’acquisition du groupe italien Fiat, et 80, ne veut, officiellement, pas La Bourse de Tokyo a plutôt réa- Plus que de déplorer une perte de cord, à l’instar d’un long article de pas un accord de survie de l’un ou M. Piëch a repoussé une telle idée : participer à la course aux fusions. gi positivement à l’accord lundi. souveraineté dans l’automobile (le l’hebdomadaire Aera publié la se- de l’autre des deux constructeurs, « On ne saurait pas qui reprend qui, L’acquisition, l’an dernier, des Après avoir progressé en séance de quotidien économique Nikkei rap- maine dernière. Celui-ci ajoutait en mais un accord de croissance et de a-t-il estimé. C’est une entreprise marques de grand luxe, Rolls 3,37 %, l’action Nissan Motor a ter- pelle que les « réactions nationa- outre que Renault-Nissan, c’était développement qui porte bien au- trop grosse pour un rachat, surtout Royce, en coopération avec BMW, miné en hausse de 0,65 %. A l’ou- listes ne sont plus de mise » à l’heure « l’alliance Paris-Ginza » (du nom delà de ce qui existe aujourd’hui ». avec les problèmes qu’elle rencontre Bentley, Bugatti et Lamborghini, verture de la Bourse de Paris, lundi, de la globalisation dans ce secteur du quartier d’affaires de Tokyo où Dans une interview, lundi, au quo- actuellement. » Pour le patron du fait exception, car elles repré- le titre Renault était en hausse de où cinq des douze constructeurs se trouve le siège de Nissan) de tidien Aujourd’hui-Le Parisien, le premier constructeur européen, sentent des niches très spécialisées. 3,23 %, à 35,10 euros. En revanche, nippons ont pour premier action- deux constructeurs réputés ministre rappelle que le PDG de « la mise en place d’une activité à Mais Volkswagen ne ferme pas l’agence américaine d’évaluation fi- naire un étranger), l’alliance a don- proches de leurs gouvernements Renault, Louis Schweitzer, a pris partir de zéro revient moins cher que complètement la porte à des crois- nancière Moody’s a confirmé la no- né l’occasion à la presse de fustiger respectifs. sur ce point un « engagement ». le rachat et la réorganisation du sances externes d’envergure. tation du groupe japonais, qu’elle les collusions et les dérives dont le « Cela doit se faire sans installation groupe ». « Nous regarderons la situation du avait abaissée lorsque que le cas Nissan est le symptôme. « COST KILLER » commune en Europe, donc sans « Les problèmes humains sont marché mondial, et, si cela n’est pas constructeur américano-allemand L’Asahi rappelle que Nissan a Le Sankei prévient toutefois que conséquences sur l’emploi dans cette énormes », observe M. Piëch, en trop cher, nous agirons à nouveau », DaimlerChrysler avait annoncé son toujours été le chouchou du gou- la prescription du président de Re- zone, explique M. Pierret. En particulier dans les pays d’Asie, affirme Ferdinand Piëch. Et il n’a retrait du dossier. Moody’s prend vernement et a évolué main dans la nault, dont le quotidien évoque la France, ce plan ne doit donc pas si- « où l’on est confronté à des diffé- pas démenti porter attention à en considération « le niveau encore main avec le ministère de l’indus- parenté lointaine avec le docteur gnifier de changements négatifs pour rences culturelles ». M. Piëch fait al- BMW, dont il observera « avec inté- élevé de l’endettement » et «la tie, le tout-puissant MITI, avec la Albert Schweitzer, risque d’être les salariés. » lusion au projet japonais de Re- rêt » l’évolution ces prochaines an- longue durée nécessaire avant que le banque de crédit à long terme In- douloureuse pour le constructeur nault, sans le nommer. Pour preuve nées. groupe puisse le réduire » à des ni- dustrial Bank of Japan, et l’univer- nippon. L’arrivée de Carlos Ghosn, Stéphane Lauer de clivage culturel, le président de veaux jugés plus supportables. sité de Tokyo, dont sont issus la dont le surnom de « cost killer » et Brice Pedroletti Volkswagen pointe le doigt sur « les Philippe Ricard Carlos Ghosn, l’homme Yoshikazu Hanawa, le président qui a vendu Nissan TOKYO est entré chez Nissan en 1957. Economiste de enclenché reste spectaculaire au regard de la pressé de Renault correspondance formation, il travaille d’abord au service du culture industrielle nippone et fera date. L’ac- Il y a trois ans, presque jour pour jour, Yoshi- personnel. Dès 1980, il est directeur général ad- cord Renault-Nissan devrait lui donner une NÉ AU BRÉSIL, d’origine liba- les sommets chez Michelin sont kazu Hanawa se voyait proposer le poste de joint à Tokyo du bureau du projet américain. Il caution et un élan supplémentaire : dimanche naise, français d’adoption. Qui promis à d’autres ? Ou que Re- président par son prédécesseur, Yoshifumi Tsu- fera plusieurs séjours aux Etats-Unis, comme 28 mars, M. Hanawa a rencontré 300 dirigeants mieux que Carlos Ghosn peut in- nault est une opportunité ji, promu président d’honneur. Ce dernier invo- directeur général des services techniques de d’équipementiers, de distributeurs et autres carner les ambitions internatio- unique ? Sans doute un peu des quait alors le besoin de rajeunir l’encadrement, Nissan Motor Manufacturing USA en 1982, puis fournisseurs affiliés à Nissan. L’alliance avec nales de Renault ? A quarante- deux. comme président de Nissan North America en Renault « représente une opportunité commer- Lorsqu’il débarque à Boulogne- PORTRAIT 1989. A partir de 1991, il occupe plusieurs postes ciale pour les équipementiers, mais cela signifie PORTRAIT Billancourt, au siège de Renault, En place, depuis trois ans, à hautes responsabilités à Tokyo. Mais c’est son aussi que les plus faibles seront remplacés par des Sa mission est parmi en octobre 1996, l’entreprise va expérience américaine qui lui donne l’image du fabricants étrangers », a-t-il précisé. Mais cela mal. La firme au losange affiche il a beaucoup restructuré réformateur dont Nissan, parangon de conser- sera-t-il suffisant pour éviter le recours quasi- les plus lourdes cette année-là une perte de mais, pour l’instant, vatisme, a besoin. tabou à des fermetures d’usine et des suppres- qu’on puisse 5,25 milliards de francs. Pour re- sans résultat tangible sions de poste massives ? M. Hanawa et son confier à un dirigeant monter la pente, Louis Schweitzer LE TABOU DE L’EMPLOI équipe française ont peu de temps pour appor- décide de suivre deux pistes : la Après son arrivée à la présidence, en 1996, il ter la réponse adéquate. réduction des coûts et le dévelop- déclarant qu’il n’avait pas accompli la tâche met en place un plan de restructuration dras- Yoshifumi Tsuji qui, en mars 1996, avait an- cinq ans, cet X-Mines s’attelle à pement à l’international. Carlos qu’il s’était fixée. Nissan était dans le rouge de- tique de Nissan, visant à ramener la dette de noncé qu’il passait la main à M. Hanawa, a dé- l’une des plus folles, des plus Ghosn sera l’homme-orchestre de puis trois ans. Alors âgé de soixante-deux ans 2 500 milliards à 1 500 milliards de yens en trois claré la semaine dernière qu’il était prêt à dé- lourdes, mais aussi l’une des plus cette stratégie. Au début, certains (il est né en 1934), le nouveau président n’était ans et à réduire les capacités de production do- missionner du poste de président d’honneur passionnantes tâches jamais anciens doutent de sa capacité à pas un choix surprenant du point de vue de la mestique de 15 %. Depuis un an, il a accéléré le après la signature de l’alliance avec Renault : confiées à un dirigeant français : faire bouger les choses. Mais son hiérarchie : il avait le rang de vice-président de- démantèlement du keiretsu Nissan, cédant, ou M. Tsuji a reconnu avoir été trop indulgent le redressement du deuxième parler clair séduit : « Il ne doute puis 1991 et apparaissait comme le candidat na- s’apprêtant à céder, des participations dans dans la maîtrise du cash flow, et invoqué sa res- constructeur automobile japo- pas de ses objectifs, il dit ce qu’il turel au remplacement de M. Tsuji. plus d’une quinzaine de filiales et de sous-trai- ponsabilité dans l’endettement de Nissan. nais. La mission a beau paraître fait et fait ce qu’il a dit », explique Diplômé de l’université de Tokyo, tout tants. M. Hanawa reste seul maître à bord... avec Car- insurmontable, sa nomination un expert en management qui a comme la majorité des cadres supérieurs de Même si les restructurations engagées par los Ghosn. semble couler de source, tant sa travaillé avec lui. Nissan (et nombre de hauts fonctionnaires de M. Hanawa n’ont pas encore pu porter leurs carrière est rapide et brillante. l’administration nippone), Yoshikazu Hanawa fruits, le processus de désengagement qu’il a B. Pe. Entré à vingt-quatre ans chez GOURMANDISE Michelin, Carlos Ghosn trace sa Autre atout, son expérience ac- route : chef de fabrication à Cho- quise chez Michelin. Il connaît Un siècle d’une histoire mouvementée Des modèles d’abord baptisés Datsun let, directeur de l’usine au Puy. tous les rouages des relations Quand il accède à son premier constructeur-équipementiers. Les 1898 : l’entreprise est fondée par b 31 mars 1992 : fermeture des b 1933 : Nissan, d’abord nommé de... 4 CV Renault. La firme poste de management, comme achats constituent une véritable Louis Renault, qui construit seul sa usines de l’île Seguin, à Jidosha-Seizo KK (Société de connaît une expansion rapide. responsable de Michelin au Brésil, mine de productivité à laquelle il première voiturette. Boulogne-Billancourt construction d’automobiles), est b 1966 : la fusion de Nissan avec il n’a que trente et un ans. A va s’attaquer avec gourmandise. b 1922 : Renault prend son essor et (Hauts-de-Seine) après 90 ans de fondé par Yoshisuke Aikawa. Prince Motors en fait l’égal de trente-six ans, il part à la Parallèlement, l’outil de produc- se transforme en société anonyme. fonctionnement. Celui-ci fut l’un des acteurs Toyota. Mais la part du marché conquête de l’Ouest en prenant la tion est rationalisé. En ligne de b 1940 : placé sous contrôle b 27 mai 1992 : Louis Schweitzer principaux, dans les années 30, de japonais détenu par Nissan n’a tête des activités nord-améri- mire, l’objectif affiché de Louis allemand, le constructeur fabrique succède à Raymond Lévy. l’industrialisation de la cessé de s’éroder depuis, pour se caines du fabricant de pneus. A la Schweitzer est de devenir le du matériel militaire pour l’armée b 6 septembre 1993 : annonce de Mandchourie, province chinoise situer aujourd’hui à 20 % contre clé, son premier grand défi : me- constructeur le plus compétitif en allemande. A la Libération, il sera la fusion Renault-Volvo. devenue colonie japonaise, où il près de 40 % pour le numéro un ner la fusion avec Uniroyal Goo- Europe à l’horizon 2000. La mé- accusé de collaboration. b 2 décembre : le projet de fusion établit Manchuria Heavy nippon. drich, que Michelin vient de ra- thode donne rapidement des ré- b 15 novembre 1945 : confiscation est dénoncé par le conseil Industries, un énorme b 1968 : premières exportations de cheter. Pour y parvenir, il brise le sultats : à mi-étape, Renault est des usines, qui sont transformées d’administration de Volvo. conglomérat qui alimentera Datsun vers les Etats-Unis. La monopole des syndicats améri- en avance sur le plan de marche. en Régie nationale des usines b 17 novembre 1994 : ouverture du l’effort de guerre nippon. première usine à l’étranger est cains. Ce fait de guerre lui vaudra Mais pour améliorer la rentabilité, Renault. capital de Renault. b 1934 : les premières Datsun établie l’année suivante, à Taïwan. son étiquette de « coupeur de il faut de la croissance qui, elle- b 1946 : sortie de la 4 CV. b 15 juillet 1996 : privatisation de sortent à Yokohama (44 véhicules b Dans les années 80, les têtes ». même, passe par l’international. b 1957 : échec commercial de la Renault. L’Etat ne dispose plus que sont même exportés vers l’Asie et implantations à l’étranger Il mettra lui-même un terme à C’est l’autre mission de Carlos Dauphine aux Etats-Unis. de 46 % du capital. l’Amérique du Sud). s’accélèrent. son ascension irrésistible chez Bi- Ghosn, qui prend en main l’un des b 1980 : Renault prend 46 % b 27 février 1997 : annonce de la b Après la victoire alliée, le b Aujourd’hui, deuxième bendum en acceptant l’invitation dossiers prioritaires de Renault : d’Américan Motors Corporation fermeture de l’usine belge de zaibatsu Nissan est démantelé et constructeur japonais, Nissan de Louis Schweitzer de rejoindre l’Amérique du Sud, où la firme (AMC), quatrième constructeur Vilvorde. son président limogé. Il deviendra produit 1,6 million de véhicules au Renault. Pourquoi ? Pense-t-il que vient d’inaugurer une nouvelle américain. b 11 juin 1998 : premières sénateur en 1953. En 1957, son Japon et 1 million à l’étranger, usine au Brésil. Ghosn y est dans b 1984 : en quasi-faillite, Renault discussions avec Nissan. plus proche associé accède... au dont la moitié aux Etats-Unis et son jardin. perd 12,5 milliards de francs. b Décembre 1998 : Renault est poste de premier ministre. au Mexique. L’Amérique du Nord Avec le Japon, s’annoncent George Besse est nommé à la tête candidat pour racheter la totalité b 1949 : Nissan retrouve son nom est destinataire de 41 % de ses pour lui des terres moins fami- du groupe. du constructeur automobile et bénéficie, pendant la période de exportations. lières. Propulsé numéro deux de b Novembre 1986 : assassinat de roumain Dacia. croissance, d’un accès aux crédits Nissan, il aura pour mission de re- Georges Besse par des membres b 18 janvier 1999 : Renault bancaires facilité par les pouvoirs dresser le groupe japonais. Pour d’Action directe. Raymond Lévy confirme les discussions avec publics. Dès 1953, la firme met le cela, il aura autorité sur l’en- prend la tête de la Régie. Nissan en vue d’un rapprochement. savoir-faire acquis pendant la semble du personnel de Nissan, à b 19 mai 1987 : Renault cède à b 12 mars 1999 : DaimlerChrysler guerre au service du l’exception du président. Les deux Chrysler sa participation dans annonce la rupture de ses développement spatial nippon. cultures parviendront-elles à tra- AMC. négociations avec Nissan. Renault Aujourd’hui, Nissan fournit vailler ensemble ? « Les Occiden- b 23 février 1990 : Renault et Volvo reste seul en lice. toujours des lanceurs pour taux s’abritent toujours derrière des signent une lettre d’intention sur b 16 mars 1999 : le conseil satellites, des moteurs de fusée et idées. M. Ghosn sait que, entre un un échange de participations. d’administration donne son feu un certain nombre de systèmes et fait et une théorie, c’est toujours le b 28juin 1990 : Renault devient une vert à une prise de participation de de réacteurs à l’industrie de fait qui a raison. Cette vision des société anonyme. 35 % de Renault dans le capital de défense. choses va le rendre compréhensible b 9 décembre 1990 : le Nissan. b 1952 : Nissan produit sous par les Japonais », souligne l’un de gouvernement tchèque choisit b 27 mars : signature entre Renault licence des Austin, à l’époque où ses anciens collaborateurs. Volkswagen au détriment de et Nissan de l’accord de un autre constructeur japonais, Renault pour reprendre Skoda. participation. Hino, inondait le marché local S. L. LeMonde Job: WMQ3003--0021-0 WAS LMQ3003-21 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0364 Lcp: 700 CMYK

21 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 Les chaînes généralistes résistent à la concurrence des thématiques La part d’audience globale des télévisions hertziennes reste inchangée face à celle du câble et du satellite, mais les chaînes publiques sont en baisse par rapport aux privées. Chez les thématiques, les pionnières souffrent de la concurrence des nouvelles venues

LA STABILITÉ. Contrairement en 1998, contre 26,8 % en 1997 tout les télévisions généralistes à pro- dience cumulée pour la première le créneau musical. MCM est dé- matique est surtout liée au aux prédictions annoncant leur dé- comme Canal Plus : 6,1 % contre duire des efforts ponctuels de pro- contre 4,8 % pour la seconde. sormais talonnée par la toute ré- manque de concurrence sur un clin, les télévisions généralistes ( 5,8 %. En revanche, les chaînes pu- grammation auprès de cette Cet effet est particulièrement cente M 6 Music. De même, Euros- secteur. TF 1, France 2, France 3, Canal bliques enregistrent un flé- tranche d’âge. sensible sur le secteur du cinéma. port pâtit des lancements Le créneau des programmes Plus, M 6 et la Cinquième-Arte) ont chissement. France 2 passe de Derrière l’apparente stagnation Fortes de leurs films en exclusivité, d’AB Sports, d’Infosport et de pour la jeunesse en est la preuve. maintenu leurs positions face à la 15,9 % en 1997 à 15,6 % en 1998 tan- de la part d’audience des théma- Cinéstar 1 et 2, chaînes de TPS, l’Équipe TV. La chaîne sportive, Canal J n’a pas résisté aux assauts concurrence des thématiques. Se- dis que France 3 chute de 11,5 % tiques se cachent des situations laissent loin derrière Ciné-Ciné- contrôlée par Canal Plus, TF 1 et le des Cartoon Network, Disney lon l’enquête Audicabsat, menée à10,1%. disparates. Un premier constat mas 1, 2 et 3, leurs concurrentes de groupe Disney, perd un point de Channel, Fox Kids et autre Tele- par Médiamétrie en novembre et montre les difficultés des chaînes CanalSatellite. Les chaînes de TPS parts de marché : 2,3 % en 1998 toon. Après avoir régné seule et décembre 1998, dont Le Monde « UN COUP DE VIEUX » de la première génération. Ces rassemblent 17,4 % d’audience contre 3,3 % un an plus tôt. Selon sans partage, la chaîne pour en- s’est procuré les résultats Pour certains analystes, la pionnières du câble et du satellite, cumulée et 6,4 % de parts de mar- un observateur, les nouvelles fants a perdu sa première place. complets, la part d’audience des période de référence de l’Audicab- comme Planète, Canal J, MCM, Eu- ché (PDM) contre respectivement chaînes thématiques ont « donné Pourtant chaîne à option, Disney chaînes hertziennes n’a pas varié : sat n’est pas totalement étrangère rosport, LCI ou encore Ciné-Ciné- 10,4 % et 3,6 % à celles du bouquet un coup de vieux » à leurs devan- Channel réalise une part de mar- 71,1 % en 1998 contre 71,1 % un an à la bonne tenue des chaînes hert- mas souffrent de la concurrence de Canal Plus. Toutefois, ce diffé- cières. D’après lui, l’ancienneté et ché supérieure à Canal J. Elle de- plus tôt. Face à cette résistance ziennes. Selon eux, les annonceurs des nouvelles venues. Planète, rentiel doit être redressé car les la notoriété ne protègent en rien vrait atteindre huit cent mille inattendue, la part d’audience des spécialisés dans les produits pour chaîne documentaire de CanalSa- deux tiers des abonnés à CanalSa- de la concurrence. Les téléspecta- abonnés à la mi-avril. Teletoon et thématiques n’a pas évolué non enfants investissent 70 % de leur tellite, est devancée par Odyssée, tellite souscrivent aussi à Canal teurs consomment des pro- Fox Kids confirment leur percée, plus. Comme en 1997, elle est res- budget publicitaire en novembre et sa concurrente diffusée sur Télévi- Plus, la chaîne du cinéma. grammes, mais ne regardent pas déjà notée l’an passé. Auprès des tée bloquée à 24,9 %. Ce statu quo décembre. Une manne qui conduit sion par satellite (TPS) : 4,2 % d’au- La compétition est aussi vive sur des chaînes. Leur fidélité à une thé- quatre ans et plus et sur les foyers confine à la stagnation, et même à raccordés, Teletoon obtient 2,8 % la régression. En effet, en 1998, les de PDM, Fox Kids se hisse à 1,9 % thématiques étaient plus nom- tandis que Canal J plafonne à 1,1 %. breuses à se partager une part Le satellite devance le câble pour la première fois Toutefois, la chaîne possède quel- d’audience inchangée. ques atouts maîtres. Selon les câ- Selon Guillaume de Vergès, di- C’EST la première conséquence de la concur- télévision payante devrait avoir une traduction plan national. Paris Première est dans le même blo-opérateurs, Canal J fait partie recteur des programmes de TF 1, la rence entre les plate-formes numériques. En en terme d’investissements publicitaires. Selon cas avec 2,1 % de parts d’audience en région pa- des rares « chaînes vecteurs d’abon- bonne performance des généra- 1998, selon la régie publicitaire IP France, le le directeur général adjoint d’IP, « en 1998, ils ont risienne et 1 % sur tout le territoire. nements » au câble et au satellite. listes illustre « leur statut de chaînes nombre de téléspectateurs raccordés au satellite atteint, sur les chaînes thématiques, 250 millions L’Ile-de-France profite aussi aux perfor- C’est, d’après Claude-Yves Robin, événementielles et leur puissance ». a dépassé celui du câble. CanalSatellite et TPS de francs nets (38 millions d’euros). Cette année, mances des opérateurs. A Paris, Lyonnaise Câble directeur général de Canal J, «la Les diffusions de la série Monte ont rassemblé 4 684 000 personnes contre ils devraient progresser de 25 % ». obtient une part de marché de 30,5 %, contre chaîne qui a le plus de puissance Cristo et de l’élection de Miss 4 651 800 pour le câble. Au total, selon Benoît une moyenne de 25,5 % pour l’ensemble des ré- avec 40 % de fréquentation de plus France, sur TF 1, en sont la preuve. Cassaigne, directeur général adjoint d’IP France, MESURES PLUS FRÉQUENTES seaux câblés. Toutefois, à côté des progressions que son premier concurrent ». Avec ces deux programmes aux au- « le nombre d’abonnés à au moins quinze chaînes Les chaînes thématiques ont été plus nom- et des entrées remarquées comme celle de Enfin, 13e Rue, chaîne de séries, diences supérieures à douze mil- a progressé de 25 %. En 1998, ils étaient 9 246 100 breuses à obtenir une audience significative. En Comédie, chaîne consacrée à l’humour, l’en- confirme son bon score obtenu lions de téléspectateurs, la Une n’a contre 7 365 800 en 1997 ». Selon lui, « ce boom 1998, sept chaînes, contre cinq, un an plus tôt, quête Audicabsat a aussi révélé la baisse de l’an passé. En 1998, elle enregistre pas seulement dominé les autres en moins d’un an est la confirmation du marché ont fait plus de 1 % de parts d’audience. D’après forme de chaînes thématiques parmi les plus 6,6 % d’audience cumulée et 2,4 % généralistes, elle a aussi mis à mal de la télévision payante qui attire un Français sur M. Cassaigne, « une chaîne comme RTL9 [pre- connues (lire ci-contre). Les télévisions per- de PDM. De même, après un lan- les thématiques. Pour le directeur cinq ». mière télévision du câble et du satellite en régie dantes pourraient avoir des comptes à rendre cement raté, Téva, pour les des programmes de TF 1, les résul- Mieux, constate IP, le câble et le satellite chez IP France] obtient plus d’un million de télé- aux opérateurs. Ceux-ci pourraient aussi faire femmes, semble avoir trouvé son tats de l’Audicabsat montrent que touchent principalement des populations jeunes spectateurs dans la journée ». Selon lui, « c’est le pression auprès de Médiamétrie pour obtenir public. La chaîne du groupe M 6 « nous sommes arrivés à l’étiage mi- et plutôt aisées qui regardent peu les chaînes gé- signe que ce marché commence à peser ». des audiences plus fréquentes que la seule me- rassemble 4,2 % d’audience cumu- nimum des chaînes généralistes pri- néralistes. Ainsi, ils réunissent « 18 % des quatre D’autres chaînes enregistrent localement des sure annuelle de l’Audicabsat. lée et 0,8 % de parts de marché. vées ». Ainsi, la part d’audience de ans et plus équipés de la télévision et 22 % des performances notables. En Ile-de-France, LCI at- TF 1 a nettement progressé : 27,6 % quinze - vingt-quatre ans ». Cette poussée de la teint 3,2 % de parts d’audience, contre 1,6 % au G. D. Guy Dutheil Tollé des radios contre la taxation Une presse pour les créateurs d’entreprises LES TRÈS PETITES entreprises France Télécom, comment se lan- zine a été décidée à la suite du courtise depuis longtemps. Ces des liaisons hertziennes (TPE) seront-elles au développe- cer dans le commerce électronique courrier reçu par le magazine L’En- magazines attirent aussi les annon- ment de la presse économique ce et quelques portraits de jeunes en- treprise, qui reprochait à celui-ci de ceurs. Vincent Lalu, PDG de Cla- UN DÉCRET, préparé par le secrétariat d’Etat au budget, veut instaurer que la finance fut à celle des an- trepreneurs qui ont réussi dans des ne s’adresser qu’aux PME bien ins- rinda Presse, espère 25 pages de une taxation des liaisons hertziennes utilisées par les radios, aujourd’hui nées 80 ? secteurs originaux. Les respon- tallées. publicité pour Mon entreprise. Ces gratuites. La taxe serait fixée à 5 450 francs (830 euros). Dans un premier Plusieurs magazines viennent de sables ambitionnent une diffusion « L’Entreprise en Solo, qui a at- publications permettent aux an- temps, seules les liaisons hertiennes entre le studio d’émission et l’émet- se positionner délibérément sur ce de 70 000 à 100 000 exemplaires. teint l’équilibre dès le premier numé- nonceurs de toucher un public très teur, ou entre émetteurs, seraient concernées. créneau des créateurs de petites ro, a tout de suite trouvé son lectorat ciblé, souvent difficile à atteindre, Ce projet, dénoncé par les grands opérateurs, grèverait principalement le entreprises avec l’ambition de leur INTÉRÊT DES ANNONCEURS et ses annonceurs », commente un pour des tarifs inférieurs à ceux de budget des stations de montagne utilisant plusieurs émetteurs pour cou- fournir des articles qu’ils ne C’est à peu près le score atteint responsable du groupe. Le Nouvel la grande presse ou des magazines vrir leurs zones et les radios d’informations. Le Syndicat interprofession- trouvent pas ailleurs. Personne ne par L’Entreprise en solo, bimestriel, Entrepreneur, de Gérard Touati, économiques à grand tirage. nel des radios et télévisions indépendantes (Sirti) a écrit à Catherine sait exactement combien ils sont né en avril 1998 dans le groupe Ex- s’adresse au même public que Défis Trautmann, ministre de la culture et de la communication, pour lui « faire – entre un et trois millions –, mais pansion. La création de ce maga- – dont la diffusion est en hausse – Françoise Chirot part du rejet unanime » de cette taxe qui rapporterait 35 millions de francs éditeurs et annonceurs paraissent (5,35 millions d’euros) par an à l’Etat. certains que ces patrons de petites structures constituent une « cible » DÉPÊCHES intéressante. Il est vrai qu’ils repré- a PRODUCTION : Europe images international, filiale d’Europe au- sentent une part importante de diovisuel, a annoncé, jeudi 25 mars, l’acquisition du catalogue de la so- l’activité et créent des emplois. ciété GB Productions, constitué de 325 heures de concerts de musique Un des derniers-nés est le bimes- classique, de ballets et d’opéra. Désormais, cette filiale du groupe Lagar- triel Mon entreprise, édité par Cla- dère peut proposer 6 500 heures de programmes de télévision. rinda Presse. « Ce journal est orga- a TÉLÉVISION : M 6 a dégagé un résultat net de 403,5 millions de nisé pour vous apporter des clés, des francs en 1998 (61,5 millions d’euros) en hausse de 29,6 %. Vendredi conseils pratiques, des idées », an- 26 mars, le groupe a annoncé un chiffre d’affaires, pour 1998, en progres- nonce l’éditorial du premier numé- sion de 15 % à 3,5 milliards de francs (526 millions d’euros). ro. Au sommaire, une rubrique a Albert Frère, l’un des actionnaires principaux de CLT-UFA, a indiqué consacrée « au meilleur et au plus au Financial Times du 29 mars que le groupe germano-luxembourgeois utile de tout ce qui se publie sur devrait, après la cession de sa part dans la chaîne allemande Premiere, votre activité », un dossier sur l’art examiner « des opportunités en Europe du Sud, notamment en Espagne ». de bien utiliser les services de LeMonde Job: WMQ3003--0022-0 WAS LMQ3003-22 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0365 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

RVQSDQV TIQWDPH RIRUDRW

SRRQ RQIP

AGENDA dont le holding BZ Trust contrôle TQHV Le FMI demande pillages qui « inquiète » le président

SPVI RPQV

21,8 % du groupe suisse, a été TPHH Fernando Henrique Cardoso.

SIIW RITR

désigné pour succéder à Theodor THWI à la BCE

MARDI 30 MARS Tschopp comme président du a ARGENTINE : le vice-ministre RWST RHWH

a JAPON : consommation des mé- directoire. SWVQ argentin de l’économie, Pablo

RUWR RHIT

SVUR de baisser

nages (février), chômage (février), Guidotti, a admis, samedi, que l’Ar-

RTQP QWRP

publication des minutes du comité b TELECOM ITALIA : l’opérateur [[[SUTT [[[ [[[son taux directeur gentine entrera en récession cette

QH hF IP pF PW wF QH hF IS pF PW wF monétaire de la Banque du Japon italien va lancer une offre QH hF IP pF PW wF année, ce qui se traduira selon lui (réunion du 25 février). publique d’achat sur TIM, sa LES ÉCONOMISTES du Fonds mo- par une contraction de 1 % ou 2 % Indices cours Var. % Var. %

a FRANCE : constructions neuves filiale de téléphonie mobile, pour Europe 10 h 15 f se´lection 29/03 26/03 31/12 nétaire international (FMI) ont ap- du produit intérieur brut (PIB). «La

HDQI RDTW (statistiques de février). contrer l’offensive hostile EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QRWWDHT pelé la Banque centrale euro- baisse des ressources conjuguée à un

QRWIDRU HDPR SDIT a ALLEMAGNE : indice des prix à d’Olivetti. Jusqu’à présent, Telecom EUROPE ƒ„yˆˆ SH péenne (BCE) à baisser son taux tel recul de l’activité économique va

QHQDRR HDPV IDUH la production en Allemagne (fé- Italia proposait un simple échange EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR directeur et à faire preuve de da- entraîner une reconsidération des

HDIT RDVH vrier). d’actions sur Tim. EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PWPDSW vantage de transparence dans la objectifs » fixés avec le FMI, a, par

RIRUDRW HDUU SDPH a ETATS-UNIS : indice de PARIS geg RH conduite de sa politique, affirme, ailleurs, ajouté M. Guidotti.

HDHH FFFF FFFF confiance des consommateurs, b IBERIA : sept investisseurs PARIS wshgeg lundi 29 mars, le quotidien britan-

PUWHDWW HDUT SDHU réunion du comité monétaire de la espagnols se sont portés PARIS ƒfp IPH nique Financial Times. Cette re- a CHINE : le secrétaire américain

HDHH FFFF FFFF Réserve fédérale candidats pour racheter 30 % du PARIS ƒfp PSH commandation a été faite vendredi, au commerce William Daley est

 HDHH FFFF FFFF

capital de la compagnie aérienne PARIS ƒigyxh we‚gri lors d’une réunion à Washington du arrivé dimanche à Pékin en re-

± SQPDUS IDQU IDHR

Iberia : Tabacalera (tabacs), les AMSTERDAM eiˆ directoire exécutif du FMI consa- connaissant que des « progrès »

± QPSVDWQ HDWT UDPU

MERCREDI 31 MARS banques Banco Central Hispano, BRUXELLES fiv PH crée à la zone euro. avaient été réalisés dans les in-

± RVQSDQV IDPT QDQR

a JAPON : mises en chantier de Banco Bilbao Vizcaya, Argentaria FRANCFORT heˆ QH Le rapport des économistes n’a pas tenses négociations sino-améri-

TIQWDPH HDVW RDQT

logements neufs (février). et Banco Popular, la chaîne de LONDRES p„ƒi IHH chiffré la baisse des taux d’intérêt caines en cours sur l’adhésion de la

HDHH FFFF FFFF

a ÉTATS-UNIS : estimation finale grands magasins El Corte Ingles et MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi souhaitée mais, selon le quotidien Chine à l’Organisation mondiale du

QTITUDHH IDRS PDVW

du PIB au 4e trimestre 1998 ; les sociétés de BTP FCC et MILAN wsf„iv QH économique, certains responsables commerce (OMC).

± UHSRDWH HDTU IDRV commandes industrielles pour fé- Acciona. ZURICH ƒ€s du FMI voudraient qu’il soient ré- vrier. duits à 2 % (contre 3 % actuelle- a ROYAUME-UNI : la Grande- b SNCF : les cheminots lorrains AME´ RIQUES ment). Bretagne appliquera à partir de ont voté, samedi soir, la reprise jeudi, pour la première fois, une loi JEUDI 1er AVRIL du travail après six jours d’une NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR a JAPON : les constructeurs auto- imposant un salaire minimum na-

a JAPON : vente de voitures grève très suivie. Selon la CFDT, mobiles japonais ont exporté en tional, qui devrait permettre à

WVPPDPR PRIWDIU

neuves (mars) ; réserves de « les agents sont satisfaits d’avoir IDHU février 372 193 véhicules vers des 2,3 millions de travailleurs d’avoir

WWWU PSIH changes (mars). obtenu gain de cause sur quatre des IDIV pays tiers depuis l’Archipel, soit une augmentation de salaire. Son

WVPP PRRI a FRANCE : indice des prix de cinq points en litige ». IDIT 4,2 % de moins que lors du même niveau a été fixé à 3,60 livres par

vente industriels en février (Insee). mois de 1998, a annoncé, lundi, heure (5,4 euros) et à 3 livres WTRT PQUP

a ALLEMAGNE : chiffre d’affaires IDIR l’Association des constructeurs au- (4,5 euros) pour les employés âgés

WRUI PQHR

du commerce de gros (février). FINANCE IDII tomobiles japonais (JAMA) dans un de dix-huit à vingt et un ans.

WPWT PPQS

a ROYAUME-UNI : entrée en vi- b COMIT : le conseil IDHW communiqué. Le mois dernier,

WIPH PITT

gueur du salaire minimum. d’administration de la Banca IDHU 312 361 voitures particulières a ALLEMAGNE : le chef écono-

[[[ [[[ [[[

QH hF IS pF PT wF PW hF IP pF PT wF Commerciale (Comit), qui a duré QH hF IP pF PW wF (– 2,3 %), 57 064 véhicules utilitaires miste de la Banque centrale eu- pendant plus de cinq heures (– 3 %) et 2 768 bus (– 36,6 %) ont ropéenne (BCE), Otmar Issing, a Ame´rique Indices cours Var. % Var. % AFFAIRES samedi 27 mars, est partagé sur la 10 h 15 f se´lection 26/03 veille 31/12 été exportés. reproché, dimanche, à l’Allemagne

suite à donner à l’offre publique ´ a Les ventes de la grande distri- de « peser » sur la croissance dans ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ WVPPDPR HDIR TDWV

d’échange proposée par Unicrédit. ´ bution japonaise ont reculé de la zone euro. Il s’est par ailleurs in- ± ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IPVPDVH HDST RDQT

INDUSTRIE Cette offre, indique un ´ 2,7 % en février, par rapport à leur quiété sur la radio publique Hessis- ± ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i PRIWDIU HDTR IHDQQ

b SEA LAUNCH : le premier communiqué, « n’a pas été faite de niveau d’il y a un an, après une cher Rundfunk du relâchement TORONTO „ƒi sxhiˆ TTQSDPH HDTQ PDQH

lancement d’une fusée depuis manière concernée, ni annoncée à contraction de 4,5 % en janvier, a brutal des efforts de consolidation ± SAO PAULO fy†iƒ€e IHVTSDHH HDTT THDIT

une plate-forme flottante l’avance aux organes de la Comit ». annoncé, lundi, devant la presse le financière des pays de l’euro. ± MEXICO fyvƒe PUSDPW PDHV IVDRI

immobilisée sur l’équateur au ministère nippon du commerce in- a Le ministre allemand de ± ± BUENOS AIRES wi‚†ev RHTDVV IDQI SDQW

milieu du Pacifique a été réussi b CRÉDIT LYONNAIS : le ternational et de l’industrie (MITI). l’économie, Werner Mueller, a in- SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev IITDTQ HDHW SIDRU

± QVQPDPR HDPH IWDWU dimanche 28 mars par la société président Jean Peyrelevade CARACAS ge€s„ev qixi‚ev a La production industrielle ja- diqué avoir demandé aux fédéra- Sea Launch, qui espère prendre qualifie la banque privée ponaise a reculé de 0,6 % en fé- tions patronales de lui communi- 20 % du marché des lancements de allemande Commerzbank et vrier par rapport à janvier après quer une « liste détaillée » des satellites de télécommunications. l’assureur Allianz de « partenaires ASIE - PACIFIQUE deux mois de hausse consécutifs, subventions qu’elles accepteraient intéressants » en tant que « gros selon les données provisoires pu- de voir supprimer. b ICI : le groupe chimique actionnaires », dans une interview TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN bliées lundi à Tokyo par le ministère

britannique ICI a confirmé, lundi, au journal dominical allemand Welt nippon du commerce international a FRANCE : le ministre de ITHHVDVR IPWDSP

discuter avec « un certain nombre Am Sonntag. M. Peyrelevade a, en IHTVVDRU et de l’industrie (MITI). l’économie et des finances, Domi- ITQUV IQR

de compagnies », dont l’américain revanche, estimé qu’il y aurait «un IIIHU nique Strauss-Kahn, estime que la

ISUUS IQP

Huntsman Corporation, pour des conflit d’intérêts » si la Dresdner IHUHI a BRÉSIL : l’âge minimum d’en- croissance de l’économie française

ISIUI IQH

ventes d’actifs. devenait actionnaire, puisqu’elle IHPWT trée sur le marché du travail des sera comprise entre «2,2% et

IRSTV IPW

coopère déjà avec la BNP. WVWH adolescents brésiliens a été ra- 2,5 % » en 1999, dans un entretien

IQWTR IPU b GUCCI : le groupe de luxe WRVS baissé de seize à quatorze ans, a-t- au quotidien Dernières Nouvelles

italien a accepté, dimanche, de b HYPOVEREINSBANK : Kurt on appris dimanche de source offi- d’Alsace, lundi. (Lire aussi p. 7.) IQQTH IPS

prolonger les discussions avec Viermetz, ancien numéro deux [[[WHUW [[[ [[[cielle. La décision, qui a été prise « La voiture France reprend peu à

QH hF IS pF PW wF QH hF IP pF PW wF

LVMH jusqu’au 6 avril. La date de J. P. Morgan, doit prendre la QH hF IP pF PW wF vendredi par un juge d’Uberlandia, peu sa vitesse de croisière mais, bien limite était initialement fixée au présidence du conseil de Indices cours Var. % Var. % une ville de l’Etat du Minas Gerais, sûr, sa moyenne doit être un peu re- Zone Asie 10 h 15 f se´lection 29/03 26/03 31/12

30 mars. surveillance de la deuxième second pôle économique du Brésil vue à la baisse, compte tenu du ra-

± ITHHVDVR HDHS ISDTS

banque privée allemande, TOKYO xsuuis PPS après Sao Paulo, a été acceptée par lentissement que nous avons traver-

± IHTVVDRU IDHT TDQU

b ALGROUP : le projet de fusion HypoVereinsbank, en HONGKONG rexq ƒixq le ministère du travail. sé », déclare M. Strauss-Kahn, qui

HDHH FFFF UDSP

avec le groupe allemand Veba a remplacement de Klaus Goette, qui SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ a Le Mouvement des travailleurs table sur une croissance « entre

´

± TWDUR IDRU UDQW

provoqué la démission du a démissionné le 20 mars dans la SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ ruraux sans terre (MST), principal 2,5 % et 3 % » pour l’an 2000.

± SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ PWURDHH HDUS SDUI

président et de plusieurs tourmente d’un scandale mouvement social et le mieux orga- a L’excédent du commerce exté-

± BANGKOK ƒi„ PTDWQ HDRR RDVU

administrateurs du producteur immobilier. L’assemblée générale nisé au Brésil, a entrepris une nou- rieur agroalimentaire de la France

± BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ QSWUDSV PDQI IUDUR

suisse d’emballage en aluminium du 6 mai se prononcera sur ce velle vague d’occupations de a atteint 3,7 milliards de francs

± WELLINGTON xƒiERH PIIUDRV HDPU PDSQ Alusuisse-Lonza. Martin Ebner, choix. grandes propriétés terriennes et de (560 millions d’euros) en janvier.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 26/03

¤ HDISPRS UDRQIV FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDQUTH

Action Atlantic Richfield PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDWSHH

Arco rejoindrait LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QVDQSS PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

en dollars à New York L’INDICE CAC 40 de la Bourse de VENDREDI 26 mars, la Bourse de

QDPUIWH IDTWWV

Paris progressait de 0,27 %, à New York a terminé la semaine ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDTPVI

le couple BP Amoco 85 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN .... VDQPVWR PDHIQV 4 126,65 points, lundi 29 mars en sur un repli de 0,14 %, à 9 822,24 PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

65,37

PDWUTTH QPQ

MOINS DE huit mois après leur début de matinée. A la veille du points. Les investisseurs ont opté FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSQDWH le 26 mars FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

80 week-end, le CAC 40, hésitant en pour l’attentisme devant l’inten- IDIHQPR RDPUTQ fusion, BP et Amoco seraient sur MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... le point d’élargir leur union, selon début de séance, s’était replié en sification des frappes aériennes 75 clôture, vendredi 26 mars, de de l’OTAN en République fédé- la presse anglo-saxonne du lundi Cours de change croise´s 29 mars. Le numéro trois mondial 0,51 % à 4 115,71 points. Face à la rale de Yougoslavie et avant la de l’industrie pétrolière est en 70 poursuite du conflit au Kosovo, les réunion de la Réserve fédérale Cours Cours Cours Cours Cours Cours 29/03 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

pourparlers pour acquérir Atlantic investisseurs ont préféré réduire américaine, mardi 30 mars. DOLLAR ...... FFFF HDVQPTR IDHUUUS HDITRPU IDTPPQH HDTUTHR

Richfield (Arco), la huitième légèrement leur exposition sur le

65 YEN ...... IPHDIHHHH FFFF IPWDSPHHH IWDUQSHH IWRDVRHHH VIDPRSHH marché. ¤ HDWPUVT HDUUPHV FFFF HDISPRS IDSHTPS HDTPUHH

compagnie pétrolière américaine. TAUX URO......

Le nouvel ensemble se hisserait à 60 FRANC...... TDHVUSH SDHTSVH TDSSWSU FFFF WDVVHTH RDIIPVS la première place du secteur. Mal- LUNDI matin 29 mars, les mar- LIVRE...... HDTITRI HDSIPTH HDTTQWH HDIHIPS FFFF HDRITPS

FRANCFORT chés obligataires semblaient re- FRANC SUISSE ...... IDRUWPH IDPQHVH IDSWQWS HDPRQIS PDRHPQS FFFF gré la remontée du prix du pétrole 55 ces dernières semaines, c’est la fai- L’INDICE DAX de la Bourse de trouver un peu de sérénité. Les blesse du cours de l’or noir qui ex- Francfort a ouvert en légère opérateurs anticipent le maintien, ´ ˆ 50 Taux d’interet(%) Matif plique en grande partie cette hausse de 0,08 %, à 4 803,64 points, mardi 30 mars, des taux direc- ADJFMJ JA S ON M Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier course à la taille. Le baril se traite à lundi 29 mars, après avoir chuté teurs de la Réserve fédérale amé- Taux 26/03 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 10 h 15 f 29/03 prix prix

1998 99 avant le week-end sous l’effet des ricaine, l’inflation étant limitée à Notionnel 5,5 PDVV RDIU SDHV

11,3 dollars contre un peu plus de FRANCE ...... PDWW

WRDRV WRDQQ

Source : Bloomberg JUIN 99...... QRPW QDIP QDWW SDHR

10 dollars au début de l’année. inquiétudes des investisseurs sur le 1,6 % en rythme annuel. A Franc- ALLEMAGNE .. PDWR

Euribor 3 mois S RDTS RDSP GDE-BRETAG. SDPS

Mais il reste très inférieur aux leur mariage le 1er décembre 1998. développement de la situation en fort, le rendement de l’emprunt

IRPQ WUDIT WUDIQ PDWH RDPU SDPR ITALIE...... FFFF JUIN 99......

HDIH IDUH FFFF 21 dollars atteints en octobre 1997. Selon certains analystes, BP Amo- Yougoslavie. Vendredi 26 mars, le d’Etat à 10 ans (bund) a légère- JAPON...... HDIV

RDSI SDIU SDSS

Selon des sources proches du dos- co souhaitait occuper rapidement DAX avait abandonné 1,32 %, à ment progressé à 4,06 %, après un E´TATS-UNIS... S

IDIP PDRQ QDVR

sier, ce rapprochement s’effectue- la place de numéro un mondial du 4 799,59 points. bond spectaculaire, vendredi SUISSE...... HDST Pe´trole PDWQ RDIV SDHU PAYS-BAS...... PDWU rait par un échange d’actions Arco secteur. Il devrait, en tout cas, réa- 26 mars. A Paris, le taux d’intérêt En dollars Cours Var. % contre des titres BP Amoco sur la liser d’importantes économies en de l’obligation assimilable au Tré- f 26/03 veille

LONDRES sor à 10 ans s’est inscrit à 4,20 %. Matie`res premie`res FFFF base d’un montant de 25 milliards combinant ses opérations avec Ar- BRENT (LONDRES) ...... IRDRI

± HDPS WTI (NEW YORK) ...... ITDIQ

de dollars (23,25 milliards d’euros), co en Alaska où les deux sociétés L’INDICE FTSE−100 de la Bourse Cours Var. % IDSU LIGHT SWEET CRUDE .... ITDIT ce qui représenterait une prime représentent les deux tiers de l’ex- de Londres a terminé, vendredi par En dollars f 26/03 veille

d’un peu moins de 20 % sur la va- traction. un gain de 0,89 % à 6 139,2 points. MONNAIES ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDPV

leur de la société en Bourse. Ven- Réunis, BP Amoco et Arco de- Contrairement aux autres Bourses L’AGGRAVATION du conflit en CUIVRE 3 MOIS...... IRRT Or

±

HDPH

dredi, l’action Arco cotait à vraient devenir le plus gros pro- européennes, l’indice phare du République fédérale de Yougo- ALUMINIUM 3 MOIS ...... IPSTDS

± HDPW

PLOMB 3 MOIS ...... SIVDS Cours Var %

HDHW

New York 65,37 dollars, en hausse ducteur de pétrole aux Etats-Unis. marché des actions britanniques slavie a continué de peser sur ETAIN 3 MOIS ...... SQIS En ¤uros f 26/03 25/03

± HDPR

de 2,05 %, tandis que BP Amoco Cette acquisition ne devrait pas était soutenu par des perspectives l’euro. Lundi 29 mars, la devise ZINC 3 MOIS...... IHSTDS

C

HDQT

OR FIN KILO BARRE ...... VQWH

HDIH

NICKEL 3 MOIS ...... SIWH

C

HDIP

s’échangeait à Londres à faire tomber le nouvel ensemble favorables sur la situation écono- européenne se négociait à ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... VQUH

± IDPU

1 037 pence, en progression de sous le coup de la loi antitrust mique en Grande-Bretagne. 1,075 dollar, en légère hausse par ONCE D’OR (LO) $ ...... PUWDVH ±

HDPW

ARGENT A TERME ...... SDII

C HDRH PIE`CE FRANCE 20 F...... SHDPH

HDSW

PLATINE A TERME ...... VPHWHDVW 2,57 %. pour la partie distribution. BP rapport à son plus bas niveau his- C IDVH PIE`CE SUISSE 20 F...... SI

GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU ± IDWT

Bien que les groupes soulignent Amoco-Arco deviendrait égale- torique de 1,0712 dollar, atteint PIE`CE UNION LAT. 20 F . SHDIH

± C

HDTW ´ PVU SDST

qu’« aucun accord définitif n’a été ment le numéro un du raffinage TOKYO vendredi 26 mars. Dans la mati- BLE ()...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... PVS

± C PQHDUS HDTS RDPT MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RWH

± C IQSDS HDRR HDTR conclu », ce rachat ne serait pas outre-Atlantique avec une capaci- L’INDICE NIKKEI de la Bourse de née du lundi 29 mars, le billet vert SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QIQ

une surprise. L’entreprise basée à té de 1,9 million de barils par jour, Tokyo, qui avait progressé en dé- a légèrement baissé face au yen. Il SOFTS $/TONNE

±

IIUW

Los Angeles faisait figure de cible juste devant Exxon-Mobil. but de séance, lundi, a finalement se négociait à 120,11 yens contre CACAO (NEW YORK)...... HDWP

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IUTS Cotations, graphiques et indices en temps

privilégiée pour BP Amoco depuis effacé ses gains en clôture, pour 120,60 yens dans les transactions FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... PQQ re´elsurlesiteWebdu«Monde». que Exxon et Mobil ont annoncé Joël Morio (avec Bloomberg) céder 0,05 % à 16 008,84 points. précédentes. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ3003--0023-0 WAS LMQ3003-23 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0366 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 23

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QRWWDHT

VALEURS EUROPE´ENNES PWPDSW

QIS QTVS

QRQP PWR PWPDSW

b L’action Munich Re a perdu fiaient pas la récente hausse de la QRWWDHT QSPVDRQ PWPDRP

PWPDIW

QIUV

5 %, à 181 euros, lors de la séance valeur. PUQ

QSPHDTR QRVVDIW

PWPS du vendredi 26 mars, après que le b La valeur SAP a clôturé en hausse PSQ

groupe eut indiqué que les marges de 5,4 %, vendredi, à 253 euros. PWHDVP PVUDWS PTUP

dans l’activité de réassurance de- Le fabricant de progiciels de gestion PQP QRUPDRR

PRIW

vraient être sous pression en 1999. à destination des entreprises s’at- PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v QH we‚ƒ PW ƒi€„F PW we‚ƒ ww t † v b Le titre Telefonica a abandonné tend à une croissance de 20 % à V e†‚sv PW ƒi€„F PW we‚ƒ 2,75 %, à 49,58 euros, vendredi, 25 % de ses ventes pour 1999. Le

e e C WDIT FFFF iƒ WDRR FFFF qf RDIR IDIH hi SV FFFF après avoir progressé de 2,5 % la groupe allemand a également indi- BERKELEY GROUP qf VALLEHERMOSO BTR SIEBE FRESENIUS MED C

e TDRU FFFF qf SDWP FFFF p‚ PIR FFFF ƒi VDWR FFFF

veille. Malgré l’annonce d’un qué que ses revenus avant impôt au BRITISH AIRWAYS qf WOOLWICH PLC SITA /RM GAMBRO -A-

C

IDVV FFFF PRVDUT HDRU ƒi IPDRT FFFF ƒi VDWW FFFF

contrat de 3 à 4 milliards de dollars premier trimestre devraient être lar- BRYANT GROUP PL qf f DJ E STOXX FINS P SKF -A- GAMBRO -B-

e e C RWDS FFFF ƒi IQDIV FFFF xv QRDUS HDVU CHARGEURS RM p‚ SKF -B- GETRONICS

(2,8 à 3,7 milliards d’euros) entre le gement inférieurs au niveau atteint e C VRDS FFFF hu PTDQU IDSS hu PWDPH FFFF CLUB MED. /RM p‚ SOPHUS BEREND - GN GREAT NORDIC

e C C HDTS FFFF hu PSDSU IDTH ps PWDVI IDHS

premier opérateur télécom espa- en 1998. COATS VIYELLA qf ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BERENDS INSTRUMENTARIUM

e C

IHDHS FFFF xv IVDUS HDPU q‚ TSDTS FFFF

gnol et IBM pour commercialiser b L’action Bodegas y Bebidas a cé- COMPASS GRP qf STORK NV INTRACOM N ±

TDWT HDTR

ALLIED DOMECQ qf e C C ± PDPQ HDTU gr SUVDIR HDVU xv UQDSS IDSW

COURTAULDS TEXT qf SULZER FRAT.SA1 KON. PHILIPS EL

TDSU FFFF

ensemble des produits et services dé 4,84 %, à 12,19 euros, vendredi, e ASSOCIATE BRIT qf C

PHDI IDPT ƒi ISDUS FFFF xy VDPR FFFF

DT.LUFTHANSA N hi SVEDALA MERKANTILDATA

±

IIDPV IRDVU

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IVDHR FFFF hu WRIVDWV FFFF qf WDPW FFFF

sur Internet à destination des en- après que la seconde banque espa- ELECTROLUX -B- ƒi SVENDBORG -A- MISYS

e

RIDWW FFFF

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EMI GROUP qf T.I.GROUP PLC NERA ASA

treprises en Espagne et en Amé- gnole, Banco Bilbao Vizcaya, eut e

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e BONGRAIN /RM p‚

IDPI FFFF xy QSDSV FFFF xy PVDSW FFFF

EURO DISNEY /RM p‚ TOMRA SYSTEMS NETCOM ASA

e ±

RUDI HDVR

rique latine, les analystes ont annoncé avoir finalisé la vente de e BRAU-UNION e„ e C

RDVS FFFF xy VDIP FFFF ps IQW HDQT

FINNAIR ps UNITOR NOKIA -A-

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IQDSP HDUU

CADBURY SCHWEPP qf e e C considéré que les anticipations de 25 % du capital du négociant en vins C ± PDPR HDTU e„ TSDS HDUU ps IQVDR HDHU

G WIMPEY PLC qf VA TECHNOLOGIE NOKIA -K-

QVDTP FFFF

CARLSBERG -B- hu e

IVDRU FFFF ps IHDP FFFF qf UDPV FFFF

croissance des bénéfices ne justi- qu’elle détenait jusqu’à présent. GRANADA GROUP P qf VALMET NYCOMED AMERSHA

QVDQW FFFF

e CARLSBERG AS -A hu e C ± UR FFFF QIHDPI HDQR xv PQDS HDRP

HERMES INTL p‚ f DJ E STOXX IND GO P OCE

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e CHR. HANSEN HLD hu e

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e IUDQS FFFF

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C PUDU HDWI qf SDUW FFFF

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e DANISCO C

PTDT HDUT hu RIDHR FFFF xv ASSURANCES

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xv FFFF FFFF e PQHDS FFFF

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C

HDIP

e f DJ E STOXX PO SUP P QHWDVT ±

VDP IDHW

e MEDIASET s„ IVDTS FFFF BCO SANTANDER iƒ

PHDHW FFFF

e PEARSON qf PVDPS FFFF

BCP REG €„ TE´LE´COMMUNICATIONS

C

UDUU HDSV

e REED INTERNATIO qf UU FFFF

BNP /RM p‚

± IRDQT HDPI

BRITISH TELECOM qf IPDRV FFFF

e REUTERS GROUP qf VRDS FFFF

CCF /RM p‚

qf IIDTI FFFF

IIDPP FFFF

CABLE & WIRELES SCHIBSTED xy

QDTP FFFF

CHRISTIANIA BK xy La Bourse au quotidien :

e C

hi QTDV HDPU

R FFFF

e DEUTSCHE TELEKO TELEWEST COMM. qf EURO ± UDRV HDRH

COMIT s„

VSDWP FFFF

EUROPOLITAN HLD ƒi e ITTDS FFFF

TF1 p‚ ______

ISSDPW FFFF

COMM.BANK OF GR q‚

e

p‚ UQ FFFF

± VDUS HDIU

e FRANCE TELECOM UNITED NEWS & M qf C PUDW IDHW

COMMERZBANK hi les acteurs et les valeurs

PIDTW FFFF

q‚ e

HELLENIC TELE ( C ITVDR HDVR

WOLTERS KLUWER xv NOUVEAU

±

WVDPQ HDTV

DEN DANSKE BK hu

e

C QUDI PDPH

KONINKLIJKE KPN xv UDQU FFFF

WPP GROUP qf

QDQI FFFF

DEN NORSKE BANK xy ´

q‚ FFFF FFFF

C

IDIP

e CAMDEN NATIONAL f DJ E STOXX MEDIA P QHQDHS C MARCHE

RWDPS HDSI

DEUTSCHE BANK A hi des marchés, les cotations

e

RIDI FFFF

e PORTUGAL TELECO €„

IRIDU FFFF

DEXIA CC fi

C QRRDSH IDRV

e SWISSCOM N gr Cours % Var.

