La Clé Des Champs Urbains En Gironde / N°34 / Oct 07 / Gratuit René Schérer
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BANLIEUE (RE)CRÉATION /// HERMAN DÜNE /// RENAUD COJO /// GILLES LEFEUVRE /// CHRISTIAN VIEUSSENS /// LES NOUVEAUX HABITS DU CAPC /// ART BRUT FAÇON BÈGLES /// La clé des champs urbains en Gironde / n°34 / Oct 07 / Gratuit RENÉ SCHÉRER /// “Octobre”, exposition Ibaï Hernandorena, lieu d’art A Suivre, Bordeaux LA MATIÈRE ET L’ESPRIT LE MÊME ET L’HÔTE Il est difficile d’ouvrir sa porte, son jardin, ses frontières pour accueillir l’étranger et lui offrir ce que nous avons de meilleur. L’hospitalité semble ne semble plus avoir de sens dans un monde découpé arbitrairement par l’histoire et le sang où s’érigent des murs de plus en plus hauts. Ainsi le philosophe René Schérer pose-t-il que l’hospitalité « contrevient aux exigences de notre modernité fondée sur l’équilibre des recettes et des dépenses, sur l’expansion et la productivité ». L’hospitalité n’est pas la première vertu de celui qui s’est centré sur son foyer et son plaisir individuel, elle n’est pas la vertu du propriétaire. Et ce vice de nos sociétés crève les yeux lorsqu’un État n’ouvre ses frontières qu’aux hommes porteurs d’un double juridique - les papiers - inventés autrefois pour donner une existence à ceux qui n’en avaient pas. Papiers devenus aujourd’hui la seule preuve d’une existence. Papiers qui permettent de montrer patte blanche et qui transforment l’autre en même, et dès lors le même en hôte. Pourtant l’hospitalité est à la racine de la conscience humaine, c’est en elle que se vit l’éthique la plus radicale. Accueillir l’autre n’est pas un simple commandement moral, une convention polie, c’est accepter que l’existence nous échappe et que nous n’avons aucun droit sur ce qui vient de loin. L’étranger est toujours signe. Comme le signe, il renvoie à ce qui n’est pas là, à ce que nous n’ayons pas. Et ce monde absent, lointain et sans fin, l’étranger nous le donne. Quel cadeau pourrait être équivalent ? Cela dépasse toute mesure et tous papiers. L’hospitalité est donc au-delà de toute raison et en deçà de la civilisation. Elle ne se discute pas, ne se négocie pas, ne se démontre pas, elle s’impose à la fois par la nature et par l’infini. Car rien n’est jamais à nous ici bas, que la possibilité de laisser une place à ceux qui n’en ont pas. [L.Boyer] Plaît-il? Cahiers d’Aquitaine Tables & comptoirs 04 La banlieue, c’est pas rose, la banlieue, 18 Christian Vieussens ressuscite Patrick Espagnet. 34 Luculus s’attable à l’Orangerie. c’est morose. Et si nous tordions le coup Littératures du Sud et la rentrée L’élégant Philippe Taris sait cuisiner à certains clichés ? à Villeneuve-sur-Lot la lamproie. Sono En garde Agenda 06 Par la barbe d’Herman Düne, 22 La subjective sélection mensuelle. 36 Un truc utile pour sacrifier à la civilisation Sharon Jones is going soul ! des loisirs... Cours & jardins Peti’potin Opinions 10 Monstruosité et norme selon selon Renaud Cojo. 28 Pour les enfants et les parents exigeants. 46 Frère d’Éric Rhomer, René Schérer Frédéric Maragnani et le GEIQ. Gilles Lefeuvre Nouveau : n’en a pas fini avec l’héritage de mai 68. Kirally se mesure à Jean-Luc Lagarce. Les chroniques de Monsieur Ramzy ! Erratum Formes Dans le Spirit 33, l’interview de R. Coconnier était illustrée L’œil en faim par un projet de William Alsop et John Lyall et non C. de Greg Vezon, illustre illustrateur du cru. 14 Coup double au Frac-Collection Aquitaine. 30 Portzamparc comme malheureusement indiqué. Indication Le CAPC fait peau neuve. Monkey Puzzle, our beloved B&B qu’il manquait pour la photo illustrant le festival Cadence en in Bordeaux. page sommaire ; Cie Adret, photo Carlos Balsalobre. Rendez-vous Toiles & lucarnes Merci pour vos envois concernant Bordeaux 2013. Suggestion Magasinage des plus minimes aux plus folles toujours bienvenues à Les Rois du patin : Will Ferrell, génie comique. 16 32 Femme enceinte et toujours chic. [email protected] Compte rendu dans le Spirit de L’Ennemi intime, Florent-Emilio Siri Le troisième âge a-t-il droit à l’élégance ? novembre. Et www.bordeaux2013.eu pour le site officiel. se frotte à la guerre d’Algérie... Spirit Gironde est publié par Directeur de la publication : Rédaction : Nadège Alezine, Crédit photos et illustrations : Régie publicitaire : Dépôt légal à parution PROXIMÉDIA José Darroquy Luc Bourousse, Laurent Boyer, Cécile Broqua, Peter Bœsch (Herman Düne), Laurence PUB.L.I.C © Spirit Gironde 2007 31-33, rue Buhan Directeur associé : Cristian Tripard Emmanuelle Debur, Émilie Delpeyrat, Brignone (L’Orangerie du Jardin Public), 05 56 520 994 - Fax 05 56 52 12 98 Impression : Rotimpres 33 000 Bordeaux Rédacteur en