IPU FFFF

DEXIA FCE RM p‚ 29/03 09 h 32 f en ¤uros veille

WRDIW FFFF

e TELE DANMARK hu BIENS DE CONSOMMATION C

QTDQ HDSS

DRESDNER BK AG hi en direct, les informations

e

IRV FFFF

TELECEL €„ e C xv QS HDSU UUDSS FFFF

ERGO BANK q‚ AHOLD

e

C AMSTERDAM WDVP IDPR

e TELECOM ITALIA s„ qf PDPU FFFF

SUS FFFF

FIRST AUSTRIAN e„ ASDA GROUP PLC

e C

s„ SDVW HDSI ± PSDU

TELECOM ITALIA AIRSPRAY NV HDUU q‚ IV FFFF

PIDRH FFFF

FOERENINGSSB A ƒi financières sur les entreprises... ATHENS MEDICAL

e

iƒ QWDSV FFFF

C

HDU

TELEFONICA e ANTONOV IDRS ± e„ TQ HDUU

WDQI FFFF

FOKUS BK xy AUSTRIA TABAK A

e C

s„ TDQ VDRQ

C

IIDVS

TIM e C/TAC IDUP C hi TW PDQU IIDVH FFFF

HALIFAX qf BEIERSDORF AG

qf ISDTR FFFF

FFFF

VODAFONE GROUP e CARDIO CONTROL VDS p‚ RW FFFF ±

PVDUV HDPT

HSBC HOLDS qf BIC /RM

C

TRHDVV HDRI

FFFF

f DJ E STOXX TCOM P CSS IRDS

± qf VDPI HDUQ URDUS FFFF IONIAN BK REG.S q‚ BRIT AMER TOBAC

FFFF

e HITT NV TDU

p‚ VPDI FFFF

URDVI FFFF

JYSKE BANK REG hu CASINO GP /RM

C

IPDVT SDIU q‚ VDHS FFFF

SMITHKLINE BEEC qf ATTICA ENTR SA

± PHDIS

INNOCONCEPTS NV PDIV

gr IRUSDIH FFFF QVDUS FFFF

KAPITAL HOLDING hu CFR UNITS -A-

C

qf RIDVV IDHS

IHDQV FFFF

ZENECA GROUP BAA qf

± IUDS

e CONSTRUCTION e NEDGRAPHICS HOLD IDRI

p‚ SIQ FFFF TSDS FFFF

KBC BANCASSURAN fi CPT MODERNES /R

C

QUIDSR HDUT

TDQP FFFF

f DJ E STOXX PHAR P BBA GROUP PLC qf ± PDI

e POLYDOC RDSS

fi VRDT FFFF hu ITDSS FFFF IQDQP FFFF

LLOYDS TSB qf AALBORG PORTLAN DELHAIZE

xy IQDHU FFFF

BERGESEN C VWDQ

e e e PROLION HOLDING IDUU

p‚ QHP FFFF ± SDHT HDQW iƒ RVDS FFFF

MERITA ps ACCIONA ESSILOR INTL /R

xy PHDQH FFFF

BONHEUR C TDU

e e RING ROSA IDSP

fi TRP FFFF

iƒ IPDHW FFFF TVDII FFFF

NAT BANK GREECE q‚ ACESA REG ETS COLRUYT

´ e

QRDP FFFF

CMB fi FFFF

e ENERGIE RING ROSA WT HDV qf PDHQ FFFF

q‚ IQDHI FFFF SIDIS FFFF

NATEXIS p‚ AKTOR SA FYFFES

qf PTDUV FFFF

FFFF

e CMG e UCC HOLDING NV IQ xy UDIH FFFF fi QTDVR FFFF ±

ps IQDHI FFFF PHDSQ HDSI

NATL WESTM BK qf ASKO OY AKER MARITIME GIB

PDIP FFFF

COOKSON GROUP P qf

e ± qf SDRH HDPV q‚ PRDRH FFFF iƒ PHDIS FFFF SDPT FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi AUMAR R BG GOODYS

TSWQDPW FFFF

DAMPSKIBS -A- hu

C

ITDHW QDVV e e qf ± C qf WDPT HDQP ± s„ TDU IDHQ

US ISDUR

OBERBANK e„ AUTOSTRADE BP AMOCO IMPERIAL TOBACC

±

TUPUDVS PDHT

DAMPSKIBS -B- hu BRUXELLES C e

e C e qf IQDWP HDII C C ps IQDWW IDUS s„ SDPS IDSS PIDWS IDIS

ROLO BANCA 1473 s„ BCA INTESA BURMAH CASTROL KESKO OY

IHHPRDRW FFFF

e DAMSKIBS SVEND hu e iƒ QIDQP FFFF PDIP FFFF C p‚ STV FFFF qf IDRQ PDIS IWDRQ FFFF

ROYAL BK SCOTL qf BICC PLC CESPA L’OREAL /RM ENVIPCO HLD CT

± PDII PDIH

e DELTA PLC qf e e fi IHPDT FFFF PIDS FFFF €„ IWDS FFFF ± hi IVDQ IDTI IIDHT FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi BILFINGER & BER ELECTRAFINA MODELO CONTINEN FARDEM BELGIUM ABC

TDHW FFFF

e DET SONDENFJ NO xy

e p‚ IPS FFFF RDPI FFFF q‚ ISDSH FFFF qf SDSP FFFF ISI FFFF

SPAREBANKEN NOR xv BLUE CIRCLE IND ELF AQUITAINE / PAPASTRATOS CIG INTERNOC HLD

TDPQ FFFF

e ELECTROCOMPONEN qf e C e e s„ SDTI IDRS IQDR FFFF p‚ SSQ FFFF p‚ PRIDT FFFF ITV FFFF

STE GENERAL-A-/ p‚ BOUYGUES /RM ENI PROMODES /RM INTL BRACHYTHER B

e ±

UHDS HDUH

EQUANT NV hi ± II FFFF qf SDIU HDPW qf IHDHW FFFF qf RDHP FFFF QPDRH FFFF

SV HANDBK -A- ƒi BPB ENTERPRISE OIL RECKITT & COLMA LINK SOFTWARE B

e

PRDV FFFF

FINNLINES ps

xy UDPP FFFF PDQ FFFF ± qf QDST IDTT qf IDWR FFFF PVUDIW FFFF

UBS REG gr CARADON F.OLSEN ENERGY SAFEWAY PAYTON PLANAR

PDQS FFFF

FKI qf C

e e qf IDWU HDUU UDWS FFFF ± qf SDTU HDSQ ± fi VQDI FFFF RDVI HDVP

UNICREDITO ITAL s„ CBR LASMO SAINSBURY J. PL SYNERGIA

IWDHT FFFF

FLS IND.B hu e xy HDPV FFFF p‚ TIDI FFFF qf SDTR FFFF TRDIV FFFF

UNIDANMARK -A- hu CHARTER OCEAN RIG SEITA /RM

e

±

QUDVS HDWP

e e„

e C FLUGHAFEN WIEN e„ VHDS HDIW ± qf PDPW IDQH €„ PTDIW FFFF RSDHV FFFF XIOSBANK q‚ CIMPOR SGPS R OMV AG SMITH & NEPHEW

IQDSW FFFF

e GKN qf

e fi RVS FFFF C qf QDRU FFFF p‚ IVH FFFF HDHV f DJ E STOXX BANK P PUPDIQ COLAS /RM PETROFINA SA BR STAGECOACH HLDG FRANCFORT

PDWP FFFF

GLYNWED INTL PL qf e

xy IQDPS FFFF

iƒ IWDPQ FFFF ± ISDVW HDUS

qf PETROLEUM GEO-S TABACALERA REG CRH PLC ± IIP

1&1AG&CO.KGAA IDSR

VDUV FFFF

e e HALKOR q‚ e p‚ TVDP FFFF

ps QDWS FFFF RUDP FFFF

iƒ PRIMAGAZ /RM TAMRO C IWU

CRISTALERIA ESP AIXTRON IDHQ

WDRT FFFF

HAYS qf e xy TDUS FFFF

± qf PDSQ HDSW QHDV FFFF

PRODUITS DE BASE DRAGADOS CONSTR iƒ PROSAFE TESCO PLC

FFFF

AUGUSTA BETEILIGUN TIDRW

e

C

SH HDTH

e hi e e HEIDELBERGER DR C iƒ RUDWW FFFF

xv PTDVS HDUS

SUDQ FFFF

iƒ REPSOL TNT POST GROEP FFFF FOM CON CONTRAT QQDS TIDVH FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚ BB BIOTECH ZT-D

PQDTP FFFF e q‚

C

e C RVDV HDWQ

xv HELLAS CAN SA P RUSDSV HDPR

VTDT FFFF p‚ ROYAL DUTCH CO f DJ E STOXX N CY G P ± IUDS GROUPE GTM IDTW

PDIU FFFF

ARJO WIGGINS AP qf BB MEDTECH ZT-D

e

C

s„ QDUP HDVI

WDRW FFFF

xy IFIL

VDPR FFFF

HANSON PLC qf SAGA PETROLEUM TQDS FFFF IUDWW FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi BERTRANDT AG

±

QDVQ IDIT

e qf

e C QDRV HDSV

s„ IMI PLC

ST FFFF hi SAIPEM

FFFF HEIDELBERGER ZE IVDP QDPT FFFF

AVESTA ƒi BETA SYSTEMS SOFTW

C

hu SUDIW HDRU C

TDIU HDRW

qf ISS INTL SERV-B COMMERCE DISTRIBUTION IHDRH FFFF

e q‚ SHELL TRANSP & ± IRH HELL.TECHNODO.R IDRI RHPDQ FFFF

BEKAERT fi CE COMPUTER EQUIPM

hu WUDRS FFFF

WDRQ FFFF

xy KOEBENHAVN LUFT PQDVP FFFF q‚ SMEDVIG -A- HERACLES GENL R C PWS FFFF qf QDQI QDPW RDST FFFF

BILTON qf ARCADIA GRP CE CONSUMER ELECTR

e

e ±

PIDU HDRT

e xv p‚ IIPDT FFFF

C

QI IDRU hi TOTAL /RM KON.NEDLLOYD C e C C HDWP HOCHTIEF ESSEN PPH qf IQDWV HDVU RIDRI HDRW

BOEHLER-UDDEHOL e„ BOOTS CO PLC CENIT SYSTEMHAUS

e

C ps IHQ FFFF

PTRDTI HDQW

C

PQVDHP SDST gr f DJ E STOXX ENGY P KONE B e FFFF HOLDERBANK FINA IQR ± p‚ TUW FFFF IDWI PDQI

BRITISH STEEL qf CARREFOUR /RM DRILLISCH

e

hi RTDWI FFFF

C

IHHSDWS IDHU gr LAHMEYER e e C C HOLDERBANK FINA QPV PDSH p‚ IVS FFFF ITDP IDPS

BUHRMANN NV xv CASTO.DUBOIS /R EDEL MUSIC E 98

e

IWR FFFF

e p‚

IHSDT FFFF

p‚ LEGRAND /RM e FFFF IMETAL /RM UTDS iƒ IVDT FFFF QDUH FFFF BUNZL PLC qf CENTROS COMER P ELSA

IHDTQ FFFF

e xy

C

IHDHS QDTI s„ LEIF HOEGH e e C C URV ITALCEMENTI IDQT iƒ PSDHI FFFF TDPS HDWU

CART.BURGO s„ SERVICES FINANCIERS CONTINENTE EM.TV & MERCHANDI

e

e C hi SQP IDQQ

C

RDRW HDPP s„ LINDE AG

C

C ITALCEMENTI RNC HDVH PSDP

qf IWDSV FFFF IQDWI HDRQ ELKEM ASA, OSLO xy DIXONS GROUP PL EUROMICRON

WDIT FFFF

3I qf

e e

hi PTDR FFFF

VQDVS FFFF

p‚ MAN AG e C

± IVDQS LAFARGE /RM HDSR

hi RVDS PDII IIDUS FFFF

ELVAL q‚ e GEHE AG GRAPHISOFT NV TSDS FFFF

ALMANIJ fi

e

C

hi IIIDT IDSS

VDSI FFFF

e MICHANIKI REG. q‚ MANNESMANN AG IRW FFFF ±

qf IHDUU HDPV ITDWT FFFF

INPARSA €„ GREAT UNIV STOR HOEFT & WESSEL

SVDHI FFFF

ALPHA FINANCE q‚

e

e C

hi ITDI HDTQ

WDR FFFF

PARTEK ps METALLGESELLSCH e IHT FFFF

± p‚ IQTDQ FFFF UDPT HDRI JOHNSON MATTHEY qf GUILBERT /RM HUNZINGER INFORMAT

WDHP FFFF

AMVESCAP qf

e e

C

ps IW FFFF

IPPDS PDHV

e hi

± C METRA A PTT PHILIPP HOLZMAN HDWQ

ƒi TVDHR FFFF QWDUP HDTV

MAYR-MELNHOF KA e„ e HENNES & MAURIT INFOMATEC

IPH FFFF

BAIL INVEST /RM p‚

C

C

qf QDQR HDRS qf IDII RDPQ

e PILKINGTON PLC MORGAN CRUCIBLE e C IUI QDHI

€„ QPDWW FFFF U FFFF

METSAE-SERLA A ps e JERONIMO MARTIN INTERSHOP COMMUNIC

PUDVR FFFF

BPI-SGPS R €„

C

± hu IVDRQ IDRV

IDWV QDTS

qf e

POTAGUA -B- C FFFF NFC IVH

hi QPS IDST PIDQR FFFF

MODO B FR ƒi KARSTADT AG KINOWELT MEDIEN UDTV FFFF

BRITISH LAND CO qf

±

qf IIDST IDIT hu TVDTP FFFF

± QIDPI

RMC GROUP PLC NKT HOLDING PDRU qf IIDQU FFFF QHDRR FFFF

NORSKE SKOGIND- xy KINGFISHER LHS GROUP SDUI FFFF

CAPITAL SHOPPIN qf

qf IDTR FFFF IQDWU FFFF

e RUGBY GRP qf IQI FFFF ±

SDTV HDPT OCEAN GROUP qf WDUT FFFF OUTOKUMPU OY -A ps e MARKS & SPENCER LINTEC COMPUTER

TIDRS FFFF

COBEPA fi

e

C p‚ IRV FFFF qf IRDPU HDWT

e e C C

PDTU SAINT GOBAIN /R VDVQ

SWDV IDQT PENINS.ORIENT.S hi QPDPT FFFF PECHINEY-A- p‚ e METRO LOESCH UMWELTSCHUT

IPUDI FFFF

CORP FIN ALBA - iƒ

e

C

€„ ISDTS FFFF qf PDWV PDSW

e C UDUS SEMAPA RQDI

qf IHDUV FFFF SDPW FFFF

PORTUCEL INDUST €„ e PREMIER FARNELL NEXT PLC MENSCH UND MASCHIN QVDS FFFF

CPR /RM p‚

ƒi QHDVR FFFF

qf PPDPH FFFF

e SKANSKA -B- e C PQQDU WDVI

p‚ IQWDT FFFF TDP FFFF

ps RAILTRACK MOBILCOM RAUTARUUKKI K C PINAULT PRINT./ ITWDUS IDIP

CS GROUP N gr

hu IIDWV FFFF e C

RQDU PDPP C xv e

ITDS SUPERFOS RDRQ

± s„ UDII FFFF IQDQI HDQR

RIO TINTO qf e RANDSTAD HOLDIN RINASCENTE MUEHL PRODUCT & SE RRUDS FFFF

EURAFRANCE /RM p‚

±

qf IDSS HDWT

e C hu ITPDVI FFFF

IDQQ TARMAC UT

ps PH FFFF PRDIS FFFF

SIDENOR q‚ e RATIN -A- STOCKMANN A MUEHLBAUER HOLDING IPP FFFF

FONCIERE LYONNA p‚

qf PDUI FFFF

hu ITVDVU FFFF

TAYLOR WOODROW C QW FFFF

gr PPIDII HDVT QHDVH FFFF SILVER & BARYTE q‚ e RATIN -B- VALORA HLDG N PFEIFFER VACU TECH

IHPDV FFFF

GECINA /RM p‚

e

WUDI FFFF p‚ e C

ps IIDPS HDSR IQS FFFF TECHNIP /RM ±

qf IHDRP HDUP IDWI FFFF

SMURFIT JEFFERS qf RAUMA OY W.H SMITH GRP PLENUM ± TDPU IDRP

HAMMERSON qf

q‚ UTDVU FFFF

e C qf SDWS FFFF UQ TITAN CEMENT RE PDIH

qf UDPP FFFF IHDWT FFFF SONAE INDUSTRIA €„ e RENTOKIL INITIA WOLSELEY PLC PSI

ITDS FFFF

IMMEUBLES FRANC p‚

e

±

s„ WDU IDHP

C e C

UNICEM ± HDWU qf QDIQ IDVW TPDT

QQSDUS HDRH IHDPQ FFFF SOPORCEL €„ REXAM f DJ E STOXX RETL P QIAGEN NV

QVDUS FFFF

KAPITAL HOLDING hu

e

iƒ VDHS FFFF

e C

QTDHS URALITA HDUH

p‚ USDV FFFF IHDTI FFFF ƒi REXEL /RM REFUGIUM HOLDING A SSAB SW ST A FR C

IIDVQ IDIT

LAND SECURITIES qf

e

WDVS FFFF

e iƒ e

± C QDHQ VALENCIANA CEM IT ±

e„ PRDS IDPI WDIS HDSS STORA ENSO -A- ps RHI AG SACHSENRING AUTO

TDSI FFFF

LIBERTY INT.HDG qf

e

C

ITRDS HDQH

e e„

WIENERB BAUSTOF C QIDV FFFF

± SPWDPV IDPH gr HAUTE TECHNOLOGIE WDP PDIQ

STORA ENSO -R- ps e RIETER HLDG N SALTUS TECHNOLOGY IPDR FFFF

MEDIOBANCA s„

qf SDTV FFFF

± TWDV WILLIAMS IDRI

ƒi IWDUP FFFF IUDUI FFFF

SVENSKA CELLULO e ƒi e SCM MICROSYSTEMS ± SANDVIK -A-

SDWP HDTU p‚ IHV FFFF

MEDIOLANUM s„ ALCATEL /RM

C

HDHI

e f IVUDR

± QTH DJ E STOXX CNST P HDSS

hi IUR FFFF IUDUU FFFF

THYSSEN SANDVIK -B- ƒi SER SYSTEME TDTH FFFF q‚ IRDVI FFFF MEPC PLC qf ALTEC SA REG.

WDRS FFFF

ƒi VDRW FFFF ± RTTDTS HDRH TRELLEBORG B e gr SERO ENTSORGUNG PP FFFF xy SDQI FFFF METROVACESA iƒ SAURER ARBON N ASK PROXIMA

e

fi QPDIS FFFF PRDRU FFFF e ƒi e UNION MINIERE C ± SDWP HDTU xv VDS IDVH MEDIOLANUM xv SCANIA AB -A- BAAN COMPANY

e

C

PT HDQW ps CONSOMMATION CYCLIQUE PRDSQ FFFF UPM-KYMMENE COR e ƒi e IHH FFFF fi ITHDP FFFF PARIBAS p‚ SCANIA AB -B- BARCO

e e

p‚ IIDVV FFFF C CODES PAYS ZONE EURO

IRSQDIV HDVU USINOR e gr PPHDU FFFF qf IRDUU FFFF qf TDVR FFFF ACCOR /RM p‚ PROVIDENT FIN SCHINDLER HOLD BOWTHORPE

q‚ PVDQQ FFFF C FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ISISDVP PDSR e e gr VIOHALCO C ± VI HDPS xv PIDHS HDPR qf TDQW FFFF ADIDAS-SALOMON hi RODAMCO NV SCHINDLER HOLD BRITISH AEROSPA

e

± PTDWT IDHT e„ e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e p‚ SHDI FFFF VOEST-ALPINE ST C QDHV HDQQ qf PIDTS FFFF qf HDPT FFFF ALITALIA s„ SCHRODERS PLC SCHNEIDER /RM BRITISH BIOTECH

C

HDII ISVDSU e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche f e e C e IDI HDWP DJ E STOXX BASI P s„ IPDR FFFF p‚ SVDW FFFF p‚ IRW FFFF AMER GROUP A ps SEFIMEG N /RM SEAT-PAGINE GIA CAP GEMINI /RM

e e FI : Finlande - BE : Belgique. C qf VDQP FFFF QHDS FFFF p‚ VI FFFF hu WVDWH IDQV AUSTRIAN AIRLIN e„ SIMCO N /RM SECURICOR COLOPLAST B

ƒi IRDHP FFFF ± TTDTI FFFF qf RDUI IDSU qf IRDRV FFFF

BANG & OLUFSEN hu SLOUGH ESTATES SECURITAS -B- COLT TELECOM NE CODESPAYSHORSZONEEURO

CHIMIE e e gr UQVDRW FFFF RDRV FFFF p‚ QRDW FFFF p‚ QQDW FFFF

BARRATT DEV PLC qf SOPHIA /RM SGS GENEVA BR DASSAULT SYST./ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e qf QDUT FFFF IIDTP FFFF qf PDVW FFFF p‚ IITDS FFFF ƒi PQDRT FFFF

AGA -A- ƒi BEAZER GROUP UNIBAIL /RM SHANKS & MCEWAN ERICSSON A. GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e e e ± IIDSI FFFF s„ IDTI IDVQ s„ HDS FFFF p‚ UQDR FFFF s„ HDWP FFFF AGA -B- ƒi BENETTON GROUP UNIM SIDEL /RM FINMECCANICA LeMonde Job: WMQ3003--0024-0 WAS LMQ3003-24 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0367 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 FINANCES ET MARCHÉS

C C C C C ± RWDVH QPTDTU IDTQ SDQU TQ TU RQWDRW TDQR IDUR PIR PISDPH IRIIDTP HDST QDTP BIC...... RW GROUPE PARTOUCHE ... S.I.T.A ......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF SDQT IQTDQH IQUDSH WHIDWR HDVV PHDPW IIDUW IIDUS UUDHU HDQQ RDVS BIS...... VQDSH GUILBERT...... SKIS ROSSIGNOL......

C C C C ± ± UV SIIDTS IDPW IIDIW QTP QTI PQTV HDPU SDRW ITV ITVDSH IIHSDPW HDPW PPDIH B.N.P...... UU GUYENNE GASCOGNE... SOCIETE GENERALE......

C C C ± ± ± ITS IHVPDQQ PDIT SDII PHTDPH PHT IQSIDPU HDHW PDQV IPP IPUDUH VQUDTT RDTU RDTQ VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITIDSH HACHETTE FILI.ME...... SOC.FONC.LYON.# ......

C C C ± ± QRTDIH PPUHDPU HDHP WDIV IUP IUP IIPVDPS FFFF PHDUH IRRDSH IRTDUH WTPDPW IDSP PQDHQ BONGRAIN ...... QRT HAVAS ADVERTISIN ...... SODEXHO ALLIANCE......

C C C C ± ± PRRDSH ITHQDVI IDPH QWDPQ IHSDTH IHTDRH TWUDWR HDUS PRDTT UQDTH UQDRS RVIDVH HDPH QDTH BOUYGUES ...... PRIDTH IMETAL ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C

± ± ± PTDSH IUQDVQ HDUR QRDVT ITDSH ITDSH IHVDPQ FFFF IQDQR PSDTH PSDRW ITUDPH HDRP IHDTQ b L’action CS (Compagnie des Signaux) a abandonné BOUYGUES OFFS...... PTDUH IMMEUBLES DE FCE ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C C C ± ± SDSR QTDQR HDSR IQDQH TH THDPH QWRDVW HDQQ TDUQ QRDWH QS PPWDSV HDPV QDQR

2,47 % à l’ouverture des transactions, lundi 29 mars. La BULL#...... SDSI INFOGRAMES ENTER .... SOPHIA ......

C C C C ± ± PSTDSH ITVPDSQ IDSV IHDQP PIDUP PP IRRDQI IDPV IHDWT ST SPDQH QRQDHU TDTH PDVS CANAL + ...... PSPDSH INGENICO ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C société a publié une perte de 7,17 millions d’euros pour C ± ISH WVQDWR HDTU WDUP PPDHS PPDHS IRRDTR FFFF HDTU TTDUS FFFF FFFF FFFF VDHW CAP GEMINI ...... IRW INTERBAIL...... STRAFOR FACOM......

C C C C C ± RSDHS PWSDSI HDHV IIDSH PVH PVP IVRWDVH HDUI QDRI ITRDVH ITSDWH IHVVDPQ HDTT SDPH

l’exercice 1998. CARBONE LORRAINE..... RSDHI INTERTECHNIQUE...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C

± ± TVH RRTHDSI HDIR SDUS THDIH TH QWQDSU HDIT IDQW IWHDTH IWRDVH IPUUDVH PDPH VDHR

b La cotation du titre Strafor-Facom était encore sus- CARREFOUR ...... TUW ISIS ...... SYNTHELABO ......

C C C ± ± ± VPDRH SRHDSI HDQT UDIS VS VHDVH SQHDHI RDWR IDIP WUDIH WSDTH TPUDHW IDSR IWDPH CASINO GUICHARD ...... VPDIH JEAN LEFEBVRE ...... TECHNIP......

C C C ± ± ± SPDSH QRRDQV IDWR RDIH VH VPDSH SRIDIT QDIP SDHT PV PVDQU IVTDIH IDQP PPDRT pendue, lundi matin 29 mars. Le groupe Fimalac a pro- CASINO GUICH.ADP ...... SIDSH KLEPIERRE...... THOMSON-CSF......

C C C C C ± IVUDTH IPQHDSV IDRH QDRW IUVDPH IVR IPHTDWT QDPS IDIS IIPDTH IIR URUDUW IDPR QPDHW

posé une OPA à 80 euros par titre. CASTORAMA DUB.(L...... IVS LABINAL...... TOTAL ......

C C ± ± ±

VR SSI HDSW TDIW VQDVS VQDQS SRTDUR HDSW PDWT IITDSH IITDSH UTRDIW FFFF TDIW

b L’action Gascogne a perdu 0,06 % en début de mati- C.C.F...... VRDSH LAFARGE...... UNIBAIL ......

C C C ± ± IRIDTH WPVDVR IDIR VDVP PWDWS QHDQV IWWDPV IDRQ ITDIH IIR IIR URUDUW FFFF HDUW CEGID (LY) ...... IRH LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C ± ± TDUI RRDHI FFFF HDSW SWDWH TI RHHDIQ IDVQ HDPR IIDVV IIDUS UUDHU IDHW PRDPH née, lundi. Le groupe papetier a annoncé que son résu- CERUS...... TDUI LAPEYRE ...... USINOR......

C C C C

± RS PWSDIV IDIP RDIS QVDPQ FFFF FFFF FFFF PDRI UH UIDQH RTUDUH IDVS TDIV

tat net 1998 était en recul de 6 %, à 12,8 millions d’eu- CGIP ...... RRDSH LEBON (CIE)...... VALEO ......

C C C ± ± RWDSH QPRDUH FFFF SDHU IWR IWRDRH IPUSDIV HDPH IQDWH PUDRW PUDTH IVIDHR HDRH ITDWR

ros, en raison d’un ralentissement de la demande CHARGEURS...... RWDSH LEGRAND ...... VALLOUREC...... C C ± ± ± ± QVDRH PSIDVW TDPP RRDWV IIRDSH IIS USRDQS HDRQ ISDPS PW PVDTH IVUDTH IDQU PDQV CHRISTIAN DALLOZ ...... QTDIS LEGRAND ADP ...... VIA BANQUE ......

C C C C ± ±

IPHDSH UWHDRQ PDSV PUDWI RPDUH RIDWH PURDVS IDVU HDQQ PPSDSH PPTDQH IRVRDRQ HDQS PDQS asiatique. CHRISTIAN DIOR ...... IPQDUH LEGRIS INDUST...... VIVENDI ......

C

± ± ± ± UUDPH SHTDRH HDPS VDTS IPH IPH UVUDIS FFFF PDPH IQDPH IQDIH VSDWQ HDUS PDQV

b Le titre Renault a débuté la séance de lundi sur une CIC -ACTIONS A...... UUDRH LOCINDUS...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C C C ± RUDTS QIPDST PDPS HDIV STV SUV QUWIDRQ IDUT TDIT IVU IVW IPQWDUT IDHT QDSH CIMENTS FRANCAIS ...... RTDTH L’OREAL ...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C C C hausse de 2,35 %. Le marché a ainsi réagi à l’annonce ± UT RWVDSQ IDQQ PRDRV PRIDTH PQWDUH ISUPDQQ HDUV RPDIU CLARINS ...... US LVMH MOET HEN......

C ± ± VRDSH SSRDPV FFFF IHDQV ITQDSH ITP IHTPDTS HDWI QDQW

officielle, le samedi 27 mars, de l’entrée dans le capital CLUB MEDITERRANE .... VRDSH MARINE WENDEL ......

C C ±

PR ISUDRQ HDRT UDQH RDSH RDSH PWDSP FFFF PUDVR

de Nissan à hauteur de 36,8 % (lire p. 20). CNP ASSURANCES ...... PQDVW METALEUROP ......

C C C TSDUH RQHDWT HDQH IQDTT RQ RQ PVPDHT FFFF PTDPI COFLEXIP...... TSDSH MICHELIN......

C ± ± ± IUSDIH IIRVDSV PDUP PDQR QIDSH QIDVH PHVDSW HDWS WDPW b L’action du groupe Pathé a gagné 1,73 % à l’ouver- COLAS ...... IVH MONTUPET SA......

C C ± ± PDIQ IQDWU HDRT WDUW IHDQH IHDQP TUDTW HDIW PIDPV

ture des transactions, lundi, en réaction à l’annonce COMPTOIR ENTREP...... PDIR MOULINEX ......

C C ± ±

QVDUR PSRDIP HDTP IDSH SIDIS SIDRH QQUDIT HDRV TDQU

d’un programme de rachat d’actions portant sur 10 % CPR ...... QVDSH NATEXIS......

C ± % Var. IRDSH WSDII HDTI IPDRH IS IS WVDQW FFFF FFFF

CRED.FON.FRANCE ...... IRDSW NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

31/12 C C International ± ± f QIDWS PHWDSV IDRW IIDUT PTDRH PTDVS IUTDIP IDUH IIDHQ

du capital au maximum. CFF.(FERRAILLES) ...... QIDRV NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C C

±

QVDII PRWDWW HDIH IVDRT PU PU IUUDII FFFF IVDHS

b Le titre LVMH a reculé de 1,28 %, lundi matin. Les di- CREDIT LYONNAIS...... QVDIS NORD-EST......

C C ± ± ± ± UHDWH RTSDHU PDRU IQDRR URDIS UI RTSDUQ RDPR Q IIQDVH IIPDIH UQSDQQ IDRW PVDWW CS SIGNAUX(CSEE)...... UPDUH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C rigeants du groupe ont demandé à Gucci un délai sup- C ± ± ± TRDUS RPRDUQ HDQV IIDQH IVS IVRDWH IPIPDVT HDHS PIDQP UVDRS UUDWH SIHDWW HDUH IVDII DAMART ...... TRDSH NRJ # ...... A.T.T. #......

C C C ± ±

PQI ISISDPT HDPI SDPV UDVQ UDVQ SIDQT FFFF SDIH ITDPI ITDPS IHTDSW HDPR PDRH plémentaire pour affiner l’offre. DANONE...... PQHDSH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C C C

± ± IQW WIIDUV HDTS PHDHP IHH IHHDTH TSWDVW HDTH QSDVS PRDWR FFFF FFFF FFFF RDVV

b L’action Pinault-Printemps-Redoute a gagné DASSAULT-AVIATIO ...... IQVDIH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C ± ± QRDPH PPRDQR HDVV IRDTH PQH PQR ISQRDWR IDUQ IDSW IUDVH IVDHI IIVDIR IDIU TIDVI DASSAULT SYSTEME...... QQDWH PATHE...... DE BEERS # ......

C C C C ± RRDVS PWRDPH IDUH HDPT QPDPT QPDSR PIQDRS HDVT ITDWT SIDIS FFFF FFFF FFFF WDPW 0,42 % lundi matin. Le groupe devait annoncer, ce jour, DE DIETRICH...... RRDIH PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C ± UH RSWDIU PDWR QWDVI SUDRH SUDRS QUTDVS HDHV QDUW SQDRH FFFF FFFF FFFF QDUW

le niveau de sa participation dans le capital de Gucci. DEVEAUX(LY)# ...... TV PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C C ± ± ± ± IHDIS TTDSV IDSH PDIP IQHDUH IQHDTH VSTDTV HDHU HDWV IHIDPH WWDRS TSPDQS IDUP IQDPT DEV.R.N-P.CAL LI...... IH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C C C C ± ± IPWDPH VRUDSH IDUQ IDSW IQWDTH IRIDPH WPTDPI IDIR IQDPT VH VI SQIDQQ IDPS QPDIQ DEXIA FRANCE ...... IPU PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C ± ± ± ± ± TDHS QWDTW HDIT QWDHI TV TUDWS RRSDUP HDHU ITDTU TDUR TDTS RQDTP IDQQ QHDIQ DMC (DOLLFUS MI)...... TDHT PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C C C C

± ± PRDSH ITHDUI HDIP HDSU TVDPH UH RSWDIU PDTQ IQDQT ITHDWH ISWDSH IHRTDPS HDVU HDVP

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PRDRU PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C C ± ± ±

WRDSH TIWDVV HDIS IUDPS SSQ SSQ QTPUDRR FFFF IHDUQ TI TIDSS RHQDUR HDWH IHDPH

______ECIA...... WRDTS PROMODES...... ITO YOKADO #......

C C C ± ± SVDSH QVQDUQ FFFF IQDQW ITI ISVDSH IHQWDTW IDSS R IUDTR IUDVH IITDUT HDWH PQDSP EIFFAGE ...... SVDSH PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C C C C ± IPU VQQDHU IDTH PVDWQ IPDTH IPDVS VRDPW IDWV PQDUQ RIDVS RIDVS PURDSP FFFF PVDTS ELF AQUITAINE ...... IPS REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

v xhs PW we‚ƒ Cours releve´sa` 10 h 15

C C C C ± ± QQDII PIUDIW HDQQ PWDQQ QR QRDVS PPVDTH PDSH VDWI URDRS URDQS RVUDUH HDIQ ITDVI ERAMET ...... QQ RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C ± ± ±

IRI WPRDWH IDIR RDQR USDVH USDVH RWUDPP FFFF TDQT TDIH TDHR QWDTP HDWV PTDVW ERIDANIA BEGHIN...... IQWDRH REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ —vril

C C C C ± QIH PHQQDRU PDTR UDSU IPDUW IPDWT VSDHI IDQP FFFF VPDSH VQDRH SRUDHU IDHW WDUQ ESSILOR INTL ...... QHP RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C C C ± ± ± PVV IVVWDIT HDHQ QDIP RPDRS RQDIH PVPDUP IDSQ IDTV IIS IIRDWH USQDTW HDHV PSDTR ESSILOR INTL.ADP...... PVUDWH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C C ± ± UQDIH RUWDSH QDTV IDIU WP WP THQDRV FFFF IIDVU IPDTW FFFF FFFF FFFF RDHV ESSO...... UHDSH ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......

C ± ± ± % Var. ± RRS PWIWDHI HDSS PIDHW PDQW PDQW ISDTV FFFF QDTP QUDHQ QUDRS PRSDTT IDIQ IUDWR

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... RRUDSH ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

31/12 C C C France C ± f ± IDPQ VDHU IDTS IIDVI SHDSH SIDWS QRHDUU PDVU PDTP WP WIDSH THHDPH HDSR ISDIT

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDPI ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

C C C C ± ± PQIDQH ISIUDPQ IDTS ITDPV WTH WTS TQPWDWW HDSP HDIS IU IUDPI IIPDVW IDPQ SDRQ EUROPE 1...... PQSDPH RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

C C C C C ± ± IRWDPH WUVDTW QDUR PDIQ IDQS IDQS VDVT FFFF PS QTDUH QTDUI PRHDVH HDHP SDIS SRDQS SRDTH QSVDIS HDRS QUDWR B.N.P. (T.P)...... ISS EUROTUNNEL...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C C C ± ± ± ± ± IRPDIH WQPDII HDHU IDVU WS WSDSH TPTDRR HDSP SDWI SHW SHQ QPWWDRT IDIU IHDVI VU VTDWH SUHDHQ HDII RPDIH CR.LYONNAIS(TP) ...... IRPDPH FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......

C C C ± ± ± RHSDUH PTTIDPP HDVU PDUQ IWDPS IVDSH IPIDQS QDVW QDTW IRV IRUDTH WTVDIW HDPU PPDTW RENAULT (T.P.)...... RHPDPH FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......

C C C ± ± ± IVPDSH IIWUDIP HDPU HDTS TVDRS TTDHS RQQDPT QDSH SDSU URDSH US RWIDWU HDTU SDQQ SAINT GOBAIN(T.P...... IVP FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C C C C C

± IRSDIH WSIDUW HDTI IDPS UQ UQDSH RVPDIQ HDTV VDST ISIDVH ISQ IHHQDTI HDUW WDHS

THOMSON S.A (T.P ...... IRT FRANCE TELECOM...... SANOFI ...... ABRE´VIATIONS

C C C C ± ± PPR IRTWDQR IDRW PIDRH TSHDSH TWP RSQWDPP TDQU IDHW SI RWDSH QPRDUH PDWR ITDSP

ACCOR ...... PPHDUH FROMAGERIES BEL...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C C ± ± RW QPIDRP HDQR QDUQ WIU WPR THTIDHR HDUT IDHQ SHDIH SHDSH QQIDPT HDUW PDQP AGF ...... RVDVQ GALERIES LAFAYET ...... SCHNEIDER SA......

C C

± ± ± ISDVS IHQDWU HDPS IQDSQ UT USDWS RWVDPH HDHT TDVW RU RU QHVDQH FFFF ITDSW AIR FRANCE GPE N ...... ISDVW GASCOGNE...... SCOR...... SYMBOLES

C C ± ± ± ± IQT VWPDIH IDII IPDWV SWDSH SWDHS QVUDQR HDUS IDVW UH TW RSPDTI IDRP PDTU

AIR LIQUIDE ...... IQRDSH GAUMONT #...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C ± ± IIHDQH UPQDSP PDIP SDUS QWDWR RH PTPDQV HDIS IIDTT SVDWH SVDWH QVTDQT FFFF PDIS

ALCATEL ...... IHV GAZ ET EAUX ...... SEFIMEG CA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C ± ± ± PUDVS IVPDTV PDPR QWDRS IHPDVH IHPDTH TUQDHI HDIW IDIV TIDIH THDSH QWTDVS HDWV IQDRH

ALSTOM...... PVDRW GECINA...... SEITA...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C C C ± ±

PPW ISHPDIR QDTI IIDRQ QSDIH QSDVH PQRDVQ IDWW PUDVW IIDHS II UPDIT HDRS HDIV

ALTRAN TECHNO. #...... PPI GEOPHYSIQUE ...... SELECTIBANQUE...... `

C C C ± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : VVDWS SVQDRU PDPR IPDTT PQDQH PQDQS ISQDIU HDPI WDRI QUDVS QUDSH PRSDWV HDWP RWDSW ATOS CA...... VU GRANDVISION ...... SFIM......

C C C C ± ± IPHDUH UWIDUR IDRP PDPT IIWDSH IIS USRDQS QDUT WDQI RH RIDRH PUIDSU QDSH QDTS AXA...... IIW GROUPE ANDRE S.A ...... SGE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± ± ± ± IPPDRH VHPDVW P IDQT ITDTQ ITDRH IHUDSV IDQV PHDVV UQDRH UPDWH RUVDIW HDTV HDVW BAIL INVESTIS...... IPH GR.ZANNIER (LY) ...... SIDEL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± ± ± WU TQTDPV PDIH IVDRI VTDTH VTDWS SUHDQS HDRH IDTR IRWDWH IRWDWH WVQDPV FFFF SDQT BAZAR HOT. VILLE ...... WS GROUPE GTM ...... SILIC CA ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± ± SR QSRDPP FFFF TDVI RQ RQ PVPDHT FFFF IPDTU VI UWDQH SPHDIU PDHW PDSV BERTRAND FAURE...... SR GPE VALFOND ACT...... SIMCO......

± ± IPWDSS HDPS SSDQS QTQDHU FFFF PDPS IRDUT IDUR QQ PITDRU FFFF GROUPE D #...... IWDUS CRCAM TOUR.P....d MEDASYS DIGI .... CORA INDUSTR....d

C ± QTHDUV IDUV RSDVH QHHDRQ FFFF IPS VIWDWS IDRT IPWDRH VRVDVI FFFF

GUILLEMOT #...... SS SECOND CROMETAL...... d MANITOU # ...... DELACHAUX S...... d ± PDQH PDUU FFFF FFFF FFFF SHDSH QQIDPT FFFF QQDSR PPHDHI FFFF NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQS DAPTA-MALLIN.... MANUTAN...... d DELMON INDUS ..d

C C ± SUHDTV IDIT TH QWQDSU PDTU IIH UPIDSS FFFF IWDVS IQHDPI HDIS VU ______d HF COMPANY...... GROUPE J.C.D ...... MARC ORIAN...... DIGIGRAM #......

C ±

QPUDQP QDUR UI RTSDUQ FFFF RQDTI PVTDHT PDUT RW QPIDRP FFFF

´ HIGH CO...... RWDWH ´ DAUPHIN OTA ..... MARIONNAUD P . DISTRIBORG G..... C ± ± ± PVPDHT HDUP SRDWS QTHDRS HDVI PUDPS IUVDUS HDIV QVDSS PSPDVU IDIS

MARCHE HOLOGRAM IND .. RQ MARCHE DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... EMIN-LEYDIER.....

± PTDSU FFFF QI PHQDQS IDII QQDVH PPIDUI FFFF PU IUUDII FFFF IGE + XAO...... RDHS EXPAND S.A...... MGI COUTIER...... FLAMMARION S...d

± ± RUDPQ QDTI UP RUPDPW FFFF IIW UVHDSW HDUS IHDIT TTDTS FFFF

ILOG # ...... UDPH L ENTREPRISE...... d MICHEL THIER .... GRAVOGRAPH...... d

†ixh‚ihs PT we‚ƒ

v xhs PW we‚ƒ

C C ± IQDRS FFFF QQDWH PPPDQU RDWP IHDRS TVDSS RDSH PQDRT ISQDVW HDIU IMECOM GROUP .. PDHS ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... GPE GUILLIN ......

± ± IIVDHU FFFF VRDWS SSUDPR HDHS PRW ITQQDQQ IDSH IUDVH IITDUT FFFF

INFONIE...... IV EUROPEENNE C ... PENAUILLE PO..... JEANJEAN # ...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35 Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15

C IUHDSS IDWT RS PWSDIV FFFF PQ ISHDVU FFFF QI PHQDQS FFFF INFOTEL #...... PT EUROP.EXTINC.....d PHYTO-LIERAC .... HBS TECHNOLO ..d

C IQIDIW FFFF SHDVH QQQDPQ QDTU UIDRH RTVDQS FFFF IPUDIH VQQDUP FFFF LEXIBOOK #...... PH EXEL INDUSTR..... POCHET...... d HOT.REG.PARI .....d

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± ± RTDHS QDIU IRR WRRDSV FFFF UP RUPDPW FFFF VUDSH SUQDWT IDTV

JOLIEZ-REGOL...... UDHP FACTOREM...... d RADIALL #...... d HUREL DUBOIS....

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

± ± IDQI IQDHR IPTDUH VQIDIH FFFF SIDVH QQWDUW PDIU IIW UVHDSW FFFF JOLIEZ-REGOL...... HDPH FACTOREM NV.....d RALLYE(CATHI ..... IDI...... d

C ± IRRDQI PDQP IHDQH TUDST HDSU TV RRTDHS FFFF PHDSV IQS FFFF QSDSH PQPDVT FFFF PPDSH IRUDSW FFFF ADLPARTNER # .... PP LACIE GROUP...... ADA...... FAIVELEY # ...... REYNOLDS...... IMV TECHNOLO...d

C C ± ± ± IHVDIU IHDTU ISDPR WWDWU IDRP UH RSWDIU IDRH RDQQ PVDRH FFFF PPDPH IRSDTP HDWH PR ISUDRQ PDHR AB SOFT...... ITDRW MEDIDEP #...... AIGLE # ...... FINACOR...... d RUBIS #...... INTER PARFUM....

± ± IUSDRU HDVV SDWH QVDUH FFFF TT RQPDWQ IDRW TP RHTDTW FFFF IPH UVUDIS FFFF RSDSH PWVDRT FFFF ALPHAMEDIA...... PTDUS MILLE AMIS #...... ALGECO #...... FINATIS(EX.L ...... d SABATE SA # ...... IPO (NS) # ...... d

± QVDHS HDVS UDWS SPDIS FFFF TUDSH RRPDUU FFFF IRWDSH WVHDTT FFFF TTDWH RQVDVR FFFF PPDSH IRUDSW FFFF ALPHA MOS ...... SDVH MONDIAL PECH ... APRIL S.A.#( ...... FININFO...... d SEGUIN MOREA... LABO.PHARMYG...d

C C C WUTDUP SDTH WDUH TQDTQ FFFF TH QWQDSU HDPS QSDRH PQPDPI HDUI III UPVDII FFFF WTDIH TQHDQU FFFF ALTAMIR & CI...... IRVDWH NATUREX...... ARKOPHARMA # .. FLO (GROUPE) ..... SIDERGIE...... d M.B.ELECTRON....d

C ± ± UDRV THDSS TS RPTDQU IDSI WU TQTDPV FFFF RU QHVDQH FFFF PQDWH ISTDUU IDUH UW SIVDPI FFFF APPLIGENE ON .... IDIR OLITEC ...... ASSUR.BQ.POP..... FOCAL (GROUP ....d SIPAREX (LY)...... NSC GPE (NY) ......

C C C C SDUU RDUT IUS IIRUDWP HDSU IUDWS IIUDUR IDRI SSDUH QTSDQU IDRS IVDPT IIWDUV FFFF RSDPU PWTDWS FFFF ASTRA ...... HDVV OMNICOM...... ASSYSTEM #...... FRAIKIN 2#...... SOCAMEL-RESC ...d NOCIBE...... d

C ± ± ± UPDHP IDHV PDHW IQDUI HDWR ISH WVQDWR HDWW RTDSH QHSDHP FFFF SV QVHDRT FFFF IIRDQH URWDUT HDSP ATN...... IHDWV OXIS INTL RG...... BENETEAU CB#.... GAUTIER FRAN ....d SOPRA #...... ONET #......

C C ± QPIDRP P IVDWS IPRDQH IDQQ TDIH RHDHI FFFF IDUS IIDRV FFFF QDVS PSDPS FFFF IT IHRDWS HDIV AVENIR TELEC...... RW PERFECT TECH..... BISC. GARDEI...... d GEL 2000...... d SPORT ELEC S...... d ORGASYNTH ......

C C ± RIVDSH IDSR VDPQ SQDWW FFFF SUDWH QUWDVH IDQI PSDSH ITUDPU FFFF IPDWH VRDTP QDPH QUDVI PRVDHP FFFF BELVEDERE...... TQDVH PHONE SYS.NE..... BOIRON (LY)# ...... GENERALE LOC ....d STALLERGENES ... PARIS EXPO...... d

C ± ± ± ± IHRDST HDQU IIDQW URDUI SDHV RIDVV PURDUI FFFF TWDSH RSSDVW IDPQ QPDSH PIQDIW HDTI PQDRH ISQDRW IDTV BIODOME #...... ISDWR PICOGIGA...... BOISSET (LY)...... d GEODIS #...... STEF-TFE # ...... PAUL PREDAUL....

C ± QHTDQQ HDQP UT RWVDSQ HDWP UWDRH SPHDVQ FFFF PDST ITDUW FFFF PDSV ITDWP FFFF VDUH SUDHU FFFF BVRP EX DT S...... RTDUH PROSODIE ...... BOIZEL CHANO ...d G.E.P PASQUI ...... d SUPERVOX (B)...... d PIER IMPORT......

C C C ± ± QTDVH RDWI PUDHS IUUDRR IDUP IUDTW IITDHR HDQR QHDQR IWWDHP HDRW RSDSH PWVDRT IDII IW IPRDTQ FFFF CAC SYSTEMES .... SDTI PROLOGUE SOF.... BONDUELLE ...... GFI INDUSTRI...... SYLEA...... PISC. DESJOY ...... d

± ± ± VIDQR RDTI QDVH PRDWQ FFFF UDRH RVDSR FFFF IIIDIH UPVDUU HDQS ITR IHUSDUU IDSH PQDTH ISRDVI FFFF CEREP ...... IPDRH QUANTEL ...... BOURGEOIS (L.....d GFI INFORMAT .... TF1 ...... PLAST.VAL LO...... d

C ± ± TDQT IDHP RQDRS PVSDHI QDRS QU PRPDUH HDPT TSDRH RPW FFFF IHDIS TTDSV FFFF PUDRQ IUWDWQ FFFF CHEMUNEX #...... HDWU R2I SANTE ...... BRICE...... GO SPORT...... d TOUPARGEL (L ....d REGIONAL AIR .....d

C ± PWSDIV PDPU QIDIH PHR FFFF RH PTPDQV FFFF TDST RQDHQ FFFF IHT TWSDQI HDRT PQDVH ISTDIP FFFF COIL...... RS RADOUX INTL ...... BRICORAMA #...... FINANCIERE G .....d TRANSICIEL # ...... SECHE ENVIRO.....d

C ± ± IPRDTQ IDHR IIDWS UVDQW WDTQ WQDIS TIIDHP HDWH RWRWDSH QPRTTDSW FFFF QHDRH IWWDRI FFFF TI RHHDIQ FFFF CRYO INTERAC .... IW RECIF #...... BRIOCHE PASQ .... GRAND MARNIE ..d TRIGANO...... d SERVICES ET ...... d

C ± ± PWSDHS HDHR ISDWS IHRDTQ HDQI RHDPH PTQDTW FFFF RT QHIDUR FFFF IIQ URIDPQ HDRR PHDTH IQSDIQ FFFF CYBER PRES.P...... RRDWV REPONSE #...... BUT S.A...... d GROUPE BOURB ..d UBI SOFT ENT ..... SICAL...... d

C C ± ± VSDPU HDHU RDRH PVDVT P SSDPH QTPDHW FFFF IUDIH IIPDIU S RQU PVTTDSQ IDVT SR QSRDPP FFFF CYRANO # ...... IQ REGINA RUBEN.... SOLERI...... d GUERBET S.A...... UNILOG...... SMOBY (LY) #......

C C ISUDRQ FFFF PUDHS IUUDRR HDIV PW IWHDPQ FFFF QT PQTDIR FFFF IWDWH IQHDSR IDSQ IHW UIRDWW FFFF DESK # ...... PR SAVEURS DE F ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE .. VIEL ET CIE...... SODICE EXP.( ...... d

C C ± IVDQH HDQS IIDRS USDII HDRQ QR PPQDHQ FFFF RWDSH QPRDUH QDIP UUDSH SHVDQU FFFF SIDUS QQWDRT FFFF DESK BS 98 ...... PDUW SILICOMP # ...... CEGEDIM # ...... GUYOMARC H N .. VILMOR.CLAUS.... SOFIBUS...... d

± ± ± SQDIQ FFFF IQT VWPDIH HDQT WP THQDRV HDSR UR RVSDRI FFFF SH QPUDWV IDWT PW IWHDPQ FFFF DMS # ...... VDIH SERP RECYCLA ..... CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... VIRBAC ...... SOGEPAG(PARC ...d

± RPDTR FFFF PQDSH ISRDIS FFFF PWDQH IWPDPH FFFF IHH TSSDWT FFFF WQ TIHDHR PDIH SHDWS QQRDPI FFFF DURAND ALLIZ.... TDSH SOI TEC SILI ...... CGBI ...... d HYPARLO #(LY...... WALTER # ...... SOLVING # ...... d

C C ± QDQU RDTH THQDRV PPDSH IRUDSW UDSP RWDQQ FFFF PVDTT IVV FFFF IPUDUH VQUDTT FFFF UDSH RWDPH PDSW DURAN DUBOI..... WP STACI #...... CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... d AFE #...... d S.T. DUPONT......

C C ± SUHDTV FFFF HDSP QDRI RHDSR QUDSH PRSDWV FFFF RVDRV QIVDHI IDHT RHDIS PTQDQU FFFF RTDHR QHP HDHV DURAN NV...... d VU STELAX ...... CNIM CA# ...... IMMOB.BATIBA .... AFIBEL ...... d STEDIM # ......

C ± VVDTP FFFF QSDUH PQRDIV FFFF STDIH QTUDWW FFFF WDSQ TPDSI HDQI QTDUS PRIDHT S ISDUH IHPDWW FFFF EFFIK #...... d IQDSI SYNELEC #...... COFITEM-COFI ....d IMS(INT.META ..... AIRFEU#(NS)...... SURCOUF...... d

C C C ± ISTDUU IDTR P IQDIP SDPT TRDSH RPQDHW FFFF QUDSU PRTDRR RDWU PUDWH IVQDHI FFFF VW SVQDVH IDIQ ESKER ...... PQDWH LA TETE D.L...... CIE FIN.ST-H...... d INFO REALITE ...... ALAIN MANOUK ..d SYLIS # ......

C ± RHHDIQ HDRV PQDQV ISQDQT FFFF ISSDSH IHPHDHI HDRS SDSR QTDQR FFFF TUDIH RRHDIS FFFF SVDSH QVQDUQ FFFF EUROFINS SCI...... TI THERMATECH I.... C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE.....d BQUE TARNEAU...d TEAMLOG #...... d

C C ± ± USDUT FFFF VI SQIDQQ IDPI RVDUV QIWDWV HDIT WWDHS TRWDUQ HDWS UHDRH RTIDUW FFFF RVDHP QIRDWW IDPV EURO.CARGO S .... IIDSS TITUS INTERA ...... C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED .... BIOPAT ...... d THERMADOR GP..

C PVVDTP FFFF IHHDTH TSWDVW FFFF RPDVH PVHDUS FFFF VUDQH SUPDTS HDRT WQ TIHDHR FFFF IRDTS WTDIH FFFF EUROPSTAT #...... RR TITUS INTER...... d C.A.LOIRE/H...... d LATECOERE # ...... C.A.GIRONDE...... d THERMOCOMPACd

C ± ± ± WIDVQ HDHU QT PQTDIR HDVP RV QIRDVT FFFF WVDSH TRTDIP HDSH SSDPH QTPDHW FFFF IHTDVH UHHDST PDTW FABMASTER # ...... IR TRANSGENE # ...... C.A.MORBIHAN.... L.D.C...... C.A. MIDI CC...... d UNION FIN.FR .....

C C C ± ± ± IUUDIU IDVI IIDRH URDUV QDTQ US RWIDWU HDPT UDIS RTDWH HDPU SU QUQDWH HDQS RIDSH PUPDPP HDHR FI SYSTEM #...... PUDHI TR SERVICES...... C.A.DU NORD#..... LECTRA SYST...... C.A. SOMME C ..... VRANKEN MONO.

C ± SUDWW IDHP IDSP WDWU FFFF TIDSH RHQDRI FFFF QWDSI PSWDIU HDWU SUDSH QUUDIV FFFF QIDIT PHRDRH FFFF FLOREANE MED... VDVR VALORUM #...... d C.A. OISE CC ...... d LEON BRUXELL .... CR.AG.SUD RH.....d VULCANIC # ...... d

C C C ± QUQDPR IDHR SDUS QUDUP IPDUR VT STRDIP HDII IWDUR IPWDRW HDVT RPDTW PVHDHQ FFFF GENERIX # ...... STDWH V CON TELEC...... C.A.PAS DE C...... LOUIS DREYFU..... CIDER SANTE ...... d ......

C C ± VRDRW IDRI RDWR QPDRH IQDST VHDUH SPWDQT FFFF ISDQW IHHDWS PDSW TIDTH RHRDHU FFFF GENESYS # ...... IPDVV WESTERN TELE .... C.A.TOULOUSE.....d LVL MEDICAL ...... CODETOUR...... d ......

C ± ± PUSDSH HDWP RIDVH PURDIW FFFF IRQDIH WQVDTU HDQS IIDPH UQDRU PDTH GENSET...... RP ...... CRCAM CCI NV ....d M6-METROPOLE .. COFIDUR # ......

´ ´ ´ ´ PRTVDRQ PSGHQ IVWWDPS IPRSVDPT PWGHQ RHVDPU PTUVDHV PTGHQ IWHDQS IPRVDTI PVGHQ NORD SUD DEVELOP. D ...... QUTDQI MONE.J C...... LION TRESOR ...... KALEı¨SEQUILIBRE C ......

´ IVUDQW IPPWDPH PVGHQ PRVHDPR PTGHQ ´ QUVDII IISQHDVI PWGHQ MONE.J D ...... IUSUDVT OBLILION...... KALEIS EQUILIBRE D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ´ ´ ´ IUVDIS IITVDSW PVGHQ IRU WTRDPT PTGHQ TPHDVH PTGHQ

SICAV OBLIFUTUR C...... WRDTR SICAV 5000 ...... KALEı¨SSERENITE C......

QPVDIV PVGHQ SHDHQ ´ ´ ´ IURDUR IIRTDPP PVGHQ PSHDRQ ITRPDUI PTGHQ SUPDIW PTGHQ PATRIMOINE RETRAITE C.... OBLIFUTUR D...... VUDPQ SLIVAFRANCE...... KALEIS SERENITE D ......

RUDQT QIHDTT PVGHQ PQDTV ISSDQQ PVGHQ IHTDSU TWWDHS PTGHQ IPRQDUT PTGHQ PATRIMOINE RETRAITE D ... ORACTION...... IVWDTI SLIVAM ...... LATITUDE C ......

PIDHP IQUDVV PVGHQ RIDUW PURDIP PTGHQ

IIWUDTS PTGHQ

FCP REVENU-VERT ...... IVPDSV SLIVARENTE...... LATITUDE D...... IHSDWU TWSDIP PVGHQ IHIQDQW PTGHQ ´ ´ ISRDRW IIVDQQ PSGHQ Minitel : SEVEA ...... IVDHR SLIVINTER...... OBLITYS D......

´ RHDIS PTQDQU PVGHQ

SIRWDWV PTGHQ ´ UVSDII PIQPIDRP PTGHQ

3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) SYNTHESIS ...... QPSHDRQ TRILION...... PLENITUDE D PEA ......

ne se le™tionF PPWSDUR ISHSWDHU PVGHQ

QPRDSH PTGHQ

UNIVERS ACTIONS ...... RWDRU POSTE GESTION D......

PHUQRDPI PVGHQ

FONSICAV C ...... QITHDWI ` RPTTHDRQ PVGHQ

´ TSHQDSR IPHPDVW PWGHQ IVQDQV POSTE PREMIERE SI......

´ ˆ MONE ASSOCIATIONS...... PHSWUDIV PVGHQ

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIRHDHP ` PSSRHQDVI PVGHQ ˆ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVWQTDHT IPWQDRP PWGHQ Cours de cloture le 26 mars UNIVAR C ...... IWUDIV

` VQWUDQQ SSHVPDVU PVGHQ IPSDPP PTGHQ

CM EURO PEA...... IWDHW POSTE PREMIERE 2-3...... IPIPDTU PWGHQ Sicav en ligne : UNIVAR D...... IVRDVU

VIRDRS SQRPDRR PVGHQ IWWDPV PTGHQ

CM FRANCE ACTIONS ...... QHDQV REVENUS TRIMESTR. D ...... PUPDPP PTGHQ

e 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDSH

Valeurs unitaires Date ´ IUHDII IIISDVS PVGHQ ISUDQT PTGHQ

E´metteurs f ´ CM MID. ACT. FRANCE...... PQDWW THESORA C ...... QVPDTP PVGHQ

¤uros francsee cours ECUR. ACT. FUT.D PEA...... SVDQQ Fonds communs de placements ´ IRVDVQ WUTDPT PVGHQ PIIPDWU PTGHQ

´ CM MONDE ACTIONS...... QPPDIP THESORA D......

PUSDSU PVGHQ ECUR. CAPITALISATION C.... RPDHI IUTHTDPV PSGHQ

INDOCAM VAL. RESTR...... PTVRDHT ´ RQHHPDTW PVPHUWDIT PVGHQ

UHPDVT PTGHQ

AGIPI ´ CM OBLIG. LONG TERME.... IHUDIS TRESORYS C...... VUWVRDST PVGHQ

ECUR. EXPANSION C...... IQRIQDIT PSIDVP PRGHQ

MASTER ACTIONS ...... QVDQW

QTSDRQ PQWUDHT PVGHQ

IUTDSV PTGHQ

´ ´ CM OPTION DYNAM...... PTDWP SOLSTICE D...... RPVUDWQ PVGHQ

ECUR. GEOVALEURS C...... TSQDTW PWDHP IWHDQT PRGHQ

ITIDQH PTGHQ

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PRDSW MASTER OBLIGATIONS ...... ´ QPQDIW PTGHQ

´ CM OPTION EQUIL...... RWDPU

QHT PVGHQ

ECUR. INVESTIS. D PEA...... RTDTS IWDHP IPRDUT PSGHQ

ISVDSR PTGHQ

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PRDIU OPTALIS DYNAMIQ. C ...... SG ASSET MANAGEMENT

WWHDVW PTGHQ

´ ´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDHT IQSWDUQ PVGHQ

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHUDPW

IPQDSP PSGHQ

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDVQ Serveur vocal :

PHTUDUU PTGHQ

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QISDPQ IPPTDUI PVGHQ

EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVUDHI ´ IIWDVR PSGHQ

3615 BNP OPTALIS EQUILIB. C ...... IVDPU 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

IIHRDUH PTGHQ

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITVDRI

QQQDTP PVGHQ

ECUR. TRESORERIE C...... SHDVT ´ IITDVQ PSGHQ

OPTALIS EQUILIB. D...... IUDVI ´ QWUWPDQW PTGHQ

´ ´ ACTIMONETAIRE C ...... THTTDQI QHRDWS PVGHQ

´ ECUR. TRESORERIE D ...... RTDRW Fonds communs de placements IRPHTHDWV WQIVSVDWR PTGHQ

IIIDRS PSGHQ

ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS EXPANSION C ...... ITDWW ´ QHTWHDQW PTGHQ

´ ACTIMONETAIRE D...... RTUVDUP PHSVDUP PVGHQ

QIQDVS ´ IITDIU PTGHQ

ECUR. TRIMESTRIEL D...... IUDUI IRWRHDQR PTGHQ

PPUUDTR CM OPTION MODERATION .

IIIDRS PSGHQ

NATIO COURT TERME ...... OPTALIS EXPANSION D...... ITDWW

IHVIDIS PTGHQ

´ CADENCE 1 D...... ITRDVP PHHDPH PVGHQ

EPARCOURT-SICAV D...... QHDSP RHSUSVDHV PTGHQ

TIVSUDRP ´ ´ ´ IIHDWP PSGHQ

NATIO COURT TERME 2 ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDWI

IHUHDSW PTGHQ

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE CADENCE 2 D...... ITQDPI IRRWWDHV PVGHQ

GEOPTIM C ...... PPIHDQU PPUVDRU PTGHQ

NATIO EPARGNE...... QRUDQS ´ ´ ´

IHSDWR PSGHQ

OPTALIS SERENITE D ...... ITDIS

IHSVDRS PTGHQ

´ CADENCE 3 D...... ITIDQT IWUVDVQ IPWVHDPU PVGHQ

RIRDST PTGHQ

GEOPTIM D...... TQDPH

RPWQDRR PTGHQ

NATIO EP. CROISSANCE ...... TSRDSQ ASIE 2000......

SPRDQU PQGHQ

PACTE SOL. LOGEM...... UWDWR ´ RPTDVQ PTGHQ

CAPIMONETAIRE C ...... TSDHU

PWRRDWV PVGHQ

RRVDWT ´

PPPISDWS PTGHQ

HORIZON C...... QQVTDVH

IUTDHT PTGHQ

NATIO EP. PATRIMOINE...... PTDVR SAINT-HONORE CAPITAL ....

SQTDWH PQGHQ

PACTE VERT T. MONDE...... VIDVS ´ QUSDVH PTGHQ

´ ´ CAPIMONETAIRE D...... SUDPW IHWDHP PVGHQ

ITDTP ´ ´ QSQDHR PTGHQ PREVOYANCE ECUR. D...... SQDVP IWSDVU PTGHQ

NATIO EPARG. RETRAITE..... PWDVT ST-HONORE MAR. EMER. ....

QQVDPV PTGHQ

´ INTEROBLIG C ...... SIDSU SVSDSU PTGHQ ´ VWDPU IPIPRDHS PTGHQ

NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRVDQH ST-HONORE PACIFIQUE ...... ´ RSSDTW PTGHQ

CIC BANQUES ´ ´ INTERSELECTION FR. D...... TWDRU QIQDHI PHSQDPI PTGHQ

IQSQDSH PTGHQ

NATIO EURO VALEURS ...... PHTDQR ´ ST-HONORE VIE SANTE ...... ´ ´ IIVR PTGHQ

CREDIT AGRICOLE SELECT DEFENSIF C...... IVHDSH

IIQWDWP PTGHQ

NATIO EURO OBLIG...... IUQDUV

IWIDRU PTGHQ

FRANCIC...... PWDIW ´ IRHSDTS PTGHQ

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PIRDPW

IPTRDSS PTGHQ

NATIO EURO OPPORT...... IWPDUV

IUPDHT PTGHQ

FRANCIC PIERRE...... PTDPQ LEGAL & GENERAL BANK ´ ´ IHITDTU PTGHQ

´ SELECT EQUILIBRE 2...... ISRDWW RHDQU PTRDVI PTGHQ

PISQDHS PTGHQ

NATIO EURO PERSPECT...... QPVDPQ ATOUT AMERIQUE ...... ´ PSTDIS PTGHQ

EUROPE REGIONS...... QWDHS ´ WSRDTV PTGHQ

SELECT PEA 3...... IRSDSR

WVDPH PTGHQ

ATOUT ASIE...... IRDWU ITRRDRP PTGHQ

NATIO IMMOBILIER...... PSHDTW ´ PWIDIW IWIHDHV PVGHQ

IRRHDIS PTGHQ

SECURITAUX ...... SOGEPEA EUROPE...... PIWDSS

PUTDRQ IVIQDPT PTGHQ

IIVTDTW PTGHQ

NATIO INTER...... IVHDWI ATOUT CROISSANCE...... ´

IWHDRQ IPRWDIR PSGHQ PRVRDVQ PTGHQ

CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SG FRANCE OPPORT. C...... QUVDVI

IVTUDPS PTGHQ

´ PVRDTT

STVSDSI PTGHQ

NATIO MONETAIRE C...... VTTDUS ATOUT FONCIER...... ´ QQQDUV PIVWDRS PSGHQ PQQSDWW PTGHQ

STRATEGIE RENDEMENT .... SG FRANCE OPPORT. D ...... QSTDIP

IIQHDTI PTGHQ

´ IUPDQT

SPQQDPW PTGHQ

NATIO MONETAIRE D...... UWUDVI ATOUT FRANCE EUROPE .....

ITVDTU IIHTDRH PVGHQ PVHUDQT PTGHQ

ASSOCIC ...... SOGENFRANCE C...... RPUDWV

RPDHS PUSDVQ PTGHQ

PRIDPH PTGHQ

NATIO OBLIG. LT...... QTDUU ATOUT FRANCE MONDE......

PVDHT IVRDHT PTGHQ PSQVDQT PTGHQ

CICAMONDE...... Sicav Info Poste : SOGENFRANCE D...... QVTDWU

ITTDVI IHWRDPH PTGHQ

WRRDSV PTGHQ

NATIO OBLIG. MT C ...... IRR ATOUT FUTUR C ......

RWRDSQ PTGHQ WSDST TPTDVQ PTGHQ

CONVERTICIC...... USDQW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGEOBLIG D ......

ISRDTW IHIRDUH PTGHQ

VWWDQP PTGHQ IQUDIH ATOUT FUTUR D......

NATIO OBLIG. MT D...... ´ RTDVU QHUDRS PTGHQ

IWWTDRI PTGHQ

QHRDQS ´ SOGEPARGNE D...... ITPDPP PVGHQ ECOCIC...... PRDUQ

PIQPDUI PTGHQ

´ QPSDIQ AMPLITUDE AMERIQUE C ... PIIDHW PTGHQ

NATIO OPPORTUNITES ...... QPDIV COEXIS ......

SWDVI QWPDQQ PTGHQ

WWTUDTT PTGHQ

ISIWDST ´ SOGINTER C...... ITIDUT PVGHQ

` MENSUELCIC...... PRDTT PUHUDUP PTGHQ

RIPDUW AMPLITUDE AMERIQUE D...

VPRVQDIP PTGHQ

NATIO PLACEMENT C...... IPSURDRU DIEZE ......

RQTWDVS PTGHQ

TTTDIV ......

PIUDTS PVGHQ OBLICIC MONDIAL...... QQDIV

QQWQDWP PTGHQ

SIUDRH AMPLITUDE EUROPE C......

USQWRDIW PTGHQ

NATIO PLACEMENT D ...... IIRWQDUU EURODYN......

IPSUDPI PTGHQ

´ IWIDTT ...... PIQDRS PVGHQ

OBLICIC ReGIONS ...... QPDSR TVHDVP PSGHQ

IHQDUW AMPLITUDE EUROPE D ......

IIQSDWW PTGHQ

NATIO REVENUS...... IUQDIV INDICIA EUROLAND......

ITSDQH PTGHQ PSDPH ......

IQUQDQV PVGHQ

RENTACIC...... PHWDQU IIVWDWU PSGHQ ´ ´ IVIDRI AMPLITUDE MONDE C...... IISVH PTGHQ

NATIO SECURITE ...... IUTSDQT INDICIA FRANCE......

...... IWSDUW IPVRDQH PVGHQ

ITHIIDIP PTGHQ PRRHDVV AMPLITUDE MONDE D ...... IUVTDST PTGHQ

NATIO VALEURS...... PUPDQT INDOCAM CONVERT. C......

...... ITDQH IHTDWP PVGHQ IRTSTDTR PTGHQ INDOCAM CONVERT. D ...... PPQRDQW AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

...... ITDIU IHTDHU PVGHQ IHTVSDRU PSGHQ INDOCAM EUR. NOUV...... ITPVDWW AMPLITUDE PACIFIQUE D...

´ IRTWDSR PTGHQ BANQUE POPULAIRE PPRDHQ ´ ...... QWDHV PSTDQS PVGHQ IPTWDIS PTGHQ INDOCAM HOR. EUR. C ...... IWQDRV EURCO SOLIDARITE ...... ELANCIEL FRANCE D PEA....

ASSET MANAGEMENT ...... IUVVVDSR PTGHQ PUPUDHW ´ IHIDUW TTUDUH PVGHQ IIWUDUI PTGHQ INDOCAM HOR. EUR. D...... IVPDSW LION 20000 C ...... ELANCIEL EURO D PEA......

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...... IIWPRDUU PTGHQ IVIUDWP ´ IIHDQV UPRDHS PVGHQ IUTDTS PSGHQ INDOCAM ORIENT C...... PTDWQ LION-ASSOCIATIONS C...... GEOBILYS C ......

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IHUSUDTQ PTGHQ ITQWDWW ´ IHQDPW TUUDSR PVGHQ ISVDTV PSGHQ INDOCAM ORIENT D ...... PRDIW LION-ASSOCIATIONS D ...... GEOBILYS D......

RPQWDRP PUVHVDUU PTGHQ IWDIT IPSDTV PVGHQ WVSDQI PTGHQ INDOCAM UNIJAPON...... ISHDPI LION COURT TERME C...... INTENSYS C......

QTPRDTU PQUUTDPV PTGHQ IUDTQ IISDTS PVGHQ PIQPDIP PTGHQ INDOCAM STR. 5-7 C ...... QPSDHR LION COURT TERME D ...... INTENSYS D...... LE´GENDE

PUHDQP IUUQDIV PSGHQ PIQDPR IQWVDUT PVGHQ PPPDRV IRSWDQU PTGHQ IHWRDPU PSGHQ LIVRET B. INV.D PEA...... ITTDVP INDOCAM STR. 5-7 D...... LIONPLUS C ...... KALEı¨S DYNAMISME C...... e Hors frais. ee A titre indicatif.

´ ´ PUSTDHU PSGHQ ISSSDTR IHPHRDQQ PSGHQ PRUDTP ITPRDPV PSGHQ PIHDPR IQUWDHV PVGHQ NORD SUD DEVELOP. C...... RPHDIT MONEDYN ...... LIONPLUS D ...... KALEIS DYNAMISME D ...... LeMonde Job: WMQ3003--0025-0 WAS LMQ3003-25 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0368 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 25

JOURNAL OFFICIEL AU CARNET DU « MONDE » Décès – M. Claude Terraz et Mme, Cours Débats née Marie-Bernadette Evans, Les débats du club Naissances – Paris. Saint-Martin-d’Hères. Meylan. ses parents, INSTITUT ALEPH-PARIS-15 Entreprise & philosophie Au Journal officiel du vendredi M. et Mme Nicolas Terraz, Stages intensifs individuels d’hébreu me Mercredi 31 mars : Temps de travail, 26 mars sont publiés : M Andrée Confais, M. Emmanuel Terraz, biblique et moderne ; analyse novatrice Edith RAPPOPORT sa mère, de la Bible ; initiation à la Kabbale : temps libre : une fausse alternative et b Insertion : un arrêté fixant le et ses frères et belle-sœur, ses enjeux. Penser la réduction du temps Françoise, Guillaume et Pierre, 01-40-61-06-67. montant annuel, fixé à Jacques LIVCHINE sa femme, de travail... Critique d’une économie de la 50 000 francs, de l’aide au poste remercient leur fille ses neveux, répétition par François Rémi Legrand, Muriel, Eric et Matthieu, Et toute la famille, prévue par le décret du 18 février, Dana, ses enfants, philosophe et consultant. ont la profonde tristesse de faire part du Conférences Mardi 6 avril : La négociation : entre relatif aux entreprises d’insertion ; chargée de recherches au CNRS, d’avoir Josiane, décès de Conférence du MURS conflit et dialogue ? Entre violence et un arrêté fixant à 120 000 francs su assurer leur descendance avec sa sœur, Jean-Pierre et Marie-Jo, M. Christophe TERRAZ, Nutrition. Alimentation. éthique ? par Pascal Billecocq, maximum le montant annuel de Gaïa, son frère et sa belle-sœur et leurs enfants, Santé. Recherches. philosophe et consultant. l’aide à l’accompagnement social Simon, Raphaël, Laurent et Edwige, le 25 mars 1999, à l’âge de trente et Exposés F. Saldmann et S. Hercberg, Jeudi 15 avril : Virtuel et et professionnel prévue par le dé- née le 25 mars 1999, conçue avec L’ensemble de sa famille et de ses un ans. débat dirigé par J. Dausset. multimédia : quel sens pour la liberté et Amphi. Constant-Burg, Institut Curie la connaissance , par Christian Godin, cret du 18 février, relatif aux entre- Gabriel Chabanier. amis, La cérémonie religieuse sera célébrée ont la douleur de faire part du décès de 12, rue Lhomond Paris-5e philosophe et consultant. prises de travail temporaire d’in- le mercredi 31 mars 1999, à 13 h 45, en mercredi 7 avril à 17 h 30 Mardi 4 mai : Raison et déraison dans sertion. 30, rue Alexis-Martin, l’église Saint-Léonard de Croissy-sur- les ratios. Pour une philosophie de la 92240 Malakoff. Serge CONFAIS, Entrée gratuite b Corse : un décret pris pour Seine (Yvelines). Tél. MURS : 01-47-03-38-21 comptabilité, par Michel Bensimon, philosophe et consultant. l’application de la loi du 19 janvier survenu à Paris, le 21 mars 1999. Ni fleurs ni couronnes. De 18 heures à 20 heures, à l’ISEG, relative au mode d’élection des Anniversaires de naissance « Rien de ce qui est fini Le présent avis tient lieu de faire-part. Séminaires 28, rue des Francs-Bourgeois, conseillers régionaux et des n’est jamais complètement achevé 75003 Paris. Participation aux frais : – Brest. Dennevy. Saint-Maur. tant que tout ce qui est commencé 20, allée du Vieux-Jardin, conseillers à l’Assemblée de Corse 78290 Croissy-sur-Seine. COLLÈGE INTERNATIONAL 190 F par conférence. Jouy-le-Moutier. n’est pas totalement terminé » DE PHILOSOPHIE Inscriptions/Informations : 01-44-87-05-05 et au fonctionnement des conseils ...et réciproquement. régionaux. Nous sommes très heureux de fêter Pierre Dac. b Séminaires b COB : un décret modificatif tous ensemble ta majorité. Remerciements Jehanne Dautrey : « Voir et entendre : Formations portant organisation administra- Bon anniversaire, pour une dramaturgie de la subjectivité – Le directeur général de la Caisse des – La famille Akrouf, tive et financière de la Commmis- musicale ». PARLER EN PUBLIC Caroline. dépôts et consignations, très touchée des nombreuses marques de 2, 9 et 16 avril, 20 heures-22 heures, Développer l’impact de sa parole, sion des opérations de Bourse. Le secrétaire général du groupe, sympathie qui lui ont été manifestées lors amphi A, Carré des sciences, 1, rue gagner en confiance, présenter Toute la famille t’embrasse et forme Ses collègues, anciens collègues, de la brutale disparition de leur fille, Descartes, Paris. efficacement. Au Journal officiel du samedi pour toi les meilleurs vœux de bonheur. Et l’ensemble des collaborateurs du Méthodes actives animées par des groupe, Sarah, L’accès à toutes les activités du comédiens-formateurs. 27 mars sont publiés : ont la tristesse de faire part du décès, le Collège est libre et gratuit (dans la b Hôpitaux : un arrêté modifi- vous prie de trouver ici l’expression de Quilotoa Formation : 01-47-48-18-18. dimanche 21 mars 1999, de ses remerciements profonds et émus. limite des places disponibles). catif fixant le montant de l’indem- Mariages Renseignements sur salles, nité de départ volontaire versée à Samuel HUTMAN M. Serge CONFAIS, répondeur : 01-44-41-46-85. Autres Soutenances de thèse est heureux d’annoncer le mariage de ses responsable du service renseignements : 01-44-41-46-80. certains agents de la fonction pu- Anniversaires de décès – Le vendredi 2 avril 1999, à 14 h 30, parents, des études sociales à la direction déléguée blique hospitalière. Plus de 5 ans des ressources humaines du groupe. université d’Orsay, bâtiment 121, Institut et moins de 15 ans de services, – Pour le cinquième anniversaire du Nos abonnés et nos actionnaires, d’astrophysique spatiale « Etude rappel à Dieu de 12 mois ; de 15 ans à moins de Viana WEMBER bénéficiant d’une réduction sur les cinétique, à l’aide d’un code et 20 ans, 16 mois ; de 20 ans à moins insertions du « Carnet du Monde », Fokker-Planck, de la conduction Olivier HUTMAN, Guy COQUIN Eugène IONESCO, thermique électronique dans les de 25 ans, 20 mois ; plus de 25 ans, sont priés de bien vouloir nous com- dit « GASTON », un office religieux a été célébré dans la muniquer leur numéro de référence. plasmas créés par laser », par Cyril 26 mois. le samedi 27 mars 1999, à Paris. Bouvet. est mort le 11 mars 1999, sur l’île de la plus stricte intimité, le dimanche 28 mars b Aerospatiale : un arrêté 1999, au cimetière du Montparnasse. fixant les modalités de transfert du Désirade. Priez pour lui. secteur public au secteur privé Anniversaires de mariage Suivant son souhait, il a été enterré sur CARNET DU MONDE d’une partie du capital de la socié- – Mars 1959 - mars 1999. place par ses plus proches et ses amis TARIFS 99 - TARIF à la ligne té Aerospatiale. Il concerne les désiradiens. modalités de prise de participation Quarante ans d’amour. Thésée, Nicolas et François Coquin, DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, de la société Lagardère SCA, à 7, rue de Vannolles, ¤ Emmanuel, Maryse ; 25300 Pontarlier. ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 136 TTC - 20,73 hauteur de 33 % du capital de la Charlotte et Grégoria, ¤ société Aerospatiale, qui prendra Anne, Alain ; TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 le nom d’Aerospatiale-Matra ; un Jules et Salomé, – Annie Fressoz, avis favorable de la commission Jean-Baptiste, Bénédicte ; son épouse, NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, des participations et des trans- Victor, Catherine Fressoz, Françoise et Eric Jean-Marie et Sandrine, MARIAGES, FIANÇAILLES ferts. Ancian, Aimé, Antoine, Pauline, Gilles ¤ Fressoz, Marc Fressoz, 520 F TTC - 79,27 FORFAIT 10 LIGNES vous êtes notre avenir, ses enfants et petits-enfants, Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤ vous nous comblez. Claude et Renée Révil, leurs enfants et petits-enfants, THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ Philippe et Fanchon. Pierre et Simone (✝) Léonard, leurs enfants et petits-enfants, COLLOQUES - CONFÉRENCES : Les familles Carret, Fressoz et Feiche, Nous consulter Noces de diamant ont la tristesse de faire part du décès, le 26 mars 1999, dans sa soixante-dix- ట 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 – Arrière-petits-enfants, huitième année, de Fax : 01.42.17.21.36 Petits-enfants, Et enfants, Roger FRESSOZ. Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la nous serons tous réunis ce jour pour fêter base de deux lignes. Les lignes en blanc sont obliga- avec La levée du corps aura lieu le 30 mars, à 14 h 30, à l’hôpital Beaujon, à Clichy, toires et facturées. Marguerite et Gérard rue du Général-Rouguet. CLEMENT Les obsèques seront célébrées le 31 mars en l’église de La Compôte leurs noces de diamant, soixante ans après (Savoie), à 15 heures. le OUI... sans lequel nous ne serions pas là. 12, rue Wilhem, 75016 Paris. Manière de voir Départs (Le Monde du 28-29 mars.) Le bimestriel édité par – Ou un site Internet à votre nom – Mme Paulette Langrand, dédié ? son épouse, Ou un bijou gravé « A la vie devant Ses enfants, petits-enfants, soi... » ? Et toute sa famille, Une rumba rythmée sur un quai au ont la douleur de faire part du décès de TUNISIE : 8000 M

départ ? ț Et des mots, pourquoi pas, sur un peu Manière de voir 44 SUISSE : 12 FS 12 SUISSE :

M. André LANGRAND, ț LE MONDE diplomatique Bimestriel de papier ? ingénieur général MARS- Comment vous dire au mieux AVRIL 1999 SÉNÉGAL : 4500 F CFA SÉNÉGAL : 4500 F CFA

ț De l’oppression de l’aviation civile (e.r.), RÉUNION : 49 F Evelyne DUHAUT, survenu le 26 mars 1999. ț La cérémonie religieuse sera célébrée

vous allez nous manquer ! PTE 1400 : PORTUGAL CONT.

ț , le 31 mars, à 14 h 30, en l’église Saint- FEMMES MAROC : 70 DH Denis d’Athis-Mons (Essonne). ț à la parité Salut, Evelyne, nous vous souhaitons tout le bonheur du monde dans les 4, clos Perault, LUXEMBOURG : 290 FL

ț LE MAUVAIS lumières du Nord... 91200 Athis-Mons. Ignacio Ramonet Alain Gresh ITALIE : 14000 LIRES 14000 : ITALIE Evelyne M., Agnès, Patrick, Bertrand, ț Maurice Lemoine Florence Beaugé GENRE ? Frédéric B., Olivier, Laure, Colette, – Joseph Rosenblum, Chantal Aubry Michèle Aulagnon GRANDE-BRETAGNE : 5,95 £ GRANDE-BRETAGNE Frédéric M., Xavier, Paul-André, ț Alain Bihr son mari, Pierre Bourdieu Agnès Callamard Michel, Annie, Sylvie, Bernard, Evelyne Gutman, Ingrid Carlander

ÉTATS-UNIS : 10 $US 10 : ÉTATS-UNIS Sylvie Chaperon Brigitte, Evelyne G., et les autres du sa fille, ț Christine Corbeil Christine Delphy réseau créé et nourri de vos talents, Alain Rosenblum, Francine Descarries Jérôme Erbin ESPAGNE : 1200 PTA PTA 1200 : ESPAGNE votre disponibilité, votre humour. son fils, et Monique Poignant, ț Françoise Gaspard Yves Géry Les défis Gisèle Halimi Anne et Colas Gutman, Jacqueline Heinen Sylvie Jan CÔTE-D’IVOIRE : 4500 F CFA CÔTE-D’IVOIRE : 4500 F CFA ses petits-enfants, ț Azadeh Kian Marie-Victoire Louis Et les membres du cercle amical, Margaret Maruani Florence Montreynaud

CANADA : 12 $ CAN. 12 CANADA : Janine Mossuz-Lavau ț ont la douleur de faire part du décès de Silvia Perez-Vitoria Roland Pfefferkorn Sophie Sensier BELGIQUE : 290 FB ț Joëlle Stolz du deuxième Tassadit Yacine-Titouh Betty ROSENBLUM, Eliane Viennot

née PERELMUTER, ATS 100 AUTRICHE : Illustrations :

Au sommaire ț Christine Lesueur le 26 mars 1999, à l’âge de quatre- 6,86 euros France métropolitaine ANTILLES/GUYANE : 49 F du numéro vingts ans. ț sexe Nous nous réunirons à l’entrée DM 15 ALLEMAGNE : d’avril principale du cimetière de Bagneux, mercredi 31 mars, à 14 h 45. Ni fleurs ni couronnes. a La cause des femmes, par Ignacio Ramonet. a Le sexisme à fleur de mots, par a Cet avis tient lieu de faire-part. Agnès Callamard. La prostitution, un droit de l’homme ? par Florence a a 7, rue Vidal-de-la-Blache, Montreynaud. Le Burkina Faso fait reculer l’excision, par Joëlle Stolz. Tirs 75020 Paris. croisés contre la pilule abortive, par Michèle Aulagnon. a Pour la « parité La Russie est mal partie domestique », par Alain Bihr et Roland Pfefferkorn. a Les temps modernes de Dégradation de l’économie et du tissu social, l’emploi féminin, par Margaret Maruani. a La peur irraisonnée des sciences, par instabilité politique, un président malade Ingrid Carlander. a Le « deuxième sexe » du journalisme, par Florence Beaugé. et de prochaines élections rendent plus hypothétique a Exploitées en Amérique centrale, par Maurice Lemoine. a En Algérie, prétextes et une perspective de redressement. alibis, par Tassadit Yacine-Titouh. a Otages en Afghanistan, par Chantal Aubry. a Unies contre le clergé en Iran, par Azadeh Kian. a Un référendum pour l’égalité, par Gisèle Halimi. a Représentant(e)s du peuple ? par Alain Gresh. a Pour la parité, par Eliane Viennot. a Pourquoi revoir la Constitution ? par Françoise Gaspard. a Au cœur de la domination masculine, par Pierre Bourdieu. a Comment en finir avec La social-démocratie en Europe l’exclusion, par Christine Delphy. a Résistantes face au Front national, par Janine Mossuz-Lavau. a L’héritage de Simone de Beauvoir, par Sylvie Chaperon. Onze gouvernements européens sur quinze a La maternité au cœur du féminisme, par Francine Descarries et Christine Corbeil. a Le privé est politique, par Florence Beaugé. ont une directionleur sociale-démocrate. marque à l’Europe Sauront-ils ? imprimer Chez votre Et d’autres articles, accompagnés d’une importante bibliographie (livres, revues et marchand sites Internet.) de journaux Plus : LES CLÉS DE L’INFO 12 F - 1,83 ¤ 4 pages pour décoder l’actualité EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX – 45 F – 6,86 ¤ LeMonde Job: WMQ3003--0026-0 WAS LMQ3003-26 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:25 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0369 Lcp: 700 CMYK

26 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

SPORTS L’équipe de France de foot- championnat d’Europe 2000. Les spec- mi-temps fut globalement à l’avantage résultat grâce à trois interventions dé- points de retard sur les Ukrainiens au ball a été tenue en échec (0-0), samedi tateurs ont sifflé les champions du des Bleus, les Ukrainiens se créèrent cisives. b L’ABSENCE de Zinedine Zi- classement. b LA FRANCE rejouera dès 27 mars au Stade de France, par monde à l’issue d’une rencontre âpre les meilleures occasions lors de la se- dane, blessé au genou droit, s’est révé- mercredi 31 mars au Stade de France, l’Ukraine, à l’occasion d’un match et très physique qu’ils n’ont jamais conde période. b FABIEN BARTHEZ, le lée comme un lourd handicap pour les face à l’Arménie, qui s’est inclinée comptant pour les éliminatoires du maîtrisée pleinement. Si la première gardien de but français, a préservé le Bleus, qui comptent toujours deux (0-3), samedi, devant la Russie. Pour la France, la course à l’Euro 2000 ne sera pas une promenade de santé Les champions du monde ont dû se contenter d’un résultat nul (0-0) face à l’Ukraine, samedi 27 mars au Stade de France, ce qui fait l’affaire de leur adversaire, toujours en tête du groupe. L’absence de Zinedine Zidane n’a pas pu être compensée « LE PUBLIC EST ROI. » Aimé l’intrigue était écrite d’avance. pleinement fondé ses aspirations. absent en raison d’un genou dou- trick Vieira », affirma le sélection- savoir-faire s’affirme plutôt sur Jacquet dut en convenir le 27 no- C’était mésestimer la force inté- Le sélectionneur Joszef Szabo loureux, hanta la pelouse jusqu’au neur avant d’assener que le terrain adverse qu’à domicile. vembre 1997 au terme d’un match rieure qui anime les Ukrainiens ; avait préparé l’épreuve avec l’ob- coup de sifflet final. « Quand on joueur d’origine mauricienne « Nous aurions pu perdre cette amical laborieusement troussé c’était oublier le luxe de moyens session du technicien qui rêve de joue sans Zizou, cela ne passe pas « n’avait pas encore la culture du rencontre », observe Didier Des- par l’équipe de France face à mis à la disposition des joueurs contenir les aléas du sport avec le inaperçu », admit Youri Djorkaeff, football international ». champs, qui rêvait d’une victoire l’Ecosse (2-1). par la Fédération ukrainienne, concours d’une batterie d’ordina- à qui le sélectionneur avait de- On ne saurait mieux exprimer la pour son record de sélections (83). Les suppor- présidée par Valery Pustovoiten- teurs. La défense organisée, au- mandé d’assumer la responsabili- confiance placée dans son groupe Trois interventions décisives de teurs grati- ko, le premier ministre de la jeune tour de son libero Vladislav Vas- té du jeu. « Zinedine est le meilleur de champions du monde, auquel Fabien Barthez, le meilleur des fièrent le mé- République. chouk, a éprouvé sa réputation joueur au monde, son forfait nous a l’encadrement technique ne Bleus, devant Andreï Goussine diocre pensum Portée par une dynamique de d’intransigeance. Les joueurs du évidemment affaiblis », confirmait compte pas toucher à l’exception (47e) et Andreï Chevtchenko (75e des Bleus succès (trois pour autant de ren- milieu de terrain lui apportèrent Roger Lemerre, par ailleurs atta- de Nicolas Anelka, le chaînon et surtout 80) ont permis d’éviter d’une rafale contres éliminatoires), l’Ukraine a le concours adéquat en deuxième ché à convaincre les journalistes manquant au centre de l’attaque. la déconvenue. Mercredi 31 mars, de sifflets dé- mi-temps, quand l’Ukraine se bor- du bien-fondé de ses remplace- Porté par l’état de grâce estival lé- le gardien de but monégasque se- sapprobateurs GROUPE 4 na à contenir les rares velléités of- ments, trop tardifs au goût du pu- gué par son prédécesseur, Roger ra moins affairé face à l’Arménie, sans imaginer que la glorieuse his- fensives des Bleus. blic qui réclamait l’entrée en jeu Lemerre a jusqu’alors géré l’héri- toujours pour le compte des éli- 27/03 France-Ukraine 0-0 toire était en marche. Depuis, du stratège lyonnais Vikash Dho- tage en s’interdisant toute fantai- minatoires de l’Euro 2000. Devant 27/03 Arménie-Russie 0-3 l’ancien sélectionneur s’est allié rasoo à la place d’un Robert Pires sie. Le voilà pour la première fois un rival nettement plus commode 27/03 Andorre-Islande 0-2 UN SCORE DE PARITÉ l’état de grâce pour l’éternité en Face à cette mosaïque d’indivi- émoussé physiquement. Le sélec- placé dans une situation moins que l’Ukraine, il sera temps pour laissant à ses champions du CLASSEMENT dualités, l’équipe de France s’est tionneur ne souscrit à l’invitation faste car c’est bien l’Ukraine, en les champions du monde de re- monde le soin de méditer sur l’in- Pts J G N P Bp Bc satisfaite d’un score de parité. qu’à dix minutes de la fin mais «si tête du groupe 4, qui a réalisé la nouer avec les bonnes habitudes gratitude. Moins de neuf mois 1 Ukraine 104310 7 2 « C’est un bon résultat, je ne suis c’était à refaire, je ferais rentrer un bonne opération, samedi, même en quittant le Stade de France après le triomphe final devant le 2 France 84220 6 3 pas déçu, l’Ukraine mérite sa pre- joueur plus défensif, sans doute Pa- s’il est juste de rappeler que son dans l’allégresse. Brésil (3-0), les Bleus ont quitté, 3 Islande 84220 4 1 mière place au classement », a samedi 27 mars, le Stade de 4 Arménie 44112 3 6 commenté le sélectionneur Roger Elie Barth France sous la vindicte populaire 5 Russie 34103 7 7 Lemerre avec une décontraction La Russie renoue avec le succès en Arménie après avoir tenté en vain de per- 6 Andorre 04004 1 9 un peu trop feinte pour ne pas ca- a Roger Lemerre a rappelé l’at- cer l’épais rideau défensif de cher un sentiment diamétrale- Après trois défaites consécutives face à l’Ukraine, la France et l’Is- taquant monégasque David l’Ukraine (0-0). PROCHAINS MATCHS ment opposé. Le premier quart lande, l’équipe nationale de Russie s’est imposée (3-0), samedi Trezeguet en prévision de la ve- Trop de situations favorables 31/03 France-Arménie d’heure annonçait, d’ailleurs, une 27 mars à Erevan face à l’Arménie. Devant 4 000 spectateurs seule- nue de l’Arménie, mercredi conclues dans la confusion, trop 31/03 Ukraine-Islande meilleure fortune avec trois situa- ment et sur une pelouse largement dégradée, les Russes ont profité 31 mars. Bixente Lizarazu, blessé de déchets dans les enchaîne- 31/03 Russie-Andorre tions dangereuses restées inex- d’un début de match calamiteux de leurs adversaires pour ouvrir la aux ligaments du genou gauche, ments : de frustrations en senti- ploitées par Laurent Blanc (3e et marque dès la 7e minute grâce à Karpine, qui transformait après est indisponible pour six se- MATCHS DÉJÀ JOUÉS ments amers, la déception finit 11e minute) et Nicolas Anelka (13e). l’heure de jeu un penalty (64e) alors que Beschastnykh enjolivait à maines. « J’aurais dû le sortir avant par submerger les 80 000 specta- Islande-France 1-1, Ukraine-Russie Le nouveau prodige du football l’ultime minute une victoire pourtant laborieuse. Les Arméniens, la fin du match, ce n’est pas bien ce teurs de ce France-Ukraine 3-2, Arménie-Andorre 3-1, Russie- français allait encore s’illustrer trop maladroits devant le but, se sont créé trois occasions franches que j’ai fait », a avoué le sélection- comptant pour les éliminatoires France 2-3, Andorre-Ukraine 0-2, avant la demi-heure de jeu mais en fin de première mi-temps sans en conclure une seule. Par ail- neur. Zinedine Zidane, qui n’est du championnat d’Europe 2000. Arménie-Islande 0-0, France-Andorre dès lors la fraîcheur de la troupe leurs, l’Islande l’a emporté (2-0), samedi, à Andorre-la-Vieille devant pas rétabli, manquera à nouveau La plupart de ces supporteurs oc- 2-0, Ukraine-Arménie 2-0, Islande- bleue, exténuée en ce mois de une sélection andorrane qui a résisté pendant près d’une heure alors qu’un doute subsiste sur la casionnels s’étaient apprêtés pour Russie 1-0. mars surchargé, s’était évaporée, avant de céder sur deux corners exploités par Sverisson (57e) et participation d’Emmanuel Petit, une soirée de gala, persuadés que et le fantôme de Zinedine Zidane, Adolfsson (66e). touché à la cuisse gauche.

FRANCE-UKRAINE 0-0 EURO 2000 (éliminatoires) Euro 2000 Christophe Dugarry n’est plus le mal-aimé du football français FRANCE Eliminatoires gr. 4 RÉSULTATS Sélectionneur : Lemerre Samedi 27 mars Sans compter les trois rencontres du groupe de la Barthez • Thuram ; Desailly ; Blanc ; Stade de France, à Saint-Denis France, quatorze matches comptant pour les élimi- LA LITTÉRATURE et la peinture n’ont pas le mo- aujourd’hui un footballeur oublié. Au mieux brille- Lizarazu • Deschamps (cap.) ; Petit •Temps frais • Terrain bon natoires du championnat d’Europe 2000 ont eu lieu nopole des artistes incompris. Le football est lui rait-il dans un championnat étranger, mais sans au- (Boghossian, 78e) ; Pires (Dhorasoo, • Public enthousiaste • 78 500 spectateurs ce week-end. aussi capable d’en produire des bataillons entiers. cun espoir de reconnaissance en France, à la façon e Arbitre : M. Benko (Aut.) b 84 ) ; Djorkaeff • Dugarry Groupe 1 e COMMENTAIRE Pour la 83e sélection de son capi- Biélorussie-Suisse 0-1 Christophe Dugarry peut témoigner, lui qui ne fait d’un David Ginola en Angleterre. « Je ne crois pas, (Wiltord, 69 ) • Anelka. Danemark-Italie 1-2 plus partie désormais de cette corporation de téné- pourtant, que mon jeu ait beaucoup changé, ex- UKRAINE taine, Didier Deschamps, l'équipe de France a livré un Sélectionneur : Szabo match tactique, âpre et tendu. Face à une excellente Classement : 1. Italie, 9 points (6-1) ; 2. Galles, breux du ballon rond. Il y a tout juste un an, à la plique-t-il. J’ai surtout l’impression que les gens 6 pts (5-5) ; 3. Suisse, 4 pts (2-3) ; 4. Danemark, Chovkoski • Loujni (cap.) ; formation d'Ukraine au jeu limpide et précis, les cham- 2 pts (3-5) ; 5. Biélorussie, 1 pt (2-4). seule évocation de son nom, les travées des stades comprennent mieux quel genre de joueur je suis. Vaschouk ; Golovko ; Mikitine • pions du monde ont marqué le pas en première pério- b Groupe 2 se gonflaient de sarcasmes. Aimé Jacquet n’allait Lorsque Aimé Jacquet m’avait confié le numéro 9, Goussine (Skripnik, 86e) ; Popov ; de et ont été alertés à plusieurs reprises, en deuxiè- e Grèce-Norvège 0-2 pas tarder à communiquer sa liste des vingt-deux beaucoup ont cru que mon boulot serait d’inscrire des Kovaliov (Kossovski, 55 ) • me mi-temps, sur des actions de Chevtchenko, Géorgie-Slovénie 1-1 Skatchenko (Maksimov, 69e) ; bien arrêtées par Fabien Barthez. Les Ukrainiens Classement : 1. Norvège, 7 pts (7-6) ; 2. Lettonie, joueurs pour la Coupe du monde et Christophe Du- buts, et uniquement cela. En vérité, mon rôle était Rebrov ; Chevtchenko. ont su contenir l'apport offensif des arrières 6 pts (4-2) ; 3. Grèce, 5 pts (5-4) ; 4. Slovénie, garry était alors loin de faire l’unanimité. surtout d’appuyer les attaquants. En championnat, je français, ont exercé un marquage rigou- 5 pts (5-5) ; 5. Géorgie, 4 pts (2-5) ; 6. Albanie, reux sur Nicolas Anelka, et bien profi- Samedi 27 mars face à l’Ukraine, le Stade de ne marque pas plus de dix buts par saison, mais je AVERTISSEMENTS UKRAINE : Mikitine 2 pts (2-3). té de l'absence de Zinedine b e Goussine e Groupe 3 France a salué d’une chaleureuse ovation le joueur donne aussi dix passes décisives. Voilà mes caractéris- (44 , jeu dangereux) ; (61 , jeu Zidane. Irlande du Nord-Allemagne 0-3 lorsque celui-ci laissa sa place à Sylvain Wiltord, à la tiques. » dangereux). Turquie-Moldavie 2-0 e Classement : 1. Turquie, 9 pts (7-3) ; 2. Alle- 68 minute du match. A la sortie des vestiaires, Ce malentendu trouve son origine dans deux ARRÊTS DE JEU En faveur de la FRANCE : 27 coups francs (17 + 10), dont 6 hors-jeu magne, 6 pts (6-2) ; 3. Finlande, 6 pts (6-4) ; 4. Ir- Christophe Dugarry refusait de parler de « re- transferts ratés, le premier au Milan AC (suite à la (4 + 2), 5 corners (3 + 2). lande du Nord, 4 pts (3-8) ; 5. Moldavie, 1 pt (5-10). En faveur de l'UKRAINE : 13 coups francs (7 + 6), dont 2 hors-jeu b vanche ». L’homme se contentait de rappeler que fameuse rencontre de Coupe d’Europe), le second à Groupe 5 (0 + 2), 2 corners (0 + 2). Angleterre-Pologne 3-1 depuis le début de la saison, avec l’Olympique de Barcelone. Durant cet exil doré, Christophe Dugar- Suède-Luxembourg 2-0 Marseille, il est tout simplement « dans le coup ». ry fut confronté à la nouvelle loi du football libéral : OCCASIONS FRANCE : 69 positions d'attaque dans les 30 m (32 + 37), dont Classement : 1. Suède, 9 pts (5-1) ; 2. Angleterre, 7 pts (7-3) ; 3. Pologne, 6 pts (7-3) ; 4. Bulgarie, la concurrence. Abonné régulier au banc de touche, 3 occasions (2 + 1) ; 17 tirs (8 + 9), dont 3 contrés (1 + 2) et 7 parés (3 + 4) par Chovkovski. 1 pt (0-4) ; 5. Luxembourg, 0 pt (0-8). UN RÉCITAL TECHNIQUE DE HAUTE VOLÉE l’ancien Bordelais vit peu à peu son image se dépré- UKRAINE : 44 positions d'attaque dans les 30 m (19 + 25), dont b Groupe 6 L’attaquant cultive un goût particulier pour les cier en France. Les matches amicaux avec les Bleus 4 occasions (1 + 3) ; 6 tirs (2 + 4), dont 2 contrés (1 + 1) et 3 (0 + 3) parés par Barthez. Espagne-Autriche 9-0 Israël-Chypre 3-0 matches importants. Un soir de mars 1996, le feu au dans la perspective du Mondial n’arrangèrent rien. L’ACTION L'OCCASION DE L'UKRAINE A LA 80e MINUTE Classement : 1. Chypre, 9 pts (8-8) ; 2. Israël, corps, il avait fait tourner la tête aux défenseurs du Les carences offensives dont souffrait l’équipe d’Ai- 7 pts (10-3) ; 3. Autriche, 7 pts (8-11), 4. Espagne, 1 Milan AC et marqué deux buts lors d’un quart de fi- mé Jacquet lui furent en partie imputées. Chris- Vaschouk adresse une passe d'une quarantaine de mètres à Passe 6 pts (13-4) ; 5. Saint Marin, 0 pt (1-14). Rebrov, sur la droite. b Groupe 7 nale retour de Coupe d’Europe resté dans les mé- tophe Dugarry s’entendit même reprocher son ami- Déplacement Portugal-Azerbaïdjan 7-0 moires : ce jour-là, les Girondins de Bordeaux, son tié avec Zinedine Zidane, sans laquelle il n’aurait 2 Rebrov amortit de la poitrine, évite Boghossian et transmet de avec la balle Déplacement Roumanie-Slovaquie 0-0 l'extérieur du pied droit à Chevtchenko, parti à la limite du hors-jeu. sans la balle Hongrie-Liechtenstein 5-0 club de l’époque, s’étaient imposés par 3-0. Samedi, jamais été appelé en équipe de France, disait-on. Tir Classement : 1. Portugal, 9 pts (13-2) ; 2. Rouma- c’est dans un registre légèrement moins offensif Après une Coupe du monde contrariée par une 3 Chevtchenko contrôle le ballon dans sa course, avance et frappe de nie, 8 pts (9-1) ; 3. Hongrie, 7 pts (11-4) ; 4. Slova- que Christophe Dugarry a donné un récital tech- blessure, c’est à Marseille qu’il va retrouver son 10 m à gauche à ras de terre. Son tir est arrêté par les cuisses de Barthez. quie, 7 pts (7-3) ; 5. Liechtenstein, 3 pts (2-17) ; 6. Azerbaïdjan, 0 pt (1-16). nique de haute volée, face à une des défenses les honneur. Rolland Courbis décide d’en faire un atta- b Groupe 8 plus rugueuses qu’il lui ait été donné de voir. « Plus quant excentré. Qu’importe s’il est droitier : à Yougoslavie-Croatie et Macédoine-Irlande ont été l’enjeu est grand, plus j’arrive à me surpasser. Au lieu gauche toute ! « J’ai plus d’automatismes sur ce côté. reportés respectivement au 18 août et au 9 octo- 1 bre. de me tétaniser, l’événement me procure une très Mes dribbles s’enchaînent mieux. Il faut dire aussi Classement : 1. Irlande, 6 pts (7-1) ; 2. Macédoine, grosse envie de jouer », indique celui qui, le 12 juin que je pars de plus loin, car Rolland n’arrête pas de 3 6 pts (8-4) ; 3. Yougoslavie, 6 pts (4-0) ; 4. Croatie, 2 6 pts (7-5) ; 5. Malte, 0 pt (2-18). 1998, inscrivit le premier but de l’équipe de France me faire reculer », confie l’ancien mal-aimé, tout b Groupe 9 pendant le Mondial, face à l’Afrique du Sud. heureux de ne plus apparaître comme un joueur République tchèque-Lituanie 2-0 Sans Aimé Jacquet, qui lui voua une confiance in- providentiel. Ecosse-Bosnie-Herzégovine a été reporté au 18 août défectible, et sans Rolland Courbis, qui le relança à Classement : 1. République tchèque, 12 pts l’OM, Christophe Dugarry, 27 ans, serait peut-être Infographie "Le Monde" avec Pierre Lepidi (10-2) ; 2. Ecosse, 7 pts (5-3) ; 3. Lituanie, 5 pts Frédéric Potet (4-4) ; 4. Estonie, 4 pts (9-8) ; 5. Bosnie-Herzégo- vine, 4 pts (5-8) ; 6. Iles Féroé, 1 pt (1-9). Le règlement Le premier de chacun des neuf groupes, le meilleur L’Italie assure, l’Espagne s’amuse des neuf deuxièmes et les quatre vainqueurs des barrages entre les huit deuxièmes restants parti- SI LA FRANCE a été stoppée Conte (68e) ont consacré la su- d’Ole Solskjaer (38e et 87e ) et vin Keegan a même convaincu vainqueur de l’Azerbaïdjan ciperont à la phase finale organisée conjointement dans son élan par l’Ukraine, les périorité technique et tactique mène désormais le groupe 2 les redoutables chroniqueurs (7-0), pointe en tête devant la par la Belgique et les Pays-Bas, qui sont tous deux qualifiés d’office. autres grandes nations de foot- de l’Italie. L’égalisation de Sand avec l’ambition justifiée de des tabloïds, qui n’ont rien trou- Roumanie, tenue en échec par la ball ont justifié leur rang, à (57e ) n’a rien changé pour les conserver sa mainmise jusqu’au vé à redire au succès mérité (3-1) Slovaquie (0-0), alors que la commencer par l’Italie, qui Danois, qui auront bien du mal à bout. Il est vrai que la faiblesse contre la Pologne. C’est un triplé Hongrie est désormais troi- pourrait obtenir officiellement refaire surface. « Nos chances de des adversaires s’y prête. Le ré- de Paul Scholes qui relance les sième, à l’issue de son succès sa qualification pour la phase fi- qualification sont très minces », a sultat nul entre la Géorgie et la Britanniques. La Suède, en tête (5-0) aux dépens du Liechtens- nale dès le mois de juin. L’Alle- reconnu le sélectionneur scandi- Slovénie (1-1) n’arrange aucune de ce groupe 5, s’est contentée tein. magne et l’Angleterre, qui ont nave Bo Johansson. Son col- des deux équipes. du minimum devant les mo- Dans le groupe 8, les ren- débuté ces éliminatoires par lègue italien, Dino Zoff, s’est fé- destes Luxembourgeois (2-0). contres Yougoslavie-Croatie et d’étonnantes contre-perfor- licité du réalisme de ses FORTE IMPRESSION L’affiche du groupe 6 entre Macédoine-Irlande ont été re- mances, se sont relancées, alors joueurs : « Nous avons du montré Si la Turquie a confirmé face à Espagnols et Autrichiens (9-0) a portées en raison du conflit en que l’Espagne a réalisé le gros du caractère et beaucoup d’op- la Moldavie (2-0) ses bonnes dis- tourné au cauchemar pour les Yougoslavie. Pour le même mo- score du week-end devant l’Au- portunisme dans la concrétisation positions dans le groupe 3, l’Al- seconds, qui ont complètement tif, l’Ecosse n’a pas reçu la Bos- triche. de nos occasions. » La Suisse, qui lemagne, que l’on croyait en démissionné devant la supério- nie-Herzégovine, ce qui a per- Dans le groupe 1, la sélection l’a emporté (1-0) en Biélorussie, perdition, a fait forte impression rité de leurs rivaux. Le Madri- mis à la République tchèque de italienne s’est adjugé sa troi- a préservé ses chances dans la à Belfast en s’imposant large- lène Raul s’est particulièrement s’échapper en tête du groupe 9 sième victoire de suite en domi- lutte pour la deuxième place. ment (3-0) contre l’Irlande du distingué en marquant à quatre au bénéfice de sa victoire (2-0) nant (2-1) le Danemark à Copen- La Norvège a réalisé une fruc- Nord. reprises. Quatre équipes se devant la Lituanie. hague. Les buts de Filippo tueuse opération en s’imposant Pour sa première comme sé- tiennent en deux points dans le Inzaghi (1e minute) et d’Antonio (2-0) en Grèce grâce à un doublé lectionneur de l’Angleterre, Ke- groupe 7, où le Portugal, large E. B. LeMonde Job: WMQ3003--0027-0 WAS LMQ3003-27 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0370 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 27