chef : Marc Bertin Isabelle Jelen, Florent Mazzoleni, Dimitri Coste (Keny Arkana), John Haynes [email protected] ISSN 1954-1155 Fax : 05 56 52 12 98 Tél. : 05 56 52 50 56 Joël Raffier, Gilles-Christian Réthoré, José (Declan Donnellan), Isabelle Jelen (Monkey Publicité : Stéphane Landelle [email protected] Ruiz, Madeleine Sabourin, Jean-Pierre Simard, Puzzle, Philippe Taris), Philippe Matsas (Dalila 05 56 52 50 54 - [email protected] Direction artistique : Anthony Michel Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. Kerchouche), Louis Monier (René Schérer), Pao : Anthony Michel 2006 www.spiritonline.fr [email protected] Philippe J.Richez (Eddie Taylor), Pierre Wetzel www.regie-public.com myspace.com/spiritbordeaux (Mouss & Hakim). [email protected] Plaît-il? 04 Banlieues (re)créations En attendant demain, c’est ici et aujourd’hui Le collectif girondin En attendant demain les choses. Zangro, Amine et Ernesto croient La Parisienne d’Images qui repère les Films longue, c’est plutôt le trio initial. » Quant aux tourne actuellement avec La Parisienne encore que l’humour peut être une arme de Faits à la Maison diffusés sur Canal +. En comédiens, on est dans l’anti Star’Ac. Hassan, destruction massive de la bêtise et ont créé le attendant demain a attiré le regard et suscité la Olivier, Moussa, Hicham sont drôles et d’un d’Images, dans la cité du Grand Pavois à Collectif En attendant demain, au lendemain curiosité de pros de l’humour qui officient sur la naturel déconcertant. Ils n’ont pas non plus Cenon, une série qui passera sur Canal + des émeutes de 2005. chaîne cryptée, Bruno Gaccio en tête. Du coup, fait la rue Blanche, mais n’ont pas grand-chose au printemps prochain. Le trio qui vit entre Cenon et Floirac a pris la on leur a proposé de tourner trois épisodes de à envier aux comédiens professionnels. Leur parole en même temps que ses caméras (ils sont 26 minutes pour une série qui passera sur Canal gouaille, leur sens de la répartie, l’esprit aussi vidéastes), pour aller filmer leurs comparses et dans le cadre de La trilogie. Pas mal, non ? vif que leur débit sont des atouts incontestables. Dans les banlieues, c’est bien connu, on brûle montrer une autre image de la cité. Le bouche- « Internet peut être l’antichambre du talent, Et s’ils prônent la rigolade, ils n’en oublient pas les voitures, on organise des tournantes et on à-oreille aidant, ils ont provoqué un véritable un moyen d’exploser l’idée de réseau, souligne moins pourquoi ils font cela. Pour ouvrir au s’insulte. Les jeunes font peur et ce ne sont buzz sur le net avec des petits films percutants, Ernesto, car il n’y a pas encore de vrai contenu, plus grand nombre les portes de leur monde, si ni le traitement manichéen du sujet par les petites bombes humoristiques de trois à six même si petit à petit on va y arriver. À la base, décrié et trop souvent réduit à la caricature. Pour médias, ni les chanteurs qui se la jouent gangsta minutes balancées dans la mare aux clichés. notre démarche relève d’une forme d’engagement contrer le discours ambiant tout en rigolant, qui feront changer cette vision réductrice. Tout y passe, la pizza qui peut ruiner une plutôt que d’un pur acte politique et passe par on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Si parfois quelques cas isolés attirent sinon réputation, une soirée foirée à l’entrée d’une la démonstration de la vie quotidienne. On a Les citoyens qu’ils sont ont donc repris leur place la sympathie, tout au moins l’intérêt, c’est boîte de nuit, les menaces de mort pour un voulu prendre la parole et travailler une image dans la Cité. Et, cerise sur le gâteau, ils vont qu’ils sortent de leur cité pour jouer au foot portable perdu ou la paire de baffes qui recadre de la banlieue différente, avec un ton nouveau. passer sur Canal +. Que demande le peuple ? ou au basket, faire du social ou... du rap. Bref, illico les notions de gauche et de droite. Depuis Des histoires courtes, une idée, une chute sur La parole. En attendant que les choses changent. qu’ils deviennent bankables et donc respectables. les Hauts de Garonne, ils bousculent les clichés, le ton de la comédie avec une grande part [Mathilde Petit] Mais tout ça c’était avant. Avant qu’une bande et ont même réussi à faire venir les Parisiens d’autodérision et de distanciation. Nous écrivons d’irréductibles utopistes essaie de faire bouger à la cité du Grand Pavois. Plus précisément collectivement ces histoires, même si pour la série Rendez-vous sur www.enattendantdemain.com Pare-chocs, constat amiable ? Enfants des banlieues, citoyenneté, paresse intellectuelle ou prêt-à-penser, religion et sensationnalisme médiatique sont au menu de Pare-chocs, série de programmes télé.