Sébastien Grosjean apportera sa réussite Manolo Saiz qualifie à l’équipe de France qui doit rencontrer les Pays-Bas de « persécution » le suivi Le jeune joueur a effectué un parcours brillant au tournoi de Key Biscayne médical des cyclistes Sébastian Grosjean, battu en finale du tournoi vera son adversaire vendredi 2 avril, à Nîmes, où Venus William qui, pour la deuxième année de Key Biscayne samedi 27 mars par le Néerlan- l’équipe de France affrontera les Pays-Bas en consécutive, a triomphé en battant en finale sa dais Richard Krajicek (4-6, 6-1, 6-2, 7-5), retrou- Coupe Davis. Chez les dames, c’est l’Américaine sœur cadette Serena. Le directeur sportif critique les contrôles français MIAMI saison les Français réalisent de bon réservoir de jeunes, explique dans lesquelles évoluent Cédric CAVAILLON avec fracas le 29 juillet 1998. Sans de notre envoyée spéciale bonnes performances. Elles sont Eric Deblicker, entraîneur de Pioline et Fabrice Santoro. «Il n’y de notre envoyé spécial succès jusqu’à présent. Manolo Samedi 27 mars, quelques mi- certes plus modestes que celles l’équipe de France. Après Sébas- a pas de clivage, puisque nous al- Renaissance. A Gordes, di- Saiz avait soigneusement tenu nutes après sa défaite en finale des filles, qui peuvent s’enorgueil- tien, qui a été champion du monde lons tous dans le même sens », as- manche 28 mars au matin, le terme écartée des routes françaises son face à Richard Krajicek (4-6, 6-1, lir d’une finaliste aux Internatio- en 1996, il y a eu Arnaud Di Pas- sure Eric Deblicker. Cédric Pioline, était d’actualité. Pas seulement équipe. Et lui-même s’est bien ren- 6-2, 7-5) dans naux d’Australie (Amélie Maures- quale en 1997 et Julien Jeanpierre par exemple, a renoncé à disputer parce que cette bourgade haut du en février à un rendez-vous fixé le prestigieux mo), mais elles sont solides et n’est pas passé loin en 1998. Les le tournoi de Key Biscayne afin de perchée du Vaucluse recèle un châ- à Bordeaux avec les enquêteurs lil- tournoi de diverses. structures fédérales qui sont en rallonger sa période d’entraîne- teau datant de cette époque, mais lois chargé du dossier, mais ceux-ci Key Biscayne Jérôme Golmard a gagné le pre- place se révèlent efficaces. » ment sur terre battue. Au- aussi parce que c’est bien une re- avaient annulé cette rencontre, car en Floride, mier tournoi de sa carrière à Du- jourd’hui, il estime être apte à of- naissance à laquelle est supposé le directeur sportif espagnol avait Sébastien baï et s’est hissé en quarts de fi- « NOUS SOMMES DE BONS COPAINS » frir son meilleur jeu sur la brique prétendre un peloton cycliste pro- laissé entendre qu’il ne viendrait Grosjean a nale à Key Biscayne. Fabrice Au fil des ans et tant bien que pilée. fessionnel, qui, depuis Gordes, pas. appris qu’il Santoro s’est adjugé celui de Mar- mal, la Fédération française de « Nous sommes de bons co- s’élançait pour la deuxième étape était présélec- seille... devant son compatriote tennis semble avoir légèrement pains », ont affirmé en cœur Jé- du Critérium international. Enlevé « JE SUIS ICI POUR LA COURSE » tionné dans l’équipe de France de Arnaud Clément, avant d’être fi- gommé la difficile transition entre rôme Golmard et Sébastien Gros- pour deux centièmes de seconde Le Critérium international mar- Coupe Davis, qui rencontre les naliste à Copenhague. Dans cette le circuit junior et le monde beau- jean à Key Biscayne, comme pour par l’Allemand Jens Voigt (Crédit quait donc le retour, pour la pre- Pays-Bas du vendredi 2 au di- rencontre en demi-finale, il avait coup plus coriace des profession- montrer la solidité du noyau fran- agricole), l’épreuve triptyque (elle mière fois depuis le Tour de manche 4 avril, à Nîmes. Juste ré- éliminé Sébastien Grosjean. nels. Trois cellules fédérales sont çais. Mais ces bons sentiments ne se dispute en trois étapes, une en France, de l’équipe ONCE sur le sol compense après une semaine ma- Ces résultats permettent d’ou- actuellement en place avec res- permettent pourtant pas encore ligne, une course de côte et un français. De même que celui de gnifique. blier les contre-performances de pectivement Sébastien Grosjean de hisser trop haut le pavois. Si les contre-la-montre individuel) son homologue espagnol, Banesto, L’ancien champion du monde Nicolas Escudé, fragilisé par les ou Arnaud Clément, Arnaud Di joueurs en vue du moment fi- constituait le deuxième rendez- qui avait quitté le même jour juniors 1996, âgé de vingt ans, qui blessures d’Arnaud Di Pasquale, Pasquale et Nicolas Escudé. Des gurent parmi la bonne graine des vous français de la saison interna- l’épreuve phare du mois de juillet. était venu dans le survêtement du qui peine à poindre, ou de Guil- psychologues ont parfois été ap- vingtièmes joueurs mondiaux, la tionale. Interrogé sur les éventuelles garan- 74e joueur mondial, s’est hissé en laume Raoux, qui a du mal à pelés à la rescousse et la prépara- France ne possède toujours pas de Renaissance donc, mais qui ne ties qu’il aurait pu recevoir pour finale d’un tournoi du circuit pour confirmer une bonne saison 1998. tion physique s’est resserrée : candidat au début du tableau, ce va pas de soi. Certains, au sein du ses coureurs – seuls toutefois deux la première fois de sa carrière et Et d’autres joueurs sont encore là « Cela leur permet d’éclore le plus fameux « top ten » où se re- peloton, redoutent manifestement présents dans le Vaucluse avaient repart de Floride classé aux alen- prêts à répondre à une convoca- vite possible », note Eric Deblicker. trouvent les vainqueurs des tour- que la France ne fasse des émules couru le dernier Tour – ou sur une tours de la quarante-cinquième tion du capitaine. « Nous savons Et, à côté de l’ensemble fédéral, nois du Grand Chelem. avec le suivi qu’elle a institué et qui éventuelle date de rendez-vous place mondiale. La belle aventure depuis deux ans que nous avons un il existe aussi les structures privées En attendant de voir se dessiner est réputé plus draconien – il est avec le juge Keil, Manolo Saiz n’a avait commencé avec l’élimina- ce futur-là, l’avenir des Français géré de façon indépendante des pas voulu répondre. « Je suis ici tion de quelques vedettes du cir- passe par Nîmes, où la Coupe Da- groupes sportifs – que celui voulu pour la course », s’est-il borné à dé- cuit, dont deux vainqueurs de Ro- Venus Williams garde son droit d’aînesse vis fait escale à la fin de la se- par l’UCI, l’instance internationale clarer. land-Garros, le Brésilien Gustavo maine. La France d’une généra- du cyclisme (Le Monde daté 28- Chez Banesto, Jose Miguel Echa- Kuerten et l’Espagnol Carlos Du spectacle, du suspense, la finale dames du tournoi de Key Bis- tion montante va croiser les 29 mars). La fédération italienne varri, le directeur sportif, a quant à Moya, qui était encore à ce mo- cayne entre les sœurs Williams a tenu ses promesses, dimanche Pays-Bas d’une génération bien n’a d’ailleurs pas écarté l’idée lui assuré qu’il « n’y a pas d’union ment-là, pour quelques jours, nu- 28 mars. Venus, l’aînée des deux joueuses, a conservé son titre en installée avec Richard Krajicek, d’adopter le même protocole si sa des Espagnols » et que ce retour méro un mondial. « Un parcours battant Serena, bien trop nerveuse (1-6, 4-6, 6-4), et a mis fin à l’in- devenu quatrième joueur mondial « crédibilité était garantie ». commun, Banesto et ONCE, en de rêve, reconnaissait Sébastien vincibilité de sa petite sœur après quinze victoires d’affilée, dont grâce à sa victoire à Key Biscayne, D’où des attaques réitérées France n’était que « hasard ». Et si Grosjean. Je savais que je pouvais deux succès en tournois (Paris et Indian Wells) en quatre semaines. samedi. Avec lui, Jan Siemerink, contre le système français. Samedi sa formation n’est pas venue plus faire quelque chose ici. Mais de là à En trois rencontres, Serena n’a pas encore battu Venus, mais elle 19e joueur mondial, ou encore 27 mars, à Mazan, probablement tôt sur une course française, ce se- aller en finale, je ne l’aurais jamais s’est tout de même approchée de cette éventualité en lui prenant un Paul Haarhuis redoutable en inspiré par le lieu, à la fois départ rait d’abord en raison de ses ob- imaginé !» set pour la première fois. simple comme en double. En de la première étape du Critérium jectifs de l’année. « Nous allons re- Pour la prochaîne rencontre in- Venus Williams conforte sa place de quatrième joueuse mondiale Coupe Davis, plus encore que sur international et village abritant faire pour la première fois depuis ternationale de Nîmes, Guy For- et Serena Williams devrait entrer parmi les dix meilleures. Les deux le circuit mondial, le tennis est af- l’un des châteaux du marquis de 1995 les trois grands Tours, Italie, get, qui avait déjà l’embarras du sœurs vont maintenant apparaître en simple dans des tournois dif- faire de moral. Pour le moment Sade, Manolo Saiz, directeur spor- France et Espagne. Et pour préparer choix pour composer une équipe férents et ne se retrouveront ensemble que dans les tournois du celui des joueurs français est au tif de la ONCE et président de l’as- le Giro, il valait mieux aller au Tirre- de double, se retrouve avec trop Grand Chelem, à commencer par les de beau fixe. sociation des groupes sportifs, a no Adriatico que sur Paris-Nice », a de joueurs de simple, un luxe très Roland-Garros. Elles devraient néanmoins continuer à briller en assuré : « Le contrôle français, c’est expliqué Jose Miguel Echavarri. agréable. Car depuis le début de la double, comptant aujourd’hui parmi les meilleures. Bénédicte Mathieu de la persécution. » Tout en reconnaissant : « En même Manolo Saiz a d’autant plus de temps, on a gagné du temps, on a pu motifs d’irritation qu’il s’est enga- mieux voir ce qui allait se passer par gé en France, depuis l’été 1998, rapport à la loi en France ». Pour le Un parfum de scandale entoure le succès des patineurs russes dans un bras de fer judiciaire. Le directeur sportif espagnol, il n’est juge lillois Patrick Keil, qui instruit pas non plus question de voir les HELSINKI édifice construit dans la semaine être travaillons-nous simplement plus frain quatre soirs de suite. La se- l’affaire dite Festina, a mis en exa- contrôles à la française s’imposer. de notre envoyé spécial avec les succès d’Elena Berezhnaya et mieux que les autres. » maine a également été marquée par men Nicolas Terrados, le médecin « Sur une compétition internatio- Les historiens en feront sans et Anton Sikharulidze en couples, Peut-être, en effet. A Moscou, le une succession d’affaires, souvent de son équipe. Il a de plus cherché nale, c’est la loi supérieure de l’UCI doute une tête de chapitre. Un mo- Alexeï Yagudin chez les hommes, patinage artistique reste un moyen, troubles et toutes russes. à entendre Manolo Saiz et certains qui doit primer », affirme-t-il. ment-clé, peut-être décisif, dans et Oleg Ovsyanni- l’un des derniers, d’échapper à la Premier scandale, le plus de ses coureurs présents sur le l’évolution de kov en danse sur glace. Quatre sur crise. « Nous avons passé tellement éloquent : une cassette vidéo de la Tour de France, qu’ils ont quitté Philippe Le Cœur la discipline. A quatre. Le score parfait. Jusque-là, de temps à nous entraîner que je n’ai télévision canadienne CTV dé- Helsinki, lors la Russie avait toujours laissé même pas vu le monde changer au- montre clairement, jeudi 25 mars, des champion- échapper au moins le titre féminin. tour de moi », ironisait Anjelika Kry- une collusion entre les juges russe nats du monde Désormais, le pays n’a plus honte lova, la championne du monde de et ukrainien de l’épreuve des Les Françaises enlèvent de patinage de ses patineuses. Maria Butyrskaya danse sur glace. L’argent manque, couples au moment d’effectuer leur artistique, on a a patienté plus que de coutume l’Etat a souvent coupé les vivres, et notation. Les deux hommes ont assisté, un rien pour effacer ces décennies d’infor- les patinoires se couvrent de pro- échangé plusieurs regards, puis ils le titre mondial de cross court perplexe et tune. A vingt-six ans et neuf mois, fondes rides. « Mais les difficultés ne ont communiqué par un code, un souvent mal à l’aise, à la prise de elle est la plus vieille championne nous ont pas encore découragés, mouvement du pied accompli sous AU TERME D’UNE BATAILLE DANS LA BOUE, Yamna Belkacem, mé- pouvoir exclusive d’une seule na- du monde de l’Histoire. Mais ces avoue Tamara Moskvina, l’entraî- la table. Les images enregistrées par daille d’argent individuelle, Fatima Yvelain, Blandine Bitzner et Céline tion. La Russie a remporté les longues années d’attente ne lui ont neur du couple Berezhnaya-Sikha- les Canadiens ne font aucun doute. Rajot ont créé la surprise des championnats du monde de cross-country, quatre titres du programme. Une pas été d’un grand secours pour rulidze. Au contraire, elles décuplent L’Europe de l’Est a fait bloc pour fa- samedi 27 et dimanche 28 mars à Belfast, en s’emparant de la couronne réussite collective encore inédite tenter d’expliquer, à sa descente du nos forces. » voriser la victoire des Russes, pour- mondiale de cross court. Le quatuor a signé une première nationale et depuis la création de l’épreuve, au podium, les raisons de ce triomphe tant moins performants que le mis un terme à l’hégémonie du . « Il suffisait de se faire une idée début de ce siècle. collectif. « Je ne sais pas, a bafouillé UNE ENQUÊTE A ÉTÉ OUVERTE couple chinois Shen-Zhao, classé précise de nos forces et, à partir de là, un choix sur les distances », a déclaré Samedi 27 mars, Maria Butyrs- la jeune femme en cherchant du re- Admirable, assurément. Mais deuxième. Une enquête a été ou- Richard Descoux, directeur technique national. Chez les hommes, le Ké- kaya a posé la dernière pierre à un gard l’aide de ses entraîneurs. Peut- l’explication est incomplète. Sa verte. Son verdict : la suspension nyan a signé son cinquième titre mondial consécutif de cross- réussite, le patinage russe ne l’a pas immédiate des deux juges. country (long), en devançant au sprint son compatriote Patrick Ivuti. Par bâtie seulement sur le travail. Il sait, La deuxième affaire ressemble équipes, l’équipe de France masculine a pris la quatrième place. mieux que quiconque, actionner les comme une sœur à la première. bons leviers pour faire basculer la Seules les victimes changent. Cette DÉPÊCHES Pour (mieux) connaître victoire. Au risque, parfois, de piéti- fois, le coup a frappé les danseurs a BASKET-BALL : Le Mans et le PSG-Racing, victorieux respective- ner les règles. A Helsinki, les cham- français Marina Anissina et Gwen- ment à Cholet (73-74) et à Chalon-sur-Saône (50-64), samedi 27 mars en pionnats du monde n’ont pas été dal Peizerat. Vendredi 26 mars, leur quarts de finale aller du championnat de France, ont pris une option sur 0 123 et la presse rythmés par les seules notes de défaite face aux Russes Krylova-Ov- la qualification pour les demi-finales. l’hymne russe, joué comme un re- syannikov avait été ressentie par le a FOOTBALL : Châteauroux (5e ) s’est imposé (0-1) à Cannes (11e ) sa- public comme une injustice. A en medi 27 mars en match en retard de la 31e journée du championnat de croire Didier Gailhaguet, le pré- deuxième division. Le palmarès sident de la Fédération française des a RUGBY : Toulouse, Bourgoin, Pau, Bègles-Bordeaux et Brive, vain- sports de glace, le résultat aurait été queurs respectivement contre Agen (39-18), Biarritz (9-22), Colomiers la mallette b Dames : 1. Maria Butyrskaya arrangé à l’avantage des Russes. (31-20), Castres (31-25) et Montferrand (18-28), se sont imposés pour la (Russie) ; 2. La délégation française affirme, deuxième fois lors de la deuxième journée de la phase finale du cham- (Etats-Unis) ; 3. Julia Soldatova preuve à l’appui, que le juge chinois pionnat de France de rugby (Top 16), disputée samedi 27 et dimanche (Russie) ;... 5. aurait subi l’influence du juge-ar- 28 mars. (France) ; etc. bitre de la compétition, le Russe a Une réforme portant sur une nouvelle Coupe d’Europe a été adop- pédagogique b Messieurs : 1. Aleksandr Gorshkov. Il avait, dans tée, samedi 27 mars, pour une durée de huit ans. Y participeront (Russie) ; 2. Evgueni Plushenko un premier temps, placé les Fran- 24 équipes réparties en six poules de quatre, soit six clubs français, six (Russie) ; 3. Michael Weiss çais en tête de son classement, clubs anglais, cinq clubs gallois, trois provinces irlandaises, deux districts (Etats-Unis) ;... 8. Laurent Tobel avant de se raviser et de les rétro- écossais et deux clubs italiens. du Monde (France) ; etc. grader au deuxième rang. Au final, b Couples : 1. Elena Marina Anissina et Gwendal Peize- Berezhnaya-Anton Shikarulidze rat ont été devancés d’une seule LOTO (Russie) ; 2. Xue Shen-Hongbo voix. Celle du juge chinois, rappelé a Résultats des tirages n2˚5 effectués samedi illégalement à l’ordre, selon Didier 27 mars. ̈ Zhao (Chine) ; 3. Dorota Premier tirage : 1, 14, 15, 16, 27, 40, numéro Une cassette vidéo Zagorska- Gailhaguet, par Aleksandr Gorsh- complémentaire : 33. Pas de gagnants pour 6 nu- (Pologne) ;... 5. Sarah kov. méros. Rapports pour 5 numéros et le complémen- ̈ ¤ Cinquante fiches pratiques Abitbol-Stéphane Bernardis La délégation française a déposé taire : 1 791 985 F, 273 186,35 ; 5 numéros : 9 680 F, 1 475,70 ¤ ; 4 numéros et le complémen- ̈ (France) ; etc. une réclamation qui sera étudiée taire : 338 F, 51,52 ¤ ; 4 numéros : 169 F, 25,76 ¤ ; Des idées de travail en classe b Danse : 1. Anjelika Krylova-Oleg par le conseil de la Fédération inter- 3 numéros et le complémentaire : 30 F, 4,57 ¤ ; Ovsyannikov (Russie) ; 2. Marina nationale de patinage. En atten- 3 numéros : 15F, 2,28 ¤. Anissina- dant, l’équipe russe a quitté la Fin- Second tirage : 8, 10, 14, 17, 19, 28, numéro Passez votre commande (170 FF, port compris) : complémentaire : 12. Rapports pour 6 numéros : (France) ; 3. Shae-Lynn lande en traînant dans ses malles le 5 433 855 F, 828 385,85 ¤ ; 5 numéros et le Le Monde - La Boutique Bourne-Victor Kraatz (Canada) ;... poids de six médailles, dont quatre complémentaire : 20 40 5F, 3 110,72 ¤ ; 5 numé- 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05 14. -Olivier en or. Le reste lui importe peu. ros : 3 300 F, 503,08 ¤ ; 4 numéros et le complé- mentaire : 178 F, 27,13 ¤ ; 4 numéros : 89 F, Fax : 01-42-17-21-68 Schoenfelder (France) ; etc. 13,56 ¤ ; 3 numéros et le complémentaire : 22 F, Alain Mercier 3,35 ¤ ; 3 numéros : 11F, 1,67 ¤. LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

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30 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 AUJOURD’HUI ------Nuages sur le nord-ouest 30 MARS 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Une perturbation Champagne, Lorraine, Alsace, vers 12h00 DU VOYAGEUR peine à rentrer dans un champ de Bourgogne, Franche-Comté. – pression élevé. Elle restera de Après la dissipation des brouil- Peu faible activité, donnant quelques lards matinaux, le soleil sera large- Belfast nuageux a AVION. Une campagne de pro- pluies au nord-ouest. Ailleurs, le ment présent. Le ciel se voilera de Liverpool motions d’Havas Voyages propose, Dublin temps restera agréable, voire fran- la Bourgogne à la Champagne et à Varsovie Kiev à certaines dates, des vols secs A/R chement ensoleillé sur la moitié la Lorraine. Il fera de 15 à 18 de- Amsterdam Berlin Brèves (taxes comprises) au départ de Paris sud-est. Les températures sont en grés. éclaircies et parfois de province. Exemples : Londres ¤ hausse. Poitou-Charentes, Aquitaine, 50 o Bruxelles Londres à 692 F, 106 , et 956 F, Bretagne, pays de Loire, Midi-Pyrénées. – En Poitou-Cha- 146 ¤, de province (en vente du 3 au Basse-Normandie. – De la Bre- rentes, la présence de nombreux Couvert 10 avril), New York à 1 915 F, 292 ¤ tagne à la Normandie, le ciel sera nuages n’empêchera pas le soleil Paris Strasbourg Vienne (en vente du 3 au 10 avril), les An- couvert avec quelques passages de briller. Ailleurs, les quelques Budapest tilles françaises à 2 361 F, 360 ¤ (en Nantes Brume pluvieux. On ne dépassera pas 12 à bancs de brouillards qui traîne- Berne brouillard vente du 8 au 15 avril), Los Angeles 14 degrés. Dans les pays de Loire, ront çà et là se dissiperont rapide- Bucarest ou San Francisco à 2 613 F, 398 ¤ (en Lyon malgré de nombreux nuages, le ment, puis le soleil s’installera Milan Belgrade vente du 3 au 10 avril), Pékin à soleil fera quelques apparitions et pour la journée. Il fera de 17 à 22 Sofia Averses 3 075 F, 469 ¤ (en vente jusqu’au 3 il fera de 15 à 17 degrés. degrés. Toulouse Istanbul avril), La Réunion à 3 320 F, 506 ¤ Nord-Picardie, Ile-de-France, Limousin, Auvergne, Rhône- Pluie (en vente jusqu’au 15 avril) et Syd- Centre, Haute-Normandie, Ar- Alpes. – La journée sera ensoleil- Rome ney à 5 834 F, 889 ¤ (en vente jus- dennes. – De la Normandie au lée. Après une matinée fraîche, les Barcelone Naples qu’au 15 avril). Chacun de ces vols o Madrid Nord-Picardie, quelques pluies se températures atteindront 16 à 19 40 est lié à des dates de départ précises. déclencheront. Le ciel restera cou- degrés. Lisbonne Athènes Orages Renseignements au 0803-817-000 vert près de la Manche. Ailleurs, Languedoc-Roussillon, Pro- a PARIS. A partir du mardi les nuages seront omniprésents, vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Séville 30 mars, la SNCF exposera à la gare mais ils n’empêcheront pas le so- – Belle journée printanière, avec Tunis Neige de Lyon (accès des voies 5 à 23) une leil de percer. Les éclaircies seront un soleil radieux et des tempéra- Alger carte géante (13,20 m x 9,20 m) de la de plus en plus belles en cours tures qui atteindront 17 à 20 de- forêt de Fontainebleau réalisée par Rabat o o o d’après-midi. grés l’après-midi. 0 10 20 Vent fort l’IGN.

PRÉVISIONS POUR LE 30 MARS 1999 PAPEETE 26/30 S KIEV 2/14 S VENISE 8/17 N LE CAIRE 16/27 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/29 P LISBONNE 12/19 S VIENNE 6/16 C MARRAKECH 12/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 23/28 N LIVERPOOL 8/12 N AMÉRIQUES NAIROBI 17/28 N EUROPE LONDRES 9/13 P BRASILIA 19/30 S PRETORIA 16/27 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 7/16 P LUXEMBOURG 6/14 C BUENOS AIR. 12/21 S RABAT 10/20 S FRANCE métropole NANCY -1/16 S ATHENES 10/14 P MADRID 10/21 S CARACAS 23/29 S TUNIS 10/17 P AJACCIO 6/17 S NANTES 9/17 N BARCELONE 10/17 S MILAN 7/19 S CHICAGO 2/17 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 9/20 S NICE 10/18 S BELFAST 5/11 S MOSCOU 3/10 S LIMA 19/24 N BANGKOK 25/32 N BORDEAUX 6/21 S PARIS 8/17 N BELGRADE 9/17 P MUNICH 5/12 C LOS ANGELES 9/15 S BOMBAY 24/36 S BOURGES 5/19 S PAU 3/22 S BERLIN 6/14 S NAPLES 8/17 N MEXICO 10/25 S DJAKARTA 26/30 C BREST 8/13 P PERPIGNAN 7/20 S BERNE 5/12 S OSLO 4/6 P MONTREAL 1/5 S DUBAI 18/29 S CAEN 9/14 P RENNES 9/17 C BRUXELLES 7/17 P PALMA DE M. 5/18 S NEW YORK 6/12 S HANOI 18/22 C CHERBOURG 9/13 P ST-ETIENNE 0/19 S BUCAREST 4/9 C PRAGUE 5/12 N SAN FRANCIS. 8/10 P HONGKONG 16/22 C CLERMONT-F. 1/19 S STRASBOURG 1/17 S BUDAPEST 6/18 C ROME 5/17 N SANTIAGO/CHI 6/24 S JERUSALEM 14/27 N DIJON 0/16 S TOULOUSE 4/21 S COPENHAGUE 3/11 S SEVILLE 12/25 S TORONTO 2/9 S NEW DEHLI 22/38 S GRENOBLE 2/18 S TOURS 7/17 N DUBLIN 5/12 S SOFIA 5/10 C WASHINGTON 8/17 S PEKIN 7/18 S LILLE 9/14 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 6/15 C ST-PETERSB. 2/10 S AFRIQUE SEOUL 3/12 S LIMOGES 6/18 S CAYENNE 24/29 P GENEVE 5/15 S STOCKHOLM 2/12 N ALGER 5/19 S SINGAPOUR 26/31 C LYON 1/17 S FORT-DE-FR. 24/29 N HELSINKI 2/8 S TENERIFE 11/15 S DAKAR 18/23 N SYDNEY 16/24 S MARSEILLE 4/20 S NOUMEA 25/29 P ISTANBUL 7/13 P VARSOVIE 4/15 S KINSHASA 23/31 P TOKYO 3/10 C Situation le 29 mars à 0 heure TU Prévisions pour le 31 mars à 0 heure TU

ASTRONOMIE Vénus et Mars en vedette Le ciel d’avril NORD Lézard CIEL DU 15 AVRIL À 22 HEURES AVRIL sera le mois de Mars... gé. Même si la sonde américaine disposent d’un bon télescope (HEURE DE PARIS) éphée Au-delà du jeu de mots, il y a un Mars Global Surveyor nous abreuve – 200 millimètres de diamètre –, la C n o phénomène astronomique. Samedi de magnifiques photographies dé- réapparition d’Uranus et de Nep- g e a C l r a 24 avril, à exactement 19 h 31 (heure taillant le modelé, les cratères et les tune dans la constellation du Capri- u D ss c i o P r p T de Paris), la planète rouge passera à volcans martiens, rien n’est plus corne peut donner lieu à d’intéres- e e r é r

i e s H a é

l’opposition, comme disent les spé- magique que de découvrir soi- santes recherches. Dimanche n

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cialistes. En clair, cela signifie qu’à même la tête d’épingle lumineuse, 11 avril, Uranus sera même éclipsé e i t a par la Lune mais cette occultation P o l e ce moment précis le Soleil, la Terre presque symbolique, qui signale f e i o l a t e P r et Mars seront alignés. Dans cette dans notre nuit la planète de la aura lieu en début de matinée et la it i e G configuration particulière, la dis- guerre. A deux reprises dans le lumière du Soleil devrait anéantir O urse s C u

o G n u tance séparant les deux planètes est mois, samedi 3 à l’aube et jeudi 29 tout espoir d’observation. b u r r é a o r e a V o e r n h r à son minimum – environ 87 mil- vers 23 heures, la Lune se rappro- Même si elle nous montre tou- é n d c a n e o u l C a e e lions de kilomètres – et la surface chera de Mars. jours la même face, la Lune pré- O T u C r O h s martienne visible est à son maxi- En astronomie, le phénomène in- sente un léger balancement (appelé i e U

T e n E

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mum – l’équivalent du phénomène verse de l’opposition s’appelle la libration), tant horizontal que verti- s S T E d x e yn x de pleine lune. conjonction. La Terre, le Soleil et cal. Il est ainsi possible de voir un B c L au o ha e u s ém Les conditions idéales pour pou- une deuxième planète sont toujours peu plus de 50 % de sa surface. Ain- v se G ie C r d h voir observer ce qui, à l’œil nu, res- alignés à la différence que, cette si, dans la nuit du dimanche 4 au e ev P B e eti é lu t Lion semble à un petit point jaune oran- fois, notre étoile se trouve entre lundi 5 avril, notre satellite nous dé- ré re ni nous et l’autre planète. Deux oppo- voilera-t-il ses dessous, son limbe ce er er anc SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE sitions auront lieu en avril, jeudi 1 sud, particulièrement riche en cra- V C ie L • vendredi 2 avril 1999 (à Paris) • pour Jupiter et mardi 27 pour Sa- tères. Autre curiosité du mois, l’es- rg ion e M e orn n a ic o turne. Evidemment, se promenant saim météoritique des Lyrides, pre- r L ri s QUE O de l’autre côté de l’aveuglante boule nant naissance, comme son nom ÉCLIPTI de feu qu’est le Soleil, ces deux ti- l’indique, dans la constellation de la Co tans célestes ne seront absolument Lyre, et qui livre habituellement son upe ien pas observables durant cette maximum d’étoiles filantes – une Ch 7 h 29Lever Coucher 20 h 21 C nd période. quinzaine à l’heure – aux alentours orb Hydre Gra eau En leur absence et en celle de du 22 avril. A observer dans les pre- Mercure, quasi invisible en avril, il mières heures du matin et plusieurs POUR LIRE CETTE CARTE, faudra se contenter de l’habituelle nuits de suite si l’on ne veut pas IL FAUT SE TOURNER contemplation de Vénus, qui entre- manquer cette pointe de météores. VERS LE SUD ET LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° 20 h 57Lever Coucher 8 h 27 ra en conjonction avec la Lune di- (le 01/04) manche 18, à 22 h 37. Pour ceux qui Pierre Barthélémy Infographie : Le Monde

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99075 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 114

camion et le lycée. – 7. Reflet d’une époque. Fait boule-de-neige. – Pli parallèle A 8. Prirent un modèle. – 9. Fournit graines et huile. Dans le précédent. SUR cette feuille de papier figurent un point A et une – 10. Quand Bercy a déjà pris sa droite (D). part. Ouverture sur le large. – 11. Pe- Comment, uniquement par pliage de cette feuille, créer tits accrocs en surface. – 12. Objet une parallèle à la droite (D) passant par le point A ? d’exposition qui fait parler. Elisabeth Busser et Gilles Cohen (D) Philippe Dupuis © POLE 1999 Solution du problème dans Le Monde du 6 avril SOLUTION DU No 99074

HORIZONTALEMENT Solution du problème no 113 paru dans Le Monde du 23 mars

I. Entraîneuses. – II. Nouilles. La case centrale est un As, le Roi est en triple exemplaire. Alu. – III. Junte. Astres. – IV. Obi. Le raisonnement peut porter sur la place des Valets. Zoner. CP. – V. Laquait. Arte. – VI. Ne. Clerc. – VII. Vièle. Gravit. – VIII. Eg. Iso. Alèse. – IX. Unie. Ro- b Si un Valet est dans une case manée. – X. Redresse. Tes. blanche, par exemple A2, cela im- pose (à des symétries près) une VERTICALEMENT Dame en B2, un Roi en A1. On rai- sonne alors sur la figure en A3 : ce HORIZONTALEMENT bâtiment. Mesure agraire. – 1. Enjoliveur. – 2. Nouba. Igné. – ne peut être ni une Dame ni un Va- IX. Mets délicats. Soutient le bâti- 3. Tuniqué. Id. – 4. Rit. Lier. – 5. Ale- let. I. N’arrivent pas à sortir des sen- ment. – X. Beau parleur. Boîte à sar- zanes. – 6. Il. Oie. Ors. – 7. Néant. – Si c’est un Roi, un As doit se tiers battus. – II. Pour voir ce que dines. Os. – 8. Esse. Crame. – 9. Tralala. – trouver en B3, et il n’y a plus de l’on entend. – III. Sur la portée. 10. Sar. Rêvent. – 11. Electrisée. – place pour le deuxième Valet ou la Renvoie sur les vertèbres. – IV. Pro- VERTICALEMENT 12. Suspectées. deuxième Dame. duit du terroir à prendre avec mo- – Si c’est un As, on cherche la position de la deuxième Dame, et on a dération. Rayon dangereux. Per- 1. Fait payer ce que vous lui ra- des impossibilités dans chaque cas. sonnel. – V. Préposition. Va contez. – 2. Superficiel et sans inté- b Si un Valet est dans la case noire (centrale), on doit placer un Roi en directement à Bercy. Chez Zola et rêt. – 3. Petit bonhomme. Premier A2, et on distingue deux cas pour la Dame, en C2 ou en B3. On cherche chez Rousseau. – VI. Pour commu- officier dans le village. – 4. Mit son alors la place du deuxième Valet, qui ne peut être que sur une case grise niquer vers le large. Aux bouts du nez partout. Fond de cours. – (voir plus haut), et on arrive à une contradiction. lit. – VII. Prit l’eau. Ses douze arêtes 5. Poème en musique. Pour b Les Valets sont donc dans des cases grises. S’ils sont sur une même sont égales. Point à atteindre. – consommer dans son fauteuil. Per- diagonale, on arrive rapidement à une contradiction. Seule convient la VIII. Sortie obligatoire. Soutient le sonnel. – 6. Amaigri par un bout. Le configuration de droite (aux symétries près). LeMonde Job: WMQ3003--0031-0 WAS LMQ3003-31 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0373 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999

ART Au début du XIXe siècle, marche intellectuelle, contempo- de Martigny, présente plus de sanne, rend hommage à l’aquarelle anglaise, Delacroix partit au Maroc l’aquarelle n’était pas celle que l’on raine des progrès accomplis par la soixante études exécutées avec une anglaise de 1770 à 1900. Ici, le meil- en 1832. A ses observations de dessi- a connue depuis, une technique au science. b DEUX EXPOSITIONS précision extrême par William Tur- leur (Turner, Constable) côtoie le nateur et d’aquarelliste, il ajouta service de l’exercice de style. Elle suisses permettent de le vérifier. La ner (1775-1851) lors de son séjour pire, surtout lorsque les œuvres des souvenirs qui viennent d’être re- était alors l’instrument d’une dé- première, à la Fondation Gianadda dans les Alpes. La seconde, à Lau- sont tardives. b HÉRITIER de l’école trouvés et édités. William Turner, génial archiviste du monde visible L’exposition de la Fondation Gianadda, présentant les travaux du peintre lors de son séjour dans les Alpes, défend la même thèse que la rétrospective de Lausanne consacrée à l’aquarelle anglaise : avant de devenir un exercice de style, cette technique a servi à une observation scientifique

trument d’une démarche intellec- Dru et l’aiguille Verte. Il résout trop neuves. Si Cozens voyage en TURNER ET LES ALPES, Fonda- tuelle, contemporaine des progrès alors des difficultés telles que la Suisse en compagnie de son mé- tion Gianadda, Martigny, Suisse. accomplis par les savants, qu’ils peinture de la glace terreuse, cène William Beckford, si le comte Tous les jours de 10 heures à soient physiciens, astronomes ou l’échelonnement des reliefs et l’ef- de Yarborough aide au voyage de 18 heures. Tél. : (00)-41-27-722-39- géologues. Faudrait-il dire roman- facement progressif des détails se- Turner, si ce dernier visite les Alpes 78. Jusqu’au 6 juin. tique cette ambition, dessiner et lon l’éloignement. Il fait œuvre de accompagné de Newbey Lowson, L’ÂGE D’OR DE L’AQUARELLE peindre pour comprendre la na- géographe, si précis qu’il est aisé gentilhomme collectionneur qui ANGLAISE 1770-1900, Fondation ture ? Elle a animé Dürer trois d’identifier les sommets. fait office de « trésorier » du de l’Hermitage, 2, route du Si- siècles avant Turner – trois siècles D’une autre des feuilles de Cha- peintre, d’autres travaillent à leur gnal, Lausanne, Suisse. Du mar- pendant lesquels l’aquarelle n’a que monix, en l’absence d’annotation, il compte – et doivent impérative- di au dimanche de 10 heures à fort peu intéressé les peintres, ne fait aucun doute qu’elle repré- ment vendre, donc plaire. De là les 18 heures, le jeudi jusqu’à avant de renaître aux alentours de sente la mer de Glace en regardant images travaillées et retravaillées 21 heures. Tél. : (00)-41-21-312-50- 1770. vers le sud, vers l’aiguille du Tacul. qui abondent un peu trop à Lau- 13. Jusqu’au 24 mai. A Martigny, les règles classiques Les ondulations et les cassures de la sanne. sont respectées. Unité d’action : glace y sont analysées avec le souci L’été 1802 fut plutôt couvert dans Turner découvre la haute montagne unique d’être exact. Il en est de les Alpes, particulièrement en et des motifs qui lui étaient aupara- même de Constable, quand il réunit Il fait œuvre Suisse, où de nombreux orages vant inconnus, tels que glaciers, plis les éléments de sa chronique des éclatèrent en août dans la région du rocheux, défilés, aiguilles. Unité de vents, des pluies, des brumes et des de géographe, lac de Thoune et dans le massif du lieu : de Grenoble au Saint-Gothard nuées : les mentions manuscrites Saint-Gothard. Le 7 décembre 1833, en passant par le Mont-Blanc et le du lieu, de la date et de l’heure font si précis à 15 heures, le vent soufflait fort sur Saint-Bernard. Unité de temps : office de certificat de vérité. Londres et déplaçait des amas de de juillet à septembre 1802, alors Le souci de rigueur peut aller fort qu’il est aisé nuages gris ardoise. Le 11 février que, pour peu de temps, la paix loin. En 1811, Cornelius Varley in- 1854, à Edfou, près de Louxor, le so- d’Amiens permet aux Britanniques vente un « télescope graphique » d’identifier leil s’est couché peu après 18 h 30, de revenir en Europe sans danger. avec objectif à grand angle qui per- colorant de violet les rochers et de Trois mois, durant, Turner, qui a met à l’utilisateur de reporter les les sommets jaune les murs d’un petit temple. vingt-sept ans, expérimente tous les contours du paysage directement On doit la première de ces obser- moyens de locomotion possibles, du verre au papier. Le même étudie vations à Turner, la deuxième à marche beaucoup et étudie jour l’effacement du motif à la tombée C’est là la deuxième manière de Constable, la troisième à Lear. Au- après jour les paysages dans ses du jour, avant que Cox ne se pratiquer l’aquarelle, en cherchant cun d’eux n’était météorologue, carnets. Il détermine un point de prenne de passion pour le brouil- le fini, le gracieux, le joli, le ven- tous étaient peintres. Aucun d’eux vue, s’y installe et se met au travail. lard et la nuit, manière de vérifier dable. Plusieurs générations de n’était non plus géologue, archéo- Il dessine ce qu’il voit devant lui, il jusqu’où l’aquarelle peut aller et s’il peintres britanniques ont parcouru logue, botaniste ou historien, mais rehausse de craie noire et de reste de l’irreprésentable qui lui l’Europe et l’Orient afin d’approvi- leurs œuvres contiennent de nom- gouache blanche, il aquarelle. Les tienne tête. sionner leurs concitoyens en cou- breuses remarques touchant à ces angles et les motifs sont choisis La réponse est non, pour Cox chers de soleil, minarets, coqueli- sciences – et à d’autres, l’énuméra- pour leur étrangeté, leur nouveau- comme pour Turner, comme pour cots, chameliers, gondoles,

tion n’étant qu’indicative. Œuvres té, la difficulté de les représenter. LEGS TURNER GALLERY, TATE les meilleurs. La complexité des ar- paysannes rêveuses, cygnes, mou- s’entend ici dans un sens précis : Plus de soixante de ces études sont « Martigny ; La Bâtiaz surplombant une rue animée » (1802). chitectures gothiques n’est pas si tons et châteaux forts. Plus d’expé- œuvres sur papier, crayon, aqua- réunies à Martigny, la plupart prê- Crayon, craie noire et gouache sur papier brun, 28,5 × 21,2 cm. grande qu’elles ne puissent faire riences, plus d’explorations, plus relle et, parfois, gouache. Ces tech- tées par la Tate Gallery. Cela fait l’objet de relevés archéologiques, d’inventions : une industrie du di- niques ont été, de la fin du une exposition de premier ordre, mos. Mieux vaut négliger ces er- leurs en tube dont l’impression- au moins approximatifs. La vitesse vertissement visuel s’organise et se XVIIIe siècle au milieu du XIXe, parce que Turner est un topographe reurs et s’en tenir à l’essentiel, l’âge nisme a tiré parti. Autre mérite : des locomotives n’est pas telle perfectionne. S’il arrive à Turner de celles du reportage, de l’étude sur le et un aquarelliste formidable. de l’aquarelle expérimentale. l’aquarelle se prête aux notations qu’elle ne puisse être suggérée par reprendre un sujet alpestre après motif, de la description du monde A Lausanne, le propos se veut Une méthode sous-tend cette synthétiques par touches larges la déformation. Quant à la lumière, son retour et de l’interpréter à par des artistes qui voyaient dans plus large, hommage à l’aquarelle conception, une méthode de travail comme aux descriptions minu- ces aquarellistes en analysent l’aquarelle, il ne le maquille ni ne leur art une suite d’explorations vi- anglaise de 1770 à 1900 en 150 qui répond aux qualités du mé- tieuses – il suffit de changer de pin- toutes les manifestations : reflet l’enjolive, parce qu’il est Turner. suelles, et non une affaire de style œuvres. Il en est d’admirables dans dium. L’aquarelle a l’avantage de ceaux et de rythme. dans une flaque, rayon à travers un D’autres, moins exigeants, pro- ou de virtuosité. le nombre – Turner encore, pouvoir se pratiquer en plein air, as- Très tôt, du reste, deux façons de vitrail, éclair, vapeur. Ainsi se cèdent à l’inverse : ils fardent les Deux expositions, à Lausanne et Constable, Girtin, Varley, Cozens. Il sez vite, avec des instruments qui pratiquer l’aquarelle se distinguent. constituent les archives du monde cieux et pomponnent la nature. Le à Martigny , défendent cette thèse : en est de curieuses. Il en est d’épou- tiennent dans une boîte et de l’eau La première, obstinément attachée visible. résultat de ces opérations mar- l’aquarelle, vers 1800 ou 1820, vantables, particulièrement parmi claire. Les temps de séchage sont au sujet, observe, indique, résume Reste à savoir qu’en faire. La plu- chandes est évidemment désas- n’était pas ce qu’elle est devenue les plus tardives, quand la virtuosité brefs, les carnets peuvent être de souvent et fixe comme instantané- part des peintres ont puisé dans treux. Elles ont réduit l’aquarelle à depuis en se vulgarisant, elle avait importe seule, quand l’auteur ne format réduit, ce qui facilite évi- ment un effet de lumière dans un leurs collections d’observations afin un exercice d’agrément. Il n’en est partie liée avec la curiosité, le fait admirer qu’une inutile dextéri- demment leur usage en tous lieux. paysage. Turner, ayant atteint la d’y trouver matière à des œuvres que plus nécessaire de rappeler voyage et les sciences. Elle a tenu, té. La dernière salle est particulière- Par comparaison, la peinture à source de l’Aveyron, s’assied au qu’ils auraient quelque chance de qu’elle a commencé à une tout dans cette période, une place déci- ment éprouvante, par la faute de l’huile se révèle lente, lourde, très bord du torrent et observe, les vendre, étant entendu que leurs autre hauteur. sive dans l’art, parce qu’elle n’était Hunt, qui s’en fut en Terre sainte en peu adaptée à l’extérieur – elle le éboulis au premier plan, le glacier, notations sur le motif rebutaient pas simplement de l’art, mais l’ins- 1855 et en rapporta de pieux chro- reste jusqu’à l’invention des cou- les rochers des Mottets, l’aiguille du souvent le public, trop elliptiques, Philippe Dagen Avant la photographie Delacroix, ethnologue, aquarelliste et écrivain Si l’aquarelle de voyage perd de son attrait au milieu du QUOIQUE honorable peintre, Richard Bo- et aquareller sur le motif. Bonington eut un ter le texte aux images. Une dizaine d’années montées par des caboteurs ou des contreban- XIXe siècle, les progrès de la pho- nington eut plusieurs métiers. Il fut directeur atelier à Paris, rue des Martyrs, où Delacroix après son retour, il entreprit la réaction de diers espagnols, leurs petites voiles blanches et tographie y sont pour beaucoup. de la prison de Nottingham avant de se re- vint souvent. Puis, en 1828, à l’âge de vingt- souvenirs, qui viennent d’être retrouvés et pointues sillonnent dans tous les sens. » L’appareil étant réputé exact, géo- convertir dans la fabrication et le commerce six ans, Bonington mourut. édités. Deux manuscrits ont surgi presque si- L’économie locale, les rites funéraires, graphie et anthropologie lui de- des dentelles. En 1816, il s’installa à Calais, et, En 1832, Delacroix partit au Maroc, ac- multanément, l’un dans une vente aux en- l’antisémitisme, la politique des puissances mandent des clichés irréfutables. en 1818, ouvrit un bureau à Paris. Or ce ma- compagnant une mission gouvernementale. chères en décembre 1997, l’autre, en no- occidentales, les souvenirs de l’Antiquité : Des photographes commencent nufacturier avait un fils, prénommé comme Il y partit faire des dessins et des aquarelles, vembre 1998, dans une collection privée. Ils Delacroix s’intéresse à tout, s’indigne, alors à parcourir l’Europe, le lui Richard. parce qu’il n’y avait pas pour lui meilleur se complètent, sans former toutefois un en- nuance, refuse les jugements a priori. Il iro- Proche-Orient ou l’Ouest améri- A Calais, il prit quelques leçons auprès de moyen d’observer les gens, les architectures, semble complet. Mais il n’est pas certain que nise sur ceux qui savent. « Pour un Parisien, cain. Mais à quel art demandent- l’aquarelliste Louis Francia. A Paris, en 1819, les intérieurs et les paysages. Il applique la Delacroix écrivit un récit exhaustif de l’ex- tous les sectateurs de Mahomet sont des Turcs, ils des leçons de cadrage ? A la il entra dans l’atelier du baron Gros à l’Ecole méthode de Turner dans les Alpes ou de Bo- pédition. comme ceux qu’il a pu rencontrer sur les bou- peinture et, plus particulièrement, des beaux-arts, lequel, bien que peintre nington en Normandie : un matériel réduit, levards à Paris ou dans quelques ports de à l’aquarelle. Elle leur apprend d’histoire, encouragea son élève à persévérer des carnets, de l’eau, un regard qui scrute, EXIGENCE DE PRÉCISION France, Turcs de hasard aussi peu Turcs que que le plan panoramique n’est dans la pratique du paysage. Au Salon de une main qui transcrit. A peu près seul parmi Ce qui ne fait aucun doute, c’est l’exigence possible (...). » pas nécessairement le meilleur et 1822, Richard Bonington, le fils, exposa une les peintres français de son temps, il tire les obsédante de précision, dans l’écriture Peindre et écrire, pour lui, c’est progresser que d’autres découpages sont Vue prise de Lillebonne et une Vue prise au conséquences de la leçon anglaise. Au même comme dans l’aquarelle. Delacroix décrit. un tant soit peu dans la compréhension de la possibles. Quand Cozens use de la Havre, deux aquarelles évidemment. En 1824, moment, le néo-classicisme s’enferre dans Les coiffures des jeunes femmes juives : nature et des hommes. Il sait l’extrême diffi- contre-plongée et du rétrécisse- il exposa à nouveau au Salon, en compagnie ses grandes toiles solennelles. Corot préfère « Leur coiffure est ordinairement formée de fi- culté de la tâche. Raison de plus pour ne s’en ment du champ pour représenter d’autres peintres anglais, dont Constable. une autre technique légère, l’huile sur papier. chus de soie posés sur la tête et retenus par un laisser distraire par rien et pour mobiliser un ravin en Suisse, l’expression Que le voyage au Maroc ait une impor- diadème de perles qui retombe un peu sur le tous les moyens, ceux du dessin, ceux de la « cadrage photographique » vient UNE LEÇON ANGLAISE tance capitale dans l’œuvre de Delacroix, front et se relève avec grâce au-dessus des phrase. immédiatement à l’esprit, avec sa Que Bonington ait été un aquarelliste de qu’il y ait exécuté des études sur le motif tempes. » La végétation autour de Tanger : suite de comparaisons et de réfé- première force, les trois œuvres de sa main prodigieuses de justesse, qu’il y ait amassé la « Le terrain est partout divisé par des clôtures Ph. D. rences, Le Gray, Le Secq, exposées à Lausanne le vérifient. Mais ce matière de dizaines de tableaux ultérieurs, formées d’aloès, de cactus gigantesques et de Du Camp, Jackson, Watkins. Mais talent importe aussi par l’influence qu’il a on le sait depuis longtemps. Ce qu’on igno- grands roseaux qui se balancent au moindre ૽ Eugène Delacroix, Souvenirs d’un voyage l’aquarelle de Cozens date exercée sur Delacroix. Ils voyagèrent en- rait, c’est que le peintre, tout à sa volonté vent. » Gibraltar : « On rencontre à chaque dans le Maroc, Gallimard, « Arts et ar- de 1776. semble en Angleterre, occasion de dessiner d’exploration et de description, a voulu ajou- instant dans le détroit de petites embarcations tistes », 184 p., 20 ill., 150 F.

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32 / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 CULTURE

DÉPÊCHES a MUSÉES : la Pyramide du M. Tiberi veut transformer le Théâtre Louvre, entrée monumentale du « plus grand musée du monde » fête ses dix ans. Elle a été inaugu- rée le 30 mars 1989 par François de la Gaîté-Lyrique en salle de concerts Mitterrand, qui entamait son se- cond mandat. Cette œuvre de l’ar- chitecte américain Ieoh Ming Peï a Ce choix s’oppose au rapport Larquié, qui propose d’installer vu défiler une moyenne de 5 mil- lions de visiteurs par an (contre ce nouveau lieu musical dans la Cité de la musique, au parc de La Villette 3 millions de visiteurs au Louvre auparavant), avec une pointe en JEAN TIBERI, le maire (RPR) de Conservatoire national supérieur aussi l’avantage d’avoir été rédigée 1994 (6,1 millions), année qui a sui- Paris, s’est déclaré favorable à la de musique de Paris de l’institution en tenant compte des nombreuses vi l’ouverture de l’aile Richelieu, et création d’une salle de concerts à symphonique, complément indis- auditions de musiciens, de chefs une chute en 1995 (4,7 millions), l’emplacement du Théâtre de la pensable au bon fonctionnement d’orchestre – dont quelques-uns année du plan Vigipirate et des Gaîté-Lyrique, dans le 3e arrondis- des deux. Son désavantage ? Les des plus respectés de notre grèves de décembre. En 1998, sement. Il préfère ce lieu à tout mélomanes parisiens qui vivent époque –, d’organisateurs de 5,8 millions de personnes ont visi- autre en raison de sa situation cen- dans les beaux quartiers auraient concerts français et étrangers. té le musée. Les travaux du Grand trale dans la capitale. Elle permet- dû prendre le métro pour aller Tous se sont déclarés en faveur de Louvre ne sont pas encore ache- trait, dit-il en substance, aux Fran- porte de Pantin, dans le 19e arron- la Cité de la musique, ou plutôt en vés : le 21 mai sera inauguré la fin ciliens de s’y rendre facilement dissement... faveur d’une politique musicale du circuit italien et l’espace dédié à avec un coût de construction plus qui de facto élimine d’autres lieux. la peinture espagnole, ainsi que la réduit que l’édification d’une salle La prise de position de M. Tiberi porte des Lions. totalement nouvelle. Le désavantage s’inscrit dans la logique de l’oppo- a JUSTICE : un procès a opposé, La Cité de la musique, au parc de sition droite-gauche en se cachant devant le tribunal de Nanterre, La Villette, est préférée par un rap- de La Villette ? derrière des apparences objectives. le 24 mars, trois artistes –le port qu’André Larquié a rédigé à la Plus grave, elle témoigne de l’im- cars entiers à l’Opéra-Bastille de- et administratives) , à leur absence sculpteur Jean-Luc Vilmouth, le demande de Catherine Trautmann, Les mélomanes péritie de la puissance publique en puis la région parisienne et la pro- de suivi pertinent. On en arrive peintre Daniel Schlier, le plasticien ministre de la culture et de la matière de politique musicale. vince – Dijon, Marseille, Mar- ainsi à penser qu’il vaudrait mieux Daniel Pontoreau – au Front na- communication. A vrai dire, ce des beaux quartiers N’ayant aucune compétence artis- tigues, Maintenon, etc. – prouvent – pour le moment – que l’Or- tional et à deux de ses représen- rapport était fondamentalement tique et aucun conseiller profes- que ce ne sont pas quelques cen- chestre de Paris reste à Pleyel, ou tants régionaux, Jean-Etienne inutile : dès l’origine, la grande devront prendre sionnellement compétent dans son taines de mètres qui font la diffé- aille au Châtelet comme il était Normand (Franche-Comté) et salle de concerts devait être édifiée entourage, le maire de Paris fait un rence à l’arrivée : 180 000 per- prévu un temps, plutôt qu’on Jacques Marchal (Moselle). Les ar- à la Cité de la musique et sa le métro choix qui ne repose sur aucune sonnes viennent en groupe par transforme la Gaîté-Lyrique en au- tistes reprochent aux accusés construction n’a été ajournée que analyse culturelle, intellectuelle, cars ou par trains à Bastille chaque ditorium pour l’y installer. C’est d’avoir reproduit sans leur accord pour des problèmes budgétaires. urbaine et sociologique. saison. d’ailleurs ce qui risque de se pro- des photographies de leurs On devait également y construire L’étude analytique et non ren- L’argument premier, qui consiste Les problèmes de fréquentation duire. Le ministère des finances œuvres dans deux documents de le nouvel opéra, mais François due publique – pourquoi ? – d’An- à affirmer que la position centrale à long terme rencontrés par un or- freinera des quatre fers devant le campagne régionale du FN. La So- Mitterrand, pour des raisons sym- dré Larquié a, en revanche, le mé- de la Gaîté-Lyrique favoriserait chestre symphonique ne tiennent manque de cohésion des parte- ciété des auteurs des arts gra- boliques, a pris la décision de le rite de clarifier un certain nombre l’accès des Franciliens à cette salle, jamais à l’emplacement de sa salle naires et l’idée dépassée de M. Ti- phiques et plastiques (ADAGP) at- construire place de la Bastille, am- de problèmes ayant trait à la salle ne tient pas : on ne sache pas que de concerts mais uniquement à sa beri d’une salle de concerts privée taque sur les droits patrimoniaux putant la Cité de son équipement elle-même, à son fonctionnement, le Zénith de la porte de Pantin, que qualité, à son aura et à sa pro- de la complémentarité d’équipe- et les trois plasticiens sur le droit le plus attractif en termes de pu- à son coût d’exploitation, à son en- les salons qui sont organisés porte grammation. Si l’Orchestre de Pa- ments multiples existant déjà ail- moral. Jugement le 12 mai. blic. D’où le « village de la mu- vironnement passif et actif (salles de Versailles (221 000 visiteurs ris et tous les orchestres parisiens leurs dans Paris. Installé à La Vil- a POÉSIE : le prix Octavio-Paz sique » que nous connaissons au- de répétitions, foyers), à ses liens pour le Salon du livre en une se- subventionnés ont des problèmes lette, ce lieu mettrait un point final de poésie et d’essai, d’un mon- jourd’hui et où ont avec les institutions existantes, maine...) manquent de chalands de fréquentation, c’est parce qu’ils à un complexe musical ouvert à tant d’environ 600 000 F (91 500 ¤), immédiatement refusé de s’instal- d’analyser la vie musicale pari- venus de Paris, de la région pari- ne sont pas aussi bons qu’ils de- toutes les musiques et en ferait a été attribué au Brésilien Haroldo ler les luthiers, les libraires et la sienne et de comparer dimensions sienne et de la France entière. Les vraient l’être. La faute en incombe tomber le coût d’exploitation. de Campos, fondateur de la « poé- Fnac, certains de ne pas y trouver et typologies des plus célèbres comités d’entreprise et les cercles aux tutelles seules, aux nomina- sie concrète » brésilienne dans les la clientèle suffisante. salles de concerts du monde. Elle a lyriques privés qui viennent par tions qu’elles imposent (artistiques Alain Lompech années 50. La programmation de la Cité, certes diversifiée et intelligente, et son musée ont su attirer un nou- veau public, au prix toutefois d’une subvention publique vrai- De l’école à la scène musicale, l’aventure de cent vingt jeunes Lillois ment trop élevée (143 millions de LILLE auquel Yourcenar avait apporté un ton d’aller plus loin et de mener un travail de en sirènes, les enfants sont essentielle- francs par an), d’une politique de de notre correspondante très personnel. création. « Il s’agissait d’éveiller chez ces ment choristes dans ce spectacle où al- communication nécessairement C’est une belle aventure que viennent Cette représentation conclut une opéra- gosses une passion, un rêve... semer des ternent le chant et le récit. Intervenant à lourde et de frais artistiques par- de vivre cent vingt enfants des écoles Tru- tion lancée voilà plus de deux ans. « Tout a graines pour l’avenir en portant sur eux un des moments-clés, ils rythment l’action fois aberrants d’un point de vue lin et Chénier et du collège Albert-Camus commencé en 1996 dans le cadre d’une ini- regard d’amour et d’exigence », explique avec sérieux. Ils jouent aussi les petits per- économique en raison de la jauge du Faubourg de Béthune, un quartier po- tiative impulsée par le ministre de la Jean-Claude Casadesus. sonnages qui peuplent l’univers d’Ander- très réduite de la petite salle mo- pulaire de Lille. Une expérience qu’ils ne culture, Philippe Douste-Blazy, qui souhai- sen, « oiseaux-anges », « petits pois- dulable dont elle est seulement do- sont pas près d’oublier. tait que dans chaque département soit mis AMIRAUX OU SIRÈNES sons »... témoins de la confrontation entre tée (de 800 à 1 000 places). Mercredi 24 mars, ils étaient aux côtés en place un projet culturel de quartier », Lorsque Charlotte Nessi proposa La Pe- la sirène et la sorcière des mers (incarnée Oublions l’opéra, mais n’ou- de musiciens, de comédiens et de chan- rappelle Jean-Claude Casadesus, choisi tite Sirène – une œuvre qu’elle avait déjà par la cantatrice Nona Javakhidze) et de la blions pas que la décision de Mit- teurs professionnels sur la grande scène pour être le parrain de l’opération « Fau- eu l’occasion de travailler avec des en- défaite de la sirène. terrand est la plus belle bévue ur- du Nouveau Siècle, à Lille, pour la pre- bourg des musiques » dans le Nord. Le di- fants, dans le Jura –, ce fut l’enthousiasme. En publiant, en 1970, La Petite Sirène, baine commise en France dans la mière de La Petite Sirène. Un drame ly- recteur de l’Orchestre national de Lille Vint le temps pour les petits Lillois des ré- Marguerite Yourcenar avait « l’espoir localisation d’un équipement rique mis en scène par Charlotte Nessi et (ONL) mit alors toute sa passion dans ce pétitions, de l’apprentissage du chant qu’un musicien, un jour s’en empare, ca- culturel. La construction de la en musique par Dominique Probst, projet, qui devait permettre à des enfants sous la conduite de Nathalie Mellet, musi- pable de mettre sur ces paroles les bruits et grande salle de concerts à La Vil- d’après une œuvre écrite en 1942 par Mar- issus d’un quartier peu favorisé de décou- cienne intervenant en milieu scolaire, de les voix de la mer ». Dominique Probst et lette auraient au moins comme guerite Yourcenar à partir du conte d’An- vrir l’univers de la musique classique. l’initiation aux jongleries, des cours d’ex- Charlotte Nessi l’ont entendue. Ils ont premier avantage de ne pas exiger dersen : récit de l’amour impossible d’une Au fil des mois, les musiciens de l’ONL pression corporelle... Chacun, selon ses réussi à marier la magie du conte à l’uni- un accroissement important des sirène (incarnée par la soprano Caroline se sont rendus dans les classes tandis que compétences, devait trouver sa place. vers du drame. charges fixes et comme second, Casadesus) pour le prince du Danemark les enfants assistaient à des répétitions et Le résultat est à la hauteur des ambi- tout aussi capital, de rapprocher le (joué par le comédien Philip Glenister), à des concerts. Très vite est venue l’envie tions. Transformés en petits amiraux ou Nadia Lemaire

me CONCERTS M Trautmann réagit contre la politique culturelle « liberticide » du conseil régional du Languedoc-Roussillon MONTPELLIER partenariat à laquelle il a décidé de associations et de soumettre l’attri- veut dire que la région ne pourra pas de notre correspondant soumettre cette année l’attribution bution « d’une dotation complé- demander de financement de l’Etat La ministre de la culture et de la de certains financements culturels. mentaire » à la signature d’une pour des projets qu’elle soutient. Si communication, Catherine Traut- « Nous ne pouvons pas accepter que convention avait été rejetée par les on veut en finir, il suffit de supprimer mann, a menacé, vendredi 26 mars, des subventions soient conditionnées lepénistes et la gauche. Les pre- la convention dans sa formulation le conseil régional du Languedoc- par une contrainte de silence ou de miers considéraient que pas un actuelle », a précisé Mme Trautmann Roussillon de ne pas signer de vo- soumission », a indiqué Mme Traut- centime ne devait être versé à ces en rappelant que l’Etat avait appor- let culturel au prochain contrat de mann devant des artistes montpel- institutions dont ils avaient récla- té 75 millions de francs dans le plan Etat-région s’il persistait dans liérains « soulagés par son soutien ». mé la tête dès l’élection de cadre du volet culturel du dernier une politique culturelle « liberti- Le 19 mars, la commission per- M. Blanc, alors que le PC et le PS contrat de plan. La ministre s’est cide » directement inspirée, selon manente du conseil régional refusaient de cautionner une dite déterminée à obtenir gain de elle, par l’extrême droite. n’avait pas accordé de subvention convention exigeant des acteurs cause car il n’y a pas, à ses yeux, de S’exprimant à Montpellier sur la au Théâtre des Treize Vents, à l’Or- culturels « qu’ils s’abstiennent de solution de rechange : « L’Etat ne scène du Centre dramatique natio- chestre philharmonique de Mont- porter atteinte de quelque manière compensera pas une éventuelle sup- nal – Théâtre des Treize Vents –, la pellier et au Centre chorégraphique que ce soit à l’institution régionale ». pression de ses subventions. Car ce ministre a exigé du président de la dirigé par Mathilde Monnier. La « Si du côté de la région, on main- serait donner droit à ceux qui les région, Jacques Blanc (DL), élu en proposition de M. Blanc de re- tient la mise à l’écart de certaines suppriment. » 1998 avec les voix du Front natio- conduire à hauteur des deux tiers structures, il n’y aura pas de contrat nal, qu’il retire la convention de l’aide accordée en 1998 à ces trois de plan possible. Dans ce cas, cela Richard Benguigui

CORRESPONDANCE Une lettre d’Architecture Studio Europe

A LA SUITE de l’un de nos ar- au moins à l’égard des médias, des qui doivent reprendre les points mission, ce qui est contraire à la ticles sur le nouveau Parlement eu- erreurs qui lui sont propres. que nous avons notés, ni ici le réalité. Quarante architectes, qua- ropéen de Strasbourg, intitulé « Une Vous écrivez : « En novembre, les maître d’ouvrage. Mais c’est notre rante ingénieurs ont travaillé sur réalisation aux multiples conten- experts de l’Assemblée de Stras- responsabilité de maître d’œuvre ce chantier du début jusqu’à la fin. tieux » (Le Monde du 6 mars), nous bourg constataient 200 000 malfa- de réaliser cette phase de notre Pour terminer, nous citerons avons reçu d’Architecture Studio çons », cela n’est pas juste. Voici mission avec rigueur, pour bien fi- l’extrait de l’interview du maire de Europe, maître d’œuvre de l’ou- comment doit se passer une fin de nir un bâtiment. Avec cette liste, Strasbourg, Roland Ries, paru vrage, la mise au point suivante : chantier et comment cela s’est appelée « liste des réserves », le dans les Dernières Nouvelles d’Al- La SERS (Société d’équipement passé. Nous, maîtrise d’œuvre (ar- maître d’ouvrage a prononcé la sace du 17 janvier : « La SERS était- de la région de Strasbourg), maître chitecte + bureaux d’études tech- « réception des travaux », le 15 dé- elle la mieux placée pour assurer la d’ouvrage de ce projet, a été inter- niques), avons fourni la liste, local cembre 1998, le chantier étant maîtrise d’ouvrage d’un chantier rogée et nous met en cause avec par local – il y en a plus de 4 000 –, alors officiellement livré. Au- aussi gigantesque, le plus grand nos partenaires des bureaux de tout ce qui était mal fini ou non jourd’hui, trois mois après, il reste d’Europe pendant quelques an- d’études techniques. Nous regret- fini. Cette liste comprenait 200 000 moins de 100 0000 réserves. Nous nées ? » « La compétence du direc- tons que vous n’ayez pas interrogé points, qui allaient de la peinture à finirons ce projet, nous le finirons teur et des ingénieurs de la SERS les autres intéressés, et pourquoi la moquette, aux serrures des bien, nous irons jusqu’au bout. n’est absolument pas en cause, dit pas leur demander ce qu’ils portes, faux plafonds, prises, câ- Vous comprendrez que ces pré- le maire de Strasbourg, mais la pensent de la SERS. Le maître blage, etc. Evidemment personne cisions s’imposent, car votre ar- structure de la SERS n’est pas adap- d’ouvrage a assigné la maîtrise n’aime que la maîtrise d’œuvre ticle laisse croire que nous n’avons tée à un chantier de plus de 3 mil- d’œuvre pour essayer de masquer, fasse ce travail, ni les entreprises pas rempli correctement notre liards de francs. » LeMonde Job: WMQ3003--0033-0 WAS LMQ3003-33 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 09:29 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0375 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 33 Exposer la voix SORTIR PARIS improvisateurs virtuoses, tels Edalat Nasibov. Au Fresnoy de Tourcoing, Peter Stein lit Faust II Les Abbesses (Théâtre de la Ville), Un événement : Peter Stein est à 31, rue des Abbesses, 18e. l’organe devient un matériau d’artiste plasticien Paris où, pendant cinq soirées, il Mo Abbesses. Les 29 et 30, à 20 h 30. va lire en allemand et commenter Tél. : 01-42-74-22-77. 95 F. choisi d’y arranger un lieu de pa- en français le Faust II de Goethe. Carte blanche à Odile Duboc LA VOIX. Le Fresnoy, Studio na- role directe : douze sièges de bois Cette lecture est une étape de plus A l’image des soirées mensuelles tional des arts contemporains, sur un plateau en forme de bateau, dans le long chemin qui, depuis organisées par Karine Saporta à la 22, rue du Fresnoy, 59 Tourcoing. où l’on va discuter. plusieurs années, mène le metteur Société des auteurs et Tous les jours, de 14 heures à Plusieurs pièces sont relative- en scène allemand vers le but, le compositeurs dramatiques 19 heures, dimanche et jours fé- ment anciennes, et de référence. rêve de sa vie : présenter (SACD), le nouveau Centre riés de 15 heures à 19 heures. Ainsi des cinq films vidéo réalisés l’intégrale du Faust de Goethe. national de la danse (CND) Fermé le mardi. Tél. : 03-20-28- par Gary Hill dans les années 70, Cette entreprise immense, qui ne propose à Odile Duboc une Carte 38-00. 25 F. Jusqu’au 11 avril. qui montrent les interférences nécessite pas loin de blanche qui sera pour elle entre la voix et sa diffusion, entre quarante heures de spectacle, doit l’occasion de parler des processus TOURCOING les images et les sons. Avec des voir le jour à Hanovre, en l’an de sa création. Entourée de neuf de notre envoyée spéciale images des bouches et des trans- 2000. Avec Bruno Ganz dans le de ses danseurs et de Françoise Si les portes de métal claquent criptions d’ondes, ou des haut- rôle-titre. Michel – indissociable du travail très ordinairement au Studio na- parleurs ensablés. Avec Speaking Goethe Institut, 17, avenue d’Iéna, de Duboc depuis ses débuts à tional du Fresnoy, cette fois les of Her (1970), Jochen Gerz nous fit 16e. Mo Iéna. Du 30 mars au 3 avril, Aix-en-Provence, en 1974 –, la nuisances non prévues par l’archi- décrocher un téléphone mural à 21 heures. Tél. : 01-44-43-92-30. chorégraphe s’appuiera sur tecte Tchumi se confondent avec pour entendre deux voix abs- 80 F par soirée ; 300 F pour Boléros, Comédie et Projet de la la mosaïque sonore de l’exposition traites, l’une masculine, l’autre fé- l’ensemble. matière. Expliquer comment la « La voix », ses murmures, ses cris, minine, l’une parlant français, Elvin Jones Jazz Machine danse se fait pour que le public ses coups de massue qui scandent l’autre anglais. The American Gift, Il est à jamais le batteur du comprenne mieux : il était temps le parcours dans la grande nef de de Vito Acconci, qui, poète avant quartet de John Coltrane, avec que les chorégraphes eux-mêmes l’école. La voix, c’est un beau d’être artiste, utilisait dans les an- McCoy Tyner et Jimmy Garrison. s’intéressent à la question ! Cette thème pointu et adéquat pour un nées 60 sa propre voix comme ins- Il est aussi, surtout, le Carte blanche s’appelle « Hors institut de pointe comme celui du trument de séduction, dénoncia- perpétuateur d’un jeu sauvage et contexte », on penserait à Fresnoy. Il permet d’aborder, tion, ou confession. Ici le Cadeau enflammé, qui va chercher dans l’inverse qu’on est au cœur du comme dans les classes, les américain (1976) prend l’aspect les profondeurs de l’Afrique et du problème... franges des disciplines de la créa- d’une sculpture religieusement mi- gospel sa force vivace. Elvin Jones, Centre national de la danse, 9, rue

tion contemporaine, d’analyser les nimaliste, d’où est « enseignée », D. R. à la tête de Jazz Machine, Geoffroy-l’Asnier, 4e. Mo Saint-Paul. connexions entre celles-ci, et d’ex- ironiquement, la voix de l’Amé- Moniek Toebosch, « Troostbos » (1995). provoque toujours le grand Les 29, 30 et 31 mars et les 1er et ploiter le matériel impressionnant rique, sa musique, sa culture, aux « Bouquet de consolation ». Vase en verre frisson. Au sein de la formation 2 avril, à 19 heures. Tél. : dont le Studio dispose. Français. avec haut-parleurs et modules digitaux de voix. actuelle, le saxophoniste Sonny 01-42-74-44-22. 100 F. Christopher Phillips, le commis- Fortune est une autre bonne Vincent Mantsoe, Ron Brown saire invité, a bien joué le jeu. Son FACE-À-FACE ANDROGYNE été réalisée pour l’exposition. Plas- sions fantomatiques ; « Il » de raison pour se rendre au New Vincent Mantsoe incarne l’énergie exposition est plus riche qu’il n’y Voices of Reason/Voices of Mad- ticienne, chanteuse, actrice de l’autre, qui, possédé par des voix, Morning. d’une danse entre tradition et paraît au premier abord. En une ness (1983), de la Canadienne Ge- films expérimentaux, l’artiste alle- en cherche la source et finit par New Morning, 7-9, rue des contemporain. Révélation des dizaine de pièces seulement (l’es- neviève Cadieux, est un face-à- mande a conçu pour les coursives casser le mur de la pièce où il de- Petites-Ecuries, 10e. rencontres de Luanda 1996 avec pace nécessaire à chacune ne per- face de deux immenses portraits de la nef du Fresnoy une forêt de vient fou. Avec La Tour, autre Mo Château-d’Eau. Les 29 et 30, à Gula, le Sud-Africain Vincent mettait pas tellement d’en prévoir d’une même femme androgyne. haut-parleurs noirs de toutes œuvre inédite, Janet Cardiff et 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. De Mantsoe creuse son chemin dans plus), elle donne un bon aperçu de L’un est fixe, en couleur. L’autre, tailles d’où sortent, quand on George Bures Miller racontent 110F à 130F. A Spiritual Journey Into the Self. la diversité des territoires sonores en noir et blanc, et mobile. Il fait le passe, tous les cris, toutes les aussi une histoire, une vieille his- Bardes Achough d’Azerbaïdjan Ronald Brown (Compagnie arpentés par les artistes : du côté point sur un état d’émotion in- plaintes, toutes les douleurs du toire de séduction inspirée par les La musique azérie est riche des Evidence), pur produit du cri et des ondes de choc, de la tense, navigue entre apparition, monde. Les bandes-son sont ex- hauts faits de Marguerite de Bour- apports savants de la tradition new-yorkais, arrivera sur la scène respiration, des plaintes et des déformations et disparition des traites de programmes d’archives gogne à la tour de Nesle. Il faut persane (le chanteur Alim avec une danse qui développe en confidences, du monologue et du traits, avec à l’appui, alors qu’on de radio et de télévision. d’abord s’asseoir et écouter les pas Qasimov vient de donner deux trois pièces les thèmes et l’univers dialogue de sourds, du mutisme et ne l’attend pas, un formidable Voice Off, de Judith Barry, une inquiétants qui vous passent dans concerts au Théâtre de la Ville) et du « gay black male » : Better days, de l’autisme, de la solitude et des coup de cœur dont l’intensité so- pièce également créée pour l’ex- le dos, les paroles d’amour qui des usages populaires itinérants Heaven-Home, Ebony Magazine. frustrations, et surtout pas de la nore crève l’espace bien au-delà position, raconte deux histoires vous entraînent sous la tente, sur qui nourrissent la vie musicale de Créteil (94). Maison des arts, place communication. Le tout forme des limites de l’image. C’est pro- sur l’écran à double face qui divise le lieu du « crime », et font de l’Asie centrale. Chants épiques et Salvador-Allende. (1) Le 29, à une étrange tour de Babel, si loin- bablement l’œuvre la plus impres- son espace en deux : « Elle » d’un vous des « audio-voyeurs ». lyriques, airs de fête, sont 19 h 30 ; (2) les 29 et 30, à 20 h 30. taine que Sarkis, un des artistes sionnante de l’exposition, avec côté, qui a perdu sa voix et la interprétés au hautbois ou au Dans le cadre de la manifestation actuellement invités au Fresnoy, a celle de Moniek Toebosch, qui a cherche dans la fumée et les vi- Geneviève Breerette luth, chantés par des Exit. Tél. : 01-45-13-19-19. 140 F. René Jacobs et Herbert Wernicke font danser « La Calisto » avec les dieux GUIDE Théâtre royal de la Monnaie, créée en 1993, à avait conçu La Calisto pour des acteurs sachant REPRISES CINÉMA (mezzo-soprano) LA CALISTO, de Francesco Cavalli. Livret de Bruxelles, arrive enfin en France. Un enregis- chanter. Wernicke et Jacobs ont réuni une Graham Lilly (piano) Œuvres de Gounod, Bizet, Massenet, Giovanni Faustini. Avec Maria Bayo, Marcello trement (Harmonia Mundi) rend compte de sa troupe de chanteurs sachant jouer. Cette danse Le Corbeau Bruneau et Boieldieu. Lippi, Graham Pulshee, Sara Fulgoni, Sonia somptuosité sonore. avec les dieux est réglée avec une vivacité, une de Roger Corman. Américain, 1962, Théâtre Grévin, 10, boulevard Mont- noir et blanc (1 h 33). Theodoridou, Marcel Boone, Bernard Loonen, Le décor, superbe, est composé d’une poésie qui permettent de dire le salace, le martre, 9e. Mo Grands-Boulevards. Le L’Arlequin, 6e. Tél. : 01-45-44-28-80. Dominique Visse, William Matteuzzi, Brian immense carte céleste : une cosmogonie où se tendre, le burlesque, le sentimental, le 29, à 20 h 30. Tél. : 01-48-24-16-97. De Bannatyne-Scott, Robin Tyson, Concerto vo- mêlent animaux anthropomorphes et signes du comique, le mélancolique. Intérieurs de Woody Allen. Américain, 1978 90 F à 200 F. cale, René Jacobs (direction). Herbert Wernic- zodiaque. A cet ensemble bleu et doré René Jacobs enrobe ces jeux sensuels dans (1 h 31). Moines danseurs du Tibet Forum des images, porte Saint-Eus- ke (mise en scène, décors et costumes). Ro- s’oppose un plancher rouge, lieu de la terre. l’émotion et l’ironie. Il dynamise le parlar can- Action Christine, 6e. Tél. : 01-43-29-11- er . Mo Les Halles. Les 29 et 30, à bert Brasseur (éclairages). Opéra de Lyon, le Cette boîte ne cesse de s’animer : descendant tando des protagonistes et « chauffe » le pla- 30. tache, 1 20 h 30. Tél. : 01-44-76-63-33. 100 F. La Soif du mal 29 mars, à 20 heures. De 70 F à 380 F (de 11 ¤ à des cintres ou surgissant des trappes, hommes teau par la fusion qu’il établit entre la scène et Antoine Hervé Big Band d’Orson Welles. Américain, 1957, noir 58 ¤). Tél. : 04-72-00-45-45. Opéra Berlioz/Le et dieux déboulent sur le plateau pour s’y livrer une fosse judicieusement surélevée. Le son Au Duc des Lombards, 42, rue des et blanc, copie neuve (1 h 50). Corum de Montpellier, le 25 avril, à 15 heures, à des jeux érotiques. Les mâles revêtent l’atti- semble surgir d’une improvisation continue et Lombards, 1er . Mo Châtelet. Le 29, à Grand Action, 5e. Tél. : 01-43-29-44-40. 22 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F. le 27, à 20 heures. De 110 F à 280 F (de 17 ¤ à rail de la commedia dell’arte. Les femmes se les œuvres d’autres compositeurs, où Jacobs a Mac-Mahon, 17e. Tél. : 01-43-80-24-81. 43 ¤). Tél. : 04-67-60-19-99. parent des atours des dames vénitiennes. puisé des intermèdes et la belle conclusion, Kenny Werner Trio, s’intègrent à merveille dans la continuité musi- TROUVER SON FILM Adam Pieronczyk-Leszek Mozdzer Salle Jacques-Brel, 42, avenue LYON cale. PROJECTIONS VERS L’AVENIR Tous les films Paris et régions sur le Mi- Edouard-Vaillant, 93 Pantin. Mo Au- correspondance Cette Calisto est une réflexion sur le théâtre Si Maria Bayo, dans le rôle-titre, est la star de nitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36- bervilliers-Quatre-Chemins. Le 29, à Venise, 1651. L’Opéra naissant commence à et l’opéra. Le mélange des genres, la crudité la production, son éclat n’aveugle pas les 68-03-78 (2,23 F/min). 20 h 30. Tél. : 01-49-22-10-10. De 75 F à s’encanailler. Francesco Cavalli, successeur de des propos et des situations rappellent le autres astres de la distribution : le contre-ténor 95 F. ENTRÉES IMMÉDIATES Monteverdi, s’associe à Giovanni Faustini pour théâtre élisabéthain. Herbert Wernicke trace Graham Pushee, bouleversant Endymion ; Les Bushmen Maison des cultures du monde, 101, concocter un ouvrage d’après Les Métamor- aussi, à petites touches, des projections vers Marcello Lippi, qui tonne comme Jupiter et Le Kiosque Théâtre : les places du jour boulevard Raspail, 6e. Mo Saint-Placide. phoses d’Ovide : la légende de la nymphe l’avenir : Mozart et son couple Don Juan-Lepo- roucoule comme Diane ; Dominique Visse, vendues à moitié prix (+ 16 F de Le 29 mars, à 20 h 30. Tél. : 01-45-44- Calisto, qui fut séduite par un Jupiter travesti rello en gestation dans le duo Jupiter-Mercure, vibrionnant satire, et tous les autres, idéale- commission par place). Place de la Ma- 72-30. 100 F. Dans le cadre du Festival en Diane, puis transformée en ourse par Junon, Offenbach et son Olympe dévergondé. Nul ment insérés dans cet aréopage divin. deleine et Parvis de la gare Montpar- de l’imaginaire. Jusqu’au 4 avril. avant de briller éternellement comme une besoin pourtant de ces références pour goûter nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Jonathan Lambert : « Oh my God ! » au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le Théâtre de l’école Marceau, 17, rue Re- constellation au firmament. La production du cette virevoltante comédie musicale. Cavalli Pierre Moulinier dimanche. né-Boulanger, Paris 10e. Mo Strasbourg- Pelléas et Mélisande Saint-Denis. Le 29, à 20 h 30, le 30, à de Debussy. Philip Sheffield (Pelléas), 21 heures. Tél. : 01-45-81-41-94. 100 F et Sophie Daneman (Mélisande), François 80 F. Dans la forge de Dominique A, briseur de mélodies Le Roux, François Harismendy (Go- laud), Christian Tréguier (Arkel), Sylvie DERNIERS JOURS Althaparro (Geneviève), Chœur de connaître la configuration scénique n’est plus un exercice cérébral, cybernétique de Bristol, influence l’Opéra-Comique, Orchestre de Paris, 3 avril : DOMINIQUE A. L’Aire libre, de ces nouveaux choix artistiques. mais l’expression presque volup- avouée du Nantais. La défiance du Georges Prêtre (direction), Pierre Mé- Le Misanthrope Rennes, le 25 mars. En tournée C’est à L’Aire libre, dans la banlieue tueuse de la tension. Habitué à Britannique face aux mélodies l’a decin (mise en scène). de Molière, mise en scène de Jacques le 30 à Nogent-sur-Marne, le rennaise, que Dominique A a enta- plus de batifolage, le public est un mené à une impasse. Espérons que Opéra-Comique, Salle Favart, 5, rue Fa- Lassalle. 3 avril à Fontenay-le-Comte, le 9 mé une tournée qui le conduira peu sonné. Une basse profonde et le chanteur français ne renonce pas vart, 2e. Mo Richelieu-Drouot. Les 29 et L’Avenir oublié à Sète, le 10 à Toulouse, le 11 à jusqu’aux festivals de l’été. Quatre crépusculaire, deux guitares qui tout à fait à la séduction de l’har- 31, à 19 h 30. Tél. : 01-42-44-45-46. De de Slimane Benaïssa et André Choura- 50 F à 610 F. qui, mise en scène de Slimane Benaïs- Bordeaux, le 14 à Paris (La Ci- soirées à guichets fermés. Jeudi donnent une vision cubiste du clas- monie. On l’imagine bien dans les Ensemble 2e2m sa. gale), le 15 au Printemps de 25 mars, le chanteur n’en est qu’à sicisme rock. On pense aux six pas d’un Bashung, reproduisant Criton : Thymes, Territoires impercep- Maison de la culture, 1, boulevard Lé- Bourges. son deuxième concert, mais son cordes acérées de Marc Ribot, l’embardée courageuse du compo- tibles, La Ritournelle et le galop, créa- nine, 93 Bobigny. Tél. : 01-41-60-72-72. groupe impressionne déjà par sa complice habituel de Tom Waits, siteur de Gaby oh Gaby quand ce- tion. Paris : Préludes pour quatre pia- De 60 F à 140 F. Les concerts de Dominique A ont cohésion, son aptitude à la netteté ou de Blixa Bargeld, le guitariste lui-ci préféra caresser à rebrousse- nos imaginaires. Xenakis : Mikka. Enfer et Illuminations toujours atténué l’apparence frêle comme à la puissance. d’Einstürzende Neubauten et des poil (l’album ) plutôt Partch : Lyrics by Li Po. d’après Arthur Rimbaud, mise en scène Auditorium Saint-Germain, 4, rue Féli- de Michel de Maulne. de ses disques. Sa haute taille, ses Bad Seeds de Nick Cave. Avec au- que de sombrer dans la routine. bien, 6e. Mo Odéon. Le 29, à 20 heures. Théâtre Molière-Maison de la Poésie, épaules carrées, son regard déter- SUR LES TRACES DE BASHUNG ? tant d’énergie que de précision, Sa- Plutôt qu’être une fin en soi, Re- Tél. : 01-47-06-17-76. Entrée libre. 161, rue rue Saint-Martin, 3e. Tél. : 01- miné ont donné une autorité à des Dans un décor de velours rouge cha Toorop fait de sa batterie un mué pourrait ouvrir de nouvelles Marie-Ange Todorovitch 44-54-53-00. 60 F et 80 F. textes et une voix qui évoquaient la et de draps blancs tendus en co- élément central de ces sculptures perspectives. fragilité. Remué, le nouvel album lonne, tout commence par le sonores. Dominique A a une voix On aime la relecture que Domi- du chanteur nantais, a choisi d’éva- souffle glacé d’une machine. Le plus grave, moins maniérée. nique A donne d’anciens morceaux cuer une joliesse qui le rapprochait cœur des nouvelles chansons de Judicieusement, l’éclairagiste comme Ménage à trois, devenu une trop, à son goût, de la « variété Dominique A bat souvent dans une plonge la scène dans une semi-obs- valse anguleuse, ou La Mort des française ». En faisant le pari de se carcasse de vieil acier. Encore une curité bleutée ou rougeoyante. gens, passé au fluide glacial. Si on passer du charme des mélodies, le fois sa meilleure alliée, la scène, va Cette lueur de forge rappelle celle reste à la porte de certains titres, créateur du Courage des oiseaux amplifier l’impact physique de ses qui allumait les performances d’autres s’aèrent à temps d’émo- prend le risque de rebuter. Restait à morceaux. Soudain, leur dureté étouffantes de Tricky, bluesman tions plus palpables. Par la grâce parfois de claviers et de samplers entêtants – Douanes et ses faux airs de Taxi Girl, Avant l’enfer pour son côté Satie, Rien qu’à voir pour sa mélancolie échappée d’un film de Truffaut –, par celle de textes qui savent étreindre – Comment cer- tains vivent, Je suis une ville, Pères – ou monter en puissance – Encore.

Stéphane Davet LeMonde Job: WMQ3003--0034-0 WAS LMQ3003-34 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0376 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 EN VUE

a Les Seychelles, archipel de l’océan Indien, appellent à «un Le projet de réforme de la Constitution « hué » en Australie arrêt immédiat » des frappes de l’OTAN. La majorité des journaux critiquent le préambule à la loi fondamentale proposé par le premier ministre John Howard a L’épouse de l’ancien dictateur a et censé, entre autres, faire référence pour la première fois aux Aborigènes dit à Margaret Thatcher venue prendre le thé, le 26 mars, avec les SYDNEY cielle aux Aborigènes, qui vivent en tuelle, mais qui contrarie les athées Aborigènes et les Insulaires du détroit Pinochet dans leur résidence de notre correspondante Australie depuis des millénaires, tout en surprenant les croyants, les- de Strait, qui doivent être honorés louée à grands frais par les En 2001, l’Australie va célébrer le mais qui, pour le moment, quels auraient préféré des mots pour leurs anciennes cultures. » hé- partisans du général : « C’est une centenaire de la Fédération austra- n’existent pas dans la Constitution. comme foi ou confiance à espoir. las, selon The Australian, « les Abori- petite maison, mais elle déborde lienne. 2001 a donc été fixé, depuis Le premier ministre libéral, John Dans la même première phrase, le gènes ont été insultés par le préam- d’amour et de reconnaissance pour plusieurs années, comme le mo- Howard, qui est un fervent oppo- premier ministre parle de la « souve- bule. » Ils tenaient en effet à ce que vous. » ment idéal pour procéder à une sant à la République, a rendu public raineté des Australiens ». « N’importe le terme de « gardiens de la terre » mise à jour des institutions poli- son projet de préambule à la Consti- quel étudiant en première année de prévale. a Ce même jour, Barry Hughes, tiques du pays. L’Australie pourrait, tution, en début de semaine. Mer- droit ou de politique sait que la souve- La Convention sur la Constitu- président du « comité de à cette occasion, devenir une Répu- credi, l’immense majorité des jour- raineté ne s’applique pas à un citoyen tion, qui avait été organisée en fé- protestation des voisins d’Augusto blique, si les résultats du référen- naux australiens réagissaient, la mais à un Etat (...). Même en tant que vrier, avait d’ailleurs fait une re- Pinochet », accablé par la vue de dum prévu en novembre y sont fa- plupart de manière critique, à sa guerre des mots ». Au gré de neuf métaphore, cela n’a aucun sens », re- commandation dans ce sens. Le toilettes mobiles pour les agents vorables. Mais ce référendum proposition. « Le préambule hué », phrases, à la syntaxe et à la logique marque un commentateur dans le préambule affirme ensuite « la liber- en faction, jugeait « la situation devrait également proposer d’autres titre The Age, le journal de Mel- parfois douteuses, le projet de Sydney Morning Herald du 25 mars. té d’être fier de son pays », une intolérable » au domaine de changements, dont un nouveau bourne, alors que le Sydney Morning préambule commence par « Avec Le quatrième paragraphe reconnaît phrase qui, selon Paul Kelly, invite à Wentworth, le « Beverly Hills » préambule à la Constitution qui in- Herald estime, à la « une », que «Le espoir en Dieu... », une référence que « Depuis des temps immémo- la moquerie. « On ne va pas en man- londonien. troduirait, enfin, une référence offi- premier ministre déclenche une inexistante dans la Constitution ac- riaux, notre terre a été habitée par les quer », ajoute l’éditorialiste de l’Aus- tralian, dont l’article est titré « Lisez a Le produit Reality Tour, de plus avant, c’est de pire en pire ». l’association Global Exchange, DANS LA PRESSE tionale » : mais celle-ci a un organe, le recul, sur le fait que cette inter- THE WASHINGTON POST « Cela ne correspond pas aux valeurs offre des visites dans les quartiers les Nations unies. Or, nous agis- vention, si l’on s’y était décidé plus a Il est maintenant tout à fait essentielles et universelles, requises délabrés de San Francisco – leurs LE FIGARO sons sans mandat de l’ONU. La tôt, aurait épargné bien des morts évident que M. Milosevic s’est pour une Constitution, cela déambule pauvres, leurs chômeurs, leurs Alain Peyrefitte contradiction morale souligne la et des désolations à Sarajevo. Dans lancé dans quelque chose qui d’un sujet à l’autre... », regrette The ateliers clandestins, leurs a Certes, Milosevic a beaucoup co- contradiction du droit. Cette guerre le cas du Kosovo, cependant, j’y se- ressemble à un génocide. Australian. décharges de déchets toxiques – gné, depuis dix ans, sur des popula- du fort au faible a quelque chose rais, si c’était possible, presque plus L’OTAN et le président Clinton Outre la trop faible référence au sans ménager sa clientèle : départ tions innocentes, au nom du hi- qui donne un haut-le-cœur. Les favorable encore. Car les Occiden- ne doivent pas le laisser conti- rôle des Aborigènes dans le passé, à 7 heures, retour à 23 heures. deux « nettoyage ethnique » ; et si la contradictions politiques suivent. taux, cette fois – et peut-être, juste- nuer. Certains diront que l’OTAN c’est la référence au concept tout Communauté européenne avait Milosevic poussera les Kosovars à ment, parce qu’ils ont tiré les le- est responsable, à un certain de- australien de « mateship » qui a sus- a Grâce à la décision d’un juge aussitôt réagi nous n’en serions pas l’exil vers l’Albanie ou la Macé- çons du désastre bosniaque – ont gré, de ce nettoyage ethnique et cité le plus de polémiques. Cette in- d’Uberlandia, au Minas Gerais, là. Il n’empêche. Nous avons du doine. Plus les bombes américaines un projet politique clair. Ce projet que le massacre de civils koso- traduisible notion de camaraderie et approuvée par le gouvernement, mal à nous faire à cette situation. violenteront la Serbie, plus les obus vaut ce qu’il vaut. Mais enfin il est vars était une représaille prévi- de solidarité masculine (qui s’étend les enfants brésiliens obtiendront Jusqu’ici, nous essayions de trou- et les balles violenteront le Kosovo. là. L’on ne devrait plus pouvoir dire sible. Cela est faux. M. Milosevic doucement aux femmes), est issue dès l’âge de 14 ans des cartes de ver, entre l’intransigeance des indé- qu’il y a, d’un côté, l’option mili- avait d’autres options que de de mate (le pote), un mot que les travail qu’ils ne pouvaient se pendantistes kosovars et celle de LE POINT taire et, de l’autre, l’option poli- chercher à vider le Kosovo de hommes australiens utilisent procurer avant 16 ans. Belgrade, une voie respectueuse à Bernard-Henri Lévy tique : l’option militaire est en l’oc- son peuple. Mais maintenant constamment en s’adressant les uns la fois du droit des peuples et du a Que l’on ne vienne pas nous res- currence une option politique ; la qu’il s’est engagé sur cette voie aux autres. « Nous chérissons autant a Le succès de Marcelo Rossi, droit des Etats. Nous avions bonne servir le vieux refrain – usé depuis guerre à la Serbie, qu’on le veuille criminelle, l’OTAN doit riposter la justice et l’indépendance que le jeune prêtre de Sao Paulo, conscience. Washington nous a fait la Bosnie – sur les « solutions poli- ou non, est la continuation de la et modifier ses plans. Il faut faire “mateship” », déclare ainsi le inventeur de la « messe aérobique basculer dans une autre logique, tiques » qui seraient toujours, et politique des dernières semaines. quelque chose pour sauver les ci- préambule. Le premier ministre se radiodiffusée », auteur d’un CD celle de la violence. Cette logique par principe, préférables aux « so- La guerre n’est jamais jolie. Mais il vils du Kosovo. Ne détruire le justifie en expliquant qu’aucune vendu à 450 000 exemplaires, est faite de contradictions juri- lutions militaires ». J’étais, dès le y a des guerres justes. Il y a des potentiel militaire serbe autre Constitution au monde ne suscite chez de nombreux curés diques, morales et politiques. Les premier jour, favorable, en Bosnie, guerres nécessaires. Il y a des paix qu’après la mise en œuvre du parle de « mateship »... brésiliens des vocations de Etats bombardants prétendent re- à une solution militaire. Et chacun, qui, plus exactement, sont bien nettoyage ethnique serait une pop-star. présenter la « communauté interna- soit dit en passant, s’accorde, avec pires que la guerre. bien piètre victoire. Florence de Changy a Au concert de rock organisé, dimanche 28 mars à Belgrade, SUR LA TOILE pour protester contre les raids de l’OTAN, Marija, enseignante, PIRATE s’était munie du sifflet qu’elle www.b92.net a Kevin Mitnick, le célèbre pirate in- utilise d’habitude dans les formatique incarcéré depuis 1995 à manifestations contre Slobodan Malgré l’interdiction d’émettre, la radio indépendante de Belgrade B 92 est diffusée sur Internet l’issue d’une enquête mouvementée Milosevic. du FBI qui dura trois ans, a décidé de QUATRE JOURS après la confisca- beaucoup de musique, en priorité du plaider coupable de fraude informa- a En raison de la participation de tion de ses équipements de transmis- rock et de la pop music, quelques in- tique et téléphonique, en l’échange l’Allemagne à l’opération « Force sion par la police (Le Monde du terviews et un bulletin d’information d’un arrangement avec le procureur. déterminée », le conseil régional 26 mars), la radio indépendante de toutes les heures. Il recevra une seconde condamna- de Volgograd, ancienne Stalingrad, Belgrade B 92 continuait à diffuser Par ailleurs, elle se sert du site Web tion, de trois ans et dix mois de pri- a reporté les cérémonies prévues ses programmes sur Internet, grâce à pour publier des dépêches et des son, et sera libérable pour bonne le 15 mai en hommage aux soldats la complicité d’un prestataire d’accès communiqués, et mettre en ligne des conduite à partir du milieu de 2000. de la Wehrmacht. basé à Amsterdam, XS4ALL (pronon- petits reportages vidéo, par exemple Par ailleurs, un film inspiré de la vie de cer au choix « access for all », accès une promenade dans le centre-ville Kevin Mitnick, intitulé Takedown et a Rudolf Scharping, ministre de pour tous, ou « excess for all », excès montrant l’ambiance dans les rues de produit par Miramax, doit sortir dans la défense, aimerait donner le nom pour tous). Belgrade, ou les lueurs des explosions le courant de l’année. – ( A P, A F P. ) de Winston Churchill à une Les liens d’amitié entre B 92 et la lors des bombardements nocturnes. caserne de la Bundeswehr, l’armée communauté des internautes mili- De son côté, XS4ALL, aidé par un MÉDICAMENTS ILLICITES allemande. tants hollandais sont déjà anciens. En collectif d’associations d’Amsterdam, a Quatre personnes ont été mises en décembre 1996, lorsque B 92 fut in- a créé un site de soutien baptisé Help examen à Montpellier pour « exercice a Hillary Clinton, en visite au terdite pour la première fois, une liai- B 92 (helpb92.xs4all.nl). M. Wessling illégal de la pharmacie » dans le cadre Maroc avec sa fille Chelsea, son avait été improvisée entre Bel- a déjà lancé une collecte de fonds en d’une information judiciaire ouverte « fascinée » par le Sahara selon grade et Amsterdam. Quand ligne et met en place une structure sur la vente, notamment via Internet, son entourage, a prié pour le l’interdiction fut levée, B 92 et permanente : « Il est possible que les de médicaments amaigrissants non succès des frappes de l’OTAN. XS4ALL décidèrent de poursuivre conditions de travail des journalistes de autorisés en France, en provenance l’expérience et de louer à l’année une B 92 continuent à se détériorer. Nous d’Espagne. –(AFP.) a L’Allemande Regina Halmich a ligne spécialisée entre la Serbie et les sommes en contact constant avec eux, conservé, samedi 27 mars, son titre Pays-Bas. Seattle (Etats-Unis), qui met aussitôt Maurice Wessling, responsable de par courrier électronique et sur les ca- ESPAGNE de championne du monde des Jusqu’au déclenchement de la crise son réseau de serveurs à disposition. l’opération chez XS4ALL, s’étonne naux de dialogue en direct. S’il leur ar- a Le fournisseur d’accès Internet es- poids mouche en envoyant à actuelle, la diffusion de B 92 sur le Désormais, plusieurs dizaines de mil- que les autorités serbes n’aient pas rive quelque chose, nous le saurons pagnol CTV-Jet a été racheté en tota- l’hôpital l’Argentine Lourdes Net restait symbolique, car XS4ALL liers d’internautes peuvent écouter la coupé la connexion Internet de B 92 : aussitôt et nous trouverons d’autres so- lité par la compagnie de téléphonie Gonzales, d’un crochet du droit ne peut connecter que quatre cents radio simultanément. En outre, le si- « Pourvu que ça dure, ne leur donnons lutions pour les aider à faire passer Uni2, elle-même contrôlée par France entre les seins. auditeurs à la fois. Mais, dès le gnal est récupéré à Amsterdam par la pas de mauvaises idées ». A Belgrade, leurs informations. » Télécom. CTV-Jet détient 11 % du 26 mars, un accord est passé avec BBC, qui le rediffuse par satellite sur l’équipe a donc décidé de continuer à marché de l’Internet en Espagne. Christian Colombani Real Broadcast Network, basé à la Serbie. produire ses émissions. B 92 diffuse Yves Eudes – (AFP.)

D’une « connerie » à l’autre par Alain Rollat LA GUERRE, c’est toujours la de Belgrade. La sérénité paisible culte de la patrie. Campé en Petit faute de l’autre. Surtout chez affichée par le ministre de la dé- Père du peuple, Slobodan Milose- ceux qui la font au nom du paci- fense, Alain Richard, sort de ce vic trônait en majesté sous les fisme. Les porte-parole de l’OTAN même tonneau débordant de bombes. Filmé avec une solennité incarnent la bonne conscience de bons sentiments. Les polémolo- dépouillée, un dépôt de gerbes l’humanisme universaliste. Il se gistes appellent cette forme sur la tombe du Soldat inconnu dégage du rituel télévisé auquel d’exaltation de l’innocence le transmettait à l’ennemi un mes- ils se livrent chaque jour à complexe d’Abel. sage clair : la Serbie est prête au Bruxelles, en direct, par paire – un Le problème de la guerre, c’est sacrifice suprême. On retrouvait civil, un militaire – une sincérité que la bonne conscience règne là une autre forme bien connue au-dessus de tout soupçon. Leur dans chaque camp. « Toutes les de comportement religieux : le justification de la guerre exprime guerres sont justes de quelque cô- complexe d’Abraham. la bonne foi tranquille de ceux qui té », écrivait déjà, au XVIe siècle, La part de la « connerie », dans sont habités par la certitude le théologien Luis Molina, un la guerre, se situe entre ces deux d’avoir de leur côté le droit et la compatriote du secrétaire général extrêmes qui se rejoignent au ci- justice. Affables, transparents, ils de l’OTAN. Chaque peuple est metière. Robert Hue, sur ce point, font la guerre la main sur le cœur. toujours convaincu de défendre avait raison, sur Canal Plus, de La charge émotionnelle des une bonne cause. S’il ne l’est pas, préférer Prévert à Molina. Mais images de femmes et d’enfants la propagande de ses gouvernants un autre complexe biblique chassés du Kosovo ajoute une di- l’en persuade d’autant plus facile- guette le pacifisme humanitaire mension charnelle au relevé topo- ment qu’il se sent agressé par quand il persiste à miser sur la graphique des opérations d’épu- l’autre. Il n’y aura jamais de raison là où prévaut la déraison. ration ethnique qu’ils projettent « catastrophe humanitaire » sur C’est celui que symbolisent les fils sur grand écran pour prouver le les écrans de la télévision serbe de Noé marchant à reculons pour bien-fondé d’une réponse armée aux ordres de l’Etat. On y voyait, couvrir la nudité de leur père : le à cette « catastrophe humani- en revanche, ce même dimanche, complexe de Sem et Japhet, le re- taire » planifiée par la dictature deux images pieuses destinées au fus de voir la réalité en face. LeMonde Job: WMQ3003--0035-0 WAS LMQ3003-35 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 08:39 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0377 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / 35 LUNDI 29 MARS GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.35 L’Epopée des fusées. 0.20 David Bowie. [12/13]. Destination Mars. Planète Sydney 1987. Canal Jimmy TÉLÉVISION ARTE 22.00 L’Histoire de l’Italie au XXe siècle. 0.55 Jazz 6. Tout, tout, tout 21.25 Marianne, l’école [26/42]. La politique sociale. Planète sur le boogie-woogie !. M6 19.00 Nature. et l’Islam. Forum Planète 22.25 Qu’est-ce qu’on mijote TF 1 Les Parcs nationaux. en Israël ! Odyssée THÉÂTRE 19.45 Météo, Arte info. 17.35 Beverly Hills. &. MAGAZINES 22.30 Les Coulisses du Royal Opera 20.15 La Vie en feuilleton. [1/4]. 20.55 L’Ecole des femmes. De Molière. 18.25 Exclusif. 20.45 L’Année du chat a 18.30 Nulle part ailleurs. de Londres. [2/6]. Planète Mise en scène. Robert Manuel. TMC 19.05 Le Bigdil. Film. Dominik Graf. &. Invités : Monica Bellucci ; 22.30 Médecine 2000. Forum Planète 20.00 Journal, Météo. 22.40 Raphaël ou le débauché aa Santiago Seguna ; Dominique A. ; TÉLÉFILMS 20.50 La Vocation d’Adrienne, Film. Michel Deville. &. Elton John ; Marianne Basler et Jacques Lassalle. Canal + SPORTS EN DIRECT neuf mois après. 0.20 Court-circuit. Alias. 20.50 La Vocation d’Adrienne, Téléfilm. Joël Santoni. &. Court métrage. Marina de Van. &. 19.15 et 0.15 Le Rendez-vous Cinq minutes. Britta Krause (v.o.). &. 20.00 Rugby à XIII. neuf mois après. Joël Santoni. TF 1 22.35 Célébrités. de Ruth Elkrief. LCI Freestyle. David Lowe (v.o.). &. Championnat de France. 22.25 Mariage blanc. 0.10 Chapeau melon et bottes de cuir. 20.00 20 h Paris Première. St-Gaudens - XIII Catalan. Eurosport Les anges de la mort. &. 0.55 La Chanteuse de pansori aa Dominique Farrugia. Paris Première Peter Kassovitz. Festival Film. Im Kwon-Taek (v.o.). &. 3.00 Basket-ball. 1.05 TF 1 nuit, Météo. 20.55 Ça se discute jour après jour. Championnat NCAA 98/99.

KIPA INTERPRESS KIPA 1.15 Histoires naturelles. Les troubles du sommeil. France 2 Finale. AB Sport COURTS MÉTRAGES M6 21.05 Le Point. La capitale de la peine 16.50 Les Bonnes Femmes aaa de mort. Le plus beau cadeau : 22.30 Courts au 13. Festival du film Claude Chabrol. Avec Bernadette FRANCE 2 MUSIQUE Lafont, Stéphane Audran (France, 19.20 Mariés, deux enfants. &. un don d’organe. TV 5 policier de Cognac. 13ème Rue 19.54 Le Six Minutes, Météo. 1960, N., 95 min) &. Arte 18.45 Et un, et deux, et trois. 22.35 Célébrités. 21.00 Le Couronnement de Poppée. 0.20 Court-circuit. 20.10 Notre belle famille. &. Invités : Gérard Jugnot, Alias. Marina de Van ; Cinq minutes. 20.30 Je n’ai pas tué Lincoln aa 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. Opéra de Monteverdi. John Ford (Etats-Unis, 1936, N., 20.40 Décrochage info, Dominique Farrugia, Lio. TF 1 Par l’Orchestre du Concerto Köln, Britta Krause ; Freestyle. D. Lowe. Arte 19.20 Qui est qui ? v.o., 95 min) &. Ciné Classics Les Produits stars. 23.10 D’un monde à l’autre. dir. René Jacobs. Muzzik 20.00 Journal, Météo. Plus fort que le silence. France 2 22.05 Et exspecto resurrectionem SÉRIES 21.05 Waterworld aa 20.50 La Mutante a Kevin Reynolds (Etats-Unis, 1995, 20.55 Ça se discute jour après jour. Film. Roger Donaldson. ?. mortuorum, de Messiaen. 145 min) %. TSR Les troubles du sommeil. DOCUMENTAIRES Triennale de musique de Cologne. 20.15 Ellen. A Penny Saved. RTL 9 22.50 Un homme amoureux aa 22.05 La Couronne noire aa 23.10 D’un monde à l’autre. Film. Diane Kurys. &. Par l’Orchestre symphonique de 20.40 Docteur Quinn, femme médecin. Plus fort que le silence. 18.00 De l’autre côté du périphérique. Birmingham, dir. Simon Rattle. Mezzo Luis Saslavsky (Espagne, 1952, N., 0.55 Jazz 6. Tout, tout, tout [1/2]. Pilote de la série. Série Club v.o., 100 min) &. Ciné Classics 0.45 Journal, Météo. [2/2]. Le meilleur de l’âme. Planète 22.45 5e Symphonie, de Beethoven. sur le boogie-woogie ! 1.05 Le Cercle. 18.30 Paris-musette. Mezzo Par l’Orchestre philharmonique 21.25 New York Police Blues. Dans 22.10 Huit et demi aaa Entendre sa mort. 19.25 Qui a peur des tziganes de Berlin, dir. Herbert l’attente d’un cœur. Canal Jimmy Federico Fellini (Italie, 1963, von Karajan. Mezzo 22.10 La Rédac. N., v.o., 136 min) %. Canal + RADIO roumains ? Histoire 23.35 La Symphonie du Nouveau Une bonne leçon. Disney Channel 22.15 et 2.15 La Traversée FRANCE 3 20.15 La Vie en feuilleton. 23.05 Buffy contre les vampires. Bonjour bébé ! [1/4]. Arte Monde, de Dvorak. Par l’Orchestre de Paris aaa philharmonique de Berlin, Un charme déroutant. Série Club Claude Autant-Lara (France, 1956, 18.20 Questions pour un champion. FRANCE-CULTURE 20.30 Sous le voile, dir. Herbert von Karajan. Réalisation 0.10 Chapeau melon et bottes de cuir. N., 105 min) &. TV 5 18.50 Un livre, un jour. l’Islam. Forum Planète de Henri-Georges Clouzot. Mezzo Les anges de la mort. TF 1 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 21.00 Le Grand Débat. 22.15 Beau-père aa Enregistré au Salon du Livre. Bertrand Blier (France, 1981, 20.05 Cosby. &. Avec la collaboration de Le Monde. 125 min) ?. Ciné Cinéma 2 20.35 Tout le sport. La littérature québécoise 22.35 Smoking aa 20.55 L’Ours en peluche. dans tous ses états. Alain Resnais (France, 1993, Film. Jacques Deray. &. 22.10 Fiction. Nouvelles du Québec [2/5]. 140 min) &. Cinéstar 1 22.25 Météo, L’Euro, Soir 3. 23.00 Nuits magnétiques. [1/2]. 22.40 Raphaël ou le débauché aa 23.00 On ne meurt que deux fois a Michel Deville (France, 1971, Film. Jacques Deray. %. FRANCE-MUSIQUE LA CINQUIÈME ARTE M6 100 min) &. Arte 0.40 Aléas. 22.45 Un papillon sur l’épaule aa 20.00 Concert. Par l’Ensemble Hilliard. 16.50 Les Bonnes Femmes aaa 20.15 Bonjour bébé ! 22.50 Un homme amoureux aa Jacques Deray (France, 1978, CANAL + Œuvres de De Anchieta, Moody, Quatre vendeuses s’ennuient dans Pour « Bonjour bébé ! », feuilleton Une jeune comédienne obtient le 100 min) &. TMC Hellawell, Tutor, Fayrfax, Tormis, 22.50 Un homme amoureux aa 18.30 Nulle part ailleurs. Robinson, Da Firenze, Guy. un magasin. A la sortie commence documentaire en quatre épisodes, rôle féminin d’un film sur l’écrivain Diane Kurys (France, 1987, 22.30 Lionel Hampton l’espoir. Le quatrième film de Cha- Thomas Kufus et Arpad Bondy ont Cesare Pavese tourné à Rome. Une 125 min) &. M6 20.30 Pas si vite. 20.40 Menteur, menteur. fête 75 ans de musique. brol, alors réalisateur fêté de la filmé la vie quotidienne de la plus idylle naît entre elle et son parte- 22.55 Hôtel des Amériques aa André Téchiné (France, 1981, Film. Tom Shadyac. &. nouvelle vague, provoqua une ma- grande maternité d’Allemagne. Les naire, un acteur américain marié. 95 min) &. Paris Première 22.04 Les Sales Blagues de l’Echo. RADIO CLASSIQUE nière de scandale et fut un échec. moments intenses qui précèdent Diane Kurys a beaucoup d’ambi- 23.00 The Hit aa La boule magique. &. 22.05 Surprises. 20.15 Les Soirées. Or Chabrol n’avait filmé que des les accouchements alternent avec tion : faire à la fois un film intellec- Stephen Frears (Grande-Bretagne, Œuvres de Boccherini. 1984, 100 min) ?. Cinéstar 2 22.10 Huit et demi aaa comportements. Cette étude de les séquences où les sages-femmes tuel et un film hollywoodien. Ce 20.40 Les Symphoniques. Par l’Orchestre 23.45 Le Jour du vin et des roses aa Film. Federico Fellini (v.o.). %. Symphonique de San Francisco, dir. mœurs est un chef-d’œuvre sur le discutent de leurs petits pro- n’est pas mal fait, malgré des cli- Blake Edwards (Etats-Unis, 1962, 0.30 Boxe hebdo. Michael Tilson-Thomas, Dawn bovarysme des midinettes des an- blèmes. Un sujet en or. Mais un do- chés, et les acteurs sont excellents. N., v.o., 115 min) &. Ciné Classics 1.40 Milice, film noir. Upshaw, soprano : Film. Alain Ferrari. %. Œuvres de Canteloube, Mahler. nées 50-60. Le premier film « flau- cu-soap gâché par un commentaire Un point faible : un scénario de 0.25 La Fille de Ryan aa David Lean (Grande-Bretagne, 1970, 3.50 Les Amateurs a 22.28 Les Soirées (suite). Œuvres bertien » de Claude Chabrol. sans subtilité. mélodrame. 190 min) &. Cinétoile Film. Alan Taylor (v.o.). &. de Schubert, Beethoven, Weber.

MARDI 30 MARS GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.00 Télécinéma. 13.15 Six destins aa TÉLÉVISION DÉBATS Avec Bertrand Tavernier ; MUSIQUE Julien Duvivier (Etats-Unis, 1942, LA CINQUIÈME/ARTE Philippe Torreton. RTBF 1 N., v.o., 120 min) &. Ciné Classics 21.25 Atatürk, père 23.30 Science 3. Sur la piste du crime [1/3] : 19.45 Doudou N’Diaye Rose 14.15 et 18.15 La Traversée TF 1 16.00 Les Grandes Aventures de la Turquie moderne. Les cadavres qui parlent. France 3 et le bagad Men Ha Tan. du XXe siècle. Invités : Georges Daniel ; de Paris aaa 0.25 Zone interdite. Angoulême, 1998. Muzzik Claude Autant-Lara (France, 1956, 16.50 Sunset Beach. &. 16.30 Les Dessous de la Terre. Alexandre Jevakhoff ; Ali Kazancigil ; CRS : derrière le bouclier. M6 Robert Mantran ; 21.00 Beethoven et Chopin. N., 105 min) &. TV 5 17.35 Beverly Hills. &. 17.00 Au nom de la loi. &. Jacques Thobie. Forum Planète 1.50 Saga-Cités. Par l’Orchestre royal 16.10 Le Cauchemar de Dracula aa 18.25 Exclusif. 17.30 100 % question. Des mots pour guérir. France 3 du Concertgebouw d’Amsterdam, Terence Fisher (Grande-Bretagne, 19.05 Le Bigdil. 17.55 Les Coulisses de la science. 23.20 «Sois beau et tais-toi». dir. Claus Peter Flor. Muzzik Invités : Laurence Dupas-Gelin ; 1958, 80 min) ?. Ciné Cinéma 1 20.00 Journal, Météo. 18.20 Météo. Alain Gossuin ; Christophe Lafarge ; DOCUMENTAIRES 21.45 Liszt. Via Crucis. 16.25 Le Crabe-tambour aa 20.50 Dans la peau d’une blonde. 18.30 Le Monde des animaux. Michel Olivia ; Avec Reinbert de Leeuw, piano. Pierre Schoendoerffer (France, 1977, Film. Blake Edwards. &. Marie-Hélène Pain. Forum Planète Par le Dutch Chamber Choir, 120 min) &. Ciné Cinéma 2 19.00 Archimède. 17.40 Global Family. L’Orque, 22.45 High Secret City, 19.45 Météo, Arte info. le loup des mers. Odyssée dir. Reinbert de Leeuw. Mezzo 16.50 Je n’ai pas tué Lincoln aa 21.55 Haendel. Par l’Orchestre de chambre John Ford (Etats-Unis, 1936, N., la ville du grand secret. 20.15 La Vie en feuilleton. [2/4]. MAGAZINES 17.55 Les Coulisses de la science. Trois mariages [13/13]. Les grottes sous-marines de Lodz, dir. Zdsislaw Szostak. Muzzik v.o., 95 min) &. Ciné Classics 20.45 La Vie en face. et pas d’enterrement. &. La Parole en politique. 10.40 Droit d’auteurs. du Yucatan. La Cinquième 22.45 Samson et Dalila. 17.40 Vivre un grand amour aa Un jeune homme se suicide. &. 21.30 Thema. Jérusalem. Spéciale poésie. La Cinquième 18.20 Histoire de dessous. Planète Opéra de Saint-Saëns. Par l’Orchestre Edward Dmytryk (Grande-Bretagne, 0.30 Minuit sport. philharmonique de Philadelphie et 1954, N., v.o., 110 min) &. Cinétoile 21.35 Jérusalem a 13.05 Argent public. 18.25 La Lucarne du siècle. 1.20 Nautisme. Spécial Défi Français. Film. Bille August. &. le Chœur de l’Opera de San Francisco, 18.05 No Smoking aa Le Front National subventionné Femmes en contrechamp, Danemark dir. Julius Rudel. Mezzo 1.30 TF 1 nuit, Météo. 0.20 L’Année du chat a par le contribuable. 1910-1912. Ciné Classics Alain Resnais (France, 1993, Film. Dominik Graf. &. Les secours en montagne. TV 5 0.45 Saint-Saëns. 145 min) &. Cinéstar 2 1.45 Reportages. 18.30 Le Monde des animaux. Les héritiers de Bolivar. Concerto pour violon en si mineur. Avec 20.30 La Couronne noire aa 13.50 On s’occupe de vous. Sous un ciel écarlate. La Cinquième Silvia Markovici, violon. Par l’Orchestre Luis Saslavsky (Espagne, 1952, M6 Invitée : Isabelle Carré. France 3 de la Radiotélévision suisse italienne, 19.30 Il était une foi N., v.o., 100 min) &. Ciné Classics FRANCE 2 15.10 1 an de +. dir. Piero Bellugi. Mezzo 16.15 Boulevard des clips. Invités : Paul-Loup Sulitzer ; en Ethiopie. Odyssée 20.30 Beau-père aa 16.45 Des chiffres et des lettres. 17.35 Agence Acapulco. &. Philippe Isard. Paris Première 19.55 Toutes les drogues du monde. Bertrand Blier (France, 1981, TÉLÉFILMS 18.25 Loïs et Clark. &. 14.30 La Cinquième rencontre... Solutions de rechange. Odyssée 125 min) ?. Ciné Cinéma 1 17.15 et 22.50 Un livre, des livres. 19.20 Mariés, deux enfants. &. Santé, science : La poliomyélite. Avec 20.00 Les Tribus indiennes. 20.30 Sang chaud pour meurtre 17.20 Cap des Pins. &. 18.30 Echec au roi. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Jean-Marie Okwobele. La Cinquième [14/20]. Les Potawatonis. Planète Paul Seed [3 et 4/4]. Histoire de sang-froid a 17.50 Hartley, cœurs à vif. &. 14.58 Questions au gouvernement. Phil Joanou (Etats-Unis, 1992, 18.45 Et un, et deux, et trois. 20.10 Notre belle famille. 20.15 La Vie en feuilleton. Bonjour bébé ! 18.30 Unis pour le pire. Visite à Disneyworld. &. A L’Assemblée nationale. France 3 [2/4]. Un bébé sur la route. Arte 125 min) %. Ciné Cinéma 2 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. Jeff Bleckner [2/2]. ?. Téva 20.40 Décrochage info, 16.15 Le Talk Show. François Cluzet ; 20.35 De l’autre côté du périphérique. 19.20 Qui est qui ? 19.00 Un chien écrasé. E = M6 découverte. Marie-Christine Barrault. LCI [2/2]. Le meilleur de l’âme. Planète Daniel Duval. Festival 20.00 Journal, Météo. 16.30 Les Dossiers de l’Histoire. 20.55 Made in America a 20.50 E = M6 spécial. 20.45 La Vie en face. 20.30 Bargensac, drôle de père. Les secrets de la beauté. Années 30, l’ordre La Parole en politique. Arte Charlotte Brandstrom. Festival Film. Richard Benjamin. &. et l’architecture. Histoire 22.55 Bouche à oreille. 22.40 Le Marchand de sable. 20.45 Les Descendants. [8/13]. Lafayette 20.35 Viens jouer dans la cour Téléfilm. Nico Hofmann. ?. 16.55 Zapping Zone. Disney Channel ou l’histoire d’une amitié. Histoire 23.00 La Vie à l’endroit. des grands. Caroline Huppert. TSR Dans la chaleur des nuits parisiennes. 0.25 Zone interdite. 17.00 Les Lumières du music-hall. 21.45 Les Chrétiens d’Orient. CRS : derrière le bouclier. Les Quatre Barbus. [3 et 4/4]. Histoire 21.20 Fleurs de sel. 0.45 L’Euro. La sécu va-t-elle Bobby Lapointe. Paris Première 21.45 Le Feu de la Terre. [3/6]. Le triangle Arnaud Sélignac [2/2]. RTBF 1 me rembourser en euros ? 18.00 Stars en stock. Rock Hudson. 0.50 Journal, Météo. de l’Alfar. Odyssée 22.10 La Cavale. Serge Meynard. Festival RADIO Spencer Tracy. Paris Première 22.15 Médina. Trésors de scopitones 1.10 Le Cercle. Le grain de la voix. 18.30 Nulle part ailleurs. arabes, kabyles et berbères. Canal + 22.15 Les Alsaciens Invités : Jean-Claude Van Damme ; 23.00 Les Celtes. [4/6]. ou les Deux Mathilde. FRANCE 3 FRANCE-CULTURE Berverley Knight ; Patrice Leconte ; La souplesse des lignes. Histoire Michel Favart [2/4]. TV 5 Ed McBain ; Ousmane Sow. Canal + 23.00 Gene Kelly. 22.40 Le Marchand de sable. 16.40 Les Minikeums. 19.45 Les Enjeux internationaux. 19.00 Archimède. An American in Pasadena. Muzzik 17.45 Le Kadox. La caméra de l’avenir. Nico Hofmann. ?. M6 20.02 Les Chemins de la musique. [2/5]. 23.10 L’Epopée des fusées. 18.19 L’Euro, mode d’emploi. 20.30 Agora. Spécial généalogie [2/5]. Un espoir pour les paraplégiques. [12/13]. Destination Mars. Planète Le Vatican en 3D. Goethe, l’alchimiste. SÉRIES 18.20 Questions pour un champion. 21.00 Poésie studio. Les poétiques. Portrait de Luciano Maiani. Arte 0.00 Conférences de presse. 20.30 True Romance aa 27 novembre 1967 [1/3]. Histoire 18.50 Un livre, un jour. 22.10 Mauvais genres. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous. Tony Scott. Avec Patricia Arquette, 0.05 Best of Judy Garland. Muzzik 20.55 La Vie à cinq. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 23.00 Nuits magnétiques. [2/2]. Daniel Cohn-Bendit. LCI Christian Slater (Etats-Unis, 1992, 0.05 A la recherche La soirée bissextile. Téva v.o., 120 min) !. Ciné Cinéma 3 20.05 Cosby. &. 0.05 Du jour au lendemain. 20.00 20 h Paris Première. 21.45 Ally McBeal. 20.35 Tout le sport. Estelle Hallyday. Paris Première de Little Buddha. Odyssée 21.00 Rafles sur la ville aa Happy Trails (v.o.). Téva Pierre Chenal (France, 1957, 20.55 Pour le rire et le meilleur. FRANCE-MUSIQUE 20.50 E=M6 spécial. N., 80 min) &. Cinétoile 23.00 Météo, Soir 3. Les secrets de la beauté. M6 SPORTS EN DIRECT 22.45 High Secret City. Trois mariages et pas d’enterrement. 22.20 Muriel aaa 23.30 Science 3. Sur la piste du crime [1/3] : 19.00 Jazz, suivez le thème. 21.00 Le Gai Savoir. Willow Weep for Me. 20.00 Hockey sur glace. Un jeune homme se suicide. TF 1 Alain Resnais (France - Italie, 1963, Les cadavres qui parlent. Parlez-vous encore français ? 120 min) &. Cinétoile Championnat de France. Ligue Elite. 22.55 Star Trek, la nouvelle génération. 0.30 Magazine olympique. 19.40 Prélude. Invités : Michel Tournier ; 20.00 Les Derniers Romantiques. Henriette Walter ; André Brincourt ; Demi-finale. AB Sport Interface (v.o.). Canal Jimmy 0.55 Profil grande école. Par l’Orchestre philharmonique de Maurice Druon ; Rachid Djaïdani ; 20.45 Patinage artistique. Rêves d’énarques. 23.45 Star Trek, Deep Space Nine. Radio France, dir. Yuri Ahronovitch : Yves Coppens. Paris Première Gala. A Sarajevo. Eurosport Intrusion (v.o.). Canal Jimmy 1.50 Saga-Cités. Des mots pour guérir. Œuvres de Chédrine, Tchaïkovski. 22.00 Boxe. Poids lourds-légers. 21.30 Thema. Jérusalem. Arte 22.30 Musique pluriel. Œuvres de Leclère. Alexander Jacob (All) - 0.35 Cop Rock. No Noose CANAL + 22.25 100 % 2000. Invité : Smaïn. TSR Thuran Altunkaya (All). Eurosport Is Good Noose (v.o.). Canal Jimmy 23.07 Le Dialogue des muses. 23.00 La Vie à l’endroit. Dans la chaleur 2.05 Basket NBA. New York Knicks - 1.25 Friends. The One with Chandler’s 16.50 Le Défi a des nuits parisiennes. France 2 Indiana Pacers. Canal + Work Laugh (v.o.). Canal Jimmy Film. Bob Swain. &. RADIO CLASSIQUE ̈ En clair jusqu’à 20.40 18.30 Le Magazine. 18.30 Nulle part ailleurs. 20.15 Les Soirées. Concerto pour flûte 20.30 Le Journal du cinéma. (transcription d’un concerto pour 20.39 Soiréé Médina. hautbois) Wq 164, de C.P.E. Bach, 20.40 Le Gone du chaâba a par l’Orchestre de chambre du Film. Christophe Ruggia. &. Concertgebouw, dir. Roland Kieft. 22.15 Œil du cyclone. 20.40 Poulenc, les compositeurs de son ARTE CANAL + PARIS PREMIÈRE Trésors de scopitones arabes, temps. Concert (no 3). Œuvres de kabyles et berbères. &. Ravel, Stravinsky, De Falla, Bartok, 20.45 La Vie en face 22.15 L’Œil du cyclone 22.30 La Folie du roi George aa 23.10 Sous les pieds des femmes a Roussel, Sauguet, Messiaen, Boulez. Film. Rachida Krim. %. En politique, les mots sont essen- Ancêtres des clips, les Scopitone En 1788, George III de Hanovre, roi 22.40 Les Soirées... (suite). 22.30 La Folie du roi George aa 0.25 Gorgo a Œuvres de Mozart, R. Schumann, tiels pour véhiculer des idées et peuplaient les cafés arabes, du dé- d’Angleterre et d’Irlande depuis Nicholas Hytner. Nigel Hawthorne, Film. Eugène Lourié (v.o.). %. Mendelssohn. convaincre. Ils le sont aussi pour but des années 50 à 1978, avant 1760, se met à se comporter d’une Helen Mirren (GB - EU, 1995, v.o., conquérir le pouvoir. La maîtrise d’être détrônés par la vidéo, puis façon très extravagante. Son fils aî- 115 min) &. Paris Première 23.30 La Source du feu aa SIGNIFICATION DES SYMBOLES de la parole et l’image que l’on par la télévision par satellite. Cette né le fait passer pour fou afin de Irving Pichel et Lansing C. Holden donne de soi sont souvent plus im- culture, alimentée par les pre- devenir régent. Nicholas Hytner, (Etats-Unis, 1935, N., v.o., Les codes du CSA Les cotes des films portantes que le contenu du dis- mières vagues de l’immigration grand metteur en scène de théâtre, 100 min) &. Ciné Classics & Tous publics a On peut voir 0.20 La Marquise d’O aa cours. La réalisatrice Esti a suivi un maghrébine en France, chante la a traité cette crise dans une pièce % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Eric Rohmer (France - Allemagne, ? aaa 1976, 105 min) &. Cinétoile Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique conseiller général pendant son souffrance de l’exil, la solitude, qui est devenue son premier film, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + stage en communication avant les l’épouse lointaine, les montagnes superbe, se terminant par la guéri- 1.10 Le Jour du vin ! Public adulte DD Dernière diffusion régionales de mars 1998. L’exercice du Djurdjura, mais aussi le racisme son du roi... qui replongera dans la et des roses aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Blake Edwards (Etats-Unis, 1962, # est passionnant et puissant. ou les tabassages policiers. folie en 1811. En v.o. N., v.o., 115 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ3003--0036-0 WAS LMQ3003-36 Op.: XX Rev.: 29-03-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 37Fap:100 No:0378 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 30 MARS 1999 Mme Buffet, ministre communiste, se démarque Le bal des images par Pierre Georges de M. Jospin sur l’intervention en Yougoslavie UNE PHOTO, un reportage télé- aux Alliés, la terre serbe aux visé, et tout feint d’être dit. La Serbes, et Belgrade fait comme si DEVANT LA CONVENTION du ministre des affaires étrangères a passés de Milosevic, les conditions Si l’Europe politique commence à photo d’abord. Dans la campagne la guerre était gagnée par ce seul « nation-Europe » du Parti socia- été écouté dans un silence total et concrètes de notre engagement et les s’affirmer, a noté M. Hollande, « elle serbe, à Budjanovici, deux femmes fait d’armes. A propagande, liste, dimanche 28 mars à la Mutua- salué par des longs applaudisse- scénarios possibles, je ne cacherai pas est encore privée pour partie de son dansent sur un débris d’avion, une contre-propagande : le Pentagone lité, Lionel Jospin a consacré une ments. « Nous avons tout fait (...)pour mon inquiétude pour le futur ». bras armé et faute d’une Europe de la aile d’avion furtif, le fameux célèbre, de son côté, l’opération place importante de son interven- qu’une solution politique équitable M. Fabius a observé aussi que, si les défense c’est l’Amérique qui fournit, F-117 A Nighthawk, présumé invi- Rescue, ces commandos héliportés tion au Kosovo. « Nous avons bien soit acceptée. A aucun moment, les Quinze additionnent « chaque an- pour une part, l’essentiel des forces. sible, sinon invulnérable. Les deux venu récupérer en territoire enne- l’intention de ne pas nous laisser en- autorités yougoslaves ou serbes n’ont née 125 milliards d’euros de dépenses Même si la France y joue son rôle, femmes rient, chantent peut-être mi le pilote du bombardier, du traîner là où nous ne voulons pas al- saisi la perche. Ils ont tué dans l’œuf militaires », « tout cela, alors qu’il c’est pour partie l’Amérique qui oc- le chant d’une Serbie irréductible, grand oiseau de nuit. Mais comme ler », a assuré le premier ministre. toutes les chances de compromis », a s’agit du sort de nos voisins, ne nous cupe, voire sature la scène au point le chant d’une victoire qui dépasse la télévision ne montre ni les Mais, a-t-il ajouté devant des délé- affirmé M. Védrine. « A un moment permet pas vraiment d’agir en tant d’obscurcir certains jugements ». de beaucoup la seule épave d’un commandos ni le pilote dans cette gués impassibles, « nous sommes dé- ou un autre, il faudra revenir sur le qu’Européens, la loi de l’OTAN ris- M. Hollande a insisté sur la nécessi- bombardier. bataille d’images, force reste à Da- terminés à ne pas tolérer les mas- terrain politique », a-t-il souligné, quant d’ailleurs de se substituer quel- té de faire partager par « nos amis Les autorités de Belgrade ne s’y vid. sacres et la répression aveugle contre mais « encore faut-il qu’il y ait un in- que peu à celle de l’ONU ». européens » l’idée d’une Europe de sont pas trompées. Elles qui re- Deux paysannes chantent et les populations civiles [albanaises du terlocuteur pour cela ». Le premier secrétaire du PS, Fran- la défense, « y compris [à] ceux qui fusent aux journalistes des pays de dansent sur une aile étoilée à Bud- Kosovo] et à créer des conditions çois Hollande, a estimé aussi, di- préfèrent plutôt regarder de l’autre l’OTAN de voir et raconter la janovici. Des milliers de jeunes, et pour un réglement politique de la LES CRAINTES DE M. FABIUS manche 28 mars, que « pour la pre- côté de l’Atlantique plutôt que de guerre, les bombardements et de moins jeunes, dansent et crise ». M. Jospin a répété que les Alors qu’aucune dissonance ne se mière fois depuis longtemps, l’Europe l’autre côté de la Manche ». M. Hol- leurs effets ont, cette fois, organisé chantent sur une place de Bel- frappes en cours pouvaient « s’inter- faisait entendre au sein de la a affirmé sa responsabilité politique, lande, qui devrait s’entretenir dans un convoi vers l’épave. CNN grade. Un reportage télévisé serbe rompre à tout moment si le président convention du PS, Laurent Fabius en marquant sa détermination, y même aura ses images, peut-être l’a complaisamment montré : pen- Milosevic acceptait de revenir à la n’a pas dissimulé ses craintes. compris par le recours à la force, afin reprises à la télévision serbe qui, dant la guerre, le rock and roll table des négociations ». « Quand la guerre est là, a déclaré le de faire prévaloir le dialogue et empê- Sondages divergents elle-même, diffuse les images de continue ! Belgrade a organisé un Samedi, les délégués de la président de l’Assemblée nationale, cher une déflagration dans les Bal- CNN. Si c’est sur CNN, c’est donc concert de défi ou de résistance, convention du PS avaient réservé un tout le reste apparait évidemment se- kans ». Mais, a-t-il ajouté, «en ne Selon un sondage d’Ipsos (réali- que c’est vrai. Et c’est vrai effec- comme l’on voudra, Rock in Yu- bon accueil au discours – inhabituel condaire. Or la France est – on hésite disposant pas des forces intégrées né- sé les 26 et 27 mars auprès d’un tivement, un F-117 A a été abattu goslavia, décibels contre sirènes dans cette instance – d’Hubert Vé- à employer ces mots – en guerre avec cessaires, l’Union européenne a de échantillon de 949 personnes) pu- par la défense anti-aérienne, ou d’alerte. Une vraie et totalement drine. Alors qu’un brouhaha per- la Yougoslavie, personne ne sait vrai- nouveau confié une part de son destin blié par Le Journal du dimanche du bien s’est crashé, on ne sait encore inédite démonstration de propa- manent avait accompagné les pré- ment comment le conflit va évoluer et, militaire, non seulement a l’OTAN, 28 mars, 57 % des Français ap- trop. Mais, dans le fond, peu im- gande là encore, voulue par le ré- cédents discours ministériels, celui pour ma part, analysant les ressorts mais pour l’essentiel aux Etats-Unis ». prouvent l’intervention de l’OTAN porte, c’est tout un symbole en gime serbe, qui ne doute pas un et 59 % approuvent la participa- pièces et morceaux dans la cam- instant, et il a raison, que ces tion militaire de la France alors pagne et une immense victoire images feront le tour du monde. Et que 33 % la désapprouvent (dont serbe. sous les bombes, Belgrade dan- 62 % des sympathisants commu- Le grand avion noir, aux allures sait ! Au grand bal des Alliés ! Il n’y Le rôle de la Russie au centre des interrogations à droite nistes). Selon un autre sondage de chauve-souris ou de vampire eut pas de plus symbolique ma- LA DROITE fait entendre quelques dissonances à gagement de la France si l’Assemblée nationale avait été (CSA, réalisé les 26 et 27 mars méphistophélique, est plus qu’un nière de signifier à la Terre entière propos de la poursuite des opérations militaires au Ko- consultée. Samedi sur Europe 1, Valéry Giscard d’Estaing pour Le Parisien du 29 mars), 46 % bombardier : un mythe. Le mythe effectivement que si l’on voulait sovo, et notamment du rôle de médiation éventuel de la (UDF) a souligné qu’il faut « toujours, dans une crise, ou- des personnes interrogées (contre d’une guerre presse-boutons faite terrasser l’armée et le peuple Russie. Tout en s’interrogeant sur « l’image » de la vrir une porte ou donner une issue aux adversaires ». L’an- 40 %) désapprouvent « les bom- comme au cinéma et presque pour serbes, il faudrait bien descendre France que donnaient les divergences au sein de la ma- cien chef de l’Etat a noté que « la Russie n’est pas en état, bardements aériens des forces de le cinéma, du genre Top Guns, le de ses F-117 A et du ciel des Bal- jorité, Jean-Louis Debré, président du groupe RPR de à l’heure actuelle, de jouer un rôle actif dans cette ré- l’OTAN contre la Serbie » ; mais mythe d’une force ailée furtive et kans. Ne serait-ce que pour voir et l’Assemblée nationale, a déclaré, dimanche 28 mars au gion ». A l’inverse, après avoir noté que l’intervention de 46 % (contre 45 %) approuvent la foudroyante, ne laissant, paraît-il, arrêter tout ce que les images ne « Forum RMC-Le Figaro », qu’« à partir du moment où l’OTAN « pose beaucoup de problèmes », notamment participation de la France. sur l’écho radar que la trace fugi- montrent pas et qui se passe, selon on a pris [nos] responsabilités », l’opération de l’OTAN « l’éventualité » d’une opération terrestre, le président tive d’une mouette. Et c’est sur ce tous les témoignages, au Kosovo. doit « être menée jusqu’à son terme ». Le président de du RPR, Philippe Séguin, a jugé qu’on « ne pourra pas mythe, celui en somme de l’invin- Car ainsi le veulent l’imagerie du Démocratie libérale, Alain Madelin, a estimé, lundi sur tenir la Russie en dehors de la prévention des conflits euro- la semaine du Kosovo avec Robert cibilité, que dansent deux femmes, temps et la propagande de guerre RTL, qu’« il serait prudent aujourd’hui de se donner les péens ». La France et la Russie doivent « prendre l’initia- Hue, a repris la proposition de Ro- la danse serbe de David contre que l’on ne donne à voir que le se- moyens d’une intervention terrestre » au Kosovo. « Si l’on tive de renouer les fils du dialogue », ont estimé samedi mano Prodi, nouveau président de Goliath, pour célébrer ce coup de condaire, quand l’essentiel du croit [aux droits de l’homme], il faut parfois accepter de Charles Pasqua (RPR) et le maire de Moscou, Youri la Commission européenne, d’«or- fronde au front de la technologie drame, de la danse de mort, se mourir » pour ces idées-là, a-t-il ajouté. Patrick Deved- Loujkov. Le président de l’UDF, François Bayrou, a esti- ganiser au plus vite une conférence de la plus évoluée. Le ciel serbe reste joue ailleurs. A huis clos. jian (RPR, Hauts-de-Seine) avait indiqué pour sa part, mé, samedi, que « si l’Europe avait existé davantage, (...) la paix dans les Balkans, dès que samedi, qu’il se serait « sans doute abstenu » sur l’en- probablement ce drame ne se serait pas produit ». l’usage de la force aura permis de le faire ». Dimanche soir, sur France 3, Ma- rie-George Buffet, ministre de la Les sourds défendent Paraguay : le chef jeunesse et des sports, s’est distin- guée du premier ministre. « Je n’ai pas l’impression que les frappes aé- la langue des signes de l’Etat, M. Cubas, riennes ont un effet positif, a noté la ministre communiste. Après trois A L’APPEL de la Fédération nationale des sourds de France (FNSF), jours de bombardements, qu’est-ce soutenue par diverses associations, plusieurs centaines de personnes poussé à la démission qui a bougé ? Pas grand chose. » Dé- ont manifesté, samedi 27 mars, à Paris et dans plusieurs villes de CÉDANT devant la procédure de plorant que, par rapport à l’OTAN, France, pour réclamer la reconnaissance officielle de la langue des destitution lancée contre lui après les pays européens n’aient plus «la signes. Une délégation de la FNSF, conduite par son président, l’assassinat du vice-président Luis première main dans cette affaire. », Jacques Sangla, a été reçue par le président de l’Assemblée nationale, Maria Argana, le chef de l’Etat para- Mme Buffet a repris le souhait de Laurent Fabius et lui a remis le texte d’une proposition de loi visant à guayen, Raul Cubas Grau, a annon- M. Hue, et de M. Hollande, en fa- faire reconnaitre ce langage gestuel comme langue minoritaire. La cé dimanche soir 28 mars à Asun- veur d’une conférence sur les Bal- langue des signes est pratiquée par 80 000 personnes sourdes, sur les cion qu’il renonçait à sa charge de kans. Mais elle a semblé reprocher 4 millions de sourds et malentendants que compte la France, parmi « président constitutionnel du Para- un certain attentisme au premier lesquels 360 000 sont des sourds sévères et 120 000 des sourds pro- guay ». Il a été remplacé par le pré- ministre : « On ne peut pas simple- fonds. sident du Sénat, Luis Angel Gonza- ment attendre que le président de la lez Macchi. République yougoslave veuille négo- DÉPÊCHES Au même moment, son mentor cier », a-t-elle ainsi observé. a ÉDUCATION : près de 5 000 personnes ont manifesté, samedi politique, le général Lino Oviedo, 27 mars, à Carhaix-Plouguer (Finistère), à l’appel de l’association condamné en 1997 pour une tenta- a INCIDENTS : dimanche 28 mars, Diwan, pour réclamer l’ouverture d’un lycée en breton. La semaine tive de coup d’Etat l’année précé- une manifestation de Serbes contre dernière, le préfet de région avait décidé de saisir le tribunal adminis- dente contre l’ancien président Juan les bombardements de l’OTAN au Ko- tratif pour contester une subvention du conseil régional de Bretagne Carlos Wasmosy, tentait de prendre sovo a rassemblé 2 000 personnes, se- destinée à l’installation de ce lycée. L’association Diwan réclame un la fuite avec toute sa famille. Après lon la police (5 000, selon les organisa- statut public qui lui permettrait de bénéficier de subventions des col- l’assassinat du vice-président Arga- teurs) sur le parvis des Droits de lectivités locales. na, il avait été détenu dans les lo- l’homme à Paris, pour scander des slo- a SPOLIATION : le président de la mission d’études sur la spolia- caux de la garde présidentielle. Il a gans hostiles à l’OTAN et au président tion des juifs de France, Jean Mattéoli, a redit au Figaro, dans son été arrêté dans la nuit en Argentine, américain, et dénoncer la participa- édition du 29 mars, qu’il excluait « une indemnisation globale sans à l’aérodrome de San Fernando, au tion de la France aux raids aériens. étude préalable [qui]conduirait à effacer ce qui s’est passé réellement ». nord de Buenos Aires, où il avait at- Plusieurs centaines de manifestants se Il a, par ailleurs, annoncé que la Mission allait étudier « de façon ap- terri à bord d’un bimoteur. sont ensuite rassemblés devant l’am- profondie », la proposition de Serge Klarsfeld d’indemniser les juifs Condamné à dix ans de prison bassade des Etats-Unis, jetant des assujettis au travail obligatoire en Allemagne. Depuis sa création, la après sa tentative de putsch, le gé- projectiles. La police a indiqué avoir mission a reçu, a précisé M. Mattéoli, « un peu plus de 300 demandes néral Ovideo n’avait pu se présenter procédé à « quelques interpellations ». en vue d’une réparation ou d’une restitution ». à l’élection présidentielle de 1998, a SÉCURITÉ SANITAIRE : le décret relatif à l’organisation et au faisant élire à sa place Raul Cubas. A fonctionnement de l’Agence française de sécurité sanitaire des peine entré en fonction, celui-ci aliments est paru au Journal officiel du 28 mars. Cet établissement pu- s’était empressé de le faire sortir de blic à caractère administratif, placé sous la tutelle des ministres char- prison, déclenchant une crise poli- gés de la santé, de l’agriculture et de la consommation, fait partie tique qui paraît connaître au- d’un dispositif comprenant l’Agence française de sécurité sanitaire jourd’hui son dénouement. des produits de santé et l’Institut de veille sanitaire. L’assassinat de M. Argana avait a JUSTICE : le parquet de Créteil a ouvert, au début de la semaine déclenché des manifestations mas- du 22 mars, une enquête préliminaire sur l’éventuel existence sives, sévèrement réprimées. Six d’emplois fictifs au sein de la mairie (PCF) de Villejuif (Val-de-Marne). personnes avaient trouvé la mort Des informations ont été transmises aux enquêteurs par une conseil- lors d’affrontements avec la police, lère municipale (divers gauche) de la ville. renforcée par des unités de l’armée. a CORSE : un attentat à l’explosif a fortement endommagé, di- L’annonce de la démission de Raul manche 28 mars, à Ajaccio (Corse-du-Sud), l’entrée du secrétariat Cubas a été accueillie dans l’allé- général aux affaires corses (SGAC), situé dans un immeuble d’habita- gresse par des milliers de personnes tion et chargé de gérer les actions de l’Etat en relation avec les élus lo- massées devant la cathédrale caux. Cette opération n’a fait aucun blessé et n’a pas été revendiquée. d’Asuncion. Le chef de l’Etat a préfé- En fin de soirée, un autre attentat a touché un bar-restaurant d’Ajac- ré devancer le vote de sa destitution cio, appartenant à la famille du vice-président du conseil écono- par le Sénat, prévu pour mardi, une mique, social et culturel corse, faisant d’importants dégâts. semaine après celui de la Chambre a VILLE : un millier de jeunes des quartiers toulousains du Mirail, des députés. Avant l’annonce de sa rejoints par d’autres habitants, ont participé, samedi 27 mars, à une décision, les hauts responsables de marche vers le centre ville. Cette manifestation, organisée le jour de l’Armée avaient affirmé qu’ils sou- Saint-Habib en mémoire du jeune homme tué par une patrouille de tiendraient le nouveau président police alors qu’il dérobait une voiture (Le Monde daté 28-29 mars), n’a pour épargner « les vies de nos été marquée par aucune violence. Une banderole de tête appelait à compatriotes ». – (AFP, Reuters.) combattre « toutes les discriminations ». Dans la nuit de dimanche à lundi, des incidents ont éclaté dans le quartier de la Reynerie entre Tirage du Monde daté dimanche 28-lundi des groupes de jeunes et les forces de l’ordre. – (Corresp.) 29 mars 1999 : 644 653 exemplaires. 1-3 LeMonde Job: WDE1399--0001-0 WAS MDE1399-1 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:07 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:unused No:0013 Lcp: 700 CMYK

MARDI 30 MARS 1999 LES ENJEUX [ LES INITIATIVES

BOUSSOLE Taux de chômage TRIBUNES MIEUX PROMOUVOIR LES PARCOURS en % L’Indonésie poursuit sa descente aux 14 L’Italie doit INDIVIDUELS DE FORMATION ITALIE

enfers. Officiellement, 40 % de la 12 faire évoluer En vue de la prochaine réforme de la formation population, soit 80 millions de son système professionnelle, les différentes pratiques dans la 10 personnes, vivent en dessous du seuil ZONE EURO industriel. Communauté peuvent fournir des pistes 8 de pauvreté. Fin 1998, le taux réel 1997 1998 1999 Affronter la intéressantes. Comme le Population vivant du chômage conjoncture actuelle sans pouvoir montre une récente étude sous le seuil EUROPE aurait atteint recourir ni à la dévaluation ni à la du Centre d’études et de OFFRES D’EMPLOIS de pauvreté 38,8% Georges Jacobs, le les 40 %, selon dépense publique se révèle aussi ardu recherches sur les De la page IX

patron des patrons, 13,6% 11,3% la Banque que les efforts accomplis pour faire qualifications (Cereq), dont à la page XX milite pour un nouveau mondiale partie de l’Union monétaire François Aventur est l’un des dialogue social (page IV) 1993 1996 1998 (page V) (page VII) auteurs (page VIII)

Les entreprises de vente sur Internet Le commerce électronique investissent massivement. Elles nouent des centaines de milliers d’alliances bouscule les réseaux de vente avec des cyber-

rabatteurs pour attirer INTERNET uand le commerce élec- lisent 50 % du chiffre d’affaires. Leur stock n’est plus synonyme de client tronique bouscule les ré- force commerciale s’appuie sur un perdu. Le délai de livraison masque les consommateurs seaux de vente prédirent b Le réseau planétaire a la consommateurs vers des réseaux Q volumineux réseau de partenaires, le délai d’approvisionnement. capacité de mettre en relation du monde réel. la mort des intermé- cyber-rabatteurs, rémunérés au On peut ainsi penser que les coûts branchés. producteurs et consommateurs du b Philippe Moati, directeur au diaires de la distribution. pourcentage des ventes. variables des intermédiaires électro- monde entier. Mais il ne fait pas Centre de recherches pour l’étude Internet n’avait-il pas la capacité de Les consommateurs, eux, se font niques seront inférieurs à ceux des Les commerçants disparaître les intermédiaires pour et l’observation des conditions de mettre en relation directe producteur aider en consultant les sites d’entre- intervenants traditionnels. Ce qui ex- autant. Bien au contraire. vie (Credoc), estime que le et consommateur ? Aujourd’hui, on prises utilisant des robots aptes à dé- plique la flambée de leur valeur traditionnels doivent b La plupart des commerce électronique va inciter sait que ce scénario est globalement nicher l’échoppe électronique offrant boursière. Les financiers savent qu’il cyber-distributeurs cassent les les magasins à se transformer en erronné. Aux Etats-Unis, où l’utilisa- le meilleur rapport qualité-prix. Ces faudra peut-être plusieurs années s’adapter rapidement prix ou offrent un service très lieux de loisirs. tion du Net continue d’avoir deux « infomédiaires » ont un bel avenir pour que les investissements des cy- personnalisé pour un vaste choix b Les conséquences sur l’emploi ans d’avance sur l’Europe, on devant eux. ber-commerçants deviennent ren- pour survivre de produits. D’autres aiguillent les restent incertaines. constate que le commerce électro- tables. Mais pour eux, cette issue de nique suscite, au contraire, l’appari- FLAMBÉE BOURSIÈRE fait pas de doute. tion de nouvelles entreprises. Inutile donc d’attendre du Sur le million d’entreprises inter- LES QUATRE GRANDES ÉTAPES HISTORIQUES DE LA DISTRIBUTION Pour les acteurs traditionnels, l’is- commerce électronique qu’il dimi- médiaires (grossistes ou magasins de sue n’est pas fatale. Mais leur survie nue le niveau de marge ou des détail) inscrites en France au registre 1 AVANT LA RÉVOLUTION 2 APRÈS LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE et leur développement dépendent de commissions. Les réductions de du commerce, seules subsisteront INDUSTRIELLE leur capacité à s’adapter au plus vite coûts sont plutôt à attendre de l’opti- celles qui seront capable d’offrir un à la demande de biens et services misation des stocks, grâce à une or- service irréprochable et personnalisé personnalisés et sophistiqués. Envi- ganisation différente des flux phy- supérieur à celui de leurs nouveaux ron 70 % des entreprises euro- siques, et à une meilleure adaptation concurrents virtuels. Le commerce péennes pourraient ne plus être de l’offre à la demande. Car, primo, électronique va chambouler les inter- compétitives d’ici à 2001 si elles les outils marketing, à même de médiaires traditionnels, tout comme continuent à ignorer le commerce suivre automatiquement les goûts et les hypermarchés en leur temps. électronique, prévient le Gartner habitudes d’achat des clients, per- MAGASINS GROSSISTES Group, une société d’études spéciali- mettent d’ajuster finement la pro- Annie Kahn PRODUCTEURS PRODUCTEURS sée. duction, en quantité et en qualité. Et, [email protected] CONSOMMATEURS CONSOMMATEURS Certes, les producteurs de biens secundo, ne pas avoir un produit en Lire la suite du dossier pages II et III numérisables, de musique en parti- La relation acheteur-vendeur est directe et Les produits deviennent standards, la relation acheteur-vendeur reste personnalisée. Le personnalisée. marché s’accroît géographiquement, nécessitant des grossistes pour assurer la logistique. culier, pourront vendre en direct ; ou ceux qui disposent de produits de 3 APPARITION DES HYPERMARCHÉS marques très connues. Encore leur INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT faudra-t-il trouver les moyens de ne pas torpiller leur circuit traditionnel Fully Accredited qui, pendant de longues années, ISM continuera d’écouler l’essentiel de Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, leur production. le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : VASTE CHOIX Mais, à l’instar du monde « réel » International Executive PRODUCTEURS

HYPERMARCHÉS qui a vu l’émergence de grands ma- CONSOMMATEURS CENTRALES D’ACHAT CENTRALES gasins et d’hypermarchés, des lieux ieMBA Master of Business Administration Les rationalisations industrielles réduisent le nombre de producteurs qui approvisionnent directement les centrales d’achat sans passer de vente de produits multiples se a 520 h de formation intensive en management international : par des grossistes. Le vendeur disparaît à l’ère de la consommation de masse. créent sur le Web : offre de loisirs (livres, vidéos, jeux, jouets, etc.), célé- diplôme ieMBA accrédité (Trois scénarios possibles qui rétablissent tous une relation 4 LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE personnalisée entre le vendeur et l’acheteur). bration d’événements particuliers b 10 séminaires mensuels à PARIS (mariage, achat d’appartement). Ils b misent sur l’offre d’un choix très 2 mois à NEW YORK et thèse vaste qu’il serait impossible d’offrir sur un linéaire classique et une per- Master of Business Administration sonnalisation poussée pour compen- in International Management PRODUCTEURS PRODUCTEURS PRODUCTEURS ser la perte du « contact physique ». MBA Ils sont le fait soit de nouveaux en- a Programme intensif, de 12 mois dont 8 mois en FLORIDE : MBA accrédité trants, à l’instar du célèbre Amazon dans la vente de livres, soit d’acteurs traditionnels pour qui Internet repré- sente un nouveau canal de distribu- Doctorate of Business Administration CYBERMAGASINS DBA CYBER- RABATTEURS RABATTEURS tion (comme le libraire américain a Séminaires intensifs spécialisés et thèse MAGASINS Barnes & Nobles). Confrontés à des coûts fixes plus d importants que ceux de leurs homo- logues traditionnels, pour la consti- Certificats en Management International tution de catalogues par exemple, ou d’outils marketing et de suivi de a Corporate finance a International Marketing commandes sophistiqués, les a 120 heures à Paris ou à New York CONSOMMATEURS CONSOMMATEURS CONSOMMATEURS échoppes électroniques doivent réa- Ce scénario n’est envisageable que pour Le magasin est une enseigne connue Des sites divers (portails, robots comparatifs, liser des chiffres d’affaires importants International School of Management les produits de marques connues. (présente ou non dans le commerce moteurs de recherche) rabattent les clients pour s’équilibrer financièrement. 148, rue de Grenelle, 75007 Paris traditionnel). Il offre un bouquet de vers les cybermagasins qui offrent produits et de services. des produits à des prix compétitifs. Cette nouvelle intermédiation sera Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 donc très concentrée. Déjà, 10 % des Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA sites de commerce électronique réa- Internet http://ism-mba.edu email : info@ism-mba-edu ISM LeMonde Job: WDE1399--0002-0 WAS MDE1399-2 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:01 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0014 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 DOSSIER ̄ INTERNET Des catalogues planétaires, Questions-réponses principal atout des librairies en ligne

Que représente teurs et de logiciels. Pour tous les effrey Bezos, le fondateur le commerce électronique autres produits, le pourcentage d’Amazon, la première librai- Les points de vente 13 milliards de dollars de ventes en ligne aux particuliers dans l’ensemble de vente reste très faible (le rie en ligne, a vu juste. En CHIFFRE D'AFFAIRES 1998 RÉALISÉ EN AMÉRIQUE DU NORD 1du commerce maximum étant de 5,3 % pour les juillet 1995, sa décision de traditionnels font de détail mondial ? vêtements et les chaussures). J créer son entreprise repose en millions de dollars 4 700 Les estimations varient au gré sur une simple observation : vu 60 % de leur chiffre des cabinets d’études de marché. Quels seront l’abondance de l’offre, les livres se 3 400 Selon une enquête réalisée par le les secteurs prêtent volontiers au commerce d’affaires avec Boston Consulting Group (BCG) les plus déstabilisés ? électronique ; trois millions de titres et Shop. org., l’association des 3Les marchands de biens numé- aux Etats-Unis, alors qu’une très 5 000 titres spécialistes américains du risables risquent d’être atteints grande librairie ne peut avoir en commerce électronique de détail, de plein fouet dans la mesure où magasin que 100 000 ouvrages au lemagne, qui viennent concurrencer 1 600 1 300 le chiffre d’affaires du commerce les produits vendus pourront être grand maximum. Conséquence : les librairies en ligne locales. électronique de détail en Amé- téléchargés directement sur les une librairie virtuelle a un avantage En France, le pionnier Alapage 500 500 500 rique du Nord (13 milliards de ordinateurs, au lieu d’être ache- avait vu le jour bien avant Amazon, 300 compétitif évident sur une librairie 200 70 40 dollars en 1998, 14 milliards d’eu- minés physiquement. réelle. grâce au Minitel. Mais il doit désor- ros) ne représente que 1 % du Il en est ainsi de la musique. Trois ans plus tard, son entreprise mais se battre avec de puissants ri- 230* 80* 250* 290* N. D.** 340* 210* 150* 40* 60* 310* commerce de détail. Mais il croît Selon une récente étude de Mu- est symbole de succès dans le vaux : Bol (Bertelsmann on line) e de 200 % par an, ce qui laisse au- sic Business International, la commerce électronique. Elle a acca- créé avec Havas, et Alibabook, créé ents obile atique Ventes Jouets Services Cadeaux entation gurer qu’il représentera de 3 % à vente de musique téléchargée sur paré environ 2 % du marché de la par SFL, distributeur de livres aux Tourism Appareilsénagers financiers m Autom 4 % du commerce de détail mon- Internet atteindra un chiffre d’af- vente de livres aux Etats-Unis ; son bibliothèques publiques. Tous Inform EquipemAlim Livres - Loisirs dial en 2002. faires mondial de 4 milliards de chiffre d’affaires (610 millions de cumulent les mêmes avantages aux enchères *Taux de croissance en % par rapport à 1997 **Non disponible compétitifs par rapport aux librai- Le décollage de cette activité se dollars (3,6 milliards d’euros) en dollars, 671 millions d’euros en Source : The Boston Consulting Group/shop. org. Online Retailer Survey fait plus lentement en Europe, où 2004, ce qui représentera 10 % du 1998), connaît une croissance an- ries traditionnelles : étendue du ca- une autre société d’études de chiffre d’affaires de la profession. nuelle de plus de 300 %. Le titre de talogue, livraison à domicile. Ces nouveaux intermédiaires se formatiques spécialisée dans la réa- marché, Forrester, estime que le Les grands labels vendront direc- la société s’envole en Bourse, mal- Pour l’instant leurs coûts sont éle- défendent tous de faire concur- lisation de sites de commerce élec- commerce électronique repré- tement au consommateur. Uni- gré des pertes de 74,4 millions de vés. Alapage emploie quatorze per- rence aux commerces traditionnels. tronique pour les librairies. sentera de 1 % à 2 % de l’en- versal, Sony, Warner, EMI et Ber- dollars (81,9 millions d’euros) sur sonnes pour un chiffre d’affaires de « Notre offre est complémentaire ; Au-delà de toute polémique à ce semble du commerce de détail telsmann vont tester le système son dernier exercice. 12 millions de francs (1,8 million 90 % de notre chiffre d’affaires est sujet, deux librairies électroniques européen en 2001. Un taux à aux Etats-Unis, cet été, en asso- d’euros), un ratio très supérieur à fait avec le fond de catalogue, alors qui se sont créées sur des comparer aux 3 % actuels de la ciation avec IBM. ÉQUILIBRE celui d’une librairie traditionnelle qu’une librairie traditionnelle fait niches ouvrent de nouveaux mar- vente par correspondance, ou Le téléchargement de textes Selon IceGroup, une société de (quatre personnes pour un chiffre 60 % de son chiffre avec 5 000 bou- chés aux librairies traditionnelles. VPC. (édition électronique) permettra conseil américaine, le point mort d’affaires de 6 millions de francs quins, les nouveautés et les best-sel- Chapitre.com vend en ligne des ou- Pour Forrester (qui n’estime aussi aux éditeurs de livrer direc- d’Amazon se situerait aux alentours dans une librairie parisienne de lers récurrents », explique Antoine vrages « épuisés », en provenance qu’à 4,8 milliards de dollars tement des textes sur les écrans de 1 milliard de dollars (0,91 milliard taille moyenne). Mais, une fois la Cahen, responsable d’Alapage. du catalogue de libraires spécialisés − 5,3 milliards d’euros − le chiffre de leurs clients. Plusieurs entre- d’euros) de ventes. L’équilibre ne taille critique atteinte, ses coûts va- dans la vente de livres anciens ou d’affaires du commerce électro- prises se sont déjà créées en serait donc pas loin. D’autant que la riables sont moindres que ceux NICHES d’occasion. « Nous rendons leur ca- nique de détail aux Etats-Unis en France pour rendre ce type de virtualité de sa boutique lui permet d’une librairie de quartier : le chiffre « Nous regrettons que les librairies talogue accessible au monde entier et 1998), le chiffre d’affaires du services : Cylibris, Vigdor et d’étendre rapidement son offre à d’affaires par employé d’Amazon ne s’approprient pas elles-mêmes leur permettons de vendre des ou- commerce électronique de détail 00 h 00. Elles proposent des cata- d’autres sortes de produits sur les- est quatre fois supérieur à celui l’outil », ajoute Patrice Magnard, vrages pour lesquels ils n’auraient s’est élevé en Europe à 165 mil- logues de livres téléchargeables. quels elle peut dégager de plus d’une boutique de son concurrent fondateur d’Alapage, mais aussi de peut-être pas trouvé d’acquéreur au- lions de dollars (151 millions 00 h 00 propose aussi ses titres fortes marges (électronique domes- Barnes & Nobles. Planète Livre, société de services in- trement », explique Juan Pirlot de d’euros) en 1998. en version papier (parfois en par- tique, jouets et, depuis peu, médica- Corbion, PDG et fondateur de Cha- Le Benchmark Group évalue à tenariat avec des éditeurs tradi- ments). pitre.com. 300 millions de francs (46 mil- tionnels) ; mais leur prix est alors Son réseau se déploie : les La loi Lang sur la brèche Librissimo numérise et fabrique à lions d’euros) la part générée par plus élevé (de 35 % à plus du 200 000 « associés », sites parte- la demande des fac-similés d’ou- l’Hexagone. Ce montant n’inclut double). naires qui affichent des liens vers le La vente de livres à prix cassés est une des clés du succès des librai- vrages publiés avant 1914, quasi in- pas les achats réalisés en ligne site d’Amazon, sont autant de re- ries en ligne américaines. Mais cette stratégie est théoriquement trouvables si ce n’est dans les bi- par des Français sur des sites Quel est le profil type vendeurs virtuels, rémunérés au inapplicable en France, où la loi Lang impose de vendre les livres à bliothèques. Cette année, Colette étrangers ; ces achats représente- des acheteurs pourcentage des ventes. un prix « unique ». Les librairies électroniques contournent ce prin- Becker, professeur à Nanterre, lui a raient un chiffre d’affaires sup- 4 en ligne ? Sa structure financière lui permet cipe. Certaines, avec modération, en offrant les frais de port. Une commandé pour ses élèves plémentaire de l’ordre de 50 à Selon une étude réalisée par de vendre les livres avec de forts ra- autre, la librairie Proxis, basée à Bruxelles, avec beaucoup plus de vi- 200 exemplaires d’un texte au pro- 100 millions de francs (7,6 à Motivaction et le Benchmark bais : jusqu’à − 40 % pour les nou- rulence, en vendant des livres avec des rabais pouvant aller jusqu’à gramme, annoté par elle. Le livre 15,2 millions d’euros). Group durant l’été 1998, les cy- veautés et − 20 % pour les livres de 35 %, mais en faisant payer les frais de port (www.proxis.be). est en vente 49 F (7,5 ¤)... à la librai- berconsommateurs français sont poche. Son exemple a poussé La Belgique n’a pas de politique de prix unique pour les livres. rie de Nanterre pour qui, finale- Quels sont les produits pour 83 % des hommes, plutôt Barnes & Nobles, la grande chaîne Proxis estime donc qu’elle n’a pas à se soumettre à la loi Lang, en ment, le commerce électronique les plus vendus jeunes (30 % ont entre 30 et de librairie américaine, à ouvrir un vertu d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, qui permet d’attirer de nouveaux 2 sur Internet ? 40 ans), parisiens (pour 34 % site en ligne avec l’éditeur Bertels- considère que « le prix unique n’est pas applicable aux livres importés clients. En Amérique du Nord, les pro- d’entre eux), cadres ou exerçant mann. En Europe, Amazon a créé en France depuis un pays de la Communauté, même si ces livres ont été duits les plus vendus restent les une profession libérale (59 % deux filiales, en Angleterre et en Al- édités en France » (Livre Hebdo du 5 février 1999). A. K. ordinateurs et autres produits in- d’entre eux), et dont les revenus formatiques (4,7 milliards de dol- annuels sont supérieurs lars − 4,3 milliards d’euros − en à 200 000 francs (39 % ont Les concessionnaires automobiles restent dans la course 1998, selon le BCG), suivis de des revenus supérieurs à près par les services financiers 250 000 francs). Plus de 80 % (3,4 milliards de dollars, 3,1 mil- d’entre eux règlent leurs achats ne course automobile d’un nouveau maximal, achat ou leasing, etc.) et se voit proposer lars (17,75 millions d’euros) pour Autobytel, contre liards d’euros). Le tourisme avec une carte de crédit. genre s’est tenue aux Etats-Unis, les une liste de voitures correspondant à ses souhaits. Il 11,5 millions de dollars (10,5 millions d’euros) chez (vente de voyages, billets D’une façon générale, les in- 23 et 24 mars. A vingt-quatre heures peut alors approfondir sa connaissance de chacune Autoweb, soit à peu près l’équivalent de leurs chiffres d’avions) vient en troisième posi- ternautes sont lents à passer à d’intervalle, deux des principales en- d’elles en affichant à l’écran leurs fiches techniques. d’affaires respectifs. Pour consolider leur notoriété, tion (1,6 milliard de dollars, l’acte d’achat. 48 % des ache- U treprises américaines spécialisées dans la vente en Une fois sa décision arrêtée, le service le met en re- leur image de marque, leurs dépenses marketing sont 1,46 milliard d’euros), suivi des teurs en ligne ont plus de deux ligne de voitures, neuves et d’occasion, se sont intro- lation automatiquement avec le revendeur le plus colossales (22 millions de dollars − 20 milliards d’eu- livres et autres produits de loisirs, ans d’expérience du Net. Et un duites en Bourse au Nasdaq. proche de son domicile disposant du véhicule. Celui- ros – pour Autobytel). comme la musique et la vidéo internaute effectue en moyenne Mardi 23, Autoweb prend une longueur d’avance ci prend contact avec lui dans les vingt-quatre heures. Selon les analystes financiers, « leur succès est dû à (1,3 milliard de dollars, 1,19 mil- quatre visites sur un site avant sur son concurrent, Autobytel. Son introduction est Autobytel annonce avoir un réseau de 2 700 reven- leurs prix compétitifs, mais aussi au fait que les gens ai- liard d’euros). de se décider à acheter. Le mon- un succès : le titre finit la journée avec une valeur mul- deurs (exclusifs sur leur territoire), contre 3 900 pour ment acheter des voitures sans avoir à subir la pression, En Europe, selon Jupiter tant moyen de leur achat serait tipliée par trois, lui permettant d’engranger 70 mil- Autoweb (pas d’exclusivité). l’agressivité des vendeurs ». Et sans à avoir à faire la Communications, les voyages en de 450 francs (68 euros). Les plus lions de dollars (64 milliards d’euros) de capitaux. tournée des agents ou concessionnaires pour faire avion arriveraient en tête en 2002 gros paniers atteignent Roulant vers la Bourse quelques heures plus tard, Au- SERVICES GRATUITS POUR L’ACHETEUR leur choix. avec un chiffre d’affaires de 4 000 francs (610 euros) pour les tobytel tire des leçons de l’expérience, en augmentant Les deux services sont gratuits pour l’acheteur. In fine, les revendeurs traditionnels se trouvent ren- 1,5 milliard de dollars (1,37 mil- voyages ou du matériel informa- la valeur d’introduction initialement prévue pour son Mais le revendeur verse une commission. Elle est pro- forcés dans leur rôle. Certains affirment réaliser les liard d’euros), suivi des livres tique. titre. L’opération se solde par 99 milllions de dollars portionnelle au nombre de prospects rabattus chez trois quarts de leur chiffre d’affaires grâce aux sites de (1 milliard de dollars, 0,91 milliard Les femmes, encore minori- (90 millions d’euros) d’argent frais ! Autoweb ; elle est forfaitaire chez Autobytel, dans le commerce électronique. « Nous allons aider les reven- d’euros). taires, se montreraient plus exi- Ces deux entreprises créées en 1995 (en juillet pour cadre d’un contrat signé pour quatre ans. Une déci- deurs à survivre aux consolidations de Wall Street », dé- Pour le marché français, le ca- geantes que les hommes sur les Autobytel et en octobre pour Autoweb) sont de nou- sion prise récemment pour fidéliser le réseau. clarait ainsi Mark Lorimer, le PDG d’Autobytel, en fé- binet de conseil Roland Berger prix, l’étendue du choix et la veaux intermédiaires du commerce automobile. Les deux entreprises proposent aussi une gamme vrier, lors du congrès national de la National estime que plus du quart des qualité du service après-vente. Leurs services sont très similaires. En se connectant de services : assurances, prêts financiers pour acheter Automobile Association, l’association des revendeurs ventes de livres et de musique et Les plus âgés des internautes sur leur site, tout acheteur potentiel peut soit indiquer la voiture. Une part non négligeable de leur chiffre d’automobiles aux Etats-Unis. Jusqu’à présent, la des ventes de billets d’avion sera surferaient en moyenne plus directement le modèle de voiture désiré, soit se faire d’affaires (30 % pour Autoweb) provient également Bourse lui a fait écho. effectué sur le Net en 2003, ainsi longtemps que les jeunes avant conseiller. Dans ce second cas, il répond à un ques- de la publicité affichée sur leur site. Les deux services que 21 % des ventes d’ordina- de se décider. tionnaire (type de véhicule recherché, budget, délai annoncent tous deux des pertes : 19,4 millions de dol- A. K. Sur le Web, les prix cassés séduisent les actionnaires individuels

asser ses ordres de de clients et d’offrir des services à Sur le Vieux Continent, la France Bourse Direct, qui avaient dévelop- de dynamiser le marché. Au- Bourse par Internet ? Déjà habitués des prix encore plus faibles grâce à n’est − pour une fois − pas trop en pé une activité de Bourse par Mini- jourd’hui, quelques sociétés de télé- Jusqu’à récemment, l’automatisation de certaines procé- retard. Dès 1997, des sociétés de tel et, plus récemment, Self Trade se matique qui avaient fait leur for- l’idée apparaissait sau- au Minitel, de plus dures. Bourse comme Wargny, Ferry ou sont ensuite emparés de cette tune avec des messageries roses grenueP à beaucoup d’épargnants in- Le cabinet Booz, Allen et Hamil- Dubus ont offert leurs services en technologie. veulent prendre pied sur ce nou- quiets de la fiabilité et de la confi- en plus de particuliers ton estime qu’une opération de tra- ligne. Ces intermédiaires, de petite Cependant, c’est l’arrivée de la veau marché. Pour autant, le cour- dentialité du système. Ces ding sur Internet coûte quatre fois taille, qui s’adressaient à une clien- Compagnie parisienne de rées- tage par Internet pourrait ne pas réticences sont aujourd’hui levées. français passent moins cher que la même opération tèle limitée, ont trouvé là un moyen compte (CPR), seule puis en asso- connaître en France le même essor Aux Etats-Unis, le volume des tran- traitée par téléphone et huit fois de toucher un plus grand nombre ciation avec e-trade, et de la Banque qu’outre-Atlantique. Les action- sactions boursières via Internet a leurs ordres de Bourse moins cher que celle traitée par un de porteurs de titres. De nouveaux Cortal (Groupe Paribas), désormais naires individuels sont proportion- explosé au cours de ces dernières classique envoi de courrier ou en se intervenants comme Fimatex, puis associée à Ameritrade, qui a permis nellement beaucoup moins nom- années. par Internet déplaçant physiquement dans les breux ici qu’aux Etats-Unis. Et les « En décembre 1996, International locaux de l’intermédiaire. Français continuent d’utiliser le Data Corporation avait estimé à ordres de Bourse passés par les par- De nouveaux acteurs se sont éga- Repères Minitel. 1,5 million le nombre de comptes ou- ticuliers aux Etats-Unis sont trans- lement saisis de cette opportunité. « Aujourd’hui, seulement 15 % de verts auprès d’un courtier en ligne en mis par Internet. Créée en 1995, la société e-trade est b L’Etat du cybercommerce, sur la mobilité des nos clients passent leurs ordres par l’an 2000. Cette prévision apparaît ex- Les « discount brokers » sont à devenue, aux Etats-Unis, le numéro 1999-1997, de Vallier Lapierre et consommateurs, de Philippe Internet, le Minitel restant le canal le trêmement sous-évaluée puisque pra- l’origine de ce raz de marée. Créés deux des courtiers en ligne, juste Yves Leclerc. Préface de Moati et Laurent Pouquet plus utilisé », remarque Philippe tiquement déjà atteinte. Et, selon la par le courtier Charles Schwab à la derrière Charles Schwab. Une cen- Jean-Michel Billaut (Editions (Credoc, 1998, 115 p., 180 F, 27 ¤). Gellman, directeur associé chez firme Pacific Coast Brokerage, ce type fin des années 70, ces intermé- taine de firmes se disputent désor- 00h00, 1999, 430 p., 80 F, 12 ¤, b www.atelier.fr Bourse Direct. Chez Cortal ou CPR, de service croît annuellement au ryth- diaires offrent leurs services de mais ce marché, obligeant les mai- l’exemplaire numérique, Site de veille technologique de l’utilisation de l’Internet est plus me de 25 % », notaient, en no- ventes et achats de titres boursiers à sons de titres traditionnelles à réagir disponible l’Atelier de Paribas. Informations spectaculaire. La CPR enregistre dé- vembre 1998, François Champar- des prix inférieurs de près de moitié à leur tour. A la surprise générale, sur www.00h00.com et services sur la Net-économie. jà autant d’ordres par Internet que naud et Fabrice Demarigny, de la à ceux des maisons de titres tradi- Merrill Lynch a ainsi annoncé, le et 150 F, 23 ¤, l’exemplaire papier). b www.internet.gouv.fr par téléphone et Minitel réunis. Commission des opérations de tionnelles. Internet leur a permis de 19 février, l’acquisition d’un courtier b Stratégies de localisation de Rapport de la mission Lorentz Bourse. Désormais, un tiers des toucher un nombre plus important sur Internet. la grande distribution et impact pour le commerce électronique. Joël Morio LeMonde Job: WDE1399--0003-0 WAS MDE1399-3 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:01 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0015 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / III Philippe Moati, directeur de recherche au Credoc ̄ « Le commerce électronique est en phase CHRONIQUE par Alain Lebaube avec les besoins de personnalisation » Double pénalité vant même que ne soit connu le sort qui sera réservé « Pensez-vous que le compétences variées. Il faudra (un grossiste comme Alibabook, petit commerce traditionnel au rapport de Jean-Michel Charpin sur les retraites, le commerce électronique risque donc de nouveaux intermédiaires par exemple). Le commerce élec- inorganisé et isolé. piège s’est refermé sur les plus jeunes, notamment les de tuer le commerce tradition- qui assembleront les savoir-faire tronique est une rupture techno- Mais aujourd’hui le fordisme femmes. Pour des raisons démographiques, on le sa- nel ? pour en faire des « packages », logique qui ouvre des opportuni- est en crise. Les besoins de base vaitA déjà : quand le nombre d’actifs baisse dangereusement par − Le commerce traditionnel, en qui connaîtront le marché, mais tés et remet en cause les schémas des consommateurs sont satis- rapport à celui des ayants droit, les premiers sont obligés de magasin, n’est pas mort. Mais le aussi les produits jusqu’à être ca- mentaux. faits. Ils veulent des produits dif- fournir un effort supplémentaire en faveur des seconds. commerce électronique va accé- pable d’en définir eux-mêmes et On retrouvera des grossistes férenciés et de qualité. On avait Moins explicitement, il était aussi admis que les mêmes lérer sa mutation. Les magasins de trouver les bons partenaires- dans leur rôle traditionnel de oublié avec le fordisme que le connaîtraient fatalement des difficultés quand ils arriveraient, devront creuser leurs points producteurs. transporteur et de logisticien, gé- client veut non un produit mais à leur tour, à l’âge de la retraite. On se doutait bien qu’ils l’ob- forts : la disponibilité immédiate − Qui sera le mieux à même de rant des stocks de façon très mo- une solution, une combinaison tiendraient dans de moins bonnes conditions que leurs pré- des produits, la convivialité, la répondre à cette demande ? derne. de produits différents (comme décesseurs et que leurs revenus pourraient en pâtir. possibilité de découvrir, voir, − Dans certains cas, ce sera le Et aussi de nouveaux acteurs, dans les magasins de bricolage, Telle qu’elle se présente, la facture menace d’être autrement toucher les produits. Le producteur : les constructeurs comme les portails (des portes ou la chaîne Nature et Décou- plus lourde. En fait, ils risquent d’être pénalisés deux fois, à commerce devra s’assimiler à automobiles qui ont leur réseau d’accès au Net qui donnent aussi vertes). Le détaillant reprend leur entrée dans la vie active et, à cause de cela, à leur sortie. une forme de loisir : proposer des d’agences ont des atouts. Mais la des informations, des bonnes donc de l’importance, car il Une hypothèse fâcheuse qui se vérifiera d’autant plus, si la du- restaurants, des expositions dans grande distribution est aussi bien adresses, etc.) dont le pouvoir est connaît le consommateur. Sa po- rée de cotisation est portée à 42,5 années en 2019, comme le les galeries marchandes. Les ma- placée, car elle est déjà dans une considérable. L’arbitre sera celui sition est stratégique ; il devient préconise le commissaire général au Plan. gasins devront être des lieux de logique de bouquet, et apprend à qui saura canaliser les flux. Ce ne donneur d’ordre (comme Dé- vie agréables (Ikea en est une il- connaître les compétences des sera pas forcément le détaillant cathlon) auprès des producteurs lustration) et les produits mis en fournisseurs. Les Carrefour, Dé- qui assure la relation avec le et contrôle le produit, la marque. Comment repousser l'âge de la retraite scène (comme dans les pôles loi- cathlon, Ikea s’inscrivent dans client. L’Institut national de la statis- avec les carrières actuelles ? sirs de Décathlon). l’organisation des filières de de- − Les ruptures précédentes in- tique et des études économiques Age au 1er janvier de l'année considérée Le commerce électronique ne main, à condition d’améliorer tervenues dans les circuits de (Insee) ne sait d’ailleurs plus raflera pas tout : il trouvera sa leurs réseaux d’informations. Ce distribution sont-elles compa- classer des firmes d’habillement place dans l’appareil commercial, qu’ils ont du mal à faire, car il rables ? comme Célio ou Commod (sont- 62,4 62,3 61,9 à l’instar de ce qui s’est passé leur est difficile de traiter indivi- − A chaque fois, le commerce ils des producteurs ou des distri- ÂGE MOYEN DE SORTIE DE LA VIE ACTIVE avec le hard discount, qui, au- duellement leurs clients. Malgré évolue en même temps que les buteurs ?). jourd’hui, a une part de marché la constitution de fichiers. méthodes de production et les − Quels sont les atouts du 59,9 d’environ 8 %. On peut acheter On verra aussi se former des modes de consommation. Ce commerce électronique ? Qu’est- 59,3 59,1 des disques sur Internet et conti- réseaux d’acteurs entre une so- sont ces extrémités qui ont jus- ce qui explique son succès ? 58,9 58,8 nuer d’avoir du plaisir à aller à la ciété d’informatique, un spécia- qu’à présent fait évoluer la distri- − Le commerce électronique VIE ACTIVE Fnac. liste de la vente et un logisticien bution. Il doit y avoir symbiose offre de nouvelles manières de 21,7 − Le commerce électronique entre les trois. L’industrialisation vendre. Il est en phase avec les 21 a-t-il besoin d’intermédiaires, et a appris à produire plus écono- besoins de personnalisation, tout si oui de quel type ? miquement. On produisait da- en proposant des produits de 20 − Juridiquement, un intermé- vantage, il fallait donc vendre plus en plus nombreux sur un 19,4 diaire du commerce est un man- plus, étendre les marchés, expor- marché mondial. Il constituera le 18,9 18,9 19 dataire qui n’achète pas pour son ter des marchandises, faire bais- fait marquant du commerce du 18,3 ÂGE MOYEN D'ENTRÉE DANS LA VIE ACTIVE compte. Mieux vaut donc parler ser les coûts de transport ; ce qui troisième millénaire. Car, du côté de circuit de distribution. a suscité la création des gros- des distributeurs, il résout en 1969 73 77 81 85 89 93 97 Bientôt, on n’aura même plus sistes. partie les problèmes de pénurie Source : Dares besoin de se connecter sur un Quand, dans les années 1950- d’espace commercial ; il est aussi site pour acheter : si les produits 1960, le pouvoir d’achat a aug- adapté à leurs besoins d’adopter Quelques notations simples permettent de comprendre com- sont standards, on pourra de- menté, le couple production de une approche plus qualitative ment l’étau va se resserrer. Actuellement, la moyenne d’âge mander à la machine de s’en masse - consommation de masse des marchés et de segmenter plus d’entrée dans la vie active se situe à 21,7 ans, selon l’Institut na- charger. s’est instauré, les détaillants finement leur clientèle. tional de la statistique et des études économiques (Insee). Par- Il y aura des sites très connus, n’ont pas suivi. Ils ont continué Du côté des producteurs, il ap- mi les pays industrialisés, la France se singularise par le taux de comme Amazon, où on ira se ba- ̄ de prendre des marges considé- paraît, pour certains, comme un scolarisation le plus élevé de tous. Une particularité qui reporte lader, comme dans un magasin. rables. Le système a eu besoin moyen d’accéder au marché sans mécaniquement le début du compte à rebours pour la retraite. Mais aussi des sites offrant des Philippe Moati d’un autre mode de distribution. avoir besoin de se soumettre au Le calcul est vite fait. Si rien ne change, il leur faudra travail- services complets. Et là nous b Docteur en sciences D’où la création des hypermar- pouvoir de négociation de la dis- ler jusqu’à 64,2 ans pour disposer des annuités suffisantes. A sommes confrontés à un para- économiques, Philippe Moati, chés qui prélèvent des marges les tribution. titre de comparaison, l’âge moyen de sortie de la vie active doxe. D’un côté, les consomma- 36 ans, mène de front une carrière plus petites possibles et jouent Et il fait gagner du temps au s’établit pour l’heure à 58,8 ans, et il correspond − en théorie au teurs veulent des bouquets de de directeur de recherche au sur les volumes, mais ont cassé la consommateur, en lui évitant, moins − à 37,1 années d’exercice professionnel. C’est-à-dire un services et des produits de plus Centre de recherches pour l’étude relation personnelle entre le pro- notamment, de se déplacer. Bref, peu moins que les 37,5 années de cotisations exigées jusqu’à la en plus personnalisés. De l’autre, et l’observation des conditions de duit et le consommateur. Le ven- le commerce électronique tire réforme de 1993, ou les 40 années réclamées en 2003. Mais il est les producteurs, pour se différen- vie (Credoc) et de professeur de deur s’est effacé. Ils ont fait dis- avantage des inconvénients du vrai que les préretraites sont passées par-là. cier de leurs concurrents directs, sciences économiques à paraître les grossistes (sauf pour commerce traditionnel... et réci- Encore ces chiffres ne disent-ils pas tout. Il faut également se focalisent sur leurs compé- l’université Paris-VII. les fruits et légumes, commerce proquement. » compter avec la ou les phases d’insertion qui se sont, elles aus- tences de base pour mieux inno- b Il est membre de la Commission très atomisé, et pour certaines si, allongées. Entre chômage, stages-jeunes et autres emplois ver. Or, pour produire un bou- des comptes nationaux du niches, comme les fromages ré- Propos recueillis par précaires, le moment d’installation, comme le soulignent les quet, il faut au contraire des commerce. gionaux). Ils ont aussi chassé le Annie Kahn sociologues du Centre de recherches pour l’étude et l’observa- tion des conditions de vie (Credoc), approche maintenant les 27 ans. Tant et si bien que ceux qui auront connu la galère aux premiers temps de leur existence d’adulte en paieront encore Des créations d’emplois ? une fois le tribut en fin de carrière. Si tant est que, d’ici là, ils n’aient pas eu à subir d’autres épisodes douloureux. Il est toutefois suggéré, dans le rapport, que les périodes de chômage non indemnisé, de formation ou d’apprentissage, Les pronostics sont flous et incohérents puissent être mieux prises en compte. Une formule de rachat de points est même envisagée en cas d’études longues. Sans parler des femmes qui s’interrompront à la suite de naissances. e commerce électronique 2005 et 2010. «Les études qui banque est également « susceptible Est-ce que cela suffira ? Dans Le Monde du 11 février 1997, l’ex- va-t-il créer des emplois Les experts divergent donnent des chiffres ne les justifient d’être très affecté ». pert Bernard Brunhes redoutait que les jeunes soient la « géné- ou en supprimer ? La jamais, déplore Yves Lasfargue En France, estime le rapport de ration sacrifiée » d’une politique de retraite « irresponsable ». L la mission Lorentz, les suppres- question commence à sur l’analyse – directeur des études du Centre On peut se demander si ce ne sera pas le cas, même si elle est agiter les institutions : l’Organisa- d’études et de formation pour l’ac- sions d’emplois seront plutôt liées responsable. tion de coopération et de dévelop- des conséquences compagnement des changements à « l’informatisation croissante des pement économiques (OCDE) (Créfac) et animateur du groupe échanges entre entreprises qu’à vient de publier les résultats préli- sociales de travail « emploi » de la mission l’accroissement du commerce élec- minaires d’une étude sur « les in- Lorentz –, ce qui prouve qu’il s’agit tronique avec les particuliers ». Ce cidences économiques et sociales du de la vente en ligne d’études idéologiques. En outre, sont surtout les emplois adminis- commerce électronique ». Et le se- elles confondent souvent commerce tratifs qui sont visés. Ils pourraient cond rapport de la mission Lo- des réseaux seront probablement électronique et nouvelles technolo- être réduits de « 25 % à 30 % dans rentz pour le commerce électro- créés d’ici 2002 ». Cependant, «de gies de l’information et de la certains services », estime Yves nique, remis le 4 février au nombreux emplois vont disparaître communication (NTIC). On est dans Lasfargue. Quant aux créations ministre de l’économie, Domi- également », est-il écrit, sans da- le flou. » d’emplois, elles seront « surtout » nique Strauss-Kahn, comprend un vantage de précision. Les auteurs Le rapport de l’OCDE, basé sur dues « au développement du sec- volet spécifique sur « l’emploi ». concluent que « l’impact net à des données américaines, est teur des matériels et logiciels néces- D’autres études abordent rapide- court terme de la révolution des ré- prudent. Observant que le saires à Internet (mais une grande ment ce sujet comme celle, très seaux sur la création d’emplois dé- commerce électronique a pour partie n’est pas faite en France). » globale, de Gemini Consulting pendra de la réponse des individus, conséquences de réduire les stocks pour la Commission européenne, des entreprises et des gouverne- et les coûts de distribution, l’orga- SYNDICATS intitulée Stratégies induites par le ments en matière de formation et de nisme en conclut que l’on pourrait Le rapport souligne aussi que contenu et le commerce sur les ré- mobilité. » craindre « des délestages massifs « le commerce électronique va pro- seaux mondiaux. L’un des documents cités dans le d’emplois ». Toutefois, « il apparaît voquer un bouleversement des rapport du groupe de travail « em- plus vraisemblable qu’il y aura des compétences et des conditions de IDÉOLOGIE ploi » de la mission Lorentz. es- créations nettes d’emplois à court travail ». Un grand nombre de Cette abondance de rapports ne time qu’il y aura, en Allemagne, en terme », durant la période où les nouveaux emplois seront proba- clarifie pas le sujet pour autant. France, en Italie et au Royaume- entreprises expérimenteront le blement du type de ceux qui se Leur incohérence est totale. Pour Uni, trois millions d’emplois sup- commerce électronique tout en créent dans le commerce depuis Gemini Consulting, « environ primés entre 1998 et 2005, puis six conservant la vente au détail tradi- quelques années (temps partiel) et 500 000 emplois liés à l’économie millions d’emplois créés entre tionnelle. « A plus long terme, re- dans les activités Internet prend l’OCDE, la conjugaison de (contrats à durée déterminée. nouveaux produits, de l’accès à un Au final, reconnaît Yves Las- marché élargi, de gains de revenus fargue, « on ne sait pas du tout si le et de prix plus faibles conduira à des solde d’emplois sera positif ou néga- gains nets d’emploi ». Le rapport tif. Mais tous les secteurs sont souligne toutefois que ces obser- concernés. L’enjeu social est donc vations sont « pure conjecture très important. Or, pour le moment, étant donné que le commerce élec- les syndicats réfléchissent très peu tronique ne représente encore sur le sujet ». Le Medef (ex-CNPF) qu’une part très réduite de l’activité n’est pas plus avancé. Un groupe économique générale ». nouvelles technologies, s’intéres- Parmi les secteurs sensibles : ce- sant au commerce électronique lui des agences de voyages, des entre autres, a été mis en place, bureaux de poste (menacés par les mais il s’occupe « surtout de régle- messageries rapides), de la vente mentation », indique l’organisation au détail où, au final, l’impact sera patronale. « sans doute négatif sur l’emploi ». Le secteur de la finance et de la Francine Aizicovici LeMonde Job: WDE1399--0004-0 WAS MDE1399-4 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:01 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0016 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 EUROPE ̄ LE SOCIAL DANS L’UNION A la traîne de l’économie autrichienne, par Francis Kessler la Carinthie est séduite par la droite nationaliste

La mode VIENNE compenser le manque à gagner tou- tout dans cette victoire de la droite de notre correspondante Avec le déclin du ristique. nationaliste. L’histoire tourmentée a Carinthie est la lanterne Depuis 1945, la Carinthie était un de cette province a bien préparé le rouge de l’Autriche avec le tourisme, le taux de fief « rouge » où les socialistes ont terrain pour un parti national aux de l’épargnant-retraité L taux de chômage le plus im- régné pendant des décennies avec connotations xénophobes. Ce n’est portant des neuf provinces. chômage atteint 9 % une majorité absolue. Jörg Haider a pas un hasard si Jörg Haider, origi- La dette publique a augmenté et les su attirer les mécontents de tous les naire de Haute-Autriche, a choisi, il omme ses voisins continentaux, le Royaume-Uni enre- revenus [ont] baissé... » Cet état des dans la province bords politiques. Il a d’abord promis y a vingt ans, la Carinthie pour s’en gistre un vieillissement de sa population, mais avec des lieux dressé par Jörg Haider a été « de faire le ménage » dans un sys- servir de tremplin politique. difficultés qui lui sont spécifiques. Un récent Livre vert, bien utile au leader de la droite na- limitrophe de l’Italie tème clientéliste bien ancré. Un en- intitulé Partnership in pensions : a new contract, pré- tionaliste pour se présenter comme gagement qu’il avait commencé à REBELLE coniseC de lutter contre la misère grandissante des personnes l’homme du recours lors de la ré- et de la Slovénie tenir lors de son premier mandat de Protestante, anticléricale et viscé- âgées (un tiers des retraités vivent au-dessous du seuil de pauvre- cente campagne aux élections régio- gouverneur qui n’a duré que deux ralement opposée à la Vienne des té et dépendent de l’aide sociale) et de « moraliser » le marché de nales. Il a obtenu plus de 42 % des industrielle développée. Le taux de ans (de 1989 à 1991), au lieu de cinq, Habsbourg et de l’Eglise catholique, l’épargne-retraite, afin de redonner confiance aux épargnants et voix au scrutin chômage est monté à 9 % de la po- car il a été destitué par la Diète pour la Carinthie a une longue tradition de parer au désengagement des employeurs du financement des du 7 mars, remportant un large suc- pulation active, un record que la Ca- avoir loué les effets positifs de la po- de nationalisme pro-allemand. Le fonds de pension complémentaires. cès. rinthie − qui compte plus de 565 000 litique de l’emploi du Troisième vote, le 10 octobre 1920, au lende- Une partie de la retraite britannique est composée d’une pen- habitants − partage avec le Burgen- Reich d’Adolf Hitler. Le candidat main de l’effondrement de la mo- sion de base forfaitaire – même si les cotisations prélevées le sont CONCURRENCE land, province limitrophe de la Hon- Haider a également promis de narchie, en faveur de son rattache- en fonction du salaire. Cette Basic Pension est attribuée à 60 ans Démagogue, très efficace auprès grie. De même, le pouvoir d’achat combattre la gabegie des moyens ment à l’Autriche était surtout un pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, sous condition des médias, Jörg Haider n’hésite pas est tombé à 9 % en dessous de la publics − depuis 1991 le déficit bud- vote pro-allemand, puisque la jeune d’une certaine durée d’activité professionnelle. A 70 ans, la pen- à proposer des solutions simples à moyenne autrichienne. Plus de gétaire de la Carinthie s’est accru de République autrichienne revendi- sion est versée sous la seule condition de résidence. des problèmes complexes. Des idées 50 000 personnes vivent en dessous 4,5 millards de schillings (328,5 mil- quait, dans sa Constitution, son ap- Le montant de la pension complémentaire publique (State Ear- qu’il entend bien mettre en place du seuil de pauvreté. Les efforts lions d’euros) à plus de 13 milliards partenance à l’Allemagne. Le 10 oc- nings Related Pension Scheme, SERPS) est, lui, proportionnel aux dans le cas où il obtiendrait la majo- pour monter un centre de haute −, d’améliorer l’assistance aux fa- tobre est ainsi fête nationale en salaires. Les salariés (et/ou leurs employeurs) peuvent opter pour rité des voix des députés à la Diète, technologie autour des sièges de milles et de faire baisser les loyers Carinthie et donne traditionnelle- l’affiliation au SERPS, l’appartenance à un régime géré par l’em- lors de l’élection, le 8 avril, du gou- Siemens à Villach et de Philips à Kla- trop élevés. ment lieu à des rencontres folklo- ployeur ou encore le versement de primes d’épargne-retraite à verneur de la province. genfurt sont prometteurs, mais res- La situation économique de la Ca- riques à fort caractère nationaliste. des plans individuels agréés. Le Livre vert présente un bilan de ces La Carinthie, province limitrophe teront largement insuffisants pour rinthie n’explique cependant pas A Vienne, la Carinthie est perçue mécanismes dits « de responsabilité individuelle », promus par les de l’Italie et de la Slovénie, est une comme « un cas à part », un terrain gouvernements conservateurs. Il constitue ainsi une référence in- région appréciée pour la douceur de « miné », en somme. Sa population, téressante à l’heure où d’autres pays européens songent à déve- son climat, ses lacs à l’eau pure, ses Les piètres performances de la Carinthie dont 3 % se réclament d’une origine lopper la retraite complémentaire par capitalisation. montagnes. Le tourisme est l’un des au sein des 9 provinces autrichiennes (1997) slovène, se comportait volontiers en Le constat est sévère : trop nombreux seront les retraités qui piliers de l’économie régionale. Mais rebelle contre Vienne, où l’on avait n’auront qu’une pension complémentaire faible. Selon le Livre vert, le secteur a réagi trop tard au chan- POPULATION en milliers tendance à minimiser, voire ignorer, beaucoup de produits d’épargne complémentaire n’ont pas eu les gement du comportement des tou- 8 059 les craintes des Carinthiens vis-à-vis rendements annoncés par leurs promoteurs. Les entraves à l’acqui- ristes et à la concurrence des de la Yougoslavie de Tito. Mais les sition de droits à retraite pour les salariés changeant souvent d’em- voyages à bas prix dans les pays souvenirs des combats contre les 1 595 1 524 1 207 1 381 ploi sont stigmatisées. Autre observation : les employeurs se désen- lointains où le soleil est garanti. La 275 563 509 660 344 partisans de Tito et les revendica- gagent fréquemment du paiement des primes qui, dès lors, pèse clientèle aisée de jadis qui peuplait tions territoriales de Belgrade après exclusivement sur le salarié. Enfin, l’augmentation des divorces les bords des lacs carinthiens, louait POUVOIR D'ACHAT en indice la seconde guerre mondiale sont en- prive les femmes d’une fraction de la pension complémentaire villas et suites d’hôtels, fréquentait Autriche = 100 core bien vivants dans les mémoires. dans l’hypothèse où le mari a souscrit à un contrat de pension. le casino de Velden, s’est dispersée, 117,4 109,9 La minorité slovène semble d’ail- 100 96,8 100 Le gouvernement Blair milite pour le Welfare Through Work : laissant la place à des touristes qui 90,8 89,8 91,2 93,5 94,6 leurs peu inquiète du retour possible c’est-à-dire « du travail pour ceux qui peuvent et la sécurité pour ceux fréquentent les campings et se de Jörg Haider à la tête du gouver- qui sont incapables de travail- logent chez l’habitant. nement régional. La droite nationa- ler ». Fidèle à ce leitmotiv so- Depuis 1991, l’hôtellerie et la res- liste a même réalisé des gains de Au Royaume-Uni, cial, la réforme prônée par le tauration de la Carinthie ont perdu CHÔMAGE en pourcentage voix substantiels dans 19 communes Livre vert s’articule autour de plus d’un tiers de leur clientièle en où vit la population slovène. Le pre- 8,3 9,0 8,1 9,0 7,1 la misère deux idées. Une aide aux retrai- été et un quart de celle d’hiver. En 6,8 6,3 6,1 mier passage de Jörg Haider à la tête tés les plus nécessiteux et une 1997, la province a enregistré à peine 5,3 4,9 du gouvernement régional s’était des personnes âgées aide à l’épargne pour les reve- 10 millions de nuitées, contre plus passé sans frictions avec les nus moyens. La privatisation de 17 millions auparavant. Au- minorités, sûrement flattées par le est grandissante : totale des pensions complé- jourd’hui, le tourisme ne contribue D candidat dans leur tradition natio- TYROL VIENNE BASSE - LAN STYRIE HAUTE- mentaires est expressément re- plus qu’à hauteur de 10 % de BURGEN- AUTRICHE naliste. AUTRICHE CARINTHIE AUTRICHESALZBOURG un tiers des retraités jetée, tout comme le « modèle l’économie régionale. Un coup dur, VORARLBERG continental » dans lequel « l’Etat car la Carinthie n’a pas de structure Source : Ministère du travail et des affaires sociales et la banque Austria. Waltraud Baryli vivent au-dessous détient une place primordiale ». La refonte de la retraite du seuil de pauvreté complémentaire est l’élément central et original de ce docu- et dépendent ment. La formule ancienne – le Georges Jacobs, le patron des patrons européens montant est proportionnel au de l’aide sociale salaire – subsiste uniquement pour les revenus salariaux au- dessous de 9 000 livres par an (qui bénéficieront d’ailleurs d’une veut réformer le dialogue social majoration de la pension versée). Pour les travailleurs au revenu compris entre 9 000 et 18 500 livres, c’est un système transitoire qui est proposé ; ils continueront à dépendre, pendant un certain BRUXELLES sident de la Fédération des indus- liorer l’efficacité de l’organisa- temps, de l’ancien dispositif, mais seront incités, petit à petit, à bas- de notre envoyé spécial Ce Belge de 59 ans tries chimiques de Belgique, puis tion. » culer vers le système d’épargne dénommé les Stakeholder Pension eorges Jacobs, le nou- président de la Fédération des C’est là que le bât blesse. La re- Schemes (littéralement, « pension d’investisseurs »). Les personnes veau président de souhaite rapprocher entreprises de Belgique, il a accé- cherche du consensus débouche au revenu annuel supérieur à 18 500 £ vont, elles, être soumises im- G l’Union des confédé- dé, le 5 juin 1998, à la présidence sur la défense du plus petit médiatement à ce nouveau système. rations de l’industrie le syndicat patronal de l’Unice, qui rassemble 35 orga- commun dénominateur. «La Les régimes d’employeurs ne sont pas condamnés, loin de là. Des et des employeurs d’Europe nisations patronales de vingt- Commission nous demande : vou- formalités administratives simplifiées et des avantages fiscaux favo- (Unice) depuis juin 1998, affiche de ses membres et cinq pays. lez-vous négocier avec les syndi- riseront les adhésions. Ils seront, toutefois, soumis à des règles de une belle stature ronde, mais a la « J’ai constaté la grande crédibi- cats ? analyse-t-il. Si notre ré- gestion plus sévères. La mise en place d’une garantie des droits ac- réputation d’être un homme car- améliorer l’efficacité lité de l’institution auprès de la ponse est positive, pas de quis en cas de changement d’employeur et celle d’une réassurance ré. Pour autant, ce patron belge Commission », explique-t-il, ajou- problème : les choses se passent de en cas de faillite visent également à instaurer un « climat de de 59 ans n’est pas d’une pièce : de l’organisation tant néanmoins que « l’Unice façon dure, mais correcte. Nous confiance ». Après des années de laisser-faire, le temps est au mar- catalogué « autoritaire » parce n’est pas bien perçue par les entre- avons ainsi signé des accords en ché réglementé. qu’il fait tourner en bourrique ses lume et peu de bénéfice, comme prises, qui ne savent pas ce qu’elle matière de congé parental, de tra- L’amélioration de la transparence de l’information et la promo- collaborateurs ou étiqueté « dur les engrais, les fibres synthé- fait, ni par les fédérations patro- vail à temps partiel et de contrat à tion de règles de gestion prudentielle précises figurent ainsi au pro- en affaires », il s’est acquis dans tiques, les emballages, les acides nales nationales, qui ont peur durée déterminée. » gramme gouvernemental. Trois grands types d’opérateurs seront le monde patronal une réputa- et les sels. Il cultive « les spéciali- qu’elle prenne trop les affaires en « Mais, continue-t-il, nous amenés à gérer les nouvelles formes d’épargne : les organisations tion de « progressiste » parce qu’il tés ». En pharmacie, il développe main ». avons échoué, de notre fait, deux professionnelles syndicales ou patronales, les sociétés de services se proclame partisan du dialogue une molécule aux propriétés an- Là encore, il se donne des ob- fois : sur les conseils d’entreprise et financiers et les employeurs pour leurs salariés. Les contributions social. Le paradoxe n’est qu’ap- tiallergiques, le Zyrtec, qui va jectifs « simples » : « Rapprocher sur l’information-consultation en seront calculées sur un montant plafonné, et les régimes resteront parent. « passer le milliard de dollars » l’Unice de ses membres en leur fai- cas de fermetures ou de restructu- accessibles même en cas de cessation du travail. Autre aménage- cette année. La division chimie, sant mieux comprendre ses actions rations d’entreprises. Certains ment nouveau : le versement de la prestation sera possible à n’im- PASSION STRATÉGIQUE avec ses résines et ses encres, se en faveur des entreprises et amé- d’entre nous ne comprennent pas porte quel moment entre 50 et 75 ans, de même que le cumul avec Son goût pour la mondialisa- voue aux arts graphiques. qu’on laisse ainsi la voie libre au une activité à temps partiel. tion − qu’il nomme « globalisa- Le troisième secteur est le film, lobby syndical, qui est remar- Cette nouvelle articulation entre répartition et capitalisation fait tion » −, il l’acquiert à l’université sur lequel Georges Jacobs est in- quable. » école en Europe. L’épargnant-retraité est à la mode. Ainsi, la Suède, californienne de Berkeley ; il l’ai- tarissable : premier producteur après quinze ans de débats, a profondément réformé son régime de guise à Washington, au Fonds mondial de Cellophane et qua- CLIVAGES retraite. Celle basée sur la répartition a été assouplie. Une pension monétaire international où, trième de polypropylène, l’UCB En fait, deux conceptions s’af- garantie, financée par l’impôt, a vu le jour. Ces changements s’ac- « faux juriste et faux économiste », produit aussi bien des étiquettes frontent dans le monde patronal. compagnent également de la création d’une pension complémen- il se consacre aux balances des de bouteilles ou des filtres à eau Il existe un conflit entre ceux qui taire reposant sur la capitalisation, mais gérée par l’administration paiements de tous les pays de la pour le tiers-monde que des bil- veulent en finir avec la règle de publique. Le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas annoncent, eux planète. lets de banque en partenariat l’unanimité et ceux qui tiennent aussi, des réformes en ce sens. En 1970, c’est le retour au pays. avec la Banque centrale d’Austra- aux droits des minorités. Il y a Il recouvre les factures impayées lie. aussi une cassure nette entre les Francis Kessler est directeur de l’institut du travail à l’université Ro- de l’Union chimique belge (UCB), patronats du Nord (et le Medef bert-Schuman de Strasbourg. un groupe chimico-pharmaceu- SUCCÈS français en fait partie), qui pra- tique. Il ne restera pas longtemps Aujourd’hui, l’UCB compte tiquent de longue date le dia- en bas de l’échelle : tour à tour 8 500 salariés. Ses résultats pro- ̄ logue social, et certains patronats contrôleur de gestion, directeur gressent au rythme de 30 % par méditerranéens, plus traditiona- d’une filiale en Espagne, patron an. La valeur de son action est Georges Jacobs listes. du secteur pharmaceutique, il passée de 800 francs belges en b Economiste au Fonds monétaire Le dilemme de l’Unice ? «Ou prend la barre de l’UCB en 1987. 1970 à 2 000 francs aux débuts international (FMI) au début de bien nous sommes actifs, nous es- Il peut donner libre cours à sa des années 80 et a bondi aux en- sa carrière, Georges Jacobs gravit sayons d’avoir notre propre agen- passion stratégique. « Il faut, dit- virons de 220 000 francs cette an- ensuite tous les échelons da et nous parlons d’une voix il, élaborer une stratégie, y faire née. Son patron se dit « étonné » de l’Union chimique belge (UCB), forte ; ou bien nous allons nous adhérer et s’y tenir. » Il applique de ce succès et « ravi de ne pas groupe dont il préside le comité faire avoir. Donc, soyons moins ti- donc ces trois principes à l’UCB, avoir fusionné l’entreprise dans exécutif depuis 1987. mides et plus revendicatifs ; soyons dont l’actionnariat est à 40 % fa- des méga-machins que je plains b Ancien président “proactifs” (sic) plutôt que réac- milial. « C’est très simple, résume- beaucoup... ». de la Fédération des entreprises tifs. » Pour le « patron des pa- t-il, on a appliqué une stratégie de Mais Georges Jacobs est aussi de Belgique, il remplace, en juin trons » européens, c’est très niches, mais mondiales, et on a un militant patronal. Il accepte 1998, le Français François Périgot simple : « Le sujet est sur la vendu tout le reste. » les présidences où ses amis le à la tête de l’Union des table. » Il cède les « commodities », poussent pour défendre l’entre- confédérations de l’industrie et produits de base qui font du vo- prise sous toutes ses formes. Pré- des employeurs d’Europe (Unice). Alain Faujas LeMonde Job: WDE1399--0005-0 WAS MDE1399-5 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:02 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0017 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale

Salaires minima : le clivage Nord-Sud ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 RÉMUNÉRATIONS MENSUELLES en euro PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) 1 162 Sur un an ...... 1,8 (déc.) – 6,0 (déc.) 1,6 (déc.) – 5,3 (déc.) 3,4 (déc.) 0,3 (déc.) – 7,6 (déc.) – 1,7 (déc.) 0,1 (déc.) – 0,2 (déc.) – 0,2 (déc.) 1 074 1 064 1 036 Sur trois mois ...... 0,3 (déc.) – 0,8 (déc.) 0,1 (déc.) – 0,2 (déc.) 0,4 (déc.) 0,4 (déc.) – 0,8 (déc.) 0,2 (déc.) – 0,3 (déc.) – 0,3 (déc.) – 0,3 (déc.) 920 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 1999...... 4,3 (janv.) 4,3 (sept. 98) 9,1 (janv.) 8,4 (janv.) 17,8 (janv.) 11,6 (janv.) 12,3 (oct. 98) 3,6 (nov. 98) 6,2 (oct. 98) 10,6 (janv.) 9,6 (janv.)

486 458 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 357 Sur un an ...... 1,7 (janv.) – 0,1 (juil.) 0,2 (jan.) 1,0 (jan.) 0,3 (jan.) 0,4 (jan.) 1,5 (jan.) 2,1 (jan.) 1,6 (jan.) 0,8 (jan.) 0,9 (jan.) Sur un mois...... 0,2 – 0,6 – 0,1 0,4 1,5 - 0,3 0,1 0 – 0,6 – 0,1 – 0,2

PIB EN VOLUME 4e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. (dernier trimestre connu, en %) 1998 1998 1998 1998 1998 1998 1998 1998 1998 1998 1998 Sur un an ...... 4,3 – 3,0 2,6 2,2 3,6 2,8 1,2 3,3 1,3 2,4 2,3 UNI LUXEM- FRANCE GRÈCE* Sur trois mois ...... 1,5 – 0,8 0,4 0,3 0,7 0,7 0,5 1,2 0,2 0,2 0,2 BOURG PAYS-BAS ESPAGNE BELGIQUE ROYAUME- PORTUGAL * Pour les travailleurs non manuels Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %) a SEPT PAYS de l’Union européenne (UE) ont mis en place un salaire 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 minimum : la Belgique, la Grèce, l’Espagne, la France, le Luxembourg, 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 les Pays-Bas et le Portugal. Le Royaume-Uni en introduira un le DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) 1er avril prochain. 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a CALCULÉS SUR UNE BASE MENSUELLE, ces minima révèlent une scission au sein de l’UE : d’un côté, les pays du Nord, avec des sa- BALANCE COURANTE** laires mensuels d’environ 1 100 euros (7 215 francs) ; de l’autre, les (en % du PIB annuel) 1er trimestre 2er trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trimestre 3e trim. 3e trim. trois pays du Sud, avec des rémunérations minimales deux fois et de- Solde trimestriel 1997...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 mie inférieures. Solde trimestriel 1998...... – 0,49 0,7 – 0,19 1,13 0,21 0,72 0,91 0,74 0,23 0,39 0,36 a C’EST LE LUXEMBOURG qui présente la proportion la plus élevée * prévisions Commission européenne de travailleurs touchant le salaire minimum : 15 % en 1998. Au Portu- ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. gal, cette proportion est de 5 %, tandis qu’en France elle était de 11 % en 1997. Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Stock-options : des décotes peu équitables DERNIER MOIS VARIATION Une croissance toujours aussi apathique CONNU SUR UN AN NIVEAU DES DÉCOTES ACCORDÉES SELON LE PUBLIC VISÉ croissance du PIB en % en % d'entreprises 70 CONSOMMATION DES MÉNAGES – 3,4 % (fév.) + 4,6 % 7,5 60 TAUX D’ÉPARGNE 14,2 % (3e trim. 98) – 5,9 % 6,1 5,4 50 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 0,5 % (3e trim. 98) 2,6 % 4,5 3,5 3,5 3,5 40 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,3 % (4e trim. 98) + 1,2 % 1,9 2,1 30 INVESTISSEMENT + 1,4 % (4e trim. 98) + 0,4 % 1,4 1,2 0,7 0,7 20 COMMERCE EXTÉRIEUR 10 (en milliards de francs / euros) + 9,477 MdF / + 1,4 milliard d’euros (jan.) – 16,7 % (solde cumulé sur 12 mois) + 151,850 MdF / + 23,2 milliards d’euros (98/99) – 7,4 % – 0,25 0 – 1,6 – 1,5 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL DIRIGEANTS AUTRES – 7 (fév.) – 21** DES MÉNAGES 1996 1997 1998 1999 92,2 5 % PLUS DE 5 % ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* AMÉRIQUE LATINE ASIE EUROPE DE L'EST AFRIQUE, PROCHE-ORIENT Source : MES-Dares opinion des chefs d’entreprise – 16 (fév.) + 21** sur les perspectives générales Source : Caisse des dépôts et consignations

a PARMI LES SOCIÉTÉS COTÉES en Bourse, une entreprise française TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) 22,1 % (janv.) – 5,9 % a EN 1999, la croissance des pays en développement sera inférieure à sur deux utilise les plans d’options sur actions (stock-options) comme 1 %, selon la Caisse des dépôts et consignations. Les pays d’Asie peuvent instrument de sa politique salariale. Objectif numéro un : compléter les PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE tabler sur une légère reprise, l’Europe de l’Est connaîtra une nouvelle an- (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 38,1 % + 0,7 % rémunérations de ses cadres dirigeants et les fidéliser. née de récession, et l’Amérique latine subira un retournement de son ac- a AU MOMENT DE L’ATTRIBUTION de stock-options, un conseil d’ad- EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR tivité. L’Afrique et le Proche-Orient subissent, eux, de plein fouet la chute ministration peut décider de les proposer à un prix inférieur au cours de MARCHAND 1 049 900 (jan.) – 0,96 % des prix du pétrole et des matières premières. Bourse (le rabais maximal autorisé est de 20 %). EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR a LA RÉCESSION À L’EST s’explique en grande partie par le marasme a UNE ÉTUDE réalisée par le ministère de l’emploi et de la solidarité NON MARCHAND 358 055 (jan.) – 14,4 % russe. Mais la Pologne ou la Hongrie s’avèrent aussi très vulnérables au montre que ce sont les cadres dirigeants qui bénéficient des rabais les ralentissement de l’activité dans l’Union européenne. plus importants. Selon l’enquête, il faut un espoir de plus-value d’au INTÉRIM 532 098 + 28,8 % a C’EST EN AMÉRIQUE LATINE que la situation est la plus inquiétante. moins trois mois de salaire pour que l’instrument stock-options motive * solde des opinions négatives et positives, données CVS **solde net douze mois auparavant Le Brésil pourrait connaître une récession de 5 %, entraînant les cadres. Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. l’Argentine et, dans une moindre mesure, le Chili. L’Indonésie poursuit sa descente aux enfers

arquée du sceau L’économie indonésienne devrait ment défaut au président par inté- concurrent le plus sérieux du géné- Peu d’outsiders peuvent pré- d’une crise sociale A quelques semaines poursuivre, cette année encore, sa rim, Yussuf Habibie, pour remettre ral Wiranto. Restent deux in- tendre avoir une chance, et la situa- sans précédent, descente aux enfers avec un recul à flot l’économie du pays. Dans ces connues : la candidature poten- tion économique du pays ne doit M du PIB de 1,5 % à 2 %, d’après le pa- conditions, il paraît peu probable tielle de Yussuf Habibie à sa propre pas les encourager à se déclarer. 1999 restera une an- d’élections législatives née noire pour l’Indonésie. La tron du Central Statistics Bureau, que les investisseurs internationaux succession, et l’attitude qu’adopte- L’Indonésie se déchire au moment Banque mondiale estime à 10 mil- anticipées, l’économie Pity Sugito Suwito ; de 3,4 % selon prennent le risque de revenir dans ra Mégawati Soekarnoputri, la fi- où elle devrait s’unir face à une lions le nombre d’Indonésiens qui le Fonds monétaire international l’archipel avant l’installation d’une gure emblématique du Parti démo- crise dont elle est loin de voir le perdront leur emploi cette année, de l’archipel (FMI) ; mais la réalité sera plus nouvelle équipe gouvernementale. cratique. bout. Ce sera la tâche du prochain soit 10 % de la population active. Ils proche des 5 %. La situation n’a jamais été aussi président que de recoller les mor- viendront rejoindre un bataillon est à genoux Trente-deux années de gestion favorable à une radicalisation de la CANDIDATS ceaux d’un empire au bord du pré- évalué, fin 1998, à plus de 13 mil- népotique ont mis à genoux le pays vie politique indonésienne, bien Dans le cas d’un duel Habibie- cipice ; le recours à la manière forte lions de sans-emploi. Si tant est néanmoins réussi à reconstituer le plus peuplé d’Asie du Sud-Est, que les organisations musulmanes Wiranto, Mégawati serait prête à pour y parvenir pourrait se révéler que cette estimation soit juste, le des réserves en devises (grâce à transformé en une véritable pou- et les militaires multiplient les dé- faire alliance avec Wiranto ; à choi- tentant. taux de chômage devrait grimper à l’aide internationale) : 23 milliards drière. D’abord confinée à la capi- clarations rassurantes. Les pre- sir entre Wiranto et Rais, elle se 23 %. de dollars (21 milliards d’euros) qui tale, la contestation s’est rapide- miers affirment qu’il n’est pas rangerait plus volontiers du côté du Marc Mangin Mais en avril dernier, déjà, le correspondent à un peu plus d’un ment étendue à l’ensemble de question d’instaurer une répu- second. Nord-Sud Export (groupe « Le Monde ») journal Republika parlait de trimestre d’importations. Les en- l’archipel. Aux foyers traditionnels blique islamique, dans l’hypothèse 13,5 millions de chômeurs, là où le treprises privées sont endettées à d’agitations : Timor à l’est, Aceh à où ils sortiraient vainqueurs du gouvernement n’en dénombrait hauteur de 75 milliards de dollars l’ouest et Irian Jaya au nord-est, est scrutin de juin ; les seconds qu’ils que 9 millions. En août dernier, le (68,6 milliards d’euros) et le plan de venue s’ajouter Ambon, la capitale n’entendent pas prendre le pouvoir seuil des 15 % était officiellement sauvetage des banques locales né- des Moluques, au nord. par la force, ce qu’ils auraient pu franchi. Et il faudrait ajouter à ces cessitera entre 35 et 40 milliards de faire il y a un an, au moment du dé- exclus ceux répertoriés dans la ca- dollars (de 32 à 36,6 milliards d’eu- ÉMEUTES part de Suharto. tégorie des « sous-employés ». ros). Plus inquiétante est la multiplica- Il n’en demeure pas moins que Leur nombre se compte, lui aussi, Le budget de l’Etat pour l’année tion des affrontements entre les l’ordre ne règne plus ni à Djakarta en dizaines de millions. A l’au- fiscale 1999-2000 est en baisse de communautés religieuses. Après les ni dans le reste de l’Indonésie. La tomne dernier, la Banque mondiale 22 % par rapport à celui de l’année Chinois, victimes traditionnelles en décision, aussi rapide qu’inatten- estimait que le taux réel du chô- dernière. Il sera certainement révi- temps de crise, viennent les chré- due, d’accorder l’indépendance à mage aurait atteint les 40 % fin sé en fonction du cours du pétrole. tiens. Le 7 mars, dans les rues de l’ex-colonie portugaise de Timor- 1998. Le FMI a donné son accord pour un Djakarta, une centaine de milliers Oriental avant la fin de l’année tra- Officiellement, 40 % de la popu- déficit budgétaire de 6 % (en pour- de musulmans ont appelé au dji- duit même une certaine panique au lation (80 millions de personnes) centage du PIB) qui sera probable- had (guerre sainte) contre les chré- plus haut sommet de l’Etat. vit en dessous du seuil de pauvreté, ment dépassé. tiens des Moluques. Les émeutes Le « consensus », maître-mot de soit avec moins de 6,5 dollars par Comme si le tableau n’était pas dans cette région ont fait plus de la politique indonésienne, est-il mois (près de 6 euros), selon les cri- assez sombre, il y a tout juste un 200 morts depuis le début de l’an- possible entre militaires, intime- tères indonésiens. Autre consé- an, l’OPEP demandait à l’Indonésie née. ment associés au pouvoir depuis quence de la crise, dont les effets se de réduire sa production pétrolière A quelques semaines d’élections plus de trente ans, et musulmans, feront sentir à plus long terme : un de 100 000 barils/jour, ramenant de législatives anticipées, convoquées qui revendiquent de plus en plus quart des enfants en âge d’être sco- 5 à 3,5 milliards de dollars (de 4,6 à pour le 7 juin, l’Indonésie semble bruyamment, depuis une dizaine larisés ont déserté les bancs de 3,2 milliards d’euros) les recettes de basculer un peu plus vers le chaos. d’années, de l’exercer ? Les noms l’école. l’or noir indonésien à l’exportation. Le temps et l’argent font cruelle- de trois présidentiables reviennent Le bilan 1998 n’est pas encore fréquemment : ceux des deux prin- connu précisément mais, selon les Le bond spectaculaire de la misère cipales figures des organisations musulmanes, Abdurrahman Wahid dernières estimations du Fonds POPULATION INDONÉSIENNE VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ et Amien Rais, ainsi que celui du monétaire international (FMI), en % par rapport à la population totale tous les indicateurs sont dans le général Wiranto, le chef d’état-ma- rouge. Le produit intérieur brut 40,2 38,8 jor de l’armée. s’est contracté de plus de 15 %, la 33,4 Jusqu’à présent, le seul point commun reconnu à ces trois candi- demande intérieure de plus de 28,7 20 %, les importations de 27 %, les 26,9 dats résidait dans le flou de leur exportations de 10 %. Le bureau de 21,9 programme pour sortir le pays de coordination des investissements 17,7 la crise. L’image de l’armée souffre 15,1 13,6 des exactions dont on l’accuse, et le (BKPM) ne communique plus de 11,3 chiffres. général Wiranto aura beaucoup de Selon les statistiques officielles, mal à se dissocier de la troupe ; en le taux d’inflation pour l’année dé- revanche, le climat insurrectionnel passe les 60 %, une estimation lar- peut renforcer ses chances. La san- gement inférieure à la réalité selon 1976 78 80 81 84 87 90 93 96 98 té d’Abdurrahman Wahid étant fra- de nombreux observateurs. L’Etat a Source : Central Bureau of Statistics gile, Amien Rais émerge comme le LeMonde Job: WDE1399--0006-0 WAS MDE1399-6 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:02 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0018 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 FUTURS Le paradoxe du « village » de l’économie globale ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE

’appuyant sur le réseau des fin du XIXe siècle, lorsque cet écono- ouvriers ; dans la Silicon Valley, ce par Bernard Kapp conseillers du commerce Des économistes miste britannique entreprit d’étudier sont les entrepreneurs qui financent extérieur et des postes les raisons de la localisation des bas- les nouveaux venus, issus des S mêmes universités, et le système des d’expansion économique, réhabilitent sins industriels de son pays : un terri- des économistes ont, avec le soutien toire limité ; une spécialisation ; un stock-options préserve la propriété de la Délégation à l’aménagement l’importance des monopole ou au moins une forte des entreprises. Les grandes heures du territoire et à l’action régionale part du marché national ; une Ainsi émergerait un modèle de dé- (Datar), répertorié et analysé une spécificités communauté humaine et sociale veloppement alternatif aux méga- quarantaine de territoires, de Banga- (mêmes origines, mêmes valeurs) re- fusions rapportées chaque jour par lore (Inde) à Sophia-Antipolis, près territoriales couvrant la communauté écono- la presse économique. Ce modèle, du modèle chinois de Nice, en passant par la Silicon mique (les entreprises, petites, sont Jean-Louis Gassée, ex-numéro deux a Chine a occupé, dans les grands débats du XVIIIe siècle, Valley (Etats-Unis). pour expliquer... familiales, ou « amicales »). d’Apple et aujourd’hui l’un des prin- une place comparable à celle que les Etats-Unis ont prise De cette enquête sont issus un cipaux entrepreneurs français de la dans l’imaginaire de notre monde postindustriel. colloque, qui s’est tenu le 23 mars à la mondialisation SOLIDARITÉ Silicon Valley, l’appelle « micro-capi- « L’empire le plus riche et le plus puissant qu’on puisse Paris, un ouvrage (à paraître à la ren- D’autres facteurs interviennent : talisme démocratique », et l’oppose à trouverL dans le monde », selon une formule courante à l’époque, a trée) et surtout un concept : celui de bonne santé économique de ces ter- l’existence d’une entreprise «mo- « l’ultralibéralisme latifundiaire » des été une référence centrale pour les hommes des Lumières dans « village » (équivalent français de ritoires... et de leurs habitants. Sas- trice » qui, créée sur une initiative in- grands groupes dont le pouvoir cir- leur recherche de la société idéale. Cette fascination pour la Chine « cluster », littéralement « grappe »). suolo, district italien du carrelage dividuelle, devient un exemple à cule entre une poignée d’individus. est d’autant plus surprenante pour nous, avec le recul, que les Si l’on en croit Philippe Chalmin, près de Bologne, dont les 290 entre- suivre pour la communauté ; une Le « village » réhabilite la famille connaissances concernant ce pays lointain étaient alors parti- professeur à Paris-IX-Dauphine, la prises fabriquent 20 % de la produc- coopération entre entreprises (cha- ou la communauté comme acteur culièrement mal assurées. Les seules informations détaillées dont croissance économique mondiale tion mondiale et exportent 70 % de cune assure une part des tâches, as- économique fondamental, relève les Européens disposaient venaient des missionnaires jésuites qui prendrait, parallèlement à la globali- leur production, connaît un taux de surant « l’intégration verticale » de l’historien et économiste Jacques avaient acquis, dès le début du XVIIe siècle, une grande influence à sation, la forme d’une addition de chômage de 3,5 %, assure à sa popu- la production à l’échelle de la Marseille, la solidarité et la coopéra- la cour de l’empereur, à Pékin. S’engageant dans une entreprise développements locaux. lation de 100 000 habitants un reve- communauté) et une mutualisation tion comme principe de fonctionne- de propagande délibérée, ils avaient publié toute une série nu moyen de 100 000 francs de certains besoins (achat de ma- ment (« le problème d’une PME n’est d’ouvrages très documentés − et, pour certains, fort bien illustrés NOUVELLES TECHNOLOGIES (15 000 euros) annuels et une tières premières, formation, re- pas sa taille, mais sa solitude », notait − qui remportèrent un grand succès dans toute l’Europe : Les Cette essence territoriale ne gêne- épargne de 120 000 francs cherche, exportation) qui n’exclut Sergio Arzeni, l’un des plus fins ob- Nouveaux Mémoires sur l’état présent de la Chine (1696) et Les rait en rien l’accès aux marchés (18 000 euros) par tête. La Silicon pas la compétition ; l’adaptation servateurs des districts italiens), une Lettres édifiantes et curieuses sur la Chine (1709), du Père Le Comte, mondiaux, facilitée par l’usage des Valley crée chaque année près de permanente et l’innovation pas for- micro-culture plutôt que des infras- et la monumentale Description de la Chine, du Père Du Halde nouvelles technologies. Ainsi, les fa- 50 000 emplois... et une dizaine de cément brevetée ou « high-tech », tructures (selon le mot du sénateur (1735). meux districts industriels italiens multimillionnaires en dollars. mais immédiatement partagée ; la Pierre Laffitte, père-fondateur de Le tableau de la Chine que brossent ces livres est, il est vrai, (une soixantaine) représentent L’analyse du fonctionnement de présence de capitaux aisés à mobili- Sophia-Antipolis). enthousiasmant. On y décrit une agriculture très évoluée et très 80 000 entreprises, 750 000 salariés, ces différents « villages » − qu’ils ser au sein même de la communauté Pour aboutir à ce « paradoxe du productive, avec ses champs irrigués et ses cultures en terrasses, 450 milliards de francs (69 milliards soient spécialisés dans le textile ou (capital-risque ou épargne). village », énoncé par Philippe Coste, mais aussi une industrie de haut niveau technique, avec ses d’euros) de chiffre d’affaires (10 % du dans le multimédia, en Inde ou en La spécialisation garantit la perpé- conseiller économique et social à fabriques de porcelaines, de laques et de soieries. On y montre les PIB italien) et 30 % des exportations. Californie − a montré qu’ils ont un tuation des savoir-faire, et le fonc- San Francisco : au moment où tous mérites d’un Etat fort, basé sur l’autorité d’un empereur à la La Silicon Valley représente, à elle certain nombre de caractéristiques tionnement communautaire cau- les facteurs de la croissance de- sagesse proverbiale et conforté par une organisation bureaucra- seule, 7 000 entreprises, 200 milliards communes, faisant d’eux un véri- tionne la dynamique viennent mobiles, ils se concentrent tique centralisée. Et on y révèle, surtout, l’existence d’un ordre (30 milliards d’euros) de chiffre d’af- table « modèle de développement », entrepreneuriale : dans les districts de plus en plus en des lieux géogra- politico-social entièrement construit sur le savoir − celui des faires, 1,15 million d’emplois. selon Philippe Chalmin. italiens, les générations se succèdent phiques déterminés. mandarins recrutés par examen − et non sur la naissance. Inversement, l’accès aux marchés Ces caractéristiques ont déjà été à la tête des entreprises, et la plupart Rêvant d’une société où l’intelligentsia se verrait reconnaître un mondiaux ne pénaliserait en rien la analysées par Alfred Marshall... à la des créations sont le fait d’anciens Antoine Reverchon rôle dirigeant, les philosophes des Lumières sont évidemment séduits par ces descriptions exotiques qui leur fournissent des arguments commodes. C’est ainsi que Montesquieu consacre des passages substantiels à l’empire du Milieu dans L’Esprit des lois ; que Diderot rédige un article conséquent sur la « philosophie des Chinois » dans L’Encyclopédie ; que Rousseau s’étend longuement sur leurs antiques institutions dans son Premier discours sur l’inégalité ; et que Voltaire cite régulièrement d’hypothétiques vieux sages chinois, notamment dans son Dictionnaire philoso- phique... Même attraction du côté des économistes. Mais avec des préoc- cupations différentes. On réfléchit surtout, au dix-huitième siècle, au processus du développement économique. Et l’on se pose de grandes questions fondamentales : d’où vient la création des richesses ? Faut-il encourager l’agriculture plutôt que le commerce? Faut-il favoriser l’accroissement de la population? C’est pourquoi tous les théoriciens de l’époque cherchent à comprendre, bien qu’ils manquent cruellement de données précises et crédibles, quels sont les rapports entre l’extrême richesse agricole de la Chine, la forte densité de son peuplement et Les nombreux récits le faible niveau de vie d’une partie importante de la population... de voyage publiés Richard Cantillon est l’un des premiers à mettre en évidence la à la fin régulation de la population par le e volume des ressources vivrières du XVIII siècle disponibles. « Il n’y a point de pays où l’on porte la multiplication des remettent en cause hommes si loin qu’en Chine, note- t-il dans son Essai sur la nature du les images flatteuses commerce en général, de 1755. Leur nombre est incroyable. Lorsqu’il de l’empire du Milieu survient des années stériles, ils meurent de faim par milliers. Ainsi, que les jésuites ils se proportionnent nécessaire- ment aux moyens qu’ils ont de avaient su imposer subsister. » François Quesnay prolonge cette réflexion dans son Despotisme de la Chine, publié en 1767, pour mieux combattre les idées popu- lationnistes qui ont alors le vent en poupe. « Cette multiplication prodigieuse du peuple, si utile et si désirée dans nos Etats d’Europe (où l’on croit que la grande population est la source de l’opulence, en prenant l’effet pour la cause) y produit de funestes effets. » Au-delà des famines qui surviennent après les mauvaises récoltes, le chef de file des physiocrates déplore les effets négatifs de la misère et de la mendicité sur l’économie. Car les aumônes distri- buées aux nécessiteux obèrent les ressources financières des riches et limitent leurs achats de marchandises de haut prix, ce qui ralentit la production non agricole et la distribution de salaires... Mais c’est Adam Smith qui pousse le plus loin l’analyse. «La Chine, explique-t-il dans La Richesse des nations, de 1776, a été pendant une longue période un des plus riches pays du monde, c’est- à-dire un des plus fertiles, des mieux cultivés, des plus industrieux et des plus peuplés. Marco Polo, qui l’observait il y a plus de cinq cents ans, nous décrit l’état de sa culture, de son industrie et de sa popula- tion presque dans les mêmes termes que les voyageurs qui l’observent aujourd’hui. » Conclusion : l’économie chinoise, qui fonctionne en circuit fermé, ne se développe plus depuis longtemps. Dans un tel cas de figure, explique Smith, les dépenses des riches, qui restent égales d’une année sur l’autre, n’entraînent aucune progression de la production. Et la concurrence entre les hommes oblige la main-d’œuvre à accepter des salaires de subsistance. Par conséquent, seule une ouverture du marché chinois accompagnée d’un fort développement des industries exportatrices pourrait briser ce cercle vicieux. Smith est toutefois l’un des derniers à s’intéresser au modèle chinois. Car les nombreux récits de voyage qui sont publiés à la fin du XVIIIe remettent en cause les images flatteuses que les jésuites avaient su imposer. On finit par accepter l’idée que l’agriculture chinoise est rudimentaire, que son industrie reste très embryon- naire et que la population vit dans une misère peu glorieuse. Bref, que la Chine n’est pas un pays riche, puissant et civilisé. La notice qui lui est consacrée dans le Dictionnaire universel de la géographie commerçante, en 1799, donne la mesure de ces désil- lusions. « Nous ne croyons, annonce l’auteur, à aucune des fables débitées sur la sagesse du gouvernement chinois, qui ne nous paraît qu’un despotisme de charlatans ; sur la bonté de sa police, qui est celle d’un bagne ou d’un couvent de moines ; sur sa morale reli- gieuse et son culte de Confucius dont tant d’écrivains n’ont parlé qu’en haine des maximes professées dans leur pays ; enfin, sur l’anti- quité du savoir des Chinois dans les sciences, restées chez eux dans un degré bien inférieur à ce qu’elles sont en France et en Angle- terre. » Le mythe est cassé pour longtemps. LeMonde Job: WDE1399--0007-0 WAS MDE1399-7 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:02 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0019 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 / VII ̄ L’Euroland est-il armé contre les chocs LIVRES par Philippe Arnaud asymétriques ? par André Fourçans

epuis la naissance effective de l’eu- change, exportations) est en conséquence dimi- Le budget européen peut-il remplir cette fonc- ro, les débats et querelles sur le nuée. Et on peut penser que l’intégration écono- tion pour l’Euroland ? Pour une très faible part. Il Généalogie du « blairisme » D bien-fondé ou non de la monnaie mique atténuera la spécialisation des économies est plafonné à 1,27 % du PIB européen et est utili- LE NOUVEAU LIBÉRALISME ANGLAIS À L’AUBE DU XXe SIÈCLE unique sont devenus obsolètes. Ce nationales, sinon régionales, de même qu’elle sé pour financer des dépenses dont l’objectif sous la direction de Maurice Chrétien qui ne veut pas dire que tous les problèmes sont rapprochera les niveaux de développement des n’est pas de réguler directement la conjoncture Economica, 164 p., 98 F, 15 ¤ résolus. Demeure la question des mécanismes Etats membres. Les risques de chocs asymé- de chaque pays. Pour traiter les conséquences de d’ajustement en cas de chocs dits asymétriques, triques en seront par là même réduits. chocs asymétriques, son montant devrait at- ourquoi s’intéresser au mouvement de rénovation de la pen- c’est-à-dire en cas de secousses qui affecteraient Mais le facteur le plus important de réduction teindre 3 % à 5 % du PIB au moins. sée libérale anglaise qui prit naissance à la fin du XIXe siècle ? de manière différente un pays ou une région de de ces risques réside dans la coordination des po- Le « fédéralisme budgétaire et fiscal » qui irait Parce qu’il existe, pour les auteurs, une « évidente parenté » l’espace monétaire unifié par rapport aux autres. litiques économiques nationales. D’abord, par de pair avec l’accroissement du budget européen entre le socialisme libéral du New Labour de Tony Blair et le li- Les chocs asymétriques peuvent s’exercer soit définition, plus de crainte de politiques moné- – avec en contrepartie une baisse des budgets na- béralismeP social des « nouveaux libéraux ». Rédigé par les membres du côté de l’offre, soit du côté de la demande, taires divergentes puisque celle-ci est identique tionaux – constituerait en théorie la solution la d’une équipe de recherche de l’université Lumière-Lyon II, cette étude, soit des deux à la fois. Les chocs d’offre pour tous. Certes, d’aucuns pourraient arguer du plus efficace pour traiter ce genre de question. qui vise la clarté pédagogique, est divisée en quatre chapitres, corres- consistent en des perturbations sur les processus fait que, justement, la perte de cet instrument éli- Mais au moment où les Etats se chamaillent pour pondant aux quatre représentants les plus éminents du « nouveau libé- de production tels que des variations brutales du mine la possibilité de mettre en œuvre des me- diminuer leurs contributions au budget commu- ralisme » anglais : L. T. Hobhouse (1864-1928), T. H. Green (1836-1882), prix des matières premières, des innovations sures monétaires, en matière de taux d’intérêt ou nautaire, cette voie ne paraît pas très promet- J. A. Hobson (1858-1940) et A. Marshall (1842-1924). technologiques, des changements de réglemen- de taux de change par exemple, susceptibles d’ai- teuse... Qui sont ces hommes ? Des sociologues, des philosophes, des écono- tation, ou toute autre mesure étatique qui exerce der à résoudre des problèmes spécifiques. Ce Pour être complet, il convient de mentionner mistes, marqués par l’individualisme de Ricardo, l’utilitarisme de Stuart un impact durable sur la production et les prix. peut être vrai à court terme, tant que les cycles que le traité de Maastricht introduit des possibili- Mill et les idées de Darwin. L’Angleterre victorienne, puritaine et Les chocs sur la demande peuvent provenir, par économiques ne sont pas en phase, mais pas sur tés de solidarité financière au niveau de l’Union conventionnelle, est alors au faîte de sa puissance. Mais aussi le théâtre exemple, de modifications notables des préfé- la durée. Mis à part pour certains pays, tels que autorisant une « assistance financière communau- de violentes luttes sociales. Les syndicats sont en plein essor. En 1893 est rences des consommateurs, ou bien encore de l’Irlande, et dans une moindre mesure l’Italie, les taire à [un] Etat membre » qui connaîtrait de créé l’Independent Labour Party qui devient le Labour Party en 1906. Le changements importants et di- autres Etats constituant la zone « graves difficultés, en raison d’événements excep- libéralisme classique est incapable de relever les défis de la crise sociale vergents dans les politiques euro ont maintenant des situa- tionnels échappant à son contrôle ». qui mine le pays. monétaires et fiscales. Dans ce La création de tions conjoncturelles fortement Reste que c’est avant tout sur les budgets na- Les « nouveaux libéraux » vont tenter d’incarner la relève possible du dernier cas, le choc peut influer rapprochées. De plus, les diffi- tionaux qu’il faudra compter. Leurs déficits libéralisme. Ce n’est pas une mince affaire... Il s’agit ni plus ni moins aussi sur l’offre globale. l’espace monétaire cultés économiques, notam- doivent pour cela être réduits de façon significa- que de « redéfinir la liberté », comme l’affirme le sociologue L.T. Hob- Des exemples ? L’augmenta- ment celles de la France, sont tive. Il faut rappeler toutefois que le pacte de sta- house. Une « redéfinition » qui fait pencher un certain nombre d’entre tion soudaine et fulgurante du unifié implique que d’ordre structurel plus que bilité autorise le dépassement du fameux plafond eux vers la gauche. C’est le cas notamment de l’économiste A. Marshall, prix du pétrole dans les an- conjoncturel et leur thérapie re- de 3 % du PIB pour le déficit budgétaire en cas de père de la théorie de l’équilibre partiel et fondateur de « l’école de nées 70, la baisse brutale du 60 % du commerce lève peu d’un remède monétaire circonstances économiques exceptionnelles : les Cambridge », qui accueillera, un peu plus tard, un certain John May- dollar en 1985 et en 1995 qui a spécifique. chocs asymétriques de grande ampleur font bien nard Keynes. C’est le cas aussi de L. T. Hobhouse, pour lequel il n’y a influencé la position concur- extérieur des pays La politique monétaire étant sûr partie de ces circonstances. pas de liberté sans égalité, et qui « concentre sa critique sur le dogme li- rentielle des pays de façon dif- la même, reste le deuxième vo- Les pays de la zone euro ont donc les moyens béral de la liberté de contrat ». férente, ou encore la chute du membres vont se let, celui de la politique budgé- d’apporter des réponses à ce type de chocs. Mais La gauche ? La droite ? Ce sont des catégories bien françaises. Pour mur de Berlin. taire et fiscale. Si celui-ci n’est à la condition de gérer sérieusement leurs fi- les Britanniques, les cloisons sont plus poreuses. Faut-il classer A. Mars- L’Union économique et mo- transformer en pas « fédéralisé» comme l’est nances publiques. Qui s’en plaindrait ? hall parmi les socialistes (il le revendiqua lui-même) ou parmi les nou- nétaire (UEM) va permettre celui de la monnaie, il est cepen- Cela dit, il ne faut pas tomber dans le travers veaux libéraux ? On retrouve chez lui un curieux mélange de darwi- d’atténuer la plupart de ces transactions internes dant encadré par le pacte de sta- trop répandu selon lequel seuls les fonds publics nisme, ou de « biologie économique », allié à un « penchant » certain chocs. Est-ce à dire que l’UEM bilité et de croissance qui limite seraient susceptibles de traiter les chocs asymé- pour le socialisme. Pour l’économiste J. A. Hobson, la question peut va, comme par enchantement, à la zone euro les déficits à 3 % du PIB. Fini le triques. Les marchés ont aussi leur rôle à jouer. Et également se poser. Si certaines de ses idées le rapprochent de Malthus, éliminer l’ensemble des chocs temps où chacun établissait seul il est essentiel. Ainsi, une étude réalisée par la il fut un des premiers à voir que les crises de surproduction étaient en ou nous immuniser contre leurs conséquences ? ses objectifs budgétaires ! Les procédures de Brown University sur les Etats-Unis démontre fait des crises de sous-consommation. Il influença Keynes, qui reconnut Bien évidemment non. Mais l’intégration écono- coordination se mettent progressivement en que les financements nécessaires pour remédier sa dette envers lui. Quant au philosophe T. H. Green, peut-être le plus mique supplémentaire qu’implique la zone euro place et on ne voit pas comment un mouvement à un choc provenaient des marchés des capitaux victorien, il rêve d’un christianisme social, tout en regrettant que l’An- et la meilleure coordination des politiques inverse pourrait se déclencher. dans 62 % des cas et du budget fédéral dans 13 %. gleterre traite encore ses habitants « comme s’ils étaient des esclaves ou économiques qui doit en résulter devrait en atté- On le voit, le fonctionnement de la zone euro Last but not least, il ne faudrait pas que le re- des biens mobiliers ». Il fustige l’« hédonisme » des utilitaristes, au risque nuer et leur probabilité d’occurrence et leur in- va diminuer le risque de chocs économiques cours aux finances publiques serve d’alibi pour de paraître misanthrope. Comme lorsqu’il écrit cette sentence sibylline : tensité. propres à certains pays. Mais que faire si le pro- ne pas mettre en place les réformes susceptibles « Envisager un objet en tant que plaisir et l’envisager comme désirable en La création de l’espace monétaire unifié im- blème se présente tout de même ? d’assouplir le fonctionnement du marché du tra- soi sont deux pensées incompatibles. » plique que 60 % du commerce extérieur des pays La méthode traditionnelle consiste à accroître vail. Cette souplesse est indispensable non seule- On se souvient de la déclaration du premier ministre Tony Blair à membres vont se transformer en transactions in- la redistribution budgétaire et les aides en faveur ment pour assurer un emploi élevé, mais aussi l’Assemblée nationale française, le 24 mars 1998, qui fit couler beau- ternes à la zone euro. Ainsi, les échanges de l’Eu- des zones en difficulté. C’est en partie la solution pour amortir l’impact des chocs asymétriques sur coup d’encre et de salive : « La gestion de l’économie n’est ni de droite ni roland avec le reste du monde ne représente- adoptée dans les pays à structure fédérale (tels le chômage. de gauche, elle est bonne ou mauvaise. » On comprend mieux en lisant raient plus que 10 % à 15 % du PIB de l’ensemble que les Etats-Unis). C’est aussi la solution adop- ce livre quelles peuvent être la formation intellectuelle et les influences uni monétairement. La vulnérabilité de chaque tée lorsqu’une région d’un pays non fédéral est André Fourçans est député européen de la nouvelle génération de sociaux-démocrates aujourd’hui au pou- pays de la zone aux chocs externes (taux de affectée. (UDF) et professeur d’économie à l’Essec. voir au Royaume-Uni. Ce n’est pas le moindre de ses mérites.

Le système industriel italien doit PARUTIONS b L’ÉTHIQUE OU LE CHAOS de Jean-Loup Dherse et Dom Hugues Minguet faire évoluer ses spécialisations Un consultant, qui a été dirigeant d’entreprise, et un moine, qui fut conseiller juridique, donnent leur vision de la crise sous les angles économique, social et moral. Ils analysent notamment les comporte- par Antonio Pollio Salimbeni ments de l’entreprise où l’affirmation de la prééminence des valeurs humaines est parfois difficilement compatible avec la pression de la élicitée à de multiples reprises par la conseillers économiques de Massimo D’Alema : concurrence. Commission européenne pour avoir Les mauvais chiffres du chômage « Il est polarisé sur des productions à basse valeur Ils prônent une « recherche du sens » et une promotion de l’éthique, réduit son déficit public – avec toute- TAUX (données CVS trimestrielles mensualisées ajoutée et sa structure de production manque de sans que celles-ci soient idylliques et fassent fi du « conflit et de la souf- F pour l’Italie) en % fois un bémol concernant l’avenir du flexibilité et de mobilité, ce qui veut dire que son ap- france ». C’est aussi à la mise en œuvre de la notion de « bien système des retraites –, l’Italie ne semble toujours 14 titude à changer de spécialisation est bien moindre commun » qu’ils nous invitent pour éviter les dérives personnelles et pas en mesure de jouir d’une stabilité financière ITALIE que celle du Royaume-Uni ou du Portugal. En fait, il collectives, ainsi que pour soutenir une évolution positive de la société conquise de haute lutte. Affronter une conjonc- a toujours réussi à vivoter, mais ce qu’il lui faudrait fondée sur la coresponsabilité. ture économique difficile sans pouvoir ni recourir 12 maintenant, ce sont de nouvelles entreprises dans de Le rôle de l’entreprise et son type de management sont étudiés à la lu- à la dévaluation ni utiliser la dépense publique nouveaux secteurs. » mière d’objectifs qui sont mis au « service de la personne » (Presses de pour soutenir l’activité se révèle au moins aussi ar- En Italie et en France, l’industrie est moins prête la Renaissance, 384 p., 149 F, 22,7 ¤). du que les efforts accomplis pour faire partie de à modifier sa spécialisation que, par exemple, en l’union monétaire. 10 ZONE EURO Allemagne, en Hollande ou au Danemark, où le b L’ANNÉE SOCIALE, Tout l’édifice de la concertation sociale a été poids des secteurs traditionnels a été réduit au sous la direction de René Mouriaux ébranlé par le président du conseil : Massimo profit des secteurs à plus haute valeur ajoutée (té- Pour chacun des mois de 1998, L’Année sociale rappelle l’essentiel des D’Alema a pris les syndicats à revers en proposant 8 lécommunications, électronique, chimie-pharma- faits et en place quelques-uns en exergue dans de courtes synthèses qui de desserrer les contraintes qui encadrent les li- 1994 1995 1996 1997 1998 1999 cie). La France a perdu son avantage comparatif concernent le social, mais aussi l’éducation et quelques grands événe- cenciements dans les entreprises de plus de quin- Source : Eurostat dans les secteurs traditionnels, mais a maintenu sa ments économiques. ze salariés, ce qui était jusqu’à présent un véritable position dans les secteurs à fortes économies En outre, quatre dossiers sont développés : l’investissement des entre- tabou pour la gauche. Le débat sur la flexibilité est s’en remettre à la demande extérieure. Mais puis- d’échelle, tant dans la chimie que dans la sidérur- prises françaises, la loi Aubry et ses enjeux, le mouvement des chômeurs, ainsi devenu le paradigme des difficultés ita- qu’il n’y a plus de dévaluation possible, les seuls gie. L’Italie, en revanche, maintient sa spécialisa- la précarité et le rôle des minima sociaux (Les Editions de l’Atelier, 240 p., liennes. Le rythme de la croissance et l’exclusion leviers qui restent sont la maîtrise des coûts et la tion dans les secteurs traditionnels (meubles, plas- 100 F, 15,24 ¤). du nouveau cycle de fusions-acquisitions que qualité des produits. La concurrence internatio- tiques, outillages) et n’a pas compensé les pertes connaît l’industrie européenne constituent deux nale se fait plus, désormais, sur les écarts de renta- subies dans le textile-habillement et le cuir-chaus- autres motifs d’inquiétude. bilité que sur les parts de marché. En 1997, les sures, secteurs particulièrement sensibles à la pari- Quant à la croissance économique (1,5 % seule- 1 800 plus grandes entreprises italiennes ont réali- té euro-dollar (les exportations italiennes sont da- ment en 1999), elle ne pourra s’accélérer que si les sé 15 000 milliards de lires de bénéfices après im- vantage tournées vers les pays tiers que celles des ménages se remettent à consommer et les entre- pôt (7,5 milliards d’euros), ce qui ne s’était pas vu autres pays européens). prises à investir. Mais l’industrie souffre de capaci- depuis dix ans. Cette hausse de rentabilité a été Et comme les entreprises de textile-habillement tés de production excédentaires, les perspectives obtenue par des gains de productivité supérieurs à sont concentrées dans certaines zones géogra- de la demande au sein de la zone euro s’assom- l’augmentation de la production, ce qui veut dire phiques, l’Italie est plus exposée aux chocs secto- brissent et la rentabilité des en- par des destructions d’emplois. riels qui risquent d’aggraver le chômage de longue treprises a diminué. Selon une La crise asiatique Comme l’Europe n’adopte pas durée. Le « nanisme » de l’industrie italienne aug- étude de la Banque d’Italie, pour de politiques macroécono- mente encore sa vulnérabilité : longtemps consi- chaque point de croissance en a provoqué, en Italie, miques expansives, le risque est, déré comme une vertu, il semble aujourd’hui ina- moins, le déficit public augmente selon l’Istituto Ricerche Sociali déquat pour affronter la nouvelle course à la d’environ 0,4 %. des pertes sensibles de Milan, « que le choc de de- spécialisation. L’emploi industriel est concentré à L’Italie aurait besoin d’un défi- mande extérieure dû aux crises fi- 70 % dans des entreprises de moins de 250 sala- cit très proche de l’équilibre pour dans les machines nancières s’étende à la demande riés. pouvoir absorber des chocs intérieure, ce qui conduirait à un Le système industriel italien a la particularité économiques prolongés et ne textiles, l’imprimerie, retournement du cycle industriel d’être à la fois rigide en termes de spécialisation, supporterait pas une application européen ». Si l’euro se renforce et assez flexible pour obtenir des gains de produc- restrictive du pacte de stabilité. les produits du bois face au dollar, certains secteurs tivité et conserver des parts de marché impor- Au terme du long voyage ac- peuvent souffrir : la crise asia- tantes au niveau international. Ce dualisme est compli pour s’accrocher à la et la métallurgie tique de 1997-1998 a provoqué, aujourd’hui menacé, et les difficultés ne sauraient monnaie unique, elle se retrouve en Italie, des pertes sensibles être compensées par une simple réduction du au bout de la file : depuis six ans, le pays a ac- dans les machines textiles, l’imprimerie, les pro- coût du travail (les charges représentent 31,6 % du cumulé un retard de croissance de presque quatre duits du bois et la métallurgie. Les importations en coût total, un record en Europe), ou par la modé- points de pourcentage par rapport à la moyenne provenance d’Asie ont progressé de 36 % l’an der- ration des revendications syndicales. européenne. Chaque point de croissance corres- nier. Il est évident que le pays va subir des pres- C’est la capacité d’adaptation de l’économie pond à environ 200 000 emplois en moins. sions à la spécialisation, avec des conséquences en dans son ensemble qui compte désormais le plus, Comme il semble difficile d’espérer beaucoup termes de restructurations industrielles et de ten- et là, l’Italie est en retard. de croissance avec des impôts élevés, un budget sions sociales. quasi paralysé et un investissement pour l’instant Le système italien présente deux défauts fonda- Antonio Pollio Salimbeni est journaliste à insensible à la baisse des taux d’intérêt, il faut bien mentaux, selon Pier Carlo Padoan, l’un des « L’Unita ». LeMonde Job: WDE1399--0008-0 WAS MDE1399-8 Op.: XX Rev.: 26-03-99 T.: 19:07 S.: 111,06-Cmp.:29,07, Base : LMQPAG 54Fap:100 No:0020 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 30 MARS 1999 INITIATIVES Jeunes et patrons : La chasse aux jobs d’été bat son plein un marché de dupes nissa et Céline ont spontanées ou bien s’adresser aux l’exploitation. Aussi nous n’affichons « Malléables, dynamiques, créatifs, mais... un peu trop cool ! » : voilà commencé dès dé- L’accroissement structures qui présentent des offres plus ces offres. » Les jeunes doivent comment les patrons jugent les moins de vingt-cinq ans, selon une en- cembre leurs recherche de jobs d’été : le CIDJ, à Paris, et le donc être vigilants et persévérants, quête réalisée auprès d’une cinquantaine d’entreprises, grandes et pe- A réseau des Centres régionaux d’in- car la recherche d’un job est de plus d’un travail pour l’été. du nombre de jeunes tites, à paraître dans le numéro d’avril du magazine Phosphore. « On nous a dit de nous y prendre formation jeunesse (CRIJ) ; les en plus difficile. « Il faut beaucoup Les principales motivations des employeurs pour recruter des jeunes tôt », racontent-elles. Actuellement chômeurs rend CROUS, qui ont tous en principe un de débrouille et de relations, souligne sont : leur capacité d’adaptation, leur souplesse, leur créativité et, bien en BEP secrétariat, elles ne ciblent service emplois temporaires ; l’AN- Dominique Wybo. Souvent, les entre- sûr, leur rémunération plus faible. Mais les jeunes sont aussi jugés trop pas ce secteur pour autant : «Les difficile pour les PE et ses antennes saisonnières, les prises recrutent en priorité les enfants peu opérationnels. Et, surtout, au grand dam de certains patrons, ils ont entreprises n’embauchent pas à un Boîtes à jobs, etc. du personnel, comme à La Redoute pour priorité de cultiver un équilibre entre vie professionnelle et vie niveau inférieur au bac pro », as- étudiants la recherche Des manifestations sont égale- ou aux Trois Suisses. » La concur- privée, et n’affichent plus la même fidélité à leur entreprise que leurs surent les deux jeunes filles, âgées ment organisées. En Ile-de-France, rence est de plus en plus rude. A aînés. de dix-huit ans, qui recherchent des d’un emploi durant par exemple, les journées spéciales l’étudiant rémunéré, les entreprises Comme le met en évidence le sondage mené en juillet dernier par l’en- jobs de serveuse, de garde d’enfants jobs d’été du CIDJ, en partenariat ont parfois tendance à préférer les treprise d’intérim Manpower, et révélé par Phosphore, la première ou encore de vendeuse. Pour les vacances avec l’ANPE, se sont tenues les 25 et stagiaires, qui leur coûtent moins embauche ressemble fort à un marché de dupes. Les entreprises, dans l’heure, leurs efforts n’ont rien don- 26 mars. 11 000 offres étaient pré- cher. leur grande majorité (77 %), pensent que ce sont leurs qualités de né. Aucun employeur n’a répondu de changement de programme de va- sentées, dont 5 000 en animation. prestige, de stabilité, qui séduisent les jeunes, bien plus que les possibi- aux lettres de candidature qu’elles cances des familles », indique-t-on Toutes figurent jusqu’au 6 avril sur VENDANGES lités d’expression (créativité, autonomie) et d’évolution de carrière leur ont adressées. Mais elles ne au Centre régional des œuvres uni- le service Minitel 3615 CIDJ. En Pi- « L’accroissement du nombre de qu’elles offrent. désespèrent pas. versitaires et sociales (CROUS) de cardie, un forum jobs d’été aura lieu jeunes chômeurs rend certainement Les jeunes, prêts à s’investir pleinement dans leur travail s’il les Nantes-Pays-de-la-Loire. le 31 mars au CRIJ d’Amiens. En re- plus difficile pour un étudiant la re- intéresse, estiment très peu probable (3,8 %) de trouver un premier em- GARDE D’ENFANTS La durée des contrats est très va- vanche, les missions locales ne sont cherche d’un job d’été », observe ploi qui fasse appel à leurs talents. Ils appréhendent leur début de car- A cette époque de l’année, la ri- riable, de un à cinq mois. Les critères pas, en principe, destinées aux étu- Philippe Mazelié, directeur de la rière comme une sorte de tremplin leur permettant avant tout d’acqué- tuelle course aux jobs d’été des étu- d’embauche sont, eux aussi, divers. diants, mais certaines, comme celle mission locale de Lille. « Chaque an- rir l’expérience qui leur fait défaut. diants est déjà bien entamée. On es- « A 90 %, les employeurs qui pro- de Boulogne-Billancourt, « ne les re- née, explique Dominique Wybo, time que la bonne période pour posent des jobs à nos journées spé- jettent pas ». nous recevions des antennes ANPE présenter sa candidature, est mars- ciales exigent le baccalauréat », Ces structures s’efforcent en gé- saisonnières des dossiers d’inscription DÉPÊCHES avril. Les sociétés de restauration ra- constate Katherine Khodorowsky. néral d’avertir les jeunes des pièges pour les vendanges à Bordeaux, pide, par exemple, comme Pizza Mondial Assistance recherche égale- à éviter. « Il faut rappeler qu’un job, Reims, etc. Mais, depuis deux ans, b SCIENCES. Les docteurs en sciences travaillant en entreprise ont Hut, KFC ou encore Quick, ment des bacheliers bilingues. Mais c’est un emploi. Aussi, le droit du tra- c’est terminé. Les exploitants em- désormais leur annuaire : A’Doc. Cet ouvrage s’adresse aux entre- commencent actuellement à recru- d’autres entreprises sont plus acces- vail s’applique », insiste Katherine bauchent en priorité les chômeurs de prises, aux organismes de valorisation de la recherche et aux cabinets ter des équipiers. Sephora (produits sibles : Quick, KFC, Sephora, etc. Khodorowsky. Le travail non décla- leur région. » de recrutement ; sa première édition recence 140 docteurs de 19 uni- de beauté) embauche aussi, sur des n’exigent aucun niveau particulier. ré, encore bien présent dans la res- Cependant, ce parcours du versités. Il offre quatre types de classement : alphabétique, par sec- postes de conseiller. Pour tous ces Pour les jobs d’été dans l’anima- tauration, est vivement déconseillé. combattant est formateur. « C’est un teurs d’activité, par spécialités de doctorat et par secteurs géogra- jobs, il faut être âgé de dix-huit ans tion, le diplôme de référence est le L’employeur doit effectuer une dé- galop d’essai pour la future recherche phiques. Un espace est réservé aux docteurs créateurs d’entreprise. ou plus. Mondial Assistance, qui brevet d’aptitude aux fonctions claration préalable à l’embauche au d’un emploi, estime Katherine Kho- Créé à l’initiative de Groupe Rhône-Alpes des docteurs en sciences vient de lancer sa campagne de re- d’animation (BAFA). Mais son ob- plus tard le premier jour de travail. dorowsky. Dans l’entreprise, quand (Gradient), cet annuaire a été réalisé en collaboration avec l’associa- crutement de deux cents aides char- tention devient problématique. Ce Le contrat doit être écrit, la fiche de on est embauché pour une courte tion Bernard-Gregory. gés d’assistance pour cet été, à Paris, brevet comprend trois phases : la paye reçue chaque fin de mois. « Il y période, il faut savoir s’adapter très Renseignements : www.univ-lyon1.fr/gradient ou 04-78-54-05-81. a, de son côté, fixé l’âge minimum à session de formation générale, qui a parfois un peu d’arnaque, estime vite. » Des qualités recherchées dans vingt ans. coûte environ 3 000 francs ; le stage Dominique Wybo, documentaliste le monde du travail. Après l’été, cer- b CADRES. L’Association pour l’emploi des cadres (APEC) et l’Office Cependant, les périodes de recru- pratique et la session d’approfondis- du CRIJ de Lille. Dans la vente de tains conservent leur poste, avec un communautaire et régional de la formation professionnelle et de l’em- tement peuvent varier selon le sec- sement ou de qualification (entre glaces ou de beignets sur les plages du horaire réduit pour pouvoir étudier ploi (Forem), structure publique belge, ont signé un accord de parte- teur d’activité, la nature de l’emploi, 1 800 et 2 500 francs). Sud, par exemple, où il faut marcher en parallèle. nariat, le 22 mars, afin de favoriser la mobilité et le recrutement des les habitudes. Si l’animation, grand pendant des heures en plein soleil. cadres à l’échelon européen. pourvoyeur de jobs d’été, est en ce ANIMATION Des jeunes ont estimé que c’était de Francine Aizicovici Traductions concrètes de cette association : la diffusion commune des moment en plein boom, en re- Or « les jeunes ont un mal fou à ob- offres d’emplois, notamment sur leurs sites Internet ; l’échange de vanche, « les grandes entreprises tenir une place de stage, car, par sou- pratiques et de méthodologies dans le domaine du conseil aux cadres commencent à recruter dès janvier », ci de sécurité, technique, morale et af- Repères et aux entreprises. observe Katherine Khodorowsky, fective, les directeurs de centres chargée de la communication au exigent le BAFA complet, estimant b Le brevet d’aptitude aux Ou bien, sans BAFA, avoir plus de Centre d’information et de docu- qu’ils limitent ainsi les risques, dé- fonctions d’animateur (BAFA) 25 ans et justifier de deux AGENDA mentation jeunesse (CIDJ), situé à plore Katherine Khodorowsky. Pour- permet d’exercer expériences d’animation déclarées Paris. Terminés aussi depuis janvier tant, la loi autorise les centres à avoir dans des centres de vacances ou jeunesse et sports. b RECRUTEMENT. Le neuvième Salon Emploi-Formation, organisé les recrutements sur les emplois un certain quota de stagiaires. » Vis- de loisirs, auprès d’enfants et b Le coût de ces formations peut par Jeunes Editions, aura lieu les mercredi 31 mars et jeudi 1er avril, à touristiques de Versailles, précise-t- à-vis des jeunes, qui « ont payé cher d’adolescents. Il faut avoir 17 ans faire l’objet d’une aide du l’Espace Champerret (Paris). Il s’adresse à tous les jeunes de niveau on à Yvelines Information Jeunesse. la formation générale, ce n’est pas minimum. ministère de la jeunesse et des bac à bac + 5, à la recherche d’un premier emploi ou d’un contrat en Mais il peut y avoir des proposi- honnête, ajoute-t-elle. Et si cela b Le brevet d’aptitude aux sports, des caisses d’allocations alternance, ou encore en quête d’une formation supérieure. Deux tions de dernière minute, pour les continue, il y aura pénurie de titu- fonctions de directeur (BAFD) familiales, de certains conseils cents exposants (universités, grandes écoles, entreprises, etc.) sont at- gardes d’enfants notamment. « Des laires de BAFA. » permet d’accéder à la direction de généraux et mairies, ou encore tendus. offres parviennent jusqu’en juillet en Pour trouver un job d’été, le jeune centre. Il faut être âgé de 21 ans des Assedic pour les demandeurs Un espace réalisé en partenariat avec l’Association pour faciliter l’in- raison de désistements d’étudiants, ou peut envoyer des candidatures ou plus et être titulaire du BAFA. d’emploi. sertion professionnelle des jeunes diplômés (AFIJ) proposera plus de 4 000 offres d’emplois. Renseignements : 01-41-06-59-00.

b DÉVELOPPEMENT. La Fondation de France propose, le 1er avril à Le gouvernement souhaite promouvoir la Maison de la chimie (Paris), les Rencontres autoproduction & dé- veloppement social. Economistes, sociologues, élus locaux témoigneront et débattront autour de plusieurs thèmes : économie non monétaire et inégalités les parcours individuels de formation sociales ; l’autoproduction à quoi ça sert ? ; quelle place pour l’auto- production dans les politiques sociales ?, etc. Renseignements : Ideacom, 11, rue Ernest-Psichari, 75007 Paris. réation d’un « nouveau la formation professionnelle initiale préparation des diplômes par les droit à la formation, indi- La France pourrait et l’émergence de règles d’organisa- adultes et où le système en place fa- C viduel, transférable et ga- tion de la formation continue. vorise une forte reconnaissance SUR INTERNET ranti collectivement » ; s’inspirer de Ces différences d’approche se par les employeurs des titres obte- développement du système de vali- lisent dans les chances des salariés nus. b VOYAGES. Le ministère des affaires étrangères vient d’ouvrir sur son dation des acquis professionnels : l’expérience des d’accéder à la formation : le taux site un nouveau service très utile pour les voyageurs. Il offre, par pays, tels devraient être, selon le Livre d’accès est de 37 % en France, 24 % ANACHRONISME des informations − réactualisées en permanence par le réseau des am- blanc tant attendu sur la formation autres pays européens en Allemagne et 39 % au Royaume- Il existe en France des titres pré- bassades et consulats − sur les modalités pratiques et administratives professionnelle, présenté au conseil Uni, contre 15 % en Italie, 20 % en parés spécifiquement en formation (vaccins, visas), mais également sur les conditions de transport, les us et des ministres le 17 mars dernier, les ployeurs recourent à la formation Espagne et 25 % en Belgique. continue (CNAM, AFPA, chambres coutumes et les réglementations locales à respecter, ainsi que sur tous deux grands axes de la réforme pro- continue, plus les projets individuels « En France, la formation continue consulaires et plus récemment cer- les événements (politiques, naturels, sanitaires) pouvant affecter les mise dans ce domaine par Martine de formation sont développés ». Par- est relativement bien ancrée dans les tificats de qualification profession- conditions de la visite. Aubry. tout, sauf en France, constate le Ce- pratiques d’entreprise, mais ces der- nelle). La validation des acquis pro- www.france.diplomatie.gouv.fr/voyageurs Etablissant un diagnostic du dis- req, où la formation professionnelle nières laissent peu de place à la ges- fessionnels est également, depuis positif existant, ce document ne dé- continue, à l’initiative de l’em- tion des parcours individuels, relève 1992, un moyen pour les publics b DROIT. La juridiction administrative (tribunaux, cours d’appel et bouchera pas dans l’immédiat sur ployeur, est prééminente. François Aventur, un des auteurs de adultes de préparer des diplômes Conseil d’Etat) chargée des litiges entre les citoyens et l’administration une loi. A l’instar de la loi de 1971 En Allemagne, en Autriche ou en- l’étude. Les filières promotionnelles de l’éducation nationale. Mais, note est plutôt méconnue. Le site ouvert par le Conseil d’Etat peut y remé- qui avait intégré des accords préa- core aux Pays-Bas, les entreprises, s’appuyant sur la formation continue le Cereq, ces possibilités restent en- dier : on y trouve la définition des compétences de ces différentes ins- lablement négociés, l’ensemble des qui sont beaucoup plus impliquées et sa certification sont peu dévelop- core insuffisamment exploitées. tances, leurs ressorts géographiques, leurs coordonnées, le nom des acteurs – Etat, partenaires sociaux dans la formation initiale (à travers pées. Et la tradition d’éducation per- « Avant tout centrée sur les besoins magistrats, etc. et régions – sont appelés dans un l’apprentissage), investissent «de manente est moins répandue qu’ail- de l’employeur, la formation continue www.conseil-etat.fr premier temps à débattre des évo- façon plus modeste » dans la forma- leurs, même s’il y avait dans la loi de en France s’inscrit dans une logique lutions souhaitables. « Cette phase tion continue. Dans les pays de 1971 une volonté de la développer. » de formation des salariés occupant de concertation prendra le temps l’Europe du Sud (Italie, Espagne, Celle-ci est beaucoup plus forte des emplois stables et effectuant leur qu’il faudra », a tenu à préciser la Portugal, Grèce), le Cereq observe dans les pays scandinaves notam- parcours professionnel au sein d’une secrétaire d’Etat aux droits des « une complémentarité progressive » ment, où l’offre de formation conti- même entreprise, ou du moins d’une femmes et à la formation profes- entre les efforts de structuration de nue, « sans équivalent en Europe », même branche professionnelle. » sionnelle, Nicole Pery. est très diversifiée. A l’inverse de la Une donne qui n’est plus de mise L’individualisation de l’accès à la France où les institutions de forma- aujourd’hui : désormais, un salarié formation que préconise le Livre tion initiale sont peu ouvertes aux sur cinq change d’entreprise tous blanc pose la question du rôle de salariés, la plupart des formations les cinq ans en moyenne. « Il faut, l’employeur dans les processus de destinées aux jeunes sont acces- avance François Aventur, trouver formation : cette dernière doit-elle sibles aux adultes dans des condi- des moyens, reposant sur une mutua- répondre aux stricts besoins de tions favorisant le suivi d’un cursus lisation des efforts financiers entre l’entreprise ? doit-elle se dérouler sur le temps libre. « Dans ces pays, employeurs, d’encourager les projets dans ou en dehors du temps de tra- souligne François Aventure, les indi- individuels de formation. » vail ? vidus portent une attention très Face à ces enjeux qui sous- grande à la formation. » Laetitia Van Eeckhout tendent la future réforme, l’examen En Allemagne, en Autriche, au des pratiques européennes pourrait Luxembourg, aux Pays-Bas ou en- nourrir utilement les discussions à core en Grande-Bretagne, l’éduca- venir, comme le montre une ré- tion de soi est également impor- cente étude du Centre d’études et ̄ tante. « Et elle est, souligne François de recherches sur les qualifications Aventur, souvent détachée d’objectifs (Cereq) sur les facteurs de dévelop- François Aventur professionnels, sauf au Royaume- pement de la formation continue b Economiste statisticien, François Uni où les formations d’initiative dans l’Europe des Quinze. Aventur a débuté sa carrière au individuelle se font principalement Si l’on observe au sein de la ministère de la coopération. sur un registre professionnel.Les Communauté une grande diversité b En 1984, il intègre le ministère de politiques publiques en Europe du des situations, la France, seul pays à l’emploi comme chargé de mission, Nord se caractérisent par une volonté avoir instauré une obligation légale avant de rejoindre, en 1991, le forte de faciliter et d’améliorer les de financement pour les em- Centre d’études et de recherches sur perspectives de mobilité (promotion- ployeurs, occupe, elle, dans cet en- les qualifications (Cereq) pour y nelle et/ou externe) du salarié. » Cet semble, une position singulière. animer le département Production objectif est d’autant plus fréquent Partout en Europe, « plus les em- et usages de la formation continue. dans les pays qui encouragent la